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mémoire en texte intégral version pdf

1. KLEIN Nathalie 2008 27 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Qu en est il pour les particularismes culturels des immigr s Comment peuvent ils tre pr serv s sans tomber dans le communautarisme sans remettre en cause l unicit nationale A noter qu un mouvement de reconnaissance des langues r gionales s est mis en place aboutissant la r forme constitutionnelle des mois derniers Ce mouvement a aussi pu montrer que les crispations autour des particularismes taient toujours pr sentes La question se pose est il vraiment besoin d inscrire chaque particularisme la constitution pour ne pas qu il disparaisse et pour en assurer le respect La sph re priv e peut n anmoins tre un espace de pr servation des particularismes culturels Dans le cas de mes grands parents il est fort probable que si l on n avait pas convaincu mon grand p re que sa langue tait honteuse il est fort probable qu il l aurait transmise ma m re ou au moins qu il l aurait pratiqu e la maison avec sa femme Les mariages mixtes notamment permettent une vraie insertion des trangers la soci t tout en laissant s exprimer les traits culturels d origine au moins dans une certaines mesure Cependant l encore on rencontre des difficult s Selon le Dictionnaire des relations internationales le double mouvement contradictoire d ethnici
2. La repr sentation voil un sujet d licat qui met tout le monde en d saccord Ce qui est s r c est que les crit res tablis arbitrairement ne permettent pas aux marocains de se reconna tre dans ses groupes sociaux construits par exemple quand ils sont bas s sur la religion Voil comment M El Qarouni r agit La repr sentation est tr s faible tous les niveaux il est souhaitable qu il y ait une meilleure repr sentation mais pas seulement au niveau religieux et des mosqu es La repr sentation actuelle influence la soci t mais dans le mauvais sens Le crit re choisit pour tablir la communaut devient un trait caract ristique autant pour ceux qui se construisent cette identit cette r f rence que pour ceux qui y reconnaissent les marocains M Naciri ajoute Quand la loi touche la culture ils ne disent rien mais quand a touche la religion les gens deviennent incontr lables En effet la religion par la foi et le potentiel affectif qu elle contient est un trait privil gi pour construire une communaut Les lieux de culte sont des bons lieux de regroupement et d ailleurs les marocains non pratiquants sont souvent exclus de la dite communaut Mais du coup la communaut repr sente effectivement des difficult s dans la R publique notamment dans le cadre de la la cit et comme elles sont vues comme repr sentantes des ressortissants des pays qu elles recouvrent
3. elles sont prises en interlocutrices dans les d bats de soci t comme lors du voile ou travers la cr ation du Conseil du Culte Musulman Et tous les marocains de France qui souhaitaient seulement pouvoir transmettre leurs traditions leur langue leurs enfants se trouvent l s s car il n est absolument pas question de religion l dedans 4 r sn Dans un sens tr s large et tr s construit par exemple la communaut musulmane en France est largement assimil e la communaut maghr bine o communaut alg rienne marocaine ou musulmane sont largement interchangeables KLEIN Nathalie 2008 39 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Le regard qui se cr e en r ponse ces communaut s en vient faire regretter M Mohammed Alaoui d avoir donn des pr noms arabes ses enfants La peur des discriminations est aussi un crit re dans le choix des pr noms chez les Kasri Si M Alaoui est parvenu transmettre sa langue ses trois enfants il avoue que a n a t possible qu en les envoyant chaque ann e dans la famille car ils ne la parlaient pas la maison bien qu ils regardent tous les cha nes marocaines ensemble Il a fallu en quelque sorte reconstituer une communaut par le biais de la famille largie Selon Gabrielle Varro restaurer ou instaurer le point de vue du sujet qui est au centre de son propre univers part
4. finie on ne peut donc pas tablir de crit res qui diraient celui ci l est celui l non C est toujours subjectif N anmoins je pense que l int gration peut traduire un processus une d marche laquelle chacun choisit de mettre un terme quand il juge avoir r aliser les efforts n cessaires Nous reviendrons plus loin sur cette notion d efforts Il y a pourtant dans le parcours de naturalisation d un tranger un entretien en pr fecture pour savoir s il est correctement assimil Mme Moreau adjointe M Bay directeur de l accueil de l int gration et de l identit nationale au Minist re de l immigration de l int gration de l identit nationale et du d veloppement solidaire explique que cette valuation se fait par exemple sur la qualit du fran ais pratiqu sur l exercice d une activit professionnelle sur le fait d avoir des enfants l tranger Elle explique que le choix de venir doit appara tre clairement et que l obtention de la citoyennet doit tre l aboutissement d une vraie d marche v cu un an ensemble en Angleterre dans le cadre des tudes de sa femme Ils sont install s en Bretagne depuis plusieurs ann es sa femme est bretonne o il est documentaliste dans un lyc e 16 adie M Jahidi est arriv en France en 1978 pour passer sa ma trise Il a t ma tre de conf rence l universit de Lille et est mari avec une fran
5. la construction de la relation amoureuse Nous le verrons seul le niveau individuel permet de relever ce type de situation puisqu il n y a en effet pas de m thode toute pr te pas d quilibre id al tenir Chaque individu a plus ou moins besoin de maintenir un lien chacun n gocie l expression de ce lien culturel selon les conditions et la personnalit du conjoint il est donc tr s difficile d tablir une typologie de couple o l acculturation serait plus ou moins pr sente Comme l explique Streiff Fenart quoiqu il arrive la domination de la culture fran aise est in vitable surtout au niveau de la langue l arabe tant difficile apprendre dans beaucoup de petites villes et le fran ais bien videmment parl partout A ce niveau l effectivement les couples avec un plus haut niveau de ressources aussi bien sociales culturelles et qu conomiques semblent mieux arm es pour b n ficier d un vrai m tissage des cultures en tirer des b n fices et promouvoir la double appartenance dans la transmission de la culture leurs enfants Ceci dit on peut constater les difficult s li es cet exercice travers des sympt mes de recherche identitaire comme on pourrait les appeler dans des situations o les individus doivent rentrer dans des cases Ainsi la fameuse question que tout immigr aura entendu Mais tu te sens plut t marocain ou fran ais C est en cela que le mod le f
6. Le compromis se joue par exemple tr s fortement sur l ducation des enfants travers le choix de pr noms l cole et on constate que des regrets posteriori peuvent appara tre comme M Kasri ou qu une rupture r elle se produit si la culture n a pas eu sa place vitale Cela n est pas forc ment mauvais pour le couple en soi mais cela nuit la diversit de la soci t pourtant mise en avant comme une valeur ajout e J Streiff Fenart consid re seulement deux strat gies de n gociation culturelle l effacement de l une des cultures au profit de l autre ou la comp tition entre les deux se traduisant souvent par une distinction des sph res d influence alternant chacun victoire et d faite Dans les milieux intellectuels cette red finition constante est bas e sur le sacro saint respect mutuel qui semble effectivement tre un principe dans tous les couples mais particuli rement ceux o les diff rences sont les plus grandes Je ne te comprends pas je ne fais pas comme toi mais je d couvre et je respecte Les r sultats de mes entretiens sont sensiblement diff rents puisque le respect mutuel correspondrait d avantage au couple Alaoui qui ne fait pas partie des universitaires alors que les universitaires justement ont tabli la mixit comme un v ritable change o l interculturalit est de mise La pr servation des liens culturels au sein du couple d pend de facteurs va
7. de cette d finition r side bien s r dans l utilisation des termes r elle ou suppos e Il s agit de tous ces gens qui sont jug s au faci s au nom la couleur de peau l accent alors m me qu ils sont fran ais ou trangers parfaitement int gr s mais que l on verra toujours en tant qu trangers Ceux ci n ont pas besoin d tre int gr s qu on le veuille ou non ils font partie de la nation mais ils ont besoin d tre accept s Cette expression r elle ou suppos e je ne l approuve pas compl tement mais elle brise un tabou On a beau fermer les yeux en disant ils sont fran ais ils nont pas besoin d tre int gr s il s av re que pour certains ce sont toujours des trangers et qu un v ritable changement des mentalit s doit tre men travers les discours la l gislation et la politique Pour l auteur est int gr non pas celui qui n est plus immigr ne plus tre immigr voudrait dire rentrer dans son pays a n a pas beaucoup de sens mais celui dont la variable immigr n est plus un facteur d terminant des difficult s sociales d une personne Et cela n est pas gagn Avec cette absence de volont ou de capacit des pouvoirs publics les efforts viennent donc unilat ralement des immigr s alors que a devrait tre un processus men conjointement Ceci dit le Contrat d Accueil et d Int gration mis en place depuis le 17
8. identit nationale et de l autochtonie ont pris un peu partout dans le monde la place laiss e vide par la destruction des anciens syst mes id ologiques qui donnaient une pr pond rance aux rapports de classe D j en 1995 Bertrand Badie le soulignait en parlant d ethnicisation du monde Jean Fran ois Bayart compte trois types de culturalisme politique le racialisme scientiste le nationalisme l exotisme gocentriste Il les rattache au mouvement de l invention des traditions qui a cours au XVIII me et qui correspond l inculcation de valeurs et de normes de comportement au nom d un pass de r f rence souvent construit C est videmment avec l Etat nation que la n cessit de rassembler les peuples autour d une identit commune s est faite sentir mais dans le contexte actuel de mondialisation d ouvertures des fronti res et donc de communication facilit e entre les cultures des r actions identitaires se font sentir qu elles soient d fensives ou agressives Les politiques publiques en la mati re n ont videmment pas toutes pour but un r gime totalitaire loin de l elles peuvent au contraire tre men es pour tre en accord avec la tendance de l lectorat un moment donn lectorat pas forc ment pr t recevoir et accepter l autre Or comme l explique J F Bayart la m connaissance de soi entra ne la m connaissance de l autre En France on assiste
9. Alaoui a vot en France mais pas depuis son arriv e Nancy puisqu il n y a pas de consulat marocain M Jahidi bien qu il admette avoir de tr s bonnes relations avec la communaut marocaine dit avoir surtout des amis marocains au Maroc mais quelques uns galement en France Ceci dit l image construite et attribu e aux marocains de France il s en d tache lui aussi Jai t ch de prot ger mes enfants du pi ge de l auto caricature qui les aurait pouss s adopter le style du Maghr bin type qui en r alit n a plus d identit L utilisation de l expression plus d identit montre bien que pour lui la communaut ne veut pas dire grand chose qu elle est construite et traduit surtout une perte de rep res identitaires Cette perte peut tre ressentie par les enfants comme dans le cas de M El Qarouni et de M Kasri Il y a alors une tentative de r cup ration de r paration de la rupture pass e en poussant les enfants qui le souhaitent dans l apprentissage de l arabe par exemple M El Qarouni explique qu il n a pas voulu imposer sa langue dans le contexte particulier de leur enfance grande distance entre lui et les enfants mais qu ils y viennent tous seuls ajoutant J esp re que a les int resse montrant ainsi son attachement une telle d marche KLEIN Nathalie 2008 43 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en
10. Bibliographie Sites Internet Haut Conseil l Int gration Les mots de l int gration D finition d immigration et immigr Pas de date de mise jour _http www hci gouv fr rubrique php3 id_rubrique 19 Site propos par la documentation fran aise La politique d immigration glossaire mise en ligne en mars 2005 http www vie publique fr politiques publiques politique immigration glossaire definitions Assembl e nationale Dossiers Immigration et int gration 30 mars 2006 pas de date de mise en ligne http www assemblee nationale fr 12 dossiers immigration_integration asp Journal Officiel Associations mise en ligne le 02 juin 2007 http www journal officiel gouv fr association index php Tns Sofres Etudes politiques Notre temps pas de date de mise en ligne _http www tns sofres com etudes pol 230306_ platspreferes_r htm La maison du Maroc Pr sentation pas de date de mise jour http www lamaisondumaroc org index php Les amoureux au ban public Accueil pas de date de mise jour http amoureuxauban net S nat Travaux parlementaires commissions lois travaux pas de date de mise en ligne http www senat fr bulletin 20060925 lois html Entretiens Mohammed ALAOUI retrait arriv en France il y a 40 ans Nourredine KASRI enseignant documentaliste au lyc e Sacr C ur de Saint Brieuc 22
11. On les trouve surtout dans les quartiers populaires o s vit le communautarisme mais aussi o la fr quentation de diff rentes cultures est propice aux m tissages Ce que l on constate c est que la mixit concerne plus les cadres que les ouvriers 33 d ouvriers en 1980 contre 22 maintenant On aurait donc tendance penser que par leur situation professionnelle avantageuse leur fr quentation de l universit souvent en France ces classes socio professionnelles sup rieures sont d j int gr es et c est cette situation qui leur permet de toucher la mixit Si ce sont de plus en plus les personnes d j vues comme int gr es qui se marient avec les fran ais c est que le mariage mixte perd de sa force int gratrice et serait au contraire de plus en plus un cadre litiste o ne sont admis que ceux qui sont d j ins r s dans la soci t La mixit appara t alors dans toute sa relativit puisque si mixit de nationalit il y a toujours l homogamie sociale prime voire de plus en plus On pourrait alors penser que le mariage avec un tranger est vu comme un handicap au niveau social et que pour compenser ce handicap seul un mariage avec un tranger d une cat gorie sociale sup rieure est vu comme acceptable Gabrielle Varro pr cise que le mariage mixte avec un maghr bin est particuli rement litiste ce qui n est pas surprenant quand on voit les st r otypes n gatifs d
12. aise Trois enfants sont n s de cette union Apr s avoir v cu plusieurs ann es au Maroc la famille s est r install e en France 16 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais On verra plus loin que M Alaoui notamment n a pas v ritablement choisi de venir en France et d y rester si longtemps ce qui ne l a pas emp ch de s y marier d y lever ses enfants et d obtenir la nationalit Les crit res de la naturalisation m me sont donc laiss s dans une certaine mesure l appr ciation du fonctionnaire en charge de l entretien Finalement c est toujours le ministre qui d cide et parfois des candidats chanceux b n ficiant d un traitement sp cial en change de services rendus obtiennent cette nationalit malgr toutes les indications contraires Mais l inverse est galement possible Les femmes surtout voil es sont particuli rement surveill es car aux dires de Mme Moreau ce sont souvent elles qui ont le plus de carence et de difficult s d apprentissage 1 2 Quelle politique d int gration Comment alors faciliter l insertion des trangers en France Quelles mesures particuli res les concernent Ce n est qu en novembre 2003 que la notion d int gration a fait son entr e dans la l gislation relative la ma trise de l immigration Dani le Lochak d nonce l utilisation de cette notion sous forme d injonction L effort d int gration dont la respon
13. aises et a leur r ussit Donc je peux te citer beaucoup de profs d origine marocaine qui sont mari s avec des fran aises Des m decins la plupart des m decins Et souvent ils se marient dans leur corporation Et a marche Enfin a marche Mieux que la moyenne nationale fran aise si tu veux Je pense parce que les gens qui ont fait des tudes automatiquement ils ont l esprit beaucoup plus ouvert Ils sont 62 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent plus tol rants Ca te permet de discuter avec ton conjoint et m me avant le mariage Les barri res tombent Alors qu avec quelqu un qui parle d j mal la langue Parce que je te dis la g n ration qui est un petit peu plus vieille que moi ils sont arriv s ils ne parlaient pas la langue Moi quand je suis arriv en France d j je parlais d j la langue j avais appris l cole Bon peut tre pas couramment mais M Kasri pense donc qu au del de lhomogamie le fait d avoir fait des tudes est un gage de r ussite pour le mariage mixte et la tendance que l on a pr cis e avant l augmentation de la part d universitaires dans les mariages mixtes tend confirmer cette id e Il semblerait donc que de plus en plus ce n est pas le mariage qui int gre mais les int gr s qui se marient La langue est effectivement une barr
14. communautarisme Pour lui la communaut est une protection pour la personne qui arrive Le probl me c est la diff rence entre l individu et la collectivit Parce que si on peut tout fait comprendre que la personne qui arrive se r fugie dans sa communaut doit on laisser ces communaut s se d velopper La lutte contre la construction des communautarismes a t elle pour vis e de lib rer l individu Le prot ger Mais ne serait il pas plus utile de le laisser s exprimer en dehors afin qu il ne soit pas tenter d entrer dans ces constructions Nathalie Perrin Gilbert maire du 1 arrondissement de Lyon explique que le r flexe communautaire est tout fait concevable Imaginons que j aille vivre en Australie dans un pays d Afrique que je ne connais pas Si je ne me sens pas accueillie la premi re chose que je ferai c est de rechercher des fran ais c est le r flexe communautariste C est normal c est un r flexe humain quand on est plong dans un univers inconnu voire hostile dont on ne comprend pas les r gles Docteur en sociologie directrice de recherches au CNRS et directrice de l URMIS Unit de recherches Migrations et soci t 3 Tir du livre de J Streiff Fenart Les couples franco maghr bins en France l Harmattan 1989 36 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire Si on parvient bien accueillir le communautar
15. d acculturation notion pourtant rejet e par tous les marocains qui ont r pondu aux questions A mon avis union mixte est justement positive de par sa capacit pr server les liens culturels tout en int grant limmigr au sein de la soci t Enjeu important assimilation acculturation rapide traduisent bien l id e d urgence et la pression reposant sur les immigr s qui doivent s int grer tout prix C est ce qu on a vu dans le cas des tudiants sans avoir m me le projet de rester on leur demande de fournir des pi ces justifiant qu ils ont leur place en France Un marocain ne peut quasiment plus venir faire du tourisme en France il doit justifier d une somme sur son compte courant pr ciser ces dates de d part son logement Ceci est fait pour lutter contre la clandestinit bien s r mais cela am ne aussi la situation que tous les marocains venant en France r unissent d avance les conditions d int gration Du coup ils peuvent tre plus tent s de rester Le profil des tudiants accept s se sont souvent des gar ons issus de familles ais es leur permet de se tisser rapidement un r seau social leur permettant d envisager de rester en France Cela fait est bien s r dans la logique du concept d immigration choisie mais pour ceux qui resteront effectivement et dont on attendra comme on l a vu qu ils deviennent des citoyens il leur faudra aller plus loin en d
16. e nationale avait ajout que le tribunal devrait statuer dans le d lai d un mois ainsi que la cour d appel le cas ch ant Il a poursuivi en d clarant que si la c l bration du mariage s tait faite apr s pr sentation du certificat de capacit mariage la transcription serait en principe acquise sauf l ments nouveaux mettant en cause la validit du mariage les poux devant alors tre auditionn s et le minist re public disposant de six mois pour statuer l absence de d cision de sa part entra nant la transcription du mariage M Jean Ren Lecerf rapporteur a indiqu que le projet de loi faisait en outre de la transcription du mariage une condition de son opposabilit en France alors que la transcription n est actuellement requise que si le conjoint tranger souhaite se pr valoir du mariage pour obtenir un titre de s jour ou la nationalit fran aise par d claration Il a pr cis qu l initiative de l Assembl e nationale le mariage non transcrit produirait ses effets civils en France l gard des poux et des enfants et que cette inopposabilit ne concernerait donc que les tiers KLEIN Nathalie 2008 79 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Le rapporteur a enfin pr sent le dernier axe du projet de loi la simplification des proc dures de v rification des actes de l tat civil trangers Il a rappel que si l article 47 du c
17. gration et soup on permanent 1 La sp cificit de la relation France Maroc au sein du couple 1 1 Une relation historique de domination 1 2 La compl mentarit des statuts 2 Le compromis comme communication la diversit culturelle mise en valeur dans les couples mixtes 2 1 Les conjoints de couples mixtes sont ils exceptionnels 2 2 Le compromis au sein du couple quelle pr servation des liens culturels Conclusion Annexes Annexe n 1 Organigramme du minist re Annexe n 2 Etude de Gabrielle Varro Annexe n 3 Etude du rapport sur le projet de loi n 275 2005 2006 Annexe n 4 Tableau r capitulatif des risques de conflit et ou de rupture avec la famille selon le statut des poux Bibliographie Ouvrages Rapports Articles Discours Sites Internet OO O1 17 21 22 25 28 32 33 36 37 37 41 46 46 47 49 54 54 54 55 57 57 63 73 75 75 76 76 84 85 85 85 86 86 87 Entretiens Questionnaires 87 88 Remerciements Remerciements J adresse mes sinc res remerciements en premier lieu aux couples qui m ont accord du temps pour r pondre aux questionnaires et entretiens pour m avoir permis de trouver des r ponses malgr les questions parfois tr s personnelles M Kasri M El Qarouni M Jahidi M et Mme Chedotal M Alaoui Merci aux professionnels qui m ont aid e notamment Mme Moreau M
18. interculturalit joue donc plein l interindividualit galement La mixit ici est r ussie par la rencontre et l change elle est m me le ciment du couple Le couple El Qarouni s est adapt au contexte Au moment de la naissance de leur fille Malika ils vivaient au Maroc et pensaient y rester c tait donc plus simple de donner un pr nom marocain C tait d ailleurs le choix de la m re fran aise selon les dires de Khalifa El Qarouni Il ajoute que pour la naissance du fils ils taient en France et donc ils lui ont donn un pr nom fran ais ce qui fait qu il n est pas inscrit au consulat marocain Dans ce cas le choix du pr nom ne semble pas relever de l expression culturelle mais pioche quand m me dans les deux cultures disponibles au sein du couple Elles semblent tenir une place gale Mais il est difficile de savoir comment le choix aurait t effectu si les deux enfants taient n s dans le m me pays La plupart justifient le choix du pr nom fran ais parce que le pr nom arabe est trop stigmatisant mais beaucoup en donnent un quand m me en premi re ou deuxi me position afin de ne pas perdre les liens Au Maroc il est obligatoire de donner un pr nom arabe son enfant c est un trait culturel assez fort alors qu en France la l gislation est beaucoup moins stricte sur les pr noms Les Kasri ont opt pour Guillaume Alexandre et Elisa en pr noms usuels mais les trois enfants ont galeme
19. matiquement sacrifi au premier mais le premier a t pr sent tout aussi constamment comme la condition et donc le pr alable du second Or l exp rience montre qu une politique de plus en plus r pressive en dehors m me du fait qu elle mobilise les nergies et les cr dits au d triment de la politique d int gration produit n cessairement des effets d sint grateurs en engendrant ins curit et pr carit en d signant la population immigr e comme tant en trop en encourageant la suspicion et au del la x nophobie 4 Dans son article L int gration comme injonction paru dans la revue Cultures et conflits n 64 hiver 2006 pp 131 147 KLEIN Nathalie _2008 17 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration L incompr hension traduite par les d saccords sur la nature et les objectifs de l int gration entre les immigr s et les politiques peut faire penser que les immigr s ne sont pas consult s dans la mise en place des politiques qui les concernent et pour cause la plupart ne sont pas fran ais et ne peuvent donc pas voter On reproche souvent aux dirigeants d carter les immigr s du pouvoir mais plus largement leur fait on une place au sein de la soci t Cette id e de population en trop un peu encombrante n est pas assimilable de la x nophobie telle quelle mais effectivement elle traduit bien cette co habitatio
20. oit travers des pr noms des traditions nationales qui changent Les immigr s qu ils deviennent fran ais ou pas participent activement aux transformations du pays et c est en cela que le sujet est propice aux pol miques tant la tentation est grande pour ceux qui voient ces changements d un mauvais il de les attribuer in vitablement aux trangers En fait une soci t n est jamais statique surtout dans une d mocratie o le peuple a le choix de s exprimer est libre de penser d avoir les convictions et les traditions qu il souhaite Dans ce cadre tout ce qui constitue la culture du pays est en transformation constante car toujours remani e par la population et mouvant au gr des n gociations personnelles et interindividuelles Aussi accuser les immigr s de modifier la soci t fran aise est absurde car la population dans son ensemble la modifie Ce qui est ici particuli rement point du doigt c est le fait que ce soit des l ments ext rieurs qui viennent charg s de leurs origines et ce que cela comporte de diff rent Il semble alors certains que ces modifications qu ils apportent ne font pas partie de l volution naturelle du pays Mais la France a toujours t une terre d immigration et nombre de ses traditions sont tir es de rencontre avec d autres horizons Alors comment accepter les migrants actuels Le processus de l int gration ne d pend pas uniquement de l i
21. on pourrait penser que dans le cas d un mariage entre une fran aise et un marocain qui est la majorit des configurations que nous avons trouv la domination de groupe subie par l homme serait compens e par la domination sexuelle dont il profite En r alit il faut tenir compte de l organisation du couple lui m me En ayant des activit s tr s personnalis es un cercle d amis diff rent ou au contraire en optant pour un mode de vie ou le couple prime sur l individu les choix culturels ne sont pas les m mes la rencontre entre les cultures ne se fait pas autant et pas sur les m mes terrains et du coup le compromis ne se situe pas au m me niveau engendrant plus ou moins de frustration 64 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent Ce compromis est tr s difficile tenir pour ne pas tomber dans l acculturation ou le communautarisme Tout en garantissant l panouissement culturel du conjoint tranger il ne faut pas non plus que la culture trang re s impose entra nant des conflits comme l explique Gabrielle Varro On peut parler ici de rapport de force m me si cela ne se traduit pas tel quel c est une n gociation permanente difficile mener et pour laquelle il ny a pas de mode d emploi Ces questions sont d autant plus d licates et propices aux crises qu elles touchent l identit aux statuts au sein du couple et donc
22. rence de nationalit et plus ou moins fort degr de culture qui pourrait d ailleurs s apparenter une simple diff rence d ducation chez les couples dits classiques ne r unit pas des individus si diff rents qu il y para t Certes en mati re culturelle il est rare que les couples mixtes soient aussi proches que les couples classiques c est d ailleurs ce qui fait leur diff rence La seule configuration o les deux conjoints peuvent se retrouver au niveau culturel comme l explique Jocelyne Streiff Fenart est quand les deux conjoints sont repr sentatifs d une contre culture dans leur culture d origine respective Les conjoints de couples mixtes ne sont pas des gens qui ont le m tissage dans les g nes En cela si certains recherchent effectivement de l exotisme chez leur partenaire beaucoup se rencontrent et s aiment sans que rien ne les pr dispose tre avec un tranger pas de contact a priori avec la culture du conjoint et exercice de l interculturalit s apprend donc au quotidien Ceci dit tous les couples interrog s par J Streiff Fenart et moi m me ont cela en commun que dans la configuration o l homme est maghr bin et la femme fran aise les femmes regrettent toutes la non transmission de la langue paternelle aux enfants et sont souvent l initiative de l apprentissage de la langue quand celui ci intervient plus tard 4 L int gration par lamour par Gilbert Charles e
23. s d licat tenir personne ne pr tend la facilit et le changement peut remettre en cause la situation actuelle plus ou moins quilibre m me imparfaite Le communautarisme recr e les erreurs commises par l administration elle m me en posant comme essence une culture toujours ren goci e au niveau individuel et enferme nouveau les individus dans un sch ma qui ne permet pas une int gration et un m lange culturel D autant plus qu il est tr s difficile de faire partie des deux sph res communautaire et soci tale et que cela repr senterait m me une sorte de schizophr nie o il s agirait d tre consid r soit comme fran ais soit comme marocain selon la sph re o l on se trouve 2 Les courroies de transmission les associations le mariage mixte Le probl me qui se trouve autour de ces questions de l identit est que l on a trop souvent tendance cat goriser les gens et particuli rement les immigr s qui souffrent d j beaucoup des pr jug s Soient int gr s soient communautaristes c est un peu le sch ma qui est repris au niveau public Pourtant les appartenances sont multiples On ne perd pas ses racines marocaines en obtenant des papiers fran ais et ce n est pas parce qu on va la mosqu e qu on ne se sent pas fran ais Le repli communautaire nous l avons vu est souvent une solution par d faut il ne rel ve m me pas toujours d un choix Et si le processus d int grat
24. sociale fran aise den adopter les codes et de s panouir au sein de la soci t Deux cultures ne sont pas exclusives l une de l autre et se voir contraint d abandonner ses rites et habitudes pour obtenir des papiers est d une violence rare qui ressurgit t t ou tard et ne contribue pas la bonne int gration des trangers Des zones mixtes sont donc trouv es des voies de rencontre et d expression pour les deux cultures notamment dans la sph re priv e travers le mariage J ai choisi de travailler sur les alliances franco marocaines d abord par int r t pour le Maroc J ai pr f r exclure toute autre nationalit car les vagues migratoires sont identifiables par nationalit et elles ont des sp cificit s li es au contexte historique conomique et social propres Ainsi la relation entre la France et l Alg rie encore aujourd hui n est pas du tout la m me que celle de la France et du Maroc et in vitablement cela se ressent sur les ressortissants du pays d origine en France Les alg riens souffrent encore de plus de st r otypes que les marocains et beaucoup de fran ais connaissent l Alg rie par les r cits de guerre de leurs parents ou pour y avoir eux m mes v cu alors que les fran ais qui connaissent le Maroc aujourd hui le voit beaucoup plus sous l angle touristique ou parce qu ils y ont des liens conomiques Type propri t soci t La migration alg rienne a commenc d s 1912
