l`utopie soignante
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1. Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Bibliographie CHAIGNEAU H Psychanalyse et psychoth rapie institutionnelle In Information Psychiatrique 1970 46 8 pp 763 773 CLEMENT R Le Psychologue praticien du Psychique In Bulletin de Psychologie Tome XLLII N 394 DIMON M L La folie au risque institutionnel In Topique 2001 76 pp 141 156 FUSTIER P Conclusion pour une clinique de l institution In Le travail d quipe en institution Paris Dunod 1999 p 188 GIRARD M La construction du cadre comme pr alable avec les patients psychotiques In Topique Paris 2001 76 pp 49 57 HERY P Entre exclusion et inclusion Le Psychologue clinicien In Bulletin de Psychologie Tome XLIII N 394 KOEPP M Le groupe dans le soin institutionnel en psychiatrie In Divan Familial Paris 2001 6 printemps2002 pp 167 182 MICHAUD G Transfert et change en th rapeutique institutionnelle In Psychoth rapie Institutionnelle P 126 RACAMIER P C Introduction In Le psychanalyste sans divan Paris Biblioth que Scientifique Payot 1993 p 199 RACAMIER P C Le soin institutionnel des psychotiques nature et fonction In Information Psychiatrique 1970 46 8 pp 745 761 RACAMIER P C Pr sence de la psychanalyse dans les organismes psychiatriques In Le psychanalyste sans diva2. l quipe soignante que chacun sait qui fait quoi les patients connaissent parfaitement les m decins et les confondent rarement avec les moniteurs de m me qu ils rep rent imm diatement le ou la jeune stagiaire souvent d sempar devant ses incertitudes et sa peur de prendre quelqu un pour celui qu il n est pas Ainsi l apparente indistinction soignant soign s efface quand on fait partie prenante du dispositif institutionnel Les statuts sont clairement d finis Nous verrons qu il en est malheureusement de m me pour les r les qui y sont associ s Nous avons vu que les cadres mat riel et physique apparents semblent flous mais que la repr sentation qu en ont les malades et le personnel soignant est suffisamment claire ces cadres sont donc int rioris s Il existe un dispositif qui permet de lier les cadres temporel spatial et humain par la publication et la distribution quotidienne du planning appel la grille qui r pertorie pour chaque t che et pour chaque pavillon les noms des moniteurs et m decins travaillant dans la journ e permettant ainsi quiconque d adresser une demande de mani re cibl e et de faciliter les rencontres entre soi et lautre D autres feuilles qui r capitulent la liste des patients ou d autres activit s circulent parmi les soignants Les soignants non m decins sont appel s moniteurs et monitrice Voir annexes 5 Idem L Institution tant une r alit s
3. leurs fonctions leurs horaires la liste des m decins pr sents dans la journ e les diff rents ateliers et r unions pr vus ce jour une liste des responsables de chaque petite fonction une petite fonction consiste en une t che pr cise effectuer pour un soignant qui se voit attribuer cette fonction en plus de son travail de secteur habituel Chaque jour une m me petite fonction est confi e un moniteur diff rent de sorte qu il se produit un v ritable roulement entre les soignants qui se relaient pour une m me t che Comme petite fonction on r pertorie le service V V comme vigilance A 8h 12h 15h 18h et 22h une personne diff rente chaque horaire se charge de noter la pr sence des patients par l interm diaire d une feuille de pr sence Son r le est donc de contr ler la pr sence des pensionnaires au sein de la clinique et d informer le m decin coordinateur autre petite fonction des personnes qui vont mal Le service V constitue une prise de temp rature de la clinique un instant donn Il permet aussi de r pondre des demandes ponctuelles de sugg rer un pensionnaire qui 25 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s para t livr lui m me de participer une activit ou un atelier et d avoir parfois une parole rassurante pour temp rer un moment angoissant Les services V qui se d roulen
4. 4 Tous droits r serv s La clinique psychiatrique dont nous avons d crit l organisation pr sente de graves disfonctionnements institutionnels le cadre psychique est clat les r les y sont mal d finis les statuts hi rarchiques sont rigides et crasants les quipes soignants sont instables par le constant renouvellement de personnel autrement dit l institution est malade Nous avons vu qu un psychologue sensibilis aux ph nom nes institutionnels interrogeant le cadre rep rant les dynamiques groupales et les r sistances peut en s impliquant traiter l institution malade Document issu du site Ressources Psy com 21 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Conclusion Nous sommes partis du constat qu une institution de soin soigne effectivement n allait pas de soi Le titre provocateur et l objet de ce travail a pour fonction de maintenir un regard critique sur une technique institutionnelle de soin qui n en manque pas mais qui court toujours le risque de se satisfaire elle m me et donc de r sister au changement Il convient donc de r duire au maximum l utopie soignante qui guette toutes les institutions quel que soit leur id ologie de soin Certaines y rentrent sournoisement et d autres y baignent totalement Il semble que la Chesnaie en phase de transition et de r organisation traverse des p riodes de crises N anmoins
5. Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s 1 Le cadre institutionnel un paradoxe apparent Racamier propose de d finir l institution comme un ensemble organiquement li de personnes comp tentes travaillant soigner des malades mentaux dans une structure fonctionnellement d termin e Les deux id es principales qui se d gagent de cette d finition sont d une part qu un cadre institutionnel pr cis doit tre pos et d autre part que l institution est un ensemble vivant et complexe amen na tre se d velopper traverser des crise et enfin mourir Appara t alors le fondamental paradoxe qui est de naviguer entre les deux modes extr mes d organisation institutionnel qui sont un cadre rigide et coercitif et l absence de cadre caract ris e par le laisser aller total La difficult de d finir un cadre coh rent a t permanent chez les tenants de la psychoth rapie institutionnelle et du soin institutionnel de psychotiques A Green disait qu la diff rence de la cure psychanalytique la psychoth rapie institutionnelle n avait pas trouv son cadre d faut de surmonter cet obstacle de th orisation on peut en analyser les causes Nous pouvons admettre facilement que les asiles d ali n s offrait un cadre physique mat riel et psychique fig et r pressif contre lequel s est rig ces nouvelles institutions de soins Racamier rapporte que les co
6. devient d faillant Cet effet s observe particuli rement ais ment lorsque l on peut rep rer les malades qui sont d laiss s voire rejet s par les soignants En effet certains patients peuvent faire l objet d une discrimination dans les soins soit parce qu ils suscitent de la peur et de la r pulsion soit parce qu ils occupent un r le d termin et fig dans l institution entretenu par 13 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s le comportement des soignants Plusieurs pensionnaires de la Chesnaie ayant pour point commun d tre hospitalis s depuis plusieurs dizaine d ann es occupent v ritablement un statut institutionnel particulier Souvent en tat maniaque Pierre interpelle constamment les personnes qu il croise en leur racontant des blagues Les soignants ont alors l habitude d en rire puis de passer leur chemin C est ainsi que se r sument une bonne partie de ses changes avec les moniteurs chez qui s est form l image d un patient original qui amuse tout le monde Autant dire que Pierre se cantonne ce r le qu une partie des soignants contribue maintenir en emp chant un autre type d change d advenir Tout le monde s est visiblement habitu consid r ce malade comme lui fa onnant pour ainsi dire un statut fig qui fait de lui un embl me de l institution En effet Pierre vit dans la clini
