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1. 26 Ee Re mind one ce 27 272 ACUSE E lira 27 A e 1 di tetes 28 D CONS 91 ariano 29 2 3 Intervenir dans am naeement de la ville ou P infiltration sociale 30 2 4 Vers une nouvelle approche artistique de l infiltration du territoire 32 24 1 1811110111 la dramaturols Urban jste 32 CHAPITRE III LA CR ATION D UNE UVRE EN DEUX TEMPS 600 0 9 9 4 49959 9 233 3 1 Le processus de cr ation synth tiques id ii 35 dll ECaboratoireno l amorce d une fiction urbaine iris 36 bd Faval TeC acia 38 Ad dE E e ge ET UD 38 1 DOUZE SEMAINES de Creation iaia 39 Une uvre en deux temps intltrations et parcours Ural ee dee 40 2 01 DIR EE Anania nds 41 2 222 Les actions EE le erolpuscule de ch 42 32 52 Lesespaces o ntltration note territore ran 45 3 24 Le parcours D dale et fiction Anomalies synth tiques ds 46 CONCEUSION vello 51 ARPENDICEA La netion Vda ni ctas 54 APPRENDICE B Care OU pirla 67 APPENDICE COS et EE 69 BIBLIOGRAPHIE lea 79 Figure 3 1 3 2 3 3 3 4 3 5 B B 2 C 1 C 2 C 3 C 4 C 5 C 6 C 7 C 8 9 LISTE DES FIGURES Page Cr ation Tn vitro de Marguerite Ida 37 Image envoy e par un t moin sur facebook le logo officiel de Marguerite da image envoy e par un t moin via le cou
2. esputo dun d pe 89 Leg name ek ziel pa di sa 11861 ye higar zx pur tt up he yendea 12932 Jil Sil el uri En feel v la pal Lei be de gelon mis ek p vm geit qu elle ata 1 y un dure Cally see g i ane qA vs mal Heft AS mme oe Pelle latir u w 1418 eg LU vs hablana quid Wutz eu ul giv Ure au de perno 80 fer vx vii inposisles atlec dee re dant qui l 0295 du matin cu zor Eikd pN o og niusinoi En v di on asitir8 peu de 110363 propos dz c3 per50 MAD My Ya ap te Celes musicas at en CNA tencor moins 54 15 farma r elle 5 chak 51 6 5 Gui fur A Posigins de 663 legences 87125 Teg inre ate la v cu s dement 33 ans Gel la 151 ma 8 es maus ze 86 seme coninent de s pnpagtr ene Des kans FJustones Center ET RE ET Fi Py Li ni I rr ENTR E R SERV E AUX CHERCHEURS TAME DES MATI RES Arte pepe Cas att ep geed Avi de K EL Leur ga chit SENTE A Aceti sm Ca Fila K crire KMssente lla St uo od pal pa 8 8 2 ns r erg ih e do gef ds ga dp jan es a gt Ben ds pr D a 8 ga F imita Path vous 8 i liane e gr go i pria Ets Bb risi Bou Bsp God ee LAA A mnt Perro is ee s mbi IR rem e 5 5 an H nn k 8 8 li
3. Ce dernier exemple rappelle le projet 4rchisuit de Sarah Ross voir 2 2 3 Actions de jouer 8 Floriane Gaber op cit p 107 26 attendent qu un passant vienne appuyer son oreille l autre extr mit pour y chuchoter un po me en toute intimit Sans que personne d autre ne l entende Les Souffleurs proposent une m taphore po tique du flux informatif anonyme en chuchotant dans les oreilles des hommes l aide de cannes creuses les Rossignols des secrets po tiques philosophiques et litt raires et opposent ainsi l incertitude g n rale du signalement la posture provocante de la tendresse Dans cet exemple c est la foule qui se fait infiltrer par l uvre il n y a plus de fronti re entre la sc ne aire de jeu et la salle le public Et le spectateur se fait prendre Jouer un nouveau r le son insu 2 2 L action urbaine d apparence anodine ou l infiltration engag e Nous allons maintenant observer les actions urbaines pr sent es lors de l exposition Actions comment s approprier la ville Des architectes des artistes et des collectifs en provenance du monde entier red finissent des activit s en apparence anodines comme le jardinage le recyclage le jeu ou la marche Par leurs interactions exp rimentales avec l environnement urbain ils montrent que l engagement individuel contribue fa onner la ville et suscite l engagement des autres r sidents
4. Durant cette p riode artiste amorce diff rents Fran oise Sullivan Fran oise Sullivan r trospectives Qu bec minist re des Affaires culturelles 1981 p 47 S Ibid Fran oise Sullivan op cit p 49 Ibid 2 Corinne Diserens Trisha Brown danse pr cis de libert Paris ditions de la R union des mus es nationaux 1998 p 115 cycles de cr ation dans des espaces inhabituels inhabitables et c est une fa on de signaler l impossibilit d habiter un monde humainement indisponible gt Le travail de ces deux artistes t moigne des pr occupations et des mutations artistiques qui marquent cette nouvelle d cennie Simultan ment New York et Montr al elles cherchent mieux comprendre les liens qui rapprochent l art et la soci t le geste et l espace urbain Le r el est au c ur des pr occupations que ce soit pour r v ler l imaginaire collectif gt avec Sullivan ou pour tester la perm abilit des espaces lt inhabituels inhabitables avec Brown Nous sortons du cadre litiste de l uvre d art institutionnelle et nous cherchons dor navant stimuler la participation cr ative Ces pr occupations continueront d animer les artistes durant les quarante prochaines ann es Le parcours interdisciplinaire et les infiltrations r alis s dans l espace public lors de la cr ation d Anomalies synth tiques cherchaient en quelque sorte d v
5. INTRODUCTION Ce m moire cr ation rassemble diff rentes notions entourant l infiltration artistique du territoire urbain Nous chercherons d finir une esth tique g n rale de l infiltration et nous nous questionnerons pour savoir 51 l infiltration artistique ne correspondrait pas une nouvelle forme de dramaturgie urbaine soit la fragmentation et l articulation d un r cit dans l espace public Bien que l infiltration artistique soit un concept g n ralement rattach aux arts visuels nous avons constat qu il se d roule dans le temps empruntant une narrativit g om trie variable assignant des r les au sujet au spectateur comme la ville elle m me Nous avons fait une incursion dans plusieurs courants et pratiques qui ont comme point de d part la ville Nous nous pencherons sur des exemples qui de prime abord ne se d finissent pas en relation avec le concept d infiltration Ces exemples aideront trouver des termes cl s pour d finir diff rentes formes d infiltration artistique Cette recherche pr sente les mutations de certaines pratiques artistiques qui depuis les quarante derni res ann es ont adopt une approche plus sociale Notre s lection d exemples pr sente des artistes qui ont d laiss les lieux de diffusion institutionnels pour aller vers la cr ation in situ et l espace public Ces d marches de cr ation cherchent entre autres rendre l art plus accessible
6. mergence de plusieurs troupes de th tre marque une nouvelle re sur la sc ne qu b coise dans les ann es soixante dix Des groupes comme l Eskabel le Th tre Parminou le Th tre Exp rimental de Montr al et le Grand Cirque Ordinaire red finissent l exp rience de la repr sentation C est l poque des communes th trales de la cr ation collective et de la remise en cause des valeurs traditionnelles Ils sortent des salles de spectacles et ils donnent une plus grande place l individu en l ancrant dans la r alit quotidienne des gens Le parcours de l artiste qu b coise Fran oise Sullivan repr sente bien les changements d orientation que de nombreux artistes adoptent au tournant des ann es 1970 Alors connue pour son appartenance au mouvement des Automatistes et comme cosignataire du Refus global en 1948 elle est aujourd hui une des ic nes des pratiques interdisciplinaires Sullivan a autant travaill du cot des arts visuels peinture et sculpture que des arts vivants danse et chor graphie Bernard Sall op cit p 280 Le mouvement des Automatistes est fond par Paul mile Borduas en 1942 Mouvement de rupture il se multiplie autant e n danse en design d environnement dans l dition de l art ou la photographie en peinture en psychiatrie en sculpture et au th tre y compris radioth tre et t l th tre titre de chanteurs dramaturges interpr tes mett
7. Arch ologue a poursuivi dans la m me veine et s est attaqu aux barri res spatiales qui s paraient les diff rentes figures margueritiennes Se consid rant d j reni par la communaut scientifique 1 publia une th orie plus farfelue encore que la pr c dente selon laquelle chaque Marguerite Ida existerait simultan ment dans une r alit qui lui est propre Par quelque hasard spatio temporel unique toutes ces r alit s se chevaucheraient dans le quartier Centre Sud de Montr al et lt au son des violons c lestes les Marguerites sic s entrechoquent dans une cacophonie d existences elles m mes inconscientes de leur propre multitude Cette vision po tique si peu scientifique dans son langage ne fit rien pour aider la r putation de l Arch ologue Si l on ajoute cela une situation financi re d sastreuse une famille ravag e par la grippe plasmique et une sant mentale pr caire nous comprenons que le pauvre homme n avait certes pas le vent dans le dos Ces mots comme le contenu des pages suivantes sont tir s d une v ritable encyclop die de Marguerite da crite par l Arch ologue et rassembl e dans une demi douzaine de cartables dont la Binkerton Inc a r cemment fait l acquisition 55 I poursuivit n anmoins son uvre et consigna avec pr cision les d tails entourant chaque facette du mythe Ida Partant des multiples interpr tations rumeurs et t moignages qu
8. Tout porte penser qu il s agit d un lt th tre de crise l accent port sur la sp cificit humaine la recherche de v rit et de sens tentent avant tout d en finir avec une certaine crise artistique gt Tout comme pour le parcours urbain nous travaillons la modulation du r el au lieu de le contreplaquer de faux Mais dans ce cas ci la r alit et le contact direct avec le public contribuent renforcer l illusion th trale L appartement chappe au r gne du faux semblant et satisfait cette exigence irr pressible de certains artistes des ann es 60 70 de placer le th tre violemment du c t de la vie et de ses expressions les plus concr tes Ta Le th tre d appartement dans sa configuration actuelle est une invention r cente On peut dire que cette forme de th tre appartient r solument au 20 si cle Le terme appara t dans les ann es 70 Budapest avec la cr ation d une troupe l Appartment Theatre Mais on en trouve trace bien avant D j dans les ann es 50 et aux deux extr mit s du globe dans les deux parties du monde que tout oppose alors l Est et l Ouest des artistes donnent voir des repr sentations dans des lieux priv s Par del les fronti res et leurs diff rences des hommes exp rimentent une nouvelle forme un langage neuf un autre rapport au public Cit dans Sarah Meneghello Le th tre d appartenance un th tre de crise Paris
9. NIATEG UERITE IDA por Geston IL degi piri es lo Prlerton ROCASUOPE portieri Sehere ked L actualit local por Sta 599918 Hubrigie insolite _ Kubrique 1 yo ur Erreh alogue c tait qui Le d clencheur DD N a h k e _ L eil d VU hal it Ex P CIA ARGUERITE DA ST Me A L L IN sen e dl FE w p P SZ p e if CFE ga d j iTi l d Rad ad _ lt s o SE Le POSTULAT Aa Le POSTULAT Co e d Pan erre eu E 8 10 id 7 ET mi 883 081 41 x L D Ire ETA a fe ta tri EN x MAALI RITI IDL 5 i ni N IA ni ss J tais dara i Wika init Flasher bas Bis d E w imk 1895 an 6 miei leer e Le r A 3 l e C 8 Impression de six ditions de journaux 78 air Schaz i CC TROUVvE 45 XI TE 8 e a g z EK Z Ud Far 3 y AA air KR e e Pre 2 H C 9 Pochoirs sur le bitume BIBLIOGRAPHIE Art sociologique amp relationnel Ardenne Paul Pascal Beausse et Laurent Goumarre 1999 Pratiques contemporaines L art comme exp rience Paris Dis voir 122 p Ardenne Paul 2002 Un art contextuel Paris Flammarion 254 p Bourriaud Nicolas 1998 Esth tique relationnelle Dijon Les Presses du R el 1
10. disparition la marque d une grande faiblesse l appelant sans g ne la petite pute de la r volution industrielle Mais en r alit ce n est pas tant ce qu elle a fait que la fa on dont elle l a fait qui soit important Ainsi retrouver Marguerite Ida nous permettrait de red couvrir l histoire sexuelle et ouvri re du quartier Centre Sud Il deviendrait possible d tudier l impact de la m canisation industrielle sur le corps de la femme et sa place dans la structure socio sexuelle de l poque 3 V n ration 3 1 M I 3 aka la petite id aliste de la r volution spirituelle gt Marguerite Ida n a probablement jamais exist Alors que de nombreux habitants du quartier sont pr ts jurer qu une femme de ce nom disparut sans laisser de traces en 1931 il semblerait en fait que tout un groupe de personnes soit disparu cette ann e l principalement des ouvriers et ouvri res du quartier Dans les lettres r cup r es aupr s de leurs familles nous avons pu constater que tous sans exception faisaient r f rence une certaine Marguerite Ida Plusieurs racontent que M I aurait suivi l enseignement d un grand ma tre grec sur le Mont Ida un certain Zalmexis Il aurait semble t il travers les poques disparaissant pour r apparaissant des ann es plus tard Plusieurs croyaient en son immortalit mais nous disons que seule M I le comprenait vralment Elle m me fut tax e de psychagogue de manipulatrice sectaire et
11. g antes du r el Tout s y retrouve une spatialisation urbaine une narrativit omnipr sente des personnages La dramaturgie urbaine c est transposer fragmenter le r cit dans ce r el tout en se soumettant aux rythmes insoumis de la ville aux trames sonores impr visibles aux changes al atoires et aux passants qui deviennent des figurants C est aussi s accommoder 52 de plusieurs formes artistiques le th tre devient interdisciplinaire c est cr er du spectaculaire urbain mais aussi des manceuvres anonymes C est laisser au spectateur la libert d tre actif dans un processus de d cryptage de la fragmentation du r cit C est aussi accepter que l uvre ne soit pas vue dans sa totalit Car lors d une man uvre d infiltration anonyme il faut apprendre en faire le deuil d s que l uvre est ins r e dans sa niche urbaine 1 faut lui dire adieu Les friches postindustrielles et les petites ruelles que rec le le Centre Sud constituent une source d inspiration attrayante pour les artistes qui y vivent Des valeurs historiques architecturales sociales et po tiques r gnent dans ce quartier Mais ce petit territoire urbain n est qu un exemple localis parmi d autres quartiers du monde car c est le reflet d une tendance bien ancr e dans notre re Cette tendance s inscrit dans la continuit des pratiques artistiques urbaines et relationnelles d velopp es depuis les quarante derni
12. l ensemble de la communaut Nous nous effor ons galement d utiliser Part comme moyen pour retrouver un lien collectif et donner aux espaces communs des symboles auxquels nous pouvons nous identifier Le premier chapitre aborde le territoire urbain et certains concepts des ann es 1970 2010 qui avaient comme point de d part l espace public les rapports humains et le contexte social Il s agit des concepts de l art sociologique de l esth tique de la communication et de l art relationnel Nous tudierons galement certaines pratiques de performance de parcours urbain d action et d infiltratton en passant par le th tre d appartement Nous avons choisi de pr senter la d marche de l artiste interdisciplinaire Fran oise Sullivan afin de comprendre la transition qui s est op r e pour toute une g n ration d artistes apr s 1968 Nous remettons en question l art officiel pour nous tourner vers des ancrages communautaires L uvre spectaculaire n est plus autant valoris e et l artiste tente dor navant d emprunter des d marches qui pourraient r pondre diff rents malaises de notre soci t travers les mutations des quarante derni res ann es Dans le second chapitre nous poursuivons une recherche pour approfondir la notion de infiltration artistique Pour ce faire nous allons pr senter une banque d exemples vari s afin de d finir un langage commun Arts de la rue actions urbai
13. 2005 Mise en sc ne et espace public In Mise en scene du monde Colloque international de Rennes p 263 306 Besan on Les Solitaires Intempestifs Paquet Suzanne 2005 lt Le mesure du territoire Esse D rives IL no 55 automne p 4 9 Par Andr Louis 2003 L art contextuel Un entretien avec Paul Ardenne Esse no 49 automne p 40 47 82 Pelletier Louise 2006 Architecture of Events Reconfiguring the City dans Threshold 31 Boston Massachusetts Institute of Technology p 44 51 Perez Gomez Alberto 1990 lt L urbanisme contemporain et la contextualit gt In ARO 56 ao t Montr al p 32 5 Pignon Ernest Ernest conf rencier 1995 Un artiste dans la Ville In Artiste dans la ville une nouvelle place pour l art dans la cit Actes du colloque organis par le Centre Europ en d actions artistiques contemporaines Strasbourg p 15 16 Rh aume Julie 2008 Maux urbains mots de l me gt Inter art actuel no 98 hiver p 64 65 Reeves Nicolas 1998 lt Villes int grales cit s diff rentielles gt Jnter art actuel no 72 p 2 7 Solander Carl 2005 Placing Virtuality Flash Mobs Electronic Disturbance and the War of the Worlds dans Thresholds 29 Inversions Boston Massachusetts Institute of Technology p 11 15 Soulier mile 2007 2008 Histoire s de la performance Art press2 no 7 novembre janvier p 30 37 Documen
14. Autrefois palais casernes prisons gares h pitaux coles pr fectures affichaient en fa ades les vertus de puissance et d quanimit Aujourd hui le pouvoir a peur des signes du pouvoir N y a t il plus que les centres commerciaux et les tours d affaires pour h ler le chaland L artiste mieux que quiconque peut maintenant tenter de redonner l espace public des valeurs collectives et des marques symboliques qui deviendront des r f rents pour les espaces de vie commune Les courants de r flexion que nous aborderons ont en commun de refl ter cette volont de rendre l art plus accessible et ouvert aux changes avec la communaut Ils questionnent les relations humaines et les rapports que nous entretenons avec les r seaux de Guy Sioui Durand dans L indiscipline essai sur deux zones fluides de l interdisciplinarit en art in Penser l indiscipline recherches interdisciplinaires en art contemporain Montr al Optica 2001 p 53 Arielle Masboungi Penser la ville par l art contemporain Paris Eds de la Villette 2004 p 22 1 communication qui se sont d velopp s et complexifi s L espace virtuel ainsi que l espace public sont des zones d essai privil gi es pour ces exp riences artistiques sociales 1 3 1 L art sociologique L art sociologique labor en 1971 par Herv Fisher tente de tisser un pont entre la sociologie de l art et son application c