25. tre direct ou indirect dans les conditions pr vues par la Constitution Il est toujours universel gal et secret Sont lecteurs dans les conditions d termin es par la loi tous les nationaux fran ais majeurs des deux sexes jouissant de leurs droits civils et politiques La loi favorise l gal acc s des femmes et des hommes aux mandats lectoraux et fonctions lectives On note que la la cit et l indivisibilit sont deux principes essentiels puisque nonc s par l article premier L galit des citoyens est assur e sans distinction d origine de race notion qui suscite bien des d bats et de religion Aucune mention n est faite des trangers seuls les citoyens ont ici la garantie d tre gaux L indivisibilit est un trait permanent de la R publique depuis la R volution La JSS R publique est ainsi proclam e une et indivisible par la Convention le 25 09 1792 Dans ce cadre quelques d cisions du Conseil Constitutionnel sont retenir n 82 137 DC du 25 02 1982 n 82 138 DC le m me jour r gion Corse n 82 147 DC le 02 12 1982 d partement d Outre mer Polyn sie Nouvelle Cal donie Ces d cisions clairent notamment sur le caract re indivisible de la France en lui accordant deux significations d une part la France est un Etat unitaire d autre part le territoire de la R publique ne peut tre remis en cause Les points claircis portent
26. 1975 5 32 de l ensemble des mariages c l br s en France alors qu ils sont 11 8 i Il faut noter que le mariage d un fran ais avec une femme musulmane trang re pourrait constituer un objet d tude lui tout seul Il est en effet au centre des attentions des politiques d int gration comme le montre l entretien avec Mme Moreau au minist re et qu il est toujours sujet une certaine ambiguit En partant du pr jug que l Islam est une religion r gressiste pour la femme on fait tr s attention ce que les fran aises se mariant avec des marocains ne deviennent pas soumises et clo tr es alors que les femmes trang res musulmanes lors de lentretien dans le cadre du Contrat d Accueil et d Int gration sont vues comme mal int gr es si elles arrivent voil es l entretien dixit Mme Moreau On ne part jamais du principe que se convertir l Islam ou porter le voile alors qu on se marie avec un fran ais est un choix personnel et assum Il y a donc toujours cette tendance conformiser la femme dans le r le que la politique fran aise veut qu elle tienne 5 Les couples franco maghr bins en France l Harmattan 1989 6 Dans l introduction de son ouvrage Sociologie de la mixit Belin 2003 7 Les couples mixtes et leurs enfants en France et en Allemagne dition Armand Colin 1995 KLEIN Nathalie 2008 49 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situat
27. M Naciri annonce clairement son ambition et l objectif de l association favoriser l interculturalit Il ne s agit donc pas du tout d un repli communautaire Cet exemple d association montre bien que les cultures ne sont pas exclusives l une de l autre que chacun peut se cr er sa propre culture en prenant les l ments qui lui tiennent c ur pour peu que place soit faite l expression de chacune Le fait de rechercher ses origines culturelles s agissant des enfants d immigr s ou de vouloir les transmettre et les conserver s agissant des immigr s eux m mes ne semblent donc ne pas relever du communautarisme ou traduire un non attachement la France et ses valeurs C est juste l expression de tous les l ments qui sont constitutifs d un individu Il faut lui permettre de pouvoir les choisir et se les approprier toujours dans le respect de l ordre de la soci t d accueil L association souhaite cr er un centre interculturel o chacun puisse poser des questions sur l Islam et autre sans faire de l exhibitionnisme ni de pros lytisme Les membres aimeraient aussi monter un centre de recherche comme un centre fran ais au Maroc pour que les marocains de leur c t puissent d couvrir la culture fran aise Une interculturalit grande chelle afin de propager le savoir sans tre sectaire Mais les activit s des associations ne sont pas toujours r guli res et qu il est difficile de b
28. aliser ces auditions et le fait que seul l officier de l tat civil ou l autorit diplomatique ou consulaire puisse prendre la d cision de saisir le procureur de la R publique constituaient des garanties suffisantes M Jean Jacques Hyest pr sident a rappel que la possibilit de cette d l gation avait d j t pr vue par la loi du 4 avril 2006 relative la lutte contre les violences au sein du couple A l article 3 contr le de la validit des mariages des Fran ais l tranger la commission a adopt un amendement de pr cision A l article 171 3 du code civil la commission a adopt un amendement tendant supprimer des dispositions caract re r glementaire A l article 171 4 du code civil la commission a adopt un amendement tendant obliger l autorit diplomatique ou consulaire saisir le procureur de la R publique de Nantes en cas de doute sur la validit du mariage projet sans d lai afin d viter tout retard arbitraire ainsi qu un amendement tendant supprimer des dispositions caract re r glementaire A l article 171 7 du code civil la commission a adopt outre un amendement de pr cision et un amendement de suppression de dispositions caract re r glementaire un amendement tendant pr voir une possibilit de d rogation l obligation d audition des poux lors de la demande de transcription d un mariage c l br devant une autorit trang re en l absence de certi
29. au niveau personnel pour l enfant Alors que l arabe surtout le dialectal est vu comme la langue des immigr s m me si cela volue avec les relations conomiques de plus en plus denses entre la France et le maghreb Il n est pas question de r clamer pour chaque minorit des initiatives particuli res moins de tomber dans une soci t communautariste N anmoins en se fixant comme principe l unicit de la nation en ignorant au maximum les origines de ses immigr s naturalis s par exemple en vitant de reconna tre les particularismes culturels r gionaux et extranationaux mais tous constitutifs de la nation la situation cr e ne permet pas forc ment l galit pourtant recherch e Pour se faire entendre les minorit s se regroupent et du m me coup se s parent et s enferment car la frustration de ne pouvoir voir sa culture reconnue comme faisant partie de la France tre vu comme toujours tranger m me apr s des ann es de vie en France ne leur permet plus de s panouir Ils s estiment l s s cela cr e de la tension sociale certains se voient eux m mes en opposition aux fran ais dits de souche qui auraient eux le monopole de la bonne culture Ils pensent ne pouvoir se faire entendre que dans leur cercle communautaire excluant les voies mixtes 38 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire C est ce qu explique Abderrahmane Naciri re
30. avec les commer ants des sujets fran ais mais ce n est qu en 1927 qu on a qualifi l immigration maghr bine de fait migratoire Les flux taient alors tr s rationalis s contr l s selon les besoins conjoncturels de la France La premi re vague d immigration marocaine s est faite avec les tirailleurs mais ce n est qu apr s 1963 que l importance du flux a explos la France faisant venir des marocains pour travailler dans les mines On leur attribuait alors une carte de s jour limit e dans le temps et leur date de fin signifiait le retour de l immigr dans son pays KLEIN Nathalie 2008 7 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Ceci dit la p riode de s jour en France n tait pas pour autant dig r e d s le retour au pays de la m me fa on que l adaptation l arriv e tait parfois tr s compliqu e En effet la transplantation de la campagne marocaine la ville fran aise tait un d racinement de fait avec des effets sur la personne Certains se sont n anmoins adapt s s extirpant du rythme ali nant de l aller retour quotidien travail logement et dans les ann es 1980 on commence parler d int gration Du c t marocain les liens entretenus avec les migr s ont galement volu Si au d but ils n taient vus que par le biais conomique avec imp ratif de conserver les liens avec les pays y reveni
31. c l bration du mariage en France en cas d indices s rieux laissant pr sumer l absence de r elle intention matrimoniale l officier de l tat civil pouvant saisir le procureur de la R publique Il a ajout que depuis la loi du 26 novembre 2003 tant les officiers de l tat civil pour les mariages c l br s en France que les agents diplomatiques ou consulaires pour les mariages c l br s l tranger devaient auditionner les futurs poux avant la c l bration du mariage afin de v rifier leur intention matrimoniale sauf en cas d impossibilit ou en l absence de doute quant une absence de consentement Le rapporteur a ajout que ce contr le s exer ait galement lors de la demande de transcription du mariage c l br devant une autorit trang re sur les registres de l tat civil fran ais l agent diplomatique et consulaire devant surseoir la transcription en cas d indices s rieux de mariage frauduleux et informer le parquet charge pour ce dernier de se prononcer dans un d lai de six mois la transcription tant d faut de r ponse automatique Il a pr cis que ce contentieux tait centralis au tribunal de grande instance de Nantes depuis le 1er mars 2005 Le rapporteur a ensuite voqu le dispositif p nal instaur par la loi du 26 novembre 2003 punissant de cinq ans d emprisonnement et de 15 000 euros d amende les personnes ayant contract un mariage aux seules fins d obtenir ou de faire obtenir u
32. c est dire qu en tant que notion ouverte qui n existe pas pour certains ou pour d autres ne conna t que des degr s mais pas de fin Il n y a donc pas d int gration dite achev e ou r ussie notion construite par les politiques Pourtant effectivement un moment l tranger est laiss libre dans son pays d accueil d barrass de sa carcasse d tranger justement alors qu il peut tr s bien l tre encore Bref l int gration est une notion complexe et tr s subjective Abderrahmane Naciri secr taire g n ral de l association La maison du Maroc titulaire d un DEUG de sociologie et d une ma trise de sciences sociales consid re que l int gration telle qu elle a t con ue dans les ann es 1980 tait v cue comme trop m canique Il explique que L immigration fait toujours craindre le d sordre Avec les gens qui viennent d ailleurs on peut vite tre d bord Les immigr s cette poque devaient tre dociles et peu peu l Etat a construit une politique d int gration travers des sch mas en disant pour tre int gr on doit on doit Les migrants de premi re g n ration sont nostalgiques et reviennent au pays accultur s Ils ne sont pas int gr s en France ni au Maroc et subissent de fait l acculturation en France De fait ce n est pas la soci t qui leur impose Dans les ann es 1980 l int gration est devenue une injonction instituti
33. cette int gration l extr me comme M Kasri la qualifie plus loin pour parler de sa situation L il se justifie presque d montrant qu il n est pas assimil et il est important de montrer que pour lui l int gration r ussie est une situation dans laquelle les liens culturels ont t pr serv s On remarque que M Kasri s est r appropri le concept en vogue actuellement d int gration r ussie mais que l encore il ny met pas du tout la m me chose que l administration et les politiques puisque ceux ci y voient l assimilation M Jahidi lui aussi donne une connotation p jorative l assimilation en la qualifiant de projet le moins bon pour moi comme pour mes enfants Il formule aussi tr s clairement la n cessit de conserver des liens culturels pour tre int gr c est m me la moiti de la d finition L int gration c est conserver sa culture d origine tout en s adaptant fort bien au pays d accueil L assimilation c est laisser de c t sa culture d origine et n tre que fran ais Le moins bon pour moi comme pour mes enfants En fait la d finition de l int gration qu il donne correspond sa situation comme la d finition de M Kasri correspondait la sienne Chacun montre qu il est bien int gr car ce statut est vu comme tr s positif Mais surtout pas assimil qui serait vu comme un chec Il n y a pas de d finition d int gration car il ny a pas d int gration
34. de difficult s sociales puisqu une culture s exprime d abord en soci t Mais selon l acceptation de la soci t o elle s exprime elle peut rencontrer des difficult s autant d expression que d acceptation Du coup elle p se sur l int gration de celui qui exprime Mais je ne suis pas d avis que ce soit celui qui l exprime qui soit fautif ou que la culture elle m me soit forc ment source de probl mes Il faut bien s r qu elle puisse tre adapt e l environnement o elle s exprime mais il faut aussi que les interlocuteurs face auxquels elle s exprime soient pr ts l accepter Au fond quelles difficult s cela repr sente t il en soi de manger halal d aller la mosqu e de donner un pr nom arabe son enfant Aucune si ce n est que a peut tre mal re u par les interlocuteurs de la soci t d accueil quand bien m me cela ne repr sente aucun trouble l ordre public ni ne soit contraire aucune loi La question du droit de vote peut galement tre pos e concernant les politiques mettre en uvre pour int grer les trangers en pr cisant qu il ne doit pas s agir d une repr sentation particuli re bien s r puisque le vote repr sente d j un territoire Cette question du droit de vote m riterait une tude elle seule Dans la pratique au niveau des institutions on constate que peu d actions sont men es Le Haut Conseil l Int gration cr par d cret le 19 d cembre 1989
35. des associations Les liens culturels y sont g n ralement bien conserv s la diversit la mixit y tant tr s bien per ue les immigr s n ont pas renier leurs racines pour y tre int grer On constate que les immigr s concern s sont tr s bien int gr s et ont parfois fait des tudes en France avant m me de rencontrer leur conjoint La rencontre s est donc souvent produite dans un contexte o l tranger tait d j accept et int gr C est le cas dans l tude que j ai men e de M Jahidi M Kasriet M El Qarouni Pour autant toutes ces personnes n ont pas t lev es dans un contexte familial de mixit ou particuli rement ouvert Je m appuie pour appuyer ces dires sur l enqu te r alis e par J Streiff Fenart dans son livre Les mariages franco maghr bins en France mon chantillon personnel n tant pas assez repr sentatif puisque sur repr sentant la cat gorie des universitaires Ceci explique cela je lai constitu par r seau 50 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire M Kasri a des parents tr s pratiquants il a t l cole publique marocaine ses autres fr res et s urs ont des bonnes situations mais sont rest s au Maroc sauf sa plus jeune s ur qu il a m me accueillie lors de son arriv e en France pour ses tudes M El Qarouni a rencontr sa femme Nice alors qu il passait sa ma trise Les co
36. du mot naturalisation qui donnerait sa nature au migrant en le faisant devenir fran ais est tr s caract ristique de cette id e C est galement tr s violent de consid rer que l on existe en France en devenant fran ais Gabrielle Varro pose alors la question de la spontan it peut elle s acqu rir N est ce pas infliger des efforts vains des gens qui ne seront jamais consid r s comme fran ais s ils n adoptent jamais les r flexes des fran ais dits de souche Le Haut Conseil l Int gration HCI a lui m me reconnu ce probl me qu un tranger immigr m me naturalis a toujours l image de l immigr avec un lien de naissance parfois tr s stigmatisant La violence de l assimilation est une id e soutenue par Dani le Lochak dans son article L int gration comme injonction Enjeux id ologiques et politiques li s l immigration Elle l exprime ainsi L assimilation vue dans cette perspective comme supposant l abandon de tout 10 l ment de l identit originelle pour se fondre dans la communaut d adoption et 11 voquant par trop l entreprise colonisatrice est devenue depuis longtemps tabou 5 El ments tir s de l entretien avec M Naciri 6 Dans son ouvrage Sociologie de la mixit Belin 2003 Introduction 7 Dans le rapport Liens culturels et immigration La documentation fran aise 1995 8 Dani le Lochak est professeur de dr
37. finition s curit 8 Le trait de Masstricht tablit clairement l id e d une citoyennet europ enne dans son article 8B Il attribue ainsi tous les ressortissants de l Union le droit de vote et d ligibilit aux lections municipales et europ eenes dans l Etat de r sidence m me s il n en a pas la nationalit 9 PEPA Dans son ouvrage Droit constitutionnel local Economica 1995 28 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais Pourtant en 1793 l article 4 de la constitution permettait d j le droit de vote des trangers certaines conditions Tout tranger g de 21 ans accomplis qui domicili en France depuis une ann e y vit de son travail ou acquiert une propri t ou pouse une fran aise ou adopte un enfant ou nourrit un vieillard tout tranger enfin qui sera jug par le corps l gislatif avoir bien m rit l humanit est admis l exercice des droits de citoyen fran ais On note la puissance du mot humanit l encore l tranger devient humain en acqu rant la citoyennet fran aise On voit qu cette poque tout poux d une fran aise aurait pu voter Aujourd hui il n en est bien s r pas question seuls les europ ens le peuvent et dans un certain cadre de respect de la souverainet nationale Il n est absolument pas question d atteinte la culture ou l identit nationale Les trangers n ont donc pas
38. galisation des actes de l tat civil trangers M Christian Cointat a jug le projet de loi pr judiciable aux Fran ais r sidant hors de France et au rayonnement de la France dans le monde Il a rappel que d une part plus de la moiti de ces Fran ais taient des binationaux et d autre part plus de la moiti avaient moins de trente cinq ans et taient donc susceptibles d tre concern s par ces mesures d autant plus g nantes depuis la r duction drastique du nombre des postes consulaires l tranger M Christian Cointat a galement dout de l efficacit de ces dispositions en estimant que les consulats ne seraient de toute fa on pas en mesure de remplir leurs obligations en mati re d audition pr alablement au mariage ou la transcription du mariage Il a enfin d plor les difficult s rencontr es par les personnes dont l un des parents tait n l tranger pour obtenir une carte nationale d identit et s est inqui t des atteintes port es par le projet de loi aux droits des ressortissants de l Union europ enne Mme Alima Boumediene Thiery a pour sa part pr conis de substituer l expression mariages mixtes celle de mariages binationaux et a jug scandaleuse la suspicion affich e l encontre de ces mariages Elle a en outre condamn l exigence d une pi ce d identit pour se marier ainsi que l inversion de la charge de la preuve et le choix d op rer des contr les avant m me la
39. il faut noter que les tudes de J Streiff Fenart prennent en compte tous les maghr bins et sans faire de hi rarchisation dans les pr jug s il est clair que les alg riens en France souffrent de pr jug s beaucoup plus profonds que les marocains et tunisiens Malgr ce qui est g n ralement admis l homme n est donc pas toujours avantag dans son int gration par rapport la femme maghr bine S il a plus facilement acc s aux activit s sociales au milieu professionnel au sein de la belle famille il peut tre infiniment rejet rejet qui ne peut qu tre difficilement combl par des qualit s individuelles que l on n attend pas syst matiquement d un homme On notera au passage que l homme fran ais lui s il souffre du pr jug ethnique dans la famille maghr bine a pour lui l avantage de la promotion sociale symbolique qu il apporte la famille ou au moins la fille de la famille et qui rach te en quelque sorte l ethnicit n gative Avec cependant quelques tensions parfois dans la communaut comme on l a vu lorsque la famille maghr bine est accus e d avoir vendu sa fille Par contre l homme marocain tant donn la plus grande facilit qu il a conserver des liens avec sa communaut peut avoir plus de facilit conserver les liens culturels que la femme qui aura de par son sexe son statut social et son origine un multiple handicap pour imposer ses choix culturels au
40. la r ponse communautaire En r ponse au groupe dominant certains immigr s ont eu le r flexe du repli sur soi La domination culturelle l indiff rence institutionnelle face aux in galit s ils ne les combattent pas Au lieu de cela ils ont eu une r ponse d fensive Inutile de se voiler la face on ne parle pas en France de communaut anglaise L image n gative de la communaut concerne le plus souvent les maghr bins pr sents en nombre en France Mais la communautarisation nest pas une solution Elle est excluante ali nante Les m res qui ont le malheur d en sortir leurs filles en les mariant avec des fran ais autrement dits des fran ais sans parent maghr bine se font accuser de vendre leurs filles comme l explique Jocelyne Streiff Fenart dans son ouvrage Les couples franco maghr bins en France C est la survie de la communaut qui est en jeu Cette construction ne vient pas seulement des immigr s lambda elle est encourag e par l Islam en France et par les pays d origine pour assurer la fid lit nationale et les revenus qui en d coulent par une instrumentalisation de la r gle religieuse pour assurer Fe 33 la coh sion du groupe Le site du HCI ne propose que la d finition communautaire relative la communaut europ enne Mais Mme Moreau elle pose une question tr s pertinente Dans le dernier num ro du Point il y a un philosophe am ricain qui parle du
41. les trangers s installent plus durablement en France les in galit s qu ils subissent ont des cons quences de plus en plus graves et de plus en plus difficiles justifier comme l explique Dani le Lochak 3 2 Le mod le fran ais n aboutit il pas une situation d in galit de facto En premier lieu les conventions internationales imposent de plus en plus souvent l galit de traitement entre nationaux et trangers comme l ont illustr les quelques exemples pr c dents Libert de mariage droit au respect de la vie priv e et familiale sont prot g s par la constitution par la d claration des droits de l homme et du citoyen par la d claration universelle par la convention europ enne Par exemple l article 8 de la Convention Europ enne des Droits de l Homme citant que toute personne a droit au respect de sa vie priv e et familiale de son domicile et de sa correspondance ce qui dans le cas des mariages mixtes peut tre largement mis en doute KLEIN Nathalie 2008 33 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Nathalie Perrin Gilbert maire du 1 arrondissement de Lyon explique que les maires sont de plus en plus pouss s demander des enqu tes syst matiques alors que celles ci ne sont pas obligatoires et n aboutissent que rarement sur des faits av r s de mariages de complaisance blancs ou forc s Depuis 19
42. qui am ne des relents identitaires comme on va le voir tout de suite 1 Tir du livre Libert galit mixit conjugales dirig par Corinne Philippe KLEIN Nathalie 2008 45 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration 1 3 Pr venir l cueil du culturalisme Le culturalisme tel que le d finit Jean Fran ois Bayart dans son livre L illusion identitaire consid re la culture comme Un corpus stable et clos sur lui m me de repr sentations croyances et symboles qui auraient une forte affinit Le probl me principal qui se pose lorsque l on essaye de faire plus de place l expression de la culture d origine des trangers en France c est la peur de tomber dans un degr de particularisme trop lev et de diviser la soci t voir d en faire une soci t communautaris e En r alit l n est pas le propos il ne s agit pas de vanter les m rites des communaut s ou d appeler ce qu une promotion active des cultures prises individuellement soient faites Mais au lieu d tre actif contre il est possible d tre passif face Voire de promouvoir la diversit dans son ensemble en laissant s exprimer les cultures de tous sans faire de la promotion culture par culture en enfermant les immigr s dans leur culture d origine ce qui n est ni souhait ni souhaitable L quilibre est videmment tr
43. sa culture Le fait d y avoir v cu d avoir encore des liens tr s forts et d avoir pu partager cela avec sa famille sans pour autant se sentir exclu de la soci t d accueil sa carri re brillante y est sans doute pour quelque chose facilite son int gration culturelle de fa on ind niable Sa femme parle un peu le dialectal et ma trise tr s bien la cuisine marocaine CERN Pr cis par moi 39 z F A Ajout par moi pour la compr hension 0 El ments tir s de l entretien avec M Naciri 44 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire Le terme d effort utilis par M Naciri montre la p nibilit du cheminement personnel bien que dans le m me temps M Naciri juge cela normal et effectif On voit donc bien que m me dans les cas o le parcours est vu comme r ussi que l immigr marocain est satisfait de sa situation il y a cette sorte d amertume d avoir du faire le chemin seul ou bien de ne pas tre reconnu pour les efforts fournis Il s agit d ailleurs bien d efforts La th orie que m ne Gabrielle Varro dans son ouvrage Sociologie de la mixit est que suite cette longue p riode d efforts elle emploie elle aussi ce terme pour tre int gr et pour s adapter personnellement au nouveau pays le parcours se termine par l assimilation Suite aux enqu tes qu elle a men es elle consid re que la courbe d int g
44. tait ils seraient s par s mais pas forc ment Dans le couple Alaoui monsieur est pratiquant et madame est catholique non pratiquante Il explique que les deux sont s par es le respect mutuel domine et g re ainsi les rapports religieux Dans le couple Kasri Nourredine n est pas pratiquant et sa femme de tradition catholique baptis e non plus Il assure que la religion n est pas un sujet de discussion comme chez ses amis galement en couple mixte Les enfants ont n anmoins t circoncits pour une question d hygi ne mais galement pour faire plaisir aux parents au Maroc KLEIN Nathalie 2008 69 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Les enfants vont dans un lyc e priv catholique pas pour les vertus spirituelles mais pour des raisons pratiques et M Kasri travaille lui m me dans un lyc e catholique M Kasri raconte un incident avec une des institutrices de son fils qui l aurait d sign d office pour faire un expos sur l Islam le pensant musulman M Kasri explique que cette initiative a t per ue comme une fa on de pointer du doigt son enfant et voil sa r action En le d signant on le marginalise Depuis tout petit la question de la religion ne s est jamais pos e et l vous la ma tresse le d signez vous l avez choqu Mais les enfants ils savent qu ils sont moiti fran ais moiti maroc
45. te pensante de l int gration en France l int gration est avant tout le v cu de femmes et d hommes les plus divers a A 1 De eur partageant souvent la m me esp rance et des valeurs communes Une d finition pleine de bons sentiments mais qui ne veut pas dire grand chose et qui a l tranget de pr senter l int gration comme une situation plus qu un processus La d finition donn e plus loin est beaucoup plus claire l int gration est la participation active la soci t nationale d l ments vari s et diff rents dans une galit de droits de devoirs et d obligations soci t dont il l immigr a accept les r gles et dont il devient un l ment constituant On se rend tout de suite compte de la distance qu il y a avec la premi re d finition Tout coup l int gration devient une d marche tr s individuelle men e seul et ce n est qu la fin que l tranger a le retour de ses efforts en devenant un l ment constituant b n ficiant de l galit de statut Pour tre int gr semble t il il suffit de participer activement la soci t S agit il du travail De payer des imp ts De voter A noter que la d finition ne fait pas du tout allusion au fait d tre tranger ou pas et reste tr s vague Il semble cependant qu elle concerne bien les trangers puisque le rapport traite des liens culturels et parle un peu plus loin de la culture d
46. terme d int gration g n ralement r f r la situation des immigr s install s de fa on durable dans le pays d accueil d signe la fois un processus et les politiques qui ont pour objet de faciliter sa mise en oeuvre Note Le processus inscrit dans la dur e est celui d une participation effective de l ensemble des personnes appel es vivre en France la construction d une soci t rassembl e dans le respect de principes partag s libert de conscience et de pens e galit entre homme et femme par exemple telles qu elles s expriment dans des droits gaux et des devoirs communs Mener une politique d int gration c est d finir et d velopper des actions tendant maintenir la coh sion sociale au niveau local comme au plan national de sorte que chacun puisse vivre paisiblement et normalement dans le respect des lois et l exercice de ses droits et de ses devoirs Ainsi con ue une politique d int gration ne concerne pas seulement 3 les immigr s elle n en doit pas moins prendre en compte les probl mes particuliers que peuvent poser certains d entre eux 3 M Surlign par moi KLEIN Nathalie 2008 11 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration L int gration n est pas l assimilation elle ne vise pas r duire toutes ses diff rences L int gration n est pas non plus l insertion car elle ne se limite pas aider les ind
47. tous le m me statut et on assiste une belle confusion des genres en France on peut donc n tre pas fran ais mais pouvoir voter D autre part si l on n est pas europ en on attend de nous que nous adoptions les valeurs fran aises sans forc ment avoir la nationalit et en tant donc pas s r de voter un jour Mais si on veut tre naturalis et voter il est alors indispensable d adopter des valeurs que d autres lecteurs n ont pas Alors qu en est il vraiment En nous r f rant au site du HCI nous retrouvons la d finition de citoyennet CITOYENNETE Dom int gration nationalit D f Qualit de citoyen assimil e dans les pays d mocratiques celle de national majeur qui rend une personne apte exercer librement l ensemble des droits politiques attach s cette qualit sous r serve qu elle ne se trouve pas priv e de tout ou partie de cet exercice par une condamnation p nale privation de droits civiques vote ligibilit Note L exercice de droits ne va pas en d mocratie sans le respect galement l gitime d obligations obligations de vivre en respectant les lois mais aussi les us et coutumes du pays obligations fiscales devoir de satisfaire la fonction de membre d un jury de Cour criminelle Les probl mes li s l int gration de communaut s immigr es dans le corps politique national sont devenus de nos jours tels qu ils conduisent approfondir la notion d
48. 07 devant les chefs d entreprises fran ais et alg riens Faire le choix d une pleine int gration dans notre R publique ne signifie pas renoncer ses racines Au contraire les deux doivent aller ensemble et c est ainsi que nous pourrons b tir dans louverture la tol rance le respect de l autre un avenir partag Quel est le sens donner l expression ses racines Difficile de savoir La frustration engendr e par l indiff rence institutionnelle est d autant plus grande que l on ne per oit pas de la m me fa on toutes les cultures trang res arrivant en France Ainsi les am ricains qui ont des enfants en France n ont aucune difficult transmettre leur langue leurs enfants Certes l anglais est beaucoup plus parl appris l cole et les enfants peuvent travers les medias l entendre au quotidien Comme l explique Gabrielle Varro dans son ouvrage Sociologie de la mixit le bilinguisme chez les enfants de couples mixtes franco am ricains est beaucoup plus lev que chez les enfants de couples franco maghr bins En plus de la difficult d apprentissage de l arabe en France la langue souffre de beaucoup de pr jug s qui rebutent les parents l enseigner leurs enfants ils n en voient pas l utilit ont peur d une stigmatisation Ma triser l anglais et le fran ais parfaitement est vu comme un atout intellectuel formidable autant dans le parcours scolaire venir qu
49. 1981 a permis aux trangers de se regrouper librement en associations et on le verra cela permet de mettre en place un r seau culturel solide Mais dans le cas o ces associations ditent des publications elles ne peuvent d signer comme directeur de la publication le pr sident de l association comme cela se fait habituellement Ces publications sont soumises des r gles tr s particuli res et tr s strictes Au fond l expression des liens culturels ne devrait pas d pendre de la nationalit On ne perd pas sa culture d origine en devenant fran ais et ce n est pas parce qu on est tranger qu on va s enfermer dedans Le fait d associer citoyennet et identit essaye de faire devenir fran ais ceux qui auraient adopt la culture fran aise construite qu on leur propose puisque citoyennet est maintenant synonyme de valeurs sur lesquelles repose l identit Ce grand m lange n est en fait destin qu une cat gorie de la population et Mme Moreau l avoue sans d tour L acc s la citoyennet est consid r pour tous les fran ais comme un moyen de libert Il y a une focalisation sur les femmes voil es alors qu on ne sait pas comment a se passe chez les chinois Mais il y a beaucoup de pr suppos s des principes diff rents pour les musulmans Que cela soit le cas parmi la population admettons A part promouvoir la diversit ce qui n est pas vraiment le cas on ne peut pas vraiment em
