LA LUMIÈRE LA MORT
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1. P 5 La jeune fille et la mort Huile sur toile 100 x 100 cm P 7 Barri re Encres sur papier 12 x 17 cm P 8 9 Les trois tours Encres sur papier 38 x 48 cm PII Conversation Tech mixte sur toile 70 x 70 cm P 12 Le linge Tech mixte sur carton 18 x 24 cm P 14 15 Himmelsleiter Tech mixte carton 38 x 48 cm P 17 Ruines Huile sur toile 40 x 40 cm LA LUMI RE LA MORT P 19 L Or du Rhin Tech mixte sur papier 18 x 24 cm P 20 Poussi re d toiles Technique mixte sur papier 15 x 21 cm P 23 Petite tristesse ronde et bleue Technique mixte sur porcelin D 24 cm P 24 25 Apr s la pluie Technique mixte sur papier 18 x 24 cm P 27 L Autre Technique mixte sur toile 120 x 100 cm P 29 Chaos Tech mixte sur carton toil 13 x 18 cm P 30 31 Tondo chemise blanche d tail Huile sur toile 130 x 130 cm P 32 33 Paysage calcin Aquarelle 18 x 31 cm P 36 37 Dessin d un carnet de voyage Mine de plomb P 39 Dessin d un carnet de voyage Mine de plomb P 40 41 Cr puscule Aquarelle 8 5 x 26 5 cm P 43 Le Protecteur Dessin sur tissu 40 x 40 cm P 44 45 Paysage bleu Aquarelle 19 x 42 cm P 46 Eaux dormantes Huile sur toile 130 x 130 cm P 48 Dans le Lac Acrylique carton toil 13 x 18 cm P 1 Madame la mort Huile sur toile 65 x 50 cm P 53 Le fauteuil Huile sur toile 1302. Tallin Estonie Collections priv es en France et l tranger Albert STRICKLER Po te crivain traducteur auteur d une trentaine de livres parmi lesquels l aventure du Journal au quotidien occupe depuis 2008 une place exceptionnelle Albert Strickler aime aussi dialoguer avec des artistesvenantd autres horizons musique peinture photographie Lapublicationdenombreuxouvrages r alis s en bin mes t moigne l envi de ce besoin de se confronter en permanence d autres exp riences PUBLICATIONS PO MES Graphologie des Horloges 1983 L Etabli musical 1984 La Nu e Bleue La Voix lact e suivie de La S ve des M tamorphoses 1988 L Encrier Vigilance Eblouie 1990 La Bartavelle Effleurante fertilit suivie de Saisons Andlau 1993 Ancrier Editeur Dans l ogive d une larme 1995 BF Editions Eloge des semaines 1998 Le br lis du c ur 1998 Ed Pierron celle qui est venue 2003 Ed Pierron Lettre Jean Paul de Dadelsen 2007 Editions Petites Vagues JOURNAL Comme un roseau de lumi re 1994 De feuilles mortes et d tourneaux 1995 La Bartavelle Des sillons dans la neige 1995 BF Editions Ila plu sur les cerises 1995 Ed Pierron Le c ur saxifrage 1999 Ed Pierron Au dessus du brouillard 2009 Editions des Vanneaux Le Br viaire de l cureuil 2010 Editions des Vanneaux La Travers e des ph m res 2011 Editions Petites Vagues Hors Je 2012 Le Tourneciel Les anda
3. d chirent les cordes M me les buses hier encore si lentes et si douces envo tantes presque dans la minutieuse ex cution de leurs orbes crissent aujourd hui rayer leur ardoise Le ciel est plus dur la lumi re moins moelleuse et le chant partout c de devant le cri C est la stridence de l absence Lair est plein de ronces et les pines maintenant fleurissent loin des roses Plaie vive o tu touches l os nu de l automne Le vent de temps autre veut forcer la porte fen tre Jouant du coude il s appuie contre les vitres qui vibrent comme au passage des chasseurs quand ils pulv risent le mur du son dont les tessons ruissellent en toi avec les d bris de la verrerie de tes nerfs m me si entre ses haletantes courses de forcen le silence acquiert profondeur et le monde nettet D ailleurs toi m me tu respires infiniment mieux comme si le fouet qui flagelle si vigoureusement le ciel renouvelait galement l oxyg ne de ton po me Maintenant que le brame du cerf au loin s est tu et que tu entends la fois si rauque et si doux le m lodieux hautbois de la mort comme le chant d une sir ne dont le nom serait M lancolie Laissons le Temps m langer les couleurs lui m me Ottawa les rables sont si rouges que leur sang br le pour r chauffer le ventre des oies sauvages Ici le paysage se consume entre le feu et la rouille les tourneaux esquissent leur ballet au dessus des vignes et si vue du Jardin
