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1. la CNDP Origines et missions p5 10 Rapport d activit CNDP 2010 2011 p13 11 Le site internet est alors consid r comme un outil d information mission minimum fix e par les cahiers m thodologiques 12 Ces l ments proviennent des entretiens que nous avons men s avec plusieurs pr sidents de CPDP 13 Ces l ments proviennent d tudes d valuations que nous avons men s pour plusieurs CPDP D bat des deux c tes Aquadomitia et de notre participation au programme de recherche CDE concertation D cision et Environnement o nous avons eu l occasion de travailler sur le d bat propos de la r novation de l incin rateur d Ivry DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 la vision de certains pr sidents de commissions comme nous l ont montr nos entretiens les CPDP vont la rencontre des acteurs locaux et r coltent les points de vue La seconde vision s appuie sur des dispositifs qui favorisent plus nettement les changes multipartites entre citoyens acteurs institutionnels experts et ma tres d ouvrages Elle fait cho aux th ories de la d mocratie d lib rative qui valorisent les vertus des discussions argument es au sein de l espace publicet l mergence attendue de mani re sous jacente de formes d intelligence collective Cette vision du d bat s loigne donc nettement des modalit s de l enqu te publique pour s inspirer des panels de citoyens ou des sondages d lib ratifs qui va2. tre d positaire d une politique publique Au niveau europ en une Plateforme Europ enne contre l olien Industrielt s est organis pour f d rer les opposants et rendre visibles leurs critiques A l chelle nationale les f d rations Vent de Col re l35 ou la F d ration Environnement durable3 6 rassemblent les associations locales pour d noncer le discours dominant sur l olien Dans ces espaces les oliennes sont consid r es comme des colo gadgets dont les co ts cach s importants seraient financ s par les contribuables La controverse est intense entre ces diff rentes d finitions de l olien et la CPDP des deux c tes s est employ e proposer un dispositif susceptible de prendre en charge ces diff rents publics tout en assurant l expression d un public plus territorialis mobilis autour du projet du Tr port L olien int resse tout le monde il s agissait de donner la possibilit tous les citoyens de s exprimer c est pour a que les questions du d bat laissaient en partie la possibilit de discuter de l olien de mani re g n rale Le dispositif se compose de douze r unions publiques et d un site web proposant des fonctionnalit s participatives En plus de sa mission d information mise en ligne des documents du d bat le site propose un syst me de retransmission des r unions et diff rents formats d expression Espaces de discussions th matiques avis crits
3. 15 57 p17 35 BOURDIEU P 1982 Ce que parler veut dire Paris Fayard BOURG D et WHITESIDE K 2010 Vers une d mocratie cologique La R publique des id es Paris e BOURG D BOY D 2005 Conf rences de citoyens mode d emploi Paris ditions C L opold Mayer e BRUGIDOU M ET JOBERT A 2011 D bat local processus national Le premier d bat public sur un projet d olien en mer en France Journ e d tude du GIS participation 21 octobre 2011 http www participation et democratie fr sites default files atelier 3 1 jobert brugidou pdf e BRUGIDOU M 2008 L opinion et ses publics Une approche pragmatiste de l opinion publique Paris Presses de Sciences Po e CARDON D 2010 La d mocratie Internet Paris La r publique des id es e CHATEAURAYNAUD F 2011 Argumenter dans un champ de forces Essai de balistique sociologique Editions P tra e CHATEAURAYNAUD F TORNY D 1999 Les sombres pr curseurs Une sociologie de l alerte et du risque Paris Edition EHESS 15 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 e CEFA D 2007 Pourquoi se mobilise t on Paris La D couverte e CLAEYS MEKDADE C 2002 Qu est ce qu une population concern e L exp rience e camarguaise in G ocarrefour Vol 76 n 3 Lyon pp 217 223 e COHEN JR 1989 Deliberation and democratic legitimacy dans A Hamlin PPettit dir The good Polity Basuk Blackwell Oxford p17 34 e
4. Ellipses e LATOURB et WEIBEL P ed 2005 Making Things Public Atmospheres of Democracy Boston MIT Press e LASCOUMES P et LE GALES P dirs 2004 Gouverner par les instruments Paris Presses de Sciences Po e LIPMANN W 2010 Le public fant me Demapolis Paris e MABI C 2011 Les conceptions de la participation citoyenne inscrites au sein d un dispositif de concertation Actes de la journ e doctorale du Congr s du Groupement d Int r t Scientifique Participation http www participation et democratie fr sites default files atelier 4 3 clement mabi pdf e MANIN B 1995 Principes du gouvernement repr sentatif Paris Calmann Levy e MANIN B 1985 Volont g n rale ou d lib ration Esquisse d une th orie g n rale de la d lib ration politique Le D bat n 33 p 73 93 e MARRES N 2005 No Issue No Public Democratic Deficits After the Displacement of Politics Doctoral Dissertation Universit d Amsterdam e MASSIT FOLLEA F 2012 La gouvernance de l internet une internationalisation inachev e Le Temps des M dias n 18 avril 2012 p29 40 e MONNOYER SMITH L MABI C 2012 Les ar nes du d bat public Comprendre les logiques de mobilisations des diff rentes ar nes de discussion par les acteurs du d bat public Colloque International ICA Europe Roubaix 7 9 mars e __ MONNOYER SMITH L 2010 Communication et d lib ration
5. I s agit d Al aur 27 Cahier m thodologique n 2 La mise en uvre du d bat public p27 9 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 au public la date du lancement du d bat et actualis en fonction de l avancement de ce dernier afin d assurer sa mission de mise en ligne des documents du d bat Dans ces documents internes le syst me est pr sent comme tout fait satisfaisant et efficace avec le site Internet non seulement l information du public est d velopp e mais le recueil de ses opinions et avis est grandement facilit Pourtant le public peine vraisemblablement trouver sa place dans le design propos et participe en ligne de mani re encore marginale La CNDP a tout de m me adopt une d marche exp rimentale qui a abouti dans le cadre de plusieurs d bats la mise en place de fonctionnalit s participatives exprimant la volont d ouvrir des espaces d lib ratifs en ligne31 Mais ces initiatives restent fragiles face au risque de leur investissement par les acteurs du d bat Plusieurs cas d tudes attestent qu ils utilisent les ar nes du d bat comme des sc nes d expositions afin de faire valoir leurs revendications dans l ensemble des espaces leur disposition Dans l tude du d bat d Ivry nous avons par exemple montr que l investissement des ar nes tait diff renci Mabi et Monnoyer Smith 2012 les associatifs ayant par exemple largement investi
6. II John Dewey Philosophe du public Paris L Harmattan Rapports et documents e Reynier F 2010 Rapport d information d pos en application de l article 145 du R glement par la mission d information commune sur l nergie olienne Documents d information de l Assembl e nationale n 2398 17
7. agit d analyser les modalit s de m diation qui rendent possible ces n gociations sur la constitution de collectifs L objectif de ce 3 Nous employons le terme de design au sens largi qui comprend aussi bien la conception des outils le processus de cr ation dans son ensemble que l agencement des outils au sein des proc dures 4 Le concernement est ici employ pour d crire le processus de signification travers un certain nombre de m diations qui fait le lien entre l exp rience de l individu et un probl me public 2 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 papier est de montrer qu il est heuristique d analyser la mise en proc dure dialogique d un objet pour saisir comment ce processus dynamique participe la construction des publics venus discuter sa d finition Cette approche permet de sortir de l analyse des formes individuelles de la participation qui mettent en avant la question de l int r t particulier des participants pour un sujet pour voir que le concernement se structure dans des formes de m diation qu elles soient sociologiques techniques s miotiques symboliques ou politiques Leurs agencements dans les proc dures n cessitent donc d tre finement caract ris pour mettre en lumi re les logiques de la mobilisation des acteurs dans les d bats CNDP Il ne suffit pas de regarder ce qui est pli dans les dispositifs analyse du design mais il est galement important de se demand
