L`ANALYSE DES ÉCRITS - Association Française pour la Lecture
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1. introductions documents d annonce concernant les guides de lecture de l AFIFA la m thode FLE Sans Fronti res un mat riel de l UNAPEC intitul Relire outil pour une continuit des apprentis 2 PS Nous soulignons cet aspect qui montre le gros travail de recensement r alis par les formateurs et leurs coll gues dans l organisme ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LECTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 sages en lecture la fiche de pr sentation du mat riel intitul Formation lecture diffus par Nathan une pr sentation du programme d enrichissement instrumental intitul e PET et illettrisme la pr sen tation d un atelier d criture intitul e Oser crire Par commodit ajoutons les notes p dagogiques r dig es par des formateurs pour d crire leurs s quences de travail Bien que ce dernier sous groupe de textes soit de nature diff rente des pr faces il a t dans l analyse associ au pr c dent cause de son faible volume 3 Quelques observations Afin de ne pas lasser le lecteur nous lui pargnons la lecture des tableaux statistiques D autant plus qu un commentaire syst matique de ces donn es risquerait de figer l analyse dans les limites et les fai blesses de toute pratique syst matique Nous pr f rons r sumer l analyse autour de trois observations illustr es parfois de chiffres Sur l ensemble du corpus analys le dictionnaire par fr quence isole 4 mots d signant le r2. est indicatif des types de r seaux institution nels dans lesquels s inscrit l organisme savoir le r seau de la formation et des centres d informa tions sur la formation le r seau de l illettrisme et ses structures associ es telles que le GPLI et les centres ressources illettrisme enfin le r seau du social avec les ASH Actualit s Sociales Hebdoma daires les outils d valuations compos s de tests qu aucun l ment ne met en relation avec un quelconque r f rentiel th orique Il y aurait avantage mener une analyse de discours sur les pr faces textes in troductifs ou mode d emploi de ces instruments mais ces l ments n taient pas notre disposition des bibliographies ou listes d ouvrages sans indications de contenu Pourtant l encore un travail syst matique pourrait recenser en termes de fr quences notamment les institutions de r f rences les diteurs les auteurs et le lexique employ dans les titres Dans l ensemble des textes exploitables nous distinguons trois corpus de discours d finis par la situa tion de communication le rapport auteurs destinataires Les textes qui s adressent aux stagiaires ce sont les crits supports de l apprentissage et ou les crits visant informer les stagiaires sur les activit s de l organisme Les textes produits par les stagiaires l intention de divers lecteurs eux m mes d autres stagiaires les formateurs ou d autres partenaires de
3. la formation tels que des intervenants Les textes produits pour et par des formateurs Au sens large de ce mot nous associons les anima teurs de la formation et les auteurs d ouvrages p dagogiques Finalement le corpus exploit environ 25 du mat riel r uni par l organisme t moin appartient la troisi me cat gorie de textes Dans la limite du temps qui nous tait imparti nous avons pr f r ap profondir un type d crit plut t que de papillonner sur la diversit De plus sous l angle d analyse choi Si il nous a paru int ressant de privil gier la recherche sur le discours explicite ou implicite des ac teurs et des instigateurs conscients ou non internes ou externes de la politique de lecture men e par l organisme l int rieur de cette cat gorie de textes l analyse porte plus pr cis ment sur 3 types d crits A Des projets d actions de formation un stage visant la qualification sociale et pr professionnelle d un public FLE une formation pilote intitul e adaptation gardiennes d immeubles les objectifs de d veloppement concernant le secteur stage de l organisme B Des bilans d actions concernant un stage illettrisme un stage AJF intitul Fran ais de l accueil des services de la vente le stage gardiennes d immeubles et une action p le d insertion du dispo sitif CFI jeunes C Des textes de pr sentation ou d introduction des outils et m thodes p dagogiques pr faces
