Dossier du Colloque Musique et Complexité AUTOUR D`EDGAR
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1. limine pas la simplicit Elle n est pas hom ostatique Enfin la complexit n a rien voir avec la complication Une lecture de La M thode de Morin incroyablement ardue se facilite quand on a saisi qu elle cristallise la pens e contemporaine l omnipr sence de la notion de reliance qui se retrouve au c ur des trois principes et les tisse ensemble complexus Le moyeu conceptuel autour duquel s articule cette pens e est l organisation au sens dynamique concept commun aux sciences de l homme et de la vie En raison de l autonomie des syst mes vivants et de leur rapport primordial au milieu 1l faut parler d auto co organisation Or 1l n est pas d organisation sans complexit qui est signe et condition de sa vitalit L histoire est une lente construction de la pyramide de la complexit de l atome l intelligence bio anthropo sociale Dans ce cadre les interactions interrelations interd pendances jouent un r le clef Pour Morin tout est solidaire disciplines id es Comme l esprit est dans le monde qui est dans l esprit la connaissance du monde sera une agkuklios paidea c est dire un apprentissage mettant le savoir en cycle il s agit d en cyclo p der Trois si cles apr s le Trait de la r forme de l entendement de Spinoza qui misait sur l amour intellectuel de l ordre de la Nature La m thode de Morin est plut t une a m2. Ainsi la machine inventive m tatonale distingue sa conception th orique et reproductrice par l action incarn e d un amas sonore puisqu elle se d roule dans le domaine d une objectivit entre parenth se elle plaide pour son rang de syst me sans esprit de syst me elle projette l invention sonore dans son dynamisme et son territoire l gitime constitu par un espace mouvement ce domaine o a lieu l autor f rentialit sonopo tique MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Sophie STEVANCE La musique conceptuelle de Marcel Duchamp comme complexe autopo tique Docteure professeure invit e l universit de Montr al artiste lyrique Apr s une th se sur Marcel Duchamp et la musique l Universit de Rouen o elle est charg e de cours elle s installe au Canada pour un stage postdoctoral Universit de Montr al qui l am ne s int resser la musicologie interdisciplinaire la musique actuelle au multim dia ou la d viance dans la cr ation musicale Auteur de plusieurs articles sur Neuwirth L andre Canat de Chizy Scelsi Sibelius Bayer et d un livre Tessier l Itin raire du timbre L uvre musicale de Duchamp qui reste un terrain relativement inconnu de la recherche musicale rel ve d un effort de r flexion sur l assemblage de suites d objets disparates de succe
3. USA autour de Max Mathews et John Pierce entre 1964 1965 et 1967 1969 s jour pendant lequel il d veloppe des travaux sur la synth se des sons par ordinateur et leurs applications musicales notamment la simulation des sons instrumentaux les illusions sonores et paradoxes musicaux Orsay 1970 71 puis partir de 1972 au Centre Universitaire de Marseille Luminy et enfin au LMA Laboratoire de M canique et d Acoustique du CNRS Marseille institution dans laquelle il reste directeur de recherche m rite Invit dans de nombreux pays et institutions de recherche scientifique et musicale comme le CCRMA de Stanford aupr s de son homologue chercheur musicien John Chowning en 1971 1975 1982 1986 1998 le studio lectronique de Dartmouth College avec Jon Appleton et le Media Lab du MIT USA en 1987 et 1989 pour ses travaux autour du piano Disklavier Yamaha Jean Claude Risset fut ma tre de conf rences en musique l Universit d Aix Marseille entre 1971 et 1975 puis professeur entre 1979 et 1985 directeur du d partement ordinateur de l Ircam entre 1975 1979 puis responsable entre 1993 et 1999 du DEA national Acoustique traitement du signal et informatique appliqu s la musique dispens l Ircam conjointement par l Universit de la M diterran e et l Universit de Paris VI Ses recherches scientifiques alimenteront incessamment son travail de musicien et r ciproquement Son catalogue d uvre
4. collection Musilingue d Champion membre du comit organisateur de European Seminar in Ethnomusicology ESEM CORD Ses travaux en ethnomusicologie cognitive portent sur les syst mes complexes de la parole chant e par l analyse des relations Parole Musique Danse dans la chanson traditionnelle des pays de France Parmi ses ouvrages Chants enfantins d Europe Jeux chant s et syst mes po tico musicaux 1997 Approche interdisciplinaire des formes chant es Ethnomusicologie Ethnolinguistique et Ethnopo tique du chant avec J Fribourg et P Panayi Thulliez 2006 Sous presse Pour une s miostylistique du chant cr ole Dernier disque dit CD Hommage L onard Mand et Laurence Onozo Musiques et chants traditionnels de la Guyane fran aise Coll RADdO CADEG UAG Cayenne 2008 Geoffroy DROUIN La notion d mergence en musique Compositeur ancien l ve du CNR de Nantes de l Ecole Normale de Musique de Paris et du CNSMPDP classes de G rard Grisey Marco Stroppa Marc Andr Dalbavie Micha l Levinas doctorant EHESS L objet de cette intervention est d valuer dans le champ musical la pertinence du concept d mergence largement associ celui de complexit Apr s en avoir trac le contenu pist mologique mergentisme britannique th ories de la complexit nous le confronterons la r alit musicale pour en valuer la sp cificit Cette confrontation nous am nera disti
5. dition de poche collection Gonthier m diations 1978 181 p 1951 L Homme et la mort Le Seuil Edition de poche collection Points 1977 372 p 1946 L An z ro de l Allemagne La Cit Universelle 263 p Texte source EHESS Centre Edgar Morin MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Jean Claude RISSET Musique son complexit en soi complexit en nous Jean Claude Risset n au Puy le 13 mars 1938 est la fois musicien et chercheur en physique acoustique Apr s une solide formation de pianiste aupr s de Robert Trimaille l ve d Alfred Cortot qui lui donne l envie d entamer une carri re de pianiste il ff d couvre la composition entre 1961 et 1964 Andr Jolivet l engage tudier l criture EL il il avec Suzanne Demarquez Parall lement tudiant l cole Normale Sup rieure Paris il deuei agr g de physique en 1961 et Docteur d tat en Sciences Physiques en 1967 il commence alors une carri re de scientifique dans le domaine de l lectronique Pionnier en informatique musicale comme l attestent ses travaux sur la synth se sonore et en psychoacoustique notamment lors de ses s jours aux Bell Laboratories il acquiert rapidement une renomm e internationale Il uvre dans la recherche scientifique au sein du CNRS l Institut lectronique Fondamentale de Pierre Grivet de 1961 1971 aux Bell Laboratories dans le New Jersey
6. Betty LEFEVRE Anthropologie du sensible et complexit Anthropologue docteur en sociologie Paris 7 professeur l universit de Rouen CETAPS responsable des programmes de recherche Transformations socio historiques des pratiques corporelles conomie politique culture Le langage du corps et la corpor it du langage Ses travaux portent sur les danses noires de l Occident l analyse socio anthropologique des corps sportifs et des corps dansants le genre la r ception du spectacle dans et la mise en sc ne du corps Dernier ouvrage paru Un festival sous le regard de ses spectateurs Viva Cit Le public est dans la rue avec P Roland et D Femenias 2008 Les mots de ce titre sit t pos s invitent r fl chir ensemble l impens ou les impens s de nos disciplines universitaires Depuis quelques ann es nos travaux parmi d autres tentent de r habiliter l int r t heuristique des approches hybrides et des pratiques artistiques de l entre deux entre le sport et l art comme le cirque ou les battles entre jeux festifs et expression artistique comme les arts de la rue entre loisir et exp rience identitaire comme la danse orientale entre faire un m tier ou tre artiste comme les chor graphes contemporains etc Or dans l espace scientifique en g n ral l id e couramment r pandue est qu on ne peut tre comp tent que dans un domaine ce qui fonde une culture de l expert mo
