villes et territoires face aux défis de la globalisation
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1. CAIRN SX Chercher rep rer avancer VILLES ET TERRITOIRES FACE AUX D FIS DE LA GLOBALISATION Jacky Perreur Armand Colin Revue d conomie R gionale amp Urbaine 2007 4 novembre pages 563 571 ISSN 0180 7307 Article disponible en ligne l adresse Perreur Jacky Villes et territoires face aux d fis de la globalisation Revue d conomie R gionale amp Urbaine 2007 4 novembre p 563 571 DOI 10 3917 reru 074 0563 Distribution lectronique Cairn info pour Armand Colin Armand Colin Tous droits r serv s pour tous pays La reproduction ou repr sentation de cet article notamment par photocopie n est autoris e que dans les limites des conditions g n rales d utilisation du site ou le cas ch ant des conditions g n rales de la licence souscrite par votre tablissement Toute autre reproduction ou repr sentation en tout ou partie sous quelque forme et de quelque mani re que ce soit est interdite sauf accord pr alable et crit de l diteur en dehors des cas pr vus par la l gislation en vigueur en France Il est pr cis que son stockage dans une base de donn es est galement interdit Villes et territoires face aux d fis de la globalisation Cities and territories facing the globalisation Jacky PERREUR Professeur Laboratoire d conomie et de Gestion UMR CNRS 5118 MSH Universit de Bourgogne P le d conomie et de Gestion BP 21066 Dijon Cedex jacky perreur u bour2. valuation ex ante et le bilan ex post pour ces grands ouvrages et progressivement apparaissent les observatoires autoroutiers Les approches territorialis es mises en uvre sont justifi es par nos auteurs qui en donnent ensuite quelques exemples Les grandes villes ont t localis es l origine en raison des facteurs naturels fleuves ports ou de ce que certains auteurs ont qualifi d accidents historiques M POL SE et R SHEARMUR se demandent si le d veloppement de ces courants d changes mondiaux a remis fondamentalement en cause les hi rarchies urbaines la L SCH les activit s conomiques sont suppos es tre localis es selon un arbitrage forces de centralisation forces de dispersion Pour effectuer leur test l conomie canadienne est d compos e en 71 secteurs d activit et onze r gions synth tiques Ils montrent qu il existe toujours une grande stabilit dans la hi rarchie urbaine La zone centrale joue toujours un r le important les changements s effectuent tr s lentement Cette r gularit des mod les de localisation ne les exclut pas Les entreprises consommatrices d espace sont rejet es l ext rieur et la baisse des co ts de communication a un effet centralisateur F GASCHET et CI LACOUR proposent le concept de clusty pour souligner que c est g n ralement dans et par les grandes villes que la m tropolisation les innova tions et les r seaux de pouvoir se cr ent se renforcent et s
3. cessite la poursuite d investigations afin de mieux en comprendre la nature Qui dit change dit r seau physique de communication avec empreinte territo riale plus ou moins forte pyl ne de t l phonie mobile satellite de communica tions infrastructure routi re ou ferroviaire L adaptation aux moyens modernes n cessite de grands quipements co teux et metteurs d externalit s n gatives qui justifient une valuation socio conomique de plus en plus pr cise C est l objet de la r flexion propos e par P B RION G JOIGNAUX et J F LANGUMIER L valuation socio conomique des infrastructures de transport est aujourd hui tr s r pandue tant au niveau national qu international ne serait ce qu en raison de l importance des investissements requis Elle ne se r duit plus une simple analyse ex ante co ts avantages la mont e de l opinion publique et des divers groupes de pression cologistes ou autres n cessite de nouvelles formes de gestion des projets Le cadre de l valuation se fonde de plus en plus sur la n gociation territoriale associant les diff rents groupes d acteurs concern s Pour enrichir le d bat et les n gociations l exigence d informations est de plus en plus grande JaCK FERREUR En effet les infrastructures viabilisent les territoires modifient les distances r seaux et temps d formant l espace et accentuent son h t rog n it et ses aniso tropies La continuelle recherche d u
