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LES FACTEURS DECLENCHANTS DES PRATIQUES DOPANTES

1. 54 ANALYSES LE DOPE COURT APRES LA PERFORMANCE 16 ENTRETIEN N 1 JUILLET 2008 PIERRE DOCTEUR EN MEDECINE GENERALE NUTRITIONNISTE PATIENTELLE VARIEE ADEPTE DES CONDUITES A RISQUES Les produits toxiques Dans le domaine de la pratique dopante Pierre met l accent sur les demandes de produits li s l anxi t Quelqu un d angoiss c est p nible alors que quelqu un qui prend un anxiolytique et qui se tait c est rassurant Certains sportifs sollicitent une aide en termes de compl ments alimentaires sous formes de conseils ces produits sont plus ou moins utiles ou toxiques et r pondent d apr s lui la m me question l angoisse compl ments alimentaires qui servent ou ne servent pas et qui peuvent tre au mieux toxiques et sinon sans aucun int r t mais qui en fait pallient une fois de plus une angoisse par une quelconque mol cule ext rieure Pierre s appuie sur la toxicit du produit pour valuer la pratique douce ou dure et la mettre en opposition avec la facult de puiser en soi pour r pondre au besoin de ou d augmenter la performance Il y a surement une pratique douce et une pratique dure du fait de la toxicit des produits utilis s mais partir du moment o on s appuie sur un produit pour augmenter ses capacit s et ne pas aller chercher en soi les capacit s naturelles pour progresser ou r soudre un probl me on est dans le dopage Il hi rarchise
2. 12 Approche classique 12 1 Le dopage existe 12 1 1 Le sport Le dopage occupe l espace m diatique en voquant des affaires concernant le plus souvent des sportifs de haut niveau Il s agit en quelques sortes de la partie visible de l iceberg Pour exemple Le Monde du 11 janvier 2008 consacre une pleine page titr e MARION JONES rattrap e par ses mensonges sous la plume de Patricia Jolly Elle d crit la grandeur et la d cadence de la figure de proue de l athl tisme des Etats Unis C est une v ritable trag die que vivent les Am ricains c est la mort virtuelle la prison de la championne qui conclue l histoire 3 Patricia Jolly Le Monde dition du 11 janvier 2008 Enqu te page 22 32 La prise de produits touche le sport dans son ensemble la pratique remonte l antiquit mais c est l am lioration du syst me d information et la loi Herzog de 1965 qui engagent le combat contre ce fl au Le degr d implication m diatique ordonne et classe les disciplines Comme le montre le rapport d activit s de l ann e 2000 de ECOUTE 2000 La musculation le cyclisme l athl tisme et le Football regroupent eux seuls 67 des appels entrants Ces r sultats refl tent un niveau de prise de conscience d j tr s avanc chez les personnes qui un moment d cident de commencer une d marche La mesure de l importance du ph nom ne reste impr cise car le sujet lui m me existe dans la discr tion de mise d
3. 73 19 ENTRETIEN N 4 DECEMBRE 2008 PASCAL 27 ANS FOOTBALLEUR PRO UTILISATEUR DE PRODUITS Les produits toxiques Pascal nous fait part le plus simplement du monde de la nature des produits qui sont utilis s dans le sport qu il pratique professionnellement Chez les pros c est la prise de cr atine parce que le foot les produits sont vari s et plus ou moins ma tris s dans leurs formes et leurs effets Apr s il y a d autres trucs notamment la testost rone a peut tre du simple cachet aux plantes qui stimulent la production de testost rone Il tablit la liste de ce qu il a employ diff rentes p riodes J ai utilis de l aspirine de l efferalgan de la cr atine La toxicit et l efficacit des dopants suivent la progression de sa carri re Ensuite j ai utilis le Tribulus c est une plante qui permet d augmenter la production de testost rone et apr s avoir fr quent une salle de sport j ai utilis le Dianabol Avant de l utiliser il faut se procurer le produit les r seaux sont nombreux et Pascal voque l un d eux a venait des Etats Unis par un joueur de basket ball universitaire Gestion Pascal aborde la gestion des produits en pr cisant que l on fait vite n importe quoi et que les cons quences sont galement au rendez vous J ai utilis et ceci n importe comment ce qui a engendr des blessures C est la m thode par essai qui est privil gi e a
4. D c s ex Tom Simpson Analg siques narcotiques Famille des stup fiants morphines et d riv s de l opium h ro ne cannabis Coca ne marijuana haschisch Masquer la douleur Augmenter les capacit s visuelles auditives ainsi que l agressivit Recherche d tat euphorique de diminution de l inhibition Accoutumance et d pendance Perte de sensation de douleur donc risque important d aggravation de blessure ou de l sion corporelle Perte d quilibre du sommeil de concentration Naus es vomissements d pression constipation ralentissement cardiaque et d c s par overdoses Anabolisants St ro des androg nes hormones anabolisantes Ex testost rone nandrolone et b ta 2 agonistes appartenant aussi la famille des stimulants Augmentation de la masse et de la puissance musculaire Inf condit hypertension maladies de foie et des reins comportement violent agressivit psychose maniacod pressive Tumeurs canc reuses fr quentes foie reins prostate Chez les hommes atrophie testiculaire calvitie impuissance Chez les femmes calvitie perturbation des r gles diminution du volume des seins voix plus grave et rauque 25 Familles Produits Effets recherch s Effets secondaires Corticost ro des Substances naturellement secr t es par les glandes ou produites synth tiquement ex la corti
5. Zoltan observe ce ph nom ne de mim tisme des tr s jeunes sur les pratiques des grands au moment de la recherche identitaire est la plus forte Chez les plus jeunes il peut y avoir et il y a dopage par mim tisme par rapport aux ados ou m me par questionnement un adulte qui conseille l entourage des adultes les influence compl tement La performance de l enfant et son comportement sont des signes significatifs notamment par leurs variations et leur instabilit Jean voque lui aussi la vuln rabilit de certaines personnalit s mais il pr f re aborder la sensation de plaisir et la satisfaction personnelle que procure l volution au haut niveau prouver du bonheur a demande beaucoup d nergie interne et on comprend pourquoi un certain nombre de sportifs de haut niveau qui ont t reconnus ne veulent pas redescendre l chelle ils veulent rester ce niveau d aspiration La perte de ces sensations n est pas supportable et n est pas accept par l athl te Celui ci peut entrer dans le d ni de tricherie que l on peut retrouver dans certaines disciplines sportives parce qu elles sont trop dures On triche avec les autres on triche avec son corps et on se d truit 24 3 Capacit s de la personne La notion de temps est l l ment essentiel dans la recherche de l am lioration de la performance Dans tous les entretiens le temps de r cup ration est le principal param tre de prise de compl ments ou de pro
6. personnel de l apprenti sportif il s agit bien d une contrainte forte Jean fait le m me 98 constat et pr cise que le moment de passage du statut d amateur celui de professionnel est de loin le plus critique pour la premi re prise de produits dopants Le moment o on voit des sportifs se doper c est ce passage avec l entr e dans la vie active le sport qui tait un loisir jusque Jo P Le syst me de contraintes n a de raison d tre et de signification que s il s appuie sur une image et la repr sentation de celle ci 23 2 Repr sentation Sociale Tous les intervenants abordent ce sujet d une fa on globale et contextuelle La culture l ducation les traditions semblent tre des param tres essentiels dans le d clenchement des pratiques dopantes diverses Pierre et Fred observent que les pratiques sont le plus souvent culturelles m me si les chelles sont diff rentes Elles sont parfois li es au pays aux coutumes voire aux rites Je probl me que l on a nous en Europe avec les drogues c est que a ne fait pas partie de notre culture c est la culture des Africains de la Corne de l Est de bouffer du qat c est la culture du Maghreb de fumer du cannabis je ne sais pas combien de milliers de racines d arbres sont consomm es par les Africains la coca et la coca ne en Am rique du sud c est pas du tout consomm comme chez nous et nous la seule culture que l on ait c est l alcool La cellule familiale cond
7. Fonction de consommation d illusions libertaires r cup t es par des int r ts marchands Fonction d adh sion accrue la soci t de consommation 36 Liste des num ros verts r pertori s Sida Info Service 0 800 840 800 24 h sur 24 confidentiel et gratuit VIH Infos soignants 0 801 630 515 7 jours sur 7 de9h 23h Sida Info Droit 0 801 636 636 Sida Info Service en langues trang res 0 800 840 800 lundi mercredi vendredi de 14 h 19 h Droits des Malades Infos 0 810 810 821 All Enfance Maltrait e 119 24 h sur 24 ou 0 800 05 41 41 Num ro vert contre la discrimination 114 Ecoute aide et conseils adapt s chaque situation de violence l cole 0 800 20 22 23 Jeunes Violences Ecoute 0 800 20 22 23 S O S Violence 0 801 55 55 00 tous les jours de la semaine de9h 18h Aide aux victimes de violences physiques ou d atteintes aux biens 0 810 09 86 09 prix d une communication locale anonyme du lundi au samedi de 10 h 22h Jeunes Violences 0 800 20 22 23 anonyme et gratuit 24 h sur 24 7 jours sur 7 SOS Viol 0 800 05 95 95 Violences Conjugales Info Service 01 40 33 80 60 Drogues Info service 0 800 23 13 13 Ecoute Alcool 0 811 91 30 30 Ecoute Cannabis 0 811 91 20 20 Tabac Info Service 0 825 309 310 0 15 min de 8 h 20 h du lundi au samedi Suicide Ecoute 01 45 39 40 00 Jeunes en souffrance 0 800 88 14 34 123 Info Contracepti
8. LE CONTEXTE PARTIE I CADRE SOCIETAL DU DOPAGE M nation nue te tonte ES Cadre juridique national 3 Cadre INFefhaOnAl s nes end deed eege 3 1 CO Comit International Olympique 3 2 A M A Agence Mondiale Antidopage 4 Le dopage Une realtebhistorigue 4 1 rt SE Sr W r CERS 4 3 Les Temps ModBlhes nssssssaneeneenemetennaen 4 4 P riode Contemporaine Quelques flashs significatifs 5 ul 6 Ela E Les produits dopants tableaux de classification 8 Coutumes et Us et rites religieux S1 Coutumes SE US Eege nnno ipasrennnarenninipues sn aneniiune a RS relieu cnnan ai aiaa ie aa aaa 9 Travail et Performance sun 10 EE E LES CONCEPTS PARTIE II LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIAUX DU DOPAGE Ai 14i R MEME A a ne ee nn hi 32 bk E LR ALL LES LL a a a a aaa 32 12 1 Le dopage A E 32 1211 E ET 32 12 1 2 Discours et Ladi Lee irienna riee ieia iaaea anaana aniani 33 12 1L3 EIER ee 35 12 14 ET 35 12 2 Th orie du dopage 37 12 2 1 Les valeurs etla Morale 8 ssremenmentrnteseetnnnntenmnssnitis 37 12 22 ee 39 12 3 De l ordre du visible uuruasstiannnusamdtiniensatonntidinnttsid 40 13 Approche plus profonde AAA 40 13 1 Paradoxes le syst me lui m me d veloppe ce qu il E LE A0 13 1 1 Dopage ou pratique ENER Seege sde ee A0 13 1 2 Le haut niveau pas seulement sportif 42 13 2 TE AT 43 132 1 RS dr Dan ne an 4
9. Les athl tes peuvent en mourir mais au moins ils auront donn le spectacle Ca fait peur de voir que les gens ne boudent pas ce genre de pratique 23 3 Pr vention Sauf un les intervenants se sont prononc s pour la pr vention mais le sentiment qui ressort l vocation de ce mot est mitig Il y a ceux qui la pratiquent au quotidien comme Fred Jean Marie et Zoltan C est un engagement personnel et fort pour Fred au sein de notre soci t dans le milieu sportif et surtout dans celui de l entreprise C est un probl me de sant publique qu il faut aborder collectivement II ne faut pas tre dans la sanction mais dans l ducatif il faut 101 toujours tre participatif ces d cisions se prennent ensemble il faut toujours avoir les choix et tre en capacit de choix Il replace l individu au c ur de la probl matique Oui la pr vention c est un probl me sur les dommages sanitaires et les dommages non sanitaires c est un retour la citoyennet c est reprendre son libre arbitre sur la conduite de son corps et de son esprit Zoltan estime que cela fait compl tement partie de son r le et de sa fonction d ducateur sportif et d entra neur II ne faut pas laisser tomber il faut continuer informer les jeunes et les adultes c est toujours a de gagn C est nous de montrer aux jeunes que l on peut faire une course et tre devant sans utiliser de produits Jean fait part de son exp rie
10. consid rer que leur raison d exister est le nombre de sportifs qui adh rent leur organisation et les r sultats au haut niveau de comp tition la mesure de ces indicateurs valide leur bonne sant Pour cela la vitrine doit tre all chante les produits bien pr par s et la communication concernant la politique de haut niveau la hauteur des ambitions quelles qu elles soient Cela engage des processus pour r gler et p renniser la performance La cr ation de structures m dicales au sein des f d rations permet de porter le message sur la pr vention dans tous les domaines blessures surentra nement biom canique formation de cadres pr paration psychologique La lutte antidopage par la pr vention fait galement partie de leurs pr rogatives les f d rations respectent le cadre impos par la loi et pour la plupart le font tr s bien Si ce mode op ratoire est conforme en tous points la d ontologie et l thique il ne consid re nouveau que partiellement la probl matique que pose les pratiques dopantes L individu qui utilise des produits est certes au c ur du syst me mais il ne peut pas y tre seul Tr s proche physiquement ou bien distance ex Internet TL le corps m dical est pr sent car il d tient le savoir Ce savoir qui suivant les personnes et leur choix vont soit avoir la l gitimit de s exprimer pour combattre le dopage ou l inverse tre les distributeurs de produits et de leur mode d emp
11. une demande La culture de survie de l entreprise peut impr gner le cadre sup rieur qui se trouvera du coup une bonne raison de consommer Et a pour nous c est le d tournement d usage classique que le cadre sup va faire pour survivre dans ce monde stressant l Marie voque la pression qu exerce le patient ou le client sur son m decin pour obtenir un produit le plus souvent un parent II y a de fortes demandes des parents vers les m decins la difficult de ceux ci est de dire non Nous avons beaucoup d appels au secours de m decins qui sous la pression c dent la demande je lui donne pour avoir la paix Le m decin finit par obtemp rer 70 Sur le plan sportif c est diff rent Marie a remarqu que sa fille va plus vite dans les comp titions de natation par quipe elle parle de la motivation li e au r sultat de l quipe et l envie de pas d cevoir les autres mais a montre aussi la pression de l engagement personnel avec l interdiction d chouer et la fragilit que cela fait alors na tre En relais natation j ai constat qu elle tait meilleure et plus performante elle ne veut pas d cevoir les copines Il ne faut pas qu elle soit malade ni fatigu e c est l que tout peut commencer Repr sentation Sociale Le choix d utiliser des produits toxiques est fait sur l instant et donne des r sultats imm diats Marie explique que les effets secondaires sont des fus es plusieurs
12. vader 64 Fred insiste sur l aspect culturel de la repr sentation sociale et rappelle que nous sommes dans le pays d Ast rix et de la magie On est dans le pays d Ast rix on est dans le pays de la potion magique les vendeurs d pinards ont fait leur fortune sur le fait que soit disant les pinards donnent la puissance musculaire de Popeye Cette notion est dans notre univers et il rebondit sur celle ci pour r pondre la question d une soci t qui accepte ou tol re certaines pratiques Il explique qu il ne faut pas se tromper de cible et qu il faut revenir aux racines du probl me Le probl me n est ni la permissivit ni la perm abilit le probl me est de dire qu on comprend pourquoi les gens dans une soci t anxiog ne ont recours aux produits Pr vention Fred met en avant l aspect collectif et la d marche citoyenne li e la pr vention il parle du circuit qui consiste faire du curatif en expliquant la personne que l on va faire baisser ses capacit s de r ponses La pr vention c est de faire en sorte que nous ne rentrions jamais dans ce circuit et quand je dis que c est une d marche citoyenne effectivement je pr serve mon int grit physique morale je ne me mets pas en danger je ne mets pas en danger mon environnement qui sont les quatre points dont on parlait quand on parle de personnes d pendantes TU aborde en compl ment les notions de libert individuelle par rapport notre
13. A partir du moment o j tais champion et que l autre ne m a m me pas embrass a a t un gros doute pour moi mon p re ne me reconnaissait plus a a t tr s difficile g rer donc je n ai fait ni X ni les J O Question 7 Y a t il des humains qui d apr s vous pr sentent un terrain favorable aux addictions Peux t on y retrouver des sportifs Ha a c est les neuros sciences en terme d addiction on sait que quelque soit l addiction laquelle tu es confront il y a un produit qui l a d clench e et que l on connait tous c est le tabac La premi re cigarette inscrit dans ton cerveau tout le circuit des addictions a c est un vrai truc qu on n arrivera pas faire comprendre tout le monde mais tout est l c est 140 dire que cette premi re cigarette inscrit l accoutumance dans ce qu on appelle le circuit dopaminergique tout ce qui est circuit du plaisir dans le cerveau C est ce qu on dit tous on est tous diff rents et on est tous l abri ou pas d une action des drogues sur son corps donc tout va devenir une question non pas d ducation mais de comment moi je vais pouvoir me trouver devant les drogues et les drogues au sens large du terme a va du tabac l alcool les choses comme a et c est l qu interviennent les facteurs culturels L on est battu tu peux faire toutes les pr ventions antialcooliques que tu veux en France mais le jour de la communion du gamin il y a tou
14. conomique C est dire non une promotion et l am lioration mat rielle qui l accompagne et c est ventuellement tre d barqu pour tre remplac dans une entreprise Dire non est une force int rieure qui n est pas forc ment au rendez vous Les intervenants abordent le passage la pratique dopante comme tant le plus souvent un moment de fragilit psychologique Les quatre moments d crits pr c demment d but et fin de carri re blessure et chec participent cette fragilit ils ne sont pas fig s dans le temps ils ne r pondent pas une r gle tablie le 113 param tre personnel occupe l espace La repr sentation du soi dont d pend l image de soi et l estime de soi sont fondateurs dans la construction du processus dopant La volont le d sir d appartenir la structure qui sera en mesure d apporter une r ponse aux ambitions personnelles l gitiment les moyens employer La repr sentation du r ve est mat rielle elle a le visage du sportif star du moment du patron d entreprise h sitant entre son jet priv et son bateau ou le jeune cadre dynamique que la bourse a enrichi c est l image de la r ussite largement relay e par les groupes de presse avec plus ou moins d esprit critique et d analyse Si les pratiques des milieux dans lesquels on souhaite briller sont culturellement et historiquement attach es la consommation de produits le pr tendant s impr gnera de cette culture et de cette h
15. cr e le 24 novembre 1998 est g r par une association Loi 1001 H est subventionn par le Minist re de la Jeunesse et les sports et soutenu par la fondation France T l com qui prend en charge les abonnements t l phoniques 6 CF la Partie de ce document page histogramme 7 Patrick Laure http www cairn info EMPAN mars 2003 Le dopage ne concerne pas les jeunes sportifs 8 Cf la Partie de ce document page cadre juridique 9 ESCRIVA Jean Pierre Docteur en sociologie ATER UFR STAPS de Besan on quipe de recherche Valeurs argent et sentiments moraux Laboratoire de changement social Universit de Paris VII http www cairn info dossier PSYCHOTROPES volume 8 n 3 4 page 48 D ER m diatiques surench re qui fonctionne comme un mod le tous les niveaux de pratique c est la course infernale aux r sultats largent qui aboutit des calendriers sportifs d mentiels des surcharges d entra nement des temps de r cup ration de plus en plus court s Assembl e nationale 1998 La notion de dopage d int r t conomique pr domine dans cette d claration et montre bien la limite du champ d action des intervenants politiques que l on pourrait r sumer par la loi rien que la loi Les f d rations sportives ob issent aux directives dict es par la Jo la pr vention est une obligation ainsi que la prise en charge du suivi m dical longitudinal des athl tes concern s Sauf
16. cup ration et de r ponse l attente des organisateurs des sponsors et du public La pratique m dicale n est pas forc ment per ue dans ce cas comme une pratique subversive C est simplement la moindre des choses que de pouvoir aider un organisme supporter les longues heures de travail sur le v lo accompagn es des moyens n cessaires la r cup ration 12 2 2 Economique Sa grande son unique pr occupation c est de faire de l argent le plus d argent possible et le plus vite possible R Bastide voque les motivations de Simpson d c d subitement en 1967 dans l ascension du Mont Ventoux durant le Tour de France Cette phrase riche de sens P Laure y fait r f rence propos de la pression conomique qui pousse le sportif aller chercher des ressources synth tiques La professionnalisation du sport et sa mondialisation font syst me L athl te et sa discipline sont au centre de ce syst me autour duquel gravitent les enjeux financiers capitaux les entra neurs la famille au sens large les f d rations sportives le monde politique pour son besoin de vecteur de communication drap de l image de l homme sein de corps et d esprit les publicitaires les marques de produits les fournisseurs et les m dias li es au sport et au spectacle qu il propose et pour les m mes raisons les organisateurs de manifestations qu elles soient litistes ou de masse Chacun de ces mondes peut tre en interaction av
17. gional je ne suis pas encore qualifi je ne fais pas partie du groupe pour qui je passe L am lioration de ses performances passe par une augmentation de la charge de travail Zoltan met en avant le probl me de la r cup ration et pense que c est dans ce domaine que la question du dopage va se poser en premier Ca marche c est super pour passer au dessus il faut que j encaisse des entra nements plus durs pour a je dois prendre de quoi r cup rer La situation sociale que proposent les m tiers du sport est d apr s Zoltan une adaptation de la personne au syst me de contrainte qui d passe le contour de l activit II implique les rapports avec la sc ne familiale les adversaires et les diff rents financements L tape ultime j ai un super niveau qui me rapporte de l argent je n ai pas de travail c est mon sport qui me fait vivre ainsi que ma famille Si je veux garder mon niveau il faut que je m accroche les autres sont de plus en plus forts je fais donc le n cessaire Je gagnerai ainsi la confiance de mes partenaires et sponsors 87 Zoltan pense que la principale contrainte vient de la structure qui accueille le pratiquant et que les premi res sollicitations arrivent lors de l adolescence la carri re est voqu e on peut consid rer qu partir de 15 16 ans quand on commence parler de plan de carri re les rep rages et les s lections arrivent La planification la d termination de
18. nement la course pied Volodalen est le nom d une ville su doise centre d entra nement mondialement connu pour son cole naturelle Su doise 120 ANNEXES 121 35 Annexe 1 Pascal DURET Que sais je n 2765 SOCIOLOGIE DU SPORT Tableau 1 Les fonctionnalismes attribu s au sport Fonctionnalisme positif Th mes de c l brations du sport e Fonction hygi nique de pr ser vation et d entretien du capital sant de chacun Fonction politique de produc tion de symboles nationaux les champions vus en h ros Fonction m diatique du spec tacle comme dification morale Fonction d int gration et d acc l rateur de sociabil lit s plus fraternelles Fonction ducative du respect de l autre et de la solidarit Fonction contre culturelle de cr ation d un monde part transgressif surf skate Fonction de production de biens et de services mat riel v nements encadrement Fonctionnalisii n gatif Th mes de critiques du sport Fonction disciplinaire d appren tissage d s contraintes corporelles Fonction politique de produc Don de nationalismes exacer b s comp tition comme peste motionnelle wl Fonction m diatique du divertis sement comme a opium du peuple Fonction d exclusion et d entre tien de formes de racisme et de discrimination Fonction d inculcation des valeurs guerri res ct violentes du amp pr t tout pour gagner
19. quand je mets mes 11 meilleurs sur le terrain j en ai 4 autres sur le banc si je les fais rentrer je vois une vraie diff rence l quipe qui est devant moi au classement ils sont 15 quand les joueurs se remplacent tu ne vois pas la diff rence A la diff rence du foot nous avons l avantage de pouvoir tourner sur les effectifs en court de match et je pense que nous devrions pouvoir le faire dans tous les sports Les familles Papa Williams c est quand m me tr s inqui tant car si ses deux filles ne jouaient pas au tennis qu auraient elles fait Il y a de la r ussite sociale Il y a tout chez les s urs Williams l affirmation de soi m me de la discrimination positive je ne veux pas savoir quel r gime ces filles ont t lev es Quand tu vois Bartoli avec son p re et maintenant elle est dans le cycle de la blessure tu peux imaginer qu elle peut aussi s arr ter de jouer au tennis elle a gagn suffisamment de pognon Elle n a peut tre pas atteint ses buts ou ceux de son p re Souviens toi de cette affaire du gendarme qui droguait les adversaires de son enfant c est chez les m mes et au tennis les parents ont Je peux en parler mon p re quand j avais 12 ans m a dit tu feras l X et les Jeux Olympiques la barre est relativement lev e Quand je suis devenu champion de France de natation mon p re n a m me pas t foutu de m embrasser tellement il a eu peur que j atteigne ses objectifs
20. Bruno Roussel le directeur technique avouent le dopage organis et m dicalis de l quipe Cet v nement va cr er un v ritable lectrochoc dans les rangs du CIO Celui ci d cide de r unir en conf rence le milieu sportif pour en finir avec le dopage 3 2 A M A Agence Mondiale Antidopage La r union se d roule Lausanne Suisse en f vrier 1999 elle aboutit la D claration de Lausanne sur le dopage dans le sport La volont de r soudre le probl me est grande c est en novembre 1999 que na tra l Agence Mondiale Antidopage A M A L A M A d veloppe un programme tr s charg Elle se donne pour objectifs la surveillance du code mondial antidopage l ducation et l information aux acteurs du sport le financement de la recherche pour les m thodes de d tection la r alisation des contr les l observation et la gestion de ces contr les et encourage l Organisation Nationale Anti dopage O N A D Les deux premi res ann es le mouvement olympique assure le financement 100 Depuis 2002 les gouvernements participent financi rement hauteur de 50 II existe donc bien du moins apparemment une forte volont 12 Le consensus mondial est en effet mis mal par Topposition de deux blocs d id es qui aujourd hui s affrontent ouvertement Le conflit s est d clench l occasion de l lection du pr sident de l A M A en novembre 2007 Il y a d abord le cot Anglo saxon
21. II est compl tement dans la pratique dopante et il se fait plaisir parce qu il est avec ses potes parce qu ils sont tous dans le m me tat parce que a grimpe parce qu ils vont se bourrer la gueule avant parce qu ils vont se bourrer la gueule apr s on est dans un truc hallucinant chez ces gars Au del des d finitions Fred voque le rapport que la personne entretient avec les drogues suivant le pays ou les continents habit s Le produit est cit et replac dans son environnement et fait parti de la culture locale il est utilis connu et int gr au quotidien le probl me que l on a nous en Europe avec les drogues c est que a ne fait pas partie de notre culture c est la culture des Africains de la Corne de l Est de bouffer du qat c est la culture du Maghreb de fumer du cannabis je ne sais pas combien de milliers de racines d arbres sont consomm es par les Africains la coca et la coca ne en Am rique du sud c est pas du tout consomm comme chez nous et nous la seule culture que l on ait c est l alcool L alcool qui d apr s Fred aide les paysans du 19 si cle supporter le changement de rythme et de cadre de vie cons cutif l exode rural provoqu par la croissance des industries Toutes ces notions ont chang avec la r volution industrielle avec ces centaines de milliers de paysans qui sont venus vers les villes et qui perdaient leur rythme de travail et qui il fallait donner une fa on de s
22. admet tous les moyens pour arriver au haut niveau et gagner des titres Pascal pr cise que la m diatisation des rencontres sportives la puissance de l v nement et son organisation donne l envie de devenir l ic ne adul e telle qu elle est pr sent e La soci t actuelle est grande consommatrice de sport tous les v nements diffus s la t l l apologie du sport travers les Jeux Olympiques les championnats du monde qui fabriquent des h ros il faut maintenant devenir champion tout prix et il pense que le public n est pas dupe et qu il a bien sa part de responsabilit Les affaires de dopage dans le Tour de France et tous les sports la soci t se rend bien compte qu il n y a pas de miracles Repr sentation Sociale Pascal explique que sa motivation n est pas de monter dans l ascenseur social m me s il admet que a compte pour certains d entre eux il diff rencie nettement les raisons de succomber avec d un cot la c l brit et le confort et de l autre le sport et le plaisir qu il procure C est vachement vicieux ce n est pas par rapport des motivations extrins ques c est dire on ne se dit pas je vais me doper pour acc der la gloire Sur 90 des joueurs que j ai connu et qui ont eu des pratiques dopantes ce n tait pas dans l tat d esprit Afin d obtenir un contrat qui va me permettre d acheter une voiture une maison de faire la une des journaux Son choix
23. avocats de la d fense qui d noncent que ces pratiques n taient pas d lictueuses au regard de la loi sur la fraude sportive en vigueur en Italie au moment des faits tablir une liste exhaustive des athl tes pris dans les filets des contr les malades victimes d addictions ou d c d s serait fastidieux par la nature m me du sujet qui reste tabou et cela pr sente peu d int r t Il est n anmoins n cessaire d voquer quelques affaires qui ont eu un norme impact sur l opinion publique ainsi que dans les milieux sportifs f d raux et m dicaux Ces affaires ont servi de r v lateur des situations qui ont 21 permis de comprendre mieux et d aider un peu plus efficacement la lutte contre le dopage Ben Johnson en 1988 bat Carl Lewis la l gende et le record du monde du 100 m en 9 79 Les pr l vements r v lent l utilisation de st ro des anaboblisants il est disqualifi par le CIO et prend deux ann es de suspension Il r cidive en 1993 et sera radi vie L affaire a un retentissement mondial un dop fait tomber une l gende Diego Maradona est exclu de la Coupe du monde de football en 1994 pour utilisation d ph drine Cette exclusion faisait suite une suspension en 1991 pour usage de coca ne garde une accoutumance l utilisation de drogues et a du subir plusieurs cures de d sintoxication afin d viter une mort certaine 1997 la nandrolone st ro des anabolisant
24. avoir recours aux produits dopants Jean pr sente comme une vidence l influence du milieu familial sur le comportement du sportif L exemple qu il choisit pour illustrer montre le poids de H l ducation dans l environnement imm diat du jeune au niveau familial a d pend du p re ou de la m re il est vident que si on a un p re ancien cycliste professionnel il fera comprendre son rejeton que s il ne se dope pas il n arrivera rien Ce qui est valable pour justifier la pratique dopante l est galement pour montrer le contraire Jean parle de sa propre histoire Je peux citer mon cas personnel mon p re a 87 ans il est encore entra neur d athl tisme il a toujours t compl tement b n vole il a toujours 84 pr n les vertus du sport et il est vident que dans ce contexte jamais il n y a eu de dopage Psychologie de la personne Jean confirme que c est bien la personnalit de l individu qui d termine le passage l acte sa fragilit psychologique est un des l ments essentiels les travaux scientifiques avancent mais n ont pas mis en vidence des terrains favorables pour telle ou telle addiction On a de plus en plus d informations sur les pr dispositions par contre dire cet individu risque d tre alcoolique Il existe une vuln rabilit psychologique je pense qu au niveau de la personnalit il y a des facteurs favorisants Quand on a une personnalit bien struct
25. ce param tre semble pour les six personnes interrog es tre pr pond rant dans les contraintes qui peuvent mener la pratique dopante Pierre et Marie mettent en avant le monde de l entreprise 96 et sa recherche absolue de la productivit qui met en exergue la performance de chacun et galement celle de l organisation Marie en fait une question de survie de l ensemble alors que Pierre se situe plut t sur les effets pervers sur l chelle du temps et notamment la pratique du syst me des trois huit qui repr sente d apr s lui une contrainte physique et psychique norme Au travail un individu peut mal vivre les horaires impos s les trois huit environ 20 des travailleurs dans ce cadre ne supportent pas du tout ces horaires D un point de vue sportif le temps est synonyme de r cup ration Jean parle du ph nom ne de surcompensation II y a les contraintes de l entra nement intensif qui vont fatiguer l organisme pour essayer d avoir en surcompensation une am lioration des performances qui consiste maitriser les temps de r cup ration et profiter du moment o il y a un gain pour placer un nouvel entra nement et ainsi progresser en capacit s physiques Fred l exprime autrement A partir du moment o on dit quelqu un tu ne peux pas te reposer on est rentr dans la conduite dopante Laisser le temps l organisme de la personne d assimiler une s ance d entra nement avant d en entreprendre une
26. cram e et il reproche son entourage de n avoir pas su pr server la championne et son quilibre personnel Dans le monde des toxicomanes il r p te que l addiction n est pas forc ment d pendante du produit utilis mais plut t de la place qu occupe le protocole de la prise de celui ci dans la vie de la personne Une personne n est pas d pendante parce qu elle prend un produit c est parce que sa vie est centr e sur la prise du produit et qu partir de 66 ce moment il met en danger son int grit physique et morale son entourage travail et logis Il rappelle les d g ts et les cons quences de sa pratique Capacit s de la personne La probl matique de la capacit de la personne est assez limpide pour Fred les produits augmentent celle ci juste le temps de leur effet sur le corps il s agit donc de g rer le moment o le confort d utilisation va disparaitre on va avoir quelqu un qui va avoir plus de capacit s et qui va se trouver plus confortable dans sa pratique sportive parce qu il sera sous l effet du produit que quelqu un qui ne prendra pas de produit et qui va avoir des effets tels que la fatigue et la douleur apparaitre plus vite alors que celui qui sera sous l effet du produit aura les m mes sensations mais retard es Il confirme que le bien tre la disparition de la douleur et la puissance en bref la capacit sont bien les raisons centrales l utilisation de produits cela modifie les quilibre
