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1. ryq il Article Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes Jacky Fontanabona Cahiers de g ographie du Qu bec vol 43 n 120 1999 p 517 538 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 022853ar DOI 10 7202 022853ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 07 52 Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes Jacky Fontanabona Lyc e G rard de Nerval Soissons jacky fontanabona wanadoo fr R sum Cet article tudie les processus gr ce auxquels un l ve interpr te un document cartographique En classe de g ographie un l ve construit ses re2. des sujets 7 sur 60 avaient une probl matique spatiale En 1996 cette proportion atteignait 31 12 sur 49 sujets La part des cartes dans l preuve de commentaire de documents tait pass e de 11 en 1980 11 sur 102 25 17 sur 68 en 1996 Mais dans les deux cas la moiti des questions pos es propos de ces cartes privil giait l axe paradigmatique Un recentrage plus massif de la g ographie scolaire sur des probl matiques spatiales aurait t en contradiction avec la culture de l immense majorit des professeurs Bien entendu une carte ne peut tout repr senter elle a ses biais et ses limites Les cartes labor es selon une projection conforme privil gient la repr sentation des distances en kilom tres entre les lieux M me si des cartes en anamorphoses peuvent repr senter l tendue terrestre selon des distances temps ou des distances co t la carte garde les propri t s d un espace euclidien Une carte convient mieux pour rendre compte des m triques topographiques celle des territoires que pour rendre compte des m triques topologiques celle des r seaux L vy 1997 voir en particulier les annexes et le glossaire Enfin cette perception synoptique convient mieux lorsqu il s agit d tudier les relations horizontales au sein d un espace g ographique con u comme une structure de lieux que pour tudier les relations verticales qui expliquent le milieu d un lieu Retaill 1
3. 536 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 pist mologie de la g ographie BRUNET Roger et DOLLFUS Olivier 1990 Mondes nouveaux G ographie universelle tome 1 Paris Hachette RECLUS 551 p en particulier livre premier Le d chiffrement du monde BRUNET Roger et al 1992 Les mots de la g ographie dictionnaire critique Paris RECLUS La Documentation Fran aise 470 p BRUNET Roger 1993 Les fondements scientifiques de la chor matique La d marche chor matique Actes de la journ e d tudes organis e le 22 janvier 1993 par le CEG d Amiens Amiens Cahiers du CEG pp 3 43 1994 Le Languedoc Roussillon en mod le Mappemonde 3 94 1 4 1996 Les sentiers de la g ographie un peu d air au coin du bois L espace g ographique 1 96 23 32 COLLECTIF 1996 Penser figurer L espace comme langage dans les sciences sociales Espaces Temps Les Cahiers 62 63 96 141 p notamment les articles de C Grataloup J L vy M Lussault et J F Pradeau DAUPHIN Andr 1991 Espace terrestre et espace g ographique In Antoine Bailly d Les concepts de la g ographie Paris Masson pp 43 54 GRATALOUP Christian 1998 Fausses vidences des images g ographiques In Cartes et images dans l enseignement de l histoire et la g ographie Colloque IREHG 26 27 novembre 1997 Clermont Ferrand CRDP d Auvergne pp 15 31 L VY Jacques 1997 Europe
4. OCEAN GLACIA 7 Mer C spienne LC x LTARABIE Plateau SE d Iran INSULINDE Re Bon cy PRESENTATION DE L ASIE Montagnes et tr s hauts plateaux d S lection des informations c S lection des formes rep res nomenclatures Oc an glacial arctique SIB RIE ASIE CENTRALE JAPON Oc an Pacifique 2000 km Oc an Indien INSULINDE Source J F Georget et C Schmittbiel in Fontanabona et al 1997 87 Une didactique de la g ographie se doit d valuer les relations que la discipline scolaire entretient avec le langage cartographique que se passe t il quand un l ve identifie une forme cartographique Pourquoi d cide t il que tel agencement de figur s qu il a s lectionn sur une carte repr sente tient lieu de tel objet g ographique localis sur l tendue terrestre Plus g n ralement quel sens un l ve donne t il aux cartes Le concept de syst me d expression cartographique permet de rendre compte de la dualit graphique verbal que le langage cartographique 534 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 articule Ce concept est fond sur le principe de l isomorphisme structural qu un observateur peut tablir entre le signifiant cartographique le r f rent territorial et le signifi spatial Mais ce concept est loin de constituer un outil d analyse pr dictif pr cis du cheminement qu un
5. carte alors qu ils ma trisent mal la dimension diagramme Des cercles proportionnels au nombre d habitants des villes de France seront naturellement consid r s comme des images z nithales r duites de la forme et de la superficie de ces villes et non comme le diagramme de leur importance d mographique Audigier dir 1997 La s miotique de Peirce offre en outre un cadre th orique pour mieux comprendre la pr gnance d une conception r aliste des cartes dans la majorit des pratiques scolaires observ es Pourquoi beaucoup d l ves et m me de professeurs ont ils la conviction d une transparence entre espace cartographique et espace terrestre Comment s explique cette absence de coupure s miotique entre le signe et la chose Pour C S Peirce un signifiant ici une carte est interpr t comme un indice ou index quand un observateur le consid re comme une empreinte une trace d un r f rent pour nous l tendue terrestre Peirce parle de contigu t physique La fum e signifiant d nonce la pr sence d un feu r f rent Or la gen se sp cifique de la carte engendre la prise en compte d une dimension indiciaire la cartographe est cens pr lever des informations sur le r el sur le terrain M me s il peut se tromper ou parfois faire mentir une carte Mommonier 1993 sa d ontologie et sa comp tence professionnelles le contraignent en principe faire correspondre point par
6. de stimuli visuels au cerveau Aumont 1990 et Groupe u 1992 Il y a des processus perceptifs en partie ducables qui correspondent des op rations de sch matisation des configurations et des lin aments cartographiques ainsi qu des op rations de discr tisation des tailles des couleurs des macules et des textures Ce sont la fois des processus d galisation des stimuli visuels quand ils apparaissent proches et des processus d accentuation de leurs diff rences d s qu elles d passent un certain seuil Les seuils de d clenchement de ces processus perceptifs d pendent en partie de l exp rience personnelle de chaque observateur Ils peuvent faire l objet d un apprentissage La prise de conscience de formes cartographiques identifiables par un observateur comme repr sentant des configurations ou des lin aments d objets g ographiques est le r sultat de processus psychocognitifs tr s complexes Ces processus d pendent des caract ristiques visuelles intrins ques de ces figur s mais aussi d une culture g ographique et d une exp rience cartographique personnelles C est pourquoi assez souvent un professeur peut voir une forme cartographique qu il construit partir d un agencement personnel de figur s Ce professeur reconna t par exemple le r seau autoroutier de l Europe l o un l ve qui manque de culture g ographique et d exp rience cartographique ne semble voir qu un cheveau incompr
7. espace g ographique le concept central de la g ographie Ce primat spatial est fond sur la conviction que les lieux qui composent une tendue terrestre s expliquent au moins en partie par les relations qu ils entretiennent que les acteurs qui se les approprient entretiennent les uns avec les autres et les uns en fonction des autres Fontanabona 1994 Ce n est pas l tude localis e d une activit conomique qui est primordiale mais celle de l organisation d un espace Le sujet portera alors sur les mutations de l espace agricole des tats Unis une s miotique planaire d agencements de figur s correspond un monde con u comme une organisation de structures spatiales de lieux J Fontanabona et al 1997 Cette mise en forme des informations selon un isomorphisme structural entre l agencement des figur s sur la carte et les positions des lieux sur l tendue terrestre fait de la carte un instrument pertinent en analyse spatiale C est pourquoi ce renouvellement pist mologique venu de la g ographie universitaire a induit des pratiques d enseignement innovantes en contradiction avec la tradition scolaire lire dans ce recueil M Journot op cit Mais globalement la diffusion de ces probl matiques spatiales reste modeste dans les programmes officiels et dans les classes Une tude rapide des sujets compositions ou commentaires de documents propos s au baccalaur at montre par exemple qu en 1980 seulement 12
