CRETTAZ, Bernard, Cafés mortels,Sortir la mort du silence
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1. ryq il Compte rendu Ouvrage recens CRETTAZ Bernard Caf s mortels Sortir la mort du silence Gen ve Labor et Fides 2010 129 p par Luc Breton Fronti res vol 23 n 2 2011 p 79 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante URI http id erudit org iderudit 1007601ar DOI 10 7202 1007601ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 November 2015 05 54 d faites Il est vrai que nous ne les avons pas assez cout s Tu ne nous envoies plus personne tu t es d tourn pour ne pas voir ce que les autres peuples nous font subir p 231 Voici la teneur proprement philosophique de ce texte Question sans r ponse qui ne saurait il va de s2. soir e de bistrot p 123 124 Selon lui quelque chose d essentiel advient lors d un caf mortel un chemi nement se fait travers la lib ration du secret Une nouvelle culture de la mort merge peut tre de cette pratique o s observe une continuit entre communaut f te et mort p 121 qui n est pas sans lien avec le mode de vie des montagnards valaisiens auxquels l auteur a consacr plusieurs essais Dans ce petit mode d emploi Bernard Crettaz n a peut tre pas toujours r ussi laisser de c t sa d marche scientifique comme il se le proposait puisqu il n h site pas faire l usage d un lexique sp cialis Quoi qu il en soit cet essai est clair et bien divis Les tapes de l v nement sont circonscrites minutieusement les exemples sont pertinents et l auteur n h site pas avoir recours des anecdotes qui rendent la lecture agr able et font oublier la gravit du sujet l instar des caf s mortels ce petit essai tente de nous rendre la mort plus famili re de nous rappeler subtile ment la consubstantialit de la vie et la mort Dans son avant propos Bernard Crettaz mentionnait qu un caf mortel pourrait avoir lieu prochainement Montr al Nous attendons cet v nement avec impatience et nous esp rons que ce petit essai contribuera faire con na tre le ph nom ne en Am rique du Nord et jeter les bases d une nouvelle culture de la mort et de sa mi
3. nd et payer de sa personne p 35 Le succ s de la rencontre tient l investissement de chacun Il s agit de la premi re des douze r gles formul es par l auteur pour s assurer du bon d roulement d un caf mortel L authenticit des motivations le non jugement absolu devant tout t moignage et l coute figu rent parmi ces r gles au m me titre que la vis e non th rapeutique de l v nement Ce dernier point est essentiel et l auteur le souligne plusieurs reprises dans son essai part sa dimension collective la vis e non th rapeutique du caf mortel est ce qui permet de le dis tinguer d une rencontre chez le psy chologue ou le psychanalyste C est aussi ce qui en fait la sp cificit un change franc sans contrainte ni hi rarchie excluant tout rapport th rapeute patient II ne s agit pas d un travail de deuil collectif s il advient que l change prenne des allures th rapeutiques l organisa teur se r serve le droit d intervenir pour rappeler l orientation de l v nement Si des participants semblent avoir besoin de soins il n h site pas leur conseiller de consulter un sp cialiste mais il est imp ratif que le caf mortel demeure une activit non th rapeutique Dans la suite de l essai l auteur donne un aper u de ce qui se dit lors des caf s mortels qu il a tenus Plusieurs t moi gnages portent sur le suicide la mort d enfants les morts ann
4. oi tre envisag e sans faire appel l criture sacr e et risquer d tre an antie par elle Comment l Orph e J rgen Greif en sera sorti son prochain livre nous le dira peut tre Nous l attendons Angela Cozea EE CRETTAZ Bernard Caf s mortels Sortir la mort du silence Gen ve Labor et Fides 2010 129 p Bernard Crettaz Caf s mortels Caf s mortels l expression a de quoi intriguer S agit il de caf empoi sonn Fait on mourir les gens au caf Conscient de la confusion que peut susciter le titre de son ouvrage et le ph nom ne qu il d signe Bernard Crettaz sociologue et ethno logue suisse de renom et ancien conservateur de la Soci t d tudes thanatologiques de Suisse romande dissipe les malentendus d s les pre mi res lignes de son essai Les caf s mortels sont des r unions dans des bistrots o les participants parlent de la mort des rencontres o comme l indique le sous titre du volume l on sort la mort du silence Tout aussi intrigante que le titre du livre la maquette de couverture prend un sens particulier mesure que se pr cise le concept de caf mortel un homme l auteur au visage impas PRINTEMPS 2011 sible contemple un cr ne humain qu il tient dans sa main gauche Cette image nous entra ne in vitablement dans un imaginaire baroque c est la fameuse sc ne o Hamlet tient un cr ne dans sa main ce sont les vani t s ces all gorie
