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Natacha Nisic - Jeu de Paume

1. image positive invitation au voyage Cette m me image quand je l aper ois Osaka ce samedi soir courtant ma bourse d criture ayant fil en taxi vers l a roport cette sensation qui m assaille pr sent d avoir fui prend une tout autre signification Au lieu de m enchanter par sa beaut et d entrer en interaction trouble et douce avec mon imagination elle vient dire la catastrophe violente brutale Elle devient une image insupportable Non plus un discours abstrait et stimulant sur l ph m re mais une repr sentation litt rale du tsunami Et comme je me force la regarder j aper ois les barques dont je ne me souvenais pas et qu elle est au bord d engloutir Je ne suis pas un crivain de la catastrophe Je venais couter le bruissement des estampes anciennes dans le Japon nouveau regarder les jardins de pierre le s isme le tsunami la menace nucl aire la premi re explosion a lieu pendant mon trajet en taxi vers l a roport sont d une violence avec laquelle je ne peux tout simplement pas composer Les Japonais que je rencontre pourtant m invitent avec une douceur souriante profiter calmement de mes moments l bas Je ne crois pas qu il s agisse comme je l entends dire depuis de fatalisme je n entends personne dire que si cela doit arriver cela arrivera mais d une habitude de composer avec cette menace d un apprentissage d une force int rieure et d une pudeur aussi Et je me lai
2. Escaue Clotilde Effroi Les traces de la mort Tageblatt n 149 21 juin 2005 p 17 F Francen Catherine Natacha Nisic Mus e Zadkine Art press n 316 octobre 2005 p 88 en ligne htp www natacha nisic eu commentaire php idCom 8 amp lang r HLEQUEUX Emmanuelle Natacha Nisic Plong e dans les eaux troubles de la m moire Beaux Arts magazine n 255 septembre 2005 p 124 2004 Doua Pierre variste Natacha Nisic ParisART juin 2004 en ligne http www paris art com galerie photo Natacha ooNisic Natacha o2oNisic 4388 html F Lamy Frank LAVRADOR Judica l Le tour des galeries Beaux Arts magazine n 241 juin 2004 p 42 2003 HLEQUEUX Emmanuelle Natacha Nisic Aide m moire Beaux Arts magazine n 228 mai 2003 p 35 Moui ne Claire Natacha Nisic Haus raus aus Les Inrockuptibles 26 mars 2003 p 70 Ramane B n dicte Natacha Nisic hors de la maison L C il n 545 mars 2003 p 09 2000 EKr NEr Magdalena In der Wollfaden Metropole Die Tageszeitung 28 juin 2000 p 15 1999 f BRIGNONE Patricia L image geste Omnibus n 30 octobre 1900 p 12 ENisic Natacha Projet d investissement de la salle de projection du CNP Journal du CNP n 6 janvier 1900 prti 1996 F Jarton Cyril Natacha Nisic pour la vie Beaux Arts magazine d cembre 1996 n 151 p 37 1995 J B
3. Et tu n as pas le sentiment que le public qui voit le film on lui demande au lieu d tre spectateur d tre le t moin d une certaine qualit de rapport entre toi et tes objets sujets 2 L une des fonctions op ratoires du documentaire serait de sc nariser la propre mobilit du spectateur Changer de rep res d placer son point de vue viser une transformation un devenir d finissent l effet documentaire C est ainsi qu Andr S Labarthe fait remarquer propos du documentaire que Le cin ma documentaire dans sa diversit est peut tre plus inventif que la fiction qui est cod e I me semble que la fiction repasse toujours par les m mes points par rapport au spectateur Alors que chaque film documentaire en principe est tenu de repartir z ro Pascale Cassagnau Future amn sia enqu tes sur un troisi me cin ma Paris isthme ditions 2007 p 171 172 I lt La r volution esth tique bouleverse les choses le t moignage et la fiction rel vent d un m me r gime de sens D un c t l empirique porte les marques du vrai sous forme de traces et d empreintes Ce qui s est pass rel ve donc directement d un r gime de v rit d un r gime de monstration de sa propre n cessit De l autre ce qui pourrait se passer n a plus la forme autonome et lin aire de l agencement d action L histoire po tique d sormais articule le r alisme qui nous montre les traces
4. 30 pistes de travail Les pistes de travail se veulent des propositions ouvertes qui s articulent autour de notions et de questions associ es aux images expos es au Jeu de Paume Elles ont t con ues avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris appartient aux enseignants de s en emparer pour concevoir dans le contexte particulier de leurs classes la forme et le contenu sp cifiques de leurs cours Afin de pr parer ou de prolonger la d couverte des uvres de Natacha Nisic et en lien avec les l ments de documentation et d analyse des parties pr c dentes de ce dossier ces pistes sont regroup es en trois domaines Rapporter et repr senter le r el aborde les relations entre images et v nements puis les gestes quotidiens et leur transmission Dispositifs de narration s attache aux modalit s du r cit dans les images en mouvement au r le du son et des mots comme l agencement et la mise en espace des images Enfin un lexique de l image en mouvement d finit les principaux termes qui caract risent les op rations et les possibilit s des images anim es du cin ma la vid o Rapporter et repr senter le r el Comme tu le soulignes nous nous effor ons de comprendre le monde j aime beaucoup cette expression car elle contient en elle sa propre n gation Cela peut tre pris avec humour humilit ou profond d sespoir mais c est une donn e celle du manque L a
5. de promotion pour le missile Atlas Ces deux s quences proviennent de mon travail Auge Maschine C il Machine un film sur double cran Une projection de ce type met en jeu la succession ainsi que la simultan it chaque image renvoie celle d apr s ainsi qu celle d c t Pointe vers ce qui a eu lieu avant et vers ce qui a lieu en m me temps Imaginons trois doubles liaisons sautant entre les six atomes de carbone d un noyau benz nique c est une relation ambivalente de ce type que je per ois entre tel l ment apparaissant un moment donn sur l une des pistes et tel autre qui lui succ de ou le c toie Quand on me proposa en 1095 de participer une exposition avec une r alisation partant sur mon propre approfondir l exposition 16 travail j y vis l occasion d utiliser nouveau une double projection Schnittstelle Section Allemagne France 25 min 1905 Je partais de l id e que dans le montage d un film on ne voit qu une seule image tandis qu on en voit toujours deux dans un montage vid o l image d j mont e et la prochaine image choisir Quand Godard en 1975 avait sorti Num ro deux un film en 35 mm montrant la plupart du temps deux crans vid o j avais eu la conviction qu il tait question ici de la nouvelle exp rience faite la table de montage vid o de la comparaison de deux images Qu est ce qui est commun ces deux images Qu est ce qu une image peut avoir de commu
6. dossier enseignants 15 octobre 2013 26 janvier 2014 Natacha Nisic cho activit s scolaires oct 2013 janv 2014 I visites conf rences pour les classes Les conf renciers du service ducatif accueillent et accompagnent les classes dans la d couverte des expositions du Jeu de Paume tout en favorisant l observation et la prise de parole des l ves Ces visites conf rences permettent aux publics scolaires de s approprier les expositions et les uvres d tre en position active devant les images tarif 80 r servation 01 47 02 12 41 serviceeducatif jeudepaume org I visite pr par e pour les enseignants Le dossier enseignants est pr sent ces derniers lors de la visite pr par e qui est propos e au d but de chaque exposition Cette s ance sp cifique de deux heures leur permet de pr parer la visite des classes et les axes de travail pour les l ves mardi 5 novembre 2013 18 h 30 s ance gratuite et ouverte tous les enseignants r servation 01 47 03 04 95 I parcours crois s En associant la visite conf rence d une exposition au Jeu de Paume avec l activit d un autre lieu les parcours crois s permettent d explorer des th matiques communes diff rentes institutions culturelles tarif d une visite au Jeu de Paume 80 par classe informations et inscriptions 01 47 03 04 95 paulineboucharlat jeudepaume org Avec le Centre Pompidou Paris 4 En r
7. gard reste li e l id e d v nement un v nement soudain brutal et terrifiant ce qu on appelle an act of God chez les assureurs am ricains y a beau temps pourtant que nos catastrophes se sont s cularis es au moins depuis le c l bre change entre Voltaire et Rousseau sur le tremblement de terre de Lisbonne 1755 Voltaire y voit une raison ou une occasion suppl mentaire de s en prendre la Providence Rousseau ui reproche son indiscr te r action et renvoie la balle dans le camp des humains quel besoin avaient ils d entasser out ce monde en un lieu peu s r Convenez que la nature n avait point rassembl l vingt mille maisons de six sept tages Voltaire m dite sur un d sastre Po me sur le d sastre de Lisbonne et par le choix du mot fait graviter cette m ditation dans des cieux l ancienne o r gne une Providence aux desseins plus incompr hensibles encore que n tait l influence des plan tes Rousseau lui tourne son regard vers les hommes leurs choix et leur responsabilit vers notre catastrophe Car nous sommes tous rousseauistes en ce point nous n incriminons plus la Providence nous r pugnons tenir la catastrophe pour le fruit de la fatalit et nous sommes devenus nous m mes nos premiers suspects D o parall lement une consid rable extension du domaine de la catastrophe si telle s cheresse circonstancielle sans doute est un malheur nat
8. la religion la culpabilit la conformit Petit petit la focalisation du r cit se d place du monde de la femme celui des gar ons Le meurtre est alors transpos au moment pr sent d tach de son contexte d origine Adel et Isma l prennent la parole mettant en avant le caract re in luctable de leur acte de ses causes et de ses cons quences L action du film se situe dans une r alit o les v nements sont fictifs et reconstitu s dans un d cor comme au th tre Une mani re ici d insuffler un peu de vie l histoire mais aussi d examiner les rapports entre les diff rents niveaux de lecture Ainsi le mode de narration est exp rimental Les informations ne sont pas simplement fournies par ce que l on peut voir l cran les images et le son ont t retravaill s pour produire un impact qui d gage un autre niveau de compr hension Synopsis Where is Where in Eija Liisa Ahtila Paris Hazan Jeu de Paume 2008 p 162 Gestes quotidiens et transmission Ainsi que ce soit dans mes pi ces anciennes ou plus r centes deux mouvements tendent paradoxalement vers le m me souci de d fragmentation du r el Le premier se sert des formes du langage sacr et rituel dont il s agit de dissocier une premi re strate de r cit et le second s attache au quotidien le plus banal d contextualisant les gestes et attitudes qui nous entourent pour les rendre accessibles une nouvelle fo
9. la surface d une tendue d eau artificielle informe chim re spectre effroyable que la r fraction encore ici au travail le trouble des plans m l s rend plus encore nigmatique Si l artiste a photographi une surface de r flexion les surfaces d eau o le ciel et le paysage se refl tent dans une qui tude une beaut ind cente La mare entour e de bouleaux ressemble un paysage serein une nature paisible La mare est situ e au pied de la chambre gaz Pas d eau pure elle contient les cendres des corps c est pourtant un miroir parfait du monde sa volont de saisir plus encore la densit de l eau comme le surgissement du masque mortuaire mi merg mi englouti approfondir l exposition 28 et la distorsion visuelle qui en r sulte d placent son geste du domaine de la r flexion celui de la r fraction de la ligne droite l insoutenable ligne droite la ligne bris e Florent Perrier Et l or de leur corps r fractions Fukushima in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 101 102 F On ne peut donc jamais dire il n y a rien voir il n y a plus rien voir Pour savoir douter de ce qu on voit il faut savoir voir encore malgr tout Malgr la destruction l effacement de tout chose Il faut savoir regarder comme regarde un arch ologue Et c est travers un tel regard une telle interrogation sur ce que nous voyons que les ch
10. 13 Catalogue de gestes extraits 1995 Centre Pompidou Mus e national d art moderne Centre de cr ation industrielle Paris Don de l artiste enferme dans les oppositions du r el et de l artifice o se perdent galement positivistes et d constructionnistes I ne s agit pas de dire que tout est fiction Il s agit de constater que la fiction de l ge esth tique a d fini des mod les de connexion entre pr sentation de faits et formes d intelligibilit qui brouillent la fronti re entre raison des faits et raison de la fiction et que ces modes de connexion ont t repris par les historiens et par les analystes de la r alit sociale crire l histoire et crire des histoires rel vent d un m me r gime de v rit Cela n a rien voir avec aucune th se de r alit ou d irr alit des choses En revanche il est clair qu un mod le de fabrication des histoires est li une certaine id e de l histoire comme destin commun avec une id e de ceux qui font l histoire et que cette interp n tration entre raison des faits et raison des histoires est propre un ge o n importe qui est consid r comme coop rant la t che de faire l histoire I ne s agit donc pas de dire que l Histoire n est faite que des histoires que nous nous racontons mais simplement que la raison des histoires et les capacit s d agir comme agents historiques vont ensemble La politique et l art comme les savo
11. La forme conceptuelle de cette uvre constitue comme un paradigme de ce que je con ois comme activit artistique un double bind entre la volont de figer de marquer dans un temps pr cis et cette impossibilit m me car fugitive ph m re simple et vaine Dans le cas de mes uvres plus r centes qui mettent en jeu la repr sentation de mondes religieux l ensemble de ces questionnements prend une valeur suppl mentaire Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 107 f Comment retranscrire les questions du temps de l image partir du moment o on filme on est dans la m moire C est une grande frustration que j ai eue en approchant le cin ma dans un rapport de 24 images seconde les images se suivent de fa on in luctable c est comme un emprisonnement du regard Dans 3 x 36 aide m moire j ai photographi avec une pellicule de 36 poses 3 fois sur le m me film puis refilm de mani re tr s lente Ces photographies sont mises bout bout C est trouver des trous l int rieur du temps de l image pour aboutir une autre forme de perception qui lutte avec le temps de l image Je ne peux pas saisir quelque chose qui arrive trop vite Natacha Nisic entretien avec ric Corne et Ma lle Dault compte rendu de la rencontre du 3 avril 2003 autour de l exposition Haus raus aus Paris Le Plateau Frac le de F
12. chansons populaires et textes des sous titres qui tour tour interrompent et lient le flux d images constituent la toile de fond de ce drame et conf rent l ensemble de l installation une texture extr mement disparate Une h t rog n it qui r v le toute sa complexit lorsque l on entreprend de retracer l arbre g n alogique d Andrea Beck Jee sook Andrea dans ce monde triangulaire in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 90 f Dons l installation Andrea en conversation demander aux l ves d identifier les diff rentes sources de r cits que comporte l installation de relever les mots inscrits sur cartons titres ou intertitres dans l ordre dans lesquels ils les voient appara tre de mettre en commun les listes de mots et les tudier Quels sont les l ments de langage utilis s noms adjectifs verbes ponctuations Qu apportent ces mots comme information Qu ajoutent ils la perception des images L ordre de perception des mots par le spectateur modifie il la compr hension du r cit F R aliser un film muet ou un diaporama en montant des images en mouvement ou fixes et des cartons titres ou des mots afin de composer un r cit chacun des l ves de d terminer le r le des cartons titres ils peuvent tre po tiques et ajouter du sens aux images ils peuvent tre descriptifs et permettre une meilleure co
13. depuis son premier Catalogue de gestes jusqu ses derniers travaux tels qu Indice Nikkei e et surtout f et Andrea en conversation produits sp cifiquement pour l exposition les images de Nisic appellent une infinit d associations symboliques perceptives et sensorielles que le spectateur observe n cessairement de mani re kal idoscopique la lumi re du pass et du pr sent Marta Gili Avant propos in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 81 Pr sentation de l exposition plan de l exposition Dans l uvre de Natacha Nisic n e Grenoble en 1967 s exerce une recherche constante du rapport invisible voire magique entre les images les mots l interpr tation le symbole et le rituel Ses vid os photographies et dessins mettent en r sonance diff rents r cits pour r v ler la complexit des liens entre le montr et le cach le dit et le non dit Poursuivant la r flexion de l artiste sur le visible et l invisible le document et la narration l exposition cho r unit un ensemble d uvres r alis es au cours des vingt derni res ann es depuis son premier Catalogue de gestes jusqu ses derniers travaux tels qu Indice Nikkei e Fukushima et surtout deux nouvelles cr ations produites sp cifiquement pour l occasion Andrea en conversation l histoire d une Bavaroise convertie au chamanisme cor en et f sur les cons quences de la catastrophe de
14. f lt Tous les gestes et les op rations qui se d roulent pendant l initiation ne sont que la r p tition des mod les exemplaires c est dire des gestes et des op rations effectu s dans les temps mythiques par les fondateurs des c r monies De ce fait m me ils sont sacr s et leur r it ration p riodique r g n re toute la vie religieuse de la communaut La signification de certains gestes semble parfois avoir t oubli e mais l on continue de les r p ter parce qu ils ont t faits par les tres mythiques lors de l institution de la c r monie Mircea Eliade Initiations rites et soci t s secr tes Paris Gallimard 1992 p 32 approfondir l exposition 21 Andrea en conversation 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin Ex Entre magie et science la diff rence premi re serait donc de ce point de vue que l une postule un d terminisme global et int gral tandis que l autre op re en distinguant des niveaux dont certains seulement admettent des formes de d terminisme tenus pour inapplicables d autres niveaux Mais ne pourrait on aller plus loin et consid rer la rigueur et la pr cision dont t moignent la pens e magique et les pratiques rituelles comme traduisant une appr hension inconsciente de la v rit du d terminisme en tant que mode d existence des ph nom nes scientifiques de sorte que le d terminisme serait globalement soup onn et jou avant d tre connu et re
15. la repr sentation picturale des traits humains par les artistes de la Renaissance non pas la manifestation univoque de l identit d un mod le mais la rencontre de forces complexes plus difficiles nommer empruntant pour un temps le registre des figures Souvent le fait artistique lorsqu il vise la repr sentation de l homme n est rien d autre que le flux de la causalit qui se reproduit une nouvelle fois la surface des choses La figure n est qu un voile d illusion jet sur le r el conform ment la le on de Nietzsche Warburg interpr te la s lection du mouvement dans les uvres antiques par les artistes de la Renaissance en ce qu elle compromet la d finition de la figure comme le signe d une interrogation portant sur le principe d identit et sur sa repr sentation Philippe Alain Michaud Aby Warburg et l image en mouvement Paris Macula 1998 p 23 27 approfondir l exposition 24 Saisir l invisible lt J ai toujours distingu dans le cin ma une vertu propre au mouvement secret et la mati re des images Il y a dans le cin ma toute une part d impr vu et de myst re qu on ne trouve pas dans les autres arts est certain que toute image la plus s che la plus banale arrive transpos e sur l cran Le plus petit d tail l objet le plus insignifiant prennent un sens et une vie qui leur appartiennent en propre Et ce en dehors de la valeur de signification des images elles m
16. mes en dehors de la pens e qu elles traduisent du symbole qu elles constituent Par le fait qu il isole les objets il leur donne une vie part qui tend de plus en plus devenir ind pendante et se d tacher du sens ordinaire de ces objets Un feuillage une bouteille une main etc vivent d une vie quasi animale et qui ne demande qu tre utilis e I y a aussi les d formations de l appareil l usage impr vu qu il fait des choses qu on lui donne enregistrer Au moment o l image s en va tel d tail auquel on n avait pas pens prend feu avec une vigueur singuli re va l encontre de l expression cherch e Il y a aussi cette esp ce de griserie physique que communique directement au cerveau la rotation des images L esprit s meut hors de toute repr sentation Cette sorte de puissance virtuelle des images va chercher dans le fond de l esprit des possibilit s ce jour inutilis es Le cin ma est essentiellement r v lateur de toute une vie occulte avec laquelle il nous met directement en relation Mais cette vie occulte il faut savoir la deviner Il y a beaucoup mieux que par un jeu de surimpressions faire deviner les secrets qui s agitent dans le fond d une conscience Le cin ma brut et pris tel qu il est dans l abstrait d gage un peu de cette atmosph re de transe minemment favorable certaines r v lations Le faire servir raconter des histoires une action ext rieure c est se priver du meil
17. po tiques inscrites m me la r alit et l artificialisme qui monte des machines de compr hension complexes Cette articulation est pass e de la litt rature au nouvel art du r cit le cin ma Celui ci porte sa plus haute puissance la double ressource de l impression muette qui parle et du montage qui calcule les puissances de signifiance et les valeurs de v rit Et le cin ma documentaire le cin ma vou au r el est en ce sens capable d une invention fictionnelle plus forte que le cin ma de fiction ais ment vou une certaine st r otypie des actions et des caract res Le Tombeau d Alexandre de Chris Marker objet de l article auquel vous vous r f rez fictionne l histoire de la Russie du temps des tsars au temps de l apr s communisme travers le destin d un cin aste Alexandre Medvedkine Il n en fait pas un personnage fictionnel il ne raconte pas d histoires invent es sur l URSS Il joue sur la combinaison de diff rents types de traces interviews visages significatifs documents d archives extraits de films documentaires et fictionnels etc pour proposer des possibilit s de penser cette histoire Le r el doit tre fictionn pour tre pens Cette proposition est distinguer de tout discours positif ou n gatif selon lequel tout serait r cit avec des alternances de grands et de petits r cits La notion de r cit nous approfondir l exposition
18. s Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 113 114 Ex Le cin ma d exposition d signe toutes ces d marches d artistes cin astes qui soit utilisent directement le mat riau film dans leur uvre soit inventent des formes de pr sentation qui font penser ou s inspirent d effets ou de formes cin matographiques tout en bousculant plus ou moins fortement le rituel classique de la r ception du film l cran multiple d doubl tripl en parall le en recto verso etc lumi re on projette sur des obje en salle on r jinvente en ligne en angle on projette dans la s qui ne sont pas de simples surfaces planes on met le film en boucle tournant l infini on essaye de r gler les probl mes sonores corr latifs casques cloches etc nouvelles postures spectatorielle mobile on joue avec la dur e d on exp rimente de s debout assis couch e la projection br ve tr s br ve tr s longue infinie Etc Etc Ainsi avec Douglas Gordon pour prendre le plus c l bre d entre eux lorsqu il s empare dans son d Alfred Hitchcock pour en faire uvre phare du Psycho une version d installation o le film est projet int gralement sur un grand cran au milieu d une salle du mus e int gralement mais pas dans son int grit puisqu il passe dans un ralenti extr me de l image qui fait q
19. s de la perception qui est activ analys selon approfondir l exposition 15 des modalit s de vision chaque fois diff rentes o le corps entier est engag avec le regard o se manifestent de la m me mani re l instabilit et la relativit du voir Divers dispositifs pervers rendent ainsi la perception de l image difficile du moins inhabituelle produisant une v ritable prop deutique du regard qui vise d faire les sensations comme le proposait Paul Val ry Anne Marie Duguet Dispositifs in Jouer l image Cr ations lectroniques et num riques N mes Jacqueline Chambon 2002 p 36 40 Ex Tout en restant leur fa on conceptuelles par le soin avec lequel elles multiplient et varient leurs dispositifs ces installations h ritent du cin ma sa double vocation premi re de raconter et de documenter et d tre ainsi li aux affaires dites r elles du monde D autre part elles retravaillent plus ou moins des figures dont les films ont fait leurs formes d expression Doublant ainsi le cin ma et s en diff renciant elles le font du m me coup entrer dans une histoire qui l exc de Histoire des installations qui se scelle avec l invention de la chambre obscure et de la projection et se d ploie de fantasmagorie en diorama travers maints dispositifs au cours du XIX si cle Si bien que le cin ma peut tre vu r trospectivement et sans doute trop simplement comme une installation