4. pendant le stage ce sont des questions ou des hypoth ses qu encore une fois les tapes suivantes sont cens es v rifier notons d s pr sent qu aucun l ment n est venu les d mentir ou les remettre s rieusement en question 3 sid z z tableaux que nous tenons la disposition de nos lecteurs int ress s 4 i i EIE je PE Le lecteur assidu et attentif des A L aura fait le rapprochement avec l tude du plan lecture d une municipalit de la r gion parisienne et dont le n 39 sept 92 p 36 rendait compte dans un article intitul Evaluation d une politique de lecture communale ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LECTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 Rappelons ces mots centre choisis pour leur appartenance vidente au champ de pr occupations et leur fr quence dans les textes analys s Lecture texte sens crit nom et adjectif Il faut d abord noter que l usage de ces mots leur contexte d emploi ne subit quasiment aucune variation selon qu ils figu rent dans le descriptif d un projet d un bilan d action ou d une pr face m me si le registre lexical de cette derni re cat gorie de textes est plus riche S il est vrai que ces mots recouvrent des notions relati vement stables on ne peut que souligner l unanimit des conceptions et des repr sentations entre les chantres du discours p dagogique les auteurs de m thodes et les concepteurs et acteurs de la forma tion En effet ces mots subissent dans leu
5. stage ou l audit lecture qui se d roulera dans un organisme devra associer davantage les formateurs l investigation et ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LECTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 la d marche de recherche De m me comme nous l voquions dans le pr c dent article les stagiaires auraient leur r le jouer mettant ainsi en oeuvre les moyens de s approprier le projet d apprendre Reste que nous le disions plus haut les observations effectu es sur les discours n ont pas t d men ties par les analyses ult rieures concernant les types d activit s et les s quences p dagogiques D autres travaux d observations entrepris par ailleurs l AFL vont dans le m me sens statut de lecteur ignor sp cificit du syst me crit sous estim repr sentation mis rabiliste du public faible lecteur forte p dagogisation d un savoir au d triment d une pratique et des raisons de celle ci Rien de bien neuf somme toute Anne MAH
6. statistique n a pas trait s Les citations y renvoient travers le rapport l crit de l organisme quelles repr sentations quelle conscience les gens peuvent ils construire vis vis de la nature et des enjeux de l crit Du c t de la nature de l crit il semble que l crit se d finisse par rapport l oral S il y a conscience d une sp cificit elle a tendance se d finir plut t par rapport la langue au fran ais les modules lire crire apparaissent souvent sous la rubrique fran ais La nature de la langue crite de l acte lexique n est pas d finie en tant que telle On parle du passage l crit de l oral on passe l crit et les modalit s de ce passage rel vent d un entra nement en grammaire Et si l on est conscient de la na ture transversale des acquisitions linguistiques c est qu il s agit pour ne pas refaire comme l cole de les faire exp rimenter dans tout le parcours de la formation dans des styles d interactions diff rents nos m thodes actives de fran ais loin d exclure grammaire vocabulaire et orthographe les ren forcent plut t mais de fa on transversale Le public rel ve d un imp ratif besoin d un travail de communication orale et du passage par l crit Il s agit de parfaire la pratique du fran ais oral crit travail en amont de toute recherche active d emploi De ce fait l crit comme la langue semble avant ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LE
7. ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LECTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 L ANALYSE DES CRITS Anne MAH Notre pr c dent num ro AL n 44 d c 94 p 48 faisait cho au stage intitul valuation d une politique de lec ture dans un organisme de formation organis par l AFL dans le cadre du dispositif de formation des formateurs du FAS L article annon ait une suite consacr e l analyse des crits p dagogiques en cours dans un organisme de formation Anne Mah tente ici de faire le compte rendu synth tique de l analyse r alis e sur les crits de l or ganisme chantillon transmis par une quipe de formateurs participants au stage On s en souvient l objectif de la premi re tape de travail est fond sur l hypoth se selon laquelle les crits qui circulent dans l organisme de formation sont significatifs du rapport l crit promu par l or ganisme aupr s du public qu il accueille Pr cisons d s pr sent la port e relative du travail d analyse des crits partir du questionnement de d part apparaissent si ce n est des r ponses d finitives du moins des r sultats d analyse qui constituent autant d hypoth ses nouvelles soumises v rification lors des phases ult rieures de l audit et ce au travers d autres observations s quences de lecture recense ment des activit s li es l crit valuation des performances Mais avant de parler de r sultats nous voudrions d crire et expliciter la m thod
8. CTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 tout un instrument de communication et d expression les stagiaires ont su mettre profit la diversit des sc narios p dagogiques visant la fluidit de l expression exercices structuraux mises en situa tion recours la vid o situations d change oral autour de th mes et partir de l outil audiovisuel En un Mot du visuel l oral de l oral l crit formalisation crite du fran ais parl d calages difficult s Du c t des enjeux on l a vu dans l analyse des contextes il semble que l crit la lecture soient d abord des objets de travail et d apprentissage voire d effort C est bien l objectif de formation qui motive tous les r dacteurs qu ils soient formateurs ou auteurs d ouvrages p dagogiques L insistance faite sur la p nibilit de l apprentissage en lecture est sans doute mettre en rapport avec la mani re dont est caract ris par ailleurs le public destinataire de ces actions o les mots illettrisme difficult s probl mes r sistances blocages obstacles ne manquent pas Les probl mes avec l crit vont des dif ficult s de d chiffrage au probl me de l acc s au sens en passant par la grande lenteur dans la for mation des lettres le recopiage sans compr hension l incoh rence etc Tous ces travaux donnent lieu un passage l crit travail de lecture effort de r daction l action ce jour est conforme son proje
9. apport l crit Lecture texte sens crit comme nom et adjectif Notons que les mots lecteur criture crire lire pourtant significatifs du m me th me d investigation n ont pas t retenus soit cause de leur faible fr quence d emploi dans l ensemble des textes soit parce que leur emploi associ dans les textes les fait appara tre le plus souvent en titre de paragraphe exemple Module lire crire En re vanche le mot lecteur n est employ que dans deux textes appartenant la cat gorie des pr faces l in troduction du Guide de lecture de l AFIFA et le texte de pr sentation d un atelier d criture Selon nous cette relative absence est significative du rapport l apprentissage de la lecture ou du rapport au lecteur potentiel qu est un stagiaire par ailleurs d sign comme illettr quand le terme qui d signe l objectif vis devenir lecteur n est pas employ M me remarque sur le mot criture dont la fr quence d emploi n est significative que dans un texte de cette m me cat gorie le mat riel de chez Na than Le mot est significativement absent du descriptif d un atelier d criture et de l ensemble des tex tes concernant projets et bilans d actions On parle d crit mais pas d criture Il se pourrait comme on le verra plus tard que les auteurs pr f rent s int resser des objets plut t qu des processus Ces der niers requ rant sans doute une posture de recherche et des outils plus c
10. de vue du rapport l crit Mais l valuation concerne aussi les actions men es les bilans sont l occasion de faire le point C est ainsi que l analyse lexicale de ces textes fait appara tre des termes tels que jugement valuation atteindre des objectifs N an moins la question reste ouverte quant au r le de l valuation dans un projet d apprentissage Le livret de suivi son r le et les modalit s de son appropriation par les stagiaires serait une piste explorer C Comment l crit entre en r sonance avec en amont les probl mes des gens en aval avec les crits externes Pour les raisons indiqu es plus haut nous ne disposons d aucune analyse syst matique sur les crits rencontr s par les stagiaires ni sur les crits produits par eux Encore une fois nos sources d informa tions concernent les discours On l a vu formateurs et pr faciers caract risent les probl mes des gens les pr occupations suppos es des stagiaires en termes de difficult s d insertion sociale et pro fessionnelle auxquelles s ajoutent les r sistances face un langage crit qu on ma trise mal Le syst me de r sonance s effectue autour des crits sociaux Par ailleurs le projet professionnel joue comme un th me de rencontre avec la presse et la litt rature Des rencontres s organisent aussi avec des textes produits par d autres stagiaires recueil de textes dit s par le CLAP Tout se passe comme si on n gociait mieux les r s
