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Éveiller l`esprit critique, former des citoyens

1. 45 Comment s initier aux sciences sociales Eug ne Mommen 49 Islam s et religions en milieu populaire David D hondt 51 Le cours de sciences sociales est il un bon endroit pour sensibiliser les l ves la question des in galit s sociales Beno t Galand 54 Quel rapport au savoir pour les fantastiques trap zistes Miguel Lloreda 57 Le poids du pass Michel Staszewskt sosie secs neceseesesesessnesedesseneeteeetesauessens 62 Enseigner l histoire aux adolescents No lle De Smet 65 Un chemin vers la citoyennet Fran ois Audigier 66 Troisi me partie Et la formation des enseignants L implication critique comme responsabilit citoyenne Philippe Perrenoud 71 De l histoire plusieurs Benjamin Claessens 74 Journal mural Jacques Corneau eat es En nes Ar ns 76 Eveiller l esprit critique 2 La formation des enseignants d ducation la citoyennet Xavier Guigue 80 Conclusion De la consid ration des obstacles peut venir la r ussite Ga tane Chapelle 83 Eveiller l esprit critique 3 Introduction Eveiller l esprit critique former des citoyens Ga tane Chapelle
2. un norme probl me l ignorance compl te du fait politique dans laquelle sont maintenus les jeunes au cours de l ensemble de leur formation y compris universitaire dans la plupart des cas en l absence de toute trace de formation politique dans leur cursus Je ne parle pas ici des nombreux cours d ducation civique et de sensibilisation moralisatrice auxquels ils sont soumis et qui remplacent d ailleurs trop souvent leur formation th orique exemples en sciences trier ses d chets c est bien conomiser l nergie c est bien la pollution c est pas bien en g ographie aider le tiers monde c est bien le racisme c est pas bien la guerre c est d gueulasse Je parle d une v ritable formation politique une formation qui fournisse une grille d analyse de la soci t en termes de conflits de lutte d engagements et de rapports de force en termes de rapports de domination et de luttes de lib ration une formation qui donne acc s aux d bats d id es rende capable d y participer et d en cr er de nouveaux On est loin du compte La plupart de mes l ves de 5 enseignement secondaire g n ral ne savent pas qualifier la gauche et la droite en politique et concernant Marx ne savent donc s il est de gauche ou de droite Les rep res politiques de la pens e sont bien souvent absents de l cole comme si le politique devait forc ment se penser partir de l vidence du march c
3. Consid r e en elle m me et pour elle m me l cole fonctionne comme un laboratoire des questions pos es la d mocratie par le d veloppement m me de la d mocratie Ses concepts fondateurs la libert et l galit y sont mis l preuve dans leur solidarit complexe avec une ampleur et une intensit dans l exp rimentation dont on n a pas l quivalent ailleurs L cole est aujourd hui l institution o le probl me principal de la d mocratie savoir le probl me de l articulation de l individu avec le collectif est test avec le plus d acuit Il ne faut d s lors pas s tonner que l on attende de l cole de former les futurs citoyens C est m me sur cette institution que reposerait largement aujourd hui la responsabilit de garantir la vie des d mocraties par l ducation qu elle donne aux l ves par la fa on dont elle fa onne les futurs citoyens Pendant longtemps la formation des futurs citoyens entendus ici dans leur implication dans la vie sociale et politique passait par l ducation civique morale ou religieuse c est dire l inculcation des droits des devoirs des valeurs et des convictions de la soci t laquelle ils appartenaient Aujourd hui la sensibilit moderne de ce qu est tre un citoyen renvoie plut t aux notions de droits de l homme de libre arbitre d esprit critique Appartenir la soci t en tre un citoyen
4. Il s agit d inventer des pratiques ducatives qui soient en phase avec l volution de notre soci t et qui prennent en compte les besoins des enfants tant de s curit par le caract re structurant de leur rapport la loi que de libert par le respect de leur personne et leur volont d autonomie Inventer des pratiques ou remettre l honneur celles qui tentaient d j de tenir ces deux exigences ensemble Nous voulons parler ici de la p dagogie institutionnelle la p dagogie Freinet les mouvements de l ducation nouvelle qui offrent des pistes tr s int ressantes d entr e dans une ducation la citoyennet coh rente et acceptable pour l institution cole Mais aussi un risque de perdre le pouvoir Certaines pratiques p dagogiques semblent donc riches de possibilit s d exercer une autorit d mocratique et certains savoirs semblent n cessaires pour permettre une ducation la citoyennet N anmoins nul ne peut imaginer imposer quoi que ce soit m thodes p dagogiques ou connaissances en sciences humaines et sociales ceux qui doivent les porter et les mettre en uvre Ce serait d ailleurs contradictoire avec les fondements m me d une ducation d mocratique la citoyennet peut on imposer autoritairement un dispositif p dagogique des enseignants plus encore un dispositif p dagogique lui m me fait pour permettre aux l ves l exercice de la d mocratie C est thi
5. La S P pr sent e ici vise d re construire la notion d immigr Il s agit du classique jeu des familles bien connu des familles justement et des petits enfants Ce jeu est compos de 18 cartes jouer25 ou cartes d identit de 18 personnes regrouper en familles en cat gories en d cidant soi m me des crit res de classement Une des familles ou cat gories pouvant comprendre des sous cat gories doit tre constitu e exclusivement d immigr s chacun de nommer les autres cat gories et de les d finir tout en d finissant aussi d ailleurs la cat gorie immigr s Le travail de classement est r aliser individuellement ou en sous groupes mais apr s une phase individuelle et cela de mani re inductive en rassemblant intuitivement les cartes d identit qui semblent r unir des caract ristiques communes Une fois les ensembles r alis s il s agit de relever ces caract ristiques communes justement de d cider d une tiquette d un titre pour chaque cat gorie et de r diger une d finition de chaque cat gorie Il s agit enfin de v rifier si tous les membres de chaque dans De Smet N 2005 Au front des classes Bruxelles Talus d Approche p 8 En classe plus qu ici je veille ce que les cartes soient accrocheuses photos d tails amusants proximit avec certains l ves voire certains l ves eux m mes cat gorie correspondent bien
6. ducation culture www alliance21 org D apr s une exp rience p dagogique de l Ecole de la paix Grenoble l acquisition de capacit s de comp tences professionnelles la recherche de moyens pour entrer en relation pour construire la relation l autre en s appuyant sur le respect la solidarit et la justice que l on peut reprendre sous le vocable ducation la citoyennet Avec l apprentissage des connaissances il s agit de comprendre le monde avec l acquisition des comp tences il s agit de le transformer avec l ducation la citoyennet il s agit d avoir l envie et de trouver le sens L apprentissage des connaissances est infini Il r pond la curiosit cette curiosit passionn e ou discr te Il peut faciliter l entr e en relation avec autrui parce que la connaissance peut aider faire tomber peurs et pr jug s Mais en tre ignorant n est pas une faute Acqu rir des comp tences n a rien non plus d obligatoire m me si cela peut tre handicapant tre non qualifi n est pas passible d une amende Par contre tre enseign la citoyennet ce n est pas facultatif Puisque nul n est cens ignorer qu il y a de la loi puisque les lois fondamentales ne peuvent tre transgress es sans danger pour la vie en soci t se former la citoyennet est une exigence Ceci parce qu agir dans le respect des lois est une obligation juridique ce qui ne signifie pas que to
7. Il pr sente l avantage pour le lecteur de pouvoir se l approprier sa guise en y entrant invariablement par une des trois parties et en poursuivant selon ce qui frappe questionne tout en d couvrant ais ment les liens entre chacune de ces parties Ce livre est en tout cas preuve et t moin de la possibilit pour les l ves d tre acteurs dans ce cours d histoire et d y trouver sans doute des pistes pour le devenir dans la soci t 4 Compte rendu de l ouvrage de Rey B et Staszewski M 2004 Enseigner l histoire aux adolescents D marches socio constructivistes Bruxelles De Boeck Pour le lecteur qui n aurait pas encore eu l occasion de s initier aux principes du socio constructivisme ce livre peut servir de guide et donner l envie de transf rer vers d autres disciplines que l histoire Le d but de la R volution fran aise la R volution russe et la f d ralisation de l Etat belge Un chemin vers la citoyennet Fran ois Audigier Expertise du monde la g ographie scolaire l est coup s r puisqu elle enseigne des savoirs sur le monde le vaste monde savoirs en principe valid s par une r f rence dite scientifique Contribution essentielle l ducation la citoyennet la g ographie l est coup s r puisque install e dans l enseignement de nombreux pays dans ce but elle tudie les relations entre espace et soci t relations qui sont au c ur des m
8. Une identit personnelle et sociale en reconstruction Et enfin un dipl me tant esp r par les familles conquis Les liens se sont tiss s et le maillage continue C est Julie qui en 1 re bac d assistante sociale vient voir les 6es et leur propose d assister quelques cours avec elle pour se faire une id e c est S verine ou C line qui maintenant au travail viennent en classe proposer un stage pour ceux qui n en auraient pas c est Adrien qui s engage dans des tudes de professeur de math matique pour enseigner les maths autrement ceux qui ne comprennent pas et vient en classe expliquer ses d boires ce sont tous les anciens qui reviennent en classe expliquer combien les cours de l option leur ont servi quel r gal pour nous Ce sont souvent des anciens qui en l re bac cherchent r assurance et nous demandent de relire leurs travaux c est Nadia qui au moment de d fendre son travail de fin d tude nous demande une r p tition g n rale Assez souvent fiers et contents de ces demandes nous assumons bien volontiers le service apr s vente De m me depuis la cr ation de l option nous avons un rendez vous annuel avec nos anciens un souper dans le r fectoire de l cole o travaillent les 4es pour remplir leur caisse voyage et o ils regardent avec envie ces anciens embrasser leurs profs et tre au centre de toutes les attentions et o se nouent encore e
9. apprend pratiquer la d mocratie du jour au lendemain sans y avoir t pr par progressivement par l acquisition de savoirs de comp tences au travers d exp riences tay es etc Mais la question de la didactique n puise pas la question des savoirs transmettre D finir le curriculum en sciences humaines et sciences sociales revient bien souvent proposer un mod le th orique dominant une repr sentation du monde de la soci t et de la fa on dont l individu doit y prendre place Enseigner tel ou tel contenu en histoire en g ographie ou en conomie n est pas neutre Cela r v le une vision du monde que l on veut transmettre consciemment ou non L histoire des disciplines enseign es montre une volution des contenus qui n est pas sans rapport avec l volution sociale hors cole En d battre sans doute en prendre conscience s rement contribuerait certainement faire des cours en sciences sociales sciences humaines histoire g ographie conomie etc des occasions de transmettre le questionnement scientifique permanant galement dans les sciences humaines et sociales plut t que des r ponses toutes faites ou des mod les uniques du fonctionnement complexe de notre soci t On l aura compris donc on ne peut envisager une ducation la citoyennet qui ne passe que par l acquisition passive de savoirs Les dispositifs p dagogiques employ s pour l ducation la citoyennet
10. ceux que construisent les jeunes eux m mes Il n est pas facile d impliquer les l ves dans des pratiques d mocratiques Plus encore lorsqu ils sont de milieu socialement et culturellement d favoris Cet obstacle est parfois difficile admettre pour les enseignants ducateurs adultes qui s investissent dans l veil de leur esprit critique l acquisition d une citoyennet Une question surgit alors les jeunes d aujourd hui sont ils diff rents des g n rations pr c dentes Si l on va voir du c t des enqu tes sociologiques sur les valeurs des jeunes et leur rapport la d mocratie on constate en effet des volutions relativement r centes Tout d abord les jeunes sont porteurs d une volution g n rale de notre soci t l individualisation Celle ci se manifeste par trois dimensions compl mentaires Comme l explique Roudet on trouve tout d abord la volont pour chaque individu de choisir par 6 Roudet B 2007 Jeunes europ ens institutions d mocratiques et sens civique mod les diff renci s ou tendances communes communication pour le colloque D clin de l institution ou nouveaux lui m me ce qui est bon pour lui de construire ses valeurs et ses mani res de vivre ind pendamment de normes morales ext rieures et impersonnelles Ensuite le d clin cons cutif dans la construction de normes collectives du r le des institutions que celles ci soient religieuses p
11. esprit critique 9 Dans la classe il est habituel que le ma tre cherche le rester Mais la conduite du d bat r gl demande d afficher clairement son parti pris accepter que la conclusion ne soit pas crite l avance Sans cette garantie inutile d esp rer que les l ves s engagent dans un faux d bat qui ne serait que moralisation ou d signation la vindicte publique On doit crire un code de bonne conduite on va devoir mettre en commun les connotations de chaque terme pour arriver progressivement des d finitions communes qu est ce qu un gros mot une insulte Faire mal a veut dire quoi Respecter l autre en classe en r cr c est qui l autre les femmes de m nage les parents les rempla ants ceux de la classe des autres classes Autant d implicite faire surgir de questions en tiroir qu il va falloir accepter de poser en faisant attention de ne pas trop se perdre dans les mises en abymes Les modalit s de prise de d cision vont galement tre interrog es que veut dire un vote La d mocratie se r gle t elle seulement coup de majorit Ai je forc ment tort si je suis seul porter une id e Petit petit je tente de construire l id e qu un d bat n est pas seulement affaire d opinion faisant ainsi passer de toute opinion se vaut seul ce que nous acceptons tous nous permet de vivre ensemble La question des sanctions est abor
12. et animer aussi son moteur pour apprendre Ces quelques petites touches disent un peu ce qu il est possible d induire concr tement en pratiquant la PI Trop peu mais elles peuvent peut tre susciter le go t Afin de soutenir ce peu les traits qui suivent tentent de d plier les facettes de la PI toujours en toile de fond et en allers retours pratiques th orisation 17 Les folies de deux fr res Les institutions pour la p dagogie institutionnelle sont des r gles de fonctionnement mais aussi ce que nous instituons la d finition des lieux des moments des statuts de chacun suivant son niveau selon ses possibilit s les fonctions services postes responsabilit s les r les pr sidence secr tariat etc les diverses r unions les rites qui en assurent l efficacit 18 Mais d o vient l association de ces 2 mots p dagogie et institutionnel D un instituteur Fernand Oury 1920 1998 occup bien s r par la p dagogie et de son fr re Jean Oury psychiatre pour qui le soin apport au milieu dans les h pitaux psychiatriques a des effets th rapeutiques sur les malades C est lui qui pendant la guerre 40 45 a imagin avec Tosquelles Guattari et d autres ce qu on appelle la th rapie institutionnelle C est d ailleurs Jean Oury qui en 1958 lors d un congr s Freinet Paris utilisa pour la premi re fois ces termes p dagogie institutionnelle pour nommer ce que son fr re l instit tait occ
13. l ves les contenus et m thodes des disciplines cens es les duquer la citoyennet Si chacun a le droit de penser ce qu il veut pourquoi prendre la peine d en d battre ou m me de se doter des arguments n cessaires convaincre les autres et participer de l tablissement d une norme collective Par contre prendre la parole pour prot ger ses propres int r ts individuels sa propre libert pour tre respect dans son panouissement prend une grande importance duquer la citoyennet les jeunes de classes populaires Au del de cette volution g n rale des valeurs des jeunes on peut examiner avec les sociologues le rapport qu ils entretiennent la politique Il n est pas nouveau que les jeunes portent un int r t assez faible la politique Cet ge de la vie correspond en effet un moment d exp rimentation et d acc s l autonomie peu propice l engagement politique Mais l allongement de la scolarit et la hausse du niveau scolaire ainsi que la diff renciation des trajectoires scolaires ont des effets inattendus Un double mouvement s op re en fait un niveau d tudes lev entra ne une moindre sensibilit politique qu auparavant par contre les moins scolaris s ceux qui sont donc victimes d chec scolaire ou d orientation vers des fili res de rel gation sont davantage critiques qu autrefois l gard des institutions et de la d mocratie Ces grande
14. agirait pas de la m me mani re Mon histoire reste la mienne Autrement dit chacun doit faire la part des choses entre ce qui est de l ordre du moi face au milieu et ce qui est de l ordre du milieu face moi Quatri mement je d veloppais un sentiment de culpabilit sous l injonction tu dois t adapter aux structures ou tu dois te soumettre aux r gles m me si celles ci nous semblent tellement ill gitimes J ai constat que le syst me ou les institutions taient tr s peu remis en question Le c est comme a Il faut que les l ves s adaptent et que les professeurs suivent les directives tait une phrase tr s pr sente lors des conseils de classe surtout venant des professeurs consid r s les plus conservateurs La cerise sur le g teau Lors d une valuation formative des nouveaux professeurs le directeur m a convoqu apr s enqu te j ai constat que j tais le seul jeune professeur tre pass devant le directeur Co ncidence ou remise niveau du jeune professeur doux contestataire Apr s mon explication sur la s quence en sciences humaines il a exprim sa m fiance Selon lui J aurais d travailler les in galit s ou l injustice par transfert ou par cho en analysant une probl matique sur les relations Nord Sud ou sur la pauvret au lieu de partir d eux Je ne suis videmment pas contre cette d marche mais je ne voyais pas en quoi celle q
15. agit de reconstituer partir des archives dont l authenticit a t pr alablement v rifi e Une telle conception emp che l enseignant d adopter une attitude critique envers les savoirs historiques abord s dans le cadre de ses cours et par cons quent de favoriser le d veloppement de cet esprit critique chez les l ves qui lui sont confi s Autre id e tenace le savoir est un objet qui se transmet de celui qui d tient le savoir la V rit vers celui qui ne le poss de pas encore Il d coule de cette conception qu condition que d une part le professeur pr sente clairement sa mati re en veillant respecter une progression du plus simple au plus compliqu tenant compte de ce que l l ve sait d j et de ce qu il ne sait pas encore et que d autre part l l ve se montre attentif l apprentissage aura lieu Cette id e n est pas l apanage des professeurs d histoire Mais une cons quence de ce qui pr c de pour le cours d histoire est l id e selon laquelle il faut donner des rep res aux l ves particuli rement des rep res chronologiques et donc leur pr senter les faits historiques les uns apr s les autres selon la ligne du temps quitte parcourir une p riode plusieurs fois pour diff rents ensembles g opolitiques ou domaines d activit s humaines politique conomique social culturel R former en profondeur n cessite des moyens 38 En Belgique dans
16. bat r gl fait donc appel aux principes et aux valeurs mais aussi l exp rience v cue ce qui s am liore ou non Cela implique de faire en sorte qu il s agisse d un d bat de r gularisation Un de mes objectifs est galement de leur apprendre faire la diff rence entre ce qui est l gal et ce qui est thique Cela peut para tre un objectif ambitieux pour ces l ves fragiles mais c est justement parce qu ils ont du mal avec loi qu il me semble n cessaire de leur faire progressivement mesurer en quoi la loi r git la vie en soci t mais sans qu elle suffise dicter la conduite adopter entre individus Pr venir la frustration ou la vexation comprendre les attentes et les difficult s de l autre c est d autant moins un luxe que l espace vital d volu chacun est faible qu il implique n cessairement de le partager l o d autres types d enfants peuvent se r fugier sur des territoires personnels Dans un quartier ZEP on a rarement sa chambre soi pour se r fugier Autres enjeux On ma trise d autant mieux le fran ais qu on a l habitude de d battre et l on d bat d autant mieux que l on manie efficacement la langue fran aise Le peu de vocabulaire disponible pour certains l ves va videmment tre un handicap l expression Mais mon pari est de leur montrer que les mots peuvent galement tre des armes qu on peut aiguiser d velopper fourbir Eveiller l
17. ches prises de responsabilit s diverses souci d efficacit autres rapports entre tous les acteurs de la classe La correspondance interscolaire entre classes issues de milieux diff rents le journal scolaire qui regroupe les textes libres des l ves textes lus puis imprim s par la classe et ensuite diffus s ou vendus les sorties enqu tes le travail individualis les projets collectifs Voil pour ces techniques C est dire qu une s rie de pratiques p dagogiques s appuient sur les n cessaires formes d organisation li es au mat riel et pas seulement sur des id es Les activit s se choisissent en fonction des besoins de la situation du groupe du contexte du type d enfants ou de jeunes des possibilit s de l enseignant du formateur de l animateur Ceux ci peuvent ainsi mettre les contenus la disposition des enfants des adultes sous les formes les plus vari es possible Ces outils et techniques permettent une pluralit d acc s au savoir et un autre type de relations dans le groupe que le seul rapport hi rarchique et duel enseignant l ves ou le seul discours du ma tre Le pied du groupe ou la dimension sociologique Pour F Oury un autre des pieds importants du tr pied c est le groupe comme agent d ducation car F Oury croit la permanence sociale de l individu humain Les quipes de travail les conduites de projets les responsabilit s prises par chacun la mise en place de la loi et des r gles institu
18. de pens e et d expression du processus s entra ner la d re construction de ses repr sentations et l induction et la d duction du produit construire et s approprier le concept lui m me s interroger sur le sens d une cat gorisation de ce type et de toute cat gorisation en en distinguant l usage heuristique des usages sociaux politiques et id ologiques et non pas seulement obtenir une simple m morisation d une d finition favoriser une posture de ma trise par rapport au r el et la connaissance rendre l l ve sujet de son apprentissage sujet de sa compr hension et de son action sur le monde favoriser une posture post conventionnelle Habermas au del des conventions et produisant ses propres conventions et non pas favoriser une posture de soumission au r el et la connaissance de soumission aux conventions non pas rendre l l ve objet de notre enseignement Exemple de recherche action Apr s cet exemple repr sentatif mon sens d un enseignement par situation probl me je voudrais prendre un exemple d enseignement par recherche action Il s agit simplement de constituer la classe en laboratoire de recherche avec une grande quipe de chercheurs coop rant entre eux ou plusieurs quipes concurrentes selon les cas Mais restons coh rents et pr sentons la question plut t que d en expliquer le d roulement En 1996 Warz e commune d O
19. la d finition et de modifier ventuellement le classement et ou les d finitions Voici ces 18 personnes classer Liste des immigr s classer des photos sont jointes quand c est possible G ll de double nationalit belge et turque n e en Turquie venue en 1971 l ge de 9 ans rejoindre son p re Ahmed qui tait venu travailler en Belgique quelques ann es plus t t licenci e en histoire professeure dans l enseignement secondaire technique et professionnel Ahmed p re de G ll pensionn de nationalit turque venu travailler dans les mines li geoises l ge de 28 ans en 1964 avant de pouvoir faire venir sa famille 7 ans plus tard Jeanjean poux de G ll belge par son mariage avec G ll venu du Za re en Belgique en 1986 l ge de 21 ans pour faire des tudes tudes qu il a prolong es une dizaine d ann es gradu en informatique et licenci en sciences conomiques appliqu es actuellement professeur d conomie dans le secondaire technique et professionnel Deniz fille de G ll et Jeanjean petite fille d Ahmed jeune coli re de 9 ans dans une cole Freinet de Li ge n e en Belgique et de nationalit belge Kim belle fille de l auteur de ce texte et maman de ses trois petites filles venue de Cor e en Belgique l ge de 5 ans adopt e par une famille belge et de nationalit belge videmment Majit venu en Belgique de T h ran au bout d
20. mais qu il est sans doute bon de rep rer soit pour les contourner soit pour clairer les r ussites et les checs La premi re partie regroupe des t moignages et r flexions de pratiques p dagogiques qui mettent les l ves en situation de pratiquer la d mocratie de s impliquer activement d veiller leur esprit critique La deuxi me partie rassemble des textes qui posent plus pr cis ment la question des savoirs transmettre de la fa on d enseigner des concepts de sciences humaines et sociales de fa on ce qu ils participent une ducation la citoyennet La troisi me partie aborde la question de la formation des enseignants l ducation la citoyennet Car pour duquer la citoyennet ne faut il pas l avoir t soi m me Eveiller l esprit critique 6 Aucun d entre eux ne manie la langue de bois que cela soit dans les r flexions inspir es par la pratique ou dans le r cit de ce qu il a mis en place D s lors la classe se d voile dans sa r alit n cessairement d cevante parfois m me inqui tante Les d couragements peuvent poindre face aux nombreux obstacles Il y a aussi des r cits de r ussites ou des r ussites cach es qu il faut d busquer au d tour d une r flexion d l ves mais dont on ne conna t pas toujours l impact long terme Dans tous les cas comme il est d usage CG nous sommes convaincus que l change le partage d exp ri
21. me pr pare l introduction un troisi me s occupe des conclusions un quatri me rassemble les bibliographies etc Nous arrivons au bout de notre odyss e intellectuelle Tous les travaux sont lus en classe par tous des changements sont apport s des corrections effectu es et bient t nous avons devant nous un ouvrage de plus de soixante pages Le fruit de l arbre de nos recherches et de notre coop ration est tomb bien m r pr t tre d vor par le lecteur Les atouts Tout d abord le vieil adage a bien raison Il y a plus dans deux t tes que dans une La vision du travail sa conception l approche des choses sont autant de facteurs subjectifs qui varient entre les diverses personnes Cette diversit enrichit le travail La mise en commun vite certains garements et incoh rences La r partition du travail permet chacun de se concentrer sur sa t che Un tel pr f rera s atteler aux recherches par contre un autre sera plus prompt critiquer les documents ou encore r diger le texte de synth se Le contr le mutuel est lui aussi un avantage de la coop ration Qu une correction soit de type grammatical orthographique ou encore tout simplement de v racit son efficacit est logiquement doubl e ou tripl e en coop ration La collaboration force galement la confiance envers les autres membres tant la charge de travail effectuer est norme De plus le fait d avoir sa t che sa responsabilit b
22. p riode de transformation Montr al Editions AFIDES pp 103 120 GATHER THURLER M 2000 Innover au c ur de l tablissement scolaire Paris ESF De l histoire plusieurs Benjamin Claessens Les trois ann es de r gendat sciences humaines fonctionnent tant t ensemble tant t s par ment Le travail par projets est fortement d velopp La coop ration a prend du temps Les apprentissages se font l int rieur d un dispositif qui allie l individuel et le collectif les activit s fonctionnelles et les activit s de structuration La P dagogie institutionnelle sous tend le tout la premi re s ance de cours le professeur nous pr sente le projet horizontal pour la 1 re r gendat Le contrat consiste r aliser une recherche qui devra d boucher sur un produit socialisable Le sujet une synth se critique de la question lectorale droit de vote et mode de suffrage au niveau du pouvoir central dans l tat belge de 1831 nos jours Il nous est impos d utiliser la critique historique sur des sources rechercher afin de compl ter notre produit Le d lai est fix sept semaines La forme et le destinataire du produit sont d finir de m me que le mode de socialisation Ces derniers font l objet de nombreux d bats entre nous Certains voient grand en proposant une exposition d autres restent humbles et mettent plus en avant la r alisation d une synth se crite Ensuite il y a c
23. ritent Ils devaient donc travailler par groupe de 4 deux cherchant des arguments en faveur de cet nonc et les deux autres cherchant des arguments en sa d faveur Ensuite ils changeaient les r les Et enfin ils r digeaient une synth se Leurs productions furent tr s nuanc es bien diff rentes des repr sentations qui avaient merg es lors de la mise en contexte de la th matique en d but de trimestre Concernant le projet ils estimaient difficile ce qui leur avait t demand mais la plupart avaient appr ci l aboutissement et tous disaient en avoir appris quelque chose De mon c t j ai observ qu au fil de l ann e ils devenaient plus autonomes et plus efficaces dans la r alisation de leurs projets M me si bien des am liorations pourraient tre apport es notre dispositif d enseignement semble donc avoir port des fruits en termes d apprentissages Savoir s il a contribu l veil des consciences reste pour moi une interrogation Quel rapport au savoir pour les fantastiques trap zistes Miguel Lloreda D bord s Nous mettons de l ordre Tout s croule Nous remettons de l ordre Et nous m mes croulons Apprendre tr bucher Int grer le faux pas En faire sa danse Je suis sens donner cours de fran ais et de sciences humaines cette classe de 5 technique de qualification section animation En d but d ann e les chos de mes coll gues sont particuli r
24. sont des gros mots de profs ou de politiciens Des mots qui les h rissent des mati res du programme d histoire ou de morale le plus souvent qui les rebutent comment les amener envisager qu ils sont concern s autrement que comme futurs lecteurs Qu ils ont quelque chose y gagner pour leur vie de tous les jours La d mocratie c est des valeurs et des proc dures th orisons nous en 6e 5 Leur valeur proclam e le respect Qui les a d ailleurs fait arriver presque jusque l dans leur scolarit Bien respecter les consignes bien tenir ses cahiers respecter l enseignant Le respect mais pas le d bat d id es Premier objectif leur faire vivre que d battre n emp che pas de respecter sous certaines conditions d battre c est chercher ensemble de meilleures solutions d battre c est avancer Cela suppose qu il y ait des d bats enjeux r els dans la classe Un tout petit premier pas en d mocratie Alors en d but de 5e on travaille vivre ensemble Et on d bat De tout pour pr parer la semaine de voyage pendant laquelle on vivra ensemble Puis on analysera Une semaine de voyage donc pour vivre ensemble bien s r mais aussi pour d couvrir un lieu important de l histoire sociale le familist re de Guise ou le Bois du Luc ou l entreprise d conomie sociale la Poudri re ou l co mus e de Fourmies etc Pour les d bats on d signe un pr sident un secr taire on d f
25. suivre une s rie de moments cl s dans un ordre chronologique N est ce pas l une survivance de la p dagogie de l empreinte qui postule que si l expos du professeur m me d velopp sur quatre ann es se fait dans l ordre cet ordre sera reproduit dans le cerveau des l ves Mais l essentiel n est pas l Si nombreux sont les professeurs qui n adh rent pas la conception constructiviste de l acte d apprendre et qui par cons quent n adoptent pas des m thodes actives d apprentissage compatibles avec elle c est que cette conception et ces m thodes sont en rupture avec les conceptions et les pratiques qui leur sont famili res Or ce n est pas par d cret que l on modifie en profondeur des pratiques professionnelles C est un ambitieux programme de formation qui serait n cessaire au centre duquel devrait prendre place des temps institu s et r guliers d changes entre pairs propos de leurs pratiques respectives Mais ceci demande des moyens financiers importants alors qu un d cret ma foi Enseigner l histoire aux adolescents No lle De Smet Concevoir l enseignement de l histoire comme une pr paration des l ves devenir des citoyens actifs dans une soci t d mocratique leur permettre de l apprendre entre autres via le faire concret l int rieur m me du cours au del des discours sur voil ce que porte ce livre
26. te et influence les valeurs d une soci t et son id ologie politique Il s agit alors d une question de choix et d option thique une socialisation scolaire d mocratique est per ue par certains comme une mise en danger de l ordre hi rarchique naturel ou impos D autres pensent que l cole n a pas tre une mini d mocratie mais essentiellement un lieu de transmission de savoir mancipateur pour le futur citoyen D autres encore voient dans la d mocratie l cole une illusion face au maintien d in galit s r elles Les derniers enfin ne trouvent jamais l cole suffisamment d mocratique la mesure de leur d sir d annuler toute hi rarchie entre le ma tre et l l ve Au del de ces diff rentes conceptions id ologiques il faut admettre le caract re intrins quement asym trique de la relation ducative qu il s agisse d une asym trie d ge de savoir d exp rience de fonctions ou de statut Asym trie qui s assortit souvent de droit au travers de devoirs de responsabilit s assumer par ceux qui exercent l autorit Dans une Tozzi M 2006 L autorit d mocratique une provocation conceptuelle Les cahiers du Cerfee n 21 soci t qui a vu arriver le d clin de l institution ou la fin de l autorit tout l enjeu est alors d exercer une autorit qui ne soit pas domination ce qu on pourrait appeler une autorit d mocratique