20. Adams L endroit o nous vivons I Mathieu Pernot La travers e f Programmation Satellite 7 Nika Autor informations pratiques 1 place de la Concorde 75008 Paris acc s par le jardin des Tuileries c t rue de Rivoli www jeudepaume org http lemagazine jeudepaume org O1 47 03 12 50 11h 21h 11h 10h renseignements mardi nocturne mercredi dimanche fermeture le lundi le 25 d cembre et le 1 janvier expositions plein tarif 8 50 tarif r duit 5 50 acc s libre aux expositions de la programmation Satellite mardis jeunes acc s libre pour les tudiants et les moins de 26 ans le dernier mardi du mois de 17h 21h f visites comment es et ateliers acc s libre sur pr sentation du billet d entr e du jour aux expositions les rendez vous avec les conf renciers du Jeu de Paume le mercredi et le samedi 12h30 les rendez vous en famille le samedi 15h30 sauf le dernier du mois sur r servation 01 47 03 12 41 rendezvousenfamille jeudepaume org les enfants d abord visites ateliers pour les 7 11 ans le dernier samedi du mois 11het15h30 sur r servation 01 47 03 04 95 lesenfantsdabord jeudepaume org les rendez vous des mardis jeunes le dernier mardi du mois et le 21 janvier 18h projections 3 la s ance acc s libre sur pr sentation du billet d entr e aux expositions dans la limite des places disponibles Le Jeu de Paume est subventionn par le minist re
21. Agencement et mise en espace des images Dans ses salles de l exposition Natacha Nisic associe plusieurs sources de projection et plusieurs crans disposant ainsi dans l espace diff rentes images qui multiplient les temps du r cit et les points de vue Le spectateur est invit se d placer dans les installations r aliser son propre montage et re constituer l histoire Si les diff rents l ments qui constituent les uvres font l objet d un choix pr cis ce sont leurs places respectives dans l espace comme dans le d roulement qui engendrent relations et significations on peut ici parler d architecture du r cit Parce qu en art plus qu ailleurs une pens e se d veloppe toujours dans un espace l installation vid o d finit un espace r el que le spectateur va son tour retraduire en espace mental Fran oise Parfait Du moniteur la projection l installation dans tous ces tats Espaces et dispositif in Vid o un art contemporain Paris ditions du Regard 2001 p 164 Si aucune interactivit physique n est ici requise du visiteur celui ci confront deux crans audiovisuels synchronis s dialoguant pour ainsi dire entre eux acquiert une v ritable mobilit textuelle Car les v nements se combinent toujours d une fa on unique dans sa perception et cette combinaison guide sa promenade qui ne peut se r p ter que comme diff rence la diff re
22. Collection Fonds r gional d art contemporain Bretagne lumi re de mars de telles fulgurances sont donn es vivre ceux qui ont perdu des proches ceux dont la terre a aval dont l eau a emport les objets familiers tous les souvenirs mat riels Christine Montalbetti Quand la Vague d Hokusai devient insupportable Lib ration 17 mars 2011 E Du sublime Tout ce qui est propre exciter les id es de la douleur et du danger c est dire tout ce qui est en quelque sorte terrible tout ce qui traite d objets terribles tout ce qui agit d une mani re analogue la terreur est une source du sublime ou si l on veut peut susciter la plus forte motion que l me soit capable de ressentir Je dis la plus forte motion parce que je suis convaincu que les id es de la douleur sont plus puissantes que celles qui viennent du plaisir est hors de doute qu il existe des tourments dont les effets sur l me et sur le corps doivent tre plus nergiques que tous les plaisirs Edmund Burke Recherche philosophique sur l origine de nos id es du sublime et du beau Paris Vrin 1973 p 69 I lt les objets sublimes sont grands dans leurs dimensions les beaux objets sont comparativement petits La beaut est unie et polie le sublime rude et n glig la beaut fuit la ligne droite mais s en loigne par des d rivations insensibles le sublime en plusieurs cas s attache la ligne droite et qu
23. Par orientalisme j entends plusieurs choses qui mon avis d pendent l une de l autre l acception la plus g n ralement admise de ce mot est universitaire cette tiquette est attach e bon nombre d institutions d enseignement sup rieur Est un orientaliste toute personne qui enseigne crit ou fait des recherches sur l Orient en g n ral ou dans tel domaine particulier cela vaut aussi bien pour l ethnologue que pour le sociologue l historien le philologue et sa discipline est appel e orien talisme cette premi re tradition universitaire se rattache une conception plus large de l orientalisme style de pens e fond sur la distinction ontologique et pist mologique entre l Orient et le plus souvent l Occident C est ainsi que de tr s nombreux crivains parmi lesquels figurent des po tes des romanciers des philosophes des th oriciens de la politique des administra teurs d empire sont partis de cette distinction fondamentale pour composer des th ories labor es des pop es des romans des descriptions de la soci t et des expos s politiques traitant de l Orient de ses peuples et coutumes de son esprit de sa destin e etc J en arrive ainsi au troisi me sens de l orientalisme qui est d fini de mani re plus historique et plus mat rielle que les deux autres Prenant comme point de d part tr s grossi rement la fin du XVIIIe si cle on peut d crire et analyser l oriental
24. accusera peut tre de paradoxe si nous r pondons que la raison en est que les microbes existent et que les monstres n existent pas Et cependant la relation entre microbe et maladie est approfondir l exposition 925 Indice Nikkei 2003 Vue de l exposition Haus raus aus Le Plateau Frac le de France Paris 2003 ext rieure l esprit du patient c est une relation de cause effet tandis que la relation entre monstre et maladie est int rieure ce m me esprit conscient ou inconscient c est une relation de symbole chose symbolis e ou pour employer le vocabulaire des linguistes de signifiant signifi Le chaman fournit sa malade un langage dans lequel peuvent s exprimer imm diatement des tats informul s et autrement informulables Et c est le passage cette expression verbale qui permet en m me temps de vivre sous une forme ordonn e et intelligible une exp rience actuelle mais sans cela anarchique et ineffable qui provoque le d blocage du processus physiologique c est dire la r organisation dans un sens favorable de la s quence dont la malade subit le d roulement cet gard la cure chamanique se place moiti entre notre m decine organique et des th rapeutiques psychologiques comme la psychanalyse Son originalit provient de ce qu elle applique un trouble organique une m thode tr s voisine de ces derni res Comment cela est il possible Une comparaison plus
25. cam ra il semble que c est l histoire elle m me qui se met en images crit Farocki dans Substandard un texte qui pr pare les id es du film et les d veloppe C est pour cela qu en Roumanie le studio de t l vision tait en plus du comit central le lieu historique principal du renversement Dossier de pr sentation de l atelier public Machines de perception Grenoble ESAG 2009 en ligne http www esag fr pdf Machine perception dossier pdf Un extrait du film Vid ogrammes d une r volution est consultable sur le site de la Biblioth que publique d information http www bpi fr fr _modules module catalog notice view htmlnotice 14 amp realisateur Harun 20oFarocki Cette fascinante vid o d Aernout Mik Raw Footage 2006 se compose en effet de s quences de la guerre en Yougoslavie prises par l agence de presse Reuters des s quences qui pas assez spectaculaires ou denses pour int resser les journaux t l vis s attendaient dans leurs bo tes dans les bureaux de l agence r fractaires toute utilisation ou cat gorisation brandissant l tiquette vendre sans pouvoir inspirer un client ou susciter une demande Des s quences qui montrent la vie quotidienne de la guerre les intervalles du conflit les prisonniers que l on entasse sans un mot dans des camions les roquettes lanc es contre des cibles civiles les armes que l on nettoie les gens qui tra nent au coin des rues et tenten
26. du corps sans r cit muet a t une ligne de conduite dans l laboration du Catalogue de gestes mais aussi de nombreuses pi ces qui ont imm diatement suivi comme Attitudes la salle d attente n 1 1997 et Attitudes la salle de projection 1999 Dans la pi ce e j ai galement film le geste suspendu d un tr s grand ma tre de kabuki Danj r VIII dans un temps suspendu de l action qui se nomme mie Ce geste semblait signifier le point paroxystique de la catastrophe mais aussi la m moire des gestes pass s et venir Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 108 110 I lt En 1893 dans son premier texte publi La Naissance de V nus et Le Printemps de Botticelli Enqu te sur les repr sentations de l Antiquit dans la premi re Renaissance italienne Warburg reprend la question traditionnelle du retour l antique et de son interpr tation par les artistes de la Renaissance et lui donne une inflexion paradoxale traitant de la pr sence des figures mythologiques dans la peinture florentine il concentre son tude sur la mani re dont les artistes ont repr sent le mouvement Selon lui ce n est pas le corps immobile et bien quilibr qui a servi comme le voulait l histoire de l art winckelmannienne de mod le l imitation de l Antiquit mais le corps pris dans un jeu de forces qu il ne ma
27. et occupe la fonction tr s 4 rare du double en d autres termes de l Autre du monde ext rieur ou de l Autre de l Autre Son existence restaure la voix int rieure touff e de l Autre autant qu elle ouvre une br che dans l conomie nationale du chamanisme qui autrefois fonctionnait en tant que contrepoids l oppression Beck Jee sook Andrea dans ce monde triangulaire in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 P 92 93 E Au d but du XX si cle les anthropologues se mirent prendre en compte les pr jug s de leur propre vision des choses ce qui leur permit d am liorer la qualit de leurs observations et d crire un nombre de rapports d taill s sans pr c dent sur les chamanes Ils commenc rent aussi donner ces derniers la possibilit de s exprimer avec leurs propres termes L anthro pologue danois Knud Rasmussen par exemple compila mot mot les r cits de ses informateurs inuits pour ensuite les publier dans les ann es vingt Voici ce qu un chamane nomm lgjug r juk dit Rasmussen La v ritable sagesse ne peut tre trou v e que loin des gens dans la profonde solitude On ne la rencontre pas travers le jeu mais seulement dans la souffrance La solitude et la souffrance ouvrent l esprit humain C est donc l que le chamane doit puiser sa sagesse C est gr ce ce type de textes qu il devint possible d apprendre conna tre ces p
28. fr quemment avec la projection Le mat riau de ces installations vid o est il de l image N est ce pas plut t du temps qui est offert au regard du spectateur visiteur venant confirmer le ph nom ne cin matographique selon Jean Louis Schefer du temps donn comme une perception Autrement dit l exp rience d une certaine dur e que des images mat rialisent Mat rialisation paradoxale op r e par un immat riel faisceau lumineux qui transporte d sormais des images num riquement engrang es et mont es sur un support un disque bien loign des apparences de la pellicule Et dans les ann es quatre vingt dix les changes entre le cin ma et les autres arts exc d rent les banals emprunts De v ritables combinaisons sc nographiques et techniques ont rapproch et r fl chi le dispositif optique et architectural de la projection cin matographique la salle et le dispositif optique et mental de la repr sentation illusionniste une forme symbolique Apr s l abstraction pouss e au plus loin de ses limites minimalistes le tourment r aliste excluant le retour nostalgique la picturalit a attir les artistes vers des images qui restituent les apparences du monde visible L importance que reprit dans ces ann es quatre vingt Marcel Duchamp un peu d laiss depuis le Nouveau R alisme peut expliquer r trospectivement que la quatri me dimension celle du temps ait aliment et l gitim les attirances cin g ni
29. il est beaucoup question d images anim es il est galement int ressant d tre sensible au son et aux relations particuli res qui s tablissent entre les sons et les images qui peuvent tre de l ordre de la concordance les deux co ncident ou de la dissociation et ceci dans un but esth tique et ou critique Spectateur Chaque dispositif d images et de sons cr e des condi tions particuli res de r ception pour le spectateur conditions sur lesquelles il convient de s interroger Au cin ma le spectateur a une place bien d termin e assis immobile en collectif et le spectacle de la projection sur l cran le captive et lui fait tout oublier le temps du film Face la t l vision le spectateur peut tablir un rapport moins passif en agissant gr ce au magn toscope au DVD l or dinateur sur le choix du programme la vitesse de d filement etc Dans l espace d une installation enfin le spectateur devient fl neur il est en mouvement face aux images et aux sons il est amen engager une r flexion critique Story board Outil de travail r alis avant le tournage qui re groupe sous forme de croquis l ensemble des plans et mouvements de cam ra ainsi que les indications sonores Split screen Anglicisme traduit en fran ais par cran divis ou cran s par le split screen est dans une production audio visuelle au cin ma la t l vision dans le jeu vid o un effet consistan
30. le coup terrifi par l v nement de Fukushima bien qu il ait eu lieu aux antipodes Et qui ne voit pourtant avec quelle pr cipitation opinions et media s en sont d tourn s d s qu ils l ont pu au point qu on pouvait se demander un an apr s si tout cela n avait pas t un mauvais r ve On ne sait ce dont il faut davantage s mouvoir de l extraordinaire danger v cu par les Japonais ou de l extravagante facilit avec laquelle nous sommes pass s autre chose Fran oise Balibar Patricia Lombardo Philippe Roger Introduction in Penser la catastrophe Critique n 783 784 ao t septembre 2012 p 627 629 F lt Fukushima la centrale nucl aire japonaise est aujourd hui dans le monde entier synonyme de menace invisible et de mort annonc e Mais un autre nom semble lui faire cho Celui de Francis Fukuyama qui en 1089 dans un article retentissant avait pr dit que le triomphe de l conomie de march sur le communisme mettrait un terme d finitif l histoire de l humanit Petite parenth se c est la catastrophe nucl aire de Tchernobyl en 1986 qui avait port les derniers coups l Union sovi tique Ce qui semblait avoir chapp Fukuyama L article de Fukuyama tait moins un constat qu une proph tie une r v lation En grec une apocalypse l apocalypse du bonheur tout fait dans la tradition religieuse Fin des guerres d veloppement de la te
31. n cessaire qui offre au regard un changement de direction notre vision du monde une remise en question une chapp e critique qui comme s y emploie Natacha Nisic nous laisse voir d cal l cart ce qu un strict reflet laisserait insoutenable irrepr sentable R fract l implacable de la catastrophe est retard ralenti troubl ou d tourn par une forme d apr s coup qui lui te son autoritaire violence et la dispose l appr hension la saisie par l entendement que l imagination soutiendra pour recomposer ce qu une image brute aurait de trop obsc ne de suffocant Redoubl par ses moyens d expression cet apr s coup est geste de l artiste passage un milieu de r fringence de r sistance diff rente qui d place la vision premi re et r oriente le regard d collement de la repr sentation de l v nement m me qui m nage d s lors avec d autres uvres en d autres temps ou d autres lieux des possibilit s de dialogues lib r s de l emprise touffante de l actualit Florent Perrier Et l or de leur corps r fractions Fukushima in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 98 f lt Tremblements de terre tsunamis ruptions volcaniques tornades incendies d vastateurs inondations ou s cheresses destructrices la liste est longue des catastrophes dites naturelles Ce sont leurs images qui viennent d abord l esprit et la catastrophe cet
32. orie de la singularit quelconque Paris ditions du Seuil 1990 Acameen Giorgio Notes sur le geste Trafic n 1 hiver 1991 ANTOINE Jean Philippe La Travers e du XX si cle Joseph Beuys l image et le souvenir Dijon Les Presses du r el 2011 HARTAUD Antonin Sorcellerie et cin ma 1927 in uvres compl tes t IIl Paris Gallimard 1961 Euane Mircea Initiations rites et soci t s secr tes Paris Gallimard 1902 I Gorman Erving Les Rites d interaction Paris Les ditions de Minuit 2011 I GRENIER Catherine ORLANDO Sophie dirs Art et mondialisation anthologie de textes de 1950 nos jours Paris Centre Pompidou 2013 Guuemoz Alexandre La Chamane l ventail R cit de vie d une mudang cor enne Paris Imago 2010 EGuuEmoz Alexandre entretien radiophonique en ligne http www franceculture fr emission for interieur alexandre guillemoz 2010 192 31 html J Bertrand Heu Possession et chamanisme les ma tres du d sordre Paris Flammarion 1900 HH xey Francis Narsy Jeremy dirs Chamanes au fil du temps Paris Albin Michel 2000 F Ji won Park Conversations crites avec Gokjeong in Journal du Jehol 1780 trad du chinois par Lee Sang ho Paju Bori 2004 en cor en EkKanoinsky Wassily Regards sur le pass et autres textes 1912 1922 Paris Hermann 2009 F L vi Strauss Claude Anthropologie structurale Paris Pocket 20
33. peut d signer toutes les crises psychopathologiques de l lu sous le nom g n rique de maladies initiatiques parce que leur syndrome suit de tr s pr s le rituel classique de l initiation Les souffrances de l lu ressemblent en tout point aux tortures initiatiques comme dans les rites de pubert ou les c r monies d entr e dans une soci t secr te le novice est tu par les tres semi divins ou d moniaques le futur chaman assiste en r ve sa propre mise en pi ces par les d mons il voit comment les d mons lui coupent la t te lui arrachent les yeux etc Les rituels initiatiques sp cifiques du chamanisme sib rien et central asiatique comportent une ascension symbolique au Ciel le long d un arbre ou d un poteau le malade choisi par les dieux ou les esprits entreprend en r ve ou dans une s rie de r ves veill s son voyage c leste jusqu l Arbre du Monde Mircea Eliade Initiations rites et soci t s secr tes Paris Gallimard 1992 p 198 199 Ex Qu est ce qu un rite de passage Pour tenter de r pondre ces questions difficiles il faut revenir sur le sens pr cis du rite de passage Il fut formul pour la premi re fois par le folkloriste fran ais Arnold Van Gennep Il s attache montrer que dans les ph nom nes sociaux quotidiens on retrouve sous des latitudes et dans des cultures diff rentes un m me sch ma formel organis en trois stades cel
34. pu mettre en place des strat gies et des proc dures diff rentes choix des sujets contraintes et protocoles de travail supports de pr sentation et de diffusion Afrapix tait un collectif de photographes et une agence photo fond e en 1982 Afrapix s effor ait de prendre position de pratiquer une photographie militante Mon travail pour l agence fut essentiellement publi par le Weekly Mail qui est devenu aujourd hui le Mail amp Guardian Si l on y pense c tait pour moi l endroit id al pour publier parce que j tais incapable de tenir des d lais ne conduisant pas Quand on couvrait un v nement les autres types qui avaient des voitures fon aient occuper le labo collectif et placer leur travail avant mon retour J tais dans l impossibilit d en faire autant et a a fini par conditionner mon travail Je couvrais des choses durant la semaine en sachant que je ne pourrai pas tenir les d lais pour le journal du lendemain ou de n importe quel autre jour Je le savais je l acceptais Alors je venais travailler le soir 17 heures quand tout le monde rentrait chez soi c tait le moment pour moi d aller au labo travailler sans rel che Je rentrais tard la maison mais j avais tir mes photos Dans mon esprit je commen ais penser livre et pas forc ment presse Chaque fois que je prends une photo j essaie d imaginer ce que cela donnerait au sein d un vaste ensemble En fait je couv
35. qui aurait r ussi dispositif captant lui seul pour un demi si cle l nergie propre l image anim e jusqu la concurrence ouverte par cette projection sans projection qu a longtemps t la t l vision Les installations qui se pressent aujourd hui dans le droit fil de l art vid o et de l histoire un peu oubli e des installations films qui recommencent elles m mes s affirmer ces installations et les forces qui les animent peuvent sembler l effet d un soi disant tat de crise interne au cin ma comme des difficult s propres de l art contemporain dont elles sont sans doute la part la plus vivante Mais s il est difficile d assimiler trop simplement ces uvres la tradition des arts plastiques dont elles font clater le cadre il ne l est pas moins de les tenir pour du cin ma de croire y voir un suppl ment de cin ma tant il vaut mieux continuer autant et tant que cela restera possible de ressaisir le cin ma par la singularit historique et formelle de son dispositif La force trange de ces uvres est ainsi d ouvrir de plus en plus nettement l ventail ind finissable d un autre cin ma au gr duquel se pr cisent et s amplifient les conditions d une esth tique de la confusion Il vaut mieux essayer de d crire ses nuances que de croire pouvoir lui chapper Bien que beaucoup d autres espaces se pr tent l installation la chambre close et sombre peut sembler devenir le lieu o se joue su
36. rents points de vue et en exp rimentant la technique traditionnelle cor enne du samwon voqu e dans le texte ci dessus Assembler les diff rents points de vue de plusieurs mani res par superposition en travaillant avec des calques par assemblage en d coupant pr alablement les diff rents points de vue par succession en travaillant sur une pr sentation indiquant une s quence Comparer les deux approches Que donnent elles voir Comment le montrent elles Quelle attitude proposent elles aux spectateurs Qu en d duire de notre rapport aux images Lieux ressources en le de France pour l art vid o f Le Centre Pompidou www centrepompidou fr l int rieur du Mus e national d art moderne l espace des nouveaux m dias permet la consultation de l une des plus importantes collections d uvres vid o avec des artistes comme Vito Acconci Claude Closky Jean Luc Godard Mike Kelley Matthieu Laurette Bruce Nauman Tony Oursler Nam June Paik Pipilotti Rist f l Antenne du Plateau Frac le de France www fracidf leplateau com L Antenne constitue un espace documentaire et p dagogique dans lequel il est possible de visionner et d tudier les vid os de la collection du Frac le de France Une s ance sp cifique a t con ue pour les classes autour des images en mouvement parall lement la visite de l exposition de Natacha Nisic au Jeu de Paume voir les parcours crois s p 2
37. serr e entre chamanisme et psychanalyse et qui ne comporte dans notre pens e aucune intention d sobligeante pour celle ci permettra de pr ciser ce point Claude L vi Strauss L efficacit symbolique in Francis Huxley Jeremy Narby dirs Chamanes au fil du temps Paris Albin Michel 2002 p 121 122 Ex Cette part d inconnu que ce soit le myst re qui caract rise Andrea ou l opacit des syst mes financiers d indice Nikkei semble se manifester sous d autres formes dans e et f Il y a des forces naturelles impr visibles comme celles qui provoquent les tremblements de terre J ai con u e apr s avoir pris connaissance d une l gende fameuse au Japon celle de Namazu le poisson chat Le Japon serait pos sur un poisson chat g ant dont les agitations cr ent les tremblements de terre I est retenu par le dieu Kashima Mais Kashima est un dieu volage et chacune de ses chapp es le poisson chat Indice Nikkei d tail 2003 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin se r veille Ce qui m a frapp e ce sont les nombreuses gravures repr sentant Namazu invit d ner la table des charpentiers qui festoient en son honneur Gr ce lui le travail et l opulence reprennent alors que les habitants des villes pleurent sous les d combres Namazu n est pas une figure tragique car il est aussi la promesse d un renouveau Ces forces impr dictibles nous permettent de forger notre relation ada
38. sonance avec les expositions et les diff rentes approches de l image pr sent es au Jeu de Paume le Centre Pompidou initie un parcours invitant une r criture d centr e de l histoire de l art dans un nouvel accrochage des collections du Mus e national d art moderne dont l objectif est de regarder la modernit artistique non plus sous le seul angle europ en mais mondial tarif 70 par classe inscriptions 01 47 03 04 95 paulineboucharlat jeudepaume org Avec le Frac le de France Le Plateau Paris 19 Autour des images en mouvement et parall lement la visite de l exposition de Natacha Nisic au Jeu de Paume L Antenne service des publics du Frac Fonds r gional d art contemporain con oit pour les classes des s ances th matiques partir de la projection d uvres vid o issues de sa collection et ses ressources documentaires Il s agira de retracer une histoire de la cr ation vid o partir d une s lection d uvres historiques et contemporaines ou d envisager plus sp cifiquement un travail sur les modalit s du r cit Ces propositions sont accompagn es de la d couverte d une installation dans l espace d exposition tarif 80 par classe inscriptions 01 76 21 13 45 publics fracidf leplateau com Avec le Forum des images Paris 1 Parall lement la visite de l exposition Natacha Nisic cho qui permet d aborder la question des relations entre image et r alit les clas