8. changes et pr server la dimension locale du cadrage L objectif de ces derniers est de renforcer la hi rarchisation des publics pour montrer que la dimension sensible de ceux qui ont une exp rience directe du territoire mobilise un public plus l gitime que celui qui s engage dans le d bat pour d fendre des valeurs et par la m me de disqualifier les autres intervenants Le d bat des deux c tes a bien t l occasion de discuter du d veloppement de la fili re olienne en France et de sa d clinaison locale Pourtant la nationalisation de l objet du d bat comporte certaines limites la forte pression axiologique des participants ne permet pas de faire merger une technologie agenc e dans le milieu local adapt e au territoire et ses besoins et prend le risque d un d bat hors sol difficile cadrer Les r sistances territoriales doivent tre exprim es et constituent un ressort essentiel de la mobilisation dans le d bat public Prendre en charge l objet du d bat dans sa globalit signifie avant tout que la proc dure doit r ussir trouver un quilibre entre les deux chelles afin que tous puissent s exprimer IV Conclusion Dans cet article nous avons essay de comprendre les logiques qui pr sident l activation des publics des d bats Nous avons tent de montrer comment la nature de la m diation propos e contribue structurer les facteurs de concernement des participants c est dire le lien qui les
9. d bat devient alors une sc ne d interactions Brugidou 2008 entre diff rents publics qui viennent discuter de la controverse et de sa d clinaison locale travers le projet Le d bat organis pour le projet de parc olien en mer des deux c tes au large du Tr port et sous la ma trise d ouvrage de la Compagnie du Vent est un bon exemple de ce type d articulation En plus du public riverain dont une partie a pu exprimer un NIMBY assez classique on peut observer que le site du d bat public a permis l intervention de propri taires de maisons secondaires de touristes de militants et plus g n ralement de personnes en dehors du territoire concern mais sensibles aux choix nerg tiques nationaux que le projet sous tend 28 Cahier m thodologique n 2 La mise en uvre du d bat public p27 29 Document interne CNDP Evolutions et moyens de la Commission nationale du d bat public CNDP 2002 2009 p93 30 Voir l tude d Aquadomitia http www debatpublic aquadomitia org docs evaluation evaluation ad rapport final pdf 31 Cette d marche reste n anmoins brid e par le souhait de la CNDP de maintenir une certaine coh rence entre ses diff rents sites web ainsi que par des choix techniques et conomiques qui leur conf rent une certaine rigidit Certaines CPDP se sentent concern es par les budgets parfois importants consacr s au d bat en ligne Les d veloppements qu il est n cessaire de r aliser s
10. de cadre un tournant dialogique dans la gouvernance scientifique et environnementale Pestre 2011 rejoignant ainsi une d marche de publicisation des activit s scientifiques et techniques comprenant une dimension participative Paillart 2005 Cette demande sociale est accompagn e par un mouvement acad mique appel tournant d lib ratif qui r fl chit sur les moyens de produire des d cisions plus clair es en se basant sur un syst me dialogique Habermas 1987 Cohen 1989 Manin 1985 Plusieurs mod les normatifs proposent dans sa continuit de valoriser l implication des citoyens dans les proc dures de d cision et de th oriser les moyens de faire merger la d mocratie de la confiance de P Rosanvallon 2006 le mod le de la d mocratie dialogique Callon et al 2001 de la d mocratie du public Manin 1995 et la d mocratie cologique Bourg et Whiteside 2011 Malgr des formes diff rentes ces approches partagent la n cessit de proposer des espaces d interactions des proc dures hybrides o les acteurs politiques scientifiques et profanes viennent confronter leurs mondes communs et d battre des th matiques scientifiques pour mener l enqu te sociale ch re Dewey 1927 Dans ce cadre les exp rimentations de dispositifs se sont multipli es aux chelles locale nationale europ enne et mondiale conf rences de citoyens d bats publics contribuant
11. dures pour saisir comment les discours et les points de vue sur l objet se structurent dans ces ar nes Cette analyse en deux temps permet de saisir ce que d battre veut dire dans les d bats publics tels qu organis s par les CPDP consid r s comme des espaces d interactions sociales entre les participants La m diation permet d envisager le concernement comme un processus volutif la fois travaill par l objet du d bat et par le dispositif sociotechnique de m diation qui contribuent tous deux sa red finition et l volution de ses publics Il s agit ici de se d tacher du prisme proc dural qui domine la science politique d nonc par B Latour afin de consid rer l importance du milieu associ th oris dans les travaux de G Simondon 1958 et de prendre en compte l objet m me du d bat comme nous y invite N Marres et B Latour Une cons quence importante de cette posture est que l implication des acteurs n est pas seulement vue comme la d fense d int r ts mais plut t comme une action de mise en visibilit de leurs int r ts dans l espace public Elle est galement per ue comme la participation la reconfiguration de l objet dans une approche sociotechnique 1 b Les diff rentes conceptions du d bat public incarn es dans les m diations En vingt ans d existence la CNDP a acquis une certaine coh rence m thodologique conform ment sa mission qui consiste laborer une
12. facilite la cohabitation entre les diff rents segments du public et permet d articuler les niveaux de l gitimit des participants contrairement d autres d bats o le cadrage orient projet et le design ax sur les r unions publiques ont limit la mobilisation un public expert L tude des m diations orient es d mocratie constitue donc une piste fructueuse pour saisir la mani re dont la mise en discussion d un objet r v le la qualit dialogique d une proc dure R f rences e BADOUARD R 2012 Les technologies politiques du web une tude des plateformes participatives de la Commission Europ enne et de leurs publics Th se de doctorat UTC Compi gne e BARTHE Y 2006 Le pouvoir d ind cision La mise en politique des d chets nucl aires Paris Economica e BARTHES Y CALLON M LASCOUMES P dirs 2001 Agir dans un monde incertain Paris Seuil 358p e BARRY A 2001 Political Machines Governing a Technological Society London Athlone Press e BENVEGNU N 2007 Des oliennes en Atr batie les TIC dans la bo te outil de la d mocratie dialogique Herm s n 47 p29 39 e BENVEGNU N 2006 Le d bat public en ligne Comment s quipe la d mocratie dialogique Politix vol 3 n 75 p 103 124 BLONDIAUX L 2007 Le nouvel esprit de la d mocratie La R publique des id es Paris BLONDIAUX L SINTOMER Y 2002 L imp ratif d lib ratif Politix n
13. g n re et le type de concernement qu il active B Latour propose de consid rer ce qu il appelle des objets orient s d mocratie pour analyser la mani re dont la nature de l objet d battu contribue d terminer le type de public qui prend part aux changes Un objet orient d mocratie doit la fois permettre de s lectionner les gens concern s et de r fl chir sur la m thode pour placer l objet d battu au centre du d bat travers des proc dures adapt es La dimension sociotechnique des objets offre des opportunit s dialogiques qui modifient sa d finition dans l espace social L objet structure donc le concernement il devient alors logique de mettre en place des proc dures susceptibles de prendre en charge ses publics B Latour se replace ainsi dans le d bat Dewey Lipmann Zask 2001 en proposant de fournir les outils n cessaires aux citoyens pour d velopper de l expertise conform ment la position de J Dewey tout en assumant de la circonscrire aux publics de l objet se rapprochant ainsi des positions lippmanniennes Ce faisant il engage un dialogue entre Science politique et STS autour de la conceptualisation de l implication des citoyens dans les espaces o les controverses sociotechniques sont d battues Cette volont de dialogue est renforc e par l arriv e de B Latour la direction scientifique de l IEP de Paris en 2003 et la publication en 2008 d un article dans la Revue Fran aise de Scie
14. il d velopper l olien en mer face aux c tes d alb tre et picarde Si oui quelles conditions au vu des diff rents usages de la mer et Le projet de parc olien des Deux C tes r pond il ces enjeux et ces contraintes Cette probl matisation illustre la tension entre les enjeux nationaux et locaux qui traversent le d bat dans la mesure o la premi re question sugg re une discussion sur les principes m mes de l olien et la seconde interroge directement le projet L organisation des r unions publiques renforce cette logique la premi re phase de r unions th matiques portait sur l olien en mer de mani re g n rale afin de faire monter en comp tence les participants sur le sujet avant de confronter les apprentissages effectu s au cas particulier du projet des Deux C tes dans la seconde En ligne ce ph nom ne est accentu sur les six espaces de discussion un seul est strictement consacr au projet sobrement intitul Projet des Deux C tes pendant que les cinq autres proposaient une ouverture th matique plus large Energie olienne en mer P che et autres professions de la mer Emploi et formation Faune et Flore et Paysages tourisme et loisir Cette forte compl mentarit en ligne hors ligne mise en avant par la CPDP montre une volont d ouverture du design un public plus large et de capter la vari t des facteurs de concernement sensibles et axiologiques e
