Laïcité
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1. e non segmentation des populations e respect des conditions de libre acc s tous Une attribution gracieuse ponctuelle ou r currente entre dans le cadre de la valorisation des biens et peut tre qualifi e de subvention publique Cette attribution gracieuse est soumise au droit commun respect des r gles de s curit et d hygi ne ainsi que respect de l ordre public 1 CE 30 mars 2007 Ville de Lyon n 304053 8 SERVICES PUBLICS gt gt SITUATION N 1 UNE ASSOCIATION FAIT UNE DEMANDE DE FINANCEMENT POUR LA CONSTRUCTION D UN LIEU DE CULTE La communaut musulmane de la ville de V demande depuis quel ques ann es la construction d une mosqu e Elle a trouv un terrain qui appartient la mairie et demande son attribution afin d y b tir le lieu de culte De plus pour aider au financement des travaux de construction les responsables se constituent en association loi 1901 et sollicitent une subvention municipale Les statuts sont peu pr cis quant l objet social principal Vous tes le responsable de l attribution des subventions et vous ne savez pas comment appr hender ce dossier Probl matique Vous savez que l tat fran ais est la que et qu il ne subventionne aucun culte En m me temps il vous semble important que toutes les commu naut s religieuses puissent avoir leur lieu de culte conform ment l esprit de la loi de 1905 Deux aspects vous interrogent D abord vous avez2. 1 Si ce n est pas le cas il s agit de comprendre le projet associatif comme pour n importe quelle demande quel est son objet le public vis 2 Article 11 de la loi de finances du 29 juillet 1961 10 SERVICES PUBLICS Vous tes lu responsable de la vie associative et de nombreux habitants vous font savoir qu ils r prouvent votre participation la construction de lieux de culte que c est une infraction la loi de 1905 Un comit de quartier se cr e pour d noncer ce projet de construction et en demander larr t imm diat au nom du respect de la la cit Une p tition circule et a d j r colt de nombreuses signatures Probl matique La construction d une mosqu e met l ensemble des citoyens en moi alors que la construction des autres lieux de culte n a jamais pos probl me notamment celle de la pagode bouddhiste de l ann e derni re qui a m me attir le soutien de ceux l m me qui s insurgent aujourd hui la lec ture de la p tition deux aspects essentiels vous sautent aux yeux e la la cit est pr sent e comme un syst me anti religion e l islam est appr hend comme une religion particuli re trang re dif f rente des autres Globalement vous sentez bien que bon nombre de pr jug s n gatifs sont l origine de cette r action et vous craignez que cela n attise des rejets de part et autre l ments cl s du d bat Face au rejet
3. tre sous le statut de loi 1901 sachant qu elle ne b n ficiera d aucune subvention publique ni d avantages fiscaux 4 SERVICES PUBLICS Loi du 1 juillet 1901 relative au contrat d association Article 1 L association est la convention par laquelle deux ou plusieurs personnes met tent en commun d une fa on permanente leurs connaissances ou leur activit dans un but autre que de partager des b n fices Elle est r gie quant sa validit par les prin cipes g n raux du droit applicables aux contrats et obligations Article 2 Les associations de personnes pourront se former librement sans autorisation ni d claration pr alable mais elles ne jouiront de la capacit juridique que si elles se sont conform es aux dispositions de l article 5 Article 3 Toute association fond e sur une cause ou en vue d un objet illicite contraire aux lois aux bonnes m urs ou qui aurait pour but de porter atteinte l int grit du terri toire national et la forme r publicaine du gouvernement est nulle et de nul effet Article 4 Tout membre d une association qui n est pas form e pour un temps d termin peut s en retirer en tout temps apr s paiement des cotisations chues et de l ann e cou rante nonobstant toute clause contraire La loi du 9 d cembre 1905 dite de la s paration des glises et de l tat pr voit un statut aux associations cultuelles c est dire aux structures dont l objet exclusif es
