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Mémoire CAPA-SH Gaelle Lavest - Académie de Clermont

1. d achat nombres un ou deux chiffres Rencontrer une situation de vie lire et Utiliser bon escient les trois S ance 15 1 2 comprendre une affiche de tarifs op rations S ance 16 Evaluation sommative sur la connaissance de la relation euro centime 40 2 Organigramme du projet Du grain au pain DECOUVERTE DU MOND Le monde du vivant FRANCAIS Langage oral Reformuler le r cit en fonction de l avancement dans l album Lecture Etre capable de lire seul un texte court comprenant des mots connus et inconnus Utiliser ses connaissances sur la langue pour comprendre sa lecture D gager les id es essentielles d un texte en r pondant des questions simples Rendre compte de sa lecture en ordonnant des illustrations et ou des phrases pr lev es dans l album Etude de la langue Acqu rir un vocabulaire adapt lors du passage du semis la r colte puis lors de la transformation du grain et de la fabrication du pain se familiariser avec le r pertoire et la d finition Ecriture R diger un texte injonctif la recette DECOUVERTE DU MONDE Se rep rer dans le temps Prendre conscience de l volution des modes de vie travers les outils n cessaires chaque tape du grain au pain autrefois et aujourd hui DECOUVERTE DU MONDE DU GRAIN Se rep rer dans l espace AU PAIN 7 Situer quelques pays sur une mappemonde
2. LAVEST Ga lle Dispositif d accueil Enfants du Voyage Professeur des coles Coll ge Louise Michel de Maringues aux apprentissages GES EN EUX CUITE dans l enseignement M moire professionnel CAPA SH Session 2012 option F 1 SOMMAIRE INTRODUCTION nn Rd nn RM 1 L Du diff rend entre les voyageurs et l cole l influence des mod les culturels sur les apprentissages 3 4 Constats d ses nn e RSR RE EN net ee le Ne RAR AS el 3 i Repr sentations tsiganes de l cole 3 ii Demandes des familles relatives la scolarisation 4 iii Attentes de l institution site EE 5 iv Relation entre culture tsigane et difficult s rencontr es 6 Pr cisions sur le concept de culture 7 Sp cificit s culturelles en contexte scolaire ss 8 i Caract ristiques des apprentissages 8 ii Vie communautaire et manation plurielle de l autorit 8 iii Place dans le groupe et notion de compl mentarit 10 iv Perception du temps et de l espace 11 Rapports au langage et l crit sisi 12 Des donn es identitaires aux adaptations p dagogiques 13 a L pratiqu n Question s
3. l crit continue d tre d cal et contraignant malgr sa n cessit grandissante L utilisation syst matique de l criture l cole peut ainsi mettre injustement en situation d chec ces jeunes qui n entretiennent pas avec l crit des rapports de familiarit alors que celui l m me est inscrit au c ur des apprentissages scolaires Au coll ge lire et crire sont des actes naturels pratiqu s quotidiennement alors que dans les familles des l ves voyageurs la lecture et l criture sont des actes tout fait exceptionnels r serv s quelques circonstances pr cises Comment prendre en compte ce facteur culturel pour adapter la d marche p dagogique Je fais le choix de placer la langue parl e l cole bien que diff rente de la langue employ e dans les familles selon leur appartenance communautaire comme point de d part l entr e dans l crit Partir de l oral pour aller vers la lecture et l criture est l approche envisag e pour qu un l ve non lecteur lecteur d butant ou lecteur pr autonome puisse retirer quelque chose de son activit Le d faut de projection dans l crit l ment constitutif de son identit ne doit pas tre un obstacle sa scolarit C est la raison pour laquelle l oralit propre son fonctionnement peut tre utilis e comme point d appui dans tout projet d enseignement Pour illustrer ces propos je prendrai l exemple d un projet
4. histoire tudi e en classe pour employer un vocabulaire temporel ou se d centrer par rapport au temps v cu ordonner des phrases ou des illustrations pour rep rer des indicateurs temporels ou respecter la chronologie Apprendre le temps n appara t pas comme une comp tence isol e ou cloisonn e mais bel et bien comme une comp tence transversale c Le p le des apprenants La manipulation Les enfants tsiganes apprennent dans l action sur le terrain en situation r elle et concr te Culturellement l exp rience est synonyme d apprentissage C est ainsi que se pose la question l cole comment passer de la pratique au concept A l occasion du projet relatif la fabrication du pain nous avons rencontr des difficult s avec les unit s de masse C est dans l opportunit du contexte qu a d marr la s quence de math matiques en Grandeurs et Mesures autour de l utilisation des masses Comparer mesurer op rer et fractionner des objets d une m me esp ce sont des op rations qui ne recourent pas directement aux nombres est donc n cessaire de les pratiquer en toute occasion en manipulant divers objets permettant aux l ves de se forger des images mentales par rapport aux talons utilis s ne faut pas craindre de prendre le temps pour les manipulations mais galement pour la d couverte du mat riel sans contrainte Pareillement la mise en place d activit s de comparaison
5. ii Mise en exergue de similitudes Entre les parents et la scolarisation apparaissent des crit res d terminant la r ussite qui sont communs au milieu populaire et au monde tsigane En effet on retrouve des similitudes quant aux formes familiales de la culture langagi re aux conditions et dispositions conomiques l ordre moral et domestique aux formes de l autorit familiale aux modes familiaux d investissement p dagogique les cinq facteurs nonc s par Bernard LAHIRE Pr cisons quelques analogies en ayant l esprit l cueil de la surg n ralisation Qu un l ve soit issu des milieux populaire ou tsigane le code langagier n est pas labor tel qu on l attend l cole il se cantonne au r le de communication directe S ils ma trisent 39 Partie r alis e l aide du cours de sociologie d Elvire GAIME sur l cole et la famille stage CAPA SH 33 bien le langage parl les l ves les moins performants sont parfois d pourvus des outils langagiers qu exige la r ussite scolaire Ils ont du mal s abstraire de la formulation imm diate des besoins ou de l exp rience v cue et utiliser les mots pour penser raisonner et apprendre le langage s immerge dans l exp rience et se confond avec les actions les v nements et les situations Les principes d action du p dagogue sont donc semblables ceux point s dans le cas des enfants du voyage en seconde partie Da
6. il y diversification dans le sens o chacun se verra attribuer un r le compl mentaire au sein du groupe D un point de vue du formateur des solutions sont possibles dans la classe pour prendre en compte ces caract ristiques culturelles comme le travail en groupe ou en tutorat qui va permettre aux experts d une comp tence d apprendre aux novices l instruction n tant plus du seul ressort de l enseignant Il faudra bien s r tre attentif la formation h t rog ne des groupes la clart des objectifs l implication dans la t che de chacun la gestion du temps au r le de l enseignant l valuation formative du travail en commun puisque les l ves sont en situation d apprentissage Le travail de groupe peut donc occuper une place importante dans le temps p dagogique sans exclure pour autant les s quences transmissives pour des mises au point th oriques ni les exercices de structuration pour v rifier le degr de r investissement des acquis Quant la notion de compl mentarit la r partition des t ches pour aboutir une production commune ou une r alisation concr te dans le cadre d un projet permet d encourager la collaboration entre apprenants autour d un apprentissage tr s socialis Cette piste de travail rejoint l id e de r le dans la communaut mais cette sp cialisation est insuffisante l cole Elle doit voluer de mani re ce que chaque individu ne se canto
7. S ance 3 D composer une somme en pi ces de Conna tre le sens de la monnaie multiplication R soudre des probl mes simples portant sur Comprendre une situation de des prix partage S ance 5 Comprendre que 1 2 d euro 50 centimes et D couvrir l criture fractionnaire que 4 d euro 25 centimes du demi et du quart S ance 6 Proc der des paiements d un euro en Compl ter une multiplication utilisant les pi ces exprim es en centimes trou S ance 7 D composer l euro sous forme d arbre de Effectuer mentalement une l euro addition de nombres AN Lire des prix virgule de diverses mani res D couvrir les nombres d cimaux et s impr gner de la valeur de l argent et leur mode de comparaison TA Rechercher des prix de produits dans des Comparer des nombres entiers publications et se forger des rep res d euro naturels gt Additionner des valeurs exprim es en euro Utiliser la technique op ratoire S ance 10 He et en centime de l addition S ance 11 D composer un billet de 100 euros l aide Calculer mentalement des d un arbre sommes et des diff rences S ance 12 Poursuivre la construction de r f rents Savoir rep rer et lire des concernant des sommes en euros nombres d cimaux TERNE Payer des sommes demand es en tenant Utiliser l criture additive d un compte de contraintes nombre deux chiffres gt Savoir donner et rendre dans une situation Additionner et soustraire des S ance 14
8. exemple des classes populaires elles se d finissent par diff rents crit res un niveau de revenu faible un niveau de dipl me inf rieur au baccalaur at un niveau de qualification faible avec des emplois d ex cution la conscience de classe identit culturelle collective et temporelle Si l on s int resse au lien socialisation familiale et r ussite scolaire on remarque que dans les logiques sociales et culturelles des classes populaires les r sultats scolaires sont attribu s aux dons que les bons r sultats sont proportionnels au temps de travail que l autorit des adultes est sacr e et que ce respect absolu interdit l change que le conformisme social exclut la cr ation ou l originalit on ne sort pas du groupe qu il y a adaptation aux contraintes ext rieures que la r gulation des apprentissages est forte que le code langagier est restreint que l utilitarisme p dagogique est pr gnant etc Apprendre c est finalement sacrifier du temps et non l investir l acteur est l enseignant et non l enfant Les apprentissages ont une fonction utilitaire avec l attente d un r sultat imm diat Il n y pas de valorisation de l apprendre de plaisir d apprendre Ce n est pas pour autant qu il y a n gligence scolaire Le monde social des classes populaires est autre que le monde scolaire Il n y pas de p dagogisation de l espace social et familial comme d autres milieux sociaux
9. hender le milieu scolaire non tsigane et d en devenir partie prenante L enseignant doit faire appr hender son milieu et non le transformer pour qu il convienne au milieu tsigane Il s agit donc d tre conscient des limites d une p dagogie culturellement adapt e ii Les d rives des r ponses apport es En analysant la pratique professionnelle du point de vue du p le du formateur le risque que comportait l utilisation d une seule m thode celui de rendre intol rant l l ve toute autre m thode a t mis en avant d autant plus qu il faut des m thodes pour faciliter le retour en milieu ordinaire dans le cadre du dispositif qui est passerelle De mani re analogue profiter d une situation impr vue mais stimulante pour son public doit n anmoins pas faire oublier la programmation initialement pr vue en fonction des Instructions Officielles Le raisonnement est le m me pour les deux autres p les ne poursuivre que des objectifs fonctionnels via le passage par la manipulation on risque d entra ner un appauvrissement des savoirs et une accession limit e l abstraction En effet si comme le dit le proverbe C est en forgeant qu on devient forgeron cela n est toutefois ni assur ni syst matique I ne suffit pas de mettre l apprenant pied du mur pour qu il apprenne pas plus qu il n est certain que cela suffise gt explique Philippe ASTIER Il est important de se m
10. liorant pas le statut de l individu au sein de son groupe social les valeurs sociales tant trang res ce crit re gt La r ussite chez les familles tsiganes d pend donc peu de l cole Dans ce cadre on comprend qu elles soient peu sensibles ses enjeux d autant plus que la structure scolaire repr sente une menace potentielle pour la coh sion sociale communautaire Malgr tout les besoins et demandes des familles voluent c est un fait relativement r cent prendre en consid ration Il y a une nouvelle dynamique notamment Maringues o l cole a une implantation durable ii Demandes des familles relatives la scolarisation Les familles per oivent que l cole est un lieu qui permet de mieux comprendre l volution des mentalit s et d appr hender le monde des non Tsiganes Pour Michel DELSOUC l acte ducatif vise conna tre le milieu non tsigane afin de pouvoir s affirmer dans les contacts avec lui En effet les familles souhaitent que les enfants s affirment comme Tsiganes appartenant la communaut mais aussi qu ils sachent d velopper des strat gies futures face au monde non tsigane Leur demande de scolarisation est fonctionnelle utile et rapide pour permettre leurs enfants de s adapter au monde moderne tout en continuant fonctionner dans un syst me de d brouille garant d ind pendance et objet de fiert Na t donc une demande affirm e d appre
