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1. Christiane Bonte H l ne Carp mps jaux Sylvie G rard Pascal Minotte Muriel Gel Pascaline A ette nnet Jean Marc Bradfer Luc Fouarge Catherine Hector Annick Hicorne Michel Thi teux Salvatore Tona Francis Turine Merci Aux Artistes Anonymes Clinique de Bonsecours Rue Henri Lema tre 78 B 5000 Namur amp 32 0 81 23 50 15 amp 32 0 81 23 50 16 confluences iwsm be D jwsm iwsm be El www iwsm be Pixfactory www pixfactor y be g Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqu lance t on souvent sous forme de boutade dans notre petit pays du compromis Et bien je vais vous le dire Quand on simplifie il est difficile de tenir compte des r alit s des personnes et de leur complexit en un mot de tout ce qui fonde notre travail dans le secteur de la sant mentale COMPLEXITE le mot est l ch D s que l on s int resse au psychisme que l on tente de comprendre la Souffrance des gens que l on cherche rencontrer leurs probl mes plus rien n est simple Impossible de r duire impossible de trouver des cases toutes faites o ranger chaque situation impossible d appliquer un mode d emploi pr t l usage Heureusement que des tr sors de cr ativit et d nergie sont d ploy s dans le secteur pour faire face aux situations les plus compliqu es Heureusement que nombre d acteurs confront s ces situations extr mes s
2. modes de financement intersectorialit mise en uvre l chelle d un territoire c est quoi un territoire comment on le d finit qui Ces questions ont rebondi vers d autres territoires lors de la table ronde internationale o diff rents invit s ont pr sent leur mani re de d finir un centre de soins de sant primaires la recherche de crit res communs traversant les fronti res Le mot de la fin liny ena pas bien s r ce congr s n tait qu une tape printani re dans un long trajet Le cahier Sp cial sur le congr s paru dans la revue Sant Conjugu e 8 en ouvre bien d autres On peut aussi entendre plusieurs interventions en podcast sur le site de la f d ration qui relayera par ailleurs les diff rentes avanc es d marr es au congr s Et cela ne s arr tera pas l le projet de la f d ration c est de continuer r fl chir mobiliser de multiples acteurs pour relever la t te r sister pour un avenir en sant 1 Article paru dans la revue Education Sant n 267 mai 2011 publi avec l aimable autorisation de diffusion de l auteur et de la revue Seules quelques modifications mineures ont t apport es l article original 2 Le flashmob des maisons m dicales du 19 mars la gare centrale de Bruxelles qui a fait un buzz sur le net est accessible l adresse http www youtube com watch v aPVXZIUKLI8 3 Charte des Maisons M dica
3. il faut r fl chir comment organiser sa vie d adulte En quittant le SRJ l quilibriste perdra son filet de s curit Et apr s l aube de sa vie d adulte notre fils reste immature nerveux et anxieux II ne peut g rer sa frustration que par la violence envers autrui ou lui m me Son image de soi est tr s n gative Il est affabulateur ment manipule et vole 1 consomme alcool et drogues dures Son niveau scolaire est tr s bas avec des capacit s d apprentissage et de concentration faibles Paradoxalement il a besoin de nos marques d affection et de l assurance que nous ne l abandonnerons pas Mais il est conscient qu il devra envisager un nouveau lieu de vie une juste distance de nous R flexions Nous les parents Nous g rons la situation au quotidien en n gligeant la vie de famille et la vie sociale Nous nous retrouvons seuls face nos ressources de parents et face au manque de compr hension et aux reproches de l entourage et ou de la famille Nous prouvons des difficult s trouver et comprendre le bottin de l aide sociale et psychologique Nous constatons que l urgence qui est fr quente montre deux r alit s les services sont rares et il est impossible d y conduire un enfant en crise La seule r ponse est la police Nous d couvrons aussi face la violence de l enfant notre propre violence Enfin nous devons obtenir de la part de nos coll gues
4. l inqui tude l impuissance et ce qui il faut bien le dire ressemble souvent un chec de leur action ducative De plus m me si il y a bien videmment des cons quences aux actes ne pas renvoyer implique de ne pas s appuyer sur le syst me de punitions et de sanctions dont le renvoi constitue en m me temps que l ultime tape le fondement m me Cela induit un suivi ducatif particulier et ins curisant pour les ducateurs Tout cela exige que nous ne travaillions jamais seuls Nous sommes en relation troite avec les autorit s mandantes qui sont le tiers qui rappelle la loi Le Suivi que nous assurons n est possible que si elles assument nos c t s les risques inh rents ce type de travail ducatif et que si elles comprennent et partagent notre approche p dagogique Cesontelles qui prennent la d cision d un placemen temporaire en IPPJ lorsque les risques deviennen trop importants ou la suite d actes d linquants commis par l adolescente Il nous revient de travailler en collaboration troite avec ces structures d accueil transitoires alors m me que nous appartenons des logiques diff rentes 4 4 Les familles parfois ravies de trouver enfin une institution qui ne l chera pas peuvent compl tement d missionner ou plus souvent dans une ambivalence ais ment compr hensible mettre mal et discr diter notre action parce que nous tiendrions l o elles ont l ch prise Heureu
5. J r my n est pas assez psy pour recourir une psychiatrisation et ses comportements sont trop d bordants pour une structure ducative Nous sommes d munis Vous tes notre dernier recours J r my Mathias Le la Ce sont d eux dont nous allons vous parler Des jeunes des adolescents anonymis s sous des appellations assez vagues et il faut le dire peu l gantes d enfants ou de cas complexes de jeunes difficiles ou incasables Incasable Le mot est l ch Pascal Minotte chercheur l Institut nous dresse un tableau nuanc du jeune qui rel ve de ces situations Si complexes que les professionnels y perdent leur latin Oui il arrive que les d rapages verbaux des rencontres dites de synth se hors PV tiquettent ces jeunes en refus de se lover dans une niche diagnostique d incasables La force qu ils d ploient lutter contre toutes tentatives d attachement s arrange bien de notre difficult de leur offrir un contenant Les affubler de ces oripeaux nosographiques camoufle notre difficult de tenir dans la dur e les constructions th rapeutiques auxquelles nous nous essayons Car c est bien de cela dont il s agit comment prendre en charge des jeunes ici il sera question des adolescents qui pr sentent des troubles psychologiques et comportementaux s v res pour les aider non pas dans l urgence mais dans une vision plus p renne et viter que leur parcours leur vie ne s inscrive dans l e
6. Le tout avec une seule quipe et des r unions de travail r guli res de mani re faire le lien Voil ce qui pour moi serait une bonne base organisationnelle pour une psychiatrie d mocratique Le mot de la fin Ou du d but Le chemin est encore long pour un changement fondamental Des initiatives existent mais elles restent une goutte d eau dans la mer Le pouvoir et les moyens se trouvent toujours du m me c t Une vraie r flexion sur les psychiatries se laisse toujours d sirer Qu est ce que la psychiatrie Et a sant mentale C est quoi la souffrance des gens Qu est ce que la psychiatrie a voir avec la souffrance des gens Comment am liorer la qualit de vie des gens Chaque intervenant devrait pouvoir travailler Sur ces questions 4 Pour moi il faut tre l o les gens vivent tre leurs c t s et viter l urgence qui ne laisse pas beaucoup de recours contre des solutions extr mes Un usager m avait appel l homme aux bottines parce que lorsque j allais sa rencontre je mettais mon pied dans l entreb illement pour qu il ne ferme pas la porte et je discutais avec lui L intervenant doit s investir mouiller son t shirt aller vers les gens L absence de cette pro activit est la plupart du temps synonyme d abandon dans la souffrance Et cet abandon me semble intol rable inacceptable www psychiatries be 2 Recherche Action sur les Psychiat
7. galement ce suivi de quelques rencontres avec l quipe scolaire l origine de la demande de consultation Ceci nous permettra de construire ensemble des r ponses la violence d Antoine compte tenu des sp cificit s de son histoire singuli re Emmanuel THILL P dopsychiatre Confluences N 26 Juin 2011 IW M T T O A 39 Partage d une pratique nouvelle en psychoth rapie pour adolescents d linquants Trois h pitaux psychiatriques le Petit Bourgogne Li ge les Marroniers Tournai et le Centre hospitalier Jean Titeca Bruxelles disposent d une quipe outreaching sp cialis e dans la prise en charge de jeunes g s de 13 20 ans qui pr sentent des troubles psychologiques psychiatriques s v res des troubles du comportement et une conduite d linquante Une des sp cificit s de ces quipes est d aller vers l adolescent et son entourage direct l o il r side Larissa HUMPERS Anne C cile BLAVIER Virginie GEORGIS Psychologues Mohamed LOUKH Educateur Didier WEGIMONT P dospychiatre ISoSL Equipe Mikado Li ge e que nous mettons en place c est un cadre de travail th rapeutique au sein du milieu de vie du jeune Pour ce faire notre mission premi re consiste tisser un lien suffisamment solide avec les b n ficiaires au d part duquel peut se d velopper un espace commun o vont pouvoir se rejouer s actualiser des v cus des motions
8. C est l qu il faut agir aux c t s de la personne dans la communaut l o elle vit au plus pr s possible de sa r alit puisqu il faut qu elle continue Sa vie avec des supports plus ou moins pr sents selon les capacit s qu elle aura conserv es retrouv es Et avec l aide du SSM qui devrait faire partie int grante de cet environnement Juste ses ressources et celles de son environnement Chez nous on a la chance d avoir une bonne couverture sociale Chacun a des ressources financi res propres CPAS ch mage pension d invalidit de handicap et donc par exemple pas de probl me pour trouver un logement II y a une r ponse sociale un probl me social Je me souviens qu on a fait sortir de psychiatrie une femme de 32 ans hospitalis e depuis 16 ans parce qu un autre usager nous a parl d elle ils s taient fianc s l h pital On a t voir les parents de la jeune dame Le p re a sorti une farde et a dit voil ce qui s est pass elle est bien l o elle est et c est l qu elle doit rester C tait un NON cat gorique toute perspective de changement On a mordu su notre chique et on a expliqu aux parents qu on n allait pas la ramener chez eux qu elle aurait un appartement qu on pourrait s occuper d elle et on est arriv faire sortir cette femme Du c t du gar on idem Et puis progressivemen ses parents sont entr s en contact avec lui d abord via notre
9. avec la probl matique du jeune Il arrive qu un dossier suivi par le SAJ n aboutisse pas un IWM Confluences N 26 Juin 2011 Propos recueillis par Pascal MINOTTE IWSM accord La situation est alors r examin e par le tribunal de la jeunesse Dans ce cas assez rare il nous arrive de prolonger le s jour d un jeune Cette ann e nous avons d garder certains jeunes plus de 120 jours dans les cas o en plus du Service d Aide la jeunesse et du Service de protection judiciaire le Juge de la Jeunesse est saisi De mani re g n rale les CAU sont submerg s de demandes Ils sont satur s Mais c est aussi le cas de tous les services r sidentiels quel que soit leur type O sont orient s les jeunes qui ne trouvent pas de place au C A U Les mandants essayent de trouver une solution via les familles d accueil d urgence mais il y en a tr s peu Ou alors dans la famille largie du jeune mais l aussi ce n est pas toujours possible Parfois le jeune doit rester dans sa famille avec si possible un suivi ducatif Nous avons accueilli un jeune derni rement qui attendait un h bergement d urgence depuis deux mois Il arrive aussi que les mandants mettent les plus petits plus vuln rables l h pital Le risque de les laisser en famille est en effet plus grand et toutes les possibilit s sont envisag es Nous avons r cemment accueilli deux fr res qui venaient de passer un mois en p diatrie alors
10. clin du Symbolique qu une difficult pour les sujets de s approprier cette dimension de notre condition de se soumettre ses contraintes ceci pouvant aller jusqu remettre en question le pacte d humanit Cefaisant un aspect souvent peu envisag c est que les modifications cliniques qui nous semblent se d gager de cet affadissement du travail d humanisation sont les plus perceptibles dans la clinique du quotidien c est dire dans la clinique rencontr e aussi bien par les institutions psycho m dico sociales que par les prises en charge par des structures telles que les AMO les espaces de r pit l outreaching ou dans les cabinets des psychiatres et particuli rement des psychiatres d enfants Donc prioritairement aujourd hui chez les travailleurs m dico sociaux et les soignants de la psychiatre g n rale plut t que dans les cabinets des psychanalystes C est donc aujourd hui dans le champ du social lui m me que l on voit des sujets qui passent leur vie libidinale essayer de reconstruire des limites C est d ailleurs avec ces sujets aussi que le travail social se laisse bien souvent entra ner dans un Monique Atelier des Artistes Anonymes Clinique de Bonsecours puits sans fond en leur apportant par exemple un ensemble de mesures de soutien destin es les aider se mettre des limites tout en devant constater qu ils n y parviennent quasiment jamais et que m me quand ils y parviennent ils
11. couvert la psychiatrie Nous l avons rencontr pour qu il revienne avec nous Sur son parcours ses convictions ses choix et la fa on dont il a pu les mettre en pratique I1 ne le cache pas il ne s est pas fait que des amis pendant ce quart de si cle o il n a eu de cesse de questionner les orientations dans le secteur Mais l engagement de cet homme aux bottines et sa volont de joindre le dire et le faire pour repenser et soutenir une psychiatrie qui va la rencontre des besoins de l usager restent incontestables pour tous ceux qui ont crois sa route Rencontre avec Alex NEYBUCH Psychologue Pourquoi la Psycho pr s avoir v cu mai 68 par procuration j avais alors 14 ans j ai termin mes humanit s au Pr ventorium marin de Coq sur mer o j ai eu la chance d avoir un enseignement individualis bas sur l implication personnelle Je me suis ensuite rendu Li ge pour poursuivre des tudes l Universit L j ai d couvert un mouvement de r flexion critique au sein de l Union g n rale des tudiants Tr s vite j en deviens un membre actif et je rejoins la communaut o ils vivaient On est en 74 75 Apr s 2 ann es dans cette mouvance ce type de r flexion politique tout azimut et donc tr s superficielle ne me suffit plus Je voulais une r flexion plus approfondie li e une pratique de changement J ai lu Marx L nine Illich Mais c est Reich et particuli
12. des repr sentations des jeunes et ou de leurs proches Comme nous le verrons la mobilit la pluridisciplinarit et la flexibilit de nos quipes nous aident dans ce travail difficile car la plupart du temps les jeunes et ou leurs familles ne sont pas en demande Nous sommes dans de l aide contrainte avec une population qui cumule souvent diff rents types de difficult s et avec laquelle la cr ation du lien est un enjeu central et complexe La traduction de l intitul outreaching atteindre l ext rieur donne une orientation claire de la sp cificit de notre travail c est dire le mouvement Nous empruntons Vincent Garcin et Sylvie Tordjman le postulat suivant Le mouvement physique d une quipe relance le mouvement psychique du jeune et de sa famille et permet de cr er du lien Aller vers permet de d passer la non demande En allant la rencontre de l adolescent et de sa famille nous leur envoyons ce message Nous sommes l parce que vous nallez pas bien et nous ne IWM Confluences N 26 Juin 2011 pouvons pas vous laisser comme a Nous venons VOUS parce que vous en valez la peine et nous ne l cherons pas quelles que soient les difficult s Ce message a une fonction mobilisatrice etrenarcissisante L acc s au milieu de vie du patient permet galement d inscrire le sympt me dans un contexte En se d pla ant la rencontre du jeune le professionnel favorise
13. http www asbl le toboggan be uploads toboggan non exclusion pdf Le texte a t r dig alors que Marc Coupez assurrait la direction du service il est aujourd hui remplac dans cette fonction par Fabienne Jeanson qui poursuit le travail dans la continuit ous pr f rons parler de non exclusion que de non renvoi car il ne s agit pas seulement d un refus de renvoyer Ces deux notions non exclusion et renvoi diff rent en deux endroits au moins riches d implications pour nous la non exclusion l accueil d une part et d autre part la possibilit d un relais dans une autre institution qui correspondrait un cartement emporaire 4 Eten les confrontant celles d autres professionnels avec lesquels nous avons r fl chi entre autres lors de l criture d un ouvrage voir bibliographie p 48 r f n 1 Pr nom d emprunt Cet exemple reprend tr s largement le r cit de arc Coupez Elle la permanence du lien publi en pp 94 102 dans la revue en bibliographie p 48 r f n 1 en La pr vention avant tout Le bien tre des jeunes est l affaire de tous Cela devrait tre notre philosophie Aujourd hui ce n est pas le cas pas assez pas partout et pourtant ce ne sont pas les arguments qui manquent pour d fendre ce principe Une tude du Conseil Sup rieur de la Sant CSS sur les troubles des conduites des enfants et des adolescents nous en donne foison Cette recherche
14. jamais t question cause de cette volont de faire glisser aux forceps la jeune dans une maison d h bergement telle que la n tre Elle souffre d nur sie nocturne mais galement diurne et d encopr sie Imaginez une jeune fille de seize ans entour e d autres du m me ge pas particuli rement tol rantes et qui ne peut se retenir d uriner dans sa culotte en voiture dans son lit et de d f quer dans les poubelles les douches Nous nous obstinons lui r p ter qu elle n est pas folle Elle s ent te dire qu elle l est Et puisque nous ne voulons pas la croire et bien elle va nous le prouver Et c est ce qu elle fait Avec une certaine constance Pendant plusieurs mois nous sommes face des comportements invraisemblables et en tout cas insupportables dans une institution d Aide la Jeunesse Elle s accroche un pont pour sauter dans le canal cr e des embouteillages au centre de la ville parce qu elle va sauter sous un bus s automutile r p te qu elle va se jeter de la fen tre et exerce sa violence sur les autres Son d part de l h pital et son arriv e chez nous ne constituent ils pas une forme de maltraitance susceptible d amener ce type de comportement ou du moins le renforcer Ses comportements tendent clairement nous prouver que c est bien l h pital qu elle doit retourner d autant que chacune de leurs conversations t l phoniques se conclut par Non non tu ne peux pas reve
15. propose un enseignement reconnu enseignement de type 5B aux l ves atteints de maladie quelle que soit la pathologie de Les deux premi res ordonnances de placement par le Juge de la jeunesse sont de trois mois la troisi me peut tre de maximum six mois La prise en charge au sein d un service n exc de pas un an 9 Travail mis en place par l quipe outreaching Karavel voir aussi l article en p 34 Tes actes de ces deux journ es particuli rement riches en t moignages devraient tre prochainement publi s Renseignements icongress mh jj2011 chijt be ou etiennejoiret yahoo fr 2 3 Cl D Confluences N 26 Juin 2011 LW ZM T Ti O A ee RC 32 Quelques r flexions sur l impuissance et le r seau Les violences v cues par certains adolescents se jouent et se rejouent au sein des lieux d accueil ouenconsultation laviolence des mots desactes laviolence dela peur de l chec aussi Le sentiment d impuissance peut tre pr gnant Se posent alors les questions du Que faire Comment faire sans tre tout puissant pour rester cr atif professionnel humain les questions de relais et de r seau les questions de temporalit aussi pour ces rencontres avec le jeune et avec l ensemble des intervenants Comment rester ensemble en vitant le duel du face face avec le jeune Trouver un point d accroche un port d attache au d part duquel naviguer contr
