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1. uvres philosophiques v 1 Paris Cerf 2002 CI Tiercelin et Pierre Thibaud diteurs texte original de Popular Science Monthly 1878 Ailleurs d finissant le pragmaticisme il parlera de l incidence des concepts dans la vie comme livrant leur signification VertigO Hors S rie 6 VertigO La revue en sciences de l environnement Hors S rie 6 d cembre 2009 Sous l apparente simplicit se cache la complexit on fait appel sous un m me vocable plusieurs choses diff rentes Par exemple l appel la bonne gouvernance dans les entreprises est sans doute ce qui se fait entendre le plus souvent dans les m dias et les espaces publics du moins quand il est question de gouvernance C est alors un appel plus de transparence l imputabilit on requiert que l entreprise publique priv e ou mixte rende publiquement des comptes de son action Par exemple on s est demand au Qu bec l automne 2008 jusqu quel point cette institution nationale d pargne et de pr paration des retraites qu est la Caisse de d p t et de placement a eu une bonne gouvernance et comment faire pour viter des d rives comme celles qui ont t constat es investissements dans des placements haut risques papiers commerciaux changes financiers swaps et autres Tout le secteur bancaire public priv et parapublic sont affect s de nos jours par ce type de demande qui se fait beaucoup entendre Cet ap2. 14 Voir ainsi Guy Hermet La gouvernance serait elle le nom de l apr s d mocratie L inlassable qu te du pluralisme limit dans Guy Hermet Ali Kazancigil et Jean Fran ois Prud homme La gouvernance Un concept et ses applications Paris ditions Karthala 2005 p 17 ets produire d elle m me et en second il fait appel de vastes concertations et discussions le but premier ne semble pas de construire du consensus mais plut t de mettre en uvre de r aliser sur le terrain En effet s il fallait attendre le consensus de toutes les parties en jeu rien ne se ferait Nous avons plut t int r t mieux r fl chir sur l effet que ces concepts peuvent avoir dans la pratique pour en cerner les ressources et aussi les limites quitte les revoir en cours de route ou ult rieurement Quel que soit le r le des th ories explicites la compr hension que nous avons de la gouvernance aura un effet sur les prises de d cision concr tes Un des probl mes assez vidents qui vient avec le concept de gouvernance c est le fait que les attributions de responsabilit s peuvent ne pas tre tr s claires et de l peuvent suivre des flottements h sitations actions contradictoires de plusieurs acteurs Toutefois il est possible d avoir une approche de la gouvernance permettant une clarification plus lev e des r les mais alors il faut sans doute renforcer le caract re d lib ratif et organisationnel de la commun
3. Selon l attribution de valeur effectu e l int rieur de l ensemble d l ments concern s nous risquons de faire pencher la balance d un c t ou de l autre Attribuer la valeur ou valuer ce n est ni valuer i e juger de la valeur de quelque multimondes 2008 o le projet de loi qui a men la loi de 2009 est discut par plusieurs experts en droit 18 Comparer la carte qui suit http www strategiessl qc ca gisl html avec la carte fournie sur le site du MDDEP toutes deux collig es en juillet 2009 http www mddep gouv qc ca eau bassinversant redecoupage int er htm 1 John Dewey Theory of Valuation Chicago University of Chicago Press 1939 chose ni non plus valoriser c est dire donner de la valeur dans un discours donn ou dans un processus sous jacent d valuation Si par exemple je valorise l loquence c est que je vais attribuer des points cela dans une valuation ou que c est un crit re valuatif L attribution de valeur qui intervient dans la valuation joue un niveau souvent moins r flexif que cela bien que nous ne pourrons la rep rer que par et dans des actes et des discours Ce travail de valuation est forc ment pr sent dans les argumentaires il aide d ailleurs en cerner le sens en manifestant le fait que les parties ne sont pas neutres dans les discussions elles ont des int r ts Encore une fois nous pouvons soutenir cela sans pour aut
