Posséder et détruire : stratégies sexuelles dans l`art d`Occident
Contents
1. Article Poss der et d truire strat gies sexuelles dans l art d Occident Charles Dreyfus Inter art actuel n 77 2000 p 76 77 Pour citer cet article utiliser l information suivante http id erudit org iderudit 46142ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 November 2015 05 57 Le concept l exposition les panneaux didactiques le catalogue sont l uvre d une seule personne R gis MICHEL conservateur en chef au D parte ment des arts graphiques du Mus e du Louvre Dans un catalogue puis avant la fin de l exposi tion il dit avoir le soutien convaincu du Pacha elle m me Fran oise VIATTE2. canisme prof 36 ratoire ME Yves le Monochrome comme histrion magnifi E lt que de la soci t du spectacle Encore un projet EX l tude du rapport des tics d criture chez les deux ps z hommes le livre de DEBORD ne sort qu en Ei 1967 Venons en ARTAUD ou le corps sans or t ganes Le CsO Onn y arrive pas on n a jamais E finid yarriver c est une limite semblent regret ter DELEUZE et GUAT TARI Wille plateaux Capi 3E talisme et schizophr nie 2 1980 Un corps producteur changeur distributeur d intensit s la fois mati re et matrice CsO comme trange
3. troisi me sexe androgyne dont l art d Occident inverse le mythe Ily devient ver pa tueux car asexu Son r le n est plus qu id ologi que et sert cautionner voire compenser la D 5 violence sexuelle sorte de consensus dans la Fu guerre des sexes T fs PRIMATICE promeut un Apollon m lomane F a qui fait corps avec les muses Chez PICASSO E par le mirage cubisant la figure devient nature dans l asepsie d un monde eunuque Yves KLEIN resexualise l androgyne avec son monogold an DE drogyne phallique FREUD fait un peu le m nage en nous disant bisexuals en proportions tr s W consid rables ce qui amenuise du m me coup amp l emploi de celui que se retrouve au dedans de Bb nous nn Nous passons vite sur DUCHAMEF le m cani D Gien du phallus dont une pens e m await chapp laficelle autour du bouquet Pour R gis MICHEL la pratique d Yves KLEIN le monomane anthro EPIN a pophage est performative au sens tabli par J L a Fes e AUSTIN Quand dire c est faire How to do Things TR with Words 1962 trad fr G LANE 1970 R d E 1991 l ann e m me de la mort de l artiste Le ou performatif c est comme la performance les ter a mes sont jumeaux il est soi m me son propre o0 univers puisqu enluise confondent magiquement EU _ KLEIN dirait id alement le mot et la chose ne l acte et la parole le langage et la r alit dans l orgueilleuse autarcie de son m
4. Mais quelle mouche les a piqu s On se croirait plus dans un forum aux heures les plus chaudes de mai 68 que dans l un des plus solides remparts de l institution On ac central sur du central et de la norme sur la norme dans le bricolage r pressif d un m cano gothique aunom poussi reux d institut qui ne sait pas encore que le monde a chang Que l art n est plus la propri t d une langue Ni d une caste Ni d une classe ti 4 Fi i W KI VAa 14 A p a t Li i a gi ak h ds Pia e f 4 ar TT fe du destin del institution Dans leur apti tude r former d urgence une donn obsol te se jou l avenir m me des mus es qui ne peuvent plus pr tendre tre l cart des transformations discursives t des mutations sociales Cette ex sition vaut m taphore d un propos doublement strat gique Ce n est pas l aspect sexuel de la dif f rence qui est ici d battu C est peut tre avant tout son registre institutionnel Ou politique Exemple par le haut ou garde fou L avertisse ment estencore plus surprenant pour un panneau didactique Cette exposition n est pas faite pour apprendre Mais pour regarder Car nous ne pou vons pas voir Nous ne pouvons pas Notre il est constamment pi g par un savoir autoritaire qui a le statut parasite du souvenir cran Toute la p dagogie de l institution n a qu un objectif vous emp cher de voir De prendre le regard Comme o
5. l exhibitionniste et j en ra joute un pour le plaisir Cru si Fiction Avant toutes ces d monstrations qui vont s en filer de salle en salle grande sale au premier la bonne blague qui me revient encore une petite continuum de cette trange substance qu est le d sir Aaturer les organes jusqu la destruction du corps morcel ali n pour en forger un neuf D glinguer la machine Regarder de traviole La Machine de l tre l un des dessins les plus cat gonques autour de acrobate qui l vite en pleine page volettent les d bris pr sum s de sa dislocation prochaine troncs et tron ons t tons ou mamelles clats et fragments La glos solalle de type incantatoire ajoute ce d coupage fr n tique la myst rieuse intensit de ses pho n mes en loques Au sommet de la feuille est crit son mode d emploi dessin regarder de traviole Mais iln est pas certain que l inscription fatidique s adresse au regardeur Elle appartient plus surement au m talangage del auteur c est dire de l image ce qu ARTAUD nomme le g chage du subjectile o DERRIDA voyait nagu re le si gne m me de son forc nement Intensit s et d charge o le sexe est son corps tout entier corps masochiste Le vrai Corps projectif plein du d sir et de son vecteur ind fini MUHL ou la cent vinat et uni me journ e de Sodome termine cette exposition faite selon H M de haute lutte MUHL dans le hall Nap
