L`art de simuler / Janet Cardiff, Janet Cardiff : un bilan de carrière
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1. Compte rendu L art de simuler Ouvrage recens Janet Cardiff Janet Cardiff un bilan de carri re incluant des collaboration avec Georges Bures Miller Mus e d art contemporain de Montr al 24 mai 8 septembre 2002 par Bernard Lamarche ETC n 60 2002 2003 p 55 58 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 35314ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 06 46 L ART DE SIMULER Janet Cardiff Janet Cardiff un bilan de carri re incluant des collaborations avec Georges Bures Miller Mus e d art contemporain de Montr al 24 mai 8 septembre 2002 exposition au Mus e d art contemporain de Montr al2. plov e dans l espace grace l apport de 40 haut parleurs dis pos s en ovale selon la structure polyphonique du motet chacun correspondant la voix d un des chan teurs de la chorale de Salisbury En se promenant dans l espace blanc du mus e le visiteur est transform en une sorte de pr sence invisible qui se faufile entre les chanteurs en secret Encore une fois l exp rimenta tion de la relativit des positions exprim es par le son devient possible jusqu l isolement d une seule voix de l ensemble Cardiff fait prendre de multiples habits aux prome neurs de ses uvres Cin phile il deviendra d tec tive Entre le flineur anonyme dans la foule et irr m diablement aimant par les merveilles du monde et le dandy sur qui se posent les regards attis s des curieux Cardiff ne permet pas de choix D une part elle fait du visiteur un flaneur le fait se promener s lon sa volont De l autre ses Walks vid o r v lent de lui ce que le touriste partage avec le dandy il attire l attention par ses comportements et son attirail la ca m ra vid o brandie la moindre occasion Jusque l dans sa mani re d assigner des positions Cardiff nour rit l ambigu t Elle parvient affecter les comporte ments pour qu ils n entrent plus exactement dans les cat gories pr vues BERNARD LAMARCHE Jente ou Mus e d on contemposain de Montr al du 25 mai gu amp septembre 2002 l exposition est mise en ci
3. des uvres de Janet Cardiff dont certaines en collaboration avec son associ George Bures Miller sous le titre on ne peut plus descriptif de Janet Cardiff un bilan de carriere incluant des collaborations avec Georges Bures Miller aura permis de r fl chir nouveau sur les strat gies de prise en compte du spec tateur En effet l heure d une interactivit g n rali see alu IMOIMETIL OU plusieurs esth tiques COUTANCES tendent taire faire plus que tout autre chose alors que la sollicitation devient dans le champ de l art un principe de fonctionnement g n ral sinon rebattu ce premier bilan du travail de Cardiff a permis de cons tater que dans le travail de l artiste les habituelles con sid rations sont bouscul es propos de ce que d faut de mieux la th orie de l art a plac sous le voca ble de pragmatique de la r ception divers degr s toutes les uvres de la pr sente s lection parmi les plus importantes de l artiste exi gent la participation du public Dans les fictions spatiotemporell s orchestr es par Cardiff le specta teur doit accepter de se laisser emporter dans le flot des l ments visuels et sonores ce qui revient con sentir la mise l preuve de SES pPropres lhmites physiques et psychologiques C est d ailleurs ce que si gnale l uvre la plus ancienne de Cardiff dans l expo sition une estampe datant de 1986 Three Thoughs qui au seuil de cette
4. la pi ce pr c dente dans le parcours de l exposition le visiteur doit d ambuler dans ce milieu pour d clen cher Les elements qui ftabriqueront CE nouvel Univers sonore Ici les narrations sont fr quemment inter rompues la cacophonie peut finir par s installer en core une fois le visiteur est pris dans les rouages de la fection laquelle il peut facilement s identifier dans la mesure o s installe rapidement une attitude d en qu te face cette d sorganisation ambiante Plusieurs des uvres de Cardiff convoquent le ci n ma Le langage visuel du cin ma comme le dispo sitif cin matograpmque ou s effet cin ma fournis sent l artiste tant t une atmosph re qui provient le plus SOUVEN des films ILYITS tantot une mani re de TET dre stationnaire le visiteur pour mieux profiter de cette ficheuse POSITION Reprenant la perspective un dis positif 1c1 lh celui de la salle de cin ma Cardiff dans Playhouse 1997 ne permet qu un seul visiteur la fois de go ter l uvre Lin UT les SDCCLALCEUTS d filent Apr s avoir cart des rideaux de velours rouge cha cun entre dans la maquette de salle de th atre dont la per pecliy La vertigineuse laisse LTOITE UTI epice CTI siblement plus vaste Le visiteur devient alors le specta teur d un op ra Simple l uvre exploite le principe qui sera repris plus tard dans les Walks une trame narrative principale se superposent des strat