27. dans la population et m me chez les m decins On n accepte pas que la maladie 129 volue pour son compte alors que l on n a pas les moyens de la soigner ventuellement la soulager mais pas d acc l rer la gu rison pour les virus et ensuite qu il y ait besoin d un temps de repos pour se remettre Le gamin peut r int grer la cr che plus vite pour retourner au boulot c est une pression tages l employeur demande que la personne revienne son travail plus vite ou l entra neur insiste pour avoir le gamin la comp tition et les parents demandent etc Tout le monde s attend ce genre de r ponse personne ne s attend ce qu un m decin dise Non il ne faut pas faire comme a Ce n est pas vraiment la culture pseudo scientifique actuelle o tout doit tre r solu par la science On oublie l individu et l acceptation de l humanit et de ses capacit s Question 7 Dans l environnement du sportif structure f d rale club cellule familiale soci t ou autre pensez vous qu un de ces l ments soit un vecteur plus favorable qu un autre la d viance et si oui pourquoi II y a des gens qui ont un terrain favorable il est difficile de faire la part des choses entre le g n tique le culturel mais il y a bien des foyers d addictions Cette facult que l on a de vouloir prendre une mol cule ou d avoir une action qui augmente en fr quence qui devient ventuellement invalidante est critiquab
28. de la faire nager son plan de carri re est mort il est termin cette nana vous l avez cram e a y est vous l avez cram e Vous n avez pas eu le choix parce qu il n y avait qu elle vous l avez cram e elle est morte elle a vingt ans elle ne pense qu s clater ce qu on peut parfaitement comprendre Elle n a pas envie de se faire chier car elle n est pas dou e elle le serait peut tre maintenant sur 100 et 200 auquel cas il fallait lui changer compl tement son entra nement mais c est une laborieuse pour gagner le 400 A partir du moment o on lui dit tu n es plus oblig e de courir le 400 a change tout Auquel cas il fallait donner la strat gie le lendemain du jour o elle a gagn le 400 parce que tu ne deviens pas nageuse de 100 m en 6 mois Sur les dirigeants de club coute tu as ceux qui vont avoir leur structure cot e en bourse qui ont des types cot s en bourse c est 1 2 du monde sportif ceux l ont la structure m dicale qui fait que leurs types sont plus ou moins en forme tel ou tel moment et plus ils sont riches plus ils ont d effectifs plus ils peuvent viter ce genre de chose Cela dit tu t aper ois quand tu regardes les quipes d Arsenal ou de Chelsea c est quand m me au moins 8 mecs qui jouent en permanence et a tourne sur les trois autres donc ces 8 mecs et j ai vu Gallas hier soir il me disait je n en peux plus 139 Je vois dans mon quipe de hockey a se joue 11
29. de sportifs qui vont tre amen s se doper ont un bon dipl me dans les mains sur le plan professionnel Je crois que c est un argument terrible quand on a vraiment un m tier dans les mains le sport joue un r le moins important Il existe d apr s Jean une charni re dans la vie sportive de l individu et plus particuli rement le passage d amateur clair et talentueux celui de professionnel Le moment o on voit des sportifs se doper c est ce passage avec l entr e dans la vie active le sport qui tait un loisir jusque Jo Repr sentation Sociale L image du sportif professionnel renvoy e par les m dias est pour Jean per ue avec beaucoup de sensibilit au moment de l adolescence o il faut se d terminer pour son avenir il estime que le niveau d tude a toute son importance surtout s il est faible et qu il est inversement proportionnel avec les capacit s physiques Un des moments privil gi s pour commencer c est la fin de l adolescence c est le moment des choix dans l existence sur le plan professionnel sont pas obligatoirement talentueux sur le plan intellectuel mais ont le potentiel ils trouvent une autre dimension en se dopant s ils ont d j de bonnes capacit s physiques Jean expose son point de vue clairement avec ou sans dopage rime avec avec ou sans argent Suivant la m diatisation et l impact de la discipline pratiqu e sans argent il n y a pas de doping M
30. en difficult s sociales page 52 18 Shields D Bredemeier B 2001 Moral development and behavior in sport dans R N Singer H A Hausenblas C M Janelle Eds Handbook of Sport Psychology New York Wiley p 585 603 1 Ehrenberg Alain Le culte de la performance page44 37 A travers sa professionnalisation on peut dire que le sport moderne se d veloppe en m me temps que la soci t industrielle La plus petite association loi 1901 poss de d sormais son num ro d immatriculation Siret ou Siren 2008 avec tout ce que cela implique d un point de vue administratif et social et notamment avec la convention collective nationale du sport CCNS qui propose une r glementation ponctu e de droits et de devoirs pour chacun Ce syst me sportif se rapproche aussi de la morale du syst me industriel par cons quent de sa logique lib rale Dans cette logique l valuation de la qualit d un projet d une action se fait par les cons quences en d autres termes le r sultat Seul celui ci compte les moyens utilis s n ont pas d importance La morale est individuelle elle est en quation avec l ducation l environnement culturel l environnement naturel au sens g ographique elle est galement impr gn e de la religion qui anime l endroit o on na t sur notre plan te D un point de vue religieux une diff rence fondamentale existe entre les religions monoth istes qui invitent le pratiquant fa onner son tre au
31. la culture du m rite sont les mots cl s qui jalonnent et caract risent toute initiative au sein de notre soci t Dans une n gociation quelque soit sa nature le but sera de sortir avec un rapport gagnant gagnant L essentiel est la production de vainqueurs qui offrent l image d une soci t en pleine sant et en pleine possession de ses moyens dans la ma trise totale de la communication Dans ce syst me la notion d ascenseur social est bien s r une circonstance aggravante car les candidats la c l brit la richesse sont nettement plus nombreux que les lus mais l ambig it est entretenue pour conserver la fonctionnalit de l ensemble Les dirigeants politiques encouragent l organisation d v nements de plus en plus fr quemment c est depuis fort longtemps un moyen de s assurer la paix sociale Argent dopage c est l quation la plus simple la plus connue et c est tellement vrai que a fait peur aucun moment dans les entretiens n a t voqu e l ignorance des pratiques dans le sport ou dans l entreprise mais au contraire le terme hypocrisie est revenu Le th me a t d velopp travers la notion de permissivit et de perm abilit de notre soci t sur ces sujets elle ne fait que prot ger ses int r ts multiples et d j 112 abord s pr c demment Le succ s d une discipline se mesure par la masse qu elle occupe dans les m dias qui va d finir finalement la quantit de vente de produi
32. les produits en fonction de l individu et de ses besoins mots la m me personne dans une autre situation va avoir un anxiolytique sup rieur un limiteur de s rotonine type Prozac mis toutes les sauces et qui est un produit dopant et voque l addiction li e l utilisation I y a bien sur des mol cules effet addictif mais il 55 y a aussi la recherche d une sensation qui rassure l utilisateur L accoutumance n est pas uniquement li e au produit mais galement aux effets et aux sensations qu il procure Pierre pr cise que l acquisition de produits est aussi de la responsabilit du praticien C est oui ou non et a ferme ou a ouvre les perspectives d approvisionnement Si un m decin dit oui une fois pour un produit illicite autre que pour une th rapie il aura alors beaucoup plus de demandes Personnellement je dis non chaque fois ma r ponse est donc connue et les sollicitations diminuent Gestion Pierre ne confine pas la pratique dopante au milieu sportif il pr cise que la demande d aide travers un m dicament est d j le d but d une pratique surtout quand il s agit de r pondre des questions ou des ph nom nes naturels de la vie Au quotidien par des demandes de m dicaments pour palier des ph nom nes naturels de vie c est a en fait pour moi une pratique dopante Il insiste sur le choix de pratiques artificielles pour r soudre ce qui lui parait naturel On n acc
33. m dicament Il y a une banalisation des produits ne serait ce que pour dormir Quand tu commences comme a c est que tu prends un produit pour tout Quand j tais en poste l h pital les laboratoires proposaient un nouvel hypnotique en affirmant qu il ne d clenchait pas d accoutumance on sait maintenant que c est faux En ce qui concerne l accoutumance Marie affirme qu aucun m canisme biologique n am ne une personne vers une envie irr sistible de continuer A priori rien ne pr dispose biologiquement telle ou telle personne tomber dans l addiction Elle d plore la permissivit de certains milieux qui renvoient une image de bien tre et de r ussite sociale pour servir leurs int r ts La prise du rail de coca ne dans les milieux ais s est quelque chose d admis les gamins consomment alcool et redbull la soci t qui fabrique le redbull a tout bas sur le dopage mais un dopage social ou festif comme la coca ne CONTEXTE SOCIETAL Syst me de contrainte D apr s Marie les syst mes de contrainte existent partout au niveau de l association club pour sa p rennit plus il y a de r sultats plus il y a de LL subventions Au niveau de l entreprise afin que l employ de celle ci assure ses performances Les adultes vont faire le chemin eux m mes sous la pression ext rieure le cadre qui se trouve peu performant qui doit lutter contre le sommeil il prend ces produits pour r pondre
34. mode fonctionnement interne et externe qui ouvrent les possibilit s du choix Oui la pr vention c est un probl me sur les dommages sanitaires et les dommages non sanitaires c est un retour la citoyennet c est reprendre son libre arbitre sur la conduite de son corps et de son esprit La pr vention est un acte du quotidien un acte d ducation et de r flexion collective qui m ne aux d cisions c est ce que dit Fred II ne faut pas tre dans la sanction mais dans l ducatif il faut toujours tre participatif ces d cisions se prennent ensemble il faut toujours avoir les choix et tre en capacit de choix Il nous dit aussi que cet acte est fragilis par des habitudes comportementales comme cet exemple entendu souvent lors de grandes r unions de famille maintenant t es un grand gar on tu peux boire une goutte d alcool et tu viens de foutre en l air 13 ans de pr vention sur l alcool C est un adulte qui a incit en plus 65 FACTEURS PERSONNELS Histoire de la personne Fred raconte bri vement sa propre histoire Je peux en parle mon p re quand j avais 12 ans m a dit tu feras l X et les Jeux Olympiques la barre est relativement lev e Quand je suis devenu champion de France de natation mon p re n a m me pas t foutu de m embrasser tellement il a eu peur que j atteigne ses objectifs donc je n ai fait ni X ni les J O C est une avarie du syst me familial l histoire de l individu
35. on pense que les gens demandent mais ils prennent parce que les m decins donnent C est un quiproquo les pratiques familiales existent d s la naissance exemple le zymafluor On s int resse surtout au fluor ce n est pas inutile m me si cette pr vention peut pr senter quelques risques si le fluor ne se d pose pas sur les dents nous ne sommes pas dans le dopage mais dans le domaine de la pr vention mais c est aussi donner un petit comprim et a veut d j dire que l on ne peut pas vivre sans Si votre femme allaite elle doit donner en compl ment de la vitamine D et de la vitamine K ces carences sont v cues comme un manque ce n en est pas un en fait la suppl mentassions r duit seulement les risques d ordre c r braux h morragies On ne peut d j pas vivre sans avoir une mol cule pour palier quelque chose Le ph nom ne ne d bute pas avec la naissance mais avant m me la conception pour r duire le risque de pathologies neuronales on devrait donner de l acide folique vitamine B9 la prise d une mol cule ne fait donc absolument pas peur c est une r ponse On est l dans le geste porter quelque chose la bouche mais ce n est pas du dopage Celui ci commence quand les parents viennent avec le gamin malade qu il faut faire gu rir vite l aide d un rem de de cheval pour participer une comp tition ou autre Les parents sont bien responsables le mot convalescence a disparu du langage m dical
36. perm abilit le probl me est de dire qu on comprend pourquoi les gens dans une soci t anxiog ne ont recours aux produits Il rappelle que nous sommes dans le pays d Ast rix Pierre voque la n cessit de changer le rapport la performance qu elle soit sportive ou non La lutte antidopage passe par une remise en question de la performance au sens large et de la fa on dont on se consid re les uns par rapport aux autres Fred pr cise d avantage le cadre de ses pratiques et fait une diff rence entre le dopage qui est d apr s lui li au monde des sportifs et son code et d autre part les pratiques dopantes li es au monde des amateurs de sport et de l entreprise on est bien d accord que le dopage on va nous deux utiliser ce terme dans le cadre sportif avec ses r gles avec son code thique et avec cette implication de protection de la sant du sportif L on n est pas sur une population dite sportive on est sur une population qui pratique une activit sportive et qui pour la pratiquer va avoir acc s des produits dont on sait qu ils sont formellement interdits par le code du dopage 7 Pascal m me s il l carte d un point de vue personnel visualise bien l image de l ascenseur social offert par le sport et Marie ne voit que ce ph nom ne pour justifier la prise de produits Je ne comprends pas la motivation des sportifs de haut niveau part la notori t et l argent Pour
37. peut tre compl tement interne et li e un v nement externe En tant que facteur int rieur tu dois avoir g rer un chec d finitif ou momentan une blessure la d cision de revenir plus vite la suite d une blessure Psychologie de la personne Dans le monde des sportifs Fred pense que le mental est un l ment essentiel de l quilibre d un sportif C est comment remettre en confiance un sportif qui se sent diminu I souligne le moment de fragilit qui consiste au passage des meilleurs espoirs vers les plus g s ou les pros le changement de statut li la hi rarchie demande un temps d adaptation il faut hausser le rythme le passage junior seniors est un moment de fragilit sur des gens qui ont l habitude d tre tr s haut plac s dans leur classe d ge donc c est compliqu Dans les cas particuliers pour illustrer ses propos Fred voque la fragilit de Laure Manaudou qui subit une baisse de r gime en termes de performance pour des raisons diverses et nombreuses avec en plus la pression m diatique et les changements de clubs Il parle de blessure narcissique A propos de Notre championne La blessure narcissique qui lui a t faite P kin les championnats de France l avaient d j entam e J ai demand Claude DTN ce que a allait lui rapporter de la faire nager son plan de carri re est mort il est termin cette nana vous l avez cram e a y est vous l avez
38. peut tre au d but de carri re comme en fin Fred voque une discussion br ve avec notre ancien directeur technique national de la F d ration Fran aise de Natation il lui fait part de sa demande et la r ponseillustre bien un de ses syst mes de contrainte Je ne sais pas si tu te souviens mais lors des championnats de France Dunkerque j ai vu C F DTN je lui ai dit je ne veux pas qu elle nage P kin rends lui service ne la fait pas nager P kin II m a r pondu J c est impensable 63 Repr sentation Sociale Fred donne une pr cision s mantique il d finit d un cot le mot dopage comme appartenant au milieu sportif professionnel qui est organis codifi inform et connaissant les limites du code on est bien d accord que le dopage on va nous deux utiliser ce terme dans le cadre sportif avec ses r gles avec son code thique et avec cette implication de protection de la sant du sportif L on n est pas sur une population dite sportive on est dans une population qui pratique une activit sportive et qui pour la pratiquer va avoir acc s des produits dont on sait qu ils sont formellement interdits par le code du dopage et il y a le terme pratique dopante qui concerne le reste de la population les sportifs amateurs la sc ne familiale occupationnelle et le monde de l entreprise Fred donne l exemple d un patron de bar cycliste qui lui est dans la pratique dopante
39. probl me Par exemple l ob sit Les ob ses sont les bouc missaires d une soci t de consommation qui fabrique le surpoids alors qu une population voisine souffre quelques kilom tres de malnutrition et de pauvret Les personnes ob ses sont alors montr es du doigt ces gens qui sont hors normes sont culpabilis s et montr s comme profiteurs Je vois des personnes qui consultent pensant qu ils pr sentent une carence alimentaire et qui r clament une prise de sang alors qu ils sont simplement victime d une l gitime fatigue Les carences existent mais elles sont rares elles sont rep r es d apr s une tude qui date de quelques ann es et qui d signait la population carenc e chez les alcooliques les gros fumeurs et les gens qui pratiquent les r gimes alimentaires Le plus surprenant dans la consultation sont les personnes qui voquent le manque alors qu elles ont pl thore mais si la sensation de manque s installe il faut remplir Cela signe une culture de soci t pour tre il faut avoir il faut tre rempli C est comme cela que l on se place les uns par rapport aux autres Pour garder sa place et exister il est alors possible de pousser la porte du dopage c est humain La lutte antidopage passe par une remise en question de la performance au sens large et de la fa on dont on se consid re les uns par rapport aux autres Dans ce contexte le sport n est qu un sympt me 132 ENTRETIEN N 2 FRED
40. que tu t aper ois que la conduite dopante ou le dopage on est bien d accord que le dopage on va nous deux utiliser ce terme dans le cadre sportif avec ses r gles avec son code thique et avec cette implication de protection de la sant du sportif L on n est pas sur une population dite sportive on est sur une population qui pratique une activit sportive et qui pour la pratiquer va avoir acc s des produits dont on sait qu ils sont formellement interdits par le code du dopage mais eux pour des raisons seulement d existence de regard d eux m me sur le v lo ne vont pas alors 135 c est dommage d avoir parl du v lo mais a explique aussi pourquoi chez les pros le fait de prendre ou ne pas prendre de produit sur leur public ils savent tous ce que c est ils savent tous que monter un col sans prendre de produit c est impossible une certaine vitesse Alors apr s combien de fois en pr vention y compris dans le monde sportif on s est retrouv devant des gens qui nous disaient mais ma fille est malade on est mercredi comment je fais pour qu elle nage dimanche mais je ne dis pas a pour toi a m est arriv c est de dire mais votre fille elle ne nage pas dimanche Elle a une blessure une maladie elle se repose et donc c est quand m me le meilleur des soins A partir du moment o on dit quelqu un tu ne peux pas te reposer on est rentr dans la conduite dopante Est ce que ton patron de
41. rience avez vous identifi plusieurs formes de pratiques dopantes Attribuez vous une diff rence entre ces pratiques Y a t il des pratiques douces ou dures La fronti re est elle nette entre un corps dop et un corps non dop Avez vous identifi les tapes du processus de la pratique dopante Au niveau de l individu dans la soci t avez vous identifi ce qui peut d clencher un comportement dopant Au niveau du sportif quels sont les facteurs qui peuvent d clencher le dopage et quel moment dans la carri re de celui ci Dans l environnement du sportif structure f d rale club cellule familiale soci t ou autre pensez vous qu un de ces l ments soit un vecteur plus favorable qu un autre la d viance et si oui pourquoi Y a t il des humains qui d apr s vous pr sentent un terrain favorable aux addictions d Peux t on y retrouver des sportifs Selon vos observations personnelles le contexte social vis vis du dopage at il volu La soci t aujourd hui d apr s vous est elle plus perm able ou permissive au dopage La pr vention du dopage est elle un objectif de soci t 53 GRILLE D ANALYSE VIERGE Produits toxiques Gestion Contexte Soci tal Syst me de contrainte Repr sentation Sociale Pr vention Facteurs personnels Histoire de la Personne Psychologie de la Personne Capacit s de la Personne
42. s est port sur le sport et la joie qu il prouve le pratiquer son ambition porte sur la capacit qu il pense avoir exercer son art haut niveau J avais choisi pour ma part les motivations intrins ques je suis capable d aller au haut niveau je suis fait pour a j en suis convaincu Il n est pas question pour lui d oublier ou de tirer un trait sur les ann es pass es travailler pour assouvir son ambition et personne ne brisera mon r ve C est en gros dix ann es d investissement personnel que je n ai pas envie de mettre en l air Pascal explique qu il n est pas le seul tre dans cet tat d esprit et que le niveau de pratique atteint par chacun est forc ment tr s proche le param tre dopage est le petit plus qui hisse la 76 premi re place A haut niveau nous sommes tous tr s proches et le dopage peut faire la diff rence La soci t n est pas dupe elle g re et fait ses choix Pascal voque la politique du r sultat Elle est permissive parce c est la r gle du jeu on pr f re qu un athl te fran ais dans une comp tition internationale soit dop que a ne se sache pas et qu il gagne plut t qu il finisse cinquanti me et qu il annonce qu il est propre Pascal estime que le ph nom ne observable haut niveau existe galement au niveau local et ceci sur l image M me au niveau r gional et d partemental c est tellement un exutoire et du bonheur pour les gens de g
43. sant publique n est pas per ue de la m me fa on suivant les endroits et les populations c est une notion parfois inexistante Coutumes et Us et rites religieux 8 1 Coutumes et us sociaux En Am rique du Sud l utilisation de la coca est courante m cher la feuille de coca est un moyen de palier aux probl mes engendr s par l altitude les reliefs escarp s lors de longues journ es de d placement elle permet de se r chauffer et de supporter les travaux en oubliant la faim La distance parcourue sans douleur avec la consommation d une feuille de coca a m me valeur d unit de mesure la cocada Les conditions de vie tr s difficiles pour les organismes et la pauvret ne permettent pas d aborder le quotidien sans cet apport Ce n est qu un exemple dans chaque pays de chaque continent il existe un produit de pr dilection qui permet de transformer les r actions naturelles du corps humain soit dans un but festif rituel ou de recherche de performance L alcool est d utilisation typiquement fran aise terre de culture et d levage du vin plus r cemment la coca ne devient de plus en plus pr sente 28 Les feuilles et les racines d Iboga plante hallucinog ne utilis e au cours des rites initiatiques religieux en Afrique de l Ouest a t classifi e comme stup fiant en mars 2007 en raison de ses propri t s hallucinog nes et de sa grande toxicit Utilis e par les indig nes du Gabon afin d accomplir des e
44. soci t avez vous identifi ce qui peut d clencher un comportement dopant Cela d pend de l histoire de la personne et de ce qu il peut lui arriver C est un processus individuel Si vous tes dans une structure o le processus c est l augmentation des capacit s de l individu d une fa on obligatoire a va augmenter le danger Si c est li aux al as de la vie il y a une part de hasard Il y a quand m me des voies qui demandent avoir des performances toujours sup rieures et que la personne a peur de ne pas y parvenir fatalement elle va tout faire pour ne pas quitter la voie et surtout si on lui donne comme solution le fait d augmenter ses capacit s et de diminuer ses angoisses Exemple la migraine j ai vu aujourd hui une personne migraineuse La migraine c est quelque chose que l on traite souvent avec des m dicaments mais il y a aussi une noce SE i d SW g 8 part d hygi ne de vie qui fait que l on peut diminuer ses migraines voire les faire disparaitre chez certaines personnes et pour a il faut accepter ou renoncer un certain niveau de stress certaine variation de stress ou prendre sa vie et ses performances au travail de fa on diff rente A partir de ce moment l il faut accepter l chec possible 127 accepter de dire que l on est moins capable ou que l on va moins vite ou que l on ne va pas travailler de telle heure telle heure ce qui d ailleurs n est pas toujours entendu par l emplo
45. tages Ils jouent un r le dans le d veloppement futur de la personne elle prend pour exemple une quipe de cyclisme f minin dont la majorit n a pas t en mesure d avoir d enfant apr s leur pratique elle estime qu il y a un choix soci tal faire Elle a depuis revu ses copines de l poque aucune n avait r ussi avoir d enfant elle tait donc heureuse de son choix elle a ses trois enfants sa vie de famille Elle est donc persuad e d avoir fait le bon choix Marie fait part de ses observations sur la relation parents et enfants dans un club sportif et fait remarquer que la repr sentation sociale peut provoquer des comportements de l ordre du transfert Lo j ai regard et j ai fait le lien avec les parents et l importance que a a pour eux chacun pour des motifs diff rents mais il faut que la gamine r ussisse Elle surench rit plus loin d une fa on encore plus explicite et en voquant cette fois le comportement d viant de l adolescent et les cons quences imm diates de sa pratique Les blessures chez le jeune sportif sont r v latrices de pratiques douteuses Dans certains sports collectifs les jeunes fument du cannabis pour ne plus subir la douleur le constat est que les parents sont demandeurs de performance valorisante pour palier un manque personnel Sauf le d sir de c l brit et l app t du gain l acte de se doper ne trouve pas forc ment aux yeux de Marie d explication rationnelle et su
46. ts vis vis de ceux ci sont tr s diff rents Marie les d couvre en tant qu tudiante en pharmacie a commence la Fac au moment de la pr paration des examens sous forme d amph tamines pour rester veill e La caf ine est le produit qu elle utilise pour garder l veil pendant ses nuits d tudes ou de garde l h pital notre caf assez souvent Pascal et Zoltan sont eux directement dans le contexte sportif ils le vivent encore aujourd hui Pascal voque son parcours il gr ne le nom des produits qu il a utilis durant sa carri re J ai utilis de l aspirine de l efferalgan de la cr atine ensuite j ai utilis le Tribulus c est une plante qui permet d augmenter la production de testost rone et apr s avoir fr quent une salle de sport j ai utilis le Dianabol Zoltan parle de son quotidien d entra neur et s inqui te de voir d filer chez les tr s jeunes des articles en vente libre qui sous leurs airs inoffensifs peuvent s av rer dangereux a me fait un peu peur quand m me quand je vois des jeunes de huit ou neuf ans qui marchent d j sur des produits comme Isostar Red Bull Darkdog Pierre a pour sa part une vision tr s interne son cabinet son exp rience se situe plut t dans la pratique dopante hors du monde sportif II voque les demandes li es aux ph nom nes anxiog nes que n importe quel individu peut rencontrer pour des raisons diverses dans sa vie q
47. utilise le terme de pression sociale qui consiste pouser un moule impos La pression sociale tre ce que l on vous demande 97 d tre alors qu on ne l est pas ou pas assez La pression de l v nement la pression m diatique font r agir Fred et Pascal le premier relate une discussion qu il a eue avec directeur technique national qui a s lectionn en quipe de France une athl te pour les J O de P kin alors m me qu il la sentait fragile la r ponse du D T N r sume parfaitement cette pression Je ne sais pas si tu te souviens mais lors des championnats de France Dunkerque j ai vu C F DTN je lui ai dit je ne veux pas qu elle nage P kin rends lui II 1 service ne la fait pas nager P kin II m a r pondu c est impensable Marie n exclue pas qu il existe des syst mes de pression que l on peut qualifier de positifs elle constate l am lioration des performances de sa fille en situation de relais natation Zoltan et Jean se posent la question du bien fond de la professionnalisation comme seule issue pour certains athl tes afin d assurer un bien tre pour eux et leurs familles Je crois que c est un argument terrible quand on a vraiment un m tier dans les mains le sport joue un r le moins important Dans le domaine des diverses pressions Pascal aborde la notion de l chec qui n est pas accept dans notre soci t superficielle On est dans une soci t de para tre on ref
48. vitamine C haute dose du caf et l on n est pas dans des produits dopants majeurs La r flexion sur la toxicit m ne Marie et Zoltan vers un ph nom ne inqui tant qui est la banalisation du produit Les discours li s au cannabis et sa libert d utilisation La question s est pos e sur la lib ralisation du cannabis qui pour beaucoup ne repr sente pas un probl me de sant c est cool ce n est pas dangereux la commercialisation de boissons nerg tiques de plus en plus puissantes montre d apr s eux qu il faut se m fier des chelles de valeur C est ce que confirme Fred prenant l exemple de l h ro ne consid r e comme une drogue dure ce n est pas une drogue dure parce qu il va tr s bien sous l effet du produit Le rapport entre la toxicit du produit et l addiction n a t abord que par trois personnes Pierre Fred et Jean Ils estiment que les produits qui d clenchent une d pendance existent et que l individu est galement acteur Fred voque les neuros sciences et explique comment on ouvre la voie Ha a c est les neuros sciences La premi re cigarette inscrit dans ton cerveau tout le circuit des addictions Avec d autres 92 r f rences Pierre va dans le m me sens Il y a bien sur des mol cules effet addictif mais il y a aussi la recherche d une sensation qui rassure l utilisateur Et Jean parle de la moralit du geste Les circuits de distribution son
49. 1 03 08 119 34 Internet http 213 11 80 10 Site de la biblioth que de l INSEP Institut national du Sport et de l Education Physique http www afld fr Site de l agence Fran aise de lutte contre le dopage http www caat online fr Conseils Aide et Action contre la Toxicomanie site personnel de Jean Paul Carcel intervenant en toxicomanie depuis 2000 Partenaire de CAPT78 Centre d Aide pour les Probl mes de Toxicomanie dans les Yvelines http www cairn info fr_ Site de publication d articles ou travaux en sciences humaines et autres sujets http www cnrs fr Site du centre national de la recherche scientifique http www dopage be Site d information consacr au dopage et l thique sportive http www infodoc inserm fr Site serveur d informations scientifiques de l Institut National de la Sant Et de la Recherche M dicale http www inpes sante fr Site de l institut national de pr vention pour la sant http www legifrance gouv fr Site gouvernemental l gislatif http www letelegramme com Site du journal quotidien Le t l gramme de Brest http www Lib ration fr Site du journal lib ration http www novethic fr Centre de recherche et d expertise sur la responsabilit soci tale des entreprises et l investissement socialement responsable http www sportweek fr Site d informations sportives avec des articles de fond http www volodalen com Site sur l entra
50. 3 122 2 GUTE 45 13 2 3 te 47 13 2 4 elen e E 47 1325 le ele D aaan Na EEEa inana 48 14 De la probl matique aux hypoth ses 50 154 PARTIE III METHODOLOGIE 51 15 La m thodologie est constitu e d une enqu te de terrain 52 15 1 Cette enqu te sorganlseenslixentretilens 52 15 2 Les moyens m thodologiques 52 GRILL E ID EE ANALYSES LE DOPE COURT APRES LA PERFORMANCE 55 16 ENTRETIEN N 1 JUILLET 2008 PIERRE ntm 55 17 ENTRETIEN N 2 NOVEMBRE 2008 FRED esssessssssssrsssssssesssersserssrenseressenssene 61 18 ENTRETIEN N 3 DECEMBRE 2008 MSIE sienne 68 19 ENTRETIEN N 4 DECEMBRE 2008 B usEgeeEEEREdeENEddeRNEENEEEENiEe KEE 74 20 ENTRETIEN N 5 JANVIER2009 Egger ee de EENEG 80 21 ENTRETIEN N 6 JANVIER 2009 ZOLTAN ssssesssessssssserssserssrsssersserssrerssrrsserssens 86 22 LES PRATIQUES DOPANTES nicioni seiersen rinn ienaat nasaba IaE naa aaraa 91 KAN BR Ee Tee EEN EN 222 ke EE 93 23 CONTEXTE SOQETAL oiio densa ee daeet na ai aaa aan aa aE 96 KEN Mann 96 23 2 Repr sentation Sociale nuitonimmmnannnnentedoniainiielt 99 23 3 Pr venti E 101 24 FACTEURS RE 103 24 1 Histoire de la DSPSONN ssniiiin asian tssanrrisiainenenenntesanenianneens 103 24 2 Psychologie de lapersonne ss 104 24 3 Capacit s de la personne ss 105 VALIDATION DES HYPOTHESES INTERPRETATION PARTIE IV LE DOPAGE E
51. Alors attention sur la pr vention du dopage ou sur les conduites dopantes Plut t les conduites dopantes Oui la pr vention c est un probl me sur les dommages sanitaires et les dommages non sanitaires c est un retour la citoyennet c est reprendre son libre arbitre sur la conduite de son corps et de son esprit C est ce qu il faut r apprendre aux autres ne pas se laisser avoir parce qu on aura pris des produits on se sera retrouv dans des situations diff rentes On revient ta premi re question qui est j ai augment mes capacit s de fa on artificielle mais il n y a que moi qui le sait celui qui se sert de ces capacit s ne pourrait pas comprendre que je diminue ces capacit s A partir du moment o je suis dans ce circuit l je ne peux que continuer La pr vention c est de faire en sorte que nous ne rentrions jamais dans ce circuit l et quand je dis que c est une d marche citoyenne effectivement je pr serve mon int grit physique morale je ne me mets pas en danger je ne mets pas en danger mon environnement qui sont les quatre points dont on parlait quand on parle de personnes d pendantes Une personne n est pas d pendante parce qu elle prend un produit c est parce que sa vie est centr e sur la prise du produit et qu partir de ce moment elle met en danger son int grit physique et morale son entourage travail et logis Il ne faut pas tre dans la sanction mais dans l ducatif il faut toujours tr
52. N 52 ANS MERE DE FAMILLE Les produits toxiques Marie fait connaissance avec les produits il y a quelques ann es au sein de la facult o elle fait ses tudes de pharmacie les amph tamines taient alors tr s pr sentes et r pondent parfaitement aux besoins des tudiants qui cherchent rester actifs et veill s Ca commence la Fac au moment de la pr paration des examens Il fallait rester veill c tait il y a trente ans il y avait encore les amph tamines et tout Si tout le monde n utilise pas les amph tamines la caf ine permet d affronter des nuits de travail Nous l h pital on prenait notre caf assez souvent pour rester r veill la nuit Lors d entra nements de natation Marie prodigue des conseils certains de ses partenaires qui souffrent physiquement de leur pratique je vais me shooter au RedBull On lui a dit attention la caf ine pour le c ur Le d tournement du m dicament est la base du dopage m me si comme i S i i explique Marie certains choix peuvent surprendre on sait que le viagra n a pas que les effets recherch s mais les sportifs sont aussi concern s Les diab tiques et l insuline c est pareil l insuline va agir sur le pancr as et le sucre alors que la s rotonine agit sur le cerveau et sur ton humeur Marie aborde par cette r flexion la ma trise et le savoir faire dans l administration de m dicaments pour r quilibrer de
53. PARIS LE 27 11 2008 38 Annexe 4 Pr sentation Je m appelle M Fred j ai 54 ans Champion de France de natation en 1971 et 1972 M tier de base Faire du cin ma et depuis quinze ans je fais de la pr vention dans le milieu sportif et le milieu professionnel sur les conduites addictives les conduites risques charg de la formation des infirmi res sur la prise en charge des usagers de drogues au sein de l h pital Je me suis int ress au dopage il y a une dizaine d ann e Accessoirement j ai fait un peu de sport dans ma vie et je suis actuellement manager de l quipe 1 de hockey sur gazon du Racing Questions Comment le lien s est il fait entre le cin ma et la pr vention Comment j ai arr t le cin ma surtout Est ce pass par des dipl mes Non je suis un Sniper j ai arr t le cinoche dans les ann es 90 et ce moment j ai un copain qui meurt par mois du SIDA Je suis devenu un militant du SIDA je n avais donc plus le temps de faire du cin ma C est li au milieu c est une vraie bagarre Aupr s des usagers de drogues on a s rieusement bien gagn a valait vraiment le coup de se mouiller Mais les histoires de dopages sont venues des centres de soins sp cialis s aux toxicomanes puisqu on accusait certain fumeurs de cannabis d tre des dop s et c est nous qui avons dit tes vous s r que le sport est bon pour la sant nous qui vivions aupr s des toxicomanes nous savio