4. construire un autre projet dont l objet sera clairement cultuel en ad qua tion avec la l gislation gt gt SITUATION N 5 UNE ASSOCIATION LOI 1901 D POSE UNE DEMANDE DE LOCATION DE SALLE MUNICIPALE POUR UNE CELEBRATION RELIGIEUSE Une association loi 1901 souhaite louer la grande salle des f tes de la ville de N Elle v rifie le co t et les conditions d utilisation aupr s de vos ser vices La salle est disponible le jour souhait l association pr cise qu elle accueillera entre 100 et 150 personnes l occasion d une c l bration reli gieuse festive et priv e tout en respectant les conditions de s curit pr ci s es sur la convention de location 16 SERVICES PUBLICS Probl matique Vous tes le responsable en charge de la location des salles et vous refusez de louer la salle des f tes au motif de la nature religieuse clairement nonc e de la manifestation en question Puisque l tat fran ais est la que vous estimez que ses quipements municipaux ne peuvent pas cautionner l accueil d activit s religieuses Vous savez d ailleurs qu un article de la charte d utilisation des salles municipales sign e par le maire confirme cette position Vous en donnez copie au responsable de l association Ce dernier vous menace de porter plainte pour atteinte la libert de r union et la libert de culte l ments cl s du d bat Il s agit d une demande de location payante bas e s
5. Dans tous les autres cas les deux libert s fondamentales que sont la libert d association et la libert de religion doivent tre respect es Il est notamment impossible d ins rer une clause g n rale et absolue interdisant les rassemblements religieux dans les conventions de loca tion de salle Note du 30 mars 2007 n 304053 du Conseil d tat Dans sa note du 30 mars 2007 le Conseil d tat a statu sur la d cision de refuser la loca tion d une salle municipale une association cultuelle tenue par des t moins de Jehovah Le refus oppos une association cultuelle de lui accorder la location d une salle muni cipale porte une atteinte grave et manifestement ill gale la libert de r union qui est une libert fondamentale d s lors que la commune ne fait tat d aucune menace l ordre public mais seulement de consid rations g n rales relatives au caract re sectaire de l association Par ailleurs le juge a pr cis que la crainte purement ventuelle que les salles muni cipales soient l objet de sollicitations r p t es pour des manifestations but religieux ne saurait davantage justifier l galement le refus de la ville En revanche dans le cadre de l attribution gracieuse d une salle une association la municipalit peut demander une transparence totale sur l objet de la manifestation et v rifier que certains crit res fondamentaux du droit commun sont respect s e mixit
6. compris leurs filles ce qui est positif pour leur promotion scolaire et sociale Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 15 De votre point de vue il y a deux soucis D une part le m lange entre la prise en charge sociale soutien scolaire et l aspect religieux provoque forc ment une certaine entrave la la cit puisque les jeunes qui souhai teraient uniquement s am liorer en math matiques vont se sentir oblig s de pratiquer leur pri re avec les autres ce qui exerce une pression sur leur libert de conscience terme l existence de la pri re collective au milieu du cours de math matiques produit galement une certaine segmentation des enfants du quartier car les non musulmans finissent par ne plus s ins crire ce soutien scolaire D autre part les subventions publiques ne peu vent tre utilis es que pour des actions non cultuelles qui respectent les principes de mixit de public et de genre Que faire Dans ce dossier votre positionnement est clair Vous informez l association qu elle ne pourra plus tre financ e par la mairie si elle dispense d autres activit s que celles en lien avec son objet social tel qu il est formul dans ses statuts e prise en charge de tous les enfants e m lange des publics sans s gr gation de sexe e aucune pratique cultuelle S il y a une demande de lieu de culte manant des habitants il faut
