Extrait du livre - Editions Ellipses
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1. avaient pu s y associer l infraction de non obstacle la commission d un crime ou d lit ne pouvait tre constitu e faute de qualification p nale de l acte de suicide on ne pouvait sanctionner davantage cet agissement au titre de la complicit raison de l aide ou de l assistance apport e aux candidats au suicide faute d infraction prin cipale punissable Il n tait m me pas possible de sanctionner l une abstention de porter secours personne en p ril en l absence de rapport personnel avec le d funt permettant de conclure la conscience qu avait eu l agent de la r alit de ses projets de 1 Crim 16 janv 1986 B n 25 D 1986 p 265 note D Mayer et J Pradel JCP 1987 II 20774 note G Roujou de Boub e RSC 1986 p 839 obs A V et p 318 obs G L 20 Premi re partie Les atteintes port es l int grit physique de la personne suicide Une telle impunit suscita l indignation du public Le l gislateur a donc fini par intervenir le 31 d c 1987 en cr ant deux infractions nouvelles qui concernent l une la provocation au suicide l autre le pros lytisme en faveur du suicide L tude de ces deux infractions permet de souligner combien la libert du sujet l gard de sa propre vie est envisag e strictement et l attitude des tiers jug e avec s v rit 1 La provocation au suicide 26 L article 223 13 C p n incrimine une provocation suivie d effet Il vis2. Chapitre 1 Les atteintes mortelles 12 Lorsque le droit p nal pr tend lutter contre les atteintes mortelles les dissua der les punir il entend prot ger la vie de la personne L objet de cette protection qui en d finit le p rim tre m rite quelques mots d explication pr alables Ensuite on envisagera les atteintes intentionnelles puis les atteintes non intentionnelles port es la vie d autrui Section 1 La vie objet de protection 13 Toutes les souffrances du monde p sent sur les vivants Les morts ont eu leur compte ils ne souffrent plus Ils n ont plus besoin de la protection du droit p nal La vie appara t ainsi comme l unique objet de protection mais c est aussi un objet de protection essentiel Il convient de le cerner au pr alable N anmoins que vaut une soci t qui ne respecte pas ses morts Ponctuellement le droit p nal leur apporte eux aussi une protection r siduelle Elle sera voqu e la suite afin de souligner par contraste l attention accord e la vie humaine valeur principalement prot g e l Le respect de la vie 14 PR SENTATION L acte consistant porter atteinte la vie d autrui porte un nom il s agit d un homicide L homicide n est pas une infraction mais une cat gorie d in fractions l int rieur de laquelle il convient de distinguer plusieurs formes d homicide volontaire ainsi que d homicide involontaire La vie qu il s agit de p
3. a plupart des peines de l article 131 9 la dissolution m tant toutefois encourue que dans l hypoth se d une provocation dirig e contre un mineur de 15 ans art 223 15 1 La personne morale l instar de la personne physique peut aussi se voir inter dire l activit de prestataire de formation professionnelle continue pendant 5 ans art 223 13 al 2 32 ACTION CIVILE L infraction fait partie de celles pour lesquelles le l gislateur autorise toute association r guli rement d clar e depuis au moins 5 ans la date des faits et dont l objet statutaire comporte la d fense ou l assistance de l enfant en danger exercer les droits reconnus la partie civile lorsque l action publique a d j t mise en mouvement CPP art 2 3 2 La propagande ou la publicit en faveur de produits suicidaires 33 PR SENTATION L article 223 14 incrimine la suite 4 propagande ou la publi cit quel qu en soit le mode en faveur de produits d objets ou de m thodes pr conis s 1 TGI Lille 5 avril 1990 D 1993 Somm p 14 obs G Azibert
