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LA PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE EN DROIT DU

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1. adapter les droits collectifs des int rimaires afin de les placer dans une situation identique celle des salari s classiques C est la situation r elle des int rimaires qui a t prise en compte pour qu ils b n ficient d une repr sentation collective efficace et apte d fendre leurs int r ts Si l on semble s carter formellement des droits dont b n ficient les travailleurs classiques il appara t que ce qui a t ici recherch est l galit concr te de traitement afin de faire b n ficier l int rimaire des m me avantages que ceux des travailleurs classiques 130 En conclusion concernant la protection de l int rimaire et les relations collectives de travail on ne peut douter que c est l galit de traitement qui a t l objectif tant du l gislateur que des partenaires sociaux ce niveau De nombreuses dispositions ont t adopt es par les pouvoirs publics pour faire b n ficier les int rimaires des m me avantages en mati re de relations collectives de travail et les partenaires sociaux encourag s par ceux ci pour laborer des normes contractuelles dans le domaine du travail temporaire ont largement pris conscience de leur r le en mati re de protection des int rimaires et sont arriv s laborer des institutions permettant de compl ter les droits collectifs des int rimaires vers une galit concr te de traitement avec les salari s classiques Si d une part tant les
2. Article L 121 5 du Code du travail 16 l employeur en fonction de la taille de l entreprise Elle peut galement permettre d viter les r gles concernant le droit du licenciement que celui ci intervienne pour un motif personnel ou pour un motif conomique puisque le travailleur temporaire cesse son travail de plein droit au terme pr vu de sa mission En bref le contrat de principe le contrat de travail dur e ind termin e qui repr sente l attente de beaucoup de travailleurs soucieux de pr visibilit et de s curit ne trouverait quasiment plus s appliquer Il convenait par cons quent de choisir une voie m diane afin de prendre en compte les int r ts de chaque acteur du processus de production entreprises utilisatrices et travailleurs qu il s agisse des travailleurs temporaires ou des travailleurs classiques notamment touch s lors du contournement des r gles relatives l effectif et de l utilisation du travail temporaire pour carter les cons quences de certains droits comme le droit de gr ve par le remplacement de gr vistes par des int rimaires Les l gislations qui se sont succ d es ces trois derni res d cennies ont limit les possibilit s pour les entreprises de recourir au travail int rimaire Ce choix correspond essentiellement la volont de mettre fin aux abus qui avaient pu tre constat s dans les milieux professionnels par le biais d une utilisation excessive de
3. C est une comparaison objective et m me virtuelle qu il s agit de r aliser Peu importe que l entreprise utilisatrice n ait pas de salari embauch pour le poste sur lequel est affect l int rimaire ou qu il soit de qualification diff rente 1l faut se r f rer la r mun ration que percevrait de l utilisateur un tel salari s il en embauchait unf Par ailleurs par la force des choses la r mun ration de r f rence ne pourra tre que celle d un salari qui vient d tre embauch les avantages p cuniaires li s l anciennet sont exclus On pr cisera ainsi que ce principe est strictement cantonn la r mun ration attach e au poste de travail Ainsi la chambre sociale a t elle d cid que lorsque l entreprise utilisatrice a recours l int rim pour remplacer un salari absent l int rimaire ne peut pr tendre qu une r mun ration correspondant au poste qu il occupe et non la r mun ration correspondante au coefficient attribu titre personnel o 2 26 A au salari remplac en raison de son anciennet Si elle peut appara tre choquante au l Art L 124 3 et L 124 4 du Code du travail 2 r 5 A AA ang r Sepi 5 ns 5 Le travailleur temporaire ne b n ficie pas de la participation aux b n fices vers e chez l utilisateur ni d un accord d int ressement mais en b n ficie dans l entreprise d int rim 3 Circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre 1
4. 3 Cass Soc 17 novembre 1999 RJS 1 2000 n 127 89 Le l gislateur a donc retenu une solution singuli re pour la d termination de l effectif de l entreprise de travail temporaire qui prend en compte les salari s qui sont dans une relation durable avec l entreprise Cette solution se con oit dans le domaine des institutions repr sentatives qui interviennent pour une collectivit de travail Les r gles d anciennet pour participer la mise en place de ces institutions ont galement t am nag es B L anciennet des travailleurs int rimaires dans la mise en place des institutions repr sentatives Le droit du travail exige habituellement une condition d anciennet pour participer la mise en place des institutions repr sentatives que ce soit en tant qu lecteur lorsqu il y a lection ou en tant que pr tendant un mandat repr sentatif Ainsi le Code du travail pr voit il pour le comit d entreprise la n cessit de travailler dans l entreprise depuis au moins trois mois pour tre lecteur et une condition tenant un travail sans interruption dans l entreprise depuis au moins un an pour tre ligible au comit d entreprise des conditions similaires existant pour les autres institutions repr sentatives Cette condition est de nature poser des difficult s pour la participation des int rimaires la mise en place des institutions repr sentatives en raison de la dur e limi
5. On pr cisera galement que des sanctions p nales ont t dict es l encontre de l entreprise de travail temporaire qui ne respecterait pas cette obligation d un contrat crit adress dans le d lai pr vu Des sanctions civiles sont galement applicables C est donc pour offrir une meilleure information et une protection au travailleur que le droit du travail impose que le contrat de travail temporaire soit tabli par crit Il b n ficie ainsi d une information sur la relation de travail comme le salari classique Mais l exigence d un crit serait vaine et n atteindrait pas son but si n tait pas exig un certain contenu pour le contrat de travail temporaire B L exigence d un contenu obligatoire Voir notamment DECOOPMAN N Le travail temporaire commentaire de l ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 D 1982 chronique p 228 FARDOUX O Le droit social l preuve de l ext riorisation de l emploi Th se Lille 2 1997 93 2 Cass Soc 7 mars 2000 Bull civ V n 90 RJS 5 00 n 598 Art L 124 4 du Code du travail Art L 152 2 du Code du travail qui punit cette omission d une amende de 25 000 francs et en cas de r cidive de 50 000 francs et d un emprisonnement de six mois ou de l une de ces deux peines seulement Voir infra p 66 ets 45 Pour que le travailleur temporaire sache clairement quoi s en tenir pour ce qui concerne sa sit
6. les partenaires sociaux ont p rennis cette institution r alisant combien elle tait un lieu Accord national professionnel du 8 juin relatif la mise en place d actions de formation professionnelle dans les entreprises utilisatrices accord du 20 octobre relatif aux objectifs et moyens de la formation professionnelle SIAUB Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGD biblioth que de droit social Tome 29 900 114 de dialogue et de r solution de difficult s permettant une expression syndicale durable dans la profession par la cr ation en 1984 de la Commission paritaire professionnelle nationale du travail temporaire CPPN TT Compos e paritairement de repr sentants des syndicats deux repr sentants de chaque organisation syndicale repr sentative au niveau national signataire de l accord et des organisations professionnelles d employeurs repr sentatives au niveau national elle se r unit en s ance ordinaire tous les deux mois et est financ e par une contribution des entreprises de travail temporaire En mati re d interpr tation elle a comp tence pour l application des textes l gislatifs r glementaires et conventionnels elle agit par la conclusion d accords d interpr tation de port e g n rale lorsque l interpr tation est commune tous les repr sentants par l mission d avis en cas de divergence d opinion Elle a galement comp tence pour la r soluti
7. 1 1 Le formalisme protecteur dans l tablissement de la relation de travail Prot ger le travailleur int rimaire dans le cadre des relations individuelles de travail c est d abord l informer sur la sp cificit du cadre juridique de travail dans lequel il s engage Pour ce faire le Code du travail exige aujourd hui l existence d un contrat de mission crit A avec un certain nombre de mentions obligatoires B A L exigence d un contrat de travail temporaire crit D apr s l article L 121 1 du Code du travail le contrat de travail peut tre constat dans les formes qu il convient aux parties contractantes d adopter Les parties peuvent donc librement recourir ou pas un crit pour constater leurs engagements Cette libert contractuelle au niveau de la forme aurait pu tre boulevers e par une 43 directive europ enne de 1991 qui pr conise la r daction d un crit contenant diverses informations pour formaliser toute relation de travail mais celle ci n a pas modifi notre l gislation En effet elle n impose pas la r daction d un contrat de travail puisqu une lettre d embauche voire m me d autres documents sont suffisants On a donc retenu que la l gislation fran aise tait en conformit avec la directive puisque cette l gislation impose la d livrance au travailleur d une copie de la d claration pr alable l embauche et de bulletins de paie documents c
8. Avenant du 10 septembre 1992 Institut de retraite et de pr voyance des salari s 115 aux prestations de s curit sociale et de retraite compl mentaire L autre institution sociale qui profite aux travailleurs temporaires le Fonds d action sociale du travail temporaire FAS TT f t cr en 1992 par les partenaires sociaux L accord national interprofessionnel du 24 mars 1990 pr voyait d j une contribution sp cifique la charge des entreprises de travail temporaires pour r pondre aux pr occupations sociales des int rimaires Il tait alors question de compenser l absence dans les faits de comit s d entreprise dans le travail temporaire par l institution d une instance paritaire propre la branche laquelle on attribuerait les activit s sociales et culturelles du comit d entreprise L institution cr e intervient sur la base de cette contribution des entreprises de travail temporaire notamment en mati re d acc s au logement locatif au cr dit la consommation aide aux tudes En effet tant donn es les difficult s des int rimaires obtenir des cr dits la consommation un logement et pour tenir compte de leurs difficult s financi res c est des aides financi res et des constitutions de garanties pour permettre l int rimaire d obtenir un logement locatif des pr ts malgr sa pr carit apparente qua t consacr e la contribution des entreprises de travail t
9. l int rim sont ici exclues dans la plupart des cas Le contrat prend donc fin de plein droit l arriv e du terme pr vu sans que le salari b n ficie des r gles protectrices existant en mati re de licenciement ou d arriv e expiration du contrat dur e d termin e Les possibilit s de renouvellement du contrat terme pr cis et d am nagement du terme sont strictement encadr es et port es la connaissance du salari Par la n cessit d une dur e d termin e la situation de l int rimaire a t stabilis e Paradoxalement une stabilit accrue est donn e au travailleur temporaire par le contrat de mission puisqu il lui donne la possibilit de pr voir avec pr cision dans la plupart des cas une dur e pendant laquelle il est certain de travailler les possibilit s de rupture de la mission sont en effet limit es 1 Le l gislateur semble tre all plus loin dans sa tentative de stabilisation d finitive de la mission et donc de la situation de l int rimaire en pr voyant la transformation de la nature de la relation de travail comme sanction du non respect de certaines r gles de la r glementation de l int rim 2 Mais cette technique n a pas eu d effet stabilisateur pour l int rimaire 1 Les possibilit s limit es de mettre fin la mission avant son terme L affirmation par le l gislateur de la n cessit d une mission dont le terme est fix avec pr cision i
10. long terme au probl me urgent de la r mun ration c est une intervention du l gislateur qui a t choisie Il a d cid de l galit formelle des r mun rations Voir PELISSIER J Travail dur e limit e et droit des salari s Dr Soc 1983 p 19 DECOOPMAN N Le travail temporaire commentaire de l ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 D 1982 Chron p 228 Rapport au pr sident de la r publique JO du 6 f vrier 1982 p 485 3 BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 205 32 Selon les articles L 124 4 2 et L 124 3 6 du Code du travail l int rimaire ne peut avoir une r mun ration inf rieure celle que percevrait dans l entreprise utilisatrice apr s p riode d essai un salari classique de celle ci de qualification quivalente occupant le m me poste de travail A cet effet il est pr vu que cette valeur doit tre inscrite dans les contrats de mise disposition et de mission m me si la r mun ration allou e au travailleur temporaire est identique accord d interpr tation du 18 janvier 1984 Cette galit concerne le salaire ou traitement ordinaire de base et tous les autres avantages et accessoires pay s directement ou indirectement par l employeur son salari en raison de son emploi L int rimaire b n ficie des avantages primes compl mentaires quelle que soit leur p riodicit calcul au prorata et des augmentations g n rales de salaire
11. 38 l utilisateur soit selon un horaire hebdomadaire correspondant la dur e l gale ou conventionnelle de travail sans b n fice des jours de repos Il faut donc retenir que les r gles l gales r glementaires et conventionnelles applicables au lieu de travail doivent tre appliqu es au travailleur int rimaire ce qui lui permet de b n ficier en principe de conditions de travail identiques celles des salari s classiques de l utilisateur Pour assurer une r elle galit il faut consid rer que l o la loi tablit une galit de traitement l o elle n op re pas de diff renciation entre travailleur pr caire et travailleur classique il n y a d une fa on g n rale pas de possibilit pour la convention collective ou l accord collectif de distinguer Le Conseil d Etat a par ailleurs pu pr ciser que rien ne s opposait l applicabilit aux personnes ext rieures l entreprise qui travaillent dans celle ci comme les int rimaires des dispositions du r glement int rieur de l entreprise relatives l hygi ne et la s curit d une part et aux r gles g n rales et permanentes de discipline d autre part Pour l int rimaire et en mati re disciplinaire les dispositions relatives l chelle et la nature des sanctions et la proc dure disciplinaire sont inapplicables en raison de l absence de contrat de travail avec l entreprise utilisatrice Le travailleur
12. est titre indemnitaire tant donn e l absence de prestation de travail l article L 124 5 alin a 3 voquant la r mun ration les juges du fond ont accord au salari int rimaire l indemnit compensatrice de cong s pay s Par ailleurs il n est pas possible d invoquer les dispositions permettant d avancer le terme de la mission afin de verser une r mun ration inf rieure Si cette mesure est sans doute favorable au salari il para t n anmoins que la solution du nouveau contrat de mission propos au travailleur temporaire ne sera essentiellement r alisable que dans les grandes entreprises de travail temporaire qui b n ficient d une importante demande de la part d utilisateurs les petites entreprises d int rim pouvant difficilement respecter les imp ratifs l gaux Le l gislateur a donc prot g le lien qui existe entre entreprise de travail temporaire et salari afin d assurer celui ci une stabilit au niveau de sa prestation de travail Cela s est fait par l affirmation de la n cessit de l existence d un terme au Obligation non remplie par la proposition d un stage CA Orl ans 28 janvier 1999 Dr Ouvrier 1999 pp 467 et s 2 TEYSSIE B Travail temporaire J C1 Travail Trait 43 CA Orl ans 28 janvier 1999 Dr Ouvrier 1999 pp 467 et s CA Orl ans arr t pr cit 5 TEYSSIEB loc cit 65 contrat de travail temporaire terme qui offre en
13. galit d acc s aux quipements collectifs I Les am nagements sp cifiques des bornes de la mission la prise en compte de la pr carit 1 Le formalisme protecteur dans l tablissement de la relation de travail A L exigence d un contrat de travail temporaire crit B L exigence d un contenu obligatoire 2 La protection du travailleur int rimaire aux bornes de l ex cution du travail A La protection de la sant et de la s curit du travailleur int rimaire B Les indemnit s originales en fin de mission Chapitre 2 La stabilisation de la situation du travailleur int rimaire dans le temps I La stabilisation de la mission 1 Les possibilit s limit es de mettre fin la mission avant son terme A La stabilit de la mission par des cas de rupture du contrat limit s B La stabilit de la mission prestation de travail par la sanction de la rupture anticip e du contrat 2 La stabilisation difficile de la mission par la requalification p 27 30 p 31 D ppp T V P P Top D D g po D 31 32 535 37 37 40 43 43 43 45 48 49 53 58 59 60 61 p 63 p 66 142 A Des cas de requalification parfois impr cis p 66 B Des modalit s pratiques de mise en uvre difficiles p 70 IL La stabilisation au del de la simple mission d int rim p 73 1 Les modalit s de d passement de la simple prestation de travail isol e p 73 A Le calcul sp cifique de l anciennet de
14. tre consacr e par l ordonnance de 1982 pour le travail temporaire C est l article L 124 20 du Code du travail qui pr voit la possibilit pour les organisations syndicales d exercer en justice les actions du salari en lieu et place de celui ci Une telle possibilit permet notamment aux syndicats de d fendre efficacement des salari s Voir cependant par exemple l accord collectif des industries chimiques du 20 mai 1992 relatif l am lioration des conditions de travail d hygi ne et de s curit BRONSTEN A S L int rim en Europe occidentale concurrent ou compl ment de l emploi permanent RI trav vol 130 n 3 1991 p 324 COHEN M Le droit de substitution cadeau empoisonn aux syndicats Dr Soc 1990 p 790 et s 117 particuli rement fragiles ou d sarm s ce qui peut tre notamment le cas du travailleur temporaire en raison de son isolement D autres exemples dans lesquelles ce type d action est possible t moignent de cette volont c est en effet notamment le cas du travailleur domicile article L 721 19 du Code du travail du travailleur tranger L 341 6 2 mais aussi du travailleur sous contrat dur e d termin e L 122 3 16 ainsi cette action est dict e en faveur de l int rimaire mais pour tenir compte de sa particuli re faiblesse C est une adaptation permettant une r elle d fense a priori des int rimaires par les organisations syndicales Dans ce t
15. c est aussi lui permettre un acc s ces relations collectives et une intervention efficace des institutions repr sentatives en sa faveur lui donner des droits collectifs satisfaisants pour assurer dans l entreprise sa repr sentation et la prise en compte de ses int r ts Au niveau collectif des droits classiques sont bien s r accord s l int rimaire droit d expression droit de gr ve droit individuel s exer ant collectivement Mais l existence de relations collectives passe par l intervention des syndicats des d l gu s du personnel des d l gu s syndicaux L tablissement de relations collectives pose ce niveau des difficult s dans le travail temporaire Tout d abord le salari int rimaire est en raison de l intermittence de ses missions et de son lien avec l entreprise de travail temporaire ainsi que de la diff renciation entre lieu de travail et employeur difficilement int gr l entreprise d int rim Par ailleurs il n est pas salari de l entreprise utilisatrice dans laquelle il effectue pour une dur e limit e une prestation de travail son int gration celle ci est une autre difficult Une syndicalisation faible des er ras F el 5 k NT A int rimaires ne facilite par ailleurs pas les choses Afin d assurer aux int rimaires une RAY J E Droit du travail droit vivant Liaisons 2000 p 307 COUTURIER G Droit du travail tome I les relations indi
16. canisme L article L 124 4 1 du Code du travail organise en effet la p riode d essai dans le cadre du travail temporaire Cette p riode d essai permet aux parties employeur et salari de contr ler que le contrat de travail correspond bien leurs attentes respectives Elle les autorise se s parer en toute libert sans formalit s Cette p riode qui se situe au d but de l ex cution du contrat de travail ne voit pas sa dur e r glement e l galement pour les contrats de travail classiques Dans l int rim le Code du travail la r glemente pr cis ment d faut de convention ou d accord professionnel de branche tendu elle ne peut exc der deux jours si le contrat une dur e inf rieure ou gale un mois trois jours si le contrat est conclu pour une dur e allant de un deux mois et cinq Jours au del Pour les contrats sans terme pr cis la dur e de la p riode d essai est fix e en se r f rant la dur e minimale pour laquelle le contrat doit tre conclu La dur e de cet essai est donc strictement limit e ce qui permet de ne pas accentuer par une dur e longue la pr carit de la situation de l int rimaire Le temps pendant lequel les parties int rimaire ou entreprise de travail temporaire peuvent librement rompre le contrat de travail temporaire est donc obligatoirement court m me s il s entend en jours ouvr s tout essai impliquant l ex cution du contrat Sauf cas except
17. cifiquement con ue pour les salari s titulaires de mandat repr sentatif Cette proc dure subordonne le licenciement et plus largement la rupture du contrat de travail du salari titulaire d un mandat repr sentatif une proc dure sp cifique n cessitant l avis du comit d entreprise d une part pour les salari s lus et l autorisation de l inspecteur du travail pour tous les titulaires d un mandat de repr sentation qui va notamment rechercher si la rupture du contrat ne trouve pas son fondement dans les fonctions repr sentatives du salari d autre part Cette proc dure sp cifique a t adapt e la relation de travail temporaire puisqu il n est pas ici question de licenciement du salari le droit du licenciement tant exclu en mati re de travail temporaire comme nous avons pu le voir Dans le cadre du travail int rimaire la proc dure sp cifique de rupture du contrat doit tre respect e lorsque l entrepreneur de travail temporaire met fin de fa on anticip e la mission du titulaire du mandat ou s il lui notifie le non renouvellement de celle ci lorsque celui ci tait envisag dans le contrat de mission Ces situations sont en quelque sorte assimil es des licenciements de la part de l entreprise d int rim qu il faut emp cher d agir par pure vengeance l gard d un repr sentant syndical ou d un repr sentant du personnel encombrant Sur l tendue de la pro
18. des effectifs n est pas le seul aspect de la flexibilit A lo os il faut noter que certains conomistes ont pu souligner PP q P 8 PELISSIER J La relation de travail atypique Dr Soc 1985 p 531 GAZIER B Economie du travail et de l emploi Pr cis Dalloz 2 dition 1992 RAMAUX C L instabilit de l emploi est elle une fatalit Dr soc 2000 p 71 et s que la performance des entreprises supposait non l instabilit qui est une particularit essentielle du travail temporaire mais la durabilit du lien d emploi Ils ont galement relev que certains travaux s ils avaient pu conclure la n cessit de l instabilit de l emploi ne formulaient cette conclusion que dans certains domaines de production C est ainsi qu ont pu tre formul es diverses critiques l gard du rapport SUPIOT qui retient l existence d une in luctable flexibilisation du travail et d un effacement de la stabilit de l emploi Par ailleurs l conomiste notera la sensibilit du travail temporaire la conjoncture Celui ci se d veloppe en effet en haute conjoncture et conna t un ralentissement quand celle ci s essouffle Le sociologue quant lui d crira les faits analysera notamment la situation du travailleur temporaire Ainsi Mme FAURE GUICHARD s attache t elle d terminer des cat gories d int rimaires en recherchant leur rapport l int rim c est dire
19. du personnel et comit d entreprise le d l gu syndical tant d sign par une organisation syndicale repr sentative 1 Les conditions g n rales de participation des int rimaires aux institutions repr sentatives L intermittence du lien d emploi des int rimaires les emp che a priori de prendre part la mise en place d institutions repr sentatives dans l entreprise de travail temporaire qui puissent r ellement prendre en compte leurs int r ts Pour pallier cette intermittence et ses incidences quant la mise en place des institutions repr sentatives les conditions d effectif A et celles tenant l existence d une certaine anciennet des salari s dans l entreprise de travail temporaire B permettant la mise en place de ces institutions ont t adpat es tout en respectant la n cessit pour les salari s d appartenir r ellement la collectivit de travail de l entreprise de travail temporaire A L effectif de l entreprise d int rim Traditionnellement le droit du travail conditionne la mise en place des institutions repr sentatives qu il s agisse de la repr sentation interne du personnel comit d entreprise d l gu du personnel ou de la repr sentation syndicale la pr sence dans l entreprise d un certain nombre de salari s d un certain effectif de salari li employeur par un contrat de travail c est ce que l on appelle le seuil d effectif
20. es Celle ci apr s que le r gime traditionnel ait t p rennis f t modifi e par le biais de deux lois en 1985 et 1986 pour tenir compte des efforts et des v ux de la profession Les r sultats des lections l gislatives de 1986 amen rent une nouvelle modification dans le sens d une plus grande souplesse par le biais de l ordonnance du 11 ao t 1986 Le retour de la gauche entra na un nouveau durcissement du r gime du travail temporaire Il faut galement noter l activit des partenaires sociaux dans le cadre de la r glementation du travail int rimaire notamment Voir les modifications intervenues en 1982 1986 et 1990 notamment Loi n 72 1 du 3 janvier 1972 Loi n 79 8 du 2 janvier 1979 Ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 La voie d entreprises de travail temporaire int gr es au service public de l emploi et plac es en concurrence avec les entreprises priv es a t suivie notamment en Belgique et aux Pays Bas voir CAIRE G Le travail int rimaire coll Que sais je PUF 1993 p 27 et 30 Ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 art 16 7 Loi n 85 10 du 3 janvier 1985 8 Lois n 85 772 du 25 juillet 1985 et n 86 76 du 17 janvier 1986 Ordonnance n 86 948 du 11 ao t 1986 1 Loi n 90 613 du 12 juillet 1990 13 par le biais des accords qui suivirent l ordonnance de 1982 ainsi que par l influence qu a pu avoir l accord national interprofessio
21. int grit du travailleur int rimaire dans cette partie 49 notamment ceux qui font l objet d une surveillance sp ciale L utilisateur violant cette interdiction est passible de sanctions p nales Cela repr sente selon nous l unique modalit relative aux cas de recours qui soit directement protectrice du travailleur temporaire Ext rieur l entreprise et de ce fait particuli rement expos des risques pour son int grit il ne faut en effet pas que lui soient confi s des postes haut risque Un arr t du ministre du travail ou de l agriculture tablit la liste de ces travaux interdits Si cette interdiction par arr t minist riel permet une volution dans le temps des interdictions facilit e on peut regretter le fait que le pouvoir r glementaire dispose ainsi de pr rogatives qui pourraient tre dict es par des pr occupations tenant moins l hygi ne et la s curit qu la politique de l emploi On pr cisera qu en plus du cas d rogatoire o ces travaux s effectuent l int rieur d appareils rigoureusement clos en marche normale une proc dure de d rogation existe faisant intervenir le directeur d partemental du travail le CHSCT et le m decin du travail Au del de cette interdiction les orientations g n rales adopt es montrent que l on a voulu par des am nagements placer le travailleur int rimaire dans une situation proche de celle du salari classique
22. l int rimaire appelait n anmoins ce que l on s y int resse De plus il est possible de consid rer qu a priori les cas de requalification sont tous protecteurs du travailleur temporaire Ne s adressant qu ceux qui sont entr s dans le travail temporaire ils permettent le r tablissement de la r alit de leur situation de travail et semblent leur permettre d acc der une stabilit accrue par la p rennisation de leur mission dans le temps en voyant leur relation de travail requalifi e par le biais du contrat dont b n ficient les travailleurs classiques Les cas multiples de requalification parfois impr cis sur leurs intentions A n ont cependant pas conduit une stabilisation accrue de la situation de l int rimaire en raison de leurs modalit s difficiles de mise en uvre B A Des cas de requalification parfois impr cis 66 La requalification permet au travailleur temporaire de voir sa relation et sa prestation de travail p rennis es par l affirmation qu il est titulaire d un contrat dur e ind termin e et non d un contrat de travail temporaire Elle a t institu e l galement en 1982 apr s les pr mices de la jurisprudence labor s sous l empire de la loi de 1972 Les juridictions ont maintenu certaines solutions jurisprudentielles pour pallier les lacunes des textes Le Code du travail pr voit deux cas de requalification Selon l article L 124 7 alin a 1 le
23. les titulaires de mandat repr sentatif sont plac s dans la m me situation qu il s agisse d int rimaires ou de travailleurs classiques La cons quence de cette galit est bien sur un acc s r ellement possible des int rimaires aux fonctions de repr sentation Pour compl ter cette possibilit d acc s des int rimaires ces fonctions et permettre une prise en compte r elle des int r ts des int rimaires par les institutions repr sentatives les moyens de celles ci ont galement t adapt s 2 L action des institutions repr sentatives La possible d tention d un mandat lectif ou syndical par un travailleur int rimaire est bien entendu une disposition allant dans le sens de l galit de traitement Cependant les sp cificit s de la relation de travail issue de l int rim exigent une adaptation des moyens d action des institutions repr sentatives Traditionnellement les repr sentants syndicaux et les repr sentants du personnel disposent dans leur entreprise de certains moyens qui leur permettent de mener bien leur mission de repr sentation Il s agit de la possibilit de prendre contact avec les salari s et de disposer d heures consid r es comme du temps de travail et r mun r es comme telles pour l exercice de leur mandat les heures de d l gation ou cr dit d heure La dur e limit e des missions et le travail des int rimaires l ext rieur de l entreprise de travail
24. sentant de l entreprise et provoquer la rupture de son mandat uniquement en conservant une attitude passive En effet il lui suffit de ne plus faire appel l int rimaire en question pour de nouvelles missions ou encore de ne lui attribuer qu un nombre extr mement restreint de missions La cons quence de cette attitude de l entrepreneur de travail temporaire sera le d part certes forc mais d une fa on dissimul e volontaire du salari int rimaire qui est titulaire du mandat et ainsi la fin de ce mandat Il convenait donc si l on voulait r ellement assurer l galit de traitement au niveau de l acc s des salari s aux fonctions repr sentatives tenir compte des sp cificit s de l int rim qui rendent possible le contournement de la protection classique du salari mandat Les partenaires sociaux ont ici fait preuve d innovation en pr voyant une protection suppl mentaire au profit du repr sentant du personnel ou du repr sentant syndical comblant ainsi les lacunes l gislatives B La garantie de non discrimination protection suppl mentaire l Art L 412 18 du Code du travail 100 Les partenaires sociaux ont entendu combler cette lacune de la protection l gislative qui entra nait un d ficit de protection des int rimaires titulaires d un mandat par rapport leurs homologues d tenant un contrat dur e ind termin e Deux accords concernant le droit syndical d une part et la repr sentat
25. 1983 p 4341 Art R 152 5 du Code du travail peines pr vues pour les contraventions de la cinqui me classe 6 Cass Soc 21 novembre 1990 Bull civ V n 580 41 Pour permettre dans la pratique cet acc s aux travailleurs temporaires et viter les r ticences du comit d entreprise l article L 124 4 7 pr voit que si ce principe d galit d acc s entra ne des d penses suppl mentaires pour le comit d entreprise de l entreprise utilisatrice celui ci doit tre rembours Les modalit s de ce remboursement sont pr cis es dans le contrat de mise disposition conclu entre entreprise utilisatrice et entreprise de travail temporaire Dans ce cadre des possibilit s de prise en charge multiples sont envisageables r partition entre les deux entreprises ou prise en charge totale par l une ou l autre Les dispositions que nous venons d voquer tablissent bien une volont d tablir l galit de traitement entre travailleur dans l ex cution de leur travail Peu importe que le travailleur soit int rimaire ou salari classique sa prestation s effectuera selon les r gles du lieu de travail tant en ce qui concerne les conditions de travail que l acc s aux installations collectives Nous voyons donc que pour ce qui est de l ex cution de la prestation de travail proprement dite le l gislateur a eu une tendance forte l assimilation du travailleur temporaire au travailleur classique
26. 1990 69 travailleurs classiques mais que certains posent probl me quant leur port e r elle et leur capacit stabiliser sa situation Les modalit s pratiques d utilisation de la requalification par les salari s confirment un chec d une telle stabilisation B Des modalit s pratiques de mise en uvre difficiles Les cas de requalification pourraient permettre au travailleur temporaire en obtenant le contrat de travail dont disposent les travailleurs classiques et en quittant l int rim de disposer par une p rennisation de leur mission de la m me stabilit que ceux ci Cependant tous les cas de requalification semblent pouvoir tre consid r s comme permettant seulement l octroi d indemnit s suppl mentaires plut t qu une r elle int gration durable dans une collectivit de travail C est que l action en justice pour obtenir la requalification pose des difficult s et qu une d cision de requalification satisfaisante peut toujours aboutir un licenciement Pour qu une demande d un travailleur temporaire soit efficace en lui permettant d acc der la stabilit la d cision pronon ant cette requalification doit intervenir avant le terme de la mission Au del s il y a requalification la mission ayant pris fin ce ne sont que des indemnit s de rupture qui pourront tre accord es au salari C est pourquoi le l gislateur a pr vu une proc dure sp cifique de requalification En
27. INTERIMAIRE ET RELATIONS INDIVIDUELLES DE TRAVAIL p 27 Chapitre 1 La protection du travailleur int rimaire dans la prestation de travail p 30 Chapitre 2 La stabilisation de la situation du travailleur int rimaire dans le temps p 58 TITRE 2 PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE ET RELATIONS COLLECTIVES DE TRAVAIL p 82 Chapitre 1 La participation des int rimaires aux institutions repr sentatives de l entreprise d int rim p 85 Chapitre 2 La promotion des relations collectives en dehors de l entreprise d int rim p 109 CONCLUSION p 132 INTRODUCTION Soixante milliards de francs de chiffre d affaire en 1996 contre vingt et un milliards dix ans plus t t pour un millier d entreprises de travail temporaire et quatre mille agences la France num ro deux mondial de l int rim derri re les Etats Unis un million huit cent mille personnes ayant effectu au moins une mission d int rim en 2000 un volume de six cent quatre mille quivalents emplois temps plein pour cette m me ann e Des missions d une dur e moyenne de 2 semaines depuis 1984 huit millions de contrats conclus entre les entreprises de travail temporaire et les utilisateurs en 1997 et dix millions en 1998 et ce dans tous les secteurs de l conomie apr s n avoir touch au d part que le personnel de bureau Ces chiffres ont de quoi inqui ter ceux qui combattent le travail temporaire avec force depuis son arriv e en France ap
28. aux journ es de pont accord es dans l entreprise utilisatrice Si cette mesure rel ve certainement de l galit de traitement on peut regretter 9 2 2 2 qu il ne soit pas tenu compte dans la fixation de cette r mun ration de l exp rience du travailleur temporaire et qu elle mette l int rimaire dans des situations diff rentes au fil sue i o e 5 2 des missions et des entreprises dans lesquelles il est mis disposition On cr e une instabilit mat rielle dans le temps en raison des possibles variations de r mun ration selon les contrats La solution de fixer des salaires cat goriels correspondant aux salaires moyens de la profession aurait permis de supprimer cette incertitude mais elle PELISSIER J Travail dur e limit e et droits des salari s Dr Soc 1983 p 19 Cass Soc 4 d cembre 1996 Bull civ V n 422 Le projet de loi de modernisation sociale pr voit express ment des sanctions p nales contre l utilisateur ne communiquant pas l ensemble des l ments de r mun ration L entrepreneur de travail temporaire risquera les m mes sanctions s il m conna t en connaissance de cause le principe d galit de r mun ration 4 Art L 124 4 2 et L 124 4 5 du Code du travail SIAU B Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGD biblioth que de droit social Tome 29 673 34 marginalisait l int rimaire L galit retenue re
29. avec des utilisateurs est ici clairement affirm comme un risque patronal qui ne doit pas tre assum par l int rimaire L int r t de ce choix l gislatif semble int ressant et aller dans le sens d une protection de l int rimaire qui va pouvoir voir ses relations de travail avec son employeur dans la dur e Cependant avant 1997 un tiers seulement des contrats de travail des int rimaires termin s avaient eu une dur e r elle de plus de trois mois Par ailleurs sur la pression des entrepreneurs de travail temporaire demandant plus de souplesse la l gislation allemande a t modifi e en 1997 Des possibilit s de conclure des CDD avec les int rimaires ont t accord es notamment pour la premi re mission et l interdiction de synchroniser la dur e du contrat sur la dur e de la mission a t lev e pour le premier contrat La solution qui a t retenue en Allemagne peut sembler a priori plus satisfaisante que la solution fran aise de synchronisation entre dur e du contrat de travail temporaire dur e de la mission Il semble certain que le l gislateur allemand a entendu de cette fa on faire du travailleur temporaire un salari comme les autres ayant une relation classique de travail avec son employeur au del de la mission de travail temporaire isol e On peut cependant douter de la port e r elle qu aurait en France le choix d une telle r glementation Si cette solution avait t retenue dans notre
