Home

Formation tout au long de la vie

1. niveau de la demande effective elle m me d pendante des anticipations sur le moyen long terme fort peu li es en g n ral la question de la formation D s lors il n est pas toujours l gitime d extrapoler au plan macro co nomique les bienfaits pour l individu de la formation initiale et de la for mation professionnelle Lorsque par exemple une majorit de jeunes at teint le niveau du baccalaur at la concurrence l embauche se reporte sur les dipl mes de niveaux sup rieurs et ou valuation des aptitudes person nelles cet gard l individualisation semble une caract ristique majeure des directions du personnel comme du fonctionnement des march s du tra vail Beffa Boyer et Touffut 1999 Mais il est un argument plus g n ral en faveur de la formation tout au long du cycle professionnel savoir l l vation des comp tences que requi rent les techniques modernes de communication et d information et la n cessit de reconstruire ces comp tences d s lors que la dynamique de la concurrence les rend obsol tes Deux configurations sont observ es de part et d autre de Atlantique alors qu aux tats Unis la flexibilit des salaires relatifs a permis le maintien d une embauche des moins qualifi s en Europe et tout particuli rement en France la stabilit de la hi rarchie des r mun rations se traduirait plut t par un in gal acc s l emploi donc une forte sensibili
2. 145 Laurent Caussat FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE E Introduction La formation tout au long de la vie constitue un enjeu majeur de la prochaine d cennie La soci t du plein emploi de demain sera vraisem blablement tr s diff rente de celle des ann es soixante La plupart des sala ri s n effectueront pas leur carri re dans la m me entreprise ni parfois dans le m me m tier et l mergence d une soci t de l innovation et de la connaissance rendra plus n cessaire encore une plus grande interp n tration entre les temps consacr s la formation et l activit Comme le note Andr Gauron en introduction de son rapport le nouveau mod le d organisation qui se construit chaque jours sous nos yeux rend obsol te le type de coh rence entre formation et emploi mis en place dans l apr s guerre Notre syst me de formation professionnelle construit tr s largement autour de la loi de 1971 a t con u pour une conomie caract ris e l poque par la production de masse de biens relativement peu diff ren ci s avec une forte dominante industrielle et une codification d taill e des m tiers dans les conventions collectives de branche Cette organisation fordiste c de peu peu la place un nouveau mod le productif qui articule de fa on interactive la diff renciation des produits la r activit des processus des relations sociales qui concilient mobilit
3. conomie et Sta tistique n 303 6 Join Lambert ric 1994 Les bilans formation emploi depuis 1973 conomie et Statistique n 277 278 7 Rapport du groupe de travail pr sid par Jacques Freyssinet 1991 Pour une prospec tive des m tiers et des qualifications Commissariat G n ral du Plan La Documentation Fran aise FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Robert Boyer trois traits majeurs caract risant l organisation interne une dominante industrielle des m tiers leur tr s forte codification dans des conventions collectives de branche l importance des march s internes dans la gestion des carri res Au plan international ce mod le poss de une forte r gulation nationale qui permet une diversit des formes de relations socia les et de gestion des entreprises d un pays l autre Dans le mod le fordiste les besoins de formation d coulent directement de la codification des m tiers r alis e au niveau des branches puisque celle ci explicite aussi bien les dipl mes qui y sont li s que le r le reconnu l exp rience profession nelle parfois r duite l anciennet dans l acc s aux qualifications sup rieures Trois facteurs ont contribu rendre cette repr sentation inop rante le basculement des m tiers vers le tertiaire le nouveau mode d insertion dans l conomie mondiale et l absence de r gulation du syst me de formation la diff rence des m
4. 0 450 0 04 Anciennet 0 03 0 00 0 00 Anciennet au carr 0 00 0 007 0 00 Inf rieur au 2 cycle du secondaire 0 45 1 02 0 540 2 cycle du secondaire 0 12 0 379 0 33 Grande entreprise 0 480 0 230 0 26 Temps partiel 0 31 0 34 0 39 Emploi temporaire 0 340 0 25 0 240 Secteur public 0 02 0 38 0 34 Mari 0 15 G24 0 15 Enfant de mois de 6 ans 0 05 nd 0 03 Femme x enfant de moins de 6 ans 0 207 nd 0 27 Femme mari e nd 0 240 nd Agriculture 0 17 5 49 0 09 Electricit gaz et eau 0 25 0 38 0 440 Construction 0 22 0 24 0 05 pee de gros et de d tail 0 6 0 02 0 14 Transports et communication 0 01 0 15 0 09 Banques assurances services fournis sek see aux Seas es 0 527 0 37 ervices fournis la collectivit services sek se ae et personnels 2o 0 28 0 23 Nombre d observations 8 286 3 442 3 117 Notes Significatif au seuil de 10 Significatif au seuil de 5 Source OCDE 1999a Perspectives de l emploi de l OCDE juin p 178 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE R f rences bibliographiques Abowd J M H Finer H et Francis Kramarz 1998 Determinants of Compensation An Analysis of Matched Longitudinal American Employee Data National Bureau of Economic Research et INSEE CREST polycopi Acemoglu Daron 1998 Why do New Technologies Complement Skills Directed Techn
5. Dipl me et insertion professionnelle apr s un contrat de qualification DARES Premi res Informations et Premi res Synth ses 39 3 CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE sur quatre avoir un emploi plus de 50 en CDI alors que ceux de ni veaux VI et Vbis ne sont que trois sur cing en emploi et seulement un tiers en CDI Le niveau de formation appara t particuli rement discriminant et conduit 4 distinguer plusieurs modes d utilisation du contrat de qualifi cation une logique de formation insertion pour les jeunes ayant un niveau de formation sup rieur une logique proche de I apprentissage pour les moins form s qui sont souvent pass s en contrats aid s avant d entrer en contrat de qualification une logique de formation post baccalaur at aux m tiers qualifi s du tertiaire pour des jeunes qui pr parent un dipl me de l du cation nationale type BTS ou DUT De son c t L AFPA m ne en partenariat avec le CEREQ une tude de cheminement sur trois ans d insertion des b n ficiaires adultes les deux tiers ont plus de 26 ans l issue des formations dispens es par l organisme aux demandeurs d emploi Les premiers r sultats font appa ra tre que seulement un tiers des b n ficiaires tous domaines de formation et tous niveaux confondus d clarent exercer un emploi dans le mois qui suit la fin de la formation mais qu ils sont pr s des deux tiers au bout de deux ans chiffre qui
6. Entr e non automatique avec A Levels o GNVQ 3 APPRENTISSAGE seen EELEE TAM SCOLARITE OBLIGATOIRE 129 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 18 Su de sch ma du syst me ducatif Doctorat Licenciat 24 ans t Maitrise 4 ans 2 5 ans 1 2 Enseignement Licence 3 ans sup rieur Dipl mes Dipl me d tudes sup rieures 2 ans 5 semaines lan 1 2 professionnalis s Dipl mes g n raux Cours sp ciaux 19 ans Fili re professionnelle Fili re g n rale Second cycle de Programmes individuels 16 programmes 14 programmes l enseignement ou sp cialis s dont professionnels g n raux secondaire l apprentissage 16 ans Enseignement primaire et Enseignement Obligatoire Grundskola ler cycle du secondaire 6 7 ans Enseignement pr scolaire 6 ans FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Annexe B Qui doit payer pour la formation continue des salari s Laurent Caussat Conseil d Analyse Economique Dans deux articles fameux Gary Becker 1962 et 1964 soutenait que les entreprises n avaient en g n ral aucun int r t a financer la formation professionnelle de leurs salari s En effet ce sont les salari s qui b n fi cient de ces efforts de formation sous forme d une am lioration de leur productivit qu ils peuvent monnayer sur le march du travail Si le mar ch du tr
7. Si la n cessaire transformation de l conomie ne permet plus de garantir long terme la stabilit de l emploi ou du m tier il faut que la qualification professionnelle con ue comme un capital individuel renouvelable tout au long de la vie devienne source de s curit en permet tant chacun de tirer son pingle d un jeu devenu de plus en plus com plexe Le rapport soulignait la n cessit que cette formation tienne compte des acquis professionnels et personnels des adultes auxquels elle s adresse La certification des acquis obtenus par l exp rience profes sionnelle et la formation continue en constitue la condition La proposition avanc par le secr tariat d tat aux Droits de la Femme et la Formation professionnelle dans son rapport de mars 199955 d un droit individuel transf rable garanti collectivement va dans le m me sens Pour donner un contenu concret ces propositions le salari doit se voir reconna tre par la loi un droit individuel certification des comp tences professionnelles articul d un c t la r alisation d un bilan de comp tence dont les modalit s d finies par la loi de 1991 doivent sans doute tre revues de l autre l acc s des formations qualifiantes con ues comme un co investissement de l entreprise et du salari ou organis es en vue d un changement de secteur d activit La loi de 1992 sur la validation des ac quis professionne
8. du co t de la formation professionnelle en France D autres observations montrent que la formation l initiative individuelle tend m me reculer au fil des ans et que la formation dite de promotion du travail r gresse ce qui est sans doute f cheux pour la coh sion sociale et l galit des chances Le syst me est devenu de plus en plus complexe puisque depuis la loi de 1971 plusieurs contributions nouvelles sont apparues et se superposent en partie De plus les salari s comme les entreprises se consid rent un peu comme d poss d s des d cisions par le d veloppement d interm diaires et de prescripteurs Une hypoth se d rangeante mais qui ne doit pas tre cart e est que la formation professionnelle s est d velopp e et se maintient par l inertie des financements collectifs mais qu elle r pond en d finitive trop peu la de mande des b n ficiaires Du c t des salari s on paie peu mais on en at tend peu Du c t des entreprises on paie mais on s implique en moyenne insuffisamment On rappellera que 30 des entreprises font un ch que lib ratoire au Tr sor ce qui est une fa on d appliquer la loi mais pas de s impliquer dans l effort de formation Une analyse conomique du secteur de la formation des adultes Du point de vue conomique la formation professionnelle des adultes rel ve la fois des biens priv s parce que le b n ficiaire est identifiable et des biens public
9. rait assez bien dans le cadre de la th orie ricardienne pour qui les dotations factorielles sont en quelque sorte naturelles La formation y est consid r e comme une donn e et n est pas un l ment susceptible de modifier les avantages comparatifs Dans le nouveau mod le de production la crois sance est endog ne et la comp titivit internationale se construit partir de l aptitude inventer puis produire des co ts comp titifs de nouveaux biens et services ou concevoir des proc d s plus efficaces Dans un tel processus une main d uvre qualifi e est la plus s re des ressources et la croissance r sulte pour une large part de l extension cumulative des com p tences via l ducation ou la formation professionnelle interne Relativement statique la relation emploi formation s inscrit d sormais dans une dynamique qui impose une forte r activit du syst me de forma tion La production de travailleurs qualifi s qu elle s op re dans le cadre de la formation initiale g n rale ou professionnelle ou dans celui d une formation professionnelle en alternance a partout t mise l preuve par les transformations du syst me productif Le basculement de la notion de qualification a celle de comp tence en constitue la manifestation la plus visible Il renvoie une mutation du travail que Fran ois Stankiewicz conceptualise comme affrontement d al as et activit r solutoire de pro bl
10. transf rable soit reconnue valid e autrement dit donne lieu une certification En Europe le Royaume Uni est un des rares pays s tre engag dans cette voie L abolition de l obligation de n gociation collective intervenue la fin des ann es soixante dix ayant supprim tout lien entre formation professionnelle et classification des emplois les entreprises ont mis en place un syst me de certification le National Vocational Qualifications NVQ Mais a la diff rence des syst mes traditionnels de classification qui d fi nissent les postes par le niveau de formation requis les crit res d valua tion de la certification cartent tr s largement les objectifs d acquisition des savoirs ou de savoir faire attach s la formation au profit de crit res de comp tences professionnelles appr ci es en situation de travail 6 Le NVQ qui semble inspirer certaines exp riences fran aises ne peut donc tre repris tel quel Sa faiblesse tient au fait que la certification des comp tences n est en rien reli e des contenus de formation Le droit certifi cation doit au contraire partir de la validation des comp tences pour offrir chacun des possibilit s de formations qualifiantes En France les exp riences de certification entreprises donnent une plus grande place la reconnaissance des savoirs c t de l exp rience profes sionnelle C est le cas par exemple dans la prop
11. une formation de base minimale de qualit La qualit de la formation de base est d sormais reconnue par tous les gouvernements de l OCDE comme une composante centrale de toute for mation ult rieure L un des pr alables indispensables 1 intensification de la formation continue de salari s serait de faire en sorte que tout indi vidu entrant dans la vie active poss de les connaissances de base et les techniques d apprentissage n cessaires pour pouvoir continuer se former par la suite Encore faut il faire du droit de chacun un capital forma tion de base une r alit pour tous ceux qui sont aujourd hui en chec sco laire C est une responsabilit qui incombe enti rement l tat Les pou voirs publics doivent tirer les cons quences de l l vation du niveau de formation initiale qui a permis la France de rattraper son retard par rap port aux autres pays d velopp s Cet acquis doit tre consolid Plus solide sera la formation de base plus grandes seront les capacit s d initiative et d volution professionnelle Or de facto l objectif qui consiste amener 80 d une classe d ge au niveau du bac repousse pour quatre jeunes sur cinq la fin de la scolarit obligatoire la fin du lyc e Ceux qui n y parviennent pas ou qui ne s en approchent pas par le biais de l apprentissage et de l alternance se retrou vent d s leur sortie du syst me scolaire avec un handicap
12. 3 ans 3 ans 2 ans i A i MM o 1 CYCLE BREVET DU SECOND DEGRE COLLEGES 4 ans ECOLES ELEMENTAIRES oe ET PRE ELEMENTAIRES 8 ans Notes BAC Baccalaur at g n ral technologique ou professionnel BEP Brevet d tudes professionnelles BTS Brevet de technicien sup rieur CAP Certificat d aptitude profes sionnelle CFA Centre de formation des apprentis CPGE Classe pr paratoire aux gran des coles DESS DEA Dipl mes universitaires de 3 cycle DEUG Dipl me d tudes universitaires g n rales DUT Dipl me universitaire de technologie IUT Institut uni versitaire de technologie LP Lyc e professionnel STS Section de techniciens sup rieurs FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 11 Gr ce sch ma du syst me ducatif MARCH DU TRAVAIL Fe pese a i Instituts d enseignement technologique Universit et coles Instituts de TED polytechniques formaton Entr e sur concours ou AED professionnelle examen de la notation Entr e sur concours EK pour les sortants de TEL 18 ans Section de sp cialisation ake et Tyee Hs a rofessionnel Ecole pn polyvalent a P TEL liad technique et unifi g n ral OAED dipl mant professionnelle EPL GEL TES 15 ans 2 LYCEE 2 D 12 ans ra F ECOLE PRIMAIRE E 5 ans 1 2 jaa ECOLE
13. D Vouloir sauvegarder ou cr er des emplois non qualifi s pour faciliter l acc s l emploi aux personnes ayant le plus faible niveau de formation c est prendre le risque de freiner la formation de capi tal et la modernisation des entreprises et donc de d crocher des normes internationales de comp titivit Telle est la limite des politiques de baisse du co t du travail Formation innovation et modernisation R aliser le changement avec les hommes pr sents dans l entreprise est un imp ratif absolu qui ne sera atteint que par l int gration de la forma tion dans le cadre du travail Tout se tient ajoutait Antoine Riboud les entreprises les plus performantes pensent solidairement le change ment technologique le contenu du travail et le changement des rapports sociaux internes l entreprise Au milieu des ann es quatre vingt de tel les affirmations apparaissaient encore iconoclastes et la formation ne fai sait pas encore figure d investissement laissant esp rer un retour tant pour l entreprise que pour le salari Les conomistes ont cherch mesurer le rendement de l investissement en formation continue partir des hypoth ses de la th orie du capital hu main formul es dans les ann es cinquante par Gary Becker Celui ci pos tule l existence d un lien entre la formation et la productivit des individus la formation qu elle soit initiale ou continue et l exp rie
14. emploi que l em ploi laquelle elle pr pare est connue des parties D s lors elle appara t plus comme un co investissement entre le salari et l entreprise que comme une d cision unilat rale de l un ou de l autre Mais le faible nombre de b n ficiaires du cong individuel de formation montre que la formation promotion la diff rence de l adaptation fait l objet d un rationnement de la part de l entreprise Un second facteur explicatif r side dans les besoins de formation in duits par l organisation du travail et le niveau de qualification mobilis par l entreprise Dans le mod le fordiste qui pr vaut dans les ann es soixante dix on sait que celui ci est tr s faible pour une part importante du person nel y compris pour l acc s des postes d encadrement o l anciennet do mine Par ailleurs pour les m tiers qui requi rent une qualification recon nue par un dipl me y compris au niveau ouvrier CAP celui ci se pr pare et s obtient en dehors de l entreprise le plus souvent en fin de scolarit ou en cours du soir La logique de la formation est bien celle de la promotion sociale Elle se traduit par des gains salariaux d autant plus appr ciables que les conventions collectives de branches instaurent des carts salariaux plus grands entre emplois qualifi s et non qualifi s aussi bien pour les ouvriers que pour les cat gories sup rieures Or ce mod le a connu deux v
15. enseignement en internat parall le l cole fondamentale pour les 8 9 et 10 classes Hf Examen pr paratoire sup rieur Hhx Examen commercial sup rieur Htx Examen technique sup rieur LVU Formation ult rieures longues SU Enseignement adapt pour l ves handicap s VEU Formation continue et pour les adultes Les fl ches dans le sch ma illustrent les relations entre cole de base formations pour les jeunes et formations ult rieures mais tout un ensemble de passages possibles et effectivement pratiqu s l int rieur des niveaux et entre les niveaux notamment entre la formation initiale et la formation continue ne sont pas indiqu s Source Sch ma tir du rapport du minist re de l Enseignement sur la formation Udannelses redeggrelse 1997 IKD CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 25 24 23 22 21 20 19 18 Note Les adultes peuvent suivre les cycles de formation distance ou sur place dans les tablissements scolaires si concours Source Minist re de l ducation de la Science MEC 8 Espagne sch ma du syst me ducatif compl tement applicable en 2000 CYCLES DE DOCTORAT m SECONDS CYCLES UNIVERSITAIRES PREMIERS CYCLES UNIVERSITAIRES ECOLES UNIVERSITAIRES _ y 19 18 BACHILLERATO 4 options SYSTEME PRODUCTIF j ECOLE SECONDAIRE obligatoire
16. 01 42 75 77 47 c carl cae pm gouv fr Katherine Beau Charg e d tudes Documentaires 01 42 75 77 40 k beau cae pm gouv fr FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE
17. Press Acemoglu D et J S Pischke 1998 Why Do Firms Trains Theory and Evidence Quarterly Journal of Economics 111 1 79 120 Becker G S 1962 Investment in Human Capital A Theoretical Analysis Journal of Political Economy 70 9 49 Becker G S 1964 Human Capital A Theoretical Analysis with Special Reference to Education Columbia University Press New York Card D E et A B Krueger 1995 Myth and Measurement The New Economics of the Minimum Wage Princeton University Press EUROSTAT 1997 Enqu te Formation professionnelle continue dans les entreprises R sultats Luxembourg Goux D et Maurin 1997 Les entreprises les salari s et la formation continue Economie et Statistique n 306 3 Layard R P Robinson et H Steedman 1995 Lifelong Learning Occasional Paper n 9 London School of Economics and Political Science Center for Economic Performance OCDE 1999 Formation des travailleurs adultes dans les pays de l OCDE mesure et analyse Perspectives de l emploi juin Snower D J 1996 The Low Skills nBad job Trap in Acquiring Skills Market Failures their Symptoms and Policy Responses Booth et Snower eds Cambridge University Press Stankiewicz F 1999 L efficacit de la formation d livr e aux ch meurs l tat et la solvabilisation de la formation Revue Econo mique vol 50 n 2 pp 273 299 mars Ste
18. bouchaient sur des postes d enseignement ou de professions para m dicales ou sociales ainsi dans les ann es soixante dix 19 des fem mes ayant suivi une formation continue acc dait une formation p dago gique pr paratoire au CAPES CAPET ou un autre dipl me d enseigne ment contre 4 5 pour les hommes et les femmes taient cinq fois plus nombreuses que les hommes suivre des formations param dicales ou so ciales d bouchant sur des dipl mes professionnels d tat Les cons quences salariales de la formation continue aux deux dates ajoutent les auteurs restent cependant sans commune mesure avec le cons tat que l on peut tirer des d clarations des individus sur la r percussion professionnelle de leur formation moins de 10 des b n ficiaires d une formation mentionnent une volution positive de leur qualification ou de leur fonction en 1993 et 85 d entre eux occupent le m me poste l issue 22 B ret Pierre et Arnaud Dupray 1998 La formation continue de l accumulation de comp tences la validation de la performance Formation Emploi n 63 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE de la formation Ce r sultat appara t conforme a l hypoth se avanc e ici d une transformation du contenu de la formation les deux enqu tes ne mesurent pas la m me chose la promotion majoritaire dans la premi re enqu te l adaptation au poste de travail de fa on pr pond ra
19. ce sont des professionnels aux comp tences pointues et essentielles la comp titivit de la firme qui donnent la tonalit la relation salariale C est ce que l on observe dans le secteur de l informatique et des t l communications des m dias de la publicit de la nouvelle finance Ces analystes symboliques pour reprendre le terme popularis par Robert Reich disposent d un fort pouvoir de n gocia tion dans la mesure o ils repr sentent une large partie de la comp titivit des firmes dans lesquelles ils acceptent de s impliquer moyennant un par tage des profits et des plus values boursi res que g n re leur activit inno vatrice Cette relation salariale professionnelle est b tie sur une forte individualisation et appropriation des comp tences qui sont actualis es en fonction d un calcul optimisant la valorisation du capital humain dont cha que individu est porteur Ces comp tences trouvent en g n ral leur origine dans le syst me universitaire et le talent propre de sorte qu elles ne mo bilisent que fort peu les proc dures publiques de formation professionnelle Mais le nouveau cours du changement organisationnel a aussi pour con s quence d impliquer une certaine standardisation des t ches surtout intel lectuelles d ailleurs gr ce l informatisation et au d veloppement des t l communications Ce mouvement s applique tout particuli rement la cat gorie des
20. cessaire et les savoirs techniques doivent se doubler d une capacit faire face aux changements qui en r sultent comme aux impr vus qui en naissent Le troisi me facteur l absence de r gulation du syst me ducatif rev t une dimension conjoncturelle li e aux d s quilibres que le ch mage de masse induit dans le fonctionnement du march du travail Mais sa dimen sion structurelle ne doit pas tre sous estim e pour autant En faisant de l acc s au niveau du bac l objectif de la formation initiale la France a rompu avec le malthusianisme ducatif qui a pr valu pratiquement jusqu au d but des ann es quatre vingt Celui ci servait de m canisme r gulateur la d mocratisation largissant mesure l acc s aux formations sup rieures L ac c s la seconde servait de filtre L entr e dans l enseignement sup rieur garantissait pratiquement un niveau de comp tence correspondant celui du dipl me qui serait obtenu et l acc s un emploi appartenant aux cat go ries sup rieures Tel n est plus le cas La conjonction de l l vation du niveau des tudes initiales de la plus grande s lectivit des entreprises dans leur politique de recrutement et de l augmentation du ch mage a profond ment modifi le mode d ajustement entre l offre et la demande de dipl mes La poursuite des tudes au del du bac et au sein de l enseignement sup rieur est devenu la fois une n cessit de
21. dans ce cas c est le progr s techni 25 Carriou Yannick et Fran ois Jeger 1997 La formation continue dans les entrepri ses et son retour sur investissement conomie et Statistique n 303 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE que auquel sont associ s d importants investissements en formation qui serait la cause premi re de l accroissement des profits de l entreprise Toutefois les auteurs notaient que cette hypoth se n tait pas v rifi e la corr lation entre investissements mat riels de recherche d veloppement R amp D et effort de formation tant extr mement faible Au mod le canonique du capital humain G rard Ballot Fathi Fakhfath et Erol Taymaz ont ajout des effets indirects dynamiques du capital immat riel tir s de la th orie de la croissance endog ne visant mesurer les performances de ces deux effets Deux hypoth ses sont avanc es l une traite le capital technologique comme un bien non rival le co t de la R amp D est le m me quel que soit le niveau de production qu il permet d atteindre hypoth se de rendements croissants de Romer alors que les rendements de la formation sont plut t d croissants la seconde postule l existence d un effet d apprentissage par la pratique stimul par les hauts niveaux de capital comp tences et de capital technologique accumulation endo g ne de capital humain de Lucas partir d un chantillon de
22. dans son ensemble alors qu elle n en a plus pour l entreprise qui l a financ e il est donc l gitime d obliger les entreprises d penser plus que ce qu elles ne le feraient sur la base de leur int r t propre Michel Didier propose d assortir l obligation minimale de payer pour l em ployeur d un accroissement de la capacit de choix du salari par exemple par un ch que ou un compte formation utilisable par le salari pour une formation de son choix La qualification professionnelle con ue comme un capital individuel renouvelable tout au long de la vie doit trouver sa concr tisation dans un droit individuel certification des comp tences professionnelles Celui ci serait articul d un cot sur les bilans de comp tence de l autre sur l acc s aux formations qualifiantes con ues comme un co investis sement de l entreprise et du salari ou organis es en vue d un changement de secteur d activit Elargir l acc s de tous une formation de base minimale de qualit et reprofessionnaliser les actifs faible niveau de formation r pond la dou ble exigence de modernisation conomique et de lutte contre l exclusion Elle suppose des actions sp cifiques en direction des jeunes et des travailleurs de plus de 40 ans qui sont nombreux tre sortis du syst me scolaire avec un faible niveau de formation de base Pour les premier le rapport propose CONSEIL D ANALYSE C
23. de salari s on assiste une inversion de la pyramide des ges qui a pris la forme d une poire invers e cas par exemple de l volution de la pyra mide des ges du secteur de l assurance Elle s accompagne d une propor tion lev e de salari s faible niveau de formation initiale n ayant pas ou peu b n fici de la formation continue d ge moyen compris entre 40 et 45 ans et qui n atteindront pas l ge l gal de d part la retraite avant 2015 avec plus de 40 voire plus de 42 5 annuit s de cotisations Ce vieillis sement d une population peu form e n est pas propre l industrie mais touche galement des secteurs comme la banque et l assurance qui comp tent une proportion importante d employ s recrut s 16 ans en fin de 3 Dans l industrie il concerne aussi bien les industries de masse comme l auto mobile que les industries de pointe comme l lectronique de d fense qui emploient une majorit d ing nieurs dont la formation est de plus en plus d cal e par rapport celle dont b n ficient les jeunes aujourd hui l autre extr me on trouve au contraire des entreprises de cr ation r cente avec une forte croissance et une forte proportion de jeunes dont une majorit a au moins le bac voire bac 2 y compris dans des emplois qui requi rent une moindre qualification cas par exemple des banques mutualistes En outre les secteurs qui font le plus app
24. de l autre Les branches industrielles ne voyaient pas l utilit d introduire une proc dure de vali dation d acquis professionnels VAP qui ne soit pas en prise avec les m tiers r ellement exerc s De fait la proc dure VAP n a pas ce jour produit les r sultats escompt s on estime 5 6 000 le nombre de dipl mes obtenus par cette voie tous niveaux confondus Les changements dans les modes d organisation des entreprises et l im portance prise par l adaptation dans les d penses de formation rendent d sormais la question de la certification incontournable L adaptation vise par nature une formation propre certains processus de production direc tement li e la tenue du poste de travail Pour autant les comp tences qu elle conf re ne sont pas toutes sp cifiques Les savoirs que requi rent les m tiers modernes ont un contenu transversal plus ou moins important FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE A Apprendre travailler sur une machine commande num rique utiliser un nouveau logiciel comptable ou s initier la derni re version de traitement de texte est utile dans tous les secteurs o ces outils se rencontrent Les savoirs sp cifiques sont ainsi imbriqu s des savoirs g n raux transf rables d un secteur un autre d une entreprise une autre La mobilit des sala ri s et donc leur reconversion anticip e exige par cons quent que cette comp tence
25. e une majorit des Quinze privil gie la voie de formation g n rale Ils offrent un enseignement g n ral indiff renci et reportent le processus d orientation la fin de la scolarit obligatoire La part de l apprentissage dans la formation professionnelle et la reconnaissance de la formation pro fessionnelle initiale conventionnelle sont assez faibles e une minorit comprenant l Allemagne l Autriche les Pays Bas la Belgique l Irlande et le Luxembourg mettent au contraire l accent sur la voie professionnelle dans la formation initiale selon des modalit s diversi fi es d un pays l autre L apprentissage y occupe une place en g n ral importante sanctionn e par des titres nationaux et la formation profes sionnelle donne lieu une reconnaissance conventionnelle marqu e Certains pays du premier groupe empruntent toutefois certaines des ca ract ristiques du second C est le cas de la France qui offre une alternative professionnelle d s le premier cycle du secondaire et quilibre les deux voies apr s la fin de la scolarit obligatoire En outre l apprentissage est institutionnalis dans la formation initiale C est galement le cas du Dane mark o la voie professionnelle domine apr s la fin de la scolarit obliga toire principalement sous la forme de l apprentissage 1 OCDE 1999 Formation des travailleurs adultes dans les pays de l OCDE mesure et analyse in Persp
26. im plique d j et qu impliquera plus encore dans le futur l euro Boyer 2000a Or des comparaisons internationales sugg rent que la conjonction d un bon policy mix et de r formes ambitieuses en mati re de rapport sala rial est susceptible d introduire des diff rences marqu es en mati re d vo lution de moyen terme de l emploi et du ch mage Fitoussi et Passet 2000 L octroi de droits individuels antidote l clatement des relations salariales Une derni re tape de l analyse appelle la prise en compte d un ph no m ne majeur caract ristique des deux derni res d cennies alors qu au del des disparit s sectorielles le r gime fordiste tendait l homog n isa tion des relations salariales la p riode contemporaine est marqu e par une FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ANOINONODA ASATVNV C TASNOOD ror 2 L clatement des relations salariales et la diversit des probl Stabilit polyvalente oe ee v Incite la rationalisation Forte hi rarchie des march s internes P salariale Formation Incitation la D stabilisation du dans ae l entreprise Pr retrane paradigme productif x Stabilit de l emploi Accentuation R duction de la dela formation aux concurrence plus de 50 ans y Emergence d une standardisation dans la production Recherche de la flexibilit ene besoins h en
27. initiale est lev en moyenne il existe peu de diff rences dans l acc s la formation continue selon le sexe mais davantage selon l ge et en France la formation est particuli rement plus concentr e sur les jeunes l excep tion de l Allemagne tous les pays observent un moindre effort de forma tion dans la petites entreprises mais cette tendance est galement particu li rement marqu e en France o le ratio de l effort de formation entre gran des et petites entreprises est voisin de quatre L auteur souligne le retard relatif de la France dans adaptation de la qualification de la main d uvre la nouvelle donne socio productive Ainsi 38 des personnes g es de 45 54 ans n ont pas achev le second cycle du secondaire en France contre 15 aux Etats Unis Andr Gauron place ensuite son analyse dans le cadre des th ories r gulationnistes et dans l esprit de cette cole de pens e conomique restitue la question sp cifique dans le cadre de l ensemble des caract risti ques des mod les socio productifs fordiste et post fordiste Dans le mod le fordiste les besoins de formation sont d termin s par conversion m cani que de la demande adress e aux entreprises en offre de qualification selon la codification des m tiers r alis e au niveau des branches professionnel les Avec la r volution du tertiaire dans lequel cette codification est moins stricte les conditions nouve
28. insertion des bacheliers ne sont en rien comparables avec celles des jeunes comme des demandeurs d emploi sortis de l cole avec au plus le CEP ou le BEP Bien que les jeunes qui sortent du syst me ducatif avec la plus faible formation niveau VI Vbis ne repr sentent plus que 8 de l effectif total des sortants con tre 13 en 1985 et 29 en 1973 leur insertion se heurte la fois la 15 Forgeot G rard et J r me Gauti 1997 Insertion professionnelle des jeunes et processus de d classement conomie et Statistique n 304 305 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE concurrence de leurs a n s qui repr sentent encore 30 des actifs et a la tr s forte s lectivit des entreprises face des jeunes sans qualification Le march du travail op re ainsi une discrimination majeure entre ceux jeu nes et adultes faible niveau de formation initiale et les dipl m s quel que soit le niveau du dipl me face laquelle la formation continue comme les dispositifs d insertion des jeunes et des demandeurs d emploi ont t jusqu ici peu efficaces bien que la baisse du ch mage leur profite un peu plus les deux tiers des ch meurs jeunes ou adultes sont des personnes qui ont au mieux un CAP ou un BEP Ainsi mesure que le niveau d duca tion s l ve le lien entre faible niveau scolaire et exclusion se renforce 5 R partition et effectifs des demandeurs d emploi cat 1 par
29. le r troc der en gain salarial ou de fa on tr s partielle aux salari s form s C est le cas de la formation d adaptation Pour les salari s la formation est largement gratuite Toutefois cela ne vaut que dans la mesure o les co ts p dagogi ques et la r mun ration sont la charge d un tiers tat ou entreprise D s lors que la formation s inscrit dans une logique de co investissement et s effectue en tout ou partie hors temps de travail les salari s contribuent pour une part leur formation travers leur non r mun ration Toutefois ce r sultat laisse enti res deux questions La premi re est relative au partage du financement entre la formation initiale et la forma tion continue la seconde renvoie l existence ou non d une n gociation d centralis e sur un march qui quilibrerait co ts et b n fices pour l en treprise On examinera successivement ces deux questions Formation initiale formation continue quelle fronti re Pour r pondre la premi re question l conomiste serait en droit de consid rer que le fait que l tat dicte un ge limite la scolarit obliga toire permettant d acc der un niveau donn d tudes d termine du m me coup le champ de sa responsabilit financi re Dans la r alit il n en est rien Au del de l objectif d galit d acc s tous les niveaux d enseigne ment qui fonde le financement public en France
30. les nouvelles g n rations en ont pleinement b n fici et de ce fait acc dent plus facilement aux nouveaux emplois qualifi s CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 2 Les sortants du syst me ducatif selon le plus haut dipl me obtenu En Dernier dipl me obtenu 1973 1980 1990 1996 Aucun dipl me ou CEP ou brevet CAP BEP Baccalaur at g n ral ou professionnel Sup rieur court Sup rieur long Source Minist re de l ducation nationale En 1973 les trois quarts des sortants du syst me ducatif ont au plus le niveau du CAP BEP et 42 n ont aucun dipl me ou le CEP Au d but des ann es quatre vingt dix ils sont encore un sur deux la fin de la d cen nie ils ne repr sentent plus que le tiers des sortants Si on prend les sortants du syst me ducatif par niveau de formation et non plus par dipl me les r sultats sont sensiblement analogues entre les niveaux VI V d un c t et IV I de l autre Par contre alors que 148 000 jeunes sortent en 1996 sans dipl me ou avec le brevet seul ils ne sont que 58 000 sortir sans aucune qualification Toutefois les sorties de niveau V concernent encore pr s d un jeune sur quatre Pour les niveaux IV I le basculement qui s op re au cours de la d cennie quatre vingt se traduit par une augmentation tr s forte de la propor tion de sortants bacheliers du fait du triplement des baccalaur ats techno logiques et une prolongation massiv
31. mentale g n ralisation et homog n it de la formation g n rale d un c t puis sp cialisation de la formation en fonction des attentes propres chaque firme d un autre c t ont long temps constitu un atout majeur pour les grandes firmes japonaises Rouilleault 1993 Une derni re difficult p se sur la possibilit d un march efficace de la formation le besoin de standardisation s oppose l imp ratif de r ponse aux demandes des firmes de comp tences en voie d mergence En effet il faut un certain temps pour que les organismes de formation parviennent d tecter de nouveaux besoins puis calibrer leur offres en fonction des diff rentes demandes des firmes Mais entre temps l innovation technolo gique et organisationnelle poursuit son cours cr e de toutes pi ces des nou velles branches et simultan ment fait d p rir les industries traditionnelles auxquelles correspondait une offre plus ou moins codifi e de formation Compte tenu de ce d calage les firmes et particuli rement les directions des ressources humaines ont tout int r t b tir des cursus maison ou demander des firmes de les laborer aux antipodes de l offre existante La destruction cr atrice affecte aussi les formations et ceux qui les con oi vent Ce n est que si l quivalent d une r volution industrielle boule verse l ensemble des m tiers qu appara t l int r t d une codification e
32. mes Cette capacit d adaptation demand e aux salari s r duit la pos sibilit de recourir des qualifications fond es sur la r p tition des t ches selon le principe taylorien du one best way mis au point de fa on cen tralis e dans les services d tudes de l entreprise On empruntera ici Jean Paul Laurencin et Michel Sonzogni leur d finition du mod le de comp tence forme d organisation qui mise sur les apprentissages individuels et collectifs de l entreprise qui repr sentent un instrument de r duction des incertitudes inh rentes au d roule ment du processus de production Pour conduire de tels processus les savoirs techniques que d finissaient les qualifications ne suffisent plus conjuguer les conomies d chelle d une standardisation pouss e avec une diff renciation des produits n cessaire pour r pondre une relative person nalisation de la demande Une forme d organisation qui privil gie la qua 9 Stankiewicz Fran ois 1995 Choix de formation et crit res d efficacit du travail Revue Economique n 5 septembre 10 Laurencin Jean Paul et Michel Sonzogni 1999 Choix d organisation du travail et dynamique des comp tences dans l entreprise Formation Emploi n 66 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE lit et la r activit dans un contexte de minimisation des co ts par une gestion en flux tendus devient n
33. s Cependant ces travaux soulignent galement que effort de formation dispens e aux salari s sera inf rieur a ce que les salari s d ci deraient s il pouvaient acc der sans contraintes aux march s financiers Un espace s ouvre alors pour l intervention publique laquelle en subven tionnant de fa on appropri e les actions de formation des entreprises pour rait rapprocher l allocation de la formation de l optimum de premier rang Les arguments d asym trie d information pr c demment voqu s in vitent cependant porter une attention soutenue aux probl mes d incita tion tudier avant la mise en place d une telle subvention Il faut en parti culier veiller ce que le dispositif public pr serve l avantage que les entre prises tirent de leur exposition limit e au risque de piratage cet gard les dispositifs publics du type formez ou payez l entreprise doit con sacrer une fraction minimale de sa masse salariale la formation soit par des actions propres soit en versant un fonds public tels qu ils sont mis en uvre en France ou en Australie remplissent largement ce r le le sys t me fran ais dans lequel toute entreprise de plus de dix salari s doit s ac quitter d un versement gal 1 5 de leur masse salariale net des d pen ses qu elle engage par elle m me assure ainsi une mutualisation des ef forts de formation qui vite dans la limite
34. s dans le domaine de la communication de la compr hension de l environnement profession nel de l aptitude travailler en groupe et ma triser les outils de la qualit Les op rateurs concern s avaient t recrut s dans les ann es soixante et soixante dix comme OS pour une industrie essentiellement taylorienne avec une formation initiale m diocre pas forc ment dans les m tiers de la 29 Expos devant le groupe de travail de Michel de Virville Secr taire g n ral de Renault FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE m canique Le taux d illettrisme et d analphab tisme n tait pas n gligea ble 25 30 de cette population dont une partie significative d origine francaise Enfin du fait du non renouvellement des effectifs 4 partir de 1973 l ge moyen en 1980 tait d j sup rieur 40 ans et seule une petite minorit pouvait tre concern e l poque par des mesures d age Ce plan qui s est d roul de 1991 1997 a concern au total 8 200 personnes soit les deux tiers des op rateurs et repr sent jusqu 40 du plan de formation des usines I a n cessit un investissement p dagogique sp cifique qui partait de l exp rience professionnelle des int ress s et visait les amener des nouvelles comp tences d finies en fonc tion des situations professionnelles concr tes de l environnement de tra vail L ensemble a fait l objet d un cahier
35. te r alis e par le CNAM sur un chantillon de 3 000 auditeurs ayant suivi les cours du conservatoire Un peu moins des deux tiers viennent dans le but d obtenir une promotion et une grande partie arr te leur formation d s que celle ci est obtenue sans toujours poursuivre jusqu au dipl me L effet de la formation est d autant meilleur que la formation bien qu l initiative de l individu est soutenue 27 Lerenard Agn s 1998 L effet du cong individuel de formation sur les carri res professionnelles DARES Premi res Informations et Premi res Synth ses n 4 28 Potier Fran ois Les effets de la formation suivie l initiative individuelle des adultes enqu te conduite aupr s des auditeurs du CNAM de Paris au terme de l ann e 1997 1998 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE par l employeur Tout se passe comme si le salari tait d j entr dans un processus de promotion ind pendamment de la formation qu il entreprend Celle ci manifesterait son aptitude progresser et signalerait celle ci son employeur Ce que le salari perd en initiative personnelle dans la construction de sa trajectoire professionnelle il le gagne en possibilit de promotion l int rieur de l entreprise d s lors que ses aptitudes rencontrent les be soins de celle ci et est soutenue par la hi rarchie La formation se r v le alors d autant plus payante en termes de salaire et ou d
36. 1971 Ce qui appara t la fois comme un succ s et un chec de la loi conduit non pas pr coniser des mesures de contr le pour exclure le financement des formations d adap tation des d clarations fiscales exercice qui serait parfaitement vain mais s interroger sur la pertinence de cette obligation au regard de l objectif de d veloppement des comp tences des individus Renoncer tout obligation l gale de d penser m rite r flexion et d bat ne serait ce que par ses cons quences sur les organismes qui mutualisent les contributions des entrepri ses mais l orientation pr conis e ici est clairement de passer d une obliga tion de d penser une obligation de former 50 Cette proposition rejoint celle du rapport de Dominique Taddei 2000 Retraites choi sies et progressives Conseil d Analyse Economique n 21 La Documentation Frangaise i CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE La jurisprudence de la chambre sociale de la Cour de Cassation a indi rectement ouvert la voie une telle r forme en affirmant dans l arr t Expovit c Dahaynain que l employeur a le devoir d assurer adapta tion des salari s l volution de leurs emplois Il en r sulte qu il a l obli gation de proposer une formation et qu il ne peut exiger du salari qu il fasse preuve de meilleures qualit s professionnelles sans avoir au pr alable assur son adaptation par ce moyen Antoine Lyon Caen a