50. 2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent Une fois de plus le contexte particulier de construction de la mixit au sein du couple a permis que les choses se fassent effectivement d elles m mes M Jahidi ne voit d ailleurs pas cet quilibre comme une situation de compromis Je ne laisserais jamais tomber ma nationalit marocaine Je nai pas le sentiment d avoir fait des concessions les choses se sont faites d elles m mes Les enfants ayant eu acc s la culture de leur p re facilement ont pu en tirer les l ments de leur choix Il dit lui m me ne rencontrer aucun probl me en France li au fait d tre marocain et ajoute J ai lev mes enfants pour qu ils vivent leur mixit et leur double nationalit comme une richesse Je suis heureux que mes enfants soient bien dans leur peau c est dire qu ils soient laise avec leur double identit et qu ils ne renient aucune d entre elles C est la m me chose dans le cas du couple Chedotal Monsieur est dentiste Bien qu ils naient pas de projet au Maroc et que les s jours y soient assez espac s tous les 4 ans Soade l pouse dit n avoir fait aucune concession tout s est fait naturellement Elle ajoute que conserver sa culture marocaine est n cessaire pour notre couple et que des concessions ne sont pas n cessaires si l on apprend de l autre L
51. 73 la l gislation en la mati re s est durcie et encore en 1984 avec la modification de l article 37 1 du code de la nationalit fran aise qui stipule que pour pouvoir se marier les conjoints d un couple mixte doivent justifier d une communaut de vie d au moins six mois Article 37 1 L tranger ou l apatride qui contracte mariage avec un conjoint de nationalit fran aise peut apr s un d lai de six mois compter du mariage acqu rir la nationalit fran aise par d claration condition qu la date de cette d claration la communaut de vie n ait pas cess entre les poux et que le conjoint fran ais ait conserv sa nationalit Dani le Lochak dans le cadre des ses activit s au GISTI a men une longue enqu te sur les discriminations men es l encontre des trangers Elle rappelle que le Conseil d Etat et le Conseil Constitutionnel ont r affirm plusieurs reprises que les dispositions prises sp cifiquement envers les trangers devaient tre en ad quation avec les conventions internationales auxquelles avait souscrit la France Elle dresse la liste des in galit s ce qui est trop long pour tre rappel ici et qui ne concerne pas directement notre sujet Ce qui est s r cest que face la culture dominante en France au niveau de l expression culturelle les trangers partent avec un tr s gros handicap dans le contexte de non reconnaissance absolue des minorit s Certes la loi du 9 octobre
52. 8 Pseudonyme donc 18 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais janvier 2007 peut repr senter cette opportunit de travailler ensemble et de cibler au mieux les besoins des immigr s dans leur cheminement L auteur explique ainsi qu son poque le livre a t dit en l an 2000 ce n est donc pas si lointain toutes les demandes d apprentissage du fran ais les recherches de logement de travail n taient absolument pas cout es et que pour toutes ces questions les trangers devaient se tourner vers des associations C est encore tr s largement le cas mais le CAI peut tre le point de d part d une meilleure prise en charge par l Etat C est d ailleurs le r le des puissances publiques et les associations ne devraient tout au plus avoir qu une fonction compl mentaire car leur financement leur ind pendance leur id ologie leur efficacit ne sont absolument pas contr lables sauf par les subventions de l Etat comme l explique Mme Moreau Mais comme pour l instant elles sont totalement essentielles l Etat se retrouve un peu coinc et oblig de leur donner les moyens de mener la politique qu il ne met pas en place L auteur explique qu au niveau de l int gration culturelle il ne faut pas demander l immigr de nier sa culture d origine mais de faire en sorte qu elle cesse d tre source de difficult s sociales Evidemment aucune culture n est en elle m me source
53. Abderrahmane NACIRI secr taire g n ral de l association La maison du Maroc Sylvie MOREAU adjointe M Christophe BAY directeur de l accueil de l int gration et de l identit nationale au Minist re de l immigration de l int gration de l identit nationale et du d veloppement solidaire Nathalie PERRIN GILBERT maire du 1 arrondissement de Lyon Corinne REGNARD d mographe la Direction de la Population et des Migrations pour le minist re de l immigration de l int gration de l identit nationale et du d veloppement solidaire KLEIN Nathalie_2008 87 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Questionnaires Khalifa EL QAROUNI a obtenu sa th se en France arriv en 1978 Khalil JAHIDI chef d entreprise Paris Soade CHEDOTAL femme au foyer mari e un dentiste fran ais 88 KLEIN Nathalie_2008
54. Il a soulign que pr s du tiers des 320 000 mariages c l br s chaque ann e taient mixtes Le rapporteur a soulign la concentration de ce ph nom ne au Maghreb en Turquie et en Afrique subsaharienne francophone o la pression migratoire est tr s forte Ainsi entre 1994 et 2004 le nombre de mariages l tranger de ressortissants fran ais avec un conjoint alg rien a augment de 595 avec un conjoint marocain de 506 et turc de 656 M Jean Ren Lecerf rapporteur a rappel que le mariage avec un Fran ais tait d sormais la premi re source d immigration l gale en France et qu en 2004 34 440 des 75 753 personnes devenues fran aises par d claration de nationalit l taient devenues raison du mariage contre 19 493 en 1994 soit une augmentation de 77 Il a poursuivi en d clarant que le nombre des annulations de mariage tait pass de 1995 2004 de 449 786 soit une augmentation de 75 tandis que les signalements transmis au Parquet par les services consulaires passaient de 346 en 1998 1 733 en 2005 dont 80 en provenance du Maghreb et de la Turquie Il a observ que compte tenu des exigences en termes de charge de la preuve conditionnant cette saisine ces chiffres t moignaient plus de l augmentation des mariages simul s que de leur ampleur Tout en refusant d assimiler mariages mixtes et mariages simul s et de mettre en doute la sinc rit de l immense majorit de ces unions r sultant de
55. Unis d Am rique Cette th se a tr s vite eu de nombreux d tracteurs elle souffre en effet de nombreuses faiblesses D abord par l arbitraire d signant les WASP comme identit principale des USA contemporains En effet si les USA en tant que pays ont bien l empreinte des colons protestants blancs ils ne sont pas l identit nationale du pays dans le sens o les indiens sont les autochtones que les Etats Unis ont d s leur apparition subi de nombreuses vagues d immigrations et qu il est trop cat gorique pour ne pas dire absurde et x nophobe de d clarer une cat gorie de personnes comme identit repr sentative du pays et les autres comme une menace Il est d j tout fait construit de d signer par WASP et m me par simple protestant blanc une cat gorie enti re de la population puisque les individus de cette cat gorie ne se 24 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais r duisent pas ces seuls caract ristiques et peuvent tre plus proches individuellement d autres cat gories Ensuite parce que poser les autres comme menace c est anti constructif c est renier la diversit qui constitue depuis toujours les Etats Unis et c est les exclure d une soci t dont ils font pourtant partie L cole de Copenhague a beaucoup travaill sur ces questions en abordant le th me de la s curit Les tudes men es dans ce cadre insistent sur le fait qu au del des men
56. Universit Lumi re Lyon 2 Institut d Etudes Politiques de Lyon Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Le cas des mariages franco marocains en France Nathalie KLEIN sous la direction de Sylvia CHIFFOLEAU soutenu le 5 septembre 2008 Jury Sylvia CHIFFOLEAU Lahouari ADDI Table des mati res Remerciements Introduction l Le mod le fran ais 1 Etude des notions d int gration et d assimilation 1 1 La menace de l acculturation 1 2 Quelle politique d int gration 2 L identit fran aise 2 1 Les crispations autour de l identit 2 2 La France R publique indivisible 3 La citoyennet comme identit 3 1 La citoyennet comme garant de l galit 3 2 Le mod le fran ais n aboutit il pas une situation d in galit de facto Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire 1 Le repli communautaire comme zone de libert de l expression culturelle 1 1 Une place limit e accord e la diversit 1 2 L int gration culturelle un enjeu majeur une question d licate 1 3 Pr venir l cueil du culturalisme 2 Les courroies de transmission les associations le mariage mixte 2 1 Un exemple d association La maison du Maroc 2 2 Le mariage mixte comme facteur d int gration Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int
57. Wormser pour ses contacts Mme Perrin Gilbert Mme Regnard M Naciri Merci Sylvia Chiffoleau pour sa disponibilit et sa patience ainsi que M Addi pour l int r t qu il a port mon travail Un merci particulier Malika et Amelle sans qui mon travail aurait t vraiment compromis mon p re ma m re et ma s ur qui mont permis eux aussi de rencontrer des couples mixtes ainsi que Nabil Ezzaoui KLEIN Nathalie _2008 5 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Introduction La question de l int gration des trangers dans les soci t s occidentales est particuli rement sensible et souvent trait e sous l angle politique alors que le sujet est plut t sociologique avec des cons quences sur la population son organisation et des indications sur la fa on de g rer au mieux les adaptations que la migration n cessite L immigration existe en tant que partie constituante de la population et particuli rement en France o elle a toujours eu lieu Bien s r certains immigr s pour des raisons individuelles sont de passage en France et n y feront qu un s jour de courte dur e N anmoins les immigr s qui eux souhaitent s installer durablement en France contribuent l volution de la soci t et pas seulement d un point de vue conomique Ils apportent aussi leurs modes de vie leurs coutumes leurs cultures personnelles que l on per
58. acer des tendances C est ce quoi s est n anmoins risqu e Gabrielle Varro Voir annexe 2 Elle a men des enqu tes aupr s des couples franco am ricains franco allemands et franco maghr bins La mixit se traduit par un grand nombre de similitudes dans les trois cas au niveau des l ments culturels traduisant la transmission culturelle aux enfants La principale diff rence se trouve au niveau de la langue o seul l arabe n est pas parl par le conjoint Pour le reste l interculturalit semble jouer plein Mais comme l explique Gabrielle Varro il ne s agit l que de tendances Seul le niveau individuel permet une analyse s rieuse des rapports de force en action au sein du couple permettant d tablir dans quelle mesure la mixit a permis au marocain de pr server ses liens culturels ou si elle a au contraire acc l r son assimilation Dans ce cadre chacun d termine s il est satisfait de ce qui lui a t permis de garder Est ce gal ce qu il aurait souhait garder KLEIN Nathalie 2008 63 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration La transmission des valeurs l enfant est un des meilleurs indices permettant d valuer le rapport de force culturel en jeu dans le couple M me si dans le cas des couples franco marocains le handicap de la transmission de la langue est d multipli puisqu il n y a presque pas de moyen d apprendr
59. aces r elles contre l int grit du territoire port es par les immigr s On peut par exemple penser l espionnage la perte de souverainet notamment en Europe avec des fronti res de plus en plus ouvertes aux ressortissants de la communaut europ enne la plupart de ces menaces sont largement construites Il s agit plus de subjectivit En France la tr s r cente cr ation du Minist re de l immigration de l int gration de l identit nationale et du d veloppement solidaire a fait clater une vive pol mique autour de la place des immigr s dans l identit nationale En font ils partie Les deux intitul s s opposent ils Mme Moreau nous explique comment comprendre cet accolage ambigu Le probl me c est que identit nationale a fait r f rence au r gime de Vichy avec des relents d exclusion de nationalisme Or c est en fait traduit par le nom de cette direction accueil int gration et citoyennet En disant cela elle reconna t la diversit Un label diversit a d ailleurs t cr avec les employeurs Afnor C est un norme boulot On a en fait transform la notion d identit nationale comme citoyennet C est dire la connaissance des valeurs de la r publique On peut tre tranger et avoir un comportement citoyen je ne parle pas du droit de vote mais du respect des valeurs et du vivre ensemble C est comme un contrat dont l aboutissement peut tre une ventuell
60. age en lui m me qui provoque une conduite assimilatrice L origine du lien entre mixogamie et int gration est donc dans la situation particuli re de chacun selon les caract ristiques socio culturelles Autrement dit selon le v cu de chacun la fa on dont s organise le couple le mariage mixte va se r v ler plus ou moins facteur d int gration Au niveau national les d cisions politiques concernant la r gulation de l immigration permettent de garder le contr le afin d orienter dans un sens ou dans l autre la port e int gratrice des mariages On peut admettre que plus il y a de mariages moins il y a de contr le plus les mari s seront libres d organiser l interculturalit comme ils le souhaitent Cela ne veut pas dire que le communautarisme reprendra le dessus puisque l interculturalit sera toujours pr sente quoiqu il arrive au sein du couple et surtout dans les rapports du couple avec l ext rieur Nous en venons l analyse du niveau individuel pour voir si finalement dans les couples interrog s la mixit a permis la pr servation des liens culturels Au niveau du compromis on a souvent tendance focaliser sur la religion en ce qui concerne les mariages franco maghr bins comme si tous les maghr bins taient musulmans et que l Islam tait par essence un obstacle la mixit Or dans tous les couples interrog s la religion n est en aucun cas un probl me on peut penser que si a l
61. ains ils sont conscients et que la religion de leur p re et de leurs grands parents c est l Islam mais c est tout a a fait partie d eux c est une tiquette mais ils savent que leur p re n est pas pratiquant donc on n en parle m me pas La priorit est donc de se d tacher des cette tiquette de ne pas marginaliser les enfants De les rendre comme tout le monde de r parer en quelque sorte la diff rence qui s est produite par rapport aux autres lors de l union des parents Dans le couple Jahidi l encore la religion na pas pos de probl me M Jahidi explique Mes enfants ont fait le choix de ne pas tre pratiquants ils font ce qu ils veulent cela m importe assez peu N tant lui m me pas pratiquant cela n est pas ressenti comme une perte d autant plus qu il a gard des liens tr s forts avec le Maroc y ayant v cu encore r cemment et arrivant par sa situation professionnelle s y rendre r guli rement Pour les pr noms des enfants la situation est plus d licate car les l ments ext rieurs ont plus d influence et les choix ne r v lent pas seulement le rapport de force au sein du couple mais traduisent d avantage les rapports de groupes D autant plus que la l gislation marocaine oblige les enfants marocains avoir un pr nom arabe pour pouvoir figurer sur l tat civil M Jahidi explique ainsi les choix des pr noms Mes enfants n ont que des pr n
62. alidit des mariages On y voit que malgr l absence de statistiques par sexe et par nationalit sur les mariages mixtes c l br s en France le rapporteur a estim que les chiffres disponibles faisaient tat d une mont e en puissance des mariages simul s Il a pr cis que de 1999 2003 le nombre des mariages c l br s en France entre des Fran ais et des ressortissants trangers avait progress de 62 pour repr senter 50 000 des 275 000 mariages c l br s en France tandis que les mariages mixtes c l br s l tranger avaient plus que tripl en 10 ans passant de 13 000 en 1995 44 900 en 2004 Il a soulign que pr s du tiers des 320 000 mariages c l br s chaque ann e taient mixtes Ce rapport souligne la mont e en puissance des mariages simul s n non ant ensuite que des chiffres de mariages mixtes certes mais que rien ne permet de pr senter comme simul s Donner des chiffres qui n ont pour seul but de montrer l explosion des mariages mixtes est pour le moins ambigu dans un rapport souhaitant d noncer les mariages blancs ou forc s C est un raccourci rapide dangereux qui assimile la mixit une menace Nathalie Perrin Gilbert maire du 1 arrondissement de Lyon dit n avoir t elle m me confront e qu une fois un cas o elle avait eu un doute lors de l entretien alors qu elle est lue depuis 2001 De m me Gabrielle Varro avance des chiffres
63. anger et entr e en France en cette qualit en vue de s tablir sur le territoire fran ais de fa on durable Note Un immigr a pu au cours de son s jour en France acqu rir la nationalit fran aise Voir aussi immigration Cette d finition d immigr peut poser probl me puisqu un immigr n a pas forc ment vocation ni s tablir en France et si oui pas forc ment de fa on durable Nous verrons d ailleurs que quelques uns des marocains interrog s pour cette enqu te avouent tre venus en France sans projet de mariage ou d y rester et encore moins d y acqu rir la nationalit 1 Etude des notions d int gration et d assimilation Les d saccords que nous allons rencontrer tout au long de ce travail sur les d finitions des notions cl s telles qu int gration assimilation traduisent la crispation qui existe autour de ces questions et la subjectivit qu elles mettent en uvre Le vocabulaire est particuli rement sensible mais au del c est le sujet qui est d licat J essaierai donc d utiliser ces termes avec le plus de soin possible sachant que je ne satisferai personne si ce n est moi gr ce aux convictions acquises la suite de mes recherches KLEIN Nathalie _2008 9 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration 1 1 La menace de l acculturation Selon le Haut Conseil l Int gration qui est sens tre la t
64. ans une structure traditionnelle en France comme ailleurs o l galit des statuts n est pas encore la r gle Et si leur situation sociale est plus favorable que celle de leur mari elles sont prises en piti de n avoir pu trouver un homme de leur rang malgr les discours ce point de vue est encore largement r pandu et le mariage entier est vu comme m diocre Puisque m me si la femme a une tr s 52 Toujours selon les tudes de J Streiff Fenart 56 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent bonne situation c est encore et toujours celle de l homme que l on consid re pour valuer le niveau de vie du couple Si l on ajoute ces crit res conomiques les pr jug s la mauvaise image qu une femme peut recevoir en pousant un marocain la r action de certaines familles est pr visible Jocelyne Streiff Fenart r sume cela tr s bien la femme aurait donc plus perdre en pousant un arabe qu un homme en pousant une arabe Effectivement la femme marocaine interrog e a dit avoir t accueillie chaleureusement dans sa belle famille alors que chez les hommes seul M Jahidi dit n avoir rencontr aucun probl me d acceptation Les hommes souffrent beaucoup plus des pr jug s que les femmes en arrivant en France et cela repr sente donc des difficult s suppl mentaires dans le parcours d int gration Cependant
65. apporteur avait montr l importance du nombre de faux papiers en particulier de permis de conduire en circulation et estim que pour que la biom trie soit efficace il faudrait rendre la carte nationale d identit d ores et d j gratuite obligatoire II a toutefois reconnu que le dispositif propos poserait des difficult s s agissant du futur conjoint tranger La commission a ensuite adopt un amendement tendant supprimer des dispositions caract re r glementaire Par ailleurs M Christian Cointat s est inqui t des possibilit s de d l gation de la r alisation des auditions des fonctionnaires subalternes rappelant la gravit de ses cons quences pour les personnes Il a estim que la multiplication des obstacles pourrait conduire certains binationaux renoncer la nationalit fran aise Il a donc souhait que seuls les consuls consuls honoraires et chefs de chancelleries d tach es puissent proc der 82 KLEIN Nathalie_2008 Annexes aux auditions et que ces personnes b n ficient d une formation sp cifique ce quoi M Richard Yung a souscrit Tandis que M Michel Dreyfus Schmidt marquait galement son opposition la possibilit de d l gation des fonctionnaires M Jean Ren Lecerf rapporteur a n anmoins consid r que la suppression de cette disposition aboutirait rendre ces auditions exceptionnelles alors que l interdiction de laisser des agents contractuels locaux r
66. apter ces changements est difficile puisque lui m me peut ne pas se sentir tranger ou pas fran ais et devoir changer de statut du jour au lendemain n est pas possible De la m me fa on que si lui se sent fran ais on peut travers la notion de mariage mixte lui renvoyer sans cesse l image de l tranger dans laquelle il ne se reconna t pourtant pas Comme l explique Gabrielle Varro l identit est une question tout autant objective qu elle existe par rapport aux autres et par les autres elle est galement performative Gabrielle Varro pose ainsi la question comment faire la part du moi tranger Et comment vivre ce glissement identitaire du moi personnel au moi social qui peut se ressentir au sein m me du couple En effet l image qui est renvoy e ne l est pas seulement par les inconnus le regard m me du conjoint peut se complaire voir un tranger ou inversement peut attendre un fran ais l o les r flexes sont encore trangers Et surtout attendre une nationalit l o il y en a deux Et pour coller ce qu on attend d eux pour rentrer dans une case certains suivent des d rives extr mes comme le raconte M Naciri avec quelque ranc ur contre ses coll gues Certains pour tre assimil s sont pr ts changer leur pr nom lors de la demande de naturalisation L il y a un vrai probl me d identit c est comme s il nie compl tement son identit O
67. aser les efforts d int gration dessus Les adh rents sont souvent des b n voles qui accordent plus ou moins de temps l association et le programme de celle ci ne peut donc tre qu al atoire M me si les subventions de l Etat peuvent pousser mener bien les projets et donner une vraie vie l association nombre d entre elles sont inactives ou tardent se lancer 43 Au sens de la fr quence pas de la l galit 48 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire Mme Moreau souligne la relation ambigu entretenue par le minist re avec les associations Subventions ces organismes ce n est pas pour leur r le comme ONG toujours d sagr able pour un gouvernement mais parce qu ils servent la promotion de l acc s aux droits des migrants D une certaine fa on parce qu ils assument ce que ne fait pas le gouvernement Ils b n ficient cependant d un vrai pouvoir puisque certaines de ces associations percevant les subventions d noncent syst matiquement les rat s des politiques chaque fois la menace plane de supprimer ou de baisser les aides mais finalement les associations sont trop indispensables 2 2 Le mariage mixte comme facteur d int gration En 2006 10 000 travailleurs 17 000 saisonniers sont entr s en France alors qu ils taient 98 000 entrer pour des raisons familiales dont58 000 trangers rejoignant un conjoint
68. c l bration du mariage tout en estimant que ces proc dures complexes porteraient atteinte aux droits des ressortissants de l Union europ enne et aux conventions conclues par la France sans pour autant r pondre aux v ritables probl mes En r ponse ces interrogations M Jean Ren Lecerf rapporteur a estim que le projet de loi comportait des l ments de simplification en pr voyant une proc dure homog ne pour le mariage des Fran ais qu il soit c l br devant une autorit fran aise ou trang re Il a en outre jug l audition utile pour d celer des mariages simul s tout en reconnaissant qu il convenait d en assouplir les modalit s Il a ensuite indiqu que les statistiques qu il avait cit es manaient de rapports parlementaires ainsi que du Gouvernement mais qu il d plorait l absence de donn es portant sur les mariages binationaux c l br s en France ou sur la p rennit compar e des mariages de binationaux et de Fran ais Il a d clar ne pas disposer d valuations sur les cons quences du rel vement de l ge nubile des femmes mais a jug toujours pertinente l obligation d entendre le mineur s par ment des mineurs pouvant se marier lorsque leur loi personnelle le permet Le rapporteur a rappel que l audition des futurs poux et l obligation de d cliner l identit des t moins avant la publication des bans s appliqueraient tous les mariages c l br s par les autorit s fran aises qu ils s
69. caract ristiques culturelles distinctes Si cela se fait en une g n ration on ne peut pas sinc rement parler de m tissage lent On peut aussi rappeler que dans la d finition mod le d int gration l id e qui tait donn e du multiculturalisme tant beaucoup moins flatteuse Utilis e toujours entre guillemets et pr sent e comme tant l apanage des mod les anglo saxons on sentait une certaine distance avec cette notion KLEIN Nathalie 2008 21 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration L expression l histoire de la construction de la nation est un rappel l esprit jacobin qui a t l origine de l mergence de l Etat nation en France En effet la vision de l immigration est largement influenc e des preuves politico historiques travers lesquelles la nation s est form e La sociologue fran aise Dominique Schnapper le d montre en tudiant l volution du vocabulaire utilis pour d signer les immigr s travers les diff rents pays europ ens A travers les mots de la vie sociale c est le rapport l Autre qui s exprime la tradition de l int gration nationale et de ses modalit s la conception de la citoyennet On ne saurait comprendre les formes du rapport l Autre et les politiques l gard des trangers install s sans tenir compte du jacobinisme fran ais li une conception de la na
70. ce au 1 janvier 2007 Cette d finition semble donc tre la plus fid le la r alit Cette diff rence de d finition montre une volution restrictive de la cible des politiques d accueil D sormais seuls les immigr s s installant durablement en France b n ficient de ce type de mesures Pourtant on verra que dans les entretiens plusieurs marocains admettent qu ils ne pensaient pas forc ment s installer durablement en France leur arriv e D sormais il faut avoir un projet de vie En 2003 le comit interminist riel de l int gration s est r uni pour la premi re fois depuis longtemps et a modifi le sch ma des op rateurs afin de red finir la politique d int gration Au sein du minist re la direction de l accueil de l int gration et de l identit nationale s occupe d sormais des immigr s en situation r guli re install s en France durablement En terme de politique d accueil le Contrat d Accueil et d int gration offre une formation en trois parties prise int gralement en charge par des plates formes r gionales de l Agence Nationale d Accueil des Etrangers et des Migrations l ANAEM une partie civique sur les valeurs r publicaines et sur les institutions fran aises vivre en France une partie linguistique si la personne ne parle pas fran ais l enseignement peut aller jusqu 400h 20 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais Un petit bilan de comp ten
71. ces d gag es par les tudes de Jocelyne Streiff Fenart toujours dans son ouvrage Les couples franco maghr bins en France L analyse de ces tendances montre d abord que les rejets du conjoint tranger n ont pas lieux que dans les sph res populaires au contraire La r action de la famille d pend de nombreux facteurs et peut tre oppos e celle laquelle s attendait le conjoint fran ais Ce tableau montre que sur les enqu tes de Jocelyne Streiff Fenart les difficult s sont plus nombreuses quand l homme est tranger du c t fran ais comme marocain Un homme marocain est souvent rejet par sa belle famille fran aise comme un homme fran ais est invisible dans sa belle famille marocaine 1 Jocelyne Streiff Fenart Les couples franco maghr bins en France l Harmattan 1989 KLEIN Nathalie 2008 55 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration La femme trang re au contraire est tr s bien re ue c t marocain comme fran ais elle souffre beaucoup plus dans sa propre famille Ainsi si la femme fran aise a des relations difficiles avec ses parents quand elle se marie un marocain la marocaine peut tre carr ment rejet e par sa famille si elle pouse un fran ais Le rejet de l homme rejaillit ainsi sur sa femme Cela est confirm par mes propres entretiens puisque M Kasri et M Alaoui ont dit avoir eu de grosses diffic
72. ces de 1h 3h est galement tabli afin de d finir une orientation professionnelle Si une tape n est pas suivie des sanctions peuvent tre prises s il y a une volont manifeste de ne pas suivre la formation Le recul nest pas encore suffisant pour valuer l efficacit d une telle mesure mais d j la loi du 20 novembre 2007 a enrichi le contrat avec la cr ation tests dans les pays d origine pour les migrants familiaux De 40h 80h de fran ais ainsi qu une formation sur les valeurs r publicaines sont propos es mais cela n est toujours pas mis en uvre Mme Moreau explique que l aussi une attention particuli re est port e aux femmes On doit faire attention ce qu elles ne soient pas clo tr es et lors de la formation aux droits et devoirs des parents il est pr vu d insister particuli rement sur l galit hommes femmes selon les dires de Mme Moreau Tout est fait comme si la la cit et l galit des sexes taient devenues les deux grandes valeurs de la R publique fran aise tant il leur est fait cas dans le cadre de la formation sur les valeurs du pays Elles ne sont pourtant pas nonc es dans la devise sens e porter toute la force de l esprit r publicain De plus on pourra noter sans ironie que si la France a pour valeur fondamentale l galit des sexes il semblerait que les trangers soient les premiers en voir les effets 2 L identit fran aise Toujours sur
73. core moins d influence par le mariage Dans ces trois couples en effet on avoue que la question ne s est pas pos e et que s il est plus facile d pouser une non musulmane quand on n est pas soi m me pratiquant ce n est pas le mariage mixte qui a affaibli la pratique de la religion Les tudes qui sont men es montrent d ailleurs que la plupart des couples mixtes r unissent des gens plus ou moins croyants mais rarement pratiquants Le seul cas que j ai moi m me trouv de couple avec le conjoint marocain pratiquant est le couple Alaoui plus g et donc o dans chaque pays chacun a t lev dans un contexte beaucoup plus religieux KLEIN Nathalie 2008 51 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration On constate donc que la religion contrairement ce qui est souvent pos n est pas syst matiquement un obstacle pour les couples mixtes et que le fait d tre mari avec un conjoint fran ais n est pas ce qui affaiblit la pratique de la religion mais que ce niveau l les conjoints marocains non pratiquants l taient d j avant leur mariage Du coup on peut penser que la religion n est pas un probl me parce que ce n est souvent pas une question et quand a l est le cas des Alaoui le respect des pratiques de l autre est le principe et l encore le sujet ne laisse pas de place un grand d bat Concernant l tude m
74. d non ant l inverse en 1995 657 mariages avec un conjoint tranger ont t l objet de requ te devant le procureur et seulement 79 ont finalement re u une opposition au mariage sur 25 000 mariages mixtes Le rapporteur remarque ensuite la concentration de ce ph nom ne au Maghreb en Turquie et en Afrique subsaharienne francophone o la pression migratoire est tr s forte Ainsi entre 1994 et 2004 le nombre de mariages l tranger de ressortissants fran ais avec un conjoint alg rien a augment de 595 avec un conjoint marocain de 506 et turc de 656 Au lieu de se r jouir de l ouverture d esprit de ses concitoyens et de la mixit grandissante parmi la population l utilisation de l expression la pression migratoire est tr s forte stigmatise les immigr s des r gions cit es comme opportunistes dans leur mariage Le rapport rappelle ensuite que le but n est pas d assimiler mariages mixtes et mariages simul s et de mettre en doute la sinc rit de l immense majorit de ces unions r sultant de l augmentation de la population fran aise issue de l immigration mais qu il faut tout de m me souligner l troite corr lation de l envol e du nombre de mariages mixtes avec le renforcement des contraintes de l immigration 68 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent Mais quel autre choix ont des gens qu
