Home

Nouvelles technologies éducatives

1. cole la lumi re de la restructuration conomique qui r oriente ses activit s de production et de consommation vers les secteurs tertiaires industrie des services et quaternaires industrie de l information Ce discours portant sur la crise de l cole et l inad quation de l actuelle formation scolaire quant aux besoins socio conomique est adress de fa on insistante aux diff rentes instances impliqu es de pr s ou de loin la question de l ducation Comme l indiquent les citations 110 La Direction de l UQAM op cit p 17 H1 FQDE op cit p 1 du r sum 62 suivantes les finalit s de l Ecole sont alors directement associ es aux nouveaux besoins d une soci t en transformation Compte tenu des nouveaux d fis qu imposent les bouleversements socio conomiques l entr e dans l re du savoir et l internationalisation l ACFAS croit que le syst me ducatif qu b cois dans sa forme pee ne pourra r pondre ad quatement aux besoins suscit s par ces d fis Le mal le plus grave dont souffre le syst me scolaire qu b cois et il n est pas le seul est une inad quation presque totale l volution socio conomique et au mode d apprentissage des jeunes de notre temps Ce ne sont pas nos coliers qui sont drop out ce ne sont pas nos administrateurs d pass s et nos enseignants surmen s qui d crochent c est l cole tout enti re qui SET out par rapport
2. ducation il faut les relativiser car elles remettent radicalement en question des aspects essentiels de l ducation d un point de vue p dagogique philosophique et culturel C est en pr tendant que l innovation sociale et technique doit s op rer m caniquement par un effet de causalit simple et directe que les promoteurs de NTE r duisent le processus de diffusion et d appropriation sociale de l innovation un pragmatisme sans envergure et ne se pr occupant que du tr s court terme Nous sommes conscient du caract re radical d une telle conclusion mais nous y tenons car 236 7 Paule Leduc Assurer notre avenir Intervention de madame Paule Leduc alors rectrice de PUQ M devant la communaut universitaire de PUQ M le 27 octobre 1999 Document sur le site WEB de PUQ M Cette allocution fait suite au document intitul Les priorit s de l UQ M qui fut pr sent Monsieur Fran ois Legault Ministre d tat l ducation et la Jeunesse 16 septembre 1999 Fait noter Paule Leduc a d missionn le 25 janvier 2000 en raison de multiples conflits avec la communaut universitaire qui r siste la gestion n olib rale de l Universit 107 nous sommes aussi conscient du fait que le projet de virtualisation de l ducation rel ve d une vision id ologique qui met en danger autant l objectif ducatif comme tel que l institution d ducation des individus elle m me Pr
3. dire en tant qu entit ayant des finalit s et des moyens qui lui sont propres REPARTIR op cit p 5 24 Direction de PUQ M Montr al p 21 125 ACFAS op cit p 2 65 Lors des tats g n raux sur l ducation on a effleur la question du r le de l entreprise priv e dans les restructurations scolaires propos es S il fut mentionn qu il tait n cessaire de faciliter les partenariats rien ne fut divulgu cependant quant l identit et la nature des partenariats voqu s De plus il n a pas t ouvertement question d exiger des coles qu elles r pondent aux diff rents besoins des fabricants de technologies Ceci dit la TELUQ affirme explicitement que l informatisation scolaire constitue un pari commercial et social qui trouve sa source dans la conscience que des grands groupes commerciaux ont pour ambition dans un avenir tr s proche d tre les v ritables ma tres du jeu lsd Dans le m me ordre d id es il nous a sembl que l cole soit elle m me de plus en plus valu e l aune de la globalisation des march s c est dire au libre change mondial des capitaux et des technologies l cole est interpell e par la volont de restructurer l conomie l chelle plan taire appel e participer un vaste processus de restructuration au niveau de la r gulation sociale On souhaite que l cole publique soit plus active dans le d veloppemen
4. emporter l informatisation des apprentissages pourrait conduire une transformation de ce qui fut le propre du cours traditionnel dispens en classe par des enseignants Cela aurait des implications importantes sur la formation des tudiants Michel Freitag affirme qu en ce sens les individus seraient de plus en plus ferm s les uns aux autres dans la mesure o ils ne communiqueront plus et ne seront plus mis en communication que dans le syst me m diatique 1 2 2 La d territorialisation gt du proc s ducatif comme projet p dagogique bas e sur l acc s des ressources informatis s L informatisation des apprentissages d finie travers le sc nario en aval implique une reconfiguration des salles de cours que nous analysons l aide du concept de d territorialisation ga Ce concept renvoie l abolition de la r f rence physique de la classe et par voie de cons quence l abolition de la relation en pr sentielle face face entre l enseignant et l tudiant ce sujet David Jaffee affirme que l environnement physique qu est la classe et la relation traditionnelle entre l enseignant et l tudiant reposent sur un El mythe C est aussi ce que suppose Anne Marrec pour qui l attachement historique Michel Freitag La soci t informatique et le respect des formes dans Le naufrage de l universit et autres essais d pist mologie politique Qu bec
5. gard lire les travaux de Patrice Flichy Communication progr s technique et d veloppement des usages Rapport fast CEE repris dans la revue R seaux no 24 p 99 110 1987 Utopies et innovations le cas Internet Sciences humaines Hors s rie no 16 mars avril 1997 p 64 67 Nous nous r f rons aussi Alain Gras La technique le milieu et la question du progr s hypoth ses sur un non sens Revue europ enne des sciences sociales Tome XXXV 1997 no 108 p 61 76 12 Bernard Mi ge La soci t conquise par la communication Tome 2 La communication entre l industrie et l espace publique Presses Universitaires de Grenoble PUG Grenoble 1997 p 202 13 Formule consacr e qui traverse l uvre du b havioriste B F Skinner Voir notamment l ouvrage Teaching Machines San Francisco Freeman 1961 associ s Dans les pages qui suivent nous tenterons de rendre compte des innovations techniques et des nouveaux supports logistiques associ s aux NTIC Les bouleversements technologiques des derni res d cennies ont produit de nouveaux outils que l on d signe d sormais par l acronyme NTIC Bien qu ils apparaissent chaque jour plus nombreux aux portes des coles et qu il soit difficile de tracer une fronti re tanche entre chacun d eux nous pouvons pr senter ces outils travers deux grandes cat gories les nouvelles technologies informatiques et les nouvelles technologies de t
6. jour les valuations opinions jugements prise de positions etc et les associations sous jacentes d un individu selon notre corpus d enqu te il pourra s agir aussi de collectifs et d institutions partir de ses nonc s El Les inf rences finales ont donc t effectu es sur un mat riel r duit manipul puis reconstruit et th oris En appliquant une th orie au mat riel analys il nous a t possible d en extraire les conditions de production et donc de saisir les syst mes de pens e qui les ont fait na tre 2 2 1 Pr sentation du corpus de recherche Les renseignements recherch s dans ce m moire se situent au niveau de l intentionnalit et de la signification des discours sur l introduction des nouvelles technologies dans le champ ducatif Les tats g n raux sur l ducation du Qu bec 1995 1996 constituent avons nous dit en introduction notre terrain de recherche Nous avons d j d montr la pertinence de ce choix cette vaste consultation publique a constitu une plate forme privil giant une grande participation des acteurs impliqu s dans le champ qui devait conduire des recommandations en terme de restructuration du syst me ducatif Apr s avoir pris connaissance des 4000 m moires d pos s officiellement au minist re de l ducation par le biais des fiches synth ses nous avons Marc Andr Nadeau L valuation de programme Th orie et pratiques Qu bec Les Pr
7. largir le champs de valeur produite l cole par l industrialisation des proc d s ducatifs amp Bien qu elle date d j des ann es cinquante et qu elle ait t soumise de nombreuses critiques la th orie du capital humain semble toujours refl ter la pens e de plusieurs conomistes de l ducation Afin de comprendre les postulats de cette th orie il est n cessaire de savoir que contrairement aux conomistes classiques du XIX si cle qui consid raient l ducation comme une activit essentiellement improductive pour ne pas dire inutile les tenants de la th orie du capital humain consid rent l ducation comme une d pense d investissement essentielle au d veloppement conomique des soci t s Dans la mesure o le savoir faire est consid r comme un capital nombreux sont ceux qui pensent par exemple que l augmentation du niveau de formation devrait se traduire par une augmentation proportionnelle du niveau de productivit des travailleurs Dans cette optique l ducation est consid r e comme un facteur d investissement et de production et non plus comme une d pense de consommation donc une source de revenus ventuels pour l tat Aussi s duisante que puisse para tre cette th orie qui place l ducation la source de la croissance conomique et malgr le fait qu il soit devenu commun de penser dans ces termes les postulats li s au concept de capital humain sont constamme
8. tat que Readings constate La Ruine de l Universit moderne Dans un contexte qu il d finit vaguement postmoderne et r solument posthistorique il affirme que l institution scolaire n incarne plus la qu te d historicit la recherche du progr s ou de la raison et finalement ne constitue plus la consolidation d une culture nationale 43 affirmait qu il serait vain de d terminer ce que doit tre l ducation dans l absolu Durkheim insistait n anmoins sur la n cessit d une socialisation c est dire une action que les adultes exercent sur les plus jeunes par la transmission d un id al d termin par chaque milieu social donn Cet id al de l ducation doit tre valu au degr d autonomie de la personne duqu e Le processus de socialisation doit tre accompagn d un processus d individuation favorisant l autonomisation de l tudiant en finalit L autonomie doit alors tre consid r e comme la r ponse la dialectique socialisation individualisation dans le projet podere Ainsi la progression de l autonomie serait la finalit de l ducation a priori d une ducation moderne qui reconna t l cole comme lieu de socialisation et mancipation des individus Michel Freitag Bill Readings et Jean Fran ois Lyottard l soulignent qu il y a remise en question de cet id al progressiste de l ducation moderne La finalit de la mission
9. une cole informatis e l individualisation des enseignement s accompagnant d une plus grande d pendance envers les NTIC Par ailleurs nous pensons que ce lien entre le potentiel d individualisation que permettent les NTIC et les projets p dagogiques centr s sur l tudiant doit lui m me tre remis en question Il y a une grande diff rence entre un enseignement de plus en plus individualis tel Voir la bibliographie 92 que recherch par les p dagogues progressistes qui questionnent la structure hi rarchique au sein de la classe et promeuvent une approche plus d massifi e d sindustrialis e et humaniste renvoyant la baisse le ratio prof l ve et d un autre c t une autonomisation radicale de l tudiant dans le rapport qu il entretient avec le savoir le professeur et l institution d enseignement ducation dite postindustrielle postmoderne Entre une critique progressiste de la p dagogie de masse et la formule n oprogressiste du self et du projet en aval se r f rant l tudiant autonoml21 le s duquant il y a une rupture qui ne va pas de soi et quoi qu en disent les promoteurs de NTE cette rupture doit tre r fl chie d finie et d battue avant d engager le processus d informatisation des processus d apprentissage La discussion concernant la p dagogie nouvelle n est toujours pas termin e Il est alors ill gitime de pr tendre c
10. Montr al Le mardi 15 juin 1999 En ligne http www meq gouv qc ca m _ minis htm Pour le b n fice du lecteur et pour exposer en quoi nous pensons que le ministre Legault est toujours plus pr s des hommes d affaires que de la r alit de l institution scolaire moderne nous n avons pu nous emp cher de reproduire ici quelques extraits de cette allocution faite par le ministre Legault la Cambre du commerce de Montr al la racine de l conomie du savoir se trouve la premi re richesse d une nation le capital humain Or gr ce l esprit d entreprise de ses citoyens gr ce son ouverture sur le monde gr ce au mod le qu b cois et gr ce son r seau d ducation le Qu bec b n ficie amplement de cette nouvelle manne Il en profitera encore davantage dans la mesure o il continuera d velopper le potentiel intellectuel de ses jeunes L importance de l conomie du savoir ici m me Montr al et ailleurs au Qu bec illustre aussi autre chose elle d montre que nous avons rig chez nous un r seau d ducation de classe mondiale Et je dirais m me qu avec ses forces et ses faiblesses il est l un des meilleurs au monde Il n en demeure pas moins que c est avec fiert que j ai accept de me joindre au premier ministre et son quipe D abord parce que j admire le courage et la d termination de ce gouvernement qui a r alis le d ficit z ro condition essentielle n
11. R g n rer l enseignement Lib ration 15 mai 1998 France en ligne http www liberation com multi cahier articles 980515 tr1980515 html Unesco Teachers and Teaching in a Changing World World ducation Report 1998 en ligne http www education unesco org 80 educprog wer wer htm Il est question dans ce rapport de l UNESCO de knowledge based society Nous reviendrons ult rieurement sur cette question de la soci t du savoir et de l information dans laquelle nous serions pr tendument sur le point de p n trer N anmoins pour une lecture critique de cette probl matique nous r f rons le lecteur Jean Guy Lacroix et Ga tan Tremblay The Information Society and the Cultural Industries Theory Current Sociology Trend Report vol 45 no 4 10 Council for Research Technology and Innovation Opportunities Innovations and Challenges Allemagne 1994 en ligne http www idd de rat feststellugen initiative index_e html Voir la note pr c dante 7 culturelles et Gas E Cela dit la confusion quant aux effets anticip s de l introduction des NTIC ne peut que r gner d s lors que l on ne tient pas compte de l une ou l autre dimension li e toute innovation technologique Pour cette raison avec Bernard Mi ge nous pensons qu une r flexion portant sur les technologies d information et de communication en sciences sociales doit pour viter toute approche d terministe envisager l vol
12. agit pour les partenaires de l ducation d tre branch s plut t qu analphab te de autoroutes de 170 d J P l information gt kl On dit aussi que l cole doit tre branch e sur le vrai monde des 2 171 affaires de la science et de la culture 1 Malgr ce jeux de mots servant encore une fois la rh torique promotionnelle entourant les NTIC le terme branchement doit tre per u dans son acception informatique et lectronique c est dire mettre en communication connecter Ainsi l cole une fois branch e par les NTIC pourrait tre en communication avec le monde ext rieur C est d ailleurs par le biais d Internet et des technologies de communication haut d bit tels que les syst mes de visiocommunication que de fa on g n rale l on se r f re la question de la classe branch e Parmi les promoteurs de cet environnement p dagogique se trouve le minist re de la Culture et de la Communication qui est intervenu aux tats g n raux pour affirmer que l usage 167 TELUQ op cit p 28 168 La direction de l UQ M op cit p 17 16 Marc Richard op cit p 1 10 AQUOPS op cit p 8 I Ibid 80 ducatif d Internet permettrait l cole de b n ficier des multiples outils culturels el qu offre l autoroute de l information Ainsi pour illustrer ce que constituerait le branchement des classes sur les r seaux le mini
13. but the demand it imposed on the teachers and schools The new technologies may help them manage those demands Incidemment parce que les institutions seraient dor navant aptes dit on offrir des services p dagogies d territorialis e gr ce aux NTIC et sans la m diation professorale la mission ducative s en trouverait transform e En effet si dans l ducation conventionnelle la finalit de l acte d apprentissage se situe dans l autonomisation progressive du sujet tudiant confront la vie en soci t la strat gie en aval se fonde elle au contraire sur le postulat de l autonomie et de la responsabilit pr sente d s le d part chez l tudiant qui devra sur cette base trouver par lui m me sa voie et apprendre par le biais du savoir num ris e mis sa disposition IvanD Illich Une soci t sans cole Paris Seuil coll Point 1971 et Lib rer lavenir Paris Seuil coll Point 1971 44 Raoul Vaneigem Trait de savoir vivre l usage des jeunes g n rations Paris Gallimard Folio Actuel 1992 et Avertissement aux coliers et lyc ens Paris dition Mille et une nuits 1995 A S Neil La libert pas l anarchie r flexions sur l ducation et l exp rience de Summerhill Paris Petite Biblioth que Payot 1966 et aussi Libres enfants de Summerhill Paris Maspero 1960 4 C lestin Freinet et Lucienne Balesse La lecture par l imprimerie l cole Cannes
14. dition de l cole Moderne Francaise 1968 4 Paul Starr Computing our Way to Educational Reform The American Prospect no 27 Juillet et Ao t 1996 pp 50 60 en ligne http epn org prospect 27 27star html 25 Comme on peut le constater la lumi re de ce qui pr c de l actuel contexte de crise de l institution scolaire favorisera une certaine effervescence chez les promoteurs de nouvelles technologies qui exercent une forte pression en faveur d un mod le p dagogique non plus organis autour de l institution scolaire mais en r f rence une ducation bas e sur l acc s des logiciels et des centres virtuels de ressources Les NTIC couplant le contenant et le contenu travers une infrastructure num rique transformeraient si mises en op ration suivant le sc nario en aval l acte ducatif lui m me par d territorialisation L usage postul en aval des NTIC trace ainsi la voie vers une cole ayant une formation radicalement nouvelle Comme nous le verrons dans ce qui suit le contexte des transformations postmodernes de la soci t fait en sorte que le jour o le t l enseignement pourra concurrencer directement l enseignement en pr sentiel et remettre en question le lieu institu qu est l cole semble ne pas tre loin 1 2 4 Les nouvelles technologies ducatives ou la prescription technologique de l usage ducatif des technologies Cela fait plusieurs ann
15. ducatives NTE Ces technologues de l ducation ont pour objectif sp cifique de cr er et de promouvoir de nouveaux sc narios p dagogiques faisant appel aux NTIC Ils s adonnent formuler des m thodes et formaliser d ventuels usages des nouveaux dispositifs technologiques dans le milieu ducatif Pour Bernard Lachance professeur au d partement de technologie de l enseignement la facult des sciences de l ducation de l Universit Laval Les nouveaux instruments dont il est question trouvent difficilement une int gration vidente dans les milieux r guliers de formation sans en changer les modalit s de fonctionnement Les technologies de l ducation s attardent sur ce que repr sentent ces nouveaux moyens techniques et leurs LP pour l am lioration de l enseignement et de l apprentissage Dans cet optique l cole et la p dagogie sont soumises aux crit res op rationnels et syst matiques d finis par ceux et celles qui associent modernisation et r ing nierie ducative Se r f rant par exemple J K Galbraith pour qui la technologie se d finit par un ensemble de connaissances mises en application en vue de r soudre un probl me pratique El les technologues visent essentiellement r soudre les diff rents probl mes techniques li s l int gration des NTIC en ducation jouant ainsi un r le actif dans la recherche d une g n ralisation des usages des NTIC l cole Il fau
16. it de l tude des id ologies par la recherche d objectivit et par une analyse de ce qui est Comme nous le verrons maintenant cette tude constitue ni plus ni moins une m thode visant permettre l analyse critique des processus conduisant la production des diff rents syst mes de pens e et modes d interpr tation du r el Telle que r sum e par Louis Wirth lorsqu il introduit la pens e de Mannheim cette analyse consiste faire remonter les bases des jugements sociaux leurs racines sp cifiques qui les relient dans la soci t certains int r ts travers lesquels la perspective particuli re et par l les limitations de chaque id e deviendront apparentes Bol C est en clarifiant les sources d une pens e d une id e ou d un discours quelconque qu il devient possible de faire ressortir les pr misses c est dire les d terminations de la situation r elle d un syst me de pens e donn Partant de l id e qu aucune pens e n a de valeur absolue et ternelle chaque syst me de pens e ou mode de repr sentation est alors d termin e par les conditions de son existence un moment historique et dans un contexte social particulier L activit d objectivation propre l interpr tation sociologique des id ologies est donc li e cette recherche des pr misses ou des d terminations sociales qui donnent naissance une pens e donn e Apr s avoir d montr la duplicit du fa
17. quatement la structure techno conomique en changement Ici nous pensons qu il est l gitime et pertinent de souligner l importance de la dialectique entre l innovation technologique et le changement social pour le bien d une introduction rationnelle et r fl chie des NTIC en ducation Pour certains l ducation sera renforc e en proportion de l largissement du champ de consultation des ressources que permettent les NTIC alors que pour d autres il s agit de transformer les processus d apprentissage par une r ing nierie ducative Si de fa on g n rale la promotion des NTIC est aussi fond e en g n ral sur une vision politico conomique liant l cole l organisation sociale en mutation de fa on particuli re elle est fond e sur le postulat que les NTIC peuvent prendre en charge de fa on transversale l int gralit de la relation ducative Ce dernier mod le est soutenu par plusieurs promoteurs du sc nario en aval qui affirment que c est dor navant aux NTIC que vient le r le de prendre en charge la m diation dans l acquisition du savoir Ainsi Madame Th r se Laferri re consid re que la connectivit lectronique permet de concevoir et d agir sur l ducation Partageant le m me avis deux dipl m es de la T l Universit du Qu bec nous invitent 222 si u f Association du personnel des services documentaires scolaire op cit p 5 96 reco
18. rationnel est jug vrai beau et bon C est donc la r alit elle m me d un syst me autofinalis qui exige de ceux qui ont perdu le monopole du savoir et des jugements de valeur d accomplir la t che infinie de g rer sa complexit Il ne s agit plus d s lors que de s assurer de la performativit d un syst me unique crit re ultime permettant dor navant l op rationalisation de part en part de l organisation sociale Lyotard con oit le nouveau mode de r gulation du lien social et des connaissances par le biais du concept de performativit modalit qu il juge comme un progr s in sens car n manant plus d aucune discussion r fl chie et volontariste sur les conditions de v rit du savoir et les conditions de possibilit de progr s de la civilisation en g n rale Cette nouvelle donne propre la condition postmoderne implique l vidence une transformation importante du statut et du r le des institutions scolaires contemporaines En effet avec Michel Freitag nous pensons que le proc s de d l gitimation postmoderne s effectue dans chacune des sph res institutionnelles de la soci t Ces derni res n arrivent plus produire un discours institutionnel dominant faisant figure d autorit c est dire de se l gitimer en tant qu institution et d instituer par la suite des normes civilisationnelles communes afin d orienter l action et le sens Vid es de leur
19. s la promotion de leur implantation En clair il y a plusieurs interpr tations du r le que doivent prendre les NTIC l cole Celles ci doivent donc tre tudi es par le bilais des sc narios d int gration qui les accompagnent Parmi ces diff rents sc narios notre attention a particuli rement port sur ceux que nous avons regroup es sous l appellation en aval Plus qu un simple l ment d une typologie de sc narios possibles d int gration des NTIC nous pensons que le discours de nombreux acteurs et promoteurs visant moderniser l cole par le biais des NTIC est repr sentatif de l interpr tation des usages li e ce sc nario en aval En effet bien que le discours ne puisse tre en soi abord de fa on homog ne il est de notre avis que la r f rence aux multim dias dans le contexte actuel est davantage ax e sur la volont de restructurer les apprentissages autour de l tudiant et des NTIC que sur le renforcement des p dagogies traditionnelles o la transmission du savoir est inscrite dans le territoire de la classe et o le professeur exerce un r le clef dans le proc s de transmission et de reproduction des savoir de sens Par ailleurs nous pensons que ce projet en aval renvoie des tendances lourdes au niveau des transformations ducatives et sociales Si nos hypoth ses s av rent tre fond es 45 les nouvelles technologies ducatives NTE qui place l
20. s avanc es se d finissent comme des soci t s du savoir et que l avenir de chaque pays d pend de sa capacit ge s inscrire dans le mouvement de production et d usage de connaissance Si l on situe ainsi l avenir de l ducation au Qu bec dans un contexte explicitement identifi comme postindustriel d une soci t du savoir et d une soci t de l information on fait aussi valoir l importance de l informatisation comme enjeu social En fait telle que pr sent es la soci t postindustrielle la soci t de l information et l informatisation sociale sont intrins quement li es Il ne saurait tre question dit on d acc der un nouveau mode de r gulation socio conomique sans le d veloppement acc l r dans le domaine de l informatique et des innovations technologiques qui se multiplient depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale Il est vrai que l informatique s ing re dans diff rents interstices de la vie en soci t influant par exemple sur le mode de division du travail social sur le mode de reproduction de la vie l automatisation du proc s de travail et les d couvertes ph nom nales de la biotechnologie et du g nie g n tique en tant des preuves factuelles Or nombreux sont les promoteurs de NTIC qui vont jusqu parler de r volution technologique La au XX si cle r volution qu ils n h sitent pas comparer la r volution industrielle en raison de son ampleur et
21. tudiant et l enseignant cet gard les promoteurs du sc nario en aval justifient les NTE en s appuyant sur de nouvelles th ories de l ducation o l tudiant plac au c ur de la relation ducative est d fini comme un apprenant actif en comparaison d un l ve que l on qualifie de passif dans le cadre scolaire non informatis Cette description de l cole du 21 si cle annonce un changement venir au niveau du mode d enseignement Au mod le traditionnel caract ris par des cours magistraux une passivit de l l ve et le travail individuel on substitue une approche bas e sur l exploration un r le actif de l l ve et l apprentissage coop ratif La prise en compte des nouvelles technologies repr sente un d fi d envergure qui va donc bien au del des seules applications p dagogiques de l ordinateur C est la en EE du processus d enseignement et d apprentissage qui s impose Des cheminements et des services adapt s aux rythmes et aux aptitudes des l ves les chemins pour acc der aux savoir pouvant tre variables selon les types de personnalit s et d aptitudes des l ves l cole doit continuer d offrir des services particuliers Cette r ing nierie ducative rel gue les enseignants un r le secondaire c est dire un r le de soutien d accompagnateur d appariteur de technicien etc Sils sont syst matiquement per us co
22. 72 73 76 84 88 97 109 120 123 Page 17 INTRODUCTION Personne n duque autrui Personne ne s duque seul Les hommes s duquent ensemble Par l interm diaire du monde Paulo Freira Plus de trente ans se sont coul s depuis la derni re r forme majeure de l institution scolaire qu b coise C est au cours des ann es soixante suite aux r flexions entreprises par la Commission Royale d enqu te sur l enseignement et aux recommandations formul es travers le Rapport Parent que fut mise en uvre la Grande charte de l ducation fond le premier minist re de l ducation du Qu bec MEQ et constitu le syst me scolaire que nous connaissons aujourd hui de la maternelle l universit Bon gr mal gr cette refonte des structures a permis l cole qu b coise de se la ciser de se d mocratiser et de pouvoir finalement se comparer aux institutions scolaires modernes et lib rales de l poque Qu b coises et Qu b cois furent une fois de plus convi e s en 1995 et 1996 se prononcer sur les finalit s de leurs institutions scolaires lors des tats g n raux sur l ducation Le mandat de cette consultation publique conform ment au d cret no 511 95 du gouvernement du Qu bec tait de faire le point sur la situation de l ducation au Qu bec depuis le Rapport Parent pour ensuite repositionner le syst me d ducation dans la perspective de la soci t contemporaine I
23. Faire comme si n est pas faire La simulation en ergonomie conna tre agir et interagir Editions Octaves Coll Colloques 1997 p 39 53 DUFOUR Andr Histoire de l ducation au Qu bec Qu bec Collection Bor ale Express 1997 DURKHEIM mile ducation et sociologie Paris Quadrige Presses Universitaires de France 1995 De la division du travail social Paris Quadrige Presses Universitaires de France 1991 FICHEZ Elisabeth Industrialisation et m diation S minaire industrielle de la formation SIF Grenoble polycopi 1986 FLICHY Patrice Communication progr s technique et d veloppement des usages Rapport Fast CEE repris dans la revue R seaux no 24 p 99 110 1987 FREIND Jamesine L ordinateur dans l enseignement une r trospective Perspectives vol XVIIL no3 1987 p 393 405 FREIRE Paulo P dagogie des opprim s suivi de Conscience et R volution Paris Maspero 1980 FREITAG Michel Dialectique et soci t 2 Culture pouvoir contr le Les modes formels de reproduction de la soci t Montr al et Lausane dition St Martin et dition L ge d Homme 1986 Le naufrage de l universit et autres d essais pist mologie politique Qu bec et Paris Nuit Blanche Editeur et Edition La D couverte 1997 FREITAG Michel et ric PINEAULT sous la dir de Le monde encha n perspectives sur PAMI et le capitalisme globalis avec la
24. Paris Nuit Blanche diteur dition la D couverte 1997 p 198 25 Nous empruntons ce concept Gilles Deleuze et F lix Guattari dans Rhizome introduction Paris Les ditions de Minuit 1976 Au c ur de leur approche postmoderniste ces penseurs font de la d territorialisation le processus travers lequel serait remis en question le mat rialisme historique qui tait le propre de la pens e moderne Cette d territorialisation est souhait e dans la mesure o selon eux elle relocaliserait les tres humains dans un univers lib r des oripeaux de l histoire et de toute forme d unit transcendantale Malgr l aspect pour le moins utopique de cette th se nous pensons que le concept a l avantage de bien illustrer les enjeux li s au discours promotionnel des NTIC l cole 7 David Jaffee Institutionalized Resistance to Asynchronous Learning Networks dans le Journal of Asynchronous Learning vol 2 num ro 2 Septembre 1998 en ligne http www aln org alnweb journal vol2_issue2 jaffee htm L auteur affirme qu au sein des organisations ducatives the classroom has taken on the status at a sacred institution The classroom is a physical location containing a fairly standardized set of props and objects that carry 17 cette conception institutionnalis e de l cole pourrait constituer une r sistance l innovation que serait son avis la g n ralisation des usages des NTIC Anne Marrec qui est
25. avis un oximore il n y a d tude que sociale comme il n y a que du travail socialis Or comme nous le constatons travers le discours des promoteurs de NTE certains vont jusqu d finir les sujets tudiants sujet en tant qu individu assujetti une norme soci tale d finie en amont comme tant des sujets neurones Il y a une autonomisation voire atomisation plus que probl matique du rapport social Sur cette question de l tudiant neurone lire Anne Marec op cit 93 tudiants Le pari des NTE se trouveraient justement tel que nous l avons d montr dans l attribution aux NTE lorsqu utilis es ad quatement de ce potentiel ducatif qui est de d velopper les habilit s d auto apprentissages chez le sujet apprenant Or tout comme pour l innovation technologique qui est appr hend e de fa on sp culative les promoteurs des NTE dans un discours prospectif et prescriptif postulent que l usage des NTIC va naturellement conduire aux comp tences de bases li es aux finalit s ducatives A nsi par exemple on pr tend que les NTE augmenteront la pers v rance scolaire et am lioreront la performance des apprenants Elles sont des outils pr cieux pour enrichir l enseignement captiver cet l ve gagn au monde de la technolologie et qui ne comprend pas qu il dait recevoir ses cours en noir et blanc alors qu il est familier avec la couleur Pour am liorer la quali
26. centr e sur l tudiant et la machine reposait faussement sur l attribution aux NTIC d un potentiel proprement ducatif qui permettrait de r aliser les finalit s ducatives On pr tend que les NTIC pourront am liorer la motivation et la performance des tudiants enseigner les habilit s expressives de recherche et d analyse habiliter les tudiants traiter l information et former des esprits critiques des individus autonomes Nous avons soulign plusieurs reprises les impasses auxquelles conduit une telle interpr tation des usages des NTIC En fait le projet d automatisation et d individualisation des apprentissages par les NTIC du moins tel que promu aux tats g n raux ne pr sente pas par exemple l autonomie de l tudiant comme une finalit et comme le r sultat de l acte ducatif mais comme une capacit de l tudiant qui serait d j pr sente au d but de son parcours scolaire 99 Selon cette vision en aval qu il s agisse d introduire les NTIC en classe ou qu il s agisse de mettre en uvre la classe virtuelle le nouvelles technologies ducatives changeraient profond ment le r le et la nature des principaux protagonistes de la relation ducative D une part on pr tend que leur usage permettra de r aliser l acte p dagogique traditionnellement accompli par le professeur D autre part les tudiants se trouvent pris dans les rets des 0 et des 1 c
27. certains promoteurs du sc nario en aval parlent d enrichissement p dagogique que les nouvelles technologies offrent pal de technologies pour faciliter l apprentissage pal et de nouvelles fa ons de concevoir les programmes de formation de les communiquer et de les penser li s au d veloppement technologique m Pour discutables que soient ces nonc s ils ont n anmoins pour nous le m rite de clarifier l offre technologique que nous avons d finie comme en aval et qui est li e aux NTE 1 TELUQ op cit p 14 200 Gilbert Paquette op cit p 28 21 Yves Archambault op cit p 30 202 Andr e Longpr et Louise Damphousse op cit p 9 88 4 3 1 D terminations p dagogiques li es aux NTE Que devrait tre la pr occupation essentielle de l enseignement Aider l enfant dans son approche de la vie afin de lui apprendre selon les affinements de la conscience humaine savoir ce qu il veut et vouloir ce qu l sai Raoul Vaneige L introduction des NTE telle que propos e par les promoteurs du sc nario en aval a des implications majeures pour l cole car la construction des usages des NTIC passe par une vaste entreprise de r ing nierie ducative Gr ce l accroissement de l interactivit et de la convivialit des usages des NTIC on dit qu il serait possible souhaitable voire n cessaire de transformer la relation entre l tudiant et le savoir ainsi qu entre l
