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Manifeste pour le droit à l`information: de la manipulation à la

1. MANIFESTE POUR LE DROIT L INFORMATION DE LA MANIPULATION LA L GISLATION ES Presses de l Universit du Qu bec MANIFESTE POUR LE DROIT L INFORMATION PRESSES DE L UNIVERSIT DU QU BEC Le Delta I 2875 boulevard Laurier bureau 450 Qu bec Qu bec G1V 2M2 T l phone 418 657 4399 T l copieur 418 657 2096 Courriel pug puq ca Internet www puq ca Diffusion Distribution CANADA et autres pays PROLOGUE INC 1650 boulevard Lionel Bertrand Boisbriand Qu bec J7H 1N7 T l phone 450 434 0306 1 800 363 2864 FRANCE BELGIQUE SUISSE AFPU DIFFUSION PATRIMOINE SPRL SERVIDIS SA SopIs 168 rue du Noyer Chemin des Chalets 1030 Bruxelles 1279 Chavannes de Bogis Belgique Suisse La Loi sur le droit d auteur interdit la reproduction des ceuvres sans autorisation des titulaires de droits Or la photocopie non autoris e le photocopillage s est g n ralis e provoquant une baisse des ventes de livres et compromettant la r daction et la production de nouveaux ouvrages par des professionnels PHOTOCOPILLAGE L objet du logo apparaissant ci contre est d alerter le lecteur sur la menace JUELELVRE que repr sente pour lavenir de l crit le d veloppement massif du photocopillage CLAUDE JEAN DEVIRIEUX MANIFESTE POUR LE DROIT L INFORMATION DE LA MANIPULATION LA L GISLATION 2009 aa Presses de l Universit Qu bec Le De Ita ie boul Laurie
2. Bas sur les plus r centes d couvertes scientifiques le Manifeste pour le droit l information tablit les fonde ments biologiques de ce droit et affirme la n cessit de le reconna tre comme un droit fondamental antinomique de la traditionnelle libert de presse Une analyse d taill e des textes l gislatifs canadiens et qu b cois ainsi que de nos structures m diatiques prouve que la jouissance de ce droit est loin d tre garantie S inspirant de l gislations trang res des rares d ci sions jurisprudentielles et de reconnaissances partielles dans certaines lois sp cifiques l ouvrage plaide pour une v ritable institutionnalisation de ce droit afin d instaurer un authentique r gime d mocratique Le Manifeste pour le droit l information s adresse tous qu ils soient journalistes juristes ou citoyens soucieux de la qualit de l information qui leur est quotidiennement livr e Journaliste Radio Canada pendant plus de trente ans Claude Jean Devirieux avait publi en 1971 le premier livre canadien sur le droit et la libert de l information Depuis 1987 conseiller et formateur en communication aupr s des organisations les plus prestigieuses professeur et conf rencier il n a cess de plaider pour l radication de toutes entraves la libert de l information qu elles soient juridiques ou structurelles 9 782760 I www puqd ca ISBN 978 2 7b05 23b5 4
3. Les fonctionnaires f d raux sachant tr s bien que les cerveaux sont structu r s en fonction de leur environnement et pour freiner l mergence d une identit jug e excessivement qu b coise il leur fallait cr er un environne ment m diatique pancanadien afin de faire contrepoids aux nouvelles de la belle province Une note de service manant du chef du Service de l information d clarait la fin des ann es 1970 Dans le choix des nouvelles il faudra avoir l esprit que le T l journal est plus national que provincial et cons quemment penser en fonction du pays tout entier On avait donc m nag un budget information hors Qu bec et cr un poste de reporter itin rant l auteur de ses lignes fut le premier d tenteur de ce poste charg d aller recueillir des nouvelles dans les autres provinces et jusqu au Grand Nord o les nouvelles d int r t national concernant l auditoire francophone taient et sont encore rares Les autres reporters taient tenus de donner la prio rit aux v nements survenant en dehors de la province si bien que pour ne pas passer sous silence les nouvelles r gionales du Qu bec relativement importantes les journalistes de la salle des nouvelles centrale de Montr al s arrangeaient pour trouver une connotation canadienne quelconque et allaient enregistrer leur topo le long de l autoroute 401 en territoire ontarien quelques kilom tres l ouest de la fronti
4. v nements plus importants survenus dans notre niche cologique peut tre y en a t il de valables ou qui pr senteraient un int r t pour une certaine cat gorie de gens Leur droit l information a certainement t limit mais il n a pas t viol car ces personnes si elles sont branch es plus de 60 des foyers canadiens taient reli s un serveur en 2005 peuvent aller sur Internet trouver le site officiel d un autre organe d information que ceux aupr s desquels elles ont l habitude de s informer et se renseigner en quelque sorte la source 3 2 4 La r tro information Le droit l information tant le droit fondamental de l individu et de la collectivit de savoir ce qui se passe et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre inclut obligatoirement le droit de p titionner reconnu on l a vu de fa on implicite par le roi d Angleterre Jean sans Terre dans la Magna Carta en 1215 et de fa on explicite par la reine Marie Il dans le Bill of Rights de 1689 mais il est loin le temps o les nobles et les bourgeois pouvaient p titionner directement devant leur souverain Les limitations au droit l information 83 Bien s r on a depuis invent le r gime parlementaire la popu lation peut th oriquement transmettre au gouvernement ses dol ances en lisant tous les quatre ans des d put s qui sont cens s conna tre et d fendre les besoins de leurs lecteurs Sa
5. vision TVA fera en plus de son article ou de son topo un papier pour le site Cano La Presse canadienne Canadian Press a inaugur un projet pilote semblable l occasion des lections l gislatives qu b coises de mars 2007 Dans les deux cas les syndicats de journalistes protestent contre cette 92 Manifeste pour le droit l information surcharge de travail qui d apr s eux risque d entra ner une r duction du personnel des salles de r daction et une baisse de qualit de l information En 2007 2008 les journalistes du Journal de Qu bec ont t lock out s pendant plus d un an pour avoir refus un tel syst me Reporters correspondants et r dacteurs ne doivent pas ne devraient pas donner d opinions personnelles en revanche s appuyant sur des faits des informations personnelles et sur leur exp rience ils peuvent tr s bien lorsque la chose est n cessaire pour la compr hension de la nou velle tirer la conclusion logique d un v nement ou laisser pr voir l issue logique d un v nement en cours mettre des opinions ou des jugements est r serv aux ditorialistes qui rares la radio et la t l vision repr sen tent habituellement la tendance politique de leur journal FORMATION ET COMP TENCE La mise en pratique et le service des droits fondamentaux mobilisent habi tuellement une multitude d agents d ment form s et dont la comp tence est certifi e par des dipl mes d tat
6. 82 Manifeste pour le droit l information ne dispose pas du temps ni des ouvrages de r f rence qui lui seraient n cessaires pendant qu il fait son march Bien des t l spectateurs une fois la t l vision ferm e ne se sou viennent plus de la majorit des informations diffus es Ou plut t la per ception et la r tention tant subjectives et s lectives ils ne se souviennent que de celles qui les auront particuli rement frapp s soit en raison de leur caract re spectaculaire soit parce qu elles correspondent leurs int r ts Pouss l extr me le bombardement d informations significatives et simultan es peut provoquer un blocage du cerveau on a vu dans le feu de l action au cours des deux grandes guerres mondiales des soldats frapp s de narcose subite en plein combat pour chapper la multitude de perceptions sensorielles auxquelles ils taient soumis De toute fa on la masse de nouvelles venues du monde entier et dans tous les domaines d passe largement l espace et le temps disponibles dans les m dias les journalistes sont donc oblig s de faire un tri Dans le tas il y a des nouvelles qui ne sont d aucun int r t pour le public en g n ral qui veut savoir ce qui se passe dans son environnement imm diat d abord dans sa r gion et son pays ensuite et accessoirement ailleurs plus loin si c est vraiment significatif Parmi les nouvelles rejet es mais qui doivent c der la place des
7. Qu bec XI XIII 33 35 39 43 46 48 55 64 69 70 72 73 78 81 84 87 89 92 93 99 106 108 111 113 123 124 127 131 133 135 137 141 147 149 154 156 158 161 163 166 170 171 175 177 178 185 qu b cois 33 51 112 127 129 131 141 142 161 Quebecor 87 139 Qu bec Presse 134 quotidien 3 5 15 46 49 81 93 95 96 101 107 112 131 134 139 159 160 R radio 33 48 49 73 77 78 80 81 97 108 122 134 136 139 158 159 161 163 177 Radio Canada 48 49 77 78 80 81 108 122 134 136 139 158 159 161 163 177 radiot l phonique 85 Rather Dan 136 r f rendum 76 88 89 renseignements personnels 67 68 70 153 reporter 79 91 95 97 107 Reporters sans fronti res RSF 137 178 179 Reuter Paul Julius 97 Reuters 97 138 rideau de fer 12 38 142 Right to Know 33 150 Robert Michel 35 124 135 Rousseau Jean Jacques 45 88 Rwanda 80 S Saint Jean Baptiste 85 161 saisie 72 133 sang 17 18 95 101 103 Sauv Jeanne 35 scandale 14 50 95 101 103 112 123 129 135 136 145 secret 75 125 157 186 sens 11 13 15 18 38 45 50 56 58 59 77 78 96 102 104 110 111 124 126 128 130 135 146 157 174 sensationnalisme 95 133 Service canadien du renseignement de s curit SCRS 75 service public 44 77 151 158 167 170 S vigny Pierre 57 sexe 6 95 101 103 Sharp Mitchell 34 si cle 7 10 12 1
8. Ce qui par voie de cons quence Les limitations au droit l information 101 pose un probl me d quilibre financier aux m dias traditionnels une partie du budget de publicit de ces entreprises est diverti sur Internet aux d pens des m dias crits de la radio et de la t l vision 3 3 5 Les contenus Si l information doit tre accessible physiquement elle doit aussi l tre intellectuellement La premi re condition est d tre pr sent e de fa on attrayante pour susciter chez le public l envie de s informer ce qui parfois conduit un exc s dans la pr sentation visuelle et auditive titres accro cheurs disproportionn s par rapport au contenu qui suit emploi abusif de la couleur ou de la musique mise en vidence des nouvelles sensationnelles avec du sang du sexe et du scandale La deuxi me condition est d tre compl te et porte sur la nature des nouvelles retenues information partielle et information partiale sont presque synonymes La troisi me condition est la qualit de la langue qui doit tre simple sans tre simpliste et le style qui doit tre accessible au plus grand nombre APPROXIMATION La lecture d un seul journal quotidien pris au hasard est instructive on trouve des erreurs m me dans la premi re page du New York Times ou du Monde Noms propres corch s z ros ajout s ou retranch s qui transforment des milliers en millions ou inversement personnalit s mal identifi es l ge
9. LGD DE LAGRAVE JEAN PAUL 1980 Histoire de l information au Qu bec Montr al La Presse DE VIRIEU FRAN OIS HENRI 1992 La m diacratie Paris Flammarion DEVIRIEUX CLAUDE JEAN 1971 Manifeste pour la libert de l information Montr al ditions du Jour EMERSON THOMAS I 1970 Toward a General Theory of the First Amendment New York Random House EMERY CLAUDE 1994 Les sondages d opinion au Canada Ottawa Biblioth que du Parlement FOLLIET JOSEPH 1969 L information moderne et le droit l information Lyon Semaines sociales de France FOURNIER ANDR 1992 Les nouveaux messagers Montr al ditions du M ridien FOURNIER LOUIS 1998 FLQ Histoire d un mouvement clandestin Montr al Lanct t diteur 178 Manifeste pour le droit l information HARLOW J M 1868 Lesions of the Frontal Association Cortex Deficits of Planning Publications of the Massachusetts Medical Society n 2 p 339 340 HELMUT HEIBER 1966 Goebbels Paris Presses de la Cit HOHENBERG JOHN 1971 Free Press Free People The Best Cause New York Columbia University Press KANDEL ERIC 2007 A la recherche de la m moire Une nouvelle th orie de l esprit Paris Odile Jacob KEYSERS CHRISTIAN 2008 BCN Neuroimaging Center NIC University Medical Center Groningen sur Internet Site Web lt http www ben nic nl gt Kaspi ANDRE 1993 Le Watergate Paros Editions Complexe L
10. cles les personnes jug es h r tiques et les sorci res taient envoy es au b cher par les juges de l Inquisition qu en 1757 Paris Damiens un illumin qui avait attent la vie de Louis XV mais ne l avait que bless a t odieusement tortur puis cartel et br l qu au milieu du xiX si cle au Canada on pendait encore pour vol que des millions de gens ont t extermin s par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et qu encore aujourd hui des innocents sont assassin s par les fous de Dieu et que des criminels sont ex cut s en Chine et aux tats Unis entre autres Tout cela au m pris total du plus fondamental des droits le droit la vie Sociologie philosophie conomie religion et morale ont heu reusement volu et les principes de droit par lesquels on justifiait ces pratiques sont maintenant sinon compl tement abandonn s du moins unanimement r prouv s Les r gles de droit qui r gissent l information donc le droit DE l information sont relativement r centes puisque les premi res gazettes sont apparues au XVII si cle la presse grand tirage au milieu du xix la radio au d but du xxs la t l vision dans les ann es 1950 et qu Internet ne s est g n ralis qu au d but de ce xxi si cle Le droit DE l information inexistant lors de l apparition des premiers m dias n a suivi cette volution des moyens de communication que de mani re r active et la plupart du temps
11. coercitive et r pressive au lieu d tre proactif et incitatif si bien qu il se retrouve maintenant obsol te Car la communication de l information d borde le seul domaine de la presse crite et lectronique Elle emploie maintenant d autres moyens d autres supports donc d autres m dias et concerne tous les secteurs de l activit humaine Qui aurait pens il y a cinquante ans l gif rer pour obliger les fabricants de produits alimentaires informer les consomma teurs sous peine de poursuite de la teneur en gras en sel et en sucre de ces produits Les emballages les tiquettes sont devenues des m dias au sens tymologique c est dire des supports interm diaires entre les faits et le cerveau humain Pour l gif rer dans ces domaines de la vie courante on s appuie sur des d couvertes m dicales r centes les exc s de gras de sel et de sucre sont pr judiciables la sant Le besoin d information 17 C est que les formidables progr s technologiques que les der ni res d cennies ont connus englobent aussi la science de l homme Jadis on savait par constat intuition induction et d duction que l information passant par les sens et les centres nerveux pouvait avoir des effets sur le cerveau une bonne nouvelle provoquait la joie une mauvaise nouvelle pro voquait de la tristesse ou de la col re On en a maintenant la preuve grace aux r centes d couvertes scientifiques rendues possibles par la bio
12. dias au m me titre que pour les fondations les organismes de charit les universit s Au Canada le principe de lucra tivit limit e est admis pour la Soci t Radio Canada et pour T l Qu bec puisque ces deux organismes re oivent des subsides de l tat En plus des aides indirectes telles que les exemptions fiscales et les tarifs postaux pr f rentiels en vigueur presque partout le Luxembourg la Belgique la Su de l Autriche entre autres accordent aux m dias des aides financi res directes s lectives et proportionnelles soit au tirage soit au rayonnement soit en fonction de leur repr sentation des diverses opi nions et orientations politiques En France l tat aide L Humanit quotidien communiste Au moment d crire ces lignes la Suisse envisage un r gime d aide directe semblable Au Danemark et aux Pays Bas l aide financi re directe de l tat est li e a la r alisation de projets sp ciaux modernisation de l quipement ditions r gionales etc Les m dias admissibles l aide de l tat devraient pr senter un caract re informatif pr pond rant plut t qu un caract re publicitaire pr pond rant ou de divertissement pr pond rant et tre d sign s par un organisme mixte ind pendant De m me pour viter que l aide financi re d pende des al as de la vie politique elle devrait tre valu e et d cid e par un organisme ind pendant du pouvoir ex cutif et m me du pouvoir l
13. donc la sant de mes voisins Ai je le droit de savoir o se cache telle personnalit menac e de mort par un groupe de terroristes Si mon pays est en guerre ai je le droit de savoir quels sont les plans strat giques de l tat major Il convient par ailleurs de faire la distinction entre le besoin vital de savoir et le d sir de savoir qui n est souvent inspir que par la curiosit ou par un int r t intellectuel les deux n ayant rien de vital En cons quence d finition d finitive tablie en 1971 avec l aide du juriste qu b cois Guy Gu rin Le droit l information est le droit fondamental de l in dividu et de la collectivit de savoir et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre Ce qui englobe toute l activit humaine mais bien s r la presse au premier chef 2 8 Le devoir d informer Si l information est un droit fondamental de l homme auquel il a droit du seul fait qu il est homme les autres hommes et la collectivit ont alors le devoir de l informer Ce qui a soulev et soul ve encore une multitude de difficult s et a la plupart du temps forc les pouvoirs publics intervenir tant les probl mes d int r ts personnels et collectifs sont nombreux et d licats Puis je avertir ma voisine que son mari la trompe sans porter atteinte au 52 Manifeste pour le droit l information droit de ce dernier l intimit Vais je me risquer d noncer mon
14. il n a t r duit au silence qu en 2006 apr s une poursuite en libelle diffamatoire de plus de mille chauffeurs de taxis d origine ha tienne et arabe qui il a d verser des dommages et int r ts de 220 000 dollars Interdit d antenne presque partout et sans emploi pour payer ses dettes Andr Arthur a r ussi se faire lire en janvier 2006 d put ind pendant aux Communes Le Conseil de presse du Qu bec est aussi un lieu de r flexion et de d bat et il publie chaque fois que le besoin s en fait sentir des consignes d ontologiques des opinions remontrances et revendications destin es am liorer le processus informationnel Le cadre institutionnel 165 Il existe pr s de 60 conseils de presse ou organismes assimil s dans le monde mais quoi qu il en soit de leur int grit et de leur pouvoir le Conseil de presse du Qu bec est souvent cit en exemple comme tant l un des rares qui fonctionnent Son efficacit comme organe r gulateur est toutefois limit e puisque outre son sous financement chronique et le fait que certains m dias refusent d y adh rer ses condamnations r p t es de certains postes et animateurs de radio outrepassant les r gles de la simple biens ance sont demeur es sans effet 5 7 Un projet de cadre institutionnel id al L opposition de la F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec sa transformation en ordre professionnel par crainte de tomber sous le contr
15. information assurent un service public qui devrait tre reconnu Nous avons chez nous un pr c dent de taille la Loi sur la radiodiffusion qui reconna t que la radio et la t l vision constituent un service public Les m dias servent l tat en publici sant ses travaux ses d cisions ses directives En contrepartie en portant sa connaissance les r actions et dol ances des administr s et des corps sociaux les m dias aident l tat orienter son action Ce service public est indispensable au bon fonctionnement des d mocraties presque tous les gouvernements ont mis sur pied des services d information officielle qui publient tout depuis les comptes rendus parlementaires les textes de lois les r glements les statistiques jusqu aux conseils les plus triviaux comme la protection des rives et la construction d un champ d puration des eaux us es Mais aucun de ces services gouvernementaux n est en mesure d as surer une communication g n rale et efficace de cette information aupr s du grand public encore moins de recueillir et d assurer la r tro information comme le font les m dias 5 3 Accessibilit la source Dans ce domaine nous sommes en p riode de transition Les gouverne ments tant f d ral que provincial se sont dot s d s le d but des ann es 1980 de lois d acc s l information administrative et gouvernementale dont nous avons d j parl et qui vaille que vaille donnent aux journaliste
16. les Nations Unies adoptent en 1966 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques qui pr voit son article 19 2 que Toute personne a droit la libert d expression ce droit comprend la libert de rechercher de recevoir et de r pandre des informations et des id es de toute esp ce sans consid ra tion de fronti res sous une forme orale crite imprim e ou artistique ou par tout autre moyen de son choix part la r affirmation du principe de la libert d expression datant des r volutions am ricaine et fran aise cet article semble surtout s adresser ceux qui recherchent re oivent et r pandent des informations et des id es c est dire les agences de presse les m dias et les journalistes plut t qu aux simples citoyens Ensuite il faut noter l impr cision de l expression des informations et des id es et que tout comme dans la d claration de 1948 rien n est dit sur la nature et la qualit de ces informations et de ces id es Quoi qu il en soit le troisi me alin a vient temp rer le deuxi me puisqu il donne aux tats signataires la possibilit d imposer des restrictions n cessaires au respect des droits et de la r putation d autrui et la sauvegarde de la s curit natio nale de l ordre public de la sant ou de la moralit publiques quand on sait ce que certains gouvernements entendent par ordre public et s curit nationale On est loin du
17. les interdictions et gr ce aux changes culturels sportifs et commerciaux individuels ou collectifs c est parce que l information passait par dessus le rideau de fer que les dictatures communistes sont tomb es presque d elles m mes La d mo cratie et les libert s et droits fondamentaux qui l accompagnent sont bien le produit de l information Le droit l information r pondant des besoins vitaux il condi tionne sinon la vie du moins la qualit de la vie Historiquement logique ment et encore actuellement les personnes vivant sans information ne font que vivoter elles ne peuvent plus avoir de repr sentation exacte de la soci t ni de son volution elles n ont pas les connaissances n cessaires pour revendiquer la justice ni pour participer la chose publique ni jouir des avantages de la vie en soci t L information est n cessaire la vie et la conditionne ne serait ce que pour cr er la vie en cherchant et trouvant le partenaire sexuel id al ou pour maintenir la vie gr ce la libert de l information m dicale et chirurgicale Inversement comme on ne peut s informer si l on n est pas en vie droit la vie et droit l information doivent devraient figurer c te c te en t te de la hi rarchie des droits naturels fondamentaux 2 4 Les limites du droit l information Tout droit fondamental conna t des limites au sens donn ce terme par les dictionnaires usuels Ligne qui s pare deu
18. on pour tre lib r de ses pr tendus ravisseurs en ao t 1978 lorsqu un autobus de handica p s a plong dans le lac d Argent faisant 40 morts et en d cembre 1983 lorsque les policiers de Rock Forest croyant arr ter de dangereux bandits Les limitations au droit l information 8t ont tu un pacifique poseur de tapis dans une chambre de motel Il y avait inad quation totale entre l environnement audiovisuel et la r alit sociologique Cette situation ubuesque n a pris fin que dans les ann es 1985 1990 apr s la publication du rapport de la commission d enqu te Sauvageau Kaplan et la modification de la Loi sur la radiodiffusion dont nous venons de voir les grandes lignes et qui oblige les chaines de radio et de t l vision a refl ter la r alit des diverses r gions A ce sujet remarquons toutefois qu l heure o nous crivons ces lignes il ya encore au Qu bec des r gions ou il est impossible de capter le signal radio ou t l de Radio Canada soit par manque d metteur soit parce que la Soci t n a pas convaincu les c blodistributeurs d inclure ses missions dans le bouquet offert leurs clients L article 3 k de la Loi sur la radiodiffusion d clare en effet que les services de la Soci t seront progressivement offerts a tous les Canadiens au fur et a mesure des disponibilit s de moyens 3 2 3 La surinformation Les limitations au droit l information peuvent aussi provenir non
19. on voyage en avion La limitation de notre libert est per ue sinon comme une agres sion au moins comme une oppression Pour y faire face nous avons besoin de nous d fendre il nous faut des armes nouvelles que seule peut nous fournir l information Le 10 mai 1972 9h 30 Sept les pendant la gr ve de la fonction publique des syndiqu s m contents des reportages diffus s par le poste de radio CKCN ont envahi les studios chass le personnel de la station et mis en ondes leurs propres bulletins d information dans l espoir d obtenir l appui de la population Appui qu ils auraient sans doute obtenu si en fin de soir e un d tachement de 75 policiers provinciaux venus de 8 Manifeste pour le droit l information Montr al dans un avion de l arm e canadienne n avait pas p n tr dans la ville et fait vacuer le poste de radio C tait notre connaissance la premi re fois qu un groupe social de la base s emparait par la force d un m dia pour promouvoir ses int r ts LA R GULATION INTRA ET INTERCOMMUNAUTAIRE Le besoin social d information peut tre purement utilitaire Remplir cor rectement sa d claration de revenus comprendre quelque chose aux programmes m thodes et bulletins scolaires s initier aux paiements par Internet ma triser le fonctionnement des nouveaux parcom tres etc sont des op rations indispensables si l on veut vivre en harmonie avec la soci t mais que l on ne peut
20. s les ruraux ou les artisans ne les comprennent pas Annoncer c est savoir expliquer c est comprendre La langue des m dias pr sente souvent un vocabulaire restreint la syntaxe et la grammaire l mentaires elle est souvent r duite des formulations au caract re rituel que les journalistes press s ou paresseux r p tent sans se rendre compte qu elles sont parfois absconses parfois carr ment stupides voir plus haut la plupart du temps au sens dulcor force d tre r p t es Exemples pris au hasard les opposants croisent le fer Untel a tourn la page et pratique une politique de rupture le sommet Les limitations au droit l information 103 de Paris accouche d un protocole d entente la pierre angulaire des n go ciations la proposition de Chose est en fait un cheval de Troie sur lequel il faut faire l impasse les parlementaires rel vent leurs manches pour attaquer un nouveau chantier Une telle langue comporte en elle m me un risque d enferme ment au sens marcusien du terme Si la pens e pr c de le langage celui ci en retour fa onne la pens e en donnant l esprit les mat riaux cognitifs aptes largir le champ conceptuel et la capacit d appr hension de compr hension de r flexion et d action sur l environnement Dilemme comment simplifier pour atteindre le plus grand nombre sans tomber dans le simplisme interdisant la r troaction SENSATIONNALISME Tablant su
21. tout comprendre et ensuite tout relater Ce qui est physiquement impossible Il y aura toujours une partie du fait qui chappera sa vigilance que ce soit une manifestation une catastrophe naturelle un congr s une com mission d enqu te une assembl e un m moire ou un rapport C est un lieu commun de dire qu il y a autant de versions d un accident qu il y a de t moins M me le reporter le plus habile ne pourra pas tre partout la fois ne verra pas les tractations secr tes n entendra pas les r flexions de tous les intervenants n aura pas le temps de lire les centaines de pages du rapport LE CHOIX DITORIAL En fonction de l paisseur du journal de la dur e du bulletin d information et de l importance relative du fait le secr taire de r daction limitera la longueur de l article ou du topo C est la trag die quotidienne que vit tout journaliste tre oblig de r duire son papier ou son topo en fonction de l espace ou du temps qui lui est r serv Le journaliste devra donc faire un choix d terminer ce qui doit tre conserv absolument et ce que l on peut la rigueur laisser tomber cela peut aller surtout la radio et la t l vision o le temps est compt jusqu trouver des synonymes compor tant moins de syllabes Il devra donc exercer son jugement personnel Et lorsqu il aura fait ce choix le secr taire de r daction devra son tour choisir parmi toutes les informations cel
22. Ainsi pour le droit la s curit de la personne et des biens nous avons rien qu Montr al plus de 6000 poli ciers pour le droit la sant depuis les ambulanciers jusqu aux m decins sp cialistes ils sont des milliers m me situation pour le droit une justice pleine et enti re depuis les clercs de notaire et d avocat jusqu aux juges de la Cour d appel ils sont aussi des milliers Pour servir le droit l information dont nous avons dit qu il se situait au sommet de la hi rarchie des droits c te c te avec le droit la vie il y a en tout et pour tout au Qu bec environ deux mille journalistes professionnels et l on peut encore devenir journaliste en sachant simplement lire crire et parler Dans la r alit les journalistes qui savent juste lire crire et parler sont une infime minorit la plupart des m dias exigeant main tenant qu ils aient fait soit des tudes sp cialis es dans les d partements ou facult s de communication que l on trouve dans toutes les universit s et m me dans certains coll ges d enseignement g n ral et professionnel c gep soit des tudes qui pr disposent au journalisme droit lettres sciences politiques sociologie Mais la diff rence des autres professions il ne suffit pas d avoir un dipl me une comp tence et une technique pour r ussir il faut aussi du talent Le talent est d abord inn ce n est pas tout le monde qui poss de d abord un int
23. D fense britannique et compos de fonctionnaires de divers minist res et de repr sentants de la presse de la radio et de la t l vision il met des avis et non des ordres conseillant aux m dias de ne pas parler de tel ou tel autre sujet consid r comme risquant de nuire aux int r ts du pays LES ORGANISATIONS Peut on tendre ce syst me l entreprise priv e Dans le domaine de la consommation c est fait Nous avons vu que diverses lois prot gent le citoyen consommateur contre l absence d information ou la fausse information dans la vente de produits et services Mais en ce qui concerne le fonctionnement interne des entre prises la situation n a pas chang depuis le x x si cle car elles sont encore consid r es comme une extension du domaine priv Tout au plus les entreprises cot es en Bourse sont elles tenues de d clarer leurs op rations Le cadre institutionnel 155 aux organismes de r gulation des march s de valeurs mobili res et de pro duire des rapports annuels Cela tant fait et dit rappel si c est le public qui ach te les produits de l industrie qui fournit la main d uvre qui par ses imp ts contribue aux aides gouvernementales dont elle b n ficie sous forme de subsides de subventions ou d avantages fiscaux et qui p tit des alt rations faites l environnement le public a le droit de savoir ce qui s y passe Sous r serve bien s r des informations confidentielles concern
24. Elles ont un budget global de moins de quatre millions de dollars dont grosso modo 40 proviennent de subsides gouvernementaux 30 de contributions du milieu 25 de revenus publicitaires et 15 de contributions des c blodistributeurs Malgr leur pr tention tre le seul espace local et d mocratique r serv aux citoyens le reflet des pr occupations des communaut s locales et de donner l acc s et la parole aux gens ordinaires qui n ont pas leur place dans 88 Manifeste pour le droit l information les m dias de masse on remarque que leur programmation hebdomadaire moyenne est de 43 heures par semaine dont seulement moins de 4 heures d informations locales le reste provenant du cablodistributeur Quoi qu il en soit part des jugements de valeur il n existe aucune tude permettant d valuer l influence des organes d information com munautaires quant au renforcement d une identit et d une conscience collectives l chelon r gional et de mesurer l impact de ces voix sur la sc ne nationale En d finitive leur efficacit comme structures de r tro information reste prouver SONDAGES D OPINION Le concept d opinion publique date de la fin du xvin si cle et sa paternit en est attribu e Jacques Necker ministre des finances du roi de France Louis XVI et l auteur Jean Jacques Rousseau On le d finit g n ralement comme l ensemble des attitudes jugements et convictions indivi
25. Le droit l information est quelque chose de compl tement diff rent Pour reprendre a la base c est le droit a la libre mise en forme des variations thermodynamiques survenant dans l environnement autrement dit le droit la perception des faits et des id es la repr sentation dans notre syst me nerveux de l environnement modifi par ces variations et l imagination d une r action appropri e sur cet environnement Environnement tant pris dans son sens physique la pluie le froid le r chauffement climatique social et culturel la baisse de la natalit le succ s du Cirque du Soleil cono mique les affaires l emploi la mondialisation et politique la plateforme de tel candidat au leadership de son parti la d cision du gouvernement concernant tel secteur Ou encore un m lange de plusieurs de ces aspects le scandale des commandites Pour assurer ma survie ou du moins assurer la qualit de mon existence en tant que citoyen et contribuable pris isol ment j ai le droit de savoir ce qui se passe dans ces divers domaines Mes cong n res et concitoyens ont eux aussi le droit de le savoir qu il s agisse des membres du clan de la r gion de la nation du bloc socioculturel ou politico conomique ou de l ensemble de I humanit On a tendance a consid rer le droit l information comme un droit passif car on a toujours con u l information comme un processus sens unique de haut en bas de l e
26. Ouest du Qu bec Le groupe Quebecor poss de deux quotidiens le Journal de Montr al et le Journal de Qu bec la cha ne de t l vision TVA avec des stations affili es Gatineau Rouyn Noranda Sherbrooke Trois Rivi res Qu bec Saguenay Rivi re du Loup Rimouski et Carleton la cha ne d information continue LCN le portail d information par Internet Cano et le r seau de c blodistribution Vid otron En outre Quebecor contr le Sun Media pre mi re cha ne de tablo ds r gionaux les Publications TVA num ro un de la presse magazine et le Groupe Livres Quebecor M dia le plus important groupe d dition de langue fran aise au Canada Seuls chappent au contr le de ces deux groupes le quoti dien Le Devoir la cha ne de t l vision TQS qui appartenait au r seau de c blodistribution Cogeco et bien entendu la Soci t Radio Canada la radio la concentration est moins marqu e puisque seulement le tiers des 160 stations de radio du Qu bec est la propri t de cinq groupes T l m dia M trom dia Appalaches Corus et Astral AVANTAGES ET INCONV NIENTS La concentration des entreprises de presse pr sente certains avantages elle permet de maintenir en vie des organes d information d ficitaires et gr ce des conomies d chelle elle am liore leur efficacit En 1960 nonobstant les dispositions de la Loi sur les coalitions alors en vigueur le quotidien Vancouver Sun avait t autoris fus
27. Patrie Expressions toutes faites qui ont perdu leur sens original qu on ne peut mettre en doute car elles respectent une certaine logique m me si elles recouvrent des incon gruit s retomb es nucl aires inoffensives les Crois s ennemis de Dieu la d mocratie par la force si n cessaire Interpellation directe personna lis e mobilisatrice et culpabilisante de l individu The Nation Needs You Le pays a besoin de vous Votre Canada Votre gouvernement Voter pour Untel c est voter pour vous Instauration du culte de la personnalit avec d ification du leader dont les portraits plus grands que nature sont affich s partout le leader qui est identifi au p re cr ateur et protecteur supr me du pr tendu bien tre collectif Polarisation de la pens e limination de la r flexion mobilisation de la volont inutile d insister sur le caract re structurant de ce genre d in formation qui r p t e d veloppe des circuits synaptiques fig s produisant des actions r flexes individuelles et collectives Goethe a dit Le langage fabrique les gens plus que les gens ne fabriquent le langage L ENVIRONNEMENT VISUEL ET SONORE Ce conditionnement est facilit et accru par l accaparement de l attention Il s agit d occuper le plus d espace et le plus de temps pour mobiliser les sens par la multiplication du nombre des messages sonores et visuels et par l augmentation de leur intensit Affiches
28. accomplir sans un minimum d informations Inversement la soci t exige que vous soyez en possession de ces informa tions pour pouvoir fonctionner nul n est cens ignorer la loi mais si tout le monde l ignore c est l anarchie Or la soci t a besoin d voluer dans l ordre de fa on quilibr e Il faut entendre quilibre dynamique mais stable c est dire celui d un corps en mouvement sollicit par des forces qui n alt rent en rien ce mou vement par opposition quilibre statique soit celui d un corps sollicit par des forces qui s annulent La n cessit dans laquelle se trouvent les hommes d emprunter sans cesse aux autres groupes sociaux d changer tant dans le domaine des biens que dans celui des id es cr e une esp ce de d s quilibre continuel d un groupe d ge l autre d un groupe social l autre et c est la recherche d un nouvel quilibre qui produit ind finiment ce mouvement d volution Une soci t qui ne re oit pas d information de l ext rieur est une soci t fig e on trouve encore parfois en Amazonie ou en Nouvelle Guin e des tribus primitives isol es en quilibre parfait la fois avec leur environ nement physique et avec elles m mes Parfaitement adapt es leur milieu n entretenant aucun change avec l ext rieur ces soci t s sont cependant si fragiles que habituellement il suffit de la commotion produite par l arriv e massive de toutes les nouvelles
29. admettent g n ralement que c est l accumulation de sc nes violentes qui a fini par convaincre l opinion publique que la guerre du Vietnam n avait plus de sens et on pr voit qu il en sera ou qu il en est d j de m me pour la guerre en Irak Enfin pourquoi parler de tel groupuscule antisyst me Parce que vu sous l angle de l int r t public en perspective ses revendications et son action ont un contenu informatif ind niable Le mouvement altermondia liste qui ses d buts tait consid r comme une incongruit a fait prendre conscience des dangers que court la plan te DE LA LIMITE LA LIMITATION Chaque cas est un cas particulier difficile jauger et juger c est pourquoi afin d viter les erreurs les m dias qui en ont les moyens ont un conseil de r daction mixte patrons r dacteurs qui tient des r unions de production quotidiennes pour d cider du contenu du jour et des jours venir Et qui parfois se trompe La perfection n tant pas de ce monde les m dias journalistiques traditionnels et tous les autres moyens et supports servant d interm diaires entre les faits et ceux qui les recherchent les transmettent en font leur profit ou en sont les victimes pr sentent des lacunes des d ficiences et commettent des erreurs Ce sont non plus des limites aux principes du Le droit 59 droit l information et de ses corollaires entrant en collision avec d autres principes mais des limitations in
30. allemande soup onn e d tre une agente de renseignements du bloc de l Est L arbitrage entre vie priv e et s curit collective n avait pas pos de probl me et l affaire avait abondamment aliment l actualit JUSTICE VIOLENCE ANTICONFORMISME La nouvelle de l arrestation de telle personne nomm ment identifi e est elle contraire son droit une justice pleine et enti re puisqu elle n a pas encore t jug e et que sa r putation risque d tre ternie Sans doute que 58 Manifeste pour le droit l information oui Sauf qu il fut un temps pas si lointain o les gens qui avaient du pouvoir chappaient facilement la justice et que le proc s m diatique tait le seul qui leur tait impos En 1970 pendant la crise d Octobre alors que les m dias taient soumis la censure les autorit s ont fait arr ter et d tenir pendant des temps plus ou moins longs 498 personnes pour la plupart des membres de l lite qu b coise dont 5 seulement ont t jug es Rappel au temps de la dictature en Argentine on a arr t trente mille personnes sans qu il fat permis d en parler trente mille personnes dont la plupart ont disparu jamais Doit on prot ger le public contre les sc nes de violence Th oriquement oui et des tudes montrent que les films et les jeux lec troniques violents peuvent avoir une influence n faste sur les enfants Sauf que la majorit des commentateurs politiques am ricains
31. assez riche pour engager des frais judiciaires il peut dire adieu son droit de r ponse Pour l anec dote rappelons que le Right of reply existait en Floride depuis 1913 mais qu il a r cemment t d clar inconstitutionnel par la Cour supr me des tats Unis comme tant contraire la libert d expression Au Qu bec le qualified privilege est inscrit dans la Loi sur la presse L R Q chapitre P 19 2 Toute personne qui se croit l s e par un article publi dans un journal et veut r clamer des dommages int r ts doit intenter son action dans les trois mois qui suivent la publication de cet article ou dans les trois mois qu elle a eu connaissance de cette publication pourvu dans ce dernier cas que l action soit intent e dans le d lai d un an du jour de la publication de l article incrimin 3 Aucune telle action ne peut tre intent e contre le propri taire du journal sans que la partie qui se croit l s e par elle m me ou par procureur n en donne avis pr alable de trois jours non f ri s au bureau du journal ou au domicile du propri taire de mani re permettre ce journal de rectifier ou de r tracter l article incrimin 4 Si ce journal dans le num ro publi le jour ou le lendemain du jour qui suit la r ception de cet avis se r tracte d une mani re compl te et justifie de sa bonne foi seuls les dommages int r ts en r paration du pr judice r ellement subi peuvent tre
32. banques qui les ont appuy es n avaient pas induit le public en erreur sur la r alit du cr dit hypoth caire et dit la v rit sur leurs proc d s douteux de cavalerie boursi re L INTIMIT LA DIGNIT ET LE MAUVAIS GO T Les limites entre le droit l information et les droits l intimit et la dignit sont encore plus floues et plus circonstancielles La plupart des m dias ont refus de publier les images de Saddam Hussein au moment de sa pendaison le 30 d cembre 2006 en avan ant que l image tait choquante et qu elle violait le droit l intimit et la dignit du dictateur irakien d chu Mais en d autres temps et en d autres circonstances tous les m dias y compris les plus conservateurs avaient publi des photographies de soldats bless s et moribonds lors de la guerre de S cession des tats Unis des civils arm niens crucifi s sur les troncs des platanes le long des routes lors du g nocide commis par les Turcs en 1915 des films de d port s agonisants lors de la d couverte des camps d extermination allemands en 1945 des photos du dictateur italien Mussolini et de sa ma tresse pendus par les pieds dans les rues de Milan galement en 1945 le film du pr sident Kennedy frapp par les balles en 1963 Dallas les images de corps flottant au milieu des d bris lors de la tornade Katrina la Nouvelle Orl ans en 2005 On peut revoir aujourd hui ces images fixes ou anim es lors d mis sion
33. ce nom tait l Union canadienne des journalistes de langue fran aise mais ses congr s ne r unissaient que quelques dizaines de participants et on la disait moribonde LA F D RATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QU BEC Le 24 juin 1968 jour de la Saint Jean Baptiste et veille des lections l gisla tives g n rales devant consacrer le triomphe lectoral du premier ministre d sign Pierre Elliott Trudeau la t l vision de Radio Canada diffusait en direct le traditionnel d fil de la Saint Jean en prenant bien soin de ne pas montrer les manifestations ind pendantistes et les op rations de police tentant de les contenir Contrastant avec cette transmission dulcor e le reportage du t l journal qui suivait montrait les mouvements de foule les charges et les bavures de la police les arrestations muscl es et l meute g n rale cons cutive Stupeur du public indignation des lites l auteur du reportage qui est aussi l auteur de cet ouvrage est vilipend et interdit d antenne pendant huit jours Le 25 juin gr ve de solidarit des employ s de Radio Canada annulation de la traditionnelle soir e des lections la t l vision et les jours suivants suspension des employ s ayant fait gr ve Ce qui a d clench un vaste mouvement d appui et une prise de conscience parmi l ensemble des journalistes qu b cois Constatant son inefficacit l Union canadienne des journalistes de langue fran aise
34. chef de service qui fraude ou l invitation de la police un criminel dont j ai rep r la cachette si je mets en balance le danger potentiel de repr sailles Dans presque tous les cas l tat est intervenu Nous verrons que en mati re de sant et d administration publique par exemple tout citoyen et contribuable a un droit d acc s l information et qu il peut consulter son dossier les autorit s m dicales et administratives ont donc le devoir de le lui communiquer de m me qu elles ont le devoir de communiquer sous certaines conditions certains documents aux personnes g n rale ment des journalistes qui en font la demande Le Code criminel et les lois connexes condamnent les faux t moignages et les incitations en faire II existe tout un arsenal de lois pour prot ger le consommateur en for ant les fabricants et les commer ants informer leur client le de la composition de leurs produits et parfois m me de la mani re de s en servir et le faire en anglais et en fran ais Une loi f d rale r cente prot ge les fonctionnaires d nonciateurs d actes ill gaux ON POURRAIT D FINIR LE DEVOIR D INFORMER DE LA FA ON SUIVANTE Le devoir d informer est l obligation de faire savoir ce qui se passe tout individu et toute collectivit et qu ils ont le droit de conna tre Ce qui exclut le d sir de savoir inspir par la curiosit ou un int r t intellectuel 2 La libert de l information et la l
35. d dommager leurs clients l s s 4 5 La propagande environnementale La propagande environnementale s appuie sur les m mes types d atteintes au droit l information et la libert de l information exag ration mini misation occultation invention mais en les amplifiant en les syst matisant de fa on cr er un environnement intellectuel motif sonore et visuel dans lequel l individu est cern de toutes parts et submerg et auquel il ne peut chapper 128 Manifeste pour le droit l information LE LANGAGE D abord le langage plus condens plus abr g et r p titif voire imp ratif incite croire accepter ob ir agir C est un langage fonctionnel bas sur un vocabulaire limit entra nant une r duction des associations d id es et sur l utilisation syst matique des jugements de valeur pr sent s sous la forme de concepts ritualis s Slogans qui imposent une v rit tablie qui sont immunis s contre la contradiction des millions d hommes se sont mutuellement extermin s avec sur leurs ceinturons Gott mit uns Dieu est avec nous Dieu et mon droit In God we trust Nous avons confiance en Dieu Appels aux pulsions enracin es au plus profond de chacun et qui rel vent du pal ocortex voire du cerveau reptilien concernant la survie la descendance le territoire A mari usque ad mare Libert galit Fraternit Todo por la Patria Travail Famille
36. d ailleurs Enfin chez nous le r gime des commandites qui visait structurer les cerveaux qu b cois s est achev devant les tribunaux Les violations du droit l information et de la libert de l informa tion en faussant le processus normal de la connaissance de la participation et de l volution ne peuvent conduire plus ou moins long terme qu des catastrophes Pour les viter en d pit de la r ticence visc rale des jour nalistes se voir imposer quoi que soit il faudrait videmment un cadre institutionnel organis et dot de pouvoirs r els Chapitre LE CADRE INSTITUTIONNEL la fin du XVIIe si cle alors que l on venait d autoriser les journalistes anglais suivre les d bats de la Chambre des com munes le d put Edmund Burke leur dit Messieurs vous tes le quatri me pouvoir aux c t s des pouvoirs ex cutif l gis latif et judiciaire Deux si cles plus tard le pr sident am ricain Nixon soup onn d avoir voulu tromper l opinion publique l occasion du scandale de Watergate accusait les journalistes d tre une petite lite non lue qui osaient contester son Executive Privilege l autorisant cacher des faits En France le journaliste Fran ois Henri de Virieu 1992 publiait un ouvrage affirmant que le pouvoir tait pass des parlements et des gouvernements aux mains des m dias Cela dit sans contester le fait que les gouvernants tiennent de plus e
37. dans les textes des chartes internatio nales et des lois canadiennes et qu b coises entre le concept de droit et le concept de libert Le droit c est la facult de faire une chose de jouir d une chose d exiger une chose que la soci t reconna t tout homme du fait qu il est homme Pour reprendre la d claration de Paul VI la notion de droit est fond e dans la nature de l homme et comporte l id e d inh rence vitale l individu et d obligation pour la soci t de le respecter Les droits de l homme ou de la personne comme il est plus politiquement correct de les appeler ont t class s en droits naturels fondamentaux droit la vie droit la s ret et la s curit physique de la personne droit l intimit droit la libre expression de la pens e droit l galit droit la dignit droit la libre jouissance de ses biens droit a la libert N en d plaisent ceux qui s opposent la hi rarchisation des droits on se demande bien pourquoi d ailleurs les autres droits d coulent tous des droits naturels fondamentaux droits juridiques droit de n tre accus arr t d tenu que dans les cas d finis par la loi droit un proc s quitable une d fense pleine et enti re droits politiques droit de participer la chose publique droit de r union d association de vote droits sociaux droit d association droit l instruction droit la san
