Entreprendre au Pluri`elles - Le Labo de l`économie sociale et
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1. Entreprendre au Plurielles solidaire F vrier 2014 Femmes actrices de l conomie sociale et Note de synth se Philippe Merlant Claire Alet Colloque du 3 f vrier 2014 Co organis par le Mouvement de l conomie solidaire le Labo de VESS l Agence pour le d veloppement de l conomie locale et le Centre interdisciplinaire de Recherche Travail Etat et Soci t S Le LabO FL Dr e MES 1 L ACONOMUE SOCEAUE E SALIBA me CI R 2 PES TES Sommaire Enjeux des initiatives des femmes en ESS et difficult s du croisement galit hommes femmes Et ES Sree ee E eme che sens ences ses coca esse deras et encre ses ed a tete ne asc es den dne Cocoa sed tec rat D cite desc sde ass les cles tetes 4 Eclairages sur l entrepreneuriat des femmes en ESS 8 Premi re table ronde Les l ments facilitateurs l accompagnement ss sssssssesssesssrersrersrrrreese 12 Deuxi me table ronde Les l ments facilitateurs La mise en r seau 17 Troisi me table ronde Les l ments facilitateurs le financement 22 Quatri me table ronde Synth se perspectives propositions 27 Nous sommes victimes de notre succ s commente d entr e de jeu Fran oise Bernon d l gu e g n rale du Labo de l ESS Les places tant en nombre limit dans la salle Monnerville du Palais du Luxembourg il a fallu refuser des demandes d inscription Ce sont donc pr s de 150 personnes tr s atte2. 67 des Cheffe de service des droits des femmes salari s dans l ESS sont des femmes contre au minist re des Droits des femmes 40 dans le reste du secteur priv Les carts de salaires entre femmes et hommes y sont moindres 8 contre 20 dans le secteur priv M me si ces carts varient beaucoup selon de type de structures il est de 6 dans les associations 15 dans les coop ratives et 25 dans les mutuelles Le plafond de verre est galement pr sent les femmes dirigent des structures qui sont plus petites La paroi de verre est galement pr sente les femmes sont davantage tr sori res dans les associations par exemple plut t que pr sidentes Nathalie Tournyol du Clos rappelle enfin les st r otypes qui persistent Un homme entrepreneur c est un Robin des bois Une femme entrepreneure sociale elle agit pour se rendre utile et ainsi prolonger la dimension de care laquelle elle est assign e La cheffe du service des droits des femmes d cline ensuite les actions de son minist re Notre priorit est d augmenter le taux d emploi des femmes rappelle t elle au F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles pr alable L cart avec celui des hommes reste de 9 Mais il est bien plus lev dans les quartiers de la politique de la ville 40 des femmes y sont non actives Elle souligne qu un accent particulier sera mis en 2014 sur les enjeux de la
3. changes interg n rationnels dans les initiatives Madeleine Hersent reconna t que l ESS ne leur laisse pas une place suffisante et Dominique Mentha voque les d marches de mentorat Une troisi me participante rappelle quel point les femmes n ont vraiment pas se sentir ill gitimes durant les guerres mondiales ce sont elles qui ont fait tourner l conomie fran aise tout en levant leurs enfants F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles 3 Premi re table ronde Les l ments facilitateurs l accompagnement Sophie Kardous Interroger les politiques publiques Co fondatrice de l association Hygia et de l Institut de beaut solidaire Sophie Kardous rappelle que soninitiative a b n fici d un accompagnement en couveuse Marseille Le besoin d accompagnement va bien au del de l appui en gestion et sur les plans pr visionnels Cet accompagnement en couveuse par Inter Made a permis de d velopper les diff rents aspects du projet car la socio esth tique tait quelque chose de difficile saisir pour les partenaires Pour avoir os affirmer que l esth tique tait compatible avec une d marche f ministe les fondatrices de l Institut de beaut solidaire se sont trouv es exclues de nombreux cercles f ministes Nous avons voulu tirer parti des st r otypes pour toucher plus de femmes et leur proposer un lieu d accueil innovant Le principe de l Ins
4. une solidarit faible r duite la Laville souligne les diff rences solidaire et social business Dans le Jean Louis Laville premier cas il s agit de prendre en Professeur au Conservatoire National des Arts compte les probl mes conomiques et M tiers notamment les in galit s sociales comme des probl mes politiques Dans l autre cas il s agit de faire croire que des strat gies bottom of the pyramid peuvent r gler le probl me des pauvres Aujourd hui nous sommes confront s un nouvel quilibre entre tat march et soci t civile Ce nouvel quilibre appelle une conomie v ritablement plurielle Celle ci ne pourra pas advenir en confondant cr ation d entreprise et initiatives solidaires de femmes F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Laurent Fraisse Reconna tre le droit l initiative Socio conomiste au Crida et membre du Laboratoire interdisciplinaire pour la sociologie conomique Lise Cnam Cnrs Laurent Fraisse est charg de faire une synth se de la journ e Il rappelle en pr ambule qu il a particip la publication Femmes conomie et d veloppement avec Isabelle Gu rin et Madeleine Hersent Eres 2011 Premier constat l issue de cette journ e si l on veut traduire le sujet de ce colloque en termes de politiques publiques il s agit du droit l initiative Laurent
5. augmenter leur pouvoir d agir m me s il est difficile de le d montrer Car les femmes dans la sph re de l ESS d veloppent des comp tences qui ne sont pas reconnues dans les espaces traditionnels tr s masculinis s Entre l tat et l conomie de march le tiers secteur promeut des relations conomiques informelles ph nom ne qui conjugue une face positive la capacit d initiative de ce secteur et une face n gative l incitation au d sengagement de l tat Mais globalement les mouvements de l ESS sont m rs aujourd hui pour promouvoir des espaces publics alternatifs Madeleine Hersent Changer les politiques publiques Deuxi me intervenante de cette ouverture pl ni re mais premi re s exprimer en direct du S nat la pr sidente de l ADEL et co fondatrice du MES part d un constat simple dans notre pays seule la cr ation d entreprise est reconnue et pas la cr ation d activit ce qui rend l entrepreneuriat collectif plus insaisissable R sultat les initiatives men es dans le champ de l conomie sociale et solidaire semblent condamn es l exp rimentation permanente alors qu elles ne cessent de faire la preuve que cela fonctionne L ADEL a t cr e au d but des ann es 1980 Pourtant trente F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles ans plus tard force est de constater que nous n avons pas r ussi changer les p
6. conomique part enti re Sans doute ce d calage est il d en partie des moyens inadapt s Que ceux ci soient d ordre juridique difficult trouver des statuts adapt s entre l association et la coop rative financier probl mes d acc s au financement ou de ressources humaines difficult faire reconna tre des formations et un accompagnement adapt s des femmes entrepreneuses dans l ESS Pour s en sortir il faut sans doute mettre en uvre de vraies strat gies de d veloppement sensibiliser les r seaux d accompagnement de la cr ation d entreprise la cr ation d initiatives solidaires par des femmes et mettre en place des incubateurs afin de mieux travailler en amont F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Isabelle Gu rin Entre opportunit s de transformation sociale et fragilit s L intervention d Isabelle Gu rin Vu l extraordinaire diversit des pratiques il de faut historiciser les initiatives afin de les remettre dans leur contexte recherche pour le d veloppement chercheuse I IRD Institut s appuie sur l ouvrage collectif Isabelle Gu rin Directrice de recherche l IRD qu Isabelle Gu rin a coordonn avec Laurent Fraisse Femmes conomie et d veloppement de la r sistance la justice sociale aux ditions Eres IRD Un livre qui sort du cadre fran ais puisqu il repose sur des tudes de cas dans diff rentes r gions d
