Le bien-être au travaiL chez Les conducteurs de travaux
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1. vouloir d passer la stigmatisation individuelle qui para t une voie dam lioration bien peu cr dible s agissant d un m tier forte implication comme celui des conducteurs de travaux Recu le 26 01 2009 Accept le 1 08 2009 Lecture de documents administratifs ou autres relation aux administrations plus largement lecture criture raisonnement calcul 12 Cf http www anlci gouv fr 13 Ce qui entra ne gain en s curit comme l explique l article d Adami INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 48 e HST ND 2315 216 09 ANTS_ ENCADR 1 QUELQUES R SULTATS ISSUS DU QUESTIONNAIRE SATIN Les principaux r sultats obtenus lors de l utilisation de ce questionnaire ont t pr sent s aux m decins ayant particip la collecte des r ponses ainsi qu un ensemble d acteurs du secteur instances repr sentatives r gionales principalement Quelques unes des r flexions issues de ces changes ont t int gr es dans la derni re partie de ce document SENTIMENT D TRE UTILE DANS SON TRAVAIL Les conducteurs de travaux prou vent un fort sentiment d utilit en permanence Oo i rarement jamais 0 10 20 30 40 50 VALUATION DE 3 TYPES D EFFORTS Pr s de la moiti des conducteurs estiment que le contr le motionnel est dur ou tr s dur efforts de r flexion contr le des motions efforts physiques 0 102. Languedoc Roussillon Quelques unes des r flexions et pistes d am lioration issues de ces changes ont t int gr es dans la derni re partie de ce document INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 43 Dans la suite de ce document les l ments positifs issus des r ponses seront pr sent s tout autant que les l ments plus n gatifs Cet article est construit autour d une synth se des l ments posi tifs et n gatifs volontairement courte des apports de cette enqu te Il est compl t par des r flexions de professionnels du secteur orient es non vers le diagnostic mais vers des moyens d agir afin dam liorer la situation Parmi les pistes dam lioration voqu es certaines sont d j appliqu es l chelle de leur entreprise Pour novatrices qu elles peuvent apparai tre il ne s agit donc pas de sp culations purement th oriques mais bien de solu tions qui se sont av r es r alistes Suite aux changes avec ces profes sionnels il nous a t demand d appro fondir les analyses relatives aux dimen sions ge anciennet Il s agit en effet la fois d un sujet en soi en mati re de sant et de bien tre mais aussi d un ressort sur lequel la profession pense pouvoir s appuyer pour assurer un fonc tionnement plus satisfaisant pour les salari s et leur s curit Le conducteur de travaux est dans bien des cas le v ritable chef d orch
3. ce qui les diff rencie de la population g n rale o on trouve des personnes dont l tat de sant les rend incapables de tenir un emploi Par extension on constate que plus les conditions de travail sont difficiles et plus le m tier est s lectif requ rant des capacit s particuli res plus l effet est marqu aboutissant au constat paradoxal seul des gens en tr s bonne sant exercent ce m tier tr s dur 7 Il s agit d une modalit de r ponse qui avait t largement d battue lors de la conception de ce questionnaire 8 Pr c d par maux de t te dans l chantillon nantais INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 46 ANTS HST z ND 2315 216 09 sont pas sensibles ces variables ge et anciennet Lexception porte sur les responsabilit s qui leur sont confi es les travailleurs plus g s tant moins satisfaits que les plus jeunes La gestion temporelle un des l ments probl matiques du m tier pour l en semble de la profession pose davantage probl me aux plus g s en ce qui concerne le travail dans l urgence et les d lais noter qu aucun point ne s am liore significativement avec l ge et l an ciennet En conclusion s agissant des mesures de pr vention s adressant sp cifiquement aux plus g s il appara t important de rester vigilants par rapport plusieurs l ments de sant physique charge phy sique
4. rapport concerne un salari confront des difficult s administratives dans sa vie priv e Il vient travailler avec ce souci qui le pr occupe et l a d j perturb dans son sommeil Il n est donc pas dans un tat optimum pour ex cuter un travail risque Pour y rem dier le conduc teur de travaux n a souvent d autre choix que de passer du temps lui expliquer la d marche en question tout en essayant de le calmer Les conducteurs comprennent que cette activit est importante mais ils estiment ne pas tre qualifi s pour l accomplir au mieux et ils constatent que cela leur prend beaucoup de temps La charge est motionnelle il faut calmer ouvrier ne pas s nerver et temporelle les journ es sont rallong es d autant Des solutions d ordre organisationnel peuvent tre envisag es qui s appuie raient sur des pratiques traditionnelles culture des moments festifs ou nova trices s ances de paperboard voqu es plus en d tail la fin de cet article Globalement s agissant de la charge mentale et motionnelle les r sultats rapport s par le questionnaire se situent assez loin des extr mes que nous avons pu constater pour d autres populations Les conducteurs ne se disent ni extr mement charg s ni extr mement peu charg s Soulignons cependant que cela ne veut pas dire que la situation n est pas dure Il se peut en effet que nous soyons confront s ce que les pid mi
5. un diapo rama et d une analyse qualitative des r sultats sert de base pour pr senter des l ments sp cifiques la fonction ou l unit autour desquels une pr vention peut tre envisag e Restitution articul e autour d ob jectifs Les porteurs du projet notamment le service de sant de l entreprise vont ensuite organiser la restitution des r sul tats au secteur concern ou l unit Il importe bien videmment de respecter les instances en place en charge des questions de sant et d organisation Ceci implique d organiser la restitution en pr sence des d cideurs manage ment responsables d instances profes sionnelles r gionales et du personnel ou de ses repr sentants Dans le cadre des exp rimentations men es avec cet outil nous avons pris l habitude de cibler pr alablement trois objectifs de pr vention pour chaque collectif Suivi Comme dans toute d marche de pr vention la d marche demande une planification des actions comprenant l tablissement d un calendrier pour effectuer des points successifs sur l avancement de celles ci LES CONDUCTEURS DE TRAVAUX Bien que les taux de fr quence et de gravit y soient constamment en diminu tion depuis 1990 le secteur du b timent et des travaux publics constitue toujours un secteur o les risques professionnels sont lev s S il s agit d un secteur o les am liorations de la pr vention sur le plan technique ap