4. partements les auteurs essaient de caract riser le profil des r gions mettant en vidence pour certaines d entre elles un d s quilibre entre le niveau de ressources humaines disponibles et le niveau de d veloppement de ces r gions Les mouvements de population avec les grandes invasions barbares consti tuent sans aucun doute les flux les plus anciens Volont de conqu rir de nouveaux 2007 N 4 Revue d conomie R gionale amp Urbaine 567 568 VIIes et territoires face aux defis de la giobalisation espaces pour en confisquer les richesses fuite de pers cutions religieuses ou poli tiques recherches hypoth tiques quelquefois de travail pour de meilleures condi tions de vie sont autant de mobiles qui poussent des masses d individus se d placer et franchir les fronti res La motivation conomique semble la principale pour les immigrants en France au cours du dernier demi si cle Des travaux dans diff rents pays font ressortir une r partition g ographique sp cifique pour chaque nationalit qui est peu influenc e par les politiques d immigration des pays d accueil N UKRAYINCHUK et H JAYET proposent une analyse fine des concentrations spatiales combinant un niveau g ographique fin communal et des niveaux plus agr g s tout en introduisant une dimension temporelle p riode intercensitaire 1982 1990 et recensement de 1968 Un premier constat r side dans la forte diff rence entre les nationalit s
5. alisation et des r flexions th oriques et tudes empiriques qu elle suscite Je remercie l ensemble des arbitres qui ont accept de faire une lecture critique d une premi re version des articles qui composent ce num ro Bibliographie BAIROCH P 1964 R volution industrielle et sous d veloppement SECES Paris 2 d DEFEVER F MUCCHIELLI J L 2005 D composition internationale de la cha ne de valeur Une tude de la localisation des firmes multinationales dans l UE lar gie Revue conomique n 6 pp 1185 1206 HEERS J 1966 L Occident au XIV et XV si cles aspects conomiques et sociaux nouvelle clio PUF Paris LAROCHE J 2004 Les protagonistes une multitude d acteurs in La mondia lisation Alternatives conomiques n 59 pp 17 19 LE GOFF J 1972 Marchands et banquiers du Moyen ge QSJ 699 PUF Paris MIOTTI L SACHWALD F 2006 Commerce mondial le retour de la vieille cono mie Les tudes de l IFRI Paris IFRI MouHoOUD E M 2006 Mondialisation et d localisation des entreprises La D couverte Paris 2007 N 4 Revue d conomie R gionale amp Urbaine 571
6. analyse empirique repose sur des donn es collect es dans trente zones d tude concernant cinq pays europ ens Les auteurs pr sentent d abord le cadre d analyse conomique et proposent une synth se des travaux existants sur les relations interindustrielles locales Ils pr cisent ensuite leur base de donn es issue d un programme de recherche europ en les pays retenus Royaume Uni France Pays Bas Portugal Pologne offrent une diversit de contextes Il semble que la taille du bourg ou de la petite ville influence assez fortement l int gration conomique tout comme le contexte conomique de la zone et sa position spatiale relative au p le urbain Le secteur d activit et la taille de l entre prise jouent aussi l industrie a peu d changes avec le tissu conomique local contrairement la construction et aux services les petites entreprises ont un JaCK FERREUR comportement plus local que les grandes L ancrage local du chef d entreprise tout comme le faible niveau technologique sont associ s des changes locaux plus importants Tous ces l ments sont susceptibles d clairer les d cideurs mais comme le notent les auteurs il faudrait prendre en compte les salaires distribu s localement et leur utilisation en d penses locales ou non On voit que ces huit contributions sont loin d puiser les questions soulev es par le th me du num ro Elles montrent cependant la diversit des cons quences de la mondi
7. biquit et d instantan it des changes n cessite le perfectionnement des moyens de communication il est donc important de r fl chir sur les effets conomiques sociaux politiques environnementaux et territoriaux des quipements cr s L interrogation des sp cialistes sur les limites cons quences co ts des choix en mati re de transport n est pas r cente mais depuis une quinzaine d ann es le niveau local a quitt son statut de lieu d applica tion pour devenir aussi lieu de d cision et de contribution au financement et on note une mont e en puissance de la demande de transport et de la sensibilit ses nuisances Quelle est la nature exacte des effets dits structurants des infrastructures de transport pour le d veloppement conomique Longtemps per ues comme suffi santes elles ne doivent tre consid r es que comme n cessaires le calcul cono mique standard tant lui m me remis en cause Une r flexion est aussi men e sur le r le de la proximit g ographique cr e par les infrastructures de transport certains auteurs soutiennent qu il faut lui adjoindre une proximit institutionnelle ou organisationnelle pour comprendre les effets territoriaux le r le des acteurs locaux reste tr s important Le doute sur l automaticit des effets positifs des grandes infrastructures de transport appara t dans les ann es 1970 En 1982 la Loi d orientation des transports int rieurs LOTI institutionnalise l