4. par certains acteurs Comment allons nous comprendre l investisseur conomique dans le contexte d un projet donn Quelle valeur allons nous reconna tre aux retomb es conomiques imm diates par opposition la valeur des cosyst mes consid r e long terme Prendrons nous pour acquise la mesure fournie par l ventuelle croissance du PIB ou une mesure plus fine comme le ISEW Index of Sustainable Economic Welfare Verrons nous l arriv e d un investisseur surtout comme une source de richesse locale r gionale nationale et internationale ou comme la venue d un exploiteur de richesses naturelles et sociales en vue du seul profit de quelques uns Comment allons nous comprendre les plaideurs des ONG et des autres organismes environnementaux comme des d fenseurs de la valeur intrins que de la nature ou comme des emp cheurs de tourner en rond venus saborder des processus sociaux parfois lents et difficiles tablir Entre ces deux extr mes bien des nuances sont possibles Et dans certains cas de telles prises de position souvent implicites peuvent venir grandement ralentir ou m me neutraliser les processus de d cision L approche choisie peut permettre des d nonciations d unilat ralisme par la suite comme elle peut aussi favoriser une construction de consensus r fl chie Bibliographie Sissela Bok Secrets On the Ethics of Concealment and Revelation New Vork Vintage Books 1989 Boris J Brumma
5. 5 123 Lawrence E Lynn 2006 p 104 5 Tbid p 108 VertigO Hors S rie 6 VertigO La revue en sciences de l environnement Hors S rie 6 d cembre 2009 dans les r seaux du pouvoir D autres au contraire mettent l accent sur la participation des groupes citoyens et de la soci t civile entre autres L tourneau 2008 dans les processus de d cision Certains sp cialistes d noncent tout au contraire l immixtion du priv et plaident pour un retour de l tat qui doit prendre plus que jamais au s rieux ses responsabilit s in luctables non sans rapprocher les r gimes de gouvernance de r gimes autoritaires Les uns veulent minimiser le r le de l tat pour faire valoir les acteurs de la soci t civile les autres minimisent galement le r le de l tat mais pour encourager le d veloppement du secteur priv notamment en se r clamant des avantages des r gimes propri t pour la gestion de ce qu on appelle en anglais les CPR ou Common Pool Resources les autres enfin plaident pour un r le pro actif de l tat qui se serait trop retir dans la foul e de la Troisi me voie britannique elle m me marqu e plus qu on a voulu le dire par les ann es Thatcher Ces diff rentes tendances sont toutes pr visibles galement partir du type m me de concept que repr sente la gouvernance La gouvernance dans des discours et des pratiques D une autre mani re que le d veloppement du
6. Alain Letourneau USherbrooke ca R sum Certes le travail sur la gouvernance dans le chantier des questions environnementales semble bien amorc et il ne peut que prendre de l ampleur dans les ann es venir Il est peut tre encore t t pour produire une typologie des th ories de la gouvernance ou une conceptualisation trop serr e Il semble plus opportun pour le moment de rep rer les principaux usages que nous rencontrons effectivement des recours la gouvernance Nous pourrons ensuite voir comment ce vocable peut fonctionner dans une pluralit de discours et comment il peut v hiculer des significations assez diverses Il ne s agira donc pas d enrichir un Dictionnaire de la gouvernance ou de mettre un terme aux tudes de terrain alors qu elles d butent Au contraire il nous faut r fl chir d embl e et davantage en termes des usages que nous faisons de nos concepts et pas seulement rechercher des mod les th oriques en quelque sorte purs qui ne rencontreront presque aucun usage dans la pratique Il faut s interroger sur le sens que les acteurs accordent ces recours et sur ce qu ils vont y chercher Il faut aussi nous demander en plus de la question des effets de sens qui sont produits par l usage de la gouvernance quels sont les enjeux thiques sous jacents qui sont soulev s par de tels usages Mots cl s Gouvernance thique pragmatisme changement climatique Abstract Reflexion on the governance topic an