7. formation pour qu elles puissent d velopper politique de la Ville et de l ESS cr ation Une autonomie progressive de leur projet local sensibilisation des acteurs de la d un cadre conventionnel ad hoc sur la Ang lique Rose dur e mise en place d un comit de D l gu e g n rale de l ADEL pilotage F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Il s agit en fin de compte de proposer un cadre favorable pour accompagner les collectifs de femmes dans la dur e type indicateur Laurent Thuvignon Basculer du b n volat au projet professionnel la fois pr sident d une SAS et g rant d une Scop Laurent Thuvignon est un entrepreneur atypique cheval entre le monde de l conomie classique et celui de l ESS Apr s avoir t charg d une action de formation sur l entrepreneuriat notamment f minin dans les territoires de la politique de la Ville il conclut qu il n est pas si facile que cela de trouver dans les quartiers populaires des initiatives f minines se revendiquant clairement de l conomie sociale et solidaire Ces femmes ont une tr s forte Ceux qui accompagnent et croient savoir ne sont souvent pas eux m mes des entrepreneurs L expert c est celui qui veut Laurent Thuvignon Ce qui est faire et pas celui qui dit ce qu il faut faire indispensable pour elles c est de rester sensibilit l utilit sociale poursuit Laurent Thuv
8. le de France dans des cr ches des Fondatrice et g rante de Nett Bio maisons de retraite etc Nett Bio a galement travaill la r habilitation de 800 logements sociaux en 2013 avant qu ils ne soient de nouveau lou s Elle rappelle que son entreprise volue dans un univers hyper concurrentiel Pour se distinguer elle a donc postul des Prix et en a gagn plusieurs notamment la Palme Verte du d veloppement durable 2012 et le Prix Cr atrice d avenir 2011 De m me elle a obtenu la charte Qualit confiance en 2011 En ce qui concerne la cr ation de son entreprise Ndella Diakhat raconte qu elle est pass e par toutes les tapes r alisation d un business plan soutien du r seau Initiative France via un pr t d honneur puis celui de Garance pour une garantie de pr t ce qui a permis de faire effet de levier aupr s des banques Un suivi a t effectu tout au long du lancement avec des comptes rendus et des tableaux de bord envoy s ces partenaires ce qui a permis dans un second temps d obtenir de l argent pour le d veloppement l issue de son intervention Ndella Diakhat pose une question Dans l ESS il y a F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles beaucoup de subventions pour les associations et les fondations mais pour les entreprises y a t il quelque chose Et si oui quels sont les crit res Corinne Antoni Un parcours du combatt
9. souligne aussi que la mise en r seau ne se r duit pas la question de savoir comment faire c est aussi un enjeu en soi Et de ce point de vue les collectivit s territoriales ont un vrai r le jouer Un r le d animation pas un pouvoir descendant Revenant sur la situation actuelle de l conomie sociale et solidaire Patricia Andriot souligne l ampleur des d fis relever on ne surmontera pas la crise en retrouvant la croissance mais en changeant de paradigme conomique Il faut donc installer une pluralit des mod les conomie collaborative conomie contributive etc Reconna tre la place des femmes dans l ESS contribue ce changement de mod le L autre probl me que rencontre aujourd hui l conomie sociale et solidaire c est celui de sa cr dibilit et de sa l gitimit Certaines collectivit s territoriales en viennent reconna t Patricia Andriot payer pour avoir une vitrine de l ESS alors que c est un mod le auquel gt Entreprendre au Plurielles elles ne croient pas vraiment L lue r gionale conseille pour sortir de cette contradiction de participer toutes les instances conomiques dures J essaie d tre pr sente dans tous les groupes de travail y compris ceux sur les fonds structurels europ ens ou sur les contrats de plan tat r gion Des tensions aujourd hui accentu es par la contradiction entre court et long terme comme on
10. entreprise sociale Socio conomiste l Universit catholique de Comment parvenir un secteur autonome port par les femmes et susceptible de faire basculer les cadres que ce que l on peut retenir dans la recherche dominants Louvain Belgique Florence Degavre souligne de financement c est cette volont Florence Degavre d encastrer l utilisation de l argent dans une Socio conomiste au Cirtes d marche de d veloppement durable Elle Universit catholique de Louvain remarque galement que les cr atrices d entreprise vont collecter des financements du c t de leurs connaissances du quartier des territoires ce qu elle nomme les ressources r ciprocitaires Elle a not des strat gies tr s fines de recherche de financement imbriquant plusieurs logiques celle de se pr senter des Prix celle d avoir recours un homme comme faire valoir celle de rester sur la cr te ce qu exprime la notion de bankable et la logique de bricolage consistant au d tournement des dispositifs Elle a bien compris aussi la dimension de parcours du combattant Du c t de l offre subsiste une grande frilosit des banques investir dans des projets port s par des entrepreneuses Florence Degavre a relev deux d fis Du point de vue des connaissances elle estime qu il F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles serait int ressant d avo
11. est dans une crise court terme les collectivit s n osent pas mettre beaucoup d argent pour soutenir des innovations dont on a pourtant besoin long terme Cela dit tout n est pas n gatif les choses Crest ou niveau des bassins de vie que les bougent on est sur des lignes de cr te gens se connaissent c est l que le faire ensemble peut d passer les cloisonnements poursuit Patricia Andriot Elle plaide pour habituels un triptyque transversalit territorialit Patricia Andriot exp rimentation Transversalit Vice pr sidente du RTES puisqu il ne faut pas laisser l ESS s enfermer dans un secteur marginal Territorialit puisque c est au niveau des bassins de vie que les gens se connaissent c est l que le faire ensemble peut d passer les cloisonnements habituels Exp rimentation ce qui veut dire que les cahiers des charges doivent int grer le droit l erreur et ne pas d crire pr cis ment l avance ce qu on va faire Un enjeu complexe tant il est vrai qu l heure actuelle chaque euro d pens doit tre justifi Aur lie Foltz D crypter la cha ne de l accompagnement Charg e de la mise en place du DLA nouveau Je n avais pas identifi jusqu ici de r seaux sp cifiques femmes mais ils peuvent contribuer questionner la place Aur lie Foltz pr sente ce centre de ressources ges femmes dans l ESS dispositif local d appui
12. faut les cr er par un travail conjoint entre le minist re des Droits des femmes et le minist re de l Economie sociale et solidaire Jean Louis Laville Distinguer ESS et social business Sociologue et conomiste professeur au Conservatoire National des Arts et M tiers Jean Louis Laville affirme que l on se trouve aujourd hui dans un d ni de d mocratie II n y a plus de reconnaissance des initiatives solidaires D apr s lui on voit se fermer les r seaux les uns apr s les autres dans les quartiers Car les initiatives solidaires de femmes apparaissent comme insupportables Pour plusieurs raisons et notamment du fait qu elles sont incompatibles avec l imaginaire productiviste La deuxi me raison est qu il est tr s difficile de penser ensemble la sph re conomique et la sph re politique Ainsi le d veloppement des services la personne s est fait sans r fl chir la cr ation d emplois de qualit la fois pour les salari s et pour les usagers II y aurait des secteurs f minins comme par hasard qui par nature offriraient un travail de serviteur et la soci t de services serait forc ment une soci t de serviteurs En fait tout F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles d pend de la mani re dont la collectivit investit ces nouveaux secteurs et ne se contente pas d tre obs d e par la volont de cr er des emplois court