15. Harmattan 1999 p 15 Sarah Meneghello op cit p 73 Sarah Meneghello op cit p 106 18 Les valeurs du th tre d appartement rejoignent ce m me d sir de redonner de l importance aux rapports humains et la collectivit Et tout comme dans l occupation du domaine public il d montre une volont de sortir des lieux institutionnalis s mais cette fois ci en occupant de petits lieux priv s et intimistes L int r t d inclure un appartement dans notre parcours urbain tait justement d offrir au spectateur un autre espace pouvant faciliter la relation et l interaction Nous verrons galement dans le troisi me chapitre comment nous avons utilis cet arr t dans un espace priv pour cr er une mise en ab me de la fiction pour semer le doute aupr s des spectateurs entre le r el et le r cit en nous appuyant sur la pr sence et les t moignages des habitants de l appartement 1 44 Action et infiltration Les pratiques d infiltration sont souvent associ es aux interventions urbaines Par intervention nous entendrons tout la fois l action consistant pour l artiste se projeter dans l espace public une volont d implication et le recours au principe d une esth tique de 5 D 45 H o r H H z l irruption gt La ville est utilis e comme sc ne du r el o l on y ins re une uvre destin e surprendre piquer la curiosit ou encore d ranger Nous no
16. Maltais Cyril Assathiany Fran ois Pedneault Jacqueline van de Geer Lucas Jolly Marc Andr Goulet Maya Kuroki Patrice St amour Steeve Dumais Tomomi Morimoto et Anissa Layane rempla ante 40 pr senter des tableaux vivants des installations et un cabaret t l r alit qui font revivre le grand mythe oubli de M I celui qui tait autrefois au c ur de l imaginaire de tout un quartier pr senter six figures margueritiennes majeures sous forme de performance et d actions artistiques pr senter les personnages qui errent L In Memoriam une taverne sacr e Ce lieu qui cl t le parcours rassemble ceux qui chouent comprendre ou trouver Marguerite Ida Cette fiction se voulait une qu te ludique et irrationnelle nous cherchons quelque chose de plus grand que nous m me si Marguerite da n a jamais exist Outre les r f rences g ographiques et l allusion certains faits historiques et faits divers v ridiques cette histoire est une pure invention Et les personnages fictifs entourant Marguerite Ida sont pour la plupart des antih ros des copy cat ou des ic nes d chues de notre r volution industrielle symbole de la d t rioration du quartier Centre Sud Cette cr ation voulait rassembler la population par l imaginaire collectif Elle voulait d voiler un peu de po sie et de fantastique dans un quartier postindustriel Au bout du compte infiltrer l espace public tait une
17. am nagement il intervient sur l motion sur l essence des choses approches dont manque le mode de production de la ville moderne af Cette derni re tude sera br ve Nous avons rassembl en un seul tableau le principal vocabulaire utilis pour d finir l ensemble des r les que l artiste peut jouer dans la reconstruction des villes et d un imaginaire collectif Nous qualifions cette section d infiltration sociale puisqu on tente d abord et avant tout de cr er un lien communautaire Lire la ville un autre regard Certains espaces consid r s comme des non lieux peuvent devenir paysages donc dignes d int r t travers le regard d un artiste 57 Ibid Arielle Masboungi op cit p 8 31 Rendre visible l invisible conservation de la m moire collective et des mutations du cadre de vie Fabriquer l espace urbain Fabriquer l espace public l artiste intervient davantage comme un re cr ateur d espace partag Rep rer signaler Participer 18 hi rarchisation des espaces marquer les entr es cr er des rep res et des points focaux Par ex un signal lumineux visible dans la nuit Cr er des parcours relier les lieux Dans une ville en mutation c dant la place l agglom ration l art peut recr er du lien entre les fragments d une ville suburbaine ou les composantes disjointes d une agglom ration entre
18. cols pm e Caspa De aman 8 saj h ira N qa A ga we mm mika muu k r K i rasa 8 M n w datato i Theme ee do 5 PA aol AAA em Ka t Dag na 8 rapa fg kat Lit ar Y PA reem pee Pas Para MAA m g her 4 ses E sd 8 t Pn i ri ST Bail ken Formes W ja 11 Wawa rn 8 8 zg lt E 8 Fuss 8 e L W Zei emma ha PF hua LU YOSE BA TT ARA AA cb E k 25 8 Rena een amp A CRE D pi as Pad PRA Jan 8 8 PU RA lt 7 m aq i pae dei dj via d Sa di Tv Car Ls 2 88 a z he ki C 1 Marguerite Ida sur le Web 71 MARGUERITE IDA COM M IDA1898GGMAILCOM J MARGUERITE IDA COM MIDAT8SESG HLA COM MARGUERITE 1DA C Or MIDA COM MARGUERITEADA COM MIDA TE9ISGMA IL COM MARGUERITEADA COM M IDA 9 L COM MARGUERITE IDA COS MIDA TOPES TORA MARGUERITE IDA COA M IDATS9BOGMAILL COM MARGUERITE IDA CON 9 COM MARGUERITE IDA 2044 MADA 18298 GMA 1 COM ye bo vm D Recherche C 2 Avis de recherche no 1 12 VIS De RER MARGUEWITADA has MIDA O nni coma MARGUERITE IDA COM MIDA 18983 DAMA IL COM MARGUERITE IDA COM MIDA 189 ERO MA LLCON MARGUERITE IDA COMA IIDA1898 GM CCM MARGUERITE IDA COAA M IDA 1 8982
19. contact volont avec toutes les Marguerite Ida 63 S il souhaitait les aider il pourrait les lib rer de leur multitude incoh rente et les r unir en une seule et m me femme C est du moins ce que soutient l Arch ologue pr cisant que l animateur ne souhaite surtout pas les aider lui qui a construit son succ s sur la fracture de leur existence 1 anime donc une mission de t l r alit extratemporelle qu il projette en direct dans l espace Ju Memoriam depuis plusieurs ann es Lui m me n y met pas souvent les pieds incapable de supporter longtemps la nostalgie morose de son public Cependant il est pr t tout pour satisfaire leurs app tits voyeurs C est un homme vicieux et hypocrite qui accueille les gens bras ouverts afin de mieux les tromper Il a la possibilit de se t l porter volont lui permettant d chapper aux situations d sagr ables et de traquer les M I peu importe o elles sont 5 2 Les journalistes exalt s Des experts ont estim que pr s de 12 500 personnes avaient consacr leur vie la compr hension du mythe Ida un chiffre aberrant lorsque l on constate qu ils ont tous chou ou presque dans leur qu te de savoir Plusieurs ont abouti dans la taverne sacr e de l ln Memoriam festoyant tristement leur chec Les plus c l bres sont sans doute les jumeaux de la Binkerton Inc deux journalistes enqu teurs d chus qui ont quitt leur emploi dans la grande firme d
20. d ann es et l ont abreuv de tant d interpr tations qu ils sont eux m mes devenus l objet de rumeurs loufoques L une des histoires les plus int ressantes leur sujet parle d un lieu insaisissable changeant une sorte de taverne sacr e o se rassembleraient tous ceux qui chouent 2 Ida Marguerite Femmes trou es extrait de l avant propos dition compte d auteur 67 pages 1928 2 Voir surtout M Ida 2 DI comprendre Marguerite Ida Son emplacement et sa description varient selon les t moins d j peu nombreux mais la formule Jn memoriam est souvent employ e pour le d crire Est ce une taverne clandestine remplie de poivrots divaguants Un temple secret creus dans les profondeurs de la ville rig la gloire de Marguerite Ida Un lieu de passage o les Marguerites elles m mes se rassemblent Une bulle hors du temps o les souvenirs et les rumeurs du quartier s agglom rent durcissent et s encro tent devenant mati re La taverne elle m me est elle une autre Marguerite Ida 1 4 Autres lieux Finalement d autres lieux ont souvent t associ s au mythe Ida Nous disons souvent par exemple qu elle appr cie les toits et la vue lev e qu ils offrent sur la fourmili re montr alaise Nous racontons aussi que les silhouettes d escaliers zigzaguant sur la fa ade obscure d un b timent lui procurent une motion trange comme un souvenir triste
21. de petite id aliste de la r volution spirituelle Mais si elle a exist et a en effet manipul les esprits et les d sirs de ses concitoyens n talt ce pas pour les guider malgr eux vers un bonheur auquel 115 n osaient croire Il est clair en tout cas qu on la consid rait comme une femme au grand coeur anim e de nobles id aux 60 Une autre question s impose l esprit de plusieurs pourquoi des centaines de gens cherchent ils comprendre une femme qui n a peut tre jamais exist Peut tre pour se trouver eux m mes 3 2 MI 4 aka la petite g nie de la r volution scientifique M me si plusieurs nient son existence il est presque impossible que Marguerite Ida n ait pas exist La majorit des t moignages situent sa naissance entre les ann es 1898 et 1902 et sa disparition volontaire ou non en 1931 Nous la d crivons souvent comme une femme passionn e et passionnante r veuse id aliste et d bordante d imagination Elle tait semble t il bien connue dans le quartier Centre Sud tant pour sa g n rosit et son audace que pour ses crises de col re surprenantes Nous disons qu elle passait son temps inventer des objets et des concepts pour permettre l humanit de vivre mieux Elle aurait surtout travaill avec un certain Hector von Shnapennhausen g n ralement consid r comme un fou par la communaut scientifique Sa relation avec lui a jet un doute sur la cr dibilit de la p
22. des pochoirs sur le bitume Enfin dans les derni res semaines quelques performances furtives se laiss rent apercevoir dans diff rents espaces publics Plusieurs outils d infiltration ont t cr s pour permettre le d ploiement de cette fiction Un bon nombre d outils se rapportent aux actions m diatiques de l esth tique de la communication d velopp e par Fred Forest la fin des ann es 1980 Voici un topo de nos r alisations voir Appendice C outils d infiltration Une description de Marguerite Ida sur Wikipedia wikipedia org wiky Marguerite Ida Un site Web comprenant la description de la fiction et les diff rents liens de communication pour contacter Marguerite Ida www marguerite ida com Un compte courriel gmail m idal898 gmail com Un compte Facebook regroupant une centaine de membres amis Le compte a t utilis pour cr er des v nements d infiltration pour clavarder et correspondre anonymement pour recevoir des photos ou commentaires des membres amis et pour archiver les traces hebdomadaires des infiltrations L avisde recherche no 1 36 distributions dans le quartier L avis de recherche no 2 30 distributions dans le quartier Les autocollants 300 distributions dans des caf s aux particuliers du groupuscule par collage al atoire dans des journaux des revues et autres collages sauvages Nous avions approch le journal local le Ville Marie afin de publier des
23. en tenant compte autant de la g ographie du quartier que du contexte historique de cette poque d but 1900 Montr al Ensuite nous voulions trouver une fa on de fragmenter le r cit de sorte que nous puissions le faire vivre lors d un parcours urbain ainsi que durant les tapes d infiltration tal es sur dix semaines Puis il fallait s assurer que le r cit puisse nourrir autant le travail de performance th trale que celui d installation et d infiltration Avec la complicit du sc nariste et b d iste Antoine Joie nous avons choisi l option de faire vivre plusieurs versions de Marguerite Ida qui auraient volu dans des univers parall les toutes unies par un m me territoire une m me ruelle Six Marguerite Ida furent e D 78 D D e 5 s lectionn es et nous avons r dig leurs biographies ainsi qu un document fondateur entourant ce que nous appelions entre nous la fiction Mida voir Appendice A 3 1 3 Laboratoire no 2 fiction et espace urbain Le deuxi me laboratoire tenu les 6 et 7 f vrier 2010 regroupait une partie de l quipe qui allait travailler principalement sur le parcours urbain d Anomalies Synth tigues Durant ce laboratoire nous voulions tester la mise en vie de la fiction Ida par la performance th trale et par l action artistique Ces explorations visaient d abord tester le rapport entre les performeurs et l espace urbain puis d couvrir les diff r
24. et insaisissable Peut tre la Marguerite originelle connut elle une mort atroce ou tragique dans un escalier de m tal et peut tre le souvenir de sa mort hante t il inconsciemment toutes les Marguerites suivantes di Mythes 2 1 M I 1 aka la petite fille de la r volution industrielle gt Marguerite Ida est n e en 1898 dans le Faubourg M lasse Disparue en 1931 dans des circonstances myst rieuses la petite fille de la r volution industrielle est issue de la descendance des Patriotes Elle est devenue l ic ne m me de son poque une femme pr te tout pour que la roue du monde tourne mieux De multiples r cits d crivent sa d termination identit des t moins ci haut cit s demeure inconnue de nos agents mais cette information nou 99 L identit des t moins ci haut cit s demeure inconnue d gent tte informat S appara t indispensable la pleine compr hension du mythe Ida Qui a vu cet espace n memoriam quel moment Dans quelles circonstances Autrement dit quelle est l origine de ces rumeurs 58 sa sagesse et sa fougue Nous disons qu elle aurait veill les espoirs et les id aux de ses concitoyens bris s par le joug industriel Prisonni re la fois du souvenir qu elle a laiss et du mythe qu elle repr sente elle est la vision p trifi e d une poque r volue perdue dans le pass De nombreux chercheurs historiens arch ologues journalistes scientifiques et ouvriers se sont i
25. fa on de se r approprier le quartier afin d y retrouver un sentiment d appartenance collectif Da Une uvre en deux temps infiltrations et parcours urbain Les diff rentes phases de diffusion de cette ceuvre gravitent autour de l application variable du concept de l infiltration introduire furtivement et anonymement notre fiction dans l espace public et l espace virtuel dix semaines d infiltration puis occuper de fa on d voil e et spectaculaire des lieux publics et priv s le parcours 5 Nous avons choisi de nous inspirer librement de l esth tique Steampunk pour repr senter les deux poques aujourd hui en 2010 versus l poque post industrielle centre sudienne 1898 1931 L expression Steampunk peut tre d crite comme un re envisioning of the past with the hypertechnological of the present SteamPunk Magazine 41 3 2 1 Dix semaines d infiltration La p riode d infiltration d Anomalies synth tiques s chelonna sur dix semaines L infiltration d buta par une lente mergence de la pr sence de M sur le Web suivie de la distribution d avis de recherche dans les rues du Centre Sud Les manifestations se poursuivirent par des actions r p titives infiltrant progressivement le territoire urbain autant par la rencontre avec les passants en les abordant les invitant distribuer des autocollants et propager la recherche que par des installations ph m res au coin des rues et par
26. le centre et la p riph rie Par la nature m me de son intervention entre r alit imaginaire et utopie l artiste peut aider recomposer un r cit territorial Cr er du lien social esth tique relationnelle et espace public une nouvelle g n ration d artistes anim s par des pr occupations de proximit et de convivialit d sireux de cr er du mieux vivre ensemble Par el un Gaz bo sculpture gt et espace de rencontre Agir sur le cadre de vie et l ambiance lt un suppl ment d me gt Le r le de l artiste enfin et surtout est de donner un lieu espace ou territoire le g nie dont 1l est parfois d nu c est dire la capacit d mouvoir d voquer et de signifier Cr er de la surprise introduire de la po sie de l imaginaire les artistes donnent une identit des espaces synonymes d anonymat 17 Arielle Masboungi op cit p 16 19 32 2 4 Vers une nouvelle approche artistique de l infiltration du territoire Nous avons d fini trois grandes familles d infiltration urbaine l infiltration spectaculaire par les arts de la rue l infiltration engag e par l action urbaine et l infiltration sociale par am nagement urbain Chaque famille propose des formes de d tournements de la ville qui se distinguent plut t par l intention de d part que par l esth tique artistique Dans les trois cas nous avons observ un m tissag
27. le temps etc seront des outils de renouvellement du regard Qui dit parcours dit d placement d un lieu un autre Les transitions peuvent se faire par une balade pied en voiture ou en autobus ou encore en v lo en tandem et toutes autres formes de locomotion imaginables Les spectateurs ou les visiteurs se voient assigner un mode d emploi ou des directives suivez le guide ou la carte g ographique laissez vous diriger par un audio guide lecteur mp3 ou un vid o guide lecteur mp4 rep rez et suivez les outils de signal tique affiches pos es sur le mobilier urbain imprim s de pochoirs au sol sentiers de lumi re sentiers de cailloux etc Les directives peuvent aussi offrir une plus grande libert et laisser le marcheur d ambuler al atoirement dans une zone urbaine Chacune des approches comprend un langage qui sert autant guider qu transmettre une id e un th me une histoire Nous pouvons ainsi b tir une fiction qui vient se juxtaposer 38 Andrea Urlberger op cit p 21 39 Il est galement possible de t l charger en tout temps sur internet des bandes son pour accompagner la visite d une ville par exemple on peut t l charger sur www soundwalk com des bandes son pour d couvrir des quartiers de New York de Paris ou encore de Beijng 19 Par exemple l artiste sonore allemande Christina Kubisch propose un trajet variable ELECTRICAL WALKS is an invitation to a very special kin