38. de l activit ant rieure de son syst me nerveux Les variations thermodynamiques survenant dans l environnement n ont aucune signification en elles m mes tant qu un syst me nerveux ne les a pas per ues et enregistr es Ainsi les grands cataclysmes qui nous dit on ont tu tous les dinosaures de la terre ne sont devenus significa tifs qu partir du moment o des hommes ont d couvert des ossements fossiles dans le sol ont reconstitu les squelettes les ont expos s dans des mus es et les ont ins r s dans une explication logique de l volution de la plan te qui satisfasse notre soif de connaissance Donc une information que ce soit une gu pe qui vole un coup de tonnerre le rugissement d un pr dateur un poing qui frappe etc s accompagne toujours d une varia tion thermodynamique qui impressionne nos sens et qui d clenche une r action je chasse la gu pe je me mets l abri de l orage je me sauve pour chapper au lion je r plique mon agresseur Cette r action sur l environnement peut tre inn e le b b saisit et porte sa bouche une friandise elle peut tre le produit d une exp rience ant rieure m moris e je change de trottoir la vue de mon agresseur d hier LA COMMUNICATION Pour que mon syst me nerveux puisse percevoir et enregistrer les variations thermodynamiques il faut soit qu elles se produisent dans mon environne ment imm diat soit que par un moyen de communicatio
39. de la personne ayant fait la divulgation si l anonymat est demand 5 Toute violation de l anonymat de la personne ayant fait la divulgation contre le gr de ladite personne constitue un acte d lictueux passible de sanctions 6 Toute personne et ou tout moyen d information recueillant trai tant et publiant une information orale ou documentaire d int r t public a droit la protection de la loi si cela est n cessaire pour recueillir traiter et publier ladite information 7 Aucune action polici re judiciaire administrative ou autre ne peut tre prise contre toute personne et ou tout moyen d infor mation recueillant traitant et publiant ou ayant recueilli trait et publi toute information orale ou documentaire d int r t public du fait de la publication de ladite information 8 Aucune action polici re judiciaire administrative ou autre ne peut tre prise concernant le mat riel de communication servant ou ayant servi recueillir traiter et publier une information orale ou documentaire d int r t public 9 La protection pr vue par cette loi s tend aux locaux profession nels et aux domiciles priv s des personnes concern es 10 Tout mouvement de propri t acquisition fusion ou autre des moyens d information doit respecter le droit l information et la libert de l information 11 Il est cr un Conseil sup rieur de l information ayant pour r le de veiller l application de la pr se
40. de r pondre a des questions pr cises m ont vite convaincu qu il me fallait approfondir la mati re J ai donc r dig un second ouvrage plus fouill qui se serait adress un audi toire plus vaste que celui relativement restreint du Qu bec et que j avais intitul La lutte pour le droit l information Mais j avais produit une brique d au moins 500 pages impubliable et des difficult s personnelles et profes sionnelles m avaient emp ch de le r duire Je suis maintenant disponible mais l ouvrage primitif est d pass Non pas les principes qui demeurent immuables mais les circonstances ont chang les soci t s ont volu les r f rences et les exemples cit s paraissaient obsol tes et il fallait se livrer un travail d actualisation en profondeur Par ailleurs la pratique du m tier de conseiller et de formateur en communication au cours des vingt der ni res ann es m a permis de consid rer le ph nom ne information d un il diff rent De quelle information s agit il Mais de toute l information dont nous faisons notre profit dans la vie de tous les jours y compris celle qui est communiqu e par les journaux la radio et la t l vision mais pas seu lement Car la soci t inqui te et d sempar e devant les changements plan taires en cours qu ils soient sociaux conomiques technologiques climatiques religieux ou politiques revendique de plus en plus son droit de savoir ce qui se passe dans
41. de v ritablement moderniser et d mocratiser son royaume nous avons pu constater sur place que la culture de ce pays dans le domaine des droits et libert s est encore tributaire de l autoritarisme et de l arbitraire qui avaient caract ris le r gime du monarque pr c dent Hassan Il Notre projet malgr et en raison m me de son caract re la fois simpliste et radical pourrait tout le moins servir de base de discussion en vue d tablir enfin ce quatri me Pouvoir dont parlait Edmund Burke il y a plus de deux si cles 170 Manifeste pour le droit l information LOI SUR L INFORMATION D finitions dans la pr sente loi les termes e information renseignement s sur quelque chose ou quelqu un d actualit ou non port s la connaissance du public par quelque moyen que ce soit e moyen d information tout mode dispositif ou support permet tant la communication des informations y compris les m dias journalistiques et les journalistes tant donn l attachement de la nation du Qu bec aux droits et libert s naturels et fondamentaux de la personne et de la collectivit tant donn que le droit l information est le droit naturel et fondamental de l individu et de la collectivit de savoir et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre tant donn que la libert de l information est la libert fondamen tale de l individu et de la collectivit de chercher savoir de sa
42. diffus es en bas de l cran sur les cha nes d information t l vis e en continu C est toujours mieux que rien mais le public qu il soit lecteur auditeur ou t l spectateur lui aussi press n a eu droit qu une rapide succession de manchettes donnant un aper u de l actualit sans les l ments qui permettraient de comprendre OBSCURIT LINGUISTIQUE Quand il peut comprendre Car les articles de presse sont souvent maill s de formules ineptes que le journaliste utilise parce qu il les a entendues et qu il les trouve originales mais qui n ont aucun sens Il a ferm la porte la table de n gociation et on ne pourra viter un bras de fer C est un homme de haut calibre Il a donn le feu vert et a trouv la cl qui d nouera l impasse etc toutes expressions du style allume ta pipe la pompe qui sont malheureusement fr quentes sur nos ondes et dans les pages de nos journaux Sans parler des termes la mode souvent issus d une langue trang re mais pris dans un sens qui ne correspond pas leur signification v ritable brainstorming pour r union d cade pour d cennie initier pour lancer ou d marrer d livrer pour mettre ou livrer discount pour r duction marge pour b n fice interface pour liaison ou jonction etc Tous ces mots et expressions seront peut tre un jour officialis s par le dictionnaire mais en attendant une grande partie du public comme les gens g
43. entit trang re ou d un groupe terroriste activit terroriste y compris l tranger atteinte aux infrastructures essentielles du Canada atteinte la puissance militaire du Canada atteinte ou menace en mati re de s curit ou de renseignement du gouvernement f d ral atteinte ou menace aux relations diplomatiques ou aux n gocia tions internationales du Canada Donc en plus des informations traditionnellement prot g es chiffres plans etc usage militaire on trouve les secrets d ordre co nomique ou industriel communiqu s une entit conomique trang re les renseignements op rationnels sp ciaux entre autres l identit des sources confidentielles c est dire des informateurs des agents secrets des personnes ou des groupes sous enqu te par le Service canadien du renseignement de s curit SCRS des renseignements op rationnels sp ciaux re us d une entit trang re ou d un groupe terroriste ou les concernant Enfin en plus des personnes traditionnellement astreintes au secret employ s du Service canadien de renseignement de s curit et de la Gendarmerie royale du Canada la Loi sur la protection de l information cr e la cat gorie des personnes astreintes au secret perp tuit Situation potentielle ces personnes astreintes au secret perp tuit d tentrices d informations importantes sur une bavure polici re ou gouvernementale scandaleuse ne pourro
44. et n ayant g n ralement pas les moyens de se d fendre devant les tribunaux abandonnent leurs d nonciations Les m dias n ont plus rien publier Les situations ou les actes d lictueux peuvent perdurer D j une trentaine d Etats am ricains et quelques pays ont pris des mesures pour emp cher ces poursuites baillons et garantir la libert de l information Au Qu bec l Assembl e nationale a tudi la question en commission parlementaire Le comit d experts qui avait t mis sur pied par le gouvernement pr conisait diverses mesures pour assurer dans ce cas ci la primaut du droit au d bat public donc du droit l information et de la libert de l information sur le droit la r putation et une justice pleine et enti re 2 5 Du droit la libert Le concept de libert d coule de celui de droit mais il ne comporte aucun caract re d in vitabilit et d inh rence l individu Au contraire il exprime l id e d un choix personnel Exemple j ai droit la vie donc droit la sant mais pour me garder en bonne sant j ai la libert d aller la montagne 44 Manifeste pour le droit l information ou la mer ou de rester tranquillement chez moi De m me j ai droit la libre expression de la pens e mais je peux choisir de me taire j ai droit a l intimit mais j ai la libert de faire partie d un club changiste Dans le domaine de l information le droit l informatio
45. facilement ou de cacher leur situation pr caire ou les deux L exemple d sormais classique est celui de la compagnie am ricaine Enron Cette soci t bas e Houston Texas tait le leader mondial du courtage en nergie avec des actifs de plus de 47 milliards de dollars un chiffre d affaires de 101 milliards en 2001 et 21 000 employ s r partis dans 40 pays Mais Enron n tait pas en bonne sant financi re Pour masquer les pertes et continuer collecter du capital ses dirigeants avaient adopt une strat gie bas e sur le mensonge tablissement de succursales et de soci t s partenaires bidon transactions virtuelles apparaissant sur des crans programm s artificiellement et op r s par des figurants dans une salle que l on faisait visiter aux clients potentiels bahis Le tout avec la complicit de la soci t multinationale de v rification Arthur Andersen qui approuvait ce syst me de comptabilit strat gique Enron a menti ses actionnaires ses pr teurs ses clients ses fournisseurs et ses employ s qui souvent taient porteurs d actions ainsi qu au public par les m dias R sultat lorsque la v rit a perc l ac tion d Enron est tomb e en six mois de 90 rien plus de 20 milliards de dettes et le 2 d cembre 2001 la plus grosse faillite de tous les temps Des milliers de petits actionnaires ruin s des milliers d employ s en ch mage 122 Manifeste pour le droit l info
46. force Les assignations compa ra tre et les saisies de mat riel journalistique dont nous venons de parler sont parfois utilis es sans autre motif que d intimider Plus pr s de nous apr s les attentats du 11 mars 2004 Madrid qui a fait plus de 200 morts alors que les premiers l ments de l enqu te incriminaient l organisation islamique Al Qa da le chef du gouvernement espagnol Jos Maria Aznar pour mousser sa politique hostile l autonomie du Pays basque a t l phon personnellement aux r dacteurs en chef des principaux m dias madril nes pour qu ils d noncent comme responsable le mouvement terroriste basque ETA Plut t que d obtemp rer les journalistes espagnols ont d nonc la tentative d intimidation du premier ministre et furieux de s tre fait manipuler les lecteurs ont renvers le gouvernement Aznar aux lections g n rales du dimanche suivant 136 Manifeste pour le droit l information ESPIONNAGE Espionner les journalistes qui font de la recherche et obtiennent des informa tions confidentielles est une pratique courante tant de la part des gouver nements que des grosses soci t s industrielles et commerciales qui veulent d couvrir l origine des fuites Les exemples historiques ne manquent pas Lors du scandale du Watergate dans les ann es 1970 aux tats Unis on est all jusqu entrer par effraction et fouiller le domicile et le bureau de Dan Rather le pr sentateur ved
47. gislatif Car dans les pays comme le Canada vivant avec un syst me lectoral uninominal majorit simple le l gislatif peut facilement tre monopolis par un seul parti LA PROPRI T DES M DIAS En l absence d un r gime d aide financi re directe certains pays ont mis sur pied un syst me de surveillance des mouvements de propri t des organes d information pour viter que la fusion ou l acquisition de m dias ou leur concentration au sein de groupes de presse tendance monopolistique ne constitue une menace la libert de l information Par exemple en Grande Bretagne c est la Competition Commission qui remplace depuis 1999 la Monopolies and Merger Commission orga nisme public ind pendant qui veille ce qu une saine concurrence soit 160 Manifeste pour le droit l information maintenue entre les entreprises y compris les entreprises de presse Alors qu au Canada les membres du CRTC sont choisis par le gouverneur en conseil qui r p tons le est une fiction politique recouvrant le chef du parti au pouvoir en Grande Bretagne les 50 oui membres de cette commission sont choisis par le secr taire d tat apr s la tenue de mises en candidature libres after an open competition en fonction de leur expertise personnelle et de leur exp rience diversifi e for their individual experience ability and diversity of background et non comme repr sentants d organisa tions d int r ts ou de partis p
48. honn tet au dessus de tout soup on il tait du devoir en quelque sorte du journal Le Soleil et 148 Manifeste pour le droit l information de la journaliste de faire conna tre les dessous de cet appel la charit publique Jugements in dits Cahiers de droit 1978 communiqu par Pierre Trudel Tous ces jugements s ils reconnaissent de fa on implicite le droit ou l int r t d tre inform et non pas le droit l information en tant que tel le droit une critique qui ne peut tre clair e que si les citoyens ont acc s aux id es et aux opinions diverses ce qui recouvre le droit la libert d expression et non pas le droit l information s appuient plus sur la tradition que sur des textes de loi et quels que soient leurs m rites qui sont r els ils ne font pas la loi D ailleurs leur caract re al atoire est prouv par le fait qu ils n ont pas toujours fait l unanimit des juges que certains de ces juges taient dissidents au point d tre oppos s et que d autres ont invoqu des questions de pure proc dure et d incompatibilit entre les comp tences l gislatives et juridiques f d rales et provinciales et non pas des questions de principes reconnus et encastr s dans la loi Ces jugements ont fait et feront peut tre encore jurisprudence le tout d pendant des poques et des lieux de la personnalit des juges de l habilet des avocats de la nature de la cause et de la
49. ill galit que durant cette m me crise d Octobre une mission du poste de radio CKLM de Montr al dans l ensemble critique des initiatives et de la politique du gouvernement f d ral a t brouill e pendant plusieurs jours de fa on la rendre inaudible on n a jamais su par qui En Chine les m dias occidentaux relatant les protestations et les meutes antigouvernementales sont tout simplement interdits et les repor ters trangers ne sont pas libres de leurs mouvements En Europe pendant la guerre de 1939 1945 les missions de la radio de Londres taient syst matiquement brouill es par l Allemagne Dans cette Allemagne d ailleurs bien que la propri t des m dias soit demeur e libre les journalistes et leurs patrons devant tre membres d une organisation professionnelle contr l e par le parti nazi la censure pr alable se faisait d elle m me LA CENSURE R PRESSIVE La censure r pressive s exerce apr s publication des faits soit par un recours aux tribunaux pour interrompre la diffusion d une nouvelle ce qui est tr s mal vu soit par des pressions directes sur le m dia concern ce qui est encore plus d plorable comme effet car diteurs et journalistes font figure de victimes pour avoir voulu satisfaire le droit du public l information Le cas d cole est celui des Dossiers secrets du Pentagone En 1971 un fonctionnaire am ricain envoie au New York Times la copie d un document officiel
50. informations apport es par l homme blanc pour entra ner leur mort culturelle Jamais les hommes n ont t d pendants et solidaires les uns des autres comme nous le sommes actuellement le r chauffement de la plan te risque de ruiner des r gions enti res et de provoquer des migrations mas sives pour enrayer ce mouvement d ailleurs d j amorc il faut donner Le besoin d information 9 aux populations d favoris es les moyens de se d velopper et de se d fendre donc de s industrialiser acc l rer la mondialisation ce qui in vitablement va provoquer chez nous d localisations d entreprises et ch mage Pour r pondre cette volution continuelle qui la rend de plus en plus complexe la soci t a en outre besoin de structures et d actions de plus en plus sp cialis es Nous cr ons chaque jour des secteurs sp cialis s des sp cialit s et des sp cialistes Ce faisant nous cr ons des comparti ments parfois si tanches que ceux qui y uvrent ignorent ce que font les autres et ne se comprennent plus Ne demandez pas un oto rhino laryngologiste de soigner les maladies de la peau ou un dermatologue de faire un accouchement si bien qu on a assist ces derni res ann es la cr ation d une nouvelle sp cialit m dicale celle des g n ralistes Plus la soci t sera sp cialis e plus on aura besoin de l interdisciplinarit et de l change d informations pour poursuivre notre volution Dan
51. intellect Ce qui nous oblige faire une incursion dans le domaine de la physiologie c r brale Le cerveau est reli au reste de notre organisme par les art res et les nerfs Les art res lui apportent le sang contenant de l oxyg ne et du glucose qui sont le comburant et le combustible dont les neurones ont besoin pour fonctionner Les nerfs lui apportent l influx nerveux qui l in forme des variations thermodynamiques de l environnement per ues par 18 Manifeste pour le droit l information nos sens et transmet les instructions motrices appropri es pour r pondre efficacement ces variations Le cerveau est le quartier g n ral de l infor mation On peut donc dire que TOUT CE QUI ENTRE DANS LE CERVEAU A PART LE SANG C EST DE L INFORMATION Avec des nuances le cerveau re oit aussi des hormones transport es par le sang qui agissent comme r gulateur des rythmes biologiques et du fonc tionnement des tissus et des organes cibl s Il re oit en outre des ultrasons et des ondes mais le cerveau humain contrairement celui des animaux ne les per oit pas Avec surtout cette autre nuance que le cerveau contient d j une information encod e g n tiquement un acquis informationnel h r ditaire que l on constate d s le stade foetal r flexes de pr hension de succion et dans le cas de jumeaux de rejet Devant un danger grave notre instinct de survie nous commande de fuir de nous prot ger avec les bras ou de fe
52. l adopter chez nous Proximit affective qui rejoint les pr occupations du grand public ou des publics particuliers en fonction de leurs besoins int r ts connaissance ant rieure du sujet pr jug s etc Le journaliste doit donc tenir compte de certaines consid rations sociales culturelles et politiques selon l orientation de son m dia l tat de l opinion publique les traditions et les tabous Dans ce domaine depuis quelques ann es on a atteint un sommet l ditorialiste am ricain qui au printemps 2003 aurait critiqu l engagement militaire de son pays en Irak aurait t vilipend si l on peut caricaturer J sus on ne peut plus caricaturer Mahomet Au Qu bec avant la Les limitations au droit l information 109 R volution tranquille on ne pouvait parler de suicide ni m me de femme enceinte ou d accouchement il fallait dire Untel s est t la vie une future m re a donn naissance Dernier crit re l int r t intrins que de l article S il contenait tous les d tails m me assez importants il ressemblerait un contrat d assu rance ou un compte rendu st nographique judiciaire et sa lecture ou son audition deviendrait vite fastidieuse La t l diffusion des d bats parlementai res concernant les n gociations sur le bois d uvre ou les m rites respectifs des divers mod les d avions de transport militaire ne peut int resser qu un public restreint Les courri
53. l amygdale valuation de l information sensorielle et l hippocampe coordination de l informa tion sensorielle avec la m moire C est le pal oc phale qui permet les affects de plaisir de d plaisir voire de douleur donc qui est le si ge des principales motions col re peur attachement motif et des r actions qui en d coulent lutte fuite et de nouveau attachement motif C est gr ce au pal oc phale que peuvent se faire l apprentissage l ducation le conditionnement les automatismes de pens e l attachement aux r gles sociales C est lui en collaboration avec le cerveau reptilien qui nous permet une relation avec l environnement Nous verrons plus loin que n ayant pas re u les informations appropri es ou soumis un bombardement d une information particuli re certains individus en sont r duits des compor tements d passant difficilement le niveau pal oc phalique Outre ce cerveau reptilien et ce pal oc phale les mammif res sup rieurs poss dent un n oc phale ou n ocortex log en majeure partie dans les lobes orbito frontaux et de plus en plus d velopp mesure que l on se rapproche de l homme On y trouve les aires associatives si ges d activit s nerveuses complexes moins d pendantes de l environnement aliment es par les r gions sous jacentes et commandant des aires motrices sp cialis es vue parole ou e m moire court terme fonctions intellec tuelles s
54. la nouvelle Si la r action de l opinion publique est d favorable on peut toujours nier la chose et affirmer qu il s agit d une hypoth se de travail parmi d autres Au contraire si la d cision bien qu impopulaire est indispensable 126 Manifeste pour le droit l information la bonne marche des affaires on attend que la pol mique se soit apais e pour l annoncer officiellement Si la r action de l opinion publique est favorable tout va tr s bien on s empresse de confirmer la nouvelle 4A La propagande simple De l information dirig e la propagande simple il n y a qu un pas vite et fr quemment franchi II suffit de mettre un peu plus en valeur les l ments favorables et de minimiser un peu plus les l ments d favorables ou mieux d insister davantage sur les meilleurs l ments favorables et de laisser tomber le reste Il n y a d ailleurs pas de fronti re d finie entre l information dirig e et la propagande simple il n y a que des gradations jusqu l occultation compl te des faits d favorables Si l information dirig e commence d j avoir une action sur les structures mentales en provoquant sinon des mutilations du moins des d formations des processus mentaux de perception d appr ciation et de repr sentation de la r alit plus forte raison la propagande M me simple son but n est plus d informer dans le sens de mettre au courant mais de conditionner Le viol des conscience
55. la production TABLE DES MATI RES REMERCIEMENTS AVANT PROPOS CHAPITRE 1 LE BESOIN D INFORMATION 1 mi ni ei Ni nr 5 amp 1 9 Besoin biologique Besoin psychologique Besoin social Besoin conomique Besoin politique Du besoin au droit Droit l information et droit DE l information Droit l information et int grit psychophysiologique de l homme Le cas de Phineas Gage CHAPITRE 2 LE DROIT 2 1 2 2 2 3 2 4 2 5 2 6 2 7 2 8 2 9 Nouveaut du droit l information Reconnaissance du droit l information Le droit l information dans la hi rarchie des droits Les limites du droit l information Du droit la libert La libert de presse D finition du droit l information Le devoir d informer La libert de l information et la libert professionnelle ou de pratique des journalistes 17 22 29 29 34 36 38 43 44 50 51 52 Manifeste pour le droit l information 2 10 Un cas concret 2 11 Libert de l information vs int r t public CHAPITRE 3 LES LIMITATIONS AU DROIT L INFORMATION 3 1 3 2 3 3 3 4 Limitations inh rentes au syst me de droits et libert s Limitations inh rentes aux conditions et aux circonstances Limitations inh rentes aux agents et aux moyens de communication L objectivit des m dias et des journalistes CHAPITRE 4 LES VIOLATIONS DU DROIT L INFORMATION 4 1 4 2 4 3 4 4 4 5 4 6 4
56. la vie publique LA JUSTICE Cette commission judiciaire mixte ne ch merait pas car il n y a pas que les menaces de repr sailles contre les divulgateurs et les saisies de mat riel journalistique qui risquent de tarir les sources d information Il y a aussi les assignations compara tre devant les tribunaux faites aux journalistes qui nous l avons dit peuvent tre assimil es des pressions Pratique fr quemment et solennellement d nonc e par la FPJQ par le Conseil de presse du Qu bec et par les m dias car outre d tre consid r e comme du harc lement elle transforme les journalistes en auxi liaires de la police et de la justice leur corps d fendant et a pour effet de d courager les divulgateurs potentiels d actes ou de situations contraires l int r t public D s le d but des ann es 1980 une entente tacite tait intervenue entre le Barreau du Qu bec et la partie journalistique entente selon laquelle les avocats s abstiendraient d assigner les journalistes compara tre s il existait d autres moyens d obtenir des preuves Puis en 1990 la F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec la F d ration nationale des communications FNC syndicat de journalistes affili la Centrale des syndicats nationaux le Conseil de presse du Qu bec et le Barreau du Qu bec signaient un Protocole d entente sur la protection des sources jour nalistiques Cet accord faisant suite aux travau
57. le droit de ne pas r v ler leurs sources sauf en cas de graves causes criminelles Malheureusement au moment d crire ces lignes les gouvernements du Canada et du Qu bec n ont encore pr sent aucun projet de loi en ce sens Quant la recon naissance l gale du secret professionnel pour les journalistes l instar de ce qui existe pour les m decins les avocats et parfois les pr tres on est bien oblig de reconna tre que sauf la Su de et la Finlande aucun pays n a os aller aussi loin LA MALINFORMATION Si l on admet dans les lois fondamentales que le droit a l information et la libert de l information constituent la condition premi re de toute vie d mocratique toute entrave la libre circulation des faits et des id es et la libert de pratique des journalistes devient ill gale et prend un caract re d lictueux D o la naissance de la notion de d lit de malinformation qui couvrirait les d lits commis contre les m dias et les d lits commis par eux obstruction l information abus de la confiance publique abus de l in formation de la m me fa on que nos lois et r glements pr voient des d lits d obstruction la justice de mise en danger de la sant publique de pollution de l environnement de faute professionnelle etc Si l on peut poursuivre en justice un individu qui tente d influen cer des t moins qui conduit son v hicule de mani re dangereuse qui d verse un pro
58. le du gouvernement est compr hensible Tant que nous vivrons avec un syst me lectoral bas sur le principe du scrutin uninominal avec majorit simple nous risquerons de nous retrouver dans un r gime o un parti b n ficiant d une majorit parlementaire minime pourra gouverner de mani re dictatoriale avec seulement 30 40 d appuis populaires Cela s est vu Mais m me en l absence d un syst me de repr sentation pro portionnelle malgr le caract re bic phale du Canada et les conflits de juridiction permanents entre Ottawa et les provinces l tat du Qu bec peut tre organis de mani re respecter les principes de la d mocratie informationnelle Dans ses champs de comp tence il poss de d j un certain nombre de lois fondamentales et il a le pouvoir de se doter d autres lois fondamentales qui si elles taient rassembl es en un tout coh rent constitueraient une authentique constitution 5 7 1 Reconnaissance constitutionnelle du droit l information Rappel cf 5 1 La Charte des droits et libert s de la personne existe et il suffirait de d placer la proclamation du droit l information du chapitre des droits conomiques et sociaux dans le premier chapitre consacr aux libert s et droits fondamentaux et de l assortir d une d finition pour le rendre applicable Il suffirait de faire la m me chose avec le principe de la libert de l information 166 Manifeste pour le droit l informat
59. lecteurs d pend de la partie ditoriale et que par cons quent il doit respecter l orientation politique ou les prises de position de l diteur Autre danger afin de mousser leurs revendications et de faire croire que le grand public est en majorit pour ou contre certains groupes de pression incitent leurs membres inonder les journaux de lettres Cette monopolisation des r ponses se pratique couramment la radio Apr s les meutes de la Saint Jean Baptiste en 1968 Montr al des associations politiques avaient donn leurs membres la consigne de submerger les postes de radio d appels t l phoniques Depuis les stations de radio ont mis en place un dispositif permettant d interroger bri vement et de s lectionner les intervenants avant leur mise en ondes mais c est une op ration qui doit se faire tr s vite et dont le succ s c est dire l quilibre des opinions d pend du jugement du ou de la recherchiste menant les 86 Manifeste pour le droit l information pr interviews Autre inconv nient ce genre d missions est habituellement diffus imm diatement apr s les principaux bulletins d information soit autour de midi et de 18 heures Or les gens qui ont le temps de t l phoner a ces heures la font partie d un public captif personnes au foyer immobilis es par suite d une maladie d un handicap ou de l ge qui ne repr sentent pas n cessairement l ventail de toutes les opinions la t l vis
60. mais hautement confidentiel expliquant comment les tats Unis se sont engag s dans la guerre du Vietnam Pour viter une bles sure irr parable l image du pays le gouvernement am ricain obtient en vertu de la loi sur l espionnage une injonction frappant le quotidien new yorkais qui avait eu le scoop Mais voil la nouvelle tant d j publique est reprise par le Washington Post qui est lui aussi r duit au silence puis par le Boston Globe qui son tour est frapp d interdiction puis par le Chicago Sun Times et ainsi de suite le Los Angeles Times le Baltimore Sun etc la nouvelle a donc fait le tour des tats Unis C tait du vaudeville politico judiciaire le gouvernement am ricain s est couvert de ridicule et cerise sur 132 Manifeste pour le droit l information le g teau la Cour supr me a finalement jug que le gouvernement n avait pas prouv que l interdiction de publier les dossiers secrets du Pentagone tait n cessaire pour pr server la s curit du pays et que de toute fa on toute tentative d imposer la censure tait inconstitutionnelle Depuis les attentats du 11 septembre 2001 les pays occidentaux dont le Canada invoquant le besoin d assurer la s curit collective contre le terrorisme se sont peu pr s tous dot s de lois restrictives qui n ont pas t contest es m me si nombre de commentateurs ont exprim des doutes quant leur constitutionnalit puisqu elles r
61. membres repr sentant le public coopt s par les quatorze premiers apr s un appel de candidatures leur mandat est de deux ans renouvelable deux fois et ce sont eux qui choisissent un pr sident parmi le public C est un organisme adh sion volontaire et certains m dias refusent d en faire partie Le Conseil de presse du Qu bec a un objectif double assurer le droit une informa tion libre honn te v ridique et compl te sous toutes ses formes et aussi comme fin principale la protection de la libert de la presse c est dire le droit pour toute la presse d informer et de commenter sans tre menac e ou entrav e dans l exercice de ses fonctions par quelque pouvoir que ce soit Le Conseil de presse juge les plaintes de quiconque estime tre victime ou t moin d une atteinte la libert de la presse ou au droit du public l information il n est pas un tribunal civil il ne poss de aucun pouvoir judiciaire r glementaire l gislatif ou coercitif il n impose aucune autre sanction que morale Il a jug plus d un millier de plaintes depuis sa fondation Malheureusement comme il n a aucun pouvoir coercitif plu sieurs plaintes ne sont suivies d aucun effet Ainsi malgr les nombreuses protestations aupr s du Conseil de presse contre lui l animateur Andr Arthur qui s vissait sur les ondes d une station priv e de Qu bec n en continuait pas moins de faire ses d clarations jug es diffamatoires
62. ne lui ont pas accord de droit de r ponse non seulement n ont pas v rifi la v racit des faits diffus s mais ont alors de surcro t diffus un second reportage mettant en cause son int grit la suite d une plainte officielle l ombudsman de Radio Canada a justifi le travail des journalistes concern s sur presque toute la ligne sauf reconna tre que les l ments retenus par eux donnaient l mission une allure de r glement de comptes qui n a pas sa place Radio Canada C est tout de m me sur cette petite phrase de I ombudsman que la Cour supr me du Canada contredisant les instances inf rieures s est bas e pour accorder Gilles N ron des dom mages de plus d un million de dollars Ce qui ne remplace pas une r pu tation ternie ni une carri re bris e Et ce qui n a pas emp ch les auteurs du reportage appuy s par la F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec de d noncer le jugement de la Cour supr me comme constituant d apr s eux un dangereux pr c dent mena ant la libert de la presse tant est encore grande dans les esprits la confusion entre le concept de libert de la presse et ceux de libert de l information et de droit l information LE CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TELECOMMUNICATIONS CANADIENNES L Association qu b coise des radiodiffuseurs et t l diffuseurs bien qu elle se soit dot e elle aussi d une charte d ontologique est plus un orga
63. pas forc ment le temps niles Les limitations au droit l information ttt moyens d acc der c est les ins curiser En ce sens l information objective est d mystifiante donc subversive donc dangereuse L information est un acte politique Lorsque les m dias et les journalistes auront fait tous les efforts humainement possibles pour tre objectifs il leur faudra cependant en faire un autre essayer d int resser et de convaincre titre documentaire citons un sondage d opinion effectu par l Universit du Qu bec Montr al apr s la fameuse crise du verglas de 1998 TAUX DE CR DIBILIT ACCORD AUX ACTEURS SOCIAUX ET POLITIQUES Autorit s politiques 3 3 Dirigeants d organisation 18 7 Police arm e et s curit civile 19 2 M dias 48 2 Il semble donc que du moins en p riode de crise le public accorde plus de cr dibilit aux comptes rendus faits par les m dias qu aux d clara tions faites par les porte parole d organisations des services de protection civile et des gouvernements et pourtant relay es par les m dias 3 4 3 La subjectivit du public La sagesse des nations l a dit Il n y a pire sourd que celui qui ne veut pas entendre D SABUSEMENT Le grand public fait d abord preuve d apathie En 1972 apr s la d couverte du plus grand scandale ayant clabouss les tats Unis le scandale de Watergate le pr sident Nixon ayant fait espionner ses opposants d mo cr
64. plus de l insuffisance de moyens mais au contraire de la surabondance d informa tions Les pr visions de Marshall McLuhan concernant la transformation du monde en un vaste village global se sont r alis es gr ce aux progr s intervenus dans les moyens de communication nous pouvons mainte nant savoir ce qui se passe en un point quelconque de la plan te quasi instantan ment Mais pas partout en m me temps puisque la quantit de d p ches provenant du monde entier exc de la capacit des appareils de communication Par ailleurs malgr toutes les possibilit s de compression lectronique des textes la transmission et la diffusion des informations se font de fa on lin aire et non simultan e une nouvelle apr s l autre l ordre variant selon leur importance relative et le lieu de diffusion En outre la quantit d informations re ues du monde entier d passe largement les possibilit s de perception d interpr tation et de r tention des individus Un exemple v rifiable dans la vie quotidienne l abondance et la diversit des informations sur les tiquettes des produits alimentaires a pour r sultat de d contenancer le consommateur qui ne poss de pas les connaissances scientifiques pour les valuer est induit en erreur par des chiffres et des pourcentages qui du point de vue de la sant peuvent tre contradictoires pas de sel mais des gras trans ou l inverse beaucoup de fibres mais sans doute trop de sucre
65. populations etc LA MORALE PUBLIQUE Dans le domaine des droits individuels le crit re de l int r t public se double de la r gle du contenu informatif C est un terrain mouvant Par exemple la notion d obsc nit a chang les annonces de mode et de cosm tiques actuelles auraient t jug es obsc nes il y a quelques d cennies on voit maintenant couramment au t l journal des sc nes de radiographie mam maire impensables il y a seulement vingt ans Pour autant a t on le droit de publier la photographie de telle vedette de cin ma se baignant nue sur sa plage priv e Non seulement est ce une violation de son droit l intimit mais le contenu informatif est nul et c est en outre un d tournement de l attention publique des sujets s rieux vers des sujets frivoles En 1974 les m dias fran ais avaient pass sous silence le fait que l archev que de Paris le cardinal Dani lou tait mort dans l appartement d une dame de petite vertu Sauf le Canard encha n Ce qui a d clench une pol mique peut on r v ler des aspects de la vie priv e d un leader moral politique ou autre La plupart des m dias ont estim que la nou velle avait un contenu informatif ind niable et ont fait amende honorable Cas beaucoup plus facile trancher en 1966 en pleine guerre froide le ministre associ de la D fense nationale du Canada monsieur Pierre S vigny avait eu une aventure avec une dame Gerda Munsinger citoyenne
66. prix de la r paration faire sur leur automobile les vendeurs de maisons doivent mentionner les vices cach s Le besoin d information 27 Situation paradoxale au point d en tre scandaleuse il n y a que dans le domaine de l information nouvelles et habituellement m diatis e que les acteurs ne sont pas tenus de respecter le droit l information Quelles que puissent tre les cons quences intellectuelles psychologiques et physiques pour l individu et la collectivit les porte parole des organi sations sociales des groupes de pression des entreprises industrielles et commerciales des partis politiques et des gouvernements peuvent dire opinion publique via les m dias ce qu ils veulent y compris des fausset s les m dias peuvent galement publier et diffuser ce qu ils veulent y compris des fausset s En toute impunit ou presque La raison invoqu e est le droit la libert d expression qui est un droit fondamental Mais la libert d expression a le dos large car pouss e l extr me elle peut avoir des effets n fastes Si bien que comme toute libert a comme limite celle des autres les gouvernements ont tabli des balises l gales que nous aurons l occasion de mentionner et d analyser Chapitre LE DROIT 2 1 Nouveaut du droit l information LES BALBUTIEMENTS Le principe du droit l information est relativement nouveau On n en parlait pas il y a une cinquantaine d ann es l expre
67. qu en 1971 La r ponse est non le lock out des journalistes du Journal de Qu bec et le drame de TQS en sont la preuve Est il moins n cessaire d tre bien inform que dans les ann es d effervescence 1960 1970 La r ponse est non la soci t est de plus en plus compliqu e et le monde affronte des dangers nouveaux L information est elle diff rente de ce qu elle tait nagu re La r ponse est oui Les changements climatiques engendrent un sentiment d ins curit la d pendance envers des technologies de plus en plus comple xes et envahissantes nous rend plus vuln rables les lois et les r glements sont plus nombreux et plus contraignants les autorit s publiques sont plus tatillonnes et plus s v res l opinion publique est plus veill e et plus m fiante et les groupes de pression sont plus actifs Par ailleurs le jeu de pouvoir entre Ottawa et Qu bec continue inciter nos dirigeants faire XII Manifeste pour le droit l information des d clarations ayant plus voir avec leur int r t imm diat qu avec la r alit et les deux gouvernements cherchent compenser leur faiblesse par une action louvoyante des tractations secr tes et une discr tion publique surtout Ottawa d ailleurs o les correspondants parlementaires accusent r guli rement le gouvernement de manquer de transparence En 1971 la nouveaut du sujet la curiosit des auditoires la confrontation avec les tudiants l obligation
68. r clam s 5 Telle r tractation doit tre publi e par le journal gratis et dans un endroit du journal aussi en vue que l article incrimin 7 Le journal doit galement publier ses frais pourvu qu elle soit ad rem qu elle ne soit pas d mesur ment longue et qu elle soit couch e dans des termes convenables toute r ponse que la partie qui se croit l s e lui fera tenir Sauf que cette r tractation ou cette rectification est publi e quand le mal est fait alors que le public ne se souvient plus tr s bien des d tails de l affaire et rechigne souvent prendre connaissance de ce qu il consid re comme une chicane entre particuliers Sauf que nonobstant la loi et esp rant que le plaignant n aura ni le temps ni l argent ni l envie de se lancer dans un proc s cette r ponse n est pas toujours dans un endroit aussi en vue que l article incrimin donc qu elle aura peu de chances d attirer l attention Sauf enfin qu elle est presque chaque fois suivie de la r ponse du journaliste qui se justifie et a pratiquement toujours le dernier mot Dans ce cas cependant le journal perd son qualified privilege et risque Les limitations au droit l information 85 une poursuite il le perd galement si la personne qui se croit l s e est accus e par le journal d une offense criminelle ou si elle est candidate une lection parlementaire ou municipale la radio et la t l vision le droit de r ponse s
69. r v ler PRIVATION DE PUBLICIT Ceux qui d tiennent le pouvoir utilisent aussi des moyens conomiques pour faire pression sur les m dias et inciter les journalistes s autocensurer La plupart des m dias ayant besoin de leurs revenus publicitaires pour exister il est facile pour les administrations gouvernementales ou les grandes soci t s de priver de publicit les m dias jug s hostiles L Agence de presse libre du Qu bec Qu bec Presse et le quotidien Le Jour tous trois de tendance souverainiste sont morts d asphyxie publicitaire et bien que le Parti qu b cois recueille bon an mal an de 30 40 des intentions de vote et des suffrages instruit par l chec financier du quotidien Le Jour et par crainte de ne pas avoir suffisamment de publicit gouvernementale ou autre il n a jamais pris le risque de fonder son propre journal d information Par contre des m dias tels que La Presse et Le Soleil tout en pro testant de leur ind pendance sont ouvertement dans leur page ditoriale partisans du Parti lib ral et ils n ont eux jamais manqu de revenus publici taires Nous avons d j mentionn que Le Devoir seul journal ind pendant Les violations du droit l information 135 du Qu bec aurait fait faillite lui aussi s il n avait pas t distribu gratuite ment par le Journal de Montr al dont le propri taire Pierre P ladeau ne cachait pas ses opinions nationalistes Parlant de pressi
70. re d urgence et de grande importance Il convient de rap procher ce pouvoir du gouvernement f d ral de diffuser tout message en cas d urgence de celui qu il poss de en vertu de la Loi sur les mesures d urgence et qui nonobstant l obligation de passer devant le Parlement qui peut n tre qu une formalit lui permet toutes fins pratiques de limiter la libert d expression et de presse Donc l galement dans des situations exceptionnelles le gouvernement f d ral pourrait imposer la censure et forcer les m dias publier et diffuser sa propre information RADIO CANADA En ce qui concerne plus particuli rement la Soci t Radio Canada ce mandat politique est encore plus clair Elle devrait refl ter la glo balit canadienne contribuer au partage d une conscience et d une identit nationales refl ter le caract re multiculturel et multinational du Canada Pour le plaisir de la chose rappelons qu avant 1991 le mandat de Radio Canada tait encore plus ouvertement politique puisque la loi l obligeait contribuer au d veloppement de l unit nationale et expri mer constamment la r alit canadienne Comme au moins 80 de son auditoire t l tait et est encore situ au Qu bec les informations refl taient principalement ce qui se passait au Qu bec alors que la politique Les limitations au droit l information 79 f d rale voulait que le Qu bec soit une province comme les autres
71. ristes parlementaires doivent donc comme tous les autres journalistes faire une synth se digeste mais pour ce faire ils doivent faire un choix donc exercer leur jugement personnel LA SUBJECTIVIT DES JOURNALISTES Quand on est oblig de faire un choix et d exercer son jugement personnel dans quelle mesure peut on faire compl tement abstraction de ses go ts de ses int r ts de ses opinions de ses pr jug s S il existe des esp ces de surhommes capables de le faire ils jugeront toujours en fonction de leur intelligence qui peut tre forte ou moyenne vive ou lente rationnelle ou intuitive ils jugeront toujours en fonction de leur instruction qui peut tre pouss e m diocre g n rale ou sp cialis e ils jugeront toujours en fonction de leur ducation morale et de l id e qu ils se font du bien et du mal ils jugeront toujours en fonction de leur m moire qui peut tre excellente ou faillible et de leurs exp riences ant rieures qui peuvent avoir t enrichissantes ou traumatisantes enfin ils jugeront toujours en fonction de leur humeur et de leur tat d me du moment qui peuvent fluctuer selon l ensoleillement du jour l tat de leurs finances l harmonie de leur couple voire une simple grippe Par ailleurs l homme qui crit ou qui parle pour communiquer de l information le fait au moyen de la langue qui est le mode d expression des personnes et des nations qui participe de l identit individuelle
72. seule fagon efficace de se d fendre contre ces tendances globalisantes d uniformisation et d annihilation passe par une prise de conscience puis par une action d bouchant sur une r forme de nos valeurs et de nos institutions aux plans local r gional et national Affirmer la primaut du droit l information et de la libert de l information ne devrait pas rebuter un peuple qui a d j conquis de haute lutte le droit d exister et de s exprimer dans sa langue Le Conclusion 175 Qu bec a les moyens l gaux de se doter d institutions capables d assurer cette d mocratie informationnelle Sans quoi sa destin e sera celle du mouton de Jean Baptiste BIBLIOGRAPHIE ASSEMBL E NATIONALE DU QU BEC COMMISSION DE LA CULTURE 2001 Mandat sur la concentration de la presse Qu bec Gouvernement du Qu bec novembre BERNIER MARC FRAN OIS 2005 L ombudsman de Radio Canada Qu bec Les Presses de l Universit Laval BOUTHILLIER BERTRAND et G RARD OUTREQUIN 2006 Neuro anatomie fonctionnelle site Web lt http www anatomie humaine com Neuro Anatomie fonction nelle html gt CONSEIL DE PRESSE DU QU BEC 1985 Droits et responsabilit s de la presse Montr al Conseil de presse du Qu bec DANTEN CHARLES 1999 Un v t rinaire en col re Montr al VLB diteur DELAUNAY ALBERT 1972 La Franc ma onnerie Humanismes n 92 93 mars avril DERIEUX EMMANUEL 2008 Droit des m dias 5 d Paris
73. telle nouvelle en premi re page ou dans le dernier cahier de la publier int gralement ou partiellement ou de ne pas la publier du tout acheter un m dia concurrent pour le r duire au silence imposer des directives politiques ses r dacteurs diminuer le budget consacr au journalisme d enqu te augmenter le budget r serv au journalisme de faits divers ou de divertissement abolir les ditoriaux diffuser des propos violant les droits fondamentaux d autrui transformer les divers m dias d un groupe de presse en succur sales de diffusion d une information concoct e dans une salle de r daction centrale annuler une mission de radio ou de t l pour plaire certains segments de l opinion publique ou certains pouvoirs cono miques ou politiques muter un journaliste jug trop curieux ou trop tenace dans ses interviews profiter des vides juridiques entourant Internet et la diffusion par satellite pour cr er des m dias parall les ou pirates etc 50 Manifeste pour le droit l information Dans les faits et bien que cela puisse sembler paradoxal pour cer tains nostalgiques des valeurs encore couramment admises mais p rim es libert de presse et libert de l information sont antinomiques contradic toires contraires oppos es De toute fa on une libert qui ne peut tre exerc e que par quelques uns n est plus une libert mais un privil ge 2 7 D finition du droit a l information