7. Article Les th ories de la gouvernance pluralit de discours et enjeux thiques Alain L tourneau VertigO La revue lectronique en sciences de l environnement n 6 2009 Pour citer cet article utiliser l information suivante URI http id erudit org iderudit 044541ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 07 32 VertigO La revue en sciences de l environnement Hors S rie 6 d cembre 2009 LES TH ORIES DE LA GOUVERNANCE Pluralit de discours et enjeux thiques Alain L tourneau Professeur titulaire D partement de philosophie Universit de Sherbrooke 2500 boulevard de l Universit Sherbrooke Qu bec JIK 2R1 Canada Courriel
8. ant adh rer la th se de l alignement des discours sur de soi disant int r ts de groupes qu on connaitrait d avance et avant les discours Cette reconnaissance de l int r t comme tant la base de la valuation m appara t d terminante au point de vue de la pr servation de l int grit du jugement collectif Nous voudrions surseoir pr cis ment cette difficult en nous r f rant un l ment comme le d veloppement durable mais forc ment la pluralit va ressurgir au c ur m me du recours cette autre notion De deux choses l une soit certains arbitres experts ou d cideurs vont adjuger la chose et prendre une d cision pour l int r t collectif Soit au contraire cette prise de d cision sera confi e des collectifs par exemple les hybrides dont parlait Michel Callon ou on va la confier des structures de gouvernance plus d termin es Et alors nous allons devoir dans une approche d lib rative passer de l acte de valuation l valuation critique et syst matique qui va permettre de juger ce que Dewey appelait l appraisal sur le chemin qui conduit la prise de d cision Nous ne sommes d s lors plus au simple plan de l attribution de valeur qui peut ne pas tre automatiquement acceptable par exemple je peux bien attribuer de la valeur au fait de n avoir aucune contrainte dans ma navigation plaisanci re ou dans la gestion de ma pelouse en bord de lac Ce n est toutefo
9. ant des incidences bearings pratiques que nous concevons qu a l objet de notre conception Alors notre conception de ces effets constitue la totalit de notre conception de l objet Charles S R f rence lectronique Alain L tourneau Les th ories de la gouvernance pluralit de discours et enjeux thiques VertigO la revue lectronique en sciences de l environnement Hors s rie 6 2009 En ligne URL http vertigo revues org index8891 html demander quelles diff rences cela fait d adopter tel cadre conceptuel ou tel autre Le pragmatisme de fait s interroge depuis Peirce dans la direction suivante une th orie donn e pr voit le comportement de certains l ments acteurs ou objets dans un certain sens il devient int ressant de poser la question de la gouvernance dans cette perspective Dans le cas de la gouvernance il s agit bel et bien d un cadre conceptuel qui nous dit quelque chose propos de ce qui est souhaitable Mais la difficult vient bien s r du fait que m me s il y a l une ou l autre th orie unifi e de ce qu est ou devrait tre la gouvernance les usages qui en sont faist dans la pratique sont minemment complexes et variables Par hypoth se ce sont les l ments m mes qui sont mobilis s par la th orie de la gouvernance qui expliquent cette pluralit d effets pr visibles Peirce Comment rendre nos id es claires repris dans Ch S Peirce
10. auts fonctionnaires partisans d une implication forte du priv et l inverse des gens du priv mettant l accent sur la soci t civile Le vocable de gouvernance est assez clair pour mobiliser les personnes mais assez souple aussi pour donner lieu des plaidoyers diversifi s mettant des accents fort diff rents et permettant de se rassembler sous des banni res plut t larges L id e de polycentrisme joue un r le important dans la discussion de la gouvernance Nous sommes habitu s penser en fonction d un seul centre de d cision que ce soit l tat ou l entreprise Maintenant il nous faut apprendre que la d cision ne se produit pas en un seul lieu et en un seul centre mais dans plusieurs et que tous ceux ci ont leur importance Par exemple des th oriciens de la gouvernance ont soulign l int r t d une gestion similaire ce qui se produit dans l entreprise priv e ceci dans le contexte d une critique des bureaucraties Une approche manag riale comme le New Public Management tente d avoir une meilleure organisation de meilleurs contr les et de meilleurs r sultats c est l re des gestionnaires vus comme plus efficaces Le management est vu comme cr ateur de structures organisationnelles mieux con ues et plus ad quates c est l id ologie du manag rialisme qui va tout fait de pair avec le n o lib ralisme et souligne tr s fort l int r t des forces du march Le prin