16. rente de celle de n importe quel avocat II est l pour exprimer la vision que le jeune a de son int r t Le reste ce que lui en pense il en parlera en colloque singulier avec le jeune mais vis vis des tiers il restera son porte parole le plus fid le possible Et c est l qu il y a une diff rence avec les avocats pour majeurs c est que la mani re d engager le contact avec un jeune mais aussi la mani re de lui restituer ce que les adultes laborent par rapport lui est un peu particuli re II faut trouver les mots par rapport au jeune s assurer qu il a bien compris disposer de diff rentes techniques de communication qui permettent d entrer au mieux en contact avec lui De la m me fa on il faut pouvoir restituer au mieux ce que le jeune dit m me s il s agit de jeunes enfants Ce r le de porte parole peut s av rer subtil et complexe Par exemple il arrive qu on soit amen demander un enfant s il pense qu il faut prolonger la mesure de placement dont il est l objet ou proposer son retour en famille Parfois celui ci redoute un retour la maison parce que par exemple il vit seul avec une maman alcoolique qui a des acc s de col re Mais en m me temps il peut tre pris dans un conflit de loyaut qui l emp che de formuler clairement cette demande surtout en pr sence de sa m re Dans ces conditions c est aussi le travail de son avocat de trouver les mots qui permettent de r pondre aux attente
17. t ouvertes deux en Flandre une Bruxelles et deux en Wallonie R cemment cette offre appel e galement UTI s est largie tous les mineurs sous le coup d une mesure judiciaire et plus uniquement ceux ayant commis des faits qualifi s infraction Ces unit s s accompagnent g n ralement de lits de crise p dopsychiatriques De plus une fonction de liaison judiciaire a t attribu e chaque unit FOR K afin d organiser et de soutenir la coordination avec les autorit s judiciaires mandantes Des services d outreaching services p dopsychiatriques mobiles d intervention ont galement t mis en place au d part de certains h pitaux Ceux ci peuvent tre g n ralistes il en existe 8 en Wallonie ou li s une unit FOR K par exemple aux deux unit s FOR K en Wallonie Li ge et Tournai Ind pendamment des Structures hospitali res d autres types de services d intervention domicile existent Nous pensons particuli rement l asbl L Entre Temps Braine l Alleud sp cialis e dans l accompagnement des jeunes en situation complexe Ce service a la particularit d tre financ par la Communaut Fran aise la Wallonie Sant et AWIPH et la COCOF Bien que difficiles obtenir et administrativement tr s contraignants tant donn la multiplication des obligations administra tives ces multiples Catherine Atelier des Artistes Anonymes Clinique de B
18. tonnant ce que la transmission soit en panne De par la p remption du patriarcat le p re est d l gitim pour son travail concret de pr sence effective dans la famille nucl aire et la d mocratie n arrive pas lui restituer sa l gitimit tout l ouvrage qu elle est de d celer et d effacer partout o faire se peut les traces encore pr sentes de l ordre patriarcal La m re est la premi re devoir soutenir que l enfant se s pare d elle qu il ne reste pas sa chose Mais cette exigence s est tiol e Souvent elle ne peut plus vraiment compter ni sur l appui du p re ni sur le discours social qui ne lu pr sente plus cette s paration comme une contrainte A l inverse il lui est m me plut t signifi que sa pr sence prot gerait du trauma que pourrait entra ner la s paration Le discours social est enti rement remodel par le n olib ralisme II nous infantilise en fournissant des objets de consolation qui nous vitent d avoir prouver et int grer l impossible imm diatet propre pourtant de notre condition d tres parlants II n est pas difficile de saisir que mettre des limites constitue plut t ce que le n olib ralisme vite simplement parce que cela freine aussi bien la consommation que le d veloppement du profit conomique De ce fait l enfant n est plus soutenu par son entourage qu il Soit familial ou social dans le trajet de sa croissance psychique Celle ci lui de
19. travaille sur les deux volets du dyptique Dans une prise en charge en secteur c est dire en circuit ferm il reste d s lors peu d chappatoire Pris dans l obligation de l auto contr le du respect strict des normes et du travail sur soi le jeune ne peut trouver un endroit pur qu il soit enti rement d volu au Soin la rem diation ou lacontention Toujours il s agit de montrer sa capacit se g rer toujours il s agit de faire plus de la m me chose Aujourd hui merge une nouvelle fa on de poser la question sociale individualisante psycho logisante mettant en avant les probl matiques de la socialisation de l attachement du lien Pour y faire face on mobilise pourtant les m mes cat gories jeunes en danger jeunes d linquants jeunes difficiles et les m mes institutions Une pens e en accord avec son temps plaiderait pour une mise en r seau accrue une plus grande int gration des services un pilotage plus serr des interventions Une politique du plus et du mieux Mais d un point de vue un peu plus d tach il nous semble que la question est aussi de savoir ce que nous avons laiss de c t en posant ces constats et en instaurant ces logiques nouvelles Et la r ponse est sans doute les logiques sociales de production des subjectivit s 1 Voir bibliographie p 48 r f 6 2 Voir bibliographie p 48 r f 13 3 Voir bibliographie p 48 r f 2 C est cette log
20. 2011 l on n y prend garde leur parcours s inscrit dans la discontinuit et l errance Des trajectoires difiantes La grande majorit de ces adolescents ont une histoire marqu e par la souffrance et les situations traumatiques Le d c s d un proche le rejet par la famille les violences intrafamiliales les abus la maladie psychique d un parent l exil dans des conditions difficiles viennent souvent plomber leurs anamn ses leur sujet nous devons constater une entr e en souffrance lourde et pr coce qui a d abord et avant tout fait d eux des enfants prot ger La pubert avec tout ce qu elle implique de charges pulsionnelles et de r activation des probl matiques psychoaffectives marque souvent un nouveau tournant dans la trajectoire du sujet Les affres de l adolescence sont source de pr carit de discontinuit en ce qui concerne notre public Les comportements agressifs les crises clastiques les fugues les violences et les menaces les d lits les violences auto inflig es automutilation tentative de suicide les d compensations les comportements sexuels inappropri s les comportements risques sont autant de causes identifi es qui vont la fois signifier la souffrance du jeune mais aussi pr cipiter des exclusions multiples Celles ci s inscrivent tous les niveaux l cole la famille d origine la famille d accueil l institution les pairs Du c t des professionnels
21. A partir du moment o elle et nous savons que nous nous donnons du temps pour tre quelqu un l un pour l autre la fuite en avant peut s arr ter Peut parce que cela ne r sout rien bien s r etnous n avons aucune garantie du succ s de notre entreprise Cette mani re de travailler ne change ni son histoire ni sa souffrance et elle a ses limites Ses limites Pour les adolescentes absence de renvoi peut signifier absence de limites et l encore elles vont tester le syst me Les r gles existent bien s r et sont toujours rappel es en tant que garde fous et vecteurs de socialisation mais les sanctions ne peuvent tre que les cons quences de lacte commis Elles vont galement v rifier la coh rence de nos dires et la solidit du lien qui se tisse avec nous Leur souffrance et leurs sympt mes peuvent dans un premier temps s en trouver exacerb s car d anciennes blessures sont raviv es Si nous ne tenons pas parole ce moment l l impact est plus n gatif encore que si nous n avions rien dit Par ailleurs si lanon exclusion est une strat gie pertinente pour les troubles abandonniques elle ouvre en revanche la porte une manipulation ou une utilisation perverse de la part d adolescentes ferm es toute relation d aide ou s inscrivant dans un registre psychopathique Les limites sont aussi les limites professionnelles et humaines des membres de l quipe Les ducateurs sont en permanence confront s
22. Saint Hubert qui poss de un statut particulier et les services d aide agr s r partis en 14 cat gories Ceux ci sont g n ralement d sign s par des acronymes plus imp n trables les uns que les autres pour les n ophytes II s agit des AMO COE SPEP SP SPF CAU CPA COO SAIE SAAE CAEVM CAS CJ et PPP Chaque type de service fonctionne dans un cadre et avec des missions bien d finies de telle sorte qu ils ne sont pas tous concern s au m me degr par les jeunes qui pr sentent des difficult s psychiatriques et comportementales Par exemple les Centres d accueil d urgence sont confront s ces situations comme beaucoup d autres car ils accueillent les enfants et les adolescents dans l urgence sans s lection ni file d attente Ils n ont donc pas de vocation sp cifique accueillir des difficult s psychiatriques et se trouvent souvent d munis lorsque le cas se pr sente 2 D autres services sont mieux outill s dans la mesure o la situation n est pas trop psychiatrique Nous pensons ici aux Centres d accueil sp cialis s qui organisent l accueil collectif de jeunes n cessitant une aide urgente et sp cialis e eu gard des comportements violents ou agressifs des probl mes psychologiques graves et des faits qualifi s infraction Au vu de la d finition de leurs missions les CAS tout comme les FOR K au niveau de la sant mentale sont au c ur du dispositif sp cialis dans l accueil des si
23. Terwangne est sp cialis en droit de la jeunesse depuis 18 ans Il dirige avec Juan Verlinden la Section jeunesse de Bruxelles II a galement t Professeur pendant un temps l Institut Sup rieur de Formation Sociale et de Communication lui arrive aussi de superviser des quipes du secteur psychosocial et de participer aux r flexions au niveau politique dans l laboration des textes en mati re d aide et de protection de la jeunesse 1 Voir p 18 IW IM Confluences N 26 Juin 2011 T N O A 48 Rep res et r f rences bibliographiques 1 Adolescents difficiles adolescents en difficult pratiques et r flexions de travailleurs de l Aide la jeunesse Bruxelles Editions Luc Pire 2008 161 p 2 Astier l Revenu minimum et souci d insertion Paris Descl e de Brouwer 1997 277 p coll Sociologie conomique 3 Barreyre J Y Fiacre P Joseph V et al Une souffrance maltrait e parcours et situations de vie des jeunes dits incasables Recherche r alis e pour l Observatoire National de l Enfance en Danger et le Conseil g n ral du Val de Marne et du Val d Oise 2008 4 Blondieau L Un adolescent sa famille des intervenants un vrai d fi compte rendu de la recherche men e au sujet des adolescents la d rive entre les services d aide et essai sur le d passement des difficult s de collaboration entre les secteurs impliqu s Rapport
24. a sembl important d int grer le point de vue d un avocat dans la r flexion D autant que celui ci joue un r le sp cifique et parfois m connu des professionnels de la sant mentale Rencontre avec Amaury DE TERWANGNE Avocat sp cialis en droits des jeunes Pensez vous que le point de vue des avocats est suffisamment voqu dans tous les d bats relatifs au travail de r seau ai l impression d tre souvent invit aux d bats mais je constate que le travail des avocats jeunesse est g n ralement m connu des acteurs psychom dicosociaux Il y a beaucoup de fausses croyances et de pro jections autour de notre profession Je constate que le secteur psychosocial a tendance surin vestir l avocat de l enfant les attentes son gard sont tr s importantes La d sillusion provoque parfois le rejet ou la mise distance Qu est ce qui distingue le travail d un avocat jeunesse de celui d un avocat pour adultes La diff rence est bas e sur un d bat assez profond qui remonte 20 25 ans voire ant rieurement On distingue 3 grandes th ses La premi re correspond une vision historique de l avocat d enfant c est l amicus curiae celui qui est l ami de la cour Si on remonte quelques d cennies on n avait pas autant de services sociaux qu actuellement Dans ce contexte le juge r unissait une s rie d avocats IWM Confluences N 26 Juin 2011 Une interview r
25. alis e par Pascal MINOTTE WSM qui il demandait de faire rapport concernant le sort de tel ou tel enfant Dans ce syst me il n y avait pas vraiment de d bat contradictoire Tout le monde uvre l int r t de l enfant autour du juge Cette repr sentation du r le de l avocat de l enfant n existe quasi plus actuellement La deuxi me th se c est l id e de l avocat tuteur quelqu un qui accompagne l enfant et qui je ne sais par quel effet magique serait d tenteur de ses int r ts et pourrait les restituer dans le d bat L avocat tuteur fait bien partie de la coalition des adultes qui savent pour le jeune Moi je pense que l int r t de mon jeune client c est a Je sais qu il demande rester en famille mais ce n est pas une bonne solution pour lui avec les parents qu il a il devrait tre plac c est donc ce que je plaide Cette vision de l avocat de l enfant est encore tr s r pandue m me au sein du barreau Le petit d homme n est pas assez mature pour s exprimer avec clairvoyance sur sa situation Son avocat aurait donc le droit de s carter de l opinion que son jeune client exprime La troisi me th se a pris de l essor depuis une dizaine d ann es et est maintenant devenue la th se majoritaire qui est pouss e par la Cour Europ enne des Droits de l Homme c est celle de l avocat d fenseur Autrement dit l avocat d enfant est avant tout son porte parole Sa mission n est donc pas diff
26. auquel nous faisons largement r f rence dans l tudef Mais quand ce n est pas possible alors il faut pouvoir se tourner vers d autres intervenants des professionnels si n cessaire mais aussi tout acteur qui dans la vie de tous les jours peut tre tuteur de r silience pour le jeune Vous insistez pour que ces interventions soient g n ralis es d s la prime enfance voire pendant ou m me avant la grossesse Tout p dopsychiatre sait qu il est important de rep rer tr s t t une probl matique chez le jeune parce qu il n est pas dit et c est heureux que ces difficult s vont s aggraver avec l ge Il y a cette neuro psycho plasticit dans le cerveau qui fait que si on corrige t t les choses on a de bonnes chances pour que cela s am liore Des tudes le programme H2M Children Hard i w o Manage Children l UCL par exemple s int ressent l volution d un certain nombre de jeunes suivis en consultation parce qu ils sont difficiles g rer Qu est ce que l on apprend Que la moiti de ces jeunes sont toujours en difficult s 10 ans plus tard parfois avec des probl matiques qui se sont aggrav es mais aussi que la situation des 50 autres s est am lior e Quand on regarde ce qui s est pass on voit qu il y a eu des facteurs positifs ils ont rencontr un enseignant ou un ducateur qui les a un peu plus pris en charge ils se sont mis fr quenter des bons copains plut t que des
27. certaine tendance se couvrir et privil gier les prises en charge les moins risqu es Catherine Atelier des Artistes Anonymes Clinique de Bonsecours possibles c est dire pouvant aboutir aux r sultats demand s Au sein des institutions les modalit s du suivi reposent de plus en plus exclusivement sur la responsabilisation du jeune C est lui qui doit exprimer sa demande b tir son projet mettre en place les conditions de sa r alisation C est en fait toute la r flexion sur la responsabilit qui fait l objet d un glissement d une part la responsabilit de la Soci t dans la situation que vit le jeune se voit recouverte par la responsabilit du jeune et celle de son entourage familial favorisant une approche purement psychologisante des situations d autre part le recours la th matique de la demande du projet du contrat tire le jeune vers l auto responsabilisation et la personnalisation de l chec dans le cas o il ne parvient pas respecter ses devoirs ou atteindre ses objectifs Cette tendance lourde autorise d autant plus facilement le renvoi et le transfert continu de service en service qu elle se combine avec un refus strict et une externalisation de la gestion de la violence Quand la frustration le sentiment d chec le d sespoir m nent le jeune se mettre en danger ou mettre en danger les autres jeunes ou les membres de l quipe la tentation est forte de
28. cit note 1 pp 84 88 http www uclouvain be h2m children html Voir plus haut note 3 Voir rapport de l tude plus haut note 1 Voir Les situations complexes Pascal Minotte p 18 du dossier M Ce projet est soutenu par la ville de Bruxelles et le Fonds Houtman ONE Des ateliers du bien tre l cole Un projet pilote est exp riment depuis 3 ans au Lyc e Dachsbeck Bruxelles Une dizaine d enseignants se sont port s volontaires pour participer des s minaires sur le bien tre et le d veloppement durable de l enfant Objectif leur permettre d identifier ce qui au quotidien contribue l panouissement des l ves et les aide surmonter les difficult s Une s rie de th mes ont t travaill s avec eux tels que la confiance en soi la gestion du stress du conflit la solidarit le lien social D abord de mani re th orique ensuite de fa on pratique pour pouvoir int grer directement ces outils dans le cadre scolaire Le projet a d marr en septembre 2010 et concerne les 155 tudiants de 1 secondaire et leurs enseignants Des animations au sein m me des cours leur sont propos es exercices de relaxation de concentration jeux de r les temps d expression libre sur des th mes tels que l amiti le lien l autorit l ouverture ou encore ateliers o d crypter des motions apprendre re conna tre ses besoins les exprimer m
29. demande constitue n anmoins bien un appel C est dans la rencontre que quelque chose peut se rejouer S il fallait donner un exemple renvoyons au dernier film des fr res Dardenne Le gamin au v lo o Samantha la coiffeuse finement interpr t e par C cile de France t moigne de son intelligence relationnelle dans sa rencontre avec Cyril ce jeune de 12 ans qui lui a demand de pouvoir venir chez elle en famille d accueil et qui n a qu une id e en t te retrouver son p re qui l a plac dans un foyer pour enfants pour qu il le reprenne avec lui Lorsque le gamin veut obtenir l attention de son p re alias J r mie Regnier celui ci vite de lui r pondre que cela lui est impossible et Samantha refuse d tre son porte parole elle exige du p re qu il le dise lui m me son fils Ou encore quand avec une pointe d ironie bienveillante elle le remet sa place en se moquant de son v u de savoir si elle a un ami De quoi je me m le lui r pond elle Ou encore quand elle fait entendre l enfant qu elle tient lui qu elle s est engag e avec lui et qu il lui importe au point de faire passer en second son copain du moment Il faudra pourtant bien que l on finisse par le reconna tre il n y a pas de recette pour faire face la violence de ces jeunes dans les situations complexes simplement parce qu elle t moigne de l abandon dans lequel ils ont t laiss s pour le travail d humanisation qui est et
30. des grandes forces de son analyse Elle fait plut t appel des l ments de contexte Les registres d action Dans la deuxi me partie du livre Livia Velpry distingue trois registres d action des professionnels correspondant chacun une capacit graduelle d autonomie que les professionnels attendent du patient montrant ainsi l itin raire id al d un patient Il y a le registre du laisser faire c est dire l accueil d un patient en grande souffrance sans lui demander de s engager dans une relation th rapeutique Ici le patient est jug peu autonome et peu capable de le devenir Le second registre est celui du faire pour o le patient accepte la relation th rapeutique mais n est pas m me de contr ler sa maladie et de prendre les bonnes d cisions L objectif est dans ce cas d amener progressivement le patient agir par lui m me Et enfin il y a le troisi me registre du faire faire lorsque le patient arrive faire des actions par lui m me il peut n gocier des objectifs les modalit s de sa prise en charge et se lib rer petit petit C est dans la n gociation avec les professionnels et la maladie que joue l implication du patient et sa capacit d autonomisation entra nant la distinction dans cette typologie L illustration par le cas des appartements associatifs claire cette partie du livre L auteur parle de l exp rience de la maladie mentale et comme l crit enco