30. cas d inexactitude volontaire ou d omission concernant la reproduction dans le contrat de mission des clauses du contrat de mise disposition et les modalit s de r mun ration du travailleur On a donc tenu compte de la sp cificit de la relation int rimaire et de la faiblesse du salari qu elle induit pour le prot ger Cette protection lui permet de se rapprocher de la situation du salari classique notamment de l information et de la pr visibilit dont il b n ficie quant sa relation de travail et au besoin de contester la sp cificit de sa relation de travail par le biais de la requalification comme nous le verrons plus loin S il est en ce sens important de prot ger le travailleur int rimaire au niveau de l tablissement de la relation de travail il faut galement tenir compte de cette situation au niveau des bornes de l ex cution de la prestation de travail 2 La protection du travailleur int rimaire aux bornes de l ex cution du travail Pour prot ger le travailleur temporaire il semble donc avoir t tenu compte de l originalit de la relation d int rim dans le seul but que celui ci b n ficie d une position la plus proche possible du travailleur classique Si pendant l ex cution elle m me de la prestation de travail l int rimaire semble pouvoir se voir appliquer simplement les dispositions des travailleurs classiques 1l en est autrement des bornes de l ex cution de cette pr
31. curit puisqu il pourra se tenir pour toute la mission aux modalit s d emploi pr vues par les mentions du contrat crit Compte tenu de leur situation singuli re et du manque de connaissance de leurs droits pour certains on aurait galement pu exiger qu un compl ment crit d information soit donn au salari concernant globalement ses droits en tant qu int rimaire Parall lement cette finalit informative il est galement int ressant de constater que le contenu obligatoire du contrat permet aussi au salari de contr ler la l galit et la r gularit de l op ration d int rim Les informations donn es au salari lui permettent de contr ler que certains de ses droits relatifs la prestation de travail sont bien respect s par exemple en mati re d galit de r mun ration Mais le contr le que peut mener le salari peut aller plus loin En effet la simple information sur la prestation de travail est d pass e lorsqu on impose par exemple la pr sence dans le contrat de mission du motif pr cis ment justifi de recours l int rim par l entreprise utilisatrice Cette possibilit de contr le qui est ainsi offerte au salari lui donne une protection indirecte Elle lui permet de s assurer que la prestation de travail pour laquelle il est embauch entre bien dans le cadre strict qui est d fini pour le recours au travail temporaire On retrouve ici la protection incidente qui est offer
32. d fenseur des droits des salari s malgr eux sans n cessit de concertation avec ceux ci Une d cision de la Cour de cassation a pu par ailleurs confirmer ce sentiment en acceptant propos de l action en substitution pr vue pour les salari s sous contrat dur e d termin e action similaire celle pr vue pour le travailleur int rimaire la d cision peut donc tre transpos e que l information du salari puisse tre donn e le jour de l introduction de l instance d s lors qu un d lai de quinze jours s est coul entre la notification au salari et la d cision du Conseil de prud hommes La m me d cision pr voit toutefois que le syndicat ne peut pr senter de demandes non mentionn es dans la lettre de notification informant le salari Cette solution est apparemment contraire la d cision du Conseil constitutionnel pr cit e qui pr cisait que l acceptation tacite ne peut tre acquise que si le syndicat justifie lors de l introduction de l instance que le salari a eu personnellement connaissance de la lettre d intention du syndicat Il para t donc opportun de plaider en faveur d une information pr alable permettant une r elle concertation entre salari et syndicat pour que les droits de celui ci soient r ellement d fendus dans son int r t Celui ci peut tr s bien pr f rer rester dans sa situation plut t que d agir en justice c est lui de d finir ses int r ts CO
33. dans la situation classique de travail La dur e limit e de la mission laisse galement penser qu il faut pour lui une information pr cise et rapide Il convient donc afin de prot ger le salari temporaire et parall lement de garder le caract re bien sp cifique et d rogatoire Directive CEE n 91 533 du 14 octobre 1991 o R p QE 11165 JOAN 25 avril 1994 p 2079 3 Art L 121 5 du Code du travail 44 du travail temporaire d informer l int rimaire qu il se trouve engag dans cette relation de travail Cette exigence d une information du salari se traduit tout naturellement par la n cessit d un contrat crit qui lui donne la certitude qu il ne se trouve pas plac dans la situation d un salari classique mais dans celle d un travailleur temporaire et que la r glementation de l int rim s applique sa situation de travail Les auteurs s accordent en g n ral pour consid rer que cet crit obligatoire assure une information plus compl te du salari int rimaire ainsi qu une meilleure protection de celui ci En ce sens on pr cisera que l exigence d un crit ne saurait tre consid r e comme satisfaite si le salari n a pas sign le contrat de mission Des modalit s pratiques sont pr vues pour que cet crit joue r ellement son r le d information pour le salari En effet 1l doit lui tre adress au plus tard dans les deux jours ouvrables de la mise disposition
34. dans le domaine de l int rim Ces l ments sont en effet de nature peser sur l action favorable aux salari s et protectrice de ceux ci de ceux qui interviennent dans les relations collectives syndicats et repr sentants du personnel et placer ainsi le travailleur int rimaire dans une situation bien moins favorable que celle des travailleurs classiques Une seconde partie sera VERKINDT P Y L application du principe d galit de traitement aux travailleurs pr caires Dr Soc 1995 p 870 COUTURIER G Droit du travail tome 1 les relations individuelles de travail PUF 1996 p 22 ets 25 cependant pour nous l occasion de montrer que les partenaires sociaux se sont l aussi efforc s d offrir une effectivit des relations collectives dans le cadre du travail temporaire et avec le l gislateur de donner les moyens aux institutions collectives d une protection du travailleur int rimaire allant dans le sens d une galit de traitement avec les salari s classiques 26 TITRE I PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE ET RELATIONS INDIVIDUELLES DE TRAVAIL 27 Comme nous avons eu l occasion de le pr ciser en introduction il existe bien une n cessit de prot ger le travailleur temporaire Ce besoin se fait sentir au niveau des relations individuelles de travail c est dire au niveau des relations du travailleur int rimaire avec son employeur juridiquement l entreprise de travail tem
35. dans les autres entreprises il n en allait apparemment pas de m me pour les salari s int rimaires Diverses solutions taient imaginables pour leur prise en compte l Art L 421 1 du Code du travail 2 Art L 431 1 du Code du travail 3 Art L 412 11 du Code du travail 88 dans l effectif Ils auraient ainsi pu tre compt s au prorata de la dur e de leur contrat mais le l gislateur a choisi une autre solution En application du Code du travail il faut tenir compte pour d terminer l effectif de l entreprise de travail temporaire et ainsi savoir s il y a lieu de mettre en place des institutions repr sentatives dans celle ci d une part des salari s permanents ceux b n ficiant de contrats dur e ind termin e et permettant le fonctionnement de l entreprise et d autre part des travailleurs qui ont t li s elle par des contrats de travail temporaire pendant une dur e totale d au moins trois mois au cours de la derni re ann e civile Les salari s int rimaires de l entreprise de travail temporaires interviennent par cons quent dans le calcul de l effectif de l entreprise d int rim pour une unit d s lors qu ils ont t li s elles par des contrats de mission pour une dur e cumul e d au moins trois mois Cette solution permet de ne prendre en compte dans l effectif que les salari s qui sont li s l entreprise d int rim d une mani re assez durable la durabil
36. de l entreprise utilisatrice qui se traduit dans les faits par une int gration du travailleur temporaire la collectivit de travail de l entreprise d accueil L int rimaire devient quasiment pour la d termination de sa situation de travail un salari de celle ci bien qu il n existe pas de contrat de travail entre eux Cela se v rifie tant dans la r mun ration que dans les modalit s de travail Dans ces domaines il a t affirm que le travailleur temporaire b n ficiait d une galit formelle de droits avec le travailleur classique de l entreprise utilisatrice De telles mesures vont sans aucun doute dans le sens d une galit de traitement entre travailleurs temporaires et travailleurs classiques puisque le r gime juridique de l int rim affirme une galit de droits Cependant le l gislateur a galement accord au travailleur temporaire des droits plus sp cifiques au niveau des bornes de la prestation de travail tenant compte de la sp cificit de sa relation de travail Il convient donc de voir quel est le contenu de cette protection et s il s inscrit dans le principe d galit de traitement L TEYSSIE B Travail temporaire J CI Travail Trait 83 42 IL LES AMENAGEMENTS SPECIFIQUES DES BORNES DE LA MISSION LA PRISE EN COMPTE DE LA PRECARITE Pour prot ger l int rimaire au niveau de la prestation de travail il semble possible de s arr ter la simple affirmation s
37. doute puisque la d nomination l gale de l indemnit fait r f rence une compensation de la pr carit inh rente au contrat de travail temporaire et qu elle est vers e l issue de la mission comme nous l avons vu Cette nature tait n anmoins plus marqu e sous le r gime de la l ordonnance de 1982 puisqu il tait pr vu que l indemnit tait fractionn e en deux parties l une vers e la fin de la mission et l autre quelques jours plus tard si l int rimaire ne s tait pas vu proposer de nouvelle mission proche de celle qui venait de se terminer L indemnit est aujourd hui d un seul tenant mais certains cas de non versement vont encore dans le sens d une indemnit compensant de la pr carit En effet cette indemnit n est pas due en cas notamment de continuation imm diate du travail chez l utilisateur par le biais d un contrat dur e l Art L 124 4 4 du Code du travail LYON CAEN G RIBETTES TILHET J Soci t de travail temporaire et travailleurs temporaires D 1972 Chron 12 p 63 n 16 3 BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 245 CATALA N A propos d un projet de loi R flexions sur le travail temporaire JCP 1971 I 2414 5 Cass Soc 6 mai 1975 D 1976 20 note CATALA N 55 ind termin e de rupture de la mission sur l initiative de l int rimaire ou en cas faute grave de celui ci On notera que c est bien la pr carit de
38. embauch par celle ci Certains droits ont par ailleurs t sp cialement adapt s aux sp cificit s de l int rim pour permettre d aboutir une galit de traitement r elle entre travailleurs temporaires et travailleurs classiques Dans un objectif de protection une grande stabilit a t accord e aux int rimaires lorsqu ils sont dans le cadre d une mission Des efforts ont donc t faits pour att nuer la pr carit de la situation de l int rimaire On a voulu placer les int rimaires dans la m me situation de stabilit dont b n ficient de fait les travailleurs classiques par le contrat dur e ind termin e m me si la stabilit g n rale de la relation de travail semble rester l apanage de celui ci et que la solution alternative allemande n aurait pas r ellement permis d obtenir une stabilisation accrue La l gislation actuelle permet l int rimaire de b n ficier d une relative stabilit et donc de certitudes quant sa relation de travail tout comme le travailleur classique Certains correctifs ont t adopt s lui permettant tout en ayant une stabilit dans sa mission de la d passer donnant l id e d une relation stable avec l entreprise d int rim Si l galit n est pas compl tement atteinte dans certains domaines on voit que c est dans le sens de celle ci qu ont t promulgu es les r gles protectrices du travailleur int rimaire dans les relations individuelles de t
39. ficient galement des avantages accord s dans l entreprise utilisatrice en mati re d am nagement du temps de travail d leur maternit Le passage aux trente cinq heures et les am nagements corr latifs possibles du temps de travail appellent quelques pr cisions pour ce qui est de la dur e du travail Selon l article L 212 8 du Code du travail un accord de modulation ne s applique aux int rimaires que si l accord applicable dans l entreprise utilisatrice le pr voit express ment Selon les partenaires sociaux un tel accord ne peut s appliquer que dans le cadre de contrats de mission d une dur e de quatre semaines minimum Par ailleurs en cas de r duction du temps de travail par octroi de temps de repos les salari s int rimaires peuvent tre employ s soit dans les conditions du personnel classique de La protection du travailleur temporaire en mati re d hygi ne et de s curit faisant l objet de certains am nagements elle sera trait e de fa on plus approfondie infra p 49 et s 2 Art L 124 4 6 alin a 2 Accord national professionnel du 24 septembre 1986 relatif l indemnisation pour cong de maternit ou d adoption tendu par l arr t du 6 mars 1987 JO du 17 mars Accord national professionnel du 27 mars 2000 relatif l am nagement et la r duction du temps de travail pour les travailleurs int rimaires tendu par l arr t du 27 juillet 2000 JO du 29 ao t
40. garantir la continuit des trajectoires plut t que la stabilit des emplois SUPIOT A sous la dir de Au del de l emploi transformations du travail et devenir du droit du travail en Europe rapport pour la Commission europ enne Flammarion 1999 p 298 Le projet de loi de modernisation sociale pr voit en ce sens un acc s facilit du salari int rimaire un emploi classique en permettant celui ci dans ce cas de rompre un contrat de mission en cours moyennant le respect d un pr avis Actuellement une telle rupture engage la responsabilit du salari art L 124 5 du Code du travail 80 Cette premi re partie consacr e la protection du travailleur int rimaire et les relations individuelles de travail a t l occasion de montrer que de nombreuses r gles ont t adopt es dans ce domaine qui prot gent l int rimaire Celles ci vont essentiellement dans le sens d une tentative d uniformisation dans le domaine des relations individuelles au profit des int rimaires des droits et avantages dont b n ficient les travailleurs classiques ce qui respecte le v u d une galit de traitement Cela s est v rifi dans le domaine de l ex cution de la prestation de travail Pour ce faire le l gislateur a parfois trait l int rimaire comme un salari de l entreprise utilisatrice afin que ses conditions d ex cution du travail soient similaires celles dont il b n ficierait s il tait
41. int rimaires en dehors de l entreprise de travail temporaire comme nous le verrons dans un second chapitre Dans ce contexte le travailleur temporaire semble b n ficier au niveau des relations collectives du m me traitement tant par l action des organisations syndicales que par celle du l gislateur que celui dont b n ficient les travailleurs classiques et de la m me protection que cela peut leur apporter 84 CHAPITRE 1 LA PARTICIPATION DES INTERIMAIRES AUX INSTITUTIONS REPRESENTATIVES DE L ENTREPRISE D INTERIM De nombreux l ments qui trouvent leur source dans les originalit s de la relation d emploi issue de l int rim sont susceptibles d exclure le travailleur temporaire des organes repr sentatifs dans l entreprise d int rim d s lors r serv s au personnel classique de celle ci et qui pourraient pourtant lui tre b n fiques Celles ci ont d j t cit es et ont notamment pour cons quence la difficult d int grer les int rimaires la collectivit de travail de l entreprise de travail temporaire comme cela peut tre r alis habituellement avec les salari s classiques d une entreprise De nombreuses dispositions du Code du travail sont aussi de nature rendre complexe la participation des int rimaires la mise en place de ces institutions ou leur participation celles ci en tant que repr sentant anciennet animosit de l employeur envers les membres de ces institution
42. l accord du 27 mars 2000 sur le temps de travail tendu d j cit se d veloppait car il permettrait un lien avec l entreprise d int rim d passant largement la mission et une r mun ration en dehors de toute mission par exemple pour la r alisation d un projet personnel 77 2 Une solution alternative pour la stabilit Une solution alternative au mod le retenu en France et dans de nombreux pays est celle qui a notamment t adopt e par l Allemagne La r glementation de l int rim y est totalement diff rente de la notre et l existence de diff rences fondamentales en ce qui concerne la stabilit de l emploi du travailleur temporaire m ritait qu on y consacre ces quelques lignes dans une partie consacr e la stabilit de la situation de l int rimaire Contrairement la situation fran aise le droit du travail allemand a toujours consacr parmi les piliers de la r glementation de l int rim la n cessit que l entreprise de travail temporaire se comporte compl tement comme l employeur normal de l int rimaire Une des cons quences de cette n cessit a t depuis le vote de la loi r glant la cession professionnelle de salari s l interdiction de la limitation de la dur e du contrat La limitation dans le temps du contrat de travail conclu entre entreprise de travail temporaire et int rimaire y est en principe impossible Pour garantir l application de cette r gle il est interdit
43. l int rim Comme nous avons vu une telle utilisation non r glement e est susceptible de venir r duire n ant une bonne partie du droit du travail Le but de la r glementation restrictive est entre autre d viter que les entreprises utilisent le travail temporaire pour pourvoir des emplois permanents C est ainsi que la premi re loi relative au travail temporaire du 3 janvier 1972 donne les cas dans lesquels 1l est possible de recourir au travail temporaire pour les entreprises utilisatrices Une dur e maximum des missions des travailleurs temporaires est galement pos e Celle ci subira une restriction par le biais de la l gislation relative au travail temporaire dict e par l ordonnance du 5 f vrier 1982 dur e des missions limit e trois mois contre six auparavant n cessit d un terme pr cis d s la conclusion du contrat suppression des possibilit s de renouvellement et de prolongation instauration d un d lai de carence entre deux missions sur le m me poste pour surcro t d activit Voir par exemple les articles L 431 1 et s du Code du travail relatifs au comit d entreprise 2 x 3 R Qu il s agisse des normes de proc dure ou d indemnisation 17 Le milieu des ann es 1980 sera l occasion d introduire une plus grande souplesse dans le recours au travail int rimaire les effets de la crise et l impossibilit de r fl chir long terme pour les entreprises n y
44. l interdiction des discriminations fond es sur le sexe amenant l galit hommes femmes Ce principe d galit entre les Hommes s applique logiquement aux travailleurs Les travailleurs int rimaires tant avant tout des salari s existence d un contrat de travail d un lien de subordination ils doivent b n ficier des m me droits que les salari s classiques En ce sens l accord national interprofessionnel de 1990 pr ne d une fa on g n rale l galit de traitement entre travailleurs temporaires et autres travailleurs notamment permanents de l entreprise utilisatrice en d clarant que le contrat de travail temporaire ne doit pas tre un facteur de discrimination sociale l gard des salari s qui occupent cette forme particuli re d emploi et d ajouter que la mise en uvre d un tel principe requiert l adoption de solutions pratiques destin es permettre aux salari s sous contrat de travail temporaire de b n ficier d un niveau de garanties et de protection au moins gal compte tenu de leur sp cificit celui dont b n ficient en g n ral les salari s permanents Ainsi afin de parvenir cette galit de traitement il peut tre n cessaire de choisir des voies diff rentes en utilisant compensations et adaptations des droits pour tenir compte des sp cificit s de chaque lien d emploi Si l article L 124 9 du Code du travail pr voit l appli
45. m me si elle est un t moin de l action l gislative visant impliquer les syndicats dans le travail temporaire en leur donnant des droits plus tendus en raison de la faiblesse particuli re de l int rimaire Si cette action est peu utilis e elle n en existe pas moins et pourra dans certains cas jouer un r le protecteur en permettant des actions malgr une ventuelle faiblesse de la repr sentation syndicale dans l entreprise Cette mesure du l gislateur peut donc tre inscrite dans l objectif g n ral d galit de traitement entre salari s int rimaires et salari s classiques BUY M op cit 197 ROY LOUSTAUNAU C L action de substitution des syndicats en mati re de requalification de contrat dur e ind termin e l information du salari substitu note sous Cass Soc 1 f vrier 2000 Dr Soc 2000 p 516 1 COHEN M Le droit de substitution cadeau empoisonn aux syndicats Dr Soc 1990 p 792 BUY M op cit 190 3 JEULAND E L action de substitution des syndicats la place des salari s note sous Cass Soc 1 f vrier 2000 JCP E IL 10451 Art R 516 5 du Code du travail 121 Il semble possible de dire que le l gislateur a entendu promouvoir une action syndicale dans l int rim au del du cadre de l entreprise de travail temporaire en faveur de l int rimaire comme elle peut exister dans le travail salari classique poursuivant ainsi l objec
46. me entreprise de travail temporaire En proc dant ainsi on prot ge le travailleur temporaire en att nuant le principe de synchronisation entre contrat de travail et mission et en confirmant en quelque sorte la qualit d employeur de l entreprise de travail temporaire par l existence d une relation juridique qui va au del de chaque mission isol e et est ainsi stabilis e Ce constat peut galement tre fait dans le domaine particulier de la formation professionnelle B La formation professionnelle de l int rimaire La formation professionnelle constitue un moyen privil gi pour le travailleur temporaire de d passer le stade de la simple mission classique D s avant 1971 et la loi relative la formation professionnelle continue des efforts en mati re de formation avaient t d velopp s par la profession Les partenaires sociaux ont ici beaucoup uvr pour permettre un bon d roulement de la formation professionnelle dans le 1 CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 384 33 Loi n 71 575 du 16 juillet 1971 et accord national interprofessionnel du 9 juillet 1970 3 BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 267 75 domaine du travail int rimaire Le droit pour les int rimaires aux moyens classiques de formation professionnelle a t affirm et la formation professionnelle a largement t adapt e pour que les int rimaires puissent en b n ficier Ains
47. parerait de l int rimaire si des missions ne peuvent lui tre propos es mais aussi de l existence de cette relation triangulaire lors de l ex cution des missions le syst me fran ais semble donner plus de stabilit au travailleur temporaire m me si celle ci ne dure que pendant le temps de la mission La r glementation fran aise de l int rim n a par ailleurs pas manqu d apporter certains correctifs l instabilit caract ristique de l int rim en dehors de la mission par le biais notamment de la reconstitution d anciennet pour une relation plus durable au del de la mission isol e entre entreprise de travail temporaire et salari int rimaire Par de tels choix le l gislateur a tent de permettre l int rimaire d approcher la situation de stabilit du travailleur classique m me si l on peut constater que la stabilisation durable de la situation de l int rimaire ne semble pouvoir se faire que par une embauche d finitive et volontaire de la part d une entreprise activit classique Une fois sa mission termin e le contrat de travail prend fin le travailleur int rimaire n a plus d employeur et quasiment plus de droits individuels faire valoir aupr s de l entreprise de travail temporaire avec laquelle il avait conclu son dernier contrat de mission Sur ce probl me de la stabilit le rapport Supiot plaide pour une red finition du statut professionnel pour
48. partenaires sociaux que les pouvoirs publics ont souhait placer les int rimaires dans la m me situation que les salari s classiques en mati re d institutions repr sentative dans l entreprise de travail temporaire d autre part ils ont tenu compte de la probable insuffisance de ces institutions repr sentatives de l entreprise d int rim pour laborer un syst me protecteur des int r ts des int rimaires en dehors du cadre strict de cette entreprise Ainsi l adaptation de la repr sentation classique dans l entreprise de travail temporaire conjugu e avec le d veloppement de la n gociation collective de branche et du r le des organisations syndicales dans la protection de l int rimaire ainsi que l implication des institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice dans la protection de l utilisateur ont permis de faire b n ficier l int rimaire de relations collectives efficaces Non seulement l int rimaire peut s investir malgr les particularit s de sa relation de travail dans la mise en place et le fonctionnement des institutions repr sentatives dans son entreprise mais par ailleurs la protection de ses int r ts par le biais des relations collectives de travail est similaire celle dont b n ficie le salari classique grace un d veloppement des relations collectives en dehors de l entreprise de travail temporaire C est donc bien dans le sens de l galit de traitement qu ont t
49. permet une protection de ce travailleur I Le l gislateur a galement tenu compte du fait que l ex cution du travail de l int rimaire se fait chez un utilisateur qui n est pas juridiquement l employeur de ce travailleur Par cons quent pour lui assurer une protection par les institutions repr sentatives qui faisait d faut ce niveau dans l entreprise de travail temporaire il a en partie int gr ce travailleur l entreprise utilisatrice pour ce qui est des relations collectives de travail IT COUTURIER G Droit du travail tome 1 les relations individuelles de travail PUF 1996 p 23 109 I DEFENSE SYNDICALE DES INTERETS DES INTERIMAIRES EN DEHORS DE L ENTREPRISE D INTERIM Les d buts de l int rim ont t marqu s par une opposition cette forme de travail de la part des syndicats ouvriers comme nous l avons vu en introduction Ainsi en 1979 la CFDT r clamait elle l interdiction du recours l int rim On voyait cependant la m me poque les mentalit s voluer et les syndicats tenter d am nager le recours l int rim plus que de l interdire Cela s est vu apr s les lections de 1981 la CFDT et la CGT ayant remis des m moires au chef du gouvernement voquant notamment une limitation du recours l int rim et une galisation des droits des int rimaires et des autres salari s On voit ainsi se profiler la d fense des int rimaires par les syndicat
50. quant sa sant et sa s curit Il a t tenu compte du fait que la prestation de travail tait r alis e dans l entreprise utilisatrice et que celle ci tait par cons quent la plus m me de conna tre les risques li s son activit elle a largement t associ e la protection de l int grit de l int rimaire L am nagement se caract rise par une r partition des r les entre l entreprise de travail temporaire et son l Art L 124 2 3 du Code du travail La loi de 1990 va ainsi plus loin que la l gislation ant rieure qui limitait l interdiction aux seuls travaux faisant l objet d une surveillance m dicale sp ciale Art L 152 2 du Code du travail 3 TEYSSIE B Travail temporaire J CI Travail Trait 16 Arr t s du 8 octobre 1990 JO du 9 novembre et du 27 juin 1991 JO du 17 juillet pour l agriculture Voir par exemple l arr t du 4 avril 1996 JO du 18 avril pour les risques li s l amiante et l arr t du 12 mai 1998 JO du 23 mai pour les rayonnements ionisants modifiant l arr t du 8 octobre 1990 pr cit CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 376 BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 89 7 L article L 241 5 1 du Code de la s curit sociale pr voit un partage du co t d ATMP d un int rimaire 50 client Ainsi le l gislateur a transf r sur l entreprise utilisatrice la responsabilit de l hygi
51. qui s applique aussi en d autres domaines Pour la mise en place des institutions repr sentatives il s agit globalement d effectif de onze ou cinquante salari s Ces seuils ne sont pas remis en cause dans le cadre de la repr sentation collective dans l entreprise de travail temporaire mais c est le calcul de l effectif qui a t pr cis par le l gislateur Certains salari s peuvent tre pris en compte dans le calcul de l effectif de l entreprise alors qu ils ne sont pas li s elle par un contrat de travail nous en verrons un exemple infra p 127 87 Pour la pr sence dans l entreprise de travail temporaire des multiples institutions repr sentatives le l gislateur n a pas modifi les seuils d effectif Ceux ci sont les m mes que pour les entreprises classiques ce qui permet de ne pas marginaliser les travailleurs temporaires Les institutions sont donc identiques celles dont b n ficient les travailleurs classiques et sont mises en place d s lors qu un certain seuil d effectif est atteint seuil qui est le m me pour toutes les entreprises et pour tous les travailleurs Ainsi un d l gu du personnel pourra tre lu dans une entreprise de travail temporaire d s lors que celle ci compte onze salari s un comit d entreprise pourra tre mis en place lorsque le calcul de l effectif fait appara tre la pr sence de cinquante salari s m me chose pour un d l gu syndical L
52. rer que les installations collectives vis es sont celles ayant pour but de faciliter l activit professionnelle Ainsi a t il t pr cis que le principe de l galit d acc s s appliquait au parking de l entreprise Des limitations dans l acc s aux installations collectives sont possibles mais alors la restriction doit tre objectivement pr vue et s appliquer tous on ne peut pas se contenter d interdire l acc s aux int rimaires uniquement en raison de leur qualit d int rimaire Dans le but d assurer l effectivit de ce principe d acc s dans des conditions gales aux installations collectives de l entreprise utilisatrice des sanctions p nales ont t pr vues l encontre de la personne responsable de la gestion de ces installations ou moyens de transport collectifs qui ne respecterait pas ce principe La jurisprudence a pu pr ciser qu il y avait une discrimination constitutive d un trouble manifestement illicite amp 2 NS qu il y a urgence faire cesser lorsque les modalit s d acc s un restaurant d entreprise d cid es par un comit d entreprise entra nent des diff rences de traitement concernant 21 2 6 la d livrance des cartes de r duction sur le prix des repas Colonies de vacances voyages Circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre 1990 Circulaire DRT n 92 14 du 29 ao t 1992 R p Min n 35797 JOAN Q 10 octobre
53. retenir l existence d une discrimination dans les propositions de mission apr s l lection ou la d signation il convient de se r f rer l activit de r f rence du titulaire du mandat Cette activit est celle du repr sentant avant son lection ou sa d signation Elle est d finie par un taux d activit appr ci en totalisant les missions effectu es par le salari au cours des dix huit mois qui ont Accords nationaux professionnels du 8 novembre 1984 sur le droit syndical dans l entreprise de travail temporaire tendu par arr t du 6 ao t 1985 JO du 15 ao t et du 27 octobre 1988 relatif la repr sentation du personnel dans les entreprises de travail temporaire tendu par arr t du 22 f vrier 1989 JO du 5 mars p r i x RE Des as Les titulaires de mandats repr sentatifs qui sont salari s classiques de l entreprise d int rim b n ficient videmment uniquement de la protection classique des salari s prot g s 101 pr c d l lection ou la d signation et par les qualifications dans lesquelles le salari t mis disposition le p rim tre dans lequel il a effectu ses missions pendant cette p riode et enfin par la r partition dans le temps des missions durant cette p riode Une fois cette activit de r f rence rep r e il faut regarder l activit apr s l lection en tant que repr sentant du personnel ou la d signation comme d l gu syndica
54. salari s qui postulent pour acc der un tel mandat de repr sentation du personnel aient un lien juridique avec l entreprise En r sum il est n cessaire que le salari fasse partie du personnel de l entreprise Cette condition pose probl me dans les entreprises de travail temporaire l int rimaire n tant pas li elle juridiquement en permanence Il peut tr s facilement arriver qu un travailleur temporaire dispose d un contrat de mission lors de l laboration des listes lectorales et des listes de candidats et que par cons quent il dispose d un lien juridique avec l entreprise d int rim mais que le jour m me de l lection il ne soit plus Accord chef d entreprise organisations syndicales repr sentatives fixant traditionnellement les modalit s pratiques des lections articles L 423 13 et L 433 9 du Code du travail 94 en mission son contrat de travail temporaire tant arriv terme Il fallait donc adapter les r gles classiques pour d terminer avec certitude quel int rimaire peut prendre part au vote et quel int rimaire n est pas admis y participer que ce soit en tant qu lecteur ou en tant que candidat Concernant le lien juridique qui doit exister entre l entreprise et le travailleur int rimaire des am nagements ont donc t effectu s pour tenir compte de la relation de travail en pointill s de ce salari et permettre sa participation la mise en place des in
55. tant certainement pas trang res Des cas de recours seront ajout s en 1985 ceux ci passant de quatre neuf La dur e des missions sera galement augment e cette date puisque celle ci pourra aller jusqu vingt quatre mois dans certains cas D autre part un renouvellement limit dans le temps est autoris Le point d orgue d une l gislation souple et plus favorable l utilisation de l int rim est constitu par l ordonnance du 11 ao t 1986 Celle ci vient supprimer la liste limitative des cas de recours au travail temporaire consacrant ainsi une quasi libert de conclure des contrats de travail temporaire La dur e maximale de 24 mois est g n ralis e L utilisation du travail int rimaire n est alors plus encadr e que par un principe g n ral selon lequel le contrat doit tre conclu pour l ex cution d une t che pr cise qui ne peut avoir pour objet de pourvoir durablement un emploi li l activit normale et permanente de l entreprise L augmentation du recours l int rim et les abus constat s de 1986 1990 conduiront le l gislateur intervenir nouveau dans l esprit de l accord national interprofessionnel du 24 mars 1990 en reprenant une liste limitative de cas de recours Le recours au travail temporaire n est depuis autoris que dans certains cas pour l ex cution d une t che pr cise et temporaire sachant que le contrat de travail temporaire ne saurait permettre de p
56. temporaire le Code du travail a pr vu dans le respect de la prohibition du marchandage que toute op ration but lucratif ayant pour objet exclusif le pr t de main d uvre est interdit d s lors qu elle n est pas effectu e dans le cadre du travail temporaire Un cadre strict doit donc tre respect Les entreprises de travail temporaire pourraient galement tre qualifi es de bureaux de placement priv et payant portant ainsi atteinte au monopole public du placement acte d entremise entre offre et demande d emploi Cette objection est contourn e par le fait que l entreprise de travail temporaire est juridiquement l employeur de l int rimaire en application de l article L 124 4 du Code du travail La Cour de cassation a eu l occasion de rappeler que le seul employeur des int rimaires mis disposition est l entreprise de travail temporaire On signalera toutefois que des auteurs soulignent la dualit d employeur dans les faits C est en effet notamment l entreprise utilisatrice qui donne les instructions n cessaires l ex cution du travail au travailleur et en contr le le 5 respect COUTURIER G Droit du travail tome I les relations individuelles de travail PUF 3 d mise jour 1996 53 Art L 125 1 du Code du travail toute op ration a but lucratif de fourniture de main d uvre qui a pour effet de causer un pr judice au salari qu elle concerne o
57. temporaire en droit compar europ en et international LGD J biblioth que de droit social Tome 29 883 111 exprim s dans un accord de 1985 par les lois du 25 juillet 1985 et du 17 janvier 1986 C est galement un accord national mais cette fois ci interprofessionnel qui influencera certains aspects positifs pour l int rimaire de la loi du 12 juillet 1990 L ordonnance de 1982 r glementant le travail int rimaire est pour beaucoup dans le d veloppement important de la n gociation collective dans ce secteur Si celle ci r pondait un objectif d encadrement du recours au travail temporaire et d am lioration des droits des int rimaires elle renvoyait la n gociation collective un certain nombre de probl mes qui int ressaient la protection du travailleur temporaire Il s agit de l indemnisation de la maladie de l indemnisation du ch mage intemp rie de la m decine du travail de la formation professionnelle Autant de domaines qui appelaient dans la pratique une activit contractuelle forte et par lesquels on peut certainement estimer que les pouvoirs publics incitaient les partenaires sociaux rattraper le retard de la n gociation collective dans le travail temporaire accumul depuis la premi re r glementation de 1972 Celle ci fut conform ment aux v ux de l ordonnance bien men e sur le terrain Les organisations syndicales de salari s classiques ont ici n goci de nombreux accords de bra