11. suit du coll ge au terrain et vice versa elle est rep rer partir de la prise en compte d un temps subjectif qui se manifeste par des attitudes et des comportements li s au moment pr sent d o des r actions spontan es et des d cisions prises en fonction de donn es ponctuelles Prenons quelques tudes de cas pour montrer comment les sp cificit s culturelles tsiganes se concr tisent diff remment selon les l ves ii Implications concr tes Si l on s int resse au r f rent de l organisation familiale les diff rents degr s d assimilation ressortent nettement Lorsque Sandy est absente je cherche joindre le p re autorit morale et sociale Son organisation familiale est nucl aire comprenant le p re la m re et les enfants soit d un degr d assimilation de niveau 4 ou 5 ce qui n est pas le cas de Jessy pour qui je vais plut t chercher contacter le grand p re Cet adolescent vit dans son groupe familial qui comprend 37 Michel DELSOUC Tsiganes qui sont ils Les cahiers VEI 2005 35 38 Ibid Michel DELSOUC p 36 31 l ensemble des familles cr es partir des enfants m les issus de m mes parents ce type d organisation familiale correspondant des degr s 3 ou 4 d assimilation Les diff rents degr s d assimilation apparaissent galement dans le domaine de la gestion du travail scolaire Ana s est une l ve qui veut syst matiquement terminer un trava
12. 27 Roms Tsiganes Gens du voyage VEI Diversit 2009 91 23 d Le p le du formateur i La flexibilit et l adaptabilit L ducation familiale tsigane diff re des valeurs ducatives scolaires C est un constat fait en premi re partie En effet l enfant est duqu par la famille largie avec souplesse Alain REYNIERS crit Quand il manifeste une envie de manger la famille lui donne la nourriture qu elle a sous la main Quand il souhaite dormir la famille lui laisse le loisir de se reposer leur rythme les enfants deviennent des adultes parmi les gens du voyage Le groupe familial respecte la libert de l enfant qui m ne ses propres exp riences en toute responsabilit l ducation tant base d autonomie et de confiance Parall lement le coll ge est un milieu norm et structur dans lequel l l ve volue selon un r glement tabli non n gociable en respectant l autorit des adultes qu on ne peut persuader du mal fond des r gles en vigueur Ce cadre fixe n existe pas au sein de la communaut tsigane et c est ainsi que l institution scolaire entre souvent en opposition avec le mode de vie plus souple des enfants du voyage partir de ce constat comment cr er des passerelles entre ces deux univers La piste envisag e est de proposer une approche des apprentissages bas e sur les centres d int r t que peuvent manifester un moment donn les jeunes voy
13. Les cahiers VEL 2007 DELSOUC Michel Tsiganes qui sont ils D une approche st r otyp e une approche socio ethnologique SCEREN CRDP Midi Pyr n es Les cahiers VEI 2005 LIEGEO NS Jean Pierre Minorit et scolarit le parcours tsigane Centre de recherches tsiganes et CRDP Midi Pyr n es Collection Interface 1997 LIEGEOIS Jean Pierre Roma Tsiganes Voyageurs Les ditions du Conseil de l Europe Collection Education 1994 MEIRIEU Philippe L cole mode d emploi Des m thodes actives la p dagogie diff renci e ESF EDITEUR Collection P dagogies 1985 Accueillir et scolariser les enfants tsiganes et voyageurs en classe ordinaire CEFISEM de Nancy Metz 2000 l cole avec les l ves roms tsiganes et voyageurs Cahiers p dagogiques Hors s rie num rique n 21 mai 2011 La scolarisation des enfants du voyage SCEREN CNDP VEI Enjeux Hors s rie n 4 juillet 2002 Modes et strat gies d appropriation des savoirs l exemple des enfants tsiganes CRDP de Lyon Actes du colloque organis par l IUFM de l acad mie de Lyon 2000 Roms Tsiganes Gens du voyage Entretien Patrick Williams SCEREN CNDP VEI Diversit n 159 d cembre 2009 VIDEOS Familles cole grande pauvret D nouer les n uds d incompr hension DVD rom SCEREN CRDP Bretagne 2004 Familles populaires et cole quel diff rend Conf rence de Pierre PERIER prononc e lors d un 1 re s
14. de la p dagogie du pr t porter ce qui diff re de l adaptation fine des pratiques aux besoins d un l ve en particulier sur le mode de la p dagogie sur mesure que nous aborderons par la suite J illustrerai ces dires avec la M thode Naturelle de Lecture Ecriture MNLE mise pratique cette ann e scolaire et choisie au vu du profil g n ral de ma classe Le tableau g n ral pr sent en annexe 4 donne une vue d ensemble des objectifs et activit s de la MNLE Le point commun l ensemble des adolescents du voyage inscrits dans le groupe 1 du dispositif est la grande difficult rencontr e dans l apprentissage de la lecture malgr de nombreuses ann es pass es tenter d assimiler les r gles de correspondances graph mes phon mes travers l enseignement rationnel et m thodique du BA La plupart des enfants ont appris lire de la sorte rapidement et simplement mais c est ignorer qu ils ont d pass cette tactique laborieuse souvent et inconsciemment par leurs propres moyens sans omettre les centaines d heures pass es ce sont ces comp tences implicitement acquises par la plupart des l ves en r ussite qu il va falloir expliciter et Philippe MEIRIEU 1 mode d emploi P dagogies 1985 125 29 appr hender au sein du dispositif Apprendre lire c est apprendre d coder ce n est pas seulement apprendre les conversions graph mes phon me
15. dispositif a Synth se et critique Une p dagogie interculturelle porteuse Dans ma classe au fil des diff rents projets d enseignement dont une partie transpara t au travers du m moire j ai pu observer un climat plus serein et une ambiance de travail progressivement meilleure des l ves plus motiv s qu en d but d ann e plus attentifs moins agit s moins en opposition pr ts faire des efforts pour progresser et surmonter leurs difficult s Pourquoi une telle volution constat e du comportement et de l attitude scolaires Partir de ce que mes l ves sont et non pas de ce qu ils devraient tre au coll ge m a d abord permis de r ellement prendre en compte les besoins ducatifs particuliers de ce public dans ma pratique quotidienne et alors de proposer des enseignements qui fassent sens pour eux en rendant les apprentissages plus lisibles les intentions de l cole plus compr hensibles L adaptation des pratiques p dagogiques aux sp cificit s culturelles tsiganes rend ainsi possible l adh sion des l ves et leur investissement dans la poursuite d objectifs scolaires via un travail plus coh rent en phase avec le profil du public 27 Mais attention ces adaptations restent des moyens mis en place pour progresser dans l acquisition du Socle commun et l attitude de l enseignant doit tre sans quivoque Il doit mettre en place une p dagogie adapt e qui permette l l ve d appr
16. est essentielle L l ve a de cette mani re la possibilit de construire ses rep res c est dire d acc der aux grandeurs La mesure des grandeurs est par excellence l outil de la math matique appliqu e 21 Cette dimension est tudi e travers la description en annexe 3 de la s quence voqu e pr c demment et pratiqu e en troisi me p riode Ce qui ressort de ces s ances c est la sp cificit du profil manipulatoire des jeunes du voyage qui n est pas n gliger S il y a ceux qui ont besoin de voir et ceux qui ont besoin de parler pour comprendre il galement ceux doivent manipuler pour appr hender Le passage par la manipulation est donc un chemin possible vers les apprentissages Nos l ves agissant plut t qu coutant privil gier les supports concrets et les activit s de manipulation pour entrer progressivement dans les abstractions semble un choix p dagogique pertinent Le passage du faire au comprendre est un processus en trois temps d une approche globale et concr te de la r alit en passant par une d marche volontaire qui d compose la r alit en chacun de ses l ments jusqu la reconstruction mentale de la r alit ii L oralit La communaut tsigane reste une soci t de tradition orale m me si elle est actuellement de plus en plus immerg e dans l crit l absence d criture est un trait sp cifique du peuple tsigane qui fait que le rapport
17. et tous les crits concernant l int r t profond de l apprenant constituent les textes supports de lecture qu on peut appeler textes de vie b Adaptation singuli re des principes g n raux Le ph nom ne d acculturation Michel DELSOUC parle du concept d acculturation pour expliquer les ph nom nes qui se produisent entre deux cultures diff rentes lorsqu elles sont en contact et qui sont le fruit d une interaction mettant en vidence l volution des parties en pr sence En effet le contact entra ne l interaction entre deux groupes et c est l importance de ces interactions qui d terminera les degr s d assimilation et par voie de cons quence les niveaux d acculturation Michel DELSOUC d finit ainsi cinq niveaux d acculturation pour d terminer la nature des contacts Tsiganes non Tsiganes et ceci en fonction de cinq r f rents le temps le voyage la frime l adaptabilit compl mentarit et l organisation familiale Le dernier niveau correspond une pr assimilation Au del du niveau 5 on a H Danielle DE KEYZER Apprendre lire et crire l ge adulte RETZ 1999 p 9 lbid p 11 35 s Ibid p 17 36 Michel DELSOUC Tsiganes qui sont ils Les cahiers VEI 2005 p 35 30 affaire des Tsiganes ayant perdu leur identit ethnique vivant avec les r f rents des non Tsiganes et n ayant plus de Tsigane que le nom La prise en compte de ce
18. la transcription dans un rapport positif P crit L apprentissage de la lecture ne se fait pas sans l interaction langagi re point de d part pour entrer dans l crit afin de mettre en avant le sens L cueil viter est l acquisition du d chiffrage sans avoir compris l essence m me de l crit porteur de sens Le code est indispensable la lecture mais 11 ne suffit pas Nombreux sont les adolescents du voyage qui arr tent de progresser une fois qu ils savent d chiffrer 115 ont une id e erron e de ce qu est l acte de lire et cette repr sentation peut entra ner l illettrisme car l absence de transfert entra ne souvent le d sapprentissage ne faut plus que lire et crire soient les outils essentiels d un voyage immobile au long cours dont les finalit s ne se d voileront ventuellement qu l ge d adule quand seront enfin disponibles pour l exp rience v ritable les savoir faire latents capitalis s 77 crit Michael RIGOLOT et des l ments de r ponse peuvent se trouver dans l oralit pour que les crits parlent On peut comparer l apprentissage de la lecture une recette de cuisine dont la r ussite serait conditionn e par un bon dosage des ingr dients le sens et le code Le d clenchement de l interaction de ces deux ingr dients sera favoris en multipliant les activit s orales car les pr mices de l apprentissage crit vont se construire dans l oralit
19. manifest le d sir de publier cet article dans le Journal du coll ge du second trimestre alors que nous tions lanc s dans le projet Du grain au pain La vid o en elle m me tait l l ment d clencheur de cette adh sion mais la r daction de l article allait poursuivre des objectifs porteurs en production d crit Au second trimestre nous avons donc d couvert ce film en salle multim dia occasion suppl mentaire de se regrouper avec les autres coll giens La participation cette rencontre ponctuelle n cessit une nouvelle fois un am nagement de l emploi du temps des l ves qui permis d viter la marginalisation mais demand de la flexibilit dans la gestion structur e du coll ge Le lendemain les l ves ont appris r diger un texte court en dict e l adulte Au cours de cette s ance les occasions de rechercher et organiser des id es de choisir du vocabulaire de construire et encha ner des phrases de pr ter attention l orthographe n ont pas manqu Florence a voulu saisir informatiquement l article sur le temps du Club Presse ses camarades ont mis le souhait d illustrer des passages du film L illustration choisie par les l ves a t celle de Yorgui le plus en difficult dans les apprentissages scolaires comme si un r le lui avait t attribu celui de dessinateur et non de scripteur L dition du second Journal du coll ge a t l occasion de montrer