28. res ann es comme nous l avons vu dans les chapitres un et deux et qui s imposent aujourd hui de fa on incontournable dans nos communaut s Car l espace public n est plus seulement le fief des artistes contestataires Aujourd hui diff rentes institutions encouragent et financent dor navant ce type d initiative Alors que l on ressent une surcharge et une saturation de l espace dans nos villes alors que ces m mes espaces manquent de symboles de points de rep re et d espaces de vie commune l infiltration urbaine se propose comme un champ explorer par les artistes afin de rassembler la communaut Cette approche ne rel ve plus de la contestation et du d sir d op rer une rupture avec le pouvoir C est notre fa on de contribuer la revalorisation identitaire d un quartier en faisant tout simplement voir le paysage autrement en le rendant digne d int r t et ce en travaillant avec des partenaires communautaires et politiques Mais ce don la communaut reste paradoxal puisque nous contribuons par le fait m me au plan de Pour l ann e financi re 2009 2010 le P ristyle Nomade se voit octroy 83 700 de subventions soit 56 400 pour la 3 dition de l cho d un fleuve et 27 300 pour des activit s pr paratoires de m diation culturelle Les partenaires sont le Conseil des Arts du Canada la division culturelle de l Arrondissement Ville Marie la Ville de Montr al programme mo
29. se pr tait au jeu et stipulait qu il avait un lien avec Marguerite Ida J ai re u un message de M I Je suis tomb en amour avec M L J ai perdu M I J ai fui M L J ai vu deux fois M I J ai trouv M I Mlle M Ida j ai cout I m listening J ai enterr M I Jai ri avec M L J ai oubli et ensuite tent de retrouver M L J ai re u une lettre de M T J ai chang les couches de M L Je suis all au bout du quai avec M I Je re ois la visite de M I dans mes r ves Marguerite Ida et moi vent de libert J ai trinqu avec Marguerite Ida J ai clavard avec Marguerite Ida Sans vouloir faire l tude qualitative et ou quantitative de l implication de 18 population il est int ressant de mentionner certaines r actions survenues durant les dix semaines d infiltration Les interventions et les changes sur le Web avec des t moins de nos infiltrations ont constitu une sorte de public virtuel un retour du monde ext rieur qui nous stimulait travers la r alisation de nos infiltrations clandestines En voici un bref r sum chaque semaine de nouvelles personnes manifestaient le d sir d tre amies avec M sur Facebook et la moiti du temps il s agissait d inconnus nous avons fait tr s peu de sollicitation directe nous voulions que l int r t provienne d une curiosit ext rieure Lors d une s ance internet nous avons clavard avec une personne qui cherchait conna tre la v r
30. sence de la po sie dans la vie L artiste d veloppe une s rie d uvres li es la promenade dans lesquelles elle cherchera tisser des liens entre l humain le lieu et l histoire dont une promenade dans les raffineries de p trole de l est de Montr al en 1973 Son uvre se fait de plus en plus narrative utilisant la repr sentation non pas dans le but d identification aux images mais avec la volont de r v ler l imaginaire collectif x Ainsi dans sa forme et dans son sens l uvre de Fran oise Sullivan reste ouverte l interpr tation et la po sie la po sie dont l objet sera toujours de d voiler des v rit s vraies des v rit s qui ne cherchent pas d fendre un style mais d fendre une ouverture sur la vie sur son dynamisme interne Partir de la vie pour d fendre l art et non l inverse Une autre figure inspirante issue de cette g n ration de la brisure pour reprendre expression de Corinne Diserens et ayant tout comme Fran oise Sullivan contribu la danse postmoderne est la danseuse et chor graphe am ricaine Trisha Brown Mentionnons bri vement l apport de son travail au tournant des ann es 1970 p riode o elle explore le rapport entre le corps et l espace urbain Dans Man Walking down the Side of the Building 1970 ou Roof Piece 1973 elle remet en cause la vision sociale de l espace urbain la contestation du lieu spectaculaire institu
31. ses accomplissements de vie la raison de sa disparition soudaine les personnages ayant gravit ou marqu son existence et finalement les raisons qui nous poussaient la chercher encore aujourd hui pr s de 80 ans apr s sa disparition Pourquoi cherche t on toujours cette femme Certains croient qu ils sont issus de sa descendance et 115 ont besoin de comprendre leurs racines ancestrales d autres jurent qu elle d tient un secret qui changerait la face du monde ou encore les humains ont tout simplement besoin de croire en une l gende et de se laisser inspirer par une qu te pique Figure 3 1 cr ation ln vitro de Marguerite Ida 7 Les cr ateurs invit s participer au premier laboratoire de cr ation sous la direction de Catherine Lalonde taient Alexandre Fafard photographe et sc nographe Antoine Joie sc nariste et b d iste C line Jantet com dienne et conteuse Christian Guay Polliquin auteur Christian Maltais auteur et musicien Elise Hardy chor graphe et danseuse contemporaine Fanie Mousseau philosophe Fran ois Pedneault vid aste Marie Sophie Banville f ministe Martin Mantha auteur et compositeur Mary Williamson photographe et danseuse contemporaine Nicolas Rivard musicien et po te Nicolas Rochette conteur 38 3 1 2 Travail d criture Le travail de r criture devait r pondre diff rents besoins Premi rement nous voulions ancrer la fiction dans un contexte r el
32. une forme de dramaturgie urbaine Nous avons test la souplesse de transposition de notre narrativit dans l espace public et tels des corps fluides nous avons introduit artificiellement l id e de nos personnages dans le tissu urbain De ce fait nous croyons que cette forme de transposition de la th tralit dans la ville dans le temps dans l anonymat et dans le spectaculaire r pond au besoin de notre g n ration d artistes d prouver le r el sous tous ses angles L ensemble de notre travail s inscrit dans un processus de prise en charge et d appropriation de quartier par la voie artistique Cette autonomie artistique recherch e passe par un mode de vie qui se rattache une pens e collective et l autogestion C est une forme de r sistance locale c est notre village d irr ductibles Gaulois que nous avons b ti dans le Centre Sud Ce microcosme s est d velopp autour de diff rents projets rassembleurs ouverture de la coop rative Touski en 2003 les projets art urbain du P ristyle Nomade depuis 2006 et quelques communes et coop ratives d habitation qui ont vu le jour dans les dix derni res ann es ph nom ne qui rappelle l id ologie des communes th trales des ann es soixante dix au Qu bec Nous utilisons l imaginaire et la fiction pour mettre en valeur ce quartier la base nous croyons qu une th tralit surplombe les villes et que ces derni res offrent des sc nes
33. 23 p Fischer Herv 1977 Th orie de l art sociologique Tournai Casterman 199 p 1974 Arts et communications marginale Paris Balland 243 p Forest Fred 1988 la recherche de Julia Margaret Cameron Nice Fred Forest Z ditions 108 p Infiltrations artistiques Borasi Giovanna et Nirko Zardini sous la dir 2008 Actions Comment s approprier la ville Montr al Centre Canadien d Architecture SUN 263 p Charest Ghislaine Francine Desmeules et al 1993 Infiltration Montr al Dare Dare Dazibao La Centrale Skol 32 p Fraser Marie sous la dir 2008 La demeure Montr al OPTICA 115 Gougeon Diane Marie Fraser et Marie Perrault sous la dir 1999 Sur l exp rience de la ville Interventions en milieu urbain Montr al OPTICA 180 p Loubier Patrice et Anne Marie Ninacs sous la dir 2001 Les commensaux Quand l art se fait circonstances Montr al Centre des arts actuels SKOL 243 p Masboungi Ariella dir publ 2004 Penser la ville par l art contemporain Paris ditions de la Villette 111 p Saint Gelais Th r se sous la dir 2008 L ind cidable carts et d placements de l art actuel Montr al Esse 278 p 80 Urlberger Andrea 2003 Parcours artistiques et virtualit s urbaines Paris L Harmattan 224 p Performance et pratique th trale exp rimentale Atsuo Yamato Ming Tiampo et Florence de M redieu 2002 Gutai moments de des
34. 6 MAIL COM MARGUERITE IDA COM 1 1898 2 1 COM MARGUERITE ADA COM M IDA1 8 gt COM ALARGUERITE IDA COM M IDA189 BG SMALL COM MARGUERME IDA C OA MIDA 1808 EGMA COM d L pia tr MARGUERITE IDA COM P i sme gen ep d mr Bnp 1 68 5 53 s MIDA 1898 SMA COM A ESS E MARGUERITE IDA COM MAIDA 1B9BRG MAN COM MARGUERITE IDA COM M IDA1898 GMAIL COM MARGUERITE DA T CIM M IDA 89Eg GMAIL COM 7 MARGUERITE IDA CORI MIDA 189 SG MAIL CIM AVIS De RECHERCHE e 73 HH GUERITE IDA COM NS D cu Ss MARGUERITE DN 74 C S tampes 75 C 6 Messages personnalis s sur des signets de carton recycl 76 EI Si SET SL _ CH Kur gz a Prc St MARGUERITE IDA CANILE IN ETUI I IL SCH OUT le GRANBY Dr a Mii A RECHERCH wetten MP MARGUERITE IDA s RECHERCH W I MARGUERITE IDA h RECHERCHE Af MARGUERITE IDA 51 LEI E qamman E k SCH e i wasa w C 7 Affiches trou es TI LE insula H UID AVRIL 1 10 _ REL 2 de SPECIAL ANGUERITE IDA D 81146 nauntpug Milt W GU E WD W 4 to eng vie be TARGUERY L e Le POSTULAT un journal hypoth tico d ductii
35. E HISTORIQUE DES PRATIQUES ARTISTIQUES ENTOURANT L IDEE DE L INFILTRATION DU TERRITOIRE URBAIN 3 1 1 L attrait du territoire comme espace de repr sentation i 4 1 2 De l clatement de la forme vers les nouvelles pratiques artistiques 6 1 2 1 Transition vers l interdisciplinarit Fran oise Sullivan et Trisha Brown 7 1 3 Certains concepts et les pratiques des ann es 1970 2010 9 9 1 3 1 L art sociologique 11 1 3 2 L esth tique de la communication 12 1 3 3 L art relationnel is 13 1 4 La performance le parcours urbain et l infiltration en passant par le th tre d appartement iii 14 1 4 1 La performance iii 15 1 4 2 Le parcours urbain seen 16 1 4 3 Le th tre d appartement ss 17 1 4 4 Action et infiltration 18 CHAPITRE II INFILTRATION ARTISTIQUE FUITES ET OUVERTURES DU TERRITOIRE URBAIN 2 2 1 Les arts de la rue ou l infiltration spectaculaire a s 22 2 1 1 Les nouveaux po mes urbains 43 4504 23 2 1 2 Action contestation i 23 2 1 3 La ville d tourn e ans 9 24 2 E e e EE 25 2 2 L action urbaine d apparence anodine ou l infiltration engae e
36. Elle a 30 ans Un visiteur venu du futur lui a semble t il confi la garde de la petite M I Elle raconte tous vents qu elle a baptis ainsi son enfant en hommage la Marguerite da des l gendes mais ce serait en r alit ce visiteur impromptu qui lui aurait demand de la baptiser ainsi D apr s les th ories farfelues de l Arch ologue la Marguerite originelle disparue en 1931 se serait en fait d plac e dans le futur o elle aurait eu un enfant avec un homme au nom inconnu Apr s sa naissance cet homme aurait recul dans le temps jusqu en 2000 pour confier la garde de leur enfant Ingrid Roland Cette petite M I aurait plus tard donn naissance son propre p re qui aurait rencontr la Marguerite originelle etc Ainsi la petite fille de la r volution num rique serait coinc e dans une boucle temporelle infinie 5 Les personnages secondaires 5 1 L animateur de t l vision t l portable Consid r au d part comme une simple rumeur l animateur de t l vision t l portable existe vraiment Nous avons cru tout d abord qu il tait l un des chercheurs perdus de Memoriam mais il semble en fait que la taverne sacr e soit son terrain de jeu son territoire de pr dilection Par l entremise d une technologie avanc e steampunk lui et son cam raman peuvent capter et retransmettre en direct des images tir es de plusieurs dimensions diff rentes Ainsi il est le seul qui puisse entrer en
37. Indiana Jones fut inspir par la vie de ces femmes exceptionnelles Cependant comme tant d autres elles ont tout abandonn pour se consacrer retrouver Marguerite Ida et elles ont chou elles aussi Peut tre par compassion ou simplement pour tuer l ennui ces historiennes d chues ont repris la taverne des mains du pr c dent propri taire Elles semblent avoir pass un accord avec l animateur t l portable pour lui permettre de projeter sur les murs en tout temps son mission de t l r alit Les deux femmes restent tr s discr tes sur la nature de cet accord Le degr d intimidation exerc par l animateur est incertain Elles ont repris la g rance de la taverne sacr e depuis de nombreuses ann es et chaque jour de chacune de ces ann es elles ont pleur pour M I et se sont exorcis es mutuellernent 65 Ces rituels d exorcisme sont un spectacle tr s particulier votre troublant mais 1 est difficile de dire pourquoi elles hurlent ces litanies d cousues souhaitent elles chasser les d mons de Marguerite et l aider trouver son chemin ou tentent elles de chasser Marguerite Ida 5 4 Autres figures secondaires Ingrid Roland m re adoptive de la petite Marguerite Ida Une femme g n reuse mais d une grande nervosit N e dans le quartier St Henri Montr al elle aurait migr vers le Centre Sud l ge de 16 ans fuyant une vie familiale dysfonctionnelle Elle affirme qu un
38. Nous y retrouvons des activistes soucieux de poser des gestes concrets dans leur communaut Ainsi se rassemblent des architectes ing nieurs professeurs d universit tudiants enfants pasteurs artistes planchistes cyclistes mangeurs de racines pi tons employ s municipaux et autres personnes soucieuses d am liorer l exp rience urbaine par des 62 interventions surprenantes et souvent ludiques 59 www les souffleurs fr Pr sent e au Centre Canadien d Architecture du 26 novembre 2008 au 19 avril 2009 6 http cca actions org fr a propos 52 Ibid 27 Les exemples que nous allons aborder proposent des solutions de r sistance et d apprivoisement de son milieu urbain Divis es en quatre groupes ces diff rentes actions d noncent sensibilisent et appellent la prise en charge Les approches sont autant clandestines style gu rilla qu officiellement revendiqu es par un groupe de citoyens Dans tous les cas nous testons les possibilit s de modulation urbaine afin de mieux y vivre Nous avons choisi de qualifier cette approche d infiltration engag e 2 2 1 Actions de jardiner Les actions de jardinage regroupent entre autres des activit s vitales pour se nourrir et une vari t de gestes de verdissement pour am liorer la qualit du paysage urbain Certaines actions contournent agilement la l gislation afin de profiter d une alimentation urbaine comme cueillir les fruits des
39. S D INFILTRATION facebook editer WIKIPEDIA eg pe pitt Gier Recherche Rec ce mic ation a lus a Toros 85 3513955 e iles sp se ii ue e Lpsccie au hassi K Co Rei mejla Sault 2400 ut ut a la E E ES 70 Marguerite Ida im Rodn El Sproc Mur Infos Photos Ceci est l outil de publication Utilsazie pour publier du contenu comme des photos ou des kene sur votre nur E en 4 a Et ob y Marguerite Ida im Rodn Elli Sproc Ras amg lao magi n oiga Marguerite ida Desulo le miku d o d 40 dau g cicci donc Ko quon er oner d Montreal eut mme arar go pr roram o 2 133 5 2 1373 depono zn 1531 dans d s icomatances 6 inconrues on di que cette femme cascada ne des PE 3 25 nessi erele via Ka a 1 61 cons 6 Communique mac NOUS 120 5 2 de cer ankio oct V rMor ana 011 1 39 3 Rg Je cat arica Eur W k p d 3 96 amigo an El YOUR 29 8 SUD U 39 aar 8 81249 VOLE 5105 viag 3 cor pidr Va Nesti ako Zap km dun wail lv DAs Y Ve COW mv a He RAYA LIC sl 5 1 5 DI de Gel UA ARE ais vipere mu us de METER W er s bebe om che Lapal kb Akis ww w A rebrzel du e Jutte 2 vuliqus Duane Gin e tru 1 e 19
40. UNIVERSIT DU QU BEC A MONTR AL ANOMALIES SYNTH TIQUES ANALYSE DE MOD LES D INFILTRATION ARTISTIQUE EN TERRITOIRE URBAIN DES ANN ES 70 AUJOURD HUI SUIVIE DE DIX SEMAINES D INFILTRATION ABOUTISSANT LA CR ATION D UN PARCOURS DANS LE CENTRE SUD DE MONTR AL M MOIRE CR ATION PR SENT COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MA TRISE EN TH TRE PAR CATHERINE LALONDE SEPTEMBRE 2011 UNIVERSIT DU QU BEC A MONTR AL Service des biblioth ques Avertissement La diffusion de ce m moire se fait dans le respect des droits de son auteur qui a sign le formulaire Autorisation de reproduire et de diffuser un travail de recherche de cycles sup rieurs SDU 522 R v 01 2006 Cette autorisation stipule que conform ment Particle 11 du R glement no 8 des tudes de cycles sup rieurs auteur concede l Universit du Qu bec Montr al une licence non exclusive d utilisation et de publication de la totalit ou d une partie importante de son travail de recherche pour des fins p dagogiques et non commerciales Plus pr cis ment l auteur autorise l Universit du Qu bec Montr al reproduire diffuser pr ter distribuer ou vendre des copies de son travail de recherche des fins non commerciales sur quelque support que ce soit y compris l Internet Cette licence et cette autorisation n entra nent pas une renonciation de la part de l auteur ses droits moraux ni ses droits de pr
41. able ce que nous qualifions d arch ologie non scientifique marches observations r flexions visite de Ecomus e du 36 fier monde et du centre d exposition de la Prison des Patriotes ainsi que plusieurs rencontres et changes informels avec les r sidents approche relationnelle avec la communaut Ce travail inspira la cr ation de lt Marguerite Ida gt un personnage fictif du Centre Sud dont la disparition myst rieuse devait tre encore objet de curiosit Les tapes du processus de cr ation furent la tenue de deux laboratoires intensifs de cr ation criture collective exploration de l espace urbain et laboration de diff rentes m thodes d infiltration un travail d criture pour approfondir la fiction urbaine en collaboration avec un sc nariste la tenue de douze semaines de cr ation avec des com diens performeurs et une quipe de concepteurs pour b tir le parcours urbain et les outils d infiltration 3 1 1 Laboratoire no l amorce d une fiction urbaine Le premier laboratoire de recherche s est tenu dans les ateliers du Chat des artistes les 23 24 et 25 octobre 2009 Nous voulions d velopper la fiction urbaine un alliage de faits historiques et de r cits inspir s par le territoire urbain du Centre Sud Nous voulions cr er une uvre po tique sortant des clich s qui d crivent normalement ce quartier pauvret exclusion conditions de vie m diocres pros