74. tudier directement le cerveau humain Entre autres Christian Keysers 2008 directeur du Neuro Imaging Center du Centre m dical universitaire de Groningen aux Pays Bas a montr que des neurones miroirs reli s au syst me limbique comman dent l empathie et l altruisme Joshua Greene 2008 du D partement de psychologie de l Universit Harvard Cambridge aux tats Unis a illustr le fait que lors de d cisions dites morales impliquant le sort de nos sem blables il y a conflit entre nos motions et nos jugements ration nels Et que ce sont souvent les motions qui l emportent Jonathan Haidt 2008 du D partement de psychologie de l Universit de Virginie estime qu une information g n tique ment encod e telle que la peur de l autre et de l tranger qui remonte au fond des ges quand l autre repr sentait un danger pour le clan et la tribu peut tre exploit e par un conditionne ment ad quat Donc une information tendancieuse fausse mais r p titive peut soit exa cerber soit faire dispara tre des comportements naturels inn s tels que l altruisme et l instinct de survie C tait l objectif de l entra nement des SS faire en sorte qu ils deviennent incapables de respect de la vie humaine 24 Manifeste pour le droit l information et de piti De m me les terroristes kamikazes fanatis s un point tel que l instinct de survie la compassion et l altruisme sont occult s par la vol
75. vi sibles longtemps ni es par ceux qui d tiennent le pouvoir politique et conomique mais qui concernent non plus seulement une partie du monde mais l ensemble de l humanit Devant cette situation pour galvaniser l opinion et justifier leurs actions nos dirigeants ne semblent pas avoir trouv de meilleure solution que d adopter la culture d une psychose de la peur comme strat gie de gouvernement On ensemence des faits ou des id es terrorisme pid mies etc r els exag r s voire invent s on les d veloppe et on les entretient jusqu maturit par une information dirig e ad quate de fa on contr ler l opinion publique Ce qui ne peut se faire qu avec la complicit active ou passive des moyens d information M dias et journalistes sont eux m mes victimes de cette vague soit qu ils y consentent parce que cette information correspond une structuration c r brale pr existante les ayant amput s de tout esprit cri tique soit qu ils soient pris dans une situation qui les d passe qui d passe leurs moyens et qui engendrant un sentiment d impuissance et d inutilit annihile tout esprit critique Nous sommes en pleine re d enfermement et d unidimensionnalit au sens marcusien de ces termes La civilisation informationnelle dont nous nous targuons ne sera civilisation que si elle repose sur la d mocratie informationnelle La d mo cratie tant une lutte de tous les instants a tous les niveaux la
76. 08 109 160 curiosit XII 5 6 15 51 52 103 D Danemark 95 159 Dani lou cardinal 57 DA Notice 154 D claration universelle des droits de l homme 31 Defence Press and Broadcasting Committee 154 d mocratie 17 37 38 83 110 128 145 147 149 165 174 d p che d Ems 121 de Virieu Fran ois Henri 145 177 Diderot 45 Diefenbaker John 133 dossiers secrets du Pentagone 132 Drudge Matt 98 Duplessis Maurice 135 E ditorial 49 106 107 ditorialiste 108 lection 10 69 76 77 85 89 91 99 125 135 161 lectoral 159 161 165 Enron 40 121 142 155 Index environnement XIII 4 9 13 15 17 19 21 22 24 44 50 56 79 81 82 103 108 119 126 128 130 152 153 155 157 166 quilibre 8 9 18 85 101 153 167 Erasme 100 Espagne 125 142 espionnage 10 41 74 131 136 ETA 135 tat d urgence 73 tats Unis 9 16 23 40 41 43 52 55 74 83 84 97 100 112 114 121 123 131 136 142 149 150 152 Europe 95 97 106 108 130 131 Executive Privilege 145 F F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec FPJQ 34 35 39 72 93 137 141 149 154 156 158 161 163 165 FI 137 Fillion Jeff 39 47 64 Finlande 157 Floride 84 force 8 73 102 110 128 135 162 fran ais 6 12 18 32 45 47 52 57 69 77 83 93 95 97 99 113 120 123 125 126 136 138 139 149 160 France 21 45 47 83 88 93 99 100 11
77. 102 104 111 114 115 120 122 124 125 130 137 140 142 145 148 154 156 158 160 168 170 172 174 178 179 journaux XII 10 12 14 25 31 38 44 48 64 66 85 87 89 93 98 102 104 106 112 125 130 133 159 kal idoscopique 96 kamikaze 24 69 Kennedy John F 41 42 52 YL Laborit Henri 4 12 18 21 178 La Croix 106 Laporte Pierre 123 134 135 La Presse 91 94 97 134 136 138 177 178 la une 95 LCN 139 141 Le Devoir 87 95 107 134 137 139 Le Jour 87 103 134 Le Monde 95 160 Le Soleil 134 138 139 147 L vesque Ren 112 127 libelle 31 66 73 164 loi XIII 8 35 37 39 52 55 63 67 70 73 75 77 78 84 89 97 108 129 131 133 141 147 149 152 157 166 168 172 loterie 71 M Magna carta 38 majorit 7 42 58 74 82 83 85 88 90 114 115 138 147 154 159 165 166 171 mandat 72 77 78 164 Manifeste pour le droit l information Maroc 169 McLuhan Marshall 7 10 81 173 178 m dia 8 12 44 49 54 91 93 98 100 105 107 108 120 125 131 132 160 Mesplet Fleury 46 93 Mongolie 80 Montesquieu 45 Montr al XI 8 18 33 46 68 79 85 92 94 99 103 131 133 135 136 138 146 156 177 179 multim dia 96 mutilation 21 23 25 114 124 126 N O narcose 82 Nations Unies 31 34 121 nazi 48 131 nazisme 24 Necker Jacques 88 Nehru Jawaharal 47 n oc phale 19 N ron Gilles 163 New York 46 94 97 101 123 1
78. 28 129 132 133 139 140 141 149 152 153 157 159 161 163 165 177 canadien 8 33 35 37 39 47 48 56 59 63 66 73 75 79 82 89 91 93 97 108 113 123 139 140 145 146 149 150 153 158 163 Canard encha n 57 136 Cano 91 139 141 canular 98 122 CanWest Global 48 139 141 Catherine de Russie 120 142 Caton 31 CBS 136 cerveau 12 16 19 21 26 82 126 128 130 178 Chamfort 132 Charbonneau Jean Pierre 137 charte 32 34 35 37 39 42 85 149 150 161 163 Chine 10 16 131 142 CHOI FM 39 47 64 78 Choquette J r me 35 137 149 circuits synaptiques 19 20 23 114 128 Clinton Bill 98 Code civil 70 Code criminel 42 47 52 63 66 68 69 71 72 74 120 152 158 comit 34 35 43 commanditaire 54 88 commission 43 72 81 107 133 140 154 156 160 Communes 35 74 133 164 Competition Commission 159 conditionnement 19 22 23 25 40 128 confidentialit 68 125 154 155 168 172 confidentiel 68 131 152 Manifeste pour le droit l information conscience 36 58 78 88 105 106 110 141 160 161 174 Conseil de presse du Qu bec 34 72 140 141 149 156 164 165 168 177 Consortium canadien de recherche sur les m dias 114 constitution 32 35 36 149 150 158 165 Cour sup rieure 39 64 147 152 Cour supr me 68 132 146 163 Crim e 94 crise d Octobre XI 34 56 58 73 123 131 136 137 crit re 42 55 57 1
79. 3 121 123 125 126 132 134 138 141 145 159 177 178 French 100 Front de lib ration du Qu bec FLQ 123 133 177 G Gendarmerie royale 53 75 152 GESCA 138 140 Goebbels 178 Gomery Commission 123 183 Gordon William 31 gouverneur en conseil 73 74 77 156 Grande Bretagne 148 154 159 Gu rin Guy 33 51 guerre 6 9 16 32 34 35 41 47 51 53 56 58 69 73 94 97 108 110 112 113 121 124 126 131 174 HK Havas 97 histoire 7 13 21 64 70 110 142 147 152 178 historique 93 110 120 Hitler Adolf 113 121 homme de la rue 86 99 humanit 4 25 50 145 174 Hussein Saddam 20 41 42 99 hypnose 130 I image 35 41 68 70 91 95 96 99 104 131 155 information XI XII XIII XIV 3 20 23 27 31 44 46 56 59 63 65 68 70 73 76 78 83 85 92 94 115 119 120 122 136 138 140 142 145 146 148 174 177 179 Internet XII 3 8 10 12 14 16 34 35 41 46 47 49 66 68 71 76 82 86 91 95 96 98 101 104 139 142 147 178 iPod 99 Irak 6 20 58 105 108 113 121 123 125 Iran 80 J K Jean XXIII 34 Jefferson Thomas 11 journal 3 44 46 48 64 67 72 76 83 84 87 91 93 101 104 107 130 134 135 138 140 147 157 160 184 Journal de Montr al 87 91 135 137 139 141 Journal de Qu bec XI 49 92 103 139 journaliste XI XIII 31 32 34 35 42 44 49 52 55 65 68 72 76 79 82 84 85 87 90 94 98 99 101
80. 31 177 179 Nixon Richard 112 142 145 objectivit 88 105 106 110 115 160 Office 125 168 opinion XI 11 12 27 31 36 45 47 49 58 86 88 89 93 99 104 106 108 111 112 115 124 125 142 145 147 153 174 177 178 Ottawa XI 35 39 48 53 70 77 129 139 152 165 177 Ottawa Citizen 152 P Pacte international relatif aux droits civils et politiques 32 pal oc phale 19 pal ocortex 19 127 128 Index parlement 91 parti 14 48 50 74 77 104 106 126 131 156 159 160 165 Paul VI 33 34 Pavlov 20 24 25 pavlovien 129 Pays Bas 23 100 159 166 P ladeau Pierre 87 135 perception 19 20 42 50 81 82 110 126 photographie 41 57 68 69 police 40 43 45 52 68 133 134 136 147 156 161 167 Pompidou Georges 123 Potemkine 120 Powell Colin 121 Power Corporation 138 Presse canadienne 133 138 protection 63 64 67 68 72 74 75 111 132 134 151 154 156 162 164 167 168 170 171 proximit 108 Prusse 121 public XI XIII 12 24 31 32 34 35 40 44 47 53 55 58 64 68 76 77 80 82 86 88 90 98 100 104 108 109 111 115 119 121 124 131 132 134 140 142 146 147 151 153 155 157 159 161 164 166 168 170 172 179 publicit 24 26 46 101 119 127 134 154 155 166 167 publique XI 7 27 37 38 45 47 49 52 57 58 67 72 86 88 89 92 108 112 115 124 125 131 142 145 148 153 155 157 167 174 Q
81. 6 17 38 45 46 55 65 88 100 130 145 149 154 160 Soci t de r dacteurs 160 sources 32 47 72 75 100 104 110 119 134 146 152 156 157 162 167 SS 23 24 subjectivit 96 105 109 111 Su de 150 157 159 166 Suisse 45 124 157 159 T tabloids 95 103 139 t l journal 57 91 104 107 134 161 t l phone 14 64 65 71 80 95 99 122 136 137 t l phonique 104 T l Qu bec 33 158 159 t l vision XII 3 10 12 14 16 35 39 41 47 53 65 67 76 78 80 82 85 87 91 92 94 99 101 103 104 106 107 125 129 133 135 140 142 151 152 154 158 161 terroriste 20 55 56 75 135 The Gazette 46 48 93 141 The Province 139 titre 4 25 64 73 75 76 102 106 110 111 132 158 159 Trenchard John 31 Trudeau Pierre Elliott 48 161 TVA 91 135 139 140 Manifeste pour le droit l information U V ubuesque 81 Union canadienne des journalistes de langue fran aise 161 United Press 97 138 Vancouver Sun 139 Vatican 33 Vid otron 87 139 violence 58 71 Virginia Tech 99 Voltaire 45 Voyenne Bernard 33 179 W Y 2 Washington 20 97 131 Watergate scandale de 112 136 142 145 178 Wiener Norbert 13 179 World Trade Center 113 Yougoslavie 25 125 151 YouTube 99 Z dossier 137 Tout ce qui entre dans le cerveau part le sang est de l information Porter atteinte l information c est porter atteinte au cerveau
82. 7 L invention des faits L occultation des faits L information dirig e La propagande simple La propagande environnementale La censure Les r gimes de libert factice CHAPITRE 5 LE CADRE INSTITUTIONNEL 5 1 5 2 5 3 5 4 J 5 6 3 7 N cessit d un code de l information Proclamation des principes rappel Accessibilit la source Libert du processus informationnel Le statut des entreprises de presse et des journalistes Les organes r gulateurs actuels Un projet de cadre institutionnel id al CONCLUSION BIBLIOGRAPHIE INDEX 54 55 63 64 79 90 105 117 120 122 124 126 127 130 132 143 145 149 151 154 158 161 165 173 177 181 AVANT PROPOS acu l information menac e au Canada depuis 1968 mais surtout depuis la crise d Octobre 1970 j avais publi un essai qui se voulait la d fense et l illustration du droit l information Manifeste pour la libert de l information 1971 C tait un livre pionnier de l avis de Pierre Trudel directeur du Centre de droit public de la Facult de droit de l Universit de Montr al Il fallut attendre l ouvrage de ce dernier en collaboration Le droit l information 1981 pour avoir une suite et un approfondis sement du sujet Depuis mis part des recueils de textes publi s l occasion de colloques l tude du droit l information n a pas suscit grand int r t L information serait elle moins menac e
83. 87 105 La libert de l information est donc le corollaire oblig du droit l information Elle est bien diff rente de la libert de presse traditionnel lement invoqu e qui elle autorise les m dias et les journalistes publier librement ce qu ils veulent pourvu que cela rapporte conomiquement ou politiquement Donc La libert de l information est la libert fondamentale de l individu et de la collectivit de chercher savoir de savoir et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre Mais pour que l information soit libre il est n cessaire que les entreprises de presse et les journalistes jouissent de la libert d action dans la recher che la r ception et la diffusion des faits et des id es autrement dit qu ils soient libres de pratiquer leur m tier dans le respect du droit du public l information Ce qui n est pas vident Dans le monde part ceux qui travaillent sur des th tres de guerre et qui sont volontaires pour suivre les soldats au combat on compte chaque ann e en moyenne une bonne trentaine de journalistes qui sont assassin s de 130 150 qui sont emprisonn s et de 800 1 000 qui sont victimes de menaces voire de coups et blessures Dans un pays aussi paisible et d mocratique que le Canada on a d j vu des ministres provinciaux exercer des pressions t l phoniques sur des journalistes de la t l vision juste avant leur entr e en ondes des minist
84. ABORIT HENRI 1968 Biologie et structure Paris Gallimard LABORIT HENRI 1970a L homme imaginant Paris Union g n rale d ditions LABORIT HENRI 1970b L agressivit d tourn e Paris Union g n rale d ditions LABORIT HENRI 1973 Soci t informationnelle Paris ditions du Cerf LAGRAVE JEAN PAUL DE 1980 Histoire de l information au Qu bec Montr al La Presse LEVITT D STEPHEN ET STEPHEN J DUBNER 2006 Freakonomics Paris ditions Deno l LIPMAN WALTER 1965 Public Opinion New York The Free Press MALER HENRI 2005 Droit l information et droit d informer ACRIMED MALSON LUCIEN 2002 Les enfants sauvages Paris ditions 10 18 MARCUSE HERBERT 1968 L homme unidimensionnel Paris Editions de Minuit MCLUHAN MARSHALL 1968a La galaxie Gutenberg Paris Editions du Seuil MCLUHAN MARSHALL 1968b Pour comprendre les m dias Montr al Editions HMH MUHLMAN GERALDINE 2004 Une histoire politique du journalisme Paris Presses universitaires de France OCKRENT CHRISTINE 1997 La libert de la presse Toulouse Editions Milan ORGANISATION DE COOPERATION ET DE DEVELOPPEMENT ECONOMIQUES 2002 Comprendre le cerveau vers une nouvelle science de l apprentissage Gen ve OCDE PAGE PIERRE 2007 Histoire de la radio au Qu bec Montr al Fides PRUJINER ALAIN ET FLORIAN SAUVAGEAU dir 1986 Qu est ce que la libert de presse Montr al Bor al PUD
85. DEPHATT ANDREW 2004 The Right to Information Practical Guidance Note Gen ve Programme des Nations Unies pour le d veloppement RAMONET IGNACIO 1999 La tyrannie de la communication Paris Editions Galil e SAINT JEAN ARMANDE 2002 Ethique de l information Montr al Les Presses de l Universit de Montr al SITES WEB DE LA FEDERATION INTERNATIONALE DES JOURNALISTES NATIONAL COALITION AGAINST CENSORSHIP REPORTERS SANS FRONTIERES Bibliographie 179 SORMANY PIERRE 2000 Le m tier de journaliste Montr al Bor al TRUDEL PIERRE et al 1981 Le droit l information Montr al Presses de l Universit de Montr al TRUDEL PIERRE 1992 Droit l information et vie priv e Montr al ditions Th mis TRUDEL PIERRE 1996 L int r t public principe du droit la communication Paris ditions Victoires VOYENNE BERNARD 1970 Le droit l information Paris ditions Aubier Montaigne WIENER NORBERT 1948 Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine New York MIT Press SITES WEB F d ration internationale des journalistes lt http fr wikipedia org wiki F C3 AId C3 A9ration_internationale_ des_journalistes gt Greene Joshua lt http www wijh harvard edu jgreene gt Haidt Jonathan lt http people virginia edu jdh6n gt National Coalition Against Censorship lt http www ncac org home cfm gt Reporters sans fronti res lt htt
86. G8 consid r s comme les plus puissants du monde que l on trouve le plus grand nombre d tablissements d enseignement sup rieur de cha nes de journaux de stations mettrices et de r cepteurs de radio et de t l vision ainsi que de foyers branch s sur Internet 1 5 Besoin politique L OUTIL DE PARTICIPATION L information tant un besoin biologique psychologique social et cono mique elle est in vitablement devenue un besoin politique Ne serait ce que pour savoir quelles sont les d cisions des gouvernements et les lois dans les domaines qui nous affectent et venu le temps des lections quels sont les partis en lice leurs programmes leurs leaders leurs candidats C est donc un outil de participation politique la fin du xvi si cle le pr sident Le besoin d information 11 am ricain Jefferson disait Le fonctionnement de nos gouvernements d pendant de l opinion du peuple le tout premier objectif devrait tre de le maintenir inform et si j avais d cider si nous devrions avoir un gouver nement sans journaux ou des journaux sans gouvernement je n h siterais pas un moment pour pr f rer la derni re solution Mais j ajouterais que chaque homme devrait les recevoir et tre capable de les lire Hohenberg 1971 p 69 traduction libre L OUTIL DE GOUVERNEMENT L information est aussi un outil de gouvernement Historiquement ce sont les rois qui les premiers ont tabli les services de messa
87. Quoi qu il en soit il est interdit de faire para tre des annonces de m dicaments destin s provo quer un avortement ou r tablir la virilit sexuelle ou gu rir de maladies v n riennes C C art 162 ou incitant parier ou gager sur le r sultat d une partie disput e C C art 202 et 206 sauf s il s agit d une loterie organis e ou autoris e par les gouvernements ou encore de loteries de charit dont le co t des billets ne d passe pas 2 et les prix 500 3 1 3 Limitations destin es prot ger la s curit mat rielle des individus et des collectivit s LES PERSONNES Il est interdit de transmettre des menaces de mort ou de blessures peine maximale de cinq ans C C art 264 1 Ajoutons qu en vertu des articles 21 et 22 il est interdit d encourager quelqu un commettre une infraction bien que ces deux articles ne mentionnent pas sp cifiquement la presse crite parl e ou t l vis e ils ne les excluent pas non plus Il est interdit d accomplir un acte en vue d alarmer Sa Majest ou de violer la paix C C art 49 or publier et diffuser sont des actes Il est interdit de publier toute propagande haineuse qui pourrait troubler la paix ou entra ner un g nocide contre un groupe identifiable par la couleur la race la religion l origine ethnique ou l orientation sexuelle que ce soit par t l phone radiodiffusion ou autres moyens de commu nication visuelle ou sonore et mot
88. a t maintenant la v rit les autorit s n ont pas encore d baptis le pont Pierre Laporte a Qu bec Tout ce qui touche au Front de lib ration du Qu bec a fait l objet d enqu tes et a t publi mais on ne sait toujours pas qui tait membre de la myst rieuse cellule Dieppe Royal 22 qui officiellement est responsable de l assassinat de Pierre Laporte le 17 octobre 1970 Ces exemples datent de pr s de quarante ans et se sont d j estom p s dans la m moire collective mais encore aujourd hui aux Etats Unis le retour des corps de soldats morts en Irak se fait dans la plus grande discr tion pour ne pas alarmer la population Chez nous malgr les travaux de la Commission d enqu te du juge Gomery sur le scandale des commandites en 2005 on ne sait toujours pas si les instructions venaient vraiment du bureau du premier ministre comme certaines des personnes impliqu es l ont 124 Manifeste pour le droit l information affirm Il peut tre utile de pr server la confiance de la population dans ses institutions et c est sans doute pour cela que les gouvernements h sitent publier certaines informations Mais pendant la Seconde Guerre mondiale quel mobile a pouss les gouvernements britannique et am ricain touffer l information concernant la campagne d extermination des Juifs entreprise en Allemagne information officiellement transmise par le gouvernement polonais en exil Londres d s le mois d
89. a collec tivit et des enqu tes polici res Il est compos de six membres soit deux repr sentants des moyens d information deux repr sentants des journalistes et deux repr sentants du public Ses avis n ont pas de caract re ex cutoire Tout litige d coulant de l application de la pr sente loi ou de toute autre loi concernant l information doit d abord tre soumis au Conseil sup rieur de l information qui d cide de la mani re dont il doit tre arbitr CONCLUSION Ave disait La langue est la meilleure et la pire des choses De m me pourrait on dire L information est la meilleure et la pire des choses selon qu elle est libre ou non Le village global pr vu par Marshall McLuhan 1968a d s 1962 est r alis Gr ce aux nouvelles technologies de communication de notre salon sur une simple pression du doigt nous pouvons instantan ment savoir ce qui se passe dans le monde entier m me si nous n en avons pas vraiment besoin L information n est pas encore devenue la principale industrie comme le pr voyait McLuhan mais nous vivons tout de m me dans ce qu il appelait la galaxie Marconi Cette volution technologique va d ailleurs de pair avec l volution de l conomie mondiale dont elle est la fois l une des causes et l un des effets Les grandes organisations qu elles soient priv es but lucratif sans but lucratif parapubliques ou gouvernementales sont comme toutes les or
90. a parole la parole alli e au geste donc l audiovisuel ou l crit qui est une succession de signes conventionnels sur un support Aucun moyen de communication n a entra n la disparition des autres nous continuons changer et partager des informations uni quement par gestes uniquement par la parole en parlant et en faisant des gestes en m me temps et en crivant Nous utilisons des outils s maphore porte voix t l phone radio cin ma t l vision affiches livres journaux et Internet Ce sont les m dias Mais il y en a d autres voici un exemple que certains trouveront trivial l emballage d une bo te de biscuits contient plus d informations sur ce que je mange que toutes les annonces publicitaires ou tous les articles publi s par les m dias traditionnels sur cette m me marque de biscuits DE L IMM DIAT AU MEDIAT Il n y a que des diff rences d instantan it et de complexit entre une infor mation ayant un caract re purement biologique et imm diat la gu pe la friandise l orage le pr dateur ou l agresseur et qui conditionne direc tement sinon ma survie du moins la qualit de ma vie et une information m diate ayant un caract re purement social conomique ou politique communiqu e par les m dias le concert rock le d c s d un artiste la ferme ture de l usine le scandale politico conomique la d faite de mon parti la posologie de mon m dicament et qui conditionne indirectement sin
91. action de la part des jeunes des banlieues fran aises l automne 2005 la seule fa on qu ils ont trouv e de faire conna tre leurs difficult s d int gration et d emploi leur manque d avenir a t de se r volter et d incendier des voitures Quels sont donc les moyens dont dispose la population pour faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre DROIT DE R PONSE R TRACTATIONS ET RECTIFICATIONS Le droit de r ponse est celui de tout individu ou groupe d exiger que les m dias qui l ont injustement trait ou attaqu publient sa version des faits Ce droit est reconnu l galement dans la plupart des pays europ ens en France depuis la Loi de la presse de 1881 mais pas directement dans les pays anglo saxons Dans ces derniers dont le Canada le droit de r ponse est remplac par le qualified privilege I faut tre anglais et juriste pour bien comprendre cette notion si un diteur de journal ne publie pas la r ponse de la personne qui se sent attaqu e injustement il perd son qua lified privilege c est dire son immunit contre toute poursuite ventuelle 84 Manifeste pour le droit l information en dommages et int r ts Autrement dit chez nous personne n a le droit d exiger la publication de sa r ponse mais si le journal ne la publie pas il perd son droit l immunit C est donc l diteur d valuer les risques de poursuites en diffamation si le plaignant n est pas
92. aide en cas d assignations compara tre ou de poursuites imposent aux journalistes le respect des r gles d ontologiques courantes Sauf que les conventions collectives ne sont pas toujours respec t es par les employeurs preuve tous les griefs syndicaux qu elles sont des ententes ren gociables p riodiquement conditionn es par le rapport de force patronat syndicat et par les circonstances et enfin qu elles ne concernent que les deux parties impliqu es et indirectement leur public particulier mais en aucune fa on l ensemble de la soci t et la l gislation qui la r git LES OMBUDSMANS DES M DIAS Les grands m dias mettent la disposition de leurs journalistes un guide sur les normes et pratiques journalistiques Certains se sont dot s d un ombudsman de l information qui th oriquement est cens r pondre aux dol ances du public mais qui sera toujours soup onn de d fendre la r pu tation de l entreprise C est d ailleurs la question que pose Marc Fran ois Bernier 2005 propos de celui de Radio Canada Protecteur du public ou des journalistes Le cadre institutionnel 163 Il est impossible de r sumer dans le cadre de cet ouvrage toute l affaire Gilles N ron relationniste Bornons nous mentionner que apr s la diffusion d un reportage par la Soci t Radio Canada Gilles N ron voulant r tablir des faits erron s le concernant s est adress ses auteurs qui non seulement
93. aient que advenant l accession du Qu bec la souverainet le gouver nement f d ral allait supprimer les allocations familiales et de ch mage ainsi que les pensions de vieillesse Propagande s adressant directement au pal ocortex qui en d finitive semble avoir triomph des explications rationnelles de Ren L vesque Il n y a pas que les partis politiques ou les gouvernements qui ont les moyens de lancer des campagnes de propagande Les entreprises mettant sur le march des biens de grande consommation automobiles boissons gazeuses produits alimentaires cosm tiques m dicaments autre fois tabac font une publicit qui est en fait de la propagande pure et simple Mais dans ce domaine le consommateur parvient souvent distinguer le vrai du faux et faire la part des choses il a parfois des besoins pr cis et il sait ce qui lui convient malgr leur publicit tonitruante et triompha liste les fabricants am ricains d automobiles sont au bord de la faillite Le consommateur peut s informer aupr s d organismes de d fense de ses droits ou en lisant les m dias sp cialis s dans la consommation et il est de plus en plus prot g par les lois Les fabricants de voiture sont oblig s de rappeler les v hicules d fectueux les conserveries d indiquer la nature et la quantit des ingr dients certains m dicaments sont interdits certaines entreprises font face des poursuites judiciaires et sont parfois condamn es
94. ant les proc d s de fabrication et les op rations commerciales qui pourraient profiter la concurrence On l a dit l interd pendance entre l activit des grandes organi sations industrielles et commerciales la population et les autorit s gouver nementales est telle que cette activit rel ve de plus en plus de l int r t public Une fois ce constat fait on est forc d admettre que la transparence des op rations industrielles et commerciales ind pendamment du fait qu elle est de plus en plus consid r e l interne comme un avantage dans la gestion des ressources humaines est devenue une n cessit l externe puisque depuis les affaires Enron et Andersen l image publique des orga nisations est devenue l un de leurs actifs les plus pr cieux Une loi portant garantie constitutionnelle devrait tablir le principe de la publicit des op rations industrielles commerciales financi res et fiscales et prot ger les divulgateurs d actes r pr hensibles Une commission mixte ind pendante pourrait d terminer la nature des entreprises soumises l obligation de transparence et le degr de confidentialit dont elles peuvent malgr tout s entourer pour pr server leurs int r ts conomiques l gitimes LES INDIVIDUS Toutes les constitutions garantissent comme tant naturels et fondamentaux les droits de la personne la dignit la vie priv e et l intimit Mais elles devraient aussi garantir la pr
95. apr s avoir t fonci rement apathique devient fonci rement subjectif La population allemande vivant passivement les ann es noires de la d pression conomique et de l inflation galopante s est au d but des ann es 1930 enthousiasm e pour le national socialisme et son chef Adolf Hitler Au printemps 2003 la population am ricaine traumatis e par les attentats contre le World Trade Center le 11 septembre 2001 avait besoin d une revanche et elle a endoss unanimement le projet de guerre en Irak Ceux qui ont tent de d montrer que l Irak tait tranger la vague de terrorisme et ne poss dait pas d armes de destruction massive taient consid r s comme complices des ennemis la France s tant oppos e cette aventure politico militaire les Am ricains ont cass les bouteilles de vins fran ais et d baptis les French Fries pour les appeler Freedom Fries Au Qu bec la population y compris les nationalistes ardents qui avait subi sans broncher pendant des ann es le bombardement publicitaire des commandites f d rales a en 2005 unanimement condamn les mal versations ayant accompagn ce programme M me r action massive en 2006 contre les projets de construction de la centrale thermique du Suroit et de la privatisation du mont Orford Tous les arguments logiques que l on pourrait mettre n y peuvent rien et les m dias qui s y hasarderaient risqueraient aussi de perdre leur cr dit On le savait depui
96. arant totalement inconstitutionnelle Dans son avis le juge Abbott crit notre traduction Le droit la libert d expression d opinion et de critique sur les mati res de politique publique et d administration publique et le droit de discu ter de telles mati res qu elles soient sociales conomiques ou politiques sont essentiels au fonctionnement d une d mocratie parlementaire comme la n tre Le juge Rand va un peu plus loin et crit notre traduction L opinion publique exige la condition d un acc s virtuellement libre de tout obstacle unobstructed aux id es et leur diffusion archives judiciaires sur Internet Dans l affaire H bert c le Procureur g n ral du Qu bec 1966 le juge Casey fait remarquer on doit garder l esprit qu une critique raisonnable exprim e loyalement est essentielle notre mode de vie et est un principe qui doit tre prot g tout prix Le droit de critiquer maintenant bien tabli devient un facteur d cisif Si ce qui est dit ou crit ne d passe une critique juste alors on a rendu service au public Rapport judiciaire communiqu l auteur par Pierre Trudel notre traduction Dans En c Le Soleil 1976 une affaire de diffamation le juge Jacques Dufour de la Cour sup rieure du Qu bec d cide que Emmanuel En devenait un homme que le public avait le droit de conna tre le public avait le droit de savoir s il tait un homme d une
97. ates et ayant ensuite menti l opinion publique le magazine Time avait 112 Manifeste pour le droit l information publi un essai intitul Is Nobody Indignant Anymore Plus personne ne s indigne dans lequel il s tonnait que la r v lation des turpitudes de ses dirigeants n arrivait pas mouvoir la population La situation non seulement n a pas chang mais elle a empir on l a vu les tirages des journaux quotidiens ne cessent de baisser de m me que les cotes d coute des journaux t l vis s La complexit des probl mes collectifs la multiplication sinon des malversations du moins des erreurs des dirigeants et la conviction que c est toujours la m me chose qu on prend les m mes et on recommence que leur participation n est que fictive qu ils sont impuissants rendent les citoyens d sabus s m fiants incr dules non int ress s SATI T galement la multiplication des informations de toutes sortes provenant de toutes parts finit par provoquer un sentiment de sati t qui engendre le d sint r t Surtout que la plupart de ces nouvelles sont mauvaises les ruptions volcaniques raz de mar e tornades accidents maritimes et fer roviaires s ajoutant aux sc nes de guerre de r volutions de famines aux d nonciations de scandales et aux alertes aux pand mies submergent le public pour qui ce genre d information devient la norme quotidienne Trop c est trop D autant plus qu
98. ation g n rale est r gie par des l gislations f d rale et provinciale qui parfois se compl tent parfois se chevauchent ou se r p tent laissant en chemin quelques vides juridiques qu il faudrait combler Dans le domaine des m dias la tendance la concentration s est renforc e Les entreprises de presse sont maintenant et plus que jamais des conglom rats traitant l information comme un produit de grande consommation destin au public le plus large possible et soumis a la loi du profit D ou une recherche constante de tout ce qui peut augmenter les tirages et les cotes d coute Dans ces conditions et de l aveu m me des journalistes de moins en moins nombreux pour couvrir la m me actualit la s curit d emploi a tendance rel guer au second plan l adh sion aux principes d ontologiques et l ardeur pour les d fendre Un cadre l gislatif est n cessaire En r sum nous nous proposons de rappeler que l information est un besoin vital qui conditionne la survie ou la qualit de vie des individus et de la collectivit d montrer partir des plus r cents travaux scientifiques qu une information partiale vici e ou pervertie peut porter atteinte aux facult s mentales permettant l homme d appr hender et de comprendre son environnement revendiquer le droit du public l information comme tant le fondement d un comportement conforme la finalit de l homme et qu il ne peut s exercer que dans
99. ce qui ne l a pas emp ch d avoir donn naissance la d mo cratie parlementaire Les tats Unis ont une constitution qui date de la fin du xvi si cle dont l interpr tation volue au fur et mesure des besoins Dans les pays de droit latin moins pragmatiques mais plus cart siens on difie des cadres constitutionnels logiques que l on ne respecte pas toujours et que l on change quand ils ne font plus l affaire Dilemme outre le partage des comp tences entre le f d ral et le provincial nous sommes r gis au Qu bec par un droit criminel anglo saxon et un droit civil d inspiration fran aise Depuis les ann es 1980 la F d ration professionnelle des journa listes du Qu bec le Conseil de presse du Qu bec le Barreau du Qu bec la Ligue des droits et libert s les centrales syndicales r clament une solution l gislative globale mais sans succ s jusqu maintenant Ce code de l infor mation devrait englober et r gir les principes les moyens d information les agents de l information et les organes r gulateurs de fa on r duire les limitations l information au minimum requis pour prot ger les individus la soci t et l tat pr venir et punir les atteintes la libre circulation de l information et assurer le respect et l exercice du droit l information de tous et chacun dans tous les domaines Dans ce voyage en Utopie nous ferons un rappel comment de la situation existante ici et ailleurs et no
100. chaque fois provoque les protestations des organisations professionnelles de journalistes et des propri taires de m dias Historiquement et g n ralement les tribunaux donnent raison aux juges de paix ayant mis les mandats de perquisition On touche l le probl me de la protection des sources journalistiques Une entente conclue entre d une part la magistrature qu b coise et d autre part le Conseil de presse du Qu bec la F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec FPJQ et la F d ration nationale des communica tions FNC conseille aux juges de n accorder ces mandats que s il n existe aucun autre moyen de trouver des preuves LA JUSTICE On a vu que les juges peuvent d cr ter le huis clos s ils estiment qu il est dans l int r t de la moralit publique du maintien de l ordre ou de la bonne administration de la justice ou pour viter toute atteinte aux relations internationales ou la d fense ou la s curit nationale C C art 486 1 et 3 Les journalistes qui enfreignent les directives du juge s exposent une accusation d outrage au tribunal De m me Lorsque la permission de se s parer est donn e aux membres d un jury aucun renseignement concernant une phase du proc s se d roulant en l absence du jury ne peut tre publi e dans un journal ni dans une mission radiodiffus e avant que le jury ne se retire pour d lib rer C C art 648 1 Enfin on p
101. chimie la microscopie lectronique et l imagerie par r sonance magn tique Le droit DE l information n a pas suivi Le droit l information non plus Il demeure dans le royaume des valeurs morales et sociales valeurs nobles mais floues mal d finies car elles m mes tributaires de concepts mouvants au premier chef la d mocratie parlementaire qui varie d une poque l autre d un pays l autre d un continent l autre selon la culture et les int r ts en jeu notre d mocratie actuelle n a rien voir avec ce qu elle tait il y a un si cle ni avec ce qu elle est en Asie Il faut donc sortir le droit l information de ce royaume des valeurs pour le fonder sur des r alit s biologiques r cemment et scientifiquement prouv es valables maintenant comme plus tard ici comme ailleurs t Droit l information et int grit psychophysiologique de l homme Toute l information que nous recevons parvient par nos sens jusqu au cerveau o elle est trait e et d o elle repart pour commander notre r ac tion L information a un caract re biologique et on ne peut plus comme du temps de Descartes et de Pascal consid rer le corps comme relevant de la mati re et l esprit comme tant une esp ce de fluide distinct de la mati re et relevant de l ther insaisissable et myst rieux Cette conception est encore malheureusement partag e par beaucoup de gens qui voient l information comme relevant uniquement de l
102. d cide de se saborder mais d organiser une campagne pour provoquer en 1969 la fondation de la F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec La FPJQ s est dot e d une charte d ontologique puis d un guide d ontologique et a toujours d fendu avec ardeur la profession journalistique Rejetant toute id e de contr le quel qu il soit elle s oppose avec non moins d ardeur sa transformation en ordre professionnel qui la soumettrait aux exigences l gales r gissant ces organismes et comme nous 162 Manifeste pour le droit l information l avons d j soulign elle s accroche encore au vieux principe de la libert de presse qui nous croyons l avoir d montr non seulement ne garantit nullement la libert de l information et l exercice du droit l information mais leur serait plut t contraire LES CONVENTIONS COLLECTIVES Depuis les ann es 1980 la plupart des syndicats de journalistes notam ment ceux qui sont affili s la F d ration nationale des communica tions Conf d ration des syndicats nationaux ont fait inclure dans leurs conventions collectives des clauses dites professionnelles Ces clauses tablissent les principes de droit l information et de libert de l information temp rent la libert de presse de l diteur en assurant aux jour nalistes une protection contre les pressions internes caract re politique ou commercial et contre les pressions externes protec tion des sources
103. dans des applications particuli res plut t qu universelles En 1969 les membres du comit de direction de la toute nouvelle F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec FPJQ confondaient encore le droit l information tel qu il tait d fini par la charte des Nations Unies le droit de recevoir des informations sans garantie sur leur authen ticit et le droit l information proclam par Jean XXIII et Paul VI le droit universel inviolable et inalt rable de l homme moderne puisqu il est fond dans la nature de l homme Dans son site Internet la m me FPJQ expose encore actuellement son objectif comme tant la d fense de la libert de presse et du droit l information deux notions qui on le verra plus loin sont contradictoires Pour sa part le Conseil de presse du Qu bec dans sa brochure Droits et responsabilit s de la presse entretient la m me confusion Dans bien des ouvrages r cents sur le sujet on dirait que le droit l informa tion n est envisag qu contrec ur comme un avatar de la traditionnelle et sacro sainte libert d expression et de la libert de presse et d ailleurs uniquement dans le domaine des m dias d information traditionnels N GATION D s 1970 l occasion de la fameuse crise d Octobre le gouvernement f d ral du Canada appliquait la Loi sur les mesures de guerre maintenant abrog e qui pr voyait les mesures a prendre en cas de guerre ou d in sur
104. de Lyon et qui avait t conseiller du Vatican L information moderne et le droit l information 1969 et celui du directeur de l cole sup rieure de journalisme de Lille Bernard Voyenne Le droit l information 1970 qui peuvent tre consid r s comme les deux ouvrages fondateurs de ce principe Il faut mentionner les affirmations g n reuses mais impr cises d auteurs am ricains sur le Right to Know En toute humilit avec l aide du juriste qu b cois Guy Gu rin qui fut un temps pr sident directeur g n ral de Radio Qu bec devenu par la suite T l Qu bec j ai suivi la voie ainsi trac e en publiant le Manifeste pour la libert de l information 1971 qui tait le premier essai canadien traitant du droit l information comme tel Sauf erreur ou omission rien d autre n a t publi sur ce sujet au Qu bec depuis les travaux rudits de Pierre Trudel et de son quipe de l Universit de Montr al 1981 34 Manifeste pour le droit l information 2 2 Reconnaissance du droit l information CONFUSION peine n le droit l information a t l objet de toutes les confusions et de toutes les attaques possibles et imaginables et il l est encore Quand on lit les articles et les blogues publi s sur Internet en cherchant droit l information on est stup fait de constater quel point cette notion est encore impr cise fait l objet d acceptions r ductrices et est utilis e
105. de cette information cir culante sont modifi es artificiellement de fa on qu elles ne correspondent plus aux gens aux faits aux lieux ou aux situations la repr sentation que nous en avons ne correspondra plus la r alit et notre r action et nos comportements ne seront plus appropri s aux faits la situation ou aux v nements L individu ainsi leurr sera en d s quilibre avec la r alit C est ce qui fait le succ s des farces et attrapes ou des gags de th tre et de cin ma mais c est galement le drame de ceux qui en sont victimes Dans un registre plus grave c est aussi le drame des gens dont la perception des faits aura t alt r e par une indisposition ou une invalidit ou par une transmission erron e ou fallacieuse de la r alit Par exemple enthou siasme de la population et des m dias am ricains au printemps 2003 a t caus par les fausses informations transmises par le gouvernement de Washington sur les pr tendues armes de destruction massive de l Irak et sur les pr tendus liens entre le dictateur Saddam Hussein et l organisation terroriste Al Qa da L INFORMATION STRUCTURANTE L information circule le long de circuits synaptiques qui peuvent tre immua bles parce qu ils font appel des acquis h r ditaires comme le r flexe de pr hension la vue de la nourriture ou celui de fuite ou de d fense la perception d une menace L information peut aussi circuler selon des cir cuits sy
106. de l Association canadienne de la radio et de la t l vision de langue fran aise Aur le Pelletier d clarait devant une commission de l Assembl e nationale A la suite de ces r unions avec les corps policiers nous avons dress un plan d action pour que l information soit pr sent e de fa on beaucoup plus ordonn e en vitant autant que possible le sensationnalisme pour permettre galement l autorit en place de ne pas perdre le contr le de la situation Il y a m me des directives qui ont t transmises aux postes de radio et de t l vision par l entremise de la Commission de police du Qu bec Journal des d bats Commissions parlementaires 3 session 20 l gislature n 136 p B 8730 31 et 32 Qu adviendrait il aujourd hui si une situation d urgence comparable se reproduisait 4 7 2 Pressions juridiques et conomiques ASSIGNATIONS COMPARA TRE L abus des saisies administratives et des poursuites judiciaires pour des d lits de presse r els ou suppos s quivaut dans les faits du harc lement de caract re politique destin asphyxier financi rement les organes d infor mation vis s Et inciter les journalistes pratiquer l autocensure Peuvent tre galement assimil es des pressions les assignations compara tre et t moigner devant les tribunaux adress es des journalistes ayant obtenu des informations confidentielles ou les saisies de notes cass
107. des objectifs de gouvernement et n ont pas de valeur juridique tant que l tat n a pas mis en place les structures et les moyens pour les satisfaire exemple les droits la sant et l ducation dont la satisfaction demeure conditionnelle aux moyens financiers mis la disposition des h pitaux et des universit s Ensuite parce que l article 44 ne donne pas de d finition du concept de droit l information ce qui lui te son caract re d appartenance intrins que l individu du fait qu il est homme et cause de l impr cision qui entoure le concept ce qui carte tout argument juridique pour le faire appliquer Dans les faits d ailleurs rares sont les personnes qui s en sont pr values avec succ s devant les tribunaux Tout comme pour la constitution canadienne la Charte des droits et libert s de la personne devrait donc proclamer le droit l information et son corollaire la libert de l information dans le chapitre des libert s et des droits naturels fondamentaux et les d finir en ces termes Le droit l information est le droit naturel et fondamen tal de l individu et de la collectivit de savoir et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre La libert de l information est la libert naturelle et fon damentale de l individu et de la collectivit de chercher savoir de savoir et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre Ces deux d f
108. des sources se baser sur les faits plut t que sur les on dit faire preuve d humilit en admettant que sa grille de pens e n est pas universelle et lutter contre les concepts vid s de leur sens original comportant en eux m mes leur propre contradiction intrins que mais politiquement corrects et admis comme des valeurs immuables depuis la bombe nucl aire propre jusqu l imposition de la d mo cratie en passant par la libert conomique et le Coke diet Surtout savoir se d partir de ses go ts de ses int r ts de ses opinions de ses pr jug s de ses tats d me et de conscience Mais attention a force de vouloir tre neutre on risque de d per sonnaliser et de d shumaniser la communication de l information Rendre la v rit inint ressante est un autre moyen de d truire l objectivit On peut rester objectif tout en soulignant le caract re particulier de tel v nement ou de telle prise de position montrer son importance relative en donnant ses causes et en d crivant ses effets pr visibles tre objectif ne veut pas dire d courager le lecteur l auditeur et le t l spectateur en pr sentant des faits bruts sans explication Essayer de faire comprendre en passant du cas concret et isol pour en arriver aux concepts g n raux largir en passant du connu aux principes existentiels qui sous tendent ou se d gagent du fait connu c est amener les gens un niveau de r flexion auquel ils n ont
109. dio et de t l vision et enfin deux cas de journalistes intercept s et battus par des policiers Fin des ann es 1970 l auteur de ces lignes a t victime d une campagne de coups de t l phone anonymes pour l inciter couper ses contacts avec une personne bien en place dans les hautes sph res du gouvernement f d ral puis en 1980 du vol par effraction son domicile de son dossier sur la crise d Octobre Cela peut aller beaucoup plus loin Jean Pierre Charbonneau qui avant d tre d put l Assembl e nationale du Qu bec tait courri riste judiciaire pour Le Devoir a chapp de peu la fin des ann es 1960 une tentative d assassinat par balles Tout r cemment le 13 septembre 2000 Michel Auger qui enqu tait sur les Rockers une bande de motards vivant du trafic de drogues a re u six balles de revolver tir es par un tueur dans le terrain de stationnement du Journal de Montr al Michel Auger a mira culeusement surv cu et n en continue pas moins son travail de journaliste Au Moyen Orient en Am rique du Sud entre autres les enl vements et ex cutions de journalistes sont monnaie courante En Russie au cours des vingt derni res ann es pr s de 250 journalistes sont d c d s de mort violente accidents spectaculaires suicides assassinats par des tueurs qui n ont jamais t arr t s Chaque ann e la F d ration internationale des journalistes FIJ et Reporters sans fronti res RSF publie
110. droit l information qui sera proclam par Le droit 33 le pape Paul VI en 1964 Signalons que les Nations Unies tant toujours prudentes ce Pacte international relatif aux droits civils et politiques n est entr en vigueur que dix ans plus tard soit en 1976 LA PROCLAMATION PONTIFICALE Il faudra attendre 1963 et rendre C sar ce qui est C sar et Dieu ce qui est Dieu Car c est l glise catholique et romaine qui dans la foul e du concile Vatican Il pour la premi re fois et sans quivoque a proclam dans l encyclique Pacem in terris du pape Jean XXIII le droit de tout tre humain une information objective 11 avril 1963 Conform ment au d cret conciliaire Inter Mirifica 4 d cembre 1963 Rome fonde une Commission pontificale sur les moyens de communication sociale qui tudie les tenants et les aboutissants de ce nouveau principe Puis le nouveau pape Paul VI recevant le 17 avril 1964 les membres du S minaire des Nations Unies sur la libert de l information d clare solennellement Le droit l information est un droit universel inviolable et inalt rable de l homme moderne puisqu il est fond dans la nature de l homme D claration d autant plus remarquable qu elle n tait bas e que sur des valeurs humaines et morales alors que l on ignorait encore tout du caract re biologique de l information Apr s il y a eu le livre de Joseph Folliet professeur aux facult s catholiques