58. temporaire sont de nature troubler l effectivit de ces moyens d action ainsi que l action elle m me Il a fallu les adapter en tenant compte de deux facteurs Tout d abord les heures de d l gation posent probl me car si c est un int rimaire qui est l Art L 412 20 L 424 1 et L 434 1 du Code du travail 103 investi du mandat repr sentatif son travail s effectue pour une dur e limit e et dans une entreprise qui n est pas celle dans laquelle il est titulaire du mandat ce qui appelait une adaptation de ce moyen d action A Par ailleurs les institutions repr sentatives de l entreprise de travail temporaire agissant pour des int rimaires il a fallu permettre ces institutions de prendre contact avec ces travailleurs singuliers qui sont l ext rieur de l entreprise pour que leurs int r ts soient r ellement d fendus Si ce contact a t am lior il demeure que l action des institutions repr sentatives en faveur de ces salari s reste difficile B A L adaptation des moyens d action aux repr sentants int rimaires Afin de permettre aux travailleurs temporaires de remplir des fonctions de repr sentation les partenaires sociaux ont adapt les moyens d action des repr sentants aux sp cificit s du travail int rimaire La dur e limit e des missions et l existence d une prestation de travail chez un utilisateur et non dans l entreprise dans laquelle 1ls ont des fonctio
59. terme de la mission Cass Soc 6 mai 1997 Dr Soc 1997 p 924 note ROY LOUSTAUNAU C CDD absence du nom et de la qualification du salari remplac requalification en CDI Cass Soc 7 octobre 1998 Bull civ V n 410 RJS 11 1998 n 1423 Dr Soc 1999 p 87 obs ROY LOUSTAUNAU C travail temporaire proc dure rapide de requalification possibilit d utilisation apr s le terme de la mission Cass Soc 19 janvier 1999 Bull civ V n 36 RJS 4 1999 n 605 JCP 1999 IV 1472 D 1999 IR p 50 int rimaire requalification de la relation avec l utilisateur cumul possible indemnit s de rupture indemnit de pr carit Cass Soc 17 novembre 1999 RJS 1 2000 n 127 CHSCT de l entreprise de travail temporaire non prise en compte des int rimaires dans l effectif Cass Soc 1 f vrier 2000 JCP E IL 10451 2 d cision note JEULAND E Dr Soc 2000 p 516 et s note ROY LOUSTAUNAU C nature de l action de substitution des syndicats Cass Soc 7 mars 2000 Bull civ V n 90 Sem Soc Lamy 3 avril 2000 n 975 pp 11 12 note M D D 2000 IR p 110 JCP G 2000 Somm p 825 n 1747 RJS 5 00 n 598 int rimaire contrat de mission crit objectif absence de signature action contre l entreprise de travail temporaire requalification en contrat dur e ind termin e Cass Soc 19 avril 2000 Bull civ V n 146 D 2000 IR p 160 JCP 2000 IV 193
60. traitement 29 CHAPITRE 1 LA PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE DANS LA PRESTATION DE TRAVAIL Le travailleur temporaire effectue toujours sa prestation de travail pour une entreprise qui est un client de son employeur Par le contrat de mise disposition contrat commercial une entreprise cliente demande une entreprise de travail temporaire l intervention d un travailleur int rimaire qui est embauch et r mun r par l entreprise de travail temporaire Le salari en question n a qu un employeur l entreprise de travail temporaire Il n y a aucun lien contractuel entre salari int rimaire et entreprise utilisatrice alors m me que la prestation de travail ne s effectue pas dans l entreprise de travail temporaire mais dans cette entreprise utilisatrice o sont par ailleurs donn es et contr l es les directives de travail l int rimaire Si le travailleur temporaire n est pas salari de l entreprise utilisatrice celui ci ne devrait logiquement pas b n ficier des r gles concernant le travail dans cette entreprise Le l gislateur tenant compte du fait que c est bien dans cette entreprise que s effectue la prestation de travail a d cid qu un certain nombre de dispositions appliqu es aux salari s de celle ci et concernant la prestation de travail devaient galement s appliquer aux travailleurs temporaires intervenant en application d un contrat de mise disposition qu elle avait c
61. travailleur temporaire est r put li l utilisateur par un contrat dur e ind termin e lorsque celui ci continue le faire travailler apr s la fin de sa mission sans avoir conclu un contrat de travail avec lui ou un nouveau contrat de mise disposition Cela prot ge videmment le travailleur temporaire puisqu on lui permet de ne pas travailler dans un cadre inconnu et de b n ficier soit d un contrat avec un terme pr d termin dans un cadre l gislatif pr cis soit d un contrat dur e ind termin e soit il intervient dans le cadre du travail temporaire et il faut un contrat de mise disposition soit il b n ficie du contrat de droit commun qui est le contrat de travail dur e ind termin e avec l entreprise utilisatrice La formule utilis e par le l gislateur ne fait pas de doute quant ses intentions d int grer le travailleur temporaire au personnel classique de l utilisateur et de lui offrir sa stabilit En application de l article L 124 7 alin a 2 le recours pour un utilisateur un salari int rimaire en violation caract ris e des dispositions des articles L 124 2 L 124 2 4 du Code du travail entra ne pour ce salari le droit de se pr valoir aupr s de cet utilisateur des droits aff rents un contrat dur e ind termin e Les objectifs du l gislateur sont ici moins nets s il avait voulu int grer le salari int rimaire au personnel de l entreprise u
62. travailleurs classiques de l entreprise utilisatrice Si les r gles ci dessus nonc es peuvent faire penser un r gime d rogatoire au droit du travail traditionnellement entendu il n en est rien C est la r alit de la situation de travail de l int rimaire qui a t prise en consid ration C est bien l galit de traitement qui est ici recherch e car on adapte la mise en place et les missions des institutions repr sentatives la pr sence des int rimaires dans l entreprise Cela permet l int rimaire de b n ficier d une protection efficace la plus proche possible de celle dont b n ficient les salari s classiques par des organes repr sentatifs habituels sur leur lieu de travail alors m me que sa prestation de travail ne s effectue en aucun cas dans l entreprise de travail temporaire et que les organes repr sentatifs de l entreprise d int rim peuvent para tre impuissants en ce domaine Cette prise en consid ration au niveau collectif dans l entreprise utilisatrice est le corollaire de l int gration du travailleur int rimaire celle ci au niveau des relations individuelles Voir supra p 33 Art L 422 1 du Code du travail 129 Ce chapitre montre que conscients des sp cificit s de la relation de travail temporaire et de ses incidences au niveau de la repr sentation collective dans l entreprise de travail temporaire le l gislateur et les partenaires sociaux ont cherch
63. 1 Bull civ V n 97 faute grave du salari d finition Cass Soc 22 mai 1991 JCP E 1991 pan 866 travailleur temporaire employeur entreprise de travail temporaire Cass Soc 6 novembre 1991 Bull civ V n 480 effectif de l entreprise utilisatrice lection des repr sentants du personnel prise en compte des int rimaires Cass Soc 10 novembre 1993 Bull civ V n 265 Dr Soc 1994 p 47 RJS 12 1993 n 1248 travailleur temporaire embauche par l utilisateur p riode d essai d duction des missions effectu es dans les trois pois pr c dents n cessit de fonctions similaires Cass Crim 23 novembre 1993 Dr Ouvrier 1994 p 94 accident d un int rimaire obligations de s curit de l utilisateur responsabilit p nale 140 Cass Soc 6 avril 1994 RJS 5 1994 n 627 anciennet de l int rimaire dans l entreprise de travail temporaire prise en compte des heures de d l gation Cass Soc 23 octobre 1996 Dr Soc 1996 p 1013 note LYON CAEN A galit de r mun ration entre travailleurs principe g n ral travail gal salaire gal Cass Soc 4 d cembre 1996 Bull civ V n 422 travailleur temporaire galit de r mun ration responsabilit de l utilisateur diligences de l entrepreneur de travail temporaire Cass Soc 25 mars 1997 RJS 5 1997 n 628 travailleur temporaire requalification du contrat de mission possibilit d agir apr s le
64. 124 23 du Code du travail FARDOUX O op cit 520 37 La prestation de travail de l int rimaire s effectuant par d finition dans l entreprise utilisatrice aux c t s des salari s de celle ci le l gislateur a entendu depuis les d buts de la r glementation de l int rim leur donner les m mes conditions de travail Une telle solution permet assur ment d viter les abus l encontre des travailleurs temporaires par une diff renciation dans les modalit s d ex cution du travail Cela permet en outre de recentrer le travail temporaire sur son but de pourvoir l ex cution d une t che pr cise et temporaire en vitant que les entreprises soient tent es d y faire appel pour viter l application des r gles de travail applicables leur niveau En application de l article L 124 4 6 du Code du travail c est l entreprise utilisatrice qui est responsable des conditions d ex cution du travail telles qu elles sont d termin es par les mesures l gislatives r glementaires et conventionnelles applicables au lieu de travail De cette fa on l int rimaire b n ficie des m me r gles que le travailleur classique de l entreprise d accueil en ce qui concerne limitativement la dur e du travail le travail de nuit le repos hebdomadaire et les jours f ri s l hygi ne et la s curit le travail des femmes des enfants et des jeunes travailleurs Les femmes enceintes int rimaires b n
65. 4 et s TEYSSIE B Remarques sur le droit du travail in M langes offerts A COLOMER Paris Litec 1993 539 p p 495 et s Travail temporaire J Cl Travail Trait fascicule 3 30 mai 1997 VERICEL M Le formalisme dans le contrat de travail Dr soc 1993 p 818 et s VERKINDT P Y L application du principe d galit de traitement aux travailleurs pr caires Dr Soc 1995 p 870 et s Le risque p nal de l externalisation Petites affiches 9 d cembre 1998 n 147 p 39 et s Travail temporaire au premier semestre 2000 Sem Soc Lamy 26 mars 2001 n 1021 p 14 Plate forme conf d rale de revendications et objectifs imm diats de transformation Syndicalisme hebdo n 1757 17 mai 1979 p 25 NOTES COMMENTAIRES ET RAPPORTS DE JURISPRUDENCE CATALA N note sous Cass Soc 6 mai 1975 D 1976 20 137 ROY LOUSTAUNAU C Le formalisme des mentions obligatoires dans le contrat de travail dur e d termin e Cass Soc 6 mai 1997 Dr Soc 1997 p 922 ets L action de substitution des syndicats en mati re de requalification de contrat dur e d termin e l information du salari substitu Cass Soc 1 f vrier 2000 Dr Soc 2000 p 516 et s Obs sous Cass Soc 7 octobre 1998 Dr Soc 1999 p 87 et s HALLER M C Requalification du contrat lindemnit de pr carit reste acquise au salari Cass Soc 9 mai 2001 2 arr ts JS Lamy n 82 26 ju
66. 82 p 551 soit clairement identifi e Cette tape permettra de limiter rigoureusement les observations qui seront formul es ci apr s ce domaine En vertu du Code du travail le travail temporaire ou int rim peut tre d fini comme une forme particuli re de travail se d roulant dans le cadre d une relation triangulaire Il fait en effet intervenir une entreprise l entreprise utilisatrice ou entreprise d accueil qui pr sentant un besoin temporaire de main d uvre conclut un contrat avec une seconde entreprise l entreprise de travail temporaire ou l entreprise d int rim afin que celle ci embauche un salari le travailleur temporaire encore d nomm travailleur int rimaire ou int rimaire qu elle r mun rera et mettra temporairement sa disposition Il existe donc deux contrats d une part un contrat commercial entre l entreprise de travail temporaire et l entreprise utilisatrice appel contrat de mise disposition autre part un contrat de travail entre le salari et l entreprise de travail temporaire appel contrat de travail temporaire ou contrat de mission qui est un contrat dur e limit e prenant fin de plein droit au terme convenu initialement sans application du droit du licenciement On peut d s maintenant noter que le salari n est li contractuellement qu l entreprise de travail temporaire Bien qu il ne soit appel effectuer sa prestation de travai
67. 9 RJS 6 2000 n 754 r gles de forme du contrat de mission violation possibilit pour l int rimaire d agir en requalification contre son employeur Cass Soc 9 mai 2001 JS Lamy n 82 26 juin 2001 p 13 note HALLER M C CDD requalification cumul possible indemnit de rupture indemnit de pr carit CA Paris 14 d cembre 1988 RJS 3 1989 n 291 travailleur int rimaire galit de r mun ration modalit de calcul CA Orl ans 28 janvier 1999 Dr Ouvrier 1999 pp 467 et s note POIDEVN F difficult s conomiques non constitutives d un cas de force majeure art L 124 5 du Code du travail impossibilit de proposer un simple stage montant de la r mun ration due au salari en cas de violation de cette obligation 141 TABLE DES MATIERES Table des abr viations Sommaire INTRODUCTION TITRE 1 PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE ET RELATIONS INDIVIDUELLES DE TRAVAIL Chapitre 1 La protection du travailleur int rimaire dans la prestation de travail I L galisation formelle des droits dans l ex cution du travail l int gration l entreprise utilisatrice 1 L galit dans la r mun ration A La d termination de la r mun ration du travailleur int rimaire directement li e au travail B L implication de l entreprise utilisatrice dans le versement de la r mun ration 2 L galit dans l ex cution du travail A L galit des conditions de travail B L
68. 990 CA Paris 14 d cembre 1988 RJS 3 1989 n 291 5 Circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre 1990 Cass Soc 20 avril 1989 Bull civ V n 306 D 1990 Somm p 176 obs LYON CAEFN A 33 niveau de l galit cette solution correspond la lettre des textes qui parlent de r mun ration du salari de l utilisateur apr s p riode d essai Afin de rendre effectif ce principe de parit la Cour de cassation fait peser sur l entreprise d int rim l obligation de tout mettre en uvre pour conna tre ce montant de la r mun ration de r f rence Elle ne pourra en effet se retourner contre son client en cas de diff rences de r mun rations qu elle aurait verser pour violation du principe d galit des r mun rations si elle ne l a pas mis en demeure de lui fournir les informations en question L utilisateur peut galement tre sanctionn p nalement en application de l article L 152 2 du Code du travail s il ne conclut pas un contrat de mise disposition conforme aux exigences de l article L 124 3 ou qu il y fait figurer des indications volontairement inexactes Dans cet esprit d galit de r mun ration l int rimaire b n ficie du paiement des jours f ri s et des indemnit s d intemp ries sans condition d anciennet lorsque les sg 3 en i RCE 4 2 z salari s de l entreprise utilisatrice en b n ficient ils ont galement droit sous certaines conditions
69. HEN M Le droit de substitution cadeau empoisonn aux syndicats Dr Soc 1990 p 790 et s Cass Soc 1 f vrier 2000 JCP E II 10451 note JEULAND E Dr Soc 2000 p 516 et s note ROY LOUSTAUNAU C ROY LOUSTAUNAU C L action de substitution des syndicats en mati re de requalification de contrat dur e ind termin e l information du salari substitu note sous Cass Soc 1 f vrier 2000 pr cit e Dr Soc 2000 p 518 519 4 Voir ce sujet nos observations relatives la requalification de la relation de travail de l int rimaire supra p 70 ets 119 Ces observations s imposent d autant plus que la port e et l tendue de l action en substitution en faveur du travailleur int rimaire ont t revues la hausse en 1990 B L tendue et la port e de l action de substitution La port e et l tendue de l action en substitution ont t largies par la loi du 12 juillet 1990 Les organisations syndicales autoris es agir sont en effet plus nombreuses qu auparavant et peuvent exercer plus d actions Cependant cette augmentation des possibilit s d action en substitution n a pas engendr un contentieux important Concernant l tendue de l action en substitution on peut relever que les organisations syndicales peuvent aujourd hui exercer toutes actions en justice en faveur du salari Il faut relever ici une diff rence avec l ancienne r glementation q
70. UNIVERSITE DE LILLE 2 FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES POLITIQUES ET SOCIALES LA PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE EN DROIT DU TRAVAIL M moire de DEA de Droit social Pr sent par Julien CORTOT sous la direction de M le professeur B BOSSU Ann e universitaire 2000 2001 UNIVERSITE DE LILLE 2 FACULTE DES SCIENCES JURIDIQUES POLITIQUES ET SOCIALES LA PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE EN DROIT DU TRAVAIL M moire de DEA de Droit social Pr sent par Julien CORTOT sous la direction de M le professeur B BOSSU Ann e universitaire 2000 2001 ANPE Art ATMP Bull civ BOMT CA Cass Ch mixte Cass Civ 1 Cass Crim Cass Soc CDD CDI CE CFDT CFE CGC CFTC CGPME CGT CGT FO Chron CHSCT CNPF Coll Cons const D Dir Dr Ouvrier Dr Soc d et s Ibid Infra IR J CI Travail Trait JCP JCP E JO JS Lamy Loc cit M l n TABLE DES ABREVIATIONS Agence nationale pour l emploi Article Accident du travail maladie professionnelle Bulletin des arr ts des chambres civiles de la Cour de cassation Bulletin officiel du minist re du travail Cour d appel Cour de cassation chambre mixte Cour de cassation 1 chambre civile Cour de cassation chambre criminelle Cour de cassation chambre sociale Contrat de travail dur e d termin e Contrat de travail dur e ind termin e Conseil d Etat Conf d ration fran ai
71. Voir supra p 43 et s 5 Cass Soc 12 juin 1981 Bull civ V n 558 6 Cass Soc 19 avril 2000 Bull civ V n 146 D 2000 IR p 160 JCP 2000 IV 1939 RJS 6 2000 n 754 68 juridique en cas de violation des r gles de forme de son contrat La jurisprudence maintien la solution ant rieure en retenant qu en l absence de contrat de travail temporaire crit il y a lieu de consid rer que le travailleur int rimaire se trouve li l entreprise de travail temporaire par un contrat de travail de droit commun Nous avons d j eu l occasion de pr ciser que l absence de signature quivaut l absence d crit Enfin la Cour de cassation est all e plus loin en confirmant la solution d une Cour d appel consid rant que malgr la pr sence d un contrat de mission crit l absence d une mention obligatoire dans celui ci entra ne sa requalification en contrat de droit commun Certains auteurs critiquaient l id e d une telle solution la trouvant excessive d s lors que le contrat de mission crit mentionne express ment qu il s agit d un contrat de travail temporaire Pr sentant une formulation g n rale l arr t pr cit n a cependant t rendu qu au sujet de la mention obligatoire du terme de la mission or on peut penser que cette absence peut faire na tre un doute quant l existence d une relation de travail temporaire Aucune d cision n a notre connaissanc
72. abilit temporelle a t recherch e dans la prestation de travail de l int rimaire dans sa mission I et le l on a permis au travailleur temporaire par un d passement de la simple mission d int rim d avoir une vision plus long terme II p I LA STABILISATION DE LA MISSION Afin de prot ger le travailleur temporaire le l gislateur a pr vu un certain nombre de r gles qui donnent dans le temps une stabilit la mission entendue comme cadre la prestation de travail et att nuent ainsi la pr carit initiale de sa situation Pour ce faire le probl me de la dur e de la mission a t r gl Si depuis 1971 a t rejet e l id e d un contrat permanent entre entreprise de travail temporaire et int rimaire au profit d un contrat conclu pour la dur e de la mise disposition se posait la question de la dur e d termin e ou ind termin e de ce contrat de mission Avant 1982 le contrat de travail de l int rimaire tait conclu pour la dur e d termin e ou ind termin e pendant laquelle le salari devait tre mis disposition Le choix d un contrat dur e ind termin e tait largement d favorable au salari puisque celui ci prenait fin d s que l entreprise d int rim le souhaitait la d nonciation par l utilisateur du contrat de mise disposition notamment donnant une cause r elle et s rieuse au licenciement du travailleur temporaire par son employeur Le l gislateur a de
73. adopt es les r gles protectrices en mati re de relations collectives de travail 131 CONCLUSION Au terme de cette tude nous sommes donc amen s constater que de nombreuses r gles ont t adopt es qui vont dans le sens d une protection efficace du travailleur temporaire tant dans le domaine des relations individuelles que dans celui des relations collectives De nombreuses dispositions d origine tant l gales ou r glementaires que conventionnelles ont labor tout un groupement normatif applicable au salari int rimaire Pour construire cette protection les partenaires sociaux et les pouvoirs publics ont largement tenu compte des nombreuses sp cificit s caract risant la relation de travail temporaire Ils ne se sont cependant pas engag dans la construction d un droit du travail sp cial favorable ou d favorable l int rimaire par rapport un autre salari mais ont recherch l galit de traitement entre d une part le salari int rimaire et d autre part le salari classique Cela s est fait parfois par une assimilation formelle du travailleur temporaire un travailleur classique de l entreprise utilisatrice parfois par une plus grande prise en compte de l originalit de sa situation pour dicter des dispositions sp cifiques mais toujours dans le sens de l galit de traitement avec le travailleur classique C est ainsi qu il nous para t possible de dire que l ensemble des
74. ailleurs int rimaires tendu par l arr t du 27 juillet 2000 JO du 29 ao t Voir supra p 38 39 54 montant gal dix pour cent de la r mun ration brute per ue elle est vers e l int rimaire l issue de chaque mission effectivement accomplie Sa nature a t discut e Pour certains elle relevait d un salaire d inactivit compensant l absence de r mun ration entre deux missions Cette th se serait difficilement soutenable aujourd hui puisque l indemnit si elle a bien pour base la r mun ration de l int ress est fonction dans son montant de la dur e de la mission effectu e et non de la dur e de la p riode d intermission D autres la consid raient comme une indemnit r mun ratoire octroy e au salari int rimaire en raison des modalit s particuli res de son emploi Une autre th se concevait plut t l indemnit de pr carit d emploi comme un substitut aux indemnit s de rupture du contrat de droit commun compensant les inconv nients du contrat de travail temporaire La Cour de cassation a tranch le d bat en retenant qu elle compense les inconv nients d une activit intermittente et instable l indemnit de pr carit d emploi destin e indemniser le travailleur temporaire du caract re intermittent d emplois par d finition instables ne saurait se cumuler avec l indemnit de pr avis Cette nature ne fait plus aujourd hui aucun
75. aire un l ment du droit du travail g n ral et non un droit sp cial du travail C est ce que nous nous proposons de v rifier dans le cadre de ce m moire en tudiant la protection du travailleur int rimaire en droit du travail Etablir une protection du travailleur int rimaire dans le sens d une galit avec le travailleur classique peut appara tre simple dans le cadre des relations individuelles de travail entendues comme celles tablies entre chaque salari et son employeur En effet il s agit ici de comparer deux termes proches compos s d un salari et de son employeur Cependant se posent ici les probl mes de dur e de la relation de travail et de pluralit d employeurs de fait il faut donc v rifier si cette galit de traitement a t tout de m me recherch e ou si l on s en est loign au niveau des relations individuelles ce que nous ferons dans une premi re partie Assurer une effectivit des relations collectives dans le cadre du travail temporaire semble beaucoup plus difficile Il y a ici l intervention d un troisi me l ment dans la comparaison des situations l institution collective syndicat comit d entreprise d l gu s du personnel L clatement de la collectivit de travail de l entreprise utilisatrice les dur es limit es des missions et la pr sence restreinte du salari dans l entreprise de travail temporaire laissent augurer une absence d action collective
76. aires C est essentiellement aux d l gu s du personnel que le l gislateur s est int ress pour la d fense des int r ts des int rimaires dans l entreprise utilisatrice Le travailleur temporaire disposant de droits individuels dans cette entreprise il tait logique qu il PELISSIER J Travail dur e limit e et droits des salari s Dr Soc 1983 p 21 22 Voir supra p 126 note 4 Voir la premi re partie de notre tude 127 puisse faire appel cette institution qui a notamment un r le de r clamation aupr s du chef d entreprise D s 1972 le l gislateur a donc donn aux d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice une certaine mission de protection des droits des int rimaires permettant de pallier le r le limit des d l gu s du personnel de l entreprise de travail temporaire quant ces droits dans l entreprise utilisatrice La loi du 3 janvier 1972 premi re loi intervenant afin de r glementer l int rim pr voyait d j la possibilit pour les d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice d uvrer en faveur des travailleurs temporaires Ainsi il leur tait possible d intervenir aupr s de l utilisateur pour lui pr senter les r clamations individuelles et collectives des travailleurs int rimaires qui concernaient les conditions de travail relevant de son autorit L ordonnance de 1982 a tendu cette possibilit tous les domaines pour lesquels
77. aires susceptible d entra ner une marginalisation de ceux ci qui serait contraire au principe de l galit de traitement Le l gislateur a cette fin voulu maintenir le travailleur temporaire dans les institutions existantes et a pr f r la solution de la participation indirecte des int rimaires la mise en place des institutions repr sentatives dans l entreprise utilisatrice B La participation indirecte Si le principe de l entrepreneur de travail temporaire employeur des int rimaires mis disposition n a pas t remis en cause par l admission de la participation directe de ceux ci appartenance l lectorat de l entreprise utilisatrice possibilit pour un int rimaire d tre d l gu syndical ou d l gu du personnel dans l entreprise utilisatrice la mise en place des institutions repr sentatives dans l entreprise utilisatrice le l gislateur a entendu faire participer indirectement l int rimaire cette mise en place en retenant sa prise en consid ration dans le calcul de l effectif de l entreprise utilisatrice dans laquelle il effectue sa prestation de travail SIAUB Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGDJ biblioth que de droit social Tome 29 922 125 Etant donn que le travailleur int rimaire travaille dans l entreprise utilisatrice le l gislateur a pr vu par de nombreuses dispositions du Code du travail qu il y a lieu
78. ans le but principal d viter son exploitation Pour d autres le droit du travail pr senterait une nature ambivalente puisque tout en prot geant les travailleurs des exc s il permettrait leur exploitation par le capital On se trouverait face un droit capitaliste du travail qui organisant les rapports capital travail permettrait la reproduction de ces rapports et la sauvegarde du mode de production existant De plus on peut noter que le droit du travail dict par l Etat permet aussi de placer les entreprises dans une situation de concurrence galitaire puisque chacune va devoir respecter un certain nombre de r gles obligatoires pour toutes Sans entrer directement dans ces d bats doctrinaux on peut relever que le droit du travail assure certainement une protection du travailleur Historiquement les premi res pierres de l difice de la l gislation du travail ont concern cette protection limitation du travail des enfants limitation de la dur e du travail journali re et hebdomadaire Le salari doit tre prot g En effet il est int gr dans un rapport de travail pr sentant une in galit de fait due essentiellement la pr sence d un cocontractant employeur d tenant le pouvoir conomique De plus la loi elle m me tablit un rapport in galitaire dans l ex cution de la relation de travail par la subordination juridique du salari l employeur qu elle instaure Il tait donc n cessai
79. ans le domaine de la formation professionnelle les modalit s pratiques d application participent donc une stabilisation relative de la situation de l int rimaire pour ce qui est de ses relations avec l entreprise d int rim tout en gardant pour objectif la stabilisation d finitive de l int rimaire par l obtention d un emploi durable Le l gislateur et les partenaires sociaux ont donc d velopp l id e d une stabilisation de la relation de travail de l int rimaire dans l int rim ou en dehors de celui ci par des mesures sp cifiques mais sporadiques ne remettant pas en cause le principe de synchronisation entre mission et dur e du contrat de travail De ce fait c est une stabilisation qui est r alis e mais par des correctifs ne remettant pas en cause d une fa on g n rale l instabilit laquelle demeure confront le travailleur temporaire la pr carit semble inh rente un choix initial entre les missions il n est juridiquement li aucun employeur et ne b n ficie d aucune r mun ration proprement dite La remise en cause de ce principe aurait semble t il peut tre permis de mieux stabiliser la situation de l int rimaire par l existence d une relation permanente avec l entreprise d int rim Cette solution a t retenue notamment en Allemagne l Art L 124 21 du Code du travail Cette constatation pourrait tre renforc e si le compte pargne temps pr vu par
80. application du Code du travail il est pr vu que lorsqu un Conseil de prud hommes est saisi d une demande de requalification d une mission d int rim en contrat dur e ind termin e la proc dure est all g e La phase de conciliation est cart e et l affaire est port e directement devant le bureau de jugement Le salari est ainsi rapidement fix sur son sort car il est pr vu qu il sera statu dans le d lai d un mois compter de la saisine Par ailleurs la d cision pronon ant la requalification est ex cutoire de plein droit Une indemnit de requalification qui ne peut tre inf rieure un mois de salaire doit en outre tre allou e au travailleur int rimaire Une proc dure rapide a donc t institu e Mais pour que cette proc dure produise r ellement un effet de stabilisation pour la situation de l int rimaire il faut qu elle conduise une d cision alors que la mission est encore en cours En effet si la mission est requalifi e alors qu elle est termin e seule une rupture irr guli re la charge de l Art L 124 7 1 du Code du travail 70 l employeur peut tre invoqu e par le salari demandeur aucune r int gration forc e n tant pr vue dans ce cas Or les cas o une requalification peut intervenir avant la fin de la mission risquent fort d tre rares Tout d abord cause de la dur e relativement courte des missions des travailleurs temporaires la
81. argement donn au travailleur temporaire une protection accrue par une prise en compte de sa situation sp cifique Certaines dispositions ont ainsi t voqu es dans la premi re partie de cette tude Les accords conclus au d but des ann es 1980 ont t p rennis s ou modifi s d autres sont venus apporter des avantages suppl mentaires aux int rimaires tant dans les domaines de n gociation pr vus dans l ordonnance de 1982 que dans des domaines nouveaux Ainsi on peut citer les nombreux accords conclus concernant la formation Accord national professionnel du 13 mai 1985 relatif au bilan et l accord sur les principes d organisation et la politique contractuelle 113 professionnelle dont les derniers datent de l ann e 2000 l accord du 18 d cembre 1997 relatif la situation des int rimaires pendant leur grossesse l accord cadre du 24 juin 1992 sur les pr occupations sociales des salari s temporaires l avenant du 14 juin 1995 l accord de 1984 relatif au droit syndical dans le travail temporaire Ces n gociations ont t men es avec un objectif de parit de traitement avec les salari s classiques et ont combl les limitations des relations collectives dans l entreprise de travail temporaire Les sp cificit s de l int rim ont t prises en compte pour am nager des conditions sp ciales d anciennet d indemnisation Dans le m me esprit il convient de souligner que les sp cific
82. argumentation a t encore cart e par la Cour de cassation qui a d cid que la proc dure rapide de requalification tait ouverte galement aux salari s dont la mission avait pris fin Le salari est ainsi AS 6 rapidement fix sur son sort dans toutes les circonstances On trouve ici une application du droit du licenciement puisque la relation de travail a t requalifi e Voir supra p 7 3 Voir en ce sens ROY LOUSTAUNAU C obs sous Cass Soc 7 octobre 1998 Dr Soc 1999 p 87 6 Cass Soc 25 mars 1997 RJS 5 1997 n 628 5 Cass Soc 7 octobre 1998 Bull civ V n 410 RJS 11 1998 n 1423 Dr Soc 1999 p 87 obs ROY LOUSTAUNAU C 6 Sur l impossibilit de demander des rappels de salaires par la proc dure sp ciale voir KHANNA A R flexions sur la requalification des contrats pr caires et notamment des contrats de travail temporaire Sem Soc Lamy 1 mars 1999 n 923 p 7 et s 71 Par ailleurs il est noter que quand bien m me la requalification interviendrait d une fa on qui permette la continuation de l activit dans l entreprise celle ci mettrait le plus souvent en uvre une proc dure de licenciement l encontre d un salari qu elle n a pas d sir embaucher Souvent la requalification ne va donc permettre l int rimaire que l obtention rapide d indemnit s suppl mentaires de pr avis de licenciement calcul es avec une a
83. ari et par cons quent cadre juridique de principe aux relations de travail se d roulant dans le cadre d un lien de subordination L accord cadre europ en du 18 mars 1999 et la directive du 28 juin 1999 confirment cette modalit La reconnaissance d autres formes d emploi telle celle du travail temporaire fait na tre plusieurs probl mes En effet le droit du travail s est en partie form sur cette norme typique d emploi dur e ind termin e et sur l embauche par l employeur des salari s qui travaillent dans son entreprise Le travail temporaire par opposition est de part sa nature limit dans le temps car conclu pour une dur e d termin e et fait appara tre une relation triangulaire dans laquelle celui qui embauche n est pas celui pour le compte duquel la prestation de travail intervient Le probl me de cette forme de travail singuli re est qu une entreprise va pouvoir l utiliser afin de contourner la l gislation du travail L utilisation de travailleurs temporaires pourrait en effet permettre l entreprise d an antir les r gles relatives l effectif celui ci ne comptant traditionnellement que les salari s de l entreprise proprement dits qui font peser des obligations sur GISSINGER A Assembl e nationale Rapport au nom de la commission des affaires culturelles familiales et sociales n 733 29 novembre 1978 p 6 Rapport au pr sident de la r publique JO du 6 f vrier 1982 p 485
84. at de travail sur le calcul de l anciennet voir PELISSIER J SUPIOT A JEAMMAUD A Droit du travail Pr cis Dalloz 20 dition 2000 345 Voir supra p 59 74 consacr une certaine id e de continuit des relations juridiques Il a ici tenu compte de l intermittence des missions et de la courte dur e de celles ci Les r gles relatives au calcul de l anciennet ont t adapt es cr ant ainsi une certaine stabilit dans les relations qui existent entre entreprise de travail temporaire et salari On voit ainsi que le stade des missions isol es est largement d pass par un correctif la dur e limit e de celles ci on tablit une certaine durabilit du lien qui existe entre int rimaire et entreprise d int rim une certaine stabilit de la relation de travail Le l gislateur en posant une r gle sp cifique de calcul de l anciennet ne pose pas une r gle plus favorable aux int rimaires qu aux travailleurs classiques Il tente simplement de les placer dans une situation d galit en terme d avantages li s la stabilit de la relation contractuelle entreprise salari En modifiant la r gle de calcul de l anciennet on donne l int rimaire une stabilit dont b n ficie le travailleur permanent Celui ci travaille pour le m me employeur mais l int rimaire est aussi dans cette situation lorsque les missions qu il effectue sont toutes bas es sur des contrats avec la m
85. bjectif un niveau de protection identique celui des travailleurs classiques La volont de donner les m mes droits ces salari s se traduit aussi en fin de mission B Les indemnit s originales en fin de mission A la fin de la mission des indemnit s originales ont t instaur es au b n fice du travailleur temporaire ce sont essentiellement les indemnit s de pr carit d emploi et de cong s pay s Les salari s classiques ne b n ficient pas de ces indemnit s ce qui pourrait laisser penser qu il y a l de quoi nourrir l id e selon laquelle il y aurait par la r glementation de l int rim un droit sp cial du travail Il ne para t pas possible d adh rer cette th se car ces indemnit s ne sont que des adaptations du droit commun permettant une galit de traitement entre salari s qu ils soient temporaires ou classiques S agissant tout d abord de l indemnit de cong s pay s l article L 124 4 3 du Code du travail pr voit que l int rimaire a droit une indemnit compensatrice de cong s pay s pour chaque mission Celle ci est due quelle qu ait t la dur e de la mission chez l utilisateur et d s la premi re heure de travail chez celui ci C est une d rogation aux r gles applicables au salari classique exigeant une certaine dur e de travail effectif dans l entreprise pour pouvoir pr tendre au b n fice des cong s pay s Cependant cette indemnit gale dix pou
86. c dure d autorisation voir les c l bres arr ts Perrier Cass Ch mixte 21 juin 1974 D 1974 chron p 237 Buy M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 318 99 Au del de la mission le travailleur temporaire investi de fonctions de repr sentation b n ficie galement de la protection particuli re pr vue pour la rupture du contrat En effet il semble qu il convienne de faire b n ficier le travailleur temporaire mandat de la proc dure protectrice lorsque l entrepreneur de travail temporaire notifie celui ci sa d cision de ne plus faire appel lui pour de nouvelles missions Cette modalit non pr vue pour les repr sentants du personnel mais voqu e pour le d l gu syndical doit selon nous logiquement tre tendue tous les titulaires de mandats repr sentatifs Il semble donc possible de retenir que les travailleurs temporaires b n ficiant des m mes protections que les travailleurs classiques titulaires de tels mandats sont dans les m mes conditions que ceux ci pour exercer leur mission de repr sentation Cependant il convient de noter une lacune l gislative En effet le Code du travail exige toujours une attitude positive de la part de l employeur du salari pour que soit mise en uvre la proc dure sp ciale de rupture du contrat faisant notamment intervenir l inspection du travail Il ne tient pas compte du fait que l entrepreneur de travail temporaire puisse carter le repr