6. vers d un partenariat renforc avec les principaux int ress s les salari s eux m mes les instances de la profession ou du secteur concern les f d rations professionnelles des actions d am lio ration visant la fois le bien tre et la performance sur le long terme Celles ci impliquent que les salari s concern s restent en place conservent leur motiva tion leur implication dans le travail Les objectifs de gestion et de p rennit rejoi gnent donc ceux en lien avec la sant au travail Le questionnaire SATIN sur la sant au travail est un des outils utilis s pour favoriser la mise en place de l approche bien tre 6 Le questionnaire SATIN aborde des questions de sant assez g n rales et des caract ristiques de lor ganisation du travail susceptibles de favoriser ou d entraver le bien tre Il vise la structuration d un dialo gue ouvert et constructif sur les ques tions de sant dans la perspective de d boucher sur une pr vention partant des risques psychosociaux Ceci impli que de favoriser l mergence et la mise en question simultan e de probl mati ques de sant et des l ments de la situa tion de travail g n rateurs de tension ou v cus comme tels Dans la configuration habituelle les services de sant disposent d infor mations sur l tat de sant individuel des salari s L outil questionnaire per met de passer au stade collectif quipe de travail ensemb
7. les plus g s montre que l ge accro t les difficult s pour les trois autres chel les de sant per ue sant globale vita lit et douleurs Les analyses r alis es en fonction de l anciennet attestent de la m me volution pour la vitalit alors qu elle est moins marqu e pour la sant globale et les douleurs Concernant la vitalit c est la confiance en l avenir qui est l l ment le plus affect Les plaintes relatives des douleurs qui deviennent significative ment plus intenses avec l ge concernent le dos et le cou puis ensuite les bras Concernant la perception du travail on ne note aucune diff rence significati vement li e l ge et l anciennet pour les items qui posent globalement le plus probl me savoir le contr le et la charge motionnelle Les points forts de la profes sion tel le sentiment d tre utile ne sont pas non plus affect s par l ge et l anciennet Par contre les salari s plus anciens sou lignent davantage leurs difficult s pour assumer physiquement leur charge de tra vail Ils sont aussi plus nombreux douter de leur capacit assumer le m me poste moyen terme deux ans Les facteurs li s l environnement de travail technique et humain ne 6 galement appel healthy worker effect il s agit du biais li au fait qu en environnement de travail les individus sont par d finition capables d exercer un travail r gulier
8. note de la question qui a provoqu le r veil il s agit souvent simplement d une chose faire ou d un point v rifier cest un peu plus com pliqu si c est un probl me complexe traiter Cela confirme une pr occupation relative la charge mentale de travail au poids des responsabilit s qui d borde au del de la journ e de travail Des solutions existent certains nous ont en effet rapport une am lioration drasti que de leur sommeil li e une volution organisationnelle att nuant semble t il cette charge mentale C est par exemple le cas lorsque le conducteur est assur qu il peut compter sur un soutien fiable comp tent provenant de la possibilit de trouver un soutien aupr s d un coll gue plus exp riment ou de la r assurance apport e par sa hi rarchie lorsque celle ci s engage user de son poids pour r gler un probl me per u comme r current le cas rencontr concernait la r servation du mat riel lourd dont disposait la soci t Capacit de travail et charge Bien que la moyenne d ge se situe 39 ans 58 des conducteurs estiment avoir perdu 20 de leur capacit de tra vail par rapport leur optimum atteint dans le pass Ce r sultat nous est appa ru un peu surprenant s agissant d une profession o la maturit semble tre un gage de performance Concernant les items d adaptation aux efforts requis les conducteurs esti ment que la charge physique
9. rappeler tel fournis seur pr voir de disposer de tel mat riel pour telle date Ils continuent tre pr occup s par le travail ses ch ances ses contraintes y compris dans la sph re la plus priv e celle de la nuit du som meil de la r cup ration La question de charge mentale semble la base de cette plainte le travail occupe et pr occupe le conducteur de travaux en permanence M me de nuit il continue tre tra vaill par son chantier son cerveau cherche des solutions lui rappelle qu il ne doit pas oublier tel l ment qu il doit contacter tel fournisseur Il semble que les douleurs au dos et au cou renvoient galement une crispation musculaire Les modalit s de d compression le maintien de cycles alternant les coups de bourre et les p riodes cool m ritent d tre ques tionn s En effet au cours des entretiens pr alables l tude par questionnaire certains conducteurs ont soulign les difficult s li es aux fr quents recouvre ments des temps consacr s aux chan tiers Si cela devient la r gle cela emp che la construction d alternance entre p riodes de charge importante et moin dre La coutume de la profession veut qu on se m nage des moments off barbecue de fin de chantier moments festifs n cessaires la d compression La suppression de ces moments de r cu p ration dans une optique d optimisa tion court terme serai
10. sentiment d utilit et la dimen sion relationnelle Ceci peut tre mis en rapport avec ce qui constitue des l ments importants de r alisation dans le travail sur la base d en qu tes de grande ampleur 8 savoir E construire faire cr er laborer quelque chose ce qui inclut le plaisir de g rer une structure importante un projet complexe E d couvrir s enrichir prouver un sentiment de renouvellement constant d couvrir et apprendre de nouvelles cho ses I entrer en contact avec d autres personnes tre avec les autres s ins crire dans un collectif I le don de soi le fait de prendre soin des autres l implication utile aux autres FIGURE 2 Conducteur de travaux supervisant un chantier de nuit LU lt Q lt m LL E 1 un A Les conducteurs de travaux du moins lorsqu ils entrent en fonction sont donc assez rapidement et assez naturellement dispos s donner beaucoup s impli quer s investir y compris en largissant largement l amplitude de leurs horaires de travail On peut pr juger sur base de ce seul r sultat que la contrepartie pour rait tre li e aux risques de sur investis sement de manque de recul d puise ment force de vouloir en faire trop Les conceptualisations th oriques soulignent la s paration des facteurs n gatifs et des facteurs positifs de per ception du travail il faut les consid rer comme deux axe