111. du monde entier avec tout leur bagage de connaissances En cette re de mondialisation les changes de technologies deviennent de plus en plus fr quents on n exporte plus tellement les biens en tant que tels mais les informations qui permettront de les produire sur place moindre co t La Chine non seulement attire hommes d affaires capitaux et techniciens mais elle ach te les technologies pour produire chez elle les mat riels qui lui permettront de concurrencer chez eux les auteurs de ces technologies LA PREMI RE MATI RE PREMI RE Au fur et mesure que le travail diminue le besoin d information augmente Les technologies se perfectionnent les machines remplacent l homme le travail physique tend dispara tre pour c der la place des activit s de programmation d ordinateurs et de surveillance d outils robotis s D s 1968 Marshall McLuhan affirmait que l information deviendrait la premi re mati re premi re et que toute l activit des hommes consisterait chercher recueillir et diffuser de l information On en est l ce besoin d information mati re premi re est tel de nos jours que l espionnage n est plus exclusivement politique ou militaire il est de plus en plus industriel L information est un moyen d autod fense des peuples Il semble y avoir un lien direct d ailleurs entre le niveau de d ve loppement conomique des pays et leurs infrastructures informationnelles c est dans les pays du
112. du roi ta blissait l int r t public c est encore le cas dans certains pays notamment ceux dirig s par un potentat galement dans les pays islamistes o l int r t public est subordonn l interpr tation plus ou moins rigoriste que les dirigeants font de la loi religieuse Dans nos d mocraties la notion d int r t public n est pas un sujet pol mique sauf en ce qui concerne les mesures de s curit prises pour contrer le terrorisme que certains trouvent exag r es et contraires aux libert s et droits fondamentaux Le probl me c est que chez nous comme ailleurs les dirigeants ont tendance d terminer l int r t public en fonction des probl mes actuels et de leurs besoins et int r ts du moment C est une vision statique et fig e dans le temps qu en sera t il lorsque la menace terroriste aura disparu ce qu elle est en train de faire d ailleurs malgr les coups de trompette alarmistes mais de plus en plus espac s du gouvernement des tats Unis Va t on conserver ces lois restrictives Il a fallu pr s d un si cle pour abroger la Loi sur les mesures de 50 Manifeste pour le droit l information guerre jug e obsol te et antid mocratique par tous les commentateurs et pourtant appliqu e sans vergogne par le gouvernement f d ral canadien lors de la crise d Octobre 1970 En tout cas il faut en finir avec cette confusion entretenue comme plaisir par les gouvernants entre l int r t public et l ordr
113. duels de la majorit d une population donn e D s 1820 puisque le public ne dispo sait d aucun moyen de r tro information des journaux am ricains ont commenc sonder l opinion publique mais ce n est que vers la moiti du xx si cle que l on a eu recours aux sondages d opinion de fa on syst matique Au Canada l un des premiers sondages de l opinion publique a t tenu en 1942 pour conna tre l avance les r sultats probables du r f rendum sur la conscription Depuis les gouvernements les partis poli tiques les m dias les grandes soci t s commerciales utilisent de plus en plus fr quemment les sondages d opinion afin de prendre le pouls de la population sur tel ou tel sujet Si bien que depuis quelques dizaines d an n es avec l enseignement des statistiques au niveau universitaire on a vu appara tre des agences ou instituts de sondage Automatiquement s est pos e la question de la validit des r sul tats des sondages Moment choisi s lection taille et repr sentativit des chantillons de population nombre et formulation des questions mani re de mener les interviews m thode de compilation interpr tation et publica tion des r sultats et bien s r identit du commanditaire peuvent influer sur la nature des r sultats qu il s agisse de sondages caract re politique ou caract re commercial D o des inqui tudes sur la capacit du commandi taire d influencer tout le processu
114. duit toxique dans la rivi re ou qui emp che le voisinage de 158 Manifeste pour le droit l information dormir pourquoi ne peut on le faire pour celui qui alt rerait le processus informationnel depuis l invention des faits jusqu la censure en passant par les pressions et les intimidations L article 181 du Code criminel punit quiconque publie une fausse nouvelle mais il ne couvre que les fausses nouvelles et c est un article qui tomb en d su tude n est plus invoqu devant les tribunaux La mal information pourrait couvrir les manquements l thique professionnelle des m dias et des journalistes tout comme les fautes professionnelles dans le domaine de la sant pour les m decins et les pharmaciens dans celui de la s curit de la personne pour les policiers de la justice pour les juges et les avocats et du g nie civil pour les ing nieurs La F d ration profes sionnelle des journalistes du Qu bec et le Conseil de presse ont des codes d ontologiques mais malheureusement ce sont des organismes adh sion volontaire certains m dias n en sont pas membres et malheureusement encore les codes d ontologiques ne sont pas toujours respect s 5 5 Le statut des entreprises de presse e et des journalistes Dans le syst me actuel part la Soci t Radio Canada et T l Qu bec les organes d information sont des entreprises qui au m me titre que les autres sont soumises aux lois du march et doi
115. e heurte la plupart du temps au manque de temps dans les formats rigides des bulletins d infor mation galement c est toujours apr s coup une fois que le mal est fait c est toujours un texte bref qui ne rappelle pas les tenants et aboutissants de l affaire affaire que le grand public aura g n ralement oubli e Bien que toutes les chartes d ontologiques des journalistes reconnaissent le droit de r ponse les r tractations rectifications et r ponses ne concernent que des individus ou des groupes sur des sujets particuliers et elles ne peuvent en aucun cas tre consid r es comme de la v ritable r tro information COURRIER DES LECTEURS ET TRIBUNE RADIOT L PHONIQUE La plupart des m dias crits publient un courrier des lecteurs et la plupart des cha nes et stations de radio diffusent des missions invitant les auditeurs faire part publiquement de leurs commentaires C est de l espace et du temps facilement rempli et cela co te moins cher que la production d un article ou d un reportage En principe courriers des lecteurs et tribunes radiot l phoniques constituent de la bonne r tro information Encore faut il que dans les m dias crits le choix des lettres publi es soit fait de fa on judicieuse sans favoriser ou d favoriser une partie plut t que l autre donc que les pour et les contre soient quitable ment r partis Ce n est pas toujours le cas bien des journaux estiment que le courrier des
116. e insultant voire carr ment injurieux pour les gens de pouvoir Ce qui d plaisait beaucoup aux personnalit s vis es qui n h sitaient pas envoyer des sbires pour casser la presse et rosser le r dacteur et l imprimeur Puis au xXvill si cle dit le Si cle des lumi res inspir s par leurs confr res anglais les philosophes fran ais se sont mis propager au moyen de livres pi ces de th tre lettres publiques etc des id es philosophiques et politiques nouvelles sur la raison la tol rance la libert et l galit le gouvernement repr sentatif et la s paration des pouvoirs Ce qui d plai sait souverainement aux souverains qui n h sitaient pas envoyer leurs policiers casser les presses saisir les crits et pourchasser les auteurs Sans parler des autorit s religieuses qui obligeaient les journalistes comme les auteurs respecter l orthodoxie sous peine de mise l index voire de proc s devant l Inquisition Beaumarchais disait dans Le Mariage de Figaro Pourvu que je ne parle dans mes crits ni de l autorit ni du culte ni de la politique ni des gens en place ni des corps en cr dit ni de l Op ra et des autres spectacles ni de personne qui tienne a quelque chose je puis tout imprimer sous la direction de deux ou trois censeurs Montesquieu a publi ses Lettres persanes de mani re anonyme Diderot a connu la prison au ch teau de Vincennes Voltaire s est exil d abord en Angleter
117. e judiciaire et le juridique une d cision judiciaire ne fait pas la loi elle fait jurisprudence et celle ci peut tre suivie ou ignor e selon les poques les lieux la nature du conflit la puissance des parties et la personnalit des juges 2 Le droit l information dans la hi rarchie des droits La notion du bien et du mal a chang Produits d une volution mill naire ayant commenc lorsque l homme peine sorti de l animalit vivait en bandes isol es et vuln rables le bien tait tout ce qui favorisait la survie des individus et des groupes et le mal tout ce qui venait des clans poten tiellement rivaux C tait encore le cas il n y a pas si longtemps il tait regrettable mais bien de faire mourir des milliers de soldats sur les plages de Normandie lors du d barquement des forces alli es le 6 juin 1944 ou de raser des villes ennemies enti res peupl es de civils comme Dresde l ann e d apr s Tout ce que faisaient les autres tait mal Peut tre cause de ces exc s on s meut maintenant quand un seul de nos soldats est tu en Afghanistan ou quand une famille de civils innocents est assassin e Le droit 37 Bagdad L attachement de certains pays a la peine de mort suscite une r probation g n rale Plus personne ne conteste que le droit la vie a la primaut sur tous les autres droits Par ailleurs on constate qu il existe une confusion y compris chez de nombreux juristes y compris
118. e juillet 1942 et confirm e le mois suivant par le repr sentant du Congr s juif mondial en Suisse 4 3 L information dirig e L INFORMATION OFFICIELLE Il n est pas n cessaire pour influer sur le processus informationnel et orienter l opinion publique en sa faveur de cacher des faits L exp rience prouve que le mensonge qu il soit par invention ou par omission finit toujours par tre d couvert et quand il l est cela fait mauvais effet Donc pour ne pas se faire accuser de cacher des faits il suffit de les mettre en forme d une mani re favorable ses int r ts premi re vue rien de mal ici chacun d entre nous tente de se pr senter de mani re avenante et propre se mettre en valeur l ancien premier ministre du Qu bec Robert Bourassa se faisait toujours photographier et filmer de fa on pr senter son profil qu il estimait le plus flatteur Ce souci de se mettre en valeur et de pr senter favorablement les faits m me les faits adverses fait la fortune des agences de relations publiques et des responsables de la communication des organisations gou vernementales parapubliques et priv es Ils le font d ailleurs si bien que des journalistes oubliant le sens de l analyse critique ou n ayant pas le temps de d m ler ce qui rel ve de l exag ration ou de la minimisation se comportent trop souvent en haut parleur de l information officielle M me quand l information officielle est publi e sans alt rat
119. e la plupart de ces v nements se passent aux antipodes ne nous concernent que tr s indirectement et que g n rale ment les m dias les communiquent de fa on abr g e sans donner les tenants et les aboutissants et qu ils n ont pas trouv le moyen de faire le lien avec notre destin e particuli re Il est loin le temps o Ren L vesque avec son Point de mire une seule cam ra et un tableau noir parvenait a int resser le public qu b cois avec la guerre d Alg rie Mentionnons aussi le fait qu il existe entre les g n rations des diff rences de sensibilit d exp riences de vocabulaire donc de culture si bien que des pans entiers de l opinion publique peuvent ne pas s int resser aux m mes probl mes et vont r agir diff remment face aux m mes v nements Renoncer l information se maintenir dans l ignorance est pour un grand nombre de citoyens un moyen de pr server sa tranquillit d esprit son identit son int grit et sa s curit personnelle Les limitations au droit l information 113 PARTISANNERIE Et puis un moment donn la coupe d borde Les gens se sentent vrai ment menac s et devant cette menace ils s emballent pour une solution une id ologie un sauveur Chacun se raccroche ses pr jug s ses croyances et ses opinions ant rieures ses tats d me et ses humeurs ce qu il croit tre ses int r ts et s emballe pour une solution ou une personnalit Le public
120. e les v nements internationaux les m dias s approvisionnement g n ralement aux m mes sources les agences de presse Certaines de ces agences fournissent les articles tout pr ts tre imprim s les bulletins de nouvelles radio tout pr ts tre diffus s les images vid o toutes mont es et accompagn es d un texte En outre les journalistes se copient souvent les uns les autres ceux de la radio s inspirant des nouvelles du journal du matin dont les r dacteurs s taient inspir s du t l journal de la veille au soir M me les m dias qui ne sont pas inf od s un parti ou qui ne soutiennent pas ouvertement telle ou telle cause cherchent constamment pour des raisons purement commerciales maintenir et si possible accro tre leur tirage ou leurs cotes d coute Il leur faut pour cela plaire au plus grand nombre donc viter au maximum les critiques les commen taires et tout ce qui pourrait choquer les opinions d j faites ou l absence d opinion du public De la m me fa on que les fabricants de produits alimentaires mettent sur le march des fromages ou des charcuteries que l on pourrait donner des nouveaux n s ce qui a entra n une d perdition du go t les m dias offrent trop souvent aux consommateurs d information des nouvelles incolores inodores et sans saveur ce qui r duit l int r t pour l actualit et le sens de la participation aux affaires collectives Enfin les budgets de fonction
121. e m me num ro non seulement des nouvelles sur les diff rents secteurs de l activit humaine mais aussi des analyses des commentaires des opinions des retours sur le pass des projections et des portraits Les m dias imprim s sont des objets solides et relativement durables que l on peut lire conserver relire Ils favorisent la r tention la r flexion et le commentaire Le lecteur doit d abord proc der une op ration purement intellectuelle le d codage Ce n est qu apr s le d codage qu il a une r action motive Les limitations au droit l information 95 La diffusion des nouvelles est tributaire des op rations de compo sition d impression et de distribution qui prennent du temps il est difficile sinon impossible d ins rer une nouvelle importante survenue en soir e ou dans la nuit si bien que les journaux imprim s sont souvent en retard sur la radio la t l vision et Internet Globalement dans le monde y compris en Europe les tirages des journaux augmentent augmentation cons cutive au d veloppement conomique des pays d Afrique et d Asie et des anciens pays communistes Toutefois en Am rique du Nord et en Europe les quotidiens traditionnels voient leur tirage baisser cause de la concurrence des m dias gratuits D abord la t l vision d s son apparition puis les sites de nouvelles sur Internet et enfin les journaux gratuits qui fleurissent un peu partout dans les grandes m tropoles au Da
122. e public viter les mouvements de foule les manifestations de protestation les incendies de voitures ou le cassage de vitrines demeure une pr occupation particuli re et imm diate la fois dans l espace et dans le temps elle n a aucun rapport avec le bien tre d une population enti re dans une perspective long terme L int r t public actuel est compl tement diff rent de ce qu il tait au moment de la guerre froide entre l Est et l Ouest il doit tenir compte aujourd hui non plus de la menace de la guerre nucl aire mais outre de la menace terroriste entre autres des risques de pand mies du r chauffement de la plan te et de leurs cons quences conomiques et sociales ainsi que des mesures envisag es pour y faire face L int r t public doit tre valu et d fini non pas en fonction d une situation pr sente mais en fonction de l avenir et d un devenir collectif Autrement dit le concept d int r t public ne peut se concevoir que dans une perspective dynamique LE BIEN PUBLIC Il tombe sous le sens que le concept d int r t public recouvre celui du bien public c est dire les ressources naturelles et financi res l environnement g ographique les lieux et les biens ayant une valeur patrimoniale Or dans ce domaine ce ne sont plus seulement les gouvernements qui sont impliqu s mais toutes les organisations y compris les entreprises et plus particuli rement les grandes soci t s multinationales J
123. e serait payer cher le scoop moins dit l article 15 qu ils prouvent avoir agi dans l int r t public pour d noncer la perp tration d un crime ou pour viter des pertes de vie ce qui exclut toute information a posteriori LES LECTIONS Pour terminer ce tour d horizon des limitations l gales au droit et la libert de l information et dans un registre moins dramatique la Loi lectorale du Canada stipule de fa on tout fait l gitime que partir de la veille du scrutin z ro heure il est interdit de diffuser ou de faire diffuser par tout moyen de communication au public par voie lectronique tout message ayant le caract re de propagande lectorale art L49 2 De m me aucun r sultat d lection partiel ou d finitif ne peut tre communiqu au public par la voie de la presse ou par tout moyen de communication au public par voie lectronique en m tropole avant la fermeture du dernier bureau de vote art 5 2 Enfin La veille de chaque tour de scrutin ainsi que le jour de celui ci sont interdits par quelque moyen que ce soit la publication la diffusion et le commentaire de tout sondage m me ceux publi s ant rieurement Ces interdictions s appliquent tout r f rendum ou toute lection partielle ou g n rale qu elle soit municipale provinciale ou f d rale Ce qui pose des probl mes techniques particuliers lors d lections l gislatives pancanadiennes du fait que des r
124. emier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau Pierre O Neil journaliste de carri re dans l espoir de rendre les bulletins d infor mation et les missions d affaires publiques plus conformes la politique f d rale d unit nationale ce qui fut fait Notons au passage que seuls les journaux de Toronto avaient l poque signal le caract re discutable d une telle nomination Plus r cemment en d cembre 2001 la direction de la cha ne CanWest Global Communications dont le si ge est situ Winnipeg avait envoy aux r dacteurs de ses journaux des directives politiques concernant le conflit isra lo palestinien et la dispute constitutionnelle entre Qu bec et Ottawa En signe de protestation les journalistes de The Gazette ont refus Le droit 49 de signer leurs articles Tant Radio Canada que CanWest Global avaient tout fait le droit d imposer des orientations politiques leurs employ s en vertu du principe de la libert de presse Plus pr s de nous la libert de la presse c est pour le Journal de Qu bec la libert de mettre tous ses journalistes en lock out et de faire r diger le quotidien par des cadres ou assimil s La libert de presse c est et c est uniquement la libert de publier ou non ce qu on veut quand on veut o on veut et de la mani re que l on veut pourvu que cela rapporte conomiquement ou politiquement Concr tement c est la libert pour un m dia de mettre telle ou
125. emiers d buts fond d s 1932 plus de 120 journaux ou revues qui lui permettaient de diffu ser ses th ories sa propagande et les v nements vus travers le prisme national socialiste Arriv s au pouvoir les nazis soucieux de se concilier les bonnes gr ces du capital allemand n ont jamais touch au principe de la propri t priv e des m dias trouvant d autres m thodes pour contr ler l information Helmut 1966 On avait instaur un syst me en vertu duquel la propri t du journal et la r daction taient deux entit s s par es En revanche r dacteurs en chef et journalistes taient tenus de s enregistrer dans un ordre professionnel dont la mission tait de servir constamment la puissance du Reich allemand l ext rieur ou l int rieur la volont collec tive du peuple allemand la d fense la culture ou l conomie allemandes les r calcitrants perdaient leur droit d exercer Pour r sumer les dirigeants nazis faisaient la diff rence entre l industrie et le commerce de la presse qui taient libres et la pratique journalistique qui tait troitement et s v rement contr l e Au Canada en 1978 pour r pondre aux accusations d infiltration par des l ments ind pendantistes au sein du Service de l information de Radio Canada accusations qui apr s enqu te se sont r v l es non fond es les autorit s d Ottawa ont fait nommer comme chef de service l ancien attach de presse du pr
126. en la t l vision qu la radio pr voit que 1 Le syst me de radiodiffusion compos d l ments publics priv s et communautaires offre en fran ais et en anglais un service public essentiel pour le maintien et la valorisation de l identit nationale et de la souverainet culturelle Il d devrait servir a sauvegarder enrichir et renforcer la structure culturelle politique sociale et conomique du Canada Donc malgr le conditionnel les chaines et stations de radio et de t l vision ont un mandat qui dans les faits est politique Pour administrer cette loi le gouverneur en conseil donc dans les faits le chef du gouvernement donc le chef du parti qui jusqu aux prochaines lections dirige le pays nomme les membres du Conseil de la radiodiffusion et des t l communications canadiennes CRTC peut lui donner des instructions relatives l un ou l autre des objectifs de la politique canadienne de radiodiffusion ou en ce qui touche le nombre et les fr quences les cat gories de demandeurs de licence non admissibles ou encore ordonner au Conseil d adresser aux titulaires de licences un avis leur enjoignant de radiodiffuser toute mission jug e avoir un caract re d urgence et d une grande importance Le gou vernement f d ral peut enfin annuler ou renvoyer au Conseil pour r examen la d cision de celui ci d at
127. ents qu elle requiert le tribunal peut permettre leur transmission confidentiellement aux autorit s m dicales concern es qui on l imagine les communiqueront aux personnes malades de ne pas conna tre leur p re ou m re biologiques D autres pays songent eux aussi assouplir leur loi concernant l anonymat des donneurs de spermatozo des ou d ovules Pour tre complet m me si cela n a rien voir avec le droit l information afin d viter que les enfants n s par procr ation assist e ne puissent r clamer quoi que ce soit aux donneurs de sperme ou d ovule le Code civil d gage ces derniers de toute responsabilit civile LES BONNES M URS Il est interdit de publier quoi que ce soit qui risquerait de corrompre les m urs Est passible de poursuites quiconque produit imprime publie distribue met en circulation quelque crit image mod le disque de phonographe ou autre chose obsc ne ou une histoire illustr e de crime C C art 163 Est estim e obsc ne toute publication dont une caract ris tique dominante est l exploitation indue des choses sexuelles et des crimes Les limitations au droit l information 71 horreur cruaut ou violence La pornographie juv nile s adressant aux moins de 18 ans peut tre punie d un maximum de dix ans de prison pour la distribution et de cinq ans pour l acc s la pornographie juv nile S agit il de s curit morale ou mat rielle
128. er de recevoir et de r pandre 32 Manifeste pour le droit l information sans consid ration de fronti res les informations et les id es par quelque moyen que ce soit Sauf que rien n est dit sur la qualit de ces informa tions dans les pays totalitaires les citoyens re oivent des informations mais quel genre d informations et recoivent ils toutes les informations l poque l Assembl e g n rale des Nations Unies soucieuse de pr server l harmonie mondiale relative qui r gnait apr s la Seconde Guerre mondiale d sirait avant tout m nager les susceptibilit s de ces tats totalitaires au premier chef ceux du bloc communiste partir de l les v nements s acc l rent La Loi fondamentale constitution de la toute jeune R publique f d rale d Allemagne adopt e en mai 1949 pr voit article 5 que chaque citoyen a le droit de s in former librement aupr s de toutes les sources d information g n ralement accessibles Il n y a pas de censure Encore faut il que les sources d in formation soient accessibles Les L nder ouest allemands vont tous adopter des lois fondamentales en reprenant peu pr s les m mes termes avec les m mes restrictions Ainsi en Bavi re le droit l information est limit aux informations manant de l tat en Hesse les autorit s ont le devoir de transmettre la presse les informations souhait es Sans doute pour compl ter la charte de 1948
129. er les comptes rendus envoy s par les reporters et les correspondants Ils sont parfois aid s par des recherchistes sont plac s sous la direction d un secr taire de r daction plus commun ment appel chez nous chef de pupitre qui trie les nouvelles choisit celles qui sont d int r t et travaille en troite collaboration avec un affectateur qui lui d cide quel reporter devra aller couvrir tel v nement Dans les grands m dias tous ces gens se rencontrent chaque jour pour discuter du contenu du journal du radiojournal ou du t l journal Reporters et r dacteurs peuvent tre sp cialis s arts politique affaires sociales finances etc et tous sont assist s par des titreurs metteurs en pages ou en ondes r alisateurs et techniciens divers Bien entendu surtout dans les m dias modestes ces cat gories sont souvent th oriques et on voit des correspondants faire du reportage des reporters toucher la r alisation ainsi qu la technique et m me dans les cas extr mes teindre la lumi re et fermer la porte clef une fois leur journ e finie Par ailleurs dans les groupes de presse il appara t une tendance transformer les journalistes en hommes ou femmes tout faire assister l v nement prendre non seulement des notes mais des images vid o r diger un article pour le journal et un reportageillustr pour le site Internet du m dia Ainsi un reporter du Journal de Montr al ou de la cha ne de t l
130. es lignes le CRTC re oit les commentaires du public Le probl me de la concentration des entreprises de presse au Canada est un peu comme le monstre du loch Ness on en parle on le craint on l tudie mais on ne l appr hende jamais Depuis 1970 il y a eu le rapport Davey puis le rapport Kent en 1981 puis le rapport Lincoln en 2003 et le rapport Fraser en 2006 Aucun n a t suivi d effet bien que tout le monde soit d accord sur les inconv nients du ph nom ne L Assembl e nationale du Qu bec r unie en commission en janvier 2001 a elle aussi tudi la concentration des m dias et les dangers qu elle pr sente Devant cette commission le Conseil de presse du Qu bec a fait siennes les conclusions de l tude r alis e en 1995 par l avocate et auteure Nicole Valli res pour la revue du Barreau du Qu bec risque d uniformisation et de standardisation du contenu des m dias au d triment de l expression d un large ventail d id es et de leur libre circulation monopolisation du march publicitaire mettant en p ril la survie d entreprises de presse ind pendantes subordination de l information aux imp ratifs conomiques de l entreprise d o risque de censure et d autocensure perte d autonomie des salles de r daction et des r dacteurs en chef Ce ne sont pas seulement des risques hypoth tiques la situation n a pas chang elle a m me empir Les journalistes des quotidiens du groupe GESCA d no
131. es propos r solument racistes misogynes homophobes et accessoirement hostiles aux pauvres et aux handicap s Tous propos n ayant qu un contenu informatif minime mais susceptibles d enflammer les passions populaires Malgr les nom breuses plaintes au Conseil de la radiodiffusion et des t l communications canadiennes CRTC cette station tait la plus cout e dans la r gion de la Vieille Capitale avec 440 000 auditeurs Lorsque le CRTC a d cid en 2004 de fermer CHOI FM confondant le droit la libert d expression et le droit l information au point d ignorer le droit la dignit de la personne et la r putation des partis politiques l Action d mocratique du Qu bec le Parti conservateur du Canada et le Nouveau Parti d mocratique ont pris la d fense de CHOI FM et de Jeff Fillion Pr s de 50000 personnes ont manifest dans les rues de Qu bec ce qui faisait de cette manifestation la plus importante depuis plusieurs dizaines d ann es En outre une p tition d environ 210000 noms a t pr sent e au gouvernement f d ral Ottawa La raison n a fini par pr valoir que lorsque la Cour sup rieure du Qu bec a condamn Jeff Fillion CHOI FM et ses dirigeants a verser a une animatrice de t l vision Sophie Chiasson violemment attaqu e par l animateur des dommages et int r ts de 340000 pour avoir prof r des propos sexistes haineux malicieux 40 Manifeste pour le droit l information non fo
132. estreignent certains droits fondamentaux Au Canada si l on se reporte aux articles de la Loi sur la protection de l information on peut d duire que tout m dia et tout journaliste qui publieraient maintenant un document semblable aux dossiers secrets du Pentagone seraient automatiquement accus s de complicit et condamn s au m me titre que l auteur de la fuite 4 7 Les r gimes de libert factice D j en 1795 de Chamfort disait On laisse en repos ceux qui mettent le feu et on pers cute ceux qui sonnent le tocsin Depuis le d but de cet ouvrage nous avons cit bien des exemples d entraves la libre circulation de l information et au droit du public de savoir ce qui se passe Nous allons tenter de classer et d illustrer si tant est que la chose soit possible les mul tiples moyens pris par ceux g n ralement des dirigeants politiques mais pas toujours qui ont int r t museler les m dias et les journalistes 4 7 1 Recours l a l galit Comme la plupart des gouvernements pour conserver leur tiquette d mo cratique h sitent imposer l galement la censure pr alable ou r pressive ils tentent d obtenir les m mes r sultats par l utilisation de toute la l gis lation et de toute la r glementation qui donneraient les m mes r sultats ou en profitant de certains vides juridiques En France par exemple sont carr ment a l gales les interpr tations fantaisistes sinon abusives faites par de hau
133. et collective que l on apprend d s la prime enfance que l on qualifie de maternelle que l on utilise dans des contextes socioculturels diff rents et dont les l ments peuvent avoir des connotations diff rentes selon les groupes et les g n rations dont le contenu motif est vident et qui selon la mani re dont on l utilise consciemment ou non n est jamais neutre 110 Manifeste pour le droit l information 3 4 2 Lobjectivit est un effort L objectivit n existe pas C est une qualit au m me titre que la cruaut la bont l honn tet ou la beaut etc pour lesquelles il n y a pas d absolu il ne peut y avoir que des degr s Bien entendu il y a toujours un aspect de la r alit physique et historique qui demeure objectif quel que soit le sujet qui l observe cet ordinateur est en m tal et en plastique il pleut dehors et la Seconde Guerre mondiale est termin e Mais la perception l appr ciation et la repr sentation de cette r alit objective demeurent subjectives certains observateurs nient la r alit de la Shoah d autres estiment qu elle n est qu un accident de l histoire Dans certaines circonstances l objectivit n est que la somme la conjugaison de toutes les subjectivit s De fa on pratique pour les m dias et les journalistes l objecti vit est un effort constant pour essayer d tre partout de tout voir et tout entendre de tout noter v rifier l authenticit
134. ette du r seau de t l vision CBS l automne 1973 des policiers fran ais d guis s en ouvriers ont t surpris une nuit en train d installer un dispositif d espionnage lectro nique perfectionn dans les nouveaux bureaux du Canard encha n en cours d am nagement Paris essayant de se faire passer pour des poseurs de rideaux puis d masqu s ils n ont jamais t traduits en justice Peu apr s a Montr al les journalistes et recherchistes de l Agence de presse libre du Qu bec avaient d couvert dans le plafond et les murs de leur salle de r union le m me genre de syst me d espionnage lectronique comprenant pas moins de cinq microphones gros comme la pointe d un crayon Pendant toute la crise d Octobre 1970 une quipe de cam ramans travaillant pour les diff rents corps de police filmaient ostensiblement les reporters posant des questions aux autorit s pendant les conf rences de presse Il ne s agit pas l de pressions directes mais les journalistes vis s se sentent mal l aise et certains seront enclins se contenter des d clarations officielles plut t qu poser des questions d rangeantes C tait un peu voyant et les m thodes se sont raffin es depuis En Allemagne la presse r v lait que de 1980 la fin de 2005 les autorit s avaient enr l certains journalistes pour surveiller ceux de leurs confr res qui enqu taient sur des affaires de renseignements et de trafic d armes Aux tats Un
135. ettes audio ou vid o 134 Manifeste pour le droit l information ce qui vite la police d avoir trouver des preuves La question ne date pas d hier en 1882 en France un journaliste du Gaulois tait condamn pour avoir refus de divulguer ses sources En 1971 l auteur de ces lignes et le pr sentateur des t l journaux de Radio Canada Bernard Derome ont t oblig s de t moigner simplement pour identifier le contenu d un t l journal lors des enqu tes pr liminaires de Paul Rose et Jacques Rose accus s de l enl vement et du meurtre du ministre Pierre Laporte Les journalistes sont ainsi transform s leur corps d fendant en auxiliaires de la police ce qui est inadmissible dans une soci t d mocra tique En outre les sources d information et les informateurs n tant plus prot g s les journalistes perdent l acc s des informations d int r t public que la population a le droit de conna tre la suite des protestations r p t es de la part des organisations repr sentant les journalistes du Qu bec une entente est intervenue avec la magistrature selon laquelle cette pra tique n interviendrait qu en dernier recours lorsque aucune autre preuve ne serait disponible Il est vident que dans une soci t d mocratique la protection des sources journalistiques est une n cessit tel point que des journalistes n h sitent pas se faire condamner pour outrage au tribunal plut t que de les
136. f ration de conseillers en assurance droit sant s curit affaires affaires l gales affaires sociales immobilier finances fiscalit orientation profession nelle alouette qui nous fournissent les informations r pon dant tous nos besoins Ces besoins sont grands et multiples On peut les classer 1 Besoin biologique DE L ANIMAL L HOMME Quand nous observons les animaux en libert nous sommes toujours tonn s de les voir nous pier nous surveiller mettre cris ou p piements puis reprendre leur activit aller et venir toujours scrutant examinant flai rant fouillant grattant v rifiant dans une attitude de qu te et de question Manifeste pour le droit l information continuelles Qu te incessante d informations pour savoir s il y a de la nourriture et si elle leur convient pour pr voir le danger et pour l viter pour chercher un partenaire sexuel et rassembler les mat riaux de la tani re ou du nid En fait nous avons la nette impression qu a part manger et se reposer les animaux passent le plus clair de leur temps s informer C est pour eux une question de survie individuelle et collective On trouve dans la savane africaine des lions atteints de la cataracte qui n ayant plus une repr sentation exacte de leur environnement s enferment dans une pro fonde m lancolie en attendant de mourir de faim au milieu des gazelles des z bres et des gnous L information est pour
137. ganisations vivantes anim es par une dynamique interne inexorable qui les pousse se d velopper sans cesse et occuper de nouveaux territoires Au d triment parfois d int r ts individuels locaux r gionaux ou nationaux et malgr l existence de m canismes de r gulation et de contr le Les op rations boursi res se font la vitesse de la lumi re par del les fron ti res et les oc ans travers les fuseaux horaires au nez et la barbe des agences nationales de surveillance des transactions mobili res cr ant ainsi une conomie virtuelle n ayant aucun rapport avec la r alit De m me les mouvements de propri t des grandes entreprises multinationales leur 174 Manifeste pour le droit l information implantation ici ou l la d localisation ou la fermeture de leurs succursales sont effectu es malgr les instances nationales qui impuissantes sont la plupart du temps mises devant des faits accomplis Parall lement on assiste une exacerbation non plus des rivalit s entre blocs de nations aux id ologies politiques et aux syst mes cono miques oppos s comme pendant la guerre froide mais entre des blocs culturels aux conceptions du monde et de l homme et aux spiritualit s antagonistes et radicalis es A quoi s ajoute l apparition de difficult s nou velles essentiellement li es l volution du climat terrestre aux cons quences g ographiques cologiques sociales et conomiques impr
138. geait pendant des mois sur les routes de terre des Pays Bas de France d Italie et d Allemagne pour recueillir aupr s de ses pairs les informations encyclop diques n cessaires son uvre Aujourd hui il voyagerait sur Internet Il fut un temps o r gnait une certaine inqui tude qui allait contr ler ces informations L exp rience semble montrer que cette inqui tude n tait pas fond e on trouve sur Internet les textes officiels originaux les comptes rendus fid les des v nements et le r sum objectif des id es et des th ories Plusieurs l ments de cet ouvrage ont t trouv s sur Internet En tant que m dia Internet excelle faire passer l information des mains de ceux qui la d tiennent ceux qui ne la d tiennent pas Levitt et Dubner 2006 p 105 On y trouve aussi les sites officiels de toutes les entreprises faisant affaire avec le public avec les prix des articles ou des services offerts et la possibilit de passer commande Ce serait gr ce Internet que les prix des polices d assurances ont consid rablement baiss au cours des vingt der ni res ann es aux tats Unis Partir la p che au meilleur tarif entreprise autrefois complexe et astreignante tait devenu soudain facile Face une client le capable de d nicher le meilleur prix en deux clics les compagnies les plus ch res n ont pas eu d autre choix que d aligner leurs tarifs sur les autres Levitt et Dubner 2006 p 103
139. gerie et de poste Outre la n cessit de publier les lois et les r glements et de transmettre les ordres les gouvernements ont l obligation de r pondre de leurs actes lors de la p riode de questions dans les parlements Comme ces p riodes de questions ne suffisent pas r pondre aux demandes d informations des repr sentants de la population il existe des commissions parlementaires sp cialis es dans les divers aspects de la politique finances sant d fense nationale etc Par ailleurs l action des gouvernements devenant de plus en plus diversifi e et complexe et leurs services tant de plus en plus ramifi s la plupart d entre eux ont t forc s de mettre sur pied des m canismes d in formation interne dans le sens vertical et dans le sens horizontal de fa on que les ministres comme certains s en sont d j plaints n apprennent pas dans les journaux les d cisions prises par leurs fonctionnaires Enfin comme notre syst me politique fond sur la repr sentation g ographique de la population ne permet pas de savoir quels sont les besoins et les r ac tions des diff rentes couches et des diff rents groupes socio conomiques les gouvernements utilisent les sondages d opinion ou se basent sur les comptes rendus journalistiques pour orienter leur politique et prendre leurs d cisions Pour faire pendant nos travailleurs de Sept les chaque fois que dans le monde survient un coup d tat la premi re chose q
140. gnes de confiance la possibilit de contr ler indirectement et directement toute transmission mission ou r ception de signes signaux crits images sons ou renseignements de toute nature par fil radio ou par un proc d lectromagn tique ou par tout proc d optique ou technique ce qui couvrait non seulement le semaphore des marins et des scouts la radio et la t l vision mais aussi la presse crite en raison des progr s technologiques qu elle avait connus et s appliquerait maintenant Internet si la loi avait t adopt e C tait pour le gouvernement f d ral la possibilit d imposer la censure volont ou comme on l avait soulign l poque la loi des mesures de guerre en temps de paix Devant le toll soulev dans les milieux intellectuels tant francophones qu anglophones le projet a t enterr REFUS Enfin en 1982 le gouvernement du Canada faisait adopter par les Communes le texte de la nouvelle constitution contenant une charte d peu pr s tous les droits de la personne sauf le droit l information Ma tre Michel Robert plus tard devenu juge qui en ces ann es tait pr sident du Parti lib ral du Canada et membre du comit de r daction de la constitution nous a d clar que la possibilit d inclure ce droit avait t envisag e mais que la chose semblant pr matur e il avait t jug pr f rable de s en tenir au principe de la libert de la presse Ce
141. i doit pr valoir 70 Manifeste pour le droit l information En cons quence au f d ral la Loi sur la procr ation assist e stipule art 15 Le titulaire d une autorisation de proc der la procr ation assist e ne peut communiquer des renseignements m dicaux ndir ce qui inclut les renseignements nominatifs que si l int ress ndir donc le donneur a consenti par crit la communication La loi provinciale sur le m me sujet n tait pas encore entr e en vigueur au printemps 2007 mais le Code civil du Qu bec est formel art 542 Les renseignements personnels relatifs la procr ation assist e d un enfant sont confidentiels Mais le temps passe et certains de ces enfants n s de sperme ou d ovule de donneurs inconnus sont devenus adolescents ou adultes et dans la recherche de leur identit certains se meurent d envie de conna tre leur p re ou m re biologiques au point parfois d en faire une n vrose Si bien que la loi f d rale ajoute que des renseignements m dicaux peuvent tre communiqu s dans la mesure o l exige une disposition d un texte l gislatif f d ral ou provincial portant sur la sant et la s curit Or merveille de la coop ration entre Ottawa et Qu bec le Code civil pr cise justement Toutefois lorsqu un pr judice grave risque d tre caus la sant d une personne ou de ses descendants si cette personne est priv e des renseignem
142. i s op rent au niveau des neurones contentons nous de mentionner qu ric Kandel a prouv qu une information r p titive a pour effet de faire na tre et cro tre de nouvelles dendrites ou points de contact entre deux neurones au niveau de la synapse provoquant ainsi une meilleure transmission et un meilleurs stockage de cette information l inverse une habituation une infor mation donn e peut provoquer la neutralisation et la disparition de certaines dendrites donc l arr t de la transmission synaptique donc l inhibition de certains l ments pr alablement m moris s Il y a encore modification anatomique du cerveau 22 Manifeste pour le droit l information L imagerie r sonnance magn tique a montr qu apr s deux ans d apprentissage les chauffeurs de taxis de Londres dont la g ographie urbaine est particuli rement complexe poss dent un hippocampe beau coup plus d velopp que celui des simples quidams et qu il continue de cro tre tant qu ils exercent leur m tier Ces modifications anatomiques sont telles que certains ouvriers manuels ayant perdu leur emploi sont incapables d apprendre un nouveau m tier malgr tous les efforts de recyclage Cela vaut pour le domaine de la motricit mais aussi pour celui des motions ric Kandel et ses collaborateurs Antonio Damasio Michael Rogan Joseph Ledoux et Gleb Shumyatsky ont effectu en 2002 des tudes la fois comportementales et d analyses cel
143. ibert professionnelle ou de pratique des journalistes Pour que le droit l information des individus et de la collectivit soit res pect il faut que l information soit libre de circuler sans tre retard e modi fi e ou occult e Ce n est pas toujours le cas Aux tats Unis le Ku Klux Klan soci t secr te pr nant la supr matie des Blancs et qui s tait rendue c l bre par ses lynchages de Noirs serait toujours vivant s il n avait t r duit a l impuissance gr ce au journaliste d enqu te Stetson Kennedy Ce dernier par le moyen d un livre et d missions de radio a d mystifi l organisme qui outre sa lutte contre l mancipation des Noirs amassait des fonds au seul profit de ses dirigeants gr ce aux cotisations des kermesses et diverses pratiques frauduleuses incluant trafic d armes contrebande d al cool et vente sous pression de polices d assurance Mais le coup de gr ce a t donn par les informations communiqu es aux producteurs de la s rie Le droit 53 Les aventures de Superman qui chaque soir r v lait les petits secrets du Klan mots d ordre signes de reconnaissance mots de passe titres plus ou moins grotesques strat gie etc des millions d enfants qui s en servaient ensuite quotidiennement dans leurs jeux Si bien qu aujourd hui le Ku Klux Klan compl tement d mystifi n est plus qu un souvenir lugubre et honteux certes mais folklorique Levitt et Dubner 2006 p
144. ibert professionnelle donc de la libert de l information donc du droit du public l information LE DEVOIR D IMAGE Autre sujet de controverse le port du voile qui masque le visage en ne laissant voir que les yeux et qui dans les faits constitue une importante limitation au droit l information sur la personne La l gislation actuelle ne va pas tr s loin cet gard L article 351 2 du Code criminel nonce que Est coupable d un acte criminel et passible d un emprisonnement maximal de dix ans quiconque dans l intention de Les limitations au droit l information 69 commettre un acte criminel a la figure couverte d un masque ou enduite de couleur ou est autrement d guis e Il faut donc prouver l intention criminelle Or les Alg riennes masqu es qui de 1956 1962 pendant la guerre d Alg rie faisaient sauter des bombes contre les occupants fran ais n annongaient pas l avance leurs intentions criminelles Idem aujourd hui pour les femmes kamikazes de Palestine Le Code criminel n est gu re plus ferme au chapitre des substi tutions de personnes articles 403 et 404 pour ceux qui se feraient passer pour d autres lors d un examen ou un concours Vide juridique complet en ce qui concerne les lections La Loi lectorale du Qu bec aux articles 335 1 et 2 oblige l lecteur tablir son identit par un document avec photographie Mais comme il est tr s difficile d identifier sur photogra
145. imaut du droit l information sur ces droits dans les secteurs de la vie priv e y compris la dignit de la personne ayant une influence sur la vie de la collectivit D j partout dans le monde la loi exige la publicit des principales tapes de la vie priv e naissance mariage divorce et d c s en raison de leurs r percussions sociales Dans certains pays la loi exige la publicit de la contribution personnelle des individus la collectivit c est dire les imp ts par cons quent leurs revenus Une simple extension de ce principe devrait permettre l acc s aux faits de la vie priv e pouvant influencer le cours de la vie collective notam ment dans le cas de personnalit s politiques Savoir que telle personne a 156 Manifeste pour le droit l information d j subi des traitements psychiatriques n est pas d int r t public sauf si elle sollicite un poste lui donnant des pouvoirs tendus par exemple le poste de chef de parti donc de potentiel chef de gouvernement devant avoir s il est lu le pouvoir de prendre des d cisions importantes m me si c est sous le couvert du gouverneur en conseil Une commission judi ciaire mixte pourrait valuer les cas litigieux d ordonnances de huis clos ou de non publication des proc s impliquant des mineurs ou des affaires de m urs mais galement les aspects de la vie priv e des personnalit s de pouvoir susceptibles d avoir des r percussions sur
146. initions auraient l avantage de couvrir le respect des autres droits naturels fondamentaux de l individu et de la collectivit dont l exercice impose des limites au droit l information la libert de l in formation et la libert de pratique des professionnels de l information m dias et journalistes L inclusion de ces deux principes ainsi d finis dans la constitution canadienne et dans la charte qu b coise ne devrait pas tre impossible si l on songe que d autres pays nous ont pr c d s Aux Etats Unis o l inter pr tation selon les besoins du jour d une constitution vieille de plus de deux si cles semble tre le sport pr f r des juristes ces derniers interpr tent effectivement le Premier amendement dont le texte ne mentionne que la libert d expression de religion et de la presse comme tant la garantie du Right to Know La Su de reconna t dans les deux premiers articles de Le cadre institutionnel 151 sa constitution de 1975 que Tout citoyen jouit des libert s et droits fon damentaux suivants la libert d expression et la libert d information ces deux principes tant d ment d finis dans des termes leur donnant pleine port e juridique Les constitutions de l Allemagne et de l ancienne Yougoslavie reconnaissent un droit l information s approchant de notre mod le Il d coule de la reconnaissance constitutionnelle de ces deux prin cipes ainsi d finis que tous les organes d
147. ion 5 7 2 Loi cadre de l information C tait l une des recommandations du rapport du Comit conseil sur la qualit et la diversit de l information pr sid par Armande Saint Jean ancienne journaliste devenue professeur l Universit de Sherbrooke Ce rapport soumis en janvier 2003 la ministre de la Culture de l poque recommandait de r unir toutes les mesures l gislatives existantes ou venir concernant l information dans un m me texte couvrant outre le probl me de la concentration des entreprises de presse l ensemble des aspects de l information Mais non seulement le document est tomb dans le ventre mou de l administration gouvernementale non seulement la ministre s est content e d voquer la possibilit d instituer un organisme de vigie mais le gouvernement qui avait command l tude a perdu le pouvoir peu apr s Depuis rien Pourtant les gouvernements successifs du Qu bec n ont pas h sit l gif rer dans les domaines de la sant de l ducation de l environne ment et de la consommation pour consolider toutes les lois et dispositions r glementaires existantes en ensembles coh rents capables de faciliter et de garantir du m me coup le caract re d mocratique de leur application dans le respect de l int r t public La loi cadre de l information devrait porter garantie constitution nelle donc tre adopt e par vote libre a majorit des deux tiers et pr voir les diff ren
