Comment l`enseignant d`EPS face à la diversité des
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1. Diff renciation ou conformisation diff renci e in Dossier EPS n 7 Diff rencier la p dagogie en EPS sous la direction de B X Ren Ed Revue EPS 1989 Finalement nous aimerions militer pour un loge de diff rence en reprenant l expression du c l bre g n ticien Albert Jacquard 1975 Nous avons vu dans quelles circonstances en ducation physique et sportive l h t rog n it des l ves pouvait tre exploit e au service de la construction des pouvoirs moteurs de tous Efficacit didactique donc mais aussi enjeu ducatif car apprendre vivre ensemble ne peut se concevoir sans vivre les diff rences au sein de groupes h t rog nes Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 20132. est dire la fa on dont l enseignant et les l ves interagissent dans l environnement Les groupes de niveau reposent sur un crit re d efficacit objective avec des groupes de niveau le professeur d EPS peut instantan ment rep rer avec quels types d l ves il travaille et leur proposer des t ches qui leur correspondent D Hauw Les groupes en EPS in Le groupe coordonn e par J P Rey Revue EPS Paris 2000 Il devient alors plus facile pour l enseignant de faciliter la construction de nouveaux pouvoirs moteurs par les l ves du m me groupe soit parce qu ils interagissent avec des partenaires et des adversaires de m me niveau comme en sports collectifs soit parce qu il est plus facile de leur proposer des t ches mieux ajust es leurs possibilit s d action gt Exemple Les groupes de niveau ont n anmoins l inconv nient d afficher de fa on trop ostensible les bons et les moins bons Ils cr ent les conditions d un climat motivationnel de performance Nicholls 1989 o l important est d tre bien class dans la classe Leur perception par les l ves peut g n rer des atteintes l estime de soi et un d sengagement de l activit C est pourquoi en cas d utilisation de groupes de niveau l enseignant affichera clairement les crit res d appartenance et il mettra en vidence des passerelles permettant aux l ves d entrevoir une possible volution vers un ch
3. la prise en compte de la diversit des l ves exige donc des proc dures pour diff rencier l enseignement et concevoir des dispositifs souples et pluriels partir desquels chaque apprenant pourra trouver un point d accrochage la p dagogie diff renci e n est pas une m thode substituer aux autres mais la justification d une pluralit de m thodes qui outillent l enseignant en vue d un meilleur ajustement aux l ves Avanzini ibid Il s agit d un enjeu didactique li l efficacit de l enseignement mais aussi d un enjeu thique conditionnant l quit entre tous les l ves quelque que soit leur origine sociale leur histoire individuelle leur v cu sportif leur sexe leurs qualit s physiques etc Au terme de ce sujet sur la diversit et l h t rog n it nous souhaiterions rappeler l hypercomplexit de l acte d apprendre auquel fait cho l hypercomplexit de l acte d enseigner les facteurs en interaction sont si nombreux qu on ne serait s tonner des vicissitudes de nos th ories nous dit C George Comment Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 conceptualiser l apprentissage in RFP n 72 1985 Concernant les diff rences cette complexit est particuli rement sensible car ainsi que l exprime Gil Mons la vari t du groupe des pratiquants est trop complexe pour le praticien Sa volont de conscience des identit s le place face trop d informations don
4. sans comprendre ce qu il faut faire impossible de construire de nouvelles habilet s motrices La prise en compte de l h t rog n it consiste ici faire varier les moyens de communication afin de faciliter la compr hension des profils visuels auditifs et Kkinesth siques Dans notre enseignement intellectualiste on utilise encore beaucoup trop la parole et pas assez les autres moyens Jacques Andr 1989 A c t de la parole il est recommand d utiliser l criture le dessin le geste l image Les d monstrations trouvent aussi une place privil gi e pour aider tous les l ves construire de nouveaux pouvoirs moteurs F Winnikamen EPS interroge une psychologue in Revue EPS n 232 1991 Enfin les technologies modernes magn toscope cam scope appareil photo num rique tablettes offrent galement des solutions pour faciliter la compr hension de tous d autant que leur usage concourt simultan ment la construction de la 4 comp tence du socle commun gt Exemple Partie 2 r duire l h t rog n it pour diminuer la complexit de l adaptation aux diff rences 2 1 Constituer des sous groupes partir du groupe classe est une proc dure souvent utilis e pour cr er plus d homog n it car regrouper les l ves partir de leurs caract ristiques c est toujours identifier un crit re de cat gorisation Ces groupes pr d terminent aussi le choix du format p dagogique c