7. d difices servant au culte Les diff rents moyens pour les collectivit s publiques d aider les associations cultuelles Le bail de droit commun M me si elles ne peuvent subventionner aucun culte les collectivit s ont le droit de conclure un contrat de bail avec une association ayant pour objet exclusif ou non la pratique du culte Pour que ce bail ne soit pas requalifi en donation d guis e il convient que le montant du loyer soit en proportionnalit avec les prix r els du march et la qualit du lieu en question Le bail emphyt otique Les collectivit s peuvent galement conclure des baux emphyt otiques avec les associations cultuelles leur accordant long terme la jouissance d un terrain sur lequel l association construit un difice religieux C est un bail de longue dur e de 18 99 ans par lequel on acquiert un droit r el d usage et de jouissance garantissant une libert dans l utilisa tion et l exploitation du bien Le loyer est en g n ral tr s modeste parce que le locataire garde sa charge la construction des b timents sans pouvoir en tirer b n fice l issue du bail Le bail peut tre destin tre renouvel pour une seconde p riode identique en temps C est une forme de financement pour le foncier qui respecte n anmoins les principes de la loi de 1905 La garantie d emprunt Le l gislateur a reconnu par l article 11 de la loi de finances du 29 juillet 1961 la possibilit
8. l urbanisme le Code de la construction et de l habitat les plans d occupation des sols La question du minaret est aussi r glement e par le droit fran ais Chaque mosqu e peut construire un minaret mais sa hauteur peut tre limit e dans le cadre de l autorisation de construire pour respecter les pr occupations du plan d occupation des sols et s inscrire dans l aspect architectural du quartier L attribution de salles et d quipements municipaux des associations cultuelles De nombreuses demandes de location ou de pr t de salles affluent aupr s des services municipaux ou d associations g rant des locaux municipaux centres sociaux maisons de quartiers patronages la ques municipaux etc de la part d associations dites culturelles mais ayant une activit cultuelle Peu d l ments juridiques existent ce jour pour aider la collectivit se positionner Il appara t n anmoins qu une diff rence tr s nette peut et doit tre faite entre ce qui rel ve du pr t gracieux et de la location payante Dans le cadre de la location payante et privative d une salle communale par une association loi 1901 ou 1905 ou par une personne morale le Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 7 maire ne peut refuser l usage d une salle municipale que pour l un des deux motifs suivants e n cessit s objectives de l administration communale e trouble l ordre public
9. pour un lieu de culte En revanche vous aimeriez pouvoir donner un coup de pouce afin que les nombreux musulmans puissent obtenir un lieu de culte d cent au m me titre que les autres citoyens juifs ou chr tiens de votre ville Que faire Vous rappelez aux demandeurs que le principe de la cit interdit de financer un lieu de culte avec de l argent public N anmoins si cette association prend la forme d une association cultuelle sous le r gime de la loi 1905 et non pas de la loi 1901 le r gime de la la cit lui permet de b n ficier de certains avantages art 18 et suivants de la loi de 1905 En effet une association cultuelle sous le r gime de la loi de 1905 peut demander la municipalit de louer un terrain par le biais d un bail emphyt otique Elle peut galement solliciter la municipalit pour qu elle se porte garante aupr s d un tablissement bancaire de leur emprunt SITUATION N 2 DES RIVERAINS S OPPOSENT UN PROJET DE MOSQU E Une nouvelle association s est constitu e Elle s appelle Comit des musul mans pratiquants de la ville de P Elle a labor un projet de construction de mosqu e dans un des quartiers de la ville Elle a fait une longue cam pagne de r colte de dons aupr s des habitants a trouv un terrain priv et commence les travaux de construction conform ment son permis de construire Aucune demande financi re n a t mise aupr s de la mairie
10. pr texte il serait int ressant d inviter un juriste connu et reconnu qui puisse expliquer calmement le cadre et la philosophie de la la cit fran aise ainsi qu un historien qui rappelle la longue s rie de guerres de religions avant l institution de la libert de conscience Partager des l ments de connaissance et se rem morer collectivement ce qui a men la loi de 1905 permet de passer des r actions affectives la r flexion distanci e Cela permet galement de comprendre l importance d appliquer le droit tous les citoyens de la m me fa on quelle que soit leur religion Dans un second temps vous pouvez organiser une deuxi me r union en invitant toutes les communaut s religieuses changer sur la question du respect de la libert de conscience de ceux qui ne croient pas comment organiser la pratique de son culte sans envahir pour autant l es pace public Comment aider les croyants respecter les non croyants Ce sera peut tre l occasion pour les derniers venus de s exprimer sur le fait que la construction de leur mosqu e ne correspond pas une volont de combattre la France en l islamisant Ils pourront au contraire rassurer leurs concitoyens en leur expliquant que c est parce qu ils se sentent fran ais et chez eux qu ils ont besoin d un lieu propre pour prier contraire ment leurs parents qui taient de passage Ces deux temps d changes peuvent aider chaq
