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1. num ro de TEXTE r side d abord dans le soin que prennent tous les collaborateurs viter cette sorte d att nuation de la sp cificit et de la complexit de l autorepr sentation et ensuite dans leur refus du refoule ment jusqu ici normal du d sir de pr coniser des modalit s autorepr sen tatives A u lieu de d clarer tout simplement l existence de ces modalit s lesarticlesr unisici cherchent les pr ciser les d crire puis lesillustrer 5 Surtout dans sa th se de doctoral L Architecture des Chambres de bois modalit s de la repr sentation chez A nne H bert Universit de Toronto 1981 14 TEXTE La th orie litt raire aussi bien que la critique ne peut que b n ficier de leur d marche Universit M M aster2. enfin la pragmatique de l nonciation pour annoncer la mission nouvelle de la critique D ans son Texte r f rence d icti que le langage d voile la tension entre les registres historiques du discours L e myst re du texte r side dans sa r f rence et toute critique digne de cenom doit ducider le myst re qui est que l on convient d appder depuis longtempsletalent ou leg nied une riture p 119 M yst re talent g nie ce vent des d signations romantiques que le vocabulaire formaliste r f rence criture ne r ussit pas camoufler E t la prise de conscience ici de l importance de la pragmatique ajoute la troisi me orientation dela po tique contemporaine Comme le dit Fran oise G aillard le sens d une ouvre ne se r duit amp idemment pas sa litt ralit ce que toutes les po tiques de la connotation ainsi que clles de nondation inspir es par les r centes recherches en pragmatique ont montr puisqu il int gre tout la fois les conditions de sa production et cles de sa r ception p 176 C ette r action plut t anti formaliste qui est la base de son interpr tation all gorique du r cit borg sien de Pierre M nard dans La Th orie et sa fiction est une des r ponses possibles et pr visibles au programme autore pr sentatif de R icardou le r cit de Pierre M nard n est que l histoirede l autorepr sentation la mise en ab me en fait d
3. la complexit du travail du r cepteur la fois de celui qui partage l illusion de la fiction romanesque et de celui qui n en est pas dupe Selon K erbrat 0 recchioni le d codeur tout comme l enco deur est d doubl mais conscient de l tre et capable de faire le d part entre r alit amp illusion savoir amp croire d notation et connotation p 45 C est dans ce cadre pragmatique de la communication litt raire que nous trouvons le paradigme critique de la po tique contemporaine telle que pr conis e par la litt rature autorepr sentative elle m me Cependant il ne faut toujours pas oublier les racines romantiques de l autor flexivit comme nous le rappelle Alain Goulet dans La Construction du moi par l autobiographie Si le grain ne meurt d Andr Gide M oderniste amateur de la mise en abime textuelle Gide a clairement d montr son romantisme sous jacent dans la construction et dans la pr sentation de soi dans son autobiographie La foi romantique en la parole de l auteur se voit aussi mais sous une autre forme dans Le Puzzle mode d emploi de Bernard M agn A doptant une position ricardolienne l gard de l crivain th oricien dans son analyse deLaVie mode d emploi de Georges Perec M agn se fie effectivement aux d clara tions d intention de l auteur lui m me N anmoins tant donn que son sujet le puzzle comme m taphore autorepr sentative poss de in vi tablement
4. INTRODUCTION par LindaHUTCHEON E l aveu g n ral nous assistons peut tre m me y avons nous d j D st un d placement significatif de nos d terminants culturels de ce qu autrefois on appelait plus simplement la sensibilit L a con dition post moderne laquelle notre monde post industriel acc de para t avoir engendr une culture qui a perdu foi en tout syst mer clamant une validation extrins que Suivant l exemple de la science qui tient aujourd hui sur son proprestatut un discours del gitimation en se servant de la philosophie les arts litt raires visuels musicaux semblent se d fier profond ment de toute critique ext rieure D fiance qui a souvent pour r sultat d incorporer leurs propres structures un commentaire auto th orisant qui court circuite le dialogue critique normal D ans plu sieurs domaines culturels cette question d autor f rence et d auto l giti mation nous pr occupe voire nous obs de C est comme si l aptitude de nos syst mes humains s autor f rer dans un processus der flexion infinie nous avait subitement fascin s L a d monstration la plus saisissante de ce ph nom ne nous est offerte par un livre comme G dd E sher Bach de D ouglas H ofstader livre qui s inspire de la logique math matique des syst mes d ordinateur des dessins d E scher des peintures de M agritte et de la musique de Bach afin de nous montrer dans un but p dagogique le m