7. transforment suscitant des ph nom nes d MERGENCE certes intelligibles mais non toujours pr visibles Edgar Morin Intelligence de la complexit PEUT ON PENSER LA COMPLEXITE DU MONDE Enraciner une sph re dans une autre Morin La M thode Morin non seulement signale la r volution paradigmatique que vit son temps mais il construit partir de l immense laboratoire d id es et d exp riences des sciences contemporaines une pens e de la complexit par opposition la pens e classique La Complexit est l antith se de la sp cialisation du r ductionnisme de l acad misme et du doctrinarisme ce que Morin appelle le paradigme de simplification privil giant la disjonction la r duction et l abstraction C est la fois une pist mologie une anthropologie et une philosophie int grant de fa on transdisciplinaire les th ories du chaos des syst mes des organisations Selon Morin les piliers de la certitude qui structuraient la science MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR classique taient 1 l ordre la r gularit le d terminisme Laplace 2 la s parabilit la disjonction Descartes 3 la d duction le rejet de la contradiction Aristote 4 l exclusion du sujet la perte de la r flexivit La science classique dissipe l apparente complexit des ph nom nes afin de r v ler l ordre simpl
8. tre double face face physique c est une perturbation vibratoire qui se propage dans un milieu mat riel lastique et face perceptive une sensation auditive MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR On donnera quelques indications sur les difficult s de l application de la th orie de l information la mesure de la complexit musicale Les instruments de musique sont des machines vibrantes et la partition un mode d emploi aux instrumentistes pour la restitution sonore de l uvre Depuis la synth se des sons par ordinateur introduite par Max Mathews d s 1957 on peut d finir le son sur plan et faire la relation entre sa structure connue par construction et son effet sensible dont on fait l exp rience l coute Cela donne lieu des illusions auditives v rit s de la perception Cette relation psychoacoustique est bien plus complexe qu on ne le pense g n ralement elle n est pas pour autant arbitraire L audition ne mesure pas les param tres physiques des sons mais elle a volu depuis des mill naires d volution des esp ces pour fournir partir des signaux sonores re us des informations utiles sur l environnement Aussi la synth se de simulacres instrumentaux est elle difficile mais on peut tirer parti des 1disyncrasies auditives pour des innovations musicales L expos est illustr d exempl
9. commencement en collaboration avec Mauro Cerutti et Gianluca Bocchi Seuil 1990 Introduction la pens e complexe ESF 158 p R edition en coll Points 2005 1989 Vidal et les siens Le Seuil 372 p 1987 Penser l Europe Gallimard collection Folio Actuel 263 p 1986 La M thode 1 3 La Connaissance de la Connaissance Le Seuil dition de poche collection Points 1990 244 p 1984 Le Rose et le Noir Galil e 127 p 1984 Sociologie Fayard 464 p 1984 Science et conscience de la complexit changes avec Edgar Morin coordination Claudine Attias et Jean Louis Le Moigne Librairie de l Universit Aix en Provence puis 1984 New York illustrations de Karl Appel Paris Galil e 1983 De la Nature de l URSS Fayard 272 p 1982 Science avec conscience Fayard dition de poche collection Points 1990 315 p 1982 La croyance astrologique moderne dition remani e en collaboration L ge d homme Lausanne 1981 Pour Sortir du XX si cle Nathan dition de poche Le Seuil collection Points 1984 376 p 1980 La M thode t 2 La Vie de la Vie Le Seuil dition de poche collection Points 1985 470 p 1977 La M thode t 1 La Nature de la Nature Le Seuil dition de poche collection Points 1981 1975 L Esprit du temps tome 2 N crose avec Ir ne Nahoungm Grasset Nouvelle dition collection Biblio Essais 1983 268 p 1974 L Unit de l homme avec Massimo Piate
10. exp rience de m diologie musicale Agr g et docteur en musicologie Vincent Tiffon est ma tre de conf rences habilit diriger des recherches l Universit de Lille Sp cialiste de l histoire l esth tique et l analyse des musiques lectroacoustiques et mixtes il d veloppe parall lement des travaux li s la m diologie musicale pour une tude critique des interactions entre les innovations techniques notamment l enregistrement sonore et les inventions musicales Il a dirig la publication La Musique lectroacoustique un bilan Il est responsable de l quipe EDESAC directeur fondateur de la revue lectronique DEM ter Parce que l oeuvre de Jean Claude Risset est multiforme parce qu elle postule la transversalit desapproches scientifiques et artistiques parce qu elle construit un monde onirique fait d illusions sonores et deparadoxes musicaux comme de fractals parce qu elle fait se chevaucher des modes de cr ations prouv s et d autres en construction mais aussi des modes de r ception anciens et nouveaux elle pousse l analyste red finir les sciences de la musique en direction d une pist mologie complexe du musical En r ponse cette exigence la m diologie musicale nous permet de comprendre comment une telle uvre notamment les cas exemplaires des oeuvres mixtes de Dialogues aux Duos pour un pianiste synth tise des r volutions technologiques de la musique la pen
11. la Cit de la Musique Paris Sp cialiste de la musique contemporaine apr s 1968 il a publi des monographies Hugues Dufourt Alain Louvier Giacinto Scelsi Michael Levinas Jean Claude Risset Ivo Malec Dominique Lema tre et des essais en particulier le diptyque Tout est bruit pour qui a peur Pour une histoire sociale du son sale 1 Grand Prix des Muses et Quand le sonore cherche noise Pour une philosophie du bruit II Clarinettiste de formation l ve de Betsy Jolas et d Yves G rard de C lestin Deli ge et d Andr Boucourechliev il a jou et dirig le Nouvel Ensemble Contemporain outre les performances il a crit un oratorio et des spectacles de th tre musical entre partitions crites musique de chambre orchestre et pi ces ouvertes graphiques verbales son uvre privil gie le timbre et le son sale En s inspirant des mots de Voltaire sa majest le Hasard d cide de tout Pierre Albert Castanet traitera de l ordre et du d sordre g r s par le concept d oeuvre ouverte partir des ann es 1950 Entre partitions graphiques et propositions verbales les ouvrages visit s de Cage Brown Boucourechliev Miroglio ou de Berio Maderna Stockhausen Boucourechliev seront mis en perspective historique et esth tique Jean Pierre CHANGEUX Pour une neuro esth tique Un retour sur le cerveau et l v nement de 1972 avec Edgar Morin Professeur au Coll ge de F
12. musicale accident e sorte de sc ne op ratique imaginaire s est traduit dans ma cr ation des vingt derni res ann es par la r alisation de musiques de plus en plus complexes plus labyrinthiques et renouant diff remment avec les grandes traditions symphonique et lyrique Le r sultat en sera une musique avec failles pi ges et emb ches tapis volants et d dales une musique dont le d roulement parfois impr visible chemine travers des preuves tout l image des parcours du h ros dans les contes merveilleux Aussi la musique contient une certaine narrativit intrins que qui lui permet de se racconter elle m me mise en espace et en temps avec ses propres interrogations et dilemmes h sitations ou coups de c ur stylistiques et esth tiques Les personnages de cette sc ne imaginaire ne sont rien d autre que ses propres composantes les structures musicales Elles subissent dans le temps et dans l espace des transformations tensionnelles qui les r alisent ou les sanctionnent La complexit de cette forme musicale accident e une topologie l image des parcours narratifs mouvement s des contes se traduit par une suite d tablissements de ruptures de r tablissements d obligations contractuelles La composition musicale devient ainsi un processus non lin aire volutif involutif continu discontinu labyrinthique o reprises ratures infirmations effacements effets de masque o de mises en
13. sources originales en SAIL Stanford Artificial Intelligence Language et Music 10 r v le une architecture complexe presque impossible saisir dans sa globalit Nous nous proposons d explorer cette architecture en soulignant la complexit du type de synth se mis en jeu la modulation de fr quence et la complexit li e au m tissage entre composition et programmation Cette pr sentation sera un pr liminaire la re cr ation de l uvre dans sa version renouvel e Gerald BENNETT D ou vient la complexit en musique MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Compositeur et chercheur en lectroacoustique de nationalit am ricaine et suisse Il enseigne et dirige le Conservatoire de B le 1967 76 A partir de 1976 il est Chef de d partement l Institut de Recherche et de Coordination Acoustique Musique IRCAM Paris puis en 1981 il est nomm professeur de th orie de la musique et de composition la Hochschule f r Musik Zurich Il fonde la Conf d ration internationale de musique lectroacoustique UNESCO le Centre suisse de musique informatique l institut pour la musique informatique et la technologie du son la Hochschule f r Musik und Theater de Zurich Articles consultables en ligne sur le Chaos http www gdbennett net texts Chaos pdf sur Simplicity and Complexity in Electroacoustic Music http www gdbe
