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tes - Questions d`Artistes au Collège des Bernardins

1. Captation Les jeux d quilibre qu engagent les dispositifs de C leste Boursier Mouge notne sont donc pas li s un r f rence ment historique mais la captation de ph nom nes vivants D apr s C leste Boursier Mougenot nous sommes en sympathie avec la fr quence de cinquante hertz de l lectricit deux cent vingt volts qui nous entoure et qui correspond la note sol l g rement rehauss e Son ceuvre s empare de cette fr quence la convertit en drone amplifie ses modulations cherche un terrain de jeu et de variations entre la captation et la restitution Le dispositif Schizoframes pro pose une conversion du signal audio en motifs vid o Face la vid opro jection de cette transformation des sofas int grent un syst me de haut parleurs infra graves qui rendent la transduction perceptible par le corps Le spectateur est invit s allonger pour percevoir le grondement de la transformation d un signal l autre l inverse dans Recycle la transduction n est pas donn e voir ou entendre Chaque signal est imm diatement transform en un autre signal vid o surveillances signaux lumineux ventilateurs chaque point de connexion est donc un point de m tamorphose Et c est le passage de l un l autre qui g n re l esth tique Le dispositif Scanner dessine quant lui une boucle dans l espace dont la sonorit s autor gule un microphone sans fil reli un ballon gonfl l
2. Compositeur inclassable et pianiste reconnu Micha l Levinas ne cesse de sonder les myst res du timbre et du son Sous le titre Claviers en miroirs et avec la complicit de Pierre Hantai Alain Plan s et l en semble Le Balcon il invite le temps de deux soir es confrontant plu sieurs si cles de facture instrumen tale explorer d autres mani res de vivre la musique Marie Aude La Batide Alanore MLBA Qu est ce qui vous a donn l envie de vous produire en concert au Coll ge des Bernardins Micha l Levinas ML Il y a une his toire de la spiritualit au Coll ge des Bernardins La rencontre avec le P re Antoine Guggenheim a t d termi nante C est dans ce lieu exigeant que j avais envie d interpr ter des musiques selon des modalit s qui pourront je crois tre recues certes par un public m lomane large mais aussi par un cercle plus restreint celui qui se soucie de certaines inter rogations li es l criture musicale aujourd hui Au Coll ge des Bernar dins j ai pens que l on pouvait recr er une concertation musicale sans repro duire la seule coute souvent codifi e des salles traditionnelles MLBA Cela semble vous pr occu per d chapper aux rituels de la vie musicale traditionnelle ML Je ne suis pas tranger au rituel je ne cherche pas y chapper Mais je sens que la v ritable coute des ceuvres oblige parfois des volu tions Le r cital de p
3. De vastes tendues clair es par la simple mise en circuit de mati res sonores Percue sous cet angle l oeuvre semble r v ler par fragment la musique totale et infi nie des origines La pr sence vitale de ces drones nous livre une question existe il un temps r el de la musique 2 Hors Cage Comme dans un r ve les dispositifs de C leste Boursier Mougenot sont concus de mani re rendre toute ventualit compatible avec celle qui a pr c d et celle qui suivra Et c est dans cette continuit que se tient le dispositif les diff rents composants de l installation construisent un appa qui g n re un flux continu une boucle Dans ce cadre du dispositif les sons voluent de mani re d limi t e mais non compos e la notion de contr le propre la musique ne trouve donc pas son lieu Mais le dispositif ne selaisse pas pour autant r cup rer par la notion d al atoire l artiste indique d embl e que l al atoire n entre m me pas en ligne de compte L en jeu est ailleurs s agit pour moi de r v ler des formes de musiques potentielles et non intentionnelles qui r sultent de situations d actions et de logiques trang res la musique qu elles soient animales machinales ou humaines Ma d marche s ac complit par l laboration de disposi tifs de traduction ou d amplification concus pour rendre perceptible les biorythmes et les modulations de ph vivants
4. en m me temps que les ann es 1980 Eyeless In Gaza le duo form par Martyn Bates et Peter Becker ti rant son nom d un roman pacifiste d Aldous Huxley en francais La Paix des profondeurs 1936 en a crit quelques unes des plus belles pages musicales La musique d Eyeless In Gaza en perp tuel mouvement tour tour post punk new wave mini maliste folk pop n en garde pas moins une sonorit unique faite de mouvements de guitares cha toyants de lignes synth tiques mys tiques et berc e par la voix unique lafois lyrique et intimiste passionn e ethabit e de Martyn Bates Une sin gularit qui emp chera le duo dont les disques citons Photographs As Memories Drumming The Beating Heart ou Rust Red September sont dit s l poque parl excellent label Cherry Red de pr tendre une vaste audience en d pit de sa reconnais sance critique et de son influence sur de nombreux musiciens Apr s quelques ann es de s paration Eyeless In Gaza s est reform depuis 1993 r guli rement accompagn sur sc ne par Elizabeth S l pouse de Martyn Bates lib r e de toute contrainte de succ s commercial sans cesse nourrie par les nombreux projets parall les de Martyn Bates en solo ou en collaboration avec Anne Clark Mick Harris sa mu sique n en est devenue que plus belle riche et profonde Un nouvel album Everyone Feels Like A Stran ger a paru en d cembre 2011 sur le propre label du
5. Julian Boutin Luc Dedreuil 115 se sont rassembl s au tour du d sir de d fendre le r per toire contemporain Ligeti Crumb Scelsi Dutilleux et la cr ation sous toutes ses formes musique mixte improvisation th tre musi cal commandes Ils se produisent sur des sc nes embl matiques de la musique d aujourd hui telles que la Biennale Musique en sc ne les fes tivals Why Note Les Musiques ou Musique Action le GMEA Leur d sir naturel de rencontres les am ne travailler avec des artistes d horizons parfois loign s Jean Fran ois Vrod Albert Marc ur Anne Bitran Fantazio Moriba Koita De ces collaborations sont n es des spectacles un disque des concerts des projets Retour sur le Coissard Balbutant Travaux pra tiques Machina M morialis Im pressions d Afrique Convaincus que l expression savante contem poraine doit jouer un r le primordial voire f d rateur aupr s de toutes les musiques vivantes et neuves ils participent des manifestations vo lontairement hybrides dont ils sont parfois les organisateurs avec des compagnons de route tels que Denis Charolles Fantazio ou Sylvain Lem tre o chacun tente d entrete nir avec le public une relation mo derne sinc re et sensible En t moigne notamment le festival Les Nuits d t initi en Savoie tous les t s par l altiste Julian Boutin www quatuorbela com Musique Quatuor B la L art dela fugue E
6. aussi le temps cr atif dont j ai besoin pour moi rester seule r fl chir faire de la m ditation jouer du piano mais pas pour composer des duits juste les phrases qui me vien nent est essentiel de garder du temps pour r ver DS Hormis vos ceuvres instru mentales la plupart de vos pi ces jusqu r cemment n taient pas not es La question de la transmis sion de votre musique vous pr oc cupe t elle Pensez vous que votre musique vocale puisse tre jou e par d autres ensembles que le v tre Avec mon propre groupe dehors des parties instrumentales je pr f re commencer travailler sans partition Je pense que lorsque vous n avez pas de papier vous conomi sez une tape c est plus facile vous apprenez diriger votre voix sans avoir besoin de m moriser une image Ce n est que lorsque je suis satisfaite du r sultat que je r alise une parti tion pour que nous puissions avoir une trace Bien videmment le fait que mes pi ces ne soient pas not es qu elles ne puissent donc tre reprises par d autres me pr occupe profond ment J y ai beaucoup r fl chi depuis queles ditions Boosey amp Hawkes ont commenc publier certaines de mes ceuvres Avec Alison nous avons alors entrepris d archiver mes pi ces chorales et mes pi ces pour piano je pr pare le mat riau et elle dite la par tition sur ordinateur Mais il nous fallu douze ans
7. de ce qui amen concevoir Le Tourniquet Jan Kopp JK Le Tourniquet estun film d animation que j ai r alis lors d une r sidence de quelques mois dans les Hauts de Rouen un quartier p riph rique de la ville Cette r sidence l initiative de St phane Carrayrou qui enseigne l cole des Beaux Arts de Rouen propose aux artistes d habiter dans un des immeubles de cette cit et d y d velopper un travail J ai d abord pens un projet radiophonique avec une radio associative locale tr s impli qu e dans la vie du quartier Je voulais collecter des changes spontan s que j aurais avec les habitants Pour d clencher ces conversations je me suis install dehors et j ai commenc dessiner ce que je voyais J ai choisi comme premier endroit le supermar ch Le Mutant o j tais pleinement expos aux habitants Dessiner tait une mani re d tre dans une grande lenteur et disponibilit Des personnes surtout des jeunes sont venues ma rencontre par curiosit et j ai li des relations avec certaines d entre elles Un autre lieu o je m installais tait l aire de jeu o se trouvait entre autres un tourniquetfait d un simple disque rota tif Passant ainsi les journ es l ext rieur entre deux et trois heures par lieu et par dessin j tais vu et connu par la cit enti re au bout de quelques jours Le film d animation est compos d un choix de ces dessins r alis s entre f
8. le une autre lumi re des choses et avec une conviction irr v rencieuse VC Nous sommes en pleine avanc e peut tre que notre lecture au mois de mai viendra contredire tout ce que nous venons d noncer GM Le mot architecture tait une bonne pierre angulaire pour danser autour de Claudel Cela a t tr s lib rateur pour nous mettre au travail et pr parer cette lecture l cart d une profondeur cach e que ces textes magnifiques devraient nous renvoyer Avec l architecture on passe n ces sairement par l ext rieur Ce qui nous permet d tre des auteurs et d ac cepter d y entrer avec peu de choses et d employer peu de moyens C est enthousiasmant VC Cette entr e est facilit e par Claudel On voit bien avec l exp rience de lecture de T te d or et la note de bas de page que tu as cit e que nous sommes en pr sence d un auteur qui connait tr s bien les acteurs Notre travail est facilit par son amour du th tre et son humour galement Nous n avons pas parl de son humour Lecture d un choix detextes de Paul Claudel Dans le grand auditorium le 10 mai 20h 49 Biographie Meredith Monk na t en 1942 New York Sa m re est chanteuse profes sionnelle Ses grands parents n s en Pologne sont galement musi ciens Tr s t t form e au piano et au solf ge elle tudie la danse le th tre et le chant au Sarah Law rence College de New York jusqu en 1964 Parall lement e
9. lectrique ou de Miles Davis avec l ensemble Yo Miles de Wadada Leo Smith et d Henry Kaiser il joue essentielle ment des pi ces compos es par ses membres ou des ceuvres comman d es de nombreux compositeurs contemporains parmi lesquels An thony Braxton Alvin Curran Terry Riley Barry Guy Fred Frith Lindsay Cooper Satoko Fujii etc WWNW rova org Musique Rova Saxo spatial Guillaume Belhomme Depuis plus de trente trois ans le Rova Saxophone Quartet a su our se renouveler compter sur l art sophistiqu avec lequel ses membres s adonnent la compo sition Pour s en convaincre il n est que d couter les r f rences de son imposante discographie et surtout d assister ce Sound in Space mini maliste pr sent aux Bernardins Avec la sortie voici quelques semaines de The Receiving Surfaces enregistrement d un concert donn en 2010 San Francisco aux c t s d un invit de marque John Zorn le Rova Saxophone Quartet f tait un anniver saire insolite les trente trois ans et un tiers de son tout premier concert Dat du 4 f vrier 1978 celui ci signait en fait l acte de naissance d une formation de saxophones pens e un peu plus t t par le t nor Larry Ochs ses c t s Jon Raskin Bruce Ackley et Andrew Voigt que Steve Adams remplacera l alto lafin des ann es 1980 se montraient pr ts en d coudre autant que lui au son d une musique aux influences c
10. que danseur interpr te les projets de Carolyn Carlson Mathilde Monnier puis Catherine Diverr s et Bernardo Montet chor graphie partir de 1989 et a cr depuis de nombreuses pi ces qui se caract risent par un int r t constant pour le mouvement dans comme lieu d exposition des m canismes de l imaginaire d veloppe parall lement une importante activit d enseignement au sein de l cole du TNB de l universit de Rennes ou Paris 8 du CNDC d Angers et de la formation ex e r ce du de Montpellier ainsi que de plus en plus souvent l tranger Forum Dan a Lisbonne Impuls Tanz Vienne Tsekh summer school Moscou Instituto universitario de arte Buenos Aires Yasmin Rahmani Je suis n l ge de 15ans en 1982 Paris j ai d couvert danse en observant deux am ricains au Trocad ro qui fai saient une d monstration de Pop pin c est alors que tout s est en Tr s vite Yasmin Rahmani se consacre au Hip Hop et se distin gue en participant de nombreux concours fonde plusieurs groupes Street breakers Kid s elec tric NCB3 et approfondit sa tech nique En 1987 il d cide de partir aux tats Unis o il d couvre le fa meux groupe Rock Steady Crew Dans le prolongement de cette ex p rience il continue prendre des cours notamment en jazz classique etcontemporain En 1991 il fondela compagnie HB2 et cr e plusieurs pi ces En 19
11. qui tude et de s r nit que procure l exp rience sensorielle de la visite d une architecture religieuse et la pr sence aussi fascinante que mena cante d un ph nom ne artificiel en perp tuelle croissance Ce qui m int resse c est de mettre le collectionneur ou le regardeur devant une chelle de temps et de l inciter jeter la pi ce ou bien la refaire Par fois il y a des collectionneurs qui sou haitent des objets qui durent moul s enr sine etc Dans cette perspective j ai r alis des ditions de photogra phies mais je n ai pas voulu continuer parce que je n tais pas satisfait de l motion produite C est une activit que je fais pour moi pour enregistrer le temps avec l id e de ne pas oublier les choses si j ai envie qu elles r ap paraissent un jour Peut tre que c est la m me chose pour les vid os qui ont vocation se retrouver sur un site internet comme un journal J ai beau coup de mal exprimer les choses et C est aussi pour cela que je fais des documents sur mon travail pour intro duire la parole et pour ne pas passer c t de l essentiel Concernant la pratique du des sin il s agit de notes Je ne leur donne pas d autres qualit s C est un support pr alable qui me sert me projeter ensuite dans l espace peut y avoir des dessins que j expose mais ce sont des dessins mat riologiques qui vo aussi avec le temps lls sont faits avec du Paic citron ou avec d
12. tenir cette qualit Quand Yasmin tait sur le point d arr ter j ai pens que nous devions faire tourner cette pi ce parce que ce projet continue d tre une le on de danse faut que nous puissions entendre cette histoire Gomme Avec la collaboration de Jocelyn Cottencin Production TU Nantes avec l aide la r sidence de la ville de Nantes Dans la grande nef les 15 et 16 juin 20h 61 Informations tarifs inscriptions www collegedesbernardins fr et 01 53 107444 Programmation du Coll ge des Bernardins difice exceptionnel du si cle en plein coeur de Paris restaur l initia tive du Dioc se de Paris le Coll ge des Bernardins est ouvert au public depuis septembre 2008 C est aujourd hui un lieu d di aux espoirs et aux questions de notre soci t et leur rencontre avec la sagesse chr tienne Plusieurs activit s au service de l homme dans toutes ses dimensions spirituelle intel lectuelle et sensible sont propos es expositions d art contemporain musique arts vivants activit s pour le jeune public rencontres et d bats formation th ologique et biblique Le Coll ge des Bernardins s ap puie sur un p le de recherche compo s de six d partements LAMUSIQUE La programmation musicale du Col l ge des Bernardins est ouverte d autres r pertoires musicauxtels que la musique classique et le jazz Timbres espace et r sonances Claviers en miroi
13. vrier et mai 2009 se termine par une courte l on voit trois garcons activer le tourniquet Ils faisaient partie d un groupe avec qui j ai nou des liens plus particuliers pendant ce s jour 115 taient mes compagnons de route commentaient mes dessins les mon traient leurs copains lls s installaient parfois c t de moi racontant leur quotidien dans la cit l cole les des centes de CRS Un homme plus g d origine alg rienne m a racont des histoires li es la guerre d Alg rie et la cohabitation oblig e dans la cit Mon intention de passer de longs moments dessiner dans cet endroit tait une facon de laisser advenir les choses et non pas d aller les chercher ou de les capturer avec un appareil photo par exemple pour viter un pr l vement artificiel dict par une sorte de pr m ditation de ce que je devrais trouver de faire confiance au temps et la possibilit des rencontres Le Tourniquet ne reproduit aucun des t moignages des per sonnes J ai plut t construit un film qui reproduit un sentiment que j ai prouv pendant mon s jour celui d une disponibilit pour quelque chose auquel je m attendais le moins et qu on pourrait appeler la po sie Je ne sais pas si cela constitue un enjeu politique mais l int r t de cette po sie est qu elle porte en elle la possibilit d une r sistance la r signation AB Tu es un chasseur de signes un artiste qui
14. 20h Nef Tarif A ALTERMINIMALISMES 8 ROVA SAXOPHONE QUARTET lire p 34 Danse 10 amp 11 mars 20h Petit auditorium Tarif A ESZTER SALAMON DANCE FOR NOTHING lire p 36 Arts Plastiques 10mai 15juillet Vernissage le 9 mai 18h Ancienne sacristie MICHEL BLAZY BOUQUET FINAL lire p 40 Entr e libre Arts Plastiques 10mai 15juillet Vernissage le 9 mai 18h Nef Entr e libre TANIA MOURAUD DEUXLARMESSONT SUSPENDUESA MESYEUX lire p 44 Lecture 10 mai 20h Grand auditorium Tarif A VIRGINIE COLEMYN amp GR GOIRE MONSAINGEON PAUL CLAUDEL lire p 46 Musique 16 mai 20h Nef Tarif C D ALTERMINIMALISMES 9 MEREDITH MONK lire p 50 Musique 7 juin 20h Grand auditorium Tarif A ALTERMINIMALISMES 10 EYELESS IN GAZA GARTH KNOX AGN S VESTERMAN amp SYLVAIN LEM TRE lire p 54 amp p 56 Danse 15juin amp 16 juin 20h Nef Tarif A LO C TOUZ amp YASMIN RAHMANI GOMME lire p 58 20 rue de Poissy 75005 Paris T l 0153107444 www collegedesbernardins fr
15. avec la danse tant mieux Ce qui est probl matique en revanche c est l assignation de cette danse au pansement social Je soupconnais aussi le Hip Hop d acad misme car comme pour la danse classique les prouesses 59 Gomme de Loic Touz et Yasmin Rahmani O Jocelyn Cottencin techniques tant d sir es parles spec tateurs donnent l impression que les enjeux sont l Or cette m dusation du spectateur par la technique assi mile la danse au sport l imaginaire n y trouve pas de place C est d ailleurs de cela dont m a parl Yasmin d s notre premi re rencontre m a dit qu il avait le sentiment que la danse disparaissait C est une question que nous partageons y a toujours un risque en effet que la danse dis paraisse Qu est ce que la danse Et qu est ce qui dispara t 2 C est ce que nous devions lucider Il m a interpell cet endroit et cette interpellation est devenue le c ur du travail partir de l je me suis mis couter une histoire que je ne connais sais pas en essayant de trouver en quoi elle me concernait Quelles taient les ramifications d une histoire com mune 2 J ai compris que nous avions des grands parents communs Nous partageons une influence tr s forte la com die musicale am ricaine d o naitra en partie le Hip Hop mais aussi une culture t l visuelle et des figures pop telles que John Travolta David Caradine ou Louis de Fun s a aussi quelque chose de comm