7. elle comporte d j en son sein les volont s et l id ologie qui lui permettent de porter un regard sur elle m me afin d orienter au mieux sa trajectoire et rester fid le son engagement id ologique et sa politique de soins Et c est l que le psychologue a son r le jouer comme r gulateur du fonctionnement institutionnel en rep rant la part d utopie soignante l uvre au sein de l institution afin de r tablir sa fonction soignante but essentiel et fondamental de son existence Avec quels m canismes institutionnels et avec quels outils le psychologue peut il lutter contre l utopie soignant exacerb e d une institution malade Par quelle type d intervention La r ponse ces questions pourrait faire l objet d une recherche ult rieure 22 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Annexes Pr sentation de l institution l ments du cadre institutionnel Le cadre historique Situ sur une tr s grande parcelle de terre entre villages et for ts le ch teau tronqu d un tage s ouvre sur une belle perspective vers la campagne environnante De nombreuses annexes le jouxtent Bien que le fonctionnement de la clinique soit bas sur la psychoth rapie institutionnelle la personnalit de son directeur en fait un lieu part En effet d s le d but C Jeangirard pr ne l importance de la qualit
8. intervention D abord le stagiaire fait acte de pr sence dans l institution et se retrouve rapidement sollicit s par des patients participe des ateliers d ergoth rapie et l organisation de certains projets de spectacles avec les malades accompagne officiellement des patients pour des rendez vous ou des d marches l ext rieur de la clinique est l coute des quipes soignantes et tente de faire le lien avec le psychiatre r f rent Autrement dit il s invente une pratique qui se rapproche de celle du moniteur en psychoth rapie institutionnelle et enfin de ce que peut tre celle d un psychologue en institution malgr l absence de statut Il est remarquable que cette institution n emploie qu un psychologue de temps autre comme intervenant ext rieur afin de faire passer des tests projectifs De m me que la Chesnaie dont l id ologie de soi est sous tendue par l outil psychanalytique n emploie aucun psychanalyste ce titre ni en son sein ni comme intervenant ext rieur seuls quelques uns des psychiatres le sont Ainsi c est la psychanalyse dans l institution mais o est le psychanalyste dans tout a En fait c est justement les stagiaires qui peuvent apporter un regard ext rieur et neuf sur l institution Tout d pend ensuite de la place qu il occupe et de la cr dibilit accord e sa parole 20 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com
9. MALADE essssesssessseossccssosssosssoossosssesssessssosseosesss 19 CONCLUSION sciissssserssesssssaessssssoewasessssseessssseoep nes dansis cdesesnenesso site de dates s sdb s ss sieas es asso 22 ANNEXES A A secs suce esse deco educecsuc noscocucoeedu S 23 PRESENTATION DE L INSTITUTION ELEMENTS DU CADRE INSTITUTIONNEL users 23 LOS OUR ee nm D I Te E A a 24 L organisation de la vie institutionnelle 000n0n0aannnoannnenannnanaennassenesserresrsrerreseeeese 25 BIBLIOGRAPHIE eeseoossossesssssssssosssossssssosssosssossssssssssssosssosseossssssosssosssosssessssssssossssssoos 28 REMERCIEMENTS suisses seneseneenesecesueeneeensceneesessene ERREUR SIGNET NON DEFINI 2 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s A ce moment l on difiera des tablissements des cliniques ayant leur t te des m decins psychanalystes qualifi s o l on s efforcera l aide de l analyse de conserver leur r sistance et leur activit des hommes qui sans cela s adonneraient la boisson des femmes qui succomberaient sous le poids de frustration des enfants qui n ont le choix qu entre la d pravation et la n vrose Les traitements seront gratuits Peut tre faudra t il longtemps avant que l Etat reconnaisse l urgence de ces obligations Les conditions actuelles peuvent aussi retarder probablement ces innovations et il est probab
10. architecturale d un tablissement de soins Aussi il entame dans les ann es 70 le projet du Boissier Cette ancienne grange en partie d truite par un incendie suscita l int r t de l architecte C de Boicuyer Pendant deux ans pensionnaires moniteurs et concepteur se mobilis rent autour de ce projet Les d tails architecturaux suivirent avec fid lit les dessins des malades Le Boissier comprend un bar des locaux une salle de spectacle et constitue un lieu essentiel dans la clinique Dix ans plus tard le directeur de la clinique fit nouveau appel au m me architecte ainsi qu ses tudiants afin de r aliser un b timent partir de wagons de train D buta alors un grand chantier o les pensionnaires eurent une part tr s active autant dans sa conception que dans sa r alisation Les travaux d but rent en septembre 1979 et s achev rent en juillet 1983 Les wagons servent loger certains stagiaires et membres du personnel On peut d jeuner au restaurant le Train Vert qui est ouvert tous Ce lieu bien qu il se trouve proximit de la clinique n en fait pas partie l galement Ainsi les pensionnaires n ont pas le droit d y circuler Les chambres et les bureaux administratifs sont r partis dans l ensemble de la clinique Chaque lieu porte un nom et il existe quatre pavillons de chambre le Ch teau la Haute pi ce le Mosel et la R gie 23 Tous droits r serv s D
11. avec les conditions de vie concentrationnaires des asiles d ali n s par la p n tration de la psychiatrie par la psychanalyse et par l instauration d un id al de soin Cette r volution psychiatrique pris en partie naissance dans certaines institutions de soin pour psychotiques dont le cadre et la politique de soin s est litt ralement transform Daum zon proposera le terme de psychoth rapie institutionnelle pour caract riser cette nouvelle organisation des soins institutionnels qui suscitent une intense activit de th orisation de la part de ceux qui l exp rimentent C est durant un stage effectu dans la clinique de la Chesnaie qui se r clame de cette technique de soin institutionnel pour psychotiques que j ai t confront ce cadre de sp cifique D abord d rout puis fascin par un fonctionnement institutionnel d cal et d mocratique offrant une place r elle au stagiaire que j tais j ai t frapp avec le recul parce que j appellerais l utopie soignante qui r gnait dans cette institution savoir le d calage entre les th ories qui sous tendent la psychoth rapie institutionnelle dans son id al de soin et l application effective sur le terrain de ces principes th rapeutiques confirmant le fait qu il ne suffit pas de d cr ter une institution soignante pour qu elle le soit effectivement RACAMIER P C Pr sence de la psychanalyse dans les organismes psychiatriques I