11. cipe de subsidiarit peut alors aller de pair avec les services publics rendus par le secteur priv Tout ceci est videmment en consonance troite avec ce qui est Partenariats du public avec le priv On voit ainsi que certaines lectures de la gouvernance vont beaucoup dans le sens de favoriser l insertion des acteurs priv s Une importante tude r cente a montr avec brio par une analyse pouss e des discours des acteurs bas sur un chantillonnage et une m thodologie rigoureuse partir de quatre conflits tats Uniens bien document s que contrairement ce que l on croit spontan ment dans les situations de conflits environnementaux durables intractable environmental conflicts les parties diverses comme les agriculteurs les agents du monde municipal et autres adoptent en pratique des positions divergentes entre eux il est donc faux de pr sumer que par exemple les agriculteurs et le monde municipal etc vont n cessairement adopter une position commune Voir Boris J Brummans Linda L Putnam Barbara Gray et al 2008 Making Sense of Intractable Multiparty Conflicts A Study of Framing of Four Environmental Disputes Communication Monographs 75 1 25 51 ll Voir sur ce point du polycentrisme Alain L tourneau Le jugement en acte Quelques questions environnementales dans A Lacroix d thique appliqu e thique engag e R flexions sur une notion Montr al Liber 2006 p 10
12. d the different uses of that term are going forward in the field of environmental issues and practices Since that topic is very popular we suppose it can only grow in the upcoming years Considering it might be too soon to produce at this time a typology of governance theories or a too strict conceptualisation of the notion we aim here instead at identifying the different ways in which this term is used in a plurality of discourses and how it probably goes with a plurality of meanings We are at the starting point of field studies on governance practices it seems more interesting now to focus on how the concept actually works in practice instead of trying to build a unifying model from the theoretical point of view A purely theoretical endeavour would probably miss the various ways by which actors find and give meaning to the uses of the governance concept We also would like to reflect on the effects produced by uses of governance and what are the ethical issues that are raised by these uses Keywords governance ethics pragmatism climate change Introduction Selon le pragmatisme philosophique pensons ici Charles Sanders Peirce et John Dewey le sens d un concept ou d une th orie est minemment pratique d o la n cessit d interroger les cons quences de son adoption Cette approche nous apprend Rappelons pour les fins de la r flexion une citation c l bre Consid rer les effets pouvant tre con us comme ay
13. dans sa c l bre d finition la gouvernance c est la coordination efficace quand pouvoir ressources et information sont vastement distribu s Dans sa d finition Gerry Stoker semble placer un accent particulier sur l absence de r gles centrales Governance is about the rules of collective decision making in settings where there are a plurality of actors or organisations and where no formal control system can dictate the terms of the relationship between these actors and organisations Si Paquet pr cise que personne n a tout le pouvoir dans nos organisations il soutient aussi qu il n y a plus de ma tre du jeu Nous circulons en fait entre trois mod les l tat pur qui n existent pas plus l un que l autre sur le terrain le