4. des po tes La Petite Pierre est bel et bien une sorte de Gordes local j ai d j rompu les Fe amarres vesp rales de son vaisseau de gr s pour distribuer tout alentour l h ritage laiss par Ren Char l immense dot de la for t sa puissante pr sence hercynienne et la sublime lumi re indivise dont elle allume le ciel pour le r pandre la ronde en infusion s dative Dimanche immobile le c ur reste quai au milieu des feuilles mortes qui somnolent roul es en boule mes pieds tel un chien triste Mer mar e basse la lumi re stagne au dessus des pr s et ne s engouffre que dans les trous d eau de la plage humide de l horizon Cocher qui s appr te faire la sieste le vent d telle les nuages et les accroche aux arbres Mais la nuit tombe si vite et d j son encre noire afflue comme dans un sablier l envers dans la seringue du soir tandis que la lune presque pleine roule obstin ment sa boule de neige dans le creux des montagnes LA LUMI RE LA MORT Que ceux qui veulent me vacciner contre la Joie y renoncent Trop profond ce mal radieux s enfonce toujours plus en moi au point que la moindre cellule en est atteinte et que chacune essaime ses m tastases au gr de cette m thode champenoise dont rel ve la substance de mon sang Obscure et lumineuse ma rage de vivre indissociable de celle de la nommer p tille en globules qui se f condent et s annihilent dans un permanent feu d artifice tir to
5. signal avec les pouvantails sonores de leurs esp ces d applaudissements l envers ignorent qu ils le font d j avec des mains de squelettes LA LUMI RE LA MORT Le grattoir du vol des tourneaux n y fait rien Le roux des vignes reste attach au fond des casseroles du ciel Apr s avoir tant tard m rir le raisin tout coup br le son sucre partout la fois au point qu il englue les oiseaux de miel Mais si toute cette soudaine abondance fait peur c est parce qu elle renvoie une autre d mesure celle des c urs qui en automne dilatent les poitrines pour suivre la mort sur le chemin mauve des colchiques alors que les premi res oies sauvages dessinent au dessus de nos t tes les id ogrammes du po me de l exil LA LUMI RE LA MORT 9 Je crois avoir tout dit du vol des tourneaux comme on a tout dit de l effervescence du champagne ou des embruns des cascades Des filets de p che jet s dans les trou es des nuages aux drapeaux de pri res qui flottent dans l air d octobre je crois avoir tout dit du vol des tourneaux y compris ces essaims d id ogrammes dont les oriflammes flambent dans le ciel en m me temps que t tards de joie ils grouillent dans le sang o ils explosent en bulles d encre qui claboussent le ciel LA LUMI RE LA MORT C est la saison de la dissonance o le rire des geais plume les arbres O les pies aux queues ponymes dirigent des orchestres de rage qui
6. x 130 cm 1 a 9 P 54 Portrait la canne Monotype 65 x 50 cm P 57 Couple Huile sur toile 195 x 130 cm 09 Petit paysage Mine de plomb Carnet de voyage P 61 Sc ne intime Technique mixte sur toile 40 x 40 cm P 63 Potence Ciel Technique mixte sur papier 14 5 x 14 5 cm P 64 65 Agonie Huile sur toile 30 x 100 cm P 66 67 Paysage aux barbel s Aquarelle 18 x 31 cm P 69 L Accompagnatrice d tail Tondo technique mixte sur toile Diam tre 47 cm P71 Discussion Monotype 100 x 70 cm Re z i P 72 73 Est ce qu ils nous ont vus Monotype 100 x 73 cm P 74 75 Le youpala d tail Papier m tal r sine H 37 cm P 76 Madonna Monotype 100 x 76 cm P 79 Etre Ci Dessin sur tissu 100 x 70 cm P 80 D sir Tondo tech mixte D 24 cm P 82 Petite femme s pia Brou de noix 32 x 23 cm P 85 Duo complice Tech mixte sur papier D 24 cm P 86 87 Le Le p tit bleu 373 Tech mixte carton toil D 18 cm j P 88 Le trac Acrylique sur carton 65 x 48 cm LA LUMI RE LA MORT P 91 Tendresse Technique mixte sur toile 50 x 50 cm P 92 93 La chemin e Technique mixte sur toile 20 x 20 cm P 95 Petit paysage d Aube Aquarelle 18 x 13 cm P 97 Portrait tonn Technique mixte sur toile 30 x 30 cm P 98 99 Un paysage pour Christine Aquar