28. collaboration de Dorval Brunelle Christian Deblock Gilles Gagn et Jacques Mascotto Montr al ditions Nota bene 1999 GAGN Gilles sous la dir de Main basse sur l ducation Qu bec dition Nota bene 1999 GENDREAU Beno t et Andr LEMIEUX Les structures de l ducation au Qu bec Ottawa Agence d ARC inc 1989 113 GERMAN CONCIL FOR RESEARCH TECHNOLOGY AND INNOVATION The Information Society Opportunities Innovations and Challenges 1994 en ligne http www id de rat feststellungen initiative index_e html GINGRAS Anouk L universit virtuelle un loup dans la bergerie Interface Vol 20 no 6 novembre d cembre 1999 54 56 GOLDMANN Lucien pist mologie de la sociologie Points de d part Logique et connaissance scientifique Paris Gallimard La Pl iade 1967 p 992 1018 GRAS Alain La technique le milieu et la question du progr s hypoth ses sur un non sens Revue europ enne des sciences sociales Tome XXXV no 108 1997 p 61 76 GUIHOT Patrick Syst me ducatif et TIC une difficile rencontre Actes du Colloque d Autrans 1995 en ligne http www ac grenoble fr vercors pnrv autran99 Guihot2 2 htm HABERMAS J rgen La technique et la science comme id ologie Paris Gallimard collection TEL 1973 HARAWAY Donna A Manifesto for Cyborgs Science Technology and Socialist Feminism in the 1980s Socialist review vol 15 no 80
29. d une soci t du savoir et accro tre leur part dans le march de l ducation qui se profile l horizon Andr e Longpr et Louise Damphousse postulent quant elles que la convergence des technologies permettra d ici quelques temps de rendre cet environnement virtuel plus naturel et plus convivial Ie qui viendrait ajouter la concurrence entre le campus virtuel et la classe traditionnelle D ici l av nement de cette suppos e convergence des technologies qui permettrait une virtualisation totale des enseignements nous devons consid rer le campus virtuel comme une offre p dagogique alternative une formation utilitaire en marge de l ducation conventionnelle et qui vise r duire les contingences spatio temporelles li es l ducation en classe et heures fixes 184 Thid p 16 185 Thid p 22 186 Il est important de souligner ici que le mode de financement des universit s qu b coises se rapporte au nombre d tudiants inscrits Or la valorisation du produit qu offre par exemple la T LUQ est la base m me du discours sur l int r t de mettre en place le campus virtuel En effet m me s il n est jamais vraiment question du potentiel p dagogique li l offre technologique promue on s efforce de vanter les m rites d un syst me adapt aux besoins pragmatiques de la client le tudiante consid r e comme la source unique de revenu 187 Thid p
30. de France 1997 Stanley Aronowitz et Henry A Giroux Postmodern Education Politics Culture and Social Criticism Minneapolis University of Minnesota Press 1993 72 Michel Fraitag Dialectique et soci t Culture pouvoir contr le les modes de reproduction formel de la soci t Montr al et Lausanne d St Martin et L ge d Homme 1986 39 Avec Jean Fran ois Lyotard il faut rappeler que le statut du savoir occidental a ceci de particulier que sa validation passe par le mode de l gitimation social La recherche du vrai du beau et du bon doit toujours y tre accompagn e par une l gitimit fond e sur une communaut et doit donc par le fait m me y tre socialement accept e Les occidentaux ont toujours eu recours de grands r cits de l gitimation pour justifier leurs savoirs et leurs actions Que ces m tar cits aient t r v l s par l Ordre Cosmique Divin ou qu ils soient le r sultat de constructions m taphysiques id alistes et rationnelles les Occidentaux se sont toujours r f r s un ordre transcendantal ou verticale pour donner un sens leurs paroles et l gitimer leurs actions Or ces principes transcendants se trouvent aujourd hui remis en question C est ce qu affirme Lyottard dans un rapport remis au Conseil des Universit s du gouvernement du Qu bec lorsqu il met en sc ne la crise des grands r cits de l gitimation moderne En simplifiant l extr me on ti
31. directrice g n rale de la T l Universit du Qu bec TELUQ entrevoient n anmoins la d territorialisation scolaire comme un ph nom ne in luctable r sultat oblig d une volution de type Janni Elle postule que ce processus de d territorialisation s accomplira travers quatre tapes la classe traditionnelle devraient se succ der chronologiquement la classe assist e la classe branch e et finalement la classe ouverte virtuelle habituellement d sign e dans la litt rature par le terme de campus virtuel Dans la mesure o la classe est un cadrage une forme un territoire institu nous verrons en quoi la reconfiguration de l espace scolaire telle qu envisag e entre autres par Anne Marrec conduit in fine une d territorialisation du proc s ducatif Insistons ici sur les architectures g otechniques et les diff rentes configurations de la classe que cette vision renferme La premi re des quatre configurations g otechnique est qualifi e de classe traditionnelle Il s agit d un espace d limit par un local o se trouve pratiqu e une p dagogie de type discursive Les cours qui s y LA CLASSE TRADITIONNELLE donne sont faiblement ins trument s Le r le principal de l enseignant dans cette ro classe est de transmettre le contenu aux tudiants pour qui p finalit est de Oilo 0 0 01 091 s instruire et de d velopper amp 6 101 010 l autonomie sociale et profes
32. ducative h rit e de l id al civilisationnel orientation universaliste se voit tendanciellement remplac par l utilitarisation des moyens mis en uvre par une institution en crise Le syst me scolaire postmoderne est des plus contraignant dans la mesure o il chappe toute exigence de justification civilisationnelle d orientation universaliste en finalit Selon le point de vue techno conomiste nous l avons vu le syst me d enseignement doit tre assujetti aux lois du march et ax vers des besoins de productivit sans limite D s lors que l cole est appel e s adapter et s int grer aux transformations conomiques et technologiques ayant cours dans la soci t l id al moderne d une formation lib rale le projet en finalit d une autonomie subjective de l tudiant appara t comme un souvenir lointain d pass Au contraire elle est per ue comme une organisation se d ployant comme une vaste corporation globale 7 Chez Durkheim on le sait l ducation vise contrecarrer l anomie d o l id e d une contrainte comportementale li e l ducation Si cette derni re id e porte pol mique on peut n anmoins affirmer que cette action port e sur autrui est la base d une d finition stricto sensu de l ducation Ce processus de socialisation n entre pas en contradiction avec l id e d une individuation dans la mesure o la construction du surm
33. en plus sp cialis e et ayant acquis les cultures technologiques et informatiques Or nous pensons que le discours tenu devant les tats g n raux sur l ducation au Qu bec visait d j positionner l institution scolaire qu b coise en faveur de cette cr ation d un march mondial de l ducation De plus ce n est pas un 32 ATTAC Priv s de soci t dans Le Courriel d Information no 96 vendredi 17 d cembre 1999 journal attac org en ligne http attac org Lire aussi l ditorial de L Internationale de l ducation IE intitul L OMC et le cycle du mill naire Les enjeux pour l ducation publique Publication de l IE Questions en d bat Num ro 2 mai 1999 en ligne http www ei ie org Finalement lire le document interne de l Organisation Mondiale du Commerce OMC intitul Education Services background note by the Secretariat Council for Trade in Services 23 septembre 1998 En ligne http www wto org 104 hasard si le gouvernement n olib ral de Lucien Bouchard a nomm un homme d affaire monsieur Fran ois Legault la t te du minist re de l ducation l automne 1998 Depuis son assermentation ce dernier se fait remarquer par ses d clarations fracassantes dans les m dias concernant l arrimage de l cole aux logiques pr valant sur le march du travail et dans la mondialisation des conomies Pour s en persuader rappelons quelques uns de ces
34. enjeux du syst me ducatif qu b cois lors de la Commission des tats g n raux sur l ducation Par la suite nous introduirons notre propre argumentation qui vise rendre compte de l id ologie travers laquelle est produite cette id e voulant que les finalit s ducatives pour tre modernes doivent tre consid r es comme adapt es et adaptables El est dire la merci de consid rations essentiellement utilitaires et marchandes li es l industrialisation de la culture et l informatisation sociale 3 1 Crise structurelle du capitalisme industriel et promotion de la post industrialisation et de l informatisation sociale Les promoteurs de l introduction des nouvelles technologies de l information et de communication NTIC dans l cole ayant particip la Commission des tats G n raux sur l ducation semblent vivement pr occup s par l id e de l accession du Qu bec une soci t dite postindustrielle Se r f rant des auteurs tels que Micheal Gibbons Alvin Toffler Jo l De Rosnay Michel Cartier futurologues connus depuis une trentaine d ann es pour leurs pr dictions en ce qui concerne la transition des soci t s industrielles vers la soci t Association canadienne fran aise pour l avancement des sciences ACFAS Les NTI une force de changement m moire pr sent la commission des Etats g n raux sur l Education 8 septembre 1995 Montr al p i
35. est dire se voient abandonn s leur sort devant la machine enseigner Vou circuler et op rer seuls des choix parmi une masse d informations pr format es pr programm es engramm s LA Toute relation humaine et tout processus de socialisation sont extirp s de la relation ducative et prises en charge par des techniques de mise en rapport l ve amp information se substituant la relation de l l ve au corps professoral et la communaut tudiante On assiste une d gradation de l exp rience du vivre ensemble du partage social du monde de la connaissance et de la connaissance sur le monde au profit de la mise en place de m diations lectroniques charg es non pas de favoriser l autonomisation en finalit de l tudiant dans le monde mais de connecter celui ci celui l confinant ainsi le moi soi tudiant un rapport utilitaire et d ext riorit avec ce monde Parce que l ducation ne se limite pas d livrer des contenus les usages des NTIC 7 Jamais cette question de la programmation n est soulev e en tant que telle dans les m moires tudi s Or nous pensons que cette tape est d terminante dans le processus d valuation de d cision et de contr le du contenu des cours Il est dor navant possible que la programmation des cours chappe totalement ou en partie l autonomie professorale et institutionnelle titre d illustration la diffusion
36. et technologiques des soci t s capitalistes Ce discours remet en question les finalit s ducatives modernes c est dire l ducation comme projet social visant l mancipation et l autonomisation des tudiants L objet concret de notre tude porte sur les finalit s invoqu es par les promoteurs pour justifier le r le et la place des NTIC l cole Les tats g n raux sur l ducation en tant qu initiative travers laquelle devaient tre discut es les lectures de la r alit et de l avenir et formul es des politiques majeures pour l cole d aujourd hui et de demain g ont constitu un terrain privil gi pour cette analyse Nous avons cherch parmi les documents travers lesquels les diff rents acteurs se sont prononc s sur l implantation des NTIC en ducation cerner les strat gies d implantation des NTIC et les visions de l ducation voire de la soci t dans l actuel proc s de restructuration du syst me scolaire 7 Mich le Berthelot dir Les tats g n raux sur l ducation du Qu bec 1995 1996 Expos de la situation Qu bec minist re de l Education 1996 p 131 CHAPITRE PREMIER La probl matique de l introduction des NTIC en ducation Au sein de la vaste litt rature qui concerne l introduction des nouvelles technologies d information et de communication NTIC dans le milieu scolaire nous retrouvons des propos v hicul s par des p
37. flexion portant sur la th orie g n rale des id ologies parce que c est cette r flexion qui a guid e concr tement notre analyse des discours sur les innovations technologiques li es au domaine de l ducation Dans un deuxi me temps nous aborderons la question de l analyse de contenu comme approche analytique de ces discours C est sur la base de ces justifications d ordre m thodologique que nous avons amorc notre analyse des discours qui contribuent la restructuration du syst me ducatif qu b cois dans le sens d une informatisation et d une industrialisation de l cole 82 Karl Mannheim op cit p 107 48 2 1 La pertinence d une tude des id ologies Dans le contexte social et historique qui est le n tre dont nous avons esquiss les principaux traits dans la section du chapitre portant sur la postmodernit nous devons au pr alable souligner la pertinence d une tude organis e autour du concept d id ologie Sans tre notre propos principal nous ne pouvons viter de discuter du concept d id ologie l heure o nombreux sont ceux et celles qui pr tendent qu il est d suet voire p rim Nous pensons que la probl matique de la fin des id ologies doit tre relativis e L antinomie qu il semble y avoir entre les concepts de postmodernit et d id ologie est d e la confusion entourant les diff rents niveaux d interpr tation de ce qu est l id olog
38. initierait l tudiant l op ration d acquisition des connaissances Il s agit plut t d une conception de l ducation dans laquelle l tudiant par la navigation d un point l autre de la Toile doit apprendre sans carte ni boussole En confiant ainsi aux tudiants l enti re responsabilit de la mise en uvre de la d marche ducative informatis e le processus d apprentissage en aval doit alors tre consid r comme un apprentissage sur mesure 32 Simon Nora et Alain Minc L informatisation de la soci t Rapport M Le Pr sident de la R publique Paris La Documentation fran aise Seuil 1978 p 58 Ibidem Pierre M glin op cit 1996 p 11 Le campus virtuel est un campus ayant une infrastructure num rique o les enseignants et les tudiants ne sont pas localis s dans un m me lieu physique et dont les rythmes temporels peuvent tre diff rents 22 autodidaxique auto apprentissage op rant sur le mode self service comme en parle Pierre Es Mo glin Il y a rupture avec l ducation traditionnelle d s lors que la qu te du savoir exige une remise en question des lieux scolaires qu taient la classe et l cole partir du moment o la connaissance et l acc s au processus d apprentissage sont rendus directement disponibles travers des banques virtuelles de donn es et que la relation de l l ve au savoir se caract rise par une assimilat
39. l communications Tableau 1 Les diff rentes technologies pouvant tre utilis es l cole voix craie tableau papier manuel livre dictionnaire etc audiovisuel radio disque film t l vision etc r troprojecteur ac tate biblioth que boulier chinois r glettes etc 1 Les outils p dagogiques traditionnelles calculatrice ordinateur et micro ordinateur didacticiel disque optique compact CD ROM CD I vid odisque logiciels divers traitement de textes base de donn e animation graphique etc simulateur tutoriel Internet t l matique etc 2 1 Les NTI multim dia permettant une diversification des sources d informations visioconf rence visioamphi visiocommunication satellite ducatif Internet t l matique biblioth que virtuelle robotique p dagogique etc 2 2 Les NTC r seaux permettant une transformation des lieux d apprentissage Cette mise en garde tant faite nous pouvons affirmer en nous r f rant la section 2 1 du tableau que les NTIC sont des supports lectroniques et informatiques de l information et peuvent donner aux utilisateurs l acc s des contenus multiples sous format vari s crits photo vid o audio etc L exemple du disque optique compact CD ROM ou CDD illustre cet gard la possibilit qu il y a de formater enregistrer graver m moriser etc du savoir sur un support technique La
40. l ordinateur au post secondaire APOP Orientation de l AQUOPS sur l int gration des NTIC en ducation Association qu b coise des utilisateurs de l ordinateurs au primaire et au secondaire AQUOPS Une cole branch e Groupe REPARTIR La r volution acad mique ou l universit virtuelle Andr e Longpr et Lise Damphousse S approprier les NTIC un pas r solu vers une soci t fond e sur le savoir Th r se Laferri re Des outils pour la vie dans une ducation actualis e Marc Richard Pr parer l cole de demain Yvan Archambault directeur g n ral de la Commission des coles catholique de Montr al CECM APPENDICE 2 124 GRILLE DE LECTURE 1 OUTILS TECHNIQUES PROMUS TRE IMPLANT S L COLE 1 1 Types de technologies auxquels on fait r f rence technologies traditionnelles nouvelles technologies de l information nouvelles technologies de communication NTIC etc 1 2 Modalit s par lesquelles sont abord es l innovation technologique approche volutionniste diffusionniste constructiviste socio technique etc 1 3 Fa on dont on aborde la question de l interactivit li e aux NTIC 1 3 1 Postulats voulant que les NTIC puissent prendre en charge l int gralit du proc s ducatif et ainsi se substituer l ducation conventionnelle 1 4 Fa on dont on aborde la question de la convergence li e aux NTIC 2 OFFRE SOCIO TECHNIQUE LE
41. la i me derni re partie du 20 si cle L institution scolaire se retrouve interpell e par ce que plusieurs penseurs ont d fini comme la crise structurelle des soci t s industrielles avanc es comme la crise de la modernit ou m me comme la condition postmoderne de la culture occidentale Face de tels constats p dagogues psychologues sociologues historiens et conomistes de l ducation se sont ralli s la pr misse voulant que l ducation du si cle venir ne puisse se r aliser dans l exacte continuit de la tradition ducative Ils semblent assumer d embl e qu il y a rupture entre les institutions scolaires modernes et lib rales telles qu elles furent historiquement constitu es et l volution de la soci t rupture qui ouvre la voie diverses interpr tations quant l avenir de l Ecole l occasion des tats g n raux sur l ducation nombreux sont ceux et celles qui se sont aventur e s dans une r flexion portant sur le devenir de l ducation Parmi les probl matiques inscrites l ordre du jour se trouvait celle de la mise en place des nouvelles technologies de l information et de la communication NTIC dans le champ de l ducation Pour saisir les principaux enjeux li s cette probl matique il est primordial de rappeler quel point les r centes innovations technologiques et plus sp cifiquement celles dans les domaines des technologies informatiques et des
42. la comp tence des commissions scolaires et l engagement m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation 2 juin 1995 p 24 717 Yves Archambault op cit p 29 218 Pierre L vy De l criture l ordinateur Demain tous les objets tous les signes toutes les communaut s parlantes auront t virtualis s Le Devoir 11 et 12 septembre 1999 p E 5 94 Or si attrayants et ludiques que soient le cyberespace et les NTIC comme instrument p dagogique rien n explique en quoi et comment le d sir d apprendre puisse s accomplir par l extraordinaire richesse et du potentiel actuel et futur de tous ces nouveaux instruments pour faciliter l apprentissage et le rendre stimulant Eu N est il pas d magogique l heure o la probl matique du d crochage scolaire atteint des proportions inqui tantes de pr tendre que l on peut apprendre sans effort sans peine et surtout de fa on autonome autodidacte et que les NTIC pourront r gler tous les probl mes li s la motivation des tudiants Nous pensons que ces questions doivent tre valu es l aune de la confusion entretenue dans le discours quant au potentiel r el des NTE quand on soutient que les NTE favorisent les comp tences qu elles requi rent Ils semble galement que l utilisation des nouvelles technologies favorise l acquisition des habilit s nonc es Gr ce aux outils de la nouvelle technologie les
43. la soci t de l information du savoir et de la communication l cole est consid r e comme l institution privil gi e pour enseigner les valeurs et les comp tences nouvelles li es aux NTIC Les arguments justifiant l introduction des NTIC selon le sc nario en aval sont tout autres dans la mesure o l on privil gie les moyens sur les fins Certains promoteurs pr tendent utiliser les NTIC pour transformer les modes de diffusion du savoir la p dagogie et la relation ducative par l ajout d une m diation technologique dans la relation ducative L usage des NTIC auquel on convie dans ce cas l cole est li la construction de nouvelles pratiques ducatives informatis es L av nement des nouvelles technologies de formation la convergence des NTIC le multim dia interactif et l informatique cognitive permettent de construire des syst mes d apprentissage aux possibilit s vari es 22 De plus en plus la convergence technologique force le secteur de l ducation se renouveler quant aux mani res de produire des programmes de formation de les commun guer et de penser Nous sommes l re de la r volution acad mique 195 1 197 198 a TELUR op cit p 15 Minist re de la Culture et de la Communication op cit p 10 Andr e Longpr et Louise Damphousse op cit p 9 Andr e Longpr et Louise Damphousse op cit p 12 87 L introduction des technologie
44. leur propre logique les NTIC sont en soi suffisamment structurantes pour d finir les nouvelles normes et les nouvelles r gles du jeu en ducation Les NTIC sont pr sentes dans l ensemble des activit s humaines Elles deviennent une science int gratrice car elles am nent de nouvelles fa on de repr senter et de traiter l information dans l ensemble des disciplines Elles jouent maintenant le m me r le qu ont jou les math matiques au cours des derniers si cles Il est donc n cessaire de faire en sorte que l informatique l cole soit cette image au del du simple moyen d enseignement elle doit devenir un outil de travail et d apprentissage global L ordinateur est beaucoup plus qu une machine transmettre l information dans le but de faire apprendre un er nombre de concepts C est un outil pour acc der et traiter l information Le mode op ratoire de la technologie fait que l enseignement va au del de l enseignement du domaine de la technologie Les NTIC feront d sormais partie int grante du mode C appr nhio contrairement l tude sp cifique d un champs de connaissance LH 192 TELUQ op cit p 11 15 Yves Archambault op cit p 29 154 AQUOPS op cit p 21 155 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 3 75 De plus en plus la convergence technologique force le secteur de l ducation se renouveler quant aux mani res ge DNIU des programmes de formatio
45. lors des Etats g n raux sur l ducation la postindustrialisation de l institution scolaire c est dire l ajustement structurel de l Ecole en lien avec les transformations socio conomiques contemporaines Parce 17 Cette h g monie de l conomisme et du n olib ralisme comme mode de r gulation des soci t s contemporaine fut d nonc e par Ignacio Ramonet dans un ditorial du Monde Diplomatique Le Monde Diplomatique janvier 1995 p 1 l aide du concept de pens e unique Cet ditorial a eu un large cho dans les milieux intellectuels progressistes et dans une large partie de la soci t civile dans la mesure o il permettait clairement de positionner et d identifier l id ologie ultralib rale qui s vit en Occident depuis le d but des ann es quatre vingts et qui se trouve sans r elle opposition depuis l effondrement du mur de Berlin et du r gime communisme en URSS Or parmi les 18 m moires analys s aucun des auteurs ne sort de cette pens e conomique dominante touts pr occup s qu ils sont d entrer dans l re du capitalisme global 18 ACFAS op cit p 21 19 Association des cadre scolaires du Qu bec Le d veloppement d une culture technologique et l impact particulier des nouvelles technologies de l information et de la communication m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation Montr al le 25 ao t 1995 p 2 120 Yves Archambault op cit
46. magistral ou le s minaire et n cessite aussi un autre r le pe Sen comme acteur dans la d finition de ses outils d apprentissage Il est temps voire indispensable que les micro ordinateurs viennent assister le ou la p dagogue dans l accomplissement d une t che devenue fort complexe avec entre autre l accentuation des diff rences individuelles des l ves En int grant les NTIC l cole augmente consid rablement sa capacit CPAM sur une base individualis e sa mission d ducation de masse L informatisation des enseignements repose donc sur une r interpr tation et une red finition du r le des diff rents acteurs de la relation ducative dans le sens d une individualisation accrue des apprentissages Parce qu on les dit plus individualis es et collaboratives que les manuels scolaires et les technologies de premi re g n ration les NTIC sont promues en tant qu outils r volutionnaires permettant de transformer voire de se substituer l interaction enseignant enseign On affirme que les NTIC constitueraient des 207 TELUQ op cit p 12 208 AQUOPS op cit p 5 20 TELUQ op cit p 17 210 Th r se Laferri re op cit p 4 90 outils efficaces pour soutenir un nouveau sc nario ducatif individualis car elles imposeraient de par leur nature m me une mise en perspective de l acte d apprendre Apr s avoir pr sent le sc nario en aval tel que ret
47. massive dans les salles de classe de YNN aux tats Unis mais aussi depuis peu au Canada et au Qu bec ce jour pr s de 20 coles qu b coises ont sign une entente d exclusivit avec YNN pose le probl me du contr le du contenu de fa on criante Ainsi cette cha ne de t l vision am ricaine qui se veut ducative mais que l on peu qualifier de propagande id ologique on y enseigne par exemple que la chute du dollar canadien est intrins quement li e une trop forte d pense de l tat dans les services sociaux impose des contenus dirons nous pr format s dont le professeur quoi qu il en pense est oblig de diffuser en classe ses tudiant e s captif ve s d s lors que l administration de son tablissement d enseignement a sign une entente d exclusivit plus ou moins lucrative une hypoth se strictement comptable nous enseigne par exemple que si l ensemble du syst me ducatif qu b cois tait abonn cette cha ne cela co terait annuellement au bas mot 424 millions de dollars une subvention non n gligeable provenant des deniers publiques cette entreprise priv e N oublions pas que l appareil en classe diffusant YNN est muni d un microprocesseur qui permet de surveiller si l enseignant diffuse ou non l information et la publicit les contrats de publicit s l vent 150 000 de dollars pour 30 secondes de diffusion ce qui d montre l int r t manifeste des compagnies
48. pour le public captif que constitue les tudiant e s ce qui constitue une ing rence sans pr c dant d une entreprise priv e dans les salles de cours Lorsque pr sent dans ces conditions il ne faut pas s tonner de la r sistance des enseignant e s et des coles face l introduction des NTIC en classe Sur cette probl matique de l cole Marketing de YNN et pour plus d information sur la question de la privatisation des contenus p dagogique nous sugg rons la visite du site reseaueducationmedia 100 promus dans ce discours sont essentiellement imagin s travers la profonde incompr hension des ing nieurs et techno p dagogues de ce quest l ducation de ce que constitue l acte d enseigner de ce que c est qu apprendre et de ce qu implique une d marche p dagogique de socialisation Si les promoteurs vitent syst matiquement de discuter de ces limites inh rentes aux NTIC en terme d usages socio p dagogiques le discours de l gitimation concernant l introduction des NTIC l cole se situe un tout autre niveau Dans ce discours l int gration des NTIC l cole est per ue comme un moyen qui vise adapter les m thodes p dagogiques conventionnelles aux bouleversements technologiques s vissant dans les soci t s industrielles avanc es Dans ce contexte il s agit rien de moins que de transformer les finalit s ducatives en fonction des nouveaux moyens techniques d automation de
49. que le disque optique compact avait une norme capacit de stockage d informations l utilisation du r seau Internet pourrait quant elle permettre l acc s par exemple toutes les encyclop dies toutes les bases de donn es et revues de presses internationales confondues Plus important encore cette mise en r seau rend possible une communication bidirectionnelle synchrone en temps r el ou asynchrone en diff r entre plusieurs syst mes informatis s et entre plusieurs individus dont les professeurs et les tudiants Plusieurs cours d j sont dispens s en entier ou en partie sur Internet ou sur d autres r seaux informatis s la lumi re de ce qui pr c de nous r sumerons la nouveaut des NTIC par la capacit technique de r unir sur un m me support le contenant et le contenu Que ce soit les CD ROM les outils multim dias ou l Internet ils permettent la multiplication des sources d information l largissement des environnements p dagogiques traditionnels et la convergence sur un support unique qu il soit num rique ou audiovisuel de multiples sources d informations Une autre caract ristique incontournable des NTIC tient la convivialit de leur utilisation Les qualificatifs de friendly user et soft technology sont fr quemment employ s pour d signer cette convivialit Ils tiennent compte de la transformation radicale du mode d emploi des ordinateurs Ceux ci ne sont plus ut
50. sociaux exige de plus en plus de connaissances sp cifiques et sp cialis s Cependant c est cette m me complexit qui exige de penser l articulation dynamique et en devenir de ces connaissances sp cifiques qui passe par la pens e critique et cr atrice L cole et l Universit ne devraient pas abandonner leur r le critique et objectif de la transmission des connaissances g n rales des savoirs de sens et d essence Nous pensons que si elles peuvent habiliter l tudiant travailler elles doivent d abord et avant tout viser la maturation intellectuelle existentielle culturelle et visant la socialisation et l individuation des tudiants dans le sens d une autonomisation v ritable La probl matique de l orientation du d veloppement de l ducation en devient une d orientation philosophique politique et id ologique Nous ne pensons pas qu il faille rejeter les NTIC Cela serait nier de fa on par trop r ductrice l apport de ces nouveaux outils techniques pour acc der et manipuler l information Ceci dit nous avons d montr en quoi le discours actuel participe la remise en question des finalit s scolaires en visant l institutionalisation de projets caract res extra p dagogiques non ducatifs ax s sur les besoins strictes du march du travail et de la soci t informatis e Si importantes que soient ces consid rations d ordre pragmatiques communicationelles et techniques li es l
51. sont plac s au centre du processus ducatif Or le discours sur la r ing nierie ducative repose sur une aporie l tudiant est appel s apprendre apprendre pour reprendre l expression de Gilles Gagn En effet si l autonomisation progressive du sujet apprenant confront la vie en soci t constitue la finalit de l ducation moderne dont le sc nario en amont pourrait assurer le projet dans la continuit l autonomie du sujet apprenant est dans le sc nario en aval postul au contraire comme une pr misse toute 211 ASTED op cit p 12 212 Pierre M glin op cit p 8 213 Gilles Gagn L cole au Qu bec un syst me qui parasite des institutions dans Main basse sur l ducation sous la dir de G Gagn ditions Nota Bene Essais Critique 1999 p 30 91 formation Ainsi on confond dans le discours autonomie et auto apprentissage renversant le processus ducatif de bout en bout Le seuil serait franchi partir de l instant o le rapport entre l enseignant et l tudiant face la transmission du savoir se trouve court circuit par les NTIC qui rendraient possible voire exigerait un apprentissage sur mesure confiant aux tudiants la responsabilit de la mise en uvre des ressources ducatives informatis es En accord avec Alain Freud et Moeglin pour ne nommer PAET nous pensons que P tudiant ou le sujet ne poss de pas a pri
52. syst me qui mise sur la d mocratie la comp tence des commissions scolaires et l engagement des parents Eduquer les jeunes la ma trise des nouvelles technologies de l information F d ration des commissions scolaire du Qu bec FCSQ La vision de la CSM des cheminements adapt s aux rythmes et aux aptitudes des l ves La commission scolaire des moissons Pour une cole autonome et responsable F d ration qu b coise des directeurs et directrices d tablissement d enseignement FQDE Le d fi du monde de l ducation face la science et la technologie Conseil de la science et de la technologie les technologies de l information La direction de l Universit du Qu bec Montr al UQAM Pour une biblioth que branch e Au c ur du projet ducatif de l cole Association du personnel des services documentaires scolaire Une biblioth que au c ur de la p dagogie Association pour l avancement des sciences et des techniques de la documentation ASTED 122 Titre ou sous titre du m moire Auteur L universit vigie T l Universit du Qu bec TELUQ Les NTI une force de changement Association canadienne fran aise pour l avancement des sciences ACFAS De vrai coll ge pour le XXIe si cle avec et gr ce aux nouvelles technologies de l information et de la communication Association pour les applications p dagogiques de
53. t l communications bouleversent certains aspects de notre appr hension du monde Il suffit de feuilleter les chroniques multim dia d sormais omnipr sentes dans les journaux d actualit dans les p riodiques ainsi que sur les ondes radiophoniques et t l visuelles pour constater que l informatique occupe une place de choix en ce qui a trait la vision massivement v hicul e de l avenir de la soci t Il est en effet de bon ton depuis quelques ann es de parler de r volution lorsqu il est question des nouvelles technologies d Internet et des autoroutes de l information Pourtant malgr cet engouement et cet merveillement quasi g n ralis face aux NTIC nous n avons toujours pas id e de ce qu implique vraiment et signifie r ellement cette soi disant r volution technologique Qui pourrait pr tendre avoir r solu la question des impacts sociaux li s au d veloppement acc l r de l informatisation sociale du traitement automatique des donn es et la mise en r seau de ce qui rel ve de la communication Pour l instant tout ce que nous pouvons supposer c est que cette panoplie d innovations pourrait tre l indicateur d une mutation technologique dans les soci t s occidentales Ainsi ce que Philippe Breton et Serge Proulx identifient comme l actuel processus de d composition et de recomposition des pratiques sociales autour des nouvelles technologies et de leur
54. tudiants apprendre seuls NE C est ici tout le processus d apprentissage qui est appel tre transform par ce qui doit alors tre d fini comme une technologie d auto apprentissage Cette hypoth se d montre bien l ampleur des transformations que certains promoteurs de NTIC envisagent travers l informatisation du processus d acquisition des connaissances Ces transformations questionnent fondamentalement le r le de l tudiant du professeur et de la classe dans la relation p dagogique Le sc nario en aval m rite une attention particuli re car l usage projet des NTIC impliquerait une transformation radicale des pratiques scolaires conventionnelles Il ne s agit 2 lisabeth Fichez Industrialisation et m diation S minaire Industrialisation de la Formation SIF Grenoble 1996 polycopi p 2 23 G rard de S lys L cole grand march du XXT si cle un r ve fou des technocrates et des industriels dans Le Monde Diplomatique Juin 1998 p 14 16 pas ici pour l cole de s approprier d un outil suppl mentaire qui viendrait simplement s ajouter et s adapter l enseignement conventionnel Comme nous souhaitons le d montrer c est le processus d apprentissage lui m me qui se trouve remis en question par l offre technologique au profit d un service nouveau de diffusion de l information et du savoir Si cette conception de l usage des NTIC devait l