27. un terrible p riple demandeur d asile plac d abord dans un centre ouvert Anvers statut de r fugi non accept mais devenu belge par mariage actuellement patron d un commerce de v los Bruxelles Fabiola n e en Espagne Belge par mariage venue vivre en Belgique en 1960 l ge de 32 ans Reine de Belgique Justine Belge joueuse de tennis r fugi e Monaco pour raisons conomiques Hernan n au Chili patron de restaurant arriv en Belgique en 1974 apr s le coup d tat du g n ral Pinochet comme demandeur d asile et ayant obtenu le statut de r fugi politique puis naturalis belge Helmut de nationalit allemande habitant et domicili Raeren commune belge de la communaut germanophone immobilier moins cher qu en Allemagne travaillant K ln Allemagne Le la n e en Tunisie Belge par mariage venue rejoindre son fianc l ge de 19 ans apr s une rencontre avec celui ci lors de ses vacances en Tunisie Youssef berb re n au Maroc de nationalit marocaine venu clandestinement en Belgique l ge de 24 ans sans abri et sans papier depuis 8 ans travailleur saisonnier non d clar pour la cueillette des pommes dans la r gion de Tongres dans l Horeca et dans le b timent Juan n en Espagne de nationalit espagnole eurocrate habitant et travaillant Bruxelles John n aux USA de nationalit am ricaine militaire au SHAPE vivant et travail
28. Une R A peut utiliser une S P pour construire un concept n cessaire la recherche et une S P peut d boucher sur une R A Et pour aucune des deux S P et R A il n est n cessaire de ma triser le ou les concept s ni avant de le construire dans la S P sinon quoi servirait elle ni avant de les mobiliser dans la R A En effet vouloir expliquer avant de construire ou de mobiliser tout cela rel ve d une p dagogie des pr alables compl tement contraire ce que nous apprend pr cis ment l histoire de la p dagogie Ainsi il faudrait attendre de savoir nager pour aller la piscine attendre de savoir lire pour pouvoir ouvrir des livres attendre de savoir faire l amour pour pouvoir faire l amour La p dagogie des pr alables coupe en r alit les ponts qu elle pr tend construire Elle emp che les enfants d entendre la vie gronder derri re les connaissances fossilis es que l cole leur enseigne Elle fabrique de la mort avec du vivant quand il faudrait l vidence faire le contraire restituer le projet culturel qui a donn naissance aux savoirs Refaire du savoir un v ritable outil d mancipation Philippe Meirieu24 Exemple de situation probl me Soyons donc coh rents et n expliquons pas trop avant de commencer Voici donc une situation probl me que le lecteur peut tenter de r soudre comme le feraient les l ves dans la classe Nous essayerons de th oriser ensuite
29. activit s en vue d une progression dans les apprentissages les listes de comp tences peut on vraiment en travailler autant dans un m me cours et de quelques concepts n est pas d un grand soutien Sur quels acquis devrais je pouvoir m appuyer Qu est il indispensable que mes l ves aient acquis pour pouvoir pour suivre cette option l an prochain Le programme propose bien une d marche p dagogique type mais une d marche ne constitue pas un curriculum Bricoler un programme Pour me donner des points de rep re j ai r alis un tableau double entr e avec les comp tences du programme et les diff rentes activit s d apprentissage propos es aux l ves Pai compl t ce tableau au fil de l ann e scolaire de mani re m assurer qu au moins les comp tences essentielles taient travaill es certains moments du cours En parall le avec la table des mati res du cours j ai galement list les principaux concepts abord s de fa on pouvoir comparer cette liste avec celle du programme Ces balises m ont amen quelques ajustements en cours d ann e Mais tout en essayant de tirer profit de la libert laiss e par le programme j ai continu avoir l impression de bricoler Coup de chance l autre enseignante qui donnait le m me cours dans une autre classe et moi nous entendions bien nous avions commenc en m me temps dans cette cole et nous avons d cid de travailler ensembl
30. adulte crit en r ponse cho leur crit Ils aiment aussi pouvoir compl ter y r pondre objecter Et apr s En situation de difficult ou de stress les anciens r flexes reviennent la morale remplace les analyses le r sultat compte plus que le processus les individus plut t que les groupes Happ s par les difficult s de la vie de leur vie certains d crochent avant le dipl me ou juste apr s quelques mois d cole sup rieure c tait pas pour moi Les filles trop souvent mon go t misent encore sur le Grand Amour se mettent en m nage et arr tent tout momentan ment Alors quel veil ont ils eu Quels points d appui D abord des profs en situation de coach accompagnateurs une quipe diverse et les identifications vari es sont alors possibles qui discute merci les mails qui invente se d courage aussi Puis du temps les m mes tudiants en 4 5 6 et 3 heures de cours de sciences sociales 4 de sciences ducatives un luxe c t de l heure parfois 2 de formation humaine de mes coll gues de formations qualifiantes Leur nouvelle image s est construite sur deux ans Mais aussi la tradition de l option comme balises Une population tr s m lang e o les exp riences scolaires et sociales tr s diverses peuvent tre confront es et valoris es Une attention au social une reconnaissance de ce v cu pour en faire une base et pas un handicap
31. c est n cessairement duquer la citoyennet Et j oppose cette ducation la citoyennet et l thique citoyenne une ducation au civisme une morale civique le politiquement correct et une histoire g ographie encore trop souvent con ue l cole comme transmission de connaissances factuelles pour construire et justifier les identit s nationales ainsi que l ordre national et mondial et pour les perp tuer Je veux dire par l que l histoire et la g ographie l cole dans la plupart des classes n ont pas encore fait leur r volution pist mologique Elles ne sont pas encore pass es la Nouvelle Histoire et la g ographie humaine C est sans doute moins vrai pour la g ographie que pour l histoire De quoi s agit il La Nouvelle Histoire veut renoncer aux trois idoles l idole politique l histoire et la justification des pouvoirs en place l idole individuelle l histoire faite par les individus et l idole chronologique la qu te des racines et des origines Elle se veut d sormais conomique et sociale tude des mentalit s compr hension des gens L histoire conceptualisante Paul Veyne structurale Fran ois Dosse immobile Emmanuel Le Roy Ladurie veut remplacer l histoire v nementielle Ce qui est fondamental c est le changement de point de vue Des faits mis en m moire on passe la probl matisation du pass D abord es
32. chaque fois que j entrais dans la salle des profs et par la suite je me suis retrouv dans le coin fumeur o tous les enseignants majoritairement d atelier semblaient plus ouverts mes id es plus reconnaissants et nettement plus dr les mon go t Mon malaise m a conduit ne plus suivre les sanctions d cid es avec les l ves l cher prise ce qui a peut tre remis une couche leur perception peu autoritaire de ma personne Le brouhaha a recommenc et l accroche au cours s est d t rior e Je n ai pas os en parler aux professeurs des 4 TQ Technique Sociale de peur de me faire exclure nouveau Le l cher prise Plusieurs l ments s amalgament et se mettent en tension pour expliquer le l cher prise Premi rement je pense qu il y a eu un choc culturel difficile g rer entre ma mani re de parler d agir ma repr sentation du rapport l autorit et leur mani re de parler d agir leur repr sentation de l autorit Et ce professeurs et l ves confondus Peut tre aurais je d accepter de suivre un moment par exemple le syst me de note la lettre et le remettre en question petit petit en dialoguant avec les professeurs les moins farouches En effet certains professeurs se posaient des questions sur l efficacit de ce syst me tout en l approuvant moyennement Ceux ci ont cout mes propos sur les diff rents rapports l autorit
33. classe respect vous n avez pas renonc avec nous Mais qu en conclure quelques jours de l examen de juin de la part de cet l ve dont on ne sait jamais quel degr il vous parle Bref c t prof une norme perplexit mais une impression que quelque chose n est pas fini Envie de garder le coup des questions qu on consigne du tableau qu on compl te puis des axes qu on s lectionne Envie de prendre encore le temps de mieux le cadrer peut tre mais comment Garder l id e de faire venir des t moins Mieux r fl chir avec les l ves sur la production son utilit Quels cadres quels regards au sein de l cole et en dehors pour affiner cela Le poids du pass Michel Staszewski L enseignement de l histoire ne date pas d hier En Belgique jusqu la Deuxi me Guerre mondiale alors que l enseignement secondaire restait r serv une petite lite les objectifs essentiels des cours d histoire taient l dification morale et le d veloppement de sentiments patriotiques Ce qui explique en grande partie pourquoi les programmes faisaient la part belle l histoire politique et militaire En ce qui concerne la didactique dominaient de mani re crasante la m thode expositive et celle du cours dialogu Ce n est qu apr s la Deuxi me Guerre mondiale dans un contexte o l enseignement secondaire se massifie et o le nationalisme fait place dans une certaine m
34. constat es dans le 1 S quence construite en fonction du public partir de Cornet J et Quittre D 2001 Justice en d marche Bruxelles Fondation Roi Baudouin cadre de l cole Injustices qui pouvaient aboutir si elles le d siraient la cr ation de r gles argument es selon la grille d analyse construite ensemble Je leur ai m me propos d aller rencontrer le directeur pour lui donner le fruit de leur travail Il nous coutera pas dit l une d elles Peut tre bien me suis je dit d autant plus qu il n y avait aucune institution par exemple un conseil d l ve pour les couter Pai laiss planer cette phrase non sans indiff rence pour les atteler l criture Les injustices taient de toutes sortes relationnelles institutionnelles mat rielles p dagogiques Il y avait l un sacr bagage pour construire des r gles de vie en classe et l cole Presque toutes les l ves crivaient m me si les discussions semblaient porter sur d autres choses Lors de la mise en commun les d bats se sont ax s principalement sur les injustices quant l utilisation des locaux les mauvais b timents taient r serv s aux l ves du professionnelle et du technique Toutes taient l coute et chacune r agissait sa mani re de la plus r volt e la plus diplomate Dans l tape suivante les injustices ont t mises de c t et les l ves comm
35. curit sur l immigration sur le budget de l tat sur le d veloppement etc sans comprendre ce que sont par exemple les ajustements structurels l inflation et l indexation des salaires les fonds de pension et la sp culation etc Quatri me affirmation sciences humaines et didactique La didactique des sciences humaines et de la citoyennet est le parent pauvre des didactiques tr s peu de recherches de publications de th ses doctorales en comparaison des autres grandes didactiques maths sciences langue maternelle langues trang res Un immense travail reste faire de recherche interdisciplinaire pour fonder une v ritable didactique des sciences humaines et de la citoyennet Il est urgent de s y atteler Voici simplement ici deux pistes que je souhaiterais pr senter et voir se d velopper Situation probl me et recherche action Je vais me contenter de distinguer deux m thodes d enseignement trop souvent confondues toutes deux galement indispensables toutes deux tant trop peu et mal utilis es l cole la situation probl me et la recherche action L appellation situation probl me a t largement galvaud e sans plus gu re de r f rences ses fondateurs le Tous les candidats ne sont pas personnellement d magogiques mais dans les campagnes m diatis es telles qu elles sont men es il est bien difficile de s duire avec un pro
36. de conna tre la seule et unique v rit Comment les aider sortir de cette position de seconde zone pour les amener devenir les acteurs de la religion qu ils disent pratiquer En premi re ann e le prof de religion me disait que ce qu il expliquait c tait la v rit La deuxi me ann e c tait un autre prof il me disait autre chose mais c tait toujours la v rit Quand je me suis rendu compte la troisi me ann e que c tait pareil avec un autre prof encore Ils disent tous qu ils pr sentent la v rit mais chaque fois elle est diff rente Alors je pr f rerais un prof qui me pr sente les diff rentes v rit s qui existent que l on en discute et comme a au moins je me fais une id e C est ainsi que me r pondra Ibrahim un l ve de 5e ann e de l enseignement professionnel lorsqu il arrive pour la premi re fois mon cours de religion catholique et que je lui demande ce qu il a fait l an dernier en religion Je reprends ici les mots de ce jeune non pas pour pointer du doigt un quelconque manquement au niveau d un cours de religion en particulier mais bien pour tenter de mieux cerner sa demande son exigence m me Avec des groupes compos s majoritairement parfois exclusivement de jeunes issus d une famille de confession musulmane je dispense pourtant un cours qui s intitule religion catholique dans une cole de l enseignement profe
37. de favoriser la participation des l ves la vie de l cole Mais les repr sentants lus sont soit les l ves les plus d brouillards soit les plus bruyants soit encore les plus d vou s et leur action est peine per ue par les autres l ves et par les enseignants qui ne font gu re appel eux lorsqu ils veulent r gler un probl me ou r aliser un nouveau projet Ces exp riences pseudo d mocratiques brouillent les id es de tous par rapport au concept de citoyennet Tout en conservant l id e de la culture et de la participation quels projets pourrait on imaginer qui rencontreraient les d sirs des adolescents Pourquoi ne pas avancer par petites touches par exemple en initiant un cours de breakdance de slam pendant un temps de midi toute l ann e Commencer par une animation culturelle ou sportive avec un animateur de qualit des participants volontaires stimul s par la qualit de l animation tre r guliers encadr s par un ou deux enseignants Pourquoi ne pas commencer par une animation culturelle et faire comprendre par la pratique les valeurs que l on veut promouvoir D crochage scolaire L cole est confront e au quotidien un important probl me de d crochage scolaire et ce jusqu au troisi me degr L absent isme et l obligation de r ussite d ann e pour passer dans la classe sup rieure ne sont d ailleurs pris en compte qu partir du 2 me degr Comment obtenir la pr
38. de surcro t Pour les analyses documentaires et les fondements th oriques impossible de ne pas mentionner cependant le devenu rare roman de Jacques Marseille 8 Le but de ce livre est de faire vibrer de faire sentir mais aussi de mieux faire conna tre l originalit du monde ouvrier dont l histoire est si mal connue en effet Et dans le m me esprit le jeu des familles de sociologie basique9 est un incontournable pour moi qui veut montrer une sociologie rigoureuse la fois concr te et amusante dont j esp re un jour disposer d une version moins franco fran aise Les stages se passent ils ont trouv des coles des cr ches des AMO des h pitaux des centres d h bergement des CPAS ils ont d couvert lunivers hors cole ont t souvent tr s bien accueillis par des adultes d sireux de faire partager leur passion pour leur m tier Retour de stage d codage analyse crite aie Evaluation par la grille d Ardoinol10 les aspects relationnels et les rapports sociaux ont ils t envisag s Du relationnel tant qu on en veut Enthousiaste souvent L ambiance tait bonne dans le service les enfants les usagers sont gentils ou mal polis ou manquent de respect ou De l institutionnel un peu mais s par du reste On retravaille en classe le relationnel n existe pas tout seul il existe dans des rapports institutionnels et organisationnels Le plus souvent le
39. des r gles et du fonctionnement Indice manifeste de progr s les l ves se regardent en se parlant s interpellent demandent la parole uniquement au pr sident de s ance s efforcent d utiliser un langage adapt la situation font des propositions de r solution de probl mes m oublient parfois Au niveau des axes l axe des valeurs est videmment le plus difficile travailler En effet les l ves ont du mal faire la diff rence entre l thique la loi le r glement de la classe et les valeurs admises dans leur environnement souvent install es dans un non dit g n ral Les l ves sont d ailleurs fort g n s lorsqu un probl me ne rentre pas dans les attitudes qu ils avaient codifi es L a vol un tr s joli stylo M Ils ont s rieusement discut et leur d cision a t X ira acheter ce m me stylo avec l argent de la coop rative Ainsi L n aura plus aucune raison de voler de nouveau La discussion sur l utilisation de l argent des parents a t pre et ils ont d ailleurs vot pour en finir L a pleur quasiment pendant toute la discussion et cela ne les a semble il pas d rang pour en d battre Ma position d enseignante s est modifi e je dois pour r aliser ce pari de responsabilisation d autonomie ou d auto r gulation et d apprentissage la citoyennet exister en tant que garante de la loi mais abandonner de mon pouvoir de d cision sur tout Il Eveiller l esprit critique 10 m a fal
40. deux documents vid os je note les questions que cela veille chez eux puis on cherche y r pondre travers la lecture de textes la rencontre d un t moin un ancien prisonnier de QHS On analyse le t moignage d un autre d linquant sur son parcours partir de ces l ments les docs vid o la rencontre avec l ancien prisonnier et le t moignage du d linquant on tente de construire un sch ma explicatif pourquoi ou comment devient on d linquant On compare ce sch ma avec un extrait d un rapport remis l Assembl e nationale fran aise sur le parcours de d linquance type Et enfin ils argumentent sur les choix qu am nent faire ces deux sch mas explicatifs Je prends donc le risque de prendre notre temps avec le corollaire de tomber dans la facilit des s quences de vid o lectures de texte libres discussions Avec le risque donc de ne rien construire faire caf du commerce Miettes de filet ou filet en miettes La ligne directrice laquelle je nous tiens c est que je veille faire consigner sur un tableau les nouvelles questions qui apparaissaient les nouvelles impressions les nouvelles contradictions les nouveaux besoins Plus d impressions que de questions ceci dit est ce normal qu une IPPJ ressemble plus une maison de jeunes qu une prison Ce n est qu au bout de plusieurs le ons que je propose la classe de s lectionner deux ou trois questions auxquelles on e
41. devront provoquer questionnement regard critique exercice du d bat de la controverse de la responsabilit et de la coop ration Le dire est une chose le faire en est une autre Articuler la transmission de savoirs et les dispositifs p dagogiques qui permettent de pratiquer la d mocratie l cole est donc bien l enjeu de l ducation la citoyennet D autant plus dans les milieux populaires dont les l ves subissent plus souvent que les autres l exclusion du syst me scolaire et de la soci t Le dire est une chose Le mettre en pratique en est une autre Qu en est il dans les coles les classes Comment ceux qui ont essay d veiller chez leurs l ves un esprit critique de leur transmettre des savoirs en sciences humaines et sociales tout impr gn s des d bats qui les construisent y sont ils parvenus Quels obstacles ont ils rencontr s Les contributions qui suivent sont donc celles de praticiens r flexifs cela va de soi qui exp rimentent au quotidien les cours de sciences sociales sciences humaines religion fran ais etc Praticiens que nous avons volontairement choisi pour leurs exp riences avec des populations d l ves dits d favoris s ceux des coles en discrimination positive ou dans les fili res techniques ou professionnelles ou les deux parce que l urgence y est grande Et qui voient merger un certain nombre d obstacles qu il n est pas toujours possible de supprimer
42. et voulaient en savoir plus Les alli s potentiels taient bel et bien pr sents Deuxi mement j ai appris devenir enseignant avec passion durant ma formation en P dagogie Institutionnelle principalement parce que la coop ration les projets la pens e critique les prises de responsabilit me faisaient sens Mais la r alit de terrain tait loin de ce que j avais v cu en formation En effet l individualisme la solitude le peu de projets l autorit paternaliste taient dominants dans cette cole Cela a t ma grande pr occupation pendant mes trois ann es de formation et je me suis toujours dit Il faudra lutter strat giquement sur le terrain j attends de voir Je pense avoir lutt Mais pas avec strat gie Chercher des alli s potentiels aurait t un premier pas Troisi mement je pense manquer d outils suppos s tre acquis par mon ducation familiale Par exemple j ai tendance m adapter difficilement un milieu diff rent du mien ne pas pers v rer face des situations d sagr ables Mes attitudes de retrait lors des conseils de classe mes nombreux cong s pris durant l ann e mes l gers b gayements et les joues qui rougissent face un groupe ou personnes consid r es comme dominantes sont des indicateurs pr cis Attention un autre jeune professeur qui vivrait les m mes contraintes scolaires et qui se formerait avec passion la P dagogie Institutionnelle n
43. faire que si l on en comprend les enjeux ceux de l cole ou ceux de la soci t et si l on adopte une posture critique C est de cela qu il sera question ici Ou du moins des questions que cela pose pour former de futurs citoyens conscients et critiques quels savoirs leur transmettre en sciences humaines sciences sociales mais galement dans les cours de fran ais de religion d histoire de g ographie qui permettront aux l ves de comprendre la soci t Par quelle d marche p dagogique quelle Blais M C Gauchet M et Ottavi D 2002 Pour une philosophie politique de l ducation Six questions d aujourd hui Paris Bayard p 22 Perrenoud P Apprentissage de la citoyennet des bonnes intentions au curriculum cach Former les professeurs oui mais quoi in Gracia J C dir 1997 Education citoyennet et territoire Actes du s minaire national de l enseignement agricole Toulouse ENFA p 32 54 Eveiller l esprit critique 4 d marche didactique Comment veiller chez ces m mes l ves une attitude critique Quels risques cela fait il prendre l institution Ecole si ses usagers les l ves sont autoris s la remettre en cause bousculer les rapports hi rarchiques les r glements disciplinaires Comment les l ves d aujourd hui dont les normes et les valeurs ne sont pas identiques ceux d hier peuvent ils comprendre une ducation la citoye
44. grantes du syst me Elles sont faites d histoires de v cus tiss s en langage de structures labor es de concert selon une possible invention permanente du groupe et de son ses responsables garants Tout ce tissu peut fomenter le d sir le laisser ou le faire circuler le relancer entre autres partir de toutes les surprises qu on y apportera La forme du tr pied sugg re aussi d embl e que la PI ne tient pas debout s il y manque un l ment Et le politique Il est le plan de base du tr pied et relie les 3 pieds qui d cide de quoi Comment Quand Au profit de qui Au nom de quoi Cette mise en commun des d sirs d tre l pour oeuvrer ensemble ouvre un espace public de d lib ration la parole instituante La classe le groupe devient un lieu o le pouvoir des l ves des apprenants peut s exercer un lieu qui d tient des fonctions politiques dans la mesure o il d veloppe l esprit critique et vise l mancipation contrairement des formes de p dagogie traditionnelle qui perp tuent des fonctions domestiques privil giant l assimilation l adaptation instrumentale et l int gration au sens le plus conformiste normatif et raboteur du mot Une thique pour des dignit s Il va de soi que des techniques et surtout une thique de ce genre peuvent assurer une vraie place chacun Il y a vraiment de quoi la prendre et de quoi y tre garanti Bien s r la mise en oeuvre de ce filet complexe elle ne va pas de
45. id es v rifier si on comprend approfondir les id es des autres clarifier des id es v rifier des r ponses encha ner cat goriser d crire des notions poser des questions apporter des id es faire un remue m ninges Vaste programme Eveiller l esprit critique 12 Liens de classe s Christine Maron C est une cole population moyenne4 dans une province riche La s lection sociale et la disqualification y sont l oeuvre comme dans d autres endroits mais le travail de reconstruction y est peut tre moins d sesp r qu ailleurs Huit des quarante six tudiants dont je suis titulaire dans ces 2 classes de 5e techniques de transition sciences sociales taient en l re dans l cole Et vraisemblablement pour ces huit l ves c est l cole primaire qui avait d conseiller une cole plus adapt e les autres sont arriv s en 3e un peu en 4e et surtout en 5e Alors pour ces rescap s de la r orientation et de l attestation B des coles avoisinantes c est avec ces blessures d in galit s ces potentiels non reconnus que l on va travailler Pour cela on cherche des forces et des rep res dans le groupe tous des rejet s des r orient s des nuls en math en orthographe en fran ais crit souvent Pour le reste a va mais c est pas a qui compte Ensemble pendant 2 ans ou 3 si l viction a t plus pr coce pour r ussir ce que les coles chics avaient pr dit
46. ils en font partie En ce sens la confusion des objectifs des activit s peut mener des r sultats eux m mes confus et produire des sensations plut t que de la compr hension Et c est bien ce r sultat que l on a abouti selon les animateurs Le projet a d velopp chez certains jeunes un ressenti mais qui n a pas t suivi d un r el d codage de la r alit qui aurait pu permettre au jeune de se d velopper en tant qu tre social qui aurait pu l aider prendre conscience que devenir citoyen passe la fois par une implication personnelle et une organisation collective Et cela devrait sans doute constituer le th me principal du projet Il est tr s important que les objectifs poursuivis soient clairs au risque d avoir un projet relativement inop rant en terme d ducation la citoyennet La rencontre interculturelle est souvent utilis e comme un tremplin la citoyennet mais on peut se demander en quoi ce type de projet a un impact sur les jeunes exclus Ce type de projet pose une fois de plus la question de quelle ducation pour quelle citoyennet Deuxi me partie Acqu rir des savoirs en sciences humaines Pour une didactique de la citoyennet Jacques Cornet Je n aborderai pas directement ici les aspects p dagogiques et institutionnels de l ducation la citoyennet Cela ne signifie videmment pas que je les consid re comme secondaires au contraire le
47. l ves du fonctionnement du sens et des finalit s de la vie en soci t Ces probl matiques sont tr s diff rentes pour l enseignement technologique et pour l enseignement g n ral Globales complexes et qui portent r fl chir par exemple tension entre comp tition coop ration individuel versus collectif production et reproduction pour le g n ral mais descriptives ou m me normatives pour les humanit s technologiques l homme face la consommation l homme face au travail l homme et son environnement l homme en difficult Les uns sont invit s r fl chir analyser critiquer les autres d crire au mieux Les probl matiques propos es dans l enseignement g n ral deviennent des th matiques dans l enseignement technologique la tentation n est pas loin du mode d emploi du bien vivre en soci t des recettes morales moralisatrices sur les conomies d nergie le bien manger les m faits du tabac etc Les caract ristiques culturelles de la typologie cole moyenne Bruxelles s y retrouvent assez bien Delforge H 2007 les horizons culturels de l adolescence dans le contexte scolaire en Communaut fran aise Bruxelles Recherche en ducation n 113 06 T l chargeable sur www enseignement be Citoyennet et d mocratie pour les l ves mots qui n apparaissent pas dans les comp tences terminales de sciences conomiques et sociales
48. la citoyennet les m canismes individuels qui se nichent dans de simples comportements des attitudes des affects qui r v lent la motivation qu ont les l ves s y engager On conna t la difficult de construire des dispositifs qui engagent les l ves vers des apprentissages co teux en termes d effort ou dont ils ne comprennent pas toujours le sens ni l utilit ou qui mettent en danger leur estime de soi parce qu ils les mettent face de trop grandes difficult s Mais comment comprendre leur refus de s engager dans des pratiques d mocratiques parfois propos es dans des dispositifs p dagogiques actifs dans lesquels ils vont pouvoir s exprimer d battre d finir des r gles pour eux m mes r soudre des questions qui les concernent Pourquoi ces m mes l ves qui critiquent l institution scolaire refusent ils de s impliquer pour y vivre activement Nagels C et Rea A 2007 Jeunes perp te G n ration probl mes ou probl me de g n rations Louvain la Neuve Academia Bruylandt Sans pr tendre puiser la question la r ponse est peut tre trouver dans une analyse psychologique des conditions d un d veloppement harmonieux de l individu et des m canismes qui rendent parfois le rapport aux autres et soi m me trop douloureux pour s engager dans des pratiques d mocratiques et citoyennes Favre propose un mod le th orique de la motivation qui permet d clairer les
49. le cadre de l enseignement r nov cfr Staszewski M op cit pp 73 84 3 Approche r gressive les l ves sont inform s d un v nement ou d une situation historique Ils sont ensuite amen s le la questionner ce qui va les conduire remonter le temps Exemple qui ne concerne pas que le cours d histoire quelques jours apr s le 11 septembre 2001 les ministres belges responsables de l enseignement secondaire ordonn rent aux directions des coles d pendant directement de l tat d organiser dans toutes les classes trois minutes de silence en hommage aux victimes des attentats de New York et de Washington Cette initiative provoqua de nombreux d bats parmi les l ves qui firent remarquer que des v nements aussi tragiques comme les massacres de civils durant la Guerre de Bosnie ou le g nocide rwandais n avaient pas donn lieu pareille consigne officielle Ces repr sentations des finalit s et des m thodes du cours d histoire h rit es du pass freinent les tentatives de r forme actuellement en cours Malgr le peu de r sultats que produit le mod le transmissif d enseignement nombreux sont les professeurs d histoire qui s y accrochent Les programmes eux m mes restent ambigus Un exemple pourquoi tout en pr nant la construction de comp tences par les l ves plut t qu une illusoire transmission de celles ci par leurs professeurs continuent ils les obliger
50. peurs ses ali nations chacun y vient avec ses potentiels Vous aussi Et vous vous tes l comme responsable de formation La tentation c est de vous sentir responsable de tout tout seul parce qu il faut qu ils apprennent d entamer des relations ma tre apprenant ouvertes sympas mais assez duales sans la m diation de tel projet de telles lois du groupe La tentation peut aussi tre grande par r action l cole de faire dans le non directif le spontan l expression libre sans cadre Bonjour les petites d pendances et les in galit s subtiles Pourtant c est dans tout le fonctionnement du groupe que commence aussi l mancipation des gens pas seulement dans ce qui est appris mancipation individuelle quant la place prise et collective quant la reconnaissance solidaire de ce qui se met en place y compris pour obtenir ne fusse qu un petit changement 14 Le titre d origine de ce texte paru dans Le Journal de l Alpha n 145 est P I comme le pouvoir de l inscription 15 Nomm ainsi par le Grain qui m a toujours inspir e dans mon travail dans les Actes des journ es d tude autour de La p dagogie mancipatrice Saint Vaast 2001 Grootaers D et Tilman F 2002 La P dagogie mancipatrice l utopie mise l preuve Bruxelles P LE Peter Lang Dans un groupe qui fonctionne en PI le pouvoir du formateur est partag 16 Par exemple la gestion de l espace des temps pour ceci cela des f
51. pr sent Une absence peut porter un lourd pr judice au groupe Il faut se plier la volont de la majorit non seulement pour l horaire mais aussi pour d autres aspects comme le choix d un document On perd alors un peu de sa libert Autre danger dans la coop ration c est celui de la paresse sociale Oh pas besoin de faire a Marc le fera s rement Pour conclure nous pourrions dire que la coop ration est globalement plus productive que le travail individuel Cependant une condition est imp rativement n cessaire dans le groupe doit r gner une bonne entente la tol rance le respect et l amiti Journal mural Jacques Cornet Un journal scolaire rien de plus banal rien de plus porteur Une des techniques l mentaires de Freinet dans l enseignement sup rieur en formation d enseignants En entrant dans le porche de l cole on se prend la t te dans des strings culottes cale ons qui pendent des cordes linge Sur les c t s des affiches g antes d abri de bus de pub pour lingerie f minine annot es de slogans provocateurs Les coll gues les plus ouverts trouvent que quand m me les autres se taisent Cette provoc c tait l accroche d un journal mural sur les identit s f minines et masculines paraitre trois jours plus tard Frein sies En 1925 Freinet accompagne une d l gation syndicale en voyage en URSS Il y d couvre beaucoup de choses s