20. minaire national des personnels de direction ann e consacr Comment faire vivre les volutions du syst me ducatif le 9 novembre 2007 OUTILS DE KEYZER Danielle Apprendre lire et crire l ge adulte M thode Naturelle de Lecture Ecriture pour les apprenants illettr s d butants RETZ 1999 la conqu te des maths CE1 GAI SAVOIR 2009 37 SITOGRAPHIE http www3 ac clermont fr casnav 38 ANNEXES ANNEXE 1 Progression de math matiques la p riode sur les monnaies des Grandeurs et Mesures au domaine Nombres et Calcul ANNEXE 2 Organigramme du projet Du grain au pain ANNEXE 3 Description de la s quence de math matiques en Grandeurs et Mesures autour de l utilisation des masses ANNEXE 4 M thode Naturelle de Lecture Ecriture vue d ensemble d une adaptation g n rale ANNEXE 5 Fiche de pr paration d une s ance de fran ais 39 1 exemple de suradaptation Progression de math matiques la p riode sur les monnaies des Grandeurs et Mesures au domaine Nombres et Calcul Objectifs atteindre Objectifs poursuivis en Grandeurs et Mesures en Nombres et Calcul S ance 1 Evaluation diagnostique sur la connaissance des pi ces existantes Distinguer les pi ces les euros et les Ranger des nombres entiers S ance 2 centimes naturels
21. ont t puis s On mesure donc le chemin parcourir pour rendre cr dible utilisable l crit pour permettre l acquisition d une lecture fonctionnelle que l Education nationale souhaite terme culturelle L absence d criture est donc un trait sp cifique du peuple tsigane mais celui ci n en est pas moins en interaction constante avec un environnement social ou scolaire domin par l crit Le livre omnipr sent l cole reste tranger et absent des caravanes 23 Accueillir et scolariser les enfants tsiganes et voyageurs en classe ordinaire CEFISEM de Nancy Metz 2000 pp 9 11 Michel DELSOUC La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 15 15 Pour certains l ves lire et crire restent des actes contraignants m me s ils sont de plus en plus n cessaires pour gagner en capacit d adaptation et d autonomie On comprend mieux comment ce rapport n gatif l crit ne facilite pas l apprentissage de la lecture Le but de cette premi re partie tait de proposer un clairage sur les difficult s rencontr es l cole par les jeunes voyageurs et li es leurs sp cificit s culturelles sans omettre le lien avec la classe en m lant observations de terrain analys es d un point de vue th orique ou donn es th oriques exemplifi es par des constats pratiques Cette partie ne se veut pas exhaustive les points trait s ont t choisis po
22. retiennent mon attention une connaissance approfondie des particularismes culturels du public le d veloppement des modes de communication et des outils cognitifs proches de l ducation parentale pour rendre les intentions de l cole compr hensibles une exp rience r fl chie par l apprenant lui m me le but tant de donner du sens au travail scolaire et ainsi esp rer insuffler le d sir d apprendre un croisement des approches afin d viter la diff renciation scl rosante C est dans ce cadre qu il faut penser les valeurs familiales comme des tremplins p dagogiques pour r duire l cart aux valeurs scolaires et donc les in galit s sociales dans la r ussite scolaire y a bien des enjeux culturels dans l enseignement les nier c est oublier que l on forme avant tout des individus avec un v cu propre et ne pas r unir toutes les conditions propices aux apprentissages 43 Jean Pierre LIEGEOIS Roma Tsiganes Voyageurs Conseil de l Europe 1994 p 226 35 CONCLUSION Du terrain au coll ge j ai voulu mettre en exergue comment faire interagir deux cultures comment mettre en synergie deux mondes plut t que de les faire coexister L identit de l enfant lieu de s curit et de r f rence ne doit pas tre menac e l cole qui ne doit pas l inverse perdre son sens L id e n est pas un compromis 11 s agit de trouver des l ments culturels qui servent de leviers a
23. revanche l cole l individu est connu et reconnu par sa personne ce qui diff re de l organisation sociale tsigane et chaque l ve accomplit la m me t che dans l optique d une valorisation personnelle Les registres sont bien diff rents et ce d calage peut d stabiliser l enseignant Quand je propose un travail de lecture Yorgui coll gien de niveau CP et que l l ve fait appel un camarade de niveau CE1 pour le r aliser je me trouve en difficult dans le sens o J ai l impression que cet l ve ne peut atteindre les objectifs fix s dans ma s ance il met en uvre pour moi une strat gie de contournement de la t che De m me sur une activit d croch e de mots m l s les l ves ne trouvant pas un mot au lieu de chercher plus longtemps se tournent syst matiquement vers Rose pour obtenir de l aide jeune fille de la classe consid r e comme experte par les autres dans cette comp tence et qui pourtant lit moins bien qu eux mais affectionne particuli rement ce genre d activit 18 Michel DELSOUC La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 13 1 Michel DELSOUC Tsiganes qui sont ils Les cahiers VEI 2005 41 20 Jean Pierre LIEGEOIS Minorit et scolarit le parcours tsigane Interface 1997 p 52 13 De mani re identique travailler la structuration du temps ou de l espace peut mettre en exergue ce ph nom ne les plus comp
24. se fait partir du v cu et elle ne s adresse pas seulement l enfant mais la personne on est loin du savoir th orique et d contextualis qui peut tre dispens au coll ge Les hommes duquent ainsi les gar ons en tant des mod les les femmes montrent leur r le aux filles et l ducation est un devoir pour tout un chacun ce qui nous emm ne la question de l acte ducatif ii Vie communautaire et manation plurielle de l autorit Pour Michel DELSOUC dans La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 l ducation en milieu tsigane s adresse en premier lieu l tre social car le tsigane vit et s exprime dans et par le groupe Son but premier est de pr server une identit l enfant tsigane doit tre avant tout un Tsigane qui sera partie prenante de la vie du groupe des d cisions prises au sein de la famille au sens large D autre part l ducation n est pas l apanage d une personne ou d un sp cialiste tous les membres du groupe duquent d s l instant o ils ont un r le dans ce groupe De plus l enseignement s effectue au travers 13 Accueillir et scolariser les enfants tsiganes et voyageurs en classe ordinaire CEFISEM de Nancy Metz 2000 pp 9 11 14 Terme utilis par les voyageurs pour nommer leurs activit s de r cup ration 5 Michel DELSOUC La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 13 11 d une
25. th matique sur le chien men en seconde p riode dans ma classe au cours duquel ont t travaill s les domaines suivants 22 la lecture partir de l album Chien Bleu de Nadja L cole des loisirs 1989 la po sie avec Le vieux et son chien dont l auteur est Pierre Menanteau les arts visuels autour de la s rie des chiens bleus de George Rodrigue Dans le cadre de l oralit je m int resserai plus particuli rement aux choix effectu s pour les activit s de lecture pendant l tude de l album Au pr alable le texte de l album a t d coup en dix huit morceaux mais aucun moment si ce n est en fin de s quence les l ves n y ont eu acc s sur support papier Pourtant des exercices de lecture ont t r alis s au fil des s ances Ma ligne de conduite a t de fixer la compr hension avant tout passage l crit en partant soit de lectures offertes suivies de temps d change autour de l histoire et de discussion libre de reformulation ou d anticipation soit des illustrations de l album avec comme objectifs la description des images l mission d hypoth ses ou le rappel du r cit selon la s ance en cours De ce fait l appropriation des comp tences l crit est pass e par des phases centr es sur la langue orale En effet le but est d installer la communication d abord avec un langage simple et compr hensible pour glisser progressivement vers
26. ageurs s agit pour l enseignant d tre flexible pour adapter sa pratique une situation pr sente et ainsi r pondre des attentes ponctuellement Depuis le mois de novembre Florence est une l ve de ma classe qui participe l activit Club Presse Journal du coll ge tous les mardis de 13h00 14h00 dans le cadre de l accompagnement ducatif avec un professeur de fran ais du coll ge C est une d marche positive dans le sens o l adulte c toy n est pas l enseignant de r f rence et o les autres l ves sont des gadj L usage de l informatique aurait mobilis Florence et motiv cette inscription qui est une premi re au coll ge Valoriser cette initiative demeurait une priorit mais le dispositif d accueil a cours sur ce cr neau horaire Un choix s imposait suivre la r gle qui interdit tout accompagnement ducatif sur le temps de classe ou adapter l emploi du temps un contexte pr cis Apr s soumission du cas au service de la vie scolaire et au chef d tablissement il t possible de saisir cette opportunit d int gration Au mois de janvier Florence a expliqu au groupe que les classes de cinqui me allaient visionner un second film lors de l op ration Coll ge au cin ma et que le Club Presse 28 La scolarisation des enfants du voyage VEI Enjeux 2002 22 24 cherchait des journalistes pour r diger un r sum et un avis sur ce film Le groupe a
27. au kilo de farine 10 s ance Les rep res de masses Moment tr s important puisqu partir des exp riences v cues va rechercher des rep res par rapport soi m me et des produits trouv s dans des revues publicitaires On va int rioriser des rep res construits et ainsi organiser les d couvertes et les estimations 11 s ance Entre deux Les l ves sont invit s donner un encadrement de masses d objets pes s 1 s ance Les d compositions du kilo Les manipulations sont rappel es et les d couvertes rassembl es dans la le on 137 15 et 16 s ances Entra nement puis valuation Il s agit de r soudre des situations utilisant des mesures de masses 43 4 M thode Naturelle de Lecture Ecriture vue d ensemble d une adaptation g n rale Objectifs Activit s Le travail des textes r f rences Explorer le texte r f rence se rep rer dans l espace du texte et le m moriser Dire le texte avec l aide de l enseignant en faisant co ncider ce que l on montre avec ce que l on dit Renforcer l aptitude localiser telle ou telle unit de sens L enseignant lit un groupe de sens et l apprenant le montre ou l enseignant montre un groupe de sens et l apprenant le lit Reconstituer le texte r f rence partir d tiquettes avec puis sans le mod le l enseignant dit une tiquette e
28. autre origine un v ritable conflit g n rateur de m fiance qui refl te la crainte d une perte identitaire Dans ce contexte l cole est v cue comme une obligation d routante car l enfant pr sent a l impression de vivre une culture ill gitime quand sa culture et sa langue sont nn s 2 marginalis es ou m me stigmatis es dans les paroles et dans les actes 1 Jean Pierre LIEGEOIS Minorit et scolarit le parcours tsigane Interface 1997 188 Ibid Jean Pierre LIEGEOIS 189 Dans ce contexte appr hende mieux le comportement fuyant ou distant de certaines familles vis vis de l cole ainsi que le manque d int r t parfois accord une fr quentation scolaire r guli re Au del du fait que l cole soit per ue comme une institution trang re s ajoute le fait qu elle soit inadapt e D une part le tsigane a toujours per u le risque que pouvaient courir ses enfants soumis l cole aux influences d un syst me de valeurs qui n est pas le sien et qu il ne souhaite pas acqu rir D autre part il n a jusqu pr sent gu re t possible d tablir une relation entre une r ussite scolaire et une r ussite conomique la scolarisation telle que propos e n apportant pas de qualification pour les pratiques professionnelles tsiganes ni de relation entre une r ussite scolaire et une r ussite sociale la scolarisation aussi pouss e soit elle n am
29. dans le refus de travailler de sortir un stylo d ouvrir un cahier ou de s asseoir sur une chaise des adolescents pr sents mais bruyants parfois provocateurs envers les adultes refusant d acheter les fournitures scolaires demand es ou m me d avoir un cartable pour le coll ge C tait une classe agit e peu impliqu e scolairement presque identique elle m me un an auparavant 17 C est ainsi que j ai d cid de mettre par crit mon questionnement Quelles strat gies d enseignement construire pour que mes l ves progressent mieux Quelles sont les pratiques les plus efficaces face mon public Comment canaliser leur attention dans le travail scolaire Quelle organisation adopter pour tre plus performante dans mon r le d enseignante Comment donner l envie d apprendre des l ves en chec depuis longtemps Etc L effet recherch par ces notes manuscrites tait la distanciation Pour tenter d apporter des l ments de r ponse j ai d cid de placer les l ves au centre de mon questionnement d ordre p dagogique En effet m me si les probl mes sont d ordre comportemental ou motivationnel les r ponses pour l enseignant sont d ordre p dagogique Mieux conna tre les l ves pour mieux les comprendre s est impos comme une vidence et c est l objet de la premi re partie Mieux les comprendre pour pr tendre faire les bons choix dans ma pratique de classe quotidienne