8. de l espace induisent la notion d agriculture de services L Uruguay Round reconna t ces politiques de services environnementaux dans la mesure o elles n introduisent pas d effets de distorsion sur les changes ou la production L agenda europ en 2000 accepte aussi ces mesures agro environnementales O AZNAR M GU RIN et Ph PERRIER CORNET essaient de caract riser conomi quement un service pour esquisser une d finition d une agriculture de services Ils recensent et classent les divers services fournis par l agriculture et pr sentent ceux d velopp s dans le cadre de la Politique Agricole Commune services environne mentaux en particulier Partant du m me constat on note la tendance li e directement ou indirectement la mondialisation la constitution de grands ensembles urbains m tropolisa tion gros consommateurs d espace La lutte pour l occupation du sol au travers de la hausse des prix du foncier tend rejeter la p riph rie les fonctions r cr atives et de loisirs d autant plus que ces derni res sont souvent associ es des territoires naturels Il appara t alors une nouvelle forme de mobilit les mobilit s r cr a tives alternantes les jours ouvr s de semaine les flux sont intra urbains les week ends ils sortent de l aire urbaine en direction de territoires ruraux ou natu rels Ceci peut remettre en cause certains mod les bien tablis en prenant en compte de nouvelles strat g
9. e diffusent De nombreuses r f rences aux effets de d bordements technologiques se retrouvent dans deux familles d analyse Il existe une relation entre la taille d une ville et le niveau de capital humain qui n est pas remise en cause mais les logiques sous jacentes sont mal explicit es plusieurs explications sont propos es Au del du r le de la distance sur 2007 N 4 Revue d conomie R gionale amp Urbaine 569 570 VIIes et territoires face aux defis de la giopalisation les externalit s technologiques il faut savoir si les firmes tirent des avantages de la sp cialisation ou de la diversit conomique de la ville les r sultats des tudes montrent la sup riorit des structures diversifi es dans la production d innovations ce qui est conforme l id e de cycle spatial des industries On ne peut ignorer la capacit de la ville r v ler et cristalliser les facteurs de d veloppement ceux de la s gr gation Pour les auteurs le clusty est un syst me territorial urbain concernant g n ralement de grandes agglom rations qui cr ent captent accumulent diffusent des conomies de diversit de pouvoir d organisation et de r seaux afin de d velopper sa comp titivit sur le plan international Il faut aussi favoriser des coop rations entre des ensembles urbains on retrouve la question des r seaux la m tropolisation n est pas un processus univoque La plus grande partie des cluste
10. e du processus de production ce qui remet en cause les processus traditionnels de localisation DEFEVER MUCCHIELLI 2005 M me les activit s de services adoptent une sp ciali sation fonctionnelle renfor ant les grands centres urbains et participant au proces sus de m tropolisation Les op rations des march s financiers ont aussi b n fici de la libert des mouvements des capitaux grandement facilit e par les TIC permet tant une d connexion de la sph re financi re et de la sph re de l conomie r elle c est dire les transactions commerciales J LAROCHE 2004 Les march s finan ciers d veloppent des logiques de plus en plus autonomes Les r seaux de d lin quance se sont eux aussi mondialis s corruption drogue criminalit fraude fiscale Les organisations non gouvernementales sont aussi de plus en plus pr sentes leur nombre croit et leurs ressources aussi Elles se professionnalisent et jouent un r le important dans la gen se du droit international J LAROCHE 2004 Certaines permettent aussi l apparition d une opinion publique internationale sur le devant de la sc ne dont il convient de tenir compte lors de n gociations internationales l Organisation Mondiale du Commerce par exemple On aurait tort d assimiler accentuation de la concurrence et lib ralisme tous crins les pr l vements sociaux sont importants les subventions agricoles entre autres se maintiennent les barri r