5. trise gt Exemple Par exemple en escalade avec une classe de troisi me mixte pour laquelle la comp tence attendue est de choisir et conduire un d placement pour grimper en moulinette et encha ner deux voies diff rentes son meilleur niveau en optimisant les prises de mains et de pieds et en combinant efficacement la pouss e des jambes et la traction des bras Programme du Coll ge 2008 l enseignant propose des voies que les l ves pensent tre capables de r aliser mais peut tre pas d s le premier essai sans d crocher Pour cela il affiche un tableau pr sentant l organisation hi rarchique des diff rentes voies Regroup s en sous groupes de trois h t rog nes et mixtes les l ves choisissent les voies selon leurs expectatives de succ s et la valeur associ e chaque voie L l ve le plus habile grimpe d abord alors que les deux autres assurent et contre assurent Selon un principe vicariant la r ussite du grimpeur pr c dant dans cette t che pr sum e difficile incite ses partenaires fournir les efforts n cessaires pour la r ussir aussi De plus les conditions d un apprentissage par observation sont ici r unies en grimpant leur tour les deux autres l ves rep rent le passage choisi et les prises utilis es et ils imitent les mouvements pr c demment rep r s dans les parties difficiles A nsi les diff rences de ma trise motrice entre les l ves sont exploit es au service de
6. adolescents en EPS devient encore plus critique car l image du corps cette p riode se confond souvent avec l image de la personnalit toute enti re A Birraux Le processus d adolescence in Sciences et Vie Hors s rie n 188 1994 Sur une chelle horizontale ensuite l enseignant est confront l h t rog n it grandissante des l ves du groupe classe Aux diff rences socioculturelles s ajoutent en effet les m tamorphoses de la pubert lesquelles ne se manifestent ni au m me moment ni de la m me fa on A Braconnier D Marcelli L adolescence aux mille visages Editions Universitaires Paris 1988 Dans la m me classe se retrouvent des l ves souvent des gar ons qui n ont pas encore fait leur entr e dans la pubert et d autres souvent des filles qui ont d j connu leur pic de croissance INED 1994 Le dimorphisme sexuel devient beaucoup plus sensible mesure que l on Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 approche de la classe de troisi me filles et gar ons se distinguent par des qualit s physiques plus ou moins efficientes mais aussi et surtout par des repr sentations des attitudes des motifs d agir diff rents Pour caract riser l h t rog n it du coll ge nous n oublions pas les l ves profils particuliers lesquels ne peuvent tre mis l cart de la s ance d EPS conform ment aux obligations fix es par la loi d orientation et la loi sur le handicap
7. de 2005 le coll ge se doit d accueillir tous les l ves quels que soient leurs besoins ducatifs particuliers ou leurs situations de handicap Programmes du coll ge 2008 Construire de nouveaux pouvoirs moteurs est une expression qui r unit un processus apprendre ou se d velopper et un r sultat de nouvelles possibilit s d actions motrices Il s agit de doter les apprenants d une ma trise motrice plus aboutie permettant de faire mieux ou faire plus vite plus loin plus longtemps ou encore faire plusieurs actions en m me temps Conform ment aux programmes de notre discipline les pouvoirs moteurs s incarnent surtout dans les comp tences propres EPS comp tences qui permettent une adaptation motrice efficace Programmes du coll ge 2008 mais aussi dans les ressources de l action motrice notamment les qualit s physiques Organiser son enseignement pour aider chaque l ve de coll ge construire de nouveaux pouvoirs moteurs c est simplement concevoir et mettre en uvre un ensemble de proc dures d enseignement facilitatrices des transformations motrices escompt es d s lors que l enseignement est con u comme une aide l apprentissage Ce sont ces proc dures d enseignement que notre devoir se donne pour but d expliquer Questionnement Quelles sont les diff rences entre les coll giens et comment ces diff rences inspirent les proc dures d enseignement Comment traiter l
8. Sujet Comment l enseignant d EPS face la diversit des classes du coll ge et l h t rog n it des l ves qui les composent organise t il son enseignement pour les aider construire de nouveaux pouvoirs moteurs Contextualisation du sujet 1 En regroupant les CEG et les CES et en mettant fin aux diff rentes fili res la loi Haby de 1975 cr e ce que nous appelons encore aujourd hui le coll ge unique tablissement cens accueillir tous les l ves de la classe de sixi me la classe de troisi me Mais cette volont de d mocratisation de l enseignement en offrant tous un enseignement identique se heurta rapidement l h t rog n it des populations scolaires nourrissant le ph nom ne d chec scolaire A Prost Education soci t et politiques Une histoire de l enseignement de 1945 nos jours Seuil Paris 1997 C est dans ce contexte que Louis Legrand popularisa la p dagogie diff renci e pour faire face la diversit des publics pr sents dans les classes h t rog nes La diff renciation p dagogique Scarab e Paris 1986 Aujourd hui face au bilan contrast de la d mocratisation des voix s l vent r guli rement pour alimenter le d bat autour de la fin du coll ge unique et le r tablissement de fili res plus ou moins s lectives Olivier Pichon Coll ge unique coll ge inique in Permanences n 382 Que faire pour l cole 2001 Nous montrerons comment l en
