Rôles et statuts dans la famille algérienne contemporaine
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1. femme au Maghreb je Karthala p 96 www arabpsynet com HomePage Psy books Ar htm 2009 ao amp ela 22 21 ssd iy dliil aadi ni ke2. tre le seul cet exemple montre bien comment une valeur de l ancienne culture peut se pr ter la manipulation et servir de pr texte inconscient la consommation d attitudes modernistes telle la sexualit extra conjugale radicalement oppos es aux prescriptions de l ancien syst me Pour manipulatrice qu elle soit cette mobilit dans les attitudes culturelles permet jusqu un certain point une r partition quilibr e de la novation et de la trahison Toutefois un v ritable volte face appara t d s que les probl mes se posent non en termes sexuel conjugal ou plus g n ralement h donique mais qu ils renvoient plus fondamentalement une certaine id e de l identit collective Les traditions comme la religion en tant que signifiant l tre dans sa dimension ontologique d clenchent alors et r guli rement des r actions la limite hi ratiques Pour lors les attitudes culturelles cessent d tre modernistes clectiques ou ambivalentes mais se transforment brutalement en conduites de sacralisation de l ancien r gime qui sert de matrice la formation d une identit originelle pure et d barrass e de toute asp rit culturelle novatrice Tout se passe en effet comme si les repr sentations culturelles et corr lativement les significations donn es aux valeurs sociales taient compartiment es divis es et donc diff renci es selon leur nature le temps et l espace dans lesquels elles op rent
3. Et cela toujours selon l enqu te de R Toualbi Bien diff rentes les attitudes f minines qui rel vent du m me niveau d acculturation s expriment autour de motivations lancinantes et compulsives o un fort d sir de changement appara t souvent en r action un sentiment de victimisation et de pers cution Les conduites f minines s insinuent dans bien des cas sous la forme de manifestations r actionnelles o les attitudes de protestation de rejet et de d fi pr valent pour afficher plus de modernisme En ces occurrences d un type contra phobique particulier les repr sentations sexuelles des jeunes filles apparaissent souvent plus libres sinon plus libertines que celles des jeunes hommes Les jeunes filles sont capables d exprimer dans une m me unit de temps des conduites la fois traditionalistes et modernistes Un tel syncr tisme de valeurs correspond l attitude la plus fonctionnelle dans le traitement des situations de crise qui les interpellent Plus formalistes leurs homologues masculins s ajustent moins efficacement l acculturation Ils ont surtout tendance moduler et r organiser leurs conduites selon chaque type de situation ce qui donne penser qu au syncr tisme et l clectisme culturels des jeunes filles correspondent plus g n ralement l alternance et la mobilit des jeunes hommes Si les attitudes et les repr sentations des hommes et des ARAbPSyNET Journal 94 f
4. rarement voire jamais les deux sexes ne se trouvent ensemble un moment donn La s paration des sexes est la base de la structure traditionnelle le monde des hommes et celui des femmes comme le d crit M Mammeri sont comme le soleil et la lune ils se voient tous les jours mais ne se rencontrent pas Les r gles sociales emp chent toute rencontre entre les femmes et les hommes surtout ceux qui ne sont pas li s par des liens du mariage et ou des liens du sang A l int rieur du couple lui m me les relations sont assez codifi es au point o l homme ne peut ARAbPSyNEr Journal 91 pas parler ou demeurer quelque temps avec sa femme en pr sence d autres membres du groupe familial et o l interpellation mutuelle des poux ne se fait que par le recours des expressions telle que fille de tel fils de tel en dehors du couple les relations sont dict es par un ensemble de r gles plus complexes et de multiples pr cautions pour garantir la s paration Ces pr cautions ont pour cause la pr servation de l honneur familial La famille patriarcale consid re que son honneur r side dans la chastet de ses femmes F Mernissi 1983 et que le prestige des hommes d pend du comportement des femmes au point o le meurtre se justifie si l honneur est souill La femme est l l ment cl dans la sauvegarde du capital honorifique puisqu elle est la garante de la puret et de la descendance Avec son sys