11. t conduite aupr s de la profession de conducteur de travaux E Les points forts du m tier ainsi que des l ments de progr s ont t relev s E Des mesures organisationnelles permettant d am liorer le bien tre ont t discut es avec les responsables du secteur du BTP E Elles devraient permettre au del de cette profession d am liorer la s curit des autres cat gories de travailleurs E Des impacts potentiels concernent galement la gestion des ressources humaines en favorisant par exemple l int gration des personnels d ex cution BIBLIOGRAPHIE 1 GROSJEAN V Le bien tre et la sant au travail Position du probl me Note scientifique et technique NS 241 INRS 2004 36 p Disponible sur www inrs fr 2 GROSJEAN V Approche du bien tre par le biais des motions Contribution de m thodes psycho ergonomiques et de la m thode d agenda In DEPOLO M Dir La qualit de vie au travail dans les ann es 2000 Actes du 13e Congr s de l AIPTLF Bologna Italie Facolt di Psicologia Ed 2004 S31 S34 3 GROSJEAN V TRONTIN C KREUTZ G SIMONIN A Convergences entre sant au travail et pr occupations manag riales de l entreprise entre id es fausses et pistes prometteuses ABORD DE CHATILLON E BACHELARD O Eds Management de la sant et de la s curit au travail Un champ de recherche d fricher Paris L Harmattan 2005 pp 89 98 4 CANASSE S B
12. tionnelle doit r pondre deux fonctions socio cognitive et pragmatique 10 E conforter la personne qui s in terroge est ce normal que j accuse le coup est ce que c est moi qui ne suis pas assez solide et se remet en cause alors qu il n y a pas lieu E lui fournir des solutions pragma tiques prouv es utilis es par d autres celui qui coute peut ensuite dire tu pourrais g rer le probl me qui t a tracass de cette mani re Les professionnels qui ont instaur ce genre de pratiques proc dent p riodi quement des s ances dites de paper board Les conducteurs de travaux sont amen s travailler collectivement sur les tensions v cues individuellement Le dispositif paperboard permet d abor der quatre points les v nements pro bl matiques les attentes de soutien de solution les mises en uvre des solutions les apports th oriques qui peuvent aider par exemple sur la ges tion de difficult s relationnelles sur une dimension plus technique La p riodicit de ces rencontres est importante elle rassure sur le fait qu il y aura un moment o les probl mes seront abord s et trait s Ces rencontres peu vent d boucher sur une formation qui pour des raisons culturelles n aurait pas pu tre dispens e en formation initiale Par exemple dans le domaine des rela tions humaines il faut parfois aider une main d uvre immigr e sous qualifi e voire
13. 20 30 40 50 60 70 80 90 100 M tr s facile W facile M nifacile nidur W dur W tr s dur INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 49 VITALIT Les conducteurs de travaux ont peu Re d activit physique Les premiers probl mes de vitalit sont li s au sommeil Ces i i salari s ont dans la majorit confiance Te en lavenir un bon moral se sentent A A 2 E insomnie o G confiance avenir sant globalement 0 20 40 60 80 100 E tr s bon W bon m moyen I mauvais W tr s mauvais STRESS PERCU 63 d entre eux se sentent parfois ou souvent stress s 12 se jugent au stress par travail bout du rouleau lessiv par travail stress par autre chose que travail au bout du rouleau T T T T T T T T T 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 H jamais I rarement parfois I souvent I en permanence CLIMAT RELATIONNEL Le climat relationnel est tr s large ment jug bon par les conducteurs de ane travaux sup rieur relations sup rieur confiance coll gues t t t t 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 m contribue I convient fais avec ne convient pas IN contrarie panouir fortement INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 50 HST ND 2315 216 09 POINTS RETENIR E Une approche bien tre au travail s appuyant sur un questionnaire a
14. ND 2315 216 09 AN r sS Cae LE BIEN TRE AU TRAVAIL CHEZ LES CONDUCTEURS DE TRAVAUX R sultats d une action men e en Languedoc Roussillon Si la prise en compte des risques psychosociaux est une question difficile aborder pour le cas de cadres interm diaires para t une option int ressante cela permet d escompter un effet d multiplicateur des mesures de pr vention notamment pour les risques traditionnels rencontr s par le personnel d ex cution dont ces cadres organisent le travail L article pr sente une d marche mise en place pour les conducteurs de travaux inspir e de l approche bien tre d velopp e PINRS L action a t construite sur base d un questionnaire sant bien tre con u pour s int grer dans l activit routini re des services de sant Celui ci a permis de collecter des informations sur la sant des conducteurs de travaux un niveau r gional et sur leur perception d options organisationnelles en rapport avec leur travail Ces informations sont ensuite mises profit dans le cadre de d bats collectifs conduits dans ce cas de figure avec des instances repr sentatives du secteur et des professionnels de la pr vention PR AMBULE L APPROCHE BIEN TRE L organisation d une pr vention des risques psychosociaux renvoie des dif ficult s sp cifiques Celles ci sont li es au fait que ces risques sont peu visibles d pendent de la perceptio
15. analphab te remplir ses papiers Ce r le d assistant social est une r alit sociale laquelle n a pas pens le jeune qui arrive dans la profession Si on a en face de soi des coll gues par exemple plus g s capables d couter et de comprendre cela permet par exemple au jeune conducteur de 9 Cela ob re sans doute certaines modalit s d action existant dans d autres secteurs comme les cellules d coute 19 Le terme d signe la n gation des sp cificit s non formalis es d un secteur en particulier public et gouvern par des valeurs pour lui imposer des pratiques de l entreprise industrielle priv e suppos es plus rationnelles INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 47 s appuyer sur un cadre un mod le qui va lui permettre de r fl chir sa r ac tion par rapport aux probl mes pour lesquels il ne dispose pas de solution Le soutien motionnel sera d autant plus efficace qu il s appuie sur quelqu un qui conna t le m tier Il importe cependant que les ressources humaines prennent en consid ration ce besoin l am na gent et l organisent viter toute pratique discriminatoire selon l ge et le moment d arriv e dans l entreprise est un pre mier pas dans ce sens Au del de ces consid rations g n rales il serait utile d en savoir plus sur les obstacles rencontr s pour r guler de mani re autonome ces motions Des