52. r pondre cette question un d tour s impose R fl chir la participation du jeune en situation d exclusion c est s interroger sur la place que ce dernier occupe dans un syst me complexe d interaction et d interd pendance Deux types de relations m ritent pour le moins d tre observ es tout d abord la relation du jeune au monde ce niveau cela n cessite de s interroger sur les m canismes et les ressorts politiques conomiques sociaux d un syst me d une soci t qui contribue cr er les conditions propices l exclusion Ensuite il nous semble galement important de r fl chir la relation de pouvoir et de d pendance qui existe entre l adulte et le jeune On n invente rien en disant que les adultes jouent un r le central dans la vie du jeune Ils structurent son cadre de vie et tentent de d finir les contours de son bien tre La situation de d pendance du jeune par l adulte s impose naturellement que ce soit dans le cadre de la famille mais aussi de l cole Le jeune est plus souvent objet objet d attention d int r t de compassion que sujet Sa dimension sociale est ainsi souvent masqu e Dans un certain nombre de cas certains adultes s rigent en repr sentants du jeune Pour des raisons parfois l gitimes ils tentent de d finir quels sont ses int r ts et ses besoins et d veloppent alors des activit s pour les jeunes Ceux ci p
53. r sistances que peuvent manifester certains l ves face un dispositif p dagogique d ducation la citoyennet Il d crit des d sirs li s des syst mes de motivation des modes d interventions qui y sont associ s et des syst mes de valeurs que cela r v le Trois d sirs pour trois modes d intervention Le premier d sir typiquement celui du d but de la vie vise se procurer ce dont on manque De fa on g n rale ce d sir nous pousse vers les situations connues et ma tris es vers la s curit et la stabilit ou vers les valeurs qui les repr sentent Le deuxi me d sir qui va se d velopper tout au long de la vie est un d sir d autonomie d exploration et d exp rimentation au del du connu L adulte mature id al n existe pas Ces deux d sirs sont antagonistes et compl mentaires un minimum de s curit est n cessaire pour oser le pas vers l inconnu et le non ma tris et r ciproquement la r ussite aux preuves augmente le sentiment de s curit Id alement ces deux d sirs s quilibrent et le premier c de la place au second au cours du d veloppement avec un moment de bascule important celui de l adolescence L adulte mature id al serait donc celui chez qui le deuxi me type de d sir domine sans exclure totalement le premier Mais bien s r cette situation id ale n est que th orique Dans la r alit ces deux types de d sir ne s quilibrent pas touj
54. recherches d exigence et d autonomie donnant du sens au travail de la connaissance et non pas favoriser une posture de soumission au r el et la connaissance de soumission la pens e unique non pas rendre l l ve objet de notre enseignement En guise de conclusions principes mettre en chantier L essentiel de l ducation la citoyennet par les sciences humaines tient dans la posture dans le rapport au r el au savoir la connaissance et l apprentissage une posture de ma trise par rapport au r el et la connaissance qui permette de travailler des savoirs vivants qui donnent du sens la vie de la chair l humain de la densit aux projets duquer la citoyennet par les sciences humaines c est le contraire de faire la morale f t ce la morale des Droits de Homme ou de la d fense de l environnement Destexhe et ses 50 faits historiques conna tre Arena et son sens de l histoire avec le travail de la m moire g nocide juif ou WWF et son empreinte cologique tout cela c est de la morale de l ducation au civisme L ducation la citoyennet suppose la libert de la r ponse et le respect de toute position prise C est pour cela qu elle est si rare et si dangereuse l cole Par les situations probl mes et les recherches action la strat gie d enseignement travers le tr s haut niveau d exigence formelle et m thodologique tr s grande d
55. sence et la participation d l ves irr guliers Les l ves absents r guli rement ne comprennent rien ce qui se fait durant cette semaine Pourquoi alors organiser des activit s pour toute l cole N est ce pas un gaspillage de moyens choquant pour les enseignants habitu s bricoler avec le minimum dans leurs classes Par exemple en S me seul un quart des l ves a pay la petite participation demand e pour l excursion Bruxelles et moins de la moiti taient pr sents Probl me socio conomico culturel Ces activit s diff rentes des cours habituels sont propos es dans le cadre spatio temporel de l cole par les enseignants et les ducateurs avec l intention de correspondre le mieux possible la culture des jeunes Mais le fait qu elles soient propos es par des enseignants dans le cadre scolaire n en biaise t 1l pas d avance l int r t potentiel Les l ves peuvent ils y trouver leur compte Que pensent ils de ces activit s qu on leur propose une semaine par an Comment adh rer cette culture sans y tre pr par s Les l ves qualifi s de difficiles ont du mal montrer une autre image d eux m mes sans perdre la face comment dans les m mes lieux et avec les m mes personnes passer d un comportement passif ou agressif un comportement actif et pacifique L quipe organisatrice se met tr s t t dans l ann e la recherche d animateurs sportifs et culturels les plus q
56. soi et c est souvent par t tonnements recherches modifications nouvelles inventions reprises comme on reprend des chaussettes ou des v nements au fil du partage avec d autres praticiens diminution du narcissisme de responsable etc que dans tel groupe telles choses se cr ent s instituent et fonctionnent que telle personne ne sera pas exclue que tel conflit se r gle par un d tour plut t que par un affrontement que tel timide ou timor se l ve que tel groupe fasse des propositions 1 Pour qui veut en savoir plus il est possible de s adresser CG 66 chs e de Haecht 1210 Bruxelles 02 218 34 50 reli e au Collectif des quipes de P dagogie Institutionnelle Quelle ducation la citoyennet pour les exclus Beno t Roosens l origine de ce texte une exp rience professionnelle pass e Durant deux ans j ai coordonn le R seau d ducation au d veloppement Nord Sud une plateforme d changes et de renforcement de pratiques p dagogiques regroupant une vingtaine d ONG et d associations actives en ducation au d veloppement ou en ducation l interculturel Lors de nos ateliers une association avait alors retenu mon attention car elle avait lanc un projet d ducation la citoyennet travers la rencontre interculturelle de jeunes de milieux populaires du Nord et du Sud Je partais d un a priori assez positif sur les r sultats d un tel projet au regard du dispositif mis
57. CHanGE NTS f pour li mouvement OUT gant veiller l esprit critique former des citoyens Sous la coordination de Ga tane Chapelle D cembre 2008 f Avec le soutien du Service de l ducation Permanente Direction G n rale de la Culture de la Communaut Fran aise Changements pour l galit asbl Chauss e de Haecht 66 1210 Bruxelles T l 02 218 34 50 ou 02 223 38 57 Fax 02 218 49 67 courriel info changement egalite be site internet www changement egalite be Eveiller l esprit critique 1 Sommaire Introduction veiller l esprit critique former des citoyens Ga tane Chapelle 4 Premi re partie veiller l esprit critique Le conseil du Lundi Val rie Gartemann se 9 Liens de classe s Christine Mafons nine auto esse ant nes ant 13 Citoyen 5 jours citoyen toujours Isabelle Berg 18 Coup d tat ou les d boires d un apprenti d mocrate Jean Christophe Senny 22 P I une p dagogie citoyenne No lle De Smet 26 Quelle ducation la citoyennet pour les exclus Beno t Roosens 30 Deuxi me partie Acqu rir des savoirs en sciences humaines Pour une didactique de la citoyennet Jacques Cornet 34 On ne peut faire l conomie du politique Pierre Waaub
58. Participer des ateliers sportifs ou culturels que l on a choisis demande un investissement personnel limit Les activit s propos es de la premi re la quatri me ann e si elles sont encadr es par du personnel comp tent rencontrent globalement les d sirs des l ves et les satisfont Ce n est plus le cas des activit s propos es au troisi me degr En effet ce niveau nous esp rons que les l ves se mobilisent pour exercer une citoyennet active qu ils aient acquis un certain nombre de savoirs et de comp tences cet effet Il est clair que l on peut s engager sans tre instruit et que souvent l engagement dans l action est source de formation Mais dans ce cas l engagement r pond une exp rience mobilisatrice dont on per oit l int r t Ce qui demande de toute fa on quelques comp tences comprendre certaines informations politiques conomiques ou sociales diffus es par la presse tre critique capable d couter et de relayer des demandes de s exprimer en public d argumenter de coop rer Si les l ves ne disposent pas de ces outils ils ne comprennent pas le sens des activit s qui leur sont propos es et se contentent donc au mieux d tre pr sents et de les vivre dans l imm diat sans recul Ils consomment ce qui leur est propos accrochent si le premier contact se passe bien et rejettent dans le cas contraire Ce genre de comportement choque et d courage les adultes encadr
59. ai pour chaque affiche comparaison gauche droite par exemple l est encore plus pour l ensemble du ph nom ne et qu on doit r aliser collectivement pour les lections communales par exemple qu est ce qu on d cide de communiquer quel est l essentiel ne pas louper Entre filiation et exp rimentation Tout a tout ce que je viens de th oriser ci dessus je ne le savais pas avant de commencer Mais ce n est pas non plus une exp rimentation spontan e J en avais l intuition p dagogique une intuition qui est le r sultat autant d expertises constitu es th ories lectures recherches formations pass es la filiation ici les frein tiques que d exp riences t tonnements tentatives pass es avort es ou r ussies l exp rimentation Et surtout c est le r sultat d exp rimentations travaill es par la th orie et de th ories travaill es par l exp rimentation La formation des enseignants d ducation la citoyennet Xavier Guigue La formation des enseignants ou de ceux qui interviennent dans le champ de l ducation la citoyennet est complexe Complexe du fait du cadre physique l cole o s exerce l activit complexe du fait du cadre limit des contenus scolaires le trop fameux programme avoir fini compris ou non complexe par le statut enseignant versus enseign complexe par la cadre p dagogique qui souffre de la rigidit des m thode
60. ance l a litt ralement transform e J existe je suis une personne digne d int r t Cela a d clench un engagement de sa part elle a commenc imaginer qu elle pourrait peut tre apprendre cette ann e Prendre le temps de discuter en d bat des raisons de l ennui de la paresse du refus de travailler des d bordements d nergie de ce qui agace r volte fait peur Tout ceci d dramatise la perception que les l ves ont d eux m mes et leur permet d avoir une prise sur eux m mes M me la parole de la ma tresse prend un autre sens lorsqu elle annonce qu elle non plus n a pas forc ment envie de travailler L aveu que je fais donne une sorte de statut au refus au doute ou l ennui L cole cesse de se limiter un discours tr s normatif et culpabilisant sur le rapport au savoir il faut tre int ress actif participatif curieux autonome cr atif Quand on est si loin de la Culture scolaire c est loin d aller de soi Et pouvoir m tacommuniquer sur a donne des bases pour aider trouver de l nergie pour s engager Tous les l ves deviennent donc des potentiels interlocuteurs Leur donner la possibilit de dire par exemple tu m as fait mal dans mon coeur quand tu t es moqu e de moi l autre fois en maths quand tu as ri quand j ai dit une b tise donner l autre la possibilit de r pondre dans un respectueux silence observ par la classe ces deux actes contribue
61. ani res dont les humains construisent et habitent les territoires M me si sa pr sence et son rayonnement r el n ont pas l aura de sa s ur et compagne l histoire elle partage avec celle ci de nombreux traits communs quant aux relations qu elles entretiennent avec la citoyennet Nous sommes des tres spatiaux et temporels Tout ce qui int resse la vie commune est potentiellement li la citoyennet Toute vie commune se d roule dans un espace et un temps D s lors l affaire est entendue cette relation est naturelle De l image du puzzle la pens e en r seau Pourtant un regard m me rapide sur la g ographie dite scientifique et sur la g ographie scolaire montre ais ment que la mani re dont la relation g ographie citoyennet est pos e et r fl chie s est quelque peu modifi e La relation de la communaut des citoyens un peuple avec un mode d exercice des pouvoirs politiques un territoire d limit et une histoire pens e comme destin partag a longtemps structur et l gitim les trois disciplines ducation civique g ographie et histoire Cela n emp chait nullement une ouverture aux autres et au monde mais celle ci pour importante qu elle f t tait toujours construite selon notre point de vue Le monde a chang nos communaut s politiques ont volu nos relations l histoire et au territoire aussi Ainsi partir des ann es soixante dix environ de nombreux g og
62. ante Un parti pris politique en fait Histoire d cole et de jeunes mais pas histoire d alpha et d adultes Oui et non Les univers et les publics sont diff rents mais la vis e les objectifs et les enjeux sont semblables quand on pense mancipation sur les deux terrains une vis e militante et politique des objectifs de combat social un double enjeu l mancipation individuelle et l mancipation collective Comment d velopper panouir armer socialement chaque individu en m me temps que transformer les conditions sociales qui cr ent les in galit s et les ali nations Comment d velopper la solidarit active en m me temps que la personnalit de chacun 15 Pour tenter de r pondre ces questions dans l action p dagogique j ai pris des chemins aux diverses facettes p dagogiques didactiques oui mais aussi sociologiques psychologiques psychanalytiques et m me conomiques quand la caisse est aussi en jeu dans la classe coop rative Parmi ces chemins celui de la p dagogie institutionnelle permet me semble t il de faire synth se Des touches de PI P dagogie Institutionnelle les mots peuvent avoir l air abstracto intello lourds Mais non la pratique de la p dagogie institutionnelle PI pour les intimes c est dans du r el bien concret Vous avez un groupe qu il soit une classe ou un groupe d adultes Chacun y vient avec son histoire ancienne et r cente chacun y vient avec ses envies ses
63. ants et organisateurs Il ne stimule pas l adh sion des enseignants au projet et justifie m me a contrario les critiques les plus virulentes Paradoxe entre les intentions g n reuses et la r alisation concr te Dans l enseignement professionnel les l ves n ont pas de cours d histoire et de g ographie Au deuxi me degr c est dans le cadre du cours de fran ais 3 heures semaine qu ils sont sensibilis s la formation humaine Ils ont enfin deux heures de sciences humaines au 3 me degr Difficile dans ces conditions de disposer des savoirs de r f rences la citoyennet Quand malgr les visites propos es en 5 me la plupart des l ves ne comprennent pas comment fonctionne la Belgique et pourquoi notre syst me politique actuel est d mocratique qu ils ne comprennent pas le sens d un texte d actualit standard qu ils ne contextualisent pas les informations qu ils entendent ou lisent et qu ils expriment leur impuissance faire voluer la soci t malgr leur grande habilet se d brouiller au quotidien je me rends compte que la citoyennet est pour ceux l un concept abstrait et lointain dont ils ne per oivent pas la concr tisation par des actes r fl chis Je fais le m me constat lorsque je supervise la r daction des travaux de fin d tudes des futures aides familiales et sanitaires AFS Cette supervision me fait entrevoir la difficult qu ont les l ves de modifier leur relation aux ac
64. ats je prenais les d cisions et arr tais les discussions quand je les jugeais suffisantes Tr s rapidement le syst me me parut non efficace il y avait toujours des conflits J ai donc essay de penser ce conseil autrement D abord je l ai rebaptis d bat S inscrivant dans le cadre d une ducation la citoyennet il s articule sur trois axes 1 L axe des savoirs Acqu rir des connaissances sur le fonctionnement de notre syst me politique Ex Comment la loi est elle labor e en France C est le champ de l instruction 2 L axe des actes agir dans le respect des r gles de vie en collective Ex Respect des r gles de vie l cole C est le champ de l ducation 3 L axe des valeurs R fl chir sur ce qu est la loi sur la notion de la l galit Ex Faire la diff rence entre thique et loi C est le champ de la r flexion de la conceptualisation Avec quel objectif Ce d bat a pour but de r gler des diff rends ou de prendre des d cisions Il sera donc primordial d aboutir un accord d mocratique L aspect ma trise de la langue ne sera pas absent mais l agir primera Il faut que je trouve un bon quilibre Ces discussions sur les comportements vont aboutir le plus souvent sur des prises de position thiques L objectif est moins de d cr ter l attitude avoir que d explorer les diff rentes attitudes possibles en s exer ant l argumentation Ce d
65. avec les l ves Vouloir faire participer tous les enseignants et les l ves un m me projet dont ils ne sont pas demandeurs ou ne voient pas l int r t sans le leur imposer me semble tout fait en porte faux avec l objectif d ducation la citoyennet En d pit des bonnes volont s mises en oeuvre si c est l organisation concr te de la semaine qui est privil gi e au d triment du processus qualifier cette semaine de citoyenne me semble relever du leurre Les processus utilis s ne favorisent ni la r flexion ni le positionnement thique des jeunes quant leur r le de citoyens Coup d tat ou les d boires d un apprenti d mocrate Jean Christophe Senny Petit tour d horizon D but octobre 2007 j ai t embauch dans une cole technique et professionnelle situ e dans un des quartiers de Herstal J avais la responsabilit de donner cours de Sciences Humaines deux heures par semaine en 4TQ Technique Sociale La classe tait compos e d une grande majorit de filles 22 sur 23 que les enseignants pr sentaient dans les conseils de classe certaines comme des garces d autres comme des non sociales L option en elle m me tait consid r e comme option poubelle ou option de glandeur Ce que certains l ves savaient J ai choisi Technique Sociale parce que c est moins difficile que les autres branches Tout au long de l ann e le brouahaha fut cont
66. avec un drapeau comme tiquette remplissage proportionnel l acc s l eau dans les pays concern s Et pour le journal mural dix affiches A3 une g n rale pour poser le probl me du droit l eau une statistique avec graphiques sur les consommations d eau dans le monde une carte du monde avec l tat des ressources et l tat de l acc s l eau potable par pays une sch matique pour expliquer les causes et cons quences des in galit s d acc s une sur la privatisation de l eau en Europe une sur la privatisation dans les pays du Sud une de comparaison priv public une sch matique sur les risques de conflits internationaux autour de l eau une sur le conflit potentiel autour du Nil et une sur l eau du conflit isra lo palestinien R sultat beaucoup de commandes de nos affiches La 3e dition pour la journ e de la femme proposait un dossier sur l volution des identit s masculine et f minine L accroche on en a d j parl Et pour le journal mural beaucoup d affiches A3 dont certaines pr sentant des id aux types pour les hommes m trosexuel bersexuel ancien et nouveau macho et m me ou surtout le to pierdous en crise et qu te d identit et pour les femmes superwomen businesswomen bimbo une proposant un test pour savoir de quel type tait le lecteur certaines pr sentant de grandes f ministes Virginia Woolf Gis le Halimi etc R sultat miti
67. ble Et d un autre c t l exclusion tend remettre en cause la citoyennet de ces jeunes exclus Pas une citoyennet juridique l gale mais une citoyennet sociale qui renvoie l int gration du jeune dans les diff rentes sph res dans lesquelles ils voluent soci t cole famille etc Dans le cadre de ce projet le concept de citoyen n est pas absent Loin de l Le mieux vivre ensemble fait partie int grante des objectifs fix s par l ducation la citoyennet En cela cette exp rience peut tre qualifi e de positive Mais l objectif et les moyens mis en uvre les d marches de participation et de d bats critiques pour une soci t plus d mocratique semblent loign s des probl mes et pr occupations imm diats auxquels sont confront s les jeunes en d calage par rapport leur quotidien marqu par de nombreux m canismes d exclusion et trop abstraits que pour percevoir les port es positives sur leurs v cus La place du jeune plus objet que sujet Le jeune n intervient que tr s tardivement dans le choix et la mise en oeuvre du projet Il participe aux activit s qui pr parent le voyage et la visite mais il n est pas le sujet en tant qu acteur principal La participation tente d tre valoris e comme processus actif mais les r sultats restent en de des attentes esp r es Donner la parole aux jeunes semble avoir peu de port e Pourquoi Pour
68. colaire en direction des parents du village et d un circuit de journaux scolaires Au cours d une s ance m morable o les enfants se plaignent violemment de r flexions de leurs clients achat pour une bonne uvre pour faire le feu de la non lecture de leurs crits il est d cid de ne plus faire le journal pour les parents ou pour le vendre mais uniquement pour les classes du circuit Ah mes enfants quel v nement et quel bonheur on pouvait m me dire des choses sur le cur le cat parfois sa m re ou ses fr res et m me sur le maitre On passe l hebdo et pour la premi re fois il y a des r actions Communiquer tre lu pour du vrai avec int r t avec r action communication change c est cela le v ritable journal scolaire Aussi l ICEM et les enseignants Freinet vont ils poursuivre recherches et inventions car la technique ici le journal scolaire n a aucune valeur intrins que elle doit tre toujours repens e pour sa puissance ducative dans un contexte donn Et il y a vingt ans les frein tiques surtout ceux du secondaire essaieront le journal affiche puis l affiche affiche l affiche gag l affiche d fi l affiche po me illustr e Alex Lafosse Et tout a s change se discute se d bat Nous en classe de 2e r gendat en sciences humaines on a essay le journal mural Article d j paru dans Traces de changements Rubrique d marches hors dossier 5 R g
69. culant parmi eux et en posant des questions plut t que de r pondre aux leurs Tiens quel site est ce Peux tu lui faire confiance Qu est ce que tu peux mettre comme autre mot Essaye Ensuite retour en classe et travail sur une meilleure formulation des questions la d finition de mots cl s les principes de la recherche sur Internet et les crit res pour juger de la fiabilit d une source partir d l ments d j travailler au 1 trimestre Autre tape importante la pr paration de l entretien Certains l ves saisissent tr s vite les d marches effectuer et les personnes pertinentes contacter d autres ont vraiment du mal imaginer en quoi cela consiste et ne voit pas qui interroger Comment adresse t on une demande Comment se pr sente t on Quelle est la structure classique d une lettre D o l importance de concr tiser les d marches suivre de pr parer la prise de contact d accompagner la pr paration des questions etc Pour quelques filles de la classe sortir de leur quartier pour faire un entretien sans tre accompagn e d un proche posait par ailleurs probl me vis vis de leurs parents La ma trise du fran ais peut bien entendu tre une autre source de difficult pour certains l ves pas seulement dans les projets mais dans l ensemble du cours C est d ailleurs face aux difficult s de lecture et d criture de certain e s que je me suis senti le plus d muni Sa
70. d une hypoth se il structure les informations trait es et formule une r ponse argument e Telles sont les comp tences sp cifiques leur faire acqu rir qui devront se baser sur les ressources des savoirs constitu s de r f rences th matiques ma triser institutionnelles g ographiques historiques socio conomiques n en jetez plus et tout cela en deux heures hebdomadaires en 5 6 et 7 et des concepts construire am nagement du territoire d mocratie d veloppement identit culturelle information insertion sociale n gociation Les sciences de l ducation ont galement beaucoup r fl chi la fa on dont on pouvait dans ce syst me hi rarchique et impos qu est l cole faire vivre et transmettre les notions d galit et de libert Tout en se demandant si c est bien le r le de l cole de moraliser la soci t Philippe Perrenoud reconna t que cette institution abrite des forces favorables aux droits la justice aux principes de libert d galit et de fraternit Il s agit donc de se poser la question de ce que peut faire l cole sans r signation ni toute puissance Trois conditions sous tendent selon Perrenoud l ducation la citoyennet tout d abord l appropriation active des savoirs et de la raison critique comme premi re condition n cessaire mais non suffisante Ce qui veut donc dire que l cole doit tenir ses promess
71. d e on discute d une carte de points on ergote sur la hauteur de la sanction apporter chaque rupture du code de bonne conduite On con oit progressivement l id e que la loi peut voluer que de nouvelles r gles ou de nouvelles sanctions soient appliqu es Paradoxalement les l ves r clament des sanctions la perspective d heure de colle en cas de perte de tous les points est retenue par la classe Les t ches la responsabilit des uns et des autres secr taire de s ance et pr sident est clairement mise en place Elles peuvent voluer au fur et mesure de l ann e En pr alable il est important que les r gles de fonctionnement du d bat soient tr s strictes ainsi tout ce qui est crit dans le cahier durant la semaine doit tre vrai Durant la s ance le president octroie la parole r gule est garant que tout puisse tre dit sans violence L exercice est difficile et ne peut s installer que dans la dur e Analyse de cette activit Les l ves se sont fort pris au jeu tonnamment Ils attendent avec impatience le d bat chaque lundi Cet espace de libert o les griefs les peurs les projets peuvent tre abord s discut s argument s est devenu au fil de l ann e un apprentissage de l coute de l attente de l acceptation des id es diff rentes de la tol rance du contr le de soi de l affirmation de soi de la reformulation de l argumentation de la d duction et enfin du respect
72. dagogiques conseillers p dagogiques concepteurs des programmes soient eux m mes form s aux sciences humaines et leur didactique sp ciale BIBLIOGRAPHIE Astolfi J P et Develay M 2002 La didactique des sciences Que sais je Paris PUF Changements pour l galit CG mouvement socio p dagogique www changement egalite be De Smet N 2005 Au front des classes Soignies Talus d Approche Entra nement Mental www entrainement mental info et www peuples et cultures org Hypoth ses asbl www hypothese be 3 Ce travail collectif et interdisciplinaire dans le sens de cette intervention existe d j il est r alis dans les mouvements p dagogiques et entre autres CG Voir Rasson N dir 2008 Pratiques d mocratiques l cole construire ensemble des solutions Bruxelles Couleur livres Voir aussi www changement egalite be Quivy R et Van Campenhoudt L 2006 Manuel de recherches en sciences sociales Paris Dunod On ne peut faire l conomie du politique Pierre Waaub Le cours d conomie n est pas en soi un cas particulier Que ce soit dans les sciences humaines ou dans les autres mati res l obstacle principal l veil des l ves une conscience citoyenne est une absence de temps consacr l apprentissage des outils de la pens e Ils sont consid r s comme vidents comme des aptitudes inn es qu il suffirait de r veiller en leur do
73. dagogiques en fonction de leur fid lit leur conformit leur ob issance la hi rarchie Ind pendamment de leurs qualit s morales et intellectuelles personnelles ils sont donc tr s mal plac s pour d fendre une ducation la citoyennet contraire leur fonction leur recrutement leur promotion Histoire des mentalit s et coutumes fran aises document Internet universit de Bucarest Les enseignants n ont eux m mes jamais v cu ce type d ducation la citoyennet Ils ont au contraire toujours baign dans une ducation au civisme toujours connu une histoire g ographie comme transmission de connaissances factuelles pour construire et justifier les identit s nationales ainsi que l ordre national et mondial et pour les perp tuer Ils sont en g n ral issus d une petite classe moyenne sociologiquement fort peu politis e Ils rigent ce qu ils appellent neutralit comme rapport au monde id al en ducation ce qui est incompatible avec une ducation la citoyennet Face aux classes avec l organisation institutionnelle de l cole aujourd hui et les nombreux appels la restauration de l autorit avec la culture scolaire tudiante dominante rapport au travail et aux points ils sont amen s prendre une posture ducative galement incompatible avec une ducation la citoyennet Et ils con oivent toute autre posture prise par des coll gues comme une remise en cause de leur i
74. de chahut sentiment d un rapport patriarcal avec le directeur etc M me si j tais parfaitement au courant de ces pratiques avant d entrer dans une cole traditionnelle comme celle ci vivre ces situations quotidiennement sur le terrain en tant que professeur tait poignant d autant plus que je n avais pas int r t m opposer cette conception dominante de l autorit Et pourtant Dans le brouhaha J ai voulu travailler avec les l ves mes risques et p rils en leur posant une question En quoi une r gle est juste et bonne L objectif de la s quence tait de construire une grille d analyse sur ce qu est une r gle juste et bonne par la d marche de la situation probl me classification de r gles propos es voir le texte de Jacques Cornet Pour une didactique de la citoyennet Il s agissait de les amener conclure qu une r gle pouvait tre juste et bonne pour les uns et juste et bonne pour les autres de par sa valeur et la mani re dont elle a t con ue C tait pour moi les pousser avoir un regard critique sur le fondement d une r gle Autrement dit donner une place la contestation par une analyse rigoureuse des r gles notamment celles auxquelles les l ves devaient se plier au quotidien Comme d habitude la s quence s est d roul e plus ou moins dans le brouhaha Pour commencer j ai propos aux l ves d crire toutes les injustices v cues ou
75. dentit professionnelle Une didactique des sciences humaines et de la citoyennet c est donc n cessairement un acte de r sistance l volution actuelle de l cole et du monde et donc aussi un objet de conflit potentiel au sein du monde scolaire L ducation la citoyennet ne peut s y pratiquer que contre la majorit des coll gues et des parents et que contre les cadres p dagogiques de son r seau Heureusement les textes officiels d cret Missions et projets ducatifs nous y contraignent ils sont nos meilleures armes Troisi me affirmation citoyennet et sciences humaines Il y a une plus grande na vet encore ou une terrible mauvaise foi de la part de tous les ap tres de l ducation la citoyennet croire qu une ducation la citoyennet est possible l cole sans sciences humaines l cole y compris et surtout les sciences sociales sans formation organis e aux sciences humaines ni d abord pour les enseignants pour la plupart v ritables analphab tes en psychologie sociale sociologie conomie politique sciences politiques ni ensuite pour l ensemble des l ves dans l enseignement obligatoire sauf options sp ciales dans le secondaire et encore ou sauf initiatives d enseignants militants Comment tre citoyen aujourd hui sans tre capable de remettre en questions les discours d magogiques des candidats23 et leurs affirmations de sens commun sur la s
76. des instituts de formation initiale de d fendre une conception pr cise du r le social de l enseignant Est ce leur r le de socialiser la profession On peut au minimum plaider pour des d bats et des prises de conscience Selon la formule d Hameline on peut attendre de la formation qu elle d niaise les futurs enseignants les d barrasse de cette id e simple qu enseigner c est transmettre un savoir au dessus de tout soup on des enfants avides de l assimiler ind pendamment de leur origine sociale On se souvient des r sistances que les travaux de Bourdieu et Passeron ont provoqu es parmi les enseignants francophones dans les ann es 1970 en mettant en vidence le r le de l cole dans la reproduction des in galit s Aujourd hui l expression para t si banale qu on pourrait croire qu elle est int gr e Il n est est rien la plupart des futurs enseignants abordent leur formation dans une vision ang lique et individualiste du m tier Rien ne garantit qu ils s en d tacheront au fil de leurs tudes sinon pour verser dans le rejet et la d n gation R f rences DEROUET J L ET DUTERCQ Y 1997 L tablissement scolaire autonomie locale et service public Paris ESF DUTERCQ Y 1993 Les professeurs Paris Hachette GATHER THURLER M 1998 Vers une autonomie accrue des tablissements scolaires Les nouveaux d fis du changement in PELLETIER G ET CHARRON R dir Diriger en
77. donc que certains obstacles certaines r sistances s engager dans une posture critique et l acquisition de savoirs sur le fonctionnement de la soci t peuvent venir des conditions psychologiques dans lesquels sont les l ves et ce tout au long du cursus scolaire au travers d une conception de l enseignement qui favorise des modes d intervention de type influence et accompagnement plut t que manipulation Des obstacles franchir Les r cits de pratique de ceux qui tentent d veiller l esprit critique des l ves et de les aider devenir des citoyens montrent combien cette mission de l cole est jalonn e d emb ches Plut t que de les consid rer comme des obstacles infranchissables nous avons choisi d essayer de les mettre en perspective avec une analyse des dimensions sociologiques organisationnelles culturelles et psychologiques qui permette de les interpr ter Comme c est toujours le cas lorsque l on se pose le probl me de l action p dagogique aucun de ces niveaux d analyse du plus macro au plus micro ne suffit lui seul pour expliquer les checs et les r ussites des pratiques mises en uvre La compr hension de l action situ e dans le temps et l espace face des individus singuliers sous des contraintes sp cifiques ne peut progresser que par une lecture complexe de l ensemble des m canismes qui s articulent les uns aux autres veiller l esprit critiqu