148. ion l appel aux t l spectateurs est moins courant car il n y a rien de plus statique donc inint ressant que de voir l cran un animateur ou une animatrice r pondre un interlocuteur invisible Pour y pallier et faire plus anim on invite souvent un sp cialiste en studio pour commenter les commentaires Les t l journaux vont fr quemment ins rer dans le cadre d un reportage des interviews de particuliers choisis comme exemples typiques permettant d illustrer et de concr tiser un v nement ou une situation au risque bien s r de voir le cas personnel rel guer l arri re plan le fait journalistique et se substituer a la nouvelle proprement dite Autre proc d t l visuel l interview de l homme de la rue t moin passant dont l opinion est cens e repr senter celle d une tranche de la population A condition que le choix des interview s soit bien fait et qu ils aient quelque chose d int ressant dire ce qui n est pas toujours le cas la plupart des voisins et passants tant intimid s et se bornant a dire des banalit s Tant a la radio qu la t l vision les missions dites d affaires publiques permettent de donner la parole aux repr sentants des diverses tendances de l opinion publique et de faire s exprimer les divers points de vue L un des reproches faits parfois au syst me de lettres l diteur ou de participation des tribunes radiot l phoniques est que l expression d opi
149. ion de ceux dont la divulgation nuirait l quilibre conomique de la collectivit l obligation d informer de fa on compl te et compr hensible le public consommateur de biens et services la publicit des faits et des actes de la vie priv e ayant une inci dence sur la vie collective l exception de ceux dont la divul gation porterait atteinte au droit de l individu l intimit et la dignit la protection des sources d information et du mat riel journalistique la protection des divulgateurs d actes r pr hensibles tant dans le domaine public que dans le domaine priv l valuation de la pertinence des assignations compara tre faites aux journalistes la surveillance et la r glementation des mouvements de propri t des entreprises de presse dans le but d assurer la libert et la qualit du processus informationnel la condamnation des actes d lictueux visant emp cher les m dias et les journalistes d assurer leur r le d information le jugement des manquements l thique professionnelle des m dias et des journalistes l valuation de l efficacit des moyens de r tro information et leur facilitation l valuation de toutes actions ayant une incidence sur la libert de l information la reconnaissance de service public des moyens d information et l laboration d un statut particulier assurant leur viabilit co nomique et leur ind pendance vis vis les pouvoirs ex cutif et
150. ion de la v rit elle ne sera jamais que l manation d un seul point de vue et conditionn e par un seul int r t elle ne sera jamais soumise un examen et un jugement critique objectif Cette information qui sans tre fausse n est pas tout fait vraie a un effet structurant ind niable sur les cerveaux Il ne s agit pas d une mutila tion proprement parler mais le public qui de fa on r p titive est soumis Les violations du droit l information 125 cette information dirig e finit par se forger une opinion et d velopper une attitude favorable l tat de choses et aux id es voulus par leurs auteurs Pendant la Seconde Guerre mondiale le gouvernement allemand publiait des communiqu s au ton triomphaliste qui de victoires locales en replis strat giques sur des positions pr par es l avance gr ce une tactique lastique et en ayant inflig de lourdes pertes l ennemi abusaient la population qui est tomb e de haut lorsque les arm es russes sont arriv es Berlin et que le Troisi me Reich s est effondr lamentablement De m me pendant trois ans de 2003 2006 inclusivement le pr sident George W Bush a proclam haut et fort qu en Irak la victoire tait proche jusqu ce qu il soit forc d admettre que non les forces am ricaines n avaient pas gagn Pas encore LE POIDS DU GOUVERNEMENT Information dirig e galement dans les pays o le gouvernement sans envo
151. ionner avec son concurrent The Province qui tait en difficult les deux entreprises devenant copropri taires d une nouvelle soci t d dition Pacific Press et les b n fices quasi inexistants dans le cas de The Province et appr ciables dans le cas du Sun tant mis en commun Nous mentionnons cet exemple qui date car pour tre complet le Vancouver Sun et The Province appartiennent tous deux maintenant la cha ne CanWest Global Communications Corp contrairement aux dispo sitions de la nouvelle Loi sur la concurrence de 1985 dont les articles 91 et suivants s appliquent justement en cas de fusionnement r alis ou propos qui emp che ou diminue sensiblement la concurrence Apparemment les mouvements de propri t touchant l information chappent la vigi lance des autorit s f d rales canadiennes 140 Manifeste pour le droit l information Au printemps 2007 le Conseil de la radiodiffusion et des t l com munications canadiennes inquiet face la concentration des entreprises de radio et de t l vision a approuv sous r serve un projet de Code d in d pendance journalistique qui lui a t soumis par le Conseil canadien des normes de la radiot l vision organisme patronal et qui pr voirait qu une entreprise ne pourrait contr ler que deux types de m dias dans un m me march soit une station de radio locale une station de t l vision locale ou un journal local l heure o nous crivons c
152. ions motives et l image primant sur le contenu elle favorise peu le recul et la r flexion Chaque nouvelle ne durant pas plus de deux minutes en moyenne et les progr s technologiques ayant entra n une mondialisation des images le t l spectateur a le sentiment d tre inform de tout alors qu en fait il n a eu qu une vue kal idoscopique de l actualit L information t l vis e en direct si elle a l avantage de faire vivre l v nement pendant qu il se produit s adresse d abord aux sens donc aux motions plus qu la raison Elle ne permet pas de prendre du recul n incite gu re la r flexion et engendre des r actions souvent empreintes de subjectivit C est une des grandes faiblesses des cha nes d informa tion t l vis e continue qui pour y rem dier s ing nient faire suivre ces reportages en direct de p riodes d analyses et de commentaires avec des sp cialistes Tout comme les quotidiens traditionnels les t l visions tradition nelles ont subi des pertes de march d abord au profit des cha nes sp cia lis es puis du fait de l apparition des sites Internet des grands journaux qui offrent maintenant des informations non seulement crites mais audio visuelles Elles n avaient pas le choix il leur fallait elles aussi se mettre au multim dia On peut donc maintenant trouver sur Internet les sites Les limitations au droit l information 97 des t l visions traditionnelles offrant une
153. ions faisant jurisprudence D s 1938 dans l affaire Alberta Press le juge Cannon de la Cour supr me a jug que la libert de discussion est essentielle dans un tat d mocratique pour clairer l opinion publique on ne peut la restrein dre curtailed sans toucher au droit du peuple d tre inform en ce qui concerne des mati res d int r t public gr ce des sources ind pendantes Le cadre institutionnel 147 du gouvernement Les nouvelles ainsi que les opinions politiques des partis politiques qui luttent pour le pouvoir doivent tre publi es sans entraves Trudel et al 1981 p 202 Dans Saumur c City of Quebec 1953 Une municipalit ne peut sans enfreindre la libert d expression soumettre l approbation du chef de police donc l avance la distribution de tout crit dans les rues de la ville L autorit de l arr t Saumur est relative compte tenu du fait que seulement trois des cinq juges de la majorit ont d cid que la r glementation de la cit de Qu bec rendait possible une atteinte la libert d expression et permettait une intrusion r pr hensible dans le souffle de vie des institutions politiques de ce pays Trudel 1981 p 208 notre traduction Arr t Switzman c Elbling 1957 la Cour supr me a invalid une loi du Qu bec pass e l histoire sous le nom de Loi du cadenas interdisant la propagation du communisme et du bolchevisme la d cl
154. is en 2006 des journalistes se sont plaints d avoir t espionn s par la compagnie Hewlett Packard qui avait engag des d tectives priv s se faisant passer pour des employ s du t l phone afin d obtenir ill gale ment des relev s d appels t l phoniques et de d couvrir l origine de ces appels Enfin en novembre 2007 les journalistes Fran ois Gendron de Radio Canada et Marc Thibodeau de La Presse affirment avoir t fil s et surveill s constamment lors de reportages il est vrai en Tunisie Les violations du droit l information 137 REPRESSION EXACTIONS EXECUTIONS Plus graves sont les actes de brutalit commis dans le feu de l action par les policiers journalistes molest s cassettes et films confisqu s et d truits sur le champ sont monnaie courante partout dans le monde Chez nous c est durant la fameuse crise d Octobre que les cas d intimidation de journalistes sont devenus la r gle La F d ration pro fessionnelle des journalistes du Qu bec a publi en 1971 un Dossier Z dans lequel on rel ve 14 arrestations de journalistes sans explication ni jugement certaines d tentions ayant dur deux semaines 17 perquisitions de domicile et de saisies de mat riel journalistique 8 cas de pressions et de menaces directes de la part de policiers ou de personnalit s politiques dont le ministre de la Justice de l poque J r me Choquette aupr s de plusieurs reporters et animateurs de ra
155. iser l existence quotidienne malgr la complexit grandissante des rouages administratifs pour participer l activit conomique et en profiter pour influer autant que faire se peut sur la vie politique du pays pour viter que la soci t humaine ne s enlise dans la routine et ne se fige dans la stagnation face aux grands changements plan taires annonc s Autrement dit depuis le pourcentage de chlorure de sodium dans le jus de tomate jusqu la mont e du niveau de la mer engendr e par la fonte des glaces en passant par les programmes des diff rents partis poli tiques pour y faire face toutes ces informations sont vitales Si l information est vitale l homme pour assurer sa survie en tant qu individu et en tant qu esp ce l information est un droit 1 el Droit l information et droit DE l information Le vocable droit a deux sens principaux Droit habilet facult privil ge appartenant chaque homme du seul fait qu il est homme et aux soci t s le droit la vie le droit des peuples disposer d eux m mes Droit ensembles de lois et de r gles tablis par les soci t s pour r gir les pr c dents droit de la famille droit international 16 Manifeste pour le droit l information Le droit actuel est le produit des efforts de g n rations de juristes qui se basaient sur les principes sociologiques philosophiques moraux et conomiques de leur poque C est ainsi que pendant des si
156. it s travers les m dias la nature de leurs pr occupations de leurs int r ts de leurs besoins Argumentaires mal b tis qui ne parviennent pas cerner l essentiel porte parole bafouillant devant les m dias communiqu s mal r dig s que les journalistes ne lisent pas sont courants La communication est la fois une science dont il faut conna tre les lois et les r gles et un ensemble de techniques qu il faut apprendre appliquer Malheureusement la communication est mal enseign e dans les coles quand elle l est et la majorit des organisations de d fense des int r ts collectifs sont g n ralement dirig es par des b n voles qui ne l ont pas apprise 3 5 Limitations inh rentes aux agents et aux moyens de communication L existence de moyens de communication vari s puissants servis par des agents comp tents et libres n est pas une garantie du respect du droit l information L information est en effet d pendante des technologies de communication qui ont leurs avantages et leurs limites et des travailleurs de l information qui sont des tres humains avec leurs qualit s et leurs d fauts 3 3 1 Les journalistes Un journaliste est un agent qui recherche les faits les actions et les id es que l on a int r t conna tre et qui les communique au public Jadis il n y avait pas de journaliste et on n en avait pas besoin Toutes les informations n cessaires la vie qui tait simple se
157. it adopt les mani res d tre et d agir En d pit des efforts de r adaptation ces individus meurent g n ralement jeunes et prouvent d normes difficult s se comporter en tres humains quand ils n en sont pas carr ment incapables Laborit 1970b Malson 2002 Danten 1999 Autres exemples les enfants s questr s et isol s du monde ext rieur tels Yves Cheneau d couvert en 1963 Saint Br vin en France et qui avait perdu l usage de la parole les enfants atteints de cataracte la naissance et op r s plus tard au cours de leur existence qui mettent plusieurs mois apr s avoir recouvr la vue pour distinguer un carr d un triangle Inversement les gens qui la suite d un accident ou d une maladie deviennent aveugles conservent la capacit de voir et de se repr senter les choses de leur environnement LA MUTILATION DU CERVEAU Il revient Eric Kandel de l Universit de New York Prix Nobel de m de cine 2000 d avoir d couvert par ses travaux sur les neurones comment les circuits synaptiques peuvent tre soit affaiblis soit renforc s selon la nature l intensit et la r p tition des stimuli donc des informations et comment le stockage des informations r p titives peut reconfigurer ces circuits synaptiques et modifier l anatomie du cerveau de fa on durable la recherche de la m moire ric Kandel Odile Jacob Paris 2007 Sans entrer dans le d tail des r actions biochimiques qu
158. ivement qu il n y a pas de fum e sans feu Le droit 43 Deuxi me question Cette publication est elle indispensable au respect du droit l information Paradoxalement la r ponse est encore oui Le public a le droit de savoir que l on arr te quelqu un et pourquoi En Argentine au temps de la dictature la police a arr t 30 000 personnes sans que les m dias eussent le droit d en parler la plupart d entre elles ne sont jamais revenues on ne sait m me pas ce qu elles sont devenues Sans compter que certaines personnes et plus g n ralement certaines organisations utilisent ces droits une justice pleine et enti re et la r putation pour touffer l information et ainsi violer le droit du public de savoir C est la technique des SLAPP pour Strategic Lawsuits Against Public Participation courante aux Etats Unis et qui se propage au Canada sous le nom de poursuites baillons L exemple typique on d nonce les agissements d lictueux ou frauduleux d une organisation les m dias se font l cho de cette d nonciation Les personnes ou les groupes vis s habituellement des entreprises industrielles ou commerciales invoquant leurs droits la r putation et une justice pleine et enti re se disant attaqu s injustement poursuivent ceux qui les ont d nonc s r clament de gros dommages et int r ts ce qui automatiquement a pour effet de d courager les d nonciateurs qui d accusateurs se retrouvent accus s
159. kfurter Journal en 1615 et du Frankfurter Postamzeitung en 1616 En 1762 la Gazette de France devint l organe officiel du gouvernement de Louis XV publi e deux fois par semaine Le 21 juin 1764 un an apr s le trait de Paris qui c dait le Canada l Angleterre parut la premi re Gazette de Qu bec The Quebec Gazette bilingue reconnue comme organe officiel par le gouverneur g n ral James Murray mais qui a d cesser de para tre d s octobre 1765 cause des droits trop lev s exig s par le gouvernement britannique pour l entre tien des colonies Nous avons vu que le premier journal canadien de langue fran aise a t en 1778 la Gazette du commerce et litt raire pour la ville district de Montr al dont le r dacteur Fleury Mesplet fut d ailleurs imm diatement arr t lib r sous condition puis remis en prison sans jugement Le premier quotidien de langue fran aise fut le Journal de Paris en 1777 Il fallut attendre les r volutions am ricaine 1774 1781 et fran aise 1789 pour voir appara tre les premiers journaux d opinion 94 Manifeste pour le droit l information Avec la r volution industrielle la mise au point des presses m ca niques a permis de sortir les premiers journaux quotidiens d information g n rale et grand tirage le Sun de New York en 1833 et La Presse de Paris en 1836 qui se vendaient un sou En 1838 Samuel Morse inventait le t l graphe lectrique la premi re fois que des j
160. l La Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur priv contient peu pr s les m mes restrictions et les m mes obliga tions Sauf de rares exceptions la confidentialit est garantie jusqu trente ans apr s le d c s de l int ress Mais cette loi si elle emp che les m dias de chercher et de publier des renseignements confidentiels n emp che pas les changes entre banques tablissements de cr dit fournisseurs de services employeurs agences sp cialis es qui les recueillent et les commercialisent changes favoris s par Internet LE DROIT L IMAGE Selon une d cision de la Cour supr me du Canada de 1998 Aubry c Vice versa le droit l image fait partie int grante de la vie priv e et s il est permis de prendre des photographies ou des films dans les lieux publics il est d sormais interdit de publier celles o un individu pourrait se recon na tre sans l accord de ce dernier Sauf si cette personne se retrouve dans un v nement public est impliqu e dans une affaire du domaine public proc s ou v nement conomique important ou si elle figure de fa on accessoire et comme faisant partie du d cor dans un lieu public Ce jugement a soulev les protestations des professionnels de l information en raison de l effet de refroidissement qu il peut avoir sur la pratique de la photographie et du film journalistiques ce qui leurs yeux constitue une limitation de leur l
161. l gislatif 168 Manifeste pour le droit l information 5 7 3 Le Conseil sup rieur de l information Ce conseil serait l organisme r gulateur supr me du processus information nel sous tous ses aspects La r gulation tant comprise non pas comme l tablissement du contr le d un syst me de fa on obtenir un ordre donn et fig mais comme la mise en place d un dispositif n cessaire au fonction nement dynamique et volutif de ce syst me Les exemples d organismes semblables ne manquent pas que ce soit l tranger ou chez nous le Conseil sup rieur de l ducation et l Office de protection du consomma teur Le Conseil sup rieur de l information devrait tre l manation de la profession tant des dirigeants des m dias que des journalistes assurer une repr sentation ad quate du public notamment des secteurs concern s par l information autre que m diatique accepter la pr sence indispensable de l tat par sa branche judiciaire en raison de l ind pendance du judiciaire par rapport l ex cutif et au l gislatif Il devrait devoir son existence une loi valeur constitutionnelle et avoir juridiction sur tous les secteurs tous les aspects et tous les niveaux du ph nom ne information En cons quence la composition du Conseil sup rieur de l infor mation s inspirerait de celle de l actuel Conseil de presse du Qu bec avec adjonction de deux repr sentants de la justice Autre mod le le Conseil d adminis
162. la Loi sur les secrets officiels qui n avait gu re t modifi e depuis son entr e en vigueur en 1890 et qui tait jug e trop g n rale et surtout ne r pondant plus aux besoins actuels concernant la s curit nationale Essentiellement le l gislateur a cr outre les tats trangers de nouveaux acteurs auxquels il sera interdit de communiquer certaines informations des gouvernements en exil ou autoproclam s des quasi gouvernements des entit s trang res englobant les groupes ou les personnes agissant pour des puissances trang res et des groupes terroristes La Loi sur la protection de l information en plus des atteintes tra ditionnelles la s curit et la souverainet nationales espionnage trahi son pr voit de nouvelles menaces contre les collectivit s ethnoculturelles du Canada les secrets industriels et les infrastructures tant publiques que priv es Elle ne fait plus mention d informations classifi es mais de rensei gnements l gard desquels le gouvernement f d ral ou un gouvernement provincial prend des mesures de protection comprenant outre ceux dont la communication constituait un acte d espionnage ou de trahison tous ceux dont la communication serait effectu e dans un dessein nuisible la s curit ou aux int r ts de l tat savoir Les limitations au droit l information 75 r alisation d un objectif politique religieux ou id ologique ou dans l int r t d une
163. le paisseur de viande grasse avec du fromage et des frites et qui finira ob se diab tique et cardiaque Le chien de Pavlov qui secr tait du suc gastrique au son de la clo chette l enfant loup de Syrie le SS qui tirait vue sur des enfants juifs le kamikaze islamiste qui se fait sauter au milieu d un march public Bagdad le mangeur compulsif de hot dogs et de hamburgers tous ont le cerveau d r gl au point d avoir t physiquement priv s de certaines fonctions Bien que la science nous explique maintenant ce qui se passe au niveau des centres nerveux nous le savions intuitivement depuis des lustres et nous disions que ces tres avaient t soumis un lavage de cerveau et qu il leur manquait une case En provoquant une alt ration des connaissances une inad qua tion avec l environnement une modification des comportements et une modification fonctionnelle du cerveau l information structurante constitue une atteinte l int grit psychophysiologique de l individu Le besoin d information 25 Toute atteinte au droit l information est une atteinte l int grit intellectuelle et psychophysiologique de l in dividu et de la collectivit Que le processus informationnel ayant conduit cette mutilation du cerveau soit un dressage dans le laboratoire de Pavlov une ducation en milieu naturel sauvage dans le d sert la lecture et l audition de propagande haineuse la radio ou dans des journau
164. les animaux un besoin vital Mais pour les hommes Au risque de choquer nous pouvons d duire de tous nos comportements que au m me titre que nos fr res inf rieurs nous faisons tout notre possible pour vivre et survivre la fois en tant qu individu et en tant qu esp ce D apr s Henri Laborit 1970a la finalit de tout organisme vivant y compris l homme c est le maintien de sa structure et il n y parvient qu en agissant sur son environnement environnement qu il ne peut appr hender que par la connaissance c est dire par l information et par l exp rience Le but essentiel de l homme est la connaissance indispensable sa survie 1970a p 42 Le besoin d information est donc un besoin biologique DU PRIMITIF L HOMME MODERNE Avec le temps et au point o nous en sommes l homme a ma tris son milieu naturel part la fatigue provoqu e par la canicule la peur de se mouiller sous la pluie ou de prendre froid l hiver l homme ne craint plus son environnement imm diat Sauf qu autrefois pour conna tre le temps qu il faisait nous regardions par la fen tre ou mettions le nez dehors alors que maintenant nous regardons M t om dia Par contre cause du manque d information sur les effets de nos actions ou de l aveuglement dans lequel nous nous complaisons nous sommes en train de souiller peut tre m me de d truire notre niche cologique que ce soit au niveau de la r gion du pays du conti
165. les qui pourront tre diffus es et celles qu il faudra laisser tomber et parmi celles qui auront t retenues la place qui leur sera r serv e dans le journal le radiojournal ou le t l journal Les analyses de contenu permettent de voir comment tel ou tel v nement est trait dans les m dias Il existe des agences priv es qui cal culent le poids m dia des nouvelles c est dire la place et l importance que leur ont accord es les m dias dans leur couverture des v nements Place et importance qui voluent avec le temps et l occurrence d autres v nements Ainsi au Qu bec dans la semaine du 12 au 18 f vrier 2007 la campagne lectorale provinciale est pass e de 2 89 3 36 puis 4 35 de l espace m diatique Le Devoir 17 et 18 f vrier 2007 Ces renseignements sont utiles aux organisations qui veulent valuer le reten tissement des v nements qui les concernent qu elles en soient les auteurs ou qu elles en subissent les cons quences 108 Manifeste pour le droit l information LES CRIT RES DE PUBLICATION Les informations donc les variations nerg tiques n ont pas toutes la m me intensit ni les m mes effets Tel coup de tonnerre peut branler la maison ou n tre qu un lointain grondement mesure que l orage s loigne Telle campagne lectorale aura une importance primordiale secondaire ou nulle selon qu elle se d roule chez nous dans le pays voisin ou aux antipodes Les m dia
166. leurs mouvements interdits d acc s ou menac s d une mani re ou d une autre Le droit 55 Les atteintes la libert professionnelle des journalistes constituent des violations de la libert de l information donc du droit l information sur lesquelles nous reviendrons plus en d tail Cela tant dit puisqu elle est le corollaire oblig du droit l information la libert de l information a elle aussi ses limites 2 17 Libert de l information vs int r t public La Charte des droits et libert s de la personne du Qu bec proclame a l article 44 Toute personne a droit l information dans la mesure pr vue par la loi En 1982 le Qu bec a galement adopt une Loi sur l acc s aux documents des organismes publics mais une Commission d acc s l information re oit les demandes des citoyens et juge si cette demande est recevable ou non c est dire si l information demand e ne concerne pas des op rations gouvernementales jug es confidentielles ou si elle n enfreint pas les droits fondamentaux d autres citoyens Ainsi il y a des informations que l on ne peut pas publier ou que l on ne doit pas publier Le crit re tabli par les gouvernements pour limiter l exercice du droit l information et de la libert de l information est le principe de l int r t public crit re changeant selon les poques et les latitudes L ORDRE PUBLIC Dans le domaine politique il fut un temps o le bon plaisir
167. libert de choix entre plusieurs sources Elle exigerait la plus grande diversit possible de sources d information et obligerait de pr voir un droit d acc s aux m dias On tourne en rond Continuer invoquer la libert de presse nous transforme en chien qui court apr s sa queue La libert de la presse n est plus la libert d un individu d sireux de propager ses id es c est la libert des groupes de journaux des stations de radio et de t l vision C est la libert de l appareil thermodynamique maintenant poss d par des groupes d int r ts financiers mais ce n est pas celle du contenu la libert de l information ARME POLITIQUE Ce qui vaut sur le plan commercial vaut aussi sur le plan politique Fin juillet d but ao t 1914 la presse allemande a publi un flot continu de fausses nouvelles concernant de pr tendus actes de provocation de la part des troupes fran aises l opinion publique allemande tant pr te l Allemagne a d clar la guerre la France le 3 ao t 1914 Proc d r p t en 1939 l gard de la Pologne pour justifier la d claration de guerre ce pays 48 Manifeste pour le droit l information Le Troisi me Reich allemand avait tabli un r gime d information tout fait paradoxal Profitant du principe de la libert de presse enten due comme libert d entreprise le parti nazi avait en plus des V ikisher Beobachter et Der Angriff L attaque des tout pr
168. lulaires montrant que la gen se des motions d bute par une op ration inconsciente d valuation du stimulus des motions n gatives ou positives telles que l anxi t la peur ou le sentiment de s curit et de s r nit peuvent tre apprises apr s un conditionnement ad quat mettant en action des cel lules interm diaires et des neurotransmetteurs qui ont une action inhibitrice Kandel 2007 Autrement dit les motions peuvent tre d clench es ou touf f es par un apprentissage appropri tout comme pour l apprentissage du langage de la musique ou de la bicyclette Des personnes ayant v cu selon des croyances et des coutumes ancestrales donn es sont incapables de s adapter un nouvel environnement socioculturel la viande de porc provoquera des r actions d envie si l on est de culture europ enne ou de d go t si l on est de culture s mite Mais il y a plus grave que la conver sation le piano le v lo ou le r ti de porc un conditionnement sup rieur structurant le cerveau un point tel que des valeurs des principes des motions propres l homme normal vivant dans une soci t normale sont compl tement oblit r s ric Kandel parle de r pression et d inhibition de la m moire g n tique 1 9 Le cas de Phineas Gage Phineas Gage travaillait au dynamitage dans un chantier de construction d une voie ferr e au Vermont en septembre 1848 C tait un homme habile calme sens p
169. lus le crime est grave et plus il est puni s v rement En 1945 et 1946 Nuremberg ona jug et condamn les dirigeants nazis non pas parce qu ils s taient rendus personnellement coupables d atrocit s mais parce qu ils avaient pendant quinze ans incit certains individus ou groupes en commettre par l ta blissement d un syst me de conditionnement de tout le peuple allemand Le tribunal international de La Haye a fait de m me avec les officiers serbes ayant supervis les crimes contre l humanit dans l ex Yougoslavie 26 Manifeste pour le droit l information Bien qu ignorant la r alit des effets de l information sur le cerveau mais conscients du fait que l absence d information et la fausse information pouvaient avoir et ont des cons quences n fastes les gouvernements ont fait adopter un certain nombre de mesures pour informer efficacement la population en g n ral et les individus en particulier sans doute parce qu ils sont aussi des lecteurs Ces mesures assorties de sanctions quand elles ne sont pas respect es et que l on retrouve parpill es dans la l gislation et la r glementation sont destin es nous prot ger principalement dans les domaines de l ducation de la justice de la sant et de la s curit Voici quelques exemples en vrac Dans le domaine de l ducation on a s vi contre les enseignants qui prof rent des propos politiques et on a remplac l ensei gnement religieux traditio
170. n a comme corollaire la libert de l information Pour que le droit l information soit respect il faut que l information soit libre Cette libert est double C est la libert de chacun de s informer de ce qui se passe dans sa niche cologique et ailleurs ou de rester chez soi sans acheter le journal ni couter et regarder les nouvelles radiodiffus es ou t l vis es C est donc la libert du r cepteur C est aussi la libert de l metteur celui qui est l origine des faits ou des id es et qui peut les publiciser ou non qui peut les commenter ou non qui peut les transmettre ou non par l interm diaire d un m dia C est aussi et surtout la libert que doit avoir la communication des faits et des id es ainsi que leurs tenants et aboutissants en tant qu objets depuis leur origine jusqu a chacun d entre nous Autrement dit pour reprendre les d finitions du d but c est l obligation pour la soci t d assurer la libre mise en forme des v nements survenant dans l environnement jusqu la r action des individus et des collectivit s sur cet environnement Toute intervention intempestive de qui que ce soit pour alt rer cette mise en forme retarder la communication des faits les exag rer en minimiser l im portance ou les supprimer est une violation de la libert de l information et par cons quent du droit l information Dans la plupart des pays d mocratiques on consid re que l in formation est un se
171. n plus compte de l opinion publique on est encore loin d une authentique d mocratie informationnelle 5 1 N cessit d un code de l information L analyse des l gislations canadienne et qu b coise concernant directement ou indirectement l information montre qu elles ne garantissent aucune ment le respect et l exercice ni du droit l information ni de la libert de l information ni de la libert professionnelle des journalistes comme on pourrait s y attendre d un pays v ritablement d mocratique En cette aube du xx si cle alors que non seulement nos petites soci t s nationales mais l ensemble de l humanit sont confront s des probl mes de survie il devient n cessaire de repenser le ph nom ne information dans sa d fi nition dans sa fonction et dans sa finalit Autrement dit repartir neuf 146 Manifeste pour le droit l information psychologiquement et intellectuellement afin d envisager puis de b tir un cadre institutionnel assurant un m tabolisme informationnel d sen trav condition premi re d une volution sociale politique et structurelle harmonieuse NOTRE COURTEPOINTE INFORMATIONNELLE Le cadre institutionnel actuel de l information a t mis sur pied pi ce par pi ce au fil des g n rations et des r gimes politiques beaucoup plus pour se prot ger contre l information que pour prot ger l information Les rares progr s r alis s l ont t sous la pouss e des v nements et de
172. n quelconque elles soient port es ma connaissance L information n est ni mati re ni nergie mais elle a besoin des deux Wiener 1948 traduction libre Il y a tellement de confusion entre le concept d information et celui de communication qu il est utile de d finir ce dernier Les dictionnaires usuels donnent galement les d finitions suivantes Communication fait action ou r sultat de communiquer Communiquer faire conna tre faire partager transmettre etc 14 Manifeste pour le droit l information Donc la communication est un partage d informations Mais si j envoie un courriel un correspondant il faudra la m me quantit d ner gie que le message soit r dig de fa on intelligible ou que les lettres soient toutes m lang es En outre si j envoie ce message c est pour faire conna tre un fait partager une id e ce qui implique une intention de convaincre mon correspondant de la v racit du fait ou du bien fond de cette id e m me si cela est faux de l inciter adopter une attitude d esprit donn e et avoir une r action en accord avec mon intention La communication devient donc Communication op ration au cours de laquelle des sujets chan gent ou partagent des informations en vue d en arriver une compr hension r ciproque un accord mutuel et une action commune Pour y parvenir je dois utiliser l un des moyens de communica tions suivants le geste ou le signe l
173. naptiques qui auront tendance devenir immuables si le processus perception m morisation associ aux affects de plaisir ou de d plaisir se r p te C est l information structurante car elle tablit des structures men tales fixes qui font appel la m moire inconsciente ou implicite celle des habitudes de l apprentissage L apprentissage c est dire l acquisition de connaissances indispensables la pratique d une langue ou d un m tier se fait par la perception et la r tention d informations semblables et r p t es donc structurantes Les exp riences de Pavlov et de ses successeurs prouvent que la r p tition incessante d une information donn e peut transformer la m moire consciente en m moire inconsciente et d clencher des r actions motrices et ou motionnelles automatiques et durables Les individus condi tionn s sont dot s d une grille de pens e fig e Ainsi le chien de Pavlov Le besoin d information 21 se mettait saliver en entendant la clochette annon ant le repas m me quand il n y avait pas de repas On a d couvert au cours de l histoire des enfants loups c est dire des tre humains ayant t recueillis b b s par des soci t s animales et ayant adopt leurs comportements Le dernier en date de ces enfants sauvages a t trouv en 1946 g d environ six ans dans le d sert syrien parmi une harde de gazelles dont malgr les diff rences anatomiques et morphologiques il ava
174. nce soit minimis e ou exag r e le r sultat est toujours le m me quel que soit le caract re insidieux employ les auteurs de ces manipu lations induisent le public en erreur afin de mousser des int r ts n ayant parfois qu un lointain rapport avec l int r t public v ritable C est soit du mensonge soit de l abus de confiance soit de la publicit trompeuse soit de l information dirig e soit de la propagande soit de la censure toutes violations que dans le pr sent chapitre nous allons essayer d num rer de d finir de d crire pour ensuite en relever les principaux effets 120 Manifeste pour le droit l information 4 1 L invention des faits FAUX ET USAGE DE FAUX Qu elles soient perp tr es par des individus ou des organisations les falsi fications de documents sont courantes Que ceux qui n ont pas ajout une heure dans leur feuille de temps ou trich dans leur d claration de revenu l vent la main Mais le droit l information de celui qui en est victime est toujours viol et elles sont prohib es et punies Le patron peut vous ren voyer le minist re du Revenu vous imposer une amende et si le cas est grave le juge peut vous envoyer en prison L article 366 1 du Code criminel d finit l infraction comme suit Commet un faux quiconque fait un faux document le sachant faux afin qu il soit employ au pr judice de quelqu un d engager quelqu un en lui faisant croire que ce docume
175. ncent le fait que leurs ditorialistes peuvent changer leurs papiers entra nant l uniformisation de la ligne de pens e de sept organes de presse couvrant quasiment tout le territoire du Qu bec TVA le syndicat des journalistes s est ouvertement prononc devant le CRTC contre l intention de la direction de d cloisonner les salles de r daction c est dire qu un reportage pourrait passer la fois dans les bulletins de Les violations du droit l information 141 TVA a LCN c est d ja le cas sur le portail Cano et dans le Journal de Montr al donc uniformisation du choix des v nements et de la mani re dont ils sont trait s Autrement dit les dangers que craignaient M Nicole Valli res en 1995 et le Conseil de presse du Qu bec en 2001 sont en train de se r aliser Mais en conclusion des travaux de la Commission de l Assembl e natio nale consacr s a la concentration de la presse le gouvernement provincial a d cid qu il valait mieux s en tenir au statu quo et faire confiance aux propri taires et diteurs Confiance mise a profit par les propri taires qui rempla ant le mot concentration connotation p jorative par conver gence qui fait plus positif continuent a revendiquer au nom de la libert de presse le droit d acqu rir de fusionner des m dias et de leur imposer une mise en commun des personnels journalistiques et des contenus LA CLAUSE DE CONSCIENCE Pour se prot ge
176. nd s blessants et injurieux portant atteinte la dignit l hon neur et l int grit de l tre humain en g n ral et de Mme Chiasson en particulier Jugement confirm en appel LA PROPRI T On a longtemps consid r le droit de propri t comme une extension du droit la vie puisque la survie d pendait de la jouissance exclusive d un territoire de chasse d un lopin de terre cultivable ou d une choppe d artisan Cette primaut du droit de propri t s est maintenue avec le d ve loppement de la grande propri t terrienne ou industrielle jusqu touffer les droits fondamentaux de simples citoyens Le 1 mai 1886 des gr vistes r clamant la journ e de 8 heures Chicago sont la demande de l en treprise refoul s par la police qui tire dans la foule on n a jamais connu le nombre exact de morts et de bless s C est pour c l brer cette journ e que le 1 mai est devenu la f te du Travail dans le monde entier Sauf aux tats Unis o pour faire oublier cet v nement peu glorieux le grand patronat a impos comme f te du Travail le premier lundi de septembre ce qui constitue un exemple parfait de violation du droit l information et de conditionnement des cerveaux Sauf galement au Canada qui a la f cheuse habitude d imiter tout ce que fait le grand fr re du sud La r action est lente mais irr versible Les faillites retentissantes d importantes organisations commerciales o
177. ndes ne correspondant pas l illustration fautes de traduction la plupart des d p ches provenant d agences de presse utilisant un sabir anglo saxon comme outil de communication d formation de la m me nouvelle cause de sa r p tition de salle de r daction en salle de r daction et de bulletin en bulletin avec chaque fois le souci de la pr senter diff remment pour la faire para tre plus fra che Cette approximation est due principalement la rapidit avec laquelle la nouvelle est recueillie r dig e transmise r crite imprim e ou diffus e SUPERFICIALIT L obligation de faire vite a un autre inconv nient les journalistes n ont souvent pas le temps de faire un travail de recherche s rieux Press s par l heure de tomb e deadline ils vitent de creuser de v rifier et s en tien nent aux faits bruts S en tenir aux faits bruts est aussi une obligation li e la n cessit de faire court la radio la t l vision et sur Internet les 102 Manifeste pour le droit l information nouvelles ne sont souvent qu un titre suivi de deux ou trois phrases d ex plication M me les quotidiens imprim s traditionnels se basant sur des tudes montrant que le lecteur moyen ne lit que les deux ou trois premi res phrases d un article ont adopt la formule des nouvelles br ves Le comble est atteint avec les journaux quotidiens gratuits offerts dans le m tro ou avec les manchettes d une phrase qui sont
178. nels prennent maintenant grand soin de v rifier les informations colport es sur Internet et se sont dot s de sites officiels offrant un r sum des contenus publi s dans leurs ditions papier radiophoniques ou t l vis es Ce sont sur ces sites que peuvent aller les gens d sireux d avoir de l information sur ce qui se passe aux antipodes et que leurs m dias locaux habituels ne publieront pas Les limitations au droit l information 99 Toutefois on assiste un ph nom ne nouveau l apparition de reporters amateurs qui enregistrent des faits et les diffusent sur Internet La sc ne de la pendaison de Saddam Hussein le 30 d cembre 2006 a t enregistr e par un t moin sur son t l phone portable et imm diatement transf r e sur Internet Les images de la tuerie qui a fait 33 morts l institut Virginia Tech Blacksburg en Virginie le 16 avril 2007 ont t enregistr es par des tudiants imm diatement relay es par les cha nes de t l vision et vues par des dizaines de millions de personnes Ces sc nes enregistr es par des amateurs et diffus es sur Internet ont d j un nom les vlogues Certains pr disent que l on ne pourra plus se passer de ce qu on appelle d j les journalistes citoyens C est la responsabilit des m dias traditionnels de juger de l authenticit des faits rapport s LES BLOGUES Les blogues qui se multiplient l chelle nationale et internationale constit
179. nemark les journaux gratuits tiraient en 2006 deux millions d exemplaires dans un pays qui compte cing millions d habitants Le Devoir 14 mai 2007 Pour retenir leurs lecteurs les journaux traditionnels ont d abord eu recours une mise en pages plus attrayante et pour certains tablo ds au sensationnalisme du sang du sexe et du scandale la une Puis la plupart des grands journaux ont fond leur propre site Internet dans lequel ils r sument leur contenu illustrent avec des photographies ou des images vid o et invitent les lecteurs participer des forums de discussion voire les alimenter en nouvelles Des journaux s rieux ont d j une dition gratuite celle du quotidien fran ais Le Monde s intitule Matin plus et tirait en 2007 400 000 exemplaires LA RADIO Avec ses bulletins r p t s d heure en heure et la l g ret de l quipement requis un reporter peut entrer en ondes avec son t l phone portable avec aussi sa facult d aller trouver l auditeur jusque dans sa voiture la radio est un moyen d information instantan id al pour suivre les v nements en direct Sauf quand la radio est utilis e comme fond sonore l auditeur est attentif la voix qui lui parle Comme il pense environ 450 mots la minute alors que le d bit normal de la parole est d environ 150 mots la minute cela favorise le recul la r flexion et la critique Malheureusement la plupart des cha nes de radio ne diff
180. nement ayant t r duits dans les salles de r daction comme partout ailleurs les journalistes ne sont plus assez nombreux et n ont souvent plus le temps d aller chercher des opi nions contraires ou des commentaires critiques pour contrebalancer les Les limitations au droit l information 195 informations publi es par les grands corps publics On en arrive l accep tation b ate de tout ce qui vient d en haut le politiquement correct s instaure en maitre et bannit toute remise en question des v rit s officielles L unanimit avec laquelle les m dias am ricains ont accept la th se de leur gouvernement sur l existence des armes de destruction massive en Irak en est le plus bel exemple Une population enti re a vu son droit l information bafou par ceux l m mes qui auraient d le servir Les m dias am ricains ont depuis fait leur mea culpa mais plusieurs milliers de morts et plusieurs milliards de dollars trop tard Ce qui nous am ne parler de l objectivit 3 4 Vobjectivit des m dias A et des journalistes On invoque le concept d objectivit un peu tort et travers habituel lement chaque fois qu un journaliste ou un m dia rapporte une nouvelle d une mani re qui ne nous plait pas Il convient de d finir le terme et ceux qui s y rapportent OBJECTIVIT Qualit de ce qui donne une repr sentation fid le d un objet de ce qui est exempt de partialit de subjectivi
181. nent voire de la plan te enti re Nous commen ons vrai ment paniquer devant des ph nom nes que nous ne contr lons plus tels que le r chauffement du globe les changements climatiques appr hend s et leurs r percussions sur les soci t s Nous paniquons d autant plus que ceux ci devant se produire dans le futur nous ne poss dons sur eux aucune information s re Mais nous savons que sont menac s nos modes de vie la survie d individus et la survie sinon de l humanit enti re du moins de soci t s enti res Le besoin d information 5 Dans la vie quotidienne nous avons besoin de conna tre la compo sition de nos aliments s ils contiennent des gras trans des traces d engrais chimiques trop de sel ou de sucre et comment les pr parer Nous avons besoin de savoir comment monter l appareil que nous venons d acheter et nous protestons quand le mode d emploi est incompr hensible mal traduit ou pas traduit du tout Nous avons besoin de savoir si les jouets que nous achetons pour nos enfants contiennent du plomb toxique Le besoin d information de l homme moderne est donc un besoin biologique tout comme tait biologique et vital pour les australopith ques qui nous ont pr c d s le besoin d information sur la for t la savane ainsi que sur les proies et les pr dateurs qui s y cachaient Survivre telle tait la motivation du premier d entre eux qui s est servi d un caillou comme assommoir et qui l ayant bris ap
182. nion se fait encore souvent sous le couvert de l anonymat ou d un nom d emprunt qu il s agit donc d un d foulement sans risque Les gens qui appellent ne s engagent pas au contraire cet exercice les calme les soulage un peu comme au cours de s ances de psychoth rapie Vues sous cet angle mal conduites les tribunes du lecteur ou de l auditeur peuvent avoir un effet neutralisant et contribuer la passivit Nous verrons que l apparition des blogues sur Internet a donn a tous ceux qui sont branch s qui en ont le temps et qui savent maitri ser la technique un espace o ils peuvent la fois propager des id es et des opinions parfois des faits peu connus ou ignor s par les m dias traditionnels Les limitations au droit l information 87 ORGANES D INFORMATION COMMUNAUTAIRES Alors que reste t il la population qui d sire participer au processus g n ral d information en diffusant son information elle sur elle m me Fonder un journal pour se soustraire au syst me tabli Avec les difficult s conomiques actuelles c est risqu car cela exige des capitaux normes Au Qu bec tour tour le Nouveau Journal Qu bec Presse Le Jour l Agence de presse libre du Qu bec ont chou M me Le Devoir seul journal ind pendant des grands groupes de presse aurait disparu il y a quelques ann es si le groupe Quebecor l insistance de son patron Pierre P ladeau qui l estimait indispensable ne lui avait ap
183. nisme de d fense d int r ts corporatifs dont l objectif est de prot ger les acquis sur le plan commercial Heureusement radiodiffuseurs et t l diffuseurs rel vent de la juri diction f d rale et plus particuli rement de l autorit du Conseil de la radio et des t l communications canadiennes CRTC qui en plus d mettre les licences et de faire respecter la politique gouvernementale de radiot l vi sion re oit les plaintes concernant le contenu et ventuellement sanctionne les manquements Nous avons vu que m me s il avait tol r de tels man quements pendant sept ans le CRTC s est oppos au renouvellement de la licence de CHOI FM Qu bec en raison de la gravit et de la fr quence des infractions car il doit veiller l int grit du r gime d attribution des licences et au droit du public de recevoir une programmation conforme 164 Manifeste pour le droit l information la Loi et la r glementation Il ne peut permettre la diffusion de propos offensants et quiconque d utiliser les ondes publiques pour poursuivre ses propres objectifs sans gard aux droits des autres LE CONSEIL DE PRESSE DU QU BEC Le Conseil de presse du Qu bec a t fond en 1973 l initiative conjointe des journalistes et des dirigeants de m dias C est un organisme priv sans but lucratif constitu de sept membres repr sentant les journalistes de sept membres repr sentant les dirigeants de m dias et de sept