31. elle est donc arbitrairement d finie par l homme En mati re de sexualit la normalisation conduit une hi rarchisation avec pour cons quence de penser l homosexualit comme seconde comme inf rieure l h t rosexualit Or en dehors de la vis e procr ative que permet la rencontre sexuelle entre un homme et une femme rien n autorise une telle affirmation De plus si l on approche la normalit en opposition au pathologique conna tre l orientation sexuelle d un individu ne nous apprend rien sur son mode de fonctionnement sur sa structure sur sa sant mentale sa maturit psychique x lis en ont fait le choix qu ils assument Si un choix doit tre pos par une personne homosexuelle il ne concerne pas son attirance sexuelle proprement dite elle lui tombe dessus mais plut t l acceptation et le d voilement de sa situation son entourage IWM Confluences N 26 Juin 2011 ce que l on nomme coming out La socialisation des gays et des lesbiennes est conditionn e par l h t ronormativit qui caract rise notre soci t avec la clef pour ces personnes une absence de reconnaissance sociale et de mod les identificatoires Le fait d tre hors norme g n re le stigmate et s en suit de la souffrance souvent corr l e par la honte de soi m me La peur d tre discrimin e peut conduire un repli sur soi et un isolement provoquant une rupture d
32. elles aussi sont prises dans l imbroglio des id es re ues II est un fait certain grandir aupr s de parents de m me sexe comporte son lot de diff rences N anmoins la diff rence n est pas confondre avec un d ficit Des particularit s dans le cheminement de ces enfants sont observables mais elles ne s orientent pas n cessairement vers un devenir pathologique en tout cas pas plus que dans les familles h t roparentales l homoparentalit c est l adoption d enfants par des homosexuels L homoparentalit correspond l exercice de la fonction parentale par un couple form de personnes de m me sexe Ce terme recouvre des r alit s familiales multiples enfant s n s d une union h t rosexuelle ant rieure recours l adoption techniques PMA et co parentalit s Leur diversit rend compte de diff rentes situations o axes conjugal et parental ne se recouvrent pas n cessairement En filigrane de cette id e re ue on retrouve un amalgame souvent r alis entre homosexualit et st rilit Or individuellement ces personnes ne sont pas n cessairement st riles Des centaines de couples lesbiens ont d ailleurs recours aux techniques d aide la procr ation qu offre la m decine d aujourd hui Donneur anonyme ou donneur connu leur choix se r alisera selon leur repr sentation de la famille Il en est de m me pour les couples s orientant vers la co parentalit pour qui la pr sence conjointe de f
33. encore conclut son exclusion et sa r orientation Les qualifications se succ dent et s accumulent au gr de logiques multiples mais parfois bien loign es de l int r t du b n ficiaire court ou long terme Pour toutes les raisons qui viennent d tre voqu es certaines trajectoires de prise en charge ne pr sentent aucune coh rence globale laissant la part belle aux r actions dans l urgence personne ne soutient la fonction de fil rouge les ruptures dans les suivis sont fr quentes et les logiques d orientation sont critiquables Il n existe pas de logique conductrice sur le long terme mais une succession de r actions ponctuelles souvent li es un puisement de l quipe en charge du jeune Comme les interventions les d cideurs se multiplient Certains quittent la sc ne d autres l int grent Ainsi voit on la fonction de veille des divers acteurs institutionnels d cliner s rieusement au fil de l garement dans des directions trop multiples changeantes cartelantes au gr des pr occupations temporairement prioritaires et des pressions ext rieures conjoncturelles gt Enfin force est de constater que le morcellement des pouvoirs li la communautarisation et la r gionalisation a un impact particuli rement n gatif IWM Confluences N 26 Juin 2011 DOSSIER 19 20 dans le cadre des situations qui nous r unissent la complexit
34. faire retour au mandant ou de m dicaliser la violence c est dire de renvoyer la gestion de la dangerosit aux institutions historiquement d volues en assumer la charge Le lien entre jeunesse et d linquance l attention accrue port e la s curit et la pr vention des risques ont modifi dans le secteur tout entier les quilibres g n raux tablis entre les volont s de protection de la jeunesse et de d fense de la soci t Se fait sentir de plus en plus clairement la volont d accorder plus de place au rappel la norme et la sanction au d triment d une approche en termes de protection des plus vuln rables C est dans cet esprit que se place la r forme de la loi sur la protection de la jeunesse qui laisse beaucoup plus de latitude au juge de la jeunesse et surtout qui recentre la prise de d cision plus sur l acte commis et sa gravit que sur le r le du milieu familial ou l avenir du jeune Dans ce contexte les faits de violence quelle que soit leur importance ne peuvent que l gitimer les ruptures de prise en charge Cette partition du travail entre tentatives r habilisatrices et sanctions ne rend compte que partiellement de l hybridation des r f rents professionnels et de la difficult encore identifier des positions fortement diff renci es Le compromis social s curitaire est assum par la grande majorit des acteurs du secteur et chacun d eux un moment o l autre
35. faut le jeune peut tretent de choisir la violence pour identit Etre quelqu un en tant g neur est encore et toujours pr f rable tre consid r comme un oser un perdant Ces interventions de pr vention sont d velopper dans tous les domaines de la vie en communaut Le concept de bien tre devrait faire partie du d veloppement humain durable C est aussi essentiel que de manger d avoir acc s un toit l enseignement ou encore au minimex 1 Le texte int gral Enfants et adolescents troubles des conduites dans leur contexte Conseil Sup rieur de la Sant Mars 2011 ainsi qu un r sum de cet avis sont accessibles l adresse http www css hgr be dans la rubrique Publications sous la r f rence 8325 Une journ e d tude pr sentation du rapport des exp riences belges ainsi qu un temps d changes sera organis e 29 novembre 2011 Infos CSS 02 525 09 46 wendy lee gezondheid belgie be 2 Auteur de L ami psy Ecouter comprendre et soigner la souffrance psychique Ed Psym dic Bruxelles 2009 ST l chargeable sur http www inserm fr thematiques sante publique expertises collectives 4 Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders 4 me r vision 1994 Manuel publi par l Association Am ricaine de Psychiatrie APA 9 Ministre Pr sident de la R gion de Bruxelles Capitale 5 Ce programme est particuli rement d taill dans le texte int gral op
36. genre masculin ou au genre f minin La plupart du temps cette identification se r alise en concordance avec notre sexe anatomique di s agit par exemple d un couple de gays et d un couple de lesbiennes qui d cident d avoir un enfant ensemble Ce dernier voluera entre leurs deux foyers Il y a ainsi la pr sence conjointe de figures paternelle et maternelle IWM Confluences N 26 Juin 2011 Paroles d usagers pour une sant mentale citoyenne Dans le cadre du projet europ en transfrontalier PPSM Espoir 54 Nancy un des partenaires du projet a r alis un film de t moignages qui en dit long sur sa vocation d accompagner et de soutenir les personnes en situation de handicap psychique L association milite sans rel che pour que les personnes en souffrance psychique prennent leur place de citoyen et se r approprient leur destin e Elle m ne avec eux ensemble un combat pour donner aux usagers la place et le pouvoir qui leur reviennent Comme tout le monde Christiane BONTEMPS IWSM armi l ensemble des activit s et des services d j propos s aux usagers de sonterritoire Espoir 54 a choisi dans le cadre du programme transfrontalier de r aliser un film de t moignages de patients Con ue pour soutenir et favoriser la parole des personnes en situation de souffrance psychique et d velopper leur empowerment cette vid o entend sensibiliser les acteurs professionnels ou proches et
37. initiatives novatrices sur le th me La r habilitation c est l affaire de tous au cours de laquelle seront d cern s les Reintegration Awards 20118 Rendez vous ce 25 novembre Namur Espoir 54 est une association reconnue d int r t g n ral qui uvre depuis 1998 en Meurthe et Moselle afin de permettre la personne en situation de handicap psychique de retrouver sa place dans la cit Plus d infos sur www espoir54 0rg 1 Pr vention et Promotion en Sant Mentale Interreg IV Grande r gion Voir aussi p 4 Le projet associe onze partenaires issus de Lorraine du Grand Duch de Luxembourg de Sarre et de Wallonie sous la coordination du CRP Sant GdL 3 Sur base de www espoir54 org et de l article de Laurence Fond Harmant et St phane Voison Programme transfrontalier de promotion en sant mentale des actions pilotes d empowerment publi dans LA SANT DE L HOMME n 413 mai juin 2011 pp 40 41 avec leur aimable autorisation 4 paroles d usagers pour une sant mentale citoyenne sera consultable d s 2012 sur le site Internet de PPSM II est aussi disponible Espoir54 Infos stephanie knockaert espoir54 org S Baillon G Les usagers au secours de la psychiatrie la parole retrouv e Toulouse Er s 2009 443 p En r f rence au mod le cologique du d veloppement humain Bronfenbrenner U The Ecology of Human Development Experiments by Nature and Design Cam
38. intrins que de celles ci en termes diagnostique et curatif se surajoutent la complexit administrative du syst me belge et sa r percussion sur l organisation du travail en r seau Des pistes de travail en r ponse aux constats Comment d cloisonner les approches et int grer les pratiques Comment soutenir des orientations qui correspondent aux n cessit s de la situation du jeune Comment garantir le fil rouge et la coh rence globale dans les prises en charge moyen et long terme Il est vident que le meilleur des mondes n existe pas tout comme il n existe pas une et une seule fa on de r pondre ces questions Les mythes du risque z ro et de la bonne pratique ne sont pas porteurs que de progr s surtout en mati re clinique C est donc sans vis e dogmatique que nous allons tenter d esquisser quelques pistes de solutions Tout d abord constatons qu il n est plus possible de penser des solutions sans maintenir un constant regard cosyst mique sur celles ci quel que soit le lieu o nous portons notre r flexion Par exemple penser la formalisation d un r seau c est aussi se questionner sur le profil des participants ce r seau en termes de fonction dans leurs institutions respectives d acc s aux informations et de pouvoir d cisionnel Bref il nous faut pouvoir r fl chir en m me temps aux institutions et aux dispositifs dans lesquels elles s int grent sans perdre de vue que ceux ci doive
39. j ai senti a comme un touffement une intrusion dans ma bulle j ai d couvert des personnes humaines j ai chang d avis Tout ce travail de cr ation de lien participe la construction d un lieu qui devient un espace penser un espace transitionnel Cela n cessite une grande coh rence et une entente entre nous Travailler avec ces jeunes demande de la cr ativit et de la r sistance La culture de notre quipe nous permet de tenir le coup et fait vivre de nouvelles exp riences la famille Ne dit on pas que Pour qu un enfant grandisse il faut tout un village gt Voir bibliographie p 48 r f n 7 2 Equipes mobiles Karavel Bruxelles les Mangroves Tournai et Mikado Li ge 3 Intercommunale de Soins Sp cialis s de Li ge i Ce texte s inspire d une r flexion commune entre les trois quipes mobiles Voir note 2 S Voir bibliographie p 48 r f n 21 Op cit T Proverbe africain IWM Confluences N 26 Juin 2011 Catherine Atelier des Artistes Anonymes Clinique de Bonsecours 4 T TA O A 39 Rencontre avec une ducatrice sp cialis e en C A U Le Vert Lion est un des sept Centres d Accueil d Urgence C A U en Communaut fran aise Ceux ci offrent pour un temps limit de vingt jours renouvelable une fois un accueil collectif aux jeunes n cessitant un h bergement en urgence hors de leur milieu de vie Ils travaillent sur man
40. l gislatives et politiques se situant au niveau des Lands ces recommandations f d rales ont toutefois t diversement appliqu es D s 72 d j l h pital psychiatrique universitaire de Hanovre s est r organis sur base du principe de sectorisation mais son exemple n a t suivi que par une minorit de CHU en RFA Ce n est que depuis deux d cennies apr s la r unification de l Allemagne qu on a commenc voir des r sultats une r duction de moiti des lits hospitaliers l accueil de plus de 50 des traitements hospitaliers dans des lits d h pitaux g n raux la mise en pratique du postulat d galit entre maladies psychique et somatique Soutenue en Sarre C est au d but des ann es 90 que s officialise en Sarre l impl mentation de la sectorisation de la psychiatrie Elle avait commenc dans les ann es 80 partir du CHS de Merzig avec l ouverture d un h pital de jour et d une polyclinique En 1991 une 1 unit psychiatrique s ouvre en h pital g n ral suivie de l installation d un secteur int gr dans chaque CHR en Sarre avec service d hospitalisation service de jour policlinique et service ambulatoire chacune de ces fonctions tant assur e par des initiatives publiques ou associatives locales ou r gionales L asile du CHS de Merzig est d finitivement ferm en 1998 pour rena tre en CHR Celui ci couvre un secteur de 100 000 habitants et regroupe au sein de l ancien h pit
41. les limites n cessaires Mais notre puisement s installe A 9 ans C adopte un langage de plus en plus agressif et injurieux envers nous Est ce l adolescence pr coce A 12 ans la violence physique remplace l agressivit menaces et passages l acte Nous sommes de plus en plus d bord s et d munis Nous d cidons de rechercher uneaide professionnelle Le bottin de l aide sociale et psychologique existe mais c estun v ritable labyrinthe sans mode d emploi Une p dopsychiatre va tr s vite d clarer forfait car apr s quelques visites notre enfant dit ne plus vouloir la rencontrer Un neuro p diatre propose une th rapie m dicamenteuse et conseille un loignement familial en internat scolaire l escalade se poursuit IWM Confluences N 26 Juin 2011 Un juriste conseille d ouvrir un dossier au SAJ A 13ans nous sommes face un passage l acte tr s important tentative d tranglement Une plainte est d pos e la Police Le SAJ place C d urgence en famille d accueil puis dans un institut du SAJ Notre enfant refuse de continuer se faire suivre par le neuro p diatre Son traitement m dicamenteux est poursuivi pour calmer les exc s de comportement Apr s 3 mois d institut un retour avec suivi domicile est d cid La Conseill re du SAJ n accepte pas notre avis sur le fait que C pourrait souffrir d un probl me mental n cessitant une aide psychiatrique A 14 ans deux i
42. op re plus principalement partir de dispositifs disciplinaires rigides aveugles et galitaires mais sur base de dispositifs flexibles capables de s adapter des situations diverses et surtout reportant sur l utilisateur le risque de son utilisation ad quate et donc des dommages possibles L cart la norme est risqu chacun d en prendre la mesure et d assumer ses responsabilit s chacun galement de faire le travail n cessaire pour r int grer la communaut des normaux Troisi me trait important ce travail de r gulation est de plus en plus souvent d l gu des acteurs non tatiques regroup s en secteurs en raison de leurs capacit s et de leur expertise Les attributs des pouvoirs publics sont ainsi recompos s au travers de r seaux rassemblant services publics acteurs priv s instances de contr le ou de pilotage Une grande autonomie est laiss e aux divers intervenants impliqu s qui usant des logiques d accompagnement individualis exercent une r elle magistrature sociale 3 au sens o le traitement de la situation est bas sur une analyse en profondeur du parcours et de la biographie de l usager La solution au probl me sera fonction autant des solutions institutionnelles disponibles que des traits de personnalit et de l histoire intime de l individu concern chaque situation sa solution Ce mod le favorise videmment la psychologisation des situations d j insc
43. pairs d viants bref ils ont pu prendre appui sur des tuteurs de r silience qui les ont aid s prendre un autre chemin Cela veut dire que contrairement ce que certains ont r clam en France et aussi en Belgique il ne faut pas d tecter les futurs d linquants 3 ans Ce n est pas possible Ce dont ces enfants ont besoin c est d une attention particuli re Il ne faut pas les stigmatiser les exclure mais au contraire les aider faire face un probl me L cole est ici tr s importante L enseignement n a pas seulement pour objectif de faire acqu rir des connaissances et une sociabilit II doit aussi permettre un bon d veloppement personnel du jeune C est crit noir sur blanc dans le d cret de la Communaut fran aise mais aucun ministre n exige de l appliquer La m decine scolaire elle ne doit pas seulement se pr occuper de savoir si l enfant grandit bien s il a un bon poids une vue correcte pour regarder au tableau Elle doit aussi pouvoir se pr occuper de ces enfants plus timides qui sont toujours au fond de la classe qui ne prennent jamais la parole qui ne participent rien Etre attentive aussi aux comp tences psychologiques du jeune compte tenu de son ge l estime de soi le respect de l autre la solidarit Aujourd hui on peut am liorer ces comp tences et favoriser le d veloppement de ces enfants Pas en les envoyant syst matiquement dans les PMS qui sont surcharg s Mai
44. patient Diff rents sc narios possibilit s d orientations seraient examin s en fonction de la situation et de son volution Ils pourraient comprendre lieux de vie scolarisation time out 1 espaces de r pit travail th rapeutique externe au lieu de vie hospitalisation outreaching IPPJ etc Les concertations au sein de ces lieux transversaux pourraient galement avoir pour objectif de d finir les fonctions et responsabilit s de chacun dans le cadre d un suivi en particulier afin qu elles soient clairement identifi es par tous tant au niveau des professionnels que des usagers La Commission insiste d ailleurs sur l importance de la participation implication du b n ficiaire et ou de sa famille tuteurs l gaux la dynamique de concertation afin que le travail en r seau se r alise dans la transparence par rapport aux personnes concern es Ce lieu pourrait aussi assurer une m moire du sens des interventions pass es de la trajectoire du jeune des logiques qui ont pr sid ses orientations ainsi que des professionnels qui ont fait sens dans son parcours une fonction qui doit tre bien balis e afin d viter tout d rapage Ce type de dispositif doit videmment consid rer en priorit l int r t des b n ficiaires notamment en assurant la coh rence des orientations et le maintien d un fil rouge y compris dans les situations de crise tout en vitant les d c
45. professionnels C est cela qui m int resse ce sont tous ceux qui ont r solu leurs probl mes sans consulter un professionnel de la sant Cela m int resse de savoir pourquoi comment ils ont fait Cela peut nous aider repenser l offre d aide et de soins dans une attitude plus respectueuse des personnes et plus confiante en leurs propres capacit s et comp tences Malheureusement dans la foul e de cette enqu te la r flexion des partenaires de la Plate forme s est focalis e sur l norme potentiel en usagers r v l par l tude avec en corollaire une interpellation des pouvoirs publics sur la n cessit d investir et de donner plus de moyens aux services pour que plus de gens puissent acc der aux soins Comme s il s agissait d une tude de march Juste ses propres forces Si quelqu un est en souffrance les voisins les proches etc s en rendent bien compte mais en g n ral personne ne r agit jusqu au moment o en fin de parcours la personne s enferme sur elle m me ou d range lls ne supportent plus la situation parce que a pue c est dangereux et ils se plaignent l autorit publique que a ne peut pas continuer comme a Mais a fait combien de temps que cela dure que les gens se sont rendu compte que quelque chose ne va pas Quelles possibilit s pour intervenir Quelles ressources pour aller voir cette personne l comment elle va et ce qui se passe