39. trise pas et qui le font appara tre les membres tordus dans la lutte ou sous l emprise de la douleur la chevelure d nou e et les v tements flottants sous l effet de la course ou du vent Dans ses R flexions sur l imitation des uvres grecques en peinture et en sculpture Winckelmann non ait en 1755 une formule qui restait un canon de l histoire de l art au temps des premi res recherches de Warburg Le caract re g n ral qui distingue avant tout les chefs d uvre grecs est une noble simplicit et une grandeur sereine aussi bien dans l attitude que dans l expression De m me que les profondeurs de la mer restent calmes en tout temps quelque furieuse que soit la surface de m me l expression dans les figures des Grecs montre m me au sein des passions une me toujours grande et toujours gale En insistant sur les ph nom nes de transition plut t que sur le traitement des corps au repos sur ce qui divise la figure plut t que sur ce qui la rassemble sur le devenir plut t que sur la forme arr t e Warburg renverse les principes de l esth tique winckelmannienne et la hi rarchie des arts qui en proc de au mod le fourni par la sculpture il substitue celui de la danse mettant l accent sur la dimension sc nique et temporelle des uvres Les artistes de la Renaissance n ont pas retenu dans les formes antiques une association de la substance et de l immobilit un privil ge accord l tre sur l
40. uvre de Natacha Nisic prendra un caract re toujours plus ouvertement inaugural veille le souvenir d autres films consacr s au mouvement des mains En 1934 Ralph Steiner et Willard Van Dyke membres du groupe de documentaristes radicaux de la Film and Photo League r alisaient Hands un film silencieux produit par la Works Progress Administration wPA et montrant des mains de ch meurs d artisans et d employ s d usine d s uvr es ou au travail Les deux documentaristes entendaient d crire sur un mode exp rimental eux aussi sans jamais filmer les visages mais en utilisant des effets de montage des cadrages et des clairages hyper expressifs les gestes des travailleurs pour en r v ler la beaut Le Catalogue de gestes de Natacha Nisic pr sente la m me pr occupation sociale et culturelle que Hands de Steiner et Van Dyke mais pas plus qu il ne constitue un simple r pertoire de formes il ne peut se r duire un projet conservatoire ou archivistique Il ne s agit pas seulement de conjurer l oubli en lui opposant la p rennit des images de conserver au moyen de la photo impression la trace de gestes fugitifs et d sormais sans effectivit que l histoire efface irr m diablement mais bien de repr senter en tant que tel le travail du temps les mains anonymes r p tant en boucle inlassablement la m me op ration dessinent dans l espace des tresses de dur e la mani re de celles des Parques d roulant et
41. v ritablement v cu dans nos vies de veille et de r ve Michael Rush L Art vid o Paris Thames amp Hudson 2007 P 10 Tournage du film f Hisanohama r gion de Fukushima 11 mars 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin Images en mouvement et r cit I Exp rimenter la dur e dans l image en mouvement prendre la photographie d un paysage ou d une personne avec le m me cadrage et le m me point de vue en plan fixe r aliser un film de quelques minutes Demander aux l ves de comparer les sp cificit s des deux m diums ce que donne voir l un et pas l autre ce que ressent le spectateur devant l un puis l autre f Rep rer et analyser les diff rentes possibilit s de composition temporelle et de construction du r cit que permettent les images en mouvement les flash back les ellipses les prolepses anticipations les acc l rations ainsi que leurs traitements cin matographiques successions rapides de plans travellings surimpressions d images fondus encha n s multiplication des vignettes dans l cran split screen Analyser les effets narratifs obtenus Etudier les possibilit s de narration propres aux mouvements de cam ra notamment le travelling lat ral que l on peut retrouver dans les uvres r centes de Natacha Nisic telles que f voir les illustrations ci dessus et ci contre Le premier travelling lat ral est l uvre d un op rateur Lumi re Alexan
42. 03 F L vi Strauss Claude La Pens e sauvage Paris Pocket 1990 F SEGALEN Victor Essai sur l exotisme Paris Le Livre de poche 2009 F Vissauit Ma t Der Beuys Komplex L identit allemande travers la r ception de l uvre de Joseph Beuys 1945 1986 Dijon Les Presses du r el 2010 J WareurG Aby Le Rituel du serpent Paris Macula 2003 VWtss Peg Kandinsky and Old Russia The Artist as Ethnographer and Shaman New Haven et Londres Yale University Press 1985 I Les Ma tres du d sordre Paris mus e du quai Branly R union des mus es nationaux 2012 Dossier de presse de la 31 dition du Festival d automne 2002 qui d finit les grandes lignes du chamanisme cor en en ligne http www festival automne com Publish archive_pdf DP_KR_ DaedongGut_2002 pdf Catastrophe et d mesure HAnoers G nther Hiroshima est partout Paris ditions du Seuil 2008 F Bau Jean Christophe La L gende dispers e Anthologie du romantisme allemand Paris Christian Bourgois 2001 J BAGUE Dominique L Effroi du pr sent figurer la violence Paris Flammarion 2000 F Beck Ulrich La Soci t du risque Paris Aubier 2001 F Becker Annette DeBary Octave dir Montrer les violences extr mes Paris Cr aphis 2012 F Burke Edmund Recherche philosophique sur l origine de nos id es du sublime et du beau Paris Vrin 1973 f Cazau Th o Penser la catastrophe The Ceter
43. De la m me mani re le mariage se caract rise par des mises en sc ne en trois tapes sortie du c libat isolement ou r sistances renaissance Les rites de mort eux m mes dont on aurait pu penser qu ils n insisteraient que sur le premier moment de s paration sont fid les la tripartition C est d ailleurs ceux qui agr gent le d funt au monde des morts qui apparaissent souvent les plus labor s et symboliquement les plus puissants Cela tant les rituels d initiation repr sentent le type id al du rite de passage la mort symbolique de l enfant qui marque la rupture avec le pass puis la p riode de r clusion au cours de laquelle les novices re oivent la r v lation d un savoir et enfin la renaissance sous un nouveau jour celui de l adulte mature Pierre Henri Tavoillot inventer de nouveaux rites de passage Constructif n 20 juin 2008 en ligne http www constructif fr bibliotheque 2008 6 inventer de nouveaux rites de passage html item_id 2858 Ha En mai 1889 Wassily Kandinsky alors tudiant en droit faisait sous l gide de la soci t ethnographique russe un voyage de pr s de six semaines dans la r gion de Vologda pour tudier les conceptions religieuses et les structures juridiques des populations zyrianes Deux d cennies plus tard en 1913 il se souvient ainsi de son voyage Les impressions ult rieures particuli rement fortes que j ai connues quand j tais tudiant et
44. Fukushima Ces images fixes ou en mouvement qui fonctionnent comme substrat de la m moire constituent autant de prises de position sur le statut de la repr sentation 1 Catalogue de gestes extraits 1995 Films super 8 num ris s couleur entre 1 min et 2 min 30 s chacun Commenc en 1095 ce vaste projet qui oscille entre cin ma et arts plastiques constitue un r pertoire des gestes du quotidien des mains en particulier tels que se coiffer feuilleter un livre se nettoyer les ongles plucher un marron claquer des mains creuser un trou arracher les feuilles d un laurier Les s quences tourn es en super 8 r p tent en boucle le d roulement d un seul et m me geste comme autant de figures muettes Qu il s agisse d hommes ou de femmes d enfants ou de personnes g es Natacha Nisic observe une fa on d tre une articulation particuli re des gestes et du langage des gestes et du travail des gestes et de la pratique du quotidien Chacun est film de fa on rigoureuse sur les lieux de son activit Ces images forme un ensemble ouvert compl t par l artiste au fil du temps 2 Indice Nikkei 2003 2013 Installation 2 bandes sonores 7 min 39 s et 6 min 49 s dessins la craie sur peinture rouge 2 fauteuils Installation sonore r alis e en 2003 et remise en espace dans les salles du Jeu de Paume Indice Nikkei se compose de deux chambres insonoris es qui se font cho sur les murs desq
45. Ho beke 1098 J B NicHou Anne dir Ouvrir le document Enjeux et pratiques de la documentation dans les arts visuels contemporains Paris Les Presses du r el 2010 J BOUTONNET Fran ois Mn mosyne une histoire des arts de la m moire de l Antiquit la cr ation multim dia contemporaine Paris Dis Voir 2013 J Charri Pierre La Beaut du geste et la machine m moire de fin d tudes sous la dir de Laurence Salmon ENSCI cole nationale sup rieure de cr ation industrielle Les Ateliers 2008 DiDI HUBERMAN Georges Devant le temps Paris Les ditions de Minuit 2000 Dip HUBERMAN Georges l Image survivante histoire de l art et temps des fant mes Paris Les ditions de Minuit 2000 EDor HU8ERMAN Georges Images malgr tout Paris Les ditions de Minuit 2003 EDio HuBERMAN Georges Remontages du temps subi L C il de l histoire 2 Paris Les ditions de Minuit 2010 Georges DiDIi HUBERMAN Atlas ou le gai savoir L C il de l histoire 3 Paris Les ditions de Minuit 2011 J ENwezor Okwui Archive Fever Uses of the Document in Contemporary Ar G ttingen Steidl 2008 EFrenet Helmut Gerhard Richter Atlas Photographs Collages and Sketches 1962 2006 Londres Thames and Hudson 2006 EGisNGer Arno Topo Paris Trans Photographic Press 2013 I Kimm Christophe Ce que l art fait l archive Critique n 759 760 ao t septembre 2010 F KLEINBERGER Alain MESNARD P
46. Les cam scopes num riques actuels l gers et faciles d usage semblent techniquement concr tiser ce qui n tait hier qu un projet th orique Champ Espace couvert par l optique de la cam ra et se retrouvant sur l image Champ contrechamp Proc d de montage classique visant rap procher deux portions d espace oppos es Par exemple pour un dialogue on voit en alternance chacun des deux personnages qui se font face Le contrechamp est ce qui fait face au champ Champ profondeur de l espace dans lequel un sujet peut se d placer et continuer d appara tre net l image Il s agit d une figure de style de r alisation que l on retrouve par exemple chez Orson Welles Jean Renoir etc Cin matographe En 1895 les fr res Lumi re organisent Paris la premi re projection de cin matographe Le proc d qu ils ont invent va donner son nom toute l industrie qui va se d velopper partir de l le cin ma De nombreuses recherches avaient pr par cette invention aussi bien dans le domaine des loisirs et du spectacle mile Reynaud que dans les sciences et la m decine tienne Jules Marey Mais le cin matographe est la premi re invention mettant en uvre conjointement l enregistrement photographique la synth se pho tographique du mouvement par le d filement du film la projection des images par la lumi re D abord muet et en noir et blanc le cin ma verra dans les premi res d cennies de sa diffus
47. acha Nisic peuvent donner lieu une uvre pr sent e dans l espace d une exposition comme l installation vid o Andrea en conversation mais aussi un film documentaire comme Le Ciel d Andrea diffus la t l vision vid o 2013 70 production Arte La lucarne et Seconde Vague Productions I D tailler le dispositif de projection dans une salle de cin ma position du spectateur seul en groupe place de l cran du projecteur obscurit Quels effets produisent ce type de dispositif sur le spectateur et sur sa mani re de voir le film Comparer cette exp rience avec celle v cue par les l ves dans les salles d expositions de Natacha Nisic En lien avec la question de la place du spectateur et de son d placement dans l espace on peut d velopper la notion de point de vue dans trois directions le point de vue pris comme un emplacement r el ou imaginaire depuis lequel une sc ne est regard e la fa on particuli re dont une sc ne peut tre consid r e l opinion le sentiment ou le jugement du spectateur f lt Aussi l intrusion du paysage sonore qui ne cesse d tre synchronis et d synchronis avec le paysage visuel et l insertion d hyper textes qui interrompent soudainement le d roulement des sc nes d composent elles tous les aspects de la vision du monde fond e sur la perspective occidentale point de fuite unique En ce sens le vid opaysage d Andr
48. age des surimpressions des mouvements de cam ra ou de la profondeur de champ le cin ma illusionniste peut voquer l illusion d une tridimensionnalit Sans texture ni mat rialit Mais la description du monde que permet le film est d abord une description du film travers les apparences du monde l ornemental d signera ce renversement qui mancipe le cin ma du photographique pour le constituer en syst me ferm et autosuffisant c est dire en surface non r fl chissante et sans profondeur Avan ons l hypoth se que le film donne voir dans la diachronie ce que l organisation des tapis repr sente dans la synchronie la faveur de ce transfert de la simultan it la succession cadres et compositions de figures apparaissent comme autant de dispositifs de mise en mouvement des surfaces produits par des effets de r p titions de dispersions d intrications de contrastes ou d inversions tous effets qui conditionnent l intelligibilit du passage des images Par del l ouverture au monde que lui donne le pouvoir r fl chissant de la photoimpression le film appara t comme un kal idoscope qui redistribue les facettes du visible en un jeu de correspondances sans ext riorit envisag dans ses agencements il met en question l adh sion tacite ou spontan e du regard aux lois du r alisme photographique La d composition prismatique de l objet par le cadrage le montage les surimpressions les mouvements
49. ail qu on doit faire d installer une certaine distance approfondir l exposition 26 En m me temps les artistes n ont pas le choix il est tellement difficile de se soustraire l invasion d images de trouver la juste mesure et de saisir quelque chose de l ordre du tragique Face ces difficult s la position de l artiste ne peut tre que dans des formes de retraits Natacha Nisic L art au risque de la m moire entretien avec Catherine Francblin avec la participation de Philippe Forest Entretiens sur l art Fondation d entreprise Ricard 20 septembre 2005 compte rendu en ligne http fondation entreprise ricard com conferences entretiens art natacha nisic I lt Nathan R ra Cette exposition Effroi qui a t pr sent e au mus e Zadkine en 2005 regroupe une s rie de photographies un film et des enregistrements sonores J ai le sentiment que vous tenez particuli rement cette pluralit des formes d expression plut t que de n en retenir qu une seule Natacha Nisic Oui car finalement elles cr ent comme des esp ces de petites pierres avec des interstices entre C est quelque chose qu on reconstruit tout au moins qu on construit comme on peut mais qui n a pas de continuit ou alors une forme de continuit dans sa discontinuit C est la nature m me du r cit ou de la m moire tels qu on peut les recevoir que de s attacher certains l ments plut t qu d autres C est cett
50. and il en sort c est par des saillies fortes et prononc es l obscurit est ennemie du beau le sublime se couvre d ombres et de t n bres Enfin la l g ret et la d licatesse s unissent la beaut tandis que le sublime demande la solidit et les masses m mes ces id es sont r ellement d une nature tr s diff rente l une tant fond e sur la douleur et l autre sur le plaisir et quoiqu elles puissent s carter par la suite de la nature directe de leurs causes cependant ces causes conservent entre ces id es une distinction ternelle Edmund Burke Recherche philosophique sur l origine de nos id es du sublime et du beau Paris Vrin 1973 p 224 295 Ex Kant tout en rendant hommage Burke ne peut fid le lui au rationalisme accepter une explication purement physiologique du sublime qui en ferait quelque chose de particulier chacun Aussi pour en tablir malgr sa subjectivit l universalit substitue t il l analyse anthropologique une analyse transcendantale la diff rence du beau qui convient nos facult s imagination et entendement et pla t par l le sublime peut tre crasant horrible informe et c est en quoi consiste sa finalit par rapport nos facult s Mais alors que le beau produit imm diatement un sentiment d panouissement et de plaisir le sublime provoque d abord un arr t des forces vitales et un sentiment de peine que suivent un panchement et un
51. ation des changements d tat du cycle de l eau classes du primaire cycle 3 ou l tude des ondes lectromagn tiques des ondes visibles la lumi re ou invisibles l il les rayons gamma les rayons X les ultra violets les infrarouges les ondes radio classes du secondaire On peut ensuite travailler la question de leur repr sentation visuelle Images et v nements Je retiens de ce temps un double mouvement celui d une diffraction lib ratrice port e par un d sir utopique fort qui porte dans le m me temps un clatement auquel sont li es s parations ruptures Un double mouvement que j ai retrouv lors de situations et d v nements historiques fondateurs pour moi la chute du mur de Berlin o je me trouvais pour faire une partie de mes tudes puis la guerre de Yougoslavie que nous avons subie tr s fortement malgr la distance g ographique Ce sont des passages de la guerre froide au monde globalis d un monde d information et de production d images binaires une pl thore de modes et de possibilit s de repr sentation de diffusion cela se sont greft es tr s naturellement les questions th oriques sur la notion de repr sentation sachant qu il n y avait pas d a id ologie des images Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 110 111 F partir d une s lection de journaux quoti
52. ational des arts plastiques Image mouvement minist re de la Culture et de la Communication Triple projection vid o fonctionnant alternativement comme une partition sonore e comme image en japonais livre le r cit d un voyage effectu dans le Nord du Japon pr s de Fukushima la recherche d un territoire inaccessible meurtri par le tremblement de terre de juin 2008 de magnitude 6 7 sur l chelle de Richter Aux images du s isme l artiste substitue celles de son retentissement sur les lieux et ses habitants L installation associe la parole aux tres et aux paysages travers une narration en trois temps l avant de la catastrophe qui contient une part d insouciance le temps suspendu du s isme dont les quelques secondes sont v cues comme une ternit par les individus qui les subissent et l apr s qui porte les stigmates visibles ou invisibles de l v nement et doit se red finir se r inventer 5 Fukushima 2011 6 Fukushima 2013 Crayon de couleur m tallis sur papier Canson 75 x 315 cm R alis s partir de photographies diffus es dans les m dias depuis le 11 mars 2011 ces deux dessins s offrent en cho l uvre f tels des r cits muets de la catastrophe nucl aire 7 f 2013 Projection vid o HD couleur son 17 min 37 s Production Jeu de Paume Paris Epileptic Films Paris Avec le soutien du Centre national des arts plastiques Image mouvement minist re de la Culture e
53. avail consistant pr cis ment construire et ou d truire cette r alit de mille mani res et de mille c t s C est dire que je crois que le r el n est jamais d j organis comme un film d finitivement pas Quelle serait cette r alit pr alable et pr existante que le cin aste n aurait en somme qu aller rencontrer enregistrer reproduire recopier retranscrire Rien n est crit sans criture rien n est dit sans parole nul nom n est nomm sans nomination rien n est film sans film Jean Louis Comolli Voir et pouvoir L Innocence perdue cin ma t l vision fiction documentaire Paris Verdier 2004 p 166 168 approfondir l exposition 31 f En philosophie comme en sciences en arts plastiques comme en histoire des arts l exposition Natacha Nisic cho sollicite un travail d analyse et de r flexion autour des notions de perception et de repr sentation en particulier dans leurs relations au r el Vous pouvez vous r f rer au dossier p dagogique du Centre Pompidou La perception un choix de textes philosophiques en ligne http www centrepompidou fr cpv ressource action param id FR R 6230b37c74671b89322b8610e0e 5668c amp param idSource FR DP 6230b37c74671b80322b 8610e2e5668c La question du visible et de l invisible dans le monde r el peut galement tre abord e en lien avec les mati res scientifiques par exemple travers l exp riment
54. chnique ge d or de la d mocratie du march et de la consommation L accident nucl aire de Fukushima a fait de nouveau retentir les trompettes de l apocalypse jusque dans les propos du commissaire europ en l nergie D cid ment le vocabulaire religieux a la vie dure Cette fois ce n est plus la fin de l histoire qui est annonc e mais bel et bien la fin du monde naturel historique et humain Mais pas de chance pour Fukuyama Ce qui avait ruin le syst me sovi tique menace de ruiner son tour celui qui en a triomph Ce qu annonce Fukushima en effet ce n est pas la victoire mais la condamnation d un capitalisme de l hyperconsommation et de l hypertechnicit Dani le Sallenave Fin de l histoire et fin du monde Lib ration 17 mars 2011 G nther Oettinger commissaire europ en l nergie avait annonc devant la commission du Parlement europ en Bruxelles le 15 mars 2011 propos de la situation de la centrale de Fukushima On parle d apocalypse et je crois que le mot est particuli rement bien choisi Pratiquement tout est hors de contr le je n exclus pas le pire dans les heures et les jours venir Ex Comprendre pourquoi Natacha Nisic a choisi ces crayons pour repr senter la catastrophe de Fukushima survenue depuis le 11 mars 2011 c est d abord faire retour sur un parcours o la catastrophe et ses modes de repr sentation sont interrog s avec une rigueur grand
55. ct et temps du diff r o peuvent se jouer les relations les plus complexes entre ici et ailleurs pr sent et pass image et r alit Ces dispositifs se distinguent par leur mode d occupation de l espace par la mani re dont ils impliquent le visiteur par les actions dans lesquelles ils sont engag s Anne Marie Duguet Vid o la m moire au poing Paris L chapp e belle Hachette litt rature 1982 p 215 216 f lt Les propositions relevant de l installation combinant la projection d images anim es la sc nographie d un espace et un geste volum trique qui loge harmonieusement ou affronte l architecture mus ale ont t nombreuses ces vingt derni res ann es On ne peut renvoyer indistinctement un courant ou une mode l ensemble des artistes qui se sont illustr s dans une discipline qu on ne parvient pas d finir exactement ni pr cis ment d limiter S agit il d un nouveau mat riau d expression L image mouvante a t elle le m me statut que les variations color es ou la mall abilit d une mati re L image mouvante est elle un mat riau nouveau qui sp cifierait une discipline ou une criture in dite apr s que le cin ma en ait exp riment toutes les puissances narratives Que font principalement ces artistes dont la technique vid o est ce qui les f d re en apparence Ils projettent d sormais dans la majeure partie des cas mais pas exclusivement puisque des moniteurs cathodiques se conjuguent
56. de cam ra toutes les propri t s du film dont la combinaison forme in fine un syst me ornemental fait ressurgir la surface de l oubli o l image r fl chissante l avait plong e Cadres omnidirectionnels mancip s des lois de la gravit vecteurs g om tris s des travellings et des panoramiques entrelacs de figures se r p tant le long du ruban filmique les constituants formels du plan et les motifs qui le peuplent se combinent et se succ dent la faveur du d filement en une suite de r solutions sans stases pour faire retour au caract re non subjectif instable et non fix de l image comme le tapis le film est une surface qui se d robe Philippe Alain Michaud Tapis volants Rome Drago 2012 p 23 approfondir l exposition 18 Gestes archives et m moire I lt Lorsque j ai commenc le Catalogue de gestes en 1095 j avais en t te les visions tentation exhaustive de registres nosographiques ou les photographies des planches d Eadweard Muybridge mais aussi l Atlas de Gerhard Richter un m lange d admiration et de recul l id e m me du projet d exhaustivit des formes de compl tude des savoirs Le Catalogue de gestes devait ainsi contenir en sa conception m me un principe contradictoire la promesse d une sorte d exhaustivit comme dans cataloguer faire l inventaire et son impossibilit m me en d cidant d en faire une uvre ouverte potentiellement incompl te
57. de la Culture et de la Communication al E k Libert galit Fraternit R PUBLIQUE FRAN AISE Minist re Culturi ommunication Les Amis du Jeu de Paume soutiennent ses activit s autour de l exposition samedi 26 octobre 30 novembre 28 d cembre 2013 et 25 janvier 2014 11 het 15 h 30 les enfants d abord visite atelier S approprier et assembler mardi 29 octobre 2013 18 h les rendez vous des mardis jeunes visite comment e par un conf rencier du Jeu de Paume mardi 26 novembre 2013 18 h visite par l artiste et Marta Gili commissaire de l exposition dimanche 19 janvier 2014 projections suivies d une discussion entre Natacha Nisic Park Chan kyong cin aste et Philippe Alain Michaud historien de l art et th oricien 14h30 Dialogue with Kim Keum hwa film 2013 90 vo sous titr e anglais de Park Chan kyong 16h 30 Le Ciel d Andrea vid o 2013 70 vf de Natacha Nisic Un documentaire de cr ation produit par Arte La Lucarne et Seconde Vague Productions publication Natacha Nisic cho textes de Beck Jee sook Philippe Alain Michaud et Florent Perrier entretien de l artiste avec Marta Gili co dition Jeu de Paume Actes Sud bilingue fran ais anglais broch 17 7 x 24 cm 204 pages 35 f ressources en ligne Les enseignants peuvent consulter le site Internet du Jeu de Paume pour plus d informations sur les expositions mais aussi sur l ensembl
