Mode d`emploi
Contents
1. tre invoqu e en rem de proth se bancale d une m thode 6 William SATURNO arch ologue de la Boston University 7 Ibid susceptible de nous arracher l erreur et l errance de l imagination inqui te 8 DIMAGE DOR E REFLET DES MONDES L imagination prend sa place dans ce projet mais elle se base sur la m moire collective et la transformation des donn es universelles toutes assimil es et dig r es par les populations Tout le monde voit les m mes images et chacun se fait sa propre histoire En regardant plus loin que les images et les objets que croit on En adoptant un regard simple sur les images la r ception est reconsid r e et les imaginaires d stabilis s En questionnant l archive symbole de m moire les artistes reconditionnent le statut de la m moire travers le travail de la lumi re de l or et de Pespace Que reste t il quand une informa tion en chasse une autre L histoire est un flux d images et d actions indissociables les unes des autres Le d placement de l image dans cette expo sition ouvre d autres voies de compr hen sion afin de montrer ce flux continu par le biais d un glissement de l image A travers l histoire des origines et la chronique nous op rons un syst me de perception par la s lection d images repr sentatives ou de rep res chronologiques 8 Jean Clet MARTIN Plurivers essai sur la fin du monde Puf coll Travaux p2. de l espace pour pouvoir changer avec les autres uvres pr sentes Il s agit de mener la destruction et l effacement la projection The Longest day Cette volont des artistes de mener cette uvre une fin certaine est annonc e dans la premi re partie du projet et propos e sous la forme de la disparition de l image par l action de la lumi re Le travail propos par Audrey Martin s an cre aussi dans l importance du processus et de l histoire d une pi ce La ruine du ballon sonde dor et d gonfl revit d une certaine mani re par l action de l archive et sera pr sent e sous sa forme irr versible En partant d un travail photographique d archivage tr s long Muriel Joya a fait le choix d utiliser la projection et le diapo rama pour pr senter son travail dans cette exposition L image mouvement est d ve lopp e pour montrer le statut ph m re des images de presse et cr er une archive de 2012 Ce parcours historique bas sur un syst me de collecte d images de Unes est pr sent comme un flux continu hors du format journalistique habituel Cette r flexion critique sur le traitement de l information m diatique nous laisse dans l attente constante de signification image apr s image En travaillant et en proposant des r flexions artistiques sur des espaces diff rents le projet dans son ensemble prend tout son sens En s adaptant ces deux types d espaces l
3. permet de proposer une autre lecture du statut de l image En la manipulant par l action artistique sa force de conviction sa fonction initiale et son aura sont d tourn es Ce moment d exposition est marqu par Phistoire fondatrice du projet En mar quant un point de d part un d veloppe ment une date et un lieu sp cifiques une certaine authenticit lui est conf r e La probl matique de la conception m me d archive de documentation et de fiction nalit est abord e sous la forme d une chronique de l image Le syst me d archi ve fiction nous propose un moment de pr diction une nouvelle forme d archivage qui int gre le statut de l image l espace d exposition comme une v ritable pi ce conviction une op ration historique de la Fin du Monde Lorsque quelque chose dispara t nous faisons appel la m moire et surtout l image et la repr sentation Nous pro c dons un archivage du temps Mais lorsqu un monde dispara t que reste il Quelle apparition ou restitution de l image cr ons nous ce moment pr cis Il s agit ici de mettre en place le syst me imagination pour documenter la Fin du Monde et participer un regard qui appar tient bien ce monde mais d une autre mani re En attendant cette Fin peut tre devrions nous faire participer notre regard autrement sans s inqui ter de l arr t du temps On peut se laisser conduire de l exp rience du r