5. cette famille chaque membre est socialis dans son r le son statut et ses conduites sont prescrites Cette hi rarchie impose la sup riorit parentale sur les enfants celle des personnes g es sur les jeunes celle des a n s sur les cadets et celle du patriarche sur tous les membres Son autorit le p re souvent s exerce d une fa on absolue au sein de sa famille elle est caract ris e par la crainte et la soumission de toute la famille qu ils soient majeurs ou mineurs femmes ou hommes Le p re joue le r le du juge prend les d cisions traite les affaires distribue le travail tranche les conflits et dirige et organise toutes les relations de la famille surtout l ext rieur Bourdieu le d crit comme suivant le p re chef pr tre et juge donne chaque m nage et chaque c libataire sa place pr cise au sein de la communaut Son autorit est g n ralement indiscut e Outre l ge l identit de genre forme une norme de hi rarchisation tr s importante La sup riorit des hommes sur les femmes est indiscutable Dans les soci t s de type patrilin aire agnatique l architecture sociale repose sur les hommes La descendance est compt e de p re en fils et le patrilignage est constitu par les hommes l exclusion des femmes Les hommes permettent l aisance conomique et politique de plus ce sont les m les qui peupleront les maisons paternelles assureront la vieillesse des parents et renfo
6. poux et d pouse surtout dans les familles nucl aires o la pression et les contraintes sont moins fortes que lorsqu elles sont exerc es par l ensemble des membres de la famille largie Les r les se trouvent modifi s et la r partition rigide des r les conjugaux semble diminuer M Rebzani 1997 dans son tude sur la vie familiale des femmes alg riennes salari es confirme que les femmes aujourd hui sont en train de conqu rir un r le familial diff rent de celui prescrit par la norme culturelle traditionnelle Actives ou inactives elles ont plus de pouvoir de d cision dans les achats l ducation des enfants la gestion du budget et bien d autres domaines de m me que la possibilit pour elles d acc der au monde ext rieur a entra n une plus grande ex cution des t ches hors foyer telles que les courses de m nage courantes se rendre dans des administrations l cole pour les enfants chez le m decin etc M Rebzani affirme qu on arrive une participation de l pouse comparable celle du mari si ce n est plus importante Toutefois il faut pr ciser que se sont les r les des femmes qui se modifi s elles prennent en charge en plus de leur r le traditionnel des t ches dites autrefois masculines au moment o le contraire n est pas encore admis La participation des hommes l int rieur de la maison reste toujours faible et l id e d galit de droits entre homme et femme n est pas ancr e da
7. 962 les transformations familiales et intra familiales les modifications des coh sions et de la solidarit au sein des familles ont chang les r les familiaux et ont fait appara tre de nouvelles aspirations individuelles Les r les et les statuts des membres de la famille alg rienne deviennent ambigus et mal d finis Le d clin du p re la mont e en puissance de la femme les nouveaux statuts des enfants adultes l apparition des femmes dans la vie publique ont fait que la r partition rigide des r les que chaque individu doit assumer devient plus al atoire et la part d ind termination dans les prescriptions augmente laissant la place des strat gies d adaptation pour neutraliser ou au moins r duire les contradictions La famille alg rienne contemporaine porte en elle une certaine contradiction d une part les valeurs de la Ayla traditionnelle sont encore actives dans la m moire collective et souvent id alis es d autre part les mutations sociologiques ont donn naissance de nouvelles formes de sociabilit et par cons quent des r les et des statuts qui ne sont pas encore enracin s mais qui ont transform le quotidien des individus Cette tension entre les conditions sociologiques de l individualisme et l imaginaire social marqu par la culture patriarcale a cr une sorte d incoh rence entre les repr sentations et les structures sociales H Addi dit si l on me pressait de r sumer mon ana