46. qu ils n taient pas malades La question du manque de place est un vrai probl me Je discutais ce week end avec un papa tr s pr occup pour sa fille Celle ci a des comportements violents et tranges Elle a des acc s de col re fait des fugues se rel ve la nuit pour uriner devant le lit de sa maman etc Le papa est inquiet parce qu aucune solution ne semble se dessiner D autant qu il n envisage pas de la voir revenir la maison parce qu il a deux autres enfants qui sont parfois mis en danger par les comportements de leur s ur Moi m me je me demande quel genre de structure peut accueillir cette petite Elle a t vue par un psychoth rapeute pendant un an et demi qui a fini par avouer son impuissance Elle a ensuite t plac e trois mois dans un Centre d observation et d orientation C 0 0 Les quinze derniers jours les ducateurs n ont plus voulu s en occuper parce qu elle tait infernale Et elle n a que dix ans Probablement faut il l orienter un temps en psychiatrie mais l aussi ce n est pas vident Bref face ce type de situation nous sommes d sempar s Comment expliquer qu on puisse en arriver l Ces situations restent heureusement exception nelles mais nous accueillons tout de m me de plus en plus de jeunes avec des probl mes clairement psys Peut tre y avait il avant la place pour les orienter ailleurs Peut tre est ce li au fait que le secteur est bouch O
47. que certains ont t abus s violent s Ces questions sont en permanence pos es Des questions il y en a eu beaucoup au Congr s Sant mentale et justice des mineurs Des tentatives de r ponses aussi Que retenez vous de ce temps d changes Qu avez vous envie de soutenir Trois aspects me semblent importants d abord les questions de droit et d thique sur des sujets essentiels comme la libert l autorit parentale les droits fondamentaux de la personne Comment les magistrats et les autres intervenants peuvent ils concr tement les appliquer Ensuite que disent les recherches internationales sur les questions de diagnostic et comment au mieux approcher la r alit clinique de ces situations pour viter les pi ges de la psychiatrisation du diagnostic rapide Enfin comment les praticiens sant mentale aide ducative justice peuvent ils se rencontrer et quelles conditions pour que ces dispositifs soient bien pens s bien articul s et valu s On mesure mieux dans un Congr s comme celui l les carts qu il peut y avoir entre la pratique et la th orie 1 Le terme FOR K de l anglais Forensic fait r f rence au cadre m dico l gal On parle aujourd hui d Unit de Traitement Intensif UTI Le Congr s international Sant mentale et justice des mineurs S il te pla t dessine moi ton enfer organis par le Centre Hospitalier Jean Titeca en partena
48. renvoyons un jeune Cette violence n est sans doute pas sans lien avec celle des traumatismes non encore labor s qui IWM Confluences N 26 Juin 2011 font retour dans le quotidien ni avec celle des pulsions qui cherchent de nouveaux modes de satisfaction Or si le sexuel prend au temps de l adolescence une nouvelle tournure il ne doit pas occulter la remobilisation des angoisses archa ques que ce bouleversement suscite et qui sur fond de traumas r p t s comme autant d attaques de la capacit ult rieure cr er des liens am ne des passages l acte parfois d sesp rants la mesure peut tre d un d sespoir d enfant jusque l inentendu inentendable voire inaudible Continuer penser Alors quelle r ponse fournir Peut tre d abord admettre et supporter qu il n y en ait pas Que toutes nos tudes nos projets p dagogiques nos outils psychologiques ou nos techniques ducatives tout notre savoir ne suffiront pas La r ponse sera ce que le jeune pourra construire avec nous Comme l indique l impuissance que nous ressentons dans certains cas il n y a rien faire rien d autre que de continuer penser Or penser quand les amarres du refoulement ou du d ni emp chent que ne d ferle sur ces jeunes l horreur de ce qu ils ont travers c est exactement ce contre quoi ils luttent probablement pour leur survie Penser comment s en donner les moyens Rencont
49. se voient o IWM Confluences N 26 Juin 2011 DOSSIER M ani 22 garantir un certain nombre de droits sous la simple et unique condition d appartenance et quelles que soient leurs caract ristiques annexes Les politiques sociales s adressent tous les ayants droit appartenant la m me cat gorie juridico administrative Elles sont mises en uvre selon une organisation de type bureaucratique la logique du guichet qui procure les m mes services tous ceux qui partagent le m me tat L imposition progressive de la pens e lib rale et les critiques qu elle fait peser sur les rat s de l Etat social am nent bouleverser ce montage Pour ce qui nous occupe quatre grands traits peuvent tre mis en vidence Le premier est l mergence d une nouvelle fa on de concevoir la question sociale La probl matique de l in galit laisse place celles de l quit et de la responsabilit En fait c est toute la nature du support que l Etat offre aux individus qui se m tamorphose Il ne s agit plus de mettre en place les conditions collectives d une existence digne mais de donner chacun les moyens de les r aliser par lui m me Les concepts d galit des chances et de discrimination positive s imposent dans les politiques sociales Concr tement cela signifie la fois le d veloppement de politiques de plus en plus individualis es diff renci es selon les demandes les atout
50. section adulte est peu ad quat Il s agit d une clinique particuli re qui demande tre pens e en tant que telle En 2002 quand le Conseil des Ministres approuv la mise en place d unit s sp cifiques pour ces adolescents nous tions pr ts Qu avez vous mis en place pour rencontrer cette clinique particuli re Nous avons labor un projet th rapeutique qui s articule autour de 3 axes nos valeurs les r f rents th oriques sur lesquels s appuyer et la clinique du quotidien Nous partons du principe que n importe quel jeune quelque soit l acte pos a droit des soins sp cifiques adapt s sa situation Notre travail clinique prend appui sur une pluralit d approches il n y a pas un cadre un r f rent th orique exclusif L intervention se veut multi syst mique telle que d finie par J Barudy sur base du principe que l aide que l on apporte un enfant n est jamais une exp rience individuelle mais bien collective Ily a une dimension sociale mais aussi politique qui nous am ne au travers de comit s de concertation de groupes de travail de congr s interpeller et associer la r flexion l ensemble des acteurs concern s par les questions en jeu Cela nous semble essentiel Quant l axe clinique nous avons d abord d fini des crit res d admission tr s stricts qui r pondent aux inqui tudes fondamentales qui se sont exprim es l poque notamment la crainte que la psyc
51. sera pourtant irr ductiblement exig d eux par personne mais par leur condition d tres parlants Tout a l air de se passer comme si on les avait laiss s se confronter ce qu exige la condition humaine sans jamais leur t moigner de ce que cette confrontation tait possible Et plus on voudra trouver la bonne recette plus on cherchera des mots d ordre des slogans plus on risque de passer c t du profit qu il est possible de tirer d une rencontre Tirer profit d une rencontre dans laquelle quiconque consent engager son d sir pourra se faire le destinataire de ce que ces jeunes n ont pas pu se situer dans un monde de parole Tirer profit d une rencontre dans ce que celle ci permet mais aussi dans ce qu elle exige Ce n est que cela qui en fin du compte t t ou tard pourra porter ses fruits Mais ceci exige de nous clairer sur les enjeux de l humanisation Sur ce qu exige l ducation sur ce qu est un sujet sur ce en quoi consiste un transfert Je ne sais si ceci peut encore tre entendu et pourtant IWM Confluences N 26 Juin 2011 DOSSIER 25 Richesse et complexit de l offre d aides et de soins adress e aux enfants et aux adolescents en Belgique L offre adress e aux enfants et aux adolescents en mati re de sant mentale et dans les secteurs connexes tels que l Aide la jeunesse et le handicap est complexe Un rapide survol de la situation suffit pour s en convaincre No
52. trop quoi mais on y va R duire les in galit s C tait un leitmotiv du Congr s Elles ne cessent de s aggraver probl matique majeure au niveau mondial souligne Denis Porignon de POMS Gen ve Pourtant des solutions existent d ordre organisationnel et financier elles n cessitent avant tout un engagement politique Et c est possible le Br sil Cuba la Tha lande le Chili le Portugal r ussissent ainsi am liorer l tat de sant de leur population Mais la tendance dominante est toute autre elle va vers toujours plus de commercialisation et de fragmentation des services et des soins L invit plaide contre cette volution et rappelle que l enjeu fondamental c est d am liorer les conditions de vie de lutter contre les in galit s de pouvoir de moyens financiers de ressources Au Br sil on parle de qualit de vie mani re de consid rer d embl e les d terminants de la sant cela rejoint tout fait la vision globale qu en ont les habitants et permet de mettre en place un syst me de gestion intersectorielle pour agir sur les conditions de vie dans un cadre o la participation citoyenne prend tout son sens Les exp riences locales peuvent elles changer le monde C est en quelque sorte le pari de ce congr s et son espoir attiser les initiatives locales soutenir l alliance des acteurs de terrain faire remonter vers le haut les exp riences et les revendications trou
53. vues par les arr t s sp cifiques afin de leur permettre de r ussir une exp rience de vie originale et positive Ces services peuvent travailler avec ou sans mandat Le Toboggan Agr comme C A S jusqu en janvier 2009 le Toboggan est aujourd hui reconnu comme PPP Depuis 1988 il accueille Mons dans le cadre d un C A S 15 jeunes filles de 14 18 ans parfois jusqu l ge de 20 ans lorsque c est n cessaire D s 2004 le Toboggan a mis en place un projet pilote MARSUPILAMA qui vise l accueil de deux adolescentes m res ou futures m res Depuis janvier 2009 ce projet est p rennis et le Toboggan est maintenant agr comme P P P proposant l accueil de quinze jeunes filles en grande difficult dont deux m res ou futures m res L accueil s effectue sous mandat c est dire que les adolescentes sont plac es de mani re contraignante par un Juge ou un Directeur de l Aide la Jeunesse plus rarement par un Conseiller de l Aide la Jeunesse dans le cadre d une aide accept e IWM Confluences N 26 Juin 2011 es adolescentes que nous accueillons ont v cu des traumatismes pr coces des carences affectives ou des maltraitances qui les ont bless es et leur ont fait perdre leur confiance en l adulte en l autre et en leur capacit d tre aim es Elles arrivent dans notre institution la plupart du temps apr s avoir connu une dizaine de foyers ou de centres d h bergement Elles ont appris teste
54. 4 IWM Confluences N 26 Juin 2011 Ouvrir les portes de la psychiatrie Evolution du paysage et des pratiques en sant mentale en Sarre Depuis bient t 3 ans l IWSM participe avec la Plate forme luxembourgeoise de concertation en sant mentale et la Province de Luxembourg un projet transfrontalier Interreg qui vise la promotion de la sant mentale et l accessibilit aux soins Nous y d veloppons ensemble un projet pilote Eole Luxembourg mais notre participation nous permet aussi de d couvrir comment volue le paysage et les pratiques en sant mentale chez nos voisins lci Confluences se penche sur la situation en Sarre avec un coup de projecteur sur une initiative d insertion socioprofessionnelle particuli rement r ussie Rencontre avec Martin KAISER Psychiatre M decin chef CHR de Merzig Texte pr par et mis en forme par Christiane BONTEMPS WSM le Land sarrois est le r sultat d une volution qui comme un peu partout a travers tout le XX si cle Les grandes et g n reuses constructions hospitali res du XIX si cle t moignent aujourd hui encore du respect de la personne du malade mental dans le temps Elles sont toujours l mais elles ont volu de l int rieur A Merzig par exemple l h pital psychiatrique a t transform en h pital g n ral pour le district E paysage actuel de la sant mentale dans Une prise de conscience g n rale Au lendemain
55. 498 p coll Univers historique Q ne 6 Petitot F ed L Enfant l adulte la loi l re du soup on oulouse Editions Er s 2001 168 p coll Les Recherches u Grape 7 Pinel J P Les Institutions sp cialis es au d fi des olences adolescentes Dans Scelles R et al Limites liens et transformations Paris Dunod 2003 224 p 38 Rea A Van Campenhoudt L Cartuyvels Y et al eds La Tentation s curitaire r ponses l ins curit Bruxelles Editions Labor 2000 39 Robin D Adolescence et ins curit Bruxelles Minist re de la Communaut Fran aise 2009 61 p coll Temps d Arr t Lectures 40 Tange C Le Placement comme exp dient d un syst me Dans Journal du Droit des Jeunes n 196 juin 2000 pp 18 25 41 Tyrode Y Bourcet S Dix ans d Aide la jeunesse Dans La Revue nouvelle n 5 mai 2002 pp 93 104 42 Vanhamme F La Violence des adolescents clinique et pr vention Paris Dunod 2006 216 p 43 Vanneste C Les Logiques d cisionnelles des magistrats du parquet et des juges de la jeunesse l gard des mineurs d linquants Dans Revue de Droit p nal et de Criminologie 2002 pp 225 250 44 Vanneste C Goedseels E Detry l La Statistique nouvelle des parquets de la jeunesse regards crois s autour d une premi re analyse Gent Academia Press 2008 En ligne http nicc fgov be Index aspx SGREF 2482 45 Violence et adolescents les fau
56. Cob priv Conf d ration belge des tablissements priv s de soins de sant St fan Luisetto F dito Wallonne F d ration des intervenants en toxicomanie en R gion wallonne e Mich le Mabile LWSM Ligue Wallonne pour la Sant Mentale e Michel Thiteux FSPST F d ration des Structures Psycho Socio Th rapeutiques e Francis Turine PFC Namur e Maryse Valfer APOSSM e Patrick Vandergrasen FFIHP F d ration des Initiatives d Habitations Prot g es CONFLUENCES CONDITIONS D ABONNEMENT gt 25 pour l abonnement standard 3 nos par an gt 40 pour l abonnement plus qui vous donne Confluences est la revue de l institut Wallon pour la Sant Mentale Elle s adresse tous ceux qui y interagissent et au del tous ceux qui s int ressent aux questions de sant mentale Trois fois par an Confluences propose un dossier th matique et donne un cho de l actualit dans le secteur en Wallonie ou ailleurs Les colonnes de Confluences vous sont ouvertes pour partager votre exp rience t moigner de votre pratique donner une information soulever une question Et susciter le d bat Vos propositions confluences iwsm be gt Les articles publi s dans Confluences n engagent que la responsabilit de leurs auteurs gt Les textes parus dans Confluences peuvent tre reproduits avec l accord pr alable de l IWSM moyennant mention de la source LES RENDE
57. Confluences Quand les parents cherchent un filet de s curit pour leur enfant quilibriste dans un labyrinthe institutionnel Nous allons relater les 18 premi res ann es de notre fils Il a aujourd hui 24 ans Un r cit similaire celui d autres enfants avec des probl mes psychiatriques et comportementaux s v res Deux parcours de vie vont sans cesse s entrechoquer celui d un enfant quilibriste et celui de ses parents la recherche du meilleur filet de s curit pour lui Le tout dans un labyrinthe institutionnel Nous voulons transmettre nos tats d me et r flexions dans l espoir d un meilleur fonctionnement des structures de prise en charge concern es T moignage de parents A la recherche du filet de s curit pour notre quilibriste est un enfant belge adopt sa naissance Nous avions d j un enfant biologique de a 11 ans 3 ans une anxi t et une ner vosit anormales nous font consulter pour la premi re fois un p dopsychiatre qui exclut le TDAH 2 Notre fils aura besoin d tre constamment rassur surtout par rapport ses origines Les sympt mes ne sont donc pas trop graves et semblent g rables Un parcours en crescendo va cependant suivre Une scolarisation maternelle et primaire r ussie Mais notre enfant perturbe continuellement la classe Jusque 8 9 ans nous exer ons notre autorit et mettons chaque instant
58. SAJ prend la parole comme ambassadrice de la maman permettant petit petit une mise en r cit deux de l histoire traumatique des derniers mois au Congo et de la luite en Belgique Antoine coute et est mu par les larmes de sa maman je me permets de souligner ce partage d motions qui se d ploie entre Antoine et sa maman Celle ci sort une photo du p re d Antoine ce qui nous permet de parler de Son absence des craintes autour de sa disparition Ce p re jamais parl la maison occupe maintenant sa place parmi nous La maman le fait vivre par l vocation des souvenirs des bons moments pass s en famille par l explication de ses qualit s par ses engagements politiques au Congo Antoine coute et se redresse La premi re consultation se termine par une d cision prise en commun de revoir Antoine pour des entretiens individuels ponctu s de moments de rencontres familiales La d l gu e du SAJ reste joignable et se retire du processus th rapeutique au service de sant mentale Ce suivi durera plus d un an fait de hauts et de bas de moments d changes mais aussi de s ances silencieuses avec Antoine o jai l impression de faire les questions et les r ponses Ce fil processuel sera aussi travers par un partage de r flexions cliniques au c ur de mon quipe du service de sant mentale richesse de ces r unions d quipe o les regards cliniques se croisent et se nourrissent Je ponctuerai
59. Voil tous les r les le mineur ses parents le juge l avocat l institution le p dopsychiatre l expert Qui serait quoi L avocat un fou On le met dans les pi ces blanches ou noires Le jeune un pion le roi videmment il n y a pas d chiquier parfait De plus au moment de la mise en commun on peut constater que les repr sentations des uns ne sont pas celles des autres Nous avons parfois une repr sentation du travail des autres qui ne correspond pas la repr sentation qu eux m mes s en font Pourtant si on veut que le jeu fonctionne bien il ne faut pas s attendre ce qu une tour fonctionne comme un fou Il faut savoir qu une tour fonctionne comme une tour L tape ultime est de se demander comment dans mon fonctionnement je peux faire en sorte que le jeu fonctionne bien Comment puis je aider les autres se d placer comme pr vu dans leur mode de fonctionnement Si je suis une institution et que je remets un rapport la veille de l audience je ne permets pas au Procureur du Roi et l avocat d en prendre bien connaissance et en m me temps je ne valorise pas mon travail Bref il ne s agit pas uniquement de se demander ce que l autre va pouvoir nous apporter mais aussi En quoi je peux par mon fonctionnement permettre que le jeu s labore bien C est une fa on de fonctionner passionnante qui rejoint totalement la logique de r seau voqu e dans l article Amaury de
60. Z VOUS DE CONFLUENCES en outre acc s aux informations qui circulent au sein de l association gt 75 pour l abonnement de soutien si vous tes pr ts en plus encourager le projet associatif gt Conditions sp ciales pour les affili s des membres de l Institut L abonnement prend cours d s r ception du paiement au compte n 068 2330070 60 de l IWSM Merci d indiquer sur votre bulletin de versement votre nom vos coordonn es et la mention Confluences Renseignements IWSM amp 081 23 50 15 iwsm iwsm be A d couvrir aussi nos articles en ligne sur www iwsm be Envie d en savoir plus D approfondir la r flexion d un dossier D interpeller un auteur Les rendez vous de Confluences vous invitent dans la foul e de la publication rencontrer les auteurs du dossier et changer de vive voix vos approches vos points de vue vos exp riences Une rencontre conviviale pour mieux se conna tre et poursuivre ensemble une r flexion en sant mentale Renseignements amp 081 23 50 15 iwsm iwsm be INSTITUT WALLON POUR LA SANT MENTALE L Institut Wallon pour la Sant Mentale asbl est un organisme d information de recherche et de r flexion en sant mentale Avec le soutien de la Wallonie Institut Wallon pour la Sant Mentale asbl Rue Henri Lema tre 78 B 5000 Namur Belgique 32 0 81 23 50 15 amp 82 0 81 23 50 16 confluences iwsm be iwsm
61. a donc une port e qui va bien au del de la description de l univers de la psychiatrie stricto sensu et c est l aussi un de ses m rites On ne peut qu en encourager la lecture aupr s de tous ceux qui de pr s ou de loin praticiens ou chercheurs ont voir avec la psychiatrie d aujourd hui VELPRY Livia Le quotidien de la psychiatrie sociologie de la maladie mentale Armand Colin Collection Soci tales 2008 Liv Vire Le quotidien de la psychiatrie 1 Voir aussi Ehrenberg A La soci t du malaise Odile Jacob 2010 lydverhaegen gmail com 3 Goffman E Asyliums Editions de Minuit 1968 i Correspondant aux IHP Initiatives d Habitations Prot g es en Belgique S Estroff S An Etnography of psychiatric clients in an American Community The Regents of the University of California 1968 6 Voir entres autres Lovell A M Mobilit des cadres et psychiatrie hors les murs in Joseph I amp Proust J dir La folie dans la place EHESS Raisons Pratiques 7 55 81 Paris 1996 et Verhaegen L Quelques l ments pour une analyse des nouvelles carri res psychiatriques Sociologie et Soci t s 17 1 51 60 1985 4 Ogien A Le raisonnement psychiatrique Paris Meridien Klincksieck 1989 telle que l avait pratiqu Erving Goffman 9 Foucault M Histoire de la folie l ge classique U G E Coll 10 18 Paris 196