55. 1 84 4 3 Nouvelles technologies nouvelles p dagogies et nouvelles technologies ducatives La Technique moderne se caract rise par sa puissance d inversion Ainsi ce n est pas le barrage qui est construit sur la rivi re mais la rivi re qui est construite par le barrage Jacques Alexandre Mascott La classe assist e la classe branch e et le campus virtuel ont constitu les voies d introduction des NTIC privil gi es lors des tats g n raux sur l ducation Ceci dit le discours sur le renouvellement des activit s scolaires n est pas seulement tributaire de l ajout d appareils quel que soit l environnement technop dagogique envisag Par del toutes visions d terministes des technologies c est aussi en regard des visions de l ducation qu il faut comprendre les d terminations li es l actuel discours sur l introduction des NTIC Les extraits reproduits ci dessous offrent un aper u des pr occupations de certains promoteurs cet gard Le recours aux NTIC n a de s que s il s accompagne d un renouvellement de la p dagogie L autoroute de l information pourrait ce point r volutionner l enseignement que c est l ensemble du syst me d ducation qui devra tre r vis en A tant au plan des contenus que des m thodes d enseignements Encore plus fondamental les technologies doivent tre support es par de nouvelles approches p dagogiques adapt es au
56. 1995 Dunod p 239 255 QU R Louis Des miroirs quivoques Aux origines de la communication moderne France dition Aubier Montaigne Babel 1982 QU R Maryse VisioCommunication et enseignement Les Dossiers de l ing nierie ducative Centre National de documentation p dagogique CNDP no 18 janvier 1995 RAMONET Ignacio Armand MATTELARD Philippe Breton et al Internet L extase et l effroi Mani re de voir Le Monde Diplomatique Hors s rie 1996 READINGS Bill The University in Ruins Cambridge Mass Havard University Press 1996 SARTRE Jean Paul Question de m thode France Gallimard 1960 SCARDIGLI Victor MERCIER Pierre Alain et Fran ois PLASSARD Soci t digitale les nouvelles technologies au futur quotidien Paris dition du Seuil 1984 SERRES Michel Vers une nouvelles forme d universit Interfaces Mai Juin 1994 p 54 55 SEWELL F et David R ROTHERAY Les applications de ordinateur dans l enseignement Perspectives vol XVII no 3 1987 p 407 415 SKINNER B F Teaching Machines San Francisco Freeman 1961 SMITH Gerry Students as Information Architects River Oaks Public School Program River Oaks Ont Juin 1995 118 STARR Paul Computing Our Way to Educational Reform The American Prospect no 27 juillet ao t 1996 p 50 60 en ligne http epn org prospect 27 27star html STEINER George R elles
57. 58 postindustrielle et informatis e ils stipulent qu une r volution acad mique Lod n cessaire l ventuelle sortie de crise structurelle qui affecte le capitalisme industriel sera l chelle mondiale Dans l esprit des m moires analys s on emploie le concept de soci t postindustrielle soit pour d finir la nouvelle conomie c est dire un mode d organisation socio conomique en gestation soit pour d signer une mutation soci tale Qu qui devrait avoir lieu avec l entr e imminente dans le troisi me mill naire Dans tous les cas cependant on lance un appel voir un cri d alarme qui vise l gitimer une rupture d finitive avec le mode d organisation industriel afin de r soudre la crise structurelle du capitalisme qui elle persiste en s aggravant La crise est unilat ralement pr sent e par le biais d indicateurs conomiques tels que la faible croissance des march s l exacerbation de la concurrence et de la comp titivit l chelle mondiale la crise de la dette publique et des d ficits accumul s des tats nations etc Or dans l ensemble les textes que nous avons tudi s v hiculent cette id e selon laquelle cette crise pourrait tre r sorb e suite une r orientation des conomies mondiales qui renouvellerait le mouvement de mise en valeur des capitaux La croissance conomique pourrait tre r activ e explique t on avec conviction non plus uniquement su
58. 994 polycopi p 8 Le n olib ralisme s apparente en fait un n oconservatisme Parce que cette confusion id ologique est centrale dans le probl me que nous analysons nous sp cifions ici que nous emploierons le terme n olib ral comme un bricolage id ologique visant la naturalisation d un syst me techno conomique en voie de globalisation 33 l exploitation capitaliste d s lors que sa mission est d tourn e aux profit de finalit s align es sur l conomie de march Dans la mesure o les activit s traditionnelles de l institutions scolaire l ducation la formation et la recherche n ont pas en soi de valeur marchande et ne peuvent pas tre appr hend es stricto sensu en terme de production qu elle soit artisanale ou autre nombreux sont ceux et celles qui affirment que cette r forme vise mettre le syst me ducatif la remorque des lois du march Le recours de plus en plus fr quent aux termes march service productivit et client le tudiante l int rieur comme l ext rieur de l institution scolaire sont autant d indicateurs traduisant cette mutation du r le du syst me d ducation refl tant une intention de transformer l cole sous l inspiration de strat gies industrielles et commerciales Ainsi dans une logique empruntant aux th ses du capital himan line plus value serait recherch e dans un mouvement consistant entre autres
59. S USAGES PRESCRITS DES NTIC EN EDUCATION 2 1 D finition des sc narios d implantation des NTIC sc nario en amont en aval approche compl mentariste ou substitutive diffusion de pratiques nouvelles et ou nouvelles vertus p dagogiques li es aux NTIC etc 2 2 R le et place assign s aux NTIC dans le processus ducatif vertus p dagogiques associ s aux NTIC remise en question du processus d apprentissage r le de diffusion d une culture technologique et de nouvelles pratiques etc 2 3 R le et place assign s l tudiant dans le processus ducatif 2 4 R le et place assign s l enseignant dans le processus ducatif 125 2 5 Comment est envisag e la configuration g o technique de l espace ducatif enseignement en classe distance environnements informatis s d apprentissage campus virtuel etc 2 6 Projets p dagogiques auxquels se r f rent les promoteurs de NTIC projets n o progressiste postmoderne apprentissage sur mesure approche individualis e l auto apprentissage le ludo ducatif etc 2 6 1 Postulats selon lequel ces p dagogies nouvelles constituent une volution incontest es de l ducation 2 7 De fa on g n rale vision de l ducation et finalit de l cole interpr tation de la question de l individuation et de la socialisation des tudiants en terme d autonomisation de professionnalisation etc 2 8 Recours la terminologie technici
60. Teaching in a Cahnging World World Education Report 1998 UNESCO 1998 en ligne http www education unesco org 80 educprog wer wer htm UNIVERSIT DE MARNE LA VALL E De t l amphi VisioUniversit le de France 1992 1996 Rapport r alis pour le Conseil R gional d le de France une entreprise conduite par l universit de Marne La Vall e en partenariat avec le Conseil R gional d le de France et France T l com Paris d cembre 1994 USEEM EL Lowtech Education in a Hightech World New York Free Press 1986 V AMOS Tibor ducation et informatique priorit l homme Perspectives vol XVI n03 1987 p 374 377 119 VANEIGEM Raoul Avertissement aux coliers et aux lyc ens France Mille et une nuits 1995 Trait de savoir vivre l usage des jeunes g n rations Paris Gallimard TEL 1992 WEBER Max Le savant et le politique France 10 18 1979 WIENER Norbert Cybern tique et soci t Paris 10 18 Union G n rale d ditions 1971 APPENDICE 1 121 CORPUS D ENQU TE Titre ou sous titre du m moire Auteur Donner la culture la place qui lui revient au sein des r seaux ducatifs Permettre l cole de d velopper l acc s des l ves aux NTI Le Minist re de la Culture et des Communications Le d veloppement d une culture technologique et l impact particulier des NTIC L association des cadres scolaires du Qu bec Un
61. UNIVERSIT DU QU BEC MONTR AL M moire pr sent L Universit du Qu bec Montr al Comme exigence partielle de la ma trise en sociologie NOUVELLES TECHNOLOGIES DUCATIVES ID OLOGIE D UN COUPLAGE IN DIT par ST PHANE THELLEN Juin 2000 feux Roger Bonin Lui qui n a pas t ce qu il poss dait Lui qui a su me transmettre en s autorisant la parole Que l h ritage tait quelques chose qui s acquiert mes parents Denis et Diane A Maude A mes amiEs et SalAMIes Aux coll gues du GRICIS et du LabSIC Ainsi qu Tous les gens extraordinaires Qui de pr s ou de loin m ont encourag dans l id e Que penser veuille encore dire quelque chose Jacques Mascotto L Ep e le Poing et l Eldelweis Pierre M glin Le souffle d inspiration et de motivation Jean Guy Lacroix Celui qui m a savamment dirig dans ce travail Pour sa confiance et ses talents de lecteur Pour sa science et sa militance Merci Ce m moire a b n fici du soutient financier du Fond pour la formation de chercheurs et l aide la recherche FCAR R sum L informatisation de l ducation est souvent pr sent e comme tant une r alit incontournable l or e du XXI si cle Au sein de la vaste litt rature qui concerne l introduction des nouvelles technologies d information et de communication NTIC dans le milieu scolaire nous retrouvons la th se soutenue par de nombreux c
62. a soci t et l ducation dans Revue Internationale de P dagogie XXXIII 1987 p 326 38 ric Barchechat ducation et informatique multim dia que peuvent donc les technologies pour l ducation dans ducation permanente num ro 93 94 1996 p 16 Julien Deceunink Espace ducatif espace scolaire espace local d enseignement apprentissage trois niveaux d analyse de l industrialisation de l ducation et de la formation dans S minaire Industrialisation de la Formation SIF Grenoble 1996 polycopi p 7 et Alain Payeur Mise en place d une industrialisation de la formation proposition pour un tat des lieux dans S minaire Industrialisation de la Formation SIF Grenoble 26 octobre 1996 polycopi p 3 Eric Barchechat op cit p 14 15 Nous soulignons Ibidem 23 soi disant r volution du pr t savoir est celle d un spectateur qui voit sont m tier passer d enseignant celui de simple accompagnateur Dans cette perspective nous devrions assister la disparition tendancielle de la figure moderne du professeur C est ce que pr disaient d j Simon Nora et Alain Minc en 1978 dans leur tude prospectiviste sur l informatisation de la soci t c est tout un univers sociologique qui serait amen se modifier 1 2 3 Nouvelles technologies et p dagogies nouvelles L apprentissage sur mesure constitue l id al type de la fa on d aborde
63. analyse vise donc v rifier dans quelle mesure il y a correspondance entre les discours crits sur la mise en place des NTIC et ce que Laurence Bardin d finit comme l ensemble des conditions de production qui constitue nt le champ des d terminations des textes e Parce que nous nous int ressons au d voilement de la logique transversale du processus de l gitimation discursif qui justifie le rapprochement entre le domaine de l ducation et des nouvelles technologies nous ferons appel l analyse de contenu de discours L analyse de contenu telle que d finie par Bardin est une m thode qui vise d couvrir un sens social habitant un discours Il ne s agit pas d tudier un message en lui m me mais plut t ce que celui ci v hicule tant donn son contexte et ses circonstances Il s agit d analyser le discours en effectuant une double lecture o la lecture seconde se substitue la lecture normale en raison d un travail au pr alable de th orisation pour parvenir au d voilement critique d un sens plus profond Par le biais d une grille de lecture th matique l analyse de contenu permet de rechercher des r alit s autres en d calant le regard de l analyste vers une autre signification un autre message entrevu travers ou c t du premier sl Ces r alit s autres variables sociologiques recherch es sont rendues perceptibles gr ce une technique de rupture Il s agit Philippe B
64. andardisation la m canisation et l automatisation des activit s Fortement inspir s des th ories cybern tiques des approches syst miques et cognitivistes auxquels ils se r f rent de fa on explicite les promoteurs des NTE abordent les NTIC comme le nec plus ultra de la r ing nierie ducative Ils estiment que les NTIC permettraient d accro tre la performance du syst me ducatif raison pour laquelle ils mettent tout en uvre pour qu l innovation des moyens techniques correspondent une innovation sociale et ducative cet gard la recherche et le d veloppement effectu s par les nouveaux technologues de l ducation pavent la voie d un discours utilitariste promouvant l informatisation de l ensemble du processus scolaire Nous avons d j affirm que les promoteurs du sc nario en aval cherchent une l gitimation travers de nouvelles alternatives p dagogiques n oprogressistes qui visent restructurer lacte d apprentissage autour de l tudiant et des NTIC Or le sc nario en aval est galement d fendu et promu par les technologues de l ducation qui abordent la modernisation de l cole par le biais d une approche technicienne et d une vision ing nieriale Ils cherchent se justifier travers la logique structurante de l informatisation sociale qui comme nous le verrons est elle m me une donn e n cessaire l industrialisation et la marchandisa
65. ans ce contexte que la r f rence l informatisation scolaire devient pertinente Parall lement l appel visant r former le syst me ducatif suivant le mod le industriel nous assistons en effet la promotion d une s rie de projets innovateurs dans le domaine de la p dagogie entre autres par l introduction des NTIC Voici comment un directeur de River Oaks cole primaire de l Ontario d crit la place des NTIC dans son tablissement The vision for the school centers around the restructuring of curriculum to prepare students to be competitive in the global workforce of the 21 Century Within this context technology has become a natural almost transparent tool in the student s day to help manage the large amounts of information ppoe Students in the school are considered as knowledge workers Cette vision de l cole rejoint certaines de nos r flexions concernant l mergence de th ories p dagogiques centr es sur les apprenants le sc nario en aval et sur la professionnalisation du curriculum Les tudiants y sont ni plus ni moins consid r s comme des knowledge workers l introduction des NTIC tant justifi e par les exigences du march du travail to be competitive in the global workforce Les nouvelles technologies occupent un r le essentiel natural dans cette vision de l ducation Ainsi le directeur de River Oaks rejoint ceux et celles qui
66. atisation sociale est invariablement per ue comme le moyen oblig pour faire 106 La Direction de PUQ M M moire de la direction de l Universit du Qu bec Montr al m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation 31 ao t 1995 Montr al p 4 107 F d ration qu b coise des directeurs et directrices d tablissement d enseignement FQDE p 13 108 Yves Archambault Pr parer l cole de demain directeur g n ral de la CECM M moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation Montr al 11 septembre 1995 p 26 10 Th r se Laferri re S approprier les NTIC un pas r solu vers une soci t fond e sur le savoir M moire soumis la Commission des tats g n raux sur l ducation Qu bec 13 juin 1995 p 1 61 fructifier la production issue des industries culturelles Au risque de nous r p ter c est sans nul doute dans un cadre d termin par la restructuration post industrielle de l conomie marchande et l informatisation sociale que s est tenue la plus r cente consultation publique concernant le syst me scolaire qu b cois 3 2 Les finalit s scolaires arraisonn es par des vell it s postindustrialisantes C est en regard de cette interpr tation pour la moins singuli re de l extension de l conomie de march sa phase postindustrielle et du processus d informatisation sociale que l on exige la mise contribu
67. aux r alit s de notre monde et de notre jeunesse Par del le d crochage scolaire chez les jeunes le surmenage des enseignants et le fait que les administrateurs soient d pass s par de nouveaux enjeux conomiques certains comme le groupe REPARTIR d plorent le fait que c est l cole en tant que telle qui a compl tement d croch droup out de la r alit socio conomique au tournant du si cle Le syst me actuel serait tout fait m sadapt inad quat pour entrer Fans un nouveau mill naire nouvelle re associ e une soci t de consommation et de production postindustrielle Une fois affirm e et prise pour acquis c est cette interpr tation de la crise et de sa r solution qui est l origine du discours visant l gitimer un changement de cap esp r pour l Ecole quelques temps de l ch ancier fatidique bien que ce dernier soit pos de fa on arbitraire et symbolique que serait le troisi me mill naire Fid le au paradigme Ibid p 14 Association canadienne fran aise pour l avancement des sciences ACFAS op cit p i t Groupe REPARTIR Une cole branch e m moire pr sent la Commission des tats g n raux ur l ducation Qu bec 21 ao t 1995 p 4 Y font r f rence entre autres le directeur de la CECM les repr sentants de la T l Universit et de P Association des cadres scolaires du Qu bec 6 Association pour l avancement des s
68. avions d j remarqu dans notre probl matique savoir que les NTIC l offre technologique laquelle elles donnent lieu et les usages leurs tant associ s sont multiples et multiformes N anmoins nous conclurons ce m moire en essayant de saisir de mani re synth tique et critique la logique transversale sous jacente la promotion d usages des NTIC tels que con us par les acteurs ayant d pos des m moires devant les Etats g n raux sur l ducation De fa on g n rale on retrouve dans les m moires s lectionn s pour notre recherche la r f rence une r volution technologique dans le domine de l enseignement qui permettrait une automatisation du processus ducatif L introduction des NTIC l cole ne vise pas seulement permettre aux tudiants et aux professeurs de b n ficier d un acc s aux nouvelles technologies de recherche et de traitement de l information ni m me de favoriser terme la compr hension des enjeux li s l informatisation de la soci t dans une approche p dagogique qui viendrait compl ter les enseignements conventionnels On assiste plut t la promotion d un sc nario d introduction des NTIC en aval c est dire la mise en uvre d un r gime p dagogique automatis favorisant l individualisation des apprentissages voire l auto apprentissage l auto ducation et l autodidaxie Nous avons expliqu comment cette m thode techno p dagogique
69. balis e Dans un contexte de sous financement chronique du syst me ducatif nous pensons que l offre technologique visant l informatisation de l cole doit tre associ e des pressions venant de l ext rieur de l institution c est dire venant de concepteurs et d entreprises qui tentent de se tailler une place dans le march de l ducation qu ils appr hendent comme potentiellement fort lucratif Nous avons pu constater lors des n gociations sur l OMC tenues Seattle partir de l automne 1999 comment les tats majors de l industrie et du commerce mondial ont tent de s emparer du secteur public de l ducation pour constituer un march de l ducation o la libert de concurrence et de comp tition internationale serait l honneur au d triment de la souverainet nationale dans ce domaine fondamental de l activit humaine 2A Au cours de ces rencontres au Sommet les nouvelles technologies furent consid r s par les principaux protagonistes de la lib ralisation du commerce tous azimuts comme le moyen id al pour transgresser les fronti res entre l cole et les entreprises priv es La promotion des NTIC vise essentiellement la mise en uvre d une industrie de services p dagogiques privatis s et mondialis s Plus concr tement on demande l cole d arrimer ses finalit s sur les besoins du march du travail lui m me en profonde mutation et exigeant une main d uvre de plus
70. certains promoteurs de l informatisation scolaire c est tout le proc s ducatif qui pourrait tre programm et mis sur support informatique 1 2 Du potentiel technique aux usages ducatifs des NTIC Il est bien difficile de pr voir quel sera l avenir des NTIC dans le champ de l ducation Plusieurs tapes jalonnent le parcours d une innovation technique avant que l on puisse v ritablement parler en termes d innovation sociale de nouveaux usages sociaux et le cas ch ant de r volution des moyens de transmission du savoir par les NTIC M me si le facteur technique est prendre en consid ration il n est qu un l ment du processus qui va de l innovation technologique jusqu la g n ralisation des usages Tout processus de diffusion sociale d une innovation technologique doit rencontrer l exigence des usages qu il est possible et souhaitable d en faire cet gard combien de produits nouveaux n ont pu donner lieu la formation d usages sociaux n ont pu d passer le stade du prototype et furent bidirectionalit de la relation metteur r cepteur que permettent les NTIC il faut tre prudent devant l illusion d un r le actif de l utilisateur car son r le ne le place pas enti rement dans un change sym trique ou r ciproque M me si l interactivit dans la relation homme machine offre la possibilit l utilisateur d intervenir et d influer
71. charge l int gralit du proc s ducatif 3 celui soutenant que l cole doive n cessairement s adapter aux transformations socio conomiques des soci t s industrielles avanc ees SIA Ces postulats conf rent au discours promouvant le sc nario de type en aval une forme id ologique car ils prescrivent la mise en place des NTIC tout en construisant la r alit sociale qui est elle m me d finie en des termes d termin s par des visions conomiques et technologiques particuli res Ainsi plus que la simple promotion d outil technique de pointe l enjeu du discours promotionnel serait le proc s d objectivation que serait la constitution d un syst me technologique op rationnel en ducation dont l action se r percuterait sur l ensemble de la relation p dagogique et remettrait en question les finalit s ducatives de fa on g n rale Si tel est le cas il y aurait confusion dans ce qui rel ve de la n cessaire mise en place des NTIC l cole et ce qui est d fini travers l id ologie n olib rale comme 46 la mise en place in luctable d un nouveau mode de r gulation conomique capitaliste qui exigerait l informatisation g n rale des activit s scolaires et sociales Conform ment nos objectifs de recherche c est dire l tude des significations attribu es aux NTIC dans les m moires d pos s aux tats g n raux sur l ducation concernant l int
72. chnique en usage socia usages l offre et de la r action des usagers C est travers l analyse de la production discursive accompagnant l offre technique que nous entendons montrer en quoi cette derni re contribue la construction d ventuels usages scolaires des NTIC Ces usages nouveaux tels qu imagin s par les promoteurs sont des composantes fondamentales des diff rentes conceptions des projets et des sc narios de mise en place des NTIC 1 2 1 Les usages prescrits au c ur des sc narios d implantation des NTIC Pour tre en mesure de bien comprendre quelle est l offre sociotechnique des NTIC dans le champ de l ducation nous devons circonscrire les usages postul s des NTIC dans l enseignement scolaire Pour ce faire nous nous inspirons de l analyse men e par Pierre M glin sur les diff rents sc narios p dagogiques imagin s par les pomocu e Ce chercheur travaillant principalement sur les probl matiques des industries culturelles et ducatives envisage deux grands sc narios d introduction des NTIC selon le potentiel technique qu elles offrent et ce qui nous int resse surtout ici selon la place et la fonction assign es aux NTIC dans le processus de transmission du savoir 1 Jean Guy Lacroix Ga tan Tremblay et Gilles Pronovost op cit p 85 20 Pierre M glin Multim dia et formation entre service et self service dans S minaire Industrialisation de la Formation SIF Grenob
73. ciences et des technologiques de la documentation ASTED Une biblioth que au c ur de la p dagogie m moire pr sent la Commission des tats g n raux de l ducation Montr al 11 septembre 1995 p 5 nm 63 m conomique dominant que nous pouvons maints gards consid rer comme h g monique les promoteurs des NTIC exigeraient le renouvellement du syst me d enseignement afin d accro tre la production de biens culturels et ce dans le but avou d inscrire l cole dans le mouvement de production et d usage de connaissance Aussi c est sous la f rule d une conomie du savoir et de l information que l Association des Cadres Scolaires du Qu bec et le directeur g n ral de la CECM affirment que D sormais plus que jamais la ma trise des savoirs sera d terminante La mati re grise a pris la place de la mati re premi re elle constitue la principale richesse d un pays L exigence de la ma trise des comp tences plus complexes et plus approfondies augmente UH L conomie dans cette soci t mergente dite de l information pousse au changement Je le r p te nous avons peu de temps devant nous pour que le syst me GEaon permette au Qu bec d occuper une position conomique enviable C est par le biais de cette vision conomiste et en r f rence aux th ories du capital humai 2 que plusieurs entit s administratives ont cherch l gitimer
74. contenu normatif moderne les 74 Niklas Luhmann Social Systems Stanford Stanford University Press 1995 41 institutions se trouvent de plus en plus assujetties aux principes d efficience et aux forces du march mondial et du d veloppement technologique D s lors le discours de type organisationnel prend le dessus sur le discours de type institutionnel et le projet d action rationnelle selon la finalit propre la modernit se voit remplac par l action bas e sur une rationalit instrumentale et marchande Cette forme sp cifique d action se traduit par la recherche de solutions orient es principalement en fonction d une survie syst mique dans les soci t s capitalistes cette survie est li e la n cessaire accumulation du capital et courtcircuitant ainsi toute r f rence politique et discut e d un projet de soci t collectivement partag Ainsi l institution scolaire ne peut se reproduire selon des r gles normatives tablies la suite d un processus de l gitimation politico institutionnel mais selon des op rations et des d cisions d finies arbitrairement par le biais de r gles proc durales de type organisationnel syst mique et technocratique Plut t qu une autonomie entretenue entre les diverses institutions et les pratiques sociales il y a adaptation et int gration des int r ts sp cifiques pour le bon fonctionnement du syst me Alors que l on d finissait l institution mod
75. contexte de la postmodernit nous nous r f rons au texte de Gilles Bourque et Jules Duchastel pr c demment cit 51 prolif ration des syst mes de pens e et des tentatives de positionnement des diff rents acteurs en regard des finalit s sociales et historiques Sur le plan de l interpr tation sociologique des id ologies cette situation peut au premier abord appara tre inqui tante Face l ind termination postmoderne c est dire la difficult de d battre des id es des principes de totalisations et donc la quasi incapacit d institutionnalisation la tentation est grande d adopter une position relativiste d sesp r e et d accepter tout bonnement les multiples interpr tations du monde comme autant de points de vue possibles d une r alit en fuite Ne Peut tre est ce l un facteur qui explique l abandon du concept d id ologie dans les recherches sociologiques contemporaines au profit de la multiplication des analyses de discours des th ories de la communication et du postmodernisme Or cette attitude sous le couvert d une soit disant fin des id ologies quelle soit relativiste pragmatique ou postmoderne participe la remise en question de toute volont de prise en charge d une destin e sociale selon des valeurs communes et r fl chies en finalit Par del l id ologie comme forme de repr sentation strictement moderne du monde et tant critique de l h t ronomie des
76. cteur social dans la pens e il sera possible de mettre jour les limitations et le sens v ritable de chaque id e Dans la mesure o sont reconnus plusieurs modes de pens es et plusieurs interpr tations du monde une poque et dans un contexte particulier chacune de celles ci prise s par ment devient alors face la totalit sociale insuffisante r ductrice et donc sociologiquement id ologique Nous approchons ici ce que Mannheim con oit comme la conception totale de l id ologie Elle y est per ue comme une forme distincte de repr sentation du monde parmi toutes les possibilit s offertes par une situation sociale d termin e C est par la mise en telaio de cette forme de repr sentation distincte et la d termination sociale historique totale laquelle elle participe et dans laquelle elle existe que 7 Louis Wirth Pr face K Mannheim op cit p 34 9l Mannheim emploie le concept de relationisme pour d finir sa m thode visant mettre jour les d terminations sociales et historiques Op cit p 78 53 Mannheim d finit sa th orie g n rale de l id ologie Par cons quent rapportant la totalit sociale chaque conception particuli re et chaque syst me de pens e singulier mais issue d une m me d termination sociale historique la th orie des id ologies permet d aborder les conditions objectives de production d une repr sentation id ologique Pour ce qui est de l analyse de
77. d territorialisation et de virtualisation des apprentissages C est l Association pour les application p dagogiques de l ordinateur au post secondaire APOP qui a exprim le plus clairement aux tats g n raux l objectif v ritable de la promotion des NTIC dans le sens du sc nario en aval Les technologies utilis es comme outils d enseignement et d apprentissage permettent de d velopper les habilit s qu elles requi rent La force des technologies LE celles ci portent en elles m mes les exigences qu elles requi rent 2 Cet extrait doit tre interpr t comme tant la base de la structure argumentative des promoteurs de la mise en place des NTIC l cole Devant un tel nonc on comprend que l introduction des NTIC vise moins r pondre des finalit s proprement p dagogiques et ducatives qu satisfaire les exigences n cessaires leur propre utilisation L introduction des NTIC a alors pour finalit la satisfaction des besoins li s au processus d informatisation social en terme d acculturation technologique c est dire la formation de futurs utilisateurs aux habilit s qu elles m mes requi rent C est l informatisation processuelle de la soci t qui est projet e et promue ici comme nouvelle finalit laquelle l ducation devrait r pondre Ainsi dans une logique discursive pour le moins circulaire 22 APOP op cit p 3 101 l info
78. de ses effets qui se feraient ressentir dans l ensemble des activit s humaines et des institutions sociales Les quelques extraits que nous reproduisons ci dessous montrent bien l importance que ils ont accord e lors des tats g n raux sur l ducation aux nouvelles technologies et au processus d informatisation dans un contexte de mutation sociale L omnipr sence de la science et de la technologie caract rise d sormais la vie humaine Aujourd hui les productions de la technologie combinant les 103 ACFAS op cit p 2 104 Ibid p 21 105 Six des dix huit m moires analys s emploient le terme de r volution lorsqu ils abordent la question des technologies au XX si cle ce qui est hautement significatif de l esprit g n ral dans lequel se sont d roul es les consultations publiques des tats g n raux sur l ducation 60 savoir scientifiques et les HUE de la technologie p n trent le quotidien sous toutes ses facettes Si au d but du si cle on pouvait parler de r volution industrielle la p riode que nous ivons pr sentement est indiscutablement celle de l informatique 2 Les NTIC p n trent ANS domestique C est toute la soci t qui est en train de s automatiser Qu il soit question de l informatique ou des NTIC de la num risation ou de l automation l argumentation semble de fa on g n rale viser convaincre le destinataire en l occurrence le minist re de l ducatio
79. demande du march du travail vers des emplois plus qualifi s et plus forte technicit D s lors arguant toujours selon la logique de l offre et de la demande propre au mode de r gulation sociale capitaliste et faisant de moins en moins la distinction entre la formation professionnelle et l ducation de fa on g n rale on propose de red finir les cursus scolaires afin de permettre aux tudiants consid r s comme des travailleurs en devenir d acqu rir les i me comp tences n cessaires pour int grer ad quatement le march du travail du XXI si cle Il faut une politique qui permettrait de former un bassin de main d uvre qualifi et CEE qualifi pour combler les besoins criants de l entreprise La pr paration au choix de carri re doit retrouver une place d honneur dans ce r gime p dagogique en vue de pr parer au choix de carri re les l ves doivent tre sensibilis s le plut t possible aux exigences du march du travail de m me AE qualit s personnelles et l ducation n cessaire pour y acc der Dans la mesure o les nouvelles technologies bouleversent de fa on spectaculaire les structures socioprofessionnelles voire la nature des emploi et parce que ces changements technologiques demanderaient aux travailleurs de plus en plus de comp tences techniques plusieurs sinon la majorit des m moires promouvant l introduction des NTIC l cole font 133 Association des cadre sco
80. des cadres scolaires du Qu bec op cit p 18 128 TELUQ op cit p 1 66 doit le faire qui est vis par le discours promouvant la restructuration scolaire Ainsi comme l a avanc le Conseil de la science et de la technologie La soci t du XXI si cle met le syst me d ducation au c ur de la probl matique comment pr parer ad quatement les jeunes qui volueront dans un monde caract ris par la globalisation des conomies la mobilit des capitaux et des cerveaux la comp tition et la concurrence un d veloppement rapide et acc l r des sciences et des technologies un monde ou la richesse est bas e non ardeat sur les ressources naturelles mais principalement sur le savoir 12 Il semble que c est sur la base d une interpr tation bien particuli re de ce qui est consid r comme ad quat ce que l on pr voit tre la soci t du XXT me si cle que l on voudrait red finir les finalit s ducatives Lors des tats g n raux sur l ducation les promoteurs de l introduction des NTIC ont soutenu et cela maintes reprises l id e selon laquelle une r volution p dagogique une r ing nierie ducative une r actualisation des cursus scolaires et un r ajustement des m thodes enseignement taient n cessaires afin que l cole puisse r pondre de nouvelles exigences conomiques et sociales Ce sont les exigences li es aux pronostics d une nouv
81. e 4l Ibidem p 59 4 Bernard Lachance Un courant irr versible un enseignement de plus en plus individualis e dans ducatechnologiques vol 1 no 1 Qu bec Universit Laval 1995 en ligne http www fse ulaval ca fac ten reveduc html voll no1 courant html 24 institutionnelle de l ducation telle que formul e entre autres par Ivan ici et Raoul Vnssen El jusqu la n cessit d laborer un projet ducatif enti rement centr sur l apprenant tel que d fendu par A S Nela ou finalement se r clamant de la m thode p dagogique bas e sur la correspondance et l change interscolaires entre les tudiants telle que d velopp e par C lestin Freinet Aux dires de Paul Starr les NTIC permettraient d op rationaliser toutes ces p dagogies alternatives ax es sur une relation d territorialis e et d hi rarchis e entre tudiants et professeurs mais aussi entre tudiants et autres groupes d interlocuteurs Il affirme ce sujet In their concern for active student centered learning and communication with wider world today s technological neoprogressives have revived and old and worthy tradition And by connecting progressive ideas with computers they have finally found a way not only to present them in an appealing updated form but also to make them work For the difficulty with the idea of active student centered education was not simply the opposition it arroused