16. compos de six d partements Soci t s humaines et responsabilit ducative conomie Homme Soci t thique biom di cale Soci t Libert Paix daisme et christianisme La parole de l art Son originalit est de r unir th ologiens universitaires et praticiens autour de la question essentielle de l homme dans une approche pluridisci plinaire Chaque d partement identifie une th matique sur laquelle il concentre sestravaux de recherche sur une dur e de deux ans et propose une program mation de conf rences et colloques sp cifiques La Chaire des Bernardins pr sid e par une personnalit pour deux ans contribue au rayonnement du p le de recherche Toute la programmation sur www collegedesbernardins fr 64 LE DES BERNARDINS P un b timent exceptionnel du XIII si cle restaur l initiative de l glise catholique de Paris un lieu d di aux espoirs et aux questions de notre soci t et leur rencontre avec la sagesse chr tienne P des rencontres et d bats des activit s culturelles art contemporain arts vivants musique activit s pour le jeune public de la formation th ologique et biblique et un p le de recherche NOUS AVONS BESOIN DE VOTRE SOUTIEN La Fondation des Bernardins plac e sous l gide de la Fondation Notre Dame reconnue d utilit publique permet ses donateurs de b n ficier de l ensemble des dispositions f
17. e 2012 par le magazine de r f rence Musical America www meredithmonk org Musique Meredith Monk Magie ancienne Entretien David Sanson Essentiellement musicale se ser vant de la voix pour r veiller des nergies originelles la musique de Meredith Monk est d une beaut aussi bouleversante que singuli re et fragile Rencontre rare avec une mystique dont l art est avant tout source d inspiration David Sanson DS La voix est la base de votre musique depuis ce jour vers 1965 o vous dites avoir recu comme une r v lation c tait le sujet de l article Voice The Soul s Messenger que vous avez publi r cemment dans un ouvrage consa cr aux liens entre musique mysti cisme et magie Meredith Monk MM Un jour j tais en train de faire des exercices d chauf fement vocal et ce fut comme une sorte de vision Une vision de la voix comme quelque chose d la fois tr s ancien et tr s jeune de tr s haut mais aussi tr s bas quelque chose de masculin et de f minin qui pou vait se mouvoir comme un corps qui tait galement un paysage Ma conviction profonde c est que la voix est en elle m me un langage et que je n ai besoin de rien d autre chacun peut comprendre ce dont il est ques tion car il suffit de ressentir Un texte peut parfois se mettre en travers de la route comme si vous aviez besoin d aller travers le texte Pour moi il vaut mie
18. e ma position d artiste face la soci t de consommation aux leurres qu elle offre en gage de pens e Il est le d but d une num ration sans fin NI ceci NI cela s af fiche 54 fois dans Paris pour d clarer mon d saccord est la limite de l abstraction Seule la diagonale fait sens Le lieu marchand par excel lence devient le lieu o l artiste inscrit son r ve d thique o la philosophie devient le d cor de la ville o la parole individuelle vient affirmer d autres d sirs plus grands moins circons crits la consommation imm diate La question de la peinture mais aussi de la sculpture du bas relief et du d coratif est devenue de plus en plus pr gnante C est pourquoi j ai uti lis les contreformes des lettres pour g n rer des espaces g om triques dont l origine est celle de la logique de l criture Ces peintures reliefs font coincider une r flexion formelle sur l art abstrait et un contenu politique li l utilisation du langage Qu est ce qui vous a conduit rendre les graphies difficilement lisibles voire illisibles TM Lorsque j ai commenc peindre directement sur les murs la graphie a 44 pris une place de plus en plus impor tante devenant de plus en plusillisible pour la personne press e La lettre est tritur e malax e ce qui est horizontal devient vertical fractionn clat Le texte semble illisible mais en r alit il fait sens pour le pas
19. est habill e des habits de la danse contempo raine ou de la danse classique Elle n a pas pens sa conversion de la rue la sc ne devenant le plus souvent une danse contemporaine d plac e ou une danse classique qui ne dit pas son nom YR Dans les ann es 1990 quand la deuxi me vague du Hip Hop est arri v e viale Rap on nous a mis pr matu r ment sur la sc ne Le probl me c est que nous r percutions sur la le show que nous faisions dans la rue Et le fait de transf rer Gomme du studio de travail au plateau de th tre pose pour moi les m mes questions Il n y a aucune vidence le faire selon moi Je suis vraiment un danseur de rue c est l que nous dansions d abord parce que nous n avions pas d ar gent La lumi re ca n tait pas celle des projecteurs mais celle des lam padaires Ca n est pas la m me Je me vois mal danser avec des projec teurs braqu s sur moi Ce serait une v ritable agression Les applaudis sements du public aussi me mettent mal l aise J ai l impression d tre un singe dans un zoo La relation qui s tablit ce moment C est comme si nous faisions un cadeau une per sonne et qu elle se sentait oblig e de nous en faire un en retour Il faudrait repenser les applaudissements Quelles sont les difficult s que vous avez rencontr es au cours du travail qui vous a r uni 2 LT Une contrainte de temps La pro duction nous a demand de faire une
20. graphique Thomas Petitjean Hey Ho R alisation Editions Particules www editions particules com Impression Geers Offset D p t l gal la parution ISSN 2116 0163 Tous droits de reproduction r serv s EL 772116 016350 Multiplier les regards Traverser les fronti res Herv de Vaublanc Les artistes nous mettent en situation derecherche active chaque nouveau langage invite une remise en cause de nos rep res une autre relation nous m mes Il faut parfois accepter de repartir de z ro pour comprendre une d marche et se jeter dans l in connu pour d couvrir des tr sors Ce premier semestre 2012 Questions d artistes d ploie de nou veaux horizons d investigations Pour l art vivant Yasmin Rahmani et Loic Touz remontent aux sources du Hip Hop Eszter Salamon chor graphie une conf rence de John Cage Vir ginie Colemyn et Gr goire Monsain geon r investissent l uvre de Paul Claudel tandis que la galerie d auto 1 portraits vocaux de Grand Magasin met en sc ne le rapport des jur s un candidat Dans le domaine des arts plas tiques C leste Boursier Mougenot cr e sur un mode multim dia m di tatif un dialogue entre int rieur et ext rieur que Michel Blazy poursuit en portant un autre regard sur l en vironnement En cho ces probl matiques Jan Kopp pr sente dans un petit film d animation une vision urbaine po tis e et Tania Mouraud invite au d c
21. h lium se d place au gr d un ventilateur couch sur le sol En montant vers le plafond l h lium se contracte et le ballon redescend Le microphone en suspension entour de huit hauts parleurs g n re alors un feedback dont la stridence est imm diatement d clin e synth tis e et dif fus e par un processeur radio qui fait varier son pitch et sa texture 25 4 Entretien avec Emilie Gouband Artinfo France Prix Marcel Duchamp Septembre 2010 Quelle que soit la place la transduction elle consiste trou ver un quilibre dans un syst me qui cr e du d s quilibre trouver un moyen de rester dans l entre deux comme seule condition de possibilit de la continuit Cette mise en circuit ininterrompue du son d veloppe un temps continu qui relie l enregistre ment la diffusion dans un dispositif souvent semblable un pi ge Capturation C leste Boursier Mougenot tend la dimension du pi ge un enjeu de res ponsabilisation du spectateur L qui libre physique que poursuit le dispo sitif sollicite l attention du spectateur et parfois m me son interaction La captation se confond alors avec la capturation Keyboard Chairs pr sente trois chaises vides face un miroir ou selon l installation des moniteurs vid o en r seau Dans l assise des trois si ges sont install s trois claviers acous tiques dont les touches affleurent la surface et jouent un accord lorsque l
22. la premi re fois l Ar tistudio comme je l ai dit dans la pr face il y a eu six questions En 1960 toutefois quand j ai fait la conf rence pour la seconde fois le public a saisi au bout de deux questions et refusant le divertissement s est abstenu d en poser davantage Mes r ponses sont les suivantes Excellente question je ne voudrais pas la g cher par une r ponse Ma t te veut avoir mal Sivous aviez entendu Maria Freund en avril dernier Palerme chanter le Pierro lunaire d Arnold Schoenberg je doute que vous posiez cette question D apr s l Almanach du paysan c est l t de la Saint Martin Pouvez vous r p ter la question Encore Encore Je n ai plus de r ponse Cage se pr te au jeu de la discussion avec le public apr s sa conf rence et en m me temps d cline la n cessit de communiquer Son attitude tait probablement pertinente l poque II opposait la propagande am ricaine de la guerre froide une forme sans message sans vell it communica tionnelle Ce retrait de la confrontation lui a n anmoins t reproch par les f ministes qui font valoir que c est une position d autorit qui le lui permet a imagin son travail comme une dis cussion une chose interpr ter selon les personnes Nous avons tr s peu d occa sions de parler de la r ception de notre travail avec les spectateurs C est parfois initi par les lieux qui nous reco
23. les textes qu il va lire par son timbre par l autonomie de sa lecture et lui se laissera empor ter par la mienne Cette mani re de se mettre au travail et d tre au travail sur le plateau est similaire avec celle d un projet de mise en sc ne Chacun joue sa partition tout en jouant l ensemble des partitions qui sont en jeu YC Lorsque je vous ai demand une image pour accompagner la publi cation de cet entretien vous m avez envoy la photographie d un travail de Gordon Matta Clark un artiste am ricain connu pour ses ceuvres sur site sp cifique r alis es dans les ann es soixante dix Comment faites vous le lien GM Tr s vite Virginie m a parl d ar chitecture et c est un domaine que je connais tr s mal La seule r flexion qui m ait marqu en la mati re c est celle de Matta Clark avance face l architecture l id e d anarchitecture Son travail a essentiellement consist aller l inverse de toute d marche fonctionnaliste Le fait de faire le lien entre Claudel et l architecture m a ren voy ses images et au fait qu il n a pas construit de b timents mais en a d truit ou cass en deux perc pour r v ler une part de leur architecture qui tait sans doute d j pr sente mais qui restait invisible On voit dans ses photos quelque chose de l ordre de la r v lation et c est sans doute ce qui intuitivement m a fait faire le lien avec Claudel J ai l impression que Matta Clark r v
24. livre Point Ligne Plan de Kandinsky ainsi que quatre solos crits de facon plus conventionnelle Parmi les autres pi ces icono clastes au programme on remarquera aussi Grace que le Rova interpr ta pour la premi re fois en concert avec 4 M Terry Riley au d but des ann es 1990 et Electric Rags 2 voyage travers l histoire de la musique qu Alvin Cur ran composa express ment pour le quatuor au Coll ge des Bernardins celui ci en retiendra videmment les extraits qui concernent la musique minimaliste Cette vocation d Alvin Curran permet Ochs de r affirmer son intention musicale Un jour Cur ran m a dit que la g n ration du Rova tait celle des v ritables synth tistes vu qu avant elle les musiciens cher chaient plut t s affirmer en fonction delatradition Je peux dire aujourd hui que nous avons effectivement eu cceur de relier des musiques qui jusque l avaient tendance s op poser Malgr les r ticences que nous avons pu rencontrer ici ou l nous n avions pas de raison de craindre les cons quences de nos actes int grer un peu de rock la musique improvi s e ou rapprocher les id es de Cage oude Feldman avec celles de Braxton ou de Taylor Pour nous tout tait possible Au son de Sound in Space le Rova compte bien prouver que tout lui est encore possible Plus d informations sur le Rova sur Lesondugrisli com Rova Saxophone Quartet en conc
25. mai au 15 juillet Table ronde Les artistes au service de l cologie lelundi 14 mai 20h 43 Biographie N e en 1942 Tania Mouraud vit et travaille Paris Son uvre a fait l objet de tr s nombreuses tions personnelles en France et l tranger parmi lesquelles on peut citer Une pi ce de plus CCC Tours France La Fabrique Krasnoye Zna mia St Petersburg Russie Ad Infi nitum Mus e des Beaux Arts de Nantes Chapelle de l Oratoire et Haven t Seen a Butterfly Here Cue toProject New York USA Arts Plastiques Tania Mouraud Les contreformes Entretien Alain Berland Paris en 1969 Tania Mouraud organise l autodaf de ses peintures et d cide de rompre d finitivement avec le ch ssis et les pigments Depuis elle poursuit une activit picturale avec d autres moyens ins tallations graphies photographies vid os sont les nouveaux outils qui font sarenomm e Alain Berland AB Les mots ont pris de l importance tr s t t dans votre travail Pouvez vous nous pr ciser les n cessit s qui vous ont pouss enfaire un outil plastique Tania Mouraud TM D s le d but de ma pratique artistique j ai introduit le signe crit avec l image sans avoir de pr dilection particuli re pour l un ou l autre Je pense que cette pra tique vient de la fascination pour des formes d critures traditionnelles telles que celles rencontr es dans Les Tr s Rich
26. on s assied Chaque chaise joue un accord diff rent et donne la possibi lit de recomposer trois la structure d une tonalit majeure Mais bien que les trois chaises soient harmonis es l installation semble rendre l harmonie impossible en ceci qu elle joue avec un seuil de notre sociabilit le sujet en s asseyant est naturellement d rang par l origine et la qualit du son qu il g n re et plus il s agite plus le son s amplifie Le dispositif le confronte sa g ne moins qu il ne soit dispos jouer et donc inventer de nou velles r gles l inverse l installation Recursivity repose sur l id e que le lieu impose le silence Dans la p nombre de la Chapelle de la Visitation P ri gueux une chaise est lentement tir e de mani re impr dictible sur la dalle de la nef par des treuils motoris s qui sont actionn s par des d tecteurs de mou vements au passage des gens et des voitures dans la rue Dans le c ur de la chapelle des chaises d pareill es destin es aux visiteurs forment une assembl e immobile qui fait face la performance Au milieu de cette ins tallation le spectateur est en posi tion d intrus soit il se projette dans la position de celui qui fait du bruit dans une chapelle soit il se projette dans la position de celui quiignore ce code La chaise est envisag e comme un pi ge social qui le confronte son image Dans cette installation l id e d inter face n est pas celle
27. plut t une facon de se mettre en relation avec ce qui nous d passe en observant l objet la micro faune qui va se l accapa rer Je deviens un observateur je ne m impose pas aux choses mais je les regarde agir sur la base de l intuition et je me sers ainsi des nergies exis tantes Je collabore avec cette ner gie la facon de ceux qui utilisent les arts martiaux Je consid re que le d miurge fait les choses par hasard et qu il n a aucune intention de d part Selon moi lorsque j arr te ma manipulation tout commence vivre et c est justement ce qui m int resse le rapport entre le 42 geste de d part etles implications que celaentraine parune s rie de r actions en chaine et sans connaitre le r sultat Dans l atelier il y a des choses qui sont l depuis plusieurs ann es et il leur arrive toujours des histoires jusqu la disparition totale Depuis une dizaine d ann es je r alise des exp riences avec de la mousse C est tr s fragile mais il y a toujours cela dans mes pi ces la pos sibilit deles refaire etde les voir r ap neuves donc presque intem porelles La mousse est une mati re minimum constitu e en majeur partie d air ce quilui donne une infinie capa cit d expansion et de croissance Je l utilise pour cr er des d bordements qui expriment la d mesure et l ab sence de maitrise L installation des Bernardins est une sorte d addition entre le sentiment ambivalent d in
28. pour r aliser tout cela Rien que Panda Chant a n cessit deux ans de travail c est path tique deux ans pour une minute de musique Car je crois que ma musique se situe entre les lignes Dans une partition normale ce que vous voyez est ce qui est mais dans mes partitions c est diff rent Les choses sont moins faciles qu elles ne semblent l tre la lecture elles r clament beaucoup de sensibilit Il vous faut imaginer ce qu il y a derri re le papier une ner gie diff rente quelque chose de tr s organique Et puis il y a des choses que je ne veux pas noter que je ne noterai jamais comme mes solos Ceux ci devraient tre soit enseign s par moi m me un autre chanteur ce qui demande beaucoup de temps et d nergie soit uniquement docu ment s par mes enregistrements Certains principes musicaux ne peu 51 Meredith Monk Red Berger 1 Meredith Monk Voice Soul s Messenger in Arcana V Musicians on Music Magic amp Mysticism Tzadik New York 2010 464 pages 2 Alison Sniffin membre de son ensemble depuis 1976 vent tout simplement pas tre trans mis par crit Les pi ces que j ai compos es pour mon ensemble en revanche je pense qu il devrait tre possible que mes musiciens les ensei gnent d autres groupes existe d ailleurs un groupe de jeunes chan teurs appel M6 qui s est fix pour objectif d interpr ter ma musique Je travaille avec eux de
29. pr l ve et modifie les formes qui l entourent mais l en contre de beaucoup d artistes de ta g n ration la dur e d observation 28 voire d immersion peut tre tr s longue Quelle place prend le temps dans ton travail 2 JK Il y a une partie de mes travaux que je pourrais appeler des calen driers Des dessins des sculptures des installations qui mesurent d une mani re ou d une autre le temps Avec eux je cherche le traduire rendre sensible son exp rience Dessiner moi m me les centaines de dessins n cessaires la r alisation d un film d animation comme Le Tourniquet me permet de rendre compte d une accumulation de rapports avec le sujet initial Des rapports d interpr tation de traduction aliment s par les empreintes de la confrontation avec ce sujet Je fais trangement confiance au dessin pour en rendre compte Quand j enregistre avec ma cam ra un v nement de quelques secondes comme ces gar ons qui jouent et que je le transforme en film d animation cela prend trois mois Les dessins deviennent une accumu lation d irr gularit s du fait du travail manuel de l absence de sophistica tion des outils que j utilise et de mes d placements sur cette p riode Ces irr gularit s sont des endroits de fra gilit Ce sont des formes d approxi mations ou d erreurs Ces formes sont pr cieuses mon sens parce que nous y sommes vrais authentiques dans la relation que nous tablis