8. une succession lin aire de mots constitu s en groupes d l ments formant des unit s de sens dans une organisation hi rarchis e de phrases et de paragraphes Il s agit d une s miotique planaire organis e selon les deux dimensions de l espace cartographique Cet espace est celui sur lequel sont consign es les distances et positions des figur s Une vision d ensemble synoptique des figur s d une carte de densit permet par exemple de voir comment des formes des couleurs ou des hachures se modulent s agencent sur l espace cartographique En cons quence la r alisation d une carte selon les principes des variables visuelles se veut une visualisation paradigmatique rationnelle de l information visualisation pertinente pour rendre compte d un certain nombre de propri t s attribu es aux lieux repr sent s Une perception synoptique des figur s obtenus met en vidence des structures syntagmatiques des agencements de points de lignes de surfaces aux tailles gradu es de couleurs et de formes diff rentes Il s agit de percevoir des formes graphiques les unes par rapport aux autres et par rapport un fond de carte Or en cartographie la position des figur s n est pas une simple commodit d expression Rappelons le la carte est un espace contraint la position des figur s est une image z nithale r duite de la position des lieux qu ils repr sentent sur l tendue terrestre L expression cartographique es
9. cat gories de relations signifiant r f rent l icone le symbole et l index ou indice Cette classification claire une utilisation rationnelle des signes cartographiques en correspondance avec la graphique de J Bertin 1977 Elle permet aussi d appr hender les attentes des l ves devant les cartes et de pr voir et d expliquer certains obstacles didactiques 526 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 Dans une premi re approche le langage cartographique peut tre con u comme une articulation d ic nes et de symboles Fontanabona 1998 Selon Peirce Joly 1994 la partie crite de la carte est essentiellement de l ordre du symbole titre nomenclature l gende car les relations entre signifiant et r f rent sont conventionnelles et donc arbitraires Par contre la partie graphique fond de carte et figur s peut tre avant tout entendue comme une ic ne tymologiquement du grec e ko tre semblable ressembler Une ic ne est fond e sur des relations analogiques de similarit entre le signifiant et le r f rent Pour C S Peirce un observateur peut tablir trois types de relations analogiques propos d une carte et parfois propos d un m me figur Une carte est toujours au moins en partie une image puisqu il y a des similitudes de formes entre les configurations des territoires les lin aments des r seaux de transports les positions respectives des
10. dot s d une personnalit mais des constructions intellectuelles d sign es et d limit es partir de probl matiques et de concepts spatiaux Montr al a ainsi t d fini comme un syst me urbain m tropolitain propos duquel est test e la validit du mod le de la centralit commerciale Racine et Reymond 1973 Les programmes nationaux fran ais fixent g n ralement l tude de listes limitatives d objets g ographiques plus rarement de concepts ou de d marches Ces objets g ographiques sont majoritairement des Etats et les l ves se les repr sentent le plus souvent comme des r alit s intangibles Il existe assez peu de situations d enseignement apprentissage o les l ves sont amen s se poser la question de la nature et de la r alit de l objet g ographique qu ils tudient Selon M Denis Denis 1994 ce qu un l ve sait d un objet Canada Paris Sicile ou d une classe d objets g ographiques Etat ville le est analysable comme une s rie de traits s mantiques hi rarchis s et articul s entre eux Cette approche ne remet pas en cause la possibilit d imaginer une d finition globale d un objet ou d un concept qui ne se r duise pas une somme de traits s mantiques l mentaires mais elle s av re op ratoire pour analyser ce qui se passe quand quelqu un observe une carte On peut consid rer que chaque l ve dispose ainsi d un r pertoire m moris de traits s mantiques at
11. hensible de traits noirs plus ou moins pais sans signification g ographique Fontanabona et al 1997 Un apprentissage de l analyse de documents cartographiques ne peut jamais tre purement m thodologique Il ne peut se r duire par exemple la ma trise du principe des variables visuelles de J Bertin ou des techniques de discr tisation d une s rie statistique pour la r alisation d une carte choropl the Cet apprentissage m thodologique doit tre mis en relation avec une culture g ographique Toute tude des pratiques cartographiques doit se demander quelles conceptions les l ves et leurs professeurs se font des rapports qui existent entre les formes cartographiques signifiant les formes g ographiques signifi et les caract ristiques de l tendue terrestre r f rent Les premiers r sultats de notre recherche montrent que les pratiques scolaires s cartent peu d une transparence entre les trois termes du triangle s miotique figure 1 m me celles qui se veulent innovantes En classe les documents cartographiques sont le plus souvent consid r s comme des traces objectives du r el Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 525 Les relations entre langage graphique figur s et fond de carte et langage verbal titre nomenclature et l gende ne peuvent se concevoir en termes d opposition de substitution ou de sup riorit de l un ou de l autre mais en termes de sp ci
12. l tendue terrestre Comme la g ographie se veut un discours pertinent sur l tendue terrestre appropri e par les soci t s humaines elle ne peut se d sint resser de la v ridicit de son discours en particulier de la v ridicit des signes iconiques per us sur un document cartographique RELATIONS S MIOTIQUES ENTRE CARTE ET OBJET G OGRAPHIQUE C S Peirce Peirce 1938 est l auteur d une classification des signes op ratoire pour analyser les pratiques cartographiques en g ographie Cette classification n tablit aucune primaut ni aucune subordination priori d un langage verbal graphique gestuel etc sur un autre car elle est ind pendante du mode d expression utilis Elle est fond e sur les types de relation qu un observateur peut tablir entre un signifiant ici la carte et un r f rent ici l tendue terrestre Ces relations permettent de donner du sens une carte d laborer un signifi Un signe a une mat rialit que l on per oit des figur s sur un fond de carte articul s une l gende C est quelque chose des traits sur une feuille de papier ou sur un cran d ordinateur tenant lieu de quelque chose d autre un territoire pour quelqu un Si la carte est consid r e comme indispensable en g ographie scolaire c est un peu parce qu elle tient lieu dans une classe d un monde ext rieur absent car plus ou moins lointain Trois grands types de signes correspondent trois grandes
13. l ve va suivre lors de son interpr tation d une carte Sa libert d action s av re plus grande que lors de la lecture d un texte crit et surtout de l audition d un discours oral Selon ses attentes sa culture mais aussi selon le mode d exposition de la l gende et les r gles de s lection des figur s utilis s il pourra se laisser guider par une lecture s quentielle de la l gende ou par une perception d ensemble des agencements de figur s Il pourra au contraire privil gier le plan paradigmatique qui prend avant tout en compte la substance des ph nom nes cartographi s ou privil gier la dimension spatiale des agencements de lieux Mais prendre en compte cette diversit des attentes et des d marches du public scolaire ne signifie pas pour autant les consid rer comme galement pertinentes en g ographie L utilisation de documents cartographiques trouve sans doute son plus haut niveau op rationnel dans l analyse spatiale Le langage cartographique a une dimension analogique il est en partie contraint par une ad quation entre les coordonn es cartographiques et les coordonn es terrestres C est cette r gle qui lui donne sa pertinence en g ographie Mais une carte et plus encore un mod le graphique ne peuvent tre entendus comme l expression transparente d un morceau de la r alit ce sont des discours probl matis s de cette r alit une r alit s miotis e par le concepteur de la carte puis par ch