78. ducateur Dans ce troisi me mode d intervention la recherche du toujours plus impose l individualisme et la comp tition interindividuelle Cette analyse th orique des relations entre d sirs valeurs et modes d intervention peut servir de grille de lecture certaines situations dans lesquelles les l ves r sistent Quand on leur donne le choix du th me sur lequel d battre certains se r fugient dans des sujets maintes et maintes fois ressass s Peut tre le font ils pour se maintenir dans un environnement connu ne pas prendre le risque de la nouveaut Si l on c de leur demande de familiarit les m mes se plaignent ensuite de n y trouver qu ennui et r p tition Est ce parce qu ils attendent que viennent des autres l assouvissement de leur d sir de nouveaut plut t que de la prendre amp Favre D 2008 Valeurs et motivation comment les valeurs pourraient constituer des obstacles l volution des pratiques p dagogiques dans Favre D Hasni A et Reynaud C dirs Les valeurs explicites et implicites dans la formation des enseignants Louvain la Neuve De Boeck en charge de fa on autonome Certains sujets ou pisodes p dagogiques les voient se refermer comme une hu tre Peut tre ont ils t trop atteints dans leur besoin de s curit peut tre ne sont ils pas m rs pour affronter un monde ext rieur dans lequel l incertitude et l ins curit existent Il appara t
79. e l preuve Pai l impression d avoir incarn un m lange de cerb re rappels l ordre etc et de pitre histoire de leur montrer qu en mati re de folie je n avais rien leur envier vous tes pas normal vous Difficile maniement du b ton et de la boutade de la r gle et de son exception afin de ne pas nous laisser enfermer dans un syst me o la question de notre engagement de sujet le mien et le leur serait vacu par des r gles qu on pourrait se contenter d appliquer vide ou dans des face face d images et de rapports de force qui tournent tout seuls Le pouvoir qui d cide de quoi Dans cette classe s est organis tous les 15 jours un conseil dans le cadre du cours de GCPP auquel j assistais sans tre le titulaire de la classe Conseil qui mes yeux a tourn vide Sans projet qui les leste Avec aussi un flou institutionnel sans doute sur ce qui leur tait possible lors de ce temps de parole Comme d j dit ils n ont m me pas trouv un moyen pour qu ils prennent en charge les documents des absents la fin la question n tait m me plus abord e Pas envie donc dans le cadre de mes cours de r p ter ce sc nario qui renfor ait l impression du groupe que dans cette cole on parle beaucoup mais on fait peu Je me m fiais aussi tr s fort de ces sondages o les l ves sont invit s dire ce sur quoi ils veulent travailler Impression que c e
80. e posture Une posture indispensable l enseignement des sciences humaines et l ducation la citoyennet Une posture et ce n est pas facile faire accepter qui renonce une pseudo neutralit comme attitude politiquement id ale qui ne confond pas subjectivit et engagement neutralit et objectivit qui accepte que finalement toute objectivit est engag e Faire un tableau comparatif par exemple de traitements public et priv de l eau c est objectif et engag Prendre conscience de cela en le vivant et en le faisant change son rapport au monde et c est mon sens constitutif des sciences humaines M me si certain e s vitent cette trans formation en optant pour ne travailler que sur des pages techniques du journal mural en restant dans du descriptif ex faire l affiche sur le comment voter et pour quelles comp tences Et justement le journal mural leur autorise aussi cette place l n exerce pas une violence qu ils ne sont sans doute pas encore pr ts d passer Ce qui est aussi formateur c est comme pour toute technique les contraintes et les exigences Basique il y a la contrainte du temps il faut d finir un nombre de parutions une p riodicit un planning et surtout il faut s y tenir et s organiser pour tenir On pourrait croire que ce travail du temps n est plus n cessaire dans l enseignement sup rieur Et pourtant la tenue d un agenda personnel par exempl
81. e et former des citoyens non en th orie mais bien dans une pratique p dagogique quotidienne se fait dans un contexte culturel et social global marqu aujourd hui par l individualisme mais aussi par l l vation du niveau de formation de la population par le maintien de la domination des classes sociales ais es sur les plus faibles mais dans un non dit qui en rend la d nonciation plus difficile mener collectivement veiller l esprit critique et former des citoyens revient aussi affronter des individus dont la motivation s engager dans une prise de risque face l autonomie est parfois tr s fragile d autant plus lorsqu une origine sociale conomique ou culturelle d favoris e ne peut les s curiser Les obstacles sont nombreux et complexes Il y a donc urgence de les regarder en face et d inventer et r inventer des dispositifs p dagogiques et didactiques appropri s pour les lever ou les contourner Il y a urgence galement de former des enseignants capables de les mettre en uvre par une formation initiale ad quate mais galement par une formation continu e qui les accompagne dans leur pratique professionnelle quotidienne Afin que l cole remplisse l une de ses missions centrales veiller l esprit critique et former des citoyens
82. e peut appeler le march du travail que d un point de vue lib ral et qu on doit bien aussi pr senter en termes d exploitation de combat syndical de d mocratie sociale de gr ve et de luttes sociales Troisi me et dernier exemple Les rapports de domination internationaux encore du politique rendent indignes d une formation conomique la simple pr sentation des m canismes abscons qui par le libre change pr tendent organiser la croissance de la richesse mondiale de la fa on la plus efficace pour tous Mais je m arr te l Il faut bien se rendre l vidence une approche non dogmatique de l conomie invite sans cesse au politique l histoire politique l histoire sociale l analyse en termes de luttes de conflits de rapports de force de solidarit s On peut alors aborder le programme sans crainte Parce que pour apprendre critiquer le mod le il faut commencer par apprendre le mod le Merci de votre attention j y retourne imm diatement Comment s initier aux sciences sociales Eug ne Mommen Les sciences sociales sont d chir es entre des th ories en concurrence ce qu on appelle des paradigmes Ainsi en conomie la th orie n oclassique qui justifie le lib ralisme conomique est maintenant dominante Elle laisse peu de place la th orie keyn sienne qui a guid les politiques conomiques qui ont accompagn la croissance r guli re et rapide d
83. e pour la pr paration de ce cours Cette collaboration s est poursuivie tout au long de l ann e et fut tr s enrichissante Plein d id alisme notre ambition pour ce cours tait triple permettre tous les l ves d acqu rir des connaissances solides les aider d velopper une d marche de travail rigoureuse traiter de mani re critique des th matiques sensibles en termes de justice sociale Nous avons tent d organiser notre cours en cons quence Chaque trimestre les l ves avaient un projet r aliser en lien avec le cours d abord une pr sentation accompagn e d un dossier en groupe de quatre puis un poster pr senter par deux et enfin un expos et un travail crit individuel Les deux premiers projets taient en lien avec le principal th me trait au cours pendant le trimestre concern le dernier projet tait au choix Ces projets annonc s au d but de chaque trimestre devenaient de plus en plus autonomes et individualis s au fur et mesure de l ann e Les s ances de cours taient articul es aux projets r aliser alternant des moments ax s sur la ma trise de contenus et des moments ax es sur la r alisation des projets La majorit du temps taient consacr e la ma trise de concepts et de savoirs faire via des expos s des lectures extraits d ouvrages ou de manuels articles de presse ou de revues tableaux ou graphiques etc des questions r ponses des exercices i
84. e sentiront pas en terrain inconnu Il met aussi en sc ne les acteurs entre lesquels circule le savoir conomique l conomiste le politicien qu il conseille le philosophe ou le politologue qui observe leur interaction et le citoyen qui doit en souffrir les effets la question Que savent les conomistes r pond une pist mologie de l conomie qui peut 3 Bajoit G 2003 Le changement social Approche sociologique des soci t s occidentales contemporaines Paris Armand Collin 3 Arnsperger C 2006 L conomie c est nous Pour un savoir citoyen Paris Er s aider nuancer les jugements sur les discours qui se r clament de cette science Suit une sociologie du savoir conomique et des conomistes dans des chapitres intitul s Comment le savoir conomique diffuse t il dans la soci t et Quels incitants collectifs pour les conomistes Questions finales Quel rapport critique du citoyen au savoir conomique et Vers une science conomique utile quel enseignement de l conomie Ce dernier chapitre traite surtout de l universitaire mais nourrira utilement la r flexion de ceux qui enseignent dans le secondaire ou le technique sup rieur Islam s et religions en milieu populaire David D hondt Les l ves issus d une famille de confession musulmane qui je donne cours se consid rent souvent comme des croyants de seconde zone Ils sont par contre certains
85. e y est finalement tr s rare Il y a videmment l exigence de qualit qui tient non plus l enseignant mais au caract re public du travail l honneur et la r putation de l option sont en jeu Exigences de forme correction de la langue clart et beaut de la pr sentation et exigences de contenu coh rence pertinence et approfondissement des informations et des notions pr sent es M me si ici c est encore souvent l enseignant qui doit relever le niveau d exigence les grands m dias sont tellement pleins de n importe quoi que les jeunes s autorisent ais ment faire pareil mais au moins l enseignant peut il s appuyer sur le caract re public pour justifier une exigence qui n est plus simplement scolaire Il y a enfin la contrainte de la forme une affiche en A3 en noir et blanc Cela exige une lisibilit particuli re d autant qu on s attaque des ph nom nes relativement complexes la privatisation de l eau dans les pays du Sud par exemple Cela doit pouvoir se lire en maximum cinq minutes et cela doit rendre compte de la complexit du ph nom ne Cela exige donc ce qu on pourrait appeler une analyse didactique du probl me cela exige d en rep rer les n uds donc d en faire une analyse fouill e puis d en rep rer l essentiel pour le communiquer avec la plus grande efficacit possible C est dire exactement le travail didactique qu un enseignant doit produire Et ce qui est vr
86. ec les autres acteurs ducatifs les parents les associations impliqu es dans l encadrement des jeunes hors du temps scolair afin de lutter contre les processus de rel gation de spirale de l chec d exclusion que vivent certains jeunes et plus souvent encore ceux issus de classes sociales d favoris es ou de groupes ethniques victimes de st r otypes L un r siste l autre s enthousiasme Malgr toute la difficult d duquer la citoyennet les jeunes de ces contextes sociaux et scolaires d favoris s on finit toujours par y rencontrer un l ve ou plusieurs tonnant par sa r silience sa motivation forcen e sortir de la situation de pr carit dans laquelle il est capable de s impliquer dans une posture critique soucieux de solidarit avec ceux qui l entourent Cet l ve l fait garder l espoir et peut devenir une v ritable source de motivation Mais il pose surtout une question par le contraste qu il rend saillant entre son attitude et celles de ses pairs comment se fait il que dans un m me contexte social les individus se comportent diff remment Que se joue t il au niveau psychologique dans l adh sion ou au contraire le refus s engager dans un dispositif p dagogique et didactique con u pour permettre chaque l ve de grandir de gagner autonomie libert et panouissement Voici en fait le dernier obstacle auquel sont confront s ceux qui tentent d duquer
87. ement flatteurs classe calme consciencieuse mais tout de m me un peu d sabus e croyant peu aux projets de travail qu on leur propose En ce qui me concerne la rentr e est perturb e je ne les vois que ponctuellement durant les deux premiers mois J en ressors avec le sentiment que j ai affaire des jeunes ayant un passif scolaire de l ordre du b ton de dynamite gliss dans une tasse de porcelaine De fait les chos provenant des coll gues voluent vite et dans le mauvais sens Il se fait d j que la composition du groupe est explosive quelques rescap s de la 4 de l ann e pass e qui ont eu une ann e plus que chaotique Noyau auquel s est ajout une bonne moiti de nouveaux provenant de sections les plus diverses souvent bien cot es informatique etc mais sans rapport avec la finalit socioculturelle qu ils sont sens s viser d sormais Ils m interpelleront une fois sur des modelages en plasticine qu ils r alisent pour un cours d option pensez vous qu ils croient qu on est des Mongols pour nous faire des trucs comme cela mon tour je rel ve aussi un manque de foi total dans le jeu scolaire De nombreuses propositions sont rejet es par les l ves Des sujets de travail qu ils pourraient choisir A quoi bon de toute fa on les profs en feront ce qu ils voudront Faire venir des intervenants ext rieurs pas besoin on les conna t ceux qui passent dans le
88. en place L id e de mettre en relation des jeunes exclus de divers horizons pendant pr s d un an et de leur permettre deux occasions de se rencontrer pour changer leurs points de vue sur leurs r alit s respectives me semblait r pondre aux objectifs de l ducation la citoyennet Les rencontres offraient l opportunit de confronter deux contextes sociaux conomiques et politiques du Nord et du Sud qui allaient s rement mettre les jeunes en chemin par rapport aux questions de citoyennet de vivre ensemble de participation Mieux comprendre sa r alit et ce qui en fait sa complexit la mettre en perspective par rapport d autres cultures et prendre distance ne sont ils pas des comp tences acqu rir par tous citoyens La confrontation de cet a priori de d part avec le t moignage de deux animateurs de jeunes ayant particip ce projet voil 5 ans m a cependant conduit m interroger sur ce que l on peut attendre d une ducation la citoyennet travers la rencontre interculturelle notamment pour un public de jeunes exclus Lors d une rencontre les animateurs m ont confi que les tapes pr paratoires au voyage ont bien mobilis les jeunes notamment autour de la cr ation d un site internet de son forum ou lors de la r alisation de vid o mettant en sc ne la vie du quartier les gestes du quotidien mais aussi des r alit s plus dures comme les relations tendues avec la
89. enc rent la situation probl me avec une liste de r gles cat goriser Le brouahaha tait toujours pr sent sans doute parce que le passage entre l criture des injustices et le travail avec les r gles semblaient tre plus lourd et moins sens pour eux En effet des c est chiant je comprends pas ce qu on fait je n aime pas les tableaux m sieur a va trop vite ponctuaient la s quence D autant plus que pris par le temps et le devoir d valuation pour la premi re p riode l exploitation de leur tableau de cat gories et la th orisation se sont fait trop rapidement La grille d analyse a t pour ainsi dire peu construite par les l ves J ai alors eu l impression que le brouhaha s intensifiait de plus en plus Une d cision qui tombe pic Je n tais pas le seul professeur vivre des moments difficiles pendant lesquels les l ves n accrochaient pas sp cialement au cours et chahutaient Suite des discussions informelles remplies de frustration et de volont que les l ves arr tent de faire la loi la titulaire a d cid de commun accord avec les autres professeurs d imposer des places assises aux l ves Moi domin par la situation je n ai pu que subir cette d cision dont je n appr ciais pas la pertinence Et pourtant cette directive est tomb e pile pendant la s quence d analyse des r gles et injustices Elle a eu pour effet de donner un so
90. ence ne peut tre que source de richesse d avanc es de progr s d ducation permanente Alors en d tournant la citation issue du Panchatantra nous affirmerons que de la consid ration des obstacles viendra la possibilit de consid rer les moyens pour la r ussite Ou du moins pour un mieux Et que de cet change d exp riences viendra galement la conviction pour tous ceux qui ont d j essay ou voudraient s y risquer qu ils ne sont pas seuls De la consid ration des obstacles vient l chec de la consid ration des moyens vient la r ussite Citation issue du Panchatantra recueil de contes et fables sanskrits dont il existe plusieurs r dactions les plus anciennes remontant aux tout premiers si cles de notre re Eveiller l esprit critique 7 Premi re partie veiller l esprit critique Eveiller l esprit critique Le conseil du Lundi Val rie Gartemann Face aux maintes r criminations ou appels mon statut d enseignante pour r gler les conflits entre l ves les agressions au retour de chaque r cr ation ou parfois m me en pleine classe j ai d cid de mettre en place un conseil tous les lundis matins Le but tait de gagner du temps de classe Il y avait une difficult vidente de remise au travail apr s les r glements de compte Je voulais trouver un moyen de remettre la classe au travail sans trop perdre de temps Au tout d but de ce conseil j tais le meneur des d b
91. endat sciences humaines voir www isell be tenterplus 56 Institut coop ratif de l cole moderne mouvement p dagogique de recherche d innovation et de diffusion de la p dagogie Freinet en France 57 Le mot technique est chaque fois utilis dans cet article au sens de technique Freinet Affiches urbaines et journal mural D but d ann e je leur pr sente le contrat l atelier classe devra produire entre autres un journal mural destination de l cole enseignement sup rieur toutes options p dagogiques huit cents tudiants Le contenu les modalit s sont d finir ensemble On n gocie ce qui est n gociable et a d marre assez vite avec passion Un tudiant propose de commencer par une recherche sur le concept en lui m me et le groupe revient avec deux grands types l affiche urbaine un minimum de textes un max de provoc et le journal mural proprement dit du texte des infos Et on d couvre que c est ce qu on essaye aussi en didactique d abord une mise en situation pour provoquer les questions puis des documents travailler pour produire les r ponses Aussit t con u aussit t projet On fera d abord des affiches urbaines une accroche comme on dira par la suite et puis trois jours plus tard apr s les questions les r ponses pour lesquelles on d cide d une forme des A3 noir et blanc ais ment reproductibles lisibles rapidement et surtout lisibles s par ment On a
92. ent 7 Audigier F 1999 L ducation la citoyennet Lyon INRP Je renvoie aussi la tr s abondante litt rature sur le sujet notamment des num ros pr c dents des Cahiers p dagogiques Sur les comp tences citoyennes voir l tude pour le Conseil de l Europe www coe int t dg4 education edc Source Pdf Documents 2000 23 ConceptsBasesCompetencesCles_ Fr PDF L espace et les relations spatiales ont des contenus sociaux Nous sommes des tres spatiaux et temporels nous sommes d abord des tres sociaux des co citoyens Le deuxi me impens porte sur les sources d information leur abondance et leur diversit sans fin leur h t rog n it h t rog n it des formes des origines des l gitimit s et de leur traitement Pour tudier le monde actuel les manuels et les enseignants ont recours toutes sortes de sources autant de traces de ce monde et des actions humaines en relation ou non avec des ph nom nes habituellement rang s du c t de la nature La g ographie scolaire fait travailler les l ves sur des corpus documentaires qui m lent textes de g ographes de journalistes d institutions administratives ou politiques de publicit s etc et images de divers formes photographies au sens traditionnel caricatures et repr sentations d un espace de la carte traditionnelle aux croquis diversement construits Le risque majeur bien connu des enseignants est d tre happ par
93. ents en pr sence de les situer d o de quelle position envisagent ils la question et de ne pas viter les points de vue oppos s dominants ou domin s ou marginaux ou cach s comme ici par exemple le consommateur pauvre bien content de manger du poulet bon march envisager les diff rents aspects conomiques politiques sociaux psychologiques juridiques environnementaux de la situation tudi e plut t que de se centrer sur un seul aspect occultant les autres ici par exemple l aspect environnemental du seul point de vue des riverains et mettre ces diff rents points de vue et aspects en tensions utilisation de l Entra nement Mental chercher les contradictions les oppositions les paradoxes et non pas chercher la bonne r ponse consensuelle qu elle soit technocratique la parole de l expert ou id ologique le politiquement correct tre choisie par l enseignant en fonction des savoirs potentiellement mobilisables dans la recherche ces savoirs tant ici li s aux grands enjeux de l am nagement du territoire aujourd hui ce qui suppose un rapport au savoir citoyen soit des savoirs pour comprendre et agir sur le monde et non des savoirs pour eux m mes mais bien des savoirs utiles et non des savoirs de distinction comme la situation probl me placer l l ve dans une posture de ma trise par rapport au r el et la connaissance une posture socialement engag e faite de
94. erset C est ainsi que des l ves reviennent la semaine suivante en demandant Au fait comment je fais pour m y retrouver dans le Coran J avoue je ne l avais jamais ouvert ou en s exclamant Mais c est quoi ce texte C est Dieu qui parle Mais pourquoi il n a pas donn un texte que je pouvais lire moi Et l les r actions fusent Tu ne peux pas dire a t es fou toi ou encore T as de la chance que tu n es pas musulman toi quand tu dis a sinon Le danger apparait alors C est illicite de se poser des questions car tu risques de douter Il faut aussi faire face au Je vais vous amener un imam ici et vous allez vous asseoir car lui au moins il maitrise et M me apr s 20 ans d tude de la religion on ne pourrait jamais r pondre aux questions que vous posez vous allez trop loin D j la mati re travailler fuse Comment lire un texte religieux Dieu crit il de mani re litiste Est ce que je peux douter L islam se limite t il de l illicite et du licite Et surtout des questions comme celle de savoir si je peux toucher le texte coranique alors que je n ai pas fait mes ablutions Le pouvoir du d tour C est l que l apport d une autre religion dans notre cas le christianisme trouve tout son sens Travailler partir du texte biblique peut ainsi aider le jeune d couvrir le texte coranique par la suite Et si le Ah mais
95. es Mieux vaut une mauvaise exp rience personnelle qu un bon conseil ext rieur 3 Pai constat lors d un probl me au niveau d une incompr hension du syst me de c te certains professeurs titulaires s taient expliqu s directement au directeur au lieu d en parler avec moi Il n existait aucun lieu de conseil institutionnalis pour r gler des probl mes inter professeurs Seulement des discussions informelles et non cadr es dans la salle des professeurs ou explication avec le directeur sans l int ress P I une p dagogie citoyenne No lle De Smet Il para t que le mancipium chez les Romains d signait la domination sur les esclaves les femmes les enfants Et le amp c est le ex latin signifiant hors de L mancipation une sortie des dominations ou autrement dit une lib ration De qui D abord de ceux qui sont plus domin s que d autres Par exemple les l ves avec qui j ai longtemps travaill dans une cole professionnelle de Molenbeek taient en position de domin es au moins 5 fois comme jeunes comme enfants de man uvres avec ou sans travail comme enfants d immigr s comme jeunes de l enseignement professionnel et souvent comme filles Qu est ce que je fais pour travailler avec elles et les leurs leur lib ration et la mienne aussi ai je constat chemin faisant C tait ma seule pr occupation pendant mes ann es de travail comme enseign
96. es ann es 50 70 ou la th orie marxiste dont se r clamaient les r gimes communistes et qui a inspir les partis socialistes Quant la sociologie elle est divis e entre un courant structuraliste pour lequel le syst me social d termine largement ce que font les individus et un courant actionnaliste qui consid re que ces individus transforment constamment le syst me En conomie les th ories s ignorent encore et se combattent armes in gales En sociologie chacun des courants reconnait de plus en plus la part de v rit de l autre et essaye de l int grer Comment les enseignants charg s d initier des adolescents l conomie et ou la sociologie peuvent ils simplifier les th ories en faire la transposition didactique sans devenir les propagandistes d une seule de celles qui sont en concurrence Comment des militants soucieux de mieux comprendre le monde sur lequel ils veulent agir mais disposant de peu de temps pour cela peuvent ils ne pas se perdre dans ces th ories concurrentes et enchev tr es La sociologie Guy Bajoit dans Le changement social propose un sch ma circulaire qui montre la fois les contraintes du collectif sur les individus ainsi que les sens qui l gitiment ces contraintes leurs yeux et l action sociale par laquelle les individus reproduisent et changent les contraintes et les sens qui structurent leurs relations Voil trois des sept propositions qui
97. es d histoire conomique et sociale Ils rompent avec leurs pr d cesseurs en ceci qu ils refusent de concevoir l histoire comme l enregistrement d une suite d v nements partir des seuls documents crits et qu ils cherchent la collaboration avec d autres sciences humaines conomie g ographie sociologie psychologie abordant des th mes nouveaux pour les historiens Ils sont aussi les inventeurs de l histoire probl me D abord est la question et non le r el De plus l cole des Annales rompt r solument avec l histoire nationale 7 Pour Braudel l homme est complexe Il ne croit pas au pouvoir explicatif de tel ou tel facteur dominant Il r ve d une histoire qui serait le carrefour des sciences humaines refusant que le champ de l histoire se limite l v nementiel des ann es 1960 des tentatives de r formes plus radicales ont lieu impliquant la transformation des r les respectifs des l ves et des professeurs ainsi qu un rapport plus critique aux savoirs Les l ves sont initi s aux activit s de recherche et il est demand leurs professeurs de se transformer en personnes ressources dosant leurs interventions de mani re ne pas m cher la besogne des l ves pour ne pas les emp cher d apprendre les savoirs vis s Le travail en sous groupes de pairs fait son apparition Dans cette optique certains programmes d histoire permettent c t de la traditionnelle app
98. es et donner chacun les moyens de ma triser sa vie personnelle et de participer la vie de la cit L chec scolaire qui contribue creuser les in galit s sociales et scolaires doit donc d j tre consid r comme le premier obstacle d une ducation la citoyennet La deuxi me condition d une ducation la citoyennet est l appropriation d un minimum d outils issus des sciences sociales Enseigner les bases du droit de l conomie de la science politique de la psychosociologie est aussi une condition n cessaire pour comprendre les m canismes sociaux qui r gissent bien des aspects de notre vie La troisi me condition repose sur la pratique de la d mocratie et de la responsabilit Conseils de classe d coles dans la ligne de la p dagogie Freinet et de la p dagogie institutionnelle sont des outils pr cieux affirme Perrenoud pour pratiquer la d mocratie Mais aussi un rapport enseignant enseign qui repose sur la confiance la d l gation de responsabilit s la pratique du mandat etc Eveiller l esprit critique 5 Bien s r pratiquer la d mocratie l cole repose sur un paradoxe comment pratiquer quelque chose que l on ne sait pas faire Par petits pas r pond Perrenoud tout comme l enfant apprend lire en lisant Ce qui n cessite donc une r flexion pointue sur la didactique de l ducation la citoyennet Car pas plus dans ce domaine que dans d autres l on n
99. esure une volont d ouverture aux autres cultures que cette discipline scolaire se met enfin voluer de mani re significative tant du point de vue de ses finalit s que de ses contenus et de sa didactique Alors que la d mocratie s approfondit extension du suffrage universel aux femmes puis aux jeunes l objectif d ducation civique se con oit de plus en plus comme une ducation la citoyennet responsable et critique C est dans ce but qu partir de la fin des ann es 1960 l appropriation de savoir faire localiser dans le temps d gager les id es essentielles d un document saisir le sens implicite d un message utiliser efficacement des ouvrages de r f rences juger de la fiabilit d un document etc devient une exigence des programmes d histoire c t de celle de savoirs contenus notionnels plus ou moins conceptualis s En ce qui concerne les contenus l influence de l cole des Annales puis de l histoire totale ch re Fernand Braudel se fait progressivement sentir C est ainsi qu c t de l histoire politique dont la place reste cependant importante il est fait place des l ments d histoire conomique sociale et culturelle S ajoutent la traditionnelle approche historique v nementielle des l ments d une tude plus structurelle des soci t s humaines Une place plus grande est r serv e l histoire contemporaine Pour ce q
100. et dit parole cad la parole chang e aide l enseign se construire condition qu il sache bien que toute personne soit aussi marqu e que lui par cet interdit moi non plus je ne ferai pas de toi ce que je veux quand je veux o je veux M me si cette loi est momentan ment r pressive elle est pour Fran oise Dolto une loi promotionnante pour le sujet afin qu il trouve sa place dans la communaut des humains La Loi n est pas une r gle morale elle est humaine elle instaure la coexistence la r ciprocit l change Elle est fondatrice du champ humain Madeleine Natanson la formule ainsi pour l adulte dans un article intitul La loi et le d sir N attente jamais la personne ou la libert d autrui ou comporte toi avec autrui de fa on reconna tre et son alt rit et sa similitude en respectant entre lui et toi la distance sans laquelle personne ne peut exister C est en l absence de toute Loi et de tout interdit qui la cerne que la violence merge Cette approche fondatrice l enseignant doit pouvoir la traduire en tirant profit du cadre dans lequel il exerce laborer le r glement int rieur et d battre infractions et sanctions pour donner sens aux lois cr er les r gles propres une activit de groupe comme pr alable cette activit aborder les sujets d actualit et particuli rement ceux qui f chent les guerres d aujourd hui ou la loi du quartier Si ces trois tapes po
101. et en Belgique Nous avons calcul ensemble sur base du revenu m dian belge ou fran ais combien d ann es seraient n cessaires une personne qui gagne le revenu m dian pour atteindre ce que les plus riches gagnaient en un an La r ponse trouv e d passait la dur e d une vie Petit brouhaha Pff vous voulez nous d courager Monsieur Qu est ce qu on peut y faire de toute fa on Bien s r voil une occasion d avoir un d bat avec eux sur l utilit de pouvoir clairement documenter un probl me et sur les moyens de lutter contre les injustices Et le cours portait aussi entre autres sur les m canismes permettant de r duire les in galit s de revenu Mais ces l ves taient n anmoins convaincus de ne pas pouvoir faire grand choses pour changer les choses Concentr sur la construction du cours j avais sous estim les enjeux identitaires et imm diats du sujet choisi Peut tre aurions nous pu travailler davantage avec eux sur ce qu ils pouvaient faire concr tement leur niveau pour r duire les in galit s Mais leur interpellation demeure Preuve d une certaine lucidit critique de ces l ves quant au jeu dans lequel ils jouent et de la place qu ils y occupent J ai cl tur ce th me des in galit s sociales par une activit de controverse partir de l affirmation suivante Les pauvres sont responsables de leur situation Si d autres sont riches c est qu ils le m
102. etites responsabilisations peuvent para tre anodines mais elles confortent la confiance en soi et en situation d apprentissage permettent une mise en tutorat rapide efficace et sans jugement de valeur C est ce qui contribue faire passer d un climat de comp titivit un climat de coop ration Les apports du d bat pour les interactions en situations d apprentissage Au del des d bats destin s r guler la vie sociale dans la classe j essaie de comprendre si les comp tences acquises peuvent aider les l ves dans les situations d apprentissages Le conflit socio cognitif demande des habilet s sociales pour arriver des habilet s cognitives J ai donc essay de d gager les comp tences du travail de groupe respecter les autres accepter les diff rences exprimer poliment son d saccord rester ma tre de soi d crire ses sentiments se soucier des autres attendre son tour essayer de comprendre la logique de l autre partager l espace et le mat riel encourager les autres viter de d nigrer f liciter parler doucement dire merci et s il te pla t appeler les autres par leur pr nom Nombre de ces comp tences sont apprises lors de l activit d bat Il faut aussi arriver travailler les habilet s cognitives telles que analyser justifier ses opinions r sumer comparer et mettre en opposition interroger afin d approfondir le sens proposer des solutions de rechange d velopper appliquer int grer des