58. de pens e juridiques de Kandinsky et lui faire comprendre l existence de formes de pens e chamaniques capables de d tecter sous la surface stable du visible la pr sence de forces contradictoires l uvre une exp rience qui allait s av rer essentielle dans la gen se de sa recherche picturale autour de la fragmentation du plan et de la dissociation de la forme et de la couleur Philippe Alain Michaud Monde de ros e in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 84 85 approfondir l exposition 23 Mouvements forces et tensions Ex Par exemple en Cor e du Sud sur une le situ e cinquante kilom tres de S oul j ai film une femme dont on m avait dit qu elle tait chamane Princess Snow FHower Elle tait tr s volubile mais je ne comprenais ni ses actes ni ses paroles je ne voyais que son corps soumis des tensions violentes J ai film sans savoir comme si les gestes allaient m apporter une r ponse l inintelligibilit de la situation des gestes sans r cits pris tels quels dans l intensit de leur mouvement J avais par ailleurs v cu une situation quasi similaire dans le couvent des carm lites de Lisieux Mon peu d ducation chr tienne inscrivait l ensemble du d ploiement des gestes rituels des s urs dans une histoire qui me rattache celle de la peinture ou du cin ma Je pense Alain Cavalier ou Robert Bresson Cette mise nu d un en soi
59. diens extraire des images illustrant le m me v nement et envisager les questions suivantes Que donnent voir les images s lectionn es de l v nement Les images donnent elles des l ments ou des informations suppl mentaires par rapport au texte de l article 2 Que peut on dire de la diversit ou de la similitude de ces images Leur diversit permet elle d avoir diff rents points de vue sur les faits Quel est le r le des l gendes qui accompagnent les images La consigne peut tre aussi donn e sous la forme d un tableau compl ter pr sent en quatre colonnes L article m informe sur l article ne m informe pas sur l image m informe sur l image ne m informe pas sur F Travailler les notions d objectivit et de subjectivit ainsi que les rapports texte image dans la relation des faits partir du film Lettre de Sib rie 1957 de Chris Marker qui rassemble les impressions et les r flexions d un voyageur mais aussi d un auteur enregistrant des observations et des commentaires au moyen de sa cam ra comme un crivain l aurait fait par la prise de notes dans un journal Un r cit de voyage la premi re personne est ici labor pour d crire une r gion la Yakoutie Chris Marker remet en cause la suppos e objectivit du genre documentaire en r p tant trois fois une m me s quence dont il varie uniquement le commentaire Visionner cette s q
60. dre Promio qui en 1896 Venise installa sa cam ra sur une gondole et filma la rive depuis le Grand Canal C est aussi le premier travelling de l histoire du cin ma http www dailymotion com video xajwan_ cinema des freres lumieres venise_shortfilms Proposer aux l ves de cr er un r cit en pratiquant le travelling lat ral en plan s quence On pourra trouver un d cor et des acteurs dans l espace r el ou bien constituer en peinture ou par collage une frise qui constituera la succession des images du film Sons textes et mots l poque du cin ma muet l image et le support crit taient les seules sources d information pour le spectateur L action les gestes et mimiques des acteurs taient approfondir l exposition 37 f 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin compl t s par des cartons ins r s entre deux plans ce qui permettait de compenser l absence de son et de dialogues audibles Ces cartons imprim s taient appel s titres car il s agissait au d part des titres des sc nes et des s quences du film Ce syst me avait t emprunt aux pi ces de th tre et aux spectacles de music hall Les films muets s allongeant les titres taient utilis s pour tout type d information crite les dialogues ou les commentaires narratifs Ces titres intertitres ou cartons peuvent donc s entendre comme tant les pr curseurs du sous titrage dans les f
61. du pr sent dossier Ressources en ligne Beaucoup d artistes proposent des extraits de leurs uvres vid o sur leur site personnel De nombreux extraits sont galement visibles en ligne sur les sites des mus es et des centres d art ainsi que sur les plateformes d h bergement et de partage J UbuWeb films vid os enregistrements sonores www ubu com f Le Fresnoy m diath que http mediatheque lefresnoy net f Encyclop die nouveaux m dias Centre Pompidou Mus e national d art moderne www newmedia art org f Collection nouveaux m dias Centre Pompidou Mus e national d art moderne http www centrepompidou fr pdf collectionNM pdf Les collections vid o du Centre Pompidou et du Frac le de France ainsi que celles d autres mus es europ ens sont r pertori es et document es avec de courts extraits des uvres vid o www newmedia art org f Dailymotion www dail motion com F Flickr wwwiflickr com f Youtube www youtube com approfomidte deptostaih 40 Lexique de l image en mouvement Un certain nombre de termes sont communs la photographie au cin ma la vid o sans n cessairement avoir le m me sens selon les m diums Le cin ma qui d coule de la photographie se caract rise par une grammaire particuli re qui a servi de mod le r f rentiel pour la vid o La Grammaire de l image anim e propos e ci dessous a t labor e par l Antenne Plateform
62. e En 2005 Natacha Nisic se rend au camp d extermination d Auschwitz o elle filme La Porte de Birkenau avec un travelling compens qui laisse une impression de trouble de tension irr solue comme si l tale avait t saisi dans l impossibilit m me de son mouvement et avant et apr s tout d ferlement de violence impression renforc e au M morial de la Shoah o l uvre est projet e en permanence par l utilisation de deux crans s par s par un passage ligne bris e o s immisce la vie le mouvement mat rialisation d une r fraction progression entre milieux de r fringence diff rente Dans le m me lieu l artiste a mis en espace le M morial des enfants partir des archives photographiques patiemment recueillies par Serge Klarsfeld Natacha Nisic avait alors souhait cr er une pulsation lumineuse imperceptible d tail non r alis mais qui consonne avec l utilisation de crayons luminescents pour Fukushima soit un travail minutieux sur la luminosit la diff rence de densit lumineuse propre toute r fraction Avec La porte de Birkenau Natacha Nisic tourne et photographie en outre Auschwitz ce qui deviendra Effroi marche d exorcisme aux abords et l int rieur du camp d extermination ses vestiges et o le choc entre le cadre apais des lieux et le savoir comme le souvenir de ce dont ils furent le th tre et restent le r ceptacle prend forme sous l esp ce d un masque mortuaire mergeant
63. e motion g n ratrice de joie C est que pour le jugement sur le beau imagination et entendement produisent par leur union la finalit subjective tandis que pour celui du sublime imagination et raison la produisent par leur conflit mais qui se r sout au profit de la raison Le sub lime n est donc pas un caract re des objets et ne doit pas tre cherch dans la nature Toutefois il est vrai c est par certains ph nom nes de la nature qu il est suscit et de deux mani res qui justifient la distinction de Kant entre le sublime math matique et le sublime dynamique Dans le sublime math matique li l id e de mesure la grandeur de certains objets de la nature veille l id e d une grandeur absolue laquelle se heurte l impuis sance de l imagination qui voque la puissance de la raison seule capable de d passer toute mesure des sens et de s lever la pens e de l infini Dans le sublime dynamique la force de la nature dans ses manifestations les plus violentes la fois nous rend sensible l insignifiance de notre force physique et en revanche nous donne la conscience de notre destination suprasensible d couverte par la raison pratique par laquelle s affirme la sup riorit de l esprit sur la nature m me s il venait succomber sa force tienne Souriau Sublime in Vocabulaire d esth tique Paris Presses universitaires de France p 1320 approfondir l exposition
64. e Ricard 20 septembre 2005 compte rendu en ligne http fondation entreprise ricard com conferences entretiens art natacha nisic 2004 F Natacha Nisic entretien avec ric Corne et Ma lle Dault compte rendu de la rencontre du 3 avril 2003 autour de l exposition Haus raus aus Paris Le Plateau Frac le de France 2004 Articles de presse 2009 I COUTURIER lisabeth Les hommes au placard les femmes au mus e Paris Match n 3131 25 mai 3 juin 2009 p 30 31 F Farne Manou Femmes Elles envahissent Beaubourg L il n 614 juin 2009 p 36 43 I Krystor Doris Catalogue de gestes Centre Pompidou Mus e national d art moderne collection des films 2000 notice en ligne http collection centrepompidou fr mediaNavigart oeudoc fra Ge Ne GeNeRATioN AUTo 1 500000000591 0000309 htm J Leaueux Emmanuelle Le Centre Pompidou glorifie les femmes au risque de les placer dans un ghetto Le Monde 20 mai 2000 p 20 Lesauvace Magali La loi du genre elles centrepompidou Fluctuat 8 juin 2009 en ligne www fluctuat net 6853 elles centrepompidou f REBISCHUNG Jean Fran ois Souvenirs d ouvriers entre mains d artistes Nord clair 12 juin 2000 p 17 en ligne http www nordeclairfr Locales Tourcoing 2009 06 12 souvenirs d ouvriers entre mains d artis shtml 2006 Fau Alexandra Les artistes et l holocauste Art absolument
65. e contemplation ou de pens e espace que la communication lectrique instantan e an antit Aby Warburg Le Rituel du serpent Paris Macula 2003 p 132 133 Rites et initiation Ex Mais le Catalogue de gestes veille un autre cho la fois plus proche et plus nigmatique en 1966 apr s une op ration chirurgicale qui devait l emp cher de danser pendant de longs mois Yvonne Rainer d cide de tourner un film dans lequel d fiant l immobilit elle continue de danser avec les doigts de sa main droite dans son Hand Movie dont Richard Serra s inspirera son tour partir de 1068 pour r aliser la s rie de ses Hand Films le mouvement de la main en rempla ant celui du corps prend une signification discr tement prophylactique ou conjuratoire et rejoint cette fonction magique accord e au geste que la tradition anthropologique a scrut e dans les soci t s antiques dans les traditions populaires et dans les cultures extra occidentales Le geste est une fa on de nouer les choses entre elles de mani re invisible en contournant le r gime des causalit s r elles avan ons qu il est devenu pour Natacha Nisic avec le catalogue qu elle inaugure en 1995 une mani re de concevoir le film comme une op ration chamanique partir de la toute puissance de la manipulation Philippe Alain Michaud Monde de ros e in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 83 84
66. e de la programmation pr sente pass e ou venir Retrouvez galement dans la rubrique enseignants et scolaires ainsi que dans ressources des documents des interviews des enregistrements sonores de s ances de formation de conf rences colloques et s minaires www jeudepaume org Des entretiens film s et des articles se trouvent galement sur le magazine en ligne du Jeu de Paume http lemagazine jeudepaume org Les activit s ducatives du Jeu de Paume b n ficient du soutien de NEUFLIZE VIE m c ne principal et d Olympus France Neuflize Vie OLYMPUS ABN AMRO Your Vision Our Future
67. e devenir ils y ont au contraire reconnu une tension une mise en question de la comparution id ale des corps dans le visible Leurs uvres portent la trace d une force qui n est pas d harmonie mais de contradiction une force qui d stabilise la figure plus qu elle ne la rassemble De cette tension Warburg entendait faire le principe du rapport des artistes modernes au pass ceux ci ont r v l sous l apparence limpide des uvres de l Antiquit classique le conflit des deux puissances antagonistes dont elles proc dent et qui les conditionne Entre 1888 et 1005 l historien de l art entreprend de r diger une suite de Fragments pour une th orie pragmatique de l expression dans laquelle il se propose d explorer la mani re dont se constitue l expressivit des uvres envisageant leur production et leur r ception comme un processus autonome afin de d gager les cat gories g n rales qui conditionnent l acte cr ateur en de de toute d termination particuli re quelle soit sociale religieuse stylistique ou culturelle On trouve dans cette suite de notes sous une forme conceptuelle l ensemble des intuitions l uvre dans les textes publi s o elles restent enfouies et comme camoufl es sous l enchev trement concert des informations historiographique Une note r dig e le 2 juin 1880 au moment o s engageaient ses recherches sur Botticelli montre que Warburg jeune tudiant voyait d j dans
68. e ensuite aux tentatives d inventaire et de sauvegarde des gestes du quotidien comme des gestes rituels tout en interrogeant ici les proc dures et la temporalit des images Mouvements forces et tensions enfin s int resse aux passages entre les mouvements des corps et les mouvements des images dans des d marches artistiques qui abordent la saisie de l invisible la repr sentation des d sastres et des catastrophes mais aussi les cat gories de la d mesure et du sublime Afin d aborder ces champs de questionnement de pratique et de r flexion sont rassembl s ici des extraits de textes d artistes d historiens et de th oriciens que les enseignants pourront mettre en perspective Sont enfin pr sent es des pistes de travail autour de notions et de propositions labor es avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris au Jeu de Paume ainsi que des ressources en ligne et des orientations bibliographiques th matiques Documenter monter et agencer Ex Catherine Francblin Natacha en dehors du fait que vous tes artiste vous travaillez galement pour la t l vision vous faites des missions de type documentaire sur la g opolitique Est ce que vous faites une diff rence entres les photos documentaires et l uvre d art Comment associez vous les deux Natacha Nisic Au niveau du temps c est une relation conilictuelle qui vient de l ext rieur Dans les univers tels que la t l vi
69. e exposition a t rganis e en partenariat avec RL arte AA ri D AUJOURD HUI Paris FRAIR nova 101 5 FM en couverture e 2009 Collection Fonds r gional d art contemporain Bretagne Toutes les photos Natacha Nisic 2013 Jeu de Paume Paris 2013 13 13 14 16 19 19 21 24 25 26 29 31 36 11 46 d couvrir l exposition Quelle est la relation entre un geste et un paysage Ou entre un paysage et une voix Entre plusieurs voix et un seul corps Existe t il un lien entre la Bavi re et la Cor e entre l indice Nikkei et les esprits entre une catastrophe naturelle et des dommages collat raux Toutes ces questions en apparence d cousues trouvent un cho dans le travail de Natacha Nisic travers des r cits sinueux qui changent sans cesse de direction et dont les multiples facettes se trouvent r unies dans cette exposition Le travail de Nisic participe de l int r t croissant que certaines pratiques artistiques contemporaines portent l analyse de la tension entre le pouvoir de fait et le pouvoir diffus entre le visible et l invisible Dans son cas particulier l uvre de Nisic explore d une part les paradoxes de la croyance de la peur de l inconnu ou de la r versibilit irr versibilit de la perception D autre part elle oscille de mani re subtile et critique entre l analyse des effets du colonialisme et les tentations de l orientalisme C est ainsi que
70. e forme l qui me semblait la plus judicieuse car chacun des m diums employ s laisse une part de manque La photographie va laisser la part de manque de mouvement et de manque de la parole les sons tels quels bruts vont laisser la part de manque de l image et les images vid o vont tre leur tour suffisamment abstraites pour que l on se situe toujours dans un cart dans une tr s grande distance entre le sujet de la curiosit ou le sujet qui nous porte et ce que moi je propose qui est aussi une place thique Spectre Natacha Nisic entretien in Nathan R ra dir De Paris Drancy ou les Possibilit s de l art apr s Auschwitz Pertuis Rouge profond 2009 p 57 71 en ligne http www natacha nisic eu commentaire php idCom 2 amp lang fr H De traverser ou subir une catastrophe on sort aussi peu indemne que du paradis on ne quitte d ailleurs l un que d chu comme on ne r chappe de l autre qu en miracul en va de m me en mati re de repr sentation Figurer un lieu d nique d peindre une catastrophe des biais des approches lat rales sont n cessaires faut d vier la rontalit m me de l indescriptible faire un pas de c t s ouvrir une voie oblique qui rel ve en r alit du sujet rait en ce qu il nous oblige d tourner le regard La r fraction refringere briser casser appartiendrait ainsi en propre la repr sentation de la catastrophe une brisure
71. e p dagogique du Plateau centre d exposition du FRAC Fonds r gional d art contempo rain d le de France Certains termes pr c d s d un ast risque ont t ajout s ici en lien avec la pratique de Natacha Nisic Axe Direction de la cam ra par rapport ce qui est film Il est pos sible de changer d axe pendant l enregistrement d un m me plan ou d un plan l autre principe du d coupage La plong e cam ra au dessus et la contre plong e cam ra au dessous sont des angles de prise de vue particuliers Cadre cadrage Le cadre c est la d coupe le bord mat riel de l image Le cadrage c est la mani re dont on va organiser le conte nu m me de l image l int rieur du cadre Le r alisateur travaille par soustraction il d coupe dans le continuum spatial et temporel isole puis extrait une partie de la r alit visible Cam ra Appareil de prise de vues pour l enregistrement du mouve ment cin ma ou vid o En anglais le terme cam ra d signe gale ment l appareil de prise de vues photographiques Une cam ra com prend un objectif un moteur m canique un viseur des accessoires Cam ra stylo Le cin aste et crivain Alexandre Astruc invente en 1048 l expression cam ra stylo et compare ainsi le cin ma l criture litt raire envisage en romancier un usage d lib r ment subjectif de la cam ra Les cin astes de la Nouvelle Vague repren dront leur compte cette expression
72. e qu un immobile r pertoire d images offre une repr sentation mouvement virtuel des gestes de l humanit occidentale de la Gr ce classique jusqu au fascisme c est dire quelque chose qui s apparente davantage De Jorio qu Panofsky l int rieur de chaque section chacune des images est envisag e moins comme r alit autonome que comme photogramme du moins au sens o Benjamin eut une fois comparer l image dialectique ces petits carnets pr curseurs du cin matographe dont on fait d filer rapidement les pages pour produire l impression du mouvement Giorgio Agamben Notes sur le geste Trafic n 1 hiver 1991 P 33 lt Lors de son s jour la Smithsonian Institution Warburg a pu reconna tre dans ses conversations avec les ethnologues et au fil de ses lectures de l Annual Report of the Bureau of Ethnology des ph nom nes qui allaient servir de r v lateurs ceux qu il observait dans sa propre discipline l histoire de l art en s ouvrant la conscience du temps entendu comme n gativit se r v le elle m me comme un dispositif de sauvegarde C est ainsi que la constitution d une archive con ue comme un lieu de conservation des images et des discours deviendra pour Warburg l activit primordiale rel guant les autres modes de transmission publication et enseignement un rang secondaire Mais au th me de la sauvegarde se superpose une pr occupation form
73. ea qui se concentre davantage sur l interrelation entre l individu et le paysage semble plus proche de la technique picturale du samwon qui effectue un montage de diff rents temps et espaces m lant premier plan plan moyen et arri re plan Samwon qui signifie litt ralement trois perspectives en cor en renvoie au kowon vue depuis le pied d une montagne vers le sommet au simwon vue d une montagne de face englobant son arri re plan et au py ngwon vue depuis une montagne sur le paysage qui s tend au loin entre celle ci et la montagne situ e en arri re plan et correspond au regard d un artiste peignant le paysage naturel la diff rence de la perspective scientifique occidentale la technique du samwon fondement de la peinture de paysage orientale traditionnelle conf re un mouvement dynamique complexe et une beaut spatiale unique la composition des peintures Beck Jee sook Andrea dans ce monde triangulaire in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 95 07 approfondir l exposition 39 En histoire des arts faire des recherches sur les diff rentes mani res de repr senter l espace et la profondeur en peinture Repr senter un paysage urbain en utilisant la technique point de vue unique de la perspective albertienne qui a longtemps caract ris la repr sentation de l espace en Occident Repr senter le m me paysage partir de diff
74. ea et de Norbert Weber avec ce pays lointain se traduisent pour l un et l autre par une r volution int rieure profonde Fascin par la singularit culturelle des Cor ens le moine travaille leur conversion alors que la jeune femme moderne d ducation catholique entretient avec la Cor e un dialogue inverse initi e en 2007 par Kim Keum hwa la plus c l bre des chamanes cor ennes consacr e tr sor national dont elle est devenue la fille spirituelle Andrea est charg e de faire d couvrir l exposition 5 Fukushima 2011 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin perdurer via sa propre conversion cette ultime poche de r sistance culturelle l installation met ainsi en dialogue les parcours singuliers de Norbert Weber et d Andrea pour op rer un d centrement de notre regard Sur les traces de l expansionnisme colonial europ en et de l vang lisme chr tien la d signation et la conversion d une Allemande au chamanisme cor en apparaissent comme un renversement sid rant Tourn e en Bavi re cette uvre pr sente une vision fragment e de la Cor e contemporaine o les h ritages d poques diff rentes se c toient 4 e 2009 Installation 3 projections vid o HD couleur son 5 1 19 min chacune Production Le Fresnoy Studio national des arts contemporains Tourcoing Institut fran ais du Japon Paris galerie Dominique Fiat Paris Arte France D veloppement Paris Avec le soutien du Centre n
75. eintes chacune sous un angle l g rement diff rent par l objectif de l artiste se disloquent et se r v lent par la fluctuation des fronti res modernes auxquelles elles sont toutes deux solidement arrim es Poss d e par des esprits myst rieux Andrea appara t certainement comme excentrique en Allemagne du Sud mais elle demeure tout aussi trange et singuli re au regard de la culture chamanique cor enne traditionnelle Car bien que les esprits de l autre monde n aient pas de nationalit ici bas les m diums spirituels appartiennent un substrat historique et culturel tr s solide Au cours de la colonisation de la Cor e les chamanes consid r es comme les Autres de l int rieur taient rejet es en tant qu obstacle l dification du pays elles subirent une cruelle oppression au m me titre que les praticiens du feng shui les bonzes mendiants et les instigateurs d meutes Dans la p riode de modernisation qui s ensuivit le r gime dictatorial insti tutionnalisa leur tradition travers la politique des biens culturels intangibles tandis que leur pratique finit par devenir une sorte de rite religieux de subversion l esprit chamanique tant d sormais per u comme un symbole de r sistance politique et de r bellion culturelle contre le pouvoir Dans ce contexte Andrea sur l arri re plan de l histoire de la colonisation et de la modernisation de la Cor e incarne l extr me l illusion orientaliste du monde occidental
76. elle elle aussi inspir e d un h me anthropologique au cours de son voyage au ouveau Mexique devant les performances rituelles auxquelles il avait assist Warburg avait prouv in vivo la profondeur de l change qui s op re entre a repr sentation et son objet Le danseur masqu orsqu il entre dans la repr sentation en devenant igure charge celle ci d un pouvoir animiste et l historien de l art avait compris que l univers du savoir pouvait accueillir des effets identiques C est ainsi que le voyage de 1895 laissera dans sa recherche une trace la fois insistante et souterraine On retrouve cette trace dans l organisation de la biblioth que que partir de 1909 il commence constituer de fa on syst matique elle sera con ue comme un lieu o le chercheur ne se contente pas de conserver les t moignages du pass mais les ressuscite artificiellement partir de la collection et de la mise en relation des textes et des images On retrouve encore la trace du voyage dans le projet auquel l historien de l art consacrera les derni res ann es de sa approfondir l exposition 20 Andrea en conversation 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin vie apr s son retour de Kreuzlingen et auquel il donnera le nom de Mn mosyne M moire Dans ce grand montage de reproductions photographiques Warburg substituant la question de la transmission du savoir celle de son exposition organise un r seau de ten