9. a p dagogie car enseigner uniform ment c est faire r ussir toujours les m mes l ves C est donc une EPS la fois plurielle et unique qu il faut concevoir et mettre en uvre plurielle pour faire atteindre le minimum tous et le maximum chacun J A M ard 1993 mais aussi unique car il ne s agit pas de renoncer aux comp tences nationales des programmes Nous montrerons que pour aider les apprenants construire de nouveaux pouvoirs moteurs l enseignant d EPS identifie d abord les diff rences pour ensuite les contourner ou les r duire ou encore les exploiter en faisant d elles une richesse p dagogique Plan 1 diversit des classes du coll ge versus h t rog n it du groupe classe Partie 1 l enseignant s adapte la diversit des classes au coll ge selon une perspective verticale Partie 2 l enseignant s adapte l h t rog n it de chaque groupe classe selon une perspective horizontale Partie 3 l enseignant s adapte aux cas particuliers les SEGPA section d enseignement g n ral et professionnel adapt ou les ULIS unit s localis es pour l inclusion scolaire du c t des classes les l ves besoins ducatifs particuliers du c t des adolescents int gr s dans les groupes classes ordinaires Plan 2 entr e autour de verbes d action que fait on face aux diff rences Partie 1 diversifier la p dagogie pour permettre tous de trouve
10. aleurs de la mixit Comp tences du professeur 2010 il ne s agit pas d un dogme intangible adopt dans l ignorance des diff rences Parfois pour que tous et toutes progressent vers une meilleure ma trise motrice il est n cessaire de s parer filles et gar ons N oublions pas que l av nement de la pubert rend souvent les choses plus compliqu es dans certaines APSA notamment celles qui impliquent des contacts corporels Pas de dogmatisme et de la souplesse donc pour s adapter aux formes d h t rog n it li es au genre qualit s physiques videmment mais aussi attitudes motifs d agir orientation motivationnelle A Davisse M Volondat Mixit p dagogie des diff rences et didactiques in Revue EPS n 206 1987 Les choix sont influenc s par les classes les activit s les objectifs ou encore les moments dans l apprentissage Soucieux de prendre en compte l h t rog n it des l ves et la diversit des classes l enseignant organise son enseignement en alternant les APSA dont les connotations sont plut t f minines ou plut t masculines dans les repr sentations des coll giens Avec l espoir videmment de faire voluer ces repr sentations car ainsi que le soulignent A Giordan et G de Vecchi on ne peut faire voluer une conception pr alable qu en s appuyant d abord dessus Les origines du savoir Delachaux amp Niestl Neuch tel 1987 gt Exemple Davantage encore que pou
11. angement de statut 2 2 Les groupes de besoin sont une autre solution pour cr er des sous groupes homog nes partir du groupe classe Le crit re retenu ici concerne la nature des difficult s que les l ves rencontrent dans leurs apprentissages Ce type de groupement a l avantage de diversifier consid rablement les crit res de r partition des apprenants au del de la performance brute pour sp cialiser ensuite chaque groupe dans des t ches motrices qui s ajustent aux d ficits observ s L enseignant s adapte aux diff rences entre les l ves mais pas aux diff rences quantitatives de r sultat aux diff rences qualitatives de cheminement dans la construction des pouvoirs moteurs Comme le rappelle P Meirieu la notion m me de niveau est contestable elle ignore que les difficult s de deux l ves peuvent tre radicalement divergentes Apprendre oui mais comment ESF Paris 1988 Les groupes de besoin ont aussi l avantage d installer un climat motivationnel orient vers la ma trise Nicholls 1989 car il n y a plus de bons et de mauvais il y a des l ves qui pr sentent des difficult s d apprentissage diff renci es Ce type de groupe facilite donc l int gration et l engagement des adolescents aux capacit s physiques limit es gt Exemple Dans l activit saut en hauteur avec une classe de troisi me l enseignant vise le second niveau de comp tence attendue part