4. 1983 1985 e Dir CHARBONNEAUX Anne Marie L or dans l art contemporain Flammarion Paris 2010 e VERNE Jules Voyage au Centre de la Terre Le livre de poche 1972 e VERNE Jules Cinq semaines en ballon voyages de d couvertes en Afrique par trois anglais Hetzel amp Cie Paris 1863 e ARENDT Hannah Vies politiques Gallimard coll Tel 1997 gt gt gt Descente de la machine a rostatique photo JC Garlenc Hors champ de la Fin du Monde La cohabitation de plusieurs temporali t s en un m me lieu ne serait plus per ue comme un anachronisme qui perturbe voire d structure l espace mais comme la condition sans laquelle ce dernier ne pourrait exister 1 Peut on se repr senter la Fin du Monde et peut on se repr senter sa propre fin Fin de son temps ou Fin du Monde collectif On cherche pourquoi il y a un monde plut t que rien Le philosophe se demande pourquoi L astrophysicien se demande comment L historien se demande quand Et tous butent sur le myst re de l origine du monde Etienne Klein Autant de questions qui nous ram nent l aube de l an 2000 Les pr visions annon aient que notre civilisation informatis e sombrerait dans le chaos Un d faut dans la conception des logiciels informatiques devait d clencher la Fin du Monde le bug de an 2000 aussi appel Y2K Mais il ne s est jamais rien pass et ce spectre de la Fin du Monde n
5. ll GOCH DI Sola IVIVUC U ALT ia ka STADE RE T9 T VIINTT DJD IOL 2012 chroniques d une fin du monde Cette installation diaporama en cours de r alisation pr sentera une s rie de vues issues de plusieurs quotidiens fran ais Chaque image reprend la Une de diff rents journaux parus durant l ann e 2012 J entreprends d observer et de donner voir le monde pendant un an Le premier geste mon protocole est un archivage de la presse quotidienne Le deuxi me celui d agr ger ce d filement de Unes en diapo rama s apparente r aliser un collage de m moire En photographiant ces Unes et en les donnant voir de la mani re la plus simple possible j op re un changement dans leur statut donc un changement dans leur sens Je prends ainsi part cette actua lit et propose une exp rience qui modifie notre acuit L actualit fabrique en partie la m moire Il n y a pas de m moire sans image et pas d image sans m moire L image est l affaire sujet question de la m moire Otholith group Le journal est un t moin du temps et je constate que chaque jour les hommes marquent l actualit de leurs actes repro duisant de mani re contemporaine le geste archa que de l homme pr historique qui Mode d emploi The Longest day 2009 Photographie du project room de Dunja Herzog Incrustation num rique des oeuvres suivantes Sans Titre 2009 or rouge eau parquet M
6. pour l exposition la galerie Plug in de B le Cette nouvelle version de l installation n a pu chapper aux conditions m t oro logiques et a t pr sent e sur un tapis de neige L image et l apparition changent alors de statut en s ins rant dans l environnement la mani re d une r sistance par la lumi re Les al as climatiques proposent une nou velle pi ce dans la continuit logique de la premi re L image propos e reprend le principe d incrustation d uvres dans une lib r e vers l ext rieur Sa forme r v le une possible chute l image des ballons m t o lanc s 30 000 m tres au del des nuages pour ensuite retomber d gonfl s sur terre Certaines sondes sont r cup r es par des chasseurs de sonde qui les traquent gr ce aux fr quences particuli res qu elles mettent Ce passe temps innocent prend des dimensions politiques dans certains pays La parano a des r gimes cadre cette action de peur que les chasseurs d couvrent et d codent des conversations secr tes L or pourtant fragilis par la surface en relief adh re la pi ce d gonfl e et des sine un paysage Porteur de lumi re l or sculpte la forme transform e Cette peau est maintenant irr versible La carcasse dor e chou e au sol dans un nouvel espace d exposition de mani re plus bru tale devient sculpture t moin m E i ka EN Ta T Ruine croquis Chlo Gui
7. re des sondes est vite oubli e et appliqu e d une autre fa on En cherchant leurs tr sors ces chasseurs croient en quelque chose de plus grand que la m t orologie une image dor e L objet et sa fonction premi re sont trans form s et d tourn s La r plique dor e change la valeur et la vision que l on se fait de l objet utilis par le d placement et la transformation physique de celui ci L exposition propose au centre de sa r flexion un degr de reproduction plus lev de l image En changeant compl tement de statut l image va jusqu dis para tre pour laisser la place la lumi re fondatrice d un espace nouveau et d une image entropique LApocalypse ne dit pas que c est la fin de tout elle pr dit un nouveau commence ment et porte l espoir d un monde enfin d pouill des d fauts du n tre o il n y aura plus d injustices plus de maladies d un monde en quelque sorte parfait 1 L actualit est contemporaine et pr pare le pass C est une mani re de fixer un regard sur son temps mais que voit on la veille de cette Fin des Mondes qui a t il de r el dans les images et de r el dans l art L essentiel est invisible nos yeux et tout ce qu on ne voit pas est essentiel En propo sant une alternative documentaire au traite ment de l information l exposition apporte une d finition purement personnelle de son actualit de la Fin d