184. nnel catholique par un enseignement neutre disons cum nique Dans le domaine de la justice les policiers sont oblig s d avertir le suspect qu ils viennent d arr ter que tout ce qu il va dire pourra tre retenu contre lui en cour les t moins doivent jurer de dire toute la v rit et rien que la v rit et les faux t moignages sont punis Dans le domaine de la sant tout usager des services de sant et des services sociaux a le droit d tre inform sur son tat de sant ll a galement le droit d tre inform de tout accident survenu au cours de la prestation de services Loi sur les services de sant et les services sociaux chapitre S 4 2 art 8 les fabricants de produits pharmaceutiques doivent donner la com position des rem des qu ils mettent sur le march ainsi que des indications posologiques et les pharmaciens doivent aviser leurs clients des effets secondaires de leurs m dicaments Dans le domaine de l adoption et de la filiation nous verrons plus loin que les enfants adopt s ont un droit conditionnel de conna tre l identit de leurs parents biologiques Dans le domaine de la consommation la publicit mensong re est interdite les prix affich s doivent tre exacts les ingr dients des aliments doivent tre mentionn s sur l emballage de m me que la date de p remption Dans le domaine des biens mat riels les garagistes doivent indi quer leurs clients la nature et le
185. nstaurent maintiennent ou laissent se perp tuer un r gime d information contr l e non objective difficilement accessible pervertie violent un droit fondamental Or l histoire prouve que chaque fois que dans le monde on a port atteinte un droit fondamental cela s est presque toujours traduit par un chec Les villages factices de Catherine de Russie ont ruin plusieurs provinces L Allemagne nazie qui avait tabli un r gime de propagande environnementale totale s est croul e dans l igno minie Aux tats Unis le pr sident Nixon qui en 1973 avait fait espionner ill galement ses opposants politiques dans l difice du Watergate pour ensuite mentir l opinion publique a t oblig de d missionner L Union sovi tique n a pu emp cher l information de passer par dessus le rideau de fer qui du coup s est effondr M me en Chine les m dias pourtant communistes critiquent maintenant mod r ment les autorit s en place et le gouvernement de P kin a bien du mal contr ler Internet La compagnie Enron qui mentait ses banquiers ses actionnaires ses clients ses fournisseurs ses employ s et au public a fait faillite et ses patrons sont en prison Les pressions personnelles du premier ministre d Espagne sur les m dias en 2004 ont provoqu sa non r lection Les Iraniens malgr l interdiction r ussissent installer des soucoupes clandestines pour capter la t l vision satellitaire venant
186. nt leurs lecteurs auditeurs et t l spectateurs de r pondre des sondages sur des questions d int r t g n ral Il s agit le plus souvent de sondages maison qui non seulement et en g n ral ne respectent pas une m thodologie reconnue mais qui en outre tant r ponse volontaire n indiquent que l opinion de ceux qui ont pris la peine de r pondre et qui par cons quent ne peuvent donner que des r sultats indicatifs Dans le domaine commercial les consommateurs ont appris ou l apprennent leurs d pens se m fier des sondages bidon qui sont en fait des manceu vres de marketing pour les inciter acheter des produits ou services dont ils n ont pas forc ment besoin HABILET COMMUNICATIONNELLE DES INDIVIDUS ET DES GROUPES Quoi qu il en soit de l efficacit des moyens de r tro information le droit de faire savoir ce que l on a int r t conna tre est fr quemment handi cap par l inaptitude des individus et des groupes communiquer Laissons de c t les particuliers qui malgr l existence de leur d put doivent s en remettre la plupart du temps aux associations de d fense de leurs droits leur syndicat aux groupes de pression parfois pourquoi pas leur employeur quand il s agit de lutter pour la survie d une entreprise donc des emplois Mais justement ces organisations sont souvent malhabiles 90 Manifeste pour le droit l information transmettre au grand public et aux autor
187. nt est authentique faire ou s abstenir de faire quelque chose Ce quiconque l est passible art 367 soit d une infraction punissable sur d claration sommaire soit d un emprisonnement allant jusqu dix ans Le m dia d information qui publierait un faux portant pr judice quelqu un se mettrait dans une situation p nible C est ce qui est arriv au magazine fran ais Le Nouvel Observateur qui l automne 2007 a publi le texte d un message pr tendument envoy par le pr sident Sarkozy sa femme C cilia qui venait de se s parer de lui Le journaliste n avait jamais vu le message lui m me on lui en avait seulement parl Affirmant qu il s agissait d un faux le chef de l tat fran ais a d pos une plainte au criminel et ne l a retir e qu apr s la publication d excuses de la part du magazine MACHINATIONS POLITIQUES Les gouvernements totalitaires n h sitent pas inventer de toutes pi ces des faits pour inciter les r cepteurs de l information penser et orienter leur action de mani re favoriser leurs int r ts politiques L exemple his torique est celui de l imp ratrice Catherine de Russie qui en 1787 pour impressionner le roi de Pologne lors d une croisi re sur le Dniepr avait charg son premier ministre Potemkine d installer le long du fleuve des villages factices peupl s de figurants jouant les paysans prosp res Sauf que cette d monstration d opulence a ruin les provinces don
188. nt jamais les r v ler et les g n rations futures n en sauront jamais rien Est coupable et passible de peines allant jusqu l emprisonnement perp tuit quiconque communique des renseignements prot g s s il sait qu ils le sont ou s il ne se soucie pas de le savoir et cela m me s il n a pas l intention de nuire Le r cepteur de l information prot g e est coupable au m me titre que l auteur de l indiscr tion Enfin l article 23 stipule que quiconque se rend coupable de complot tentative ou de complicit apr s le fait l gard d une infraction la pr sente loi ou en conseille la perp tration commet une infraction et est passible des m mes peines et sujet aux m mes poursuites que s il avait commis l infraction Or dans l intro duction la loi d finit le verbe communiquer par rendre disponible et plus loin les articles 4 1 c et 4 4 a stipulent que le fait de retenir une information prot g e constitue une infraction 76 Manifeste pour le droit l information Par cons quent tout journaliste et tout organe d information qui publieraient donc rendraient disponibles que ce soit par crit dans un journal la radio ou la t l vision de tels renseignements prot g s seraient susceptibles d tre poursuivis pour complicit et passibles des m mes peines que celui qui leur aurait donn le scoop Les peines variant de cinq ans l emprisonnement perp tuit c
189. nt la liste de leurs confr res et cons urs victimes d exactions Il faut beaucoup de courage aux dirigeants des entreprises de presse et aux journalistes pour d cider de r sister a ces pressions et de conti nuer a faire leur travail Dans bien des cas les entreprises vont conseiller a leurs employ s de faire preuve de mod ration c est de la censure pr alable 138 Manifeste pour le droit l information d entreprise M me sans directives de leurs patrons certains journalistes vont s autocensurer La violation de la libert professionnelle des m dias et des journalistes est l une des premi res phases de l installation du fascisme 4 7 4 Concentration et mercantilisme de l information Les entreprises de presse sont forc es de faire des profits il faut bien payer les locaux le personnel et le mat riel Sans quoi on reviendrait la situation existant avant l apparition des premi res gazettes o le bouche oreille tait le seul moyen de colporter les informations ou encore la situation existant dans les pays totalitaires o la presse est financ e par les gouver nements et leur service On a vu qu au Qu bec faute de moyens financiers et de revenus publicitaires certains m dias ont disparu au cours des d cennies pass es D autres par contre sont de v ritables mines d or Nous avons vu ga lement que la concurrence n est pas une garantie de la qualit de l infor mation Pour les v nements su
190. nte loi 12 Le Conseil sup rieur de l information est compos de vingt deux membres dont sept repr sentants des propri taires et dirigeants des moyens d information sept repr sentants des journalistes cinq repr sentants du public coopt s par les quatorze premiers et choisis parmi les organisations sociales repr sentatives et deux repr sentants du minist re de la Justice Ces vingt et un membres choisissent la majorit des deux tiers un pr sident en raison de son exp rience dans le domaine de la communication et de sa r putation d int grit 13 Le Conseil sup rieur de l information est souverain et ne re oit aucune directive ou ordre du gouvernement du Qu bec Il est financ par les revenus d une fondation cr e cet effet par l Assembl e nationale du Qu bec et par une subvention statu taire tablie par l Assembl e nationale par vote libre majorit des deux tiers et ind pendante du budget annuel de l tat 14 15 16 17 18 19 Manifeste pour le droit l information Le Conseil sup rieur de l information d signe un Comit des plaintes un Comit de la d ontologie un Comit du statut des moyens d information et un Comit de la confidentialit Le Comit des plaintes est charg de recevoir et de juger tout litige relevant de la pr sente loi Il est habilit transf rer les plaintes repr sentant une violation des codes criminel et civil aux tribunaux appropri
191. nternet Internet qui se g n ralise ne risque t il pas de devenir un m dia de diffusion sauvage de l information sans le contr le et le traitement critique exerc s par les journalistes professionnels dans les m dias traditionnels LE DANGER En 1998 un Am ricain Matt Drudge s est rendu c l bre en publiant sur son site Web personnel les confidences t l phoniques de Monica Lewinsky une amie sur ses relations intimes avec le pr sident Bill Clinton informa tion reprise par les m dias avides de sensationnel Auparavant il avait d j publi d autres informations plus ou moins scandaleuses qui elles aussi avaient t reprises par les m dias mais qui toutes s taient r v l es fausses et sans fondement D o un d bat avec Internet va t on revenir au temps de la diffusion sauvage des informations sans aucune garantie quant la v racit des faits videmment il y aura toujours des gens pr ts diffuser n importe quoi il y aura toujours un public avide de rumeurs et il y aura toujours quelques journalistes pr ts publier n importe quoi pourvu que ce soit sensationnel et qu ils soient les premiers le faire Mais qu un canular une rumeur ou une information confidentielle soient colport s par le bouche oreille les journaux la radio la t l vision ou Internet c est toujours un canular une rumeur ou une information confidentielle qu il faut prendre avec un grain de sel Les m dias tradition
192. nuent invoquer et revendiquer la libert de presse remonte sans doute cette poque Mais c tait une libert individuelle et les choses ont bien chang depuis cette poque ARGUMENT COMMERCIAL Avec la r volution industrielle les progr s technologiques ont permis vers 1833 1835 de produire quasi simultan ment Paris Londres et New York des journaux grands tirages d j plusieurs dizaines de milliers d exem plaires et qui se vendaient un sou one penny La libert de presse est devenue une libert d entreprise et de commerce celle de gagner de l ar gent en vendant des informations au maximum de lecteurs possible Puis la presse de masse entra nant l apparition de la publicit de masse cette libert est devenue non plus celle de gagner de l argent en vendant des informations au maximum de lecteurs possible mais celle de gagner encore plus d argent en vendant un maximum de lecteurs d auditeurs de t l spectateurs et d sormais d abonn s Internet des annonceurs Pour bien des patrons de presse crite ou lectronique d ailleurs les informations r elles alt r es ou carr ment invent es ne sont que des marchandises qui permettent de vendre d autres marchandises et les lec teurs auditeurs et t l spectateurs ne sont que des consommateurs Au d but du si cle dernier un quotidien de Nice avait invent de toutes pi ces Le droit 47 une bande de brigands cens e cumer la campagne
193. nvers leur employeur et la libert d expression garantie par la Charte canadienne des droits et libert s le gouvernement f d ral canadien a fait adopter en novembre 2005 la Loi sur la protection des fonctionnaires divulgateurs d actes r pr hensibles Ce texte qui veut mettre les fonction naires divulgateurs l abri des repr sailles pr voit que l administrateur charg de recueillir les divulgations d actes r pr hensibles prot ge l identit des divulgateurs et des t moins que les divulgateurs peuvent s adresser directement au Commissaire l int grit ou au V rificateur g n ral du Canada s ils estiment indispensable de passer par dessus leur sup rieur hi rarchique ou l administrateur de la loi Mais l o cette loi constitue un v ritable progr s c est que 16 1 La divulgation qu un fonctionnaire peut faire peut tre faite publiquement soulign par nous s il n a pas suffisamment de temps pour la faire devant l administrateur le Commissaire ou le V rificateur et qu il a des motifs raisonnables de croire que l acte ou l omission qui est vis par la divulgation constitue selon le cas a une infraction grave une loi f d rale ou provinciale b un risque imminent grave et pr cis pour la vie la sant ou la s curit humaine ou pour l environnement le tout sous r serve videmment des dispositions de la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents lectr
194. nvironnement des autorit s des organisations a l individu et a la collectivit Mais inversement le droit l information est un droit actif les individus et les collectivit s ayant le droit de recher cher l information et celui de propager leur information de faire savoir ce qu ils pensent ou ce qu ils font ce dont ils ont besoin s ils sont l s s d une mani re quelconque dans l exercice de leurs droits et libert s Ce droit de p titionner qui est l un des plus anciens puisqu il tait reconnu implicite ment dans la Magna Carta promulgu e en 1215 par le roi d Angleterre Jean sans Terre et explicitement dans le Bill of Rights 1689 Que c est un droit des sujets de pr senter des p titions au Roi et que tous les emprisonnements et poursuites raison de ces p titionnements sont ill gaux Le droit 51 D FINITION PROVISOIRE Le droit l information est le droit de l individu et de la collectivit de savoir et de faire savoir ce qui se passe Nous avons vu que tous les droits m me les plus fondamentaux ont des limites J ai droit la vie mais ai je le droit pour sauver la mienne de pro voquer la mort d un autre J ai le droit la libre expression de ma pens e mais si je monopolise tout le champ sonore et visuel j accapare le temps et l espace et je viole le droit de parole des autres J ai le droit la sant donc aux loisirs mais si je chante et danse toute la nuit je viole le droit au repos
195. olitiques Ce sont ces personnalit s issues de divers secteurs de l activit humaine qui examinent les transactions impli quant les entreprises et rejettent celles qui nuisent la saine concurrence La sous commission charg e du secteur de l information est compos e de membres sp cialistes des m dias Donc en Grande Bretagne quel que soit le vocabulaire employ la libert de la presse invoqu e habituellement chez nous pour justifier les acquisitions fusions et concentrations de m dias est soumise un principe sup rieur celui de la saine concurrence ce qui repr sente malgr tout un recul par rapport ce qui existait avant 1999 o c tait le principe de l int r t public qui constituait le crit re d valuation L IND PENDANCE DES JOURNALISTES Dans certains organes d information pour viter que les propri taires ou le service commercial d une entreprise de presse n interviennent dans le travail quotidien des journalistes ces derniers se sont constitu s en soci t s de r dacteurs qui ont n goci et conclu avec leur employeur une entente formelle garantissant leur ind pendance professionnelle Presque tous les organes d information crite fran ais vivent sous ce r gime La Soci t des r dacteurs du quotidien Le Monde fond e en 1951 d tient 29 du capital de l entreprise et un exemple entre plusieurs elle a t consult e et s est prononc e en faveur lors de la r cente fusion du j
196. ombreuses et les revendications peinent aboutir des r sultats satisfaisants Bien des commentateurs ont signal sans succ s jusqu maintenant que certaines dispositions de la Loi sur la protection de l information de 2001 sont excessives Une d monstration de ces exc s a t faite en 2006 lors de la conclusion de l affaire O Neill Journaliste au Ottawa Citizen Juliet O Neill avait publi en novembre 2003 un rapport confidentiel de la Gendarmerie royale du Canada concernant un pr tendu activiste islamique La GRC avait perquisitionn le domicile de la journaliste et saisi ses notes dans l espoir de d couvrir l origine de la fuite Le 19 octobre 2006 la juge Ratushny de la Cour sup rieure de l Ontario a invalid les mandats de perquisition de la Gendarmerie ordonn la restitution des biens de Mme O Neill et statu que certaines sections de l article 4 de la Loi sur la protection de l information de 2001 sont inconstitutionnelles Rappelons que d apr s cet article le simple fait d avoir en sa pos session un document jug nuisible aux int r ts de l tat peut valoir une peine allant jusqu cing ans de prison Question impertinente comment se fait il que depuis octobre 2006 le gouvernement f d ral n ait pas revu sa loi et question encore plus impertinente comment se fait il que le Parlement du Canada ait approuv en 2001 une loi jug e en partie inconstitutionnelle L affaire Juliet O Neill illustre
197. omnipr sentes banderoles et drapeaux sigles insignes et embl mes couleurs attirantes musiques martiales r clames criardes au ton imp rieux et au volume sonore aug ment finissent par avoir un effet hypnotique voire narcotique Dans les Les violations du droit l information 129 camps de r ducation nord vietnamiens les haut parleurs hurlaient de fa on continue des chants patriotiques et des slogans communistes La symbolique est utilis e fond pour d clencher des r flexes de type pavlo vien transformant l individu en automate qui ne peut faire autrement que d accepter les valeurs dominantes du syst me Au Canada pays tranquille peuple d bonnaire gouvernement d mocratique les hauts fonctionnaires f d raux savaient tout de m me que la r p tition d une information structurante finit par cr er des grilles de pens e fixes au point d att nuer la capacit de raisonner et d endormir l esprit critique Ils avaient donc instaur le programme des commandites qui avait pour objectif d imprimer dans les cerveaux surtout qu b cois le concept du Canada comme puissance sup rieure unie et globalisante en imposant de fa on continuelle et partout le seul et simple mot Canada bien en vue dans tous les spectacles de masse les grandes manifestations culturelles les comp titions sportives et autres rassemblements populaires la t l vision tous les jours du matin au soir sur toutes les cha nes et dans tou
198. on ma survie du moins la qualit de mon existence Les deux d clenchent en moi des tats affectifs ou motifs surprise envie joie peur chagrin col re etc et une r action qu elle soit physique je crie je me mets l abri je frappe ou mentale je d cide d aller acheter le dernier roman je compatis au drame Le besoin d information 15 des ch meurs je change d avis sur les auteurs du scandale je rumine une vengeance Le r flexe rotulien est le processus d information probablement le plus simple puisqu il ne remonte pas plus haut que la moelle pini re et qu il n y a pas repr sentation du fait mais il n y a entre lui et nos r actions l audition du T l journal que des diff rences de niveau et de complexit dans le processus interne de communication Que les informations soient biologiquement psychologiquement socialement conomiquement ou politiquement significatives moi et les autres membres de la soci t en avons besoin pour assurer notre survie ou la qualit de notre vie Une soci t sans information est une soci t d huitres o les crabes et les requins sont rois Il est donc vital pour l individu et la collectivit de savoir ce qui se passe non seulement pour satisfaire une curiosit native ou intellectuelle mais pour assurer notre subsistance pour comprendre quelque chose l environnement physique et social pour surmonter l inqui tude n e de l isolement dans la multitude pour organ
199. oniques et de la Loi sur la protection de l information 154 Manifeste pour le droit l information Une telle loi n existe pas encore au Qu bec La F d ration pro fessionnelle des journalistes du Qu bec a d nonc en d cembre 2006 le fait qu un fonctionnaire de la Soci t immobili re du Qu bec SIQ a t cong di pour avoir parl un journaliste des dangers de l amiante dans certains difices gouvernementaux Pour la ni me fois la FPJQ r clamait le droit pour les employ s de l tat de parler la presse 5 4 Libert du processus informationnel L TAT Les lois d acc s l information ou de protection des divulgateurs ne seraient peut tre pas n cessaires s il existait un v ritable r gime de publicit des actes de l ex cutif et de l administration gouvernementale r gime assur par une loi portant garantie constitutionnelle c est dire adopt e par vote libre majorit disons des deux tiers On pourrait s inspirer de ce qui existe dans certains pays o l appr ciation du besoin de confidentialit et de la n cessit de publicit donc de l opportunit de publication ou de non publication n est pas laiss e au bon vouloir de l ex cutif ni du per sonnel administratif mais confi e une commission mixte ind pendante comme cela existe en Grande Bretagne avec le syst me du DA Notice Le Defence Press and Broadcasting Committee est pr sid par un repr sen tant du minist re de la
200. onnement maximal n est que de deux ans M me la simple possession de mat riel d interception des communications priv es est passible d une peine maximale de deux ans C C art 191 Deux ans galement pour la divulgation du contenu d une communication priv e sans le consentement de l auteur et du destinataire C C art 193 On l aura compris seuls les agents de la paix les employ s des compagnies de t l phone les techniciens de l tat et ceux d entreprises d entretien d ordinateurs peuvent intercepter une communication priv e condition d avoir obtenu l autorisation d un juge 00 Manifeste pour le droit l information LA R PUTATION Il est interdit de publier sans justification ni excuse l gitime quoi que ce soit de nature nuire la r putation de quelqu un ou l exposant la haine au m pris au ridicule ou destin outrager la personne contre qui elle est publi e Transgresser cette r gle constitue un libelle diffamatoire punissable de cinq ans de prison maximum si l auteur sait que la mati re publi e est fausse et de deux ans maximum s il l ignore C C art 296 297 298 299 300 301 En vertu des r gles d application des peines de cing ans de prison maximum le juge peut n imposer qu une amende et dans la pratique c est ce qu il fait Le chantage au moyen du libelle diffamatoire est lui aussi punis sable d une peine de cinq ans de prison Le propri tai
201. ons conomiques et du Journal de Montr al un incident invraisemblable s est produit au cours de l hiver 1973 1974 bizar rement alors que le Qu bec est l un des plus gros producteurs de papier journal le Journal de Montr al moyennement nationaliste avait des diffi cult s d approvisionnement Il a fallu l intervention personnelle du premier ministre Robert Bourassa pour que les compagnies papeti res reprennent leurs livraisons avant que l affaire ne tourne au scandale Dans la m me veine le syndicat des journalistes de la cha ne de t l vision TVA s est plaint plusieurs reprises que ses membres recevaient des consignes verbales pour viter de parler en mal des gros annonceurs publicitaires comme les fabricants d automobiles 4 7 3 Intimidation de journalistes tant donn qu il est toujours plus facile de s attaquer aux individus qu aux organisations les journalistes sont souvent soumis des pressions person nelles Nous en avons d j mentionn quelques exemples au chapitre de la libert de l information et de la libert professionnelle des journalistes A l poque de la grande noirceur quand lors de ses conf rences de presse Qu bec le premier ministre Maurice Duplessis voyait entrer le correspon dant du Devoir Pierre Laporte plus tard devenu ministre il s criait avec son sens de l humour particulier Laporte la porte et le journaliste sortait plut t que de se faire expulser de
202. ont de tuer l ennemi civils hommes femmes vieillards et enfants sans consid ration L information structurante laquelle ont t soumis ces hommes a inhib certaines connexions synaptiques existant chez tous les tres humains de m me que certaines l sions c r brales peuvent entra ner outre la perte de la parole de la m moire de la repr sentation des formes de l interpr tation des situations et du respect des conventions sociales une modification profonde de la personnalit Ce sont des cas extr mes mais la r p tition d informations tendan cieuses ou erron es cibl es sur le pal loc phale soit le si ge des motions peut structurer le cerveau de mani re telle que l individu ou les individus r agiront toujours de la m me mani re Ainsi en est il des foules qui litt rale ment salivent en entendant un hymne patriotique des slogans politiques ou simplement la vue des symboles partisans les manifestations de fanatisme des foules allemandes la vue de la croix gamm e pendant la mont e du nazisme C est vrai pour le lecteur l auditeur ou le t l spectateur abreuv d informations tendancieuses et transform en partisan fanatique d une politique fond e sur la supr matie d une id ologie ou d une religion et qui ne reculera devant aucune violation des valeurs humaines C est galement vrai pour le consommateur convaincu par une publicit outranci re des pr tendus bienfaits d un sandwich trip
203. ont plus que rarement sinon jamais invoqu es mais elles ne sont pas abrog es L arsenal de lois concernant les affaires sociales la sant la protection du consommateur etc contenant un processus informationnel pr voient aussi des limitations nous mentionnerons les plus usuelles galement les processus informationnels connaissent des limi tations inh rentes l appareil thermodynamique donc la nature et aux m canismes de l information qui bien que parfois d plorables sont excusables 64 Manifeste pour le droit l information Mentionnons enfin les limitations ext rieures impos es par les individus ou les groupes dont c est l int r t et qui sont en fait des violations de la libert de l information et du droit l information Certaines de ces derni res bien que l gales sont ill gitimes 3 Limitations inh rentes au syst me de droits et libert s Outre les obligations d coulant de la Constitution du Canada et de la Charte des droits et libert s de la personne du Qu bec concernant les droits la s curit de la personne la protection de la vie priv e et de l intimit la dignit et la r putation ainsi qu une justice pleine et enti re on trouve donc la plupart des limitations au droit l information et la libert de l information dans le Code criminel et les lois connexes La Cour sup rieure du Qu bec qui a condamn Jeff Fillion CHOI FM et ses dirigeants n avait q
204. ournal avec les publica tions de la Vie catholique fran aise En somme il s agit d un r gime qui est le contraire de ce qui existait en Allemagne nazie la Soci t de r dacteurs prot ge la libert professionnelle des journalistes donc leur objectivit et ventuellement elle se permet d influencer la libert de presse du m dia libert de presse tant entendue comme il se doit comme argument com mercial ou arme politique cf plus haut 2 6 Nous avons vu cf 4 7 4 que la clause de conscience qui existe dans certains pays depuis un si cle permet aux journalistes de prot ger leur r putation et leurs int r ts moraux en cas de changement d orientation du m dia pour lequel ils travaillent Le cadre institutionnel 141 lt 5 0 Les organes r gulateurs actuels Jusqu en 1968 le monde journalistique qu b cois n tait pour ainsi dire pas structur Il existait des organisations patronales de quotidiens d heb domadaires et de radiodiffuseurs et t l diffuseurs qui d fendaient surtout les int r ts commerciaux des entreprises Du c t des travailleurs de l infor mation on comptait quelques syndicats revendiquant de meilleures condi tions de travail mais sans pr occupations professionnelles On avait aussi quelques cercles de journalistes comme le Montreal Press Club et le Cercle des journalistes du Saguenay mais il s agissait surtout de clubs sociaux La seule organisation professionnelle digne de
205. ournalistes l ont utilis pour envoyer leurs reportages remonte 1855 lors de la prise de S bastopol pendant la guerre de Crim e De m me la guerre de S cession am ricaine 1861 1865 fut la premi re tre couverte par des reporters photo graphes La premi re transmission de photographies de presse par t l copie a t r alis e en 1911 pour Le Progr s de Lyon entre Paris et Lyon avec un appareil appel b linographe l anc tre de notre fax du nom de son inventeur douard Belin Apparition de la radio commerciale par opposition la TSF en Pennsylvanie en 1920 et premi re station de radio commerciale de langue fran aise CKAC Montr al en 1922 Enfin pre mi re station de t l vision commerciale Paris en 1939 suivie bient t des stations de Londres et New York Il y a des quotidiens et des p riodiques l int rieur des m dias nationaux on trouve des informations r gionales et des chroniques sp cia lis es et inversement galement les grands journaux quotidiens de m me que les grandes cha nes de radio et de t l vision ont des chroniques ou des missions hebdomadaires Plus bas nous verrons que la plupart des m dias traditionnels voluent vers des formules multim dias LES M DIAS IMPRIM S Peu importe leurs formes quotidiens hebdomadaires revues magazines ou bulletins internes les m dias imprim s constituent une source impor tante d informations On y trouve dans l
206. ourrait conclure de la lecture de l article 139 que toute action y compris la publication et la diffusion destin e volontairement influencer des t moins des jur s ou entraver d tourner ou contrecarrer le cours de la justice vaudrait son auteur une peine de prison allant jusqu dix ans Les limitations au droit l information 73 LA S CURIT DE L TAT Quiconque publie ou fait circuler un crit qui pr conise l usage de la force comme moyen d op rer un changement de gouvernement au Canada C C art 59 ou prononce des paroles s ditieuses publie un libelle s di tieux participe une conspiration s ditieuse C C art 61 ou encore quiconque volontairement publie r dige met fait circuler ou dis tribue un crit qui conseille recommande ou encourage chez un membre d une force l insubordination la d loyaut la mutinerie ou le refus d ob ir C C art 62 encourt une peine allant de 5 ans 14 ans de prison La cor respondante parlementaire de Radio Canada qui en 2006 s tait pronon c e contre l intervention militaire du Canada en Afghanistan bien qu elle edt fait titre priv s tait mise dans une situation difficile vis vis de son employeur qui l avait par la suite mut e Signe des temps est galement coupable quiconque transmet ou fait en sorte que soient transmis des renseignements susceptibles de faire raisonnablement craindre que des activit s
207. p www rsf org gt INDEX A acc s 44 47 52 54 55 71 87 123 134 147 148 151 154 155 actualit XIII 6 39 57 96 100 102 104 108 115 170 Afghanistan 36 73 90 agence 31 32 54 68 88 89 91 97 98 101 104 107 124 133 138 173 Agence de presse libre du Qu bec 87 134 136 Agence France Presse 31 168 aide 3 33 51 57 87 155 159 162 166 Alg rie 69 112 126 Allemagne 32 47 100 121 124 131 136 141 142 151 157 160 Al Qaida 20 135 am ricain 6 11 12 18 20 32 33 43 46 58 88 93 94 97 100 105 106 108 113 115 121 124 125 127 131 145 Am rique 6 46 95 137 Andersen Arthur 121 122 155 anonymat 42 70 86 130 170 171 Argentine 43 58 Arthur Andr 121 164 Assembl e nationale 35 43 133 137 140 141 166 171 177 assignation 133 135 156 162 167 Associated Press 97 138 Association canadienne de la radio et de la t l vision de langue fran aise 133 Auger Michel 137 Autriche 141 159 Aznar Jos Maria 135 B Barreau du Qu bec 140 149 156 157 Beaumarchais 45 B dard Marc Andr 150 belge 122 Belgique 157 159 Bernier Marc Fran ois 162 177 Bill of Rights 50 82 Bismark 121 blogue 99 Bourassa Robert 35 124 135 Bret Paul Louis 31 Burke Edmund 145 169 Bush George W 115 125 182 G Canada XI XIII 16 34 36 39 40 42 43 48 53 57 64 68 73 78 80 83 87 88 93 106 123 125 1
208. parfaitement le probl me de la pro tection des sources journalistiques Tout le monde s entend l dessus l in t r t public exige que la population connaisse l usage que les dirigeants des sph res politiques et conomiques font du bien public soit les fonds publics les ressources naturelles et l environnement physique L histoire ancienne et r cente nous enseigne que la gestion du bien public ne se fait pas tou jours dans l int r t g n ral mais l occasion dans l int r t de certains Le cadre institutionnel 153 int r ts particuliers individus groupes partis politiques entreprises qui agissant dans la plus grande discr tion contreviennent aux lois existantes Les citoyens et contribuables ne peuvent le savoir et faire pression pour que ces agissements cessent que si quelqu un quelque part s en aper oit et d nonce la chose Habituellement ce sont les journalistes qui sont avertis par un fonctionnaire d nonciateur et qui se chargent d alerter l opinion publique Les d nonciateurs sont rares car il leur faut un certain courage pour braver la consigne du silence tablie par leurs sup rieurs et risquer des repr sailles ventuelles Justement PROTECTION DES DIVULGATEURS Pour viter d autres scandales comme celui des commandites et pour maintenir et accro tre la confiance du public dans l int grit des fonction naires et afin d atteindre l quilibre entre la loyaut des fonctionnaires e
209. phie une personne dont on ne voit que les yeux comment savoir si elle ne va pas passer des t l graphes En cons quence avant les lections l gislatives qu b coises de mars 2007 le Directeur g n ral des lections constatant le vide juridique s est appuy sur l article 490 de sa loi qui lui permet de prendre des mesures extraordinaires afin de faire face des situations exceptionnelles pour exiger que tout le monde se pr sente aux bureaux de vote visage d couvert L initiative du Directeur g n ral des lections du Qu bec est louable mais ne remplacera jamais une l gislation coh rente englobant tous les aspects de la vie en collectivit qui accommodement raisonnable ou pas fera dispara tre ces limitations au droit l information sur la personne LA RECHERCHE DE P RE ET M RE Les enfants adopt s ont un droit conditionnel l information concernant leurs parents Bien que les dossiers de l adoption soient confidentiels l adopt majeur ou l adopt mineur de 14 ans et plus a le droit d obtenir les renseignements lui permettant de retrouver ses parents si ces derniers y ont pr alablement consenti En revanche les enfants n s gr ce un don de spermatozo des ou d ovules n ont pas le droit de conna tre l identit des donneurs Le l gis lateur estime en effet que ce droit l information sur le p re ou la m re biologiques entre en conflit avec leur droit l intimit et la vie priv e qu
210. port une aide mat rielle pr cieuse en le distribuant gratuitement en m me temps que le Journal de Montr al Et que dire des journaux dits ethniques des hebdos r gionaux et de quartier Ils ont leur utilit certes mais ils ne d passent pas les limites du groupe social de la r gion ou du quartier Encore que leur lecture peut sugg rer bien des sujets de reportages ou d enqu tes aux journalistes des m dias traditionnels Il reste la radio et la t l vision communautaires Il y a environ 140 stations de radio communautaire au Canada dont une trentaine au Qu bec Sur ces 30 stations qu b coises 22 sont install es dans des villes de moins de 50 000 habitants Leur budget global atteint 10 millions de dollars dont 20 proviennent de subsides gouvernementaux 53 de revenus publicitaires et 26 de contributions financi res du milieu Leur programmation porte sur les affaires locales et r gionales et sur les effets r gionaux des v nements nationaux et internationaux l automne 2006 25 d entre elles ont d cid de se former en r seau radiophonique commu nautaire appel Radiovision dont l objectif premier semble d laborer un programme d changes de contenus Quant aux t l visions communautaires existant au Qu bec elles sont de deux sortes celles qui sont vraiment issues du milieu et soutenues par le milieu et celles qui sont de simples succursales de cha nes de cablo distribution telles que Cogeco ou Vid otron
211. proven ale et dont les suppos s tristes exploits lui permettaient d augmenter son tirage donc ses tarifs publicitaires Qu bec la station de radio CHOI FM son propri taire Patrice Demers et Jeff Fillion d tenant lui m me environ 10 des parts faisaient beaucoup d argent Jeff Fillion est de nouveau au micro d une radio diffus e uniquement sur Internet et par satellite l abri du Conseil canadien de la radiodiffusion et des t l communications canadiennes mais il devrait faire attention car comme on le verra au chapitre 3 il n est pas l abri du Code criminel Jawaharal Nehru premier chef de gouvernement de l Inde ind pendante disait Je me suis souvent demand ce que signifiait exactement l expression libert de la presse Est ce celle des journalistes des propri taires ou des r dacteurs en chef Quelle libert De toute vidence la libert de la presse signifie en d finitive la libert du propri taire qui peut en user pour de tout autre objectif que le bien public Hohenberg 1971 traduction libre Et Alain Prujiner et Florian Sauvageau 1986 p 11 en rajoute Qui est libre de cr er chacun son journal Hypoth se logi quement absurde et conomiquement impossible Libre d exprimer ses opinions dans la presse les tribunaux ont pr f r prot ger le pouvoir de l diteur S agit il seulement de la libert du public Quel peut tre alors le contenu de cette libert
212. puissance des parties L INTERVENTION DE L TAT Notre courtepointe juridique ne peut en aucun cas remplacer un cadre institutionnel v ritablement adapt aux besoins actuels Nous avons vu dans les chapitres pr c dents que l tat n a pas h sit intervenir et l gif rer quand l information n a pas un caract re politique et qu il s agit de prot ger des droits fondamentaux tels que le droit la sant la s curit l intimit la justice etc Mais qu il s est refus intervenir quand l information a un caract re politique laissant les tribunaux faire la loi Pour mettre fin cette situation al atoire il faut moderniser le droit existant consolider ses diverses composantes remplacer les ententes et les d cisions circonstancielles par des lois et combler les vides juridiques de fa on obtenir un v ritable code de l information Bref faire coincider le droit DE l information avec le droit l information Certains diront qu il vaut mieux un ventail de d cisions juris prudentielles qui peut sembler approximatif al atoire et obsol te mais qu on interpr tera au go t du jour ou que l on suivra par respect de la tradition plut t qu un cadre l gislatif id al certes mais dont l application est tout aussi al atoire C est toute la diff rence entre les pays de droit anglo saxon et les pays de droit latin La Grande Bretagne fonctionne selon Le cadre institutionnel 149 la tradition
213. que dans celui d un changement de propri taires reconna t cette d claration comme valable devant les tribunaux oblige l diteur et l imprimeur mentionner leurs noms titres et adresses dans le journal ou la publication interdit la vente l exposition en public ou la circulation des jour naux ou publications ne respectant pas ces dispositions pr voit des peines pour les contrevenants Dans le domaine de la radio et de la t l vision m me s il est de comp tence f d rale en ce qui concerne les licences et les contenus les r gles commerciales et administratives provinciales s appliquent de la m me fa on que pour les autres entreprises 3 1 2 LIMITATIONS DESTIN ES ASSURER LA S CURIT MORALE DES INDIVIDUS ET DE LA COLLECTIVIT LA VIE PRIV E Avis aux journalistes d sireux de recueillir des informations confidentielles et d obtenir le scoop du si cle qui parfois sans dire qu ils sont journalistes effectuent des interviews au t l phone les enregistrent et les diffusent sans avoir pr venu l interview Ou pire qui interceptent une communication priv e apr s avoir bricol un t l phone Les articles 183 et 184 du Code criminel tablissent que qui conque intercepte volontairement une communication priv e est passible d un emprisonnement maximal de cinq ans Bizarrement l article 193 1 dit exactement la m me chose en d autres termes donc fait double emploi mais l empris
214. qui donne Garantie des droits et libert s La Charte canadienne des droits et libert s garantit les droits qui y sont nonc s 36 Manifeste pour le droit l information Libert s fondamentales Chacun a les libert s fondamentales suivantes libert de conscience et de religion libert de pens e de croyance d opinion et d expression y compris la libert de la presse et des autres moyens de communication s ia Charte canadienne des droits et libert s art 1 et 2 Il n y a rien dans la loi fondamentale du Canada qui garantisse le droit l information Seule est mentionn e la libert de la presse Lorsque la libert devient un concept juridique il est n cessaire d en d terminer le contenu pour pouvoir l utiliser Le l gislateur canadien a soigneusement vit de s engager dans cette voie difficile pr f rant confier cette respon sabilit aux juges Prujiner et Sauvageau 1986 p 10 De fa on tout fait paradoxale en l absence de toute mention dans la constitution certains tribunaux ont rendu des d cisions en s ap puyant sur la reconnaissance implicite du droit l information Nous verrons au chapitre des institutions que des juges interpr tant l esprit de certaines lois plut t que la lettre ont m me invoqu litt ralement le droit l infor mation alors que ni le principe ni m me l expression ne se trouvent dans les textes Sauf qu il y a une grande diff rence entre l
215. r bur 450 Qu bec Ou ec Can ad FEV 2M2 Catalogage avant publication de Biblioth que et Archives nationales du Qu bec et Biblioth que et Archives Canada Devirieux Claude Jean Manifeste pour le droit l information de la manipulation la l gislation Comprend des r f bibliogr et un index ISBN 978 2 7605 2365 4 1 Libert d information 2 Libert d information Canada I Titre K3255 D48 2009 342 08 53 C2009 940057 X Nous reconnaissons l aide financi re du gouvernement du Canada par l entremise du Programme d aide au d veloppement de l industrie de l dition PADIE pour nos activit s d dition La publication de cet ouvrage a t rendue possible gr ce l aide financi re de la Soci t de d veloppement des entreprises culturelles SODEC Mise en pages PRESSES DE L UNIVERSITE DU QUEBEC Couverture RICHARD HODGSON 123456789 PUQ 2009 987654321 Tous droits de reproduction de traduction et d adaptation r serv s 2009 Presses de l Universit du Qu bec D p t l gal 1 trimestre 2009 Biblioth que et Archives nationales du Qu bec Biblioth que et Archives Canada Imprim au Canada REMERCIEMENTS Je tiens remercier Eric Kandel Florian Sauvageau et Pierre Trudel qui m ont prodigu remarques et conseils et fourni cer tains l ments de cet ouvrage ainsi que C line Fournier qui a accept de risque de le publier et Marie No lle Germain qui en a matern
216. r ler le payer le faire payer et ventuellement le punir Pour viter que cette administration totale ne devienne totalitaire il est interdit de publier les renseignements qui sont prot g s par la Loi sur la protection des rensei gnements personnels Cette loi s applique d abord aux fonctionnaires mais touche indi rectement les journalistes Entre autres sont confidentiels les renseigne ments nominatifs qui permettent d identifier quelqu un sauf si leur divul gation est autoris e par la personne qu ils concernent si cette personne est mineure l autorisation peut tre donn e par le titulaire de l autorit parentale sauf si ces renseignements ont un caract re public concernant un fonctionnaire par exemple un organisme public ne peut commu niquer un renseignement nominatif sans le consentement de la personne concern e sauf au procureur en cas de poursuite pour une infraction aux policiers pour emp cher une infraction ou en raison d une situation d urgence mettant en danger la vie la sant ou la s curit de la personne concern e 08 Manifeste pour le droit l information Bien entendu tout renseignement concernant la tenue d enqu tes polici res doit demeurer confidentiel Donc un policier n a pas le droit de divulguer aux journalistes l identit des personnes arr t es m me d apr s le contentieux du Service de police de la Ville de Montr al lorsque ces noms sont affich s au r le du tribuna
217. r s avoir rat sa cible constatant qu elle pr sentait un tranchant a utilis cette information nouvelle pour imaginer un outil nouveau la hache Le besoin d information s est intellectualis mais nous ne faisons que suivre nos pr d cesseurs Nous passons ainsi tout naturellement de la br lure sur le tuyau du po le aux normes de s curit concernant les incendies et du d bordement de la rivi re aux normes de construction en zone inondable en passant par les reportages de la presse sur les incendies et les inondations 1 2 Besoin psychologique DE L ANGOISSE LA CURIOSIT Nous avons d autres pr occupations que biologiques L homme n est pas qu un organisme vivant il est aussi un tre pensant capable de se repr senter comme individu et comme membre d une communaut dans le temps et dans l espace Nos craintes face la maladie et la mort la n tre et celle des autres nos inqui tudes devant le manque de ressources devant l avenir de notre environnement nos col res l gard des organisations qui continuent le d truire et des gouvernements qui n agissent pas nour rissent des espoirs et se doublent d un attachement certains tres et a certaines valeurs Or toutes ces craintes ces col res ces valeurs ces espoirs concer nent le probl me fondamental de notre survie en tant qu individu et en tant qu esp ce Dans toutes les soci t s l homme a constamment besoin Q Manifeste pour le droi
218. r t pour la chose publique les qualit s d esprit Les limitations au droit l information 93 d observation de lucidit d analyse de synth se de m moire et on le verra plus loin un certain courage pour r sister aux pressions ensuite la capacit de composer un article ou un topo parl bien tourn agr able lire ou couter imm diatement compr hensible facile retenir tout en tant objectif et conforme la r alit et objectif Le talent peut aussi tre cultiv La F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec organise des stages de perfectionnement les grands m dias aussi Cela dit rares sont les formateurs ayant r ussi convaincre leurs stagiaires des diff rences qui existent entre la communication crite et la communication orale L audition des topos ins r s dans les journaux radiodiffus s et t l vis s est souvent d solante textes de style litt raire r cit s sans conviction on dirait du Marcel Proust nonn par des l ves du primaire l auditeur qui ne se sent pas interpell finit par d crocher 3 3 2 Les m dias SURVOL HISTORIQUE Les m dias ne sont pas n s d hier La premi re publication imprim e de langue fran aise laquelle on peut donner le nom de m dia est la Gazette de France fond e en 1631 par Th ophraste Renaudot mais qui n tait pas encore un journal quotidien Elle avait t pr c d e du Avisa Relation oder Zeitung en 1609 du Fran
219. r venant Une charge de dynamite ayant explos pr matu r ment il avait t gri vement bless une barre de fer apr s l avoir frapp Le besoin d information 23 au visage avait p n tr derri re l il gauche et travers le cerveau de part en part Miraculeusement il a surv cu et s est retrouv apr s des mois de convalescence avec une personnalit profond ment modifi e D apr s son m decin Phineas Gage devint impatient obstin capricieux malpoli et grossier son caract re avait radicalement chang tellement qu il n tait plus le m me Gage Harlow 1868 traduction libre Se pourrait il qu un conditionnement ad quat ait des effets simi laires un tel traumatisme cr nien Similaires oui Identiques non Dans une correspondance priv e avec l auteur Eric Kandel pr cise Le cerveau n est pas endommag De la m me fa on que les connexions synaptiques peuvent tre renforc es par un apprentissage quelconque elles peuvent tre affaiblies par un autre Il n y a donc pas l sion amputation comme dans le cas de Phineas Gage mais il y a bien mutilation au niveau cellulaire Les neurobiologistes ont pu exp rimenter et prouver que des circuits synaptiques peuvent tre r prim s et inhib s mais ils ne peuvent guere aller au dela des exp riences sur des animaux de laboratoire Ce sont les neuropsychologues qui prenant le relais grace l imagerie par r sonance magn tique ont pu
220. r contre les directives politiques impos es a une salle de r daction par suite d un changement de propri t ou d orientation politique de la direction il existe dans certains pays une chose telle la clause de conscience qui oblige l employeur verser des indemnit s de licencie ment habituellement un mois de salaire par ann e d anciennet jusqu a un maximum de x mois selon la convention collective au journaliste qui d missionne pour protester contre un changement d orientation si ce changement porte atteinte sa r putation ou ses int r ts moraux Si la clause de conscience existait au Canada les journalistes de The Gazette auraient pu menacer de d missionner et la direction de CanWest Global Communications aurait t oblig e de d bourser une somme rondelette Il est amusant de rappeler que la clause de conscience a t ins taur e dans l empire d Autriche Hongrie par une loi autrichienne en 1910 suivie par une loi hongroise en 1914 Elle fit ensuite son apparition en Allemagne en 1926 puis en Italie en 1928 puis en France mais en 1935 seu lement Au Qu bec on attend toujours malgr les revendications r p t es de la F d ration professionnelle des journalistes et du Conseil de presse 4 7 5 Vanit des violations Le public qu b cois risque t il de se voir enferm dans un univers clos o r gnera une pens e unidimensionnelle 142 Manifeste pour le droit l information Ceux qui i