30. punk qui a vraiment captiv mon imagination et m a conduit passer l acte Cela faisait compl tement sens et cela a inaugur la nouvelle vague du do it yourself li e l emploi de moyens de production pauvres C est probablement la m me chose avec la musique folk on peut en faire avec le plus simple des instruments voire avec sa seule voix Le punk a ouvert radicalement l horizon avec un message simple chacun peut cr er sa propre musique Si l on coutait bien ce message on pouvait se dire qu il tait possible d introduire un peu de musique folk dans tout ca C est ce que je continue faire mais encore une fois sans jamais avoir d approche 54 syst matique Car m me si j aimerais parfois m en imposer une il semble que je n en sois pas capable ML Votre musique incite la m di tation et au recueillement Vous qui aimez souvent renouveler compl tement vos chansons sur sc ne de quelle mani re abordez vous ce concert Paris le premier depuis cinq ans MB Au cours des derniers mois de 2011 lorsque nous travaillions notre nouvel album Everyone Feels Like Stranger un motif inattendu a commenc se faire jour En enre gistrant et finalisant les morceaux il est devenu clair que la plupart d entre eux t moignait d un attachement la forme chanson oppos e ces explorations et improvisations ins trumentales qui sont comme des tableaux sans paroles Bien s r t
31. qu elle a connu au cours des ann es 90 Arts Vivants Bilan de comp tences Conversation avec Grand Magasin Yvane Chapuis Tous nos spectacles ont t crits en commun deux au minimum trois au maximum Nous ne nous sommes jamais risqu s crire en solo Parce que cette position ne nous parait pas suffisamment dialectique Il peut y avoir quelques incar tades Pascale a par exemple un tour de chant tout personnel que Francois se contente d accompagner musica lement Mais d une mani re g n rale nous avons besoin d change et de confrontation dans l laboration deux ou trois nous r fl chissons au sens optique du terme Nous voluons avec une grande len teur Une lenteur que nous entrete nons Nous apprenons en les pieds presque reculons Ayant toujours craint de devenir virtuoses nous avons cess tout entrainement physique il y alongtemps Qu est ce qui motive ce rejet de la virtuosit Il r pond principalement au souhait de proposer des formes et des mani res de faire qui soient accessibles tous Que nos spectacles ne soient jamais une d monstration d excellence Quelle est votre formation Danseur et danseuse Nous nous sommes rencontr s gr ce au chor graphe Pierre Droulers cherchait des personnes inex p riment es est tr s bien tomb C est la suite du trio pour lequel il nous avait engag que nous avons d cid d arr ter
32. que l on identifie commun ment comme une activit qui instrumentalise le comportement pour le transformer en dispositif sys t matique Ici le comportement n est assign par aucun mode d emploi La relation entre un acte et son effet est d finir L installation ouvre des possi bilit s qui interrogent le spectateur sur sa possibilit de faire un geste ou non et cette perspective le met en position de suractivit mentale dans un tat de perception tendu sur le seuil de l action tats seconds tats seconds voil l expression choisie par l artiste pour d finir les tats de perception et de conscience alt r es que son ceuvre g n re De fait le spectateur quel que soit son origine est pris entre deux mondes celui d o il vient et celui dans lequel il entre sans que l un ne le d livre de l autre le dispositif ne lui permet pas de se d connecter de la r alit Il ne fait pas une exp rience dramatique mais une exp rience de travers e Les installations sonores ne lui per mettent ni d tre au centre ni d tre en face leurs tendues sont variables et leur travers e n a pas de dur e pr d termin e et c est en cela que la musique de C leste Boursier Mouge not trouve sa place dans les espaces d art contemporain Vid odrones Dans l ancienne sacristie du 10 f vrier au 15 avril Table ronde l art dans la cit le 16 f vrier 20h Cetarticle a paru pour la premi re fois da
33. se posera sur un socle physique Ce sera notre corps ce sera notre voix ce sera notre choix de tel texte de telle coupe de tel enchai nement L irr v rence c est le c t ludion c est participer l invitation de Claudel de faire naitre en nous de nou veaux registres de sensibilit Le contrepoint de la prudence serait l audace 48 YC Quelle forme prendcette audace La lecture transversale de l uvre Nous nous autorisons passer des Psaumes au prologue du Soulier de satin une sc ne de T te d or un texte de Connaissance de l Est libre ment Ces textes sont l devant nous comme un plan d architecture ou une grande carte et nous ne craignons pas de passer d un continent l autre d un simple coup d ceil Nous fabriquons l int rieur Cette fabrication est elle diff rente de celle que vous faites quand vous tes aux c t s d un metteur en sc ne GM Dans un projet de mise en sc ne on se concentre g n ralement sur un texte m me s il va de soi que l on s in t resse aussi au reste de l uvre de l auteur pour nourrir le travail VC Pour cette lecture nous nous retrou vons construire deux voix Elles pourraient tre cinquante ou cent L nous sommes deux Nous nous retrou vons face face c te c te entre m ler nos voix Nous sommes acteurs mais aussi dramaturge et sc nographe de cette lecture Je vais me laisser por ter par Gr goire par
34. simultan ment Je l entends Je l entends parfois comme une musique parfois comme un texte C est fluctuant comme ca l est probablement pour le spectateur Le fait de le traduire et de le jouer en francais a t un moment de red couverte de sa rythmique et du sens m me C est le texte d une conf rence qui a d embl e t crit comme une pi ce musicale en unit en quatre colonnes tout le temps Ce solo fait figure singuli re l int rieur de votre travail ES Parce que mes questions ne concernaient pas directement le mouvement mais plut t le corps et sa relecture J ai m me aboli le mouve ment dans une pi ce telle que NVSBL travers le recours une extr me len teur Nous ne parlions plus de mou vement d ailleurs avec les danseuses avec qui je collaborais mais de chan gement avait une recherche sur le mouvement bien s r mais pour une cause qui le d passe Ces recherches devaient r pondre une certaine n cessit Dans Dance for Nothing il n y a pas d autre n cessit Mais c est peut tre naif de penser que le mou vement ne signifie rien d autre que lui m me Comment d cririez vous la n cessit alors des pi ces qui ont pr c d es et suivies Dance for Nothing ES La pi ce pr c dente est un duo que j ai r alis avec Christine de Smedt Danse 1 Driftworks s agis sait d essayer de ne pas aller contre l expressivit de la danse que j ai sou vent r
35. sont une seule chose Et que tout cela je le savais d j de mani re tr s intui tive lorsque j tais une jeune artiste Aujourd hui je suis beaucoup plus consciente du fait que je veux que ma musique soit un bienfait pour tous Avant je trouvais cela banal ridicule clich Mais ca ne l est pas Nous vivons dans un monde tr s dur et si vous pouvez cr er des choses qui meuvent les gens qui les font se sentir plus grands ou les inspirent pour cr er eux m mes c est inesti mable En travaillant sur mon op ra ATLAS je regardais les interpr tes je les trouvais si merveilleux qu ils taient comme une lumi re comme des lumi res C est ca la v ritable ceuvre Au fondement de la musique de la mise en sc ne des d cors il y a cela ce rayonnement des musiciens et des com diens c est cela que vous donnez vraiment qui permet tous de r aliser qu il existe d autres mani res de communiquer avec les gens de se comporter avec eux d tre bon et g n reux Je crois que l art doit largir le cadre nous mon trer qu il existe une autre image bien plus vaste Nous ne sommes que de petites choses et nous avons besoin de sentir cette chose cette id e d une r alit plus grande appelez la Dieu Bouddha ou ce que vous voulez car sinon quand les choses vont mal on est perdu Quant ma compagne est morte je savais qu au m me moment des millions d autres maris et femmes taient en train de mour
36. tout entra nement C tait un choix thique esth tique Faire sur sc ne quelque chose que la plupart des spectateurs n aurait pu faire nous semblait d plac II importait d viter de devenir des experts sans pour autant laisser de c t rigueur et pr cision Qu est ce que l expertise emp che selon vous L expertise du moins son exhibition tablit une chelle de valeur entre ce qui est bien ex cut et ce qui ne l est pas Le principe d quivalence de Robert Filiou bien fait mal fait pas fait nous r jouit tr s sinc re ment C est exactement cela m me L int r t que peut d gager une pro position ne vient pas du fait qu elle soit bien ou mal ex cut e Un de nos grands mod les dans ce sens l est Stuart Sherman ce performeur am ricain que nous avons eu la chance de croiser Son mode d ex cution nous a toujours ravis et encourag s Il tait peu dou d un point de vue coordination physique peut tre un peu dyslexique Nous l avons vu faire des ratages et recommencer sans sourciller parce que l essentiel pour lui tait que la chose ait lieu Comme dans un rituel Comme dans certains rites religieux Les choses doivent avoir lieu et l officiant n est pas tenu d tre un bon performeur ou une b te de sc ne Ce ne sont pas ses qualit s d acteur qui rendent le rite plus valide L un de nos buts tait est encore le spectacle invisible Un spectacle l issue duquel on ne pour
37. 21h45 62 Crise de la philosophie ou philosophie de la crise Mardi 24 janvier de 20h 21h45 Qu est ce qu une paix juste 2 Mardi 7 f vrier de 20h 21h45 Pour une science sans foi ni lois Mardi 14 f vrier de 20h 21h45 En partenariat avec le Coll ge de France pargnant et responsable Mardi 6 mars de 20h 21h45 Vive la po sie Mardi 13 mars de 20h 21h45 Le don d organes quelle actualit quelles questions Mardi 20 mars de 20h 21h45 Quel est le statut de la parole dans l espace public Mardi 10 avril de 20h 21h45 Consommateur et responsable Mardi 15 mai de 20h 21h45 L avocat est il devenu le ma tre absolu Mardi 22 mai de 20h 21h45 Que nous enseigne l art Mardi 12 juin de 20h 21h45 Quel destin pour la litt rature dans le monde num rique Mardi 19 juin de 20h 21h45 En partenariat avec le Coll ge de France CONF RENCES amp COLLOQUES Quelques exemples De Manet Picasso L claircie Lundi 23 janvier de 19h30 21h Les printemps arabes et le religieux Vendredi 10 f vrier de 8h45 22h Colloque du d partement de recherche Soci t Libert Paix Qu est ce qu enseigner Mardi 14 f vrier de 20h30 22h L art dans la cit Jeudi 16 f vrier de 20h 22h Handicap handicaps Vie normale vie parfaite vie handicap e Jeudi 29 vendredi 30 et samedi 31 mars Colloque formation
38. 95 il remporte le titre de champion d Europe de breakdance Hanovre en Alle magne Aujourd hui ce danseur em bl matique et pr curseur de la danse Hip Hop en France est tou jours pr sent en tant que chor graphe danseur professeur et r alisateur Arts Vivants Gomme Entretien avec Loic Touz amp Yasmin Rahmani Yvane Chapuis Yvane Chapuis Comment vous tes vous rencontr s Qu est ce qui vous a conduit faire cette pi ce ensemble que vous avez titr e 2 Rahmani Je suis r sidence au Th tre Universitaire de Nantes J ai travaill avec Herv Guilloteau qui est metteur en sc ne Je pensais que le th tre m aiderait faire parler la danse combler ce que je pensais de la danse sans par venir le dire J ai fait l exp rience ca s appelle My way Mais je n tais toujours pas convaincu J ai vu une pi ce de Loic dans ce m me th tre La Chance Je n ai pas t d embl e emball par ce que je voyais mais j tais intrigu en voyant les danseurs fermer les yeux et par le questionne ment de la danse que porte ce spec tacle J ai voulu le rencontrer Je me disais Pourquoi ne pas travailler avec un chor graphe puisque que c est la danse que je veux question ner Nous nous sommes rencontr s jelui ai parl de ma danse de satermi nologie de son histoire Loic Touz 17 Ce qui m a surpris en entendant Yasmin lors de notr
39. Dum bL 5 954 9140100 LL 19 uane QUES TIONS D ARTIS TES Editorial p 1 R trospective de la programmation septembre d cembre 2011 p 2 Musique Centenaire Un rock sans ge David Sanson p 16 Musique Quatuor B la L art de la fugue David Sanson p 18 Musique Micha l Levinas Autres rituels Marie Aude La Batide Alanore p 20 Arts Plastiques C leste Boursier Mougenot Space on Air Lucille Uhlrich p 23 Arts Plastiques Jan Kopp Une production en n gatif Alain Berland p 28 Arts vivants Bilan de comp tence Conversation avec Grand Magasin Yvane Chapuis p 30 Musique Rova Saxo spatial Guillaume Belhomme p 34 Arts vivants Dance for nothing Entretien avec Eszter Salamon Yvane Chapuis p 36 Arts Plastiques Michel Blazy Bouquet final Val rie Da Costa amp Alain Berland p 40 Arts Plastiques Mouraud Les contreformes Alain Berland p 44 Arts vivants Claudel architecte Entretien avec Virginie Colemyn amp Gr goire Monsaingeon p 46 Musique Meredith Monk Magie Ancienne David Sanson p 50 Eyeless in Gaza La paix des profondeurs Matthieu Loire p 54 Musique Garth Knox Transports amoureux David Sanson p 56 Arts vivants Loic Touz amp Yasmin Rahmani Gomme Yvane Chapuis p 58 Programmation du Coll ge des Bernardins p 62 Biographies C
40. Janvier QUES TIONS D ARTIS TES 111 Cr ation contemporaine au Coll ge des Bernardins 2 euros O Meredith Monk Jessie Froman O Michel Blazy Fontaine de mousse 2007 Poubelles bain moussant compresseur tuyaux Dimensions variables O Eszter Salamon Dance for Nothing Alain Roux Vue de l exposition On the metaphor of growth Kunthaus B le 21 mai 10 juillet 2011 Courtesy art concept paris Coll ge des Bernardins Pr sident Mgr J r me Beau Directeur Michel de Virville Directeur de la programmation Herv de Vaublanc Secr taire g n rale Fabienne Lesieur Directeur du p le de recherche P re Antoine Guggenheim Responsable du d partement La parole de l art J r me Alexandre Charg es de mission culturelle Marie Bareaud Domitille Chaudieu Zo No l Charg e de la musique classique V ronique de Boiss son Directrice de la communication Axelle Boussion Charg e de communication Elise Besnard 20 rue de Poissy 75005 Paris T l 0153107444 www collegedesbernardins fr Conseiller artistique pour la cr ation contemporaine au Coll ge des Bernardins Jean de Loisy Charg des arts plastiques Alain Berland Charg e des arts vivants Yvane Chapuis Charg des musiques nouvelles David Sanson Coordination Jean Baptiste de Beauvais Remerciements Marcella Lista Secr taire d dition S verine de Volkovitch Conception
41. S te et travaille avec la galerie Paula Cooper New York et la galerie Xippas Paris Il a b n fici r cemment de nombreuses exposi tions que ce soit la Barbican Art Gallery Londres La Maison Rouge Paris au Mus e Chagall Nice ou encore au Mori Art Mu seum Tokyo 1 Francois Quintin Introduction C leste Boursier Mougenot tats seconds Edition FRAC Champagne Ardenne Reims Analogues Arles 2008 2 Entretien de Christophe Kihm avec Fran ois Quintin Ajustements C leste Boursier Mougenot tats seconds Edition FRAC Champagne Ardenne Reims Analogues Arles 2008 3 Ibid Transcom1 2010 Technique mixte 13x 13 x 6 50 m Photographie F Lanternier Courtesy galerie Xippas amplis Les piaillements des oiseaux se m lent insensiblement aux sonori t s heavy et conjuguent l artificiel et le naturel sans aucun relai Autre exemple encore de transduction plus feutr e et nigmatique la pi ce ndex expose un piano queue qui traduit en temps r el la bourse en un pianotement l gant et fantomatique La m lodie ins table semble r v ler par sa fragilit un cours oubli Quelles que soient les modalit s de leur filtrage ces dispo sitifs relient l ext rieur l int rieur Le regard de C leste Boursier Mougenot perch en quilibre sur une corde ten due entre art et musique embrasse de son surplomb l art paysager la ph no m nologie la cosmogonie
42. Vesterman au violoncelle Sal tarello pousse la question un peu plus loin il y a de nouveau des duos de musique baroque avec Agn s Vester man mais aussi des duos de musique m di vale sur vi le m di vale avec Sylvain Lem tre aux percussions Et aussi de la musique contemporaine l alto avec ou sans lectronique L ventail de musique propos couvre ainsi neuf si cles de Hildegard von Bingen Kaija Saariaho la fin de D Amore on entendait des bribes de musique folk irlandaise nous avons eu envie de creuser ce sillon DS Dans le texte figurant dans le livret de ce nouveau disque il est beaucoup question de voyage en quoi cette id e vous semble t elle importante quel genre de voyage cherchez vous offrir l auditeur GK La notion de voyage est tr s importante pour moi au sens o ces musiques nous entrainent en dehors de nous m mes et offrent des sen sations exotiques Mais l id e est aussi de ramener jusqu nous ici et maintenant ces musiques lointaines et excitantes Le chant gr gorien de Hildegard von Bingen par exemple fait partie des racines de toute notre culture musicale europ enne et je trouvais int ressant de le mettre en rapport avec les musiques qui l ont Suivi DS Comment d cririez vous la musique de l re lizab thaine celle de Purcell et de Dowland et quels sont ses liens avec la musique folk celtique GK Je trouve que Purcell et Dowland sont arri
43. a port e suffisaient en quelque sorte Cette probl matique variants inva riants interpr tations et p rennit s des uvres se trouve donc quelles que soient les lutheries et le clavier au centre de ces deux journ es Ce concert du 20 janvier est l occasion de recevoir un jeune ensemble exceptionnel et d j remar qu Le Balcon Le Balcon a inter pr t plusieurs fois ce concerto et sa cadence d ouverture sous la direction de leur chef Maxime Pascal et avec Alphonse Cemin au piano Compos de tr s jeunes solistes d exception et de nouvelles g n rations de com positeurs cet ensemble s emploie imaginer une musique d aujourd hui qui veut sortir de certaines conven tions un peu s curis es de la musique dite contemporaine Ils s ouvrent des horizons culturels d couvrir 115 savent cr er avec la sonorisation et l quipement informatique des architectures sonores tr s raffin es concues pour les lieux et diverses musiques ainsi la nef des Bernar dins sera transform e acoustique ment le 20 au soir en vibrations d un piano espace MLBA Votre Po me battu inspir par le po te Gh rasim Luca sera donn en cr ation au Coll ge des Bernardins cette occasion com ment s int gre t il dans cette th matique des jeux de timbres et de sonorit s ML J ai une tr s grande admiration pour le po te Gh rasim Luca Il y a chez lui un ph nom ne de la langue oratoire qu
44. a mort Claudel de la m me avec cette r v lation avec cette transformation de son tre de la direction de sa vie lie en perma nence questions de foi et d criture Les Psaumes sont en effet sensoriels presque physiques lls ne sont pas faits pour r fl chir mais pour provo quer une exp rience perceptive chez celui qui les lit VC N piloguons pas sur les Psaumes nous ne sommes pas des sp cialistes Nous y entrons par notre rythme per sonnel intime GM La grande diversit de l uvre nous met en relation avec la libert de cette lecture celle de se promener dans un immense b timent dont on ne verra pas tous les recoins dont on ne comprendra pas toute l architecture mais dont on est capable un endroit donn d appr cier la richesse et de se sentir libre vis vis d elle YC Pourriez vous en dire un peu plus sur cette mise en relation de la pi t de Claudel et le fait que vous n tes pas croyants Ce qui m int resse c est le rap port la foi Quand on lit les Psaumes ou m me certains textes de Connais sance del Est on est face quelqu un qui se pose singuli rement et indivi duellement le probl me de la foi quoi est ce que je crois Ses textes ne renvoient pas une question g n rale C est lui face la foi et jene me sens pas loin au sens o le concept de foi peut trouver des liens avec la question de l art Ces premiers textes que nous a