77. ereLowTCh Ir ne Vid olettres T l rama n 2371 21 JUIN 1095 p 72 1994 BBuzevic Dunja Destruction de l image image de la destruction Art press n 199 juin 1904 p 46 50 Ressources en ligne Site web vid os et uvres sonores de Natacha Nisic f Site web htip www natacha nisic eu I Les Carriers portraits film s de carriers de Normandoux pr s de Poitiers France production et dition Wela pour La Carri re de Normandoux 2009 19 min http vimeo com 39255662 f s entretenir atelier de cr ation radiophonique production France Culture diffusion 28 novembre 2010 6o min http www franceculture fr emission atelier de creation radiophonique s entretenir 2 2010 1 1 28 html Documentaires I Veser Norbert Im Lande der Morgenstille Au pays du matin calme Allemagne Cor e documentaire 1925 117 min muet intertitres allemand http www youtube com watch v fLlZeiHPqos d couvrir l exposition 11 approfondir l exposition En lien avec les uvres de Natacha Nisic pr sent es au Jeu de Paume la seconde partie de ce dossier propose d envisager trois axes th matiques Documenter monter et agencer revient en premier lieu sur les politiques et les modalit s de la repr sentation notamment autour du statut du document dans le domaine de l art des pratiques de l installation et du montage des images Gestes archives et m moire s attach
78. eremy Narby Francis Huxley dirs Chamanes au fil du temps Paris Albin Michel 2009 p 11 15 f lt Car l exotisme ne consiste jamais selon lui Victor Segalen rejeter ses origines aspirer un autre univers culturel que l on id alise mais vise au contraire maintenir une sorte de distance absolue entre soi m me et l autre savourer d un point de vue sensuel comme d un point de vue intellectuel cette sorte de va et vient indispensable entre sa propre sp cificit et la particularit de l autre Et si ce mouvement est un moyen d approcher la connaissance du monde dans sa diversit il poss de encore une dimension esth tique il est mani re de percevoir le beau et d en jouir gr ce un recul comparable celui que l on op re pour regarder un tableau il est aussi proc d de cr ation po tique puisque c est au moment o se trouvent confront s les deux versants irr ductibles du divers que jaillit pour Segalen l image po tique On voit donc que lorsque Segalen parle de l exotisme il se situe bien en marge du courant en vogue son poque bien loin des r cits de voyages et de la litt rature coloniale qu il consid rait comme le fait de prox n tes de la sensation du divers Gilles Manceron Segalen et l exotisme in Victor Segalen Essai sur l exotisme Paris Le Livre de poche 2009 p 13 d couvrir l exposition 10 Andrea en conversation 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin
79. et culturelles la fois sans parler d entit s historiques des lieux des r gions des secteurs g ographiques tels que l Orient et l Occident ont t fabriqu s par l homme C est pourquoi tout autant que l Occident lui m me l Orient est une id e qui a une histoire et une tradition de pens e une imagerie et un vocabulaire qui lui ont donn r alit et pr sence en Occident et pour l Occident Les deux entit s g ographiques se soutiennent ainsi et dans une certaine mesure se refl tent l une l autre Edward W Said L Orientalisme L Orient cr par l Occident Paris ditions du Seuil 2003 r d p 14 17 cit in Sophie Orlando Catherine Grenier dirs D centrements Art et mondialisation anthologie de textes de 1950 nos jours Paris Centre Pompidou 2013 p 41 43 f lt Ainsi Andrea se trouve au centre d un m canisme complexe d exclusion et d oppression d hybridit et de syncr tisme qui lie en tout sens l Occident et l Orient le colonialisme et l orientalisme le patriarcat et le f minisme les classes et les peuples Initi e par Kim Keum hwa en Cor e Andrea vit et pratique aujourd hui le chamanisme en Bavi re Elle est une Autre dans les deux soci t s travers un processus de r flexion et de projection mutuelles au sein de l uvre de Nata d couvrir l exposition 9 rep res cha Nisic ces soci t s d p
80. f rentes d finitions et fonctions du geste partir du texte ci dessus Proposer ensuite aux l ves d identifier un geste pr cis qui leur a t transmis lorsqu ils taient plus jeunes et qu ils r alisent encore aujourd hui ou de rep rer un geste qu ils pensent eux m mes transmettre Vous pouvez prendre comme exemple la r alisation de plats approfondir l exposition 35 traditionnels Comment s est effectu e la transmission De mani re orale crite Par l apprentissage des gestes Chaque l ve peut r aliser un document crit et visuel photos croquis vid os rendant compte des gestes de pr paration qui leur ont t transmis f Travailler sur les gestes en tant que signes Les gestes sont ils reconnaissables et compr hensibles par tous Qu en d duire sur les usages et les fonctions des gestes f Proposer aux l ves de faire des recherches sur les gestes et les signes qui ouvrent et concluent une rencontre dans diff rents pays ou communaut s poign es de mains accolades baisers Vous pouvez galement prendre l exemple du geste non et vous appuyer sur le dossier p dagogique de l acad mie de Montpellier Cercle d tude en Art Danse 2007 en ligne http pedagogie ac montpellierfr danse CED 3reflechir sur le geste pdf Et D crire mimer et photographier ou filmer les expressions corporelles gestuelles et de physionomie pour traduire de sentiments joie peur refus m pri
81. galement consulter le dossier d exposition destination des enseignants et de leurs classes r alis par le mus e du quai Branly l occasion des Ma tres du d sordre en 2012 en ligne http www quaibranly fr fr musee publics enseignants ressources pedagogiques html ON F l instar de Natacha Nisic dans e et f certains artistes s attachent rapporter le r el les v nements comme les catastrophes de diff rentes mani res s agit galement pour eux de questionner les possibilit s et les limites du rapport qu entretiennent les images avec la r alit Ces artistes prennent pour point de d part des situations r elles et tentent de trouver une forme et une mani re de les repr senter en d jouant les codes du reportage journalistique et en tentant de proposer une alternative aux images d actualit s qui d pendent du syst me conomique m diatique tudier les d marches artistiques et les uvres pr sent es dans les textes ci dessous consacr s Santu Mofokeng Harun Farocki Aernout Mik Sophie Ristelhueber et Eija Liisa Ahtila qui ont galement t expos s au Jeu de Paume vous pouvez vous reporter aux ressources disponibles dans les rubriques Archives des expositions et Archives des dossiers enseignants sur le site web de l institution ainsi qu aux catalogues dit s l occasion de chacune des manifestations Rep rer comment chaque artiste a
82. he Critique n 783 784 ao t septembre 2012 f lt Penser la catastrophe programme du colloque Tourcoing Le Fresnoy Studio national des arts contemporains 2013 en ligne htp fhypotheses org wp content blogs dir 274 files 2013 01 programme pdf I Traces du sacr Paris Centre Pompidou 2008 Le Troisi me il la photographie et l occulte Paris Maison europ enne de la photographie Gallimard 2004 Catalogues d exposition du Jeu de Paume ressources et dossiers en ligne sur le site du Jeu de Paume f Aernout Mik Communitas G ttingen Steidl Paris Jeu de Paume 2011 F Santu Mofokeng Chasseur d ombres Trente ans d essais photographiques Munich Prestel Paris Jeu de Paume 2011 Eija Liisa Ahtila Paris Hazan Jeu de Paume 2008 I HF RG Paris BlackJack Jeu de Paume 2000 E Sophie Ristelhueber Op rations Paris Les Presses du r el Jeu de Paume 2000 approfondir l exposition 44 Jeu de Paume expositions 15 octobre 2013 26 janvier 2014 J Erwin Blumenfeld 1897 1969 Photographies dessins et photomontages I Natacha Nisic cho f Programmation Satellite 6 Une exposition des projections Suite pour exposition s et publication s quatri me mouvement jusqu fin mars 2014 J Espace virtuel Erreur d impression publier l re du num rique http espacevirtuel jeudepaume org prochaines expositions 11 f vrier 18 mai 2014 f Robert
83. hilippe La Shoah Th tre et cin ma aux limites de la repr sentation Paris Kim 2013 F Marce Serge Les Archives fant mes Recherches anthropologiques sur les institutions de la culture Paris Nouvelles ditions Lignes 2013 EMicHaun Philippe Alain Aby Warburg et l image en mouvement Paris Macula 1008 F Peret Catherine Vitesses de la m moire vitesse de la lumi re compte rendu du s minaire Paris Jeu de Paume 2007 2008 en ligne http www jeudepaume org index php page article amp idArt 1007 EWarurc Aby L Atlas Mn mosyne Paris L carauill INHA 2012 f L Image document entre r alit et fiction Paris Le BAL Centre national des arts plastiques Marseille Images en man uvres Les Carnets du BAL n 1 2010 I l Image d j l usages de l objet trouv photographie et cin ma Le BAL Centre national des arts plastiques Marseille Images en man uvres Les Carnets du BAL n 2 2011 I Les Images manquantes Paris Le BAL Centre national des arts plastiques Marseille Images en man uvres Les Carnets du BAL n 3 2012 I lt Penser l archive photographique au XXI si cle actes du colloque Paris Jeu de Paume 2011 en ligne http www jeudepaume org index php page artice amp idArt 1443 m m approfondir l exposition 43 Orientalisme anthropologie et chamanisme Acameen Giorgio La communaut qui vient Th
84. ilms parlants Avec le cin ma parlant se pose la question de la transmission des informations sonores Dans les ann es 1920 le cin ma b n ficiait du prestige et du mythe du langage universel puisqu il n y avait aucune barri re de langue pour une compr hension internationale Entre 1913 et 1920 le texte crit n tait donc que rarement utilis par les plus grands partisans de ce langage id al Mais avec l arriv e des films parlants cette vision largement r pandue du cin ma devait rapidement dispara tre au profit d une vision totalement diff rente qui englobait tous les supports de communication et conf rait au discours un r le majeur dans les films Histoire du sous titrage adapt site de la CAASEM Collectif des adaptateurs de l audiovisuel pour les sourds et malentendants http www caasemfr Andrea 2012 de Natacha Nisic se compose de cinq vid os de longueurs variables Dans l exposition K W Complex l uvre qui m le des s quences tourn es par l artiste Fischbachau en Bavi re et des images d archives de la t l vision bavaroise se d ployait sur des crans r partis dans l espace d une salle enti re Intitul es La Rencontre Les mes Les Soins Archives et Les Voix les vid os exposent travers des langages diff rents l histoire trange et insolite d un personnage Paysages et couleurs contrast s de l Allemagne et de la Cor e du Sud silence et bruit du vent
85. ion le d velop pement de nombreux proc d s pour faire de la couleur et du son Si l invention du cin ma vise la reproduction du mouvement on peut dire que l invention de la t l vision vise elle avant tout la production et la diffusion d images et de son dans l espace Documentaire Genre de film traitant d un sujet emprunt au r el et dans lequel un point de vue est affirm la diff rence du repor tage Robert Flaherty Jean Rouch Raymond Depardon sont d im portants r alisateurs de documentaires Effets sp ciaux D s les origines du cin ma des r alisateurs comme Georges M li s se sont int ress s modifier le r el par des effets comme le truc interruption du filmage modification de la posi tion d un personnage dans le champ puis reprise du filmage sans modifier le cadre au visionnage le spectateur a l illusion d une continuit Les diff rents effets suivants visent m langer ou raccorder diff rentes sources d images incrustation fond bleu superposition d images anim es Une action est film e sur un fond bleu sur lequel il est possible d int grer de coller une autre image un d cor par exemple morphing transformation d une image en une autre surimpression m lange de deux sources d images anim es volets remplacement d une partie de l image par une autre Ces effets propres l image lectronique se retrouvent aujourd hui dans l en
86. ire que l on passerait des sons lugubres de l accompagnement du premier tableau la musique profane du n 92 de l la musique sacr e du n 3 puis la musique c leste du n 4 Il serait sans doute n cessaire avant de montrer les tableaux de faire un ou deux essais pour que la musique et la peinture s accordent exactement et que l une soutienne l autre et que l on vite soigneusement l auditeur spectateur que les musiciens loign s soient avertis sur le champ et avec pr cision par un signe quelconque du changement des tableaux sans pourtant que le spectateur en remarque rien Lettre de Caspar David Friedrich W A Sukowski Dresde 12 d cembre 1835 cit e in Jean Christophe Bailly La L gende dispers e Anthologie du romantisme allemand Paris Christian Bourgois 2001 p 283 Images et montages I lt Sur l image de gauche en noir et blanc on voit un homme qui introduit de petites pi ces m talliques dans une presse Seules les mains sont d abord visibles au ralenti puis un second plan inclut aussi le visage de l ouvrier o se lit un effort d attention que ne justifie pas une activit aussi uniforme Sur l image de droite on voit un missile rouge survolant un terrain bois la vue est prise en plong e une distance variable depuis un avion Au bruit de l engin qui pourrait aussi bien venir de l usine o fonctionne la presse se m le une musique synth tique de supermarch Une vid o
87. ires manifestant l assomption d un art v ritablement politique questionnant le politique et la politique de la Repr sentation Cette assomption de l criture documentaire accompagne une crise des r cits narratifs et de la forme r cit traditionnelle comme le sugg raient d j en 1979 Serge Daney et Serge Toubiana dans un entretien avec le cin aste suisse Richard Dindo Donc l le documentaire vient au moment o la fiction est bless e o elle est arr t e dans le temps Les deux critiques d finissent donc essentiellement le documentaire comme un art du temps dans le temps ainsi qu une forme de r cit dynamique en mouvement Entre fiction et documentaire bien des uvres en effet interrogent d une mani re critique les diff rentes versions d une r alit ni univoque ni transparente ainsi que des aible doute qui se traduit dans les images qu on produit r gimes diversifi s de v rit Par ailleurs les uvres documentaires comme forme et comme rapport social questionnent la place du spectateur en instaurant des modes de lecture v ritablement dialogiques Richard Dindo qualifi de dernier arpenteur Serge Daney et Serge Toubiana proposent galement une autre d finition du documentaire comme un mode d attention du spectateur la qualit des rapports qui s instaurent entre le cin aste et ses sujets bien plus qu la mesure du rapport instaur entre une r alit et sa restitution
88. irs construisent des fictions c est dire des r agencements mat riels des signes et des images des rapports entre ce qu on voit et ce qu on dit entre ce qu on fait et ce qu on peut faire Jacques Ranci re Le Partage du sensible Esth tique et politique Paris La Fabrique 2000 p 60 Expositions et installations lt Marti Gili Quelle mise en sc ne envisages tu pour Andrea en conversation nouvelle version d Andrea neuf crans con ue sp cifiquement pour l exposition du Jeu de Paume Natacha Nisic Deux dispositifs de perception et de narration vont dialoguer le film et l installation L installation stipule par sa mise en forme une d ambulation un espace largi aux corps en mouvement Dans ce dispositif les images les sons les paroles d Andrea sont inclus dans un ensemble physique et mental ouvert Le visiteur de l exposition est un spectateur parfois inattentif il cr e un montage singulier int rieur des signes et images mis sa disposition l espace de l exposition fait la part belle l clatement du r cit la perte d un sens univoque lin aire au profit d une construction non autoritaire parcellaire du r cit L installation propose une indiscipline du regard Le film quant lui garde une structure h t rog ne et la lin arit du r cit est fragment e par les diff rentes sources d images correspondances visuelles et sonores passages complexes des temporalit
89. is Paribus 2012 en ligne http www c paribus com philosophie penser la catastrophe ECHasourc Christian Les cofictions mythologies de la fin du monde Bruxelles Impressions nouvelles 2012 Dioi Huserman Georges corces Paris Les ditions de Minuit 2011 Duruy Jean Pierre Pour un catastrophisme clair Quand l impossible est certain Paris ditions du Seuil 2000 HE Duruy Jean Pierre Petite m taphysique des tsunamis Paris ditions du Seuil 2005 F Fune Arkadi Oublier Fukushima Textes et documents Le Mas d Azil Les ditions du bout de la ville 2012 en ligne http leseditionsduboutdelaville fr leseditionsduboutdelaville Les_ Editions du Bout de_ la_Ville files arkadi_filine oublier_fukushima pdf F Montare Christine Quand la Vague d Hokusai devient insupportable Lib ration 17 mars 2011 F SALENAYE Dani le Fin de l histoire et fin du monde Lib ration 17 mars 2011 EScHecat Friedrich Fragments trad et pr sent par Charles Le Blanc Paris Jos Corti 1906 ESOURAU tienne Sublime Vocabulaire d esth tique Paris Presses universitaires de France 1990 Tour Jalal Le Retrait de la tradition suite au d sastre d mesur Paris Les Prairies ordinaires 2011 J WALTER Fran ois Catastrophes Une histoire culturelle XVIe XXE si cle Paris ditions du Seuil 2008 I L blouissement Paris Jeu de Paume 2004 I lt Penser la catastrop
90. isme comme l institution globale qui traite de l Orient qui en traite par des d clarations des prises de position des descriptions un enseignement une administration un gouvernement bref l orientalisme est un style occidental de domination de restructu ration et d autorit sur l Orient La notion de discours d finie par Michel Foucault dans L Arch ologie du savoir et dans Surveiller et Punir m a servi caract riser l orientalisme Je soutiens que si l on n tudie pas l orientalisme en tant que discours on est incapable de comprendre la discipline extr mement syst matique qui a permis la culture europ enne de g rer et m me de produire l Orient du point de vue politique sociologique militaire id ologique scientifique et imaginaire pendant la p riode qui a suivi le si cle des Lumi res Je m efforce aussi de montrer que la culture europ enne s est renforc e et a pr cis son identit en se d marquant d un Orient qu elle prenait comme une forme d elle m me inf rieure et refoul e J ai commenc par faire l hypoth se que l Orient n est pas un fait de nature inerte I n est pas simplement l tout comme l Occident n est pas non plus simplement l Nous devons prendre au s rieux l importante observation de Giovanni Battista Vico les hommes font leur propre histoire ce qu ils peuvent conna tre c est ce qu ils ont fait et l appliquer aussi la g o graphie en tant qu entit s g ographiques
91. l e discours narratif raconte une histoire vraie ou fictive par la voix d un narrateur Cette histoire comporte des v nements et pr sente des faits qui se d roulent dans des lieux pr cis une poque donn e La narration peut avoir plusieurs finalit s informer divertir formuler des opinions expliquer argumenter persuader Dans l chelle de la repr sentation le r cit est la forme de fiction qui s apparente le plus au r alisme et qui donc imite et informe la fois la r alit sans chercher se confondre avec elle est donc convoqu aussi naturellement que la photographie ou la vid o dans l laboration de l histoire Le r cit repose sur une transaction avec les notions de r alit et de v rit transaction qui exige son tour l activit interpr tative du lecteur ou du spectateur D s le commencement les vid astes ont invent de nouvelles formes de la narration chaque tournant de l histoire de la vid o les artistes se sont int ress s au temps comme mat riau de la vid o Au d but c tait le temps r el qui les fascinait sans traitement ni montage la vid o pouvait saisir le temps tel qu on le vivait ici et maintenant l int rieur comme l ext rieur Les artistes aujourd hui privil gient la manipulation du temps brouillant les fronti res entre pass et futur De vastes installations permettent de p n trer dans les multiples strates du temps tel qu il est
92. les en derni re analyse donc uniquement comme th tre Ainsi parlait Zarathoustra est le ballet d une humanit qui a perdu ses gestes Et lorsque l poque s en aper ut alors trop tard commen a la tentative pr cipit e de r cup rer in extremis les gestes perdus La danse d Isadora Duncan et de Diaghilev le roman proustien la grande po sie du Jugendstil de Pascoli Rilke enfin de la fa on la plus exemplaire le cin ma muet tracent le cercle magique au sein duquel l humanit chercha pour la derni re fois voquer ce qui achevait de lui chapper jamais la m me poque Aby Warburg inaugure un type de recherches que seule la myopie psychologisante d une certaine histoire de l art a pu d finir comme science de l image alors qu elles avaient en fait pour centre le geste en tant que cristal de m moire historique le raidissement qui le fige en destin et l effort inlassable des artistes et des philosophes confinant selon Warburg la d mence pour l en d livrer au moyen d une polarisation dynamique Comme ces recherches taient men es dans le domaine des images l on a cru que celle ci en constituait galement l objet En fait Warburg a transform l image dont Jung fera encore le mod le de la sph re m tahistorique des arch types en un l ment r solument historique et dynamique cet gard Mn mosyne l atlas aux mille photographies qu il devait laisser inachev loin de n tr
93. leur de ses ressources aller l encontre de son but le plus profond Voil pourquoi le cin ma me semble surtout fait pour exprimer les choses de la pens e l int rieur de la conscience et pas tellement par le jeu des images que par quelque chose de plus impond rable qui nous les restitue avec leur mati re directe sans interpositions sans repr sentations Le cin ma arrive un tournant de la pens e humaine ce moment pr cis o le langage us perd son pouvoir de symbole o l esprit est las du jeu des repr sentations La pens e claire ne nous suffit pas Elle situe un monde us jusqu l co urement Ce qui est clair est ce qui est imm diatement accessible mais l imm diatement accessible est ce qui sert d corce la vie Cette vie trop connue et qui a perdu tous ses symboles on commence s apercevoir qu elle n est pas toute la vie Et l poque aujourd hui est belle pour les sorciers et pour les saints plus belle qu elle n a jamais t Toute une substance insensible prend corps cherche atteindre la lumi re Le cin ma nous rapproche de cette substance l Si le cin ma n est pas fait pour traduire les r ves ou tout ce qui dans la vie veill e s apparente au domaine des r ves le cin ma n existe pas Antonin Artaud Sorcellerie et Cin ma 1927 in uvres compl tes t IIl Paris Gallimard 1961 p 79 82 I lt Filmer Andrea est une fa on de penser la place du couple filmeur fi
94. lexion sur le cadre o l art se manifeste lieu des implications formelles symboliques et id ologiques que cet espace joue dans la r ception de l uvre interrogeant ainsi les codes qui conditionnent les relations art et spectateur lequel en se d pla ant d couvre l impossible globalit de l uvre Il lui est laiss l initiative de structurer et de m moriser ses r seaux multiples qui l aideront sa reconstitution L installation croisement de peinture sculpture architecture et audiovisuel est un art ph m re qui porte en lui la pens e de sa propre destruction ou de sa fin soit par l artiste lui m me soit par les forces naturelles qui entrent en jeu Installation in Groupes mouvements tendances de l art contemporain depuis 1945 Paris cole nationale sup rieure des beaux arts 2001 p 166 167 f lt Vid o sculpture vid o environnement installation vid o performance vid o Ces cat gories en vigueur d signent non sans certains flottements des exp rimentations participant de courants artistiques qui emportent les taxinomies existantes contestent l tanch it des domaines et des techniques d expression Elles ont d abord en commun d investir un espace et d exhiber l appareil vid ographique ou du moins certains de ses l ments L int r t port la seule image se d place sur la d finition d espaces nouveaux int grant une quatri me dimension Espaces travers s par le temps temps du dire
95. lm et par l m me celle du spectateur Une part de la vie d Andrea reste inexpliqu e myst rieuse hors du commun Cette part de myst re ne doit pas faire l objet d une spectacularisation Au contraire la cam ra est fid le une tradition objectiviste elle pourrait tre envisag e dans une position analogue l criture po tique Je pense Charles Reznikoff et aux objectivistes am ricains pour qui l nonc dans sa structure m me est d j un d placement du langage En effet la pratique d Andrea en Bavi re n a rien d exotique elle est parfaitement lisible int gr e dans le paysage quotidien Pour Andrea il semble plus familier de v tir un hanbok cor en qu un costume traditionnel bavarois mais pour un il ext rieur les deux v tements sont la fois attrayants et tranges Par ailleurs l extr me singularit du r cit d Andrea tient au fait qu il semble hant par autant de personnes r elles que de pr sences virtuelles Comment repr senter ces mondes des absents et des vivants Comment faire cohabiter le visible et l invisible J ai en m moire Andr Bazin pour qui la question ontologique du passage de la photographie au cin ma se traduit au del d un progr s purement m canique L illusion n est pas une grammaire de cin ma mais sa fonction m me sa nature ontologique qui engendre les plaisirs scopiques du spectateur Faire cohabiter les mondes d Andrea r els et virtuels est simplement