14. France une certaine notori t suite la publication de l Introduction Jean S bastien Bach 1947 Cet ouvrage r dit par Gallimard en 1969 a t largement oubli depuis Pourtant la pens e esth tique de Schloezer est toujours actuelle Pas seulement par l originalit de sa r flexion esth tique qui questionne tr s t t la notion de forme musicale et qui puise ses sources dans le formalisme russe et plus en amont encore dans la pens e morphologique allemande principalement initi e par Goethe 1 mais aussi parce qu elle int gre dans le champ de l esth tique musicale la question de la complexit du paradoxe de la conciliation des contraires La r activation de l esth tique schloez rienne contribue penser ou repenser la formation d une modernit pan europ enne et fait l hypoth se que cette formation s prouverait MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR moins comme une grande vie qui se d velopperait travers le temps que comme un r seau qui relie des points et qui entrecroise son cheveau 2 1 Les principales sources fran aises sur Boris de Schloezer sont le num ro sp cial Boris de Schloezer de la revue Cahiers pour un temps Paris Centre Georges Pompidou Pandora ditions 1981 ainsi que le Fonds Schloezer disponible la Biblioth que Louis Notari Monaco Un ouvrage essentiel en allemand a t enti r
15. MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Colloque Musique et Complexit AUTOUR D EDGAR MORIN ET JEAN CLAUDE RISSET DOSSIER DU COLLOQUE EDITE PAR Nicolas DARBON Musique et complexit Colloque 9 10 11 d cembre 2008 e Cdmc Pr sentation La pens e on l oublie trop souvent est un art c est dire un jeu de pr cision et d impr cision de flou et de rigueur E Morin Les artistes ne peuvent rester indiff rents un champ scientifique qui bouleverse nos visions de fa on si profonde J CI Risset Les aspirations harmonieuses du bel Orph e la ma trise cart sienne du monde sonore s opposent a priori la complexit mot barbare que l on aurait tendance ranger du c t de l imbroglio et l embrouillamini En r alit ce terme d signe depuis plus d un demi si cle un mouvement convergent des sciences biodiversit cosyst me autopo se chaos fractales mergence La musicologie tire profit renouveler son approche en s ouvrant au paradigme de la complexit remarquablement d crit et interrog par Edgar Morin L uvre musicale se d robe aux r ductions Lorsqu elle parvient nos oreilles la musique est d j complexe Face au scientisme au f odalisme et la parcellisation MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR disciplinaire la c
16. T J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR donnons ce monde sonore la mani re dont nous offrons du temps au temps en focalisant sur l instant qui dure font que les silences qui suivent les symphonies de Mozart sont encore de Mozart K k k k k k k kL kL KLK ohn Chowning Max Mathews Jean Claude Risset John Pierce Lit ut z AWU F i Ra pz 4 Ze i E photo Rosann Hisset 1979 Les pionniers de la synth se sonore et de l informatique musicale Rozenn Risset 1979
17. ari s de la Multiversidad Re al Mundo Edgar Morin Mexique au Coll ge de France ce colloque a t un moment de convivialit d change et de discussion Les conf rences peuvent tre entendues sur le site du CDMC http Wwww cdmc asso fr Un livre sera publi rassemblant l ensemble des conf rences Site Internet du colloque http complexitemusicale site voila fr MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR 1 Pr lude Br ve introduction la pens e complexe par Nicolas Darbon Les conf rences peuvent tre entendues sur le site du CDMC http wWww cdmc asso fr Un livre sera publi rassemblant l ensemble des conf rences Site Internet du colloque http complexitemusicale site voila fr Edgar Morin interroge le vaste champ des th ories contemporaines de la complexit de la cybern tique au Chaos en passant par la bio diversit Il donne des outils concrets pour r former notre approche de la r alit et donc pour la musicologie Voici un bref r sum de ses id es Ce n est pas tant la MULTIPLICIT des composants ni m me la diversit de leurs INTERRACTIONS qui caract risent la complexit d un syst me C est l IMPREVISIBILITE potentielle non calculable a priori des comportements de ce syst me li e en particulier la RECURSIVITE qui affecte le fonctionnement de ses composants en fonctionnant ils se
18. avail compositionnel de Jean Claude Risset qui passe de l criture avec les sons synth tis s par ordinateur l criture orchestrale pure en se nourrissant de ces allers retours pour construire son uvre Peu peu au fil de la r flexion sur le mat riau la forme concertante est apparue comme une vidence exploitant les techniques de sons hyper graves du violon de Mari Kimura pour aboutir un v ritable concerto pour violon et grand orchestre dans lequel le langage de Jean Claude Risset trouve une sorte d accomplissement d un style et d une criture depuis longtemps engag s Costin MIEREANU Topologies de la forme complexe et accident e Compositeur et chercheur de nationalit roumaine et fran aise docteur s lettres et docteur en s miotique musicale professeur l universit de Paris 1 Panth on Sorbonne directeur de recherche au CNRS directeur de l IDEAT Il a t le directeur artistique des ditions Salabert et de l Ensemble 2 2m Ses tudes lont men es de l Acad mie de musique de Bucarest l Universit Paris VIII en passant par l EHESS MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR et la Schola Cantorum il a aussi t l l ve de Karlheinz Stockhausen Le catalogue de ses uvres musicales est immense Auteur du livre Fuite et conqu te du champ musical 1995 Mon int r t croissant pour la conception d une forme
19. d directeur artistique du projet Studio en Ligne de l IRCAM en 1998 puis conseiller p dagogique de 1999 2001 Il a enseign de 2004 2006 l orchestration la Hochschule f r Musik Hanns Eisler de Berlin Allemagne Conf rence disponible en VIDEO d s pr sent en cliquant sur fr truveo com Hommage C3 A0 JeanClaude Risset Lo oC3 A9vy id 3358685346 Jacques MANDEBROJT La complexit dans les arts plastiques et dans les sciences Peintre et physicien fran ais Agr g de math matiques docteur s sciences physiques il est nomm ma tre de conf rences puis professeur l universit de Provence Il est membre du MIM Laboratoire Musique Informatique de Marseille des revues Leonardo Techne En 1971 il cr e et dirige le D partement d Arts Plastiques de PUER de Luminy Universit M diterran e En tant que peintre il commence ses premi res peintures en 1942 nombreuses expositions individuelles notamment avec un rapport la musique de Marcel Fr miot Lucie Prod homme improvisations peinture en direct sur une musique etc Nombreux articles sur l Art et livres d Art Encres pour Aux contraires de Jean Marc L vy Leblond 1996 Les cheveux de la r alit autoportrait de l art et de la science 1991 Nombreux articles scientifiques On voque le passage dans les arts plastiques de la confusion complexit de la sensation puis de l esquisse la simplicit parfois artificielle
20. de l uvre achev e Divers types d ordre qui interviennent dans les arts plastiques sont examin s sous cet angle Une rationalisation peu r ductrice de la complexit est examin e avec la th orie des fractales la complexit au sens de l interdisciplinarit est examin e avec les m canismes de l pist mologie g n tique qui sous tendent la fois l volution des esp ces l volution des concepts scientifiques et la cr ation d une uvre d art MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Enfin la dialectique entre la simplicit et la complexit dans l volution des sciences est voqu e avec l histoire des th ories du syst me solaire et l tat actuel de la th orie des cordes Max MATHEWS Hommage Jean Claude Risset Max Mathews est souvent pr sent comme le p re de l informatique musicale et pourtant il ne se consid re pas comme compositeur mais plut t simple inventeur Apr s ses tudes d ing nieur au California Institute of Technology Caltech puis au Massachusetts Institute of Technology MIT o il obtient un doctorat il est embauch comme chercheur en acoustique aux laboratoires Bell Telephone Murray Hill dans le New Jersey Plus tard il deviendra directeur du d partement acoustique et y fera toute sa carri re En plus de travaux majeurs dans le domaine de l utilisation de l informatique pour la t l phonie le