54. R UNIVERSIT FRANCE eVi FRAN OIS RABELAIS CONSEIL G N RAL TOURS SUFCO Formation continue COMITE DEPARTEMENTAL OLYMPIQUE ET SPORTIF LES FACTEURS DECLENCHANTS DES PRATIQUES DOPANTES Etude men e aupr s de trois professionnels de la sant et trois acteurs du monde sportif M moire pr sent en vue de l obtention du Dipl me Universitaire de Formation aux Relations Humaines et l Animation de groupes D U F R A Pr sent par Laurent Lioneton Sous la direction de Roland FONTENEAU Ma tre de Conf rences U F R de TOURS Soutenu par Andr GELINEAU tuteur Secr taire g n ral du Comit D partemental Olympique et Sportif d Eure amp Loir C D O S 28 Ann e 2009 laurent lioneton wanadoo fr 39 rue de Sours 28000 Chartres REMERCIEMENTS Je tiens remercier Alb ric de Montgolfier Pr sident du Conseil G n ral d Eure amp Loir pour son engagement et son appui financier Roland Beaujean membre du conseil d administration du CDOS et initiateur de ce projet Andr G lineau qui en plus d tre mon tuteur a soutenu le projet de DUFRA au CDOS Michael Georget qui a assur la liaison permanente entre les partenaires et notre groupe Ainsi que les intervenants qui ont jou le jeu pour mon enqu te et je leur demande de bien vouloir m excuser des sobriquets dont je les ai affubl s Pierre Fred Marie Pascal Zoltan et Jean Egalement mon employeur qui m a autoris
55. ST UN PROCESSUS DE DEPENDANCE PERSONNEL 25 La vie du produit dans le processus dopant 26 Le h ros et ses contraintes EE 27 C lt re et At E 28 L thique personnelle dans la pratique CONCLUSION LA SOCIETE ET SES MAUX 29 Compl ment d engu te ss 30 La lutte pour une image vertueuse 31 La transversalit de la MOfE 44usennesmeviienniesse BIBLIOGRAPHIE Ds LIVRE E E A E E T Die E 34 IMENE EE ANNEXES 35 Annexe 1 Les fonctionnalit s du sport tableau Pascal DURET 36 Annexe 2 Liste des num ros verts 37 Annexe 3 Entretien avec PIERRE racda iausere dis dadiesnnedtn c ter iais 38 Annexe Entretien avec FRED usine did rsn denate inss iaaa 39 Annexe 5 Grille d analyse d entretien de PASCAL 40 Annexe 6 Grille d analyse d entretien de JEAN 41 Annexe 7 Repr sentation du sg EE 107 pi 116 T 119 isore 119 saindo 120 121 156
56. able qu un autre la d viance et si oui pourquoi Le sc nario du film qu on n a pas tourn 138 C tait un film incroyable d ailleurs le minist re nous a dit qu il tait dommage qu on ne le tourne pas Ca se passait le matin au petit d jeuner dans une famille et le gamin avait des examens scolaires La m re lui donnait des pilules pour qu il passe bien ses examens doncles examens se passent bien et il avait un match de foot l apr s midi pendant le match de foot le m me d monte le genou de son adversaire L id e c tait Et voila le m dicament n tait pas pour le foot mais pour les examens il a des cons quences sur le foot Je ne sais pas si tu te souviens mais lors des championnats de France Dunkerque j ai vu C F DTN je lui ai dit je ne veux pas qu elle nage P kin rends lui service ne la fait pas nager P kin Il m a r pondu c est impensable Ce qui est rassurant c est qu elle n a pas gagn P kin a rassure sur ce que fait la F d ration fran aise de natation J aurais vraiment souhait pour elle parce que je la respecte qu on dise qu elle avait une tendinite et qu elle ne pouvait pas nager ou alors qu on lui dise tu ne nages que les relais mais tu ne te couvres pas de ridicule en nageant en individuel La blessure narcissique qui lui a t faite P kin les championnats de France l avait d j entam e J ai demand Claude ce que a allait lui rapporter
57. agner et de voir sa tronche dans le journal que tous les moyens sont bons Pr vention La pr vention oui Pascal se prononce clairement en faveur de la pr vention mais il part du principe qu une partie du monde sportif ne peut pas se passer du dopage et ne peut pas revenir en arri re La r gulation est selon lui la moins mauvaise des solutions Les gens ne sont quand m me pas fous pas au point de mourir La soci t est consciente des risques et ce qu elle demande c est que le dopage qui est in luctable soit un petit peu mieux g r La pr vention est un choix de soci t Pascal dit que celle ci est inform e elle sait et elle g re l quilibre du syst me en int grant le dopage Cette soci t qu il ne d finit pas se donne bonne conscience en demandant d en user sans en abuser La soci t elle est complice elle n est pas non plus sans c ur elle ne souhaite pas notre mort C est toujours choquant pour le grand public de voir des morts en v lo ou sur un terrain de foot Attention les gars faites le mais faites le de mani re vous pr server 77 FACTEURS PERSONNELS Histoire de la personne Pascal a construit son histoire travers la pratique de son sport c est l histoire imm diate qui renforce sa motivation et sa d termination rien d autre n a d importance Au d part c est seulement se dire j ai mis toutes les chances de mon cot depuis l ge de douze ans pour y arriver Je fa
58. ai souhait poser est les facteurs d clenchants des pratiques dopantes Pour cela j ai dans ma premi re partie expos le contexte une photo de la situation actuelle sous plusieurs angles J ai ensuite essay d tablir des concepts en m appuyant sur deux sous parties propositions qui sont d une part une approche classique et d autre part une approche approfondie J ai mis des hypoth ses de travail que l enqu te de terrain a exclu enrichi ou valid Les r sultats de l enqu te travers les analyses m ont permis de m enrichir personnellement d avancer dans ma r flexion avec m thode et discernement Les attitudes et les comportements venir au sein du club de natation ou dans le monde professionnel vont pour ma part s en trouver modifi s La performance l identit la morale l thique sont avec les aspects conomiques la communication les cadres juridiques les l ments que j ai tent d ordonner pour accomplir ma r flexion dans ce document PARTIE I LE CONTEXTE CADRE SOCIETAL DU DOPAGE 1 D finition La d finition du mot dopage est simple et courte prendre un excitant Dopage vient de l Anglais To Dope on peut galement l attribuer au n erlandais dop qui d signe une boisson base de peaux de raisin consomm e par les guerriers Zoulous C est au d but du vingti me si cle que le mot fait son apparition dans le petit Larousse illustr Le dopage est voqu cette
59. aille vers un destin non choisi Par contre comment va t on g rer cette prise de produits on a parl des militaires a fait soixante ans qu on est pas en zone de combat tant mieux si on tait en zone de combat est ce qu on irait se faire d zinguer comme a sans prendre de produits alors est ce que c est parce qu on aurait perdu notre libre arbitre parce qu on aurait pris un produit qu on accepterait la mort CONTEXTE SOCIETAL Syst me de contrainte Fred met en cause le syst me et les pressions qu il exerce II y a des facteurs d clenchants on les connait bien la pression de l environnement la pression des sponsors et il pr cise par exemple en parlant de la pression de l environnement qui g re le temps d entra nement d un athl te A partir du moment o on dit quelqu un tu ne peux pas te reposer on est rentr dans la conduite dopante D une fa on un peu plus g n rale Fred distingue quatre moments cl s dans la vie d un sportif o ses choix seront essentiels Ce sont les quatre moments la blessure l chec le d but et la fin de la carri re Un exemple appuie cette affirmation il s agit l de la fin de carri re et du probl me de la reconversion tu as 32 ans tu sais qu il te reste 3 ans de carri re au salaire que je touche c est peut tre le moment de mettre un peu de pognon de cot donc je fais les 3 ans de plus et sans les produits je ne fais pas les 3 ans de plus comme quoi cela
60. aine et d un entra nement raisonnable on limite le dopage mais on ne peut pas l emp cher C est le probl me de faire du curatif plut t que du pr ventif et la lutte contre le doping c est bien du pr ventif Facteurs personnels Histoire de la Personne Un sportif qui se fixe des objectifs qui a d j prouv qu il avait du talent qui est affaibli physiquement et ne peut produire les performances qu il avait envisag peut avoir recours aux produits dopants La corruption existe au niveau f d ral au niveau club au niveau familial a d pend du p re ou de la m re il est vident que si on a un p re ancien cycliste professionnel il fera comprendre son rejeton que s il ne se dope pas il n arrivera rien Je peux citer mon cas personnel mon p re a 87 ans il est encore entra neur d athl tisme il a toujours t compl tement b n vole il a toujours pr n les vertus du sport et il est vident que dans ce contexte jamais il n y a eu de dopage 150 Psychologie de la Personne On a de plus en plus d information sur les pr dispositions par contre dire cet individu risque d tre alcoolique Il existe une vuln rabilit psychologique je pense qu au niveau de la personnalit il y a des facteurs favorisants Quand on a une personnalit bien structur e on est nettement moins vuln rable Eprouver du bonheur a demande beaucoup d nergie interne et on com
61. aire a avec notre physiologie et une alimentation quilibr e Quand on r fl chit un peu on sait que ce n est pas possible 85 21 ENTRETIEN N 6 JANVIER 2009 ZOLTAN MAITRE NAGEUR ENTRAINEUR DE NATATION ET TRIATHLON 32 ANS Les produits toxiques Zoltan passe en revue les produits auxquels il a t confront jusqu maintenant et il voque finalement ce que les triathl tes utilisent couramment de fa on autoris e la question de la limite est pos e le marathonien ou le cycliste qui prend un produit base de glucides pour tenir un effort n est ce pas d j une pratique dopante Le comportement des jeunes face aux produits propos s en vente libre inqui te Zoltan en particulier chez les tr s jeunes pratiquants a me fait un peu peur quand m me quand je vois de jeunes de huit ou neuf ans qui marchent d j sur des produits comme Isostar Red Bull Darkdog on peut d j parler de pratique dopante Gestion Amener le corps r cup rer plus vite est d apr s Zoltan la raison la plus courante qui pousse utiliser des produits Oui les formes de dopage que j ai pu voir sont li es aux besoins de r cup ration suite des entra nements ou des comp titions Dans un premier temps Zoltan fait une diff rence entre pratique dure et pratique douce pour lui le fait de prendre un produit tr s performant et rapidement efficace quivaut ing rer des mol cules dangereuses Pou
62. ais dans le football le cyclisme le golf le basket pro la probabilit de se doper est plus importante par l interm diaire d entra neurs ou de coachs la performance et le dopage profitent tout le monde il y a des conflits d int r ts qui vont favoriser le doping parce qu il faut quand m me comprendre que ce sont les coachs et les f d rations qui profitent compl tement du dopage de sportifs 82 Jean s attarde sur la situation des entra neurs dont la majorit ont une formation de base qui les destinent l enseignement ils sont victimes du syst me global s ils souhaitent continuer ils doivent cautionner Ils vont revenir profs d ducation physique et ils n en ont plus envie ils pr f rent se retrouver en stage l autre bout du monde avoir un niveau de vie assez sympathique et ne plus avoir faire des l ves qui ne sont pas motiv s par le sport Du pain et des jeux Jean fait r f rence ce c l bre concept de l Antiquit Romaine Juv nal 2 si cles avant J C qui voque les besoins fondamentaux et une m thode anti meute et anti r volte Dans ce cas il s agit de distiller du bien tre de la joie et du bonheur C est un dynamisme extraordinaire et travers ce bien tre qui est procur par ce champion qui va gagner il y a du bonheur qui va retentir au niveau de la soci t Et l la soci t sera satisfaite Rien n a chang sur la plan te donnez au peuple du
63. ait plusieurs r unions sur la pr vention et j ai vu que je perdais mon temps On est tout petit on est insignifiant par rapport l v nement c est vraiment une montagne financi re norme 102 Le poids des soci t s qui vivent autour du spectacle sportif et de leurs acteurs est ph nom nal Chacun semble d accord sur ce point et d veloppe du fatalisme ou de la col re A la question la pr vention est elle d apr s vous un objectif de soci t Seul Pierre a r pondu Non clairement non I r sume sa pens e en une seule phrase dans laquelle il aborde quatre grands th mes le rapport la performance la violence la comp tition et les choix politiques Sur les niveaux sup rieurs de conscience on va dire oui car a fait bien de dire qu on lutte contre le dopage mais en pratique il faudrait changer la vision de la performance Ce n est pas le cas casser les 35h travailler plus Le monde est violent et en comp tition et la volont politique est plut t sur la continuit Marie va dans le m me sens et oppose le syst me sportif commercial au probl me de sant publique Le syst me clubs droits de t l vision publicit il y a tellement de commerce que je ne vois pas tr s bien comment a pourrait fonctionner honn tement mais a devrait tre un objectif gouvernemental de sant publique au m me titre que le cancer Il y a les grands discours et il y a ce qu on fait Il y a parfois des raison
64. ait que la soci t a beaucoup gagner vendre du tabac m me si elle montre l image du combat travers des campagnes d information sur les risques d utilisation Il estime galement qu un m decin qui lutte contre ce fl au va contre ses int r ts Tout le monde a int r t au dopage Le m decin qui lutte contre le dopage lutte contre ses int r ts Il est rejoint par Pascal sur la politique du r sultat il pr cise que c est un jeu dans lequel la soci t n est pas dupe et que les moyens employ s ont une importance toute relative Elle est permissive parce c est la r gle du jeu on pr f re qu un athl te fran ais dans une comp tition internationale soit dop que a ne se sache pas et qu il gagne plut t qu il finisse cinquanti me et qu il annonce qu il est propre Jean tranche de fa on beaucoup plus marqu e il tablit le parall le entre l argent et le dopage D apr s lui l un ne peut pas exister sans l autre avec ou sans dopage rime avec avec ou sans argent Zoltan fait remarquer que tous ces ph nom nes sont exacerb s par une forme de complicit du public qui continue soutenir les disciplines et leurs stars haut niveau Cette caution alimente le syst me et donne de la l gitimit aux athl tes II montre galement les plans de communication lanc s par les firmes fabriquant des boissons nerg tiques et regrette l av nement de ce qu il nomme le sport spectacle
65. ans les domaines tabous Patrick Laure dans la revue EMPAN aborde le probl me de la m thode qui permettrait d identifier et de quantifier sans fausser la lecture des r sultats afin d viter des interpr tations superficielles 12 1 2 Discours et attitudes Sant des sportifs et lutte contre le dopage est le titre de la loi de 1999 qui est le mode de r ponse privil gi du monde politique et plus pr cis ment de l Ex cutif Depuis 1965 les lois se succ dent s am liorent Elles voluent avec le contexte m me du dopage et des produits utilis s Les modifications suivent les pratiques quand celles ci utilisent des moyens comme les autotransfusions sanguines o il ne s agit plus de produits mais bien de protocoles dopants dans la d finition Le mot sant fait son entr e dans les textes officiels et introduit le ph nom ne de dopage comme m ritant une prise en charge en termes de sant publique Jean Pierre Escriva fait tat d un discours de la Ministre de la Jeunesse et des Sports M G Buffet en faveur du projet de loi Nous connaissons les raisons qui conduisent au dopage c est la surench re d int r ts commerciaux dans les sports les plus 4 Cf la Partie de ce document page cadre juridique 5 Rapport d activit Ann e 2000 de ECOUTE DOPAGE 0800152000 N Vert mis la disposition du public se sentant concern par le dopage et de lui permettre d exprimer ses besoins et ses attentes Le service
66. ant par rapport l v nement c est vraiment une montagne financi re norme Jean constate que s il est difficile de supprimer le dopage il ne faut pas arr ter la pr vention elle doit tre tendue et accompagn e d informations sur le fonctionnement du corps humain ceci vers les cadres et les dirigeants des structures je reste persuad que quand on fait un maximum de d marches sur le plan de la pr vention et que cette pr vention est largie avec un maximum de cadres sportifs d entra neurs de profs d ducation physique pr vention qui va tenir compte des vertus de la physiologie humaine et d un entra nement raisonnable on limite le dopage mais on ne peut pas l emp cher Les progr s sont aller chercher sur le terrain de la pr vention c est ce que Jean oppose l attitude qui consiste privil gier le curatif C est le probl me de faire du curatif plut t que du pr ventif et la lutte contre le doping c est bien du pr ventif FACTEURS PERSONNELS Histoire de la personne Dans ce domaine Jean donne un l ment qui fait partie d un ensemble de param tres li s au v cu du sportif L athl te qui ne parvient pas renouveler une performance qui lui a apport beaucoup par le pass peut franchir le pas qui le m ne au dopage Un sportif qui se fixe des objectifs qui a d j prouv qu il avait du talent qui est affaibli physiquement et ne peut produire les performances qu il avait envisag peut
67. au il parle d outil de travail dans les sports professionnels il y a une quipe m dicale elle sait ce qu elle fait Les sommes engag es sont telles que de toute fa on on est dans la gestion de l outil de travail on n est pas dans autre chose Jean parle de structures organis es m dicalement auxquelles il n a jamais souhait participer Si j tais branch sur le sport professionnel je ferais parti d une structure et jamais je n ai souhait m me tre m decin d une f d ration jamais Je veux garder mon int grit et ne pas tre corrompu Marie d nonce les pratiques qu une de ses amies a subies lors d un stage d entra nement f d ral Le suivi m dical existait mais il n tait pas argument 93 et les prises de divers m dicaments restaient obscures Non seulement les produits n taient pas identifi s mais ils ne faisaient l objet d aucune argumentation Pascal rappelle que dans son sport le football pratiqu haut niveau les stages d entra nement ou bien les d parts de courtes dur es vers l tranger font partie de protocoles apr s lesquels on constate des transformations physiques extraordinaires Quand on voit certains joueurs Fran ais qui ont 19 ans qui partent l tranger et reviennent avec une masse musculaire doubl e Malgr tout ils observent tous que le danger n est pas l il r side dans les pratiques sauvages et non contr l es des sportifs du monde amateur e
68. autre est galement la pr occupation de Zoltan Ca marche c est super pour passer au dessus il faut que j encaisse des entra nements plus durs pour a je dois prendre de quoi r cup rer Pascal lui ne fait que r pondre cette contrainte dans le choix qui s op re en fin de saison pour une quipe mal class e et le temps dont elle dispose pour viter la descente dans la division inf rieure il faut aller chercher des points chez les adversaires l on voit le changement a c est net chez les pros Le probl me que pose la gestion du temps donne naissance des situations anxiog nes et de stress Pour Pierre c est l l ment essentiel qui justifie la prise de produits sa pr sence est fr quente dans ses r ponses fatalement elle va tout faire pour ne pas quitter la voie et surtout si on lui donne comme solution le fait d augmenter ses capacit s et de diminuer ses angoisses Pour garder sa place et exister il est alors possible de pousser la porte du dopage c est humain Marie suit Pierre dans le d veloppement de cette id e Et a pour nous c est le d tournement d usage classique que le cadre sup va faire pour survivre dans ce monde stressant Le syst me social tel que nous le vivons rec le en lui m me les situations stressantes C est d une fa on unanime que les six interlocuteurs situent l individu sportif ou non au centre de ce syst me subissant de multiples pressions Pierre
69. bistrot carte toute critique en disant c est une fois par an Non parce qu il va le faire tous les weekends Il est compl tement dans la pratique dopante et il se fait plaisir parce qu il est avec ses potes parce qu ils sont tous dans le m me tat parce que a grimpe parce qu ils vont se bourrer la gueule avant parce qu ils vont se bourrer la gueule apr s on est dans un truc hallucinant chez ces gars J ai quelques copains qui ont couru le marathon de New York il y a ceux qui l on fait en ayant des crampes en gerbant et puis ceux qui avaient pris la bonne pommade et qui avaient l impression de voler pendant la course M me s ils mettaient 3h30 ils avaient la bonne pommade pleine de cortico des donc effectivement ils n ont pas eu mal aux jambes ils volaient Le type qui m a racont a a fait les deux exp riences il a couru une fois avec et une fois sans il est m decin il dit quand j ai compris que c tait la pommade a m a d truit parce que je me suis aper u que je m tais mis en danger mais sur le moment les 3h30 ont t merveilleuses Mais c est la d finition que je t ai donn des drogues tout l heure Un type qui a pris son h ro ne il va bien 136 Question 5 Au niveau du sportif quels sont les facteurs qui peuvent d clencher le dopage et quel moment dans la carri re de celui ci Tu es champion du monde junior d athl tisme tu arrives chez les seniors tu es combi
70. but de l apprentissage Les examens ponctuent le parcours de l l ve le stress qui en d coule favorise l utilisation de substances qui visent surmonter l obstacle des fins de performances Si l adolescent pratique une discipline sportive il peut d j solliciter des apports exog nes surtout si les contraintes environnementales exigent des r sultats dans tous les domaines Extrait du r sum abstract de l ouvrage de Patrick laure 3 5 des enfants et adolescents sportifs recourent des produits dopants ce chiffre augmente avec l ge et de 5 et 15 des sportifs adultes amateurs Ces pourcentages sont plus lev s chez les bommes les 20 25 ans les comp titeurs et il augmente avec le niveau des comp titions surtout de haut niveau Mais 1 5 des sportifs de loisirs disent recourir au dopage Les principales classes de produits consomm es sont les stimulants les produits enrichis en prot ines non interdits par le CIO la cr atine non interdite les antalgiques non interdits le cannabis les cortico des et les st roides anabolisants Ces consommations sont volontiers associ es celle d autres substances alcool tabac coca ne cannabis etc Chez les non sportifs les donn es sont encore parcellaires Tous les travaux soulignent le sentiment de facilit des usagers de pouvoir se procurer n importe quels produits Leurs deux principales sources d approvisionnement sont les professionnels de la
71. ctivit annexe mais n anmoins de plus en plus importante je suis nutritionniste Je pratique la voltige a rienne et la moto permis r cent j ai le go t des conduites risques d apr s mes coll gues m decins mais je ne fume pas et je ne bois pas on ne peut pas avoir toutes les qualit s Activit physique pas de sport mais j ai des rapports avec beaucoup de sportifs Question 1 A partir de votre exp rience avez vous identifi plusieurs formes de pratiques dopantes On est confront aux pratiques dopantes et pas seulement dans le milieu du sport mais au quotidien par des demandes de m dicaments pour palier des ph nom nes naturels de vie c est a en fait pour moi une pratique dopante Une personne n est pas malade et demande un m dicament pour changer son tat d esprit ses capacit s physique et morales Exemple aujourd hui une femme supportant un deuil souffrance normale est envoy e par sa s ur il lui fallait un calmant pour g rer ses angoisses Nous avons parl pendant d heure et r sultat elle est partie sans m dicaments elle tait d ailleurs tr s contente apr s avoir entre autre parl de la mort Donc la demande tait celle l Si j avais r pondu tout de suite elle avait son m dicament j ai discut pour avoir des 125 pr cisions pour me rendre compte que sa famille tait d avantage demandeuse qu elle m me La famille mauvais conseil C est une fa on
72. de France cycliste j ai fait plusieurs r unions sur la 149 pr vention et j ai vu que je perdais mon temps On est tout petit on est insignifiant par rapport l v nement c est vraiment une montagne financi re norme C est un dynamisme extraordinaire et travers ce bien tre qui est procur par ce champion qui va gagner il y a du bonheur qui va retentir au niveau de la soci t Et l la soci t sera satisfaite Rien n a chang sur la plan te donnez au peuple du pain et des jeux Les gens vont tre satisfaits avec les r sultats de leur champion par contre d s qu on rentre dans un niveau de r flexion sup rieur Le probl me c est que les sportifs de haut niveau apportent la preuve d une soci t qui fonctionne bien et quand on en a peu et bien on se dit nos institutions sont faibles on n arrive m me pas produire des sportifs de haut niveau vaste d bat Pr vention j ai fait plusieurs r unions sur la pr vention et j ai vu que je perdais mon temps On est tout petit on est insignifiant par rapport l v nement c est vraiment une montagne financi re norme Comme j en parlais en pr ambule je reste persuad que quand on fait un maximum de d marches sur le plan de la pr vention et que cette pr vention est largie avec un maximum de cadres sportifs d entra neurs de prof d ducation physique pr vention qui va tenir compte des vertus de la physiologie hum
73. de consid rer le probl me c est dire on a un probl me on l enterre avec un m dicament On n accepte pas le naturel chaque probl me une mol cule Vous avez faire des sportifs des gens qui ont besoin de performer dans le monde du travail Ou dans le monde social d tre plus avenant par exemple quelqu un d angoiss c est p nible alors que quelqu un qui prend un anxiolytique et qui se tait c est rassurant Les cris les pleurs a fait peur Les probl mes surviennent d s que l on sort d une attitude socialement d finie Dans le sport il y a maintenant moins de demandes dans le sport amateur il y a quelques ann es les gens qui faisaient du v lo venaient me demander des conseils pour des compl ments alimentaires qui servent ou ne servent pas et qui peuvent tre au mieux toxiques et sinon sans aucun int r t mais qui en fait pallient une fois de plus une angoisse par une quelconque mol cule ext rieure Il y a aussi le ph nom ne des examens les gens demandent ou plut t les parents demandent pour les enfants c est rarement les enfants qui demandent Questions 2 et 3 Attribuez vous une diff rence entre ces pratiques Y a t il des pratiques douces ou dures La fronti re est elle nette entre un corps dop et un corps non dop Avez vous identifi les tapes du processus de la pratique dopante Ily a surement une pratique douce et une pratique dure du fait de la toxicit des produi
74. de la m me fa on selon les r gles des trois unit s du th tre classique unit de lieu unit de temps unit d action Mais l h ro sation des sportifs appelle aussi ces d rives inqui tantes Il y a l un d fi auquel les responsables politiques doivent absolument se confronter Corruptions financi res violence et dopage sont d apr s Georges Vigarello les talons d Achille de cette mise en sc ne La mondialisation du sport a eu pour effet de faire d couvrir des athl tes venus de communaut s o la vie quotidienne et les rites sont li s culturellement la consommation de produits primitifs et ancestraux racines feuilles d arbustes etc L approche et l tat d esprit de ces athl tes face la liste des substances illicites doit susciter le questionnement 13 2 5 Psychologiques Tout au long de la vie on construit le Je A la naissance le Je n existe pas WER c est une symbiose m re enfant Daniel Alaphilippe nous rappelle que la construction du Je s impr gne de toutes les tapes de la vie tout au long de celle ci les d cisions essentielles de l individu sont influenc es par la qualit de cette construction Les repr sentations du soi les croyances et l image de soi sont les l ments qui charpentent la structure psychologique de l individu Le d veloppement identitaire de celui ci est fortement d pendant de cette structure Ren L Ecuyer d finit le soi c
75. dictions 145 Elle est permissive parce c est la r gle du jeu on pr f re qu un athl te fran ais dans une comp tition internationale soit dop que a ne se sache pas et qu il gagne plut t qu il finisse cinquanti me et qu il annonce qu il est propre M me aux niveaux r gional et d partemental c est tellement un exutoire et du bonheur pour les gens de gagner et de voir sa tronche dans le journal que tous les moyens sont bons Pr vention La pr vention oui Les gens ne sont quand m me pas fous pas au point de mourir Ca choque toujours d entendre l histoire de gar on comme Marco Pantani qui finit coca nomane qui d c de dans un h tel sordide La soci t est consciente des risques et ce qu elle demande c est que le dopage qui est in luctable soit un petit peu mieux g r La soci t elle est complice elle n est pas non plus sans c ur elle ne souhaite pas notre mort C est toujours choquant pour le grand public de voir des morts en v lo ou sur un terrain de foot Attention les gars faites le mais faites le de mani re vous pr server Facteurs personnels Histoire de la Personne AU d part c est seulement se dire j ai mis toutes les chances de mon cot depuis l ge de douze ans pour y arriver Je fais partie des meilleurs jeunes Fran ais dans mon sport mais a repr sente encore une masse importante de sportifs le niveau de l lite n offre pas u
76. difications pour les rendre vendables Les m dias qui sont l interface privil gi e dans ce domaine ont suscit les transformations les plus visibles La couleur de la balle de tennis la taille des balles de tennis de table le format des courses de ski de fond celui des courses de combin nordique de natation les challenges et les comp titions invent s pour cr er et recr er l v nement en football et autres sport collectifs il est impossible de signifier de 3 L arr t Bosman est une d cision de la Cour de Justice des Communaut s europ ennes CJCE rendue le 15 d cembre 1995 45 fa on exhaustive ces manipulations dont le seul but est de rendre le spectacle t l g nique Le mythe du h ros n est pas une de ces modifications puisqu il appartient l histoire La valeur d une entreprise ou d un produit travers l image que renvoie un sportif jeune en bonne sant et gagnant sera en augmentation si la soci t charg e de la communication de cette entreprise est en mesure de fabriquer et de p renniser une image de h ros L entreprise et le monde du sport sont guid s par les m mes ambitions Le sportif le cadre et l ouvrier ont le m me probl me g rer savoir que leur performance s am liore ou au moins reste un niveau suffisant afin de conserver le statut sur lequel ils sont int gr s dans la structure dont ils d pendent C est la logique de la performance Le corps du sportif est fa onn pou
77. discours qui consiste stigmatiser le m chant dop contre le gentil propre Sacrifier une b te pour faire passer le troupeau est une pratique qui en l esp ce cache l essentiel la r flexion sur la complexit du probl me du dopage et de la place des pratiques dans notre soci t La seconde partie suivre voque quelques pistes de recherches 30 PARTIE II LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIAUX DU DOPAGE 31 11 Introduction On a d j tout dit sur le dopage qu il tait une tricherie qu il tait dangereux et qu il avait fort partie li e avec la professionnalisation de certains sports Cette analyse pour juste qu elle soit reste n anmoins insuffisante elle n explique pas pourquoi le dopage concerne tous les sportifs m me de bas niveau ni pourquoi et comment il hante d sormais aussi les ateliers les bureaux des entreprises voire les cabinets minist riels En r alit c est une logique globalisante de la performance qui pousse notre syst me conomique tout transformer en marchandise le dopage en est un moyen certainement pas un accident A ce titre il est un sympt me des volutions de notre soci t Ce n est qu en appr hendant de mani re globale le dopage qu on pourra y r pondre et donc en proposant des r ponses la fois d ordre psychologiques et sociales et pas seulement m dicales Cette approche devrait d boucher sur un repenser de notre pratique sportive
78. du sport spectacle o seuls comptent les r sultats en termes d image ou de commercialisation sans se pr occuper des moyens utilis s par les sportifs pour satisfaire la demande J ai l impression et a me fait peur par rapport aux enqu tes qui sont men es que de plus en plus de gens sont au courant qu il y a des pratiques dans certaines disciplines On le sait mais on regarde quand m me et la discipline se d veloppe Certaines enqu tes font m me apparaitre la possibilit de tout autoriser comme a on sait tous ils font ce qu ils veulent Donc l on est partie pour le sport 88 spectacle Les athl tes peuvent en mourir mais au moins ils auront donn le spectacle Ca fait peur de voir que les gens ne boudent pas ce genre de pratique Pr vention Si Zoltan pense que la pr vention est indispensable et qu elle fait partie de son r le d ducateur II ne faut pas laisser tomber il faut continuer informer les jeunes et les adultes c est toujours a de gagn C est nous de montrer aux jeunes que l on peut faire une course et tre devant sans utiliser de produits Il reste inquiet sur l efficacit de son discours face au syst me qui profite largement et g re l hypocrisie L haut les instances f d rales se donnent une bonne image elles sont au courant Les m dias savent aussi mais c est leur fond de commerce FACTEURS PERSONNELS Histoire de la personne Zoltan voque le danger que peut repr
79. duits de r cup ration Le but est pour l athl te d aborder le plus vite possible l entra nement suivant qui le fera progresser Zoltan r sume parfaitement cette notion la volont d augmenter sa masse musculaire 105 de gain de force pour pouvoir encaisser toujours plus d entra nements pour pouvoir affronter et tre plus comp titif par rapport d autres athl tes L augmentation des capacit s de la personne est la principale raison de l utilisation de produits la perception de cette id e est diff rente suivant le milieu de r f rences des personnes interrog es Marie et Pierre con oivent la prise de m dicaments uniquement dans le sens th rapeutique ils offrent la capacit aux malades de gu rir ou de diminuer leurs souffrances II faut faire tout a sous surveillance m dicale intelligente bien faite et tu peux atteindre l tat d quilibre et tu es gu ri ton corps fonctionne normalement Fred parle de l aide qui pourrait tre apport e un sportif pour lui donner la capacit de participer une comp tition qu il pr pare depuis des ann es et que la blessure de derni re minute contrarie c est dire vous avez une tendinite vous tes quelqu un qui doit participer aux Jeux on fait en sorte que le jour de la comp t vous n ayez pas mal au bras On n am liore pas ta performance on te donne ta capacit nager courir Pour Fred Pascal et Jean il s agit d acqu rir et de conserver la capac
80. duits toxiques Jean explique le rapport qu il a aux produits un patient lui parle d une cure Ouais j ai pris des anabolisants j ai pris de l hormone de croissance c est un cas peu courant dans son cabinet et assez extr me Le niveau de toxicit n a d apr s Jean rien voir avec la pratique du dopage il donne un exemple avec le caf Je suis dans la moralit du geste je connais les produits dopants Pour moi un type qui met 50 tasses de caf dans un thermos se dope Ce n est pourtant pas de l amph tamine ni du psychostimulant ni de l hormone de croissance mais il se dope Il peut aussi tre positif la caf ine Il estime que si la volont de se doper existe et quelques soient les moyens financiers du candidat celui ci est en mesure d accorder toutes les vertus qu il attend un produit d tourn de son utilisation normale Des jeunes qui ont peu de moyens se dopent avec de la colle ils commencent tr s t t prendre de la vitamine C haute dose du caf et l on n est pas dans des produits dopants majeurs La soci t ne donne d apr s Jean que tr s peu d importance au produit en tant que tel il voque cette anecdote concernant Lasse Viren Seuls les scientifiques se sont r ellement pr occup s de comprendre l origine de la force et de l invincibilit du coureur TL ou niveau du dopage on a tout vu on a vu le lait de renne tre consid r comme un produit dopant quand Lasse Viren gagnait le