11. e la pluralit des pratiques p dagogiques en mati re d apprentissage de l crit c est ce que confirmera en partie le descriptif des s quences p dagogiques Dans l ensemble la majo rit des tests portent sur l valuation de la ma trise de la langue exercices de grammaire On remar que galement la part belle accord e la lecture d images et l illustration de celles ci par l crit Ce qui confirme ce que nous notions propos des conceptions de l crit l crit comme retranscription de l oral ou illustration descriptive de l existant Il faut noter galement le souci de concevoir des preuves valuant des comp tences ayant rapport avec des situations quotidiennes rep rages dans l annuaire lectures de plans tout cela s ajoutent des tests portant sur la compr hension de textes et sur l va luation des performances en vitesse de lecture Par ailleurs les projets d action mentionnent ce qui concerne du point de vue du stagiaire le suivi de l action Des modules s y consacrent permettre un ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LECTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 recentrage hebdomadaire des participants sur la place du stagiaire dans la formation et sa pro gression comportementale et au regard de la langue autour de l entreprise quelle orientation la fin du stage Un livret de suivi accompagne cette r flexion On ne sait rien de ses modalit s d utilisa tion ni de son r le dans la formation du point
12. ictement p dagogiques Et si l analyse lexicale ne consistait qu s int resser aux mots absents Ici le mot syst me n est pas associ crit Si l on consid re maintenant les contextes d emploi du mot texte les choses se confirment dans les projets le texte est une production et implique de se doter d un quipement sp cifique Dans les bilans avec le recul on a les moyens de les qualifier ils sont simples et courts Dans les pr faces le texte est d fini comme un instrument de communication et l on utilise l expression situation de rencontre avec un texte Mais le texte est encore un support exerci ces Il n est donc pas question de critique d opinion de point de vue ni d effets produits sur un lecteur d ailleurs il n est pas question non plus d auteur Quant au mot sens il semble poser des probl mes d acc s marquer des manques L observation du contexte ne semble pas le rapprocher du mot texte mais plut t d l ments de celui ci tels que la phrase ou le mot 4 Finalement par rapport au questionnement de d part Nous posions 5 questions pour interroger une politique de lecture et la coh rence d une action men e en mati re d crit Je me propose de les reprendre dans l ordre pour formuler vis vis de chacune re marques hypoth ses et interrogations issues des observations d crites plus haut mais en tentant d y in t grer les observations faites l oeil nu sur tous les textes y compris ceux que l analyse
13. istances en travaillant sur les textes produits par des pairs Textes d butants peu exigeants du c t des niveaux de langue textes descriptifs tr s proches de l expression orale ce sont souvent des dialogues respectueux du chronologique r dig s la premi re personne On note l ab sence dans le corpus fourni de textes d opinions traitant de points de vue sur en recherche d explica tion ou d analyse D La nature des aides techniques qui opposent une p dagogie centr e soit sur le syst me de correspondance soit sur la sp cificit de l crit sur le fonctionnement de la langue crite et celui d un texte Les intentions de travail d passent le simple d chiffrement C est l objectif atteindre et non le poussif d cryptage de graph mes d nu s de sens notre connaissance aucun test ne repose sur l ap proche strictement syllabique Les aides et l entra nement semblent concerner plut t le fonctionnement grammatical de la langue Nulle part n est fait mention de l approche globale d un texte d une explora tion des types de textes ni du fonctionnement de la langue crite Une pr face signale les aspects vi suels de l crit et si certains tests valuent la vitesse de lecture aucun module ne semble pr vu pour entra ner les strat gies l assurance d une lecture efficace et flexible E Les situations de production d crits types de consignes d criture types de supports desti nataires raisons d cri