21. djoint charg de la recherche l Ecole normale Sup rieure de Saint Cloud Sp cialiste de l histoire de la math matisation aux 17e et 18e si cles il a publi notamment La naissance de la m canique analytique 1992 Les raisons de l infini Du monde clos l univers math matique 1993 Le Grand livre de l alchimie de l infini et de l anamorphose 1994 La science trahie 2003 Les Cl tures de la modernit 2007 Dans cette communication je souhaite engager comme en accompagnement de ce colloque une r flexion autour des multiples usages de la notion de complexit De quoi parle t on effectivement lorsqu on introduit les expressions de syst me complexe d auto organisation d adaptabilit Ne risque t on pas de se laisser entra ner par la puissance vocatrice des mots et parfois remplacer la connaissance par de l id ologie Je m appuierai pour clairer mon propos sur quelques exemples pr cis MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Pierre Albert CASTANET Sa majest le Hasard au royaume de la Musique dans la deuxi me moiti du XX me si cle Compositeur professeur l universit de Rouen et au Conservatoire National Sup rieur de Musique et de Danse de Paris analyse musicale directeur du d partement CMOPC Conception et Mise en uvre de Projets Culturels l Universit de Rouen Il enseigne galement au Coll ge de
22. e Dans les ann es 1950 60 afin de justifier sa d marche musicale Xenakis met en avant un chafaudage th orique complexe qui s appuie sur des lois probabilistes et autres formules math matiques et physiques Alors m me qu il critique la complexit de la musique s rielle 1l introduit davantage de complexit notamment en multipliant l extr me le nombre des param tres qui d terminent la structure de ses compositions Pour ma triser cette redoutable complexit il se sert de l outil informatique dont 1l est l un des pionniers Cette communication propose les deux pistes de r flexion suivantes 1 Si la musique de Xenakis est complexe dans sa conception et dans sa construction c est parce qu elle rend compte d une r alit complexe telle qu elle a t r v l e par la science du XXe si cle L id e x nakienne des alliages Arts Sciences et dans ce cadre son approche de la complexit du chaos du d sordre entropique etc repr sente ainsi un bel exemple de pens e transdisciplinaire dans l esprit d Edgar Morin 2 Malgr la complexit des raisonnements et des calculs qui la sous tendent l oeuvre de Xenakis s impose l coute comme une vidence Cette imm diatet s explique par l importance que prend dans l esth tique x nakienne le geste d miurgique qui tranche dans le chaos et lui impose sa volont et sa cr ativit Cette d marche sugg re cependant que si l on veut v ritablement acc der la simplici
23. e ou comme l crit Edgar Morin 1l s agit de ne pas tre dupe des croyances du pr t penser des id ologies D autre part r fl chir le corps comme espace privil gi et du sensible pris dans sa richesse polys mique d signant la fois sensations et significations et du multiple par son aptitude se transformer toujours C est en cela que le d fi de la complexit initi par Edgar Morin est fondamental pour essayer de sortir d un syst me de MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR pens e qui tend disjoindre ce qui doit tre associ Autrement dit complexifier c est humaniser les sciences Edgar Morin Conseil scientifique du CNRS le 14 01 2002 Fabien LEVY Hommage Jean Claude Risset Compositeur docteur EHESS professeur de composition la Columbia University de New York Il a t pensionnaire de la Villa Medicis Rome et du DAAD Berlin Egalement dipl m de l ENSAE et d un DEA scientifique ENS Ulm il a occup en parall le son activit de compositeur diff rents postes de recherche avant de se consacrer exclusivement la musique partir de 1994 De 1995 2001 il tudie au Conservatoire National Sup rieur de Musique de Paris avec G rard Grisey en composition Micha l Levinas en analyse musicale Gilles L otaud en ethnomusicologie et Marc Andr Dalbavie en orchestration A l IRCAM il est d abor
24. e auquel ils ob issent Elle donne croire que le d coupage arbitraire sur le r el est le r el lui m me La science contemporaine d sint gre ces piliers La complexit est le concept central qui cristallise l ensemble de ses th ories Il poss de donc un sens diff rent de celui de l usage courant Il faut retenir avant toute chose pour Morin l tymologie renvoyant au tissage Complexus ce qui est tiss ensemble Le r el est complexe Or les lois les id es tendent se substituer la r alit Les syst mes d id es et d id ologies sont des obstacles Le sectionnement du r el n est pas le r el lui m me c est une repr sentation arbitraire La pens e classique d Aristote Laplace pensait d voiler derri re l apparente complexit de la Nature l ordre simple la m canique universelle Face cette attitude la pens e complexe se pr sente comme un cheminement Pour le physicien Jorge Wagensberg 1l n est absolument pas vrai que la science d couvre les lois de la nature bien plut t elle propose des lois en esp rant que la nature daignera y ob ir Toute recherche est conditionn e par ce qu on esp re d couvrir Ainsi la repr sentation pr c de l observation Le complexe chappe aux syst mes coh rents la pens e doit donc miser sur incompl tude l incertitude l inach vement et l interdisciplinarit Paradoxe la complexit n expulse pas la contradiction et n
25. e et d en tirer les cons quences sur le d veloppement la diversification et l internalisation des cultures En particulier le d bat sera pos de l int ret d un programme de recherche fond sur les bases neurales et cognitives de l art et de la cr ation artistique MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR John CHOWNING Hommage Jean Claude Risset Compositeur et informaticien am ricain Il a tudi la composition pendant trois ans Paris avec Nadia Boulanger puis l Universit de Stanford dont il sort dipl m en 1966 Avec l aide de Max Mathews de la Bell Telephone Laboratories et de David Poole de Stanford il con oit en 1964 le premier programme d informatique musicale en se sevant de l ordinateur du laboratoire d Intelligence Artificielle de Stanford Ce fut la premi re impl mentation jamais r alis e d un programme d informatique musicale En 1967 John Chowning d couvre le principe de la synth se par modulation de fr quence algorithme o la porteuse et la fr quence modul e sont toutes deux des fr quences audibles Cette d couverte fut le tournant essentiel dans l histoire de la synth se sonore par ordinateur car elle offrait un moyen simple et l gant de cr er et de contr ler le timbre des sons Pendant encore six ans John Chowning travailla au perfectionnement de la synth se par modulation de fr quence En 1973 il d buta une collaboratio
26. ement consacr Boris de Schloezer et son statut d migr russe Gun Britt Kohler Boris de Schloezer 1881 1969 Wege aus der russischen Emigration Cologne Weimar Vienne B lhau 2003 Cet ouvrage propose une tude exhaustive sur la vie l uvre les influences philosophiques et litt raires de Schloezer ainsi que sur le contexte russe et parisien de l entre deux guerres qui nous a t du plus grand secours m me s il n aborde que tr s peu l esth tique musicale de Schloezer Kohler tudie en d tail les apports du formalisme et du symbolisme russes dans l esth tique de Schloezer 2 Michel Foucault Des espaces autres Dits et crits de 1954 1988 vol 4 1980 1988 Paris Gallimard 1994 p 752 Mihu ILIESCU Les musiques formelles de Xenakis complexit de l chafaudage th orique et simplicit du geste d miurgique Agr g docteur en esth tique et sciences de l art Universit de Paris I professeur de musique formation musicale harmonie histoire de la musique dans le secondaire et au conservatoire en Roumanie Isra l et en France ancien directeur musical au Th tre d Etat de Bucarest 1985 1987 xharg de cours l Universit de Lille 3 puis l Ecole Centrale de Paris l Universit Paul Val ry de Montpellier Ses travaux portent sur la musique de Iannis Xenakis sur l op ra contemporain et le th tre musical et sur les notions de modernisme et postmodernism