13. la scolarit cr ation d un site d di aux d marches des candidates la cr ation accompagnement et acc s au financement facilit s formation des acteurs cr ation d un observatoire de l entrepreneuriat f minin F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Magalie Saussey Poser la question du rapport au pouvoir Socio anthropologue au Cirtes Centre interdisciplinaire de recherche Travail tat et Soci t de l Universit catholique de Louvain Belgique Magalie Saussey m ne actuellement une recherche qui porte notamment sur les facteurs d mancipation des femmes dans les organisations de l conomie sociale et solidaire Si on ne prend pas en compte le genre on manque quelque chose de fondamental dans l tude du fonctionnement de l ESS affirme d entr e de jeu la chercheuse Elle commence par donner sa d finition de cette notion de genre qui suscite tant de d bats aujourd hui Un syst me de normes et de valeurs in galitaire et hi rarchis entre les sexes Elle s interroge ensuite sur les raisons de la sur repr sentation des femmes dans l ESS une r alit empirique encore ignor e de beaucoup Pour les uns c est parce qu elles auraient un ancrage plus fort dans la famille que les femmes s orienteraient davantage vers les emplois propos s par l conomie sociale et solidaire d autant que ce march serait moins discriminant vis vis d elles pou
14. mixit des m tiers avec un plan destin augmenter la proportion des femmes dans dix secteurs dont les services la personne Le minist re a insist pour que soit inscrit dans la loi sur l ESS l objectif de parit au sein du Conseil sup rieur de l ESS et soutient financi rement la constitution d un annuaire d expertes dans l ESS Concernant les cr ations d entreprise le minist re des Droits des femmes s est fix l objectif de passer de 30 40 de femmes parmi les entrepreneurs d ici 2017 avec le plan Entrepreneuriat au f minin Sur l acc s aux financements le FGIF a augment de 11 en 2013 Soit 2 500 emplois sauvegard s ou cr s Enfin Nathalie Tournyol du Clos a retenu l id e de guichet unique voqu e plusieurs fois au cours de cette journ e pour simplifier les d marches des cr atrices d entreprises Patricia Andriot Les lus peuvent tre des anticipateurs Vice pr sidente de la R gion Champagne Ardennes et vice pr sidente du RTES R seau des territoires pour une conomie solidaire Patricia Andriot rappelle que l on se trouve devant deux mod les diff rents l ESS et l conomie classique L enjeu est de d passer ce mod le dual pour aller vers une transformation du paysage conomique par leur coexistence La place des femmes dans l ESS ouvre peut tre la voie vers ce d placement affirme t elle Pourquoi y a t il proportionnellement plus de femmes dans l E
15. r gional pour L Atelier francilien pour l ESS Nous servons de gare Aur lie Foltz d a guillage pour les cr ateurs les L Atelier accompagnateurs et les collectivit s locales Dans cette r gion capitale les entrepreneuses se trouvent confront es un vrai magma de r seaux d acteurs de conf d rations qui finissent par rendre parfois incompr hensible le paysage de la cr ation d activit s La premi re mission d Aur lie Foltz consiste donc d crypter cette cha ne de l accompagnement Il lui arrive de dresser ses interlocuteurs F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles une cartographie des diff rents types de r seaux Elle reconna t ne pas savoir identifi jusqu ici de r seaux sp cifiques femmes mais ajoute aussit t que ceux ci peuvent contribuer questionner la place des femmes dans l ESS un enjeu essentiel ses yeux 5 Troisi me table ronde Les l ments facilitateurs le financement Ndella Diakhat voluer dans un univers hyper concurrentiel Fondatrice et g rante de la soci t Nett Bio Dans l ESS il y a beaucoup de subventions pour les associations et les fondations mais pour les entreprises y a intervient dans le nettoyage en utilisant des t i quelque chose Ndella Diakhat pr sente son entreprise elle produits 100 bio aupr s de collectivit s 7 Ndella Diakhat locales d
16. sentent 64 des salari s elles ne sont que 52 des associ s et le Conseil F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles F vrier 2014 Les travaux du Labo d administration compte aujourd hui moiti d hommes et moiti de femmes Notre organisation attire les femmes et favorise l empowerment mais nous ne sommes pas l abri des in galit s de la soci t Reste un atout ind niable La force du collectif autour d un projet mancipateur pour tous les hommes comme les femmes Coopaname Oxalis et un laboratoire de recherche de l universit Paris Diderot viennent de lancer la Notre organisation attire les femmes et favorise l empowerment mais nous ne sommes pas l abri des in galit s de la soci t Catherine Bodet Associ e de Coopaname manufacture coop rative une recherche action sur la d mocratie conomique et l accompagnement entre pairs Car dans une CAE nous sommes tous la fois accompagn s et accompagnants conclut Catherine Bodet Patricia Andriot Plaider pour exp rimentation un triptyque transversalit territorialit Vice pr sidente de la R gion Champagne Ardenne et vice pr sidente du RTES R seau des territoires pour une conomie solidaire Patricia Andriot rappelle le r le de ce dernier Donner la valeur de l exemple afin d viter que chacun veuille r inventer l eau ti de Elle
17. terme Selon Jean Louis Laville la mani re dont est abord e l conomie sociale en consid rant l ensemble des initiatives comme des entreprises sur le march ne permet pas de rendre compte de la sp cificit des initiatives solidaires de femmes particuli rement dans le domaine du care Deux types d analyses ont cependant permis d avancer vers la reconnaissance de ces initiatives la th orie f ministe avec l articulation des sph res de la production et de la reproduction et la th orie sur l conomie solidaire qui a montr qu il ne s agissait pas d entreprises sur le march mais d une combinaison des principes de march de redistribution et de r ciprocit Or les r seaux d aide la cr ation d entreprise ne font aucun travail sur le business model sp cifique des initiatives solidaires de femmes Si ces lieux ferment ce n est pas parce que les femmes seraient de mauvaises gestionnaires mais parce que la seule solvabilisation par l auto financement sur le march ne suffit pas Mettant en garde contre la tentation Aujourd hui nous sommes confront s un nouvel quilibre entre tat march et soci t civile Ce nouvel quilibre appelle d une seule lutte contre la pauvret Jean Louis conomie v ritablement plurielle Celle ci ne pourra pas advenir en confondant cr ation d entreprise et initiatives solidaires de normes entre conomie sociale et femmes d
18. Fraisse montre qu il faut la fois tre une entrepreneuse et tre une entrepreneuse c est tre une combattante et tre en capacit de pouvoir r pondre l ensemble des dispositifs existants Mais est ce l unique voie de l initiative interroge t il Le mot initiative n entre dans aucune case C est un projet qui a une forme ind termin e Car les initiatives solidaires de femmes combinent une dimension conomique de production mais aussi une dimension politique de visibilit et de place des femmes et des l ments de redistribution Laurent Fraisse souligne qu on est entrepreneure non seulement parce qu on peut avoir une approche en termes de prix mais aussi parce qu on est en capacit de garder une confiance dans ses r seaux de proximit Il ajoute le droit l initiative ne doit pas se r duire au droit d entreprendre Deuxi me question soulev e au cours de 1e droit l initiative ne doit pas se r duire au cette journ e Comment cr er de droit d entreprendre l intelligence dans les politiques Laurent Fraisse transversales Laurent Fraisse a Socio conomiste au Crida observ des parall les entre les politiques de l ESS les politiques des droits des femmes la politique de la ville et celle du d veloppement durable Selon lui on se situe dans une tension entre d une part des soutiens notamment de collectivit s locales des initiatives d exp rimentations et d