14. ou encore Mottet 1997 45 des manuels scolaires des cahiers de travaux pratiques accordent un large cho ces techniques cartographiques Cet int r t ne pourra que s amplifier avec la mise en place cette ann e de nouvelles preuves de g ographie au baccalaur at qui consacrent une place plus importante au croquis cartographique Mais une certaine ambigu t demeure dans la lecture et l laboration des figur s Il est tout fait possible d laborer une carte sans respecter une partie ou la totalit de ces r gles de la perception visuelle On peut par exemple varier la forme des figur s carr cercle hexagone etc non en fonction de la nature du ph nom ne cartographi usines textile chimique lectronique variable de s gr gation mais en fonction du nombre de salari s variable de gradation Si la l gende est explicite la carte n en sera pas fausse pour autant mais elle sera moins op ratoire et posera des probl mes d interpr tation aux l ves en particulier ceux qui sont initi s la logique des variables visuelles Or beaucoup de manuels scolaires prennent encore des libert s avec la graphique de J Bertin Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 521 Le langage graphique est aussi organis sur le plan syntagmatique ou plan de la combinaison Racine et Reymond 1973 Court s 1991 de fa on diff rente de celui du langage verbal Il ne s agit pas d
15. r el qui se distinguent l vidence les uns des autres c est par exemple la Seine les Rocheuses le Qu bec Paris Il est vrai que ces objets localisables d limitables reconnaissables et identifiables ont des propri t s intrins ques d ordre naturel conomique social Ces propri t s peuvent souvent s valuer se quantifier l aide de mesures statistiques Mais la s lection et la mise en relation de ces propri t s leur comparaison avec celles d autres objets g ographiques sont une construction intellectuelle qui d pend des probl matiques de la culture g ographique et du savoir faire de l observateur Fontanabona 1994 En fait un objet g ographique n est pas un denotatum un objet r el existant par lui m me investi par un discours r aliste mais un designatum une r alit s miotis e par un observateur qui lui donne un sens son sens Groupe u 1992 On peut dire par exemple que le Massif central fran ais est un objet g ographique apparu au XIX si cle au sein d une g ographie qui s int ressait la morphogen se des paysages et des genres de vie Aujourd hui il dispara t parfois de certains manuels Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 529 scolaires au sein d une vaste diagonale aride en voie de d sertification qui s tend de la Castille aux Ardennes Ces objets ne sont donc pas des r alit s empiriques des tres g ographiques
16. une g ographie Paris Hachette Coll Carr g ographie 288 p LUSSAULT Michel 1996 La politique territoriale transfigur e In Espaces Temps Les Cahiers 62 63 96 92 103 RACINE Jean Bernard et REYMOND Henri 1973 L analyse quantitative en g ographie Paris PUF 316 p RETAILL Denis 1997 Le monde du g ographe Paris Presses de Sciences Politiques 386 p S miotique et psychologie cognitive AUMONT Jacques 1990 L image Paris Nathan 254 p COLLECTIF 1993 Les repr sentations images trompeuses du r el Sciences Humaines 27 93 14 31 COURTES Joseph 1991 Analyse s miotique du discours de l nonc l nonciation Paris Hachette 302 p DENIS Michel 1994 Image et cognition Paris PUF 2 dition 284 p GROUPE u 1992 Trait du signe visuel pour une rh torique de l image Paris Seuil 518 p JOLY Martine 1994 L image et les signes approche s miotique de l image fixe Paris Nathan 191 p PEIRCE Carl Sanders 1938 Collected Papers Cambridge Mass Harvard University Press 1978 crits sur le signe Paris Seuil Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 537 Manuels de cartographie ou offrant des exemples significatifs de pratiques cartographiques BEGUIN Michelle et PUMAIN Denise 1994 La repr sentation des donn es g ographiques statistiques et cartographie Paris Armand Colin 192 p BERTIN Jacques 1977 La gra
17. 1987 Le mod le du signe iconique permet de comprendre pourquoi un l ve se trompe identifie mal un agencement de figur s confond par exemple un fond de 532 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 carte des tats Unis et un fond de carte de la Russie Il ne voit pas ce qui est consid r comme important en fait il ne reconna t rien parce que son r pertoire de types iconiques est impr cis incomplet mal stabilis Il confond par exemple la p ninsule de Floride et celle du Kamtchatka Il faut dire que reconna tre sur un planisph re la configuration cartographique d un continent est une preuve redoutable C est tre capable de distinguer sa forme et ses limites de celles des oc ans et des autres continents Pour cela un l ve doit se construire un type iconique de l Asie et de chaque continent suffisamment g n ral pour tre op ratoire quels que soient la projection l azimut l chelle et le degr de simplification des contours Mais ce type iconique doit tre suffisamment particulier pour viter les confusions avec d autres configurations Certains l ves y parviennent seuls gr ce une fr quentation assidue des manuels scolaires des atlas des catalogues touristiques mais c est loin d tre la r gle Deux types de situation d enseignement apprentissage peuvent se pr senter Dans le premier chaque l ve poss de dans son r pertoire m moris les typ
18. 997 En d autres termes il est impossible de faire de la carte l unique mode d expression en g ographie mais il s agit d un outil d investigation op ratoire en g ographie notamment en analyse spatiale PERCEPTION ET INTERPR TATION DES FORMES CARTOGRAPHIQUES Le terme de formes cartographiques recouvre deux acceptions Brunet et al 1992 Il y a celle de formes s miotiques qui rend compte des relations structurales analogiques ou symboliques entre forme de l expression et forme du contenu il 524 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 y a aussi celle de formes perspectives qui oppose forme des figur s cartographiques et fond de carte On ne per oit jamais un figur cartographique seul sans r f rence un fond de carte et un cadre et surtout on per oit des agencements de figur s les uns par rapport aux autres et par rapport au fond de carte Ces agencements de figur s signifiant ne sont pas interpr t s comme de simples combinaisons plastiques qui n auraient de signification que par leur couleur leur taille leur forme mais comme la face mat rielle de signes iconiques repr sentant des objets g ographiques qui ont une r alit r f rent Si cette perception visuelle de formes cartographiques d pend de processus physiologiques universels qui paraissent automatiques elle est loin d tre une activit inn e Elle n est pas la transmission point par point
19. acun de ses observateurs Interpr ter une carte c est mettre en correspondance une perception visuelle et un r pertoire de formes cartographiques m moris es Il s agit de relations de conformit non de similitude Nous ne sommes pas dans l univers du vrai et du faux mais dans celui de l op ratoire Gr ce l acquisition d un r pertoire personnel hi rarchis stabilis de types iconiques un l ve peut ainsi mettre des hypoth ses g ographiques avec une bonne probabilit de validation Une ducation la carte doit se fixer des objectifs civiques La multiplication des cartes dans la presse et la t l vision leur utilisation croissante dans les strat gies de communication des pouvoirs publics et des groupes de pression socio conomiques montrent que la carte est devenue un outil pour convaincre de la justesse d un discours L effet de v racit qui est g n r par sa dimension indiciaire est de plus en plus souvent renforc par l utilisation de techniques informatiques sophistiqu es gages apparents d exactitude scientifique Les cartes sont utilis es pour leur effet de monstration et la diff rence du discours oral ou crit elles sont souvent donn es et re ues pour irr cusables Lussault 1996 Or si une partie du message cartographique est contraint par l isomorphisme structural tabli entre les coordonn es des figur s et celles de l tendue terrestre une autre partie de ce discou