27. es sonores MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR 3 Conf renciers Jon APPLETON La simplicit est elle la nouvelle complexit Compositeur am ricain auteur professeur depuis 1967 et titulaire de la chaire Arthur R Virgin de musique au Dartmouth College Il est l un des membres fondateurs de la Conf d ration internationale de musique lectroacoustique CIME et de la Society for Electro Acoustic Music in the United States SEAMUS Dartmouth College il dirige le programme de deuxi me cycle en musique lectroacoustique qui combine des tudes en musique en informatique et en g nie En 1993 il a enseign au Centre Theremin de musique lectroacoustique du Conservatoire de musique de Moscou et en 1994 au Massachusetts Institute of Technology MIT Il est l auteur de livres et d articles sur la relation entre la musique et la technologie 21st Century Musical Instruments Hardware and Software Institute for Studies in American Music Brooklyn New York 1989 Science in the Service of Music Music in the Service of Science Computer Music Journal 1992 La musique de J S Bach est elle complexe Davantage certes que celle de Vivaldi L usage d un langage musical complexe donne t 1l plus de valeur l oeuvre Lorsque les compositeurs n ont plus eu besoin de gagner leur vie en plaisant leurs auditeurs ils ont t libres d exp rimenter avec
28. etiens avec des lyc ens Entretiens con us et anim s par Alfredo Pena Vega et Bernard Paillard La Tour d Aigues L aube 70 p 2002 Pour une politique de civilisation Paris Arl a 79 p 2001 La M thode t 5 1 L identit humaine Paris Le Seuil 300 p Nouvelle dition coll Points 2003 2001 Journal de Ploz vet Bretagne 1965 pr face de Bernard Paillard L Aube 2001 390 p 2000 Les sept savoirs n cessaires l ducation du futur Le Seuil 132 p 2000 Relier les connaissances Le Seuil 472 p 2000 Edgar Morin Nul ne conna t le jour qui na tra Li ge Alice ditions collection L int grale des entretiens Noms de dieux d Edmond Blattchen 95 p 1999 La t te bien faite Le Seuil 154 p Polis Argentine Nueva Vision Japon Toshindo Turquie Om Yayinevi 1997 Amour po sie sagesse Le Seuil 81p Armando Colombie Espagne et reste Am rique latine Seix Barral Mac doine MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR 1997 Politique de civilisation avec Sami Na r Arl a 247 p 1996 Les fratricides Arl a 111 p 1996 Pleurer rire aimer comprendre Arl a 355 p 1995 L ann e Sisyphe Journal de 1994 Le Seuil 490 p 1994 Mes d mons Stock 340 p 1993 Terre Patrie Le Seuil 217 p 1991 La M thode t 4 Les Id es Leur habitat leur vie leurs moeurs leur organisation Le Seuil 262 p 1991 Un nouveau
29. ilit diriger des recherches directeur de la collection S miotique et philosophie de la musique chez L Harmattan directeur du Conservatoire Darius Milhaud d Antony Il a enseign la philosophie de la musique et l esth tique la Schola Cantorum de Paris dirig le s minaire de Musique d ensemble et Communication l I F E D E M Ile de France de 1992 1994 II vient d tre missionn par la Fondation Fesno jiv du Venezuela Caracas et a publi un livre sur le syst me d ducation musicale et sociale au Venezuela il est co r alisateur avec F B M che de la Charte d enseignement de la composition et de la musicologie l universit de Caracas et y enseigne ainsi qu au SEDE en tant que professeur et directeur des tudes l Esth tique et l Analyse depuis 2004 Parmi ses principales publications Les formes symboliques de la musique 1984 Les grandes topiques musicales 1994 Esth tique musicale La recherche des dieux enfouis Trouver une entit conceptuelle entre complexit et simplicit dans le domaine artistique pose les probl mes d une certaine id e d une m taexistence chez Leibniz et du pragmatisme chez Kant Nous tenterons d aborder l oeuvre musicale entre une id e de la conception d un MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR certain calcul et son effet dans l aire du sensible tout en tenant compte du pouvoir qu a le compositeur sur l auditeur
30. le d expliquer l uvre musicale tonale comme organisation informationnelle Nous prenons les id es d Heinrich Schenker faisant une r vision de sa th orie partir de nouveaux param tres non r ductionnistes Ainsi cherchant entre les lignes nous pouvons observer l mergence de l intuition schenk rienne qui annonce les principes de la Pens e Complexe dans l uvre tonale et en cons quence dans le Syst me Tonal pris comme objet dialogique r cursivit r troactivit et hologramme La qualit informationnelle des distances temp r es organis es en une hi rarchie de situation est donn e par l accroissement d triment de l incertitude certitude contenu dans chaque relation par rapport aux autres La dialogique r cursive objet sujet est possible gr ce l tablissement et l interaction de trois cat gories de sujet connaissant compositeur interpr te et auditeur De cette consid ration d auto organisation mergent de la base syst mique tonale les propri t s complexes antagonisme compl mentarit et concurrence Joseph Fran ois KREMER Le compositeur et les strat gies de l criture La probl matique du conscient et de l inconscient CA compositionnel Compositeur violoncelliste chef d orchestre l ve de Maurice Gendron Robert Cordier Claude Burgos Pierre Dervaux Claude Ballif docteur en esth tique et sciences de l art universit de Paris I hab
31. le de conna tre les parties sans conna tre le tout non plus que de conna tre le tout sans conna tre les parties C PASCAL MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR 2 Personnalit s invit es Edgar MORIN L indicible ou l ineffable complexit Ecrivain chercheur au CNRS n le 8 juillet 1921 Paris Combattant volontaire de la R sistance Lieutenant des Forces fran aises combattantes 1942 44 Attach l Etat Major de la I re Arm e fran aise en Allemagne 1945 puis Chef du bureau Propagande la Direction de l Information au Gouvernement militaire fran ais en Allemagne 1946 R daction d un premier livre L An z ro de l Allemagne Directeur de la revue Arguments 1956 62 Directeur de la revue Communications Co Directeur du Centre d Etudes Transdisciplinaires Sociologie Anthropologie Politique de l Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales 1973 1989 Pr sident de l Agence Europ enne pour la Culture UNESCO Docteur honoris causa de l universit de Perugia sciences politiques de l universit de Palermo psychologie de l universit de Gen ve Sociologie de l universit Libre de Bruxelles de l universit d Odense Danemark Laus honoris causa Instituto Piaget Lisboa Portugal Colegiado de Honor du Conseil de l Enseignement Sup rieur d Andalousie Commandeur de l Ordre des Arts et des Lettres Officier de la L gion d Honne
32. les mat riaux musicaux fondamentaux Ce d veloppement s est fait dans diff rentes directions John Cage s est tourn vers la complexit de ph nom nes auditifs inexpliqu s Brian Ferneyhough s est tourn vers la nouvelle complexit que d aucuns ont d fini comme une forme de sado masochisme le compositeur comme sadique et l ex cutant comme masochiste Jean Claude Risset s est tourn vers l exploration du timbre fondement de puissantes ressources d expression musicale Olivier BAUDOUIN Stria de John Chowning la complexit programm e Doctorant au MINT OMPF Universit de Paris Sorbonne sous la direction de Marc Battier Il est galement professeur d ducation musicale Ses recherches concernent l histoire et l analyse des musiques compos es au moyen des techniques de synth se num rique Il entreprend en 2006 dans le cadre de son Master la reconstruction de Stria uvre embl matique de John Chowning en collaboration avec le compositeur Les travaux d Olivier Baudouin sur la reconstruction de Stria ont t publi s en 2007 dans le Computer Music Journal Stria fut cr e Paris en 1977 apr s un long processus de recherche et de composition Cette uvre aussi envo tante qu embl matique plonge l auditeur dans un flux continu de timbres de synth se sans jamais lui r v ler la complexit de son laboration Pourtant l tude du programme de la pi ce que nous avons int gralement reconstitu d apr s les