82. e d une part la g n ration montante familiaris e avec la technologie va l exiger d autre part les adultes en nombres croissant n cessitent une flexibilit que seule peut fournir la technologie Enfin les attentes du march de are pour des utilisateurs et des concepteurs de technologie s accentuent HH C est travers cette approche client liste et professionaliste que la TELUQ promeut une ducation distance dans sa version am lior e les NTIC permettant une utilisation optimale des capacit de la TELUQ sl Utilisant de suppos es pressions par une suppos e nouvelle client le tudiante et de suppos es attentes du march du travail en transformation tout un discours est mis en place afin de mettre en concurrence l Universit traditionnelle et le campus virtuel ce dernier tant suppos ment plus adapt assure t on aux nouvelles caract ristiques soci tales au nouvel tudiant aux nouveaux besoins de formations continues la civilisation du multim dia etc Bien que le campus virtuel soit li une formation sp cifique en marge de l ducation en classe on plaide pour une transformation radicale des pratiques universitaire traditionnelles dans le sens de la d territorialisation L Universit doit fonctionner comme une Vigie d affirmer la TELUQ c est dire avec les caract ristiques du futur Cette derni re promeut alors un changement de mentalit s en regard de
83. e 1965 ALBERGANTI Michel STEVE et AD LE enseignants virtuels Le Monde 13 janvier 1999 en ligne http www lemonde fr nvtechno futur formation ensvirt html ARENDT Hannah La crise de l ducation dans La crise de la culture Huit exercises de pens e politique France Gallimard Folio 1991 p 223 288 ARONOVWITZ Stanley et Henry A GIROUX Postmodern Education Politics Culture amp Social Criticism London USA University of Minnessota Press 1993 BARCHECHATH Eric ducation et informatique multim dia Que peuvent donc les technologies nouvelles pour l ducation dans ducation permanente no 93 94 1996 p 9 18 BARDIN Laurence L analyse de contenu Paris Presses Universitaires de France 1977 BARLOW Maude et Tony CLARK MAI The Multilateral Agreement on Investment and the Threat to American Freedom pr face de Lori Wallach et Ralph Nader Stoddart 1998 BATAILLE Georges La part maudite pr c d de La notion de d pense Paris Les ditions de Minuit 1967 110 BAUDRILLARD Jean Simulacres et Simulations Paris ditions Galill 1981 Le syst me des objets la consommation des signes France Deno l Gonthier Gallimard 1968 BELL Daniel The End of Ideology On the Exhausio of Political Ideas in the Fifties New York Free Press 1965 Vers la soci t post industrielle Paris Laffont 1976 B RIN ric et Fran ois PICHAULT Enjeux
84. e absolue de la raison et de la communaut ethnique et nationale La tension et non l aporie est au c ur du projet ducatif moderne tension qui est att nu e par un troisi me terme la r f rence la culture nationale La notion philosophique de kultur devait permettre la fois l apprentissage de tous les savoirs de traditions nationales et le d veloppement du caract re individuel des sujets la suite de leurs tudes Ainsi le principe unifiant se trouve tre celui de la culture nationale L autonomie et la recherche de l id al de la raison sont d s lors assujetties l tat l autonomie de l cole trouvant sa l gitimit institutionnelle en tant redevable du progr s et de la communaut nationale Pour Bill Readings op cit l institution se trouve socialement l gitim e non seulement pour sa fonction de production de connaissances et de sujets mais aussi dans la mesure o elle devient galement l l ment central de l tat moderne par le r le qui lui est attribu d inculquer une culture identit nationale Or dans la mesure o l institution scolaire la modernit et l tat sont intimement li s Bill Readings affirme que le contexte actuel de globalisation et de mondialisation des march s nous ram ne la case de d part C est par le concept de d r f rencialisation de l universit quant la vis e synth tique du progr s de l unit nationale et de l id ologie d
85. e on peut se demander sur quelle base les classifications l analyse et le traitement de l information dont parle 1 APOP sont faits On v hicule toujours 14 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 9 150 APOP op cit p 3 51 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 10 74 cette illusion qui consiste pr tendre que le savoir programm s effectue sur une base enti rement neutre qu il ne r sulte d aucun jugement de valeur ne serait ce que celui du formatage informatique en tant que tel qui transforme mod lise et num rise l information Cette apparence de neutralit sert la cause des promoteurs de l introduction des NTIC l cole pour en faire le nouveau principe axial de l ducation De plus dans l optique o la qualit de l enseignement serait mesur e au processus d change la communication tout azimut fo par la nouvelle technologie entre les diff rents acteurs de l institution scolaire moteur qui peut r volutionner l enseignement et l apprentissage de la fa on la plus dynamique et passionnante qui soit nous r it rons la premi re partie de notre hypoth se premi re voulant que la mise en place actuelle des NTIC soit le r sultat du technologisme en tant que d termination id ologique En effet le moteur dont il est ici question est le pari d un nouveau paradigme en ducation qui repose essentiellement sur le pr suppos que de par leur nature et
86. e 8 octobre 1996 au moment de l annonce des grandes lignes du Sommet socio conomique qui s est tenu entre les divers partenaires conomiques du Qu bec la fin du mois d octobre 1996 31 Pour le Premier Ministre Bouchard le syst me ducatif qu b cois doit s ajuster aux transformations acc l r es d une soci t qui est en phase de changements structurels et dans laquelle la formation des travailleurs du savoir devra jouer un r le de premier plan De ce point de vue la r forme de l ducation doit s articuler davantage autour de pr occupations conomiques qu autour d un projet ducatif universaliste au sens politique culturel et social du terme On vacue alors de la d finition de la crise de l ducation la reconnaissance des contradictions culturelles modernes et la d composition du syst me de valeur et des normes soci tales telles que d finies par exemple par Hannah Arendt Michel Henry Allan Bloom Bill Readings et Michel Freitag au profit d une d finition strictement conomique pour ne pas dire comptable Par une approche de type problem solving et ing nierie sociale on ne vise en dernier ressort qu solutionner le probl me structurel de l conomie de march et ce en alignant l cole sur les valeurs et les normes inspir es par la recherche tout prix de la rentabilit conomique Ainsi l instar des autres secteurs de l information et de la commun
87. e T l tel Vid oway et la suite Les sciences de l information et de la communication Approches acteurs pratiques depuis 20 ans Toulouse 9 Congr s national des sciences de l information et de la communication 1994 LACROIX Jean Guy et Ga tan TREMBLAY The Information Society and Cultural Industries Theory Londres et Toronto Current Sociology Sage Association internationale de sociologie 1998 LACROIX Jean Guy Ga tan TREMBLAY et Gilles PRONOVOST La mise en place de l offre et la formation des usages des NTIC Le cas de Videoway et de T l tel dans Cahiers de recherche sociologique no 21 1993 p 79 122 115 LAPOINTE Jacques R flexion sur le domaine de la technologie ducative ducatechnologiques vol l no l Qu bec Universit Laval 1995 en ligne http www fse ulaval ca fac ten revenduc html voll nol reflex html LAROSE Jean L amour du pauvre Montr al Bor al 1991 La souverainet rampante Montr al Bor al 1994 LAUDOUAR Janique Reg n rer l enseignement Lib ration le 15 mai 1998 France en ligne http liberation com multi cahier article 9805 15 tr1980515 html LAUTHIER Bruno et Ramon TORTAJADA cole force de travail et salariat France Presses Universitaires de Grenoble PUG Fran ois Maspero 1978 LECOURT Dominique Le savoir en cyb rie Le Monde de l ducation de la culture et de la formation multim dia No 247 avr
88. e des discours tudi s et rep rer les noyaux de sens significatifs nous avons donc d laborer des indicateurs plus pr cis Suite une premi re lecture du corpus d enqu te et ayant acquis une vue d ensemble des textes retenus nous avons tabli une liste de th mes que contenaient ces textes Rassembl s ces th mes ont permis de constituer une grille de lecture que nous reproduisons l appendice 2 L tape de codage des textes nous a ensuite permis une r organisation du mat riel d analyse Une fois cette tape r alis e nous avons finalement pu amorcer l analyse de ce corpus CHAPITRE TROIS Vers un nouveau paradigme postindustriel en ducation D s la premi re lecture des textes constituant notre corpus d analyse nous remarquons quel point l cole est directement interpell e par la discussion ayant trait aux bouleversements socio conomiques et aux mutations technologiques que traverse actuellement la soci t qu b coise Nombreux sont les commentateurs qui estiment qu en raison de ces transformations profondes qu ils appr hendent travers le paradigme d une transition des soci t s industrielles en crise vers une soci t postindustrielle il faille moderniser ajuster red finir l institution scolaire qu b coise L amorce de notre analyse vise pr senter les d terminations contextuelles dans lesquels les promoteurs de l informatisation scolaire ont situ les
89. e r f rence un savoir structur en amont et qui est transmis l cole par un professeur se voit fragment e d multipli e et concurrenc e par les r centes avanc es dans le domaine des produits et services technologiques lorsqu elles servent la logique d un sc nario en aval La convergence de la machine et des contenus pr sent e travers ce sc nario permettrait disent les promoteurs de lib rer la transmission de l information de toute contrainte spatio temporelle et de toute autorit professorale et de transf rer le pilotage des activit s ducatives des professeurs vers les tudiants court circuitant ainsi l ancien rapport du processus de transmission du savoir enseignants tudiants Ce sc nario en aval permettrait dit on gr ce aux NTIC un apprentissage sur mesure personnalis adapt chaque tudiant En ayant pour r le de g rer la complexit ou l arbitraire de la connaissance et la masse des informations ainsi mises sa disposition ce serait l tudiant seul ou consent aurait dor navant assumer la responsabilit du processus d apprentissage Le projet de restructuration des apprentissages travers le sc nario en aval exigerait des tudiants qu ils s ins rent au sein d un nouveau dispositif de m diation p dagogique dont les caract ristiques sont l accentuation de la vitesse et l abolition des contraintes spatiales temporelles e
90. elle r alit Elu justifieraient d s aujourd hui une adaptation des modes d apprentissage et la mise en place des nouvelles technologies de l information et de la communication L attitude g n rale qui a pr valu aux tats g n raux fut cet gard pour le moins alarmiste Par la voie d une rh torique emprunt e au monde de la publicit il s agissait d attirer l attention sur l urgence qu il y a de soumettre l ducation consid r e ni plus ni moins comme une industrie de service et de l information aux nouveaux besoins de la client le tudiante afin que cette derni re puisse elle m me tre form e selon les standards pr d finis d une soci t tout fait nouvelle En accord avec ce raisonnement on a pr tendu par exemple la T l Universit du Qu bec TELUQ que les nouveaux consommateurs de la formation universitaire 129 Conseil de la science et de la technologie op cit p 3 Pour le bien de cet expos nous avons reformul cet extrait car le m moire du Conseil de la science et de la technologie a t pr sent sous la forme d un plan d taill 130 ACFAS op cit p 3 67 exigent de l universit une transformation compl te au niveau de sa philosophie de ses valeurs et de ses m thodes le nouveau profil de la client le tudiante exige sera AU notamment les indicateurs de performances des tablissements H Or quels sont ces indicateurs de perfor
91. emps 1998 p 117 132 CUBAN Larry High Tech Schools and Low Tech Teaching Education Week on the WEB 21 mai 1997 en ligne http edweek org ew vol 16 34cuban h16 DEBORD Guy La soci t du spectacle France Gallimard 1967 Commentaires sur la soci t du spectacle France Gallimard 1992 DELAMOTTE ric Du bon usage de la r f rence au march Les r gles du march s appliquent elles la formation La notion de bien ducatif Service de formation et industrie culturelles Actes du colloque international Roubaix IVP INFOCOM dir E Fichez 1994 La difficile caract risation de l ducation l aune des crit res des industries culturelles S minaire industrielle de la formation SIF Grenoble polycopi 1996 Une introduction la pens e conomique en ducation France Presses Universitaires de France Collection P dagogie d aujourd hui 1998 DELEUZE Gilles et F lix GUATTARI Rhizome introduction Paris Les ditions de Minuit 1976 112 De S LYS G rard L cole grand march du XXI si cle un r ve fou des industriels Le Monde Diplomatique juin 1998 p 14 DECEUNINCK Julien Espace ducatif espace scolaire espace local d enseignement d apprentissage trois niveau d analyse de l industrialisation de l ducation et de la formation S minaire industrielle de la formation SIF Grenoble polycopi 1996 DUBEY G rard
92. enant acte de cette dimension r ductrice et id ologique qui fondent le discours sur la modernisation de l cole par les NTE nous pensons qu il faut r affirmer le caract re autonome de l institution scolaire dans l laboration de ses finalit s L avenir de l ducation doit passer par une ad quation entre l cole et son propre concept Nous pensons que la restructuration du syst me ducatif exige une vision long terme une approche volontariste et ax e sur les finalit s sociales plut t que seulement utilitaires Nous pensons qu il faut approfondir la critique sur les conditions de possibilit de pr server la mission humaniste de l cole dans un contexte de crise conomique qui se g n ralise l ensemble des pays du monde d industrialisation de plus en plus importante de la culture et de d informatisation de plus en plus affirm e de la soci t La r sistance au caract re imp rial du capitalisme technologique ne se trouve ni dans une fuite en avant ni dans un retour nostalgique au pass mais dans la n cessaire prise en compte des nouveaux d terminismes des nouvelles tensions significatives et des nouvelles id ologies Il faut donc prendre le temps de bien d finir cette probl matique de poser les bonnes questions d valuer correctement les enjeux plut t que d noncer des r formes et des projets l emporte pi ce et proposer des solutions courtes vues ne constituant qu un bricolage pos
93. enseurs et chercheurs contemporains soutenant que ces technologies moderniseront l cole par une r g n ration des enseignements ce qui aurait pour effet de permettre toute une g n ration d tudiants d acc der une soci t dite du savoir et de information sm l oppos se trouve aussi l id e tout aussi profond ment ancr e bien qu elle soit m diatiquement moins r pandue selon laquelle les NTIC et l actuel proc s d informatisation de l cole seraient une menace la qualit des apprentissages l institution scolaire et la soci t dans son ensemble Faut il alors voir dans les NTIC une technique qui serait en soi r volutionnaire qui de facto propulserait l cole dans le monde merveilleux de la mati re grise comme lont laiss entendre des futurologues tels que Marshall MacLuhan Pierre L vy et Nicolas Negroponte ou au contraire faut il penser que ces NTIC projetteraient l institution dans un univers profond ment dis topique situation catastrophique imagin e par certains auteurs de science fiction dont les c l bres Eug ne Zamiatine George Orwell et Aldous Huxley A ces deux questions nous devons r pondre par la n gative l histoire des innovations techniques enseigne qu il n y a pas de telles d terminations technologiques c est dire qu aucune technologie ne peut s imposer et influer de fa on aussi directe les pratiques Janique Laudouar
94. ent pour postmoderne l incr dulit l gard des m tar cits Celle ci est sans doute un effet du progr s des sciences mais ce progr s son tour la suppose la d su tude du dispositif m tanarratif de l gitimation correspond notamment la crise de la re AE m taphysique et celle de l institution universitaire qui d pendaient d elle La caract ristique principale de la culture postmoderne r sulte d une remise en question du proc s de l gitimation du savoir traditionnel et des institutions modernes qui taient sens s en assurer la production et la diffusion Lyotard voque une rupture entre la l gitimit du savoir et l id al de progr s social qui lui tait attach Alors que le savoir issu des sciences modernes fut socialement admis puisqu il tait mis en rapport avec une r gle de jeu aprioriquement fond e la croyance au progr s et l mancipation des hommes en finalit la d sillusion postmoderne ne laisse au contraire pour unique fonction ce savoir 73 Jean Fran ois Lyotard op cit p 7 De fa on pr cise nous nous entendons avec la d finition que Michel Freitag donne de la postmodernit c est dire qu il s agit d un double processus de dissolution de l unit synth tique priori tant du sujet humain individuel que de la soci t la perte correspondante de toutes capacit s de synth ses cognitives d orientations normatives et d harmonisations express
95. erne par la nature de sa finalit qui est pos e d finie et rapport e sur le plan global et universel de la soci t il y a remise en question de la sp cificit de l institution scolaire moderne d s lors que l on requiert d elle une adaptation fonctionnelle et syst mique aux besoins pragmatiques de la soci t en mutation Nous pensons qu il existe bel et bien un lien entre la transformation postmoderne de la soci t et les projets ducatifs contemporains qui visent une informatisation et une industrialisation de l cole Ce lien doit tre trouv travers le discours impliquant une n cessaire transformation des finalit s ducatives en lien avec les r cents bouleversements technologiques et conomiques Contrairement aux courants pro postmoderniste et anti moderniste nous nous montrons sceptique et pessimiste quant la possibilit de pr server dans cette dynamique soci tale postmoderne l id al moderne d une ducation humaniste lib rale et d mocratique Pour les pro postmodernistes le processus que nous avons d fini par le concept de d territorialisaton permettrait l mergence de nouvelles potentialit s ducatives 42 mancipatrices par la relocalisation des l ves dans un univers p dagogique virtuel lib r des contingences de l institution scolaire conventionnelle Nous entrevoyons quant nous avec les penseurs critiques de la probl matique d une transition vers u
96. es NTIC au c ur de la modernisation ducative seraient li es une vision de l ducation dont l enjeu serait ni plus ni moins la remise en question de l cole en tant que lieu o se transmettent les savoirs acad miques Or nous avons mis plus haut l id e que ce discours promouvant la modernisation ducative par les NTIC est lui m me surd termin de part et d autre par la p dagogie n oprogressiste l industrialisation tendancielle de l institution scolaire et l h g monisation de la rationalit conomico technicienne propre au contexte d un nouveau mode de r gulation conomique postindustriel et un nouveau mode de reproduction sociale postmoderne Conscient des potentialit s nouvelles associ es l utilisation des NTIC l cole nous avons tent de mettre en lumi re dans notre probl matique la tendance la mise en place d un syst me d id es qui justifie voire qui exige l information du processus ducatif dans les termes du sc nario en aval Nous avan ons l hypoth se qu en tant qu op ration de rationalisation face la restructuration du syst me ducatif et de fa on g n rale face la reproduction sociale le discours sur l int gration des NTIC l cole op re sur la base de trois postulats 1 celui voulant que la p dagogie n oprogressiste constitue une volution naturelle de l ducation 2 celui stipulant que les NTIC puissent prendre en
97. es maintenant que l on discourt sur les moyens de parvenir articuler les NTIC et l ducation Les premiers crits se consacrant cette probl matique remontent au milieu des ann es soixante On parlait alors de technologie audiovisuelle de l enseignement de p dagogie audiovisuelle et de technologie ducative Certes diff rentes techniques taient d j pr sentes en ducation et ce au moins depuis les origines de la forme institu e de l cole Si la tradition orale a d j suffi la transmission des savoirs et aux processus d individualisation et de socialisation des sujets la progression de la division du travail social fl fut accompagn e d une utilisation accrue d outils de proc d s et de technologies criture lecture imprimerie livre r troprojecteur t l vision etc Malgr cette usage des technologies ce n est qu au cours de la derni re moiti de ce si cle suite au d veloppement d un ensemble d outils touchant le traitement de l information l informatisation de supports de sens et le d veloppement de nouveaux m dias de communication qu une r flexion sur les rapports entre les innovations technologiques et 48 mile Durkheim De la division du travail social Paris Quadrige Presses Universitaires de France 1930 26 l ducation fut amorc e Comme nous le verrons cette r flexion est surtout le fait de technologues qui disent tudier de nouvelles technologies
98. esses de l Universit de Laval 1987 p 346 cit par Robert Mayer et Francine Ouellet M thodologie de recherche pour les intervenants sociaux Qu bec Ga tan Morin diteur p 475 L Bardin op cit p 44 56 effectu un premier d coupage dans ce corpus en fonction des principales composantes de notre travail de probl matisation Ce choix fut justifi par le fait que notre questionnement visait moins mesurer quantitativement l int r t pour les NTIC aux tats G n raux qu parvenir mettre jour la structure des discours promouvant sp cifiquement les NTIC et rep rer les noyaux de sens significatifs par rapport notre objet d tude Trois th mes nous ont aid faire ce choix Il s agit e du type de NTIC appliqu au domaine de l enseignement e de l usage prescrit des NTIC l cole e du contexte socio conomique de l informatisation du champ scolaire Pissu de ce premier d coupage th matique 18 m moires furent retenus voir la liste appendice 1 Par la suite nous nous sommes demand de quelles fa ons avaient t d velopp es dans ces m moires les raisons voqu es pour justifier le fait de consid rer les NTIC comme les valeurs centrales du projet ducatif Ce premier d coupage th matique ne pouvait videmment constituer un corpus d analyse suffisamment circonscrit pour v rifier notre hypoth se de travail Pour parvenir mettre jour la structur
99. explicites du monde M me si l on peut affirmer que certaines id ologies furent dominantes il faut n anmoins ne 85 Gilles Bourque et Jules Duchastel Texte discours et id ologie s Revue belge de philologie et d histoire fasc 3 Langues et litt ratures modernes la dimension id ologique du texte 1995 p 607 50 pas perdre de vue que les id ologies sont multiples renvoyant toute repr sentation subjective et syst matis e du monde de la part des acteurs La deuxi me conception de l id ologie doit tre abord e dans sa fonction sp cifiquement moderne Nous retrouvons une conception singuli re de l id ologie moderne dans la mesure o celle ci a une fonction qui est centrale l organisation sociale moderne On peut dire en effet avec Bourque et Duchastel que l id ologie est aussi une matrice particuli re de la repr sentation moderne du monde dans la mesure o l interpr tation nouvelle du monde est intimement li e l id al d une auto r gulation rationnelle de la soci t Le concept d id ologie renvoie alors en ce sens la forme projective caract ristique de la rationalit moderne El C est cette conception singuli re de l id ologie comme fondement philosophique du projet historique moderne qui dispara t avec le mode d organisation social moderne la double conception de l id ologie dans la modernit il faut soulever une nouvelle phase de l vol
100. giciels outils banques de donn s multim dia etc Les propositions allant dans le sens du campus virtuel renvoient des environnements technop dagogiques relativement diff rent de ceux pr c demment d crits Les arguments qui plaident en sa faveur concernent cette fois le potentiel de d territorialisatio des pratiques p dagogiques que permettent les NTIC Il ne s agit pas ici seulement d introduire les NTIC l cole mais bien de substituer l cole en tant qu entit inscrite g ographiquement sur un territoire donn par un service de diffusion de l information par les r seaux de communication informatis Andr e Longpr et Lise Damphousse d finissent le campus virtuel comme un carrefour d change rendus possible gr ce des solutions particuli rement des institutions comme la T l Universit TELUQ qui uvrent dans le novatrices dans le domaine des technologies Cette conception de l usage des r seaux sied domaine de l enseignement distance donc offrant un service ducatif d j d territorialis La TELUQ pr sente le campus virtuel comme un service p dagogique flexible et s adaptant chaque tudiant et leur situation particuli re car 1l permet de r duire les contraintes spacio temporelles li es l ducation en classe cet gard la TELUQ pr tend que l ducation travers le campus virtuel r pond au nouveau profil des tudiants en fonction de leurs besoin
101. gies Il va de soi que le virage des NTIC ne peut se faire sans un quipement ad quat Les coles devront disposer d ordinateurs assez En pour ex cuter les applications requises pour naviguer sur l inforoute 8 Cependant cette remise en cause de l efficience des NTIC repose toujours dans les m moires tudi s sur la n cessit d actualiser les technologies ainsi que sur la volont d une diffusion massive de mat riel informatique la fine pointe du d veloppement technologique Malgr l troitesse des d finitions quant aux probl mes ici soulev s la probl matique de l introduction des NTIC l cole ne peut videmment se limiter qu la puissance et au nombre 156 Andr e Longpr et Lise Damphousse p 12 157 Yves Archambault op cit p 29 158 AQUOPS op cit p 8 76 d appareil de pointe ou une formation ad quate des ma tres et le fait que les NTIC n y soient jamais explicitement elles m mes remises en question il appara t n anmoins que l int gration des NTIC en ducation est consid r e comme d pendante du d veloppement des technologies elles m mes entendre les promoteurs des NTIC les technologies ne rencontreraient que leurs propres limites En compl ment du travail continu d int gration des NTIC il faut favoriser le maintien et l closion de centres de recherche appliqu e susceptibles d explorer de nouvelles approches p dagogiques ou q nouvelles technol
102. grande capacit de stockage d informations de ce produit technologique un disque de 12 centim tres de diam tre offre l acc s une masse d information quivalent 250 000 pages dactylographi es rendant accessible aux professeurs et aux l ves la consultation des neufs volumes du Grand Robert de la langue fran aise sans avoir conserver une copie papier ou quitter les lieux physiques de la classe Cette innovation renouvelle techniquement le mode d acc s l information Dans un autre registre comme le sugg re la section 2 2 du tableau de nouvelles technologies de t l communications cr ent de nouveaux lieux d changes d informations Les derni res innovations dans les domaines de l audiovisuel de la t l communication et de Elune l informatique sont appel es converger la mise en uvre de nouveaux r seaux globaux de communication en questionnant et d fiant les environnements d apprentissages conventionnels 14 Jean Guy Lacroix et Pierre M glin nous rappellent avec raison qu il faut se m fier de l ternel retour de la r f rence la convergence Ils d finissent cette derni re comme un construit social controvers car il est improbable que cette convergence des technologies travers un canal unique se r alise court et moyen terme La r f rence la convergence des usages Discours promotionnels de T l tel Vid oway et la suite dans Le
103. hel Freitag Le naufrage de l universit dans Le naufrage de l universit et autres essais d pist mologie politique Qu bec Paris Nuit Blanche diteur La D couverte 1997 32 est question de gu rir la sociale d mocratie qu b coise par la recherche d une meilleure comp titivit et d une meilleure performance du syst me ducatif pour reprendre le discours politico prospectif de Lucien Bouchard Ce placage de la rationalit conomique ultra lib rale sur les probl matiques iare Ehon am ne introduire deux nouveaux concepts dans notre discussion ceux d industrialisation et de marchandisation de l ducation de fa on approfondir davantage la question de l informatisation de l cole 1 3 1 L industrialisation et la marchandisation de l ducation Le concept d industrialisation renvoit l extension de la logique industrielle et de la machine conomique dans le champs ducatif l heure de la mondialisation des conomies l industrialisation de l cole est envisag es comme solution la crise structurelle de l conomie capitaliste Au del de ce qui est d fini et d cri comme tant la crise du syst me ducatif l institution scolaire est convoit e par les marchands parce qu elle est appel e accro tre son efficacit et sa productivit notamment par l augmentation du nombre d tudiants et du taux de diplomation l intensification des ac
104. hercheurs praticiens et administrateurs voulant qu in luctablement les NTIC moderniseront l Ecole et permettront toute une g n ration d tudiant e s d acc der une soci t dite de l information Cette interpr tation est technologiquement d termin e et fait l conomie d une discussion approfondie concernant les conditions socioculturelles auxquelles a faire face l Ecole contemporaine en voie d informatisation Dans ce m moire nous nous proposons de mettre en vidence les motifs v ritables des promoteurs des nouvelles technologies ducatives NTE Par une analyse de contenu des m moires d pos s aux Etats g n raux sur l ducation Qu bec 1995 1996 nous voulons cerner les visions de l ducation qui prennent forme dans le discours justifiant l implantation des NTIC dans l actuel processus de restructuration du syst me scolaire Ce travail vise soumettre au d bat l hypoth se voulant que les discours promouvant la restructuration de l ducation par le biais des NTIC sont davantage li s des consid rations d ordre technique et conomique qu des finalit s proprement ducatives Prescrivant la mise en place des NTIC comme solution tous les maux de l cole tout en construisant la r alit sociale d finie en des termes pol miques et id ologiques les promoteurs des NTIC et de l informatisation scolaire viseraient ni plus ni moins un proc s d objectivation que serait la constitution d un s
105. ication l cole qui fut jusqu pr sent consid r e comme relevant de la logique des services publics est appel e se soumettre l h g monie du rapport social capitaliste Tout comme la production culturelle et la recherche scientifique subventionn e l ducation acqui re une notori t sans pr c dant dans la mesure o elle r pondrait aux nouvelles exigences de r gulation de l conomie de march L cole se voit alors confi e la t che de former les travailleurs de la nouvelle conomie postindustrielle c est dire les travailleurs du savoir Alors que l ducation doit id alement participer de tous les niveaux de l exp rience soci tale la dimension conomique semble aujourd hui exacerb e et mise de l avant lorsqu il Montr al Notre t che est de gu rir la sociale d mocratie qu b coise Le Devoir 9 octobre 1996 p A 7 Hannah Arendt La crise de l ducation dans La crise de la culture huit exercises de pens e politique Paris Gallimard 1972 p 223 252 Michel Henry La destruction de l Universit dans La barbarie Paris Grasset 1987 pp 167 198 Allan Bloom L universit dans L me d sarm e essai sur le d clin de la culture g n rale titre original The Closing of the American Mind Montr al Gu rin litt rature 1987 pp 273 332 Bill Readings The University in Ruins Cambridge Mass Harvard University Press 1996 Mic
106. ie Comme nous le verrons si l id ologie rev t plusieurs formes renvoyant la fonction symbolique de toute soci t qu elle soit traditionnelle moderne ou postmoderne elle doit aussi tre abord e de fa on g n rale en tant que charpente conceptuelle F4 de tout mode de pens e tout positionnement vis vis de la r alit De cette fa on la remise en cause de la forme et de la fonction moderne de l id ologie ne doit pas nous amener remettre en question l id e m me de toute repr sentation explicite subjective et diff renci e de la r alit Nous pensons qu il y a eu une volution de la signification du concept d id ologie Avec Karl Mannheim et le tandem Gilles Bourque et Jules Duchastel il est possible de retracer les moments phares de cette volution Tout d abord il faut savoir que chaque mode d organisation sociale est accompagn d un mode singulier de repr sentation de la r alit Ainsi par exemple nous constatons que le mode de repr sentation des soci t s traditionnelles est unifi c est dire caract ris par une faible diff renciation id ologique Sous la sanction divine et l unit ontologique chr tienne et m di vale du monde il n y avait que peu ou pas d id ologies au sens d interpr tation diff renci e de la r alit de repr sentations multiples et explicites de ce qui est Daniel Bell est certainement l un de ceux qui a le plus contribu la pol m
107. il 1997 p 33 31 LEROUX Georges La formation la sp cialisation et la vie Conjonctures no 24 Printemps 1996 p 51 78 LIPOVETSKY Gilles L re du vide Essais sur l individualisme contemporain Paris Gallimard 1983 LYOTARD Jean Fran ois La condition postmoderne Paris dition Minuit 1970 MAFFESSINI Yvan Informatique et postmodernit S miniare du Groupe interuniversitaire d tude de la postmodernit Cahier de recherche 45 13 d cembre 1996 MANNHEIM Karl d ologie et utopie Paris Petite Biblioth que sociologique internationale Librairie Marcel Rivi re 1956 MARCUSE Herbert L Homme unidimentionnel Paris Les ditions de Minuit 1968 MARREC Anne L tudiant neurone dans un syst me reconfigurer T l Contacts vol 2 num ro 1 1996 p 4 5 MASCOTTO Jacques Le mim tisme technologique en science humaines Soci t no 1 Automne 1987 p 53 87 MAYER Robert et Francine OUELETTE M fhodologie de recherche pour les intervenants sociaux Qu bec Ga tan Morin Editeur 1991 MERCIER Pierre Alain PLASSARD Fran ois et Victor SCARDIGLI Soci t digitale les nouvelles technologies au futur quotidien Paris Seuil 1984 116 MIALARET Gaston L volution technologique la soci t et l ducation Revue Internationale de P dagogie XXXIII 1987 MI GE Bernard Quand l ducation se rapproche des industries de la culture et de l
108. ilis s seulement en tant qu outils de programmation complexe r serv s des usagers fortement sp cialis s mais plut t en tant que machines contenus i e des appareils int grants des savoir formalis s num ris s informatis s travers lesquels chaque op ration est simplifi e du fait qu elle est accompagn e de son mode d emploi Les logiciels progiciels et tutoriels permettent une plus si ee 16 A grande interactivit entre l utilisateur et la machinell Sans tre programmeur expert 16 Soulignons la polys mie qui entoure le concept d interaction et celui d interactivit Avec Josianne Jou t nous croyons important de distinguer ce qui rel ve de l interaction qui fait r f rence une action r ciproque et quitable dans le dialogue existant entre deux personnes et l interactivit qui fait plut t r f rence un change entre un tre humain et une machine Ainsi malgr la 11 l utilisateur peut n anmoins dor navant participer au d roulement du programme Par exemple en commandant certaines actions l tudiant peut lire des informations faire des choix poser des questions effectuer des recherches tre valu etc Conviviales et interactives les NTIC sont g n ralement des outils simples d acc s qui permettent des op rations complexes et multiples ce qui nous am ne discuter de la question des usages scolaires associ s aux NTIC Comme nous le verrons pour