5. on c es brutales ou subites voire la mort d un animal auquel on tait attach D autres partagent leurs inqui tudes face leur propre mort et font part des diff rents secrets qui entourent la mort Apr s avoir dress un inventaire de ces secrets l auteur voque le grand th tre de la mort p 81 il s interroge sur l hypocrisie que rec le une expres sion comme avoir un bel enterre ment ou sur le cin ma que chacun se fait face la mort cet gard il cite L tranger de Camus comme une uvre de fiction qui lui semble bien illustrer la d sinvolture face aux conventions fun raires qui s ob serve de plus en plus aujourd hui Selon Crettaz les caf s mortels t moignent de cette ambivalence par rapport la mort parce que le tragique et la farce se m lent sans cesse p 95 travers ce m lange de registres l auteur estime que les caf s mortels constituent un lieu de savoir et de pouvoir Les grands bless s et les endeuill s y trouvent un espace favorable l coute l ouverture une occa sion pour exorciser le pouvoir de la mort faire l exp rience de l authenticit Enfin l auteur r pond dans la derni re partie de son essai la question Qu est ce qui reste Il est difficile de se prononcer sur les effets concrets des caf s mortels mais l auteur reconna t qu il n est jamais autant en v rit avec lui m me qu au cours de cette
6. rmet tout simplement de mettre l aise et de favoriser les confidences Mais trouver un tablissement ne va pas de soi Le patron ou la patronne d un bistrot ne voient pas toujours ce projet mortel p 22 d un bon il et il est rare qu ils consentent ce que l v nement se tienne un soir de semaine Une fois le concept expliqu on finit par trouver des tablissements qui y sont favorables et qui appuient le projet Les caf s mortels s adressent quiconque souhaite partager une exp rience de deuil ou tout autre t moignage sur la mort Le d roule ment de l v nement se veut relati vement informel D abord Bernard Crettaz pr sente bri vement sa propre exp rience de deuil et rap pelle aux participants ce qui l a amen organiser des discussions 79 sur la mort Pour lui un caf mor tel constitue un rite du don et du contre don par la parole En tant qu organisateur il ne soumet les participants aucune contrainte mais il nonce deux r gles imp ratives chacun est invit par ler au c ur et aux tripes aucune approche th orique de la mort ne sera tol r e p 34 La discussion dure environ deux heures les t moi gnages sont souvent prouvants et les participants donnent libre cours leurs motions jusqu aux pleurs On mange on boit on change des adresses on fraternise bref on sort la mort du silence Dans un caf mortel il faut s engager fo
7. s qui sugg rent la pr carit de l existence et nous rap pellent l omnipr sence de la mort C est d une telle culture de la mort que participent les caf s mortels o la communaut des vivants se rassemble en un moment o la vie et la mort rejoignent le c ur de la cit p 33 au sein d un monde que l auteur n h site pas d crire pr cis ment comme une farce baroque L essai de Bernard Crettaz doit tre lu la fois comme un bilan et un mode d emploi Apr s avoir organis 40 caf s mortels le socio logue propose de t moigner de son exp rience et de d crire le fonc tionnement des caf s mortels pour quiconque souhaiterait en organiser un Pour cette contribu tion qui se veut galement un tra vail de transmission et de m moire l auteur a choisi de mettre de c t sa d marche scientifique Conform ment cette vis e d ac cessibilit l ouvrage se divise en quatre parties qui r pondent ponc tuellement aux principales interro gations que suscite selon l auteur le ph nom ne des caf s mor tels Qu est ce qui se passe Qu est ce qui se dit Qu est ce qui se trame et Qu est ce qui reste Le premier chapitre s ouvre notamment sur le probl me pos par le choix d un bistrot pour organiser un caf mortel Crettaz insiste sur l importance de tenir cet v nement dans un caf en raison de l ambiance conviviale que pro cure ce lieu Le caf pe
8. se en discours Luc Breton FRONTI RES VOL 23 N 2
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