8. R les er statuts dans la famille ALG RIENNE CONTEMPORAINE CHANGEMENTS ET R PERCUSSIONS DR RADUIA BENALI UNIVERSIT DE BATNA radjia5 yahoo fr Introduction Interpr ter la distribution des statuts et des r les dans la famille nous oblige les resituer dans leur contexte global et voir les liens qu ils entretiennent avec les syst mes conomiques et culturels de la soci t alg rienne traditionnelle est un ensemble de La famille r les bien d fini socialement ces r les correspondent des statuts qui d terminent les rapports entre les diff rents membres de la maison lesquels s sont peu nombreux bien d finis Chaque individu est socialis dans son r le et son statut selon d finissent son comportement et Caract ris s par un syst me de division du travail relativement simple et l gitim s sa conduite dans le groupe familial les r les soumission une autorit facilite par une transcendante ce qui laisse peu d libert dans l interpr tation des r les la conformit l attente et assure la fois la coh rence intra psychique et la reproduction sociale Par les introduisent un certain laissent peu de plac l identit d des familles le plan social genr 1 Regard sur l volution de la famille alg rienne a Pendant la p riode de colonisation Comme la plupart des pays du tiers monde l Alg rie a subi l impact de la
9. a su conserver beaucoup de ses traits et de ses caract ristiques Cependant une v ritable rupture s est op r e juste apr s l ind pendance des Arabpsyner e Journal 90 prescriptions de pr visibilit aux modifications les r les et les statuts dans les familles nucl aires se chevauchent continuent tre les rep res qui organisent le fonctionnement ce qui cr e beaucoup de conflits r les les structures sociales dans les comportements individuels et Aujourd hui tout cet ordre est boulevers Ni l age ni autant sur le plan personnel que sur bouleversements plus profonds que la colonisation Apr s 1962 la politique suivie par l Etat alg rien a favoris l industrialisation et l urbanisation ce qui a pouss les cellules du clan familial pauvre investir les villes o elles trouvent plus facilement un emploi dans des entreprises de type moderne des appartements quip s et un style de vie plus facile avec l lectricit l eau courante et d autres commodit s que la ville offre Cette mobilit fut pr cis ment une modification brutale et irr versible de l organisation de lunivers traditionnel En moins de 20 ans les traits du monde paysan en Alg rie ont compl tement chang des centaines de milliers de ruraux ont migr vers les agglom rations urbaines en peu de temps Un tel d placement de la population a provoqu des mutations sociologiques et a mis en p ril tout un ordre social au point
10. angements sont aussi remarqu s dans d autres pays arabes et musulmans J Mince 1990 Le fait que la femme en Alg rie sorte de sa sph re sacr e et acqui re un revenu ou fasse des tudes atteste d un changement dans la structure et probablement dans les repr sentations qui ont toujours indiqu que le lieu naturel de la femme est l espace domestique dont elle ne doit pas sortir Aujourd hui il suffit de voir l amplification de la pr sence f minine l ext rieur pour pouvoir dire que la soci t alg rienne a subi une v ritable mutation en quelques ann es La diminution du pouvoir absolu du mari l immixtion de ses parents dans les affaires du couple la r duction de la f condit et de la taille des familles offrent plus de libert la femme renforcent son statut et par cons quent celui de ses filles L image de la femme confin e dans l espace domestique ne semble plus s duire les jeunes filles et les pr jug s contre celles qui sortent pour aller l cole ou au travail se soigner ou faire les courses s estompent Les jeunes en ge de mariage ont plus la possibilit de choisir leurs conjoints Si les hommes sont plus libres dans leur choix que les femmes ces derni res font n anmoins pr valoir leur choix surtout si elles ont fait des 8 tudes ou poss dent une situation professionnelle Ces nouvelles repr sentations f minines ont eu un effet sur la distribution des r les masculin et f minin d
11. cause son statut ou qu ils le d valorisent Le p re selon M Boutefnouchet reste profond ment valoris m me lorsqu il int gre des situations nouvelles Autre statut touch par ces changements est celui de la femme pour laquelle la structure ancienne avait d volu une place et des fonctions telles que leur modification risque d entra ner un effondrement des bases patriarcales sur lesquelles repose la soci t La culture patriarcale qui limitait la vie sociale f minine l espace domestique et qui lui interdisait d en sortir et de se m ler aux hommes est aujourd hui contrari e Les femmes ne peuvent r pondre aux pressions de la conformit et se soumettre la hi rarchie des statuts et des r les avec la m me rigidit que leurs m res ou leurs grands m res La distribution ferme des r les selon le sexe fait l objet d une remise en cause plus ou moins radicale ARAbpSyNer Journal 92 La participation de la femme la vie sociale sa scolarisation la prolongation de ses tudes dans les universit s et son entr e sur le march du travail ont d stabilis les fronti res traditionnelles entre homme et femme F Benattia 1986 M Rebzani 1997 C Lacoste Dujardin 1986 S Garnero1982 affirment travers leurs tudes que la scolarisation des filles et le travail r mun r des femmes induisent de profondes modifications au sein des familles qui ont abouti une transformation des r les f minins Ces ch