19. SS interroge Patricia Andriot Deux types de r ponses sont possibles Soit par un m canisme de rel gation parce qu elles trouvent moins de place ailleurs et sont tr s concentr es dans le secteur des services aux personnes Soit parce que l ESS est un lieu d mancipation pour les femmes J ai envie de retenir l hypoth se de l mancipation M me si je ne suis pas na ve Patricia Andriot retient que les initiatives de femmes dans l ESS soul vent deux d fis la cr dibilit et la p rennit des projets En ce qui concerne la cr dibilit c est encore F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles beaucoup une affaire d inconscient collectif De ce point de vue les lus ne sont pas l pour g rer et accompagner a posteriori des transformations soci tales On peut aussi tre des anticipateurs Par cons quent Patricia Andriot estime qu il ne faut pas sous estimer l importance de la parole politique surtout en p riode de mutation plus que de crise pour donner de la perspective Les politiques ont des outils pour cela comme les sch mas r gionaux de l innovation ou de d veloppement conomique Les lus peuvent aussi pousser les r seaux comme les Chambres de commerce et d industrie prendre en compte l ESS C est aussi le politique qui peut aider la simplification administrative On a un vrai r le jouer pour casse les freins et faire plus de transve
20. acer c est sous forme d un entretien t l phonique qu elle a transmis son message sur la question du jour en guise d introduction la s ance pl ni re du matin Nancy Fraser B tir une alliance entre mancipation et protection sociale Interrog e sur la question de savoir comment articuler r flexion th orique et engagement militant Nancy Fraser commence par affirmer qu elle se consid re elle m me comme une th oricienne sociale critique engag e pour la transformation mancipatrice Mais elle ajoute qu il y a toujours une certaine tension entre le travail intellectuel et l activisme Et donc qu il est important de garder ces deux plans s par s On ne doit pas tre guid par l activisme dans son travail intellectuel et vice versa Dans les ann es 1960 1970 il y avait une communication facile entre les deux sph res apr s c est devenu beaucoup plus difficile Les intellectuels de la nouvelle gauche selon la philosophe am ricaine se sont professionnalis s acad micis s Et l activisme est devenu un peu d th oris On entre peut tre dans un troisi me temps o th orie et action pourront nouveau se connecter tout en s interrogeant mutuellement Une deuxi me question porte sur le fait de savoir si l mancipation peut se construire ind pendamment de la marchandisation et de la protection sociale Nancy Fraser rappelle que Karl Polanyi a th oris ces deux p
21. ant Fondatrice et g rante de l entreprise d insertion Bativie sp cialis e dans le second uvre du b timent Corinne Antoni raconte son parcours psychologue de formation elle s est rendu compte au fil de ses consultations que les gens avaient besoin d un projet de vie Elle a ainsi cr ainsi la notion de handicap social et s est investie dans l insertion par l activit conomique IAE d abord en cr ant un chantier d insertion en Seine Saint Denis Appel e dans les Yvelines elle cr alors l association VIE qui envoie des jeunes sur des chantiers internationaux Elle m me se forme au m tier du b timent dans le m me temps Puis pour continuer faire vivre l association la transforme en entreprise d insertion Corinne Antoni expose ensuite les tapes C est un parcours du combattant Il faut x la fois avoir la capacit crire demander rechercher des capitaux et entreprise Pendant un an elle a labor le ges associ s C est tr s long qu elle a franchies pour lancer cette business plan avec l aide du Groupement Corinne Antoni d entrepreneurs accompagn s Fondatrice et g rante de Bativie individuellement Geai de Paris puis s est tourn e vers Initiative France a obtenu le Prix de l entrepreneuriat f minin qui lui a permis de gagner 10 000 euros a galement eu le soutien de Garance 20 000 euros et un pr t bancaire Soit un total de 50 000 euros C est un p
22. arcours du combattant Il faut la fois avoir la capacit crire demander rechercher des capitaux et des associ s C est tr s long t moigne t elle II faut le dire ils ne vous donnent de l argent que si vous tes bankable Par la suite Corinne Antoni s est tourn e vers le Conseil r gional qui lui a attribu un pr t l investissement de 30 000 euros et a obtenu l agr ment d entreprise d insertion La structure est devenue une SARL pour r pondre la demande de la direction du travail de s inscrire dans l conomie de march Elle rappelle que la direction du travail subventionne chaque quivalent temps plein ETP hauteur de 10 000 euros pour les F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles emplois d insertion qu elle a aussi pu b n ficier d emplois tremplin et de petits fonds compl mentaires notamment du Fonds d partemental d aide l insertion du Conseil g n ral et de la Fondation Macif II faut tre dans une d marche conomique et dans une d marche d insertion la fois Par ailleurs elle souligne la difficult particuli re d tre une femme dans les m tiers du b timent Elle rappelle en conclusion la difficult faire vivre l entreprise au quotidien tout en continuant chercher des fonds Dominique Picard Soutenir davantage de femmes entrepreneures Adjointe au p le Agir pour l emploi au sein du d partem
23. autre part des services sociaux en situation de forte rationalisation en p riode de restrictions budg taires Enfin Laurent Fraisse rel ve que les changes de la journ e ont illustr diff rentes mani res qu avaient femmes de s investir dans l ESS travailler diriger entreprendre F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Et il lui semble que les politiques publiques abordent ces diff rents statuts avec des approches un peu trop cloisonn es Au regard des diff rentes formes d invisibilit que subissent les femmes il faudrait pourtant changer de braquet et prendre bras le corps l ensemble de ces questions conclut il En conclusion Magalie Saussey s est f licit e de la parfaite collaboration entre les quatre organisations et r seaux qui ont organis ce colloque et l ont co construit ensemble Et a remerci Viviane Pr vost ADEL Laure Wiedemann et toutes les b n voles de ADEL et du Labo de l ESS qui ont contribu la r ussite de cette journ e F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Pour tout renseignement sur cette publication ou pour plus d informations contactez Le Labo de l ESS 195 boulevard Saint Germain 75007 Paris T l 01 58 50 74 60 Site internet www lelabo ess org courriel contact lelabo ess org Association loi 1901 Siret 524 585 569 00022
24. ctive Cela peut para tre caricatural mais on est en permanence dans la tension entre ces deux mod les justifie t elle Revenant ensuite sur la notion de r seaux elle emprunte une d finition au Centre d tudes des mondes modernes et contemporains Les r seaux ce sont toutes les relations entre individus de la sph re familiale aux groupes de pression en passant par les diff rentes formes d engagement et d action politique Josette Combes rel ve la grande diversit des r seaux f ministes d fense des droits des femmes r habilitation de leur image lutte contre les violences parit au travail et dans la sph re politique accompagnement de la cr ation d activit s lutte contre la pr carit soutien la reconnaissance de soi et ouverture des possibles acc s aux droits et la culture solidarit Nord Sud etc Heureusement ces r seaux s entrecroisent parfois ce qui donne lieu des formules innovantes Ainsi les r seaux d accueil des femmes victimes de violences contribuent g n rer des cr ations d activit s Le premier r le des r seaux c est de faire comprendre aux femmes que c est possible car d autres l ont d j fait rappelle Josette Combes Et c est aussi l mulation la mise en contact avec d autres initiatives car on ne peut pas r ussir seule dans l ESS on travaille toujours en commun avec d autres Exemple d une mula
25. e t elle Dominique Picard rappelle que les principaux financeurs de ces pr ts d honneur sont les collectivit s locales Elle cite galement le dispositif Nacre le Fonds de garantie l initiative des femmes FGIF distribu par Initiative France et France Active un dispositif d velopp par France Active intitul Cap jeunes femmes pour les femmes de moins F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles de 26 ans ainsi que l ARCE Aide la reprise ou la cr ation d entreprise notamment pour les Scop 25 plans d action r gionaux lanc s depuis 2012 dont certains comportent des fonds de pr ts d honneurs sp cifiques pour les femmes ses yeux les femmes sont plus sensibles Plus on monte vers des entreprises forte cr ation d emplois et moins on au fait d entreprendre collectivement C est trouve de femmes certainement pour cette raison qu elles sont Dominique Picard Adjointe au p le Agir pour l emploi et d emploi CAE Mais comment tre au de la Caisse des d p ts majoritaires dans les Coop ratives d activit courant de toutes les aides que l on peut avoir reconna t elle Tout ce qui peut permettre de mieux se conna tre d tre mieux coordonn es de proposer un parcours aux cr atrices d entreprise qui soit plus clair tout cela est tr s important conclut elle Florence Degavre Mettre en place un business plan de l