221. r l int r t du public pour tout ce qui concerne la survie de l in dividu et de l esp ce cf 1 2 certains journaux vont se sp cialiser dans les nouvelles sensationnelles du sang du sexe et du scandale souvent du sport la une au d triment d informations peut tre plus importantes pour la vie collective Le Journal de Montr al et le Journal de Qu bec entrent dans cette cat gorie des journaux sensation avec cette nuance que ces deux quotidiens ne n gligent pas pour autant dans leurs pages int rieures les informations dites s rieuses Mais d autres vont plus loin par le choix des informations le retentissement qu ils leur donnent les titres dont ils les coiffent les commentaires qui les accompagnent la crudit ou la vulgarit des illustrations ces journaux font carr ment appel la curio sit morbide des instincts et des pulsions primaires La lecture des tabloids britanniques qui se sp cialisent dans ce genre de journalisme est particuli rement d primante Sachant tout de la vie amoureuse des personnalit s en vue des crimes sordides commis dans le pays des faits spectaculaires mais socialement peu significatifs leurs lecteurs obnubil s et rassasi s par cette pseudo information sont volontairement priv s des nou velles qui leur permettraient de se situer dans leur environnement politico conomico social et de r agir ad quatement sur cet environnement Nous serions tent s de ranger dans cet
222. re du journal ou de la revue est pr sum responsable C C art 303 et non pas seulement l auteur de l article Le vendeur par contre n est pas coupable sauf s il sait que le journal qu il vend contient un article diffamatoire Ces dispositions valent pour les journaux d finis comme tant des imprim s p riodiques ou pour des livres mais elles ne s appliquent apparemment pas pour un journal qui ne serait publi qu une seule fois par exemple l occasion d une campagne lectorale De m me le Code criminel canadien ne contient aucune clause concernant le libelle diffama toire la radio la t l vision et sur Internet la personne diffam e peut en revanche engager des poursuites au civil et r clamer des dommages et int r ts par cons quent en pratique les journalistes de la radio et de la t l vision se gardent bien de tomber dans la diffamation Il n y a pas libelle diffamatoire si la mati re publi e est vraie et sa publication faite dans l int r t public s il s agit d une r ponse une invitation ou un d fi lanc par la personne vis e si la publication est faite en vue de rechercher une r paration ou un redressement de tort tout cela condition qu il y ait bonne foi et que la mati re publi e soit crue vraie Enfin il n y a pas libelle diffamatoire si la mati re provient de comptes rendus de d bats judiciaires ou parlementaires de commissions d enqu te ou d assembl es publique
223. re interprovinciale 3 Limitations inh rentes aux conditions et aux circonstances Les limitations au droit l information et la libert de l information peuvent provenir de l insuffisance des moyens mis en uvre pour les satisfaire 3 2 1 Les tats d urgence Cette insuffisance de moyens est compr hensible et acceptable lorsqu on fait face des situations d urgence Au Qu bec en janvier 1998 la crise du verglas ayant entrain des pannes d lectricit g n rales la population vivant dans le triangle noir au sud est de Montr al a t priv e pendant plusieurs semaines d informations t l vis es seuls fonctionnaient les r cep teurs radio piles 80 Manifeste pour le droit l information 3 2 2 Les structures AILLEURS L insuffisance des moyens est galement acceptable lorsque les conditions g ographiques conomiques et sociales sont difficiles Dans les r gions loign es o vivent des populations clairsem es et pauvres o les moyens de communication sont rudimentaires l information ne circulera que de fa on parcimonieuse Dans les montagnes de Mongolie les nomades suivant leurs trou peaux et vivant dans des yourtes n ont leur disposition que la radio ou plus rarement la t l vision re ue gr ce des r cepteurs branch s sur des piles elles m mes aliment es par des panneaux solaires qu il faut d monter et remonter chaque d placement Situation d autant plus d plorable q
224. re puis en Suisse et m me Jean Jacques Rousseau apr s la publication d Emile s est vu contraint de fuir le royaume de France En plus de ces ouvrages caract re savant apparurent des pamphlets poli tiques et des journaux d opinion dont les r dacteurs avaient souvent maille partir avec la police 46 Manifeste pour le droit l information Au Qu bec le premier v ritable journaliste est Fleury Mesplet Lagrave 1980 disciple de Benjamin Franklin venu Montr al en mai 1776 dans les fourgons de l arm e am ricaine et arr t sit t apr s son arriv e Rel ch au bout d un mois il publie la Gazette du commerce et litt raire pour la ville district de Montr al qui est le premier journal francophone unilingue en Am rique avec promesse de soumettre ses articles un censeur ce qu il ne fait pas Arr t de nouveau en 1779 Mesplet et son r dacteur Valentin Jautard sont emprisonn s Qu bec pendant trois ans sans proc s Lib r en 1782 Fleury Mesplet reprend l dition de La Gazette de Montr al heb domadaire bilingue jusqu sa mort en 1794 La libert de presse tait la libert d imprimer et de publier ses id es l imprimerie tant alors outre le bouche a oreille le seul moyen de diffusion C tait donc une extension logique normale et n cessaire de la libert de pens e et d expression qui sont des libert s fondamentales La persistance avec laquelle les journalistes et leurs associations conti
225. rection r elle ou appr hend e et imposait la censure aux m dias donc niant au public le droit de savoir ce qui se passait r ellement En 1971 le ministre des Affaires ext rieures du Canada Mitchell Sharp d clarait en marge d un d bat aux Nations Unies Le droit l information a n existe pas Il n y a pas de droit l information Le droit de poser des questions oui gt Le droit 35 L Assembl e nationale du Qu bec a bien adopt l unanimit le 27 juin 1975 la Charte des droits et libert de la personne mais lors des audiences de la Commission parlementaire qui a pr c d l adoption le ministre de la Justice de l poque J r me Choquette s est montr parti culi rement sceptique quant l opportunit d y inclure le droit du public l information Finalement le principe a t inscrit dans la Charte sur l insis tance du premier ministre Robert Bourassa d sireux de ne pas m contenter la F d ration professionnelle des journalistes Encore nous verrons que le droit l information a t plac dans les droits socio conomiques et non dans les droits fondamentaux et que cette charte n a jamais eu de pouvoir contraignant devant les tribunaux En 1977 Ottawa la ministre f d rale des Communications de l poque Jeanne Sauv pr sentait aux Communes le projet de loi C 43 qui toutes fins utiles donnait au gouvernement f d ral pour assurer au public des communications di
226. res f d raux prof rer au Parlement d Ottawa des accusations non fond es contre des journalistes d sign s nomm ment des journalistes tre victimes de campagnes syst matiques de menaces de mort par des services relevant du Solliciteur g n ral du Canada r cemment une journaliste d Ottawa se faire saisir ses documents par la Gendarmerie royale des tueurs blesser gri vement coups de feu des reporters enqu tant sur le crime organis 54 Manifeste pour le droit l information 2 10 Un cas concret En mai 2000 officiellement neuf personnes mais d apr s la rumeur 22 personnes meurent apr s avoir consomm l eau de l aqueduc municipal de Walkerton en Ontario municipalit sise en territoire agricole L enqu te montre que cette eau tait contamin e par la bact rie E coli Le droit l information est celui que tous et chacun d entre nous avons de savoir d o viennent ces bact ries E coli pourquoi les champs taient satur s de purin et de lisier de porc et la nappe phr atique situ e en dessous compl tement pollu e comment il se fait que l quipement de l usine d puration n ait pas arr t les bact ries pourquoi les appareils de contr le de la qualit de l eau n ont pas d cel la pr sence de ces bact ries et si cette pr sence avait t d cel e pourquoi les responsables de l usine d puration n ont pas alert la population et les autorit s quelles mesures seront pri
227. rie selon les soci t s et les poques Avions nous le droit de voir la pendaison de Saddam Hussein en direct La majorit des gens diront non Avions nous le droit de voir l assassinat du pr sident Kennedy en direct La majorit des gens diront oui La perception tant minemment subjective le seul crit re qui devrait tre retenu est celui de l int r t public voir plus bas LA JUSTICE ET LA R PUTATION Toute personne a droit une justice pleine et enti re ce droit est inscrit dans la plupart des chartes et des constitutions nous verrons que plusieurs articles du Code criminel du Canada interdisent les actions qui pourraient entraver ce droit Ainsi nombre de personnes arr t es d tenues et accu s es se plaignent parfois avec raison d tre victimes d un proc s dans les m dias avant d avoir t jug es C est pourquoi les journalistes soucieux de ne pas se faire poursuivre pour diffamation et atteinte la r putation prennent habituellement des pr cautions r dactionnelles du genre Le pr sum coupable aurait etc Premi re question La publication des noms des personnes arr t es et soup onn es ou des organisations soup onn es est elle de nature nuire leur droit fondamental la r putation et une justice pleine et enti re La r ponse est peut tre sans doute oui car le public ne va pas tenir compte des pr cautions r dactionnelles et va g n ralement conclure hat
228. rmation des fournisseurs impay s des banques endett es Les dirigeants d Enron ont t jug s et condamn s Le cabinet Andersen ayant perdu sa cr dibilit et ses clients a d fermer ses portes INCARTADES JOURNALISTIQUES L invention de faits est parfois le fait des m dias eux m mes Passons sur le serpent de mer dont les m dias europ ens signalent la pr sence le 1 avril de chaque ann e c est une gal jade traditionnelle L auteur de ces lignes a lui m me invent le 1 avril 1956 sur les ondes de Radio Canada un monstre marin qui remontait le Saint Laurent et dont la progression a d cesser par suite de coups de t l phone d auditeurs inquiets et d une crise de col re du chef des nouvelles Plus grave est le canular lanc par la Radio T l vision belge franco phone en d cembre 2006 concernant la pr tendue s paration de la Flandre Canular mis en ondes avec toutes les apparences de l authenticit program mation r guli re coup e pour annoncer un bulletin sp cial d information lu par le pr sentateur habituel du Journal t l vis de la RTBF reportages en direct avec de vrais journalistes en des endroits strat giques interviews de personnalit s etc Quatre vingt dix pour cent des t l spectateurs y ont cru pendant trente minutes jusqu l apparition sur l cran d un bandeau indiquant Ceci est une fiction L objectif de la RTBF tait de provoquer un d bat sur les difficult s de cohabi
229. rmer les yeux avant m me d prouver de la peur Si le danger menace un de nos semblables nous cherchons le secourir et dans l impossibilit de le faire nous compatissons ses malheurs Historiquement ce sont Wilder Penfield et surtout Brenda Milner tous deux de l Universit McGill de Montr al qui dans les ann es 1950 ont prouv scientifiquement que les informations sont stock es dans dif f rentes r gions du cerveau et que la m moire a un caract re purement biologique LA STRUCTURE INFORMATIONNELLE DU CERVEAU Selon la th orie du cerveau triunique du neurologue am ricain Paul D MacLean confirm e par le neurobiologiste fran ais Henri Laborit et sans vouloir entrer dans le d tail le cerveau est triple D abord la base on trouve le bulbe rachidien le pont et le m senc phale qui constituent ce que certains auteurs appellent le cerveau reptilien car il assure les fonctions de base circulation respiration quilibre r ponses r flexes aux stimuli tablissement du territoire chasse rut et coit apprentissages st r otyp s de la descendance tablissement des hi rarchies sociales C est avec ce cerveau que les tortues marines vont chaque ann e pondre leurs ufs sur la m me plage sans se demander s il n y aurait pas une meilleure solution Le besoin d information 19 Les mammif res poss dent en plus le pal oc phale ou pal o cortex appel aussi syst me limbique comprenant
230. roits fon damentaux auxquels on peut porter atteinte en cas de crise nationale expression qui n est d ailleurs pas d finie et ce qui laisse au gouverneur 74 Manifeste pour le droit l information en conseil la possibilit de limiter les libert s d expression et de presse en s appuyant sur l arsenal des clauses restrictives du Code criminel et de la Loi sur la protection de l information voir plus bas C est donc une loi r pressive car l expression gouverneur en conseil est un euph misme politique d signant dans les faits le chef du gouvernement donc le chef du parti ayant la majorit aux Communes ainsi l obligation de se soumettre l examen du Parlement peut n tre qu une formalit si le gouvernement y jouit de la majorit des si ges Une seule clause de cette Loi sur les mesures d urgence prohibe nomm ment la censure c est la clause de limitation concernant la crise internationale Les d crets et r glements d application et les pouvoirs et fonctions qui en d coulent ne peuvent servir censurer interdire ou contr ler la publication ou la communication de tout renseignement ind pendamment de sa forme ou de ses caract ristiques LES SECRETS OFFICIELS R agissant aux attentats terroristes survenus le 11 septembre 2001 aux tats Unis le gouvernement du Canada a fait adopter d s le mois de d cem bre de la m me ann e la Loi sur la protection de l information afin de rem placer
231. royances les rumeurs et toutes les histoires merveilleuses ou horribles de toutes les mythologies du monde sont n es de l absence d informations 1 3 Besoin social L INT GRATION AU MILIEU Notre besoin d information ne concerne donc pas seulement notre environ nement physique il s applique aussi notre environnement socioculturel Tout comme l enfant l adulte prouve le besoin de s int grer son milieu Ce milieu qui il y a encore un si cle se limitait pour la majorit au village ou au quartier o la vie se d roulait selon des us et coutumes des rites qui paraissaient immuables s tend maintenant la ville la province au pays et m me la terre enti re Nous parlons aujourd hui de mondialisation nous parlions il y a vingt ans d acc l ration de l histoire et pour reprendre une expression de Marshall McLuhan notre village global volue toute vitesse Il ne se passe pas de jour sans que au plan local r gional national et international un probl me nouveau ne surgisse qu on tentera de r gler par une l gisla tion une r glementation une interdiction nouvelle La soci t se structure se complexifie et prend de plus en plus un caract re contraignant oppressif l individu s aper oit que certaines de ses activit s qu il consid rait comme normales comme allant de soi sont maintenant moins efficaces limit es voire prohib es on ne peut plus avoir avec soi sa trousse de toilette quand
232. rsonnalisation n de la fusion dans la masse la soumission aux leaders utilisant une rh torique appropri e l ob issance aux meneurs de jeux et la d culpabilisation provoqu e par l anonymat Dans un environnement pareil le cerveau tant atteint par tous les sens sauf peut tre le go t la sur stimulation produit un effet quasi narcotique l individu est plong dans un tat de d pression fonctionnelle et parfois d hypnose somnambulique Les photographies et les films pris lors de ces v nements montrent des individus gesticulants aux visages d form s avec des yeux exorbit s ou r vuls s par l extase ou l hyst rie Les participants perdent leurs facult s intellectuelles et sont pr ts accepter et int grer toutes les suggestions tous les mots d ordre qui leur seront donn s On pense automatiquement aux grands rassemblements nazis au stade de Nuremberg dans les ann es 1930 qui se distinguaient des grandes manifestations de masse du 1 mai Moscou pendant l re sovi tique car ces derniers taient froids la foule assistant passivement au d fil des troupes et l exhibition des dirigeants du r gime sans y participer vraiment On pense aux congr s au leadership des grands partis politiques et aux finales de la coupe Stanley Pal 4 6 La censure Comme toutes les autres formes de violations du droit l information et de la libert de l information la censure a pour objectif de pervertir le process
233. rvenant hors de leur territoire la plupart des m dias se fournissent en d p ches aux m mes agences de presse Presse canadienne United Press International Associated Press Reuters et France Presse d p ches qui sont reproduites telles quelles si bien que pour un v nement de Vancouver Paris ou P kin lire Le Soleil ou le Journal de Montr al c est quasiment pareil D ailleurs pour attirer le plus grand nombre on limine tout ce qui peut choquer tout ce qui pourrait para tre engag bref on se garde bien de d mystifier le syst me tabli Ensuite hormis les professionnels de l information personne ne lit plus d un seul journal par jour et tous les gens sont accros un seul poste de radio ou de t l vision Enfin la majorit des m dias appartiennent des groupes de presse qui dans la recherche constante du profit les transforment en produits de grande consommation LES GROUPES DE PRESSE Au Qu bec fin 2006 deux grands groupes financiers se partageaient la quasi totalit des moyens d information Le groupe GESCA affili au holding Power Corporation poss daient sept des dix quotidiens de langue fran aise du Qu bec La Presse de Montr al La Voix de l Est de Granby La Tribune de Sherbrooke Le Nouvelliste Les violations du droit l information 139 de Trois Rivi res Le Soleil de Qu bec Le Quotidien de Saguenay et enfin Le Droit d Ottawa qui bien qu tant en Ontario couvre tout l
234. rvice public et les gouvernements ont pris diverses mesures pour faciliter la libre communication des faits et des id es Ces mesures peuvent aller de l application de tarifs postaux pr f rentiels pour les journaux et magazines jusqu des lois assurant le libre acc s l infor mation gouvernementale en passant par la r glementation des monopoles de l information 2 6 La libert de presse Les diverses perspectives qui se d gagent selon que le d tenteur principal de la libert de presse est le public le journaliste ou le propri taire du m dia sont videmment contradictoire Prujiner et Sauvageau 1986 p 11 Le droit 45 HISTORIQUE On peut faire remonter le concept de libert de presse au xvii si cle quand les premiers m dias ont fait leur apparition Il s agissait alors de feuilles publi es quelques milliers d exemplaires seulement et souvent sans p riodicit r guli re imprim es de fa on artisanale par le propri taire d une presse manuelle et en l absence de personnel qualifi pour faire de la recherche journalistique Ces feuilles contenaient surtout des potins des rumeurs des indiscr tions sur les personnes en vue Aux c t s de cette presse people avant la lettre apparaissaient sur la place publique et circulaient sous le manteau des crits satiriques souvent illustr s de cari catures des pamphlets au sens fran ais et tymologique du terme et des libelles ayant parfois un caract r
235. s Commet un m fait public C C art 140 et est passible d une peine maximale de cing ans quiconque accomplit un acte destin a rendre une autre personne suspecte d une infraction qu elle n a pas commise Les limitations au droit l information 67 ou pour loigner de lui les soup ons ou en rapportant annon ant ou faisant annoncer de quelque autre fa on qu il est d c d ou qu une autre personne est d c d e alors que cela est faux Il est galement interdit de publier le compte rendu d un proc s lorsque l accus est un jeune d linquant et s il s agit d une affaire de m urs les d tails jug s choquants de fa on prot ger la r putation de la victime la chose tant laiss e l appr ciation du juge Enfin un juge de paix pr sidant une enqu te pr liminaire peut la demande du poursuivant doit la demande du pr venu rendre une ordonnance portant que la preuve ne doit pas tre publi e dans aucun journal ni tre r v l e dans aucune mission C C art 517 et 539 Enfin il est interdit de diffuser dans un journal la radio ou la t l vision le contenu de la demande faite un juge en vue de d cider si une preuve est admissible C C art 276 1 et 276 3 LES RENSEIGNEMENTS PERSONNELS L individu est suivi par l administration publique depuis sa naissance jusqu sa mort afin de l enregistrer le vacciner le soigner l instruire le cont
236. s Il est compos de six membres soit deux repr sentants des moyens d information deux repr sentants des journalistes deux repr sentants du public et un repr sentant du minist re de la Justice Le Comit de d ontologie est charg de veiller au respect des principes d thique professionnelle par les moyens d information et les journalistes et de proposer des changements aux pratiques journalistiques en conformit avec les principes d ontologiques Il est compos de deux repr sentants des moyens d information de deux repr sentants des journalistes et de deux repr sentants du public Le Comit du statut des moyens d information est charg de veiller la viabilit conomique des moyens d information et d approuver les changements apport s leur propri t en vue d assurer une pleine et enti re libert de l information des publics concern s Il est compos de deux repr sentants des moyens d information de deux repr sentants des journalistes de deux repr sentants du public et d un repr sentant du minist re de la Justice Le Comit de la confidentialit est charg de d terminer quelles informations doivent demeurer confidentielles pour assurer le respect et le libre exercice des droits et libert s fondamentaux de l individu et de la collectivit ainsi que le respect de l int r t public plus pr cis ment dans les domaines des relations inter gouvernementales de la s curit des personnes et de l
237. s l objectivit des sondeurs la formulation des questions la fiabilit des r sultats et leur influence sur le comportement Les limitations au droit l information 89 des individus qu ils soient lecteurs ou simples consommateurs Rappelons que la loi lectorale canadienne interdit la publication des r sultats d un sondage la veille et le jour d une lection et que la plupart des agences et instituts de sondage adh rent un code d thique On se souvient des pol miques ayant entour les r f rendums sur la souverainet du Qu bec en 1980 et en 1995 propos de la question poser qui pour le camp f d raliste apparaissait peu claire Et de la d cision du gouvernement f d ral de faire adopter par le Parlement le 29 juin 2000 la Loi sur la clarification plus connue sous le nom de Loi sur la clart afin d viter toute ambigu t lors d un r f rendum sur la s cession d une province Les r sultats des sondages constituent d excellentes informations pour les m dias qui en sont extr mement friands En p riode lectorale les sondages font la manchette des journaux et des bulletins d information et donnent lieu de nombreux commentaires qui eux m mes deviennent de la nouvelle Les gouvernements font souvent proc der des sondages confidentiels pour voir comment l opinion publique r agirait si telle ou telle mesure l gislative tait prise Dans le domaine social les m dias deman dent souve
238. s lection de leurs missions d in formation du jour ainsi que des archives avec du texte du son et du film vid o La tendance se maintenant il existe d j en Europe des cha nes de t l vision diffusant uniquement sur Internet 3 3 3 Les agences de presse Les agences de presse sont des organisations publiques ou priv es qui ont pour mission de fournir des informations aux m dias que ce soit sous forme de reportages bruts d articles de fond de commentaires et d analyses de photographies et de films La premi re agence de presse a t l Agence Havas fond e en 1835 Paris par Charles Louis Havas et qui collectait et distribuait des nouvelles de l tranger Elle utilisait les outils de communication de l po que soit le cheval et le t l graphe optique mais innovait avec un syst me de courrier par pigeons voyageurs entre Londres Bruxelles Boulogne et Paris L apparition du t l graphe lectrique en 1845 sera l origine de l essor extraordinaire de l Agence Havas Une agence de presse am ricaine l Associated Press voit le jour New York en 1848 en 1849 Bernard Wolff cr e une agence t l graphique allemande a Berlin puis en 1851 Paul Julius Reuter fonde a Londres une agence de presse concurrente Reuters Ces agences mettent en commun leurs r seaux t l graphiques et se partagent le monde de l information jusqu la guerre de 1914 1918 La United Press International initialement fond e en 1907 puis acq
239. s a commenc l organe central le cerveau n accomplit plus sa fonction de repr senter l environnement tel qu il est il le repr sente tel qu on le lui pr sente Il y d j mutilation des structures mentales avec comme cons quence une attitude de pens e et une r action motrice qui ne correspondent plus aux exigences r elles de la situation R sultat ceux qui se laissent prendre adoptent la mauvaise id o logie s enthousiasment pour la mauvaise solution votent pour le mauvais parti Pendant la triste guerre d Alg rie les autorit s fran aises procla maient que leurs forces allaient de succ s en succ s faisant des h catombes de fellaghas au point qu il ne devait plus en rester beaucoup Mais si l on additionnait le nombre de combattants alg riens tu s depuis le d but on arrivait un nombre au prorata de la population sup rieur et de loin celui des r sistants fran ais en 1944 Ce qui contredisait la th se officielle suivant laquelle la r bellion alg rienne n tait qu un mouvement minoritaire Et les combats ont continu jusqu aux accords d Evian du 18 mars 1962 par lesquels la France reconnaissait l ind pendance de l Alg rie Les violations du droit l information 127 Par contre chez nous pendant les luttes lectorales des derni res d cennies les adversaires du Parti qu b cois montraient partout la piastre L vesque un billet de un dollar de l poque coup en deux et soute n
240. s disponibles 5 7 4 Loi cadre mod le ou Code de l information Nous proposons une loi cadre mod le ou Code de l information qui serait une synth se de ce qui existe d j ici et ailleurs Rares sont les pays qui se sont dot s d un tel outil Comme l ont constat nombre de chercheurs et sp cialistes bien qu on en trouve cependant diff rentes modalit s d appli cation ou de mise en uvre le principe du droit l information ne fait que tr s rarement l objet d une formulation explicite Il ne peut pr tendre une v ritable existence et une quelconque recon naissance que si l on est en mesure de se r f rer quelques principes clairs Ceux ci doivent ou devraient en constituer le fondement en d terminer le but et la fonction tre susceptible de lui donner un peu de coh rence et de servir de crit res d interpr tation et d application Derieux 2008 p 37 Le Maroc poss de depuis quelques ann es une Constitution qui garantit tous les citoyens la libert d opinion la libert d expression sous toutes ses formes et un Code de la presse qui souligne l article que La libert de publication des journaux de l imprimerie de l dition et de la librairie est garantie Les citoyens ont droit l information en gras dans le texte Ces documents semblent correspondre a ce v u au moins sur le papier car en d pit de la volont exprim e et des efforts du roi Mohamed VI
241. s est une soci t r volue m re pour la r volution 1 0 Du besoin au droit L INFORMATION ET LES INFORMATIONS Il devient indispensable de pr ciser le sens d information au singulier et d informations au pluriel En s appuyant sur les d finitions donn es par les dictionnaires usuels on constate qu information a trois sens Une des information s renseignement s sur quelque chose ou quelqu un port s la connaissance du public nouvelle s transmise s par un m dia j coute les informations la radio L information l ensemble des informations nouvelles L information action d informer du latin informare mettre au courant et au sens tymologique donner une forme une structure une signification Les scientifiques vont plus loin Dans L agressivit d tourn e 1970b p 55 le biologiste Henri Laborit sp cialiste du cerveau crit Le besoin d information 13 Quand une variation d nergie survient dans l environnement capable d influencer nos r cepteurs sensoriels elle met en jeu une succession d v nements dynamiques au sein de notre syst me nerveux et cette activit est strictement fonction du type de la variation nerg tique qui lui a donn naissance Il en r sulte un comportement qui peut tre inn s il est inscrit g n tiquement dans la structure de l organisme Il peut tre acquis par l exp rience personnelle de l organisme envi sag c est dire par l histoire
242. s et aux particuliers condition qu ils en aient le temps et les moyens et que leurs demandes soient accept es la possibilit d obtenir des documents officiels qui auparavant demeuraient confidentiels C est une grosse am lioration CONSOLIDATION ET R VISION DU SYST ME ACTUEL Les limitations inh rentes au syst me de droits et libert s concernant la s curit psychologique et morale des individus ne sont g n ralement pas critiqu es Les courri ristes judiciaires protestent parfois contre la d cision 152 Manifeste pour le droit l information d imposer le huis clos ou l interdit de publication lors de certains proc s mais l encore vaille que vaille le syst me fonctionne assez bien la diffu sion des proc s par la t l vision bien que la chose se pratique aux tats Unis fait encore au Canada l objet d un d bat qui ne suscite pas les passions et ce ne semble pas tre une priorit Sauf que ces limitations se trouvent parses en plusieurs endroits du Code criminel et des lois connexes et devraient tre consolid es et regroup es de fa on en faire un ensemble plus coh rent Pour tre encore plus coh rent cet ensemble de clauses restrictives devrait en outre tre inclus dans un code de l information global En revanche en ce qui a trait aux limitations concernant la s cu rit mat rielle des individus et de la collectivit et plus particuli rement la s curit de l tat les critiques sont n
243. s les combats de gladiateurs il y a 2000 ans jusqu au dernier match gagn ou perdu par le Club de hockey Canadien lorsque les champions favoris gagnent la foule hurle sa joie lorsqu ils perdent elle laisse entendre des cris de d ception elle siffle les joueurs adverses et va jusqu s en prendre a l arbitre Le professeur Drew Westen directeur du Laboratoire de la personnalit et de psychopathologie de l Universit Emory Atlanta aux tats Unis a d montr gr ce l imagerie par r sonance magn tique d abord que l information a des r percussions 114 Manifeste pour le droit l information imm diates sur les centres c r braux ensuite qu une information d plai sante ou adverse n activait pas le centre de la raison mais ceux des mo tions n gatives telles que la tristesse et le d go t alors qu une information positive ou favorable excitait les centres du plaisir et de la satisfaction Un peu comme un toxicomane r agit selon qu il est en manque ou qu il vient de consommer Ces constatations confirment le fait qu une information struc turante peut figer des circuits synaptiques et provoquer une mutilation voire une v ritable amputation de certaines fonctions c r brales C est la raison pour laquelle r publicains et d mocrates et tous les autres partisans fanatiques r agissent de fa on contraire la m me information EurekAlert Press release 24 janvier 2006 Pour tre complet voici le
244. s les soci t s d insectes o les groupes et les individus sont parfaitement sp cialis s l ordre social r gne et la collectivit forte de son quilibre interne r alise avec l environnement un quilibre externe hautement satisfaisant Mais les soci t s d insectes ont cess d voluer 1 4 Besoin conomique LE TRAVAIL Pour survivre dans son environnement physique et social et s y sentir a l aise l homme doit donc le conna tre se tenir au courant de l volution des choses et des gens agir sur cet environnement et il ne peut le faire qu en d pensant une certaine quantit d nergie c est le travail Notre action sur l environnement sera d autant plus efficace que le travail reposera sur des techniques plus perfectionn es Il a d en falloir des recherches et des changes d informations pour que l australopith que passe de la pierre taill e la pierre polie Il ne fallait pas seulement trouver des pierres en abondance encore fallait il que l on trouve les bonnes et que l on invente ou imite des techniques de polissage Le travail s est intellectualis Les Etats Unis sont devenus la pre mi re puissance conomique du monde non seulement parce qu ils dis posent de vastes r serves de mati res premi res et de capitaux et d une norme machine de guerre mais aussi parce qu ils ont su et savent encore 10 Manifeste pour le droit l information attirer chez eux des savants et des sp cialistes
245. s ont donc des crit res de publication Le premier de ces crit res est l actualit Une information tant un fait nouveau qui se produit dans l environnement telle information sera jug e publiable si elle est nouvelle Pourtant nos m dias publient fr quem ment des articles sur des sujets intemporels pass s ou m me futurs par exemple l hygi ne la beaut la Seconde Guerre mondiale ou l avenir de la plan te Ils tablent sur un autre crit re celui de la proximit Proximit temporelle qui recoupe le crit re d actualit ou de nouveaut que nous venons d voquer Proximit spatiale sur laquelle tablent les m dias locaux on s int resse d abord aux faits nouveaux qui surviennent dans l environnement imm diat Plus on s loigne plus l in t r t baisse C est le probl me des deux solitudes canadiennes et c est la difficult laquelle se heurte la Soci t Radio Canada la loi l oblige a assurer un service national couvrant tout le pays mais son auditoire est concentr 80 90 au Qu bec dans quelle mesure doit elle privil gier les informations qu b coises qui n ont pas grand int r t pour les habitants des autres provinces galement proximit affective que ce soit dans les domaines socioculturel professionnel ou politique une nouvelle m thode de contr le de la vitesse sur les routes en Europe va int resser tous les automobilistes d ici surtout si les autorit s provinciales envisagent de
246. s parl s crits ou enregistr s par des moyens lectroniques ou lectromagn tiques ou autrement et des gestes signes ou autres repr sentations visibles ce qui couvre tous les m dias y compris les affiches C C art 318 et 319 et Internet LES BIENS L article 264 du Code criminel concernant les menaces de mort ou de l sions corporelles couvre aussi les menaces d atteinte aux biens meubles y compris les animaux ou immeubles Est galement coupable d une infraction qui conque imprime ou publie toute annonce promettant une r compense 72 Manifeste pour le droit l information pour la remise d une chose vol e ou perdue en indiquant qu il ne sera pos aucune question ou encore que la personne qui la produit ne sera ni g n e ni soumise une enqu te C C art 143 Les articles 487 et 489 du Code criminel obligent les agents de la paix se munir d un mandat de perquisition et de saisie pour trouver une preuve touchant la commission d une infraction ou toute chose qu il s croi en t avoir t obtenue au moyen d une infraction ou avoir t employ e la perp tration d une infraction ou pouvoir servir de preuve touchant la perp tration d une infraction C est en invoquant cet article que les forces polici res vont saisir dans les salles de r daction ou m me au domicile de journalistes des documents crits radiophoniques ou audiovisuels pour tayer leurs preuves ce qui
247. s r sultats d un sondage effectu en novembre et d cembre 2003 aupr s de 3012 Canadiens par le Consortium canadien de recherche sur les m dias 80 des gens croient que le biais des journalistes influence souvent ou parfois les nouvelles 31 croient que les reportages sont souvent inexacts 12 croient que les propri taires des m dias influencent les nouvelles 42 croient que la principale source d influence provient de groupes d int r t politiques 27 croient que la principale source d influence provient de groupes d int r t conomiques 56 croient que la concentration des m dias a un aspect n gatif sur leur confiance dans ces m dias 3 4 4 La majorit silencieuse I n y a pas un public mais des publics repr sentant toutes les tendances de l extr me droite l extr me gauche et toutes les couches sociales du bas en haut de l chelle Cependant toutes tendances et toutes couches sociales confondues on distingue un public actif et un public passif Les limitations au droit l information 115 Le public actif se subdivise lui m me en une minorit positive et une minorit n gative La minorit positive se tient inform e croit les m dias fait elle m me un effort d objectivit et d cide de ses opinions et de ses attitudes en fonction de l actualit La minorit n gative est incapable d objectivit tient l information pour une mati re dangereuse les m dias pour des instruments de subver
248. s revendi cations de certains groupes de pression et dans des domaines bien pr cis Si ces progr s sont r els et bienvenus ils ont pour r sultat un ensemble h t roclite de lois et de r glements diss min s dans la l gislation soit pro vinciale soit f d rale et ayant souvent un caract re r pressif de pratiques accept es mais non l galis es et de grands vides juridiques que tentent de combler les tribunaux LA JURISPRUDENCE Bien que n tant pas reconnu par la Constitution canadienne bien que sa reconnaissance dans la Charte qu b coise des droits et libert s ait une port e limit e bien qu il soit reconnu en tant que tel dans certaines lois tant f d rales que provinciales sp cialis es cf plus haut la conclusion du premier chapitre certaines d cisions judiciaires reconnaissent la plupart du temps implicitement le droit l information en g n ral En effet pour combler les lacunes ou les retards du droit DE l in formation appel s d terminer les fronti res de la libert d expression et celles d autres droits comme le droit l honneur la r putation ou la vie priv e les tribunaux font appel ce qui leur para t aller dans le sens des int r ts du public Extrait du Cours sur le droit de l information donn par Pierre Trudel professeur titulaire au Centre de recherche en droit public de la Facult de droit de l Universit de Montr al et qui a bien voulu nous communiquer les d cis
249. s t l vis es de r trospective ou n importe quand sur Internet partout dans le monde en tout temps on peut voir dans toutes les glises des repr sentations particuli rement morbides de la crucifixion de J sus et dans tous les mus es du monde des repr sentations crues de guerre de torture et d ex cution le Tres de Mayo de Goya se trouve reproduit dans tous les dictionnaires Avant la peinture la photographie et la cin matographie il y avait des r cits crits ou oraux la guerre de Troie a bien eu lieu Enfin si nous prouvons des scrupules publier les images de la pendaison de Saddam Hussein on peut voir dans n importe quelle salle de cin ma ou la t l vision des films de guerre ou d espionnage comportant des sc nes de mort au combat sous la torture ou dans des cataclysmes naturels mais bien s r il s agit de fiction m me si souvent elle d passe la r alit 42 Manifeste pour le droit l information Autrement dit les limites du droit l information fluctuent selon le caract re naturel ou politique de l v nement ou du fait l utilit ou l inutilit relatives de cet v nement ou fait la c l brit ou au contraire l anonymat des personnes concern es le caract re noble ou ignoble de la cause les sentiments et les motions que le fait suscite ou les jugements de valeur que nous portons sur lui la sensibilit l ducation et la culture de chacun la perception du moment qui va
250. ses pour que pareille catastrophe ne se reproduise plus s il y a d autres municipalit s qui puisent leur eau dans une nappe phr atique pollu e par les d chets agricoles ou industriels La libert de l information est la facult pour tous ces faits leurs causes et leurs cons quences ainsi que les id es opinions et d clara tions qui en d coulent d tre communiqu s sans entrave depuis leur origine jusqu nous sans tre aucunement modifi s minimis s exag r s retard s ou occult s de quelque mani re que ce soit La libert de presse est celle d un m dia de couvrir l v nement ou non ou de s en remettre aux seules d p ches des agences de presse ou encore d envoyer imm diatement un ou plusieurs journalistes a Walkerton de les y laisser enqu ter un jour ou de leur ordonner de rester sur place jusqu puisement des informations de publier leurs reportages en manchette ou l int rieur du m dia tels quels ou en les modifiant pour les rendre plus conformes aux int r ts conomiques du m dia ou de ses commanditaires La libert de pratique ou professionnelle des journalistes consiste pour eux pouvoir faire leur travail d enqu te sans tre inqui t s par les autorit s municipales ou par des particuliers de pouvoir entrer dans l usine d puration de rencontrer et d interviewer les personnes impliqu es conform ment aux principes d ontologiques de la profession sans tre g n s dans
251. sion peu cr dibles et les journalistes pour des faiseux de troubles Le public passif c est la fameuse majorit silencieuse dont bien des politiciens se font les porte parole autoproclam s Qui compose cette majorit silencieuse D abord ceux qui ne peuvent pas parler par incapa cit intellectuelle et culturelle parce qu ils vivent loign s de tout parce qu ils ne disposent pas des moyens de r tro information appropri s parce qu ils sont submerg s par leurs activit s et les soucis quotidiens Ensuite ceux qui ne veulent pas parler par manque d int r t parce qu ils n ont pas d opinion les ind cis des sondages parce qu ils ne veulent pas se nuire ou parce qu ils ont adopt une attitude de refus de rejet global et ne veulent rien savoir La majorit silencieuse la minorit n gative et la minorit positive ne sont pas des corps immuables fig s telle partie que l actualit politique laissera froide se passionnera pour les affaires culturelles ou scientifiques ou inversement Le public est instable et mouvant au printemps 2003 le pr sident Bush avait toute l opinion publique am ricaine r publicaine comme d mocrate pour lui trois ans plus tard les lecteurs y compris des r publicains donnaient une majorit mince mais quand m me aux d mocrates Il est vident que ce n est pas sur la majorit silencieuse ni d ailleurs plus forte raison sur la minorit n gative que l on pe
252. ssion m me droit l information n existait pas On pourrait trouver l origine de ce concept dans les articles de deux journalistes anglais William Gordon et John Trenchard qui crivaient en 1720 Londres sous le nom de Caton et qui les premiers ont mis l id e que la v rit constituait une d fense dans les causes de libelle s ditieux En effet l poque le gouvernement britannique r duisait au silence les journalistes et les crivains critiquant son action en les accusant de libelle s ditieux Caton affirmait que le public avait le droit de savoir la v rit sur le gouvernement Hohenberg 1971 p 38 Mais leur th orie tait si r volutionnaire que personne ne les suivait et ne les a suivis Il faudra attendre 1946 pour que Paul Louis Bret directeur de l Agence France Presse dans un article sur l accessibilit de l information mentionne pour la premi re fois le droit au fait Encore se bornait il affirmer ce principe sans chercher le d finir ni en analyser la port e si ce n est qu il revenait l tat de rendre l information accessible en subventionnant les journaux et les agences de presse LE DROIT ONUSIEN En 1948 l Assembl e g n rale des Nations Unies adopte la D claration uni verselle des droits de l homme dont l article 19 stipule Tout individu a droit la libert d opinion et d expression ce qui implique le droit de ne pas tre inqui t pour ses opinions et celui de cherch
253. sultats lectoraux concernant l Est du Canada peuvent en raison du d calage horaire tre connus avant la ferme ture des bureaux de scrutin dans l Ouest et influencer le vote des lecteurs de ces r gions que ces informations aient t communiqu es par la radio la t l vision satellitaire ou Internet 3 1 4 La radio et la t l vision Avant la Premi re Guerre mondiale le gouvernement f d ral canadien avait accord un certain nombre de licences des radiodiffuseurs priv s titre exp rimental D s 1919 il r glementait afin d ordonner l attribution Les limitations au droit l information TT des longueurs d ondes et des licences commerciales En 1932 suivant les recommandations de la Commission Aird le Parlement d Ottawa adoptait la Loi canadienne de la radiodiffusion En 1936 une nouvelle loi pr voyait le d mant lement de la Commission canadienne de la radiodiffusion et l ta blissement d un diffuseur public la Soci t Radio Canada dont le Bureau des directeurs devenait l organisme charg de la r glementation de l ensemble du syst me tant public que priv ce qui mettait la soci t d tat dans le r le de juge et partie Ce n est qu en 1968 que la Loi sur la radiodiffusion cr e ce qu on appelait alors le Conseil de la radio t l vision canadienne CRTC d j dont nous parlerons plus bas MANDAT POLITIQUE L actuelle Loi sur la radiodiffusion qui date de 1991 et s applique aussi bi
254. t de pr jug s qualit de ce qui est objectif OBJECTIF Se dit d une description de la r alit ou d un jugement sur elle ind pendante des int r ts des go ts des pr jug s de celui qui la fait Passons maintenant aux contraires PARTIALIT tat d esprit attitude d une personne qui prend parti pour ou contre quelqu un ou quelque chose sans souci de justice ni de v rit SUBJECTIVIT tat attitude de celui qui consid re les choses en donnant la primaut ses tats de conscience 106 Manifeste pour le droit l information PR JUG Initialement opinion qu on se forme au sujet d un v nement futur indice qui permet de se faire une opinion provisoire croyance opinion pr con ue souvent impos e par le milieu l poque l ducation On peut d duire de ces diverses d finitions que pour tre objectif un article ou un compte rendu journalistique doit tre fid le l v nement exact et complet c est dire qu il doit tout relater ce qui est partiel risque d tre partial dans la mesure o les omissions sont faites dans l intention de d naturer impartial c est dire qu il ne doit pas prendre parti ou inciter prendre parti pour ou contre les personnes ou les groupes impli qu s le journaliste doit faire abstraction de ses go ts int r ts opinions pr jug s non subjectif c est dire que son auteur doit faire galement abstraction de ses
255. t droit au travail droit au repos droit la s curit sociale Donc au sommet de la liste tout le monde est d accord doit absolument figurer le droit la vie O situer le droit l information LA CONDITION PREMI RE DE LA D MOCRATIE Selon leurs centres d int r t les hommes ont tendance placer le droit qui r git leur domaine en t te de liste des droits fondamentaux Mais his toriquement logiquement et encore actuellement si les droits juridiques politiques et sociaux constituent le fondement de la d mocratie ce ne sont 38 Manifeste pour le droit l information ni la justice ni la participation la vie collective ni l instruction des peuples ni la jouissance de la sant et de la s curit qui ont donn naissance la d mocratie c est l inverse C est parce qu au XIIe si cle les barons anglais taient forts devant un roi faible qu ils ont pu lui imposer la Magna carta et que par la suite le r gime de la monarchie constitutionnelle anglaise a pu favoriser l closion de toutes les id es philosophiques et politiques ayant conduit la d mocratie Par contre l information n est pas le produit de la d mocratie c est l inverse C est parce qu au XVI si cle les livres et les journaux ont propag des id es philosophiques et politiques nouvelles que la soci t a aboli la royaut de droit divin pour tablir un r gime de repr sentation d mocratique la fin du si cle dernier malgr
256. t l information de s curit et d tre rassur D o cet engouement pour toutes les informa tions concernant non seulement le temps qu il va faire mais les maladies les accidents les blessures les meurtres sanguinolents qui Dieu merci touchent surtout les autres mais qui pourraient bien nous affecter nous aussi et qui conditionnent la survie d individus et de groupes sociaux D o cette curiosit pour toutes les histoires d amour et de sexe qui ind pen damment du plaisir que la chose procure conditionnent la perp tuation de l esp ce D o cet int r t pour toutes les atteintes la propri t individuelle et collective ainsi qu l environnement qui elles menacent notre sant conomique ou sanitaire en tant que consommateurs contribuables ou habitants d une r gion DE LA CURIOSIT AU CONFORT INT RIEUR Craintes col res espoirs engouements attachements constituent les trois S pour Sang Sexe Scandale dont se nourrissent toutes les cultures depuis la nuit des temps Entre autres les r cits bibliques les exploits des dieux grecs la guerre de Troie le martyrologe chr tien Ali Baba et les 40 voleurs les invasions barbares Tristan et Iseult les guerres de religion la d couverte de l Am rique les r volutions am ricaine et fran aise la conqu te du Far West les deux grandes guerres mondiales l aviation et l ex ploration spatiale la naissance et la chute du communisme Marilyn Monroe e