75. d incompatibilit avec les conventions internationales s agissant d un domaine minemment sensible puisque touchant la libert du mariage Il a ensuite appel la prudence afin que la lutte contre les mariages simul s n aboutisse pas une lutte contre les mariages mixtes et pr conis de distinguer les mariages d un Fran ais avec un ressortissant de l Union europ enne de ceux de Fran ais avec des ressortissants de pays non membres Il a en outre jug certaines dispositions du projet de loi totalement irr alistes et inapplicables Enfin d non ant les dysfonctionnements du service central de l tat civil de Nantes et s interrogeant sur la pertinence d une centralisation en la mati re il a pr conis d en renforcer les moyens M Michel Dreyfus Schmidt a jug contradictoire l indigence des statistiques d nonc e par le rapporteur et l abondance de statistiques ensuite cit es par ce dernier Il a regrett l absence d valuation des cons quences de la loi du 4 avril 2006 portant l ge nubile des femmes dix huit ans et appel un arr t des r formes en mati re d immigration Il a ensuite d plor qu en d pit des assurances donn es par la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur la libert du mariage des trangers en situation irr guli re des expulsions d trangers sur le point de se marier interviennent r guli rement la suite de signalements d officiers de l tat civil aux procureurs de la R p
76. des bureaux par comp tence Ce n est pas au m me m tier de s occuper du logement de l emploi Du coup il faut sp cialiser les bureaux par m tiers c est ainsi qu on a cr le bureau logement int gration soci tale l ments de vie quotidienne et qu on a s par l emploi On n a pas trouv assez de place pour la diversit Or la mission c est justement de lutter contre cette diversit Elle n apporte pas de plus value ici on se marcherait sur les pieds En fait c tait une belle id e mais en terme organisationnel elle n tait pas possible En r alit elle devrait tre prise en charge par le directeur lui m me au dessus du logement et du travail Et a co terait cher pour rien La phrase Elle n apporte pas de plus value n est pas prendre au sens que la diversit n apporte rien qu il est inutile d y consacrer du temps et de l argent Mais qu elle est d j prise en compte par le biais des autres bureaux et qu il n est donc pas n cessaire de rajouter un bureau qui lui serait uniquement consacr La diversit est donc trait e au milieu d autres priorit s beaucoup plus mat rielles et pas moins importantes que le logement l acc s au travail toutes li es la diversit Aujourd hui m me si l interculturalit est de plus en plus accept e et vient relativiser la notion d Etat nation on assiste en m me temps une crispation autour de ce relativisme
77. des regrets sur leur vie car les circonstances font que cela ne se passe pas toujours comme pr vu Mais l on touche l identit et surtout celle que l on va transmettre ses enfants Les solutions mixtes qui manent la fois de la soci t d accueil pourquoi pas des pouvoirs publics et des immigr s eux m mes sont elles une bonne passerelle pour cr er des liens en douceur Elles pourraient concilier les deux appartenances dans la sph re publique pour emp cher qu elles soient enferm es dans la sph re priv e configuration qui favorise les replis communautaires En permettant aux trangers d exprimer leurs deux cultures on peut penser que l adaptation se fera plus facilement la transition est en tous cas moins brutale et ce sont principalement les associations qui sont charg es de remplir ce r le en France Mais les mariages mixtes eux aussi peuvent servir de courroies de transmission 2 1 Un exemple d association La maison du Maroc Le r seau associatif liant la France et le Maroc est tr s dense et quelque soit la forme que les associations prennent elles ont pour finalit de s inscrire dans le paysage urbain local tout en voulant garder un lien avec le Maroc Elles sont en cela une formidable force int gratrice puisqu elles font participer des marocains et des fran ais ensemble Elles s appuient souvent sur les fameuses communaut s tout en leur donnant une ouverture puisqu e
78. ducation Il faut dire que le traumatisme n a rien voir puisqu il s agissait d un protectorat et non d une colonisation comme dans le cas alg rien Selon J Streiff Fenart plus la p riode de migration est ancienne et plus le nombre de mariages mixtes augmente Mais elle souligne que cet effet ne se v rifie pas pour l immigration maghr bine qui aurait selon certaines interpr tations des difficult s particuli res s int grer dans la soci t fran aise du fait d une culture particuli re Ce genre de discours vise plus ou moins explicitement la religion dominante dans cette vague de migrants l Islam Cette religion est en effet tr s souvent critiqu e et point e du doigt pour son manque d adaptabilit la difficult prouv e par ses membres distinguer le spirituel du temporel quand bien m me il semble que ce soit une difficult des religions en g n ral Malgr ce discours on constate que un quart des 23 000 mariages mixtes c l br s en France en 1986 taient d j maghr bins Cela na pas emp ch au HCI de se pencher s rieusement sur la question de la compatibilit de l Islam avec les valeurs r publicaines dans son rapport L Islam dans la R publique paru en 2001 Les extraits de l entretien avec Mme Moreau ne cachent pas l attention particuli re port e la migration maghr bine et surtout des femmes 0 Jocelyne Streiff Fenart Les couples franco maghr bins
79. e suffit justifier le rejet Alors que dans les milieux dits plus cultiv s ce mot est tr s rarement employ pour ne pas dire jamais On fait plut t appelle la diff rence de mode de vie de culture pour justifier la r action avec toujours l id e que les maghr bins en ce qui nous concerne les marocains se font toujours reprendre par leurs traditions Le mariage avec un fran ais est souvent assimil une promotion sociale dans le sens o l on int gre le groupe dominant en France que pour les femmes le patronyme assez n gativement marqu dans la soci t discriminations l embauche est effac Tandis qu au contraire le mariage avec un marocain repr sente une sorte de d classement social aux yeux de la famille fran aise Il n est pas seulement ici question de la situation conomique des marocains en France des immigr s en g n ral d ailleurs mais aussi de la situation du Maroc lui m me et de l histoire des relations entre les pays largement asym triques De plus les pr jug s n gatifs qui continuent de circuler autour des maghr bins en France ne font pas d eux a priori ce qu on appelle commun ment des bons partis Ce d classage est subi de fa on plus brutale par les femmes plus expos es l h t rogamie sociale En effet si leur cat gorie socioprofessionnelle est inf rieure celle de l homme leur statut n en est que diminu d
80. e citoyennet il en est ainsi en Am rique du Nord Etats Unis et Canada comme en France et en Europe occidentale Voir aussi Nationalit La d finition elle m me ne laisse aucun doute la citoyennet consiste bien l exercice des droits civiques Mais l interpr tation donn e par la note va beaucoup plus loin le respect de la l gislation obligations fiscales Commettre un d lit ou ne pas payer ses imp ts supprime t il la qualit de citoyen un fran ais C est ce que Mme Moreau appelle le comportement citoyen Plus grave l interpr tation largit au respect des us et coutumes qu elle cite elle m me entre parenth ses relevant le caract re ind fini et subjectif de cette notion Si l on consid re que c l brer No l est une tradition ne pas le c l brer m emp che t il d tre une citoyenne fran aise Et sinon alors quels us et quelles coutumes peuvent me d pourvoir de cette qualit KLEIN Nathalie 2008 29 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Courageuse dans ses convictions la note pr cise que cet largissement de la d finition originale est du aux probl mes li s l int gration de communaut s immigr es dans le corps politique national qui sont devenus tels qu il faille remettre en cause une d finition de droit D abord changer la d finition ne va pas arranger les probl mes on
81. e naturalisation Chaque ann e ainsi nous avons ici 100 000 nouveaux fran ais On peut comprendre l intitul de la direction accueil int gration et citoyennet comme un processus logique on accueille l immigr on int gre l tranger et on le naturalise faisant de lui un citoyen Dans ce cas accoler immigration et identit nationale signifierait que les immigr s prennent leur pleine part l laboration de l identit nationale Mais en fait ce processus ne concerne pas tous les immigr s s installant en France tous n ont pas vocation devenir fran ais ce qui ne les emp che pas d avoir envie de vivre ici et de s adapter au pays Mme Moreau souligne en effet que cela permet de reconna tre la diversit sans doute celle constitu e par les citoyens naturalis s issus de diff rentes origines Cependant la diversit n est pas au c ur des activit s du minist re En effet la mission qui en portait le nom n a jamais t cr e Voir annexe 1 Le fond du probl me c est la capacit de la France g rer sa diversit accepter toutes les cultures en les laissant s exprimer sans tomber dans le communautarisme Ce n est pas un probl me sp cifique la France tous les grands pays d immigration ont ce probl me et il est clair qu il n y a pas de mode d emploi pour conna tre le succ s parfait mais on peut toujours am liorer la situation 2 2 La France R publique indi
82. e au quotidien entre eux et s rement elle soul ve des questionnements et des n gociations quotidiennes qu il n est pas forc ment ais de g rer mais que tous les individus rencontr s ont d cid de surmonter mettant profit leur diff rences et se concentrant sur ce qui les rassemble Conscients de l importance de pr server la culture d origine marocaine le conjoint fran ais lui a dans chaque cas accord une place qu elle n a pas dans la sph re publique En cela le mariage mixte tel que j ai pu l approcher est v ritablement un espace d expression et de pr servation des liens culturels sans repli sur soi Si les conjoints rencontr s peuvent para tre exceptionnels par le caract re naturel que semble rev tir toutes leurs d cisions touchant la mixit il n en est rien La mixit n est qu une source de conflits suppl mentaire potentielle selon la fa on dont on la g re selon la structure du couple les rapports de sexes Comme peut l tre l ducation des enfants le travail et tous les l ments de la vie quotidienne dans n importe quel couple en France 72 KLEIN Nathalie_2008 Conclusion Conclusion Le mariage avec l tranger constitue l un des derniers lieux o les Etats peuvent encore exercer leur contr le et en France comme ailleurs les politiciens lont compris d autant plus que l immigration est de plus en plus familiale Les mariages mixtes ont longtemps t le derni
83. e ces valeurs qu on leur demande d assimiler en m me temps qu on leur souffle de ne pas exprimer de fa on trop vive leurs particularit s Une fois ces efforts accomplis l tranger consid re ce qu il y a tir Il n y a pas d avantage tre fran ais Aucun dans le cas de M Alaoui Des regrets sur la non transmission de la langue dans le cas de M Kasri et M El Qarouni C est la p riode de d senchantement d crite par Gabrielle Varro Si ces trangers s taient mari s avec des marocaines bien s r ils auraient pu assurer parfaitement la transmission de leur culture mais au prix d tre sans cesse point du doigt comme communautariste Y a t il alors des regrets sur le mariage Absolument aucun Parmi les personnes interrog es aucune ne dit souffrir d acculturation parce qu au sein du couple ils ont pu pr server des liens culturels Si la mixit pr sente un risque d acculturation elle est n anmoins souvent protectrice de l inetreulturalit contrairement la sph re publique o il n est pas possible d exprimer sa culture d origine Si dans la sph re publique le marocain fournit tous ces efforts et se conforme en tant qu universitaire accept l image que l on attend d sormais des immigr s c est aussi parce que dans la sph re priv e il garde une sorte de contr le sur ce qui lui appartient et sur ce qui le caract rise sinc remen
84. e dans les discours les plus officiels qui soient et m me dans les mots des institutions concern es Elle fait le lien avec la colonisation probl me r el mais qui n est pas repris dans ce travail Le pass colonial est tr s souvent pr texte critique juste titre mais il ne doit pas loigner des vraies probl matiques Qu est l assimilation aujourd hui Dani le Lochak est beaucoup plus cl mente avec la d finition de l int gration elle reposerait sur une dynamique d change telle que chacun accepte de se constituer partie du tout et s engage respecter l int grit de l ensemble 13 2 nn Fran oise Gaspard d nonce aussi le tabou autour du terme d assimilation notamment dans les discours politiques et fait une tude de l volution des mots utilis s assimilation remplac par int gration jusqu insertion SE D sormais l assimilation n est plus un mot tabou et en un sens il vaut mieux mettre des mots sur ce que l on tudie c est un bon moyen pour y apporter des solutions si besoin est et si elles existent La principale diff rence que font les marocains interrog s entre l int gration et l assimilation est comme les universitaires une diff rence de degr dans la perte des liens culturels Mais surtout les deux id es sont s par es l une est positive l int gration l autre n gative l assimilation Alors que dans la politique et l admi
85. e des trangers ou des citoyens de d finir qui est int gr et qui ne l est pas Pour se faire une id e des faiblesses et des apports que peut avoir cette notion je prendrai en compte des l ments des diff rents points de vue afin d avoir un panel le plus complet possible des r flexions men es sur la question En partant de la th se qu elles se valent toutes ce qui est mon avis tant donn qu il ny a pas de d finition arr t e et que les chercheurs eux m mes ne s entendent pas J admets totalement que cette position soit contestable mais c est celle qui me para t la plus pertinente Pour illustrer le d saccord entre universitaires on peut prendre en exemple la journ e d tudes mise en place par l unit Migrations internationales et minorit s de l Institut d tudes d mographiques L int gration en question qui a eu lieu le 30 mai 2008 Paris Mais loin de focaliser sur les contradictions entre les intervenants il faut mettre en valeur la richesse de tels changes entre chercheurs Cela permet de recadrer un peu les choses plus que ne le permettent les discours politiques et les avis de chacun qui m me si ils illustrent une opinion publique font d vier largement la signification de l int gration d j tr s floue Les intervenants ont aussi pu pointer du doigt les nouvelles notions qui viennent parasiter l id e d int gration et tablir le non aboutissement de l int gration
86. e la langue du parent marocain en France D ailleurs l apprentissage se fait souvent au pays lors des vacances et selon la fr quence de celles ci elles peuvent au contraire r v ler une cruelle perte comme l explique M Kasri Mais au del des influences externes on doit garder en t te que les rapports au sein d un couple mixte sont comme tout couple des rapports de sexe et pas de groupe et que seul le niveau individuel peut permettre d valuer l origine et les cons quences de ces rapports Malgr le double handicap de sexe et de statut social la femme que j ai pu interrog e Soade Chedotal n est pas dans une situation de domination culturelle Mari e un fran ais rencontr en France elle a transmis la langue arabe ses enfants Selma et Sara Elle dit que cela s est fait naturellement Elle n coute pas de musique ne regarde pas les cha nes arabes mais cela r sulte d un choix elle n en prouve pas de manque Elle dit avoir t accueillie chaleureusement par sa belle famille avec laquelle elle a de bonnes relations De toutes fa ons le statut du conjoint immigr ne doit pas tre vu uniquement sous l angle du handicap Cela d pend du niveau social du contexte familial soutien pour la continuit de l identit culturelle et m me de la personnalit des conjoints de l attachement au pays de la vision de la mixit s il y en a une Par exemple M El Qarouni dit expr
87. e que ces traits culturels effacer sont par exemple la polygamie ce qui vise directement une certaine cat gorie de migrants ou la non pratique du fran ais Ce que l on met alors derri re caract ristiques culturelles distinctes ne seraient que des caract ristiques contraires l ordre publique ou la loi fran aise Cependant on peut avoir des particularit s culturelles diff rentes de celles communes la majorit des fran ais en tant fran ais ou en tant tranger mais pas en contradiction avec l ordre public Cette d finition se contredit donc elle m me et est pour le moins pol mique Elle admet cependant que l assimilation correspond l effacement le plus pouss possible des l ments culturels d origine de l immigr m me si cela n est pas traduit juridiquement et c est normal puisque aucun crit re objectif n est tabli pour juger si oui ou non la personne est assimil e Le minist re par le biais de son site et de ces d finitions explique que cette vis e assimilationniste est vue comme caract ristique du syst me fran ais et m me si elle n a pas de traduction juridique elle mod le la fa on dont sont accueillis et per us les trangers en France car elle pose comme principe que pour tre int gr compl tement les immigr s doivent se d faire de leurs particularit s culturelles INTEGRATION Dom immigration int gration nationalit D f Le
88. el au sein des couples mixtes Une analyse d taill e que l on ne peut pas rapporter ici mais qui montre que ce crit re est particuli rement marquant pour un enfant et l un des aspects de la vie priv e les plus emprunts de l interculturalit Elle rel ve ainsi les couples choisissant des pr noms passe partout les pr noms passant dans les deux religions des pr noms exotiques ou d autres traditions les bretons ont beaucoup de succ s ou alors le double pr nom mais l encore il faut tudier le placement de l un et de l autre pour avoir une vision du rapport de force Gabrielle Varro a men la m me tude sur les pr noms relevant elle aussi les enjeux autour du choix du pr nom 58 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent Les probl mes n apparaissent souvent pas au mariage lui m me comme le montre J Streiff Fenart mais plus tard dans la structure de la famille qui voit se confronter deux syst mes diff rents En fait ce genre de difficult s peut tout autant arriver dans un couple qui ne conna t pas la mixit mais o les conjoints auraient eu des ducations tr s diff rentes N anmoins le risque est d autant plus grand qu il y a de diff rence organisationnelle entre les couples parentaux Dans un article de l Express paru le 09 mai 2002 des couples en t moignant expliquent que la diff rence de culture c est
89. elle Varro la repr sentation du mariage mixte existe m me si lui n existe pas Je suis personnellement tout fait d accord avec elle tant donn que des couples dont le conjoint tranger a t naturalis peut se consid rer toujours mixte d autres dont les deux sont fran ais mais l un d origine trang re se consid rer galement comme mixtes Des conjoints peuvent aussi baser leur mixit sur un autre terrain comme celui de la langue maternelle de la couleur de peau de la religion Puisque apr s tout au niveau du sexe qui d finit en premier la mixit tous les mariages sont mixtes En consid rant que cette notion de sexes oppos s va de soi dans le mariage on peut exclure ce crit re pour d finir un couple comme mixte Cependant les crit res restent vagues et partir de l je pense que seuls les int ress s eux m mes peuvent v ritablement se d finir comme mixte ou non Pour les entretiens bien s r j ai du me baser sur la d finition juridique Cette d finition a beau n tre pas enti rement satisfaisante elle est n cessaire Les probl mes qu elle soul ve sont mon avis li s toute d finition qui par principe pose des cadres rigides Un conjoint tranger est donc tranger et d s sa naturalisation ne l est plus sortant le mariage des statistiques alors m me que dans leur vie au quotidien aucun des effets de la mixit n a chang Pour le conjoint tranger s ad
90. els avec le pays d origine dans la vie au sein du pays d accueil favorise souvent l panouissement de l tranger qui se sent accept tel qu il est et multiplie les efforts L int gration d un individu au sein de la soci t est une op ration conjointe mutuelle un change qui va dans un double sens et n gliger l importance des liens avec le pays d origine est une erreur dans la politique d int gration Croire que son succ s est l assimilation en tant que francisation c est dire effacement du pass de ce qui rapproche l individu de ses origines car nuisible sa conduite en soci t d accueil est un leurre Ce qui peut tre naturel et progressif devient parfois violent car impos de l ext rieur L ext rieur en l occurrence ce n est pas l tranger c est le pays d accueil et plus pr cis ment l administration la sph re publique Il y a toujours des d finitions claires de ce qu est un tranger la mixit la diversit II y a des cadres juridiques d terminant l attribution de la nationalit il y a des dictionnaires pour d finir ce vocabulaire Mais au del il y a le discours politique qui dessine la vision qu ont la soci t et ses habitants de l tranger Et cette cette vision l qu est confront chaque jour celui qui souhaite s int grer Alors il ne s agit pas seulement pour lui d obtenir des papiers Il s agit pour vivre sereinement dans ce pays d tre accept com
91. en e par Jocelyne Streiff Fenart seulement dans 2 cas sur 30 le projet de mariage a t le motif d migration Ce sont bien s r ces cas les plus m mes de pr senter une non int gration totale avec ventuellement une ignorance compl te de la vie en France bien que se mariant avec un conjoint fran ais on peut imaginer que l individu s en soit fait une id e Ces cas sont donc rares et souvent le conjoint immigr avait d j une raison personnelle et donc un parcours individuel s par de son conjoint fran ais dans le pays d accueil Il avait donc entam le processus d adaptation avant le mariage Cela ne signifie pas que le mariage n ait pas acc l r la d marche ou ne l ait pas facilit e mais il n en a pas t l origine Il faut dire que de plus en plus les jeunes marocains arrivant en France sont des tudiants et que leur s jour en France m me s ils n envisagent pas de s y installer durablement les oblige mettre en place un syst me conomique et social propre leur int gration en tant qu tudiants De plus en consid rant qu ils sont appel s par la France et que l avenir qu il leur est destin en tant que dipl m ch meur au Maroc est un statut peu enviable ils commencent leur parcours d int gration sans avoir forc ment le projet de rester De l autre c t les classes plus populaires o chaque couple est plus isol La mixit dans ces cas l ne va pas forc ment de soi
92. en France 54 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent 1 2 La compl mentarit des statuts Gabrielle Varro a men des tudes tr s int ressantes dans les diff rents ouvrages auxquels elle a particip sur la complexit des rapports en jeu dans le couple mixte alliant domination entre sexes et domination intergroupes La position de chacun des conjoints dans le couple franco maghr bin est souvent repr sent e comme largement sexu e Dans le cas o la femme est marocaine l administration fran aise favorise son int gration et p se de tout son poids pour l adapter au mieux aux m urs fran aises partant du principe qu elle jouira d un statut plus fort en France Par contre du c t marocain ce type de mariage est souvent vu comme de la prostitution id e soulign e par la peur du mod le sur les petites soeurs Je n ai pas moi m me constater ce genre de r action Les gens que j ai pu rencontrer au Maroc avaient toujours des enfants mari s avec des fran ais au moins l un d entre eux et la mixit n tait pas un probl me qu elle soit venue de la fille ou du fils Le statut des femmes est toujours particulier dans un groupe puisqu elle apporte les enfants elle est toujours vue comme perdue si elle se marie avec un membre d un groupe ext rieur mais au del d elle ses enfants C est pourquoi les r actio
93. er quitte fantasmer cette identit en la sublimant ou en la sur exprimant par le biais d une communaut plus ou moins construite Avec cette perte d identit on saisit l importance de la question des liens culturels en effet comment un tranger pourrait se soumettre aux r gles locales s il ne s y identifie pas o s il s y identifie quasiment de force et du coup en prouve une ranc ur voir une col re plus ou moins refoul e Cela fait dire l auteur que la destruction des liens communautaires n est pas vertueuse en soi 6 Dans sa participation au livre Libert galit mixit conugales dirig par Corinne Philippe 7 Citation du livre Libert galit mixit conugales dirig par Corinne Philippe KLEIN Nathalie 2008 41 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Ainsi lors des entretiens r alis s et notamment concernant les marocains universitaires on se rend compte que si la rupture communautaire est g n ralement accept e ses effets secondaires savoir la perte de l expression culturelle et ses r percussions sur la transmission de la culture aux enfants est plus ou moins mal v cue bien que plus ou moins int rioris e C est le cas de M Kasri Le seul lien que je garde avec le Maroc vue ma situation familiale le mariage mixte et tout a Le fait que je ne connaisse pas beaucou
94. er rempart l exclusion des populations que l on ne souhaitait pas int grer la nation comme les juifs apr s la R volution et en Alsace sous la monarchie o les mariages mixtes taient encourag s pour viter la reproduction Les juifs et les tsiganes furent nouveau la cible sous le r gime de Vichy mais cette fois ils subissaient l interdiction Les enfants issus des unions entre aryens et juifs taient qualifi s de m tisses Dans les colonies le mariage mixte tait par contre utilis comme force assimilatrice Si les mariages mixtes sont d sormais consid r s comme une vraie force d int gration ils peuvent galement repr senter au niveau individuel un potentiel d acculturation selon que le conjoint fran ais accepte l identit culturelle d origine du marocain Face tous les st r otypes et les peurs entretenues par les medias autour des immigr s et particuli rement des musulmans l assimilation vire de plus en plus la volont de gommer toutes les sp cificit s culturelles des immigr s et ce faisant de b tir une identit nationale sur un moule unique duquel il serait vu comme dangereux de sortir Mon travail a pu d montrer que cette confrontation culturelle est en fait construite parce qu il para t plus simple d imposer des choix que de b tir sur le long terme des conciliations culturelles la source de la diversit du pays D ailleurs la perp tuation des liens cultur
95. ernent et voluant au gr des besoins La la cit semble quand m me au c ur du probl me puisque Mme Moreau la cite galement Libert galit fraternit la cit avec une focalisation sur le droit des femmes Les cultures ne sont pas quivalentes sur l galit hommes femmes et l ducation des enfants Il y a beaucoup de messages De nombreux messages qu on n essaie pas de d crypter de peur de les comprendre L encore bien s r l galit hommes femmes doit tre respect e et ce serait bien que l effectivit de la parit en politique que l galit salariale en soit les mod les Mais il n y a qu une fa on de trouver les valeurs de la France elles sont dans les lois de la r publique Il est facile de les d terminer et de les faire respecter En assimilant la nationalit fran aise une culture des valeurs l administration va l encontre de l volution des choses qui tend une diversit croissante un plus grand m lange des cultures qui fait qu aujourd hui avec louverture des fronti res le fran ais moyen ne correspond plus vraiment un travailleur au b ret avec la baguette et le vin rouge Beaucoup de fran ais ne se reconnaissent pas dans les traditions jud o chr tiennes identifi es comme caract ristiques de la France Dans ces conditions demander aux trangers d adh rer des valeurs qui ne sont pas clairement identifi es ni l gitim es qui ne corr
96. es mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Voil pourquoi on ne peut pas attendre de tous les fran ais qu ils se comportent de la m me fa on aient les m mes valeurs personnelles et se reconnaissent dans une seule culture rigide et intemporelle On ne peut pas non plus demander des immigr s d acqu rir cette culture et de se l approprier de la m me fa on que pour comprendre les liens culturels en jeu dans la situation d migration on ne peut pas d terminer une liste d indices culturels qu il faudrait pr server pour que les marocains en France ne perdent pas leur identit culturelle Seul le niveau individuel permet l analyse des traces que chacun veut garder dans le respect de l ordre national Voir derni re partie Il n y a pas une culture fran aise comme il n y a pas une culture d une communaut marocaine en France Dans un contexte d europ anisation on pourrait penser que l identit nationale s assouplit et s adapte la fr quentation des trangers En r alit l Europe est double tranchant Autant elle est synonyme d ouverture conomique de projets communs autant elle se dresse de plus en plus comme une forteresse o les trangers extracommunautaires ne sont pas forc ment les bienvenus cr ant une hi rarchie dans les migrants Cela se r percute sur tous les aspects de la vie priv e des trangers dont leur mariage On constate par exemple q
97. espondent m me pas la devise nationale qui elle la rigueur porte une vraie l gitimit r publicaine semble tr s difficile mettre en place Lors des entretiens beaucoup de marocains ont t moign n avoir demand la nationalit que lorsqu ils en taient absolument contraints rares sont ceux qui l ont demand e par un attachement particulier aux valeurs nationales Ce qui ne veut pas dire qu ils ne les partageaient pas et cet opportunisme administratif ne les a pas emp ch d tre des citoyens comme les autres participant la vie associative M Alaoui par exemple arriv en France en 1968 n a demand la nationalit que trente ans plus tard en 1998 Il explique cette d cision Ca ne m int ressait pas mais finalement mes gosses sont fran ais I ny a pas d avantage tre fran ais aucun M El Qarouni lui a demand sa nationalit en 1987 neuf ans apr s tre arriv en France et trois ans apr s son mariage Il explique cette demande comme un choix et une n cessit M Jahidi a demand la nationalit apr s la naissance de son a n e Amal mais cela faisait d j 5 ans qu il tait mari Il avait v cu plusieurs ann es en France auparavant et tait ma tre de conf rence l universit de Lille On voit bien ici que la nationalit et l int gration n ont rien voir donc dire qu tre fran ais c est avoir les valeurs de la France semble tr s contradic
98. etit Robert retient le crit re racial accompagn du crit re priv de la religion et le crit re public de la nationalit En accolant la religion et la race la nationalit il conf re aux deux premiers crit res un caract re objectif ill gitime Finalement le crit re de race puis de religion plus que contestable sera retir pour coller au plus pr s aux volutions de la soci t Gabrielle Varro elle d crit la mixit comme tant la rencontre de deux entit s habituellement tenues pour incompatibles Une d finition qui laisse le champ libre toutes les interpr tations j Citation de Gabrielle Varro collaboratrice de ouvrage Libert galit mixit conjugales dirig par Corinne Philippe Anthropos 1998 56 Abdelhafid Hammouche dans son introuction au livre Mariages et immigration la famille Alg rienne en France presses universitaires de Lyon 1994 57 Gabrielle Varro Les couples mixtes et leurs enfants en France et en Allemagne chapitre 3 dition Armand Colin 1995 60 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent L INSEE quant lui s appuie sur la nationalit pour recenser les mariages mixtes en 1994 dans le cas o l un des conjoints est fran ais alors qu en 1997 c est le lieu de naissance qui est privil gi lorsqu un des conjoints est immigr l autre n en France Selon Gabri