20. alisation de compl mentarit et d articulation Il en est de m me des relations entre le plan syntagmatique et le plan paradigmatique il n y a pas de g ographie sans spatialisation des ph nom nes tudi s mais il n y a pas de spatial pur qui ne tienne pas compte de la substance de ces m mes ph nom nes Par contre comme une carte a la particularit de disposer les informations selon une forme analogique leur distribution sur terre l analyse d une carte atteint son plus haut niveau op rationnel quand elle donne la priorit au plan syntagmatique Enfin moins d tre superficielle une perception synoptique d un syst me de signes cartographiques et son interpr tation g ographique se construisent sur une certaine dur e Il y a un cheminement fait d allers et de retours entre la partie graphique et la l gende L observateur s lectionne interpr te une succession d agencements de figur s Il ne s agit pourtant pas du flux lin aire s quentiel du discours verbal oral mais de la prise en compte successive d unit s discr tes d informations articulant pour chacune d entre elles une portion de figur et une portion de l gende SYST ME D EXPRESSION CARTOGRAPHIQUE ET R ALIT DU MONDE On peut entendre par objet g ographique toute portion de l tendue terrestre socialement appropri e qui dispose d une homog n it ou d une coh sion telle qu elle peut tre diff renci e du reste de
21. alyses d une recherche de l INRP intitul e tude des pratiques d enseignement concernant les cartes et les mod les graphiques en g ographie et sur une exp rience de formateur Il n a pas la pr tention de discourir propos d une s miotique de la g ographie mais de confronter les interrogations de l pist mologie de la g ographie celle de la s miotique et celle de la psychologie cognitive pour mieux comprendre les processus complexes par lesquels un l ve donne du sens son sens aux cartes Le concept de syst me d expression cartographique est fond sur la distinction tablie par L Hjemslev entre le plan de l expression et le plan du contenu Court s 1991 17 37 et Poirier 1998 439 444 Cette distinction reprend et enrichit celle que F de Saussure a tabli entre signifiant et signifi L Hjemslev d double chacun de ces deux plans entre une forme et une substance et consid re que la s miotique a comme champ d investigation l analyse des relations de solidarit entre forme de l expression et forme du contenu quel que soit le mode d expression de cette forme La compr hension de ces relations est essentielle dans toute analyse didactique elle fait l objet de la premi re partie de cet article L Hemijslev laisse aux sciences sp cialis es le soin de s interroger sur la substance du contenu Une didactique de la g ographie ne peut faire l conomie d une tude de la pertinence de la subst
22. ance du contenu du discours g ographique La carte est traditionnellement consid r e comme un mode de repr sentation pertinent d un monde con u comme une tendue terrestre socialement appropri e La deuxi me partie de cet article est consacr e l analyse des relations entre le syst me d expression cartographique et son r f rent terrestre socialement appropri S il a son domaine d efficience le langage cartographique a aussi ses contraintes ses biais ses apories Il ne peut rendre compte de la totalit des interrogations et du discours g ographiques Pour d limiter le domaine d efficience du langage cartographique il faut comprendre les relations s miotiques qui s tablissent entre les structures de l espace g ographique et les formes cartographiques La connaissance g ographique scolaire porte essentiellement sur des objets g ographiques qui ont des caract ristiques intrins ques que chaque observateur interpr te partir de ses probl matiques de sa culture g ographique et de son savoir faire cartographique Les concepts de trait s mantique et de type iconique peuvent nous aider mieux concevoir les processus perceptifs et cognitifs qui sont actualis s lors de la construction de la perception ou de la m morisation d une carte FORMES CARTOGRAPHIQUES ET S MIOTIQUE PLANAIRE La g ographie est forc ment quelque part une science des formes g ographiques Brunet 1996 26 De quelles formes s agit
23. aphore quand elle permet d tablir explicitement ou implicitement une analogie entre une qualit du r f rent et une qualit du signifiant Cette m taphore peut porter sur la partie graphique d une carte par exemple sur la forme d un figur le figur repr sentera un lieu attractif alors que le figur repr sentera un lieu r pulsif Elle peut porter aussi sur sa partie verbale comme la nomenclature la m galopole qui s tend de Londres Milan est souvent d nomm e Dorsale europ enne Il y a analogie entre la notion de haut lieu orographique dorsale et celle de haut lieu conomique concentration urbaine de population de richesses et de fonctions de commandement L observation d un m me figur peut articuler plusieurs types de relations signifiant r f rent Sur une carte th matique des activit s mini res la forme des figur s peut tre conventionnelle symbole les triangles repr senteront des mines de charbon les carr s des mines de fer etc alors que la surface de ces figur s sera Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 527 proportionnelle au nombre d emplois diagramme La position respective de ces figur s sur cette carte sera par contre une image de la position des lieux sur l tendue terrestre Des observations dans les classes montrent que de nombreux l ves particuli rement dans les coll ges privil gient la dimension image d une
24. banque d informations localis es qui apporte une pr cision suppl mentaire en fin d analyse elle r pond la question o Cette d marche privil gie la verbalisation orale ou crite d un texte de r f rence commun toute la classe ainsi que la dimension encyclop dique du savoir La classe de g ographie devient un lieu o l on s initie un certain nombre de sciences humaines ou naturelles et o l on m morise des localisations L essentiel est donc de comprendre la l gende les localisations apportent des informations suppl mentaires pr cieuses mais ne participent pas fondamentalement l explication d un monde pens comme une liste d objets localis s Le sujet d tude portera alors sur un th me par exemple l agriculture des tats Unis Privil gier le plan syntagmatique c est changer l ordre des priorit s c est partir d une perception synoptique d agencements de figur s sur la carte et ne lire qu ensuite dans la l gende la nature des ph nom nes repr sent s C est avant tout analyser comment se distribuent spatialement les ph nom nes et les lieux repr sent s Brunet 1987 Cette priorit donn e la perception des formes Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 523 cartographiques donne toute sa pertinence l utilisation des cartes comme outil d investigation Elle est en ad quation avec les probl matiques de l analyse spatiale qui fait de l