87. cabilit du droit commun en ce qui concerne les rapports n s du contrat de travail entre entreprise de travail temporaire et D claration des Droits de l Homme et du Citoyen du 26 ao t 1789 art 1 Cons const 71 44 DC 16 juillet 1971 Libert d association DECC L Harmattan 63 Le droit europ en contient galement ce principe puisque la directive du 25 juin 1991 pr voit que le fait que l on se trouve dans le cadre d une relation de travail pr caire ne saurait justifier une diff rence de traitement en ce qui concerne les conditions de travail dans la mesure o il s agit de la protection de la s curit et de la sant au travail Signalons que c est la seule directive concernant l int rim Accord national interprofessionnel du 24 mars 1990 relatif aux contrats dur e d termin e et au travail temporaire pr ambule 24 salari il le pr voit sous r serve des dispositions sp cifiques Si les salari s tant dans la m me situation doivent avoir un traitement juridique identique quel que soit le support juridique de la relation de travail les solutions pour y parvenir peuvent tre diff rentes C est ainsi qu il semble possible de dire que les r gles sp cifiques de protection pr vues tant par les partenaires sociaux que par le l gislateur pour le travailleur int rimaire tendent faire de celui ci un salari comme les autres faisant ainsi de la r glementation du travail tempor
88. cembre 1968 85 adopt es pour rendre possible la participation des int rimaires I Mais pour permettre une action efficace de ces institutions en faveur des int rimaires tout en les rendant r ellement accessible cette cat gorie de travailleur les modalit s d exercice du mandat des personnes lues ou d sign es ont galement t adapt es IT I LA MISE EN PLACE DES INSTITUTIONS REPRESENTATIVES DANS L ENTREPRISE D INTERIM La mise en place des institutions repr sentatives dans l entreprise de travail temporaire pose de multiples difficult s pour ce qui est de la participation de l int rimaire Le l gislateur et les partenaires sociaux n ont cependant pas voulu cr er de marginalisation accrue des int rimaires par la cr ation d organes de repr sentation sp cifiques aux travailleurs int rimaires dans l entreprise de travail temporaire tous les salari s de l entreprise d int rim b n ficient des m mes institutions repr sentatives qu ils soient temporaires ou classiques Cependant en raison des nombreux obstacles qui s opposaient une r elle participation des travailleurs temporaires il a fallu pr voir des adaptations pour les placer ce niveau dans la m me position que les travailleurs classiques Le droit du travail pose traditionnellement des conditions pour la mise en place des institutions repr sentatives effectif de l entreprise anciennet des salari s pour participer
89. certains cas information de son m decin de l affectation d int rimaires sur des postes risque On peut cependant regretter que les modalit s de mise en uvre pratique de la l Cass Civ 1 26 f vrier 1991 Bull civ I n 77 2 Art L 124 4 6 du Code du travail Les conditions d acc s sont fix es par accord entre les deux entreprises art R 243 8 du Code du travail 4 Art R 243 15 du Code du travail D cret n 91 730 du 23 juillet 1991 relatif la m decine du travail des salari s temporaires JO du 28 juillet Accord cadre du 28 f vrier 1984 relatif la m decine du travail 52 visite d embauche dans l int rim permettant au m decin du travail de se prononcer sur l aptitude trois emplois ait autoris des d rives sur un sujet aussi grave On voit donc que l on s est efforc en tenant compte des sp cificit s du travail temporaire par des am nagements la protection classique de donner l int rimaire une protection contre les risques professionnels adapt e l int rim tout d abord par le biais d une information approfondie sur ceux ci pour que l int rimaire les connaisse comme le travailleur classique et par une collaboration des deux entreprises Si ce syst me est perfectible on voit n anmoins que le l gislateur et les partenaires sociaux ont tent d aller dans le sens d une r elle protection de l int grit de l int rimaire avec pour o
90. ciper aux lections B A L information pr alable aux lections Le salari temporaire n a pas vocation tre fr quemment dans l entreprise de travail temporaire ce qui entra ne pour lui une moins bonne information concernant le 92 d roulement des op rations de mise en place des institutions repr sentatives du personnel qu il s agisse du d l gu du personnel ou du comit d entreprise c est dire concr tement la date des op rations lectorales Or selon le Code du travail l information des salari s par l employeur de la mise en uvre d un processus lectoral est une n cessit Les partenaires sociaux ont ici pr vu des palliatifs ce d faut ventuel d information des salari s int rimaires des entreprises de travail temporaire d aux sp cificit s du travail int rimaire par l accord d j cit du 27 octobre 1988 De tels m canismes taient n cessaires car la mise en place des institutions repr sentatives du personnel ne serait pas r ellement accessible aux travailleurs int rimaires et les am nagements que nous avons vus ci dessus ne leur permettraient pas de s investir r ellement dans ces institutions s ils n taient pas inform s des moments pr vus pour leur mise en place L accord pr cit a tout d abord recherch donner aux travailleurs temporaires la possibilit de conna tre la p riode des lections dans l entreprise Ainsi il est pr vu que chaque ent
91. compte les int rimaires lors de la mise en place de ces institutions mais ces salari s temporaires ne sont pas compt s pour une unit lors du calcul de l effectif ils sont compt s au prorata de leur temps de pr sence dans l entreprise utilisatrice pendant les douze derniers mois sans qu il soit n cessaire qu ils soient toujours en activit lors des lections ou de la d signation Ainsi le l gislateur a voulu recr er la r alit de la collectivit de travail de l utilisateur en retenant dans l effectif la pr sence temporaire des travailleurs int rimaires l Art L 412 11 L 412 13 et R 412 2 du Code du travail 2 Art L 421 1 du Code du travail 3 Art L 431 1 du Code du travail Art L 431 2 du Code du travail pour le comit d entreprise et le comit d hygi ne de s curit et des conditions de travail L 421 2 pour les d l gu s du personnel L 412 5 pour les d l gu s syndicaux 5 Cass Soc 6 novembre 1991 Bull civ V n 480 126 Deux explications peuvent tre avanc es cette prise en consid ration dans l effectif de l entreprise utilisatrice des travailleurs temporaires mis sa disposition Tout d abord en choisissant cette modalit le l gislateur permet d emp cher aux chefs d entreprise de d tourner la finalit du travail temporaire de pourvoir une t che pr cise et non durable La prise en compte des int rimaires dans l effectif de l entreprise
92. conclu avec l entreprise d int rim ne saurait l en exon rer Il est en outre pr vu que le paiement des sommes dues par elle l entreprise de travail temporaire ne peut la dispenser du paiement ce qui consacre pour certains auteurs la th se selon laquelle l entreprise utilisatrice aurait bien une qualit d employeur de int rimaire Concernant la r mun ration le l gislateur a donc plac le travailleur temporaire dans une position proche de celle du travailleur classique de l entreprise utilisatrice faisant dans les faits de l int rimaire un l ment de la collectivit de travail de celle ci Cette qualit est confirm e par l galisation des conditions d ex cution du travail 2 L galit dans l ex cution du travail Le l gislateur a t plus loin que l galisation des conditions de r mun ration du travailleur temporaire en uniformisant les modalit s d ex cution du travail des int rimaires et des travailleurs classiques de l entreprise utilisatrice Il confirme ainsi l int gration du travailleur temporaire dans l entreprise utilisatrice En effet ont t assur es l int rimaire l galit des conditions de travail A et la possibilit d acc der aux avantages collectifs de l entreprise utilisatrice B A L galit des conditions de travail FARDOUX O Le droit social l preuve de l ext riorisation de l emploi Th se Lille 1997 515 Art R
93. de tenir compte des travailleurs temporaires mis disposition pour calculer l effectif de l entreprise utilisatrice Indirectement les int rimaires influencent donc les institutions repr sentatives puisque leur pr sence dans l entreprise utilisatrice va avoir une incidence sur l existence la composition les moyens notamment de celles ci dans cette entreprise En effet la mise en place d institutions repr sentatives dans une entreprise est soumise l existence d un effectif minimum Il est ainsi pr vu de tenir compte des int rimaires pour le calcul de l effectif lors de la mise en place de nombreuses institutions Il s agit notamment des d l gu s syndicaux qui peuvent tre d sign s dans une entreprise par les syndicats repr sentatifs d s lors que l entreprise compte au moins cinquante salari s et dont le nombre de d l gu s pouvant tre d sign varie selon l effectif de l entreprise il s agit galement des d l gu s du personnel qui peuvent tre lus dans les entreprises occupant au moins onze salari s du comit d entreprise qui est mis en place lorsque sont employ es au moins cinquante personnes on voit que l effectif joue un r le important dans la mise en place de ces institutions repr sentatives et que le d compte des int rimaires dans l effectif prendre en compte n est pas n gligeable Selon de nombreuses dispositions du Code du travail il convient donc de prendre en
94. de conditions d ex cution du travail 2 mais aussi en mati re de r mun ration 1 devenant quasiment pendant l ex cution du travail un salari de l entreprise utilisatrice pour ces droits 1 L galit dans la r mun ration La faiblesse du travailleur temporaire en p riode de forte pression l emploi conjugu e aux possibilit s d ext riorisation qu offre l int rim pourrait conduire une entreprise utilisatrice utiliser le travail temporaire afin de r aliser de substantielles conomies sur les salaires L int rim pourrait permettre un utilisateur de payer dans une moindre mesure le travail effectu par l int rimaire mis sa disposition alors que celui ci est identique au travail des salari s de l entreprise Il est donc apparu n cessaire de r glementer la r mun ration du travailleur temporaire Cela s est fait par la 31 proclamation salu e en doctrine de l galit de r mun ration entre int rimaires et travailleurs classiques A Cependant le travailleur temporaire tant le salari de l entreprise de travail temporaire il reste ce titre r mun r par elle mais il est envisageable que l entreprise utilisatrice intervienne dans ce paiement B A La d termination de la r mun ration du travailleur int rimaire directement li e au travail Il s agit dans cette partie de voir que pour sa r mun ration strictement entendue le travailleur temporaire la v
95. de la commission des affaires culturelles familiales et sociales n 1392 23 mai 1990 Ibid 3 Voir infra p 15 Si l on exclut le c l bre accord d entreprise Manpower CGT du 9 octobre 1969 5 r P amp r Su Ce qui avait amen les professionnels du travail temporaire s imposer la garantie d un minimum de droits aux salari s par un r glement int rieur type 12 continuit du mouvement de r glementation au gr des changements politiques La premi re loi qui est venue r glementer le travail temporaire et par cons quent consacrer l galement sa validit est la loi du 3 janvier 1972 Celle ci a t compl t e par une nouvelle loi datant de 1979 L arriv e de la gauche la pr sidence de la r publique et au gouvernement en 1981 amena une nouvelle intervention pour diff rentes raisons notamment la continuation des abus en d pit de la r glementation Malgr le programme commun de gouvernement de la gauche de 1972 qui pr voyait la suppression du travail temporaire traditionnel puisque l activit des entreprises de travail temporaire devait tre reprise par l ANPE les pouvoirs publics par le biais d une ordonnance confirmaient la validit du travail temporaire classiquement entendu Cette ordonnance n oubliait cependant pas le projet d am nagement du travail temporaire puisqu elle mettait l preuve de la qualit le secteur du travail temporaire pour trois ann
96. de mettre fin au contrat au terme de la premi re mission L entreprise de travail temporaire doit donc faire travailler le travailleur temporaire au terme de cette premi re mission ou d faut lui verser une r mun ration la dur e r elle du contrat d passe celle de la premi re mission Par ailleurs toujours pour garantir l effectivit de cette r gle l entreprise de travail temporaire ne peut pas engager un salari le licencier et le r embaucher dans les trois mois suivants Une telle solution permet au travailleur int rimaire d avoir une relation permanente avec un employeur tout en restant dans le travail temporaire La stabilit para t d s lors ici bien plus importante que dans le syst me fran ais La solution de la relation permanente entre entreprise de travail temporaire et travailleur int rimaire permet celui ci d avoir des droits importants notamment concernant la r mun ration le calcul de son anciennet alors m me qu il n est pas mis disposition d une L A G qui est entr e en vigueur le 12 d cembre 1972 Il a toutefois toujours t possible de conclure des contrats pour une dur e limit e lorsque la raison de cette conclusion repose sur des motifs strictement personnels l int rimaire qui doivent tre r els et bien tablis 78 entreprise utilisatrice De cette fa on la stabilit de l int rimaire existe au del de la mission Le risque de l absence de contrats
97. des institutions repr sentatives en la faveur des int rimaires ne peut pr senter qu un int r t limit Certes les travailleurs temporaires peuvent participer la mise en place de ces institutions en tant qu lecteurs et en tant que candidats certes de nombreuses adaptations ont t effectu es pour permettre l int rimaire lu d l gu du personnel ou membre du comit d entreprise ou encore d sign par une organisation syndicale d l gu syndical d exercer sa mission mais on ne peut que constater que les int rimaires ne b n ficient de l action de ces institutions que d une fa on limit e L galit de traitement ne serait donc pas r alis e ici les partenaires sociaux et le l gislateur n auraient donc pas recherch l galit concr te de traitement dans les relations collectives On peut cependant penser que le l gislateur et les partenaires sociaux ont permis une prise en compte des int r ts des int rimaires d autres niveaux par le d veloppement des droits collectifs de celui ci en dehors de l entreprise de travail temporaire qui permettent de penser que c est toujours l galit de traitement qui a guid l laboration de la r glementation protectrice de l int rimaire Voir supra p 37 et s 108 CHAPITRE 2 LA PROMOTION DES RELATIONS COLLECTIVES EN DEHORS DE L ENTREPRISE D INTERIM S1 les relations collectives s tablissent d abord dans le cadre de l entre
98. dispositions que nous avons eu l occasion de pr senter dans le cadre de notre tude de la protection du travailleur int rimaire n est pas r v lateur de l existence d un droit du travail sp cial qui ne serait applicable qu aux travailleurs temporaires mais constitue un corps de r gles adaptant la l gislation classique du travail dans le but d offrir l int rimaire les m mes avantages les m mes droits qu au salari classique en tenant compte de la sp cificit de sa situation D s lors il semble possible de ne voir dans la protection du travailleur int rimaire qu une branche du droit du travail Si l on peut certes retenir des lacunes que nous avons voqu es signalons que de nombreux efforts ont t r alis s par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux afin de permettre cette galit de droits dont l tendue est assez vaste On rappellera ainsi que des dispositions ont t adopt es pour donner l int rimaire une certaine stabilit Il semble souhaitable aujourd hui que les int rimaires se saisissent compl tement de leurs droits ce qui pourrait tre favoris par une diffusion plus large de ceux ci par le biais notamment de la distribution obligatoire d un document d information comportant l ensemble des dispositions qui leurs sont applicables lors de la signature du contrat de mission 132 BIBLIOGRAPHIE e OUVRAGES GENERAUX COUTURIER G Les relations individuelles de t
99. dividuels concernant la prestation de travail Travaillant par d finition pour une dur e limit e il ne b n ficie pas de la stabilit offerte aux travailleurs classiques permanents que ce soit dans l entreprise de travail temporaire ou chez l utilisateur Prenant en compte ces particularit s de la situation d int rim pour le travailleur temporaire au niveau des relations individuelles de travail le l gislateur et les partenaires sociaux se sont efforc s de le prot ger sp cifiquement Une protection du travailleur int rimaire dans le domaine des relations individuelles de travail a t labor e qui porte sur la prestation de travail au sens de l ex cution de la mission et l aspect temporel de la relation d emploi originale qu est l int rim Tout en tablissant une certaine protection de l int rimaire dans la prestation de travail elle m me ce que PELISSIER J Travail dur e limit e et droits des salari s Dr Soc 1983 p 17 28 nous verrons dans un premier chapitre le l gislateur et les partenaires sociaux ont tent de stabiliser sa situation ce que nous tudierons dans un second chapitre Cette tude nous permettra de constater que par cette protection les pouvoirs publics et les partenaires sociaux ont cherch ce que l int rimaire b n ficie dans les relations individuelles de travail des avantages accord s au travailleur classique ce qui va dans le sens d une galit de
100. du personnel ou des repr sentants syndicaux encore faut il leur permettre d informer les salari s de leurs d marches mais aussi de pouvoir les contacter malgr leur dispersion chez les utilisateurs Par ailleurs il faut que l action des institutions repr sentatives permette r ellement une am lioration de la situation de l int rimaire A ces niveaux le travail temporaire semble avoir pos des difficult s qui n ont pas t surmont es Les partenaires sociaux et le l gislateur ont cherch assurer une certaine circulation de l information au profit des salari s int rimaires dispers s cause de l ex cution de leurs prestations de travail dans de multiples entreprises utilisatrices Cette dispersion qui est une cons quence de la relation de travail singuli re qu est la relation d int rim rend complexe la circulation de l information entre institutions repr sentatives et travailleurs temporaires Cependant force est de constater qu une am lioration de cette situation n a t effectu e que pour les informations syndicales Au titre de l accord du 8 novembre 1984 les modalit s de circulation de l information syndicale pr vue par l article L 412 8 du Code du travail ont t adapt es Cet article pr voit en effet que dans les entreprises de travail temporaire les communications syndicales port es sur le panneau d affichage doivent tre remises aux salari s temporaires en mission ou adr
101. du travailleur est compatible avec celle ci On pourrait aussi voir dans le droit du travail une protection de l emploi On se trouverait en r alit face un droit de l emploi au sens d une protection de l acc s l emploi et de son maintien au besoin par une r duction des droits des travailleurs de certains avantages acquis On peut cependant remarquer que m me avec cette ambivalence la mati re demeure impr gn e d un objectif de protection du travailleur si l objectif de l emploi a pu tre int gr dans le droit du travail un souci de protection du travailleur et de ses droits demeure Prot ger c est prendre en consid ration la faiblesse particuli re d une personne d une partie un contrat en droit par rapport une autre afin de prendre les mesures n cessaires pour r tablir un certain quilibre dans leurs relations Si le salari doit b n ficier d une protection le travailleur temporaire qui est avant tout un salari il conclut un contrat de travail avec l entreprise de travail temporaire m me si celui ci n est que d une dur e limit e doit lui aussi en b n ficier RAY J E Droit du travail Droit vivant 9 dition d Liaisons 2000 p 17 PELISSIER J SUPIOT A JEAMMAUD loc cit 37 3 TEYSSIE B Remarques sur le droit du travail M l A Colomer Litec 1993 p 495 3 Bossu B Harmonisation europ enne et contrat de travail in L harm
102. du travailleur int rimaire chez l utilisateur Contrairement ce qui est pr vu pour le contrat dur e d termin e r gi par les articles L 122 1 et suivants du Code du travail il n est pas dit express ment que le contrat de travail ne peut tre rompu avant l ch ance du terme qu en cas de faute grave ou de force majeure Le l gislateur a tenu compte de la situation sp cifique issue La circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre 1990 a pr cis qu il pouvait tre mis fin au contrat de mission dans ce cas lorsque l utilisateur disposait de solution internes de remplacement 2 Art L 122 3 8 du Code du travail 63 de la relation triangulaire dans laquelle se situe la prestation de travail de l int rimaire L entreprise utilisatrice n est pas li e celui ci par un contrat de travail et c est en vertu du contrat de mise disposition qui n est autre qu un contrat commercial que le salari est pr sent chez l utilisateur Il fallait donc am nager les cons quences du fait que l entreprise utilisatrice puisse par exemple mettre fin au contrat commercial Le l gislateur a indirectement permis en pratique un utilisateur de demander l entrepreneur de travail temporaire de mettre fin de mani re anticip e la mission Cette possibilit permet une prise en consid ration de la volont de l entreprise utilisatrice par l entreprise d int rim car on voit mal pourquoi celle ci mettrait fin de sa pr
103. e t ce jour rendue concernant d autres mentions obligatoires du contrat de travail temporaire On pr cisera enfin que concernant le non respect des conditions de forme du contrat de mise disposition il est pr vu par la circulaire du 30 octobre 1990 qu en l absence d crit il y a nullit absolue du contrat et que le salari peut tre consid r comme li l utilisateur par un contrat de travail de droit commun On voit donc que de nombreux cas de requalification semblent pouvoir permettre au travailleur int rimaire d acc der la stabilit dont b n ficient les Voir pour une application r cente Cass Soc 7 mars 2000 Bull civ V n 90 Sem Soc Lamy 3 avril 2000 n 975 pp 11 12 note M D D 2000 IR p 110 JCP G 2000 Somm p 825 n 1747 RJS 5 2000 n 598 Voir supra p 45 3 Cass Soc 19 avril 2000 Bull civ V n 146 D 2000 IR p 160 JCP 2000 IV 1939 RJS 6 2000 n 754 SIAUB Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGD biblioth que de droit social Tome 29 600 La Cour de cassation a admis la requalification d un CDD pour absence du nom et de la qualification du salari remplac alors que pour ce contrat des textes existent pour la violation des r gles de forme et paraissent plus restrictifs Cass Soc 6 mai 1997 Dr Soc 1997 p 924 note ROY LOUSTAUNAU C Circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre
104. e Vecchi 1991 207 p 133 LEROY S Les supports contractuels de la flexibilit du travail et de l emploi Th se pour le doctorat en droit sous la dir de M le professeur P Y VERKINDT Lille 2 1998 LESTRADE B Travail temporaire la fin de l exception allemande Paris L Harmattan coll Logiques sociales 1999 274 p MARCHAND D MARIE DE FICQUELMONT E Le travail temporaire coll Que sais je Paris Presses universitaires de France 1993 127 p MARE S L galit de traitement des travailleurs temporaires m moire de DEA sous la dir de M le professeur P Y VERKINDT Lille 2 1997 93 p MARTEL V La sant des travailleurs int rimaires m moire de DEA sous la dir de M le professeur P Y VERKINDT Lille 2 1998 89 p SAURET A Les contrats de travail dur e ind termin e ou temporaire commentaire de la loi n 90 613 du 12 juillet 1990 relative au r gime des contrats pr caires Paris Montchrestien 1990 198 p SIAU B Le travail temporaire en droit compar europ en et international Paris LGDJ Biblioth que de droit social Tome 29 1996 581 p Travail temporaire et contrat dur e d termin e Paris d Francis Lefebvre 1991 382 p e ARTICLES CHRONIQUES ET ETUDES DOCTRINALES ALVAREZ PUJANA N Les sanctions p nales en mati re de travail pr caire Dr Ouvrier 1991 p 293 et s BAUDET V DELACROIX S Travail temporaire Liaisons social
105. e d un mandat repr sentatif Les sp cificit s de l int rim ne font pas obstacle une action repr sentative similaire Le travailleur temporaire b n ficie comme le travailleur classique d un cr dit d heures lui permettant l exercice de sa mission qui est comme pour ce travailleur classique pr sum utilis conform ment son objet On voit ici qu un certain d passement de la simple mission d int rim est effectu mais c est pour permettre l int rimaire titulaire d un mandat repr sentatif l exercice r el de sa mission de repr sentation De cette fa on le fait que ce soit un int rimaire qui est titulaire d un mandat repr sentatif dans l entreprise de travail temporaire ne pose pas de difficult s pour l action de celui ci les m mes moyens tant assur s au titulaire du mandat qu il soit salari classique ou salari temporaire Si cette solution para t satisfaisante quant l action des institutions repr sentatives il semble que les partenaires sociaux et le l gislateur n aient pas r gl la difficult des moyens de ces institutions pour assurer une r elle protection des int rimaires l Art L 412 20 L 424 1 et L 434 1 du Code du travail 105 B L adaptation limit e des moyens d action la composition de la collectivit de travail vis e Si l on veut assurer la protection des int rimaires par les institutions repr sentatives qu il s agisse des repr sentants
106. e de cette protection lorsque sans motif l gitime il n a pas donn suite ou a abandonn sa mission apr s p riode d essai ou a refus successivement trois propositions de missions Les partenaires sociaux ont donc labor un syst me compl mentaire de protection des int rimaires titulaires de mandats repr sentatifs les pla ant dans la m me situation de protection que les salari s classiques En effet ceux ci b n ficient d une protection contre la rupture de leur contrat qui s attache essentiellement les garantir contre une rupture motiv e par leurs fonctions repr sentatives Les travailleurs temporaires de leur c t doivent b n ficier en plus d une garantie de non discrimination dans l attribution de missions de travail temporaire vitant que 102 l entrepreneur de travail temporaire puisse garder une attitude passive pour les carter de l entreprise dans laquelle ils sont titulaires du mandat Il faut viter que leur activit soit r duite en raison de leur mandat repr sentatif Ainsi on peut retenir qu au niveau de la protection dont b n ficient les travailleurs titulaires de mandats lectifs ou syndicaux c est bien l galit de traitement qui a t recherch e entre salari s int rimaires et salari s classiques Par les adaptations apport es au syst me classique de protection contre la rupture de contrat et la garantie de non discrimination labor e par les partenaires sociaux
107. e l entreprise clat e Dr Ouvrier 1981 p 127 ets LYON CAEN G Les fondements historiques et rationnels du droit du travail Dr Ouvrier 1951 1 LYON CAEN G RIBETTES TILHET J Soci t de travail temporaire et travailleurs temporaires D 1972 Chron 12 p 63 MAGAUD J L clatement juridique de la collectivit de travail Dr Soc 1975 p 525 ets M D Travail temporaire N cessit d un contrat crit et sign Sem Soc Lamy 3 avril 2000 n 975 MICHON F RAMAUX C CDD et int rim bilan d une d cennie Travail et Emploi n 52 2 1992 p 37 ets PELISSIER J Travail dur e limit e et droits des salari s Dr Soc 1983 p 17 et s La relation de travail atypique Dr Soc 1985 p 531 et s PETIT M Le travail int rimaire l preuve de la gauche Dr Ouvrier 1982 p 365 et s La nouvelle r glementation de l int rim Dr Ouvrier 1991 p 278 et s 136 RAMAUX C L instabilit de l emploi est elle une fatalit Dr Soc 2000 p 66 ets RAY J E Mutation conomique et droit du travail in Etudes offertes G LYON CAEN Les transformations du droit du travail Paris Dalloz 1989 489 p p 11 ets RENNES P Au del d un ternel recommencement Dr Ouvrier 2000 p 223 ROCHE J Une nouvelle r glementation de l emploi temporaire Dr Soc 1989 p 719 et s SERIZAY B Les contrats pr caires apr s la loi du 12 juillet 1990 JCP E 1990 II p 61
108. elon laquelle le travailleur temporaire b n ficiera du m me traitement que le travailleur permanent de l entreprise utilisatrice puisque c est dans celle ci qu il est amen travailler Un tel choix conduirait probablement au respect du principe d galit de traitement Ce serait cependant faire abstraction de la situation particuli re du travailleur temporaire lors de l ex cution du travail Ainsi si un tel choix a pu tre possible pour les conditions d ex cution du travail dur e limit e et pluralit d employeurs dans les faits imposent une protection sp cifique en d but et en fin d ex cution du travail 2 afin que la position des travailleurs int rimaires se rapproche r ellement le plus possible de celle des travailleurs classiques C est que par sa mission le travailleur temporaire prend un peu le train en marche dans l entreprise utilisatrice et en sort en en sautant sans attendre son arr t Mais avant tout par le simple fait que l on admette la sp cificit de la relation d int rim ce qui ne fait plus de doute aujourd hui en raison de la relation triangulaire et de la dur e limit e de la mission la n cessit essentielle est que le travailleur connaisse et comprenne la situation originale dans laquelle il s engage et qui va tre le cadre de juridique de son travail pendant quelques temps ce qui se traduit par un formalisme rigoureux pour l tablissement de la relation de travail
109. emander quels taient concr tement les avantages collectifs auxquels les int rimaires pouvaient pr cis ment pr tendre Fallait 1l ne retenir que les b timents et installations collectives concr tes destin es un usage collectif pour faciliter le travail ou alors le travailleur temporaire pouvait il b n ficier de toutes les uvres sociales largement entendues offertes par le comit d entreprise de l entreprise Voir notamment DECOOPMAN N Le travail temporaire commentaire de l ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 D 1982 Chron p 230 CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 387 40 d accueil L article L 124 4 7 semble donner une d finition allant plut t dans le sens restrictif En effet il y est question d acc s aux moyens de transport collectif de l entreprise et aux installations collectives notamment de restauration La circulaire du 30 octobre 1990 confirme cette orientation puisqu elle fait tat de l acc s aux douches vestiaire installations sportives biblioth que cr che salles de repos tickets de cantine Une circulaire de 1992 a pr cis que les int rimaires n ont pas acc s sauf dispositions conventionnelles plus favorables aux uvres sociales g r es par le comit d entreprise telles que les colonies les centres de vacances voyages Les travailleurs temporaires ont acc s celles ci dans l entreprise d int rim Il faut donc consid
110. emporaire De cette fa on le travailleur temporaire peut b n ficier d une galit de traitement avec les travailleurs classiques qui d passe le domaine de l entreprise pour prendre en compte l insuffisance des institutions repr sentatives dans celle ci Au terme de ce paragraphe il semble donc permis de conclure que apr s l impulsion donn e par l ordonnance de 1982 les partenaires sociaux ont beaucoup agit dans le secteur du travail temporaire en faveur des int rimaires tenant compte des sp cificit s de leur lien d emploi et allant dans le sens d une promotion de l existence d institutions originales Le travail temporaire semble bien tre un exemple en mati re de n gociation collective Les auteurs notent cependant qu en dehors des n gociations propres au travail temporaire peu de conventions collectives des branches Accord cadre du 24 juin 1992 sur les pr occupations sociales des salari s temporaires BERTHONNEAU L op cit p 330 Accord cadre du 24 juin 1992 pr cit s De nouveaux domaines d aide aux int rimaires sont intervenus apr s cette date 4 GUITTON C Emplois atypiques et n gociation collective Travail et Emploi n 42 4 1989 p 15 ets 116 ou des entreprises utilisatrices tiennent compte des sp cificit s de l int rim Apr s s tre oppos l int rim en g n ral ces n gociations collectives montrent que les syndicats de salari s y sont moins r t
111. en dans les relations de travail dites atypiques Il convient de pr ciser dans le cadre de notre propos introductif que le travail temporaire peut tre tudi sous diff rents aspects Il est possible de s attacher aux cons quences que peut avoir sur les travailleurs cette forme particuli re de travail salari que ce soit au niveau de la prestation de travail elle m me ou au niveau plus global de leur vie de tous les jours de leur vision de l avenir On peut galement rechercher l int r t de l existence du travail temporaire pour les entreprises L objet de notre tude est de s attacher aux aspects juridiques de la relation int rimaire cette forme particuli re de travail pouvant galement tre appr hend e sous des aspects conomiques ou sociologiques Le travail temporaire concerne des acteurs du monde du travail du monde de l entreprise il intervient dans le cadre du processus de production de biens et de services A ce titre il int resse l conomiste Celui ci d montrera principalement le besoin des entreprises en flexibilit face une concurrence de plus en plus importante et un march mondialis aux mouvements d activit impr visibles Il voquera les n cessit s et les bienfaits de cette instabilit de l emploi et d une adaptabilit des effectifs des entreprises offerte notamment par l int rim aux besoins en constante volution de celles ci m me si cette libre variabilit
112. en tant qu lecteur ou en tant que candidat qui en raison du lien distendu entre entreprise de travail temporaire et int rimaire posaient probl me Il fallait d passer ce lien distendu intermittent pour assurer une r elle prise en compte de l int rimaire dans la mise en place de ces institutions repr sentatives tant au niveau du vote permettant dans certains cas leur mise en place qu au niveau de l acc s aux fonctions repr sentatives tout en posant des conditions afin que le travailleur temporaire acc dant des fonctions de repr sentation soit r ellement int gr la collectivit de travail de l entreprise d int rim Pour r pondre ces n cessit s les conditions g n rales de La mise en place s entend ici tant de la mise en place initiale des institutions que de leur renouvellement SIAUB Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGD biblioth que de droit social Tome 29 881 86 participation des int rimaires aux institutions repr sentatives ont t adapt es 1 Mais en dehors de cette prise en compte g n rale de l int rimaire dans la mise en place des institutions repr sentatives le lien distendu entre travailleur temporaire et entreprise d int rim pose le probl me de la participation concr te des travailleurs temporaires aux lections proprement dites 2 probl me qui n existe que pour les institutions repr sentatives du personnel d l gu
113. es n sp cial f vrier 1999 BERTHONNEAU L Salari s atypiques et n gociation collective lexemple du travail temporaire Dr Soc 1993 p 323 ets BLAISE H Les contrats pr caires apr s la loi du 12 juillet 1990 Dr Soc 1991 p 11 ets Bossu B Harmonisation europ enne et contrat de travail in L harmonisation du droit des contrats en Europe sous la direction de JAMIN C et MAZEAUD D Economica 2001 134 BRONSTEIN A S L int rim en Europe occidentale concurrent ou compl ment de l emploi permanent RI trav vol 130 n 3 1991 p 321 ets Buy M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 CASAUX L La m decine du travail des salari s temporaires Dr soc 1994 p 943 et s CATALA N A propos d un projet de loi R flexions sur le travail temporaire JCP 1971 I 2414 CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 372 ets COHEN M Le droit de substitution cadeau empoisonn aux syndicats Dr Soc 1990 p 790 et s DECOOPMAN N Le travail temporaire commentaire de l ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 D 1982 chron p 224 et s DEPINOIS M Le travail temporaire et la gestion de l emploi Personnel n 331 3 4 1992 p 20 et s DIESSE F De l volution de la r gle de l galit des r mun rations Sem Soc Lamy 29 janvier 2001 n 1013 p 6 et s DOMERGUE J P Les formes juridiques et administratives de l emploi pr caire Dr Ouv
114. es raisons avoir une activit professionnelle stable et enfin des personnes qui ayant quitt leur emploi et en raison de leur ge se pr parent l absence d activit professionnelle de la retraite int rim de profession qui est le plus rarement rencontr preuve d un usage utile et totalement volontaire de l int rim du c t de certains travailleurs profitant soit de l alternance entre p riodes travaill es et p riodes non travaill es pour mettre en uvre des activit s trang res au travail soit d une meilleure valorisation de leurs comp tences particuli rement recherch es Le sociologue montrera ainsi les sp cificit s qui s attachent ces diverses cat gories les relations que peut entretenir l int rimaire avec l entreprise de travail temporaire l entreprise utilisatrice Il pourra aussi mettre en lumi re les difficult s rencontr es par certains int rimaires pour obtenir des cr dits ou encore un logement L tude de Mme FAURE GUICHARD montre l aspiration de nombre de travailleurs int rimaires la stabilit de l emploi offerte par le contrat de travail dur e ind termin e Le travail temporaire est en effet souvent consid r comme faisant partie des formes de travail pr caire avec le contrat de travail dur e d termin e c est dire des formes de travail qui ne permettent pas ceux qui les vivent d avoir une vision long terme quant leur emploi et q
115. es m mes conditions d effectif sont donc requises qu il s agisse de mettre en place ces institutions repr sentatives dans une entreprise classique ou dans une entreprise de travail temporaire Cependant les r gles de calcul de l effectif de celle ci ont t am nag es Pour tenir compte des sp cificit s de l int rim le l gislateur a pr vu une sp cificit pour le calcul de l effectif des entreprises de travail temporaire Classiquement comptent pour une unit dans le calcul de l effectif d une entreprise les salari s qui y sont titulaires d un contrat de travail dur e ind termin e Pour le calcul de l effectif de l entreprise de travail temporaire on se trouve face une difficult relative la pr sence de salari s sous contrats dur e ind termin e les salari s classiques de l entreprise de travail temporaire qui permettent d assurer la gestion de celle ci comme dans tout autre entreprise et de salari s sous contrats de travail temporaire ceux qui sont embauch s et r mun r s par l entreprise de travail temporaire pour tre mis la disposition d utilisateurs pour une dur e souvent tr s courte Pour calculer l effectif de l entreprise de travail temporaire se posait donc le probl me de la prise en compte respective de ces deux types de salari s Si les salari s sous contrats dur e ind termin e pouvaient logiquement tre compt s dans l effectif int gralement comme