45. a pu poursuivre sa formation au pr s de ma tres balinais pour le masque et de ma tres cor ens pour ladanseetlestambours Avant de re joindre le Th tre Permanent de Gwena l Morin au moment de la cr ation d Antigone d apr s Anti gone de Sophocle en 2009 aux Labo ratoires d Aubervilliers elle a crois Nathalie Garraud et Olivier Sacom mano avec lesquels elle a jou Ursule d Howard Barker dans le cadre du festival Impatience L Od on Elle continue travailler avec eux dans le cadre de Od on hors les murs Elle est actuellement en cr ation au TGP pour une pi ce de R mi De Vos mise en sc ne par Christophe Rauck Elle joue en tourn e la cr ation d Anna Nozi re Les fid les Gr goire Monsaingeon est com dien et metteur en sc ne travaille de puis 1997 avec les metteurs en scenes Serguei Issayev Leila Rabih etMarkus Joss Gw na l Morin Lau rent Fr churet Michel Raskine Ri chard Brunel Christophe Perton Philippe Vincent ou Joris Lacoste et la chor graphe Fanny de Chaill ou les danseurs du label Cedana Il ex plore les textes de Walser Strind berg Beckett Faulkner Garcia Lorca Pasolini Sarah Kane Camus B chner et les auteurs du r pertoire classique Musset Moli re Racine Shakespeare met en scene Grand et Petit de Botho Strauss en 1999 et Chutes de Gregory Motton en 2003 aux Subsistances Lyon Depuis 2000 il collabore avec Gwe na l Morin Th tre normal Made mois
46. al de jouer des ceuvres de cr ateurs vivants ou r cents que de jouer les splen deurs du pass L un n excluant pas l autre videmment Mais aujourd hui la proportion de diffusion est dramati quement en faveur des grands clas siques au point rendre la musique d aujourd hui marginale Ce qui est un non sens probl matique Nous avons la chance d avoir un compositeur parmi nous quatre Fr d ric Aurier C est avec beaucoup de fiert que nous jouons ses com positions Elles s inscrivent dans la belle diversit des esth tiques d au jourd hui diversit que nous tentons de d fendre dans son ensemble sans trop nous encombrer d id ologies sectaires DS Vous donnez des concerts aty piques vous multipliez les projets transversaux avec Jean Francois Vrod ou le musicien malien Moriba Koita L id e de d poussi rer l image dela musique classique vous pr occupe t elle Que retirez vous de ces exp riences QB Ce n est pas exactement ca car encore une fois nous ne nous pla cons pas en opposition par rapport l univers de la musique classique et les grandes ceuvres fondatrices ou r volutionnaires du pass ne seront jamais poussi reuses En outre la meilleure facon de les faire entendre est certainement le cadre du concert traditionnel tel qu on le con oit encore de nos jours Si nous avons explor et beaucoup l ont fait avant nous de nouvelles formes de repr sentation c est que les enj
47. alit de traitement Ce n est pas un concours il n y aura pas de gagnant La bienveillance entre les participants sera essentielle C est un mot trange qui sonne peut tre bien ici au Coll ge des Bernardins mais c est le mot de ce projet la bienveillance Bilan de comp tences Grand Magasin avec Marie Atger J r me Bel Antoine Bernollin Francois Chaignaud Etienne Charry Ondine Cloez Jacqueline Hifler Francois Hifler Babeth Joinet J r me Marin Madjid Mohia Pascale Murtin Pascale Paoli Victor Ramos Christophe Salengro Claudia Triozzi Production Grand Magasin Grand Magasin a le soutien du Minist re de la Culture et de la Communication Drac Ile de France et du Conseil G n ral du Val de Marne Dans le grand auditorium le 12 f vrier 17h et le 18 f vrier 20h 33 Photo D R Grand Magasin Biographie Rova Saxophone Quartet ou plus simplement Rova est un quatuor de saxophones cr San Francisco en 1977 est compos de Jon Ras kin baryton alto soprano sopra nino Larry Ochs t nor alto sopra no sopranino Andrew Voigt alto soprano sopranino et Bruce Ackley soprano t nor En 1988 Andrew Voigt quitte le groupe et est rempla c par Steve Adams alto baryton sopranino N h sitant pas recr er des classiques du jazz comme ceux de John Coltrane il a enregistr deux versions d Ascension avec deux formations diff rentes l une acoustique l autre
48. ans craindre la redondance le texte chant par chaque participant viendra confirmer ou contredire ce que l on entend d j dans sa voix Nous n exigeons pas pour autant une sinc rit absolue Ce ne sera ni une confes sion ni une psychanalyse C est un bilan de comp tences On peut donc mentir Il s agit juste de parler de sa voix avec sa voix de la mani re dont chacun a utilis cette facult naturelle soit en la travaillant soit en l occultant soit en la laissant en friche sauvage ou au contraire tr s polic e dans des circuits acad miques comme une cantatrice ou plus alternatifs mais qui n en ont pas moins leurs normes strictes comme la chanson pop ou rock Tous t moigneront d un usage particulier et l on pourra appr cier le contraste et la diversit C est aussi pour nous l occasion de questionner de fa on l g re notre renoncement l entra nement La forme sera celle d une audition mais sans comp tition la bien veillance des uns envers les autres sera requise Chacun passant tour de r le serale reste du temps auditeur ou accompagnateur le cas ch ant C est la premi re fois que nous faisons entrer autant d l ments ext rieurs et de facon aussi h t rog ne dans un projet Jusqu ici les collaborations que nous avons engag es l ont t sur un contrat tr s pr cis d ex cution Il s agissait toujours d amis qui s en gageaient avec plaisir n tre qu ex cutants
49. aussi des utilitaires comme le papier alumi nium les sacs plastiques les moules brioche le savon la mousse raser le coton et quelques invit s surprises Souris escargots oiseaux asticots ou moisissures diverses Objets rap pelant la vie terrestre et ses activi t s destruction de la mati re ces crit res d finissent g n ralement le genre des vanit s cette aune les ceuvres deviennent des symboles de la fragilit du temps qui passe et de la bri vet de la vie Cependant l art de Michel Blazy n est jamais m lan colique et ne constitue pas une m di tation sur l inutilit des plaisirs du monde La pulsion de vie y est affirm e avec une malicieuse ing niosit et suscite souvent une mulation chez le regardeur organise ainsi ce que l on pourrait appeler des robinsonnades scientifiques Un corpus artistique de p rip ties qui prend revers le march de l art et son go t prononc pour la production de mises en sc ne empha tiques un co t toujours plus lev Il cr e un ensemble de micro situations sans danger peu on reuses qui met l individu en position de r aliser ou encore d observer des aventures ordi naires Dans la s rie Les suites et les fins des sayn tes enregistr es gr ce la vid o permettent d observer la course d une punaise le long d un tuyau d arrosage la rencontre d un escargot et d une tige de marguerite tandis qu une r alisation ult rieure Voyage au centr
50. axton Une autre his toire d influences clat es qu Ochs assume sans d tour J esp re bien faire le lien entre leurs musiques J ai t profond ment influenc par les disques de Braxton puis par ceux de Feldman Fusionner ce que j ai retenu de leurs travaux dans une composi tion moi qui atteste de ma propre voix tout en laissant deviner mes influences voil l histoire Pour ce qui est de Feldman son son est une sorte de Graal L int r t n est bien s r pas dele copier mais plut t de nourrir mon propre langage de ce que j ai pu saisir de son message Peut tre comme le sugg re Ochs Feldman aurait il t tonn d tre associ au projet minimaliste qu est Sound in Space Il n en aurait s rement pas moins salu a pr sence chez les membres du Rova d une qualit qu il jugeait indispensable tout bon musicien l art de savoir bien respirer Je voudrais que les ex cu tants respirent plus naturellement les uns avec les autres avoua t il un jour lannis Xenakis Nul doute que la deuxi me pi ce du programme To the Right ofthe Blue Wall l aurait rassur son propos Ochs indique C est une pi ce que nous avons jou e pour la premi re fois cette ann e et enre gistr e comme Certain Space dans son entier pour notre nouveau disque A Short History Jazzwerkstatt Sa partition sign e Jon Raskin int gre trois photos de grappes et de tiges de raisins des notes extraites du
51. bert Wyatt mais aussi parla musique baroque Marin Marais Sainte Colombe John Dowland Apr s le d part de Orval le guitariste nous avons d cid de rester en trio et de voir ce que ca donnerait On a chang nos r les le batteur est devenu guitariste le violoncelliste batteur et continu travailler comme on l avait toujours fait en improvisant et en enregistrant syst matiquement tout ce que nous faisions s lectionnant ensuite ce qui nous plaisait Et le r sultat tait beau coup plus rock voire noise Cela dit si la forme a chang le fond est le m me et je pense que l on retrouve tout a fait la patte de Centenaire Le nouveau disque est enregistr et il devrait sortir courant 2012 DS Onaparfois parl de minimalisme votre propos qu en pensez vous 2 Qu voque pour vous ce terme etla musique des compositeurs minima listes am ricains DM Aussi bien pour KingQ4 que pour Centenaire les minimalistes am ri cains ont t une vraie influence que ce soit Terry Riley Morton Feldman ou videmment Steve Reich Pour Centenaire l approche minimaliste aussi bien dans les compositions que dans le choix des instruments est un choix de d part une esth tique qui nous a servi de contrainte est vrai que pour toute la g n ration de musiciens dont nous faisons partie la rencontre avec le minima lisme a t la fois d terminante et tr s logique il y a un lien entre ces musi
52. com position d Alvin Curran Pens pour pouser des lieux embl matiques et permettre aux saxophonistes d vo luer en satellites autour du public Sound in Space est une affaire de sons et d espace bien s r mais aussi de silence De ce silence qui ins pira Morton Feldman compositeur auquel Larry Ochs rendra hommage en conclusion de la premi re partie du concert Nous jouerons la derni re partie de Certain Space une compo sition en trois parties respectivement d di es Giacinto Scelsi Cecil Taylor et Morton Feldman Feldman n aurait peut tre pas t ravi d tre incorpor ce projet minimaliste mais je pense qu il y a sa place et qu il est m me parfait pour ce concert J ai cr pour cela un accompagnement pour trois saxophonistes dont le caract re emprunte son art sur lequel Steve Adams interviendra en lectron libre Feldman ou plut t sa musique telle que je l entends joue ici en quelque sorte le r le de muse Combien Morton Feldman aura t il inspir de musiciens singu liers Combien de prolongements auront connu ses silences interro 34 g s entre deux ou trois notes ses phrases en d composition ou ses m lodies repli es au creux d une r duction d accord 2 De ses d sil lusions suspendues aux lignes de la partition on trouve d j la trace dans l uvre Rova et sous la plume de Larry Ochs qui d dia d j une pi ce appel e Tracers Morton Feldman et Anthony Br
53. coup de commandes MM Je n aime gu re les commandes parce que j ai tendance me sentir sous pression Et quand je vois que bien souvent pour une cr ation de vingt cinq minutes l orchestre n a le temps que de deux petites r p titions J aime cette phrase mer veilleuse de Steve Reich Je recois mes ordres de Dieu C est exactement besoin de personne pour me dire de faire les choses car j ai toujours en moi quelque chose qui cherche s exprimer WEAVE m a demand beaucoup de travail Je ne pourrais faire ca que de temps en temps Au d but j tais effray e par cette com mande je me demandais ce que j allais pouvoir faire Mais en avancant pas 50 pas j y suis arriv e J ai eu l impression de faire une peinture de combiner les timbres comme des couleurs Tout ce que je cherche c est de continuer grandir en ce moment je suis tr s excit e par l id e d apprendre tra vailler avec les instruments et les trai ter comme s ils taient des voix c est pour cela que j ai accept Et j ai t contente de r aliser que m me dans le cas d une commande si je prends vraiment mon temps en travaillant tra vaillant et travaillant encore quelque chose se produit et quelque chose de bien Mais ce que j aime par dessus tout c est le travail avec mon propre ensemble c est l que j apprends C est un quilibre trouver entre les nouvelles pi ces les tourn es mais
54. du d partement de recherche thique biom dicale en partenariat avec l Universit Paris Est Marne la Vall e et la F d ration des tablissements Hospitaliers et d Aide la Personne L Europe face son destin Mercredi 11 avril de19h30 21h Les artistes au service de l cologie Lundi 14 mai de 20h 22h Les soci t s musulmanes face l Europe Mercredi 6 juin de 20h 21h30 Mercredi 4 juillet de 20h 21h30 LES ACTIVIT S POURLE JEUNE PUBLIC Pour les publics les plus jeunes le Coll ge des Bernardins propose plu sieurs activit s des visites des expo 63 Informations tarifs inscriptions www collegedesbernardins fr et 01 53 1074 44 Informations tarifs inscriptions www collegedesbernardins fr et 01 53 107444 sitions les go ters philo des contes les cin philo Quelques exemples Tous Pour les enfants jusqu 13 ans accom pagn s d un adulte Regarder et se questionner face l art contemporain expos au Coll ge des Bernardins Tous l expo Videodrones Mercredi 7 mars de 14h30 15h30 Tous l expo Bouquet final Mercredi 23 mai de 14h30 15h30 Go ters philo Pour les enfants de 8 12 ans accom pagn s d un adulte Apprendre r fl chir aux grandes questions de la vie Un d bat parall le celui des enfants est propos aux parents D bat enfants Est ce queje suis libre quand j ob is D bat parents Ces contraint
55. e C est la r p tition qui conduit la transforma tion La boucle permetau spectateur de suivre l volution du mouvement le fil conducteur Elle joue avec la m moire 36 La premi re partie se construit tage avec des choses fulgurantes sans relation de cause effet Je travaille aussi sur diff rents principes physiques l anti gravit par exemple ou le fait de plier et d plier mon corps le ph nom ne d puise ment du mouvement par sa r p tition ou encore faire et d faire C est une mani re de bouger qui avance moins dans l espace comme si je travaillais sur la mat rialit de mon corps Dans la cinqui me partie je tra vaille sur l id e de stupid dance ou de petits pas de danse ou de figures Ici aussi la dimension farfelue du texte de Cage m a inspir e comme si je ne voulais pas que l ensemble de la pi ce puisse tre mise sous le para pluie d une m me id e Cet aspect clownesque ouvre de nouvelles pers pectives me permet de me laisser davantage aller autrement dit de danser Ce qui est une autre mani re de cr er du mouvement cette fois ci avec des pas Pourriez vous pr ciser cette contrainte selon laquelle vous devez toujours savoir ce que vous faites 2 ES Par exemple quand je bouge vite et continuellement ca n est pas vi dent de savoir o est mon petit doigt ma nuque etc Bien s r c est une question de conscience du mouve ment propre la tech
56. e sans savoir ce que pouvait tre l art contemporain l cole quand on m a laiss libre et en r action l en seignement ce que je pouvais y voir j ai labor des petits jardins avec des lentilles et autres graines Comme je ne sais pas ce qu est l art ce que je peux simplement dire c est qu tre artiste c est mettre sa vie en forme et faire son chemin de mani re originale C est peut tre plus une facon de construire sa vie que de faire de l art Je ne suis pas un militant au sens classique mais la facon de mener ma vie est d j un acte poli tique au sens large m me si ce n est pas un acte collectif Choisir d tre artiste c est une facon de disposer de vie de son temps et de s entourer de gens que l on aime J aime les manuels scolaires de bio logie et les ouvrages scientifiques en g n ral bien que le plus souvent je n y comprenne rien J aime la po sie des formules incompr hensibles et lire de la science fiction Je m int resse aux philosophies orientales parce qu elles produisent des pens es moins univoques qui peuvent int grer leurs contraires Je lis les recettes de cuisine mais je ne les applique pas Je compose avec ce que j ai dans le frigidaire comme je cr e avec ce qu il y a dans l atelier J ai un fils qui fait des potions magiques et je fais la m me chose je m lange je regarde et je cherche provoquer mon propre tonnement Ce n est pas pour moi une r gression mais
57. e faire rencontrer un peu diff remment aujourd hui ces r pertoires du clavier et de d placer un peu la probl matique Je crois que la syntaxe du syst me temp r la hi rarchie tonale les invariants nous r v lent une part des fondements des musiques du xvii et xix si cle C est sur ces fondements qu il faut aussi lire les trait s de l poque 20 Clavecin pianoforte piano quels seraient les atouts de ces trois instruments pour servir la musique de Bach Ce serait le fait que ces trois instru ments la servent et la transmettent Tous les instruments ne se ressem blent pas mais il y a dans la musique de Bach quelque chose qui me para t fondamental et troublant pour le musi cien du si cle cette musique du baroque tardif tend se structurer sur et par les chelles temp r es les gammes avec ses hauteurs pr cises qui sont en r alit des invariants Le message musical de Bach est trans missible On peut d chiffrer et trans mettre en son le message de cette criture Puis je voulais mettre en rela tion cette tradition avec des interroga tions plus contemporaines de la cr a tion musicale MLBA Vous avez intitul la deu xi me soir e Invariables claviers L expression quoi surprendre si l on songe quel point les factures et sonorit s des claviers ont volu selonles lieux etles poques ML Le clavier est pourtant l une des interfaces l
58. e l eau de javel Etau fur et mesure du temps ils peuvent blanchir jusqu dispara tre D ailleurs ils ne se vendent pas parce qu ils se modifient trop Lemurde monatelier estun mur d exp riences Je l ai recouvert dans sa partie basse avec du Nutella que les rats grignotent La trace de leurs griffes donne ainsi lieu des dessins Ce sont ces exp riences que je ne peux reproduire dans mes expo sitions mais c est ainsi not en m moire et cela peut tre d velopp l infini Je suis toujours dans l id e du mode d emploi comparable une recette de cuisine que l on peut r aliser de mille mani res diff rentes comme lorsque l on labore une sauce tomate faite pour une personne comme pour mille Mon travail peut autant investir un petit espace qu un tr s grand et une personne qui pos s de une de mes pi ces peut aussi continuer l explorer Dans mon atelier il y a plein de souris et pendant que l on parle j en vois plusieurs qui circulent Il y a ici un levage de rongeurs et cela ne me pose aucun probl me de cohabi ter avec Peut tre est ce parce que je suis n Monaco et que c est un lieu o le temps s est arr t On n y voit pas de murs d cr pis de taches tout est toujours repeint et parait neuf Aussi lorsque j y circule je me sens sale abim et je me dis que quand la mort arrive dans cette ville on ne peut comprendre d o elle vient Bouquet final Dans l ancienne sacristie du 10
59. e montre pendant plusieurs semaines la d composition d l ments organiques Pour l artiste il s agit avant tout d exp rimentations ludiques Ses pra tiques n observent pas de protocole pr cis comme le fontles scientifiques ce sont les jeux avec les mati res les formes les couleurs et les espaces qui se placent au coeur des manipula tions Michel Blazy tente apr s avoir subi les assauts d une technologie exponentielle ma tris e par quelques individus seulement de recommencer z ro et de se r approprier le domaine de l exp rience en se situant d lib r ment au c ur de la barbarie une barbarie positive selon les mots de Walter Benjamin Que vaut en effet tout notre patrimoine culturel si nous n y tenons pas justement par les liens de l exp rience Car quoi sa pauvret en exp rience am ne t elle le barbare Elle l am ne recom mencer au d but reprendre z ro se d brouiller avec peu construire avec presque rien sans tourner la t te de droite de gauche Michel Blazy Je ne me suis jamais dit que j allais travailler sur le vivant J ai d but mon travail plastique sans savoir o cela me m nerait et aujourd hui je proc de toujours de m me mon seul but est de me faire plaisir d apprendre des choses sur moi m me Je d bute toujours le tra vail de mani re inconsciente Je ne me 40 Vue Falling Garden 4 1 Kunstraum D