16. anguedoc Roussillon Gr ce au concours des m de cins du travail 80 questionnaires ont t remplis par des conducteurs de travaux L enqu te a port sur des conducteurs de travaux dans le b timent et dans les travaux publics Les niveaux de formation initiale sont assez vari s au minimum bac 2 Par ailleurs une action de dia gnostic s inscrivant dans une perspective similaire et s appuyant sur le m me ques tionnaire a t organis e dans la r gion de Nantes corroborant l id e que les m mes probl mes se rencontrent actuel lement partout en France Une approche individuelle par cardiofr quencem trie conduite par le docteur Nogues Chollet Nantes a permis d aborder la question de l adaptation physiologique d un conduc teur face aux contraintes professionnelles physiques et mentales Les deux enqu tes ont apport des r sultats extr mement proches L observation directe de l activit et des entretiens individuels ont permis galement de faire merger certains ris ques particuliers La d marche SATIN a t utilis e ici dans une perspective sectorielle La restitution des principaux r sultats obtenus lors de l utilisation de ce ques tionnaire a t r alis e face aux m decins ayant particip la collecte des r ponses ainsi qu un ensemble d acteurs du sec teur instances repr sentatives r gionales du BTP et associations professionnelles principalement au niveau de la r gion
17. douleurs au dos au cou et aux bras Contrairement ce qu on aurait pu atten dre on ne rencontre pas de plainte signifi cativement plus importante pour le stress et la gestion des motions Les plus g s expriment cependant quelques craintes ou insatisfactions mod r ment plus importan tes sur les responsabilit s et ils prouvent des difficult s accrues sur le plan de la ges tion temporelle Les connaissances g n ra les relatives aux travailleurs g s confortent ces constats Avec l ge il devient plus difficile de passer rapidement et conti nuellement d une t che une autre et les activit s sous forte contrainte temporelle sont assez g n ralement plus mal per ues Les conducteurs de travaux les plus g s semblent globalement plus pr occup s par les questions relatives l avenir incertitude quant lavenir doute sur leur capacit assumer la charge moyen terme Des investigations compl mentaires seraient n cessaires pour savoir si cela correspond une incertitude effectivement plus forte ou si cest li au fait qu ils ont d j v cu un certain nombre de changements de conjoncture les rendant plus clairvoyants que les jeunes rappelons que l enqu te a t r alis e avant la crise ANCIENNE ET NOUVELLE CONCEPTIONS DU TRAVAIL Les changes avec les professionnels am nent un certain nombre de constats qui permettent de mieux cerner les dif ficult s et des voies de solution De
18. estre du chantier cf Figure 1 il jouit tradi tionnellement en France d une grande autonomie dans l organisation de son travail Ses responsabilit s couvrent les domaines technique administratif et budg taire portent parfois sur plusieurs chantiers ex cut s en parall le depuis la pr paration jusqu la livraison Les tats majors de grands grou pes et les f d rations sectorielles sont conscients que le m tier de conducteur de travaux joue un r le d terminant dans l efficience du secteur Cette fonction au del des questions de productivit occupe en effet un r le central dans la s curit sur les chantiers cf Figure 2 Bien qu il intervienne au c t de nom breux autres acteurs institutionnels coor dinateur SPS OPPBTP CRAM m de cins du travail les responsabilit s du conducteur en mati re d organisation et de gestion des d lais en font un l ment cl de la s curit d o l apparition d une pr occupation pour son bien tre consta t e par des ing nieurs des CRAM FIGURE 1 Animation de r union de chantier par le conducteur de travaux 1 LI lt D e lt m LU k i ad zZ R SULTATS Quelques r sultats issus du ques tionnaire SATIN sont donn s la fin de l article cf Encadr 1 LES POINTS FORTS DU M TIER Le questionnaire comme la pr enqu te ont permis de souligner deux points forts caract ristiques de la profes sion le
19. iale des situations de travail Pour ce faire le questionnaire SATIN a permis d apporter des infor mations quantitatives et qualitatives sur les questions de sant et d organisation qui ont servi d inducteur un change plus large sur l organisation du travail autour de ce m tier et dans ce secteur On voit que les l ments d informa tion apport s par le questionnaire ont bien jou leur r le d inducteur dans les d bats qui permettent d initier une discussion sur des points d am lioration potentiels Ces am liorations concernent indubitablement la question du bien tre puisqu elles visent des sujets qui au del de la sant des conducteurs de travaux portent sur des orientations g n rales dans lesquelles ce secteur s est engag la question du reporting les relations interg n rationnelles la formation et l int gration du personnel de bas niveau de qualification le soutien social dans une acception qui largit la sph re pro fessionnelle On pourrait toutefois s in terroger sur la l gitimit d une telle vis e pour des acteurs de pr vention La structuration du questionnaire exploit ici comme celle d autres outils actuels utilis s par ailleurs 13 implique le parti pris d interroger simultan ment le psy chosocial et l organisationnel C est sans doute un des moyens privil gier pour avancer sur ces risques caract ristiques de l poque actuelle si toutefois on per siste
20. ien tre au tra vail un concept pragmatique www carnetde sante fr 5 CHANLAT J F L individu dans l organisation Les dimensions oubli es Presses Universitaires de Laval 2007 842 pages 6 ROBERT N GROSJEAN V D veloppement d un questionnaire orient bien tre Pour un dialogue ren forc M decine du Travail Ressources Humaines Note scientifique et technique NS 260 INRS 2006 58 p Disponible sur www inrs fr 7 MARTINET M F In galit s au travail et pr vention les enjeux de l articu lation entre vie professionnelle et vie per sonnelle chez les employ e s de bureau M moire de recherche INRS 2009 42 p 8 BAUDELOT C GOLLAC M 2003 Travailler pour tre heureux Le bonheur et le travail en France Paris Fayard 2003 351 p 9 CHANLAT J F Le manag ria lisme et l thique du bien commun la question de la motivation au travail dans les services publics In ERALY A La motiva tion au travail dans les services publics Paris L Harmattan 2003 pp 51 65 ro RIME B Le partage social des motions Paris Presses universitaires de France 2005 420 p 11 CAHOUR B VAN DE WEERDT C Liens motions activit en ergonomie Journ es du Groupement de Recherche en Psychologie Ergonomique et Ergonomie Cognitive Paris T l com Paris Tech 2008 8 p 12 ADAMI H Tests de s curit pour salari s en ins curit l crit stra t gie