116. ess es par voie postale au moins une fois par mois En cas d utilisation de la voie postale cela se fait aux frais de l entrepreneur de travail temporaire L accord de 1984 renvoie des accords d tablissement ou d entreprise les modalit s de circulation de ces communications syndicales De plus il est pr vu que la section syndicale qui peut librement se constituer dans l entreprise de travail temporaire comme dans toute entreprise fournit lors de sa premi re mission l int rimaire un document pr cisant les modalit s d exercice du droit syndical Les conditions de circulation de l information syndicale semblent donc tre am lior es et adapt es aux sp cificit s de l int rim mais au del rien ne semble avoir t fait pour permettre Accord national professionnel du 8 novembre 1984 sur le droit syndical dans le travail temporaire pr cit 106 r ellement un contact entre institutions repr sentatives et salari s et une action de ces institutions prenant totalement en compte les int r ts des travailleurs temporaires Ces modalit s paraissent par cons quent bien limit es par rapport au r le important des institutions repr sentatives dans les entreprises Les auteurs insistent sur la difficult pour les repr sentants de prendre contact avec les autres travailleurs temporaires Les sp cificit s de l int rim ne semblent pas avoir t ici surmont es pour permettre une action efficace des ins
117. est donc plac dans une situation de travail proche de celle du travailleur classique de l entreprise utilisatrice mais il reste possible qu il soit exclu de l application de certaines dispositions conventionnelles En effet pour celle ci rien n interdit de subordonner l octroi d avantages une condition d anciennet La dur e limit e des missions sera 1c1 de nature soustraire le travailleur int rimaire de certaines dispositions conventionnelles Pour ce qui est des conditions de travail on notera enfin que le travailleur temporaire a droit pendant sa mission aux cong s sp ciaux de courte dur e pr vus par le Code du travail Certains sont accompagn s d un maintien de r mun ration Accor national professionnel du 27 mars 2000 pr cit VERKINDT P Y L application du principe d galit de traitement aux travailleurs pr caires Dr Soc 1995 p 872 CE 12 novembre 1990 RJS 2 1991 n 174 4 VERKINDT P Y loc cit 39 Les conditions de travail ont donc t rapproch es par le l gislateur entre les travailleurs temporaires et les travailleurs classiques travaillant dans l entreprise utilisatrice Une telle solution contribue l int gration momentan e de ces int rimaires dans la collectivit de travail de l entreprise utilisatrice int gration galement consacr e par l galit d acc s aux quipements collectifs B L galit d acc s aux quipements collect
118. estation En effet sa position peu avantageuse qui se v rifie Cass Soc 12 juin 1981 Bull civ V n 558 Cass Soc 7 mars 2000 Bull civ V n 90 RJS 5 2000 n 598 Voir supra p 45 note 4 48 encore plus dans les situations de forte pression l emploi taux de ch mage lev et son ventuelle m connaissance de l entreprise utilisatrice pourrait l amener accepter toutes les missions qui peuvent lui tre propos es sans consid ration de sa sant et sa s curit Dans le but de prot ger celles ci le droit du travail pr voit des mesures sp cifiques A Par ailleurs l autre borne de la prestation de travail fait galement l objet d une attention particuli re au niveau de la r glementation de l int rim qui tient compte de la limitation temporelle de la prestation de travail int rimaire par le biais de l octroi de certaines indemnit s au travailleur B A La protection de la sant et de la s curit du travailleur int rimaire La protection contre les risques professionnels est un objectif certain du droit du travail On peut y rattacher les d buts de cette mati re comme l interdiction du travail des jeunes enfants et plus tard la mise en place d institutions telles la m decine du travail le CHSCT L int rimaire en raison de la particularit de sa relation de travail est soumis de plus grands risques pour sa sant son int grit que le salari classique pour diverse
119. et admettre le maintien de cette indemnit en cas de requalification avec l entreprise de travail temporaire le juge ayant admis qu en cas de requalification d un CDD cette indemnit dont l objet est identique restait due par l employeur Cass Soc 9 mai 2001 JS Lamy n 82 26 juin 2001 p 13 note HALLER M C 3 Selon l article L 124 6 du Code du travail la dur e des missions effectu es chez cet utilisateur est alors prise en compte dans le calcul de l anciennet du salari Elle est galement d duite de la p riode d essai ventuelle si les fonctions exerc es au cours de la mission et du contrat de travail ne sont pas diff rentes Cass Soc 10 novembre 1993 Bull civ V n 265 Dr Soc 1994 p 47 RJS 12 1993 n 1248 12 IT LA STABILISATION AU DELA DE LA SIMPLE MISSION D INTERIM Permettre une stabilit dans la mission dans la prestation de travail l int rimaire peut para tre insatisfaisant M me si l on donne une grande stabilit dans sa prestation de travail l int rimaire il n en demeure pas moins que les prestations de travail qu il est amen effectuer sont caract ris es par l intermittence L int rimaire demeure le salari pisodique de l entreprise de travail temporaire li e celle ci sporadiquement lorsqu il effectue des missions Celles ci ne sont que temporaires m me si on ne peut y mettre fin simplement et les travailleurs temporaires sont ainsi lo
120. hes confi es Les modalit s pratiques qu il ne convient pas ici d voquer dans leur entier montrent galement qu en dehors de cet objectif la formation professionnelle s inscrit dans l id e d un d passement de la simple mission dans les relations entre travailleur temporaire et entreprise d int rim La mise en uvre pratique de la formation professionnelle d note de cette fa on une relation plus approfondie entre ces deux parties qui s inscrit relativement dans un esprit de stabilit Ainsi en est il de la Voir notamment l accord national porfessionnel du 15 octobre 1991 relatif la formation professionnelle des salari s des entreprises de travail temporaire 2 Art 23 76 possibilit pour le travailleur int rimaire qui n est plus en mission de faire valoir ses droits un cong individuel de formation dans les trois mois suivant la fin de sa mission Ce n est donc pas parce que la mission du travailleur temporaire est termin e que toute relation avec son employeur est impossible Par ailleurs les p riodes pass es par les salari s des entreprises de travail temporaire en stage de formation largement entendus sont assimil es des missions et r mun r es comme la mission en cours ou pr c dant le stage On voit donc que l on a tent de d passer le stade de la simple mission classique en permettant l existence de missions ayant pour objet une formation du travailleur int rimaire D
121. i notamment si le poste est inscrit par l utilisateur sur la liste pr cit e De plus si c est l entreprise utilisatrice de fournir les quipements individuels de protection certains peuvent tre fournis par l entreprise de travail temporaire mais l utilisateur doit veiller leur utilisation L entreprise de travail temporaire ayant enfin une obligation g n rale de prudence et de diligence dans le recrutement du personnel l Art L 231 3 1 du Code du travail D apr s les art R 231 35 R 231 37 cette formation doit notamment porter sur la circulation des personnes l ex cution du travail et la conduite tenir en cas d accident En pratique cette formation doit tre soumise pour avis dans son programme et ses modalit s au m decin du travail et au CHSCT et contenir des informations sur les risques du poste de travail de l environnement de travail des produits utilis s long terme circulaire DRT du 30 octobre 1990 4 Art L 231 8 du Code du travail 5 Art L 263 2 du Code du travail voire homicide et blessures involontaires le cas ch ant Cass Crim 23 novembre 1993 Dr Ouvrier 1994 p 94 6 Art L 124 4 et L 124 3 4 du Code du travail 7 Art L 124 4 6 du Code du travail L int rimaire n a pas supporter financi rement ces quipements 51 EST ae 1 J en y o dan 0 mis disposition elle pourrait voir sa responsabilit engag e si elle met disposit
122. i les conditions d anciennet d effectif des entreprises d int rim ont t modifi es un fonds d assurance formation du travail temporaire cr par les partenaires sociaux ont permis une politique de formation adapt e aux sp cificit s du travail temporaire Les ambitions et les modalit s pratiques de formation d montrent toutes deux une volont de d passer la simple mission d int rim Les ambitions de la formation professionnelle dans le travail temporaire sont clairement nonc es par l accord national interprofessionnel du 24 mars 19907 Selon cet accord la formation professionnelle continue constitue un moyen privil gi pour valoriser au maximum les p riodes de travail effectu es sous contrat de travail temporaire dans la perspective de l insertion ou de la r insertion dans un emploi durable des salari s concern s L objectif privil gi de la formation professionnelle est donc de valoriser les missions d int rim et d acc der un emploi durable Dans cet esprit il est certain que l on peut retenir une volont de d passement de la simple mission d int rim isol e dont l objet est de permettre au salari int rimaire l accession un emploi durable La formation permet certainement galement de donner aux int rimaires une qualification accrue qui leur permettra d atteindre une meilleure reconnaissance dans l int rim et des missions plus fr quentes et stables quant aux t c
123. icents et tentent d viter les fraudes et les abus en prot geant le travailleur temporaire Ils ont largement pris conscience de leur r le en occupant dans la protection de l int rimaire une place importante depuis une vingtaine d ann e On peut ainsi dire que les syndicats interviennent par la n gociation collective tant en faveur des salari s classiques que des salari s temporaires Pour leur donner de plus amples moyens d intervenir en faveur de ces derniers le l gislateur leur a par ailleurs accord une action en justice particuli re l action de substitution 2 L action de substitution des syndicats Dans le cadre particulier du travail temporaire pour permettre aux organisations syndicales de prot ger le travailleur temporaire dans ses rapports avec son employeur le l gislateur a pr vu la possibilit pour celles ci d ester en justice en lieu et place de l int rimaire c est l action de substitution Cette action originale critiqu e par certains auteurs et dont il faut pr ciser l tendue et la port e B permet aux organisations syndicales de prot ger le travailleur temporaire en exer ant une action en justice qui normalement lui appartient Il convient par cons quent de s interroger sur le r le de celui ci dans ce type d action A A Le r le du salari dans l action de substitution Ce type d action dit action en substitution existait dans d autres domaines avant d
124. ien pr vu en cas de non respect des r gles de formes pr vues pour le contrat de travail temporaire Avant 1982 la Cour de cassation consid rait que la formalit d un contrat crit entre entreprise de travail temporaire et salari est destin e garantir qu ont t observ es les diverses conditions d faut desquelles toute op ration de pr t de main d uvre est interdite cette prescription tant d ordre public son omission entra ne la nullit du contrat en tant que contrat de travail temporaire Il existait donc un contrat de droit commun entre l entreprise de travail temporaire et le salari Cette solution a t rappel e apr s 1982 La Cour de cassation a en effet pr cis que l article L 124 7 condamnant certaines inobservations n emp che pas le travailleur temporaire d agir contre l entreprise de travail temporaire quand les conditions d faut desquelles toute op ration de pr t de main d uvre est interdite n ont pas t respect es gt L int rimaire conserve donc un droit d action en requalification contre son employeur FARDOUX O Le droit social l preuve de l ext riorisation de l emploi Th se Lille 2 1997 115 CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 pp 378 379 18 DECOOPMAN N Le travail temporaire commentaire de la l ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 D 1982 Chron p 227 11 3 FARDOUX O loc cit t
125. ifs L int gration des travailleurs temporaires l entreprise utilisatrice pendant l ex cution de leur mission t moin d une recherche d galit de traitement entre travailleurs rev t encore depuis 1982 un autre aspect relativement l ex cution du travail En effet le l gislateur a pos une galit d acc s aux quipements collectifs de l entreprise utilisatrice entre travailleurs temporaires et travailleurs classiques Selon l article L 124 4 7 du Code du travail les travailleurs temporaires ont acc s dans l entreprise utilisatrice aux diff rents avantages collectifs dont b n ficient les travailleurs classiques de celle ci Les conditions d acc s doivent tre identiques celles que doivent remplir les salari s classiques de l entreprise utilisatrice Cette disposition de l ordonnance de 1982 a t soulign e par diff rents de ses commentateurs de l poque notant que sa pr sence montrait les abus dont avaient pu tre victime les int rimaires sous l empire de l ancienne r glementation Bien que non li s contractuellement l entreprise utilisatrice le travailleur temporaire doit donc avoir acc s comme un salari de celle ci ses quipements ses avantages collectifs L tendue de cet acc s a t pr cis e En effet face ce libre acc s sous r serve de remplir les conditions applicables aux travailleurs classiques de l entreprise utilisatrice on pouvait se d
126. ignation suppose l existence d un contrat de travail avec l employeur les conditions d lectorat et d ligibilit ou de d signabilit du d l gu syndical sont avant tout li es la qualit de salari de l entreprise Ainsi il n a jamais t admis que le travailleur temporaire puisse participer aux lections des repr sentants du personnel N tant pas li l utilisateur par un contrat de travail il n est pr sent dans l entreprise utilisatrice qu en vertu du contrat de mise disposition conclu entre l entreprise de travail temporaire et l entreprise utilisatrice il ne peut tre lu comme repr sentant du personnel ou d sign comme d l gu syndical dans l entreprise utilisatrice Mais cette absence de lien contractuel avec l entreprise utilisatrice l emp che aussi d tre lecteur aux institutions repr sentatives du personnel de l entreprise utilisatrice Ses partisans justifient cette absence de d rogation en faveur de l acc s des int rimaires aux fonctions repr sentatives dans l entreprise utilisatrice par la dur e limit e des missions Celle ci serait incompatible avec l exercice du mandat d une certaine dur e en g n ral d une part et avec une bonne connaissance de l entreprise et des salari s qu exige un mandat repr sentatif d autre part La simple admission la participation aux op rations de mise en place de ces institutions poserait par ail
127. illeurs temporaires le paiement de leurs r mun rations par un m canisme d un fonctionnement facilit et adapt par rapport la mise en jeu du syst me de l assurance garantie des salaires Une loi de 1979 a donc oblig les entreprises de travail temporaire souscrire une garantie financi re sous peine de ne pouvoir exercer leur activit Celle ci d un montant proportionnel au chiffre d affaire annuel de l entreprise a pour objet d assurer le paiement en cas de d faillance de la part de l entreprise d int rim des salaires et de leurs accessoires des indemnit s sp cifiques accord es au travailleur int rimaire ainsi que des cotisations sociales Une proc dure de paiement a t institu e pour l intervention de cette garantie afin d assurer le paiement de cette r mun ration lorsque l entrepreneur de travail temporaire ne proc de pas au r glement des sommes dues Cependant une autre voie a t utilis e Depuis la loi de 1972 relative au travail temporaire il est pr vu qu en cas de non paiement aux int rimaires des sommes qui leurs sont dues par l entreprise de travail temporaire l utilisateur est substitu celle ci pour le paiement de ces sommes pour la dur e de la mission accomplie dans son entreprise Cette possibilit de substitution n a pas t supprim e en 1979 et est toujours en vigueur aujourd hui Simplement l utilisateur n est tenu au paiement qu en cas d insuffisa
128. in 2001 p 13 et s JEULAND E L action de substitution des syndicats la place des salari s Cass Soc 1 f vrier 2000 2 arr ts JCP 2001 II 10451 PANSIERF J Vanit du contrat de travail non sign n cessit de pr caution l gard des employeurs Cass Soc 7 mars 2000 Les Cahiers Sociaux du Barreau de Paris n 120 D 010 p 541 ets L action possible du salari contre l entreprise de travail temporaire Cass Soc 19 avril 2000 Les Cahiers Sociaux du Barreau de Paris n 121 A 024 p 579 ets LYON CAEN A De la r mun ration du travailleur temporaire Cass Soc 20 avril 1989 D 1990 p 176 POIDEVIN F note sous CA Orl ans 28 janvier 1999 Dr Ouvrier 1999 p 467 ets e RAPPORTS ET DOCUMENTS OFFICIELS Circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre 1990 relative au contrat de travail dur e d termin e et au travail temporaire BOMT 1990 n 24 texte n 567 138 Circulaire DRT n 92 14 du 29 ao t 1992 relative l application du r gime juridique du contrat de travail dur e d termin e et du travail temporaire BOMT 1992 n 21 texte n 722 Accords nationaux Entreprises de travail temporaire personnels int rimaires personnels permanents Paris d des Journaux officiels 2000 556 p Rapport au pr sident de la r publique JO du 6 f vrier 1982 p 485 GISSINGER A Assembl e nationale Rapport au nom de la commission des affaires culturel
129. in de la situation d emploi permanent des travailleurs classiques et de leur relation continue avec un employeur d termin Le l gislateur et les partenaires sociaux ont cherch malgr ces caract ristiques permettre aux int ress s de b n ficier d une stabilit plus pouss e dans leurs relations de travail des solutions ont t retenues permettant de d passer la simple prestation de travail isol e dans le cadre de missions sporadiques et d aboutir ainsi une relation de travail pr sentant plus de stabilit 1 D autres solutions existent quant ce th me de la stabilit en g n ral Cette partie sera donc pour nous l occasion de nous pencher sur une autre solution par le biais de l vocation de la r glementation allemande du travail temporaire 2 1 Les modalit s de d passement de la simple prestation de travail isol e Le simple stade de la prestation de travail isol e est d pass par le l gislateur qui s est int ress une conception plus globale de la relation de travail de l int rimaire avec l entreprise d int rim en d cidant d un calcul sp cifique de l anciennet des travailleurs temporaires reconstituant artificiellement une relation stabilis e entre ceux ci et l entreprise de travail temporaire A Cette volont de permettre l int rimaire un d passement de la simple mission d int rim se retrouve aussi au niveau de la formation professionnelle B mais o
130. int rimaire l preuve de la gauche Dr Ouvrier 1982 p 371 372 3 CAIRE G Le travail int rimaire PUF 1993 p 92 Voir supra p 70 110 au moins la suppression du secteur priv du travail int rimaire par son transfert au profit de l ANPE la n gociation collective a connu essentiellement apr s l ordonnance de 1982 un essor assez important que l on peut qualifier d exceptionnel tel point qu un auteur certes responsable d une organisation professionnelle d employeurs du travail temporaire n a pas h sit parler en mati re de n gociation collective concernant les salari s atypiques de l exemple du travail temporaire Force est de constater que de nombreux accords sont porter au compte de la n gociation collective ce qui permet de penser que les syndicats ont pris conscience de leur r le dans le travail temporaire et la protection de l int rimaire Dans l int rim cette n gociation collective s est caract ris e par une impulsion donn e par la loi A et par des r alisations originales qui ont largement pris en compte les sp cificit s du travail temporaire en offrant en partie aux travailleurs temporaires des alternatives aux institutions repr sentatives et la repr sentation collective classique dans l entreprise de travail temporaire et comblant certaines insuffisances de cette repr sentation B A L impulsion l gislative au d veloppement de la n gociation co
131. ion un salari n ayant pas les comp tences requises ce qui peut jouer dans le domaine de la s curit La sant en g n ral de l int rimaire a aussi t prise en compte un niveau pr ventif Malgr un travail hors de l entreprise sur des postes et dans des entreprises diff rents au fil des missions et pour une courte dur e la difficult d un suivi du travailleur et la n cessit de mises disposition rapides l int rimaire b n ficie de la protection offerte par la m decine du travail Mais ici encore on trouve des adaptations tendant faire participer les deux entreprises Si c est l entreprise d int rim qui a la charge des obligations de m decine du travail l utilisateur doit fournir les caract ristiques pr cises du poste ce qui permet au m decin de l entreprise d int rim de se prononcer Il lui est aussi possible d avoir acc s aux postes de travail susceptibles d occupation par des int rimaires Par ailleurs les m decins des deux entreprises doivent se communiquer les renseignements n cessaires l exercice de leur mission L utilisateur est plus largement impliqu dans certains cas activit s exerc es par le salari n cessitant une surveillance m dicale sp ciale les obligations correspondantes sont alors sa charge ses services m dicaux connaissant mieux les risques et tant organis s pour cette surveillance examens m dicaux compl mentaires sa charge dans
132. ion du personnel dans les entreprises de travail temporaire d autre part ont permis d assurer aux int rimaires investis de fonctions repr sentatives une protection r elle contre une d gradation insidieuse de leur situation leur permettant de mener bien la mission de repr sentation qui leur a t confi e Pour ce faire c est une garantie contre toute discrimination dans l attribution de missions d int rim qui a t institu e par ces accords qui semble bien correspondre aux actions n fastes auxquelles pourraient se pr ter les entrepreneurs de travail temporaire tout en restant en dehors du champ d application de la protection l gale En application de ces accords les d l gu s du personnel membres du comit d entreprise et d l gu s syndicaux qui sont par ailleurs int rimaires b n ficient d une garantie de non discrimination dans l octroi de missions de travail temporaire En pratique cette garantie signifie que ces titulaires de mandats repr sentatifs ne doivent pas se voir attribuer moins de mission de travail temporaire ou des missions beaucoup moins int ressantes par l entreprise dans laquelle ils sont titulaires d un mandat au seul motif qu ils en sont titulaires Pour assurer l effectivit de ce principe les partenaires sociaux ont largement d crit le m canisme permettant de reconna tre une discrimination dans les propositions de missions d int rim Pour savoir s il y a lieu de
133. ionnel pour les VRP art L 751 6 du Code du travail Cass Soc 25 janvier 1989 Bull civ V n 74 61 Au del de l essai les parties doivent respecter le terme d termin lors de la conclusion du contrat de mise disposition M me quand il n est pas imp ratif de pr voir un terme pr cis la dur e minimale joue le r le de p riode de stabilit certaine Lorsqu un terme pr cis est pr vu pour la mission le contrat est conclu de date date Si la date de fin du contrat appara t comme une date couperet laquelle la relation de travail prend fin de plein droit m me si le salari b n ficie cette date d une suspension de son contrat avant celle ci il n est possible de mettre fin au contrat que dans des cas tr s limit s Seuls les cas de faute grave ou de force majeure entra nent la possibilit de rompre le contrat de mission avant l ch ance initialement pr vue Ces cas doivent tre appr ci s selon le droit commun La force majeure est ainsi caract ris e par son caract re ext rieur l entreprise l impr visibilit du fait invoqu et l impossibilit d ex cution du contrat la simple rupture du contrat de mise disposition ne constituant pas un cas de force majeure ni de simples difficult s conomiques La faute grave du salari violation si importante par celui ci de ses obligations qu elle rend imm diatement impossible le maintien de la relation de travail entra
134. it tant ici adapt e aux sp cificit s du travail temporaire et de l intermittence des missions De cette fa on le l gislateur reconstitue une collectivit de travail malgr un lien d emploi intermittent Cela n aurait pas t possible avec la solution prorata temporis qui prenait en compte tous les salari s int rimaires mais en tant que temps de travail et non en tant que personnes Le l gislateur a privil gi les int rimaires stables dans leur relation avec l entreprise de travail temporaire soit ils ont t li s pour un certain temps l entreprise et ils sont int gr s la collectivit de travail car pris en compte enti rement pour la d termination de l effectif soit ils n ont t que des salari s r ellement passagers de l entreprise et il n y a pas lieu de les int grer cette collectivit On notera que la Cour de cassation a pr cis qu il n y avait pas lieu de tenir compte des int rimaires dans le calcul de l effectif lorsqu il s agit de mettre en place un CHSCT ce qui s explique par les finalit s de l institution et l absence de travail de ces salari s dans l entreprise d int rim l Art L 412 3 du Code du travail pour les d l gu s syndicaux L 421 3 pour les d l gu s du personnel L 431 8 pour le comit d entreprise SIAUB Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGD biblioth que de droit social Tome 29 913
135. it s de l int rim ont conduit les partenaires sociaux des r alisations originales qui peuvent tre retenues comme des alternatives aux faiblesses de la repr sentation classique dans l entreprise notamment B Les r alisations originales des partenaires sociaux Les partenaires sociaux ont agit en faveur de l int rimaire en tenant compte des sp cificit s de sa relation de travail C est ainsi qu un certain nombre d accords a vu le jour contenant des r alisations novatrices permettant aux travailleurs temporaires une galit de traitement avec les salari s classiques Trois institutions collectives originales cr es par la n gociation collective et qui permettent de pallier l ventuelle faiblesse de repr sentation dans l entreprise de travail temporaire sont de nature retenir ce titre notre attention ainsi qu une prise en compte des difficult s sociales de l int rimaire Une de ces r alisations a eu pour objectif de pallier les ventuelles difficult s d application des textes r glementant l int rim notamment avec l augmentation des accords collectifs applicables Par un accord du 16 novembre 1982 les partenaires sociaux du travail temporaire ont ainsi proc d la cr ation provisoire de la commission technique paritaire d interpr tation Elle avait pour r le l interpr tation des textes posant des difficult s d application Son activit s tant r v l e tr s importante
136. itable du personnel permanent et du personnel temporaire De cette fa on il a voulu donner les m mes possibilit s d acc s ces institutions aux travailleurs temporaires que pour les salari s classiques ce qui permet de penser qu il a agit pour assurer l galit de traitement Une telle galit a galement t recherch e dans le fonctionnement de ces institutions IL L EXERCICE DU MANDAT DANS L ENTREPRISE D INTERIM Le l gislateur et les partenaires sociaux ont donc donn la possibilit aux int rimaires de prendre part la mise en place des institutions repr sentatives tout comme les salari s classiques Cependant m me si juridiquement l acc s des int rimaires aux fonctions de repr sentation est possible il convenait de ne pas s arr ter l Si l on veut r ellement permettre un acc s aux mandats repr sentatifs pour les travailleurs temporaires comme cela est pr vu pour les salari s classiques et une protection efficace des int rimaires par ces institutions il est n cessaire d am nager les modalit s d exercice du mandat des personnes lues ou d sign es dans les entreprises de travail temporaire En effet l acc s des int rimaires aux institutions repr sentatives para t incompatible avec leur relation de travail particuli re L existence d un lien discontinu avec l entreprise de travail temporaire dans laquelle ils n effectuent par leur prestation de travail et la dur e ext
137. l int rim au sens de l activit en pointill e qu il engendre pour le travailleur qui est compens e et non une quelconque in galit de droits entre l int rimaire et les travailleurs classiques qui la justifie On voit qu il s agit ici d octroyer au salari int rimaire une indemnit parce qu il se trouve dans une situation pr caire dans la dur e parce qu il exerce une activit intermittente Elle participe de l id e d octroyer ce salari une certaine stabilit financi re malgr le lien d emploi distendu dans lequel il est engag et dont b n ficie m me si elle n est que momentan e le travailleur classique y compris la rupture de son contrat On se trouve devant une situation claire de recherche d galit de traitement entre salari s Le l gislateur et les partenaires sociaux ont donc bien am nag les bornes de l ex cution du travail de l int rimaire en tenant compte de la dur e limit e de sa mission et des cons quences que cela pouvait avoir d une part sur son int grit et d autre part sur sa situation financi re Ces am nagements montrent qu il tait n cessaire de tenir compte des sp cificit s du travail temporaire pour aboutir une galit r elle dans l ex cution du travail C est bien en ce sens que va la r glementation Il est possible de retenir l issue de cette section que dans le cadre de la prestation de travail des dispositions sp cifiques
138. l int rimaire p 73 B La formation professionnelle de l int rimaire p 75 2 Une solution alternative pour la stabilit p 78 TITRE 2 PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE ET RELATIONS COLLECTIVES DE TRAVAIL p 82 Chapitre 1 La participation des int rimaires aux institutions repr sentatives de l entreprise d int rim p 85 I La mise en place des institutions repr sentatives dans l entreprise d int rim p 86 1 Les conditions g n rales de participation des int rimaires aux institutions repr sentatives p 87 A L effectif de l entreprise d int rim p 87 B L anciennet des travailleurs int rimaires dans la mise en place des institutions repr sentatives p 90 2 La participation concr te aux lections des institutions de repr sentation du personnel p 92 A L information pr alable aux lections p 92 B Le droit de participer concr tement aux lections p 94 IL L exercice du mandat dans l entreprise d int rim p 97 1 La protection de l int rimaire titulaire d un mandat de repr sentation p 98 A L insuffisance de la protection classique p 98 B La garantie de non discrimination protection suppl mentaire p 100 2 L action des institutions repr sentatives p 103 A L adaptation des moyens d action aux repr sentants int rimaires p 104 B L adaptation limit e des moyens d action la composition de la collectivit de travail vis e p 106 Chapitre 2 La promotio
139. l Celle ci est appr ci e globalement en retenant d une part les missions effectu es dans sa qualification ou dans les qualifications voisines dans le p rim tre de d tachement habituel d autre part les missions auxquelles il n a pas donn suite ou qu il a refus es et auxquelles il a mis fin apr s p riode d essai sans motif l gitime et enfin la r partition dans le temps des missions depuis son lection ou sa d signation C est travers une comparaison entre ces deux activit s que se d voile ou non l existence d une discrimination En effet au cas o le repr sentant du personnel ou le d l gu syndical noterait une d t rioration notable de sa situation nouvelle par rapport l activit de r f rence l entrepreneur de travail temporaire doit lui fournir sa demande les informations en ce qui concerne notamment l volution de l activit de l entreprise C est cette information qui va permettre de savoir si les diff rences d activit s ressortent ou non d une discrimination Pour l application de cette garantie de non discrimination les partenaires sociaux ont retenu que le titulaire du mandat est consid r comme sollicitant une nouvelle mission sauf s il a inform l entrepreneur de travail temporaire qu il entend b n ficier d une suspension provisoire des propositions de missions dont la dur e ne peut exc der trois mois Par ailleurs le titulaire du mandat perd le b n fic
140. l que dans l entreprise utilisatrice il n y a aucun lien contractuel entre le salari et celle ci On peut relever que le travailleur se trouve ici dans un tat de pr carit puisque le travail qu il effectue est temporaire son contrat tant limit dans le temps Il est par ailleurs confront une instabilit g n ratrice d ins curit pour lui car il n a pas la certitude d obtenir une nouvelle mission au terme de celle qu il est en train d effectuer Sa situation peut se d finir comme s inscrivant dans le cadre des relations de travail atypiques En effet le mod le de travail typique classique se d finit par une relation de travail dans laquelle le travailleur exerce une activit non dissimul e dur e l Art L 124 1 et s du Code du travail Relations de travail dont b n ficient les salari s que nous appellerons classiques ou permanents ind termin e temps plein dans un service ou un atelier au profit de l employeur La d rogation lun de ces crit res fait entrer la relation de travail dans les relations atypiques Le travail temporaire s oppose cette d finition en deux points la dur e de la relation elle est n cessairement dur e d termin e et le b n ficiaire de la prestation de travail le travailleur n effectue pas directement sa prestation pour son employeur l entreprise de travail temporaire mais pour l entreprise utilisatrice Il s inscrit donc bi
141. la relation qu ils entretiennent avec leur fa on de travailler avec la forme particuli re de leur emploi Cette d marche lui permet de mettre en lumi re diff rents types d int rim int rim d insertion qui constitue un mode particulier d entr e sur le march du travail de plus en plus suivi la sortie du syst me scolaire mais susceptible de durer et qui se retrouve la fois chez les jeunes gens d pourvus d identit professionnelle et chez ceux qui disposant d une formation scolaire ne peuvent obtenir de contrat de travail dur e ind termin e en raison de l tat du march du travail int rim de transition qui h t rog ne concerne la fois des personnes ayant connu une premi re exp rience d emploi durable qu ils ont quitt et esp rent 1 Thid SUPIOT A sous la direction de Au del de l emploi transformations du travail et devenir du droit du travail en Europe rapport pour la Commission europ enne Flammarion 1990 RAMAUX C L instabilit de l emploi est elle une fatalit Dr soc 2000 pp 71 et s JACOBS T J M A Critique du rapport du Groupe de Madrid sur la transformation du travail Sem Soc Lamy 2 octobre 2000 n 997 p 55 ets 4 FAURE GUICHARD C L emploi int rimaire trajectoires et identit s Coll des soci t s Presses Universitaires de Rennes 2000 10 retrouver des femmes qui n ayant jamais travaill souhaitent pour divers
142. le travailleur temporaire est int gr l entreprise utilisatrice Ainsi en application de l article L 422 1 alin a 2 du Code du travail les travailleurs int rimaires peuvent faire pr senter leurs r clamations individuelles et collectives concernant les conditions d ex cution du travail dont l utilisateur est responsable telles qu num r es par l article L 124 4 6 alin a 2 dur e du travail travail de nuit repos hebdomadaire et jours f ri s l hygi ne et la s curit au travail des femmes des enfants et des jeunes travailleurs Il convient de noter que lorsque existe dans l entreprise utilisatrice un comit d hygi ne de s curit et des conditions de travail c est celui ci qu il revient de contribuer la protection de la sant et de la s curit des int rimaires Les int rimaires peuvent encore faire pr senter leurs r clamations individuelles et collectives par les d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice concernant l acc s aux quipements collectifs et l application du principe d galit de r mun ration et de paiement des jours f ri s Il convient ici cependant de douter de l efficacit de l intervention des d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice en mati re de r mun ration M me si c est bien un principe d galit de r mun ration qui existe entre travailleurs temporaires et P p 8 l Art L 422 1 du Code du travail Voi
143. lectivit de travail de l entreprise utilisatrice provoqu e par l int rim Le travail temporaire pourrait en effet lui permettre de multiplier les statuts applicables aux salari s travaillant pour elle par le fait qu elle ne soit pas l employeur juridique de tous et ainsi de priver les int rimaires du statut et des avantages maison accord s ses salari s classiques Les cons quences d une dissociation permanente entre employeur et entreprise dans laquelle s ex cute le travail due la relation triangulaire travailleur entreprise de travail temporaire entreprise utilisatrice caract ristique du travail temporaire ne sont pas n gligeables Les observations pr c dentes montrent que le travailleur temporaire intervient dans le cadre d une relation particuli re de travail Celle ci se diff rencie de la relation classique de travail ce qui semble impliquer une r glementation sp cifique de l int rim par une protection originale de l int rimaire C est dans cette voie que semblent s tre engag s les pouvoirs publics La r glementation du travail temporaire proprement dite HENRY M Les cons quences de l ext riorisation pour les salari s et leurs institutions repr sentatives Dr Ouvrier 1981 p 123 Voir supra p 8 21 au sens de la r glementation limitant l utilisation de cette forme de travail est une premi re tape dans la construction d une protection de l i