25. d termination de formes rep res est moins rationnel qu un programme informatique de reconnaissance visuelle il para t empirique et m me en partie arbitraire Pourtant son heuristique s av re tr s op ratoire et assez conomique Il y a une strat gie professorale seuls sont s lectionn s les grandes p ninsules et les archipels qui seront tudi s dans l ann e le Kamtachtka ne le sera qu en classe de quatri me Il est fond sur la conviction qu il est indispensable que chaque l ve manipule une carte dessine et s approprie personnellement un type iconique de l Asie Il y a donc recherche individuelle puis d bat et s lection en commun des formes rep res qui deviendront des indices r v lateurs Il ne s agit plus ici de s appuyer sur la dimension indiciaire de trace d empreinte de l image cartographique dimension qui lui donne la force et l authenticit du r el sur lequel elle est pr lev e Il s agit de diagnostiquer l identit d une configuration cartographique complexe en rep rant la pr sence de formes rep res d indices au sens policier du terme certes tr s localis es peu visibles pour un novice mais signes indiscutables pour le g ographe expert Joly 1994 58 60 Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 533 Figure 3 La m morisation des configurations de l Asie a S lection des informations b S lection d une pure nomenclatures EF
26. e peux tirer de cette carte et ainsi portion ou de la totalit de l tendue terrestre pr ciser modifier ce que je sais d j sur cette portion ou sur la totalit de l tendue terrestre 520 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 LA CARTE EST UN SYST ME D EXPRESSION SYNOPTIQUE La carte est g om triquement un espace plan euclidien limit par un cadre un syst me de coordonn es graphiques abscisse ordonn e permet l int rieur de ce cadre de situer les figur s selon leurs distances et leurs positions respectives Ce syst me planaire dans les deux dimensions du plan de distribution de l information se veut une repr sentation analogique du syst me de coordonn es g ographiques longitude latitude des lieux de l tendue terrestre La carte est un espace volontairement contraint sauf erreur ou volont de manipulation le cartographe s oblige respecter cette analogie pour mettre en forme des informations localis es En g ographie l utilit du langage cartographique tient peu au fait qu une carte peut contenir une norme quantit d informations sur une surface r duite notre capacit de perception globale d un seul coup d il est assez faible Groupe u 1992 Certaines cartes inventaires d atlas certains croquis r gionaux sont des chefs d uvre techniques Chabot 1969 Pourtant la surcharge visuelle y est telle qu ils ne peuvent t
27. efficace qu elle soit la graphique de Bertin ne peut prendre en compte qu une partie du plan paradigmatique Cette graphique ne peut exprimer toutes les informations les significations qui traversent la g ographie C est pourquoi les cartes muettes sont assez rares la plupart des documents cartographiques soumis aux l ves disposent d un titre d une nomenclature et d une l gende 522 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 Il faut donc se demander comment ces composantes crites de la carte articul es un fond de carte et des figur s prennent en charge leur part des deux plans s mantiques En principe le langage crit s quentiel s oppose au langage graphique synoptique Les composantes crites de la carte participent essentiellement la d termination du plan paradigmatique qui ne peut tre solidement exprim avec les seules s lections et modulations de figur s Un cercle rouge une fl che noire n ont pas de sens g ographique en soi C est la l gende qui indique la nature et les r gles de mesure des ph nom nes cartographi s les cercles rouges sont proportionnels la population des villes repr sent es C est la nomenclature qui indique le nom des lieux ces cercles rouges repr sentant des villes qui sont Paris et Londres Mais si la nomenclature se distribue comme les figur s selon les deux dimensions du plan cartographique euclidien la l gende
28. ement de l histoire et de la g ographie Colloque IREHG 26 27 novembre 1997 Clermont Ferrand CRDP d Auvergne pp 33 48 FONTANABONA Jacky 1994 bauche d une grille de concepts spatiaux utilisables lors de l analyse et la construction de cartes Mappemonde 1 94 1 5 1995 Construction de l espace g ographique Paris INRP 182 p 1997 La construction du concept d organisation de l espace en classe de Premi re ES Actes du Huiti me Colloque de didactique Concepts mod les raisonnement mars 1996 Paris INRP pp 194 201 1998 Quelques remarques sur le langage cartographique In Cartes et images dans l enseignement de l histoire et de la g ographie Colloque IREGH 26 27 novembre 1997 Clermont Ferrand CRDP d Auvergne pp 157 168 FONTANABONA Jacky et al 1997 Utilisation de la carte au coll ge et au lyc e Revue des IREHG 4 97 71 88 JOURNOT Michel et OUDOT Catherine ds 1997 Mod lisation graphique pratiques scolaires au coll ge et au lyc e Dijon CRDP de Bourgogne 128 p MOTTET G rard d 1997 Image et construction de l espace apprendre la carte l cole Paris INRP 255 p POIRIER Brigitte 1998 Film langage verbal Influence du mode d expression dont rel ve un document sur les productions des l ves In Contributions l tude de la causalit et des productions des l ves dans l enseignement de l histoire et de la g ographie Paris INRP pp 435 468
29. erritoire qu elle repr sente ne sont donc qu en partie des images Il n existe pas de pure ic ne de pur symbole La classification de C S Peirce ne nous fournit donc pas une typologie des figur s cartographiques mais des cadres mentaux pour les analyser L articulation des dimensions iconique symbolique et indiciaire du syst me d expression cartographique est variable selon les relations intrins ques entre la carte analys e et son r f rent terrestre Elle d pend aussi des attentes de l observateur qui sont d origine culturelle personnelle et au moins en partie ducables Cette complexit est trop souvent sous estim e Des observations de pratiques cartographiques scolaires montrent que conform ment au sens commun la majorit des l ves tend privil gier les dimensions image et indice de la carte Un apprentissage scolaire ne doit donc pas n gliger les dimensions diagramme m taphore et symbole de la carte La classification des relations s miotiques de C S Peirce est op ratoire pour rendre compte de la plupart des pratiques cartographiques observ es mais elle ne nous permet pas de comprendre la nature pr cise des processus qui font qu un observateur d cide qu il y a ou non analogie entre une carte et tout ou partie de l tendue terrestre OBJET G OGRAPHIQUE ET TRAITS S MANTIQUES Le r alisme scolaire consid re les objets g ographiques comme des morceaux du
30. es iconiques stabilis s n cessaires l identification de l Asie est rapide et s re Dans le second une analyse m thodique et pr cautionneuse de la carte s impose Une recherche action d aide la m morisation des configurations du continent asiatique a t mise en uvre dans des classes de cinqui me de deux coll ges de l Acad mie d Amiens avec des l ves de onze ou douze ans Fontanabona gt al 1997 77 79 et figure 3 Chaque l ve proc de d abord une s lection dans la nomenclature inscrite sur une carte photocopi e Cette premi re activit lui permet de se familiariser avec les noms et les localisations des principaux objets g ographiques qui seront tudi s au cours de l ann e scolaire tape 1 La phase de sch matisation des configurations se fait en deux temps Une pure tr s simplifi e lui permet de prendre conscience de la massivit et de la taille de l Asie par rapport l Europe tape 2 De plus elle sert d accroche la mise en vidence et la s lection de formes rep res de l Asie Cette configuration massive et ces formes rep res seront ult rieurement diff renci es de celles de l Am rique puis de l Afrique autres continents au programme tape 3 L apprentissage se termine par la r alisation d un croquis sch matis accompagn d une nomenclature et d une l gende tape 4 Ce croquis servira au cours de l ann e de carte de r f rence Cet apprentissage par