4. ain et le droit le droit en qu te d humanit RSC 2005 p 504 Il s agit d une qualification interm diaire voulue comme telle par le l gislateur afin d viter des confusions pr judiciables dans un sens comme dans l autre 2 Et il faut ajouter l incoh rence des peines si on punissait le f ticide involontaire de 3 ans d emprisonnement et de 45000 d amende art 221 6 alors que l interruption volontaire et ill gale de grossesse n est punie que de 2 ans d emprisonnement et de 30000 d amende CSP art L 2222 2 3 De sorte que l accident qui provoque la naissance anticip e d un enfant qui meurt une heure apr s constitue bien un homicide involontaire V Crim 2 d c 2003 B n 230 D 2004 p 449 note J Pradel CP 2004 II 10054 note M L Rassat DP 2004 n 18 obs M V Peu importe que la faute soit ant rieure la naissance V d j en mati re de violence involontaire Crim 9 janv 1992 DP 1992 n 172 obs M V RSC 1993 p 326 obs G L En effet on le verra ce n est pas l imprudence ou la n gligence qui consomme le d lit sauf remettre en cause la structure de cette infraction et plus largement de toutes les infractions mat rielles le raisonnement tenu par la Cour de cassation s av re imparable 18 Premi re partie Les atteintes port es l int grit physique de la personne juridique autre que p nal ne serait attach Les parents ne d
5. e Ze fait de provoquer au suicide d autrui lorsque la provocation a t suivie du suicide ou d une tentative de suicide En l absence de suicide ou de tentative de suicide judiciai rement constat e la provocation ne peut tre sanctionn e Il s agit d une infraction mat rielle Le l gislateur n a pas voulu en faire un d lit obstacle car il fallait viter de porter atteinte la libert d expression En pratique la question d une ventuelle provocation ne se pose donc qua posteriori S il appara t que la d cision de se suicider n a pas t prise librement par la victime celui qui est l origine de son acte peut tre inqui t a Caract res de la provocation 27 CAUSALIT La provocation au suicide doit pr senter plusieurs caract res Tout d abord il faut qu elle soit directe L infraction suppose une v ritable incitation au suicide c est dire un encouragement se donner la mort 28 FORMES Peu importe les moyens mis en uvre cette fin Ils ne sont pas pr cis s l article 223 13 qui n envisage que leur r sultat Toutes formes de pression psycho logique peuvent donc tre prises en compte propos ou fourniture de moyens Mais s agissant des propos toute information donn e sur la fa on de se procurer un suicide n est pas n cessairement d lictueuse Ainsi il a t jug que Ze simple conseil de se suicider s il n est pas accompagn de man uvres visa
6. eims 3 f vr 2000 DP 2000 n 54 obs M V Mais la notion de personne humaine prot g e ne doit pas tre li e la notion beaucoup trop relative de viabilit J F Seuvic Variations sur humain pr c p 370 Titre premier La protection du corps 17 L opinion surprend d autant plus qu elle mane souvent d auteurs qui ne rechignent pas m langer les arguments juridiques aux arguments moraux voire id ologiques sur cette question Cette confusion des genres appelle bien des r serves En effet l objection n appara t pas d terminante D abord le fait que les atteintes la vie de la personne figurent dans un titre du Code p nal consacr aux atteintes la personne humaine ne saurait rien changer au statut de cette personne en conna t on d autres La personne humaine est n cessairement une personne au sens juridique la diff rence de l tre humain tel que l entend le Code civil qui semble renvoyer une autre r alit Ensuite on ne voit pas pourquoi autrui serait envisag diff remment pour les infractions intentionnelles et pour les infractions non intentionnelles contre les personnes La jurisprudence pr cit e de la Haute juridiction se contente de relever qu en l absence d incrimination sp ciale l interruption non intentionnelle d une grossesse ne peut tre p nalement sanctionn e Il s agit de faire co ncider ainsi les champs d application res