12. cuisine et du m nage aux seuls moniteurs ou salari s qualifi s La mise jour des normes de s curit apporte un surcro t de travail aux soignants qui semblent du coup consacrer moins de temps aux malades De plus la clinique se voit obliger d accueillir des patients d pressifs ou alcooliques alors qu elle s appliquait uniquement jusqu ici prendre en charge des patients psychotiques La n cessit d obtenir des cr dits infl chit la politique de soin dans le sens d une prise en charge largie des pathologies au point de faire perdre la sp cificit des soins apport s aux psychotiques Il s en suit une d sorganisation institutionnelle progressive qui sape le moral de l quipe 1 Les soignants peuvent proposer aux pensionnaires des contrats qui consiste tre r mun r pour un travail au sein de l institution tel que passer le balai changer les poubelles s occuper du bar ou tenir la biblioth que Ces t ches peuvent tre effectu e spontan ment pour s occuper ou donner un coup de main L tape du contrat marque non seulement l inscription du patient dans le collectif mais aussi une progression vers sa re socialisation par l institutionnalisation de sa t che Nombreux sont les pensionnaires avoir des contrats De ce fait les patients participent directement au fonctionnement de la clinique 16 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droit
13. mais situ quelques dizaines de m tres du parc de la clinique la fois ext rieur la clinique et semblant en faire partie les wagons sont un lieu de vie pour les stagiaires et une partie du personnel soignant Cuisine restaurant sanitaire salon et salle de r union en font une structure de vie autonome o paradoxalement les malades n ont pas l autorisation de se rendre mais o certains d entre eux travail par l interm diaire des contrats A ce titre les wagons jouissent d un statut particulier qui en fait la fois un espace priv et un lieu de travail V cu comme une extra territorialit il constitue en ce sens un espace interstitiel Fustier P Conclusion pour une clinique de l institution In Le travail d quipe en institution Paris Dunod 1999 p 188 Roussillon R Espaces et pratiques institutionnelles Le d barras et l interstice In L institution et les institutions 1987 Dunod Coll Inconscient et Culture Pp 157 178 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s En tant que tel il s y noue des relations privil gi es entre les soignants les statuts professionnels s att nuent sans toutefois dispara tre la parole peut se d ployer plus facilement que dans le cadre officiel de l institution Durant la premi re journ e de mon stage et parmi les nombreuses sollicitations dont chaque soi
14. Letuv e Sylvain DESS DE PSYCHOLOGIE CLINIQUE ET PATHOLOGIQUE Document issu du site Ressources Psy com La psychoth rapie institutionnelle en crise ou l utopie soignante Universit Paris X Nanterre Ann e 2001 2002 Sommaire SOMMAIRE 5 5ss5sstresesestesscoenesemenonentone eco KESESER EEEE nes NEEE EESE REEERE EE ste Sces 85 2 INTRODUCTION css sssstioueseesstessecasescnucicesusgeenoonessce nest decoccauestenecess besenc 4 1 LE CADRE INSTITUTIONNEL UN PARADOXE APPARENT ses 6 1 RUPTURE DU CADRE sens seen seeuesenecenne senc seneeecnnececneeseneecenneecnne E SE aE Oaa ESEE ENEE iaa 8 2 FONCTION CONTENANTE DU CADRE sisi een sen eeeeneseuneesenesenneesuneceneeceneseeeeeeneesssee es 9 3 LES WAGONS UN ESPACE INTERSTITIEL ue seu seue see seueeeenesennee sun cuneeeaneseeeeeeneesssee es 9 2 L EQUIPE SOIGNANTE ROLES ET RESISTANCES ss sssssseeesssee 11 1 L UTOPIE SOIGNANTE 25252 rtu te led en EEA A EE O E ele sut 12 2 LA RESISTANCE AU CHANGEMENT ua sen cenneseencseneceneee canne censeceeneceenesenecenseeessne 13 3 CONFLITS ENTRE SOIGNANTS seen sauce senneseuneeseneseneee a aa a aTa 15 4 DISCORDANCES INSTITUTIONNELLES sue cesse seeuesseueesenneee aucune sen seeneeeeneseneeesse cesse eeeneeee 16 5 L INSTITUTION MEDIATRICE suisses aue senc senneseeneeseneceneee ane ceneeeeeneeeeneseneeesseeessne 17 6 MONITEUR A LA CHESNAIE UN ROLE DE PSYCHOLOGUE INSTITUTIONNEL sisseissessseesese 17 3 REFLEXIONS INSTITUTION
15. attends l arriv e des autres pensionnaires Deux semaines plus tard je dois embaucher 17 heures Me rendant la clinique en voiture je suis t moin d un accident de la route qui me retarde de pr s d une heure Arriv sur place une des psychiatres en poste ce jour l vient me trouver et commence me sermonner sur mon retard Elle m explique alors qu elle avait convenu d un entretien avec Marie qui en avait fait la demande Fix 17 heures et faisant partie de l quipe de son pavillon la psychiatre avait pr vu ma pr sence Constatant mon absence apr s l heure pr vue Marie tait rentr e dans une crise d angoisse persuad e qu il m est arriv malheur Cet v nement est r v lateur d une rupture de cadre Alors que ma pr sence n veille aucune r action flagrante lors de notre premi re rencontre mon absence dans le cadre d un entretien r pondant sa demande et organis avec le m decin suscite une angoisse catastrophique comme si l objet absent devenait un objet perdu et d truit Le cadre psychique et contenant comme trou vacille et ne peut plus lier les angoisses et les affects qui y sont habituellement d pos es faisant retour chez la patiente 7 F 2 LL Les entretiens du patient avec son m decin se d roulent toujours avec un moniteur ou le cas ch ant avec un stagiaire de son pavillon Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressour
16. blioth que Scientifique Payot 1993 p 18 Nous avons vu que Racamier centrait la d finition de l institution sur l quipe soignante Dans le cadre de la Chesnaie c est l ensemble des soignants qui participent au soin non pas par une addition arithm tiques d actes th rapeutiques mais par la constitution d une v ritable fonction cadre conteneur qui assure par sa stabilit et sa permanence un tayage corporel et psychique L appareil psychique collectif est le support des projections et des angoisses des malades psychotiques Ces ph nom nes d identifications projectives massives sont sources de clivages chez l quipe soignante d o la n cessit pour celle ci d analyser ses 11 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s contre attitudes C est pr cis ment un des buts des r unions institutionnelles dans lesquelles sont discut s les probl mes pos s par la pratique quotidienne afin de cerner les probl matiques d pos es par les patients chez les soignants Ce travail d quipe est l axe fondamental de la fonction soignante de l institution et constitue un des principes de fonctionnement fondamental en psychoth rapie institutionnelle C est pr cis ment ce travail d analyse et de r flexion de la dynamique institutionnelle qui semblait en panne la Chesnaie Car il ne suffit pas d instituer de nombreuses r unions journali re
17. ces Psy com 4 Tous droits r serv s 2 Fonction contenante du cadre 85 Nous avons pris conscience de l existence d une fonction cadre travers ses moments de rupture Cette fonction se r v le aussi lorsqu elle est prouv e par le malade en crise St phane est un patient stabilis ancien d lirant qui tente d laborer un projet hors de la clinique Soudainement il sort de sa chambre vient me trouver l ext rieur du pavillon tr s angoiss il me prend la main et me demande de v rifier si son pouls est pr sent persuad que son c ur va s arr ter Je lui tiens la main et tente de le rassurer Plus tard St phane d veloppera des pr occupations hypocondriaques et un sentiment de pers cution quand il s agira de lui administrer un m dicament L quipe de soin choisit alors d accentuer sa pr sence et son attention aupr s de ce malade L angoisse du malade est directement confront au cadre physique soignant Ainsi par sa seule pr sence le soignant garantit d j un cadre contenant certaines des angoisses du patient Ensuite c est une pr sence renforc e et attentive qui permet de maintenir ce cadre psychique et s curisant de fa on soutenir le moi du patient en proie la projection et l angoisse Cette fonction cadre participe la dynamique th rapeutique institutionnelle 3 Les wagons un espace interstitiel En retrait par rapport aux pavillons de soin