12. arfois tellement difficiles g rer au sein d une m me classe que leur traitement ne peut s envisager que dans le cadre d une quipe p dagogique r unie autour d un projet d EPS prenant en compte les caract ristiques essentielles de la population scolaire il pr cise la mise en uvre locale du programme ibid Cette prise en compte sp cifique des diff rences qui d borde le cadre restreint du groupe classe concerne particuli rement les l ves en situation de handicap ou besoins ducatifs particuliers un regroupement de ces l ves de diff rentes classes peut aussi tre organis sur un cr neau horaire sp cifique ibid Pour aider tous les l ves construire de nouveaux pouvoirs moteurs des regroupements d bordant le contexte strict de la classe sont donc parfois n cessaires gt Exemple Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 Partie 3 exploiter les diff rences pour en faire une richesse 3 1 3 2 Les diff rences entre les l ves peuvent tre exploit es par l enseignant afin de faciliter pour l ensemble du groupe classe la construction de nouveaux pouvoirs moteurs C est notamment le cas des APSA qui opposent deux joueurs deux combattants ou deux quipes il est souvent utile de r unir deux niveaux diff rents car cela offre des contraintes pertinentes adapt es aux possibilit s d action la motricit des deux protagonistes Ainsi en tennis de table deux
13. au Paris ESF 1993 afin que chacun puisse trouver une p dagogie sa mesure EPS interroge Philippe Meirieu Revue EPS n 258 1996 L enseignant peut alors proposer des ateliers de difficult croissante pour prendre en compte les diff rences de niveau moteur des l ves Ces ateliers sont assortis d un crit re de r ussite simple et concret pour le rendre contr lable par le pratiquant lui m me et permettre ainsi des volutions individualis es Il peut proposer des buts personnalis s aux apprenants selon la r ussite de leur prestation actuelle ou selon le r sultat des tests par exemple des temps de passage selon un test VMA Ou encore il peut jouer opportun ment sur les variables didactiques pour manipuler finement certains descripteurs objectifs de la difficult de la t che J P Famose Apprentissage moteur et difficult de la t che Paris INSEP 1990 en demandant plus ou moins certains atteindre des cibles plus ou moins grandes lancer de plus ou moins loin augmenter ou diminuer le temps de d cision proposer des couloirs avec des haies de hauteur diff rente etc Notons que ces dispositifs souples et vari s concernent aussi les l ves besoins ducatifs particuliers pour lesquels il est souvent n cessaire d inventer des adaptations originales et sp cifiques gt Exemple 1 4 Les l ves n apprennent pas tous de la m me fa on c est l l ve qui apprend et nul ne p
14. aux diff rents offre des opportunit s pour observer la r ussite de ses camarades et son cheminement L apprentissage par observation F Winnykamen Revue Fran aise de P dagogie 1982 est une proc dure efficace d apprentissage m me lorsque le mod le imiter n est pas le professeur Pour construire de nouveaux pouvoirs moteurs l l ve peut s inspirer des solutions trouv es par ses pairs L EPS est une discipline qui pr sente en effet la particularit d afficher les conduites d apprentissage et de montrer tous en temps r el les succ s et les erreurs En constituant des groupes h t rog nes l enseignant peut exploiter cette particularit en sollicitant les processus d observation et d imitation entre les l ves Il pr f re des groupes restreints de deux ou trois l ves qui r alisent tour tour la m me t che sans enjeu comp titif donc sans opposition directe sans comparaison sociale et sans classement pour solliciter les d marches coop ratives et les buts d orientation vers la t che Nicholls 1989 De plus selon le principe des exp riences vicariantes Bandura 1977 le fait d observer un l ve dans la r ussite d une t che pr sum e difficile peut inciter ses partenaires fournir les efforts n cessaires pour la r ussir aussi Autrement dit la motivation d accomplissement s l ve en voyant un pair peiner au d but puis progresser et prendre du plaisir buts de ma
15. dures l enseignant organise alors des sous groupes h t rog nes partir du groupe classe pour cr er des interactions sociales dissym triques et il d l gue des r les sp cifiques pour cr er des relations de tutelle entre des l ves aux pouvoirs moteurs diff rents gt Exemple Ainsi pour une classe de troisi me dans le second cycle de gymnastique sportive l enseignant attend de ses l ves qu ils soient capables de pr senter un encha nement ma tris d l ments gymniques combinant les actions de voler tourner se renverser Programmes du Coll ge 2008 D s le d but du cycle il organise le travail dans la classe sous la forme d un circuit diff rents agr s afin d augmenter le r pertoire gymnique de son groupe gr ce l apprentissage d l ments coordonnant les actions de tourner voler et se renverser avec et sans appuis manuels sur les agr s Sur chaque poste de travail les adolescents sont regroup s par groupes h t rog nes de quatre l ves A chaque rotation et pendant environ 2 3 minutes un messager M reste sur l atelier et accueille pour quelques minutes les nouveaux arrivants en vue de transmettre impressions conseils de l enseignant trucs exp riment s par le groupe solutions possibles etc L Thomas J Fiard C Soulard G Chautemps Gymnastique sportive Ed Revue EPS Paris 1989 Les consignes suppl mentaires les conseils donn s par l enseignant ne se p