11. Dounia BOUZAR La cit mode d emploi Cadre l gal et solutions pratiques 42 tudes de cas Groupe Eyrolles 2011 ISBN 978 2 212 54775 7 EYROLLES ditions d Organisation Groupes Eyrolles CHAPITRE 1 Financement public et associations religieuses Que dit la loi Dans son article premier la loi du 9 d cembre 1905 nonce que la R pu blique fran aise assure la libert de conscience libert de croire ou de ne pas croire et garantit le libre exercice des cultes Dans son article 2 alin a 1 elle explicite la s paration des pouvoirs entre l tat et les glises L tat ne financera plus aucun culte en France Financer un culte signifie verser des subventions directes ou indi rectes pour la construction d un difice d di au culte ou pour son exer cice Chaque communaut religieuse qui souhaite b tir un lieu de culte doit pourvoir son autofinancement Pour s organiser les communaut s religieuses peuvent n anmoins se constituer en associations relevant de la loi de 1901 ou de la loi de 1905 La loi du 1 juillet 1901 dite de la libert d association est r gie par le droit commun Elle consacre la libert de r union l association loi 1901 doit avoir son objet social limit un but pr cis et admet ses membres par d lib ration Une association loi 1901 peut tre subventionn e par l tat si son objet n est pas cultuel Mais une association but cultuel peut quand m me
12. FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 17 gt gt SITUATION N 6 UNE ASSOCIATION LOI 1901 D POSE UNE DEMANDE DE PRET DE SALLE MUNICIPALE Vous tes de plus en plus interpell par les directeurs de centres sociaux municipaux de R au sujet des diff rentes conventions pass es avec des associations qui ils octroient le pr t gracieux de salles pour dispenser leurs activit s Ils vous expliquent que certaines associations y pratiquent des activit s cultuelles une association de soutien scolaire apprend lire aux jeunes enfants partir de la Bible une autre propose des cours de langue arabe partir du Coran Probl matique Des parents se plaignent ils ont inscrit leur enfant pour un soutien sco laire et non des cours de religion M me souci pour les cours d arabe certaines familles souhaitent l apprentissage de la langue arabe sans cours de Coran Lorsque les directeurs des centres municipaux entament une discussion avec les responsables associatifs sur le m lange des genres au sein de leurs activit s ces derniers les accusent d int grisme la que Comme tous les enfants sont les bienvenus ils estiment que rien ne peut leur tre reproch l ments cl s du d bat Ici le cas est diff rent de la situation n 4 il s agit d une salle au sein d un centre de loisirs municipal mis disposition gracieusement au b n fice de l association Il n y a pas de lien payant qui quali
13. aupr s de votre service Probl matique Vous trouvez cette initiative plut t int ressante dans la perspective de ren forcer la coh sion sociale de votre commune En effet depuis les v ne ments du 11 septembre 2001 vous avez constat qu un certain nombre de citoyens amalgament l islam et l int grisme Organiser des conf rences sur l apport et la richesse de la civilisation arabo musulmane pourrait enrichir tous les citoyens et combattre les pr jug s n gatifs renforc s par Pactualit internationale Vous avez donc instruit et pr sent la demande en conseil municipal afin de la faire valider Mais voil que l accord vous a t refus en vertu de Palin a 1 de l article 2 de la loi de 1905 vous ne pouvez financer un centre qui comprend une salle de pri re et qui se sert du Coran pour apprendre Parabe aux enfants Effectivement vous aviez identifi lors de l tude du dossier un certain m lange entre activit s culturelles valorisation de l histoire andalouse cours de langue arabe et activit s cultuelles c l brations des pri res apprentissage du Coran mais vous tiez parti du principe que les finances publiques pouvaient ne subventionner que la part culturelle sans pour autant tout refuser Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 13 l ments cl s du d bat Cette association loi 1901 a un double objet social une activit cultu