15. le d bat public a servi de lieu de d finition de l objet olienne et les changes ont englob ses diff rentes dimensions sociotechniques Son r le a t de tenter de fournir des claircissements sur ces points sans pour autant pouvoir les trancher Les opposants ont d nonc les incertitudes li es une politique publique en construction alors que les d fenseurs de la fili re se sont f licit s des opportunit s offertes de mieux saisir les enjeux de son d veloppement Un autre indice de cette tendance la prise en charge de l objet en g n ral et la nationalisation des enjeux est l tude des cahiers d acteurs d pos s pendant le d bat sur 31 cahiers 9 d entres eux proviennent d acteurs nationaux qui appuient leur argumentaires sur des l ments relevant du cadrage global du sujet Ainsi pr s d un tiers d entre eux se sont positionn s d abord par rapport la controverse avant de prendre position sur le projet En ligne cette tension est galement tr s marqu e sur les 325 avis et commentaires d pos s sur le site 170 l ont t dans l espace r serv au projet et 155 dans ceux proposant des entr es plus th matiques Pr s de la moiti des contributions arrivent dans le d bat par des l ments g n raux venant nourrir la mise en soci t de la controverse 4 J s av rera plus tard que bien que le lot du Tr port ait t retenu pour l appel d offre la Compagnie du Vent verra son offre
16. lien possible Pour r ussir ce dialogue trois on propose de consid rer le r le du dispositif sociotechnique de m diation qui b n ficie d une longue tradition en SICS Mobiliser les SIC permet en effet de proposer une d finition sp cifique de la m diation qui est vue comme une instance qui assure dans la communication et la vie sociale l articulation entre la dimension individuelle du sujet et de sa singularit et la dimension collective de la sociabilit et du lien social Lamizet Silem 1997 364 En ce sens le langage et le symbolique sont des formes de m diations puisqu ils assurent l appropriation par le sujet de codes collectifs qui favorisent la diffusion des repr sentations dans le champ social Ainsi les dispositifs tels que les d bats CNDP sont des instances de m diation dans la mesure o ils permettent aux individus de s approprier les controverses sociotechniques et ainsi de faire voluer la mani re dont elles sont repr sent es dans l espace public Les m diations sont ainsi analys es au sein d un dispositif sociotechnique espace o se d roulent les interactions entre les acteurs Il est consid r comme une entr e dans la complexit du monde social Davallon 2004 qu il participe rendre accessible aux acteurs Peeters et Charlier 1999 La relation entre les acteurs et l environnement dans lequel ils voluent se trouve recompos e par les l ments issus de son propre parcours introdui
17. m thodologie g n rale en mati re de 8 La revue Hermes lui a par exemple consacr un num ro Le dispositif entre usage et concept n 25 1999 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 concertation avec le public au fur et mesure de son exp rience qu elle tiendra disposition sous la forme d avis et de recommandation Les d bats publics ont d sormais acquis une fa on de faire relativement identifi e les CPDP une fois nomm es d terminent les modalit s de participation du public qui a le droit de poser des questions et d obtenir des r ponses il peut formuler des observations des critiques des suggestions sur tous les aspects du projet principalement sous la forme de r unions publiques et organisent la pr sentation publique du projet par le ma tre d ouvrage animation des r unions et du site suivi du SQR et production de documents d accompagnement A la fin du d bat la CPDP produit un compte rendu document par lequel elle rend compte de la diversit des points de vue exprim s pendant le d bat Pourtant dans cette proc dure les usages du web sont encore timides et h t rog nes En effet on observe sur le terrain une grande diversit des dispositifs qui vont du simple site vitrine t la tentative de mettre en place des outils de d lib ration en ligne en int grant des outils susceptibles de permettre la discussion entre les participants on pense par exemple aux forums de discussions
18. n gociation qui correspond la traduction sur le terrain de la m thodologie et des valeurs de la commission mais telles qu actualis es par les acteurs de terrain 14 Dans son cahier m thodologique la CNDP d crit l intelligence collective comme le recours l expertise plurielle l laboration de sc narios la mise en exergue de controverses p 56 15 Voir http www debatpublic traitement dechets ivry org BLOG INDEX HTM 16 Voir http www debatpublic Inpn org participer vos avis html 17 Cahier m thodologie de la CNDP Abc daire du d bat public entr e acteur p9 et 10 18 La CNDP s appuie sur une s rie de principes galit entre participants argumentation des contributions transparence des changes et neutralit de la Commission Dans les textes l galit est d finie comme toute personne concern e par le projet doit pouvoir participer au d bat et la CPDP doit s assurer que chacun puisse y parvenir dans des conditions semblables Cahier M thodologique n 3 p11 7 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 Il Des m diations traditionnelles au service du territoire 2 a Des dispositifs de proximit qui privil gient l expression des pr f rences Dans les d bats organis s par la CNDP il est coutume de faire appel aux citoyens en tant que riverains pour qu ils viennent s exprimer sur le projet d battu Fourniau 2007 Lors des changes ils contribuent d terminer les poi
19. ou vid os cahiers d acteurs syst me de questions r ponses SQR syst me d annotation textuelle Co ment En amont une consultation en ligne a permis aux citoyens de choisir les th matiques qu ils souhaitaient voir abord es ce qui a permis leur implication d s la d finition du cadrage du d bat 33 Dans sa s ance du 2 juin 2010 la CNDP a d cid d appeler l attention du ministre d Etat ministre de l cologie de l nergie du d veloppement durable et de la mer sur l int r t qu il y aurait d organiser une fois les zones propices d finies un d bat public portant sur des options g n rales sur le d veloppement de l olien offshore pour chaque fa ade maritime Cet appel est rest sans r ponse 34 http www epaw org index php lang fr 35 http www ventdecolere or 36 http environnementdurable net 37 Entretien r alis avec le pr sident de la CPDP des deux c tes le 26 08 2012 11 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 Ainsi dans le dispositif les oliennes sont abord es sous la forme d un cahier des charges celui du projet L objet d battu a pour point de d part le projet du ma tre d ouvrage mais la formulation des th matiques abord es montre que le cadrage propos oscille entre cette dimension tr s situ e et des questionnements plus g n raux sur la th matique de l olien Dans le d bat le public tait par exemple invit r pondre deux questions principales Faut
20. relie l objet du d bat Notre tude de la m diation sur deux axes le cadrage propos et le design du dispositif de participation donne des perspectives int ressantes pour saisir la diversit des enjeux qui contribuent faire voluer le concernement qu il soit sensible ou axiologique des participants en venant discuter de l objet dans une proc dure Lorsque le d bat r ussi prendre en charge sa dimension controvers e diff rents segments du public parviennent s exprimer L objet du d bat a alors bien une dimension politique Les d bats publics sont galement un espace d exp rimentation dynamique en plus de d plier la controverse et ses enjeux on exp rimente galement la participation une concertation qui contribue d finir l objet du d bat travers une m diation Dans la pratique l activation d un public n cessite une subtile chimie entre la mise en visibilit d un probl me dans l espace social et la mise disposition d un dispositif susceptible d accueillir les interactions qu il engendre Les outils ne font pas eux seuls la r ussite d un d bat mais favorisent le moment d exploration de la controverse ch re Dewey La pr sence d outils en ligne est la fois un marqueur d une volont de l gitimer diff rents segments du public et de proposer une prise en charge plus large de l objet de la controverse La question des outils du d bat nous invite renouveler notre app