109. information La notion de bien ducatif Service de formation et industrie culturelles Actes du colloque international Roubaix IVP INFOCOM dir E Fichez 1994 p 445 454 La soci t conquise par la communication Tome 2 La communication en l industrie et l espace publique Grenoble Presses Universitaires de Grenoble PUG 1994 MI GE Bernard et Yves de la Haye De l re de la communication aux march s de la communication Communication Information vol VL no 2 3 hiver 1984 p 203 220 M GLIN Pierre Communication et ducation l ment de probl matique La notion de bien ducatif Service de formation et industrie culturelles Actes du colloque international Roubaix IVP INFOCOM dir E Fichez 1994 p 1 23 Multim dia et formation entre service et self service S minaire industrielle de la formation SIF Grenoble polycopi 1996 p 1 18 La langue de bois est morte vive la communication Le Labrador no 3 Le Bois de la langue 1996 Deuil la Barre Val D Oise France 1996 p 139 146 M GLIN Pierre sous la dir de L industrialisation de la formation tat de la question France Centre National de Documentation P dagogique 1998 MORIN Edgar Science avec conscience France Seuil 1990 NIETZSCHE Frederich Le Gai Savoir France Gallimard 1950 Valeur et v rit Le renversement de la m taphysique et Le monde de la volont de pui
110. ion NTI aux 15 Thid p 9 160 APOP op cit p 20 16l Marc Richard Des outils pour la vie dans une ducation actualis e m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation le 17 mai 1995 Sherbrooke p 1 77 technologies de l information TI aux technologies de l information et des communication TIC aux nouvelles technologies de communication NTC aux nouvelles technologies NT etc Malgr la pl thore d outils auxquels renvoient ces acronymes jamais il n a t fait mention pr cis ment de ceux concr tement promus des usages ducatifs Si les devis techniques ne sont g n ralement pas requis lors de telles consultations publiques il nous semble que toutes questions relatives aux technologies r volutionnaires ou non ont t esquiv es dans le cas particulier qui nous int resse Quoi qu il en soit il nous est possible de pr senter et commenter divers environnements technop dagogiques introduisant les NTIC qui lors des tats g n raux ont laiss entrevoir les modalit s d utilisation des NTIC envisag es par les promoteurs Ces environnements recoupent une partie de la typologie que nous avons emprunt e la directrice de la T l Universit du Qu bec Mme Anne Marrec soit la classe assist e la classe branch e et le campus virtuel De prime abord il faut noter que le discours promotionnel visant introduire les NTIC l cole se manifeste sous la f
111. ion une accommodation et une adaptation sans la m diation du tiers formant qu est le rotes Dans ce processus le r le des enseignants est appel se m tamorphoser selon la configuration technique mise de l avant Ainsi les promoteurs de l int gration des NTIC invitent les professeurs troquer leur r le d ducateur pour ceux d accompagnateur de guide de technicien de concepteur de supports didactiques de v rificateur d appariteur de surveillant et finalement de gestionnaire et d organisateur de la complexit des individus et des groupes de Eic Les promoteurs de cette nouvelle p dagogie d territorialis e et virtuelle affirment avec conviction que Les produits multim dias et multidisciplinaires rec lent les virtualit s d une automatisation de l apprentissage qui ne fait aujourd hui que commencer qui ne menace pas le ieper des enseignants en terme d emploi C est la r volution du ready to know b Ils situent donc la r sistance du corps professoral aux technologies ducatives au niveau de la d fense corporatiste d un emploi alors qu en fait c est un m tier voire un type de rapport social en tant que tel qui est appel dispara tre Alors qu il s agit au contraire 2 z aoha A d conomiser sur le nombre d enseignants n cessaires Ele r le de l enseignant dans cette Pierre M glin op cit 1996 p 1 37 Gaston Mialaret L volution technologique l
112. ique autour de la fin des id ologies alors qu il crivait en 1960 un ouvrage ayant pour titre The End of Ideology On the Exhausion of Political Ideas in the Fifties New York Free Press 1965 Or l auteur affirma subs quemment face la critique qu il s agissait pour lui moins d annoncer l extinction de toute pens e id ologique l heure o prolif rent les multiples points de vue sur le monde que de rendre compte de l puisement des id ologies proprement modernes Daniel Bell Vers la soci t post industrielle Paris Laffont 1976 p 70 3t Karl Mannheim op cit p 44 49 comme c est le cas dans les soci t s contemporaines Au contraire alors que l on recherchait le salut dans les origines l id ologie avait une forme religieuse l organisation sociale se reproduisant in finitum suivant le mod le unique de la tradition la suite de cet exemple Bourque et Duchastel affirment que nous devons consid rer le concept d id ologie comme une matrice g n rale partir de laquelle la soci t humaine et la pratique des acteurs sociaux sont repr sent es et interpr t es El Au mode d organisation social traditionnel correspond une id ologie traditionnelle comme matrice de repr sentation et d interpr tation du monde La singularit de ce qui est d fini historiquement et sociologiquement comme tant la modernit se trouve d abord dans la remise en question de
113. ives travers lesquelles une collectivit de fait peut se situer positivement ou id alement dans la perspective de l accomplissement de valeurs civilisationnelles qui donnent sens tout ce qui peut s y accomplir de m me qu aux divers conflits qui la traversent et qu aux changements port e historique dans lesquels elle peut s tre engag e et continue de se reconna tre elle m me Michel Freitag Le naufrage de l universit et autres essais pist mologiques op cit p 49 40 que de r pondre aux exigences soit d un syst me social purement autofinalis tel que d fini par exemple dans le syst me autopo tique de Niklas ane ou comme nous le pensons des d cisions hautement arbitraires r pondant sans m diation aucune aux int r ts de ceux qui d tiennent le pouvoir et le capital malgr ce qu en disent les id ologues n olib raux lorsqu ils promeuvent la teneur d mocratique du libre jeu de l conomie de march Cette transformation de la forme de l gitimitation du savoir a d normes cons quences pour tous les enseignants et les tudiants N ayant plus de point d appuis ext rieurs partir duquel ils peuvent porter leur regard en toute l gitimit ils ne sont donc plus habilit s ni m me aptes juger des conditions de v rit de la r alit et donc des savoirs qu ils ont transmettre Dor navant seul ce qui contribue la reproduction d un syst me performant et op
114. jeux de langage et de la pragmatique communicationnelle comme mode d appropriation du r el pr conis par les postmodernistes nous pr f rons penser que la prise en charge normative et volontariste de la soci t est encore possible Nous devons alors nous consacrer la recherche de nouvelles totalit s de nouvelles possibilit s de synth se afin de mettre en vidence les nouvelles interpr tations et repr sentations de la r alit autour desquelles se structure la pens e contemporaine Avec Karl Mannheim d faut de trouver une quelconque v rit absolue et ternelle supposer que celle ci puisse exister il nous semble que l analyse des id ologies est plus que jamais pertinente en ce qu elle permet d analyser de fa on critique sans gard pour les pr jug s partisans tous les facteurs de la situation sociale existante qui influencent le mode de pens e et des id es sa Nous avons donc pour t che non pas de rechercher la v rit en elle m me et pour elle m me parmi la multitude de points de vue existants mais de tenter aborder l ensemble des conditions objectives de l objet l tude Ce n est que par la mise en relation 88 Michel Freitag Le naufrage de l universit op cit p 260 K Mannheim op cit p 76 52 d un objet avec le contexte g n ral que nous pourrons en d gager les d terminations sociales et historiques Nous avons jusqu ici soutenu la contemporan
115. l enseignement distance Pour rester dans la course chaque universit devra accepter l envahissement de son territoire Le concept d universit territoire devient p rim Les universit s perdent avec la technologie le monopole du stockage et de distribution du savoir Bill Gates l a bien compris 180 Jbidem p 13 I8 Tbidem p 1 182 Jbidem p 1 183 Thid p 14 83 Les NTIC deviennent un moyen extr mement puissant de r duire les contraintes de temps d argent et de distance pour former des t te bien faites autant que bien pleines et pour assurer cette formation selon les besoins conjoncturelles ou permanents par un soci t et par les individus qui i a composent Bien qu on insiste sur la formation de t tes bien faites nous pensons que l id e du campus virtuel est d abord et avant tout ax e sur un service nouveau d acc s la formation Il s agit d tendre et de promouvoir une formation utilitaire NE pour reprendre la terminologie de la TELUQ Des institutions comme l UQ M sont aussi tr s sensibles la question d une d territorialisation des enseignements En effet ils y voient une possibilit l int r t d investir dans ce cr neau afin d tre la mesure d exporter en paquet en ligne et par CD ROM des cours l chelle de la plan te pour ainsi s assurer le recrutement de la nouvelle client le associ e l mergence
116. l on aurait tout aussi bien pu d signer comme n olib ral n ocapitaliste ou postmoderne 146 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 2 et p 5 147 AQUOPS op cit p 22 Chapitre quatre L introduction des NTIC pr sent e comme solution face la crise de l ducation De toute fa on quel que soit le fonctionnement de l objet nous l prouvons comme NOTRE fonctionnement Quel que soit son mode d efficience m me si elle est absurde comme dans le machin Surtout si elle est absurde C est la c l bre formule magique et cosmique la fois du a peut toujours servir si l objet sert parfois pr cis ment quelque chose il sert plus souvent encore tout et rien et alors profond ment ceci il peut toujours servi Jean Baudrillard Nous avons jusqu ici d limit l interpr tation de la conjoncture socio conomique qui a servi de base la justification discursive de la mise en place des NTIC dans le syst me ducatif qu b cois C est en regard de cette toile de fond que nous avons pu identifier les nouvelles finalit s scolaires envisag es par les promoteurs des NTIC qui seraient adapt es la soci t postindustrielle mergeante Cette adaptation de l cole serait rendue possible par l int gration acc l r e des NTIC et par la mise en place d environnements p dagogiques qui assure t on favoriseront l acquisition d habilit s de traitemen
117. l ves rehaussent norm ment leur niveau de connaissance assimilent des techniques de solutions de probl mes apprennent g rer un volume consid rable d informations analysent des concepts sous divers angles et atteignent un palier sup rieur de pens e A ire Li que soit leur talent ils prennent davantage en main leur apprentissage Travailler l ordinateur dans un environnement p dagogique soigneusement pr par permet l utilisateur de d velopper des comp tences de haut niveau communication avec des partenaires distance ou en pr sence expression recherche classification analyse et traitement de l information Cela d veloppe chez les apprenants des habilit s d apprentissage autonome Cela permet donc d acqu rir des capacitat apprendre apprendre qui seront dor navant les plus recherch s C est donc en regard des finalit s de l institution scolaire l acculturation technologique et acquisition d habilit d auto apprentissage que les positions concernant les moyens pour y arriver divergent Ces derni res diff rent en effet selon les environnements technop dagogiques pr conis s et aussi selon les diff rents sc narios p dagogiques qui int grent les NTIC En effet la formule apprendre apprendre qui est partag e par les diff rents m moires tudier selon la strat gie en amont du point de vue institutionnel et comme le recommande l Association du Pers
118. l s agissait entre autres choses de repenser la fonction et la formation des ma tres de d battre de la r currente question de la confessionalit des commissions scolaires de discuter de la pertinence des curriculum programmes et cursus en vigueur et de revoir les modalit s de financement de l enseignement priv Par ailleurs en raison de la profonde transformation en cours de l tat il s agissait de r fl chir collectivement au r le la l gitimit et aux responsabilit s sociales de l institution scolaire en tant que projet collectif et service public Bref tel que le clamait T 2 S P T a 2 Paulo Freire P dagogie des opprim s suivi de Conscientisation et R volution Paris Maspero 1980 p 62 Andr e Dufour Histoire de l ducation au Qu bec Qu bec Collection Bor al Express 1997 p 87 Beno t Gendreau et Andr Lemieux Les structures de l ducation au Qu bec mise jour 1989 Ottawa Agence d ARC inc 1989 p 389 390 officiellement le gouvernement en place les Etats g n raux sur l ducation s imposaient afin de recentrer la mission ducative de reconsolider les acquis des r formes pr c dentes et de relancer l ensemble de la dynamique du syst me ducatif qu b cois L ampleur de la mission attribu e aux tats g n raux sur l ducation est telle qu il faut situer l v nement dans le contexte des transformations g n rales de la soci t marquant
119. la repr sentation id ologique unifi e et pr d termin e des soci t s traditionnelles Ayant pour id al une auto reproduction rationnelle de la soci t sans r f rence une transcendance ext rieure la soci t moderne remet radicalement en question toute interpr tation pr d termin e du monde La forme id ologique propre la modernit doit ainsi tre per ue l aune de ce nouveau mode d organisation sociale bas e sur la rationalit l historicit et la subjectivit cet gard la repr sentation moderne du monde et de la soci t donne naissance un espace du discours politique au sein duquel s affrontent diff rentes id ologies politiques C est l int rieur de cet espace publique qu entreront en lutte les diff rents modes de pens es existants et les diff rentes id ologies politiques dans un processus de positionnement discursif quant aux finalit s de la communaut et des institutions chacune visant obtenir l assentiment la l gitimit et ultimement le pouvoir Nous devons ici introduire une distinction majeure entre deux conceptions de l id ologie dans la modernit soit l id ologie dans un sens sociologique et l id ologie moderne proprement dite Pour ce qui est de la conception sociologique elle comprend toute repr sentation du monde et tout syst me de pens e diff renci Au tournant historique de la modernit coexistent pour la premi re fois plusieurs repr sentations
120. laires du Qu bec op cit p 5 134 Conseil de la science et de la technologie Le d fi du monde de l ducation face la science et la technologie m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation Qu bec 16 octobre 1995 p 8 135 La Commission scolaire des Moissons La vision de la Commission scolaire des Moissons m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation Longueuil Juin 1996 p 8 136 FQDE op cit p 8 137 Groupe REPARTIR op cit p 5 69 tat de la n cessit de concevoir diff remment les politiques ducatives et les cursus scolaires tous les niveaux comp tence d sormais incontournable C est pour cette raison que l on demande l Ecole Les mutations soci tales obligent l actualisation des connaissances et des savoir faire de sa main d uvre En ce sens ce nouveau visage de la soci t postindustrielle cr e de multiples besoins en terme de cheminement de carri re L heure ei de repenser les mani res de r pondre aux besoins de formations 2 Nous vivons dans une conomie en pleine mutation et nul n ignore que les changements occasionn s par louverture des march s leur mondialisation l introduction des technologies dans les entreprises sont responsables en grande partie des probl mes d inadaptation de la main d uvre aux besoins du nouveau contexte socio conomique qu b cois Les technologies exigent ATIN utilisate
121. le polycopi 1996 Voir galement du m me auteur Industrialisation crise r industrialisation dans L industrialisation de la formation tat de la question sous la direction de Pierre M glin Centre national de documentation p dagogique France 1998 pp 207 247 14 Bien que plusieurs options s offrent au milieu ducatif quant la place que peuvent occuper les NTIC l cole Pierre M glin r sume deux le nombres de sc narios d implantation Il s agit d abord du sc nario en amont selon lequel l introduction des NTIC s effectue dans le respect de la filiation des usages d outils p dagogiques c est dire en conservant la relation p dagogique traditionnelle entre le professeur et l tudiant Il y a ensuite le sc nario en aval suivant lequel les NTIC sont plut t abord es comme des produits technologiques qui appellent une restructuration fondamentale des r les respectifs de l enseignant et de l tudiant au sein du proc s ducatif Dans ce sc nario les NTIC constituent de nouveaux dispositifs permettant de nouvelles m diatisations du savoir et une transformation du processus d acquisition des connaissances Comme nous l expliquerons plus en d tail ci dessous ces deux conceptions de l usage des NTIC sont centrales dans notre probl matique puisqu elles d terminent ce qui justifie pour les uns comme pour les autres l introduction des nouvelles technologies en duca
122. mance qui exigeraient ni plus ni moins une radicale remise en cause de la philosophie et des m thodes universitaires Comment sont valu s les besoins de la nouvelle client le tudiante et comment se traduisent les crit res d efficiences et de qualit s sur le plan ducatif Pour r pondre ces questions il nous faut faire un retour sur les concepts de professionnalisation et d acculturation technologique que nous avons pr sent s dans notre premier chapitre car les indicateurs de performance auxquels les promoteurs des NTIC ont fait r f rence sont li s aux comp tences jug es n cessaires pour fonctionner et travailler dans une soci t postindustrielle et informatis e En effet il nous appara t qu une vaste campagne de promotion est orchestr e afin de r orienter le cursus scolaire non plus selon des finalit s ducatives modernes et lib rales en terme de socialisation et d individuation des tudiants selon les crit res d universalit dont l institution scolaire serait garante mais conform ment des consid rations extra p dagogiques li es aux imp ratifs du march du travail et aux transformations technologiques en cours dans la soci t Il semble que l Universit de fa on particuli re parce qu elle s adresse une client le adulte et l cole de fa on g n rale soient invit es s inscrire dans un processus de professionnalisation et d informatisation et ce da
123. mars avril 1985 HEIDEGGER Martin La question de la technique dans Essais et conf rences France TEL Gallimard 1958 p 9 48 HENRY Michel Du communisme au capitalisme Th orie d une catastrophe Paris dition Odile Jacob 1990 La barbarie Paris Grasset 1987 HUYSSEN Andreas Mapping the Postmodern New German Critique Modernity Postmodernity USA no 33 1984 p 5 52 JOUEN Elie FOUILHOUX Monique et Ulf FREDRIKSSON L OMC et le cycle du mill naire les enjeux pour l ducation publique Publication de L Internationale de l ducation D partement de l ducation Num ro 2 mai 1999 Boulevard mile Jacqmain 155 1210 Bruxelles Belgique en ligne http www ei ie org ILLICH Yvan Une soci t sans cole Paris Seuil Collection Point 1971 JAFFEE David Institutionalized Resistance to Asynchronous Learning Networks Journal of Asynchronous Learning vol 2 num ro 2 Septembre 1998 En ligne ttp www aln org alnweb journal vol2_issue2 jaffee htm 114 JAMESON Frederick Postmodernism or the Cultural Logic of Late Capitalism New left review no 146 1984 p 55 92 1984 The Politics of Theory Ideological Positions in the Postmodernism Debate New german critique no 33 USA Wisconsin 1984 p 53 66 JOLIBERT Bernard L ducation contemporaine sources th oriques et probl mes Paris Klincksieck 1989 JOU T Josianne Pratiq
124. me tre imagin invent et formul travers une offre sociotechnique Celle ci joue un r le structurant car elle cherche former la demande et construire les futurs usages LE Pour qu il y ait usage social d une technologie l innovation technique doit tre accompagn e d une transformation de la sph re des pratiques culturelles si ce n est d une innovation sociale en tant que telle C est en ce sens que les technologies sont des constructions sociales et c est cette dimension de l innovation que nous nous attarderons dans cette analyse sociologique de l introduction des NTIC l cole 18 Jane Bernard Mi ge et Yves de la Haye De l re de la communication aux march s de la communication dans Communication Information vol VI no 2 3 Hiver 1984 p 209 210 13 Toute innovation technologique est port e par une offre qui formul e au d part par des promoteurs cherche construire la demande et structure les usages Dans cet optique on comprendra que le discours promotionnel joue un r le d terminant Il constitue un plaidoyer visant d montrer la pertinence et l int r t social d une innovation technologique En tant que projection sociale qui fait intervenir une part d imagination et de fiction il participe ll Les sociaux se concr tisent suite l interaction de la d marche promotionnelle et prescriptive de activement au processus de conversion d une offre te
125. mme hostiles l informatisation scolaire c est parce qu on les 3 Ibidem p 12 24 Raoul Vaneigem Avertissement aux coliers et aux lyc ens Mille et une nuits 1995 p 21 25 Yves Archambault op cit p 28 20 La Commission scolaire des moissons op cit p 8 89 dits inconscients du potentiel r volutionnaire des NTE C est sans tenir compte de leur avis que l on affirme que les NTIC pourront leur venir en aide en liminant les aspects r p titifs du travail en facilitant l homog n isation de la production des programmes scolaires et finalement en rendant possible une individualisation g n ralis e des apprentissages Comme l indiquent les extraits ci contre les promoteurs de NTE v hiculent une vision de l ducation qui va dans le sens d une informatisation des pratiques d une industrialisation des proc d s ducatifs et d une division accrue du travail se traduisant finalement par une r ing nierie totale ou partielle du processus de soutien l apprentissage Une v ritable int gration des NTIC dans les classes bouleversera profond ment les pratiques ducatives les activit s de formation et les interventions des enseignants La nouvelle p dagogie requise pour Soen ce changement exige un mode d apprentissage individuel et collaboratif Cela exige de reconna tre qu il existe aujourd hui d autres visions de la connaissance et d autres m thodes que l enseignement
126. multim dia nouvelles interrogations ou vielles probl matiques Le multim dia dans l ducation les enjeux d une mutation ier culturelle Colloque National 30 novembre 1 d cembre 1994 Grenoble p 27 33 111 CAMUS Albert Prom th e aux enfers Noces suivi de l t France Gallimard 1959 p 119 131 CAUCHON Paul Les universit s courtisent le priv La conf rence des recteurs souhaite cr er une entreprise pouvant produire et diffuser des contenus de cours sur c d rom et internet Le Devoir Montr al 2 3 novembre 1996 p A3 C DELLE Luc L cole au bord du cyber vertige Le Monde de l ducation de la culture et de la formation Mensuel no 252 octobre 1997 p 10 12 CHARLES Christophe Des mod les pas des solutions Le Monde de l ducation de la culture et de la formation Mensuel no 252 octobre 1997 p 30 32 CONSEIL SUP RIEUR DE L DUCATION CSE Pour la r forme du syst me ducatif dix ann es de consultation et de r flexion Qu bec Avis au minist re de l ducation 1995 Les nouvelles technologies de l information et de la communication Des engagements pressants Qu bec Rapport annuel 1993 1994 sur l tat et les besoins de l ducation 1994 C T Jean Fran ois La soci t de communication la lumi re de la sociologie de la culture id ologie et transmission de sens Sociologie et soci t s vol XXX no l print
127. n de les communiquer et de les penser D s lors les NTIC sont pr tendument habilit es de par leur nature m me r pondre aux finalit s ducatives postindustrielles qui rappelons le consistent d velopper chez l tudiant des habilit s d apprentissage autonome et vise une acculturation technologique Ainsi cette naturalisation des vertus p dagogiques des NTIC repose en fait comme nous le verrons plus loin sur une r interpr tation des finalit s ducatives ce qui nous oblige r fl chir plus en profondeur sur les usages ducatifs li s aux NTIC et sur ce que signifient finalement communiquer transmettre des connaissances et duquer Malgr le d terminisme de bon ton du discours sur l int gration des NTIC en ducation losrqu il pr suppose l efficacit a priori des nouvelles technologies dans la prestation scolaire et en fait le moteur pour r volutionner l enseignement la r alit s av re moins vidente En effet les technologies propos es sont elles m mes soumises des limites qui leurs sont propres De l aveu du directeur g n ral de la CECM et de l AQUOPS Il reste plusieurs probl mes r soudre cependant pour que le potentiel offert par les nouvelles technologies s actualise Nous les connaissons un nombre insuffisant d appareil et de logiciels le manque de formation des ma tres et aussi le mangde de mat riel didactique qui int gre justement les nouvelles technolo
128. n du Qu bec que le processus d informatisation sociale est rendue sa phase de g n ralisation De plus on pr tend que l usage des NTIC et l informatisation sociale acc l reront le mouvement de mise en valeur de l information ce qui permettrait la soci t qu b coise de r inventer les modes de participation la vie politique redynamiser le milieu culturel et renouer avec la croissance conomique On semble croire que les nouveaux outils dont il ne nous resterait plus qu nous approprier les usages feront avancer la connaissance et procureront une valeur ajout e aux ressources informationnelles brutes permettant ainsi de conjurer la crise structurelle et d acc der un nouveau mode de r gulation sociale Th r se Laferri re de la Facult des Sciences de l ducation FS de l Universit Laval parle cet gard de moyens technologiques aptes favoriser des changes sociaux culturels intellectuels et conomiques l chelle de la plan te El Il est dit par ailleurs que ces nouveaux outils de stockage de traitement et de ma trise de l information sont la planche de salut aux coupures budg taires r p t es hans une soci t o pr dominent les politiques n olib rales La soci t de l information et du savoir la mondialisation des conomies et le futurisme technologique sont la base de l argumentaire qui vise promouvoir l introduction des NTIC l cole L inform
129. n outil d int gration Soioproreshonnene Al Feole est appel e contribuer l acculturation technologique des tudiants travailleurs les knowledge workers comme les appelle Gerry Smithe Son r le consiste d s lors d velopper et diffuser la culture informatique n cessaire clame t on au processus de socialisation c est dire l int gration socioprofessionnelle dans les soci t s postindustrielles Aussi en ce qui a trait l ajustement de l ducation aux besoins du march du travail et de la nouvelle soci t en mergence il a t propos de transformer les modes de transmission et acquisition du savoir afin de permettre de nouvelles capacit s apprentissage Pour comprendre cette proposition il faut savoir que le ph nom ne du travail autonome s accentue jusqu au point o il concernerait jusqu 40 de la main d uvre active qu b coise Or comme le sugg re l Association pour les applications p dagogiques de ordinateur au postsecondaire APOP ces nouvelles fa ons de travailler demandent de nouvelles comp tences et c est le r le des institutions d enseignement d offrir une pr paration ad quate Lu Dans cette optique o l on exige de former les professionnels de demain en fonction des besoins suppos s du march de l emploi en mutation l cole se voit appel e d velopper les nouvelles comp tences pour ses tudiants On dit souvent que nou
130. ne culture postmoderne dans l oubli radical de toute forme que ce soit la classe le programme et tout projet d ducation d orientation humaniste la dissolution des finalit s ducatives modernes Mais quelles sont donc ces finalit de l ducation moderne en voies de dissolution Pour Alain Payeur elles sont li es l panouissement et la construction des individus el ric Delamotte affirme quant lui que la finalit de l ducation est culturelle et que l cole a une fonction essentielle celle de socialiser les individus aux valeurs de la soci t moderne Faut il alors privil gier l mancipation de l individu ou son int gration sociale Faut il duquer afin que l individu puisse affirmer sa propre libert ou faut il contraindre ce dernier agir en conformit avec le groupe social auquel il appartient La contradiction entre individualisation et socialisation n est qu apparente et le projet ducatif moderne vise justement concilier ce double objectif Pour le p re fondateur de la sociologie de ducation Emile Durkheim la finalit ducative est en premier lieu sociale M me s il 7 Michel Freitag op cit p 248 7 Alain Payeur op cit p 13 14 7 C est d ailleurs le sens m me du concept de Bildung au c ur du proc s de l universit sp culative allemande telle que formul par Humbolt qui d finit l ducation sous le prisme dialectique de l id
131. nes contenus permettant la m diatisation compl te de la communication ducative Les NTIC doivent alors tre appr hend es comme des produits de formation qui transforment le r le de l usager en l occurrence l tudiant dans son rapport au savoir et l cole parce que les m diums nouveaux incorporent des processus finalis s des savoirs formalis s des cours dit s et des programmes num ris s Les promoteurs de ce sc nario interpr tent l introduction des technologies l cole non plus comme devant relever de l enseignement de l informatique de l initiation des tudiants aux technologies de pointe ou d outils permettant d acc der diverses banques d informations Pour eux l usage de l informatique doit tre consid r pour enseigner de fa on transversale c est dire que les NTIC devront tre plac es au centre de la relation de l tudiant avec les mati res aux programmes Que ce soit par l apport technique des moteurs de recherche des tutoriels ou des campus virtuels il y a travers ce sc nario substitution du professeur par un arsenal technique r organisant ainsi le processus d apprentissage autour de l tudiant et des NTIC titre d exemple il est propos au Royaume Uni dans le projet Teaching with Independant Learning Technologies TILT de d velopper et de mettre en op ration des logiciels d enseignement afin d entra ner les
132. nna tre l importance des enjeux d une r volution acad mique En regard de ce discours qui place l tudiant comme le ma tre de sa formation et les NTIC comme le support de sens qui r volutionnera les pratiques des institutions et des individus EL ous avons raison de penser qu il tait et qu il est toujours pertinent d tudier le processus de l gitimation et de justification d une r volution acad mique li e aux transformations technologiques 7 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 14 24 TELUQ op cit p 7 CONCLUSION D lib r ment le monde a t amput de ce qui fait sa permanence la nature la mer la colline la m ditation des soi Albert Camus Can anyone tell me how to join real life 72241 Nous souhaitons acc der des espaces non contamin s par l exploitation technicienne du monde afin d y vivre un peu ou beaucoup d aventure directe non mise en forme marchande non organis e pour notre bien Denis Duclos En lien avec les perc es spectaculaires dans le domaine des nouvelles technologies de l information et de la communication NTIC plusieurs technophiles se sont activement employ s la recherche et au d veloppement de nouvelles pratiques sociales informatis es Aussi une gigantesque entreprise de justification fut mise en branle pour l gitimer la g n ralisation de l usage de ces technologies Face cette situation nous nous sommes prop
133. notre objet d tude il n tait pas question pour nous d enqu ter sur le degr de v racit du discours promouvant les technologies ducatives Notre analyse a plut t consist en une recherche plus g n rale des d terminations objectives de l existence d un ph nom ne social dans la totalit Par la suite nous avons mis en relation les motifs des groupes d int r ts dans la soci t leur syst me de l gitimation leur interpr tation du monde leur positionnement quant la pratique des acteurs sociaux etc En clair en admettant l existence de plusieurs repr sentations possibles du monde nous avons cherch mettre jour la singularit de l interpr tation de la r alit propre au syst me de pens e qu ont pous les promoteurs des NTIC en ducation Avec pour instrument m thodologique l analyse des id ologies nous avons abord sous un angle nouveau les conditions d une mise en place des technologies ducatives Par une approche non valuative F3 nous avons tent dans un premier temps de comprendre comment les int r ts des promoteurs de technologies ducatives sont arriv s s exprimer dans certaines th ories et doctrines qui consciemment ou non ont constitu la charpente des m moires pr sent s aux Etats g n raux sur l Education concernant l introduction des NTIC en ducation Par la suite cette approche non valuative s est transform e en une interpr tation valuative c
134. ns ce contexte industrialisation des proc d s de diffusion du savoir marchandisation des savoirs automatisation du mode de r gulation des organisation etc 3 6 Recours la terminologie conomiciste justifiant l introduction des NTIC l cole th se du capital humain approche problem solving et th rapeutique promotion d une professionnalisation des enseignements client lisme r orientation des objectifs scolaires en termes d efficacit de productivit et de rentabilisation question des co ts reli s aux NTIC etc 3 7 R f rence la privatisation de l cole r f rence de nouveaux partenariats de nouveaux prestataires de services de nouveaux produits p dagogiques etc 3 8Remise en question des principes modernes de validation du savoir remise en question des principes transcendantaux et id aux au profit de crit res postmodernes tels que ceux d efficience de performativit et d op rationalit etc
135. ns le but avou d adapter leurs finalit s aux besoins du march du travail et de l informatisation sociale Bien que dans plusieurs m moires analys s on ait insist sur le fait que l Ecole ait pour Cl dimensions c est dire la pr paration aux r les de parent de citoyen de consommateur et de mission l ducation aux valeurs sociales et l exercice de la vie adulte dans toutes ses Lu TELUQ op cit p 5 132 Association du personnel des services documentaires scolaire Pour une biblioth que branch e au c ur du projet ducatif de l cole m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation Qu bec 7 septembre 1995 p 12 68 travailleur les pensons que l vocation de ces valeurs fut fortement d termin e par des consid rations d ordre id ologique En effet si l on insiste sur le fait que l cole constitue un lieu de socialisation des l ves c est toujours pour affirmer par la suite que les valeurs que l cole a transmettre sont li es au nouveau mode de production et de consommation cet gard il est entendu de fa on g n rale aux tats g n raux que le type de transmission des connaissances pr sentement offert par les institutions scolaires qu b coises sont d su tes et inaptes r pondre aux nouvelles exigences du march du travail en transformation Plusieurs des interventions analys es font tat d un d placement de la