7. evraient m me pas tre habilit s repr senter le f tus dans une telle hypoth se L absurdit de ces interrogations suffit pour montrer que la question ne peut tre pos e ainsi Il appartient sans doute au l gislateur d intervenir pour prot ger galement la libert de la femme de mener sa grossesse jusqu son terme sans crainte d une interruption r sultant de la n gligence ou de l imprudence d autrui V infra n 366 Cette intervention l gislative s impose pour viter la logique du tout ou rien actuel Mais le l gislateur ne saurait aller au del C est la personne au sens juridique qui est seule prise en compte au titre de homicide On l a vu en introduction il est abusif d opposer cet gard des conceptions civiles et p nales abstraites et concr tes Elles sont par souci de coh rence indissociables 20 En toute hypoth se l exigence d une personne vivante au moment des faits pose une autre difficult Elle tient au 2 Terme de la protection p nale 21 Mort La protection p nale est acquise la personne n e vivante jusqu son d c s sachant que la survenance de la mort constitue un ph nom ne continu que la vie ne prend fin que par la cessation irr versible de l ensemble des fonctions vitales et que d s lors les lois p nales protectrices des personnes s appliquent tant que demeure la moindre possibilit de r cup ration Le Code de la sant
8. g dans une affaire o suite une confusion entre deux patientes un m decin avait provoqu une rupture de la poche 1 Comp T corr Laon 14 janv 1955 JCP 1955 II 8638 2 V voquant l existence de choses sacr es J F Seuvic Variations sur l humain comme valeurs p nalement prot g es M l Bolze Economica 1999 p 365 3 Sur le statut du zasciturus travers les ges V S de Beauvoir Le deuxi me sexe t 1 Les faits et les mythes FL coll Bibl du XX si cle 1990 1949 p 215 4 V E Dreyer Autrui en mati re p nale M l Sainte Rose Bruylant 2012 16 Premi re partie Les atteintes port es l int grit physique de la personne des eaux rendant n cessaire l expulsion pr matur e du f tus Ce m decin fut pour suivi pour atteinte involontaire la vie de l enfant na tre Mais l arr t le condam nant fut cass au visa de l article 111 4 C p n apr s rappel que la loi p nale est d interpr tation stricte au motif que les faits reproch s au pr venu n entrent pas dans les pr visions des articles 319 ancien et 221 6 de ce code La solution fut r affirm e ensuite en Assembl e pl ni re Il fut jug de m me au sujet de l erreur de diagnostic commise par une sage femme d s lors que l enfant n tant pas n vivant les faits ne sont susceptibles d aucune qualification p nale Il s agissait de mettre un terme au raisonneme
9. individu ainsi qu un permis d livr par l officier d tat civil du lieu du d c s CGCT art R2213 17 Elle doit intervenir dans un d lai de 24 heures 6 jours apr s le d c s CGCT art R 2213 33 23 Mais toute vie humaine n est pas prise en compte Seule la vie d autrui est p nalement prot g e B Prise en compte de la vie d autrui 24 ALT RIT Les homicides qui seront tudi s la suite ne prennent en compte que la vie de l autre Le meurtre et l empoisonnement sur soi m me ne constituent que des actes de suicide leur tentative n appara t pas punissable d s lors qu il n en est r sult aucune cons quence pour autrui Le droit p nal mose pas p n trer au c ur des consciences et demander un juge de condamner cette d cision intime qui a pu pousser un individu essayer de mettre fin ses jours La solution s impose d autant que dans une soci t harmonieuse de tels actes sont rares 25 DANGER Mais il faut que ces actes restent exceptionnels Or certains compor tements peuvent sembler dangereux Un angle mort du droit est apparu au milieu des ann es 1980 lors de la publication de l ouvrage Suicide mode d emploi qui aurait notamment t retrouv au chevet de Dalida Par son ampleur une telle publication s av rait d stabilisante mais difficile sanctionner Techniquement en effet la libert reconnue chacun de se donner la mort assurait l impunit de ceux qui