21. 15 10 2012 sur les questions environnementales contribuant ainsi les inscrire dans des processus it ratifs essentiels pour leur l gitimit Barthe 2006 Le d bat public n est pas l pour clore une controverse il vient la structurer en donnant des possibilit s d expressions aux acteurs Sur le terrain Il y a une grande vari t des dispositifs de participation leur agencement d pend en partie des conceptions de l exercice d fendues par ses concepteurs Cette diversit est possible car l instrument d action publique en lui m me reste flou Pr mat 2009 le d bat public est un cadre l gal et normatif auquel ses acteurs donnent une r alit de terrain Certains se contentent des r unions publiques quand d autres font le pari de mobiliser des outils web afin de diffuser l information du d bat et tenter d inclure de nouveaux publics Monnoyer Smith 2006 On veut ici faire l hypoth se que l agencement de la proc dure contribue une forme de hi rarchisation des publics c est dire qu en fonction du cadrage du sujet et du design de la proc dure des outils de participation propos s le d bat public permet l expression de diff rentes dynamiques de concernement par rapport au sujet et l gitime la prise de parole de certains acteurs l expression des riverains est par exemple favoris e en r union publique comme le montre JM Fourniau 2007 Dans une approche pragmatiste des publics Dewey 1927 Zask 1999 Brugi
22. DAVALLON J 2004 Objet concret objet scientifique objet de recherche Herm s 38 pp 30 37 e DELMAS MARTY M 2006 Les forces imaginantes du droit II Le Pluralisme ordonn Paris Seuil e DEWEY J 2003 1927 Le public et ses probl mes Edition L o Scheer Pau e ELIASOPH N 1998 Avoiding Politics How Americans Produce Apathy in Everyday Life Cambridge Cambridge Press e EVRARD A 2009 Les choix nerg tiques au prisme de la science politique in FLIPPO F MENOZZI M J et PECAUD D dir Energie et Soci t Aix en Provence Edisud pp 143 153 e FOURNIAU JM 2007 Citoyen en tant que riverain une subjectivation politique dans le processus de mise en discussion publique des projets d am nagement in REVEL M BLATRIX C BLONDIAUX L FOURNIAU JM HERIARD DUBREUIL B LEFEBVRE R Le d bat public une exp rience fran aise de d mocratie participative Paris La D couverte e FRASER N 1992 Rethinking the Public Sphere A Contribution to the Critique of Actually Existing Democracy in C CALHOUN ed Habermas and the Public Sphere Cambridge Mass MIT Press p 109 142 e HABERMAS J 1981 1987 Th orie de l agir communicationnel Paris Fayard e JOBERT A 1998 L am nagement en politique Ou ce que le syndrome NIMBY nous dit de l int r t g n ral Politix Vol 11 N 42 e LAMIZET B et SILEM A 1997 Dictionnaire encyclop dique des SIC Paris
23. DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 Cl ment Mabi doctorant en SIC l UTC de Compi gne Mail Clement mabi utc fr Twitter C_Mabi Faire participer le public les m thodologies du d bat public l preuve du web Dans un contexte o les controverses scientifiques pr occupant le citoyen se multiplient OGM changements climatiques nanotechnologies nucl aire et face la remise en cause de la complexification croissante des modes de gouvernance de la science et de l innovation les pouvoirs publics ont progressivement mis l agenda politique le d veloppement de dispositifs de d lib ration qui permettent de d battre des options scientifiques et techniques en prenant en compte diff rents syst mes de valeurs et diff rentes visions du monde Bourg et Boy 2005 A l chelle internationale le d veloppement de la Soci t de l Information et de la Soci t de la Connaissance pose la question de l engagement de la soci t civile dans des processus institutionnels afin de fournir des expertises plurielles susceptibles d ouvrir l horizon cognitif des d cideurs Massit Foll a 2012 Le d veloppement de ces nouveaux espaces de dialogue multi acteurs entra ne une r flexion sur l volution des modalit s de gouvernance et l mergence d une revendication un droit l information des citoyens comme pr alable toute forme de participation politique Delmas Marty 2006 Ce mouvement sert
24. Evrard 2007 pour soutenir le d veloppement d une fili re nergie renouvelable grande chelle en France Leur mise en place est le r sultat d incitations internationales le protocole de Kyoto les directives europ ennes sur l nergie traduites par des politiques nationales incitatives afin d atteindre les objectifs fix s en 2007 par le Grenelle de l Environnement En 2010 lors de la tenue du d bat public un appel d offre national est en pr paration pour l attribution de cinq lots destin la cr ation de parcs offshores par des acteurs priv s qui peut tre appr hend comme une op ration de planification rebours Nada 2007 pour venir construire la politique sectorielle Dans les textes officiels les oliennes sont donc pr sent es comme source de progr s nerg tique de profits conomiques et d finies principalement par un cadre r glementaire et des l ments chiffr s Les discours s appuient sur la technique pour valoriser un engagement tatique pris en termes de capacit de production Reynier 2010 La remise en cause de ce cadrage lib ral soutenu politiquement et priori favorable l environnement semble difficile Comment s opposer au progr s technologique r alis au nom de la d fense de notre cosyst me Pourtant de nouveaux acteurs se sont structur s pour remettre en cause la rentabilit r elle de la fili re son co t cologique et le fait qu un acteur priv puisse
25. Pour la CNDP l espace public form par le web est d autant plus difficile s approprier qu il est en perp tuelle volution contrairement aux m thodologies de concertation qui doivent tre rigoureusement prouv es avant d tre g n ralis es Si tous s accordent reconna tre l opportunit offerte par Internet plusieurs raisons semblent freiner le d veloppement des outils en ligne dans les d bats publics la crainte de la fracture num rique qui tiendrait l cart une partie du public dans la mesure o il n arriverait pas s emparer des outils et risquerait d tre p nalis dans son expression une mauvaise connaissance des outils et des moyens de mod ration et de contr le qui en d coulent de la part des membres de la commission des contraintes budg taires et organisationnelles qui limiteraient le d ploiement de ce type d outils et enfin un flou sur le statut des interventions en ligne et sur la possibilit de contraindre les internautes d cliner leur v ritable identit l instar des r unions publiques Les enjeux autour de ces choix m thodologiques sont importants au regard du risque de fracture participative induite par le mod le de participation de la CNDP qui peine r pondre ses missions en termes d inclusion des citoyens le public des d bats semble se limiter la plupart du temps des amateurs d j bien clair s voire un cercle de professionnels directement concern s
26. a dimension purement technique du sujet d battu est souvent difficile d acc s pour le public fragile Eliasoph 1998 on propose d tudier comment le site web peut lui offrir des espaces pour formuler un concernement la fois sur le projet et sur des questions plus axiologiques Quelles logiques de l gitimation des publics et de leurs pratiques peut on observer dans les proc dures de d bats publics Les outils de participation web modifient ils les modalit s de constitution des collectifs Ainsi on souhaite montrer le r le de la m diation de la CNDP dans la construction des dynamiques dialogiques et des publics Quelle s l gitimit s accorde t elle aux diff rentes formes d expression citoyenne en r union publique ou en ligne En fonction des formats de participation propos s comment les citoyens per oivent ils leur r le au sein du d bat public quelles pratiques et discours s autorisent ils Proposer une approche communicationnelle des d bats CNDP en mobilisant les concepts cl s de dispositif sociotechnique et de m diation nous permettra de ne pas abandonner le r le de la proc dure analyse de l paisseur symbolique du dispositif tout en consid rant la mani re des tudes sur les sciences et les technologies STS le r le des contextes sociaux et la confrontation des valeurs qu ils autorisent Sans se limiter une analyse des relations entre acteurs n gociations dans la construction de l objet il s