26. e vie au travail avertit Catherine Bodet Les coop ratives d activit et d emplois rappelle t elle se sont cr es contre l injonction faite aux ch meurs de cr er leur entreprise donc comme une alternative l entrepreneuriat individuel D ailleurs m me si les salari s associ s qui viennent Coopaname se r mun rent en fonction de leur chiffre d affaires beaucoup ne sont pas dans une posture d entrepreneurs mais cherchent plut t travailler autrement et rompre avec le lien de subordination salarial Dans une CAE on trouve une vraie libert dans le travail notamment dans l organisation du travail Chacun fait comme il veut sans contr le d une quelconque hi rarchie Une absence de contraintes qui facilite l articulation avec la vie personnelle familiale ou militante Ce mod le qu Coopaname nous appelons de plus en plus mutuelle de travail est il plus favorable aux femmes interroge Catherine Bodet Sans doute la dimension collective attire t elle plus facilement les femmes elles sont plus de 60 des salari s Coopaname contre 27 en moyenne dans les Scop Mais le premier rapport de situation compar e entre hommes et femmes r alis l an pass dans cette coop rative d activit et d emplois montre que les in galit s traversent les fronti res de la CAE Ainsi les femmes de Coopaname se r mun rent en moyenne 5 de moins que les hommes Alors qu elles repr
27. econna t elle d embl e Il faut sans cesse inventer exp rimenter m me si ces m thodes exp rimentales ont fait leurs preuves depuis plus de trente ans Ang lique Rose soutien la compl mentarit des deux approches accompagner les projets d conomie solidaire en tenant compte de leur dimension collective et des situations individuelles des femmes Les priorit s consistent faire de l interm diation entre les collectifs de femmes et les dispositifs publics existants et assurer la formation des femmes pour qu elles puissent d velopper une autonomie progressive dans leur projet Ce n est pas de l insertion par l activit conomique puisque les femmes veulent rester ma tresses de leur propre activit Le d fi consiste r ussir l articulation entre trois dimensions compl mentaires du projet le point de vue des femmes elles m mes renforcement de la dimension collective prise en compte des probl matiques individuelles de chacune mise en uvre de formations adapt es laboration d un mod le conomique viable celui du territoire mobilisation des ressources et acteurs locaux ancrage de l accompagnement sur des espaces sociaux interm diaires mise en place d un comit de suivi celui de la co construction des 4 priorit s consistent faire de politiques publiques soutien politique l interm diation entre les collectifs de femmes et les dispositifs publics et assurer leur
28. elle a eu de la chance car le principal probl me des femmes qui veulent monter une activit solidaire c est qu elles ressentent le besoin d un accompagnement mais ne savent pas quelles portes frapper De ces r unions va na tre le projet de l association CIP20 L ADEL va aussi permettre aux co fondatrices de CIP20 de rentrer en contact avec beaucoup d associations du quartier commencer par les centres sociaux Et les soutiens commencent se multiplier les bailleurs sociaux Paris Habitat la RIVP la D l gation la politique de la ville et l int gration de la Ville de Paris ou encore Cuisine mode d emploi s cole de cuisine gratuite dans le 20e chez qui Bahia a fait sa formation Tous ces appuis ont permis d obtenir un local pour d marrer l activit Le probl me c est qu il y a encore beaucoup de travaux r aliser et que cela revient cher F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Ang lique Rose Accompagner les collectifs sur la dur e D l gu e g n rale de l ADEL Agence pour le d veloppement de l conomie locale Ang lique Rose est intervenue directement dans l accompagnement du projet CIP20 avec le soutien de la Ville de Paris Son t moignage vient donc apporter un autre point de vue celui de Bahia Bachir Entre l conomique et les initiatives de femmes nous sommes dans des activit s qui ne rentrent pas dans les cases habituelles r
29. ent D veloppement conomique et conomie sociale et solidaire de la Caisse des d p ts et consignations CDC Dominique Picard pr sente les dispositifs mis en place par la CDC pour soutenir les cr ations d entreprises par des femmes Dans un premier temps elle rappelle que la Caisse g re le Programme investissement d avenir ESS PIA ESS et qu elle a sign en 2006 puis en 2012 une convention triennale pour soutenir l entrepreneuriat f minin La convention de 2012 fixe aux r seaux l objectif d accompagner 40 de femmes La CDC est par ailleurs partenaire d acteurs sp cialis s comme Forces femmes la F d ration Pionni res Action elles ainsi que de r seaux g n ralistes comme l Adie France Active et Initiative France qui ne touchent aujourd hui que 8 des cr ateurs d entreprise Ensuite Dominique Picard d crit les dispositifs que soutient son d partement de la CDC Elle rappelle au pr alable que la moyenne d ge des cr atrices d entreprise est entre 45 et 50 ans Ainsi la CDC soutient soit du micro cr dit via l Adie soit des pr ts d honneur qui sont obligatoirement coupl s des pr ts bancaires Pour ces derniers la CDC travaille l encore avec l Adie avec Initiative France et le R seau entreprendre Mais Dominique Picard souligne que le R seau entreprendre ne touche aujourd hui que 15 de femmes Plus on monte vers des entreprises forte cr ation d emplois moins on trouve de femmes affirm
30. ignon dans leur quartier Mais aussi de cr er G rant de Scop aires une dynamique de r seaux pour attirer d autres gens et ne pas travailler toutes seules Autre sp cificit de ces initiatives l app t du gain n est pas une motivation essentielle pour ces femmes Elles veulent surtout lancer leur projet Quitte le faire en b n voles L un des r les de l accompagnement pourrait tre de les faire basculer du b n volat au projet professionnel Mais ce n est pas facile c est comme si elles consid raient qu elles ne le m ritaient pas estime t il Selon Laurent Thuvignon l accompagnement devrait changer de posture dans les prochaines ann es Ceux qui accompagnent et croient savoir ne sont souvent pas eux m mes des entrepreneurs L expert c est celui qui veut faire et pas celui qui dit ce qu il faut faire F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Marie Dominique de Suremain D passer le mod le du salariat Experte genre femmes du Sud et d veloppement l Afed Association femmes et d veloppement Marie Dominique de Suremain commence par rappeler que son domaine d tudes se situe davantage au Sud qu au Nord tout en voyant quelques rapprochements Elle commence par rappeler que les projets port s par les femmes dans l ESS ne rentrent dans aucune case ce qui du coup suscite bien des contradictions Pour les d passer il faut sans do
31. ir une sorte de business plan de l entreprise sociale un outil concret qui interrogerait la combinaison entre les ressources marchandes et les ressources non marchandes et comporterait une mesure de l impact sur le bien tre des travailleurs D autre part se pose la question de comment parvenir un secteur autonome port par les femmes et susceptible de faire basculer les cadres dominants Le d bat avec la salle Pendant l change avec la salle la d put e Fan lie Carrey Conte qui est une des rapporteures pour avis de la loi ESS actuellement en discussion au Parlement prend la parole Il y a vraiment une r flexion mener pour savoir comment mieux accompagner ces projets insiste t elle Elle a elle m me remarqu que dans les quartiers de politique de la ville de sa circonscription 20e arrondissement de Paris l entrepreneuriat collectif des femmes est un enjeu majeur Elle appelle de ses v ux la cr ation de guichets uniques ou du moins de portes d entr e mieux identifi es pour simplifier les d marches Une participante rench rit sur ce sujet en demandant s il serait possible d laguer la partie administrative Corinne Antoni de Bativie r pond qu il est n cessaire d all ger les d marches administratives apr s le d marrage pour permettre aux entreprises de survivre au del de la cr ation Et Dominique Picard de la Caisse des d p ts et consignations insiste sur le fait que les r p