103. euvent se montrer plus ou moins int ress s et s approprier d une mani re ou d une autre le projet Il n y a videmment pas de standard en la mati re Toutefois ce qui pose probl me nos yeux dans ce type d attitude c est que la relation de d pendance est reproduite et donc nullement remise en cause Dans le projet qui nous occupe il nous semble que le mot participation est quelque peu d vi de son sens originel ou tout le moins qu il s agit d une version minimaliste de ce que constitue la participation Le jeune est consult dans la mise sur pied du projet mais n en est pas le v ritable moteur La rencontre interculturelle une fin en soi La rencontre interculturelle le projet de voyage et de d couverte de la r alit de l autre devraient s int grer dans un projet plus large d ducation la citoyennet d velopp e au sein m me des maisons de quartier ou des centres de jeunes Le projet n est en soit qu un pisode et pas une finalit Car dans ce cas ci que vise t on L change ou la citoyennet Mettre bout bout des activit s ou des outils p dagogiques ne suffit pas en soi Dans ce projet les rencontres les changes les visites les chocs culturels aident ouvrir les yeux se d centrer s veiller Je partage le point de vue d A Honorez qui consid re que ces derniers ne constituent pas l objectif prioritaire de l ducation la citoyennet m me s
104. eux qui d bordant d humour ou de folie proposent des finalit s comme un c d rom un jeu de plateau Ce n est qu apr s plusieurs votes qu un accord est obtenu Nous allons pr parer une synth se crite et enfin nous servir de cette derni re comme support l laboration d une exposition ouverte tous Le d part la s ance suivante le travail peut commencer Notre professeur nous num re les diff rentes p riodes sur lesquelles il faut travailler 1831 1848 1893 1919 etc Chacun peut choisir une date et le groupe dans lequel il va voluer Un volontaire en tournante assure chaque s ance la pr sidence Les objectifs cibl s pour les deux heures sont alors crits aux tableaux Le pr sident coordonne la communication entre les groupes distribue la parole r sume la situation d avancement fixe les objectifs pour la prochaine s ance etc Les premi res s ances de travail constituent plus en une immersion dans le sujet qu en un r el travail de recherche La somme cyclop enne d ouvrages et de documentation sur le sujet n est pas comme nous avions pu nous imaginer un atout mais bien une difficult en plus Plusieurs heures de lecture et de bouquinages sont n cessaires pour bien cerner notre p riode avant de pouvoir faire la part des choses entre l important et le d tail et commencer un travail efficace C est donc apr s plusieurs heures pass es dans les biblioth ques et dans des centre
105. faveur de la position prise et d monter au moins trois arguments en d faveur de cette position Attributs et qualit s d une bonne Recherche Action Toute Recherche Action est compos e de trois ingr dients un objet de recherche constitu par un mat riau de d part pr par par l enseignant ici la pr sentation de la ferme et ses demandes de permis d exploiter ce mat riau pouvant d ailleurs surgir de la vie de la classe et de son ouverture l actualit et son environnement une interpellation une commande orientant vers un ou des probl mes un ou des enjeux ici la construction et l exploitation de poulaillers industriels un choix faire une position prendre et argumenter et ou une action mener ce but la position l action permettant d atteindre de nombreux objectifs d apprentissage Le mat riau de d part doit permettre de se faire une premi re repr sentation de la situation sur laquelle on va travailler Cette situation est r elle ef donc n cessairement complexe et conflictuelle La complexit exige qu on prenne en compte les multiples aspects de la situation aspects conomiques politiques sociaux psychologiques juridiques environnementaux chaque aspect comprenant n cessairement une dimension historique volution dans le temps de chaque facteur et une dimension g ographique inscription dans un territoire lui m me ins r dans un espace plus la
106. ffiche dans les endroits o l on stationne aux toilettes l entr e de l cole porche l entr e de la cafet aux valves tudiantes etc La premi re dition a pr par les lections communales d octobre 2006 L accroche un immense drap blanc barrant l entr e de l cole et flottant au vent avec simplement dessus si tu ne t occupes pas d elle elle s occupera de toi Et un norme d compte J 10 J 9 jusqu au dernier vendredi pr c dent les lections Et pour le journal mural proprement dit trois jours apr s l accroche huit affiches A3 une sur le vote lui m me comment voter une sur les comp tences de la commune pourquoi voter une sur chacun des grands th mes de l poque s curit propret mobilit une de mise en garde contre les strat gies lectorales une sur les diff rences droite gauche avec les partis et une sur les renoncements que suppose chaque choix du type si vous voulez plus de s curit alors R action satisfaction g n rale sauf quelques injures anonymes sur les affiches La 2e dition a propos un dossier sur l eau l occasion de la journ e mondiale de l eau L accroche une norme grappe de ballons bleu clair formant une gigantesque goutte d eau pendue dans l entr e tous des t shirts avec goutte et slogans autour de l eau et tout le long du porche des bouteilles in galement remplies d eau color e bleu clair
107. g trop d rangeant ou trop conceptuel Fonctions et contraintes formatrices de cette technique Et donc bien s r on crit pour tre lu on travaille et on produit avec comme but une socialisation C est l id e g niale de Freinet partir de laquelle beaucoup d autres choses se d clinent Aussi tous nos projets dans notre classe coop rative verticale sont orient s vers une socialisation Mais il n est pas si facile de trouver chaque fois une socialisation v ritable avec de vrais enjeux de vrais changes une socialisation qui marche Ici ce qui fait que a marche ce qui fait projet c est la proximit physique et sociale du destinataire la force de l nonciation dans cette situation la reconnaissance de la parole Il y a videmment aussi surtout la jubilation dans la conception et la fabrication de l accroche l ment moteur et supermotivant dont je n imaginais pas la force avant de lancer l activit Mais si a marche le D sir y est qu est ce qui marche les apprentissages Le plus important peut tre mais qui pourra en faire l valuation scolaire C est cet acte de parole justement un acte de parole vrai et pour du vrai cet acte qui pose l tudiant en sujet du monde en acteur sur le monde Cela peut sembler un peu pompeux ou banal dans certains milieux mais sociologiquement le recrutement en formation p dagogique ne pr dispose gu re les futurs enseignants cett
108. gramme clair et courageux Groupe Fran ais d ducation Nouvelle GFEN et les didacticiens des sciences principalement et sans plus gu re de coh rence d signant dans les programmes et les textes les accompagnant peu pr s tout et n importe quoi Je propose de r server l appellation situation probl me une strat gie d enseignement extr mement pr cise Et je propose d appeler recherche action une autre strat gie d enseignement tr s pr cise galement Le plus simple pour nous comprendre est encore de pr senter un exemple des deux m thodes et de faire le relev de leurs caract ristiques Disons d embl e avant de le d velopper que la m thode de la situation probl me S P est utilis e pour l appropriation d un concept et d un seul ou d une connaissance proc durale et d une seule et que la m thode de la recherche action R A est utilis e pour la mobilisation de nombreuses connaissances factuelles notionnelles et proc durales La S P est de courte dur e entre 2 et 10 H et la R A est de longue dur e entre 15 et 30H La S P est con ue et construite par l enseignant avec de fortes contraintes formelles pour l apprenant et la R A part d une situation sociale r elle ouverte et complexe Toutes deux mobilisent et d veloppent des attitudes des dispositions au sens bourdieusien d thos des postures en lien direct avec l ducation la citoyennet
109. h 2008 D velopper la pratique r flexive dans le m tier d enseignant Professionnalisation et raison p dagogique Paris ESF 4 d pp 185 188 En remerciant ESF pour l autorisation de r utilisation ces quatre niveaux il est impossible de s impliquer en sauvegardant une stricte neutralit id ologique Nous ne plaidons pas cependant pour une politisation extr me des enseignants comme elle existe certains moments de l histoire ou dans certaines soci t s Sans doute en cas de guerre d occupation ou de prise du pouvoir par un gouvernement autoritaire on peut souhaiter que les enseignants soient du c t des droits de l homme et entrent dans la dissidence et la r sistance Toutefois en temps de paix une implication critique ne passe pas n cessairement par une implication militante au sens politicien de l expression ni une critique syst matique des options gouvernementales S impliquer c est d abord s int resser s informer participer au d bat expliquer donner voir Or cela ne va pas de soi Faites l exp rience choisissez une p riode de vif d bat sur l cole et tentez dans un tablissement scolaire d une certaine taille d valuer la proportion des professeurs qui suivent le d bat voire y participent activement Que les enseignants se constituent en lobby serait tout prendre pr f rable l paisse indiff rence de nombre d entre eux aux d cisions qui remod lent le sy
110. icate car il n est pas question d enr ler les futurs enseignants dans une vision unique de l ducation Il faut chercher une voie quivalente ce message civique qui s adresse aux lecteurs pour leur dire Votez pour qui vous voulez mais votez Plut t que d endoctrinement il s agit d analyse de compr hension des enjeux En ce sens une formation minimale en philosophie de l ducation en conomie en histoire en sciences sociales n est pas un luxe m me si ces savoirs ne sont pas directement investis dans la classe Combien d enseignants n ont rien vu venir lorsque le fascisme s est install dans leur pays Beaucoup n ont aucune id e du co t r el de l ducation ni m me de son budget La plupart ne connaissent que des rudiments d histoire du syst me ducatif ou n ont aucune vision claire des in galit s sociales et des m canismes qui les perp tuent Former la compr hension des m canismes sociaux n est pas neutre m me si l on se garde d endoctriner On peut esp rer une formation quivalente propos de la coop ration des organisations et des professions sujets encore plus l gitimes pour de futurs enseignants Le pari avanc ici est que l implication critique a pour conditions n cessaires des connaissances et des comp tences d analyse mais aussi d intervention dans les syst mes Quant l enjeu identitaire il est encore plus sensible Est ce le r le
111. idence chaque fois 2 ou 3 l ves mais pas toujours les m mes donnent de la voix et closent tout d bat refermant les rares ouvertures qu on essayait de creuser Pourtant semblables r flexions ouvraient de nouvelles questions mais qu est ce qui m rite d tre mis en vidence m diatiquement Et comment Que je ne pouvais plus me permettre de d velopper faute des glisser sur un encha nement de sujets sans fin Moment d int r t particulier quand l ex prisonnier leur propose d aller visiter une ancienne prison enthousiasme qui retombe quand ils apprennent qu elle est d saffect e De toute fa on on n aurait pas eu le temps en cette fin d ann e le calendrier est d j cadenass pilogue L an prochain je r cup re cette classe M me pas envie de jeter le tablier Auraient ils malgr tout appris quelque chose Par exemple lorsque l on a essay de rep rer dans un autre t moignage d ex d linquant diff rents facteurs explicatifs de d linquance de les classer de tisser des interactions de faire un sch ma avec c est un travail de fou a monsieur Je crois qu ils ont aussi saisi que les solutions d pendent de comment on s explique un probl me ils ont compar diff rentes mani res d expliquer la d linquance compar les solutions savoir les r ponses politiques qui y correspondaient Petit cho d un des l ves les plus chauds de la
112. ie scolaire en relation avec la g ographie scientifique Puisque celle ci se dit en prise directe avec les questions du monde y a t il mieux faire pour pr parer le citoyen de demain que de le mettre en situation de construire ces questions du monde 4 Texte issu des Cahiers p dagogiques n 460 f vrier 2008 p 11 13 En les remerciant pour leur autorisation de republier ce texte 4 Audigier F 2007 Enseignement de l histoire et ducation la citoyennet ouvrir un d bat Cartable de Clio 7 247 250 4 Grataloup C amp Margolin J L 1987 Du puzzle au r seau EspacesTemps 36 p 55 66 Tout en adh rant totalement cette perspective de renouvellement et en rappelant la n cessit de penser la g ographie scolaire comme une construction sp cifique de l cole il me semble que plusieurs th mes indispensables pour construire des relations raisonn es entre cette g ographie scolaire et l ducation la citoyennet restent dans l ombre voire se pr sentent comme des impens s J en pr sente trois titre d exemples trois particuli rement importants Auparavant il convient d interroger la mani re de penser la relation entre la g ographie scolaire et l ducation la citoyennet Deux mouvements possibles Le premier vient de fait d tre pr sent dans ce qui pr c de Il consiste mettre en valeur dans l enseignement de la g ographie tout ce qui peut contribuer la formation d
113. ien d finie au sein du groupe astreint chacun s appliquer parce que la qualit du travail global d pendra de celui de chaque membre Le moral face un projet de grande ampleur est tr s important La motivation est plus forte au sein d un groupe On sombre plus facilement seul dans la mer de la d motivation qu plusieurs Le groupe est un majestueux corsaire naviguant sur cette mer travers les flots de la difficult beaucoup plus ais ment que la petite barque du travail individuel Et enfin cette mani re de faire permet de mieux s impr gner de la mati re qu on travaille Les difficult s Le travail en commun ne surpasse pas l individuel en tous points Le plus frappant est la lenteur laquelle on travaille coutez les autres leurs avis et probl mes leur approche du travail se mettre d accord sur la fa on de proc der sur l organisation sur la s paration des t ches sur les m thodes de travail et les opinions cela prend du temps Les s ances de vote par exemple nous prenaient un temps pr cieux et donnaient parfois l impression de perdre son temps pour des broutilles La patience est un alli essentiel dans le cadre d un projet collectif La r daction d un texte quel qu il soit prend aussi beaucoup plus du temps a plusieurs et n est pas forc ment de meilleure qualit qu une production individuelle Un groupe ne fonctionne pas ou tr s peu si l un de ses protagonistes n est pas
114. igurer dans un moment hautement sacralis copies d examen archiv es etc Est ce qu on a travaill la d mocratie en perdant tant de temps disent mes coll gues des options s rieuses oui je crois Sur ce mois et demi de d but de cycle nous avons abord la question du respect de chacun moi je dirais plut t la reconnaissance et du d bat sur des sujets proches Nous esp rons construire la suite sur ce fondement Oui mais alors pourquoi rel vent ils comme conseils les plus efficaces ceux o une personnalit tr s autoritaire a men la baguette la br ve discussion jusqu la d cision qu elle voulait Dans l cole nous utilisons toutes les occasions de tester leur pouvoir de d bat et d argumentation leurs demandes sont assez souvent bien re ues quand elles portent sur des organisations horaires remonter les heures quand il y a des profs absents ou demander un local pour travailler les math plut t que d aller l tude Quand ils se plaignent leurs titulaires les r ponses sont faites des propositions et allez trouver le Directeur Rien de tr s bouleversant certes mais un r flexe social de type si cela ne nous convient pas on prend l avis de la classe on fait une proposition crite l usage on voit que cela fonctionne mieux et le plus souvent on obtient ce que l on a demand Le mur de lamentations trop souvent encourag parce qu i
115. init un ordre du jour Discussions interminables pour les menus pour les courses le Nutella versus le produit blanc pour les chambres pour les heures de coucher pour les quipes du blog qu on crira pour les activit s non impos es par les profs La Pr sidence n est pas souvent le point fort des bons l ves analyseurs ils choisissent plut t le secr tariat les propositions pratiques d organisation viennent de ceux qui ont l habitude de g rer m nage menus et courses la maison ou en mouvement de jeunesse Tout un syst me de reconnaissance s installe durant cette semaine aux crit res tr s diff rents de ceux qui pr valent dans la classe habituelle Chacun trouve peu peu une place Au retour par 2 quipes d analyse crite leur r action on peut pas faire a en oral moment important emphatis quand je rappelle encore et encore que c est tr s important d apprendre crire sur une situation dans laquelle on est impliqu que c est un des fondamentaux de tous les m tiers du social et de l ducatif Analyse sur les enjeux des Conseils et osons la question du pouvoir Premi re version de correction avec des demandes tr s localis es Par exemple au texte indiquant dans la chambre et dans le groupe il n y avait pas de relations de pouvoir tout le monde s entendait bien et on faisait comme on voulait deuxi me version deux quipes mises ensemble le tout produisant
116. inuel dans cette classe J avais la nette impression de n avoir aucune autorit sur les l ves en raison de mon statut de beau m le qui entre dans une classe de filles si si d enseignant d butant en recherche d identit professionnelle la fa on de b gayer lorsque j levais la voix ma difficult de mettre des notes dans le journal de classe car je pensais qu il y avait d autres moyens de g rer les conflits ou les manques ma fa on de parler plut t baba cool Mais aussi le peu de diff rence d ge entre elles et moi qui d l gitimait mon autorit statutaire ma difficult de mettre des limites et les instituer dans ma classe le sentiment d tre seul contre tous Bref les indicateurs du parfait jeune enseignant d butant qui d barque dans une cole et une classe inconnue cette situation de d butant s ajoutait ma formation la p dagogie Institutionnelle et Freinet la Haute Ecole Sainte Croix Li ge section Sciences Humaines Le choc entre mes repr sentations de l autorit et ce qui se faisait quotidiennement dans cette cole technique et professionnelle d Herstal tait particuli rement d stabilisant obligation de se lever lorsque le professeur entrait en classe notes dans le journal de classe lorsqu un l ve contestait son rapport insens avec le savoir transmis renvoi temporaire pour deux percings sur le visage imposition des places en classe pour raison
117. ion et l action J ai esquiss cette dimension en pla ant les questions du monde dans l univers politique Les savoirs construisent une compr hension une intelligibilit des probl mes et des situations ils ne disent pas ou tr s rarement ce qu il convient de faire pr cis ment dans telle ou telle situation situ e socialement spatialement et temporellement On change alors de registre L incertitude les valeurs qui sont en jeu les normes juridiques et thiques de l action deviennent des l ments essentiels qu il est alors n cessaire de travailler explicitement Pai pris ici le risque de mettre en avant ce que Jj ai appel trois impens s sans avoir pris connaissance des contributions de ce num ro consacr la g ographie Nul doute que le lecteur y trouvera de quoi nuancer mes propos en prenant connaissance de telle ou telle exp rience novatrice et prospective que ce soit des travaux sur l am nagement du territoire qui font une place essentielles aux acteurs et aux rapports de force ou sur l apprentissage d une recherche raisonn e d informations avec internet Toutefois comme plusieurs tudes le montrent ces pratiques novatrices ne se r pandent que tr s lentement si tant est qu elles se r pandent au del d un cercle de convaincus Pourtant plus que jamais le citoyen a besoin La r criture des programmes et curriculums scolaires en termes de comp tences modifie ou devrait modifier pr
118. irectivit sur la forme et la tr s grande ouverture id ologique non directivit absolue sur le fond permet d viter les deux cueils majeurs de toute ducation la citoyennet le caf du commerce qui permet toutes les affirmations identitaires et toutes les confusions id ologiques et le bourrage de cr ne ou pros lytisme pragmatiquement inefficace et thiquement injustifiable Dans cette logique l id al th orique serait de construire toutes les notions fondamentales une une et entra ner tous les savoir faire un un par situations probl mes et ensuite de les mobiliser dans des recherches actions C est videmment impossible il faudrait de nombreuses ann es pour y arriver et ce n est sans doute m me pas souhaitable cela deviendrait vite fastidieux pour tout le monde Il semble plus judicieux de pr voir sur l ann e 8 10 situations probl mes pour permettre la construction des notions les plus importantes et les autres objectifs li s au travail par S P voir ci dessus et 3 4 recherches actions pour mobiliser et permettre leur appropriation de nombreuses connaissances proc durales et conceptuelles Ces 8 10 situations probl mes et ces 3 4 recherches actions correspondraient plus ou moins 80 du temps de travail annuel pour un cours de 4 heures par semaine Pour cela il est n cessaire et urgent de se mettre au travail collectivement et de mani re interdiscip
119. issu de la collaboration d un chercheur et d un professeur d histoire dans les trois derni res ann es du secondaire Int ressant pratique fouill ce livre l est dans ses diff rentes parties La premi re qui d crit le mod le propos dont une explication tr s didactique propos de la conception socio constructiviste des apprentissages et des propositions concr tes d activit s pour le cours d histoire m me les questions tr s mat rielles et d organisation sont minutieusement d crites La deuxi me qui pr sente titre d exemple quatre d marches une mani re originale et impliquante pour les l ves d entrer dans le cours d histoire et trois mati res le tout suivant des dispositifs didactiques d taill s avec textes tableaux et cartes l appui la lecture on aurait bien envie de r aliser directement le travail demand La troisi me qui permet de pousser la r flexion et les connaissances propos du socio constructivisme avec situations probl mes travail par sous groupes de pairs etc de l importance de l crit dans ces d marches des liens entre enseignement de l histoire et citoyennet et m me de la motivation possible des jeunes Ce livre est un r el outil de travail d une tr s grande clart o les soucis de pr cision et d organisation pratique sont omnipr sents o les points d appui th oriques viennent tayer les mises en uvre sur le terrain
120. l donne du pouvoir aux adultes protecteurs coutants devient ainsi progressivement atelier de propositions Quand ils font le bilan de l ann e tous les l ves de la classe passent presque toujours en 6e avec diff rents am nagements pour rem dier aux faiblesses en math n erlandais fran ais leur mot c est ici on est cout respect De quoi travailler en 6e des analyses qui sortent de notre nouveau cocon Le point focal une semaine de stage d observation Il n y a pas de stage pr vu en transition c est un am nagement horaire indiqu dans le projet d cole le d cret missions le permet pour aider le jeune d velopper son projet personnel Les cours se centrent davantage sur les groupes sociaux l occasion d amener quelques outils de r flexion sur la r ussite l chec scolaire vu par le choix des acteurs Boudon ou l analyse par le syst me Bourdieu C est au programme des terminales sciences conomiques et sociales en France On trouve beaucoup d informations fran aises vulgaris es dans les manuels ou les sites des Acad mies pour les informations belges c est plus parpill Premiers d nis Ils exag rent Ou c est vrai en France mais pas chez nous ou maintenant c est plus comme a Ou Bruxelles mais pas ici Petits d tours par un texte d Annie Ernaux pour explorer la notion de capital culturel et d habitus J utilise la d
121. l investit tr s peu dans la vie sociale culturelle politique et conomique qu elle soit locale r gionale ou nationale Chaque enseignant a selon ces quatre crit res un profil qui lui est propre Entre ceux qui s impliquent tous les niveaux et ceux qui se tiennent distance de tout on trouve des pratiques contrast es A nsi on peut travailler en quipe sans se soucier de la politique de l ducation ou tre militant syndical ou politique sans s impliquer dans son tablissement L implication active et critique laquelle il conviendrait de pr parer les enseignants se d clinerait donc ces quatre niveaux Apprendre coop rer et fonctionner en r seau Actuellement le cahier des charges des enseignants ne les contraint pas travailler ensemble m me s ils coexistent sur le m me tage et boivent le caf tous les jours la m me table Dutercq 1993 La formation doit s attaquer l individualisme des enseignants l envie chevill e en presque chacun d tre seul ma tre bord Il importe la fois de travailler les repr sentations de la coop ration et de forger des outils pour viter ses cueils et en trouver le bon usage Apprendre vivre l tablissement comme une communaut ducative L tablissement scolaire tend devenir une personne morale dot e d une certaine autonomie Cette derni re n a aucun sens si le chef d tablissement est le seul en b n ficier e
122. la citoyennet c est duquer au Droit et aux droits Et duquer au civisme c est duquer au Devoir et aux devoirs Entre faire des sciences humaines et duquer la citoyennet et l thique citoyenne d une part et transmettre de l histoire et de la g ographie et duquer au civisme et la morale civique d autre part il faut choisir et ce choix est politique Cette opposition citoyennet civisme droits devoirs est affirm e ici de mani re trop radicale elle prendra sens travers les d marches propos es ci apr s et leur th orisation Un peu de patience Deuxi me affirmation citoyennet et r sistance Il y a une certaine na vet croire qu un accord global pourrait se d gager en faveur d une ducation la citoyennet c est dire qu un accord global pourrait se d gager sur une ducation citoyenne comme d veloppement de l exigence thique et de la rigueur critique Et cela pour de multiples raisons qu il est difficile de d velopper ici Les parents v ritables patrons de l enseignement angoiss s face l avenir de leur enfant dans un environnement terriblement comp titif veulent d une cole de la promotion individuelle sans gu re de place pour le bien commun Face cette demande des parents la logique des r seaux et leur positionnement r ciproque au sein du quasi march scolaire imposent un recrutement et une promotion de l ensemble des cadres p
123. la d linquance juv nile et qui d montaient des images toutes faites ce sujet Souvent ils y lisaient ce qu ils voulaient y lire parfois l oppos de ce qu avan ait le texte Ces textes l c est moi qui les avais s lectionn s d s le d but de la s quence de travail pour travailler les comp tences de r sum en fran ais Volont de gagner en efficacit qui n a peut tre que provoqu un court circuit Cela ren clait beaucoup d s que je demandais de reprendre une premi re production pour la corriger la critiquer l am liorer on fait tout le temps la m me chose monsieur Or ces prises de recul taient indispensables vu le faible niveau de la classe Niveau qui rendait aussi difficile le travail en sous groupes travaillant sur des objets diff rents plus difficiles suivre corriger Donc on travaillait tous en m me temps sur les m mes documents Pas id al c t dynamisme Indemnes ou effleur s Enfin leur grille de lecture du r el ne semble m me ne pas avoir t entam e Lorsque nous avons accueilli l ancien prisonnier intern en quartier de haute s curit qui pr sentait en outre l avantage d tre un vrai blanc bleu belge ils se sont certes montr s d abord int ress s pour retomber dans lapr s rencontre dans une vision tr s cynique il fait sa vedette il gagne sa tune sur notre dos quand on a fait ce qu il a fait il devrait se taire et ne pas se mettre en v
124. la n cessit de travailler sur les situations sociales que ces documents montrent tudient pr sentent et donc de laisser de c t toute interrogation sur l origine de ces informations leur construction Un petit temps pour identifier l auteur ou la source existe parfois mais ne suffit pas travailler la validit et la fiabilit travail de distanciation critique et de contr le de l information tout aussi indispensable la construction de la citoyennet Chacun en conna t la difficult mais aussi l exigence La difficult parce qu il est quasiment impossible de revenir l original du document tudi les textes sont souvent des textes d coup s r crits coup s de leur contexte les images sont mal ou peu dat s et localis s les l gendes sont indigentes et pour compl ter cela internet enfin nomm bouleverse tout cela La Samaritaine du savoir On y trouve tout mais n importe quoi Ce probl me n est gu re original et il demande tre pos et travaill de mani re rigoureuse sans aucun doute en collaboration avec d autres enseignants et d autres sp cialistes Le troisi me impens est relatif la d cision et l action ainsi qu la place des valeurs S ouvre ici un chapitre qui m riterait de tr s nombreux d veloppements La formation du citoyen est orient e vers l avenir et vers la construction de comp tences sociales Elle devrait donc prendre en charge la d cis
125. lant Mons Serge g orgien n en G orgie demandeur d asile d bout en attente d un recours au centre ferm de Vottem Omar n Waterschei de parents turcs venus travailler dans les mines du Limbourg de double nationalit turque et belge ch meur mari une petite cousine venue le rejoindre en Belgique l ge de 20 ans habitant Cheratte et ne fr quentant que la communaut turque bien qu il soit trilingue parfait turc n erlandais fran ais Aziz n Molenbeek de parents marocains venus travailler Bruxelles travaux du m tro de nationalit marocaine a refus la double nationalit sans dipl me ch meur plusieurs petites condamnations pour de la petite d linquance Bernard de nationalit belge n de parents belges au Congo et y ayant v cu jusqu l ge de 18 ans arriv en Belgique pour y faire ses tudes sup rieures reparti vivre et travailler au Congo jusqu l ge de 43 ans puis revenu s installer en Belgique Et voil Avec ces 18 noms ces 18 identit s ces 18 histoires il faut r aliser des cat gories les nommer et les d finir Que les lecteurs qui ne sont pas persuad s de la difficult de ce travail de classement s y essaient jusqu au bout cat gories tanches coh rentes clairement nomm es identifi es d finies Il y a l un vrai travail possible aussi bien pour l l ve de 5e primaire que pour l tudiant du sup rieur ou l e
126. laquelle l action sera absolument l gitime Mais comment tre s r de tenir une valeur et d tre all au bout de l interrogation La valeur est universelle ou elle n est pas Si du fait de la diversit plurielle qu introduit l histoire rien de ce que l homme tient pour valeur ne peut tre tenu comme valeur universelle que reste t il rien sinon l homme producteur de valeur Rien sinon l homme comme pouvoir de penser de se d velopper de r fl chir Parce que cela seul est universel Chaque personne valant absolument d un absolu relatif l homme universel a le droit d tre respect dans son tre propre de personne humaine Ce qui entra ne aussit t le devoir pour chaque personne de respecter ce droit Vivre en paix c est instaurer un syst me de rapports entre personnes susceptible permettre chacune de vivre comme une personne Respecter cette exigence de respecter l homme est le devoir le plus fondamental Du point de vue de l enseign La deuxi me tape vise analyser le caract re obligatoire des diff rentes missions du point de vue de l enseign Selon Bernard Defrance l ducation est au service de cette exigence travers trois missions essentielles l apprentissage des connaissances des savoirs 58 Texte paru dans L ducation une citoyennet active et responsable Coordonn par Xavier Guigue publi en novembre 2001 Les Cahiers de propositions P le valeurs
127. le mini dossier qui pourra tre utilis lors de l examen importante carotte institutionnelle qui fonctionne bien ils ne sont pas revenus de tout et veulent bien jouer ce jeu qui leur semble trop facile oui mais y a rien tudier alors Important l examen pour eux c est ce qui les a amen s dans l cole technique avec les mini dossiers comme appui c est possible Mais c est individuel et l ressurgissent les difficult s de la langue crite dans les groupes de travail d une cole au public assez m lang les comp tences se compl taient l examen les carts se recreusent mais les moins arm s peuvent s appuyer sur le travail d quipe et engrangent un petite r ussite Voir l excellent recueil de d marches belges Cornet J et Quittre D 2001 La justice en d marche Bruxelles Fondation Roi Baudouin T l chargeable en petite partie sur le site www espace citoyen be La question montrer que derri re des discussions apparemment futiles Nutella ou produit blanc se jouent des enjeux importants leur semble leur port e on y voque avec maints d tails parfois les d bats les conflits entre sous groupes les strat gies de positionnement lorsque l on arrive dans une classe les diff rences de revenus les diff rences de tradition familiale de culture Du coup la question d examen les prend au s rieux le choco est un enjeu de d bat et d analyse digne de f