11. ect particulier par exemple EL MouHouB MOUHOUD 2006 Si dans sa dimension ouverture des march s mon diaux pour les acteurs elle n est pas nouvelle ce qui est nouveau c est la r duction fantastique de ce qui freinait les changes savoir les co ts de transport et tout ce qu elle a permis P BAIROCH 1964 avait d j soulign l importance de ce ph no m ne en 1962 mais ceci s est acc l r depuis facilitant les mouvements Par exem ple le fret a rien en milliards de tonnes km est pass de 0 4 vers 1950 116 6 en 2002 quant au nombre de passagers en milliards voyageurs km il tait d peine 2 vers 1950 et se trouve 2 942 en 2002 En dollars courants 3 minutes d appel t l phonique New York Londres co taient 75 dollars en 1927 30 dollars en 1930 et 0 15 en 2003 Alternatives conomiques n 59 2004 l ments du co t les temps de transport se sont aussi r duits consid rablement conduisant ce que les g o graphes ont qualifi un r tr cissement de l espace plus sensible sur des longues distances que sur des plus petites et cr ant des effets tunnels Dans ce m me laps de temps les barri res ou plus exactement certaines barri res douani res se r dui saient les accords r gionaux se multipliaient redonnant de la pertinence aux mod les gravitaires dans l analyse des changes certaines barri res non tarifaires demeurent cependant La concurrence quelquefois oligopolistique toujours impar
12. es non tarifaires demeurent aussi les mouve ments des hommes sont contraints On comprend ais ment que toutes ces caract ristiques modifient l organisation spatiale des activit s et des hommes Les villes et les territoires n ont pas tous la m me capacit tirer profit de ces mouve ments des nouvelles hi rarchies apparaissent d autres se renforcent ou dispa raissent La mondialisation est donc au c ur de la compr hension des ph nom nes spatiaux actuels L Association de Science R gionale de Langue Fran aise a consacr son XLI colloque une r flexion sur les implications spatiales de la mondialisation Quelques communications ont t s lectionn es pour composer ce num ro elles sont volontairement tr s diverses et ne portent pas sur les aspects les plus m diatis s pour montrer l tendue et la richesse du sujet L ouverture des march s a conduit la recherche de gains de productivit dans la production de biens agricoles Celle ci a entra n une restructuration des espaces souvent encourag e par des politiques nationales ou communautaires ces restruc turations s accompagnent d une concentration croissante de la population dans les villes qui conduit en retour une demande de plus en plus forte d espace de JaCK FERREUR r cr ation et de tourisme L agriculture productiviste ne r pond pas n cessaire ment cette demande La plus grande sensibilit au paysage et la n cessit d entre tien
13. faite pousse la diff renciation des produits les co ts de transport n tant plus suffisants pour se prot ger diff renciation encourag e par la forte demande de vari t s de la part des consommateurs qui elle m me stimule l innovation Cette derni re est indispensable pour assurer la comp titivit des entreprises La mondia lisation accro t aussi le nombre des acteurs complexifie leurs interactions et oblige 2007 N 4 Revue d conomie R gionale amp Urbaine 565 566 VIIIes et territoires face aux delis de la glODalISatION r fl chir de nouveaux modes de gouvernance c t des Etats y compris les pays mergents comme la Chine dont en 2004 les exportations d passent celles du Japon elle tait cette m me ann e premier exportateur de produits en technologie de l information des entreprises et des associations nationales apparaissent des firmes internationales dont le r le s acc l re depuis les ann es 1990 qui construi sent leur propre strat gie et qui sont responsables d un d veloppement sans pr c dent des changes internationaux intra firme MIOTTI SACHWALD 2006 Le d ve loppement des Technologies de l Information et de la Communication TIC m me s il ne permet pas de r soudre tous les probl mes de gouvernance des firmes mondiales facilite le partage de la cha ne de valeur ajout e en un nombre toujours plus grand d tablissements chacun sp cialis dans une tape pr cis