37. articule niveau de qualifi cation recrutement gestion des carri res r mun ration et formation Celle ci intervient tout au long de la vie professionnelle de fa on viter les probl mes de comp tences de fin de carri re qui pourraient survenir dans dix ans L objectif poursuivi est d apporter un ensemble de comp tences techniques et cognitives qui permettent aux salari s de b n ficier de perspectives de carri re plus longues en changeant de m tier Il concerne videmment tous les salari s ce qui suppose une attention particuli re en direction de ceux qui s excluent volontairement ou non de la formation souvent parce qu ils appr hendent le retour en formation L entreprise situe clairement sa strat gie de formation dans une perspective de co investissement cf accord Renault de 1999 Un droit individuel la for mation est garanti par un compte pargne formation Lorsque ce compte d passe quatre ans de dotation l accord pr voit un entretien de bilan de formation d bouchant sur un plan de formation mis en uvre prioritairement l ann e suivante D un simple droit qu elle tait l origine la formation CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE apparait ici comme une quasi obligation pour esp rer voluer profession nellement normalement dans l entreprise Le secteur bancaire Le secteur bancaire a une longue tradition de formation professionnelle Il y consacre avec un peu plus de
38. cadres ont au moins une ma trise contre les deux cinqui mes au d but des ann es quatre vingt les techniciens et pro fessions interm diaires et les employ s pr s de un sur deux 46 a au moins le bac y compris pour des emplois peu qualifi s Il est galement en progression chez les ouvriers plus de la moiti des jeunes ouvriers quali fi s 52 a au moins un CAP ou un BEP et un cinqui me le niveau bac M me parmi les jeunes ouvriers non qualifi s plus de la moiti a un dipl me professionnel CAP BEP ou bac Ce caract re g n ral de l l vation du niveau scolaire bouscule les con ditions d insertion des jeunes sur le march du travail S il n est plus aussi performant qu l poque o l acc s au baccalaur at tait rationn le ni veau de dipl me reste une variable discriminante de l acc s l emploi L tude de cheminement r alis par le CEREQ sur la g n ration sortie en 1992 ann e il est vrai de d but de forte r cession montre que sur une p riode de cinq ans la possession d un dipl me d enseignement sup rieur de niveaux I et II augmente de plus d un tiers le taux d emploi par rapport aux jeunes titulaires d un dipl me professionnel de niveau V III indus triel agricole ou tertiaire et de plus de 50 par rapport ceux qui n ont pas obtenu leur bac ou qui poss dent uniquement le baccalaur at g n ral Il est trois fois plus important que pour les
39. ch du travail D s lors les entreprises sont tent es de surqualifier les postes puis d exiger des comp tences exc dentaires par rapport ce que n cessiterait la bonne marche de la production le rel vement des exigen ces en mati re de formation traduirait l quivalent d une prime d assurance quant au d veloppement futur des besoins des entreprises en quelque sorte sym trique de la flexibilit en terme d emploi ou d horaires demand e aux salari s les moins qualifi s Ainsi l incertitude sur les caract ristiques exactes du paradigme productif et du mode de r gulation futurs rel verait les besoins en formation des firmes D s lors deux sc narios sont envisageables Soit l mergence de la nouvelle conomie marquerait la fin de ces incertitudes et impliquerait un retour une certaine stabilisation de la division du travail quitte ce que la place des mieux form s soit plus importante que dans le r gime fordien Soit l conomie de la connaissance exige par principe et en permanence une reconfiguration des comp tences tant individuelles que collectives c est dans ce contexte que le besoin en formation tout au long de la vie rev t toute son importance comme caract ristique cl du ou des r gime s en voie d mergence Enfin tout au long des ann es soixante dix et quatre vingt l ampleur du ch mage a permis aux firmes de rationner l acc s l emploi en s lec tionnant les s
40. commun aux pays de l OCDE ne peut avoir pour cons quence la mise en uvre de politiques identiques Il ne fait que d signer une n cessit commune qu impose la comp tition mondiale lever le niveau de comp tence des travailleurs chaque pays de d termi ner en fonction des caract ristiques de sa population r sultat d un demi 4 OCDE 1998 Analyse des politiques d ducation CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE si cle d histoire scolaire et de formation continue les moyens d y parvenir au moindre co t C est pourquoi ce rapport s attachera en premier lieu caract riser la situation fran aise au regard de la formation initiale et de la qualit des emplois avant d examiner la nature et les implications de la formation d livr e tout au long de la vie Formation emploi chomage D un mod le a l autre La r flexion sur le lien entre emploi et formation a longtemps t struc tur e en France par la d marche de planification qui a pr valu jusqu au milieu des ann es soixante dix L hypoth se d ad quation entre besoins et ressources en main d ceuvre qui sous tendait ces travaux a depuis t aban donn e Les lacunes conceptuelles de cette approche sont apparues tr s vite faiblesse des dipl m s parmi les actifs occup s transformation des emplois mobilit des actifs vers des activit s loign es de leur domaine de formation initiale Les bilans formation emploi r alis
41. de masse et les industries allemande et am ricaine domi nantes dans les biens d quipement qui n cessitent une main d ceuvre ouvri re plus qualifi e Tant que le fordisme a t dominant dans l organi sation conomique dans l industrie comme dans le tertiaire la pr sence d une proportion majoritaire de travailleurs peu form s ne p nalisait pas trop les pays faible niveau de formation initiale Par contre il en a t autrement partir du moment o la comp tition s est d plac e sur le terrain technologique et a impliqu des aptitudes et des comp tences li es un niveau plus lev de formation Les industries de main d ceuvre peu qualifi e se sont trouv es devant d normes difficult s pour se moderniser d un c t un manque de main d uvre qualifi e qu elles ne parvenaient pas trouver sur le march du travail du fait du malthusianisme scolaire de l autre une main d ceuvre peu quali fi e qu elles n avaient pas jug bon de faire voluer professionnellement par la formation continue et qui se r v lait peu apte s adapter aux nou velles formes de travail SID CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Les entreprises fran aises ont alors cherch solutionner ce probl me par une double fuite en avant la premi re dans l automatisation des proc d s de fabrication dans le cadre d une organisation du travail inchang e c est la mode de la robotisati
42. des chambres de commerce Il en r sulte une in galit de traitement qui est aujourd hui difficilement justifiable Si du point de vue de la rationalit conomique le financement public d une formation initiale de haut niveau dans l ensemble des champs du savoir d livr au plus grand nombre est l gitime la question demeure de savoir quel moment s op re le passage de la formation y compris pro fessionnelle caract re g n ral qui permet l exercice de multiples pro fessions la formation particuli re un type ou un secteur d activit Cette interrogation renvoie directement au ph nom ne de d classement tudi pr c demment Mais elle renvoie aussi une modification dans l approche de la professionnalisation de la formation I instar de ce que l on observe par exemple en Allemagne Apr s une p riode de la loi Delors de 1971 a la fin des ann es quatre vingt o Etat s est vu assigner la mission de rapprocher l cole du monde de l entreprise et d adapter la formation ini tiale tous les niveaux ses besoins le succ s de la formation en alter nance semble amorcer un mouvement inverse avec la r valuation d une formation initiale de haut niveau destin e fournir les bases d une forma tion technique en alternance adapt e aux conditions particuli res des diff rents secteurs et des entreprises L OCDE dans ses publications r centes a soulign qu
43. des charges tr s pr cis de fa on a ce que la formation puisse tre appropri e au niveau des sites et r pondre ainsi leurs probl matiques sp cifiques Le bilan de cette formation a t jug tr s positif Elle a permis de modifier les comp tences profession nelles de fa on significative mais aussi d accro tre les capacit s d autono mie des individus dans leur vie quotidienne Toutefois dans la moiti des cas pour les salari s les plus loign s de la conceptualisation elle n a que partiellement combl le handicap que constitue l insuffisance de base sco laire et l absence pendant plus de vingt ans de vie professionnelle de for mation autre que celle re ue au poste de travail lors des lancements de nouveaux produits Ce plan n a pas t renouvel Il n y avait explici tement aucun lien avec le salaire la motivation essentielle du salari tant de pouvoir gr ce ce plan de formation rester dans la course Depuis l entreprise s est engag e dans une politique de renouvellement des g n rations avec un recrutement de jeunes de fa on beaucoup plus s lective que par le pass sur la base de dipl mes professionnels de niveau V CAP de la m tallurgie ou BEP voire bac professionnel afin de r pondre au besoin de personnel requis d sormais dans les sites industriels de m canique ou de carrosserie montage Parall lement le groupe auto mobile met en place un dispositif structur qui
44. des philosophies co nomiques oppos es se trouvent en concurrence montre que la formation n a pas t jug e par les pouvoirs publics comme la seule m thode possi ble ni a priori la plus efficace pour palier aux dysfonctionnements de P insertion dans l emploi Le minist re de l ducation nationale a proc d une estimation des d penses induites par l acc l ration de l extension de l acc s des jeunes au niveau du bac par comparaison l volution tendancielle Ce co t qui ne prend pas en compte les d penses li es la prolongation des tudes dans 33 Verdier ric 1997 Politiques de formation des jeunes et march du travail La France des ann es quatre vingt Formation Emploi n 50 34 Bilan de la politique de l emploi en 1997 Les Dossiers de la DARES n 1 2 d cembre 1998 La Documentation Fran aise FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE A l enseignement sup rieur est estim 8 2 milliards La d pense que repr senterait le fait de faire acc der l ensemble d une classe d ge l ge moyen actuel de fin d tudes un peu plus de 21 ans est estim e par la Direction de la pr vision 27 milliards de francs M me si la comparaison avec les mesures emploi n est pas totalement pertinente du fait notamment du co t des r mun rations qui intervient dans les mesures d insertion elle montre que l investissement dans la formation initial
45. deux autres facteurs peu vent tre avanc s D une part la fin de la scolarit 16 ans ne correspond plus la fin effective de la scolarit que l tat lui m me fixe comme norme en se proposant d amener 80 d une classe d ge au niveau du baccalau r at D autre part le sous investissement des entreprises en formation pro fessionnelle et technique de salari s ayant re u une faible formation ini tiale face des besoins croissants en comp tences professionnelles et tech niques a conduit accro tre tr s fortement I implication de l tat dans le financement des enseignements technologiques et ne pas le laisser la charge des entreprises et des individus Encore que dans ces domaines il existe en France des diff rences im portantes dans l imputation de la prise en charge entre les disciplines litt raires et scientifiques presque enti rement financ es par l tat et les disci plines commerciales et de gestion o une part importante du financement est la charge des familles Une telle discrimination n a que peu voir avec la rationalit conomique et tient uniquement aux conditions particu li res de la formation des ing nieurs un grand nombre d coles ont t l origine li es au r le de l tat dans les secteurs concern s et du d velop El CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE pement de l enseignement commercial en France tr s largement l initia tive
46. doit tre consid r e comme un investissement utile et pr alable la formation profession nelle elle m me Elle contribue en effet r duire l incertitude qui demeure dans le lien entre formation et emploi Orientation et formation ne peuvent tre s par es encore faut il que leurs liens soient organis s Des finan cements sp cifiques devraient y tre consacr s Reprofessionnaliser les actifs faible niveau de formation Pour les quinze ans qui viennent le devenir professionnel des person nes faible niveau de formation restera au c ur des probl mes d emploi Il doit aussi tre au c ur de toute r flexion sur la formation tout au long de la vie Jeunes et adultes sans formation constituent les deux tiers des ch meurs et rien ne dit que la reconqu te du plein emploi augmentera leur chance de retour l emploi Les plus g s se raccrochent l espoir d une retraite anticip e que justifie au demeurant le fait que ces g n rations ont cotis 40 ans et plus bien avant 60 ans Dans les entreprises au del de 50 ans salari s et directions g rent cette attente Former des salari s g s est consid r comme un investissement inutile car pr sentant un taux de r ussite trop faible et qui de toute fa on n aura pas le temps d tre renta bilis En d pit des discours sur l allongement des dur es de cotisation aux caisses de retraite la perspective pour ces g n rations reste massivement c
47. dont elles ont rep r des qualit s particuli res non mesur es dans l enqu te La forma tion jouerait alors un simple r le de signalement des salari s les plus efficaces auxquels des progressions de salaires auraient t de toutes FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE fa ons accord es L impact le plus net de la formation r side en fait dans le renforcement de la relation d emploi entre ces salari s et l entreprise leur propension quitter l entreprise tant plus faible Cette tude qui il est vrai ne porte que sur les relations entre formation salaires et mobilit professionnelle sugg re cependant quelques interroga tions quant aux propri t s du dispositif fran ais de financement de la for mation continue en termes d efficacit conomique et d quit Au regard de l efficacit il est permis de penser qu il aboutit des niveaux artifi ciellement lev s de formation dans le sens que la formation ne sert pas r ellement lever le niveau de qualification des salari s mais seulement identifier les salari s les plus efficaces Il est d ailleurs plausible que la formation dispens e est pour l essentiel sp cifique aux m tiers de l entre prise Au regard de l quit il est clair que ce processus de s lection joue dans le sens de l aggravation des in galit s d emploi et de salaire alors que les principes fondateurs du dispositif fran ais de formation
48. elle des formations les plus longues v cus par les int ress s comme des parking autrement dit un mode d exclusion du march du travail Le contraire de ce qu ils se proposaient d tre Une remise en ordre dans la tarification est un pr alable l organisation d un march de la formation dont on puisse valuer les prestations Il ap partient l tat d y contribuer la fois en tarifant les commandes publi ques un niveau compatible avec des prestations de qualit et en laborant une doctrine quant l exigence d un emploi l issue de la formation par exemple en proportionnant le co t de la formation la distance de l individu l emploi L tat devrait galement unifier les conditions financi res dans lesquelles les tablissements publics notamment univer sit s et CNAM sont conduits proposer des formations Pour une refondation de la formation tout au long de la vie L emploi qualifi est d sormais au c ur de la comp tition conomique P re de la globalisation et des nouvelles technologies de communica tion il est la condition d une croissance soutenue et de la reconqu te du plein emploi Cette nouvelle tape du d veloppement appelle une forma tion de haut niveau organis e tout au long de la vie pour valoriser les con naissances les comp tences et les aptitudes au changement des individus Trente ans apr s la loi fondatrice de 1971 sur la formation conti
49. ensemble les analyses actuelles convergent sur la conclusion que notre syst me de formation professionnelle des adultes devrait tre aujourd hui repens non seulement dans son organisation mais aussi dans ses fondements m mes Ce syst me qui s est construit assez largement autour de la loi de 1971 a t con u pour une conomie industrielle base de grandes entreprises a gestion relativement planifi e Or le secteur pro ductif actuel est beaucoup plus orient vers des m tiers tertiaires et des structures plus petites soumises un imp ratif de r activit Les progr s de la formation initiale ne suppriment pas le besoin de formation des adultes On sait qu un effort tr s important a t r alis depuis vingt cinq ans en faveur de la formation initiale effort qui a permis d augmenter tr s forte ment le nombre des jeunes mieux form s et plus dipl m s Cependant cet effort ne se substitue pas au besoin de formation professionnelle des adul tes Dans une conomie dans laquelle on s accorde penser que le savoir et le savoir faire sont la base de l efficacit la formation des adultes reste et restera essentielle pour plusieurs raisons La formation des adultes permet de mettre jour le stock individuel de savoir et d viter l obsolescence du bagage scolaire initial En ce sens la formation des adultes est une formation initiale tout au long de la vie FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE La
50. es sur la p riode 1988 1993 la moiti des formations durent moins de 41 heures et plus de 80 moins de 160 heures alors que sur la p riode 1972 1977 les trois quarts durent au moins 41 heures et 43 plus de 160 heures La pr dominance des formations courtes est encore plus nette pour celles mutualis es par les OCPA au titre du plan de formation quelle que soit la taille de l entreprise 80 ont moins de 40 heures et 72 ne donnent pas lieu aucune certification Cette concomitance entre l augmentation de l effort de formation et la r duction des dur es de formation sugg re qu un changement est intervenu au cours de la d cennie quatre vingt dans les politiques de formation D un c t les entreprises notamment les plus grandes au del de 200 salari s ont progressivement accru leur effort de formation de l autre elles ont privil gi la formation destin e adapter le travailleur aux volu tions de son poste de travail au d triment de celle destin e pr parer des promotions professionnelles Les entreprises interrog es dans le cadre de ce rapport reconnaissent toutes qu une part importante pouvant aller jus qu 80 des d penses de formation est affect e l adaptation au poste de travail Cette approche qui privil gie la d pense de formation limite le champ de la formation dans la mesure o elle ne permet pas d appr hender les apprentissages en situation de travail Il
51. est videmment l incertitude sur le rendement de cet investissement qui peut dissuader autant les salari s s ils pr sentent de l aversion au risque de l entreprendre que les op rateurs financiers de les financer Layard Robinson et Steedman 1995 Les imperfections du march du travail quant elles permettent de rendre compte du fait que les entreprises peuvent dans bien des cas s ap proprier le b n fice de la formation qu elles dispensent leurs salari s Ainsi Card et Krueger 1995 soulignent que l existence d un salaire mini mum constitue une incitation importante adress e aux entreprises am liorer la productivit des travailleurs peu qualifi s D une fa on plus g n rale Stevens 1994 et 1996 consid re que parmi les formations non sp ci fiques l entreprise certaines sont cependant imparfaitement transf rables par exemple parce qu elles ne pourraient tre valoris es que dans un petit nombre d entreprises concurrentes ou bien parce que pour une m me acti vit les firmes utilisent des combinaisons diff rentes des diverses qualifi cations ou bien encore parce l appariement des emplois aux qualifications est notablement imparfait Bien que l effet de piratage ne disparaisse pas totalement les entreprises peuvent escompter que les gains de produc tivit des salari s n auront pas pour contrepartie des gains quivalents de leurs r mun rations Cette h
52. est vraisemblable que l existence d une obligation l gale de d penser a conduit les entreprises construire des formations dispens es dans des lieux distincts des ateliers ou des salles de travail et par des personnels sp cifiques Les entreprises et les responsa bles de branches consid rent d ailleurs que les sommes d clar es sous estiment les d penses r elles consacr es la formation sous estimation qui ne peut selon eux que cro tre avec les possibilit s qu offre Internet de suivre des formations directement son poste de travail on ne poss de malheureusement aucune enqu te pr cise permettant d valuer les diff rents types de formation imput s sur la d claration fiscale 2483 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE L effet salaire formation ou adaptation La qualification de la formation recens e a une incidence directe sur les salaires et la productivit de l entreprise L exploitation des enqu tes sur la FQP r alis es par l INSEE permet d clairer ce ph nom ne On examinera ici les r sultats obtenus par deux tudes conduites partir l une des en qu tes FQP de 1977 et 1993 et l autre de la seule enqu te FQP de 1993 L int r t de ces enqu tes r side dans le fait qu elles appr hendent la situa tion de l individu au moment de l enqu te et cinq ans auparavant Toute fois elles pr sentent entre elles une diff rence qui en limite l exploitation alors que c
53. forma tion continue ont tendance b n ficier en priorit ceux dont la formation initiale est d j relativement lev et ou ceux qui ont d j fait leurs preu ves dans une entreprise ce qui implique qu une augmentation des d pen ses consacr es la formation continue risque d avoir un impact imm diat relativement limit sur la situation des ch meurs Pour un grand nombre de personnes n ayant eu acc s qu une formation initiale tr s limit e l exclu sion durable du march du travail est souvent la pire des formations et des dispositifs d urgence tels que l all gement des charges sur les bas salaires peuvent au moins avoir le m rite de leur permettre de retrouver un emploi et un salaire Tout ici est affaire de rythme dans le long terme la plupart des emplois peu qualifi s que les all gements de charges s acharnent pr server ou cr er auront probablement disparu mais si on les d truit trop vite alors on condamne des centaines de milliers de personnes vivre en dehors du march du travail officiel Les enseignements des comparaisons internationales De plus il nous semble que certaines comparaisons internationales es quiss es dans le rapport pour tenter d valuer l importance des politiques de formation m riteraient d tre approfondies Cela vaut en particulier pour la comparaison entre la France et les tats Unis Le rapport commence par rappeler que le niveau g n ra
54. formation en cours de vie professionnelle permet de consolider et de structurer le learning by doing l apprentissage sur le tas que chacun acquiert en exer ant son m tier En ce sens la formation des adultes est une formation en alternance tout au long de la vie Du point de vue de l quit la formation des adultes constitue le seul moyen de corriger les rat s ventuels du syst me de formation initiale rat s qui sont in vitables dans toute organisation massive comme l est le syst me ducatif et qui peuvent tenir bien s r au comportement des l ves eux m mes Les formateurs voient souvent des adultes se pr senter en di sant je n ai pas fait d tudes parce qu quinze ans je ne voulais pas ap prendre Je le regrette Maintenant j ai compris que j avais besoin d ap prendre mais qu est ce que je peux faire La r ponse la meilleure serait certes apporter d s la formation initiale Mais le syst me de formation des adultes devra toujours r pondre ce type de questions et proposer une deuxi me chance de formation Enfin un point important est que l am lioration de la formation initiale ne b n ficie qu aux g n rations les plus r centes Or une vie de travail est longue La formation des adultes a donc un r le de rattrapage du pass qui s av re particuli rement important dans une p riode o la pyramide d mographique a pris l allure d une toupie Quelques en
55. formation peut tre entrepris par les entreprises dont elles peuvent partager les b n fices avec les salari s Les donn es disponibles indiquent que les efforts de formation entre pris par les employeurs sont tr s importants Ainsi selon une enqu te r a lis e par Eurostat en 1994 Eurostat 1997 les efforts de formation dans les entreprises de plus de dix salari s repr sentent environ 1 3 du co t total de la main d uvre Les donn es tir es du projet INES OCDE 1999 font appara tre que plus d un tiers des salari s g s de 25 64 ans a b n fici d une action de formation li e la carri re ou l emploi La France se situe au dessus de la moyenne europ enne avec environ 2 du co t sala rial total consacr la formation Un quart des salari s fran ais a suivi une formation continue en entreprise entre 1988 et 1993 Goux et Maurin 1997 L effort de formation est plus important mesure que la taille de l entre prise et le dipl me du salari s l vent CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Ces indicateurs globaux sugg rent conform ment aux tudes pr sen t es pr c demment que l hypoth se du piratage doit tre relativis e En particulier le fait que les investissements de formation soient syst ma tiquement plus lev s dans les grandes entreprises met en vidence lexis tence de march s internes du travail stables signe d une mobilit impar faite des salari
56. investissement des entreprises dans la formation de leurs salari s et sur l impact de la formation sur les salaires et la mobilit profes sionnelle Aventur Fran ois et Martine M bus 1999 Formation professionnelle initiale et con tinue en Europe Etude CEREQ Elf Aquitaine Editions Magnard Vuibert mars FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Summary Life Long Training A Prospective Economic Analysis The report Life Long Training A Prospective Economic Analysis written by Andr Gauron first examines recent trends in training initial and vocational in France and in other countries If we consider the effort made in favor of vocational training France ranks remarkably well it stands second in Europe with 2 GDP behind the UK 2 7 GDP due to the 1971 law which obliges employers to use 1 5 of the payroll to finance vocational training International comparisons also show a certain number of constant features the effort in vocational training is all the greater as it concerns employees with higher skills and differences in the access to vocational training are all the smaller as the level of initial training is high on average there are few differences in the access to vocational training according to gender but more so according to age and in France training is particularly more concentrated on young people With the exception of Germany we observe that in all countries training is less develop
57. l conomie et une tentative de se prot ger contre le ch mage Un nouveau mod le d organisation qui se construit chaque jour sous nos yeux rend obsol te le type de coh rence entre formation et emploi mis en place apr s guerre Ce mod le pour reprendre l analyse qu en a faite Robert Boyer articule de fa on interactive le march diff renciation des produits dans un cadre de comp tition internationale l organisation pro ductive qui doit concilier r activit des processus qualit des produits et r duction des co ts les relations sociales dans et hors de l entreprise qui apportent mobilit et s curit et syst me de formation initiale et continue qui assure un haut niveau g n ral de comp tences une forte capacit d initiative individuelle et d apprentissage de nouveaux savoirs C est dans ce cadre conceptuel que se situe la suite de ce rapport Une l vation g n rale mais tardive du niveau de formation initiale Depuis un quart de si cle la formation et l emploi connaissent un dou ble mouvement de mont e vers la qualit qui s est traduit d une part par une l vation du niveau de formation initiale et d autre part par une aug mentation du nombre d emplois qualifi s et une diminution des emplois non qualifi s Mais l allongement de la scolarit s est produit tardivement et affecte diff remment la population active en fonction de l ge Seules
58. la division du travail leur multiplication conduit logiquement les firmes accentuer leur effort de formation conform ment l intuition Vont dans le m me sens la baisse du co t de la formation professionnelle ainsi que la r duction des incertitudes macro conomiques El CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Si par contre les innovations sont plus radicales et d stabilisent les pro c dures internes d am lioration continue des comp tences par exemple le savoir faire en mati re de m canique est remplac par des logiciels et des proc dures digitales alors les entreprises ont int r t 4 r duire la promo tion au sein de leur march interne gr ce la formation au profit de l em bauche de nouveaux dipl m s apportant directement les comp tences as soci es au paradigme productif mergent le technicien maison sp cialiste de la m canique est ainsi remplac par l informaticien Ce basculement de la strat gie sera d autant plus important que le co t de la formation initiale baisse par rapport celui de la formation continue ce qui peut tre le cas lorsque la cr ation de nouveaux cursus permet de mobiliser des rendements d chelle alors que la mise niveau des comp tences des salari s anciens est beaucoup plus complexe du fait de l h t ro g n it de savoirs non codifi s acquis par la pratique Enfin si les firmes prouvent de plus en plus de difficult s pr voir la conj
59. les biais de s lection qui r sultent des variables cach es qui font imputer aux mesures tudi es des effets qui sont li es aux caract ristiques individuelles des b n ficiaires Ainsi le niveau de formation initiale cons titue toujours une variable discriminante tant pour l insertion la sortie du syst me scolaire que pour le retour a l emploi apr s une p riode de ch mage dont les formations post scolaire et continue n ont pas jusqu ici att nu la pr gnance Toutefois ces questions m thodologiques pour importantes qu elles soient ne doivent pas masquer le fait que l valuation souffre d abord de l insuffisance des moyens n cessaires sa r alisation L analyse du re tour l emploi qui est l objet de ces actions suppose un dispositif d ob servation particulier qui ne se r duit pas aux donn es statistiques issues des diff rents fichiers administratifs D autre part Gelot et Simonin souli gnaient d j en 1996 qu il est difficile de mener des comparaisons entre mesures et de percevoir les effets globaux de la politique publique puisque les situations de concurrence ou de renforcement mutuel entre mesures ont t peu tudi es L appr ciation port e ici sur l efficacit compar e des mod les qui recourent des actions cibl es ne peut donc reposer que sur des travaux parcellaires et qui plus est souvent anciens Les donn es issues des bilans ann
60. n ont pas partout la m me ampleur Ainsi le rapport entre le taux de ch mage des jeunes et le taux de ch mage moyen indique qu il y a dans un certain nombre de pays une sp cificit du ch mage des jeunes De ce point de vue sans qu il soit possible d tablir de stricte relation de causalit on peut constater que la plupart des pays o les jeunes sont relativement moins frapp s par le ch mage sont galement ceux qui accordent une place importante la formation professionnelle sur le plan quantitatif et qualitatif Les syst mes ducatifs et plus particuli rement la formation profession nelle initiale ont fait l objet de nombreuses r formes au cours des ann es CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE r centes dans presque tous les pays de la comparaison Ces r formes ont pour objectif de lutter contre les situations d abandon et d chec scolaire de resserrer les liens entre la formation et l emploi par le d veloppement de l alternance et d am liorer voire de cr er de nouveaux modes de certifica tion de la formation professionnelle initiale afin de rendre plus visibles les comp tences d tenues On peut observer a cet gard les difficult s soulev es par la mise en ceuvre des formations en alternance dont il semble galement d licat d va luer les r sultats en termes d am lioration des conditions d insertion pro fessionnelle Ces r formes contribuent en outre rendre de moins en m
61. ou non qualifi s l emploi exerc Fin de 1 cycle du secondaire Baccalaur at 9 10 ans de scolarit Examen d entr e dans le Baccalaur at 13 ans de scolarit sup rieur court Sorties de l enseignement secondaire g n ral et technique Source M bus M 1994 L alternance en Allemagne une forme de r gulation forma tion emploi S minaire CEREQ CRA Ile de la R union FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 5 Autriche sch ma du syst me ducatif Structure du syst me ducatif autrichien Etablissements de formation continue coles g n rales et professionnelles pour actifs Schulen f r Berufst tige March du travail k Enseignement sup rieur ESA ee post secondaire Sup rieur court x veritati non universitaire professionnalis Marar Jen Nichtuniversit rer Fachhochschulen gehsenalen Postsekundar bereich Lh A TEN Cycle compl mentaire Apprentissage entreprise cole professionnelle Lehre Berufsschule 15 ans ame Beles Ecoles Mon Lyc es 2e profession i secondaire 1 professionnelles 56 cycle nelles a g n ral F sup rieures AHS Ann e scolaire moyennes AHS Ober j BHS Langform z polytechnique BMS stufenform zil A A A 2 ka Ecole secondaire l
62. paradoxe de la formation professionnelle il renforce les in galit s de statut Taux d acc s la formation professionnelle selon l effectif de l entreprise Ouvriers non Ouvriers qualifi s Employ s Techniciens Ing nieurs cadres qualifi s agents de ma trise Cat gories socio professionnelles Source Secr tariat d tat aux Droits des Femmes 1999 La formation professionnelle p 65 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE La place de la formation au sein des politiques d emploi Depuis le milieu des ann es quatre vingt les recommandations des co nomistes en vue de lutter contre le ch mage en Europe consistent combi ner un abaissement du co t salarial des moins qualifi s avec un encourage ment a la formation Dr ze 1990 En fait il s agit de strat gies contras t es qui men es isol ment pourraient conduire a des configurations fina les fort diff rentes Si l all gement du co t des pr l vements obligatoires sur le travail des peu qualifi s est suppos avoir un effet relativement rapide sur l emploi et surmonter provisoirement le handicap d employabilit de cette cat gorie de main d uvre l oppos la formation vise relever durablement les comp tences donc la capacit d emploi et de gain salarial Dans le premier cas les politiques publiques visent enrayer la spirale n gative li e l im pact du ch mage sur l exclusion sociale dans le second elles ch
63. pendant la formation Les salari s suppos s pr senter de l aversion au risque recherchent la maxi misation de leur bien tre en univers incertain l incertitude portant sur le salaire qu ils pourront obtenir l issue de la formation En effet avant la formation tous les salari s sont consid r s comme non qualifi s mais l im pact de la formation sur la qualification finale est inobservable ex ante et sera observ l issue de la formation Les salari s recourent aux march s financiers pour maintenir leur revenu lesquels march s pr sentent des con traintes d acc s au cr dit Enfin les entreprises disposent d un certain pou voir dans la fixation des salaires La r solution de ce mod le conduit un niveau insuffisant de formation d selon les cas l imperfection des mar ch s financiers l incertitude sur les salaires futurs ou l imperfection du FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE march du travail Des politiques appropri es permettraient d am liorer le niveau de formation qui peut tre am lior au moyen de diverses poli tiques notamment une subvention aux actions de formation financ e par une taxe sur les profits des entreprises ou sur les salaires des travailleurs Toutefois lorsque la taxe porte sur les salaires elle a seulement pour effet de modifier la demande de formation mais pas offre et ceci est sans effet en cas d insuffisance de la formation due
64. permet pas en g n ral une progression cumulative des comp tences Dans ce contexte les entreprises ne sont pas incit es a former cette fraction de la main d ceuvre dont le pouvoir de n gociation est en g n ral faible compte tenu de l tat du march du travail et qui finalement est assez mal garantie par le syst me conventionnel ou l gislatif organisant la formation continue A partir de ce diagnostic il est possible de dresser deux sc narios contrast s Certains analystes pensent que la relation salariale b tie sur la flexibi lit de march est largement due aux difficult s conjoncturelles rencon tr es par l conomie fran aise de sorte que le retour de la croissance et apparition prochaine de p nuries d emplois qualifi s devraient progres sivement r sorber le groupe de ces salari s La France et l Europe devraient tr s bient t suivre la voie trac e par les Etats Unis depuis les ann es quatre vingt dix L effort de formation d coulerait du redressement co nomique Mais d autres font remarquer que les in galit s salariales li es aux di pl mes se sont prolong es sur pr s de deux d cennies qu elles sont inscri tes dans l organisation productive elle m me et qu elles sont appel es durer d autant plus que s panouirait un r gime de croissance stabilis e permettant une nouvelle division du travail en fonction des comp tences d un c t les concepteurs de l con
65. professionnelle taient l encouragement de la promotion sociale et la recherche de l galit professionnelle Sans constituer le fondement d une remise en cause de ce dispositif dans son ensemble dont on a soulign pr c demment les bonnes propri t s de mutualisation entre entreprises de leurs efforts de formation ces r sultats invitent analyser de plus pr s les incitations y introduire afin de r duire les risques de d tournement Au c ur d une telle analyse que l on ne d veloppera pas plus avant ici se trouvent sans doute les r gles d admission des d penses de formation en att nuation du versement obli gatoire qui pourraient tre plus strictes et les contraintes imposer aux cahiers des charges des actions de formation ainsi qu au mode de r mun ration des organismes de formation Stankiewicz 1999 sugg re ainsi dans le domaine particulier des programmes de formation destin s aux deman deurs d emploi que l introduction d une r mun ration aux r sultats mesur s par la fr quence du retour l emploi la suite de l action de formation est le gage d une meilleure efficacit de la formation continue CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE R f rences bibliographiques Acemoglu D 1996 Investment in Skills Market Imperfections and Growth in Acquiring Skills Market Failures their Symptoms and Policy Responses Booth et Snower eds Cambridge University
66. que des jeunes Les entre prises qui n auraient pas certifi les comp tences et form leurs salari s devraient s acquitter une taxe destin e couvrir la formation reconversion des personnes licenci es Des modalit s particuli res devraient tre d finies pour les petites en treprises La formation en alternance dont les petites entreprises sont les premi res utilisatrices que ce soit sous la forme des contrats d apprentis sage ou de qualification constitue une solution qui a fait ses preuves et qui permet de nombreux jeunes d acc der un dipl me professionnel reconnu Son efficacit plaide pour le renforcement et l largissement des diff rentes formules sous r serve d en corriger les abus en responsabilisant davantage les entreprises en assurant un meilleur contr le des formations et en organisant mieux leur mutualisation Toutefois ces entreprises of frent peu de possibilit s d volution professionnelle en leur sein et ne sont pas incit es financer des d veloppements de comp tences dont elles n ont pas d utilit imm diate Leurs salari s se trouvent ainsi handicap s dans leur volution professionnelle La mutualisation de la formation li e au d veloppement des comp tences permettrait de combler ce handicap sans faire peser une charge suppl mentaire sur les petites entreprises dont elles ne tirent pas directement de b n fice Pour inciter les entreprises la formation en m me
67. s partir de 1973 ont montr que le renouvellement des professions ne proc dait que pour une part limit e de la formation initiale et que la premi re insertion y jouait un r le minime Cette approche n en a pas moins fourni jusqu la fin des ann es soixante dix un cadre conceptuel la politique des pouvoirs publics visant rapprocher l cole de l entreprise multiplication des fili res et des baccalaur ats professionnels d veloppement des enseignements sup rieurs professionnels courts Comment d s lors analyser les relations entre formation et emploi Dans le rapport du groupe de travail du X plan Pour une prospective des m tiers et des qualifications Jacques Freyssinet soulignait que chacun saisit que sous peine d inefficacit conomique et de d s quilibres sociaux il doit exister une coh rence entre le mod le de d veloppement de notre pays et son syst me de formation Mais cette coh rence n est plus celle du mod le ad quationniste Elle vise articuler deux sous syst mes porteurs de logiques partiellement autonomes le syst me de formation et le sys t me productif La repr sentation sous jacente au mod le canonique d ad quation entre formation et emploi d rive de l organisation fordiste de la production Eu gard notre champ particulier d tude on retiendra de l analyse de 5 Dumartin Sylvie 1997 Formation emploi quelle ad quation
68. seulement 200 grandes entreprises de l in dustrie du BTP de l nergie des transports et des t l communications pour la p riode 1983 1993 les auteurs ont calcul un stock de formation de l entreprise en cumulant le flux sur plusieurs ann es pour les ann es 1987 1993 En utilisant une m thode analogue aux travaux pr c dents ils con cluent que la formation continue et la recherche d veloppement constituent des facteurs significatifs de la fonction de production mais seule la R amp D aurait un effet positif sur la croissance En outre les interactions entre for mation et R amp D aurait un caract re incertain formation et R amp D joue raient dans le m me sens lorsque la formation s adresse aux cadres et en sens inverse pour les non cadres On pourrait ici adopter le m me raisonnement que Goux et Maurin pour les salaires L effet productivit est il totalement imputable la formation ou ce qui est mesur est il l effet de caract ristiques non mesur es Dans la mesure o la formation se r duit pour une grande part de la d pense de l adaptation au poste de travail exig e par la mise en uvre de nouvel les technologies ou le lancement de nouveaux produits la formation a pour but de rendre optimaux les investissements r alis s mais elle n apporte pas par elle m me un suppl ment de productivit Nul doute que les entre prises tirent b n fice de leurs investissements en formation mai
69. soixante et soixante dix la for mation professionnelle pourrait tre une m thode pour viter la mise en pr retraite de salari s dont les comp tences sont devenues ou sont r pu t es obsol tes Mais bien s r la causalit inverse joue aussi Si les entrepri ses comme les syndicats anticipent une r duction continue de l ge de mise en pr retraite il n est pas rationnel de former les travailleurs au del de 45 50 ans Pourtant des comparaisons internationales montrent que cette p nalisation des vieux travailleurs n est pas une fatalit Tr s marqu e en France les salari s de 50 54 ans ont cinq fois moins de chance d tre form s que les salari s g s de 25 29 ans elle est inexistante dans des CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE pays tels que le Danemark ou la Su de dans lesquels le rapport correspon dant est inf rieur un tableau 4 Mais bien s r les dispositifs r gissant la retraite sont tr s diff rents ce qui appelle une r forme simultan e de la formation tout au long du cycle de vie et de la retraite choisie et progres sive Cette interd pendance est clairement reconnue par les deux rapports du Conseil d Analyse conomique sur ces questions Gauron 2000 et Taddei 1999 3 L acc s la formation professionnelle est relativement in galitaire en France In galit s par rapport Au sexe lage Ai pets d ducation Autriche 0 97 1 60 2 89 Belgique 0 93 2 19
70. sont lev es 138 2 milliards de francs en 1996 Toutefois les frais p dagogiques ne repr sentent qu une petite moiti 48 de la d pense totale la r mun ration des stagiaires absorbant 45 de celle ci Ces d penses ont t hauteur de 58 5 la charge de l tat 40 6 des r gions 9 2 et des administrations publiques dont l UNEDIC 8 7 et de 39 8 des entreprises les m nages ne contribuant qu hauteur de 1 7 La ventilation entre publics b n ficiaires fait appara tre que 41 des cr dits ont t affect s en faveur de l insertion des jeunes 20 et des de mandeurs d emploi et des publics en difficult 21 et 59 la forma tion des actifs occup s dont 21 pour les agents de la Fonction publique et 38 pour les actifs du secteur priv Sur les 65 6 milliards de francs consacr s en 1996 au financement de la production de formation proprement dite un peu plus de la moiti 36 7 milliards de francs finance les actions conduites par des organismes de formation ind pendants des employeurs priv s ou publics Toutefois une part des financements ne transite pas par des organismes de collecte g r s paritairement les OPCA qui jouissent d un monopole dans leur bran che et dont le comportement n est pas fondamentalement diff rent d un acteur public L autre moiti est assur e soit en interne par les entreprises et l tat pour la formation de leurs propres salari s