81. e domaine scientifique est ind niable pour coller au peloton des chercheurs fabriquant de nouvelles substances et protocoles pour rendre le dopage ind tectable la proportion d environ 1 pour 8 parait faible pour ce qui a rapport aux tudes sociologiques ou plus g n ralement aux sciences dites molles Nationales ou internationales les mesures prises r v lent des contradictions profondes entre la volont d assainir le milieu sportif de prot ger la sant de tous et de continuer proposer de mani re tr s professionnelle le spectacle sportif nimb de ses stars et h ros 15 Num ros Verts Ecoute Dopage 0800152000 mais aussi la liste jointe en annexe page 123 16 Cf la Partie de ce document page 12 36 En parall le des comp titions traditionnelles Les championnats et coupes nationales d Europe du Monde et les Jeux Olympiques un genre assez r cent de rencontres sportives fleurissent et sont propos es au public Elles repr sentent un financeur travers un produit et sont souvent g n reusement dot es un athl te peut sans difficult s y envisager une carri re elles ne supportent pas les contraintes li es au contr les antidopage sauf si les organisateurs souhaitent faire valider par exemple un record officiel Si cela repr sente une mise en danger du syst me sportif traditionnel travers la perte de ses champions au profit d un syst me de plus en plus marchand alors la structure qui supporte la l
82. e marathon des Jeux Olympiques d Anvers de fa on officielle et laconique elle tenait en ces quelques mots Le doping est interdit sous peine de disqualification L id e et la prise de conscience taient pr sentes mais un l ment essentiel manquait la lutte anti dopage le contr le absence de celui ci et l volution des produits ont g n r une terrible aggravation des pratiques dopantes des affaires de plus en plus choquantes qui b n ficient au fil du temps de l am lioration des techniques 11 de communication vont pousser le CIO r agir et s organiser il cr e en 1967 la commission m dicale Cette cr ation s appuie sur trois pr rogatives principales gt 1 la protection de la sant de l athl te gt 2 le respect de l thique m dicale et sportive gt 3 l galit de traitement des athl tes lors des comp titions La commission m dicale d veloppe en parall le de la lutte antidopage une information et des tudes sur les sciences du sport la biom canique la nutrition etc Malgr la mise en place de cette organisation les scandales clatent de plus en plus fr quemment et violemment L affaire Festina quipe professionnelle de cyclisme est mise hors course par la direction du Tour de France 1998 apr s l arrestation la fronti re franco belge d un de ses soigneurs en possession de grandes quantit s de divers produits dopants Willy Voet le soigneur et
83. e participatif ces d cisions se 143 prennent ensemble il faut toujours avoir les choix et tre en capacit de choix A partir du moment o on a plus le choix c est fini si tu n as plus le choix a veut dire que tu as perdu ton libre arbitre et c est donner chacun sa capacit de pouvoir faire ces choix en permanence 144 GRILLE D ANALYSE DE L ENTRETIEN AVEC PASCAL Contexte Soci tal Syst me de contrainte par exemple en novembre d cembre ou mars avril quand le championnat va se terminer les enjeux sont importants surtout si on est rel gable et qu il faut aller chercher des points chez les adversaires l on voit le changement a c est net chez les pros J ai fait les sacrifices j ai r ussi par la porte ou par la fen tre il n est pas question que a ne passe pas Si je ne prends pas de compl ments je n y arriverais pas et je vais foutre en l air tous les espoirs que les amis les entra neurs et la famille ont mis en moi IT est hors de question de revenir car ce sera la honte l chec et c est fini La fracture mentale cet ge est norme c est le retour la case d part Chez les parents dans la cit c est la d pression On peut donc faire le choix de ne pas vouloir vivre a et les pratiques dopantes sont envisageables et c est le petit plus qui ouvrira le passage La soci t actuelle est grande consommatrice de sport tous les v nements diffus s la t l
84. e passage avec l entr e dans la vie active le sport qui tait un loisir jusque l Repr sentation Social Un des moments privil gi s pour commencer c est la fin de l adolescence c est le moment des choix dans l existence sur le plan professionnel au niveau des tudes l il y a un certain nombre de jeunes sportifs qui ne sont pas obligatoirement talentueux sur le plan intellectuel mais ont le potentiel On en voit de plus en plus en France qui soit ont un job pas tr s passionnant s ils arrivent en avoir un Soit ils trouvent une autre dimension en se dopant s ils ont d j de bonnes capacit s physiques Sans argent il n y a pas de doping Mais dans le football le cyclisme le golf le basket pro la probabilit de se doper est plus importante par l interm diaire d entra neurs ou de coachs qui vont favoriser le doping parce qu il faut quand m me comprendre c est que les coachs et les f d rations profitent compl tement du dopage de sportifs Ils vont revenir profs d ducation physique et ils n en ont plus envie ils pr f rent se retrouver en stage l autre bout du monde avoir un niveau de vie assez sympathique et ne plus avoir faire des l ves qui ne sont pas motiv s par le sport On triche avec les autres on triche avec son corps et on se d truit J ai particip une fois des contr les antidopage chez des cyclistes j ai t bri vement m decin du comit lle
85. e si ce n est pas justifi L aide m dicamenteuse demand e est un mode de r ponse initi par l entourage mais la personne a d autres leviers actionner La migraine c est quelque chose que l on traite souvent avec des m dicaments mais il y a aussi une part d hygi ne de vie qui fait que l on peut diminuer ses migraines voire les faire disparaitre chez certaines personnes Il donne l exemple d une employ e de banque accroch e un produit toxique et qui a r gl son probl me en effectuant un travail sur elle m me et son style de vie Par exemple j ai une patiente qui travaille dans une banque et tait oblig e de se doper A partir du moment o on a parl de a elle a chang un peu de comportement elle a quand m me quitt la banque mais a a chang dans son travail et dans sa relation aux autres 59 Psychologie de la personne Le cot psychologique est abord bri vement par Pierre comme un l ment essentiel il explique que a peut tre l origine d une addiction Le premier verre d alcool pris sur un terrain psychologique favorable peut tre le verre de trop Il rappelle l influence du sch ma familial et pr cise qu il est important d ouvrir son esprit et favoriser H l analyse ll faut accepter ou renoncer un certain niveau de stress certaine variation de stress ou prendre sa vie et ses performances au travail de fa on diff rente Dans ce domaine et comme pour d culpabilis
86. e une diff rence entre drogues dures et douces une simple cigarette ouvre la voie pour une addiction C est comme les drogues douces et les drogues dures c est faux Pour nous pharmaciens tu commences fumer tu es d j dans le sch ma de l addiction C est le domaine des neuros sciences Marie nous dit que l individu se d culpabilise rapidement par ignorance ou manque d information Si tu commences fumer un joint dans ta t te ce n est pas grave Les progr s enregistr s dans ce domaine Marie d crit sch matiquement le principe d action li une th rapie adapt e la d pression S il y a d s quilibre pathologique on sait maintenant que l on a des produits pour r quilibrer Les d pressifs par exemple c est un probl me de s rotonine qui est recapt de fa on inad quate par les capteurs donc on te donne un inhibiteur de recapture de la s rotonine et tu te r gules bien Marie pense que les enfants ne font pas le choix de la prise de produits les parents et plus particuli rement les mamans seraient l origine de l utilisation de produits Chez les jeunes enfants je ne vois pas bien un enfant prendre un produit seul c est souvent la m re traditionnellement qui donne des produits quelconques ou va m me jusqu les rendre malade Cela introduit un certain nombre de questions sur les limites de l information dans le domaine pharmaceutique et de leur int r t valider un 69 nouveau
87. ec le voisin avec plus ou moins d opacit car aborder ces sujets avec des financeurs ou les profiteurs ne s av rent pas plus ais que de demander un sportif s il se dope 20 GG article dans la revue Sport et Vie n 111 Paroles de coureurs page 72 74 21 R Bastide 1970 Doping les surhommes du v lo paris Ed Solar page 178 22 P Laure 1995 Pratiques corporelles Le Dopage Presses Universitaires de France page 187 39 12 3 De l ordre du visible L approche propos e ci dessus semble satisfaisante mais elle a ceci de r ducteur qu elle est bas e sur les faits et sur les agissements de sportifs de haut niveau qui ont t contr l s et convaincus de dopage Ces r sultats chiffr s font abstraction de toutes les affaires class es sans suites ni des affaires stopp es en cours de jugement pour vice de proc dure Les statistiques d livr es par le num ro vert sont de grande qualit et riches de possibilit s d analyses seulement elles r sultent d une d marche volontaire de la part de l appelant et ne balaye pas la m me population que les sportifs sanctionn s Les repentis donnent galement des informations qui viennent de l int rieur des cercles des pratiquants et des laboratoires de recherche en pharmacologie et des r seaux de distribution La prise en compte de l environnement sous les aspects d velopp s pr c demment tous ces l ments ne suffisent pas avoir une vision compl te de l
88. ec sa propre conscience travers celle ci c est comportemental II n y a pas de petits dopants et de gros dopants il y a une rupture de l thique et a c est fondamental Quand on fait du sport et qu on n est pas tout seul qu on est confront aux autres d s qu on se dope on est un d linquant CONTEXTE SOCIETAL Syst me de contrainte Jean pense que la pratique d une discipline sportive avec l ambition d tre performant est la principale contrainte Le syst me d entra nement qui consiste s am liorer en g rant le ph nom ne de surcompensation d s que l effort s arr te les processus de synth ses pr dominent sur ceux de la d gradation c est la r cup ration Ensuite les r serves nerg tiques sont reconstitu es un niveau sup rieur au niveau initial est le plus naturel et fatigue l organisme II y a les contraintes de l entra nement intensif qui vont fatiguer l organisme pour essayer d avoir en surcompensation une am lioration des performances a peut favoriser un certain nombre de pathologies que 81 l on contracte plus facilement quand le syst me immunitaire est affaibli un tat grippal d autres affections un petit tat d pressif ventuellement La contrainte est aussi li e l individu Jean fait remarquer que si la seule perspective d un jeune est d tre sportif professionnel il augmente fortement la probabilit d utiliser le dopage pour survivre socialement Je pense que peu
89. el est l entra neur qui pr pare un nageur sur 4 ans Ce n est pas le rythme a peut se comprendre du point de vue f d ral du point de vue du club du point de vue animation mais le vrai rythme de lisibilit au haut niveau de la natation c est les J O Les sp cialistes vont regarder les championnats d Europe les championnats du monde le n ophyte va regarder les Jeux Olympiques C est vers a qu il faut tendre c est ce qu il faut faire comprendre cr ons d autres comp titions dans les clubs et autres faisons des relais su dois des comp titions o il va falloir r fl chir avant pour savoir dans quel ordre on va 137 mettre les nageurs exemple d une comp tition entre deux clubs vous devez aligner 10 nageurs et 10 nageuses et chacun doit faire a a a et a et qui nage quoi Le gar on doit nager 50 pap Et si c est le gar on qui nage 50 pap la fille doit nager 400 m et si c est la fille qui nage 50 pap le gar on doit nager 300 m au lieu de 200 voila des trucs comme a et voir on peut arriver faire des trucs compl tement ludiques qui amuseraient tout le monde et qui seraient Faire une comp tition c est aller dans la m me direction pour atteindre le m me but Le but serait de s amuser et non de se chronom trer Auquel cas si tu ne peux pas nager ce n est pas grave parce tu as tes potes qui nagent ta place et tu participes la strat gie C est un moment de plaisir plus il y aura plaisir je
90. els l acteur athl te et le spectateur Le premier est un vecteur de communication un produit dont le parcours et la carri re doit r pondre un sch ma commercial pr vu par le promoteur A Ehrenberg affirme le sport spectacle devait tre l ap ritif d une pratique de masse dont l horizon tait la fabrication d un peuple athl te sch matiquement l lite attire la masse et de la 2 Brissonneau Christophe Lib ration fr 13 octobre 2008 rubrique Sport Pour eux il n y a aucune indignit augmenter leur force de travail entretien avec Gilles Dhers et Jean Louis Le Touzet 30 Duret Pascal Que sais je Ed PUF n 2765 Sociologie du sport page 73 31 Ehrenberg A H le culte de la performance 1991 Ed Pluriel Hachette litt ratures page 75 43 masse sort l lite etc Le second le spectateur est celui qui va nourrir le syst me lui permettre de fonctionner soit par sa pr sence dans les stades devant sa t l vision soit dans les magasins identification par les produits d riv s ou dans la pratique de masse dont parle Ehrenberg La socialisation du sport cr e un sous ensemble social aux multiples facettes qui m ne voquer ses fonctionnalit s Pascal Duret classe dans un tableau intitul les fonctionnalismes attribu s au sport en deux cat gories VW WWW V Y VW WW Y Les fonctionnalismes positifs Fonction hygi nique capital sant Fonction politique produc
91. ement le spectateur valide ou rejette le spectacle propos et le sportif fait le choix des moyens utiliser pour satisfaire ses engagements 13 2 4 Anthropologiques Ren Girard est anthropologue il tudie les rites religieux et notamment l acte sacrificiel En faisant d vier la violence sur un innocent le bouc missaire C est dit Girard le sacrifice du bouc missaire qui va arr ter la crise Le rituel religieux canalise la violence sociale D une certaine mani re le sport moderne est la mise en sc ne acceptable de cette violence et des conflits Les rencontres et les comp titions sportives r pondent parfaitement cette notion de sacrifice M me s il n est pas connu au pr alable le perdant d un match d une course ou d un championnat endosse le costume sacrificiel Il porte l image de la d faite de la communaut qui le soutient Le vainqueur lui attend la r compense de sa tribu quelque soit sa forme Il peut alors tre propuls au niveau de h ros 38 Adam Smith Philosophe et conomiste Ecossais 1723 1790 Les Grands Dossiers des Sciences Humaines n 14 Id ologies le retour de flamme 3 Proverbe Fran ais 4 Ren Girard philosophe fran ais membre de l Acad mie fran aise depuis 2005 47 Le h ros trouve sa place dans les trag dies grecques la sc nographie que l on 1 propose aux sportifs de haut niveau se th tralise le sport spectacle est en effet toujours organis
92. en T es la rue T es la rue a prouve bien que le passage junior senior est un moment de fragilit sur des gens qui ont l habitude d tre tr s haut plac s dans leur classe d ge donc c est compliqu Imagine que tu es sportif pro tu as 32 ans que tu sais qu il te reste 3 ans de carri re au salaire que je touche c est peut tre le moment de mettre un peu de pognon de cot donc je fais les 3 ans de plus et sans les produits je ne fais pas les 3 ans de plus comme quoi cela peut tre au d but de carri re comme en fin Je me blesse et a c est n importe quel moment de la carri re et je vis un chec dans ma carri re Ce sont les quatre moments la blessure l chec le d but et la fin de la carri re Ce n est donc pas la machine humaine biom canique mais c est li un v nement C est souvent li un v nement je pense que l on pourrait s rieusement travailler sur la temporalit des sports c est dire que on est dans un sport d quipe il y a un championnat un match toutes les semaines t en rate un t en rate deux y a pas de drame Sur une grosse blessure tu vas rater une saison mais sur un claquage une petite entorse Dans les sports individuels qui n ont une lisibilit que tous les 4 ans je parle de la natation du judo les championnats d Europe et les championnats du monde t en as rien foutre c est de la pr paration la comp tition qui a lieu tous les 4 ans Mais cela dit qu
93. ent amateur et senior les pros et leur organisation sociale la fin de carri re celle ci est br ve dans la plupart des cas il y a n cessit d accumuler des moyens en termes financiers ou de r seaux d assurer sa reconversion avant l arr t d finitif La blessure que l on peut consid rer comme un arr t de travail et donc comme un manque gagner dans l imm diatet de l exercice et plus ennuyeux l loignement du syst me que la blessure provoque qui peut aller jusqu l cartement d finitif l chec l tat d esprit du champion est dans la volont de gagner d tablir des records et un palmar s Il est certes possible d envisager une carri re avec l tiquette d ternel second voir R Poulidor le lyrisme des m dias l emporte sur la r alit des chiffres voir note de bas de page mais le tableau de statistiques de Roger Federer participe d avantage une carri re lucrative et au r ve Culture et soci t L environnement imm diat influe directement sur le comportement et la prise de d cision de la personne L enqu te r v le ce sujet plusieurs zones d influence gt Le pays d origine qui porte avec lui sa culture sa religion majoritaire avec ses rites la consommation des plantes et des racines locales qui sont compl tement int gr es dans le paysage quotidien et qui se heurte aux interdictions d utilisation dans les rendez vous internationaux 52 Raymond Poulido
94. ent prises par des culturistes ou tu tombes sur le mec intelligent qui va te faire progresser m me s il te fait prendre des st ro des L un ne te met pas en danger l autre te tue Les ann es 80 90 nous ont montr s a on a perdu la culture de l utilisation des st ro des dans les salles de muscu Ils ont tellement eu de nouveaux clients ils ont perdu la notion de savoir faire avec la mont e hyper narcissique de l image de son corps avec la mont e des salles de gym Si toi et moi on va dans la salle de gym et que au bout de six mois on n a toujours pas fait un centim tre de muscle on va te dire A quoi a sert t es pas dans le coup l initiation elle se fait l tu veux prendre du muscle il faut prendre du produit Question 8 et 9 Selon vos observations personnelles le contexte social vis vis du dopage a t il volu La soci t d apr s vous aujourd hui est elle plus perm able ou permissive au dopage On est dans le pays d Ast rix on est dans le pays de la potion magique les vendeurs d pinards ont fait leur fortune sur le fait que soit disant les pinards donnent la puissance musculaire de Popeye Permissive la France est un des trois pays au monde avoir dit que le dopage est un probl me de sant publique non pas parce qu ils avaient des preuves mais parce qu ils avaient un sentiment On va jouer le r le de sentinelle sur le sujet c est dire de ceux qui auront aper u un danger avan
95. ent sur son emploi du temps Elle implique galement les f d rations leurs structures m dicales et les organismes ind pendants de contr les La cr ation des num ros verts est le r sultat d une prise de conscience qui d passe le cadre l gislatif Elle ouvre le dialogue sans discrimination li e au niveau de pratique sportif et replace l individu sportif ou non au centre du probl me pos par le dopage Le Comit International Olympique C I O est l origine de la de la cr ation de l Agence Mondiale Antidopage A M A en 2000 en r action aux scandales qui ont touch le Tour de France 1998 192 pays sont signataires du code mondial antidopage la date du 7 d cembre 2007 c est une r ponse mondiale et politique Cette structure s est dot e d outils performants et pertinents d un point de vue technique et logistique pour favoriser la lutte contre le dopage La communication sur le terrain de la pr vention aupr s des sportifs dans les rencontres internationales est au programme des actions mener L A M A propose des bourses de recherche en appel d offre dans deux domaines Sciences et m decines et Education Un fort d s quilibre existe entre le nombre de dossiers trait s en Sciences et M decines 159 et celui des sujets d tudes concernant la rubrique Education 19 dont 7 sont en cours de r alisation avec un rendu variant entre avril 2009 et 2011 Si l int r t de poursuivre des tudes dans l
96. eprise il forme galement les intervenants des milieux hospitaliers traiter les patients victimes d addictions Moi je suis certain que mes comportements ne portent pas cons quence ce n est pas le caf en surdose la prise de vitamines qui font de moi un dop II l che la question Laurent es tu d j all chez le m decin le mercredi avec ta fille malade pour lui demander un rem de de cheval pour qu elle puisse participer dimanche la comp tition de natation pour laquelle elle se pr pare depuis des semaines La formation pour ce dipl me universitaire me permet d aborder ce sujet de mani re m thodique Ce que l on voit et ce que l on sait du dopage de fa on quasi quotidienne ce sont les affaires qui clatent qui montrent du doigt les m chants qui sont jug s voire sanctionn s Cette vue me semble r ductrice et malhonn te je n arrive pas croire qu il s agit de g n ration spontan e on n arrive pas la pratique dopante en claquant d un coup de baguette magique c est l aboutissement d un long processus En tant que pr sident de club est ce que je fais partie de ce processus On peut se demander qui profite le crime et sans faire la victimisation du sportif dop se poser la question de savoir s il a un ge pour commencer se doper avec quels produits quels sont ces produits et s il y a des moments privil gi s qui poussent l individu passer l acte La probl matique que j
97. epte pas le naturel chaque probl me une mol cule Dans le domaine de la gestion Pierre revient sur le fait que l addiction ne r side pas uniquement dans le produit mais galement dans la repr sentation que la personne a d elle m me et de ses performances Une addiction n est pas forc ment li e au produit la personne addictive pense que pour tre performante elle ne peut pas s en passer S il admet qu il y a d apr s lui des terrains favorables aux addictions il pr cise que la fronti re n est pas vraiment d finie qu il est impossible de faire la part des choses entre des pr dispositions g n tiques et des pr dispositions d ordre culturelles II y a des gens qui ont un terrain favorable il est difficile de faire la part des choses entre le g n tique et le culturel mais il y a bien des foyers d addiction Pierre voque un ph nom ne particulier d apr s lui on assiste fr quemment au remplacement d une addiction par une autre il faut alors choisir le moindre mal On essaie donc d amener la personne vers une addiction moins grave par exemple le sport si la personne se casse avec un trop de sport c est quand m me moins grave qu une addiction alcoolique 56 CONTEXTE SOCIETAL Syst me de contrainte Aux yeux de Pierre c est la structure au sens large et les choix qu elle a fait pour son volution qui repr sente le principal danger surtout si celle ci privil gie l exploitation maximum des performanc
98. er les utilisateurs Pierre pr cise Lutter contre la douleur est justifi et l gitime Capacit s de la personne Le travail de la personne sur elle m me et sa capacit rebondir dans son environnement m me si celui ci est hostile est voqu par Pierre A partir de ce moment l il faut accepter l chec possible accepter de dire que l on est moins capable ou que l on va moins vite ou que l on ne va pas travailler de telle heure telle heure ce qui d ailleurs n est pas toujours entendu par l employeur Mais il se peut que ce soit insuffisant et qu une aide soit n cessaire pour calmer l anxi t la personne a peur de ne pas y parvenir on lui donne comme solution le fait d augmenter ses capacit s et de diminuer ses angoisses Il fait galement part de son regret de voir triompher les m dicaments dans la r solution de probl mes li s la personne et ses ressources propres Ce n est pas vraiment la culture pseudo scientifique actuelle o tout doit tre r solu par la science On oublie l individu et l acceptation de l humanit et de ses capacit s 60 17 ENTRETIEN N 2 NOVEMBRE 2008 Fred CHAMPION DE FRANCE DE NATATION Ann es 70 MANAGER EQUIPE 1 DE HOCKEY SUR GAZON DU RACING ET GOLFEUR CHARGE DE LA FORMATION DES INFIRMIERES SUR LA PRISE EN CHARGE DES USAGERS DE DROGUES Les produits toxiques 54 ans Fred explique qu il utilise des produits type antidouleur pour pratique
99. er n ont pas que des jambes ils ont une t te et dans cette t te du jugement Vous n avez pas id e de ce qu est le tour de France dit Henri c est un calvaire Et encore le chemin de Croix n avait que quatorze stations tandis que le n tre en compte quinze Nous souffrons du d part l arriv e Voulez vous voir comment nous marchons Tenez De son sac il sort une fiole a c est de la coca ne pour les yeux a c est du chloroforme pour les gencives a dit Ville vidant aussi sa musette c est de la pommade pour me chauffer les genoux Et des pilules Voulez vous voir des pilules Tenez voil des pilules Ils en sortent trois boites chacun Bref dit Francis nous marchons la dynamite Henri reprend Vous ne nous avez pas encore vus au bain l arriv e Payez vous cette s ance La boue t e nous sommes blancs comme des suaires la diarrh e nous vide on tourne de l il dans l eau Le soir notre chambre on danse la gigue comme saint Guy au lieu de dormir Photo Les fr res Henri et Francis P lissier Miroir des sports La galerie des champions n 7 juin 1930 18 La seconde guerre mondiale met en vidence le besoin de supers soldats avec des performances hors du commun Les amph tamines synth tis es en 1887 l universit de Berlin par le chimiste L Edeleanu vont contribuer fabriquer des supers h ros La d couverte fut al
100. ervers est de formater l identique par exemple les enseignes commerciales s exportent et transforment les cit s pour que finalement elles se ressemblent toutes Le d paysement devient une situation extraordinaire Il en va de m me dans le domaine sportif sa mise en sc ne sa transformation en sport spectacle dans une dramaturgie qui fait na tre et mourir le h ros au service d une logique commerciale cupide et librement consentie par le sportif cr ent la machine fabriquer l exceptionnel dont l individu est le support L exigence de l exploit change le rapport la performance celle ci atteint un niveau que l on peut qualifier d inhumain et quand l humain d cide de produire cette performance il a besoin d aide Les facteurs d clenchants d velopp s ci dessus Sociaux conomiques l influence de l entourage la difficult des s ances d entra nement et les plans de carri re dans l chelle temps peuvent tre compl t s Les records sont de plus en plus difficiles battre entra nement gal pr paration identique la motivation user de m thodes r prouv es par la loi existe Ces records servent de base de s lection pour participer des comp titions nationales et internationales Le passage de cet obstacle appelle tout type de r ponses pour lesquelles nous avons vu que l ventail est large et le recours au dopage en est une La pression m diatique un athl te ou un club qui b n ficie de la co
101. es et des savoirs faire de chacun Si vous tes dans une structure o le processus c est l augmentation des capacit s de l individu d une fa on obligatoire a va augmenter le danger Il illustre plus pr cis ment son propos en prenant l exemple particulier des rythmes de travail et notamment des trois huit Au travail un individu peut mal vivre les horaires impos s les trois huit environ 20 des travailleurs dans ce cadre ne supportent pas du tout ces horaires Ces personnes se dopent pour tenir ce rythme car ils n ont pas le choix La contrainte impos e par l entreprise fait appel la capacit de l individu s organiser pour maintenir la productivit 24h sur 24 Il parle aussi de l acceptation de cette contrainte pour que la personne conserve son emploi Pour garder sa place et exister il est alors possible de pousser la porte du dopage c est humain et de la pression et du stress li s un ventuel licenciement pour manque de performance qui dans certaines structures r v lent des situations anxiog nes L individu utilisera les moyens mis sa disposition pour rester au meilleur niveau et pr server son statut dans le groupe auquel il appartient ll y a quand m me des voies qui demandent avoir des performances toujours sup rieures et que la personne a peur de ne pas y parvenir fatalement elle va tout faire pour ne pas quitter la voie et surtout si on lui donne comme solution le fait d augmenter se
102. es signes significatifs notamment par leurs variations et leur instabilit Zoltan parle de la d marche int rieure du sportif qui dans sa r flexion installe le mod le de pens e qui un jour peut tre le fera passer l acte C est bien mais avec un peu plus de force ce serait encore plus efficace l engrenage est en place Quand la f d ration contacte Zoltan et lui propose de prendre en charge un jeune s il atteint les objectifs il se demande quelle r action il doit avoir il tient compte de la psychologie de l enfant et contacte les parents Je fais quoi Je dis X vas y fais tout pour y arriver En fait je ne l ai pas inform e si elle est au courant a viendra de ses parents que j ai inform s Capacit s de la personne Le probl me r side pour Zoltan et a travers son m tier dans l opportunit que le dopage offre d augmenter la qualit de r cup ration et la performance musculaire la volont d augmenter sa masse musculaire de gain de force pour pouvoir encaisser toujours plus d entra nements pour pouvoir affronter et tre plus comp titif par rapport d autres athl tes 90 ANALYSE COMPARATIVE 22 LES PRATIQUES DOPANTES 22 1 Les produits toxiques Dans les six enqu tes les produits ont t abord s Chacun a parl de ceux auxquels il a t confront en tant que t moin ou en tant qu utilisateur ou prescripteur Les r f rences n tant pas les m mes les int r
103. eunes enfants je ne vois pas bien un enfant prendre un produit seul c est souvent la m re traditionnellement qui donne des produits quelconques ou va LL m me jusqu les rendre malade Zoltan s inqui te du danger que repr sente l utilisation de boissons nerg tiques qui ne sont pas d pourvues d effets secondaires 94 notamment au niveau cardiaque D autant plus que l on sait maintenant que le Red Bull pose des probl mes cardiaques apr s r flexion on peut parler de pratique dure La question portant sur les pr dispositions ventuelles de l individu subir une addiction a re u une r ponse unanime Les formulations sont diff rentes mais elles montrent que biologiquement rien ne prouve que ces pr dispositions existent Pierre observe qu il y a des gens qui ont un terrain favorable mais les tudes en cours ne mettent pas en vidence des causes g n tiques le foyer d addiction est plut t culturel Il y a des gens qui ont un terrain favorable il est difficile de faire la part des choses entre le g n tique et le culturel mais il y a bien des foyers d addiction Jean corrobore cette affirmation et voque plus volontiers la fragilit psychologique de l individu On a de plus en plus d information sur les pr dispositions par contre dire cet individu risque d tre alcoolique Il existe une vuln rabilit psychologique Fred et Marie affirment que nous sommes dans le domaine des ne
104. evenants des facilit s contourner les textes Les notions de fabrication production exportation et transport illicite sont maintenant des motifs de poursuites C est aussi une volont d harmonisation avec le code mondial antidopage travers l volution des lois depuis 1965 l augmentation de la complexit de celles ci et l acc l ration des am nagements des textes on peut mesurer toute la difficult de donner une d finition du dopage et aussi constater que ce n est pas un probl me simple Le ph nom ne n est pas nouveau ni r cent M me si le mot n existait me pas avant le d but du XX si cle la pratique dopante remonte aussi loin que les crits nous permettent les investigations Cadre International Ces textes de lois offrent une d finition g om trie variable Ce qui vaut au niveau national peut tre diff rent l chelle de la plan te 3 1 C I 0 Comit International Olympique Le baron Pierre de Coubertin cr e le 23 juin 1894 le Comit International Olympique afin de faire revivre les jeux de l Antiquit Grecque La pr occupation du moment n est pas le dopage m me si le milieu hippique a d j identifi le probl me et dit le code La premi re f d ration sportive internationale interdire le recours des stimulants fut la F d ration Internationale d Athl tisme Amateur IAAF en 1928 La premi re tentative de r glementation eut lieu en 1920 sur l
105. fera en g n ral pas attention sa sant Capacit s de la personne Marie a une h sitation sur la d finition du dopage la premi re image qui vient l esprit est celui qui vise am liorer la performance en termes de plus vite plus haut plus fort en parlant elle r alise qu il y a la pratique dopante dans l exemple qu elle a choisi dans le milieu de l entreprise Les cadres qui ont envie d tre plus calmes en utilisant des anxiolytiques ce n est pas du dopage pour la performance en fait si C est pour la performance mais en se calmant Elle ne con oit pas l utilisation autrement que dans un processus th rapeutique non pour augmenter les capacit s d un individu mais pour ramener le malade vers les capacit s qui lui sont n cessaires pour assumer son quotidien dans un fonctionnement normal II faut faire tout a sous surveillance m dicale intelligente bien faite et tu peux atteindre l tat d quilibre et tu es gu ri ton corps fonctionne normalement La capacit de l individu encaisser les entra nements r p t s peut tre alt r e par exemple chez les femmes car elles sont moins disponibles pendant leur cycle mensuel Marie voque la mutation biologique induite par l emploi de m dicaments de r gulation parce que quand les filles ont leurs r gles elles sont fatigu es elles ont mal elles sont moins performantes a c est m dicalement tr s mauvais apr s tu n as plus d enfants
106. fforts physiques sans ressentir les effets de la fatigue elle contient des alcalo des dont l Iboga ne En France l iboga ne et ses d riv s sont utilis s dans des pratiques sectaires lors de s minaires de revalorisation de soi et de voyages int rieurs L AFSSAPS localise le produit en Ard che dans le Calvados et en Eure et Loir En Europe L arsenic est utilis par les paysans tyroliens et leurs animaux pour lutter contre la fatigue et les difficult s respiratoires en altitude 8 2 Rites religieux Les exemples sont multipliables l infini d un point de vue religieux les rites pa ens qui visent atteindre Dieu en opposition avec l attitude qui vise pr senter une image vertueuse pour ventuellement recevoir la gr ce et la parole de Dieu utilisent des produits ex champignons hallucinog nes pour une mise en condition du dialogue Les chamanes et autres pr tres vaudous ont la ma trise des effets des drogues employ es et m nent les c r monies pour que le pratiquant entre en communication avec l esprit choisi Travail et Performance Le monde du travail r pond aussi fortement aux exigences de la performance Nous sommes dans le domaine des produits psycho actifs tels que l alcool les tranquillisants le cannabis les amph tamines ou la coca ne Les chefs d entreprises et leurs quipes de management utilisent tous les moyens pour faire monter la pression afin d am liorer les gains de producti