31. figur s et du fond de carte d une part et celles des lieux de l tendue terrestre qu ils repr sentent d autre part Il y a similitude des stimuli visuels provoqu s par la perception d une carte repr sentant les c tes et le r seau autoroutier de la p ninsule italienne et de ceux que provoquerait une perception z nithale directe de cette m me p ninsule partir d un satellite artificiel C est pourquoi si l on n glige les d formations provoqu es par toute projection cartographique une carte respecte convenablement les distances et les positions vol d oiseau Le plan syntagmatique du langage graphique est bien pris en compte par la dimension image des cartes Les figur s repr sentant le r seau autoroutier de cette m me carte peuvent tre aussi consid r s comme des diagrammes puisqu ils permettent d tablir une relation num rique entre une caract ristique des figur s leur paisseur et une caract ristique des autoroutes l importance du trafic automobile Le plan paradigmatique est ici pris en charge tant par cette dimension diagramme des figur s cartographiques que par la l gende Cette dimension diagramme permet aussi de visualiser des ph nom nes qui ne sont pas directement visibles sur le terrain par exemple le nombre moyen de m decins pour 1000 habitants de chaque province italienne Une carte ou certains l ments d une carte peut tre interpr t e comme une m t
32. ieux comprendre comment se distribuent les ph nom nes et les lieux sur l tendue terrestre Brunet et al 1992 Dans ces conditions se demander quel r le peut jouer la carte dans l laboration d un discours g ographique sur le monde c est analyser quelles relations structurales s articulent entre un signifiant une carte un r f rent l tendue terrestre et un signifi l espace g ographique C est se demander quelles sont les caract ristiques s miotiques qui s tablissent entre ces trois entit s par le truchement de cartes On peut distinguer deux grands types de pratiques cartographiques en classe de g ographie figure 1 Dans le cadre de cet article c est l analyse du statut des cartes en tant que document outil d investigation qui sera privil gi e en ce qui concerne le statut de la carte en tant que croquis r alis par l l ve comme outil de communication et d explication lire par exemple Journot et Oudot 1997 Figure l Les statuts s miotiques d une carte SIGNIFI SIGNIFIANT savoir g ographique carte relations directes relations indirectes SIGNIFIANT R F RENT SIGNIFI 7 R F RENT carte tendue terrestre savoir g ographique tendue terrestre Le croquis g ographique Le document cartographique Outil de communication comment exprimer Outil d investigation comment interpr ter les l aide d une carte ce que je sais propos d une informations que j
33. il Les pratiques scolaires les plus fr quentes ont une approche r aliste Elles tablissent une sorte de transparence entre le r f rent ce que l on tudie l tendue terrestre appropri e par les soci t s humaines et le signifi le discours que l on tient sur ce r f rent l espace Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 519 g ographique Le signifiant ici la carte montre alors une somme de faits vrais Il y a donc identit quasi parfaite entre les formes cartographiques les formes cens es se distribuer sur l tendue terrestre et les structures spatiales cens es les expliquer Il faut dire que m me au sein de la communaut des g ographes toute ambigu t n est pas absente Le terme espace g ographique d signe souvent la fois une production sociale sur l tendue terrestre un r f rent et le concept central de la discipline un signifi Dauphin 1991 Or les travaux des s mioticiens et des pist mologues de la g ographie montrent que lorsque l on parle de forme en g ographie il est important de distinguer trois entit s Parle t on de forme cartographique c est dire de la perception d un figur distingu d un fond ou d un agencement de figur s per u sur la carte comme une forme unique Ou parle t on d une forme qui existerait sur l tendue terrestre Ou encore d une forme au sens de structure que l on con oit pour m
34. me un discours probl matis propos d une dimension de cette r alit s miotis e par le constructeur de cette carte L observateur de cette carte rattache ses perceptions visuelles son r pertoire m moris de traits s mantiques concernant l objet ou la classe d objets g ographiques qu il pense avoir identifi PERCEPTION ET M MORISATION DE FORMES CARTOGRAPHIQUES LE MOD LE DU SIGNE ICONIQUE Le mod le du type iconique Groupe u 1992 figure 2 rend compte de la double dimension objective et subjective de tout objet g ographique et de sa repr sentation cartographique Il permet de concevoir un signe iconique comme le produit d une triple relation entre trois l ments interd pendants type iconique r f rent et signifiant chacun de ces l ments ne pouvant se d finir que l un par rapport aux deux autres Groupe u 1992 Figure 2 Mod le du signe iconique stabilisation reconnaissance conformit conformit Groupe u 1992 p 136 Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 531 Le r f rent est donc con u comme un designatum C est un objet g ographique qui a des propri t s physiques observables recensables et cartographiables ordonn es par des processus perceptifs et cognitifs Reconna tre un r f rent c est le faire entrer dans une classe d objets ou l identifier comme un objet particulier partir de caract ristiques m morisables et actuali
35. o chaque l ve est mis en mesure de construire son propre savoir g ographique partir de l analyse autonome d un dossier documentaire o les cartes occupent une place majeure En classe de g ographie les l ves construisent des repr sentations du monde un monde con u comme une tendue terrestre appropri e par des soci t s humaines Quel peut tre le r le du mode d expression de ce discours g ographique Un mode d expression peut tre verbal oral ou crit langage s quentiel il peut tre graphique s miotique planaire Or le langage cartographique articule ces deux modes d expression Dans ce cas comment un l ve donne t il du sens aux cartes La notion de repr sentation sera entendue la fois comme la somme des processus cognitifs par lesquels l esprit humain appr hende prend connaissance de son environnement mais elle sera aussi entendue comme les r sultats de ces processus Ces repr sentations peuvent prendre la forme d images cartographiques Deux approches celle de la psychologie cognitive Denis 1994 et celle de la s miotique Groupe u 1992 ne peuvent pas nous livrer des outils d analyse clefs en mains mais peuvent nous aider mieux comprendre comment un l ve donne 518 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 du sens ce syst me d expression mixte graphique verbal que constitue une carte Cet article se fonde sur les premi res an
36. phique et le traitement graphique de l information Paris Flammarion 273 p BRUNET Roger 1987 La carte mode d emploi Paris Fayard RECLUS 269 p CHABOT George 1969 G ographie r gionale de la France Paris Masson 2 dition 434 p MONMONIER M 1993 Comment faire mentir les cartes ou du mauvais usage de la g ographie Paris Flammarion 538 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999
37. point les abscisses et les ordonn es des figur s cartographiques avec les longitudes et latitudes des lieux terrestres En cons quence cette dimension indiciaire d une carte permet de donner foi ses propri t s iconiques d analogie avec le r el et donc de la consid rer comme une trace objective du r el un document valant preuve Mais cette v ridicit g n ralement ind niable des configurations cartographiques est souvent tendue tout le message Interpr tant un planisph re th matique de l IDH moyen par tat un l ve s interrogera peu sur le degr de pertinence de cet indicateur composite sur la fiabilit des statistiques qui ont servi de base son calcul ou sur la pertinence des seuils de discr tisation Cette dimension indiciaire entra ne un effet de v racit maximal lorsque les contours et les lin aments semblent pr cis et d taill s exacts L utilisation de technologies nouvelles en cartographie accentue encore ce ph nom ne les images satellites sont alors consid r es comme le r sultat d enregistrements quasi automatiques d ondes lumineuses infrarouges etc Les cartes labor es partir de SIG Syst mes d informations g ographiques ont la l gitimit scientifique d informations trait es par de puissants ordinateurs Il n est pas tonnant que la pol mique fran aise entourant la chor matique se soit en partie cristallis e sur le non respect des localisations exactes dans le