60. e pre rencontre c est lorsqu il m a dit que si l ensemble de La Chance ne le passionnait pas elle contenait un dia logue possible avec la mani re dont lui et ses camarades s engageaient dans la danse au d but des ann es 1980 place du Trocad ro Paris reconnaissait dans la mani re dont les spectateurs recevaient les danses de cette pi ce une proximit avec la fa on dont les gens les regardaient breaker inquiets face ces corps frag ment s arythmiques en lien avec un imaginaire qu ils saisissaient pas C est sur ce rapport l exploration du mouvement qu il est venu me chercher Notre rencontre s est faite d embl e sur des questions artistiques YR Je consid re que la danse Hip Hop ne peut pas tout dire qu elle n a pas encore d velopp son langage Nous en sommes encore la perfor mance et la beaut du mouvement Je pense que nous ne pouvons pas d construire cette danse pour le moment car nous n avons pas trouv les mots pour ca YC Qu est ce que la danse ne par vient pas dire selon vous ou qu est ce que vous voudriez dire que vous ne parvenez pas danser YR Jene trouve pas la traduction de certaines sensations en danse C est un peu comme quand je parle avec mon me parle en arabe et je lui r ponds en francais Mais si nous devions parler de la tous les deux nous n y parviendrions pas Il y aurait un blocage C est une
61. eeuvre de compositeur est souvent tr s minimaliste qu voque ceterme de minimalisme 2 GK Ce terme est devenu si large que tout et son contraire peuvent se cacher l dedans Pour ma part j ad mire ceux qui arrivent faire beaucoup avec pas grand chose Feldman et parfois Reich plut t que ceux qui ne font pas grand chose avec beaucoup DS Pouvez vous nous pr senter celles de vos compositions qui figu rentsur Saltarello GK On trouve sur ce CD une nouvelle pi ce pour alto seul qui fait le lien entre la musique baroque et la musique contemporaine Cela commence comme une esp ce de jazz baroque mais avec des h sitations passe par un c t un peu folklorique et se ter mine sur une course l puisement J ai galement r alis les arrange ments de plusieurs pi ces figurant sur le disque dont certains sont presque des re compositions Garth Knox Agn s Vesterman et Sylvain Lem tre en concert dans le cadre du cycle Alterminimalismes avec Eyeless in Gaza lire p 54 Dans le grand auditorium le 7 juin 20h 57 Garth Knoth Pierre Emmanuel Rastoin Biographie N en 1964 Lo c Touz a t form d s son plus jeune ge l cole l Op ra de Paris a dans dans le corps de ballet dirig par Noureev et int gr le GRCOP groupe de recherche chor graphique de l Op ra de Paris d missionne en 1986 et se tourne vers la danse contemporaine rejoignant en tant
62. elle Julie Com die sans Titre An antis Movie Blated Film Guillaume Tell Les Justes et fait parti du groupe du Th tre Perma nent Lorenzaccio Tartuffe B r nice Antigone Hamlet Woyzeck Arts Vivants Claudel architecte Entretien avec Virginie Colemyn amp Gr goire Monsaingeon Yvane Chapuis Lecture d un choix de textes de Paul Claudel l occasion de la r dition de son th tre Yvane Chapuis YC Qu est ce qui vous a donn envie lire Claudel au Coll ge des Bernardins Virginie Colemyn VC Paul Claudel est un auteur incontournable pen dant les ann es de formation Nous sommes loin d j de nos tudes et des sc nes ou des nombreux po mes que nous avons travaill s Mais la transmission de l merveillement de son langage est encore l En dehors des exercices d coles et des grandes sc nes c est assez rare d avoir l oc casion de s y confronter compte tenu de la tenue de sa langue Nous avons aujourd hui l espace de nous retrou ver en public avec son ceuvre autre ment L r side notre d sir Gr goire Monsaingeon GM C est avant tout le plaisir de la lecture haute voix Avec cette invitation vous vous tes plong s dans ses textes que retenez vous de cette exp rience GM Elle vient contredire ce qui sous tend les exercices d cole justement que c estune langue tr s th trale qui requiert la plus haute technicit de respiration qui est tou
63. ent pour son fameux Helicopter Quartet jou dans quatre h licopt res En 1998 il quitte le Quatuor Arditti et s installe Paris Depuis il multiplie ses acti vit s dans diff rents domaines artis tiques comme le th tre ou la danse Avec la viole d amour il ex plore le r pertoire baroque et sus cite un nouveau r pertoire pour cet instrument insolite www garthknox org Musique Garth Knox Transports amoureux Entretien David Sanson Avec Agn s Vesterman violon celle et Sylvain Lem tre percus sions l altiste Garth Knox la viole d amour invite un voyage travers neuf si cles de musique De Hilde gard von Bingen Kaija Saariaho les pi ces quicomposent son disque Saltarello publi par ECM font la part belle au folklore celtique et la musique de l re lizab thaine David Sanson DS Quel est le pro posde D Amore etSaltarello les deux disques que vous avez publi s chez ECM En quoi l un et l autre se res semblent ils eten quoi diff rent ils 2 Garth Knox GK D Amore tait un CD qui pr sentait la viole d amour instru ment peu connu instrument invent au XVIIE si cle parent de la viole et du violon et muni de sept cordes m lodiques et de cinq sept cordes vibrantes en m tal Ndlr mais riche en ressources dans un repertoire de musiques baroques et contempo raines Le disque est un m lange de solos de viole d amour et de duos avec Agn s
64. entenaire a t form en 2006 par trois figures phares de la sc ne rock ind pendante parisienne Damien Mingus My Jazzy Child Aur lien Potier et Orval Carlos Sibelius bien t t rejoints par St phane Laporte Domotic la fin de l ann e 2006 Ensemble ils composent une mu sique qui oscille entre pop baroque folk progressif et rock f erique proche de l univers de Robert Wyatt et de l cole de Canterbury un uni vers musical au d part tr s minimal violoncelle guitare charango et voix mais que sont venus toffer de nombreux autres instruments pour la plupart acoustiques comme en t moignentles deux albums publi s par Centenaire pour le label Chief Inspector Depuis le d part d Orval Carlos Sibelius fin 2009 le groupe continue sous forme d un trio www centenaire net Bertrand Groussard alias KingQ4 est une figure singuli re de l under ground musical fran ais Enregistr en plein dans le creux de la vague entre la premiere et la deuxieme vague French Touch son premier album convoquant autant les m lo dies enfantines de Fran ois de Rou baix que la polyrythmie de la mu sique africaine ou les envol es so laires de Steve Reich est consid r comme une des pierres angulaires de l electronica made in France Apr s une poign e de concerts il endort pourtant un temps la mu sique en solitaire se consacrant plus volontiers la musique des autres en tant que batteur Encre The Kon
65. er par This Heat un groupe immense qui m le musique tribale exp rimentale pop tout qu on aime L id e n est videmment pas de livrer une copie de leur musique mais disons que nous appr hendons ces improvisations suivant des crit res comparables DS Quel regard portez vous sur la sc ne rock actuelle et quelles musiques coutez vous DM On coute vraiment beaucoup de choses diff rentes m me si on vient tous plus ou moins du rock Mais quand on aime la musique en 2011 il est difficile de se contenter d un seul style nous coutons pas mal de rock mais aussi de la musique lectronique dans la lign e du label Warp du jazz du metal En m me temps cette profusion de musiques et de groupes est quelquefois un peu effrayante les diff rentes micro modes g n rent beaucoup de tr s mauvaises choses il faut l avouer Aussi revenons nous souvent nos valeurs s res nous This Heat les Beatles Sonic Youth John Coltrane Morton Feld man le Velvet Underground Thee Oh Sees Broadcast pour n en citer que quelques unes Centenaire KingQ4 en concert dans le cadre du cycle Alterminimalismes avec le Quatuor B la lire p 18 Dans le grand auditorium le 12 janvier 20h 17 Centenaire avec KingQ4 OD R Biographie Fond en 2003 le Quatuor B la est compos de quatre jeunes musi ciens lyonnais issus des CNSM de Lyon et Paris Julien Dieudegard Fr d ric Aurier
66. ert dans le cadre du cycle Alterminimalismes Dans la nef le 1 mars 20h 35 Guillaume Belhomme Biographie Apr s une formation de danse clas sique l Acad mie Nationale de Danse de Budapest Eszter Salamon s est install e en France o elle col labore entre 1992 et 2000 avec les chor graphes Mathilde Monnier et Frangois Verret En 2000 elle cr e le duo O Sont Les Femmes avec Brenda Edwards pour l v nement Potlatch D rives au festival Mont pellier Danse 2000 En 2001 elle cr e lesolo WhatA Body You Have Honey Nuremberg Elle collabore avec Xa vier Le Roy et pr sente Giszelle dans le cadre du Vif du Sujet au Festival d Avignon 2001 Bas e Berlin elle a cr depuis plus d une dizaine de pi ces et a acquis une carrure d ar tiste internationale Arts Vivants Dance for Nothing Entretien avec Eszter Salamon Yvane Chapuis Yvane Chapuis YC Quelle est la gen sedeDanceforNothing que vous avez cr en 2010 et que vous pr sen tezauColl ge des Bernardins Quelle est l origine de votre int r t pour cette conf rence de John Cage de 1949 Lecture on Nothing que vous non ceztoutau long de la pi ce 2 Eszter Salamon ES C est un solo sur lequel j ai commenc travailler la fin des ann es 90 alors que j tais encore interpr te dans la compagnie de Mathilde Monnier J ai travaill quelques semaines un t sans r us sir l aboutir Mais son ti
67. es Heures du Duc de Berry ou la calligraphie li e l architecture comme l criture koufique La question d une division entre l image et l crit ne s est jamais pos e pour moi Par contre je l ai syst ma tiquement utilis e pour enrichir l ex p rience perceptuelle du regardeur et introduire le son au niveau mental Le texte n a jamais illustr l image ou r ciproquement comme dans la publicit ou la presse Dans les plans dessins des chambres de m dita tions le texte tr s pr cis d crit le lieu la mani re distanci e du Nouveau Roman sugg rant dans l exp rience imm diate sous l apparence d une fiction techniciste le calme ressenti dans les espaces r alis s En 1973 j ai r alis des mon tages de photos textes de grandes dimensions pour interroger le monde sensible et en particulier le rapport de perception entre le sujet et l objet Par la suite l image disparait pour faire place des pr occupations environ nementales le texte s inscrit sur des b ches plastiques aux dimensions de l espace Dans une lumi re laiteuse se d tache une interrogation ou un aphorisme qui renvoie le spectateur son statut de regardeur interrogeant les conditions de la perception partir de 1977 PS1 New York le texte sur le mur joue avec ce qu Elizabeth Lebovici a appel des mots de formes Le texte s affirme en dimension prend l espace entier de l affiche et d clare d une mani re non ambig
68. es plus permanentes depuis onze si cles tous les claviers quels qu ils soient ont exactement la m me configuration ils sont tous fabriqu s selon la conformation de la main avec des touches noires et des touches blanches en relation avec des chelles des gammes C est tr s mouvant cette trace de la main MLBA Au programme figure notam mentvotre Concerto pourun piano espace n 2 Comment votre par cours d interpr te enrichit il votre m tier de compositeur ML J ai commenc composer sur un clavier notamment en tant qu im provisateur et alors j avais toujours le sentiment que ce que j entendais se situait au del de la notation tradition nelle C est ce moment l que j ai compris que j tais un compositeur du timbre et du son Comment trans mettre ces timbres sp cifiques que je compose Comment noter cette nouvelle criture Dans des ceuvres telles quele Concerto pour un piano espace le son de l instrument est explor et auscult par les micros et l informatique le timbre s est person nalis sous un mode diff rent de celui des ceuvres du xix tout en cherchant r v ler les dimensions cach es de l instrument La notation du xix si cle 21 Micha l Levinas est inadapt e en partie Le langage temp r et tonal de l poque tait bas sur certains invariants Cela per mettait de d coder et r interpr ter les partitions les notes crites sur l
69. es qui nous lib rent Samedi 4 f vrier de 10h30 12h D bat enfants Que nous apprend l histoire D bat parents Cette histoire qui nous Samedi 31 mars de 10h30 12h LAFORMATION Au sein du Coll ge des Bernardins l cole Cath drale fond e par le cardi nal Lustiger rassemble une diversit d enseignements Les Cours publics accueillent toute personne d sireuse de d couvrir la religion chr tienne ou d approfondir sa foi gr ce des cours sur l criture sainte le judaisme la th ologie la philosophie l art l histoire et la culture religieuse etc Outre les Cours publics la Facult Notre Dame le Centre Chr tien d tudes Juives l Institut Sup rieur de Sciences Reli gieuses la Formation des Respon sables l Institut de la Famille l cole de la Foi etla Formation continue de la Foi proposent des formations dont cer taines sont dipl mantes ayant chacun une p dagogie adapt e aux personnes concern es Exemples de cours Art et transcendance 12 mercredis de 17h30 19h30 L homme au cceur de l conomie 5 mardis de 20h30 22h Regards crois s sur la conception de la femme dans le juda sme et le christianisme 6 jeudis de 14h 16h Les Jeudis Th ologie De 12h45 13h30 La v rit est elle toujours bonne dire Prier sert il quelque chose Que signifie l esp rance LA RECHERCHE Le Coll ge des Bernardins s appuie sur un p le de recherche
70. et qui ne souhaitaient pas intervenir dans l criture Il leur tait simplement demand d effectuer des t ches Pourquoi cette volont de neutralit Encore une fois nous ne voulions pas que la personnalit de l ex cutant vienne troubler la partition et brouiller le dessin de d part Il ya somme toute chez nous une grande pr tention penser que le dessin est plus impor tant que les harmoniques etles pais seurs que l individu pourrait apporter Avec Bilan de comp tences vous serez tr s loin de ce mod le puisque douze personnalit s seront sur le pla teau Si vous faites fi ainsi d un certain nombre de r gles de base que vous vous imposiez jusque l qu est ce qui est essentiel avec ce projet Avec ce projet nous ne faisons plus appel des personnes pour jouer les pions sur un chiquier Nous faisons appel des masses humaines de cou 32 leurs et de physionomies totalement diff rentes notre travail consiste accompagner chacun dans la r dac tion de sa partition puis de faire un montage de d terminer l ordre de passage par exemple Mais nous abandonnons volon tairement une part de ma trise du r sultat et il est probable que cer taines choses apparaissent que nous n aurions jamais choisies C est la raison pour laquelle nous maintenons que c estune exp rience Nous sommes intrigu s par notre propre id e Les contributions reste ront disparates mais nous veillerons une g
71. eux contenus dans les ceuvres r centes nous poussent souvent le faire En effet on n crit plus aujourd hui de la musique pour les m mes raisons qu hier ni pour le m me public ni dans le m me but Il est donc normal et important de faire voluer les formes de restitution Ce que l on retire des multiples exp riences dans ce domaine est la sensation de participer modestement 18 une r flexion globale collective engag e bien avant nous mais tou jours d actualit sur le positionnement de l art dans la soci t et qui d passe les contingences trop souvent mercan tiles m diatiques ou mondaines de la sph re du business musical DS Comment concevez vous les programmes de vos concerts etcom ment avez vous con u en particulier celui du 12 janvier 2 Qu voque pour vous le terme minimalisme 2 QB Nos programmes ne sont pas tous m rement r fl chis parfois il s agit tout simplement de la juxtaposition de pi ces que nous aimons ce qui est une bonne facon de concevoir un programme Mais certaines ceuvres comme Black Angels de George Crumb ouGran Torso de Helmut Lachenmann par les secousses b n fiques qu elles infligent nos habitudes musicales nous imposent de concevoir autour d elles un dispositif sonore afin de les mettre en vidence Quant au programme du 12 janvier il est le fruit de l int r t que l on porte ce r pertoire Lorsque la demande nous a t faite de
72. fut e et de cr er une pi ce o les diff rents types d expressi vit corporelle sont expos s non pas comme style ou id ologie mais en tant que mat riaux Nous avons produit des partitions de mouvement qui ont produit des danses Nous les avons organis es des plus abstraites aux plus expressionnistes C tait une tentative de m approcher de quelque chose que j excluais auparavant mais de mani re discursive La n cessite ou plut t le focus de ma derni re pi ce TALES OF THE BODILESS consiste tenter d adres ser aux spectateurs une exp rience th trale sans les acteurs sans les intervenants sans les m diateurs en quelque sorte Comment cr er une situation th trale sans processus de 38 projection sur les autres 2 Comment en faire l exp rience de premi re main Pour essayer de voir quel autre usage nous pouvons faire du th tre C est une interrogation galement sur la transformation et la disparition du corps humain dans une vision de science fiction Quelle est la fonction de la dis cussion qui accompagne r guli re ment la pr sentation de Dance for Nothing ES John Cage crit la suite du texte de sa conf rence Conform ment l id e exprim e plus haut qu une discussion n est rien d autre qu un divertissement j avais pr par six r ponses pour les six premi res ques tions pos es quelle qu elles soient En 1949 ou 1950 quand j ai fait cette conf rence pour
73. groupe Ambivalent Scale www eyelessingaza com Musique Eyeless In Gaza La paix des profondeurs Entretien Matthieu Loire Voil plus de trente ans que Martyn Bates et Peter Becker sous le nom d Eyeless In Gaza produisent une musique nulle autre pareille fai santle lien entre l urgence la spon tan it et la m lancolie des ann es post punk etun folkintemporel rap pelant par instants les riches heures de l poque lizab thaine Matthieu Loire ML Votre voix incomparable tour tour m lan colique ou tourment e calme ou passionn e est l une des marques distinctives de la musique d Eyeless in Gaza quelle relation entretenez vous avec elle Martyn Bates MB Pour moi l ob jectif quand je joue et chanter c est jouer de la voix est d attirer l at tention sur une gamme de ph no m nes diff rents ce n est jamais une simple relation de cause effet On pourrait y voir une mani re de protes tation contre tous ceux qui aimeraient confiner la richesse de l exp rience dans des cases et des tiquettes la peur la la tris tesse etc Ces endroits sont certes suffisamment r els c est l les gens vivent et placent leur tre mais de telles cat gorisations ne peu vent qu tre r ductrices et vaines Une chanson c est un m lange de musique et de pens e s y d ploie un registre de sentiments qui ex
74. i la paix au calme au silence ML Voil plus detrente ans que Peter Beckeretvousjouezensemble avec une fraicheur intacte qu est ce qui vous permet de continuer MB Pour moi le meilleur de ce que j ai accompli l a t avec Eyeless In Gaza c est le coeur de ma musique du fait de cette relation particuli re t l pathique que Peter Becker et moi avons d velopp e depuis toutes ces ann es C est quelque chose de tr s intense parce que nous ne sommes que deux un lien tr s f cond Parfois m me trop Eyeless In Gaza en concert dans le cadre du cycle Alterminimalismes avec Garth Knox lire p 56 Dans le grand auditorium le 7 juin 20h 55 Eyeless In Gaza OD R Biographie N en 1956 Dublin Garth Knox al tiste explorateur d origines cos saise et irlandaise compte parmi les musiciens les plus recherch s sur la scene internationale Il d ploie sa virtuosit dans des domaines tr s vari s depuis les musiques m di vales et baroques jusqu au r per toire contemporain et l improvisa tion en passant par la musique tra ditionnelle Sur l invitation de Pierre Boulez Garth Knox devient membre de l Ensemble Intercontemporain Paris en 1983 o il cr e de nom breuses ceuvres en soliste De 1990 1997 il est l altiste du prestigieux Quatuor Arditti et collabore avec la plupart des grands compositeurs du moment Ligeti Kurt g Berio ou en core Stockhausen notamm
