Texte intégral PDF (548 ko)
Contents
1. Compte rendu M r e s d id es pratique d escrime M lissa Correia Inter art actuel n 88 2004 p 44 45 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 45853ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 07 44 ET a a a LL H gt 44 M r je s d i d ees action d Annie LALANDE et Karen WHITE PRATIQUE D ESCRIME D MONSTRATION D UNE CONNEXION M LISSA CORREIA L art parce qu il est fait de l toffe m me dont soni faits les changes sociaux occupe dans la produc lHoncollective uneplace singuli re Uneceuvred art poss de une qualit quila distingue des autres pro dui2. celui qui brar che les fils ou du moins celui qui s essaie ce branchement cette maitrise Ls agissait tout sim plement de rester l aff t des premiers signes d une activation de m canismes susceptibles de d ployer les conditions propices l tablissement d une v ritable situation de coexistence de partage et de mise en com mun de les regarder s exercer le temps de saisir les contours de cet espace temps et d attendre comme un figurant r duit la consommation d un mod le de socialit Enfin la forme initiale fut celle d un entretien intime d une performance texte entre ces deux complices l une franco ontarienne l autre anglo jama quaine et ce devant un public captif Essentiellement l action consistait une pr sen tation de corps ici des performeuses ex cutant une sorte de d monstration d une pratique d escrime tex tuelle la mise en jeu de la gestuelle de l acte m me d crire de communiquer par et avec le langage l cnit Le tout comportait des projections dans Le cas pr sent doubles exhibant une image la r sultante de mouvements de mains en processus d inscription celle d une activit humaine comparable un exercice n cessaire pour certains exigeant un apprentissage voire une pratique et une routine quotidienne pour d autres habitu s par exemple aux clavardage Et simultan ment il s agissait de La manifestation d un processus de l
3. action Elles semblaient vouloir offrir la d monstration d un mode d emploi sp cifique du syst me performatif une forme d utilisation corr lative d un besoin de mise en Fran ois BERGERON Photos Le Lieu centre en art actuel 22 novembre 2003 contact de rapprochement en v rifier l efficacit et la n cessit celles peut tre d un repli de l intime offert en partage dire vrai la disposition et Les strat gies d usage de cet ensemble d outils soi disant rudimentaires et d une concordance fonctionnelle l mentaire auront g n r une ambiance porteuse d une efficacit para doxale offrant un certain potentiel d envodtement mais ne consentant peut tre pour le spectateur qu un type de lecture soit celui d un rapport de consomma tion habituel ou presque Et elles auront aussi g n r une distribution des effectifs qui sugg raient comme mod le de relations intersubiectives une forme de pr sence sur cran celle de deux op ratrices occupant quasi exclusivement l ar ne durant tout le d roulement de l action Cette isolation de La situation construite com portait dans un certaine mesure un caract re de cons tance pouvant poser la question de l appropriation d un dispositif d monstratif et de sa r ception Ayant uti lis comme points d ancrage de leur appareillage des prises lectriques situ es de part et d autre du lieu et le pr visible centre de cet espace comme p
4. cas ch ant l entretenir L offre tait invitante C tait l une autre occa sion de v rifier partir de principes commun ment g n rateurs de liens comment allait justement s op rer cette volont de relier le public et ces deux femmes et si cette inclusion de l autre pouvait garantir une union sociale qui de toute fa on n existe pas ou jamais de fa on parfaite ou du moins en proposer une cer taine forme celle modeste d une formule d am lio ration des rapports de communication et de cohabitation dans un contexte convivial l chelle humaine Restait voir avec quel mode de communication allait s articuler ce jeu de r ciprocit ce possible espace temps relationnel et ce d autant plus que la proposition sans tre une application de l esth ti que relationnelle cet art s duisant enfin la g n ra tion des ann es quatre vingt dix et qui aura t l art officiel de la derni re d cennie pouvait sembler S inscrire dans ce continuum en voquer le projet Avant tout il s agissait videmment d tre L pr sent de se joindre leur action La formation de leur M rfej s d id es c est dire de s allier et peut tre de collaborer au caract re expansif que peut ins pirer un tel processus de connexion dans la mesure o l usage tabli en la mati re veut que ce soit l ar tiste qui initie la participation L artiste