12. colonisation plus de cent trente ans d occupation fran aise ont influenc le mode conomique des familles et ont introduit de nouveaux mod les Vivant sur un quilibre pr caire une conomie rurale de subsistance ignorant largement le signe mon taire la terre appartenant collectivement la tribu ou bien exploit e sinon poss d e par une petite paysannerie sur le mode familial l unit de production demeurant fondamentalement la grande famille le tout suffisant un syst me de besoins relativement simple et constant La colonisation a rompu cet quilibre en l attaquant ces racines pour attirer et fixer les Europ ens l administration fran aise leur a attribu d immenses tendues de terre qui seront exploit es selon les techniques modernes Les terres restant aux familles alg riennes trop restreintes et demeurant cultiv es de fa on traditionnelle ne suffisent plus la subsistance de l unit familiale ce qui a pouss les hommes rechercher du travail loin de leur exploitation dans les villes alg riennes ou en France Cette mobilit a touch m me des familles enti res Ayla Mais pour sa majorit la famille patriarcale perdur dans le monde rural paup ris e elle a cherch se maintenir et s adapter en se reconstituant dans un environnement conomique et social diff rent b Apr s l ind pendance Pendant la colonisation la famille alg rienne suivant une politique de r sistance
13. de donner naissance une nouvelle soci t loin de celle du syst me patrilignager Une soci t qui se caract rise de plus en plus par l accaparement des terres agricoles productives par le recul de l agriculture traditionnelle qui constituait le fondement conomique de l organisation patrilignag re par la rupture de l indivision du patrimoine familial le d veloppement du salariat le d clin des solidarit s lignag res dans le travail la g n ralisation de l conomie de march le d veloppement de la scolarisation et de l change des id ologies travers le d placement la presse la radio les livres la t l vision 2 R les et statuts dans la famille traditionnelle La famille traditionnelle nomm e Ayla est un mode d tre tr s hi rarchis o chaque individu n existe que par rapport son groupe familial et la place qu il y occupe P Bourdieu affirme que cette famille est l alpha et om ga de tout le syst me groupe primaire et mod le structural de tout groupement possible atome social indissociable qui assigne et assure 2009 msy amp Lis 22 21 ia ns dl pullas Li mi de chacun de ses membres sa place sa fonction sa raison d tre et en une certaine fa on son tre A chaque ge sont d volus des r les sociaux pr cis Il est pratiquement impossible de contrevenir aux r gles La nature de ces r les et l importance accord e tel ou tel ge expriment et r alisent la vie de
14. emmes diff rent c est parce que les hommes r pugnent dans leur grande majorit se laisser d pouiller des privil ges que leur conf rent les r les et les statuts traditionnels contrairement aux femmes qu tentent de tirer profil de ces changements Conclusion La famille alg rienne a v cue dans un peu de temps des changements rapides envahissants incontr l s qui n ont pas laiss ses membres le temps de s adapter et de s ajuster Cette rapidit a conduit parfois des conflits graves des inadaptations des r actions sociales et psychologiques n gatives allant jusqu au rejet m me du concept de la modernisation l Alg rie des ann es 90 Les membres de la famille aujourd hui vivent dans une sorte de contradiction d une part ils ne peuvent pas reproduire les r les et les statuts traditionnels id aliser et de l autre ne peuvent pas vivre les transformations sans conflits Ce malaise v cus au quotidien par les alg riens nous pousse adopter l avis de H Addi et dire que les individus dans la famille actuelle produisent le changement malgr eux Bibliographie Abrous D 1990 Le salaire enjeux symboliques in Femmes du Maghreb au pr sent Paris CNRS Abrous D 1989 L honneur face au travail des femmes en Alg rie Paris l harmattan Addi H 1999 Les mutations de la soci t Alg rienne famille et lien social dans l Alg rie contemporaine Paris La d cou