144. les familiales et sociales n 733 29 novembre 1978 VIDALIES A Assembl e Nationale Rapport au nom de la commission des affaires culturelles familiales et sociales n 1392 23 mai 1990 Le travail temporaire en 2000 encore en forte augmentation malgr un ralentissement en cours d ann e DARES Premi res Informations et Premi res Synth ses ao t 2001 n 33 1 SUPIOT sous la direction de Au del de l emploi transformations du travail et devenir du droit du travail en Europe rapport pour la Commission europ enne Paris Flammarion 1999 321 p 139 TABLE DE JURISPRUDENCE Cons const 71 44 DC 16 juillet 1971 Libert d association DECC L Harmattan 63 bloc de constitutionalit pr ambule de la constitution Cons const d cision 89 257 DC du 25 juillet 1989 Dr Soc 1989 p 627 action de substitution des syndicats respect de la libert personnelle du salari CE 12 novembre 1990 RJS 2 1991 n 174 r glement int rieur application aux travailleurs ext rieurs l entreprise Cass Ch mixte 21 juin 1974 D 1974 chron p 237 salari s prot g s tendue de la protection Cass Civ 1 26 f vrier 1991 Bull civ I n 77 entreprise de travail temporaire choix des salari s mis disposition obligation g n rale de prudence et de diligence Cass Soc 11 f vrier 1971 D 1971 253 contrat de travail temporaire mission synchronisation des dur es Ca
145. leurs le probl me de l anciennet dans l entreprise qui serait difficilement remplie par des int rimaires pr sent pour une courte dur e dans l entreprise utilisatrice Ni le l gislateur ni la jurisprudence n ont donc permis l int rimaire de participer directement la mise Cass Soc 2 mai 1978 Bull civ V n 315 Dr Ouvrier 1978 p 350 124 en place des institutions repr sentatives chez l utilisateur De cette fa on se trouve confirm e la qualit d employeur de l entreprise de travail temporaire c est dans celle ci que les int rimaires pourront participer activement la mise en place de ces institutions Certains auteurs voquent pourtant des propositions tendant la participation directe des int rimaires la repr sentation interne du personnel de l entreprise utilisatrice C est ainsi qu a t voqu e une organisation permanente de repr sentation des int rimaires qui se succ dent dans l entreprise utilisatrice lorsque celle ci aurait recours dans une certaine mesure au travail int rimaire permettant de mieux prendre en compte les int r ts particuliers de ces salari s dans l entreprise utilisatrice Une telle solution n a pas t retenue par la l gislation fran aise qui s en tient aux structures classiques de repr sentation L auteur de cette proposition souligne par ailleurs qu elle serait par l institution d une repr sentation propre aux int rim
146. ligibilit ou encore au cours des dix huit mois pr c dant la d signation pour le d l gu syndical Cette solution se comprend ais ment la justification se trouve dans la volont de ne faire participer la mise en place de ces institutions que des travailleurs faisant r ellement partie de la collectivit de travail de l entreprise d int rim Le lien juridique avec celle ci m me s il peut tre intermittent doit quand m me pr senter un minimum de long vit de force et de stabilit Il para t logique de ne pas consid rer comme faisant partie de la collectivit de travail de l entreprise de travail temporaire un travailleur qui n effectue qu une mission de deux semaines ou d un mois tous les ans et par cons quent de l exclure de la participation la mise en place des institutions repr sentatives Concernant l anciennet le l gislateur a aussi tenu compte de la dur e r duite des missions en fixant pour les travailleurs temporaires la condition d anciennet pour l ligibilit ou la possibilit d tre d sign d l gu syndical six mois ce qui permet un acc s plus facile des travailleurs int rimaires aux fonctions repr sentatives La condition d anciennet pour l lectorat est de trois mois comme pour les salari s classiques Les partenaires sociaux ont pr vu que ces conditions d anciennet de trois et six mois pour l lectorat et l ligibilit sont remplies lorsque l int
147. lle permanente entre entreprise de travail temporaire et int rimaire on a ainsi pos indirectement le probl me de l anciennet du travailleur temporaire Celui ci ne b n ficie en moyenne que de courtes missions et donc de contrats de travail d une dur e extr mement r duite les dur es maximales de recours l int rim posant par ailleurs automatiquement une limite l acquisition d une anciennet cons quente D s lors l anciennet du travailleur temporaire dans l entreprise d int rim risque fort de ne jamais d passer quelques semaines quelques mois tout au plus et rarement une ann e Le l gislateur a tenu compte de cette particularit En application de l article L 124 15 du Code du travail pour l application des dispositions l gislatives ou r glementaires se r f rant une condition d anciennet dans l entreprise de travail temporaire cette anciennet du travailleur temporaire se calcule en totalisant les p riodes pendant lesquelles il a t li l entreprise de travail temporaire Ce sont donc les dur es de tous les contrats de travail temporaire conclus entre un salari et une entreprise de travail temporaire qu il faut additionner pour obtenir l anciennet de ce salari dans cette entreprise En g n ralisant ainsi les r gles existantes en mati re de formation professionnelle et de droits collectifs le l gislateur a Sur l incidence des p riodes de suspension du contr
148. llective La pratique de la n gociation collective montre un lien tr s troit entre celle ci et la loi On peut tout d abord signaler qu avant m me la premi re l gislation relative l int rim en France en 1972 la n gociation collective tait venue r glementer cette activit dans une entreprise de travail temporaire Manpower Les auteurs s accordent g n ralement pour consid rer que cet accord du 9 octobre 1969 conclu avec la CGT a largement influenc la loi de 1972 Il s agit d une n gociation d entreprise qui d borde le cadre de notre partie mais permet de montrer les pr mices des liens entre loi et n gociation collective C est surtout apr s l ordonnance de 1982 que la n gociation collective nationale en faveur du travailleur temporaire s est d velopp e en France Cette ordonnance a en effet encourag un mouvement contractuel qui a pris son essor au point d influencer lui m me les dispositions l gislatives Ainsi le l gislateur a t il tenu compte des v ux de la profession de souplesse dans la r glementation de l int rim BERTHONNEAU L Salari s atypiques et n gociation collective l exemple du travail temporaire Dr Soc 1993 p 324 et s Dans le m me sens voir Ray J E Mutation conomique et droit du travail Etudes offertes G Lyon Caen Les transformations du droit du travail Dalloz p 20 note 36 Voir CAIRE G Le travail int rimaire PUF 1993 p 98 SIAU B Le travail
149. mporaire mais permettent un contr le du recours l int rim le l gislateur a pr vu que ceux ci b n ficiaient de droits au niveau des institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice Cette disposition permet de coller la r alit de la mise disposition entra nant un travail chez l utilisateur Une protection efficace de leurs droits par ces institutions repr sentatives va donc pouvoir tre recherch e car les travailleurs temporaires participent indirectement leur mise en place 1 Les institutions concern es par la protection du travailleur temporaire sont essentiellement les d l gu s du personnel et les d l gu s syndicaux Le r le de ces derniers tant rattach l action en substitution que nous avons vue plus haut nous nous attacherons d crire l action des d l gu s du personnel en faveur des int rimaires 2 1 La participation limit e de l int rimaire la mise en place des institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice Pour assurer une protection efficace de l int rimaire dans l entreprise utilisatrice le l gislateur lui permet de profiter des institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice Cependant s il en profite comme nous le verrons plus loin il n intervient que d une fa on limit e dans leur mise en place En effet seule une prise en consid ration indirecte de l int rimaire intervient lors de la mise en place de ces insti
150. mporaire une effectivit de son droit la repr sentation du personnel dans l entreprise de travail temporaire supposait que soit abord le probl me de la participation concr te des int rimaires l lection des d l gu s du personnel et des membres du comit d entreprise En effet l isolement dont fait l objet l int rimaire en raison d une prestation de travail effectu e l ext rieur de l entreprise d int rim et l existence de contrats de courte dur e l emp che d tre en permanence dans son entreprise et cela pose des difficult s quant sa participation r elle aux lections Pour y participer il est en effet n cessaire d tre inform sur le d roulement des op rations lectorales ce que l isolement du travailleur temporaire rend plus difficile que pour les salari s classiques et qui a entra n des am nagements de la part des partenaires sociaux A Lorsque le salari int rimaire est inform du d roulement d lections encore faut il qu il puisse y participer Or en plus des conditions g n rales d anciennet que nous avons nonc es plus haut la l gislation du travail exige du salari qui souhaite participer concr tement aux lections un lien juridique avec l entreprise dans laquelle ont lieu ces lections L existence de relations de travail discontinues a donc n cessit ici aussi certaines adaptations pour savoir si l int rimaire tait ou non autoris parti
151. mpose l utilisateur de pr voir avec minutie son besoin de main d uvre Cela augmente la stabilit de la relation de travail dans laquelle est engag le salari int rimaire et ses certitudes quant au terme de son contrat En tant que support d une mission ayant un terme pr cis le contrat de travail temporaire cesse l arriv e de ce terme C est un moindre mal pour l int rimaire car il b n ficie avant l arriv e de ce terme d une stabilit qui le rapproche du travailleur classique l Art L 122 3 14 et L 122 4 du Code du travail 2 Art L 124 2 2 et L 124 2 5 du Code du travail 60 Conjugu e avec une r glementation sp cifique au travail temporaire de la p riode d essai le choix de ce type de support contractuel donne en effet une stabilit au travailleur par des cas de rupture limit s de sa mission A et la sanction du non respect de ces cas de rupture lui donne aussi une stabilit temporelle dans la prestation de travail B A La stabilit de la mission par des cas de rupture du contrat limit s Une certaine stabilit est donc offerte au travailleur temporaire puisque son contrat comportant un terme les possibilit s de le rompre avant ce terme vont tre limit es Par ailleurs le l gislateur a labor une r glementation de la p riode d essai dans le cadre du travail temporaire pour viter que la pr carit inh rente ce type d activit ne soit augment e par ce m
152. n de la mission Celle ci ne peut par ailleurs avoir en principe une dur e sup rieure dix huit mois et par exception neuf ou vingt quatre mois sa dur e moyenne tant en pratique de deux semaines On peut donc retenir que la situation de l int rimaire n appara t pas comme un mod le de stabilit La stabilit est aujourd hui issue du contrat de travail dur e ind termin e cadre juridique de principe dont b n ficient les travailleurs classiques qui inscrit les relations de travail dans la dur e m me s il reste possible de le rompre tout moment sous r serve de respecter les r gles contraignantes du licenciement L instabilit cons quente l int rim emp che les salari s concern s d avoir une vision long terme Le l gislateur a tenu compte de l instabilit qui semble tre une caract ristique fondamentale du travail temporaire pour le salari Des r gles ont t adopt es permettant en tenant compte des sp cificit s du travail int rimaire de prot ger l int rimaire en stabilisant sa situation et d obtenir ainsi un rapprochement de celle ci avec celle du travailleur classique Ainsi le contrat de mission mentionne t il que Cass Soc 11 f vrier 1971 D 1971 253 Art L 124 2 2 II du Code du travail Voir supra p 7 Art L 121 5 du Code du travail 58 l embauche du salari par l entreprise utilisatrice n est pas interdite Mais en plus une st
153. n des relations collectives en dehors de l entreprise d int rim p 109 I D fense syndicale des int r ts des int rimaires en dehors de l entreprise d int rim p 110 1 La n gociation collective dans le secteur du travail temporaire p 110 A L impulsion l gislative au d veloppement de la n gociation collective p 111 143 B Les r alisations originales des partenaires sociaux p 114 2 L action de substitution des syndicats p 117 A Le r le du salari dans l action de substitution p 117 B L tendue et la port e de l action de substitution p 120 IL Prise en compte des int r ts des int rimaires par les institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice p 122 1 La participation limit e de l int rimaire la mise en place des institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice p 123 A Le refus d une participation directe p 124 B La participation indirecte p 125 2 L action des d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice en faveur des int rimaires p 127 CONCLUSION p 132 Bibliographie p 133 Table de jurisprudence p 140 Table des mati res p 142 144
154. n est ici all plus loin que la stabilit int rimaire entreprise de travail temporaire A Le calcul sp cifique de l anciennet de l int rimaire L anciennet est un l ment important en droit du travail elle permet d une fa on g n rale l application d avantages suppl mentaires au salari En principe elle est calcul e en se r f rant la dur e pendant laquelle le salari est li l entreprise dans le 73 cadre d un m me contrat de travail Il est ainsi possible de voir dans l anciennet la dur e de la relation de travail entre entreprise et salari au sens de la dur e du contrat de travail du salari Pour la calculer il suffit par cons quent en principe de d terminer la dur e qui s est coul e depuis que le salari est li l entreprise par son contrat de travail Elle court depuis que le salari appartient l entreprise jusqu ce qu il en soit cart par une rupture de son contrat de travail Comme l anciennet repr sente la dur e pendant laquelle le salari est li l entreprise en application du m me contrat ce mode de calcul est susceptible d aboutir une r duction des droits des salari s int rimaires Nous avons vu que depuis 1971 pour la jurisprudence et 1972 pour le l gislateur le contrat de travail temporaire a une dur e calqu e sur celle de la mission qui est donn e l int rimaire En refusant de retenir une relation contractue
155. n faveur des int ress s est aussi directement limit e par les sp cificit s de l int rim En effet les int rimaires travaillent dans des entreprises qui ne sont pas dirig es par l entrepreneur de travail temporaire or c est celui ci seul que peuvent tre port es les r clamations ou les revendications L impact de l action des institutions repr sentatives de l entreprise de travail temporaire l Voir notamment BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 300 Art L 412 17 L 424 3 et L 434 1 du Code du travail 107 dans l entreprise utilisatrice sera donc r duit de ce fait Cette observation a d autant plus de poids que c est selon les conditions d ex cution du travail applicables dans l entreprise utilisatrice que s effectue la prestation du travailleur temporaire Ainsi si l on a bien permis aux travailleurs temporaires de b n ficier d une protection tr s satisfaisante leur permettant d acc der aux fonctions de repr sentation dans l entreprise de travail temporaire il y a lieu de conclure en retenant que l action des institutions repr sentatives dans les entreprises d int rim en faveur des travailleurs temporaires ne peut tre que restreinte Ce chapitre montre donc qu en d pit des nombreuses adaptations pr vues afin de permettre aux travailleurs de profiter du droit la repr sentation du personnel et du droit l activit syndicale que l action
156. n syndicale que l action sera conduite par l organisation syndicale qui pourra exercer les voies de recours que le salari pourra intervenir tout moment l instance ou y mettre un terme que le salari PELISSIER J SUPIOT A JEAMMAUD A Droit du travail Pr cis Dalloz gg dition 2000 1073 Cass Soc 1 f vrier 2000 rendue dans le cadre d un CDD JCP E IL 10451 2 d cision note JEULAND E Cons const d cision 89 257 DC du 25 juillet 1989 Dr Soc 1989 p 627 Rendue propos du droit de substitution dans la loi sur les licenciements conomiques cette d cision est applicable toutes les actions de substitution 118 peut faire conna tre son opposition l action envisag e dans les quinze jours compter de la date de r ception Le salari para t donc ma tre de l action puisqu il peut s y opposer l origine d faut d opposition pendant le d lai de quinze jours il est consid r comme ne s opposant pas l action ou intervenir l instance et y mettre un terme Il semble par cons quent jouer un r le important dans l action en substitution m me si ce n est pas lui qui m ne l action Ces modalit s n ont cependant pas convaincu certains auteurs qui rel vent que ce type d action n est pas favorable aux syndicats Il est vrai qu une telle possibilit d action semble placer les organisations syndicales dans une position difficile de
157. nce de la garantie souscrite par l entreprise d int rim C est ainsi que s il revient en principe l entreprise de travail temporaire de payer les r mun rations de ses salari s il peut arriver que l entreprise d accueil soit amen e proc der ce r glement SIAUB Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGD biblioth que de droit social Tome 29 471 Art L 143 11 1 du Code du travail Art L 124 10 obligation assortie de sanctions p nales art L 152 2 du Code du travail Montant minimal de la garantie pour l ann e 2000 559 622 francs d cret n 2000 997 12 octobre 2000 JO du 15 octobre 5 Art L 124 8 du Code du travail 36 m me si son intervention n est que r siduelle Si une telle solution est logique tant donn que l utilisateur profite de la force de travail de l int rimaire elle ne pouvait tre pr vue que par la loi puisque l utilisateur n est pas employeur de l int rimaire On voit ainsi que pendant la mission le salari temporaire peut tre totalement assimil un salari classique de l utilisateur au niveau de la r mun ration ce qui va bien dans le sens de l galit de traitement Le salari int rimaire est certain de voir pay e sa r mun ration au besoin par le biais de l intervention de l entreprise utilisatrice Une obligation forte p se sur elle une clause du contrat de mise disposition
158. nche avec les organisations professionnelles sp cifiques au travail temporaire savoir l UNETT d une part et la PROMATT d autre part ces deux organisations ont fusionn depuis le 1 mai 1998 en une seule organisation le SETT D s 1982 l Unett consid rait que cette ordonnance lance un d fi auquel nous devons et pouvons r pondre Les nombreux textes conventionnels auxquels cette Accord national professionnel du 13 mai 1985 relatif au bilan et l accord sur les principes d organisation et la politique contractuelle Accord national interprofessionnel du 24 mars 1990 sign par la CGPME le CNPF c t patronal et la CFDT la CFTC la CFE CGC c t salari BERTHONNEAU L Salari s atypiques et n gociation collective l exemple du travail temporaire Dr Soc 1993 pp 324 ets 4 i 7 r P 4 Certaines disposent organisations particuli res au travail temporaire 5 Union nationale des entreprises de travail temporaire 6 i x Professionnels du travail temporaire 7 Syndicat des entreprises de travail temporaire 112 ordonnance a donn lieu montrent qu elle a jou un r le impulsif non n gligeable pour la n gociation dans le travail temporaire En effet les partenaires sociaux se sont empar s des domaines qui avaient t d sign s en 1982 mais les ont galement largement d pass Des accords de branche ont t conclus pr voyant des protections sp cifi
159. nciennet au premier jour de la mission de requalification ventuellement pour licenciement sans cause r elle et s rieuse qui peuvent s additionner lorsque la requalification touche la relation avec l entreprise utilisatrice avec les indemnit s de pr carit d emploi On peut ainsi retenir que la sanction des atteintes certaines dispositions de la r glementation de l int rim prend en pratique une forme indemnitaire La requalification ne permet pas comme on pouvait l imaginer une stabilisation de la situation de l int rimaire au niveau de sa prestation de travail avec une p rennisation de sa relation de travail par un contrat dur e ind termin e seule les limitations des cas et des cons quences d une rupture du contrat de mission stabilisant d une fa on relative la situation de l int rimaire au niveau de sa prestation de travail C est surtout une embauche volontaire de la part de l utilisateur qui permettra une stabilisation d finitive de la mission Par contre des solutions ont t d gag es afin de d passer le simple stade de la mission ce qui participe d une certaine stabilisation de la situation du travailleur temporaire 1 SERIZAY B Les contrats pr caires apr s la loi du 12 juillet 1990 JCP E 1990 II 15885 p 620 Cass Soc 19 janvier 1999 Bull civ V n 36 RJS 4 1999 n 605 JCP 1999 IV 1472 D 1999 IR p 50 Cette jurisprudence pourrait aller plus loin
160. ndante de son employeur juridique Sa prestation de travail est toujours ex cut e l ext rieur jamais dans l entreprise de travail temporaire Or nous avons vu que le travailleur temporaire disposait de droits chez l utilisateur conditions d ex cution du travail hygi ne et s curit le l gislateur ayant tenu compte du lieu d ex cution du travail L application des droits collectifs classiques dans cette situation ne peut pas permettre l int rimaire de b n ficier d une protection efficace de ses droits par le biais des institutions repr sentatives du personnel de son entreprise puisqu il ne travaille pas dans celle ci Les institutions repr sentatives repr sentants du personnel et repr sentants syndicaux de son entreprise ne peuvent pas pr senter de r clamations l utilisateur promouvoir les droits de l int rimaire alors que 122 n tant pas salari s de cet utilisateur ils ne peuvent m me pas p n trer dans l entreprise Afin d aboutir une r elle protection de l int rimaire c t des pr cisions exigeant la consultation du comit d entreprise ou des d l gu s du personnel pour certains cas de recours l information de la part de l utilisateur quant la situation de l emploi et l obligation dans le cadre de la n gociation annuelle dans l entreprise d examiner l volution de l emploi dans l entreprise qui ne prot ge pas directement le travailleur te
161. ndat de ce salari d s lors ces heures de d l gation vont pouvoir tre utilis es lorsque la mission d int rim du repr sentant est termin e Des pr cisions ont galement t donn es par les partenaires sociaux et le l gislateur concernant l utilisation de ces heures de d l gation Lorsque l int rimaire titulaire du mandat repr sentatif est en mission chez un utilisateur il lui est possible d utiliser ses heures de d l gations pendant son temps de travail d s lors qu il en informe l entreprise de travail temporaire au moins trois jours l avance sauf urgence afin que celle ci puisse prendre les dispositions n cessaires vis vis de son client l utilisateur Il est pr cis que lorsqu elles sont prises en dehors du temps de travail elles sont r mun r es comme des heures suppl mentaires Les heures de d l gation peuvent tre prises par l int rimaire titulaire du mandat en dehors de ces missions de travail temporaire le Code du travail pr cisant alors qu elles sont consid r es comme des heures de travail Les m mes dispositions pr voient qu il y a lieu de les rattacher pour ce qui concerne leur r mun ration au dernier contrat de mission conclu avec l entreprise de travail temporaire Des mesures ont donc t prises tant par les partenaires sociaux que par le l gislateur afin de permettre au travailleur temporaire d exercer sa mission de repr sentation comme un titulaire classiqu
162. ne application dans l entreprise de travail temporaire de la proc dure disciplinaire Son appr ciation sera difficile ici puisqu elle a t commise dans l entreprise utilisatrice et qu elle est invoqu e par l entrepreneur de travail temporaire Les auteurs ont insist sur le fait que les tribunaux ne devaient pas malgr cette situation originale pr sumer son existence au profit de l employeur d s qu un grief est invoqu contre le salari par l utilisateur pour mettre fin au contrat de mise disposition l Art L 124 2 2 I du Code du travail Art L 124 2 2 III du Code du travail Art L 124 4 8 du Code du travail Art L 124 5 du Code du travail 5 Art L 124 5 alin a 5 CA Orl ans 28 janvier 1999 Dr Ouvrier 1999 pp 467 et s note POIDEVIN F 7 Cass Soc 26 f vrier 1991 Bull civ V n 97 8 CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 385 36 SIAU B Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGDJ biblioth que de droit social Tome 29 648 62 Les m mes r gles s appliquent la dur e minimale pour laquelle doivent tre conclus certains contrats de travail temporaire Elles s appliquent aussi apr s l coulement de cette dur e minimale d s lors que le terme n est pas atteint c est dire l objet du contrat pas encore r alis ou le salari absent non encore revenu son poste Le choix d un c
163. ne et de la s curit au cours de l ex cution de la prestation de travail Il a en ce sens t galement pr vu des obligations d information sur les risques du poste sa charge La dur e limit e de la mission impose que l int rimaire connaisse parfaitement les risques professionnels li s son poste que le salari classique conna t bien par le biais de formations mais surtout de son exp rience L entreprise d accueil doit ainsi lui assurer une formation la s curit Celle ci peut tre normale formation pratique et appropri e en mati re de s curit tout comme elle est assur e aux salari s embauch s Cependant certains postes sur lesquels l int rimaire peut l galement tre affect sont susceptibles de pr senter un danger plus grand que d autres l utilisateur doit donc pour ces postes dont il fixe la liste avec le m decin du travail et le CHSCT offrir une formation renforc e la s curit ainsi qu un accueil et une information adapt s En cas d accident du travail sur un tel poste l absence d une telle formation entra ne une pr somption simple de faute inexcusable la charge de l utilisateur Une violation de ses obligations de s cutit peut entra ner pour lui des sanctions p nales L entreprise de travail temporaire a aussi des obligations Nous avons d j vu qu elle devait retranscrire sur le contrat de mission les caract ristiques du poste ce qui informe le salar
164. nnel du 24 mars 1990 sur la l gislation alors en pr paration La France ne s est pas engag e dans la voie pr n e par certains syndicats d une interdiction de principe du travail temporaire Il semble s agir d un choix satisfaisant dans la mesure o l exp rience montre que partout o la l gislation est contraignante prosp rent des formes de travail plus ou moins clandestines sur lesquelles les pouvoirs publics n ont gu re prise Il appara t donc n cessaire d appr hender ce ph nom ne du travail temporaire de fa on l gale pour viter le d veloppement anarchique de formes de travail incontr l es qui d montrent paradoxalement la n cessit d une certaine souplesse En d veloppant l galement une r glementation pr cise du travail temporaire on assainit l activit des entreprises de travail temporaire puisque celle ci s ex cute alors dans un cadre l gal Cette appr hension tait n cessaire car le travail temporaire s il peut satisfaire un certain nombre notre avis restreint de salari s r pond un r el besoin des entreprises Celles ci int gr es dans un syst me conomique concurrentiel et fluctuant ne peuvent pr voir pr cis ment toutes les volutions de leur activit et notamment leurs pics d activit ce qui peut entra ner un certain besoin de souplesse On ne peut donc condamner en bloc le travail temporaire qui correspond une n cessit pour le bon fonctio
165. nnement des entreprises aujourd hui Celles ci doivent galement pouvoir faire face rapidement aux absences de leurs salari s notamment pour maladie qui sont susceptibles de venir perturber leur fonctionnement et rejaillir sur le travail des autres salari s Le travail temporaire comme la sous traitance ou la prestation de service constitue donc une voie d ext riorisation des t ches pour l entreprise Cela consiste pour celle ci faire intervenir d autres entreprises pour la r alisation de t ches qui Signalons qu il conviendra d voquer dans notre tude les dispositions relatives l int rim contenues dans le projet de loi de modernisation sociale adopt en deuxi me lecture par l Assembl e nationale le 13 juin 2001 Voir supra p 12 GANDOUIN F Pour une approche socio conomique du travail temporaire Dr Soc 1982 p 551 14 entrent dans son activit ou y sont accessoires avec pour effet essentiel de les faire ex cuter par du personnel ext rieur l entreprise et qui par cons quent ne b n ficie a priori pas des r gles applicables aux salari s de celle ci Le travail temporaire permet cette ext riorisation sous r serve de respecter le r gime l gal Un cadre juridique a ainsi t pos quant cette situation particuli re on semble en effet proche du marchandage pr t de main d uvre illicite et des conditions doivent tre respect es Ainsi tout en acceptant le travail
166. ns repr sentatives posaient en effet des difficult s quant aux heures de d l gations donn es ces repr sentants pour l ex cution de leur mission de repr sentation Des mesures ont tout d abord t adopt es pour faire b n ficier les int rimaires repr sentants du personnel ou repr sentants syndicaux de ces heures de d l gation malgr la dur e de leurs missions de travail temporaire La dur e limit e de celles ci jetait le doute quant la fa on dont devaient tre attribu es les heures de d l gation Pour le salari classique ces heures sont accord es tous les mois dans le cadre d un travail continu dans l entreprise ce qui n est pas le cas dans l int rim Pour viter que les moyens d exercice du mandat soient diff rents suivant la qualit du salari qui en est titulaire les partenaires sociaux ont d cid que quelle que soit la dur e de la ou des missions accomplies au cours d un mois civil toute mission intervenant au cours de ce mois ouvre droit pour les salari s int rimaires l int gralit du cr dit d heures Il est en outre pr vu que la fin de la mission de travail temporaire de l int rimaire lu ou d sign Accords nationaux professionnels du 8 novembre 1984 sur le droit syndical dans l entreprise de travail temporaire et du 27 octobre 1988 relatif la repr sentation du personnel dans les entreprises de travail temporaire pr cit s 104 n interrompt pas le ma
167. nt rimaire mais une tape bien sp cifique Comme nous l avons vu pr c demment elle permet d viter une remise en cause g n rale du droit du travail fran ais vitant que des emplois permanents ne soient pourvus par des salari s temporaires alors qu une partie non n gligeable de ceux ci aspire la stabilit de l emploi qui est offerte traditionnellement par le contrat de travail dur e ind termin e C est d j une premi re pierre dans l difice de la protection la limitation du recours cette forme de travail On prot ge incidemment le travailleur par la limitation des possibilit s pour lui d entrer dans cette relation particuli re de travail cas limit s et dur e maximale des recours limitation des recours successifs l int rim pour un m me poste de travail C est surtout la forme classique d emploi que l on prot ge plus que le travailleur temporaire lui m me La r glementation du travail temporaire se devait donc de prendre en consid ration les modalit s de ce lien d emploi particulier en prot geant de fa on sp cifique le travailleur concern c est dire celui qui est mis la disposition d une entreprise utilisatrice recourant au travail temporaire dans les limites l gales Le l gislateur et les partenaires sociaux ont choisi d am nager un statut protecteur de l int rimaire Ainsi a t il pu tre d cid que le contrat de travail temporaire devait respecter certaine
168. nt ainsi de la qualit de salari une qualit unique Les principes g n raux du droit largement entendus semblent plaider en faveur d une galit entre travailleurs int rimaires et travailleurs classiques c est dire entrant dans le moule d sormais traditionnel du contrat de travail dur e ind termin e avec un employeur qui est celui pour le compte duquel s effectue directement la prestation de travail qui embauche des salari s travaillant directement dans et pour son entreprise En effet le bloc de constitutionnalit soumet le l gislateur en particulier et les normes en g n ral au principe d galit Celui ci est issu de la D claration des Droits de l Homme et du Citoyen de 1789 int gr la constitution du 4 octobre 1958 par le 23 Pr ambule et selon laquelle les Hommes naissent et demeurent libres et gaux en droits Les distinctions sociales ne peuvent tre fond es que sur l utilit commune Or on sait que depuis sa d cision du 16 juillet 1971 libert d association rendue propos de la loi sur les associations que le Conseil constitutionnel reconna t que le Pr ambule de la Constitution fait partie du bloc de constitutionalit Le droit du travail lui m me est d ailleurs parcouru par ce principe d galit qui se traduit par l galit de traitement des travailleurs comme on peut le voir notamment mais ce n est qu un aspect par le biais des textes relatifs
169. oduction en permettant aux entreprises d avoir une main d uvre extr mement flexible Certains pays d Europe ont pu s engager dans cette voie Ainsi peut on voir qu en 1990 le Luxembourg le Royaume Uni le Portugal et l Irlande optaient pour une libert presque totale avec une quasi absence de r glementation du travail int rimaire Au contraire la m me poque l Italie l Espagne et la Gr ce pr sentaient une l gislation interdisant le recours au travail temporaire En France le travail temporaire s est initialement d velopp en dehors de tout cadre l gislatif et c est avant tout la profession elle m me qui a d cid de se doter d un r glement int rieur type qui garantissait un minimum de droits aux travailleurs Il a longtemps t condamn par la CGT et la CFDT notamment qui consid raient qu il s agissait d une activit illicite en raison de la prohibition du marchandage de main d uvre On peut donc s interroger sur la voie choisie par le l gislateur fran ais L histoire de la r glementation fran aise du travail temporaire est une histoire gate L nt 4 F Re mouvement e apr s un d veloppement dans un vide juridique qui avait conduit des abus chaque d cennie a depuis les ann es soixante dix connu son lot de modifications concernant la r glementation de l int rim malheureusement pour les travailleurs et la VIDALIES A Assembl e Nationale Rapport au nom
170. oir l entrepreneur de travail temporaire qu il n entend plus b n ficier de nouveaux contrats ou de la notification de la d cision de cet entrepreneur de ne plus faire appel lui pour de nouvelles missions Cette solution est logique car partir de ce moment le salari ne fait plus partie de la collectivit de travail de l entreprise d int rim l Art L 423 10 et L 433 7 du Code du travail Buy M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 301 95 La l gislation a galement t adapt e par les partenaires sociaux pour permettre un int rimaire d j titulaire d un mandat repr sentatif de se repr senter comme candidat de nouvelles lections Il est en effet pr vu que la condition de pr sence l effectif et donc d existence d un lien juridique avec l entreprise de travail temporaire lors de la confection des listes est remplie d s lors que cet int rimaire prend ces heures de d l gation le jour pr vu pour la confection de ces listes Par ailleurs si son cr dit d heures est alors puis le repr sentant du personnel concern b n ficie titre exceptionnel d une heure de d l gation prendre la date de confection des listes De cette fa on le travailleur temporaire titulaire d un mandat de repr sentation du personnel est assur de pouvoir s il le souhaite se repr senter pour briguer un nouveau mandat Une telle solution permet par ailleurs d viter les
171. oit calcul e strictement comme celle d un travailleur classique de l entreprise utilisatrice Nous verrons plus loin que l int rimaire b n ficie d indemnit s sp cifiques qui constituent plut t des compl ments de r mun ration Elles tiennent compte des sp cificit s du travail temporaire et permettent une galit de traitement plus largement entendue S1 ses d buts le travail temporaire a attir des travailleurs cela tait en grande partie d au fait que des meilleurs salaires leur taient vers s que s ils avaient t salari s classiques Cette perspective a disparu avec l augmentation du nombre de sans emploi permettant aux entreprises de travail temporaire d viter cette politique de s duction Les autorit s lors de l adoption de l ordonnance de 1982 ont pris conscience de ce ph nom ne d in galit entre travailleurs temporaires et travailleurs classiques au niveau de la r mun ration mettant en partie fin la libre n gociation du salaire entre le travailleur temporaire et l entreprise de travail temporaire Diff rentes solutions taient envisageables notamment celle d une n gociation entre partenaires sociaux syndicats patronaux du travail temporaire et syndicats de salari s Cela permettait de tenir compte des aspirations de chacun mais pr sentait malheureusement des inconv nients dur e des n gociations et issue incertaine de celles ci Ainsi pour rem dier rapidement et
172. on de conflits collectifs ou individuels n s de l application des textes entre un ou plusieurs int rimaires et une entreprise de travail temporaire les deux parties doivent alors tre d accord pour lui soumettre le diff rend si celui ci n est pas de nature syndicale La commission n met cependant ici qu une proposition la majorit le recours celle ci ne prive pas les parties des voies de recours judiciaires Cette commission est donc une originalit du travail temporaire dont les attributions permettent un dialogue entre les partenaires sociaux dans le domaine de l interpr tation de la r glementation au sens large de l int rim D autres institutions vocation sociale cette fois ci existent galement Les partenaires sociaux ont adopt des mesures pour r pondre aux pr occupations sociales des int rimaires connaissant notamment des difficult s financi res et afin de faciliter la protection sociale compl mentaire du travailleur temporaire Il a t mis en place en 1983 un organisme de protection sociale unique l IREPS qui permet d offrir aux int rimaires une protection sociale efficace notamment malgr leur grande mobilit en mati re d indemnisation compl mentaire BERTHONNEAU L Salari s atypiques et n gociation collective l exemple du travail temporaire Dr Soc 1993 p 329 Accord national professionnel du 8 novembre 1984 sur le droit syndical dans le travail temporaire