5. les audioguides Cardiff invite aller se promener avec un discman ou plus rarement avec une cam ra vi deo miniature C est muni de ces appareils que la promenade avance En conjuguant le caract re didactique des audio gui des cette vasion int rieure que procure le discman Cardiff renonce au confort habituel de ce que nous pourrions consid rer comme des man ges et qui d j poss dent la facult de modifier les comportements des gens dans l espace public les enfermant mais ja mais totalement dans un monde int rieur en partie perm able LE Qui sE produit l ext rieur Nombre de fois en d ambulant dans la ville dot s d couteurs nous sommes nous demand si tel son appartenait la bande o l environnement imm diat Combien de fois avons nous t tromp s sur la nature d un son sur la distance qui nous s parait de sa source partiellement touff e par la musique C est pr cis ment cette porosit que Cardiff met contribution dans ses Walks D abord des nonc s pragmatiques I found your voice recorder in my suitcase This machine has become vou now I want you to walk with me I need to show vou something qui forcent l auditeur r gler ses pas sur les pas de l artiste s ajoutent des paroles labi les des r flexions personnelles de Janett et des bri b s de conversations d autres passants que l enregis trement a pu capter ou encore les bruits d une voi
6. pr sentation remplissait la fonc non de rappel de l ancien travail de gravure que l artiste a abandonn au profit de recherches o la technologie bien que discr te est primordiale et celui de renvoi ce qui suivra anticipant en quelque sorte la suite du parcours de la carri re de Cardiff et une plus petite chelle de l exposition l iconographie de CEE ES tampe montre comme l crit la commissaire dans la publication qui accompagne l exposition trois cor ch s de la t te d une personne semblant r v ler les m canismes de la pens e et des motions dans le cer veau D ja se dessine une volont de s introduire dans les projections imaginaires auxquelles tous sont susceptibles de s adonner L art de Cardiff en est un de solhcitation et de pres criptron Devant ce qu il CS possible de voir comme tant de l ordre du harc lement pragmatique devenu une des nouvelles normes en art contemporain ces uvres de par le ton qu elles cultivent comme en ral son de leur habilet se Jouer des codes de la fiction Cin ematocranhiaque ou litt raire parviennent d passer g un degr sommaire de prise en compte du spectateur en semant dans son esprit un doute quant la prove nance et la finalit des stimuli qu il per oit Sans doute une des uvres qui se rapproche le plus d une d finition convenue de l interacavit To Touch 1993 est galement la plus ancienne des instal
7. ture d un avion etc qui d ja ne sont plus l ont ils m me t Ainsi Cardiff reprend son comptre un des paradigmes de la post modernit celui de la si mulation des lieux autrefois visit s par elle l artiste noue des intrigues dont elle simule les sc narii Les Walks exploitent de tels param tres le son claque en tourbillonnant des bruits sont nettement situ s dans l espace devant derri re nous o bien centr s dans les couteurs comme l int rieur de notre t te Le r alisme du traitement sonore contribue la d so rientation tout comme le d coupage excessif des sons qui emp chent de filtrer des informations autre ment inutiles Parfois la voix de Cardiff semble l int rieur de nous comme si ses pens es se confondaient aux n tres un autre moment elle sort de nous se place notre droite et s adresse nous Souvent elle mele des sou venirs des sons se superposent incompatibles issus de temporaht s diff rentes Dans la Villa Medici Walk Cardiff se permet m me d abandonner son invit dans les tunnels sous la villa donnant une tournure singuli re l itin raire sans d nouement livrant le promeneur la solitude par la suspension soudaine de sa prise en charge Le Forty Part Motet A Reworking of Spen in Alum by Thomas Tallis 1575 2001 de fa on sal sissante termine la visite avec clat D j remarqua ble la pi ce du compositeur anglais se voit red