15. er de jeunes alg riens des deux sexes d voile qu il se d gage une intime relation entre le biculturalisme social et une forme particuli re de biculturalisme psychologique gr ce auquel s organisent les comportements d adaptation aux transformations du milieu socioculturel Les plus accultur s des jeunes produisent sur des th mes aussi sensibles que l identit la religion le mariage la sexualit etc des attitudes fortement impr gn es d ambivalence Pour les gar ons lorsque les probl mes soulev s ont une valeur strictement individuelle et que leur traitement ne comporte nullement le danger de nuire la quintessence des normes 2009 msy amp Lis 22 21 saN ie dl puilas Lili ii de traditionnelles ces probl mes demeurent en g n ral accessibles des repr sentations modernistes Celles ci acqui rent cependant une valeur plus g n ralement instrumentale et fonctionnelle on pourrait dire que par conformisme social autant que par aspiration individuelle la modernit permet l identit propre de s inscrire dans un registre qui garantit un rapport de synchronie entre les d sirs du moi et la r alit nouvelle du monde ext rieur Interpr t e selon les normes de la nouvelle culture la relation sexuelle extra conjugale par exemple peut int grer sans conflit les repr sentations mais la condition expresse qu elle s inscrive dans un projet institutionnel le mariage conforme la norme traditionnelle Sans
16. es relations de la famille avec 2009 ms amp Lis 22 21 ssd i dl puilas Lili ii le l ext rieur et dont l autorit tait caract ris e par la crainte et la soumission de tous les membres L ducation prise en charge par l Etat d un c t et les nouveaux habitus urbains fond s sur des normes et des attitudes diff rentes de celles de la soci t rurale ont fait que les enfants ma trisent mieux que leurs p res les codes des relations qui structurent ce nouvel espace avec ses diff rentes administrations leur mode d emploi et le capital relationnel qui est tr s important en Alg rie et qui sert acqu rir facilement les biens et les services Les enfants par leurs qualit s leurs revenus et leurs relations avec l ext rieur s imposent dans le r le de chefs de famille Ils diminuent fortement le domaine de la comp tence du p re et limitent l usage de sa dominance et de son pouvoir C Zeggane 1990 dans son tude sur le changement social et la repr sentation de l autorit parentale chez les jeunes alg riens montre que le code traditionnel de l autorit est mis en question par les jeunes g n rations S ajoute cela le fait que la socialisation cesse d tre le monopole du groupe familial paternel L volution du milieu familial et l apparition des nouveaux mod les font qu aucun a eul aucun fr re n est l pour composer un monde des hommes l int rieur de la famille ou porter son regard sur les
17. istribution des statuts et des r les bien d finie et organis es jusque l selon l ge et le sexe La mobilit de la soci t l mergence de l individu ont fait que les r les se multiplient se diversifient se chevauchent souvent voire se contrarient Les mutations ont rehauss le statut des uns d class celui d autres et fini par cr er une dynamique o les rapports l int rieur et l ext rieur de la famille ont connu des modifications consid rables L instruction l urbanisation la connaissance d autres mod les travers les m dias et les d placements ont amen les jeunes formuler de nouvelles aspirations de nouveaux comportements qui ne figurent pas dans la d finition traditionnelle des r les Les moins g s sont porteurs d un savoir d un capital scolaire d une exp rience personnelle que les p res chefs de famille n ont pas De m me le contexte actuel fait que la famille ne se reproduit plus sur le patrimoine paternel Les revenus sont de plus en plus constitu s des salaires des enfants ou des femmes dont les int r ts ne sont pas les m mes qu autrefois Ce qui a induit des modifications dans les enjeux mat riels et symboliques relatifs l autorit des uns sur les autres et la consid ration que les uns attendent des autres Dans de telles circonstances le p re perd son pouvoir total de d cision et de commande lui qui jouait le r le du juge dirigeait et organisait toutes l