march pur avec son change marchand l tat pur et la contrainte publique la r ciprocit pure de la solidarit alors que dans la pratique nous aurons des situations forc ment mixtes Dans ce contexte gouvernance et d centralisation vont forc ment de pair quoiqu encore l ce ne sont pas de purs quivalents il est possible de penser une d centralisation sans la gouvernance Les polarit s nous renvoient tant t au mod le du forum d mocratique tant t au mod le du march et la place de l tat de droit est repens e comme un r le d animateur de catalyseur etc L tat a les responsabilit s d obtenir des r sultats ce que Giddens appelle the Ensuring Sta
14. ernance Mais les autres joueurs politiques et sociaux peuvent aussi l tre car ils peuvent y voir leur r le renouvel et transform Quitte conserver les discussions s rieuses y avoir entre ces partenaires pour une tape ult rieure une fois qu on s entend sur la volont de conciliation de ces volets et de ces types d acteurs De plus souvent la th orie de la gouvernance est li e ou fusionn e avec la th orie des stakeholders ou parties prenantes Encore l il faut distinguer ce qui dans la pratique des discours est souvent unifi peut tre un peu rapidement La th orie des parties prenantes est d velopp e d abord par les th oriciens am ricains dans le domaine assez vaste des sciences de l organisation Par exemple on retrouve ce discours en sciences de la gestion et en thique des affaires mais dans tous les cas l approche est centr e sur une organisation donn e dont l on se demande qui en sont les parties prenantes On voit tout de suite que dans le cas de la gouvernance environnementale la chose se complique puisque les r f rents de base ne sont pas uniquement des organisations mais des territoires d j couverts par une pluralit d organisations sur le terrain De plus toute th orie de la gouvernance n a pas se r f rer une th orie des stakeholders Voir sur ce point Robert Paehlke Espace biophysique et sens des proportions pour une politique environnementale
15. ication requise entre les participants et non pas la prendre pour acquise sans avoir la construire La gouvernance et la GIEBV au Qu bec La gouvernance permet aujourd hui bon nombre de discours et de pratiques voir notamment le chantier de l eau depuis une quinzaine d ann es au Qu bec autour de la Gestion int gr e par bassin versants Cette approche responsabilise les milieux et implique les acteurs Les d bats ne sont pas toujours vains puisque notamment le financement des organismes apr s moins d une dizaine d ann es de requ tes a t r vis sensiblement la hausse Manifestement la notion de gouvernance a pour effet de mobiliser les acteurs sur le terrain et produit tout de m me des r sultats des prises en charge ont eu lieu Une chose en tout cas peut tre constat e c est qu apr s les nombreuses discussions qui ont suivi le d veloppement de la Politique nationale de l eau de 2002 certains l ments se sont d velopp et ont volu au point de vue de nos pratiques Nous sommes pass s de 33 organismes 40 organismes reconnus officiellement et 43 membres du ROBVQ Certes des incertitudes demeurent notamment en raison de la pluralit des pouvoirs et des organisations ou des groupes concern s les empi tements sur les territoires des uns et des autres dans un contexte o le pouvoir des municipalit s incluant ce qu on appelle au Qu bec les Municipalit s r gionales de comt regroupa
16. is pas l une discussion thique pouvant conduire une d cision qui sera justifiable publiquement cette derni re suppose non seulement l attribution de valeur mais aussi et en particulier l valuation de cette dotation de valeur niveau r flexif Il y a aussi l enjeu de publiciser ou non certains aspects des questions On ne conserve secr te une information que dans un contexte de buts strat giques qui sont poursuivis par exemple parce qu on ne veut pas faire d railler un projet auquel on tient La question de l thique des communications circule entre deux l ments importants D une part il y a l id al de participation et de d bat public largi dans la lign e d Habermas Mais d autre part il y a aussi un certain besoin