38. pr sentations d un monde con u comme une tendue terrestre socialement appropri e L interpr tation des cartes n est pas une activit inn e ou automatique Les concepts de repr sentation de syst me d expression cartographique et de type iconique permettent de mieux comprendre et de rendre compte des processus cognitifs et des relations s miotiques mis en uvre Une carte articule un mode d expression graphique fond sur les analogies induites par une s miotique planaire et un mode d expression verbal fond sur une lecture s quentielle de symboles L identification de formes cartographiques d pend d un apprentissage m thodologique et d une culture g ographique Elle n puise pas toutes les interrogations de la g ographie mais s av re particuli rement adapt e aux probl matiques de l analyse spatiale Mots cl s analyse spatiale didactique pist mologie espace forme cartographique syst me d expression cartographique type iconique Abstract How to Have a Better Understanding of How a Pupil Interprets a Map This article studies the processes through wich a pupil interprets a cartographical document In class a pupil forms his representations of a world regarded as a stretch of land which has been socialy adapted The interpretation of maps is not an innate or an automatic activity The concepts of representation of a cartographical expression system and of an iconic pattern allow us to have a better unders
39. re en fait per us que ponctuellement on constate par exemple l existence ou non d une usine a ronautique Toulouse Si une carte peut tre consid r e comme un syst me d expression pertinent en g ographie c est parce que articulant deux plans s mantiques elle est susceptible de mettre en forme un sens conform ment aux probl matiques de la g ographie scolaire Les signes cartographiques peuvent ainsi s articuler sur deux plans le plan paradigmatique celui de la s lection et le plan syntagmatique celui de la combinaison Si dans une premi re analyse on s en tient au seul langage graphique des figur s sur un fond de cartes le plan paradigmatique est celui par lequel le concepteur d une carte module la taille la couleur la macule la forme l orientation des figur s en fonction de la nature et de la grandeur ou de l intensit de l information repr senter La graphique de J Bertin permet d utiliser rationnellement les caract ristiques de la perception visuelle Bertin 1977 Certaines variables visuelles dites de s gr gation se pr tent bien l expression de relations distinctives distinguer des diff rences ou souligner des ressemblances entre des figur s D autres variables visuelles dites de gradation se pr tent bien l expression de relations hi rarchiques rapports de quantit ou classement ordonn entre des figur s Des ouvrages de didactique Desplanques dir 1994 153
40. rs articule des points de vue subjectifs Une ducation civique la carte doit donc comprendre des exercices de d construction des messages cartographiques Elle doit s interroger sur les op rations qui ont t effectu es en amont composition mode de calcul de l indicateur cartographi Quelle est la strat gie de communication de l auteur l aide de quels proc d s cartographiques l auteur veut il nous convaincre Quelle conception de l espace g ographique et des rapports sociaux sous tend le discours L analyse de documents cartographiques n cessite donc une bonne ma trise m thodologique et une culture g ographique Mieux comprendre comment un l ve donne du sens aux cartes 535 BIBLIOGRAPHIE Didactique de la g ographie AUDIGIER Fran ois 1996 Recherches de didactique de l histoire de la g ographie et de l ducation civique un itin raire pour contribuer la construction d un domaine de recherche Paris Universit Denis Diderot dipl me d habilitation diriger des recherches non publi 163 p d 1995 Construction de l espace g ographique Paris INRP 182 p CAPMEIL Jean Pierre 1995 La r sistible ascension de la chor matique dans les manuels scolaires H rodote n 76 52 71 DESPLANQUES Pierre d 1994 Profession enseignant la g ographie en coll ge et en lyc e Paris Hachette 398 p DOREL G rard 1998 La cartographie In Cartes et images dans l enseign
41. s mod les graphiques Capmeil 1995 63 Quand Roger Brunet affirme que la chor matique ne rel ve pas de la cartographie que les structures l mentaires de l espace g ographique sont des abstractions et que les figures de la chor matique sont des symboles il d nie toute dimension indiciaire ses mod les graphiques Il les consid re comme des outils de communication dans un processus de reflexion 528 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 et de recherche Brunet 1993 3 44 Mais ses cartes mod les finales celle du Languedoc Roussillon par exemple gardent une dimension iconique op ratoire en analyse spatiale Brunet 1994 Il est vrai que beaucoup de manuels scolaires et de situations d enseignement apprentissage montrent des glissements pist mologiques dans leurs transpositions scolaires de la chor matique Les cartes mod les fournies par les publications scientifiques inspirent des croquis aux contours simplifi s labor s par les l ves ou sont transform es en documents cartographiques dont il faut tirer des informations Il y a un recentrage sur l tude de r gularit s spatiales voir l enseignement de concepts spatiaux lire dans ce num ro M Journot op cit Sauf exception les mod les issus de la chor matique prennent alors un statut de carte et une dimension indiciaire Les relations s miotiques qu un observateur tablit entre une carte et le t
42. sables sous forme de traits s mantiques Les traits figuratifs cartographiables de ce r f rent constituent un type iconique Dans les pratiques scolaires les plus fr quentes la perception directe de tout ou partie de ce r f rent est rare Le r f rent n est pas une portion plus ou moins grande de l tendue terrestre mais en fait son image cartographique de r f rence consid r e comme vraie Le type iconique a des caract ristiques conceptuelles C est une repr sentation mentale form e d une combinaison de traits s mantiques figuratifs connect e d ailleurs d autres traits non figuratifs C est un mod le int rioris stabilis qui correspond un objet ou une classe d objets g ographiques susceptibles d tre identifi s comme des r f rents Chaque l ve a en t te son type iconique du Massif central ou d un r seau de communication centralis Il a g n ralement constitu implicitement son r pertoire de types iconiques qu il consid re comme des images de la r alit Ce r pertoire est la base du processus d identification des formes cartographiques Brunet 1987 136 151 Le fait que ce r pertoire soit stabilis pour permettre la reconnaissance n exclut pas sa reformulation constante en fonction d informations nouvelles Un l ve per oit et interpr te toute nouvelle carte en fonction des formes cartographiques qu il a pr c demment per ues et m moris es Cette exp rience peu
43. se lit g n ralement de fa on s quentielle selon le flux lin aire de la succession des mots qui la composent L ordre d exposition des figur s de la l gende est strat gique S agit il d un classement th matique a relief b population c p les industriels etc ou d un classement spatial a centre b p riph ries Y a t il une simple succession de figur s ou sont ils class s en diff rentes rubriques L organisation de la l gende propose une probl matique l interpr tation de la carte Il ne s agit donc pas d opposer les plans paradigmatique et syntagmatique ni d opposer la l gende la partie graphique mais de voir comment ils s articulent Dans l analyse des documents cartographiques deux grands types de d marches sont possibles La premi re effectue d abord une lecture s quentielle de la l gende la seconde commence par une perception synoptique de la partie graphique de la carte La tradition scolaire fran aise privil gie la lecture s quentielle d une l gende r dig e th me par th me Elle privil gie donc le plan paradigmatique La perception de la carte se fait alors au fur et mesure de la prise de connaissance du sens de chaque th me dans la l gende Privil gier cette lecture s quentielle c est s int resser prioritairement la substance orographique d mographique conomique etc des ph nom nes cartographi s La carte proprement dite est alors surtout utilis e comme une