10. n et le moment de sa naissance car elle n existe pas encore en tant que telle On peut sans doute le regretter et souhaiter qu une protection particuli re lui soit reconnue mais on ne peut nier l vidence 17 HOMICIDE IN UTERO Au demeurant la question ne se pose gu re lorsque l atteinte la vie est intentionnelle Il ne saurait y avoir meurtre si autrui n existe pas encore L interruption du d veloppement d un f tus constitue le d lit d avortement forc pr vu l article 223 10 C p n lorsqu elle est impos e la femme et le d lit d avortement ill gal pr vu l article 2222 2 CSP lorsque cette interruption est effectu e avec son accord mais hors des conditions pr vues par la loi V infra n 372 S il n existe pas dexemple de condamnation pour meurtre suite l interruption volontaire et ill gale d une grossesse envisageable au motif que ces deux qualifications prot gent des int r ts diff rents c est pr cis ment parce que l existence du f tus comme une personne n est pas reconnue Par contre la question a t d battue en mati re d homicide involontaire Des juges du fond n ont pas h sit retenir cette derni re qualification lorsque des fautes d imprudence ou de n gligence avaient interrompu le d veloppement d un f tus La Cour de cassation a r pondu plusieurs reprises qu il ne saurait y avoir homicide involontaire dans une telle hypoth se Ainsi ju
11. note Y M 3 Crim 4 mai 2004 B n 108 RSC 2004 p 884 obs Y M 4 J F Seuvic Variations sur l humain pr c p 370 incombait il au juge p nal de combler une lacune l gislative 5 V les protestations d A Decocq La main d Isabelle M l Malaurie Defr nois 2005 p 199 J Y Chevallier Na tre ou n tre pas la chambre criminelle et l homicide du f tus M l B guin Litec 2005 p 125 F Dreifuss Netter La protection de l tre humain avant la naissance in La personne juridique dans la philosophie du droit p nal d Panth on Assas 2003 p 89 V aussi au sujet de Crim 6 juin 2002 D Commaret DP 2002 tude 31 p 4 6 D c n 74 54 15 janv 1975 DC Loi relative l interruption volontaire de la grossesse 10 V aussi D c n 2010 2 11 juin 2010 QPC Loi dite anti Perruche 7 7 Tout en affirmant que c est la potentialit de cet tre et sa capacit devenir une personne qui doivent tre prot g s au nom de la dignit humaine sans pour autant en faire une personne qui aurait un droit la vie au sens de l art 2 CEDH 8 juill 2004 Vo c France 84 V aussi CEDH 16 d c 2010 4 Bet C c Irlande 213 8 Certains juges du fond ont subordonn la protection la preuve que le f tus avait d j franchi le seuil de viabilit tant jusqu terme apte vivre de fa on autonome CA R
12. nt en d velopper la force de conviction chappe la r pression De la m me fa on il est n cessaire qu travers la fourniture de moyens le minist re public parvienne tablir la volont de l agent de pousser la victime se donner la mort L infraction n a pas t d clar e constitu e l encontre d un pr venu qui avait remis un couteau une personne dont il connaissait le comportement sui cidaire et d s quilibr en la d fiant de s en servir Le tribunal a estim que ce simple 1 Constat qui pourrait n anmoins tre remis en cause par une approche extensive de la tentative de suicide Pour maintenir l incrimination dans des limites raisonnables il faut l aussi exiger que la provocation ait conduit un acte manifestant la volont irr vocable de la victime de se donner la mort Si les magistrats voient au contraire une tentative dans tout acte d sesp r m me insus ceptible de tuer la provocation trop ais ment relev e risque d entra ner une atteinte excessive la libert d expression 2 Crim 5 mars 1992 GP 1993 2 Somm p 486 Titre premier La protection du corps 21 geste ne comporte aucun caract re contraignant ou convaincant de nature paralyser sa volont en ne laissant d autre alternative que la mort pour r soudre ses difficult s 29 TENDUE Par ailleurs les circonstances dans lesquelles cette incrimination a vu le jour donnent penser