99. ficat de capacit mariage en l absence de tout doute sur la r alit ou la libert du consentement Le rapporteur a en effet consid r que le non respect des formalit s pr alables pouvait s expliquer par leur m connaissance et non une volont de fraude Il a en outre indiqu qu il convenait d encourager la transcription des mariages c l br s l tranger devant une autorit trang re afin d viter des difficult s ult rieures notamment au moment de la succession du conjoint fran ais et que les formalit s ant rieures la transcription ne devaient pas d courager les personnes de bonne foi de les accomplir En r ponse M Patrice G lard qui consid rait que les ressortissants de l Union europ enne devraient tre dispens s d audition M Jean Jacques Hyest pr sident s est interrog sur la possibilit d op rer des discriminations entre les pays en cette mati re A l article 171 8 du code civil la commission a adopt un amendement de pr cision ainsi qu un amendement de suppression de dispositions caract re r glementaire La commission a ensuite adopt un amendement de coordination tendant ins rer un article additionnel apr s l article 3 saisine du procureur de la R publique par l officier de l tat civil afin de pr voir que l officier de l tat civil doit saisir le procureur de la R publique sans d lai en cas de doute sur la validit du mariage projet A l article 4 saisine du p
100. fort qu il a fait pour s assimiler On voit bien qu il ne se positionne pas en choisissant un pays qui serait sien l un est le pays lautre est l adopt Dans les deux cas c est une d marche personnelle o lon ressent de l affection et de l attachement pour les deux pays sans choix ni distinction La diff rence est que l loignement estompe les liens avec l un des deux pays et l immigr essaye de les retrouver pour se sentir bien On note que M Naciri reprend exactement le discours de valeurs pr sent par l administration mais il souligne aussi le manque de reconnaissance La situation des Jahidi est un peu diff rente puisqu ils ont v cu en famille au Maroc pendant de nombreuses ann es Les liens avec le Maroc n ont jamais t vraiment interrompus sans que cela nuise l int gration de M Jahidi Il prend d ailleurs en compte la pr servation des liens culturels dans sa propre d finition de l int gration comme on l a vu en premi re partie Plus loin il revient sur l importance qu il attache la pr servation des liens culturels estimant y tre parvenu propos de sa culture marocaine Pour rien au monde je ne m en s parerais Elle est tr s importante pour moi Je me sens spontan ment d abord marocain Par son travail il est chef d entreprise il arrive travailler en France et au Maroc Du coup il affirme ne pas ressentir de manque quant l expression de
101. fran ais On note par ailleurs 47 000 tudiants et entre 26 000 et 30 000 demandeurs d asile Le mariage mixte a souvent t manipul par les gouvernements et particuli rement dans le cadre des colonies car il permettait d tendre les vis es colonisatrices voire d effectuer des transformations sociales sur le long terme Le mariage avec les femmes surtout musulmanes tait une fa on de s approprier la sph re priv e en domptant les tres l ducation des enfants etc D un autre sens le m tissage pouvait aussi tre vu comme le moyen de faire perdurer les assises de la soci t indig ne Mais dans une relation aussi asym trique que le cadre de la colonisation il est plus que douteux que le conjoint indig ne ait pu conserver quoique ce soit de sa culture d origine Aujourd hui le mariage mixte est beaucoup moins connot comme une volont d ethnicisation Jocelyne Streiff Fenart le pr sente comme la plus petite distance entre les groupes sociaux Quant Gabrielle Varro elle affirme que d sormais malgr l image toujours n gative qui persiste autour des mariages mixtes chez certains ils ne sont plus synonymes de s paration mais d int gration Le mariage permet de conceptualiser la volont de vivre ensemble qui est l inverse de la s gr gation et du repli communautaire et national Selon les chiffres avanc s par Gabrielle Varro les mariages mixtes repr sentaient en
102. fran aise Homm emme Homme Femme Femme marocaine Homme InvisibleRejet Accept Accept fran ais Homme marocain Femme Accept Accept Rejet Difficile Source Jocelyne Streiff Fenart Les Harmattan 1989 couples franco maghr bins en France 84 KLEIN Nathalie _2008 Bibliographie Bibliographie Ouvrages BAYART Jean Fran ois L illusion identitaire Fayard 1996 Dynamiques d int gration en situation interculturelle Cahiers du CERESI 1990 DEBBASCH Charles dir Droit constitutionnel et institutions politiques Economica 1990 p 527 531 FABER Jean Les ind sirables int gration la fran aise Grasset 2000 HAMMOUCHE Abdelhafid Mariages et immigration la famille alg rienne en France Presses universitaires de Lyon 1994 introduction MAILLOT Agn s dentit nationale et immigration la liaison dangereuse Les carnets de l info 2008 NYE Joseph Soft Power Publicaffairs 2004 PHILIPPE Claudine dir Libert galit mixit conjugales une sociologie du couple mixte Anthropos 1998 ROUX Andr Droit constitutionnel local Economica 1995 SMOUTS Marie Claude BATISTELLA Dario __V ENESSON Pascal Dictionnaire des relations internationales Approches concepts doctrines Dalloz 2006 STREIFF FENART Joseph Les couples franco maghr bins en France L Harmattan 1989 VARRO Gabrielle Sociologie de la mixit de la mixit amoureuse aux mix
103. i re importante mais l ge n est pas forc ment le crit re En effet M Alaoui qui est retrait maintenant est arriv en France et parlait fran ais bien qu il mait pas un excellent niveau d tudes mais il a suivi sa scolarit au Maroc quand le syst me fran ais tait encore en vigueur Certains tudiants marocains ne sont pas forc ment tr s bons en fran ais ils privil gient l arabe ce qui ne les emp che pas d avoir envie de venir en France L apprentissage du fran ais au Maroc est tr s individuel c est dire qu part les analphab tes qui repr sentent quand m me une part non n gligeable de la population plus du tiers les marocains parlent fran ais mais des niveaux tr s diff rents qui ne sont pas forc ment en lien avec leurs tudes mais plut t en lien avec la proximit qu ils ont avec la culture fran aise Ainsi beaucoup de familles populaires parlent tr s bien fran ais parce que la fille ou la femme est embauch e comme domestique chez des expatri s ou parce que l un des enfants s est mari avec un fran ais D autant plus que la culture fran aise a un cho tr s fort et qu il est possible de suivre les informations les journaux ou d couter la radio en fran ais 2 2 Le compromis au sein du couple quelle pr servation des liens culturels Dans le compromis culturel en jeu au sein du couple mixte une fois de plus il n y a pas de mode d emploi et il est difficile de tr
104. i primordiales ni donn es une fois pour toutes Bien au contraire toute culture est une construction historique c est pr cis ment parce qu elles sont plastiques que la tradition la culture la civilisation perdurent Yves Gonzalez insiste sur le fait que la culture est volutive et vouloir figer une identit fran aise bas e sur une culture intemporelle ne peut tre que vain Contrairement la civilisation la culture est r elle mais n anmoins construite et surtout volutive 2 1 Les crispations autour de l identit La construction communautariste n a pas le monopole du culturalisme Les dirigeants politiques pour asseoir leur pouvoir contr ler le pays l unifier ou d fendre les int r ts nationaux n h sitent pas passer par l et l on note une revalorisation de ces discours depuis les ann es 1990 0 Source pour cette citation et les suivantes Le Monde Diplomatique Juin 2006 p 15 21 Directeur du GREMMO Groupe de Recherches et d Etudes sur la M diterran e et le Moyen orient et enseignant chercheur l universit Lyon 2 22 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais C est ce que rappellent Laurent Bazin Robert Gibb Monique Selim tous trois membres du r seau scientifique Terra IRD dans leur article introductif Nationalisation et tatisation des identit s dans le monde contemporain Les nouvelles rh toriques de l
105. i s aiment s ils veulent vivre ensemble dans un pays o l un d eux n est pas accept Il n est pas question d ignorer l existence des mariages blancs ou forc s mais les mesures prises rejaillissant sur l ensemble des mari s l gitimes sont elles efficaces On se dirige donc de plus en plus vers une bipolarisation du mariage mixte le mariage clandestin d nigr poursuivi facteur d exclusion m me pour le conjoint fran ais Et de l autre c t un mariage mixte entre un fran ais et un conjoint marocain d j int gr avec une position sociale tr s avantageuse o diversit et interculturalit sont mises l honneur et ventuellement salu es par la soci t Chacun g re ses rapports la culture d origine par rapport la culture d accueil en fonction des l ments qu il veut en garder ceux qu ils jugent incompressibles non n gociables et le reste qu il peut n gocier pour en faire une synth se acceptable Mais le choix n est pas seulement celui de l individu derri re cette apparente libert l organisation de l identit d pend en fait de l organisation totale de l accueil des trangers C est surtout au niveau de la sph re priv e que le niveau individuel est engag pour l analyse Comme l explique le livre Libert galit mixit conjugales dirig par Corinne Philippe La mixogamie a un effet int grateur par l action r gulatrice des Etats Ce n est pas le mari
106. iages Apr s avoir indiqu que l Assembl e Nationale avait examin le projet en premi re lecture le 22 mars dernier M Jean Ren Lecerf rapporteur a rappel que si le principe de la libert du mariage composante de la libert individuelle affirm par le Conseil Constitutionnel dans ses d cisions du 13 ao t 1993 et du 20 novembre 2003 interdisait de subordonner la c l bration du mariage la r gularit du s jour d un futur conjoint tranger il ne s opposait pas ce que soient prises des mesures de pr vention ou de lutte contre les unions contract es des fins trang res aux droits et aux obligations attach s au mariage par la loi Il a indiqu que le projet de loi entendait lutter contre les mariages simul s en pr cisant que cette notion recouvrait la fois les mariages de complaisance et les mariages forc s Tout en regrettant qu il n existe aucune statistique par sexe et par nationalit sur les mariages mixtes c l br s en France le rapporteur a estim que les chiffres disponibles faisaient tat d une mont e en puissance des mariages simul s Il a pr cis que de 1999 2003 le nombre des mariages c l br s en France entre des Fran ais et des ressortissants trangers avait progress de 62 pour repr senter 50 000 des 275 000 mariages c l br s en France tandis que les mariages mixtes c l br s l tranger avaient plus que tripl en 10 ans passant de 13 000 en 1995 44 900 en 2004
107. icipe d une v ritable politique de reconnaissance de la i DE 35 b 4 A diversit Il y a encore sans doute du chemin faire Ceci dit cest possible puisque des initiatives sont men es par des lus locaux d montrant que la diversit non seulement ne met pas en p ril l identit nationale mais la constitue et l enrichit Pour repr senter ces lus j ai r alis un entretien avec Mme Nathalie Perrin Gilbert maire du 1 arrondissement de Lyon Concevoir l identit nationale comme quelque chose de fig d fendre c est renier tout ce que peuvent nous apporter les personnes immigr es la culture la civilisation Cet arrondissement est class au patrimoine mondial de l UNESCO Certains veulent en faire un arrondissement patrimonial o il ne faudrait rien d truire tout nettoyer figer l arrondissement pour en faire un mus e surtout le conserver le figer Or ce classement repose surtout sur cette volution les 2000 ans d histoire de cet arrondissement On ne peut pas arr ter l identit un moment donn et dire C est a L identit n est pas fig e elle se construit d apports Si elle s arr te elle se scl rose et dispara t elle est en perp tuelle construction Le but est de reconna tre les cultures pr sentes en France de reconna tre leurs richesses en les faisant conna tre du public travers des actions simples telles que des festivals de musique des
108. identitaire faire mais faire avec le tout Et c est l que r side la difficult puisque les autres l ext rieur n est pas forc ment pr t accepter ce m tissage que l on repr sente Au sein de la soci t comme du mariage Car nous l avons vu la mixit impliqu e dans ce type de couple n est pas forc ment accept e ni voulue par les conjoints et peut tr s bien tre rejet e par le conjoint fran ais Dans ce cas le mariage mixte peut tre vu comme un concours de circonstances commun o la mixit n a pas jou et o elle n est donc pas per ue comme une richesse ni valoris e La pr servation des liens culturels de l tranger n est donc pas du tout assur e La mixit peut tre le ciment du couple comme un concours de circonstances Mais il est tr s rare de trouver des conjoints que tout s pare et souvent les niveaux socioprofessionnels sont similaires Ainsi les universitaires se fr quentent entre eux et se rencontrent par exemple dans des associations o ils sont tr s actifs notamment les associations de lutte anti raciste C est ce qu explique M Kasri et selon lui c est un gage de r ussite du mariage M me dans un couple franco fran ais ou on essaie d tre avec quelqu un pas forc ment de son niveau culturel ou de son niveau d tudes mais Y a un minimum D ailleurs l exemple c est que les gens qui ont un niveau d tudes moyen ou lev ils se marient avec des fran
109. ier la double obligation de s int grer et de respecter les principes r publicains libert galit la cit La R publique est convoqu e pour rappeler qu il n y a d int gration concevable et valide que r publicaine et pour conjurer le spectre du communautarisme au moment o dit le ministre des communaut s issues de l immigration s organisent pour r sister l int gration r publicaine par des pratiques endogames Le Haut Conseil l int gration s empare son tour du concept Dans son rapport intitul pr cis ment Le contrat et l int gration il rel ve non sans emphase qu on touche ici aux principes m me de notre pacte r publicain les notions de contrat et d int gration et que le m rite du contrat d int gration propos aux trangers arrivants sur notre sol serait de nous amener r fl chir ensemble au contrat et la citoyennet D sormais le titre de s jour vient r compens les bons immigr s qui auront respect des principes Libert galit la cit des principes qui ne correspondent pas exactement la devise nationale dont la solidarit prend un coup Ces principes sont applicables tous les fran ais mais dans cette situation ils sont choisis pour les immigr s L utilisation de la notion de la cit rappelle les tensions qu il y a eu derni rement en France autour du voile et stigmatisent sans doute involontairement a
110. imer rarement sa culture d origine parce que S il ny a pas de volont et d int r t il n y a pas de choix faire Il semble donc s tre totalement d tach de sa culture d origine En r alit on a vu auparavant que transmettre l arabe ses enfants lui tenait finalement c ur et il avoue que conserver sa culture d origine en France n est pas vident si l on veut tre per u comme un fran ais Il a m me cette phrase extr mement forte Je me demande si avec l volution de la France on ne va pas tre comme les Juifs durant la p riode de Vichy D ailleurs il dit plus loin qu il juge n cessaire le fait de conserver sa culture marocaine et qu il pense y tre parvenu mais sans y consacrer le temps qu il voudrait Il semblerait au vu de ces r ponses qu au sein du couple l expression culturelle ne pose pas de probl me mais qu au sein de la soci t M El Qarouni ressente encore une certaine exclusion Il parle d ailleurs d une fracture qui n arrive pas se fermer avec la population trang re Selon lui la mixit est une chose qui peut tre un enrichissement des deux c t s mais il ne pr cise pas quelles conditions On peut imaginer que l une de ces conditions soit notamment la libre expression des diff rentes cultures en jeu dans le couple sinon quel enrichissement autre que la simple rencontre de deux individus pourrait on y trouver En sch matisant
111. ion comme injonction Enjeux id ologiques et politiques li s l immigration Cultures amp Conflits n 64 2007 En ligne mis en ligne le 06 mars 2007 Consult le 10 juin 2008 URL http www conflits org index2136 html CHARLES Gilbert FESTRAETS Marion L int gration par l amour L Express 09 mai 2002 En ligne _http www lexpress fr info societe dossier immigration dossier asp ida 331600 SOUDAN Fran ois MABROUK Sonia et COLETTE Elise recueilli par La grande Interview Brice Hortefeux Jeune Afrique n 2458 17 au 23 f vrier 2008 p 25 29 SOUDAN Fran ois Fadela Amara Rachida Dati Rama Yade ce qu en pensent les fran ais d origine africaine Jeune Afrique n 2460 2 au 8 mars 2008 p 26 34 VAN EECKHOUT La titia Changer le regard sur l immigration Entretien avec Jacques Toubon pr sident de la Cit nationale de l histoire de l immigration Le Monde 7 octobre 2007 Discours SARKOZY Nicolas discours Dakar S n gal 26 juillet 2007 _http www elysee fr elysee elysee fr francais interventions 2007 juillet allocution_a_ _ universite de_dakar 79184 html SARKOZY Nicolas discours Alger Alg rie le 3 d cembre 2007 http www afrik com article13062 html CHIRAC Jacques discours relatif la commission Stasi Paris le 17 d cembre 2003 http www fil info france com actualites monde discours chirac loi laicite htm 86 KLEIN Nathalie_2008
112. ion d immigration en 1991 Bien s r il faut prendre en compte la diff rence du type de migrants entre ces p riodes celui qui travaille et s en va celui qui s installe et la baisse g n rale de c l brations de mariages qui reste n anmoins plus n cessaire pour les trangers pour obtenir ce fameux titre de s jour Ces deux facteurs font augmenter la part de mariages mixtes dans l ensemble des mariages mais ces chiffres traduisent ind niablement une ouverture de la soci t fran aise aux trangers L inverse n est pas forc ment vrai puisque parall lement cette hausse on constate que les mariages entre conjoints trangers en France ont galement augment sur la m me p riode de 1 85 en 1975 3 2 en 1991 Dans ces chiffres on ne sait pas quelle proportion s l vent les mariages de conjoints de m me nationalit cas dans lesquels on pourrait penser du communautarisme Mais ces chiffres restent tr s bas et ne d notent pas de vraie menace quand la diversit et l int gration des trangers On note aussi que globalement une hauteur d environ 60 contre 40 ce sont majoritairement les femmes fran aises qui se marient avec des trangers plus que l inverse Cela est li au fait que les migrants notamment de travail mais pas seulement sont majoritairement des hommes Il faut noter que lors de l examen qui a lieu dans la proc dure d acquisition de la nationalit il y a u
113. ion se fait de part et d autre et de la part de l immigr et de la part de la soci t d accueil le rejet de l une ou l autre des parties peut entra ner des d rives plus drastiques parmi lesquelles l acculturation totale ou au contraire le repli communautaire Mais avant de dire celui l ne veut pas s int grer ou celui l a oubli d o il vient il faut se pencher sur les parcours de chacun et garder l esprit que personne m me s il en prend l attitude ne peut effacer de sa vie les influences des soci t s qu il a connu 46 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire On observe effectivement sur de nombreux t moignages celui de M Kasri est particuli rement flagrant que m me si l tranger commence par se f liciter de sa situation en France d tre heureux de son mariage etc apr s quelques temps d entretien il admet avoir des regrets sur les liens qu il n a pu conserver avec sa culture d origine partag entre les reproches des parents sur la non transmission de la langue ses enfants et sur la peur de forcer ses enfants de les encombrer avec sa culture C tait une frustration que je ressentais pas au d but mais avec le recul et puis apr s tu te dis C est trop tard je ne vais pas les obliger L encore il faut prendre cela avec pr caution beaucoup de personnes en situation d migration ou non ont
114. isme baissera Il faut que les cultures soient reconnues non pas dans un lieu part mais o la culture fran aise se donne voir aussi Les expressions si je ne me sens pas accueillie hostile montrent que le communautarisme est justifi dans certaines conditions si limmigr ne sent aucune d marche vers lui pour l accueillir l int grer C est un peu le m me raisonnement que M Kasri 1 Le repli communautaire comme zone de libert de l expression culturelle 1 1 Une place limit e accord e la diversit Nous l avons dit il n y a pas de rem de miracle l int gration des immigr s La diff rence se joue souvent sur le degr de tol rance qu ont les Etats envers l expression de la culture d origine des immigr s Souvent comme cit dans les d finitions de la premi re partie le syst me anglo saxon multiculturel est critiqu pour son communautarisme alors que la France elle est point e du doigt pour sa grande rigidit face aux particularismes culturels Voici un autre exemple de soci t communautaire la Su de tudi e dans un article paru dans le Monde diplomatique de juin 2006 Le mod le d int gration qui domine en Su de restreint l admission des migrants non europ ens mais favorise une citoyennet pluriculturelle pour les immigr s r sidents A la diff rence d autres Etats cette politique assez consensuelle rige la diversit culturelle la coop ration et
115. it s sociales et culturelles Belin 2003 VARRO Gabrielle Les couples mixtes et leurs enfants en France et en Allemagne Colin 1995 WEIL P La r publique et sa diversit Seuil 2005 Rapports Haut Conseil l Int gration Liens culturels et int gration La documentation fran aise 1995 KLEIN Nathalie_2008 85 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Agence Nationale de l Accueil des Etrangers et des Migrations Direction de l Accueil et de l Int gration P le Contrat d Accueil et d Int gration Le contrat d accueil et d int gration en 2007 rapport interne mars 2008 Corinne Regnard pour la Direction de la population et des migrants Immigration et pr sence trang re en France en 2006 rapport annuel de la direction de la population et des migrations La documentation fran aise d cembre 2007 Articles BAZIN Laurent GIBB Robert SELIM Monique Nationalisation et tatisation des identit s dans le monde contemporain article introductif du hors s rie Identit s nationales d Etat du Journal des anthropologues f vrier 2008 BOLZMAN Claudio et BOUCHER Manuel De l immigration l int gration En Europe chacun son mod le Le Monde Diplomatique Juin 2006 page 15 LAROUI Fouad Mourenx ou l avenir de l immigration Jeune Afrique n 2461 9 au 15 mars 2008 p 95 LOCHAK Dani le L int grat
116. ividus atteindre des standards socio conomiques L int gration demande un effort r ciproque une ouverture la diversit qui est un enrichissement mais aussi une adh sion Voir aussi Int gration mod le d La d finition donn e sur les sites diff re tr s peu de celle donn e dans le rapport except le fait qu elle annonce clairement que les politiques d int gration ne concernent pas seulement les immigr s mais bien toute la population vivant en France Cette fois l id e de processus est clairement tablie mais aucun moment l id e de r ussite de fin n est voqu e Elle note une diff rence s rieuse avec l assimilation expliquant que l int gration ne recherche pas la r duction de toutes les diff rences ce qui veut dire que l assimilation le fait et qu elle est un processus demandant un effort r ciproque On commence d j percevoir une diff rence de qualit entre les deux notions INTEGRATION mod le d Dom immigration int gration D f Ensemble de traditions historiques et de pratiques politiques et administratives caract ristiques d une politique d accueil et d int gration des immigr s dans une soci t donn e Note Il est courant de voir opposer un mod le d int gration des immigr s durablement install s la fran aise qui serait inspir par une volont d assimilation voir ce mot un mod le de type anglo saxon ou enco
117. l rance de son conjoint en m me temps les couples rencontrant ses difficult s sont sans doute s par s Au contraire tous soulignent le soutien de leur conjoint dans leur parcours d int gration et de transmission de leur culture d origine aux enfants Les fran ais sont d autant plus ouverts que les conjoints trangers de mariages mixtes sont de plus en plus des cadres des universitaires qui ont d j c toyer des cultures trang res et qui sont g n ralement ouverts cette mixit Quelle meilleure rencontre peut il se produire entre des populations que celle qui est au c ur du mariage dit mixte Choisir de passer son quotidien avec une personne de nationalit diff rente de culture plus ou moins loign e ne semble pas aller de soi Et pourtant en interrogeant ses couples on voit qu ils sont aussi des gens comme les autres qui sont simplement tomb s amoureux Et l amour et le respect sont souvent des notions qui vont bien ensemble 74 KLEIN Nathalie_2008 Annexes Annexes Annexe n 1 Organigramme du minist re Minist re de l immigration de l int gration de l identit nationale et du cod veloppement Co oabinet D partement des statistiques des tudes et de ln Mission d pilotage de is enent du pilotage et de Mason de proncfion de Nnnigaton D part Mterrationdes et d la RL pu J il Sous drecton de la lute Corre les fraudes des co
118. l augmentation de la population fran aise issue de l immigration M Jean Ren Lecerf rapporteur a soulign l troite corr lation de l envol e du nombre de mariages mixtes avec le renforcement des contraintes de l immigration Il a ensuite voqu la recrudescence de la fraude l tat civil en rappelant que la mission d information de la commission des lois sur la nouvelle g n ration de documents d identit et la fraude documentaire pr sid e par M Charles Guen avait constat le vol de 90 000 passeports entre 1999 et 2004 ainsi que la multiplication par quatorze des pertes et vols de cartes nationales d identit de 1997 2003 KLEIN Nathalie 2008 77 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Il a poursuivi en indiquant qu une tude de 2002 du minist re des affaires trang res avait estim partir de la consultation de certains postes consulaires 11 600 par an le nombre d actes irr guliers falsifi s ou inexistants ces actes repr sentant une part importante de ceux pr sent s aux agents diplomatiques et consulaires de l ordre de 32 au Niger 60 en Guin e et 90 en R publique d mocratique du Congo ou aux Comores M Jean Ren Lecerf rapporteur a ensuite rappel le droit en vigueur en mati re de lutte contre les mariages simul s Il a pr cis que la loi du 30 d cembre 1993 avait mis en place une proc dure d opposition la
119. la solidarit en valeurs centrales de la soci t promouvant sur cette base l galit de traitement des immigr s Leur participation droits gaux n emp che pas la reconnaissance de leurs sp cificit s culturelles les autorit s encourageant leur organisation en communaut s et le maintien de la langue d origine Les trangers jouissent du droit de vote aux lections locales et leur naturalisation est facilit e les discriminations sont combattues Mais certains d noncent un risque de repli des communaut s immigr es sur elles m mes une relative client lisation ethnique vis vis de l Etat social et m me des formes d ethnicisation de la vie sociale et politique La pr servation des liens culturels semble donc tre possible mais l est elle hors de la communaut L exemple de la Su de semble montrer que non et pourtant Dans ce cas la communautarisation est encourag e par l Etat or rien ne justifie cela L expression des cultures d origines peut tre assur e par la simple promotion de la diversit et un meilleur acc s aux langues d origines par exemple peut tre soutenu par l Etat et pas toujours d l gu des associations ou des communaut s Apr s tout garantir l galit la culture le bien tre de ses citoyens on peut consid rer que c est a le contrat r publicain et que c est une des pr rogatives de l Etat de les mettre en place En France il existe tr s peu d t
120. la sublimation par une frange de la population et des dirigeants une certaine francitude ou franchouillardise comme l appelle J F Bayart arbitrairement d finie sur laquelle certains peuvent appuyer leur d finition de l identit nationale celle l n tant toujours pas d finie En faisant croire aux gens que c est cela tre fran ais ou d ailleurs qu tre fran ais repose sur une culture on trouve un moyen pour en exclure tous ceux qui ne correspondent pas cette image pourtant totalement construite Et du m me coup on formate les comportements de ceux qui veulent adopter la nationalit fran aise m me s il faut pour cela renier leur identit culturelle propre Cela n est pas la solution car a engendre des tensions sociales et identitaires avec pour effet secondaire de bafouer les effets positifs de la diversit Bien s r on peut d gager une permanence dans les repr sentations culturelles dans certains espaces et temps donn s mais elles sont constamment n goci es par la diversit des acteurs et des sous ensembles 22 Chercheur au CNRS CLERSE 23 De l universit de Glasgow 24 Chercheuse l Institut de Recherche pour le D veloppement 25 Paru dans le num ro hors s rie Identit s nationales d Etat du Journal des anthropologues f vrier 2008 6 Dans son ouvrage L illusion identitaire Fayart 1996 KLEIN Nathalie 2008 23 Le r le des mariag
121. le site du HCI on trouve la d finition du mot multiculturalisme MULTICULTURALISME Dom immigration int gration D f Dans la conception fran aise de cette notion un des mod les possibles de l int gration la communaut politique et nationale des populations immigr es Note La France a une conception particuli re du multiculturalisme qui tient la fois l histoire de la construction de la nation et l image qu elle se fait de sa culture De formation plurielle la France a aujourd hui conscience que son unit nationale n tait pas contradictoire avec le respect de sa diversit La culture fran aise n a elle m me de r f rence universelle qu en raison de la richesse des apports ext rieurs dont elle s est toujours nourrie L image qui caract rise sans doute le mieux la relation culturelle de la France avec le reste du monde et d abord avec les immigr s qui sont install s sur son sol n est pas celle d une assimilation forc e c est celle d un lent m tissage de part et d autre accept et entretenu au service d un projet de construction permanente de la nation et de la soci t r publicaine Voir aussi Int gration mod le d Cette d finition semble tre un loge la diversit Elle fustige l assimilation forc e laquelle elle pr f re un lent m tissage Pourtant on l a vu pour tre int gr un tranger est maintenant appel effacer ses
122. les communaut s pour cr er la coh sion sociale En France c est diff rent du coup comment cr er cette mixit Finalement on doit se retrouver pareil La d cision du 9 mai 1991 sur le statut de la Corse affirme que la constitution ne conna t que le peuple fran ais compos de tous les citoyens fran ais sans distinction d origine de race ou de religion Art 2 1 de la constitution Ceci montre bien que dans le cadre public il ne peut pas tre fait tat d une identit autre que celle de citoyen et s il n est pas fait tat des diff rentes cultures il semble 1 PEPA s Dans son ouvrage Droit constitutionnel local Economica 1995 32 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais qu aucune d entre elles ne puissent tre mise en avant Elles doivent s exercer dans un cadre priv Il est ainsi interdit au l gislateur de reconna tre des minorit s sur le territoire national auxquelles seraient rattach es des sp cificit s dans les domaines culturel religieux ou linguistique M me au niveau international la France a fait valoir ce principe Concernant le pacte des Nations Unies sur les droits civiques et politiques la France a mis une r serve sur l article 27 stipulant Dans les Etats o il existe des minorit s ethniques religieuses ou linguistiques les personnes appartenant ces minorit s ne peuvent tre priv es du droit d avoir en commun avec le
123. les de l association est donc de faire conna tre le Maroc en permettant la rencontre des ressortissants marocains de France avec les fran ais par l expression des cultures qu ils transportent On met tout dans la culture marocaine Mais il y a des arabes des berb res de juifs des musulmans Il my a pas une culture mais les cultures d un pays et si chaque minorit r clame son pr carr on n est plus dans la R publique Il ne s agit donc pas d appeler un r gime sp cial des mesures particuli res en direction des marocains seuls mais de promouvoir le pays travers les cultures qui s y expriment et par la m me occasion d int grer les marocains vivant en France la soci t d accueil Avec ce type d association cest s r qu il y a le risque du communautarisme Mais nous n avons pas pour but de cr er une communaut L id e est de promouvoir la culture marocaine travers des v nements C est une ambiance un brassage culturel travers l v nement il s agit de cr er un brassage inter culturel Mais promouvoir la culture du Maroc c est aussi promouvoir le Maroc en lui m me en tant que pays historique et mergent L interculturalit est initi e par des marocains pour des enfants d origine marocaine Pour garder des liens avec le Maroc que les enfants en profitent Le consulat est donc dans son r le en faisant la publicit du Maroc mais au del de a