14. gogne fr Mots cl s urbanisation espaces ruraux transport mondialisation Keywords urbanisation rural areas transport globalisation Classification JEL F020 F200 R100 R230 2007 N 4 pp 563 571 Revue d conomie R gionale amp Urbaine 563 564 VIIes et territoires face aux defis de la glOD alISatIon Lorsque son fils lui demanda C est quoi la mondialisation elle pensa qu elle tait en train de perp tuer une habitude prise lors de son s jour tudiant en Angleterre en coupant l apr s midi avec une pause th Le paquet de th qu elle avait devant elle indiquait que la firme anglaise avait apport tous les soins pour la fabrication du produit partir des meilleures plantes r colt es au Sri Lanka Ses yeux se port rent alors sur le paquet de g teaux secs qui accompagnaient le th achet dans l hypermarch de la ville voisine sous la marque de la grande surface dont elle avait appris r cemment qu il s agissait du second distributeur mondial la compo sition y tait indiqu e en 13 langues europ ennes sans que l on connaisse la v ritable provenance des composants raisins de Corinthe cacahu tes l cithine de soja ni les tapes de leur transport Elle pensa aussi la montre altim tre offerte derni rement son fils de marque japonaise mais fabriqu e dans un autre pays d Asie du Sud Est il s tait heurt la difficult de compr hension de certains termes d une traduction au
15. ies r sidentielles de la part des m nages recherche de proximit d espaces naturels F DECOUPIGNY essaye dans son article de d ter miner l impact de l int gration de ces espaces naturels p riph riques dans l organi sation territoriale d une m tropole Cette derni re n est plus uniquement un b ti continu l adjonction d espaces de loisirs en fait un territoire plus vaste et clat mais coh rent Il propose un mod le de simulation pour valuer ces impacts sur la structure et l organisation du territoire m tropolitain L application sur les m tro poles azur enne et marseillaise permet de mettre en vidence les diff rences de comportement de ces deux m tropoles Si la mondialisation n est pas la responsable de l clatement et de l ouverture du bloc des conomies socialistes elle n en est pas trang re Ces conomies sont frapp es de plein fouet par l abandon du mod le socialiste et l ouverture mondiale voire pour certaines l int gration dans une union douani re E JABA C IATU C PINTILESCU analysent les changements structurels dans le march du travail d un Pays d Europe Centrale et Orientale PECO la Roumanie Les auteurs mobilisent des statistiques et indicateurs conomiques sur la p riode 1990 2003 pour mettre en vidence des changements diversification de la production et instabilit de l emploi Ces modifications ne se sont pas r alis es de la m me fa on dans les r gions et les d
16. oyens de transport car le marchand m di val est surtout itin rant LE GOFF 1972 L tat des routes m diocre voire mauvais limite les effets des progr s r alis s dans l attelage L ins curit ainsi que les taxes et p ages contribuent rendre le transport terrestre tr s co teux si pour les produits peu pond reux et de grande valeur ces co ts ne repr sentaient que de 20 25 du prix de d part ils pouvaient atteindre 100 150 pour les marchandises de moindre valeur grains vin sel SAPORI 1952 cit par J HEERS Les vivres voyagent peu et surtout les bl s seul le trafic par mer ou sur les fleuves para t acceptable sur de longues distances J HEERS 1966 p 93 Ceci explique la pr dilection pour le transport par voie d eau Les voies fluviales d abord le P en Italie le couloir rhodanien et l ensemble des rivi res flamandes les voies maritimes ensuite o sont enregistr s les progr s les plus importants dans JaCK FERREUR les navires c t des bateaux destin s au commerce r gional et dont les dimen sions sont modestes les grands marchands utilisent des navires deux trois fois plus importants 300 tonnes m triques voire 1000 tonnes m triques Gen s en 1460 Leur construction requiert des moyens consid rables et parfois le navire est divis en parts n gociables ceci devient une affaire de capitaliste L empreinte spatiale des changes ne se limite pas aux r seaux de t
17. ransport la puissance conomique des grands marchands m di vaux est li e au d veloppement des villes centres de leurs affaires LE GOFF 1966 p 42 De m me gr ce aux capitaux accumul s les marchands ont dans certaines r gions transform les conditions de l agriculture achats des terres am liorations des techniques travaux hydrauliques orientation plus commerciale des cultures reconversions en levage pour la laine pastel en r gion toulousaine pour les teintures m riers en Italie pour la soie On observe donc que cette volont d changes en dehors des fronti res r gio nales et nationales est une tendance de long terme et que d j ses d buts elle concernait diff remment les territoires cr ant ou entretenant de fortes in galit s Les conomistes th oriciens ont eux aussi depuis longtemps d montr les avantages de l ouverture des march s pour obtenir une meilleure sp cialisation et mieux capter les conomies d chelle de production On oublie d ailleurs peut tre trop rapide ment leurs mises en garde inconv nients d un simple syst me de libert s naturelles A SMITH ch2 LA ou recommandations de progressivit de mise en uvre de l ouverture D RICARDO ch XIX Le ph nom ne de mondialisation est un fait constat De multiples indicateurs en mesurent certaines de ses facettes mais il est difficile d en donner une d finition et souvent les chercheurs se limitent un asp