32. ment co organisateur des tats g n raux de l conomie sociale et solidaire est membre fondateur du RIPESS R seau intercontinental de promotion de l ESS Europe Prenant pour r f rence le Dictionnaire universel des cr atrices de 1300 pages qui vient de de para tre aux ditions Des Femmes Josette Combes explique l invisibilit f minine par le fait que l Histoire n a cess de masquer les initiatives port es par les femmes Si on fait merger le travail gratuit elles accomplissent pourtant les deux tiers du travail mondial mais ne touchent que 10 des revenus et ne poss dent que 2 de la propri t Les femmes sont galement sous repr sent es dans toutes les sph res du pouvoir et victimes d un f minicide qui se perp tue La repr sentante du MES donne ensuite sa d finition de l ESS en opposition avec l conomie classique sur quatre points F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles sur le plan de la distribution des pouvoirs l ESS se caract rise par la parit et la d mocratie participative sur celui de la structure de production par les r seaux l intelligence collective et la coop ration sur celui de la r partition des profits par un revenu minimum garanti mais aussi un revenu maximum autoris et des services sociaux universels sur celui de la reconnaissance sociale par la valorisation de l utilit colle
33. ment aux entreprises Elle souligne ensuite le manque de parit actuelle au Conseil sup rieur de l ESS et se r jouit que le minist re des Droits des femmes se prononce en faveur de cette parit car les choses ne changeront pas naturellement si F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles on ne pousse pas en ce sens Madeleine Hersent plaide ensuite pour une Puisque l ESS n entre pas dans les cadres tablis il faut les cr er par un travail conjoint entre le minist re des Droits des mani re d innerver l conomie de march femmes et le minist re de l Economie sociale et solidaire conomie plurielle I faut que l ESS soit une Or aujourd hui les grands r seaux d accompagnement ne soutiennent que Madeleine Hersent l conomie de march Le jeudi suivant la Pr sidente de l ADEL ministre des Droits des femmes Najat Vallaud Belkacem doit intervenir au Salon des entrepreneurs elle esp re que l on entendra parler de l ESS et que celle ci aura droit de cit dans ces dispositifs Elle revient ensuite sur ce qui a t dit dans la matin e L ESS n entre pas dans les cases Il y a un probl me de reconnaissance des initiatives D ailleurs on dispose de peu de chiffres On le dit depuis trente ans Mais aujourd hui il faut rentrer dans des cases sinon on est mort Et Madeleine Hersent de conclure Puisque l ESS n entre pas dans les cadres tablis il
34. mentation permanente et n a pas trouv de financements publics p rennes Le client lisme Marseille nous a tu es poursuit la fondatrice Le bottom up a ne marche pas a descend beaucoup mais a ne remonte pas Aujourd hui les femmes de Marseille sont tr s d sappoint es de voir dispara tre cette initiative qui a fait ses preuves Il n y a pas de r elle politique d empowerment des femmes conclut Sophie Kardous Bahia Bachir Une porte d entr e vers les associations locales Co fondatrice de l association CIP20 ze principal probl me des femmes qui veulent Citoyennes interculturelles Paris 20e Monter une activit solidaire c est qu elles ressentent le besoin d un accompagnement mais qui a lanc un restaurant traiteur ne savent pas quelles portes frapper solidaire dans cet arrondissement Bahia Bachir parisien Bahia Bachir commence par Co fondatrice de l association CIP20 rappeler son propre itin raire Apr s pas mal d ann es de petits boulots je voulais trouver un emploi stable Sa passion c est la cuisine Justement son conseiller P le Emploi lui parle d une prochaine r union dans le 20e arrondissement de Paris avec des femmes qui veulent monter des restaurants des boutiques de bijoux ou des activit s de m nage Bahia s y rend et y fait la connaissance de l ADEL L ADEL a fait toutes les d marches pour que je puisse suivre une formation Elle reconna t qu
35. nomie sociale et solidaire Les donn es sont difficiles tablir car les associations ne sont prises en compte que lorsqu elles sont employeuses et cette donn e n est pas indiqu e au moment de leur cr ation Une chose est s re Les femmes sont proportionnellement plus nombreuses dans l ESS que dans l conomie traditionnelle y compris au niveau de l encadrement ajoute Dominique Mentha Quelles sont les principales difficult s Les femmes sont confront es la dispersion de l information elles ne se sentent pas pleinement l gitimes et prouvent plus de Ily a beaucoup de d perdition entre le difficult s s immiscer dans les r seaux professionnels rencontr es par ces entrepreneuses stade des intentions et le passage l acte a rappel Dominique Mentha Dominique Mentha ss femmes Sont confront es la Agence pour la cr ation d entreprise dispersion de l information elles ne se sentent pas pleinement l gitimes ce qui freine leur ambition et elles prouvent plus de difficult s que les hommes s immiscer dans les r seaux professionnels le r seautage se fait moins facilement pour elles Pour conclure la directrice l APCE voque le plan d entrepreneuriat f minin qui est en train d tre mis en place Objectif faire en sorte que 40 des cr ateurs d entreprise en 2017 soient des femmes Pour y arriver diff rents outils vont tre mobilis s sensibilisation d s
36. ntives qui participent cette rencontre Entreprendre au pluri elles co organis e par le Labo de l ESS le Mouvement pour l conomie solidaire MES le Cirtes Centre interdisciplinaire de recherche Travail tat et Soci t et l ADEL Agence pour le d veloppement de l conomie locale avec le soutien du minist re des Droits des femmes de la Caisse des d p ts et consignations et de fondations La question des entrepreneuses dans l ESS est pour les organisateurs du colloque un th me central proposer pour une politique publique affirme encore Fran oise Bernon ajoutant que le Cirtes publiera un num ro sp cial de ses Cahiers valorisant les interventions de cette journ e 1 Enjeux des initiatives des femmes en ESS et difficult s du croisement galit hommes femmes et ESS Madeleine Hersent pr sidente de l ADEL ouvre la rencontre en rappelant l intention originelle Montrer que les femmes entreprennent dans l conomie sociale et solidaire Et pour cela faire se croiser les paroles de chercheur e s d acteurs actrices et de repr sentant e s des pouvoirs publics Elle rappelle l invitation qui avait t faite Nancy Fraser philosophe et politologue am ricaine qui travaille la fois sur les femmes et sur les classes sociales Or souligne Madeleine Hersent les femmes qui cr ent des activit s solidaires souvent ne sont pas des notables pas des nanties Nancy Fraser n ayant pu se d pl
37. olitiques publiques Et c est une histoire qui perdure Ainsi l heure actuelle alors que le gouvernement met en place un plan en faveur de l entrepreneuriat f minin il faudrait qu il y ait une entr e ESS et reconna tre les initiatives solidaires Les initiatives men es par des femmes les initiatives men es dans le champ de l conomie sociale et solidaire semblent condamn es l exp rimentation permanente des potentialit s multiples et vari es Gjors qu elles ne cessent de faire la preuve que cela fonctionne dans l conomie sociale et solidaire ont r ponse des besoins non couverts capacit d entreprendre en collectif Madeleine Hersent valorisation des savoir faire articulation Pr sidente de l ADEL avec le d veloppement local dynamique interculturelle dans les quartiers sensibles Et les effets sur les femmes sont galement fort divers D veloppement des comp tences et des capacit s d insertion socio professionnelles empowerment et d veloppement des capacit s d agir meilleure gestion du temps entre vie familiale et vie professionnelle pr sence dans l espace public par la cr ation d espaces interm diaires Mais toute cette dynamique positive se heurte un certain nombre d obstacles et de freins difficult s rendre ces initiatives visibles et lisibles diversit des profils et des parcours r ticences des pouvoirs publics reconna tre l ESS comme un mod le