8. tait qu un fantasme ayant aliment les esprits Douze ans plus tard dans un monde encore plus sophis tiqu et informatis parmi les guerres qui se poursuivent le lobby nucl aire et le pouvoir d Internet nous attendons une autre Fin du Monde En attendant la Fin des Temps nous lui donnons une image nous la fantasmons nouveau et le battage m diatique autour de v nement ne cesse d alimenter les th ories allant de l conomie la science Est ce que le calendrier maya parle vrai ment de la fin du monde ou seulement de la fin d un cycle du calendrier Ceux qui 1 Sylvie HEPP AUTEVILLE L au del des images d placements d localisations d tours ont tudi ce calendrier et cette culture qui Pa labor rejettent enti rement la pr dic tion de la fin du monde comme tant une mauvaise interpr tation des donn es Ils affirment en effet que le calendrier ne parle pas d une fin en soi mais d un nouveau commencement 2 Ce hors champ de la Fin du Monde est riche d interpr tations de pr textes et de repr sentations Quelles sont alors les don n es prises en compte Quelle est la marge d erreur Qui y croit et pourquoi L espace et le temps sont toujours li s dans l image et c est en parcourant l espace ambivalent du hors champ que l on peu tenter de r pondre ces questions L image capture et immobilise son contenu dans un espace d limit Mais elle peut aussi sor
9. d ind terminabilit objec tive et m me d un ailleurs dans PImage temps Le hors champ peut aussi procurer un certain risque en d stabilisant le regard et la lecture d une image Qu elle soit l uvre de la main divine d une catastrophe naturelle ou d un v nement politique qu elle qu en soit la raison une personne sur sept pense que la fin du monde arrive Peut tre est ce cause de l attention m diatique accord e l une des interpr tations de la proph tie maya Keren Gottfried d Ipsos Global Public Affairs Que faut il croire finalement tant l image et la repr sentation d une telle pr diction sont transform es et tant les croyances et les visions du monde sont riches de diversit s Cette attraction de la Fin des Temps est utilis e pour attirer et intriguer les populations par la presse Le journal en tant que t moin du temps est l l ment de pr diction par excellence Il accueille Pin formation l organise et la donne voir par un syst me de codes et de techniques jour nalistiques En divisant les informations le journal pr sente diff rents mondes et diff rentes cat gories qui ont fonction de diviser le monde en plusieurs univers Ce hors champ visible de la Fin du Monde donne voir une pr diction de la Fin des Mondes sur laquelle la population s em presse de sp culer sur les v nements L absence une grande force dans l image Signal
10. el le plus habituel vers une exp rimentation plus dangereuse et autrement coordonn e C est ce que vont tenter de proposer les artistes de cette exposition Nous sommes aujourd hui toujours en qu te de signes que le monde va s arr ter alors que les Mayas rechercha ient au 4 Jacques RANCI RE Les Paradoxes de l art politique in Le Spectateur mancip Paris La Fabrique ditions 2008 5 Jean Clet MARTIN Plurivers essai sur la fin du monde Puf coll Travaux pratiques Paris 2010 2 LA z ro point z ro Processus En se basant sur un syst me chronologi que ce projet d exposition se d veloppe en deux phases la pr diction d un v nement et le r cit de ce premier temps d attente du moment Fin du Monde et l exposi tion finale qui donne voir les projets artistiques r sultant de l annonce faite en premier lieu Deux moments compl men taires qui dialoguent dans le temps et qui sans cesse se r f rent l un l autre La Glaci re laboratoire de r flexion et pre mier temps de recherches et de r alisations entre le commissaire et les artistes Cette r sidence se termine sur un premier projet consid r comme ligne directrice de l ex position venir en proposant une cr ation la parution d un journal Mode d emploi de la Fin des Temps En se basant sur la Chronique de la pr diction et le d tourne ment de l image cet objet archive a