18. des wagons la recherche de sa monitrice pr f r e Cette jeune stagiaire fera l objet d une mise au point appuy e la fin de son stage Cet exemple de relation duelle soignant soign non institutionnalis e montre le caract re ali nant qu elle peut prendre si elle n est pas m diatis e par un tiers Nous allons maintenant engager une r flexion sur la place le r le et la fonction du moniteur la Chesnaie pour enfin en d gager les similitudes avec ce qu il en est de la fonction du psychologue dans une institution 6 Moniteur la Chesnaie un r le de psychologue institutionnel Quelques psychologues travaillent la Chesnaie Pourtant il n existe qu un poste et demi de psychologue Le reste des soignants ont un statut de moniteur qu il soit psychologue ou infirmier L int r t d tre moniteur la Chesnaie ne concerne donc pas la dimension 17 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s lucrative mais bel et bien la richesse du travail de th rapeute dans ce que lui conf re cette formation au sein de cette institution Il faut bien avouer que le moniteur psychologue ne s engage pas premi re vue dans une pratique qui lui a t enseign e l universit et surtout au cours de ses stages tant le r le de soignant en psychoth rapie institutionnelle est sp cifique En effet tout psychologue dipl m o
19. dre litt ralement clat les r unions de soignants taient inexistantes celle du matin o les responsables infirmiers des diff rents pavillon venaient faire le compte rendu de la nuit taient purement ax es sur les pr occupations somatiques des patients Pratiquement aucune information concernant ceux ci ne circulait entre les soignants et le m decin tout comme aucune transmission n tait demand aux stagiaires qui se retrouvaient perdus et seuls dans l institution Les conflits existants perduraient et finissaient par s enkyster La t che du stagiaire tait ardue puisqu elle n tait pas d finie Le dialogue impossible avec les leaders institutionnels ne lui laissait que le seul choix de d ambuler dans la clinique allant la rencontre des patients Autrement dit on pouvait consid rer la clinique comme un vaste espace interstitiel o les cadres se m langeaient o on se cherchait une place un r le et un statut Il est alors tout fait surprenant de constater que face cette d sorganisation institutionnelle majeure le stagiaire psychologue se trouve confronter un d fi majeur celui de se trouver une fonction Ainsi il peut se trouver dans le m me d sarroi qu la Chesnaie o fort heureusement la pr sence d un cadre ne rend que temporaire face une pratique qu il doit inventer lui m me pas d entretien classique pas de passation de test de l observation clinique certes mais quel type d
20. emment les patients concern s appr ciaient tout particuli rement ces initiatives qui les dispensaient de toute incitation au prendre soin de leur chambre Un travail de sensibilisation la fonction du m nage la clinique aurait certainement permis de faire prendre conscience la stagiaire qu il s agit justement de mobiliser le malade dans l entretien de sa chambre et non de le faire sa place ce qui constitue un ni me b n fice secondaire de la maladie De plus l nergie d ploy e par la jeune femme dans ces activit s de nettoyage est perdue puisque elle ne s inscrit dans le cadre du soin d fini par le projet th rapeutique Le cadre id ologique est donc fragilis par l ignorance de certains soignants sur les principes qui sous tendent le projet th rapeutique de l institution De nombreux actes cens s participer la cha ne soignante se r v lent tre ath rapeuthique alors que nombre d entre eux aurait pu tre vit s par une formation minimale aux principes et au projet th rapeutique de l institution 2 La r sistance au changement Nous avons vu que la cons quence du manque de coh rence entre le projet th rapeutique le cadre id ologique et la technique de soin concr te engag e par l quipe soignante est l utopie soignante Le d calage qui se cr e alors emp che fortement le travail d analyse des pratiques institutionnelles et inhibe ainsi l volution du cadre psychique qui
21. enant stabilis il est devenu moniteur et son travail et sa comp tence sont reconnus au sein de l institution Depuis plusieurs semaines un conflit s est d velopp entre lui et un autre soignant Olivier embauch depuis peu et qui travaille dans son pavillon Celui ci reproche Jacques son comportement face au patient voire son inaction allant parfois jusqu remettre en cause sa place dans ce secteur et sugg rant qu il serait pr f rable de l affecter ailleurs Jacques vit mal cette situation conflictuelle son humeur se d grade mais il ne r agit pas aux reproches qui lui sont faits Le conflit est surtout d battu par les autres soignants qui s inqui tent de la tournure des v nements Olivier le moniteur accusateur est point du doigt et vivement critiqu En l absence de r action de la part de Jacques il semble vouloir installer son pouvoir dans le service dans une sorte de mouvement pervers C est alors qu une monitrice d cide de tenter de r soudre le conflit en exposant la situation au m decin directeur de l institution Celui ci convoque alors les trois 15 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s protagonistes Olivier renouv le ses attaques cette fois ci directement envers Jacques puis entame une longue plainte concernant son emploi du temps qu il ne le satisfait pas Quelques semaines plus tard Olivier quittera l inst
22. gnants fait l objet de la part des malades l un deux vient me trouver et me demande si je peux lui accorder un peu de temps afin de discuter d une chose qui lui tient c ur Dans un lan de satisfaction narcissique du au fait d avoir t choisi et de pouvoir rencontrer v ritablement un malade j accepte Nous nous asseyons sur un banc de la cour centrale lieu de passage principal de l institution et ce patient m expose son projet de th se notes l appui en r clamant mon avis sur le bien fond de sa d marche et la valeur de son travail Rapidement je me sens mal l aise et j essaye d orienter l change sur ses activit s quotidiennes et ses projets dans l institution Le malade revient alors sans cesse sur ce qui le pr occupe et il devient difficile pour moi de me sortir de ce th me de conversation et il faut bien le dire de la conversation elle m me Mon malaise augmente encore lorsque je remarque le regard qu un soignant exp riment nous a lanc plusieurs reprises De retour aux wagons o je loge celui ci vient me trouver pour m expliquer qu il m a vu discuter un moment avec un patient durant l apr s midi Il me met en garde contre le risque de partager le d lire d un patient de rentrer dans une relation duelle asphyxiante et contre l illusion des vertus th rapeutiques d un pseudo entretien dans le cadre de l institution Il sait que je viens d arriver et que je ne suis certainement pa