38. onses doivent tre trouv es dans les territoires Par exemple la r gion Nord a cr un quivalent de guichet unique Enfin Ndella Diakhat conclut Je suis persuad e qu il y aura du changement en termes d galit lorsque ce seront les femmes qui porteront les d cisions F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles 6 Quatri me table ronde Synth se perspectives propositions Nathalie Tournyol du Clos Renforcer la mixit des m tiers La Cheffe de service des droits des femmes au minist re des Droits des femmes explique que ce service dispose de 28 personnes Paris et de 140 dans les d partements Il est inclus dans la Direction g n rale de la coh sion sociale DGCS qui int gre aussi les services du ministre d l gu l ESS Beno t Hamon La DGCS soutient financi rement ce colloque nous n avons pas eu d h sitations Elle explique galement qu elle pr sente la parole de l tat notamment en l absence de la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud Belkacem L ESS est un moyen pour les femmes de Le minist re des Droits des femmes s est fix l objectif de passer de 30 40 de femmes parmi les cr ateurs d entreprise affirme t elle Avant de faire un bilan de la ici 2014 s int grer dans la cr ation d entreprise place des femmes dans l ESS aujourd hui Ce Nathalie Tournyol du Clos secteur est fortement f minis
39. preneuriat f minin au sein de l ESS Dominique Mentha Un plan d entrepreneuriat f minin La directrice Recherche d veloppement et professionnalisation l APCE Agence pour la cr ation d entreprise commence par rappeler quelques grands chiffres la France compte 63 millions d habitants pour une population active 18 64 ans de 41 millions dont 51 de femmes 13 millions de Fran ais es pensent cr er leur entreprise 34 des hommes et 24 des femmes ils ont t 538 000 franchir le cap en 2012 dont 32 de femmes contre 29 5 en 1978 soit environ 170 000 femmes cr atrices d entreprise dans l ann e ces entrepreneuses cr ent surtout des entreprises individuelles et exercent principalement dans les secteurs des services aux entreprises 18 du commerce et des services aux personnes F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles la proportion de femmes augmente sensiblement dans les professions lib rales experts comptables avocats m tiers du conseil 14 d entre elles taient au ch mage avant de cr er leur entreprise l entrepreneuriat constitue donc une voie de retour vers l emploi Leur objectif est souvent de cr er leur propre emploi souligne Dominique Mentha 46 des cr atrices d entreprise sont dipl m es de l enseignement sup rieur contre 54 des cr ateurs masculins Et en ce qui concerne l co
40. r les autres argument plus optimiste c est parce que les organisations de l ESS offriraient davantage de capacit s mancipatrices aux femmes Jusqu ici les f ministes se sont peu int ress es l conomie sociale et solidaire et vice versa On trouve des travaux sur le r le des femmes dans les mouvements sociaux ou sur leur place dans les entreprises capitalistes Mais les recherches acad miques consacr es l articulation entre genre et ESS sont tr s rares Et celles qui existent s int ressent surtout des questions micro comme le plafond de verre ou les discriminations salariales Pour Magalie Saussey le principal d fi pour penser la question de l mancipation est d ordre politique O s exerce le pouvoir par qui comment Quelles sont les conditions d acc s des femmes au pouvoir Et notamment au pouvoir de transformer leur propre situation d oppression Qu est ce que cela trouble en termes de genre qu une femme entreprenne dans l ESS Car souligne Magalie Saussey il ne faut pas penser que les femmes auraient le pouvoir d agir seules pour modifier leur situation L mancipation F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles des femmes ne peut pas s op rer dans un contexte o les modes de pouvoir et les rapports sociaux n ont pas chang Un dernier d fi est d ordre On trouve des travaux sur le r le des femmes dans les mouvements sociaux ou su
41. r leur place dans les entreprises capitalistes Mais les l autorit pour dire quoi Et de qui recherches acad miques consacr es l articulation entre genre et ESS sont tr s rares pist mologique Qui parle Qui a parle t on r sume Magalie Saussey Les f ministes ont beaucoup produit Magalie Saussey Socio anthropologue au Cirtes Universit genre d terminent l acc s et la Catholique de Louvain Belgique pour montrer que les normes de l gitimit de la parole publique Et la co production de savoirs partir de points de vue situ s vient heurter la pr tendue rupture pist mologique entre connaissance intuitive et connaissance savante La chercheuse prend l exemple d un r cent colloque sur l ESS o 13 des 14 intervenants taient des hommes pour montrer la n cessit de remettre en cause la norme masculine comme allant de soi y compris au sein de l conomie sociale et solidaire Le d bat avec la salle Durant un bref temps d change avec la salle trois questions sont pos es aux intervenantes Une participante demande quels sont les soutiens possibles pour cr er des coop ratives en Mauritanie tout en chappant au risque d instrumentalisation Madeleine Hersent lui conseille de se rapprocher des r seaux de la solidarit internationale Isabelle Gu rin ajoute qu il faut pr ciser quels sont les besoins de ces coop ratives Un tudiant pose la question de la place des
42. rojets celui de la marchandisation et celui de la protection sociale d ailleurs en lutte l un contre l autre mais il a gomm un F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles troisi me projet celui de l mancipation car toutes les luttes sociales ne sont pas toujours des luttes de classes Ce mouvement d mancipation inclut le f minisme le mouvement pour la suppression de l esclavage les mouvements anti colonialiste et anti raciste le mouvement LGBT lesbiennes gays bisexuels et transsexuels partir du moment o l on accepte cette r alit tripolaire on se rend compte que chacun des trois p les peut lutter contre les deux autres mais aussi interagir avec eux notre poque certains mouvements mancipateurs comme le f minisme ou la lutte LGBT sont entr s dans une liaison dangereuse avec la marchandisation affirme Nancy Fraser Il faut donc jeter les bases d une nouvelle alliance entre mancipation et protection sociale Interrog e sur la place des femmes dans 4 1 Ess recouvre un champ de pratiques plus l ESS la politologue am ricaine pr cise Ouvert aux femmes que les organisations de gauche ou les mouvements de travailleurs qu il s agit l d un champ de pratiques plus ouvert aux femmes que les Nancy Fraser Politologue am ricaine organisations de gauche ou les mouvements de travailleurs Ces exp riences permettent souvent aux femmes d
43. rsalit Dans cet objectif la r gion Champagne Ardennes a lanc un Laboratoire de l innovation politique D apr s elle la formation est aussi un levier important pour aller voir des partenaires et chercher des financements En ce qui concerne la p rennit des projets la q y a des activit s qui peuvent trouver leur mod le conomique sur le march et d autres qui sont d utilit publique donc Andriot souligne que l on a certes peu de jnaptes entrer dans un mod le conomique Pour ces derni res la p rennit des financements publics est riche Elle pr cise 1 y a des activit s qui l gitime question des financements est cl Patricia moyens mais que l on reste dans une soci t peuvent trouver leur mod le conomique sur Patricia Andriot le march et d autres qui sont d utilit Vice pr sidente du RTES publique donc inaptes entrer dans un mod le conomique Pour ces derni res la p rennit des financements publics est l gitime Et il y a les moyens Madeleine Hersent Cr er de nouveaux cadres La pr sidente de l ADEL rappelle l importance du soutien des politiques sans qui notamment cet v nement n aurait pas pu tre mont Elle plaide ensuite pour que le ministre d l gu l Economie sociale et solidaire Beno t Hamon int gre dans le projet de loi en examen au Parlement un volet sur la cr ation d initiatives solidaires dans les r seaux d accompagne