5. canisme qui permet un syst me de se r f rer et de se reproduire La litt rature contemporaine n chappe pas non plus cette tendance autor f rentielle elle se caract rise souvent par un discours immanent sur les principes constitutifs de sa validation 11 est donc peu surprenant que l autorepr sentation et avec elle l intertextualit constituent sur les principes constitutifs de sa validation I1 est donc peu surprenant que l autorepr sentation et avec elle l intertextualit constituent aujourd hui 1 Cf Jean Fran ois LYoTARD La Condition pot moderne rapport sur le savoir Paris M inuit 1979 2 lbid p 7 8 TEXTE deux des axes principaux de la po tique contemporaine Po tique est ici entendue comme la structure par laquelle nous ordonnons nos connais sances litt raires et aussi nos proc d s critiques D e nosjours c est surtout dans le roman que se manifestent de la mani re la plus vidente les cons quences structurales et herm neutiques de cette mise en valeur de l autorepr sentation et de l intertextualit th me des deux premiers num ros de cette nouvelle revue TEXTE Au fil des si cles le roman a supplant la po sie comme genre dominant usurpant par l le site de la potentialit s mantique privil ge traditionnel des formes po tiques Cependant les valeurs critiques de la po sie n ont pu tre transpos es avec exactitude en termes romanesques Incapable du point de vue ontologiqu
6. e de r clamer pour lui m me une autonomie totale le roman reste toujours par d finition un genre narratif donc toujours dans une certaine mesure repr sentatif ou r f rentiel Je parle ici du roman non pas du texte le projet de Tel Quel fut tout fait autre M ais si pour ce genre que nous continuons d signer du terme de roman la repr sentation est un certain niveau axiomatique l auto repr sentation elle existe seulement en fonction de la repr sentation Elle ne saurait aucunement tre corollaire d une autonomie totale m me si comme nous allons le voir plusieurs collaborateurs ce volume sugg rent le contraire Par l ils contestant implicitement la sp cificit narrative qui a toujours d fini le genre romanesque Les articles ici rassembl s font partie de cette nouvelle po tique de l auto conscience accrue et ils manifestent ainsi leurs racines historiques dans la critique romantique et moderniste L id ologie romantique ax e sur l auteur nous a fourni une po tique de l autorepr sentation au niveau biographique psychologique ou historique qui se voit repr sent e ici sous une forme moderne par les travaux d A lain Goulet et de Bernard M agn E n revanche la po tique moderniste h riti re de ce romantisme s est concentr e consciemment sur l acte d crire sur les modalit s de l criture Se d finissant par opposition la po tique pr c dente elle s est situ e au niveau du te
7. e la th orie litt raire Et dans ce domaine aujourd hui comme l explique bien Janet Paterson les r centes tudes critiques des modalit s autorepr sentatives r v lent cette m me orientation triple r clam e par la m tafiction contemporaine orientation non seulement vers le texte mais aussi vers les proc d s de sa production et de sa r ception A ce niveau de la th orie de l autorepr sentation les articles dans ce volume repr sentent une laboration et un approfondissement de la question qui est au c ur m me de la po tique de l auto l gitimation et de l auto conscience savoir les rapports entre l autorepr sentation l anti repr sentation et la repr sentation pure et simple E n 1970 dans N ou 12 TEXTE veau Roman Tel Q uel Ricardou a fait une distinction entre les deux ph nom nes indiqu s dans son titre au moyen de d finitions bas es respectivement sur l auto et l anti repr sentation L a radicalisation et la g n ralisation impliqu es par son affirmation dans L E scalade de l au torepr sentation que l antirepr sntation d finit axe du proc s d cri ture pourraient sugg rer ce que plusieurs critiques ont d j soup onn Ricardou a en effet fini par cr er un homme de paille qu il appelle la repr sentation litt raire E n l occurrence quand l illusion r f rentielle d crite par la th orie formaliste du roman devient une hallucination dont le lec