33. lli Palmarini Le Seuil dition de poche collection Points 3 vol 1978 1973 Le Paradigme perdu la nature humaine Le Seuil dition de poche collection Points 1979 246 p 1970 Journal de Californie Le Seuil ditions de poche collection Points 264 p 1969 La Rumeur d Orl ans Le Seuil dition compl t e avec La Rumeur d Amiens Le Seuil 1973 dition de poche collection Points 1982 242 p 1969 Le Vif du sujet Seuil collection Points Essais 1982 375 p 1968 Mai 68 La Br che avec Jean Marc Coudray et Claude Lefort Nouvelle dition suivie de Vingt ans Apr s avec Corn lius Castoriadis et Claude Lefort ditions Complexe 1988 212 p 1967 Commune en France la M tamorphose de Plod met Fayard dition de poche collection Biblio Essais 1984 288 p 1965 Introduction une politique de l homme Le Seuil dition de poche collection Points Politique 1969 nouvelle Ed 2000 125 p 1962 Chronique d un t avec Jean Rouch texte du film et commentaires International du spectacle Losfeld diffusion 191 p 1962 L Esprit du temps Grasset dition de poche tome 1 N vrose collection Biblio Essais 1983 259 p 1959 Autocritique Le Seuil dition de poche collection Points Politique 1975 255 p 1957 Les Stars Le Seuil dition de poche Le Seuil collection Points 1972 R dition illustr e Galil e 1984 183 p 1956 Le Cin ma ou l Homme imaginaire Minuit
34. n avec la firme Yamaha au Japon afin de concevoir un synth tiseur grand public exploitant son proc d de synth se Ce fut le d but d une longue et fructueuse s rie de synth tiseurs qui sont devenus les instruments lectroniques les plus utilis s de la musique contemporaine DX7 Texte source IRCAM Ouvrages sur Chowning John Chowning coll Portraits Polychromes n 7 Paris Michel de Maule 2005 Olivier Baudouin Probl me de l analyse des musiques con ues pour Supports enregistr s Comparaison de deux uvres Artikulation 1958 de Gy rgy Ligeti et Stria 1977 de John Chowning Rouen M moire de Master II 2006 Nicolas DARBON Les musiques actuelles au regard d une anthropologie du contemporain Professeur d ducation musicale dans le secondaire Docteur de Paris 4 Sorbonne HDR habilit diriger des recherches chercheur associ au CNRS IDEAT Paris 1 Panth on Sorbonne et au CADEG l Universit des Antilles Guyane o 1l travaille depuis 2009 apr s avoir t charg de cours l IUFM de Rouen l Universit de Rouen en Musicologie et CMOPC d partement dont il a t le directeur adjoint Pr sident de Mill naire II dition sp cialis e dans l art la musique et l esth tique Il a organis au CDMC et l universit de Rouen les colloques sur Henri Dutilleux Tristan Murail et la G n ration de l Itin raire Parmi ses derniers livres Pour une approche syst miq
35. nguer une mergence qui rel ve exclusivement des op rations de la perception l auditeur tant ici celui qui actualise le ph nom ne et une mergence qui trouverait sa r alisation dans les op rations de l criture qu elle soit ou non v rifi e par la perception auditive Au terme de cette tude l mergence pourra nous appara tre comme une notion cl dans la composition musicale t moignant d un moment singulier de l criture Sa logique nous conduira alors sur les traces de la dialectique qui permettra de lever les difficult s conceptuelles dont elle rel ve et d appr hender les diff rents paradoxes qui la constituent Christine ESCLAPEZ L Introduction Jean S bastien Bach 1947 de Boris de Schloezer et la notion de syst me organique Ma tre de conf rences l Universit d Aix Marseille 1 directrice du D partement de Musique et Sciences de la Musique d Aix en Provence Ses recherches et publications concernent principalement les questions relatives la temporalit musicale l esth tique et l interpr tation ainsi qu aux relations entre la musique et le langage et plus g n ralement l exploration de la relation entre ta th orie et la pratique de la musique Vient de publier La Musique comme parole des corps Boris de Schloezer Andr Souris et Andr Boucourechliev 2007 Boris de Schloezer 1881 1969 intellectuel russe critique litt raire traducteur et esth ticien conna tra en
36. nnett net texts simplicity_and_ complexity pdf La question peut para tre ridicule Tout aspect de la musique harmonie relations temporelles la simultan it des processus apparemment non li s peut manifester une grande complexit surtout pour le compositeur au moment du travail sur une nouvelle oeuvre Mais la perception simplifie la facture complexe de la musique comme le montre l exemple du timbre dans la musique lectroacoustique La synth se num rique du timbre est un acte complexe dans le sens de difficile aussi bien que dans celui d une r union d l ments d terministes et non d terministes Or la perception ne conna t nulle difficult traiter de timbres dont l origine est complexe En m me temps notre r ponse intellectuelle et motionnelle la musique n est aucunement simple D o vient ce sens de la complexit Cette conf rence proposera l id e que la complexit en musique r sulte en grande mesure de l analogie imparfaite voire paradoxale de la musique avec l exp rience La complexit r side dans le myst re occasionn par cette imperfection Des extraits musicaux dont la plupart pris de l oeuvre de Jean Claude Risset serviront d exemples Michel BLAY La complexit entre science et id ologie Questions de m thode Directeur de recherche au CNRS docteur en histoire et philosophie des sciences et docteur d Etat s lettres et sciences humaines directeur a
37. novalent et omniscient ou encore ce qu on pourrait appeler avec Fran ois Laplantine un rationalocentrisme dominant Comment ne pas choisir entre ces deux espaces rivaux celui du concept et celui de l affect celui de l un et celui du multiple celui de l esprit et celui du corps celui de l objectivit et celui de la subjectivit Comment accepter que l un contamine l autre et que le sujet ne soit pas soluble dans la connaissance crite Comment et dans la lign e des travaux de mon directeur de th se Jean Duvignaud r habiliter ces fractions inutiles de nos existences r ver imaginer cr er La t che est difficile dans le monde de l art la vis e objective consisterait bannir l motion de nos savoirs et poser le postulat que l o il y a uvre artistique la pens e ne s objective pas trop de flou de d sordre En d autre terme la compr hension serait incompatible avec le plaisir v cu Mais pour autant en musique par exemple existe t il du sens qui ne soit pas aussi du son Et en danse contemporaine si les corps mis en sc ne sont parfois pr texte raconter une histoire ne construisent ils pas du non sens ou un surplus de sens ou un flottement de sens qui s laborent dans une complexification des mod les en vigueur dans une infinie variation autour de notre humanit L enjeu d une anthropologie du sensible est double D une part adopter une posture partie prenant
38. omplexit musicale sollicite toutes les tentatives interpr tatives ayant en commun un certain sens de la reliance une sensibilit aux interactions et l incertitude Ce colloque s est articul autour de la complexit l oeuvre la m thode la pens e complexe et de la complexit de l oeuvre l objet musical d rivant de l une vers l autre Cf ce sujet le projet de l atelier lectronique n 37 du site de PAPC MCX http wWww mcexapc org atelier php a display amp ID 37 La derni re journ e a investi le son compos et le maillage des instances productive et perceptive Elle fut consacr e Jean Claude Risset et lui a rendu hommage l occasion de son 70e anniversaire Les pionniers de la synth se sonore de l informatique musicale de PIRCAM taient pr sents Bennett Appleton ou des textes ont t lus Chowning Mathiews noter un double v nement un film projet en avant premi re d crivant la gen se d une uvre un concert Carte blanche Jean Claude Risset avec la cr ation fran aise de la nouvelle version de Stria pour ordinateur de John Chowning Edgar Morin Nicolas Darbon De dos Jean Claude Risset Photo Cdmc 9 d c 2008 Rapprochement des sciences de la Complexit avec la musicologie rencontres interdisciplinaires neurobiologie anthropologie musique peinture avec des personnalit s prestigieuses venues d horizons v