de secret communicationnel r clam par des investisseurs ou des d cideurs qui ne veulent pas 2 Michel Callon Pierre Lacoumes Yannick Barthe Agir dans un monde incertain Paris Seuil 2001 7 Dewey op cit 1939 VertigO Hors S rie 6 VertigO La revue en sciences de l environnement Hors S rie 6 d cembre 2009 voir d raper un processus avant m me son d marrage tablant sur la r sistance principielle de certains acteurs Les concepts en pr sence comme la gouvernance permettent des interpr tations diff renci es des valeurs multiples qui sont impliqu es dans les processus Ces interpr tations tout comme les attributions de valeurs sont mobilis es
17. la bonne chelle dans Edward A Parson dir G rer l environnement Montr al PUM 2001 p 79 ss 4 Nous devons ici faire appel un domaine bien particulier des tudes en sciences humaines qui se trouve lui m me l interface de plusieurs disciplines philosophie et sciences de la communication notamment Il s agit de l tude des discours en tant qu ils visent convaincre soit la dimension argumentative et rh torique que je consid re d un seul tenant puisqu il me semble souhaitable de surmonter la coupure entre logique informelle et effets rh toriques Pour plus de d tails sur ce type de probl matique on peut consulter entre bien des ouvrages Emmanuelle Danblon La fonction persuasive Anthropologie du discours rh torique origines et actualit Paris Armand Colin 2005 Robert E Freeman Strategic Manoeuvering Stakeholder Approach Boston Pitman 1984 VertigO Hors S rie 6 VertigO La revue en sciences de l environnement Hors S rie 6 d cembre 2009 ou parties prenantes dans la mesure o elle pourrait se penser autrement Comme th orie la gouvernance renvoie un nouveau mod le d exercice du pouvoir en soci t Elle implique une vis e de participation publique et une vision d centr e du pouvoir celui ci n tant plus la pr rogative du seul tat de droit C est le pouvoir en r seau distribu comme l est l information Comme le disait Gilles Paquet
18. ns Linda L Putnam Barbara Gray et al 2008 Making Sense of Intractable Multiparty Conflicts A Study of Framing of Four Environmental Disputes Communication Monographs 75 1 25 51 Michel Callon Pierre Lacoumes Yannick Barthe Agir dans un monde incertain Paris Seuil 2001 Vasuhda Chhotray et Gerry Stoker Governance Theory and Practice A Cross Disciplinary Approach Londres Palgrave MacMillan 2009 Catherine Choquette et Alain L tourneau dir Vers une gouvernance de l eau au Qu bec Qu bec ditions multimondes 2008 Emmanuelle Danblon La fonction persuasive Anthropologie du discours rh torique origines et actualit Paris Armand Colin 2005 Robert E Freeman Strategic Manoeuvering A Stakeholder Approach Boston Pitman 1984 Anthony Giddens The Politics of Climate Change Cambridge Polity 2009 Guy Hermet La gouvernance serait elle le nom de l apr s d mocratie L inlassable qu te du pluralisme limit dans Guy Hermet Ali Kazancigil et Jean Fran ois Prud homme La gouvernance Un concept et ses applications Paris ditions Karthala 2005 Alain L tourneau Le jugement en acte Quelques questions 2 Sur ce dernier point il est possible de consulter Sissela Bok Secrets On the Ethics of Concealment and Revelation New York Vintage Books 1989 2 Voir sur ce point un bref expos dans Giddens 2009 op cit p 66 environnementales dans A Lacroix d thiq
19. nt souvent plusieurs villes et villages viennent compliquer le travail des organismes Leur r le sort l g rement renforc dans le contexte de la nouvelle Loi De 15 Sans pouvoir bien s r ici en faire un bilan d taill et circonstanci il y a quand m me eu un red coupage du territoire dot maintenant de 40 organismes de bassin ainsi que la Loi de 2009 16 Voir leur site http www robvq qc ca organismes php id 2 17 Pour plus de d tails voir C Choquette et A L tourneau Vers une gouvernance de l eau au Qu bec Qu bec ditions VertigO Hors S rie 6 VertigO La revue en sciences de l environnement Hors S rie 6 d cembre 2009 plus dans le contexte f d ral canadien la navigation et le fleuve St Laurent sont de juridiction f d rale ainsi que la p che Concernant la probl matique du St Laurent en contact imm diat avec les Grands Lacs qui sont partag s rappelons le entre le Canada et les tats Unis la situation a aussi quelque peu avanc comme on peut le voir simplement en tudiant la carte fournie par Strat gie Saint Laurent juillet 2009 en comparaison avec la nouvelle carte des organismes de bassin dont certains il est vrai n ont encore une existence que formelle Sans doute que de nouvelles discussions sont pr voir entre comit s ZIPs Zones d interventions prioritaires et OBVSs organismes de bassins versants sur le territoire qu b cois Conclusion Derri re la terminol