107. hon on invente la fa on de faire du vin de garde Avant on avait du picrate on ne connaissait pas une maladie qui s appelle l alcoolisme on connaissait l ivrognerie c est dire le fait de boire trop On ne connaissait pas cette maladie l alcoolisme qui d truit le foie par une consommation r guli re d alcool Toutes ces notions ont chang avec la r volution industrielle avec ces centaines de milliers de paysans qui sont venus vers les villes et qui perdaient leur rythme de travail et qui il fallait donner une fa on de s vader Une des raisons qui fait que l on boit du vin table me partout en France c est simplement parce que fin 19 d but 20 l eau n tait pas potable et le vin tait st rile et se conservait on servait donc du vin plut t que de l eau Toute cette culture il faut qu on la r apprenne et si on accepte que les drogues font partie 141 de nos cultures maintenant parce que les ann es 70 ont cr le voyage et qu on a rencontr les autres cultures il va falloir cr er ce dont je t ai parl tout l heure savoir des maitres de c r monies des gens qui savent Ce que je veux dire par l c est que dans certaines salles de culturisme o on sait tous que pour pouvoir d velopper ses muscles comme sur la photo il faut prendre des produits soit tu tombes sur des voyous et les mecs te font prendre 500 fois la dose de st ro des qu il faut prendre qui sont des doses habituelles effectivem
108. hue de ses titres et records victime de ses mensonges et de son entourage 6 La Mort Le britannique Tom Simpson d c de sur les pentes du mont Ventoux pendant le Tour de France 1967 ce n est pas le premier sportif finir ses jours dans ces conditions mais les moyens m diatiques du moment ont donn un fort retentissement cet v nement Le film r alis sera diffus dans toutes les salles de cin ma et au journal t l vis Ce fut un v ritable lectrochoc mais il a fallu attendre encore quelques ann es pour que la libert de parole et de l information fassent conna tre au grand public la destin e tragique d athl tes En 1990 la f d ration N erlandaise de cyclisme s inqui te de la mort suspecte de sept de ses coureurs parmi eux Johannes Draaijer 27 ans Connie Meijer 25 ans et Bert Oosterbosch 32 ans L enqu te ne r v lera pas la prise de produits mais la veuve de J Draaijer annonce que feu son mari utilisait de l rythropo tine EPO Le docteur Allan J Ersley affirme en 1991 dans un article du New England Journal of M decine que l EPO peut tre responsable de thromboses mortelles Le football n est pas pargn l enqu te qui d voila les pratiques de la Juventus de Turin cit e ci dessus a port sur 24000 joueurs ayant volu entre 1960 et 1990 dans les trois premi res divisions du championnat italien Sur les 400 d c s enregistr s 70 se r v lent suspects Les facteurs principau
109. il faut des bouc missaires par exemple les coureurs cyclistes on est tr s dur ce sont les m chants qui sont montr s du doigt nous r glons le probl me mais dans les faits le reste de la soci t se dope J ai une douleur je prends un produit je m chauffe je prends un produit et je masse je prends une aspirine pour r cup rer ou calmer une douleur Lutter contre la douleur est justifi et l gitime Il faut parler vrai sur ce sujet pour faire tomber l norme hypocrisie autour de ce sujet Tout le monde a int r t au dopage Le m decin qui lutte contre le dopage lutte contre ses int r ts 131 Question 10 La pr vention du dopage est elle un objectif de soci t Non clairement non Sur les niveaux sup rieurs de conscience on va dire oui car a fait bien de dire qu on lutte contre le dopage mais en pratique il faudrait changer la vision de la performance Ce n est pas le cas casser les 35h travailler plus Le monde est violent et en comp tition et la volont politique est plut t sur la continuit Nous sommes dans un pays o on dit que l heure travaill e est une des plus productives du monde et o on explique que l individu ne travaille pas assez On ne veut pas qu il se dope et on rentre dans l hypocrisie alors soit l individu rentre dans cette logique soit il se rebelle et se marginalise La pr vention fait partie de cette hypocrisie c est le bouc missaire qui permet de r duire la vision du
110. ion surnomm e la mixture des cureuils ou bille de sprint a pour effet de d sinhiber le sportif d am liorer sa pointe de vitesse de faciliter son chauffement et de participer sa r cup ration apr s effort M me si tous les sports sont alors concern s par la recherche de la performance le cyclisme est vraiment l origine des t moignages les plus nombreux et les plus significatifs Albert Londres journaliste couvre en 1924 le Tour de France pour le petit Parisien ne les voyant pas l arriv e de la troisi me tape il traque les Fr res P lissier et leur compagnon de route Ville Apr s enqu te il retrouve les trois cyclistes attabl s devant un chocolat chaud au fond de la salle du caf de la Gare de Coutances La discussion s engage les coureurs se plaignent du traitement qu ils subissent par l application stricte des r glements qui leur paraissent abusifs et ridicules Aucune aide ext rieure n tait tol r e pas m me une personne pour actionner la pompe eau municipale pour remplir les bidons Les For ats de la route titre d un article c l bre et terme invent par Albert Londres devaient prendre le d part et couper la ligne d arriv e avec les m mes v tements que les conditions m t orologiques varient ou non de jour ou de nuit Mais ce n est tout ils expliquent aux journalistes comment ils tiennent le coup 17 Article du 27 juin 1927 pour le Petit Parisien Les P lissi
111. is partie des meilleurs jeunes Fran ais dans mon sport mais a repr sente encore une masse importante de sportifs le niveau de l lite n offre pas une place tous Psychologie de la personne A travers l utilisation de produits Pascal cherche conditionner son comportement on d branche les inhibiteurs et on accepte l engagement avec l agressivit n cessaire Ca donne un petit coup de peps au niveau de l agressivit parce que c est ce qui fait que l on se sent en confiance et on attaque le match en tant un peu plus agressif surtout dans les premiers duels Pascal parle aussi du ressenti de la personne et de sa vision des choses On est d j dans l tat d esprit de se dire il faut un apport suppl mentaire par rapport l alimentation classique Cette vision si elle est individuelle n exclut pas d apr s Pascal l inertie du groupe de connaissances dans lequel se cr ent des affinit s et o nait l envie de jouer et prendre plaisir ensemble Pascal admet que ce n est pas tr s professionnel les joueurs avec qui on s entend le mieux on esp re jouer ensemble parce qu on est compl mentaire etc On se dit peut tre que si tu prends a tu pourras rester essaie tu verras si a marche TL C est tr s artisanal Pascal carte la possibilit qu un individu pr sente naturellement des dispositions devenir d pendant un produit il s agit bien d apr s lui de son libre arbitre et de son choi
112. istoire il suivra le rite initiatique L augmentation des capacit s par des produits exog nes est une d marche personnelle Le refus signifie le plus souvent l exclusion et la fin de l aventure c est tr s lisible dans le monde du cyclisme les repentis sont sortis et montr s du doigt par le syst me Ils ne peuvent pas pr tendre se replacer dans le peloton contrario les coureurs convaincus de dopage purgent leur peine et reviennent apr s deux ans de suspension persuad s de la terrible injustice qu ils viennent de subir car ils n ont fait que leur m tier L thique sportive est g om trie variable en opposition avec un code de d ontologie elle est dans le questionnement et l adaptation permanente suivant la discipline pratiqu e la notion m me de dopage chez l individu est diff rente Il en va de m me pour son sentiment de culpabilit les pratiques habituelles ne sont pas r pr hensibles c est le fruit d une interaction entre le d sir personnel et celui de l entourage et il semble impossible de faire autrement d autres solutions n existent pas L individu n apporte pas de r ponse un probl me puisqu il n y a pas de probl me c est le d ni de tricherie voqu par Jean dans les entretiens 54 Cf partie conceptuelle page 48 114 CONCLUSION LA SOCIETE ET SES MAUX 29 Compl ment d enqu te Nous sommes dans une soci t globalisante et banalisante autrement dit la mondialisation Un des effets p
113. it suivre et rester dans le groupe Le prochain Tour de France qui va tre couru comme tous les autres c est une honte parce qu on sait qu avec la somme d efforts qui est effectu e on ne peut pas faire a avec notre physiologie et une alimentation quilibr e Quand on r fl chit un peu on sait que ce n est pas possible Plus g n ralement Fred confirme J ai augment mes capacit s de fa on artificielle mais il n y a que moi qui le sait celui qui se sert de ses capacit s ne pourrait pas comprendre que je diminue ses capacit s Pierre se positionne sur le monde de l entreprise et parle du m me ph nom ne la personne a peur de ne pas y parvenir on lui donne comme solution le fait d augmenter ses capacit s et de diminuer ses angoisses 106 VALIDATION DES HYPOTHESES Hypoth ses rappel 1 Les syst mes de contraintes sont divers et vari s gt Soci t la culture du r sultat et de la performance dans les milieux professionnels sportifs ou non gt Environnement Familial scolaire universitaire structure sportive 2 La personne gt Ses pr dispositions culturelles ou biologiques gt Son ducation son adolescence ses ambitions le stress la curiosit gt les r ponses apport es aux r solutions de probl mes ou au passage d obstacles gt La c l brit le culte du h ros les carri res courtes et lucratives 3 Le d clenchement d une pratique dopante
114. it son histoire en temps r el et la tentation reste forte d utiliser des produits pour conserver son niveau le plus longtemps possible il s agit de rentrer dans l histoire de sa pratique Un sportif qui se fixe des objectifs qui a d j prouv qu il avait du talent qui est affaibli physiquement et ne peut produire les performances qu il avait envisag peut avoir recours aux produits dopants La construction de son histoire est aussi abord e par Pascal qui ne laisse personne d autre qu lui m me les choix li s son histoire Au d part c est seulement se dire j ai mis toutes les chances de mon cot depuis l ge de douze ans pour y arriver Je fais partie des meilleurs jeunes Fran ais dans mon sport mais a repr sente encore une masse importante de sportifs le niveau de l lite n offre pas une place tous 24 2 Psychologie de la personne Une chose parait vidente pour tous dans l tat actuel des recherches sur le corps humain il n existe pas de pr disposition biologique ou g n tique chez l Homme d velopper une addiction quelconque un produit toxique Pour tous il s agit d une fragilit psychologique Fred d crit quatre moments privil gi s la blessure la fin de carri re l chec et le passage pour les sportifs de haut niveau entre la cat gorie junior et celle des seniors qui rime souvent l entr e chez les pro le passage junior seniors est un moment de fragilit sur des gens qui ont
115. itionne d apr s Pierre la facult de r ponse de l individu un probl me Si dans la famille on se d tend en fin de journ e avec un verre d alcool on peut penser que l enfant fera pareil C est sa r ponse c est valable pour tous les moyens de r ponses C est aussi lavis de Marie et de Zoltan qui agrandissent le cercle de l environnement imm diat L orgueil l identification aux autres la peur de d cevoir la famille les copains les coll gues a peut tre tout a Le d sir d avoir sa photo dans le journal m me local Jean n exclue pas ce poids du contexte social mais il met l accent d avantage sur le manque de culture personnelle et de son environnement qui m ne l individu de mauvais choix Pascal lui parle comme Zoltan des proches et galement de la culture du groupe sportif auquel il appartient et anim d un r ve commun qu il ne veut pas briser et personne ne briser a mon r ve C est en gros dix ann es d investissement personnel que je n ai pas envie de mettre en l air 99 L image que la soci t renvoie en terme de r ussite est un l ment du syst me qui parmi les intervenants est pr pond rant tous voquent ce st r otype soci tal Pierre parle d attitude et de conformisme Les probl mes surviennent d s que l on sort d une attitude socialement d finie Fred compl te en insistant sur la face cach e de notre soci t Le probl me n est ni la permissivit ni la
116. jours quelqu un pour lui dire maintenant t es un grand gar on tu peux boire une goutte d alcool et tu viens de foutre en l air 13 ans de pr vention sur l alcool C est un adulte qui a incit en plus Ma pratique de terrain sur les conduites risques je peux te parler de toutes les premi res exp riences et je dis toujours que s il y a un maitre de c r monie il sait s il peut continuer ou non l exp rience C est dire que le Chamane en Am rique du Sud quand il fait prendre des champignons pour se mettre en relation avec le divin lui et les diff rents participants si a se passe mal il arr te la c r monie Il sait l arr ter Le probl me que l on a nous en Europe avec les drogues c est que a ne fait pas partie de notre culture c est la culture des Africains de la Corne de l Est de bouffer du qat c est la culture du Maghreb de fumer du cannabis je ne sais pas combien de milliers de racines d arbres sont consomm es par les Africains la coca et la coca ne en Am rique du Sud c est pas du tout consomm comme chez nous et nous la seule culture que l on ait c est l alcool et mine de rien cette culture a chang avec la r volution industrielle parce que l alcool tel qu on le connaissait jusqu en 1850 n est pas le m me que celui que l on connait depuis 1850 Je m explique Chaptal fait monter le degr d alcool en rajoutant du sucre dans toutes les mac rations qu on connaissait avant Ensuite on invente le bouc
117. l tes Grecs qui magnifiaient le corps avaient des pratiques qui peuvent aujourd hui faire sourire il fallait manger la viande et boire le sang de l animal dont la performance correspondait le plus au but recherch ainsi les sauteurs s int ressaient aux ch vres et autres cabris les lanceurs et boxeurs la viande de taureau et les lutteurs celle des porcs La recherche de la vitalit de l animal associ e l envie d tre un homme fort vont faire que ce dernier va consommer les testicules des b tes les plus puissantes 13 Les Grecs avaient aussi un faible pour l hydromel alors que les Romains usaient de d coctions de feuilles de sauges aux vertus toniques 4 1 1 D j la d viance La recherche de la performance pure n est pas la seule raison qui pousse ces athl tes faire preuve d imagination pour remporter la victoire La Gr ce antique organisait beaucoup de rencontres compos es de joutes po tiques de concours de chants avec accompagnements musicaux mais les confrontations se firent de plus en plus nombreuses dans le domaine sportif Ces r unions rev taient un aspect guerrier en effet le moment de celles ci tait prot g par une tr ve des conflits en cours La victoire remport e dans le stade quivalait la victoire sur le champ de bataille et la gloire du vainqueur retombait sur sa cit d origine lui assurant une renomm e ternelle Les plus importants et les plus c l bres les Jeux Olym
118. l apologie du sport travers les Jeux Olympiques les championnats du monde qui fabriquent des h ros il faut maintenant devenir champion tout prix Les affaires de dopage dans le Tour de France et tous les sports la soci t se rend bien compte qu il n y a pas de miracles On est dans une soci t de para tre on refuse l chec On refuse l chec et du coup on admet tous les moyens pour arriver au haut niveau et gagner des titres Repr sentation Sociale C est vachement vicieux ce n est pas par rapport des motivations extrins ques c est dire on ne se dit pas je vais me doper pour acc der la gloire Sur 90 des joueurs que j ai connu et qui ont eu des pratiques dopantes ce n tait pas dans l tat d esprit je vais mettre ma sant en danger parce qu ils le savent Afin d obtenir un contrat qui va me permettre d acheter une voiture une maison de faire la une des journaux J avais choisi pour ma part les motivations intrins ques je suis capable d aller au haut niveau je suis fait pour a j en suis convaincu et personne ne brisera mon r ve C est en gros dix ann es d investissement personnel que je n ai pas envie de mettre en l air A haut niveau nous sommes tous tr s proches et le dopage peut faire la diff rence C est bien l environnement et le cot motionnel qui d terminent la d cision mais ma connaissance on ne na t pas avec des pr dispositions aux ad
119. l habitude d tre tr s haut plac s dans leur classe d ge donc c est compliqu Quand il parle de blessures il pense celles de la chair mais aussi celle de l esprit notamment la blessure narcissique qui fait aborder le th me important de l estime de soi il donne l exemple d une c l bre championne fran aise qu il a suivi et voulu prot ger La blessure narcissique qui lui a t faite P kin les championnats de France l avaient d j entam e J ai demand C DTN ce que a allait lui rapporter de la faire nager son plan de carri re est mort il est termin cette nana vous l avez cram e a y est vous l avez cram e La d pression est d apr s Marie un de ces moments de fragilit qui favorise le passage l acte Pierre est d accord il 104 revient sur le fait de favoriser son ouverture d esprit et sur l am lioration de l image de soi tout en pr cisant qu il faut aussi se soigner sans se sentir coupable Lutter contre la douleur est justifi et l gitime Tous s accordent dire qu il s agit bien d un choix personnel Pascal le confirme et le revendique il assume ce choix pour atteindre son but rester avec son groupe d amis et prend du plaisir jouer les joueurs avec qui on s entend le mieux on esp re jouer ensemble parce qu on est compl mentaire etc On se dit peut tre que si tu prends a tu pourras rester essaies tu verras si a marche C est tr s artisanal
120. la suite d une blessure il y a plein de choses qui sont des facteurs d clenchants de la prise de produits dopants c est l dessus que nous devons travailler plus en termes de pr vention C est comment remettre en confiance un sportif qui se sent diminu apr s le sport pourrit l argent moi a ne m int resse pas sp cialement de travailler sur les sports professionnels parce que j estime que dans les sports professionnels il y a une quipe m dicale qui sait ce qu elle fait Que les sommes engag es sont telles que de toute fa on on est dans la gestion de l outil de travail on n est pas dans autre chose Je suis beaucoup plus inquiet chez les sportifs qui ne sont pas encadr s parce qu on est dans tout et n importe quoi Ca fait longtemps que je rencontre des gens qui n ont rien voir avec le sport j ai mon patron de bistrot la montagne il ne fait pas de v lo du 15 novembre il y a de la neige au 15 avril parce qu il fait tourner son bar sauf que le 1 mai il fait une course cyclotouriste o ils sont 5000 et ils reprennent le v lo a fait 8 jours qu ils ont repris et cette course c est de monter 4 cols Il n y a pas un type qui est capable de monter les 4 cols il ont pris 20 kilos pendant les 4 mois ils sont tous charg s comme des malades non seulement ils sont tous charg s comme des malades mais ils font venir les produits de Belgique pendant les vacances de P ques et ils disent les Belges arrivent C est l
121. le mais pas g rable Ca peut tre une mol cule un exc s de sport qui fait du mal mais on refuse de l admettre c est un besoin sans notion de plaisir et on ne peut pas s arr ter Le premier verre d alcool pris sur un terrain psychologique favorable peut tre le verre de trop Beaucoup de gens ont tendance l addiction exemple les fumeurs Dans mon exp rience quand quelqu un subit une addiction qu une th rapie finit par g rer il tombe souvent dans une autre addiction il y a transfert On essaie donc d amener la personne vers une addiction moins grave exemple le sport Si la personne se casse avec un trop de sport c est quand m me moins grave qu une addiction alcoolique Une addiction n est pas forc ment li e au produit la personne addictive pense que pour tre performante elle ne peut pas s en passer Il y a bien sur des mol cules effet addictif mais il y a aussi la recherche d une sensation qui rassure l utilisateur Exemple la prise de somnif res chez les cadres d entreprises qui vont subir un effet de d pendance apr s quelques semaines avec une efficacit qui diminue mais ils continuent car s ils arr tent ils ne se sentiront plus performants Il faut leur prouver que 130 ce somnif re n est plus b n fique et c est tr s difficile C est une remise en question ces personnes ne pr sentent pas un terrain forc ment addictif Les r ponses aux probl mes qui se posent sont souvent culturelles et c est
122. le mieux en Europe comme Fred le pr cisera ci dessous Gestion Pour ce qui est de la gestion des produits Fred parle du danger que court l utilisateur Je dirais que le sportif dop se met en danger parce qu il ne connait pas sa limite I met en doute ses connaissances des produits et de leurs effets et galement celles de son propre corps il voque le sport professionnel qui s organise pour g rer dans les sports professionnels il y a une quipe m dicale elle sait ce qu elle fait Les sommes engag es sont telles que de toute fa on on est dans la gestion de l outil de travail on n est pas dans autre chose En opposition il y a le sport amateur Je suis beaucoup plus inquiet chez les sportifs qui ne sont pas encadr s parce qu on est dans tout et n importe quoi D apr s Fred le savoir du formateur de l entra neur ou plus g n ralement de l encadrant est primordial il prend l exemple du monde des culturistes soit tu tombes sur des voyous et les mecs te font prendre 500 fois la dose de st ro des qu il faut prendre qui sont des doses habituelles effectivement prises par des culturistes ou tu tombes sur 62 le mec intelligent qui va te faire progresser m me s il te fait prendre des st ro des L un ne te met pas en danger l autre te tue Il fait galement r f rence pour argumenter son propos aux pratiques militaires en temps de guerre qui visent modifier le comportement du combattant pour qu il
123. le p rennisation de son emploi le directeur commercial d une grosse structure ou le chauffeur de camion d une entreprise de transport peuvent d clencher le m me processus pour satisfaire aux obligations 13 2 Explications 13 2 1 Sociales On ne voit que l acte du dopage dans les affaires qui sortent Mais notre travail a consist montrer que ce choix du dopage r sultait d une socialisation sportive aupr s de la famille des m decins et des entra neurs Une socialisation qui dure dix quinze ans Le sportif est pouss par les groupes d acteurs sociaux d abord la pharmacologie l gale puis la pharmacologie ill gale Christophe Brissonneau voque la socialisation du sport l imbrication intime que d finissent la notion de socialisation et l organisation du spectacle sportif a des r percutions sur les comportements de l athl te dans son environnement Comme dans un groupe industriel l ascenseur social existe Pascal Duret parle de conte de f e de passerelles entre le monde des pauvres et celui des riches mais la pratique professionnelle n est plus un jeu ou un passe temps le syst me de contraintes est compl tement diff rent La contractualisation fait na tre la notion de droits mais aussi la notion de devoirs le devoir de r sultat en est le premier L organisation sociale du sport de haut niveau est un syst me multiples intervenants qui tourne autour de deux l ments essenti
124. lique que l individu ne travaille pas assez On ne veut pas qu il se dope et on rentre dans l hypocrisie alors soit l individu rentre dans cette logique soit il se rebelle et se marginalise La pr vention fait partie de cette hypocrisie c est le bouc missaire qui permet de r duire la 58 vision du probl me De plus il donne un clairage sur le m decin et sa position dans le syst me Tout le monde a int r t au dopage Le m decin qui lutte contre le dopage lutte contre ses int r ts Pr vention Non clairement non C est ainsi que s exprime Pierre sur le fait que la pr vention soit ou non un objectif de soci t explique son pessimisme et reprend une partie des arguments pr c demment nonc s notamment sur l image de la performance v hicul e par nos dirigeants et le combat qui en d coule Sur les niveaux sup rieurs de conscience on va dire oui car a fait bien de dire qu on lutte contre le dopage mais en pratique il faudrait changer la vision de la performance Ce n est pas le cas casser les 35h travailler plus Le monde est violent et en comp tition et la volont politique est plut t sur la continuit FACTEURS PERSONNELS Histoire de la personne Pierre tient compte du pass de l individu et de l environnement qu il pratique au quotidien Avant m me que l enfant ne fasse du sport c est la famille qui demande des produits pour que l enfant r cup re plus vite gu risse plus vite m m
125. loi Le docteur Fuentes affaire Puerto il pense m riter le Prix Nobel n est qu un parmi d autres 10 Loi 99 223 du 23 mars 1999 relative la protection de la sant des sportifs et la lutte contre le dopage 11 Les sites surtout outre Atlantique sont nombreux proposer des produits et le protocole avec option d achat en direct et livraison domicile Je ne donne volontairement pas de r f rences 12 Matthieu Sustrac lire sur SPORTWEK fr 26 12 2007 34 12 1 3 Causes La professionnalisation est la cause premi re qui vient l esprit dans ce qu elle implique en termes de contrainte dans l exercice m me du m tier La multiplication des entra nements la facult de r cup ration les calendriers des comp titions qui g n rent l accumulation de fatigue les objectifs de r sultats sont autant de bonnes raisons de faire appel des produits exog nes pour aider ou sculpter son corps afin d absorber les exigences que le sport spectacle a mis en place Le sportif dans ce cr neau n a en tant qu individu que tr s peu d importance face au spectacle qu il est en mesure d offrir seul ou en quipe M me sale le v lo fait vendre P Miquel et N Tiberghien montrent comment les financeurs d une quipe de cyclisme professionnelle persistent tant que leur image aupr s du public et de leur cible commerciale n est pas alt r e Tant que le rendement se lit de fa on positive sur les courbes et que l investis
126. mie cardiaque Vertiges en position debout hypotension Fatigabilit affaiblissement 26 Familles Produits Effets recherch s Effets secondaires Les hormones peptidiques et analogues Substances naturelles elles jouent le r le de messager jusqu la structure g n tique ADN et production provoquent la naturelle de l hormone d sir e 4 produits principaux HCG gonadotrophine hormone extraite de l urine des femmes enceintes Gonades testicules ovaires Augmentation de la production de testost rone anabolisant indirect D veloppement des seins chez l homme D sordre des r gles chez la femme ceux ci se rajoutent les effets secondaires de la famille des anabolisants ACTH humaine adr nocorticotrophine Augmente la production de corticost ro de La totalit des probl mes li s la famille des corticost ro des En cas de surdosage les effets peuvent s inverser et provoquer une augmentation de la sensibilit aux infections et des fractures spontan es HGH hormone de croissance humaine ou somatotrophine elle augmente la taille d un enfant jusqu sa pubert Ils sont identiques la prise de produits de la famille des anabolisants La HGH stimule le foie produire de l insuline qui agit comme des st ro des et ne reste dans le sang que quelques minutes donc quasi ind tectable En plus des effets enge
127. mis de d couvrir le monde sportif sous des angles diff rents On peut parler de l arri re boutique l o l on r pare presque tout les cliniques les cabinets m dicaux les salles de kin sith rapie et les piscines de r ducation fonctionnelle Ce sont des lieux propices l change des lieux d coute de l autre et des lieux o on parle aussi beaucoup de soi Les trucs pour gu rir plus vite les trucs pour moins souffrir font partie des infos chang es Sans parler de dopage j ai analys mes propres comportements et ma conscience s est peu peu veill e ce que l on peut qualifier de pratiques dopantes qui me paraissaient pourtant n tre rien d autre qu un comportement social assez banal Il ne s agissait pas de produits d une haute toxicit mais le circuit de principe tait install La pratique de nombreuses disciplines diff rentes m a confront des environnements qui le sont tout autant J ai b n fici d une ducation qui s est faite dans le monde associatif loi 1901 avec une famille immerg e dans le monde de l enseignement En 2006 je suis devenu pr sident d un club de natation Chartres M tropole Natation et alors que je faisais mon apprentissage du milieu j ai rencontr Fred Nordman lors d un d jeuner o nous avons fait connaissance Lui est un sp cialiste de la pr vention des conduites risques en termes de sant publique chez les sportifs et maintenant d avantage dans le monde de l entr
128. mme Emile Zola qui dit J ai vous adresser mille remerciements cher Monsieur Mariani pour ce vin de jeunesse qui fait de la vie conserve la force ceux qui la d pensent et la rend ceux qui ne lont plus Le pape L on XIII Pape de 1878 1903 d cerna une m daille sp ciale Angelo Mariani pour montrer son approbation officielle En 1904 aux Jeux Olympiques d t St Louis EU le marathonien Thomas Hicks conna t une terrible d faillance 10 kilom tres de l arriv e photo ci dessous alors qu il est en t te Son entra neur lui injecte une dose de strychnine lui fait avaler un blanc d uf et boire un verre de Cognac il renouvelle l op ration 3 kilom tres de l arriv e Le coureur devient Champion Olympique en 3h28 33 il perd connaissance apr s la ligne d arriv e il sera sur le podium quelques dizaines de minutes plus tard Thomas Hicks 10 kilom tres de l arriv e du marathon des JO de 1904 Cette d monstration ne fait pas scandale elle est au contraire la preuve du bien fond de l utilisation des drogues prises avant pendant et apr s les preuves sportives 16 L athl tisme le cyclisme la boxe le football la natation et le rugby vont tre les t moins les acteurs et les victimes de la multiplication des potions magiques comme l American coffee m lange d tonant base de caf ine d ther de nitroglyc rine trinitrine TNT et de coca ne Cette pr parat
129. moi un sportif est quelqu un qui aime se battre Jean voit des motivations et des ambitions personnelles qui poussent l individu am liorer sa situation sociale et la conserver Ils vont revenir profs d ducation physique et ils n en ont plus envie ils pr f rent se retrouver en stage l autre bout du monde avoir un niveau de vie assez sympathique et ne plus avoir faire des l ves qui ne sont pas motiv s par le sport Plus largement Jean d veloppe deux id es d abord le fait que la soci t acquiert une certaine l gitimit savoir produire des vainqueurs Le probl me c est que les sportifs de haut niveau apportent la preuve d une soci t qui fonctionne bien et quand on en a peu et bien on se dit nos institutions sont faibles on n arrive m me pas produire des sportifs de haut niveau vaste d bat Et ensuite il rappelle un des principes fondamentaux pour garantir la paix sociale Bien n a chang sur la plan te 100 donnez au peuple du pain et des jeux Les gens vont tre satisfaits avec les r sultats de leur champion par contre d s qu on rentre dans un niveau de r flexion sup rieur L image forte du rapport entre la soci t et les pratiques dopantes peut se traduire par le mot Hypocrisie Toutes les personnes qui ont bien voulu participer l entretien sont sur ce plan unanimes Beaucoup de syst mes b n ficient du dopage et des pratiques dopantes Pierre d nonce le f
130. n effet la loi Herzog de 1965 et l apparition des premiers contr les antidopage sur la route du Tour en 1966 Bordeaux Les coureurs vont montrer leur indignation contre ces proc d s en manifestant sur la route Les solutions pour viter les sanctions vont faire l objet d une qu te encore pr sente actuellement 19 Une pompe m dicale r cup r e dans un laboratoire et quip e d une sonde introduite dans l ur tre permet de se nettoyer la vessie avec de l eau st rile et apr s l avoir vid e de s injecter l urine vierge du matin conserv e dans un thermos Les contr leurs avaient droit des urines froides mais le syst me perdra de son efficacit ces derniers demanderont le contr le dans le quart d heure suivant l arriv e M me si le personnage est un bon vivant ce sont des trag dies qui vont faire conna tre le dopage au grand public Tour de France 1967 137 tape Le Mont Ventoux entre Marseille et Carpentras il est impossible de parler de dopage sans voquer cet pisode funeste Tom Simpson coureur cycliste anglais est foudroy dans la mont e il subit les effets secondaires n fastes d un m lange d amph tamines et d alcoo il ne supportera pas la hausse de temp rature de son propre corps sous un soleil de plomb D sir Letort son co quipier roulait devant et arrivait 7 de l tape et 4 du tour 1967 il affirme qu il avait de quoi sauver Simpson sur les pentes du Vento
131. nce personnelle dans ce domaine dans les rapports qu il entretient au coup par coup dans son cabinet m dical avec ses patients Ce monsieur je l ai revu plusieurs reprises depuis il ne se dope plus parce que je lui ai donn de l information et je passais plut t 45 que 20 minutes avec lui en consultation Il regrette l instar de Fred que l on soit d avantage dans le curatif que dans le pr ventif Pascal en tant que sportif professionnel aborde le sujet diff remment Il est favorable la pr vention mais il voit le dopage comme in vitable haut niveau et se prononce pour une gestion m dicale de l acte Il est conscient des dangers que cette pratique comporte et entend aussi les conseils de supporters sur le bord du terrain La soci t elle ne souhaite pas notre mort C est toujours choquant pour le grand public de voir des morts en v lo ou sur un terrain de foot Attention les gars faites le mais faites le de mani re vous pr server Cette grande unanimit autour de la n cessit de la pr vention est vite nuanc e par une pointe de scepticisme Ce sentiment est troitement li l hypocrisie constat e ci dessus et la volont politique D apr s Jean le poids et les int r ts de certaines structures rendent impossible ce combat J ai particip une fois des contr les antidopage chez des cyclistes j ai t bri vement m decin du comit Ile de France Cycliste j ai f
132. ndr s par les anaboblisants Croissance des extr mit s pieds mains m choires et des internes foie Troubles cardiovasculaires hypertension organes hypoactivit de la glande thyro de EPO rythropo tine Augmente le nombre de globules rouges dans le sang Augmentation de la capacit de transport de l oxyg ne vers le muscle et am lioration de l endurance Le sang devient plus visqueux avec des risques de thromboses bouchon sanguin qui suivant sa position provoque des infarctus du myocarde ou c r braux ou des embolies pulmonaires Crise d pilepsie convulsions 27 Le domaine du sport et ses pratiquants ne sont pas les seuls consommateurs de produits stup fiants Si la d finition est interpr t e au pied de la lettre cette pratique est largement utilis e sur la plan te Elle fait partie du quotidien de certains peuples et est compl tement int gr e Il s agit bien de coutumes et us Le monde du travail et de l entreprise n chappent pas au ph nom ne D une fa on beaucoup plus lointaine dans le temps les rites initiatiques sectaires chamaniques et religieux utilisent galement des produits euphorisants On ne peut pas forc ment parler alors de produits illicites car ils ne sont pas syst matiquement d crits comme dangereux dans des textes de loi et ne font pas l objet d interdiction Les cadres de r f rences sont g om trie variable et la notion de