124. lles les placent au sein de la soci t J ai fait la rencontre de M Aderrahmane Naciri secr taire g n ral de l association La maison du Maroc cr e en lien avec le consulat du Maroc Lyon Il explique ainsi le r le de l association Un groupe minoritaire a besoin de se d fendre Le probl me c est de r unir la communaut marocaine Mais ce n est pas une communaut tout court c est la i h 42 n communaut avec ces diff rentes composantes On compte environ un tiers qui est tr s attach la culture traditionnelle ils ont besoin de lieux de culte de carr s musulmans des choses que l ont croit simplement faciles mais qui ne sont pas faciles Difficiles parce que difficiles faire accepter mettre en place Il explique que le r le de l association est justement de permettre ces gens de garder leurs liens culturels tout en les inscrivant dans la soci t d accueil Des marocains de France c toy s par M Naciri dans le cadre de l association et de ses tudes sociologiques KLEIN Nathalie 2008 47 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Ils ne sont pas ferm s d esprit Ils sont li s la culture marocaine d origine qui enseigne le respect des traditions avec la modernit Il y a un autre tiers tr s branch la c La religion passe en second m me certains sont ath es L un des r
125. lles m mes pr sentent le syst me fran ais comme assimilationniste et le syst me anglo saxon n est pas forc ment vant pour son multiculturalisme En r alit il est plut t point du doigt pour juxtaposer une s rie de communaut s imperm ables Il n y a pas de mode d emploi pour int grer les immigr s et chaque pays avec ses traditions et les moyens donn s ses politiques tente de faire au mieux Mais selon le mod le choisi effectivement la pr servation des liens culturels est plus ou moins assur e 12 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais Ce qu il faut comprendre avant tout cest que les universitaires eux m mes qui travaillent pourtant sur ces questions depuis longtemps pour certains d entre eux ne sont pas d accord sur la d finition de l int gration et m me sur la l gitimit utiliser une telle notion Certains on la dit refusent m me de l utiliser comme Mme Corinne Regnard d mographe la Direction de la Population et des Migrations Il est vident qu il n y a pas de d finition pos e de l int gration et l on verra au cours des entretiens que les concern s eux m mes propos de l int gration d trangers ne prennent pas en compte les m mes crit res pour se d signer ou non comme int gr s Ce qui est s r c est que cette notion tr s subjective n appartient personne et que finalement il ne rel ve ni des chercheurs ni des politiques ni m m
126. ltures ne doivent ni tre s par es et encore moins oppos es 3 Gabrielle Varro dans son livre Sociologie de la mixit citant P Simon 1999 p 34 40 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire M Jahidi dans ses r ponses trouve qu Il semble qu on n envisage pas que l on puisse tre bien dans sa peau avec deux cultures Les valeurs marocaines ne sont pas en comp tition avec celles de la France les cultures doivent pouvoir s exprimer de fa on simultan e sans que l on ait choisir mettre une tiquette syst matique sur les mots utilis s du type oui mais tu dis a parce que tu es marocain et sans que l individu soit forc mettre en avant l une plus que l autre Comme les deux cultures coexistent de facto et que rien ne pourra emp cher un homme de continuer aimer son pays d origine et vouloir continuer pratiquer certaines coutumes il vaut mieux accepter cette diversit en tirer le meilleur profit dans le respect de la loi bien videmment en acceptant que tout ce m lange fasse maintenant partie de l identit fran aise 1 2 L int gration culturelle un enjeu majeur une question d licate Malgr les id es re ues la d composition des liens communautaires ne favorise pas toujours l int gration c est une des th ses soutenues par mes recherches d j nonc e 36 par Gabrielle Varro Dans les an
127. me partie int grante de la population c est en fait a tre int gr KLEIN Nathalie 2008 73 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Face au repli communautaire trop souvent vu par les immigr s comme le seul moyen d assurer la continuit de la culture dans la soci t d accueil le mariage mixte est un bon vecteur d int gration tout en permettant la pr servation des liens culturels De plus en plus l volution de la migration marocaine et le passage d une migration de travail temporaire une migration plus durable avec un projet familial on voit le lien communautaire s estomper et peu peu les migrants privil gient les rapports individuels Dans une soci t qui demande de plus en plus ces immigr s de choisir leur camp c est dire d tre en communaut et consid r comme non int gr ou ins r dans une vie sociale fran aise le mariage mixte peut tre une alternative int ressante qui permet d avoir effectivement une vie sociale tr s int gr e la soci t d accueil tout en ayant dans la sph re priv e les moyens d exprimer la culture d origine Bien que cette expression soit parfois limit e ces limites sont plut t pos es par la soci t fran aise que par le conjoint fran ais g n ralement assez ouvert la mixit Dans les entretiens men s aucun marocain ne se plaint de l incompr hension ou de l into
128. mmigr il pourra bien remplir toutes les conditions juridico politiques d finies par l administration partir du moment o les autres c est dire les fran ais ne l int grent pas en l acceptant le processus ne sera jamais fini Dans ce cas la question se pose l int gration existe t elle vraiment Comme nous l avons dit un des probl mes qu on oppose l immigration est la dissolution de l identit fran aise et nous avons eu l occasion de le voir lors des recherches pour ce travail aussi bien lors de la visite au minist re que lors des entretiens D un c t comme de l autre on se d fend de vouloir toucher l identit nationale Mais comment d finir cette identit Une nation est toujours unie par des l ments juridiques tels qu une monnaie une devise une constitution des institutions un hymne un drapeau Mais au del de a dans un pays comme la France on attend des citoyens l encore nous d velopperons cette id e en tudiant la place grandissante que prend cette dimension de citoyennet qui devient la norme identitaire qu ils soient attach s certaines valeurs des traditions 6 KLEIN Nathalie_2008 Introduction Cette conception tablit un lien entre la nationalit et les modes de vie comme si tre fran ais c tait avant tout avoir une culture fran aise C est particuli rement vrai dans le syst me de repr sentation fran ais unitariste et centralis et q
129. montrant sans cesse leur volont et leur amour pour la France C est ce que j ai appel l id e du fran ais Sans ces preuves l immigr est d pourvu d identit car d pourvu du caract re de citoyen S il ne fait pas la d monstration lui m me de sa bonne volont les institutions ne lui donneront pas de chance comme on l a dit le processus conjoint d int gration est cass Une fois encore Gabrielle Varro revient sur cette notion d inexistence dont il peut rendre responsable toute la soci t Elle pose la question Doit on laisser l tranger de comprendre a tout seul et par a elle entend le syst me m me de la tol rance fran aise qui n est pas une indiff rence froide mais l esprit r publicain M me sans activer l int gration des trangers les discours politiques les lois qui se succ dent devraient s abstenir de donner une image n gative des migrants celle de parasites Ils ne favorisent pas leur acceptation au sein de la soci t et du coup les 0 Taz Dans son ouvrage Sociologie de la mixit 66 KLEIN Nathalie_2008 Ill Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent fran ais s impr gnent des pr jug s et ne font pas leur part de d marche pour int grer les trangers Les trangers dans la premi re phase de leur installation en France se consacrent forc ment l assimilation d
130. n es 1950 et 1960 les immigr s dont les marocains qui sont arriv s cette p riode privil giaient encore la logique de groupe L volution des ann es 1970 et 1980 a permis aux trangers de m nager une relation discr te avec leur communaut jusqu aujourd hui o la d connexion se fait de plus en plus totale pour ne favoriser que les rapports interindividuels Mais comme l auteur l explique l volution de la migration et c est particuli rement pertinent dans le cas de la migration marocaine ne pose plus de perspective de retour et l individu reste dans une position d entre deux o il ne trouve pas de raisons de se P f i 37 placer ni dans des logiques groupales ni soci tales Dans ce cas on peut imaginer que le mariage mixte est ce pr texte pour se construire une attache et que lamour devient la motivation pour s int grer la soci t d accueil Mais alors quelle place reste t il pour la culture d origine quelle est sa place d expression L auteur explique que dans les cas extr mes l tranger peut perdre tous ses rep res et ne plus savoir qui sont les siens Comme l explique Jean Fran ois Bayart dans son livre L illusion identitaire de 1996 limmigr en situation d loignement a d autant plus besoin de se rattacher sa culture d origine qu elle n est plus saisissable La d finition de l identit n est plus automatique et il faut donc se la r appropri
131. n moment o l on estime le degr d int gration de l tranger Cette tape est inexistante dans le cas des trangers mari s des fran ais On juge d office que s il est mari un fran ais l tranger est int gr On en conclut que le mariage mixte est un puissant vecteur d int gration pourtant il est n cessaire de s interroger sur la chronologie du ph nom ne d int gration Est ce le mariage mixte qui favorise l int gration ou le mariage mixte n est il possible qu avec des immigr s int gr s Ce qui est s r c est qu un mariage s il m ne des enfants en commun est une force int gratrice encore plus puissante Les trangers ont en effet plus de mal quitter la France s ils y ont eu des enfants ils le voient alors comme le pays de la m re des enfants comme M Jahidi ou d cident d en avoir la nationalit comme M Alaoui Ces enfants sont porteurs d une mixit en eux m mes d un m tissage des cultures qui apporte la France des l ments de culture trang re les incorporant leur identit franco trang re et ne les rendant donc plus trangers Lors des tudes men es sur les Fire A8 A couples franco maghr bins on constate une nette s paration entre deux mondes aux profils sociologiques bien distincts Dans un premier temps les couples d universitaires d intellectuels o les r seaux jouent fortement et o les individus participent la vie locale travers
132. n n est pas dans un concours pour montrer tout le monde qui mange le meilleur fromage ou buvait le meilleur vin de France J avais envie de leur dire Restez a 59 comme vous tes On voit que malgr sa conception de l int gration comme un cheminement personnel et p nible M Naciri nest pas pr t tout pour tre accept mais c est le cas de certains 8 ae pue tee wz J ai donc choisi des couples dont le conjoint tranger n avait pas la nationalit fran aise au moment du mariage 9 El m nts tir s de l entretien avec M Naciri KLEIN Nathalie _2008 61 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Et s ils y pensent ce n est pas parce qu ils ont entendu dire que c tait comme a en France c est parce qu en d pit de leurs efforts ils se sont rendus compte que leur entourage professionnel leurs fr quentations les regardaient toujours de haut et qu il faut toujours en faire plus quand on est un marocain en France pour tre int gr du moins aux yeux de certains C est l id e du fran ais que je d velopperais plus loin Il poursuit en effet C tait un groupe d individus structur mentalement qui ont r ussi scolairement mais qui n arrivent pas percer sur le plan professionnel C est li au cloisonnement de la soci t Il y a des peurs que l on a institu par les discours politiques avec des mots qui pe
133. n sans vrai vivre ensemble Quelques initiatives sont men es pour leur donner une vraie place dans la soci t Parmi elles la cr ation de la Cit nationale de l histoire de l immigration inaugur e le 10 octobre 2007 qui met en valeur l apport de l immigration dans l Histoire Jean Faber ancien haut fonctionnaire qui a pr f r garder l anonymat a publi un livre intitul Les ind sirables o il fustige le manque de volont de la part des politiques en France d int grer les immigr s Il d finit l int gration comme L ensemble des politiques publiques dont le but est de r sorber les difficult s de tous ordres n es de l origine trang re que cette origine soit r cente ou ancienne r elle ou suppos e au vu des apparences de ce qu on appelle les immigr s Cette d finition a un avantage c est de pr ciser que l int gration c est un ensemble et qu il ne faudrait donc pas appliquer une politique d int gration par petites touches chacun dans son minist re mais mener une v ritable politique d int gration qui viserait v ritablement int grer et pas exclure ceux qui ne sont pas int gr s Mais au del de a une politique d int gration serait ce qui s attaquerait la difficult et pas ses cons quences c est dire aux diff rences qui sont faites cause de l origine de la personne et pas aux probl mes sociaux qui en d coulent L ambigu t
134. n titre de s jour ou d acqu rir ou faire acqu rir la nationalit fran aise et de dix ans d emprisonnement et 750 000 euros d amende les personnes ayant commis cette infraction en bande organis e Il a par ailleurs rappel que la loi du 4 avril 2006 renfor ant la pr vention et la r pression des violences au sein du couple avait permis deux avanc es importantes en cr ant d une part un dispositif sp cifique de lutte contre les mariages forc s notamment en relevant l ge nubile des femmes de 15 18 ans et d autre part en autorisant dans un souci de pragmatisme et au regard des difficult s mat rielles rencontr es par les officiers de l tat civil et les autorit s diplomatiques et consulaires la d l gation de la r alisation des auditions des fonctionnaires titulaires Le rapporteur a enfin indiqu que la loi du 24 juillet 2006 relative l immigration et l int gration avait rendu moins attractif le mariage avec un Fran ais au regard des r gles en mati re de droit au s jour ou d acquisition de la nationalit fran aise en supprimant le caract re automatique de la d livrance de la carte de r sident apr s deux ans de mariage et en portant le d lai compter duquel elle peut tre sollicit e trois ans de mariage ainsi qu en allongeant les d lais pour l acquisition de la nationalit par d claration Tout en reconnaissant qu il tait trop t t pour faire un bilan de l application de ces deux derni res l
135. ncontr dans le cadre des ses activit s de secr taire g n ral au sein de l association La maison du Maroc La R publique est une et indivisible a veut dire que tout le monde est trait de la m me mani re II faut que la loi soit claire mais par contre la loi exclut les lobbies Dans la forme en r alit les lobbies existent Chaque religion en a la communaut musulmane si on peut parler de communaut au singulier commence en avoir Dans l exemple marocain les ressortissants du Maroc se regroupent pour exprimer leur culture mais ils se regroupent autour du seul fait d tre marocain comme si cela les d terminait totalement et les place donc en opposition avec les fran ais Nourredine Kasri interrog dans le cadre des entretiens avec les couples mixtes explique Ils sont chez eux ici mais ils sont frustr s du faut que la soci t ne les reconnaisse pas ne les prend pas en charge comme le reste de la population Et c est a mon avis ce n est pas un manque d int gration mais c est un rejet de ceux qui les ont rejet s Pour autant il ne les excuse pas et ne s y reconna t pas du tout C est un manque d ouverture d esprit du leur degr d instruction D autant plus que les marocains eux m mes n ont pas tous la m me culture bien videmment et donc on extirpe quelques traits grossiers sens s repr senter la communaut marocaine notamment la religion
136. ne va pas sans cesse adapter le vocabulaire pour r soudre les probl mes d coulant de l volution de la soci t ou bien il ne faut plus appeler a du droit Ensuite l interpr tation si elle souligne le caract re apparemment pr pond rant des probl mes soulev s par l immigration n en donne pas l exemple et ne dit pas en quoi ils sont en lien avec la reformulation de la citoyennet En fait cette d finition donne la terrible impression que l adaptation de la d finition n est faite en r alit que pour exclure les immigr s de la citoyennet et effacer ainsi le probl me sans le r gler Elle sous entend en effet qu on peut voter sans tre citoyen si on ne respecte pas les us et coutumes A ce niveau l c est assez inqui tant Cela veut donc bien dire que d sormais un immigr peut tre passer par les tapes accueil int gration et m me naturalisation s il n a pas appris les valeurs que l on avait choisies de lui apprendre s il ne correspond pas aux us et coutumes du pays il ne sera pas admis comme citoyen et n aura de ce fait aucune identit en France re y yansi A ame 30 C est ce que Dani le Lochak d nonce comme l int gration r publicaine La cons cration l gislative par la loi du 26 novembre 2003 d un nouveau syntagme lexical l int gration r publicaine s inscrit dans le prolongement de cette volution La notion est l pour signif
137. nistration c est une continuit l une ne va pas sans l autre l une est m me le moyen pour atteindre l autre Ce d saccord entre les parties les int grants et les int gr s est inqui tant Les profils des marocains rencontr s lors des entretiens ou des questionnaires correspondent parfaitement aux attentes de la politique d int gration ils parlent fran ais vivent en France depuis longtemps ont des enfants et un conjoint fran ais ils travaillent en France certains m me sont fonctionnaires Ils n ont pas de probl me avec la justice sont ins r s dans le tissu social travers des associations le vote pour ceux qui ont obtenu la nationalit fran aise et pourtant leur but n est pas du tout d tre assimil s au contraire ils redoutent et rejettent le mot m me Par exemple M Kasri parlant de sa situation 2 Nul ne peut tre naturalis s il ne justifie de son assimilation la communaut fran aise notamment par une connaissance suffisante selon sa condition de la langue fran aise et des droits et devoirs conf r s par la nationalit fran aise articles 21 24 du code civil La derni re mention a t ajout e par la loi du 26 novembre 2003 On note ici l utilisation tr s tonnante du terme communaut Le gouvernement peut par ailleurs faire opposition lacquisition de la nationalit par mariage en cas de d faut d assimilation article 21 4 3 F
138. ns sont aussi plus sensibles concernant les femmes Le rapport de sexe de plus lui est d favorable elle pourra donc moins d fendre sa culture qu un homme En fait dans les entretiens que j ai effectu la mixit au moins dans la classe universitaire est plut t v cue comme une parit o l quilibre trouv pour garantir l expression des identit s de chacun est largie aux statuts et la r partition des t ches en g n ral Dans le cas du Maroc il ne faut pas oublier la question de la virginit plac e toute en haut de l chelle des valeurs et la perte de celle ci lors d un mariage avec un fran ais peut tre interpr t e comme une perte directe de l appartenance Mais paradoxalement l attachement la virginit montre si on largit l attachement aux qualit s individuelles de la femme et cela se retrouve du c t fran ais On attend plus d une femme que d un homme et du coup ce qui est un inconv nient pour la femme arabe qui pouse un fran ais par rapport sa communaut elle se d pr cie aux yeux de celle ci peut tre ce qui va lui permettre de s int grer au niveau de sa belle famille En effet les qualit s individuelles dont elle dispose peuvent gommer les pr jug s ethniques et en se faisant int grer par sa belle famille elle peut combler en quelque sorte le manque affectif que lui causera la rupture avec sa famille d origine L annexe n 4 est un tableau r capitulatif des tendan
139. nt un deuxi me pr nom arabe Nourredine explique ses choix Mes parents je leur ai expliqu que les enfants quand ils seront plus grands ils vivraient en France enfin c est s r mon avis donc c est plus pratique pour eux d avoir des pr noms fran ais ne serait ce que pour trouver un emploi Et puis comme on ne conna t pas de marocains au niveau de l cole et tout ils se seraient sentis un peu mis part On remarque que l encore l avis des parents est pris en compte et m nag parents qui ses dires sont assez traditionnels mais comme cela peut tre le cas dans la plupart des couples mixtes ou non Mohammed Alaoui et sa femme ont donn des pr noms arabes leurs enfants Sa d Fouzya et Nadia M Alaoui dit clairement que c est sa m re qui a choisi les pr noms KLEIN Nathalie 2008 71 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Il semble que M Alaoui soit le marocain interrog avec les quels les liens culturels soient rest s les plus denses Malgr le fait qu il se soit mari en France que sa femme ne connaissait pas le Maroc au moment de leur rencontre que ses enfants soit tous n s et aient grandi en France il est parvenu transmettre sa langue ses enfants et sa femme bien qu elle ne parle pas le marocain le comprend bien Sa femme n est pas encore la retraite contrairement lui mais elle l accompagne autant
140. ode civil posait traditionnellement une pr somption de r gularit des actes de l tat civil trangers lorsque ceux ci avaient t dress s selon les formes usit es localement en vertu du principe de confiance et de r ciprocit sur lesquels se fondent les relations internationales les lois du 24 ao t 1993 puis du 26 novembre 2003 avaient largement att nu ce principe II a indiqu que le projet de loi supprimait les m canismes de sursis administratif et de v rification par le procureur du tribunal de grande instance de Nantes cr s par la loi du 26 novembre 2003 jug s trop complexes et en pratique rest s inutilis s Il a toutefois ajout que selon les informations communiqu es par la Chancellerie une proc dure de v rification de la r gularit des actes de l tat civil trangers serait fix e par d cret en Conseil d Etat En cas de doute sur l authenticit ou l exactitude de l acte de l tat civil tranger l autorit administrative saisie d une demande d tablissement ou de d livrance d un acte ou d un titre proc derait ou ferait proc der aux v rifications utiles pr s de l autorit trang re comp tente Dans un d lai de deux mois elle devrait informer l int ress de l engagement de ces v rifications Le silence gard pendant huit mois vaudrait d cision de rejet Le juge administratif pourrait alors tre saisi par le requ rant M Patrice G lard a mis en avant les risques d inconstitutionnalit et
141. oient binationaux ou non En r ponse M Richard Yung le rapporteur a indiqu avoir proc d aux auditions pr conis es KLEIN Nathalie 2008 81 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Il a par ailleurs jug que l exigence d une mainlev e de l opposition du procureur de la R publique n aboutissait pas une inversion de la charge de la preuve mais un simple renversement de la charge de la saisine du juge le procureur de la R publique devant toujours prouver l absence d intention matrimoniale Le rapporteur a ensuite rappel que les conventions bilat rales dispensant de l galisation n interdisaient pas de proc der des v rifications de fond et non formelles des actes trangers Il a souscrit la n cessit d une augmentation substantielle des moyens des postes consulaires et du service central de l tat civil de Nantes Le rapporteur a par ailleurs inform la commission que le souci de M Christian Cointat d assouplir l exigence d auditions pr alables la transcription du mariage serait pris en compte par l un des amendements qu il proposerait En r ponse Mme Alima Boumediene Thiery il a indiqu qu en l absence d exigence l gale de fournir une pi ce d identit lors de la c l bration du mariage un officier de l tat civil ne pouvait actuellement refuser de c l brer le mariage sans commettre une voie de fait M Jean Jacques Hyes
142. ois M Jean Ren Lecerf rapporteur a estim que les r sultats des l gislations de 1993 et 2003 s taient av r s largement insuffisants S agissant de la lutte contre la fraude l tat civil il a observ que le m canisme de sursis administratif et de v rification par le procureur de la R publique de Nantes des actes de l tat civil tranger tait rest inutilis le procureur de la R publique de Nantes n ayant 78 KLEIN Nathalie_2008 Annexes t saisi qu dix huit reprises en 2004 et dix fois en 2005 et aucune de ces saisines n ayant abouti Le rapporteur a ensuite pr sent les trois axes du projet de loi adopt par l Assembl e nationale Il a indiqu qu un premier axe consistait tout d abord renforcer le contr le des mariages c l br s en France quelle que soit la nationalit des poux en obligeant les futurs poux pr senter une pi ce d identit officielle lors du mariage et choisir les t moins d s la constitution du dossier de mariage en am liorant l efficacit de l audition pr alable des futurs poux notamment en pr voyant l audition s par e du futur conjoint mineur et la d l gation de la r alisation de l audition des fonctionnaires titulaires ou l autorit diplomatique ou consulaire lorsque l un des futurs conjoints r side l tranger en confortant le pouvoir d opposition du minist re public qui ne serait plus caduc au bout d un an mai
143. oit l universit Paris X de Nanterre Elle a t responsable du Centre de recherches et d tudes sur les droits fondamentaux CREDOF pr side le GISTI Groupe d Information et de Soutien aux Immigr s 9 Paru dans la revue Cultures et conflits n 64 hiver 2006 0 Surlign par moi Rappel vers le travail de Vincent Geisser L int gration r publicaine r flexion sur une probl matique post coloniale in Blanchard P Bancel N dir Culture post coloniale 1961 2006 Paris Autrement coll M moires Histoire 2006 p 145 Chercheur_ l _ Institut de recherches et d tudes sur le monde arabe et musulman _ IREMAM _CNRS _ l auteur tablit une filiation entre l int gration telle qu elle se forme actuellement et le syst me assimilationniste en vigueur dans les colonies 14 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais sinon dans la l gislation une condition d assimilation est exig e pour l acc s la nationalit I 7 i o i y fran aise du moins dans le discours politiquement correct qui en a abandonn l usage aux partisans d une France ethniquement et culturellement homog ne Elle d nonce la violence de l assimilation en fustigeant un soi disant manque de courage qui pr f rerait ne pas prononcer ce mot et en laisser le monopole de l utilisation l extr me droite ce n est pas dit aussi clairement En r alit on voit que l assimilation est utilis
144. oms marocains En effet je souhaitais qu ils soient sur l tat civil marocain et pour cela il faut imp rativement que le pr nom soit marocain Qui plus est je souhaitais leur transmettre cette identit ainsi que la nationalit marocaine ma femme le souhaitait galement M Jahidi est parvenu transmettre ce qu il souhaitait ses enfants avec l accord de sa femme semble que dans cette situation le couple a atteint un quilibre id al o chacun a pu exprimer sa culture sans frustration Les l ments ext rieurs vie au Maroc situation professionnelle famille ont facilit ce compromis L ouverture d esprit de la femme qui a appris la langue et v cu au Maroc a sans doute permis cette situation d interculturalit M Jahidi pr cise d ailleurs qu il a tout de suite t bien accueilli dans sa belle famille Il va une fois par mois au Maroc ses enfants au moins une fois par an et sa femme deux fois par an Quant la transmission de la langue seul la fille a n e parle arabe Khalil Jahidi ne parlant pas arabe ses enfants il affirme que les choses se sont faites d elles m mes Il ajoute que sa femme est contente que Amal parle arabe mais n est pas plus affect e que que ses fr res et s urs ne parlent pas la langue Contrairement aux conclusions de Gabrielle Varro la femme ici n a pas pouss la transmission culturelle 1 ne La fille a n e 70 KLEIN Nathalie_
145. onnelle sinon tu pars 4 A Avec toutes les pr cautions prendre pour cette notion KLEIN Nathalie _2008 13 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Mais en 1983 avec la marche des beurs et l instauration de la carte de 10 ans la migration a chang Le changement de logique se fait effectivement sentir le retour n est plus le seul projet dont r vent les migrants et ils sont de plus en plus nombreux s installer durablement en France Leur profil change galement avec la mondialisation les besoins en main d uvre ne sont plus les m mes et de plus en plus la France recherche des dipl m s Ceux l plus habitu s c toyer la mixit sont ceux qui con oivent le plus facilement le projet de s installer Pour faire la diff rence entre l assimilation et l int gration Gabrielle Varro utilise galement cette id e d acculturation L assimilation est un leurre qui emp che les assimilants de prendre en compte les exp riences d avant la migration comme facteur important et explicatif des r actions des assimil s L id e est bien l et c est galement ce que ressent la majorit des marocains interrog s que la situation d assimilation suppose l effacement total de ce qui tait constitutif de la personne avant sa migration comme si elle devenait en p n trant sur le territoire national L tude
146. ont p tissent les maghr bins en France Quelques soient les critiques que l on puisse lui faire le mariage mixte symbolise par excellence la rupture avec la hantise supr me de la R publique le communautarisme 9 Chiffres tir s de l ouvrage de C Philippe Libert galit mixit conjugales Anthropos 1998 52 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire En choisissant d pouser une personne ext rieure la communaut le marocain prend de la distance avec les normes tablies Il choisit la soci t contre l enfermement si l on consid re que le mariage est choisi Il pourrait en effet tout aussi bien pouser une marocaine de France sans que cela ne rel ve d un choix mais du myst re de lamour Mais les des codes collectifs influencent d une certaine fa on le choix de l pouse et il cherchera s rement m me inconsciemment y adh rer Pour ceux qui parviennent s en lib rer bien qu ils cherchent quand m me une ressemblance chez l autre elle est ailleurs elle ne r side pas dans l origine la nationalit la culture de rigueur au sein de la famille Ce choix repr sente la victoire des valeurs r publicaines au sens o l origine n a pas fait r f rence Finalement le mariage mixte est bien un facteur d int gration puisqu il d passe les diff rences et montre aux conjoints que ce qui les rapproche est plus fort q
147. origine Dans le cadre du rapport le HCI tente de savoir si la culture d origine est un frein ou une facilit dans l int gration en pr cisant que celle ci n est pas la n gation des diff rences mais le respect des r gles de vie sociale en m me temps que la prise en compte des r alit s culturelles pour garantir les droits de chacun Place est faite aux sp cificit s culturelles en montrant leur importance dans le processus d int gration Le rapport insiste sur le fait que la France est un pays de diversit mais ses conclusions demeurent largement sans cons quence Sur le site Internet du Haut Conseil l Int gration on peut trouver les m mes d finitions que celles pr sentes sur le site des institutions fran aises _www vie publique fr_ concernant les politiques men es autour de l int gration La liste est tr s longue mais je n ai retenu que les expressions que j utiliserai au cours de cette tude 2 ASSIMILATION Dom immigration int gration nationalit D f Aboutissement suppos ou attendu d un processus d int gration voir ce mot de l immigr tel que celui ci n offre plus de caract ristiques culturelles distinctes de celles qui sont cens es tre communes la majorit des membres de la soci t d accueil Note L assimilation souvent pr sent e comme exigence propre au mod le fran ais d int gration voir cette expression n a en France aucune traduction ju