71. sur l ini tiative individuelle Inversement dans les pays o la formation initiale est domin e par la fili re g n rale la formation continue est plus marqu e par les objectifs professionnels et par l initiative de l employeur 3 Les fili res promotionnelles appuy es sur la formation continue sont peu d velopp es dans les entreprises fran aises L offre de formation certifi e est en outre moins ouverte que dans les pays germaniques ou scandinaves La culture de l ducation permanente et du d veloppement personnel est par ailleurs nettement moins r pandue que dans le nord de l Europe FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ANOINONODA ASA TVNV G WASNOD scr Quelques exemples de nouveaux contrats de formation en alternan Types de contrats Publics Financem France Contrats de qualification CQ Jeunes 16 25 ans Mixte tat exon sortis du syst me ducatif de charges entrepri sur fonds FPC Belgique Contrats de transition e Jeunes ch meurs 18 25 ans Pouvoirs publics F professionnelle e Jeunes ch meurs 18 29 ans Exon ration partiel Convention de charges et subve emploi formation aux organismes de 1 e Entreprise d apprentissage professionnel EAP Espagne Contrats formatifs e Dipl m s de 16 26 28 ans 60 70 du sala e Contrats de stage e Jeunes non dipl m s de 16 e exon ration de c e Apprentissage 94 25 ans 70 90 du sal Italie Contrats fo
72. un niveau vraiment d plorable et finir la high school ce qui dans les statistiques internationales signifie finir le second cycle de l enseignement secondaire au m me titre que passer le baccalaur at peut dans de nombreux cas correspondre un niveau de formation g n rale plus proche du brevet des coll ges voire l g rement inf rieur que du baccalaur at Il faut donc se m fier de ces statistiques De plus et surtout on a vraiment du mal croire que la tertiarisation plus rapide de l emploi am ricain soit due un niveau de formation plus lev Il faut en effet rappeler que dans leur immense majorit les emplois de services qui existent aux tats Unis et qui n existent pas en France sont des emplois relativement peu qualifi s notamment dans l h tellerie restauration et le commerce de d tail Croit on vraiment que s il existe davantage de personnes employ es dans les restaurants et dans les rayons des magasins aux tats Unis et si l on se met concevoir en France des h tels et bient t des supermarch s enti rement automatis s c est parce que la main d uvre fran aise est trop mal form e pour venir occuper ces em plois Une explication plus vraisemblable est li e la diff rence qui existe entre les deux pays en termes de co t de la main d uvre associ e ce type d emplois En France le SMIC a l immense m rite de garantir tous les salari s un sala
73. une imperfection du march du travail sinon un arbitrage diff rent pour les salari s entre revenus pr sents et revenus futurs Une derni re approche s efforce de relier les comportements de forma tion des salari s et d investissement des entreprises dans des technologies innovantes La d centralisation des choix des salari s et de ceux des entre prises ne conduit pas une coordination suffisante laquelle est requise en raison des externalit s existant entre ces deux comportements le salaire que les travailleurs peuvent escompter l issue de leur formation d pend de l investissement des firmes et l investissement des entreprises d pend de l existence d une offre de travail qualifi Une tude de Snower 1996 qui se place dans ce contexte aboutit la conclusion que l effort de forma tion est alors inf rieur celui qui d coulerait d un comportement parfaite ment coop ratif des salari s et des entreprises Faut il subventionner les actions de formation des entreprises La revue rapide de litt rature pr c dente sur l effet de piratage conduit la conclusion que si les salari s ne peuvent entreprendre par eux m mes des investissements en formation du faisant des contraintes qui p sent sur leur endettement et de leur aversion au risque mais que les entreprises peuvent exploiter des imperfections du march du travail pour limiter l effet de piratage alors un certain effort de
74. we should not exaggerate the opposing differences between training policies and policies which aim at reducing the cost of unskilled work if there is no doubt that the first represent the best long term answer to the issue of adapting skills to technological developments there is however reason to be careful not to exclude from the labor market employees with little training by a too rapid destruction of jobs made necessary by the relatively high level of pay for low skills In the second place he puts into perspective the assertion according to which the higher level of training of American workers would have accelerated the tertiarization of the economy he underlines in this regard the importance of unskilled jobs among the tertiary jobs created in the United States notably in hotel and restaurant businesses and in retailing Finally he considers that questioning the fact that companies are obliged to pay for training as proposed by Andr Gauron comes into conflict with the argument of the poaching effect by employees trained by rival companies and suggests further analysis for an in depth discussion on this proposal Three texts conclude the report In his supplement Robert Boyer analyzes the relation between the questions at stake with vocational training and those with macro economic regulation by and large Presenting a clear view of vocational training systems in certain OECD countries he shows the interrelationship be
75. 1 11 Beduw Catherine et Jean Fran ois Giret 1999 D veloppement de la formation et march s du travail en Europe EDEX Ron otyp e note 286 99 3 janvier FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Beffa Jean Louis Robert Boyer et Jean Philippe Touffut 1999 Les relations salariales en France Etat entreprises march s financiers Notes de la Fondation Saint Simon n 107 juin Berman Eli John Bound et Zvi Griliches 1994 Changes in the Demand for Skilled Labor Within US Manufacturing Evidence from the Annual Survey of Manufactures Quarterly Journal of Economics 109 n 2 p 367 97 Boyer Robert 1995a Formation et emploi dans les nouveaux mod les de production Revue STI OCDE n 15 p 119 147 Boyer Robert 1995b Wage Austerity or and An Educational Push The French Dilemma Labour IIRA Special Issue p S19 S65 Boyer Robert 2000a Institutional Reforms for Growth Employment and Social Cohesion Elements of a European and National Agenda in Portugal 2000 Reports Prepared for the Portuguese Presidency of the European Union November 1999 p 121 183 janvier Boyer Robert 2000b The Embedded Innovative Systems of Germany and Japan Distinctive Features and Futures in German and Japan in the 21 Century Strengths Turning into Weaknesses Streeck Wolfgang et Yamamura Kozo eds Cambridge University Press a paraitre et ron otyp CEPREM
76. 14 93 Danemark 1 29 0 98 3 34 Finlande 1 28 1 50 3 30 France 1 13 5 38 5 08 Allemagne 0 96 3 32 5 19 Gr ce 1 21 4 55 22 83 Irlande 1 12 2 51 3 25 Italie 1 46 1 14 8 29 Luxembourg 0 86 4 54 4 58 Pays Bas 0 93 2 93 1 93 Portugal 1 03 6 13 37 29 Espagne 1 58 4 87 13 80 Su de 1 04 0 88 2 11 Royaume Uni 1 16 1 55 5 55 Moyenne non pond r e OCDE 1 12 2 76 3 14 Notes Rapport des taux de participation des femmes aux taux de participation des hommes Rapport des taux de participation des travailleurs de 25 30 ans aux taux de participation des travailleurs de 50 54 ans Rapport des taux de participation des travailleurs de niveau universitaire au taux de participation des travailleurs de niveau inf rieur au deuxi me cycle du secondaire Source OCDE 1999a La formation des travailleurs adultes p 162 164 166 Enqu te communautaire sur les forces de travail ELFS Enfin la formation professionnelle peut contribuer att nuer l exclu sion sociale li e l insuffisance des qualifications mais cela suppose sans doute un notable red ploiement des dispositifs l gislatifs et des pratiques De fait l acc s la formation est tr s in galitaire puisqu il est d autant plus ais que le statut social est d j lev et que le salari travaille au sein d une grande entreprise graphique 4 De plus il faut le rappeler en France FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE la fr que
77. 5 de la masse salariale plus que la moyenne des grandes entreprises et plus des trois quarts des personnels en b n ficient contre environ 50 en moyenne Mais les banques inscrites l AFB se trouvent confront es en ce qui concerne la population d em ploy s un probl me de niveau de comp tences qui sans tre aussi aigu que dans l automobile loin s en faut est de nature comparable formation initiale m diocre de caract re g n ral qualification faible tr s fort ralen tissement des recrutements partir de 1975 entra nant un ge moyen sup rieur 40 ans baisse r guli re des effectifs globaux Au 31 d cembre 1996 plus de la moiti des agents avait au plus un CAP BEP ou BEPC et 10 n avait aucun dipl me et un peu moins du quart le baccalaur at cette m me date malgr la tradition de formation de la banque 40 des agents n avait aucun dipl me professionnel bancaire un quart un CAP de banque et un autre quart un brevet de banque En 1975 la cat gorie des employ s recrut e l poque la sortie de la 3 repr sentait pr s de 55 des effec tifs bancaires elle est aujourd hui en voie d extinction moins de 5 Dans le m me temps celle des techniciens ou grad s est pass e de 35 plus de 65 et celle des cadres de 10 pr s de 30 Les grad s et cadres sont recrut s aujourd hui bac 2 ou 3 pour les premiers et bac 4 ou plus pour les seconds
78. 64 ans ayant atteint son niveau d instruction le plus lev 1994 BARNS O E Alemagn 0 Suisse es Norvege Roy Uni anada R p Tch que u de Autriche France Finlande Danemark Pays Bas Nlle Z lande Australie Belgique Irlande Gr ce Italie CE Espagne Turquie Portugal 0 20 40 60 80 100 EE En dessous du secondaire 2e cycle Enseignement secondaire 2e cycle Enseignement sup rieur Note Les pays sont class s par ordre croissant du pourcentage de la population ayant atteint un niveau de formation inf rieur au seondaire deuxi me cyscle Source OCDE L analyse des liens entre formation et comp titivit appara t ainsi plus complexe que celle qui r sulte de la prise en compte des sorties du syst me scolaire et de l effort de formation continue Si l objectif commun aux ministres de l ducation nationale des pays de l OCDE de la formation tout au long de la vie est la valorisation des comp tences des connais sances et des aptitudes des individus de fa on exploiter de fa on posi tive les restructurations qui s op rent sous la pression des changements technologiques conomiques et sociaux les politiques qui permettent de l atteindre s appliquent des populations dont les caract ristiques en termes de niveau de formation et de qualification sont plus ou moins h t rog nes selon les pays D s lors l adoption d un objectif
79. AP janvier Boyer Robert et Eve Caroli 1993a Production Regimes Education and Training Systems From Complementarity to Mismatch Communication RAND Conference on Human Capital and Economic Performance Santa Barbara octobre Mim o CEPREMAP novembre Boyer Robert et Eve Caroli 1993b Changement de paradigme productif et rapport ducatif performances de croissance compar es France Allemagne Mimeo INRA Ecole Chercheurs Changement des orga nisations conventions r gulations Giens 27 septembre Boyer Robert et Jean Pierre Durand 1998 L apr s fordisme Syros Paris Buechtemann Christoph F 1998 L enseignement professionnel et la formation technique en tant qu investissement et mobilisation des ressources humaines et financi res Formation et Emploi n 64 Caroli Eve et Mathias Thoenig 1999 Flexibilit du travail et in galit s le r le des march s internes du travail Mim o CEPREMAP LEA INRA CREST octobre Caroli Eve Natalie Glance et Bernardo Huberman 1995 Formation en entreprise et braconnage de main d uvre aux Etats Unis un mo d le dynamique d action collective Revue conomique vol 46 n 3 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Cette Gilbert 1999 Le temps partiel en France Conseil d Analyse Economique n 19 La Documentation Fran aise Paris DARES 1996 La formation professionnelle in 40 ans de politiq
80. E Ki La formation continue demeure un compl ment plus qu un substitut a la formation g n rale La vis e des lois sur la formation professionnelle n est pas seulement d actualiser les comp tences des salari s tout au long de leur cycle d acti vit mais aussi de compenser les in galit s initiales en mati re de forma tion de base Dans cette optique on s attendrait donc ce que intensit de la formation professionnelle soit inversement proportionnelle au niveau de dipl me initial Mais les th ories du capital humain sugg rent une tout autre corr lation Si l on suppose que la formation initiale a le double effet d une part d inculquer un certain nombre de connaissances et d attitudes l gard du travail d autre part d apprendre 4 apprendre et de s lectionner ceux des individus dont les capacit s d apprentissage sont les plus favorables alors les entreprises devraient privil gier la formation des plus qualifi s car le rendement de l investissement correspondant serait plus important On pourrait imaginer de transposer ici l une des quations centrales des mod les de croissance endog ne Taux de croissance des comp tences Niveau de formation initiale X Investissement en formation professionnelle D s lors l optimisation par les firmes du rendement de l investissement en formation en capital humain sp cifique conduirait exacerber les in ga lit s ducatives o
81. Exo Temps partiel e Niveau formation nd e TPE 50 Convention de coop ration e Niveau formation nd e TPE 2 3 Plut t m diocre SIFE e VI Vb 3 FNE cadre elTalll 2 montre leur pr sence dans l apprentissage que obligation de d penser pour la formation qui leur est faite De plus en dehors de l embauche de jeunes ces petites entreprises ne sont motiv es pour recourir a de la forma tion que si leurs m thodes de travail viennent a voluer ce qui n est aujourd hui le cas que pour une partie d entre elles en g n ral celles qui sont susceptibles d avoir une forte croissance Pour les salari s sauf s ins taller leur compte la seule perspective de promotion consistait dans le pass se faire embaucher par une entreprise plus importante Ceci reste le cas mais l absence de formation continue ne peut que p naliser les tra vailleurs de ces entreprises par rapport 4 ceux des moyennes et grandes entreprises Toutefois on ne peut pas faire supporter aux tr s petites entre prises une formation qui b n ficiera aux plus grandes C est pourquoi on proposera en conclusion un dispositif particulier d volution profession nelle qui permettrait aux salari s des petites entreprises d acc der a une deuxi me opportunit de formation en alternance Financement et march de la formation Les d penses de formation continue qui n incluent pas la formation en alternance se
82. Formation tout au long de la vie Rapport Andr Gauron Commentaires Michel Didier Thomas Piketty Compl ment Robert Boyer Annexes pr par es par Fran ois Aventur Martine Mobus et Laurent Caussat R alis en PAO au Conseil d Analyse Economique par Christine Carl La Documentation francaise Paris 2000 ISBN 2 11 004518 3 En application de la loi du 11 mars 1957 article 41 et du Code de la propri t intellectuelle du ler juillet 1992 toute reproduction partielle ou totale usage collectif de la pr sente publication est strictement interdite sans l autorisation expresse de l diteur Il est rappel cet gard que l usage abusif de la photocopie met en danger l quilibre conomique des circuits du livre La cr ation du Conseil d Analyse Economique r pond a la n cessit pour un gouvernement trop souvent confront a l urgence de pouvoir se r f rer une structure de r flexion qui lui permette d clairer ses choix dans le domaine conomique J ai souhait aussi cr er un lien entre deux mondes qui trop souvent s ignorent celui de la d cision conomique publi que et celui de la r flexion conomique universitaire ou non Jai pris soin de composer ce Conseil de fa on tenir compte de toutes les sensibilit s Le Conseil d Analyse conomique est pluraliste C est la un de ses atouts principaux auquel je suis tr s attach Il doit tre un lieu de confrontati
83. G DE LA VIE tion ou que I incertitude sur le rendement de effort de formation d cou rage les salari s d y engager des investissements e soit que du fait d imperfections du march du travail certains sala ri s sont r mun r s au dessus de leur productivit marginale Dans ce cas P employeur peut entreprendre des actions de formation sans que l am lio ration de la qualification des salari s ne se traduise n cessairement par une hausse des salaires Une abondante litt rature conomique est d di e a ces questions dont on se propose dans la premi re partie de cette annexe de restituer les prin cipaux enseignements La seconde partie discute les propri t s Economiques du syst me en vigueur en France qui impose aux entreprises une obligation de financer la formation continue des salari s Qui s approprie le b n fice de la formation En ce qui concerne les imperfections des march s financiers Acemoglu 1996 d veloppe un mod le simple dans lequel les salari s font face une contrainte de liquidit Il existe une limite l endettement que peuvent leur consentir les interm diaires financiers afin qu ils maintiennent leur revenu pendant leur p riode de formation et de ce fait l investissement dans le capital humain est plus faible qu il ne serait en pr sence de march s finan ciers parfaitement concurrentiels Une des raisons de l existence de telles contraintes de liquidit
84. MATERNELLE Note De cr ation r cente 1992 les IEK s adressent aussi bien aux jeunes qu aux adultes ayant une formation secondaire Ils peuvent tre consid r s comme une alternative l en seignement sup rieur Source Sch ma original compos partir des informations du CEDEFOP CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 12 Irlande sch ma du syst me ducatif 5 fra z ae a Universit s Ja z Coll ges 21 technologiques 20 jet professionnels A 1 amp 19 etc Deuxi me cycle 2 3 ann es Youthreach 2 ann es formations sp cialis es DEUXI ME DEGR Premier cycle 3 ann es 2 i g 12 5 z aes x E lt Enseignement 3 primaire 8 ann es 5 age Source CEDEFOP 1996 es Examen terminal A Principaux points d acc s au march du travail Cours ges d acc s variables FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 13 Italie s ch ma du syst me ducatif Enseignement sup rieur Y Centres de formation a I professionnelle CET 4 r gionaux Sp cialisation n2 amis Tristitits fetes 2 niveau d enseignement techniques Pis Instituts g n ra
85. N DES ADULTES conversion reconversion Age 24 Enseignement Det Post HBO 23 DAME universitaire a WO 21 cycle HBO Y ne 20 4ans Le 2 cycle MBO Apprentissage ea Sie cycle long et 2 et 3 19 universit 1 __ interm diaire Niveau ouverte w phase 18 p was prop deutique cycle court K a gt 17 6 ans kmbo 1 niveau is MAVO VEO _ ee 4ans___ T7 ancien LBO RE A MU SAR in Sg Ft 14 FORMATION DE 13 Basisvorming 12 11 10 9 8 ENSEIGNEMENT PRIMAIRE lt j 4 12 ANS 6 5 4 ENSEIGNEMENT SPECIAL CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 16 Portugal sch ma du syst me ducatif 24 i Z Q ENSEIGNEMENT lt ENSEIGNEMENT SUPERIEUR BB 2 UNIVERSITAIRE NON Z IO n UNIVERSITAIRE 4 na A FEE 19 18 4 2 ENSEIGNEMENT SECONDAIRE a pony 5 PROFESSIONNEL CSPOPE CT pu 15 A f 2 x 3 CYCLE EDUCATION E 2 CYCLE i ee aa RECURRENTE DES ADULTES 1 CYCLE m Z ww 6 y EDUCATION PRESCOLAIRE JARDINS D ENFANTS JARDINS DE INF NCIA Source Structures des syst mes d enseignement et de formation initiale dans l Union euro p enne Commission europ enne 1995 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 17 Royaume Uni voies d acc s la sortie de l enseignement 16 ANS obligatoire SEIGNEMENT SUPERIEUR
86. ONOMIQUE de renforcer l articulation entre formation de base et formation en alternance en cr ant une discrimination positive au profit de ceux qui sont en chec scolaire et en largissant la formation en alternance dont les moda lit s devraient tre tendues et unifi es En ce qui concerne les secondes parties de carri res le rapport Gauron sugg re dans le prolongement du rapport Taddei sur les retraites progressives d aider financi rement les entreprises a r aliser des programmes destin s a donner aux salari s les moins form s les comp tences dont ils ont besoin pour rester employables jusqu l ge de la retraite en gageant les moyens n ces saires sur l extinction progressive des pr retraites S agissant enfin du march de la formation Andr Gauron propose d ac cro tre la transparence dans allocation des ressources en cr ant un v rita ble march de la formation proc dures d appel d offres dans le domaine de la formation des demandeurs d emploi int gration d obligations d in sertion professionnelle dans les prestations de formation accent mis sur les p dagogies sp cifiques 4 mettre en ceuvre dans le cas de personnes en dif ficult Thomas Piketty qu une solution naturelle pour introduire les prix dans le syst me de formation consisterait d velopper des ch ques du cation Ce rapport du CAE sur la formation tout au long de la vie doit beaucou
87. TASNOD aur 1 La formation professionnelle partie int grante de la rela Les relations de compl mentarit Organisation du travail Syst me Modalit de lt gt Formation d ajustement r mun ration de l emploi Type d innovation La stabilit polyvalente 1 exemple Polyvalence au sein de l entreprsie Formation continue Stabilit de l emploi Carri re salariale Innovations incr mentales li es la comp tence qualit juste 4 temps et r ponse aux variations du march Milgrom et Roberts 1990 M me si les tudes statistiques ne parviennent pas totale ment mettre en vidence l influence des choix organisationnels et de l usage des comp tences Greenan 1996 nombre d enqu tes de terrain sugg rent des changements significatifs dans le couple organisation du tra vail comp tence des salari s m me dans des industries finalement tr s tra ditionnelles Durand et alii 1999 C est une troisi me compl mentarit entre organisation du travail et formation encore plus essentielle dans les volutions de longue p riode Enfin l orientation et l intensit des innovations organisationnelles et technologiques affectent significativement le partage entre formation g n rale et professionnelle ducation initiale et am lioration des comp tences au cours de la vie active et fa onnent la diversification des fili res de formation le contenu des programmes
88. a stabilit de l emploi La mobilit externe et l absence d instance assurant la coordination des ef forts de formation semblent constituer un obstacle majeur l am lioration g n rale des comp tences professionnelles aux tats Unis Caroli Glance et Huberman 1995 un autre extr me la carri re salariale qu assuraient les grandes firmes japonaises dans la p riode de forte croissance a permis la maturation et l extension des comp tences n cessaires leurs perfor mances long terme Hashimoto et Raisian 1989 Les modalit s du financement et l ge de la retraite ne sont pas sans influence sur la r partition par ge et l intensit de la formation sur le cycle de vie Dans les pays o les salari s peuvent choisir de prolonger leur car ri re il n est pas surprenant de noter une distribution par tranche d ge de la formation beaucoup mieux r partie tableau 4 supra contrario dans tous les pays qui ont cherch att nuer le ch mage par des mises en re traite anticip es les firmes n ont pas t incit es former leurs salari s d ge m r Dans un cas extr me si se prolongeait le double mouvement d allongement de la formation scolaire et universitaire et d abaissement de l ge de la retraite il se pourrait que s att nue l effort de formation profes sionnelle puisque les firmes auraient en permanence int r t embaucher de nouveaux salari s mieux form s que ce
89. a technologie et des modes d organisation du travail ne fait FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE qu accroitre l importance d une participation large et continue de la main d uvre la formation Le mod le extensif serait par cons quent le fait de pays plus largement engag s dans la modernisation de leur conomie Les comparaisons internationales apportent d autres enseignements dont certains apparaissent plus robustes que la mesure de l effort de formation Le plus important concerne le lien entre niveau d tudes et formation con tinue plus le premier est lev plus la seconde est importante De plus un niveau moyen d tudes lev va de pair avec une r partition de la forma tion plus uniforme Ce lien se retrouve dans tous les pays Ainsi scolarit et formation continue se renforcent mutuellement et tendent a accentuer les in galit s de qualification issues de la scolarit Il en va de m me de la relation entre formation et recherche d veloppement plus la part de cette derni re dans le PIB est lev e plus le taux de formation l est aussi Ces deux r sultats confirment que la formation accompagne la modernisation et l innovation L acc s la formation entre hommes et femmes s effectue en moyenne pour l ensemble des pays dans des proportions peu pr s comparables Des diff rences existent cependant entre pays la France se situe seule ment au 15 rang derri re le Ro
90. aides financi res li es au CIE DARES Bilan de la politique de l emploi en 1997 La Documentation Fran aise d cembre FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ANOINONODA ASA TVNV G WASNOOD EI 7 Classement des mesures emploi en fonction du retou a Principales mesures emploi b n ficiant aux jeune Retour Insertion en entreprise l emploi Emploi avec formation Emploi sans formation Fo Plut t bon Apprentissage e VI Vb 50 V 35 IV 16 e Form pr par e 75 niv V Qualification e V 34 IV 37 M 17 e TPE 50 Adaptation eV 27 IV 24 I 30 I II 14 e ME 29 GE 22 Moyen Exo 1 emploi 20 e VI Vb 37 Cac Notes Pour chaque mesure le tableau indique lorsqu il est connu le niveau de formation initiale et le pour fonction de leur taille TPE moins de 10 salari s ME entre 50 et 499 et GE plus de 500 salari s parenth ses le de jeunes b n ficiaires de la mesure Source Donn es issues des publications du minist re de l Emploi et de la Solidarit us SIA V7 3Q ONOT NV LNOL NOILVNHOA b Principales mesures emploi b n ficiant aux adult Retour Insertion en entreprise l emploi Emploi avec formation Emploi sans formation Fc Plut t bon Stage d acc s l entreprise e Niveau formation nd e Employ s 50 Exo 1 emploi Formation e VI 26 5 V 36 IV 18 CIE e Niveau formation nd e TPE 70
91. alari s en fonction de leurs dipl mes et de leur parcours pro fessionnel con us comme r v lateurs de leurs aptitudes s ins rer effica cement dans les organisations productives La r duction du sous emploi observ e aux tats Unis et dans certains pays europ ens devrait permettre de distinguer entre cet effet de signalement et les n cessit s de la gestion des firmes dans le ou les paradigmes productifs en voie d mergence La coexistence d un ch mage de longue dur e de travailleurs peu qualifi s et de p nuries de main d uvre dans certains secteurs bien particuliers pour rait poser avec acuit le probl me de la formation de ceux des ch meurs qui sont sortis sans comp tences claires du syst me ducatif ou qui en fin de carri re se sont trouv s touch s par des plans de restructuration Se trouve pos e la question centrale de la distribution entre salari s des efforts de formation et de mise a niveau des comp tences Autant d analyses qui renouvellent l int r t d une formation profession nelle tout au long de la vie Avant d examiner les probl mes institutionnels que pose l adaptation du cadre l gislatif et r glementaire h rit des ann es soixante dix il n est pas inutile de souligner deux difficult s voire para doxes qui marquent le renouveau d int r t pour cette composante de l in tervention publique Effets individuels b n fiques mais plus probl matiques au niveau macro
92. ans le cadre du bilan de 40 ans de politique de l emploi avait surtout un but m thodologique faute de disposer des mat riaux n cessaires pour proc der l valuation quantitative et qualitative que les auteurs appelaient de leurs v ux Non que les politiques de l emploi ne fassent pas l objet de nombreuses valuations mais celles ci portent en g n ral sur un ou plu sieurs dispositifs particuliers qui apparaissent alternatifs Par contre les mod les auxquels se rattachent les diff rents dispositifs ne sont pas con front s entre eux Comme ci chacun constituait un champ d intervention en soi part qui n influe pas sur les effets attendus des autres mod les mis en uvre simultan ment Or compte tenu de l ampleur des cr dits budg taires mobilis s et de l importance des personnes concern es un actif sur dix il serait n cessaire d en valuer pr cis ment les effets sur le march du travail L valuation de l efficacit compar e du retour l emploi des disposi tifs cibl s sur des cat gories de population soul ve des probl mes m tho dologiques ardus Les conomistes et statisticiens de l emploi s accor dent consid rer que le fait ou la probabilit d tre en emploi un instant donn est une mesure insuffisante de l insertion Ce constat ne qualifie ni la nature de l emploi CDI CDD int rim ou temps partiel ni si la situa tion observ e est stable ou
93. art l impact sur les salaires de la formation r sulterait de l effet simultan de pratiques salariales plus g n reuses de la part des en treprises qui font un effort important de formation et de l effet salarial de celle ci Si on neutralise l impact des pratiques salariales le gain d la formation continue est r duit de moiti Il est cependant beaucoup plus lev pour les salari s les moins dot s en formation initiale que pour les dipl m s pour deux salari s sans dipl me appartenant la m me entre prise et ayant la m me situation professionnelle en 1988 celui qui a b n fici d une formation a cinq ans plus tard une r mun ration en moyenne sup rieure de 8 celle de son coll gue qui n a pas re u de formation au contraire pour les dipl m s l impact salarial est statistiquement non diff rent de z ro Pour une autre part le gain salarial serait d un ensemble de quali t s non mesur es dans les enqu tes caract ristiques des individus qui expliquent simultan ment leur s lection dans le dispositif de formation et 23 Goux Dominique et ric Maurin 1997 Les entreprises les salari s et la formation continue conomie et Statistique n 306 24 OCDE 1999 Formation des travailleurs adultes dans les pays de l OCDE in Perspectives de l emploi juin FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE leur salaire plus lev Les auteurs montrent q
94. as suffisante pour ramener le taux ch mage au niveau o on situe g n ralement le plein emploi savoir de l ordre de 5 Toutefois en combinant des politiques macro conomiques et structu relles ad quates plusieurs pays y compris au sein de l Union europ enne sont parvenus revenir un tel niveau Leur succ s repose largement sur leur capacit collective organiser le d versement pour reprendre la formule d Alfred Sauvy de la demande et de la population employ e d une conomie industrielle vers une conomie de services Les voies emprun t es par ces pays ont t diff rentes mais la question de la formation de la main d ceuvre y occupe toujours une place centrale soit que ces pays aient t capables de d velopper des activit s adapt es aux qualifications existantes soient qu ils aient au contraire privil gi des actions visant a FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE lever le niveau de formation tant des jeunes que des travailleurs en acti vit soit le plus souvent qu ils soient parvenus combiner ces diff rentes solutions Si elle n est pas le seul facteur permettant d lever le niveau de Vemploi la formation tout au long de la vie est d sormais reconnue par tous les gouvernements de l OCDE comme un facteur essentiel d autant plus crucial que les emplois de la nouvelle conomie font appel a des comp tences qui exigent un niveau croissant de formation Des
95. ation tout au long de la vie Les cons quences de la formation sur le mode de vie et les pratiques de consommation et de loisirs et donc indirectement sur les emplois que g n rent les changements dans la structure de la demande bien que non n gligeables n ont pu tre tudi es ici et justifieraient une tude particuli re La formation en France et l tranger Avec une d pense qui s tablit depuis quelques ann es autour de 1 8 du PIB la formation continue en France quivaut pr s de la moiti du budget de l ducation nationale En vingt ans cette d pense a t multi pli e par deux les entreprises y consacrent en moyenne 3 5 de leur masse salariale dont cependant la moiti seulement finance les co ts de forma tion contre moins de 2 la fin des ann es soixante dix Parall lement la formation initiale a connu une v ritable r volution avec la g n ralisation progressive de l enseignement secondaire engag e avec l instauration du coll ge unique en 1974 et poursuivie avec l objectif visant amener 80 d une classe d ge jusqu la fin du lyc e Enfin partir de la fin des an n es soixante dix des dispositifs d aide l emploi et d insertion faisant CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE appel de la formation sont venus compl ter I effort de formation initiale et continue de l Etat des r gions et des entreprises La prise de conscience que refl tent ce
96. avail fonctionnait de fa on parfaitement concurrentielle alors toute entreprise qui engagerait des efforts de formation continue s exposerait au piratage poaching effect de ses efforts par des entreprises con currentes qui attireraient les salari s form s par l entreprise initiale sans avoir support elles m mes l effort de formation Elle devrait donc relever les salaires des travailleurs qu elle aurait form s et dans ce cas elle n aurait aucun int r t prendre en charge les co ts de formation qui sont constitu s pour l essentiel par le maintien des salaires pendant la p riode de formation Selon ce mod le th orique qui consid re la formation comme un inves tissement dans le capital humain ce sont donc les salari s qui doivent supporter les co ts de formation du moins en ce qui concerne la formation g n rale puisque ce sont eux qui en tirent les b n fices La participation des employeurs doit logiquement se limiter aux formations sp cifiques non transf rables dans d autres entreprises Pour qu il en aille autrement et que les entreprises mettent en uvre de fa on significative des actions de formation g n rale il faut qu une ou plusieurs d rogations au mod le de base puissent tre identifi es e soit que des imperfections du march du capital emp chent les sala ri s de s endetter pour maintenir leur revenu durant la p riode de la forma FORMATION TOUT AU LON
97. bserv es lors de l entr e sur le march du travail pour autant bien s r que le rendement de l investissement soit constant quels que soient son volume et le niveau de la formation initiale hypoth se qui est le talon d Achille des th ories de la croissance endog ne Amable Boyer et Lordon 1997 Il serait sans doute plus raisonnable de supposer que les rendements de la formation prennent la forme d une courbe logistique par rapport l intensit de la formation ce qui fait appara tre la possibilit de deux quilibres distincts D un c t des conomies dans lesquelles l homo g n it de la formation initiale et le caract re coop ratif des relations pro fessionnelles incitent un fort investissement dans les comp tences de la main d uvre per ue comme facteur de comp titivit et actif de la firme D un autre c t des conomies plus in galitaires quant au syst me duca tif et surtout dans lesquelles la d fiance entre dirigeants et op rateurs con duit privil gier la substitution capital travail Boyer et Caroli 1993b Ainsi la formation continue serait tr s largement compl mentaire de la formation initiale et n aurait pas les propri t s attendues par le l gislateur en mati re de r quilibrage des in galit s Des analyses plus th oriques sugg rent m me la possibilit d un paradoxe Caroli et Thoenig 1999 Si les innovations sont incr mentales et ne remettent pas en cause
98. c la firme mais l initiative du salari en fonction de son projet professionnel moyen long terme Une telle mesure serait d autant plus importante que la diff renciation des relations salariales depuis 1983 a pour base le degr et la plus ou moins grande transf rabilit des comp ten ces Beffa Boyer et Touffut 1999 2 Une double in galit en mati re de formation continue Niveau initial de formation et taille de l entreprise 2 000 et 500 1 999 50 499 Fr quence de la formation Ouvriers non Ouvriers Employ s Techniciens Ing nieurs qualifi s qualifi s agents de cadres ma trise Niveau de formation initiale Source Secr tariat d tat aux Droits des Femmes 1999 La formation profession nelle p 65 La difficile constitution d un march de la formation des raisons structurelles Peut on confier au march c est dire aux m canismes de concurrence le soin d allouer les moyens requis aux t ches de formation les plus souhai tables tant pour les entreprises que pour les salari s eux m mes La mul plicit des organismes publics et priv s intervenant dans la formation la CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE complexit des dispositifs d aide a la r insertion par la formation la diffi cult de construction d indicateurs de performance l absence de transpa rence sont autant de facteurs qui semblent hypoth quer la mise en mouve ment des m cani
99. cal of company investment in the training of their employees and on the impact of training on salaries and professional mobility Aventur Fran ois and Martine M bus 1999 Formation professionnelle initiale et con tinue en Europe CEREQ Elf Aquitaine s Study Ed Magnard Vuibert March FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE PREMIER MINISTRE Conseil d Analyse Economique H tel de Broglie 35 rue Saint Dominique 75700 PARIS T l copie 01 42 75 76 46 Cellule permanente Pierre Alain Muet Conseiller aupr s du Premier ministre Repr sentant du Premier ministre au Conseil d Analyse Economique H l ne de Largentaye Secr taire G n rale 01 42 75 76 13 Gilbert Cette Conseiller Scientifique Membre du CAE Conjoncture R duction du temps de travail Jo l Maurice Conseiller Scientifique Politiques structurelles Questions europ ennes Laurence Tubiana Charg e de la Mission D veloppement durable par le Premier ministre Membre du CAE Environnement N gociations commerciales multilat rales Olivier Davanne Charg de la Mission Syst me financier international par le Premier ministre Membre du CAE Retraites Macro conomie Laurent Caussat Conseiller Scientifique Sant Protection sociale Sylvie Hel Thelier Charg e de Mission Questions europ ennes et internationales Christine Carl Charg e des Publications
100. celles pour la formation des jeunes par alternance 0 4 L efficacit de cette multiplication d obligations sept au total appara t cependant peu probante CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Dans l ensemble des pays le taux de formation proportion des salari s b n ficiant d une formation diminue avec l ge ce qui peut certains gards appara tre comme paradoxal Une r gle tr s approximative est que le taux de formation diminue de 30 40 par dizaine d ann es d ge Il diminue en France plut t plus vite que la moyenne et dispara t presque totalement au del de 50 ans ce qui n est pas le cas g n ral des autres pays Partout le taux de formation des adultes est d autant plus lev que le niveau de formation initiale est lev Si d un c t on peut comprendre qu il soit d autant moins n cessaire d entretenir un bagage initial que ce bagage est faible ce constat heurte par ailleurs le principe d quit car il s av re que la formation professionnelle contribue en d finitive la disper sion des trajectoires individuelles et non leur rapprochement Partout le taux de formation est plus lev dans les grandes entreprises que dans les petites Mais l cart est plus ou moins accentu selon les pays et il l est particuli rement en France Le ratio entre taux de formation des grandes entreprises et des petites est de l ordre de deux aux Pays Bas et au Royaume Uni Il es
101. cent leur coordination de fa on assurer la meilleure formation de base tous y compris en favorisant la diversit des apprentissages sous forme scolaire ou en alternance et l articuler avec l insertion dans la vie professionnelle et le d veloppement des comp tences tout au long de la vie Cette coordination doit inclure la lutte contre les ph nom nes d exclu sion qui m me dans la perspective d une reconqu te du plein emploi vont perdurer et rendent n cessaire le maintien de dispositifs d urgence recentr s sur ceux qui pr sentent la meilleure efficacit en termes de retour l emploi Dans nos soci t s mon taires l autonomie et la dignit de tout individu repose sur les revenus dont il dispose Pour la grande majorit le travail en demeure la source principale imm diate ou diff r e travers les droits acquis prestations de ch mage et de retraite Reconqu rir le plein emploi c est d abord donner chacun les moyens de garder un emploi tout au long de sa vie professionnelle en s adaptant aux changements qu imposeront les volutions des march s et du travail Adapter les individus un travail en volution permanente tel est en d finitive le but qui doit tre assign la formation tout au long de la vie FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Commentaire Michel Didier Professeur au Conservatoire National des Arts et M tiers CNAM Directeur de Rexecode Dans l
102. choix qui seront faits en la mati re d pendra en d finitive le visage que prendra la reconqu te du plein emploi Le pr sent rapport se propose la demande du secr tariat d tat aux Droits de la Femme et la Formation professionnelle d clairer du point de vue de l conomiste les enjeux de la formation tout au long de la vie dans sa relation directe l emploi Il se pr sente en cinq parties La pre mi re restitue l effort de formation en France par rapport aux principaux pays industrialis s et tente de d finir ce que mesure cet effort de forma tion la deuxi me est consacr e aux changements intervenus dans l appro che de la formation continue induite par la mont e vers la qualit tant de la formation initiale que de l emploi et au lien entre formation et ch mage la troisi me cherche valuer si l effet de la formation sur les salaires et la productivit ressortit uniquement celle ci ou un processus global de modernisation et d innovation qui n est pas directement mesur la quatri me est centr e sur le r le d volu la formation dans les ajustements du march du travail et la derni re partie s interroge sur l allocation des moyens financiers et sur les m canismes de r gulation qui permettraient d am liorer l efficacit d ensemble des d penses engag es dans la forma tion initiale et continue Enfin une conclusion propose quatre orientations pour refonder la form
103. concours soit des contraintes budg taires Le m me risque existe aujourd hui avec les contrats emplois jeunes Bien que la population soit tr s diff rente de celle des CES 30 ont le niveau bac et un peu plus de 50 un niveau bac 2 ou plus les sorties du dispositif au terme des cinq ans risquent de se heurter aux m mes difficul t s La titularisation sur poste comme la Fonction publique en a connu dans le pass outre qu elle est contraire l esprit de la mesure aurait pour cons quence de bloquer l acc s des g n rations suivantes un mode d in sertion qui par sa dur e offre une r elle possibilit de premi re exp rience professionnelle C est pourquoi il appara t souhaitable au vu de l exp rience des CES que l tat et les collectivit s publiques pr parent les futu res sorties du dispositif en renfor ant le contenu formation de ces emplois et en orientant celle ci en fonction de l insertion future des b n ficiaires travers des partenariats avec le secteur priv Au total ce classement fait appara tre une distinction tr s nette dans les emplois aid s entre ceux cibl s sur les jeunes et qui ont un fort contenu en formation dispens e en alternance et les autres qui s adressent en priorit aux adultes mais auxquels les jeunes peuvent galement acc der et dont la formation est absente Dans la mesure o le ch mage frappe en priorit des personnes faible niveau d
104. conomique L int r t pour la formation professionnelle s est trouv renouvel pour deux s ries de raisons La premi re empirique souligne que la fr quence du ch mage d croit avec le niveau de formation donc que son essor consti tue pour les individus l une des meilleures armes anti ch mage La se CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE conde plus th orique anticipe que les mod les productifs de l avenir se ront biais s en faveur de la main d ceuvre qualifi e ce qui exige renouvel lement des efforts tant de la formation initiale pour les g n rations futures qu une accentuation de la formation tout au long de la vie pour ceux qui disposent d ja d un emploi ou se trouvent au ch mage Pourtant ces deux hypoth ses m ritent analyse Dans la quasi totalit des pays europ ens le dipl me constitue a priori la meilleure garantie contre le risque de ch mage si l on en juge par la fr quence relative de ce dernier par rapport au niveau d ducation au sortir du syst me scolaire graphique 1 Il est donc tentant d en conclure que c est l absence de formation qui p nalise les ch meurs et plus g n ra lement leur r insertion dans l emploi Ce raisonnement n est valide que sous trois hypoth ses qui s duisantes en th orie ne sont pas n cessai rement v rifi es dans les conomies contemporaines D abord on admet que les comp tences se forment ou se r v lent prin cipalement travers l
105. d bouchent d autant plus sur une promotion qu elles s inscrivent dans le plan de formation de l entreprise qui en rationne ainsi l acc s Cette transformation de la gestion des rapports sociaux qui accompagne celle de l organisation productive n invalide pas l existence d un march interne Si ce dernier rev t une configuration nouvelle il demeure n an moins au c ur des politiques d emploi des entreprises La remise en cause des pratiques ant rieures notamment en mati re d avancement l ancien net n a nullement conduit une ext riorisation g n rale de la gestion de CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE l emploi La transformation des politiques salariales et leur diversification Beffa Boyer et Touffut 1999 va de pair avec la mise en place de nou veaux m canismes de stabilit de l emploi et de pratiques salariales dont la capacit se former tout au long de sa vie professionnelle constitue d sormais un l ment central Cette recomposition des march s internes s accompagne par contre d un d veloppement plus ou moins marqu d emplois dur e d termin e de contrats d int rim et temps partiel emplois dont les titulaires sont g n ralement cart s de la politique de formation au plan national les personnes titulaires d un CDD acc dent trois fois moins la formation continue que celles titulaires d un CDI et les personnes employ es moins d un mi temp