14. ologie g n rale les crit res de choix du corpus de textes et les proc dures d analyse appliqu es ces discours 1 La m thode L analyse des discours en cours dans l organisme consid r a t effectu e avec l assistance informa tique du dernier n des logiciels de l AFL l Analyse de textes Dans l ensemble des informations que le logiciel est en mesure de fournir nous n avons retenu que celles concernant le lexique autrement dit l emploi d une terminologie sur la lecture et l criture dont on fait l hypoth se qu il est significatif d une certaine conception de l crit Le traitement lexical que nous avons choisi d op rer est simple et ouvre deux pistes D une part une statistique des fr quences d emploi des mots pr sents dans les textes partir de laquelle le logiciel identifie les th mes et les champs couverts par le ou les textes analys s D autre part un travail sur les occurrences de mots choisis comme significatifs du champ de pr occu pation permet de tenir compte du contexte d emploi de ces mots Dans l tat actuel des recherches et de l instrumentation en mati re d analyse des discours l approche lexicale est une option que les linguistes semblent avoir privil gi e ces derni res ann es Soulignons en tout de suite les limites puisque cette approche automatis e n est pas en mesure de mener un travail sur la forme stylistique et syntaxique du texte Cette restriction faite nous voudrions noter que les c
15. omplexes Quant au mot qui d signe l action le verbe lire lui non plus n existe pas ni l infinitif ni dans sa forme conjugu e Tout se passe comme s il s agissait d apprendre un non acte Si l on compare les dictionnaires des textes relatifs au projet et au bilan d une m me action inti tul e Gardiennes d immeubles on note qu il est davantage question du rapport l crit lorsque l ac tion est l tat de projet 32 occurrences de termes traitant de l crit dans le bilan contre 21 Ce qui se rait le signe que la r alit a infl chi sensiblement les objectifs vers davantage de professionnalisation que de remise niveau De m me le rapport la notion de formation appara t diff remment dans les deux textes Quand l action n est encore qu un projet les termes employ s insistent sur l aspect p da gogique sur le fait d apprendre l heure du bilan on parle plut t d valuation et paradoxalement ap paraissent les mots stage et projet La mani re de d signer les acteurs subit elle aussi quelques modifi cations Quand on les imagine on parle de gardien de personne de groupe ou de formateurs une fois l action termin e ce ne sont plus que des participants Quand on observe les contextes d emploi des mots centre sur l ensemble du corpus de textes des tin s aux formateurs le point de vue de l analyste marqu par les th ses de l AFL avance un certain nombre de remarques Si au moment o elles sont formul es
16. ques davantage vers s vers l imaginaire le po tique plaisir et n cessit du lire crire jeux d critures l aspect po ti que cr atif visant d velopper le plaisir de communiquer de lire et d crire Nous le disions plus haut c est par l absence que brillent les conceptions de l crit Pour caract riser les sp cificit s de l crit l AFL insiste sur la notion d crit outil de pens e instrument des capacit s abs traites instrument de th orisation de mise distance vecteur d analyses et de points de vue sur les choses et le monde Ce vocabulaire est quasiment absent des crits observ s et si l on emploie le mot abstraction il concerne les activit s math matiques B R le de l valuation dans l appropriation du projet d apprendre lire Dans l ensemble des textes fournis aucun ne traite sp cifiquement de la question de l valuation En revanche nous disposons d une batterie d outils tests et autres exercices utilis s pour valuer les com p tences et les performances des stagiaires Nous le disions plus haut il aurait t int ressant d inter roger les discours th oriques des concepteurs d outils d valuation En l absence de ces donn es et l il nu les outils semblent proposer une pratique de l valuation visant le positionnement des capaci t s du stagiaire Ce qui frappe c est la relative diversit des approches valuatives Cette diversit est sans doute significative d
17. r environnement contextuel la pression du p dagogique du rapport l apprentissage Par exemple quand on parle de lecture on parle aussi d objet ou de support d apprentissage d outil de guide Les pr faces l emploient galement pour d signer un objet mais cette fois l objet est th orique et permet de discriminer des conceptions Bref la lecture si elle n est pas objet de recherche elle est d abord un objet d apprentissage Ce n est pas une pratique et de ce fait il n est nulle part question de situation de lecture encore moins de raisons de lire puisque l action m me de lire on l a vu n a pas sa place Tout au moins dans les discours Si l on emploi le mot crit ce n est jamais non plus un verbe Il sert exprimer la notion de passage laquelle tous les auteurs sem blent tr s attach s On passe l crit ou par l crit en venant de l oral bien s r Si cette notion de pas sage induit une r flexion sur la sp cificit de l crit celle ci se d finit par rapport l oral mais l oral de la langue du fran ais Sp cificit au sens o l on n crit pas comme on parle En tant qu adjectif il sert qualifier la langue crite par opposition la langue parl e Et si les adjectifs qui d finissent le plus souvent l crit sont professionnels ou sociaux c est dans les bilans qu on les emploie comme si la r alit de l action et du public infl chissait l encore les objectifs vers des dimensions plus sociales que str