27. citoyens simplement int ress s par le projet ou le d bat La tension est forte la commission souhaite inclure le grand public alors que sa m thodologie s est progressivement mis en place pour favoriser l expression des acteurs ce sont vers eux que se tournent les CPDP pour pr parer les d bats ils contribuent donc largement structurer les th matiques et on leur demande ensuite de nourrir les changes pour soutenir les citoyens Cette tension est galement proc durale la commission a besoin des acteurs pour que sa m thodologie soit op rationnelle et que son mod le de d bat public soit incarn Le grand public peine donc trouver sa place dans un d bat qui n est finalement pas con u pour lui et qui a tendance l exclure afin de pouvoir bien fonctionner La CNDP dans sa m thodologie refl te ainsi plusieurs conceptions parfois oppos es de la participation du public et du r le qui doit lui tre assign pendant le d bat Il est bien videmment difficile de faire de ces conceptions des cat gories et de classer les d bats dans l une d entre elles Leur dimension heuristique r side plus dans le fait qu elles nous donnent des l ments pour comprendre les horizons normatifs dans lesquels s inscrivent ceux qui con oivent les proc dures Chaque d bat tente de trouver un quilibre entre ces diff rents l ments et tend vers certaines de ces conceptions La m diation propos e refl te cette
28. complexit sociotechnique de l objet est rendue possible par la m diation de la CPDP qui propose un cadrage qui articule les questionnements de la controverse et les enjeux du projet local Le design de son dispositif par la vari t des formats d expression qu il contient rend possible l expression de la vari t des formes de concernement des acteurs Pour saisir ce qui se joue r ellement pendant le d bat il est donc n cessaire de partir de l objet et de la mani re dont la m diation va dessiner son public et d plier sa complexit Dans le d bat des deux c tes la temporalit de la politique publique a eu r le cl La zone du Tr port est reconnue comme une zone techniquement favorable l implantation d un champ olien et donc susceptible d tre int gr e l appel d offre Pourtant au moment o se d roule le d bat la d cision n est pas act e Le d bat public n est donc qu une tape d un processus administratif complexe qui n est pas certain d aboutir La strat gie du ma tre d ouvrage est celle du ballon d essai pendant que le dossier se constitue et circule dans le labyrinthe administratif qui pr c de le d ploiement d un projet olien le d bat permet d avancer sur l acceptabilit et de prendre de l avance sur ses ventuels concurrents lors de l appel d offre Ces zones d ombres ont n cessairement pes e sur le bon d roul du d bat Lorsqu une concertation est organis e
29. controverse nationale et un agencement d outils de participation susceptible d accueillir les interactions entre les diff rents publics du d bat les riverains les partisans et opposants nationaux du d veloppement de l olien offshore II 2 Une prise en charge de l objet olienne Les oliennes offshores sont d abord des objets techniques Si on tente de les consid rer de mani re objective il s agit de turbines plac es en mer charg es de produire de l lectricit Pourtant la d finition mobilis e dans le d bat des deux c tes est bien plus complexe Dans notre approche les oliennes sont consid r es comme une co construction entre les l ments techniques les politiques publiques qui prennent en charge leur d veloppement et les relais qui les diffusent aupr s des citoyens Ce m canisme est l origine de ce que Dewey 1927 appelle un tiquetage collectif qui d termine les termes dans lesquels l olien offshore sera abord dans les ar nes de l espace public ici au sein du d bat en tant qu objet sociotechnique 38 Compte rendu de la CPDP des Deux C tes p12 39 Compte rendu de la CPDP des Deux C tes p5 40 Compte rendu de la CPDP des Deux C tes p12 12 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 L objet du d bat porte en lui un certain public plus large que celui du territoire qui vient s exprimer dans le cadre du d bat public Cette prise en charge par la proc dure de la
30. dou 2008 on peut dire qu en fonction des possibles communicationnels qu il offre le dispositif de concertation ne permet pas l activation des m mes segments du public L tude de la mat rialit des dispositifs et travers elle de la contrainte qui p se sur les conditions d expression de la parole politique nous fournit une entr e pour mieux saisir les conditions de mise disposition des savoirs destination des publics profanes et sur la mani re dont se constituent les rapports de force au sein des ar nes de discussion des d bats CNDP Comme l ont montr les travaux de N Benvegnu 2006 2007 les TIC font d sormais parties de la bo te outils de la d mocratie dialogique A d faut de pouvoir offrir un r g n rescence de la d mocratie Internet a dans sa nature certaines caract ristiques architecture ouverte et communication distribu e susceptibles d offrir des possibles communicationnels de nature introduire des pratiques politiques in dites dans les d bats mise l preuve des arguments et des propositions et inclusions des publics L introduction progressive d outils num riques dans les proc dures rend compte d un questionnement inh rent aux d bats publics qui peut s exprimer dans les d bats CNDP et pour dire quoi Nous postulons donc que l usage d internet est un marqueur de la mani re dont la participation du public est prise en charge dans la proc dure Si on accepte l id e que l
31. enjeux technologiques et mutations citoyennes Paris Herm s 16 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 e _ MONNOYER SMITH L 2006 Etre cr atif sous la contrainte Une analyse des formes nouvelles de la d lib ration publique Le cas DUSCAT Politix n 75 p 75 10 e NADAI 2007 Planning Siting and the local Acceptance of Wind Power Some Lessons from the French Case Energy Policy N 35 2715 2726 e PAILLIART I dir 2005 La publicisation de la science PUG Grenoble e PEETERS H ET CHARLIER P 1999 Contributions une th orie du dispositif Herm s n 25 pp15 22 e PESTRE D 2011 Des sciences des techniques et de l ordre d mocratique et participatif Participations 2011 1 N 1 p 210 238 e PREMAT C 2009 Pourquoi d lib rer Le cas du d bat public portant sur le grand contournement de Bordeaux Les Enjeux de l information et de la communication pp 37 49 e ROSANVALLON P 2006 La contre d mocratie la politique l ge de la d fiance Seuil Paris e SIMONDON G 1958 Du mode d existence des objets techniques Paris Aubier e WRIGHT S STREET J 2007 Democracy Deliberation and Design the case of Online Discussion Forum New Media and Society vol 9 5 pp 849 869 e ZASK J 2001 Pourquoi un public en d mocratie Dewey versus Lippmann Herm s n 31 pp 63 66 e ZASK J 1999 L opinion publique et son double
32. er ce qui est communicationnel dans le pli tude des interactions entre acteurs Pour comprendre comment le sens se construit la fois dans les pratiques et dans la mat rialit des objets nous faisons appel la th orie de l acteur r seau ANT qui permet de saisir comment les dispositifs de m diations co construisent avec les acteurs les controverses telles qu elles sont d battues dans les ar nes des d bats Notre tude s appuie sur l analyse d une s rie de d bats publics CNDPS r alis s dans diff rents cadres notre travail doctoral un contrat de recherche publics une tude mandat e par la CNDP sur ses usages du web des missions d valuation pour le compte de plusieurs CPDP Ces diff rentes entr es sur le terrain nous ont permis d avoir acc s de nombreux documents internes d obtenir des entretiens avec un certains nombre d acteurs avec qui il aurait t difficile d entrer en contact sans ce positionnement sp cifique Dans ce cadre nous avons r alis 12 entretiens de l observation participantes sur 9 r unions analys les sites des CPDP et l ensemble des documents m thodologiques produits par la CNDP A travers une tude de cas sur le d bat Projet de parc olien en mer des deux c tes nous souhaitons montrer comment la proc dure mise en place par la CPDP dans son design permet de prendre en charge de nouvelles sources de l gitimit Notre approche consistera voir dans quelle mesure la mise e
33. les ar nes en ligne pour compenser un acc s limit la tribune Le blog a largement t utilis comme des sc nes d expositions pour faire valoir leurs positions officielles et l gitimer leurs discours face un ma tre d ouvrage qui s est content de sa pr sence aux r unions publiques Cette tude nous a montr comment la configuration technique des dispositifs peut orienter la nature de l expression et nous a donn un aper u de l appr hension des contraintes par les participants HT La prise en charge des controverses par la m diation CNDP le cas du d bat sur le projet de parc olien offshore 3 a Offrir une l gitimit d territorialis e au public national Pour certains projets d infrastructures nerg tiques notamment dont les impacts locaux sont vidents mais les b n fices attendus d passent largement le territoire dans lequel s inscrit le projet EPR oliennes le mod le traditionnel se trouve pris en d faut Certains citoyens qui ne vivent pas proximit du projet souhaitent en effet s exprimer sur un projet qui s inscrit dans le cadre d une probl matique ou d une politique plus g n rale Ces cas de figures posent la question des modalit s d expression qu il serait l gitime d offrir ce public non riverain Les formats de participation num riques semblent offrir une l gitimit d territorialis e au grand public mobilis dans le cadre du d bat Le dispositif du