7. LA LUMI RE LA MORT Dan STEFFAN Albert STRICKLER originale de Dan Steffan et un po me manuscrit d Albert Strickler pr sent dans un coffret 3 a D p t l gal 2 trimestre 2013 ISBN 978 2 9542493 2 2 Imprim par Ott imprimeurs 67319 Wasselonne Cr dits photographiques Dan STEFFAN Christian KEMPF Olivier KLENCKLEN Reproduction interdite droits prot g s par la SAIF Maquette Olivier KLENCKLEN Bf www regardgraphiste com ie des titres Fengardo par Lo c Sander licence Creative Commons Paternit Pas de Modification 3 0 Typographie des textes Cochin par Nicolas Cochin Copyright c 1981 Linotype AG and or its subsidiaries Les premiers coups de fusil d chirent le silence de l aube La chasse est ouverte c est la rentr e de la mort Gibier parmi d autres la lumi re entre en agonie C est elle que ponctuent en chos toutes ces salves fun bres Au del pourtant de ce qui n est apr s tout encore qu un mouvement de mar e plus vaste chelle le soleil ne descend pas seulement derri re l horizon pour en revenir r g n r chaque jour mais il s en va pour une hibernation beaucoup plus longue au del des mes de nos chers disparus de l an qui d guis es en hirondelles frileusement assises sur les fils t l graphiques attendent les trois coups d un parpillement frapp s eux aussi par ces d tonations sinistres il ya l vidence du d part dont ceux qui donnent le
8. alper l toffe Jusqu au grain diaphane du tulle qui garde depuis la mort d Evy En fait vous sautilliez presque m par imprim en filigrane l enivrant parfum de la plus lointaine des nuits d ao t une all gresse aussi soudaine que l angoisse lorsqu elle fond sur nous pour nous emporter dans ses serres d aigle Mozart me suis je dit Mozart est toujours en vous de la m me fa on qu il piaffait dans votre sang avant m me les longues heures d coute quand le fouet de la joie flagellait d effervescence tout votre tre Mozart toujours en vous mais avec le rappel lancinant que s il est beau de valser avec une morte seul importe de poursuivre la danse au dessus de l ab me et de d gager jusqu la fin l toile qui palpite dans la boue Pouss par ce Lebenstrieb dont l allegretto d chire les violons les plus sublimes LA LUMI RE LA MORT 2 La vie a pass du moinsla tienne et voici que la poussi re de tes r ves tombe en pluie fine au creux de tes mains vides o tu ne reconnais plus le moindre pollen Il est loin le temps de la belle image r currente de la poudre de papillon pailletant tes paumes apr s chaque escale Seule les constelle encore aujourd hui la sueur de l angoisse Loin le temps des lucioles que tu pensais avoir captur es en guise de viatique de lumi re au creux de tes poings Loin le temps de ton corps qu on t avait pr sent comme un temple et que tu as Jet terre Jour apr s Jour pierre
9. apr s pierre pour errer seul au milieu de ses ruines la recherche du flamboyant calice des promesses contre lequel tu as troqu lurne aux cendres de ton c ur LA LUMI RE LA MORT Le m me petit couteau quicoupeles pages du livre chaque soir p le une pomme et les copeaux du po me bouclent aussi naturellement en toi que les rognures du fruit sur la table Mais c est le monde que de la sorte tu pelles syllabe apr s syllabe et sa musique secr te que tu r v les en m me temps que tu t mondes toi m me dans la spirale des mues que tu abandonnes En creusant en toi vers le dieu qui thabite profond ment le m me petit couteau qui ouvre le livre et d nude la pomme c est la paix qu elle t apprend et la pl nitude qu elle te donne avec la savoureuse splendeur d tre et la rondeur de l nigme qui fait tourner la terre entre tes doigts comme au cirque une balle sur la t te des phoques 4 4 O va ce qu on met dans le cercueil des morts Cette lettre cette DS photo ce bijou cette m che de cheveu O va ce qu on met dans le bn 2 4 z A a 3 cercueil des morts Je me suis pos la question la cruaut un rien 1 cocasse dans la chapelle du cimeti re tandis que la t te de l homme h plor mes c t s mena ait de choir sur mon paule tant il portait lourdement ce bandeau de larmes dont la douleur ceint les innocents qu elle guillotine O vont