148. p cher les gens d avoir des pr jug s n gatifs Mais que cela soit suivi par le minist re qui se fixe sur la la cit et la lutte contre la polygamie c est un probl me plus grave Les st r otypes qui p sent sur les immigr s d origine africaine sont loin d tre combattus A force de ne pas reconna tre ses minorit s la France a emp ch l expression de sa diversit participant la construction de communaut s et g n rant une frustration vers 34 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais les trangers exclus tout autant que vers les citoyens de seconde zone parce que suppos s n avoir pas les valeurs de la R publique Elle a laiss s ancrer des clich s qu elle encourage aujourd hui au lieu de lutter contre une in galit de fait Et m me si reconnaissance tait faite des in galit s sociales qui existent les dirigeants refuseraient express ment d agir sp cifiquement vers les populations concern es pour rester en ad quation avec le mod le de l individu citoyen De toutes fa ons comme je lai dit la solution n est pas de corriger les in galit s mais de d samorcer le processus de rejet qui les engendre Le manque de reconnaissance de la diversit ne permet pas l int gration des immigr s KLEIN Nathalie 2008 35 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Il Sph re publique sph re priv e
149. p de maghr bins de marocains Saint Brieuc part quelques uns et ceux que je connais souvent sont dans ma situation donc soient profs soient des m decins qui sont aussi mari s avec des fran aises et o la culture marocaine si tu veux est mise entre parenth ses Donc la maison on vit la fran aise Le seul lien c est la cuisine Le deuxi me lien c est avec mon abonnement t l on regarde les cha nes marocaines arabes La musique j coute dans ma voiture et j appelle r guli rement au Maroc Moi je ne participe pas cette vie entre guillemets orientale ici sur Saint Brieuc C est pas de l acculturation hein Je garde mes si tu veux je garde mes origines mais c est une c est une forme d int gration mais vraiment une int gration l extr me si tu veux L entretien avec M Kasri tait tr s int ressant Il renforce les r sultats des enqu tes de Gabrielle Varro et Jocelyne Streiff Fenart comme quoi les marocains en couple mixte qui ont un niveau d tudes sup rieur fr quentent d autres couples mixtes avec des maghr bins au m me niveau d tudes Ce passage montre galement qu en rupture avec la communaut marocaine il est difficile pour les marocains en couple mixte de pr server leur culture de la transmettre leurs enfants d autant plus quand ils ne sont pas pratiquants voire ath es et c est souvent le cas chez les universitaires N anmoin
150. par le gouvernement Rocard est compos d un coll ge de vingt membres dont la pr sidente est Blandine Kriegel depuis le 23 octobre 2002 Bien qu il ait suscit de nombreux espoirs il a un r le essentiellement consultatif publiant un rapport annuel et mettant des avis rarement suivis de cons quences Dans un premier temps lorsque l immigr arrive en France les pouvoirs publics mettent en place une politique d accueil d finie comme suit par le site du Haut Conseil l Int gration ACCUEIL politique d Dom immigration int gration 19 pii Philosophe et professeure des universit s Blandine Kriegel est galement membre du Comit consultatif national d thique KLEIN Nathalie _2008 19 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration D f Ensemble de mesures destin es faciliter l arriv e et l installation en France de personnes trang res en provenance de l tranger Note La politique d accueil s adresse l ensemble des trangers arrivant en France et s y installant durablement dans le cadre du regroupement familial aux familles de r fugi s statutaires voir cette expression aux b n ficiaires d autorisation de travail et aux conjoints trangers de Fran ais Cette politique comprend plusieurs tapes un pr accueil une visite m dicale un diagnostic social et linguistique qui permet alors de proposer des action
151. pondre tant t africain ou am ricain ou noir De la m me fa on d ailleurs que je me sens tant t bretonne puis fran aise ou europ enne KLEIN Nathalie 2008 65 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Mais pour un marocain en France la r ponse ces questions n a pas les m mes effets Ainsi r pondre oui je suis arabe n a pas les m mes r percussions sur un auditeur fran ais que de r pondre bretonne On attend d un marocain immigr vivant en France qu il r ponde sans d tour qu il est fran ais comme s il devait toujours prouver son attachement au pays Mais ce n est pas en niant le fait qu il est marocain que l individu va pouvoir mieux s int grer Il doit pouvoir jouer des diff rentes facettes de sa personnalit sachant que chacun des l ments des cultures dont il a tir des exp riences ont fait de lui ce qu il est et rejet certains de ses l ments rejaillira t t ou tard dans son bien tre au sein de son pays d accueil Les propos de Mich le Tribalat dans son ouvrage de 1989 repris dans l ouvrage Libert galit mixit conjugales dirig par C Philippe sont mon avis assez critiquables Elle crit que les unions mixtes sont un enjeu important du processus d assimilation parce qu elles impliquent une acculturation rapide L union mixte devient vertueuse par sa capacit
152. qu elle peut au Maroc o il retourne deux fois par an depuis qu il a arr t le travail Dans ce cas l adoption de la culture de l autre semble tre quitable si ce n est m me une pr pond rance de la culture marocaine au sein du couple Mohammed explique qu il a tent de transmettre sa religion ses enfants Mais ce fut un chec J essaie de les mettre dans l Islam mais ils vivent leur vies ils vont ni l glise ni la mosqu e Le compromis au sein du couple semble s tre jou autour de la personnalit sans doute effac e et conciliante de la femme ce qui a permis au p re de transmettre tous les liens culturels qu il souhaitait ses enfants Il semblerait qu ils aient choisi d exprimer chacun leur culture dans des sph res s par es et pour l ducation des enfants la culture du p re semble avoir domin avec plus ou moins de r ussite Le choix des pr noms s est fait naturellement parce que je voulais des pr noms arabes elle n a pas insist elle na pas voulu d autres pr noms Maintenant je regrette si j avais su j aurais donn d autres noms pour ne pas les paralyser avec des pr noms arabes Ma femme ne m a jamais contrari sur mes habitudes le car me le mouton Chacun fait a de son c t laisse sa culture s exprimer je respecte sa religion elle respecte la mienne Le respect voil bien une valeur commune tous les couples rencontr s La mixit s exprim
153. r et entretenir financi rement les familles aujourd hui le roi a chang et la mainmise sur les ressortissants marocains l tranger s est largement rel ch e L ducation et l image que l on fa onne de la France n ont cependant pas chang on apprend toujours aux enfants marocains id aliser la France la remercier et l aimer 8 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais I Le mod le fran ais Les premi res d finitions que je vais donner sont des d finitions qui ne posent priori pas de probl me l immigration et l immigr Elles sont tir es du site du Haut Conseil l Int gration dans la rubrique les mots de l int gration Mais dans ces d finitions d j on signale la d licatesse des expressions qui en d coulent IMMIGRATION Dom immigration D f Ph nom ne d signant des mouvements de population d un territoire vers un autre Somme th orique un moment donn des flux d immigr s et des stocks de personnes immigr s depuis un temps d termin sur le territoire Note La notion de population issue de l immigration est d un emploi aussi courant que d licat On peut cependant consid rer que pr s d un cinqui me de la population de nationalit fran aise r sidant en France est issue de l immigration depuis un si cle Voir aussi immigr migration IMMIGRE Dom immigration D f Personne n e trang re l tr
154. ran ais se refusant toujours cat goriser selon l origine peut tre salvateur Mais en refusant de mettre des mots sur les l ments de la culture il peut aussi s av rer plus complexe notamment pour les enfants de se retrouver Il s agit d un chemin plus personnel plus long et plus profond donc plus difficile mais plus sain qu une simple r ponse en oui ou non la question Es tu arabe C est notamment l anecdote que rel ve M Kasri propos d un de ses fils qui un jour en revenant de l cole lui a demand s il tait musulman apr s que l institutrice lui ai demand de r diger un expos sur l Islam partant du postulat qu en tant que fils de marocain il tait lui m me musulman Le mod le fran ais n est donc pas infaillible et il est beaucoup plus difficile tenir que le mod le anglo saxon puisque m me en voulant nier les diff rences d origine ou au moins en refusant de leur donner une visibilit elles existent et les fran ais y r agissent et les immigr s eux m mes peuvent les revendiquer N anmoins il constitue un rempart de principe au communautarisme M me si dans le syst me anglo saxon la r ponse ce type de question ne vient pas forc ment de l ext rieur mais peut traduire un choix personnel une identification mouvante temporaire correspondant au moment pr cis de la r ponse Ce qui fait que selon le contexte et l interlocuteur un afro am ricain par exemple pourra r
155. ran oise Gaspard dipl m e de Sciences Po et de l ENA est une sociologue et femme politique fran aise Elle a beaucoup travaill sur la place des femmes et des immigr s dans la soci t 4 Circulaires et discours de 1970 1990 Nourredine Kasri est arriv en France en 1988 apr s avoir obtenu son baccalaur at au Maroc Titulaire d un DEA de g ographie obtenu l universit de Tours apr s licence et ma trise il a rencontr son pouse lors de vacances au Maroc ils ont KLEIN Nathalie _2008 15 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Ah non ce n est pas de l assimilation L assimilation c est quand tu rejettes pratiquement ta culture d origine quand tu n as plus de rapports avec ta culture d origine Moi c est de l int gration r ussie parce que j ai gard mes rapports avec le Maroc Je suis un fran ais de raison mais un marocain de c ur L immigr assimil aurait quasiment trahi ses origines selon M Kasri Nathalie Perrin Gilbert maire du 1 arrondissement de Lyon d nonce aussi l assimilation comme tant comme une fa on de renier la richesse de la culture d origine et demander l tranger de renier la totalit de ce qu il est Pour M Kasri cela part d une d marche active une volont de rupture alors qu un immigr int gr qui aurait perdu ses liens d origine aurait plus ou moins subi
156. ration chute et que la personnalit longtemps refoul e ressurgit le migrant se d s assimile sans se d s int grer forc ment Elle appelle cette p riode le d senchantement Elle pr sente ces volutions de fa on sch matique l aide d une courbe sommaire repr sent e ici et divis e en trois phases temporelles en abscisse l volution du temps en ordonn e le degr d assimilation La premi re phase correspond la phase d adaptation la seconde la phase o l tranger est assimil et la troisi me celle du d senchantement que Gabrielle Varro fait appara tre la suite de ses enqu tes qui serait une phase de d sassimilation sans d sint gration Dans ce sch ma la perte d identit culturelle au profit de la culture de la soci t d accueil est vue comme un passage oblig mais sur lesquels les immigr s peuvent revenir une fois qu ils ont fait leurs preuves en tant qu int gr D autant plus que la relation entre la France et le Maroc et la p riode de lutte pour l ind pendance ont fait ressortir l expression politique de l identit collective formatant une sorte d entit nationale 2 structurant l opposition des cultures Et dans tout a peut de place est laiss e la diversit En revenant sur la non cr ation de la mission diversit au sein du minist re voil ce que r pond Mme Moreau La logique c est de faire
157. re n erlandais qui respecterait l panouissement d un multi culturalisme voir cette expression Une telle opposition para t devenir de plus en plus artificielle m me si elle continue de nourrir beaucoup de discours sur l immigration et l int gration D une part en effet l histoire de l immigration en France montre l vidence qu aujourd hui comme hier la grande majorit des migrants ont d abord t accueillis dans des communaut s culturelles d origine qui leur ont permis de sauvegarder au moins pour un temps leur identit avant de leur permettre de n gocier avec la soci t d accueil une nouvelle appartenance D autre part il appara t bien que de nos jours les mod les d int gration dits multi culturels connaissent des dysfonctionnements plus ou moins graves Pays Bas Canada Australie Dans le cas fran ais comme dans les autres ces crises des mod les d int gration paraissent traduire un risque r el ou suppos d enclavement ethnique de certaines communaut s immigr es Voir aussi Assimilation Multiculturalisme La d finition du mod le d int gration oppose d elle m me deux syst mes l un anglo saxon ordinairement critiqu pour son communautarisme l autre qui serait fran ais assimilationniste L id e de nouvelle appartenance est juste encore faut il savoir si elle est exclusive de l ancienne ou si elle s ajoute elle En r alit on l a vu les institutions fran aises e
158. rencontres des expositions Il n y a pas avoir honte de notre pays ou tre patriote selon les valeurs qu il porte Seulement il faudrait se mettre d accord sur ses valeurs Pour pr server la France du communautarisme on demande aux fran ais d o qu ils soient de conserver leurs pratiques culturelles leurs traces de diversit dans la sph re priv e c est aussi dans cet esprit que la la cit est actuellement surprot g e Il semblerait en effet que ce soit une bonne solution pour ne pas que des personnes au nom d une appartenance ou d une origine commune puissent se regrouper formant des lobbies culturels ou trangers qui mettraient en p ril l ordre public Mais dans un contexte o l identit nationale revient tellement fort et o l on demande aux immigr s de clamer haut et fort leur amour pour la France leur attachement aux valeurs du pays il semble contradictoire de laisser enferm es leurs valeurs d origine Eux m mes dans ces conditions ne peuvent que d velopper un sentiment de partage entre leurs cultures devant en exprimer l une plus que l autre non pas selon leur propre tat d esprit mais selon ce qui est en vigueur en France Cela induit des comportements de nature quasiment schizophr niques s parant les cultures Et en les s parant cette politique les oppose et pousse au repli la d fense de valeurs trang res qu on cherchait justement touffer Les deux cu
159. ri s comme la personnalit des conjoints les conditions du mariage la profession des conjoints Les activit s professionnelles par exemple peuvent tre un moyen d exprimer sa culture et dans ce cas la pression pour faire jouer la mixit au sein du couple est rel ch e Ainsi dans les entretiens de M Jahidi qui travaille en troite relation avec le Maroc on constate qu il n y a aucun probl me de manque ce qui n est pas le cas de M Kasri qui n a pas l occasion de par son travail de laisser autant de place sa culture marocaine Cette d finition identitaire n est donc pas forc ment le fruit d une d marche personnelle mais le r sultat des al as de la vie d o l expression d un certain manque Et encore de par l quilibre de son couple et l ouverture d esprit de sa femme son mariage semble tre un vrai espace d expression culturel La n gociation de l identit culturelle au sein de la famille est permanente en constante volution et repr sente aux yeux de beaucoup de gens une coniflictualit potentielle suppl mentaire La mixit n est elle qu une diff rence de plus entre deux individus ou les conjoints de couples mixtes parviennent ils sont ils des champions de lamour 3 J Streiff Fenart dans son livre Les conjoints des mariages franco maghr bins en France dresse une tude tr s d taill e et int ressante du choix du pr nom comme indicateur du rapport de force cultur
160. ridique sauf au sens o le droit de la nationalit consid re le d faut d assimilation d une personne comme susceptible de justifier une d cision d favorable sa demande d acquisition de la nationalit fran aise dans la pratique le d faut d assimilation s entend pour l essentiel soit d une incapacit ma triser l usage courant de la langue nationale soit de la jouissance effective d un statut matrimonial incompatible avec l ordre juridique fran ais situation de polygamie 1 D finition tir e de l introduction du rapport Liens culturels et int gration publi en 1995 par le HCI 2 Surlign par moi 10 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais Voir aussi Int gration mod le d int gration Cette d finition est tr s int ressante Elle pr sente tout d abord l assimilation comme l aboutissement du processus d int gration en admettant que celui ci n est pas toujours atteint L assimilation correspond l effacement des caract ristiques culturelles distinctes ce qui pourrait tre pris comme une volont d acculturation assum e puisqu priori un tranger l est non pas seulement par ses papiers mais aussi par les l ments culturels trangers qu il apporte au pays Les fran ais et les trangers assimil s seraient donc tous b tis sur le m me moule culturel Mais comme ceci n est videmment pas vraiment souhaitable on pr cise ensuit
161. rocureur de la R publique par l officier de l tat civil la commission a adopt un amendement de pr cision A l article 6 force probante des actes de l tat civil trangers la commission a adopt outre un amendement de pr cision un amendement tendant pr voir dans la loi une KLEIN Nathalie 2008 83 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration proc dure administrative de v rification des actes de l tat civil trangers M Jean Ren Lecerf rapporteur a en effet consid r qu il n tait pas possible de remplacer une proc dure judiciaire de v rification par une proc dure administrative en prenant un d cret en Conseil d Etat La commission a ensuite adopt un amendement tendant ins rer un article additionnel apr s l article 7 d cret en Conseil d Etat afin de pr voir un d cret en Conseil d Etat pour pr ciser notamment les modalit s de r alisation des auditions les d lais dans lesquelles elles devront tre r alis es ainsi que les modalit s de notification du compte rendu de l audition et de l acte d opposition A l article 8 entr e en vigueur la commission a adopt un amendement de pr cision Source _http www senat fr bulletin 20060925 lois html Annexe n 4 Tableau r capitulatif des risques de conflit et ou de rupture avec la famille selon le statut des poux C t marocain C t fran ais
162. rte de s jour avec l attente qu elle peut occasionner Bien s r la plupart n attend pas vient en France ou y demeure ill galement en vue du mariage et de plus en plus de conjoints fran ais eux m mes se retrouvent face la justice pour complicit Il faut aussi ajouter que le fait d tre en situation ill gale pour vivre ensemble pr cipite la d cision du mariage puisque la n cessit d obtenir des papiers est plus grande KLEIN Nathalie 2008 67 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Cela ne veut pas dire que c est un mariage blanc ou arrang mais seulement un arrangement dans le temps comme certains se marient avant de faire un emprunt faire un achat commun payer moins d imp ts Peu de cas s av rent tre un mariage de complaisance mais la date bien s r est rarement choisie au hasard Il est peut tre n cessaire de faire un apart sur le fait que le mariage avec un tranger soit devenu pour certains un vrai parcours du combattant A l origine de cette complexification de la l gislation le contr le de l immigration et la focalisation des esprits sur les mariages de complaisance imaginant que c est une majorit des cas L annexe 3 est un extrait du site internet www senat fr pr sentant l tude du rapport concernant le projet de loi n 275 2005 2006 adopt par l Assembl e nationale relatif au contr le de la v
163. rtr les et de f i i i i e AE AU Mi t ogenernt a eaa Dipatment ce Faria dia nonsi et LL D partement der n tugas et de Facosei der darnandeurs d afs Source site du Minist re de l immigration de l int gration de l identit nationale et du d veloppement solidaire KLEIN Nathalie_2008 75 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Annexe n 2 Etude de Gabrielle Varro TABLEAU EXP RIMENTAL Transversalit de certaines tendances des familles mixtes RATER _ Types de mat Conduites observ es et propos entendus fancoamencane t A y tance maghreb P er 2 Attention lil ne s agit que det tendances maoniauss iles couples sont socialement homogames 4 c 2 R sidenre urbaine coton mixte du i foyer _ j P TE Pratiques culinares mudtese 0 4 eva 4 Ronan un reseau de couples mixtes Su PJ E 5 Ant cedents famihau de monte conjugate Lg 6 Sensibilite lhistorre de leurs pays respectifs EY r 13 7 7 Mit gt gt fourn injures dans les disputes z LH t i j 3 8 Mixite gt alibi pour les ep problemes conjugaux g F i a F f E 9 La langue du Pays dominante chez l enfant d k e 4 i j C 10 Vacances dans le pays du parent transplante g 14 Lenfant estnsent a l ecole publique l po Fi j d 12 Lenfant possede L double nationahte E 13 Selon ses parents Ienfant ebicul
164. s le fait que la mixit soit vue comme enrichissante par le conjoint fran ais notamment quand c est une femme celle ci est souvent le soutien de la transmission de la culture d origine certains liens peuvent tre conserv s ici la cuisine entre autres Ces l ments sont partag s en famille sauf la musique qu il dit couter seul plus loin ce qui montre que dans cette famille malgr la rupture culturelle engendr e par la rupture communautaire le couple mixte repr sente quand m me un environnement favorable au partage et la transmission de la culture N anmoins il n a pas t suffisamment protecteur aux yeux de M Kasri qui en met des regrets Il lie galement la pression int gratrice avec la perte de sa culture ou la non transmission aux enfants il prend en effet l exemple d un p diatre vu lors de la petite enfance d un de ses enfants lui aussi marocain et qui lui aurait d conseill d apprendre l arabe ses enfants expliquant que les enfants qui apprennent les deux langues sont finalement mauvais en fran ais De la m me fa on qu il a choisi des pr noms fran ais pour faciliter leur int gration il a donc abandonn l id e de transmettre sa langue ses enfants aux d pends de la transmission culturelle Ceci dit s il parle d int gration l extr me M Kasri rejette totalement l id e d acculturation qu il associe l assimilation dans laquelle il ne se reconna t pas du
165. s autres membres de leur groupe leur propre vie culturelle de professer et de perp tuer leur propre religion ou d employer leur propre langue La France a argu que l article 2 de la constitution rendait inutile l application de cet article au territoire fran ais En fait les deux sont plut t vus comme incompatibles Cette r action traduit surtout la peur du communautarisme vue comme permise par l expression en commun avec les membres de leur groupe Mais cela signifie t il exclusivement dans le groupe Quel groupe La France pr cis ment ne reconna t pas ces groupes De m me la France a pos une r serve l article 30 de la convention sur les droits de l enfant de 1990 Le probl me soulev par Andr Roux est que le principe d indivisibilit invoqu demeure sans v ritable contenu positif Il s agit avant tout du caract re unitaire de l Etat avec d une part celui ci comme sup rieur aux collectivit s et d autre part l galit comme unit de repr sentation et du corps politique Cette impr cision a donn cette notion un contour tr s id ologique laissant aux mains des politiques le soin de son interpr tation Si tout part d une volont de prot ger les citoyens fran ais on verra vite que les cultures elles ne sont pas mises sur un pied d galit et que de plus en plus cette disposition constitutionnelle met de fait les trangers de c t Avec l volution de la migration et le fait que
166. s continuerait produire effet jusqu sa mainlev e judiciaire Le rapporteur a ensuite pr sent les dispositions concernant les mariages contract s par les Fran ais l tranger devant une autorit trang re en soulignant qu elles privil giaient les contr les ant rieurs la c l bration du mariage contrairement au dispositif actuel centr sur les demandes de transcription du mariage dans les registres de l tat civil fran ais Il a indiqu que les Fran ais d sirant se marier devant une autorit trang re devraient obtenir pr alablement un certificat de capacit mariage attestant l accomplissement des formalit s requises et notamment de l audition En cas de doute sur la validit du mariage le minist re public saisi par l autorit diplomatique ou consulaire pourrait s opposer au mariage cette opposition ne pouvant emp cher l autorit trang re de c l brer le mariage mais emp chant sa transcription l tat civil fran ais En outre les poux mari s sans certificat de capacit mariage devraient obligatoirement tre entendus lors de la demande de transcription sans d rogation possible En cas de doute sur la validit du mariage le parquet saisi par l autorit diplomatique ou consulaire devrait r pondre dans un d lai de six mois A d faut les poux devraient saisir le tribunal de grande instance afin qu il statue sur la transcription du mariage Le rapporteur a pr cis que l Assembl
167. s d int gration au nombre desquelles l apprentissage du fran ais rev t une importance prioritaire L ensemble des prestations d int gration sont propos es dans le cadre du Contrat d Accueil et d Int gration Le site www vie publique fr donne galement une d finition qui diff re l g rement Il n y a pas de date de mise jour pour ces deux sites et seul le site www vie publique fr donne la date de mise en ligne soit mars 2005 Le site du HCI cependant poss de un copyright dat de 2007 ACCUEIL politique d Ensemble de mesures destin es faciliter l arriv e et l installation en France de personnes trang res en provenance de l tranger La politique d accueil s adresse aux familles arrivant en France dans le cadre du regroupement familial aux familles de r fugi s statutaires voir cette expression et aux conjoints trangers de Fran ais Cette politique comprend plusieurs tapes entretien lors du d p t de la demande de regroupement familial par exemple pr accueil avant l arriv e de la famille et accueil de la famille son arriv e Un diagnostic social permet alors de proposer la famille des actions d int gration au nombre desquelles l apprentissage du fran ais rev t une importance particuli re Les tapes d accueil ne sont pas identiques mais la mention du Contrat d Accueil et d int gration montre que la d finition du site du HCI est r cente puisque celui ci a t mis en pla
168. s dirigeants ont pendant longtemps pens que cet apprentissage ne pouvait tre compatible avec la co existence d une deuxi me langue maternelle celle ci Je prendrai pour illustrer mes propos l exemple breton en connaissance de cause L acharnement qui a t men pendant quelques d cennies radiquer toute langue ou patois d coulait s rement du principe louable qu il fallait unifier la nation et s rement avoir une langue commune tait indispensable Mais cela signifiait il avoir une langue unique L image paysanne rurale pour ne pas dire plus dont souffraient les langues r gionales a contribu leur effacement violent Dans les villes d s le d but du si cle le fran ais tait la langue couramment parl e mais des patois taient utilis s en famille Ma grand m re a ainsi pu apprendre le fran ais et l utiliser quotidiennement sans perdre l utilisation du breton Pour mon grand p re qui habitait dans la campagne brestoise de Lampol Plouarzel ce fut autre chose Les instituteurs venus de la ville avaient pour mission en plus de l ducation des enfants de g n raliser le fran ais dans ces campagnes o il n avait pu p n trer C est coup de punitions humiliantes et de ch timents corporels que l on interdisait l usage d un seul mot breton en classe comme dans la cour de r cr ation Mes arri res grands parents qui n avaient pas t l cole ont continu parler breton leur fils q
169. sabilit doit normalement incomber aux pouvoirs publics est rejet sur les immigr s et converti en injonction de s int grer Elle ajoute que c est en 1988 que l insertion est remplac e par l int gration suite au constat de la transformation de la migration en une installation durable Cela sous entend que l insertion serait seulement une acceptation de la pr sence des trangers de les faire participer la vie sociale alors que l int gration les incorporerait dans la soci t en tant que membre part enti re gal aux autres Il est clair que d sormais on attend des trangers qu ils s int grent d eux m mes et nous verrons quels moyens sont mis en uvre pour les y aider Le constat est vite dress qu ils sont largement livr s eux m mes dans ce processus Ceci dit l effort d int gration suppose des exigences r ciproques On ne peut pas attendre des trangers d tre int gr s si on ne les int gre pas mais les pouvoirs publics ne pourront pas non plus fournir seuls les efforts d int gration si la d marche n est pas men e conjointement La politique d immigration est constitu e d une part du contr le des flux migratoires et de l autre de l int gration des immigr s d j pr sents sur le territoire Mais de plus en plus les politiques se concentrent seulement sur la premi re partie comme le d plore Dani le Lochak Non seulement ce second volet a t syst
170. sation et d individualisation a fait clater le mythe de l appartenance unique tatique ou culturelle La mixit est vue comme une sous citoyennet selon laquelle l appartenance la nation ne signifie pas l uniformit mais le respect et l acceptation de l autre Or elle est parfois utilis e comme discrimination et exclusion L image d exceptionnalit que subissent encore les mariages mixtes montre bien la difficult concevoir les multi appartenances m me si l exp rience de la mixit brise l illusion de l unicit identitaire 3 La citoyennet comme identit On la vu l entretien avec Mme Moreau fait co ncider la citoyennet fran aise avec l adh sion des valeurs fran aises elles m mes porteuses de l identit nationale Ce grand m lange fait un peu perdre les rep res d autant plus qu il n est pas valable pour tout le monde Ainsi en France certains trangers ont le droit de vote une semi citoyennet sans pour autant devoir passer par la case naturalisation ou m me adoption de valeurs r publicaines Sai Tres R 28 P i Avec l apparition de l id e de citoyennet europ enne qui a permis aux AA S P 29 ressortissants de l Union Europ enne de voter aux lections locales Andr Roux note que cette ouverture marque la fin de l association entre identit nationale et citoyennet 7 Deuxi me dition 2006 chez Dalloz la d
171. sein du foyer Finalement tout cela n est pas d termin de fa on rigide La seule femme marocaine interrog e dit vivre tr s bien sa double culture et elle a r ussi ce que des hommes n ont pas pu faire transmettre sa langue et choisir les pr noms de ses enfants 2 Le compromis comme communication la diversit culturelle mise en valeur dans les couples mixtes 2 1 Les conjoints de couples mixtes sont ils exceptionnels Face la rupture que repr sente l engagement dans un couple mixte et les conflits que cela peut engendrer notamment entre la belle m re et la belle fille la m re et son fils mais aussi au sein du couple l enjeu du couple mixte est de trouver une stabilit o chacun se sentira laise KLEIN Nathalie _2008 57 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration L id al n est pas forc ment une gale expression des cultures de chacun mais que chacun se sente bien tous les immigr s n expriment pas le besoin de garder leur culture m me si je n en ai pas rencontr dans ce cas Nous avons quand m me d montrer l importance de la pr servation des liens culturels dans le parcours d int gration des immigr s et on ne peut pas nier que dans les cas o la culture marocaine n a pas eu trop lieu de s exprimer les tensions sont souvent exacerb es le conjoint tranger voyant travers ce vide culturel son statut entier d nigr
172. sements fran ais Th sard il a fait ses tudes en France car ayant suivi le syst me fran ais il n envisageait pas de les poursuivre au Maroc Il a v cu en France entre 1975 et 1987 et y est revenu avec sa famille femme et enfants en 1998 Dans leurs r ponses les trois universitaires M Kasri M El Qarouni et M Jahidi ont d clar n tre pas pratiquants affirmant que cela r sultait d un choix bien que leurs parents tous trois le soient Dans ces conditions il faut tudier la date du choix d arr t de la pratique Aucun des trois n allaient r guli rement la mosqu e au Maroc mais taient recens s comme musulmans puisque c est la religion obligatoire au Maroc Le fait de ne pas aller la mosqu e n est pas un signe d abandon de la religion de moins en moins de jeunes y vont et globalement les mosqu es se vident un peu comme les glises en France il y a quelques temps Il est donc tout fait possible que ce soit l arriv e en France qui ait permis ces personnes d assumer publiquement leur absence de pratique mais ce n est pas leur arriv e en France qui les a rendu non pratiquants puisqu ils affirment souvent n avoir jamais t vraiment pratiquant Et comme le r pond tr s clairement M El Qarouni Je ne suis pas pratiquant depuis le Maroc et c est un choix Il semble qu il n y ait donc pas forc ment d influence directe entre le pays et la pratique de la religion et en