16. ement Partie 1 traiter la diversit et l h t rog n it en adaptant sa conception didactique Partie 2 traiter la diversit et l h t rog n it en adaptant ses mises en uvre p dagogiques Partie 3 traiter la diversit et l h t rog n it en adaptant la r gulation de l activit de l l ve Plan d taill autour de la proposition de plan n 2 que fait l enseignant face aux diff rences Votre travail choisir les arguments les r sumer ou les d velopper et les illustrer Partie 1 diversifier la p dagogie pour permettre tous de trouver un point d accrochage aux apprentissages 1 1 La p dagogie du projet est un moyen efficace de diff renciation p dagogique car elle offre chaque apprenant la possibilit de choisir des objectifs individualis s adapt s ses possibilit s d action Vue sous l angle verticale elle est de plus en plus utilis e avec l avanc e du cursus au coll ge car les adolescents b n ficient de capacit s efficaces de projection dans le futur les outils cognitifs que leur conf re la pens e formelle J Piaget Le jugement et le raisonnement chez l enfant Delachaux amp Niestl Neuch tel 1924 permettent de se mettre en projet Programme du Coll ge 2008 pour construire de nouveaux pouvoirs moteurs dans les diff rentes APSA De plus la p dagogie du projet satisfait le besoin d ind pendance des adolescents A Braconnier D Marcelli L ad
17. erdent pas avec la rotation et le messager M pour un temps p dagogue se doit de clarifier ses id es propos de ce que le groupe vient de vivre voire de d montrer lui m me ibid Apr s quelques minutes il rejoint la nouvelle situation 3 4 Enfin les diff rences peuvent aussi tre une richesse lorsqu elles permettent de cr er de la diversit au service de r alisations motrices collaboratives Il s agit de s appuyer sur les qualit s sp cifiques des uns et des autres en mettant l h t rog n it au service de la compl mentarit des qualit s pour plus d efficience des conduites motrices C est notamment le cas en acrosport activit au sein de laquelle les r les de voltigeur porteur et aide peuvent convenir plus particuli rement aux ressources motrices de tel ou tel M me si les programmes pr cisent pour viter toute sp cialisation excessive que les l ves doivent assumer au moins deux des trois r les Fiche APSA Coll ge 2008 gt Exemple R ponse la probl matique L cole doit s adapter l l ve ou du moins tendre ce que l ad quation entre ce qui lui est propos et ce qui lui est assimilable soit maximale G Avanzini La p dagogie au XX si cle Paris Privat 1990 Cette injonction se confronte syst matiquement l h t rog n it d s lors que des l ves diff rents sont r unis au sein d une m me classe V ritable comp tence du professeur 2010
18. es du second degr Il regroupe quatre niveaux de classe sur quatre ans r partis en trois cycles le cycle d adaptation sixi me le cycle central cinqui me et quatri me et le cycle d orientation troisi me qui d bouche sur le Dipl me National du Brevet Le coll ge est la p riode o s affirment et se diversifient les diff rences entre les l ves lesquelles peuvent s observer selon une perspective verticale ou horizontale Sur une chelle verticale d abord l enseignant s adapte la diversit des classes il n est pas possible en effet d enseigner de la m me fa on entre une classe de sixi me et une classe de troisi me car cette p riode est celle de l av nement de la pubert au coll ge les l ves passent de la pr adolescence l adolescence et connaissent des transformations corporelles psychiques et sociales importantes Programmes du Coll ge 2008 D un c t des enfants pr pub res habitu s une relation s curisante avec leur ma tre ou leur ma tresse de l autre des adolescents en pleine construction identitaire qui revendiquent leur autonomie avec des identifications successives en dehors du cadre familial F Dolto Parole d adolescents ou le complexe du homard Hatier Paris 1989 Chez les l ves de troisi me notamment s expriment de plus en plus un d sir d ind pendance D Marcelli in Sciences et Vie Hors S rie n 188 1994 Faire r ussir les