10. elle 22 x 45 cm P 100 Canal Technique mixte sur papier 21 x 21 cm P 102 105 Vestiges Huile sur toile 100 x 80 cm P 107 Eux trois Dessin sur tissu 155 x 115 cm P 109 Le saut Huile sur toile 195 x 130 cm Ke 8 P 110 111 1 i Petit croquis Encre bleue Cahier du jour P 115 Matin mutin Tech mixte sur toile 40 x 40 cm P 114 Le perroquet Huile sur toile 80 x 80 cm Dan STEFFAN N e en 1947 Strasbourg Vit et travaille Colmar Inscrite la Maison des artistes EXPOSITIONS PERSONNELLES France Suisse Allemagne Italie Croatie Hongrie Estonie Belgique Lituanie LIENS www dansteffan fr www galerienicolebuck net www galerie laventure com www editionsbucciali com www dhaudrecy art gallery com JULIEN BEALU La Promenade moyen m trage 26 mn Dan fait le saut en bas de chez nous Moyen m trage P 117 M lancolie Huile sur toile 40 x 40 m P 18 119 Danse macabre Huile sur toile 80 x 200 cm FOIRES D ART CONTEMPORAIN Art Basel B le CH Art Karlsruhe Art Strasbourg Affordable Bruxelles Li nart Gand Art Paris secteur dition COLLECTIONS Fnac Fonds National d art contemporain Paris Frac Alsace Fonds r gional d art contemporain S lestat Association Art de Haute Alsace Mulhouse Regierungspr sidien Fribourg Allemagne Villes de Colmar Strasbourg Roubaix Gernsbach Allemagne Gy r Hongrie
11. ins de la joie 2013 Le Tourneciel LA LUMI RE LA MORT EN BIN ME AVEC GILBERT MOSSER Mon c ur est une toile Lettres sur le chemin de Compostelle 1991 AVEC ROLF BALL Peins moi un po me 1996 S same AVEC PATRICE TH BAULT Passions 1998 Ed Pierron AVEC COLETTE OTTMANN Le Tourneciel 2005 Editions Petites Vagues L Homme qui marche 2008 Editions Petites Vagues AVEC SYLVIE LANDER Au souffle de l ange Editions Petites Vagues AVEC BENJAMIN Le Voyage de l arbre 2007 Editions Petites Vagues ESSAI G rard Brand une vie en mosaique Voyage vers la transparence 2011 Editions Petites Vagues
12. it le ciel au roulis de tes seins Que l amour se soit confondu si vite avec ce voyage je ne me l explique que par l odeur de pommes pas tout fait m res qui flottait au dessus de l herbe en impr gnant le linge Une odeur rappelant celle de ta nuque d nud e elle m me pareille la juteuse et lumineuse entame de la pomme apr s la premi re morsure que seules les suivantes pr servent de la rouille LA LUMI RE LA MORT 2 Les veuves de Noirmoutier d Agn s Varda C est un miroir d amour qui se fendille en puzzle une mosa que de m moires qui s ouvre en retable C est un tabernacle au fond duquel ona plac la mer et devant elle une table en forme de dolmen pour un banquet o il manque la moiti des convives L ostensoir de l absence brillant feu teint sur l autel chacune essaie de dire le manque sa fa on Il est parti et c est comme nagu re pour sept mois en mer D c d fait abstrait jusqu priver le d funt de son cadavre Mort par contre fait tr s mal et quand la plus jeune des veuves emploie le mot elle semble le faire d river du verbe mordre Elle parle d ailleurs d amputer et c est comme si elle cassait un dentier scinder une pomme La mer au loin jette le sel des souvenirs sur des plaies toujours vives car rien n y fait ni l ic ne de la photo de mariage qui tr ne sur la commode du salon ni le port au m me doigt de deux alliances ou le crucifix kitsch indemne de roui
13. joue au ramoneur qu une fois l an La pluie s est mise flageller les portes fen tres et les arbres avaient honte de leurs racines Mais comment me suis je dit font les oiseaux pour rester assis sur les vagues du c dre qui semblait lui aussi battre des ailes avec fr n sie pour un envol pourtant improbable Mais comme tout aspirait au mouvement y compris la montagne et que toute r sistance me paraissait plus vaine que celle des roses de d cembre j ai d cid de laisser arracher les amarres puis j ai ferm les yeux pour me faire feuille morte et m offrir la d rive mais ce matin mon corps mon pauvre corps attend son me comme Robinson son Vendredi dans le vide de l le Tu es au bout du rouleau Qu cela ne tienne Roule encore R clame tes Jantes la dot des tincelles et mets les en bouquet comme tu cueillerais les pines des roses d j mortes Tu es sec Qu cela ne tienne Fais du petit bois de ton squelette et porte le en fagot sur tes paules comme tu porterais au sacrifice la chair de ta chair Il ya toujours dans le buisson une main pour arr ter le couteau Toujours une main pour remplacer l enfant par un agneau Tu te sens vide Qu cela ne tienne Laisser ricocher dans le nu de ta citerne les gouttes de la lumi re que tu saignes en cho de ta louange quotidienne LA LUMI RE LA MORT TABLE DES UVRES DE DAN STEFFAN Couverture La chemise blanche Huile sur toile 130 x 130 cm