18. re modalit s de production C est l impasse que nous avons choisi d op rer puisque encore une fois l analyse n a pas port sur les productions de stagiaires Pourtant projets et bilans font tat de modules fonctionnant en atelier d cri ture Un simple survol de ces productions laisse voir qu elles sont soutenues par une remarquable qua lit des supports impression mise en page illustrations Ce sont des crits achev s travaill s cer tains ont fait l objet de r criture Mais leur analyse reste faire ainsi qu une sorte d enqu te fine sur leur situation respective de productions En guise de conclusion provisoire puisque nous voquons la premi re version de ce stage nous vou drions souligner les points perfectibles Ce travail d analyse a t r alis pendant l intersession par l AFL Lors du regroupement les stagiaires en ont t inform s Plac s devant le fait accompli r duits au statut de consommateurs de r sultats Somm s m me involontairement de justifier ou de d fendre les conceptions que r v le l analyse avec en suppl ment l agacement que peut susciter un discours qui se pare de la caution scientifique et ce m me si la formatrice n en avait nullement l intention Dispositions ainsi cr es qui favorisent moins les prises de consciences que les r sistances trop faciles Bref contradiction flagrante avec les discours de l AFL qui parlent de formation s il y a production de savoirs Le prochain
19. ri tiques formul es l encontre de l approche lexicale ne sont justifi es que dans la mesure o cette der ni re serait exclusive et ferait l impasse sur l analyse qu effectue l oeil nu tout lecteur Ceci pos l analyse statistique du lexique offre les conditions d une lecture froide des textes insensible ou indif f rente au dispositif argumentaire de l auteur et neutralisant les intentions et interpr tations du lecteur Il appara t que cette sorte de lecture automatique permette d objectiver ce qu on entend par lire entre les lignes l Plusieurs articles sont parus dans notre revue son sujet M Claude Doquet ELMO 2 000 outil de lecture m thodique AL n 37 mars 92 p 26 Denis Foucambert Un logiciel d aide la lecture m thodique AL n 37 mars 92 p 28 L avenir d ELMO 2 000 et de ses mo dules AL n 38 juin 92 p 52 ASSOCIATION FRAN AISE POUR LA LECTURE ACTES DE LECTURE n 46 juin 1994 2 Les mat riaux L organisme t moin nous a fait parvenir un abondant mat riel de travail rassemblant une grande vari t de types d crits L ampleur de la t che relativement au cadre n cessairement limit d un stage nous a conduit faire des choix Commen ons par d crire le mat riel que nous n avons pas regret soumis l analyse la s lection de revues dont n a t transmise que la premi re page de titre et o l article de une est incomplet Notons qu un tel ensemble de titres de revues
20. t s agissant de d bloquer les r sistances l crit La mise jour de ces probl mes est une priorit La formation comporte n cessairement un temps d expression des difficult s li es la situa tion d illettrisme et aux strat gies mises en jeu pour la contourner tant donn le diagnostic et en toute logique par rapport la mani re dont on caract rise l crit les enjeux de l crit se lisent davan tage en fonction de ceux de l apprentissage adapt un tel public qu en fonction d enjeux sp cifiques attach s aux fonctions de l crit D un c t on a tendance privil gier l abord des crits sociaux pro fessionnels fonctionnels travail des crits fonctionnels sociaux et professionnels en lien avec la r flexion sur l illettrisme la n cessit d un travail syst matique du fran ais de base oral et crit appliqu des situations quotidiennes fran ais de l adaptation crits fonctionnels sociaux et trans J rable des situations professionnelles renforcement des comp tences l crit notamment les crits fonctionnels sociaux et professionnels d velopper une aisance avec les crits sociaux et professionnels tant du citoyen que de la gardienne C est l crit instrument de socialisation et condi tion d insertion sociale et professionnelle De l autre sans doute pour quilibrer l aspect r barbatif de ces objectifs fonctionnels on m nage d autres contacts avec l crit plus ludi
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