5. de l art contemporain au documentaire Paris Flammarion 2004 p 159 5 Marguerite DURAS crire coll Folio Paris Gallimard 1993 p 53 Okey Merci Je suis tr s tranquille entre pleins sic de gens c est dr le Merci tout le monde Go on Va y sic J ai la bouche s che Je suis tonn e de voir Que y A d cid tion de l auteur et du r le jou par le public Celle aussi de l tat de cette rencontre Ici nulle trace d une n gociation directe Plut t La pr sence d une assembl e comme situation de dialo que et la re production d une d mocratie par illusion de participation S1 on savait quelque chose de ce qu on va crire avant de le faire avant d crire on n crirait jamais Ce ne serait pas La peine crire c est tenter de savoir ce qu on crirait si on crivait on ne Le sait qu apr s avant c est La question la plus dangereuse que l on puisse se poser Mais c est la plus courante aussi L crit a arrive c est de l encre c est l crit et a passe comme nen d autre ne passe dans la vie rien de plus sauf elle la vie 6 Id ibid p 44 Autour de nous tout crit c est a qu il faut ar mver percevoir tout crit La mouche elle elle crit sur les murs elle a beaucoup crit dans la lumi re de la grande salle Elle pourrait tenir dans une page enti re l criture de La mouche Alors elle serait une criture Du moment qu
6. elle pourrait l tre elle est d j une criture Un jour peut tre on lirait cette cri ture elle serait d chiffr e elle aussi et traduite 2 Paul ARDENNE L image corps Paris ditions du Regard 2001 p 368 Paul ARDENNE op cit p 347
7. ivot de leur machination de liaisons Karen et Annie auront ainsi am nag une circonscription fictive dont Les limi tes pourtant accessoires rel queront le public en p ri ph rie et induiront des rapports sociaux assujettis aux r f rences institutionneiles des instruments techniques utilis s d essence videmment autoritaire alors m me que l nonciation de La proposition semblait d un tout autre registre c est dire g n rale et offrant l autre un espace temps permettant d exister comme sujet Ce fut donc une gymnastique comportant ses pro pres pi ges et sa part de risques articul e devant un public en situation d utopique proximit et surtout de possible connivence puisque l acte de communi quer ici d crire un e autre et vice versa peut s av rer un processus somme toute d licat moins que cette connexion ne soit install e que dans l unique perspective d une captation d un moment d attention Par effet de s duction l image d une motion assujettie des rapports de communication et d acceptation l acte d approbation de r appropnation 7 fut bel et bien paraphras par certains membres de l auditoire avec La signature d une majorit de gens du public survenue La suite d une correction du texte Un d nouement posant la ques 1 Nicolas BOURRIAUD Esth tique relationnelle Dijon Les Presses du r el 1998 p 43 3 Dominique BAQUE Four un nouvel art politique
8. ocalisation externe de la parole par reitranscniption du d veloppement de leur pens e c est dire une re pr sentation d un dialogue d une situation d interaction par projection de signes en interf rence un mim tisme communicationnel On assistait La re production de mod les de re lations en dichotomie dont Le sc nario pouvait se lire ainsi souriantes Karen et Annie entrent tenant chacune et fermement dans leurs bras leur disposi tif performatif respectif des r troprojecteurs et quelques autres accessoires tels crayons feutres noirs et rouleaux de bandes d ac tate transparent En peu de temps le d roulement n cessaire du filage est ef fectu un double embranchement parall le est op r et d j un vis vis est mis en place d abord en tre ces deux engins technologiques identiques mais galement entre la zone des ex cutantes et celle de l auditoire Enfin elles sont l confortablement ins tall es les jambes ouvertes et le corps pench sur ces engins en puissance en train de s entretenir Quelquefois elles voquent La pr sence d un public livrent leurs impressions sur l tat de cette rencon tre inscrivent des commentaires sur un d tail comme la beaut des l vres d une des personnes et parfois en toute convivialit apostrophent quel ques connaissances pour demander d ex cuter un service d aller chercher un peu d eau ou autres subs tances n cessaires la poursuite de leur
9. ts des activit s humaines une qualit c est la relative transparence sociale Si elle est r ussie une uvre d art vise toujours au del de sa simple pr sence dans l espace elle s ouvre au dialogue la discussion cette forme de n gociation int erhumaine que Marcel DUCHAME appelait a le co ellicient d art etquiest un processus temporel se jouant ici et maintenant Cette n gociation s ef lectue dansune transparence s quilacaract rise en tant que produit du travail humain l uvre montre ou st g rel lea fois son pr cessug de fabrication et de production sa position dans le eu des changes la place ou la fonction qu elle assigne au regardeur et enfin le comportement cr cteur de l artiste c est dire la cha ne de pos tures et de gestes quicomposent son travail et que chaque uvre individuelle r percute la mani re d un chantillon d un jialon en ejiet En novembre 2003 Annie LALANDE et Karen WHITE offraient une action en duo la mise l essai d un exer cice de correspondance entre une femme une autre femme et un public Une invitation partager cet exercice telle une convocation un entra nement col lectif de l change avait t nonc e L information avait circul La formule sugg rait l hypoth se d un public comme possible interlocuteur et avec qui il faudra bien par tir de ce pr suppos discuter Ou du moins engager un dialogue et le
Download Pdf Manuals
Related Search