75. i appelle imm diatement le chant ou la voix La mani re dont il use des combinatoires et des renverse ments de mots a t marqu e par une sorte de cubisme m lodique trange d finition certes de la fragmentation des mots et du sens Cubisme m lo dique J ai invent cette d finition paradoxale pour qualifier les analyses c l bres de Messiaen et de Boulez propos de Stravinski le contemporain de Braque et Picasso Le po me est battu car tambourin d un c t ma voix crois e avec de la percus sion sur ordinateur semble frapper le po me comme le batteur frappe ses peaux de l autre l acteur chanteur parle et chante devant un tambour et batla langue de Gh rasim Luca en faisant vibrerle timbre du tambour Un piano va harmoniser par des traits fus s et des arp ges touff s les vibrations des percussions J ai d j utilis cette langue francaise tambou rin e dans mes deux derniers op ras Les N gres d apr s Jean Genet et le prologue de Val re Novarina Je Il La M tamorphose d apr s Kafka MLBA Quel rapport entretenez vous avec la technologie 2 ML La technologie me permet de r ali ser des intuitions que j ai pu avoir dans le domaine du travail de la composition Je fais mes propres sons Ils ne sont pas toujours des invariants Peut tre sont ils difficiles transmettre L inter pr te sait que le son est essentiel et pour moi il est primordial J aime aussi dans la musi
76. iano que nous connaissons et aimons certes a t invent au xix si cle Je l avoue la dimension religieuse des Bernardins m inspire et je sens bien que les volu tions musicales d aujourd hui n ces sitent d exprimer parfois les mes sages des sons diff remment MLBA Comment est n e cette id e de b tir un concert autour des timbres du clavier ML Ce concert participe d une r flexion et d une mani re de jouer ensemble que je pratique avec Pierre Hantai et je suis content d y avoir invit le pianiste et piano fortiste Alain Plan s pour donner entendre certaines ceuvres sur instruments modernes et lutheries historiques En ce qui me concerne j ai toujours t l coute du piano moderne mon instrument en tant que concertiste et compositeur Le piano son clavier sa caisse de r sonance ses cordes sympathiques sa v locit inouie son r pertoire tout cela a form la fois ma vie d interpr te et de composi teur le En tant que compositeur cet instrument moderne a suscit chez moi des intuitions sonores Elles ont d termin mon criture Mais je recherchais en tant que pianiste et compositeur les diff rentes tapes organologiques de cet instrument que j entendais toujours dans le piano moderne et son r per toire historique Jeconnais les recherches musi cologiques du xx si cle sur l poque baroque mais pour moi il y avait une n cessit musicale d
77. impossibilit de ce genre laquelle me renvoie la danse J ai une danse j aiune esp ce de parole mais je n ar rive pas la d crire YC Commentvous tes vous mis au travail pour Gomme 2 LT Nous avons tr s vite gliss de l id e initiale de faire un portrait de Yasmin et pour lequel il me sollici tait celle de dialogue Le focus ne se faisait donc plus uniquement sur son histoire mais sur une histoire qu il me raconterait S il me racontait cette histoire il pouvait potentiellement la raconter tous Il s agissait donc pour moi d tre un r cepteur rendant pos sible ce r cit Nous sommes de la m me g n ration mais nos trajectoires sont 58 tr s diff rentes nous avons volu dans des environnements tr s loi gn s nous n avons pas la m me culture en danse nous sommes n an moins tous les deux old school comme dit Yasmin Mais ce que cha cun de nous a travers ces trente der ni res ann es avec la danse trouve parfois des chos dans le parcours de l autre J avais une certaine suspicion l gard du Hip Hop parce qu il a t souvent r cup r et instrumen talis Le danseur de Hip Hop est regard comme un bon gars qui va aider dans les banlieues ce que les jeunes aillent mieux Cette conception ne met pas du tout en valeur la ques tion artistique que contient ce lan gage Bien videmment si un travail avec les jeunes peut tre fait dans des quartiers difficiles
78. ir que des mil lions d autres que moi taient en train de pleurer dans des chambres d h pitaux Je pense que la spiritualit la pratique aident au moins pour une seconde se rappeler que nous fai sons partie du m me grand oc an Dans le monde d aujourd hui tout va tr s vite nous sommes sollicit s agit s en permanence nous passons notre temps devant l ordinateur qui nous rend nerveux et d pendants Or il faut permettre aux choses d advenir Si vous tes attentif si vous arr tez de courir sans arr t si vous tes gentil avec vous m me les choses vien nent vous Tandis que si vous cou rez sans arr t rien n arrivera vous Vous ne pourrez vivre la magie de ce moment o vous et moi sommes assis face face votre magn tophone sur la table o nous communiquons nous nous comprenons Certains de initialement paru dans le num ro 58 de la revue Mouvement janvier mars 2011 Meredith Monk en concert dans le cadre du cycle Alterminimalismes Dans la nef le 16 mai 20h concert suivi d une rencontre avec l artiste Pour ce concert le Coll ge des Bernardins s est associ l Auditorium du Louvre qui consacre Meredith Monk une Soir e sp ciale le 18 mai 53 3 Lachor graphe Mieke van Hoek a t emport e par le cancer l ge de 56 ans en novembre 2002 cette perte est l origine du cycleimpermanence en 2005 Biographie N
79. iscales et de la d duction de 75 du montant du don effectu au titre de 5 S ES E E a a S o a S 5 5s 3 E zz o 22 5 a g m o o S 3 E e E 20 rue Poissy 75005 Paris M tro Maubert Mutualit Cardinal Lemoine www collegedesbernardins fr COLL GE DES Votre contact la Fondation des Bernardins BERNARDINS Sophie Carlander 01 53 10 02 75 scarlander fondationdesbernardins fr Tarif plein 14 euros r duit 8 euros Tarif B plein 20 euros r duit 12 euros Tarif C plein 35 euros Tarif D plein 25 euros r duit 12 euros COLL GE DES BERNARDINS Musique 12 janvier 20h Grand auditorium Tarif A ALTERMINIMALISMES 7 CENTENAIRE KINGQ4 QUATUOR B LA lire p 16 amp p 18 Musique 19 janvier amp 20 janvier 20h Nef ancienne sacristie amp grand auditorium MICHA L LEVINAS CLAVIERS EN MIROIRS lire p 20 Tarif C D Arts Plastiques 10 f vrier 15 avril Vernissage le 9 f vrier 18h Ancienne sacristie Entr e libre C LESTE BOURSIER MOUGENOT VID ODRONES lire p 23 Arts Plastiques 10 f vrier 15 avril Vernissage le 9 f vrier 18h Nef Entr e libre JAN KOPP LE TOURNIQUET lire p 28 Performance 12 f vrier 17h amp 18 f vrier 20h Grand auditorium Tarif A GRAND MAGASIN BILAN DE COMP TENCES lire p 30 Musique 1er mars
80. istent au del des d finitions en un lieu com pl tement diff rent de ces espaces o les croyances et les attitudes ces sagesses recues qui nous transfor ment en automates font la loi C estla musique qui permet d atteindre un tel registre bien plus que ne pourraient le faire les mots Certains affirment que le premier cri la naissance est davantage de l ordre du chant que de la parole et pour moi cela fait par faitement sens Cela dit de mani re g n rale je n aime pas analyser mon chant ou mon ceuvre musicale et je ne pense pas avoir tr s envie d es sayer de comprendre le pourquoi ni le comment de ce que je fais Si l on commence trop s analyser soit on fait fausse route soit on se rend com pl tement invisible soi m me on devient trop trop conscient au sens malsain du terme et en fin de compte c est inhibant On serait tent de rapprocher votre musique dela musiquefolk voire parfois dela musique m di vale MB Dans ma jeunesse un oncle attentionn m emmenait dans des clubs folk voir des gens comme Martin Carthy Mais j coutais toutes sortes de choses J ai commenc par jouer de la guitare je me revois assis les doigts meurtris Je suis assez pour avoir entendu Nick Drake l poque J ai essay de faire quelque chose dans ce style mais j ai toujours senti que ce n tait pas ma propre voix C est la seconde vague toute la p riode d exp rimentation post
81. ivent La discussion est alors conduite par un mod rateur Je me suis demand e si je pouvais le faire moi m me C est une pi ce courte Je me suis servi de ce temps dispo nible Cage a imagin une soci t o l on ne communiquerait plus mais o l on discuterait Une soci t nous ne serions pas l pour v rifier le savoir des autres mais pour dire Je me suis risqu e au jeu J ai m me imagin poser des r gles Mais j ai compris tr s vite que c tait une id e autori taire Chaque fois que j en ai la possi bilit cette discussion a lieu Vous dites que c est g n rale ment des amis qu on pr sente un travail en cours cela signifie t il que la relation que vous tablissez avecles spectateurs dans Dance for Nothing est de l ordre de l amiti 2 ES L id e de montrer quelque chose qui n est pas fini ni absolument tris me paraissait un atout et non un handicap pendant le processus de travail et encore aujourd hui quand je performe la pi ce J ai eu envie de cr er une relation aux spectateurs o je n avais besoin de convaincre personne et de me d douaner de ce d sir qu on peut souvent avoir de faire aimer ce qu on fait Cette tranquillit d esprit peut tre compar e ce que vous appelez l amiti Une sorte de confiance en moi et en les autres car les autres sont responsables de leur attente moi je fais ce que j ai faire Eszter Salamon Dance for Nothing Co productio
82. iver les flux de son environnement il s attache tudier les effets produits par la traduction et les d placements qu engendrent les outils de diffusion actuels construit des dispositifs au sein desquels il peut manipuler la circulation de don n es cr er une boucle ou bien g n rer un langage partir d un autre Ses exp rimentations se focalisent sur le d veloppement de translations ou de filtrages plus ou moins directs qui connectent des formats a priori dis jonctifs l image et le son le son et l lectricit dont la mise en circuit cr e des environnements par d phasage L installation Recycle d rive par exemple son nergie en plusieurs tapes Des cam ras de vid o sur veillance scrutent le bruissement du vent dans les feuilles des arbres puis le bourdonnement des cam ras est converti en lumi re par le truchement d un modulateur lumineux de night club Enfin dans un troisi me temps le signal est traduit en vent artificiel diffus par un tableau carr de venti lateurs accroch s au mur de l espace d exposition Entre le souffle ext rieur et la ventilation int rieure trois trans ductions variations de signaux lec triques l inverse l installation From Here to Ear expose sans interm diaire des mandarins juch s sur des gui tares sur pieds chrom s tonnants perchoirs couleur cr me reli s des 23 Biographie N Nice en 1961 C leste Boursier Mougenot vit
83. jours pr sent e avec emphase etc Je suis tr s heureux de voir partir des exp riences de lecture des textes venant d horizons et d poques tr s diff rents que nous avons faites notamment les Psaumes et ses carnets de voyages que cette id e d une criture boursoufl e est fausse On peut trouver dans l intimit de la parole que nous avons exp riment e tr s proche non prof r e quelque chose au milieu de ses longues phrases et de ses grandes images des petites p pites de choses tr s simples qui nous ont donn un plaisir imm diat de lecture et d coute J ai t attir par la dont Virginie m a parl de Claudel Claudel architecte comme fil rouge intuition pour nous frayer un chemin travers son ceuvre Cela faisait de lui un b tisseur sa langue devenait cette multitude de constructions et de formes diff rentes Il devenait facile ment abordable comme l architecture peut l tre l il nu VC L invitation tr s ouverte qui nous est faite de lire Claudel sans autre indication ouvre tellement de g o graphies possibles Nous nous lais sons marcher l int rieur de ce b ti ment de cette vaste maison qu est son ceuvre C est vrai que je suis plus spontan ment all e vers des textes de jeunesse des descriptions de pay sage de lieux de d ambulations que vers son th tre Je suis aussi all e vers Psaumes parce que c est l uvre part dans les librairies el
84. kiDuet Matt Elliot ou au sein de projets comme Arafight Section Amour et J amp Y http kingg4 free fr Musique Centenaire Unrock sans ge Entretien David Sanson D ployant avec un enthousiasme juv nile une maturit hors d ge le roupe Centenaire produit une des musiques qui sans jamais chercher coller son poque est l une des plus inspir es qui se composent aujourd hui Avec 004 le trio improvise un rock r p titif la fois primal et cultiv David Sanson DS Comment d fi niriez vous vos musiques respec tives Et comment celle de Cente naire a t elle volu depuis le d part d Orval Carlos Sibelius en 2009 Damien Mingus DM KingQ4 est un projet de musique lectronique tr s m lodique et rythmique qui a d but vers l an 2000 Son disque est le tout premier publi par le label Clapping Music a depuis fait paraitre plu sieurs maxis et vid os Mais Bertrand Groussard est aussi un batteur qui a jou dans plusieurs formations diff rentes Matt Elliot Encre The Konki Duet et qui a aussi un nouveau pro jet sous le nom de J amp Y Avec Centenaire nous avi ons d marr le groupe avec l id e de faire une sorte de rock baroque uti liser des instruments tels que le cha rango le violoncelle une guitare 12 cordes Nous tions alors tr s influenc s aussi bien par le post rock que par le folk progressif anglais de Pentangle ou Ro
85. l pr sents sur la sc ne r guli rement interrompus par des appels t l pho niques venant de l ext rieur C est une tentative de consid rer le monde hors de la sc ne C est une mani re de d placer l int r t ailleurs que sur la personne du performeur et des objets pr sents dans la salle La question de l expertise nous conduit assez directement l exp rience que nous allons faire au Coll ge des Bernardins avec Bilan de comp tences Nous interrogeons aujourd hui nos dogmes Au bout de trente ans ai je choisi le bon sentier Je suis encore me demander Ce pr tendu bilan concerne la pratique du chant Nous avons demand une douzaine de per sonnes dont nous m mes de racon ter en quelques mots l histoire de leur voix et de venir tour tour la chanter Nous ne cherchons pas faire un cata logue d expertises diff rentes mais plut t essayer de c l brer gaiement diff rentes facons d exploiter ou pas ce patrimoine naturel qu est la voix De l ensemble des t moignages il apparait notamment que l usage de la voix le fait d oser chanter ou pas est soumis une forte pression sociale Une voix c est d j une sorte de por trait de son propri taire A l coute de savoix on percoit quelque chose de lui 31 Photo D R Grand Magasin m me si on est incapable de dire quoi Une voix est un portrait non formul et nous nous proposons de formuler ces portraits S
86. lat es souvenirs de jazz Anthony Braxton Steve Lacy Butch Morris de musique contemporaine Olivier Mes siaen lannis Xenakis Morton Feld man ou de minimalisme Terry Riley Alvin Curran Sans doute le plus audacieux des projets qui occupent aujourd hui le Rova Saxophone Quartet Sound in Space pr sent le 19 mars au Coll ge des Bernardins est un travail de lon gue haleine tient d abord pr ciser Larry Ochs Celafait plusieurs d cen nies que nous travaillons ce projet Nous avons d j eu la chance de l in terpr ter dans des glises des mus es et m me au sommet d une montagne non loin de San Francisco chaque fois nous avons profit de l acoustique ou de l ambiance de l endroit Au Col l ge des Bernardins nous allons com poser avec ce que l espace du lieu a nous offrir Nos premi res intentions pourront changer apr s avoir d cou vert l endroit mais voici comment nous voyons les choses pour le moment pendant le premier set nous jouerons au centre de l espace entour s par le public pendant le second c est nous qui entourerons le public nous d pla cant au gr de nos envies Quel que soit l effet que pro duira sur les quatre saxophonistes du Rova la nef du Coll ge des Bernar dins il est une chose qui ne changera pas l allure de ce Sound in Space Les deux sets en question combineront ainsi six pi ces sign es Ochs Raskin et Adams et des extraits d une
87. le est au rayon spiritualit J ai eu envie de reprendre contact avec lui par l Les psaumes de David lls ont ouvert des champs pour la lecture C est aussi par l que nous avons commenc le travail commun lls peuvent tre chu chot s 115 posent comme une pierre angulaire Le corps de leur criture est tr s puissant Elle est sensorielle Je ne souhaite pas faire une lecture qui serait orient e par l attachement du Coll ge des Bernardins la foi Pour autant dans les Psaumes il y a de la beaut vraiment y a la voix 11 r pond a tout son tre 46 GM lisant Claudel au Coll ge des Bernardins nous sommes oblig s de nous poser la question de la foi C est un lieu dans lequel la religion et la croyance ont une place particuli re et c est un auteur qui a une relation par ticuli re avec cela Il a v cu une r v lation intimement li e sa production litt raire Or avec Virginie nous ne sommes pas dans ce rapport Dieu VC Entous cas nous sommes face unhomme dont la pi t a t active Elle est pr sente de facon permanente dans les textes elle est v cue elle est quotidienne GM Dans le m me temps c est une r v lation que l on pourrait comparer celle qu on peut avoir vis vis de l art que l on peut sans doute com parer celle de Joseph Beuys son accident qui le conduit s entourer sa vie durant des mat riaux qui selon lui l ont extrait de l
88. lle est membre du Judson Dance Theater New York et r alise ses premi res com positions et performances notam ment avec Trisha Brown et Yvone Rainer En 1968 elle fonde sa com pagnie The House et dix ans plus tard le Meredith Monk Vocal En semble Avec ces collectifs elle d veloppe une d marche qui entre croise musique chant th tre op ra ATLAS 1991 performance inter ventions in situ installations vid o cin ma Book of Days 1988 Une d marche dont la colonne vert brale demeure la musique particulier la voix Meredith Monk est c l bre pour ses innovations en mati re de techniques de jeu tendues qui lui assignent une place part dans le courant r p titif am ricain En t moi gnent ses nombreuses composi tions dont la plupart ont t enregis tr es pour le label ECM citons Dol men Music 1981 Turtle Dreams 1983 Volcano Songs 1997 imper manence 2007 Ces derni res n es Meredith Monk a largi son ceuvre instrumentale composant no tamment un premier quatuor cordes Stringsongs 2005 une pi ce pour deux voix ch ur et or chestre de chambre WEAVE 2009 une performance pour ensemble vocal et quatuor cordes Songs of Ascension 2010 Sa prochaine cr a tion une pi ce multim dia inspir e de po mes de Gary Snyder et intitu l e On Behalf of Nature est pr vue pour fin 2012 Meredith Monk vient d tre lue Compositeur de l ann