18. repr sent es selon que l on raisonne en stock ou en flux Les mouvements des diverses nationalit s ne sont pas simultan s mais succes sifs Les immigrants ne se r partissent pas de fa on homog ne sur le territoire une forte disparit de r partition entre les r gions s accompagne de micro concentrations au niveau communal toutes les communes d une r gion fort taux de pr sence d immigr s ne sont pas galement concern es les plus peupl es semblent tre les plus attractives L effet fronti re concentration des immigrants proximit du pays d origine existe mais on note des exceptions portugais anglais Qu en sera t il avec les distorsions introduites par les liaisons rapides la commu naut anglaise p rigourdine justifie une liaison a rienne low cost avec Londres Il ne faut cependant pas n gliger la logique conomique de pr sence d emplois et celle r sidentielle li e aux am nit s P rigord Midi de la France La comparaison des recensements 1968 1990 fait ressortir une stabilit dans la r partition spatiale Elle est certes li e des effets de r seaux avec les immigrants d j en place mais la persistance des facteurs de localisation peut aussi tre voqu e Les auteurs proposent une analyse conom trique sur 36 600 communes succes sivement sur les stocks d immigrants de 1990 et le flux 1968 1990 qui confirme l importance des facteurs signal s ci dessus la place des effets g ographiques n
19. rs europ ens est localis e dans les zones m tro politaines souvent capitales nationales Cette s lectivit est encore plus marqu e pour les clusters TIC Les fondements de leur mergence dans ces espaces sont rappel s par les auteurs qui envisagent ensuite les clusties comme des syst mes productifs urbains Le r le historique des bourgs et des petites villes rurales a t remis en cause suite aux transformations importantes du milieu socio conomique des territoires ruraux Ces bourgs et petites villes ont eu des volutions socio conomiques tr s in gales Conscients de ceci les d cideurs nationaux et europ ens ont int gr cette question dans leurs politiques de d veloppement Le sch ma de d veloppement de l espace communautaire 1999 souligne le r le des petites villes int gr es dans un maillage urbain polycentrique quilibr dans le d veloppement des territoires Mais ces interventions publiques sur ces petites villes contribuent elles r ellement au d veloppement du territoire Les effets d agglom ration jouent ils Les injections locales engendrent elles une dynamique de d veloppement local ou sont elles imm diatement transf r es l ext rieur importations de biens mobilit des acteurs vers d autres centres Dans leur contribution F DINITZ D L PICIER B SCHMITT examinent le degr d int gration des entreprises rurales non agricoles l conomie des bourgs et des petites villes L
20. tomatique pioch e dans le manuel de l utilisateur qui d clinait le mode d emploi en une quinzaine de langues diff rentes La mondialisation c est cela et bien d autres choses encore Elle est de plus en plus ancr e dans notre vie de tous les jours De nombreux historiens se sont attach s analyser le d veloppement des changes depuis le Moyen ge J LE GOFF 1972 souligne qu avec l arr t des invasions l apparition d une paix relative et d une plus grande s curit sur les routes et les mers et l essor d mographique le commerce pacifique s intensifie Les villes du X au XII si cle vont aussi se transformer voire se former la primaut des fonctions f odales militaires et religieuses s estompe devant l apparition de nou veaux quartiers li s au commerce et au transit des marchandises Les villes n uds de communication ou tapes de routes commerciales ainsi que les ports se d veloppent Toutes les r gions ne sont pas concern es de la m me fa on les deux p les du commerce international taient la M diterran e et le Nord J LE GOFF 1972 entre les deux une zone dans laquelle les hans ates et les italiens effectuent les changes et qui s adjoindra bient t une fonction de production textile qui augmen tera le nombre de produits chang s Par la suite les cartes des grands courants et la hi rarchie des diff rents produits sont remises en cause J HEERS 1966 Ces changes sont tributaires des m
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