13. nt par analogie qui avait s duit certains juges du fond Cette jurisprudence a n anmoins t contest e 18 Cririques Des auteurs ont rappel que plusieurs textes imposent le respect de l tre humain d s le commencement de la vie Larticle 16 C civ ferait ainsi cho l article 2 Conv EDH consacrant un droit la vie Mais aucun de ces textes ne fait remonter la protection juridique au jour de la conception De surcro t le Conseil constitutionnel ne s est pas oppos l entr e en vigueur de la loi Veil organisant pourtant un certain nombre d exceptions la r gle qui vient d tre rappel e Quant la Cour europ enne elle abandonne chaque tat le soin de d terminer le point de d part de ce droit la vie 19 AUTRES CRITIQUES D autres auteurs ont alors reproch la Cour de cassation d avoir assimil la personne du droit p nal la personne du droit civil les suivre en effet le droit p nal aurait pour fonction de prot ger la vie en elle m me ind pendamment de tout enjeu juridique li la qualit de personne dans sa seule r alit biologique 1 Crim 30 juin 1999 B n 174 DP 2000 n 3 obs M V RSC 1999 p 813 obs Y M V aussi Crim 25 juin 2002 B n 144 DP 2002 n 93 obs M V RSC 2003 p 95 obs Y M 2 AP 29 juin 2001 JCP 2001 II 10569 rapport P Sargos concl J Sainte Rose note M L Rassat D 2001 p 2917
14. pectifs de l homicide volontaire et de l homicide involontaire L absence de protection du f tus pour lui m me doit tre d plor e mais elle r sulte d un choix du l gislateur qu il peut seul remettre en cause On ne comprendrait pas en effet que l interruption involontaire d une grossesse puisse tre punie comme homi cide involontaire alors que l interruption volontaire n cessairement plus grave ne pourrait l tre comme homicide volontaire sauf remettre en cause un droit l avortement d sormais codifi Enfin m me sur le terrain des symboles o la discussion a souvent t port e myst re de la conception les objections la jurisprudence de la Cour de cas sation n apparaissent nullement convaincantes En effet elles oublient un symbole qui est lui aussi essentiel la naissance ne saurait tre r duite une p rip tie dans un d veloppement lin aire de l individu C est une tape suffisamment importante dans le d veloppement de la vie pour que le droit en fasse le point de d part de la protec tion de la personne Comment imaginer que celui qui n est pas encore n puisse se plaindre d tre d j mort Comment admettre une existence laquelle aucun effet 1 Faut il rappeler que cette qualification a t acquise non pour faire de l embryon une personne au sens juridique mais pour viter qu il soit d clar chose V not C Sevely R flexions sur l in hum
15. publique propose n anmoins une d finition de la mort art R 1232 1 Elle suppose un arr t cardiaque et respiratoire persistant d s lors que s y ajoutent les trois crit res cliniques suivants i absence totale de conscience et d activit motrice spontan e ii abolition de tous les r flexes du tronc c r bral iii absence totale de ventilation spontan e En principe si la victime est d j morte au moment o des coups 4 priori mor tels lui sont port s il ne peut y avoir meurtre Cependant compte tenu de la gravit de l acte en question et du fait que l absence de meurtre tient une circonstance totalement ind pendante de la volont de son auteur la Cour de cassation assimile 1 C est parce qu ils ne peuvent d montrer aucun pr judice en son nom devant le juge civil que les parents usent de la voie p nale pour tenter de surmonter leur douleur Le juge p nal doit r sister cette instrumentalisation 2 Aux moralistes donneurs de le on que cette solution choque et qui le font bruyamment savoir demandons faut il poursuivre pour homicide involontaire la femme qui accouche d un enfant mort n sous pr texte qu elle n a pas eu un comportement irr prochable tabac alcool au cours de sa grossesse voire sous pr texte qu elle a accept le principe de cette grossesse malgr des contre indications m dicales 3 La cour de Strasbourg reconna t la n cessit de prot ger le lien que la m re entretient a