18. lyse sociologique sur l Alg rie contemporaine je le ferais en quatre mots permanence et changement de la culture patriarcale Dans les attitudes des individus dans les nouveaux r les qu ils ont investis et les statuts qu ils se sont arrog s malgr les mutations sociologiques de l apr s ind pendance la culture patriarcale est encore l plus symbolique que jamais dans ses r f rences aux lignages l honneur Nif la pudeur Horma et dans sa valorisation de l espace domestique per u comme mod le id al de socialit Mais en m me temps cette culture patriarcale instrumentalis e n est plus la m me et n est plus une fin en soi Devant la p n tration des mod les trangers le recours aux valeurs et aux rites traditionnels constitue une d fense face aux risques de d culturation Cependant les individus ne se r f rent plus uniquement la tradition pour justifier leurs actes et leurs id es mais peuvent sous l effet du doute engendr par le d veloppement des sciences par la connaissance de ce qui se passe ailleurs dans d autres soci t s d autres classes sociales tre amen s remettre en cause certains comportements culturels enracin s depuis des d cennies voire des si cles dans la soci t qui est la leur et repousser des id es que leurs parents percevaient comme universelles Les r percutions des ces changements se remarquent surtout chez les jeunes L enqu te de R Toualbi sur un milli
19. n aujourd hui squiss d un ph nom nologi de la conscience nationale in L Alg rie et la modernit Ha dar F 1985 Les mutation de structure familiale en Alg rie sous l influence de l urbanisation La famille au Maghreb Sixi me colloque de d mographie maghr bine Rabat Association maghr bine pour l tude de la population Kellerhals J 1984 Microsociologie de la famille Que sais je Paris P U F aisonneuve J 1981 13 me ed La psychologie sociale Paris P U F Mammeri M 1952 La colline oubli e Paris Charlot ernissi F 1983 Sexe Islam Paris Tierce id ologie Rebzani M 1997 La vie familiale des femmes Alg riennes salari es Paris L harmattan Ouadah Z ADIDI B VALLIN J 2000 Maghreb la chute irr sistible de la f condit Population et soci t Bulletin o mensuelle d information de l INED Paris n 359 Juillet aout Toualbi R 1998 M re et fille l preuve de la norme familiale in Etre femme au Maghreb t n M diterran e Paris Karthala Yacef F 1989 Le couple alg rien sa formation et son volution Les effets des conflits de valeurs Th se de Doctorat en Arabpsyner Books Guide English Edition asi www arabpsynet com HomePage Psy books htm ARADPSyNET e Journal N 2 1 22 Winter amp Spring 2009 psychologie sous la direction de C Camilleri Uni
20. ns l esprit des individus surtout des hommes Il faut signaler aussi que dans ce contexte le travail f minin ne se fait pas dans la conception du travail lib rateur comme l avait expliquer F Benattia 1970 mais que les motifs qui poussent le plus souvent les femmes exercer une activit professionnelle l ext rieur sont majoritairement d ordre 2009 msy amp Lis 22 21 ia ns dl pullus Li ii de conomique tels que l insuffisance du budget familial et l am lioration du niveau de vie M Boutefnouchet 1979 H Van de Velde 1980 D C M rabtine 1988 enqu te CRASC 2006 Cependant l accent mis par les motifs conomiques ne doit pas occulter pour autant les mobiles psychologiques qui poussent les femmes exercer un emploi l ext rieur Des motifs tel que l int r t accord au travail effectu les contacts interpersonnels le d sir d obtenir un statut particulier concernent plus un personnel suffisamment qualifi cadres que les ouvri res qui travaillent essentiellement pour des raisons conomiques La conqu te f minine de l espace extra domestique est plus remarquable ces derni res ann es la n cessit conomique et sociale a fait que les foyers alg riens dirig s par les femmes ne font pas figure d exception Si le travail de la femme dans une certaine p riode les ann es 60 70 tait un d shonneur pour les hommes aujourd hui ils privil gient les femmes qui travaillent pour les aider g rer la