23. itution de son plein gr Cet exemple montre que seul l intervention d un fiers m diateur et la r union des personnes concern es permet de r soudre le conflit Le risque majeur de ces discordances institutionnelles est de reproduire la discordance psychotique des patients par la projection de leur monde interne sur le cadre soignant qui entra ne alors l aggravation symptomatique et l augmentation des passage l acte Ce ph nom ne est particuli rement actif quand le d saccord entre soignant concerne la prise en charge d un malade 4 Discordances institutionnelles La nouvelle politique conomique concernant les institutions psychiatriques priv es impose parfois des profonds changements dans l organisation de la vie institutionnelle La volont de conserver l agr ment de la s curit sociale et d obtenir l accr ditation conduit d importantes modifications du fonctionnement institutionnel de la Chesnaie depuis quelques ann es La survie conomique de l institution tant en jeu le personnel est contraints d accepter la nouvelle politique qui s instaure cr ant ainsi frustration et m contentement chez le personnel soignant Ces changements bouleverse le cadre mat riel et le projet th rapeutique En effet alors que la participation des malades la vie institutionnelle par l interm diaire des contrats constitue un des fondements de la technique de soin il est question de confier la gestion de la
24. le que les premiers instituts de ce genre seront dus l initiative priv e mais il faudra qu un jour ou l autre la n cessit en soit reconnue Nous nous verrons oblig s d adapter notre technique ces conditions nouvelles FREUD S De la technique psychanalytique Paris P U F 1953 pp 140 141 soulign par nos soins cit par BARANES J J L institution th rapeutique comme cadre Exp rience psychotiques In Adolescence Paris 1983 2 1 printemps 1984 pp 123 141 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Introduction Il suffit de supprimer les psychiatres pour qu il n y ait plus de fous Sorbonne Mai 1968 Que les organismes de soins soignent effectivement ne va nullement de soi Ainsi il ne suffit pas de rassembler en un lieu malades mentaux psychiatres psychologues infirmiers et autres soignants en d cr tant soigner les premiers pour obtenir une organisation r ellement th rapeutique Alors que la psychanalyse a tabli un cadre rigoureux et efficient pour la cure des n vros s certains psychiatres et psychanalystes ont tent de refonder le soin institutionnel l aide de l appareil conceptuel psychanalytique Cette transformation de l h pital psychiatrique s est effectu e apr s la seconde guerre mondiale travers un mouvement d ouverture des tablissements psychiatriques en rupture
25. lissaient alors pas leur r le de d versoir des angoisses des affects et des questionnements qui trouvent alors une issue dans cet espace interstitiel o les soignants et surtout les nouveaux arrivants peuvent s exprimer avec moins de crainte d tre jug s L entrem lement des cadres est perceptible travers l objet de fantasme que constitue les wagons pour les malades qui ne peuvent y acc der et pour les soignants qui n y habitent pas Les rumeurs les plus folles circulent sur le lieu Certains patients le consid rent comme un lieu de d bauche et certains soignants responsables cherchent y exercer un contr le accru en pr tendant savoir ce qu il s y passe Autrement dit le lieu fait office de support aux projections fantasmatiques des uns et des autres comme si les pulsions s y d cha naient mettant en p ril l institution De plus ce lieu mat rialise un espace intime pour les soignants d o les patients sont exclus et constitue une garantie contre la folie omnipr sente dans l institution 2 L quipe soignante r les et r sistances Tant qu on a pas renonc l ambition de soigner on risque toujours d en vouloir ceux qui ne se laissent pas gu rir DIATKINE R L apport de la th orie psychanalytique la compr hension des maladies mentales et ventuellement l organisation d institutions destin es les traiter In RACAMIER P C Le psychanalyste sans divan Paris Bi
26. mples nous montrent que certains pensionnaires occupent un statut fig que l quipe soignante contribue maintenir Ceux ci sont la plupart du temps atteints de psychose tr s r gressive et hospitalis s depuis plusieurs dizaine d ann es Institutionnalis s ils se fondent dans le cadre de vie vivent dans la clinique mais non engag s dans les soins Nous pouvons alors parler d un v ritable ph nom ne d institutionnalisme o l institution converge avec la psychose du malade Si l on consid re que chaque malade occupe dans la clinique un statut social particulier alors celui de ces patients s est fix bloquant leur tat mental et pr cipitant par l leur chronicisation Moins sollicit s et stimul s leur psychose chronique s aggrave L indiff rence psychotique r pond la part d indiff rence des soignants dans un cercle vicieux auto entretenu 3 Conflits entre soignants La vie institutionnelle est jalonn e de conflits C est verser dans l illusion que de souhaiter une institution sans conflits puisque elle se d finie justement comme un compromis entre des tendances conflictuelles En revanche ces conflits doivent tre repris et trait s par l institution afin qu ils vitent de rentrer en r sonance avec les conflits des malades Jacques est moniteur depuis de nombreuses ann es la Chesnaie Son histoire est singuli re car sa rencontre avec la psychiatrie s est fait en tant que patient Maint
27. n Le psychanalyste sans divan Paris Biblioth que Scientifique Payot 1993 p 61 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s J ai pu faire l exp rience la fois de la r elle capacit soignante mise en uvre la Chesnaie tout comme des dysfonctionnements institutionnels qui l entravent J ai pu constater que si l id ologie de soin propre la psychoth rapie institutionnelle pr ne une analyse constante du fonctionnement de l institution afin de rendre conscient les conflits r sistances et autres blocages qui ne manquent pas de survenir cette remise en question collective de la part des soignants semble difficile mettre en uvre et fut plut t discr te dans les faits C est donc ce quoi nous allons nous employer ici partir de situations concr tes en nous demandant qu est ce qui fait cadre en quoi ce cadre institutionnel est il soignant En quoi cesse t il de l tre Comment le stagiaire et le soignant en tant qu individu s ins re t il dans ce cadre occupe et investit sa fonction soignante Telles sont les questions que nous allons explorer en partant de l apparent paradoxe du cadre mat riel et humain de la clinique de la Chesnaie pour aboutir la place qu y occupe le stagiaire et au r le et la fonction qui peut tre celle du psychologue clinicien dans l institution Tous droits r serv s
28. n Paris Biblioth que Scientifique Payot 1993 p 61 ROUSSILLON R Espaces et pratiques institutionnelles Le d barras et l interstice In L institution et les institutions 1987 Dunod Coll Inconscient et Culture pp 157 178 Document issu du site Ressources Psy com 28 x x Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s