106. de formation initiale et exclusion tend au contraire 4 se renforcer Ni les r formes de la loi de 1971 qui se sont succ d es ni les dispositifs d insertion mis en place n ont eu pour objectif de r pondre au d fi que constituent pour la soci t fran aise le faible niveau de formation pass et les sorties pr matur es du syst me scolaire sans le capital de formation minimum pour acc der l em ploi Les dispositifs d aide l emploi et d insertion sont venus combler une lacune dans la continuit de la formation mais ils ne sont jamais partis du fait que l exclusion ne manifeste pas une interruption momentan e dans un processus continu mais instaure une rupture qui carte les individus de la fa on dont a t con ue l articulation entre formation et emploi tout au long de la vie La loi de 1971 n avait pas pour objectif de lutter contre l exclusion Elle est le produit de la croissance Les dispositifs d insertion sont n s au con traire de l urgence cr e par la progression du ch mage de masse Pour ses initiateurs la formation professionnelle permanente devait permettre tout salari de faire voluer ses comp tences de sorte que en cas de licencie ment il puisse retrouver un emploi dans les meilleurs d lais Elle ne pou vait pas suppl er l insuffisance des cr ations d emploi mais elle aurait d emp cher la formation d un ch mage de longue dur e li justement un d ficit de
107. de ressources par stagiaire pour pouvoir compenser les cumuls des handicaps qui caract risent la population qu elles forment et s efforcent de r ins rer dans l emploi 45 Les organismes de formation continue CEREQ Bref n 126 d cembre 1996 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Ces caract ristiques tr s particuli res de l offre de formation fait appa raitre le terme de march comme totalement impropre On ne peut m me pas parler ce propos de march administr Le secteur n est r gi par aucune r gle qui lui donnerait un semblant de coh rence Face a un pro cessus de production discontinu tributaire de la re n gociation permanente des contrats le secteur de la formation continue a produit ses propres re gles de gestion crivent les chercheurs du CEREQ Les d marches de qualit sous la forme de I adoption de charte de qualit ou de normes type AFNOR qui se sont multipli es dans les ann es quatre vingt dix ont tent de compenser cette absence totale de r gulation par les prix Appliquant les hypoth ses de la th orie du capital humain a la forma tion des ch meurs Fran ois Stankiewicz a propos une formalisation de la d pense de formation aux r sultats obtenus mesur s par le taux de retour l emploi Pour th orique qu elle soit et avec les probl mes de m thode d j voqu s concernant la mesure de ce taux cette approche claire assez bien le choix qu
108. des droits ouverts par le paie ment de la taxe le d tournement de ses efforts propres par ses concurrentes Toutefois un tel dispositif n est pas enti rement prot g des risques de manipulation par les entreprises Ainsi Goux et Maurin 1997 tudient partir de l enqu te sur la formation et la qualification professionnelle r ali s e par l INSEE en 1993 l impact de la formation sur les salaires indivi duels Ils concluent que le gain de r mun ration d un salari ayant b n fici d une formation entre 1988 et 1993 relativement un salari n ayant b n fici d aucune formation toutes autres caract ristiques observables sexe dipl me secteur d activit anciennet etc inchang es est de l or dre de 5 soit un niveau consid rable si on le compare au rendement d une ann e suppl mentaire de formation initiale Toutefois cet effet de la formation sur le salaire est r duit de moiti lorsque l on contr le les don n es par les pratiques salariales de l entreprise auquel appartient le salari les entreprises les plus dispos es former leurs salari s sont en effet aussi fr quemment celles qui offrent des salaires relativement lev s Enfin et surtout les auteurs identifient un effet de s lection qui conduit annuler en totalit l effet apparent de la formation sur les salaires les entreprises fe raient en r alit b n ficier de la formation les seuls salari s
109. des entreprises est indispensable afin que l effort des salari s pour d velopper une comp tence s inscrive dans un projet de r organisation du travail permettant cette comp tence de s exprimer effectivement e la responsabilit du co investissement de formation doit tre redon n e autant que possible aux co investisseurs c est a dire aux employeurs et aux salari s cela de fa on aussi d centralis e que possible pour que la demande puisse effectivement se r v ler e la question du temps consacr la formation ne peut pas tre exami n e aujourd hui ind pendamment de celle des 35 heures Parce que moins de temps de travail laisse plus de temps pour se former mais aussi parce que si l on veut renforcer le r le de l initiative individuelle en mati re de formation il faut aussi r habiliter la valeur de la formation et demander par cons quent aux b n ficiaires un minimum d effort individuel Ce mini mum d effort pourrait tre notamment d y affecter une partie du temps suppl mentaire que la diminution du temps de travail procurera e terminons par une suggestion de m thode qui nous semble essentielle L observation des pays trangers montre une tr s grande diversit des r ponses possibles aux besoins de formation permanente des adultes La for mation professionnelle est typiquement un domaine o l exp rimentation doit avoir un r le essentiel jouer pour d gager les meilleures pratiq
110. des proc dures d valuation devraient devenir la r gle Par ailleurs il serait souhaitable que les prestations de formation int grent des obligations d insertion professionnelle Les for mations de l AFPA qui comprennent des stages en entreprises mais assez courts ont amorc le rapprochement entre la formation et l insertion ult rieure Il conviendrait de franchir une nouvelle tape en liant le financement la r alisation d objectifs quantifi s tenant compte de la distance l em ploi du b n ficiaire Dans les domaines de la formation o les prestations sont bien d finies le recours aux proc dures d appel d offre pourrait tre exp riment CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Une telle volution conduira in vitablement de la part des organismes de formation a une plus grande s lection des publics au d triment des plus en difficult Elle ne doit pas servir de paravent l immobilisme mais au contraire 4 pr voir des proc dures sp cifiques pour ces publics qui exi gent des p dagogies particuli res et un accompagnement social important Si l quit justifie que l on proportionne le co t la distance de individu l emploi la d pense unitaire devrait tre d autant plus grande que les publics sont plus en difficult Or c est l inverse qui se produit Les entre prises et les associations d insertion ont dans ce domaine un r el savoir faire mais les moyens f
111. e dans la mesure o il r duit les difficult s ult rieures d insertion dans l emploi pr sente vraisembla blement un bilan co t efficacit bien sup rieur une faible formation ini tiale qui n cessite ensuite un effort d insertion d autant plus co teux qu il ne parvient pas combler le handicap de d part 6 Mesures visant l insertion dans l emploi Mesures g n rales Mesures cibl es Offre de travail l vation du niveau scolaire Formation en alternance et stages 43 5 milliards de francs Demande de travail e Co t du travail Exon ration g n rale Exon rations emplois aid s bas salaires hors alternance 47 milliards de francs 50 milliards de francs e Demande de travail Pr retraites emplois dans le secteur public 44 milliards de francs Source Minist re de l Emploi et de la Solidarit Bilan de la politique d emploi en 1997 La formation est elle toujours efficace L installation de la soci t fran aise dans un ch mage de masse crois sant a conduit les pouvoirs publics n carter aucune de ces politiques au risque qu elles se neutralisent ou se cannibalisent Il est donc int res sant de tenter de comparer ces diff rents mod les qui mobilisent des som mes comparables de l ordre de 50 milliards de francs par an On ne repren dra pas ici le d bat sur l efficacit de la baisse des charges sociales qui a eu lieu au sein du Conseil d Analyse conom
112. e Riboud 1986 Modernisation mode d emploi Rapport au Premier ministre 10 18 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE individuelle ou de se reconvertir vers des emplois tertiaires En France comme dans de nombreux pays europ ens le trop faible niveau de forma tion initiale rendait tr s difficile cette adaptation et particuli rement le pas sage de l emploi industriel vers l emploi tertiaire La modernisation a ainsi t plus lente mais de plus elle a eu un co t lev du fait du financement d un ch mage de longue dur e d hommes et de femmes dans l impossibi lit de s adapter aux formes modernes de travail et de celui des sorties d activit Au ch mage direct induit par la r duction des effectifs des en treprises s est ajout un ch mage g n r par l alourdissement des pr l vements obligatoires induit par le financement d un ch mage durable des actions d insertion et des retraits d activit Croissance d un c t ch mage de l autre le niveau de formation appa ra t ainsi comme un discriminant de l emploi Il est congruent avec le ni veau technologique et la qualit des relations sociales Il n existe pas de substitution entre capital et travail non qualifi Apr s avoir longtemps sou tenu cette th se et plaider pour une flexibilit de l emploi l OCDE consi d re qu il est d sormais bien tabli que capital physique et qualifications sont compl mentaires
113. e cycle du Sup rieur non Universitaire du secondaire secondaire universitaire Niveau de formation initiale Source OCDE 1999a La formation des travailleurs tableau 1 13 p 178 Pour leur part les strat gies des firmes lorsqu elles proposent des for mations leurs salari s visent stabiliser et fid liser ceux d entre eux dont les comp tences sont les plus essentielles ce qui se traduit en France par un lien entre stabilisation de l emploi et acc s la formation Goux et FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 102 Maurin 1997 En cons quence il est probable que la formation est large ment idiosyncratique puisqu elle vise tout autant former aux routines pro pres l entreprise voire d velopper l aptitude coop rer qu d livrer des connaissances techniques et g n riques C est le strict oppos d un mod le dans lequel la standardisation permettrait au contraire la mobilit du salari la recherche d une r mun ration sup rieure dans une autre en treprise requ rant sensiblement les m mes comp tences Ainsi en lab sence de dispositifs institutionnels ad quats on peut concevoir qu tra vers la formation continue l int r t des firmes soit de consolider le fonc tionnement de leur march interne et non pas de favoriser la mobilit ex terne Certaines analyses sugg rent m me que c est la configuration opti male d s lors que l innovation est incr
114. e des tudes dans l enseignement su p rieur avec un nombre de sortants dipl m s du sup rieur long multipli par 3 5 Toutefois cette l vation du niveau de formation initiale des jeu nes g n rations n efface que progressivement la faible qualification moyenne de la population active il a fallu trente ans pour que la part de la population active qui poss de le baccalaur at ou plus double pour atteindre les 37 en 1999 du fait principalement de la rapide progression des dipl m s du sup rieur 3 Structure de la population active selon le niveau de dipl me En Aucun dipl me BEPC CAP BEP Bac ou quivalent Sup rieur Source INSEE Enqu tes emploi hors apprentis et actifs l ves ou tudiants FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE En 1999 pr s des deux tiers des actifs poss dent un dipl me inf rieur au bac contre plus des trois quarts au d but des ann es quatre vingt Cette d croissance r sulte des personnes qui ne poss dent aucun dipl me ou au plus l ancien certificat d tudes elles ne repr sentent plus qu une personne sur quatre contre pr s de une sur deux Par contre apr s avoir progress dans les ann es soixante dix et quatre vingt la part des actifs dipl m s du BEPC d un CAP ou du BEP s est stabilis e l g rement au dessus d un tiers Cette volution va se poursuivre au cours du prochain quart de si cle sous l influence de deux facteurs la poursui
115. e formation est pilot e par le march La r gulation est exerc e par l organisme formateur qui a int r t la fois s lectionner les stagiaires en fonction des d bouch s qu il peut offrir ceux qui r ussiront leur formation C est d une certaine fa on le mod le de l alternance en entreprise appliqu une population de deman deurs d emploi Inimaginable dans un contexte de croissance du ch mage ce mod le pr sente un r el int r t dans une perspective de reconqu te du plein emploi 46 Stankiewicz Fran ois 1999 L efficacit de la formation d livr e aux ch meurs l tat et la solvabilisation de la formation Revue Economique mars FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Il n y a rien de pire que l utilisation de mots qui font croire une r alit qui n existe pas L existence d une offre de formations ind pendante des financeurs en quantit abondante si on retient le crit re du nombre d orga nismes 37 000 en 1996 n en fait pas de facto les acteurs d un march L absence de tout syst me de prix est une source d in galit s dans l allocation des ressources de formation au d triment de ceux qui en attendent un retour vers l emploi La priorit donn e dans le pass au nom bre de stages a perverti la formation destin e aux demandeurs d emploi et finalement discr dit e nombre de stages eux m mes malgr l efficacit r
116. e formation les emplois aid s auxquels ils peu vent acc der ne leur permettent pas d am liorer leur formation et d obtenir une validation de leurs comp tences professionnelles qui les aiderait re trouver un emploi plus stable On peut en tirer deux enseignements Le premier concerne les personnes de niveaux VI et V bis Toutes les tudes disponibles confirment leur grande difficult s ins rer sur le march du travail pour les jeunes et retrouver un emploi pour les adultes Chez les jeunes ceux qui n ont pas choisi la voie de l apprentissage d s la 5 ou la sortie de la 3 se retrouvent marginalis s dans les autres dispositifs que ceux ci soient r serv s aux jeunes comme les contrats de qualification ou non comme l exon ration premier emploi La demande d adaptabilit qui sous tend les politiques d embauche explique que la s lectivit s exerce leur d triment et que les dispositifs tendent syst matiquement d river vers des niveaux plus lev s de formation De plus leur situation d chec scolaire ne les pr dispose pas un effort de formation qui ne s ancre pas dans l exercice d une activit profession CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE nelle comme le montrent les sorties de pr formation AFPA voqu es plus haut Les moins form s se trouvent ainsi doublement p nalis s l exon ration g n rale des charges sur les bas salaires ne suffit pas les faire embauch
117. e francs de chiffre d affaires Les organis mes qui rel vent des entreprises sont soit des associations de formation ASFO soit des associations li es aux branches avec les organismes qui d pendent directement des institutions consulaires elles couvrent pr s du quart du march de la formation Pr s de 60 de celui ci est assur par les organismes publics AFPA GRETA CNAM Universit s et des associations sans but lucratif qui elles seules totalisent environ le tiers du chiffre d affaires En outre 80 de l ensemble des organismes de for mation tous statuts juridiques confondus r alisent moins d un million de chiffre d affaires et totalisent 12 du march alors que 3 d entre eux s octroient 35 de celui ci domin s par les grands organismes publics Le march de la formation se pr sente ainsi comme un monde ato mis et fortement segment domin par quelques grands organismes pu blics et une forte d pendance envers les financeurs que ceux ci soient pu 44 Charraud Anne Marie Alexandre M liva Elsa Personnaz et Pierre Simula 1998 L offre de formation continue Les organismes et leurs march s CEREQ n 71 janvier FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE blics ou priv s dont une partie est en situation de monopole Si un march se d finit comme un ensemble d interactions entre des volumes et des prix celui de la formation se caract r
118. e garantissant une homog n it des droits pour l ensemble des salari s et un reprofilage complet des pr l vements obligatoires seraient suscepti bles de r introduire une certaine homog n it des trajectoires salariales Mais l l vation des comp tences peut tre obtenue travers des moda lit s diff rentes selon qu elle est le r sultat d une am lioration de l duca tion g n rale pour les jeunes g n rations de la g n ralisation de la forma tion en alternance ou encore la formation tout au long du cycle de vie De plus jusqu une date r cente la flexibilit de l emploi et des horaires a t pr sent e comme un instrument de lutte contre le ch mage II est possible d esquisser une comparaison des effets de ces diverses strat gies selon une multiplicit de crit res tableau 4 Une intensification de l investissement dans ducation de base a pour m rite de pouvoir former de nouvelles g n rations capables de mettre en uvre les innovations majeures que l on associe l conomie du savoir d autant plus que se transformeraient les m thodes d enseignement en di rection d un apprentissage de l apprentissage Par ailleurs les pays qui ont le plus d velopp l acc s la formation de base manifestent en g n ral de moindres in galit s salariales que ceux dans lesquels le syst me sco laire s est explicitement pu non polaris sur la question de la s lectio
119. e les changements intervenus dans les besoins en formation vers des comp tences concep tuelles plus g n rales et des savoirs applicables diverses activit s et t ches professionnelles tendent reconsid rer l articulation entre formation de base et formation continue en revalorisant la premi re Deux concep tions s opposent selon que la formation de base est assur e par l tat mo d le japonais ou partag e avec l entreprise mod le allemand Toutefois la congruence entre syst me de formation organisation du travail et prati ques salariales emp che qu elles soient directement transposables une plus grande responsabilit priv e en mati re de formation travers l alternance doit prendre appui sur une recomposition d ensemble du mod le d organi sation productive et de gestion des rapports sociaux Ce d placement des fronti res a une autre cons quence sur le finan cement de la formation Apr s avoir consid rablement accru l effort de formation continue les grandes entreprises cherchent aujourd hui en am liorer l efficacit Il s agit de r duire les co ts de formation du secteur priv en am liorant continuellement la qualit de l enseignement g n ral qui son tour constitue la base pour des investissements priv s ult rieurs Cette conclusion qui a inspir les recommandations de la strat gie de l emploi de l OCDE de 1995 est dans la continuit des positions trad
120. e plus en plus un plancher des mesures sp cifiques destin es reprofessionnaliser les agents les moins form s entre 40 et 50 ans pour organiser leur fin de carri re une politique de formation tout au long de la vie professionnelle pour accompagner en permanence l volution des m tiers r pondre celle de la demande et assurer le d veloppement des com p tences des agents En d finitive on assiste un changement profond de la fonction de la formation continue dans la vie professionnelle tr s diff rente de la logique de promotion de la loi de 1971 La th orie du signalement n en rend que partiellement compte dans la mesure o elle ne fait pas appara tre le lien qui lie la dynamique de formation l ensemble de l organisation produc tive L objet principal de la formation ne consiste pas signaler les salari s que les entreprises jugent les meilleurs mais adapter l ensem ble du collectif de travail au changement que pointait Antoine Riboud le travail de l homme D s lors que l adaptation au poste de travail est une condition de l optimisation des investissements la formation devient aussi un mode de s lection des salari s aptes s adapter Ne pas r ussir suivre les volutions du poste de travail c est se condamner figurer sur le pro chain plan social Les formations qui r sultent d une initiative individuelle demeurent mais elles sont minoritaires et
121. e quant l organisation de la formation professionnelle travers des processus l gislatifs ou r glementaires fond s le plus souvent sur l hypo th se d une homog n it des relations salariales et des besoins correspon dants de mise niveau des comp tences Un troisi me facteur tenant l am lioration de la formation scolaire initiale affecte les choix des entreprises en mati re de formation profes sionnelle La d cision prise au d but des ann es quatre vingt de conduire terme 80 d une classe d ge au niveau du baccalaur at a consid rable ment relev le niveau scolaire moyen des entrants sur le march du travail Par contraste les salari s aujourd hui autour de la cinquantaine qui taient entr s dans la vie active sans grand bagage scolaire se trouvent confront s l impact des nouvelles formes de communication et d organisation mais aussi la concurrence des nouveaux entrants Alors que l on aurait pu en attendre un effort accru de formation continue c est l volution contraire que l on observe sous l effet de deux strat gies D un c t les entreprises font apparemment un calcul du rendement de cette formation sur le cycle de vie professionnelle qui reste couvrir et pr f rent alors fort logique ment former les moins de trente cinq ans tableau 1 D un autre c t les responsables politiques fran ais mais aussi europ ens en favorisant des pr retraites de pl
122. e succ s scolaire qui livre aux individus l quivalent d un capital humain qu ils mettent ensuite en valeur en se faisant embau cher par les firmes C est ignorer qu une grande partie de la productivit individuelle tient l insertion dans l organisation de la firme qui suppose elle m me une capacit coop rer et s ins rer dans les routines de gestion internes Hashimoto et Raisian 1989 autant de comp tences qui ne sont pas strictement assimilables a la formation initiale pas plus d ailleurs qu a une formation professionnelle purement technique Tel est le trait com mun tant a la grande entreprise japonaise des ann es quatre vingt qu aux formes nouvelles de relations interindustrielles et interfirmes qui se d ploient dans la Silicon Valley C est ensuite admettre que la formation initiale puis professionnelle se convertit en de meilleures capacit s productives individuelles qui se tra duisent aussi bien par un salaire plus lev que par des performances sup rieures de la firme Telle est l hypoth se centrale que fait la th orie du capital humain Or deux autres approches contestent la r alit et l intensit de cette liaison La th orie du signalement Spence 1973 sugg re que les firmes peu capables d valuer la r alit des comp tences lors de l embau che se fient aux dipl mes pour proc der leur diagnostic sans que ces derniers soient porteurs d une contribution produc
123. ectives pour l emploi juin 2 Aventur Fran ois et Martine M bus 1999 Formation professionnelle initiale et con tinue en Europe Magnard Vuibert Voir galement annexe A FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 1 Effort de formation et existence d un plan de formation 30 Royaume Uni cS e a Danemark g 25 s g E 20 o Pays Bas 3 amp 15 e Luxembourg a Allemagne e S Belgique 10 ze a Italie Espagne Z 5 m 0 5 10 15 20 25 Effort de formation en heures Sources CEREQ et Eurostat 2 D penses et effort de formation 700 z 600 Royaume Uni a a amp Belgique e 500 5 e Pays Bas Q la 2 400 NOTE 2 2 a 3 300 Allemagne e Danemark im Espagne 2 t e 200 Italie A 100 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 Effort de formation en heures Note PPS Purchasing Power Standard standard de pouvoir d achat Sources CEREQ et Eurostat CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE La formation continue n est d velopp e que dans cing pays Danemark Finlande France Royaume Uni et Su de Elle est peu ou pas d velopp e dans les autres pays europ ens L Allemagne qui pr sente une forte impli cation des entreprises dans la formation professionnelle des jeunes d pense par contre assez peu pour la formation des adultes 1 exception des PME qui recourent assez largement aux possibilit s de stages Le CEREQ distin gue quatre situations de formation continue se
124. ed in small companies and this trend is particularly significant in France where the ratio of the effort of training between large and small companies is close to four The author underlines the relative backwardness of France in adapting the qualifications of its labor force to the social conditions brought about by the new productive system Hence in France 38 of the population between 45 and 54 years old has not completed secondary education compared to 15 in the United States Andr Gauron then pursues his analysis in the framework of regulationist theories Following the logic of this economic school of thought he reconsiders the subject in the context of the general characteristics of the Fordist and neo Fordist social productive models In the Fordist model training requirements are determined by automatically converting the demand expressed to firms into labor qualifications defined according to a job codification compiled by professional branches The tertiary revolution in which this codification is less strict the new condi tions of international competition which require a labor force with higher FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE skills and finally the fact that the relation between the diploma and the job is slacking off explain that a new model is taking shape which links in an interactive way the market product differentiation in a context of interna tional competition with the organization of pr
125. el aux technologies nouvelles et aux t l communications pr sentent une structure de qualifi cation extr mement diff rente des secteurs traditionnels avec une forte proportion d ing nieurs et de cadres an CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Les probl mes de formation continue se posent par cons quent de fa con tr s diff rente dans les deux cas Dans les entreprises o effectif est jeune les savoirs requis sont en phase avec ceux acquis au cours de la formation initiale L entreprise doit alors veiller au del de adaptation l outil de travail entretenir l tat des savoirs pour permettre le maintien et le d veloppement des comp tences de ses salari s et par cons quent leur adaptabilit future Dans les entreprises o l ge moyen est sup rieur 40 ans l introduction des nouvelles technologies cr e de v ritables ruptu res dans les savoirs requis L volution des personnels vers les nouveaux m tiers ou les nouvelles approches de leur m tier n cessite alors l acc s des modes de raisonnement conceptuels que ceux ci n ont pas acquis ni lors de leur formation initiale trop faible et trop ancienne ni toujours au cours de leur exp rience professionnelle En d pit d un recours massif aux mesures d ge qui se succ dent depuis leur invention en 1963 date de la cr ation du FNE les plans de r duc tion des effectifs ne sont pas parvenus r soudre totalement ce
126. elle d un d part en pr retraite Il importe pourtant d enrayer ce processus qui constitue un double ga chis humain et social Si pour les plus de 50 ans il est d ja trop tard pour agir pour la g n ration des 40 ans qui sont nombreux tre sortis du sys t me scolaire avec un faible niveau de formation de base la soci t fran aise a le devoir de leur donner une chance de pouvoir conduire leur vie professionnelle son terme normal et pour ceux en situation de ch mage 49 Sollogoub Michel et Val rie Ulrich 1999 Les jeunes en apprentissage ou en lyc e professionnel Economie et Statistique n 323 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE A de retrouver un emploi La reconqu te de l emploi ne peut se concevoir au prix de leur exclusion La formation ne pourra sans doute pas tout r sou dre elle demeure la cl de leur avenir Elle devrait notamment s attacher soit consolider des savoirs dans les m tiers o les perspectives d emploi restent favorables soit assurer la reconversion des salari s des m tiers en d clin vers ceux susceptibles de leur offrir un nouvel emploi et donc de leur viter autant que possible un rejet du march du travail La soci t a un devoir leur gard dont elle tirera des b n fices hu mains sociaux financiers elle doit en faire une priorit absolue et d ga ger les moyens n cessaires L exp rience accumul e pour re profes sionnalise
127. elle de 1977 permettait de conna tre l ensemble des formations intervenues au cours des cinq ann es pr c dant l enqu te celle de 1993 ne donne d indication que sur la derni re formation En outre les donn es recueillies ne renseignent pas sur la nature de la formation La comparaison entre les deux enqu tes effectu e par Pierre B ret et Arnaud Dupray fait appara tre un changement de logique d une p riode l autre Dans les ann es soixante dix crivent les auteurs la formation pr c dait et pr parait le plus souvent le changement de qualification au tournant des ann es quatre vingt dix la formation continue ne ferait plus que marquer ex post la reconnaissance de la capacit productive des meilleurs salari s ayant eu un changement de qualification Ce chan gement s accompagne d une modification de la rentabilit salariale de la formation continue avec une diff rence sensible entre les hommes et les femmes les premiers enregistrant une l g re am lioration du b n fice salarial de 9 5 10 1 alors qu il est en net recul pour les secondes de 13 6 8 1 Le recul des formations dipl mantes observ d une enqu te l autre la proportion de formations certifi es sur la p riode de cinq ans pr c dant l enqu te a t divis e par deux pour les hommes et par quatre pour les femmes explique en partie ce r sultat une partie des formations interve nues d
128. ent de l emploi laquelle elle pr pare Derri re la recherche d une nouvelle coh rence il y a un nouveau lien entre formation et emploi construire C est pourquoi il est n cessaire d affirmer et de reconna tre une co responsabilit de lindi vidu et de l entreprise C est dans cet esprit que sont propos es en conclu sion quatre orientations Reconna tre une priorit absolue la lutte contre l exclusion La formation des moins form s r pond une double exigence de mo dernisation conomique et de lutte contre l exclusion Elle concerne aussi bien les jeunes que les moins jeunes dont le faible niveau de capital sco laire entrave la capacit d adaptation Or dans un monde o les volutions du travail sous le double effet de la technologie et de la comp tition inter nationale rendent incertains les besoins en qualifications futures l adapta tion devient une variable strat gique des politiques d emploi des entrepri ses C est pourquoi toute lutte contre l exclusion passe par une politique visant lever le niveau de formation des plus d munis Elle suppose des actions sp cifiques et distinctes en direction des jeunes qui sortent du syst me sco laire d une part des travailleurs notamment de plus de 40 ans d autre part 47 Etude de l OCDE sur l emploi la mise en uvre de la strat gie OCDE Paris 1995 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE largir tous l acc s
129. ent en compte leur int r t propre On peut certes imaginer que cette obligation de d penser puisse parfois avoir des effets pervers et il est utile de r fl chir des m canismes correcteurs permettant de limiter ces effets pervers Mais en rempla ant l obligation de d penser par une obligation de former qu il sera in vitablement plus difficile de contr ler et qui risque fort d tre contourn e ne risque t on pas de l cher la proie pour l ombre Une dis cussion plus approfondie de ce risque aurait peut tre t utile Par ailleurs on peut regretter que le rapport ne mentionne pas l id e des ch ques ducation Il s agit l encore d un reproche bien l ger dans la mesure o un seul rapport peut difficile traiter toutes les questions li es aux politiques de formation Mais partir du moment o l on insiste sur l id e selon laquelle le march fran ais de la formation est un march sans prix les ch ques ducation constituent sans doute la fa on la plus naturelle et la plus galitaire d introduire les prix dans le syst me m me si un tel m canisme est sans doute plus adapt l enseignement sup rieur initial qu la formation professionnelle Il s agit peut tre d une fausse piste mais elle aurait au moins m rit d tre voqu e dans ce contexte CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Compl ment La formation professionnelle au cour
130. entreprises FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Actuellement si une entreprise ne d pense pas la somme requise au titre de la formation professionnelle de ses salari s alors elle est oblig e de verser une contribution gale la somme qu elle n a pas d pens e contribution qui est vers e dans un pot commun et qui permet de financer la formation professionnelle des salari s de toutes les entreprises Andr Gauron pro pose de supprimer purement et simplement cette obligation financi re et de la remplacer par une obligation de formation qui deviendrait en quelque sorte partie int grante du contrat de travail Il va de soi qu une telle proposition m riterait un vaste d bat D un point de vue conomique l id e de l obligation de d penser semble en effet tout fait justifi e car le propre des d penses de formation est que l entreprise qui les finance n en per oit pas tous les b n fices par exemple si un salari change d entre prise apr s avoir b n fici d une formation alors cette formation continue videmment d avoir une valeur pour la soci t dans son ensemble mais elle n en a plus pour l entreprise qui l a financ e Autrement dit les d pen ses de formation mettent toujours en jeu des externalit s et il est tout fait l gitime dans ces conditions d obliger les entreprises d penser plus que ce qu elles ne d penseraient si elles prenaient uniquem
131. er des comparaisons internationales ce qui rend probl matique la g n ralisa tion d une configuration optimale supposant m me qu elle existe Ainsi l accent mis sur l ducation g n rale au Japon ne peut tre s par des par ticularit s du rapport salarial propre ce pays par exemple la synchronisa tion du recrutement de tous les nouveaux entrants au sortir du syst me scolaire Le syst me dual de formation consid r comme l une des forces de l industrie manufacturi re allemande ne montre toute son efficacit qu travers la centralisation des n gociations salariales au niveau de la branche Pour sa part le syst me de remise niveau des comp tences de type su dois ne peut tre s par des politiques actives d emploi et d une forte im plication budg taire des autorit s publiques r gionales et nationale dans la reconversion des industries en d clin C est une invitation resituer la question de la formation par rapport aux diverses autres r formes concernant le travail et l emploi La formation professionnelle composante d une red finition d ensemble du rapport salarial Les liens qu entretient l organisation de la formation professionnelle avec la dur e du contrat de travail l ampleur des carri res salariales la nature de la division du travail et les modalit s de d part la retraite ont t d j voqu s Mais il est important de souligner que c est l u
132. er et ils acc dent plus difficilement aux dispositifs d exon ration cibl e Ils ne peuvent gu re compter que sur des programmes sp cifiques d accompagnement de parcours individualis s comme le programme TRACE et sur le travail souvent remarquable que r alisent les entreprises et les associations d insertion Le second est relatif l efficacit des exon rations de charges dans les mesures cibl es Les scores de retour l emploi des formations AFPA assez voisins de ceux de dispositifs comme le contrat de qualification montrent que l exon ration n est pas la seule voie de financement de l in sertion En outre la comparaison entre les exon rations des contrats de formation en alternance et celles des simples emplois aid s montre que l efficacit est moins li e l exon ration qu au contenu en formation de la mesure Autrement dit le mod le allemand est toujours plus efficace que le mod le thatch rien De m me que la mauvaise monnaie chasse la bonne le moins bon mod le concurrence les meilleurs comment emp cher que l entreprise qui b n ficie d exon rations sur les bas salaires sans contrepartie d aucune sorte ne finisse par d laisser des dispositifs certes non d nu s d avantages en mati re d exon ration de charges sociales mais qui lui imposent un certain nombre de contraintes soit de formation soit de population recrut e On le constate avec les d rives du CIE mise
133. erait inf rieure a I obligation l gale ac tuelle Celle ci devrait tre g n rale et les redevables entreprises adminis trations comme ind pendants et professions lib rales devraient pouvoir s en acquitter sous des formes appropri es Le d veloppement des comp tences va de pair avec l volution profes sionnelle que celle ci se d roule dans l entreprise ou en dehors de celle ci Ce lien suppose d adapter le droit du travail de fa on pouvoir traiter les questions relatives l volution des emplois tr s en amont L volution de l emploi en nombre et qualification l horizon de deux ou trois ans et le plan de formation doivent tre li s et faire l objet de discussions dans le cadre du comit d entreprise Les entreprises qui envisagent de se s parer d une partie de leurs salari s devraient avoir l obligation d avoir au pr a lable proc d une certification de leurs comp tences professionnelles et de leur avoir consenti une formation correspondant au minimum au capital temps accumul li un accompagnement vers de nouveaux emplois Un m canisme d incitation n goci entre l tat et l entreprise sous la forme d un accord pluriannuel d volution professionnelle pourrait tre avanta geusement substitu aux multiples dispositifs actuels Celui ci globali serait les diff rentes aides en change d engagements pr cis concernant la formation qualifiante aussi bien des adultes
134. erchent d velopper les externalit s positives caract ristiques d une conomie du savoir Les subventions l emploi des peu qualifi s ent rinent les checs du pass en ajustant le co t global du travail sa faible productivit ac tuelle alors que l incitation la formation fait un pari sur lavenir en anti cipant que le rel vement des comp tences finira par avoir un effet favora ble long terme au del m me des vicissitudes et imperfections li es au fonctionnement des march s de l emploi et l inertie dans les organisations des firmes Pourtant ces deux mesures partagent une m me difficult le caract re incertain des valuations de leur efficacit La premi re parce qu il est dif ficile d isoler l effet propre d une r duction du co t des effets de conjonc ture des substitutions qu induisent les mesures cibl es de strat gies op portunistes de la part des entreprises La seconde car il faudrait disposer d tudes compl tes sur des cohortes de salari s ce qui n est pour l instant que tr s rarement le cas Le dosage entre ces deux mesures suppose des l ments de paris sur des ph nom nes et des encha nements pour l instant imparfaitement maitris s Par ailleurs si la mesure d aide aux non quali fi s n est pas associ e un reprofilage d ensemble des pr l vements so ciaux le risque est grand de voir se cr er un salariat deux vitesses l un durablement sub
135. ertification Les proc dures de certification se heurtent toutefois deux probl mes D une part une certification qui ne reposerait pas sur une r elle proc dure d valuation des comp tences serait vou e rapidement l chec Il en irait probablement de m me si la certification devait se traduire par une multi plication des dipl mes on compte d j 650 dipl mes professionnels de l enseignement secondaire 1 600 titres homologu s 250 300 certificats de qualification professionnelle sans compter ceux d livr s par les orga nismes de formation Les bilans professionnels pr vus par la loi de 1992 montrent que l intention du l gislateur tait bien d inscrire cette certifi cation dans une d marche de formation Mais ils n ont pas donn les r sul tats escompt s L objectif n est pas de statuer sur un tat professionnel ce qui ne pr sente pas grand int r t si le salari n est pas conduit a voluer mais de tenir compte des acquis professionnels dans le cadre d une certifi cation des comp tences D autre part dans un environnement conomique et technologique en volution rapide l obsolescence des comp tences professionnelles tend s acc l rer Alors que le dipl me initial organise un classement d aptitude g n rale voluer qui accompagne malgr tout le salari pendant un temps assez long de sa vie professionnelle la certification professionnelle est troi teme
136. es enfants d une classe d ge un niveau de forma tion initiale quivalent la fin du lyc e et cr er une discrimination positive au profit de ceux qui sont en chec scolaire en largissant la forma tion en alternance dont les modalit s devraient tre tendues et unifi es e inscrire dans la loi la reconnaissance de la formation continue comme un l ment du contrat de travail il s agirait de mettre fin a Il obligation de d penser pr vue par la loi de 1971 et de mettre en place une v ritable obligation de former e cr er un droit certification des comp tences professionnelles arti cul sur les bilans de comp tence et sur l acc s aux formations qualifiantes et sur des incitations des entreprises g rer pr visionnellement l emploi des accords pluriannuels d volution professionnelles sont propos s Une r flexion sp cifique sur les petites entreprises devrait tre d velopp e e reconna tre une priorit absolue aux personnes faible niveau de for mation dont les moyens n cessaires pourraient tre gag s par l extinction des m canismes de pr retraite FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE e organiser la transparence du march de la formation en cr ant un v ritable march de la formation proc dures d appel d offres dans le do maine de la formation des demandeurs d emploi int gration d obligations d insertion professionnelle dans les pres
137. et d placent donc le lieu d exer cice de l apprentissage et de l actualisation des connaissances Caroli et Thoenig 1999 et Gatti 2000 A contrario l inad quation des proc dures de mise niveau des comp tences des op rateurs peut dans certains cas bloquer le red ploiement des firmes selon les nouvelles sources de comp titivit En l occurrence la compl mentarit entre la formation et la nature du syst me d innovation s exprime dans la longue p riode ce qui rend d autant plus n cessaire une conception anticipatrice des lois destin es a codifier la formation professionnelle L importance de ces compl mentarit s figure 1 justifierait que l on s int resse la mise en relation puis au prolongement des divers rapports que le Conseil d Analyse Economique a d ja consacr s aux diverses com posantes de la relation salariale la formation des salaires et le partage de la valeur ajout e Artus Cohen 1998 l in galit face l emploi Atkinson 1998 le financement et l organisation des retraites Davanne 1998 et Taddei 2000 l assiette des cotisations sociales Malinvaud 1998 l ga lit homme femme d Intignano 1999 le temps partiel Cette 1999 La question est d autant plus importante que les politiques d emploi et la ges tion de la couverture sociale deviennent des instruments privil gi s de l adaptation des conomies nationales aux changements structurels qu
138. et gratuite ECOLE PRIMAIRE obligatoire et gratuite ECOLE MATERNELLE non obligatoire et non gratuite FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 134 9 Finlande sch ma du syst me ducatif i A 3 zg 24 23 a 2 AMK INSTITUTS gt UNIVERSITES COLLEGES ee So m PROFESSIONNELS YL i 3 19 4 B ve SES 18 ECOLES LS Res LYC ES 3 88 17 PROFESSIONNELLES ao ger i6 Enseignement obligatoire gt 4 OO m gt Education pr scolaire f Cycle sup rieur ECOLES POLYVALENTES Cycle inf rieur Flux de sortie sur le march de travail Principaux flux internes du syst me ducatif Source National Board of Education CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 10 France sch ma du syst me ducatif MARCHE DU TRAVAIL A AAA DIPL ME DIPL ME DOCTORAT GRANDES FORMATION DESS DEA ECOLES DELASANTE MAITRISE SUP RIEUR 3 ans 4 8 ans a LICENCE DUT BTS CPGE DEUG IUT STS 2 ans J 2 ans 2 ans 2 ans Universit s A BAC g BAC BAC PRO GENERAL TECHNIQUE LP 2 ans 2 CYCLE T DU SECOND P 5 LYC ES D EN LYC ES __ BEP CAP DEGRE SEIGNEMENT TECHNOLO GENERAL GIQUES LP LP CFA
139. et s curit ainsi qu un syst me de formation initiale et continue qui assure un haut niveau g n ral de comp tences une forte capacit d initiative individuelle et d apprentissage de nouveaux savoirs Avec une d pense qui s tablit autour de 1 8 du PIB la formation continue quivaut presque en France la moiti du budget de l ducation nationale Les entreprises y consacrent en moyenne 3 5 de la masse sala riale soit beaucoup plus que l obligation l gale de d penser 1 5 et pr s de deux fois plus qu la fin des ann es soixante dix 2 Cette si tuation place la France au deuxi me rang des pays industrialis s en mati re de d penses de formation continue Cependant les in galit s d acc s la formation au cours de la carri re selon le sexe l ge ou la qualification des salari s ou encore selon la taille des entreprises semblent y tre plus importantes que dans d autres pays d velopp s En particulier l cart entre le taux de formation des grandes et des peti tes entreprises y est plus lev qu ailleurs le rapport est de 4 en France FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE de 2 aux Pays Bas et au Royaume Uni et pratiquement de 1 en Allemagne et au Danemark De m me le taux de formation baisse plus rapidement avec l ge des salari s et la formation dispara t pratiquement au del de 50 ans Le retard relatif de la France en mati re d adaptation des qualif
140. et sa ges femmes 29 m decins et assimil s 26 la s curit arm e police pompiers 44 le commerce de grande surface caissiers et employ s de libre service 48 la restauration et l h tellerie cuisi niers 59 agents de ma trise de l h tellerie 20 les services administratifs comptables et financiers 38 pour les techniciens et 81 pour les cadres Seulement six m tiers d industrie la plupart la p riph rie de celle ci cr ent des emplois comme les conducteurs d engins du BTP 38 ou les ouvriers qualifi s de la maintenance 34 La seule famille industrielle qui touche la production est celle des ouvriers qualifi s des industries de process 34 11 INSEE 1999 L emploi non qualifi et son co t in L conomie fran aise Edition 1999 2000 Le Livre de Poche 12 Amar Michel Agn s Lerenard Agn s Topiol et Xavier Viney 1999 Quinze ans de m tiers l volution des emplois de 1983 1998 DARES Premi res Informations et Pre mi res Synth ses n 18 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Cette mutation progressive de la structure des emplois des non quali fi s pr pond rants dans le fordisme vers des emplois qualifi s dominants aujourd hui a pour corollaire une progression du niveau de formation des jeunes Celle ci est g n rale Elle est particuli rement marqu e chez les cadres les deux tiers de jeunes