89. n Dance 2010 12 Internationales Festival des Zeitgenossichen Tanzes Munich Festival Next Valenciennes Far festival des arts vivants Nyon Tanzwerkstatt Berlin Tanz in August Berlin Dans le petit auditorium les 10 et 11 mars 20h 39 Biographie Michel Blazy est n en 1966 Mo naco ll vit et travaille Paris Il a par ticip de tr s nombreuses exposi tions dans les plus grandes institu tions Il est repr sent Paris par la galerie art concept 1 Walter Benjamin Exp rience et pauvret in uvres Gallimard Paris 2000 p 366 Arts Plastiques Michel Blazy Bouquet Final Entretien Val rie Da Costa amp Alain Berland Michel Blazy a cr un univers artis tique fait d absurde de p rissable de vivant et de mutation Il recourt des mat riaux humbles des mati res vivantes organiques que l on trouve dans sa cuisine ou dans son jardin donnant naissance un artanim mouvant et trange Si l inventaire des mat riaux utilis s par les artistes au res semble au catalogue d un c l bre magasin de bricolage il faut avec Michel Blazy compl ter ce volume avec le guide de l apprenti cuisinier et l abonnement la revue Science et vie D s lors on y trouvera des ali ments comme le chocolat les len tilles la pur e le ketchup la farine de riz les oranges les nouilles de soja le yaourt les bonbons mais
90. n mot simplement avec justesse Je me suis ainsi d abord interrog sur Claudel et finalement sur le ph nom ne de lec ture J ai d couvert ainsi qu il y a une possible et m me une n cessaire irr v rence Nous avons besoin de provoquer ses textes YC Quelle est cette n cessaire irr v rence VC Nous avons besoin de nous dire que c est possible pour tenir loign le c t l giaque solennel s rieux que pourrait prendre une lecture de Claudel D embl e nous nous sommes mis distance pour veiller ce que ce soit Paul Claudel et nous dans nos provocations r ciproques Lui venant nous chercher plein de niveaux de langue et nous n acceptant de nous en faire imposer qu partir de la chair des textes Et non pas partir d une id e recue sur son ceuvre Irr v ren cieux ne veut pas dire injurieux Nous cherchons une coop ration qui a par tie li e avec nos personnalit s respec tives Nous avons envie d en d coudre joyeusement Quand on s lectionne par exemple le prologue du Soulier de satin on voit bien qu il nous invite une f te une esp ce d embrase ment o tout pourrait venir s entrecho quer C est une ceuvre dont on ne voit jamais le bord c est une boule n est donc pas question qu on se plaque un masque ou un corps C est une affaire de niveaux de voix de rythmes Si une motion doit se poser elle ne se posera pas sur un affect une aff terie ou une affectation Elle
91. nique en danse Mais j essaie de l utiliser comme une bou e de sauvetage par rapport l improvisation que je ne peux pas proposer au spectateur trice comme exp rience principale Je suis int ress e par l id e que j actualise le mouvement dans le moment je le r alise C est dire que je ne fais pas seulement un mouvement je le pense aussi C est un peu diff rent d ex cu ter un mouvement que l on conna t au pr alable Pour pouvoir faire et tre compl tement impliqu e dans le faire dans le quoi et le comment il faut une tr s grande attention n y a pas de r pit Tout ceci est n cessaire pour ne pas me l cher dans une sorte de narcissisme improvisationnel que je n aime pas que je d teste m me en tant que spectatrice Et comme je parle en m me temps cette chose devient encore plus difficile Vous voquez comme l ment important de cette pi ce le fait que c est une danse adress e au spec tateur Qu est ce qui motive cette adresse ES Elleestli e au fait m me queje parle J ai beaucoup travaill sur le regard C est un signe tr s fort sur sc ne dans lequel on peut projeter plein de choses difficilement contr lables tel point qu il vaut mieux parfois ne pas s en ser vir Adresser une danse muette est tr s diff rent parce qu en l absence de la 37 Eszter Salamon Dance for Nothing Alain Roux parole la pr sence des corps devient vraiment une surface de pr
92. ns le num ro 62 dela revue Mouvement janvier mars 2012 26 Sans titre sculpture sonore 2011 27 Technique mixte 4 x 3 x m Collection Gilles et Marie Fran oise Fuchs Photo Fran ois Fernandez Courtesy galerie Xippas Biographie Jan Kopp est n en 1970 Francfort Allemagne Bas Paris entre 1991 et 2009 il r side actuellement Ber lin dans le cadre d une bourse de re cherche du minist re de la Culture pour la r alisation d un projet de film d animation centr sur les m tamor phoses de cette ville Parmi ses der ni res expositions personnelles fi gurent celle au Centre d art Contem porain Abbaye de Maubuisson 2011 au Kunstraum Dornbirn 2010 Autriche au FRAC Alsace 2008 Une exposition personnelle est programm e la galerie Marion Meyer Contemporain Paris en mai 2012 Arts Plastiques Jan Kopp Une production en n gatif Entretien Alain Berland Jan Kopp a t tres t t rep r sur la sc ne artistique pour ses interven tions dans l espace public qui inves tissent les lieux laiss s vacants Son travail recourt de nombreux m diums son vid o dessin sculpture performance il peut se d ployer indiff remment l aide de vastes installations ou de formes discr tes Alain Berland AB L v nement et l exp rience sont au c ur de tes pr occupations Peux tu nous expliquer quels sont les enjeux poli tiques de ces notions et nous parler
93. ntretien David Sanson Le Quatuor B la excelle s chapper des sentiers balis s de la musique classique pour mieux redon ner celle ci toute sa place dans le monde d aujourd hui En t moigne des concerts souvent hors normes d une intensit et d une inventivit peucommunes David Sanson DS Comment avez vous d cid de former le Quatuor B la Querecherchez vous Quatuor B la QB Les instrumen tistes cordes sont rarement des animaux solitaires et cherchent se regrouper souvent Peut tre avons nous acquis dans nos g nes par une pratique ancestrale de l orchestre ce besoin de faire du son plusieurs Nous tions amis et c est assez natu rellement que nous nous sommes ligu s tous les quatre lorsque l envie nous est venue apr s nos tudes de d fendre aussi le r pertoire moderne l amiti est importante je crois car la discipline particuli re ment exigeante du quatuor cordes ne r siste pas un assemblage qui serait uniquement professionnel Nous cherchons chercher voir si la terre est ronde Tant que le bateau ne tombe pas dans le gouffre on rame DS Le Quatuor fait la part belle la musique de l apr s guerre et la cr ation pourquoi cette orientation 2 QB Nous jouons en effet ce r pertoire pour des raisons qui semblent vi dentes artistiquement socialement politiquement philosophiquement et enfin humainement il est plus vit
94. ojection dans laquelle tout peut entrer Et c est un probl me en tous les cas pour moi La parole d une certaine mani re rend l adresse possible Si ce solo s est labor au fur et mesure de ses pr sentations publiques quelles en ont t les grandes tapes Les premi res pr sentations taient vraiment l occasion pour moi d prou ver ce que pouvait produire le fait de faire toutes ces choses en m me temps couter parler danser et adresser Les moments de repr sen tation taient vraiment un laboratoire Au d but je portais une moustache parce que je pensais que c tait une pi ce pour mon alter ego masculin Lucas Minkus la suite d une repr sentation en Inde j ai perdu la mous tache Et comme je l ai perdue j ai admis que je pouvais le faire sans Cette moustache me prot geait parce que j avais peur vraiment peur du narcissisme des danseurs que je ne peux pas accepter Mais je me suis apercue qu elle apportait du sens l o je ne voulais pas en mettre Avec la pratique je suis parve nue bien s parer ces deux actions parler et bouger puis jouer avec Alors qu au d but mouvement et parole convergeaient YC Quelle relation entretenez vous avec ce texte de Cage S est elle transform e au fil du travail ES Une relation plut t amicale mais pas plus Ca veut dire que c est vraiment un moyen qui me permet de faire de la musique et de la danse dans un corps
95. ornbirn Autriche du 19 avril au 3 juin 2007 curator B rbel Vischer Courtesy art concept Paris Les grandes mousses 2006 Bain moussant 2 compresseurs eau tuyaux plastiques 5 r cup rateurs d eau vue del exposition Versailles Off Versailles 2006 5 l ments 4 m de haut diam tre 150 en fonctionnement Photographe Julie Pagnier Courtesy art concept Paris dis jamais Tiens et si je partais de cette id e Les mat riaux que j uti lise sont ceux dont je me sers la mai c est une facon de les observer de mieux les connaitre de savoir de quelles mol cules ils sont constitu s On peut acheter une Danette ou n im porte quel produit pour le consom mer mais il peut aussi tre un moyen de nous relier au reste du monde Par un geste tr s simple qui est celui de s alimenter on peut tre en relation avec plein de choses Je vais souvent sur les forums du net notamment sur un site qui s appelle la chimie amu sante pour ainsi poser des ques tions des chercheurs surtout en ce moment o je travaille avec des absorbeurs d humidit et des blocs de papier peint Je n ai pas grandi dans un univers artistique Mon p re peignait mais c tait un peintre du dimanche qui reproduisait des toiles impression nistes Moi je dessinais et c tait un moment de pl nitude Apr s avoir rat le bac j ai fait une cole de pr paration aux tudes d art et j ai int gr la Villa Arson Nic
96. oute la musique que nous faisons pos s de son histoire car finalement C est tout ce qu il nous reste des his toires qu elles soient magnifiques effrayantes extatiques anecdo tiques veill es endormies Si ces histoires particuli res nourrissent naturellement la musique d Eyeless In Gaza les chansons commencent ensuite mener une vie propre Quoi qu il en soit en les voyant apparaitre j ai t frapp par le fait que ces chan sons l semblaient teint es d une dimension particuli rement intros pective et r flective C est Peter Bec ker qui a sugg r d intituler l album Everyone Feels Like A Stranger au d but j tais sceptique je redoutais que ces mots v hiculent des conno tations n gatives mais je vois bien maintenant qu il tait dans le vrai Car ce que proposent ces chansons c est une m ditation collective sur cet tat d esprit particulier ce double senti ment d ivresse et d intimit que pro cure parfois le fait d tre seul Lorsque l on atteint ce point partir duquel se sentir comme un tranger entraine trangement un irr pressible senti ment de bonheur subtil et de bien tre o la distance et la s paration d une mani re ou d une autre ouvrent sou dain l l vation etla clairvoyance o l on prouve travers cet isolement un troublant sentiment de s curit Ce point o tre seul prend une inten sit quasi religieuse o l on se sent rel
97. pi ce de 40 minutes Entre l histoire personnelle de Yasmin l ensemble de ses connaissances des diff rentes danses et ce que je d couvrais de passionnant sur l histoire du Hip Hop il fallait faire des choix et prendre le risque de construire un objet brut YR Je n ai pas rencontr de diffi cult particuli re Ce qui m a tout de suite plu c est la salle de r p tition o finalement j invitais Loic pour lui faire d couvrir mon monde Ce qui est paradoxal c est que j ai pens en oubliant de le lui dire que ce qu il avait fait j aurais pu le faire si nous avions chang nos vies y a ce voyage aussi entre nous Je pourrais com mencer le spectacle en disant que je me suis form l Op ra de Paris parce que j avais l argent pour le faire Un fantasme J aurais pu tre lui ou lui tre moi YC Vous avez un nouveau projet en perspective alors LT Il y a une v ritable proximit dans le rapport que nous entretenons avec la danse qui d passe largement la question des cultures des identi t s des provenances Nous nous retrouvons sur le fait que nous avons jusque l consacr une grande partie de notre vie danser et transmettre la danse J entends physiquement que Yasmin me dit du Hip Hop Nous partageons ensemble le m me sol glissant YR Gomme me touche parce que la relation que nous tablissons avec les spectateurs fait presque d eux des amis LT Il faut que nous parvenions main
98. puis 2007 C est un processus tr s long et tr s ardu certaines choses qui nous semblaient aller de soi en termes de vocabulaire d interd pendance des parties ou de timing lorsque je travaillais la com position et qu avec mon ensemble nous les jouions du matin au soir semblent beaucoup moins videntes lorsqu il s agit de les apprendre bien des ann es plus tard N anmoins je pense que la tradition orale reste le meilleur moyen d apprendre la musique que j ai crite pour la voix DS La r p tition est toujours la base de votre musique pour quelle raison Comment d finiriez vous votre place dans l histoire de la musique r p titive am ricaine MM Je l ai souvent dit l utilisation de la r p tition dans mon travail pro vient de ma pratique de la musique traditionnelle Dans la musique folk la forme a presque toujours pour base la r p tition Lorsque j ai commenc mon exploration de la voix je cher chais cr er des formes de chan sons abstraites Les motifs r p titifs instrumentaux le plus souvent l or gue ou au piano taient d lib r ment concus pour laisser de l espace la voix pour que celle ci soit libre Je les aitoujours envisag s comme un tapis un sol partir duquel la voix pourrait s envoler se d placer avoir de l es pace pour d ployer ses complexit s En ce sens ma pratique est assez dif f rente de celles de certains compo siteurs que l on rattache la musiq
99. que le fait d tre un compositeur s affirmer de mani re pompeuse montrer combien on est fort crire ces pi ces longues telle ment longues toujours devoir poser mettre son ego en avant je me dis que tout cela n est pas tr s d licat ni surtout tr s organique c est quelque chose de tr s m canique en un sens Je pr f re ma propre mani re Dans ces moments l quand je suis triste de cette situation quand je me dis que j aimerais pouvoir faire des pi ces qui ne sont que des produits travailler rapidement mes amis me disent Mais Meredith tu es une mystique Et alors je me dis qu ils ont raison et je r alise combien tout cela n a gu re d importance Je pense parfois qu il 52 serait bon que le monde classique soit un peu plus ouvert d autres voies mais en m me temps de quoi je me plains L Orchestre de Saint Louis m a command une pi ce et de toute facon jene pourrais tenir ce rythme je ne sais pas travailler aussi vite DS Qu entendez vous exactement par mystique 2 MM Vous savez je pratique la m di tation depuis 25 ans et pendant long temps ca a t pour moi comme une corv e il fallait que je suive ces heures de m ditations en plus de mes heures de piano de travail sur le corps de chant une partie de moi avait tendance s parer cela de ma pratique artistique Mais plus j en fais plus je vieillis plus je commence entrevoir qu art et spiritualit
100. que une sorte d ivresse et de jubilation de la transfiguration une heureuse m tamorphose ce miracle du son cette r v lation que j entends au piano La technologie me l a sou vent apport Ma d marche est aussi celle d un chercheur Suis je encore de la g n ration qui continuerait r ver l avant garde une certaine histo ricit Je pr f re plut t me ranger du c t de ceux intellectuels artistes ou scientifiques qui pensent que la cr a tion peut s envisager comme une pos sible tincelle du proph tique celle qui reste tout de m me accessible au mortel Claviers en miroirs concerts amp table ronde Dans la nef l ancienne sacristie amp le grand auditorium Les 19 et 20 janvier 20h 22 Arts Plastiques C leste Boursier Mougenot Space on Air Lucille Uhirich Apr s avoir t compositeur pour la compagnie de th tre de Pascal Ram bert de 1985 1994 C leste Boursier Mougenot entreprend de donnerune forme autonome sa musique en r alisant des installations partir de mat riaux de situations ou d ob jets les plus divers dont il parvient extraire un potentiel musical il la bore des dispositifs qui tendent la notion de partition aux configurations h t rodoxes des mat riaux et des m dias qu il emploie pour g n rer le plus souvent en direct des formes sonores qu il qualifie de vivantes D ploy en relation avec les donn es architecturales o
101. ques la musique lectronique et le post rock des ann es 1990 Les cycles et la r p tition de motifs tr s m lo diques chez Reich sont des proc d s tr s facilement adaptables et une vraie source d inspiration notamment dans les musiques lectroniques On peut aussi faire des liens entre le rock psych d lique et la musique de Terry Riley par exemple Ces approches de la r p tition et des cycles influent par fois sur notre musique mais aussi sur l utilisation d instruments particuliers orgues marimbas shakers On ne cache pas que tout cela fait partie de notre bagage musical DS Quel est le principe de cette r u nion entre Centenaire et KingQ4 2 Comment travaillez vous 2 16 Nous nous connaissons depuis longtemps et cela correspon dait d abord une envie de rejouer ensemble depuis notre concert donn 2010 Bar Paris concert avait t enregistr et le r sul tat para t ces jours ci sous forme d un vinyle Asper 2 que nous partageons avec un artiste de musique lectro nique Guido M bius dans une col lection initi e par le label Dokidoki et l Udo Bar Comme l exp rience nous avait beaucoup plu on a continu jouer et enregistrer ensemble Ce sont des improvisations avec KingQ4 en deuxi me batteur Une approche tr s brute et directe jouant sur les textures le bruit les amplis Nous sommes notamment assez influenc s il faut bien l avou
102. r fl chir au minimalisme comme fil conduc teur d une s rie de concerts au Col l ge des Bernardins nous avons bien s r pens aux p res fondateurs mouvement John Cage Morton Feld man mais aussi ce qu il a d clench chez d autres compositeurs et dans l histoire de la musique en g n ral Le minimalisme est d abord un mouvement artistique et de pen s e qui a apport une des r ponses n cessaires aux affres politiques de la premi re partie du si cle C est d ailleurs une magnifique occasion de constater une nouvelle fois que la cr ation suit toujours son cours aussi s rement qu un ruisseau va vers la mer et qu il est inutile de s accrocher en pleurant aux dorures du pass en pr textant qu on ne fera jamais mieux C est aussi une notion toujours moderne qui rappelle l humain un certain retour la lucidit et qui impose une conomie de moyens dans la pro duction d objets qu ils soient artis tiques ou autres La contrainte et la simplicit sont encore pour longtemps les mamelles f condes des r flexions et r alisations futures Le Quatuor B la en concert uvres de Glass Nancarrow avec Centenaire lire p 16 Dans le grand auditorium le 12 janvier 20h 19 Quatuor B la O Sylvie Friess Biographie Menant avec une gale r ussite un double parcours de pianiste et de compositeur Micha l Levinas a tu di au Conserva
103. rait pas dire exactement ce qu ona vu tout en ayant conscience d avoir v cu un moment exceptionnel Un spectacle insaisis sable non r tinien qui plus qu l ceil et l oreille s adresse l imagination et l intellect C est peut tre une utopie Elle motive en tout cas notre peu de souci de la sc nographie et de l clai rage Elle nourrit la conviction que la 30 performance individuelle de l ex cu tant compte moins que l ensemble de la composition Nous en avons tent une approche avec Pr visions pour les 22 23 24 25 septembre 2011 qui proposait une s rie d v nements discrets se succ dant irr guli rement dans un quartier p riph rique de la ville de Gen ve Un livret disponible sur place d crivait d avance chaque action pr cisant l heure exacte et l emplacement s agissait d actions peu spectaculaires peine remar quables s apparentant l activit quo tidienne ponctuellement effectu es par de nombreux complices habitant le quartier Monter ou descendre un escalier emprunter l ascenseur laver ou garer sa voiture par exemple Les faits annonc s se produisaient comme par miracle en temps et lieu qu il y ait des spectateurs ou pas vous couter on vous inscrirait volontiers dans la tradition de l art conceptuel largir la recherche aux d partements limitrophes 2001 est une autre tenta tive de ne pas limiter le spectacle au de la salle Nous sommes