96. mpr hension des actions des images ils peuvent comporter des dialogues F lt Le r le de la musique dans les films parlants ou muets Visionner une s quence filmique sans le son ou en faisant le choix d une autre musique analyser l effet narratif obtenu comparer partir de l coute d un extrait musical imaginer une sc ne retrouver une sc ne Marie Jeanne Defranchi Exploitation p dagogique d un film dispositif cole et cin ma pour les cycles 1 et 2 en ligne http web ac corse fr iaza docs Art exploiter le film _C_2 pdf approfondir l exposition 38 F partir d un film sur support DVD travailler autour d une s quence et avec les diff rentes versions sous tir es et doubl es afin de mettre en vidence les variations de sens les interpr tations et les d placements que peuvent engendrer les actions de traduction Commencer par exemple par le sous titrage en langue originale version pour malentendant continuer avec le sous titrage dans une autre langue puis finir par le doublage En lien avec la question du programme de quatri me les images et leurs relations au r el et autour de sayn tes sonores le site des Arts plastiques de l acad mie de Poitiers propose une s quence de cours qui consid re l image et son rapport au son en combinant gestes du quotidien et sons inattendus en ligne http wwo ac poitiers fr arts_p spip php articles46
97. n 16 printemps 2006 p 62 68 2005 DHeLeMmes Bertram Effroi de Natacha Nisic mus e Zadkine Paris l Architecture d aujourd hui n 361 novembre d cembre 2005 p 12 13 d couvrir l exposition 8 rep res Orientalisme et chamanisme f lt Notre pays se dit l orient le plus extr me et l Europe l occident le plus extr me Une personne de l orient le plus extr me souhaitait rencontrer quelqu un de l occident le plus extr me Park Ji won Conversations crites avec Gokjeong in Journal du Jehol 1780 trad du chinois par Lee Sang ho Paju Bori 2004 p 365 en cor en f lt Andrea est une figure centrale entre deux mondes qui se font face l Europe occidentale h riti re d une pens e rationa liste des Lumi res qui n a de cesse de tenter de consolider le concept de civilisation socle d une soci t aux fronti res plus ou moins poreuses avec ce qu elle a d sign comme barbare depuis la Gr ce antique Et l Orient figure lointaine masqu e par les tentations de l orientalisme une lecture de l Autre inaccessible parfois effrayant mais s duisant d exotisme Le chemin d Andrea est in dit il fait se c toyer notre panth on classique son propre h ritage catholique ainsi qu une cosmologie com plexe et riche venue de Chine et de Cor e Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 112 f lt
98. n ration qui avait connu le muet Chez Hitchcock l histoire vient vraiment du film elle se d veloppe en m me temps que le film comme le motif se d veloppe chez le peintre Il a d couvert le montage L histoire du cin ma sur laquelle je travaille sera plut t celle de la d couverte d un continent inconnu et ce continent c est le montage Lorsque Eisenstein dans ses crits parle du Greco il ne dit jamais ce peintre mais ce monteur Godard n est pas le seul d fendre ce genre de positions Un cin aste aussi diff rent que Robert Bresson nonce des id es assez proches lorsqu il r fute la valeur absolue d une image lorsqu il insiste pour dire qu il n y a pas tout dans ce domaine lorsqu il impose la repr sentation une mani re de fragmentation qui rend les parties ind pendantes afin de leur donner une nouvelle d pendance lorsqu il invoque avec la toute puissance des rythmes cet art du montage gr ce auquel une image se transforme au contact d autres images comme une couleur au contact d autres couleurs lorsqu il cherche au fond tout ce qui se passe dans les jointures et observe le fait trange que ce soit l union interne des images qui les charge d motion lorsqu il se fait un principe de rapprocher les choses qui n ont encore jamais t rapproch es et ne semblaient pas pr dispos es l tre tout cela de fa on d monter e
99. n avec une autre image Auparavant partir de 1065 j avais d j vu des projections doubles et multiples il s agissait alors d expanded cinema d une volont de critiquer la norme cin matographique en soumettant la projection des contraintes radicales Andy Warhol juxtaposait ou superposait deux fois la m me image et produisait ainsi un effet saisissant le pluriel le plus simple suffisait voquer un vertigineux infini Cela m avait frapp dans ses uvres graphiques montrant par exemple deux images d un accident de la circulation plus encore que dans ses films sur double cran Harun Farocki Influences transversales Trafic n 43 Paris automne 2002 p 19 22 f lt Il n y a pas d image il n y a que des images Et il y a une certaine forme d assemblage des images d s qu il y a deux il y a trois C est le fondement du cin ma Godard ne voit et ne construit l image que plurielle c est dire prise dans ses effets de montage C est la grandeur du cin ma mais aussi de la peinture dont l exemple d Fisenstein il reconna t qu elle est une grande monteuse que d avoir fait fleurir cette essentielle pluralit dans le temps d roul du mouvement Rappelons nous titre d exemple sa fa on de reconna tre le g nie d Alfred Hitchcock Hitchcock a restitu toute sa puissance l image et aux encha nements d images Hitchcock faisait partie d une g
100. nce du dispositif cin matographique classique o le d filement lin aire des images consigne successivement des significations on cherche et on montre ici pour une image donn e mobile ou statique une autre image qui puisse lui tre convenablement adjointe dans une sorte de montage horizontal Christa Bl minger Harun Farocki circuits d images Trafic n 21 1097 p 44 40 Ce n est pas seulement ce qui est pr sent et ou repr sent qui est important mais aussi la fa on dont on le pr sente ou le repr sente et les choix de disposition dans l espace Le spectateur est un des l ments du dispositif au sein duquel il dispose d une relative libert de mouvement est invit exp rimenter des liens se questionner d velopper un point de vue se positionner Par ces interrogations l exposition permet d aborder cette cat gorie d uvre propre l art contemporain qu est l installation f Pendant la visite de l exposition Natacha Nisic tudier les espaces du Jeu de Paume tels qu ils sont investis par l artiste la mani re dont les salles sont transform es par et pour l exposition Quels sont les pr suppos s et les implications de la mise en espace du point de vue du rapport de l institution et du public aux uvres Comment l installation de ces uvres peut elle tre reconfigur e en fonction des lieux dans lesquels elle est pr sent e En outre certaines recherches de Nat
101. ng la cam ra se d place gauche droite haut bas en conservant le m me axe d orientation Panoramique la cam ra pivote sur elle m me mais ne se d place pas gauche droite haut bas Zoom mouvement de l objectif de la cam ra avant arri re noter qu la diff rence des deux autres ce mouvement ne peut pas tre assimil un mouvement de l il il est propre la cam ra Plan subjectif La cam ra se situe au niveau des yeux d un person nage et nous montre son point de vue Postproduction Ensemble des op rations se situant apr s le tour nage d un film montage effets sp ciaux etc Production Cadre de travail dans lequel s inscrit une r alisation On oppose traditionnellement la production de cin ma et de t l vision industrielle par nature la production artistique plus arti sanale et l g re certaines uvres pouvant m me tre auto produites bien que les exemples de productions plus complexes et co teuses se multiplient par exemple les r alisations r centes de Bill Viola Prolepse Anticipation le r cit anticip d une action qui ne s est pas encore d roul e Raccord Passage d un plan un autre Certaines r gles comme la r gle des 180 degr s r gissent les changements de plan pour le respect d une coh rence de temps d axe de lumi re etc S quence Partie d un film un ensemble de plans forme une s quence Son relations sons images S
102. nt s inscrire dans le cadre d un projet d tablissement d un PIE d une classe PAC d un atelier artistique ou encore dans le temps du programme d enseignement d exploration cr ation artistique classe de seconde renseignements 01 47 03 04 95 paulineboucharlat jeudepaume org programme complet des activit s destination des enseignants et scolaires 2013 2014 disponible l accueil du Jeu de Paume et sur www jeudepaume org dossier enseignants mode d emploi Con u par le service ducatif en collaboration avec l ensemble de l quipe du Jeu de Paume ce dossier propose aux enseignants et leurs l ves des l ments d analyse et de r flexion afin de contribuer la construction de leur propre rapport aux uvres Il se compose de deux parties I d couvrir l exposition propose une premi re approche du projet et du parcours de l exposition de l artiste et des uvres ainsi que des rep res chronologiques et iconographiques I approfondir l exposition d veloppe plusieurs axes th matiques autour des statuts de l image et de l histoire des arts visuels des orientations bibliographiques et th matiques ainsi que des pistes de travail labor es avec les professeurs relais des acad mies de Cr teil et de Paris au Jeu de Paume Disponible sur demande le dossier enseignants est galement t l chargeable depuis le site Internet du Jeu de Paume contacts charg e des publics scolaires et des
103. nt de d part renvoie un fait r el ayant eu lieu la fin des ann es 1950 en Alg rie l poque le pays toujours sous domination fran aise s tait engag dans une longue lutte pour l ind pendance La riposte du gouvernement fran ais aux tentatives d assassinat de la r sistance alg rienne tait impitoyable et la situation devenait d une extr me violence En protestation aux atrocit s commises par les Fran ais deux jeunes Alg riens tu rent leur ami un gar on fran ais du m me ge approfondir l exposition 34 M me si le point de d part du film s inspire de faits r els l histoire porte davantage sur les relations entre cet v nement et la situation actuelle Le meurtre est certes r interpr t la lumi re de la situation mondiale actuelle mais il permet aussi de remettre dans une perspective historique le conflit entre culture arabe et culture occidentale Les trois protagonistes de l histoire sont Adel et Isma l les jeunes Arabes l origine du meurtre et une po tesse europ enne d une quarantaine d ann es Au d but de l histoire la Mort p n tre dans la maison de la femme Le film montre que se confronter la mort c est comme se retrouver dans un pays tranger c est remettre en question le fait d exister en tant qu individu Les propos de la Po tesse expliquent clairement ce qui s est pass tout en consid rant et en reliant les probl matiques sous jacentes aux v nements
104. orelle suffisante C est un effet de perspective c est dire une construction du r cit o des lignes de fuite et des axes peuvent se r unir en un ou plusieurs points quelque chose de la diffraction et de la brisure peut ainsi se reconstruire Le dispositif de l installation en trois crans simultan s demande au spectateur de se saisir des sens multiples de choisir et d associer les l ments d un montage subjectif dans une situation de seuil l incompl tude inh rente au dispositif s associent des l ments englobants tels que le son m lant des ambiances de nature avec oiseaux et insectes stridents et des fr quences graves quasi telluriques Le mouvement de retrait par rapport l incompl tude du sens est compens par d autres l ments du langage des formes et des sons Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 108 100 La notion de dispositif import e dans le champ des arts plastiques se r f re une conception et une approche particuli res de l uvre d art Selon Le Petit Robern un dispositif est la mani re dont les pi ces les organes d un appareil sont dispos es le m canisme lui m me convient donc de rappeler comment certaines pratiques artistiques contemporaines ont exp riment et reformul les questions d espace et de temps dans l uvre Si l installation est devenue un m dium ar
105. ort l espace le temps interview de l artiste Art press n 349 f vrier 2008 EDURNG lie Faux raccords La coexistence des images Arles Actes Sud Nice Villa Arson 2010 EFarocki Harun Influences transversales Trafic n 43 automne 2000 EMicHauo Philippe Alain Le Mouvement des images Paris Centre Pompidou 2006 EMicHauo Philippe Alain Sketches histoire de l art cin ma Paris Kargo amp L clat 2006 EMicHauo Philippe Alain Tapis volant Paris Drago 2012 Para Fran oise Vid o un art contemporain Paris ditions du Regard 2001 EPA Dominique Le Temps expos le cin ma de la salle au mus e Paris Cahiers du cin ma 2000 F Pourvau Bamchade Chris Marker Paris Cahiers du cin ma SC R N CNDP 2003 F Ranci R Jacques Le Partage du sensible Esth tique et politique Paris La Fabrique 2000 J Roman Mathilde Art vid o et mise en sc ne de soi Paris L Harmattan 2008 F RusH Michael L Art vid o Paris Thames amp Hudson 2007 F Sierek Karl Images oiseaux Aby Warburg et la th orie des m dias Paris Klincksieck 2000 F VAN Assche Christine dir Collection nouveaux m dias installations la collection du Centre Pompidou Mus e national d art moderne Paris Centre Pompidou 2007 Enregistrement m moire et archives Acameen Giorgio Image et m moire crits sur l image la danse et le cin ma Paris
106. oses commencent nous regarder depuis leurs espaces enfouis et leurs temps enfuis Marcher aujourd hui dans Birkenau c est d ambuler dans un paysage paisible qui a t discr tement orient balis d inscriptions d explications document en somme par les historiens de ce lieu de m moire Comme l histoire terrifiante dont ce lieu fut le th tre est une histoire pass e on voudrait croire ce qu on voit d abord savoir que la mort s en est all e que les morts ne sont plus l Georges Didi Huberman corces Paris Les ditions de Minuit 2011 p 61 62 I lt Si le bombardement atomique d Hiroshima et de Nagasaki les 6 et o ao t 1945 respectivement constitue un d sastre d mesur alors par del non seulement le nombre de morts et la destruction manifeste de b timents dont des mus es des biblioth ques et des temples et de diverses autres traces physiques ainsi que les effets mat riels de long terme cach s dans des cellules affect es par la radioactivit au fond du corps et les traumatismes latents qui peuvent se manifester apr s coup il y aurait galement un retrait immat riel de textes litt raires philosophiques et de pens e ainsi que de certains films vid os et uvres musicales alors m me qu il en subsiste des exemplaires physiquement disponibles de peintures ou de b timents qui n ont pas t physiquement d truits ainsi que de guides spirituels ou du caract re
107. ovi tiques parmi lesquels nous voyons passer un Yakoute afflig de strabisme s appliquent embellir leur ville qui en a besoin Bamchade Pourvali Chris Marker Paris Cahiers du cin ma SC R N CNDP 2003 p 16 Demander aux l ves quel commentaire correspond le mieux selon eux aux images du film en les incitant argumenter leurs choix Que nous montre Chris Marker au travers de cet exercice Autre incitation partir du texte et avant d avoir vu le film proposer aux l ves de choisir l un des trois commentaires et d en imaginer une repr sentation par la peinture le dessin le collage qui rendrait le mieux compte pour eux de cette description de la ville de lakoutsk Mettre en commun les images r alis es approfondir l exposition 32 f Recueillez la description orale du t moin d un v nement du pass guerre gr ve r sistance exil exode ou d un v nement contemporain marquant Tentez de restituer par le dessin le plus scrupuleux lieux et circonstances d un pisode pr cis planche sch mas vignettes en fonction de ses indications Int grez la dimension subjective de son t moignage Rectifiez l aide du t moin confrontez des documents visuels de l poque T moin in Jean Claude Fozza Anne Marie Garat Fran oise Parfait La Petite Fabrique de l image Paris Magnard 2003 p 272 I Revenir sur l image de la jeune fille dans les d combres la
108. parler de cin ma Parler de perceptions du r el ou des r alit s Il ne s agit pas de construire une vision illusionniste voire na ve Les choix de mise en sc ne se construisent dans cet interstice entre pr sence absence et m moire Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 112 113 f lt La cure consisterait donc rendre pensable une situation donn e d abord en termes affectifs et acceptables pour l esprit des douleurs que le corps se refuse tol rer Que la mythologie du chaman ne corresponde pas une r alit objective n a pas d importance la malade y croit et elle est membre d une soci t qui y croit Les esprits protecteurs et les esprits malfaisants les monstres surnaturels et les animaux magiques font partie d un syst me coh rent qui fonde la conception indig ne de l univers La malade les accepte ou plus exactement elle ne les a jamais mis en doute Ce qu elle n accepte pas ce sont des douleurs incoh rentes et arbitraires qui elles constituent un l ment tranger son syst me mais que par l appel au mythe le chaman va replacer dans un ensemble o tout se tient Mais la malade ayant compris ne fait pas que se r signer elle gu rit Et rien de tel ne se produit chez nos malades quand on leur a expliqu la cause de leurs d sordres en invoquant des s cr tions des microbes ou des virus On nous
109. partenariats Pauline Boucharlat 01 47 03 04 95 paulineboucharlat jeudepaume org r servation des visites et des activit s Marie Louise Ouahioune 01 47 03 12 41 serviceeducatif jeudepaume org responsable du service ducatif Sabine Thiriot sabinethiriot jeudepaume org conf renciers et formateurs Benjamin Bardinet 01 47 03 12 42 benjaminbardinet jeudepaume org ve Lepaon 01 47 03 12 42 evelepaon jeudepaume org professeurs relais C line Lourd acad mie de Paris celinelourd jeudepaume org Maxime Seguin acad mie de Cr teil maximeseguin jeudepaume org sommaire I d couvrir l exposition Pr sentation de l exposition rep res Installations et images en mouvement rep res Orientalisme et chamanisme bibliographie s lective I approfondir l exposition Documenter monter et agencer Politiques de repr sentation Expositions et installations Images et montages Gestes archives et m moire Inventaires et sauvegarde Rites et initiation Mouvements forces et tensions Saisir l invisible D sastres et catastrophes D mesure et sublime Pistes de travail Rapporter et repr senter le r el Dispositifs de narration Lexique de l image en mouvement orientations bibliographiques th matiques Ce dossier est publi l occasion de l exposition Natacha Nisic cho pr sent e au Jeu de Paume du 15 octobre 2013 au 26 janvier 2014 Commissaires de l exposition Natacha Nisic et Marta Gili Cett
110. phique Souvent dans vos films le r cit est clat ses ruptures mat rialis es par l utilisation de plusieurs crans simultan s et par l obligation o est le spectateur de reconstituer l histoire Eija Liisa Ahtila J cris d abord un sc nario I comporte deux points importants la composition finale et l criture d un dialogue ou d un monologue La composition donne sa forme l histoire elle situe les parties les unes par rapport aux autres et indique leur dur e Le dialogue tire partie des mots ils expriment ce que les images ne peuvent pas montrer Le sc nario achev je r partis les images sur les diff rents crans du moins ce qui peut tre pr vu La p riode de tournage est g n ralement tr s mouvement e et trop courte de sorte que souvent les crans qui ne comportent pas d acteurs ou d action importante en p tissent Durant le montage comme toutes les tapes de la production je me fie aux vieilles r gles de la narration cin matographique Mais les r gles ne sont qu un point de d part Dans le montage par exemple elles ne s appliquent que lorsqu une coupure intervient entre les images d un m me cran mais pas entre les diff rents crans Cela a t une gageure et la cause d erreurs mais je commence savoir m y prendre Where Is Where est bien des gards diff rente de mes pr c dentes installations parce qu elle comprend quatre crans en vis vis Je me suis
111. ptative au monde et replacent l homme dans un tout un ensemble dont il est une force agissante tout autant que passive soumise En revanche lorsqu il s agit de forces telles que le danger nucl aire ou les jeux des finances mondiales ces forces trouvent leurs sources dans une id e de toute puissance de l homme Qu il asservisse l nergie ou les calculs vertigineux par des machines ou des ordinateurs l homme civilis rivalise avec les forces impr visibles les domine et croit les contr ler Cette d mesure engendre un vertige une peur qui porte en elle la n gation de l homme Face cela je ne peux proposer que des gestes d une grande simplicit la cr ation vocale de Donatienne Michel Dansac pour Indice Nikkei ou pour f l utilisation de miroirs qui trouv s sur le lieu m me du tsunami ont vu le d sastre de la grande vague et lui ont surv cu Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 114 115 D sastres et catastrophes I lt Effectivement le paysage ne parle pas ou peu et c est exactement dans ce paradoxe que la m moire se situe La charge de m moire se fait dans l absence Il me semblait important de ne pas montrer des images tragiques puisque nous en sommes d j abreuv es et qu il y a une culture de satisfaction morbide de l horreur Il s agit l d inscrire dans l image m me une position qui est celle du trav
112. ques des artistes Dominique Pa ni Le Temps expos le cin ma de la salle au mus e Paris Cahiers du cin ma 2002 p 71 72 d couvrir l exposition 7 f 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin bibliographie s lective tudes et catalogues d expositions monographiques 2013 I K W Complex Natacha Nisic Park Chan kyong Paris Fondation Herm s 2013 textes de Natacha Nisic et Park chan kyong F Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 textes de Beck Jee s00k Philippe Alain Michaud Florent Perrier entretien de l artiste avec Marta Gili 2005 E Natacha Nisic Effroi Paris mus e Zadkine Paris Mus es 2005 texte d Annette Becker pr face de No lle Chabert note d intention de Natacha Nisic 2003 EHaus raus aus Natacha Nisic Bruxelles La Lettre vol e Paris Le Plateau Frac le de France 2003 textes d Eric Corne et Christophe Marchand Kiss 1995 F Natacha Nisic Pleine campagne Auvers sur Oise office municipal de la culture 1995 textes de Christophe Domino et V ronique Pittolo Entretiens 2009 I lt Spectre Natacha Nisic in R rA Nathan dir De Paris Drancy ou les Possibilit s de l art apr s Auschwitz Pertuis Rouge profond 2009 p 57 71 2005 I Natacha Nisic l art au risque de la m moire entretien avec Catherine Francblin avec la participation de Philippe Forest Entretiens sur l art Fondation d entrepris
113. qui ont agi de fa on d cisive sur plusieurs ann es de ma vie furent Rembrandt l Ermitage de Saint P tersbourg et mon voyage dans le gouvernement de Vologda o je fus envoy en tant qu ethnographe et juriste par la Soci t imp riale de sciences naturelles d anthropologie et d ethnographie Ma t che tait double tudier le droit criminel paysan dans la population russe chercher d gager les principes du droit primitif et recueillir les survivances de religion pa enne qui subsistaient chez la peuplade zyriane de paysans et de chasseurs en lente voie de disparition tudiant les cat gories de pens e de cette communaut finno ougrienne le jeune Kandinsky allait d couvrir une forme d me particuli re nomm e or qui avait une pr sence palpable dans la vie quotidienne des hommes donn chacun sa naissance l ort appara t aux proches d un sujet l approche de la mort et toujours la nuit sous la forme de la personne qui va bient t mourir ce moment il tait r put infliger un pincement si s v re qu il laissait une marque bleue sur la peau une preuve manifeste de sa nature r elle Ainsi s explique la coutume chez les Finno Ougriens de laisser l ext rieur des maisons pos s dans l embrasure des fen tres une cruche remplie d eau et un linge afin que l ort puisse se laver le visage Les conceptions des Zyrianes entourant le myst re de la mort allaient fissurer les cat gories
114. rais ce qui relevait de l actualit mais d une fa on diff rente Pas le genre de nouvelles choc comme on dit sur CNN mais des histoires avec disons un d roulement Le Weekly Mail paraissait le jeudi avant de devenir un journal du vendredi Le mercredi ou le jeudi j allais y d poser les photos que j avais faites en une semaine avec des l gendes au dos pour dire de quoi il s agissait Ils disaient C est maintenant que tu nous les donnes Je ne faisais que d poser mes photos qu ils les utilisent ou qu ils les ignorent et je rentrais chez moi Et parfois j avais la surprise de les retrouver la une Le Mail tait un hebdomadaire et certains des v nements qu il couvrait taient d j pass s dans les quotidiens Mais comme je n arrivais jamais temps mes photos n avaient jamais t vues elles taient in dites La lenteur devint ma force Santu Mofokeng Corinne Diserens Entretien premi re partie in Santu Mofokeng Chasseur d ombres Trente ans d essais photographiques Munich Prestel 2011 p 11 L automne 1980 nous est fortement rest dans la m moire avec sa succession d v nements visuels Prague Berlin Bucarest en juger par les images c tait le retour de l Histoire On voyait des r volutions Et le sc nario r volutionnaire le plus complet nous tait livr par la Roumanie unit s de temps et de lieu compris Du 21 d cembre 1989 dernier discours de Cea