30. dement Pr sentation des tiquettes des mots mal prononc s et ou mal d chiffr s l apprenant une par une un rythme de plus en plus soutenu Discriminer visuellement Retrouver le mot cible mal prononc et ou mal d chiffr en balayant des yeux rapidement l ensemble des mots Anticiper Lecture d un texte divers avec suppression des mots fortement indicateurs de sens l apprenant doit proposer un mot correspondant au sens du texte puis compare avec le texte d origine 45 5 Fiche de pr paration d une s ance de fran ais exemple de suradaptation COMPETENCE La ma trise de la langue fran aise 1 IV Dict e s lective M moriser une phrase V OBJECTIFS Rep rer les mots dans des textes connus Ecrire les mots trouv s Expliciter ses strat gies CONNAISSANCES Les quatre textes r f rences T1 T2 T3 T4 D chiffrer des mots les copier sans faute CAPACITES R flexion vis vis du sens des crits communication VIII ATTITUDES IX DUREE 45 minutes PREPARATION DE LA SEANCE Phases Organisation D roulement Suradaptations 46 Modalit s de travail Temps imparti S ance pr c dente Collectif Oral 10 minutes Tri d tiquettes en quatre paquets Introduction Maintenant que nous avons appris comment observer et lire ce qui est crit 2 pou
31. dienne du d roulement de la journ e etc la piste de travail choisie est d envisager la notion de temps de mani re transversale Les connaissances et capacit s attendues pour se rep rer dans le temps deviennent ainsi inh rentes tout projet d enseignement Voyons comment peut s op rer cette transversalit travers un projet pluridisciplinaire men en troisi me p riode et portant sur la fabrication du pain Le projet s intitule Du grain au pain les diff rentes disciplines mises en jeu sont des moyens pr cieux pour comprendre comment l on peut arriver ce produit fini qu est le pain et chacune de ces mati res va permettre la mise en place d activit s demandant par exemple d tablir une chronologie en ordonnant des images ou de remettre dans l ordre diff rents documents Ces t ches vont concourir la structuration du temps Elles sont signal es dans l organigramme figurant en annexe 2 par un ast risque L organigramme pr sente le projet dans son ensemble et indique les principaux objectifs recherch s dans chaque discipline pour mener bien ce travail On observe que la majorit des disciplines engag es dans ce projet favorise l acquisition d l ments dans le domaine du rep rage temporel Approfondissons ces l ments avec l aide de l analyse r alis e par Lotta DE COSTER dans un article du num ro 434 des Cahiers p dagogiques Si l on s int resse d abord la technologie ord
32. ducation musicale de la technologie et de la documentation Le groupe 2 b n ficie en plus d int grations au sein des classes de sixi me pour les sciences de mani re ouvrir le dispositif sur le coll ge et cr er une passerelle vers les classes ordinaires Mes l ves en feront l exp rience l ann e scolaire suivante pour les mati res artistiques et l EPS Les groupes tant constitu s en fonction du palier de ma trise de 16 la langue fran aise travailler 11 y a d cloisonnement pour les math matiques au sein du dispositif en groupes de besoins tous les jours Nombreux au coll ge de Maringues les autres adolescents du voyage environ soixante sept sont r partis dans les classes ordinaires en fonction de leur classe d ge L accompagnement du travail personnel ATP obligatoire en sixi me et les programmes personnalis s de r ussite ducative PPRE propos s de la sixi me la quatri me leur apportent un soutien et un suivi scolaires chaque semaine assur s en partie par les professeurs des coles Sur les huit gar ons et quatre filles scolaris s dans ma classe il a deux Y niches deux Manouches catholiques et huit Manouches pentec tistes il pas de Gitan de Rom Tous s dentaires ou semi s dentaires l effectif est donc stable mais nous scolarisons chaque ann e des jeunes dont les familles stationnent pour quelques jours voire quelques semaines sur le secteur pour des rai
33. e sise na menant lent in AE ht nt niet tu 13 i Le Contexte Class s 13 ii Les observations et r flexions 14 Le p le du SAVOIR RE ARE RE MEN man nn PI RNA LR EA E Riel 16 Une vis e utilitaire e N en 16 ii Une structuration du temps transversale 17 L p le des apprenants este Minas aE anti nine Ets nent nant 18 la 18 IL Coralie O re 19 d Le p l du formateur in 21 i La flekibilit tladapt bilit 5 28 2e pin et Re 21 ii La vari t des outils et des situations 22 Analyse des pistes de travail et transfert en dehors du dispositif seers serersreserseesee 24 ARE Mn Mes nn nn MAR nn eee en ne nn AA 24 i Une p dagogie interculturelle porteuse 24 ii Les d rives des r ponses apport es 25 ii Des adaptations g n rales su 26 b Adaptation singuli re des principes g n raux ses 27 i Le ph nom ne d acculturation sisi 27 implications concret scesi nie MP EME 28 ii Des suradaptations n cessaires 29 Corr lation avec les familles culturellement loign es de l cole 30 i D finition et rappor
34. eignants doivent tre form s et inform s de telle fa on qu ils ne soient bloqu s ni par leur ignorance dont d coule un ethnocentrisme mal domin ni par leurs connaissances dont d coule parfois ethnologisme mal assum Pour un enfant issu d une minorit l cole restera un agent d acculturation dans le sens o elle influencera toujours un minimum l acte ducatif mais la scolarisation ne doit pas tre un agent de d culturation Elle doit tre con ue comme moyen d adaptation compl mentaire l ducation familiale Pour Jean Pierre LIEGEOIS l ducation scolaire doit se conjuguer avec l ducation familiale elles ne sont ni parall les ni contradictoires au risque que l cole soit un lieu de conflit car l identit de l enfant serait menac e On est sur un processus long d interaction qui n cessite de la souplesse et qui prend en compte l histoire des familles pour lesquelles on scolarise leur descendance dont les racines ne doivent pas tre coup es Ces pratiques p dagogiques demandent de l enseignant des connaissances et des capacit s d adaptation au quotidien un savoir faire Une culture d origine loign e de la culture scolaire peut donc mettre en p ril la r ussite scolaire L enseignant doit tre conscient de ces m canismes identitaires complexes et prendre en charge la difficult globalement Pour cela des principes d action g n raux sont la base des m thodes et
35. er plus vite un mot je me dis de quoi il parle pour le chercher directement dans le bon texte Pour le copier je retiens plusieurs lettres la fois Fiche l ve 47 Pr nom Date Dict e s lective T1 T2 T3 TA Ecris les cinq phrases dict es 1 48
36. ermet de mettre en place et de g rer un projet court terme L utilisation de la montre est en cours d acquisition et fait l objet d un entra nement quotidien Des suradaptations n cessaires Prendre en compte les degr s d assimilation de chacun en fonction des diff rents r f rents d un point de vue culturel revient consid rer les individualit s au sein du dispositif et donc r pondre aux besoins ducatifs particuliers des l ves La classe est bien une somme d individus d o la n cessit d une p dagogie sur mesure qui varie selon les l ves la prise en compte des enfants du voyage un par un engendre l adaptation pr cise aux besoins de chacun en particulier des pratiques d velopp es dans le m moire Suradapter c est s adapter plus finement et de mani re compl mentaire au cadre g n ral On d passe le cadre des sp cificit s culturelles tsiganes ce sont bien les besoins propres des individus qui conditionnent le registre de r ponse dans le cadre de l enseignement et ce quelque soit la culture concern e Un exemple de suradaptation figure en annexe 5 32 Il appara t donc int ressant de se poser la question suivante comment des pratiques adapt es mes l ves peuvent elles prendre place et rendre service d autres l ves Corr lation avec les familles culturellement loign es de l cole D finition et rapport l cole Si l on prend l
37. es enfants du Voyage 1 Michel DELSOUC Tsiganes qui sont ils Les cahiers VEI 2005 13 10 b Sp cificit s culturelles en contexte scolaire Caract ristiques des apprentissages Les apprentissages familiaux sont pratiques bas s sur l imitation des a n s et s effectuent en situation r elle et concr te Si les filles apprennent leur futur r le de m re d s l enfance en s occupant des plus jeunes et en effectuant les t ches m nag res les gar ons accompagnent leurs a n s dans toutes leurs activit s n goce m canique rempaillage auxquelles ils prennent peu peu une part active ol Pour certains adolescents tsiganes comme Jimmy dont les seize ans sont proches et qui ont d j un pied dans le monde adulte au sein de leur groupe familial l cole ne sert plus rien car elle n apprend pas ce dont ils ont besoin pour la vie r elle conna tre les m taux pour faire la ferraille ou savoir chiner par exemple L absent isme pour participer la vie quotidienne du groupe peut s amplifier avec l argument suivant les gar ons peuvent mieux apprendre leur futur m tier de leur p re que de l cole et les filles peuvent apprendre tenir la maison aussi bien de leurs m res Finalement en dehors de la demande qui porte sur le lire crire compter l cole peut tre d routante pour les enfants du voyage qui apprennent de leurs pairs en situation La construction d apprentissages
38. et un globe terrestre partir de la d couverte de leur pain MATHEMATIQUES Grandeurs et Mesures Apprendre et comparer les unit s usuelles de masse kg et g et commencer r soudre des probl mes portant sur des masses TECHNOLOGIE ormatique pour rechercher des recet les tapes de fabrication puis fabriquer du pain 41 T ches concourant la structuration du temps ANNEXE 3 Description de la s quence de math matiques en Grandeurs et Mesures autour de l utilisation des masses 1 s ance Diff rentes balances La s quence est initi e par diff rentes questions pour savoir quelles sont les balances que les l ves connaissent Trois balances sont ensuite sorties balance de Roberval p se personne et balance de m nage Il s agit de les faire observer d couvrir la fa on de les utiliser leur mode d emploi leur utilisateur L l ve a pour t che de relier ce qui doit tre pes la balance la mieux adapt e Les essais facilitent les d couvertes s ance Enqu te au rayon des fruits Les l ves estiment le nombre de diff rents fruits qu il faut pour obtenir un kilogramme Ils jouent ensuite en classe la situation avec des balances pour v rifier et ainsi construire des rep res concernant les mesures de masses 3 s ance Tous d accord La s ance consiste estimer la masse de nombreux objets en coloriant le plus lourd dans certaines situatio
39. fier de pratiques p dagogiques orient es vers le concret l utilitaire le quotidien pour les l ves aux difficult s scolaires graves et durables si la poursuite de comp tences d insertion sociale n est pas ignorer il n en reste pas moins important d apprendre pour le plaisir d apprendre et de passer dans la classe sup rieure Quant l enseignement du temps qui passe le programme peut tre ancr sur le v cu l histoire des l ves partir du moment o le but recherch est sans ambigu t les solutions sont trouv es pour donner du sens aux apprentissages et donc renouer avec le monde scolaire et non pour se replier sur soi Les l ves vont commencer par s inscrire dans leur propre histoire afin de mieux s inscrire ensuite dans l Histoire de France par exemple Les diff rentes adaptations pratiques d velopp es en seconde partie sont des chemins possibles dans les apprentissages mais elles ne doivent pas faire l exclusivit dans le quotidien 30 Michel DELSOUC La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 21 31 Modes et strat gies d appropriation des savoirs l exemple des enfants tsiganes Actes du colloque organis par l IUFM de l acad mie de Lyon 89 28 de la classe auquel cas 1 y aurait d rive et scl rose p dagogique sous jacente En effet qui est important c est d tre conscient des principes d action qui sous tendent les m t
40. hodes Pour le formateur il s agit de croiser progressivement les outils et les situations avec flexibilit et adaptabilit pour permettre la fois une progression des savoirs d ordres concret et abstrait et des d marches cognitives des apprenants d passant les stades manipulatoire et oral En voici une illustration on permettra l l ve silencieux de progresser en math matiques en respectant son d sir de travailler seul sur une fiche mais l on s appuiera sur la connaissance acquise ainsi pour lui demander de un groupe et se d gager d une m thode dans laquelle il aurait pu s enfermer L on utilisera les habilet s manipulatoires de tel autre pour lui faire acqu rir par d coupage et montage la structure de la phrase et d un texte une fois cette ma trise acquise on lui demandera de trouver un titre pour qu il apprenne effectuer une synth se et passer l abstraction Cette technique du croisement que nous tenons pour le n ud essentiel de l activit p dagogique nous d gage d une diff renciation statique qui confinerait 2 Des adaptations g n rales Les pistes p dagogiques d gag es tout au long de ce travail sont loin d tre compl tes et ne traitent pas de l ensemble des sp cificit s culturelles tsiganes mais il s agit de r ponses ducatives communes le groupe est pris en compte pour penser la classe dans le registre