42. al elle m me serait un immense corps ville endormi une machine socio industrielle aux rouages obscurs nourrissant puis d vorant ses millions d habitants Son visage endormi sous l eau serait celui de Marguerite Ida a Extrait de la Fiction Mida voir Appendice A L ensemble de cette cr ation fut une vaste exploration interdisciplinaire d ploy e en milieu urbain Nous nous sommes amus e qualifier Anomalies synth tiques de projet m galomane tant il a mobilis de collaborateurs g n r de mati res cr atives et bouscul le quotidien du quartier Cependant ces id es de grandeurs d infiltrations et de rassemblements communautaires taient teint es de ludisme et de libert Une l g ret planait au centre des multiples commandos d actions Au travers de nombreuses balades la d rive rencontres et essais nous avons tout simplement test diff rentes formes d infiltrations dans un quartier tout en apprivoisant ses diff rents espaces En quelque sorte nous avons test la perm abilit de la ville pour y faire vivre une fiction urbaine CONCLUSION La de ce troisi me chapitre marque le retour de chacune des Marguerite Ida dans son pot Masson d origine pour des fins d archivage Ces h ro nes ph m res du Centre Sud ont servi de prototypes pour le r cit d Anomalies synth tiques Six courtes histoires nous ont permis de v rifier comment l infiltration artistique pouvait rejoindre
43. apter aux comportements de la soci t Avec la cr ation Nouveaux domaines publics 115 proposent aux usagers de la ville une cabine t l phonique au double fonctionnement t l phone douche des bo tes de recyclage servant galement de machine laver et encore des bancs de parc transformables en lit Avec les artistes de D lices Dada nous parlons de d tournement de morceaux de ville par la cr ation de fausses visites historiques de quartier voir la cr ation Circuit D sur le site www delices dada org Apr s quelques jours pass s sur les lieux et beaucoup de renseignements pris la compagnie propose aux habitants et leurs visiteurs de red couvrir l endroit dont ils recomposent l histoire et l usage de fa on loufoque D tourner la ville se fait autant par la modulation du mobilier urbain que par le d tournement de faits historiques Nous infiltrons le r el en le substituant par du faux et l imaginaire pr vaut temporairement sur le vrai 2 1 4 Spectateur acteur La derni re th matique qui nous int resse est celle du spectateur acteur Par son action interaction avec un performeur et ou une installation le spectateur devient indissociable de l uvre Figurant actif 1l se m tamorphose pour un moment en acteur Par exemple avec le commando po tique Les Souffleurs des performeurs marchent dans la rue avec de longs tubes qu ils tiennent l horizontale pr s de leur bouche Ils
44. arbres r cup rer les bons aliments mis aux rebuts d autres d fient l autorit sournoisement C est le cas de l exemple qui a retenu notre attention il s agit de l action no 56 d Helen Nodding Repeindre la ville grands traits de bi re Londres Royaume Uni depuis 2007 L artiste a trouv un outil de d nonciation ing nieux et ludique pour infiltrer et d noncer subtilement les ind sirables de nos villes Moss Graffiti Graffiti de mousse est une recette de graffiti v g tal qui s inspire de la robustesse des mauvaises herbes londoniennes On applique une peinture faite d un m lange de bi re de sucre et de mousse v g tale sur une surface ext rieure pr f rablement de la brique ou du b ton rugueux La mousse colonise peu peu la structure recouvrant ainsi une architecture ind sirable ou laissant une marque personnelle sur une Structure commerciale Apr s un certain temps le graffiti de mousse semble avoir toujours t l 2 2 2 Actions de recycler Cette cat gorie comprend des actions de sensibilisation cologique de transformation de d chets donner une deuxi me vie de troc urbain et de recyclage d espace non occup terrains vacants et immeubles Helen Nodding s inspire de la robustesse des plantes urbaines pour attirer l attention sur leur pr sence dans la ville http cca actions org fr liste actions 28 L exemple que nous avons choisi de pr senter est une pro
45. aris Larousse 687 p Ouvrages g n raux 81 Pavis Patrice 1996 1980 Dictionnaire du th tre Paris Dunod 447 p Sall Bernard 1990 Histoire du Th tre Paris Librairie Th trale 318 p Waresquiel Emmanuel de dir 2004 Le si cle rebelle dictionnaire de la contestation au XXe siecle Paris Larousse 1038 p Autres Bourassa Andr G et Gilles Lapointe sous la dir 1990 Refus global et autres crits essais Montr al L Hexagone 301 p Debord Guy 1967 La soci t du spectacle Paris Buchet Chastel 175 p P riodiques articles et colloques C t Nathalie 2007 lt Faire de l art en public Inter art actuel no 96 printemps p 67 69 Deckler Thorsten et Shivan Wen Chu 1998 lt Paysages urbains en transition Jnter art actuel no 72 p 8 11 Formis Barbara 2007 2008 a marche Pratiques d ambulatoires et exp rience ordinaire Art press2 Performances contemporaines no 7 novembre janvier p 38 47 K nig Kasper conf rencier 1995 Cr er l espace au lieu de l occuper In Artiste dans la ville une nouvelle place pour l art dans la cit Actes du colloque organis par le Centre Europ en d actions artistiques contemporaines Strasbourg p 45 47 Loubier Patrice 2005 lt Par hasard et en passant Esse D rives II no 55 automne p 26 31 Mongin Olivier Hanru Hou Yannis Tsiomis et Emmanuel Wallon conf renciers
46. articles sur Marguerite da Malheureusement le journal a ferm ses portes peu de temps apr s Durant la r alisation d Anomalies synth tiques le Ville Marie n avait pas t remplac 2 Une tampe avec le logo et l adresse Web appos e en tatouage corporel sur des serviettes de table dans des caf s comme le Touski le Cabaret du Roy etc La r daction de messages personnalis s sur des signets de carton recycl 14 messages r dig s par le groupuscule et distribu s l picerie la pharmacie au centre sportif Les affiches trou es le fond de la ville devenait le visage de M I 50 distributions dans le quartier L impression de 6 ditions de journaux 6 x 30 journaux 180 en distribution sauvage vente au coin de la rue et diffusion sur le Web Les pochoirs sur le bitume 4 impressions dans les rues Les messages laiss s avec de la craie sur le bitume et sur des murs 10 espaces diff rents Les petits objets laiss s dans diff rents espaces publics 5 endroits L affichage dans les fen tres des gens la suite d un porte porte 3 personnes ont accept de poser une affiche dans leur fen tre Les actions performatives en espace public 7 sorties vente de journaux 0 50 au m tro Frontenac faux appels dans des cabines t l phoniques discours dans un ascenseur dans une toilette publique un parc une caf t ria et une agora et performances gestuelles dans des rues et ruell
47. bres du groupuscule sont repartis avec des outils d infiltration Ils nous ont affirm qu ils infiltreraient leur quartier voire m me leur r gion Sans en avoir eu la confirmation nous pouvons penser que des avis de recherche ou autres se sont retrouv s al atoirement dans le nord de la ville au march Jean Talon ou encore dans les Laurentides Val David Saint Sauveur 3 2 4 Le parcours D dale et fiction Anomalies synth tiques Quoique intrins quement li il n tait pas n cessaire d avoir t t moin de la premi re phase de la cr ation pour assister la finale d Anomalies synth tiques Apr s les dix semaines d infiltration le territoire entourant et comprenant le trajet du parcours avait t envahi et bombard par l omnipr sence de Marguerite Ida La ville avait t utilis e comme sc ne alternative pour y faire vivre son histoire in situ et pour y exposer diff rentes repr sentations iconographiques ou vivantes du personnage Les passants t moins de certaines interventions avaient assist des fragments d une repr sentation insoup onn e Nous voulions rassembler sur le parcours l ensemble des exp rimentations li es aux infiltrations et donner vie cette fiction urbaine sous forme de d ambulatoire et de performances th trales Le spectateur tait invit vivre l exp rience de la d couverte de chemins insoup onn s dans le quartier assister au d voilement com
48. ca actions Org Christina Kubisch www christinakubisch de D lices Dada www delices dada org Fred Forest www fredforest org Kumulus www kumulus fr L comus e du fier monde www ecomusee qc ca Les Souffleurs www les souffleurs fr P ristyle Nomade www peristylenomade org Raiq www artsinterdisciplinaires org Regroupement des arts interdisciplinaires du Qu bec Sound Walks www soundwalk com
49. ce n est qu il tait un inventeur prolifique et qu il a disparu lui aussi au cours de l ann e 1931 Les Margueritiens certains ont mis l hypoth se que l ensemble du mythe Ida serait le fruit d un groupe de philosophes anarchistes un canular aux dimensions piques s tendant sur de nombreuses g n rations L objectif introduire de faux g nies dans le fil de P Histoire afin de stimuler la pens e humaine et d enrichir l imaginaire collectif Les pseudonymes de Julia Charton l crivaine aurait publi des ouvrages sign s d une vingtaine de pseudonymes diff rents Judith Charles tait historienne et autobiographe Jasmine C fut auteure de litt rature rotique dans les ann es soixante J C Deadeye crivait des romans policiers etc Marguerite Ida tait la voix de la rue l auteure de r cits ouvriers poignants et tragiques Voir M Ida 4 APPENDICE B CARTE DU PARCOURS Parcours D dale et Fiction L CHO D UN FLEUVE 2010 Chevreuil Genevi ve L Blais Catherine L ger 30 Screen Tests Steve Giasson Cit Myst Nicolas Rochette Az zahr et I d ation Elise Hardy Anomalies Synth tiques Catherine Lalonde www peristylenomade org 8 1 Carte du parcours recto rue Rouen rue Fullum rue Harmony B 2 Carte du parcours verso Touski LA Q e o Y uv LU 1 a v gt gt rue Ontario 68 APPENDICE C OUTIL
50. comme dans l action no 52 de Micheall Rakowitz Tentes d guis es pour campeurs urbains camoufl s qui sous l apparence d une voiture peuvent occuper une place de stationnement pour la nuit 65 Ibid 66 Ibid 30 L action qui nous int resse module temporairement la signal tique de la ville afin de cr er de nouvelles zones de transition dans l espace public H s agit du no 60 Pochoirs illicites la rescousse des cyclistes Le groupe Urban Repair Squad de Toronto en a eu assez d attendre que les autorit s municipales cr ent des pistes cyclables ad quates et a commenc installer ses propres infrastructures encourageant d autres citoyens agir contre la culture automobile Depuis 2005 ses membres d guis s en employ s de la Ville ont peint plus de six kilom tres de pistes cyclables sur des grandes art res et des rues secondaires de la m tropole Les vrais employ s de la Ville de Toronto tentent de retirer les marques d s leur apparition P 2 3 Intervenir dans l am nagement de la ville ou l infiltration sociale Le dernier cas que nous voulons observer se r f re au livre Penser la ville par l art contemporain Cette publication propose une r flexion sur des projets r alis s par des architectes des urbanistes et des artistes qui travaillent ensemble pour red finir les espaces collectifs des villes L artiste joue un r le capital dans le d veloppement de nouveaux plans d
51. d of stroll in cities or elsewhere With a special magnetic headphone and a map of the environs upon which the possible routes and especially interesting electrical fields are marked the visitor can set off on his own or in a group The perception of everyday reality changes when one listens to the electrical fields what is accustomed appears in a different context Nothing looks the way it sounds And nothing sounds the way it looks www christinakubisch de 17 au c ur d un paysage r el le parcours Anomalies synth tiques s int ressait cette dichotomie entre le v ritable et le fantastique ainsi qu au doute qui s installait par moment dans le regard des spectateurs 1 4 3 Le th tre d appartement Afin de nourrir ce doute entre le r el et le fictif du parcours urbain nous avons choisi de faire transiter le public par des appartements Il est int ressant de mentionner bri vement quelques notions li es cette pratique Le th tre d appartement est un th tre in sifu qui se d finit par rapport au lieu qu il occupe Petite production intime g n ralement peu co teuse cette pratique se propose comme une r ponse susceptible de r soudre quelques unes des difficult s inh rentes au th tre et par l m me au d veloppement que connaissent nos soci t s occidentales crises de valeurs probl mes de communication perte du sens collectif transition p nible d une culture l autre
52. dons pas de fa on permanente ou temporaire C est une action pos e au vu et au su de tous avec reconnaissance du public ou dans l anonymat sans reconnaissance du public Le titre de notre cr ation cherchait en quelque sorte exprimer cette position lt anomalie qui d roge d une norme ou A nomos sans loi hors la loi et synth tique qui est artificiellement introduit La ville offre diff rentes zones pour y ins rer des uvres allant des petites crevasses dans le b ton jusqu aux grands parvis d nud s Ces espaces se trouvent entre la rue espace public et le domicile espace intime Nous allons maintenant observer diff rents exemples d uvres qui habitent ces interstices urbains Nous allons tenter de trouver des termes cl s qui viendront appuyer les formes d infiltration artistique que nous explorons dans le cadre de ce m moire cr ation Pour ce 22 faire nous allons tudier diff rentes publications et v nements qui de prime abord ne se d finissent pas en relation avec le concept d infiltration Nous ferons r f rence au film r alis par HorsLesMurs en 2006 Esth tiques des arts de la rue ainsi qu l exposition Actions comment s approprier la ville pr sent e au Centre Canadien d Architecture en 2009 et au livre Penser la ville par l art contemporain publi en 2004 2 1 Les arts de la rue ou l infiltration spectaculaire Les premi res manifestations que nous
53. e collecte de renseignements pour suivre leur propre voie Ils ont consacr leur vie au mythe Ida mais comme tant d autres 115 ont chou et 115 errent maintenant aux alentours de la taverne Nous les voyons souvent accoud s au bar tristes et amorphes attentifs seulement aux hurlements des barmaids exorcis es et l mission de t l r alit des 4 1 projet e en direct sur les murs De temps autre 115 semblent retrouver leur nergie se mettent commenter les 64 projections puis les gens qui les entourent s animant de plus en plus prenant des notes de plus en plus fr n tiques dans leur petit calepin us 115 finissent toujours par se pr cipiter dans la ruelle des Marguerites encore une fois persuad s d avoir trouv la cl manquante du mythe Ida Mais chaque fois 115 reviennent les mains vides et s assoient lourdement au bar sombrant dans une nouvelle phase de morosit Nul ne sait depuis quand ils sont l mais il est clair qu ils y seront encore longtemps 5 3 Les barmaids historiennes pleureuses La taverne sacr e de Memoriam est tenue par barmaids en larmes qui pleurent sans cesse la disparition de Marguerite Ida et qui s exorcisent l une l autre intervalles irr guliers Ces deux femmes d origine japonaise taient autrefois de grandes historiennes jouissant d une renomm e internationale Elles voyageaient partout et publiaient de nombreux articles Nous disons que le personnage d
54. e des pratiques afin de servir leurs propos par l action la performance l installation etc L approche relationnelle est galement fr quemment mise de l avant Finalement nous constatons que l artiste n est plus le seul acteur la communaut enti re est appel e intervenir sur son environnement afin de le transformer et de l am liorer Nous cherchons maintenant donner une orientation g n rale l infiltration artistique de fa on inclure l ensemble des possibilit s artistiques Nous pensons que le r cit ou la fiction pourrait Jouer un r le unificateur Nous proposons ici la nouvelle appellation de dramaturgie urbaine 2 4 1 La fiction ou la dramaturgie urbaine la base il s agit de cr er un r cit inspir par une ville ou un quartier est possible de le r diger partir de faits v ridiques o la fiction et le r el se superposent en proposant de nouveaux personnages et des faits historiques imaginaires Dans Penser la ville par l art contemporain les cr ateurs utilisent le r cit comme pr misse pour articuler une uvre dans l espace public C est une fa on d offrir au citadin une qualit harmonieuse et compl mentaire la ville fonctionnelle C est une approche qui veut stimuler les sens et cr er une Ame urbaine Le r cit offert par l artiste contemporain vend un r ve quelque chose qui ne s explique pas rationnellement et qui cr e des ambiances et du plai
55. e fictif myst rieux et l g rement inqui tant d inspiration steampunk Les spectateurs pouvaient y r der la vitesse de leur choix et s attarder leur guise devant l une des six performances L all e des Marguerite tait con ue comme un petit mus e vivant qui pr sentait six conceptualisations de Marguerite Ida courtes performances th trales actions r p titives interactions avec le public ou encore d ambulations voir figures 3 3 et 3 4 Le nom a ruelle verte lui a t donn par l co quartier Sainte Marie On donne ce nom aux ruelles qui ont fait l objet de d b tonnage partiel ou total et de verdissement dans le but de mieux r pondre aux besoins et la qualit de vie d une communaut 7 La d ambulation al atoire de chaque individu a parfois t difficile lorsque les groupes se fusionnaient et devenaient trop gros les spectateurs se retrouvaient alors pris en banc de poissons et suivaient le rythme collectif 49 Figure 3 4 de gauche droite la petite id aliste de la r volution spirituelle la petite fille de la r volution industrielle et la petite rebelle de la r volution industrielle ou le mythe de la femme combat toutes trois interpr t es par des hommes Pour acc der l espace final du parcours nous devions contourner un demi mur sur lequel nous pouvions lire les diff rentes publications et avis de recherche parus depuis les dix derni res semaines Nous