115. rance 2004 en ligne http www natacha nisic eu commentaire php idCom 138 amp lang fr Inventaires et sauvegarde I lt En 1995 Natacha Nisic commence travailler l laboration d un Catalogue de gestes qui ne cessera de s enrichir au fil des ann es un catalogue ouvert constitu d une s rie de films tourn s en super 8 de la dur e d un chargeur entre une et deux minutes et demie cadrant invariablement en plan serr et en l g re plong e des mains accomplissant une action simple r elle ou imaginaire plucher couper frotter nettoyer manipulant un objet une fleur un fruit une paire de ciseaux un couteau ou simplement se frottant l une l autre pour esquisser dans l espace du plan un motif sans commencement ni fin retourn sur lui m me et sans finalit Jamais de recadrage sur les visages si les mains pour la plupart des mains de femmes sont marqu es par le temps et r v lent quelque chose de leur histoire rid es tavel es ou tach es parfois orn es d une alliance ou d une bague elles ne sont jamais rapport es un corps et accomplissent par elles m mes une fonction d tach e de tout sujet D abord projet s en pellicule les films d sormais num ris s et diffus s sur des crans plats d filent en boucle install s dans les espaces d exposition en nombre variable selon des compositions ouvertes et ind finiment permutables Le Catalogue de gestes qui dans l
116. raticiens de fa on empathique Au milieu du XX si cle les anthropologues avaient r dig des rapports d taill s sur les chamanes venant de r gions tr s loi gn es les unes des autres comme l Australie l Arctique et l Amazonie Ceux ci taient d sign s diff remment selon les r gions mais tous les noms utilis s exprimaient la m me signification que le terme sib rien shaman En 1951 Mircea Eliade histo rien roumain sp cialiste des religions paracheva une tude monumentale qui devint le point de r f rence incontournable pour l tude du chamanisme Ce livre intitul Le Chamanisme et les techniques archa ques de l extase faisait tat des correspondances frappantes existant dans les pratiques chamaniques les visions du monde et les comportements symboliques de centaines de soci t s diss min es sur notre plan te Les travaux d Eliade d montr rent que les pratiques et conceptions chamaniques taient anciennes profond ment humaines et par cons quent dignes d un large int r t Parall lement les anthropologues mirent au point une m thode d observation qui allait bouleverser les tudes acad miques sur les chamanes Appel e observation participante cette m thode impliquait de vivre avec les gens et de participer leurs activit s tout en s effor ant de les observer avec d tachement Cette approche motiva les anthropologues prendre part aux s ances chamaniques pour les comprendre J
117. rche de Warburg approfondir l exposition 17 f 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin sur la description des formes et sur leur analyse avec Mn mosyne Warburg fonde une iconologie des intervalles Eine Ikonologie des Zwischen raumes qui ne porte plus sur des objets mais sur des tensions analogies contrastes ou contradictions M me si rien dans Mn mosyne ne rel ve de la technique du film il s agit pourtant bien d un dispositif cin matographique les fonds noirs des supports o s organise le jeu de glissement et de d placement des images occupent la m me fonction que l espace d crit par Dickson dans ses premiers films tourn s au fond de la Black Maria une fonction isolante qui concentre la repr sentation sur le moment de la comparution Dans la construction de Warburg le moment de la projection o se d ploient les ph nom nes d encha nements de fusions et de contradictions entre les images n a pas disparu il a simplement perdu sa dimension diachronique et demande une intervention active du spectateur face la d construction tabulaire des planches celui ci doit recr er des trajectoires de sens des faisceaux d intensit en s appuyant sur l espacement des photographies et sur la diff rence dans la taille des tirages qui correspondent des variations d accent Philippe Alain Michaud Aby Warburg et l image en mouvement Paris Macula 1998 p 237 239 I lt Par le travail du mont
118. rendue compte que je devais tout dessiner sinon il m aurait t impossible d imaginer et de me rappeler l action J ai calcul que pour quarante sc nes raison de dix dessins par sc ne sur quatre crans il faudrait que je dessine 1600 petites images est alors apparu que je devais tourner les images diff remment pour la version cin matographique et pour l installation C est pourquoi l installation joue avec l espace entre les crans le spectateur se trouvant au milieu Cet espace entre les crans s ajoute l espace filmique projet R gis Durand Eija Liisa Ahtila les mots la mort l espace le temps Art press n 342 f vrier 2008 p 30 f lt Le privil ge de l installation vid o est d impliquer globalement le visiteur en sollicitant tous ses sens Le corps n y est jamais confront au seul dispositif lectronique mais aussi un espace d termin l installation peut nier l architecture du lieu d exposition et abolir tout rep re en plongeant la salle dans l obscurit Elle peut exploiter aussi ce lieu tel qu il est avec ses pi ces s par es la transparence des vitres ouvrant sur ext rieur ses couloirs escaliers entr es ses vastes salles OU ses recoins travers ces gauchissements et ces hybridations multiples de dispositifs se joue ainsi la position fragile d un sujet qui ne peut se constituer qu en saisissant les principes m mes de sa constitution C est en m me temps le proc
119. rgement diffus e dans la presse suite la catastrophe de Fukushima Consulter ce sujet l article d Andr Gunthert enseignant chercheur sp cialiste des cultures visuelles et des cultures num riques publi en ligne sur le site Culture visuelle et qui s int resse la mani re dont cette image est devenue le symbole de cet v nement dans les m dias La pleureuse d Ishinomaki ou l esth tique du d sastre 21 mars 2011 en ligne http culturevisuelle org icones 1406 l auteur montre galement les usages et les modifications apport es une m me image pour diff rentes couvertures de magazines Lors du s minaire du Bal de 2011 qui portait sur les images manquantes Nathalie Delbard critique d art et ma tre de conf rences en arts plastiques l universit Lille 3 a galement tudi cette photographie appel e aussi Madone des d combres Elle l a abord e du point de vue des modifications de cadrage dans les publications et de l viction de diff rents d tails qui modifie notre perception Nathalie Delbard Les implicites de la s lection photojournalistique l auteur et le diffuseur in Les Images manquantes Paris Le BAL Centre national des arts plastiques Marseille Images en man uvres Les Carnets du BAL n 3 2019 p 60 Analyser et commenter les uvres de Natacha Nisic qui reviennent diff remment sur les traces de ces v nements Vous pouvez
120. rme de r cit Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 108 Le geste dans son sens abstrait signifie acte ou action On parle de geste d autorit ou de g n rosit de faire un beau geste quand on intervient en faveur de quelqu un Dans ces cas l le geste est un acte symbolique Le geste peut aussi accompagner la parole en illustrant les mots et les id es I peut aussi la remplacer totalement comme le fait le langage des signes pour les malentendants Dans son Compl ment du dictionnaire italien le c l bre designer italien Bruno Munari s amuse r pertorier les nombreux gestes qui rythment les conversations des Napolitains Il souligne ainsi la richesse et la pr cision du langage gestuel populaire Dans ces cas l le geste est expressif il est une composante essentielle des rapports humains Catalogue de gestes extraits 1995 Centre Pompidou Mus e national d art moderne Centre de cr ation industrielle Paris Don de l artiste et permet souvent de se faire comprendre par del la barri re de la langue l inverse le geste dit technique est plus sp cifique il est toujours li une pratique ou un travail particulier Le geste technique n est pas directement impliqu dans les rapports humains mais plut t dans ceux qui lient l homme son environnement physique Il concerne toute action sur la ma
121. rt est lacunaire il ne professe pas ne d montre pas n inscrit ni pens e ni geste dans un mouvement globalisateur Marta Gili Entretien avec Natacha Nisic in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 2013 p 107 Dans le cin ma on est d embl e dans le r el Comment tablir un langage comment placer la cam ra L histoire de l art a transform les repr sentations en r alisme Dans ma fa on de penser je suis davantage proche de l histoire de l art que de l histoire du cin ma Il n y a pas un r el ce que je montre n est pas r el C est une position politique par rapport l image car l image tente de nous faire croire que c est r el ce n est que de la mise en sc ne du protocole Ma tentative est de montrer ce dispositif il y a la volont de montrer la mise en sc ne Le leurre est vite d samorc c est ce qui cr e la distance On n existe qu partir du moment o on cr e de la distance On ne s en sort que si on d saxe le regard Natacha Nisic entretien avec ric Corne et Ma lle Dault compte rendu de la rencontre du 3 avril 2003 autour de l exposition Haus raus aus Paris Le Plateau Frac le de France 2004 en ligne http www natacha nisic eu commentaire phpidCom 1 38 amp lang tr L une des sp cificit s des images dites m caniques de la photographie la vid o tient leur rapport au r el d termin par leur processus de fabrication e
122. rtout l exp rience puisqu elle mime plus que d autres le recommencement du cin ma travers les d tours et les travestissements qu on a vus En s y montrant sensible Dominique Pa ni a sugg r qu un tel dispositif vari et r p t toucherait moins celui du cin ma que le r ve romantique autrefois formul avec splendeur par Caspar David Friedrich d exposer chacun de ses tableaux seul dans une bo te noire avec sa lumi re appropri e et m me une musique La chambre abrite aussi on l a vu des projections environnements au gr desquelles l image p n tre autrement par des simultan it s dont la polyvision exc de la frontalit d un ou de diff rents crans tout en continuant mettre en jeu des drames et des lieux sc naris s Raymond Bellour D un autre cin ma in La Querelle des dispositifs Cin ma installations expositions Paris P O L Trafic 2012 p 154 et 166 I lt Pour accro tre l effet que ces tableaux pourraient faire l heure opportune au cas o ils plairaient je souhaiterais qu on ne les vit qu avec un accompagnement musical Je veux dire en termes plus clairs lorsque le spectateur serait introduit dans la pi ce obscure et m me sombre une musique pourrait s lever comme dans le lointain qui s accorderait au tableau n 1 et celui ci une fois contempl on pourrait rapidement passer au tableau n 2 puis aux tableaux n 3 et 4 Je veux d
123. s souci fatigue d go t tonnement attention attendrissement souffrance En d gager sous forme de dessins tr s sch matiques les traits significatifs Codes gestuels de communication in Jean Claude Fozza Anne Marie Garat Fran oise Parfait La Petite Fabrique de l image Paris Magnard 2003 p 121 Prolonger la s ance en constituant un dictionnaire de gestes Rechercher une mani re de les classer et r diger les significations correspondantes Travailler sur des gestes quotidiens manger t l phoner travailler s amuser et les repr senter photographiquement R aliser les photographies sur fond neutre afin de d contextualiser la sc ne l l ve mime le s geste s puis il accomplit le s geste s Gommer l aide d un logiciel de retouche d image les objets li s l action repr sent e Pour cette s quence vous pouvez vous appuyer sur la s rie de photographies Fictions 2006 d douard Lev ainsi que sur des pratiques en danse contemporaine qui pr l vent dans le quotidien des gestes pour d velopper des figures chor graphiques Mathilde Monnier F Inviter les l ves relever sur un carnet par des croquis des notes crites ou des photographies l ensemble des gestes ou des actions qu ils effectuent le matin du lever leur arriv e en classe Trouver une forme ad quate pour les pr senter afin de mettre en valeur l effet de succession carne
124. s deux dans l intervalle il est peut tre moins la somme de nos sc narios que leur diff rence la diff rence qui court entre ce qui est avant et ce qui es apr s ce qui est donn et ce qui est produit ce qui est travaill calcul voulu et ce qui ne l est pas Cequ on nomme r el n est ce pas une sorte de pi ge une suite de pi ges N est ce pas ce qui n est jamais l o l on croit qui se d place chappe fuit derri re c t dessous l envers au dehors du dedans Le r el comme la lettre vol e n est ce pas ce papillon qui se pose exactemen l o on ne le voit pas Ce qui reste impens dans la pens e non cherch dans la recherche non d chiffr dans le signe inabouti dans l uvre r sistant dans le travail 2 Cette tache obscure ce point aveugle ce point de fuite de toute perspective rationnelle la limite et la fronti re qui font de toute connaissance un risque absolu Si le cin ma a aujourd hui un int r t s il est encore un enjeu n est ce pas pr cis ment d aller toucher cette limite de jouer avec ce pi ge de s y faire prendre pour en faire en m me temps le r cit Au fond on raconte comment a n en finit pas de se d rober de fuir de casser On raconte le d placement la catastrophe En m me temps on raconte et on accompagne Ce que nous appelons par convention la r alit m appara t comme un vaste chantier dont nous serions les travailleurs le tr
125. s lumineuses l int rieur de ces images il faut s interro ger sur les variations de la lumi re en intensit directe indirecte en qualit naturelle artificielle etc Montage Agencement des diff rents plans Dans un film tradition nel apr s les tapes d criture du sc nario de tournage des plans l tape du montage constitue en quelque sorte le troisi me moment de r alisation Le montage comprend le visionnage et la s lection des rushes le mat riel tourn le bout bout choix de l ordre des diff rents plans le raccorde ment des plans entre eux les choix op r s au montage d terminent la structure globale mais aussi le rythme le propos du film Plan l l ment de base du film On utilise galement le terme pour qualifier la distance la profondeur du champ avant plan arri re plan Plan dur e du Un plan se caract rise par sa dur e On dissocie entre auires plan court plan long plan s quence un plan qui quivaut une s quence absence de montage Plan chelle de Diff rents noms conventionnels sont utilis s pour qualifier les diff rentes tailles des plans plan large ou plan d ensemble plan en pied ou plan moyen plan am ricain personnage coup sous les poches du pantalon plan taille plan poitrine ou plan rapproch gros plan tr s gros plan insert Plans en mouvement Travelli
126. sacr sp cial de certains espaces En d autres termes la question de savoir si un d sastre est d mesur pour une communaut elle m me d finie par sa sensibilit au retrait immat riel qui r sulte d un tel d sastre ne saurait tre tranch e par le nombre de morts et de bless s l intensit des traumatismes psychiques ou l tendue des d g ts mat riels mais plut t par ce que l on rencontre ou non dans son sillage des sympt mes de retrait de la tradition Dans le cas d un d sastre d mesur la perte mat rielle de nombreux tr sors de la tradition non seulement du fait de leur destruction mais aussi de leur pillage et de leur appropriation par les vainqueurs et leurs mus es est exacerb e par un retrait immat riel Se fondant sur ce qui a t ressuscit certains membres de la communaut du d sastre d mesur peuvent contester la version de l histoire produite par les vainqueurs qui ne faisant pas partie de la communaut du d sastre d mesur ont l avantage de pouvoir acc der ces uvres et documents sans avoir les ressusciter Jalal Toufic Le Retrait de la tradition suite au d sastre d mesur Paris Les Prairies ordinaires 2011 p 11 12 D mesure et sublime Ha On conna t tous cette estampe d Hokusai la grande vague haute bleue et blanche mousseuse qui inaugure les Trente six vues du mont Fuji et qui est devenue avec les fleurs de cerisiers comme un embl me du Japon
127. semble de la production des images anim es gr ce aux technologies num riques Ellipse Rupture de la continuit temporelle sous la forme d un rac courci dans le d roulement d une histoire la suppression volontaire d une partie des informations Oppos dilatation du temps Flash back Plan ou s quence interrompant le d roulement de la narration pour retracer des v nements chronologiques ant rieurs l action en cours comme les souvenirs d un personnage Fiction Un film de fiction d veloppe une continuit narrative un r cit C est une uvre de cr ation qui comporte les tapes du sc nario criture originale ou adaptation litt raire de la r alisation et du montage Tous les choix sont supervis s par le r alisateur qui peut aussi tre l auteur de son film En fonction de la dur e on parle de court ou de long m trage dur e sup rieure une heure On op pose traditionnellement cin ma de fiction et cin ma documentaire depuis Lumi re et M li s aux origines du cin ma mais de nombreux exemples de m lange des genres jalonnent l histoire du cin ma Ro berto Rossellini Agn s Varda Alain Cavalier les fr res Dardenne Film Pellicule recouverte d une mulsion sensible support sur lequel on enregistre des images photographiques ou cin matographiques Le terme d signe par extension une uvre cin matographique et peut d signer une uvre vid o Fondu Effet d apparition ou de dispari
128. ses peuvent participer l atelier du Forum des images intitul Le cin ma entre r alit et fiction En deux s ances par le visionnage de films et d extraits analys s et compar s et l aide d outils multim dia les l ves observent et commentent plusieurs approches d une situation sociale tarif 8 par l ve pour les deux s ances gratuit pour les accompagnateurs forfait de 160 pour les classes de moins de vingt l ves inscription 01 44 76 63 44 I parcours sp cifiques et annuels Des parcours sp cifiques associant plusieurs parcours crois s peuvent tre con us en fonction des projets de classe afin de permettre aux l ves de d couvrir diff rents domaines de connaissance et des approches artistiques dans le cadre d un parcours culturel coordonn Ces parcours sont structur s par les quipes ducatives et les institutions scientifiques et culturelles tant en articulant le contenu de leurs activit s qu en ajustant leurs m thodes de travail Les partenariats scolaires annuels se caract risent par leur dur e sur toute l ann e scolaire par la r gularit des rencontres avec les l ves et enseignants comme par les allers retours entre le Jeu de Paume et les tablissements scolaires La participation de plusieurs enseignants d une m me classe implique une vision transdisciplinaire notamment dans le cadre de l enseignement de l histoire des arts Les partenariats scolaires annuels peuve
129. sion la place qui est laiss e au doute est Cette ind cision m me est difficile montrer dans des lieux o justement les choses doivent tre d monstratives Le documentaire n est justement pas le lieu de la preuve de la d monstration Le monde de l art est le lieu de l interrogation sur le statut des images f lt Natacha Nisic L art au risque de la m moire entretien avec Catherine Francblin avec la participation de Philippe Forest Entretiens sur l art Fondation d entreprise Ricard 20 septembre 2005 compte rendu en ligne http fondation entreprise ricard com conferences entretiens art natacha nisic Politiques de repr sentation Si comme le dit le personnage d Anna Karina la fin de La Chinoise de Godard la fiction c est ce qui ram ne toujours vers le r el l art contemporain est son tour depuis quelques ann es la sc ne d un retour du r el sous la forme d un go t pour l archive pour le document pour le regard documentaire De nombreuses expositions ou manifestations ont t moign r cemment de l importance de la place du document dans les uvres d art ainsi que de l espace filmique Les Documenta X et XI les deux derni res Biennales de Venise Manifesta 5 l ensemble du programme men par Catherine David autour de la notion de Repr sentations arabes contemporaines ont mis en exergue ce retour du r el en pr sentant un tr s grand nombre d uvres documenta
130. sions et d anachronismes entre les images et marque ainsi la fonction de l autre et du lointain dans la connaissance du pass Philippe Alain Michaud Aby Warburg et l image en mouvement Paris Macula 1998 p 31 32 f lt Le serpent sonnettes n pouvante plus l Am ricain d aujourd hui On le tue On ne lui voue plus de culte comme une divinit Ce qu on lui oppose c est l extermination l clair prisonnier dans un fil l lectricit domestiqu e ont produit une civilisation qui rompait avec le paganisme Qu ont ils produit la place Les forces de la nature ne sont plus con ues comme des configurations anthropomorphes ou biomorphes mais comme une succession d ondes interminables qui ob issent l injonction manuelle de l homme Ainsi la civilisation de l ge m canique d ltruit elle ce que la connaissance de la nature n e du mythe avait p niblement construit l espace de contemplation Andachtsraum qui est devenu l espace de pens e Denksraum Le moderne Prom th e et le moderne Icare Franklin et les fr res Wright qui ont invent le ballon dirigeable sont les destructeurs fatidiques de la notion de distance destruction qui menace de reconduire la plan te au chaos Le t l gramme et le t l phone d truisent le cosmos La pens e mythique et la pens e symbolique en luttant pour donner une dimension spirituelle la relation de l homme son environnement ont fait de l espace une zone d
131. spect Les rites et les croyances magiques appara traient alors comme autant d expressions d un acte de foi en une science encore na tre Claude L vi Strauss La Pens e sauvage Paris Pocket 1990 r d p 19 I lt En Sib rie lorsque la vocation chamanique se r v le travers une maladie quelconque ou une attaque pilepto de l initiation quivaut souvent une gu rison l obtention du don de chamaniser pr suppose justement la solution de la crise psychique d clench e par les premiers sympt mes de l lection Mais si l on ne peut identifier le chamanisme un ph nom ne psychopathologique il n est pas moins vrai que la vocation chamanique implique assez souvent une crise de profondeur qui confine parfois la folie Et puisque l on ne peut devenir chaman qu apr s avoir r solu cette crise on comprend qu elle joue le r le d une initiation mystique La maladie d clench e chez le futur chaman par le sentiment angoissant qu il a t choisi par les dieux ou par les esprits est de ce fait m me valoris e en tant que maladie initiatique La pr carit existentielle la solitude et la souffrance r v l es par toute maladie sont en ce cas pr cis aggrav es par le symbolisme de la mort initiatique car assumer l lection surnaturelle se traduit par le sentiment qu on est abandonn aux puissances divines ou d moniaques donc qu on est vou une mort imminente On
132. sse aller ce que cela m apprend ce que cela commence de m apprendre tandis que je marche dans les rues baign es d une lumi re ros e Je rentre de la villa Kujoyama d habitude expos e au seul danger des scolopendres des singes agressifs et des ours et prouve la douceur que c est en mars japonais de sentir venir le printemps Je pense ce passage de Kert sz sur la beaut des soleils couchants dans les camps sur la joie qui l treint devant cette beaut et la capacit inou e dont cela rend compte d prouver du bonheur dans l instant l intensit de l exaltation de vivre jusque dans le danger la menace et l horreur Je me souviens de la r action choqu e d une femme assise devant moi une lecture de ce passage th tre des Champs Elys es comme si des gens qui vivent des situations insoutenables il fallait non seulement accepter qu ils les vivent mais encore exiger d eux une douleur de chaque instant Ce tabou l de la fulgurance de la joie au c ur m me du malheur je voudrais mettre le doigt sur a au risque d tre mal comprise Et dans les paysages d vast s du nord est sur les c tes dont on a vu les maisons charri es par l eau les villages effondr s laissez moi esp rer que quand l air froid encore accueille la promesse des beaux jours quand on va vers l closion des fleurs de cerisiers dans la douceur croissante de la approfondir l exposition 29 e 2009
133. t diviser l cran en plusieurs parties appel es cadres ou cadrages chacune de ces parties pr sentant des images dif f rentes plusieurs sc nes diff rentes ou bien plusieurs perspec tives diff rentes d une m me sc ne Source Wikip dia l encyclo p die libre Titres Les mots l image peuvent avoir une valeur technique g n rique noms des participants artistique titre du film intertitres pour les films muets mots et textes divers pratique sous titres pour les films diffus s en langue trang re non doubl s Vid o lectronique Ensemble des techniques lectroniques permettant l analyse et la reproduction des images sous la forme d un balayage effectu ligne par ligne selon une trame et une fr quence qui d finit la qualit du syst me Par extension la vi d o inclut galement l enregistrement et la reproduction du son qui accompagne les images On distingue la vid o analogique qui tablit un rapport proportionnel entre l information initiale et sa repr sentation et la vid o num rique o cette information initiale chantillonn e et quantifi e est cod e afin de la mettre en m moire de la traiter et de la transmettre Vincent Pinel Dictionnaire technique du cin ma Paris Armand Colin 2008 p 317 318 approfondir l exposition 42 orientations bibliographiques th matiques Art contemporain et images en mouvement F BeLLourR Raymond l En