141. fect regarding training organized by firms no firm would want to train its employees if the latter could then negotiate their training on the labor market He then mentions how firms could use networking for pooling training activities Lastly he mentions the mar ket of vocational training and notes the absence of mechanisms allowing to evaluate prices and the quality of services offered by training providers Andr Gauron concludes by putting forward five proposals e reinforce the relation between basic training and programs in which courses in school alternate with on the job training get all the children in an age group at an equal level of initial training by the end of secondary school and create a positive discrimination benefiting those who are failing in school by expanding training by alternation The methods for doing so should be made more comprehensive as well as standardized e acknowledge by law that vocational training is part of the work contract which would mean ending the obligation according to the 1971 law for companies to spend and setting up a true commitment to training e create a right to certification for professional skills based on evaluations of skills and on admission to qualifying types of training and on the incentives for companies to manage employment throughout time pluri annual agreements for professional evolution are proposed The specific case of small firms sh
142. formation initiale Deux raisons expliquent que cet objectif n ait pas t atteint l insuffisance de l effort de formation continue en direction des ouvriers et des employ s jusqu au milieu des ann es quatre vingt d une part l l vation de la formation de base requis par la mise en uvre des nouvelles technologies de l autre Si la premi re cause est de la responsabi lit des entreprises la seconde relevait de l tat E CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE D autres dispositifs devenaient de ce fait n cessaires les uns destin s a ceux d j sortis du syst me scolaire les autres pr venir une sortie pr ma tur e avec un capital scolaire insuffisant Leur diversit traduit les h sita tions des pouvoirs publics et l absence d int gration de l insertion dans une vision d ensemble au profit de r ponses des probl mes sp cifiques difficult s d insertion des jeunes reconversion des salari s g s d velop pement du ch mage de longue dur e exclusion des moins qualifi s En outre leur choix a t fortement marqu par les id es et les d bats dominants au moment de leur mise en place ric Verdier a propos de classer ces dispositifs en trois mod les d veloppement de la formation par alternance allongement de la forma tion initiale et baisse du co t salarial qu il rattachait diff rents mod les trangers respectivement allemand japonais et anglais thatch r
143. formation pour une lt gt partie des emplois Flexibilit de march forte h t rog n it des relations salariales en voie d mergence figure 2 et cette diversification croissante n est pas sans cons quence pour organi sation de la formation tableau 6 L tude monographique de grands grou pes fran ais fait en effet ressortir que la diff renciation des contrats de travail est troitement corr l e avec les modalit s de formation des comp tences Beffa Boyer et Touffut 1999 Pour certaines activit s manufacturi res et services modernes la per formance d pend de fa on cruciale des comp tences sp cifiques form es au sein de la firme et largement partag es par les salari s qui forment le noyau dur de la firme L int r t mutuel de la direction et des employ s est alors d adopter un principe de stabilit polyvalente de l emplo au sein duquel des actions de formation intensives et r currentes ont la charge de maintenir l ad quation des comp tences de la firme aux exigences des march s et leurs transformations parfois rapides Les firmes et les groupes concern s d pensent en g n ral plus que ne l imposerait le cadre r gle mentaire et l gislatif r gissant la formation Cela ne soul ve apparemment aucun probl me majeur parmi les salari s concern s Dans d autres secteurs marqu s par la vigueur de l internationalisation et des innovations de toute nature
144. fr quemment des situations de d s quilibre au sens o pour le sys t me de prix en vigueur soit l offre soit la demande de travail est rationn e 1 Le dipl me assurance contre le ch mage 1996 Taux de ch mage selon le dipl me Italie France Allemagne Royaume Uni Pays Bas Inf rieur au Second degr Enseignement second degr second cycle sup rieur second cycle Source OCDE 1999b Perspectives de l emploi p 258 et calculs de l auteur Lorsque par exemple certains travailleurs sont durablement au ch mage leurs comp tences r elles et plus encore per ues s rodent de sorte que leur employabilit appara t probl matique pour nombre de firmes Plus g n ralement des comp tences pointues qui convenaient une forme d or ganisation de la production et un secteur bien particuliers peuvent s av rer difficilement mall ables en r ponse aux exigences d une autre configu ration C est pr cis ment l objectif de la formation professionnelle que d ac tualiser en permanence ces comp tences qui seront mobilis es soit au sein de la firme soit par transfert une autre entreprise si elles sont relative ment standardisables Derni re pr cision si le ch mage est keyn sien au sens que donne de ce terme la th orie du d s quilibre l insuffisance des formations n est alors plus le facteur limitant de l emploi mais c est le EI CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE
145. garantirait la bonne application Toutefois malgr l int r t consid rable que repr senterait une proc dure de certification des comp tences il ne faut pas en attendre plus qu elle FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ne peut donner Le probl me se pose diff remment pour des salari s appe l s effectuer des parcours entre diff rentes entreprises mais dans un m me champ de m tiers et ceux qui ne pourraient conserver un emploi qu au prix d un changement de secteur d activit notamment du passage d un m tier dans un secteur industriel un m tier dans celui des services Il n est pas stir en effet que dans ce dernier cas les aptitudes et les savoirs requis soient les m mes La certification n est un passeport pour un nouvel emploi que si elle permet de valider une comp tence g n rale utile dans des champs tota lement diff rents et si elle ouvre des formations de re professionnalisation dans ces nouveaux secteurs d faut la n cessaire mobilit de l industrie vers les services risque d en tre frein e ou de s accompagner de ph no m nes persistants d exclusion Exclusion formation insertion L exclusion a toujours t le grand absent de la politique de formation continue Pourtant alors que le lien entre formation initiale et emploi ne cesse de se rel cher mesure que s l ve la qualit de la formation initiale et celle des emplois le lien entre un faible niveau
146. he evolution of the value added of the firm the author concludes however that at least the benefit of training in the firm lies in the fact that workers are better adapted to the job profiles As for wage earners the report accepts the theory of selection firms would select those wage earners which would most benefit from training and once corrected by this selection bias the influence of training on wages would be small or even non existent but on the other hand training would favor workers loyalty towards the firm These theoretical studies have confirmed two major trends of training practices on the one hand the decline of individual initiatives in training and of the idea that the firm and the wage earner co invest which is shown by the rapid development of job related types of training and on the other hand the fading out of the rationale of social promotion through training which worked in the Fordist model Both these trends are illustrated by training experiences in certain firms or professional branches Renault the banking sector They tend to emphasize that a major question at stake is certification which permits to extract from job related types of training the part which can be transferred to the labor market In the fourth part of his report Andr Gauron analyzes the relationships between training programs and social integration measures of people who are faced with problems on the job market Without den
147. i cations l volution des postes de travail expliquerait que confront e des probl mes de restructurations industrielles sensiblement identiques ceux rencontr s dans les autres pays industrialis s la France ait davantage recouru des m canismes de pr retraite Comme le note Michel Didier dans son commentaire on retire de ces comparaisons l id e qu il n y a pas en France insuffisance des ressources consacr es la formation professionnelle mais plut t un probl me d adap tation aux besoins et de r gulation de l ensemble du syst me En parti culier l importance de l effort financier r alis en mati re de formation contraste avec la faible implication des acteurs dans un syst me devenu de plus en plus complexe du cot des salari s on paie peu mais on en attend peu du cot des entreprises on paie mais on s implique en moyenne insuffisamment Comment impliquer alors plus troitement les acteurs dans la forma tion Andr Gauron propose de passer de I obligation de d penser pr vue par la loi de 1971 obligation de former qui deviendrait en quelque sorte partie int grante du contrat de travail Thomas Piketty note dans son com mentaire que l obligation de d penser se justifie par les externalit s r sultant de la formation si un salari change d entreprise apr s avoir b n fici d une formation cette formation continue d avoir une valeur pour la soci t
148. i tionnelles des auteurs se r clamant de la th orie du capital humain Mais elle marque aussi une inflexion qui tire la le on du sous investissement en formation de l poque fordiste avec une r valuation du r le de la forma tion initiale dont la vocation est de donner les meilleures bases possibles non seulement en termes de connaissances de base mais galement en ap FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE titudes cognitives Les entreprises engag es dans la comp tition internatio nale ne peuvent plus se satisfaire d ex cutants auxquels Taylor interdisait de penser le service des tudes est l pour cela disait il Elles ont besoin d hommes et de femmes capables de prendre des initiatives dans leur champ de comp tence pour atteindre les objectifs qui leur sont fix s de qualit de d lai de diversit des produits de z ro stock Et cela d pend de la qualit de l enseignement de base Les travaux en cours de Catherine B duw et de Jean Fran ois Giret sur le d veloppement de la formation et les march s du travail en Eu rope viennent tayer cette conclusion Alors qu une concurrence est sup pos e exister dans l acc s l emploi entre le dipl me et l exp rience pro fessionnelle mesur e par l ge ce qui caract rise le mod le fordiste P l vation du niveau de comp tence s explique presque enti rement par celle du niveau d ducation et cela dans
149. i est longue plus la d pense est importante d faut de pouvoir mesurer le niveau de d penses qui quilibre les co ts et b n fices la th orie du capital humain a cherch r pondre la question de l imputation du financement Le principe de base peut se for muler simplement celui qui tire b n fice de la formation doit en assumer le co t on trouvera en annexe B des r flexions compl mentaires qutour de ce principe de base Dans une vision extr me du d terminisme cono mique on peut consid rer que la formation tant ins parable de celui qui la re oit elle constitue un investissement en capital humain dont la cons quence attendue est un gain de salaire suppos en rapport avec le volume de l investissement en formation Si ce lien est contest en ce qui concerne la formation continue le niveau de salaire est assez clairement corr l avec celui du capital scolaire Le financement de la formation initiale devrait ainsi tre enti rement la charge de l individu Toutefois les dimensions culturelle et citoyenne de la formation g n rale de base et son caract re obligatoire qui vise garantir un gal acc s de tous un ensemble de cor pus d enseignements justifient y compris aux yeux de certains conomistes classiques que l tat se substitue aux individus pour en assurer le finan cement sur le budget de la Nation En ce qui concerne la formation continue le partage du financement est su
150. i s offre aux pouvoirs publics Dans un premier mod le l tat verse une subvention l organisme de formation en contrepartie d une prestation d finie par un cahier des charges volume horaire contenu des programmes taille des groupes La convention pass e entre l tat et lor ganisme formateur rend possible un contr le de conformit quant aux moyens engag s voire aux acquis p dagogiques Aucun objectif de r sul tat en termes d emploi n est impos Dans un second mod le l auteur ima gine au contraire que l tat ne couvre int gralement la d pense de forma tion que si elle aboutit une insertion sur le march du travail Cette con trainte de r sultat devient alors pour organisme la condition de la rentabi lisation de sa prestation Si on prend comme crit re d efficience ad quation du financement de la formation aux d bouch s professionnels existants le premier mod le aboutit une sur solvabilisation devant la mont e du ch mage l tat choi sira d accro tre le nombre de stages offerts ind pendamment des possibi lit s de retour l emploi et de r guler son enveloppe budg taire en abais sant le prix pay par stagiaire L augmentation du nombre des stages se fait alors au d triment de la qualit Mais peut il en tre autrement sans intro duire une proc dure de s lection l encontre d une partie des demandeurs d emploi Dans le second mod le l offre d
151. ical Change and Wage Inequality Quarterly Jour nal of Economics p 1055 1089 Amable Bruno 1999 Institutional Complementarity and Diversity of Social Systems of Innovation and Production Mimeo Universit de Lille II et CEPREMAP juin Amable Bruno et Pascal Petit 1999 Identifying the Structure of Insti tutions to Promote Innovation and Growth Couverture Orange CEPREMAP n 9919 d cembre Amable Bruno Robert Boyer et Fr d ric Lordon 1995 L ad hoc en conomie la paille et la poutre in L Economie devient elle une science dure d Autume et Cartelier eds Economica Paris p 267 290 Aoki Masahiko 2000 Toward a Comparative Institutional Analysis Mimeo Stanford University a paraitre Artus Patrick et Daniel Cohen 1998 Partage de la valeur ajout e Conseil d Analyse Economique n 2 La Documentation Frangaise Paris Atkinson Tony Michel Glaude Jacques Freyssinet et Claude Seibel 1998 Pauvret et exclusion Conseil d Analyse Economique n 6 La Documentation Fran aise Paris Ballot G rard Fathi Fakhfakh et Erol Taymaz 1998 Formation conti nue recherche et d veloppement et performance des entreprises Formation et Emploi n 64 p 43 58 Bartel A P et F R Lichtenberg 1987 The Comparative Advantage of Educated Workers in Implementing New Technoloy The Review of Economics and Statistics vol LXIX n 1 f vrier p
152. ien On en ajoutera un quatri me dont on peut qualifier la philosophie de fran aise encore qu on la retrouve sous des formes un peu diff rentes quant aux populations concern es dans des pays comme les Pays Bas ou le Dane mark avec les syst mes d invalidit pour raison aussi bien m dicales que professionnelles bas sur le retrait du march du travail des salari s g s et la cr ation d emplois dans le secteur public et associatif Ces quatre mod les se doublent d un foisonnement des dispositifs qui au surplus font appel des financements diff rents Dans le dernier Bilan de la politique de l emploi qui couvre l ann e 1997 le minis t re de l Emploi et de la Solidarit d nombre ainsi quelques trente dispo sitifs en vigueur Mais une partie des actions de formation destin es l insertion des demandeurs d emploi est financ e par les cr dits allou s par l tat l AFPA il s agit des formations qualifiantes relevant de la com mande publique Ces politiques ainsi que celle visant lever le niveau de formation initiale poursuivent un m me objectif l insertion durable dans l emploi Deux d entre elles font de la formation le vecteur de l insertion alors que les deux autres privil gient l action sur la demande de travail soit par la r duction du co t du travail soit par retrait ou entr e d actifs Le fait m me que ces deux grandes logiques qui renvoient
153. ier plan la question des r formes structurelles qui permettraient l pa nouissement de nouveaux paradigmes productifs Dans ce contexte la for mation continue a alors pour r le de fluidifier les march s internes par un red ploiement des comp tences Elle est donc plus essentielle encore que sous le r gime de croissance fordiste mais appelle un r ajustement des dispositifs correspondants Simultan ment se d ploie une concurrence par la qualit des produits et des services associ s parall lement l effort d innovation Or beaucoup d tudes convergent Salais et Storper 1994 ou Boyer et Durand 1998 pour consid rer que la qualification des op rateurs va de pair avec le rel vement de la qualit des produits Si certains pays tels l Allemagne et le Japon Boyer 2000b ont largement utilis cette strat gie dans les ann es quatre vingt et quatre vingt dix le red ploiement de la concurrence au sein du grand march europ en donne une prime particuli re la diff rencia tion par la qualit ne serait ce que parce qu elle permet de soutenir des industries et des services haute valeur ajout e et salaire lev On pourrait m me concevoir qu une fraction significative de l innovation puisse d ri ver de la comp tence des op rateurs autre argument en faveur de la forma tion continue Compte tenu de la faible qualification des salari s entr s dans la population active fran aise dans les ann es
154. ieu de veiller ne pas ex clure du march du travail les salari s peu form s par des destructions trop rapides d emplois rendues n cessaires par le niveau relativement lev de la r mun ration des faibles qualifications En second lieu il relativise l affirma tion selon laquelle le niveau plus lev de formation des travailleurs am ri cains aurait acc l r la tertiarisation de l conomie il souligne cet gard l importance des emplois peu qualifi s parmi les emplois tertiaires cr s aux tats Unis notamment dans l h tellerie restauration et le commerce de d tail Enfin il consid re que la remise en cause de l obligation faite aux entreprises de payer pour la formation propos e par Andr Gauron se heurte l argument de piratage des salari s form s par les entreprises concur rentes et sugg re un approfondissement de la discussion de cette proposi tion Trois contributions compl tent le rapport Un compl ment r dig par Robert Boyer analyse l articulation des enjeux de la formation profession nelle avec ceux de la r gulation macro conomique dans son ensemble Au moyen d une mise en perspective des syst mes de formation profession nelle en vigueur dans certains pays de l OCDE qu il met en relation avec les transformations de l organisation productive des formes de la concur rence et de la relation salariale il identifie le r le central de la formation professionne
155. ifications et les comp tences n cessaires pour les aider trouver des emplois bien r mun r s et soutenir la croissance Pour r tablir une coh rence entre formation et emploi plusieurs solu tions sont concevables r guli rement nonc es ici et l le retour au mal thusianisme que serait l introduction d une s lection l entr e de l ensei gnement sup rieur l option lib rale d un enseignement sup rieur payant ce qu il est d j dans certaines fili res notamment tertiaires la r acti vation de l option planificatrice qui consisterait renforcer l orientation et la professionnalisation des formations et des dipl mes On cartera ici ces solutions dont aucune ne r pond aux exigences du nouveau mod le d or ganisation de l conomie Cette coh rence ne peut tre purement quantita tive qu elle se fasse par l action directe sur les flux ou travers des ajuste ments de prix Pour tre efficace elle doit r pondre aux d fis qui r sultent des deux premiers facteurs d velopper les capacit s cognitives des indivi dus leur aptitude r pondre des v nements impr visibles et apprendre de nouveaux savoirs et cela quel que soit le niveau de formation initiale Elle ne peut pas non plus tre laiss e la seule initiative des individus m me en prenant son co t en charge sous la forme d un ch que formation La formation continue ne peut se concevoir ind pendamm
156. inancer le co t de cette certification car celle ci a un co t L valuation en tant que telle pourrait tre assur e sous la responsabilit des partenaires sociaux par des agences professionnelles dont la neutralit serait garantie et qui seraient ind pendantes des dispositifs de formation Reste le probl me plus g n ral et plus crucial Une formation efficace exige motivation et effort particuli rement lorsqu elle est destin e un adulte Elle exige donc une certaine libert de choix et une implication qui sont insuffisantes dans le syst me actuel Ce genre de probl me de r gula tion entre une offre et une demande de services existe pour tous les biens et CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE les services et elle se r gle en g n ral sur les march s Un march libre n est pas envisageable pour la formation professionnelle permanente Mais il faut retrouver une meilleure explicitation de l offre de la demande et des m canismes de prix Quelques suggestions peuvent tre propos es dans ce sens e le maintien d une obligation minimale de payer pour l employeur pour rait tre assorti d une augmentation de la capacit de choix du salari dans l usage des droits formation ainsi cr s Ceci pourrait tre obtenu par un ch que ou un compte formation utilisable par le salari pour une formation de son choix ou au choix de laquelle il participerait vraiment En outre l implication
157. inanciers que l tat met leur disposition ne sont pas la mesure des probl mes qu elles ont r soudre Le lecteur pourra s tonner que le mot employabilit nait t utilis qu une seule fois et que celui d adaptabilit lui ait t pr f r Ce choix n est pas d ordre s mantique Il rel ve de deux conceptions oppos es de la mise en coh rence entre syst me de formation et syst me d emploi L employabilit renvoie la seule responsabilit de l individu et une r gulation de l acc s l emploi par une variation suppos e la baisse du co t du travail L adaptabilit privil gi e ici s inscrit dans une d marche collective de d veloppement des comp tences qu appelle la cr ation des nouveaux emplois La formation en constitue la cl Elle doit viser un dou ble objectif donner a chacun un capital de formation initiale suffisant pour lui permettre d voluer et les moyens d assumer les emplois qui feront la croissance et le plein emploi de demain L adaptation implique de ce fait un engagement fort des trois acteurs que sont I individu l entreprise et l tat Elle suppose une d marche commune de qualification des hommes et des emplois qui articule diff rents dispositifs de formation tout au long de la vie En ce qui concerne l tat il importe en particulier que les diff rents d partement minist riels inscrivent leurs actions dans un cadre commun et renfor
158. ion continue ont peu de valeur dans l esprit des salari s Cette configuration est selon nous illustr e par les pratiques fran aises La relation de compl mentarit n est pas non plus directe L exemple pr c dent montre que la relation entre initiatives de l employeur et de l in dividu d pend de multiples facteurs li s la culture nationale valeur de P initiative individuelle et de l ducation permanente d tach e d objectifs professionnels l organisation des march s du travail existence de fili res promotionnelles bas es sur la formation continue notamment la qua lit de l offre de formation degr de flexibilit et d ouverture aux besoins et contraintes des adultes et aux incitations publiques ou conventionnelles facilitant l initiative individuelle droit d acc s la formation aides financi res aux projets personnels etc Ces facteurs se conjuguent de mani re in gale et diverse en Europe ceci expliquant la disparit des situations observ es Enfin il faut noter que ce paysage est sous tendu par une logique de substituabilit partielle entre formation professionnelle initiale et forma tion professionnelle continue Il semblerait en effet que les pays o la voie professionnelle et plus particuli rement l alternance est dominante en formation initiale favorisent le d veloppement de formations continues d bordant largement les objectifs professionnels et prenant appui
159. ion est imm diatement payante Si la logique de promotion est av r e rien ne permet de dire qu elle s observe dans les entreprises avec la m me force que dans le secteur public ou parapublic La seconde enqu te intervient par contre dans un contexte marqu la fois par une stagnation des emplois publics et la fin de la mont e en charge de l effort de formation Ce recul dans l initiative individuelle est confirm par l chec du cong individuel de formation CIF il repr sente une part tr s minoritaire de la d pense de formation et concerne seulement environ 25 000 salari s par an Dans les trois quarts des cas la d cision d entrer en CIF est prise par les b n ficiaires eux m mes mais le fait qu ils b n ficient 80 du main tien de leur r mun ration et le co t lev de la formation 110 000 francs en 1998 impliquent l accord de l entreprise Les taux d acceptation sont d ailleurs assez faibles moins de 50 au cours des derni res ann es et en constant recul alors m me que le FONGECIF reste exc dentaire Enfin la formation ne d bouche que pour la moiti d entre eux sur un changement d emploi ou de poste dans les deux ans qui suivent Par contre le CIF CDD 7 000 demandes dont 5 300 accept es appara t mieux adapt mais il demeure insuffisamment connu Ce lien entre initiative individuelle et projet professionnel n goci dans l entreprise ressort galement dans l enqu
160. ique On retiendra seulement qu une telle mesure est inefficace r duire le ch mage des moins form s d s lors que leur handicap face l emploi ne r sulte pas de leur co t sala rial mais d une faible capacit s adapter l volution des postes de travail 35 Conseil d Analyse Economique 1998 Les cotisations sociales la charge des em ployeurs Rapport d Edmond Malinvaud commentaires d Andr Gauron et Jean Pisani Ferry n 9 La Documentation Fran aise El CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE On se limitera dans ce qui suit aux mod les qui visent explicitement a modifier le comportement de s lectivit des entreprises dans le but de fa voriser l insertion de populations identifi es comme tant en difficult sur le march du travail De plus on ne s int resse ici qu un seul crit re le retour l emploi alors que certaines de ces mesures ont parall lement ou prioritairement un r le de socialisation Trois mod les sont privil gi s le mod le allemand de formation en alternance le mod le lib ral de baisse du co t salarial d emplois aid s sans formation et le mod le fran ais d aide la cr ation d emplois dans le secteur public et associatif Il n existe malheureusement pas d valuation compar e en termes de co ts efficacit de l insertion dans l emploi de ces diff rents mod les La tentative faite en 1996 par Didier Gelot et Bernard Simonin d
161. ire d cent Mais partir du moment o il joue son r le c est dire partir du moment o le march fixerait le salaire des tra vailleurs correspondants niveau inf rieur au SMIC en l absence de cette contrainte il est in vitable que l emploi fasse les frais de cette contrainte et que seule une politique massive et durable d all gements de charges au niveau du SMIC puisse permettre de garantir le droit l emploi au salaire minimum et non seulement le droit formel au salaire minimum L am lioration du fonctionnement du march fran ais de la formation Il reste que dans le long terme ce sont les politiques de formation et certainement pas les all gements de charges sur les bas salaires qui per mettront l conomie et la soci t fran aises de se d velopper La princi pale contribution du rapport Gauron consiste pr cis ment formuler un certain nombre de propositions visant am liorer le fonctionnement du march fran ais de la formation et notamment refonder la loi de 1971 sur la formation professionnelle Andr Gauron insiste notamment sur l id e selon laquelle le march fran ais de la formation professionnelle serait en r alit un march sans prix ce qui conduirait toutes sortes d inef ficacit s et d in quit s La proposition concr te qui retiendra sans doute l attention des com mentateurs concerne l obligation de d penser pour les
162. is quelle que soit la qualifi cation ce que confirment des tudes plus directes qui montrent que Eu rope comme la France n ont pas eu la capacit de cr er des emplois aux deux extr mes dans les secteurs a haute valeur ajout e et haute qualifica tion d une part dans ceux faible valeur ajout e et basse qualification de l autre Freeman 1998 Autre paradoxe les volutions des qualifications dans le secteur manu facturier et les services peuvent tre oppos s Ainsi en mati re de travail manuel les volutions de l emploi dans les services p naliseraient plut t le travail qualifi l oppos de ce que l on observe dans l industrie manufac turi re Enfin les diff rences entre tats Unis et France concernant les divers secteurs tertiaires semblent moins accus es que celles qui pr valent pour les secteurs manufacturiers C est dire la grande h t rog n it des trans formations qui affectent les organisations productives et par voie de con s quence les besoins en mati re de formation initiale comme de mise niveau p riodique des comp tences la lumi re de cette trop br ve analyse apparaissent mieux les diffi cult s propres la formation professionnelle tenir compte de l abstraction croissante du travail mais en m me temps de sp cificit s sectorielles per sistantes que met encore en relief le passage une conomie tertiaire FORMATION TOUT AU LONG DE LA VI
163. ise par un r le marginal d volu aux prix Bien que ceux ci soient accessibles au niveau des branches et des organis mes de formation aucune des tudes qui traitent du march de la forma tion continue ne mentionne de prix Cette situation tient en partie au fait que les prix d pendent moins des actions conduites que des publics aux quels celles ci s adressent demandeurs d emploi ou salari s les premiers rel vent d un bar me public fix 24 francs de l heure le co t horaire des formations en entreprise ou pay par l entreprise un organisme ext rieur est en moyenne compris entre 100 et 150 francs mais peut aller jusqu 300 francs Ces carts tr s importants qui ne s expliquent pour l tat et les r gions que par des consid rations budg taires dans un contexte d augmentation des demandeurs d emploi ont conduit un grand nombre d organismes combiner leurs sources de financement employeurs et fonds publics afin de pouvoir proposer des actions un prix moyen suffisant pour assurer des formations de qualit Ceci est moins vrai des organismes qui d pendent des entreprises associations li es des branches et ASFO qui s adressent beaucoup moins au public des demandeurs d emploi co ts identiques pour l entreprise le choix entre une formation r alis en interne ven tuellement par un organisme ext rieur et l envoi de salari s en formation externe n est donc pa
164. ises les salari s et la formation continue Economie et Statistique n 306 6 p 41 55 Greenan Nathalie 1996 Progr s technique et changements organisa tionnels leur impact sur l emploi et les qualifications Economie et Statistique n 298 p 35 44 Hashimoto M et J Raisian 1989 Investments in Employer Employee Attachments by Japanese and US Workers in Firms of Varying Size Journal of The Japanese and International Economies n 3 p 31 48 Majnoni d Intignano B atrice 1999 Egalit entre femmes et hommes aspects conomiques Conseil d Analyse Economique n 15 La Documentation Fran aise Paris Malinvaud Edmond 1998 Les cotisations sociales la charge des em ployeurs analyse conomique Conseil d Analyse Economique n 9 La Documentation Frangaise Paris FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Maurel Fran oise 1999 G ographie conomique de l Europe Rapport pour le Commissariat G n ral du Plan du groupe G ographie co nomique pr sid par Economica Paris Milgrom P et J Roberts J 1990 The Economics of Modern Manufacturing Technology Strategy and Organization American Economic Review vol 80 3 p 511 528 juin OCDE 1998 Perspectives de la science de la technologie et de l indus trie OCDE Paris OCDE 1999a Formation des travailleurs adultes dans les pays de VOCDE Mesure et analyse Perspec
165. ises de plus de 500 salari s Toutefois dans cette cat gorie d entreprises celles qui s inscrivent dans des r seaux ou qui recourent aux technologies nouvelles consacrent davan tage a la formation 0 6 de la masse salariale que les entreprises tradi tionnelles 3 Bentabet Elyes St phane Michun et Philippe Trouv 1999 Gestion des hommes et formation dans les tr s petites entreprises CEREQ Etudes n 72 CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE Toutefois les diff rences dans l impact de la formation initiale et con tinue sur la comp titivit entre pays d pend moins de l ampleur et de la r partition de l effort actuel que de ceux effectu s dans le pass pour qua lifier la main d ceuvre Si les politiques de formation notamment en ma ti re de scolarit tendent se rapprocher les diff rences qui r sultent des politiques ant rieures sont beaucoup plus difficiles r duire et demeurent de ce fait relativement importantes Si on prend l acc s la fin du lyc e comme crit re de niveau de la formation initiale le niveau de formation des jeunes qui sortent depuis dix ans du syst me scolaire est d sormais comparable entre les tats Unis P Allemagne le Royaume Uni et la France mais reste beaucoup plus faible en Italie et dans une moindre mesure en Belgique aux Pays Bas et au Danemark Par contre la r partition de la population g e de 25 64 ans selon le niveau de formati
166. ives de la science de la technologie et de l industrie p 292 Tant aux Etats Unis qu en France le ph nom ne majeur est celui de l abstraction du travail qui hier manuel de fa on pr pond rante est aujourd hui devenu essentiellement intellectuel Ce ph nom ne est quasi g n ral quelles que soient les branches de l industrie manufacturi re ou des services Les mouvements observ s en mati re de qualification de la main d uvre viennent se superposer cette premi re volution Dans l industrie manu facturi re les travailleurs tr s qualifi s tendent remplacer les peu quali fi s mais le mouvement est beaucoup moins marqu pour les services puis que certains d entre eux tels les services collectifs sociaux et personnels manifestent une volution tout fait dynamique et quilibr e en terme de qualifications au sein m me de la tendance g n rale l volution vers les m tiers non manuels Les volutions am ricaine et fran aise diff rent sensiblement D abord parce que dans l industrie manufacturi re la substitution des qualifi s aux non qualifi s est beaucoup plus intense en France quel que soit le secteur de haute moyenne ou basse technologie ce qui tendrait att nuer l argu ment d un d terminisme technologique global c est dire uniforme quel que soit le pays et le secteur Ensuite parce que le dynamisme de l emploi dans les services est plus marqu aux Etats Un
167. ivit de l autre Une r gle claire de partage des t ches pourrait tre la suivante Au syst me ducatif tr s largement public en France le soin de d velopper la capacit d apprendre apprendre et de fournir l ensemble des comp tences FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 104 qui sont n cessaires a l exercice de la citoyennet Au syst me de forma tion professionnelle dominante associative ou priv e objectif d adap ter l volution de ces comp tences la dynamique de l innovation d un c t aux attentes des individus dans la gestion de leur cycle de vie de l autre Ce serait une r ponse tant aux ducateurs qui redoutent une trop grande professionnalisation de l cole qu aux entreprises qui craignent un pi tre rendement d une formation qui serait trop g n rale car assur e par un sec teur ducatif coup des r alit s conomiques La formation professionnelle est ensuite un moyen pour redonner vi gueur et l gitimit aux march s internes qui dans le secteur manufacturier ont eu tendance se contracter au cours des deux derni res d cennies car la flexibilit externe a t l instrument privil gi de r ponse l incertitude macro conomique et la n cessit de mod ration des co ts de production Au d but de la pr sente d cennie les discussions autour de la nouvelle conomie et de l conomie du savoir OCDE 1999b mettent au pre m
168. jeunes sortis de l cole sans r elle formation niveaux VI et Vbis De plus l emploi obtenu est d autant plus stable CDI que le dipl me est plus lev Parmi les secteurs qui accueillent le plus grand nombre de jeunes sans formation aucun ne d passe 20 du total des embauches de d butants 19 dans l h tellerie et la restauration contre 46 de titulaires de CAP BEP 18 dans le BTP contre 46 16 dans la m tallurgie contre 36 de CAP et 27 de bacheliers et l agricul ture contre 38 et 32 15 dans la s curit et la voirie contre 33 et 30 La diff renciation tr s nette dans le rythme et la qualit de l insertion qui s op re entre le baccalaur at g n ral les dipl mes professionnels CAP BEP Bac professionnel ou DUT et BTS et les dipl mes du sup rieur long tend faire appara tre la prolongation des tudes comme une protection contre le ch mage Dans un contexte de faible cr ation d em plois cette fuite vers le dipl me a accentu le d s quilibre entre le flux net de dipl m s et celui des cr ations de postes tr s qualifi s entre 1991 et 1995 le rapport a t de deux un conduisant un grand nombre de dipl m s se tourner vers des emplois moins qualifi s que ceux qu ils esp raient On assisterait ainsi un d classement des dipl m s parall lement une baisse du rendement salarial du dipl met 13 G n ration 92 1999 Pr
169. l qui conduit galement un sous investissement en formation Des interactions importantes existent entre les imperfections du march du travail et celles sur les march s financiers l extr me si les contrain tes de liquidit sont telles que les salari s n entreprennent par eux m mes aucun effort de formation les imperfections du march du travail qui se traduisent par un pouvoir de n gociation important des entreprises ou par un avantage informationnel en faveur de ces derni res peuvent n anmoins conduire des investissements qui sans tre aussi lev s qu l optimum de premier rang sans aucune imperfection sur les deux march s am liorent n anmoins la situation des salari s et des employeurs par rapport a la situation o seuls les march s financiers sont imparfaits Ceci souligne un enjeu important de la certification des formations dans le contexte d crit ci dessus il n est peut tre pas souhaitable d expliciter trop pr ci s ment le contenu des formations re ues par les salari s car alors l effet de piratage pourrait jouer et finalement en rendant publique l information sur la qualification des salari s dissuader les employeurs d engager des actions de formation qui pourraient tre utilis es de fa on opportuniste par les entreprises concurrentes Stevens 1999 d veloppe un mod le complet dans lequel les employeurs proposent des formations et une r mun ration
170. l issue de la p riode de formation initiale et dissua dent les entreprises d entrer dans des dispositifs qui couplent all gements de charges et effort de formation Le rapport examine enfin le financement de la formation Dans le con texte d un mod le socio productif post fordiste les entreprises tirent b n fice de l accroissement de la formation initiale en ce qu elle am liore les capacit s d adaptation des individus et l on pourrait imaginer qu elles pren nent part son financement Andr Gauron sugg re le domaine de l alter nance comme espace o l intervention de l entreprise permettrait de mieux r guler offre et demande de formation initiale En ce qui concerne plus particuli rement la formation continue il conteste la th orie du piratage de la formation offerte par les entreprises aucune entreprise n entrepren dra d effort de formation de ses salari s si ceux ci peuvent ensuite mon nayer la formation re ue sur le march du travail et voque la mise en r seau des entreprises pour des actions communes de formation Il traite enfin du march de la formation professionnelle pour constater l ab sence de m canismes permettant d valuer prix et qualit des services of ferts par les prestataires de formation Andr Gauron formule en conclusion cinq propositions e renforcer articulation entre formation de base et formation en alter nance amener tous l
171. l ler niveau professionnels plein temps ou nationaux Second cycle du secondaire apprentissage scuola media superiore 14 ans e 1 cycle de l enseignement secondaire scuola media amp 1 ans pa 2 Ecole primaire j 6 ans Ecole maternelle CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 14 Luxembourg sch ma du syst me de formation initiale Universit s l tranger Etudes techniques Universit s sup rieures Dipl me fin d tudes secondaires Brevet de ma trise FPC Dipl me fin d tudes sec techni Dipl me fin d tudes techniques r gime professionnel cycle p rieur gt 5 qre 13e 13e A e e e 12e e FI g 3e 11e Tis 11 11 2 S 4e 10e 10 10 10 y 1 degr tit Avis d orientation 15 md A ge ge 9e 5 th orique polyvalente pratique 5 6e R gime E 8 technique 8 technique pr paratoire S 7e v 7 secondaire technique a E a Enseignement secondaire technique secondaire 12 y to Avis d orientation sls ENSEIGNEMENT PRIMAIRE FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 15 Pays Bas sch ma du syst me ducatif EDUCATIO
172. l allemand La France avec 2 se situe ainsi au second rang apr s la Grande Bretagne 2 7 pour les d penses de formation hors r mun ration et transport dans le co t total de la main d ceuvre Eurostat 1994 loin devant l Allemagne 1 2 Le taux moyen de participation li la carri re et l emploi calcul partir des quatre enqu tes situe la France au 5 rang toujours derri re le Royaume Uni 3 et devant l Allemagne 16 des 24 pays tudi s Enfin le volume de formation mesur par le nombre moyen d heures de formation moyenne des quatre enqu tes la positionne en t te devant la Grande Bretagne 6 et l Allemagne 10 La recherche d une corr lation entre ces deux variables conduit l OCDE sugg rer deux mod les oppos s un mod le extensif qui assure un faible volume de formation un grand nombre de travailleurs caract risant les pays nordiques la Grande Bretagne et la Suisse et un mod le intensif qui concentre un effort important de formation sur un petit nombre de person nes que l on retrouve en France en Allemagne aux Pays Bas au Portugal mais aussi en Australie et en Nouvelle Z lande pays qui ont comme en France une obligation l gale de d pense de formation Ce r sultat est toutefois difficile interpr ter S appuyant sur son analyse des nouvelles modalit s de travail r alis e par ailleurs l OCDE sugg re que l volu tion r cente de l
173. l de formation de la main d ceuvre est beau coup plus lev aux tats Unis qu en France Les statistiques sont bien connues la secondarisation g n ralis e 85 90 d une classe d ge achevant le second cycle du secondaire date des ann es cinquante et soixante aux tats Unis alors qu en France ce n est que depuis les ann es quatre vingt et quatre vingt dix que l on parle s rieusement d emmener 80 d une classe d ge au baccalaur at La cons quence est que si les jeunes g n rations ont approximativement le m me niveau de formation g n rale de part et d autre de Atlantique il n en va pas de m me pour les g n ra tions plus g es dont une proportion importante en France n a suivi qu un enseignement secondaire limit ou pas d enseignement secondaire du tout Andr Gauron d duit de ce constat que c est ce meilleur niveau de formation g n rale de la main d uvre qui a permis une tertiarisation plus rapide de l conomie aux tats Unis une main d ceuvre mieux for m e aurait eu moins de mal se remettre du d clin industriel et se EI CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE d verser dans les services Cette d duction me semble sujette caution Tout d abord il n est pas si s r que la main d ceuvre am ricaine soit v rita blement mieux form e Certaines high school am ricaines l quiva lent des lyc es fran ais ont en effet
174. l en mesure d ap pr cier les aptitudes du salari et sa capacit s adapter aux situations ren contr es Toutefois d s lors que le travail est affrontement d al as et activit r solutoire de probl mes Stankiewicz l incertitude inh rente la fa on dont chaque salari r agira face des situations identiques ne peut se r duire que par des proc dures collectives li es aux formes d organi sation en place D s lors il n y a de garantie possible pour le salari que dans la mise en place des r gles et proc dures d valuation des comp tences Faire de la formation un l ment de l ex cution du contrat de travail ne peut se concevoir sans une certification individuelle des comp tences 51 Lyon Caen Antoine 1992 Le droit et la gestion des comp tences Droit Social 52 Luttringer Jean Marie 1994 L entreprise formatrice sous le regard des juges Droit Social n 3 mars 53 Morin Marie Laure 1996 Comp tence et contrat de travail Mutations Indus trielles Cahier de Recherche n 70 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Construire un droit individuel a certification des comp tences professionnelles Pour d velopper les comp tences il faut videmment aller plus loin et relancer la formation professionnelle qualifiante comme Michel de Virville le proposait en 1996 dans son rapport au ministre du Travail et des Affai res sociales 5
175. la th orie de la croissance du m me nom mais encore parce que la diff renciation du syst me de prix et plus g n ralement de la norme de consommation incite les firmes 4 d velopper des innovations qui selon le cas conomiseront le capital la main d ceuvre qualifi e es pace ou encore les mati res premi res A cet gard une analyse statistique quelque peu d sagr g e livre d int ressants r sultats tableau 1 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE A ANOINONODA ASA TVNV G WASNOD 96 1 L volution de l emploi par niveau de qualification et selon l opposi tats Unis 1983 1993 NMTQ NMPQ Biais MTQ MPQ Biais NM Manufacturier e Haute technologie 0 4 2 5 2 1 2 5 2 7 0 2 24 e Moyenne haute technologie 0 8 1 1 19 0 8 0 6 0 2 1 e Moyenne faible technologie 0 0 3 0 3 0 6 0 3 0 9 1 e Faible technologie 2 0 1 1 9 0 7 0 2 0 9 2 e Total manufacturier 1 0 5 15 0 4 1 03 0 1 1 Services e Commerce de gros et d tail 1 2 2 2 1 0 9 1 9 1 2 e Transports T l com 2 1 1 0 9 0 3 2 5 2 2 0 paca sae Immobilier Services 43 3 4 0 9 44 65 21 3 e Services collectifs sociaux et personnels 3 2 3 0 7 1 3 1 3 0 1 e Total services 3 2 4 0 6 1 3 24 1 1 2 Note NMTQ Travailleurs non manuels tr s qualifi s NMPQ Travailleurs non manuels peu qualifi MPQ Travailleurs manuels peu qualifi s Source OCDE 1998 Perspect