173. situation d immigration Nourredine Kasri utilise des mots assez forts pour exprimer ce qui est vu comme une perte II son fils me dit quand tu regardes la t l moi j y comprends rien je suis frustr Donc a venait des deux Je l ai encourag parce que je le reconnais c est une petite frustration chez moi je me dis Merde ils ne parlent pas et surtout ce qui me g nait dans ce mariage mixte on va dire c est que quand on va l bas ils peuvent pas communiquer avec leurs grands parents et ils ses parents me le reprochaient chaque fois IIs me disaient Bon sang Nourredine tu peux pas leur apprendre un peu qu on puisse parler avec eux Les regrets ressentis sont d autant plus int rioris s que l int gration est voulue recherch e et le parcours vu comme r ussi M Naciri l exprime ainsi Un marocain qui a v cu longtemps en France se sent de plus en plus loin du pays d origine Il se sent accultur il se sent tranger quand il s en va au Maroc Mais il ne veut pas oublier le pays et il a adopt un autre pays On a des r flexes comme le chez moi quand je vais Ouarzazate je me rends bien compte que je ne suis plus chez moi ici Il ne s agit pas du degr d int gration mais de l appartenance une identit qui n est pas fran aise de souche mais une appartenance des valeurs communes qui sont du pays P TRR 40 adopt On ne mesure pas l ef
174. surtout sur le statut et le pouvoir conf r s aux collectivit s territoriales en terme de hi rarchie normative notamment de d centralisation Sur cette question le statut de la Corse a pr cis l tat des lieux r affirmant la supr matie des lois et r glements nationaux en ne permettant pas au parlement corse de modifier les lois et bien s r en r servant la politique trang re au pouvoir central C est ce qui est repris propos de l int grit territoriale de la r publique 26 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais Rien n est donc a priori mentionn sur la culture ou les valeurs r publicaines outre la tr s vague et tr s consensuelle devise nationale Seule l indivisibilit territoriale a une v ritable r alit juridique puisqu elle est galement inscrite au code p nal aux articles 86 87 et 88 qui qualifient l atteinte cette indivisibilit de crime contre la s ret de l Etat Ceci dit en y regardant de plus pr s dans la d cision concernant la Nouvelle Cal donie il y a eu au moment de l organisation d une consultation du peuple la question de proc der par communaut s ethnies Finalement en vertu des articles 2 et 3 de la constitution cela a t emp ch Le caract re indivisible de la France a depuis tr s longtemps t interpr t sous l angle culturel Partant de l id e qu il tait n cessaire d enseigner le fran ais tous le
175. surtout du succ s chez les fameux bobos ont en plus des difficult s au quotidien qui laissent beaucoup moins de place l autor flexion aux questionnements identitaires Ces couples sont oblig s pour survivre de ramener le quotidien au plus basique et ce genre de consid ration vu comme superflu et philosophique alors qu au contraire il peut tre la base d un v ritable bien tre d une am lioration du quotidien et viter des crises futures est balay par les soucis au jour le jour Il ne faut donc surtout pas surestimer le pouvoir de lamour comme le souligne justement Jocelyne Streiff Fenart Comme l explique Abdelhafid Hammouche dans son livre Mariages et immigration la famille Alg rienne en France il my a pas de d terminisme mais un jeu de correspondance entre la trajectoire des acteurs et le choix de mariage qui va de l alliance dict e au choix individuel De plus la mixit dans le mariage est une notion largement subjective et elle m rite que l on revienne rapidement sur l volution de la notion Le recensement officiel compte comme couple mixte toute union entre un e fran ais e et un e tranger e mais la d finition pr sent e par les dictionnaires a volu A l mergence de la notion la mixit tait d abord consid r e sous un angle religieux La d finition anglo saxonne elle parle de mariage interracial ou interreligieux En 1994 le P
176. t Mais le mariage mixte n est pas pour autant facilit par les pouvoirs publics Les conditions pour contracter le mariage bien que celui ci fasse partie des libert s personnelles assur es par toutes les conventions internationales sont assez contraignantes notamment le fait de devoir justifier d une communaut de vie de six mois Chose qui n est videmment pas demand aux fran ais entre eux et qui est de plus assez difficile prouver Pour ce faire des tudes de voisinage doivent tre men es les relev s bancaires pluch s et le droit au respect la vie priv e est fortement malmen En consid rant que les conditions r unir pour venir en France plus de six mois ne sont abordables que pour des tudiants ais s seuls les marocains vivant d j en France de plus en plus de cadres on l a vu et b n ficiant d une carte de s jour longue dur e ou les clandestins ne peuvent vivre avec leur conjoint fran ais plus de six mois Cette disposition la vie en communaut de six mois est d autant plus contraignante que le fait d tre tranger et ou en situation ill gale n emp che l galement pas la contraction du mariage au nom de la libert de mariage Mais comment assurer six mois de vie commune si l on n a pas de carte de s jour Parmi les couples rencontr s M Kasri par exemple a rencontr sa femme au Maroc Les trangers doivent ils renoncer au mariage jusqu l obtention d une ca
177. t pr sident a rappel M Michel Dreyfus Schmidt que les personnes sans papier disposaient en fait le plus souvent d un titre d identit m me si elles n taient pas en situation r guli re II a en outre estim d une part que le mariage tait le plus grand facteur d int gration et d autre part qu il convenait de veiller faciliter la pr sence fran aise l tranger La commission a ensuite proc d l examen des amendements A l article premier composition du dossier de mariage et audition des futurs poux la commission a adopt un amendement tendant pr ciser que la pr sence lors de la c r monie de t moins diff rents de ceux indiqu s pr alablement la publication des bans n emp chait pas la c l bration du mariage M Patrice G lard ayant observ que les t moins n avaient pas vocation attester de l identit des futurs poux mais de leur consentement M Jean Ren Lecerf rapporteur observ que l indication pr alable des t moins visait permettre de les contacter en cas de doute sur la validit du mariage projet La commission a ensuite examin sans l adopter un amendement tendant pr voir l obligation pour les futurs poux de pr senter une carte nationale d identit ou un passeport avant la c l bration du mariage M Jean Ren Lecerf rapporteur a rappel que la mission d information s natoriale relative la fraude documentaire dont il avait t le r
178. t Marion Festra ts KLEIN Nathalie 2008 59 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Cela est cependant largement surrepr sent dans les couples ais s o une fois de plus la langue arabe parce que rare est tout de suite appr hend e en tant qu avantage culturel de distinction et non de stigmatisation qui se ferait travers notamment l image du travailleur immigr On retrouve une fois de plus la s paration entre les couples ais s et les couples d origine plus modeste qui seraient pour certains les champions de l amour comme les appelle Gabrielle Varro et les autres victimes selon la capacit des acteurs dominer leur destin Les barri res ext rieures peuvent aussi bien renforcer l amour la fa on d un seul contre tous shakespearien et pour les couples qui en ont les moyens alors qu elles peuvent au contraire briser des couples mixtes qui attribueront leur chec leur mixit Dans les couples plus populaires il ny a pas toujours de n gociation culturelle avec des cas o l acculturation se fait quasiment sans remise en question sans h sitation II est certain que ces couples qui ont d j la base moins d ouverture sur les questions de m tissage et sur l apport de la diversit ce genre de discours encore r serv une lite assez ferm e et loin de faire l unanimit dans tous les milieux ais s il a en fait
179. t des gens euh fra chement arriv s pas int gr s En plus je ne suis pas pratiquant donc Parce qu il y a quand m me des structures ici pour des familles maghr bines des mosqu es tout a Donc c est un lieu aussi o j aurais pu rencontrer des gens On voit que M Kasri met de la distance avec les autres immigr s ce n est pas parce qu ils sont marocains qu ils se ressemblent ou qu ils peuvent tre amis Il pointe du doigt la construction de la communaut Bien que ne pas fr quenter plus de marocains lui manque il n est pas pr t tout pour combler ce manque il s adapte il fait sans M Alaoui lui fait partie d une association l amicale des marocains de Nancy M Alaoui n a pas un profil de cadre contrairement aux autres interrog s il subit donc plus les pr jug s envers les immigr s Il juge cependant que la situation s est am lior e que la soci t est plus ouverte qu son arriv e et que le contact avec les gens est plus facile pour ses enfants qu il ne l tait ses d buts en France Il envisage de revenir vivre au Maroc avec sa femme quand celle ci sera galement en retraite cela colle plus avec sa g n ration de migration qui tait plus une migration de travail Mais il n est pas le seul avoir des projets au Maroc M Jahidi a une maison au Maroc M Kasri galement et celui ci n exclut pas d y vivre la moiti de l ann e quand il sera en retraite M
180. tion dont les origines remontent au Moyen Age et que l universalisme rationaliste des r volutionnaires a renforc e du multiculturalisme social des Britanniques n de l histoire de la d mocratie parlementaire de la tradition lib rale des Pays Bas et de la Su de qui m nent des politiques d mancipation des minorit s de l histoire de l Allemagne et d une notion encore vivante de peuple allemand Deutsches Volk en tant qu entit ethnico linguistique Dans cette partie nous allons aborder de nouveaux termes d licats notamment la question de l identit et de la culture De nouveau il est quasiment impossible de d finir ces notions elles ne prennent sens que dans leur utilisation et je ne pr tends pas les figer dans une d finition id ale Cependant je pense avoir trouv une signification satisfaisante au terme culture que je dois M Yves Gonzalez Quijano II donne tout d abord une d finition anthropologique large avant de pr ciser Culture Productions symboliques d une soci t ou propres elles comment une soci t forge ses propres repr sentations et symboles Diff rente de la civilisation qui elle est une construction relevant de l utopique d un horizon commun l humanit alors que la culture est historique volutive Il est incontestable que les identit s culturelles sont politiquement significatives elles ne sont pourtant n
181. toire Beaucoup KLEIN Nathalie 2008 31 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration d trangers ont d j les valeurs de la France sans en avoir les papiers et d autres demandent la nationalit par n cessit sans que cela ne traduise un attachement particulier au pays 3 1 La citoyennet comme garant de l galit Le syst me d int gration fran ais s il existe repose on l a vu sur une dimension d assimilation Il ne faut pas croire que cette logique a t construite seulement pour rendre les citoyens tous identiques pour an antir toute trace de culture d origine La citoyennet repose normalement sur des crit res objectifs Baser l identit de la nation sur une communaut de citoyens permet de garantir leur galit car en consid rant les individus par leur fonction on efface les in galit s naturelles que d couvrent leurs natures Le probl me c est que tous les habitants ne sont pas des citoyens et ces habitants ci sont donc exclus du syst me d galit ce sont les trangers On voit m me que d sormais une hi rarchie est faite parmi les citoyens Effacer les particularismes ne repose donc pas forc ment sur une volont d acculturation Celle ci n est que l expression extr me ventuellement d vi e de son but initial du principe d galit tout prix aux d pends de l identit des personnes Mme Moreau l e
182. tout Voir le paragraphe sur la d finition de l assimilation par les concern s eux m mes La fa on dont il prend ses distances aussi bien dans la pratique que le discours avec la communaut entre guillemets orientale montre qu il ne se retrouve pas dans cette construction qu est la communaut et on peut m me sentir travers cette formulation des guillemets un soup on d accusation concernant une utilisation des clich s de l exotisme oriental Il raconte galement l anecdote d une foire exposition consacr e au Maroc 42 KLEIN Nathalie_2008 Il Sph re publique sph re priv e la r ponse communautaire o des danseuses taient invit es pour repr senter le pseudo folklore marocain alors qu aucune des filles ne l tait Il dit galement ne pas faire appel des associations ni n avoir besoin de repr sentants C est le cas de tous qui d plorent la fois le manque de visibilit des minorit s sans faire de ceux qui ont la chance d tre expos s des porte drapeaux C est vrai les marocains les maghr bins ils courent pas les rues dans le milieu o on est si tu veux dans l enseignement par exemple tu trouves pas de Alors jai essay de me rapprocher comme je ne connaissais personne ici de me rapprocher de cette communaut l et puis je me suis rendu compte je me suis dit en toute franchise que ce n tait pas ma place C tait souven
183. turel 3 7 FA E 4 TE capable de se GBtANCEYe m E t E 5 a plus ouvert que les autres ni i EES t i E 6 entre deux chases j z j E ts T E d les ados banalisent leur monte ee F et Ps i E 8 H enste des cas d enlevements d enfants ZN pr i C 19 Une religion est transmise Tenlant a ae E 20 Le parent s locair parle la langue du conjoint x e en All Es 21 tentant pe bilingue des des tout t petit NC a Ba AU 7 i 22 Prenoms passe partout pp j AA E 23 Nationalit du conjonnt tranger sugmatis e 4 e c 24 Rejet du couple mate par les beaux J Jparents gayo gi souvent E 25 Statut des femmes transplant es mancpatone C minonsation dem en Al Lecture de la dermere cofanne d apres tes emongnages ce facteur serad un eflei de 10 maite du couple C la con iahon entre ce facteur et le mane du couple existe mas ia relation rause ey pas eudente Source Gabrielle Varro Sociologie de la mixit Belin 2003 Annexe n 3 Etude du rapport sur le projet de loi n 275 2005 2006 Mercredi 27 septembre 2006 Pr sidence de M Jean Jacques Hyest pr sident Etat civil Validit des mariages Examen du rapport 76 KLEIN Nathalie_2008 Annexes La commission a proc d sur le rapport de M Jean Ren Lecerf l examen du projet de loi n 275 2005 2006 adopt par l Assembl e nationale relatif au contr le de la validit des mar
184. u un mariage franco anglais est consid r comme moins mixte qu un mariage franco maghr bin Cela part du principe qu il y a des trangers plus trangers que d autres c est dire qu ils ne le sont pas seulement travers les papiers mais travers leur culture leur religion leur langue qui les rendent plus loign s plus diff rents de nous que les autres Un pr jug tr s discutable videmment Cette probl matique de l identit nationale fig e est largement d nonc e comme tant une construction sociale reposant sur l id e d une culture unique et uniforme ignorant la pr sence r elle de cultures d origines trang res Quotidiennement ces attaches des identit s intemporelles se font sentir comme derni rement le film Bienvenue chez les Ch tis qui fait de la ville Bergues la flamande une ville de Ch tis Avec une telle caricature humoristique les cons quences sont nulles Mais elle d montre la fa on dont on peut convaincre les gens de ce qui serait leur propre identit qui leur est pourtant totalement trang re L un des grands th oriciens de l identit nationale est sans doute l am ricain Samuel Huntington qui a soutenu la th se d une menace planant sur l identit am ricaine de par les vagues de migrants notamment catholiques hispanophones qui l en croire allaient submerger par leur d mographie galopante les protestants blancs les WASP fondateurs des Etats
185. ublique M Richard Yung s exprimant en tant que s nateur repr sentant des Fran ais de l tranger a d clar partager les inqui tudes du rapporteur quant l augmentation du nombre de mariages et l effondrement de l tat civil dans certains pays Il a toutefois jug peu pertinentes les r ponses apport es par le projet de loi et a regrett que la commission n ait pas proc d l audition du ministre des affaires trang res ainsi que des chefs de juridiction du tribunal de grande instance de Nantes Il s est galement interrog sur la conformit la Constitution du projet de loi en estimant que les obstacles mis au mariage d un Fran ais avec un tranger aboutissaient 80 KLEIN Nathalie_2008 Annexes une rupture d galit entre Fran ais Il a en outre d nonc l inversion de la charge de la preuve consistant dans le fait de devoir demander la mainlev e judiciaire de l opposition du procureur de la R publique la c l bration d un mariage M Richard Yung a ensuite craint que la charge de travail suppl mentaire pour les postes consulaires et le service central de l tat civil de Nantes ne conduise une mise en oeuvre d ficiente de la pr sente r forme comme pr c demment s agissant des lois de 1993 et 2003 avant d estimer que la r forme des proc dures de v rification des actes de l tat civil trangers viderait de leur contenu les conventions bilat rales pr voyant une dispense de l
186. udes quantitatives sur les nationalit s o les origines des migrants et encore moins d tudes qualitatives sur l apport des cultures trang res au sein de la soci t fran aise La peur principale est que les r sultats soient utilis s des mauvaises fins ou pour faire de la discrimination des quotas par nationalit quoiqu au vu des donn es actuelles ce soit possible Mais du coup une utilisation afin de promouvoir KLEIN Nathalie_2008 37 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration la diversit de conna tre les apports culturels de l immigration au sein de la soci t est totalement impossible Finalement tout est fait comme si les chiffres n taient utilisables que pour contr ler l immigration de fa on plut t r pressive ou d fensive alors qu aucun migrant ne peut mettre en avant ses sp cificit s culturelles sous peine d tre tax de communautarisme Les d finitions officielles semblent bien montrer que seule une int gration culturelle passant par l assimilation de valeurs communes et l effacement des signes distinctifs ne permettent l assimilation finale souhait e Les discours eux sont fluctuants Entre stigmatisation constante et bons sentiments difficile de savoir o donner de la t te mais au fond n est ce pas le propre du politique Voici un extrait d un discours de Nicolas Sarkozy prononc Alger le lundi 3 d cembre 20
187. ue ce qui les s pare Cependant il n est toujours pas accept comme un mariage non mixte qui lui m me peut rapprocher des gens tr s diff rents et il continue tre per u comme un v nement exceptionnel et marginal malgr son caract re d sormais largement commun quantitativement KLEIN Nathalie 2008 53 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Il Les mariages franco marocains entre mod le d int gration et soup on permanent 1 La sp cificit de la relation France Maroc au sein du couple 1 1 Une relation historique de domination Tout d abord il faut garder en t te que le mariage mixte met en avant l intersubjectivit il s agit bien de la rencontre entre deux individus sens s repr senter un groupe La question est de savoir au sein du couple comment se joue la repr sentation des groupes si le rapport entre les groupes se fait plus fort que la relation interindividuelle surtout dans une relation aussi compliqu e qu entre les groupes marocain et fran ais o l asym trie historique est tr s forte N anmoins comme on l a dit en introduction il ny a aucune ranc ur entre les deux pays la situation est en cela tr s diff rente de l Alg rie On apprend aux marocains remercier la France pour les bienfaits du protectorat et pour ce que le pays repr sente encore aujourd hui en termes d aide au d veloppement l
188. ui n ayant t l cole qu partir de 9 ans en a gard une ma trise parfaite Int gr ensuite dans l arm e il n a plus jamais parl breton m me avec ma grand m re sauf quand il s agissait de conversations entre adultes Ma m re n a jamais pu apprendre un mot de breton de la part de son p re qui trouvait cela inutile d apprendre cette langue humiliante qu on lui avait assez apprise oublier De multiples t moignages d instituteurs de personnes g es m ont toujours attest de la violence de la perte d une langue l origine maternelle en une g n ration Cela cause aujourd hui des incongruit s totales comme l mergence d coles bretonnes en pays de Saint Brieuc ou l on parlait pourtant le gallo le retour de parisiens dont les parents taient originaires de Bretagne qui n ont jamais connu le breton et qui souhaitent que leurs enfants l apprennent En bref un repli sur soi d une identit perdue en pleine reconstruction On constate que la politique si elle a bien tendu le fran ais comme langue unique toute la France n a pas emp ch la r sistance violente L Arm e R volutionnaire Bretonne ETA en pays basque face l acculturation participant m me parfois son accentuation Ceci dit ces r gions ont quand m me gard une forte identit parce qu elles pouvaient se rattacher un territoire d fini quoiqu en Bretagne il soit toujours sujet discussion
189. ui a du mal g rer la vari t de traditions au sein de son territoire arguant que celle ci met en p ril l identit du pays alors m me qu il n y a bien s r jamais de tradition unique sur le pays entier Qu est ce que la culture fran aise Est elle li e essentiellement la nationalit Si cest le cas il devient n cessaire pour l tranger de passer par une adoption culturelle avant de penser poss der des papiers Et alors on peut effectivement concevoir l immigration comme une confrontation de valeurs savoir une comp tition entre l envie de s int grer et la peur de renoncer l h ritage culturel que l on a soi m me re u Et bien qu on ne sache pas l avance quel moment du processus migratoire ni lesquels parmi les individus entrant sur le territoire national y cr eront des richesses y fonderont un foyer et peut tre y seront naturalis s ce processus d int gration par l acculturation devient si difficile et long qu il faut s y atteler d s l entr e de l immigr sur le sol national sans m me que lui m me connaisse son projet Pour tre int gr il faut devenir fran ais Assimiler la nationalit fran aise l existence d une culture fran aise signifie qu avoir une autre culture emp che d tre fran ais c est dire un citoyen fran ais ou m me un bon citoyen fran ais En r alit la pr servation des liens culturels n emp che pas d tre ins r dans la vie
190. ult s avec leur belle famille Etant donn l tendue quantitative de mon enqu te il est clair que les r sultats de Jocelyne Streiff Fenart sont plus repr sentatifs m me s il ne s agit toujours que de tendances Du c t de l homme dans le cas o le conjoint maghr bin est l poux Jocelyne Streiff Fenart remarque que la famille maghr bine s inqui te souvent du bonheur de l homme avec la peur du qu en dira t on Mais l union peut au contraire appara tre comme le prestige que le fils soit parvenu int grer le groupe dominant En m me temps ce prestige est lui aussi assorti de la peur que la position au sein du couple privil gi e pour l homme dans les m urs marocaines ne puisse plus tre assur e ou soit compens e par l appartenance de la femme au groupe dominant C t fran ais la peur de la conversion n cessaire dans la religion musulmane pour un mariage domine En r alit c est une simple formalit qui n cessite le plus souvent aucun engagement v ritable La pratique se fait de plus en plus laxiste Si du c t maghr bin les r actions sont assez homog nes il semblerait qu en France les r actions aux mariages mixtes soient beaucoup plus vari es Mais elles peuvent tre regroup es selon les cat gories socioprofessionnelles A la suite des entretiens qu elle a men s Jocelyne Streiff Fenart dresse le constat que dans les classes populaires la simple r f rence arab
191. un combat au quotidien m me si on a l esprit large Vu sous cet angle le mariage mixte n est pas tr s attirant Mais aucun des entretiens que j ai pass ne fait tat d un rapport de force si violent Certaines personnes sont elles pr dispos es la mixit On remarque que la plupart des tensions interculturelles mergent au moment de choix cruciaux surtout concernant l ducation des enfants comme le choix des pr noms de l cole de la religion Mais que le taux de divorce des mariages mixtes est semblable au taux rencontr dans le cas des mariages franco fran ais et qu il est m me plus faible dans le cas des mariages franco magr bins Un mariage mixte peut tre tout aussi bien un moyen de lib rer la communication interculturelle entre deux individus que la sph re o na tront des malentendus interculturels l origine de conflits On peut penser que le mariage mixte soit construit sur le mod le de la rencontre fortuite en admettant que tous les couples se fondent sur ce mod le voire plus que les autres couples tant donn la diff rence C est le cas par exemple du couple Alaoui dont Mohammed raconte ainsi le mariage Ce n tait pas du tout calcul c est tomb comme a Et maintenant a fait 40 ans de mariage Mais bien s r les individus conscients ou non de cette diff rence et de l attractivit qu elle peut comporter peuvent la rechercher Les couples mixtes hormis la diff
192. uples mixtes qu ils fr quentent sont galement des couples d universitaires ou tr s impliqu s dans la vie associative I est issu d une famille de 8 enfants dont la m re tait femme au foyer et le p re paysan Envoy en orphelinat puis ayant rejoint ses parents qui avaient d m nag Marrakech c est lors de ses tudes qu il a eu ses premiers contacts avec les fran ais C est gr ce une bourse et un accord entre l universit de Rabat o il a obtenu une licence de sociologie et l universit de Nice qu il peut venir en France passer sa ma trise M Alaoui est n F s d une famille de 7 enfants II a fait ses tudes en fran ais mais n a pas vraiment choisi la France il affirme que ce d part lui est tomb sur la t te Arriv en 1968 il a d abord travaill en tant que man uvre et a pous sa femme en 1973 Il dit s tre int gr la soci t fran aise avant son mariage mais que celui ci a quand m me facilit son int gration La poursuite de celle ci La fa on dont les gens le voient Encore une fois l id e de l int gration est bien floue Il ajoute avoir toujours compt sur lui m me et donne pour preuve le fait qu il ait demand la nationalit seulement en 1998 M Jahidi lui dit avoir t baign dans la culture fran aise d s mon plus jeune ge de par son p re qui tait francophile et aussi parce qu il a fait sa scolarit dans des tablis
193. uvent tre stigmatisants et qui peuvent freiner les gens et stopper les dynamiques Il y a encore beaucoup de discrimination l embauche et au niveau de la promotion au sein de l entreprise Nourredine Kasri raconte galement les difficult s qu il a rencontr es avec sa belle famille a par contre a m a fait mal je me dis je d ploie plein d efforts d int gration de Pour vivre normalement tout simplement et surtout ensemble Mes parents qui sont analphab tes ils ont accueilli bars ouverts leur fille Elle est m me consid r e comme une fille de la famille et je vois comment je suis accueilli ici surtout que je n ai pas de famille ici et vraiment a m a fait mal Et pour moi c est un petit peu un chec Une fois encore on parle d effort Forc ment quand on fait des efforts on attend quelque chose en retour On voit que l acceptation de l autre n a rien voir avec le niveau d tudes et que l int gration m me dans les parcours les plus r ussis n est pas vidente elle ne va pas de soi Cependant chaque couple a des probl mes un conjoint peut tre rejet par sa belle famille sans tre dans un couple mixte Dans ce cas l justement le beau p re avait galement pos des probl mes la femme du fils qui n tait pas en couple mixte Mais le fait de subir des attaques racistes na quand m me pas facilit l int gration En fait il ny a pas de choix
194. vant m me leur arriv e les immigr s musulmans Cela met aussi en lumi re que d cid ment la France n a pas r gl ses propres questionnements autour de la place des religions Institu s par le CAI ces principes ne me semblent pas amener r fl chir ensemble puisqu il ne concerne que les immigr s et que peu de citoyens fran ais sont au courant de la mise en place de cette mesure et de ses tenants et aboutissants L id e de devoir inculquer des valeurs aux immigr s est d j contestable mais penser que c est au c ur du contrat r publicain est presque ironique Pour l instant le 0 Dans son article L int gration comme injonction paru dans la revue Cultures et conflits n 64 hiver 2006 30 KLEIN Nathalie_2008 l Le mod le fran ais contrat que signe les immigr s leur apporte beaucoup d obligations et bien peu de compensations On a en fait transform la notion d identit nationale comme citoyennet voil ce que nous confiait S Moreau au minist re Mais en r duisant l identit nationale la citoyennet elle m me extrapol e un syst me de valeurs il devient tr s compliqu de se faire une identit en France L objet n est pas ici de contester le fait que la r publique comporte des valeurs et qu il faille les respecter Le probl me se pose quand ces valeurs sont construites choisies arbitrairement en fonction de ceux qu elles conc
195. visible On l a dit la politique d int gration d un pays est tr s influenc e par la construction historico politique de son identit En ce qui concerne la France le jacobinisme et sa vision tr s unitariste de la nation ont laiss une empreinte juridico politique qui conditionne toujours l expression des particularismes culturels pr sents au sein de la R publique KLEIN Nathalie 2008 25 Le r le des mariages mixtes dans la pr servation des liens culturels en situation d immigration Voici les articles de la Constitution fran aise de 1958 traitant de l indivisibilit de la R publique Article 1er La France est une R publique indivisible la que d mocratique et sociale Elle assure l galit devant la loi de tous les citoyens sans distinction d origine de race ou de religion Elle respecte toutes les croyances Son organisation est d centralis e Titre De la Souverainet Article 2 La langue de la R publique est le fran ais L embl me national est le drapeau tricolore bleu blanc rouge L hymne national est la Marseillaise La devise de la R publique est Libert galit Fraternit Son principe est gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple Article 3 La souverainet nationale appartient au peuple qui l exerce par ses repr sentants et par la voie du r f rendum Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s en attribuer l exercice Le suffrage peut
196. xplique ainsi Il y a obligatoirement une vision politique sur ces questions Notre soci t se con oit elle comme une juxtaposition de communaut s Traditionnellement en France non C est aussi une vision juridique une galit juridique correspondant un comportement soci tal Andr Roux explique les fondements juridiques de cette situation il explique que le principe d indivisibilit du peuple est toujours tr s li e au territoire et plusieurs d cisions relatives cette notion ont t prises dans le cadre du processus de construction europ enne comme vu plus haut Ce principe d indivisibilit lorsqu il est combin l galit commande l unit ou l unicit du peuple fran ais et interdit toute diff renciation entre citoyens constituant un m me peuple Mais de plus en plus cela appara t comme un acharnement contre les minorit s qui souhaitent d sormais faire reconna tre leurs particularit s en tant qu apports la soci t En continuant Mme Moreau admet les faiblesses du mod le La vision fran aise de l int gration c est le droit commun pour tout le monde en substance tout le monde a les m mes droits ainsi il ny a pas de quotas d int gration de travail d tudiants Il ny a pas de minorit visible de discrimination positive Ce n tait pas la philosophie la base mais sous jacente de l identit nationale Les anglo saxons s appuient eux sur

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