11. monde est un monstre de forces sans commencement et sans fin L Il est jeu de forces et onde defor ces la fois un et multiple s accumulant ici tandis qu il se r duit l bas une mer de forces agit es dont il est la propre temp te se transformant ternelle ment dans un ternel va et vient L avec un flot perp tuel de ses formes du plus rigide et du plus froid au plus ardent au plus sauvage au plus contradictoire Nietzsche La Volont de puissance L IV L espace contemporain se trouve aujourd hui d fragment et l on se rend compte qu on ne peut plus converger en un monde unique mais qu il faut le repenser en allant vers des mondes pluriels la cr a tion de multivers Le monde est habit de mondes qui rendent son unit d sormais probl matique En s appuyant sur le myst re d une fin totale et collective cette exposition explore la condition humaine peur de la Fin du Monde et esp rances de l immortalit de l me mais aussi la condition historique et les moments qui la d finissent celui de larchive celui de l explication celui de la compr hension et enfin celui de la repr sentation Cette repr sentation histori que de la Fin du Monde tant attendue est propos e dans un dernier moment celui de l exposition La fiction n est pas la cr ation d un monde imaginaire oppos au monde r el Elle est le travail qui op re des dissensus qui change l
12. ques en orbite autour de l espace de lumi re blanche Cette pi ce centrale construit l ex position la mani re du ph nom ne m m m e SMITHSON Robert The Monuments of Passaic Artforum d c 1967 trad en fran ais par Claude GINTZ Bibliographie CHERAUX Cl ment Diplopie limage photogra phique l re des m dias globalis s essai sur le 11 septembre 2001 Le point du jour Cherbourg 2000 e ARDENNE Paul DURAND R gis Images mondes de l v nement au documentaire Blou DL 2007 e GERVAIS Thierry MOREL Ga lle La photographie histoire techniques art presse Paris Larousse DL 2008 LAMBERT Fr d ric Mythographies La photographie de presse et ses l gendes Paris Edilig 1986 Journ e d tude Photojournalisme et art contemporain Les derniers tableaux Paris Ed des Archives contemporaines 2008 e LAVOIE Vincent Photojournalisme revoir les canons de l image de presse Paris Hazan 2010 gt gt gt sus du Big Bang d o toute mati re aurait t form e Le projet volue il est projet en int rieur pour sa derni re pr sentation et pour la premi re fois travers cette remise z ro The Longest day est maintenant com pl te et finie L annonce et la pr diction de cette pi ce prennent tout leur sens sous la forme d une double page blanche la page dialogue avec l cran de magn sie Ce dernier moment est
13. ait entre les doigts sans aucune persistance r ti nienne une somme d informations dans un temps donn m 925 jeter sur la voie Publigy e Ruine M2K2 2012 sculpture ballon de 155 cm de diam tre gonfl h lium recouvert de 1400 feuilles d or blanc puis d gonfl sonde m t o poids PROCESSUS M2K2 Dans sa premi re version la pi ce M2K2 est prisonni re de son espace d exposition Cette reconstitution d un ballon sonde recouvert de feuilles d or a t gonfl e l h lium et lest e d un poids de 2 kg qui vient la maintenir au sol Cette pi ce pr cieuse in situ trouve son sens dans sa destruction partielle Son image presque irr elle prot g e et sublim e par la vitrine n est plus Pr s de 15 des Terriens pensent faire de leur vivant l exp rience dela fin du monde et ils sont pr s de 10 penser conform ment la proph tie maya qu elle pourrait se produire en d cembre Sondage international r alis par Reuters Ipsos QUE RESTE T IL DE CETTE PI CE PH M RE DANS L ESPACE D EXPOSITION Ruine M2K2 est pr sent e la mani re d une archive objet Sans cran ni image elle manifeste sa Saa pr sence Il ne reste a qu une enveloppe vid e de son air dontle souffle e Pa 5 18 107 31qw299P V O y o 9 c l D K y4 K La me o 4 D FR de A J 4 7 e jection l exposi z o o et appa Ta si Lon