128. les Un coll gue me raconte que lors du ramadan cela a failli tr s mal tourner parce que les gar ons n arrivaient pas se mettre d accord sur la licit de mettre du gel sur les cheveux pendant le je ne L immense majorit met du gel ceci dit ramadan ou pas Ils semblent lire peu ont une foi de charbonnier nourrie de nombreuses superstitions aliment es par des discours salafistes achet s sous forme de brochures traduites la va vite au Liban ou ailleurs ou entendues dans le quartier qu ils se communiquent entre eux a oui avec une attention terrible Sur le tard quand je m autoriserai les interroger sur le contraste entre la rigidit de leurs normes et le d r glement de leur comportement ils me r pondront par des sourires embarrass s ou malicieux on sait qu on ira en enfer a c est notre probl me Dernier trait un absent isme massif tournant couvert syst matiquement par des certificats m dicaux Le d sir le style et le pouvoir Comment les mettre en marche trouver un moteur de d sir Impression d avoir tout essay sans avoir la moindre certitude sur ce que j ai obtenu Le style pour pouvoir soutenir quelque chose du c t de leur d sir eux j ai l impression que d abord je devais tre capable de faire mes preuves quant mon d sir moi commencer par le B A BA mon propre d sir d tre avec eux de vouloir travailler avec eux qu ils savent si bien mettr
129. liers et d en comprendre l utilit Nous leur proposons donc de participer la vie associative culturelle et sportive semaine passion pour les l ves de la 1re la 4 me d couvrir nos institutions et leur fonctionnement semaine citoyenne avec visites et rencontres pour les 5 me s engager dans la vie associative semaine sociale pour les 6 me Le projet a volu dans le temps compos uniquement d ateliers cr atifs au d part il donne lieu actuellement des activit s diff rentes selon les degr s Je fais partie des premiers organisateurs pr sent je supervise les l ves de 6 me Concr tement de la 1 re la 4 me les l ves ont acc s des ateliers culturels et sportifs dessin calligraphie arabe danse africaine danse arabe djemb rap graffitis football judo tennis tennis de table L objectif est double l incursion d apprentissages autres que purement scolaires l cole et la d couverte de nouveaux loisirs de mani res diff rentes de vivre ensemble En 5 me ont lieu des visites d institutions symboliques telles que le parlement f d ral ou r gional le Fort de Breendonk un syndicat un tribunal une prison ou une exposition par exemple C est notre histoire Bruxelles Les l ves vont galement rencontrer des personnes ressources ancien d tenu aum nier de prison syndicaliste directeur d entreprise de formation par le travail En 6 me ils doivent trouver
130. linaire Urgent et n cessaire de travailler collectivement pour re d finir les savoirs et savoir faire prioritaires en lien avec les grands enjeux citoyens et environnementaux actuels travail de programmation avec les apports des diff rentes disciplines g ographie histoire sciences sociales et conomiques et cela un moment historique o les diff rents didacticiens g ographie histoire sciences sociales les diff rents chercheurs universit s et centres d tudes et les diff rents praticiens dans les services publics et dans les associations sp cialis es partagent les m mes pr occupations interrogations et projets concevoir des situations probl mes et des recherches actions mettre en patrimoine collectif et o les enseignants partageant les principes de cette didactique pourraient piocher pr voir une logique de coop ration assurer une v ritable formation en sciences humaines pour les enseignants en formation initiale et continu e am liorer les formations initiales et continu es en y pratiquant avec les futurs enseignants en formation les m mes m thodologies situations probl mes et recherches actions que celles pr conis es pour les l ves r gle de l isomorphisme en formation mener une politique de valorisation et de reconnaissance des sciences humaines de leur formation sp cifique de leur didactique sp cialis e afin qu enseignants et cadres p
131. lu du temps et de maints r ajustements pour ne pas intervenir sur l exemple ci dessus par exemple Je suis quasiment certaine que dans le cas du vol de stylo j aurais pris une toute autre d cision Cette posture d enseignant oblige une attention constante sur ce que l on dit Il faut r ellement r fl chir chaque prise de parole et en mesurer les effets Je pense que c est ce prix que les objectifs pr c demment cit s peuvent avoir une chance d tre atteints Le conseil du lundi porte ses fruits Je ma trise de mieux en mieux sa mise en oeuvre et la gestion de classe ne me pose plus r ellement de probl me Il appara t m me que cette activit mise en uvre tr s r guli rement apporte beaucoup plus que de la simple astuce de gestion de classe que peuvent voir mes coll gues En quoi le D bat agit il Le d bat hebdomadaire institu en classe est riche en enseignements pour peu qu on s attache d cortiquer tous les effets produits sur les l ves et sur l enseignant L acte r p t de la prise de paroles l acte d couter l acte d entendre dans un climat ou toute violence est bannie o il est permis de tout dire a transform mes l ves et le groupe classe Marina l ve tr s introvertie en grande difficult scolaire suivie par le RASED au cycle 2 s est rendue compte petit petit que sa parole son avis avait autant de valeur que celle de Lucie bonne l ve depuis le CP reconnue par tous Cette reconnaiss
132. m sieur je ne peux pas toucher la Bible apparait et bien il faut commencer par l Les l ves connaissent les cinq piliers de l islam mais combien ont m me connaissance des six principes de la foi musulmane dont le troisi me concerne la croyance aux livres de Dieu Le texte biblique suscite moins d motions il est donc parfois plus facile de commencer par l Ainsi comme on peut se demander ce qui diff rencie l Ancien du Nouveau Testament sur la question du mariage on peut se demander ce que le texte coranique propose de nouveau par rapport la soci t de l poque L exercice est difficile les l ves souvent originaires du Maroc sont nombreux penser que l islam a toujours exist m me dans la r gion berb re du Rif Alors parler d une possible diversit au sein m me de l islam rel ve de l insulte Mais la richesse m me de l islam ne se situe t elle pas justement dans la diversit qui est la sienne Comment d s lors amener les l ves de l enseignement professionnel et technique accepter de travailler sur cette diversit interne l islam Comment surtout r pondre la demande de cet l ve qui a conscience de l existence de plusieurs v rit s Comment amener les l ves d passer cette position de consommateur de religion dans laquelle ils se trouvent pour les amener d couvrir r fl chir et m me critiquer la religion qui est la leur Comment donc le
133. marche d form e transform e d un atelier d criture d Odette et Michel Neumayer entrer dans la culture crite 6 Annie fille d picier cafetier et Jeanne la fille de Neumayer O et Neumayer M 1997 Formation aux ateliers d criture pour formateurs en alpha Lire et Ecrire Namur l opticien qui sait comment raconter des histoires qui int ressent l institutrice Annie Ernaux raconte l humiliation l cole les remarques qui blessent la honte qui s installe quand elle voque son quotidien et que l institutrice change de sujet la honte d avoir honte de ses parents Toutes les analyses des l ves se font psychologiques L institutrice est m chante Annie r agit mal elle se prend la t te pour rien Jeanne est une salope et puis c est tout Amener la r flexion sur le social est difficile Et plus pour les Annie que pour les Jeanne Autre exercice pour pr parer le stage un atelier d criture sur l orientation pr coce vers le sp cial on se met la place du PMS de l instit de l enfant des parents en faisant des calculs co ts avantages pour chacun Difficile pour moi de trouver des textes des cas des exemples suffisamment d ploy s qui permettent de passer d une lecture psychologique une lecture sociologique Le magazine Sciences Humaines parfois mais souvent je manque d outils de vulgarisation avec situations belges
134. n assumant aussi en solitaire les risques et les responsabilit s du pouvoir Si l on veut que l tablissement devienne une communaut ducative relativement d mocratique il faut former les enseignants dans ce sens les pr parer n gocier et conduire des projets leur donner les comp tences d une concertation relativement sereine avec d autres adultes y compris les parents Derouet et Dutercq 1997 Gather Thurler 1998 2000 Apprendre se sentir membre et garant d une v ritable profession ce niveau l implication ne devrait pas se limiter une activit syndicale mais s tendre la politique d une profession mergente Lorsqu un m tier se professionnalise au sens anglo saxon qui oppose m tier et profession les plus s rs indices de cette volution sont un contr le collectif accru des praticiens sur la formation initiale et continue et une influence plus forte sur les politiques publiques qui structurent leur champ de travail Apprendre dialoguer avec la soci t C est encore une autre affaire Une partie des enseignants s engagent dans la vie politique titre de citoyens Il est question ici qu ils s impliquent comme enseignants Non pas d abord comme membres d un groupe professionnel qui d fend des int r ts cat goriels mais comme professionnels mettant leur expertise au service du d bat sur les politiques de l ducation 5l Ce texte est issu de l ouvrage de Perrenoud P
135. ndividuels des vid os etc Ces connaissances pouvaient tre r investies dans la r alisation des projets Le reste du temps en s ance tait justement consacr l avancement dans les diff rentes tapes des projets probl matisation recherche documentaire critique documentaire structuration des id es etc Il s agissait d viter aux l ves une surcharge de travail domicile avec toutes les in galit s que cela peut engendrer suivant les ressources familiales disponibles mais aussi de les accompagner dans la planification et la r alisation de ces tapes en leur proposant guidance supervision feedback etc Affronter la question des in galit s sociales Plus concr tement le th me central du second quadrimestre tait les in galit s sociales En duo les l ves avaient r aliser un poster sur une forme d in galit sociale au choix et la pr senter devant la classe Ce poster devait tre bas sur un nombre minimum de r f rences et un entretien Le chapitre trait parall lement en s ance analysait en d tail les in galit s de revenu Mon espoir en optant pour cette th matique tait de susciter une prise de conscience et un regard critique par rapport ce qui me para t tre un enjeu social majeur Je me suis vite rendu compte que la r alisation de cet espoir se heurtait me semble t il au moins deux obstacles majeurs Le premier tient la ma trise des op rations n cessaires
136. nimateurs assisteront m dus s en fin d apr s midi la s ance d explication que deux l ves leur donneront sur la crise institutionnelle laquelle ils les animateurs n ont rien compris parce qu ils se content de lire dans les journaux et les livres et ignorent donc tout de la vraie vie Faut oser rester prof dans ces moments l N emp che Le niveau moyen est assez faible Avec de gros probl mes chez certains au niveau de l expression crite surtout parfois m me de la lecture compr hension L un d eux dira d ailleurs au professeur charg de la rem diation pourquoi voulez vous qu on travaille Pour nous c est d j trop tard Les fous en enfer C t expression orale l a va Trop bien m me Cela parle n en plus finir de tout de rien on ne s coute jamais Pas moyens de se parler ici Monsieur tous des fous Les disputes parfois violentes sont fr quentes l une ou l autre reprise tel ou tel l ve frisera l exclusion pour violence l gard du personnel enseignant ou ducatif premi re vue on ne dirait pas qu on se trouve dans un groupe avec une moyenne d ge de 18 ans avec des l ves d j bien plus g s l un ou l autre soutien de famille l un ou l autre vivant seul Autre trait de groupe une pr dominance massive crasante du discours religieux Qu ils r duisent une s rie d obligations et d interdits indiscutab
137. nnant un objet travailler Il suffirait donc de faire faire et de laisser faire les savoirs s apprennent les aptitudes intellectuelles s entra nent L l ve se trouve souvent seul il doit devenir autonome et se trouve vite incomp tent pas dou pas capable face des aptitudes comme rechercher des informations r sumer analyser synth tiser expliquer Quels sont les outils utiliser Et surtout comment apprend t on les utiliser Comment construit on les cat gories qui aident classer Comment peut on proc der Quand a t on appris la d marche Et surtout quand a t on pris le temps de r fl chir ces questions et d y apporter des solutions Encore une fois seuls ceux qui disposent de ce temps en dehors de l cole y ont acc s c est dire ceux qui dans leur famille manient ces outils progressivement depuis leur plus petite enfance et ont d j rencontr une proportion relativement importante d occasions de les mettre en uvre sur des savoirs structurants des rep res historiques g ographiques des concepts de la sociologie Alors d s que l l ve est persuad qu il n est pas un intello d s qu il a renonc au d codage du discours dominant prendre cette n cessaire distance au monde qui permet de se voir faisant il s loigne peu peu de ce qui ne lui est pas directement utile et se d sint resse du politique Il s agirait donc de tenter de former des jeunes manie
138. nnet Comment les doter des outils cognitifs sociaux et affectifs n cessaires cela Et ce en particulier dans les milieux les moins favoris s ceux qui bien souvent sont et se vivent comme des exclus de la d mocratie L cole enfin est elle la seule devoir assumer ce r le Qu en est il de l environnement associatif hors cole Et comment pr parer ceux qui doivent duquer la citoyennet enseignants ou ducateurs Quelles m thodes p dagogiques quels savoirs Les concepteurs de programmes ont bien s r dissert longuement sur ces questions d fini des objectifs atteindre et les comp tences et savoirs par lesquels les atteindre Prenons par exemple le programme dans l enseignement libre de la formation commune en sciences humaines dans le 3 degr professionnel Les premi res lignes du texte annoncent l objectif Par les objets qu il traite et par les comp tences qu il permet de d velopper le cours de Sciences humaines constitue un maillon important dans la construction de la citoyennet du jeune d aujourd hui Bien s r le cours de Sciences humaines ne porte pas seul cet objectif mais il y participe Cela passera par des comp tences sp cifiques lui faire acqu rir et une quantit non n gligeable de savoirs lui transmettre L l ve formule une question pertinente il met des hypoth ses explicatives il m ne une recherche pour v rifier la validit
139. notation inventorier les savoir faire les savoir tre qui m rite d tre pris en compte avoir une approche collective qui vise la r ussite de tous voil quelques pistes qui sont exp riment es pour changer l cole Travailler dans ce sens avec les enseignants c est contribuer au combat que r sume le pr cepte des Cahiers p dagogiques Changer la soci t pour changer l cole changer l cole pour changer la soci t Conclusion De la consid ration des obstacles peut venir la r ussite Ga tane Chapelle Lorsque l on souhaite veiller l esprit critique des l ves et les former la citoyennet trois types d obstacles semblent poser plus souvent probl me que d autres ceux tout d abord li s l institution cole elle m me ceux li s aux jeunes et leurs repr sentations du vivre ensemble et les r sistances individuelles s engager dans une posture critique et citoyenne Commen ons par examiner les obstacles qui apparaissent dans l institution duquer les l ves la citoyennet par l articulation d une transmission de savoirs et d une d marche p dagogique qui encourage les l ves s impliquer dans des pratiques d mocratiques ne peut se faire sans tenir compte de l institution des rapports hi rarchiques qui s y vivent des rapports de pouvoir entre ses diff rents acteurs de leurs strat gies Ouvrir le d bat d mocratique dans sa classe semble risqu p
140. ns doute aurait il t int ressant de d velopper des liens avec le cours de fran ais Des textes identiques auraient pu tre travaill s en parall le dans les deux cours en tant attentifs certaines difficult s rep r es chez des l ves Peut tre m me les l ves auraient ils pu lire des uvres litt raires donnant chair certaines in galit s sociales souvent approch es par des statistiques en sciences sociales Des l ves trop lucides Un deuxi me d fi vient de l objet m me tudi Comment aider ces l ves donner du sens des notions touchant aux in galit s sociales sans stigmatiser leurs propres milieux sociaux Comment faire saisir aux l ves que les connaissances propos s sont des outils pour comprendre le r el et pas des objets d sincarn s sans enfoncer celles et ceux qui sont eux m mes confront s des difficult s socio conomiques II nous paraissait par exemple trop d licat de travailler partir des habitudes de consommation ou partir de la situation professionnelle de l entourage de ces l ves aux ressources socio culturelles et socio conomiques tr s variables mais en g n ral plut t moyennes ou faibles que sup rieures Malgr cela certains commentaires ou r actions de leur part r sonnaient comme une interpellation sur la finalit d tudier les in galit s Par exemple un moment nous avons travaill sur le revenu des personnes les plus riches en France
141. nseignant militant p dagogique Attributs et qualit s d une bonne situation probl me Toute situation probl me est compos e de trois ingr dients un mat riau de d part ici la liste des 18 personnes classer des consignes ici classer nommer d finir et un produit fini ici un classement et des d finitions ce but le produit fini permettant d atteindre l objectif la reconstruction et l appropriation du concept d immigr et un questionnement en profondeur sur ce type de cat gorisation Le mat riau de d part doit tre composite complexe calcul pour personnalis amusant Son caract re h t roclite doit pouvoir provoquer un tonnement une rupture par rapport ses propres repr sentations une d construction reconstruction de celles ci une recomposition de son syst me de repr sentations Il doit mettre l l ve en situation d observation active amus e et int ress e Il est important de permettre l l ve dans cette situation de prendre le temps de chipoter de manipuler au sens des manipulations dans l apprentissage des nombres et des op rations en calcul d essayer et de r essayer de modifier et de recommencer de faire des chypoth ses et de les v rifier Les consignes pr voient des contraintes formelles tr s lev es la t che de l l ve devant tre excessivement cadr e ce qui permet au contraire une tr s grande libe
142. nt entrer dans le projet me semblent refl ter certaines difficult s dont il faudrait discuter en quipe p dagogique En tant que jeunes adultes l engagement qui leur est demand les met dans une situation tr s inconfortable et ins curisante S ils s engagent dans une association de leur quartier ils risquent de s identifier aux usagers ou de reconna tre des personnes de leur entourage dans ceux ci Cela ne doit pas tre simple Il faut qu ils s autorisent changer de r le dans leur propre milieu Comment peuvent ils comprendre qu ils seront davantage citoyens s ils d passent ce conflit identitaire Et ce n est pas simple de mettre des mots sur ce v cu Probl mes li s l organisation en elle m me A priori modifier l organisation habituelle bouscule certains enseignants Sans r flexion collective sur l int r t et les objectifs de ces changements certains professeurs ne comprennent pas l int r t de supprimer les cours pendant toute une semaine Cela repr sente alors pour eux une perte de cours et une difficult remettre les l ves au travail scolaire apr s cette d tente De plus ils sont contraints d accompagner des groupes h t rog nes qu ils ne connaissent pas et qui peuvent se r v ler tr s difficiles g rer Sans qu il y ait eu d bat ou accord explicite l cole compte sur le soutien automatique des enseignants au projet et leur demande d avoir les ressources pour tablir un rapport diff rent
143. nt de fa on significative d velopper pour le groupe un respect de l autre Lorsque l l ve qui disait Oh lala c est facile cet exo a compris qu il pouvait blesser celui qui n y arrivait pas renforcer son sentiment d tre nul alors tranquillement sans intervention autoritaire de ma part la classe a pris l habitude de faire attention ses propos Une confiance et un respect se sont install s Nous allions tous prendre soin de l autre moi y compris J ai d ailleurs beaucoup appris cette ann e en coutant d une fa on tr s attentive ce qui tait dit lors des d bats On oublie vite d pass la quarantaine ce qui peut troubler ou faire mal dans mon coeur des enfants de 9 10 11 ans Le second effet positif du d bat hebdomadaire est une meilleure connaissance de soi et des autres reli e au respect des diff rences de chacun Au fil des lundi les l ves ont appris entendre des diff rents avis id es mettre des mots sur des pens es Cela a pour cons quence une reconnaissance des aptitudes particuli res de chacun Tout le monde peut tre expert de quelque chose et reconnu comme tel par ses camarades De l expert en arts pastiques l expert du rangement en passant par l expert en table de multiplication ou de jeux de mots chacun a un domaine de pr dilection et peut devenir le tuteur d un autre Marina est Eveiller l esprit critique 11 l experte en couleur ou en id es de d coration Ces p
144. ntribution parmi d autres C est en posant en premier la construction de comp tences citoyennes que j identifie ces trois impens s Trois impens s Le premier concerne les outils d analyse d une soci t D s lors que dans de tr s nombreux syst mes ducatifs en Europe et ailleurs la g ographie scolaire est le vecteur principal d une compr hension ou d une initiation au monde contemporain versant science sociale il devient n cessaire d en prendre la mesure De fait elle emporte avec elle une multiplicit de savoirs que l on classerait plus volontiers du c t de la d mographie de l conomie de la sociologie ou des sciences politiques pour ne pas parler de la g ologie ou de la climatologie Il ne s agit pas de reprendre une ancienne vision de la g ographie comme science de synth se mais de prendre toute la mesure de ce fait M me recentr e autour de probl matiques li es la production et l organisation de l espace par les soci t s la g ographie acad mique doit aussi raisonner cette pluralit de savoirs M me si les manuels et de nombreux enseignants se sont recentr s sur des th matiques spatiales ces th matiques concernent des relations entre des activit s humaines et les espaces qu elles produisent qui contribuent leur existence etc Sans convoquer des recherches tudiant les contenus effectivement enseign s une consultation des manuels les plus r cents convaincra ais m
145. ofond ment notre mani re de penser et de mettre en uvre les situations d enseignement apprentissage Voir par exemple Audigier F et Tutiaux Guillon N dir Comp tences et contenus les curriculums en question Bruxelles De Boeck 2008 5 Fontanabona J et Th mines J F dir 2005 Innovation et histoire g ographie dans l enseignement secondaire Analyses de pratiques Lyon INRP d un savoir penser l espace plus exactement d un savoir penser les relations entre l espace et les soci t s La g ographie a de bons arguments faire valoir pour affirmer son importante contribution la formation du citoyen Troisi me partie Et la formation des enseignants L implication critique comme responsabilit citoyenne Philippe Perrenoud Qu un enseignant r flexif entretienne un rapport impliqu sa propre pratique c est la moindre des choses dans la perspective de la professionnalisation Ici il est question d une autre forme d implication d une implication critique dans e d bat social sur les finalit s de l cole et son r le dans la cit Aujourd hui un enseignant relativement comp tent et efficace en classe peut tre absent de toute autre sc ne il ne travaille pas en quipe ou en r seau il ne participe pas la vie et au projet de l tablissement il se tient l cart des activit s syndicales et corporatives l chelle de la profession i
146. olitiques scolaires voire familiales Enfin le d veloppement de normes fond es non plus sur des principes abstraits et des institutions mais dans le cadre d une socialisation accrue entre pairs sur les relations interpersonnelles sur les cons quences concr tes des normes vis vis des autres et notamment des proches Davantage centr e sur la personne l individualisation n est pas une rupture avec la soci t globale Elle est plut t significative de nouvelles modalit s d inscription des individus dans l espace public Ainsi le rapport la politique des nouvelles g n rations moins fond sur l identification un parti devient comme d autres domaines de la vie sociale une question de choix personnels L identit sociale des jeunes se construit dans la recherche d une r alisation individuelle travers les r seaux interpersonnels et les centres d int r ts dont est tiss e la vie quotidienne L attachement la localit qui ressort des enqu tes Valeurs la tendance privil gier les territoires proches structurant la vie quotidienne est aussi caract ristique de cette individualisation conduisant les jeunes mettre en avant l espace relationnel des proximit s affectives Dans un tel contexte de rapport entre l individu sa libert son panouissement et le groupe qui est v cu comme un lieu d interactions affectives davantage que comme une r f rence de normes collectives quel sens peuvent prendre pour les
147. omme si les savoirs naissaient par hasard et s inscrivaient en dehors du politique comme si la neutralit imposait l ignorance des pr suppos s et des intentions comme si la pens e dominante tait la seule possible comme si le conflit social n existait pas pas plus que les rapports de force comme si l ducation civique suffisait comme si la morale pouvait tenir lieu d ducation politique comme si la rationalit scientifique fonctionnait comme une religion partir de dogmes sans que l on puisse questionner son syst me de r f rences Au bout du compte dans la grande majorit des cas m me les l ves qui manient le mieux les outils de la pens e expriment leurs me positionnements en termes de bien et de mal en termes de positif et de n gatif en r f rence l thique la r gle morale ou en r f rence au juridique la r gle l gale C est donc qu il y a aussi une didactique politique construire pour l ensemble des cours une mani re de proc der avec les savoirs qui instille de la m fiance quant au cadre de r f rences et produit du questionnement politique Concr tement comment faire Il ne s agit pas de transformer le cours d conomie en cours de sciences politiques mais de fournir aux l ves une grille de lecture politique de l conomie En s appuyant si possible sur une collaboration avec le professeur d histoire se contenter de la bipolarisation des enjeux comme d une
148. ormes d changes entre les personnes est construite avec le groupe l int rieur d une institution comme le Conseil lieu de propositions de demandes de d cisions communes La responsabilit du formateur est partag e selon les n cessit s d organisation courante ou li es tel ou tel projet des responsabilit s sont prises par qui s y risque et elles s instituent donc au moment du Conseil qui est aussi le lieu o il en sera rendu compte Ces prises de responsabilit s inscrivent plus fortement les personnes dans le groupe que la seule identit d apprenant et leur permettent de s y d ployer avec leurs atouts M me les contenus et m thodes d apprentissage peuvent tre parl s dans le Conseil ou autre institution inventer une de mes classes avait imagin la r union du fran ais Les petits bouts d histoire eux peuvent tre d pos s dans une autre institution appel e Quoi de neuf ou Causette de fa on faire transition entre l ext rieur et l int rieur et d avoir l esprit plus libre pour apprendre Des affichages r guliers rendent compte du v cu du groupe des d cisions prises des responsables engag s Et un responsable affichage organise bien s r les murs Le tout organis ritualis dans le temps et les mots dits pour ouvrir et fermer les moments Beaucoup de choses peuvent devenir pi ges d sir ou autrement dit se faire accroche pour les uns les autres chacun selon sa subjectivit
149. ouhaha Pour les l ves la r gle tait consid r e comme juste parce qu elle avait t d cid e en assembl e directe et parce qu elle laissait la libert de choisir sa place Elle tait efficace parce que le professeur et les l ves taient en accord pour travailler avec du sens et parce qu elle donnait des sanctions claires et l gitimes Douce exclusion Cependant l embellie n a pas dur Le sentiment d tre seul contre les professeurs tait touffant Je m tais oppos une d cision collective l gitim e par l ensemble des professeurs Comme si j avais perp tr un coup d tat En effet lors d un intercours le professeur qui donnait l heure pr c dente ne m a pas vu d un tr s bon il lorsqu il a constat que les l ves changeaient de place Il m a dit N oublie pas les places obligatoires et je lui ai r pondu Non a va aller Ne vous tracassez pas Il m a point du doigt les yeux grands ouverts lair de dire Je vais le dire aux autres S tait il senti trahi et peut tre domin de nouveau par les l ves Il faut dire que c tait l un des professeurs qui avait eu le plus de probl mes avec certains d entre eux Je me suis alors mis imaginer les discussions houleuses dans la salle des professeurs mon sujet telles que j ai pu les observer pour des l ves ou d autres professeurs J ai senti des regards remplis de jugement
150. our certains enseignants Risque de remise en cause de leur autorit et porte ouverte une gestion incontr l e du groupe classe tonnamment c est exactement l argument inverse que d autres enseignants mobilisent pour justifier de la mise en place de pratiques d mocratiques en classe comme par exemple le conseil d l ves ce moment d expression et de r gulation du vivre ensemble serait selon eux un outil formidable de gestion du groupe classe une tape impos e pour obtenir l adh sion et la concentration n cessaires aux apprentissages Avant tout c est une question d thique Comment expliquer que selon les uns ou les autres la pratique de la d mocratie l cole soit consid r e si diff remment parfois m me de fa on antagoniste Il faut revenir pour le savoir l analyse de la relation ducative et du processus de socialisation scolaire Rappelons avec Tozzi que la socialisation scolaire engage un certain rapport au savoir et un certain rapport la loi d la sp cificit de l institution cole il s y transmet du savoir dans un contexte de groupe classe qui n cessite des r gles pour obtenir le minimum de calme et de concentration n cessaire aux apprentissages Ce processus de socialisation s op re d une mani re conforme ce que des enseignants ducateurs adultes attendent de leurs l ves enfants adolescents Et bien videmment le mode de socialisation scolaire choisi refl
151. ours harmonieusement ni de la m me mani re chez chacun Il arrive qu un troisi me type de d sir vienne perturber cet quilibre et ce relais progressif Ce troisi me d sir vise alors se procurer ce dont on manque de mani re r actionnelle non plus en vue du d veloppement de l individu comme dans le premier d sir mais dans une attitude de d pendance l objet de d sir dans un toujours plus tout de suite et pour moi Les valeurs associ es ce troisi me d sir sont l individualisme et l irresponsabilit On retrouve poursuit Daniel Favre face ces trois types de d sir trois modes d intervention en ducation et en formation d une part ce que D Favre appelle l influence qui consiste accepter chez l autre le premier type de d sir et le prendre en compte tre enseignant impliquera alors de cr er un environnement o les apprenants se sentent s curis s et reconnus D autre part l accompagnement qui s appuie sur le d sir d autonomie de l tre humain Il s agit alors de cr er des situations probl mes favorisant les apprentissages et lui permettant en appui sur l adulte de se relancer dans sa recherche d autonomie Enfin un troisi me mode d intervention possible que D Favre appelle la manipulation s appuie sur la peur du manque ou au contraire le maintien de la d pendance pour amener l autre r aliser une t che pour le b n fice de l
152. part enti re ne peut se d finir de fa on simple dans une soci t aujourd hui complexe dans laquelle coexiste des gens aux origines sociales culturelles ethniques vari es ne parlant pas la m me langue et surtout n ayant pas les m mes valeurs Comment apprendre la d mocratie En m me temps que l id al d mocratique a volu la conception de la formation des citoyens a elle aussi chang de statut et fut soumise des r flexions sur les moyens utiliser pour faire na tre chez chacun une conscience d mocratique Cette r flexion fut et reste men e selon deux grands axes premi rement une conscience d mocratique ne peut s acqu rir que par l exp rience d mocratique qui doit donc tre mise en uvre l int rieur m me de l cole Cette question fut l objet d ouvrages pr c dents publi s par CG d j en 1995 dans Apprendre la d mocratie et la vivre l cole chez Labor et r cemment en 2008 Pratiques d mocratiques l cole construire ensemble des solutions chez Couleur livres dans lequel il s agissait suite au d cret sur la citoyennet vot en 2007 de s interroger sur l tat de la d mocratie l cole de mettre en vidence les avanc es et r sistances la mise en place de pratiques d mocratiques dans les coles Deuxi mement et cet axe est indissolublement li au premier participer la d mocratie dans puis hors de l cole ne peut se
153. police ou les conditions de vie des familles d favoris es Le voyage et la visite ont permis aux jeunes de mieux appr hender les contextes respectifs de chacun des pays Des ateliers d changes des visites de quartiers d institutions ou des rencontres d associations de terrain y ont contribu Selon les dires des animateurs les jeunes ont surtout pris distance par rapport leurs r alit s Ils donnent surtout l impression de relativiser un peu plus leurs vies Ils disent m me que la vie en Belgique n est pas si mal tout compte fait C est d j un premier pas mais cette exp rience aussi positive soit elle peut elle pr tendre avoir des effets durables susceptibles de les influencer sur le long terme Si apprendre conna tre l autre le respecter dialoguer est une part importante du vivre ensemble et de l ducation la citoyennet cela suffit 1il pour autant pour permettre des jeunes vivant l exclusion de devenir citoyens Quelques l ments d analyse et de questionnements Le contexte des objectifs loign s et trop abstraits Un tel projet met en avant un paradoxe qu il est n cessaire mais pourtant difficile de d passer savoir que l ducation la citoyennet est une d marche qui trouve videmment sens s adresser des jeunes en situation d exclusion Le but de l ducation la citoyennet n est il pas de devenir citoyen acteur social et responsa