8. es fictives diff rentes qui parasitent les premi res et ouvrent des IEUESs ALI d nouement incertain Cette uvre comme les suivantes profite de la technologie binaurale qui permet de restituer un es par C NOIIOTE 3l el ainsi d cupler les pour DITS d vyo cation des sons Comme dans The Muriel Lake Inci dent 1999 une uvre qui permet trois personnes d couter simultan ment la bande son Playhouse si mule l audition d un spectacle public Avant que la cantatrice n apparaisse d autres spectateurs semblent nous Joindre et nous c toyer Puis une femme s as sole nos cot s rompt un silence de mise et nous propose de quitter les lieux avec elle une consigne laquelle Hs TE POUVOTIS OU TC voulons ob ir hg s sur place par le dispositif et le d sir de connaitre la suite COMTE LUN lecteur AUA VELUX rives SLT les pages d un polar Ainsi l uvre travaille contre ses propres desseins la trame narrative contredit le protocole tabli par Le dispositif de l installation La position du spectateur n est pas moins ind finie dans les Walks de Cardiff dont six des seize existants taient pr sent s dans une sorte de cabinet d tude am nag m me le parcours de l exposition C est avec cette s rie Que l artist Cad le plus explor les pus sibilit s du son fa onner le r el Empruntant la culture du walk man et celle en contexte de mu s e de la visite AUTONOME rendue i rassurante par
9. lations sonores s lectionn es dans ce bilan Au centre d une salle plong e dans le noir une table vieille antiquit est baign e d une lumi re qui met en relief le vieillisse ment et les textures du bois Le titre de l uvre com mande clairement une action qui indique que l uvre CL l exp rience qu il Esi possible d en taire restera in compl te si le spectateur refuse d y participer Le titre en est d ailleurs le mode d emploi Une fois activ e lo Touch brise l homogen it de son heu d accueil En passant les mains sur la table comme le ferait un medium le spectateur active des capteurs dissimul s sous la table qui leur tour actionnent la diffusion de bandes SOTIOTES livrant des bruits atmosph riques des fragments de r cits narratifs parfois sordides ou roti ques Sans jamais pouvoir d cider de la coh rence des bribes sonores entendues le spectateur est engag dans une fiction ind cidable qui semble n avoir d autres buts que son immersion dans les m andres d sordonn s de l imaginaire sans d nouement possible The Dark Pool 1995 joue sur des param tres similaires Plus charg e visuellement l installation se pr sente comme le rep re d serte d un scienn gque que le spectacteur EST invit prospecter Fiction scientifique The Dark Pool pr sente un d cor h t roclite qui rassemble des technologies issues d une autre poque Encore une fois sans autre mode d emploi que l exp rience de
10. rculation por le P S 1 Contemporary Arl Center Long biond o elle a t inaugur e Floc e sous le commissariat de Carolyn Christow Bokorgies rotoch e l institution newyorkoise elle tait cowdonn e Montr al por le conservateur R al Lussier Lo pr sentation fero escale por lo suite au Casello di Rivoli Turin demi re tape de sa tourn e Corchn Christov Bokasgies Une distance intime cribl e de bous l art de janet Cardiff Texte fran ais du catalogue de l exposition publi comme ti port por le Mus e d or contemporain de Montr al 2002 p 4 Traduction Colete Tougas noter que le texte de la publication comprend des descriptions louill es des uvres onale ses en plus d une miss en contexte des travaux de l artiste dons l art f cenl do fin de l t 2002 le Mus e d ort contemporain de Montr al a pu couter sa collection une de ces promenades sp cifiquement r olis e pour lui et invitant le visiteur en explorer les alentours Ainsi contrairement aux qutres Wolks incluses dons ce Bilon la possibilit s obrait de vivre in situ l excursion Des parall les peuvent focilement tre tablis entre ces uvres et le film sensation Bair Wiich Project dont l efficacit tenait moins l image soutilonte de lo vid o bien connue en ors visuels qu ou soin apport la tome sonore qui souvent faisait croire qu un brui mergeait tout pr s de nous rendent difficile une quelconque forme de di
11. stanciah on Cardiff sait am nager de tels effets dons ses Vaks Cette uvre magitrols o t inaugur e en Z001 ou Mus e des beaux ete du Conode dans le d cor de la Chapelle Rideou qu abrite le mus Elle y a remport le Prix du Mill naire attribu por le mus e
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