14. emento Mori 2009 photographie encadr e 21 JUIN 2009 SOIR E DU SOLSTICE D T Notre projet tait de sortir l exposition de son espace institutionnel et mus al Pour cela nous avons propos un dispo sitif de vid o projection sur le sol pr s de l entr e du CRAC d Altkirch Nous avons projet sur un tapis de craie l image a rienne d une des salles de l exposition en cours au CRAC Time Warp au sein de laquelle nous avons incrust certaines de nos uvres Une mani re m taphorique plus d un titre d appara tre appara tre l image en m me temps que la nuit vient photo Vincent Lhermet N E W S photo Muriel Joya marquait de empreinte de sa main les grottes L actualit est ph m re en Par chivant je souligne son ambigu t tempo relle l information du jour appartient d j au pass lorsqu on la d couvre De m me ce projet est en perp tuelle volution mou vant comme le d roulement des faits trait s dans les journaux Ces faits ont un d but et une fin mais pas l actualit elle d roule son fil infini et tel un trou noir cherche tout capter La Une s dimente toutes les strates contenues l int rieur d un m me journal Le rassemblement de toutes ces Unes cumule diff rentes strates de temps Au fur et mesure du processus je commence Voir 2012 appara tre en pers pective C est aussi une mani re de rendre p renne ce qui jusque l nous gliss
15. er l absent c est bien le d signer comme tel et le rendre pr sent par des r f rences ou des rep res dans l image On observe un moment o le temps est suspendu et qui permet diff rents temps de cohabiter Le hors champ devient un r el quilibre il permet d aller plus loin litt ralement au del Gymnastique mentale sur un d placement temporel mais aussi un d placement spatial Ce qui est vu se place dans un temps et ce qui est imagin est dans un autre temps Le hors champ peut donner de la perspective dans l image une perspective mentale et imagin e Les sc narios de la fin du monde ne sont pas tous compl tement tir s par les cheveux L un des ph nom nes qui a t li 2012 est le changement de p le et les astronomes affirment qu il pourrait avoir lieu dans un avenir pr visible Mais avec notre connaissance actuelle il n est pas possible de fixer une date pr cise un tel v nement et chose encore plus importante cet v nement n est pas le pr sage d un d sastre Concernant l co nomie une catastrophe pourrait arriver n importe quel moment avant ou apr s le mois de d cembre 2012 dans le cas o des actes irr fl chis d un gouvernement d une superpuissance provoquent l effondrement du syst me financier mondial Mais nous ne pouvons que sp culer sur le moment pr cis o cela arrivera ou m me sur les cons quences qu une telle catastrophe entra ne
16. es modes de pr sentation sensible et les formes d nonciation en changeant les cadres les chelles ou les rythmes en construisant des rapports 1 Jean Clet MARTIN Plurivers essai sur la fin du monde Puf coll Travaux pratiques Paris 2010 2 Ibid 3 Paul RIC UR La m moire l histoire l oubli Seuil Paris 2000 nouveaux entre l apparence et la r alit le singulier et le commun le visible et sa signification 4 L enregistrement du r el est un projet en perp tuelle volution C est ce que nous cherchons faire dans cette exposition avec une certaine ironie s rieuse enregistrer par l archivage d ex position l instant le r el et l annonce de l v nement de la Fin du Monde en archi vant ce qui aurait pu avoir lieu Depuis toujours nous construisons de la fiction autour de la Fin du Monde L int r t port cet v nement n est pas un ph nom ne r cent Pour la civilisation occi dentale les origines remontent aux aspects jud o chr tiens de l eschatologie l tude de la fin ou du dernier Au sein de ce projet la fronti re entre fiction et documentaire est compl tement estomp e le geste de l artiste vise la d placer pour poser des questions relatives aux repr sentations possibles de l histoire contemporaine Ce syst me d archivage et de pr diction d un moment aussi pr cis que la Fin du Monde pr sent dans tous les esprits et largement fantasm
17. exposition cr e des dialogues des oppositions et une com pl mentarit sp cifique au projet Chaque lieu est unique travers son histoire ses caract ristiques et sa situation g ographi que mais ces deux moments d expositions unissent le projet dans le temps m contraire des assurances que rien ne chan gerait c est un tat d esprit totalement diff rent La fin du monde n est pas un accident tout s arr te simplement Apparemment l apocalypse maya n aura finalement pas lieu cette ann e Des arch ologues am ricains ont d couvert les plus anciens calendriers mayas connus sur les murs d une habitation au Guatemala Et contrairement la rumeur persistante qui affirmait que l antique calendrier maya s arr tait le 21 d cembre 20712 celui ci se prolonge La d couverte remet en lumi re l obsession de cette civilisation pour le temps Les anciens Mayas pr disaient que le monde continuerait et que dans 7 000 ans les choses seraient exactement comme elles taient alors 7 Il n y a tout simple ment aucune indication que les calendriers mayas s arr tent Ces notions d ordre et de d sordre se retrouvent aussi dans la mythologie greco romaine o le d sordre entra nerait la catastrophe qu Atlas refuse de soutenir le monde et ce serait le chaos Aujourd hui o que l on porte le regard on pressent d j une hostilit l ordre tel point que la raison ne cesse d