56. e r ponse au malaise de la soci t actuelle en le d samor ant par une d marche artistique locale et int gr e la communaut CHAPITRE I MISE EN CONTEXTE HISTORIQUE DES DIFF RENTES PRATIQUES ARTISTIQUES ENTOURANT L ID E D INFILTRATION DU TERRITOIRE URBAIN La cr ation Anomalies synth tiques fut r alis e sur le territoire urbain du quartier Sainte Marie de Montr al surnomm le Centre Sud Le projet d coule d un travail artistique entam il y a plusieurs ann es par le collectif d artistes du P ristyle Nomade Les principaux membres du collectif habitent travaillent et s impliquent dans le Centre Sud depuis une dizaine d ann es Nous pourrions parler d une histoire d amour avec ce quartier et d un d sir de contribuer sa revalorisation par le biais des arts C est cet engagement soutenu dans la communaut qui nous a permis de r aliser Anomalies synth tiques Cette uvre a n cessit une grande participation citoyenne et un bon nombre de permis et d appuis des instances municipales La r putation et le savoir faire du collectif en mati re d occupation de l espace public furent des facteurs importants dans la r ussite de ce projet Sinon le travail aurait t quasi impossible sans tous ces appuis L uvre comprenait deux temps Une p riode d infiltration d une dur e de dix semaines soit du 1 avril au 6 juin 2010 et la r alisation d un parcours urbain pr sent sur t
57. e spectateur tait Invit entrer dans un des deux appartements ouverts au public et un conteur proposait de faire la lumi re sur cette fiction Cette mise en ab me de la fiction tait cr e par la pr sentation d un nouveau r cit qui s appuyait sur les t moignages r els des habitants de l appartement Ces derniers pouvaient m me intervenir avec les spectateurs et au besoin authentifier l information Quatre conteurs ont cr quatre r cits dans lesquels ils int graient une fausse explication du mythe Ida au c ur d un vrai r cit de vie de Steve Giasson Cit Myst de Nicolas Rochette Az zahr et I d ation d Eise Hardy et Anomalies Synth tiques de Catherine Lalonde Avec la participation sp ciale de Macadam Orkestra Jose Luis Torres Jennifer Aniki Arnold Jessica Blanchet Julie Vachon et les citoyens du quartier 48 y Figure 3 3 de gauche droite la petite fille de la r volution num rique la petite g nie de la r volution scientifique et la petite pute de la r volution industrielle ou le mythe de la femme machine Suivant cette mise en ab me la fiction se poursuivait dans un dernier espace la ruelle verte Apr s la transition chor graphique Az zahr et I d ation d Elise Hardy espace enjamber dans la p nombre le public arrivait finalement dans l all e des Marguerite La ruelle ne relevait plus d un espace quotidien habituel elle tait clairement transform e en un espac
58. ectaculaire comme couverture pour r aliser des actions de d sob issance civile l action no 41 Manifestation de clowns pour tactiques de d stabilisation imparable 2 2 4 La Clandestine Insurgent Rebel Clown Army CIRCA regroupe des clowns activistes qui proposent des actions inattendues et font des apparitions publiques en marge des activit s de protestation traditionnelles L ironie et l anonymat sont leurs principales armes puisqu ils d fient l autorit et s en moquent tout en vitant les tactiques qui entra nent des r actions n gatives de la part des forces polici res Les clowns rebelles re oivent une formation en man uvres de groupe et en tactiques de d sob issance individuelle destin es favoriser les interactions avec les passants Les activit s de la CIRCA voquent les origines subversives de ces amuseurs publics que sont les clowns et proposent un mod le de d sob issance civile apte secouer la soci t et la transformer Ses membres souhaitent cr er de la coh rence par la confusion Le groupe a t fond en 2003 en r action la premi re visite du pr sident am ricain George W Bush Londres Actions de marcher Cette derni re cat gorie propose des actions dont certaines ont recourt aux d guisements pour duper les fonctionnaires On cherche ici adapter la ville aux diff rents besoins des pi tons des cyclistes voire m me aux besoins d h bergement temporaire
59. elationnelle Dijon Les Presses du R el 1998 p 12 10 bulletins de nouvelles qui relatent l arriv e du virus du sida identifi en 1983 les d sastres cologiques comme les accidents de Bhopal 1984 et de Tchernobyl 1986 la chute du mur de Berlin 1989 l invasion du Koweit 1990 et de la Guerre du Golf 1991 le g nocide au Rwanda 1994 le tsunami de l Asie du Sud Est 2004 le SRAS 2002 et la grippe aviaire 2004 etc Dans le confort de nos salons nous assistons dor navant en direct aux trag dies plan taires les avions d tourn s par les pirates de l air le 11 septembre 2001 les excavations pour retrouver les survivants de s isme de 2010 en Ha ti et dans la m me ann e les deux mois de t l r alit des trente trois mineurs chiliens coinc s sous terre Ces quarante ann es de mutations nous m nent l re du multiculturalisme lt pluralisme ethnique et m tissages interculturels des accommodements raisonnables la Commission Bouchard Taylor cr en 2007 de l lection du premier pr sident noir aux tats Unis Barack Obama en fonction depuis 2009 et du t l phone intelligent dont le iPhone en 2007 lequel combine t l phone mobile navigation Web textos appareil photos et vid os baladeur GPS cran tactile etc qui occupe une grande partie de notre vie sociale Une perte de sens et de lien collectif se fait ressentir L architecture institutionnelle ne parle plus
60. ennent une douche d autres rament bord d un lit g ant Le tout cr ant un paysage surr el qui flotte sur l eau Ces infiltrations spectaculaires ont pour but de susciter l motion esth tique du plaisir Elles peuvent galement avoir un effet de rassemblement de la communaut cette derni re consent pr ter ses demeures participant ainsi directement la concr tisation des festivit s 2 1 2 Action contestation Dans la section action contestation nous rassemblons des artistes qui pr sentent un travail engag politique ou encore qui d noncent des probl matiques sociales Les Floriane Gaber op cit p 146 24 manifestations peuvent par exemple passer par le th tre invisible le conte ou des actions de turbulence de foule Le spectacle Les rencontres de bo tes de la compagnie de th tre Kumulus pr sente une intervention de th tre invisible sur une terrasse www kumulus fr Deux hommes assis une des tables bistro discutent dans une langue trang re Le volume du discours de Phomme noir augmente lentement tandis que l homme blanc l coute avec une grande empathie Par la gestuelle et la reconnaissance de certains mots nous comprenons que cet homme a surv cu la torture durant son emprisonnement Si ce spectacle n tait pas pr sent dans le cadre d un festival nous pourrions le qualifier d infiltration invisible par le th tre laquelle a pour but de d no
61. entes dynamiques possibles entre les six repr sentations de Marguerite Ida 7 1 la petite fille de la r volution industrielle 2 la petite pute de la r volution industrielle ou le mythe de la femme machine 3 la petite id aliste de la r volution spirituelle 4 la petite g nie de la r volution scientifique 5 la petite rebelle de la r volution industrielle ou le mythe de la femme combat et 6 la petite fille de la r volution num rique P Les cr ateurs invit s participer au deuxi me laboratoire de cr ation sous la direction de Catherine Lalonde taient lise Hardy Mary Williamson Jennifer Lee Arsenault Mimi Larose et les com diens performeurs Patrice St Amour Lucas Jolly et Audrey Southi re 39 Le deuxi me objectif du laboratoire consistait d finir le parcours urbain nos zones de fuites et d ouvertures et le type d occupation de l espace public Nous voulions autant r v ler l historique du quartier en passant en passant entre l usine tabac et la vieille glise du quartier que d voiler son intimit en passant par le perron des Fr res Sacr C ur et dans des appartements priv s et faire d couvrir des lieux cach s des petites ruelles peu fr quent es Ce parcours allait nous permettre de transformer des lieux en zones d interactions et d changes pour le public en laissant par exemple des messages dans la cour d cole de bonifier l espace par des installations spectaculai
62. es Les actions d infiltration et le groupuscule de chercheurs Un r glement tacite s est install dans l quipe de cr ateurs Quand nous travaillons sur le projet d Anomalies synth tiques nous d voilons le moins possible le myst re entourant Marguerite Ida Ce m me r glement fut appliqu aux gens que nous avons recrut s l ext rieur du noyau de cr ateurs Nous voulions rassembler des citoyens du Centre Sud pour les mettre contribution durant la p riode d infiltration et pour qu ils s approprient cette fiction urbaine qui leur tait destin e en quelque sorte Nous avons nomm cette faction ind pendante de l quipe de cr ation le groupuscule de chercheurs Ce groupuscule a r uni au fil des dix semaines un total de dix sept personnes Les participants ont t recrut s 43 via des annonces sur Facebook ou via le caf Touski Ils connaissaient g n ralement de pr s ou de loin un membre d Anomalies synth tiques mais quelques r sidents curieux se sont joints au groupe pour le plaisir de vivre une nouvelle exp rience Les rencontres se tenaient habituellement au Caf Touski les jeudis entre 17 h 15 et 19 15 L approche tait plut t conviviale et ludique prendre un verre pr parer les outils d infiltration se diviser le territoire aller dans les rues pour r aliser nos actions revenir et compiler les r sultats et changer sur nos exp riences Chaque participant
63. etite g nie de la r volution scientifique Leur disparition commune en 1931 n a pas arrang les choses Cependant nous gardons de nombreuses traces de son passage dans les notes de ses tudiants En effet il semble que les ann es pr c dant sa disparition ait t marqu es par la fondation de l Institut MIDA une acad mie des sciences libres o M I partageait ses talents et ses connaissances en compagnie d une dizaine d autres penseurs d nigr s par l opinion scientifique Certains racontent que le gouvernement les aurait fait dispara tre pour se d barrasser de certaines d couvertes f cheuses dont nous ignorons tout 61 4 R utilisation du mythe 4 1 M I 5 aka lt la petite rebelle de la r volution industrielle gt Plusieurs ont tent de d montrer l existence ou l inexistence de Marguerite Ida En fait 115 ont tous raison et ils se sont tous tromp s M Ida n est que l un des nombreux pseudonymes de Julia Charton une crivaine controvers e originaire du Centre Sud de Montr al N e en 1904 et disparue en 1994 elle aurait particip de nombreuses r volutions arm es au fil du 20 si cle toujours dans l anonymat le plus complet et soutenue financi rement par la vente de ses livres Elle aurait semble t il plusieurs lieux de r sidence Les chercheurs ont mis une hypoth se selon laquelle Julia Charton connaissant bien les l gendes entourant Marguerite Ida aurait choisi ce pseudonyme en pr
64. eurs en sc ne r alisateurs ou sc nographes Andr G Bourassa et Gilles Lapointe Refus global et autres crits essais Montr al l Hexagone 1990 p 9 Le mouvement regroupait notamment les artistes Marcel Barbeau Jean Paul Riopelle Claude Gauvreau Jean Paul Mousseau Fran oise Sullivan Muriel Guilbault etc En d cembre 2010 un hommage tait rendu Fran oise Sullivan dans le cadre du cinqui me anniversaire du Regroupement des artistes interdisciplinaires du Qu bec RAIO lt Francoise Sullivan est cette artiste libre inspirante qui a ouvert la voie aux pratiques interdisciplinaires actuelles Elle fait partie de ces cr ateurs qui ont permis qu aujourd hui des pratiques exp rimentales existent et se d ploient www artsinterdisciplinaires org La question de la pertinence et du statut de l uvre d art dans notre soci t est l origine de bien des mutations dans lt n otre monde satur d objets d art D s le d but des ann es 1970 Fran oise Sullivan amorce alors une nouvelle d marche artistique plus hybride lt c est peut tre l espoir de trouver une nouvelle possibilit qui nous fait d laisser la peinture et la sculpture et qui nous tourne vers autre chose que l objet gt et elle lt trouvera dans la photographie les crits les messages t l graphiques et les actions instantan es des moyens d expression nouveaux travers lesquels elle t moignera de la pr
65. fervents du contexte r el pour reprendre l expression de Paul Ardenne 2002 des possibilit s infinies d inspiration d occupation d espaces de promenades et de d rives Tout peut tre contenu dans l espace urbain Les rencontres la communication les changes les discours les interactions la circulation des donn es le transport des flux la puissance conomique le pouvoir politique et culturel se situe au c ur de l urbanit Nous pouvons investir l espace public pour diff rentes raisons par exemple pour des rassemblements politiques religieux comm moratifs ou encore festifs L expression de la communaut et ou des dirigeants se manifeste par un d fil une procession ou encore un carnaval Les diverses approches pour occuper l espace public deviennent le reflet d une poque d un contexte historique g ographique et culturel Nous verrons dans ce premier chapitre que l espace public aura souvent t une ar ne pour ceux qui d fiaient les conventions de l art officiel Les uvres les pratiques et les courants artistiques qui nous int ressent appartiennent la fin du si cle rebelle et questionnent l tat de la soci t de l ordre tabli et de la d mocratisation collective En 1967 Guy Debord publiait La Soci t du Spectacle et d nongait le fait que le spectacle tait devenu auto portrait du pouvoir Justement nous pr senterons un portrait des pratiques q
66. icipation communautaire appelle aussi au ludique le jeu est la r alit et la r alit le jeu Les pratiques artistiques actuelles renvoient souvent cette conception lorsqu elles cherchent rejouer le monde dans lequel nous vivons ou encore intervenir directement dans les sph res sociales et politiques pour composer avec leurs contingences Ce lien est m me parfois st fort que l art tend s y confondre C est un processus qui s inscrit dans le temps et qui laisse l uvre infiltrer lentement un quartier C est une d marche qui demande au spectateur d tre actif et de d chiffrer ce que l artiste propose son quotidien La fragmentation laisse place au jeu et une grande interpr tation de la fiction superpos e aux donn es du r el le flux urbain 1 Ariella Masboungi op cit p 10 Patrice Pavis op cit p 106 7 Ibid p 106 107 73 Th r se Saint Gelais op cit p 26 34 Nous allons maintenant observer comment nous avons d ploy cette dramaturgie urbaine sur le territoire du Centre Sud Anomalies synth tiques a test et explor les diff rentes approches d infiltration spectaculaire engag e et sociale CHAPITRE II LA CR ATION D UNE UVRE EN DEUX TEMPS 1 Le processus de cr ation d Anomalies synth tiques Le but premier de cette cr ation interdisciplinaire tait de concevoir un r cit fictif qui pourrait tre fragment et pr sent dans la vil
67. il avait rassembl s il d gagea six figures margueritiennes majeures Il entreprit d tudier les liens et les diff rences entre chacune de ces six figures fondatrices et leurs variantes secondaires Voici quelques extraits de son travail 1 Lieux et espaces Les Marguerites majeures voluent dans des situations et des r alit s tr s diff rentes Cependant 1l est int ressant de constater que certains lieux sont associ s plus d une Marguerite ce qui laisse croire que ces femmes qui vivent dans des univers distincts se rejoignent pourtant en certains points du temps et de l espace 1 1 Les ruelles Chacune des six figures majeures volue dans une ou plusieurs ruelles toujours pour des raisons diff rentes Nous disons que l une y est peut tre morte viol e une autre s y prostitue une troisi me les utilise pour vendre ses livres clandestins Pourquoi Marguerite Ida est elle 51 souvent associ e une ruelle Qu elle y meurt ou qu elle y vive qu elle soit outil de r confort ou source d inspiration nous la pr sentons toujours comme une fille des coins sombres Certains habitants de la rue Larivi re disent m me qu on aurait retrouv une Marguerite pr historique congel e dans une ruelle proche D pos e l par le passage des glaciers quelques dizaines de milliers d ann es plus t t elle serait la sosie exacte quoique barbue de la Marguerite Ida disparue en 1931 La Bin
68. iologique Tournai Casterman 1977 p 24 2 Herv Fischer op cit p 24 25 12 1 3 2 L esth tique de la communication En continuit avec l art sociologique l esth tique de la communication se d veloppe dans les ann es 1980 avec Fred Forest nous nous adressons d sormais l individu ayant acc s des r seaux de communication qui s tendent l chelle plan taire Le mass m dia et les r seaux de communication se complexifient ce sujet l artiste Fred Forest explique que nous sommes situ s au centre d un processus global d information et que son fonctionnement complexe place l individu dans une position in dite o 1l se voit contraint de d couvrir et d inventer les nouvelles formes de r gulation avec son milieu gt Dans son uvre qu il qualifie d action m diatique la recherche de Julia Margaret Cameron il tente de recr er entre le spectateur et l uvre une relation au sensible et l imaginaire Cette relation nous dit il remplace celle que nous avions eue avec des formes d ceuvres plus traditionnelles peinture sculpture et s adresse sp cifiquement la soci t de consommation Les outils de communication d velopp s dans cette uvre pour retrouver un personnage la fois mythique et familier travers l espace urbain ont t une source d inspiration pour la cr ation d Anomalies synth tiques Fred Forest a r alis cette action m dia
69. itable identit de Marguerite Ida Sans d voiler notre identit nous avons convaincu l interlocuteur de nous rencontrer la semaine suivante dans un lieu Le caf Touski est une coop rative de travail situ e au 2361 rue Ontario est Ce lieu est utilis comme quartier g n ral pour plusieurs projets du P ristyle Nomade 44 public avec le groupuscule de chercheurs Cette personne nous avait crit lt M I ton jour se l vera Salut Un groupe d tudiants et d artistes habitant dans une commune nous ont crit plusieurs reprises pour nous informer qu ils cherchaient d coder un message pos sur le site de M I lt Im Rodn Eliiv Sproc a ils voulaient aider retrouver M I Quoi qu ils ne soient pas venus aux rendez vous que nous avions fix s ils ont gard le contact pendant plusieurs semaines par le biais de courriels Deux personnes ont envoy des images qui ressemblaient au logo de M I en disant nous l avons trouv e voir figure 3 2 s Les gens de notre entourage et du quartier posaient des questions Qui est M I Pourquoi la cherche t on Est ce un projet artistique une tude sociologique C tait l occasion id ale d inviter ces gens participer au groupuscule de chercheurs Le 29 juin 2010 la description de Marguerite Ida a t jug e inadmissible et supprim e de Wikipedia par un certain C dric Boissi re enseignant d histoire contemporaine l univer