62. actes l or e de la majorit l gale peuvent alors les maintenir longtemps dans la pr carit qu ils ont toujours connue Des constats Soyons clairs les situations complexes telles quenouslesavonsd finies sont proportionnellement la population globale peu nombreuses Une recherche men e en 2008 dans le Val de Marne et le Val d Oise en France sur les jeunes incasables montre que ceux ci repr sentent environ 2 2 des situations suivies par les services de protection de l enfance soit 0 012 de la population des moins de 20 ans de ces deux d partements d le de France Ce chiffre rejoint l estimation du groupe de travail mis en place par l IWSM dans le cadre de sa recherche Ceci tant ind pendamment des situations complexes en tant que noyau dur l analyse de celles ci met en exergue des difficult s qui pour une part concernent les dispositifs et leurs interactions bien au del du public cible qui est le n tre Avant tout les secteurs concern s manquent de places Les d lais d attente peuvent tre tr s longs et incompatibles avec les missions des j 8 8 8 2 2 S a o amp D2 s p a Z 5 A 8 Z S e lt a g kzi lt a 8 8 z S lt a T s institutions Ce constat syst matiquement relay par les professionnels du secteur a de nombreuses r percussions sur les trajectoires de prise en charge C est ainsi que l
63. adrer De plus des comportements d automutilation des doigts et des poignets ingui tent son institutrice Il est d origine congolaise arriv voici 4 ans d une r gion marqu e par des combats violents Il a fui avec sa maman suite l enl vement de son p re par des hommes arm s Depuis la famille na plus de nouvelles mais vit de mani re pr caire dans l espoir que celui ci soit encore vivant et vienne les rejoindre en Belgique La relation entre Antoine et sa maman est difficile il n ob it pas sort dans le quartier jusqu des heures tardives ety rencontre d autres adolescents plus g s de mauvaises fr quentations selon la maman Cette petite bande de jeunes s est illustr e par quelques d gradations d abribus ce qui a conduit une demande d aide de la maman aupr s du SAJ Ma premi re consultation se d roule en pr sence d Antoine de sa maman et de la d l gu e du SAJ Premi re rencontre avec un jeune silencieux le visage ferm mais l coute des adultes grenant les faits de violence son palmar s La maman attend de moi une parole de condamnation un recadrage quelque peu muscl de son fils s loignant du droit chemin Comment rejoindre cette maman dans sa repr sentation culturelle de ma consultation m dicale Comment tenter de mettre du sens sur les comportements d Antoine sans le d douaner de la responsabilit et des cons quences de ses actes agressifs La d l gu e du
64. ait mais cela ne signifiait pas qu elle ne payait pas les cons quences de ses actes Mais en pratique Confluences N 26 Juin 2011 IWM 4 T N O A HR 42 Nous avons remis l h pital autour de la table en lui for ant un peu la main il faut bien le dire Et le discours de l quipe hospitali re est devenu beaucoup plus vrai Vous avez v cu a aussi nous dirent ils et la r alit de la trajectoire de ce jeune et de sa prise en charge nous apparurent enfin plus clairement Il devint d s lors possible de mettre en place un vrai tr pied une r elle collaboration triangulaire entre l institution dans laquelle elle vivait m me si r p tons le encore une institution ne devrait jamais tre l endroit de vie d un jeune l h pital non pas en tant que centre d h bergement mais pour tout le travail qui peut nous permettre de prendre du recul face la brutalit des faits et comme troisi me acteur le Juge de la Jeunesse Qui des trois devait intervenir Etant le pied le plus permanent nous avons repris notre travail d apprivoisement de construction du lien Nous avons pu commencer construire avec elle des perspectives d avenir et lui avons ainsi permis d envisager des lendemains moins angoissants Dans l ann e et demie qui suivit le travail ambulatoire du m decin de l h pital psychiatrique reprit de mani re tr s r guli re et ce en collaboration avec n
65. al psychiatrique tous les services habituels d un h pital g n ral m decine neurologie chirurgie gyn cologie p diatrie etc y compris les lits psychiatriques correspondant aux besoins de cette population Le service m dicol gal lui devient un h pital ind pendant sous la responsabilit du Land En pratique Merzig Depuis 1990 le service de psychiatrie en h pital g n ral de Merzig accueille des populations mixtes c est dire qu il re oit dans un m me service toute personne quelle que soit la pathologie le sexe l ge le type d admission aigu ou long s jour etc Le travail est coordonn par une seule et m me quipe dans une r gion d finie et limit e des sous secteurs d environ 30 000 habitants Il repose sur le principe de la continuit des soins Le service est un service ouvert qui re oit galement les placements m me si il y a 20 ans on tait convaincu de la n cessit de pr voir des portes ferm es qui ont donc t pr vues pour rien ll n y a donc pas de rupture Le travail s organise pour que chaque intervenant puisse vivre l volution du patient et r colter avec lui et avec l quipe les fruits du travail commun Il permet aussi au patient de rester dans un cadre et avec quelqu un qu il conna t qui conna t son histoire et qui a sa confiance Cette organisation permet m me de suivre des personnes agit es qui demandent une approche intensive et sp cialis e s
66. ande difficult aux limites de la psychiatrie de la justice de l ducatif et du social Actes du colloque de Marseille 27 et 28 mai 2002 103 p 27 Lebigot F Le Traumatisme psychique Bruxelles Minist re de la Communaut Fran aise 2006 64 p coll Temps d Arr t Lectures 28 Lebrun J P Un monde sans limite Toulouse Er s 2009 368 p 29 Mazzocchetti J L Adolescence en rupture le placement au f minin Une enqu te de terrain Louvain la Neuve Bruylant Academia 2005 170 p 30 Minotte P LOffre adress e aux enfants et aux adolescents dans les Services de Sant Mentale en R gion wallonne synth se Namur Institut Wallon pour la Sant Mentale 2008 26 p 31 Moriau J L Ado la crise la vie active la folie Bruxelles Plate Forme de Concertation pour la Sant Mentale en R gion de Bruxelles Capitale 2003 141 p 32 Moriau J L Impossible prise en charge des jeunes la limite de l aide la jeunesse et de la psychiatrie Dans Journal du droit des jeunes n 233 mars 2004 pp 3 19 33 Moriau J Maun J De Decker B et al Majorit civile assistance ou d brouille Dans Bruxelles Informations Sociales n 160 2009 pp 4 39 34 Mucchielli L Le Goaziou V La Violence des jeunes en question N mes Champ social Editions 2009 149 p coll Questions de soci t 5 Muchembled R Une Histoire de la violence de la fin u Moyen Age nos jours Paris Seuil 2008
67. ans devoir fermer des portes ni augmenter particuli rement la m dication L exp rience montre m me qu il est nettement plus g rable d int grer un ou deux malades plus difficiles dans un service ouvert que de les regrouper dans un service ferm L ouverture et la mixit de la population contribue tout particuli rement l int gration du service dans l h pital g n ral Au d part cette orientation tait une concession en faveur des sous secteurs mais l quipe a pu constater qu elle facilite l adaptation des patients aux r gles de la coexistence et limite les complications inh rentes tout milieu artificiel Il va sans dire que l approche est adapt e aux besoins de chaque patient Chacun doit pouvoir b n ficier des soins qui lui sont n cessaires psychoth rapie pharmacologie travail social ergoth rapie ateliers cr atifs loisirs hospitalisation partielle ou compl te soins ambulatoire ou encore r adaptation un arsenal qui s enrichit de l volution des connaissances scientifiques Une autre condition encore essentielle porte sur la n cessit pour les travailleurs d y croire et de s y investir Le travail repose en effet sur la qualit de la relation avec le patient la sinc rit et la confiance aussi ainsi que sur la responsabilit du th rapeute ce qui suppose un engagement personnel de tous les collaborateurs du service Un travail poursuivre On peut dire aujourd hui que l exp rienc
68. ation complexe indique elle quel point il est devenu impossible de pointer une r f rence institutionnelle pr cise et une pratique efficace A l inverse de la notion d adolescents difficiles elle a au moins l avantage de laisser entendre que la difficult ne r side pas toute enti re du c t du jeune mais galement dans les pratiques institutionnelles l volution des politiques publiques ou les transformations des cadres sociaux et familiaux C est l influence qu exerce ce contexte sur le traitement des jeunes que nous voudrions ici explorer Deux constats g n raux avant de rentrer dans le vif du sujet Premi rement il nous para t important de souligner que l mergence des situations complexes doit autant ce que certains nomment le d clin des institutions et leur incapacit encore encadrer les subjectivit s de fa on positive qu l abandon d un usage totalitaire de l institution travers des pratiques d enfermement et de coercition selon le mod le des bien nomm es maisons de redressement cette aune l existence de telles situations ne doit peut tre pas tre regard e de fa on uniquement n gative Deuxi mement on ne peut pas ignorer que les jeunes pris dans ces situations sont tr s fr quemment des personnes qui ont connu tr s t t dans leur vie les services d aide ou de protection de la jeunesse et le placement Ce type detrajectoire est le plus souvent r s
69. atoire dans une logique tr s pr cise limit e dans le temps et dans ses objectifs Ensuite pour ne pas la laisser soudain livr e elle m me le Tribunal de la Jeunesse a d cid d une prolongation Elle pouvait revenir chez nous Mais cette d cision fut prise l aussi avec des limites tr s pr cises Il s agissait de nous donner plus de temps pour mettre en place un dispositif qui poursuive nos objectifs viter la rupture du lien Nous voulions lui trouver un nouvel endroit de vie qui ne soit pas en rupture Nous avons trouv un quatri me pied un nouveau collaborateur un service d pendant de l AWIPH Pourquoi le parcours de cette jeune fille reste t il grav dans ma m moire Si notre devoir professionnel et le mandat qui nous est confi nous incitent et nous obligent trouver les solutions les plus adapt es il ne faut pas oublier combien le rapport humain la confiance en ce jeune doit tre une valeur incontournable L accompagnement de ces jeunes tr s en souffrance et en rebellion est parsem de quelques instants rares que je qualifie de moments magiques Ce sont des rendez vous ne manquer sous aucun pr texte Des instants uniques o notre r action notre r ponse notre attitude notre positionnement conditionnent l avenir de ce futur adulte L accompagnement de cette jeune fille nous a offert quelques instants clefs o nous ne pouvions en aucun cas ne pas nous montrer
70. bridge MA Harvard University Press 1979 Absil G Vandoorne C Fond Harmant L L criture du nous autobiographie collective contre les fictions sociales de stigmate In R cit et fictions dans la soci t contemporaine dir Constantopoulou C Coll Logiques sociales Ed L Harmattan Paris 2011 8 Plus d infos sur www iwsm be 7 En France on parle de Handicap psychique La reconnaissance du handicap psychique en tant que tel est tr s r cente elle correspond la loi du 11 f vrier 2005 pour l galit des droits et des chances la participation et la citoyennet des personnes handicap es Nos voisins soulignent que cette reconnaissance permet de mieux cerner ce handicap et de proposer des prises en charges adapt es Si la loi ne parle pas directement de handicap psychique son article 2 enl ve toute ambig it entre handicap et troubles psychiatriques Constitue un handicap au sens de la pr sente loi toute limitation d activit s ou restriction de participation la vie en soci t subie dans son environnement par une personne en raison d une alt ration substantielle durable ou d finitive d une ou plusieurs fonctions physiques sensorielles mentales cognitives ou psychiques d un polyhandicap ou d un trouble de sant invalidant gt Cette d finition est clairement une avanc e pour les personnes en souffrance psychique puisqu elle met en vidence que les troubles cognitifs ou psyc
71. coup plus efficaces gt Des structures qui sont devenues un mod le de travail en quipe pluridisciplinaire 1 Psychiatre et m decin chef retrait de l H pital du Beau Vallon Namur Voir Confluences 22 pp12 14 2 Le but de cette collection initi e en collaboration avec le CNASM la LBFSM et l IWSM est de pr server le savoir des a n s fondateurs d id es ou d institutions en sant mentale et de veiller le transmettre aux jeunes g n rations dans une optique de formation La collection est pr sent e sur le site www psymages be Les DVD sont en vente au prix de 15 Renseignements In Folio 081 23 50 12 3 Sp cialiste de l approche psychanalytique et psychosomatique 4 Un des initiateurs de la psychoth rapie institutionnelle Martine Lombaers Jeunes incasables onjour pourriez vous accueillir J r my dans votre institution Son histoire Elle est compliqu e Il a t d s son plus jeune ge en pouponni re en famille d accueil en institutions d aide la jeunesse Un enfant prot ger Oui mais aujourd hui il a 16 ans et ce n est plus possible pour nous de le garder C est que nous devons aussi nous prot ger nous et les autres enfants de l institution Vendredi J r my menac de mettre le feu au Centre Et il l a fait II faut trouver une solution d urgence Pourrions nous en parler Plusieurs intervenants ont t sollicit s L h pital met des r serves
72. d Attac France Un autre monde est possible en termes conomiques la question fondamentale n est pas de savoir comment produire toujours plus mais bien d opter pour une autre r partition des richesses cr es par le travail L enjeu fondamental diminuer la part du profit dont seule une minorit b n ficie largement et augmenter la part r serv e aux Salaires et la protection sociale D marchandiser le monde d velopper les services publics particuli rement les services non marchands opter pour la d mocratie participative s carter du productivisme c est la seule mani re pour cet conomiste engag de fonder un nouveau d veloppement qualitatif soutenable socialement et cologiquement Le mod le maison m dicale Pas simple tout a D o la n cessit pour les acteurs de la sant de faire des ponts dans Confluences N 26 Juin 2011 l ensemble du champ social avec les porteurs d alternatives un syst me n olib ral qui se mondialise en renfor ant les in galit s Faire des ponts mais aussi questionner ses propres pratiques revisiter le mod le alternatif de soins propos par les maisons m dicales en fonction des volutions actuelles notamment la crise de la m decine g n rale la p nurie de soignants Les participants ont ainsi pu dans divers ateliers travailler des probl matiques sp cifiques participation m tiers de la premi re ligne interdisciplinarit
73. d sur l volution dans notre secteur Y a t il vraiment eu volution Avant 75 la psychiatrie tait asilaire les gens taient plac s une fois pour toutes et le personnel connaissait bien ses malades qui ne changeaient pas beaucoup En 75 il y a un d but de quelque chose de nouveau On cr e des Services de sant mentale SSM avec l id e de faire sortir les gens de l h pital et puis o IWM Confluences N 26 Juin 2011 dans les faits le r sultat est globalement assez anecdotique Les SSM ne font pas mouvement Chacun d veloppe ses propres projets plus en fonction de l int r t des travailleurs que de la r alit des gens et de leurs besoins Finalement on passe de l asilaire l hospitalier L objectif de soins au b n fice de la personne semble apporter de l instabilit La permanence l int rieur des murs n est plus de mise On ne peut plus garder tous les malades alors on les fait sortir avec la difficult que si a marche les gens seront bien dehors et il y aura des trous l int rieur Bien que plus de la moiti des patients restent toujours l h pital ce que l on observe alors cf rapport Groot et Breda 1985 c est qu il y a des gens qui sortent et qui rentrent C est le revolving doors une situation qui am ne de l instabilit pour les usagers comme pour les travailleurs On pense alors des incitants pour que les gens restent dehors et on cr
74. dans lequel elles surviennent On voque fr quemment au moins ceux qui consentent reconna tre qu il y a un probl me ce qui est loin d tre le cas de tout le monde le d ni de r alit s vissant plus que jamais ce qu on appelle des situations complexes Ces situations o des jeunes parfois de plus en plus jeunes se trouvent entra n s dans des conduites de violence renvoy s d un service l autre puisant au passage la plupart des quipes pour devoir constater en bout de course qu ils ne trouvent plus de place dans les dispositifs de prise en charge classique Ces jeunes se voient alors bien souvent terminer leur parcours encore plus rejet s qu ils ne l taient au d part Mutation du lien social Notre th se pour rendre compte de ces situations tient en quelques mots la mutation du lien social dans laquelle nous sommes emport s passage de la pyramide au r seau fin du th ologico politique d clin du Nom du P re toutes appellations convergentes Celle ci change la IWM Confluences N 26 Juin 2011 donne de ce qu il faut bien appeler l humanisation L quilibre des forces en pr sence pour que l enfant puisse s approprier les processus de symbolisation propres l esp ce humaine s est modifi Si l on voulait sch matiser c est l influence respective de chacun des quatre partenaires en jeu la m re le p re l enfant et le discours social qui a t subverti De ce fait rien d
75. dat du Tribunal de la jeunesse du Conseiller ou du Directeur de l Aide la jeunesse et laborent un programme d aide mettre en place l issue de l accueil Rencontre avec Val rie FAVIER Educatrice sp cialis e Centre d accueil le Vert Lion Kain Pourriez vous nous pr senter votre travail en quelques mots S ducatrice en C A U depuis onze ans je travaille plus particuli rement avec les jeunes d scolaris s Nous avons mis en place un projet appel le Phare destin prendre en charge les enfants en d crochage scolaire Faute de rythme et d occupations ceux ci sont g n ralement en d calage avec les autres jeunes de l institution Les activit s qui leur sont propos es durant la journ e sont propices la mise en place d un travail ducatif En plus de g rer l ennui elles leur permettent de remettre le pied l trier de se remobiliser Dans le cadre de notre service nous accueillons des enfants et des adolescents dans l urgence sans s lection et sans file d attente II s agit de jeunes qui ont de z ro dix huit ans et pour lesquels les autorit s mandantes ont estim qu ils devaient tre loign s ne f t ce que momentan ment de leur milieu de vie Malheureusement toutes les institutions sont engorg es les places manquent et les files d attente sont parfois tr s longues Les mandants doivent trouver des solutions de remplacement qui parfois ne sont pas totalement compatibles
76. de la guerre la psychiatrie allemande tait partag e entre psychiatrie universitaire d un c t et psychiatrie asilaire les grands h pitaux de l autre Le travail dans le pays alors d vast s appuyait sur les structures pr existantes L ambulatoire tait peu d velopp et les maigres acquis perdus Le pass nazi pesait lourd sur les structures et le personnel psychiatrique mis rude preuve pendant la guerre voyait tout d sir de s engager dans une nouvelle utopie de travail en sant mentale vite touff En ex RDA c est en 1976 qu une t re structure communautaire voit le jour Leipzig C t ex RFA une r flexion sur la psychiatrie s engage au niveau des professionnels d s les ann es 60 Un ter d bat est organis au Parlement f d ral en 70 IWM Confluences N 26 Juin 2011 la suite duquel le Parlement et le Gouvernement lancent une vaste enqu te sur l tat de la psychiatrie dans le pays En 75 les r sultats suscitent de vives discussions tant du c t des politiques que des professionnels et d bouchent sur une s rie de principes traduits sous forme de recommandations qui seront l initiative de nouvelles politiques de sant mentale 1 L galit entre maladie mentale et maladie somatique 2 La d centralisation des structures hospitali res 3 La r duction des lits psychiatriques 4 L int gration de la psychiatrie l h pital g n ral Les comp tences en mati re