44. t donc particuli rement op ratoire pour repr senter des localisations diff rentielles d attributs de lieux qui appartiennent l tendue terrestre Elle articule sur le m me espace cartographique des positions terrestres et des informations localis es Cette mise en forme de l information permet d mettre l hypoth se qu il y a des relations entre les propri t s des lieux et leurs positions relatives Par analogie on suppose qu ces agencements de figur s per us sur la carte correspondent des structures de lieux sur l tendue terrestre Aux dissym tries gradients et distributions quasi r guli res de formes de tailles de couleurs de macules etc correspondent des r gularit s dans la distribution des lieux et de leurs propri t s La perception synoptique d une carte est op ratoire si l on fait l hypoth se qu il y a des relations entre la forme de l expression cartographique et la forme du r f rent terrestre L observateur d un document cartographique passe ainsi de la localisation diff rentielle d attributs conomiques sociaux d mographiques la distribution spatiale des lieux Fontanabona et al 1997 et Mottet 1997 LA CARTE EST UN SYST ME S MIOTIQUE MIXTE ARTICULATION LANGAGE GRAPHIQUE LANGAGE VERBAL Le plan syntagmatique du langage graphique est donc particuli rement pertinent pour rendre compte d une pr occupation essentielle en g ographie tudier expliquer les localisations Mais aussi
45. t l amener reconsid rer son type iconique correspondant aux objets g ographiques concern s Le signifiant n est pas appr hend dans sa mat rialit comme une simple somme de figur s inscrits sur un fond de carte mais comme un ensemble mod lis de stimuli visuels correspondant un type stable identifi gr ce des traits de ce signifiant Groupe u 1992 137 C est ainsi qu il est consid r par l observateur comme une repr sentation du r f rent comme une combinaison de signes iconiques Les relations entre le type iconique et le r f rent objet g ographique ou carte de r f rence ou entre le type iconique et le signifiant document cartographique sont de l ordre de la conformit pas de la similitude Elles sont telles qu un observateur identifie un agencement de figur s comme la repr sentation pertinente d un objet g ographique Le r f rent et le signifiant ont un certain nombre de caract ristiques spatiales commensurables Ceci donne toute sa pertinence la carte comme document d investigation mais ne suppose pas une transparence entre la carte et la portion d tendue terrestre qu elle repr sente Une conformit de formes entre carte et type iconique n est pas une preuve mais permet d mettre une hypoth se qui sera valid e ou non cet gard la confrontation de cartes ou d une carte avec d autres cat gories de documents est un exercice particuli rement pertinent Brunet
46. tach s ces objets ou ces classes d objets g ographiques et constitu en r seaux plus ou moins coh rents Certains traits pas tous sont des traits figuratifs actualisables sous la forme d images mentales les images mentales sont des repr sentations cognitives qui rendent compte des l ments caract ristiques de la perception visuelle On peut consid rer que ces traits figuratifs tablissent essentiellement des relations d analogie de type image diagramme ou m taphore avec un objet ou une classe d objets Ces traits s mantiques figuratifs peuvent tre mat riellement repr sent s sous la forme de figur s sur un fond de carte L actualisation d images mentales m moris es met en uvre les m mes processus cognitifs que la perception directe de cartes Les traits s mantiques qui ne sont pas figurables sont repr sentables sous forme de symboles crits titre nomenclature l gende Ces traits s mantiques peuvent rendre compte d objets g ographiques sp cifiques la Martinique ou de familles d objets g ographiques les les tropicales colonis es par les Europ ens Les formes cartographiques images mentales ou configurations dessin es sur une carte peuvent tre particuli res un objet g ographique elles peuvent tre aussi g n riques Ces traits s mantiques peuvent aussi rendre compte d un concept spatial diffusion gravitation maillage Fontanabona 1994 Une structure l mentaire de l espace
47. tanding and to give account of the cognitive processes and the semiotic relationship at work map articulates a graphical expression based upon induced analogy and a verbal expression based upon a sequential reading of symbols The identification of cartographical forms depends upon a methodological learning and a certain knowledge of the nature of geography This approach does not exhaust all questions related to geography but has proved to be particulary adapted to these sets of spatial analysis problems Key Words cartographical form didactics epistemology cartographical expression system iconic pattern space spatial analysis Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 43 n 120 d cembre 1999 Pages 517 538 Comme le dit John Searle le vrai r aliste ce n est pas celui qui affirme que les choses existent et que nous les connaissons Ma s celui qui soup onne qu elles existent m me s il ne peut les conna tre m me si nous ne pourrons jamais les voir qu travers des perspectives toujours incompl tes Umberto Eco Au sein de la g ographie scolaire fran aise la carte est quasi unanimement consid r e comme l outil privil gi de la discipline Les examens nationaux brevet des coll ges et baccalaur at des lyc es pr voient parmi d autres preuves canoniques la localisation d un certain nombre de lieux remarquables sur un fond de carte l analyse de documents cartographiques ou encore la r alisa
48. tion de m moire d un croquis Dorel 1998 Mais l environnement institutionnel les finalit s civiques et patrimoniales les conceptions toujours dominantes du savoir g ographique ainsi que l histoire m me de la g ographie scolaire font qu un mod le disciplinaire s est mis en place Sous la direction d un m me professeur l enseignement de l histoire de la g ographie et de l ducation civique tend l laboration d un texte commun de r f rence Audigier 1996 Dans ce texte la carte joue en r alit un r le second par rapport au langage verbal crit ou oral utilis lors d un cours dialogu D un autre c t des enseignants qui se veulent innovants ont tent depuis une vingtaine d ann es de recentrer les pratiques scolaires et partant les pratiques cartographiques sur des probl matiques spatiales voir dans ce num ro l article de M Journot Sch matisation et mod lisation cartographiques des pratiques scolaires en d bat et en volution Ces innovations sont la conjonction d un renouvellement pist mologique celui de l analyse spatiale fond e sur le paradigme d organisation de l espace Brunet 1987 Brunet et Dollfus 1990 et d un renouvellement didactique qui d s les ann es 1970 s est principalement inspir du constructivisme de J Bruner Audigier dir 1995 Dans ces pratiques scolaires des professeurs ont imagin des situations d enseignement apprentissage
49. un chor me peut ainsi tre consid r e comme un agencement de traits s mantiques susceptible de rendre compte de relations horizontales g n rales entre des lieux ou des espaces Brunet 1990 et 1994 Les traits figuratifs des chor mes sont repr sentables sous forme de mod les graphiques d o les tables de chor mes Brunet 1993 109 Mais un mod le graphique ne se suffit pas lui seul une fl che peut repr senter une direction mais aussi l id e d un d placement ou d un changement Seule une l gende organis e selon un tableau double entr e fait la diff rence entre tropisme 530 Cahiers de G ographie du Qu bec Volume 438 n 120 d cembre 1999 et dynamique territoriale Les traits s mantiques des chor mes peuvent aussi tre exprim s en utilisant uniquement le langage verbal Brunet 1993 43 Les formes cartographiques et les mod les spatiaux n appartiennent pas au m me ordre s mantique les premi res rendent compte de configurations territoriales localis es les seconds de concepts spatiaux Mais ils utilisent un certain nombre de traits figuratifs communs Ceci constitue une sorte de levier didactique de pont entre le concret et l abstrait mais est source de confusion et de contresens Journot et Oudot 1997 et Fontanabona 1997 Une carte et plus encore un mod le graphique ne peuvent donc pas tre entendus comme l expression transparente d un morceau de la r alit mais com
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