29. nditions de vie dans les asiles synonymes de carences affectives d absence de stimulation d enfermement accentuaient la pathologies des malades r alisant par l une v ritable logique carc rale Malheureusement depuis ce mouvement d humanisation de l h pital certaines institutions ont entrepris une abolition de la plupart des r gles qu elles d non a ent au nom du soin des malades provoquant par l non pas les conditions n cessaires pour le mettre en uvre mais une aggravation de l tat des malades L analyse de ces cueils a permis de prendre conscience que la capacit soignante de l institution est troitement li e son organisation d o la n cessit de soigner l institution afin de soigner le malade non pas en passant de l enfermement une absence de r gles mais en cr ant un cadre de soin qui est r inventer sans cesse si l quipe soignante effectue un travail d analyse r guli re du fonctionnement institutionnel Nous allons voir plus loin que ce principe de travail tait loin d tre respect et que cela n allait pas sans cons quence Ce cadre paradoxal est d abord mat riel la Chesnaie est une clinique ouverte sur l ext rieur situ e sur une tr s grande parcelle de terre entre village et for ts Le pavillon principal a t am nag dans un ch teau et le reste de l institution s tend sur un parc de plusieurs hectares Les patients sont libres de leur mouvement N anmoins
30. ne conceptualisation psychanalytique L exp rience v cue en psychoth rapie institutionnelle permet donc de sensibiliser le psychologue aux une technique de soin et aux disfonctionnements institutionnels et aux moyens d y parer savoir faire utile dans le cadre d un emploi ult rieur dans une autre institution plus classique La r flexion sur la place du moniteur psychologue en psychoth rapie institutionnelle amorce la repr sentation de sa place en institution Ce qui merge de sp cifique dans sa pratique consiste se familiariser avec les ph nom nes de groupe comme champ d intervention 3 R flexions institution malade Il ne s agit nullement ici de faire le proc s de la psychoth rapie institutionnelle telle qu elle est mise en uvre la Chesnaie L objet de ce travail provient d une r flexion critique sur une exp rience institutionnelle in dite et passionnante laquelle le futur psychologue est loin d tre pr par Cette analyse survient apr s une p riode d id alisation de ce mode de soin due la nouveaut et au fantastique espoir que g n re ce type de structure pour le soin des psychotiques Le d calage majeur qui existe entre la hi rarchie horizontale en psychoth rapie institutionnelle et la hi rarchie verticale qui subsiste dans les tablissements psychiatriques classiques offre d embl e un espace de parole largi et une reconnaissance accrue qui renforcent le narcissisme du soignant et
31. ne institution alors qu il existe un d calage significatif entre le exigences id ologiques et leur application Ainsi les moniteurs exp riment s de la Chesnaie vous recommande de lire Tosquelles vous explique que la clinique applique la psychoth rapie institutionnelle qui implique une id ologie et une technique de soin sp cifique mais on ne s assure pas que vous soyez inform ou m me form dans ce domaine Il est vrai qu il n existe pas de mode d emploi pour tre moniteur mais des t ches de base effectuer qu il faut soi m me prendre l initiative de d couvrir Mais le plus g nant est lorsque l on s aper oit soi m me quand on a pris le soin de se documenter et d couter que les soignants 12 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s ne fournissent pas eux m mes un travail qui s inscrit dans les principe de la psychoth rapie institutionnelle L institution prend alors le risque de comprendre en son sein des nouveaux soignants qui agissent sans le savoir l encontre de la technique th rapeutique conduite par l quipe C est ainsi qu une stagiaire infirmi re se voit reprocher de faire syst matiquement le m nage dans la chambre de certains patients sans inciter ces derniers y participer La jeune femme r pond que de toute fa on elle ne peut pas supporter la salet et qu il faut bien que quelqu un le fasse Evid
32. ociale dont la fonction est de permettre l change doit pouvoir formuler les demandes du groupe Michaud G Transfert et change en th rapeuthique institutionnelle In Psychoth rapie Institutionnelle Paris p 126 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Cette organisation permet de se rep rer dans ce qui ressort d apparent du cadre mouvant et vivant li la vie institutionnelle Et c est parfois par sa modification voire par sa rupture que l on peut prendre conscience de l existence de ce cadre v ritable organisateur institutionnel pour les malades 1 Rupture du cadre Marie est admise depuis quelques semaines dans la clinique C est une jeune femme d une trentaine d ann e qui vite le contact et qui d ambule toute la journ e dans la clinique Elle marche constamment parcourant des kilom tres chaque jour fuyant les contacts avec les patients et la plupart des soignants En fait Marie est la premi re pensionnaire que je rencontre au pavillon dans lequel je suis affect C est mon premier jour il est 8 heures du matin je rentre dans la cuisine du b timent et je la d couvre assise la t te enfouie dans ses bras qui reposent sur la table Je lui dis bonjour me pr sente et lui tends la main Elle l ve la t te me d visage puis reprend sa position initiale Je me retrouve l la main tendue que je finis par baisser puis j
33. ocument issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Les lieux La clinique comprend un secr tariat permanent SP qui constitue le lieu d accueil proprement dit C est le passage oblig pour les personnes en h pital de jour qui viennent signaler leur arriv e et leur d part Le SP organise galement la grille du jour les chauffes et re oit les demandes d entretien ou de r paration des locaux un secr tariat m dical SM qui centralise les dossiers m dicaux et le parcours th rapeutique de chaque patient un secr tariat administratif SA qui se charge de recouvrir les frais d hospitalisation en g rant la couverture sociale des patients Le SA traite galement le salaire des employ s des bureaux m dicaux diss min s dans la clinique Certains servent recevoir des patients en psychoth rapie Chaque m decin poss de son propre bureau dans lequel il effectue ses entretiens une pharmacie o l on pr pare les bo tes de m dicaments destin es aux patients et qui se charge d appliquer tout traitement annexe prescrit par le m decin une cuisine et une salle manger o les pensionnaires prennent leur repas en commun une lingerie qui regroupe les v tements personnels de chaque patient et une buanderie o ils sont lav s un ensemble d ateliers poterie dessin peinture criture sport musculation m canique musique th tre r partis dans to
34. par l m me son engagement L incursion au sein de ce type de structure fait prendre conscience du travail qui devrait tre effectu au sein d autres institutions malades A ce titre je ne peux m emp cher de confronter le fonctionnement institutionnel de la Chesnaie avec celle d une clinique psychiatrique dite classique et selon moi malade tant l exp rience v cue s y recoupe paradoxalement Situ e dans un cadre similaire plusieurs pavillons au sein d un parc de plusieurs hectares cette institution accueille tout type de pathologies et dispose de services ferm s La particularit du cadre soignant est qu il tait pour ainsi dire inexistant dans le sens o on ne trouvait aucune trace d un projet de soin coh rent Deux psychiatres en conflit ouvert se partageaient le pouvoir de d cision Celui en charge de la direction tait un m decin charismatique et tout puissant r f rent d un cohorte de stagiaires qu il laissait livr s eux m mes L arsenal th rapeutique se limitait la pharmacologie et une utilisation outrance des lectronarcoses Les rendez vous pour les entretiens n taient pas respect s quant ils avaient lieu Les patients pouvaient escompter voir le psychiatre une fois par semaine dans le meilleur des cas 19 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s On peut consid rer que cette institution offrait un ca