20. ogie et les discussions s mantiques il y a des enjeux concrets qui ont une grande importance L usage des termes n est pas neutre et d tach d l ments qui rel vent d une thique plus ou moins r fl chie et plus ou moins consciente Ceci affecte grandement les prises de d cision de plusieurs fa ons possibles et j en viens pour terminer ce que j appelle les enjeux thiques sous jacents Notre compr hension des l ments qui constituent la gouvernance risque de faire en sorte de favoriser certains l ments au d triment de d autres C est ici une attribution de valeur qui fonctionne avant m me tout dilemme particulier mais qui va forc ment ressortir l occasion des diff rents dilemmes Notre vision de la gouvernance risque de diff rer pas seulement en fonction de notre position dans le jeu ce que r v lerait sans aucun doute une analyse strat gique mais aussi selon les attributions ou dotations de valeur que nous op rons de toutes mani res et qui refl tent ce qui pour nous est effectivement le plus d sirable Ceci est li aussi notre vision des choses notre compr hension de la vie en soci t et de l organisation de l esp ce humaine et du monde bio g60o physique dans lequel nous vivons Se cache donc ici un l ment de ce que John Dewey l un des trois principaux fondateurs du pragmatisme philosophique appelait la valuation ou le prizing c est dire l attribution de valeur
21. pel tout moral et d ontologique ne renvoie toutefois pas la m me chose que la perspective de la gouvernance comme th orie qu on trouve chez des auteurs comme Gerry Stoker Gilles Paquet et d autres Ces derni res th ories visent plut t les processus de prises de d cision sur des questions d int r t public en faisant r f rence une pluralit d acteurs ou de groupes d ailleurs hautement variables selon les secteurs Il y a une bonne composante descriptive et analytique dans ce genre d approche Remarquons le toutefois le concept en version num ro 1 peut bien s r se combiner dans la pratique avec le concept version num ro 2 il y a alors recoupement de notions entre lesquelles il n y a pas de cloisons tanches Ce sont n anmoins deux niveaux d interrogation bien distincts Les ph nom nes d chelle sont encore un autre niveau d interrogation entre le local et l international en passant par le municipal le r gional le provincial et le national on parle parfois alors de gouvernance multiscalaire Sans oublier une difficult particuli re du cas qu b cois qui vient du fait que le mot nation peut s appliquer dans ce cas en deux sens diff rents et pour d signer deux territoires diff rents On constate toutefois encore aujourd hui que ce concept peut mobiliser les acteurs et produire de l action N anmoins avec cette liste d l ments distincts les uns les autres nous n avons pas encore
22. puis la pluralit de sens recel e dans ce concept ni entr s v ritablement dans les probl mes de la th orie de la gouvernance La gouvernance plusieurs th ories ou plusieurs accents La gouvernance est un construit auquel nous faisons appel en de multiples lieux pour discuter mais aussi dans le but de r gler en soci t des probl mes notamment des probl mes environnementaux Elle intervient dans le domaine Voir r cemment Gilles Paquet Crippling Epistemologies and Governance failures A Plea for Experimentalism Ottawa University of Ottawa Press 2009 environnemental en liens troits avec ce qu on appelle le bior gionalisme mais on la voit tout aussi bien faire surface au plan de la r flexion sur les r gimes environnementaux au plan international On ne peut donc la restreindre au niveau r gional Quelle est la port e et le sens de l usage de ce concept Par sa polys mie ce concept permet de r pondre une pluralit d attentes du moins est ce suppos Je propose ici de le consid rer dans sa fonction mobilisatrice Son but serait alors de rallier le plus grand nombre d acteurs possibles un peu comme le fait d une autre mani re le concept de d veloppement durable Les acteurs conomiques qui ont certes un r le majeur jouer et que nous voudrions plus impliqu s dans les discussions et dans l action peuvent tre mobilis s d une certaine fa on par le recours la gouv