19. eut apprendre sa place Et puisqu il n y a pas deux l ves identiques il n y a d apprentissage r ussi que par un enseignement diff renci P Meirieu L cole mode d emploi Paris ESF 1985 Les tudes de psychologie diff rentielle ont en effet mis jour des m thodes et des vitesses diff rentes de s lection et de m morisation des informations Pour construire de nouveaux pouvoirs moteurs il est d abord n cessaire de comprendre le but atteindre ou l habilet construire Ainsi J Kagan amp al 1966 distinguent deux styles cognitifs les r flexifs et les impulsifs les premiers ont tendance diff rer la r ponse pour s assurer au mieux d une solution exacte alors que les Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 seconds r pondent rapidement quitte commettre des erreurs Les impulsifs ont alors besoin d tre davantage guid s dans leurs apprentissages avec des aides fr quentes et individualis es Les travaux d Antoine de la Garanderie Les profils p dagogiques Paris Le Centurion 1980 distinguent deux autres profils de compr hension et de m morisation le profil cognitif auditif et le profil auditif visuel Les uns seraient surtout sensibles ce qu ils entendent les autres ce qu ils voient Dans cette perspective n utiliser que l un ou l autre de ces supports de communication serait mettre en difficult une des deux cat gories d apprenant
20. h t rog n it verticale entre le d but et la fin du coll ge En quoi le professeur d EPS n enseigne pas de la m me fa on entre ces deux balises temporelles Et comment traiter l h t rog n it horizontale celle qui se retrouve au sein du m me groupe classe En quoi des voies de diff renciation p dagogique sont elles indispensables pour que chacun profite de l enseignement et construise de nouveaux pouvoirs moteurs Existe il une p riode plus propice la construction de nouveaux pouvoirs moteurs entre la sixi me et la troisi me Comment s adapter aux ressources parfois limit es des l ves profils particuliers Les diff rences sont elles uniquement une difficult g rer Ou peuvent elles aussi incarner une richesse permettant tous de r ussir Probl matique Devant le foisonnement des diff rences en EPS nous d fendrons l id e selon laquelle l enseignant les prend en compte afin de rassembler les conditions p dagogiques et didactiques permettant d assurer la r ussite de tous et non de quelques uns Cette prise en compte se d cline selon une perspective verticale et horizontale l chelle du cursus nous expliquerons que l enseignant n enseigne pas de la m me fa on entre le d but et la fin du coll ge d autant que la pubert et ses transformations sont pass es par l A l chelle du groupe classe nous proposerons des dispositifs suffisamment souples pour diff rencier l
21. ir d un lan talonn et acc l r de 6 8 Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 appuis r aliser la meilleure performance possible avec un nombre limit d essais en utilisant un franchissement dorsal de la barre en son milieu Fiche APSA Coll ge 2009 Il constate que plusieurs l ves sautent entre 1m15 et 1m35 mais en pr sentant des conduites typiques tr s diff rentes certains pi tinent l approche de la barre d autre s crasent sur leurs appuis l impulsion d autres encore passent la barre en position assise etc D s lors au lieu de regrouper les l ves selon une hi rarchie de performance la hauteur franchie en fosbury il choisit de les regrouper selon des besoins d apprentissage qui concernent la course d lan la liaison course impulsion ou encore le franchissement Des proc dures d valuation formatives bas es sur des crit res clairs pr cis servent alors de pr alable la formation des groupes Une fois constitu s ces groupes se voient proposer des t ches sp cifiques avec des contraintes ajust es la nature des transformations esp r es afin de faire voluer favorablement les pouvoirs moteurs 2 3 Lorsque le crit re de distinction est le genre alors il est possible de constituer des groupes non mixtes c est dire des groupes s parant filles et gar ons Si le principe de la mixit nous semble a priori pr f rable car le professeur met en uvre les v
22. l ves de niveaux diff rents peuvent tre r unis pour construire la comp tence attendue Sur une situation de travail en coup droit le plus habile offre une r gularit des changes son adversaire afin de lui offrir des conditions favorables et r p t es pour assurer la continuit de l change Le moins habile ne renvoie pas la balle de fa on toujours tr s pr cise ce qui cr e les contraintes n cessaires pour amener son partenaire orienter les surfaces de frappe pour atteindre diff rentes cibles et pour jouer en pla ant sa balle Fiche APSA niveau 1 2009 En sports de combat la r union de deux l ves aux niveaux h t rog nes peut tre utile pour travailler sp cifiquement les r les d attaquants ou de d fenseurs partir de rapports de force d s quilibr s En volley ball l enseignant vite g n ralement de cr er des quipes homog nes rassemblant les l ves les moins adroits ceux ci ont alors peu d opportunit s de jouer le ballon dans des conditions favorables r ceptions approximatives La pr sence d au moins un l ve habile dans sa relation au ballon permet de placer ses partenaires dans des conditions d change et de renvoi facilit es Les diff rences entre les l ves sont donc souvent exploit es par l enseignant pour offrir des conditions favorables r p tions difficult optimale aux apprentissages moteurs de tous gt Exemple R unir des l ves de nive