173. onc pas contestable que le travailleur est ici plac dans une situation originale puisque sa prestation de travail ne s effectue jamais directement au profit de son employeur juridique Il m ne temporairement une activit dans une collectivit de travail celle de l entreprise utilisatrice qui n est aucunement dirig e par son employeur mais par l entreprise d accueil Dans ces conditions si l on y prend garde le travailleur bien que travaillant dans l entreprise utilisatrice et effectuant par d finition le m me travail qu est amen effectuer le personnel de celle ci pourrait se voir appliquer des r gles tr s diff rentes de celles qui sont applicables celui ci en mati re de conditions de travail de r mun ration De telles possibilit s engendreraient bien entendu un droit du travail deux vitesses selon la nature du lien d emploi emploi classique ou int rim avec une ventuelle restriction des avantages du salari parce qu il est int rimaire et un int r t encore plus grand pour les entreprises de recourir l int rim Pour viter cette d rive le l gislateur et les partenaires sociaux ont adopt des r gles ayant vocation prot ger le travailleur temporaire en pr voyant une galisation stricte des conditions d ex cution de la prestation de travail Les travailleurs int rimaires vont avoir formellement strictement les m mes droits que les salari s classiques de l utilisateur en mati re
174. onclu int grant ainsi l int rimaire cette entreprise I Une telle parit semble bien videmment aller dans le sens du respect du principe d galit de traitement entre travailleurs temporaires et autres travailleurs Cependant traduisant l tablissement d une protection efficace de l int rimaire vers une galit concr te entre travailleurs les originalit s du travail temporaire ont plus sp cifiquement t prises en compte Certains avantages certains droits ne sont pas transposables tel quel aux int rimaires en raison de la particularit de leur situation par exemple en mati re de sant Le fait que la prestation de travail s effectue dans un environnement particulier appelait certaines adaptations plus importantes C est pourquoi certains droits apparemment tr s diff rents de ceux du salari classique ont t accord s sp cifiquement aux travailleurs temporaires am nageant leur situation mais avec l objectif de leur offrir concr tement une protection gale celle des travailleurs classiques au niveau de l ex cution du travail notamment en d but et en fin de mission D 30 I L EGALISATION FORMELLE DES DROITS DANS L EXECUTION DU TRAVAIL L INTEGRATION A L ENTREPRISE UTILISATRICE La prestation de travail de int rimaire est effectu e dans l entreprise utilisatrice qui est le client de l entreprise de travail temporaire seul employeur du travailleur temporaire Il n est d
175. onisation du droit des contrats en Europe sous la direction de JAMIN C et MAZEAUD D Economica 2001 p 108 20 Se pose alors la question de la mani re Comment prot ger le travailleur temporaire Deux possibilit s sont offertes aux d cideurs en mati re de droit du travail l gislateur mais aussi partenaires sociaux consid rer que le travailleur temporaire est un salari comme les autres ou alors le consid rer comme un salari particulier Le travail temporaire fait intervenir des salari s dans une situation particuli rement originale puisque l int rim place le salari dans un contexte de pr carit d incertitude Des probl mes se posent tout d abord quant la dur e du travail qu il va effectuer Sa t che n est en principe que temporaire En dehors de toute r glementation sp cifique il serait susceptible de subir d importantes pressions quant au renouvellement la poursuite de sa mission Il pourrait essuyer dans le cadre de son travail des discriminations notamment parce que la dur e limit e de sa mission l exclut a priori de toute collectivit de travail elle ne lui permet pas de s approprier le poste de travail Ses conditions de travail seraient susceptibles de faire l objet d abus de la part de l entreprise utilisatrice et sa r mun ration pourrait tre largement inf rieure celle qu il aurait per ue en tant que salari permanent de celle ci en raison de l clatement de la col
176. ontenant un certain nombre d information sur la relation de travail Une telle libert contractuelle n existe pas pour la relation de travail temporaire pour laquelle un formalisme est exig depuis 1972 L article L 124 4 du Code du travail exige que le contrat de mission le contrat de travail temporaire qui est le contrat de travail conclu entre le salari et l entreprise d int rim soit tablit par crit Ce formalisme dans la formation de la relation de travail r pond un but de protection du travailleur temporaire plac dans une situation originale Le contrat de travail est d apr s le Code du travail conclu sans limitation de dur e En posant l existence d un tel principe le l gislateur informe tout travailleur sur la nature de son contrat c est le contrat dont b n ficient les salari s classiques qui met en place une relation de travail directe entre les parties c est dire dans laquelle le salari est appel travailler directement pour son employeur juridique Il n y a dans ce cas pas besoin de contrat crit pour informer les parties sur la nature exacte de leurs relations la disposition l gale joue le r le d information Le travail temporaire nous avons eu l occasion de le pr ciser est une situation originale de travail plusieurs titres A d faut de pr cision sur l existence de cette relation bien sp cifique le salari pourrait tre amen croire qu il se trouve
177. ontrat comportant un terme est donc paradoxalement favorable au salari int rimaire car les possibilit s de rupture avant ce terme sont extr mement r duites Le salari va ainsi b n ficier d une stabilit temporelle dans la pr carit puisque sa relation de travail bien que temporaire comporte une dur e fix e dans le temps Certes les contrats sans terme pr cis sont moins favorables au salari qui n a pas de date butoir pr fix e son engagement c est ici la dur e minimale qui repr sente une p riode certaine de stabilit mais le salari ne conna t pas la date de fin de mission Pour confirmer l impossibilit de principe de rompre la mission du travailleur int rimaire avant l arriv e du terme pr vu le l gislateur a pr vu une sanction originale en cas de rupture avant le terme pr vu en dehors des cas que nous venons de pr senter B La stabilit de la mission prestation de travail par la sanction de la rupture anticip e du contrat La rupture est anticip e quand elle intervient en dehors de la p riode d essai et des cas de force majeure et de faute grave expos s plus haut Sa sanction pr sente l originalit de s efforcer d assurer une stabilit temporelle au salari dans l exercice de sa mission entendue comme prestation de travail Selon l article L 124 5 le Code du travail n interdit pas formellement cette rupture par l entrepreneur de travail temporaire de la mission
178. opre initiative une mission qui ne pr sente pas de difficult s justifiant la rupture du contrat de travail dans les cas limitativement pr vus par la loi Le Code du travail permet donc une rupture anticip e en dehors des cas vus ci dessus Une telle solution peut para tre regrettable elle semble aller l encontre des objectifs de stabilisation de la situation de l int rimaire poursuivis par l exigence d un contrat dont le terme est fix d s sa conclusion Cependant l objectif d assurer une stabilit au travailleur temporaire reste pr sent En effet le l gislateur a opt pour une sanction originale qui permet malgr cette possibilit de rupture anticip e de maintenir une certaine stabilit au profit de l int rimaire Lorsqu il est ainsi mis fin de fa on anticip e un contrat de mission il est pr vu que l entreprise de travail temporaire doit proposer l int rimaire concern un nouveau contrat de mission prenant effet dans les trois jours ouvrables Ces jours d attente sont r mun r s et la nouvelle mission propos e doit tre proche dans ses modalit s de celle qui a fait l objet de la rupture En effet selon le Code du travail le nouveau contrat de travail temporaire ne peut comporter de modifications substantielles quant la qualification la r mun ration l horaire de travail ainsi que le temps de transport Ce contrat doit permettre au salari d effectuer une prestation de travail jus
179. ourvoir durablement un emploi li l activit normale et permanente de l utilisateur Il ne peut intervenir que dans le cadre de remplacements de variations exceptionnelles d activit et pour pourvoir aux emplois caract re saisonnier ou pour lesquels il est d usage constant de ne pas recourir au contrat de travail dur e ind termin e en raison de la nature de l activit exerc e et du caract re par nature x 2 temporaire de ces emplois On voit donc une ligne g n rale traduisant la volont de limiter le recours l int rim depuis sa cons cration l gislative en 1972 Par ses multiples interventions le l gislateur a entendu restreindre le champ du travail temporaire en m me temps qu il en l Art L 124 2 du Code du travail 2 Art L 124 2 1 du Code du travail 18 reconnaissait l utilit conomique et sociale Mais la r glementation relative au travail temporaire ne s est pas arr t e l En effet les acteurs de cette r glementation ont pris conscience des particularit s de ce lien d emploi sp cifique et de la n cessit de prot ger le travailleur temporaire Le droit du travail en g n ral a pu tre per u de diff rentes fa ons On a pu notamment y voir un droit enti rement protecteur des salari s ou un droit servant l conomie capitaliste Dans la conception protectrice du droit du travail celui ci est consid r comme dict essentiellement en faveur du salari d
180. pays m me avec les m mes modalit s que pour la r glementation allemande cela se serait fait en pratique au d triment de la stabilit relative de la situation de l int rimaire donn e par les limitations des possibilit s de rupture du contrat de mission Faire le choix d une relation dur e ind termin e aurait plac le salari dans une position incertaine quant la dur e des missions commenc es elle m me et quant la dur e de sa relation juridique avec l entreprise de travail temporaire celle ci pouvant mettre fin la mission et la relation de travail par le biais d un licenciement La stabilit de la mission serait sacrifi e au profit d une stabilit minimum apr s la premi re mission si l entrepreneur de travail temporaire n en fournit pas de nouvelle mais il suffirait de donner une nouvelle mission pour pouvoir licencier le salari La pr carit resterait LESTRADE B Travail temporaire la fin de l exception allemande L Harmattan 2000 p 55 Ibid p 213 79 donc L indemnit de pr carit d emploi fractionn e telle que mise en place par l ordonnance de 1982 permettait peut tre d assurer une stabilit l int rimaire mais ses difficult s d application pratique ont entra n sa suppression Prenant conscience de la d pendance de l entreprise de travail temporaire vis vis de ses clients pour l obtention de missions et du fait que celle ci se s
181. poraire Pour assurer l galit de traitement entre travailleur int rimaire et travailleur classique il pourrait suffire d appliquer ces relations les m mes r gles que dans le cadre de la relation de travail classique et donc de donner strictement les m mes droits l int rimaire qu au salari classique Cependant des am nagements s imposent L int rimaire est en effet plac dans une situation singuli re l entra nant effectuer une prestation de travail dans une entreprise qui n est pas juridiquement son employeur et ce pour une dur e limit e Ce m canisme l emp che a priori d tre int gr la collectivit de travail de l entreprise utilisatrice ou de son employeur juridique de s approprier un poste de travail sp cifique et de b n ficier du m me traitement que le travailleur classique On peut craindre qu il risque en pratique de disposer de droits individuels beaucoup moins tendus que ceux des travailleurs permanents classiques Deux probl mes principaux se posent ici qui sont relatifs aux particularismes de la relation de travail int rimaire la dur e limit e de la prestation de travail et le fait que cette prestation s effectue dans une entreprise ext rieure qui est de plus susceptible d tre diff rente au gr des missions Simple l ment rapport de l entreprise utilisatrice le travailleur temporaire pourrait par cons quent se voir exclu de l application de certains droits in
182. principe en dehors des cas de faute a alane Aa l grave et de force majeure ou de rupture pendant l essai l assurance au travailleur temporaire d effectuer pendant une dur e certaine sa prestation de travail ou au moins d obtenir la r mun ration correspondante celle ci De cette fa on une stabilit a t assur e au travailleur int rimaire qui lui permet de se rapprocher de la situation du travailleur classique Mais le l gislateur a aussi tent de faire b n ficier le travailleur int rimaire de la stabilit par la possibilit d une transformation de son lien contractuel mais les effets de cette tentative ne se sont pas traduits par la stabilit 2 La stabilisation difficile de la mission par la requalification Il peut para tre paradoxal de parler de la requalification de la relation de travail dans le cadre d une tude relative la protection du travailleur int rimaire La requalification permet la transformation d une relation de travail temporaire par le biais de la reconnaissance de l existence d un contrat de travail de droit commun Les cas de requalification ont avant tout t envisag s comme une sanction civile l encontre de l utilisateur ne respectant pas certaines r gles de l int rim C est pourquoi il ne convient pas ici de r aliser une tude avanc e de la requalification Mais le fait que certaines soient des sanctions de violations de dispositions directement protectrices de
183. prise c est dire chez l employeur elles s tablissent galement de fa on classique dans un cadre plus important comme la branche professionnelle ou le niveau interprofessionnel Cette v rit dans les relations classiques de travail s impose encore plus dans le cadre du travail temporaire o les relations collectives ont t d velopp es l ext rieur de l entreprise d int rim pour tenir compte des insuffisances de la repr sentation collective dans cette entreprise singuli re La n gociation collective ces niveaux sup rieurs celui de l entreprise a t largement d velopp e conform ment cette id e Il faut par cons quent s arr ter sur le r le des syndicats par lesquels cette n gociation est men e pour les salari s au niveau du travail temporaire En effet apr s avoir rejet totalement l id e m me du travail temporaire les organisations syndicales ont sur l impulsion du l gislateur tent d apporter une limitation son utilisation et une meilleure protection aux salari s qui entrent dans ce rapport de travail sp cifique Mais l action des syndicats a galement t encourag e par le l gislateur un niveau plus contentieux celui de l action en justice Les syndicats ont jou et jouent encore un r le qu il ne faut pas n gliger au niveau des relations collectives en dehors du cadre de l entreprise de travail temporaire employeur du travailleur int rimaire qui
184. proc d s d entreprises de travail temporaire qui s arrangeraient afin de ne pas donner de mission ces repr sentants du personnel aux p riodes de confection des listes Ainsi malgr la dur e limit e des missions et l isolement du travailleur temporaire celui ci va pouvoir participer au vote Apr s l lection et pendant toute la dur e du mandat l entreprise de travail temporaire doit afficher un document portant le nom des lus ainsi que l adresse et le num ro de t l phone du local mis leur disposition De cette fa on les int rimaires seront inform s tout moment concernant les institutions repr sentatives du personnel existant dans l entreprise ce qui facilitera leur utilisation Le l gislateur a donc cherch assurer l int rimaire une participation aux lections des institutions repr sentatives du personnel malgr les sp cificit s du travail temporaire Cette repr sentation se fait par les m mes institutions que pour le personnel permanent classique de l entreprise de travail temporaire m me si le l gislateur incite les entreprises d int rim et les organisations syndicales s accorder sur une r partition des si ges de d l gu s du personnel et de membre du comit d entreprise pour assurer Accord national professionnel du 27 octobre 1988 relatif la repr sentation du personnel des entreprises de travail temporaire pr cit 96 une repr sentation qu
185. puis affirm que le contrat de travail de l int rimaire tait toujours dur e d termin e le terme de la mission devant tre fix de fa on pr cise Le salari conna t donc avec pr cision la dur e de sa prestation de travail Si par ailleurs il a t tenu compte de la particularit de certains recours l int rim pour autoriser la conclusion de contrats sans terme pr cis il est pr vu que ceux ci doivent tre conclus pour une dur e minimale Ces Art L 124 4 du Code du travail Voir supra p 58 3 PELISSIER J Travail dur e limit e et droits des salari s Dr Soc 1983 p 21 Art L 124 2 2 I du Code du travail Art L 124 2 2 III du Code du travail remplacement d un salari absent ou dont le contrat de travail est suspendu attente de l entr e en service effective d un salari recrut par contrat dur e ind termin e emplois caract re saisonnier ou pour lesquels il est d usage constant de ne pas recourir au contrat dur e ind termin e 59 contrats ne sont pas dur e ind termin e simplement ils ne sont pas conclus de date date ils prendront fin par la r alisation de leur objet ou le retour du salari absent si la dur e minimale est coul e Au del de cette dur e minimale le salari n est cependant pas en mesure de conna tre pr cis ment la date de fin de sa mission le terme est incertain d autant plus que les dur es maximales de recours
186. qu au terme pr vu pour la mission initiale Ces modalit s d montrent que si le l gislateur a voulu donner au travailleur temporaire une stabilit dans son travail c est surtout une stabilit dans la prestation de 1 CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 385 36 Circulaire DRT n 18 90 du 30 octobre 1990 64 travail et la relation avec l entreprise de travail temporaire qui a t recherch e plus qu une stabilit du contrat de travail temporaire lui m me et de la mission chez un utilisateur d termin Le terme fix l origine est important pour le salari jusqu ce terme il est assur qu il effectuera une prestation de travail en tant que salari de l entreprise de travail temporaire dans certaines conditions mais pas forc ment dans la m me entreprise pas forc ment avec le m me contrat de travail En application de l alin a 3 de l article L 124 5 du Code du travail d faut de satisfaire cette obligation l entrepreneur de travail temporaire doit verser au salari une r mun ration quivalente celle qu il aurait per ue jusqu au terme du contrat y compris l indemnit destin e compenser la pr carit de sa situation Ainsi si la stabilit dans le temps de la prestation de travail n est pas r alis e le travailleur temporaire peut compter sur la r mun ration pr vue S il semble falloir plut t consid rer que la somme allou e l
187. quelle m me la proc dure acc l r e ne peut rem dier Ensuite on peut l gitimement estimer que les int rimaires seront forts peu enclins exercer une action en requalification pendant leur mission Peu de travailleurs temporaires risqueraient en effet une embauche d finitive et volontaire par l entreprise utilisatrice contre une d cision de justice requalifiant leur situation Il ne s agit pas non plus de g ner l entreprise d int rim qui pourrait ne plus attribuer de missions l avenir Dans le contexte d un march du travail caract ris par un grand nombre de ch meurs l action en requalification risque donc d tre peu utilis e en cours de mission Au contraire c est surtout lorsque la mission est termin e que l int rimaire aura tendance la demander ce qui ne pourra avoir pour cons quence que l octroi d indemnit s compl mentaires dont b n ficie le travailleur permanent lorsqu il est mis fin son contrat de travail La Cour de cassation a pris ce ph nom ne en compte et l a accentu en quelque sorte en permettant aux salari s concern s de demander la requalification m me apr s la fin de la mission rejetant l argument d une Cour d appel fond sur le fait que les dispositions permettant la requalification avaient t dict es dans le but de stabiliser la situation de l int rimaire en transformant tous les contrats en de v ritables contrats dur e ind termin e Cette
188. ques des int rimaires adapt es aux particularit s de leur relation de travail m decine du travail accord cadre du 28 f vrier 1984 indemnisation compl mentaire en cas de maladie ou d accident du travail accord du 3 f vrier 1983 formation professionnelle accord du 9 juin 1983 Les partenaires sociaux sont all s beaucoup plus loin que les domaines envisag s par l ordonnance du 5 f vrier 1982 De nombreux accords ont t conclus dans des domaines tr s vari s concernant par exemple l am nagement des contrats encore r gis par la loi de 1972 accord du 7 octobre 1982 le transport des int rimaires en r gion parisienne accord du 9 juin 1983 le droit syndical dans le travail temporaire accord du 8 novembre 1984 Les partenaires sociaux ont donc men une grande politique contractuelle et se sont r ellement investis dans un objectif de r glementation de l int rim et de protection de l int rimaire par une adaptation des r gles applicables aux travailleurs classiques Un accord de 1985 faisait d ailleurs tat de cette nouvelle couverture conventionnelle nationale dont b n ficiaient alors les int rimaires On voit que la loi a fortement encourag un mouvement contractuel qui a d pass les attentes du l gislateur en quantit mais aussi en qualit Si certains accords ont pu inspirer le l gislateur sur des points non protecteurs de l int rimaire on voit aujourd hui que cette politique contractuelle a l
189. r mement limit e des missions d int rim semble exclure les int rimaires de ces institutions repr sentatives L gislateur et partenaires sociaux se sont pourtant attel s la t che d une adaptation pour que dans les entreprises de travail temporaire les conditions d exercice du mandat repr sentatif permettent un acc s des int rimaires aux institutions repr sentatives aussi bien en tant qu acteur qu en tant que b n ficiaire Afin de permettre au travailleur temporaire mandat d exercer sa mission de repr sentation il fallait d abord comme cela a t fait pour le salari classique lui donner la tranquillit n cessaire une bonne ex cution de celle ci Cela suppose pour lui de ne pas subir les ventuels d sagr ments que pourrait tre tent de lui faire subir un entrepreneur de travail temporaire soucieux de s viter les pr tendus inconv nients l Art L 423 3 et L 433 2 du Code du travail 97 caus s par la pr sence de ces institutions de repr sentation C est pourquoi tenant compte de la vuln rabilit accrue des int rimaires en ce domaine le l gislateur suivi en cela par les partenaires sociaux a labor une protection sp cifique des int rimaires titulaires d un mandat de repr sentation 1 Il fallait par ailleurs galement tenir compte des sp cificit s de l int rim ayant une influence sur le d roulement des fonctions de repr sentation et pr voir un am nagement de
190. r s une naissance au Royaume Uni et un d veloppement aux Etats Unis Cependant avant toute critique il est n cessaire de bien conna tre le sujet de l appr hender compl tement afin d en cerner tous les contours d en conna tre tous les aspects Trop nombreuses sont en effet les personnes qui acceptent le travail temporaire galement d nomm int rim sans vraiment le comprendre qui le condamnent sans le conna tre et sans s attacher ses sp cificit s notamment relatives sa place dans le monde du travail Autant d l ments qui appellent se pencher sur le travail temporaire et sa r glementation Avant de d buter notre tude il convient de donner au lecteur les pr cisions n cessaires quant la d finition du travail temporaire afin que cette forme de travail FAURE GUICHARD C Les salari s int rimaires trajectoires et identit s Travail et Emploi n 78 p 2 Le travail temporaire en 2000 encore en forte augmentation malgr un ralentissement en cours d ann e DARES Premi res Informations et Premi res Synth ses ao t 2001 n 33 1 Travail temporaire au premier semestre 2000 Sem Soc Lamy 26 mars 2001 n 1021 p 14 4 MICHON F RAMAUX C CDD et int rim bilan d une d cennie Travail et Emploi n 52 2 92 p 45 5 BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 8 Ibid 7 GANDOUIN F Pour une approche socio conomique du travail temporaire Dr Soc 19
191. r cent de la r mun ration totale due au Voir CASAUX L La m decine du travail des salari s temporaires Dr Soc 1994 p 946 sur l article R 243 11 I du Code du travail 2 Ibid p 943 et s Martel V La sant des travailleurs int rimaires m moire de DEA Lille 1998 3 Art L 223 2 du Code du travail 53 salari se justifie pleinement En application des r gles classiques un tel cong ne peut tre pris que quand le salari a une activit continue dans l entreprise Or en raison des sp cificit s de l int rim le travailleur temporaire ne pr sente avec son employeur que des rapports discontinus et de courte dur e Il tait donc n cessaire d am nager le syst me des cong s pay s afin de le rendre applicable aux travailleurs int rimaires et de traduire les droits acquis au cong en une indemnit Ainsi l indemnit de cong s pay s accord e en fin de mission aux int rimaires se justifie pleinement et ne peut que rentrer dans l objectif d une galit de traitement entre travailleurs On peut regretter que dans les faits si l indemnit permet une galit de traitement au niveau financier elle ne permet pas un droit au repos quivalent tant donn que l int rimaire peut se voir proposer une mission imm diatement apr s une autre Au titre de ce repos on pr cisera que l accord du 27 mars 2000 pr voit que c est la prise de repos qui doit tre favoris e pour la compensation pa
192. r l entreprise de travail temporaire des heures suppl mentaires pr vues par l article L 212 5 du Code du travail et effectu es par l int rimaire Cette indemnisation sous forme de repos compensateur s ajoute au repos compensateur obligatoire pr vu par l article L 212 S 1 pour certaines heures suppl mentaires et lorsque le droit au repos atteint sept heures ce repos peut tre pris pendant la mission au titre de laquelle il a t acquis A d faut c est l aussi une indemnit qui sera allou e l int rimaire la fin de sa mission mais on voit qu ici le repos est privil gi La m me solution est retenue pour les jours de repos non pris par les int rimaires b n ficiant de la r duction du temps de travail par l octroi de jour de ias ECD repos dans l entreprise utilisatrice Une autre indemnit est accord e en fin de mission Celle ci d j pr vue par l accord Manpower CGT de 1969 a vu sa qualification voluer au fil du temps Indemnit de pr carit de l emploi avant 1990 indemnit destin e compenser la pr carit de la situation de l int rimaire depuis elle est qualifi e dans l accord national interprofessionnel du 24 mars 1990 d indemnit de fin de mission Elle para t exorbitante du droit commun puisqu il est pr vu que compl ment de salaire d un Accord national professionnel du 27 mars 2000 relatif l am nagement et la r duction du temps de travail pour les trav
193. r supra p 31 ets 3 Art L 236 2 du Code du travail tEn ce sens BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 374 128 travailleurs classiques de l entreprise utilisatrice il n en demeure pas moins que c est l entreprise de travail temporaire qui reste d bitrice de cette r mun ration de l int rimaire or les d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice ne peuvent intervenir aupr s de celle ci Leur r le consistera donc ici v rifier que le salaire de r f rence donn par l utilisateur dans le contrat de mise disposition correspond bien la r mun ration que percevrait apr s p riode d essai un salari de l entreprise utilisatrice de qualification quivalente occupant le m me poste de travail Ils pourront galement intervenir afin que l utilisateur communique les augmentations g n rales de salaire intervenues dans son entreprise en cours de mission l entreprise d int rim pour que les int rimaires en b n ficient Le d l gu du personnel de l entreprise utilisatrice est donc investi d une mission importante l gard des travailleurs temporaires mis disposition de l utilisateur Pour rendre plus efficace sa t che le l gislateur a pr vu qu il pouvait k A re D prendre connaissance des contrats de mise disposition Il semble possible de retenir que le l gislateur a tent d aboutir l galit de traitement entre travailleurs temporaires et
194. ravail Il serait d s lors difficile de consid rer qu il y a ce niveau un droit sp cial du travail mais plut t une branche du droit du travail dont l objet est bien de placer les travailleurs temporaires dans une position la plus proche possible de celle des travailleurs classiques dans le domaine des relations individuelles Nous l avons vu en introduction promouvoir une galit de traitement dans le domaine des relations collectives semble plus complexe Les partenaires sociaux et le l gislateur semblent pourtant tre all dans ce sens 81 TITRE 2 PROTECTION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE ET RELATIONS COLLECTIVES DE TRAVAIL 82 Les relations collectives sont souvent pr sent es comme une originalit du droit du travail par rapport aux autres mati res juridiques Ce particularisme permet de prendre en compte au niveau juridique les int r ts collectifs des salari s de la profession Ces relations permettent de contrebalancer le lien de subordination individuelle qui est la caract ristique du travail salari en autorisant une certaine protection du travailleur par le biais d institutions repr sentatives auxquelles il a acc s au niveau de l entreprise et qui interviendront dans ce domaine des relations collectives Mais les relations collectives d passent aussi le simple stade de l entreprise n gociations collectives de branche ou au niveau national interprofessionnel Prot ger le travailleur temporaire
195. ravail coll droit fondamental droit social Paris PUF 1996 606 p PELISSIER J SUPIOT A JEAMMAUD A Droit du travail 20 d coll Pr cis Dalloz Paris Dalloz 2000 1219 p Ray J E Droit du travail droit vivant 9 d actualis e et augment e coll droit vivant Rueil Malmaison France d Liaisons 2000 506 P e OUVRAGES SPECIAUX THESES MONOGRAPHIES CAIRE G Le travail int rimaire coll Que sais je Paris Presses universitaires de France 1993 128 p C URET A FORTIS E Droit p nal du travail 2 d Paris Litec 2000 392 p Equipe r dactionnelle de la revue fiduciaire Les contrats de travail particuliers Paris La villeguerin d 1991 204 p FARDOUX O Le droit social l preuve de l ext riorisation de l emploi Th se pour le doctorat en droit sous la dir de M le professeur P Y VERKINDT Lille 2 1997 867 p FAURE GUICHARD C L emploi int rimaire trajectoires et identit s coll des soci t s Rennes Presses universitaires de Rennes 2000 209 p GAZIER B Economie du travail et de l emploi 2 d coll Pr cis Dalloz Paris Dalloz 1992 435 p GILLET S L galit de traitement travailleurs pr caires et travailleurs permanents m moire de DEA sous la dir de M le professeur F DUQUESNE Lille 2 1999 122 p LAGRIFA M O Tout sur le travail temps partiel ou temporaire Paris d D
196. re que le droit du travail am nage cette fin des rapports juridiques asym triques c est dire qu il pr voit des droits et obligations diff rents selon qu il s agissait du LYON CAEN G Les fondements historiques et rationnels du droit du travail Dr Ouvrier 1951 1 PELISSIER J SUPIOT A JEAMMAUD A Droit du travail Pr cis Dalloz 20 dition 2000 38 3 Ibid 40 19 salari ou de l employeur L existence d un quilibre dans la relation de travail passait par cette protection de la partie r put e faible On peut relever que c est ce qui fait dire certains auteurs que le Code du travail est essentiellement unilat ral puisqu il impose un nombre important de contraintes aux employeurs sans les imposer aux salari s La repr sentation d un droit du travail surtout dict en faveur des salari s reste dominante mais l on peut noter que de nombreux auteurs marquent la nature ambivalente du droit du travail Le concept de protection en droit du travail pr sente lui m me une ambivalence Depuis plusieurs ann es le droit du travail ne serait plus un droit protecteur du travailleur lui donnant toujours plus de droits et prot geant toujours plus celui ci Certains ont voqu la n cessit pour le droit du travail d int grer l ensemble de ses finalit s y compris conomiques gt Il importe de tenir compte de la situation conomique afin de voir si la protection
197. re de conna tre l arriv e d un processus lectoral De cette fa on ils pourront prendre part la mise en place concr te des institutions en question Il faut encore signaler qu une modalit possible d organisation du scrutin est de nature inciter encore davantage les salari s quant la participation aux lections relatives la mise en place des institutions repr sentatives du personnel En effet l accord de 1988 pr voit qu il y a lieu d envisager au moment de la n gociation du protocole d accord pr lectoral l opportunit de l organisation d un vote par correspondance pour les int rimaires Une telle solution peut permettre une meilleure implication des travailleurs temporaires au moment du vote en tant qu lecteurs Les partenaires sociaux ont bien recherch malgr la dispersion des travailleurs temporaires leur permettre d tre inform s de la tenue des lections des institutions repr sentatives du personnel mais se posait encore le probl me du droit de participer concr tement ces lections B Le droit de participer concr tement aux lections Pour qu un salari puisse participer aux lections des repr sentants du personnel l existence d un lien juridique avec l entreprise dans laquelle ont lieu ces lections est une condition essentielle Le Code du travail exige bien videmment que le salari qui souhaite lire les titulaires de mandats repr sentatifs et les
198. reprise de travail temporaire a l obligation de d terminer une p riode de deux mois au cours de laquelle elle entamera selon la p riodicit pr cis e par le Code du travail pour chaque institution repr sentative du personnel le processus lectoral De cette fa on les int rimaires savent pr cis ment quelle p riode ils peuvent s attendre aux lections quel que soit le moment de leur arriv e dans l entreprise de travail temporaire En effet cette p riode est port e la connaissance des salari s par un affichage sur le panneau de la direction de fa on ce qu il soit visible de tous Pour garantir la certitude des salari s int rimaires quant cette p riode celle ci ne peut tre modifi e sans affichage pr alable dans un d lai fix par un accord avec les organisations syndicales repr sentatives dans l entreprise ou sup rieur trois mois par rapport aux prochaines lections Par ailleurs pour l organisation des lections il est pr vu l information des salari s ainsi que des organisations syndicales par affichage sur les panneaux de la direction au moins un mois avant la date pr vue pour la conclusion du protocole l Art L 423 18 et L 433 13 du Code du travail 93 22 1 2 d accord pr lectoral ou d faut pour l affichage de la note de service donnant les modalit s du scrutin Les salari s b n ficient ainsi d une information assez compl te ee 3 qui va leur permett
199. rier 1997 p 112 et s ERBES SEGUIN S Les images brouill es du contrat de travail in essais en Phonneur de R MOULIN L art de la recherche Paris La documentation fran aise 1994 400 p p 93 et s FAURE GUICHARD C Les salari s int rimaires trajectoires et identit s Travail et Emploi n 78 p 1 ets FOSSAERT R Pourquoi et comment normaliser le travail atypique Dr Soc 1981 p 494 et s GANDOUIN F Pour une approche socio conomique du travail temporaire Dr Soc 1982 p 551 ets GUITTON C Emplois atypiques et n gociation collective Travail et Emploi n 42 4 1989 p 15 ets HENRY M Les cons quences de l ext riorisation pour les salari s et leurs institutions repr sentatives Dr Ouvrier 1981 p 122 et s 135 JACOBS T JM A Critique du rapport du Groupe de Madrid sur la transformation du travail Sem Soc Lamy 2 octobre 2000 n 997 p 55 et s JAMMET L Les 35 heures et les int rimaires TPS juin 2000 p 6 et s KERBOURC H J Y Le travail temporaire une forme d j labor e du contrat d activit Dr Soc 1997 p 127 et s KHANNA A R flexions sur la requalification des contrats pr caires et notamment des contrats de travail temporaire Sem Soc Lamy 1 mars 1999 n 923 p 7 et s LEPANY F A travail gal salaire gal Dr Ouvrier 2001 p 201 et s LYON CAEN A L galit et la loi en droit du travail Dr Soc 1990 p 68 et s A propos d
200. rimaire les m mes droits qu au travailleur permanent titulaire d un contrat de travail dur e ind termin e Il n y aurait pas ici de droit du travail sp cial puisque les objectifs atteindre seraient identiques seuls les moyens d y parvenir dans le cadre du travail temporaire tant ventuellement diff rents de ceux d velopp s dans le travail classique typique Le salari temporaire resterait ainsi un salari dont la situation est la plus proche possible de celle des salari s classiques Il convient donc de s interroger sur le contenu de la protection accord e au travailleur int rimaire Mais il faut donner sens cette protection qui peut se d voiler comme nous venons de le pr senter soit comme la construction d un droit du travail sp cial pour les int rimaires soit comme une simple adaptation des moyens pour parvenir une galit de protection et de droits avec les travailleurs classiques Il faut donc d terminer si nous sommes face un droit du travail sp cial ou une simple branche du droit du travail g n ral On peut retenir que la protection du travailleur int rimaire en droit du travail ne sera qu une simple branche du droit du travail g n ral si elle ne fait au plus qu adapter les r gles g n rales pour tenir compte des sp cificit s de la relation de travail int rimaire afin d offrir les m mes protections avantages au travailleur temporaire qu au salari classique faisa