21. ocr ation est inconcevable en dehors du mariage la simple l vation de l ge moyen du mariage de 18 3 ans en 1966 plus de 30 ans en 2005 a pr serv la plupart des femmes de la tranche d ge naturellement la plus f conde de mettre des enfants au monde Plus instruites et plus ind pendantes les femmes veulent accro tre leurs chances de trouver un bon parti de faire un bon mariage et surtout pouvoir choisir leur futur conjoint Il leur faut pour cela largir la sph re de leurs rencontres universit lieu de travail et finalement retarder le mariage sans pour autant ignorer les difficult s grandissantes des jeunes trouver un emploi un logement et assumer les co ts tr s lev s des prestigieuses c r monies de mariage qui n cessitent de longues ann es d pargne Parall lement la baisse de f condit peut aussi tre expliqu e par l accroissement de l utilisation des moyens de contraception la proportion des femmes utilisant un moyen contraceptif na cess d augmenter Alors qu elle n tait que de 8 en 1970 elle atteint 57 en 1995 et 62 en 2000 ce qui nous pousse parler d une mergence d un r el d sir de limitation de la descendance contrairement l id ologie traditionnelle Ce d sir est aussi un indice de changement et d volution du statut de la femme et de la soci t elle m me ARAbpSyNEr Journal 93 4 Les r percussions Les changements du monde paysan depuis 1
22. rceront leur place au sein du groupe patrilignag re C est pourquoi ils ont la domination et l autorit incontest e au contraire des femmes qui elles sont destin es comme pouses servir de support biologique la lign e Enferm es souvent dans la maison elles ont pour r les l ex cution des t ches m nag res et l ducation des enfants dans le respect des coutumes et de la tradition Cependant les mod les relationnels entre les hommes et les femmes ne sont ni autonomes ni intangibles Ils sont en rapport fonctionnel avec l ensemble des facteurs conomiques et culturels qui sous tendent la structure sociale Ainsi l espace se divise en espace f minin et masculin priv et public bien distinct et oppos s dedans un espace clos secret et repr sent par l int rieur de la maison pour les femmes dehors l autre espace ouvert repr sent par l ext rieur pour les hommes Ces espaces sont deux mondes tr s diff rents avec des limites bien pr cises qui font que l intrusion de chacun d eux dans le monde de l autre s accompagne d une attitude empreinte de pudeur de r serve voire d humilit Deux soci t s qui coexistent avec leurs m urs leurs coutumes leurs langages leurs rites leurs pratiques et leurs habitudes Ces deux soci t s celle de la femme et celle de l homme vivent c te c te et n arrivent pas se fondre en une seule Les individus sont soit dans l une soit dans l autre soci t
23. relations qui se tissent dans le couple Ces changements r cents rapportent une nouvelle notion du p re le p re solitaire Coup de l appui qu il recevait du groupe masculin l homme le p re se trouve face face avec son pouse et ses enfants II est difficile de maintenir dans cet espace r duit les r gles du pass fait d vitement et de distanciation Il doit parler sa femme et ses enfants il doit exercer individuellement sa fonction paternelle sans aide chose qui n exist pas dans la famille traditionnelle Si certains se sont montr s incapables et se sont r fugi s dans le silence o l autoritarisme d autres se sont montr s plus ou moins coop ratifs et ont tabli un nouveau mode d exercice de la paternit La fonction paternelle se red finit tant sur le plan de l autorit que sur celui des relations avec les membres de la famille La notion de patriarcat a perdu beaucoup de sa signification profonde et contraignante pour se muer en un aspect symbolique de signification secondaire large et souple Le patriarcat a chang de forme ne justifiant plus son existence comme c tait le cas dans la structure ancienne le p re de famille tout puissant la d cision sans recours se fait sans doute de plus en plus rare Son pouvoir r el lui chappe au profit de ses enfants adultes ou m me de sa femme qui participent de plus en plus aux d cisions concernant la famille Ceci ne veut pas dire qu ils remettent en
24. t me de valeurs et ses m canismes d honneur la famille traditionnelle se donne comme norme l invisibilit sociale de la femme int rioris e et inculqu e d s la petite enfance Elle est id alis e socialement tant qu elle se manifeste par son absence de l espace ext rieur et moins elle est visible et plus on la valorise Cette absence de l ext rieur Hadjba et toutes les d marches de s paration ont pour but de garder intacte sa virginit pilier sur lequel repose toute la structure de la famille puisque cette derni re est quoi qu il en soit le premier crit re visible de la bonne ducation et de la puissance des hommes de toute la famille d o les r gles rigoureuses de la s paration et le respect strict de l intimit priv e des familles Horma 3 Les r les et les statuts dans la famille contemporaine Apr s avoir d crit ce qu ont t les r les et les statuts dans la famille alg rienne traditionnelle nous tentons dans cette partie de les d crire aujourd hui et de voir les contradictions et la complexit dans lesquelles volue de nos jours la famille alg rienne dans son ensemble Les r alit s sociologiques r centes ont cr une multiplicit de structures et de comportements familiaux Ils ont pouss les nouvelles familles r interpr ter la culture patriarcale en ignorant certains de ses traits et r novant d autres Ces changements morphologiques ne sont pas sans cons quences sur la d