18. gest day m pp ED i est apparue au ra tre aussi sur la Er TL d but de la soir e sc ne artistique Que faut il faire en attendant la fin du monde Saint Paul Anges jeuanol En faisant face de nombreuses contraintes dans ce lieu d exposition Muriel Joya et Audrey Martin ont su tirer de leur collabo ration un projet projection qui interroge l image et sa pr sentation dans un espace d exposition L image est apparue au sol l ext rieur du CRAC Alsace en plong e compl te et projet e sur un carr de magn sie pil e et frott e la main Ce principe de mise en abyme du geste artistique d tourn par la projection donne tout son sens l ins tallation travers un syst me d apparitions cumul es Le titre de la pi ce fait r f rence au solstice d t jour le plus long de l ann e mais aussi au film sur le d barquement datant de 1962 The Longest day Cette pi ce existe aussi dans un esprit guerrier par l in crustation du geste artistique dans un lieu d exposition puis est devenue de plus en plus visible au fur et mesure que la nuit tombait Cette exp rience sensible de l installation in situ donne acc s diff rents stades de l image sur un principe d apparition physique dans le temps The Longest day 2 2010 Installation vid o in situ Galerie Plug In B le Suisse 27 NOVEMBRE 2010 SOUS LA NEIGE The Longest day 2 a t sp cialement repens
19. llemet Chronique nf du latin chronicus relatif la chronologie 1 Recueil de faits histori ques r dig s suivant l ordre chronolo gique 2 Ensemble des rumeurs et des bruits qui circulent 3 Article sp cialis qui rapporte les informations les plus r centes sur un sujet particulier 4 Qui volue qui persiste qui dure photographie du lieu d exposition Le temps d une soir e la lumi re cr e de l espace dans un temps limit d exposition 4 l4 zero point zero double page blanche projection sur magn sie 21 D CEMBRE 2012 DESTRUCTION Destruction du jour le plus long Finalit de la pi ce et de la cr ation artistique qui fonctionne sur deux temps la pr diction et l exposition Dans ces deux moments d ex positions l espace est mis en avant L image est puis e dans le temps et dispara t pour laisser la place un cran lumineux La mati re lumi re remet en question le statut de l image et installe The longest day dans une temporalit propre l uvre On d gage dans cette version z ro point z ro un certain h ro sme de la pi ce toujours dans cet esprit guerrier elle dispara t Cette uvre annonc e puis pr sent e est le point central de l exposition Les autres tra vaux sont mis en orbite et circulent autour d elle Comme si l image connue inscrite dans la chronologie de The Longest day avait explos e pour cr er d autres mondes artisti
20. nnonce et propose les projets artistiques qui seront pr sent s Une fa on de d velopper l expo sition dans deux espaces diff rents celui de la feuille de papier pour le journal et par la suite celui de l espace architectural Par le format le papier la mise en page les images et les textes l objet journal s inspire des quotidiens et des journaux d expositions connus de tous Il propose tout un travail de r flexion et de mise en uvre artistique Il s agit au travers de cet espace d exposition d attirer l attention par imagination et la diffusion d infor mations En choisissant de le dater au 21 d cembre 2012 le journal aura de plus en plus d importance et de valeur dans le temps Cette proposition d archivage ren trera galement dans la deuxi me partie du projet et dans le temps de l exposition En proc dant en deux temps distincts l archive est cr e dans le temps Cette pr diction de l exposition se positionne en tant qu archive dans le processus de r alisation du projet Alors vient le temps de l exposition o sont montr es les pi ces des artistes et la finalit du travail L exposition proposera le travail des deux artistes plasticiennes Audrey Martin et Muriel Joya Un projet collectif sera galement pr sent pour sa troisi me et derni re version sp cialement r alis e pour l v nement Z ro point z ro qui est le point central de exposition Celui qui cr