34. lorisent des formes d expertise citoyennes Nous faisons ici r f rence aux exp rimentations men es sur certains d bats comme celui d Ivry avec l introduction d un blog 5 ou le d bat LNPN avec ses forums sous forme d espaces de discussion th matiquest La seconde tension identifi e concerne la l gitimit des publics entre les objectifs initiaux en termes d inclusion de la CNDP et le r le effectivement accord au grand public dans les d bats La m thodologie actuelle accorde un statut particulier ce qu elle appelle un acteur Sont d finis comme acteur le public les associations les lus et les organismes socioprofessionnels 7 L acteur se voit donner la possibilit d mettre des cahiers d acteurs imprim s largement diffus s en r union publique et valoris s sur internet afin de rendre public un point de vue argument sur le projet en d bat Le pr suppos est que ces acteurs pourront venir renforcer le public faible Eliasoph 1998 des profanes gr ce une introduction dans le d bat d l ments critiques sur le projet du ma tre d ouvrage en b n ficiant des m mes capacit s de diffusion que ce dernier Dans la pratique cette distinction pose probl me dans la mesure o elle met mal le principe d galit entre participants constitutif du d bat public 8 Il s av re que bien souvent ce statut particulier n est pas vraiment accord au public profane qu ils soient riverains ou
35. n place d un cadrage structur autour de grandes th matique qui induit une mont e en g n ralit des participants et d un design orient d lib ration avec des formats de participation qui favorisent l expression du grand public comme les forums ou les avis vid os permettent une diversification des prises de parole D La m diation comme l ment structurant des d bats publics 1 a Le r le de la m diation dans la construction du concernement Dans les d bats publics CNDP la construction du concernement par rapport l objet du d bat est bas e sur le postulat que la mise en visibilit des controverses permet de structurer l implication du public et de motiver sa participation pour venir changer sur les l ments ainsi mis en lumi re La proc dure contribuerait cadrer les clairages offerts sur le sujet La question de l quipement des d bats publics en termes de choix d outils des formats de participation qu ils proposent des possibilit s d expression qu ils induisent et des principes normatifs qu ils contiennent soul vent donc des enjeux cruciaux pour comprendre le fonctionnement de la participation au sein des d bats CNDP En effet ces choix contribuent v hiculer un type de relation entre la Commission et le public du d bat Les diff rents formats de participation sont agenc s dans les dispositifs et vont favoriser l expression des facteurs de concernement des participants pour le sujet discu
36. nce Politique Pour un dialogue entre Science politique et Science Studies 7 o il invite les chercheurs penser nouveaux frais ce qui rel ve du politique pour consid rer la mani re des STS le r le des objets dans les changes entre participants Pour autant il nous semble que ces deux approches du concernement discursive ou objet centr ne permettent pas de comprendre pleinement les m canismes de sa structuration En effet ces derni res ne prennent pas suffisamment en compte le fait que la mise en d bat d un objet contribue sa red finition et influence l activation de son public Dans ce dialogue entre objets et proc dure il semble donc qu une tape du processus ne soit pas prise en compte par la litt rature existante la m diation Ainsi la relation entre un objet et son public m me pris en charge par une proc dure n est rendue accessible son public que gr ce un certain nombre d interm diaires de m diations Introduire le positionnement des Sciences de l information et de la communication SIC dans ce dialogue permettrait de trouver un quilibre entre les 7 Latour B Pour un dialogue entre Science politique et Science Studies In Revue fran aise de science politique Vol 58 n 4 pp 657 678 2008 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 proc dures les probl mes pos s et les publics mobilis s en redonnant toute leur paisseur aux d marches de m diation qui rendent ce
37. ne approche discursive de la constitution du concernement Leur focalisation sur la dimension strat gique des discours les am nerait occulter le r le de l objet du d bat dans le processus de concernement Ce constat s inscrit dans la continuit des r flexions men es par B Latour sur le statut des objets dans le processus de mise en soci t des sciences Portent ils en eux m mes les ressources pour modifier la port e des controverses Dans cette approche la visibilit des probl matiques ne serait donc plus le seul facteur d implication des publics et les objets pourraient tre consid r s comme d mocratiquement probl matiques c est dire capable de susciter des d bats et de structurer les publics concern s par leur introduction dans le monde social Dans son ouvrage Making things public 2005 B Latour nous invite penser les d bats politiques en se d tachant des proc dures d mocratiques au sens o elles sont conceptualis es par la science politique pour s int resser ce qui fait venir les gens dans les dispositifs de participation Latour 2005 14 Il propose ainsi de prendre les objets de d bat et les choses au s rieux Latour 2005 14 pour viter qu ils ne soient rel gu s dans le d cor de la concertation Le raisonnement traditionnel est alors invers on ne part plus des discours sur l objet pour comprendre sa visibilit mais de l objet pour saisir quels types de discours il
38. ngendr s par le projet Avec pr s de 1 800 participants aux r unions publiques et 4 200 acc s aux retransmissions en direct sur internet le d bat relatif au projet de parc olien en mer des deux c tes a suscit une mobilisation importante On peut souligner la diversit de l assistance du grand public aux r unions riverains p cheurs commer ants techniciens de l olien et la forte compl mentarit entre d bat public en salle et d bat public sur internet chacun avec ses sp cificit s 38 Les fonctionnalit s participatives ont connu un relatif succ s le site Internet a re u plus de 33 000 visites 325 avis et commentaires ont t post s dans les espaces de discussion par plus de 195 utilisateurs diff rents dont 30 en vid os et 174 questions ont t pos es dans le SQR dont 50 pos es directement en ligne 39 La CPDP fait le pari que cet accent mis sur les outils en ligne va permettre l expression d un public nationale qui va venir s exprimer sur la controverse et consid rer le dispositif du d bat public comme une ar ne suppl mentaire Partisans et opposants au projet ont galement d battu en ligne les seconds s tant par ailleurs plus largement fait entendre en r union publique On constate en effet une plus grande libert d expression sur internet et des prises de position plus quilibr es qu en salle Le dispositif propos par la CPDP a cherch allier un cadrage ouvert sur la
39. nts qui doivent tre abord s dans le d bat et d terminent leurs pr f rences Cette approche domine dans la conception du d bat de certaines CPDP qui ont organis des d bats sur des projets d am nagements locaux rocades r novation d une usine et pour qui les riverains sont les premiers et les principaux concern s Le d bat peut tre alors vu comme un instrument de mesure de l acceptabilit sociale des projets qui facilite par ailleurs l expression d un concernement NIMBY Jobert 1998 Les r unions ont avant tout une fonction de formation du public et de pr sentation du projet Mais c est aussi dans ces ar nes que se construit la parole l gitime Les formats de prise de parole sont proches de la conception de l enqu te publique classique les membres de la commission et les intervenants sont sur l estrade et le public est invit r agir Monnoyer Smith 2006 Les relations de pouvoirs qui les parcourent sont largement cristallis es et on peut ici rappeler la critique bourdieusienne Bourdieu 1982 qui argue que la co pr sence des acteurs en donnant un poids important au statut social et au capital culturel des intervenants rend plus difficile l expression publique et argument e des participants n appartenant pas l lite Ces profanes se verraient alors r duits un r le de public fant me Lippmann 1925 Dans les cahiers m thodologiques le public est d crit comme le premier concern