21. in a group discussion framework in this case involving health services representatives and prevention professionals of the sector at the regional level C Stress L Building and Civil Engineering C Questionnaire CI General foreman Mental load INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 41 rables auront des cons quences sur la sant des travailleurs ou sur des aspects li s aux ressources humaines S agissant du psychosocial les deux champs de la sant et des ressources humaines gagnent tre consid r s de mani re int gr e Des causalit s peuvent inter venir dans de multiples sens EM d un c t dans des secteurs ou des m tiers relativement pargn s par le ch mage les salari s en souffrance ou peu satisfaits de leurs conditions de travail cherchent quitter leur emploi Dans le secteur de la sant cela aboutit ce que les chercheurs appellent les magnets hospitals Les h pitaux sou cieux des conditions de travail attirent et captent le personnel le plus perfor mant alors qu l inverse l o les condi tions sont les plus dures on retrouve du personnel moins bien dans sa peau et moins performant Il y a ensuite un effet de polarisation de la divergence entre ces deux cas de figure E d un autre c t dans des sec teurs o l emploi est rare et o la concur rence entre salari s est dure des baisses de performa
22. l peuvent tre lues comme l exacerbation de r actions adaptatives Enfin l OMS dans sa conception de la sant associe trois sph res de bien tre le bien tre physique psychologique et social qui correspondraient de mani re un peu sch matique la sant du corps la sant psychique ou mentale et la sant collective Au del de ces cloison nements artificiels la notion de bien tre permet d associer ces diff rents p les pour s approcher d une d finition plus int grative de la sant L exp rience montre que les risques psychosociaux ne peuvent tre consid r s comme des probl mes isol s du reste des questions de sant et de s curit En particulier pour les postes d enca drement interm diaires qui jouent un r le important dans la structuration du travail des quipes il est facile de com prendre qu un chef mal dans sa peau sera moins performant et qu une quipe dirig e de mani re moins structur e est susceptible de voir l organisation de son travail suivre la m me d rive ce qui n est pas sans incidence sur les risques d accidents Donc en partant d un dysfonctionnement psychosocial on peut tr s bien aboutir des risques classiques des prises de risque sur un chantier voire des accidents de trajet li s par exemple un sommeil perturb ou un sentiment d urgence Dans cette perspective l objectif de l approche bien tre est d initier au tra
23. le de personnes occu pant une m me fonction et surtout d envisager un retour ce niveau collec tif ce qui permet de respecter le secret m dical Ce feed back servira de point d appui pour construire une pr vention de mani re collective Les personnes en charge de lorga nisation sont consid r es comme des destinataires importants de la d mar che soit parce qu elles disposent d une marge de man uvre pour agir soit parce que leurs obligations les mettent en position de relayer ces questions aupr s d autres instances Le dialogue sur ces questions s appuie galement sur les services de sant et sur les m de cins du travail interpell s par la pro bl matique des risques psychosociaux S agissant de dimensions pour partie subjectives le niveau d appr hension ne peut qu tre collectif La perspective consensuelle et participative tranche quelque peu avec des d marches exper tes plus habituelles dans le champ du psychosocial imposant une s paration forte du r le de diagnostic pr conisation et de mise en uvre I Le stress commence par une r action adaptative asp cifique le syndrome g n ral d adaptation face des exigences per ues De la m me mani re la d personnalisation caract ristique de l puisement professionnel qui touche particuli rement les salari s des secteurs de la sant et du social a d abord pour fonction de mettre distance de se prot ger des motions inten
24. libre devrait permettre d viter le sentiment d tre lessiv la crainte de voir le travail occuper tout l espace notion de travail gazeux qui s immisce progressivement dans toutes les autres dimensions de la vie Cette question est per ue par le salari d apr s ce qui sort des entretiens comme un risque d chec sur le plan priv le conjoint la famille ne supportant plus l absence de disponibilit LES POINTS DE PROGR S L MENTS N GATIFS RAPPORT S Sant En termes de sant per ue des points tr s positifs apparaissent les conducteurs expriment l inverse de ce que nous avons rencontr dans d autres secteurs y compris dans des m tiers plus forte s curit d emploi une forte confiance en l avenir un bon moral de l nergie une impression positive quant leur sant globale Pourtant deux probl mes ressor tent significativement EE les diff rentes questions li es au sommeil pour la vitalit E les douleurs au dos et au cou pour ce qui est des douleurs En rapprochant ces r sultats avec les questions de charge cf plus bas on peut penser que cela renvoie des difficult s li es la charge de travail qui se mani feste sur deux plans mental et motion nel Comme dans d autres m tiers res ponsabilit s plusieurs salari s d clarent se r veiller la nuit de crainte d oublier telle ou telle chose se rapportant aux chantiers en cours
25. lui plaire et l panouir s il tait plus soutenu au d but si son environnement lui per mettait un apprentissage un peu long Cela suscite des questions en ter mes de soutien actif d encadrement de r le de la structure qui l emploie On pourrait repenser le soutien par le haut la hi rarchie des autres conducteurs de travaux mais aussi par le bas aide de camp sur qui on peut s appuyer pour g rer un ensemble h t roclite de petites difficult s non techniques qui aujourd hui convergent tout instant sur le conducteur de travaux parce qu il a un portable parce qu il g re plusieurs dossiers en m me temps parce qu on a r duit le personnel de soutien Un exemple d organisation permet tant de mieux r guler certains aspects jug s probl matiques du travail Par exemple le r le dit d assistant social que doivent remplir les conducteurs de travaux entra ne une surcharge de travail les oblige exercer sans pr paration une activit pour laquelle ils n ont pas t form s et ne sont a priori pas qualifi s Or des structures et des financements existent pour aider les tra vailleurs de bas niveau de qualification faible niveau scolaire se perfectionner dans les savoirs de base Nombre d as sociations f d r es au niveau r gional et national cherchent toucher des publics correspondant ce profil Si le secteur du BTP s organise il est pos sible d offrir ces