154. qu ils ne r ussiraient pas Et le plus souvent cette rage l elle porte C est un positionnement de base de l quipe des enseignants de l option reconna tre cette r alit de l chec et pousser se battre cr er une identit d l ves de sciences sociales l int rieur de laquelle peut tre ils pourront se reconstruire une identit plus digne Alors voil des tudiants particuli rement bien plac s pour comprendre les enjeux de soci t les rapports de force ou de domination les influences culturelles Leur motivation disent ils c est d aider les gens de les comprendre Mais alors pourquoi leurs explications spontan es sont elles toujours d ordre psychologique et individuel Pourquoi les quelques outils d analyse sociologiques leurs apparaissent ils inutiles on voit pas l int r t de couper les cheveux en 4 les sujets abord s sous l angle sociologique moins int ressants et souvent plus ardus Il faut dire que le cadre l gal leur donne un peu raison que pr voit pour eux le r f rentiel comp tences inter r seaux et vot par le Parlement de la Communaut fran aise en 2000 Qu ils ne doivent pas couper les cheveux en 4 Apr s une int ressante liste de comp tences communes les Comp tences Terminales et savoirs requis pour les humanit s g n rales et technologiques sugg rent des probl matiques afin de mieux structurer la compr hension par les
155. quement incompatible mais galement inefficace Aucune r forme p dagogique n a jamais pu se faire sans l adh sion et l implication des enseignants Or enseigner est un travail comme les autres qui s exerce dans une organisation dans laquelle se jouent des rapports de pouvoir port s par des acteurs dont l identit professionnelle est mise en jeu Crozier l a bien montr dans sa sociologie des organisations de nombreux blocages sont comprendre la lumi re des enjeux de pouvoir qu y vivent les acteurs aux strat gies qu ils mettent en place pour y agir Ainsi tel ou tel enseignant qui s arc boute face toute id e de pratiques d mocratiques dans sa classe a t il lui m me la possibilit d influer d mocratiquement les relations professionnelles qu il entretient avec ses coll gues ou sa hi rarchie Est il prot g par son institution dans les moments de mise en danger de son autorit ou de son identit professionnelle Son propre panouissement et sa propre autonomie sont elles garanties Voici des questions envisager lorsque l on souhaite innover individuellement ou collectivement pour mettre en place une ducation la citoyennet qui passe par l exp rience d mocratique Des jeunes plus individualistes Au del des obstacles qui peuvent se lever au sein de l institution cole pour trouver les moyens d duquer les l ves la citoyennet d autres obstacles peuvent appara tre
156. r hension chronologique de l histoire des approches th matique ou r gressive L histoire probl me pr n e par l cole des Annales fait ainsi son entr e dans les coles La vieille histoire a la peau dure Mais jusqu nos jours ces nouvelles conceptions se heurtent beaucoup de r sistance Des repr sentations anciennes de ce que doit tre un cours d histoire fortement ancr es dans l inconscient des d cideurs politiques des enseignants et des l ves font obstacle aux changements De quoi s agit il Le temps n est pas tr s loin o dans nos d mocraties les l ves taient troitement et obligatoirement associ s des manifestations patriotiques Aujourd hui l id e d un cours d histoire difiant n est pas tout fait abandonn e sans doute dans le chef d un certain nombre de coll gues et en tout cas dans l esprit de dirigeants politiques qui cherchent encore p riodiquement utiliser l cole et particuli rement le cours d histoire pour faire passer des messages politiques De nos jours la bonne parole patriotique n est plus nationaliste mais le plus souvent europ enne et parfois occidentale Ensuite subsiste l id e selon laquelle on peut connaitre le pass tel qu il fut fruit de la pens e positiviste qui triompha dans la deuxi me moiti du XIX si cle Pour l historien positiviste le fait historique est assimilable un objet qu il s
157. r les outils du savoir apprendre chercher se poser des questions classer trier hi rarchiser confronter l information l analyser et en produire une synth se personnelle argument e et critique Rien que a Alors commen ons par cela et cela peut tout aussi bien se faire dans un cours de cuisine alors pourquoi pas dans un cours d conomie Discours dominant Dans les programmes scolaires l conomie se pr sente comme politiquement d sincarn e ou presque ne subsiste que le d bat entre les keyn siens et les classiques Ce d bat ne permet pas une approche critique du mod le lib ral du march puisqu il ne s agit finalement que d une simple querelle entre patrons concernant le meilleur moyen pour cr er de la croissance Dans l cole le discours dominant ressemble donc ceci la machine fonctionne Les conomistes nous la donnent voir sous la forme d une m canique limpide certes mais simpliste Admiratifs les l ves consatent les prix montent et les mod les th oriques expliquent pourquoi il y a trop de demande beaucoup trop ce qui cr e de l inflation et l inflation ce n est pas bon Il faut donc absolument contenir les salaires augmenter mais pas trop les taux d int r t et se serrer la ceinture Il faudra licencier r tablir la comp titivit et en finir avec les profiteurs d allocations sociales qui ne produisent pas de richesses et participent la consomma
158. raphes et d fenseurs de la g ographie en s appuyant sur les nouvelles questions et les nouvelles probl matiques de la g ographie science ont appel au renouvellement de la g ographie scolaire renouvellement des contenus des probl matiques des m thodes d enseignement Je prends titre d exemple la dialectique puzzle r seau qui est sans doute une des probl matiques actuelles parmi les plus fortes mais non la seule Traditionnellement c t d une g ographie g n rale orient e vers un inventaire syst matique et typologique de diff rents ph nom nes naturels et humains la surface de la Terre les autres parts de la g ographie scolaire s organisaient autour de l tude de territoires pr d coup s donnant de la plan te l image d un puzzle Cette mani re de d couper la terre et de penser l espace est devenue insuffisante pour penser spatialement un grand nombre de ph nom nes humains dont l tude et la compr hension requi rent une pens e en r seau Mettre les l ves en situation de construire une autre pens e spatiale des r alit s humaines parce que plus efficace et plus contemporaine est aussi une mani re de rapprocher la g ographie scolaire de la formation du citoyen un citoyen m me de comprendre le monde actuel de faire des choix raisonn s de participer au d bat public etc A nouveau on pourrait en rester l et se limiter appeler avec insistance une volution de la g ograph
159. rge La conflictualit au moins potentielle exige la prise en compte et la confrontation de diff rents points de vue point de vue tant consid r ici dans son acception sociologique ce qui suppose de rep rer les diff rents acteurs et ou agents directs et indirects et de les situer socialement Ce mat riau de d part doit inviter la recherche entra ner les questions De quoi s agit il et Qui dit quoi fait quoi dans quel contexte et permettre aussi de pressentir les probl mes et enjeux mais sans les poser la place de l l ve dont ce sera une des premi res t ches de la recherche L interpellation ou la commande doit mobiliser l l ve dans la r solution d un probl me pas encore exactement pos doit le pousser bien le poser justement ce probl me Quel est le probl me et bien d finir les enjeux Cela pousse d finir une probl matique travers la recherche de plusieurs axes de tensions comme int r t priv int r t public par exemple Probl matique et tensions visent viter la r ponse simpliste le consensuel mou autour d une vidence sociale non remise en question La position prendre et ou l action mener exige de bien analyser la situation Pourquoi est ce ainsi ce qui suppose de surmonter un certain nombre d obstacles obstacles qui sont autant d objectifs d apprentissage la d marche de recherche influence de la d marche scientifiq
160. rt id ologique directivit sur la forme et non directivit sur le fond Les consignes sont faciles comprendre mais difficiles r aliser Ces consignes permettent une tr s haute exigence de rigueur en termes de coh rence logique ici la coh rence logique du classement de pertinence ici le classement doit apporter du sens nouveau et d approfondissement ici les crit res doivent permettre de classer n importe quel exemple ou contre exemple Les consignes vont amener l l ve num rer d crire comparer associer opposer classer d finir induction toutes op rations mentales fondamentales Le produit fini ou plut t les produits finis diff rents selon leurs auteurs doivent pouvoir tre contr l s respect des consignes confront s compar s convergences et divergences d battus sens des divergences valu s sur leur coh rence leur pertinence leur approfondissement On peut repartir de l tiquette et de sa d finition et v rifier si les membres de la cat gorie correspondent la d finition d duction autre op ration mentale fondamentale Ce produit fini doit permettre la d centration la distanciation l objectivation sans nier les subjectivit s Si on devait tirer quelques r gles m thodologiques on pourrait dire que la situation probl me pr sent e ci dessus et toute bonne situation probl me devrait toujours partir du r el factuel et concre
161. s coles de beaux parleurs professionnels qui nous disent la bonne morale convenue Ainsi la possibilit de travailler sur la Palestine avec l intervention de t moins fut balay e d un revers de la main un Juif Pourquoi discuter avec un Juif Nous on sait tr s bien que vous allez faire venir un gentil qui nous dira des choses agr ables entendre Et tous les autres Rangez le votre Juif en carton Croire mais ne pas y croire Il n y a pas que les Juifs qu ils refusent de rencontrer A leurs yeux de toute fa on la vie c est chacun pour soi et Dieu pour tous Ils ont peu d esprit de groupe Plusieurs exemples parfois des feuilles disparaissent des casiers nominatifs personne ne veut garder les feuilles des absents Les sarcasmes fusent rapidement sur tout et sur rien une r ponse d l ve un v tement pas assez mode etc je retape de mani re anonyme des productions d l ves afin de faire des corrections collectives ils veulent tous savoir qui a crit quoi pour mieux le tourner en ridicule Au besoin ils s esclaffent eux m mes sur leurs neries C est clair eux on ne la leur fera pas Aussi parce qu ils savent d j Beaucoup La preuve ils viennent de bonnes sections de bonnes coles pas comme ici On a d j vu tout a Monsieur silence prudent des indig nes de 4 me Lors d une journ e pass e au mus e de l histoire de Belgique les a
162. s enchainent en boucle et sont chacune l objet de l un des chapitres du livre Ainsi la contradiction entre les th ories en concurrence est r solue par la structure circulaire du sch ma Il permet d entrer dans la sociologie en s pargnant de plonger dans son histoire quitte prendre connaissance de celle ci dans un approfondissement ult rieur Autre m rite chacun des chapitres est structur par diff rents couples de notions oppos es dont la combinaison est mise en vidence dans des sch mas en quatre quartiers Cet esprit de g om trie facilite ceux qui ont cette tournure d esprit l entr e dans un domaine de pens e o domine un esprit de finesse dont les exc s peuvent les rebuter Dans cette panoplie l enseignant aura l embarras du choix qu implique la transposition didactique Enfin chaque chapitre se termine en appliquant les notions qu il a pr sent es aux questions les plus actuelles Le militant appr ciera L conomie Les ouvrages qui mettent en cause la th orie dominante quant au fond ne manquent pas En montrant comment elle soutient les in galit s sociales et le pillage des ressources naturelles et en proposant des l ments des th ories alternatives Christian Arnsperger dans L conomie c est nous suit une autre d marche Il pr sente d abord la r alit conomique et la division du travail comme une diff renciation des savoirs les militants p dagogiques ne s
163. s de documentation que nous pouvons commencer la r daction de la synth se pour notre groupe 1848 Nous repla ons notre poque dans son contexte historique en analysant les faits leurs causes et leurs cons quences pour aboutir l v nement qui nous int resse C est dire l abaissement du cens lectoral du 12 mars 1848 Le travail va alors bon train mais le d lai lui est d j quasi atteint Le professeur nous accorde deux semaines suppl mentaires Insuffisant pour rendre r alisable l exposition pr vue Nous votons alors son annulation et nous concentrons nos efforts sur la r alisation d une synth se claire et compl te L arriv e 2 Ce texte est d j paru dans la revue Traces de Changements n 172 D autres projets sont verticaux c est dire travaill s par les tudiants des trois ann es Notre groupe une fois la synth se termin e peut alors s atteler la recherche de sources et la critique de ces derni res Cela est assez astreignant je crois que je me rappellerai longtemps encore de tout ce temps pass la recherche d v nements concernant l abaissement du cens dans une gazette de Li ge de 1848 regorgeant d informations aussi diverses qu innombrables D s que tous les groupes ont fini leur synth se nous commen ons mettre nos travaux en commun De nouveaux groupes sont alors constitu s l un s occupe d agencer et de relier les diff rents travaux un deuxi
164. s cours ach tent des livres et participent des conf rences Alors que le prof de religion leur propose d y aller ensemble les surprend Et pourtant rapidement les l ves ont commenc m inviter des conf rences souvent dans une mosqu e ou en pr sence de Tariq Ramadan Et de mon c t je n ai pas h sit leur proposer des conf rences aussi Certes d autres membres du corps professoral poseront des questions est ce bien s rieux d emmener des l ves couter tel ou tel intellectuel musulman Mais lorsque ces l ves d cident volontairement de vous accompagner une conf rence organis e par l universit d Anvers et qui plus est prennent note ne fait on pas l un v ritable cours de religion M sieur apr s vous nous expliquez les mots suivants la cit herm neutique Et de fil en aiguille l l ve demandera en fait si le conf rencier n a pas publi ce qu il a expliqu largir les sujets aussi les l ves se rendent tous les midis dans un snack Ouais mais il est hallal M sieur Nous revoil au stade de la consommation de la religion La r flexion sur l alimentation malsaine que propose un snack sur l origine des aliments sur la production des d chets que cela engendre autant de th mes que le texte coranique permet d aborder mais que les l ves faute de connaissances passent sans le savoir sous silence Et pourtant c est bien une q
165. s de la t te pleine vers la t te vide Le formateur doit alors d construire ce qui prive l enseignant d aborder les concepts de citoyennet en m me temps qu il ne peut faire l impasse du contexte dans lequel le travail ducatif a lieu Fonder la d marche La premi re tape qui conditionne toutes les autres revient fonder la d marche Elle ouvre en m me temps qu elle cadre la mission de l enseignant et de l enseignement Pour cela Charles Hadji professeur de sciences de l ducation IUFM de Grenoble d fini L Homme comme un animal thique en ce qu il ne peut s emp cher de produire et d analyser son action au nom de bonnes raisons quand bien m me celles ci ne seraient que l hommage du vice la vertu L thique peut tre vue ici comme l examen critique de ces bonnes raisons autrement dit comme la recherche de bonnes raisons qui soient vraiment de bonnes raisons d agir C est dire la recherche de r gles d actions fond es non b ties sur du sable Si elles existent de telles r gles d action exprimant alors un imp ratif cat gorique ne peuvent tre fond es que sur quelque chose qui soit de l ordre de la valeur valant absolument sans r f rence autre chose que soi On entre donc dans l thique d s qu on se demande et pourquoi en poursuivant le questionnement jusqu trouver de et pourquoi en et pourquoi un terrain solide o l on peut saisir une r ponse en raison de
166. s passages les plus d licats travailler sans cesse D autres l ments sont aussi structurants pour une cole de la citoyennet apprendre diff rencier l importance des faits et leur gravit pour ne pas tout mettre sur le m me plan comme apprendre distinguer entre responsabilit et culpabilit On arr tera l la liste des item pour aborder un aspect propre au syst me scolaire qui p se dans la mise en uvre d une ducation la citoyennet la tension entre comp tition et coop ration L id e n est pas neuve elle sera toujours remettre au go t du jour car duquer c est naviguer contre courant contre comp tition contre jeveuxtouttoutdesuite du moins tant que la soci t rige ces courants en vertu ou en n cessit Malheureusement le syst me ducatif est devenu peu peu un champ clos o il faut en permanence l emporter sur les autres La d formation la plus grave revient persuader chaque l ve qu il faut devenir un gagnant capable de transformer les autres en perdants L chec scolaire si fr quent aujourd hui entra ne le m pris de soi m me ou le m pris diffus pour la soci t Quand la r sistance s op re on se retrouve face au ph nom ne inverse o il est bien vu par ses pairs d tre le plus mauvais scolairement parlant Dans un cas comme dans l autre c est l impasse ducative Sortir du mode comparatif donner un autre sens la
167. s relations humaines et les rapports sociaux au sein de la classe et de l tablissement les modes d valuation et de s lection le recrutement de l tablissement son type de population et sa mani re de traiter l h t rog n it la place de chacun au sein de l tablissement les modes de participation la libert et la capacit d expression des l ves sont autant d l ments incontournables en mati re d ducation la citoyennet Mais je me centrerai ici exclusivement sur la didactique des disciplines au sein de cours d initiation aux sciences humaines y compris et surtout les sciences sociales cours d initiation aux sciences humaines qui devraient avoir une place privil gi e dans la grille de cours depuis la maternelle jusqu la derni re ann e de l enseignement secondaire Quelques affirmations trop rapides en guise d introduction Enseigner les sciences humaines comme n importe quelle autre discipline ne peut se faire sans prendre position par rapport aux finalit s et objectifs de son enseignement Je voudrais donc d abord expliciter mon propre positionnement Premi re affirmation didactique des sciences humaines et citoyennet Je propose de consid rer que la didactique des sciences humaines et la didactique de la citoyennet se confondent que faire des sciences humaines l cole faire de l histoire faire de la g ographie faire des sciences sociales
168. s tendances sociologiques l augmentation de l individualisme et le creusement d une diff rence de rapport au politique entre deux classes d l ves les mieux et les moins scolaris s am nent se poser une question que signifie duquer la citoyennet les jeunes des classes populaires Si l on constate avec soulagement qu il n est plus admis comme par le pass que les classes sociales dominantes imposent leurs normes dans des institutions socialisantes afin de discipliner les classes populaires dispose t on pour autant des outils n cessaires pour aller vers plus d galit Non au contraire affirment douloureusement Carla Nagels et Andrea Rea Si une certaine jeunesse dispose des ressources n cessaires afin d activer ses droits de n gocier sa participation et de s engager dans des projets cr atifs bref de devenir entrepreneur de soi une grande majorit des jeunes vit aujourd hui dans une pr carit de plus en plus grande et est face un avenir on ne cadres moraux Sens critique sens de la justice parmi les jeunes Lyon INRP 22 et 23 octobre peut plus incertain Dans une soci t o l in galit d acc s aux ressources s accro t l usage d un patrimoine financier et familial va accro tre encore un peu plus l in galit L ensemble des dispositifs publics qui s adressent cette jeunesse ont alors pour mission de lui fournir les instruments pour l
169. sent le cadre in branlable de l ducation il est important d examiner les cons quences concr tes qu elle impose l cole du quotidien pour aller vers une p dagogie de l engagement Le r le du formateur est alors d aborder avec l enseignant les th mes qui permettront de construire cette ducation la citoyennet cc Quelques exemples Mettre en vidence la facilit avec laquelle on passe d un fait son interpr tation en fonction de son regard ou de sa grille de lecture est un premier exercice utile l exercice de la citoyennet Dans le m me registre savoir distinguer fait et opinion consid rer le fait pour ce qu il est un fait et l opinion pour ce qu elle est une opinion peuvent para tre facile C est pourtant un des m langes volontaires ou non le plus courant Une des opinions les plus d vastatrices est la g n ralisation qui met tout le monde dans le m me sac ou qui fixe pour l ternit le devenir ou le pass coup de jamais ou de toujours L aussi la d construction s impose La relation l autre celui qui est diff rent n a rien d une promenade bucolique c est avec l Autre avec tous les autres que l on se construit et que pour exister dans le regard de l autre il faut savoir le respecter L o les clans se forment et s enferment souvent derri re un sentiment d appartenance qui a son utilit c est sans doute un de
170. simplification acceptable pour une initiation politique apprendre les fondements de la pens e lib rale et de la pens e socialiste et pr senter l ensemble des questions conomiques du cours en tension entre ces deux p les Poser comme pr alable que des choix politiques choix de soci t pr c dent toujours les choix conomiques choix des outils et des techniques qui permettent d atteindre les buts fix s par les choix politiques et se donner comme objectif de montrer que les r ponses conomiques efficaces sont multiples et sujets de d bats d s qu on accepte de poser la question efficaces pour qui pour quel projet de soci t Il s agit donc d apprendre aux l ves d coder les choix politiques derri re les discours et les d cisions conomiques faire du cours d conomie une grille d analyse pour r v ler les conflits de classes et les modes de domination l o la th orie lib rale cherche les camoufler derri re l vidence de l individu et des pseudo logiques de march Premier exemple Entamer le cours d conomie en abordant la raret comme base de l explication conomique de la valeur illustre merveille le mod le lib ral des individus consommateurs en concurrence et toujours insatisfaits des entreprises cherchant tre les plus efficaces pour cr er du bonheur en cr ant de la production La m canique lib rale automatique quilibre ces d sirs individuels en cr ant une vale
171. sponsabilit puisse alors en incomber des campagnes de bombardements intervenues plusieurs mois auparavant Comme la Nouvelle Histoire ne veut plus restituer le pass mais l interpr ter cette g ographie ne veut plus restituer l espace une chelle unique et naturelle aseptis e dira t il mais l interpr ter en jouant sur des chelles multiples Puisque la g ographie tait politique sans se l avouer en montrant la patrie elle doit d sormais reconna tre cette dimension comme consubstantielle et construire les cartes des ph nom nes industriels ou urbains de la r partition spatiale du capital des strat gies des multinationales ou des ph nom nes de s gr gation spatiale On est loin de l tude du relief de l hydrographie et du climat La g ographie devient connaissance du monde pour le transformer Elle est au service de l am nagement du territoire con u dans son acception la plus noble et la plus large possible Comme la Nouvelle Histoire cette g ographie fait appel aux autres sciences humaines La g ographie physique c de le pas une g ographie humaine duquer la citoyennet c est faire de la Nouvelle Histoire de la g ographie humaine des sciences sociales l cole c est duquer la contestation de ce qui est et au droit d agir pour am liorer le monde Et duquer au civisme c est duquer au respect de ce qui est et au devoir de le perp tuer duquer
172. ssayerait de r pondre vraiment pourquoi et comment on devient d linquant Quelles r ponses apporte t on la d linquance Je leur avais propos par exemple de r aliser un documentaire vid o final qui synth tiserait nos r ponses l instar de la classe de sixi me qui avait travaill sur un autre sujet Par ailleurs plusieurs l ves avaient manifest leur int r t pour l informatique et la classe s tait enthousiasm e en voyant le montage vid o r alis par l un d eux l occasion d une excursion scolaire Ma proposition avait t accueillie avec int r t et scepticisme Examen de juin de conscience Malgr cette bauche de cadrage nous ne sommes pas parvenus atteindre nos objectifs le document de synth se ne fut pas produit personne ne vit quoi que ce soit de ce que nous avions essay d laborer La fin d ann e nous a rattrap s Je n ai pas non plus eu l impression que nous ayons r ussi th oriser grand chose ni r ellement cr le besoin d une telle th orisation Le rapport au travail est globalement toujours rest le m me une dissipation de fond entrecoup de d bats enflamm s ou alors un travail m caniquement scolaire o on s acquitte de sa t che Parfois tout de m me ils ont consenti souffrir c est dur monsieur Nous avons ainsi pass norm ment de temps essayer de lire quelques extraits de textes plus th oriques qui brossaient un tat des lieux de
173. ssionnel et technique Comment d s lors r pondre la demande de ce jeune Parfois les enseignants se limitent une pr sentation de ce que disent les trois religions monoth istes pour un th me donn comme si chaque religion proposait une seule et m me v rit La r alit nous montre que c est beaucoup plus compliqu Comment d s lors faire cours et surtout permettre ce jeune d voluer Le droit de douter Deux r gles r gissent le cours Une premi re r gle dit que dans la classe personne n est musulman chr tien ou encore non croyant tant qu il ne se d finit pas tel quel et l ment important il n y a pas d obligation se d finir comme l un ou l autre Mais M sieur on est tous musulmans ici ce que vous dites n a pas de sens me r pondra un l ve qui consid re qu ils sont tous musulmans car on est tous d origine marocaine On arrive rapidement au premier tabou on ne peut dire que l on ne croit pas La pression est forte La deuxi me r gle citer ses sources Les l ves arrivent tr s souvent en expliquant que l islam dit que ou que le Coran dit que Ou encore que le proph te de l islam s est comport de telle ou telle mani re Il apparait souvent que c est en fait le cousin du pote qui a entendu l imam sur la chaine satellite dire que Or la r gle au cours c est que le verset ne dit rien tant que l l ve n a pas donn la r f rence dudit v
174. st me ducatif Peut tre la d fense des int r ts corporatifs est elle un premier pas vers une implication critique plus d sint ress e Cette implication est d autant plus n cessaire cette chelle que les soci t s contemporaines ne savent plus tr s bien quelles finalit s assigner l ducation scolaire On entend des discours fort contradictoires sur l cole Les uns entretiennent des attentes fantasmatiques et des espoirs fous r tablir le lien social lutter contre la violence et la pauvret D autres ont perdu toute confiance et critiquent violemment le syst me ducatif cole inefficace scl ros e bureaucratique archa que ferm e O sont les enseignants dans ces d bats On en d couvre certes quelques uns dans les partis les m dias certains m nent une carri re sont lus notamment au niveau communal Cela reste une influence marginale et individuelle Alors que les m decins exercent une forte influence sur la conception de la sant publique et les politiques sanitaires on n observe rien d quivalent pour les enseignants C est bien s r une question de statut de pouvoir de rapports de force C est aussi une affaire e d identit individuelle et collective e de comp tences Sur ces deux points la formation pourrait agir et inciter les futurs enseignants sortir de leur passivit civique en tant que professionnels de l ducation Comment L op ration est d l
175. st toujours les m mes th mes qui reviennent d une ann e l autre o en r alit aucun d sir substantiel n est en jeu Et au fond cela semble normal peut on mettre au clair un d sir comme on passe commande au Macdo Pour pouvoir d passer les images toutes faites qui rassurent tout le monde cela ne demande t il pas du temps des discussions de l coute et de la d cantation commune Des temps vides de temps autre o on a le droit de ne pas aller d embl e quelque part Utilit dans ce groupe d une institution comme le quoi de neuf outil d velopp en p dagogie institutionnelle Mais comment mettre cela en place quand on n a que 6 heures de cours sp cifiques avec eux qu il y a tous les autres coll gues Et avec le risque de tomber dans le travers d nonc plus haut parler beaucoup Chercher et pas chercheurs Dans le cadre de mes cours on d lib re quand m me Sur les livres qu on va lire en classe quasiment tous choisissent le livre sur l islam de Ben Jelloun Faute de conna tre d autres titres de vulgarisation accessible on se contentera donc de ce livre destin aux enfants Sur le sujet de travail en sciences humaines Par exemple pour le second semestre deux sujets se d cantent les quartiers sensibles et la violence des jeunes Moi qui ne voulais pas tomber dans le pi ge de sujets bateau je suis servi C est le risque de ces consultations les l ves demandent souven
176. t d un r el dens ment et tendrement humain et non pas du concept des id es de la th orie contrairement ce qui se fait trop souvent l cole et qui permet de juxtaposer provisoirement jusqu l interrogation les repr sentations du professeur d une part et d autre part les repr sentations initiales de l l ve consid r es comme la vraie vie telle qu on la vit vraiment 26 R f rence ici l excellent travail en didactique des sciences de l asbl Hypoth ses voir www hypothese be mobiliser les repr sentations existantes dans l action dans une action qui les soumet n cessairement une d construction reconstruction une recomposition et non pas recueillir faire merger des repr sentations dont on ne fera rien et qui une fois publiquement d clar es auront tendance se durcir pour des raisons identitaires quilibrer et renforcer autant les contraintes et exigences logiques que la libert id ologique toujours plus de contraintes sur la forme pour toujours plus de libert sur le fond et non pas le contraire si souvent pr sent l cole partir d un r el reconstruit par le professeur et dont la complexit est ajust e en fonction de l objectif poursuivi et du public qui on s adresse favoriser l appropriation durable de la proc dure s entra ner dans le travail la fois au respect des consignes et l autonomie la cr ativit la libert
177. t encore des liens et des perspectives Des petites solidarit s qui aident se trouver une place Hugues Delforgell parle du degr de confiance accord par les l ves la l gitimit l efficacit de fonctionnement de leur institution au sens d un outil fa onn au service de leur r ussite sociale Je conclurais comme lui que l tablissement moyen voyage quelque part entre la l gitimit de fait de l cole favoris e Ef et la l gitimit mise l preuve des in galit s v cues et anticip es ch mage discrimination de l cole Ed d favoris e Les l ves sortent socialement un peu plus arm s et conscients de cette r alit Eveill s l Delforge H 2007 Les horizons culturels de l adolescence dans le contexte scolaire en Communaut fran aise Bruxelles Recherche en ducation n 113 06 Citoyen 5 jours citoyen toujours Isabelle Berg Depuis 1998 dans mon cole une cole professionnelle de la r gion li geoise en discrimination positive nous organisons chaque ann e une semaine centr e sur la citoyennet Cette semaine durant laquelle les cours sont suspendus se termine par un grand spectacle et une exposition qui t moignent de ce qui s est v cu durant les 5 jours L intention est de sensibiliser progressivement les l ves la participation dans notre soci t de leur donner la possibilit de d couvrir des activit s et des lieux qui ne leur sont pas fami
178. t la question et non le r el 21 L histoire interpr tation se substitue l histoire restitution Fran ois Furet L histoire discipline litt raire devient discipline scientifique L histoire devient science humaine parmi les autres sciences humaines fait appel aux g ographes conomistes sociologues psychologues elle devient pluridiscipline 2 Une premi re version plus courte de ce texte a t dit e avec d autres textes dans Belayew D Soutmans Ph Thixon A et Van Dam D ds 2008 Education la citoyennet et l environnement Namur Presses Universitaires de Namur 21 Allieu N in Michel Develay Savoirs scolaires et didactique des disciplines une encyclop die pour aujourd hui ESF 1995 Dolores Toma22 elle se veut Histoire totale carrefour des disciplines Fernand Braudel La g ographie humaine r appara t au m me moment que la Nouvelle Histoire avec le m me type de coupure pist mologique qu Yves Lacoste va provoquer avec la revue H rodote Pour lui la g ographie ne doit plus servir justifier naturellement les fronti res l gitimer les nations d clarer Fran aises l Alsace et la Lorraine ou dans la guerre du Vi t Nam d terminer les frappes sp cifiques des digues du delta du Fleuve rouge pour les fragiliser avant la saison des crues et dans l espoir qu elles se rompent plus tard sous la pouss e des eaux sans que la re