133. ne place tous Psychologie de la Personne Ca donne un petit coup de peps au niveau de l agressivit parce que c est ce qui fait que l on se sent en confiance et on attaque le match en tant un peu plus agressif surtout dans les premiers duels On est d j dans l tat d esprit de se dire il faut un apport suppl mentaire par rapport l alimentation classique les joueurs avec qui on s entend le mieux on esp re jouer ensemble parce qu on est compl mentaire etc On se dit peut tre que si tu prends a tu pourras rester essaies tu verras si a marche C est tr s artisanal C est bien l environnement et le cot motionnel qui d terminent la d cision mais ma connaissance on ne na t pas avec des pr dispositions aux addictions Capacit s de la Personne Apr s c est la testost rone pure l a augmente de mani re ph nom nale l agressivit et a dure le match par contre il y a les effets tr s n gatifs c est l exc s et la 146 perte de contr le Le gar on qui me bat en vitesse 3 4 5 6 fois dans la m me mi temps s il n est pas professionnel pour moi il y a de fortes chances qu il soit charg Le football est un sport complexe il n y a pas que l aspect athl tique il y a aussi la r cup ration Le but est de rester au top et non de d velopper un corps de bodybuilder 147 GRILLE D ANALYSE DE L ENTRETIEN AVEC JEAN Pra
134. ns que nombre d entre eux sont d anciens sportifs Ce qui ne voulait pas dire que les anciens sportifs taient des toxicomanes mais qu il y avait plein de sportifs chez les toxicomanes 133 Question 1 A partir de votre exp rience avez vous identifi plusieurs formes de pratiques dopantes Si je prends mon cas personnel de vieux sportif ayant pratiqu un nombre incalculable de disciplines et tant concentr actuellement sur le golf si j ai la moindre douleur avant de jouer pour ne pas qu elle me g ne je vais prendre un antidouleur Heureusement je ne joue pas tous les jours je ne prends donc pas d antidouleur tous les jours tout en sachant parfaitement que 1 je ne suis pas s r que a masque la douleur mais c est de la confiance que je me donne 2 si j ai vraiment mal je ferais mieux de ne pas jouer Questions 2 Attribuez vous une diff rence entre ces pratiques Y a t il des pratiques douces ou dures La fronti re est elle nette entre un corps dop et un corps non dop La pratique douce et la pratique dure a voudrait dire que l on peut faire un lien avec les drogues douces et les drogues dures a serait dans la terminologie Comme moi j ai eu des soins aux drogues dites dures je dirais que quelqu un qui est sous l effet de l h ro ne c est pas une drogue dure parce qu il va tr s bien sous l effet du produit donc c est dur quand on n en a pas et doux quand on a et a va bien r pondre ta questi
135. nsversal Tous les entretiens r alis s mentionnent la mort Laurent Fignon dit qu il n a pas peur d elle heureusement il va se battre pour vivre Le sujet est lui seul un th me de recherche 118 BIBLIOGRAPHIE 32 33 Livres Bastide Roger Paris Ed Solar 1970 Doping les surhommes du v lo CAHIERS DE L INSEP n 30 2001 Les entretiens de L INSEP Dopage et Soci t Duret Pascal n 2765 Que sais je Ed PUF Sociologie du sport Ehrenberg Alain Ed Odile Jacob 2008 la fatigue d tre soi Ehrenberg Alain Hachette litt ratures 1999 Le culte de la performance Girard Ren Editions Bernard Grasset 1972 La violence et le sacr Laure Patrick Ellipses 2000 Dopage et soci t Laure Patrick Presse Universitaires de France 1995 Pratiques corporelles Le Dopage Laure Patrick Vuibert 2004 Les alchimistes de la performance Stoetzel Jean Flammarion 1978 La psychologie sociale Presse sport amp Vie n 111 Les Grands Dossiers des Sciences Humaines n 14 Adam Smith Philosophe et conomiste Ecossais 1723 1790 id ologies le retour de flamme l Express du 09 11 2000 Cyclisme Le dopage n effraie pas les sponsors Miquel Paul et Tiberghien Nathalie Le nouvel Observateur Hors s rie n 60 oct nov 2005 Le Monde 29 12 2007 Sciences et avenirs Janvier 2008 Le Monde Patricia Jolly dition du 11 janvier 2008 Enqu te page 22 Le Monde 1
136. nt faciliter la compr hension du ph nom ne d une fa on globale afin de penser des solutions dans un mode pr ventif La question pos e par la probl matique Les facteurs d clenchants des pratiques dopantes a pour ambition de d finir les principaux m canismes li s la prise de produits HYPOTHESES Les syst mes de contraintes sont divers et vari s gt Soci t la culture du r sultat et de la performance dans les milieux professionnels sportifs ou non gt Environnement familial scolaire universitaire structure sportive La personne gt Ses pr dispositions culturelles ou biologiques gt Son ducation son adolescence ses ambitions le stress la curiosit gt les r ponses apport es aux r solutions de probl mes ou au passage d obstacles gt La c l brit le culte du h ros les carri res courtes et lucratives Le d clenchement d une pratique dopante ou du dopage n est jamais un hasard il existe des moments de fragilit ambitions checs blessures contrat de travail 50 PARTIE III METHODOLOGIE 51 15 La m thodologie est constitu e d une enqu te de terrain 15 1 Cette enqu te s organise en six entretiens Parfois contre leur volont je garantie l anonymat des intervenants seul l int r t qu ils repr sentent par rapport mon sujet est pris en compte gt Pierre Docteur en m decine g n rale nutritionniste et syndicaliste Fred Champi
137. nt L volution du sport et de son environnement vont induire des comportements d viants L aristocratie anglaise cart e de la gestion des changements politiques industriels et sociaux va s occuper en autres des courses de chevaux des combats de boxe et des courses pied Les Anglais vont y introduire une de leurs activit s favorites du moment le pari Les coureurs pied et les chevaux sont achet s c est galement l apparition des organisateurs et des managers L engouement suscit par les diverses courses combats ou records poussent la cr ation d organismes d arbitrage et r gulation comme le Jockey club en 1750 il organisera son Premier prix en 1836 Ceci deux ans apr s la fondation du Code des courses qui sera le premier texte officiel vouloir r glementer la prise de produits exog nes pour bonifier les performances des chevaux ce code existe toujours aujourd hui Il a tenu compte des volutions pour s adapter 15 4 4 P riode Contemporaine Quelques flashs significatifs C est le d but d une re nouvelle pour les produits magiques Les 19 et 20 si cles seront le terrain de l explosion et de l exp rimentation de diverses mixtures Le vin Mariani porte le nom de son auteur Angelo Mariani fabrique son lixir avec du vin de Bordeaux et des feuilles de coca Son appellation de vin des athl tes trouvait aussi un int r t aupr s d autres publics tels que des crivains co
138. ntre le dopage en plus de la commission nationale de lutte contre le dopage qui partir de cette date sera charg e des animaux Ce conseil sera constitu de neuf membres nomm s par d cret trois juristes trois sp cialistes m dicaux et trois personnalit s qualifi es dans le domaine du sport La cr ation de cette structure vise assurer une ind pendance cette autorit administrative Ces dispositifs bien que plus importants ne vont pas apporter une satisfaction totale notamment en termes de souplesse et d ind pendance vis vis du pouvoir politique et du mouvement sportif La cr ation d une autorit administrative ind pendante l Agence Fran aise de Lutte contre le Dopage AFLD charg e de veiller l efficacit et l effectivit de la lutte contre le dopage la cr ation ou plut t l adaptation des structures de soins et de prise en charge des sportifs AMPD Antenne M dicale de Pr vention contre le Dopage et le renforcement du dispositif p nal l encontre des trafiquants et des pourvoyeurs de produits dopants sont les trois nouveaut s que propose le texte promulgu le 5 Avril 2006 par le pr sident Jacques Chirac et propos par Jean Fran ois Lamour 10 Aujourd hui en avril 2008 l Assembl e nationale a adopt en premi re lecture un largissement de la loi afin de lutter contre les fili res d approvisionnement et d viter de laisser des vides juridiques qui offriraient aux contr
139. ntretien avec Emmanuel Faber directeur g n ral d l gu du groupe Danone France culture le 29 mai 2009 Controverses du progr s n 5 2 35 http webl radio france fr chaines france culture2 emissions controverses 37 Ehrenberg Alain la fatigue d tre soi Ed Odile Jacob 2008 46 Le syst me se referme sur lui m me la crise provoque des situations anxiog nes et participe la mont e du stress Les contraintes se d veloppent et sont susceptibles d influer sur les comportements Le sentiment d inqui tude sur la garantie de conserver ou d am liorer ses performances envahit l esprit 13 2 3 Id ologiques C est en poursuivant go stement leur int r t que les individus contribuent le mieux l int r t g n ral c est le principe de base imagin par Adam Smith au WITT si cle et qui donnait la d finition du lib ralisme M me si l id e a volu a t nuanc e et modernis e le fond est toujours d actualit La logique du lib ralisme implique la logique de la performance individuelle Par assimilation ce qui vaut pour le monde de la finance et de l industrie vaut aussi pour le sport L organisation du sport spectacle r pond cette logique Vainquons par valeur ou par ruse Le succ s sera notre excuse Ce proverbe illustre bien la politique du r sultat chacun des intervenants dans le syst me assume ses responsabilit s le financier assure la logistique et la communication autour de l v n
140. objet et une approche plus profonde semble n cessaire 13 Approche plus profonde 13 1 Paradoxes le syst me lui m me d veloppe ce qu il condamne 13 1 1 Dopage ou pratique dopante La prise de produits exc de le domaine du sport de haut niveau en cela il est important d tablir une nuance de langage deux notions 2 Num ros Verts Ecoute Dopage 0800152000 mais aussi la liste jointe en annexe page 123 Emmanuelle Le Lay Institut Nationale de Pr vention et d Education pour la Sant INPES Performances dopage et conduites dopantes page 2 40 gt dopage qui doit tre utilis pour d crire la prise de produits exog nes qui vise am liorer les performances d un sportif Cela sous entend une prise en charge et un suivi par une quipe m dicale et ceci en toute connaissance des causes et des cons quences gt pratique ou conduite dopante il serait possible de dire le reste du monde II mais a serait exag r on choisira Grand public Il s agit plut t de consid rer la prise de substances dans le but de surmonter un obstacle dans le parcours de vie au niveau familial ou scolaire ou encore de r pondre aux exigences du milieu professionnel Les conduites dopantes sont envisager dans les domaines du sport amateur du syst me scolaire et universitaire autant que dans les entreprises Le syst me ducatif tr s litiste met l colier fran ais en situation de comp tition d s le d
141. ocial peut contenir pour inciter un individu consommer pour satisfaire soit l aspect festif en tant que supporter ou spectateur soit l aspect acteur en tant que sportif 13 2 2 Economiques La soci t industrielle a d un point de vue de l tat d esprit et organisation compl tement phagocyt ce qui constitue la vitrine du sport La commercialisation au sens large consiste d gager une plus value financi re d un produit manufactur Le but de s enrichir n est un myst re pour personne la difficult r side dans le fait qu il faut savoir ou deviner le march qui va permettre de r aliser cette plus value Les domaines sont nombreux la lecture des produits boursiers en atteste ainsi que les r seaux de distribution qui ont pignon sur rue Ce mercantilisme a maintenant pris le sport qu il a fallu transformer en marchandise Cette marchandisation se traduit dans plusieurs domaines Ce que l on peut appeler la mise en sc ne avec par exemple la plantation de villages artificiels et ph m res autour d un v nement sportif On soigne le d cor dans lequel seront re us les financiers et leurs clients les fans le plus souvent s lectionn s peuvent y rencontrer en tant que V I P Very Important Person leur star pr f r e La r glementation li e aux transferts dans le monde du football est un exemple de la transformation du joueur en un produit tiquet Tous les l ments du syst me peuvent faire l objet de mo
142. ole de prise de produits dopants Ce n est pas une faiblesse c est une qualit La fausse note r side dans le fait que peu nombreux sont les pays qui ont d clar la guerre au dopage en termes de sant publique Les derniers conflits au sein de l agence mondiale anti dopage le montrent et la fronti re se dessine entre les int r ts que g n rent le sport spectacle et une id e moins mercantile du sport et de ses valeurs Nous sommes dans une situation qui peine trouver son quilibre car il est extr mement difficile de vouloir pr server un lot de puret dans une soci t qui dans ses coutumes et us et son d veloppement quotidien se dope Une tendance actuelle est de consid rer qu apr s tout le dopage organis et m dicalement assist au plan professionnel serait acceptable et repr senterait une solution somme toute assez confortable Si cette solution est la plus facile mettre en uvre je n ose pas imaginer les d g ts chez les athl tes mais aussi de fa on collat rale chez les amateurs et les entreprises car les limites restent toujours d finir contr ler et le probl me perdurerait avec des fronti res diff rentes 55 Gilles Comte Quotidien L quipe du mardi 9 juin page 11 Propos tenus par Bernhard Kohl il explique son parcours de dop contr l comme tel lors du Tour 2008 alors qu il prend sa retraite troisi me du Tour de France 2008 maillot pois du meilleur grimpeur 116 La pr
143. omme un ensemble de caract ristiques go ts int r ts qualit s d fauts etc de traits personnels incluant les caract ristiques corporelles de r les et de valeurs etc que la personne s attribue value parfois positivement et reconnait comme faisant partie d elle m me il propose une mod lisation du contenu du soif dans lequel il distingue cinq 41 Yonnet Paul sociologue Huit le ons sur le sport article Le nouvel Observateur Hors s rie n 60 oct nov 2005 La ferveur sportive Page 38 42 Georges Vigarello Le sport fait son show le journal du CNRS http www2 cnrs fr presse journal 3513 htm global 4 Daniel Alaphilippe Professeur des Universit s Psychologie psychologie clinique psychologie sociale Universit Fran ois Rabelais Tours Extrait de cours Psychologie Sociale Pour DUFRA 2008 2009 Eure amp Loir 7 Ren L Ecuyer est professeur titulaire au D partement de psychologie de l universit de Sherbrooke Qu bec Canada et directeur du Laboratoire de recherches sur le concept de soi 4 R L Ecuyer 1978 Mod le exp rientiel et d veloppemental de l organisation interne des divers l ments 48 grandes structures Le soi mat riel le soi personnel le soi adaptatif le soi social et le soi non soi Parmi ces l ments constitutifs de la psychologie de la personne et par rapport au sujet trait L image de soi et l identit de soi Sous structure du soi personnel la vale
144. on 0 825 08 90 90 0 15 par minute H patite Info Service 0 800 845 800 de9h 23h 7 jours sur 7 Pour s informer sur l herp s 0 803 800 808 0 15 par minute Cancer Info Service 0 810 810 821 anonyme prix d un appel local Maladies Rares Info Services 0 810 63 19 20 N Azur prix appel local Informations sur l asthme et les allergies 0 800 19 20 21 Ecoute Handicap moteur 0 800 500 597 Info Jeunes 0 800 00 68 68 Illettrisme et solidarit 0 802 33 34 35 0 15 mm Ligne Azur 0 801 20 30 40 du Lundi au Samedi de 17 h 21 h questions sur l orientation sexuelle Ligne de vie 0 801 037 037 ligne pour r pondre aux questions sur la sant Ecoute sant 0 810 150 160 pour r pondre des situations difficiles dans lesquelles on se trouve Exemple une personne vous dit qu elle est s ropositive et vous demande de le dire ses parents Fil Sant Jeunes 0 800 235 236 Croix Rouge coute 0 800 858 858 SOS Amiti 0 820 066 066 CAP Ecoute Adolescents Parents 0 800 33 34 35 on peut y parler de tout 124 ENTRETIEN N 1 PIERRE CHARTRES LE 31 07 2008 37 Annexe 3 Pr sentation Docteur en m decine G n raliste Chartres depuis 1995 nutritionniste et syndicaliste Patientelle vari e quilibr e jeunes et vieux mais plus de jeunes grossesses enfants et familles secteur d intervention et personnes atteintes de longues maladies En a
145. on c est que il n y aura pas de fronti re On va avoir quelqu un qui va avoir plus de capacit s et qui va se trouver plus confortable dans sa pratique sportive parce qu il sera sous l effet du produit que quelqu un qui ne prendra pas de produit et qui va avoir des effets tels que la fatigue et la douleur apparaitre plus vite alors que celui qui sera sous l effet du produit aura les m mes sensations mais retard es Cela change toutes les notions que l on peut avoir sur le sportif dop le sportif pas dop c est le sportif en capacit et le sportif pas en capacit C est la limite que l on va pouvoir trouver entre quelqu un qui va finalement se perdre dans sa pratique auquel cas sa pratique va devenir une pratique dure parce qu il ne connait pas ses limites alors que celui qui connait ses limites est dans une pratique douce parce qu il ne se met pas en danger Je dirais que le sportif dop se met en danger parce qu il ne connait pas sa limite 134 Questions 3 et4 Avez vous identifi les tapes du processus de la pratique dopante Au niveau de l individu dans la soci t avez vous identifi ce qui peut d clencher un comportement dopant Il y a des facteurs d clenchants on les connait bien la pression de l environnement la pression des sponsors puis il y a des facteurs ext rieurs En tant que facteur int rieur tu dois avoir g rer un chec d finitif ou momentan une blessure la d cision de revenir plus vite
146. on de France de natation 71 72 professionnel de la pr vention suite un pass de toxicomane Marie Pharmacien charg e de contr ler pour la s curit sociale des personnes en traitement de substitution aux opiac s et les personnes en d tournement d usage des produits Pascal Footballeur professionnel qui utilise des produits dopants Jean M decin sp cialiste en traumatologie du sport pr vention et th rapie Zoltan Entra neur natation et triathlon A noter la pr sence de deux personnes ayant utilis ou utilisant des produits trois personnes en rapport avec les professions m dicales et enfin un entra neur qui se trouve la base de la formation des athl tes Le sujet de ce travail se heurte la difficult rencontrer des utilisateurs et surtout d velopper avec eux un change bas sur la confiance et l absence de jugement sur leur choix et leur pratique 15 2 Les moyens m thodologiques gt gt Les entretiens sont men s sur une dur e moyenne de 40 minutes Ils sont men s l aide du guide d entretien compos de 10 questions cf p 54 Apr s retranscription ils passent dans la grille d analyse cf p 55 Ils font l objet d une analyse particuli re et d une analyse comparative cf p 57 107 En fin de ce ch pitre une br ve validation des hypoth ses 52 GUIDE D ENTRETIEN Les facteurs d clenchants des pratiques dopantes 10 partir de votre exp
147. ondement L dit de Thessalonique en 380 d finissait comme h r sie tout ce qui existait hors de la religion chr tienne catholique C est Th odose Il fils d Auguste r dacteur de l dit 14 avec Gratien et Valentinien Il tous empereurs qui en 394 d cr tait la fin des Jeux Olympiques au nom du monoth isme C tait la p riode de d clin de l empire romain 4 2 Le Moyen ge Au Moyen Age les occupations chevaleresques constituaient l essentiel des activit s physiques Joutes tournois cheval combats singuliers ou guerres territoriales et de pouvoirs et de protection des sujets taient le devoir des seigneurs Le peuple s int ressait davantage aux jeux collectifs comme La Soule Entre lixirs potions et philtres aux vertus multiples les informations sont peu nombreuses je n en ai pas trouv les romans ou l gendes de cette p riode suffisent alimenter notre imaginaire La charni re que repr sente la renaissance entre le moyen ge et les temps modernes apportera au sport de l organisation du d veloppement avec un d sir de raffinement progressif de l existence La prise de conscience du corps et de sa sant ainsi que de la p dagogie annonceront l arriv e de l ducation physique Ce n est pas non plus dans cette p riode que les pratiques qui nous int ressent se sont d velopp es 4 3 Les Temps Modernes C est d Angleterre au 18 si cle que va venir le changeme
148. ope plus parce que je lui ai donn de l information et je passais plut t 45 que 20 minutes avec lui en consultation Je suis plus sur le sport amateur Si j tais branch sur le sport professionnel je ferais partie d une structure et jamais je n ai souhait m me tre m decin d une f d ration jamais on est victime d une politique au niveau de f d ration et on ne peut pas avoir le contr le sur tout Je veux garder mon int grit et ne pas tre corrompu n y a pas de petits dopants et de gros dopants il y a une rupture de l thique et a c est fondamental Quand on fait du sport et qu on n est pas tout seul qu on est confront aux autres d s qu on se dope on est un d linquant 148 Contexte Soci tal Syst me de contrainte II y a les contraintes de l entra nement intensif qui vont fatiguer l organisme pour essayer d avoir en surcompensation une am lioration des performances a peut favoriser un certain nombre de pathologies que l on contracte plus facilement quand le syst me immunitaire est affaibli un tat grippal d autres affections un petit tat d pressif ventuellement Je pense que peu de sportifs qui vont tre amen s se doper ont un bon dipl me dans les mains sur le plan professionnel Je crois que c est un argument terrible quand on a vraiment un m tier dans les mains le sport joue un r le moins important Le moment o on voit des sportifs se doper c est c
149. ors rang e dans les tiroirs car elle est jug e tr s ch re et sans grand int r t Mais voil la pilule supprime la faim et la fatigue elle laisse l impression de capacit s intellectuelles accrues donne la confiance en soi le tout dans l euphorie et le bien tre Cette substance s int gre et participe fort logiquement l effort de guerre dans les deux camps la fin du conflit le monde sportif va s emparer des qualit s exceptionnelles des amph tamines Ils seront m lang s aux produits d j utilis s et vont rentrer dans la composition du pot belge caf ine coca ne amph tamines morphine h ro ne et antalgiques Les avanc es de la recherche m dicale vont faire gonfler la spirale pharmacologique d sormais la musette des fr res P lissier n est plus assez grande C est au moins une valise qu il faudrait emmener pour r gler le probl me de la logistique comme celle de D sir Letort Il fut professionnel de 1965 1975 au sein de l quipe Peugeot Une de ses qualit s consistait d abord ma triser le Vidal dictionnaire des r f rences de tous les m dicaments ensuite d avoir tiss un r seau efficace de m decins de la Salp tri re et bien s r d tre un coureur cycliste de grande qualit En effet D sir Letort d clare Les m dicaments ne remplacent pas le champion sinon le premier pharmacien venu deviendrait champion cycliste Il nous parle aussi de lart de pisser froid E
150. orte quatre articles gt L article 2 instaure la notion de complicit gt L article 3 expose les proc dures en cas de contr le antidopage gt Enfin l article 4 explique qu il est possible d alourdir les peines pr vues aux contrevenants par l interdiction de toute participation sous quelques formes que ce soit toutes manifestations sportives Cette loi est bien la premi re d finition du dopage dans le monde sportif en France elle est accompagn e d une liste pr cise de substances et de produits interdits Les divers progr s dans les pratiques dopantes ont montr qu il tait facile de contourner cette loi beaucoup trop succincte La r action eut lieu en 1989 avec la loi Bambuck secr taire d tat charg de la jeunesse et des sports sous la pr sidence de F Mitterrand et ancien sprinter de haut niveau Loi n 89 432 du 28 juin 1989 Art 1 Il est interdit toute personne d utiliser au cours des comp titions et manifestations sportives ou en vue d y participer les substances et les proc d s qui de nature modifier artificiellement les capacit s ou masquer l emploi de substances ou de proc d s ayant cette priorit sont d termin s par arr t conjoint des ministres charg s des sports et de la sant La suite de l article 1 reprend la notion de complicit comme dans l article 2 de la loi de 1965 C est ensuite que l on note un enrichissement des textes en effet dans cet a
151. osent les records et certains de ceux ci font toujours r f rence Le plus connu est celui de Peitra Sncheider record national Allemand sur 4x100m 4 nages tabli Moscou La nageuse d clare elle m me Mon record a t influenc par le dopage en 2006 dans la gazette de Berlin sous la plume de Julien Bels 5 Les affaires Des quipes enti res lors de rencontres internationales sont rattrap es par les contr les L quipe cycliste professionnelle Festina exclue du Tour de France 1998 La d l gation d halt rophiles Bulgares se retire des Jeux Olympiques de S oul et de Sydney en cours de comp tition suite des contr les positifs sur place et en 2008 avant les Jeux de P kin suite des contr les effectu s pendant un stage d entra nement deux mois auparavant L quipe de ski de fond finlandaise est prise par les contr les de AMA Agence Mondiale Antidopage pendant les championnats du monde de 2001 Lahti Finlande Les skieurs affirment s tre dop s sur ordre de l entra neur avec l assentiment du m decin de l quipe nationale et de leur f d ration L affaire de la Juventus de Turin football Italien dans laquelle l utilisation d EPO de transfusions sanguines et l usage d une pharmacop e norme 281 types de m dicaments trouv s dans la pharmacie du club pendant la perquisition a t reconnue et d crite par les instances juridiques Les dirigeants doivent leur salut aux
152. ou du dopage n est jamais un hasard il existe des moments de fragilit checs ambitions blessures contrat de travail Hypoth se 1 Les syst mes de contrainte sont bien r els qu il soit subits ou consentis Les origines sont effectivement multiples avec une pr pond rance pour les pressions exerc es par les milieux financiers Hypoth se 2 La psychologie de la personne d termine le comportement et les r ponses que l individu propose face au choix et au pouvoir de dire non L ensemble des l ments a t valid sauf l existence de pr dispositions biologiques du moins pas dans l tat actuel des recherches Hypoth se 3 L enqu te montre bien ces moments o tout peut basculer ils sont identifi s comme des moments de fragilit psychologique ou des moments de choix influenc s par la construction identitaire travers l entourage et l ducation de la personne 107 PARTIE IV INTERPRETATION LE DOPAGE EST UN PROCESSUS DE DEPENDANCE PERSONNEL 108 25 La vie du produit dans le processus dopant La notion de produit dopant change en fonction de la personne avec qui on en parle La palette des produits utilis s varie fortement suivant le domaine d activit s de chacun Pour autant de la caf ine l h ro ne en passant par les boissons nerg tiques les cannabino des ou les anabolisants l approche est la m me dans les professions m dicales C est le principe de prise d une substance exog ne qui es
153. pain et des jeux Les gens vont tre satisfaits avec les r sultats de leur champion par T contre d s qu on rentre dans un niveau de r flexion sup rieur r fl chir et mettre en cause le syst me est excluant Jean mentionne l amalgame fait entre l image du sport et la bonne sant de la soci t et il y voit une raison de plus d entretenir les processus qui m nent la victoire Le probl me c est que les sportifs de haut niveau apportent la preuve d une soci t qui fonctionne bien et quand on en a peu et bien on se dit nos institutions sont faibles on n arrive m me pas produire des sportifs de haut niveau vaste d bat Pr vention Jean consid re que la pr vention fait partie de son investissement personnel il mesure celui ci en temps pass pour convaincre Ce monsieur je l ai revu plusieurs reprises depuis il ne se dope plus parce que je lui ai donn de l information et je passais plut t 45 que 20 minutes avec lui en consultation Cette action individuelle jean l a tent e dans un collectif il explique les raisons de son passage clair et que les pressions financi res font que le mot pr vention parait galvaud J ai particip une fois des contr les antidopage chez des cyclistes j ai t bri vement m decin du comit Ile de France Cycliste j ai fait plusieurs r unions sur la 83 pr vention et j ai vu que je perdais mon temps On est tout petit on est insignifi
154. piques cr s en 776 avant J C honoraient Zeus Olympie La comp tition durait sept jours comportait six preuves La r compense pour le vainqueur tait la proclamation juste apr s l preuve du nom du h ros de celui de son p re et celui de la cit pour laquelle il concourait la fin de la semaine de comp tition lui tait remis une couronne d olivier extraite de l arbre sacr qui d apr s la l gende avait t rapport par H racl s du pays des Hyperbor ens Zeus tait aussi honor travers les jeux N m ens le signe distinctif du vainqueur tait la couronne d ache La couronne de laurier l arbre favori d Apollon aur olait la t te des athl tes qui gagnaient aux Jeux Pythiques ou Delphiques Les cit s qui d tenaient un grand nombre de champions voyaient leur puissance augmenter et les cit s majeures ne pouvaient pas se passer de leur panel de champions Le peuple de Sparte a eu maintes reprises l occasion de glorifier ses h ros Ce sont les Ath niens qui en premier d cid rent d entretenir un champion olympique jusqu la fin de ses jours en lui versant une prime en esp ces sonnantes et tr buchantes il venait d inventer le professionnalisme La valeur donn e la victoire et les pressions politiques incitent l athl te ne pas rater ses rendez vous avec la gloire L utilisation de mixtures d crites ci dessus aussi bien sur les hommes que sur les chevaux trouve l son f
155. poque dans le domaine des courses de chevaux Il s agit bien d une utilisation de produits exog nes afin d am liorer les performances du sujet qui les emploie Le vingti me si cle conna t une volution du vocabulaire ou plut t un enrichissement de la m me famille doper doping dopant Le probl me ainsi pos parait vident et facilement compr hensible seulement il y a les pratiques diverses et vari es et il est donc possible de faire voluer ou pr ciser le contenu de cette d finition en modifiant le cadre de r f rence suivant les groupes auxquels elle s adresse Elle ne va pas r pondre aux m mes attentes si elle est utilis e dans un contexte sportif ethnique religieux ou social Dans le domaine sportif c est le l gislateur qui va tenter de d crire le contour et les limites de la d finition par la loi 2 Cadre juridique national Loi n 65 412 de 1965 C est en 1965 que l Assembl e nationale et le S nat font promulguer par le Pr sident de la R publique Charles De Gaulle la loi n 65 412 du 1er juin dite loi Herzog Art 1 Sera puni d une amende de 500 5000 F quiconque aura en vue ou au cours d une comp tition sportive utilis sciemment l une des substances d termin es par r glement d administration publique qui sont destin es accro tre artificiellement et passag rement ses possibilit s physiques et sont susceptibles de nuire sa sant Cette premi re loi comp
156. prend pourquoi un certain nombre de sportifs de haut niveau qui ont t reconnus ne veulent pas redescendre l chelle ils veulent rester ce niveau d aspiration Capacit s de la Personne Certains un nombre croissant ont vu dans le doping une compensation d insuffisance physiologique li e l entra nement Le prochain Tour de France qui va tre couru comme tous les autres c est une honte parce qu on sait qu avec la somme d efforts qui est effectu e on ne peut pas faire a avec notre physiologie et une alimentation quilibr e Quand on r fl chit un peu on sait que ce n est pas possible 151 STRUCTURES SOUS STRUCTURES CATEGORIES Traits et apparence Soi Somatique physique condition physique et SOI MATERIEL Sanie Possession d objets et de Soi Possessif personnes Aspirations num ration sentiments et motions go ts et Image de Soi int r ts capacit s et aptitudes SOI PERSONNEL qualit s et d fauts D nominations simples Identit de Soi r les et statuts consistance id ologique identit abstraite Comp tence et valeur Valeur de Soi personnelle SOI ADAPTATIF Strat gie d adaptation autonomie ambivalence Activit de Soi d pendance actualisation style de vie R ceptivit domination Attitude Sociale altruisme SOI SOCIAL R f rence R f rences simples sexualit attraits et exp riences sexuelles EE EH 152 TABLE DES MATIERES
157. quelques absences qui m ont t pr cieuses pour conclure Sans oublier les membres du club Chartres M tropole Natation dont j ai d missionn de la pr sidence pour consacrer un temps de meilleure qualit pour ma formation Et surtout Isabelle ma femme pour sa patience et sa prise en charge de la sc ne familiale et mes filles Am lie et Charlotte qui elles aussi ont fait preuve de compr hension Bref si c est encore possible MERCI tous SOMMAIRE uge tegen WEE EE 5 PARTIE I contexte CADRE SOCIETAL DU DOPAGE sas nn 7 PARTIE II concepts LES FACTEURS PSYCHOLOGIQUES ET SOCIAUX DU DOPAGE A 31 PARTIE IIl m thodologie ENGU TE DE TERRAIN ane dut anne al nm 51 PARTIE IV interpr tation LE DOPAGE EST UN PROCESSUS DE DEPENDANCE PERSONNEL EEN 107 BIBLIOGRAPHIES Aiei aniono r aaeeea tete en Eed entame tennis 116 ANNEXES FEES RU EE dre tt ann ae nanas de Seti 119 TABLES DES MATIERES nine di asa ae anaana AnA at aaa iaeia 156 INTRODUCTION Le choix du sujet de ce m moire est d d une part mon pass et d autre part une rencontre fortuite br ve et riche 49 ans je ne saurais dire depuis quand je pratique le sport m me si ma pratique actuelle est plus qu all g e elle a eu des moments de forte intensit et je fais partie de cette cat gorie des sportifs frustr s d avoir rat l accession vers le haut niveau Les blessures et les grosses r parations dont j ai fait l objet m ont per
158. r coureur cycliste pro de 1960 1977 H compte 189 victoires pour 34 places de second C est 13 victoires de plus que Laurent Jalabert et 5 de plus que Jacques Anquetil 5 Roger Federer Joueur de tennis professionnel depuis 1998 59 titres dont 14 Masters Series autrement dit tournoi du grand chelem et n 1 mondial de f vrier 2004 fin 2008 111 gt La cellule familiale semble tre le premier tage de la fus e c est de l qu merge les premiers apprentissages en terme de principes et de valeurs En cas d chec dans leur parcours personnel les parents op rent parfois un transfert sur l enfant qu ils voient comme un futur champion gt Groupe social constitu en plus de la famille des amis des coll gues de travail et autres personnes il s agit des trois sc nes de vie vie familiale vie professionnelle vie occupationnelle qui forment cet environnement imm diat La pression de ce groupe est rarement ext rioris e par le groupe elle est symbolique et personnelle gt La culture du groupe sportif si on int gre le monde du cyclisme les r f rences les comportements les attitudes les habitudes les pratiques en un mot l aspect cognitif du milieu ne sera pas le m me que dans le monde par exemple du cano kayack dans lequel m me s il n est pas possible d affirmer que le dopage est absent cela ne fait pas partie de la culture du groupe La r ussite le culte de performance l image du gagnant winner