14. de certains riverains vous vous sentez tenu d apporter des l ments de compr hension afin de revenir une ambiance de quartier plus sereine et plus solidaire Pour cela il vous faut ma triser l ensemble des tenants et des aboutissants Vous commencez par l aspect l gal D abord vous v rifiez que le Code de l urbanisme a t respect et que le permis de construire a t attribu Ensuite vous v rifiez galement que le projet n entrave pas l ordre public Enfin vous vous assurez que le terrain est bien priv et qu aucune demande de financement public n a t sollicit e Il n y a aucun doute ce projet res pecte l ensemble des conditions du syst me juridique fran ais Reste l aspect le plus difficile comment d samorcer la r action n gative des signataires de cette p tition Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 11 Que faire Lorsque vous annoncez aux signataires de la p tition que le projet est en accord parfait avec la loi ils ne se calment pas du tout Vous tes main tenant certain que bon nombre de repr sentations n gatives sur l islam sous tendent cette attitude mais probablement aussi une m connaissance du syst me juridique fran ais et des principes fondateurs de la la cit Dans un premier temps vous pouvez organiser une r union publique pour changer avec le comit de riverains initiateur de la p tition Sous ce
15. elle salle de pri re et apprentissage du Coran et une activit culturelle espaces cours changes biblioth que sport soutien scolaire L ga lement son statut juridique est valable puisque son objet social n est pas uniquement cultuel Pour appuyer sa demande de subvention le pr sident de l association a insist sur l aspect culturel de ses activit s puisqu il sait que le culte ne peut tre financ par des deniers publics N anmoins la crainte des lus est justifi e comment peut on garantir que si le projet culturel est subventionn aucun denier public ne contribuera la partie cultuelle Dans ce cas la mairie pourrait tre mise en proc dure d annulation ou subir des poursuites pour entrave la loi de 1905 De plus pour que les subventions publiques soient possibles certaines conditions sont exig es e les lieux concern s doivent tre ouverts tous et non pas seulement aux fid les d un seul culte e un partage net comptable et p dagogique doit tre effectu entre ce qui rel ve du cultuel et ce qui rel ve des autres activit s Ces exigences qui doivent tre notifi es dans les conventions liant la col lectivit et l association ne semblent pas facilement applicables en l tat actuel de l organisation du projet Que faire Vous d cidez de demander une clarification du projet afin de pouvoir le repr senter la prochaine commission Pour permettre une stricte dif
16. f renciation des activit s vous proposez au pr sident de dissocier la partie cultuelle de la partie culturelle en cr ant une association loi 1905 pour la salle de pri re Ainsi l apprentissage du Coran et le d roulement des pri res seront ils part sans financement public La partie culturelle du projet reste sous le r gime de la loi 1901 et peut ainsi adapter son organisation afin de respecter les crit res requis Comme cela est argument dans le projet p dagogique ce centre devra tre ouvert tous et toutes sans segmentation ni atteinte la mixit des publics Aucun pros lytisme ne doit avoir lieu vers les enfants qui suivent les acti vit s culturelles ou sportives 14 SERVICES PUBLICS Ainsi les activit s culturelles allant du soutien scolaire jusqu l appren tissage de la langue arabe en passant par le sport peuvent elles tre finan c es d s lors que ces crit res sont respect s Vous pouvez demander l association de vous fournir annuellement un bilan p dagogique qui garantira le renouvellement ou non des conventions de subventions gt gt SITUATION N 4 UNE ASSOCIATION CULTURELLE NE RESPECTE PAS LES CRIT RES DE LA LOI DE 1905 Une association loi 1901 exerce depuis longtemps dans un des quartiers de G Elle prend en charge des enfants de 7 14 ans et programme des activit s culturelles ou sportives ainsi que des cours de langue arabe ou de soutien scolaire Une convention an