39. prendre n est possible qu ce prix mais notre langage pour communiquer ce niveau devient pauvre et souvent nous manque L anatomie la physiologie de l oreille et du syst me nerveux qui lui est d di e nous apporte un regard qui si l on accepte sa complexit s approche davantage de ce que nous ressentons Nous allons rapidement montrer la constitution et le fonctionnement de cette capture sonore et du travail que son entendement dans tous les sens du terme nous demande L oreille est certainement l un des sens qui participe le plus au bonheur d un individu Tout participe l audition chacun de nos sens vient ajouter sa note chaque r gion chaque parcelle de notre cerveau contribue enrichir cette perception et finit force d un travail qui est souvent un grand plaisir par nous offrir la signification apr s laquelle nous courrons Chaque muscle de notre corps est sollicit par cette audition que ce soit dans l expression corporelle ou les gestes que nous faisons pour produire des sons pour interpr ter de la musique Comprendre le monde sonore enrichir son entendement s ouvrir d autres musiques d autres conceptions sonores est une source de richesse qui fait mieux vivre tellement d hommes sur cette terre Tout est son tout est musique pour celui qui le veut Nos moyens physiques notre culture notre attention notre m moire la signification que nous MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN E
40. rance directeur du laboratoire de neurobiologie mol culaire l Institut Pasteur membre de l Acad mie des sciences pr sident du Comit consultatif national d thique pour les sciences de la vie et de la sant 1992 98 m daille d or du CNRS Ses travaux se portent sur les prot ines allost riques puis sur le d veloppement du syst me nerveux Parall lement Jean Pierre Changeux collectionne des tableaux depuis plus de vingt ans et en fait don au mus e de Meaux Une exposition a r uni ces toiles Les passions de l me Il est pr sident de la commission des dations Ouvrages parus dans ce domaine El ments de neuroesth tique Musique et peinture 2005 La Lumi re au si cle des Lumi res et aujourd hui collectif sous la direction de Jean Pierre Changeux 2005 Les passions de l me 2006 Parmi les publications scientifiques et philosophiques L Homme neuronal 1983 Raison et plaisir 1994 Ce qui nous fait penser La nature et la r gle avec Paul Ricoeur 1998 En 1972 paraissait un num ro sp cial de Communications publi sous la direction de Edgar Morin et consacr l Ev nement J y crivais un chapitre intitul Le cerveau et l v nement dans lequel j esquissais une premi re version de la th orie de l pigen se par stabilisation s lective de synapses Il parait opportun 35 ans apr s de r examiner ensemble les incidences de cette pigen se sur la gen se de la complexit c r bral
41. s e musicale sur partition le son capt et ou trait et le calcul algorithmique fix sur support d enregistrement analogique ou MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR num rique La m thode d observation m diologique dans sa dimension anthropologique montre pr cis ment en quoi l oeuvre de Risset est un savoir transmettre et non un objet communiquer une oeuvre simultan ment d hier d aujourd hui et de demain Laurent VERGNON La complexit du monde sonore de sa perception et de son entendement Docteur ancien chef du service ORL l h pital Simone Veil d Eaubonne Montmorency Laurent Vergnon est le fondateur du GRAP Groupe de Recherche Alzheimer Presbyacousie UMR CNRS Universit de Lyon 1 et Directeur d enseignement la Facult de M decine Lariboisi re Saint Louis Paris VII D abord Chef de clinique la Facult de m decine de Paris Laurent Vergnon est nomm chef de Service ORL l h pital Simone Veil d Eaubonne en 1967 Il r unit des Comp tences en chirurgie plastique reconstructrice et esth tique en chirurgie maxillo faciale en chirurgie cervico faciale en m decine g n rale et en canc rologie Il est expert clinicien aupr s du Minist re de la Sant Publique expert judiciaire pr s la Cour d Appel de Versailles et expert judiciaire europ en Il est membre fondateur de l European Association of Facial Surgery du Re
42. s musicales riche de 70 pi ces est compos de 15 uvres pour sons fix s sur support savoir des musiques lectroniques r alis es aux Bell Laboratoires l Ircam au LMA CNRS ou des musiques acousmatiques r alis es l INA Grm au GMEM de 19 uvres instrumentales et de 35 uvres mixtes dont 6 avec lectronique temps r el cat gorie qu il d fend tout particuli rement Ces uvres sont l occasion de concr tiser l id e de composer le son lui m me en plus de composer avec ces sons ler prix de piano UFAM 1963 Concours de musique lectroacoustique de Dartmouth 1970 ler prix de la musique num rique 1980 Euphonie d or 1992 Prix Magisterium 1998 de l IME Bourges Prix de la musique symphonique SACEM 1981 Prix Ars Electronica en Autriche 1987 Grand Prix National de la musique 1990 Honorary Doctorate of Music University of Edinburgh 1994 et Universidad de Cordoba Argentine 2000 Prix Musica Nova Prague 1995 Prix EAR de la radio hongroise 1997 Prix Philips 1967 du Groupement des acousticiens de langue fran aise M daille d or du CNRS 1999 Jean Claude Risset est Commandeur des Arts et Lettres 2006 et Chevalier de la L gion d honneur 1989 Texte source IRCAM et Pierre Albert CASTANET sous la dir de Jean Claude Risset portraits polychromes n 2 Le titre inspir de Jacques Mandelbrojt renvoie la perception auditive et sa complexit Le son est un
43. ssions al atoires de sons elle montre encore sa concentration sur un mode d coute diff rentielle sur la construction mentale d objets sonores ou sur des proc dures qui donneront lieu des installations sonores Une telle pratique musicale mentale se th orise en tant que musique conceptuelle Or ce qui devait th oriquement rester l tat d id e suscite bient t plusieurs interpr tations sonores de la part de compositeurs En effet par ses crits ses objets musicaux invent s ou ses compositions musicales Duchamp influence de nombreux musiciens de George Ribemont Dessaignes John Zorn en passant par Petr Kotik La Monte Young Fluxus Paul D Miller et surtout John Cage Quelles cons quences impliquent leurs ex cutions leurs effectuations de ce syst me musical conceptuel Si pour l art conceptuel l id e prime sur l acte il se pourrait en effet que ces musiciens en donnant actes ou formes la musique conceptuelle en aient consid rablement modifi la teneur Mais s ils la complexifient ils nen modifient pas pour autant son autopoi se Pour quelles raisons En tant que syst me autopo tique la musique conceptuelle est virtuellement porteuse de sa propre r alisation elle se maintient alors en tant que telle tout en pr sentant deux nouveaux modes de fonctionnement actuel et virtuel qui contribuent sa d finition jusqu la renforcer Vincent TIFFON L uvre de Jean Claude Risset une
44. st simple des l ments simples par l analyse et parvenir au compos et aux lois par la synth se Exclusion du sujet objectivit Sujet ego cogitans Objet res extensa Rationalisme vacuer l irrationnel Ma trise de la Nature Mais MORIN montre la r forme de la pens e Incertitude maintenir l incertain le doute doute de lui m me Incompl tude asp rit s Inach vement chaos vie entropie dynamisme cr ativit mergence Processus M thodes adapt es cheminement Complexus Le r el est complexe l id e r siste au r el elle se prend pour le r el repr sentation Int gration du sujet dans l observation Rationalit dialoguer avec l irrationnel le myst re Participation la Nature PASCAL AVAIT TOUT DIT A l poque classique Pascal a anticip les trois principes que Morin va d gager pour comprendre la Complexit A principe dialogique antagonisme et ou compl mentarit de chaque notion B principe r cursif le produit est aussi le producteur l effet est aussi la cause causalit circulaire r troaction feed back C principe hologrammatique le tout est dans la partie la partie est dans le tout Toutes choses tant caus es et causantes aid es et aidantes m diates et imm diates A et toutes s entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus loign es et les plus diff rentes B je tiens impossib
45. t il faut avoir pr alablement assimil la complexit On peut ainsi faire un rapprochement entre Xenakis et Brancusi sculpteur des essences qui remarquait que la simplicit est une chose complexe MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR Rosa INIESTA MASMANO Le rapport entre la pens e complexe d Edgar Morin et l intuition shenkerienne le syst me tonal Docteure professeur de piano harmonie et analyse schenk rienne au Conservatoire Sup rieur de Musique de Zaragoza depuis 1989 puis au Conservatoire Sup rieur de Musique Joaquin Rodrigo de Valencia depuis 2002 avec galement des cours d improvisation d accompagnement la transposition de r duction au piano tout en poursuivant sa r flexion sur le rapport entre Complexit d Edgar Morin et th orie de la musique tonale donnant de nombreuses conf rences et a articles sur le sujet Fondatrice et codirectrice du Master de P dagogie Musicale de l Universit de Valencia 2007 09 dans lequel elle coordonne le module Th orie de la Musique et enseigne la mati re Tonalit et Pens e Complexe Sa th se s intitule La dialogique improbable Edgar Morin Heinrich Schenker Vers une Th orie de la complexit musicale pour le syst me tonal Elle est en outre co directrice de la revue ITAMAR Publications de l universit de Valence Rivera Editores La M thode d Edgar Morin rend possib