159. r s vari s Les professions m dicales consentantes repr sentent un axe institutionnel et sont g n ralement li es l organisation du suivi des athl tes professionnels Les autres r seaux sont nombreux et 46 Les neurosciences regroupent toutes les sciences n cessaires l tude de l anatomie et du fonctionnement du syst me nerveux 47 Etude du fonctionnement physiologique des neurones 48 Etudie les cons quences cliniques des pathologies du syst me nerveux sur la cognition l intelligence et les motions 4 La neuroendocrinologie tudie les liens entre le syst me nerveux et le syst me hormonal 50 Cf tableau page 109 109 efficaces ils mergent fortement sur la toile Internet mais sont aussi le fait des sportifs eux m mes qui s organisent d un pays un autre ou d un continent un autre 26 Le h ros et ses contraintes Le sport volue dans son environnement mais l image qu il v hicule la sant la force la beaut du corps et celle du geste la victoire vers le mythe du h ros a vite int ress les marchands en tout genre en tant que vecteur de communication La mondialisation de notre soci t sur le plan commercial a phagocyt le syst me sportif c est l av nement du sport spectacle II y a une sorte d organisation sociale dans le 51 Ces propos tenus par Bernhard Kohl cycliste allemand et repenti aujourd hui peloton illustre la vie int rieure du peloton en tant que syst me Celui ci
160. r son sport favori Il est conscient que cette pratique n est pas forc ment efficace et que c est un choix personnel qui le met en confiance je ne prends donc pas d antidouleur tous les jours tout en sachant que parfaitement 1 je ne suis pas s r que a masque la douleur mais c est de la confiance que je me donne 2 si j ai vraiment mal je ferais mieux de ne pas jouer Il fait ensuite r f rence son pass et introduit une notion du rapport la drogue pour dire ce qu il pense de l appellation drogues douces et dures Comme moi j ai eu des soins aux drogues dites dures je dirais que quelqu un qui est sous l effet de l h ro ne ce n est pas une drogue dure parce qu il va tr s bien sous l effet du produit donc c est dur quand on n en a pas et doux quand on a Pour employer un produit il faut se le procurer Fred utilise un exemple de sa connaissance pour montrer la simplicit du syst me et des codes utilis s non seulement ils sont tous charg s comme des malades mais ils font venir les produits de URL Belgique pendant les vacances de P ques et ils disent les Belges arrivent Un autre exemple sous la forme d un t moignage d un ami de Fred qui a particip deux fois la m me preuve en usant sur une des deux ditions d une pommade antidouleur Le type qui m a racont a a fait les deux exp riences il a couru une fois avec et une fois sans il est m decin il dit quand j ai compri
161. r les pratiques dures c est l athl te qui prend des produits pour tre en forme tr s court terme qui va donc utiliser des produits haute dose et tr s dangereux Il pense que l on peut qualifier de pratique douce la prise de produit qui consiste am liorer la r cup ration sur le long terme et surtout ma triser les protocoles scientifiquement La pratique douce c est celui qui prendrait des produits pour r cup rer mais plus sur le long terme sur des ch ances plus longues avec un protocole 86 La toxicit du produit semble faire une diff rence dans l esprit de Zoltan et pourtant il r alise que le produit le plus banal et facilement accessible peut pr senter des dangers D autant plus que l on sait maintenant que le Red Bull pose des probl mes nn cardiaques apr s r flexion on peut parler de pratique dure Zoltan voque une des r ponses que le jeune apporte pour g rer les probl mes li s aux chronom tres aux concurrents aux qualifications et appartenance au groupe TL donc je fais ce qu il faut prise de Ventoline en natation chez les jeunes CONTEXTE SOCIETAL Syst me de contrainte Zoltan nous d crit en quelques mots le microcosme dans lequel il volue et parle des contraintes et des questionnements pr sents dans le syst me organis autour de la comp tition de son activit Comme je disais tout l heure la comparaison un concurrent ou un chrono r gional ou interr
162. r r pondre aux exigences de sa fonction c est un usinage si on utilise un terme industriel en langage sportif on parle aussi de p riode d affutage avant d aborder une comp tition cibl e comme importante 7 juin 2009 met ce ph nom ne en surbrillance Le contexte conomique actue Les d p ts de bilan la mont e du ch mage l effondrement des march s financiers accentuent le besoin de performance La perte de confiance ne touche pas que le monde de la finance la production est concern e sa base cadres et ouvriers 36 Catherine Dolto d finit le mot Nous sommes dans une crise des forces de vie valeur en termes de force de vie et fait r f rence ce que les jeunes vivent Ehrenberg La fatigue d tre soi et voque le paradoxe d une soci t puissante qui a des moyens normes de transmission des savoirs et qui fabrique une jeunesse qui manque de cette force de vie Nous serions dans le cadre de notre soci t capitaliste et lib rale en manque de valeurs collectives II ne subsisterait dans notre esprit que la volont de r ussir en crasant son prochain dans un lan incontr lable d go sme d gocentrisme et d individualisme 34 Crise conomique mondiale crise financi re de 2007 2009 qui d bute avec la crise des subprimes aux Etats Unis s aggrave en automne 2008 35 G n ral Motors GM d pose le bilan le 3juin 2009 c est une institution qui s effondre 36 Catherine Dolto e
163. ression de l entra neur qui dit va voir le m decin il faut que tu sois en forme sans donner syst matiquement des solutions Le sportif peut arriver avec une liste de produits mais cela fait longtemps que a ne m est pas arriv car c est li aussi la r putation Je pense que les fili res se savent pour tous les probl mes li s la m decine Si un m decin dit oui une fois pour un produit illicite autre que pour une th rapie il aura alors beaucoup plus de demandes Personnellement je dis non chaque fois ma r ponse est donc connue et les sollicitations diminuent Ces demandes ne sont 128 pas directes elles sont culturelles les gens ne se rendent m me pas compte de leur demande Question 6 Dans l environnement du sportif structure f d rale club cellule familiale soci t ou autre pensez vous qu un de ces l ments soit un vecteur plus favorable qu un autre la d viance et si oui pourquoi C est d abord la cellule familiale c est la premi re qui am ne au m dicament pour palier une difficult personnelle Avant m me que l enfant ne fasse du sport c est la famille qui demande des produits pour que l enfant r cup re plus vite gu risse plus vite m me si ce n est pas justifi par exemple les antibiotiques pour des infections b nignes m me apr s la campagne publicitaire la pression est encore tr s forte Exemple 70 des bronchites sont encore soign es par antibiotiques
164. rticle 1 les m mes r gles sont pr vues pour les animaux Mais la nouveaut r side surtout dans l num ration des droits et devoirs de chacun Ainsi le titre compos de l article 2 pose les bases de la pr vention et des actions engager information aupr s des jeunes formation des ducateurs enseignants entra neurs et m decins du sport Ainsi que la mise en place d un 8 p q p programme de recherche sur les effets des substances dopantes et d un suivi m dical sp cifique en faveur des sportifs de haut niveau Le titre II compos de l article 3 annonce la cr ation de la commission nationale de lutte contre le dopage celle ci repr sente une v ritable innovation Elle sera entre autres charg e de fournir le compte rendu d ex cution de la pr sente loi Cela suppose aussi veiller l ex cution des proc dures d crites dans le titre III et ses 6 articles concernant le contr le antidopage Les mesures administratives les dispositions p nales et diverses composent les titres IV VI de cette nouvelle loi compos e au total de 17 articles beaucoup plus labor s que pr c demment Loi n 99 223 de 1999 Marie George BUFFET ministre de la jeunesse et des sports p riode de cohabitation sous le pr sident Jacques Chirac propose en 1999 un renforcement important de tous les postes abord s en 1989 C est la loi 99 223 du 23 mars 1999 elle cr e le conseil de pr vention et de lutte co
165. rtout dans le milieu sportif Je ne comprends pas la motivation des sportifs de haut niveau part la notori t et l argent Pour moi un sportif est quelqu un qui aime se battre 71 Pr vention Dans ce domaine Marie a de s rieux doutes sur la volont r elle d une politique de pr vention sur notre territoire elle met l id e que culturellement la pr vention est plut t pratiqu e outre manche a devrait l tre a devrait tre un objectif de sant publique sachant qu en France la pr vention on ne connait pas part la vaccination Ce n est pas une culture fran aise c est th oriquement une culture britannique La notion de sant publique est primordiale dans le discours de Marie elle est extr mement sceptique sur l honn tet des processus les motivations les forces et les int r ts en pr sence dans le syst me et voque la difficult de contr ler celui ci Le syst me clubs droits de t l vision publicit il y a tellement de commerce que je ne vois pas tr s bien comment a pourrait fonctionner honn tement mais a devrait tre un objectif gouvernemental de sant publique au m me titre que le cancer Il y a les grands discours et il y a ce qu on fait Il y a parfois des raisons politiques qui enl vent la ma trise de l action Elle met en garde sur les dangers que comporte la surexposition aux m dicaments li e une th rapie Les dysfonctionnements engendr s et leurs con
166. s Cela change toutes les notions que l on peut avoir sur le sportif dop le sportif pas dop c est le sportif en capacit et le sportif pas en capacit Fred pose le probl me du sportif qui est dans une discipline qui a un clairage qu au moment des Jeux Olympiques et qui se blesse quelques jours avant l ch ance il serait facilement imaginable d une fa on tr s encadr e de lui permettre de participer en autorisant les soins On lui donne par ce geste la capacit de concr tiser ses mois de pr paration on pourrait imaginer une institution m dicale au Comit International Olympique qui reconnait ta qualit d avoir t s lectionn pour cette comp tition et quite donne tous les moyens de la faire je n ai pas dit de la gagner c est dire vous avez une tendinite vous tes quelqu un qui doit participer aux Jeux on fait en sorte que le jour de la comp t vous n ayez pas mal au bras On n am liore pas ta performance on te donne ta capacit nager courir L individu dop ne se sent pas forc ment coupable de modifier son seuil de douleur ou de souffrance et du point de vue de la pr vention il est difficile d expliquer qu on peut ventuellement faire autrement J ai augment mes capacit s de fa on artificielle mais il n y a que moi qui le sait celui qui se sert de ces capacit s ne pourrait pas comprendre que je diminue ces capacit s 67 18 ENTRETIEN N 3 DECEMBRE 2008 Marie PHARMACIE
167. s fait des adeptes Elle est d tect e chez de nombreux athl tes des footballeurs Cyrille Pouget Vincent Gu rin Antoine Sibierski Dominique Arribag Ils proclament leur innocence ainsi que Djamel Bouras le judoka Linford Christie et Merlene Ottey des l gendes de l athl tisme Un vice de proc dure blanchira Christophe Dugary Champion du monde football avec l quipe de France en 1998 Aux Jeux Olympiques d Ath nes en 2004 deux participants Grecs K Kentheris et E Thanou fuient un contr le antidopage au guidon d un scooter Ils sont suspendus deux ans L affaire Balco Bay Area Laboratory Cooperative aux Etats Unis pr s de San Francisco d bute en 2003 Cf article de Jean S bastien Stehli publi dans L Express du 14 03 2005 Le laboratoire fournit depuis 2000 un st ro de puissant et ind tectable la THG t trahydrogestrinone Victor Conte patron de Balco livre une liste de ses clients parmi lesquels se trouvent les grosses cylindr es de l athl tisme mondial Dwain Chambers champion du monde du 100m Michelle Collins championne du monde en salle du 200 m Kelli White championne du monde des 100 et 200m Tim Montgomery recordman du monde du 100 m Les noms des deux athl tes grecs pr c demment cit s apparaissent aussi dans la liste des clients Depuis l enqu te n a cess de progresser 22 d apporter de nouvelles inculpations pour arriver aujourd hui jusqu Marion Jones qui sera d c
168. s quences hors de la recherche de la performance imm diate constituent une alerte Si tu continues les traitements ou que tu augmentes les doses l insuline peut te faire mourir les antid presseurs vont te surexciter te rendre euphorique joyeuse c est l que se joue la diff rence FACTEURS PERSONNELS Histoire de la personne L histoire de la personne se construit en partie avec son environnement imm diat c est le sentiment de Marie qui organise la vie sportive de sa fille nous nous sommes des parents tr s investis nous souhaitons que notre fille se fasse plaisir On va l emmener de droite et de gauche et lui offrir le mat riel dont elle a besoin triathlon Je vais donc LL faire attention sa di t tique les p tes 3 jours avant etc C est selon elle sa 72 participation au cadre qu elle doit lui offrir m me si d autres l ments entrent en jeu et plus pr cis ment la vie dans le club Apr s c est diff rent Les r sultats arrivent et les responsabilit s avec l entra neur fait ses comptes pour ramasser des points pour le club en individuel et par quipe Psychologie de la personne Le champ psychologique de la personne est d apr s Marie un point de fragilit en termes d utilisation de produits car sa sant n est pas au centre de ses pr occupations D apr s ce que je sais il y a des personnalit s par exemple le d pressif aura tendance picoler ou fumer des trucs il ne
169. s Jeux Olympiques plusieurs reprises sur 5000 et 10000 m on sait en fait qu il se faisait faire des autotransfusions sanguines avant la course avec des pr l vements effectu s en stage d altitude mais l poque on n arrivait pas le prouver Que disait la soci t Elle disait ben il boit beaucoup de lait de renne JI 80 Gestion Le patient que Jean voque pr c demment a mentionn de quelle fa on il abordait le dopage avant de lui parler des produits il parle de cure La premi re fois qu il est venu me voir en consultation il m a dit je viens de faire une cure je lui ai r pondu vous tes all o dans le Sud dans le Nord alors il m a regard et puis il m a dit non une cure Jean a op r des choix dans sa pratique professionnelle il estime que le sport pro ne peut pas tre ind pendant du syst me et que les m decins sportifs qui sont dans ces structures ne peuvent chapper la pression et la mise en place de proc dures douteuses Je suis plus sur le sport amateur Si j tais branch sur le sport professionnel je ferais partie d une structure et jamais je n ai souhait m me tre m decin d une f d ration jamais on est victime d une politique au niveau de f d ration et on ne peut pas avoir le contr le sur tout Je veux garder mon int grit et ne pas tre corrompu Jean ne fait pas de diff rence entre les produits il parle de la pratique et de la rupture av
170. s capacit s et de diminuer ses angoisses Pierre d nonce la soci t et ses formatages contraignants La pression sociale tre ce que l on vous demande d tre alors qu on ne l est pas ou pas assez Repr sentation Sociale Dans ce domaine le regard de Pierre est beaucoup plus large il voque les relations humaines et la fa on d valuer chacun par rapport l autre que le contexte soit professionnel ou sportif et propose d envisager une autre approche de la performance La lutte antidopage passe par une remise en question de la performance au sens large et 57 de la fa on dont on se consid re les uns par rapport aux autres Il estime que Dans ce contexte le sport n est qu un sympt me et renforce cette affirmation en pr cisant que les actions men es dans le monde du cyclisme par exemple ne peuvent pas faire oublier que dans les faits personne n chappe au dopage Nous sommes dans la n vrose de soci t et il faut des bouc missaires par exemple les coureurs cyclistes on est tr s dur ce sont les m chants qui sont montr s du doigt nous r glons le probl me mais dans les faits le reste de la soci t se dope D apr s Pierre l ensemble de la soci t est donc concern e et il note qu il existe une hypocrisie ambiante dont il faut parler Il met en avant les contradictions C est ambigu la soci t n est pas permissive pour le tabac par exemple mais sa vente rapporte beaucoup d argent Ce
171. s enjeux sont importants surtout si on est rel gable et qu il faut aller chercher des points chez les adversaires l on voit le changement a c est net chez les pros ensuite l investissement personnel Pascal p se le retour face son travail J ai fait les sacrifices il n est pas question que a ne passe pas L environnement imm diat et les espoirs qu il v hicule est d apr s Pascal un l ment important Si je ne prends pas de compl ments je n y arriverais pas et je vais foutre en l air tous les espoirs que les amis les entra neurs et la famille ont mis en moi Mais il y a galement l aspect social qui justifie ses yeux le petit coup de pouce pour atteindre le niveau sup rieur et surtout viter la situation d chec qui lui parait insupportable et ing rable il est hors de question de revenir car ce sera la honte l chec et c est fini La fracture mentale cet ge est norme c est le retour la case d part chez les parents dans la cit c est la d pression On peut donc faire le choix de ne pas vouloir vivre a et les pratiques dopantes sont envisageables et c est le petit plus qui ouvrira le passage 75 L chec est une notion r currente pour Pascal elle est omnipr sente dans sa r flexion que ce soit un motif d accusation de notre soci t ou un pr texte pour justifier la prise de produits On est dans une soci t de paraitre on refuse l chec et du coup on
172. s l ge de 8 ans en France vers 12 14 ans Une tude men e en 1998 dans le Massachussetts montre que 2 6 des gar ons et 2 8 des filles g s de 9 13 ans utilisent d j ces produits Au Canada les 11 13 ans sont 25 utiliser de la caf ine 3 des stimulants 1 des st ro des anabolisants 58 changent leurs seringues avec d autres usag s 2 des b tabloquants et diur tiques Etudiants cadres enseignants et autres ing nieurs utilisent des substances pour lutter contre la fatigue favoriser la concentration d velopper la m moire 26 Association reconnue d utilit publique d cret du 5 f vrier 1880 agr e d ducation populaire arr t du 6 mai 1974 27 Un psychotrope est une substance chimique qui agit principalement sur l tat du syst me nerveux central en y modifiant certains processus biochimiques et physiologiques c r braux sans pr juger de sa capacit induire des ph nom nes de d pendance ni de son ventuelle toxicit En alt rant de la sorte les fonctions du cerveau un psychotrope induit des modifications de la perception des sensations de l humeur de la conscience tats modifi s de conscience o d autres fonctions psychologiques et comportementales 28 CAHIERS DE L INSEP n 30 2001 Les entretiens de L INSEP Dopage et Soci t 42 D s qu il y a comp tition la pratique est susceptible d arriver Que cela concerne le gain d un nouveau march tr s lucratif ou la simp
173. s objectifs avec l entra neur imm diat On peut tablir des objectifs sur quatre ou cinq ans identifi s par des entra neurs Sont des l ments relay s par les f d rations Au niveau f d ral certaines f d rations mettent parfois la pression aux athl tes de haut niveau en demandant une performance pour une s lection ou contrat venir L exemple que donne Zoltan illustre ce propos J ai re u un coup de t l phone d un entra neur de l quipe de France de triathlon qui s int resse une de mes athl tes en lui donnant une ch ance de trois mois pour atteindre 360 points auquel cas elle sera int gr e aux stages de pr paration nationaux Repr sentation Sociale Zoltan place l athl te au centre de son environnement et consid re que chaque param tre a l effet d un miroir dans lequel le sportif voit son image L orgueil l identification aux autres la peur de d cevoir la famille les copains les coll gues a peut tre tout a Le d sir d avoir sa photo dans le journal m me local Les messages commerciaux sont d apr s Zoltan le reflet de notre soci t et il estime que les plans de communication d velopp s autour de certains produits entretiennent l ambig it La prise de boissons nerg tiques accompagn e de grosses campagnes publicitaires rendent les choses floues Zoltan d plore l attitude de la soci t sa permissivit la rend complice Il regrette le d veloppement
174. s politiques qui enl vent la ma trise de l action 24 FACTEURS PERSONNELS 24 1 Histoire de la personne Les modes de r ponse aux probl mes divers qui sont rencontr s par un individu sont d apr s le groupe d intervenants compl tement influenc s par son environnement direct Pierre rappelle que cela commence tr s t t Avant m me que l enfant ne fasse du sport c est la famille qui demande des produits pour que l enfant r cup re plus vite gu risse plus vite m me si ce n est pas justifi Fred voque ce sujet sa propre histoire il illustre le ph nom ne de transfert d ambition sur l enfant Je peux en parler mon p re quand j avais 12 ans m a dit tu feras l X Ecole polytechnique et les Jeux Olympiques la barre est relativement lev e Quand je suis devenu champion de France de natation mon p re n a m me pas t foutu de m embrasser tellement il a eu peur que j atteigne 103 ses objectifs donc je n ai fait ni X ni les J O Zoltan mentionne le rapport que les parents entretiennent avec la performance et leurs enfants Je ne veux pas cramer des jeunes quand ils marchent fort tr s jeune souvent les parents les incitent toujours plus et ils le crament Donc l m me plus de plan de carri re Ca peut virer la cata l anorexie peut tre un sympt me du surentra fnement et c est dramatique et c est souvent d la pression parentale Jean ajoute que chacun crit et l
175. s que c tait la pommade a m a d truit parce que je me suis aper u que je m tais mis en danger mais sur le moment les 3h30 ont t merveilleuses Le produit ne l a pas directement mis en danger 61 mais a emmen le coureur vers des sensations inconnues qui au del du plaisir auraient pu lui faire d passer ses limites Fred parle d un produit dont nous connaissons tous les nuisances qui n est pas consid r comme dopant c est la cigarette La premi re cigarette ouvre la voie 7 Ha a c est les neuros sciences La premi re cigarette inscrit dans ton cerveau tout le circuit H des oddictons lU pr cise la nature de cette voie c est dire que cette premi re cigarette inscrit l accoutumance dans ce qu on appelle le circuit dopaminergique Il pr sente aussi un produit qui fait parti de notre culture qui est connu depuis toujours mais qui a subit une transformation importante au cours du 19 si cle Chaptal fait monter le degr d alcool en rajoutant du sucre dans toutes les mac rations qu on connaissait avant Ensuite on invente le bouchon on invente la fa on de faire du vin de garde Avant on avait du picrate on ne connaissait pas une maladie qui s appelle l alcoolisme on connaissait l ivrognerie c est dire le fait de boire trop On ne connaissait pas cette maladie l alcoolisme qui d truit le foie par une consommation r guli re d alcool C est ce que nous connaissons et ma trisons
176. s syst mes en dysfonctionnement dans le corps humain Elle nous met en garde les produits acqui rent force de banalisation et d une utilisation quotidienne un statut de non dangerosit La question s est pos e sur la lib ralisation du cannabis qui pour beaucoup ne repr sente pas un probl me de sant c est cool ce n est pas dangereux Quand tu vois les benzodiaz pines tout ce qui est 68 anxiolytiques la consommation fran aise est norme c est ph nom nal c est une b quille m dicamenteuse tous les psychotropes en g n ral quand t es fatigu tu prends un excitant et vice versa pour dormir tu prends un m dicament etc Cette dangerosit est connue parce qu il y a identification du produit ce n est pas toujours le cas et elle donne en exemple des pratiques douteuses lors de stages d entra nement de sportifs de haut niveau Non seulement les produits n taient pas identifi s mais ils ne faisaient l objet d aucune argumentation Gestion Le respect des doses prescrites pour un malade est un param tre fondamental pour la r ussite d un traitement en cas de d passement Marie nous informe sur les effets secondaires voire contradictoires avec ceux recherch s Si tu continues les traitements ou que tu augmentes les doses l insuline peut te faire mourir les antid presseurs vont te surexciter te rendre euphorique joyeuse c est l que se joue la diff rence Dans ce cadre il est illusoire de fair
177. sant y compris leur insu et le march clandestin 2 P Laure Dopage et soci t Ellipses 2000 41 L entreprise n est pas en reste dans l utilisation de substances miracles l association nationale de pr vention en alcoologie et addictologie ANPAA qui a pour but de d velopper dans tous les milieux une strat gie globale de pr vention des risques et des cons quences li s la consommation d alcool et participer devant l usage croissant d autres substances psycho actives souvent li es l alcoolisation la pr vention des autres toxicomanies annonce d apr s enqu te que 15 20 des accidents mortels seraient li s l usage de ces substances psycho actives L ouverture du champ de consommation explique en partie la position de la France dans le classement des consommateurs de m dicaments La France est dans le z 27 peloton de t te mondial des consommateurs de psychotropes et autres substances psycho actives 13 1 2 Le haut niveau pas seulement sportif Si le ph nom ne de pratique dopante est r current au haut niveau sportif ou dans la haute soci t ce n est pas une exclusivit Les cadres moyens les techniciens et les ouvriers de tous secteurs d activit pour les entreprises et les tr s jeunes pour le monde sportif et scolaire nul n est cart P Laure fait tat d une tude gt Dopage chez les jeunes Aux Etats Unis la consommation de st ro des anabolisants d bute d
178. se constitue maintenant plut t comme un sous syst me qui r pond aux logiques de l entreprise Le dopage ne sert rien s il n est pas accompagn de s ances d entra nements nombreuses et intenses L agenda du sportif professionnel devient un agenda de ministre il propose une acc l ration du param tre temps qui est l origine de nouvelles situations dans la pratique de son sport en termes d anxi t et de stress On y retrouve le devoir contractuel de r pondre aux sollicitations de son employeur travers les m dias et au sein m me de l entreprise repr sent e et le besoin de maintenir ou d am liorer sa performance d viter la blessure de s entra ner et de pr voir des moments de r cup ration pour l organisme La notion de plan de carri re prend tout son sens De ce point de vue l apport d une aide ext rieure au corps pour r pondre ces contraintes semble in vitable D apr s l enqu te il est envisageable d isoler quatre moments cl s dans ce processus qui sont cons quents de ce plan de carri re 51 Gilles Comte Quotidien L quipe du mardi 9 juin page 11 Propos tenus par Bernhard Kohl il explique son parcours de dop contr l comme tel lors du Tour 2008 alors qu il prend sa retraite troisi me du Tour de France 2008 maillot pois du meilleur grimpeur 110 27 le d but de carri re le probl me est d acc der jeune au meilleur niveau et d assumer le passage entre junior g n ralem
179. sement est valid ces financeurs signent une charte certifiant leur engagement dans la lutte antidopage et rejettent m me la responsabilit individuelle aux coureurs Les apparences sont sauves et les gains r alis s participent r mun rer les sportifs dans des proportions impressionnantes Le sport apparait de plus en plus comme un ascenseur social et une machine r ve 12 1 4 Mesures prises Les mesures engag es au niveau national se d clinent principalement en termes de lutte contre le dopage Les textes de loi et la liste des produits interdits tentent de suivre l volution des pratiques et des substances utilis es Les contr les inopin s sont mis en place lors des comp titions sportives de tout niveau une nuance pr s le co t de ces proc dures qui oblige des choix par manque de financement d laissant de fait le terrain des rencontres sportives de niveau d partemental et r gional Le SMLC ou Suivi M dical Longitudinal Contr l de l athl te est une des actions essentielles mises en place par la voie l gislative Cette mesure implique le pratiquant 15 Miquel Paul et Tiberghien Nathalie l Express du 09 11 2000 Cyclisme Le dopage n effraie pas les sponsors 14 Loi 99 223 du 23 mars 1999 relative la protection de la sant des sportifs et la lutte contre le dopage 35 il doit informer la f d ration dont il d pend de ses d placements sur ses divers lieux d entra nement et plus g n ralem
180. sens large pour recevoir la parole divine et les religions pa ennes qui vont d velopper le rite comme moyen de rapprochement des repr sentations divines Dans cette perspective les consommations de produits qui m nent l extase l tat de transe le tout sous la direction de chamanes ou de sorciers vaudous qui utilisent des racines des champignons des feuilles aux vertus hallucinog nes ne sont pas hors de la morale ou de l thique La mondialisation du sport est un fait r el les peuples les populations ou ethnies qui ne participent pas aux Jeux Olympiques sont de moins en moins nombreuses et les pratiques de chacun sont d plac es interpr t es et utilis es par autrui si elles sont soup onn es de favoriser tel ou tel aspect de l am lioration de la performance Les pratiques sont tr s diverses et diff rentes travers le monde elles ne sont pas n cessairement reli es la religion elles sont parfois une condition de survie dans un environnement hostile qui n offre pas ses occupants d autres r ponses que de tromper les effets de la faim la soif le froid l humidit l altitude en m chouillant ce que la nature leur propose in situ 38 T On s aper oit que le syst me de valeurs qui s est mis en place ne reconna t pas le dopage comme un comportement d viant Le cyclisme pro concern par ces quelques mots a au fil des ann es eu g rer les probl mes de souffrance physique et morale de r
181. senter le cercle familial les parents d tiennent entre leurs mains des param tres li s l ducation et aux repr sentations socio familiales que l entra neur ne peut ma triser L intervention parentale peut compl tement fausser le tableau de progression et induire des cons quences dramatiques Je ne veux pas cramer des jeunes quand ils marchent fort tr s jeune souvent les parents les incitent toujours plus et ils le crament Donc l m me plus de plan de carri re Ca peut virer la cata l anorexie peut tre un sympt me du surentra nement et c est dramatique et c est souvent d la pression parentale Psychologie de la personne De l avis de Zoltan il ne semble pas que telle ou telle personne soit plus ou moins pr dispos e pratiquer le dopage l individu est responsable de ses agissements et doit LL composer avec sa force psychologique Je pense que non on est plus sur l environnement familial et dans la fragilit psychologique 89 Zoltan pense que le public jeune pr sente une fragilit psychologique favorable la mise en place de pratiques diverses Il pr cise que ces pratiques sont visibles travers le comportement de l adolescent Chez les plus jeunes il peut y avoir et il y a dopage par mim tisme par rapport aux ados ou m me par questionnement un adulte qui conseille L entourage des adultes les influence compl tement La performance de l enfant et son comportement sont d
182. sone Traiter les inflammations ex tendinites Diminution la douleur Am lioration des syst mes nerg tiques pour augmenter l endurance musculaire Recherche d tat euphorique Insomnies hypertension mauvaise cicatrisation des blessures Probl mes gastriques acidit s et ulc res l estomac Diab te cataracte perte musculaire et de masse osseuse ost oporose d me du visage gonflement B ta bloquants M dicaments utilis s pour traiter l hypertension certaines arythmies cardiaques l angine de poitrine insuffisance coronarienne et les migraines R gulariser et ralentir le rythme cardiaque contr ler l anxi t supprimer les tremblements Utiles dans les disciplines de pr cision tir et extr mes saut ski plongeon bobsleigh luge Baisse de la pression sanguine mauvaise circulation du sang D faillance cardiaque perte de sommeil Etat d pressif et impuissance diminution de l endurance Diur tiques Augmente le volume d urine utilis pour contr ler l hypertension r duire les d mes et aider aux traitements des maladies cardiaques congestives manque de sang pour alimenter les organes du corps I C C insuffisance cardiaque congestive Amaigrissement sports cat gories de poids Effet masquant par dilution des substances interdites D shydratation perte des sels utiles Diminution du volume sanguin Crampes Aryth
183. t prendre en compte ce titre il s agit bien de pratique dopante Si le produit peut cr er la d pendance les r sultats de l enqu te r futent dans l tat actuel des connaissances l existence de pr dispositions auxquelles l individu ne pourrait pas chapper tous parlent de moments de fragilit psychologique Le domaine des neuros sciences est voqu la neurophysiologie la neuropsychologie et la neuroendocrinologie cette derni re est primordiale car elle valide la production endog ne de certaines hormones st ro des peptidique Fred rappelle que c est moins le produit qui cr e l addiction que la place qu il occupe dans la vie de l utilisateur en termes de protocoles et de bien tre procur L chelle de valeur en fonction de la toxicit des produits est une donn e tr s al atoire elle est fonction des objectifs des utilisateurs le danger r side dans l inadaptation du produit et des effets recherch s l activit pratiqu e La gestion de protocole est abord e de mani re scientifique par des structures m dicales labor es dans les milieux des professionnels du sport Le sportif amateur et les personnes immerg es dans le monde de l entreprise sont livr s eux m me et l image que tel ou tel produit renvoie sur des effets b n fiques pour am liorer sa performance La notion de sant publique est alors consid rer Les circuits d approvisionnement sont galement t
184. t des individus dans leur vie professionnelle Bien que professionnel niveau moyen Pascal raconte sa pratique faite de tests et d essais pendant les p riodes d entra nement On teste d abord aux entra nements pour voir ce que a donne il y a des effets secondaires des boutons des comportements Il fait part non seulement des effets secondaires mais aussi des risques de blessures que suscite un manque de lucidit li aux effets du produit Fred reprend la notion de danger en expliquant que le sportif amateur ne ma trise ni les limites du produit ni celles de son corps ni les deux m lang es Je dirais que le sportif dop se met en danger parce qu il ne connait pas sa limite I pr cise galement que le risque est aussi sur un pseudo encadrement en donnant l exemple de certaines salles de body building o les entra neurs sont plus des apprentis sorciers ou des charlatans qui mettent le pratiquant en danger soit tu tombes sur des voyous et les mecs te font prendre 500 fois la dose de st ro des qu il faut prendre qui sont des doses habituelles effectivement prises par des culturistes ou tu tombes sur le mec intelligent qui va te faire progresser m me s il te fait prendre des st roides L un ne te met pas en danger l autre te tue Marie pense que dans le cadre familial c est la maman qui assume le plus souvent la responsabilit de donner des m dicaments pour toutes les raisons imaginables Chez les j
185. t les autres mais qui ont dit il y a danger Le probl me n est ni la permissivit ni la perm abilit le probl me est de dire qu on comprend pourquoi les gens dans une soci t anxiog ne ont recours aux produits Par contre comment va t on g rer cette prise de produits On a parl des militaires a fait soixante ans qu on est pas en zone de combat tant mieux si on tait en zone de combat est ce qu on irait se faire 142 d zinguer comme a sans prendre de produit alors est ce que c est parce qu on aurait perdu notre libre arbitre parce qu on aurait pris un produit qu on accepterait la mort C est quand m me en terme de mort qu il faut parler ou on a d l gu aux autres et on sait parfaitement que les autres pour aller au casse pipe ils y vont Tu remarqueras que comme par hasard chez les militaires il n y en a plus qui apr s 40 ans vont au front parce que le taux de testo m me naturel qu on a dans le cerveau apr s 40 ans il est suffisamment bas pour dire j y vais pas Alors que tu prends un gamin de 18 ans tu lui dis l autre y nous fait chier il lui rentre dedans Il est suffisamment con pour le faire En plus si tu lui dis non seulement tu vas lui p ter la gueule mais en plus tu vas lui sauter sa femme ou sa copine alors l quel bonheur Allons y Question 10 La pr vention du dopage est elle un objectif de soci t Oui j ai r pondu dans la question d avant Si on est sentinelle