17. fie le contrat priv Aussi la salle est elle valoris e comme s il s agissait d une subvention Autrement dit de mani re indirecte les deniers publics sont ici utilis s des fins cultuelles ce que le principe de la cit interdit Que faire Dans ce dossier votre positionnement est clair Vous informez l association que le pr t d une salle est quivalent une subvention Cela implique donc le respect de la la cit tel que cela est 18 SERVICES PUBLICS explicit dans la loi de 1905 La salle du centre social ne pourra donc plus tre pr t e par la mairie si l association ne dispense pas uniquement les activit s en lien avec son objet social tel qu il est formul dans ses statuts e prise en charge de tous les enfants e m lange des publics sans s gr gation de sexes e aucune pratique cultuelle e aucun pros lytisme Groupes Eyrolles
18. le sentiment que les musulmans sont un peu d favoris s dans la mesure o la plupart des glises datent d avant la loi de 1905 Ensuite vous avez entendu dire que ces responsables musulmans b n ficient du soutien d un prince d Arabie Saoudite et cette perspective de d pendance vous inqui te Vous n avez pas fourni de r ponse et vous tes interpell de plus en plus souvent par le pr sident de l association en question l ments cl s du d bat Vous tes face une double demande l attribution d un terrain pour di fier un lieu de culte accompagn e d une demande de subvention pour sa construction Il s agit pr alablement de bien qualifier la demande en v rifiant aupr s des responsables si leur objectif est bien d difier un lieu de culte d di avec salles de pri res la libre pratique des croyants et si cette future mosqu e aura vocation c l brer des offices religieux des rites collectifs Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles gt gt FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 9 etc Si c est le cas la premi re chose faire est de v rifier que le projet de construction est conforme aux normes d urbanisme de la ville et qu aucun l ment n est susceptible de porter atteinte l ordre public Concernant l aide sollicit e pour le financement il est vident que l alin a 1 de l article 2 de la loi de 1905 vous interdit d octroyer un sou tien financier
19. nuelle est sign e chaque ann e et la mairie subventionne son travail de terrain Depuis quelque temps vous tes alert par quelques professionnels de la jeunesse avoisinants Ils ont constat qu il n y a pas de mixit entre filles et gar ons pendant les activit s et qu la fin des cours de soutien scolaire ils prient dans les locaux pr t s par le centre social municipal Apr s vous tre d plac vous constatez que c est effectivement le cas Vous convoquez le pr sident de l association pour faire le point Celui ci vous explique qu il n a fait que r pondre aux demandes des parents du quartier Ces derniers partagent les m mes convictions religieuses et inscrivent leurs enfants chez lui en toute confiance Il ne voit pas o se situe le probl me Probl matique Il s agit d une association qui exerce depuis plusieurs ann es sans qu aucun dysfonctionnement n ait t signal Elle est financ e par la mairie dans le cadre de ses activit s de proximit aupr s des habitants du quartier concern soutien scolaire activit s sportives Du point de vue du responsable associatif le fait de r pondre aux attentes des habitants du quartier prime sur toute autre consid ration ce sont les parents qui au nom de leurs traditions souhaitent la s paration des gar ons et des filles et la pratique de la pri re C est justement pour cette raison que les familles confient leurs enfants les yeux ferm s y
20. pour les collectivit s publiques de garantir des emprunts contract s par des associations cultuelles pour la construction d difices religieux Ce dispositif peut tre d un grand soutien 1 ce jour pr s de 1 800 glises paroissiales d le de France construites apr s 1905 ont utilis ce type de baux La grande mosqu e de Lyon b n ficie galement de ce syst me 6 SERVICES PUBLICS La prise en charge des r parations et de l entretien Le dernier alin a de l article 19 de la loi de 1905 ajout par la loi du 25 d cembre 1942 pr cise que si les associations loi 1905 ne peuvent recevoir aucun financement public les sommes allou es pour la r pa ration et l entretien des difices affect s aux cultes publics qu ils soient class s ou non monuments historiques ne sont pas consid r es comme des subventions Les modalit s de construction des lieux de culte Devant les difficult s r currentes de construction d difices de culte musulman le minist re de l Int rieur a rappel par une note crite du 14 f vrier 2005 que la construction et l am nagement des lieux de culte ne sont soumis aucune formalit ou autorisation autre que celles pr vues d une fa on g n rale par le Code de l urbanisme L tude de l obtention du permis de construire doit tre effectu e sans esprit d ex clusion ou de rejet Le projet de construction doit remplir toutes les normes attendues et pr d finies par le Code de