40. offrir une r alit de terrain ce nouvel esprit de la d mocratie Blondiaux 2007 et r pondre par la m me l imp ratif d lib ratif Blondiaux et Sintomer 2002 exprim par les citoyens Ainsi le d bat public tel que propos par la Commission Nationale du D bat Public CNDP est une forme de concertation institutionnalis e qui joue un r le d quipement de la d mocratie afin de donner prises aux citoyens sur les controverses environnementales Progressivement un cadre l gislatif et r glementaire s est mis en placet pour l gitimer l expression des habitants sur les op rations d am nagement du territoire relatives la transformation de leur environnement Sa finalit est d crite comme d mocratiser l gitimer la d cision finale qui ne sera pas n cessairement accept e par tous mais sera rendue acceptable parce que tous auront pu s exprimer et tre entendus afin de contribuer la diffusion d une culture du d bat public en France Son d veloppement s inscrit dans une d marche d instrumentation de l action publique Lascoumes et Le Gal s 2004 qui participe la proc duralisation des modalit s de d cision 1 Principalement la loi Barnier du 2 f vrier 1995 qui marque la cr ation de la CNDP et la loi d mocratie et proximit du 27 f vrier 2002 qui lui conf re un statut d autorit ind pendante 2 Rapport d activit CNDP 2010 2011 p13 DEL Cl ment Mabi UTC Costech
41. ont par ailleurs p nalis s par le choix d un syst me de gestion de contenu propri taire qu il est co teux de faire voluer 32 La Compagnie du Vent est une filiale de GDF Suez Le site du d bat est disponible l adresse suivante www debatpublic eolien en mer org Le d bat s est d roul du 28 avril 10 septembre 2010 avec une interruption du 13 au 30 ao t 10 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 Diff rents publics int ress s soit par la controverse sur la politique nerg tique fran aise nucl aire versus olien soit par l impact local sur la localit du Tr port du projet implication sur le paysage l emploi ont ainsi pu cohabiter dans son design Brugidou et Jobert 2011 Comprendre les enjeux de ce d bat implique de saisir son insertion dans une controverse nationale sur la politique nerg tique fran aise sa d clinaison locale dans le projet du ma tre d ouvrage et la mani re dont cette tension a t prise en charge par la m diation propos e par la CPDP La CNDP a d ailleurs publiquement regrett 33 le calendrier de la saisie qui l a emp ch e d organiser un d bat d orientation sur l implantation de l olien offshore en France Son vice pr sident P Marzolf sera d ailleurs d sign pour prendre la t te de la CPDP sur ce projet politiquement sensible Au plan national les pouvoirs publics consid rent l implantation de parcs offshores comme un instrument d action public
42. ont se cristallisent les relations de pouvoir entre acteurs l int rieur du d bat La m diation contribue bien la construction sociale de l objet du d bat 2 b Un design traditionnel largement investis par les acteurs Comme nous l avons vu la CNDP attribue aux acteurs un r le particulier d information du public qui consiste lui fournir des points de vue sur le projet qui soient vari s argument s et potentiellement contrast s avec celui du ma tre d ouvrage En pratique favoriser l expression de positions argument es offre l opportunit ces acteurs experts et repr sentants institutionnels de se mettre en sc ne pour rendre visible leurs positions au risque d accaparer les diff rentes modalit s d expression monopolisation de la parole en r union publique multiplication des cahiers d acteurs par plusieurs groupes affili s etc Pour contrer ce surinvestissement des lieux de participation par les acteurs la mise en place d outils de participation en ligne est souvent per ue comme un moyen d ouvrir le d bat au grand public ou tout au moins d largir ses modalit s d implication24 Monnoyer Smith 2010 Mabi 2011 Pour autant cette relation de cause effet ne va pas de soi Si les outils web sont pens s pour faire venir le public et lui permettre de s informer leur design n est pas n cessairement ergonomique et adapt aux usages du grand public Or la litt rature a m
43. ontr l importance de proposer un design coh rent avec les pratiques r elles du public cible Wright et Street 2007 Cardon 2010 Dans le cas des sites des CPDP la conception a t confi e au regard de la charge financi re que repr sentait cette op ration pour chaque CPDP25 une entreprise qui a d velopp une architecture de site standard et un kit d outils internet offrant peu de places des formats participatifs innovants Le cahier des charges a t labor pour r pondre aux exigences de transparence de la commission et est orient vers la diffusion des documents sur le projet et le d bat les comptes rendus de r union ainsi qu une liste d avis et questions r ponses v hiculant d avantage l image d une enqu te publique que d une instance d lib rative Dans les textes le site Internet est consid r comme un outil qui semble incontournable qui doit tre ouvert 22 Cette fonction de demande de pr cision a t d montr e dans le rapport CDE sur le cas d tude du d bat d Ivry 23 Entretien avec le pr sident sur le Terminal M thanier de Dunkerque le 24 06 2012 24 On pourrait citer d autres initiatives comme celle de coupler d bat public et conf rence de citoyens dans le cadre du d bat sur la politique des transports dans la vall e du Rh ne 25 Cahier m thodologique de la CNDP Evolutions et moyens de la Commission nationale du d bat public CNDP 2002 2009 p93 26
44. par la th matique du d bat Bien souvent 3 le public est conforme l image quen est faite par les critiques classiques du mod le habermassien sur la d lib ration Fraser 1992 tr s masculin relativement g et de cat gories socioprofessionnelles favoris es La r flexion sur l quipement du d bat public et la politique mener pour am liorer la pr sence du public est donc un tournant au sein de la CNDP et le sujet fait controverse entre ses membres L tude des d bats publics et de leurs dispositifs que nous avons men e fait notamment ressortir deux tensions qui sont alors incarn es dans les m diations propos es Il y a d abord une tension entre deux conceptions id al typiques de la participation du public La premi re met en uvre des dispositifs de participation qui semblent favoriser le recueil de questions et d avis sur le projet et donnent la priorit au dialogue direct entre le ma tre d ouvrage et les membres du grand public Cette vision ne cherche pas favoriser l change entre citoyens ou entre eux et les acteurs institutionnels et experts en vue d une reformulation collective de l int r t g n ral Elle encourage plut t l expression de pr f rences permet d valuer l acceptabilit sociale des projets mis en d bat et s inscrit dans la tradition des enqu tes publiques telles qu elles pr c daient la mise en place de la CNDP Elle correspond ici Document interne
45. par les d bats La CNDP regrette galement la difficult le mobiliser de mani re g n rale mais pr cise que tel semble tre le cas pour des sujets dont les habitants ne voient pas pr cis ment les cons quences directes et imm diates sur leurs conditions de vie quotidienne Dans ses textes officiels la CNDP affirme donc que lorsque le cadrage du d bat est construit autour de probl matiques localis es qui font appel un concernement sensible le public tendance se mobiliser plus largement Le cadrage orient projet serait donc propice la mobilisation du public Pour atteindre ces objectifs certaines proc dures proposent alors des designs qui favorisent cette recherche de proximit en s organisant principalement autour d une s rie de r unions publiques qui permettent de cibler un territoire et d entendre ses principaux acteurs et de rendre l acc s plus difficile d autres En effet la CPDP par le choix des lieux de r unions d limite le territoire au sein duquel il est l gitime d intervenir le territoire concern par le d bat Ces choix sont lourds de cons quences comme le souligne le pr sident de la CPDP du terminal m thanier de Dunkerque La difficult d un d bat c est son p rim tre est ce que vous vous limitez au site Est ce que vous allez r gionalement cent kilom tres 2 Les cons quences de ces choix sur le public qui va se d placer aux r unions publique
46. rejet e lors de l appel d offre pour cause de prix de rachat de l lectricit trop lev 43 BA rendu de la CPDP p14 44 Voir la liste p99 du compte rendu de la CPDP 13 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 Pour terminer notre d monstration nous proposons d analyser un exemple pr cis celui de l espace de discussion sur les nergies oliennes en mer Nous avons d abord analys l origine d clar e des internautes afin de d terminer leur proximit g ographique au territoire D apr s notre codage sur les 50 contributions 15 sont le fait de participants dit locaux 27 sont le fruit de participants dit nationaux et 8 n ont pas d clar leur commune d origine L clatement g ographique est important une contribution provient du Br sil 9 de r gion parisienne 7 de Bretagne 4 de Normandie 2 de Montpellier ville du ma tre d ouvrage 2 de Bordeaux 1 de Toulouse 1 de Picardie Amiens et 1 du Maine et Loire L analyse de la provenance des participants corrobore l hypoth se de l activation d un concernement plus axiologique en ligne mettant en discussion le principe m me de l olien et s inscrivant dans le cadrage orient controverse Il est galement int ressant de noter que dans les 15 contributions dites locales 11 sont des commentaires en r action un premier message national On voit ici l indice d une mobilisation des riverains pour refuser la mont e en g n ralit des