186. t les fondations qui m me s il y a diversion voire transgression au sein du groupe ou de la communaut d volution de l individu resteront les moyens de base de prise de d cision L am lioration de la performance en entreprise ou chez le sportif nait de la comparaison sociale au sein du groupe de r f rence de l image produire et de l ambition en termes de r ussite La volont de changer de groupe de communaut ou l envie de devenir le h ros conduit modifier des composantes de sa personnalit travers le profil psychologique Ces modifications sont conscientes ou inconscientes une expertise approfondie de la personne aide comprendre les actes que ceux ci rentrent ou non dans les codes des institutions constitutifs du concept de soi analyse des r sultats obtenus aupr s de personnes g es de 3 100 ans voir p153 49 L image du pouvoir dans notre organisation soci tale est rattach e l ambition elle fait na tre chez l individu un devoir de dominance sur son voisin concurrent ou adversaire 14 De la probl matique aux hypoth ses Vouloir aborder le probl me des pratiques dopantes avec les outils existant actuellement est l gitime et n cessaire Ces outils sont de plus en plus efficaces dans leur domaine d action mais ils pr sentent un inconv nient majeur il s agit le plus souvent d une action posteriori dans un mode de r ponse curatif Les concepts pr c demment abord s vise
187. t multiples chaque entretien montre la diversit des moyens et met en vidence un r seau mondial La Suisse pour Jean les Etats Unis pour Pascal La Belgique pour Fred les m decins pour Pierre et Marie les supermarch s et les pharmacies pour Zoltan 22 2 Gestion Dans le domaine de l utilisation de produits on peut parler de consensus Qu il soit m decin entraineur ou sportif en activit la prise d un produit doit tre accompagn e professionnellement sinon la mise en danger est augment e Pierre g re et assure le suivi de ses prescriptions au sein de son cabinet Il r pond ou non aux demandes de ses patients en terme de mol cules pour r soudre des probl mes qu il qualifie de ph nom nes naturels de vie au quotidien par des demandes de m dicaments pour palier des ph nom nes naturels de vie c est a en fait pour moi une pratique dopante Marie le rejoint sur ce terrain et explique que le d passement des doses prescrites d clenche les effets secondaires ind sirables et participe la pratique dopante Si tu continues les traitements ou que tu augmentes les doses l insuline peut te faire mourir les anti d presseurs vont te surexciter te rendre euphorique joyeuse c est l que se joue la diff rence Fred Marie Pascal Jean sont du m me avis dans le milieu sportif ils voquent tous une structure m dicale pour g rer le dopage Fred est surement le plus clair ce nive
188. tats Unis Australie Nouvelle Z lande Afrique du Sud rejoint par le Japon qui autorise le sportif utiliser des produits pr c demment interdits cannabis cortico des et autres b ta 2 antagonistes et de l autre cot les nations europ ennes et le C I O qui s opposent cette volont et trouvent ce programme laxiste Le candidat Fran ais Jean Fran ois Lamour s est retir au dernier moment face la candidature d un homme politique australien John Fahey dont la l gitimit ce poste est douteuse La situation est actuellement confuse l Europe et le C I O envisagent de quitter l A M A Le dopage Une r alit historique 4 1 L Antiquit D s que la probl matique de la performance a fait son apparition dans le catalogue de l tre humain elle a t associ e un compagnon de route tr s embarrassant qui rejoint le panel des d fauts de fabrication de notre esp ce le dopage Aucun individu n chappe cette pens e les pratiques ne concernent pas que les sportifs Le monde du travail les religions et leurs rites les comportements li s l environnement et aux coutumes et us Le dopage est bien une r alit historique il y a 5000 ans une substance contenue dans une plante de la famille des ph dras ph drine est utilis e et connue pour ses propri t s stimulantes et broncho dilatatrices Ses vertus antifatigues taient d j utilis es par la m decine chinoise Les ath
189. tion de symboles nationaux Fonction m diatique Fonction d int gration Fonction ducative du respect de l autre et de la solidarit Fonction contre culturelle surf skate Fonction de production de biens et de services Et les fonctionnalismes n gatifs Fonction disciplinaire d apprentissage des contraintes corporelles i itiqu ucti i i x Fonction politique de production de nationalismes exacerb s i diatique du diverti iu u peu Fonction m diatique du divertissement comme opium du peuple i xclusi i i iscriminati Fonction d exclusion et d entretien de formes de racisme et discrimination i incu i valeu uerri vi u t u u Fonction d inculcation des valeurs erri res et violentes du pr t tout pour gagner Fonction de consommation d illusions libertaires r cup r es par des int r ts marchands Fonction d adh sion accrue la soci t de consommation Les fonctionnalismes positifs constituent les valeurs que le sport v hicule hygi ne sant int gration ducation Ils d crivent galement les l ments qui vivent du sport qui le soutiennent et en profitent la politique les m dias la commercialisation 32 Duret Pascal Que sais je Ed PUF n 2765 Sociologie du sport Introduction Tableau joint en annexe 44 C est une fois de plus la partie du lisible ou visible du monde du sport Les fonctionnalismes pr sent s comme n gatifs englobent toutes les bonnes raisons qu un syst me s
190. tions sportives les sponsors et partenaires dans le monde sportif soit par les chefs d entreprises et les actionnaires dans celui de l industrie et des services Marie parle du rapport entre la performance et la survie de la structure l arriv e d argent dans les clubs sportifs est li e au niveau des r sultats obtenus plus il y a de r sultats plus il y a de subventions L entreprise agit de la m me fa on sur les cadres pour exploiter ses performances Les adultes vont faire le chemin eux m mes sous la pression ext rieure l adulte prend ces produits pour r pondre une demande Fred et Jean pr sentent comme une vidence le poids de l environnement et des sponsors II y a des facteurs d clenchants on les connait bien la pression de l environnement la pression des sponsors Pascal et Zoltan sont du m me avis et ciblent plus pr cis ment sur la performance r aliser Ils abordent la notion d objectifs en sport individuel comme Zoltan Jo comparaison un concurrent ou un chrono r gional ou interr gional je ne suis pas encore qualifi je ne fais pas parti du groupe pour qui je passe ou en sport collectif comme pour Pascal par exemple en avril quand le championnat va se terminer les enjeux sont importants surtout si on est rel gable Une des composantes de la vie de la structure est la productivit Celle ci est un rapport entre la quantit et le temps et quelques soit le domaine
191. tiques dopantes Produits toxiques la premi re fois qu il est venu me voir en consultation il m a dit je viens de faire une cure je lui ai r pondu vous tes all o dans le Sud dans le Nord alors il m a regard et puis il m a dit non une cure alors je l ai laiss causer car je n ai pas voulu l influencer Ouais j ai pris des anabolisants j ai pris de l hormone de croissance Je suis dans la moralit du geste je connais les produits dopants Pour moi un type qui met 50 tasses de caf dans un thermos se dope Ce n est pourtant pas de l amph tamine ni du psychostimulant ni de l hormone de croissance mais il se dope Il peut aussi tre positif la caf ine Des jeunes qui ont peu de moyens se dopent avec de la colle ils commencent tr s t t prendre de la vitamine C haute dose du caf et l on n est pas dans des produits dopants majeurs AU niveau du dopage on a tout vu on a vu le lait de renne tre consid r comme un produit dopant quand Lasse Viren gagnait les Jeux Olympiques plusieurs reprises sur 5000 et 10000 m on sait en fait qu il se faisait faire des autotransfusions sanguines avant la course avec des pr l vements effectu s en stage d altitude mais l poque on n arrivait pas le prouver Que disait la soci t Elle disait ben il boit beaucoup de lait de renne Gestion Ce monsieur je l ai revu plusieurs reprises depuis il ne se d
192. tr s souvent comme les parents l ont appris Si dans la famille on se d tend en fin de journ e avec un verre d alcool on peut penser que l enfant fera pareil C est sa r ponse c est valable pour tous les moyens de r ponse L apprentissage de la r ponse au stress est tr s familial Des familles sont tr s m dicaments on n imagine pas de r gler un probl me sans m dicament D autres n imaginent pas r gler les m mes probl mes avec un m dicament c est tr s au naturel ce sont des extr mes Chacun choisit sa fa on d talonner sa r ponse le voyage r el ou intellectuel la musique toute activit qui peut faire changer d tat d tre Question 8 et 9 Selon vos observations personnelles le contexte social vis vis du dopage a t il volu La soci t d apr s vous aujourd hui est elle plus perm able ou permissive au dopage C est ambigu la soci t n est pas permissive pour le tabac par exemple mais sa vente rapporte beaucoup d argent D un cot on d nonce la prise trop lev e de m dicaments par les Fran ais et d un autre cot rien n est fait pour limiter la vente de m dicaments c est l industrie c est beaucoup d argent Tout le monde tire avantage du dopage l industrie gagne beaucoup Le consommateur de par son ressenti a l impression d tre plus performant et de ne pas se poser trop de questions dans notre soci t de comp tition Nous sommes dans la n vrose de soci t et
193. ts d riv s sans oublier les profits interm diaires r alis s par les soci t s de production d organisation et de publicit Ce principe de fonctionnement n oublie donc pas la responsabilit et de fait la complicit du public sans qui rien n est possible Dans ce contexte il est difficile d aborder la notion de pr vention sauf si elle est d finie comme un objectif de soci t plus largement une prise en compte en termes de sant publique Au del de la prise en charge g n rale de la pr vention par les pouvoirs publiques chacun des intervenants explique son dispositif personnel pour satisfaire ses objectifs si le pr ventif est un mode de r ponse au fl au du dopage dans les faits il fait na tre une note teint e d un certain scepticisme sur les r sultats Si certains voquent l norme machine financi re broyer les espoirs d autres parlent de sympt mes de notre soci t principalement dans le rapport la performance la violence et le mercantilisme faisant loi 28 L thique personnelle dans la pratique Le syst me actuel se veut globalisant il propose un format qui induit ou pas des pratiques dopantes M me si ces circonstances sont att nuantes il ne faut pas oublier qu il y a mise en danger de la personne et que celle ci porte en elle le pouvoir de dire non Dire non c est tourner le dos une carri re lucrative une ventuelle c l brit un statut social au sens politique et au sens
194. ts utilis s mais partir du moment o on s appuie sur un produit pour augmenter ses capacit s et ne pas aller chercher en soi les capacit s naturelles pour progresser ou r soudre un probl me on est dans le dopage Apr s il n y a plus de limites car le dopage r pond l objectif qui est de r ussir et si on ne l atteint pas on augmente les doses puisque c est la voie qui est choisie Ce que je vois quelque soit le dopage dans le 126 domaine du sport ou du travail s il y a dopage il y aura toujours une justification cette pratique Les premiers tromp s ce sont eux S il y a une limite les dop s ne veulent pas la voir Par exemple pour les anxiolytiques c est tr s net quelque soit la situation avant un examen ou une comp tition la demande du patient sera un anxiolytique doux a commence par les m decins qui r pondent par des produits base de plantes pour satisfaire le besoin Mais la m me personne dans une autre situation va avoir un anxiolytique sup rieur un limiteur de s rotonine type Prozac mis toutes les sauces et qui est un produit dopant On a commenc r pondre un probl me mineur avec un produit mineur il arrive dans la vie que les difficult s augmentent et ce moment l le produit mineur n est plus suffisant et on est demandeur d un produit suppl mentaire plus fort mais si possible non toxique car on n accepte pas les risques Questions 4 Au niveau de l individu dans la
195. tte id e est reprise plus loin dans son discours o il inclut l attitude de l utilisateur Tout le monde tire avantage du dopage l industrie gagne beaucoup Le consommateur de par son ressenti a l impression d tre plus performant et de ne pas se poser trop de questions dans notre soci t de comp tition Il aborde le comportement de l individu dans une soci t qui n accepte pas ou qui est d rang e par le hors norme et le paraitre D tre plus avenant par exemple quelqu un d angoiss c est p nible alors que quelqu un qui prend un anxiolytique et qui se tait c est rassurant Une seconde r flexion de Pierre corrobore le ph nom ne de rejet par rapport ce qui d passe du moule social Les probl mes surviennent d s que l on sort d une attitude socialement d finie Pierre explique que c est au sein de la cellule familiale que l enfant acquiert ses premi res habitudes sociales et que le mim tisme initiera les r ponses comportementales qu il donnera aux diverses situations Si dans la famille on se d tend en fin de journ e avec un verre d alcool on peut penser que l enfant fera pareil C est sa r ponse c est valable pour tous les moyens de r ponses Enfin Pierre r sume la situation telle qu il la voit en voquant l hypocrisie comme l ment du syst me et les cons quences sur l individu Nous sommes dans un pays o on dit que l heure travaill e est une des plus productives du monde et o on exp
196. u et ludique plus les moments importants seront cibl s et programm s dans le temps plus on arrivera faire monter le truc et faire comprendre que soit on est pr t soit on n est pas pr t mais cette temporalit de 4 ans qui est monstrueuse si tu te choppes une tendinite 15 jours avant ce qui veut dire que tu auras trop travaill ou il y aura eu une erreur dans ta programmation On pourrait imaginer une institution m dicale au comit international olympique qui reconnait ta qualit d avoir t s lectionn pour cette comp tition et qui te donne tout les moyens de la faire je n ai pas dit de la gagner c est dire vous avez une tendinite vous tes quelqu un qui doit participer aux Jeux on fait en sorte que le jour de la comp t vous n ayez pas mal au bras On n am liore pas ta performance on te donne ta capacit nager courir Il n y a rien de plus terrible d imaginer qu un mec j en parlais avec des mecs de l aviron ils ont un coup de spot tous les 4 ans je leur disais Vous vous avez l habitude de porter vos bateaux comment a se passe 8 jours avant les Jeux Nous ne portons plus rien si tu te tords le doigt il est impossible de ramer nous sommes mis dans un cocon de sorte que rien ne peut nous arriver 8 jours avant Question 6 Dans l environnement du sportif structure f d rale club cellule familiale soci t ou autre pensez vous qu un de ces l ments soit un vecteur plus favor
197. u ils vont mourir ce n est pas le cas des sportifs qui jouent aux apprentis sorciers se souciant du r sultat mais pas des moyens Le sport c est bon pour la sant Il ne s agit surement pas du sport haut niveau et encore moins du sport professionnel s il n est pas question de stigmatiser le monde du cyclisme mais Laurent Fignon 48 ans double vainqueur du Tour de France 1983 1984 a r v l qu il souffrait n5 d un cancer avanc Officiellement Le rapport avec la prise de produits dopants dont 56 Foire March bazar nom commun italien 57 Juin 2009 Ronaldo footballeur est chang pour 94 millions d Euros 58 Cf partie contextuelle la mort page 23 5 C est ce qu a r v l l ancien champion cycliste le 11 juin 2009 sur Europe 1 et dans l mission 7 8 diffuser dimanche sur TF1 Mon cancer est un cancer avanc puisqu il a envoy des m tastases C est certainement le pancr as On ne sait pas ce qui me reste vivre Mais je suis optimiste On va se battre et r ussit gagner ce combat a t il indiqu 117 il ne fait pas myst re n est pas tabli Les r actions d anciens coureurs du peloton sont assez tonnantes ils sont dans le d ni la pratique n est pas consid r e comme du dopage mais comme des soins n cessaires l exercice du m tier La mort pr matur e la maladie les addictions sont le lot commun des anciens sportifs de haut niveau c est bien un probl me r current et tra
198. uotidienne Quelqu un d angoiss c est p nible alors que quelqu un qui prend un anxiolytique et qui se tait c est rassurant 91 Fred fait r f rence sa pratique actuelle qui consiste utiliser un antidouleur pour pratiquer en toute confiance son sport pr f r 1 je ne suis pas s r que a masque la douleur mais c est de la confiance que je me donne 2 si j ai vraiment mal je ferais mieux de ne pas jouer Jean n est pas beaucoup plus prolixe sur les produits en tant que tels il se place d embl e dans la moralit du geste m me s il s agit de caf Je suis dans la moralit du geste je connais les produits dopants Pour moi un type qui met 50 tasses de caf dans un thermos se dope La notion de toxicit du produit ne fait pas non plus l unanimit Pierre et Zoltan pensent qu il y a bien une chelle de valeur qui permet d valuer une pratique dure et une pratique douce mais ils rejoignent rapidement les autres pour dire qu il y a dopage ou pratique dopante d s que l on s appuie sur un moyen exog ne pour am liorer une performance Il y a surement une pratique douce et une pratique dure partir du moment o on s appuie sur un produit pour augmenter ses capacit s et ne pas aller chercher en soi les capacit s naturelles on est dans le dopage Jean place des produits de consommation courante dans les dopants majeurs se dopent avec de la colle ils commencent tr s t t prendre de la
199. ur de soi et l activit de soi Sous structure du soi adaptatif semblent tre travers les cat gories concern es les points d entr e pour la compr hension des attitudes comportementales de celui qui d cide d utiliser des substances exog nes Si la construction du soi et de l identit sont individuelles elles se d terminent par rapport au groupe d volution de l individu L interaction entre ce dernier et la communaut laquelle il participe cr e la dynamique qui contribue son identit sociale Les cat gories d crites par R L Ecuyer capacit s et aptitudes qualit s et d fauts go ts et int r ts cat gories de l image de soi r les et statuts consistance id ologique cat gories de l identit de soi comp tences et valeurs personnelles cat gories de la valeur de soi strat gie d adaptation autonomie ambivalence d pendance actualisation style de vie cat gorie de l activit de soi sont les param tres essentiels de la construction de l identit sociale pour ce qui concerne le sportif L id e d identit culturelle contribue galement au montage complexe et en mouvement perp tuel de la personnalit Que les rites les cultes et les croyances aient des origines religieuses r publicaines ou ethniques ils prennent part l dification de la psychologie de la personne Les cadres de r f rences la notion de limite les principes int gr s par cette personne en un mot l ducation formen
200. ur e on est nettement moins vuln rable Jean voque le palier atteint par les sportifs reconnus de haut niveau et du plaisir qu ils prouvent ce moment l Il lui para t difficile pour l athl te d accepter et d envisager de revenir l tage inf rieur prouver du bonheur a demande beaucoup d nergie interne et on comprend pourquoi un certain nombre de sportifs de haut niveau qui ont t reconnus ne veulent pas redescendre l chelle ils veulent rester ce niveau d aspiration La responsabilit de l individu est quand m me pr pond rante d apr s Jean la personne dop e est dans le d ni et la tricherie On triche avec les autres on triche avec son corps et on se d truit Capacit s de la personne L augmentation de la performance d apr s Jean se pr pare l entra nement et est li e la capacit du corps supporter des entra nements suppl mentaires les produits sont une aide vidente Certains un nombre croissant ont vu dans le doping une compensation d insuffisance physiologique li e l entra nement Impossible Jean estime qu il est impossible dans les conditions actuelles de participer un Tour de France en s appuyant uniquement sur une vie saine et bien g r e Le secours du produit est obligatoire Le prochain Tour de France qui va tre couru comme tous les autres c est une honte parce qu on sait qu avec la somme d efforts qui est effectu e on ne peut pas f
201. uros sciences d j voqu pr c demment Marie formule d une fa on assez proche de Fred Pour nous pharmaciens tu commences fumer tu es d j dans le sch ma de l addiction Fred approfondit pour aider la compr hension du ph nom ne c est dire que cette premi re cigarette inscrit l accoutumance dans ce qu on appelle le circuit dopaminergique Zoltan et Pascal s appuient sur leur exp rience et leur v cu pour constater qu il s agit bien du choix de la personne et non de pr dispositions naturelles C est bien l environnement et le cot motionnel qui d terminent la d cision mais ma connaissance on ne na t pas avec des pr dispositions aux addictions 95 23 CONTEXTE SOCIETAL 23 1 Syst me de contrainte Les contraintes sont multiples et vari es au travers des six entretiens r alis s Le premier point fort relev est la contrainte li e la structure Ce terme n a pas la m me signification en fonction de la personne interrog e et de l environnement qui constitue son quotidien Chacun s accorde quand m me sur le fait que la structure sert ses int r ts Pierre l envisage au sens large si un syst me fonctionne sur l obligation de performance alors il y a risque Si vous tes dans une structure o le processus c est l augmentation des capacit s de l individu d une fa on obligatoire a va augmenter le dange Chacun voque la politique de r sultat d velopp e soit par les f d ra
202. use l chec Le syst me de contraintes se d cline en de multiples facteurs qui n ont pu tre list s de fa on exhaustive dans les entretiens mais on remarque n anmoins qu il existe un point commun toutes les interventions On peut parler de moments cl s il s agit de p riodes charni res qui correspondent des instants de fragilit de l individu ou des instants d cisionnels dans la vie de chacun qui conditionnent la suite du projet personnel Fred estime que dans la pratique du sport ils sont au nombre de quatre Ce sont les quatre moments la blessure l chec le d but et la fin de la carri re Le sportif doit atteindre un niveau d excellence dans son activit il doit p renniser et pr parer sa sortie d activit ce sch ma est valable dans tous les domaines Ainsi Marie et Pierre d crivent ce ph nom ne travers les demandes faites par les patients pour les aider passer un cap difficile li par exemple des accidents de la vie ou des probl mes de gestion du stress et d angoisses dans le monde de l entreprise II y a de fortes demandes des parents vers les m decins la difficult de ceux ci est de dire non Nous avons beaucoup d appels au secours de m decins qui sous la pression c dent la demande je lui donne pour avoir la paix L adolescent est confront de plus en plus ce que Zoltan appelle le plan de carri re et il craint que cette notion arrive trop t t dans le d veloppement
203. utte antidopage perd de sa force et de sa l gitimit Les enjeux sont importants en termes financiers et pouvoirs 12 2 Th orie du dopage 12 2 1 Les valeurs et la morale D passer ses limites est une des vertus morales ou valeurs que le sport v hicule La comp tition entra ne l individu vers une morale de type gocentrique N Pantal on s appuie sur une tude de Shields et Bredemeier 2001 pour montrer l influence que peut avoir la mise en concurrence sur le comportement de l individu en situation Dans ce contexte la morale devient une notion fragile et les moyens d atteindre son but s affranchissent de celle ci n19 st r otype m ritocratique du sport A Ehrenberg classe la morale sportive comme tant celle du m rite dans laquelle il n y a ni v rit ni mensonges Le tricheur ne l est que s il est identifi et qu il est dans la transgression du code du groupe auquel il appartient Nous sommes dans une soci t du m rite o l on gratifie la comp tence et l effort A ce titre l individu qui accepte la r gle comprend l int r t qu il aura l enfreindre surtout s il n est pas pris et que son environnement m dical le prot ge 17 Nathalie Pantal on ma tre de conf rences Puniversit de Nice Sophia Antipolis Laboratoire Sports repr sentations r gulations sociales cairn info fr revue EMPAN n 51 dossier Sport et int gration Socialisation par les activit s sportive set jeunes
204. uverture m diatique sera en meilleure situation pour livrer ses financeurs et ceux ci sauront en tre reconnaissants L go de la vedette y trouvera aussi des raisons d tre combl la popularit laisse la porte ouverte la critique au sens large et la pression s installe Elle est de m me nature que celle que le public g n re l athl te vit ou meurt gr ce au public Les spectateurs demandent toujours plus c est la promesse des Jeux Olympiques plus vite plus haut plus fort la soif de victoire du supporter est impossible satisfaire et c est le d but de la zone dangereuse pour le candidat au statut de star 115 La qu te du sportif se heurte un obstacle majeur son alter go Le concurrent direct qui a le m me r ve que lui la question se pose se dope t il Peu importe toutes les r ponses aboutissent des raisonnements absurdes qui ont une f cheuse tendance se conclure par si je ne dope pas je n ai aucune chance ou j ai pu payer la facture des produits je suis arme gale 30 La lutte pour une image vertueuse La lutte antidopage est remarquablement bien men e elle s organise et volue avec les pratiques Les lois suivent l apport du contr le longitudinal est r el et le passeport biologique qui suit l athl te est un concept int ressant chaque armure ayant son d faut Bernhard Kohl explique que les renseignements contenus dans son passeport lui permettait de g rer au mieux son protoc
205. ux dans sa valise Depuis la liste des sportifs contr l s positif toutes disciplines confondues n a cess de s allonger Si le cyclisme est stigmatis c est parce qu il est l origine des plus gros scandales et des histoires les plus invraisemblable Le monde du sport de la m decine de la recherche pharmaceutique vont tre les auteurs d une d ferlante sur laquelle nous surfons toujours La diversit et la connaissance des produits qui pour la plupart sont des m dicaments destin s soigner des gens malades vont trouver leur emploi sur les personnes bien portantes et ce quel que soit le sport pratiqu Comme nous l avons vu dans le chapitre pr c dent la lutte contre le dopage va s organiser partir de 1965 Nous assistons une course qui pour l instant semble in quitable Le dopage et son cort ge m dical conservent quelques longueurs d avance sur les diff rentes organisations qui le combattent L histoire du dopage est maintenant intimement li e l volution des pratiques et l activit des organismes de contr le ce moment ann es 60 l utilisation de produits se d roulait surtout en petit comit voire individuellement le dopage va devenir institutionnel L exemple le plus significatif est celui des sportifs de la R publique D mocratique Allemande RDA qui aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980 d montre l efficacit de ce syst me 20 Les nageuses Est allemandes expl
206. vec plus ou moins de bonheur la force de l habitude et l exp rience font qu il devient possible d identifier la personne qui exp rimente tel o tel produit On teste d abord aux entra nements pour voir ce que a donne il y a des effets secondaires des boutons des comportements on arrive tr s facilement avec le recul rep rer celui qui utilise ce produit c est lisible 74 Pascal explique que la souffrance et la n cessit d une r cup ration rapide sont l origine des premi res aides exog nes On utilise les trucs classiques aspirine efferalgan donc du parac tamol pour r cup rer et surtout ne pas souffrir parce qu au d part il y a la souffrance physique Tous les param tres qui augmentent la difficult et le niveau de souffrance engendr sont autant de raisons d utiliser des produits quand il fait tr s chaud en d but de saison on prend ensuite on essaie d adapter avec des boissons nerg tiques Cette gestion peut tre vue d une fa on beaucoup plus institutionnelle ou professionnelle travers des protocoles organis s Quand on voit certains joueurs fran ais qui ont 19 ans qui partent l tranger et reviennent avec une masse musculaire doubl e CONTEXTE SOCIETAL Syst me de contrainte Pascal aborde plusieurs syst mes de contrainte d abord la n cessit de r sultats surtout quand ceux ci font d faut par exemple en avril quand le championnat va se terminer le
207. vention semble tre le chemin le moins mauvais celle ci doit intervenir d s le plus jeune ge car il parait clair que le dopage et les pratiques dopantes commencent d s le plus jeune ge Le changement du rapport la performance chez les jeunes est une piste explorer et mettre en place Les rencontres peuvent avoir un format diff rent de celles qui composent le format des comp titions estampill es qui font r f rence pour les records et autres palmar s Il est possible d imaginer d int grer des probl matiques de strat gie collective dans des sports pratique individuelle Le syst me scolaire Norv gien propos de Eva Joly propose de ne pas noter les l ves avant l ge de 13 ou 14 ans c est l oppos de notre syst me scolaire fran ais qualifi par Eva Joly de tr s litiste car il pose d entr e les conditions d une guerre sans merci 31 La transversalit de la mort Le mercato c est le terme Italien utilis dans l ensemble de l Europe pour d signer les mouvements de sportifs professionnels d une quipe une autre Le football est l origine de ce march Il s agit pourtant bien d tres humains qui sont vendre ils sont l objet d pres n gociations et les sommes ne cessent d augmenter Les maquignons font le m me m tier il s agit de bestiaux ils les t tent les valuent n gocient et topent pour accord La destination est principalement l abattoir Si les animaux ne savent pas q
208. vit Chaque individu utilise ses moyens de r ponses 1 Iboga ne Psychostimulant faibles doses doses plus lev es elle est responsable d hallucinations visuelles et auditives parfois tr s anxiog nes et pouvant conduire l acte suicidaire Elle ne pr sente ce jour aucun effet th rapeutique int ressant laconscience com 2 AFSSAPS Agence Fran aise de S curit Sanitaire des Produits de Sant 29 En 2006 l IFOP travers un sondage posait la question suivante Que prenez vous pour tenir le coup au travail dans les moments difficiles Les r sultats 3 d clarent consommer du cannabis ou de la coca ne 10 utilisent des m dicaments ventuellement d tourn s de leur fonction th rapeutique amph tamines ou antid presseurs 12 utilisent des somnif res 56 pr f rent des stimulants sur vitamin s Les m tiers soumis d normes pressions notamment dans les domaines financiers pr sentent tous les sympt mes qui favorisent les comportements d viants Si le probl me n est pas de nature institutionnel m me s il est indirectement provoqu par l environnement et le contexte de l entreprise il devient vite un probl me de sant publique 10 Conclusion Cet ensemble de donn es a des vertus descriptives et montre le visible le palpable Cela rend la fronti re entre les dop s et les non dop s beaucoup plus t nue Les raisons de cette fragilit de la limite d passent le
209. x influenc ou pas par l entourage C est bien l environnement et le cot motionnel qui d terminent la d cision mais ma connaissance on ne na t pas avec des pr dispositions aux addictions 78 Capacit s de la personne L augmentation de la capacit de la personne est illustr e par Pascal dans une r flexion qui montre l effet recherch et la contrepartie ou effets secondaires que a implique Apr s c est la testost rone pure l a augmente de mani re ph nom nale l agressivit et a dure le match par contre il y a les effets tr s n gatifs c est l exc s et la perte de contr le Pascal explique que ces effets secondaires servent de r v lateur pour d celer chez un amateur l utilisation de produits dopants Le gar on qui me bat en vitesse 3 4 5 6 fois dans la m me mi temps s il n est pas professionnel pour moi il y a de fortes chances qu il soit charg La capacit de la personne consiste aussi pouvoir cumuler les entra nements et donc il faut am liorer les facult s de r cup ration tout en pr servant un corps qui bio m caniquement r pond aux exigences de la discipline pratiqu e Le football est un sport complexe il n y a pas que l aspect athl tique il y a aussi la r cup ration Le but est de rester au top et non de d velopper un corps de bodybuilder 79 20 ENTRETIEN N 5 JANVIER2009 JEAN MEDECIN SPECIALISTE EN TRAUMATOLOGIE SPORTIVE ET PREVENTION Les pro
210. x sont les leuc mies les cancers du foie du pancr as et du colon Les st ro des anabolisants et les hormones de croissance favorisent l mergence de ces effets secondaires A l ge de 38 ans Florence Griffith Joiner alias Flo Jo ou super Flo d c de d une asphyxie caus e par une crise d pilepsie l augmentation spectaculaire de sa masse musculaire en deux ann es 1987 1988 et les circonstances de son d c s restent suspectes Marco Pantani est retrouv le 14 f vrier 2004 sans vie dans une chambre d h tel il est mort d une overdose de coca ne contr l positif l EPO sur le Tour d Italie en 1999 D autres grandes gloires du sport d c dent tr s jeunes malgr leur pass sportif Louison Bobet Jacques Anquetil 23 7 Les produits dopants Au del des aspects anecdotiques d crits en amont Il parait n cessaire pour pr ciser les choses d tablir une classification des substances utilis es On peut distinguer sept grandes familles elles sont d crites sous forme de tableaux ci dessous 24 Familles Produits Effets recherch s Effets secondaires Stimulants Amph tamines caf ine coca ne Adr naline ph drine veil Concentration D passement de soi Combattre la fatigue Hyperexcitation hyperthermie perte de coordination et de jugement insomnies d pendance hypertension art rielle palpitations cardiaques Possibilit de l sions c r brales graves
211. yeur Par exemple j ai une patiente qui travaille dans une banque et tait oblig e de se doper il lui fallait les somnif res pour se d stresser le soir ces m dicaments lui provoquaient des migraines le lendemain Pour tenir le coup le probl me est bien de tenir le coup et c est un cercle vicieux A partir du moment o on a parl de a elle a chang un peu de comportement elle a quand m me quitt la banque mais a a chang dans son travail et dans sa relation aux autres Question 5 Au niveau du sportif quels sont les facteurs qui peuvent d clencher le dopage et quel moment dans la carri re de celui ci La pression sociale tre ce que l on vous demande d tre alors qu on ne l est pas ou pas assez On peut tre performant mais d une mani re qui n est pas pr vue c est dire qu une personne peut r ussir des choses une t che une comp tition il y a des choses qui sont trac es courir vite c est courir vite Avoir un mode d entra nement qui n est pas dans les clous qui est particulier mais qui correspond la personne Au travail un individu peut mal vivre les horaires impos s mais sera tout de m me performant et devra se doper pour faire rentrer sa performance dans le cadre donn Ex les trois huit environ 20 des travailleurs dans ce cadre ne supportent pas du tout ces horaires Ces personnes se dopent pour tenir ce rythme car elles n ont pas le choix Au niveau sportif la p

LES FACTEURS DECLENCHANTS DES PRATIQUES DOPANTES

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