41. i re observer et apprendre in situ Je donnerai l exemple de Jessy n en 1997 qui dort tr s r guli rement loin de sa famille nucl aire comprenant le p re la m re et les enfants pour tre proche de ses oncles Ses parents ne s inqui tent pas et ne cherchent pas le joindre quotidiennement il y a un rapport de confiance et l loignement n est pas significatif d un d faut d ducation ou d un manque d affection puisque l adolescent est dans le groupe familial Valeurs ducatives familiales respectueuses du rythme et de la libert de l enfant base de confiance et de flexibilit entrent souvent en opposition avec les valeurs scolaires o priment r ussite individuelle et autorit du ma tre de par son statut et son savoir dans la culture des s dentaires A ce propos en milieu tsigane c est la r ussite du groupe qui compte le choix des activit s se fait ainsi en fonction des besoins du collectif 16 Michel DELSOUC La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 13 17 Jean Pierre LIEGEOIS Minorit et scolarit le parcours tsigane Interface 1997 p 69 12 iii Place dans le groupe et notion de compl mentarit Les deux objectifs de l acte ducatif en milieu tsigane sont conna tre le milieu tsigane afin d y assumer sa place et conna tre le milieu non tsigane afin de pouvoir s affirmer dans les contacts avec lui Ainsi l ducation a p
42. il commenc malgr la fin de l heure elle travaille dans la continuit d un seul trait et c est difficile pour elle de poursuivre ce travail apr s la r cr ation car 1l a un go t de d j vu et donc de fini Concr tement en classe dans le cas d Ana s il s agit d envisager un travail court et global L enseignant doit faire en sorte de d couper sa s quence en plusieurs s ances dont la dur e puisse s inscrire dans les plages exactes pr vues dans l emploi du temps Si besoin de correction elle sera de pr f rence cons cutive au travail r alis et individualis e pour mobiliser le plus possible la jeune fille dans son rapport cognitif la t che Ana s a un degr d assimilation de niveau 1 ou 2 du r f rent temps car sa gestion temporelle est li e la dur e d une action il n y pas gestion du temps m trique elle se renseigne par contre aupr s de personnes 51 besoin est de respecter un horaire par exemple D autres l ves en revanche ont un degr d assimilation de niveau 3 ou 4 Pour un travail commenc le matin et poursuivi l apr s midi est possible Florence est une l ve capable de poursuivre le lendemain un travail commenc la veille elle peut aussi utiliser un cahier de textes de mani re guid e mais elle n est pas encore compl tement autonome dans l organisation de son travail en fonction de certaines ch ances Pour ces l ves la prise en compte de la dur e p
43. isation des pi ces et des billets renvoie un aspect essentiel de la vie sociale Les conna tre a donc une application directe qui offre une l gitimit aux apprentissages pour nos l ves va alors s agir pour l enseignant de math matiser en quelque sorte les situations donn es pour mettre en uvre des connaissances arithm tiques par exemple Cette vis e 19 utilitaire qui vaut parfois aux Grandeurs et Mesures d tre rel gu es au second rang dans les classes ordinaires va tre un tremplin dans mon cas ii Une structuration du temps transversale Nous avons d couvert pr c demment que la notion de temporalit chez les enfants du voyage est particuli re ils per oivent le temps comme une suite de moments o l instant pr sent est primordial De fait se projeter dans l avenir s av re difficile Leur culture pourra tre un levier si l on s appuie sur le temps qu ils con oivent en fonction du rythme cyclique des saisons selon une repr sentation circulaire presque toujours appr hend e dans le pr sent Les activit s en classe sur la structuration du temps vont donc avoir une importance toute particuli re Au del de la comptine des jours et des mois de l utilisation r guli re du calendrier et de l horloge du travail syst matique autour des saisons de l adaptation et de la manipulation de l emploi du temps du carnet de correspondance des rituels sur la date de la r p tition quoti
44. milles tsiganes Transposition des principes p dagogiques Au vu des similitudes rep r es 1 semble pertinent d tendre les pistes de travail d gag es au sein du dispositif une plus large tendue d enfants en grande difficult scolaire de sorte que des solutions soient utiles d autres De mani re analogue il n y a donc pas de recette pr te l emploi mais plut t un cadre de pens e selon lequel la culture devient un facilitateur et n est plus un obstacle aux apprentissages Pour se mettre en place ce cadre de pens e doit se particulariser en fonction Sylvie CEBE D velopper la conceptualisation et la prise de conscience m tacognitive l cole maternelle effets sur l efficience scolaire ult rieure du CP au C 2 Une contribution la pr vention de l chec scolaire des l ves de milieux populaires Th se 1999 p 92 Ibid Sylvie CEBE 89 2 Ibid Sylvie 90 91 34 du public auquel on s adresse toujours dans un esprit de pluralisme p dagogique et de prise en compte de l ensemble d une situation permettant la mise en uvre d une p dagogie interculturelle Les enseignants doivent tre form s pour l accueil de la vari t dans l assouplissement des contenus sans id es pr con ues sur la mani re dont doivent se comporter les enfants c est au contraire cette mani re qui doit induire leurs pratiques et leurs supports p dagogiques Les ens
45. ndre lire crire compter pour mieux g rer le quotidien du groupe mais c est un projet scolaire limit des vis es utilitaires En effet les 3 Jean Pierre LIEGEOIS Minorit et scolarit le parcours tsigane Interface 190 4 Michel DELSOUC La scolarisation des enfants tsiganes Les cahiers VEI 2007 13 5 Accueillir et scolariser les enfants tsiganes et voyageurs en classe ordinaire CEFISEM de Nancy Metz 2000 pp 9 11 familles affirment de plus en plus souvent vouloir que leurs enfants apprennent l cole pour mieux se d brouiller plus tard mais j ai aussi plusieurs fois observ des l ves se d sinvestir apr s avoir appris d chiffrer leur but tant atteint et les apprentissages suivants sans int r t Selon Patricia FERTE les gens du voyage estiment n cessaire d envoyer leurs enfants l cole maternelle et l mentaire pour apprendre lire crire compter et tre autonome C est la fois un processus en cours et une progression importante en ce qui concerne les dynamiques actuelles de l insertion sociale L auteur poursuit les familles sont en revanche tr s r ticentes l gard des coll ges et des lyc es Elles estiment que ce n est pas dans leur enceinte que peut acqu rir un m tier et trouvent que les dipl mes ne servent rien Les enfants et les familles du Voyage font donc tr s peu de sp culation sur les curs
46. nne pas effectuer uniquement les travaux dans lesquels il r ussit le mieux en instaurant une rotation des t ches par exemple On ne peut donc pas calquer l identique les caract ristiques d apprentissage tsiganes au milieu scolaire sous peine d avoir une conception appauvrie et r ductrice de la p dagogie Le but est bien d utiliser la sp cificit culturelle comme catalyseur des apprentissages et non de paralyser le syst me ducatif en utilisant une seule et m me m thode Il s agit de montrer les b n fices apport s par l utilisation d un ensemble de dispositifs n cessitant diff rents outils mis en uvre dans des situations d apprentissage vari es Les outils d apprentissage repr sentent l ensemble des m diations utilis es par le ma tre C est la fois la parole le geste le tableau la fiche individuelle de travail le livre ou le document la diapositive ou le film les prouvettes et tubes essais le micro ordinateur et le magn tophone mais aussi plus modestement la colle le carton et les ciseaux En ce qui concerne les situations d apprentissage elles vont du cours magistral au travail individualis en passant par la mise en groupe suscitant des interactions Philippe MEIRIEU 1 mode d emploi P dagogies 1985 108 26 Proposer aux l ves des outils et des situations d apprentissage adapt s leur profil peut constituer un point de d par
47. ns puis v rifier en utilisant une balance lectronique 4 s ance Autour du kilogramme Les l ves manipulent pour peser et se construire une repr sentation de cette mesure quotidiennement utilis e partir de questions comme Combien p sent six bananes Combien faut il de paquets de beurre si l on en veut un kilogramme Etc 5 s ance Plus lourd ou moins lourd Il faut utiliser la balance de Roberval pour rep rer l objet le plus lourd ou mesurer la masse d un objet en utilisant des cubes de r f rence s ance Combien cela p se Apr s manipulation des balances de Roberval et des masses marqu es les l ves cherchent les r sultats des mesures de masses en additionnant les valeurs 7 s ance La bo te de masses marqu es La relation entre les unit s grammes et kilogrammes est abord e partir de la bo te de masses marqu es avec l addition des valeurs des diff rentes masses on parvient l galit suivante 42 1 kilogramme 1 000 grammes et l on observe qu il est possible de peser tous les objets dont la masse est inf rieure un kilogramme g me s ance Place les masses Il s agit d utiliser la bo te de masses marqu es pour quilibrer les plateaux d une balance de Roberval afin de peser divers objets donn s s ance C est lourd Les l ves disposent de plusieurs produits pour qu ils puissent les manipuler et les comparer
48. ns le domaine de l ducation pour reprendre une formule de Philippe MEIRIEU le point commun r siderait dans le r le exerc par les parents qui ne seraient pas des professeurs d intelligence l occasion des v nements familiaux eux m mes Dans les deux cas les strat gies d acquisition du capital scolaire ne reviennent pas la famille De plus l cole n est pas per ue comme un service qui permettrait l enfant de s panouir ou de se r aliser Quant aux apprentissages la ressemblance transpara t au travers de l utilitarisme p dagogique avec l id e d un avantage imm diat Ils arrivent mal inhiber ou diff rer l action pour ma triser leur impulsivit et ne savent gu re anticiper Ces enfants ne sont pas intrins quement impulsifs mais manquent des strat gies cognitives qui leur permettraient de s arr ter pour penser dixit Sylvie ce qui rejoint l aspect pratique et in situ des apprentissages familiaux en milieu tsigane Enfin ces deux milieux attribuent un sens au travail scolaire qui diff re des objectifs de l cole Les r gles implicites du jeu scolaire qu ils d c lent sont souvent erron es et leurs interpr tations touchant l utilit de l cole le sens de l apprentissage et des activit s sont souvent inadapt es voire contre productives id e en ad quation avec le fait que les attentes du syst me scolaire sont d cal es par rapport aux demandes des fa
49. nt d inf riorit et ou de souffrance C est ainsi qu une m re un soir m explique le retard scolaire de sa fille Diana elle ne progresse pas car elle ne fait pas le m me travail que les autres l ves Cette maman pensait que sa fille dessinait ou coloriait pendant que ses camarades travaillaient et elle eu besoin de temps et de preuves pour se persuader du contraire travers cette anecdote et bien d autres j ai r alis l impact des repr sentations de ces parents sur leur rapport l cole et l importance de prendre en compte la dimension familiale pour l enseignant sp cialis dont l action s exerce au del des jeunes De ces temps de communication avec les familles est aussi ressortie la notion de dangerosit potentielle l cole pour leurs enfants via diff rentes manifestations peur des transports scolaires refus des activit s aquatiques s paration probl matique avec leurs pairs voyageurs etc Force est de constater que ces images d coulent soit d une m connaissance soit d une incompr hension de l institution scolaire convient de ne jamais oublier dans le cas des Tsiganes que l cole est toujours une institution trang re et qu elle fait partie d un univers traditionnellement mena ant depuis des si cles En effet l enfant du voyage se trouve dans un autre univers porteur de nouvelles valeurs face des professeurs trangers et m l des enfants d une