179. t les m mes sujets Alors lorsque l on se met au travail sur le sujet ils se plaignent mais on a d j tout dit l dessus c est toujours la m me chose ici etc On a quand m me travaill chercher se tenir un cadre des tapes qui nous permettraient de cerner des enjeux sociaux du monde dans lequel ils vivent Le programme en sciences humaines nous impose de formuler des hypoth ses C est effectivement l essentiel d une r flexion en sciences humaines Mais comment faire Pour r fl chir mon cours histoire de voir comment font les vrais je lis le livre de m thodologie des sciences humaines de Quivy et Van Campenhoudt Ce qu ils y disent me stup fie Ainsi donc les experts lorsqu ils veulent tre rigoureux passent des semaines et des mois entiers explorer confronter les lectures couter des t moins d couvrir des experts tout a pour pouvoir un jour laborer une question et l une ou l autre hypoth se de recherche Nous en techique et professionnelle on est sens s en faire plusieurs par an Avec des l ves qui ignorent tout ou ont tr s peu de repr sentations des probl mes travailler ou des repr sentations tr s partielles et tr s biais es par les m dias Les amener se poser des questions donc A tenter de les r soudre selon diff rents points de vue Et cela autour du th me qu ils ont choisi Donc les quartiers sensibles et la violence des jeunes On regarde
180. tes qu ils posent sortir du rapport imm diat du rapport de d brouille de leur quotidien En tant que futurs professionnels de l aide aux personnes nous leur demandons d tre r flexifs et critiques par rapport leurs propres gestes M me lorsqu ils sont mis en situation professionnelle c est comme si ce v cu de d brouille et d ins curit scolaire et ou sociale les emp chait de prendre de la distance de voir plus long terme d tre critiques et de prendre position Cette critique est pourtant indispensable au r le ducatif de l AFS vis vis des patients comme l exercice de tout m tier Sans r flexion collective propos de ces probl mes de fond comment esp rer que les l ves puissent comprendre le sens de ce qui leur est propos pendant ces cinq jours Courte dur e de l exp rience Pour les l ves la citoyennet n a pas de sens si au quotidien ils sont exclus de fait de la soci t rel gation dans l enseignement professionnel pr carit sociale Si de plus les projets d insertion sociale sont limit s par la faiblesse des qualifications et l origine culturelle Il faudrait pouvoir exp rimenter la d mocratie au sein de l cole au quotidien Vouloir la faire vivre par des actions ponctuelles alors qu elle est absente des pratiques r elles au sein de l cole est assez paradoxal voire hypocrite Certes ces derni res ann es un conseil d tudiants a t mis sur pied afin
181. tion Il faut produire plus un moindre co t c est la loi de la concurrence on n y peut rien Et arr ter de faire des gr ves a ne peut que nuire la comp titivit et donc aux emplois On se tait on coute le patron et on ob it c est la loi du march et on ne peut pas l ignorer Et si on veut vraiment que les prix baissent il faut augmenter la productivit c est une vidence par exemple en privatisant les services publics parce que la concurrence produit de l efficacit alors que l Etat n est capable que de gabegie et d incontinence budg taire Et on paiera moins d imp ts et le pouvoir d achat le salaire poche augmentera De toute fa on on n a pas le choix le libre change est la mani re la plus efficace d organiser une utilisation rationnelle des ressources au niveau mondial parce que a fait plus de concurrence et donc plus d efficacit donc on doit rentrer dans la comp tition et tenter d tre meilleur que nos concurrents en augmentant la dur e du travail en compressant les salaires en augmentant les cadences en licenciant le personnel exc dentaire et en attirant le capital risque par des profits records pour pouvoir investir dans l innovation technologique qui apportera non seulement la rentabilit mais aussi la prosp rit et le bonheur dans une Union Europ enne de plus en plus ouverte sur le monde et performante Suivront quelques textes et mod les keyn siens qui n
182. tionnalisent le groupe et constituent autant de m diations qui aident ne pas s enfermer dans le face face enseignant apprenant Chacun se trouve plong dans un tissu d changes multiples et impliquants La classe le groupe s organisent ainsi en r seau coop ratif qui peut redonner sens aux obligations d apprentissages ou aux peurs d apprendre Ouvert sur l ext rieur par toutes les pratiques de correspondance enqu tes vente de journal ou d objets fabriqu s en classe le travail scolaire prend alors valeur imm diate qui facilite motivation et investissement et qui permet la construction du lien social du sujet Le pied de l inconscient ou la dimension psychanalytique Il s agit de prendre en compte l inconscient qui est toujours pr sent en classe comme ailleurs Il se manifeste sous forme de sympt mes divers blocages conflits inhibitions sabotages ou autres L inconscient est dans la classe et parle dit F Oury Il veut en tenir compte pour ne pas nuire Il est bien clair qu il ne s agit en aucune fa on de m langer enseignement et psychoth rapie mais seulement d emprunter des concepts la psychanalyse F Oury s est enrichi pour cette dimension de sa p dagogie des apports de Freud et de Lacan et aussi de son fr re psychiatre Jean Oury F Oury insiste surtout sur la r habilitation du d sir Rien ne se fera sans d sir Mais le d sir n est ni un besoin ni un bon plaisir style chacun fait selon son en
183. tradition orale en formation ducation populaire Peu de publications satisfaisantes existent Il est port par l association Peuples et Cultures Voir www entrainement mental info et www peuples et cultures org consolidation et ou l appropriation de concepts travers leur mobilisation Enfin il s agit d lucider les alternatives et de justifier sa position prise Que faire en distinguant le souhaitable du possible et du probable Si on devait tirer quelques r gles m thodologiques on pourrait dire que la recherche action pr sent e ci dessus et toute bonne recherche action devrait toujours comme la situation probl me partir du r el factuel et concret d un r el brut vrai dans toute sa complexit aspects et toute sa conflictualit points de vue et non pas partir de la th orie des notions ni non plus d un r el aseptis dont on aurait gomm les asp rit s et occult les conflits correspondre une ou des pratique s sociale s r elle s ici il s agit bien d un d bat mener au niveau local au sein de la CCAT par exemple et provincial et r gional et d une d cision prendre au niveau local Conseil Communal et r gional R gion Wallonne et non pas une situation artificielle con ue uniquement pour l cole exiger de confronter les diff rents points de vue en pr sence ce qui suppose de r pertorier les diff rents acteurs et ag
184. u citoyen La g ographie scolaire tudie le monde dans lequel vit le citoyen propos duquel il a des choix mettre des actions et des d cisions mettre en uvre elle est donc par nature une formation la citoyennet Pourquoi aller plus loin Il y a d j tant faire L autre mouvement est inverse il consiste prendre comme point de d part les finalit s et objectifs de l ducation la citoyennet et noncer les comp tences attendues d un citoyen aujourd hui et demain dans une soci t d mocratique Statut conf r l individu en fonction de son appartenance une communaut politique et qui lui attribue des droits et des obligations la citoyennet appelle aussi les dimensions spatiales et temporelles Elle est galement une pratique qui implique des comp tences li es notamment comme dit pr c demment la participation au d bat public l expression de choix raisonn s Les questions en d bat dans nos soci t s ne sont pas des questions qui seraient par nature g ographiques mais des questions politiques au sens o leur construction et leur r solution mettent en jeu des int r ts des croyances des opinions des savoirs des rapports de force qui s expriment se confrontent et se n gocient en vue d un accord dans l espace public La g ographie comme les autres sciences sociales contribue cette construction et cette r solution mais ce n est qu une co
185. ualifi s pour le moindre prix Ils proposent ensuite une s rie d ateliers aux l ves des 4 premi res ann es qui doivent choisir 3 ateliers par int r t d croissant Comme certains de ceux ci sont davantage pl biscit s que d autres les l ves peuvent se retrouver dans un groupe qui n est pas leur premier choix Parfois en plus ils ont oubli leur choix ou se rendent compte que leur copain ne se trouve pas dans le m me atelier qu eux Pendant la semaine ils demandent donc de changer d atelier ou d rangent celui qui leur est impos Quel d couragement pour les organisateurs qui se sentent d savou s m me par les l ves Conflit identitaire Au troisi me degr l utilit de l engagement para t trange aux tudiants Ils s identifient difficilement de futurs b n voles et semblent ne pas en percevoir l int r t Le travail mental pr alable la recherche de lieux est ardu Nous commen ons parler des d marches entreprendre trois mois avant la semaine a les int resse peu d entrer en contact eux m mes avec des associations Ils semblent en conna tre peu Je leur propose la liste de celles qui ont accueilli des l ves l ann e pr c dente et je v rifie r guli rement l avancement de leurs d marches leur demande qu ils me communiquent les coordonn es des personnes responsables les horaires de prestations qu ils vont devoir effectuer J obtiens ces informations tr s difficilement Ces freins qu ils mette
186. uanceront tout cela en rappelant qu il faut quand m me tenir compte du pouvoir d achat Voil le cours d conomie est termin pour ceux qui veulent en savoir plus euh et bien c est inutile Enfin si on peut traduire tout a dans des quations math matiques plus complexes avec des variables et des coefficients ajustables faire de grands mod les impressionnants qui vous confirmeront tout cela feront de vous des conomistes patent s et tiendront l cart les curieux et les sceptiques Et pourtant rien de tout cela n est vrai au sens o l on pourrait tout aussi bien affirmer et d montrer le contraire selon le c t du b ton o l on se trouve Mais il n en sera rien Puisque Marx a produit Staline et l URSS il n y a plus de lutte des classes plus de classes sociales plus de conflit du travail plus d opposition entre forces collectives et profits individuels plus d exploitation capitaliste plus de plus value pas m me un petit Etat r gulateur tout cela n est plus cr dible L individu est ramen lui m me volont capacit confiance en soi autonomie et responsabilit individuelle La soci t n existe plus et le politique est remplac par le juridique questions de droits questions de lois l conomie n explicite pas le conflit elle le dissimule en expliquant comment ses propres rouages tournent R habiliter le conflit Le professeur d conomie est donc confront
187. ue et de r solution de probl mes influence de l Entra nement Mental la recherche et le traitement critique des informations la prise en compte de connaissances factuelles diverses et nombreuses l entra nement de savoir faire et la 77 Ind pendamment de l exemple pris ici plut t co histoire g o des recherches actions mener au sein de son propre tablissement scolaire plut t sociologiques ne manquent pas enqu te sur la civilit et le respect l cole le contraire de la violence et les moyens de les am liorer recherche sur les rapports filles gar ons l cole leurs attitudes et r ussite scolaires respectives et les moyens de les am liorer recherche sur les choix d option et d orientation qui opte pour quoi et pourquoi sur la participation l cole etc Chaque recherche pouvant donner lieu un rapport de recherches remis au Conseil de Participation 8 Les didacticiens des sciences Astolfi et D velay par exemple parlent tr s justement d objectifs obstacles La meilleure r f rence en ce domaine demeurant Quivy R et Van Campenhoudt L 1988 Manuel de recherches en sciences sociales Paris Dunod L Entra nement Mental est une m thode de r solution de probl me en quatre tapes 1 De quoi s agit il 2 Quel est le probl me 3 Pourquoi est ce ainsi et 4 Que faire C est surtout une m thodologie transmise par
188. ue j avais employ e tait n gative puisque j avais proc d de cette mani re dans une cole discrimination positive voir TRACeS num ro 180 Le professionnel Une place pour nos l ves Une Cependant le contexte institutionnel est diff rent entre ces deux coles Des conseils d l ves existent l bas m me si leur force citoyenne est critiquable Aurais je jou un r le qui n tait pas le mien Les enseignants auraient ils peur de perdre leur pouvoir face aux l ves Craindraient ils de se retrouver face des l ves contestataires et r fl chis J ai en effet constat qu un des crit res de bonne discipline pr gnants et l gitim s par le corps professoral tait la non contestation de l autorit du professeur Conclusion Cette exp rience est personnelle et j aurais aim tre mieux compris des professeurs des l ves et de la direction J aurais aim conna tre leurs raisons certainement l gitimes de s opposer mon exp rience Cependant je retiens un enseignement de cette exp rience chacun pour lutter le devoir de re conna tre le syst me pour trouver des strat gies ad quates et ce modestement Certains auraient pu tre des alli s avec qui j aurais pu vraiment faire un travail nouveau et je pense que j ai davantage subi le syst me que pris conscience de son fonctionnement Cependant n est ce pas par cette exp rience que j ai pu d couvrir ses rouag
189. uestion pour eux aujourd hui suis je un musulman bruxellois ou vais je simplement recopier les gestes de mes anc tres ou de ces mauvaises traductions de livres qui disent eux l bas en Occident et l l ve ne se rend m me pas compte que c est de lui que l on parle Amener les l ves devenir les acteurs de la religion qu ils disent pratiquer ce qui pourrait aussi les amener prendre des distances par rapport cette m me religion voil le moyen qui me semble le plus pertinent afin de permettre ces jeunes de sortir de l impression en partie justifi e d tre des croyants de seconde zone Le cours de sciences sociales est il un bon endroit pour sensibiliser les l ves la question des in galit s sociales Beno t Galand Deuxi me ann e comme enseignant dans le secondaire Bruxelles je me vois confier un cours de sciences sociales cours option en 3 g n rale 2 x 2 heures par semaine L envie me prend de profiter de cette occasion pour sensibiliser les l ves aux m canismes des in galit s sociales travers une approche rigoureuse et document e Petit d tour par le programme pour v rifier que cette intention y est conforme r flexe de d butant peut tre et pour voir s il ne peut pas m aider structurer mon cours D ception le programme du r seau libre est plut t flou C t conformit pas de probl me donc Mais c t structuration des contenus et des
190. uffet Condroz la sprl Le r veil agricole ou ferme Collin situ e rue du Village introduit une demande de permis d exploiter pour un poulailler industriel de 1200 m2 pour 19 000 poulets La R gion Wallonne accorde ce permis en mai 1997 En 2000 le m me agriculteur introduit de nouvelles demandes r gularisation du ler poulailler de 19 000 23 000 poulets construction de deux nouveaux poulaillers de 1800 m2 chacun pour un total g n ral de 95 000 poulets Malgr des oppositions lors de l enqu te publique et malgr des recours introduits dans les formes la R gion Wallonne accorde la r gularisation et la construction d un des deux nouveaux poulaillers soit une capacit finale de 59 000 poulets En janvier 2008 la R gion Wallonne d cide de prendre en compte et traiter un dernier recours introduit en d cembre 2002 et remettant en cause l existence de ces poulaillers industriels L agriculteur lui souhaiterait toujours atteindre une capacit de 95 000 poulets Sur base de ce bref historique et de quelques documents les participants sont invit s prendre position en faveur du recours contre l exploitation ou en faveur de l agriculteur Mais attention il est interdit de prendre position sans avoir s rieusement tudi le dossier dans ses diff rents aspects et en tenant compte des diff rents points de vue car la position prise devra tre s rieusement argument e faire valoir au moins trois arguments en
191. uffle de sens aux l ves Certes tr s court dans le temps mais tr s r v lateur En effet lorsque je suis arriv en classe et sachant que les l ves se trouvaient face un professeur plut t compr hensif et cool celles ci m ont demand de ne pas imposer les places pendant mon cours en justifiant que C est injuste ils se prennent pour qui ces profs Je parie que c est l autre conne de titulaire De toute fa on c est ridicule On va quand m me parler avec la personne c t de nous etc Je leur ai demand pourquoi en lien avec la s quence elles trouvaient cette r gle injuste R ponses C est d gueulasse on n a pas d cid nous m mes de cette r gle C est une autorit sup rieure On nous impose sans nous demander notre avis On nous prend pour des personnes inf rieures Et puis c est pas efficace C est pas a qui va nous emp cher de parler de ne pas travailler On nous limite notre libert Objectif atteint L analyse tait pertinente leurs yeux et aux miens Et cette fois pas de brouhaha Je leur ai alors propos de construire ensemble une r gle concernant les places Toujours pas de brouhaha Les id es ont fus les propositions ont t rejet es ou amend es les compromis entre ma demande de bosser et leur demande de libert de place ont t quilibr s les sanctions ont m me t justifi es Deux heures sans br
192. ui est des m thodes d enseignement c t des expos s ex cathedra et des cours dialogu s apparait une approche inductive bas e sur l analyse de documents d poque Mais elle se pratique le plus souvent d une mani re tr s directive les questions et les r ponses sont tablies l avance par le professeur le travail se fait seul ou en groupe classe pas de moments de travail autonome en sous groupes de pairs Cependant partir de la fin 4 Ce texte est d j paru dans la revue Traces de changements n 166 3 D s la deuxi me moiti du XVIII si cle une poque o l histoire n tait pas encore reconnue comme une science part enti re elle n avait pas encore sa place dans les universit s cette discipline tait enseign e dans la plupart des coles secondaires d Europe centrale et occidentale Pour la France voir Leduc J Le Pellec J et Marcos Alvarez V 1994 Construire l histoire Midi Pyr n es Bertrand Lacoste C R D P Allieu N De l Histoire des chercheurs l Histoire scolaire in Develay M Dir 1995 Savoirs scolaires et didactique des disciplines une encyclop die pour aujourd hui Paris E S F pp 123 162 Pour la Belgique Staszewski M 2000 1830 1980 Cent cinquante ans de cours d histoire dans l enseignement secondaire officiel francophone en Belgique Centre de Documentation P dagogique U L B 6 En 1929 Marc Bloch et Lucien Febvre cr ent les Annal
193. un lieu dans lequel exercer un b n volat social maison de jeunes cole de devoirs cole sp ciale cr che cole maternelle ASBL vocation sociale centre de jour pour handicap s Au niveau du 3 me degr l objectif des enseignants est de faire comprendre les valeurs de r f rence et le fonctionnement de notre soci t d mocratique d abord de l ext rieur par les visites et les changes ensuite de l int rieur par l engagement b n vole dans diverses associations Celles ci participent la qualit de la vie chez nous et permettent des citoyens b n voles d avoir une utilit sociale autre que professionnelle Si les objectifs de cette semaine sont louables la r alisation concr te n est vraiment pas simple L organisation repose sur les paules de quelques professeurs et ducateurs id alistes et engendre pas mal de tensions et de fatigue g n r es par la recherche du financement et les difficult s motiver enseignants et l ves sortir du cadre scolaire habituel Quelle analyse r aliser de l efficacit du dispositif mis en place par rapport aux efforts fournis et aux objectifs poursuivis Est ce productif de vouloir changer tout pour 5 jours Ces activit s am nent elles r ellement les l ves se sentir davantage citoyens dans notre d mocratie Je ne le pense pas pour les raisons suivantes Non ma trise des comp tences techniques pr alables l exercice de la citoyennet
194. une critique qui d passe le simple change d opinions ou le discours normatif laboration d un questionnement recherche d informations compr hension et confrontation des ces informations etc Le manque d habitude ou d aisance dans ces pr alables rend bien entendu extr mement laborieux et fragile le d veloppement d une analyse critique Bien plus des difficult s dans les t ches scolaires visant l acquisition de ces pr alables peuvent faire obstacles Voici quelques illustrations de la mani re dont se pose ce d fi et dont nous avons essay de le relever Un bref change sur leur vision des causes de la pauvret et de la richesse un mini d bat suite une vid o et un petit travail d criture sur les injustices qui les touchent le plus ont servi de mise en contexte pour ce th me des in galit s sociales C t projet cette mise en route a servi r fl chir la notion d in galit et aux diff rentes formes d in galit ce qui a ensuite permis de travailler sur une premi re formulation des questions et des hypoth ses par duo A ce stade nous sommes all s en salle informatique et les l ves ont pu chercher des sources documentaires sur Internet Ils croyaient bien entendu s en sortir sans probl me mais se sont vite mis patauger soit en difficult pour cibler les mots cl s pertinents soit perdu dans la masse d information disponible Je les ai volontairement laiss mijoter un peu en cir
195. up construire depuis une dizaine d ann es dans ses classes Au fil de son v cu de ses pratiques Freinet de son observation et de son analyse du milieu ducatif o il travaille l instit Fernand a th oris ses pratiques et leurs diverses dimensions Fernand Oury a repr sent les composantes de la PI en forme de tr pied Le pied des techniques ou la dimension mat rialiste 16 Partag et non pris La PI est contre la fausse d mocratie du tous gaux institutionnellement et statutairement le formateur a une longueur d avance on ne le nie donc pas le tout est de voir comment s inscrivent les diff rents statuts dans l ensemble et ce qu il est possible d en faire Une place pour chacun Pas la m me mais une place 17 A noter que si la r f rence de d part de par l histoire est la classe l cole le transfert aux groupes d adultes en association d alpha est possible Oury F et Vasquez A 1967 Vers la P dagogie Institutionnelle Paris Ed Matrice cit dans Champy P 1994 Dictionnaire encyclop dique de l ducation et de la formation Paris Nathan C est suite sa rencontre avec C lestin Freinet que Fernand Oury adopte des techniques d apprentissages qui constituent une large part de la PI Le simple fait pour C lestin Freinet d introduire une imprimerie dans la classe transforme pour lui et ses l ves le rapport au travail et au savoir il y a machine production et donc aussi partage des t
196. ur permettre de v ritablement faire leur cette religion qu ils disent pratiquer Tout ceci dans un cadre qui est celui d un prof qui n est pas musulman Le devoir de diversit Je pense qu on ne peut travailler avec ces jeunes si on ne prend pas en compte le monde qui est le leur C est pourquoi je pense qu il est important de partir des lectures de nos l ves Les filles ont toujours un livre sur l islam dans un coin de leur sac Achet s dans une petite librairie islamique de Molenbeek ces livres souvent dit s Bruxelles cachent en fait de mauvaises traductions de textes r dig s au Liban ou en Arabie Saoudite L influence de milieux litt ralistes est flagrante Et pourtant que faire Interdire la lecture de ces livres sur les r gles respecter lors de la premi re nuit de son mariage ou sur l interdit de la musique Ou alors partir de l pour amener les l ves se poser la question de savoir qui crit La demande de cette l ve de 6e technique Monsieur vous les trouvez o vos livres car dans le magasin o je trouve les miens ils ne vendent pas ceux que vous apportez au cours prouve que l on a faire des l ves en plein questionnement C est ainsi que j ai propos aux l ves de cr er une petite biblioth que des religions Plut t que de leur ouvrir les portes d une biblioth que d j existante j ai d cid cette ann e de la cr er avec eu
197. ur d charge les professionnels des lieux de stage connaissent mal aussi l organigramme de leur Institution les subsidiations les statuts l historique des lieux o ils travaillent et ils parlent peu des enjeux de leur travail Ils re oivent une valuation crite assez longue qui leur parle autant du travail produit que du processus Puis discussion r ponse riposte ce texte plus tard l examen oral de fin d ann e l crit sert de trace d un moment de travail de support de discussion de t moin d un apprentissage important TVis e D 2000 Difficult s retards scolaires checs et orientations Dossier D crochage scolaire Revue l Observatoire n 28 ATD Quart Monde BMarseille J 1981 Une famille d ouvrier de 1770 nos jours Paris INF Hachette Tout cela est vrai scrupuleusement dat soigneusement v rifi authentifi par les sources les plus s res les th ses universitaires et les autobiographies ouvri res La seule fiction c est la famille Larencontre dont vous allez suivre la destin e sur deux si cles crit il dans son introduction Coiffier E Crozet Y et alii 1990 Sociologie basique Paris Nathan D apr s Ardoino J 1971 Propos actuels sur l ducation Paris Gauthier Villar Six niveaux de l action sont envisag s individuel relationnel groupal organisationnel institutionnel soci tal Ils aiment lire cette page rien que pour eux o un
198. ur la p dagogie entre autres Il s int resse au journal mural affichage de propagande interne aux usines et aux coles Il d couvre l importance de la communication par affichage et veut lui donner un nouveau contenu Il expose d abord des travaux d l ves et des envois de correspondants Puis il d cide que ce journal mural constituera la base de l ordre du jour de la r union de la coop rative il comporte quatre rubriques je critique je f licite je voudrais et je propose Plus tard Oury et les Plstes insisteront sur le soin apporter l affichage une des responsabilit s les plus importantes en classe institutionnelle Donc le journal mural chez Freinet ce n est pas le journal scolaire Si le journal mural c est la parole de la classe vers l int rieur le journal scolaire c est la parole de la classe vers l ext rieur Il est socialisation expression communication changes avec d autres Il rend l enfant et le groupe sujet acteur nonciateur dans l espace public textes libres po mes enqu tes vie de classe revendications d bats de la r union de coop rative Le journal est bien plus que a mais il est aussi d abord une activit fonctionnelle il est crit pour tre lu Oui mais malheureusement pas toujours Bernard Collot 1978 depuis deux ans nous sortons presque par habitude tous les mois environ un journal s
199. ur sur le march la valeur d change le prix et tout va bien Cependant cette approche vite la question de la r partition de la valeur cr e par la production la valeur ajout e Au c ur d un conflit social l enjeu de la part de la valeur ajout e attribu e au capital et au travail oppose deux classes sociales dans un rapport de domination capitaliste Certes a fait un peu marxiste de le dire comme a mais m me si c est politiquement incorrect cela reste une des questions conomiques les plus int ressantes condition d y inviter le politique qui appartient la production et comment faut il en organiser la r partition Second exemple La croissance qu elle soit classique ou keyn sienne postule un mode d organisation conomique fondamentalement lib ral qui se contente du couple production consommation durable ou pas cela revient au m me comme objet du d bat Le mod le lib ral du march sert nouveau de substrat naturel la question conomique Or la question de la croissance ne pose pas que des questions de concurrence entre des producteurs productivit comp titivit r duction des co ts et profits ou entre des consommateurs pouvoir d achat salaire poche inflation et imp ts La question de la croissance est aussi au c ur du conflit social en termes d emplois garantir le plein emploi les conditions de travail le salaire et de rapports de force sur ce qu on n
200. ute loi est juste et respecter l autre est un devoir une obligation morale Eduquer la citoyennet permet chacun de structurer les imp ratifs que je m impose pour tenir compte de l autre C est aussi comprendre et accepter l obligation pour chacun d acc der l autre sans violence c est dire sans nuire ou sans intention de nuire La Loi garant du vivre ensemble La troisi me tape vise affirmer la Loi symbolique comme garant du vivre ensemble La Loi symbolique pourrait se parler ainsi Il est interdit de d sirer poss der l autre ou encore il est interdit quiconque d imposer l autre ce que je veux quand je veux o je veux Cette loi rend compte du processus qui peut s accomplir chez un tre humain lorsqu un autre tre humain lui signifie que l accomplissement de son d sir sous la forme qu il voudrait lui donner est interdit Elle est renoncement pour une ouverture au monde et un dialogue avec l autre C est elle qui r gle les changes humains C est ce titre qu elle est structurante pour l Homme elle introduit l existence de l autre la reconnaissance de ses d sirs de ses int r ts de ses valeurs En signifiant par la parole et donc par l ducation la limite de la transgression dans la relation l autre l interdit institue l alt rit dans l espace interne et dans les liens entre les sujets Elle permet d entendre la parole de l autre La verbalisation de l interdit inter entre
201. utter contre la fatigue d tre soi en lui inculquant des valeurs telles que la responsabilit la disponibilit et le dynamisme Alors qu ils sont somm s d tre responsable de leurs actes et de leur destin ces jeunes pr caires ne disposent objectivement pas des ressources n cessaires pour mener bien cette mission Eveiller l esprit critique des jeunes former des citoyens particuli rement lorsque l on se trouve face un public d l ves d favoris s socialement ou scolairement ne peut donc se r duire l action p dagogique d un enseignant isol Sa mission reste impossible s il doit agir au sein d un syst me ducatif et social qui ne soutient pas avant toute chose la r duction des in galit s sociales et scolaires D autant plus que les normes dominantes continuent toujours s imposer l cole de fa on moins visible parfois m me inconsciente et laissent un tr s large foss entre les jeunes de classes populaires et les autres En tre conscient ne donne pas les solutions adopter mais du moins permet de ne pas porter son tour toute la responsabilit des difficult s ou m me des checs Il est des contextes scolaires dans lesquels l enseignant ne dispose pas plus que le jeune des ressources n cessaires la responsabilit la disponibilit et le dynamisme pour s engager dans une ducation la citoyennet D o l importance majeure que l Ecole collabore av
202. vie du moment Contrairement au besoin le d sir ne peut jamais tre satisfait parce qu il renvoie au paradis perdu de la fusion avec la m re entre autres Parce qu il est toujours impossible d atteindre la satisfaction du d sir l individu apprend qu il faut perdre l illusion du tout est possible et d s lors il peut accepter la limite de la loi La PI travaille la demande par laquelle transite le d sir sachant d avance qu elle ne pourra tout combler r pondre tout Il est donc aussi fortement question d apprendre l coute commencer pour l adulte responsable par l coute de soi reconna tre pour soi m me les m canismes et les manifestations de l angoisse des identifications des transferts permet d tre attentif leurs effets et de redoubler de vigilance aupr s des individus et du fonctionnement du groupe Les institutions mises en place sont l pour machiner provoquer l volution du groupe vers ce que la PI nomme un groupe institu Une des optiques de F Oury et de son fr re est de dire qu on ne travaille pas les personnes mais qu on exerce une action sur les structures du milieu gr ce l laboration d un r seau d institutions m diatrices supports d identifications et productrices d alt rit Les institutions de la classe coop rative assurent la fois le fonctionnement du groupe la libert ainsi que la s curit des individus et les possibilit s de changement le tout comme parties int
203. x partir d un th me donn on va tenter de s lectionner quelques livres sur la question Les l ves vont donc devoir proposer une liste d ouvrages acheter Une fois la liste accept e il faudra aller acheter les livres Mais les livres devront refl ter la diversit d opinions de l islam Une recherche approfondie sur l auteur s imposera L an dernier j ai tent l exp rience pour la premi re fois Ils ne trouvaient pas d informations sur l auteur du livre achet dans la petite librairie islamique C est alors que je suis intervenu l auteur n est autre que moi Avec un bon ami musulman nous avons r dig et fait diter l ouvrage sachant qu un march existait pour ce type de publication leur ai je dit Le groupe classe va rire mais rapidement les visages se crispent et face au d fi que je propose de me prouver le contraire ils sont bien dans l embarras On tente alors partir des l ments disponibles maison de traduction par exemple de d couvrir la position de l auteur ce qui nous am ne introduire de nouveaux concepts les grandes coles juridiques de l islam sunnite la diff rence entre une lecture prescriptive d une lecture narrative du texte coranique Moi ici en Occident Mais nos l ves ne discutent pas seulement de religion pendant le cours la religion est pour certains au moins omnipr sente Les l ves en discutent beaucoup en dehors de

Éveiller l`esprit critique, former des citoyens

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