176. litt rature sur la question semble conclure que ces effets sont pour l instant relativement limit s et que par ailleurs ce mouvement de diff renciation des produits par la qualit et l innovation associ l ex tension des comp tences des op rateurs se d ploie au sein de chacune des grandes zones de la triade dont l Europe Maurel 1999 La transformation des formes de la concurrence vient en effet se super poser cette volution car elle s tend du territoire national vers des espa ces plus vastes parfois directement mondiaux Les implications en mati re de formation professionnelle sont a priori diff rentes selon que l on privi l gie l une ou l autre des quatre formes que prend la concurrence Dans la production de biens standardis s tels ceux caract ristiques de la p riode fordienne la comp titivit des firmes et par extension des territoires tien drait la mod ration des co ts salariaux sans besoin particulier de forma tion Au contraire dans les secteurs o la concurrence porte sur la diff ren ciation et la qualit la comp tence et la polyvalence des producteurs est essentielle Salais et Storper 1994 ce qui donne toute son importance a la formation initiale ainsi qu a la formation professionnelle continue Si enfin la comp titivit tient la mise en uvre d innovations radicales c est plu tot la qualit du syst me universitaire et de ses liens avec la recherche et l entre
177. lle dans la g n ration d externalit s de croissance l in vestissement dans la formation professionnelle voit en effet son rendement CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE d multipli d s lors que parall lement l accroissement de la formation initiale am liore la capacit des salari s apprendre apprendre et aug mente le pouvoir de s lection par les entreprises des travailleurs dont les capacit s d apprentissage sont les plus favorables Un tel mod le pr sente toutefois des risques majeurs quant l galit des salari s devant l acc s aux comp tences requises dans les secteurs d activit les plus dynamiques C est pourquoi Robert Boyer en appelle en conclusion un renforcement des droits individuels la formation de fa on d une part inciter les entreprises am liorer le contenu en comp tences des emplois offerts et d autre part r duire les in galit s inh rentes au fonctionnement du sys t me ducatif Deux annexes concluent le rapport La premi re reproduit des extraits d un ouvrage de Fran ois Aventur et Martine M bus CEREQ qui pr sentent de fa on synth tique les syst mes de formation initiale et conti nue dans les pays membres de l Union europ enne La seconde r dig e par Laurent Caussat Conseil d Analyse conomique constitue une syn th se de la litt rature conomique sur les fondements certains gards paradoxaux de l
178. lles de la comp tition internationale qui re qui rent davantage de main d ceuvre qualifi e et surtout qui conduit les FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE entreprises 4 mieux exploiter les rendements croissants des actions de for mation et le rel chement du lien entre dipl me et emploi un nouveau mod le se construit qui articule de fa on interactive le march diff renciation des produits dans un cadre de comp tition internationale l organisation productive qui doit concilier r activit des processus qualit des produits et r duction des co ts les relations dans et hors de l entreprise qui apportent mobilit et s curit et le syst me de formation initiale et continue qui assure un haut niveau g n ral de comp tences une forte capacit d initiative individuelle et d apprentissage de nouveaux savoirs Le retard relatif de la France en mati re d adaptation des qualifications l volution des postes de travail expliquerait que confront e des pro bl mes de restructurations industrielles sensiblement identiques ceux ren contr s dans les autres pays industrialis s la France ait davantage recouru des m canismes de pr retraite Par ailleurs l accent mis par les pouvoirs publics sur l allongement de l enseignement secondaire au d triment de la formation continue a fait prendre le risque de retarder la modernisation de l conomie sans pour au
179. lon qu elle s effectue en si tuation de travail dans le cadre de conf rences ou de stages au travers de la rotation des salari s sur les emplois et de la mobilit ou en auto forma tion L importance de la diversification est en rapport direct avec l impor tance accord e aux stages et aux plans de formation les pays du sud Italie Portugal Gr ce et Espagne pr sentent la plus faible diversifi cation ceux du nord Allemagne Danemark et Royaume Uni a I inverse offrent la plus grande diversification des situations de formation et les pays du Benelux et la France se trouvant en situation interm diaire le recours aux stages et aux plans de formation tant toutefois plus d velopp en France Ces situations et le fait que l obligation l gale de formation continue assortie d un minimum de d penses n existe qu en France rendent d lica tes les comparaisons portant sur l effort consacr la formation continue dans les diff rents pays A partir de quatre enqu tes harmonis es r ali s es pour deux d entre elles par l OCDE et pour les deux autres par Of fice statistique de l Union europ enne plusieurs indicateurs peuvent tre utilis s la d pense de formation le taux de participation et le volume ho raire de formation Ces enqu tes confirment le r le important que joue la formation continue en Grande Bretagne et l inverse la place marginale qu elle occupe dans le syst me dua
180. ls appara t beaucoup trop restrictive et contraignante en renvoyant la certification des dipl mes reconnus par l ducation natio nale Par contre l accord interprofessionnel de 1994 sur le capital temps formation et sur le financement de l alternance formule les principes qui pourraient fonder un tel droit Il importe de les am liorer et de les mettre en uvre sur une base contractuelle plus que de les r inventer La r duction du temps de travail offre de nouvelles possibilit s d orga nisation du temps de formation qui ne renvoie ni aux cours du soir ni de longues p riodes d interruption de l activit difficile organiser dans les petites entreprises et qui se heurtent souvent aux contraintes familiales Qu une partie de la formation s effectue ou non hors du temps de travail elle doit demeurer un bien d acc s gratuit afin que son acc s reste gali taire Une mutualisation du financement est donc n cessaire Celle ci justi fie le maintien d une obligation financi re destin financer le d velop 54 de Virville Michel 1996 Donner un nouvel lan la formation professionnelle Rapport au ministre du Travail et des Affaires sociales La Documentation Fran aise 55 Secr tariat d tat aux Droits des Femmes et la Formation professionnelle 1999 La formation professionnelle diagnostics d fis et enjeux mars CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE pement des comp tences et qui s
181. mais une proportion importante de ceux en exer cice est issue de la promotion interne dont une partie seulement l issue de l obtention du dipl me de banque correspondant La population ban caire hors banques mutualistes va continuer de vieillir m me avec un flux important de d parts pour raison d ge pendant les dix prochaines an n es l ge moyen serait dans la meilleure des hypoth ses de 50 ans en 20067 Pour faire face cette situation un tablissement comme le Cr dit Lyon nais a mis en place des parcours de formation partir de l identification de m tiers cibles vers lesquels peuvent tre reconvertis des anciens employ s affect s la production de plus en plus automatis e accueil et contacts client le grand public plate forme t l phonique Des modules de forma tion s appuyant l aussi sur un important investissement p dagogique adapt la population vis e ont t labor s Les agents mis en relation avec des postes pourvoir b n ficiaient d un tutorat et d un droit renoncement A l issue du parcours l agence formatrice validait la formation et un suivi post formation a t assur Aucun lien avec le salaire n tait formul 300 400 personnes ont t concern es pendant 4 ans par ce dispositif 30 La situation dans l assurance est assez comparable 31 Les salari s de 2001 Pr sentation des r sultats du contrat d tudes pros
182. mentaire Lyc es ler cycle Hauptschule AHS Kurz und Langform a l a 10 ans ECOLE PRIMAIRE Volksschule 6 ans Jardin d enfant 3 5 ans Notes Cycle polytechnique cr la suite de la prolongation de la dur e de scolarit obligatoire dans le but d accueillir ceux qui quittent le syst me scolaire temps plein apr s huit ans de scolarit Aufbaulehrgdnge cycles offrant la possibilit de pr parer le baccalaur at autrichien Source Sch ma original r alis partir de Das Berufliche Bildungswesen in der Republik Osterreich Document CEDEFOP 1991 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE 6 Belgique sch ma du syst me d enseignement et formation professionnelle Formation des classes moyennes Ind pendants chefs d entreprise 3 z z Ei w 2 2 E 3 g oa 5 D e Bg S as aa 3 2 33 ls f ree 8 gE a K5 S w S E 925 7 EERIE a g et ease 19 S E8 a B25 T FCE 4 ee x jours FIE 18 Bs ae 2a3a modulaire 18 22 Notes A Apprentissage des classes moyennes AFR Autres formations reconnues AD Apprentissage industriel AID Actions int gr es de d veloppement CEHR Centre d enseignement horaire r duit EAP Entreprise d apprentissage professionnel ESA Enseignement secondaire artistique ESG Enseignement secondaire g n
183. n des lites Dans le premier cas l exclusion sociale est moins fr quente et la capacit remonter les fili res dans la division internationale du travail en est am lior e Encore faut il que relations professionnelles et syst me du catif soient explicitement articul s moins en d livrant les comp tences tech niques que requi rent les firmes qu en livrant une stratification des comp tences g n rales des individus Une telle strat gie ne porte ses fruits qu au fur et mesure du renouvellement de la population active c est dire qu elle est loin de r pondre aux imp ratifs du court moyen terme La formation en alternance constitue une autre modalit de formation des comp tences caract ris e par une imbrication des trois syst mes de relations professionnelles d ducation et de formation continue La force d une telle strat gie est de livrer des comp tences aussi bien th oriques que pratiques suffisamment g n rales pour tre applicables dans diverses en treprises et sur une large fraction de la carri re salariale si ce n est sa tota lit Il s agit d un syst me interm diaire entre le pr c dent et un troisi me dans lequel au contraire l ensemble de la formation professionnelle serait d l gu chaque firme en fonction de ses besoins propres Au sein d un m me m tier les in galit s se trouvent ainsi limit es du fait de l homog n it des comp tences certifi es par
184. n probl me g n ral que rencontre l analyse des institutions des march s du travail il est difficile d appr cier l impact de l une d entre elles sans prendre en consid ration celles qui compl mentaires en favorisent l efficacit ou au contraire antagonistes en bloquent les potentialit s Fitoussi et Passet 2000 et Freyssinet 2000 Au demeurant les recherches contemporaines sur les institutions conomiques commencent explorer la double hypo th se de compl mentarit Aoki 2000 et de hi rarchie institutionnelles Amable 1999 et Amable et Petit 1999 Quatre de ces compl mentarit s au moins m ritent d tre analys es comme pr liminaires une red finition des cadres l gislatifs et r glementaires CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE L effort de formation professionnelle ne prend son sens que s il se tra duit par une am lioration terme du revenu et de la perspective de carri re du salari Ainsi dans les conomies o les carri res des travailleurs ma nuels sont inexistantes et la prime la comp tence et l anciennet est mini male il n est pas surprenant qu en moyenne la formation professionnelle soit peu d velopp e OCDE 1999a Cette compl mentarit peut aussi porter sur la stabilit de l emploi ce qui semble le cas en France Goux et Maurin 1997 par contraste avec ce que l on observe aux Etats Unis o la comp tence se traduit dans le salaire et moins dans l
185. nce de formation est d autant plus grande que le dipl me obtenu au sortir du syst me scolaire est lev Cette caract ristique est beaucoup plus marqu e en France que dans les autres pays europ ens tableau 3 Elle est d autant plus surprenante que les comparaisons internationales font en moyenne ressortir une corr lation positive entre l ampleur de I effort de formation et le caract re relativement galitaire de sa distribution OCDE 1999 p 150 Comment corriger cette allocation Peut tre par la cr ation d un compte ducation formation sur lequel chacun pourrait tirer tout au long de la vie D une part comme on l a d j signal on pourrait ainsi envisager que la formation continue compense le handicap li l insuffi sance de la formation initiale au lieu d en aggraver les effets D autre part cela suppose aussi que les droits la formation ne soient pas g r s l ini tiative des firmes mais deviennent un droit individuel du citoyen quel que soit par ailleurs son statut travailleur temporaire ch meur employ ind pendant C est ces conditions que la formation pourrait cesser de con tribuer l accroissement des in galit s de salaire comme d acc s l em ploi Goux et Maurin 1997 pp 52 3 C est une invitation resituer la formation professionnelle par rapport aux politiques d emploi en g n ral la lutte contre le ch mage en particulier 4 n autre
186. nce profession 21 Notamment les travaux de Griliches sur la compl mentarit capital comp tences cit s in Perspectives de l emploi de l OCDE 1999 Voir aussi Robert Boyer 1999 Le lien salaire emploi dans la th orie de la r gulation Cahiers d Economie Politique n 34 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE nelle sont des investissements qui am liorent les comp tences et les quali fications des int ress s donc leur productivit Sous l hypoth se n o classique d galit entre la productivit marginale des individus et leur salaire les diff rentiels de salaires observ s selon le niveau de formation sont une mesure des gains de productivit dus la formation Mais ce qui vaut pour la formation initiale vaut il pour la formation continue La relation entre le niveau scolaire et le niveau de comp tence m me si elle n est pas parfaitement tablie est assez solide Par contre elle est beaucoup plus al atoire en ce qui concerne la formation continue Elle suppose de pouvoir d finir pr cis ment ce qui est attendu de celle ci Or il semble que ceci est vari au cours du temps La comparaison entre l en qu te Formation qualification professionnelle FQP de 1977 et celle de 1993 fait en effet appara tre une forte baisse des formations certifi es leur nombre a t divis par deux pour les hommes et par cinq pour les femmes et une r duction de la dur e des formations d clar
187. nismes sont mieux m me que les employeurs dont ce n est pas le m tier principal d accumuler le savoir p dagogique en confrontant des exp riences dans les diff rents secteurs o ils interviennent Encore faut il que cette offre parvienne cr er un r el march de la formation continue et que des prix puissent s y former en rapport avec la qualit de la prestation ce qui aujourd hui est loin d tre le cas Cela appelle une r forme en profondeur du comportement des financeurs par une ducation de ceux qui assurent la fonction d acheteurs de formations En premier lieu l abandon de l obligation l gale g n ralis e au profit d une obligation de financement centr e sur le co d veloppement des com p tences devrait aller de pair avec la remise en cause du syst me actuel de monopole de la collecte des fonds mutualis s destin s au financement des plans formations Les entreprises doivent tre libres de faire jouer la concurrence entre les formations propos es ce qui suppose une r elle ind pendance des organismes de formation l gard les organismes collecteurs En second lieu il conviendrait de r fl chir une r forme de la com mande publique De payeurs de formation l tat et les r gions doivent devenir acheteurs de formation et les prix tre fix s par la r ponse aux appels d offre et non de fa on administr e Des engagements pluriannuels appuy s sur des normes de qualit et
188. niveau de formation En Ensemble Moins de 26 ans 1997 1999 1997 1999 7 2 7 6 7 1 73 Sup rieur Sup rieur court Baccalaur at Total niveaux I IV Sorties du second cycle et CAP BEP Niveaux VI et Vbis Non pr cis Total niveaux V et VI Total effectifs 2 964 007 2 640 265 1060620 888 287 Source DARES mois statistique juillet Formation croissance ch mage D s les ann es cinquante l l vation du niveau de formation initiale a t identifi e comme un facteur de croissance la suite des travaux de Edward F Denison sur les sources de la croissance aux tats Unis Jean Jacques Carr Paul Dubois et Edmond Malinvaud ont valu 0 35 par an la progression moyenne de la qualit du travail due a la formation entre 1946 et 1968 et calcul un doublement de ce taux au cours de la d cennie soixante dix Plus r cemment Olivier Marchand et Claude Th lot ont abouti des r sultats sensiblement plus lev s pour l apr s guerre mais observent la m me acc l ration au cours du dernier quart de si cle 0 6 sur la p riode 1955 1968 et 1 pour 1968 1980 Apr s un 16 Carr J J P Dubois et E Malinvaud 1972 La croissance en France Le Seuil CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE ralentissement observ au cours de la d cennie quatre vingt 0 9 entre 1980 et 1985 et 0 7 entre 1985 et 1990 la d cennie quatre vingt dix marque une nouvelle acc l rati
189. nnelles 35 perdent 2 440 000 emplois soit 26 de leurs effectifs et 48 repr sentant 57 de l emploi total en cr ent 3 275 000 soit une croissance de 27 des effectifs En outre ces volutions s accompagnent d un changement massif dans les qualification demand es elles se font au d triment des emplois non qualifi s de l industrie les huit familles d ouvriers non qualifi s en baisse perdent 47 de leurs effectifs contre 11 pour les quinze familles d ouvriers qualifi s et des employ s faible qualification notamment dans les banques et les secr tariats et au profit des postes de professions inter m diaires 31 concernant quinze familles professionnelles et des ca dres 34 concernant quatorze familles tr s largement concentr s dans les m tiers du tertiaire Les m tiers qui perdent des emplois sont majoritairement dans l industrie l agriculture l artisanat et le commerce ind pendant Toutefois les employ s administratifs d entreprise les secr taires de direction et les employ s et techniciens de banque voient galement leur effectifs diminuer tr s sensiblement respectivement de 8 10 et 12 Les familles professionnelles dont les effectifs augmentent le plus vite se situent dans les secteurs des services aux particuliers assistants mater nels 149 la formation et le recrutement 230 la sant aides soignants 69 professions param dicales 32 infirmiers
190. non Il est n cessaire d appr cier la qualit de P insertion en prenant en compte les diff rentes situations d emploi dura ble ou pr caire de ch mage de reprise d tudes La m thodologie de cheminement mise au point par le CEREQ permet d approcher sur une p riode assez longue par exemple cinq ans la r alit du retour l emploi Sa principale faiblesse r side dans son caract re pure 36 Gelot Didier et Bernard Simonin 1996 L valuation de la politique de l emploi un bilan partiel des pratiques depuis la fin des ann es soixante dix in 40 ans de politique de l emploi DARES minist re de l Emploi et des Affaires sociales La Documentation Fran aise 37 La d finition de l insertion constitue une interrogation permanente des chercheurs qui valuent l efficacit de tel ou tel dispositif voir par exemple Freyssinet J 1996 Les jeunes face l emploi l apport de l conomie du travail Cahier Travail et Emploi La Documentation Fran aise ou Gauti J 1996 L valuation de la politique de l em ploi en faveur des jeunes en France Dossier du Centre d Etudes de l Emploi n 8 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ment quantitatif qui ne tient pas compte du comportement des acteurs que les actions mises en uvre visent modifier Par ailleurs l valuation des diff rents dispositifs suppose un certain nombre de pr cautions pour limi ner
191. nser simultan ment l organisation du travail la nature des qualifications mobilis es la politique salariale et met tre en place une politique de formation ad quate L adaptation au poste de travail est devenue une fonction part dans l entreprise au m me titre que la maintenance des quipements Elle ne g n re pas en soi de gains de productivit ni de gain salarial particuliers Par contre elle assure une s lection des salari s qui manifestent une aptitude voluer vers de nou veaux m tiers Le succ s de leur adaptation leur assure une relative stabi lit de l emploi un ge o le rejet de l entreprise les renverrait vers un ch mage durable Les donn es recueillies dans le cadre de ce rapport sur la politique de formation de quelques grandes entreprises font appara tre des configu rations d mographiques tr s contrast es entre celles des secteurs phares des Trente glorieuses qui ont fortement embauch des salari s ayant un faible niveau de formation initiale et dont les effectifs d croissent ou au mieux stagnent depuis les ann es quatre vingt et celles dont la croissance se produit partir des ann es quatre vingt et qui trouvent sur le march du travail des jeunes ayant b n fici d une scolarit plus longue Entre les deux on trouve les entreprises qui ont pu maintenir une croissance m me ralentie de leurs effectifs Dans le premier cas qui concerne malheureusement une majorit
192. nt es pour un meilleur quilibre entre int r ts des employeurs et des salari s le plus g n ralement convergents et pour un d veloppement des comp tences et l autonomie professionnelle qui suppose une certaine libert Certains pays exp rimentent actuellement un syst me de compte in dividuel de formation Ces syst mes fonctionnent semble t il sur une base fiscale et ne seraient donc incitatifs que pour ceux qui disposent d un haut niveau de revenu Il serait n anmoins int ressant d examiner si d autres formules peuvent tre imagin es et exp riment es FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE L organisation du syst me de formation doit faciliter les initiatives nouvelles Un exemple original l exemple de l entreprise Skandia Les salari s de SKANDIA peuvent conomiser jusqu 5 de leur salaire l entreprise versant une somme comparable dans une assurance qui compen sera ensuite la perte de salaire lorsqu ils s absenteront pour un jour ou quel ques mois afin de suivre une formation L abondement patronal est tripl pour les salari s de plus de 45 ans sortis de l cole sans le bac et les primes sont prises en charge en cas de longue maladie L assurance ne se substitue pas aux formations maisons chacun choisit librement sa formation l id e tant qu une am lioration g n rale des comp tences facilite le reclassement du per sonnel Plus d un tiers des salari s o
193. nt d j choisi de cotiser ce nouveau produit et d autres entreprises su doises ont galement adopt cette formule En France les partenaires sociaux ont ouvert des voies nouvelles tra vers le capital de temps de formation le compte pargne temps et le concept de co investissement L inconv nient actuel de ces dispositifs est de ne pas tre transf rables d une entreprise une autre ou d une bran che une autre C est un d faut qui pourrait tre corrig Le droit certifi cation professionnelle et validation des acquis professionnels sont des r ponses possibles Ce qu un salari a appris sur le tas en exer ant son m tier il doit pouvoir le faire reconna tre et valider donc certifier pour faciliter une mobilit ventuelle L exp rience de validation d acquis pro fessionnels montre que celle ci ne peut tre faite qu en fonction d un but pr cis S il s agit de dispenser les candidats de certains enseignements pour l acquisition de dipl mes de l ducation nationale cela rel ve des ensei gnants Mais s il s agit de certifier des comp tences pour obtenir une qua lification dans une grille professionnelle cela ne peut pas relever d ensei gnants mais d instances tr s proches des professions Il y a la un champ explorer pour les partenaires sociaux Il serait d ailleurs conomiquement justifi qu une partie des fonds de la formation soit affect e f
194. nt d pendante de l volution des m tiers Elle doit donc tre mill si m e et renouvel e chaque fois que la technologie et l organisation du travail conduisent faire voluer les comp tences du salari et requi rent de sa part adaptation et formation La certification a pour objet de permettre tout salari de faire recon na tre ses comp tences sur le march en validant la fois l exp rience pro fessionnelle et les connaissances sanctionn es par un dipl me Il s agit bien en quelque sorte d extraire ce qu il y a de transf rable dans les comp tences La proc dure de certification suppose par cons quent d identifier un nombre limit de modules d acquis validables qui correspondent des comp tences effectivement transf rables Elle ne peut pas tre enti rement entre les mains de l entreprise mais celle ci ne peut pas s rieu sement tre tenue l cart de l appr ciation des comp tences acquises en son sein Il faut sans doute distinguer l identification des modules d acquis dont la d finition devrait tre de la responsabilit de commis sions paritaires de la certification proprement dite qui doit tre du ressort de professionnels un niveau d finir qui n est pas n cessairement la branche mais par exemple un groupement d entreprises et des modalit s de contr le qui pourraient tre d finies par une charte d ontologique dont l tat
195. nte dans la seconde L importance du gain salarial observ appara t toutefois en contradic tion avec le changement de logique de la formation continue En exploitant de leur c t l enqu te FQP de 1993 Dominique Goux et Eric Maurin ont cherch expliquer ce paradoxe Si niveau de formation donn et ex p rience gale les salari s ayant re u une formation entre 1988 et 1993 re oivent en moyenne en 1993 un salaire environ 10 plus lev que les autres ce r sultat ne dit pas dans quelle mesure les diff rentiels sala riaux refl tent l impact r el de la formation continue ou s ils signifient que seuls ont eu acc s cette prestation ceux qui avant m me la formation taient jug s plus efficaces dans leur travail La comparaison des situations des salari s n ayant pas chang d entre prise entre 1988 et 1993 montre qu une personne ayant b n fici de for mation continue sur cette p riode gagne en moyenne en 1993 5 de plus qu un salari qui tait dans la m me situation en 1988 m me dipl me secteur d activit m tier et exp rience professionnelle r sultat compa rable ceux observ s dans d autres pays de l OCDE Toutefois Goux et Maurin partir d une analyse des variables pouvant influencer l emploi et les salaires concluent que cet effet brut ne traduit pas l impact propre la formation continue Ils ont notamment identifi deux effets Pour une p
196. nue une refondation s impose pour articuler formation initiale insertion ou retour l emploi et volution professionnelle Si les outils et les lieux de formation sont appel s se modifier en fonction des moments o la formation inter vient il est n cessaire d inscrire ces diff rents temps dans une r elle conti nuit et de red finir une coh rence entre formation et emploi Cette recherche d une nouvelle coh rence impose d op rer un choix entre les diff rents mod les de politique d emploi et de formation Cette exigence qui s est heurt e aux urgences n es de la mont e du ch mage la reconqu te du plein emploi la rend possible Certes la coexistence de dis positifs relevant de logiques oppos es n est nullement impossible l exp rience quotidienne le prouve mais elle est source d incoh rences et de co ts financiers D s lors que la cr ation d emplois qualifi s constitue le moteur 66 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE de la croissance de l emploi choisir le mod le de formation articulant un bon niveau de formation initiale et une formation continue tout au long de la vie est le seul objectif qui r ponde la fois aux exigences de la comp ti tion mondiale et d quit sociale A long terme crivait l OCDE d s 1995 des r formes visant l ducation le passage de l cole la vie active et la formation continue seront indispensables pour apporter aux tra vailleurs les qual
197. oduction which must com bine reactivity of processes with quality of products and reduction of costs but also with relations in and outside the firm favoring job mobility and security and finally with the initial and vocational training systems which ensure a high degree of skills as well as a real ability for individuals to take initiatives and to learn new jobs France s relative backwardness in adapting qualifications to the chan ges in job profiles would explain that faced with problems of industrial restructuring roughly identical to those in other industrial countries it has more often used pre retirement schemes Moreover the fact that public authorities favor longer secondary education instead of vocational training has brought about the risk of delaying modernization of the economy without ensuring that non skilled jobs which have been saved or created benefit people with the lowest level of training Having noticed the dramatic increase in the efforts that firms undertake in training activities on average they devote 3 5 of their payroll which is way beyond the legal obligation of 1 5 but having also observed the very dominating part that job related training consisting in the adaptation to the job profile plays Andr Gauron then examines its effects on firms and on employees According to studies that are available it is not clear whether there is a positive correlation between the training effort and t
198. ofil parcours et emplois en 1997 CEREQ Bref janvier 14 Goux Dominique Claude Minni et Jean Yves Leclercq 1997 Formation emploi salaires in L conomie fran aise 1996 Le Livre de Poche CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE La coh rence entre niveau de dipl me et emploi soul ve toutefois un difficile probl me d interpr tation Les difficult s d acc s des emplois stables apparaissent en effet tr s diff rentes selon la qualit des dipl mes Ceux du sup rieur long et les dipl mes professionnels de niveau V III restent de bons vecteurs d insertion En particulier les travaux du CEREQ confirment les conclusions de ceux de G rard Forgeot et J r me Gauti gt qui notaient qu aucune tendance nette ne se d gage quant l volution du d classement pour les titulaires d un CAP BEP ou quivalent Pour les dipl m s de niveaux I et II si le risque de d classement est devenu plus grand qu avant il s apparente un sacrifice de court terme pour acc der des march s internes o les possibilit s de promotion sont plus impor tantes Par contre le rel chement de la relation formation emploi est beau coup plus sensible pour les titulaires d un dipl me de niveau baccalaur at et de premier cycle universitaire Les bacheliers sont pr s d un sur deux occuper des emplois d ouvriers ou d employ s alors qu il y a vingt ans ils auraient acc der un emploi cla
199. oins r elle la distinction entre formation initiale et formation continue ouver ture des formations initiales apprentissage compris aux adultes sans qua lification acc s aux mesures publiques d insertion en alternance au dela de 25 ans nouvelles formes de validation des acquis s adressant indiff remment aux publics jeunes et adultes modes de financement communs A la formation continue La formation professionnelle continue et plus largement l ensemble des pratiques de formation et d ducation en cours de vie active sont des objets beaucoup plus difficilement saisissables que la formation initiale L appr ciation du niveau de formation certifi e des actifs occup s en t moigne clairement Elle se polarise en effet sur des titres et dipl mes pour lesquels l acc s s effectue essentiellement par la voie de la formation initiale De mani re g n rale le niveau de formation tel qu il est rep r dans les enqu tes statistiques est plus lev pour les jeunes que pour les adultes ceci attestant de la pr gnance des effets du d veloppement de la formation initiale L l vation de ce niveau en cours de vie active est margi nale Elle n est perceptible que pour les formations de niveau sup rieur et ne concerne que les pays nordiques et germaniques Pour les autres niveaux et pays la progression dans l chelle des certifications s effectue avant tout dans le cadre de poursuite d tudes initiales p
200. olutions La premi re concerne les entre prises qui ont maintenu une organisation productive de type fordiste tout au long de cette p riode Le resserrement du bas de la hi rarchie salariale qui a accompagn la revalorisation r guli re du salaire minimum depuis trente ans a progressivement r duit cet avantage et d sincit les salari s non qualifi s se former assur s qu ils taient d avancer de toute fa on l anciennet Le gain salarial de la formation n a cess de d cro tre De plus dans un syst me d organisation productive fig e les changements de position des salari s r sultant de la formation ne suscitent pas une augmen tation de la capacit productive collective Enfin le choix d automatiser les t ches non qualifi es ne poussaient pas les entreprises encourager la formation de ceux qui les ex cutaient Entre former les salari s non quali fi s ou recruter des salari s disposant des dipl mes professionnels requis CAP BEP dont le co t de la formation est assur par la collectivit le choix de l entreprise tait simple Celui ci se lit clairement dans le faible taux d acc s des ouvriers non qualifi s la formation continue mentionn plus haut FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE La seconde volution r sulte des changements des modes d organisa tion engag s la fin des ann es quatre vingt Comme on l a indiqu pr c demment les entreprises ont d repe
201. omie aujourd hui de la communica tion demain du savoir de l autre les ex cutants fussent ils dot s d ordina teurs et d acc s la toile Dans cette seconde option une vigoureuse intervention en mati re d ducation et de formation tout au long de la vie serait plus n cessaire que jamais compte tenu en particulier de abstrac tion croissante du travail ph nom ne de longue port e Ce panorama fournit deux arguments suppl mentaires en faveur d une r forme qui irait dans le sens d un renforcement des droits individuels a la formation D une part ce serait une pression exerc e sur les firmes pour am liorer le contenu en comp tence des emplois offerts et simultan ment la recherche d une plus haute valeur ajout e D autre part pourraient tre att nu es les in galit s li es au fonctionnement du syst me ducatif et la stratification sociale qu il d termine ou qu il ent rine Lorsque l on sait la place qu occupe en France l cole dans la formation de la citoyennet la solidarit et les hi rarchies sociales on mesure l enjeu d un renouveau de la formation professionnelle FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE MN Wi La probabilit de suivre une formation estimation d un mod le PROBIT France Allemagne Roy Uni Constante ls 00 0 68 Das Femme 0 01 0 11 Gis Groupe d age de 35 44 ans 0 140 0 12 0 00 Groupe d age de 45 54 ans 0 19
202. on avec une croissance de 1 1 Sur lon gue p riode ils estiment que l am lioration de la formation initiale des Fran ais explique les deux tiers de l augmentation du capital humain inter venue depuis le d but du si cle grace elle la productivit de la main d uvre a pu tre multipli e entre 1 4 et 1 6 Alors que la qualit de la main d uvre augmentait au rythme annuel moyen de 0 2 l an jusqu au mi lieu des ann es cinquante il s est lev en moyenne 0 7 0 8 depuis soit quatre fois plus L hypoth se sous jacente ces calculs qui attribue la qualit de la main d ceuvre son niveau de formation initiale m me dans un pays comme la France o celle ci joue un r le majeur dans l volution des carri res pro fessionnelles appelle cependant deux r serves importantes D une part elle n glige l incidence de l exp rience professionnelle et de la formation con tinue sur la qualit du travail d autant plus importante que les comp ten ces reposent plus sur le savoir faire et les adaptations professionnels que sur les acquis scolaires d autre part elle suppose une relative ad quation entre le niveau des tudes et celui de la qualification mise en uvre dans la tenue du poste de travail dont on a vu qu elle tait probl matique Toute fois si on compare l effet qualit de la main d ceuvre avant et apr s la g n ralisation de l acc s au lyc e on peut retenir en p
203. on dans la produc tion et par des proc dures explicites d extension des comp tences devient partie int grante de la relation salariale et de la performance des firmes Une analyse de corr lation confirme que l ampleur des d penses de forma tion va de pair avec l adoption de pratiques de travail flexible OCDE 1999a p 75 et le niveau des d penses de R amp D Ballot Fakhfakh et Taymaz 1998 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE A Une deuxi me explication souligne l importance des changements sec toriels Non seulement le paradigme productif a chang dans le domaine industriel mais l emploi s est d plac de l industrie manufacturi re vers toute une s rie de services modernes dans lesquels les comp tences requi ses sont traditionnellement lev es Par cons quent les travailleurs qui taient entr s dans les entreprises sans grande formation de base doivent suivre des formations de mise niveau en particulier en mati re de mai trise des technologies de communication et d information cet gard les tudes cernant les d terminants de la probabilit d une entr e en formation font ressortir de plus forts besoins dans les secteurs modernes tels que les banques les assurances ou encore les services sociaux La diff rence est significative par rapport des secteurs plus traditionnels tels que la cons truction encadr Cette h t rog n it sectorielle n est pas sans poser pro bl m
204. on des cha nes de montage dans l automo bile la seconde lorsque les co ts de transport la rendaient possible dans la d localisation vers des pays bas salaires mais aussi faible niveau de formation permettant de p renniser le mod le fordiste cas du textile et de P lectronique grand public La cons quence en a t une r duction mas sive des effectifs dans les secteurs faible formation que les pouvoirs pu blics ont accompagn avec la mise en place des syst mes de garanties de ressources et de pr retraite En se s parant des travailleurs les plus g s les entreprises se d barrassaient du m me coup des moins form s Le faible niveau de formation de la population active a ainsi engag la soci t fran aise dans ce qu Antoine Riboud a appel dans son rapport de 1986 sur la modernisation des entreprises fran aises une fausse logique fond e sur l quation largement r pandue dans l esprit du public nouvelles technologies facteur de ch mage Le d faut de comp titi vit a t vu comme un probl me de co t salarial et non de formation De plus lorsqu au d but des ann es quatre vingt la France a pris conscience de ses retards la r ponse a t comme dix ans plus t t avec la r forme Haby d allonger l enseignement secondaire ce qui tait indispensable mais non parall lement d engager un effort de formation en direction des salari s en activit faible ni
205. on initiale atteint fait clairement appara tre les diff rences qui r sultent de la date laquelle les pays ont g n ralis l en seignement secondaire 1 Population n ayant pas achev le deuxi me cycle de l enseignement secondaire 1995 En 25 34 ans 35 44 ans 45 54 ans 55 64 ans 25 64 ans 13 11 15 24 14 tats Unis Allemagne Belgique Danemark France Italie Pays Bas Royaume Uni Source OCDE Regards sur l ducation 1997 La France se caract rise la fois par l importance de la population ayant termin sa scolarit avant l entr e dans le deuxi me cycle du secondaire 35 et la faiblesse de celle dipl m e de l enseignement sup rieur moins de 20 Les tats Unis et I Allemagne se caract risent au contraire par une tr s faible proportion de personnes ayant un bas niveau de formation 15 et 17 et une importance plus grande des dipl m s du sup rieur pr s de 35 aux tats Unis et plus de 20 en Allemagne Le Royaume Uni et le Canada se situent dans une position interm diaire avec une proportion de personnes faiblement form es et de dipl m s du sup rieur toutes deux au dessus de 20 Par contre le Danemark et les Pays Bas ont pr s de 40 de personnes d un niveau inf rieur au deuxi me cycle du secondaire mais plus de 20 de dipl m s du sup rieur FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 3 R partition de la population g e de 25
206. on qualifi s hommes et seulement de 10 7 pour les femmes de 25 5 et 16 4 pour les ouvrier e s qualifi e s 24 pour les employ s hommes ou femmes contre 46 et 42 5 pour les technicien ne s et 43 4 et 42 7 pour les cadres Il chute au del de 45 ans 18 contre de l ordre de 21 entre 25 et 45 ans pour les hommes De plus pour les ouvriers non qualifi s qui travaillent dans des entreprises de moins de 50 salari s l acc s la formation continue est tr s faible 2 5 jusqu 20 salari s 5 7 entre 20 et 49 A CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE L inexorable r gression des emplois non qualifi s Cette mont e vers la qualit caract rise galement les emplois l INSEE estime que les emplois non qualifi s qui repr sentaient envi ron 25 de l emploi au d but des ann es quatre vingt n en font plus que 16 en 1996 Cette diminution relative s est accompagn e d une dimi nution absolue qui a coincid avec une augmentation du m me ordre des emplois tr s qualifi s professions interm diaires et professions d enca drement Les travaux de la DARES sur l volution des m tiers confir ment ce r sultat entre les ann es 1983 et 1998 qui voient le ch mage passer de 8 4 environ 12 l emploi total augmente de 850 000 actifs mais cette volution recouvre une destruction et une cr ation d emplois d une toute autre ampleur sur 83 familles professio
207. oncture macro conomique comme les tendances lourdes de la techno logie et de l organisation elles auront aussi int r t basculer de la forma tion professionnelle au recrutement d employ s d j dot s des qualifica tions requises disponibles au sortir du syst me ducatif cf Bartel et Lich tenberg 1987 pour autant bien s r qu elles soient suffisamment standar dis es tout en demeurant adapt es aux besoins de chaque firme Quelle est la configuration exacte observ e en France compl menta rit ou substituabilit entre formation initiale et formation profes sionnelle B duw et Giret 1999 Certains l ments empiriques sugg rent une r ponse int ressante car quelque peu surprenante OCDE 1999a D une part la fr quence de la formation est bien croissante avec le ni veau de dipl mes obtenus au sortir du syst me scolaire quelques rares exceptions pr s au del par exemple du niveau bac 2 graphique 2 Par ailleurs cette fr quence est croissante avec la taille de la firme ce qui est conforme l hypoth se de march s internes b tis sur la formation conti nue au sein des plus grandes firmes On pourrait en d duire que le rende ment est donc croissant avec le niveau initial de formation D autre part pourtant des tudes certes fragiles sur le rendement de la formation tendent conclure que le rendement est tr s lev pour les fai bles dipl m s et qu il ne cesse de d croi
208. ons sans a priori et les personnes qui le composent doivent pouvoir s exprimer en toute ind pendance Cette ind pendance je le sais vous y tenez mais surtout je la souhaite moi m me Ces d lib rations n aboutiront pas toujours des conclusions parta g es par tous les membres l essentiel mes yeux est que tous les avis puissent s exprimer sans qu il y ait n cessairement consensus La mission de ce Conseil est essentielle il s agit par vos d bats d ana lyser les probl mes conomiques du pays et d exposer les diff rentes op tions envisageables Lionel Jospin Premier Ministre Discours d ouverture de la s ance d installation du Conseil d Analyse conomique le 24 juillet 1997 Salle du Conseil H tel de Matignon Sommaire INTTOdUCHLON cic ds r ia Re acerca ces E nt cr OR RE de Be sa 7 Pierre Alain Muet Formation tout au long de la vie Une prospective conomique sus 11 Andr Gauron Commentaires Michel Didie ennn i A EAI ONAN ERR 77 Thomas PREY ris ann EA a dag en rte rente nr 85 Compl ment La formation professionnelle au cours de la vie Analyse macro conomique et comparaisons internationales 89 Robert Boyer Annexes A Formation professionnelle initiale et continue en Europe synth se Comparative s icssiutbatetsesichoylvases dentiste 123 Fran ois Aventur et Martine Mobus B Qui doit payer pour la formation continue des salari s
209. ou dans le cadre de l apprentissage soit par des organismes publics GRETA AFPA CNAM ou CNED ou universitaires En l absence de toute mesure de leur efficacit ces sommes consid ra bles et croissantes publiques et priv es qui se retrouvent dans l ensemble des pays d velopp s constituent un d fi pour l conomie classique L co Ey CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE nomiste am ricain Christoph F Buechtemann consid re ainsi qu investir dans l enseignement et le d veloppement des comp tences rel ve en grande partie de l acte de foi Cependant le fait que l conomiste ne sache pas apporter de preuves incontestables de l quilibre entre co ts et b n fices d un tel investissement ne signifie ni que ces co ts et b n fices n exis tent pas ni que l incitation investir d coule de leur ventuel quilibre La principale difficult tient videmment l appr hension et pas seulement la mesure des b n fices attendus faut il prendre en compte les seuls b n fices en termes de comp tences ou inclure les b n fices culturels so ciaux civiques qu en retirent l individu et la soci t Comme en mati re de sant la quantit n est pas une mesure de la qualit mais l inverse les m canismes d apprentissage sont tels que le niveau de comp tence produit par la formation est assez largement corr l la dur e de la formation et plus celle c