8. e remise en question du projet autorepr sentatif m me par moyen d une assimilation du discours litt raire au discours fictionnel afin d tu dier lafictionalit et ses rapports avec l exp rience de l univers r el dans l encodage et dans le d codage d un texte Cette sorte d mendation dela doxa ricardolienne se voit aussi dans l article de Bernard M agn qui montre que la fragmentation de la m taphore m tatextuelle le puzzle aboutit l occultation et non point l an antissement dela mim sis et de la narration dans La Vie mode d emploi M ais c est surtout dans les crits vari s deJ anet P aterson que nous voyons l attaque la plus probante port e la th orie ricardolienne des relations anti auto repr sentation Pour J Paterson et ses propres tudes d taill es corroborent les affir mations qu elle fait ici c est une question d articulation r ciproque dans le roman l autorepr sentation ne se d finit en fait que par rapport la repr sentation A ussi formule t elle l avertissement suivant Que toute riture tant donn sa mat rialit s iptible sesignifie elle m me dans une certaine mesure est vident M ais voir dans tout texte un syst me d autorepr sentation c est enlever concept la sp dfidt qui lui revient p 187 D ans le contexte des tudes r centes sur ce ph nom ne de la po tique de l autoconscience accrue la valeur incontestable de ce premier
9. end possible une lecture plurielle ind termi n e contradictoire m me D autre part le d centrement foucaldien et lacanien du sujet vient de mettre en question la possibilit m me de la notion d un sujet coh rent et continu rig commesourcedesignification D ans une telle perspective on comprend fort bien pourquoi la critique formaliste encourag e par cette th orisation philo psychologique se contente d analyser le seul texte de m me que la critique romantique avait voulu r duire le texte la d termination auctoriale M ais la po tique en vigueur aujourd hui est une po tique triple face orient e vers la produc tion et vers la r ception aussi bien que vers le texte lui m me Cettetriple identit exige par cons quent qu on r examine le formalisme critique A notre poque les activit s et les institutions de la lecture et de l criture se vent forc ment ajout es aux consid rations purement formelles du texte litt raire L a conscience perspicace de cette triple probl matique contem poraine s tablit comme nous le verrons dans l article de Catherine Kerbrat Orecchioni paradigme du genre de critique exig e par une litt rature auto r f rentielle La tension entre d une part ces exigences triples de la po tique contemporaine et d autre part les vestiges du romantisme ou du moder nisme se manifeste d une mani re tr s instructive dans plusieurs des contributions ce volume Les restes d un romant
10. isme trop nerg tique ment ni refoul se trouvent dans l laboration des degr s de l op ration autorepr sentative de L E scalade de l autorepr sentation par le porte parole du ph nom ne Jean Ricardou M algr son formalisme proclam ce texte d montre bien la contradiction entre une revendication occult e et une n gation manifeste du pouvoir manipulateur de l auteur Ricardou critique de Ricardou d fenseur du th oricien praticien se situe carr ment dans la lign e post romantique des crivains modernistes tels que Raymond Roussel et T S Eliot pour lesquels l autobiographie 10 TEXTE intellectuelle d termine l orientation critique l auto th orisation comme autod fense I n est pas tonnant que Ricardou critique d couvre exac tement ce que Ricardou crivain a mis dans ses textes ni que ce criti que auteur se m fie du pouvoir refoul du lecteur ici expos aux degr s de cr tinisation qui lui vent conf r s par l crivain th oricien qui n anmoins sent toujours le besoin de lui expliquer ses propres uvres par une multitude d articles critiques L econtraire de cette attitude envers le lecteur setrouve dans L eT exte litt raire non r f rence auto r f rence ou r f rence frictionnelle o Catherine K erbrat O recchioni prend t che de comprendre les r flexes tenaces de la lecture C e contexte de la pragmatique s miotique lui permet de tenir compte de
11. teur est cens tre irr sistiblement victime on pourrait soutenir qu ce point le concept ricardolien de la repr sentation risque de basculer dans uner ification restrictive qui pourrait tre alors pluslimitative m me que celle du dix neuvi me si cle Bien que ce soit videmment toujours desfins pol miques queR icardou rige ses th ories provocantes on peut se demander si m me le roman le plus autorepr sentatif nie son identit romanesque Ne reste t il pas toujours narratif et dans une certaine mesure toujours repr sentatif Pour utiliser les termes de R icardou lui m me la m tafiction contemporaine fait que la dimension litt rale devient en r alit la dimension r f rentielle du texte Lorsqu il s agit non pas du roman mais de la po sie genre qui se consid re comme tant d barrass depuis longtemps des exigences repr sentatives la situation r f rentielle serait vraisemblablement plus con forme la position ricardolienne Selon A nnie Brisset dans Sp cularit d un texte le abberwocky et ses doubles le po me de Carroll cesse de repr sente mim iquement la r alit ext rieure ne renvoie plus qu lui m me p 145 A u niveau d lirant des mots invent s cela est manifeste ment vrai Tout aussi frappant pourtant est le fait qu il existe dans ce po me apparemment absurde une syntaxe narrative qui permet sans aucune difficult une lecture repr senta