21. t de subvenir aux frais l entretien et l exer cice d un culte L tat fran ais peut faciliter la construction de nouveaux lieux de cultes sans entraver le principe de non financement Puisque la R publique ne reconna t ni ne salarie ni ne subventionne aucun culte ce sont les articles 18 et 19 qui explicitent que les associations form es pour subvenir aux frais l entretien et l exercice public d un culte devront tre constitu es conform ment aux articles 5 et suivants de la loi de 1901 Une association cultuelle doit avoir pour unique objet l exercice d un culte donn doit tre soumise aux r gles de droit commun des associations peut recevoir des dons et des legs sur autorisation pr fectorale du d partement o l association a son si ge social ne doit pas avoir d activit s portant atteinte l ordre public sachant que l entrave aux conditions d urbanisme peut tre concern e Pour qu une association soit reconnue cultuelle elle doit galement e c l brer des c r monies organis es en vue de l accomplissement de certains rites ou de certaines pratiques par des personnes r unies autour d une m me croyance religieuse e avoir pour unique et seul objet la r alisation de ce culte Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles FINANCEMENT PUBLIC ET ASSOCIATIONS RELIGIEUSES 5 e ne mener que des actions en lien avec cet objet acquisition location construction am nagement entretien
22. ue citoyen croyant ou non r fl chir sur la question fondamentale du vivre ensemble O commence et o finit ma propre libert de conscience Cela permettra galement de prendre conscience que l on peut tre la fois cent pour cent fran ais et bouddhiste catholique ath e musulman Ce n est qu partir de ce moment l que vous pouvez envisager une sen sibilisation aux valeurs de l islam de fa on rappeler qu il s agit de la troisi me religion monoth iste qu elle reprend les m mes proph tes se r f re au m me dieu que les deux autres et qu au fond il y a plus de res semblances que de diff rences 12 SERVICES PUBLICS gt gt SITUATION N 3 UNE ASSOCIATION FAIT UNE DEMANDE DE FINANCEMENT POUR UN CENTRE CULTUREL ISLAMIQUE Un projet est sur votre bureau depuis plusieurs semaines L association loi 1901 Amicale des musulmans de la ville de T est en train de r nover ses frais un ancien local inoccup pr t par la mairie pour y am nager un centre qui valoriserait la culture arabo musulmane et proposerait une prise en charge sociale des enfants apr s l cole Elle pr voit une biblio th que des salles de cours d apprentissage de langue arabe et du Coran un espace conf rence une salle de pri res et des activit s diverses comme du soutien scolaire ou du sport Pour mener bien son projet cette amicale a d pos une demande de sub vention
23. ur un contrat entre deux parties L association doit s engager respecter l ordre public et les clauses d utilisation de la salle comme le pr cise le r glement int rieur du lieu r gles de s curit d hygi ne de respect du voisinage Hormis ces consid rations si la salle est disponible la date demand e il n est pas possible de refuser la location au demandeur au motif du carac t re religieux de la manifestation concern e Aucune mention syst ma tique et absolue d une telle interdiction ne saurait tre inscrite dans ledit r glement d utilisation des lieux Il s agirait alors d une clause faisant entrave la libert de r union et de conscience des usagers potentiels Le caract re priv du contrat engendr par le paiement de la location n est pas qualifi en subvention publique Il n y a ainsi pas d entrave au posi tionnement neutre et la que de la municipalit Une d cision du Conseil d tat illustre cette situation rencontr e entre autres par la municipa lit de Lyon Que faire Si la salle est libre la date demand e elle peut tre lou e pour n importe quel motif sous r serve qu il n y ait pas de trouble l ordre public ou d en trave aux r gles de s curit d hygi ne de respect du voisinage 1 Voir l nonc du jugement dans l encadr Note du 30 mars 2007 du Conseil d tat p 7 Groupes Eyrolles Groupes Eyrolles
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