26. n subjective de la situation de travail que construisent les salari s et interrogent l organisation du travail L approche bien tre 1 4 dans laquelle ce travail s int gre constitue un des axes d action labor s par l INRS pour aborder la pr vention de ces ris ques Tenant compte du r le positif jou par le travail dans la construction de l identit des salari s cette appro che de pr vention cherche s appuyer sur des possibilit s de synergies avec d autres pr occupations de l entreprise Elle permet d envisager une pr vention articul e des probl matiques impor tantes pour les ressources humaines et le management telles que la r duction du turn over et donc de pr servation des comp tences au sein de l entreprise la motivation et l implication des ques tions particuli rement centrales dans les m tiers ax s sur la performance humaine et collective ou dans des sec teurs pour lesquels l instabilit des col lectifs est consid r e comme source de risques traditionnels importants D autres probl mes mergents maintien des comp tences et de la motivation pyramide des ges n ces sit d un renforcement du sentiment d appartenance l entreprise pr ven tion de risques juridiques plaident en faveur d une prise en compte renforc e des probl mes subjectivement v cus par le personnel De plus la fonction Ressources humaines RH s est large ment positionn e sur ces q
27. nce m me mod r es de certains d entre eux peuvent conduire rapidement leur viction de Pentre prise avant la survenue de probl mes de sant 5 Le turn over peut dans ce cas r sulter de la p nibilit des condi tions de travail qui se substitue des atteintes av r es simplement parce que l entreprise n attend pas l apparition de d gradations manifestes pour r agir et que l exclusion r sultante RH inter vient en amont du probl me de sant r sultante sant E enfin une politique organisa tionnelle ad quate cibl e sur des fac teurs constitutifs de p nibilit peut servir de levier pour l am lioration des conditions de travail et la r duction des risques psychosociaux De tout ceci r sulte que la pr ven tion peut se nourrir d actions se situant au niveau de la gestion des ressources humaines et inversement Par ailleurs la notion de pr ven tion conduit placer l intervention avant l atteinte la sant Or les risques psy chosociaux partagent la caract ristique d tre le plus souvent d apparition pro gressive Le concept de bien tre impli que de s int resser aux signes pr coces de d t rioration qui ne constitueront pas stricto sensu des atteintes la sant mais qu on pourra qualifier d atteintes au bien tre Un certain nombre de travaux sur la dimension motionnelle du travail soulignent d ailleurs que les volutions pathologiques ressortant du psychosocia
28. ne pose pas probl me La charge mentale attention et r flexion est sensiblement plus le 5 On peut galement les rapprocher de questions g n rales sur le stress 85 se disent parfois souvent ou en permanence stress s sans qu on puisse dire quoi cela correspond en particulier pour le parfois qui rassemble 51 des personnes M me remarque pour les conducteurs de travaux se d clarant lessiv s par le travail le nombre de personnes parfois lessiv es para t important 44 INRS Hygi ne et s curit du travail 3e trimestre 2009 216 45 v e mais le vrai point faible se situe au niveau de la charge motionnelle On peut distinguer deux composantes de cette charge motionnelle qui contri buent expliquer ce r sultat la dimen sion relationnelle g rer des conflits des situations de tension faire pression sur l quipe pour atteindre une meilleure performance ou les aspects motion nels li s au m tier g rer des ch ances faire face l anxi t li e la crainte de ne pas y arriver peur d avoir oubli quelque chose lourdeurs associ es au reporting stress d au fait que le chantier qu on g re perd de l argent la croi s e de ces deux composantes un certain nombre de conducteurs de travaux font tat dune charge d assistance sociale et motionnelle aupr s de leur personnel de faible qualification Le cas typique
29. ologistes appellent l effet du travailleur sain seuls les gens qui parviennent faire face restent en place les gens qui com mencent prouver trop de difficult s aller mal sont amen s quitter len treprise ou le m tier Les donn es dont nous disposons ne permettent pas de tirer des conclusions sur ce plan Environnement de travail Les items se rapportant l environ nement de travail permettent de sou ligner que le relationnel constitue un atout particuli rement appr ci de la profession Tous les items relations hi rarchiques confiance en la hi rarchie relations aux coll gues ambiance de travail sont consid r s positivement En revanche le point noir se situe au niveau de la dimension temporelle Tous les indicateurs relevant de la gestion du temps posent probl me E les interruptions dans le travail c est le point le plus fortement criti qu E je nombre d heures de travail E le travail en urgence E les d lais pour atteindre les objectifs r aliser les t ches Cependant la majorit des r pon dants qui voquent ces aspects n gatifs choisissent la r ponse je fais avec 7 Les conducteurs consid rent que c est en partie in luctable que cela fait partie du m tier m me si c est relativement p nible Parmi tous ces l ments temporels il est n cessaire de consid rer diff rem ment la dimension dur e du travail En effet l argument con
30. paraissent continues on y a constat une augmentation des accidents mortels depuis trois ans cf les statistiques de la CNAMTS Depuis peu des d bats ont t engag s sur les ris ques psychosociaux avec une insistance particuli re mise sur les probl mes d ad diction traditionnellement importants dans ce secteur pourvoyeur d emplois Par ailleurs ce secteur a connu ces derni res ann es un pic d activit qui a fait suite une vingtaine d ann es diffi ciles Cette reprise a entra n certaines perturbations dans l organisation du tra vail comme une augmentation rapide des effectifs notamment dans l encadrement Un certain nombre de jeunes ont ainsi acc d des postes de responsabilit avec relativement peu de seniors pour les pauler La charge de travail est devenue tendanciellement plus lev e et les grands groupes ont commenc s interroger sur la difficult que cela engendrait moyen terme Ces interrogations faisaient suite notre connaissance des probl mes de turn over un certain nombre de cadres conducteurs de travaux en particulier quittaient le m tier apr s quelques ann es seulement Cela a caus une perte d ex pertise des red marrages impromptus avec de nouveaux jeunes peu pr par s un plongeon rapide dans des responsabi lit s aussi importantes que la sant d une quipe et la conduite d un chantier Entre temps le contexte conomique vient de subi