21. phages et l orf vrerie de l Egypte Ancienne o l or est le symbole du Dieu R les icones et l art byzantin comme support pour figurer le Ciel l art des dorures de l poque Baroque etc Lor travers toutes les poques a su repr senter le Monde et ses aspects les plus puissants Dans cette exposition l or cr une image d tourne la fonctionnalit en annon ant l irr versibilit de la Fin des Temps La lumi re pour les projections et lor pour le ballon sonde comme cr ateurs d espaces dans ce projet s int grent au syst me de Chronique de la pr diction La sonde dans sa fonction initiale peut pr dire la m t o et les images de presse toujours dans l attente d noncent la cons quence sans fin Par la transfor mation et le d tournement l image est refl t e et la fonction premi re d objets et d v nements int gr s dans la m moire collective est reformat e reconsid r e et d plac e de son origine Les images de presse sont d tourn es de la m me fa on et proposent une autre vision de l actualit de par leur nouveau statut d images photographiques Elles ne font plus seulement qu informer elles nous montrent galement la vision de plu sieurs mondes sur Terre Les chasseurs de sondes ne cherchent pas les sondes retomb s sur terre pour r cup r s les donn es m t orologiques mais par simple plaisir de chasse au tr sor L utilit premi
22. ra 3m 3 Ibid s dimentation 2012 photo Muriel Joya Ours Chroniqueur Commissaire L o Bioret Chroniqueur Artiste Audrey Martin Muriel Joya Design graphique Thomas Rochon avec la participation de Chlo Guillemet JC Garlenc et Vincent Lhermet e KLEIN Etienne Discours sur l origine de lunivers Flammarion coll NBS 2010 e Dir CRIQUI Jean Pierre L Image document entre r alit et fiction Paris Le Bal Marseille Images en man uvres 2010 e CRIQUI Jean Pierre in Les Cahiers du MNAM lt Ruines l envers gt printemps 1993 n 43 introduction une P 4 15 visite des monuments de Passaic par Robert SMITHSON e MARTIN Jean Clet Plurivers Essai sur la Fin Paris Capitale du XIX du Monde Puf Paris si cle Le livre des passages 2010 Ed du Cerf 1989 e BENJAMIN Walter POIVERT Michel La Photographie contempo Kag Re raine Paris Flammarion o kA 2003 e LA y a a a a aaa e a a a a i pre DE S E O P l PERE E M AEREE 4 O0OADNINI 4oC I1o0r
23. ratiques Paris 2010 9 Gilles SAUSSIER in Photojournalisme et art contemporain Les derniers tableaux dir Ga lle MOREL Paris ditions des Archives contempo raines Centre d tudes po tiques 2008 En se basant sur ce syst me on peut se demander pourquoi et comment une image s impose t elle un moment donn C est la position du photographe qu il faut questionner et pas seulement ce qu il choisit de montrer Une image n est pas donn e elle se prend et cette prise implique un rapport de pouvoir un rapport au pouvoir 19 C est ce rapport au pouvoir qui est d velopp dans le travail de Muriel Joya Par la force de l image d actualit le projet ouvre de nouvelles possibilit s d interpr tations et propose une mani re de proc der pour rendre compte de la construction id ologique des images de la machine monde On observe un rapport au pouvoir journalistique de l image de l objet de presse et de l image m diatique support de l actualit et donc source de pouvoir Un pouvoir tout aussi repr sent par l utilisation de l or dans la pi ce d Audrey Martin Nous basons toute notre conomie sur ce m tal pr cieux qu est l or Mais d o vient il travers cette exposition ruine M2K2 interroge les origines de l or son pouvoir et sa fascination Pour trouver son origine il faut regarder vers le ciel 11 L or est arriv sur Terre il y a 3 8 Millia
24. rds 40 Walter BENJAMIN in Photojournalisme et art contemporain Les derniers tableaux dir Ga lle MOREL Paris ditions des Archives contempo raines Centre d tudes po tiques 2008 41 Matthias WiLLBOLD Where does all the gold come from News from the University of Bristol Septembre 2011 d ann es dans une pluie de m t orites au moment de la formation de la plan te La collision de corps c lestes a entrain un d gagement de chaleur qui a fait fondre des m taux pr cieux Ce magma a t attir vers le noyau terrestre Un incroyable tr sor qui pourrait recouvrir toute la plan te d une couche de 4 m tres d paisseur dort sous nos pieds 3o00km Pourtant la surface de la Terre l or se fait rare C est la deuxi me vague de bombardements tardifs de m t orites qui a laiss la surface de la Terre les particules d or l o se trouvent aujourd hui les gisements Compresser l espace et le temps d un v nement en une image est une d ci sion autoritaire Ce qui est vis dans cette r duction vers l image unique ce n est pas la v rit mais le contr le du pouvoir de l image Bruno Serralongue L utilisation de lor travers l histoire lui a toujours conf r un pouvoir fort une certaine fascination et une ambivalence ternelle Nous avons acquis la capacit d associer l or aux l gendes aux croyan ces et une dimension spirituelle les sarco