77. de la psychiatrie publique et de l augmentation de la demande en psychiatrie m langeant d ailleurs sant mentale et troubles psychiatriques Mais comme le souligne Alain Ehrenberg dans son introduction l ouvrage de Livia VELPRY que savons nous de la psychiatrie ordinaire Celle qui s int resse la fois la vie des personnes atteintes de maladie mentale aux nouveaux publics caract ris s par l intrication des probl mes psychiques et sociaux et aux professionnels qui les accompagnent Avant de proposer des rem des il faut d abord d crire et c est l tout l objectif pour un sociologue Lydwine VERHAEGEN Sociologue Research Fellow Institute of Health and Society 1 H S Ecole de Sant Publique UCL Bruxelles analytique d un tr s long travail d observation des patients et des professionnels fr quentant un centre m dico psychologique CMP dans un secteur psychiatrique parisien L e livre de Livia Velpry est un compte rendu Aujourd hui l institution totale l asile d crit magistralement par Erving Goffman n est plus la seule forme d inscription en psychiatrie L individu patient se doit d tre agent de son changement et viser l autonomie dans un milieu le plus ouvert possible La maladie mentale met en question la qualit d acteur raisonnablement rationnel de la personne atteinte Mais concr tement qu en est il La psychiatrie de secteur Une premi re partie du livre d cr
78. de travail et employeurs beaucoup de compr hension Les th rapeutes Ils sont tous d bord s Leur position habituelle est de ne prendre en charge que s il y a demande Et si le premier p dopsychiatre consult quand C avait 3 ans avait insist sur un suivi Et si la deuxi me p dopsychiatre n avait pas d clar forfait parce que notre fils ne voulait plus la voir Et si enfin le troisi me neuro p diatre avait montr plus d empathie par rapport ce que nous appelions un besoin et non une demande Notre fils a un besoin vital de s curit qu il ne peut exprimer par une demande explicite mais seulement par son comportement En d finitive nous attendions de leur part une attitude plus encline d coder convaincre s curiser apprivoiser devenir pour lui pourquoi pas des tuteurs de r silience Les structures d h bergement Les places y sont rares m me pour l urgence Or la violence intrafamiliale exige une r ponse urgente Que faire dans l attente Les structures d h bergement semblent s lectionner les admissions en fonction de crit res d homog n it du groupe d enfants d j pr sents Le partenariat entre parents et quipes th rapeutiques est essentiel il rassure les parents et offre l enfant le climat de s curit n cessaire Nous l avons v cu en h pital et en SRJ mais pas au CAU ni au SAJ Pourquoi une telle diff renc
79. du lien qui s est tiss entre elle et certains membres de l quipe et de l impact de notre action Ne pas exclure est un pr requis un pr alable sans lequel aucune action ducative n aurait de sens Il s agit d instaurer un lien de confiance qui autorise la relation d aide l o une nouvelle rupture la d forcerait Nous devons faire preuve cet gard de patience de t nacit et de disponibilit La non exclusions est une des bases de notre travail Nous avons pu laborer les caract ristiques indispensables notre travail en reliant des observations qui concernent un travail men aujourd hui depuis 15 ans Un accueil sans condition Certaines institutions accueillent un jeune condition qu il ait un projet Nous savons que si tel tait le cas nous ne serions pas l et l adolescente non plus Nous voulons dire par l qu il est peu probable qu une adolescente en grande difficult arrive chez nous dans le cadre d une aide accept e avec un projet dont elle est porteuse Dans le cas o l aide est contrainte il est paradoxal de demander d entr e de jeu un projet ou m me une demande Nous avons d ailleurs appris travailler sans cette fameuse demande qui semble indispensable tant de services Nous ne disposons pas de crit res d acceptation ou de refus qui nous feraient renvoyer une adolescente avant m me de l admettre partir du moment o une autorit mandante nous sollicite pour une jeune fil
80. e Mais c est franchement tr s difficile notamment parce que les d lais d attente ne correspondent pas au rythme gt de notre institution et ses contraintes Il arrive que le jeune parte sans solution vers un retour en famille ou parfois il est replac dans un autre C A U pour autant que celui ci accepte ce qui n est pas obligatoire si le jeune est sorti d un autre C A U les 20 jours pr c dant la demande Ce n est pas la solution id ale le jeune doit s adapter un autre endroit une autre quipe tout en sachant que la solution est toujours provisoire Ce genre de situations a tendance se multiplier Les services ont alors deux possibilit s soit s en tenir la r glementation soit prendre en consid ration l aspect humain des choses Et bien souvent c est cette derni re alternative qui l emporte Lorsqu une situation est clairement psychia trique sa prise en charge et son orientation sont compliqu es L ann e derni re le Service d intervention de crise SIC nous a orient une fille de 15 ans plac e en famille d accueil depuis sa petite enfance Elle avait un comportement tr s probl matique Elle pouvait se montrer ang lique pour ensuite devenir subitement tr s agressive sans que le contexte ne puisse l expliquer Par exemple occup e peindre sans probl mes elle pouvait brusquement sans qu on ne sache pourquoi lancer un je vais te buter sale pute et avec un ob
81. e dans letaux d encadrement en personnel qualifi au sein des h pitaux par rapport aux autres structures comme les SRJ et instituts du SAJ CAU Ils h bergent pourtant tous des enfants avec un probl me de sant mentale La Police la Justice D poser plainte aupr s de la police est une t che tr s difficile mais indispensable accomplir pour des parents Les policiers ont toujours t humains et efficaces Le transfert d un dossier du parquet vers le tribunal de la jeunesse d pend de la capacit de jugement distance des magistrats du parquet Quatre interventions polici res n ont pas suffi les convaincre Les SAJ CAU Ces structures n ont pas l habitude d avoir des parents proactifs qui proposent des solutions plus souvent sollicit es pour des situations d enfants maltrait s dans des milieux d favoris s SAJ et structures de sant mentale s ignorent Le CAU n a pas montr d int r t pour l histoire de C sa logique est de mettre rapidement un enfant l abri et de trouver une autre structure d accueil dans un court d lai L enseignement les Centres PMS Les enseignants se montrent trop peu d sireux de collaborer avec les parents m me la demande de ces derniers Certaines exceptions existent Quel est le r le du PMS II se d charge sur les parents et leur rappelle leurs responsabilit s Le RESEAU un filet de s curit Nous ne l avons pas beaucoup trouv nou
82. e de nouvelles institutions extra muros comme les Maisons de soins psychiatriques ou les Initiatives d habitations prot g es souvent si proches de l h pital que le risque est grand d aller retour Tout cela sans aucune remise en question ni valuation critique du mod le propos par la r forme de 75 Il reste au mod le dominant de beaux jours devant lui Quelles perspectives alors Quand tu as une r flexion sur le changement il est important de mettre en sc ne ce dont les gens ont besoin Cela ne peut toutefois pas se faire en dehors de ce qui est tabli II faut pouvoir travailler sur une r partition territoriale Ma proposition repose sur des UPI Unit s Psychiatriques int gr es concurrence d environ 50 pour le pays 1 pour environ 200 000 habitants en fonction des r alit s locales Dans chaque UPI des districts socio sanitaires prennent appui sur des SSM Sur cette base on peut commencer r fl chir partir des budgets dont chacun dispose Les patients deviennent l enjeu principal du projet qui va se mettre IWM Confluences N 26 Juin 2011 en place autour de leurs besoins Les moyens sont conserv s et les emplois aussi Il y a m me la perspective de nouveaux emplois parce que les structures l g res co tent beaucoup moins cher que les grosses institutions comme l h pital Le principe est de faire autre chose avec les m mes moyens et les m mes op rateurs pour partie en les
83. e est concluante Les probl mes n ont pas augment pas plus d actes de violence d vasions ou de suicides par exemple et les ph nom nes de d sint gration sociale auxquels on est habituellement confront en psychiatrie restent limit s La sectorisation avec une r elle impl mentation dans la cit influence positivement les interactions sociales du dedans et du dehors surtout lorsqu elle est soutenue par l entraide mutuelle une meilleure connaissance de l individu et de son histoire de vie et un travail centr sur le patient C est toutefois encore un leurre de croire que l accueil de la folie dans la soci t est aujourd hui une r alit mais par la proximit on peut dire que la sant mentale commence tre l affaire de tous Les liens entre professionnels familles amis m decins g n ralistes autres soignants et acteurs locaux et r gionaux se font plus facilement dans un service sectoris sous sectoris qui a ouvert ses portes 1 PPSM Pr vention et Promotion en Sant Mentale Interreg IV Grande R gion une alliance entre partenaires du Grand Duch de Luxembourg de Lorraine de Sarre et de Wallonie 2e Eole Luxembourg met disposition des intervenants de 1 ligne une aide par t l phone pour les accompagner et es aiguiller dans les difficult s qu ils rencontrent avec des personnes qu ils suivent La pr sentation s appuie sur une conf rence donn e Nancy ors d une jour
84. e les difficult s rencontr es et leur structure familiale La r alit sera bien souvent plus complexe et les causes de la probl matique multifactorielles Le regard de la soci t joue un r le consid rable pour une int gration favorable des personnes concern es par nos propos Il semble donc n cessaire de sensibiliser les professionnels mais galement nos enfants futurs citoyens du monde g n ration pour qui la ol rance peut prendre tout son sens Pour en savoir plus HEENEN WOLFF Susann Dir Homosexualit et stigmatisation avec les contributions d ric Baruffol Caroline Dayer Patrick De Neuter Susann Heenen Wolff Francis Martens Mo ra Mikolajczak milie Mogetet Claude Rabant PUF Coll Souffrance et th orie 2010 Sorene Muse Wart HOMOSEXUALIT S ET STIGMATISATION ed Jusqu aujourd hui aucune avanc e scientifi quement tay e n a pu prouver l existence d une psychopathologie sp cifique dans le contexte de l homosexualit et de l homoparentalit Ce livre fait l inventaire d tudes r alis es dans le pass et d exp riences cliniques men es avec des adultes et des enfants partir de perspectives psychanalytiques psychologiques et linguistiques Il pr sente une lecture critique de la discussion actuelle ainsi que le r sultat des recherches et analyses en Cours 1 Procr ation m dicalement assist e 2 L identit de genre correspond l identification au
85. e ne sont pas ou pas toujours adapt es aux jeunes qui pr sentent des probl mes psy chologiques et comportementaux s v res Qu est ce que Karibu propose de sp cifique e projet est l aboutissement d une id e qui n est pas neuve et qui s appuie sur notre pratique clinique en IPPJ J y ai rencontr avec le Dr Servais pas mal de mineurs qui pr sentaient des probl matiques psychiatri ques d butantes ou av r es mais le cadre des institutions publiques d Aide la jeunesse ne nous semblait pas ad quat parce que ce secteur se d finit autour d une vis e ducative plut t que clinique M me si le travail psy y est int gr ce n est pas sa vocation premi re Les d bats l poque ont t vifs De nombreuses questions ont t soulev es mettant en confrontation des mod les th oriques politiques soulevant des questions d ordre juridique avec une mise en tension des enjeux institutionnels propres aux diff rents secteurs mais on pu au moins dire que ces jeunes existent Et poser une question essentielle Un entretien r alis par Sylvie G RARD WSM Qu est ce qu on leur propose Quel acc s aux soins et des structures adapt es met on en place pour ces jeunes Le Centre hospitalier Jean Titeca accueillait l poque sur demande des autorit s judiciaires des adolescents pr sentant des troubles psychologiques et comportementaux s v res de fa on ponctuelle mais un accueil au sein d une
86. e passais par l je m arr te des gens s arr tent Instant suspendu Soudain un des aveugl s l ve les bras un autre tourne sur lui m me Devant moi une jeune fille enjournal e appelle demande qu on la d livre Un passant sourit un homme d tourne les yeux un enfant s agrippe sa m re La fille suffoque chancelle l jy vais j arrache les feuilles Elle me prend dans ses bras Un peu plus loin d autres aveugl s tombent par terre personne n a boug Et si c tait vrai Marianne PREVOST Sociologue F d ration des maisons m dicales Osons r ver assurez vous Madame c tait une turbu R lence publique cl turant le congr s Je r ve d un autre monde Relever la t te c est r sister pour un avenir en sant organis par la F d ration des maisons m dicales ces 18 et 19 mars veille d un nouveau printemps Un congr s pour dire tout simplement que le monde doit changer Pour de vrai Je r ve d un autre monde CONGRES Enen rem SIH CESSE Osons r ver tel tait le fil rouge r unissant les 250 participants qui des Brigittines aux Ateliers des Tanneurs sont venus croiser leurs questions leurs pratiques leurs regards Un congr s IWM Confluences N 26 Juin 2011 r solument ancr dans une vision politique de la sant r affirmant les valeurs qui ont fait na tre le mouvement des maisons m dicales dans les ann es 70 solidarit justice socia
87. e poursuivre faire en sorte qu elle l approfondisse pour elle m me et qu elle trouve elle m me les solutions Personne n a la solution toute faite le laisser croire c est manquer de respect pour les gens Respecter la personne c est chercher avec elle comment pouvoir appuyer son processus sans se l approprier Notre travail est ax sur la permanence Notre boulot c est d tre l aux c t s des gens qui ne savent m me pas eux m mes qu ils vont tr s mal de leur faire comprendre que a ne va pas que a ne peut pas continuer comme a qu il faut que a change qu il faut mettre en place des choses pour y arriver Luniversalit du droit l aide et aux soins des personnes souffrantes r side notamment dans cette attitude proactive qui consiste aller vers elles alors qu elles n en formulent pas explicitement la demande Les ressources de l usager Dans les ann es 90 la Plate Forme Psychiatrique Li geoise a fait une tude pid miologique en Province de Li ge Un l ment m a beaucoup marqu dans la partie concernant les d pendances L tude constate que parmi les personnes qui ont souffert 85 ou souffrent 15 d une assu tude au moment de l enqu te tr s peu avaient consult 12 Et quand elles le font la plupart du temps elles vont vers leur m decin g n raliste Cela signifie que la majorit des gens trouvent eux m mes des r ponses leurs probl mes seules ou avec l aide de non
88. e vents et mar es sans se d truire sans d truire le jeune ni l intervenant ni le travail th rapeutique alors que le contexte d entr e de jeu est marqu par la les violences R flexions livr es chaud par deux intervenants en Service de Sant Mentale Emmanuel THILL P dopsychiatre Pauline MACE Psychologue Service de Sant Mentale du Tournaisis border les difficult s que pose l accompagnement d adolescents en situation complexe nous confronte in vitablement comme le souligne bien Pascal Minotte aux fronti res aux ratages aux limites de nos dispositifs de soin Ces adolescents se coltinent leurs propres limites celles de leur entourage celles qui contraignent faire avec une certaine r alit pour pouvoir trouver et inventer leur place dans le monde De m me sommes nous aux prises avec notre propre impuissance impuissance r soudre les questions in vitables que posent ces accompagnements en termes de contacts avec la famille de solutions pour apr s Vous avez dit passage l acte l angoisse affleure et pour les jeunes et pour ceux qui les accompagnent L angoisse et la peur devant la violence notamment Violence par laquelle certains adolescents nous interpellent parfois par laquelle il nous arrive de r pondre quand arriv s aux limites de notre cr ativit nous mettons fin un suivi th rapeutique nous imposons un changement d h bergement nous isolons ou
89. en plus clair de nous dire que nous ne pouvions plus la garder il n y avait plus de place pour son lit Lar action premi re humaine logique et habituelle dans ce genre de situation est le rejet total Et il est vrai que nous avions bien du mal continuer travailler avec elle l dans l imm diat Sans parler de l meute parmi les jeunes qui n avaient elles qu une envie c tait de lui faire la peau Comment l quipe ducative aurait elle pu imaginer dans ce contexte continuer de travailler avec une jeune fille qui avait mis leur vie en jeu x Il y avait un sentiment d impossibilit Un sentiment d isolement de d couragement d atteinte des limites C est l que le Juge de la Jeunesse a pris une d cision d terminante Il fallait r agir et de mani re pertinente et en m me temps ne pas d truire le travail qui pouvait encore se faire apr s II y avait eu transgression massive de la Loi et d s l instant o nous avions toujours affirm Tu es une jeune fille comme les autres responsable de tes actes il tait difficile de ne pas lui faire assumer sa conduite Elle a donc t orient e vers l I P P J de St Servais quarante deux jours en section ferm e Pendant ce temps l j avais la volont de travailler avec l quipe ducative sur ce fameux lien entre elle et nous qui me semblait au centre de la situation Nous ne devions pas nous arr ter ce dernier v neme
90. ensent pas la m me chose Ils ont des points de vue diff rents et ils vont t aider diff remment avec deux personnes il y a plus discuter un duc est moins casse couille que le psy La compl mentarit des fonctions l exp rience en psychiatrie ainsi que les diff rents r f rents th oriques psychanalytique et syst mique participent la construction de repr sentations multiples qui rendent mieux compte des situations complexes et intriqu es que nous rencontrons Ce dispositif d intervention assure un plus grand sentiment de s curit pour nous et la famille Le bin me permet de faire tiers et ainsi d viter les m canismes d escalade en offrant la possibilit au jeune de vivre des exp riences relationnelles triangul es Notre quipe cultive la r flexion qui porte sur les prouv s les ressentis Cet outi privil gi nous permet de m taboliser dig rer les mouvements contre transf rentiels emprunts de violence Afin d viter de fonctionner dans un interventionnisme qui serait en miroir des pathologies de l agir de l adolescence cette analyse est indispensable De plus cela nous permet de r interroger notre pratique mais aussi ses limites Le travail en outreaching impose une flexibilit L intervention dans le milieu de vie du jeune implique une inversion de cadre c est donc nous de nous adapter Comme nous intervenons sous mandat d un juge de la jeunesse la famille n e
91. erv aux franges les plus vuln rables de la population celles qui manquent de ressources pour n gocier avec ces instances et pour donner le change quant au respect des normes socialement partag es Dans un contexte socio conomique qui pr carise encore les familles les plus faibles et qui r partit toujours plus in galement les ressources qu elles soient conomiques symboliques scolaires morales on ne peut qu insister sur le fait que les d sordres personnels sont aussi le r sultat de processus sociaux qui orientent la vie des individus Les situations complexes ne parlent pas que de trouble de d viance et d incapacit soigner ou accompagner Enrassemblantpr f rentiellement des jeunes issus des couches sociales les plus d favoris es elles indiquent galement que la fa on dont les institutions m me d mocratiques comme la m decine et la justice traitent les cas individuels est socialement diff renci Socio gen se d une difficult Les situations complexes partagent entre autres caract ristiques le fait de mobiliser de nombreuses institutions et de les mettre en chec montrant ainsi les limites de leurs capacit s Le constat a d j t fait maintes et maintes fois Mais plut t que d y voir uniquement un tat d impuissance il serait peut tre fructueux d analyser ce r sultat comme r pondant une certaine logique issue du fonctionnement interne des instituti