25. versit Ren Descartes ParisV Zeggane C 1990 Le changement social et repr sentation de l autorit parentale chez les jeunes alg riens Th se de doctorat Paris V References du Text Bourdieu P ed 1985 Sociologie de l Alg rie Paris P U F p 54 2 Bourdieu P op cit p 13 3 Maisonneuve J 1981 La psychologie sociale Paris PUF 13 me ed p 63 4 Benattia F 1984 Quelque hypoth ses sur le travail f minin en Alg rie Revue international des sciences sociales vol XXXII n 3 p 498 5 Mammeri M 1952 La colline oubli e Paris Charlot p 56 6 Mernissi F 1983 Sexe id ologie Islam Paris Tierce p 164 7 Zeggane C 1990 Le changement social et repr sentation de l autorit parentale chez les jeunes alg riens paris 5 Th se de doctorat 8 Yacef F 1989 Le couple Alg rien rapporte qu on admet facilement dans le mariage le choix parental pour la fille qui est au foyer mais pas pour celle qui sort tude travail 9 Rebzani M 1997 La vie familiale des femmes alg riennes salari es Paris L Harmattan p 99 10 Ouadah Z ADIDI B VALLIN J Juillet aout 2000 Maghreb la chute irr sistible de la f condit Population et soci t Bulletin mensuell d information de 1 INED Paris n 359 11 Addi H op cit piz 12 Toualbi R 1998 M re et fille l preuve de la norme familiale in Etre n M diterran e Paris
26. verte Bendahman H 1982 Fonction paternelle au Maghreb et transplantation Th se en psychologie Strasbourg I Behnam Dy 1986 L impact de la modernit sur la famille musulmane in Famille musulman t modernit Le d fi des traditions Paris Publisud Benatia F 1970 Le travail f minin en Alg rie Alger S N E D Benatia F 1984 Quelque hypoth ses sur le travail f minin n Alg rie Revue internationale des sciences sociales vol XXKIL n 3 Bouatta Cy 1986 Attitudes et repr sentation des femmes Alg riennes concernant les r les sociaux ou en est l espace social Th se de doctorat 3 eme cycle Universit de Paris X Boucebci M 1979 Psychiatrie soci t et d veloppement Alger S N E D Boucebci M 1989 Filiation identit et r les sociaux dans un monde de changement in Femmes et pouvoir Peuples m diterran ens n 48 49 juil d c 107 112 Bourdieu P ed 1985 l Alg rie Paris P U F 1980 Sociologie de Boutefnouchet M La famille 2009 msy amp Lis 22 21 ss iy dliil aadli ii de alg rienne volution et caract ristiques r centes Alger SNED Debzi L Descloitres R 1963 Syst me d parent E structures familiales en Alg rie Annuaire de l Afrique du Nord Paris CNRS De singly F 1993 Sociologie de la famille Paris Nathan El Kenz A 1989 La soci t alg rien
27. vie quotidienne jug e difficile contrairement l id ologie traditionnelle o seul l l ment masculin tait responsable des besoins de la famille D autre part l acc s de la femme l ext rieur l oblige c toyer les hommes dans les coles les lieux de travail et dans les rues Ce qui d veloppe davantage la communication entre hommes et femmes et ouvre une voie des possibilit s de rapports diff rents de ceux caract ris s par le minimum de contacts comme le veut l ducation traditionnelle Hommes et femmes aujourd hui commencent prendre l habitude de se c toyer de se rencontrer de se parler Ces changements ont aid mettre en cause les st r otypes collectifs qui servaient justifier un certain ordre social fond sur la s paration totale entre les deux sexes De plus la situation de la femme est aussi en mutation par rapport l ge auquel elle se marie qui s est vu repouss et le taux de f condit Ce dernier a r gress de 8 1 enfants par femme en d but des ann es 70 le taux brut de natalit tait de l ordre de 50 2 3 enfants par femme en 2000 20 0 2 1 en 2004 Zahia Ouadah parle d une chute irr sistible de la f condit L Alg rie n a mis que 25 ans pour parcourir le m me chemin que la France en deux si cles Cette baisse est notamment due l volution de l ge de mariage des femmes qui se fait aujourd hui de plus en plus tardivement Dans une soci t o la pr
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