23. olescence aux mille visages Ed Universitaires Paris 1988 en leur laissant un espace de libert individuel g rer En d autres termes le d veloppement des facult s Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 intellectuelles li la p riode pubertaire au coll ge justifie de nouvelles fa ons d apprendre et donc d enseigner des fa ons qui permettent aux l ves de faire des choix et de conduire des plans d action personnalis s gt Exemple 1 2 Certaines t ches pr sentent plus que d autres de la flexibilit dans la possible mise en uvre de strat gies individuelles d apprentissage les variables sujets Ainsi selon Philippe Meirieu l int r t de la situation probl me tient dans le fait qu elle associe une grande directivit structurelle et une grande souplesse dans le traitement individuel qui peut en tre fait Cette souplesse est d ailleurs la garantie de sa r ussite dans la mesure o elle permet chaque sujet de mettre en uvre sa strat gie personnelle d apprentissage Guide m thodologique pour l laboration d une situation probl me in Cahiers p dagogiques n 262 1988 La SP n offre pas un chemin unique pour r ussir les apprenants peuvent suivre leur propre strat gie de r solution pour atteindre le but et r ussir par des voies diff renci es A l chelle de la diversit des classes du cursus ces situations semi d finies cadr es par un crit re de r ussi
24. r les autres types de groupes la mixit peut tre vue la fois comme un moyen et comme un objectif D une part en effet l enseignant choisit ou non la mixit dans la perspective de favoriser les apprentissages moteurs de tous et de toutes faut il ou non s parer filles et gar ons pour leur permettre d apprendre avec plus d efficacit D autre part les choix en mati re de mixit appuient la volont de lutter contre les st r otypes sexistes les images caricaturales des r les sexu s et le principe de faire acqu rir tous une culture commune Comme le souligne M Volondat l enjeu est d aller vers une v ritable co ducation physique et sportive qui enrichirait chacun des diff rences de l autre Mixit et ducation physique et sportive in A H brard L ducation physique et sportive r flexions et perspectives Co dition Revue STAPS et Editions Revue EPS Paris 1986 2 4 Parfois la n cessit de s adapter l h t rog n it des l ves au coll ge stimule l invention de solutions originales P Meirieu nous invite par exemple casser la structure classe pour proposer aux l ves des itin raires diff renci s L cole mode d emploi ESF Paris 1985 Ainsi les programmes pour le Coll ge 2008 voquent la possibilit d organiser des actions de soutien pour les l ves pr sentant leur arriv e au coll ge des insuffisances ou des lacunes Les diff rences sont p
25. r un point d accrochage aux apprentissages Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 Plan 3 Partie 2 r duire l h t rog n it pour diminuer la complexit de l adaptation aux diff rences Partie 3 exploiter les diff rences pour en faire une richesse entr e selon le mod le d un plan dialectique Partie 1 les diff rences sont un frein la construction de nouveaux pouvoirs moteurs il faut les r duire ou les contourner Partie 2 les diff rences sont un moteur envers la construction de nouveaux pouvoirs moteurs il faut les exploiter au service de tous Partie 3 la prise en compte des l ves besoins ducatifs particuliers entr e selon la nature des diff rences Partie 1 l h t rog n it des ressources de l action motrice surtout du c t des qualit s physiques Partie 2 l h t rog n it des m thodes pour apprendre surtout du c t cognitif Partie 3 l h t rog n it des buts et motifs de l action motrice surtout du c t des attitudes entr e selon la nature des diff rences simple reformulation Partie 1 les diff rences physiques Partie 2 les diff rences cognitives Partie 3 les diff rences psychoaffectives autre entr e par les diff rences Partie 1 les diff rences filles gar ons Partie 2 les diff rences de v cu physique et sportif Partie 3 les l ves profils particuliers entr e par les proc dures d enseign