35. que depuis plus de 25 ans Non engag dans les soins il a t litt ralement institutionnalis et confin dans un r le que les soignants ne cherchent pas modifier et maintiennent Evelyne souffrant d une psychose infantile d ambule dans la clinique en adressant continuellement des plaintes sur un ton g missant au personnel soignant Prenant l aspect d une petite fille d sempar nombreux sont les moniteurs avoir pris le parti de l ignorer ou de l envoyer voir ailleurs tant elle les agacent Ce mouvement de rejet contribue la maintenir dans ce statut d adulte enfant qui la rend attachante aux yeux de certains mais qui ne l inscrit pas dans le champ des soins Apparaissant comme une des malades les plus r gress e et d structur e de la clinique Fran oise effraie de par son allure et sa pr sentation Parfois agressive et employant un langage incompr hensible elle rebute nombreux soignants s occuper d elle et demeure souvent seule livr e elle m me Hospitalis e depuis plus de 20 ans sans am lioration notable de son tat chacun s est habitu la consid rer comme la malade la plus folle de l institution et ce titre la moins fr quentable Fran oise est devenu une v ritable mascotte de l institution dans l imaginaire des soignants 14 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Ces exe
36. s aux faits d un grand nombre de savoir tre l mentaires et souhaite me donner quelques recommandations afin d viter des situations f cheuses Cet exemple montre qu au sein de cet espace interstitiel la parole sous la forme du conseil peut trouver l occasion de se d ployer plus ais ment que dans le cadre institutionnel officiel permettant ainsi de parer un malaise ou un malentendu Ce soignant a saisi cet instant pour me conseiller sans que cela prenne l allure d un reproche ou d un jugement ce qui m a permis d tre rassur quant au sentiment de g ne que j avais prouv L espace interm diaire que constitue les wagons favorise les liens et les collaborations entre les moniteurs par l mergence d changes sur l exp rience institutionnelle non verbalis e 10 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s On remarque ainsi qu il est souvent question du v cu institutionnel et des malades dans les conversations tel point que parfois les soignants d cr tent que l on en a assez parl C est l occasion de faire circuler l information qui n a pas pu tre changer avant et de partager ses affects dans un cadre apte le recevoir Dans un sens le travail institutionnel se poursuit dans un cadre non professionnel Nous avions voqu pr c demment le mutisme qui r gnait souvent dans des r unions de soignants qui ne remp
37. s les chambres t t le matin pour r veiller les gens et ouvrir les salles de bains ferm es par les gens du coucher par mesure de s curit sont d sign s comme r pondant stagiaire et responsable de l embauche les personnes qui il convient de s adresser pour tout ce qui concerne les questions relatives l embauche pour les salari s et pour les interrogations propres aux stagiaires propos du d roulement de leur stage Les chauffes repr sentent les navettes des v hicules entre la clinique et l ext rieur Avec deux chauffeurs plein temps les chauffes permettent d accompagner et de raccompagner les intermittents d emmener des pensionnaires leur rendez vous H La clinique comporte un r seau t l phonique interne Chaque lieu dispose d un t l phone dot d un num ro doubl pour certain d un t l phone portable que porte les soignants titulaires d un secteur et tous les m decins Ainsi les communications sont acc l r es et particuli rement la transmission des appels d urgence 26 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s m dicaux ou faire leurs courses et d organiser des sorties dans la r gion ou Paris La clinique dispose en effet d une armada de six 2CV et deux camions Les chauffes sont un l ment primordial dans le dispositif institutionnel en cr ant et en maintenant le lien avec l environnemen
38. s pour penser faire vivre l appareil psychique groupal car celles ci peuvent tourner vide A ce titre la r union quotidienne des soignants appel e Oasis tait loquente elle n avait parfois tout simplement pas lieu par l absence du moniteur qui devait l animer Il arrivait tr s souvent que les participant restent muets pendant les s ances comme si leur parole ne pouvait advenir dans ce cadre o elle est justement destin e se d ployer La r union du matin consistant faire le relais entre les quipes du jour et de la nuit prenait souvent la forme d une num ration des faits informels de la nuit Charg s de permettre le relais d informations importantes concernant les malades et la vie institutionnelle entre les diff rentes quipes soignantes les cahiers de transmission sont parfois oubli s ou noircis d informations purement mat rielles ou factuelles Or ce sont cette collaboration des membres de l quipe soignante cet change d informations concernant les malades l analyse des contre attitudes et des affects qui permettent le travail de construction d un cadre psychique qui constitue l essentiel du travail institutionnel Ces dysfonctionnement institutionnels par rapport au projet de soin et au cadre id ologique entravait la fonction soignante de l institution 1 L utopie soignante Nous d finirons l utopie soignante comme la croyance en la capacit soignante d une quipe de soin au sein d u
39. s r serv s soignante et qui occupe l esprit et le temps de paroles pendant les r unions De plus en plus de soignants songent d missionner ne consid rant plus pouvoir continuer travailler dans de bonnes conditions Cette volution de l institution s apparente une crise pendant laquelle le cadre est fortement fragilis et la fonction soignante particuli rement perturb e 5 L institution m diatrice Si le cadre institutionnel est plus appropri pour le soin des psychotiques que le cadre strictement analytique c est que l institution constitue l instance m diatrice entre le malade et le soignant afin de diviser l investissement psychotique massif sur les diff rents cadres institutionnels Ce fiers m diateur se mat rialise par les contrats propos s aux patients les r unions soignants soign s les entretiens trois les m dicaments autrement dit autant d objet qui institutionnalisent la rencontre et l change entre le soignant et le malade Une jeune tudiante en psychologie en stage la Chesnaie jolie et avenante s duit les jeunes patients autour d elle et passe du temps en particulier discuter en t te t te avec un jeune schizophr ne Malgr les conseils et les recommandations de moniteurs exp riment s elle se pla t r aliser de longs entretiens sauvages teint s de s duction et de fascination et dispara t plusieurs reprises avec le malade qui est souvent surpris pr s
40. t au moment des repas sont l occasion de pr venir les pensionnaires du repas imminent et de rep rer les habitudes alimentaires de chacun le soignant en charge de la permanence hospitali re assure gr ce un t l phone portable du r seau t l phonique interne de la clinique au num ro unique et connu de tous une pr sence sur le terrain et sert de relais au m decin coordinateur en cas d urgence raptus anxieux accident grave acc s d lirant aigu sur la grille journali re sont galement d sign s les soignants responsables des m dicaments A trois reprises dans la journ e au lever au d ner et au coucher deux soignants diff rents pour chaque moment de la journ e r cup rent le traitement en pilules des patients pr par par la pharmacie rajoutent le traitement neuroleptique en gouttes prescrit pour certains pensionnaires et distribuent les m dicaments dans la salle manger Chaque patient doit donc venir prendre son traitement qui sera apport ceux qui ne se seront pas d plac s C est un moment privil gi dans la relation aux soign s pendant lequel certains d entre eux confieront plus ais ment un mal tre une angoisse ou tout simplement entameront une conversation cr ant parfois une ambiance conviviale dans la situation apparemment formelle que constitue la distribution de m dicaments deux soignants ont en charge le lever et deux autres le coucher Le lever consiste passer dans toute