16. que la provocation peut tre collective et non seulement individuelle La provocation para t encore plus dangereuse et m rite de plus belle une sanction lorsqu elle a conduit plusieurs personnes au suicide ou des tentatives de suicide d s lors que le minist re public est en mesure de d montrer un lien de causalit direct entre l information donn e et ces suicides ou tentatives de suicide Mais en pratique cela ne peut gu re concerner que les appels au suicide lanc s par un gourou devant l assembl e de ses adeptes ou dans un ouvrage r dig leur intention b R pression de la provocation 30 INpivipu La personne physique qui se rend coupable d une telle infraction s expose 3 ans d emprisonnement et 45000 d amende Ces peines sont toutefois port es 5 ans d emprisonnement et 75 000 d amende lorsque la provocation au suicide a concern un mineur de 15 ans Sont en outre applicables diff rentes peines compl mentaires dont la saisie et la confiscation des documents crits visuels ou sonores ayant servi r aliser l infraction La juridiction peut en autoriser en tout ou partie la destruction art 223 16 et 17 31 GROUPEMENT La responsabilit d une personne morale se con oit essentiel lement dans l hypoth se o l occasion d une d rive sectaire son dirigeant appelle des fid les au suicide La personne morale s expose alors une amende port e au quintuple ainsi qu l
17. rot ger dans tous ces cas pr sente un certain nombre de caract ristiques D abord il s agit d une vie humaine D autres textes prot gent la vie des animaux V infra n 845 et s Quant aux Martiens ils ne b n ficient d aucune protection La tentative de meurtre d un petit homme vert chappe la sanction p nale Encore Titre premier La protection du corps 15 faut il convaincre son juge que l on a cru tirer contre les occupants d une soucoupe volante et non contre un malheureux qui de nuit r parait au bord d un chemin sa voiture tomb e en panne Ensuite seule la vie d autrui est prise en compte Un rapport d alt rit s impose car il n y a pas meurtre sur soi m me mais suicide Ces deux derni res affirmations m ritent d tre pr cis es Il s agit de d terminer tout d abord les limites extr mes de la vie et puis de souligner que seule la vie des autres int resse le droit p nal D limitation de la vie humaine 15 Un homicide peut tre commis sur tout individu du commencement la fin de sa vie L application de ce principe pose n anmoins difficult s aux deux extr mit s 1 Point de d part de la protection p nale 16 NAISSANCE La personne existe compter de la naissance Pour tre pris en compte autrui doit tre n Il ne saurait donc y avoir d homicide avant cet instant la personne ne b n ficie d aucune protection entre le moment de sa conceptio
18. vec l enfant venir V CEDH 2 juin 2005 Znamenskaya c Russie 27 4 L art 221 6 punissant l homicide involontaire l instar de l art 221 1 punissant le meurtre prend place dans un chapitre intitul Des atteintes la vie de la personne 5 V la belle et courageuse r futation de J Mouly Du pr tendu homicide de l enfant na tre RSC 2005 p 47 6 J P Doucet Le droit criminel La personne humaine d GP 3 d 1999 p 46 n 41 Titre premier La protection du corps 19 cette infraction impossible une tentative de meurtre Et cette jurisprudence ne contredit pas la pr c dente il ne s agit pas de faire ici du mort une personne mais de constater que le meurtrier a bien voulu donner la mort ce qu il croyait tre encore une personne 22 PREUVE En toute hypoth se pour s assurer de la mort d autrui et pouvoir en v rifier la cause l article R 645 6 C p n menace de l amende pr vue pour les contraventions de la 5 classe soit 1 500 celui qui proc derait ou ferait proc der l inhumation d un individu d c d sans que cette inhumation ait t pr alablement autoris e par l officier public dans le cas o une telle autorisation est prescrite ou en violation des dispositions l gislatives et r glementaires relatives aux d lais pr vus en cette mati re Linhumation suppose en effet un certificat m dical attestant la mort de l
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