26. s apprentissages moteurs mais condition que l h t rog n it ne soit pas trop forte au sein du groupe Rapha l LECA UFRSTAPS Dijon E2 CAPEPS 2013 3 3 A la fin du coll ge l enseignant peut aller plus loin que l observation entre pairs en d l guant aux l ves eux m mes une partie des pr rogatives d enseignement du professeur Avec les classes de troisi me il devient en effet possible de concevoir et mettre en uvre des proc dures qui s inspirent de l ancien mod le de l enseignement mutuel le plus capable servant de mod le celui qui l est le moins J Hamel 1818 Nous approchons ici le niveau souhaitable de p dagogie diff renci e P dagogie diff renci e et h t rog n it des attitudes en EPS Revue EPS n 241 1993 l h t rog n it des l ves est exploit e pour que tous apprennent plus et mieux J Lave 1997 notamment a mis en avant la notion de compagnonnage cognitif pour traduire l id e selon laquelle au sein d une communaut de pratique l apprentissage volue gr ce aux interactions sociales collaboratives dans le cadre de relations de tutelle entre les apprenants plus avanc s et les apprenants novices Au sein du paradigme de l action situ e C De Keukelaere et al ont montr les processus de co construction de connaissances chez les l ves en EPS au cours d une situation d apprentissage en volley ball in Revue STAPS n 79 2008 Du c t des proc
27. seignant d EPS au coll ge fait face la diversit des classes et l h t rog n it des l ves afin de permettre tous de construire de nouveaux pouvoirs moteurs Contextualisation du sujet 2 Prendre en compte la diversit des l ves est l une des dix comp tences professionnelles acqu rir par les enseignants arr t du 12 mai 2010 il sait diff rencier son enseignement en fonction des besoins et des facult s des l ves afin que chaque l ve progresse En ducation physique et sportive la prise en compte de cette diversit est d autant plus n cessaire que les diff rences de qualit physique de v cu physique et sportif de repr sentation envers les APSA notamment entre les filles et les gar ons renforcent l h t rog n it dans la classe et entre les classes Dans un contexte o EPS a le devoir d aider tous les coll giens filles et gar ons acqu rir de nouveaux rep res sur soi sur les autres sur l environnement de nouveaux pouvoirs moteurs pour construire une image positive de soi Programmes du Coll ge 2008 nous montrerons comment l enseignant d ducation physique au coll ge fait face la diversit des classes et l h t rog n it des l ves afin de permettre tous de construire de nouveaux pouvoirs moteurs D finition des concepts cl s A la suite de l cole l mentaire le coll ge correspond en France au premier cycle des tud
28. t il n a pas les moyens structurels de traitement P dagogie diff renci e diff renciation p dagogique p dagogie de la diff renciation mergence des limites d une notion novatrice in M thodologie et didactique de l EPS AFRAPS 1989 De plus les pouvoirs moteurs des apprenants voluant en m me temps que les interventions de l enseignant leur prise en compte doit s effectuer en boucle ferm e l chelle du cursus au coll ge C est pourquoi il faut admettre que la stricte et constante adaptation aux caract ristiques singuli res de chaque l ve est une chim re et que pour organiser notre enseignement avec efficacit nous devons plut t introduire dans nos proc dures de la vari t de la souplesse de la pluralit de la flexibilit de la libert et de la n gociation Le choix des formes de groupement est un bel exemple de ce pragmatisme nous avons vu qu il n existe pas de solution id ale et d finitive chacune des formes de groupement poss de ses avantages et ses inconv nients En s inspirant du principe des groupes g om trie variable de Louis Legrand Pour un coll ge d mocratique Paris La documentation fran aise 1983 il appara t donc qu il faille en EPS jouer simplement sur les formes de groupement en fonction des objectifs et circonstances conserver le groupe classe ou des groupes h t rog nes parfois constituer des groupes de niveaux d autres moments J Andr
29. te tr s concret et balis es par des contraintes emp chant de contourner l obstacle trouvent une l gitimit grandissante mesure que se d veloppent les capacit s d hypoth ticod ductivit des apprenants J Piaget ibid En d autres termes elles sont plus efficaces pour aider les l ves construire de nouveaux pouvoirs moteurs en classe de troisi me qu en classe de sixi me gt Exemple 1 3 Trouver des solutions pour diff rencier la p dagogie c est encore concevoir et mettre en uvre des dispositifs suffisamment souples et diversifi s pour que chaque apprenant puisse tre confront aux bonnes contraintes environnementales celles qui provoquent des erreurs mais des erreurs surmontables avec le r pertoire de ressources disponibles J P Astolfi L erreur un outil pour enseigner ESF Paris 1997 Il s agit de proposer plusieurs voies afin que l activit de chaque l ve se confronte une r sistance du milieu suffisante pour d clencher les processus auto adaptatifs n cessaires une volution positive des fa ons habituelles de faire et des conduites motrices sur le mod le constructiviste g n ral de J Piaget L pist mologie g n tique Que sais je n 1399 PUF 22 dition 2005 Le principe est d viter le chemin unique celui qui fait r ussir toujours les m mes l ves et proposer une multitude de possibilit s d accrochage PhMeirieu L envers du table
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