70. kerton Inc a r cemment appris qu un groupe d artistes du Centre Sud de Montr al s int resse au mythe Ida et pr pare un v nement ce sujet en utilisant activement les ruelles du quartier Nos experts valuent pr sentement la dangerosit de ce groupe 56 1 2 Les usines Les usines et le monde industriel en g n ral semblent galement tre des symboles tres importants du mythe Ida Parfois travailleuse dans une usine de textiles ou travailleuse du sexe parfois gourou des masses ouvri res ou auteure de lt litt rature des classes d en bas Marguerite Ida est indissociable de la r alit ouvri re de Montr al Certaines interpr tations de Marguerite fr lent de pr s le mythe de la femme machine Sur le mur d une usine d saffect e pr s de la voie ferr e un graffiti des ann es 60 sign MIDA montre un corps de femme tordu ses articulations remplac es par des rouages rouill s Pour certains l le de Montr al elle m me serait un immense corps ville endormi une machine socio industrielle aux rouages obscurs nourrissant puis d vorant ses millions d habitants Son visage endormi sous l eau serait celui de Marguerite Ida Nous comprenons que personne ne les prenne au s rieux 1 3 L imaginaire collectif Il va sans dire que l imaginaire collectif s est enflamm autour du personnage de Marguerite Ida Des chercheurs de toutes sortes ont poursuivi le mythe Ida durant tant
71. le r el Le public peut autant participer qu tre absent Dans le dictionnaire du th tre ils parlent de th tre des arts visuels et ils pr sentent cinq grandes cat gories de la performance 16 body art art corporel utilise le corps du performer pour le mettre en danger Pexposer ou en tester l image L exploration de l espace et du temps par des d placements au ralenti La pr sentation autobiographique o l artiste raconte des v nements r els de sa vie 1 3 c r monie rituelle et mythique commentaire social 36 RoseLee Goldberg La performance du futurisme nos jours Paris Thames et Hudson 2001 p 226 27 Patrice Pavis Dictionnaire du th tre Paris Dunod 2006 p 246 247 16 1 4 2 Le parcours urbain Le parcours urbain infiltre l espace public pour y pr senter le r el sous un angle nouveau Dor navant il existe une volont de montrer le paysage comme nous le voyons ou r 38 comme nous pensons le voir plut t que de repr senter la compr hension du r el La ville est la toile de fond de cette forme de repr sentation avec tout le flux variable qu elle contient Les diff rentes formes de parcours cherchent mettre en valeur cet angle nouveau du r el en d conditionnant le regard ce regard redevient na f Les techniques de cadrage framing et de support narratif insertion de personnages voyage dans
72. le sous diff rentes formes d infiltrations installations ph m res courtes repr sentations performances th trales actions urbaines actions m diatiques num riques et parcours urbain Notre approche fut autant spectaculaire lors du parcours sociale par le travail en lien direct avec la population qu engag e avec l appel la prise en charge collective pour transformer le quartier Nous avons ainsi regroup des com diens des performeurs des plasticiens des crivains des marcheurs et des volontaires de toutes sortes L id ologie qui soutenait l ensemble de cette cr ation tait d une part de redonner ses lettres de noblesse au quartier Centre Sud en cr ant une d ambulation qui marque l imaginaire des passants approche po tique du territoire et de l autre s octroyer une forme d autonomie artistique en se d gageant des institutions quitte perdre la paternit de l uvre par l infiltration anonyme Afin de bien comprendre l tendue d Anomalies synth tiques nous avons regroup les diff rentes tapes de cr ation de diffusion ainsi que certaines observations survenues durant le processus De par sa d marche d infiltration ce projet comprend une quantit importante de donn es et d archives que nous pr sentons s lectivement Lorsque nous avons rassembl l quipe de cr ateurs un travail d arpentage de rues et de d frichage du Centre sud avait t r alis au pr al
73. lution industrielle d autres sont combatives devant leur patrimoine en p ril et d autres encore demeurent impuissantes et essouffl es face la menace d un embourgeoisement de plus en plus pro minent Le po te Julien Gracq d crit merveille la ville de son enfance Nantes celle qui s prouve corporellement gt celle qui l a form et qui lui inspira des crits pour lui rendre hommage C est sur ces glacis atones peu peu gagn s par le silence et par une sorte de catalepsie que la ville ressentie gr ce au recul dans son immensit devient une hantise la mani re d une b te g ante et tapie dont nous ne percevrions que le 4 souffle Cette force d attraction des villes industrialis es provient entre autres de leur activit continue de leur grande concentration de mouvements humains de leurs rythmes a la fois 3 Cit par Olivier Mongin au sujet du livre de Julien Gracq La forme d une ville Un livre magnifique crit par un ancien surr aliste qui montre comment la ville sa ville de Nantes s prouve corporellement Olivier Mongin Hanru Hou ef al Mise en sc ne et espace public in Mise en sc ne du monde Colloque international de Rennes Besan on Les Solitaires intempestifs 2005 p 266 Julien Gracq La forme d une ville Paris Jos Corti 1985 p 43 44 routiniers et impr visibles de leur intensit et de leur fr n sie Elles offrent aux artistes
74. ncer la cruaut de l humain en p riode de guerre Cependant dans le cadre d un festival elle reste une uvre d infiltration spectaculaire engag e qui utilise le th tre invisible 2 1 3 La ville d tourn e La th matique de la ville d tourn e gt propose des variations d occupation de l espace public et des transformations du mobilier urbain En passant par des approches ludiques et farfelues les interventions am nent le public questionner les espaces collectifs que les villes ont offrir La compagnie T Public remet en cause l utilit de certains espaces incongrus comme les ronds points ces lt petits espaces inaccessibles comme des les vierges Dans P T de maisons ses membres r alisent dans un premier temps un sondage aupr s du public afin de recenser leurs id es quant l utilisation de ces espaces Que faire dans ces petits parcs entour s de circulation automobile Y feriez vous l amour du camping des pique niques Terme de Boal Jeu improvis d acteurs au milieu d un groupe de personnes qui doivent ignorer jusqu au bout qu elles font partie d un jeu pour ne pas redevenir spectateur gt Patrice Pavis op cit De 370 25 En deuxi me lieu 5 bonifient les petites les par des installations d montrant l ironie de cet espace perdu La compagnie Ici m me propose des projets qui transforment la fonction du mobilier urbain afin de mieux l ad
75. nement des nouvelles zones sont d di es des sports urbains ill gaux comme la planche roulettes et le parcours et de nouveaux modes de d placements cr atifs sont invent s Un premier exemple concerne le mobilier urbain utilisation restreinte L action no 38 de Sarah Ross propose le projet R sistance en costume de mousse et velours bleu Le projet Archisuit consiste en quatre v tements de sport modifi s adapt s quatre lieux de Los Angeles une biblioth que publique de Hollywood une palissade de Silver Lake le Ronald Reagan State Building et des bancs publics du centre ville Les rembourrages de mousse des v tements forment les vides des structures et permettent la personne qui les porte de s installer confortablement dans ou sur des l ments urbains con us pour dissuader ce genre d usage Dans la plupart des villes on trouve de telles structures n gatives destin es favoriser la circulation des pi tons et 64 http cca actions org fr liste actions 29 pr venir toute occupation non pr vue Testing Resistance est une compilation des recherches r alis es dans le contexte du projet Archisuit pour documenter les interactions entre les structures pi tonnes et le corps humain dans la r gion de Los Angeles L artiste Sarah Ross explore les concepts de s curit de sant et de propret tels qu ils se manifestent dans les espaces quotidiens Le deuxi me exemple utilise le sp
76. nes interventions dans am nagement de la ville toutes ces propositions se d marquent en tant qu ceuvres qui infiltrent l espace public de fa on tant t anonyme tant t d voil e Nous sommes maintenant face un amenuisement de la fronti re entre l artistique et le non artistique un flou s installe autour de la notion de public Nous proposons un nouveau concept celui de la dramaturgie urbaine id e visant donner une orientation g n rale l infiltration artistique de fa on inclure l ensemble de ses flous et de ses probl matiques Enfin dans le troisi me chapitre nous pr sentons les r sultats de la cr ation Anomalies synth tiques Cette cr ation cherchait tester les diff rentes formes d infiltration artistique dans l espace public Nous avons introduit des uvres l o nous ne nous y attendions pas de fa on anonyme mais aussi par l approche d voil e et reconnue aux yeux de tous Cette cr ation s inscrit dans une recherche plus profonde celle de l occupation d un territoire urbain que nous habitons et qui nous est cher En ancrant nos projets artistiques dans le Centre Sud de Montr al quartier stigmatis par le d clin d un pass de prestigieuse m tropole industrielle nous tentons de marquer de po sie le paysage urbain de redonner du ludisme aux espaces collectifs et de cr er un lien avec la communaut Cette utopie d artistes tels ceux du P ristyle Nomade s inscrit comm
77. nous retrouvions 1 n Memoriam o l espace naturel quai de d chargement escalier industriel avait t utilis comme taverne et cabaret musical Ce lieu rassemblait ceux qui avaient chou comprendre ou trouver Marguerite Ida autant les personnages que le public des historiennes pleureuses d sesp r es de faire revenir M I pr sentaient un exorcisme l g rement disjonct avec guitare lectrique et danse des journalistes exalt s par leur qu te couraient r p tition autour de l immeuble pensant que cette fois ci 115 trouveraient leur Marguerite Puis l animateur de la t l r alit sur 4 1 se jouait de son public et entretenait le myst re sur M I avec son cam raman qui filmait en direct l all e des Marguerite voir figure 3 5 Vue de loin seulement nous pouvions apercevoir sur le demi mur le visage g ant d une femme une repr sentation de Marguerite Ida 50 Figure 3 5 gauche droite les historiennes pleureuses l animateur de la t l r alit et les journalistes exalt s Le public pouvait laisser des offrandes et discuter avec les journalistes Cette qu te obsessive tait sur le point de se terminer Au final quel tait l aboutissement de cette recherche qui tait vraiment M I L image vid o de la fin proposait une r ponse subtile Le public tait film en direct nous sommes tous Marguerite Ida ou Im rodn elliv sproc l le de Montr
78. ns ludique et non offensive Cet anonymat demande galement de renoncer la reconnaissance du public et au statut officiel d uvre artistique 5 Th r se Saint Gelais op cit p 55 42 Ibidem 20 Patrice Loubier op cit p 43 l Tbid p 35 20 Dans le prochain chapitre nous tenterons d approfondir la notion d infiltration artistique en observant des exemples concrets approches et outils pratiques Nous nous pencherons galement sur la notion de dramaturgie urbaine celle qui vient ficeler notre cr ation en deux temps CHAPITRE II INFILTRATION ARTISTIQUE FUITES ET OUVERTURES DU TERRITOIRE URBAIN Le concept de l infiltration s articule autour de quelques d finitions simples et imag es une substance liquide p n tre furtivement un tapis ou le sol une personne s introduit clandestinement dans un groupe une id e s insinue sournoisement dans l esprit de quelqu un Manifestement l objet la personne se trouve dans un endroit o il ne devrait pas tre soit par accident soit de fa on volontaire Dans le cas d une infiltration pr m dit e peut on supposer que l acteur qui pose le geste a un but surveiller influencer provoquer d ranger perturber L infiltration artistique n est pas la r sultante d un accident m me si son ex cution peut comporter des composantes al atoires C est une d marche qui m ne l introduction d une uvre l o nous ne nous y atten
79. nsgression des anciennes limites Avec le d cloisonnement des arts et l apparition de nouveaux processus de cr ation diff rents groupes d artistes se rassemblent sous des banni res plus ou moins rigides afin d explorer de nouvelles avenues la communaut d artistes Fluxus ou encore le mouvement d avant garde japonais repr sent par le groupe Gutai en sont des exemples Le Living Theatre repr sente bien l clatement de la forme de repr sentation pour le th tre 11 l gue aux ann es 1970 un h ritage important o la sc ne devient un lieu o l on pouvait d sormais tout faire et tout dire une certaine dose de provocation confirmait l appartenance une nouvelle modernit Le Living appartenait aux lt sixties et il fallait maintenant tourner la page La fin du Vietnam le Watergate et la crise p troli re allaient contribuer rendre caduques les grandes utopies l Am rique devenait une nouvelle fois une nation adulte et la contestation se transformait en r flexion avec l ouverture New York et Emmanuel Waresquiel op cit p VII VIII D s le d but des ann es 1960 Fluxus s inscrit dans la continuit des avant gardes futuristes et des Dada contrariant le dictat des Beaux Arts et de l Art officiel George Maciunas Flux Film Anthology vid ocassette 2003 p 2 Les origines et influences sont assez clat es Marcel Duchamp et les ready made l en
80. nt ress s elle et plusieurs semblent encore la chercher Sa disparition a donn lieu aux sp culations les plus absurdes et le mythe a pris des proportions piques au fil des g n rations mais la v ritable Marguerite Ida est peut tre morte au fond d une ruelle victime d un crime atroce et banal Certains supposent qu on la recherche pour s assurer qu elle n est plus de ce monde D ailleurs une plaisanterie raconte que certains chercheurs seraient plus heureux de trouver une statue de Marguerite Ida que M I elle m me 22 M L 2 aka la petite pute de la r volution industrielle Nous ne connaissons pas la date de naissance de Marguerite mais nous savons qu elle a disparu au cours de l ann e 1931 Nous savons qu elle est n e dans le quartier Centre Sud d une famille ouvri re peut tre de descendance irlandaise Elle semble avoir t elle m me ouvri re dans une usine de textile le jour travailleuse du sexe la nuit Pour sa famille et pour la plupart des gens elle tait insaisissable Seules sa s ur a n e Nicole Ida et son amie Sweet Suzy elle aussi travailleuse du sexe amoureuse de tango connaissaient son double emploi En pleine r volution industrielle elle tait elle m me une v ritable machine infatigable tournant la vitesse d une vie double se perdant m me la vitesse urbaine disparaissant un jour aval e par la ville Plusieurs chercheurs ont vu dans sa vie et dans sa 59
81. ntr alais d action culturelle Patrimoine Canadien d veloppement des communaut s par le biais des arts le Conseil des arts de Montr al et la Conf rence r gionale des lus Mentionnons galement que dans les deux derni res ann es le P ristyle Nomade a t invit donner une douzaine de conf rences autant dans des universit s que dans des groupes marginaux et anarchistes 53 relance conomique locale Et le jour o l conomie battra son plein 1l faudra garder en t te que les ateliers d artistes n auront plus leur place dans les vieilles usines alors r fectionn es et qu une migration des artistes sera peut tre incontournable 22 Dans le bulletin de l arrondissement de Ville Marie printemps 2011 on annonce qu un investissement de pr s de 12 M permettra un r am nagement majeur de la rue Ontario Est entre l avenue De Lorimier et la rue du Have comprenant entre autres un nouvel clairage des trottoirs plus Jarges et des arbres APPENDICE A LA FICTION MIDA Avant propos Les informations qui suivent ont t rassembl es par l Arch ologue Au meilleur des connaissances de la Binkerton inc c est le premier chercheur avoir consid r les Marguerites comme des personnalit s parall les voluant dans des univers distincts Apr s avoir mis une th orie hautement controvers e sur la nature extra temporelle de la petite Marguerite Ida Roland voir M I 6 l
82. oiler des espaces parfois inhabitables et rapprocher la communaut par l imaginaire le lieu et l histoire 1 3 Certains concepts et les pratiques des ann es 1970 2010 Qu est ce qui attendait ma g n ration la g n ration X ou plus pr cis ment les enfants n s dans les ann es soixante dix Est ce que cette pr monition du spleen baudelairien allait se concr tiser chez les habitants des m tropoles Est ce qu a u projet d mancipation moderne se substituer ait d innombrables formes de m lancolie gt Nous pr c dons la g n ration des fechno natives ceux dont l ordinateur a remplac he l P irr versib Li l ourson de peluche et nous assistons l irr versible ascension du num rique des technologies de communication et de la cyberculture Nous grandissons parall lement aux 22 Corinne Diserens op cit p 117 1 Dennis O Sullivan fondateur et directeur artistique du Th tre Zoopsie en 1983 et descendant de l Eskabel nous dit Nous cherchons mettre de l avant le rapport entre l conomique le culturel et le quotidien Mais ce n est pas tellement notre fa on de penser ce rapport qui d termine notre th matique et notre esth tique c est notre fa on de le vivre tant individuellement que collectivement Th tre Zoopsie lt Notre plus grand m rite tre obstin s gt in Jeu Revue de th tre no 36 1985 p 209 2 Nicolas Bourriaud Esth tique r