6. n prend la parole Vous n avez pas droit vos propres yeux C est la culture officielle l appareil d tat pense votre place R voltez vous Voyez p rvous m me Oubliez ce discours du ma tre qui vous octroie les bribes d une science inutile comme on jette aux chiens les miettes de sa ta bl lci vous tes libre au moins libre de le croire Pas d rudition Rien que des images des images enqu te d auteur La seule histoire qui vaille c est ls v tre Celle que vous allez vivre avec cela qui est sur les murs Il n y a personne pour vous dire ce que vous devez en faire Et si le discours vous d plait contestez le Ou n y pensez pas l 1 Je conteste de toute fa on pour la forme j adore apprendre pour mieux oublier et je suis libre de croire qu ilm en restera un petit quelque chose Au moins qu il nous fallait et faudra encore et tou jours apprendre voir Que l attention reste notre seule libert Poss der et d truire fait r f rence Michel FOUCAULT mais pas n importe quel FOUCAULT le plus aigu ou le plus pessimiste le plus adomien voire le plus nietzsch en celui de Surveiller et pu nir La premi re salle du parcours pr sente les cing th ses qui seront d velopp es dans l expo sition 1_ L art d Occident ne sait parler de sexe que sur un seul mode la violence Il vaudrait mieux dire le viol Nymphe et sa tyre de WATTEAU est pris en exemple comme cas d agression sexuelle a
7. ol on un petit peu l cart il est vrai du flux continu de ceux qui ne visitent jamais le mus e le plus proche de chez eux mais qui foulent le Louvre Qu on en juge dans ses programmes on chercherait en vain la moindre r f rence critique des champs wol sins sciences du texte et sciences sociales pas de psychanalyse nide s miologie nide La dif f rence de R M est pleine de paradoxes le plus gros une exposition pas faite pour apprendre avec un catalogue qui contient dix pages de notes Pas de Tao de toujours et je tends comme Marcel croire que les explications n expliquent rien et pourquoi pas surtout en art Plus la folie s emparait de mon art plus je devenais raisonnable ou quilibr dans ma vie j tais soudain capable de sentir ou de produire des choses qui demeuraient obscures Je comprenais progressivement ce que j avais faire dans ce monde C est ainsi que mon art s est chang en th tre existentiel du moi il est devenu le principe de ma propre transformation On souhaite pour notre propre bien la m me chose tous les con servateurs du Louvre et d ailleurs Encore merci et bravo R gis MICHEL Vive les fictions critiques La premi re phase r elle ne peut tre que ta seconde dition du catalogue L institution doit suivre 1 Voir A VON KRAFFT EBING Psychopathia Sexualis Traduction fran aise R LOBSTEIN 19501 r dition 1999 Paris page 183 5 parenth se le
8. suicide de la victime Ce qui int resse l art occidental n est pas le sexuel mais le corporel Il ne reste plus que des corps Mais cette app tence coitale n y change rien Les corps y sont tou jours au service d autre chose o s ali ne volont leur figuration pl thorique police r cit pulsion panoplie non quivoque de signe m les 5_ Dans l art d Occident si plaisir il y a c est un plaisir pervers volupt douloureuse jouissance tragique qui pousse les artistes amp la fascination pour les cr atures animales Viol avec circonstances aggravantes zoophi lie active dite aussi bestialit Curiosit de l ana s exploratoire de la jouissance f minine qui ne passe que par le fantasme privil gi du voyeur Ex Citation Le sentiment de pouvoir est ici d cu pl par la r ification du corps f minin sa r duc tion servile au niveau instrumental d une exp rience clinique Mais il y a plus L intervention ns de l animal est un stade suppl mentaire dela trans gression qui constitue l rotisme humiliation su pr me o culmine selon BATAILLE la violence profanatoire de l acte amoureux Viennent ensuite les fictions critiques J en cite quelques unes Michel Ange ou Narcisse travesti POUSSIN et l inversion des sexes GREUZE ou l inceste David Cet d autres ou la peinture p dophile G RICAULT ou le coit sadique DELACROIX journal d un masochiste INGRES et le saphisme DEGAS
9. vec circonstances aggravantes l insu de la victime et tentative de viol pr sum e L rotisme nait ici du suspens et culmine avec la profanation Entre le pathos virginal de la nymphe et la convoitise animale du d sir pas de compromis possible s agit de transgresser l humanit 2_ L art d Occident volontiers psychopathe est d essence misogyne la femme tient constamment le r le de souffre douleur Sc nes de rapt avec violence et tentative de viol pr sum e L homme tue ou viole Avec Cen taure et nymphe de ROUSSEL la morale est sauve le centaure mi homme mi b te para t int gralement bestial Constat liminaire constat salutaire Cet art est phallique 3_L art d Occident repr sente les sexes en d s quilibre in galit massive o triomphe le muscle et rend pr caire la figuration de la diff rence Agression sexuelle caract ris e assimilable un viol Ce qui importe est l exercice solitaire d une manumission souveraine par o l un s approprie le corps de l autre On nous fait croire par une rh to rique moralisante un retour l innocence par deux corps qui fusionneraient Plus de viol l dedans Que de la violence 4 L art d Occident est d intention r pressive Cen est pas vraiment le sexe qu il montre mais le pouvoir celui d un ordre patriarcal o triomphe toujours la loi du plus fort celle du p re Viol avec circonstances aggravantes menace d une arme et
Download Pdf Manuals
Related Search