136. nt d mentis dans la r alit En effet si l cole trouve enfin une certaine notori t chez les conomistes un cueil principal demeure en ce qui concerne l impossibilit de mesurer la recevabilit de leurs hypoth ses Dans une soci t o le travailleur en tant qu individu ne ma trise pas le processus de production dans lequel il vend sa force de travail et o le travail est lui m me surd termin de fa on ext rieure entre autres par les instruments de travail on voit mal comment le concept de capital humain pourrait se traduire en rapport direct entre l ducation et la productivit entre la qualification exig e pour un emplois et le niveau de diplomation du travailleur Sur le march du travail la diplomation est plus souvent qu autrement un moyen cach pour donner un label un individu lui donner la carte de visite n cessaire pour acc der un salaire lev qui ne tient pas compte de ses aptitudes et ses motivations r elles Rappelant en cela les analyses de Pierre Bourdieu l cole et son syst me de diplomation constituent un syst me de l gitimation id ologique par la transmission du capital symbolique pour la classe dominante et d exclusion et d ali nation pour ceux d origines sociales d favoris es Pour une analyse critique du concept de capital humain sur lequel repose l conomie de l ducation lire ric Delamotte Une introduction la pens e conomique 34 C est d
137. ogies qui pourront ensuite tre diffus es dans les coles L APOP recommande que le minist re de l ducation et les tablissements d enseignements se dotent d une politique et d un budget permettant l accroissement de la recherche sur les NTI ce dans le but d encourager l innovation p dagogique dans ce domaine 70 des technologies NES dans 5 ans ne sont pas invent es le savoir double tous les sept ans Si les promoteurs des NTIC pr supposent toujours l efficacit en soi des technologies dans leur promotion d une r ing nierie ducative ils insistent eux m mes de rares occasions certes sur la n cessit de mettre en uvre des programmes de recherche et de d veloppement afin d actualiser le potentiel des NTIC Pour cette raison les m moires de l APOP et de AQUOPS nous apparaissent r v lateurs d un certain paradoxe car ils visent d une part d montrer la magnificence indiscut e et indiscutable des NTIC et d autre part ils offrent leurs propres services et expertises informatiques afin de rechercher et d velopper les voies possibles d une informatisation scolaire r ussie car celle ci demeure actuellement inad quate voire hypoth tique 42 Les diff rents environnements technop dagogiques li s aux NTIC Lors des Etats g n raux sur l Education les promoteurs de l informatisation scolaire se sont abondamment r f r s aux NTIC aux nouvelles technologies d informat
138. oi passe par un processus de socialisation Pour reprendre les paroles du po te grec Pindare au VI si cle Av J C l ducation permet de devenir ce que nous sommes l ayant appris 7 Jean Pierre Pourtois et Huguette Desmet op cit 80 Michel Freitag Le naufrage de l universit et autres essais pist mologiques op cit Bill Readings op cit et Jean Fran ois Lyottard op cit 44 1 4 nonciation synth tique de l objet de recherche et hypoth se de travail Notre probl matique ne visait ni num rer ou valuer les diff rentes techniques promues tre int gr es dans l ducation N anmoins certaines pr cisions sur ce que constitue la nouveaut des techniques de communication et d information actuelles ont permis de mettre en vidence le fait que conjugu es au pluriel elles peuvent tre utilis es des fins multiples et dans des contextes diff renci s Les NTIC peuvent aussi bien tre employ es en classe dans le cadre des cours les plus conventionnels afin d am liorer l apprentissage que servir d infrastructures num riques que certains promoteurs appellent le campus virtuel travers lequel les tudiants auraient dor navant assumer leur autoformation L avenir des NTIC en terme d usages ducatifs d pendra des diff rents modes de mise en valeur des outils en question c est dire des diff rents projets p dagogiques et technologiques qui doivent tre associ
139. olaire en la pla ant devant l obligation de chercher de nouvelles sources de financement de Louis Qu r Des miroirs quivoques aux origines de la communication moderne Paris Ed Aubier Montaigne 1982 p 10 29 se r organiser et ultimement de rechercher de nouvelles bases de t gitimitd De plus lorsqu elle n est pas simplement remise en question la tutelle de l tat est dor navant accompagn e de nouvelles exigences Ainsi les multiples ajustements structurels qui caract risent la politique tant canadienne que qu b coise des ann es quatre vingts dix invitent fortement l cole red finir ses activit s en vertu de modalit s propres aux lois du march c est dire selon les crit res de la gestion saine de la rentabilit et de la profitabilit Alors que nous avions l habitude de consid rer l ducation publique comme tant l abri des al as conomiques il semble qu elle se trouve aujourd hui menac e Ne r pondant plus seulement devant l tat national mais aussi devant le march des biens et services l cole se trouve entrer en contradiction avec le projet social moderne qui reconnaissait l autonomie de l institution scolaire dans l laboration de ses finalit s face aux forces occultes ou marchandes Dans le contexte d une crise structurelle des soci t s industrielles avanc els et d une r organisation des politiques sociales de l tat l in
140. omme le font les promoteurs de l introduction du sc nario en aval et des NTE une n cessit de r former l ducation uniquement en fonction des NTIC Pour une compr hension critique du sc nario en aval il faut r fl chir plus en profondeur sur ce que signifie finalement communiquer transmettre des connaissances duquer etc Il est important d approfondir la question de l autonomie en opposition au concept d autodidaxie tel qu il est pr suppos dans le discours sur la r ing nierie ducative c est dire impliquerait l autonomie comme moyen de parvenir une fin L autonomie exige un encadrement un autre niveau Entre la nostalgie de l encadrement autoritaire et l h t ronomie d une approche autodidaxique se trouve le chemin le moins fr quent devant mener l accomplissement d une ducation proprement moderne d faut de poser ces multiples questions d ordre pist mologique les promoteurs des NTIC dans une fuite en avant pr tendent que les NTIC prendront en charge l int gralit de la relation ducative Le d bat est d tourn au profit d un enjolivement des NTIC au point o ce sont ces derni res qui dor navant sont appel es prendre en charge la relation ducative dans son ensemble car dit on l autonomie qu elles requi rent favoriseraient l autonomisation des 215 ra N f Comme pour le travail autonome l tudiant autonome est notre
141. on octobre 1997 Aussi le mot solution renvoie l id e d un produit clef en main formule couramment employ e et valoris e dans le domaine de l innovations des produits technologiques 79 assist e ou classe enrichie les NTIC sont utilis es de fa on occasionnelle pour fins de pr sentation ou de d monstration moyen terme la Soci t de t l formation interactive veut contribuer la conception et la mise en place de l cole du coll ge et de l universit de demain qui mettront la disposition de leurs professeurs et tudiants des moyens technologiques de plus en PR PAS pour les assister dans leurs activit s d ducation et de formation LS La classe branch e se distingue pour sa part de la classe traditionnelle et de la classe assist e par l ouverture sur le monde que permettrait la connectivit lectronique Tout d abord il faut claircir une ambigu t qu induit le terme branch car il renvoie plusieurs significations D une part il est interpr t par certains promoteurs son sens premier c est dire d tre li tre attach etc Pour d autres il est employ dans le sens d tre la mode tre dans le coup tre inform etc Cette double interpr tation du terme branch se retrouve entre autres chez Marc Richard lorsqu il parle d un syst me scolaire branch sur le monde moderne Lel L AQUOPS affirme quant elle qu il s
142. onnel des Services Documentaires Scolaires apprendre aux jeunes structurer leurs 71 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 10 770 Yves Archambaut op cit p 29 21 APOP op cit p 3 95 Dal pens es afin de les aider devenir des adultes autonomes Toujours selon cette vision en amont l institution scolaire et les enseignants y incarneraient un r le central dans le proc s ducatif dans la mesure o ils devraient tout mettre en uvre pour permettre le d veloppement d un esprit critique et de jugement chez les tudiants c est dire duquer l l ve afin de le rendre ventuellement apte discriminer et interpr ter les multiples informations et le savoir l inverse la r actualisation des finalit s de linstitution scolaire signifie pour les promoteurs du sc nario en aval la transformation radicale voir la disparition de la fonction ducative au profit d un apprentissage sur mesure responsabilisant l apprenant au point o il devient le seul ma tre de son d veloppement ducatif L autonomie de l tudiant est alors per ue non plus comme la finalit de l ducation mais comme ce dont origine toute formation P tudiant est appel s apprendre apprendre Le mandat de l cole et de l enseignant se limiterait d s lors devoir offrir un service d accompagnement et de soutien qui permettrait aux s duquants de s adapter ad
143. onseil Sup rieur de l ducation CSE Pour la r forme du syst me ducatif dix ann es de consultation et de r flexion Qu bec Avis au minist re de l ducation 1995 p 25 Conseil Sup rieur de l ducation CSE Les nouvelles technologies de l information et de la communication Des engagements pressants Qu bec Rapport annuel 1993 1994 sur l tat et les besoins de l ducation 1994 p 4 Ibidem Congr s apr s congr s conf rence apr s conf rence colloque apr s colloque la popularit des NTIC dans le domaine de l ducation cro t au rythme des innovations technologiques elles m mes En survolant l univers du World Wide Web WWW on peut recenser des milliers de sites o sont publi s en ligne des textes consacr s exclusivement la probl matique des NTIC en ducation Dans cette litt rature les NTIC sont pour la plupart du temps appel es jouer un r le d terminant l cole Il nous semble relativement urgent de nous interroger sur les motifs qui rendent souhaitable ou non leur mise en place dans le champ de l ducation voire dans le syst me scolaire pris dans son ensemble Ayant affaire des innovations techniques dont les utilisations ducatives ne sont encore qu un stade exp rimental il est judicieux d valuer et de discuter des finalit s attribu es aux NTIC lesquelles justifieraient ou non l int r t d implanter ces nouveaux outils et de d velopper les pratiq
144. onsistant mettre en vidence l cart entre le contexte socio historique et les id es formalis es par les promoteurs Seule la saisie de cet cart entre les id es et l ensemble des finalit s ducatives a valid la critique du caract re id ologique des discours promouvant les NTIC en ducation 92 2 i SE Mannheim emploi les termes valuatif et non valuatif au sens de prise de position ou non politique normative et m taphysique Or d une qu te visant d abord l objectivit se traduisant par l approche non valuative d un syst me de pens e appara trait de facto une position normative critique quant la relation qu entretient cette pens e avec sa d termination sociale et historique Mannheim op cit pp 85 101 54 2 2 L analyse de contenu Nous avons d j soulign le r le d terminant que prenait le discours dans le processus de formation des usages sociaux concernant les innovations technologiques Dans son essai intitul L utopie de la communication Philippe Breton laisse entendre que les projets et les discours qui accompagnent la mise en place des NTIC font partie des voies originales de la diffusion d une nouvelle valeur que serait la communication prise au sens le plus large du terme El De la m me fa on nous avons cherch dans notre recherche analyser la trame id ologique qui traverse les discours promouvant la mise en place des NTIC en ducation Notre
145. ori le savoir il ne sait pas ce qu il faut qu il sache terme D ducation n est possible que si m diatis e par une instance qui permette de savoir ce qu il faut savoir d o le r le qui revient l ducateur L apprentissage exige un d tour par lequel le simple fait d avoir acc s l information et au savoir est insuffisant mille informations ne valent pas un seul savoir L ducation consiste en une action pos e sur autrui action l gitim e en finalit par le proc s dialectique de socialisation et d individuation Or pour les promoteurs des NTIC le rapport social et de subjectivation propre la d marche ducative est totalement vacu de la probl matique des NTE On ne semble aucunement pr occup par la transformation du lien social que suppose l informatisation scolaire Sont vacu s aussi toutes les questions concernant l autorit la subjectivation l individuation la socialisation etc Au contraire toute une th orie est labor e pour justifier une formation o chacun est laiss lui m me On fait l apologie de l l ve client consommateur chef d orchestre tout en vacuant les questions li es au r le de l institution scolaire dans la transmission d un h ritage social et culturel l gitime En dernier lieu personne ne discute du r le de plus en plus d terminant des programmeurs des informaticiens et des machines contenus qui deviendront les v ritables ma tres d
146. orme d une charge vindicative vis vis la classe traditionnelle Faiblement instrument e cette derni re est d finie parfois comme moyen geuse et pr sent e la plus part du temps comme inadapt e en regard de la soci t de demain Bien qu elle soit pour la grande majorit des coles qu b coises un fait bien contemporain les promoteurs de NTIC insistent pour la qualifier de d pass e puisque qu elle serait con ue l image de l re industrielle alors que les grandes lignes d une nouvelle soci t se profilent clairement trouble de l histoire pour ensuite se r f rer un futur qui se veut rassurant De cette fa on le l horizon Il s agit toujours de la m me rh torique On fait d abord r f rence une p riode pari de l usage des NTIC l cole appara t comme un ph nom ne la fois s duisant et incontournable car inscrit dans le mouvement m me de l histoire Si aujourd hui les enfants obtenaient leur dipl me dans les coll ges pour le Qu bec du XXI si cle ils auraient l impression de vivre un retour au Moyen ge On voit donc la place an mique faite aux NTIC dans le renouveau qui dans ces conditions assu la transmission d une culture m di vale pour ne pas dire Moyen geuse Selon Michel Cartier de l UQ M qui agit comme conseiller aupr s de l Union Europ enne en mati re de nouvelles technologies on assiste 12 Yves Archambault op ci
147. os de cerner l int r t et la signification de la promotion de l usage des NTIC dans le champ de l ducation Notre travail visait tout particuli rement mettre en vidence les sc narios d informatisation scolaire ainsi que les arguments et les rationnels se trouvant dans le discours des promoteurs de NTIC lors des tats g n raux sur l ducation tenus en 1995 1996 au Qu bec Pour parvenir nos fins nous avons proc d une analyse de contenu de ce discours abordant sous un angle original pensons nous les conditions de renouvellement des pratiques ducatives li es l implantation des NTIC En effet par le biais du regard sociologique nous avons mis en perspective les d terminations sociales et id ologiques qui ont pr sid l id e qu il faille informatiser l cole Il est vident que nous n avons pu 225 Albert Camus Noces suivi de L t Paris Gallimard p 136 226 Propos recueilli par Sherry Turkle dans une analyse comportementale des utilisateurs d Internet Life on the Screen Life in the ge of the Internet New York Ed Simon and Shuster 1995 p 186 7 Denis Duclos Universelle exigence de pluralit un projet civique pour le nouveau si cle Le Monde Diplomatique Janvier 2000 p 27 98 d celer un contenu homog ne travers les multiples points du vue expos s aux tats g n raux Au contraire notre analyse nous a plut t permis de confirmer ce que nous
148. otentiel ducatif r volutionnaire aux outils informatiques c est moins pour des consid rations ducatives et p dagogiques que dans l optique de la mise en place d un nouvel quilibre soci tal caract ris par l industrialisation de la culture et l informatisation de la soci t Dans ce contexte l cole est appel e jouer un r le central dans le processus de d veloppement et de standardisation de nouvelles pratiques d utilisation des NTIC et d affirmation de nouvelles valeurs Nous pensons avoir d montr que le lien entre l ducation et les nouvelles technologies fut construit par le discours exigeant que les finalit s scolaires se transforment au rythme et selon la logique de la crise conomique des soci t s capitalistes En effet une large portion des incitatifs visant informatiser l cole repose sur le pr suppos voulant qu il y ait n cessit et urgence d adapter le syst me ducatif au syst me de production et que l cole devrait diffuser les valeurs susceptibles d assurer au Qu bec une position conomique enviable dans la soci t h tivement nomm e postindustrielle du savoir ou de l information la rh torique de l usage indiscut et indiscutable des NTIC on associe celle d une cole adapt e et adaptable Les NTIC parce qu elles permettent la d territorialisation et l individualisation des apprentissages sont pr sent es comme le m
149. otre d veloppement 105 sp cificit de ses t ches en tant qu institution l cole fait bel et bien partie de la soci t en tant que telle c est dire qu elle est partie prenante du proc s de production et de reproduction non seulement de la main d uvre ne serait ce que pour assurer le caract re concurrentiel de nos entreprises mais aussi des sujets apprenants et de la soci t des hommes et des femmes en devenir Ce projet visant adapter co te que co te l cole la r alit sociale capitaliste que l on rige au statut d unique r alit est pour le moins id ologiquement orient De plus nous pensons qu il faut consid rer les projets ducatifs qui visent l adaptation de l cole comme ob issant aux exigences du processus d informatisation et de transformation postmoderne de la soci t En fait avec Michel Henry nous pensons que c est en tant que champ id al constitu et d fini par les lois qui le r gissent lois universelles qui font de lui une totalit homog ne 5 que l cole est menac e Il s agit non seulement de reconsid rer le mod le de l institution scolaire moderne mais de remettre en question l aspect institutionnel de l cole En effet les lois propres l institution sont ni es soumises la priorisation des lois propres la technique et au commerce Ainsi l cole postmoderne et n olib rale fait l conomie de la cultu
150. ouveaux Les dirigeants de River Oaks affirment cet gard que leur cole doit travailler en partenariat avec plusieurs corporations et multinationales pour pr parer les tudiants s int grer au march du travail du XXI si cle Ceux ci sont l Office de l ducation de Halton Apple Canada inc le minist re de l ducation de l Ontario Northern Telecom Sony Canada le River Oaks Group Husqvarna Roland Music Canada Claris Microsoft et amp Bernard Mi ge Quand l ducation se rapproche des industries de la culture et de l information dans La notion de bien ducatif service de formation et industries culturelles sous la direction de Fichez acte du colloque international de Roubaix 1994 p 448 Ga tan Tremblay Biens ducatifs culturels et communicationnels quand la reproduction industrielle se bute aux exigences de la reproduction sociale dans La notion de bien ducatif service de formation et industries culturelles op cit p 184 185 Lire aussi cet gard et du m me auteur Une approche pertinente dans L industrialisation de la formation tat de la question op cit dir Pierre M glin pp 39 59 36 Perceptix EL Que signifie cette intrusion d entreprises priv es li es aux NTIC dans l cole En quoi consiste l engagement des multinationales et quels sont leurs int r ts Comment r agiront les coles face cette intrusion d entreprises pri
151. oyen privil gi par lequel s effectuerait l op rationalisation de la mise en place de cette nouvelle r alit scolaire adapt e et adaptable la demande conomique Le concept d adaptation est au c ur du discours des promoteurs de l informatisation scolaire En effet aux tats g n raux un syst me de l gitimation fut finement articul pour imposer l id e qu il fallait arrimer Capital et Savoir Science et Technologie cole et March du savoir Alors que nous avions l habitude de consid rer l institution scolaire comme tant l abri de la conjoncture conomique imm diate les diff rents intervenants aux tats g n raux en faveur de l introduction des NTIC ont fortement insist aupr s du minist re de l ducation du Qu bec pour qu il calque les finalit s du syst me ducatif sur celles de l conomie n olib rale Ces promoteurs fondent leurs ambitions sur la rh torique de la 103 soci t postindustrielle o le savoir et l information constitueraient la mati re premi re et le moteur du d veloppement conomique Le n olib ralisme s impose avec virulence dans le monde de l ducation la r forme du syst me d ducation s accordant avec les diktats inspir s de la crise des finances publiques la comp titivit mondiale et la finalit du d ficit z ro piliers l gitimateurs de ce mode de r gulation id ologique de l conomie marchande glo
152. p 30 1 On se r f rent par exemple au potentiel humain Th r se Laferri re op cit p 3 et la gestion des ressources humaines et l l ment humain pour am liorer la productivit FQDE op cit p 23 et p 6 122 Association pour la applications p dagogiques de l ordinateur au post secondaire APOP De vrai coll ge pour le XXT si cle avec et gr ce aux nouvelles technologies de l information et de la communication m moire pr sent la Commission des tats g n raux sur l ducation Montr al 11 septembre 1995 p 9 64 que la prosp rit dans une soci t postindustrielle repose th oriquement sur la production de biens et services forte valeur ajout e on voudrait favoriser l extension de la logique industrielle et marchande au champ ducatif Ainsi dans cette mouvance le groupe REPARTIR et la Direction de PUQ M ont insist sur le fait que le syst me ducatif devait tre adapt s aux transformations rapides d une soci t en phase de changements structurels Il s agit de rendre ce syst me scolaire adaptable Ce syst me devrait pouvoir s arrimer la r alit volutive du monde du travail des affaires de la culture Tak politique des loisirs autrement dit avec toutes les facettes de la soci t Dans un univers domin par la mondialisation des changes conomiques et des autres activit s humaines et une concurrence impitoyable entre les soci t
153. pr sences les arts du sens France Gallimard 1991 THELLEN St phane La mise en op ration de Visio Universit dans un contexte d industrialisation de la formation Rapport de recherche r alis dans le cadre du Projet Int gr France Qu bec sur la mise en place des autoroutes de l information sous la direction de Pierre Moeglin Villetaneuse LabSic Paris XII Paris Nord polycopi 1997 THELLEN St phane et Serge VILLANDR L utopie de l op rationalit comme refuge illusoire du savoir Sociologies et soci t s Limites de l observation et seuils de l implication actes du Colloque interuniversitaire de sociologie 1996 1997 Association des tudiantes et tudiants aux tudes avanc es de sociologie UQAM Montr al septembre 1999 p 112 124 TH RY G rard Les autoroutes de l information Rapport au Premier ministre La Documentation Fran aise Paris 1994 TREMBLAY Ga tan Biens ducatif culturels et communicationnels Quand la reproduction industrielle se butte aux exigences de la reproduction sociale La notion de bien ducatif Service de formation et industries culturelles Actes du colloque international Roubaix IVP INFOCOM dir E Fichez 1994 p 177 189 Une approche pertinente L industrialisation de la formation tat de la question 1997 TURKLE Sherry Life on the Screen Identity in the Age of the Internet Ed Simon and Shuster 1995 UNESCO Teachers and
154. pr sentent les technologies comme la solution la crise financi re et le levier capable de changer substantiellement la configuration du syst me ducatif actuel Si la logique industrielle p n tre le champ ducatif elle demeure n anmoins ce jour en p riph rie de la formation initiale c est dire que le rapprochement de l cole et du march se trouve pour l instant limit au niveau de la formation continue de l enseignement par correspondance et du t l enseignement Parce qu ils adoptent d j une approche client et qu ils vendent des cours comme des produits services et marchandises ces secteurs de la formation semblent plus enclin pouser des crit res appartenant au monde industriel et en ducation op cit Lire galement Bruno Lautier et Ramon Tortajada cole force de travail et salariat France Presses Universitaires de Grenoble Fran ois Maspero 1978 Pierre Bourdieu et Jean Claude Passeron Les h ritiers les tudiants et la culture Les ditions de Minuit 1964 64 Gerry Smith Students As Information Architects River Oaks Public School River Oaks Ont Juin 1995 p 1 2 35 marchand La formation g n rale quant elle est toujours reconnue comme relevant d un droit fondamental minimal plac sous la gouverne et la protection des institutions publiques En fait prise dans son acception la plus g n rale l ducation est l un des secteurs d acti
155. propos Je viens de l entreprise priv e Et dans l entreprise priv e si on est pas efficace on dispara t Est ce qu on a mis assez l accent l dessus l efficacit Pour moi en tout cas c est important Il faut investir de l argent dans notre r seau universitaire sinon er se disqualifier du grand match qui se joue la grandeur de la plan te 22 Je suis ici pour faire des changements De gros changements Cette nouvelle forme de collaboration entre l entreprise priv e et tout le r seau de l ducation nous devons l adopter aee que pour assurer le caract re concurrentiel de nos entreprises 2H Le discours du ministre Legault est loquent quant la volont de reproduire l int rieur de l institution scolaire la logique du march Or cette propension vouloir adapter l cole au grand match qui se joue l chelle de la plan te quivaut r duire la fois la r alit sociale et l institution scolaire la dimension conomique et marchande ce qui nous appara t comme un manque flagrant de perspective politique culturelle et sociale Quelle que soit la 233 Cit par Katia Gagnon et Marc Thibodeau Le r seau de l ducation tenu en laisse La Presse Montr al Samedi le 12 juin 1999 p A 4 234 Notes pour une allocution du ministre d tat l ducation et la Jeunesse M Fran ois Legault devant la Chambre de commerce du Montr al m tropolitain
156. ps le t l graphe la radio le gramophone la t l vision et la vid o furent aussi consid r s par des innovateurs comme de outils porteurs d une r volution de l enseignement Or nous connaissons aujourd hui le sort qui leur a t r serv ils n ont t scolairement utilis s que de fa on marginale et ce dans le cadre de cours qui sont rest s conventionnels Ces technologies n ont pas donn lieu la constitution d usages sociop dagogiques nouveaux Le m me ph nom ne pourrait se r it rer avec la mise en place des NTIC l cole Il ne suffit pas de brancher les coles sur les autoroutes de l information pour que l on puisse affirmer par exemple qu l innovation technologique du protocole Internet corresponde une p dagogie Internet Le succ s de l insertion sociale d une technologie ne saurait ob ir ainsi des lois purement m caniques faisant fi des facteurs conomiques sociaux et culturelles ce qui constituerait une ad quation d terministe pour ne pas dire simpliste entre nouvelle potentialit technique et nouvel usage social Il nous faut donc aborder la question des innovations sociotechniques en tenant compte de la dialectique entre l offre technique et les utilisations dont elles sont l objet Il n y a pas d usage pr form d une innovation comme il ne saurait y avoir de besoins latents de NTIC en ducation L usage scolaire des NTIC doit lui m
157. que la classe branch e l int gration des NTIC pomer RS pp pigi LA CLASSE BRANCH E ouverture de l institution sur l ext rieur Que ce soit en tablissant des liaisons avec la r sidence des tu diants et celle du profes seur entre la classe et d autres lieux et partenaires p dagogiques 8 Notons ici que la classe assist e de A Marrec devrait tre corrig e en regard de notre propre interpr tation dans la mesure o les tudiants qui y sont repr sent s semblent tre le c ur du processus de formation les fl ches tant dirig es des tudiants vers l enseignant et les nouveaux outils technologiques Les fl ches devraient tre dirig es au contraire de l enseignant et des supports logistiques vers les tudiants 19 diss min s travers le monde offrant ainsi l acc s des changes et des discussions en ligne les NTIC transformeraient radicalement l cole de masse qui est pr sent e dans sa version tayloris e comme tant repli e sur elle m me comme on peut le constater travers les illustrations des classe traditionnelle et assist e M me si nous avons toujours affaire au lieu circonscrit de la classe la relation p dagogique se d territorialise au fur et mesure que la relation p dagogique enseignant enseign se voit remplac e par la relation tudiant amp machine Ce n est cependant qu au sein de la quatri me configuration la classe ouverte virtuelle o
158. qui est du premier il s agit de r orienter les contenus p dagogiques afin d assurer chaque tudiant selon une finalit ducative d termin e en amont par l institution scolaire l acquisition d une culture technologique Pour tre l heure des NTIC on affirme que l cole n a pas le choix de modifier le contenu de ses programmes et son r gime p dagogique gt bah es changements pr conis s consistent d s lors permettre aux tudiants d utiliser les nouveaux outils de traitement et de diffusion de l information et de comprendre les enjeux qui en d coulent Il est cet gard propos d int grer l informatique afin apprendre aux tudiants ma triser les nouveaux outils de recherche pour qu ils puissent ainsi devenir de futurs usagers de NTIC Comme l on affirm Andr e Longpr et Lise Damphousse L cole doit d sormais s assurer que tous les apprenants d veloppent des comp tences li es la ma trise des NTIC Lu En tant que finalit ducative particuli re laquelle l cole est appel e se d vouer l acculturation technologique consiste aussi en une approche compr hensive de l informatisation sociale Certains promoteurs estiment n cessaire d apprendre aux tudiants faire face aux nouvelles probl matiques sociales que sont la prolif ration de l information et les bouleversements dans le domaine des communications et de l informatique Il s agi
159. r la base de l exploitation industrielle et marchande des ressources naturelles et de la force de travail mais aussi et surtout par l exploitation industrielle et marchande de ce qui rel ve cette fois ci du domaine de la culture et du travail intellectuel c est dire le savoir l information et la connaissance Ressources pr cieuses et valoris es ces derni res occupent une place centrale dans la promotion d un nouvel espace social culturel et conomique L Association canadienne fran aise pour l avancement des sciences l ACFAS souligne cet gard que La production de biens et services forte valeur ajout e appara t de plus en plus comme le moteur de la prosp rit conomique Plus que jamais dans 100 Andr e Longpr et Lise Damphousse La r volution acad mique ou l universit virtuelle M moire pr sent la Commission des Etats g n raux sur l Education du Qu bec Qu bec septembre 1995 p 4 101 F d ration qu b coise des directeurs et directrices d tablissement d enseignement FQDE Pour une cole autonome et responsable M moire pr sent la Commission des Etats g n raux sur l ducation du Qu bec Montr al 24 ao t 1995 p 5 102 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 4 59 l histoire le savoir et l avancement des connaissances constit un facteur fondamental de la croissance conomique et du progr s social On sait aujourd hui que les soci t
160. r le savoir et de vivre la relation p dagogique que d finie le sc nario en aval L cole s apparente un guichet automatique de contenus p dagogiques offerts en libre acc s aux usagers Nous devons donc appr hender les projets d int gration des NTIC d finis dans les termes du sc nario en aval comme tant la remise en question du mode de transmission du savoir tel que traditionnellement incarn par le corps professoral et ici remplac e par un v ritable self service ducatif C est partir du moment o ce sont les NTIC qui permettent de placer l tudiant au centre de la dynamique ducationnelle que nous devons envisager une telle transformation de l cole Comme l affirme Bernard Lachance promoteur de cette forme d int gration des NTIC les nouveaux instruments et particuli rement les ordinateurs personnels permettent une transformation de la relation de l tudiant l outil On ne pourra l introduire l cole en pr tendant modifier cette relation sans en d naturer totalement leur raison d tre Cette modification de la relation au savoir et la p dagogie est soutenue et d fendue par les promoteurs des NTIC lorsqu ils se r f rent aux p dagogies n oprogressistes et postmodernes C est la th se que soutient Paul Starr qui rappelle qu il est n cessaire d associer les sc narios d int gration des NTIC des projets n oprogressistes allant de la critique de la form
161. ract ris e par la simple mise disposition des NTIC dans les salles de cours Il s agit pour les coles de favoriser l acc s des ressources p dagogiques qui s ajoutent aux manuels scolaires et aux autres outils actuellement disponibles tant pour les l ves que pour les enseignants et ce sans modifier le lieu circonscrit de la classe et sans r voquer la relation qui existe entre l tudiant l enseignant et l cole Ainsi pour la classe 1 amp 4 Yves Archambault op cit p 27 165 Les m moires analys s emploient syst matiquement le terme modernit dans le sens d actualit et de contemporanit Nous verrons en conclusion que si le terme sert la rh torique et l id ologie du changement il porte faux quant la notion sociologique philosophique et historique d cole moderne 166 Nous employons le terme solution dans la mesure o il est symptomatique du langage employ par l ing nierie ducative o chaque probl me devrait correspondre une solution technique Il semble que les promoteurs de NTIC soient moins pr occup s r fl chir de grands mod les ducatifs comme cela fut le cas dans la modernit avec les mod les fran ais allemands am ricains etc qu la recherche de solutions pragmatiques les moyens primant sur les fins cet gard lire Christophe Charles Des mod les pas des solutions Le Monde de l ducation de la culture et de la formati
162. ravail l cole et l entreprise Ces liaisons int ressent particuli rement ceux qui plaident en faveur d une professionnalisation accrue de la formation tous les niveaux d tudes Quoi qu il en soi la classe branch e fait intervenir des personnes ou des ressources distantes Qu il s agisse d tre branch sur le world wide web WWW ou qu il s agisse de connecter l cole avec les diff rents acteurs de la relation ducative c est en dernier lieu le design l environnement d apprentissage et le paysage 172 Jbidem p 20 Partageant les m me pr occupations le Conseil de la science et de la technologie pousse la logique jusqu affirmer qu il s agit de brancher l cole avec des r seaux mondiaux de d veloppement de la connaissance sans jamais par ailleurs d finir ce qu il entend en terme en terme de connaissance Conseil de la science et de la technologie op cit p 20 Nous reviendrons dans la section suivante sur cette question d ordre pist mologique qui est pour le moins controvers e 173 Minist re de la Culture et de la Communication op cit p 20 14 Ibidem 81 scolaire qui se trouvent modifi s par l usage des nouvelles technologies de communication Comme l indique Th r se Laferri re Une classe branch e est une classe qui dispose de nombreuses ressources pour la r alisation des activit s d apprentissages dans lesquelles les Si sont engag e s lo