83. oncr te sur le territoire D s 1964 un collectif est mis en place et rassemble principalement Fred Forest Jean Paul Th not et Herv Fisher lls empruntent la sociologie des m thodes d enqu tes de terrain et de documentaires pour que l uvre entre en contact avec le public Ils am nent une nouvelle notion au monde de l art soit celle d attirer lt l attention sur les canaux de communication et de diffusion ai L art pr sente dor navant diverses facettes de la r alit et de son environnement Le collectif agit comme une structure d accueil et de travail pour tous ceux dont la recherche et la pratique artistique ont pour th me fondamental le fait sociologique et le lien entre l art et la soci t gt C est une plateforme d essais de r flexions critiques sur la production artistique et un agent de perturbation des syst mes de communication Ils criront plusieurs manifestes dans lesquels 115 exposent leurs id es Par exemple Volont d op rer une rupture avec la fonction traditionnelle de l art au service de la classe dominante Cette rupture implique une nouvelle pratique artistique vis vis des supports mus e galerie objets d art et du public Les d marches sociologiques de l art sont n cessairement critiques Elles doivent tre mat rialistes et viser la transformation id ologique des publics auxquels elles s adressent Herv Fisher Th orie de l art soc
84. opri t intellectuelle Sauf entente contraire l auteur conserve la libert de diffuser et de commercialiser ou non ce travail dont il poss de un exemplaire REMERCIEMENTS L quipe de cr ateurs d Anomalies synth tiques Jennifer Lee Arsenault Karine Galarneau Nancy Bussi res Myriam Larose Truchon l ne Beaudoin lise Hardy Antoine Joie Laurence Bazin Maxime Racicot Aleksey Cameron Audrey Southi re Chantal Simard Christian Maltais Cyril Assathiany Fran ois Pedneault Jacqueline van de Geer Lucas Jolly Marc Andr Goulet Maya Kuroki Patrice St Amour Steeve Dumais et Tomomi Morimoto Parents et amis Mary Lalonde Chantal Robichaud et Fanie Mousseau pour les corrections relectures et conseils Marie Claude Jeannot Judith Antoine et Olivier pour les nombreux messages et extos d encouragement P ristyle Nomade Nicolas Rivard lise Hardy Nicolas Rochette l quipe de production les nombreux b n voles et partenaires cole sup rieure de th tre Fr d ric Maurin Alain Fournier Marthe Adam Marie Christine Lesage Francine Dussault et Azraelle Fiset Merci la direction de l cole sup rieure de th tre d avoir pleinement support cette production en milieu urbain TABLE DES MATIERES Lee RESUME i vl INTRODUCTION 1 5 4 l CHAPITRE I MISE EN CONTEXT
85. plet de la fiction de Marguerite Ida ainsi qu des uvres compl mentaires provenant d artistes invit s Le mode d emploi du parcours comprenait les directives suivantes L exp rience du parcours pouvait tre v cue comme un tout mais le spectateur pouvait aussi avoir assist pr alablement certains fragments des infiltrations ce qui pouvait ajouter une profondeur la qu te Inversement un passant pouvait avoir v cu une exp rience unique en tant t moin d une performance ph m re au coin du m tro Frontenac sans jamais savoir que c tait reli un tout plus grand Le but de cette exp rience n tait pas de recenser le nombre de spectateurs ayant assist aux deux phases ou encore moins de d velopper des outils d infiltration pour faire du d veloppement de public et de la promotion pour le parcours Nous avons volontairement vacu toute trace de Marguerite Ida dans la promotion faite pour l v nement l cho d un fleuve Des 365 spectateurs ayant assist au parcours nous estimons qu environ le quart des spectateurs avait t t moin des deux phases de cette cr ation Sous la direction artistique de Catherine Lalonde assist e de Nicolas Rochette et lise Hardy le parcours rassemblait trente huit performeurs Assembl sous la forme d un cadavre exquis urbain le parcours prenait forme travers les projets suivants Chevreuil de Genevi ve L Blais 30 Screen Tests 47 1 Le pa
86. position d infiltration temporaire d espace vacant selon le mod le de squattage fortement r pandu en Europe Il s agit de l action no 7 Bureaux emprunt s dans b timents d saffect s B timents occup s durant des p riodes allant de quelques mois quelques ann es et convertis en bureaux temporaires pr t s des organismes locaux sans but lucratif Le groupe PRECARE communique avec des propri taires de Bruxelles Londres Milan et Barcelone qui ne sont pas en mesure d entreprendre des travaux de construction sur leurs propri t s parce qu ils attendent des permis et il leur demande d occuper le b timent pendant une p riode donn e En vertu du contrat qu ils signent avec le propri taire les locataires doivent assumer les frais des services publics mais ils ne paient pas de loyer Beaucoup de projets sans but lucratif d pendent d un espace exempt de loyer En 2007 on a estim 15 000 Je nombre de b timents inoccup s Bruxelles Le groupe belge PRECARE transforme des b timents en attente de r novation en bureaux temporaires depuis 1999 2 2 3 Actions de jouer L action ludique sert mettre en lumi re l ironie de certaines facettes de notre soci t Elle d voile des am nagements urbains non adapt s aux pi tons et contourne des r glements contralgnants pour certains usagers de la ville Par exemple des terrains de jeux sont improvis s panier de basketball install dans un station
87. pproche th trale est beaucoup trop clat e pour se d finir par un seul de ces termes Nous allons maintenant observer diff rentes pratiques auxquelles nous avons eu recours pour cette cr ation 34 Nicolas Bourriaud op cit p 45 3 D finition adopt e par les membres du regroupement le 24 f vrier 2005 www artsinterdisciplinaires org 15 1 4 1 La performance L expression performance artistique est devenue un terme fourre tout employ pour d crire toutes sortes de repr sentations ou de mises en sc nes donn es en public des installations interactives expos es dans les mus es aux d fil s de mode imaginatifs en passant par des soir es organis es par des DJ dans des clubs Le terme performance demande tre pr cis lors de son utilisation Outre les manifestions li es la culture populaire que nous n tudierons pas nous nous entendons certainement sur le caract re ph m re de la repr sentation voire m me souvent inachev e Les artistes puisent dans une ou plusieurs disciplines allant des arts visuels au th tre la danse la musique la po sie et aux arts num riques Allan Kaprov d finissait les happenings et la performance des ann es 1960 comme n ayant pas de forme pr cise et pas de codification En opposition au th tre conventionnel il limine la notion d espace et de temps d finis du r cit afin de travailler d sormais sur
88. que attendue sans surprise versus lt inorganique inattendue usant sa guise de l espace urbain fruit de la volont de certains artistes d chapper tout magist re et de s emparer librement de la ville L infiltration lt inorganique gt n a pas de public pr d termin Elle vient plut t enrichir le territoire urbain de son action artistique elle oblige regarder o l on ne souhaitait pas regarder elle freine la marche Parr te parfois Nous avons statu plus haut que la cr ation Anomalies synth tiques relevait d une pratique interdisciplinaire qui combine la performance l intervention et le parcours urbain tout en s appuyant sur l art relationnel travers des pratiques d infiltration nous voulions tant t dissimiler l uvre tant t la d voiler D une part nous voulions offrir la communaut une cr ation dans laquelle ils pourraient participer et par laquelle nous pourrions faire d couvrir le quartier au reste du monde afin de briser certains tabous et mauvaises r putations Mais d autre part il y avait ce d sir de se d tacher d un syst me institutionnalis et de s approprier r ellement certains espaces publics L occupation de ces espaces n cessite des permis et des autorisations de la ville L anonymat devient une solution pour contourner les structures officielles en fr lant l g rement la d linquance mais une d linquance que nous jugeo
89. r d terminer un lieu un espace l int rieur duquel la relation et les changes pourront survenir Leurs uvres mettent en jeu les modes d change sociaux l interactivit avec le regardeur l int rieur de l exp rience esth tique qu il se voit proposer et les processus de communication dans leur dimension concr te d outils servant relier des individus et des groupes humains entre eux 1 4 La performance le parcours urbain et l infiltration en passant par le th tre d appartement L ceuvre relationnelle et la cr ation in situ dans l espace public se distinguent par le contexte sociod mographique le rapport la communaut et les choix esth tiques La cr ation d Anomalies synth tiques s inspirait d un territoire urbain de recherches arch o logiques non scientifiques et de rencontres avec les citoyens du Centre Sud Nous qualifions cette uvre urbaine d interdisciplinaire parcours et infiltration L interdisciplinarit selon le Regroupement des arts interdisciplinaires du Qu bec se d finit comme tant une pratique artistique qui int gre les connaissances et les modes de pens e de deux ou plusieurs disciplines artistiques et non artistiques dont les langages sont en interrelation gt gt Nous trouvions plus juste d utiliser l appellation uvre interdisciplinaire plut t que th tre de rue th tre de participation ou encore th tre exp rimental Notre a
90. rcours est d une dur e d environ une heure 2 L attente des d parts se fait dans la cour du Touski 3 Vous partirez en petits groupes de 5 10 personnes des intervalles de 5 minutes au plus tard 21 4 Vous choisissez votre vitesse de d ambulation mais par d licatesse pour le voisinage veuillez avoir termin pour 22 h Chaque groupe recevait un ou deux kit du spectateur comprenant dans un sac transparent une carte g ographique du parcours des bouts de craie une lampe de poche et des macarons repr sentant les six figures de Marguerite Ida que le spectateur choisissait de porter ou non Tout au long du parcours entre les repr sentations des artistes invit s nous faisions r f rence la qu te de Marguerite Ida Deux textes accroch s des poteaux t l phoniques r sumaient la vie de l trange personnage qu tait Marguerite Ida Des messages au sol appelaient le spectateur passer l action lt Aidez nous Aidez nous trouver Marguerite Ida Trouvez les traces de Marguerite Ida Choisissez une offrande Ida Modulez et laissez un message Marguerite Ida Vous tes Marguerite Ida gt Situ e mi chemin du parcours la cellule du conteur Nicolas Rochette Cit Myst venait cr er une ambigu t entre le r el et le fictif de cette qu te Marguerite Ida avait elle vraiment exist Il explorait l int gration de cette fiction dans un contexte de vrai monde Ainsi l
91. res telles les installations lumineuses dans la ruelle verte et de fa on g n rale d offrir un nouveau regard sur le quartier voir Appendice B la carte du parcours 3 1 4 Douze semaines de cr ation A partir de la fiction Mida et du parcours s lectionn nous avons rassembl une gt I 80 Se pez quipe de vingt quatre cr ateurs et performeurs pour b tir le parcours urbain et les diff rents outils d infiltration Le travail d improvisation performative et d exploration urbaine visait b tir une cr ation th trale interdisciplinaire orient e autour de la qu te d un personnage disparu depuis les ann es 1930 dans le quartier Centre Sud Cr er un parcours artistique qui infiltre la fois l espace public et l espace priv tout en impliquant les r sidents demeurant sur le parcours amener les spectateurs douter de la qu te qu est ce qui est r el qu est ce qui est fictif 0 Catherine Lalonde metteure en sc ne Jennifer Lee Arsenault directrice de production et assistante sc nographe Karine Galarneau sc nographe Nancy Bussi res clairagiste Myriam Larose Truchon et l ne Beaudoin costumi res lise Hardy assistante metteure en sc ne Antoine Joie dramaturge Laurence Bazin conceptrice sonore Maxime Racicot designer graphique Aleksey Cameron designer Web Sophie Bourgeois assistante en atelier Performeurs Audrey Southi re Chantal Simard Christian
92. rois soirs les 10 11 et 12 juin 2010 dans le Centre Sud Le parcours fut pr sent dans un contexte formel et int gr la programmation de l v nement du P ristyle Nomade L Echo d un fleuve En contrepartie les dix semaines d infiltration se sont effectu es plus Fond par Catherine Lalonde en 2000 www peristylenomade org gt La cr ation Anomalies synth tiques tait int gr e au parcours D dale et fiction pr sent dans le cadre de la 3 dition de l v nement Art urbain L cho d un fleuve Le parcours regroupait le travail de 7 cr ateurs la cellule d Anomalies synth tiques proposait un filon conducteur tout au long du parcours et occupait la derni re partie du circuit myst rieusement et sans autorisation l gale Durant cette phase la population a t appel e participer certaines actions d infiltration artistique Nous parlons plus haut d une histoire d amour pour un quartier et d un d sir d y contribuer par le biais de projets artistiques Cela nous am ne r fl chir l attrait que comporte une ville pour l artiste D o proviennent cette fascination et cette inspiration de l occupation de l espace public 1 1 L attrait du territoire comme espace de repr sentation Chaque ville d tient son me propre ses secrets ses liens affectifs ses souvenirs et sa puissance d attraction Certaines sont fascinantes car elles sont marqu es et transfigur es par la r vo
93. rriel de Marguerite Ida 44 La petite fille de la r volution num rique la petite g nie de la r volution scientifique et la petite pute de la r volution industrielle ou le mythe de la femme machiIne is 48 La petite id aliste de la r volution spirituelle la petite fille de la r volution industrielle et la petite rebelle de la r volution industrielle ou le mythe de la femme combat 0 49 Les historiennes pleureuses l animateur de la t l r alit et les Journalistes SON 50 Carte du parcours recto iii 67 Carte du parcours verso sise 68 Marguerite Ida sur le Web iii 70 Avis de recherche nol 71 Avis de recherche no 2 ins 72 Autocollants iii 73 Etampes iii 74 Messages personnalis s sur des signets de carton recycl 75 Affiches rouges 76 Impression de six ditions de Journaux ii 77 Pochoirs sur le bifume a encens accus onre noet 78 R SUM Nous poursuivons ici une r flexion sur la ville en tant qu espace de repr sentation et source d inspiration artistique Notre m moire cr ation rassemblera diff rentes approches d infiltration artistique afin de mieux en comprendre les composantes Nous tenterons de d finir une esth tique g n rale de l infiltration et poserons la ques
94. seignement de John Cage l influence du bouddhisme zen Antonin Artaud etc Happenings cin ma exp rimental musique et arts conceptuels d couleront de leurs multiples interventions 1 Les explorations du groupe Gutai fond par Yoshihara Jiro en 1954 ont touch autant la peinture de type informel aux nouvelles possibilit s picturales aux interventions en plein air ou sur sc ne qu aux publications Le groupe lt cherchait op rer des croisements remarquables entre les genres gt Yamato Atsuo Ming Tiampo ef al Gutai moments de destruction moments de beaut Paris Blusson 2002 p 53 et lt pr senter des uvres qui insistaient soit sur l acte soit sur la mati re gt Yamato Atsuo op cit p 57 Par exemple Shimamoto Shozo entreprit une s rie constitu e d crans de feuilles de papier journal comportant des d chirures pratiqu es au hasard tandis que Yoshida Toshio pr sentait des uvres utilisant du charbon br l renvers sur une planche et que Motonaga Sadamasa r alisait des assemblages avec des objets de rebut ramass s au bord de la mer Yamato Atsuo op cit p 53 Bernard Sall Histoire du th tre Paris Librairie th trale 1990 p 284 partout ailleurs d une myriade de petites salles underground plus ou moins mis rables pr sentant un th tre qui se voulait de recherche 1 2 1 Transition vers l interdisciplinarit Fran oise Sullivan et Trisha Brown L
95. sir voque soit un r cit du pass soit une fiction ancr e dans une g ographie une histoire L uvre raconte des histoires qui prennent leur source dans des r f rences litt raires 33 po tiques musicales th trales historiques philosophiques TL Les r cits fondateurs du projet m me s ils restent g n ralement peu per us par les usagers ou interpr t s diff remment aident cr er la magie du lieu et l motion g n rer de la culture urbaine veiller l imaginaire de chacun sa capacit projeter l sa propre histoire La dramaturgie dans son sens le plus g n ral est la technique ou la po tique de l art dramatique qui cherche tablir les principes de construction de l uvre soit inductivement partir d exemples concrets soit d ductivement partir d un syst me de principes abstrait Avec l clatement des pratiques artistiques la fonction du dramaturge est appel e s adapter Sa fonction premi re est d e xaminer l articulation du monde et de la sc ne gt et de comprendre comment des id es sur les hommes et sur le monde sont mises en forme donc en texte et en sc ne 7 Notre dramaturgie urbaine cherche fragmenter et articuler un r cit dans l espace public par diff rentes formes d infiltration afin de cr er une nouvelle r alit urbaine reflet de notre monde et de notre poque Cette approche en plus d appeler la part
96. sit M I a t virtuellement vivante pour une dur e de douze semaines i her PRE Wee S Mime 1D2 Le N Figure 3 2 de gauche droite image envoy e par un t moin sur Facebook le logo officiel de Marguerite Ida image envoy e par un t moin via le courriel de Marguerite Ida M me apr s les dix semaines d infiltration 18 pr sence Web de 4 8 suscit des r actions nous nous sommes connect e le 8 octobre 2010 sur le compte Facebook de M I nous voulions prendre quelques notes pour alimenter le bilan de cette cr ation et nous avons interpell Marguerite Ida pour un clavardage Non mais je viens de retrouver la Marguerite 45 sur mon cran Mais j hallucine Comme nous connaissions bien l interlocutrice nous tions convaincue qu elle savait qui nous tions Mais sa phrase finale nous a laiss e bouche b e car nous avons r alis qu elle n avait aucune id e de l origine du destinataire du myst re et qu elle avait particip volontairement en se pr tant virtuellement au jeu de cette qu te sans savoir pourquoi pour qui lt ben dis donc Comme revenue d un pass sombre et poussi reux Longue vie tol myst rieuse dame ou monsieur 3 2 3 Les espaces d infiltration notre territoire Le secteur d infiltration tait regroup sur le territoire de l arrondissement Ville Marie de Montr al Nous avons concentr nos actions autour d