210. ould also be considered e acknowledge an absolute priority for people having a low level of trai ning The means to do so could come from closing down pre retirement schemes e organize transparency by creating a real training market i e putting in place tender procedures for programs aiming at training the unemployed FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE making professional integration into the job market part of the training programs emphasizing the specific educational methods which need to be implemented for trainees who are in difficulties In his commentary Michel Didier begins with the remark made by An dr Gauron about there not being a market for professional training and he examines the mechanisms which would best reveal the supply and demand of training He thus suggests opting for a greater decentralization of the choices of the co investors i e firms and employers for example by accompanying the obligation for companies to pay with the option of a choice as to how to use the rights to training in the form notably of trai ning checks or accounts or by giving the employers and labor unions the responsibility to prescribe the validation procedures for professional achievements or even by encouraging employees to do their training in part during their free time The commentary by Thomas Piketty is based on three points brought up in Andr Gauron s report First of all he suggests that
211. our les moins de 30 ans et plus rarement l occasion d un retour en formation apr s ou en relation avec une exp rience professionnelle La formation continue renvoie donc avant tout une multitude de prati ques formatrices g n ralement de courte dur e et d tach es d un objectif de certification quivalent ce qui caract rise les cursus de formation initiale Cette diversit des pratiques est en cho avec l absence le plus souvent constat e d un v ritable syst me national de formation continue fond sur des interactions organis es et coh rentes et sur une mesure r guli re des activit s de formation 1 M me si les formations temps partiel comme l apprentissage concernent des individus statistiquement consid r s comme actifs FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Des volutions positives sont cependant en cours dans tous les pays europ ens sous l effet d au moins deux facteurs Le premier tient la n cessaire adaptation aux changements rapides intervenant dans la technolo gie et l organisation du travail Le second est relatif au vieillissement d mographique qui tend progressivement a souligner les enjeux inh rents a la formation des actifs sortis depuis longtemps du syst me ducatif L impor tance sociale et conomique que rev t la formation continue contribue en d velopper les usages dans tous les pays Cela a aussi pour cons quence l apparition ou l e
212. p aux encouragements de Nicole P ry secr taire d Etat 4 aux Droits des fem mes et la Formation professionnelle Il a t discut la r union pl ni re du 28 octobre 1999 et en pr sence du Premier ministre le 20 janvier 2000 Pierre Alain Muet Conseiller aupr s du Premier Ministre Professeur l cole Polytechnique FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE El Formation tout au long de la vie Une prospective conomique Andr Gauron Conseiller a la Cour des Comptes Dans la nouvelle technologie ce n est pas la technique qui est nouvelle c est le travail de l homme Antoine Riboud Modernisation mode d emploi 1986 La formation qu elle soit initiale ou continue constitue un enjeu ma jeur pour la soci t fran aise D elle d pend la possibilit donn e aux indi vidus de construire leur parcours de vie et de travail de saisir les opportu nit s que leur offrent la lib ration du temps libre et les nouveaux modes de communication et de loisirs D elle d pend aussi notre capacit collective reconqu rir le plein emploi sans abandonner l exclusion les moins for m s jeunes ou moins jeunes Or les pr visions macro conomiques moyen terme actuellement disponibles font appara tre un seuil de r sistance la baisse du ch mage autour de 9 Dans les conditions conomiques et so ciales actuelles une croissance soutenue de 3 l an en moyenne n appa ra t donc p
213. pectives r alis par trois consultants la demande de l AFB Banque Strat gie avril 1999 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE L ge moyen des agents qui ont suivi ce parcours tait de 40 ans soit l ge moyen de la banque et tr s peu ont renonc une fois engag s A partir de cette exp rience des r f rentiels de comp tence ont t labor s visant a g n raliser la m thode Par ailleurs la banque a mis en place un plan de formation par m tiers Les heures de formation pr vues sont pour les deux tiers consacr es a la professionnalisation au poste de travail prise de poste perfectionnement accompagnement du changement et pour un tiers au d veloppement de comp tences plus g n riques formations transversales langues micro informatique management communication L ensei gnement professionnel dipl mant de l Institut technique de banque orga nis avec le CNAM s inscrit dans une logique de co investissement suite un accord de branche plus de 50 s effectue hors du temps de travail M me dans un secteur comme la banque o la tradition de formation est ancr e dans la profession c est la mutation de l organisation du travail qui a conduit repenser le r le de la formation continue et l inscrire au c ur de l volution des m tiers bancaires Elle a eu trois cons quences la mise en place d une politique de recrutement plus s lective dont le niveau bac constitue d
214. ppos ob ir la r gle de l quilibre co ts b n fices l enseignement qui procure des comp tences transf rables d une entreprise l autre et d termine le niveau du salaire est la charge de l individu sinon l entreprise formerait des personnes qui iraient ensuite exercer leurs talents chez des concurrents Par contre la formation qui vise adapter le savoir ou pro curer une comp tence sp cifique l activit particuli re de l entreprise sans incidence sur le salaire doit tre la charge de celle ci puisqu elle r cup re son investissement par un diff rentiel de productivit 42 Buechtemann Christoph F 1998 L enseignement professionnel et la formation technique en tant qu investissement et mobilisation de ressources humaines et financi res Conf rence de l OCDE de d cembre 1994 Formation Emploi n 64 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Les donn es tudi es pr c demment progression de I effort de finan cement de formation des entreprises effet positif sur la productivit et dis parition du gain salarial propre entre les ann es soixante dix et quatre vingt dix montrent un d placement du partage vers les entreprises relativement conforme aux hypoth ses de la th orie n oclassique Les entreprises ont d autant plus accru leurs investissements en formation qu elles en tirent un plus grand b n fice en termes de productivit sans avoir
215. prise qui est en question donc la formation professionnelle enten due au sens strict ne joue pas de r le d terminant Une derni re source de comp titivit n est autre que la r activit des firmes et de leurs employ s aux nouvelles opportunit s mais aussi aux chocs macro conomiques te nant par exemple la variabilit des taux de change et plus g n ralement la conduite de la politique conomique L existence de comp tences transf rables d un secteur l autre donc plus ou moins codifi es est alors un atout majeur qui se superpose la flexibilit de l emploi dite num ri que plus traditionnelle OCDE 1999a Cette derni re remarque introduit un troisi me facteur qui fa onne les besoins en comp tence des entreprises savoir le caract re plus ou moins incertain de la conjoncture macro conomique Dans la p riode de crois sance forte et stabilis e dans la lign e du paradigme fordien la relative pr visibilit des volutions macro conomiques avait permis une stabilisa tion de la division du travail en l occurrence une polarisation selon un axe qui s chelonne de la production la conception partir des ann es soixante dix la conjoncture se fait plus incertaine les contours des nouvel les m thodes de production sont initialement mal connus alors que parall lement s am liore le niveau d ducation des nouveaux entrants sur le mar FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE
216. prises I l est beaucoup moins pour de petites unit s de production Or 1971 c est justement le d but du basculement de la concentration de P emploi en France On sait que la part de l emploi dans des tablissements de plus de 500 salari s ou m me de 200 n a cess de diminuer depuis e Une autre cause du d veloppement de la formation prescrite a t P augmentation du ch mage et le r le attribu la formation dans la ges tion sociale du ch mage Le passage en formation permet certes d accroi tre la probabilit de retrouver un emploi mais aussi de diminuer le niveau apparent du ch mage Les deux motivations ont certainement jou certai nes p riodes pour inciter accro tre le r le des services publics de l emploi dans la prescription de formation Au total il appara t que le secteur de la formation professionnelle s est orient vers une gestion de plus en plus administr e dans laquelle le r le de l offre et des prescripteurs l emporte sur la demande L exp rience d autres secteurs montre que la lib ration des initiatives sous r serve d un enca drement simple et clair peut tre un facteur de renouveau et de dynamisme Bref une autre r gulation du syst me est aujourd hui souhaitable La formation professionnelle est une co responsabilit des co investis seurs dans la formation les salari s et les entreprises Des pistes nouvelles m riteraient d tre explor es et docume
217. prises et des uni versit s et coles d ing nieurs pour proposer des formations de techni ciens sup rieurs et d ing nieurs dans le domaine de l exploitation de r seaux d entreprise de g nie logiciel et de logistique de grands syst mes il s agit de formations longues un ou deux ans qui s adressent des jeunes qui obtiennent le statut de salari s et d livrent des dipl mes homologu s On retrouve une d marche analogue dans les services la banque ou l assu rance partir des contrats d apprentissage de qualification et dans une moindre mesure des contrats d adaptation qui s adressent de plus en plus des jeunes de niveau bac ou bac 2 et leur apportent une formation dipl mante d un niveau sup rieur celui du dernier dipl me scolaire obtenu 43 B duw Catherine et Jean Fran ois Giret 1999 D veloppement de la formation et march du travail en Europe mim o janvier CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE La fuite possible des salari s form s vers d autres entreprises que celles qui d livrent la formation qui obs de tant les conomistes ne semble gu re pr occuper les responsables des entreprises rencontr es Non que le risque n existe pas Mais d une part le lien entre formation et emploi que cr e Valternance le r duit consid rablement d autre part les entreprises peu vent prolonger avec la mise en place de formations communes les liens qu elles sont amen e
218. probl me et les directions ont fini par se convaincre qu il tait de leur int r t autant que de celui des salari s d engager des actions de requalification dans la ligne de celles conduites dans les ann es quatre vingt par Bertrand Schwartz On en donnera ici deux exemples titre d illustration choisis dans des sec teurs tr s diff rents l un dans l industrie l autre dans le tertiaire mais qui sont confront s des probl mes analogues li s aux politiques de recrute ment des ann es soixante dix L industrie automobile Dans l automobile Renault a engag la fin des ann es quatre vingt un plan de professionnalisation des op rateurs de fabrication Celui ci visait r pondre la n cessaire l vation de leurs capacit s profession nelles Pour permettre l entreprise de maintenir et conforter ses parts de march Renault a recherch un accroissement de sa performance indus trielle augmentation de la qualit r duction des d lais diminution des co ts Pour y parvenir l entreprise a fait voluer son organisation du tra vail raccourcissement de la ligne hi rarchique mise en place des unit s l mentaires de travail Ainsi les m tiers de la fabrication se sont trans form s en profondeur exigeant de la part des op rateurs d une part une polyvalence accrue et des poly comp tences qualit maintenance et d autre part une volution significative de leurs capacit
219. professionnelle initiale n a pas le m me statut ni connu le m me d veloppement au sein des syst mes ducatifs des pays consid r s La mise en perspective du profil de la population active occup e selon le niveau de formation certifi e refl te assez bien le niveau in gal d investis sement consenti dans ce domaine jusqu aujourd hui De m me la part d l ves inscrits dans les fili res professionnelles de l enseignement secondaire varie fortement d un pays l autre et n est majoritaire que dans six des dix sept pays de la comparaison cf tableau 1 Par ailleurs l appren tissage ne constitue le mode dominant de formation professionnelle que dans quatre pays C est donc l cole et non l entreprise qui appara t dans la plupart des cas comme l acteur essentiel de la formation professionnelle des jeunes Cette annexe reproduit des extraits de l ouvrage Formation professionnelle initiale et continue en Europe r alis sous la direction de Fran ois Aventur et Martine M bus CEREQ Etude CEREQ EIf Aquitaine ditions Magnard Vuibert mars 1999 Nous remercions les auteurs et l diteur de nous avoir aimablement autoris proc der cette reproduction FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 1 R les de l apprentissage et de l enseignement professionnel R le de l apprentissage Part de la formation professionnelle dans la formation professionnelle dans l en
220. quasi r dhibitoire pour acc der un emploi Tous les enfants n ont pas les m mes possibilit s et le m me int r t pour les apprentissages scolaires mais tous ont droit aux m mes efforts de l tat pour leur assurer un capital initial de comp tences Or ceux qui quittent le plus t t le syst me ducatif sont aussi ceux qui re oivent le moins de la collectivit Pour r ussir la construction des comp tences de chaque jeune il est n cessaire de reconna tre et d organiser la pluralit des voies de formation qui permettront d amener tous les enfants d une classe d ge un niveau de formation initiale quivalent la fin du lyc e Le faible co t de la g n ralisation du deuxi me cycle de l enseignement secondaire 80 d une classe d ge rend r aliste un tel objectif au prix d un effort financier mo deste compar d autres solutions La priorit qui nous semble devoir tre accord e aux personnes faible formation initiale n a de sens que si en amont une politique est mise en uvre pour viter autant que possible que chaque ann e pr s de 60 000 jeunes sortent du syst me ducatif d mu nis de capital scolaire L quit consisterait e d une part renforcer effort financier en direction des centres d ap prentissage quota de 0 2 et en all ger le co t pour les entreprises en con sid rant que bien que sous contrat de travail l apprenti tant en forma
221. ques comme sociales assurer l efficacit des firmes comme l employabilit des travailleurs CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE De la sorte il devient possible de rendre compte de fa on synth tique mais suggestive des positions de pays les uns vis a vis des autres C est ce qu illustre le tableau 2 qui propose une cartographie simplifi e voire simplificatrice des situations nationales en fonction du r le respectif de l initiative individuelle et de celle de l employeur Le principal enseignement que l on puisse tirer de ce sch ma tient au caract re avant tout compl mentaire de ces deux types d initiatives Plus les employeurs recourent la formation continue plus le pays concern a de chances de pouvoir s appuyer sur des pratiques tendues de formation d initiative individuelle Cette relation de compl mentarit apparente n est cependant pas compl te Si en effet un pays se caract rise par une implication forte des entrepri ses dans la formation continue de leurs salari s cela peut inciter ces der niers r duire leur initiative personnelle dans le registre des formations caract re professionnel D s lors que l offre de ce type de formation est limit e et que les b n fices attendus sont relativement modestes au regard des co ts support s par la personne l incitation s y investir est faible Le m canisme va en outre se renforcer si les vis es extra professionnelles de la format
222. r les personnes sans formation montre qu il s agit d op rations lourdes et complexes qui exigent un investissement p dagogique pr ala ble et des m thodes sp cifiques L int r t financier que la collectivit en retirera par exemple en moindre pr retraites en moindre allocations de ch mage de RMI justifie que l tat aide financi rement les entre prises r aliser les programmes destin s donner aux plus de 40 ans les moins form s les comp tences dont ils ont besoin pour rester employables jusqu l ge l gal de la retraite Ces programmes s ap puieraient sur un bilan de comp tences et devraient d boucher sur une cer tification d acquis professionnels Des programmes analogues sous la forme de formation en alternance devraient tre imagin s pour les adultes de mandeurs d emploi de niveaux VI et Vbis En contrepartie de son appui financier la formation des travailleurs sans formation l tat annoncerait son retrait progressif et d finitif d ici cing ans du financement des pr retraites Changer la nature de l obligation Le fait que la formation continue soit entr e dans la vie quotidienne des entreprises dans le m me temps o les actions d adaptation repoussaient aux marges la formation dipl mante rend d une certaine fa on caduque l organisation du d veloppement des comp tences sous la forme d une obligation indiff renci e inscrite dans la loi de
223. ral ESNUTC Enseignement sup rieur non universitaire de type court ESNUTL Enseigne ment sup rieur non universitaire de type long ESP Enseignement secondaire profession nel ESPC Enseignement secondaire professionnel compl mentaire EST Enseigne ment secondaire technique FCE Formation de chef d entreprise petites et moyennes entreprises FIE Formation interne en entreprise 7 ESP Septi me ann e d enseigne ment secondaire professionnel 1 Formation n existant que dans les Communaut s fran aise et germanophone 2 Formation n existant que dans la Communaut flamande Les blocs gris s correspondent des formations temps plein Les blocs transparents correspondent des formations temps partiel lt Obligation scolaire temps plein de 14 16 ans et temps partiel de 16 18 ans Source Geers F 1995 Le syst me de formation professionnelle en Belgique CEDEFOP Berlin FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE 7 Danemark sch ma du syst me ducatif Candidatures Bachelor et Formations ult rieures de moyenne Formations ult rieures Kandidatuddannelser quivalents dur e Mellemlange videreg ende courtes Korte videregdende niveau licence uddannelser MVU uddanneleser KVU Formations en lyc es Eferskole Notes Egu Formation professionnelle de base Fuu Formation libre pour les jeunes Efterskole Forme d
224. rects travers Indirect travers Favorise la flexibilit chocs de court la vari t des la polyvalence interne terme connaissances de la formation La comp titivit Indirects grace Forte liaison entre Forte liaison comp tence par la qualit a la capacit formation en alternance de la main d uvre d apprentissage et qualit qualit des produits L emploi Renforce l employabilit Renforce l employabilit Plus grande stabilit g n rale au sein d un m tier ca Les in galit s de Favorise leur r duction R duites au sein En g n ral r duction des revenu d un groupe professionnel in galit s 1 L exclusion sociale En g n ral r duite Plut t r duite R duit celle R d si syst me g n ralis des travailleurs g s Conditions institutionnelles Rapport salarial Articulation entre relations Imbrication entre relations Rapport salarial de type professionnelles syst me professionnelles et syst me meso corporatiste ducatif de formation Relations Organisation de l acc s Pas de r le direct Cr ation de droits Etat Economie T ducation mais incitations individuels et et cadre l gislatif la formation Compatibilit Economie suffisamment Forte avec un mode de Pr visibilit et relative Moc avec le mode riche pour investir dans r gulation de type social r gularit des volutions suru de r gulation l ducation d mocrate ou corporatiste macro conomiques nell
225. relles dont on dispose pour lutter contre le ch mage comme par exemple les baisses de charges sur les bas salaires Si l on dispose de dix milliards de francs suppl mentaires d penser com bien doit on mettre sur la formation et combien doit on mettre sur les bais ses de charges sur les bas salaires On peut difficilement reprocher An dr Gauron de ne pas nous fournir une formule math matique permettant de r pondre ce type de question puisqu une telle formule n existe pas et n existera jamais Mais on peut cependant regretter que le rapport ne nous fournisse pas davantage d l ments permettant de progresser dans cette voie FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ss Dans le long terme les politiques de formation sont probablement beau coup plus importantes que toutes les autres politiques ce sont elles qui d terminent les capacit s de la main d ceuvre a s adapter aux r volutions technologiques et au del de l impact vident sur le ch mage ce sont elles qui d terminent les conditions du d veloppement conomique et so cial du pays Mais l impact de ces politiques de m me que de tous les investissements met toujours un certain temps se faire sentir et l indis pensable effort de formation doit donc tre men de front avec d autres politiques permettant de faire face aux situations d urgence Cela est d autant plus vrai que de nombreuses tudes ont montr que les d penses de
226. remi re approxi mation le chiffre de 0 5 L l vation du niveau de formation initiale serait ainsi l origine d un surplus de croissance qui a g n r un nombre d em plois d environ 65 000 par an l inverse un faible niveau de formation est il un facteur de ch mage Si le niveau scolaire qualifie en grande partie la capacit s adapter l vo lution du travail et faire voluer ses comp tences on peut faire l hypo th se qu un pourcentage important de la population ayant un faible niveau scolaire constitue un frein la modernisation et donc constitue une com posante du ch mage structurel Peut on alors partir d une comparaison des niveaux de formation entre pays industrialis s expliquer les diff rences observ es dans les taux de ch mage En dehors de la comparaison effectu e par Arnaud Lefranc entre les tats Unis et la France cette question ne semble pas avoir fait l objet d tu des approfondies Toutefois la comparaison des taux de ch mage par ni veau de formation fournit une premi re indication Les comparaisons internationales effectu es par l OCDE montrent que quel que soit son niveau dans l ensemble de la population le taux de ch mage d croit avec le niveau de formation Toutefois la France se caract rise galement par 17 Marchand Olivier et Claude Th lot 1997 Le travail en France 1800 2000 Nathan 18 Lefranc Arnaud 1997 Quelq
227. ret o un groupe comme Vivendi a cr un parcours dipl mant de CAP qui s adresse des ouvriers non qualifi s ou un tout autre niveau de qualification de Thomson pour la certification de l anglais professionnel ou de responsable de lot logi ciel De m me l UIMM a mis en place au niveau de la branche m tallur gie un ensemble de certifications tablies paritairement par la branche CQPM d livr es par des jurys accr dit s et reconnues dans les conven tions collectives au m me titre que les dipl mes La certification conduit reconna tre des comp tences qui souvent n existaient pas au moment de la scolarit ou qui sont plus professionnelles que ce que valide un dipl me de formation initiale Dans ces cas la validation des comp tences emprunte des voies sp ci fiques diff rentes des cursus qui conduisent aux dipl mes Il est vident que lorsqu elle se propose de faire acc der un CAP de secr tariat de banque ou d assurance l quivalence entre des parcours diff rent appara t plus probl matique Faut il par exemple soumettre des salari s de 40 ans aux m mes preuves de fran ais que les jeunes qui passent le CAP ou le 32 Aventur Fran ois et Martine M bus op cit p 512 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE brevet de banque ou d assurance ou bien adapter celles ci pour tenir compte des savoirs li s la tenue du poste de travail au risque de r duire la validit de la c
228. rmation travail Jeunes 15 29 ans Subventions tat 1 du salaire et exon de charges Royaume Uni Youth training e Modern apprenticeship Jeunes 16 25 ans Subventions publiq cr dits jeunes pour une formation Norv ge Portugal Nouvelle formule d apprentissage syst me 2 Nouvel apprentissage formalis Jeunes partir de 16 ans Jeunes 14 24 ans Subventions publiq aux entreprises q des co ts de format sur un an Subventions aux ce de formation 4 Allemagne pr sentation sch matis e de l acc s aux diff rentes cat gories d emplois selon la fili re de formation professionnelle initiale ou continue FORMATION PROFESSIONNELLE INITIALE ET CONTINUE EMPLOIS FORMATION SUP RIEURE mm Formation sup rieure Ing nieurs P courte et universitaire Cadres d ing nieurs et de cadres d ing nieur oude cadi ee Se ee eS technico comm Techniciens Agents de maitrise Autres professions interm diaires Formation professionnelle aN initiale en alternance Ouvriers syst me dual qualifi s Employ s entreprise tablissement scolaire qualifi s en marge formation professionnelle purement scolaire Aucune formation professionnelle ou Ouvriers semi ou non formation professionnelle ies initiale dans une sp cialit qualifi s Employ s ne correspondant pas semi
229. s tisser entre elles dans leur activit courante Cette mise en r seau assure un partage des co ts au prorata des besoins de chacun Inefficacit du march ou absence de march de la formation Dans le monde de la formation continue l habitude s est prise de quali fier de march de la formation les prestations r alis es par des organis mes de formation Avec un chiffre d affaires de 36 7 milliards de francs en 1996 ce march repr sente 56 des 65 6 milliards consacr s des d penses p dagogiques de formation continue Pr s de la moiti provient des entreprises soient directement 14 2 milliards de francs soit par l interm diaire d organismes collecteurs 4 3 milliards de francs L autre moiti des financements est d origine publique et pour une tr s petite part vient directement des particuliers Ce dualisme priv public des finance ments des organismes de formation recouvre en outre une distinction tr s forte entre le financement des employeurs priv s et publics pour leur per sonnel et les financements d origine publique tat et collectivit s locales notamment destin s aux demandeurs d emploi Dans les organismes de formation continue qui dit march ne dit pas entreprises priv es Les entreprises priv es but lucratif repr sentent en effet moins de 20 du chiffre d affaires total moins de 10 d entre elles r alisant plus d un million d
230. s quivalent Pour boucler leur budget les organismes de formation doivent soit accepter un nombre plus lev de stagiaires soit faire appel des formateurs moins bien r mun r s Dans les deux cas ce choix risque de se traduire par une moindre qualit de la formation En particulier faute de pouvoir d gager des marges b n ficiaires il fait obsta cle l investissement des organismes dans l ing nierie p dagogique dont les entreprises ressentent pourtant de plus en plus la n cessit Les difficult s qu prouvent les organismes financer correctement les formations dispens es se refl tent dans les formes singuli res de gestion de la main d uvre marqu e par un nombre important d intervenants ext rieurs en moyenne un formateur sur quatre mais dans les GRETA elle concerne quatre formateurs sur cinq une forte proportion de temps partiel au moins 20 mais qui peut d passer les 50 et une forte mobilit des formateurs entre 30 et 50 ont moins de trois ans d ancien net L incertitude conduit les organismes de formation favoriser la flexibilit du travail Les associations d insertion qui s adressent exclu sivement des publics de demandeurs d emploi en difficult sont videm ment les plus vuln rables puisqu elles ne b n ficient pas de la possibilit de la p r quation des financements Or elles auraient au contraire besoin de disposer de plus
231. s parce qu elle g n re des effets externes Quelle que soit la position que l on peut avoir sur la proportion optimale entre la com posante priv e et la composante publique et surtout compte tenu du point de d part actuel qui para t tr s loign d un point d quilibre il semblerait El CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE conforme l int r t g n ral de chercher des m canismes destin s mieux faire r v ler les pr f rences individuelles et stimuler l ad quation de l offre la demande Ceci pose la question du syst me institutionnel le plus m me de conduire une bonne r v lation des pr f rences et une alloca tion optimale des ressources Le tableau du march de la formation professionnelle dress dans son tude par Andr Gauron montre que celui ci rel ve de tout sauf d un march L observation s applique m me la partie marchande de la forma tion continue Plusieurs raisons ont conduit en fait a limiter strictement le champ des initiatives des entreprises et des choix des salari s e Une premi re raison est que obligation de d penser introduite par la loi de 1971 et mise a la charge des entreprises impliquait en contrepartie des contr les publics et des droits plus ou moins cog r s dans le cadre de plans de formation mais qui laissent au total peu de place aux initiatives individuelles Ce dispositif tait peut tre relativement adapt aux grandes entre
232. s 2 5 fois moins que celles temps complet ou temps partiel sup rieur au mi temps Les analyses qui peuvent tre faites partir des politiques de formation confirment ainsi la th orie d un march dual for mul e depuis de nombreuses ann es par les conomistes du travail Mais ce march n est pas seulement externe il est interne aux entreprises les plus dynamiques en termes de modernisation et de formation Il tend accro tre la c sure entre ceux qui ayant des emplois stables acc dent une formation continue et entretiennent leur adaptabilit et ceux qui sont cons tamment renvoy s leurs handicaps initiaux d emploi et de formation Adaptation et transf rabilit des savoirs Le basculement de la formation d une logique de promotion celle de l adaptabilit conduit poser en termes nouveaux la question de la certifi cation des savoirs Lorsque la question fut abord e pour la premi re fois lors du d bat sur la loi de 1992 elle suscita de fortes oppositions du patro nat Celui ci consid rait que la certification renvoie aux dipl mes lesquels dans le syst me fran ais rel vent de l ducation nationale Cette dicho tomie correspondait d ailleurs assez bien la reconnaissance des qualifi cations dans le mode d organisation fordiste d finition des m tiers par des dipl mes nationaux valid s par les conventions de branches d un c t volution des qualifications li e l anciennet
233. s chiffres du r le d sormais central que joue la formation tout au long de la vie dans les conomies modernes n est pas propre la France C est un lieu commun crit l OCDE dans ses perspectives de l emploi 1999 que de souligner l impor tance fondamentale d une main d uvre hautement qualifi e dans une co nomie de plus en plus mondialis e et informatis e La formation du capital humain appara t comme une condition d terminante de la r ussite des entreprises et des conomies nationales Toutefois la m me tude de l OCDE souligne combien les liens entre la formation et la comp titi vit sont difficiles tablir faute notamment de parvenir une mesure et une analyse comparable de l effort de formation La formation tout au long de la vie est dans la plupart des pays euro p ens d organisation r cente du fait de l introduction tardive de la forma tion continue dans nombre d entre eux Elle pr sente en outre une grande diversit qui refl te celles du syst me scolaire et de l organisation des rela tions sociales Tous les pays ont connu au cours des derni res d cennies une l vation du niveau de formation initiale qui s est accompagn e d un allongement de la dur e effective des tudes Mais celle ci a emprunt des voies tr s diff rentes Les travaux de comparaison r alis s par le CEREQ entre pays europ ens conduisent distinguer deux groupes de pays
234. s d s lors que capital physique et qualit de la main d uvre sont compl mentaires l adaptation devient une composante de l investissement tout court 26 Ballot G rard Fathi Fakhfath et Erol Taymaz 1998 Formation continue recher che d veloppement et performance des entreprises Formation Continue n 64 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Formation continue mode d emploi En d finitive il semble bien qu un changement de logique dans l utili sation de la formation continue soit intervenu entre la d cennie soixante dix et les ann es quatre vingt dix Mais en l absence de donn es sur les contenus de formation elles n expliquent pas les causes de celui ci Deux donn es compl mentaires pourraient permettre d tayer cette hypoth se Un premier facteur est sans doute rechercher dans l origine de l initia tive de la formation entre le salari et l entreprise malheureusement les enqu tes FQP ne renseignent pas ce point La premi re enqu te FQP cou vre la p riode 1972 1977 de la mise en place de la loi de 1971 pendant laquelle l effort des entreprises n exc de pas en moyenne l obligation de d penser qui leur est faite Au cours de cette p riode l initiative indivi duelle reste forte d autant que dans les secteurs d activit en expansion o l acc s au dipl me conditionne celui au m tier enseignement secteur m dical et social la format
235. s de la vie Analyse macro conomique et comparaisons internationales Robert Boyer Directeur de Recherche au CNRS CEPREMAP et EHESS Le contexte de la formation professionnelle a chang Le probl me de la formation tout au long du cycle de vie m rite d tre resitu par rapport aux tendances de longue p riode mais aussi aux parti cularit s des changements structurels qui se sont manifest s depuis le mi lieu des ann es quatre vingt Beffa Boyer et Touffut 1999 Parmi les facteurs de longue p riode il faut bien s r citer le basculement du paradigme productif d une configuration inspir e par la production de masse de biens relativement peu diff renci s un paradigme gouvern par la qualit et l innovation Boyer et Durand 1998 Or il est de plus en plus clair que les processus correspondants appellent le passage d un mode de formation des savoirs un autre La d limitation entre t ches mat rielles et intellectuelles se d place au profit de ces derni res la r activit aux al as suppose de plus grandes comp tences de la part des op rateurs donc une formation plus compl te que par le pass Stankiewicz 1995 Si l on de vait suivre compl tement l organisation de la firme japonaise qui fut long temps la figure embl matique de ce changement il faudrait donc passer d une logique de poste une logique de formation des comp tences sur l ensemble du cycle de vie Dans ce contexte la formati
236. s en vidence dans l en qu te r alis e aupr s d entreprises utilisatrices Outre que celles ci d cla rent que le CIE est rarement le facteur d clenchant d une embauche les employeurs soulignent souvent qu ils se situent dans le cadre des disposi tifs d aide l embauche qui de plus en plus s apparentent pour eux un r gime de droit commun La majorit des responsables d entreprise reconnaissent que sans l aide de la mesure ils auraient tout de m me embauch et que la cr ation nette d emploi reste minoritaire dans l ensem ble des embauches effectu es Ce d voiement de la mesure a conduit les pouvoirs publics mieux la cibler sur les publics prioritaires ch meurs et publics les plus en difficult Le r sultat a t une chute d un tiers du nom bre de contrats en CIE qui est tomb de 289 000 en 1996 a 196 000 en 1998 Enfin une attention particuli re doit tre accord e au r le que jouent les petites entreprises souvent de moins de dix voire de cinq salari s dans la mise en ceuvre de plusieurs dispositifs C est le cas des contrats de qualifi cation une entreprise sur deux des exon rations temps partiel ou des con ventions de coop ration On peut penser que les dispositifs de formation en alternance sont sans doute mieux adapt s aux petites entreprises comme le 41 Gelot Didier et Norbert Holcbact 1998 Perception et utilisation par les entreprises des
237. s selon qu elles ont la perspective d augmenter leurs effectifs ou doivent envisager de les r duire L effet productivit formation ou modernisation Les travaux qui cherchent mesurer l effet de la formation sur la pro ductivit couvrent tous une p riode o la formation d adaptation est d j largement en place Ils ont t r alis s sur des donn es qui datent de plu sieurs ann es mais il est probable que les m mes estimations effectu es sur les ann es r centes ne donneraient pas des r sultats tr s diff rents partir d un chantillon de 10 000 entreprises sur la p riode 1987 1992 Yannick Carriou et Fran ois et Jeger ont mis en vidence apr s neutra lisation des effets de structure des qualifications un effet positif du taux de formation de l ann e n sur la valeur ajout e de l ann e n avec une lasticit de l ordre de 2 L analyse de l effet cumulatif de la formation a confirm ce r sultat avec un effet d obsolescence d environ 50 par an plus la formation continue est ancienne moins elle est productive D autres travaux ont cherch affiner l hypoth se pr c dente Comme l crivent Carriou et Jeger la forte corr lation constat e entre formation et gains n tablit aucun lien de causalit directe entre ces l ments L ac croissement de la valeur ajout e pourrait r sulter d un fort progr s techni que dont il n a pas t tenu compte
238. se stabilise ensuite Toutefois les diff rences sont tr s fortes d un secteur l autre dans le b timent le taux de retour l emploi est plus rapide 45 au bout de trois mois mais il plafonne plus rapide ment pour se stabiliser autour de 60 d s le quinzi me mois dans les m taux la rapidit du retour est comparable au b timent 48 au bout de trois mois mais l augmentation est ensuite constante et neuf stagiaires sur dix ont un emploi au bout de trois ans Les r sultats sont analogues dans le tertiaire services commerces par contre ils sont moins bons dans le ter taire administratif 35 seulement au bout de trois mois et plafonnement 60 La stabilisation des retours a l emploi indique l AFPA semble r sulter d un volume gal d entr e en emploi et de retour au ch mage ce qui laisse penser qu une certaine pr carisation se manifeste que la suite de l tude devra clairer Enfin on retrouve les m mes difficult s d insertion pour les personnes qui ont les niveaux de qualification les plus faibles et qui suivent les stages de pr formation Alors que ces stages ont une finalit qualifiante une part importante des b n ficiaires s oriente en fait vers l em ploi mais se voit le plus souvent offrir des contrats pr caires l oppos l tude de la DARES sur l insertion apr s un contrat em ploi solidarit CES ou un stage d insertion et de formation l emploi SIFE so
239. seignement secondaire initiale Mayas NT minoritaire quilibr e dominante Faible poids Belgique Finlande Su de Espagne Tradition peu formalis e Gr ce Italie Portugal Royaume Uni Fili re institutionnalis e Irlande France Pays Bas Luxembourg Norv ge Fili re dominante Allemagne Autriche Danemark Suisse Si les situations nationales offrent une configuration tr s diff renci e en revanche leur dynamique pr sente un certain nombre de convergences dont trois dimensions m ritent d tre bri vement voqu es les poursuites d tudes les difficult s d insertion professionnelle et le type de r formes mises en uvre Dans l ensemble des pays les jeunes privil gient de plus en plus la pour suite d tudes dans les fili res longues g n rales ou professionnalis es Il convient de noter cet gard le succ s croissant remport par les fili res professionnalis es du sup rieur souvent de dur e plus courte et de cr ation plus r cente que les parcours acad miques classiques Le ph nom ne g n ralis de poursuite d tudes r sultat de la d mocra sation de l enseignement est actuellement amplifi par la volont des familles de se pr munir contre le risque de ch mage compte tenu de la d gradation de la situation de l emploi En effet dans tous les pays de rares exceptions pr s les jeunes connaissent des difficult s accrues d ac c s l emploi m me si celles ci
240. seignements des comparaisons internationales L obligation l gale de financement par les employeurs telle qu on la conna t en France n existe en r gle g n rale pas dans les autres pays Dans plusieurs pays la formation continue dans l entreprise r sulte des d ci sions de l employeur C est le cas notamment au Royaume Uni mais aussi en Allemagne en Autriche et dans certains pays nordiques comme la Fin lande ou la Su de D autres pays ont instaur des obligations de finance ment g n ralement limit es Italie Pays Bas Danemark Belgique Irlande Espagne La Cor e avait mis en place un dispositif similaire celui de la France au milieu des ann es soixante dix mais apr s avoir limit son champ d application aux entreprises de plus de mille salari s elle l a finalement supprim en 1998 L Australie a instaur un imp t formation en 1990 puis elle l a supprim en 1994 La France est donc un cas extr me dans la mesure o l architecture du syst me de formation professionnelle continue accorde une place impor tante aux obligations de financement et r sulte de l addition d obligations l gales successives ce qui en fait aujourd hui un syst me particuli rement complexe Le plancher de financement est fix 1 5 de la masse sala riale pour les entreprises d au moins 10 salari s et couvre la fois les actions du plan de formation 0 9 celles du cong de formation 0 2 et
241. services qui ont trait l entretien la restauration la distribu tion le traitement routinis de l information et l externalisation des t ches autrefois assur es au sein des entreprises manufacturi res Ces emplois qui ont un contenu en comp tence faible m me si certains dipl m s peu vent les occuper pour une p riode plus ou moins longue ont aussi la particularit de permettre une flexibilit de march puisque le savoir faire est en g n ral incorpor dans les routines de l entreprise Il fait l objet d un apprentissage extr mement rapide pour les nouveaux embauch s ce qui ne FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ANOINONODA ASA TVNV G WASNOOD our 3 Trois relations salariales autant de modes de formation de Organisation du travail Polarisation mais Comp tences Comp ter compl mentarit idiosyncrasiques pour des t ches Stabilit de l emploi mais t R mun ration d termin e par e Conventions collectives e Prix du march e Formule salariale propre e Partage du profit e Revenu de l pargne salariale 0 Relation salariale fordienne 2 Relati prof 1 Stabilit N polyvalente 4 r Partage du risque 5 Implication patri Note Il s agit de mod les th oriques purs Les regroupements mat rialis s par des ellipses correspondent dans les tudes de cas Source Beffa Boyer et Touffut 1999
242. sistants maternels 149 Formation recrutement 230 Sant Aides soignantes 69 Professions param dicales 32 Infirmiers 29 M decins 26 S curit 44 Services Commerce de grande surface 48 Restauration cuisiniers 59 Services administratifs comptables financiers 38 Industrie Conducteur d engins BTP 38 Ouvriers qualifi s de maintenance 34 Ouvriers d industrie de process 34 Source INSEE 1999 Donn es Sociales Cing raisons pour favoriser la formation tout au long de la vie Vu la multiplicit des effets de la formation il n est pas inutile d expli citer les diff rents objectifs que pourrait se donner une politique privil giant la formation tout au long de la vie De fa on tr s g n rale syst me ducatif et formation professionnelle fagonnent la division du travail d terminent l aptitude des individus s inscrire dans un contexte conomi que changeant Ils devraient ainsi contribuer au maintien de la coh sion sociale pour reprendre un terme fr quemment employ par la Commu naut europ enne N anmoins une clarification de ces divers objectifs est es sentielle lorsque l on entend r former les dispositifs institu s par la loi de 1971 C est d abord l occasion de red finir les fronti res entre formation ini tiale et continue d une fa on qui att nue la tension inh rente aux exigences de la citoyennet d un c t l imp ratif conomique de comp tit
243. smes de concurrence typiques du march Gauron 2000 Sans nier l impact de cette complexit institutionnelle de offre de forma tion professionnelle et l int r t d une rationalisation et simplification des proc dures actuelles il n est pas sans int r t de souligner les nombreux obsta cles structurels qui p sent sur la formation d un march en bonne et due forme Au niveau le plus fondamental alors qu on peut tenter de d finir des standards pour la formation initiale ce que codifient manuels du secon daire et text books universitaires par d finition la formation continue est beaucoup plus h t rog ne car elle doit adapter son contenu et ses objectifs une situation initiale sp cifique tenir compte des parcours professionnels de chacun et de la comp tence vis e terme pour une insertion satisfai sante dans l entreprise Il est par nature extr mement difficile de standardi ser la formation professionnelle et cela p se durablement sur la possibilit d un march v ritable White 1981 La certification pour utile qu elle soit pour les salari s et les firmes est encore limit e et ne suffit pas n ces sairement instituer un march transparent de la formation 3 Le rendement de la formation tr s lev e pour les faibles niveaux de formation initiale 40 30 20 Allemagne Rendement de la formation S Italie s Roy Uni 0 France 10 20 Inf rieur au 2e cycle 2
244. soulign que cette obligation implicite du contrat de travail appara t faire corps avec le contrat de travail 61 dont elle est une modalit particuli re d ex cu tion Pour Jean Marie Luttringer le contrat de travail n en demeure pas moins asym trique l obligation de formation qui s impose l entreprise n est que ponctuelle alors que pour le salari elle est au contraire permanente L abandon de l obligation de d penser au profit d une obligation de former implique d aller au bout de l volution engag e par les juges et d inscrire dans la loi une obligation r ciproque de formation visant as surer l adaptation des salari s obligation qui s imposerait toutes les en treprises qu elle que soit leur taille Le l gislateur ne ferait que prendre acte d une volution induite par les changements intervenus dans l organisation productive Cette obligation deviendrait ainsi un l ment du contr le juri dictionnel du licenciement Cette inscription dans la loi de l obligation d adaptation constituerait une volution importante du contrat de travail soulign e par de nombreux juristes Elle pr sente aussi un risque de rendre le contrat de travail ind termin d s lors que son objet n est plus l ex cution d un travail d fini par la qualification du poste mais par la mise en uvre d une comp tence Les juges consid raient jusqu ici que l employeur tait seu