163. re universelle pour laisser de plus en plus de place des cultures sp cifiques acculturation technologique professionnalisation etc devenue un simple moyen technique d action dans la soci t D s lors on note une tendance l int rieur de l cole appliquer les pr suppositions auxquelles elle a faire face L cole n est plus alors qu un sous syst me du syst me capitalisme dans son ensemble et une organisation postmoderne dor navant valu e uniquement sur la base d indicateurs de performance ind pendants de la culture en tant que telle des valeurs civilisationnelles et d id aux transcendantaux Dans ce contexte il ne faut pas s tonner que la rectrice de l UQAM Paule Leduc ait voulu faire de l institution une universit sp cialis e rentables selon les crit res du march de l offre et de la demande tentant d axer les priorit s de 235 Michel Henry op cit p 167 Le philosophe Alain d finissait pour sa part l cole comme une soci t d un certain genre bien distincte de la famille bien distincte de la soci t des hommes et qui a des fonction propres et son organisation propre Dans Propos sur l ducation Paris Presses Universitaires de France 1965 p 34 106 l institution sur les programmes de gestion d informatique de technologies ducatives et de El bio technologies en lien avec les besoins du march Bien s r la complexification des enjeux
164. remise en question des finalit s ducatives 38 1 4 NONCIATION SYNTH TIQUE DE L OBJET ET HYPOTHESE PRINCIPALE DE TRAVAIL 44 CHAPITRE DEUX 2 M thodologie 47 2 1 La pertinence d une tude des id ologies 48 2 2 L analyse de contenu 54 2 2 1 Pr sentation du corpus de recherche 55 CHAPITRE TROIS 3 Vers un nouveau paradigme post industriel en ducation 3 1 Crise structurelle du capitalisme industriel et promotion de la post industrialisation et de l informatisation sociale 3 2 Les finalit s scolaires arraisonn es par des vell it s post industrialisantes 3 2 1 Une ducation d finie en fonction des comp tences exig es par le march du travail et l informatisation sociale CHAPITRE QUATRE 4 L introduction des NTIC pr sent e comme solution la crise de l ducation 4 1 Les diff rents usages prescrits des NTIC pour l ducation 4 2 Les diff rents environnements technop dagogiques li s la promotion des NTIC 4 3 Nouvelles technologies nouvelles p dagogies et nouvelles technologies ducatives 4 3 1 D terminations p dagogiques li es aux NTE CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE APPENDICE 1 APPENDICE 2 LISTE DES TABLEAUX ET FIGURES Tableau 1 Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Les diff rentes technologies pouvant tre utilis es l cole La classe traditionnelle La classe assist e La classe branch e La classe ouverte virtuelle VI 57 57 61 65
165. reton L utopie de la communication op cit p 99 Laurence Bardin L analyse de contenu Paris Presses Universitaires de France 1977 p 44 Laurence Bardin d finit l analyse de contenu comme un ensemble de techniques d analyse des communications visant par des proc dures syst matique et objectives de description du contenu des messages obtenir des indicateurs quantitatif ou non permettant l inf rence de connaissances relatives aux conditions de production r ception variables inf r es de ces messages op cit p 47 Laurence Bardin op cit p 46 55 d op ration de r duction et de d coupage du discours tudi afin de mettre en vidence les th mes et les unit s de message jug es significatives Orient e donc par une probl matique th orique la lecture des discours analys s est enrichie par le traitement de l information contenue dans les messages Dans le m me sens que Bardin Marc Andr Nadeau affirme que l analyse de contenu est une m thode de classification ou de codification des l ments d un message dans des cat gories propres mettre en vidence les diff rentes caract ristiques en vue d en faire comprendre le sens Ainsi en ventilant les l ments de discours sur l introduction des NTIC l aide d unit s de codage th matiques comprises dans une grille de lecture il nous a t possible de classer les unit s de signification afin de mettre
166. rmatisation du processus d apprentissage serait le r sultat oblig d un technologisme Il s agit en fait d une vision id ologique qui cristalise la possibilit m me d une soci t informatis e la suite de l apparition des NTIC et de l annonce proph tiquement l aube du troisi me mill naire de l informatisation g n rale de tous les champs d activit s sociales On quitte le processus d informatisation pour affirmer l arriv e de la soci t de l information Voici ce que disent cet gard l Association pour l avancement des sciences et des techniques de la documentation ASTED et l APOP Ce constat a pour but de centrer les nouvelles pr occupations de l cole face aux exigences que posent de nouveaux moyens L cole doit prendre acte de ces transformations et ajuster ses mani res de faire et de migus pr parer les futurs citoyen e s participer la soci t de l information Que le r seau d ducation qu b cois soit revu et adapt aux profondes mutations de l re du savoir afin que ce ET devienne le lieu privil gi d apprentissage et de diffusion des NTIC Les promoteurs r clament que l ducation soit revue et corrig e en fonction des NTIC En effet le discours des promoteurs des NTIC aux tats g n raux impute aux NTIC un ordre symbolique d terminant dans la mesure o ils leurs conf rent la capacit de mesurer l efficacit la produc
167. roduction nous avons sp cifi que notre attention porterait sur ce qui semble s instituer en normativit dans le discours promouvant la mise en place des nouvelles technologies de l information et de communication en ducation Loin d avoir abandonn cet objectif nous avons maintenu et pr cis tout au long de l laboration de notre probl matique la n cessaire distinction tablir entre les outils que sont les instruments techniques eux m mes et le discours qui porte sur leurs usages Bien que les questions li es aux outils que nous avons explor es constituent une source fertile de r flexions sociologiques nous avons davantage tent de soulever travers nos hypoth ses le caract re probl matique des significations et des int r ts qu une soci t des institutions et diff rents acteurs attribuent aux nouvelles technologies dites ducatives Le d veloppement des technologies ducatives avons nous soulign n est pas le fruit du hasard ou d une n cessit de l histoire mais bien une construction sociale le r sultat de d cisions politiques et organisationnelles Dans cette optique nous avons formul l hypoth se selon laquelle l usage des NTIC l cole telle que rationalis discursivement par ses promoteurs serait d termin par l id ologie techno conomique dans un contexte postmoderne Il sera question dans la premi re partie de ce chapitre consacr la m thodologie d une r
168. roduction des NTIC en ducation nous chercherons mettre en vidence ce par quoi est l gitim e cette introduction Nous tenterons de cerner les visions qui accompagnent ce projet d introduction des technologies l cole les rationnels employ es afin de le rendre l gitime et tout autre argument justifiant les pratiques p dagogiques nouvelles qui en d couleraient Dans la mesure o comme nous l avons pr c demment montr les incidences de l introduction des NTIC en ducation d pendent des projets qui proposent une rationalisation de leurs usages l analyse de contenu de ces projets ducatifs devrait nous permettre de cerner les intentions des diff rents promoteurs ayant int r t dans la restructuration p dagogique selon le sc nario en aval En reprenant l id e de Karl Mannheim voulant que pour chapper aux d terminations id ologiques il faille effectuer en derni re analyse une recherche de la r alit Ebous croyons pouvoir d voiler l illusion qui semble jaillir d une vision de l ducation et de la soci t qui prend forme dans le discours contemporain sur l int gration des NTIC l cole 81 Karl Mannheim d ologie et utopie Paris Petite Biblioth que sociologique internationale Librairie Marcel Rivi re 1956 p 107 CHAPITRE DEUX M thodologie L effort pour chapper aux d formations id ologiques est en derni re analyse une recherche de la realig Karl Mannhei D s l int
169. rouv dans le discours des promoteurs des NTIC aux tats g n raux sur l ducation nous pouvons d finir avec Pierre M glin les nouvelles technologies ducatives NTE comme tant la fois les outils les tentatives de formalisation de leurs emplois et les th ories p dagogiques qu elles d ploient pad Elles manifestent non seulement l volution des outils et des dispositifs technologiques mais aussi tout ce qu il y a de technique dans l interpr tation du projet ducatif L offre des NTE associe appareillage technologique et p dagogie misant sur le processus de diff renciation des usagers clients apprenants Elle doit tre comprise comme distincte du sc nario en amont et en opposition avec la mission de l ducation moderne Si l intention qui pr side l introduction des NTIC se trouve en partie dans les sc narios p dagogiques qui les accompagnent ces sc narios doivent alors eux m mes tre soumis l examen Il est insuffisant de se r f rer comme le font les promoteurs du sc nario en aval des visions dites progressistes de l ducation pour avaliser l usage des NTIC De la m me fa on qu ils nous faut tenir compte des limites intrins ques aux technologies il est primordial de reconna tre les limites et les exigences ducatives que pr supposent l usage en aval des NTIC Pour les promoteurs de ce sc nario la r volution p dagogique des NTE exige que les tudiants
170. rticipe l effort collectif prom th en visant penser et repenser l cole et la Soci t 237 Cit aux tats g n raux par Yves Archambault op cit p 28 Dans Strat gies pour le cybermonde Le Monde Diplomatique ao t 1997 ce pros lyte des NTIC affirment qu il faut accepter les risques de l entr e dans le nouvel espace temps d sormais une condition de survie 38 Anne Marrec op cit p 5 23 Pierre Reid alors pr sident de la CREPUQ cit par Paul Cauchon dans Les universit s courtisent le priv la conf rence des recteurs souhaite cr er une entreprise pouvant produire et diffuser des contenus de cours sur CD ROM et Internet Le Devoir le samedi 2 et dimanche 3 novembre 1996 p A3 BIBLIOGRAPHIE ADORNO Th odore W Minima Moralia R flexion sur la vie mutil e Paris dition Critique de la politique Payot 1991 Mod le critique Paris Payot 1984 The Culture Industry Londre dition J M Bernstein Routledge 1991 ADORNO Th odore W et Max HORKEIMER La dialectique de la raison fragments philosophiques Paris Gallimard 1974 AGAMBEN Giorgio Enfance et histoire d p rissement de l exp rience et origine de l histoire Paris Payot 1989 AKTOUF Omar ducation contemporaine management et avenir socio conomique une agonie annonc e HEC Montr al 1999 polycopi ALAIN Propos sur l ducation Paris Presses Universitaires de Franc
171. s o la science et la technologie constituent le moteur du d veloppement conomique social et culturel des nations o la puissance des moyens de communications pousse l homog n isation culturelle la qualit et l efficacit du syst me d ducation seront de plus en plus un atout d cisif de la survie de la comp titivit des nations Le Qu bec doit consid rer son syst me LA Aion comme li directement ses int r ts nationaux les plus vitaux Ces extraits laissent entendre on ne peut plus clairement comment certains promoteurs de NTIC ont situ le syst me d enseignement qu b cois dans un rapport adaptatif comp titif et concurrentiel dans un contexte o le travail est volutif o une comp tition f roce s installe entre les pays hautement industrialis s et finalement o le savoir se trouve partie prenante du d veloppement conomique Dans cette perspective o le syst me ducatif aurait s ajuster tel que propos par l ACFAS aux nouveaux d fis qu imposent les bouleversements socio conomiques que subit notre soci t en cette fin de si cle od il semble que l cole soit dor navant appel e op rer comme tout autre entreprise soumise aux r gles de concurrence de comp titivit et de d veloppement conomique r gles appartenant davantage au lexique des th ories conomiques n olib rales qu celui de l cole comme institution publique c est
172. s sp cifiques et individualis s D une part le nombre d adultes effectuant un retour aux tudes tout en pr servant leur emploi va s accroissant Les tudiants inscrits dans un parcours de formation continue pr f reraient selon la TELUQ des tudes autonomes D autre part l ducation par le campus virtuel serait attrayante pour la nouvelle cohorte d tudiants cat goris s insolemment comme la g n ration NINTENDO El Ceux ci ayant t habitu s dit on manipuler les technologies de l information et de communication depuis 175 Th r se Laferri re op cit p 4 176 Les notions de virtuel et de virtualisation sont couramment employ s Or nous pensons qu elles constituent un abus de langage une conception s duisante certes qui sert essentiellement la cause des promoteurs du futurisme technologique 177 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 9 18 TELUQ op cit p 19 1 Tbidem p 5 82 leur plus jeune ge exigeraient une transformation compl te de la formation scolaire Finalement la d territorialisation de l ducation est aussi consid r e comme le sc nario id al parce qu adapt e la client le vivant en r gion et n ayant pas acc s aux tablissements scolaires traditionnels L introduction des technologies dans l enseignement est une r alit incontournable cause de trois pressions convergentes La premi re pression vient de la client le tudiant
173. s ainsi que l ad quation plus forte entre le syst me de socialisation des individus et le processus de d veloppement productif et industriel nous conduisent reconceptualiser et reconsid rer la question des finalit s de l institution scolaire Devenue un enjeu pour le capitalisme dans son ensemble l autonomie de l institution scolaire semble de plus en plus limit e 70 Organisation de Coop ration et de D veloppement conomique OCDE Adult Learning and Technology in OECD Countries OCDE Paris 1996 cit par G rard de S lys op cit p 14 38 1 3 2 La postmodernit et la remise en question des finalit s ducatives Le discours promouvant la mise en place des NTIC doit tre tudi en lien avec la mise en place d un nouveau mode de reproduction sociale Lorsqu elle est directement ins r e dans le sens de la dynamique soci tale nous pensons que l informatisation scolaire devient une manifestation caract ristique de la soci t postmoderne La postmodernit signifie pour nous une transformation socioculturelle radicale des soci t s occidentales et des institutions qui la composent Avec Michel Freitag Frederick Jameson et Jean Fran ois Lyotard nous entendons le concept de postmodernit au sens d une logique culturelle dominante dans la soci t contemporaine en mutationL Cette derni re est caract ris e par la reproduction largie du capital et par une logique technicienne qui s insin
174. s dans les universit s est un fait comme mati re d enseignement C est un fait comme outils de recherche Son introduction comme outils g l enseignement r volutionne profond ment les pratiques p dagogiques La promotion des nouvelles technologies d information et de communication a ici pour corrolaire la promotion des nouvelles technologies de formation et des nouvelles technologies ducatives NTE On promeut l usage de machines contenus de logiciels outils et de programmes ducatifs num ris s dans le but d informatiser les enseignements Il n est plus uniquement question d introduire des outils de recherche en classe ou des outils de communication entre les classes et autres partenaires de l ducation mais bien des logiciels de toutes sortes qui viennent diff rents degr s selon les environnements p dagogiques privil gi s se substituer l enseignement conventionnel et l enseignement lui m me On a d ailleurs fait explicitement r f rence aux tats g n raux de nouveaux m dias enseignants o l apprenant acc derait des contenus de cours pr fabriqu s multim diatiques sur CD ROM disques optiques compacts ou sur serveurs distants C est partir du moment o de nouveaux outils de communication sont promus afin de permettre des usages ducatifs informatis s que les NTE sont pr sent es comme la solution visant moderniser la communication ducative En effet
175. s entre les NTIC l industrialisation et l int r t des entreprises priv es dans le processus d informatisation lorsqu elle d clare L enseignement distance est particuli rement utile pour assurer un enseignement et une formation rentables Un enseignement de haute qualit peut tre con u et produit en un lieu central et ensuite diffus au niveau local ce qui permet de faire des conomies d chelles Le monde des affaires devient de plus en plus actif dans ce domaine soit en tant qu utilisateur et b n ficiaire de l enseignement multim dia et distaape soit en tant que concepteur et n gociant en mat riel de formation de ce type 67 Gerry Smith op cit p 1 Tony Clark et Maude Barlow MAI Multilateral Agreement on Investment and the Threat to Canadian Sovereignty Canada Stoddart Non Fiction Books pp 112 113 Commission europ enne L ducation et la formation distance SEC Document de travail de la Commission europ enne 1990 cit par G rard de S lys op cit p 14 37 Il est question ici d industrialiser le proc d de diffusion du savoir par le biais des NTIC Celles ci permettraient un professeur isol dans un studio de donner son cours des milliers et pourquoi pas des millions d tudiants dispers s travers le monde Ainsi un tudiant de Montr al pourrait techniquement tre inscrit et participer une session scolaire l Uni
176. s entrons dans l ge de l information Cette re venir pourrait tout aussi bien s appeler l ge de l apprentissage La gH importante capacit des temps modernes est la capacit d apprentissage L enseignement n est pas la fin de l cole c est un moyen L cole doit cr er les conditions qui d velopperont chez les jeunes le go t d apprendre L cole doit viser ce que l on apprenne se passer d elle Il faut de fa on prioritaire apprendre apprendre et le faire de fa on continue et polyvalente pour fonctionner ad quatement et s int grer harmonieusement 142 Association qu b coise des utilisateurs de l ordinateur au primaire et au secondaire AQUOPS M moire soumis la Commission de tats g n raux sur l ducation Montr al septembre 1995 p 22 5 Voir la note 64 144 APOP op cit p 3 145 Association du personnel des services documentaires scolaire op cit p 1 71 cette nouvelle soci t re apprendre voil une des plus fondamentale finalit de l cole Pr textant un march du travail qui requiert une main d uvre plus autonome flexible et sachant s adapter en permanence aux changements soci taux on exige que l cole forme des tudiants ayant de nouvelles aptitudes en termes de capacit d auto apprentissage d autodidaxie et d autoformation Or comme nous le verrons dans le prochain chapitre les promoteurs des no
177. s sciences de l information et de la communication Approches acteurs pratiques depuis 20 ans 26 27 28 mai 1994 Toulouse 9 congr s national des sciences de l information et de la communication p 30 Comme nous l avons d j exprim dans une recherche portant sur la mise en place du syst me VisioCommunication travers un r seau universitaire parisien il y a encore beaucoup de divergences et de concurrences qui sont inh rentes aux strat gies d acteurs aux diff rentes architectures techniques et aux philosophies des trois secteurs appel s converger t l communication informatique et audiovisuel St phane Thellen sous la dir de P M glin La mise en op ration de VisioUniversit dans le contexte d industrialisation Rapport de recherche dans le cadre du Projet Int gr France Qu bec sur la mise en place des autoroutes de l information Villetaneuse LabSic Paris XIII Paris Nord polycopi 1997 p 29 I5 Michel Pichette Quelques enjeux de la r volution de l information et de la communication en ducation Sociologie et soci t s vol XVI no 1 p 115 123 10 En effet une gamme de produits technologiques est aujourd hui con ue pour fonctionner en r seau Que ce soit les multiples syst mes de t l communications Visio le satellite ducatif ou Internet le r seau des r seaux tous permettent l change d informations distance Si nous avons d j voqu le fait
178. s usages interroge fondamentalement le mode de fonctionnement et les finalit s de nombreuses institutions Pour certains promoteurs des NTIC l cole aurait un r le central jouer dans le processus de diffusion de nouvelles pratiques d utilisation des NTIC Pour d autres il est dit que l introduction des NTIC l cole ne saurait se limiter r pondre des exigences en terme d acculturation technologique des tudiants Par exemple le Conseil sup rieur de l ducation CSE soutient que les NTIC doivent aussi tre appr hend es comme de nouveaux outils ayant des vertus p dagogiques ind niables un potentiel de El dont il faudrait transformation de l ensemble des mod les et des pratiques ducatives rer profit pour renouveler l cole actuelle qui en a bien besoin sr Telles que pr sent es par le CSE les NTIC auraient un r le central jouer au c ur du processus de modernisation de l ducation Force nous est de constater que le d ploiement actuel des technologies informatiques et des outils num riques permettant une informatisation accrue des activit s communicationnelles pose tout un ensemble de d fis l ducation et suscite de nombreux questionnements quant leur valeur r elle Philippe Breton et Serge Proulx L explosion de la communication La naissance d une nouvelle id ologie Paris et Montr al d La D couverte et d Bor al 1989 p 13 4 C
179. sionnelle La seconde configuration la classe assist e doit tre abord e selon le sc nario en amont que nous avons d j pr sent Malgr l introduction de nouveaux outils symbolic meaning Pour ce sociologue des organisations la classe doit tre d finie comme une pratique institutionalis e et comme un mythe rationalis 7 Anne Marrec L tudiant neurone dans un syst me reconfigurer dans T l Contact vol 2 num ro 1 septembre 1996 pp 4 5 18 LA CLASSE ASSIST E p dagogiques les activit s se d roulent toujours dans le lieu circonscrit que cons titue la classe La relation a entre lenseignant et l tu GC FO diant demeure pratiquement MACOLE inchang e bien que les enseignements y soient da vantage appuy s par de nouveaux supports logis tiques permettant une plus grande ouverture sur l ensemble du savoir que dans la classe traditionnelle Par exemple par le biais de la t l vision il est permis aux tudiants d acc der des informations localis es hors de la salle de cours El Ceci dit l utilisation du dispositif audiovisuel n interf re peu ou pas dans l inscription territoriale de la classe et dans la relation enseignant enseign L enseignant tel que le veut la repr sentation classique du ma tre occupe un r le d terminant dans le processus d apprentissage de l tudiant Dans la troisi me configuration g otechni
180. sociaux et culturels des nouvelles technologies de l information et de la communication Rapport pr sent la Fondation Roi Baudoin LENTIC Bruxelles 1991 BERTHELOT Mich le dir Les tats g n raux sur l ducation 1995 1996 Expos de la situation Qu bec Minist re de l Education 1996 BLOOM Allan L me d sarm e essai sur le d clin de la culture g n rale Montr al Gu rin litt rature 1987 BOIVERT Hugues L universit r inventer Qu bec dition du Renouveau P dagogique Inc 1997 BOURDIEU Pierre et Jean Claude PASSERON Les h ritiers les tudiants et la culture Les Editions de Minuit 1964 BOURQUE Gilles et Jules DUCHASTEL Texte discours et id ologie s Revue belge de philologie et d histoire Fasc 3 Langues et litt ratures modernes la dimension id ologique du texte 1995 BOWERS John Postmodernity and the Globalisation of Technoscience The Computer Cognitive Science and War dans Postmodernism and the Social Sciences John K DOHERTY Elisabeth GRAHAM et Mohammed H MALEK dir New York St Martin s Press 1982 p 111 126 BRETON Philippe L utopie de la communication le mythe du village plan taire Paris La D couverte 1995 BRETON Philippe et Serge PROULX L explosion de la communication la naissance d une nouvelle id ologie Paris et Montr al Ed De la D couverte et Ed Bor al 1989 BRUNO Pierre L crit et le
181. ssance Vie et V rit recueil de Jean Granier Paris Presses Universitaires de France 1971 p 27 192 NORA Simon et Alain MINC L informatisation de la soci t Rapport M Le Pr sident de la R publique Paris La Documentation fran aise Seuil 1978 OPPENHEIMER Todd The Computer Delusion The Atlantic Monthly vol 280 no 1 juillet 1997 p 45 62 PAYEUR Alain Mise en place d une industrialisation de la formation proposition pour un tat des lieux S minaire industrielle de la formation SIF Grenoble polycopi 1996 117 PETITAT Andr Production de l cole Production de la soci t analyse socio historique de quelques moments d cisifs de l volution scolaire en Occident Gen ve Librairie Droz 1982 PICHETTE Michel Quelques enjeux de la r volution de l information et de la communication en ducation Sociologie et soci t s vol XVI no 1 avril 1993 p 115 124 POURTOIS Jean Pierre et Huguette DESMET L ducation postmoderne Paris Presses Universitaire de France PUF 1997 PROULX Jean Pierre OLIVIER mile et Claude LESSARD Le rapport de la commission des Etats g n raux sur l Education Recherches sociographiques XXXVIII no 2 1997 p 335 344 PROULX Serge et Marc SENECAL L interactivit technique simulacre d interaction sociale et d mocratie TIS Technologies de l information et soci t vol 7 no 2 juillet
182. st re prend vivement position en faveur des autoroutes de l information et du projet Info muse Formidable rampe d acc s aux cultures du monde l autoroute de l information pourrait ce point r volutionner l enseignement que le Rapport Berlinguet pr voit que c est l ensemble du syst me d ducation qui devra tre r vis en cons quence tant au plan des contenus que des m thodes d enseignement La ma trise des nouvelles technologies sera d abord n cessaire aux enseignants qui l utiliseront comme support p dagogique Sue aux l ves qui ne voudront pas devenir des pi tons de l autoroute Info muse un projet qui reliera plus d une centaine d institutions mus ales qu b coises permettra notamment de diffuser leurs collections par courrier lectronique facilitant ainsi l int gration de l apport mus al au programme p dagogique permettant aux l ves de d couvrir des expositions de participer e ateliers de d couvertes et de s initier aux uvres sans quitter l cole Les NTIC sont ainsi consid r es par plusieurs comme des outils r volutionnaires qui brancheront l cole sur la culture technologique et les cultures du monde parce que sur un autre plan 1l est question de favoriser l tablissement de communications m diatis es par les nouvelles technologies entre l cole et la maison l cole et le milieu scientifique et aussi entre l cole et le milieu du t
183. ste justifiant l introduction des NTIC l cole 3 CONTEXTE SOCIAL ET HISTORIQUE DANS LEQUEL S INSCRIT LA MISE EN PLACE DES NTIC A L COLE 3 1 Interpr tation de la r orientation des politiques nationales l gard des services publiques s r organisation id ologique et politique de lEtat vis vis de ses responsabilit s sociales remise en question de l Etat Providence r ajustements structurels etc 3 2 D finition de la crise de l ducation diagnostic d une inad quation et d une inadaptation de l cole et de la soci t crise de financement des tablissements scolaires crise des m thodes p dagogiques etc 3 3R f rence la mondialisation et la globalisation projet social transformation in luctable etc 3 4R f rence aux transformations technologiques en cours dans les soci t s industrialis es 126 3 5 un plus haut niveau de g n ralit le type d organisation sociale le mode de r gulation conomique ou de reproduction social auxquels on se r f re r f rence la soci t du savoir de l information de la communication la soci t post industrielle postmoderne etc 3 5 1 R le accord la culture dans ce contexte 3 5 2 R le attribu l institution scolaire dans ce contexte nouveaux mandats redevance devant le rapport social capitaliste concurrence entre les institutions etc 3 5 3 R le attribu l informatisation et aux NTIC da
184. stitution scolaire qui l on attribuait jusqu ce jour le monopole du mode formel de transmission et de l gitimation du savoir est appel e jouer un r le tout fait nouveau En tant qu institution participant la reproduction des structures sociales l cole devient non plus seulement un lieu de transmission des connaissances des savoir faire techniques de socialisation et d une formation la libert et la connaissance de soi mais est aussi appel e jouer un r le clef Il n y a ici obligation que dans la mesure o l id ologie dominante l exige En effet le d sengagement de l tat est moins li des d terminations conomiques qu des int r ts financiers des p titions de principes n olib rales et d cisions politiques arbitraires A nsi le d sengagement de l tat constitue moins un retrait pur et simple qu une r organisation id ologique et politique de son r le et de ses responsabilit s sociales l tat capitule devant les forces que le capitalisme a d cha n es et devient un syst me coop rant avec les dirigeants de la haute finance Nous renvoyons cet effet au texte de Gilles Gagn Le n olib ralisme Fable en plusieurs parties dans Temps Fou septembre octobre 1997 no 23 p 25 La crise structurelle se manifeste d abord par des indices tels que ceux de la pauvret end mique de la r cession conomique du ph nom ne de l excl
185. sur le contenu de l change cette action se greffe sur un potentiel technique pr d termin qui constitue un horizon de r f rences incontournables Josianne Jou t Pratiques de communication et figures de m diation dans R seaux Dossier Les M diations num ro 60 juillet ao t 1993 p 107 En d autres termes bien que l utilisateur soit appel faire des choix il doit tout de m me se r f rer aux conditions de possibilit s et donc aux contraintes des logiciels emprunt s 17 Nous employons le concept usage social dans le sens d fini par Jean Guy Lacroix Ga tan Tremblay et Gilles Pronovost c est dire comme mode d utilisation se manifestant avec suffisamment de r currence sous la formes d habitudes suffisamment int gr es dans la quotidiennet pour s ins rer et s imposer dans l ventail des pratiques culturelles pr existantes se reproduire et ventuellement r sister en tant que pratique sp cifique d autres pratiques concurrentes ou connexes Dans La mise en place de l offre et la formation des usages des NTIC Le cas de Videoway et de T l tel dans Cahiers de recherche sociologique no 21 1993 p 84 12 rang s parmi les nombreux projets non r alis es de l histoire Dans le seul domaine des technologies ducatives combien de projets se sont but s aux r sistances des institutions des instituteurs et des tudiants Il ne faut pas oublier qu en leur tem
186. t des apprentissages et pour augmenter la pers v rance scolaire les NTIC repr sentent une ressource remarquable Il s agit l d un moteur qui peut SIEEN an I ent et l apprentissage de la fa on la plus dynamique qui soit Et Qu il s agisse de l ducation en classe o distance de la classe assist e branch e ou virtuelle l usage des NTIC que nous retrouvons promu dans les m moires analys s repose toujours sur la m me pens e magique l efficacit a priori des NTE et du sc nario en amont dans le domaine de l ducation institutionnalis e Si r volutionnaire que soit l explosion technique industrielle et commerciale li e aux NTIC si jubilatoire et optimiste que soit le discours lorsqu il est question par exemple d enseignement enrichi en couleur qui permettrait d accro tre la pers v rance scolaire tout repose sur l id e que l usage p dagogique des NTE est en soi une panac e Ce discours utopique nous rappelle les envol es futurologistes d un Pierre L vy qui proph tise et sermone le cyberespace en tant que partout de Pesprit humain conscience au centre d un univers de formes en expansion qui rayonnera de la joie d exister o la connectivit informatique fera voluer irr versiblement la conscience humaine un niveau sup rieur Es 216 F d ration des commissions scolaires du Qu bec FCSQ Le choix de la FCSQ un syst me qui mise sur la d mocratie
187. t p 26 16 APOP op cit p 6 et 13 78 l heure actuelle une r volution que l on comparera avec recul la Renaissance ce tournant de la civilisation caract ris par le passage de l oral crit gr ce l invention de RDA C Si nous sommes en rupture ce sont les institutions qu il faut changer Cette interpr tation d une soi disant place an mique faite aux NTIC l cole et d une r volution des pratiques institutionnelles culturelles et sociales rendue possible et n cessaire gr ce l usage d innovations technologiques est typique d un discours qui se veut critique de l ducation traditionnelle et qui table sur le futurisme technologique comme solution tous les maux autrement dit d un discours h g monis par le d terminisme technologique Pour ceux qui tarderaient introduire les NTIC une menace d exclusion leur est asservie L informatisation est consid r e comme la nouvelle norme suivre l aube du troisi me mill naire et qui ceux qui s en carteraient seraient irr m diablement exclus de l histoire En clair ils s emploient pr senter l introduction des NTIC l cole comme un gage de Lis modernit ducative Aussi diff rentes solutions technologiques sdl sont propos es pour corriger la situation historique dans laquelle l cole serait plac e La premi re que nous avons d sign e comme tant la classe assist e est ca
188. t dans ce cas d apprendre aux tudiants manipuler les outils de recherches tre en mesure d valuer la pertinence des informations qu ils trouvent et prendre une distance critique vis vis ces derni res 193 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 5 194 Thid p 13 Il devient imp rieux de mettre jour nos connaissances d une fa on ponctuelle d apprendre o trouver et comment utiliser efficacement l information L omnipr sence et l volution effarante des NTIC nous am nent consid rer l int gration de ces connaissances pratiques co essentielles en formation et en ducation quel que soit le champ d tude l cole peut guider les jeunes travers les d dales des nouvelles technologies de l information afin de leur permettre d y d couvrir les contenus auxquels ils pourront s identifier culturellement L cole doit favoriser le d veloppement de l esprit critique face la multitude d images qui l assaillent quotidiennement et donies codes se d marquent de ceux g n r s par la civilisation de criture 86 En clair les NTIC sont consid r es dans ce sc nario comme un outil de recherche et une mati re enseigner Il s agit essentiellement de compl ter l ducation par l largissement du champ des ressources et des connaissances Dans un contexte qui est toujours explicitement identifi comme tant celui de la transition vers
189. t alors donner au mot technologie un sens tr s large faisant appel la fois des mat riels didactiques et des proc dures Jacques Lapointe d finit les NTE comme tant un processus ax sur la recherche et le d veloppement de solutions pratiques pour le milieu de l ducation qui ne doit pas tre Or avec l mergence des NTE c est moins le savoir et la relation au savoir qui est l objet associ exclusivement aux produits mat riels qu elle peut g n rer de la r flexion que l am lioration des r sultats ducatifs en terme de rendement et d efficacit Bernard Lachance op cit 5 J K Galbraith The New Industrial State New York A Mentor Book 1979 p 11 cit par Jacques Lapointe R flexion sur le domaine de la technologie ducative ducatechnologiques vol 1 no 1 Qu bec Universit Laval 1995 en ligne http www fse ulaval ca fac ten reveduc html vol1 nol reflex html l Jbidem 27 au niveau de la diffusion Pour les technologues de l ducation la r ing nierie ducative repose sur l axiome voulant que l ducation doit tre valu e selon des crit res de performance de productivit et d efficacit pour tre socialement utile Pour eux la modernisation de l ducation doit passer par l instrumentalisation des objectifs atteindre la r ing nierie des m thodes p dagogiques la rationalisation des proc d s de communication ducative et la st