23. rable la gouvernance mobilise des discussions et des changes dans des processus rh toriques constamment repris le mot rh torique ne prenant pas ici une signification d embl e p jorative N oublions pas que tout discours public cherche minimalement rejoindre un auditoire qui comprend des interlocuteurs cherche les convaincre parfois m me se mettre en recherche avec les destinataires ce qui pour nous est la pointe d un discours vraiment valable Nous pourrions poser la question de savoir s il faut chercher s entendre sur des appellations et des d finitions au sens plus restreint ce serait la solution d une terminologie plus pr cise ou plus troite Nous pourrions ainsi distinguer des variantes du concept de gouvernance avec des accents multiples Cela pourrait avoir le d faut de forcer l exclusion de certaines composantes d un certain d bat social ou d en minimiser l importance L alternative ceci serait d accepter cette situation de flottement Ceci notamment parce qu un certain flottement s mantique permet de faire du travail ensemble du moins pendant un certain temps Il y a plusieurs aspects rh toriques et discursifs int r ts de ce recours et de ces pratiques Il y a une double souplesse des concepts La gouvernance fait appel et renvoie en fait aux acteurs 1l d centre le politique du moins en apparence et en th orie Il fait appel une coordination des acteurs cens e se
24. te bien qu il ne cesse pas d tre un tat capacitateur the Enabling State et donc ne redevient pas un tat top down pour autant Une fois qu on a donn ces d finitions nous ne sommes pas au bout de nos peines Car en effet tant donn la pluralit d l ments pr sents ramenons les pour les fins de la discussion une simple triade le priv l tatique et la soci t civile et comme notre d finition pose qu il n y a pas v ritablement de hi rarchie entre ces trois plans du moins si nous maintenons la pr cision fournie par Stoker il s en suit que des dominantes soient pr visibles selon une pluralit d coles et que l une ou l autre approche mette en fait l accent sur l une ou l autre des composantes Ce concept fait appel une pluralit d acteurs et de dimensions il est donc susceptible d interpr tations fort diverses selon qu on en confie l interpr tation tels ou tels De plus il est 6 Gilles Paquet Pathologies de la gouvernance Montr al Liber 2004 voir aussi G Paquet Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 2009 7 Vasuhda Chhotray et Gerry Stoker 2009 SG Paquet Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 2009 p 46 Anthony Giddens The Politics of Climate Change Cambridge Polity 2009 p 69 et suivantes vident qu il n y a pas de simple alignement en fonction du milieu d origine nous pouvons tr s bien trouver des h
25. ue appliqu e thique engag e R flexions sur une notion Montr al Liber 2006 p 105 123 Laurence E Lynn Public Management Old and New New York Routledge 2006 Robert Paehlke Espace biophysique et sens des proportions pour une politique environnementale la bonne chelle dans Edward A Parson dir G rer l environnement Montr al PUM 2001 p 79 ss Charles S Peirce uvres philosophiques v 1 Paris Cerf 2002 Gilles Paquet Crippling Epistemologies and Governance failures A Plea for Experimentalism Ottawa University of Ottawa Press 2009 Gilles Paquet Pathologies de la gouvernance Montr al Liber 2004 voir aussi G Paquet Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 2009 Gilles Paquet Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 2009 VertigO Hors S rie 6
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