257. t Brigitte Bardot le f minisme et la pilule le bogue de l an 2000 la mont e de l islam l Irak et le r chauffement de la plan te tous v nements r els ou invent s qui ont nourri l actualit et combl le besoin des hommes de savoir ce qui se passe Nous sommes anim s par un d sir constant de voir de savoir de conna tre et de nous instruire qui est justement la d finition usuelle de la curiosit Mais la curiosit s est intellectualis e du fait peut tre que notre niveau d instruction et de culture est plus lev Nous voulons couter le dernier disque lire le dernier roman tudier cette nouvelle th orie sur tel ou tel sujet aller voir cette exposition ou ce spectacle dont tout le monde parle Et si nous ne pouvons pas nous voulons tout le moins entendre et lire ce qu en pensent les autres Ce n est peut tre pas un besoin vital nous pouvons vivre sans avoir cout ce disque lu ce livre ou vu cette pi ce de th tre Mais c est un besoin de s curisation tr s fort Quand nous ne sommes pas ou quand nous ne sommes plus au courant de ce qui se passe autour de nous nous nous sentons sinon isol s du moins en d s quilibre avec notre milieu et Le besoin d information 7 cette inadaptation provoque fr quemment un sentiment de rejet d in qui tude voire d anxi t et d angoisse D ailleurs ce besoin d informations socioculturelles est tel que lorsqu il n y en a pas nous en inventons Les c
258. t les populations avaient t d plac es sans parler du trou dans le budget de l tat Les violations du droit l information 121 Autre exemple classique la d p che d Ems cit e dans presque tous les cours de journalisme En 1870 le chancelier de Prusse Bismarck fait publier une d p che dont il avait modifi le texte de fa on le rendre insultant pour la France Celle ci d clare imm diatement la guerre la Prusse mal pr par e elle la perd l ann e d apr s perdant du m me coup et jusqu en 1918 ses provinces d Alsace et de Lorraine Ou encore toujours en Allemagne en 1933 Hitler faisant incendier le Reichstag et accusant les communistes d avoir fait le coup pour liminer ses opposants Plus pr s de nous on peut parler d invention de faits et de trom perie d lib r e la d monstration effectu e le 5 f vrier 2003 par le secr taire d tat am ricain Colin Powell devant le Conseil de s curit des Nations Unies avec documents photographiques l appui sur la pr sence en Irak de pr tendues armes de destruction massive y compris biologiques Armes qui n ont jamais exist mais qui ont t le pr texte pour entra ner les Etats Unis et leurs alli s dans une guerre inutile co teuse en pertes de vie autant civiles que militaires et qui a plong l Irak dans un profond marasme ESCROQUERIES Les faits sont parfois invent s de toutes pi ces par des entreprises d sireuses de gagner de l argent
259. tation des Flamands n erlandophones et des Wallons francophones mais le r sultat a t un d bat sur le r le social et politique des m dias en g n ral et sur la finesse de jugement des dirigeants de la RTBF en particulier 4 2 L occultation des faits Nous avons vu qu il est l gal et l gitime d occulter des faits quand il est important de pr server la s curit psychologique et physique des individus des groupes et de l tat De tout temps les gouvernements ont eu des secrets d tat Sauf que de tout temps les gouvernements et les adminis trations ont eu et ont encore une f cheuse tendance consid rer comme confidentielles des informations tout fait inoffensives Ainsi aux tats Unis d apr s le magazine Time dans les ann es 1970 le D partement de la d fense avait refus de publier la liste des tablisse ments militaires dont les caf t rias servaient des boissons alcooliques les Les violations du droit l information 123 photographies des int rieurs des avions de transport des officiers sup rieurs et les d tails d une attaque de requins contre des marins qui se baignaient dans la baie de New York en 1916 En France en 1974 le pr sident de la R publique Georges Pompidou tait malade sans que l on d voile officielle ment la nature de sa maladie Comme son tat empirait apr s dix huit mois d atermoiements le gouvernement fran ais a fini par admettre en mars que le pr sident so
260. tats d me ou de conscience et s effacer en tant que sujet devant l v nement qui constitue l objet 3 4 1 Les obstacles l objectivit En tout premier lieu il y a l orientation ventuelle des m dias en faveur de telle ou telle cole de pens e politique sociale ou religieuse voire de tel ou tel parti politique ou de telle glise Ph nom ne relativement rare parmi les quotidiens nord am ricains mais plus courant en Europe L Humanit autrefois organe officiel du Parti communiste demeure un organe d ex tr me gauche La Croix est ouvertement chr tienne en g n ral et catholique en particulier Au Qu bec les journaux et cha nes de radio et de t l vision sont officiellement neutres L orientation politique ne s affiche ouvertement que dans les ditoriaux encore que l on puisse toujours soup onner que les articles d information g n rale soient sinon orient s du moins teint s poli tiquement coiff s d un titre et mis en pages de fa on conforme aux prises de position des propri taires Dans le reste du Canada nous n en dirions pas autant le National Post est ouvertement de droite et hostile aux vell it s autonomistes du Qu bec Les limitations au droit l information 107 Admettons que l information soit libre sans contr le politique sans orientation du m dia pour lequel il travaille il faudrait que le journaliste soit partout la fois qu il puisse tout voir tout entendre tout lire
261. te cat gorie de m dias au contenu apte d tourner l attention du public de pr occupations citoyennes les postes de radio et de t l vision sp cialis s dans les his toires de vedettes les blagues les discussions sur les r sultats sportifs et la musique tonitruante et omnipr sente coup es par de tr s brefs bulletins d informations Ce genre de programmation loin d veiller les consciences 104 Manifeste pour le droit l information constitue une entreprise de d tournement d attention M me remarque pour les missions d information spectacle naviguant entre les vari t s ou le burlesque et les informations s rieuses Ou encore les missions de style tribune t l phonique que l animateur transforme en spectacle dont il est la vedette par son arrogance ses propos frisant la diffamation la critique excessive et l appel aux sentiments les moins nobles de ses auditeurs UNIFORMIT ET CONFORMISME On pourrait croire que la concurrence existant entre les divers journaux entre eux les stations de radio et les cha nes de t l vision entre elles est une garantie de qualit Il n en est rien la plupart du temps les principales nouvelles qu elles soient diffus es dans les journaux la radio la t l vi sion ou sur Internet se ressemblent toutes non seulement parce qu elles portent sur le m me sujet mais aussi parce qu elles sont r dig es de fa on presque identique C est que surtout en ce qui concern
262. terroristes sont ou seront men es sans tre convaincu de leur v racit C C art 83 231 Pour tout ce qui concerne la s curit de l tat et contrairement au principe du droit anglo saxon par rapport au droit latin la pr somption de culpabilit a primaut sur la pr somption d innocence Attention donc aux reportages alarmistes sur des rumeurs d activit s terroristes leur auteur encourt une peine maximale de cinq ans Il faut faire une place sp ciale la Loi sur les mesures d urgence loi qui depuis 1988 remplace la Loi sur les mesures de guerre d cri e comme antid mocratique et qui avait t appliqu e au Qu bec pendant la crise d Octobre 1970 Cette loi donne au gouvernement f d ral des pouvoirs extraordinaires en cas de sinistre de situation d urgence de crise inter nationale et de guerre Le gouverneur en conseil peut proclamer l tat d urgence apr s avoir consult le lieutenant gouverneur en conseil de la province touch e en donnant une description des circonstances le justifiant il doit soumettre sa d cision au Parlement dans les deux jours Cette loi concerne directement l information car son pr ambule tablit que le gouverneur en conseil est assujetti la Charte canadienne des droits et libert s notamment en ce qui concerne ceux des droits fondamentaux auxquels il ne saurait tre port atteinte m me dans les situations de crise nationale Ce qui sous entend qu il y a des d
263. tes les missions toutes les annonces d v nements subventionn s m me tr s partiellement par Ottawa en bas droite de l cran l o les yeux se portent automatiquement on pouvait voir ce simple logo Canada Une fois oubli le scandale provoqu par la r v lation des actes de corruption et de concussion auquel il a donn lieu le programme des commandites aura sans doute atteint ses objectifs LA PROPAGANDE ENVIRONNEMENTALE TOTALE Le comble de la propagande environnementale est atteint lors des grandes manifestations v nements liturgiques de masse congr s au leadership des partis politiques matchs sportifs dans des stades g ants jamborees etc La vue et l ou e sont accapar es par la mise en sc ne th trale avec enceinte et gradins tag s arri re fond aux couleurs vives et chaudes pro fusion de drapeaux banderoles et autres signes symboliques estrade ou sc ne sur lev e avec clairages en faisceau pour les leaders ou les vedettes musiques discours et slogans sonores tonitruants Non seulement la vue et l ou e sont accapar es mais aussi l odorat cause des odeurs d encens de foule et de poussi re ainsi que le toucher car les gens sont serr s paule contre paule se prennent les mains se donnent l accolade C est une loi de la communication plus il y a de sens concern s plus la communication est efficace 130 Manifeste pour le droit l information S ajoutent le sentiment de d pe
264. tous les domaines On veut conna tre aussi bien le contenu de son dossier m dical l origine et la composition de tel aliment les mesures prises pour assainir les eaux de la rivi re le r sultat de telle action administrative etc que ce qui se passe aux antipodes Il ne s agit donc plus seulement de l information v hicul e par les journaux la radio et la t l vision comme il y a encore vingt ans puisqu elle ne concerne plus uniquement la politique des gouvernements ou les faits divers et n mane plus uniquement des milieux officiels mais embrasse tous les secteurs de l activit humaine Les m dias traditionnels journaux radio et t l vision continuent et continueront longtemps de nous informer sur ce qui se passe dans le monde mais ils ne sont plus seuls Internet se d veloppe et consti Avant propos XIII tue un formidable organe d information accessible jour et nuit et ignorant les fuseaux horaires les fronti res et les r gles qui r gissent les m tiers de l information classique Nous verrons en premier lieu que le besoin d information est uni versel Nous tenterons d ailleurs de montrer que l information n implique pas uniquement des valeurs morales et soci tales mais qu elle repose sur une assise biologique ce qui ouvre des perspectives juridiques nouvelles et rend caduques nombre de nos r gles de droit Dans ce domaine je me suis limit au Qu bec et au Canada o en raison des circonstances l inform
265. transmettaient d elles m mes de bouche oreille et de seuil en balcon d un bout l autre du pays comme une brise Avec le risque de voir les faits et les actions exag r s ou minimis s les id es incomprises ou trahies et les rumeurs remplacer la v rit Mais de nos jours si l on veut savoir combien de soldats canadiens sont morts en Afghanistan ou quel est le contenu de la d claration du premier ministre il faut que des journalistes se rendent sur place fassent un compte rendu et le communiquent Les limitations au droit l information 91 METIERS ET ROLES Le journalisme est une profession qui l instar de la m decine ou du droit comporte des m tiers divers Le reporter qu il soit local r gional national ou grand reporter se rend sur les lieux constate les faits rencontre les gens impliqu s et envoie des reportages a une agence de presse ou a son m dia Le correspondant ou courri riste est affect demeure en un lieu par exemple le parlement ou un centre important et entretient une correspondance suivie avec son m dia sur ce qui se passe dans ce lieu ou ce pays Reporters et correspondants sont souvent accompagn s d un photographe ou d un cam raman l int rieur des m dias on trouve des r dacteurs qui crivent des articles sans quitter leur bureau que ce soit pour faire des synth ses r diger les bulletins d information de la radio ou de la t l vision ou rac courcir ou compl t
266. tration de l Agence France Presse 10 repr sentants des entre prises de presse 2 repr sentants du personnel de l AFP et 3 repr sentants de minist res ces derniers tant donc minoritaires de fa on viter toute possibilit de contr le gouvernemental Ses membres pourraient tre d si gn s par les organisations repr sent es au Conseil ou lues comme cela se fait pour les commissions scolaires Il aurait pour objectif de faire appli quer les diff rentes stipulations de la loi et d arbitrer les conflits il serait le seul habilit d terminer les limitations la libert de l information dans chaque cas d exception et juger les cas de violations de cette m me libert conform ment la Loi de l information Le Conseil sup rieur de l information serait assist d un Comit des plaintes et de d ontologie charg de recevoir et de juger toute plainte concernant l application de la Loi de l information d un Comit de surveillance de la propri t des m dias charg de veiller ce que la concentration des entreprises d information ne nuise pas au processus informationnel d un Comit de la confidentialit charg de d cider de la publication ou de la non publication de certaines Le cadre institutionnel 169 informations Accessoirement l un de ces comit s pourraient coordonner les initiatives des coll ges et des universit s qui chaque ann e produisent plus de dipl m s en journalisme qu il n y a d emploi
267. tribuer de modifier ou de renou veler une licence s il est convaincu que la d cision ne va pas dans le sens des objectifs de la politique de radiodiffusion 78 Manifeste pour le droit l information Autrement dit au sens strict de la loi et th oriquement le gouver nement f d ral canadien pourrait par CRTC interpos dont les membres sont nomm s pay s et r vocables par lui faire fermer une station de radio ou de t l vision qui par exemple ne contribuerait pas au partage d une conscience et d une identit nationales ou qui serait oppos la politique officielle de multiculturalisme Dans les faits le CRTC ordonne rarement la fermeture d une station de radio ou de t l vision pour non conformit la Loi sur la radiodiffusion Quand il le fait c est en vertu de ses pouvoirs de r glementation concernant les plaintes pour abus dans les contenus violant certains droits individuels ou collectifs Le 13 juillet 2004 il a d cid de ne pas renouveler la licence de CHOI FM Qu bec en raison des nombreuses plaintes concernant la conduite des animateurs et le contenu verbal en ondes entre autres au sujet de propos offensants d attaques personnelles et de harc lement Cela dit le gouvernement f d ral pourrait en vertu de la Loi sur la radiodiffusion par l entremise du CRTC obliger toutes les cha nes et stations de radio et de t l vision du pays diffuser des missions jug es avoir un caract
268. trins ques l appareil thermodynamique et aux acteurs Ces derniers ont pour leur servir de balises et pour se guider les r gles du droit DE l information c est dire les l gislations canadienne et qu b coise concernant directement ou indirectement l information prise au sens large Chapitre _ LES LIMITATIONS AU DROIT A L INFORMATION la diff rence de la limite point que ne peut pas ou ne doit pas d passer une activit une influence la limitation est l action de limiter de fixer des limites et son r sultat Les droits et libert s ne devraient avoir que des limites mais les hommes et la soci t tant ce qu ils sont il a fallu imposer des limitations Si l on se reporte aux d finitions donn es plus haut on comprend que toute limitation au droit l information implique une limitation la libert de l information et vice versa Limitations inh rentes au syst me de droits et libert s dues l obligation de respecter d autres droits et libert s ayant primaut et pr vues par la loi Avec cette r serve que la loi tant g n ralement con ue pour r pondre des besoins du temps pr sent nous avons vu qu elle est souvent en retard sur l volution de la soci t et que par cons quent ces limitations finissent avec les ann es par devenir obsol tes La plupart de ces limitations l gales se trouvent dans le Code criminel cana dien et dans les lois connexes Certaines clauses ne s
269. ts fonctionnaires n ayant pas r pondre de leurs actes devant un corps l gislatif de principes flous et lastiques tels que la s ret de l tat l ordre public la bonne administration de la justice la protection des bonnes m urs la reproduction de crimes et d lits la diffamation et offense aux corps administratifs aux hommes publics et au chef de l tat Les violations du droit l information 133 on peut m me tre accus de diffamer la police tous principes reconnus par la loi mais non d finis et qui justifient des mesures arbitraires telles que l interdiction de publier et la saisie de livres et de journaux Au Canada plus particuli rement au Qu bec tait carr ment a l gale l trange entente intervenue en 1963 entre les autorit s polici res l agence Presse canadienne et les dirigeants des m dias francophones pour ne publier aucune nouvelle concernant les premiers attentats commis par le Front de lib ration du Qu bec et ce dans le but de ne pas alarmer la population Ce qui provoquait des situations grotesques une bombe cla tait Montr al et les m dias avaient ordre de ne pas en parler le lendemain aux Communes le chef de l opposition John Diefenbaker interpellait le gouvernement ce sujet ce qui cr ait un incident parlementaire dont il fallait rendre compte alors que les m dias n avaient rien publi la veille sur l attentat lui m me Derechef le 13 f vrier 1973 le vice pr sident
270. ts organismes r gulateurs et leur financement ind pendant de l Assembl e nationale pour viter toute possibilit d ing rence politique partisane Des mod les de financement existent en Su de l aide a l infor mation est vot e par le Parlement distinctement du budget et aux Pays Bas ce financement est assur par des fondations La loi cadre rassemblerait tous les textes pouvant assurer la libert du processus informationnel confor m ment aux principes du droit et de libert proclam s et d finis dans la Charte ainsi que la viabilit conomique des moyens d information Ce qui implique la publicit des actes et des dossiers du gouvernement et de son appareil a l exception de ceux concernant les affaires diploma tiques et intergouvernementales et la s curit collective la publicit des actes et des dossiers l gislatifs sans exception la publicit des actes et des dossiers de la justice l exception des d tails pouvant nuire la vie future des jeunes d linquants et au droit une justice pleine et enti re des justiciables Le cadre institutionnel 167 la publicit des actes et des dossiers de l administration publique l exception des d tails portant atteinte au droit l intimit des administr s et des questions de police dont la divulgation mettrait en danger la s curit des personnes et des biens la publicit des actes et des dossiers de l industrie et du commerce l except
271. u nication de l information qui ont remplac la vid o cam ra de papa le magn tophone et la cam ra super huit de grand papa la bo te Kodak de 100 Manifeste pour le droit l information l arri re grand papa Ils seront eux m mes remplac s bient t sans doute par des appareils encore plus petits et plus pratiques d utilisation et par des outils de communication encore plus rapides et plus efficaces qu Inter net Quand au xviii si cle un Bostonnais cheval galopait de village en village en criant The French are coming The French are coming les colons am ricains avaient int r t le croire sur parole quitte passer quelque temps dans les bois pour rien en cas de fausse alerte car les exp ditions des Montr alistes taient redout es Aujourd hui les m dias font ou devraient faire leur travail de v rification des sources La technologie volue les principes demeurent L ENCYCLOP DIE MODERNE Outre les informations d actualit et les expressions d opinions Internet est devenu gr ce aux banques de donn es un lieu de r f rences o tous ceux qui le d sirent et qui ont appris l utiliser peuvent obtenir sans avoir se d placer l information g n rale ou sp cialis e dont ils ont besoin et qui auparavant n tait disponible que chez les auteurs en librairie ou dans les biblioth ques Au d but du xvi si cle rasme montait sur sa mule et suivi d un nier avec les bagages voya
272. u industrielles telles que Enron ou Worldcom aux tats Unis en 2001 ont battu en br che le principe de la primaut du droit de propri t En effet c est le public qui par ses imp ts et taxes permet aux grandes soci t s agricoles industrielles et commerciales de recevoir des subsides gouvernementaux pour l tablissement de succursales l embau che ou la formation du personnel c est le public qui paie pour compenser les exemptions fiscales les tarifs postaux ou de transport pr f rentiels et l utilisation des voies publiques c est le public qui subit les effets envi ronnementaux cons cutifs l activit agricole et industrielle et qui paie encore pour r parer les d g ts c est le public qui paie pour instruire la main d uvre qualifi e dont ces organisations ont besoin c est le public qui ach te les produits et services et enfin ce sont les travailleurs les petits actionnaires et les consommateurs qui souffrent lorsque ces organisations disparaissent Le droit 4t En d pit de toutes les pr tentions des dirigeants d organisations qui affirment n avoir de comptes rendre qu leurs commettants il y a de nos jours une telle interd pendance entre les organisations et le public que celui ci a le droit de savoir ce qui s y passe La crise financi re et co nomique frappant depuis 2007 les tats Unis d abord et le reste du monde ensuite aurait peut tre t vit e si les soci t s de cr dit et les
273. ue la seule source d informations provient parfois de m dias la solde des auto rit s gouvernementales comme dans les pays communistes ou de factions politiques comme ce fut le cas au Rwanda avec la Radio des Mille Collines consid r es en partie responsable du g nocide de 1994 pour avoir incit ses auditeurs la haine et au massacre des Tutsis et des Hutus mod r s Par contre cette insuffisance de moyens n est pas acceptable lorsqu elle est provoqu e ou entretenue artificiellement En Iran les t l spectateurs ne peuvent recevoir la t l vision satellitaire car le gouvernement islamiste interdit les antennes paraboliques CHEZ NOUS Au Canada pays d mocratique mod le la Soci t Radio Canada r pondant au v u du gouvernement f d ral de structurer les cerveaux en fonction d un grand tout uni d un oc an l autre pouvait sur un simple coup de t l phone recevoir instantan ment par c ble des informations t l vis es de toutes les provinces Par contre a cause de l absence de moyens de communication directs elle tait incapable d informer correctement son public compos 80 de Qu b cois de ce qui se passait au Qu bec Un exemple parmi d autres en 15 ans ses reporters n taient all s que trois fois dans la r gion de Sherbrooke en ao t 1977 lorsqu un direc teur de cr dit d une caisse populaire s tait autokidnapp cach dans un souterrain Gould pendant 82 jours r clamant une ran
274. ue font les insurg s est de s emparer de la station de radio et de t l vision pour diffuser leur proclamation et leur programme 12 Manifeste pour le droit l information LE FACTEUR DE L VOLUTION Depuis les Acta diurna que Jules C sar faisait afficher dans Rome et qui contenaient le r sum de l activit du S nat jusqu aux journaux diffus s sur Internet en passant par les annonces du crieur public dans les villes du Moyen Age les premi res gazettes imprim es du xvii si cle les jour naux d opinion apparus lors des r volutions am ricaine et fran aise la presse grand tirage les t l journaux actuels et les cha nes d information continue l volution politique des peuples a toujours t conditionn e par l information C est pourquoi les tats totalitaires ont toujours tent d utiliser l information pour servir leur politique les gouvernements nazis ou commu nistes avaient tabli un r gime de contr le strict de l information censurant tout ce qui pouvait nuire leurs int r ts Et si le rideau de fer s est effondr outre le fait que les peuples ne peuvent supporter longtemps l oppression c est en grande partie parce qu ils avaient besoin de savoir ce qui se passait ailleurs et qu ils y parvenaient l information se faisant par les changes commerciaux et culturels et par les ondes de la radio et de la t l vision qui se jouent des fronti res et des murs de Berlin Une soci t qui n volue pa
275. ue l embarras du choix D une mani re g n rale le Code criminel du Canada d clare coupable d un acte criminel passible d un emprisonnement maximal de deux ans quiconque volontairement publie une d claration une histoire ou une nouvelle qu il sait fausse et qui cause ou est de nature causer une atteinte ou du tort quelque int r t public C C art 181 De m me est coupable d un acte criminel et passible d un emprisonnement maximal de deux ans quiconque avec l intention de nuire quelqu un ou de lalar mer transmet ou obtient que soient transmis par lettre t l gramme t l phone c ble radio ou autrement des renseignements qu il sait tre faux C C art 372 Mais ces deux articles sont rarement invoqu s et appliqu s 3 1 1 Limitations destin es assurer la bonne marche des affaires Toutes les entreprises sont soumises un ensemble de r gles commerciales et administratives y compris les entreprises de presse l instar de ce qui se passe dans les autres secteurs de l activit humaine la Loi sur les journaux et autres publications L R Q chapitre J 1 tablit l obligation de d clarer et d enregistrer tout journal ou autre publication avec le titre du journal les noms qualit s et adresses des propri taires diteurs et imprimeurs Les limitations au droit l information 65 d crit les modalit s de cette d claration tant dans le cas de la fondation d un journal
276. uent des lieux de discussion et d changes d opinions parfois d in formations authentiques comparables l agora et au forum de l Antiquit la place du village aux salons des XvVIIS et xix si cles et aux cercles politiques actuels Ils peuvent servir d noncer des injustices corriger des informations fausses cr er des mouvements d opinion contourner les syst mes de censure Les blogues sont utilis s maintenant par les politiques pour propa ger leurs id es aupr s des internautes et fournir un lieu de rassemblement et d expression d opinions aux lecteurs Ils ont jou un grand r le durant la campagne pour les lections pr sidentielles fran aises de 2007 et un r le certain quoique moins important durant la campagne lectorale pour les lections l gislatives du Qu bec de la m me ann e L ancien premier ministre fran ais Alain Jupp a maintenu le contact avec ses partisans gr ce son blogue pendant l ann e qu il a pass Montr al en 2005 2006 ce qui lui a permis de se faire r lire sans difficult la mairie de la ville de Bordeaux son retour en France Les m dias traditionnels sont d sormais l aff t de ce qui se colporte sur Internet de la m me fa on que il y a quelques dizaines d ann es des journalistes faisaient parler l homme de la rue Le t l phone vid o portable le iPod et le YouTube ne sont que les derniers n s d une s rie d appareils d enregistrement et de comm
277. uf que le syst me de repr senta tion est fond sur des circonscriptions g ographiques dont la population n est plus homog ne comme aux d buts de la d mocratie parlementaire On y retrouve des int r ts divergents voire carr ment oppos s locataires et propri taires employ s et patrons cultivateurs et citadins citoyens de souche et immigr s francophones et anglophones Ajoutons que dans notre syst me de repr sentation uninominale majorit simple le d put n est lu souvent qu avec une fraction des voix ce qui laisse toute une partie de la population sans canal pour communiquer ses besoins et d fendre ses int r ts La possibilit pour les individus et les groupes de faire savoir ce qui les concerne par l entremise de leur d put n est plus que th orique Ce devrait tre le r le des m dias de recueillir l information dans tous les secteurs de l activit humaine et de porter les faits et les id es la connaissance de tous Malheureusement ils ne le font pas toujours que ce soit par manque de moyens manque de volont investigatrice crainte d in disposer les tenants du pouvoir ou peur de choquer la tranquillit d esprit du grand public Ainsi en 1980 et 1992 aux tats Unis les Noirs des grandes villes n ont pas trouv d autre moyen que de mettre le feu aux taudis de leurs ghettos pour attirer l attention de la population et des autorit s sur leur mis re conomique sociale et culturelle M me r
278. uffrait d une l sion b nigne d origine vasculaire situ e dans la r gion anorectale et hyperalgique par intermittence Trois semaines plus tard le chef de l tat mourait d une crise d h morroides b nigne alors qu en fait c tait un cancer Le ridicule ne tue pas sauf les r putations dit on Pour viter ce genre de situations ubuesques galement pour r pondre au besoin d infor mation grandissant de la population et r agir aux revendications de plus en plus v h mentes des m dias les Etats d mocratiques se sont tous dot s de lois permettant ceux qui en ont besoin d avoir acc s l information gou vernementale et administrative L tude des lois canadienne et qu b coise d acc s l information interviendra plus bas dans le dernier chapitre sur le cadre institutionnel de l information Ces lois d acc s n emp chent pas les gouvernements d avoir recours l occultation des faits quand l int r t non pas tant de la population que des gens en place est en jeu Au Canada ce n est que r cemment et par la bande que l on a appris ce qui a t longtemps cach savoir qu avant la crise d Octobre 1970 le ministre Pierre Laporte tait sous enqu te polici re et que la S ret du Qu bec poss dait sur lui un dossier concernant ses liens avec la p gre montr alaise que ce dossier mena ait de sortir publiquement ce qui allait fortement embarrasser le gouvernement provincial Et m me si on conn
279. uise par le magnat am ricain de la presse William Randolph Hearst est maintenant la propri t du groupe de presse News World Communications qui poss de le Washington Post la l gende veut qu en r ponse son reporter Cuba pendant la guerre hispano am ricaine en 1898 d sirant rentrer aux tats Unis faute de nouvelle Hearst lui aurait t l graphi Restez Je m occupe de la guerre La Presse canadienne Canadian Press a t fond e en 1917 par une loi du Parlement f d ral Elle n tait au d part qu une simple coop rative de distribution de nouvelles fournies par les journaux membres du r seau Son service de langue fran aise date de 1951 Elle est maintenant pourvue d un personnel de 300 reporters r dacteurs courri ristes et correspon dants et d une filiale Nouvelles T l Radio NTR qui fournit des bulletins d information aux postes de radio et de t l vision de province 98 Manifeste pour le droit l information On compte actuellement dans le monde une bonne vingtaine d agences de presse certaines tant des entreprises priv es d autres des entreprises d tat ou contr l es par un gouvernement Le recours aux agences de presse permet aux m dias qu ils soient crits radiophoniques ou t l visuels d obtenir des informations sur les r gions ou les pays o ils n ont pas de correspondants ou sur des activit s ou des v nements qu ils n ont pas les moyens de couvrir ad quatement 3 3 4 I
280. un climat de libert num rer et analyser les diff rentes limitations que la soci t a tablies afin de respecter les autres droits et libert s montrer en nous appuyant sur des exemples v cus combien la libre circulation de l information est vuln rable sinon fragile face aux int r ts qu elle d range XIV Manifeste pour le droit l information faire la nomenclature des institutions qui actuellement r gissent et prot gent le droit l information et en valuer l efficacit proposer un cadre institutionnel mod le qui garantirait le libre exercice de ce droit et de cette libert et qui renforcerait notre syst me d mocratique Claude Jean Devirieux Chapitre LE BESOIN D INFORMATION Le d tresse des gens qui en raison de l ge d une maladie ou d une appartenance une langue trang re ne peuvent pas ou plus se tenir inform s nous prouve que l information est un besoin naturel La soci t s est tellement complexifi e que pour s y comporter de mani re satisfaisante pour nous et pour les autres il faut un bagage de connaissances tel qu il est impossible de l obtenir sans aide La lecture du journal quotidien ne suffit plus pas plus que l coute des missions d information la radio et la t l vision Si nous sommes branch s nous fouillons dans Internet si nous en avons les moyens nous avons recours des conseillers Depuis quelques d cennies nous assistons une proli
281. up rieures C est le n ocortex qui permet d accro tre la diversit et la richesse des associations d id es l imagination l invention l abstraction au deuxi me degr donc le langage l alg bre la composition musicale etc C est lui qui nous permet de r agir l information re ue de fa on non seulement intelligente mais conforme aux canons sociaux et une certaine thique humaniste afin de nous adapter aux conditions changeantes de notre environnement L INFORMATION CIRCULANTE l int rieur du cerveau les neurones sont reli s entre eux par des synapses L information provenant des variations thermodynamiques survenant dans l environnement et transmises par nos perceptions sensorielles suit des circuits synaptiques adapt s la nature de ces perceptions Elle est stock e temporairement dans des aires de m moire imm diate fait appel des l ments d j m moris s enclenche un processus d association d id es puis d clenche une r action motrice ou motionnelle appropri e Ces cir cuits synaptiques sont libres changeants tablis selon la nature l intensit et la port e de l information C est l information circulante car elle circule 20 Manifeste pour le droit l information librement selon les diff rents stimuli et fait appel la m moire consciente ou m moire explicite celle des gens des lieux des objets des situations et des v nements Mais si la nature l intensit et la port e
282. us informationnel soit en supprimant des l ments ou en les d formant soit en faisant pression sur les journalistes et les m dias pour qu ils se censurent eux m mes Nous traiterons au paragraphe suivant cf 4 7 les r gimes de libert factice destin s inciter les m dias et les journalistes pratiquer l autocensure LA CENSURE PR ALABLE Historiquement et g n ralement la censure pr alable ou pr ventive en anglais prior restraint consiste examiner un livre un article de journal une pi ce de th tre ou un film pour en autoriser ou interdire la publication en tout ou en partie elle rel ve de l occultation des faits Elle suppose des censeurs qui comme au xix si cle en Europe lisaient les journaux avant leur impression et caviardaient c est dire masquaient les passages jug s contraires aux int r ts de l tat ou de l glise avec de l encre noire Les violations du droit l information 131 Au Qu bec les membres du Bureau de censure cin matogra phique faisaient couper les sc nes de films jug es contraires aux m urs de l poque Nous avons vu que la censure pr alable est exerc e l galement pour prot ger la r putation des mineurs les bonnes m urs ou la s curit de l tat C est donc en toute l galit que durant la crise d Octobre le gou vernement f d ral appliquant la Loi sur les mesures de guerre a pu imposer la censure aux m dias qu b cois Par contre c est en toute
283. us pr senterons un mod le de ce qui d apr s nous devrait exister comme cadre institutionnel de l information 5 2 Proclamation des principes rappel Au Canada la constitution de 1982 reconna t uniquement la libert de presse qui nous l avons vu n est que la libert de publier ou non ce que l on veut o l on veut quand on veut et de la mani re que l on veut nous avons ajout pourvu que cela rapporte conomiquement ou poli tiquement La constitution canadienne pour tre vraiment une garantie de d mocratie devrait ne pas laisser aux juges la t che d estimer ce que devrait tre le droit d tre inform et le droit une critique clair e mais dans sa charte des droits proclamer le droit l information et la libert de l information et donner leur d finition Au Qu bec nous avons vu que la Charte des droits et libert s de la personne adopt e en 1975 reconna t dans son article 44 que Toute personne a droit l information dans la mesure pr vue par la loi Toutefois le ministre lib ral de la Justice de l poque J r me Choquette et son 150 Manifeste pour le droit l information successeur p quiste Marc Andr B dard se trompaient lorsqu ils affirmaient dans un document conjoint que cette charte aura pr s ance sur toutes les autres lois de juridiction qu b coise D abord parce que l article 44 se trouve dans le chapitre des droits conomiques et sociaux qui demeurent
284. usent habituellement que des bulletins d information brefs les principales nouvelles en quelques lignes chacune avec peu de d tails sur les causes les tenants et aboutissants des faits ce qui donne une information partielle et souvent sans profondeur Cette 96 Manifeste pour le droit l information profondeur peut tre atteinte dans des missions d analyses et de com mentaires qui cependant exigent une disponibilit d coute au moment de leur diffusion La plupart des grandes cha nes de radio sont maintenant pr sentes sur Internet avec des sites o l on peut trouver non seulement les nouvelles et les commentaires du jour sous forme crite mais aussi la retransmission audio de leurs missions LA T L VISION Dans les pays occidentaux la t l vision est devenue le plus important moyen d information de 80 90 des gens qui l apprentissage se faisant principalement par la vision lui accordent une tr s grande cr dibilit quitte aller chercher dans leur quotidien du matin la confirmation de ce qu ils ont vu la veille au soir la t l Toutefois la multiplication des cha nes sp cialis es et la facilit avec laquelle on peut passer de l une l autre sans s y arr ter ont quelque peu r duit l impact des missions d information qui ont toutes subi une l g re mais sensible baisse de leur auditoire La t l vision s adresse d abord aux sens de la vue et de l ou e donc provoque d abord des r act
285. usqu maintenant si ces grandes soci t s ont t oblig es de respecter certains droits surtout dans le domaine de la sant et de la s curit au travail hormis l obligation de publier des rapports annuels et les plans d expansion touchant l en vironnement elles n ont jamais ou rarement respect le droit du public l information Or que ce soient des entreprises but lucratif ou des associations sans but lucratif nous avons vu que les organisations ont une responsabilit sociale laquelle elles ne peuvent plus se soustraire Leur activit est d int r t public Elles sont responsables de leurs actions non seulement devant leurs actionnaires leurs membres ou les autorit s dont elles d pendent mais aussi devant la population en g n ral voir plus haut Hormis les secrets industriels et commerciaux qui si d voil s mettraient en Le droit 57 p ril leur existence les organisations ont le devoir d informer Nous avons vu que le droit de propri t n est plus exclusif et qu il doit c der devant le droit l information Le public a le droit de savoir quelles ressources naturelles les entreprises exploitent et comment elles le font comment elles se d barrassent de leurs d chets quelles aides financi res elles re oi vent des gouvernements et ce qu elles en font r ellement quelles sont les cons quences de leur activit sur l environnement l int grit des lieux la tranquillit et la stabilit des
286. ut compter pour revendiquer le droit l information la libert de l information la libert professionnelle des journalistes et en d finitive la libre volution de la soci t On ne peut compter que sur la tranche positive du public actif pour d noncer et autant que faire se peut combattre les violations du droit l information Chapitre _ LES VIOLATIONS DU DROIT A L INFORMATION ry information doit tre accessible au plus grand nombre d abord physiquement Elle ne peut provenir que de trois sources 1 l environnement physique socioculturel et poli tique 2 les individus et les groupes qui sont l origine des faits ou les vivent ainsi que ceux qui mettent les id es ou les propagent 3 les individus et les groupes qui recherchent les faits et les id es en prennent connaissance et les transmet tent au public C est donc dans ces trois domaines que vont se produire les violations du droit l information qui tout comme pour les limitations impliquent automatiquement des violations de la libert de l information et inversement qu il s agisse des m dias de la sant de la consommation de l en vironnement etc Certains commentateurs parlent de d sinformation terme relativement nouveau tir de l anglais disinformation Pourquoi pas Mais qu une information fausse soit pr sent e comme vraie qu une information vraie soit pr sent e comme fausse ou pr sent e partiellement que son importa
287. vent tre rentables Ce qui explique les lacunes d fauts et faiblesses pr judiciables au libre et plein exercice du droit de l individu et de la collectivit l information et la libre circulation de l information mentionn s plus haut vuln rabilit des organes d information et des journalistes face aux annonceurs achats et fusions de m dias et constitution de groupes de presse majoritaires dans leur milieu et orient s politiquement limitation de la libert professionnelle des journalistes d coulant de la constitution de ces groupes de presse dis parition de certains organes d information etc privant des pans entiers de la population de moyens d information et d expression auxquels ils ont droit LA LUCRATIVIT LIMIT E DES M DIAS Pour rem dier cette situation il suffirait de s inspirer de ce qui se fait ailleurs Depuis leur apparition l tat f d ral canadien a reconnu la radio et la t l vision comme tant un service public Mais ce qui est valable pour ces deux moyens d information ne l est pas pour la presse crite Plusieurs Le cadre institutionnel 159 pays ont reconnu que les organes d information y compris les journaux d information g n rale et politique par l aide qu ils apportent la popula tion et l tat constituent eux aussi un service public Pour le maintenir et pour assurer sa viabilit conomique certains tats ont invent le concept de lucrativit limit e des m
288. voir et de faire savoir ce qui se passe et que l on a int r t conna tre et qu elle est le facteur d terminant de l volution harmonieuse de la soci t tant donn que les moyens d information assurent un service public tant donn que l int r t public repose sur le bien tre et la s curit en devenir la fois psychologique et mat rielle des individus et de la collectivit qu b coise La pr sente loi a pour objectif de faciliter le respect et l exercice du droit l information et de la libert de l information en conformit avec l int r t public de la nation qu b coise 1 Toute personne a le devoir de divulguer en vue de sa publication toute information orale ou documentaire d int r t public 2 Toute personne divulguant en vue de sa publication toute information orale ou documentaire d int r t public a droit l anonymat et la protection de la loi si cela est n cessaire la divulgation de ladite information 3 Aucune action polici re judiciaire administrative ou autre ne peut tre prise contre toute personne divulguant ou ayant divul gu en vue de sa publication une information orale ou docu mentaire d int r t public du fait de cette divulgation Le cadre institutionnel 171 4 Toute personne et ou tout moyen d information recueillant trai tant et publiant une information orale ou documentaire d int r t public ou l ayant fait a le devoir de respecter l anonymat
289. x contr l s politiquement une ins truction orient e dans des coles coraniques ou une publicit trompeuse importe peu C est le r sultat qui compte et ce r sultat est l quivalent de toute autre atteinte l int grit psychophysiologique des personnes N CESSIT D UN ENCADREMENT JURIDIQUE Une violation occasionnelle du droit l information induisant le r cepteur en erreur est une faute si elle est involontaire et sans cons quence elle devient un d lit si intentionnelle ou non elle entra ne pour le r cepteur des inconv nients graves ou des dommages Une omission dans la trans mission des pr visions m t orologiques qui nous fait oublier notre para pluie n a aucune commune mesure avec une omission dans la transmission des indices boursiers qui nous fait perdre de l argent Mais cela demeure occasionnel et la plupart du temps involontaire de la part de ceux qui communiquent les faits ou qui en sont l origine Par contre toute violation intentionnelle et r p t e du droit l information constituant une atteinte d lib r e l int grit intellectuelle psychophysiologique de l individu cette violation peut ou devrait tre consid r e comme un crime au m me titre que toute autre atteinte l int grit de la personne coups et blessures harc lement accidents du travail viols empoisonnements meurtres Tous les auteurs de ces crimes sont jug s et condamn s Plus les s quelles sont durables p
290. x du colloque international sur cette question organis Montr al en 1988 par la FNC demande au gouvernement provincial de faire adopter une loi limitant les t moignages de journalistes et la production de mat riel journalistique non publi ou diffus aux seuls cas o ils ont une influence d terminante pour la solution d un litige et o il aura t d montr que la preuve des faits ne peut tre obtenue par aucun autre moyen Le cadre institutionnel 157 autorisant les journalistes taire l identit de la source m me si sa divulgation rev t une importance d terminante pour la solution du litige moins que le tribunal estime que l int r t public exige que l identit de la source soit r v l e le juge devant alors faire l arbitrage entre les principes de droit la justice de libert de l information et de la s curit de la source acceptant comme preuve le simple d p t du journal ou de la bande vid o ou audio afin d viter les nombreux t moignages des journalistes Cette initiative est int ressante en ce sens que le Barreau du Qu bec admet sinon la primaut du droit l information du moins son galit avec le droit la justice Un protocole semblable existe de fa on tacite en Belgique en Suisse et en Allemagne En Su de la r v lation du nom d un informateur de presse est un d lit criminel et en Finlande le code de proc dure accorde depuis 1966 aux journalistes
291. x territoires contigus point que ne peut ou ne doit pas d passer une activit une influence On n a pas le droit de tuer pour se faire justice Les crit res permettant de tracer Le droit 39 la fronti re entre le droit l information et les autres droits sont flous circonstanciels et toujours remis en question Ces limites sont habituelle ment pr vues par la loi elles sont galement num r es dans les chartes d ontologiques des organisations de journalistes La Charte de la F d ration professionnelle des journalistes du Qu bec mentionne ce titre les droits la vie priv e et l intimit la dignit et la r putation ainsi qu une justice pleine et enti re En cas d incertitude les tribunaux sont appel s a trancher En r gle g n rale le droit l information doit c der devant les droits la vie la s ret individuelle et collective l intimit la r puta tion et la dignit une justice pleine et enti re tous droits concernant la s curit psychologique et physique des individus et de la collectivit Nous nous limiterons aux limites les plus souvent invoqu es LA LIBERT D EXPRESSION La confusion entre la notion de droit l information et les principes connexes est fr quente et cr e des situations aberrantes Qu bec la station de radio CHOI FM avait comme animateur un d nomm Jeff Fillion qui dans ses commentaires sur l actualit se faisait remarquer par s
292. yer de censeurs dans les m dias ce qui fait toujours mauvaise impres sion quand la chose est sue impose une ligne de conduite aux m dias Il fut un temps o en France dans les ann es 1960 1970 la composition des journaux de l Office de la radio et t l vision fran aises ORTF tait effectu e chaque jour dans les bureaux du minist re de l Information On ne cachait rien mais on mettait l accent sur tel aspect ou au contraire on minimisait l importance de tel aspect de la nouvelle Information dirig e encore quand la publication de la nouvelle est volontairement retard e ou avanc e Ainsi lorsque des dictateurs tels que Franco en Espagne ou Tito en Yougoslavie sont d c d s leur entourage a retard la publication de l v nement afin de pr parer l opinion publique et de permettre aux dirigeants d organiser la passation du pouvoir Au Canada c est une pratique courante pour les gouvernements de retarder l annonce de la date des prochaines lections l gislatives alors que cette date est d cid e depuis longtemps dans l espoir de prendre les adversaires par surprise et d effectuer des op rations pr lectorales de derni re heure Inversement les gouvernements se livrent volontiers des fuites calcul es on confie un journaliste sous le sceau du secret une informa tion sur un projet quelconque Bien entendu le journaliste tout heureux d avoir un scoop va violer son engagement de confidentialit et publier

Manifeste pour le droit à l`information: de la manipulation à la

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