92. es mais ils en croisent et sont parfois impliqu s dans leur suivi et les dynamiques de r seau qui les concernent En conclusion ce rapide survol a notamment pour intention de montrer la sophistication du dispositif et de son organisation ainsi que l interd pendance de chacun au moment de r fl chir la prise en charge des situations dites complexes Si certains services sont tant donn leur public cible directement concern s les services FOR K les CAS les SRJ 140 les IPPJ toutes les institutions cit es ici sont susceptibles d intervenir dans leur suivi Comme le soulignent d autres articles de ce dossier une des pistes d am lioration de la prise en charge des incasables r side dans la mise en place de dynamiques de r seau faisant intervenir des acteurs de secteurs diff rents Ce type de dispositif fonctionne depuis plusieurs ann es entre certaines institutions Nous pensons par exemple au Toboggan qui a d velopp une organisation en tr pied autour du jeune C est dire qu au moment o celui ci est accueilli un accord est formalis avec le juge et repris dans l ordonnance de placement dans lequel trois partenaires sont inscrits une IPPJ un h pital psychiatrique et le Toboggan comme point fixe Ainsi en fonction de ce que va vivre le jeune et d ventuelles perturbations psychologiques graves ou comportementales il sera orient provisoirement dans l un ou l autre l
93. es de notre enfant aussi car il recherche d sesp r ment et inconsciemment une structure cadranfe et s curisante imposant des r gles de vie qu il a trop peu rencontr es dans les autres instituts L h pital nous offre compr hension et coute etnous associe la prise en charge C est en s curit et en confiance Apr s trois mois on nous informe qu une place se lib re dans le SRJ que nous avions pr c demment contact en m me temps que l h pital On nous dit qu il ne peut pas rester ind finiment dans un h pital Nous sommes inquiets car nous commen ons seulement voir les effets b n fiques de son hospitalisation On nous rassure les deux institutions ont l habitude de fonctionner en r seau A la lecture du rapport de sortie nous apprenons que le transfert vers le SRJ est d cid en r ponse la demande des parents qui avaient pris contact avec un SRJ avant l h pital gt Incompr hension 15 ans C estadmis au SRJ Nous observons une grande disponibilit et compr hension du personnel et de la direction malgr un taux d encadrement moindre qu l h pital Sur les quatre ans pass s en SRJ le comportement de notre fils volue tr s peu En r alit nous observons que quand il vit un certain quilibre et qu il est renforc dans ce sens il ne peut continuer fonctionner qu en provoquant le d s quilibre Cela nous d courage et nous inqui te Nous savons aussi qu la majorit
94. es simples s jours d attente se multiplient venant accentuer le Saucissonnage souvent des moments de crise pour les jeunes Ceux ci sont orient s en fonction des places disponibles plus que d un projet coh rent Ou encore des retours en famille ou des mises en autonomie peu opportunes sont d cid s faute d autres solutions Certains jeunes ne trouvent aucune place dans les institutions adapt es leur probl matique Ce manque de places augmente galement la tendance qu ont de nombreuses institutions trier les populations qu elles accueillent et ce de fa on explicite en fonction des crit res d admission du service mais aussi de fa on implicite lors des transactions entre services et avec les autorit s mandantes Beaucoup de services refusent les jeunes porteurs d tiquettes lourdes comme psychiatrie IPPJ5 AICSS toxicomanie Les jeunes dont nous parlons en cumulent souvent Ce tri est compr hensible et s explique notamment par la n cessit dans laquelle sont les institutions de penser leur collectif Le manque de moyens est galement souvent voqu pour expliquer le refus de situations trop lourdes La complexit peut aussi tre renforc e par les difficult s de collaboration et de communication entre institutions de secteurs et ou de paradigmes diff rents Les objectifs et les r f rences conceptuelles etth oriques varient entre secteurs entre services parfois au sein d un m me se
95. essons VOUS Nous e Toboggan un CAS Centre d Accueil Sp cialis Sp cialis En quoi Cette appellation cache en fait la volont de cr er des services qui s occupent de jeunes dont personne ne veut des jeunes qui sont la fronti re de toutes les probl matiques Le Toboggan figurant sous la rubrique Adolescents difficiles du guide social l h pital s tait donc adress nous apr s un nombre consid rable de refus Nous convenons d un rendez vous Chez nous comme expliqu plus haut le parti pris est d accueillir les jeunes que nous acceptons de rencontrer Imaginez vous expliquer une adolescente Venez vous montrer on vous dira apr s si on vous accepte ou pas Nous l accueillons donc pour cette premi re entrevue encadr e de deux soignants Nous nous demandons d embl e pourquoi cette jeune fille se trouve dans un h pital psychiatrique Ce qui nous est d crit ne s apparente pas nos yeux en tout cas des troubles psychiatriques ni m me quelque comportement pour lequel un h pital psychiatrique aurait pu s av rer indispensable Enfin il nous faut la moiti si ce n est les trois quarts de l entretien pour comprendre que cette jeune fille est hospitalis e depuis l ge de douze ans soit depuis quatre ans et qu elle a s journ dans deux h pitaux diff rents L quipe du dernier h pital para t puis e Et c est ainsi que nous apprenons que l autorit de placement ava
96. ettre en place des moyens pour y r pondre ou pour g rer sa frustration Les l ves peuvent aussi tre invit s jouer des sc nettes qui leur permettent d appr hender des situations plus difficiles Si je te dis quelque chose de tr s d sagr able tu ne vaux rien l cole tu es moche Quel sentiment ressens tu mon gard gt Ils analysent ensemble les r actions envisagent des solutions C est la chouette heure Ces activit s sont propos es tous les 15 jours Elles sont accompagn es d entretiens individuels Des changes r guliers se mettent aussi en place avec les parents entre eux et avec les enseignants Toutes ces actions visent renforcer les habilit s de l enfant c est important quand on sait qu il passe parfois plus de temps en milieu Scolaire qu la maison et cr er un climat positif dans lequel il est possible d tablir une relation de confiance avec les adultes sans r duire ces liens aux performances scolaires L id e l avenir est de pouvoir associer l ensemble des tablissements cette approche par exemple en proposant une option dans la formation des futurs enseignants Confluences N 26 Juin 2011 LW ZM T T O A 46 Plaidoyer pour le jeune Si les jeunes dont il est question dans ce dossier ne voient pas syst matiquement leurs situations judiciaris es il n en reste pas moins que c est souvent le cas C est pourquoi il nous
97. fluences N 26 Juin 2011 DOSSIER 4 plus importantes dans ce type de situation Ils semblent donc moins atteints par les v nements d sagr ables ou dangereux leur perception et niveau de vigilance diff rent L adulte a d s lors un r le d autant plus important Ce qu on attend d un adulte c est qu il soit attentif l enfant qu il puisse tablir des liens avec lui qu il lui permette de faire l exp rience qu il est possible de compter l un sur l autre en cas de difficult s C estle r le essentiel des parents de donner s curit etprotection Lorsque les parents ont des probl mes psychologiques s ils sont malades ou tout simplement s ils ne savent pas assumer cette fonction cela devient probl matique Les p dagogues connaissent aujourd hui l importance de ces facteurs psychologiques sur le d veloppement de l enfant Ce que l on sait moins c est qu il faut d passer ce seul facteur Il y a la vie de famille d accord mais il y a aussi l cole les amis le quartier Des sociologues sont venus nous rapporter des exp riences men es Chicago et dans d autres villes qui s int ressent au niveau de solidarit entre voisins en milieu urbain C esten relation imm diate avec les troubles de conduites chez les enfants On n est plus ici dans la psychologie individuelle ou dans la syst mique familiale on est dans la vie en soci t Ce n est pas par hasard qu aujourd hui Charles Picqu e
98. gique le dispositif autour du sujet devient l unit de base incompatible avec la tendance insulaire de l institution toute puissante et autarcique 10 Time out p riode relativement courte durant laquelle le jeune est plac dans une autre institution pour lui permettre et permettre son institution d h bergement ou sa famille de souffler et prendre du recul n Outreaching soins psychiatriques domicile De quelques raisons de la complexit des situations Les situations complexes ne font pas figure de nouveaut dans le champ de l intervention judiciaro m dico sociale destination de l enfance et de la jeunesse In ducables incasables adolescents difficiles cas limites les d nominations se succ dent depuis la naissance de la protection de la jeunesse pour d signer ceux dont on ne sait quoi faire Ces diff rentes appellations soulignent pourtant toutes la m me difficult celle de proposer une r ponse institutionnelle ad quate des subjectivit s tourment es Jacques MORIAU Chercheur Centre METICES Institut de Sociologie Universit Libre de Bruxelles e qui rel ve de l ad quat et comment se construisent les subjectivit s varie videmment avec le temps L o le terme in ducable utilis au d but du XX si cle renvoyait l impossibilit de discipliner et l chec de l enfermement en maison d ducation l usage de la notion de situ
99. hiatrie ne devienne le bras arm de l ordre social Nous nous sommes bas s sur la loi du 26 juin 90 li e la protection de la personne des malades mentaux M me si des demandes nous sont adress es en ce sens et il y en a nous n accueillons pas des jeunes qui ont des troubles du comportement des probl matiques sexuelles ou d assu tudes Nous accueillons des jeunes qui ont des probl mes psychiatriques s v res troubles psychotiques troubles de l humeur s v re et des troubles du comportement L axe th rapeutique est centr sur le soin m me s il est dans notre pratique quotidienne indissociable de l axe ducatif au travers des activit s de groupe des activit s scolaires mais aussi travers l accompagnement du jeune dans toutes les proc dures judiciaires Les cons quences des actes d linquants les aspects comportementaux font partie de la prise en charge On sait que le jeune peut tre insultant agressif dangereux ce qui va amener des recadrages multiples On sait aussi qu il va r p ter ces actes ce n est pas pour cela que l on va mettre fin la prise en charge m me s il y a des o IWM Confluences N 26 Juin 2011 T Ti O A 30 limites Si un jeune se met frapper un ducateur avec une barre en fer et que ce dernier risque d y perdre un il l on arr te Notre crit re fondamental c est que l quipe soit en mesure de continuer travaille
100. hiques peuvent constituer une cause de handicap La loi marque aussi une seconde avanc e situant l approche dans une perspective dynamique Elle ne classe plus les personnes en fonction de leurs d ficiences mais interroge leur interaction avec leur milieu de vie en termes de syst me dans la recherche d un quilibre IlI s agit d interroger non seulement la maladie mais ses effets sur la vie quotidienne Cette r volution conduit quitter une approche uniquement m dicale pour un travail interprofessionnel Le travail en r seau sera centr sur le projet de vie de la personne le premier acteur de ce r seau tant la personne elle m me Cette conception met en avant toute l importance de la r habilitation pour permettre la personne de vivre comme tout citoyen au c ur de la cit Pour une psychiatrie d mocratique Ce sont les hommes et les femmes qui font bouger le monde En sant mentale aussi Nos valeurs nos convictions notre engagement reposent sur une histoire celle qui s est labor e pas pas avec ceux qui nous ont pr c d s En Wallonie comme ailleurs ils sont nombreux avoir apport leur pierre l difice Confluences a d cid d aller leur rencontre Voil maintenant plus de 7 ans que le fondateur du Siajef et du Centre Franco Basaglia a d cid avant l heure de mettre fin ses activit s professionnelles II vit aujourd hui bien loin de la cit ardente dans laquelle il a d
101. ier qui procure aussi des satisfactions L ann e pass e un des tout premiers jeunes dont je me suis occup e est revenu me voir alors que je n avais plus eu de ses nouvelles depuis de nombreuses ann es Il est venu expliquer que tout allait tr s bien dans sa vie il est mari il a une petite fille un m tier il vient de faire b tir une maison videmment ce type de retour fait tr s plaisir Le travail d ducateur est difficile il n est pas assez reconnu mais il est important et passionnant 1 Les Services d intervention de crise projet pilote de l AAJ de 2009 2011 taient mandat s pour une p riode de 20 jours ouvrables et pouvaient intervenir tout moment l o se passait la crise Le projet p dagogique du service de crise rattach au CAU Vert Lion pr voyait la possibilit en cas de crise tr s aigue d orienter un jeune vers un C A U pour une nuit ou deux afin d oxyg ner une situation difficile Le but de ces services tait de d sengorger les structures classiques souvent satur es et d viter qu un probl me ne s aggrave en agissant rapidement et de mani re pr coce Ces projets pilotes ont t arr t s en 2011 car leur valuation a montr que le public cible aid par ces services n tait pas celui qui tait pr vu IWM Confluences N 26 Juin 2011 4 T TA O A 38 La non exclusion ou la permanence du lien n y a aucune condition notre accue
102. ieu sachant qu apr s il r int gre le CAS Partant de l lorsque ce type de collaborations fonctionne nous pouvons alors dire que la complexit du R seau est une richesse 1 pour tre complet nous devrions galement voquer les niveaux locaux Provinces et communes i http www belgium be fr la_belgique pouvoirs_publics autorites_ federales gouvernement_federal composition_gouvernement index_laurette_onkelinx jsp 3 Les Services psychiatriques en h pital g n ral les Structures conventionn es INAMI les Initiatives d Habitations Prot g es IHP les H pitaux psychiatriques HP et les Maisons de Soins Psychiatriques MSP c est dire tous sauf les SSM qui sont organis s et financ s par la Wallonie 4 Voir le site de l IWSM http www iwsm be institut wallon sante mentale members liste php idt 29 Source Portail de la Communaut fran aise et du CRISP http www actionnariatwallon be wallonie Autre appellation pour les unit s m dico l gales T Voir l article p 29 de ce dossier B Li ge Les Cypr s implant e sur le site Petit Bourgogne ISoSL peut accueillir 8 jeunes filles et gar ons de 15 18 ans pour une dur e maximale de 14 jours Ces 8 lits viennent renforcer 3 lits K de crise d j op rationnels depuis 2007 Cf confluences 21 A Tournai une unit de 8 lits accueillant uniquement des gar ons et implant e sur le site de l h pital psychiatrique Les Marronniers est o
103. ieux On peut envisager ton d part elle mit le feu ses cheveux Comment aurait elle pu mieux exprimer son angoisse et dire Vous voyez bien que je ne suis pas pr te Cette notion d abandon nous permet de reconsid rer la situation sous l angle du lien Nous nous effor ons de retrouver la famille naturelle Elle a une maman qui est l quelque part qui n est jamais vraiment intervenue que de tr s loin et qui elle m me est tr s limit e tant sur le plan intellectuel que sur le plan de l quilibre psychique avec de longues p riodes de prise en charge sociale et psychiatrique Et si cette maman pouvait re devenir un point d accrochage Cela semblait sens et aurait permis de d passer le cadre formel de l intervention En effet si l institution est soumise aux limites de son mandat judiciaire pour mineures d ge notamment la place d une m re elle ne conna t ni limite d ge ni mandat Entre temps la jeune fille continue v rifier si nous avions la m me capacit que l h pital de maintenir un lien Jene d taillerai pas les sympt mes cens s prouver qu elle tait folle qui nous mettaient dans la quasi impossibilit de la supporter taper sur les ducateurs provoquer des situations de peur g n ralis es jusqu ce qu un jour elle claironne Je mets le feu l institution et qu elle le fasse Et elle fit m me en sorte que ce soit sa chambre et son lit qui commencent par br ler Quel moy
104. igures paternelle et maternelle reste importante Un enfant a besoin d un p re et d une m re Mais est ce r ellement le cas Un enfant doit il n cessairement tre entour d un p re et d une m re pour se d velopper sainement La question est pos e et suscite beaucoup d mois De nombreuses tudes empiriques ont t men es ces derni res ann es et globalement leurs conclusions vont dans le m me sens ces enfants ne se portent ni mieux ni moins bien que ceux qui voluent en famille traditionnelle D s lors de quoi un enfant a t il besoin pour grandir De diff rence Ce qui importe c est que chacun des parents ait une place diff rente aupr s de l enfant qu une triangulation s instaure au sein de la famille Car une fonction qui incombe au p re dans la famille traditionnelle est de venir s parer l enfant de sa m re et de l ouvrir au monde ext rieur Dans les tudes cliniques r cemment r alis es aupr s de couples lesbiens l observation de ce ph nom ne est courante celle qui a port l enfant la m re biologique remplit la fonction dite maternelle L autre sa compagne repr sente un tiers s parateur Un r le quivalent celui d un p re Les enfants portent le stigmate attribu leurs parents C est en effet une inqui tude partag e par les parents homosexuels eux m mes notre enfant ne risque t il pas de souffrir du choix que nous avons pos Mais n est ce
105. il si nous te rencontrons c est que nous allons taccueillir M me si tu persistes dans tes comportements tu resteras parmi nous et nous ne t exclurons pas Voil ce que nous disons aux adolescentes difficiles lors des entretiens d accueil Provocation folie inconscience Rien de tout cela Ces deux volets l absence de condition l accueil demand par une autorit mandante pour une adolescente en grande difficult d une part et le non renvoi d autre part constituent ce que nous nommons non exclusion C est une base de travail r fl chie et assum e et qui nous para t une condition essentielle notre action ducative Marc COUPEZ ex Directeur Diane MONGIN Psychologue Le Toboggan Mons Les Centres d accueil sp cialis C A S En Belgique les C A S ont pour mission d organiser l accueil collectif de jeunes qui n cessitent une aide particuli re et sp cialis e eu gard des comportements agressifs ou violents des probl mes psychologiques graves des faits qualifi s infraction r p titifs ou lorsque la demande concerne un jeune qui est confi au groupe des Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse I P P J Les Projets p dagogiques particuliers P P P Certains services agr s mettent en uvre un Projet p dagogique particulier PPP C est dire qu ils organisent un projet particulier et exceptionnel d aide aux jeunes en difficult selon des modalit s non pr
106. infos ou photos choqguantes sans me pr occuper des cons quences sur autrui je m occupe de moi Que remarque t on encore dans cette tude Que les troubles des conduites cohabitent souvent avec le trouble d ficitaire de l attention avec sans hyperactivit et avec des troubles oppositionnels Ces 3 entit s peuvent coexister mais elles sont il faut le pr ciser bien distinctes On a constat aussi que comme tous les autres probl mes de sant mentale les troubles des conduites ont un d terminisme bio psycho social Il ne suffit pas de le dire il faut l crire parce que beaucoup d tudes se focalisent sur la famille ou sur le milieu du jeune consid r comme d favoris ou encore sur une facette plus psychologique de l adolescent qui est d crit comme psychopathe ou comme difficile Si l on s int resse l ensemble de ces aspects l aspect neurobiologique par exemple on se rend compte que ces jeunes d codent essentiellement ce qu ils ont v cu en termes de d sagr ment sans pouvoir dire il m est arriv telle ou telle bonne chose On a remarqu aussi qu ils sont beaucoup moins sensibles que les autres l anxi t Ils n ont pas de compassion font preuve de peu de capacit d empathie Sur le plan biologique galement on constate que leur rythme cardiaque ne s acc l re pas vraiment face un v nement stressant alors que les pulsations du c ur sont normalement beaucoup o IWM Con