104. rs 1 clavecin pianoforte piano Jeudi 19 janvier 20h Michael Levinas piano Alain Plan s pianoforte Pierre Hantai clavecin Bach Beethoven 2 Invariable clavier du baroque au xx si cle critures espace virtuosit s Vendredi 20 janvier 20h Concert de l Ensemble Le Balcon Table ronde autour de Micha l Levinas Jeux de timbres autour de la trompette Lundi 13 f vrier 20h Romain Leleu trompette Julien Gernay piano Arutunian Enesco Faur Ravel Goedicke Gaubert Hersant Gluck Arban Splendeurs polychorales Lundi 26 mars 19h Conf rence De la musique comme expression du texte biblique Concert de l Ensemble Arsys Bourgogne Praetorius Johann Bach Sch tz Espace et polychoralit Jeudi 24 mai 20h Ensemble Les l ments dir Jo l Suhubiette 24 chanteurs a capella Palestrina Victoria Desprez Mark as Mendelssohn Martin Jazz Jeux de timbres jeux de voix Mercredi 11 avril 20h Sophie Darly Soul Game et Sylvia Howard amp The Black Label Swingtet LES RENCONTRES D BATS Le Coll ge des Bernardins propose tous de participer des conf rences des tables rondes des colloques sur des sujets vari s Les Mardis des Bernardins Tables rondes sur des questions de soci t rediffus es sur KTO 20h40 Tous les mois d bat sur une question d actualit en partenariat avec La Vie L art s enseigne t il Mardi 17 janvier de 20h
105. ryptage d une sentence intime et douloureuse Cette recherche se traduit musicalement le cycle Altermi nimalismes ouvre de nouveaux champs avec le Quatuor B la Centenaire KingQ4 Rova Saxo phone Quartet Meredith Monk Garth Knox en trio Eyeless In Gaza et entre en r sonance avec les invit s de la musique classique D une discipline l autre Ques tions d artistes d montre comment le travail des artistes se fait en nous immergeant dans une recherche qui toujours se fait en partage incitant multiplier les regards et traverser les fronti res nos fronti res R trospective de la programmation z2 ares LES 9 2 2140790 Yao 6 UEN 2AIO ueuienBueA SUBIOUIA 9 snowey uj pemu gt AO AM SA g 0120 Z 5191005 519190 1095 7 9 2 1 5 E 9 5 5 o P 5 gt 2 12 octobre 18 d cembre Elise Besnard uejeis O 91 T1 m Alf NN mU SN
106. sant qui s arr te et prend le temps de lire de d chiffrer un mot de penser Ce texte devient la m taphore du temps n cessaire au d chiffrement du monde La forme labyrinthique de ces critures leur gigantisme cra sant le renversement perturbateur entre noir et blanc interrogent la rela tion du langage au pouvoir et permet tent de jouer sur l illisibilit pour d s tabiliser le spectateur La frise que je pr sente aux Bernardins s inscrit dans la lign e du travail commenc en 1991 Le d roul des formes abstraites ponctuation musicale en relief sur le mur vient de la contreforme d une phrase du po te chinois Wang Wei de la Dynastie Tang fin du vii si cle et me permet de par tager une certaine motion Deuxlarmes sont suspendues mes yeux Les formes textuelles chan gent suivant les positions du corps du regardeur dans l espace et pointent vers une nouvelle mani re de vivre parmi les mots au del des images et de l obsc nit de l univers marchand Deuxlarmessontsuspendues Dans la nef du 10 mai au 15 juillet 45 Tania Mouraud frise ll identifiedexperienced 2011 foam polyruth rane peinture acrylique 37x520x10cm Biographie Apr s avoir suivi l enseignement de Jacques Lecoq Virginie Colemyn est entr e au th tre du Soleil o elle a jou dans deux cr ations collectives Le dernier caravans rail et Les ph me res Pendant ces ann es l elle
107. sons avec le monde Dans un tableau tir la r gle par exemple je suis dans une relation au monde dont j exclus tout rapport sensible Ce n est pas que je sois attach l artisanat Ce qui m in t resse c est de traverser physique ment une exp rience qui par d fini tion consume du temps Ce qui est trange c est qu en r alisant ces films d animation je n ai pas l impression de produire des images videmment j en produis mais c est comme si je ralentissais ce processus l C est une produc tion en n gatif De mani re g n rale la notion de production en n gatif me fascine Je cherche un mode de cr a tion o il s agit plut t d enlever que de rajouter C est une forme d anti monu mentalit ou de tentative de ne pas se renfermer dans une mat rialit Or le film en g n ral me parait terriblement monumental Le Tourniquet Dans la nef du 10 f vrier au 15 avril 29 Le Tourniquet 2009 Vid o d animation HD 16 9 transf r e sur DVD 474 enboucle noir blanc son Collection FRAC Alsace Biographie Grand Magasin a t fond en 1982 par Pascale Murtin et Fran ois Hi fler Ces derniers ont con u en semble une vingtaine de pi ces nu m ros et performances 5 gnant l occasion les services de leurs amis Leur travail a marqu la sc ne fran aise de la danse et du th tre dits exp rimentaux de ces 20 derni res ann es et est l origine du renouvellement
108. t de lecture parla notion d architecture et la lecture ses Psaumes Comment cheminez vous pr sent GM Je me suis dirig vers son th tre notamment T te d or Et sans doute encore habit par des exer cices de jeunesse je me suis amus lire certaines sc nes voix haute essayant intuitivement le personnage de T te d or avec emphase et celui de C b s mourant avec une toute petite voix h sitante En lisant de la sorte avec cette forme simple deux voix j avais l impression de comprendre bien mieux que jamais tout ce que je lisais L oralit donne au texte une forme partir du moment o il y a parole il y a forme Ce qui est impor tant pour nous en r pondant cette invitation de lecture c est de lire Ce qui finalement rel gue Claudel un second plan Qu est ce que c est que lire quelque chose l autre Cela fait partie int grante de notre travail quo tidien d acteur C est ce que pointe Virginie quand elle dit qu il faut croire pour venir se pr senter devant les autres Claudel ajoute une didascalie qui pr cise justement que le person nage de C d s parle tr s bas Cette remarque de l auteur sur la forme choisir pour dire son texte r v le l im portance de cette forme de son choix Tout notre travail consiste s achar ner travailler notre lecture et non pas avoir la pr tention de comprendre ceuvre On peut embrasser toute cette en sachant dire u
109. toire de Paris aupr s de Vlado Perlemuter Yvonne Lef bure et Olivier Messiaen Cofonda teur du groupe L Itin raire r unis sant les compositeurs de la mou vance dite spectacle avant d tre pensionnaire la Villa M dicis il se concentre tr s t t sur la recherche d un nouveau langage musical et l exploration des sonorit s musi cales Les ceuvres de sa composition sondent les ph nom nes acous tiques tout en se concentrant sur une relation plus abstraite l cri ture comme par exemple dans Ap pels 1974 ou plus r cemment dans son op ra La M tamorphose 2011 Pianiste Micha l Levinas cultive un r pertoire qui s tend de la fin de la musique baroque celle d au jourd hui Ses enregistrements de l int grale des Sonates de Beetho ven ou du Clavier bien temp r ses interpr tations du grand r pertoire romantique et moderne ont t par ticulierement salu s par la critique Cette compl mentarit entre par cours d interpr te et de composteur setrouve au cceur de son tude origi nale consacr e aux sp cificit s acoustiques du piano le piano es pace r interpr te la litt rature ro mantique du piano et sa r sonance spatiale instable et vibrante Micha l Levinas a t lu l Acad mie des Beaux Arts 2009 au si ge de Jean Louis Florentz enseigne au Conservatoire de Paris Musique Michael Levinas Autres rituels Entretien Marie Aude La Batide Alanore
110. tre est apparu d embl e Danse pour rien Et puis j ai commenc faire d autres pi ces lais sant ce projet de c t Cette volont de faire de la chor graphie avec un cer tain d tachement o le mouvement ne serait instrumentalis pour aucune fin je l ai oubli e pendant presque dix ans Et puis il y a deux ou trois ans j ai d couvert la conf rence de Cage En l coutant j ai repens ce projet de solo je l ai mis dans un coin de ma t te jusqu au jour l an dernier j avais un peu de temps pour m y replonger Je me suis contrainte pendant une semaine dans un petit studio chaque jour deux heures danser en coutant la conf rence J ai travaill non pas sur la voix de Cage mais sur celle de Frances Marie Uitti qui en a fait une lecture Donc sur la voix d une femme Une voix moins monotone que celle de Cage Je r p tais le texte apr s elle en bougeant dans l espace C tait un exercice difficile au d but Tr s vite j ai eu l occasion de montrer ce travail qui tait en cours C tait dans le cadre d une rencontre d artistes laquelle j tais invit e Singapour Donc tr s vite je l ai adress des spectateurs Cette adresse est devenue un l ment important D autres occasions de le montrer se sont pr sent es au fur et mesure de son laboration Je me suis ainsi donn e une certaine tranquillit ou du moins une autre mani re d agir en repr sentation que celle que j ai habi
111. tuellement C est g n ralement des amis que l on montre un travail en cours Au cours de cette semaine de travail j ai compris qu en m attachant refaire cet exercice de dire et de dan ser en m me temps la pi ce appara trait sans trop avoir recourir une m thode de composition Quand j ai recommenc travailler en studio j ai d termin un certain nombre de prin cipes Le plus clair et qui mane du texte de Cage c est la continuit Je me suis donn e cette tache de bou ger continuellement La continuit fai sait sens pour moi parce que je n ai jamais t int ress e par la notion de phrase chor graphique avec ses pro messes de pic et de r solution Le solo d Yvonne Rainer Trio A m a beaucoup appris sur ce point La continuit m a mise sur la voie d essayer de faire une danse avec un d tachement Ce qui ne veut pas dire une danse non incor por e ou sans engagement physique dans la mani re de la performer Un autre principe est celui du what ever c est dire n importe quel mouvement Je trouve des mouve ments et des mouvements metrouvent Ca peut tre n importe quel mouve ment mais toujours avec la contrainte que je dois les reconnaitre et je dois tre capable de les r p ter le plus pr cis ment possible Je dois savoir ce que je fais chaque instant pour pouvoir les r p ter ou les transformer J utilise diff rentes mani res de transformer La plus claire c est la boucl
112. u environnemen tales des lieux o il expose chaque dispositif constitue le cadre d une exp rience d coute en livrant la compr hension du visiteur le proces sus qui engendre la musique Le bruissement du vent converti en ventilation artificielle la bourse tra duite en pianotements feutr s ou encore l impossibilit d une harmo nie mat rialis e dans l assise d une chaise C leste Boursier Mouge not d tourne les flux et les vibrations de leur environnement de mani re r v ler des potentiels m lodiques et harmoniques Entre ses mains les signaux lectriques tiennent lieu de points de m tamorphose et les fr quences fr lent leur propre d rive prises au pi ge d un jeu d quilibre entre leur diffusion et leur r ception Son travail de recherche d ve loppe des dispositifs sonores qui infil trent le milieu de l art contemporain avec la souplesse et la mobilit d un courant d air Le travail commence par la rumeur l invisible la propagation l alt ration la contagion un d velop pement d cal au cceur des syst mes norm s du r el comme pour infiltrer la vie In vivo Hacker de la vie C leste Boursier Mougenot exp rimente les potentiels du son joue avec l instabilit de la diffusion et de la perception sonore pour cr er des situations al atoires fluctuantes qui r encodent l acti vit domestique ou les mouvements de la rue Pour d r
113. ue r p titive plut t issus d une tradition instrumentale et du conservatoire qui utilisaient le motif en lui m me comme un moyen de trouver de nou velles structures M me si j ai moi aussi recu une formation classique je cherchais avant tout retrouver la puissance essentielle primale de la voix humaine et trouver des moyens pour utiliser celle ci comme un instru ment sans paroles capable de faire le lien avec des nergies fondamentales intemporelles DS Beaucoup de vos coll ges et compatriotes Steve Reich John Adams Alvin Curran vous citent toujours comme l une des musi ciennes am ricaines les plus impor tantes Pourtant vous vous situez part dans MM dans l histoire de la musique oui je sais Disons que parfois j en souffre et qu en m me temps je m en moque rires Je crois que mamusique esttr s forte et m rite d tre consid r e comme faisant partie de l histoire Les autres compositeurs le savent et beaucoup ont t tr s influenc s par elle Mais les gens ou plut t les mecs ne me laissent pas entrer Car c est vraiment un milieu de mecs qui peut tre blessant pour les femmes et les femmes qui sont entr es dans l his toire dans la tradition europ enne occidentale sont des femmes qui font de la musique la mani re des hommes Je reste donc l ext rieur Mais d un autre c t quand je vois tout ce que requiert le monde clas sique ce qu impli
114. un dans notre fa on de toucher le sol de le consid rer Pourtant je suis loin d tre un dan seur de Hip Hop et Yasmin n a pas un pass de danseur classique YC Etvous Yasmin suspectez vous la danse contemporaine 2 YR Non Parce que j appartiens une g n ration qui se r unissait d j autour de diff rentes danses Le Disco le Funk la New Wave Nous n tions pas enferm s dans un style en particulier Le premier spectacle que j ai vu et que j ai aim tait d Alain Platel C tait en 1984 Je n ai pas de scepticisme l gard de la danse contemporaine Je peux avoir des incompr hensions Je peux tre choqu par son silence En Hip Hop le silence est un danger il faut le com bler Ce que j ai aim d embl e dans la danse contemporaine c tait d ob server que c tait une criture dans l espace Nous sommes encore ren dus des formes triangulaires un rapport frontal avec le public Nous recherchons encore l espace Or ce qui m int resse c est la gestuelle Ca fait trente ans que je m y confronte que je m interroge Comment la faire voluer Comment danser dans le silence uniquement avec des blo cages 2 Est ce possible 2 LT En entendant nouveau Yasmin je percois combien la danse pour lui est politique Et combien elle perd sa valeur d s qu elle est r cup r e par une instance est d ailleurs toujours en but pr t s arr ter de danser cause de cela Je l ai pro
115. uv pendant le travail Nous sommes par exemple sur le point d abandonner l id e de tourner Gomme parce qu il ala crainte que nous fassions commerce Et que c est incompatible pour lui Il a toujours l inqui tude que la danse repr sente quelque chose dont on pourrait se saisir pour rassurer un environnement Alors que le Hip Hop qu il porte est dangereux au sens o on ne peut pas capitaliser dessus C est un mouvement qui chappe toute tentative de r glement J ai une attitude extr mement exp rimentale dans son rapport la danse comme si malgr les figures malgr les techniques il fallait avant tout trouver un espace dans lequel tre vivant YR La danse que je d fends c est celle du free style celle o chacun est libre d improviser et de montrer ce qu il sait faire l int rieur d un cercle o chacun regarde l autre avec respect et une curiosit pour l mer gence de formes de danse YC La question sous jacente dans ce que vous dites tous les deux n est elle pas le fait de d placer une danse de rue sur un plateau de th tre Ce d placement a t il du sens Dans le m me temps cette transposition passe par une professionnalisation des danseurs qui leur permet de vivre deleur pratique Ce n est pas rien 60 YR Lareconnaissance de cette danse est importante bien entendu LT Le probl me c est qu partir du moment o la danse Hip Hop est arri v e sur le plateau elle s
116. ux aller droit coeur coeur en francais dans le texte Nadlr Alors que mon corps a tou jours t dur travailler et qu en un sens j tais tr s limit e mais c est une bonne chose car avec un peu discipline quand on a des limites on peut d couvrir comment fabriquer sa propre voie ses propres mouvements ma famille m avait transmis une bonne voix cette poque j avais trente trois ans j tais d j une artiste exp riment e qui avait fait pas mal de choses lorsque j ai eu cette r v la tion j ai su comment travailler avec elle comment me discipliner J allais en studio et j essayais des choses avec ma voix comment une voix pouvait elle glisser sauter comment pouvait elle tre vieille ou jeune Je viens d une famille de chanteurs ma tait une chanteuse tr s c l bre la radio et aussi quelqu un d assez narcissique Pour moi le mouvement avait t une de m manciper de me singulariser mais ensuite j avais vraiment envie de chanter Et le fait de trouver ma propre voix fut quelque chose de mer veilleux car cela m a permis de reve nir ma famille mon sang mais ma mani re Ce moment a chang ma vie Ce sont des choses qui arrivent parfois il vous suffit d une chose pour que tout bascule DS R cemment vousavez compos un quatuor cordes Stringsongs une pi ce pour ch ur etorchestre de chambre WEAVE Acceptez vous beau
117. v s un niveau d expres sion directe et pure qui n a jamais t surpass Leur m lodies poss dent ce naturel qu on ne trouve nor malement que dans les meilleures musiques folk mais le traitement de ces m lodies est d un raffinement extr me DS Comment concevez vous l in terpr tation de la musique ancienne et en quoi la d marche des baro queux a t elleinfluenc votre propre mani re de jouer ce r pertoire 2 GK J tais au conservatoire Londres quand la grande vague baroque a d ferl sur l Europe Elle m a forte ment infuenc et nous a tous lib r s de cette conception poussi reuse de la musique ancienne D ailleurs cela m a galement beaucoup inspir dans mes interpr tations de musiques 56 contemporaines la respiration la l g ret la clart l expressivit DS Vous faites partie de ces musi ciens qui naviguez aussi bien entre la sc ne classique et les autres musiques de l lectronique l im provis e est ce parce que vous vous sentez l troit sur la sc ne de la musique savante 2 GK y a danger avec la musique savante de tomber dans le pi ge de la gravit de la tradition ou tout simplement du pseudo prestige Un petit tour chez les amis improvisa teurs ou une bonne dose de musique l ctronique est un tr s bon antidote et permet de rester cr atif DS vousquiavez beaucoup jou la musique de Cage etFeldman etdont l
118. vons lus et cout s rel vent de cette parole pas simplement profonde une parole intime qui s exprime par elle m me qui cherche d crire son jardin japonais sa montagne autrement dit quelque chose qui est devenu lui quelque chose du langage qu il s est appropri et qu il renvoie sur le papier Cette r flexion est venue pour moi d une forme de m fiance l gard de Claudel et du lieu nous allons le lire l gard de cette id e que c est un auteur connu et reconnu comme catholique qui non seulement a une r v lation mais aussi a pass son temps affirmer qu elle tait essen tielle Mais assez vite cette crainte s est transform e en question com ment coute t on quand on n est pas 47 Gordon Matta Clark Splitting 1974 croyant quelqu un qui l est manifes tement beaucoup 2 Comment prend on malgr tout ce qu il raconte parce que cela passe par des proces sus d appropriation du monde par la litt rature Je ne sais pas faire la diff rence entre la foi de celui qui croit et celle de celui qui ne croit pas VC nous faut l un et l autre quelque chose qui pourrait s apparen ter une croyance pour se pr senter face une assembl e pour lire haute voix des textes En tant qu acteur nous portons cette forme d in bran lable en nous Nous faisons entendre travers nous une criture Vous dites que vous tes entr s dans son ceuvre pour ce proje

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