12. tive La raison en est que cette syntaxe est celle de la forme de la ballade forme narrative qui comme celle du roman n chappe jamais une certaine r f rentialit D ans le abberw ocky on assiste l tablissement de l ordre de l univers po tique strophe b menac par un danger imminent 11 dont le p re avertit son fils Le gar on va la recherche du monstre 111 qu il r ussit enfin tuer IV Le po me se termine par la joie du p re V et le r tablissement de l ordre VI mettant en question par l m me la conclusion ricardolienne 3 Dans Po ique n 4 1970 pp 433 54 4 Cf La Population des miroirs Po tique n 22 1975 pp 196 226 INTRODUCTION 13 de Brisset le texte moderne advient autonome affranchi de la mi m sis p 156 En effet la fascination du Jabberwocky provient de cette nature double contradictoire m me du texte L exp rience de la lecture de ce po me peut donc se montrer diam tralement oppos e la nouvelle doxa antirepr sentative du genre narratif Or c est pr cis ment cette sorte de confrontation qui conduit Catherine Kerbrat O recchioni constater que tout texte r f re d une rtaine mani re p 28 que l autorepr sentation et la m tatextualit n impli quent nullement l vacuation de tout contenu r f rentiel Le Texte litt raire non r f rence auto r f rence ou r f rence frictionnelle est un
13. une dimension pragmatique M agn s occupe aussi de la fonc tion double des figures m tatextuelles qui incitent l acte de lecture ou bien l arr tent L e puzzle demeure l image du rapport entre lecteur et crivain effectu par un texte dont l criture contradictoire en devient le masque aussi bien que la marque Pour Valerie Raoul dans N arcisse pr tre reflets ambigus dans Journal d un cur de campagne ces rapports triples se trouvent transpos es au niveau intradi g tique du journal fictif o au sein d une narration crite nous trouvons un d doublement narcissiqui de l intimiste sujet objet racontant racont narrateur narrataire qui para INTRODUCTION 11 doxalement incite une mise en question inqui tante du syst me de valeurs du lecteur C ette mise en ab me de la production et de la r ception fait partie int grante de l autorepr sentation en tant que modalit tex tuelle Quela critiquelitt raire soit le champ actuel de bataille et en m me temps le lieu potentiel de synth se de ces trots orientations th oriques exig es par la po tique contemporaine est peu surprenant Q ue les dis cours romantique et moderniste et leurs orientations respectivement auctoriale et formaliste y laissent leurs traces l est encore moins D ans sa tentative de revendication d une autonomie pour la critique litt raire E douard M orot Sir fait appel la philosophie kantienne et husserlienne la linguistique et
14. xte O n pourrait soutenir que c est ainsi que vent n s dans le domaine critique le New Criticism le formalisme russe et peut tre m me le structuralisme et la s miotique L a cr ation roman tique acte mystique quasi divin a c d la notion de production de maniement des syst mes signifiants de la langue et de la litt rature C e qu ajoutent aujourd hui les romans autor f rentiels ainsi que la critique c est une reconnaissance de l importance incontestable pour la po tique d une dimension autre que la production et la structure du texte savoir INTRODUCTION 9 sa r ception L a m tafiction contemporaine int riorise un commentaire non seulement sur l criture du texte lui m me mais aussi sur sa lecture L individualisation romantique de la cr ativit a about une mise en valeur de la subjectivit dans le processus esth tique Subjectivit que les id ologies romantique et ensuite moderniste ont prisecommefocalisation litt raire avec comme r sultat critique ceci que tout texte risquait d voquer une interpr tation unique et sans quivoque Comme nous allons le voir dans les articles qui suivent en ajoutant la conscience de la r ception celle de la production non seulement en termes de l exp rience priv e d un auteur individuel mais aussi en ceux du travail de celui qui manie les mat riaux linguistiques et litt raires la po tique contem poraine post moderniste r
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