44. s quotidiens enfin un ancrage territorial partant de l identification des besoins pour aller vers la mise en place de formes d action et d organisation adapt es L chelle locale est indispensable pour tablir des priorit s tr s variables selon les contextes affirme Isabelle Gu rin F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Du c t des faiblesses et fragilit s la chercheuse met en exergue deux types bien diff rents les fragilit s propres l ESS par exemple le fait de fixer des objectifs tr s d connect s de la r alit quotidienne les fragilit s li es la dimension f minine d ficit de reconnaissance y compris au sein des mouvements alternatifs mais aussi risques r currents d instrumentalisation par les tats les partis les multinationales les r seaux communautaires ou religieux Cela ne veut pas dire qu il ne faut pas rechercher des alliances N oublions pas que la cr ation de valeur ajout e reste tr s d favorable aux femmes conclut Isabelle Gu rin 2 Eclairages sur l entrepreneuriat des femmes en ESS C est le deuxi me th me de la s ance pl ni re introduisant l ensemble de cette journ e Dominique Mentha de l Agence pour la cr ation d entreprise et Magalie Saussey socio anthropologue au Cirtes Universit catholique de Louvain ont apport quelques chiffres et clairages afin de mieux cerner les enjeux de l entre
45. ser l innovation sociale dans les quartiers sugg rant de regrouper les petits projets pour parler haut et fort d une m me voix Sophie Kardous lui r pond que la CRESS n avait m me pas rep r notre projet sur le territoire Elle rench rit en affirmant que si ce projet venait du Canada on le trouverait extraordinaire Mais comme c est un produit du terroir a n int resse personne Une entrepreneuse membre du collectif FemmESS demande si des modes d exercice du pouvoir diff rents sont exp riment s travers ces initiatives Sophie F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles Kardous lui r pond que l Institut de la beaut solidaire le fait avec les femmes en les interpellant directement sur les st r otypes de genre mais ajoute que ce qui se passe la base ne remonte pas plus haut que les associations 4 Deuxi me table ronde Les l ments facilitateurs La mise en r seau Josette Combes Un r le d mulation d veloppement Novetat administratrice C0MPrendre aux femmes que c est possible car d autres l ont d j fait du Mouvement pour l Economie Josette Combes Administratrice du MES Solidaire Josette Combes commence par pr senter le MES regroupement de r seaux r gionaux de d veloppement et d accompagnement comme l APEAS l APES l Apedes et de r seaux th matiques comme Miramap le r seau national des Amap Le Mouve
46. tion qui a r ussi les Amap au d part il n y en avait que deux ou trois et puis elles se sont mises en r seau et cela a suscit d autres vocations si bien qu on en compte aujourd hui plus d un millier sur le territoire fran ais M me processus en ce F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles qui concerne les cr ches parentales ou les coop ratives d activit s et d emploi Ces CAE jouent d ailleurs un r le crucial dans l accompagnement des femmes entrepreneuses Pour cr er une activit il faut montrer que a peut tre viable Une CAE permet de tester l activit et de b n ficier de conseils avant de se lancer Catherine Bodet Un projet pour travailler autrement Associ e de la coop rative d activit et d emplois Coopaname Catherine Bodet est galement membre du collectif FemmESS ce collectif informel et convivial assure une fonction d changes entre ses membres et diffuse des outils comme le r cent annuaire Expertes ESS destin ce que les femmes de l ESS soient plus pr sentes dans les colloques et dans les m dias Coopaname une commission Recherche a t mise en place pour r fl chir ce qu on fait et chercher comment am liorer les choses Et un groupe de travail Coopagenre a galement t cr Ce n est pas tant la question de l entrepreneuriat qui int resse Coopaname que celle de la qualit d
47. titut de beaut solidaire Les femmes peuvent se faire coiffer et piler pour pas cher mais juste c t elles peuvent aussi changer avec des psychologues ou des conseillers dans un point coute sant femmes En 2013 l Institut a accueilli 763 personnes dont une cinquantaine d hommes venant du milieu carc ral Je ne savais absolument pas ce Comme nous tions un projet innovant cheval entre le corps la beaut la sant nous n tions dans aucune case et nous n avons pas r sultats poursuit Sophie Kardous trouv les dispositifs publics pour nous financer Sur le plan financier l association a t qu tait un bilan ou un compte de Sophie Kardous appuy e par l Esim Et Sophie a elle Co fondatrice de l Institut de beaut solidaire m me suivi un master 2 en ressources humaines conomie sociale et solidaire pour tre mieux outill e Mais malgr les excellents r sultats l initiative est aujourd hui condamn e la fermeture J aurais beaucoup dire sur les politiques publiques affirme Sophie Kardous Comme nous tions un projet innovant cheval entre le corps la beaut la sant nous n tions dans aucune case et nous n avons pas trouv les dispositifs pour nous financer F vrier 2014 Les travaux du Labo gt Entreprendre au Pluri elles M me si l utilit sociale de cette initiative est vidente elle a t condamn e l exp ri
48. u monde Malgr tout affirme Isabelle Gu rin on retrouve partout bien des points communs Et ce qui se passe dans les pays du Sud peut tre source de le ons pour nous Premier constat dans l conomie sociale et solidaire les deux tiers des salari s sont des femmes Et certains secteurs sont encore plus f minis s comme les services de proximit les cantines populaires en Am rique latine par exemple les coop ratives de production les mutuelles de sant et la protection sociale les organismes d pargne cr dit l ESS globalement est marqu e par une forte ambivalence vis vis des femmes de fortes potentialit s mais aussi de grosses faiblesses aussi Vu l extraordinaire diversit des pratiques il faut historiciser les initiatives afin de les remettre dans leur contexte et de les comprendre dans leur trajectoire souligne Isabelle Gu rin insistant sur la n cessit de disposer d outils d analyse adapt s Du c t des leviers de transformation sociale la chercheuse en identifie trois principaux d abord la capacit articuler production et reproduction en mutualisant les t ches en inventant de nouvelles formes d ajustement entre vie professionnelle et vie personnelle et en prenant en compte le travail invisible des femmes dans la richesse ensuite un rapport singulier au politique int grant la d lib ration et le dialogue et prenant en compte la r ponse concr te aux besoin
49. ute s inspirer des termes anglo saxons qui distinguent notamment int r ts pratiques de genre qui se situent dans le cadre de la division classique du travail et int r ts strat giques des femmes Reprenant la question de savoir comment passer du travail b n vole au travail r mun r elle estime qu un des probl mes r side dans le fait que le f minisme classique survalorise parfois le mod le du salariat classique masculin Elle affirme que l enjeu essentiel est de faire grandir les femmes dans le contr le de leur propre vie et leur capacit de participation sociale ce que les Anglo saxons nomment empowerment Les entrepreneuses ne sont pas assez reconnues par l ESS qui elle m me essaie de briser le carcan capitaliste Et Elles ne sont pas assez reconnues non plus par Les entrepreneuses ne sont pas assez reconnues les f ministes classiques reconna t Par l ESS qui elle m me essaie de briser le carcan capitaliste Et elles ne sont pas assez reconnues elle Avant de conclure C est parce non plus par les f ministes classiques qu elles ne rentrent pas dans les Marie Dominique de Suremain cases qu elles ont aussi du mal Experte genre femmes du Sud et trouver les mots pour le dire d veloppement l Afed Le d bat avec la salle Parmi les questions pos es une femme tr s touch e par l histoire de l Institut de beaut solidaire demande comment p renni
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