50. olarisation o pr domine une conception temporelle hi rarchis e comme dans la constitution de projets par exemple Le raisonnement est semblable quant la notion d espace La r f rence centrale chez les voyageurs n est pas l espace g ographique mais plut t un espace symbolique qui est celui de la parent 22 Dans nos soci t s les lieux de vie des individus sont structur s entre vie familiale vie professionnelle et vie culturelle Ce fonctionnement n existe pas chez les gens du voyage o l ensemble des activit s s inscrit dans une globalit L organisation de l espace est multifonctionnelle et loign e de l id e de cat gorisation habilet requise pour bon nombre d activit s scolaires En classe les enseignants attendent inconsciemment des pr requis aux apprentissages faisant appel aux comp tences temporelles et spatiales mais pour un jeune voyageur pour qui 21 Accueillir et scolariser les enfants tsiganes et voyageurs en classe ordinaire CEFISEM de Nancy Metz 2000 pp 9 11 bid 9 11 14 la t che d finit le temps le temps du moment la notion de temporalit a toujours besoin d tre appr hend e comme la structuration spatiale Autre comp tence incontournable et dernier point que nous voquerons dans cette premi re partie les pr requis linguistiques Rapports au langage et l crit La plupart des l ves de ma classe sont bilingues car ils parlent
51. onner les tapes de fabrication du pain partir d une recette trouv e sur internet est une activit favorisant l acquisition de la notion d ordre de succession car l l ve doit organiser les v nements les uns par rapport aux autres Dans la 20 suite logique la fabrication du pain est aussi une activit en lien avec la notion de temps Cuisiner s inscrit dans une dur e qui correspond au temps qui s coule entre le d but et la fin d une activit le p trissage ou la cuisson du pain exigent plus ou moins de temps La cuisine est donc une activit qui favorise l appropriation de la notion de dur e Ensuite la d couverte du monde dans le cadre du temps qui passe participe la prise de conscience et la repr sentation de la notion d irr versibilit dans le sens o l tude de l volution des modes de vie renvoie au fait que le temps qui passe ne revient pas Le temps est galement cyclique les activit s autour du monde du vivant entra nent l acquisition de la notion de cycle En effet appr hender un milieu en fonction des saisons fait appel une r p tition intervalles r guliers et participe de cette mani re structurer le temps Enfin de nombreuses activit s en fran ais vont aller dans le m me sens le langage occupant une place centrale dans la construction temporelle On peut voquer dans mon projet le travail autour de plusieurs albums qui concourt ces acquisitions raconter l
52. ons Noter les expressions extraites des textes r f rences au fur et mesure avec des exemples construits par l apprenant Rep rer des r gles ou r gularit s Ecrire les r gles issues de rencontres dans les textes r f rences fruit des remarques personnelles de l apprenant ou sollicit es par l enseignant Apprendre des mots d usage Amener l apprenant une observation attentive et une analyse verbale du mot pour d couper ce mot en syllabes et en extraire les c est comme Le savoir lire Lire et comprendre Lecture silencieuse d un texte divers puis l apprenant dit ce qu il a compris et r pond aux questions de pr cision de l enseignant avant de lire voix haute l enseignant note les difficult s de compr hension du vocabulaire de prononciation de d chiffrage de segmentation en syllabes Relecture du texte avec mots effac s exercice de closure puis relecture oralis e du texte d origine Acqu rir du vocabulaire Utiliser le mot de vocabulaire dans divers exemples avant de le noter accompagn d une d finition simple et d un exemple Prononcer et d chiffrer correctement Travail de segmentation en syllabes d coute et de r p tition de mise en relation avec un autre mot connu Dict e des mots mal prononc s et ou mal d chiffr s pour une r elle prise de conscience de la succession des syllabes et des phon mes Lire rapi
53. optique d interaction L enjeu ne pas perdre de vue est une culture commune Les choix de l enseignant reconnaissant la diff rence et soucieux de prendre en compte les besoins ducatifs particuliers sont faits pour permettre aux l ves de devenir partie prenante du syst me ducatif des non Tsiganes n y pas de p dagogie sp cifique pour les enfants du voyage il n y pas de solution unique optimale il n est de bonne p dagogie que dans l clectisme m thodique condition qu elle respecte les diff rences pour mieux les consid rer en pratique Ceux qui r ussissent le mieux l cole en classe ordinaire sont les enfants qui sont culturellement les moins loign s de la culture valoris e l int rieur du syst me scolaire ce qui n est pas sans poser les m mes probl mes aux milieux populaires pour lesquels le cadre de pens e d velopp ici est finalement applicable 36 A BIBLIOGRAPHIE OUVRAGES PUBLICATIONS BROCHURES ARTICLES CEBE Sylvie D velopper la conceptualisation et la prise de conscience m tacognitive l cole maternelle effets sur l efficience scolaire ult rieure du CP au C 2 Une contribution la pr vention de l chec scolaire des l ves de milieux populaires Th se 1999 DE COSTER Lotta Comment l enfant apprend le temps Cahiers p dagogiques n 434 juin 2005 DELSOUC Michel La scolarisation des enfants tsiganes SCEREN CRDP Midi Pyr n es
54. our partie le but de permettre l enfant d assumer sa place dans la communaut de conna tre les r les les fonctions compl mentaires de chacun de ses membres Pour mieux comprendre cette notion de compl mentarit abordons la d abord d un point de vue de l activit Michel DELSOUC explique que l activit tsigane est compl mentaire de l activit non tsigane car il n y a pas de concurrence entre les deux En parall le toujours de fa on compl mentaire 11 y a dans certains groupes une utilisation de quelques uns qui ont appris lire et crire pour assurer les liaisons n cessaires avec le monde ext rieur Les Tsiganes et Voyageurs forment dans le monde une mosa que de groupes diversifi s ce qui signifie d une part qu ils constituent un ensemble dont les parties sont reli es les unes aux autres et les liaisons qui les parcourent contribuent organiser l ensemble et le structurer et d autre part que chaque l ment de l ensemble poss de des caract ristiques propres qui le font appara tre isol ment comme diff rent de chacun des autres l ments de la mosaique Des diff rences qui se d veloppent et sont entretenues na t la compl mentarit et la compl mentarit fait la configuration d ensemble 2 Le jeune voyageur est donc que son appartenance au groupe le fait tre il est connu et reconnu sa situation l int rieur de ce groupe qui d finit son identit En
55. partie du triangle au m me titre que le formateur ou le savoir Cette parenth se faite et pour en revenir de mani re plus pragmatique au sujet de mon m moire on se situe bien sur le plan de choix p dagogiques faits par l enseignant dans sa classe c est la raison pour laquelle cette seconde partie orientation pratique se d veloppera 2 Philippe MEIRIEU l cole mode d emploi P dagogies 1985 106 26 Ibid Philippe MEIRIEU 105 18 partir des trois p les du triangle didactique le savoir les apprenants et le formateur J attacherai une importance toute particuli re rappeler en quoi mes choix d pendent des sp cificit s culturelles tsiganes d velopp es en amont b Le p le du savoir Une vis e utilitaire Nous avons vu que les demandes des familles tsiganes vis vis de l cole sont d ordre fonctionnel alors comment r pondre ces besoins en classe et est ce le r le de l cole L id e est d accompagner les enfants du voyage dans les apprentissages en tenant compte de cette situation concr te qu est apprendre lire crire et compter et donc en les mettant en situation d apprendre avec la cl un r sultat qui pourra tre r investi rapidement dans un contexte hors scolaire M fions nous ici l cole n est pas que l pour r pondre aux besoins des familles relatifs aux comp tences instrumentales car elle vise des comp tences culturelles Mettre en e
56. que Produire une expression crite personnelle L apprenant formule ce qu il souhaite exprimer puis retrouve les l ments un un dans ses textes r f rences avec l aide de l enseignant qui donne les mots manquants D velopper des comp tences adapt es aux divers types d crit la formation d hypoth ses et l anticipation r investir les savoir faire et les Accompagner l apprenant vers la lecture d un texte nouveau avec l ments d aide comme dessin photo logo et peu d crit en lui donnant divers rep res et strat gies et en l amenant comparer et v rifier prendre en compte toute ses remarques et 44 connaissances acquises dans la lecture d couverte pour rechercher du sens l aider atteindre le but final qu est comprendre La construction du syst me grapho phonologique Classer en s rie des mots comportant une analogie graphique et une analogie sonore Placer les listes dans le cahier d analogies puis les mots nouveaux des textes au fur et mesure des analogies per ues par l apprenant Relire les s ries Rechercher des analogies dans les textes r f rences Isoler l l ment commun de plusieurs syllabes le phon me Faire prononcer l apprenant les syllabes en faisant merger ce qu il entend pareil pour le conduire isoler l unit sonore commune Le savoir crire R pertorier des expressi
57. r savoir de quel texte il s agit nous allons faire une dict e de phrases dont tous les mots sont dans vos textes T2 T3 T4 2 D couverte Dicter la phrase gt Samson et Rose cachaient de dans la cave Consignes Comment va t on s y prendre si l on veut crire cette phrase gt mobilisation du d j vu gt mission d hypoth ses Modalit s de travail Individuel Ecrit Outil d aide Temps imparti 25 minutes suppl mentaire Exercices Ecrire les phrases les mots 2 l Sa l soigna les capoeiristes trouver sont 9 2 L ogre et le g ant se frappent entour s dans 3 Les esclaves sont tristes les quatre textes D 4 Cain mangea des truites aide cibl e g 5 Mandy rencontra le magicien relative aux Consignes Ecris les cinq phrases dict es difficult s de Supports Fiche photocopi e d chiffrage qui lt Outils Affichages des textes r f rences porte diminue vues personnel r f rentiel alphabet fortement le Crit res de r ussite gt Choix des mots nombre de gt Copie des mots possibles Institutionnalisation Modalit s de travail Temps imparti Restitution Validation Consignes Conclusion Collectif Oral Ecrit 10 minutes Corriger au tableau les phrases Vous allez m expliquer comment vous avez fait pour crire ces phrases gt explicitation des strat gies Pour crire une phrase je peux m aider des textes r f rences Pour trouv
58. relation de communication entre enseignant enseign et au travers d une relation hi rarchique 16 Peuvent donc appara tre des difficult s pour l enfant du voyage se situer dans le syst me ducatif cause d une diff rence dans la nature des responsabilit s entre les milieux tsigane et non tsigane l ducation repose sur la responsabilit du groupe familial et non d un individu comme le professeur dans sa classe effectuant de surcro t son enseignement au travers d une relation hi rarchique Lors des s ances de piscine pr vues en ducation physique et sportive il y a souvent homog n it des r ponses n gatives quant la participation la sortie m me si au pr alable la m re d Angela avait mis un avis positif pour son propre enfant En effet l instance de d cision n est pas n cessairement la personne qui se pr sente l cole c est le groupe familial qui est le garant des principes ducatifs Dans ce contexte l ducation collective de l enfant est mise en avant Enfin l exp rience l exploration l initiative la responsabilit sont valoris es en vue de l acquisition de l autonomie toujours dans le respect du groupe et de ses valeurs Les enfants tsiganes sont ainsi m rs tr s t t et l cole a tendance les infantiliser Le jeune du voyage vit dans le m me monde que celui des adultes il est laiss plus libre qu un jeune s dentaire du m me ge de man
59. rtant et une connaissance accrue des jeunes tsiganes mon questionnement a pu prendre un nouveau d part pour une compr hension meilleure de leur situation particuli re l cole Sur le plan national la scolarisation des enfants du voyage au coll ge soul ve des interrogations multiples de leur famille des personnels et de ces jeunes eux m mes Les enseignants sont souvent d munis et trouvent difficilement des solutions pour palier le retard scolaire et g rer la discontinuit dans la scolarit li e l absent isme Au niveau r gional l Auvergne est traditionnellement un lieu de vie et de s jour pour les Voyageurs Le d partement du Puy de D me accueille environ 328 coll giens tsiganes et c est unique en France ces jeunes repr sentent 19 des adolescents au coll ge Louise Michel Ma probl matique va dans ce sens La difficult scolaire des enfants du voyage r interrogeant le syst me ducatif je me demande comment la prise en compte des sp cificit s culturelles tsiganes habituellement consid r e comme handicapante peut favoriser les apprentissages des enfants du voyage scolaris s en dispositif d accueil au coll ge travers les choix p dagogiques de l enseignant Je fais l hypoth se que la consid ration des codes culturels des jeunes voyageurs dans l enseignement pris en compte de mani re positive dans la pr paration et la pratique de classe va constituer un levier dans la progression de ce