134. t d viter les snipers d autres encore qui courent entre des b timents en ruines Pour moi l l ment le plus int ressant de cette uvre est sa simplicit ordinaire son c t brut son absence d intention dramatique ou symbolique L installation en deux crans de Raw Footage la division en chapitres la taxonomie de toutes les situations et pr sences humaines ordinaires qui d coulent des tats de guerre prolong s constituent le mat riau de l uvre Irit Rogoff La vie nue in Aernout Mik Communitas G ttingen Steidl Paris Jeu de Paume 2011 p 128 Clique tu verras bien On est sur Mars l ou quoi Sur Mars il n y aurait pas des lignes droites et des carcasses et des tranch es Sur Mars il y a eu des canaux des villes en tout cas on l a cru Regarde ce sable ces couleurs marron cet horizon p trifi cette d solation Sable d sert d solation oui mais c est chez nous bien de chez nous En pleine science fiction alors apr s l Apocalypse Encore un de ces films qui vous donnent la chair de poule Pour nous faire peur a doit se passer dans le Nevada Hollywood y aura transport tout son bastringue C est les Am ricains oui et ils ont transport pas mal de matos c est vrai mais on n est pas dans le futur et pas dans un film et pas dans la science fiction non C est une vraie guerre C est pour de vrai Chez Sophie tout est pour de
135. t papier accord on flip book diaporama En lien avec la question du programme de troisi me l uvre et le corps le site des Arts plastiques de l acad mie de Poitiers propose une s quence de travail autour des gestes du quotidien et de la pratique vid o en ligne http wwo ac poitiers fr arts_p spip php article472 Dispositifs de narration Marta Gili Une sorte de rupture s op re tr s nettement dans ta d marche avec le dispositif de narration de tes derni res installations o le r cit se pr sente en plusieurs temps et instants Natacha Nisic Ce qui s affirme dans mes derni res uvres depuis e en particulier r alis e en 2009 est la tentation d une forme de r cit qui associerait la parole aux tres et aux paysages Dans le cas de e se d ploient trois temps de ce r cit l avant de la catastrophe qui contient une part d insouciance le temps suspendu o cela se passe qui est un temps subjectif paradoxal car les quelques secondes du tremblement de terre sont v cues comme une ternit par ceux qui le subissent et l apr s qui est un temps qui porte les stigmates visibles ou invisibles de l v nement et doit se red finir se r inventer La lin arit de ce r cit en trois temps n est qu un effet de surface une construction abstraite qui ne peut se produire qu avec une distance ext rieure ou lointaine comme celle du t moin de l tranger ou avec une distance temp
136. t remonter jusqu l intensit tant il est vrai que les images se fortifient en se transplantant Dans Cin ma cin ma Godard nommait table critique la fois sa table de travail jonch e de livres ouverts de notes crites de photographies et sa table de montage n tait ce pas une fa on d affirmer que le cin ma montre l histoire m me celle qu il ne voit pas dans la mesure o il sait la monter N est ce pas la connaissance historique du r le jou par l auteur de Vertigo dans le film de Bernstein qui par exemple permet Godard de rapprocher un plan de Nuremberg et un plan de Hitchcock Georges Didi Huberman Images malgr tout Paris Les ditions de Minuit 2003 p 169 175 F lt Sur la planche liminaire de son atlas d images Warburg a rassembl une carte du ciel une carte de l Occident et l g rement s par des deux premi res images par une bande noire l arbre g n alogique des Tornabuoni une des grandes familles de la colonie florentine de Flandre Les trois images repr sentent le mouvement circulaire des astres la translation des mobiles dans l univers sublunaire et le processus de la g n ration et de la corruption composant un trange diagramme de l organisation du cosmos Sur les planches de Mn mosyne qu il nommait une histoire de fant mes pour les grandes personnes Warburg rassemble tous les th mes de ses recherches ant rieures et organise leur confrontation plas
137. t de la Communication fa t tourn e en 2013 au Japon sur le site contamin de Fukushima et de ses environs deux ans exactement apr s le tsunami L artiste pose son regard sur les paysages les villages et les tres qui ont subi ses ravages et l irradiation de la centrale Un dispositif compos d un travelling de 25 m tres et de miroirs verticaux install s diff rents intervalles donne voir le champ et le contrechamp le paysage de la catastrophe et le monde o les hommes continuent de vivre le visible et l invisible d couvrir l exposition 6 rep res Installations et images en mouvement f lt La notion d installation parcourt l art du XX si cle elle en t moigne au fil du temps en y int grant les acquis que les successives avant gardes apport rent l volution de l art d cloisonnement des disciplines artistiques assemblage des mat riaux h t roclites et para artistiques fuite des lieux institutionnels participation active du spectateur ph m rit ind termination et temporalit D abord li e au ballet au th tre ou aux concerts des avant gardes historiques elle devient l environnement cadre des actions happenings et performances int grant dans des dispositifs de plus en plus sophistiqu s les recherches des nouvelles technologies installations dites vid o sonores multim dias faites in situ ou non et en rapport ou pas avec la nature Aujourd hui l installation est le lieu de r f
138. t leur pouvoir mim tique Une sp cificit que peuvent revendiquer des pratiques de repr sentation telles que la photographie judiciaire la photographie m dicale le photoreportage le film documentaire le web documentaire dans lesquelles l image a valeur de constat Les images photographiques et les vid os constituent alors une trace de r alit et acqui rent un statut de document Le document selon le dictionnaire du Petit Robert vient du latin documentum ce qui sert instruire d signe tout crit qui sert de preuve ou de renseignement et tout ce qui sert de preuve de t moignage Le document t moigne d une r alit ordinaire ou extraordinaire d une poque pass e ou d un lieu ailleurs d un r el que nous n avons pas vu ou pas pu voir et qui pourtant a exist est parfois difficile de consid rer que ces images issues d op rations d enregistrements mais aussi de compositions peuvent aussi reconfigurer transformer et contribuer construire notre perception comme notre compr hension du r el Quels sc narios pour le r el J ai bien envie de retourner votre question quel r el pour nos sc narios tant entendu que pour moi documentaire et fiction sont r versibles Le r el qu il s agit de cin matographier c est dire d crire dans son mouvement m me n est ni tout fait un donn pr alable au travail ni tout fait le produit de ce travail Entre le
139. ti re et entra ne souvent l usage d un outil Le geste technique peut faire l objet d une profession comme celle de peintre de chirurgien ou de couturier o le savoir faire est primordial Mais il trouve aussi sa place dans le quotidien quand on noue ses lacets qu on se brosse les dents ou qu on beurre ses tartines Le geste technique existe bien avant d tre th oris et identifi comme tel par les historiens de la technique dans leurs analyses des outils de la pr histoire Il est originellement li un instinct de survie que l homme partage avec les autres formes du vivant s est naturellement d velopp pour r pondre aux besoins d alimentation avec la pratique de la cueillette ou la chasse C est en cela que le geste dit technique est fondateur et peut tre plus universel que le seul geste expressif tel qu il se d finit couramment nu et abstrait Le geste peut s appliquer toutes les choses disponibles dans un environnement commun corps objets ou mat riaux bruts Il est alors une expression profonde de l homme qui ne passe pas par les codes de la communication et travers laquelle il se construit Pierre Charri La Beaut du geste et la machine m moire de fin d tudes sous la dir de Laurence Salmon ENSCI cole nationale sup rieure de cr ation industrielle Les Ateliers 2008 p 7 10 en ligne http www ensci com uploads media memoire pierre _charrie pdf F Rechercher les dif
140. tion progressive de l image Deux modes particuliers sont noter fondu encha n disparition d une image et apparition simultan e d une autre image en surimpression fondu au noir disparition d une image et apparition d un cran noir oppos ouverture au noir Format changement de existe diff rents proc d s de transfert d un format l autre gonflage passage un format sup rieur par exemple du film super 8 au film 16 mm kin scopage enregistrement sur film d images et de sons au for mat vid o t l cin ma transformation des images et sons d un film en si gnaux de t l vision approfondir l exposition 41 repiquage r enregistrement des informations provenant d un support audiovisuel num risation sauvegarde sous la forme de donn es num riques Hors champ Ce qui est en dehors de la composition de l image Le montage hors champ est une figure de style destin e sugg rer l espace et faire travailler l imagination du spectateur Lumi re l image photographique se fixe par l action de la lumi re sur le papier sensible Le cin matographe de m me repose sur l action de la lumi re pour impressionner la pellicule et ensuite pour faire appara tre les images l cran par le ph nom ne de la projection Le moniteur de t l vision est galement par essence une source de lumi re Les images apparaissent et disparaissent au gr des variation
141. tique dans un r seau complexe d anachronismes et d analogies qu il ne cesse de modifier comme il le faisait pour l ordre des livres dans la biblioth que On peut reconstituer partir de son apparition r currente et prot iforme sur les planches de l atlas la circulation d un motif travers l ensemble de l uvre de Warburg comme travers l histoire de la culture la nymphe porteuse de corbeille r appara t ainsi dans Mn mosyne sous les traits de Fortuna de l Heure de l automne et sous ceux d un jeune mod le posant sur une publicit pour les paquebots de la ligne Hambourg Am rique Les panneaux couverts de toile noire sur lesquels Warburg montait ses ensembles d images n taient pas faits pour tre expos s comme tels mais pour tre photographi s afin de former une nouvelle entit complexe Ils ne doivent donc pas seulement tre appr hend s dans leur contenu comme une collection de ces Pathosformeln ces formules path tiques que Warburg n avait cess de scruter dans les uvres des artistes de la Renaissance depuis la fin des ann es 1880 de mani re toujours plus aphoristique Il faut aussi les regarder dans leur configuration mat rielle tre attentif aux espaces m nag s entre les images leurs variations et leurs r p titions la mani re dont les reproductions sont concentr es en certains points des planches tous les ph nom nes d inscription qui avaient fini par l emporter dans la reche
142. tistique le dispositif a trait la mani re dont les diff rents l ments sont agenc s Pour Anne Marie Duguet le dispositif est un syst me complexe o se d termine selon des modalit s spatio temporelles et des conditions d exp riences particuli res l infinit des rapports possibles entre le spectateur la machine l image l environnement Appareillage la fois technique et conceptuel il est le lieu o s op re l change entre espace mental et r alit mat rielle Plus qu un principe explicatif il s agit d un ensemble d op rations cerner La Revue virtuelle Centre Pompidou On peut rapprocher la notion de dispositif de celle d agencement telle que l a d finie le philosophe Gilles Deleuze Qu est ce approfondir l exposition 36 image movement onana maalin rorant CAMERA VE D Dessin pr paratoire au tournage du film f 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin qu un agencement C est une multiplicit qui comporte beaucoup de termes h t rog nes et qui tablit des liaisons des relations entre eux travers des ges des sexes des r gnes des natures diff rentes Aussi la seule unit de l agencement est le cofonctionnement c est une symbiose une sympathie Gilles Deleuze Claire Parnet Dialogues Paris Flammarion 1906 p 84 85 Les genres narratifs ont pour but de raconter de faire le r cit de quelque chose La narration galement appe
143. tranchant le fil des destins Le film dans sa dimension performative fonctionne la fois comme description et comme sympt me il prot ge le geste d une disparition dont simultan ment il ent rine l accomplissement il noue le fil et en m me temps le coupe Philippe Alain Michaud Monde de ros e in Natacha Nisic cho Paris Jeu de Paume Arles Actes Sud 201 3 p 82 83 Une poque qui a perdu ses gestes en est du m me coup obs d e pour des hommes d pourvus de tout naturel chaque geste devient un destin Et plus les gestes sous l action de puissances invisibles perdaient leur d sinvolture plus la vie devenait ind chiffrable C est au cours de cette p riode que la bourgeoisie qui tait encore quelques dizaines d ann es auparavant solidement assur e de la possession de ses symboles succombe l int riorit et se livre la psychologie Dans la culture europ enne Nietzsche incarne le point approfondir l exposition 19 Catalogue de gestes extraits 1995 Centre Pompidou Mus e national d art moderne Centre de cr ation industrielle Paris Don de l artiste o cette tension entre deux p les l un d effacement et de perte du geste l autre de transfiguration du geste en une fatalit touche son comble Car l ternel retour ne se laisse penser que comme un geste dans lequel puissance et acte naturel et mani re contingence et n cessit deviennent indiscernab
144. tre images Paris La Diff rence 1090 BeLourR Raymond La Querelle des dispositifs Cin ma installations expositions Paris P O L Trafic 2010 EBLUMNGER Christa Harun Farocki circuits d images 21 1997 EBLUMNGER Christa Cin ma de seconde main Esth thique du remploi dans l art du film et des nouveaux m dias Paris Klincksieck 2013 BBouaiss Rachida BOUSTEAU Fabrice MoispoN St phanie VAN Assche Christine Qu est ce que l art vid o aujourd hui Paris Beaux Arts ditions 2008 Carr Giovanni dir Traditions et temporalit s des images Paris cole pratiques des hautes tudes en sciences sociales 2000 f CASSAGNAU Pascale Future amn sia enqu tes sur un troisi me cin ma Paris Isthme ditions 2007 Como Jean Louis Voir et pouvoir L Innocence perdue En N D cin ma t l vision fiction documentaire Paris Verdier 2004 J Deuze Gilles L Image mouvement Paris Les ditions de Minuit 1083 Deuze Gilles L Image emps Paris Les ditions de Minuit 1085 Dusoss Philippe La Question vid o entre cin ma et art contemporain Li ge Yellow Now 2011 Ducurr Anne Marie Vid o la m moire au poing Paris L chapp e belle Hachette litt rature 1980 HDuGurT Anne Marie D jouer l image Cr ations lectroniques et num riques N mes Jacqueline Chambon 2000 f Durano R gis Eija Liisa Ahtila les mots la m
145. ue d une part la projection approfondir l exposition 14 over there e 2009 Collection Fonds r gional d art contemporain Bretagne du film s tend sur une dur e totale de vingt quatre heures au lieu des quatre vingt dix minutes habituelles et que d autre part cette d composition par la lenteur m tamorphose compl tement l aspect visuel des images du film o l on d couvre des d tails infimes que l on n avait jamais vus en tout cas jamais vus ainsi dans ce film que l on croyait pourtant conna tre par c ur Ou encore avec Pierre Huyghe ou Pierre Bismuth lorsqu ils travaillent chacun sa mani re sur les probl mes de transcription visuelle de la bande sonore de certains films ou sur des probl matiques sp cifiques comme les versions multiples le doublage le remake Ou avec Doug Aitken ou Eija Liisa Ahtila et tant d autres lorsqu ils inventent des dispositifs narratifs de projection sur plusieurs crans simultan s distribu s dans l espace Ou encore avec Pipilotti Rist qui construit des environnements sophistiqu s d objets de d cors des sc nes d int rieur appartements ou d ext rieurs paysages le tout incluant des moments ou des lieux particuliers de projections multiples Etc Philippe Dubois La Question vid o Li ge Yellow Now 2011 P 271 Ex R gis Durand Tout cela concerne la strat gie narrative qui vous int resse en tant que th oricienne du r cit cin matogra
146. uelles sont esquiss es la craie les courbes des indices boursiers des monnaies et entreprises affect es par les derni res crises La nouvelle version de cette uvre a t r alis e en collaboration avec la cr atrice interpr te Donatienne Michel Dansac dont la voix r sonne dans l espace se distordant en sons improbables et surprenants pour traduire ces fluctuations Dans ces deux salles rigoureusement identiques baign es d une atmosph re satur e de rouge se joue ainsi une tonnante partition sonore 3 Andrea en conversation 2013 Installation 9 vid os HD couleur et noir et blanc son et muet Production Jeu de Paume Paris Seconde Vague Productions Paris Arte France Paris Avec le soutien de la Fondation Nationale des Arts Graphiques et Plastiques Paris La Rencontre 13 min s II Les mes 8 min s Ill Les Soins min 27 s IV Archives l initiation 10 min 32 s V Les Voix 8 min 55 s VI L le des morts 2 min 41 s VII Norbert Weber souvenirs du pays du matin calme 5 min 7 s VIII Kim Keum hwa 9 min 7 s IX La Confirmation 4 min 9 s L uvre relate en neuf chapitres les circonstances hors du commun qui ont conduit Andrea Kalff une jeune Allemande se convertir au chamanisme cor en Un si cle auparavant en 1025 Norbert Weber missionnaire b n dictin bavarois tourne les premi res images filmiques de la Cor e Im Lande der Morgenstille Les rencontres respectives d Andr
147. uence avec les l ves en ligne htip www youtube com watch v rluoXglXfzw tudier les trois diff rents commentaires retranscrits ci dessous Par exemple lakoutsk capitale de la R publique socialiste sovi tique de Yakoutie est une ville moderne o les confortables autobus mis la disposition de la population croisent sans cesse les puissantes Zym triomphe de l automobile sovi tique Dans la joyeuse mulation du travail socialiste les heureux ouvriers sovi tiques parmi lesquels nous voyons passer un pittoresque repr sentant des contr es bor ales s appliquent faire de la Yakoutie un pays o il fait bon vivre Ou bien lakoutsk la sinistre r putation est une ville sombre o tandis que la population s entasse p niblement dans des autobus rouge sang les puissants du r gime affichent insolemment le luxe de leurs Zym d ailleurs co teuses et inconfortables Dans la posture des esclaves les malheureux ouvriers sovi tiques parmi lesquels nous voyons passer un inqui tant asiate s appliquent un travail bien symbolique le nivellement par le bas Ou simplement lakoutsk o les maisons modernes gagnent petit petit sur les vieux quartiers sombres un autobus moins bond que ceux de Paris aux heures d affluence croise une Zym excellente voiture que sa raret r serve aux services publics Avec courage et t nacit et dans des conditions tr s dures les ouvriers s
148. uer la com die enfin et plus sourdement celle d une in luctabilit qui renvoie certes au Destin mais aussi et plus directement au script d j crit que la performance th trale ne fait que d rouler Trait d cisif pour notre modernit qui ne s pare plus d sormais la catastrophe de son sc nario comme l atteste le foudroyant succ s du n ologique sc nario catastrophe On objectera que cet enracinement tymologique est bien lointain et que personne aujourd hui entendant annoncer une catastrophe ferroviaire en Inde ou une catastrophe cologique au Br sil ne pense en priorit Aristote ou Boileau Mais en v rit le lien est profond qui unit la catastrophe son spectacle et la r alit tragique des catastrophes r elles aux innombrables repr sentations que les hommes s en sont donn es depuis les grands r cits fondateurs des d luges qui hantent les livres sacr s et l art religieux ou profane jusqu aux inlassables reprises de sc narios toujours plus cataclysmiques par le cin ma et son industrie Mais il faudrait bien plus qu un nouveau remake de Titanic dont la premi re version cin romanc e est sortie en 1919 Un mois jour pour jour apr s le naufrage ou de La Guerre des mondes pour exorciser une terreur du futur que masque sans l apaiser la culture de d n gation scientiste et progressiste dans laquelle nous continuons en m me temps de baigner Qui n a t sur
149. ui de la s paration celui d attente ou de marge et celui d agr gation Dans un premier temps l individu est sorti du cours normal de son existence il est ensuite isol du groupe et plong dans une esp ce de no man s land temporel o il subit ventuellement une initiation Il en sort enfin avec une identit neuve manifest e parfois par un nouveau nom un nouveau domicile de nouvelles parures et attributions etc l importance respective de ces trois stades peut varier mais deux traits caract risent l op ration D une part il s agit pour l individu d un complet changement d tat c est une nouvelle naissance annon ant une nouvelle vie D autre part le passage s effectue sous le regard et le contr le constant de la approfondir l exposition 22 Andrea en conversation 2013 Courtesy Galerie Florent Tosin Berlin collectivit Le rite de passage est donc la c r monie publique d une m tamorphose individuelle calqu e sur l ordre supr me des choses C est cette ritualit en rupture avec le cours de la vie quotidienne que Van Gennep tudie en d tail dans la premi re partie du Folklore fran ais 1943 intitul e Du berceau la tombe Ainsi apr s la naissance l int gration de l enfant et la r int gration de la m re dans la communaut sont elles suspendues une phase d attente dont le bapt me ou la circoncision la c r monie des relevailles marquent symboliquement le terme
150. urel la d sertification de certaines parties du globe n est gu re imputable la seule Nature Depuis les pid mies jusqu au r chauffement climatique ou au risque nucl aire la catastrophe change d chelle et de sens Entr e dans la dur e elle se rapproche paradoxalement de la crise qui elle aussi a commenc par d signer un moment critique un instant o quelque chose se d clenche ou se d noue comme dans la m decine grecque pour en venir signifier de plus en plus souvent une situation durable voire interminable On peut d sormais s enliser dans la crise et vivre en tat de catastrophe Catastrophe s est donc substitu d sastre ou fl au pour traduire les formes contemporaines de l appr hension du futur Le concept est nouveau mais le mot ancien et m me antique comme s il avait fallu pour dire nos peurs les plus br lantes remonter toujours plus loin dans le pass Il a d abord signifi en grec on le sait ces retournements que mit en sc ne l art dramatique Tragique la catastrophe l a approfondir l exposition 27 d abord t au sens propre et c est dans les po tiques th trales que pendant des si cles le terme fit carri re en Europe De cette origine il a gard des connotations qu il est peine besoin de rappeler celle d un retournement brusque et surprenant celle d une issue funeste caract ristique de la trag die bien que le terme p t aussi s appliq
151. usescu approfondir l exposition 33 au 26 d cembre 1989 premier r sum t l visuel de son proc s les v nements qui se d roulaient dans les endroits les plus importants de Bucarest taient presque int gralement film s Nous avons r uni ces diff rents documents dans l intention de reconstruire la chronologie visuelle de ces jours Harun Farocki Dans les films de Farocki la remise en question de la possibilit de montrer les processus historiques et politiques sous forme d images joue d s le d but un r le central Comment faire pour d crire l aide de moyens cin matographiques des rapports historiques complexes dont les facteurs d cisifs sont la plupart du temps dissimul s et de ce fait non filmables sans simplifier ou d former de fa on inacceptable 2 Dans Vid ogrammes d une r volution Farocki avec son co metteur en sc ne Andrei Ujica fait confiance aux images g n r es par le renversement lui m me Le film est compos exclusivement d images film es pendant la courte dur e Bucarest et Timisoara que ce soit des films d amateurs tourn s avec des cam ras priv es ou bien que ce soit des images de la t l vision nationale apr s l assi gement de la cha ne par les forces d mocratiques Comme notre narration cin matographique est compos e de mat riel pr existant comme il n y a pas de mise en sc ne centrale pour donner des instructions aux gens devant et derri re la
152. vrai au pied de la lettre au bout de l objectif objectif Mais il n y a personne pas une seule figure humaine On est sur Mars je te dis une autre chelle on l a vu la t l le robot qui laisse des traces dont les roues se sont ensabl es que tout le monde a suivi qui a m me d tect de la neige sur Mars C est le sable et la couleur qui te trompent On n a pas encore salop Mars ce point Pas cette chelle en tout cas Juste sur quelques centaines de m tres l chelle justement on ne peut jamais la juger avec elle Mais l ces routes ces incendies ce ciel noir c est la Terre h las c est bien la Terre Clique sur celle l toute noire de suie J ai d j vu ce genre de gravures de fin du monde ou de d but du monde c est du John Martin d but du XIX il y manque Mo se au milieu des nu es il doit tre quelque part en regardant de pr s Agrandis encore Regarde tu ne verras pas une figure ce n est pas une gravure ce n est pas du John Martin ce sont des puits de p trole c est la fin du monde oui mais du n tre Bruno Latour Elle porte au vrai ta Sophie Entr e pour le catalogue raisonn des uvres de Sophie Ristelhueber in Op rations Paris Les Presses du r el Jeu de Paume 2000 p Where is Where est un film qui aborde le th me du colonialisme et la mani re dont deux cultures diff rentes cohabitent ensemble Le poi

Natacha Nisic - Jeu de Paume

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