190. t d applications ducatives informatis es Dans ce contexte elle nous appara t tre mise la remorque des transformations socio conomiques elles m mes impuls es par une pens e n olib rale qui vise tout subordonner l conomie marchande Au dire de l Association des Cadres Scolaire du Qu bec parce que l cole aurait jouer un r le de premier plan dans la mouvance d une soci t que l on voudrait difier sur le complexe techno conomique le Qu bec n a pas le choix de s adapter cette r alit Lal La TELUQ pr sage quant elle que le Qu bec peut gr ce ses actions visionnaires disposer d un avantage concurrentiel pour prendre sa place dans le monde des communications 3 2 1 Une ducation d finie en fonction des comp tences exig es par le march du travail et l informatisation sociale Il n y a pas que la structure administrative organisationnelle et bureaucratique de l cole qui soit appel e tre r form e en regard de l conomie et de l organisation sociale postindustrielle C est aussi tout ce qui rel ve de l ducation toutes les questions normatives concernant les finalit s ducatives savoir ce que l cole doit enseigner et comment elle 126 irons se S NE Pre S Tani 2 T l Universit TELUQ L universit vigie m moire pr sent la Commission des Etats g n raux sur l ducation Qu bec ao t 1995 p 14 127 Association
191. t de l information l appropriation de la connaissance et finalement l acculturation technologique L introduction des NTIC est consid r e par la majorit des m moires tudi s comme tant la solution id ale pour r pondre aux finalit s ducatives contemporaines outils qui permettraient de soutenir efficacement les activit s scolaires dans un monde en mutation Si tous les promoteurs se sont accord s sur la n cessit et l urgence d introduire les NTIC l cole leurs visions a toutefois diverg es en ce qui concerne les usages scolaires des NTIC en fonction des environnements technologiques et des m thodes p dagogiques prescrites 148 Jean Baudrillard Le syst me des objets la consommation des signes Gallimard 1968 p 143 73 4 1 Les diff rents usages prescrits des NTIC pour l ducation Le pari des nouvelles technologies de communication et d information en ducation qui exigerait une adaptation des cursus scolaires et des modes de transmission du savoir est constamment justifi par la croyance implicite que les NTIC am lioreront de facto la performance scolaire des tudiants usagers En effet la transformation du processus d enseignement et d apprentissage est toujours discut e dans l optique o les NTIC sont au pr alable jug es comme des outils p dagogiques efficaces Elles sont omnipr sentes titre de solutions envisag es d une ventuelle r ing nierie duca
192. t institutionnelles Pour certains promoteurs la possibilit d informatiser l ensemble du processus de transmission du savoir par l introduction de nouveaux outils de t l communications permettrait de procurer distance les moyens n cessaires la t l enseignement et l auto formation L interactivit que procure les NTIC engendrerait une rupture remettant en question le fait scolaire tel que traditionnellement institu 31 L tudiant pourrait tre accompagn par un technicien un assistant p dagogique mais aussi par un enseignant virtuel un agent p dagogique intelligent ou par un softbot c est dire un personnage synth tique g n r par ordinateur qui dit on assure la fonction d enseignant en se substituant celui ci Voir ce sujet Michel Alberganti STEVE et AD LE enseignants virtuels dans Le Monde interactif Mercredi le 13 janvier 1999 en ligne http www lemonde fr nvtechno futur formation ensvirt html 21 Dans ce contexte de d territorialisation d interactivit et de virtualisation des enseignements Simon Nora et Alain Minc affirment que les cons quences de l informatisation scolaire sont de l ordre d une mutation ou d une m tamorphose de la p dagogie Il s interrogent donc sur ce que signifieront alors les notions de programmes scolaires les cursus tablis les c sures entre disciplines d s lors que le rythme et la na
193. tion travers le premier sc nario l int r t d introduire les NTIC se trouve dans le renforcement de l ducation conventionnelle En effet ce serait sans jamais sortir du mod le ducatif existant que pourraient tre int gr es les NTIC Ces derni res seraient consid r es comme tant des outils auxquels que le syst me d enseignement pourrait faire appel titre de compl ment et ce afin d enrichir l action ducative par l largissement du champs de consultation des ressources El cet gard nul doute que l utilisation des NTIC en classe constituerait un compl ment la p dagogie traditionnelle diversification du r pertoire des ressources informationnelles qui s effectue dans le prolongement de l introduction dans les salles de cours du manuel scolaire et de tout autre savoir dit Les pr misses de l introduction des NTIC d finies travers le sc nario en aval sont toutes autres Les NTIC n y seraient plus employ es seulement pour compl ter les enseignements conventionnels par la recherche d une plus grande flexibilit des modalit s de diffusion du savoir Elles remettraient en question le processus d apprentissage lui m me L introduction de ces derni res selon la sc nario en aval aurait pour cons quence l informatisation du processus ducatif en tant que tel l informatisation devant ici tre per ue 21 Thid p 4 15 en tant que mise en place de machi
194. tion de la culture Se pla ant du c t de l offre les technologues structurent explicitement le projet d int gration des NTIC l cole autour de logiques ing nieriales cybern tiques ainsi qu industrielles et marchandes 1 3 Transformations socio conomiques et nouveaux enjeux pour l cole Afin de compl ter cette probl matique de l introduction des nouvelles technologies de l information et de la communication en ducation nous pensons n cessaire de l examiner 28 l aune des transformations g n rales de la soci t Pour ce faire nous mettrons l emphase sur la dimension pist mologique de l ducation dans son rapport la connaissance la culture et la soci t Apr s avoir pr sent les nouveaux outils techniques et les usages p dagogiques promus travers l offre sociotechnique d finie en aval nous voulons tenter de soulever la signification de l introduction des NTIC en lien avec la r alit culturelle et sociale dans laquelle elle s inscrit et face aux visions du monde en changement Nous r f rant Louis Qu r nous pensons important de compl ter l tude des NTIC et des discours qui en font la promotion par l tude de ce qui rel ve du proc s m me d institution de l espace social du travail de mise en forme de la soci t de la cr ation des conditions d existence d une communication entre ses membres et de constitution des cadres E institu
195. tion du syst me ducatif qu b cois Dans une soci t o certains pr disent et souhaitent des changements structurels majeurs par la valorisation du savoir et de l information le syst me scolaire est appel jouer un r le capital D une part parce qu il est un des organes privil gi s de production et d usage du savoir certains imaginent d j l cole comme tant l industrie num ro un de la nouvelle conomie D autre part parce qu il est l instance par excellence de reproduction et de transmission du savoir on voudrait aussi qu il devienne le lieu de diffusion et d int gration des valeurs et comp tences jug es n cessaires une soci t de l information et du savoir Or notre analyse nous am ne penser que les finalit s scolaires sont de plus en plus redevables du rapport social capitaliste dans sa version postindustrielle Significatif cet gard est le fait que les interpr tes de la restructuration du syst me ducatif en termes administratifs comptables et gestionnaires soient les premiers crier haut et fort que le r seau qu b cois de l ducation est en crise ul La perspective conomiste et la vision n olib rale qu ils empruntent pour d finir la crise structurelle des soci t s industrielles avanc es les am nent affirmer comme le fait la F d ration qu b coise des directeurs et directrices d tablissement d enseignement FQDE qu il est n cessaire d adapter l
196. tionnels qui garantissent leur identit et soutiennent leur action Ainsi en tenant compte de la dialectique entre le changement technique et le changement social pour ce qui concerne l objet sp cifique de notre recherche nous nous interrogeons sur ce qui semble s instituer en normativit au niveau de la r gulation sociale par le biais des NTIC et des discours qui orientent le proc s ducatif vers une nouvelle relation entre le sujet tudiant le champ ducatif et l organisation sociale dans son ensemble En clair nous cherchons jeter un clairage nouveau sur le discours promouvant l usage ducatif des NTIC en le situant dans un contexte o les fronti res institutionnelles et id ologiques de l cole sont elles m mes r interpr t es par les bouleversements conomiques et technologiques ayant cours dans les soci t s industrielles avanc es La pr sente restructuration mondiale des march s et la r orientation des politiques nationales l gard des services publiques remettent en question les assises de l cole publique L tat se d sengage financi rement de plusieurs champs de la vie sociale dont il s tait port garant tels que l ducation la sant et les services sociaux La remise en question de l tat providence o l tat du Bien tre du Welfare c est selon les politiques d assainissements des finances publiques et le d ficit z ro semblent frapper l institution sc
197. tive titre d exemple Lise Longpr et Andr e Damphousse consid rent qu elles sont des technologies facilitant apprentissage Le Tout dans le discours des auteurs des m moires converge fusionner dans cet unique concept passe partout de NTIC afin de les promouvoir en tant que solution par excellence aux diff rents maux du syst me ducatif C est ainsi qu en tant que promoteur d une ducation pr tendue tre au diapason de l air du temps l APOP peut proclamer que travailler l ordinateur dans un environnement p dagogique soigneusement pr par permet l utilisateur de d velopper des comp tences de haut niveau communication avec des partenaires distance ou en pr sence expression recherche classification analyse et traitement de l information Cela d veloppe chez l apprenant des habilit s d apprentissage autonome lt Pour augmenter la qualit des apprentissages et pour augmenter la pers v rance scolaire les NTIC repr sentent une ressource remarquable Il s agit l d un moteur qui peut Tevoutonnei lenenemen et l apprentissage de la fa on la plus dynamique qui soit LL La signification de ces extraits quant notre analyse est fondamentale Si le mode op ratoire des NTIC est embelli au point o tout le proc s ducatif devrait dor navant s y r f rer toutes les questions fondamentales quant aux modalit s d apprentissage se trouvent quant elles vacu es Par exempl
198. tivit et de la performance de l organisation scolaire C est pour cette raison que nous affirmons que la technologie se m tamorphose en technologisme On retrouve toujours dans le discours tenu aux tats g n raux une pr sentation id ologique d un besoin indiscutable voire naturel de la technologie L argumentation des promoteurs est bas e sur des valeurs strictement utilitaires l individualisation des apprentissages la plus grande accessibilit l information et la d territorialisation des cours une soit disant stimulation intellectuelle que procurerait une ducation hi tech une division voire une limination des t ches de l enseignement dites r p titives etc Nous voil projet s au c ur de la probl matique du processus d industrialisation de l enseignement Il s agit d s lors d une profonde remise en question des finalit s ducatives dans le sens de ce qu il faut enseigner et de comment il faut enseigner 0 ASTED op cit p 12 231 APOP op cit p 3 102 Dans cette perspective nous r it rons l hypoth se principale de cette recherche voulant que le discours sur l introduction des NTIC s av re de nature id ologique car vise promouvoir une ducation dont les finalit s sont masqu es d une part par l appel de nouveaux moyens techniques et d autre part un nouveau mode de r gulation sociale En effet nous pensons que lorsque les promoteurs attribuent un p
199. tivit s de recherches et d enseignement etc Dans un contexte o les rapports socio conomiques sont domin s par le capitalisme et les politiques n olib rales Ell industriatisation de l ducation est caract ris e par la mise en uvre d une industrie de services p dagogiques soumise aux crit res de rendement afin de r pondre aux besoins du client tudiant consid r de plus en plus comme un utilisateur payeur Ainsi la restructuration de l cole devient un pr texte Nous paraphrasons ici Pierre M glin Une question dans L industrialisation de la formation tat de la question Sous la direction de Pierre M glin Paris d Centre National de Documantation P dagogique 1998 p 15 Sur cette question de la gu rison de la soci t nous ne pouvons nous emp cher de renvoyer le lecteur au texte canonique de Herbert Marcuse o il est question d une critique de l approche th rapeutique en science sociale L homme unidimensionnel Paris d de Minuit 1968 Telle est la th se principale que d fend ric Delamotte dans son ouvrage intitul Une introduction la pens e conomique en ducation Paris Presses universitaires de France Collection P dagogie d aujourd hui 1998 S ric Delamotte La difficile caract risation de l ducation l aune des crit res des industries culturelles dans S minaire Industrialisation de la Formation SIF Grenoble 1
200. tmoderne profitant davantage aux colporteurs de la pens e magique qu l cole en tant que telle et la soci t dans son ensemble Si le progr s technologique est le fruit d actes raisonn s on ne pourra cependant parler de progr s social et ducatif que lorsqu on sera capable de les introduire de fa on r fl chie et consciente Contrairement aux technophiles comme Jo l de Rosnay qui estime que l informatisation de l cole est indispensable sans quoi la situation de l cole deviendra bient t intenable la concurrence exerc e par les nouvelles technologies est trop forte Er nous pensons que l introduction des NTIC ne constitue pas une fatalit tous les bon gr mal gr le paysage scolaire se transforme qu on le veuille ou non on arr te pas le progr s largent a toujours 108 men le monde ainsi qu tous les rationnels nonc s pour justifier l introduction des NTIC l cole tels que l heure de la mondialisation de l conomie nous devons aussi mondialiser l ducation les universit s qu b coises doivent d velopper ces nouveaux produits multim dias pour ne pas se faire imposer des outils qui viendront des Etats Unis ou 39 5 us d Europe El faut opposer un discours volontariste et ce tout en pr servant la mission sociale et historique de l Ecole Cette perspective critique de l arrimage entre l cole et le complexe techno conomique capitaliste pa
201. ture de r s 215 33 P4 LS Zoo l enseignement varieront d un l ve l autre nE En effet l tudiant est amen r aliser son apprentissage seul Pierre M glin affirme que cet tudiant ne se retrouverait d s lors plus rattach une structure ducative susceptible de lui fournir les consignes et les conseils en m me temps que les connaissances et les comp tences acqu rir L utilisation du World Wide Web i e la Toile Universelle en tant que repr sentation graphique du campus virtuel partir duquel les tudiants puiseraient le savoir pour leur ducation entra ne la disparition de l unit du savoir incarn e par le professeur et la classe En effet en tant que r seau o peuvent circuler les informations issues de toutes les banques de donn es lunivers communicationnel que forme la Toile placerait les tudiants dans une situation o il leur serait difficile voire impossible d avoir une vue d ensemble syncr tique et critique de la connaissance Dans la mesure o chaque information trouv e renvoie d autres informations accessibles par le r seau l tudiant ferait face un ensemble d informations h t rog nes Seul le bricolage individuel pourrait donner un sens cette masse d informations D s lors nous ne serions plus dans une logique ducative o le savoir est transmis par une personne dont les connaissances ont t au pr alable jug es par ses pairs et qui
202. u campus virtuel que la r f rence physique de la classe et l articulation traditionnelle entre le ma tre l tudiant et le savoir se trouve radicalement chang e L innovation se trouve dans le passage de l usage des nouvelles technologies en tant qu instruments visant am liorer le processus ducatif par adjonction de NTIC l usage des NTIC en tant que supports de sens excentr s infrastructures LA CLASSE OUVERTE VIRTUELLE num riques et en r seaux se substituant la classe et la relation tradi tionnelle enseignant enseign Tel que postul de contenu par la classe ouverte virtuel usage des NTIC permettrait de d terri torialiser les institutions scolaires Elet de transf rer toute la responsabilit de la relation p dagogique sur tudiant ici d fini comme tudiant neurone Ebe appel g rer lui m me son apprentissage Comme nous pouvons le voir par les figures 3 et 4 un seuil est franchi lorsque la relation entre l enseignant et l tudiant dans le processus de transmission du savoir se trouve modifi e par les nouveaux moyens de t l communications p dagogiques Traditionnellement on Anne Marrec op cit p 5 Ibidem 20 convenait que l cole avait pour fonction principale de transmettre le savoir via un professeur Celui ci connaissant le monde et tant responsable devant la soci t incarnait l unit du savoir institu Toutefois cett
203. ucationnal institutions are being re oriented to develop the technical and communication skills essential for the electronics manufacturing and service economy En effet pour certains analystes de l conomie de l ducation l unique issue la crise serait trouver dans la recherche d une mise en ad quation de l cole la nouvelle conomie dite de l information et du savoir Cette approche qui vise une plus grande professionnalisation des enseignements scolaires est clairement reprise par le Premier ministre du Qu bec monsieur Lucien Bouchard faisant lui m me cho au discours des industriels qui se plaignent d une discordance entre la connaissance et le savoir faire des tudiants lorsque ceux ci arrivent sur le march du travail Notre t che est de gu rir la social d mocratie qu b coise Notre objectif plus structurant porte sur la n cessit d un nouveau consensus sur l am lioration de la comp titivit Nous voulons une conomie ax e sur le savoir et la haute technologie et une conomie de solidarit Nous pouvons amorcer la grande r forme de l ducation pour en retirer une performance meilleure culture mieux partag e et jeter enfin les ponts entre l cole et r entreprise 5 USEEM E L Lowtech Education in a Hightech World New York Free Press 1986 p 5 Discours prononc par le Premier ministre Lucien Bouchard devant la Chambre de commerce de Laval l
204. ue dans le champ virtuellement infini de la culture La soci t contemporaine fait de plus en plus appel un nouveau mode de reproduction que Michel Freitag con oit dans sa th orie critique de la postmodernit comme op rationnel d cisionnel La caract ristique principale de ce mode singulier de reproduction sociale est d tre dans l incapacit de mettre en valeur les buts transcendantaux n cessaires toute mobilisation et toute unit normative c est dire la valorisation des finalit s port es civilisationnelles Assur e jadis par l tat moderne et ses institutions la l gitimit de toute unit normative et de tout projet volontariste en termes de raison et de progr s est remise en question dans le contexte postmoderne et se voit remplac e graduellement par une rationalit technique sans finalit transcendante la raison instrumentale d finie par Max Weber Dans cet optique il faut questionner l institution scolaire dans son rapport au savoir qu elle est cens transmettre 7l Frederick Jameson Postmodernism or The Cultural Logic of Late Capitalism dans New Left Review 1984 no 146 pp 53 92 Jean Fran ois Lyotard La conditon postmoderne Paris d Minuit 1979 Michel Freitag op cit Pour une analyse plus sp cifique de la question de l cole postmoderne lire Bill Readings op cit Jean Pierre Pourtois et Huguette Desmet L ducation postmoderne Paris Presses Universitaires
205. ue de communication et figures de m diations R seaux Dossier Les m diations no 60 juillet ao t 1993 p 99 120 LACHANCE Bernard Un courrant irr versible un enseignement de plus en plus individualis ducatechnologiques vol l no l Qu bec Universit Laval 1995 en ligne http www fse ulaval ca fac ten revenduc html vol1 no1 courrant html LACROIX Jean Guy Informatisation industrialisation de la culture et marchandisation accrue de la formation une interface ouvrant un nouveau cycle long de croissance La notion de bien ducatif Service de formation et industrie culturelles Actes du colloque international Roubaix IVP INFOCOM dir E Fichez 1994 p 321 342 Entrez dans l univers merveilleux de Vid oway De la t l matique aux autoroutes lectroniques le grand projet reconduit sous la direction de J G Lacroix B Mi ge et G Tremblay Presses de l Universit du Qu bec 1994 p 137 160 Autoroute de l information et transition vers le mode de r gulation discut programm MRPD Version finale juillet 1996 UQAM Montr al A para tre 45 pages Sociolologie et transition mill nariste entre l irraison totalitaire du capitalisme et la possibilit n cessit de la conscientivit dans Cahiers de recherche sociologique no 30 1998 p 79 152 LACROIX Jean Guy et Pierre M GLIN La r f rence la convergence des usages Discours promotionnels d
206. ues nouvelles qui en d coulent Dans le premier chapitre de notre m moire nous mettrons l emphase sur le lien qu entretiennent les NTIC et l cole Notre probl matique nous am nera alors consid rer la restructuration du proc s ducatif autour d un sc nario d int gration des NTIC en ducation que nous d finirons comme le type en aval Ce sc nario formul par les promoteurs des NTIC comme tant une nouvelle technologie ducative NTE soul ve des enjeux quant au statut et au r le des principaux protagonistes de la relation p dagogique c est dire l institution scolaire les professeurs et les tudiants Centr sur la relation entre les tudiants et les nouveaux moyens technologiques plut t que sur la relation traditionnelle entre le professeur et l tudiant ce sc nario d int gration des NTIC en ducation traduit une radicale remise en question de la r alit scolaire telle que con ue dans les soci t s modernes Nous mettrons ensuite l accent sur le r le des NTIC dans le contexte d industrialisation et de marchandisation de la formation L informatisation de l institution scolaire doit tre tudi e l int rieur du processus plus g n ral d industrialisation de la culture et de la formation Nous verrons en quoi le lien entre les NTIC et l ducation est construit travers un discours exigeant que l cole se transforme au rythme des bouleversements conomiques
207. urs de nouvelles comp tences et de nouvelles qualifications 2 Ainsi la ma trise des outils informatiques et technologiques est per ue comme tant une d accro tre sa participation au processus d informatisation sociale et ce en r organisant le cursus scolaire cet effet Le r le de l Ecole consisterait d s lors dans un premier temps diffuser la culture technologique qui assure t on serait un crit re d employabilit incontestable dans une soci t postindustrielle Ainsi on a affirm aux Etats g n raux sur l ducation que Le syst me d ducation doit donner aux citoyens du Qu bec une culture et un degr d alphab tisation scientifique technique et informatique qui leur permettront de mieux comprendre et prendre position sur les probl mes et enjeux du XX si cle permettant Qu bec de r pondre ad quatement la nouvelle conomie du savoir Le d veloppement de cette capacit situe la culture technique au c ur de la formation g n rale et permen imm diatement l tudiant d crire avec les outils qui seront les siens t 138 Andr e Longpr et Lise Damphousse op cit p 4 13 APOP op cit p 4 140 141 Conseil de la science et de la technologie op cit p 11 APOP op cit p 7 70 Toujours par le biais de cette id e qu il faut pr parer les tudiants fonctionner au sein d une nouvelle soci t en gestation et que l informatique est u
208. usion syst mique etc Mais cette crise est aussi tout autre qu conomique c est au niveau existentiel que les soci t s industrielles avanc es vivent la dette de sens l puisement de la pr gnance des concepts de progr s et de d mocratie h rit s des grands r cits de l gitimation politique moderne 30 dans la logique de restructuration conomique de la soci t En effet aussi centrale qu elle puisse tre dans la dynamique de la reproduction sociale l cole semble aujourd hui mandat e par des instances exog nes de red finir son r le et sa mission sociale tant charg es de nouvelles fonctions l ducation et la formation sont ainsi en passe de d border les lieux institutionnels tablis En se r f rant la crise de l cole nombreux sont ceux et celles qui exigent que cette derni re change sa vocation qui serait jug e m sadapt e au mode de r gulation conomique mergeant Cette vision d une m sadaptation fonctionnelle entre l cole et l conomie qui d finit la crise de l ducation est principalement v hicul e travers le discours de gestionnaires d administrateurs et de politiciens pr occup s par la crise fiscale et conomique Nombre d entre eux con oivent le mandat de l ducation travers le prisme techno conomique et le march de l emploi en mutation De sorte que comme le sugg re l analyse de Elisabeth L Useem the issue is whether or not ed
209. ution des ph nom nes dans toutes leurs dimensions en prenant en compte aussi bien leur caract re d objet technique l industrialisation de l information ou de la culture et la fonction assum e au sein d un espace public en mutation Afin de ne pas surestimer ou sous estimer le r le et les effets de l introduction des NTIC l cole il est donc judicieux d aborder la probl matique en nous consacrant l tude la fois des outils techniques promus tre implant s dans les coles des projets p dagogiques qui leurs sont li s ou attribu s et finalement du contexte social et historique dans lequel ils sont appel es s inscrire Il ne faut jamais oublier que les techniques ne sont pas neutres et ne sont pas des ph nom nes externes la r alit sociale Nous devons d limiter le potentiel inh rent aux produits technologiques tout comme nous devons mettre en vidence les enjeux inh rents aux m thodes p dagogiques et au r le social de l cole pour enfin tre en mesure d valuer la teneur des discours promouvant les nouvelles technologies ducatives NTE 1 1 Quelques pr cisions sur les NTIC Afin de saisir la valeur du discours promouvant les machines enseigner pour 5 13l A reprendre la formule consacr e de B F SkinnerL il faut d abord saisir ce que renferme le terme NTIC aussi bien que ceux d interactivit de bidirectionalit et de r seaux qui lui sont 1 cet
210. ution des id ologies Il semble que le processus de diff rentiation id ologique ait atteint un stade nouveau qui est repr sentatif de la transition d une soci t moderne vers une soci t que nous avons d finie comme postmodeme 2 Tout comme dans la soci t moderne coexistent plusieurs interpr tations d une situation de fait et plusieurs interpr tations d une m me r alit Cependant avec la rupture postmoderne il y a remise en question de l espace public o interagissent ces diff rentes interpr tations des finalit s d ordre civilisationnelle C est l exp rience ontologique du politique au sens moderne du terme donc la forme de rationalisation de la pens e et de la pratique propre la modernit qui se d sint grant laisse les diff rents modes explicatifs de la r alit et de la v rit dans une impasse quant la capacit de pouvoir pr tendre une l gitimit reconnue et donc d arriver s institutionnaliser en tant que valeur de v rit ce qui n entre pas en contradiction avec le fait qu il puisse y avoir une 3 Jbidem p 611 7 Au moment o Karl Mannheim crit Id ologie et Utopie il n est videmment pas question de soci t postmoderne op cit Cependant afin de ne pas alourdir inutilement ce texte nous avons choisi de poursuivre notre r flexion avec le concept de postmodernit que nous avons comment dans le chapitre pr c dent Pour cette analyse des id ologies dans le
211. uvelles technologies ducatives pr tendent que l introduction des NTIC l cole permettra de r pondre cette double exigence du march du travail et de l informatisation sociale quant la formation des tudiants en terme d acculturation technologique et de nouvelles capacit s d apprentissage qui favorisent l autonomie et l autodidaxie Pour l instant nous devons rappeler que l invocation d une n cessit de familiariser les tudiants avec les nouvelles technologies et les nouvelles comp tences qu elles requi rent est fortement d termin e par des int r ts d ordre techno conomique Ainsi avant m me qu il ne soit question d usage ducatif des NTIC l exigence d acculturation technologique et de nouvelles comp tences techniques sont fortement inscrites dans un projet d informatisation sociale et d industrialisation de la culture C est pour cette raison que l Association qu b coise des utilisateurs de l ordinateur au primaire et au secondaire AQUOPS indique que l appropriation des NTIC par nos jeunes devient donc un enjeu de soci t et que leur pr sence l cole est absolument incontournable La L institution scolaire dans ce contexte est convoqu e afin de transformer sa structure et ses modes de fonctionnement afin de propager une nouvelle culture technologique et ce pour assurer un nouveau mode de r gulation social que l on dit postindustriel mais que
212. v es alors que les gouvernements sabrent dans les budgets celui de l ducation ayant t amput de 600 millions de dollar au Qu bec en 1998 Ces enjeux sont inh rents l informatisation et l industrialisation de l cole D ailleurs il n est pas surprenant cet gard que de puissants groupes de pressions plaident en faveur d une d r glementation radicale de ce champ d activit Nous voyons l heure actuelle les prestataires de services se multiplier proposant de nouveaux produits technologiques et des services une client le tudiante qui se trouve dans un march Une comp tition semble s installer entre les nouveaux prestataires de services et les institutions captif repr sentant pr s de soixante milliards de dollars au Canada seulement d enseignement public par le bilais des NTIC qui permettent de r organiser l enseignement distance par la mise en op ration entre autres de campus virtuels et de produits ducatifs sur supports informatiques tels que les CD ROM Dans le contexte actuel de d sengagement de l tat cette comp tition va se traduire par un partenariat pour employer les termes galvaud s par l id ologie de la r ing nierie Une chose est certaine la fronti re entre ce qui rel ve du domaine public et de l int r t priv a perdu en tanch it au cours des derni res ann es La Commission europ enne semble corroborer ce lien que nous tablisson
213. versit Paris Nord de Villetaneuse par le truchement de son ordinateur personnel Certains vont pr tendre d ailleurs que cet tudiant aurait droit aux m mes cr dits que s il assistait au cours Villetaneuse m me Dans ce cas le dipl me en mode virtuel pourrait venir concurrencer le dipl me offert l Universit du Qu bec Montr al UQ M de sorte qu une concurrence s installerait entre les diff rentes institutions branch es de par le monde Outre cette r f rence la concurrence inter institutionnelle qui existe d j par ailleurs il y a lieu d ajouter que bon nombre d entreprises priv es comptent galement se lancer de plein pied dans le processus d informatisation de l enseignement et de d livrance de dipl mes les NTIC tant au c ur d une transformation de l cole qui s op re l chelle mondial Ce point de vue est confirm par l OCDE qui affirme que la technologie cr e un march mondial dans le secteur de la formation Ainsi pr sent es les NTIC semblent partie prenante du processus d industrialisation du syst me scolaire de la mise en place d une nouvelle conception de l cole d un syst me de formation op rationnel l re de la mondialisation et de l informatisation sociale Le rapprochement tendanciel entre les savoirs les modes de transmission de l information et les mutations conomiques et technologiques des soci t s industrielles avanc e
214. vit s qui a offert jusqu ici le plus de r sistance la logique du march Si l extension du capitalisme rencontre des r sistances dans ce champ social peut tre est ce parce qu il est difficile de percevoir un enfant comme un consommateur de services parce qu il y a eu jusqu r cemment une volont politique de faire pr valoir le principe du droit l ducation mais aussi parce qu il y aurait une irr ductibilit des m thodes p dagogiques re C est donc dire que dans la formation et dans le proc s de socialisation il y aurait impossibilit de soumettre le processus d apprentissage une stricte reproduction m canique sel Nous pensons qu il est possible que des l ments de r sistance l industrialisation soient inh rents au mode de reproduction sociale et rendus possibles par un ensemble d institutions dont l cole occuperait la place centrale Quoi qu il en soit malgr ces r sistances institutionnelles l extension du rapport social capitaliste il semble y avoir actuellement une pression de plus en plus forte pour que les crit res de l industrialisation et de la marchandisation s tendent la formation initiale En effet nous pensons que la mise en place des NTIC en ducation participe de ce rapprochement entre l cole et les logiques marchande et industrielle L cole se trouve dans la ligne de mire de plusieurs fabricants de logiciels et de produits technologiques n
215. x exigences d une soci t cognitive Mettre le r seau ducation qu b cois l heure des NTIC exigera bien d avantage que l acc s des ordinateurs Il tarar pene les enseignements et les apprentissages du primaire l universit 188 Jacques Alexandre Mascotto Hedeigger et la question de la technique Soci t no 5 Raison et technique IT Montr al t 1989 p 57 189 TELUQ op cit p 16 1 Minist re de la Culture et de la Communication op cit p 20 191 Gilbert Paquette directeur des services technologiques et directeur du LICEF extrait de Les technologies de l information dans l enseignement sup rieur une vision prospectiviste cit en annexe par la TELUQ op cit p 29 192 L Association pour les applications p dagogiques de l ordinateur au postsecondaire APOP op cit p 2 85 L offre d usage des NTIC l cole n est donc pas seulement formul e en fonction des technologies et des environnements p dagogiques les incorporant mais aussi en raison des m thodes et des programmes scolaires qui viennent les appuyer On retrouve alors dans les m moires analys s diff rentes approches p dagogiques imaginant des usages associ es aux NTIC Ce discours doit tre compris la lumi re de deux sc narios p dagogiques distincts ceux l m me que nous avons d finis dans notre cadre th orique comme tant les sc narios en amont et en aval Pour ce
216. yst me ducatif informatis adapt la soci t du si cle prochain d finie par anticipation comme une soci t de l information Selon nous ce discours renvoie alors des tendances lourdes au niveau des transformations de la pens e et de la repr sentation ducative et sociale Il est intrins quement li une vision de l ducation dont l enjeu est la remise en question des finalit s civilisationnelles de l Ecole moderne et lib rale A terme cette prescription id ologique des NTIC pourrait se r percuter sur l ensemble de la relation p dagogique et remettrait en question de fa on g n rale les finalit s ducatives de l Ecole TABLE DES MATI RES Page REMERCIEMENTS Ill R SUM IV INTRODUCTION 1 CHAPITRE PREMIER 1 La probl matique de l introduction des NTIC en ducation 6 1 1 Quelques pr cisions sur les NTIC 7 1 2 Du potentiel technique aux usages ducatifs des NTIC 11 1 2 1 Les usages prescrits au c ur des sc narios d implantation des NTIC 13 1 2 2 La d territorialisation comme projet p dagogique bas sur l acc s des ressources informatis es 16 1 2 3 Nouvelles technologies et p dagogies nouvelles 23 1 2 4 Les nouvelles technologies ducatives NTE ou la prescrip tion technologique de l usage ducatif des technologies 25 1 3 Transformations socio conomiques et nouveaux enjeux pour l cole 27 1 3 1 L industrialisation et la marchandisation de l ducation 32 1 3 2 La postmodernit et la

Nouvelles technologies éducatives

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Nouvelles technologies &eacute;ducatives

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents

Nouvelles technologies éducatives