201. rimaire a travaill cinq cent sept heures ou mille quatorze heures selon le cas lectorat ou ligibilit Les heures de d l gation des salari s d j titulaires d un mandat repr sentatif tant consid r es comme du temps de travail effectif il y a lieu de tenir compte de ces heures de d l gation pour calculer l anciennet du titulaire du mandat l Art L 423 9 L 433 6 et L 412 14 du Code du travail Accord national professionnel du 27 octobre 1988 sur la repr sentation du personnel des entreprises de travail temporaire tendu par arr t du 22 f vrier 1989 JO du 5 mars Cass Soc 6 avril 1994 RJS 5 1994 n 627 91 Le l gislateur et les partenaires sociaux ont donc adapt les conditions classiques de mise en place des institutions repr sentatives pour permettre leur existence dans les entreprises de travail temporaire Tout en adaptant ces r gles ils ont cherch respecter l id e d une repr sentation de la collectivit de travail ce qui peut conduire exclure de leur mise en place certains int rimaires en raison du lien beaucoup trop t nu qu ils entretiennent avec l entreprise d int rim Pour rendre effective la participation concr tes aux lections des institutions repr sentatives du personnel des mesures sp cifiques ont galement t pr vues 2 La participation concr te aux lections des institutions de repr sentation du personnel Assurer au travailleur te
202. s en dehors de l entreprise de travail temporaire Depuis 1982 il semble que l on puisse affirmer que les syndicats ont la volont d am liorer le sort des travailleurs temporaires et de d noncer les abus ce qui va dans le sens d une protection de ces salari s On peut constater que la n gociation collective aux niveaux autres que celui de l entreprise a eu un d veloppement consid rable ce qui a permis une protection compl mentaire au profit du travailleur temporaire touch par les insuffisances des institutions repr sentatives dans son entreprise 1 Par ailleurs depuis 1982 on a aussi tenu compte de la faiblesse du travailleur temporaire provoqu e par les sp cificit s de sa relation de travail Comme nous avons pu le voir en mati re de requalification l action en justice pr sente pour lui de nombreuses difficult s et afin d assurer le respect de ses droits le l gislateur a donn aux organisations syndicales un droit de substitution leur permettant d agir aux lieu et place de l int rimaire 2 1 La n gociation collective dans le secteur du travail temporaire Contrairement ce que l on pourrait imaginer la lumi re des revendications syndicales dans les ann es 1970 tendant la suppression du travail temporaire ou tout Plate forme conf r rale de revendications et d objectifs imm diats de transformation Syndicalisme hebdo n 1757 17 mai 1979 p 25 PETIT M Le travail
203. s modalit s d action des institutions repr sentatives 2 1 La protection de l int rimaire titulaire d un mandat de repr sentation Le droit du travail a pris en consid ration la n cessit de prot ger d une fa on originale le salari titulaire d un mandat de repr sentation Agissant pour la collectivit des travailleurs ce salari occupe une place bien sp cifique dans l entreprise Cette place de repr sentant pourrait lui valoir de ne pas tre trait comme les autres salari s et de s attirer toute l antipathie de son employeur voyant en lui un emp cheur de tourner en rond et de diriger son entreprise comme il l entend susceptible d entra ner la rupture de son contrat de travail C est pourquoi une protection originale des salari s titulaires d un mandat de repr sentation qu il s agisse d une repr sentation du personnel ou d une repr sentation syndicale a t imagin e Cette proc dure s applique bien sur l int rimaire titulaire d un mandat de repr sentation A Cependant la proc dure classique semble insuffisante en raison des sp cificit s de l int rim et du fait que l int rimaire ne soit li l entreprise de travail temporaire que pour le temps d une mission et qu il soit d pendant de celle ci pour obtenir des contrats de travail Tenant compte de ces sp cificit s les partenaires sociaux ont pr vu une protection suppl mentaire de ce repr sen
204. s obligations quant la forme au contenu La relation de travail a elle m me t pr cis e comme les responsabilit s respectives de l entreprise de travail temporaire et de l entreprise utilisatrice Il convient de s interroger sur le contenu mais galement sur la nature de cette protection de l int rimaire par le droit du travail Deux possibilit s s offrent en effet au l gislateur et aux partenaires sociaux afin de prot ger le travailleur temporaire Il leur est tout d abord possible d envisager une protection sp cifique au sens de totalement diff rente de celle qui est offerte classiquement aux salari s Il sera alors question pour eux de d velopper des formes particuli res de protection tenant compte de la sp cificit de la relation dont 1l est ici question instituant en corollaire une distinction fondamentale entre les travailleurs temporaires et les salari s en g n ral Cette d marche conduira la constitution d un droit sp cial du travail applicable uniquement au travailleur temporaire et totalement loign de la protection classique des salari s 22 La seconde possibilit qui s offre au l gislateur et aux partenaires sociaux est celle d une adaptation ventuelle des r gles protectrices classiques du droit du travail Cette adaptation tendrait alors simplement am nager quand le besoin s en fait sentir les moyens de protection existants mais dans le but d offrir au travailleur int
205. s plus facilement dissimulable par celui ci dans l int rim Cependant l ordonnance du 22 f vrier 1945 et la loi du 16 avril 1946 posent le principe de la n cessit d assurer la repr sentation du personnel dans toutes les entreprises et la loi du 27 d cembre 1968 pose galement cette n cessit pour la repr sentation syndicale D s lors s il peut para tre difficile de faire profiter les int rimaires des institutions repr sentatives pr vues par le droit du travail il est n cessaire de s attacher le faire si l on veut une galit de traitement Le l gislateur depuis la loi du 3 janvier 1972 d une part et les partenaires sociaux d autre part semblent s tre totalement inscrits 1c1 dans cet objectif d galit de traitement entre travailleurs temporaires et travailleurs classiques Ils se sont efforc s de permettre l existence des organes collectifs repr sentatifs classiques repr sentation du personnel et repr sentation syndicale dans les entreprises de travail temporaire afin que les int rimaires puissent en profiter mais aussi y participer Une telle recherche supposait cependant de nombreuses adaptations de la r glementation existant en la mati re Ainsi des mesures sp cifiques de mise en place de ces institutions ont t L TEYSSIE B Travail temporaire J CI Travail Trait 70 Ordonnance n 45 289 du 22 f vrier 1945 et loi n 46 730 du 16 avril 1946 3 Loi n 68 1179 du 27 d
206. s raisons missions de courte dur e fonctions et entreprises diff rentes selon les missions postes dangereux Lors de l adoption de la loi de 1990 on faisait tat de cette plus grande vuln rabilit Une directive europ enne de 1991 relative la sant et la s curit des int rimaires a aussi appr hend ce probl me Le r gime fran ais existant tait d j en conformit lors de son adoption Le droit du travail pr voit une protection de l int grit de l int rimaire tenant compte des sp cificit s de l int rim pour viter que celles ci aient des cons quences dramatiques pour les salari s Cette protection se joue en grande partie au d but de la mission Il ne s agit pas ici de faire l inventaire de toute la protection de l int grit de l int rimaire mais simplement de s attacher montrer ses orientations g n rales A l instigation de l ordonnance de 1982 le droit du travail interdit tout d abord le recours l int rim pour certains travaux en raison de leur particuli re dangerosit VIDALIES A Rapport au nom de la commission des affaires culturelles familiales et sociales Assembl e nationale 23 mai 1990 n 1392 Parmi celles ci certaines ne sont que l affirmation de l applicabilit aux int rimaires de normes en vigueur pour les salari s classiques mais les adaptations r alis es ailleurs justifient l tude de la totalit des r gles de protection de l
207. s sont rest s des am nagements tendant toujours l galit de traitement r elle entre travailleurs temporaires et travaileurs classiques Ainsi les am nagements r alis s permettent de placer le travailleur temporaire dans une position la plus proche possible de celle des salari s classiques au niveau de la prestation de travail Cette recherche d une galit va plus loin elle d passe le stade de la prestation de travail proprement dite En effet paradoxe du travail temporaire une certaine stabilit temporelle a t recherch e dans la situation de l int rimaire 57 CHAPITRE 2 LA STABILISATION DE LA SITUATION DU TRAVAILLEUR INTERIMAIRE DANS LE TEMPS Par d finition le travail temporaire n a pas vocation inscrire dans la dur e la relation de travail de l int rimaire Les entreprises y ont recours afin de faire face un besoin momentan de main d uvre pour des t ches non durables Le salari n est embauch que pour effectuer cette mission il n y a de lien contractuel entre entreprise de travail temporaire et travailleur que tant qu existe une mission chez un utilisateur En effet la solution d une relation permanente entre entreprise de travail temporaire et salari int rimaire englobant toutes les missions n a pas t retenue la Cour de cassation et le l gislateur depuis 1972 ayant consacr la pratique du contrat de travail temporaire conclu pour la dur e de la mise dispositio
208. se d mocratique du travail Conf d ration fran aise de l encadrement Conf d ration g n rale des cadres Conf d ration fran aise des travailleurs chr tiens Conf d ration g n rale des petites et moyennes entreprises Conf d ration g n rale du travail Conf d ration g n rale du travail Force ouvri re Chronique Comit d hygi ne de s curit et des conditions de travail Conseil national du patronat fran ais Collection Conseil constitutionnel Recueil Dalloz Sous la direction Le droit ouvrier Droit social Edition Et suivant e s Ibidem dans le m me ouvrage ou article Ci dessous Informations rapides Juris Classeur Travail Trait Juris classeur p riodique dition g n rale La semaine juridique Juris classeur p riodique dition Entreprise Journal officiel de la R publique fran aise Jurisprudence sociale Lamy Loco citato passage pr cit de l article ou de l ouvrage M langes Num ro Obs Op cit p Pan R p Trav Dalloz RI trav RJS Sem Soc Lamy Somm Supra TPS Vol Observations Operare citato ouvrage ou article cit pr c demment Page s Panorama R pertoire de droit du travail Dalloz Revue internationale du travail Revue de jurisprudence sociale Semaine Sociale Lamy Sommaires Ci dessus Travail et Protection sociale Volume SOMMAIRE INTRODUCTION p 7 TITRE 1 PROTECTION DU TRAVAILLEUR
209. sont pr vues au b n fice du travailleur temporaire Cependant on peut relever que celles ci ne font qu aller dans le sens d une galit de traitement r elle qui tient compte des sp cificit s inh rentes l int rim Ces dispositions ont t am nag es afin d viter que les droits des salari s ne soient cart s en raison de l originalit du cadre juridique de la prestation de travail de l int rimaire C est donc bien dans le but de r aliser l galit de traitement entre travailleurs temporaires et travailleurs classiques qu elles ont t adopt es Voir CHALARON Y La r forme du travail temporaire Dr Soc 1982 p 384 56 Force est donc de constater au terme de ce premier chapitre que c est l galit de traitement qui a guid le l gislateur et les partenaires sociaux dans leur d marche de protection de l int rimaire au niveau de la prestation de travail proprement dite Affirmant parfois une galit formelle des droits le l gislateur a aussi tenu compte des sp cificit s de l int rim pour offrir une protection efficace l int rimaire Tant t le travailleur temporaire est assimil totalement un salari de l utilisateur ce qui ne n cessite pas d adaptations importantes de la r glementation existante tant t il a fallu faire preuve d imagination pour offrir une r elle protection l int rimaire Mais dans ce cas si des am nagements ont t obligatoires 1l
210. ss Soc 6 mai 1975 D 1976 20 note CATALA N indemnit de pr carit d emploi objectif non cumul avec l indemnit de pr avis Cass Soc 15 f vrier 1978 Bull civ V n 114 non respect des r gles de fond de recours l int rim requalification du contrat de l int rimaire avec l entreprise de travail temporaire Cass Soc 2 mai 1978 Bull civ V n 315 Dr Ouvrier 1978 p 350 entreprise utilisatrice repr sentation du personnel lections non participation des salari s mis disposition Cass Soc 13 juin 1979 Bull civ V n 533 recours un int rimaire pour des t ches durables requalification du contrat avec l entreprise utilisatrice Cass Soc 12 juin 1981 Bull civ V n 558 contrat de mission crit objectif violation requalification du contrat avec l entreprise de travail temporaire Cass Soc 25 janvier 1989 Bull civ V n 74 p riode d essai comptabilisation en Jours ouvr s Cass Soc 20 avril 1989 Bull civ V n 306 D 1990 Somm p 176 obs LYON CAEN A galit de r mun ration int rimaire salari classique de l entreprise utilisatrice coefficient attribu titre personnel au salari remplac en raison de l anciennet non prise en compte Cass Soc 21 novembre 1990 Bull civ V n 580 travailleur temporaire galit de traitement acc s au restaurant d entreprise de l entreprise utilisatrice Cass Soc 26 f vrier 199
211. ste cependant une des sources sp ciales du principe g n ral d velopp par la suite par la jurisprudence travail gal salaire gal et fait p n trer le travailleur int rimaire dans la collectivit de travail de l entreprise utilisatrice Par ce m canisme le salari temporaire va b n ficier mais seulement pendant la dur e de la mission au moins de la m me situation mat rielle que s il tait embauch par l entreprise utilisatrice Pour prot ger cette situation mat rielle des r gles relatives au paiement de cette r mun ration ont t adopt es impliquant l entreprise utilisatrice B L implication de l entreprise utilisatrice dans le versement de la r mun ration S il est possible de consid rer que le fait que la r mun ration de l int rimaire soit calqu e sur celle du travailleur classique de l entreprise utilisatrice fait virtuellement entrer le travailleur temporaire dans la collectivit de travail de l entreprise d accueil il reste que cette entreprise n est pas juridiquement l employeur de l int rimaire seule l entreprise d int rim a cette qualit comme nous l avons vu C est par cons quent cette derni re qui demeure tenue au paiement des salaires de ses salari s m me s ils ne sont que travailleurs temporaires Cependant l entreprise utilisatrice peut tre amen e intervenir dans le paiement des salaires rapprochant de ce fait encore da
212. stitutions repr sentatives du personnel en tant qu lecteur ou candidat Le Code du travail retient en effet que sont lecteurs et ligibles les salari s li s l entreprise d int rim par un contrat de travail temporaire lors de la confection des listes Peu importe donc que le salari b n ficie d un contrat de mission avec l entreprise d int rim lors des lections des d l gu s du personnel ou des membres du comit d entreprise l existence d un tel contrat lors de la confection des listes lui permet de conserver la qualit d lecteur ou de candidat le jour des lections Le l gislateur n a toutefois pas pr cis de quelles listes il s agissait ce qui fait dire un auteur qu il y a lieu de faire une application distributive du texte Ainsi pour tre lecteur il faut b n ficier d un contrat de travail temporaire lors de l laboration des listes lectorales et pour tre ligible il faut en tre titulaire lors de l laboration des listes de candidats Cette pr cision est importante car m me si la plupart des int rimaires ne seront logiquement qu lecteurs il en va de la d tention par des travailleurs temporaires de mandats repr sentatifs On signalera que le l gislateur a par ailleurs pr vu deux cas dans lesquels l int rimaire perd le droit de participer aux lections alors m me qu il tait en mission lors de la confection des listes Il s agit du fait d avoir fait sav
213. t e de leur mission et donc de leur lien avec l entreprise de travail temporaire Pour assurer cette participation il fallait non seulement tenir compte du probl me de leur anciennet mais aussi s assurer qu ils s inscrivaient bien dans la collectivit de travail de l entreprise d int rim Nous avons eu l occasion de voir en premi re partie de cette tude que le l gislateur avait proc d un am nagement des modalit s d acquisition de l anciennet pour le travailleur temporaire dans l entreprise d int rim Il s agit globalement de cumuler les dur es de missions effectu es en vertu de contrats de travail temporaire conclu avec la m me entreprise d int rim Cette solution a bien entendu t reprise pour savoir si les conditions d anciennet requises pour l lectorat ou l ligibilit ou encore l Art L 433 4 et L 433 5 du Code du travail Voir supra p 73 et s 90 la possibilit d tre d sign d l gu syndical sont remplies Cependant il est pr vu ici par exception ce cumul pr vu par l article L 124 15 du Code du travail que l anciennet requise de l int rimaire doit tout de m me avoir t acquise dans les douze mois ou les dix huit mois pr c dant l lection des d l gu s du personnel ou des membres du comit d entreprise selon qu il s agit de v rifier que les conditions d anciennet sont bien remplies en mati re d lectorat ou d
214. t s de protection de l int rimaire En effet le salari va pourvoir tre fix sur la dur e du contrat et donc de la relation de travail les modalit s de sa r mun ration Le contrat de travail temporaire doit galement comporter le cas ch ant la p riode d essai ventuelle qui fait l objet dans le cadre de l int rim d une r glementation sp cifique Le contrat de travail temporaire doit en outre reproduire les mentions obligatoires du contrat de mise disposition conclu entre entreprise d int rim et entreprise utilisatrice avec notamment le motif du recours l int rim avec des justifications pr cises les caract ristiques particuli res du poste de travail la qualification professionnelle exig e VERICEL M Le formalisme dans le contrat de travail Dr Soc 1993 pp 820 822 Voir infra p 61 3 Art L 124 3 du Code du travail 46 la nature des quipements de protection individuelle n cessaires le montant de la r mun ration qu aurait per u apr s p riode d essai un salari de l entreprise utilisatrice de qualification quivalente occupant le m me poste de travail On voit donc que le salari int rimaire va tre inform assez rigoureusement sur la relation de travail dans laquelle il s engage ce qui lui permet de v rifier l ad quation entre ses capacit s ses attentes et les modalit s de l emploi mais repr sente aussi essentiellement pour lui un facteur de s
215. tant B A L insuffisance de la protection classique Permettre l int rimaire d acc der des fonctions repr sentatives dans l entreprise de travail temporaire va sans aucun doute dans le sens de l galit de traitement entre travailleur int rimaire et travailleur classique mais encore faut il Un auteur souligne ce sujet que les entreprises de travail temporaire ont pris conscience de l aspect positif que peut avoir la participation des int rimaires la vie collective de l entreprise BUY M Travail temporaire R p Trav Dalloz 1999 310 98 s assurer qu il pourra mener bien sa mission sans subir les cons quences de l antipathie de son employeur l entrepreneur de travail temporaire Le l gislateur a bien pr vu l applicabilit des r gles classiques de protection du salari titulaire d un mandat l int rimaire qui se trouve dans cette situation mais cette application s av re tre dans la r alit insuffisante Pendant sa mission d int rim le salari temporaire titulaire d un mandat repr sentatif est plac exactement dans la m me situation que s il tait un salari classique En effet en application des articles L 412 18 pour le d l gu syndical L 425 1 pour le d l gu du personnel et L 436 1 pour les membres du comit d entreprise du Code du travail il est pr vu que l employeur doit respecter une proc dure de rupture du contrat sp
216. te aux int rimaires par la limitation des cas de recours La formalit du contrat crit contenant diff rentes mentions permet donc au salari de conna tre pr cis ment sa situation mais lui autorise aussi une v rification de la r gularit de l op ration de travail temporaire C est ainsi l FAURE GUICHARD C L emploi int rimaire trajectoires et identit s coll des soci t s Presses universitaires de Rennes 2000 Une telle obligation existe ainsi en Allemagne voir LESTRADE B Travail temporaire la fin de l exception allemande L Harmattan 2000 p 58 VERICEL M op cit pp 819 820 FARDOUX O Le droit social l preuve de l ext riorisation de l emploi Th se Lille 2 1997 93 47 que la Cour de cassation a pu affirmer que la formalit de l crit dans les rapports entre le salari et l entreprise d int rim est destin e garantir qu ont t observ es les diverses conditions d faut desquelles toute op ration de pr t de main d uvre est interdite L existence d un crit avec les diff rentes mentions peut permettre au salari des recours et le cas ch ant lui servir de preuve du non respect de la r glementation que ce soit au niveau de ses droits ou des conditions de recours l int rim x z RE gt Les m mes sanctions p nales que pour le d faut de contrat crit sont pr vues l encontre de l entreprise de travail temporaire en
217. tif d galit de traitement du travailleur temporaire avec le salari classique S1 ce sont les incitations la n gociation collective qui ont essentiellement port leurs fruits des possibilit s d actions ont galement t ouvertes aux syndicats qui tablissent la prise en compte de la faiblesse de l int rimaire ce niveau par le l gislateur Les conclusions essentielles tirer de cette partie sont l existence de cette action originale et la prise de conscience par les organisations syndicales de leur r le dans la d fense des int r ts des int rimaires par la n gociation collective tout comme elles interviennent en faveur du salari classique Au del de cette action syndicale de l entreprise le l gislateur a galement entendu int resser l int rimaire aux relations collectives dans l entreprise utilisatrice II PRISE EN COMPTE DES INTERETS DES INTERIMAIRES PAR LES INSTITUTIONS REPRESENTATIVES DE L ENTREPRISE UTILISATRICE Assurer l existence d institutions repr sentatives collectives efficaces au profit des travailleurs temporaires pose comme nous l avons vu de multiples probl mes notamment dus la difficult de rattacher le salari int rimaire une communaut de travail d termin e De la dur e limit e des missions ressort notamment le probl me du lien distendu avec son employeur Mais un autre probl me tient au fait que le travailleur temporaire travaille dans une entreprise ind pe
218. tilisatrice le lier cette entreprise la m me r daction que Voir Cass Soc 15 f vrier 1978 Bull civ V n 114 12 juin 1981 Bull civ V n 558 13 juin 1979 Bull civ V n 533 pour la c l bre affaire de ORTF Voir supra nos observations quant au terme de la mission p 60 et s Art L 121 5 du Code du travail Cette disposition ne sanctionne donc pas uniquement le non respect de r gles directement protectrices du salari puisque les violations des cas de recours notamment y sont int gr es 67 2 4 P NR 1 pour l article pr c dent aurait sans doute t suivie ce qui n est pas le cas Les auteurs retiennent donc essentiellement un droit pour l int rimaire concern aux diverses indemnit s de rupture du contrat dur e ind termin e sans remise en cause du lien 3 g 1229 LS ie existant avec l entreprise de travail temporaire L utilisateur ne d sirant pas garder l int rimaire son service devra lui verser les indemnit s de rupture de droit commun le syst me est incitatif envers l entreprise utilisatrice qui peut pr f rer int grer le salari plut t que de payer ces indemnit s On voit qu ici est plut t vis e une protection accrue par des indemnisations suppl mentaires que la stabilit La jurisprudence continue aujourd hui appliquer une partie des solutions d gag es ant rieurement vis vis de la requalification En effet les textes n ont r
219. titutions repr sentatives de l entreprise de travail temporaire en faveur des int rimaires La difficult du contact n est pas la seule raison de cette constatation L originalit de la relation d int rim alt re par elle m me les possibilit s de contact qui sont multipli es dans les entreprises ayant une activit classique Le fait d effectuer un travail sur le m me lieu participe d un meilleur contact entre les salari s et leurs institutions repr sentatives qui est encore favoris e par la libert de circulation dans l entreprise dont b n ficient les titulaires de mandats repr sentatifs Cette libert n tant pas adapt e l int rim elle ne pr sente gu re d int r t puisqu elle va juste permettre au repr sentant de circuler dans l entreprise de travail temporaire Les institutions repr sentatives n ont pas la possibilit de prendre contact avec les int rimaires en mission car ils ne peuvent se rendre librement sur leur lieu de travail les repr sentants du personnel ou les repr sentants syndicaux n ont pas le droit de p n trer dans les entreprises utilisatrices aupr s desquelles leurs coll gues ont t mis disposition La prise de contact entre les travailleurs temporaires et leurs institutions repr sentatives est par cons quent moins facile que pour les travailleurs classiques ce qui induit n cessairement une moins bonne protection La protection proprement dite au sens d action e
220. tutions S il intervient dans la d termination de l effectif de l entreprise utilisatrice B il n a cependant pas le droit de participer directement l lection des repr sentants du personnel car 1l reste le salari de l entreprise de travail temporaire A Voir supra p 106 et s Voir notamment pour l information et la n gociation les articles L 432 4 1 et L 132 27 du Code du travail L examen de l volution de l emploi est galement pr vu dans le cadre de la n gociation annuelle de branche art L 132 12 alin a 2 du Code du travail 123 A Le refus d une participation directe S1 le l gislateur a entendu rendre possible une protection de l int rimaire par les institutions repr sentatives de l entreprise utilisatrice 1l n a pas voulu poser de r gles largement d rogatoires au profit du travailleur temporaire en ce domaine Son seul objectif a t ici de prendre en compte les r alit s du travail temporaire notamment du fait que la prestation de travail de l int rimaire s effectue dans l entreprise utilisatrice La l gislation n a pas apport ce niveau d exception la r gle selon laquelle le travailleur temporaire est bien le salari de l entreprise de travail temporaire Le droit du travail donne la possibilit de mettre en place des institutions repr sentatives diverses dans l entreprise mais l acc s ces fonctions ainsi que la participation leur d s
221. u d luder l application des dispositions de la loi de r glement ou de convention ou accord collectif de travail ou marchandage est interdite Art L 125 3 du Code du travail Voir par exemple Cass Soc 22 mai 1991 JCP E 1991 pan 866 5 FARDOUX O Le droit social l preuve de l ext riorisation de l emploi Th se Lille 2 1997 55 ets 15 La France a par cons quent choisi de prendre en consid ration le r le socio conomique de l int rim La l gislation fran aise accepte depuis 1972 le travail temporaire et l activit des entreprises de travail temporaire Le choix du parlement a port sur une r glementation de l int rim et non une lib ralisation totale comme cela a pu tre le cas dans d autres Etats europ ens Mais la r glementation a volu depuis la premi re loi du 3 janvier 1972 Cette volution montre l importance du travail temporaire dont la r glementation plus ou moins contraignante a des cons quences sur le mode d emploi des travailleurs et le monde du travail en g n ral En effet l existence du travail temporaire concurrence le mode d emploi classique des travailleurs bas sur le mod le qui s est impos au cours des Trente glorieuses dans le contexte d une conomie florissante le contrat de travail dur e ind termin e contrat de principe depuis 1982 dans le Code du travail cadre de droit commun aux relations juridiques entre un employeur et un sal
222. uant toutes les cons quences li es l emploi dans la vie courante qui font vivre les travailleurs concern s dans l ins curit Ins curit qui existe bel et bien puisque le travailleur entre ici dans une logique d incertitude quant l activit qu il pourra exercer au terme de celui qui est en cours et par suite de se retrouver sans aucune activit avec les cons quences que cela peut impliquer Ces aspects sociologique et conomique de l int rim nous montrent que le travail temporaire est la crois e des chemins entre d une part le besoin de flexibilit des entreprises et d autre part la recherche par la plupart des travailleurs d une activit professionnelle stable aujourd hui repr sent e dans les esprits par le contrat de travail dur e ind termin e Il faut aussi relever que le travail temporaire a longtemps constitu lIbid 11 pour certains de ses opposants une forme moderne d esclavage C est au droit en tant que r gulateur de la soci t qu il appartient de r gler le d licat probl me du choix entre ces perspectives oppos es Plusieurs possibilit s s offrent alors au l gislateur Il peut tout d abord consid rer que l une des options primant l autre il convient soit d interdire le travail temporaire pour offrir la stabilit attendue des travailleurs soit de le lib raliser totalement afin de donner toute la souplesse pour certains n cessaire au syst me de pr
223. uation de travail il tait n cessaire que son contrat contienne certaines mentions Un contrat verbal aurait fait planer une incertitude quant l tendue exacte des obligations respectives des parties ce qui n tait pas envisageable en raison de la position de faiblesse dans laquelle se trouve l int rimaire Sa situation sp cifique et notamment le fait que l int rimaire travaille pour une dur e limit e dans le temps et qu il soit d s lors amen multiplier dans le temps les missions sous des conditions diff rentes plaident en faveur de cette information Cette situation appelle n cessairement un besoin de pr cision accrue dans le contrat de travail pour ce qui concerne le cadre juridique de la relation de travail Le travailleur temporaire doit conna tre quelles seront les modalit s pr cises applicables sa prestation de travail et tre certain que celles ci s appliqueront identiquement pendant la mission L information constitue une protection certaine dans le sens o le salari voit les modalit s de son travail pr cis es dans un contrat crit ce qui lui donne une certaine pr visibilit pour le d roulement de la mission L article L 124 4 du Code du travail r pond cette n cessit en imposant que le contrat de travail temporaire contienne imp rativement diff rentes mentions Il ne s agit pas ici de faire l inventaire de celles ci mais simplement de remarquer qu elles r pondent aux n cessi
224. ui limitait le droit d action des syndicats aux seules actions civiles Il faut consid rer que depuis la r forme de 1990 ce droit d action est tendu aux actions p nales Le droit d action des organisations syndicales a donc t tendu et la port e de l action en substitution s en trouve augment e Par ailleurs les organisations pouvant agir en vertu du droit de substitution sont depuis 1990 galement plus nombreuses La l gislation ant rieure pr voyait que seules les organisations syndicales repr sentatives dans l entreprise de travail temporaire qui employait l int rimaire ou dans l entreprise utilisatrice dans laquelle il tait amen effectuer sa mission b n ficiaient du droit d agir en substitution La nouvelle r daction de l article L 124 20 du Code du travail donne cette possibilit aux organisations syndicales repr sentatives Il semble donc permis de retenir que l action est depuis ouverte toutes les organisations syndicales d s lors qu elles sont repr sentatives f x 5 5 O 5 1 qu elles le soient au niveau de l entreprise ou au niveau local r gional national Malgr cette extension de la port e juridique de l action en requalification accord e aux organisations syndicales force est de constater que sa port e pratique reste assez limit e Si l on peut souligner que cette action incite certainement les entreprises En ce sens voir BUY M Travail temporaire R p Tra
225. utilisatrice ce niveau vite l utilisation de l int rim par un utilisateur uniquement dans le but de ne pas atteindre les seuils d effectif pour la mise en place des institutions repr sentatives Le recours l int rim ne doit pas tre un moyen de remettre en cause le droit pour les salari s de l entreprise utilisatrice de s exprimer par la voie d organes repr sentatifs Cette explication est confort e par le fait que les int rimaires rempla ant un salari absent ou dont le contrat est suspendu n a pas tre pris en consid ration dans le calcul de l effectif en vertu des dispositions pr cit es Ensuite il s agit galement de justifier le droit pour les travailleurs temporaires de recourir ces institutions repr sentatives une fois celles ci mises en place Ensuite de la prise en compte dans l effectif de l utilisateur na t un r le de l int rimaire dans la mise en place de ces institutions m me s il ne participe pas directement cette mise en place Cela inscrit le travailleur temporaire dans la collectivit de travail de l entreprise utiisatrice o s effectue la prestation de travail et dans laquelle il a des droits et il va pouvoir recourir ces institutions pour les faire respecter Des dispositions sont notamment sp cialement pr vues pour le recours au d l gu du personnel 2 L action des d l gu s du personnel de l entreprise utilisatrice en faveur des int rim
226. v Dalloz 1999 198 VERDIER J M Licenciement conomique droit des syndicats d ester en justice aux lieu et place du salari RJS 1 1990 p 1 n 8 120 int ress es par le travail temporaire respecter les r gles de l int rim les syndicats ne l utilisent quasiment pas depuis son institution Diff rentes raisons peuvent tre invoqu es pour justifier cet tat de fait Tout d abord 1l est certain qu une telle action doit rester marginale n tre utilis e que lorsque le salari int rimaire n est plus en mesure de se d fendre Une telle action impose une concertation r elle avec le salari pour laquelle nous avons vu ci dessus certaines difficult s Si cette concertation a r ellement lieu elle aboutira le plus souvent la volont du travailleur temporaire d agir une fois son contrat arriv ch ance notamment pour ne pas voir son nom cit dans la proc dure D s lors d autres solutions seront envisageables pour une action dans laquelle l organisation syndicale demeurera impliqu e mais aux c t s de l int rimaire Il s agira principalement de l assistance et de la repr sentation classique en droit du travail du travailleur par les d l gu s permanents ou non permanents des organisations syndicales En l tat actuel des choses l action en substitution est donc appel e occuper un r le assez marginal dans la d fense des int r ts des travailleurs temporaires
227. vantage le travailleur int rimaire de cette collectivit de travail Le l gislateur a tenu compte pour le paiement des r mun rations de la sp cificit de l activit de l entreprise de travail temporaire Les entreprises de travail temporaire sont au plan financier des entreprises particuli res elles n effectuent pas d activit concr te de production proprement dite mais pourtant ont de nombreux salari s en activit qu il faut r mun rer leur activit de pr t de main d uvre ne Tbid 672 Cass Soc 23 octobre 1996 Dr Soc 1996 p 1013 note LYON CAEN A 3 2 44 2 2 2 2 2 PE T L galit de r mun ration n interdit qu une r duction du montant de la r mun ration de l int rimaire par rapport celle d un travailleur classique de l entreprise utilisatrice et non une augmentation de celui ci t Voir supra p 15 N cessit d une activit exclusive de l entreprise de travail temporaire art L 124 1 du Code du travail 35 n cessite pas de moyens importants ainsi la profession semble accessible tous sans qu il soit besoin de disposer de moyens financiers particuliers Elles restent ainsi tr s d pendantes financi rement de leurs clients Ces multiples raisons le fait que le secteur de l int rim soit sujet plus que d autres des risques d abus et de fraude au d triment des salari s appelaient une r glementation tendant garantir aux trava
228. viduelles de travail PUF 1996 pp 23 et s Art L 461 1 du Code du travail Ce droit s exercera essentiellement dans l entreprise utilisatrice mais peut aussi selon les auteurs tre utilis dans l entreprise de travail temporaire SIAU B Le travail temporaire en droit compar europ en et international LGDJ biblioth que de droit social Tome 29 932 BERTHONNEAU L Salari s atypiques et n gociation collective l exemple du travail temporaire Dr Soc 1993 p 328 4 DECOOPMAN N Le travail temporaire commentaire de l ordonnance n 82 131 du 5 f vrier 1982 D 1982 chron p 224 36 FOSSAERT R Pourquoi et comment normaliser le travail atypique Dr Soc 1981 p 506 83 repr sentation collective efficace et un acc s aux fonctions de repr sentation dans leur entreprise le l gislateur et les partenaires sociaux se sont efforc s d adapter ce niveau les r gles classiques en mati re d institutions repr sentatives comit d entreprise d l gu syndical ce que nous d velopperons dans un premier chapitre Tenant compte des sp cificit s de la relation de travail issue de l int rim du fait que la participation r elle des int rimaires aux institutions repr sentatives dans l entreprise de travail temporaire pourrait tre faible et les actions de celles ci restreintes le l gislateur et les partenaires sociaux ont galement largement d velopp les droits collectifs au profit des
229. ype d action le salari a un r le tr s restreint mais conserve tout de m me le choix de laisser agir ou non le syndicat qui exerce pourtant une action personnelle et non une action en repr sentation du salari Selon l article L 124 20 du Code du travail l action du syndicat s exerce sans mandat du salari On voit donc que c est le syndicat qui prend la d cision d agir en justice pour un litige concernant l int rimaire sans qu il soit besoin que ce dernier s implique dans la proc dure ni qu il soit adh rent de l organisation syndicale qui souhaite agir Cependant le l gislateur a pr vu des limitations au droit de substitution des syndicats Le Conseil constitutionnel a en effet pos des bornes cette possibilit d action apparemment tr s large des organisations syndicales Dans sa d cision du 25 juillet 1989 a t affirm e la n cessit de respecter la libert du salari de conduire personnellement la d fense de ses int r ts et de mettre un terme l action syndicale L article L 124 20 du Code du travail pr voit en ce sens un dispositif important permettant au salari de conserver ses droits et de d finir ses int r ts En application de cette disposition 1l est pr vu que l organisation syndicale qui agit doit en avertir le salari par lettre recommand e avec accus de r ception Le contenu de cette lettre est pr cis nature et objet de l action envisag e par l organisatio

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