245. ss comme profession interm diaire Si on mesure le rendement d un dipl me son rendement salarial le d clas sement des titulaires du baccalaur at ou d un dipl me d un premier cycle universitaire non professionnel est certain Mais si on s int resse la quali fication des emplois occup s la r alit est diff rente Les emplois qui restent intitul s ouvriers et employ s sont tr s diff rents de ceux d autre fois Ils se sont professionnalis s et requi rent des comp tences qui n taient pas exig es hier Les changements dans la relation entre le dipl me et l emploi apparais sent alors comme un sympt me de ceux intervenus dans les entreprises qui confront es des volutions technologiques beaucoup plus rapides que par le pass sont plus attentives aux capacit s d adaptation des sala ri s L l vation du niveau de formation l embauche constat e dans lin dustrie manufacturi re comme dans les services se veut une r ponse l in certitude quand aux besoins futurs de comp tences L adaptabilit du sala ri qui ne saurait se confondre avec le concept d employabilit prend le pas sur la comp tence purement technique requise par le poste de travail et justifie une formation de base plus importante Plus l adaptabilit des salari s est grande plus les changements dans l organisation du travail peuvent tre rapides Il n en demeure pas moins que les difficult s d
246. ssement de l entreprise et du salari que traduit l essor des formations d adaptation et l estompement de la logique de promotion sociale l uvre dans la forma tion dans le mod le fordiste Ces volutions g n rales sont illustr es dans le rapport par la pr sentation des exp riences de formation de certaines entreprises ou branches professionnelles Renault banque Elles tendent mettre l accent sur l enjeu majeur que constitue la certification des formations laquelle permet d extraire des formations dispens es par les entreprises la partie transf rable sur le march du travail Dans la quatri me partie de son rapport Andr Gauron traite des liens entre programmes de formation et mesures d insertion des personnes en CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE difficult sur le march du travail Sans nier les interactions positives qui peuvent exister entre ces deux dispositifs il souligne d embl e que la formation continue est le produit de la croissance les mesures d inser tion sont le fruit du ch mage de masse D une fa on plus g n rale il s efforce d valuer les propri t s de trois strat gies menant I insertion le d veloppement de la formation en alternance l allongement de la for mation initiale et la baisse du co t salarial Il souligne les inconv nients des mesures visant all ger le co t du travail qui diminuent le rendement des dipl mes acquis
247. st donc l un des deux pays o la part des co ts de formation pour les employeurs dans le co t total de la main d uvre est le plus lev On retire de ces comparaisons l id e qu il n y a pas en France insuffi sance des ressources affect es la formation professionnelle mais plut t un probl me d adaptation aux besoins et de r gulation d ensemble du syst me FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Un syst me complexe et rigide Plusieurs constatations concernant notre syst me de formation perma nente posent probl me Bien que l effort financier pour la formation professionnelle soit en France relativement lev on constate que des p nuries de main d uvre qualifi e apparaissent rapidement lorsque la croissance conomique se r installe On l avait observ en 1989 1990 on le constate nouveau aujourd hui Il y a donc un probl me de r activit du syst me Il y a aussi un probl me d ad quation aux attentes Moins de 10 des b n ficiaires d une formation mentionnent une volution positive de leur qualification ou de leur fonction apr s cette formation et 85 d entre eux occupent le m me poste l issue de la formation Le gain retir de la formation professionnelle est donc aujourd hui jug modeste par les int ress s L effort financier consenti par les m nages pour la formation profes sionnelle est extr mement faible puisque cet effort ne repr sente que 1 7
248. t du ch mage au niveau des dipl mes cf figure 1 supra Les tudes conom triques si elles fournissent pour les tats Unis une s rie d indices empiriques Berman Bound et Griliches 1994 sont loin de trancher le d bat ne serait ce que parce que manquent des comparaisons internationales syst matiques Par ailleurs un ventuel biais du progr s technique en faveur des hautes qualifications peut tre la cons quence par exemple de l volution du syst me ducatif et non pas un ph nom ne tota lement exog ne Acemoglu 1998 En effet la pr pond rance d un mo d le de signalement peut tr s bien aboutir ex post l illusion d un progr s technique biais en faveur des hautes qualifications Par ailleurs les choix organisationnels en faveur d une plus ou moins grande d centralisation jouent aussi un r le quant la nature des comp tences requises et les techni ques compatibles avec l organisation interne retenue Caroli et Thoenig 1999 Le probl me se complique encore lorsque l on prend en compte la grande h t rog n it de l volution des technologies et des organisations dans les divers secteurs dans la mesure ot la r volution des technologies de l information et de la communication est loin de se faire sentir de fa on uniforme dans toutes les branches quel que soit le pays Il ne faut pas oublier en effet que la direction du progr s technique est endog ne non seulement au sens de
249. t de quatre en France Or l Allemagne et le Dane mark parviennent former peu pr s galement dans les entreprises de toutes tailles Pour ce qui est enfin de l effort de formation selon une enqu te com munautaire portant sur 1993 la France appara t en position m diane plut t haute en Europe Du point de vue du nombre des entreprises qui ont r alis une action de formation en 1993 la France est sensiblement au dessous de P Allemagne du Royaume Uni et du Danemark et de l Irlande loin devant les pays d Europe du sud Mais si on rapporte le nombre des salari s ayant re u une formation au nombre total des salari s la France reste derri re le Royaume Uni et l Irlande mais elle passe devant l Allemagne Selon les Perspectives de l emploi de l OCDE les donn es montrent que la formation continue structur e est relativement peu d velopp e dans les pays de l Europe du sud mais relativement importante au Royaume Uni en France et dans la plupart des pays nordiques L enqu te sur la formation professionnelle continue 1994 donne aussi la mesure du volume de formation en consid rant le co t de la formation pour les employeurs en proportion du total des co ts de main d uvre OCDE 1999 Les employeurs portugais et italiens arrivent au dernier rang au regard de cet indicateur Les employeurs britanniques arrivent en t te avec un effort d investissement de 2 7 La France arrive juste der ri re C e
250. tant assurer que les emplois non qualifi s sauvegard s ou cr s b n ficient aux personnes ayant le plus faible niveau de formation Partant du constat de l l vation spectaculaire des efforts de formation des entreprises qui y consacrent en moyenne 3 5 de la masse salariale soit bien au del de I obligation l gale de 1 5 mais aussi de la part tr s pr pond rante qu y prend d sormais la formation consistant dans l adap tation au poste de travail Andr Gauron examine ensuite ses incidences pour les entreprises et les salari s Si les tudes disponibles ne sont pas unanimes d tecter une corr lation positive entre effort de formation et volution de la valeur ajout e de l entreprise l auteur conclut cependant au b n fice de la formation dans l entreprise qui r side dans la meilleure adap tation des salari s aux postes de travail S agissant des salari s le rapport reprend son compte la th orie du signalement les entreprises s lec tionneraient les salari s qu elles font b n ficier de la formation et corri g e de ce biais de s lection l influence de la formation sur les salaires serait faible sinon nulle mais en revanche la formation favorise la fid lit des salari s l entreprise Ces travaux th oriques permettent d illustrer deux tendances majeures dans les pratiques de formation le recul de l initiative individuelle de formation et de l id e de co investi
251. tations de formation accent mis sur les p dagogies sp cifiques 4 mettre en ceuvre dans le cas de personnes en difficult Dans son commentaire Michel Didier part du constat tabli par Andr Gauron de I absence d un v ritable march de la formation professionnelle et recherche les m canismes qui permettraient de mieux r v ler offre et la demande de formation Il sugg re ainsi d aller vers une plus grande d centralisation des choix des co investisseurs que sont les entreprises et les salari s par exemple en assortissant I obligation de payer faite aux en treprises d une facult de choix dans l utilisation des droits formation sous la forme notamment de ch ques ou de comptes formation ou en confiant aux partenaires sociaux la responsabilit d tablir les proc dures de validation des acquis professionnels ou encore en encourageant les salari s effectuer pour partie leurs efforts de formation pendant leur temps libre Le commentaire de Thomas Piketty porte sur trois questions soulev es par le rapport d Andr Gauron En premier lieu il sugg re de ne pas exag rer l opposition entre les politiques de formation et celles visant all ger le co t du travail peu qualifi s il n est pas douteux que les premi res constituent la meilleure r ponse long terme la question de I adaptation des qualifications aux volutions technologiques il y a cependant l
252. te de l augmentation du pour centage de jeunes qui acc dent au baccalaur at et l effet de structure de la population active qui r sulte du recul de la proportion d actifs faible ni veau de formation qui s op re mesure que les g n rations de l imm diat apr s guerre partent en retraite La diff rence de niveau de formation initiale est videmment encore plus saisissante par tranche d ge ceux qui ont un niveau VI Vb ne repr sentent plus que 30 de la tranche 25 39 ans contre 55 pour les 50 ans et plus et ceux qui ont le bac et plus 37 contre 24 Le niveau V CAP BEP est par contre plus repr sent dans la tranche des 25 39 ans 33 que dans celle des 50 ans et plus 23 du fait de la forte proportion de dipl m s du CAP BEP dans les ann es quatre vingt qui a pr c d la mon t e vers le baccalaur at 4 Taux d acc s a la formation continue par cat gorie socio professionnelle En Ouvriers non qualifi s Ouvriers qualifi s Employ s Techniciens Cadres Source Exploitation des d clarations fiscales 2483 1995 traitements CEREQ La forma tion professionnelle contribution du secr tariat d tat aux Droits de la Femme et la For mation professionnelle mars 1990 Or malgr la loi de 1971 la formation continue n a pas contribu modifier la situation des moins form s En 1995 le taux d acc s la for mation continue tait de 16 7 pour les ouvriers n
253. temps qu acc l rer leur recours aux nouvelles technologies il conviendrait d tudier comme cela se pratique dans d autres pays la possibilit d un amortissement int gral de l investissement n cessit par la cr ation de postes de travail d di s la formation de jeunes ou d adultes l ann e o celui ci est r alis FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE Renforcer l efficacit de la d pense de formation et la transparence dans l allocation des ressources Avant de d penser plus il faut d penser mieux Avec environ 3 du PIB consacr s au total la formation continue et l insertion et prati quement autant en faveur de la formation initiale l effort global d di la formation est important Priorit doit tre donn e l optimisation des res sources qui y lui sont allou es par red ploiement progressif des diff rents dispositifs en faveur de l emploi vers la formation cet gard l enjeu d une remise en coh rence de la formation et de l emploi est double direct parce qu elle est la condition de l acc l ration de la modernisation et indi rect par la r duction des charges publiques qu elle permettrait Une part importante de la formation est assur e directement par les employeurs priv s et publics Mais l existence d organismes ind pendants de ceux ci constitue un compl ment indispensable au bon fonctionnement de l ensemble du syst me De tels orga
254. tient au con traire des m tiers g n riques comptables employ s de secr tariat Le m me constat peut tre fait avec les dipl mes professionnels de niveau V et IV CAP BEP et Bac Alors que les m tiers de l industrie renvoient des formations tr s sp cifi es dans le cadre des conventions collectives de branche ceux du ter taire font appel des connaissances plus g n rales qui peuvent tre acqui ses par des fili res la fois g n rales et techniques qui se retrouvent en concurrence De plus le caract re transversal de certains m tiers comme comptable ou secr taire d ailleurs non sp cifiques au tertiaire rompt la relation avec la branche qui est la base de la forte structuration de la 8 Boyer Robert 1995 Formation et emploi dans les nouveaux mod les de produc tion STI OCDE n 15 pp 119 147 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE relation formation emploi dans l industrie et le BTP Dans le tertiaire le lien devient interprofessionnel Mais dans le m me temps chaque profes sion a des particularismes propres que la formation en comptabilit ou en secr tariat ne prend pas en compte Il n y a plus stricte correspondance entre le dipl me professionnel et le m tier exerc notamment au niveau du baccalaur at Le deuxi me facteur r sulte des nouvelles formes de la comp titivit internationale Comme l a montr Robert Boyer le mod le fordiste s ins
255. tiers de l industrie ceux du tertiaire se caract ri sent par une relative ind termination et la pr dominance de m tiers trans versaux aux diff rents secteurs d activit comme dans le domaine de la comptabilit du secr tariat de la gestion informatique La nomenclature des professions et cat gories socioprofessionnelles des emplois salari s d entreprise en 353 postes de l INSEE en est un bon exemple alors que l emploi salari dans le tertiaire marchand est pr s du double de celui dans l industrie et le BTP la nomenclature d crit 53 postes d ouvriers qualifi s et 20 postes d ouvriers non qualifi s hors ouvriers d artisanat contre seu lement 15 d employ s administratifs et 11 d employ s de commerce sans distinguer entre qualifi s et non qualifi s Dans la cat gorie professions interm diaires elle d crit pour l industrie 24 postes de techniciens et 20 postes de contrema tres et seulement 8 postes de ma trise et techniciens administratifs et 9 de commerce Le libell des postes est encore plus signi ficatif pour l industrie il sp cifie des m tiers pr cis on trouve par exem ple trois postes c bleurs qualifi s en lectricit en lectronique ou trois postes d ouvriers qualifi s travaillant par enl vement de m tal selon que le travail s effectue par petites s ries moyennes s ries ou par machine com mande num rique pour le tertiaire la nomenclature s en
256. tion initiale devrait b n ficier de la s curit sociale tudiante e d autre part donner aux non bacheliers un droit de deuxi me chance pour leur donner la possibilit lorsqu ils le souhaiteront de com bler leur handicap de formation de base 48 Ibid El CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Par ailleurs adoss e 4 une solide formation de base la formation en alternance constitue un mode particulier et compl mentaire de formation dipl mante qui assure une bonne insertion professionnelle D s lors qu on ne limite pas apprentissage aux niveaux de formation les plus faibles une distinction pourrait tre tablie entre apprentissage en tant que mode alter natif de formation initiale et formation en alternance en tant que prolon gement professionnel de la formation initiale et insertion dans l emploi L un est un processus long de 3 5 ans l autre doit rester assez court de 6 12 mois En donnant acc s une certification professionnelle elle conso lide le dipl me initial et vite la fuite dans des tudes longues qui ne correspondent pas a un projet professionnel d fini En particulier pour am liorer l insertion la sortie des lyc es professionnels on pourrait renforcer l acc s l alternance soit en derni re ann e de lyc e soit comme un compl ment de formation apr s l obtention d un bac professionnel Enfin l information sur la formation professionnelle
257. tive directe compte tenu de l activit propre de la firme Sym triquement un autre versant de la nouvelle conomie du travail consid re que le niveau atteint au sortir du syst me scolaire mesure et r v le les caract ristiques propres des indivi dus ind pendamment m me de la contribution du syst me ducatif l ex tension de leurs connaissances et comp tences Abowd Finer et Kramarz 1998 Dans l un et l autre cas si les capacit s intrins ques sont in gale ment distribu es dans la population ni l ducation ni la formation ne con tribueraient la performance macro conomique si ce n est en r v lant les plus aptes s ins rer dans les processus productifs l extr me les inves tissements ducatifs ne seraient que des co ts de d tection des talents Une FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE conception plus clectique conduirait penser que le dipl me est tout la fois un signal et une anticipation des comp tences potentielles selon une pond ration qui d pendrait de la qualit de l ad quation entre syst me du catif et organisation productive Boyer et Caroli 1993a Enfin la conversion des capacit s individuelles en performance macro conomique suppose que le march du travail joue pleinement son r le en quilibrant 4 chaque instant offre et demande de chaque cat gorie de main d ceuvre grace la flexibilit des prix Or les march s du travail manifes tent
258. tives de l OCDE p 147 192 juin OCDE 1999b L conomie fond e sur le savoir des faits et des chiffres R union du Comit de la Politique Scientifique et Technologique OCDE Paris Rouilleault Henri 1993 Le Japon Croissance conomique et relations du travail Notes et Etudes Documentaires La Documentation Fran aise Paris Salais Robert et Michael Storper 1994 Les mondes de production di tions de l EHESS Paris Spence M 1973 Job Market Signaling The Quarterley Journal of Economics p 353 74 ao t Stankiewicz Frangois 1995 Choix de formation et crit res d efficacit du travail Revue Economique n 5 Septembre p 1311 1331 Taddei Dominique 1999 Retraites choisies et progressives Conseil d Analyse Economique n 21 La Documentation Frangaise Paris White Harisson 1981 Where do Markets come from American Jour nal of Sociology 87 3 517 47 CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE Annexe A Formation professionnelle initiale et continue en Europe synth se comparative Francois Aventur et Martine M bus Centre d Etudes et de Recherches sur les Qualifications CEREQ De la formation professionnelle initiale Quelques enseignements relatifs la dynamique des syst mes de for mation et l articulation formation initiale formation continue peuvent tre tir s de l ensemble des d veloppements qui pr c dent La formation
259. tous les pays De plus celle ci n a pas profit aux secteurs qui font le plus appel des dipl m s de haut ni veau mais elle a irrigu l ensemble des activit s Il n en demeure pas moins que l articulation entre formation g n rale et formation sp cifique l entreprise reste pendante Comment faire pour que la premi re ne se traduise pas par une prolongation massive de la dur e des tudes sans b n fice ni pour l individu ni pour l entreprise Quelle r gu lation peut on mettre en place pour utiliser aux mieux les ressources de l tat comme de l entreprise L alternance instaur e par un accord inter professionnel de 1983 et partiellement repris dans la loi de f vrier 1984 qui a pris son essor dans les ann es quatre vingt dix semble une solution possible Elle permet de recruter des jeunes au niveau bac et de les con duire des dipl mes d un niveau gal bac 2 ou 3 Elle vite une prolon gation des tudes g n rales en orientant celles ci vers des dipl mes direc tement li s une insertion professionnelle Elle apporte ainsi un l ment d efficacit tant du point de vue de l allocation des ressources publiques d ducation que de professionnalisation des formations finales L alternance cr e une sorte de zone grise entre formation publique et formation priv e en instaurant une sorte de mixit de la formation C est le cas de l Universit Thomson qui associe plusieurs entre
260. tre en fonction du niveau atteint au sortir du syst me ducatif La d croissance observ e en France est particu li rement spectaculaire graphique 3 C est l un paradoxe de la formation continue tout au moins en France car le ph nom ne est moins marqu dans certains pays scandinaves et de l Europe du nord OCDE 1999a pp 158 Alors que la pratique des firmes fran aises est plut t d accorder une formation aux salari s les mieux dot s en termes scolaires ce qui sugg rerait une compl mentarit entre ces deux modalit s de formation des comp tences analyse des rendements incite rait conclure que formation initiale et formation tout au long de la vie FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE EI devraient tre essentiellement des substituts Si les donn es du graphique 3 s av raient robustes il faudrait en conclure qu un r quilibrage de la for mation professionnelle en direction des moins qualifi s aurait un double effet r duire les in galit s sociales et am liorer la performance des fir mes C est un argument qui militerait en faveur d un droit de tirage sur la formation continue qui serait accord l individu d autant plus g n reuse ment que la formation initiale aurait t court e Mais bien s r pour que les comp tences ainsi acquises au cours de la carri re professionnelle con tribuent la performance de la firme il importerait que le cursus choisi soit n goci ave
261. tween changes in the productive system forms of competition and wage relationships and identifies the central role of vocational training in generating growth externalities we note indeed that the return of investment in vocational training is several times greater from the moment that at the same time there s an increase in the initial training which improves the ability of workers to learn how to learn and increases the possibilities of companies to select workers who have the best capacities to learn Such a model however has major risks with re gard to the equality between workers concerning the access to skills required CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE by the most dynamic branches That is why Robert Boyer in conclusion appeals for bolstering individual rights for training so as to on the one hand incite firms to improve the content of the description of their job offers and on the other hand to reduce the inequalities inherent to the functioning of the educational system Two annexes conclude the report The first reproduces some charts extracted from a book by Fran ois Aventur and Martine M bus CEREQ which give a synthetic presentation of the initial and vocational training systems in member countries of the European Union The second written by Laurent Caussat French Council of Economic Analysis forms a synthesis of the economic literature concerning the foundations in certain respects paradoxi
262. ue cette variable constitue bien un d terminant a part enti re des r mun rations observ es et que pour des individus pr sentant les m mes qualit s aucune diff rence entre les r mun rations re ues par les salari s form s et ceux qui ne le sont pas m me chez les sans dipl me n est discernable Un second enseignement de l exploitation de l enqu te FQP de 1993 concerne l emploi La faiblesse des effectifs quittant leur employeur apr s avoir t form s 2 4 de l ensemble des salari s ayant chang d entre prise sur la p riode tudi e indique que la formation continue est un fac teur de stabilit de l emploi De plus ceux qui changent d emploi apr s avoir b n fici d une formation n en tirent pas d avantage salarial signifi catif dans leur carri re ult rieure Goux et Maurin expliquent ce r sultat en sugg rant deux explications d une part les entreprises anticiperaient la fid lit des salari s qu elles choisissent de former d autre part les forma tions tr s sp cifiques qu elles d livrent rendraient impossible de les valori ser en dehors de l entreprise Entre 1988 et 1993 parmi ceux qui n avaient pas re u de formation de leur employeur une date donn e 31 ont quitt l entreprise par la suite contre seulement 5 pour ceux qui ont re u une formation Toutefois ce r sultat m riterait d tre affin en fonction du po sitionnement des entreprise
263. ue de l emploi La Documentation Fran aise Paris p 169 176 Davanne Olivier Lorenzi Jean Herv et Frangois Morin 1998 Retrai tes et pargne Conseil d Analyse Economique n 7 La Documen tation Frangaise Paris Dr ze Jacques ed 1990 Europe s Unemployment Problem Cambridge MA MIT Press Durand Jean Pierre et alii 1999 L avenir du travail a la chaine Collec tion Recherches La D couverte Paris Fitoussi Jean Paul et Olivier Passet 2000 R formes structurelles et poli tiques macro conomiques les enseignements de mod les de pays Projet de rapport pour le Conseil d Analyse Economique a paraitre Freeman Richard B 1998 Wages Employment and Unemployment An Overview European Commission EC DGV OECD DEELSA Seminar Office for Official Publications of the European Communities Luxembourg p 21 31 Freyssinet Jacques 2000 Les le ons des exp riences de r duction du ch mage dans les pays industrialis s Projet de rapport pour le Conseil d Analyse Economique para tre Gatti Donatella 2000 Institutions savoirs comp tences une analyse en termes de compl mentarit s Mim o Social Science Research Center WZB Berlin janvier Gauron Andr 2000 Formation tout au long de la vie Une prospective conomique Conseil d Analyse Economique n 22 la Documen tation Frangaise Goux Dominique et Eric Maurin 1997 Les entrepr
264. uels de la politique de l emploi et les rares valuations r centes des dispositifs d insertion confirment la hi rar chie tablie par l tude de Gelot et Simonin qu ils jugeaient stable sur longue p riode Dans l ordre d croissant d efficacit assurer le retour l emploi on trouve la formation qui suppose la pr sence en entreprise les stages en entreprise la formation en centre hors de l entreprise enfin au bas de l chelle les emplois temporaires dans les services publics et les associations type CES Par ailleurs le retour l emploi est d autant plus rapide et stable que le niveau de formation est plus lev au moment de l entr e dans l un ou l autre des dispositifs Enfin la dur e du stage est une variable discriminante pour expliquer les taux diff renci s de retour l em ploi les stages les plus longs permettent une meilleure insertion pouvant aller du simple au double Plusieurs tudes clairent ce classement Celle de la DARES sur le con trat de qualification contrat d insertion en alternance r serv aux jeunes de moins de 26 ans Un peu plus de deux ans apr s leur entr e en contrat de qualification 62 des b n ficiaires ont obtenu un dipl me ou une valida tion de leur formation et les deux tiers ont un emploi 40 sur un contrat dur e ind termin e Les jeunes de niveau de formation sup rieur sont trois 38 Charpail Christine et Serge Zilberman 1998
265. ues l ments de comparaison des taux de ch mage fran ais et am ricain conomie et Statistique n 301 302 19 Regards sur l ducation les indicateurs de l OCDE 1998 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE des taux de ch mage plus lev s pour tous les niveaux de formation que la plupart des pays industriels Enfin pour les plus de 50 ans la France com par e aux tats Unis a un taux de ch mage plus lev tous les niveaux de formation ph nom ne encore plus marqu chez les femmes et un taux d activit plus faible 4 Taux de ch mage par niveau d instruction A de la population active g e de 25 64 ans 1994 n 70 25 W Sup rieur de niveau universitaire Sup rieur de niveau non universitaire E Secondaire 2e cycle En dessous du secondaire 2 me cycle Total 20 0 g N 2 D 4 a KA amp he Ka ne NI d g fe sS s s S z sS S s S lt S S RY S S k amp Ro S Sos S Sigs vo JS cs Fw ye ge lt KP Qs Note Les pays sont class s par ordre d croissant du taux de ch mage du niveau d instruction en dessous du secondaire deuxi me cycle Source OCDE La mise en relation du niveau de formation initiale et de l organisation du travail peut expliquer les diff rences de sp cialisation souvent mises en vidence entre l industrie fran aise fortement implant e dans les biens de consommation
266. ues Si des textes nouveaux devaient tre pris ces textes devraient pr voir explici tement un large droit l exp rimentation et la possibilit de mettre en uvre des formules d rogatoires si n cessaire La formation est un co investisse ment des entreprises et de leurs salari s Elle se d veloppera d autant mieux qu elle sera v cue comme une co responsabilit des partenaires sociaux et non comme une contrainte FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE KK Commentaire Thomas Piketty Charg de Recherches au CNRS et Chercheur au CEPREMAP Le rapport d Andr Gauron constitue une contribution importante une question essentielle Mes commentaires s articulent autour de trois axes d une part la question de la place des politiques de formation par rapport aux autres outils dont nous disposons pour lutter contre le ch mage d autre part les probl mes pos s par certaines comparaisons internationales es quiss es dans le rapport enfin l valuation des propositions concr tes fai tes par Andr Gauron pour am liorer le fonctionnement du march fran ais de la formation La place des politiques de formation dans la lutte contre le ch mage Il ne fait aucun doute que les politiques de formation ont un r le essen tiel jouer dans la lutte contre le ch mage Toute la question est de savoir quelle doit tre l importance de ce r le notamment par comparaison aux autres politiques structu
267. uligne le peu d efficacit de ces dispositifs Dix huit mois apr s leur entr e dans l un ou l autre de ces dispositifs les situations des b n ficiaires et les v nements professionnels intervenus depuis leur retour sur 39 Patte Fran ois et Dominique Pouchard 1999 Enqu te sur le cheminement des b n fi ciaires sortis de formation entre juillet 1995 et juin 1996 Rapport d tape AFPA mim o avril 40 Charpail Christine et Serge Zilberman 1997 Apr s un CES ou un SIFE des trajec toires plut t dans la ligne des parcours ant rieurs DARES Premi res Informations et Pre mi res Synth ses 43 1 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE le march du travail refl tent des trajectoires qui s inscrivent dans la conti nuit des parcours ant rieurs Les jeunes acc dent g n ralement a des em plois de courte dur e tandis que les plus g s restent menac s par le ch mage de longue dur e ou par une sortie anticip e de la vie active Le principal avantage de ces dispositifs et il n est pas n gligeable r side dans leur r le de r insertion sociale qu il exerce pour le temps de leur dur e Deux facteurs expliquent les mauvais r sultats des CES en mati re de re tour l emploi l absence de formation et l absence de possibilit de conso lidation de l emploi dans le secteur public du fait soit des proc dures nor males de recrutement essentiellement sur
268. un dipl me alors que la mobilit tant interne qu externe est possible dans le maintien voire l extension des com p tences Des efforts r p t s d acclimatation de ce mod le dans les pays europ ens tels que la France ou encore le Royaume Uni n ont pas livr les r sultats esp r s c est dire ceux du mod le dual de Allemagne Sans doute faute de partenaires sociaux capables de n gocier les compromis ins titutionnalis s correspondants FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE La formation sur l ensemble du cycle de vie porte effort sur la restau ration des comp tences lorsque le durcissement de la concurrence et des innovations radicales viennent roder ou d truire l avantage comp titif h rit du pass Les diverses g n rations au travail sont donc concern es par cette remise niveau ou reconversion ce qui a priori produit des effets de moyen terme et non pas seulement dans le tr s long terme Au sein de cette strat gie se distinguent plusieurs variantes selon le caract re pr ven tif et anticipateur de la formation ou au contraire selon qu elle vient com penser ex post ce que l on appelait dans les ann es soixante dix les d g ts du progr s La Su de fut longtemps un excellent exemple des succ s de cette strat gie Un bilan co t avantage de ces diverses options reste faire semble t il Buechtemann 1998 Il est d autant plus difficile qu il faut proc d
269. us en plus pr coces Taddei 1999 r duisent encore les incitations qu ont les entreprises d velopper les comp tences de leurs salari s les plus anciens Simultan ment le contenu de la formation pro fessionnelle ne peut manquer d tre affect sous la double pression des nouvelles attentes des firmes et d un niveau ducatif initial diff rent de celui qui pr valait dans les ann es soixante dix qui virent l mergence des dispositifs l gislatifs et r glementaires qu il convient aujourd hui d ajuster cette nouvelle configuration Ces trois s ries de transformations sont elles m mes la r ponse des fir mes aux changements de l environnement macro conomique intervenus depuis deux d cennies La transformation progressive du mode de r gula tion affecte les exigences en mati re de comp tence selon quatre canaux principaux CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE La poursuite de I internationalisation de la production des changes et de l investissement dessine potentiellement une nouvelle carte de la divi sion du travail en vertu de laquelle les pays de vieille industrialisation ap profondiraient leur sp cialisation dans les secteurs marqu s par des com p tences lev es de la main d ceuvre et l accent mis sur l innovation alors que les nouveaux pays industrialis s d velopperaient les segments de la production n cessitant de moindres qualifications et tr s peu d investisse ments en RD La
270. ux qui partent en retraite Seul le retour un quasi plein emploi permettrait d enrayer un tel mouvement qui par parenth se inciterait alors permettre aux salari s qui le d sirent de prolonger leur activit au del de l ge l gal de la retraite quitte ac centuer les efforts de formation continue C est une invitation synchroni ser les r formes sur les retraites choisies et la formation tout au long de la vie seconde compl mentarit tout fait essentielle dans le contexte euro p en et fran ais L organisation du travail qu implique une conomie de la connaissance est plus propice au red ploiement de la formation professionnelle que ne l tait l organisation fordienne de lapr s Seconde Guerre mondiale Il est significatif cet gard que la recherche de la qualification du poste c de la place l am lioration des comp tences des salari s car dans le mod le productif mergent la mobilisation du potentiel des nouvelles formes d or ganisation et technologies est d autant plus ais e que les travailleurs sont bien form s et incit s coop rer la r gularit des flux productifs l am lioration de la qualit ou encore la recherche de la productivit La forma tion se place ainsi au c ur de la r organisation des firmes selon un nou veau mod le manifestant de fortes compl mentarit s entre recherche de la FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ANOINONODA ASATVNV G
271. veau de formation Le rapprochement entre la proportion d emplois non qualifi s dans l em ploi total 16 et celle de la population active ayant au plus le certificat d tudes 26 souligne l ampleur du d calage qui s est op r entre la qualification de l emploi et le niveau de formation des individus en acti vit Dans un mode d organisation de la production o l acc s aux emplois d ouvriers et d employ s qualifi s s effectuait en grande partie l ancien net par l exp rience acquise cet cart pouvait ne pas constituer un handi cap D s lors que les entreprises doivent g rer une modernisation qui n cessite des aptitudes cognitives non acquises ni par la formation ni par l exp rience ce d calage devient un frein la modernisation que les entre prises l vent en rejetant vers le ch mage et l exclusion les salari s les moins form s La diff rence de situation entre les tats Unis et la France ressortirait alors la fois de rythmes diff rents dans la modernisation des entreprises et dans la fa on dont cette modernisation est conduite Certes il y a eu partout d importantes r ductions d emploi mais les cons quences en ont t diff rentes Aux tats Unis le bon niveau de formation initiale de la main d uvre am ricaine lui conf rait une grande adaptabilit lui permet tant d voluer vers des formes de travail requ rant polyvalence et initiative 20 Antoin
272. vens M 1994 A Theoretical Model of On the Job Training with Imperfect Competition Oxford Economic Papers 46 537 562 Stevens M 1996 Transferable Training and Poaching Externalities in Acquiring Skills Market Failures their Symptoms and Policy Responses Booth et Snower eds Cambridge University Press Stevens M 1999 Should Firms Be Required to Pay for Vocational Training CEPR Discussion Paper Series n 2039 FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE R sum Le rapport La formation tout au long de la vie une prospective co nomique r dig par Andr Gauron examine tout d abord les tendances r centes de la formation initiale comme continue en France et a tran ger S agissant de l importance de l effort en faveur de la formation conti nue la France occupe une place particuli re la deuxi me en Europe avec environ 2 du PIB derri re le Royaume Uni 2 7 du PIB en raison du dispositif sp cifique que constitue obligation de financer la formation professionnelle hauteur de 1 5 de la masse salariale introduit dans la loi de 1971 Les comparaisons internationales font galement ressortir certains in variants l effort de formation continue est d autant plus lev qu il s ap plique aux salari s les plus qualifi s et les disparit s dans l acc s la for mation continue sont d autant plus faibles que le niveau de la formation
273. ventionn et peu productif l autre dot d un dynamisme propre de croissance de la productivit et des niveaux de vie avec peu de passerelles entre les deux statuts moins que l conomie ne s approche du plein emploi On peut alors redouter que la solution transitoire d un abaissement du co t salarial finisse par marquer durablement le sentier de croissance conomique l oppos de la vis e qui devait tre celle de l co nomie du savoir Dans le cas am ricain coexisteraient alors durablement d un c t des working poors d un autre des salari s int gr s dans une carri re professionnelle En Europe des ch meurs de longue dur e et des travailleurs d courag s ne parviendraient pas rejoindre le groupe des sa lari s soumis l imp ratif de comp titivit d innovation d implication dans le travail contrario un nouveau statut de la formation profession FORMATION TOUT AU LONG DE LA VIE ANODINONODA ASATVNV G WASNOD MAN 4 Les effets de diverses strat gies dont la formation sur Strat gie 2 oy Formation sur le cycle de Bais hen Education g n rale Formation en alternance Caract ristiques vie Effets sur Le changement En th orie n cessaire si R ponse un flux r gulier R ponse ad quate technique innovations majeures d innovations affectant si innovation incr mentale les l ensemble d une industrie La r activit aux Indi
274. x terne l entreprise sur le mod le de ce qui merge dans certains pays en mati re de litt ratie informatique Enfin si les perc es sont radicales et de grande ampleur la reconfiguration de la formation initiale est elle m me l ordre du jour Les donn es statistiques sur la nature des emplois les plus dynamiques et les comp tences qu ils requi rent confirment ce d calage entre l offre institutionnalis e de formation et les besoins mergents tableau 2 Les m tiers li s aux soins personnels et la sant comme ceux li s la distri bution et la restauration tendent supplanter ceux li s l industrie ma nufacturi re qu ils concernent la maintenance ou la conduite des indus tries de process Selon la nature du m tier la formation peut plus ou moins ais ment tre codifi e donc externalis e et objet de concurrence marchande Cette difficult d institutionnalisation de march s plaide en faveur de l laboration de proc dures et de r gles g n rales r gissant les choix des CONSEIL D ANALYSE CONOMIQUE salari s comme les strat gies des firmes et simultan ment la constitution d un dispositif coh rent d valuation des effets de la formation d autant plus n cessaire que les incitations et ou le financement publics sont d ter minants DARES 1996 pp 169 83 2 Les volutions de l emploi de 1983 1998 En milliers Soins aux particuliers As
275. xtension des formes d organisation d un champ naturellement touch par la complexit des in terventions et des acteurs Individus employeurs pouvoirs publics et par tenaires sociaux sont en effet impliqu s de multiples chelons dans la d cision la mise en uvre ou le financement de la formation continue Nous avons privil gi dans notre approche une lecture des pratiques nationales fond e sur le r le des individus et des employeurs affirmant en cela le caract re central des pratiques de formation en lien avec la perfor mance des entreprises et la mobilit professionnelle des personnes Cette relation employeur salari n est videmment pas exclusive du r le souvent essentiel jou par les pouvoirs publics et les partenaires sociaux Mais les b n ficiaires ultimes de la formation et de ses effets sont avant tout l indi vidu et l entreprise C est la raison pour laquelle nous avons choisi cette cl d entr e particuli rement clairante des situations nationales 2 La formation continue dans l Europe des Quinze Initiative de l employeur Initiative de l individu Faible Moyenne Forte R duite Italie Irlande Espagne Gr ce Portugal Mod r e Allemagne France Autriche Belgique Luxembourg R pandue Pays Bas Royaume Uni Forte Danemark Finlande Su de 2 On peut noter cet gard que les deux facteurs voqu s pr c demment ont des r sonan ces conomi
276. yaume Uni 12 mais devant des pays comme l Allemagne 21 et les Pays Bas 24 La diff rence la plus forte en ce qui concerne la France porte sur l acc s la formation en fonction de l ge qui r sulte en r alit des politiques d emploi la plupart des pays nordiques l Allemagne le Royaume Uni et les Etats Unis ne discriminent pas l acc s la formation en fonction de l ge En France au contraire et dans la plupart des pays d Europe du sud la formation est plus fortement concentr e sur les jeunes que sur les travailleurs g s 50 54 ans Un dernier r sultat concerne la taille des entreprises Des diff rences tr s grandes apparaissent entre pays Alors qu en France le ratio de l effort de formation entre grandes et petites entreprises est de l ordre de quatre il n est que de deux aux Pays Bas et voisin de un en Allemagne Les quelques donn es disponibles en France sur les tr s petites entreprises montrent que dans celles de moins de 10 salari s qui cotisent au 0 15 le taux de stagiaires est de 10 environ cing fois moins que dans les grandes et la d pense par formation environ de 500 francs plus de dix fois moins il n est que de 8 pour les formations mutualis es par les OCPA Dans les tablissements de 11 49 salari s le taux de stagiaires 20 et la d pense moyenne pr s de 2 000 francs sont plus lev s mais encore deux et demi et trois fois moins que dans les entrepr
277. ying the positive interactions which can exist between both these schemes he immediately CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE underlines that vocational training is the product of growth measures in favor of social integration are the fruit of mass unemployment More generally he tries to evaluate the features of three strategies leading to social integration first of all developing programs whereby courses in school alternate with on the job training secondly making initial education longer and finally reducing the wage cost He underlines the drawbacks of measures aiming at reducing the labor cost which diminish the return of diplomas acquired after a period of initial training and dissuade firms from participating in schemes which combine a reduction of social security con tributions with training efforts The report finally examines the financing of training In the context of a post Fordist social productive model companies benefit from the increase of initial training since they improve peoples capacity to adapt and one could imagine that they participate in their financing Andr Gauron suggests that programs in which courses in school alternate with on the job training be considered as a field where the intervention of the firm would permit to improve the regulation between supply and demand of initial training Concerning more particularly vocational training he questions the theory of the poaching ef
278. ypoth se conduit des comportements de for mation des entreprises se traduisant par un sous investissement dans les formations g n rales et par un sur investissement dans les formations sp ci fiques La formation apparait ainsi comme un moyen de renforcer le pou voir de march des entreprises dans leurs n gociations avec les salari s CONSEIL D ANALYSE ECONOMIQUE D autres approches mettent accent sur des probl mes d asym trie d in formation Il est en effet raisonnable de penser que l employeur d un sala ri donn a une information plus pr cise sur la qualification effective de ce salari que les employeurs concurrents Cette situation d anti s lection conf re un certain pouvoir de monopsone l entreprise employeuse Acemoglu et Pischke 1998 et conduit en g n ral une distribution des salaires dans l entreprise plus restreinte que celle des productivit s indivi duelles Il est alors possible d engager certains efforts de formation inf rieurs toutefois ceux qui seraient entrepris par les salari s si l information sur leur qualification tait publique car les gains de productivit ne se r per cuteront pas int gralement dans les salaires Un second probl me d infor mation est li au fait que les salari s ne peuvent g n ralement pas contr ler la qualit du programme de formation propos par l entreprise Il s agit alors d un probl me de risque mora

Formation tout au long de la vie

Contents

Download Pdf Manuals

Related Search

Related Contents