97. tion suivante l infiltration artistique ne correspondrait elle pas une nouvelle forme de dramaturgie urbaine par la fragmentation et l articulation d un r cit dans l espace urbain Cette recherche pr sente les mutations de certaines pratiques artistiques qui depuis les quarante derni res ann es ont adopt une approche plus sociale Notre s lection d exemples pr sente des artistes qui ont d laiss les lieux de diffusion institutionnels pour aller vers la cr ation in situ et l espace public Ces d marches de cr ation cherchent entre autres rendre l art plus accessible l ensemble de la communaut Nous nous effor ons galement d utiliser l art comme moyen pour retrouver un lien collectif et donner aux espaces communs des symboles auxquels nous pouvons nous identifier La cr ation d Anomalies synth tiques uvre en deux temps vient appuyer cette recherche Sur une p riode de dix semaines nous avons fait vivre une fiction en utilisant diff rentes formes d infiltration Un parcours urbain pr sent sur trois soirs a conclu cet essai Le spectateur a pu d couvrir la fiction urbaine sous forme de marche autoguid e par une carte g ographique Ce parcours se voulait une synth se des dix semaines d infiltration soit l exp rience de la repr sentation transpos e l espace urbain MOTS CL S infiltration artistique art interdisciplinaire th tre hors les murs performance art urbain
98. tique du 21 janvier au 13 mai 1988 en collaboration avec le quotidien Var Matin et le Mus e de Toulon On cherche mettre en correspondance un nom Julia Margaret Cameron avec un visage Ce nom durant quatre mois trente cinq petites annonces de Var Matin l on matraqu sans compter les affiches tracts graffitis la radio le t l phone Quand au visage le sien c est le v tre suffit d un d clic de photomaton Reconnaissez la ressemblance elle vous fera reconna tre Envoyez vos photos au mus e de Toulon vous serez expos 7 Fred Forest la recherche de Julia Margaret Cameron Nice Fred Forest Z ditions 1988 p 9 28 Fred Forest op cit p 12 13 1 3 3 Lart relationnel Les ann es 1990 m nent l art relationnel Ce dernier rassemble diverses pratiques artistiques qui prennent comme point de d part th orique et pratique l ensemble des relations humaines et leur contexte social plut t qu un espace autonome et privatif gt Lan relationnel nous dit Bourriaud permet la rencontre et un rapport au monde il propose des solutions pour y cohabiter L auteur attribue cette volution des comportements de l artiste entre autres la lt naissance d une culture urbaine mondiale et de l extension de ce mod le citadin la quasi totalit des ph nom nes culturels Notre position actuelle semble nous offrir un monde d j bien satur o l invention n est plus q
99. tis en 8 th matiques Il a t imagin pour vous permettre de d couvrir ou de faire d couvrir la cr ation hors les murs contemporaine et constitue une premi re approche de la diversit des esth tiques des arts de la rue G ry Sandrez Esth tiques des arts de la rue 2006 DVD Floriane Gaber Quarante ans d arts de la rue Paris Eds Ici amp l 2009 p 138 Tout ce qui est per u comme faisant partie d un ensemble mis la vue d un public Patrice Pavis op cit p 337 23 2 1 1 Les nouveaux po mes urbains La th matique les nouveaux po mes urbains regroupe des installations et des performances th trales qui transforment la ville afin de cr er des images po tiques et des effets qui marquent l imaginaire En plus d occuper diff rents espaces publics nous occupons galement des parcelles d espaces priv s espaces qui n cessitent le consentement et la mobilisation de la communaut C est ce qu a fait Carabosse en proposant des installations sur des centaines de balcons r sidentiels En g n ral ces installations prennent l allure de milliers de pots de terre enflamm s soulignant les lignes de l architecture et les perspectives des rues et des paysages La pi ce Fous de bassin du groupe lotopie met en sc ne des personnages dans des situations normalement impossibles Nous voyons d filer sur un canal des poussettes des v los des caravanes des personnages pr
100. titution et toxicomanie sans toutefois vacuer compl tement ces probl matiques 74 L Ecomus e du fier monde est situ au 2050 rue Amherst Montr al travers l histoire d un vieux quartier de la m tropole l Ecomus e du fier monde vous invite la d couverte du Montr al industriel et ouvrier De 1850 1950 Montr al est la m tropole du Canada Le quartier Centre Sud en est le c ur industriel www ecomusee qc ca P Le centre d exposition de la Prison des Patriotes est situ au 903 avenue De Lorimier Montr al au sous sol de l difice Au Pied du Courant aujourd hui le si ge social de la Soci t des alcools du Qu bec 76 Dans le Centre Sud au 2205 rue Parthenais Montr al 37 Nous avons remis chacun des quatorze cr ateurs invit s des pots Masson vides symboles de l industrialisation en Am rique du Nord Ils devaient imaginer les fondements de notre fiction qui tait Marguerite Ida M cette petite fille dite de la r volution industrielle n e en 1898 dans le Faubourg M lasse le Centre Sud issue de la descendance des Patriotes et disparue dans des circonstances myst rieuses vers 19317 Les M I sont litt ralement n es dans des pots Masson des cr ations n vitro voir figure 3 1 Au terme de ce premier laboratoire les pots Masson taient remplis de quatorze identit s propres Marguerite Ida qui elle tait vraiment son r le dans le quartier
101. tructions moments de Beaut Paris Blusson 95 p Bablet Guy 1963 La remise en question du lieu th tral au 206 si cle In Le lieu th tral dans la soci t moderne Paris CNRS p 13 25 Diserens Corinne 1998 Trisha Brown danse pr cis de libert Paris ditions de la R union des mus es nationaux Mus es de Marseille 157 p Gaber Floriane 2009 Quarante ans d arts de la rue Paris ditions Ici amp l 187 p Goldberg RoseLee 2001 La performance du futurisme nos jours Paris Thames amp Hudson 232 p Sioui Durand Guy 2001 L indiscipline essai sur deux zones fluides de l interdisciplinarit en art gt In Penser l indiscipline recherches interdisciplinaires en art contemporain sous la dir de Lynn Hughes et Marie Jos e Lafortune Montr al OPTICA p 53 71 Sullivan Fran oise 1981 Fran oise Sullivan R trospective Qu bec minist re des Affaires culturelles 101 p Kaprow Allan 1966 Assemblage environments amp happenings New York H N Abrams 341 p Madral Philippe 1969 Le th tre hors les murs Paris ditions du Seuil 255 p Meneghello Sarah 1999 Ze th tre d appartement un th tre de crise Paris L Harmattan 205 p Ville et territoire urbain Gracq Julien 1985 La forme d une ville Paris Jos Corti 213 p Paquot Thierry et Marcel Roncayolo sous la dir 1992 Villes amp civilisation urbaine XVIIe XXe si cle P
102. ts num riques Catastrophe Orchestra and Arts Collective 2007 What then is steampunck SteamPunk Magazine no 1 p 4 5 www steampunkmagazine com Cloutier Raymond 1979 Le Grand Cirque ordinaire r flexions sur une exp rience Etudes fran aises vol 15 no 1 2 1979 187 193 http id erudit org iderudit 036688ar Jacob Louis 2005 Spectacles sp cifiques critique assomption et r gression du spectaculaire dans le syst me de l art contemporain Sociologie et soci t s vol 37 num ro 1 printemps 2005 p 125 150 http id erudit org iderudit 012280ar Jacob Louis et Blanche Le Bihan Sous la dir 2008 La m diation culturelle enjeux dispositifs et pratiques Lien social et Politiques no 60 automne p 5 10 http id erudit org iderudit 019441ar Th tre Zoopsie 1985 Notre plus grand m rite tre obstin s Jeu revue de th tre no 36 p 209 211 http id erudit org iderudit 27428ac Documents audio visuels 83 Maciunas George comp 2003 Flux Film Anthology Paris Re Voir video Anthology Film Archives Vid ocassette VHS 120 min son couleur avec s quences n amp b Livret d accompagnement 43 p Sandrez G ry r al 2006 Esthetiques des arts de la rue collection Images de la cr ation hors les murs Une production HorsLesMurs dans le cadre du Temps des arts de la rue DVD Sites internet Actions comment s approprier la ville www c
103. u une banale r plique du pass Jean Fran ois Lyotard assignait l architecture postmoderne une position qui se trouve condamn e engendrer une s rie de petites modifications dans un espace dont elle h rite de la modernit et abandonner une 31 La nouvelle t che de l artiste reconstruction globale de l espace habit par lhumanit gt s apparenterait ces m mes fonctions et cette condamnation pourrait en fait tre une chance lt d apprendre mieux habiter le monde au lieu de chercher le construire d apr s une id e pr con ue de l volution historique L artiste habite et puise dans ce que le pr sent a lui offrir lt il prend le monde en marche il est locataire de la culture pour reprendre l expression de Michel de Certeau Nous ne baignons plus dans l id ologie des grands changements Nous travaillerons d sormais en phase de recherche plut t que sur une finalit nous puiserons sa mati re brute dans un ici et maintenant Nous aborderons l uvre d art comme un interstice social et nous chercherons une fa on de cr er des univers possibles pour r inventer notre quotidien am nager le pr sent et tre le reflet de la soci t actuelle 2 Nicolas Bourriaud op cit p 117 3 Ibid p 14 Ibid p 13 Ibidem Ibid p 14 14 L art relationnel permet donc la rencontre et un rapport au monde L artiste commence pa
104. u p le Frontenac dans le Centre Sud secteur dont nous connaissions d j bien la g ographie les r sidents et les organismes communautaires et culturels Nous avons opt pour un p rim tre concis nous permettant de maximiser nos actions plut t que de nous tendre sur un trop grand territoire Ce p rim tre offrait galement des art res et des d dales de ruelles correspondant au type de parcours urbain que nous voulions mettre en place Voici le recensement des espaces o nous avons fait autant d affichage sauvage que d insertion subtile de messages et d objets la rue Ontario est entre la rue Parthenais et la rue Frontenac le caf coop Touski 2361 rue Ontario est la Maison de la culture Frontenac 2550 rue Ontario est le Chat des artistes 2205 rue Parthenais l Universit du Qu bec Montr al pavillon Judith Jasmin le Centre Jean Claude Mal part 2633 rue Ontario est le m tro Frontenac 2570 rue Ontario est le Club Vid o 2020 2531 rue Ontario est et le centre d achats Bercy 2710 rue Ontario est comprenant entre autres une pharmacie un Dollorama une caisse populaire et une picerie IGA Durant cette phase les performances et les actions ont pris place au m tro Frontenac dans plusieurs cabines t l phoniques dans les ascenseurs de la grande biblioth que dans des toilettes publiques caf t rias ou agoras dans des parcs rues et ruelles 46 Il est noter que plusieurs mem
105. ui transgressent les normes tablies et qui tentent de r pondre diff rents malaises de la soci t Andrea Urlberger Parcours artistiques et virtualit s urbaines Paris L harmattan 2003 p 25 Dans la pr face de Le si cle rebelle dictionnaire de la contestation au XXe si cle on d peint un XXe si cle sous le signe de la provocation de la r volte et du refus de l ordre tabli Car la r volte est partout au XXe si cle en politique dans la vie et dans l art Emmanuel Waresquiel Le si cle rebelle dictionnaire de la contestation au XXe si cle Paris Larousse 2004 p VIII 7 Le spectacle est le discours ininterrompu que l ordre pr sent tient sur lui m me son monologue logieux C est l auto portrait du pouvoir l poque de sa gestion totalitaire des conditions d existence Guy Debord La soci t du spectacle Paris Buchet Chastel 1967 p 17 1 2 De l clatement de la forme vers les nouvelles pratiques artistiques Le cadre traditionnel de l art est remis en question tout au long du si cle Diff rents groupes abordent formes et repr sentations de fa on subversive provocatrice et anticonformiste par exemple les futuristes dada stes surr alistes et Bauhaus qui marquent la premi re partie du d but du si cle Des mots comme happening installation environnement gt illustrent bien cette situation gt de tra
106. us retrouvons devant une multiplicit de zones o s amenuisent voire s effacent les fronti res entre l artiste et la notion d objet entre le monde de la fiction et de la r alit le vrai et le faux entre des positions esth tique et politique entre l art et le non art Patrice Loubier se penche sur deux formes d infiltration lt 1 8 premi re concerne des 7 4 objets ou des signes ins r s de mani re furtive par les artistes dans l espace public Dissimul dans le paysage urbain l objet n est pas rattach une uvre artistique aucune 4 Voir projet Cit Myst dans la section 3 2 4 Le parcours D dale et fiction Anomalies synth tiques Patrice Loubier et A M Ninacs Les commensaux Quand l art se fait circonstances Montr al SKOL 2001 p 35 46 Th r se Saint Gelais L ind cidable carts et d placements de l art actuel Montr al ESSE 2008 0 13 Th r se Saint Gelais op cit p 55 19 signal tique La seconde implique plut t des pratiques processuelles qui se d roulent selon 4 une certaine dur e partir de structures d changes Dans ce cas ci lt l uvre a un mode d existence double fonctionnant simultan ment comme une activit men e au sein du r el largi et comme signe destin au public de l art Paul Ardenne diff rencie ces deux formes en parlant d intervention organi
107. visiteur de l avenir lui aurait confi la garde d une petite fille quelques ann es plus tard peu apr s la mort de son propre enfant Le visiteur du futur p re suppos e de la petite Marguerite Ida S il a un nom seule Ingrid Roland le conna t Elle affirme avoir oubli et la fillette elle m me n a aucun souvenir de cet homme 1 serait venu de l avenir et serait le fils de sa propre fille adopt e par madame Roland Sweet Suzy prostitu e amoureuse de tango coll gue de travail de Marguerite La musique et la danse talent pour elle des chappatoires infaillibles face la laideur du monde Elle aurait t l une des meilleures amies de Marguerite et l une des meilleures prostitu es du quartier Bill B dard garde du corps des filles de la rue il tait particuli rement attach Marguerite la prostitu e mais les d tails demeurent inconnus Travaillait elle pour un prox n te qui aurait assign Bill la protection des filles ou avait elle elle m me engag un Voir M Ida 6 Voir M Ida 2 66 garde du corps Les t moignages divergent quant son v ritable nom qui varie entre B dard Bouchard et Rivard Hector von Shnapennhausen fils d immigrants hongrois passionn de science et de technologie en croire ses notes il aurait travaill de nombreuses reprises avec Marguerite Ida fascin par sa sensibilit et son intelligence Nous savons peu de choses sur lui si
108. voulons tudier sont celles publi es sur le DVD Esth tiques des arts de la rue r alis par l association nationale fran aise Hors Les Murs Hors Les Murs est aujourd hui un interlocuteur incontournable pour qui veut d couvrir la diversit de ce qui s appelle les arts de la rue Nous allons observer le travail des compagnies D lices Dada Carabosse Ici M me T Public les Souffleurs Ilotopie et le th tre Kumulus Ces exemples de manifestions sont pr sent s dans un contexte d espace public contr l c est dire qu un public a t convi dans le cadre d un festival de rues ou d une f te urbaine et qu un p rim tre de la ville est consacr recevoir ces uvres pour une p riode d termin e Le public cherche se faire surprendre et s attend voir des uvres dans des lieux inhabituels Les artistes eux sont reconnus pour leur travail et font partie d une programmation m diatis e Nous avons choisi de qualifier cette approche d infiltration spectaculaire Quatre th matiques de projets hors les murs ont retenu notre attention les nouveaux po mes urbains l action contestation la ville d tourn e et le spectateur acteur 5 De l h ritage du th tre forain aux grandes f tes urbaines en passant par la danse les arts visuels ou encore la contestation ce premier DVD de la collection pr sente 32 morceaux choisis de spectacles de compagnies fran aises r par
109. voyant dispara tre un jour comme la v ritable M I Outre cette fin commune elle partageait aussi son c t fonceur son courage et son id alisme Elle aurait fait le sacrifice ultime choisissant de s exposer la violence du monde pour que d autres n aient pas en souffrir La vie de la petite rebelle de la r volution industrielle ne fut que combat mais nul ne sait avec pr cision comment elle se termina Fut elle tu e forte jusqu au dernier souffle ou a t elle abandonn ses r ves et perdu ses batailles Et si Julia Charton n tait qu un mythe au m me titre que son alter ego Marguerite Ida 4 2 M I 6 aka lt la petite fille de la r volution num rique gt L Arch ologue un chercheur excentrique bien connu dans le Centre Sud a d couvert qu une fillette de dix ans pr nomm e Marguerite Ida habite pr sentement le quartier 11 semble qu elle poss de la capacit de gu rir ou d infliger la maladie ses cong n res Elle ne contr le que tr s relativement ses pouvoirs mais son entourage la d crit comme une fillette surprenante voire inqui tante dont les paroles ne correspondent pas une enfant de son ge 62 Depuis peu elle fait des cauchemars En fait elle r ve aux autres 4 1 Elle est leur m moire mais elle ne le comprend pas et ces r ves la troublent norm ment Elle se r veille en pleine nuit pour crire durant des heures sans s arr ter Sa m re adoptive s appelle Ingrid Roland

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