60. s l ves m attacherai mieux conna tre mon public dans une premi re partie pour mieux le former objet de la seconde partie et alors dissiper toutes les quivoques qui peuvent encombrer l acte p dagogique Je terminerai par une troisi me partie en ouvrant ma probl matique aux milieux populaires et leur diff rend avec l cole Pour viter tout malentendu je tiens signaler que l objectif de ce travail n est pas de pr ner une cole tsigane qui enfermerait les voyageurs mais bien d adapter sans exclure partir de la r alit de leurs difficult s appr hend es au fil des ann es pass es aupr s de ce public dans une d marche utilisant les codes culturels comme un facilitateur pour mieux les d passer ensuite et viter du m me coup l impasse Du diff rend entre les voyageurs et l cole l influence des mod les culturels sur les apprentissages a Constats de d part Repr sentations tsiganes de l cole Au cours des diff rentes rencontres avec les familles des enfants du voyage scolaris s au sein de l cole primaire ou du coll ge deux points reviennent r guli rement le souvenir n gatif du v cu scolaire ainsi que la perception de l cole comme un lieu d inqui tude et d ins curit En effet nombreux sont les parents tsiganes en entretien pour voquer les difficult s scolaires de leur enfant qui parlent de leur propre scolarit avec un sentime
61. s c est aussi apprendre rep rer des analogies et des syllabogrammes Et c est l exp rience r fl chie par l apprenant qui va tre le moteur de l apprentissage d o une m thode qualifi e d exp rimentale car 11 ne suffit pas de r v ler des connaissances une personne pour qu elle se les approprie et soit capable de les utiliser principe qui peut se particulariser tous les autres apprenants L l ve produit ici lui m me son savoir par l action personnelle afin d acqu rir les comp tences du lecteur habile dans la reconnaissance de mots dictionnaire mental analogies orthographiques m morisation de syllabogrammes et enfin conversions graph mes phon mes CGP Le consid rable travail de m morisation de textes d expressions de mots de rep rage d analogies et de syllabogrammes qui pr c de la construction des dans la m thode d crite ici n est pas le reflet d une h sitation devant la n cessit d impulser le d codage mais d coule de la compr hension fine des diverses comp tences que l apprenant doit s approprier pour acc der aux bases de la lecture Enfin ce que j ai trouv dans la MNLE c est la prise en compte de l histoire personnelle du v cu de l affectif me permettant ainsi d ancrer cette d marche dans la culture de mes l ves et d en faire un solide levier pour leur apprendre lire et crire En effet les t moignages de ces moments de vie
62. sera l aboutissement de ma probl matique autour de la r flexion sur l influence des sp cificit s culturelles tsiganes quant aux m thodes p dagogiques choisies par le professeur des coles le but tant de permettre ces l ves d apprendre partir de la pr sentation de savoirs donc signifiants pour eux mais aussi du point de vue du coll ge et d une fa on pertinente Mais qu est ce qu une m thode p dagogique Elle se d finit comme le mode de gestion dans un cadre donn des relations entre le formateur les apprenants et le savoir Car la m thode est pr cis ment ce qui noue ces trois l ments de nature tr s diff rente et structure un moment donn leurs relations 2 La m thode renvoie donc des choix strat giques s int ressant aux trois p les cit s ci dessus faits par le p dagogue pour qu il y ait apprentissage pour qu il y ait apprentissage il faut qu il y m thode d s que se trouvent r unis un formateur un apprenant et un savoir il y une m thode m me si celle ci n est pas explicitement reconnue comme telle m me si l habitude rend difficilement d tachable du savoir transmettre et la fait parfois percevoir comme l une de ses dimensions Dans ce cadre on se pr occupe de l efficacit de son action et on cherche r soudre en permanence des probl mes concrets d enseignement et d apprentissage sans en oublier les apprenants qui font
63. sons familiales ou professionnelles L assiduit est de plus en plus satisfaisante m me si l absent isme long et ou perl persiste dans certaines familles ce qui n est pas sans influence sur le travail en classe Mes l ves sont g s de douze quinze ans et ont un point commun qu est la grande difficult scolaire Les valuations diagnostiques pass es au fur et mesure des retours de vendange durant le mois de septembre montrent que tous n ont pas acquis les connaissances et les comp tences attendues l issue du cycle soit le premier palier du Socle commun Cette h t rog n it des profils dans la capacit s exprimer oralement et dans les comp tences l crit est aussi observ e sur le plan du comportement des jeunes peu scolaris s ne sont pas l ves d autres poss dent quelques habitudes scolaires et certains ont globalement le comportement attendu du coll gien On peut constater une corr lation int ressante entre le niveau et l attitude scolaires D passons maintenant ces premi res donn es ii Les observations et r flexions D s les premiers jours de classe certains constats ont vivement suscit mon interrogation des victoires pens es remport es l ann e pr c dente sont finalement remises en jeu cette rentr e scolaire et mettent en question l efficacit du travail effectu J avais en face de moi des l ves peu motiv s par les t ches propos es certains
64. t l cole sisi 30 ii Mise en exergue de similitudes 30 iii Transposition des principes p dagogiques 31 En RE ne nn EE TR A 33 ANNEXES BIBLIOGRAPHIE INTRODUCTION Depuis ma premi re affectation le fil conducteur de mon parcours est l adaptation des enseignements et ce sont ces diff rentes exp riences qui expliquent aujourd hui ma candidature au certificat d aptitude professionnelle dans le champ des difficult s scolaires graves et durables En effet partir de 2003 deux ann es pass es comme ma tre m ont permis de d couvrir l enseignement des l ves avec besoins ducatifs particuliers et ont confort mon attirance pour l ASH Puis un poste de ma tre m a amen approfondir le travail men avec le public pr sentant des difficult s dans les apprentissages Enfin le dispositif d accueil Enfants du Voyage m a appris consid rer l environnement familial dans le contexte scolaire et a confirm mon go t prononc pour les pratiques diff renci es et adapt es Un poste de rempla ante et deux ann es cons cutives l cole primaire de Maringues m ont alors fait conna tre d autres aspects du m tier et ont d velopp mes relations avec le public des voyageurs leur culture leurs probl mes l cole De retour sur le dispositif en 2010 avec un bagage professionnel plus impo
65. t l apprenant la montre ou l enseignant montre une tiquette et l apprenant dit ce qui est crit dans le texte reconstitu puis parmi l ensemble des tiquettes m lang es Reconna tre le maximum d tiquettes D velopper la m moire visuelle partir des textes d entra nement construits l aide d tiquettes en lisant des gammes accord ons puis des textes sur cartons isol s L enseignant invente une histoire courte compos e l aide de 2 ou 3 tiquettes qu il donne lire l apprenant l enseignant propose l apprenant d inventer des petites histoires avec les tiquettes Dict e recherche avec les tiquettes puis crite L apprenant lit silencieusement le texte d entra nement puis explique ce qu il a compris et lit voix haute L enseignant pointe dans chaque texte quelques unit s de sens pour construire une histoire l apprenant garde en m moire les diff rentes unit s de sens montr es et doit dire ce qu il en a compris puis l enseignant pointe nouveau les unit s de sens et l apprenant doit dire le message exact D velopper la capacit anticiper observer ce qui est crit et le lire comprendre pour supposer et d couvrir ce qui manque Compl ter les textes trous en comparant si n cessaire avec le texte r f rence tiquettes avec expressions manquantes et expressions intruses choisies en fonction d une similitude graphi
66. t mais non une finalit au risque de les enfermer dans des modes de pens e et des conceptions qui finiront par bloquer toute progression Le choix de la m thode d pend de l apprenant mais pas uniquement des variables li es l objectif poursuivi et au formateur ont un r le jouer explique Philippe MEIRIEU dans L cole mode d emploi pour ne pas conduire la pratique d une m thode unique et sombrer dans l immobilisme C est bien l interaction du savoir de l enseignant et de l apprenant qui guidera l acte p dagogique en interrogeant les objectifs les capacit s de formation et les d marches intellectuelles des l ves Alterner les approches diversifier les supports changer r guli rement d activit s seront des gages de r ussite Il n y a pas de solution optimale seulement des points d appui propres son public en l occurrence ici celui des adolescents tsiganes chercher pour en faire des leviers d un point de vue p dagogique Tout au long de cette seconde partie des pistes p dagogiques ont t d gag es partir des trois p les du triangle didactique avec l hypoth se que la prise en charge de l identit culturelle un r le facilitateur jouer dans les apprentissages est temps d analyser ces r ponses en troisi me partie et de r fl chir leur pertinence avec un public marginalis largi Analyse des pistes de travail et transfert en dehors du
67. tents suppl ent au manque des pairs tout simplement dans l id e d une compl mentarit iv Perception du temps et de l espace En classe des questions reviennent souvent C est quand qu on mange C est quand la grande r cr ation C est le jour de la technologie etc Les difficult s se rep rer dans le temps sont r currentes alors que la scolarisation implique une bonne gestion du temps au niveau de la ponctualit et du travail scolaire Etre l heure au coll ge planifier son travail ou effectuer un devoir en un temps limit sont des pratiques anodines chez nos coll giens s dentaires mais qui ont une tout autre dimension pour certains de nos voyageurs parfois en retard en cours ou trop en avance devant les portes de l tablissement Sans vouloir g n raliser on peut dire que le temps est appr hend et ma tris diff remment dans la culture tsigane et chez les voyageurs eux m mes L important est ce qui se passe ici et maintenant au fil du voyage Les enfants sont marqu s par un ancrage dans le pr sent des difficult s d anticipation Dans ma classe les attitudes et comportements de mes l ves sont li s au moment pr sent avec des r actions spontan es et des d cisions prises en fonction de donn es ponctuelles C est le pr sent qui prime sur tout le quotidien et l urgence prennent le pas sur une division pr tablie du temps ce qui n est pas sans cons quence sur la sc
68. tient pas compte ces facteurs pourraient constituer des obstacles alors mettons toutes les chances de notre c t pour adapter Terme utilis par les voyageurs et synonyme de s dentaire 10 Jean Pierre LIEGEOIS Minorit et scolarit le parcours tsigane Interface 1997 p 197 la classe nos jeunes voyageurs en apprenant d abord mieux les conna tre en contexte scolaire de mani re mettre en exergue leurs rapports l cole sp cifiquement culturels L adjectif culturel revient souvent il est relatif la culture mais qu est ce que c est v Pr cisions sur le concept de culture Il existe de multiples entr es dans cette notion de culture Je proposerai une d finition au sens anthropologique qui diff re de la culture cultiv e celle de Clyde KLUCKOHN d couverte lors d un stage du et qui d finit la culture comme un syst me partag par un certain nombre d individus et qui les constitue en groupe d fini par une identit culturelle commune La culture peut tre d finie comme les r gularit s et les identit s dans les comportements observ s chez certains individus et dans la multitude des am nagements qui d coulent de ces comportements Ces am nagements comme ces comportements sont des manifestations ext rieures observables directement comme la langue la m thode d lever les enfants l habitat les rites les traditions l art les techniques les instit
69. tous les coll giens le travail effectu ainsi mis en valeur A la suite de ce travail le groupe a beaucoup reparl du film et notamment des loups qui ont lev une jeune fille sauvage Ces animaux suscitaient beaucoup de curiosit et semblaient constituer un centre d int r t que j ai volontairement utilis pour initier une s quence sur le texte documentaire autour du loup en interrompant de nouveau le projet relatif la fabrication du pain mais en m adaptant un contexte pr cis pour r pondre une demande On est loin d une p dagogie s curisante pr te l emploi c est une pratique qui profite de l enjeu pr sent en saisissant l opportunit d une situation afin de mieux consid rer les l ves ce qu ils sont ce qu ils aiment ou ce quoi ils aspirent dans l id e de susciter le plaisir d apprendre Si la ligne directrice reste l acquisition des comp tences d finies par les Instructions Officielles la prise en compte des besoins des Tsiganes et de leur sp cificit impliquera une certaine flexibilit et une grande adaptabilit C est un biais possible pour tablir des relations entre les valeurs ducatives familiales et scolaires La vari t des outils et des situations En premi re partie nous avons mis en avant le fait que l enfant du voyage apprend en imitant les plus grands sans relation hi rarchique Progressivement son univers est 25 diff renci par son ducation