14. lle sur la tombe tendrement moussue du vieux cimeti re marin Et tandis que la mort joue la balan oire avec les mar es dehors le long du Frac les feuilles mortes roulent racornies nos pieds avec un bruit de cigarettes russes qui s effritent LA LUMI RE LA MORT ee Interm des toscans Signe du tr s pur un cypr s inaugure ce jour Plume d ombre ou pinceau noir il r ve devantune palette de feux en fuite et de terres de Sienne Lettrine qui rehausse la Bible dela campagne toscane il constitue lui seul l embl me le plus d licat de la gr ce Mais dans l ventail dunombreetdu mouvement c est toute une procession de p lerins qu il met en marche Une arm e de torches teintes errant la recherche de leurs flammes Bien cher Claude Vig e je pense soudain ces bo tes de Pandore que sont aussi les penderies de nos morts Au vent qui n est que notre souffle travesti quand 2 il vient de par la fen tre soulever les ombres pour caresser le souvenir de leur corps Je pense cette ballade des pendus qui se balancent aux potences des J ai r v de vous cette nuit Vous longiez la Seine et un peu de cintres comme lorsqu elles cherchaient autrefois une robe pour le bal en fouillant la neige de vos cheveux remontait en flocons vers le ciel car dans la mouvante for t de leurs habits Je pense cette d licatesse sans pareille vous marchiez vite comme affranchi de la peine qui vous leste qu ont les revenants p
15. mes po mes qui sont apr s tout peut tre autant d offrandes inutiles pour les d funts que de d risoires viatiques pour les vivants O Je me suis pos la question alors que la gravit yant gagn encore un degr suppl mentaire je me suis soudain mis ver de cette l g ret que tu m avais vant e la veille par opposition au marbre qui crase le vide Et cela m a suffi pour langer avec la plus tendre lumi re qui f t la morte dans son cercueil et la maigre assembl e autour d elle Dehors il faisait froid et ceux qui vivaient encore certains sans le savoir marchaient en fumant leur haleine comme des encensoirs ambulants et mille lieues de remarquer que la feuille froiss e de l tang tait pareille l me qui captait d j ce qu elle pouvait de ciel LA LUMI RE LA MORT ras maf T 4 9 22 lt LU 2 3 lt Mon corps mon pauvre corps a surv cu au naufrage de la nuit Les sauveteurs qui l ont rep ch dans le puits d un creux profond lui prodiguent les premiers soins et l entourent avec une de ces capes d or dont on rev t ces anges fragiles qu on appelle les survivants Mon corps mon pauvre corps est sauf mais il erre priv de la m moire d avant la temp te car mon me ma pauvre me est quant elle port e disparue depuis hier soir lorsque le vent a soudain d gringol dans ma poitrine comme un p re No l maladroit qui aurait d viss dans la chemin e o il ne
16. ur de r le par l all gresse et l angoisse qui s entre tisonnent Si mon salut est cette perte la seule question r side dans le danger de la contamination D o la mise en garde aux lecteurs Que ceux qui vont mes po mes prennent aussi le soin de lire la partie effets secondaires du mode d emploi car le risque de l excitation est effectivement immense m me si elle n est transmissible que d un c ur l autre Cette rose sur la table effeuill e par son poids son lourd poing rouge qui s ouvre enfin en main sa bourse de velours qui se d lie et nous d livre l aum ne de son musc je reconnais aussi bien ses doigts qui froissent un coin de vieux rideau grenat pour pier le public derri re le drap de l angoisse que son 5 NT regard noir qui darde sous ses paupi res pourpres c est l il de Moscou de la mort qui guette sa proie Mais d j vient le soir et la rose elle m me paie son p ch de d mesure Comme une bombe dans une cole elle explose en parpillant les p tales de son aur ole sur la nappe qu elle tache de sang Capitaine au long cours des r ves J ai hiss ce matin encore la voile de mon linge Bien qu il n y e t pas davantage d eau que de vent J ai rapidement senti une force secr te m arracher au quai pour m inviter au large Ce d part n a exig ni sacrifice ni artifice La mer simplement naissait de mon souffle et mon souffle d elle L horizon avait la houle de tes hanches et toucha
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