46. thode une attitude plus qu une technique dont l objectif est de r former la pens e afin qu elle englobe et d passe l esprit cart sien et qu elle acc de la complexit du r el DE DESCARTES A MORIN En 1637 paraissait le Discours de la m thode de Ren Descartes En 1977 Le Seuil publie le premier tome de La m thode d Edgar Morin Cinqui me tome 2002 ces deux ouvrages sont li s par leur titre par leur vis e et les enjeux qu ils soul vent Pour DESCARTES paradigme de simplification les principes sont Principe de Disjonction s parer les notions vrai faux id es claires et distinctes rejeter de la contradiction Principe de R duction le complexe est r duit au simple Principe d Abstraction math matisation logique Quant lui MORIN paradigme de complexit propose Principe dialogique antagonisme et compl mentarit des notions int grer la contradiction hom ostatiquement Principe hologrammatique le tout la partie Principe r cursif causalit non lin aire supra MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR logique De fa on plus g n rale DESCARTES s appuie sur Certitude vacuer l incertitude par le doute radical Compl tude coh rence du syst me Ordre ternel Dieu d terminisme Architecture c leste M thode syst matique ramener le compliqu qui en r alit e
47. traitement de texte et le graphisme 1l a t le premier mettre au point un logiciel de synth se du son Music 1 en 1957 Puis se sont succ d s les logiciels Music 2 3 4 et 5 Music 5 a servi au d marrage des recherches en informatique musicale dans de nombreux centres de par le monde au d but des ann es 1970 notamment l Ircam et le GRM en France Max Mathews a aussi d velopp des interfaces d acc s au traitement informatique du son en particulier le syst me Groove et plus r cemment le Radio Baton sur lequel il travaille toujours Il a galement compos des pi ces musicales qui mettent en application ses diff rentes d couvertes Texte source INA GRM Olivier MESTON Sch mes une trace de la richesse de l criture orchestrale de Jean Claude Risset Compositeur ma tre de conf rence associ l universit de Rouen Il enseigne l informatique musicale Il dirige d abord des ateliers selon des m thodes actives puis multiplie les cr ations et les spectacles musicaux Sa musique s impr gne de formes vari es en rapport avec le cin ma le th tre les nouvelles technologies Auteur du livre Eclat de Pierre Boulez 2001 Compos apr s Variants pour violon et lectronique Sch mes est le fruit d un d sir de la violoniste japonaise Mari Kimura qui voulait voir prolonger l uvre dans une version plus toff e et dans un dispositif orchestral sans lectronique Nous sommes l au c ur du tr
48. tre parenth ses coexistent et sont la raison m me du fonctionnement En somme toute musique devient m canisme narratif dynamique complexiste ou autrement dit sc nographie polyartistique et sera v hicul e par les topographies de diverses strat gies compositionnelles initiales terminales axiales enveloppantes transformatives Williams MONTESINOS L invariant metatonal ou le creuset du faire Ssonopo tique Compositeur et musicologue franco v n zu lien docteur en esth tique et sciences de l art de l universit de Paris 1 chercheur associ l IDEAT CNRS UMR 8153 et responsable de Las Redes de la Est tica y de las Ciencias del Arte para Am rica Latina De formation scientifique l origine domaine des math matiques pures 1l poursuit des tudes de guitare d criture de musique lectroacoustique ainsi que d ethnomusicologie jusqu au milieu des ann es 1970 Au cours des ann es 1980 il voyage en Europe et choisit de s installer Paris o il entreprend des tudes de musicologie Auteurs de nombreux articles et uvres musicales parmi les plus r centes SONOPOIESIS I pour violon seul 2006 et Z pour clarinette et guitare 2007 Dans la pens e m tatonale la structure musicale est un syst me de relations entre les l ments qui la composent ce syst me de relations ne peut toutefois tre distingu que dans son mouvement c est ce mouvement m me qui trace la forme
49. ue de l op ra contemporain 2001 Les Musiques du Chaos 2006 Musica Multiplex 2007 Wolfgang Rihm et la Nouvelle Simplicit La capture des forces I 2007 Brian Ferneyhough et la Nouvelle Complexit La capture des forces II 2008 ce diptyque a re u le Coup de C ur de l Acad mie Charles Cros 2009 Il s agit d une s rie de digressions partir du ph nom ne musical guyanais Une tude sur le terrain montre la zone impr cise le territoire de l impens et de l impensable Comment largir la r flexion sur le contemporain confront au non contemporain Le postmoderne concept rejet par les instances m tropolitaines poss de des connexions avec la Complexit qui m ritent d tre examin es Andr Marie DESPRINGRE L interdisciplinarit dans la mod lisation du chant traditionnel comme syst me complexe Docteur en ethnologie EHESS dir G Balandier professeur l universit des Antilles Guyane Institut d enseignement sup rieur de la Guyane chercheur au CNRS LACITO directeur d Etudes dans l cole doctorale V de Paris IV Sorbonne Conservateur des Mus es contr l s Fondateur du CADEG Centre d archivage des documents ethnographiques de la Guyane responsable du RADdO R seau d Archives des Documents de l Oralit coop ration CNRS AREXCPO en Vend e directeur de la MUSIQUE ET COMPLEXITE AUTOUR D E MORIN ET J CL RISSET COLLOQUE PARIS 2008 NICOLAS DARBON DIR
50. ur Prix europ en de l essai Charles Veillon 1987 Prix Viareggio international 1989 M daille de la Chambre des d put s de la R publique italienne Comit scientifique international de la Fondation Piu Manzu Prix Media culture de l Association des journalistes europ ens 1992 Prix Internacional Catalunya 1994 2007 O va le monde Paris L Herne 108 p 2007 Edgar Morin et Pasqualini Cristina lo Edgar Morin Una Storia di Vita Milan Franco Angeli Coll La Societ 2007 254 p 2007 L An I de l re cologique dialogue avec Nicolas Hulot Paris Tallandier 127 p 2006 Le monde moderne et la question juive Seuil Coll Non conforme 264 p 2006 Culture et barbarie europ ennes Paris Bayard 94 p 2005 Introduction la Pens e complexe re dition 2005 Coll Points n 534 144 p 2004 La M thode t 6 Ethique Paris Le Seuil 256 p 2003 Un Vandante della complessit Morin filosofo a Messina avec Cotroneo Girolama et Gembillo Giuseppe Messine Armando Siciliano Editore 62 p 2003 Les enfants du ciel entre vide lumi re mati re avec Michel Cass Paris Odile Jacob 142 p 2003 duquer pour l re plan taire la pens e complexe comme M thode d apprentissage dans l erreur et l incertitudes humaines avec Raul Motta milio Roger Ciurana Paris Balland 158 p 2003 La Violence du Monde avec Jean Baudrillard dition du F lin 92 p 2002 Dialogue sur la connaissance Entr
51. view Board du Journal of Microsurgery du Comit de r daction de la Vie M dicale de la Soci t de M decine L gale et de Criminologie de France member of the international Aesthetic plastic et reconstructive surgery Il fonde le GRAP Groupe de Recherche Alzheimer Presbyacousie dans le but de promouvoir et diffuser des recherches autour des troubles cognitifs et des troubles auditifs Auteur de nombreux articles il vient de publier le livre L audition dans le chaos 2007 2008 S il est un monde sonore o l individu abuse de ses oreilles c est bien celui de la musique Mais peut on faire autrement Partant de l extr me complexit sonore dans laquelle nos deux oreilles sont plong es depuis notre naissance 1l semble int ressant de se demander comment gr ce et ses capacit s de codage et de traitement l homme tire profit de cette complexit La musique nous procure tant de pens es de sentiments d motions d intelligence de plaisir mais aussi de stress d angoisse de rejet d nervement voire de violence Une premi re remarque s impose nous ne sommes pas faits pour le lin aire et nos oreilles ont besoin de cette complexit Malheureusement nous ne sommes pas habitu s aujourd hui l accepter sans r serve D complexifier un probl me donne des points d accrochage mais jamais l ensemble de la signification Il faudrait le recomplexifier avant d abandonner en baissant les bras Com
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