41. t ext rieur la clinique participant ainsi la re socialisation des soign s _ L E P IC l cole de psychiatrie de la Chesnaie est une association loi 1901 dont l objectif premier est la formation et le perfectionnement du personnel de la clinique de la Chesnaie Cette mission fondamentale dans la doctrine et l histoire de la psychoth rapie institutionnelle s illustre avec l EPIC dans le cadre d actions multiples formation quotidienne du personnel et incitation engager des recherches et produire des textes mise sa disposition d une biblioth que psychiatrique et psychanalytique accueil et formation de stagiaires d tudiants de diff rentes provenances appel des conf renciers organisation de journ es d tude et de colloques Le Club association loi 1901 ne d pend pas de la clinique et prend en charge les ateliers d ergoth rapie en restant continuellement articul la socioth rapie dans l organisation du suivi extra hospitalier location d appartements aux intermittents et service de suite Paris et des sorties voyage Paris Le Club anime la vie collective de la clinique par de nombreuses manifestations culturelles concerts th tre et g re le bar du Boissier Bien que les Clubs psychoth rapiques soient li s la psychoth rapie institutionnelle ses repr sentants n ont pas la m me opinions sur la n cessit de cr er un club l int rieur de l h pital 27
42. th rapie institutionnelle a l apanage du soin psychiatrique N anmoins le psychologue en son sein peut enrichir ses comp tences et d couvrir de nouvelles approches th rapeutiques Il devra cependant renoncer s accaparer des patients et veiller ne pas s inscrire dans des relations duelles qui peuvent vite devenir fusionnelles et toxiques pour lui m me et le malade L analyse du contre transfert est essentielle tant le transfert du psychotique est massif et prouvant Les distances sociales et th rapeutiques sont mises mal Les connaissances du psychologue peuvent tre un avantage mais elles peuvent aussi constituer un mode de pens e restreint dans la rencontre avec le psychotique si il s enferme dans une psychologisation outrance N anmoins le travail de moniteur la Chesnaie et de fa on plus g n rale dans les institutions de soin pour psychotiques s assimile la fonction institutionnelle que des psychologues peuvent tre amen s occuper dans d autres types d institutions Il remplit alors un r le de r gulateur institutionnel au sein du collectif soignant par l interrogation sur l articulation des cadres et la r flexion sur les statuts de chacun A la Chesnaie c est chacun 18 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s des soignants qui est invit mener ces remises en question de l organisation travers u
43. toutes les 3 RACAMIER P C Introduction In Le psychanalyste sans divan Paris Biblioth que Scientifique Payot 1993 p 199 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s heures un moniteur s assure avec une liste des patient que ceux ci sont tous pr sents dans le p rim tre de la clinique Ainsi la libert laiss e aux patients ne signifie pas que ceux ci soient livr s eux m mes Ce contr le leur permet de se d placer tout en maintenant un lien avec le soignant qui peut alors remarquer si un patient est en crise ou sugg rer un patient errant de s investir dans une activit L autre caract ristique paradoxal du cadre concerne indistinction apparente entre les soign s et les soignants En effet les m decins et les infirmiers ne portent pas d uniforme qui permettrait de les diff rencier des autres membres du personnel et des patients comme cela est le cas dans une institution classique Il en r sulte lorsque l on p n tre pour la premi re fois dans l institution un sentiment d inqui tante tranget quant au fait de ne pouvoir distinguer le m decin du malade ou m me l agent de la maintenance du moniteur Les limites entre les soignants et les soign s se brouillent leur statuts semblent se m langer ce qui g n re une angoisse importante chez le nouveau venu En r alit on constate apr s s tre int gr
44. u en formation devra r aliser le deuil de ses pr tentions psychoth rapiques individuelles de son d sir de faire passer des tests de personnalit ou de conduire des entretiens cliniques c est dire rien de moins que ce pourquoi il a t form Mais alors quel est l int r t pour un psychologue de travailler dans un pareil endroit Je r pondrai justement pour tout ce qu il n a pu apprendre sur les bancs d amphith tre et au cours de ses stages dans les tablissements traditionnels et qui est selon moi l objet essentiel de notre formation le soin Loin de moi l id e que les stages habituels ne dispensent pas d enseignement ce propos mais alors que nous sommes cens s traiter la souffrance psychique il n a jamais t question lors de mes tudes d apprentissage du soin L objet de mon propos est d exposer le paradoxe dans lequel se trouve le psychologue dans une institution telle que la Chesnaie Voil un professionnel qui est sens tre capable d tre soignant de fa on autonome et il se retrouve m l un machine th rapeutique dont il n est qu une partie Pire il r alise qu il doit faire une croix sur l arsenal th rapeutique issu de sa formation C est partir de ce constat d impuissance que le psychologue avec peu d exp rience peut commencer s int grer cette structure nouvelle pour lui et exp rimenter le soin institutionnel Je ne pr tends pas que la psycho
45. ute la clinique une biblioth que avec consultation et pr t de livres la caisse des d p ts qui constitue la banque interne de la clinique o transite l argent des patients 24 Tous droits r serv s Document issu du site internet Ressources Psy com 4 Tous droits r serv s Dans le cadre de la clinique mais hors de sa juridiction sont r pertori s les bureaux de l E P I C Ecole de Psychiatrie Institutionnelle de la Chesnaie qui comprend une biblioth que de livres et de revues psychiatriques psychanalytiques et philosophiques et o sont dispens s des cours de psychiatrie pour le personnel le Boissier b timent comprenant un bar une salle de spectacle et le bureau du Club le Club association qui g re le bar et la programmation culturelle du Boissier Le Club g re aussi les ateliers de la clinique et poss de un service de suite qui permet le suivi extra hospitalier des patients en h pital de jour les wagons locaux l architecture originale o logent une partie des stagiaires et des membres du personnel On y trouve un restaurant le Train Vert un atelier vid o une salle de r union une cuisine et une salle de t l vision L organisation de la vie institutionnelle la grille du jour repr sente une fiche signal tique qui distribu e dans tous les secteurs de la clinique informe celui qui la consulte sur la pr sence des soignants leurs secteurs d activit
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