70. tte classification permet de mieux appr hender les sp cificit s culturelles sur le plan des attitudes et des comportements ainsi que les transformations possibles des contacts entre Tsiganes et non Tsiganes Le but est de d passer des rapports Dominant Domin afin d installer des rapports bas s sur la communication partir d une double prise en compte de l volution des degr s d assimilation et des changements de niveaux d acculturation pour une meilleure compr hension des l ves et de ce fait une meilleure anticipation d un point de vue p dagogique pour l enseignant Prenons l exemple du facteur temps pour illustrer ces propos Une discussion a priori banale une envie et on quitte imm diatement une aire de stationnement Si les enfants fr quentent un tablissement scolaire l enseignant ne sera pas inform de ce d part et il ne pourra de ce fait envisager une continuit de son action livret de suivi documents Il ignore le nouveau point de chute de cette famille mais il doit tre conscient que en toute bonne foi les int ress s eux m mes n envisageaient pas la veille ou le matin m me un d part aussi pr cipit C est une situation que je connais et qui m est arriv e encore il y a peu de temps Elle est comprendre dans le sens o il ne s agit pas d une fuite elle est anticiper car il vaut mieux demander ces l ves d avoir dans leur cartable tout le mat riel scolaire qui les
71. ue int riorisant le bagage culturel visible C est ainsi qu un jeune voyageur aborde les apprentissages avec ses propres mod les culturels m me si la scolarisation fonctionne toujours comme un trait d emprunt la culture des s dentaires d o la rencontre de difficult s scolaires li es des sp cificit s culturelles tsiganes En effet les probl mes scolaires que peuvent rencontrer les enfants du voyage rel vent en grande partie d un rapport sp cifique l cole aux apprentissages l autorit au temps l espace la langue orale et crite etc Je prendrai un exemple pr cis qu est l valuation sommative me permettant d attribuer une note la fin d une s quence de travail Mon objectif est de parvenir valuer individuellement Yorgui pour juger des progr s r alis s Son objectif lui est de r ussir tous les exercices collectivement s il le faut en utilisant les capacit s des uns et des autres dans la classe il n est pas en ad quation avec mes attentes et je ne prends pas en compte ses mod les culturels d velopp s par la suite dans mes crits Cet exemple donn j envisage de consid rer les sp cificit s culturelles tsiganes afin d orienter ma pr paration et ma pratique de classe je fais l hypoth se que les facteurs culturels dans l enseignement peuvent tre un solide levier utilisable d un point de vue p dagogique pour favoriser les apprentissages Si l on n en
72. une autre langue dans la famille selon leur appartenance communautaire La langue employ e l cole n a donc de place ni dans leur culture ni dans leur fonctionnement social c est ainsi que leur usage de la langue fran aise reste loign de celle utilis e l cole comme beaucoup d enfants issus de l immigration la ma trise de la langue est la base de la r ussite scolaire en s inscrivant au c ur des processus d apprentissage La soci t tsigane est une soci t de tradition orale m me si elle est actuellement de plus en plus immerg e dans l crit La communication fonction principale de la langue s exerce dans une relation orale directe o metteur et r cepteur sont en pr sence 2 De ces sp cificit s culturelles on peut d duire que le langage oral scolaire peut poser des probl mes de compr hension que les situations de communication l cole peuvent manquer d authenticit que les difficult s phon tiques li es leur langue maternelle ne sont pas n gliger ou oublier que l incorrection de la syntaxe ou la pauvret du vocabulaire s expliquent par des donn es propres au groupe tsigane Le milieu tsigane de tradition orale accorde donc peu d importance l crit La parole donn e vaut tous les crits et ces derniers ne sont d ailleurs presque jamais pris compte dans les transactions L crit n est utilis que par obligation et lorsque tous les autres moyens
73. ur appuyer la seconde partie Maintenant tentons de r pondre la question suivante quels choix d un point de vue p dagogique l enseignant peut il faire pour mieux prendre en compte la culture des voyageurs l cole et ainsi compter favoriser les apprentissages IL Des donn es identitaires aux adaptations p dagogiques a La pratique en question Le contexte de classe Le dispositif d accueil Enfants du Voyage au coll ge Louise Michel accueillant 94 EDV sur 497 l ves est pris en charge par deux professeurs des coles sp cialis s Il compte vingt huit l ves r partis en deux groupes Le groupe 1 est ma classe J ai douze l ves parmi lesquels certains sont non lecteurs ils ne sont pas entr s dans l crit et d autres sont lecteurs d butants avec des acquis qui ne sont pas mis en uvre Ma coll gue a le groupe 2 avec seize l ves lecteurs pr autonomes dont la compr hension est renforcer L objectif du dispositif est de permettre ces jeunes d atteindre un niveau scolaire autorisant l entr e en classe de sixi me soit le second palier du Socle commun et la passation du certificat de formation g n rale avant la fin de la scolarit obligatoire Les l ves ont vingt deux heures de cours par semaine Les deux groupes b n ficient de l intervention de professeurs du coll ge pour l enseignement de l ducation physique et sportive EPS des arts plastiques de l
74. us Il n y pas d objectif professionnel et qualifiant mais bien des objectifs fonctionnels qui mettent en d faut la sp cificit des savoirs du coll ge par rapport ceux de l cole primaire m me si la scolarisation des coll giens est sans commune mesure ce qu elle tait 1 y a dix ans appara t donc un d calage entre demandes des familles tsiganes et objectifs poursuivis par les apprentissages scolaires et ce de mani re d autant plus marqu e au coll ge au vu des savoirs d passant largement le lire crire compter iii Attentes de l institution Pour Jean Pierre LIEGEO S il existe deux p dagogies bien distinctes l ducation scolaire traditionnelle qui ne forme pas des Tsiganes et l ducation tsigane traditionnelle qui forme des Tsiganes Il consid re qu il un cart important dans les moyens comme dans les fins entre la p dagogie mise en uvre l cole et la p dagogie mise en uvre dans la famille cart qui serait li aux conflits de valeurs entre l cole et le milieu d appartenance et de r f rence des l ves L cole peut tre perturbante pour le jeune voyageur car son organisation ses buts et ses contenus d enseignement n ont pratiquement aucune relation avec la culture tsigane ce qui est s rement aussi vrai pour bon nombre d autres enfants mais nous voquerons le sujet en troisi me partie de m moire Je donnerai ici quelques exemples pour ill
75. ustrer ces propos L institution scolaire attend des l ves qu ils restent assis durant les cours qu ils ne courent pas dans les couloirs ne crient pas dans l enceinte de l tablissement Ce sont des imp ratifs La scolarisation des enfants du voyage VEI Enjeux 2002 p 52 7 Ibid 53 8 Jean Pierre LIEGEOIS Minorit et scolarit le parcours tsigane Interface 1997 p 197 qui n ont pas lieu d tre dans la communaut des voyageurs De m me les horaires l organisation en trimestres et ann es le respect de l autorit du ma tre gadjo de surcro t s opposent la souplesse et la n gociation avec les adultes au sein du groupe tsigane Toujours en lien avec leur mode de vie les enfants issus d une culture de l oralit et de la persuasion per oivent avec difficult la valeur de l crit et sa n cessit pour r ussir professionnellement De mani re analogue les capacit s cognitives propres aux enfants du voyage comme la notion particuli re de temporalit et bien d autres vont entra ner des difficult s dans le domaine scolaire C est ainsi que nous allons approfondir l incidence culturelle dans l acc s aux apprentissages iv Relation entre culture tsigane et difficult s rencontr es L enfant n arrive pas l cole comme une valise vide qui serait remplir il apporte en lui son bagage culturel et son profil psychologique le profil psychologiq
76. utions etc Pour expliquer ces r gularit s les anthropologues ont parl de culture int rioris e La culture int rioris e c est la repr sentation int rieure de ces mod les de comportement sous forme de normes de croyances valeurs attitudes mentalit s comportements cognitifs en un mot les facteurs psychologiques modaux qui caract risent les membres d un ensemble social donn Dans le cadre de mon m moire on est en pr sence de deux cultures la culture des voyageurs et la culture des s dentaires Dans la soci t et l cole en fait partie le Tsigane s adapte la culture non tsigane avec laquelle il est en contact Les rapports Tsiganes non Tsiganes sont des rapports Dominants Domin s Le statut de dominant est exerc par les non Tsiganes l encontre des Tsiganes Le statut de domin est subi par les Tsiganes Dans ma classe dont le public de jeunes adolescents du voyage est avant tout un groupe d individus avec des besoins ducatifs particuliers ma ligne de conduite va tre d analyser dans quelles mesures on peut modifier ce rapport La partie qui suit va traiter mais l cole exclusivement des sp cificit s objectiver pour que le ma tre gadjo soit conscient des enjeux ducatifs 15505 de ces rapports culturels le but atteindre pour l l ve tant de vivre mieux l cole au lieu de la subir 1 Centre Acad mique pour la Scolarisation des Nouveaux Arrivants et d
77. ux apprentissages pour ne plus consid rer ces sp cificit s comme des contraintes Les pistes p dagogiques d gag es sont des pratiques dans lesquelles la culture rend service constitue une opportunit Les pratiques constituent ainsi un point d appui primordial sur lequel l enseignant a prise elles permettent d chapper la double incompr hension selon laquelle les familles n ont rien compris l cole et l cole n a pas su s adapter aux enfants tsiganes On ne peut pas changer les familles point fautives d ailleurs et dont le v cu scolaire est souvent teint de souffrance et de n gligence ni d naturer le syst me scolaire alors on ne va pas seulement rejoindre leur culture mais plut t la prendre en compte pour penser la classe et c est ce principe qui va conditionner et r gir les situations mises en place quotidiennement Au coll ge le but n est pas de vouloir assimiler tout prix les adolescents tsiganes aux coll giens s dentaires l objectif poursuivi est de l ordre de l interculturalit Il s agit pour mes l ves d entrer en contact avec la culture scolaire pour apprendre et s int grer sans perdre de vue leur propre culture d appartenance L id al est que le monde scolaire offre un lieu d ouverture vers la soci t dans laquelle les enfants du voyage sont immerg s tout en respectant leur ducation familiale et que le monde tsigane apprenne en conservant son identit dans une
78. xergue les avantages imm diats d une activit permettra de motiver la curiosit des l ves et de les faire adh rer la t che dont l objectif ne se limitera pas un aspect purement utilitaire dans le d roulement de la s quence Le but est de cr er des liens entre vie quotidienne et travail scolaire de privil gier des situations concr tes pour aller vers l abstrait de partir du connu pour se diriger vers l inconnu Partir du concret c est ancrer l enseignement dans la vie observer ce que l on peut voir toucher sentir go ter entendre se construire des outils pour l analyse Apr s cette perception globale pour passer du concret l abstrait les d marches de comparaison de confrontation et d analyse vont permettre de d gager une id e g n rale La s quence de math matiques r sum e ci dessous a t con ue dans cette logique et mise en pratique en seconde p riode sur une dur e de quatre semaines Le domaine trait en Grandeurs et Mesures est la connaissance et l utilisation des monnaies l objectif de la s quence est la ma trise de la relation entre euro et centime d euro Plusieurs cas de v rification de rendu de monnaie en magasin ont motiv ce projet d enseignement men selon la progression jointe en annexe 1 l outil qui a inspir ce travail est r f renc en bibliographie Le domaine des Grandeurs et Mesures intervient dans de nombreuses situations de vie L util

Mémoire CAPA-SH Gaelle Lavest - Académie de Clermont

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