47. roche du public politique pour l appr hender dans toute sa diversit Le d bat des deux c tes illustre les limites du mod le de la grande communaut Dewey 1927 la complexit sociotechnique de l objet et 45 http www debatpublic eolien en mer org espace discussion energie eolienne html 14 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 l articulation de diff rents niveaux de controverse invitent penser une vision fragment e de l espace public en ar nes qui disposent de publics diff rents Les citoyens d veloppent de l expertise sur des segments de l objet qui se structurent travers une m diation comme celle propos e par la CNDP Sa d licate mission est de faire collaborer les diff rents publics de faire en sorte que tous puissent s exprimer dans des formats qui lui conviennent Cette main visible de la participation doit assumer les in galit s entre participants et faire une place aux riverains aux experts aux profanes et tous ceux qui souhaitent venir s exprimer Pour que les participants fassent publics autour de la proc dure la CPDP doit veiller ce que sa m diation ne d l gitime pas le public de la controverse et inversement Dans cette hypoth se qui reste g n raliser la configuration des formats d expression contribuerait l activation des publics et leur cohabitation dans des espaces d interactions Nous avons pu voir sur le cas des oliennes que la pr sence d outils en ligne
48. s est important un p rim tre r duit implique un design orient territoire qui favorise l expression locale On peut noter que cette approche territoriale induit une forme de hi rarchisation des publics l habitant est privil gi par exemple par rapport tous ceux qui ne peuvent pas forc ment se rendre aux r unions au propri taire d une r sidence secondaire aux usagers d une infrastructure routi re ou ferroviaire qui ne r sideraient pas dans la zone travers e mais en seraient tout de m me usagers etc Dans ces cas les usages d internet sont souvent cantonn s leur fonction d information diffusion de documents sur le projet de comptes rendus de r unions SQR2 pour faire conna tre le projet Le SQR est repr sentatif de cette d marche c est un outil con u pour r colter les questions des participants adress es aux ma tres d ouvrages et d en maximiser les r ponses Le secr taire g n ral assist g n ralement par un membre de la CPDP est charg de valider les 19 Cahier m thodologie de la CNDP Abc daire du d bat public entr e public p78 20 Entretien pr sident CPDP Dunkerque 24 06 2012 21 Le SQR est le Syst me de Questions R ponses qui permet aux participants de demander au ma tre d ouvrage des pr cisions sur le projet DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 r ponses propos es par le ma tre d ouvrage le plus rapidement possible et de les mettre en ligne sur le
49. site Sa mission est de favoriser la demande de pr cisions sur le projet de pouvoir discuter des points pr cis dans une logique d exploration et d enqu te sociale Cet outil de participation ne favorise pas le dialogisme dans la mesure o il est impossible de r pondre ou de commenter son contenu il n encourage donc pas la mont e en g n ralit 22 Dans ces d bats fortement territorialis s les outils num riques sont consid r s comme un compl ment un confort pour reprendre les mots d un pr sident de CPDP23 sans l gitimit pour faire d battre les citoyens Leur mission est plut t de donner voir par souci de transparence un registre d avis vari s et de questions r ponses sur le projet et ses impacts sur le territoire Le processus de d signation des populations concern es est donc le fruit d une s rie d op rations de cadrages qui obligent des comportements strat giques en terme de pouvoir et d espace contr ler qui peut prendre la parole et sur quel p rim tre comme le montre Clayes Mekdade 2002 Ses travaux ont montr que les op rations de s lection des participants jouent un r le dans la construction d construction de l identit d un territoire et la d finition des objets d battus en fonction du type de public mobilis on ne parle pas d un objet de la m me mani re Le choix des outils de participation contribue ce processus dynamique et strat gique et oriente la mani re d
50. sur un projet dont le p rim tre est en train de se construire les d bats ont tendance se d porter sur des l ments de la controverse nationale sur l objet du d bat L opportunit du d veloppement de l olien en mer peut elle se faire l aune d un projet isol L association Sans Offshore l horizon d ailleurs demand sans effet un report du d bat dans l attente d un compl ment d information La position de la CNDP sur le sujet est bas e sur une conception juridique du d bat public ayant t saisie elle se devait s organiser le d bat Quoi qu elle puisse penser de la pertinence du moment choisi par le ma tre d ouvrage la CNDP ne peut donc agir qu en r action une saisine Plusieurs th matiques relevant de la controverse nationale ont merg pendant le d bat la contribution r elle de l olien la r duction des gaz effet de serre en France la plupart des missions sont le fait des transports sur lesquels l olien n a pas d incidence le surco t n cessaire une technologie mergente et ses r percutions en termes de co t de rachat possibilit d exportation de l nergie produite incompatibilit pr sum e avec les principes du Grenelle craintes des co ts nerg tiques et environnementaux cach s les oliennes sont elles si propres les tensions autour de l attribution d un march public un op rateur priv Au vue du flou de d part
51. t Cette approche du concernement est bas e sur une conception socio discursive dans laquelle la circulation des nonc s dans les diff rentes ar nes de l espace public expliquerait pourquoi certaines 5 Nous mobilisons ici les tudes des d bats Aquadomitia Projet de Ligne Nouvelle Paris Normandie LNPN Centre de traitement des d chets d Ivry Paris XIII dit d bat d Ivry Projet de parc olien en mer des deux c te et le projet de terminal M thanier de Dunkerque 6 I s agit d un contrat r alis dans le cadre du programme CDE Concertation D cision et Environnement du Minist re de l cologie et du d veloppement durable 3 DEL Cl ment Mabi UTC Costech 15 10 2012 controverses obtiennent de la visibilit jusqu devenir un probl me public Cefa 2007 Chateauraynaud 2011 Ainsi les discours et les arguments des acteurs traverseraient une s rie d preuves qui d terminerait la port e du d bat sous l action des lanceurs d alertes qui tiennent le r le de sombres pr curseurs Chateauraynaud 1999 L analyse de la balistique des arguments permet d articuler le profil sociologique des acteurs et la m diatisation de leurs discours pour comprendre l mergence des controverses dans l espace public D autres travaux comme ceux de N Marres 2005 ont montr que les tudes sur le processus de formation des probl mes publics et des controverses se limitaient trop souvent u
52. t lors de la m diation L approche communicationnelle nous permet donc de caract riser finement cette relation m diatis e et de proposer une analyse de ce que nous appellerons des m diations orient es d mocratie pour d crire ces espaces d changes qui s inscrivent dans un diagramme de la m diation d mocratique tel que conceptualis par une partie de la litt rature Barry 2001 Monnoyer Smith 2010 Badouard 2012 Dans notre tude la m diation propos e par la CNDP est analys e travers sa mat rialit afin de saisir les mod les de participation qui sont traduits dans les choix d quipement faits par les CPDP et dans les orientations m thodologiques choisies afin de comprendre leur implication dans l activation des publics des d bats Ce qui fait venir les citoyens dans les d bats publics c est leur proximit ventuelle avec l objet du d bat Leur implication est rendue possible travers un processus dynamique de signification qui construit un lien entre l exp rience de l individu et l objet du d bat Ce lien peut tre plut t direct car reli une exp rience du territoire nous parlerons de concernement sensible ou indirect car reli la mobilisation de valeurs nous parlerons alors de concernement axiologique La d finition de la m diation que nous proposons articule donc la fois une compr hension fine du design des dispositifs et l analyse de la nature du cadrage propos par les proc
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