25. tir de cette limite du cadre alors appara t le hors champ Il est d finit par l ensemble de l espace di g tique C est un espace interm diaire entre ce qui est montr ce que l on voit et ce qui pourrait tre montr Un espace que l on construit mentalement Il ne faut pas dire que le pass claire le pr sent ou quele pr sent claire le pass Une image au contraire est ce en quoi l Autrefois rencontre le Maintenant dans un clair pour former une constellation En d autres termes l image est la dialectique de l arr t Walter Benjamin Tout ce qui n est pas visible dans l image mais qui existe partir du moment o il est pens fait partie du hors champ C est un espace immat riel qui fait jouer lima gination l hypoth se et la supposition C est un espace sugg r L il prend ses rep res dans l image il est d abord attir par l espace occup et se dirige ensuite vers l espace libre On s inqui te de ce qui est hors champ ce qui d passe le cadre Un hors champ implique forc ment une 2 Peter NATHAN 2012 la fin du monde une fois de plus notion de limite et de fronti re une notion qui divise l espace C est le hors champ qui d finit le champ l occupation d un lieu imagin et invisible C est un moyen de parler de quelque chose sans le dire directement c est un d tour nement Deleuze parle d une zone d in discernabilit ou
26. u Monde m 12 Entretien de Jean Fran ois MAYER par Isa belle EICHENBERGER 2012 la fin du monde ou le salut Swissinfo ch Janvier 2012 SCoTT Clive The spoken Image DURAND R gis Le regard pensif Lieux photography and language et objets de la photogra London Reaktion Books phie Mobile mati re 1999 Coll La Diff rence Paris 1990 e SAUSSIER Gilles CHEREL Emmanuelle La place de l auteur et du spectateur dans la photographie docu mentaire in Document 3 2006 Le statut de l auteur dans l image documentaire signa ture du neutre Paris Edition du Jeu de Paume e Cat e GUERRIN Michel Covering the real Art and L actualit en images Press picture from Warhol confront e des uvres to Tillmans B le 2005 d art in Le Monde 29 juillet 2005 e BASTINGS Barbara Wenn sich Kunst auf Keystone reimt in Tages Anzeiger 23 Mai 2005 e BRADBURY Ray Un coup de tonerre Gallimard coll 1000 soleils 1973 DANTO Arthur la transfiguration du banal une philosophie de Part Seuil coll Po tiques 1989 e DE FENO L Pierre La chronophotographie ou l art du temps Biblioth que nationale Paris 1986 e AGAMBEN Giorgio qu est ce que le contem e DELEUZE Gilles Cin ma 1 l Image mouve porain Rivages Poche ment Cin ma 2 l Image coll Petite biblioth que temps Les ditions de 1989 minuit coll critique Paris
27. un Chaos l envers une ruine lumineuse Il s agit ici d affiner l uvre vers un point ultime o l image n est plus n cessaire La deuxi me partie de l exposition devient le temps de blouissement en rentrant dans l institution Les deux premi res versions avaient une position instable Cette derni re z ro point z ro existe dans sa stabilit Cette ultime mise en abyme met clairement en image le ph nom ne de l expansion de l univers Contrairement aux deux premi res versions celle ci s impr gne dans le temps et passe du statut ph m re celui d archive m Chronique de l Archive des Mondes LA FIN DU MONDE CE QUI AURAIT PU AVOIR LIEU Nous vivons l poque de la Fin du Monde mais cette fin ne signifie pas l apocalypse Elle signifie plut t que nous avons com menc accepter que notre univers soit en fait un plurivers un monde de mondes Nous avons besoin d une nouvelle cosmolo gie pour accueillir tous les bouleversements de notre poque Une cosmologie hauteur de l ordre du pluriel et du divers Une cosmologie oblig e de constater la fin du monde au profit de la multiplication des mondes Mais en passant de l univers au plurivers ce sont toutes les dimensions de la politique de l esth tique et m me de la v rit qui se trouvent boulevers es 1 Savez vous ce qu est pour moi e monde Faut il que je vous le montre en miroir Ce
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