31. personnels en sus d un emploi des formations structur es permettant la fois de r soudre de tels probl mes de la vie quotidienne et donc d accro tre l efficacit du dispositif implicite de r gulation de compl ter leur formation de progresser en termes de comp tences tout en d chargeant le conducteur de travaux d un travail qu il ne pourrait assurer correctement et sereinement Dans une logique RH com patible avec l id e de bien tre il appa ra t int ressant pour l entreprise d entrer dans une telle d marche Elle pourrait faire appel de mani re syst matique des organismes qualifi s pour dispenser de telles formations en s appuyant sur le besoin ressenti par ses salari s de bas niveau de qualification Une telle politi que permettrait terme de disposer d un personnel de base mieux form int gr dans une d marche de d veloppement personnel de ses comp tences Plusieurs b n fices sont envisageables meilleure autonomie de ce personnel dans la lec ture des consignes crites y compris les consignes de s curit 12 meilleure int gration dans l entreprise r duction du turn over de la fuite vers le travail au noir r duction de la charge motion nelle des conducteurs de travaux CONCLUSION L approche exp riment e ici a pour premier objectif la construction d un espace d change autour des situations probl matiques relatives notamment la dimension psychosoc
32. r une volution drastique suite la crise qui a touch l ensemble de l conomie On consid re que le secteur entre de nouveau dans une phase de rela tive r duction de l activit L exp rience tir e de la p riode pr c dente incite cependant un certain nombre d acteurs militer pour le maintien des efforts en mati re de pr vention et pour la conser vation des comp tences construites avec les jeunes qui ont t form s lorsque le secteur tait au plus haut Les entreprises du secteur ont initi des groupes de travail visant trouver des solutions aux questions organisa tionnelles cit es plus haut notamment en mettant au centre du d bat la ques tion de la qualit de vie au travail et du bien tre des conducteurs de travaux L action conduite la CRAM Languedoc Roussillon et appuy e par l INRS a t mise en place dans ce contexte Elle visait la fois am liorer notre connaissance de la situation sp cifique des conduc teurs de travaux et construire avec les partenaires institutionnels une r flexion un niveau sectoriel sur les solutions qui permettraient conjointement d am liorer le bien tre des conducteurs de travaux et de r pondre aux difficult s rencontr es par le secteur Suite une pr enqu te r alis e en 2006 le questionnaire de sant au travail et de bien tre SATIN a t distribu en 2007 diff rents services de sant inter venant dans le BTP en r gion L
33. s l ments culturels incitent la prudence en mati re d action pour le bien tre et la sant des conducteurs de travaux et plus largement la sant s curit du sec teur Comme il nous a t dit plusieurs reprises il n entre pas dans les mani res d agir et de penser d un conducteur de travaux d appeler au secours ni pour l exercice de son m tier la conduite du chantier et les probl mes techniques ou humains y aff rant ni pour sa charge personnelle voire ses difficult s motionnelles ou psychologiques Les signaux pr coces sont de ce fait plus difficiles d tecter D un autre c t certaines pratiques informelles ont pr cis ment pour fonction de r guler cette charge de lui servir d exutoire dans le Languedoc Roussillon les barbecues de fin chantier sont souvent cit s Il importe aussi de comprendre que les difficult s ne sont pas les m mes pour tous Le reporting par exemple est un vrai facteur de stress dans les structures de grande taille dans les structures plus petites cette pratique n est pas aussi importante et syst mati que Il s oppose des pratiques laissant traditionnellement beaucoup de place un ajustement peu formalis des contraintes sans cesse changeantes et peu pr visibles Les conceptions sous jacentes de la performance et de l effi cacit s en trouvent bouscul es C est particuli rement vrai pour les anciens qui sentent que la s
34. s de lecture en contexte professionnel Transformation N 1 pp 107 120 3 TRICHARD A VIGNAUD M C HERIN F GABINSKI P BROESSEL N DRUET CA Arial BANAC P M Contraintes psychologiques et organisa tionnelles chez les soignants pr sentation de l tude ORSOSA Archives des maladies professionnelles et de l environnement vol 70 N 1 2009 pp 28 35 INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 51 ARTS _
35. s qui ne se compensent pas mutuellement Pour tre bien dans son travail quatre ou cinq crit res jouent un r le central E l impression de bien faire son travail qui implique de se sentir utile de construire quelque chose E le sentiment d tre appr ci reconnu inform par l entreprise ce qui donne au salari le sentiment de faire partie d un ensemble dans lequel il joue un r le il est int gr E le fait de s amuser de prendre plaisir de se r galer Deux sources sont possibles soit le salari a r alis INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 44 ANTS HST ND 2315 216 09 quelque chose qui d passe le cadre strict de la fonction soit il a le sentiment d tre ins r dans un collectif un groupe qui lui apporte une ambiance positive qui marche bien Il acc de ici une forme de bien tre collectif E la possibilit d apprendre d ac qu rir de nouvelles comp tences de se d velopper d couter d autres points de vue qui enrichissent le salari ce qui correspond la dimension de rencontre du m tier ces quatre l ments s ajoute un dernier qui peut plus fr quemment faire d faut E le maintien d un quilibre vie de travail vie priv e du moins sur le long terme 8 Le salari doit prouver un sentiment d quit sur ce plan ce qui interroge notamment la question de la dur e du travail Un bon qui
36. ses g n r es par la relation d aide par exemple 2 Dans le champ du travail on parlera d organisations saines healthy organisations 3 Que dire en effet d un salari dont le sommeil est perturb qui perd l app tit qui souffre de douleurs cervicales Est on dans le physique ou dans le mental Ces cloisonnements ne sont pas toujours pertinents 4 Diff rents documents relatifs l outil notamment son mode d emploi sont consultables sur le site www inrs fr INRS Hygi ne et s curit du travail 3 trimestre 2009 216 42 ANTS HST ND 2315 216 09 L utilisation de SATIN impose une d marche structur e autour de quatre tapes Collecte des donn es Sur la base d un questionnaire com pl t pour chaque salari d une unit ou pour un ensemble de salari s occupant un fonction similaire dans le cadre des visites m dicales p riodiques portant la fois sur l tat de sant des travailleurs et sur des l ments de l organisation de son travail sur lesquels une politique de bien tre peut vouloir agir un premier dialogue pourra tre mis en place La conception du questionnaire vise en effet un gain de temps par rapport des d marches moins structur es Traitement et mise en forme Des analyses statistiques permet tent d agr ger les r sultats aux items et de calculer des scores correspondant aux diff rentes dimensions du ques tionnaire La constitution d
37. sistant admet tre que cela fait partie du boulot ne suffit pas ici puisqu il s agit de fait d un probl me de fronti re entre le temps au travail et hors travail Ce sujet pourrait tre approfondi en d battant avec les salari s concern s SP CIFICIT S SELON L GE ET L ANCIENNET Des comparaisons des r sultats par tranches d ge et d anciennet ont t r a lis es sur la base de trois groupes Pour l ge il s agit des moins de trente ans des 30 40 et des plus de quarante ans Pour l anciennet il s agit des conducteurs ayant d but leur carri re respectivement depuis moins d un an entre un et cinq ans et depuis plus de cinq ans Les principaux r sultats sont les suivants Aucun des items relatifs au stress ne s est r v l sensible l ge pas plus qu l anciennet Les entretiens cliniques laissent cependant penser que les l ments pro bl matiques ne sont pas tout fait les m mes pour les anciens que pour les nouveaux Les jeunes ont un apprentis sage faire pour structurer les priorit s s organiser do une certaine pression Les plus anciens sont habitu s ces sp cificit s du m tier ils ont plus de facilit s dire non et viter de se trouver dans une situation qui pourrait les d border Par contre une certaine lassitude se fait sentir quant au caract re r current de certains probl mes La comparaison entre les plus jeunes et
38. t pr judiciable individuellement et collectivement C est aussi ces occasions que des tensions interpersonnelles se r glent que le col lectif se soude que la fiert du travail accompli s exprime En termes d volution du m tier il semble plus difficile que par le pass de se d gager totalement certaines p riodes en fin de chantier C est peut tre li la multiplication des petits et moyens chantiers plus rares par le pass ainsi qu la place accrue prise par une planification descendante qui est d nonc e par les conducteurs comme g n ratrice de recouvrements entre les chantiers Ainsi la charge lev e consi d r e par les conducteurs comme consti tutive de leur m tier alterne moins avec des p riodes plus l g res Concernant cette dimension charge les contraintes li es au reporting sont souvent v cues comme lourdes leur utilit est parfois mise en cause les conducteurs la relient davantage une volont accrue de contr le qu un souci d efficacit dans le travail Pour faire face cette question de charge certains d veloppent des strat gies individuelles pour viter les impacts n gatifs sur le sommeil par exemple C est ainsi que lors des entretiens plusieurs conduc teurs ont rapport faire usage d un sup port permettant de d poser les soucis d ordre professionnel qui les r veillent durant la nuit un petit carnet sur la table de nuit pour prendre
39. travaux en psychologie ergonomique abordent cette question dans d autres contextes professionnels 11 On pour rait ainsi mieux cerner les difficult s et leur dynamique comprendre plus fine ment pourquoi les conducteurs pensent ne pas tre soutenus LES DIFFICULT S ENVISAG ES SUR LE MOYEN ET LE LONG TERME DANS LA PROFESSION Une partie des professionnels s in terroge sur la durabilit dans la profession Peut on continuer g rer ces cadres de la m me mani re que par le pass N y a t il pas un risque de voir partir des conducteurs qui auraient pu tre performants sur le long terme Selon le profil initial plusieurs cas de figure se pr sentent EE soit le conducteur est d un haut niveau de qualification il va rapidement saisir les tenants et les aboutissants du m tier acqu rir une comp tence suffi sante pour r pondre aux exigences du poste Il sera appr ci car performant mais il risque br ve ch ance d avoir le sentiment d avoir fait le tour du m tier il aura envie d voluer vers un autre poste ou d avoir plus de temps pour lui Il convient l entreprise mais cela ne peut lui convenir sur le long terme E soit le conducteur n est pas performant court terme Il pourrait a priori convenir sur le long terme mais son temps d adaptation est trop long Vu le d marrage imm diat que le m tier lui impose il risque de partir pr matu r ment alors que le m tier pourrait
40. uestions et semble demandeuse de convergences avec la sant au travail Certains travaux soulignent par ailleurs quel point il est illusoire de vouloir consid rer l homme dans l organisation selon une seule dimension 5 Selon le contexte des conditions de travail d l t res ou favo O Stress O BTP O Questionnaire O Conducteurs de travaux O Charge mentale Vincent GROSJEAN INRS d partement Homme au travail Jean Luc KOP Universit Nancy 2 laboratoire de Psychologie Fanny NOGUES CHOLLET AMEBAT Nantes Patrice VELUT CRAM Languedoc Roussillon OCCUPATIONAL WELL BEING OF SITE GENERAL FOREMEN IN FRANCE S LANGUEDOC ROUSSILLON REGION Consideration of psychosocial risks is a difficult issue but it does appear an attractive option for the case of middle management personnel this exercise enables us to anticipate a compounding effect of prevention measures especially for risks conventionally confronted by the operating personnel whose work is organised by these middle managers This paper describes an approach set up for building and civil engineering general foremen stemming from the so called well being approach developed at INRS An action was developed based on a health well being questionnaire designed for integration into healthcare service routine activity This effectively provided data on group health and organisational aspects These data were subsequently exploited with
41. yst matisation de cette pratique du reporting bouscule des modes de fonctionnement qui avaient une logique plus ou moins consciente Il ne faudrait pas sous estimer les effets n fastes de cette tendance au manag rialisme 0 Concernant la r gulation des contrain tes motionnelles et le soutien les r sul tats montrent que les difficult s sont plus importantes qu attendu pour ce secteur culturellement plut t viril Les diffi cult s g rer les motions premier point noir voqu peuvent tre mises en lien avec certaines manifestations de troubles cit es plus haut je me sens tendu parce que je n arrive pas g rer l accumulation de contraintes mon sommeil est per turb parce que j ai t secou motionnelle ment Une partie de cette charge est r gul e par ce qu ils appellent la culture de l ap ro bien plus que par ce qu ils quali fient d une culture alternative du sport ou de la psychologie jogging relaxation De leur point de vue une autre forme de r gulation r side dans le turn over un des participants mentionne le d part de 5 conducteurs de travaux en 3 ans Les professionnels sont conscients que favoriser l expression de ce qui est v cu sur le plan motionnel peut aider g rer les contraintes Le point de vue th orique qui pr vaut est qu il ne s agit pas de faire parler pour le plaisir de faire parler Au contraire l expression mo
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