107. interm diaire Vous voulez bien lui donner a etc On a d leur rappeler qu il n habitait pas loin et qu ils pouvaient y aller eux m mes qu il serait content de les voir Et de fil en aiguille les parents 4 ont compris que leur fils n tait pas dans leurs pieds qu ils pouvaient continuer vivre tranquilles et m me qu ils aimeraient bien aller le voir et c est ainsi que la relation commence se reconstruire Ici c est une belle histoire parce que quelques mois plus tard les parents se sont mis ensemble pour trouver pr s de chez eux une maison pour le jeune couple Sans cette couverture sociale comme c est le cas en Italie par exemple la pression reposerait de fait Sur la famille Tout a commenc avec le Siajef non Le Siajef est un service d accueil inscrit dans l esprit de la r forme de 75 respectueux de l universalit du droit l aide et aux soins C est un service de sant mentale qui n a pas t reconnu de suite comme tel cela a prit plus de 20 ans Ila d abord fonctionn avec des subventions facultatives et des aides l emploi II constitue le service de base pour 50 000 habitants C est l incontournable pr server quoi qu il arrive II s agit pour nous de la 1 ligne d intervention psychiatrique sp cifique Et puis sur cette base d autres services se sont d velopp s li s la qualit d existence On a pris deux orientations l une du c
108. ique pouss e l extr me qui autorise certains s rieusement proposer les mesures aussi grotesques que violentes de d tection de profils d linquants chez les enfants de 3 ans S Voir bibliographie p 48 r f 38 Voir bibliographie p 48 r f 42 Confluences N 26 Juin 2011 IWM 4 T TA O A 24 Allons nous psychiatriser le social Ce dossier de Confluences nous parle de ces jeunes qui ont en commun d avoir une histoire marqu e tr s t t par les carences traumatismes et autres souffrances Leur parcours de vie nous confrontent rapidement la violence familiale sociale institutionnelle A l adolescence ces violences resurgissent sous diff rentes formes et mettent mal le syst me Transgressions et passages l acte sont autant de sympt mes qui puisent les quipes ducatives Les solutions se succ dent les unes apr s les autres entra nant une multiplication d interventions une suite de ruptures et l puisement des ressources institutionnelles avec la clef un tableau de morcellement et d errance Une trajectoire qui signe elle aussi une forme de violence Quelle lecture pouvons nous faire de cette violence Et comment travailler avec pour viter l impasse et rendre quelque part une rencontre possible Jean Pierre LEBRUN Psychiatre Psychanalyste Namur our saisir l enjeu de certaines violences nous sommes contraints de penser le contexte social
109. ise en charge par le secteur de la sant mentale La famille est parfois plus pr sente mais les perspectives de r insertion sont faibles au vu de la gravit des faits et de la pr sence d une maladie Le programme est construit autour des activit s de groupes des entretiens individuels et de IWM Confluences N 26 Juin 2011 famille Nous proposons notamment des activit s th rapeutiques culturelles sportives un atelier sant relaxation pr vention de la violence hygi ne de vie probl matiques sexuelles et un atelier d expression th tre musique slam Le suivi scolaire de type V est aussi assur au sein de l h pital par l cole Robert Dubois Les activit s se font en fonction de l tat de sant des jeunes Elles sont discut es avec eux chaque matin Cet espace communautaire permet aussi d changer au sein du groupe sur les v nements qui se sont d roul s pr c demment On est donc dans une approche clinique qui int gre une valuation du quotidien Dans l Unit Kalima on travaille plus sur les activit s de mise en autonomie sur les habilit s sociales on aide le jeune poursuivre le d codage de ce qui est en jeu Comment je suis Pourquoi je d marre au quart de tour Qu est ce qui peut repr senter un risque un danger pour moi pour l autre Les activit s sont en soi assez classiques ce qui est diff rent peut tre c est la logique sous jacente Ce qui nous diff re
110. isions pr cipit es irr versibles L anticipation des sc narios permet plus facilement d tablir des alternatives coh rentes en essayant tant que possible le maintien du lien entre le jeune et le service dont il est issu Ces lieux pourraient aussi tre les moteurs de l installation d un dialogue permanent dont la finalit serait d amener les institutions des diff rents secteurs communiquer mieux se conna tre mieux se comprendre et trouver ensemble des solutions Si la mise en place de ces lieux d activation n est pas l ordre du jour dans l imm diat principalement parce qu ils impliqueraient de d bloquer un budget transversal de surcro t pour une ni me fonction de coordination les principes nonc s ci dessus restent de bonnes bases pour penser un travail en r seau autour des situations complexes 1Ce texte qui a servi d argumentaire pour le dossier s appuie sur une tude r alis e par l IWSM Voir bibliographie p 48 r f 16 2 Services R sidentiels pour Jeunes 3 Voir bib jographie p 48 r f 3 4 Voir bib jographie p 48 r f 16 PPJ Institutions Publiques de Protection de la Jeunesse 6 AICS Auteurs d Infractions Caract re Sexuel T Voir Bib iographie p 48 r f n 4 p 62 8 Groupe de travail bas sur le principe de la transversalit qui regroupait des repr sentants des diff rentes cat gories d acteurs en sant mentale membres de l Institut 9 Dans cette lo
111. it t interpell e car la malade avait quelque temps auparavant frapp au point qu il y avait lieu de prendre des mesures L intervention du Magistrat ayant t demand e elle avait t sanctionn e par un s jour en I P P J Une question d s lors se pose nous cette jeune fille est elle malade et donc irresponsable Ou responsable Auquel cas que fait elle dans un h pital psychiatrique Nous commen ons deviner que le personnel de l h pital probablement juste titre tente de faire correspondre le profil de cette jeune fille la r alit de notre institution ou en tout cas de montrer qu il ne correspond pas la r alit de la leur au m pris peut tre de certains constats qui ne nous sont pas transmis C est dans ce contexte que nous acceptons cette jeune fille qui par ailleurs n a pas du tout le souhait de quitter l h pital o elle vit depuis des ann es Elle nous dit d ailleurs Moi Je suis folle Nous d cidons de la contrarier Non tu n es pas folle Tu es comme les autres Et si tu viens chez nous tu seras prise en charge comme toutes les autres filles Si dans ton volution tu cr es des probl mes nous te consid rerons comme responsable Pas comme une malade La jeune fille lorsqu elle s installe chez nous se trouve dans une incompr hension totale des raisons pour lesquelles elle quitte l h pital De plus nous constatons qu il reste des probl mes dont il n avait
112. it la psychiatrie de secteur dans le paysage actuel et complexe de la psychiatrie en France o la sectorisation territorialise la prise en charge publique de la folie dans la communaut L auteur d crit l activit d un CMP son fonctionnement et le travail d quipe marqu par IWM Confluences N 26 Juin 2011 une tension qui traverse l ensemble de la psychiatrie aujourd hui entre l accessibilit et la continuit des soins Elle analyse les proc dures de travail tant le fait de travailler en quipe fait partag par d autres services du m me type dans d autres pays que les proc dures de prises en charge et d admission Comment une histoire de vie devient elle un cas psychiatrique Les caract ristiques sociod mographiques des personnes qui s adressent un CMP sont bri vement voqu es un peu trop rapidement peut tre car c est un des enjeux de la psychiatrie publique d aujourd hui En effet depuis toujours la psychiatrie entretient des rapports particuliers avec l ordre social et les patients souffrant de troubles s v res sont le plus souvent d pendant d allocations sociales L auteur observe deux types de population distincts les cas psychologiques o le social est un l ment incontournable et les cas psychiatriques plus lourds peut tre d finis par le suivi ant rieur et le comportement Livia Velpry vite soigneusement la d finition par les diagnostics psychiatriques et c est une
113. itiques de pr vention et de s curit est l autre face des politiques de lib ralisation et de responsabilisation l Etat social actif est aussi un tat social s curitaire La tendance subjectiviste Un autre l ment important dans le processus de production des situations complexes concerne plus pr cis ment la fa on dont les services d Aide la jeunesse entendu au sens large ont t amen s dans le contexte que nous venons de brosser tr s rapidement repenser leurs missions et leurs pratiques Plusieurs faits peuvent tre voqu s Premi rement la d cision prise en 1998 par la Communaut fran aise de r duire le nombre de places r sidentielles dans le secteur de l Aide la jeunesse au profit d accompagnement en milieu ouvert a cr les conditions favorables une logique de filtrage des situations Dans un contexte de raret et d obligation faite aux services de produire et de suivre un projet p dagogique la relation entre le mandant et les institutions s est invers e Ce sont maintenant les services priv s qui d cident de l admission et exercent les pr rogatives d une magistrature sociale La possibilit d une prise en charge repose sur le bon vouloir des institutions et sur le jugement port a priori sur la situation Le principe de responsabilit ne concerne pas que les jeunes il s insinue galement dans les pratiques institutionnelles et instille chez les professionnels une
114. iwsm be www iwsm be
115. jet pointu menacer les autres Elle tait galement dangereuse pour elle s automutilant r guli rement En souffrance et consciente qu elle avait un comportement probl matique elle ne savait toutefois pas g rer Il tait impossible de la garder avec les autres membres du groupe Nous avons donc d l isoler en lui faisant faire d autres activit s Elle tait sous m dication mais il tait difficile de lui faire prendre ses m dicaments Nous ne nous sentions pas form s pour nous occuper d elle Notre patience tait grandement mise l preuve nous nous sentions d pass s tant au niveau de nos comp tences que de nos valeurs Mais au del de tout a ce qui nous posait question c est que personne n en voulait ni l cole ni la famille ni l h pital Personne Mais alors comment imaginer une volution positive pour cette jeune fille Comment voluer en sachant que personne ne veut de vous Objectivement son int gration dans une classe par exemple tait impossible II aurait fallu une quipe ducative sp cifique et temps plein pour s occuper d elle Elle a int gr l aile psychiatrique d un h pital priori c est le type situation qui ne devrait pas se retrouver au C A U Mais les C A U ont une philosophie d accueil des jeunes sans discrimination Cependant nous devons faire attention en acceptant une demande ce qu elle soit compatible avec le groupe d j constitu Nous devo
116. jeunesse et la protection de la jeunesse vers une logique de dispositifs Rapport publi l initiative de La Porte Rouge avec l appui de la Direction g n rale de l Aide la jeunesse du Minist re de la Communaut fran aise 1997 12 Delens Ravier l Thibaut C Jeunes d linquants et mesures judiciaires la parole des jeunes Recherche qualitative sur le point de vue des jeunes d linquants propos de leur placement en IPPJ Observatoire de l Enfance de la Jeunesse et de l Aide la Jeunesse 2002 26 p 13 De Munck J Le Droit est il encore mancipatoire En ligne http uclouvain academia edu JeanDeMunck Papers 378078 Le_droit_est il_encore_emancipatoire IN CM Confluences N 26 Juin 2011 14 De Terwangne A Gougnard C CouckJ V Entre sanction et ducation quelles r ponses la d linquance des jeunes Dans L Observatoire n 37 f vrier 2008 pp 17 116 15 Digneffe F Gillardin J Tulkens F Le Placement des mineurs en institution psychiatrique Bruxelles Facult s Universitaires Saint Louis 1990 158 p 16 Donnay J Y Minotte P Les Situations complexes tat des lieux et pistes de travail concernant la prise en charge des adolescents pr sentant des probl matiques psychologiques et comportementales s v res Namur IWSM 2010 70 p 17 Enfants et adolescents troubles des conduites dans leur contexte Bruxelles Conseil Sup rieur de la Sant mars 2011 36 p E
117. l alliance th rapeutique son d placement augmente le poids de sa parole et la possibilit que ce jeune fasse son tour le mouvement vers les autres ce propos un p re t moigne cest plus facile pour moi de parler ici je me sens mieux que de consulter dans un bureau c tait impersonnel Vous avez fait face son indiff rence sa non participation gt Et son fils ajoute Si j ai envie de vous foutre dehors je peux Je peux me mettre comme je veux ici je peux prendre ma DS mon couteau a n aurait pas tenu autrement Vous avez tenu le coup et c est pas encore fini Vincent Garcin et Sylvie Tordjman ont d crit trois figures de mobilit Premi rement le d placement dans l espace des quipes vers les familles et des familles vers l h pital notamment dans le cadre des rencontres avec le p dopsychiatre Deuxi mement la mobilisation psychique insuffl e tant par notre implication que celle de la famille et des autres intervenants Ce qui est en jeu ici c est leur aptitude au changement Et troisi mement l attitude des professionnels c est dire leur capacit d adaptabilit et de cr ativit face la situation et ses rebondissement La pluridisciplinarit et le travail en bin me permettent de multiplier les accroches avec l adolescent Les paroles de ces deux jeunes en attestent a nous permet de voir des personnes qui n ont pas le m me travail qui ne p
118. l n existe pas une et une seule fa on de r pondre ces questions des pistes peuvent se co construire dans le r seau Pascal MINOTTE Chercheur IWSM voquer les adolescents en situations Fame C est d abord questionner une locution polys mique qui n cessite quelques pr cisions En effet nous pourrions dire de toute situation clinique pour peu que nous prenions le temps de l analyser qu elle est intrins quement complexe Nous pr ciserons donc que les jeunes sur lesquels porte cet article pr sentent la fois des probl mes qualifi s de psychiatriques et de graves probl mes comportementaux qui finissent parfois par entra ner la judiciarisation de leur prise en charge Le point commun de ces adolescents est qu ils perturbent le syst me d offre tel qu il est organis et am nent r guli rement les institutions ne plus se reconna tre comp tentes pour les accueillir Leurs transgressions et leurs passages l acte auto et h t ro agressifs font partie des Sympt mes qui mettent le plus mal les quipes L indication d une r ponse valence plus curative qu ducative est compliqu e tablir leur sujet et surtout difficile appliquer Quelle que soit la nature du service qui les accueille celui ci est g n ralement mis en difficult dans sa mission par leurs comportements de telle sorte que d autres solutions vont s envisager De cette fa on si IWM Confluences N 26 Juin
119. l pour le jeune Dans tous les rapports avec les psys les ducateurs les professeurs les parents le juge aussi on est attentif cela un juge on dira Ily a a a et a qui se passent bien Ce qui reste compliqu c est a et l dessus il a envie de travailler mais parfois il h site Nous sommes attentifs reformuler la situation du jeune de mani re positive et constructive Il y a un norme travail faire sur la question de l estime que ces jeunes ont d eux m mes travers une histoire familiale institutionnelle sociale dans laquelle ils n ont jamais trouv leur place si ce n est peut tre celle que leur a procur une bande de pairs L ils ont pu avoir une identit Pour le reste ils se vivent comme incapables de tout On va donc aussi beaucoup travailler construire un fil rouge qui permette au jeune de se reconstruire narcissiquement de d velopper des habilit s pour finalement se fonder une identit lui Ce travail est complexe r aliser parce que l on accueille les jeunes tr s tard Leur parcours est souvent discontinu et une s rie de fils rouges sont d j coup s On essaie de retisser ces liens avec le jeune en consultant toutes les personnes ou services r f rents qui ont exist dans sa t te On peut aller de la pouponni re au service d accueil d urgence avec comme souci clinique d essayer de rep rer de travailler les p les de r silience dont il pourra
120. la hauteur ces instants il tait imp ratif d tre l d affirmer notre confiance en elle notre conviction qu elle y arriverait et de le lui prouver par nos attitudes non rejetantes Dans le cas de cette jeune fille marginale et limit e qui aujourd hui ne recourt plus tous ses sympt mes qui a cess de fuir notre monde vers cette folie vers les h pitaux psychiatriques l avenir nous a donn raison Cette adolescente se construit une place dans la soci t Conclusion La non exclusion s inscrit donc dans une p dagogie haut risque qui si elle n offre pas de garantie de succ s nous permet d entrer en relation et d am nager les conditions d une reconstruction de liens chez une adolescente d structur e et profond ment bless e Cette premi re tape est un peu comme la patiente laboration d un terreau propice la germination d une graine ou comme le n cessaire ass chement d un marais avant d y b tir une maison M me si notre action se limitait l nous aurions fait uvre utile Dans le meilleur des cas il est ensuite effectivement possible d entreprendre un travail ducatif avec une adolescente abandonnique c est dire de l accompagner dans la construction de son autonomie comme actrice dans la soci t en r alisant ce qui fait d elle un individu tout fait singulier 1 Ce texte s appuie sur un article plus complet consultable en igne sur le site de l asbl
121. la recherche de solutions s av re de plus en plus difficile au fil des ruptures La difficult circonscrire leur probl matique dans une cat gorie administrative et la difficult qu il y a les int grer dans un lieu de vie am nent syst matiquement les institutions ne plus se reconna tre comme comp tentes les concernant Les tentatives de nouvelles solutions se succ dent sans plus de succ s Les trajectoires de ces jeunes sont g n ralement caract ris es par de nombreux placements de dur es variables ainsi que des retours en famille faute de mieux Bien souvent ils ont rencontr le syst me judiciaire dans le cadre de mesures de protection pour finalement y tre confront s dans le cadre de mesures sanctionnelles Au fur et mesure de leur parcours l ge de la majorit se rapproche Les solutions d j trouv es ont eu des dur es de vie tr s variables La mise en autonomie est la solution la plus fr quente elle donne parfois de bons r sultats Cependant il s agit souvent d une solution par d faut Dans d autres circonstances plus rares l affirmation du caract re psychiatrique de la situation du sujet et son adh sion au traitement permettent une orientation vers la psychiatrie adulte dix huit ans ces jeunes ont g n ralement connu services priv s et publics de l Aide la Jeunesse SRJ et services psychiatriques Leurs difficult s qui parviennent souvent int
122. le citoyennet respect de l alt rit autonomie Des valeurs soutenir plus que jamais face au mod le n olib ral qui est en place l heure actuelle presque partout au niveau plan taire et dont les cons quences l chelle mondiale sont visibles partout alliance des pouvoirs politiques et conomiques in galit croissante dans la distribution des richesses avec un transfert de richesses des populations pauvres vers les populations riches diminution de l accessibilit l enseignement aux soins de sant au logement mais aussi l eau la nourriture au travail Horizons multiples Pour s en sortir il faut se mettre ensemble cr er des liens avec ceux qui ailleurs dans d autres sph res d veloppent des alternatives La f d ration a ainsi invit des acteurs de la sant bien s r mais aussi du social de la culture de l conomie La petite Belgique mais aussi la Guin e le Br sil la France l Espagne le Canada la Roumanie Des acteurs de terrain des institutionnels des experts des m decins des infirmi res des accueillants des travailleurs sociaux des ducateurs des militants des chercheurs des gens L OMS le Forum Social des initiatives citoyennes Des vieux routiers avec leurs lendemains qui chantent des jeunes qui cherchent sous les pav s la plage Sous l il attentif de Marco Shetgen repr sentant de Laurette Onkelinx Vice Premi re Ministre et Mini
123. le nous l accueillons pour autant que notre capacit d accueil nous le permette Une place r serv e Une fois accueillie une adolescente a sa place au foyer jusqu sa majorit c est dire que nous ne la renverrons pas Il peut arriver n anmoins qu la demande d un juge et parce que sa situation l exige elle soit momentan ment accueillie dans une autre institution g n ralement une Institution Publique de Protection de la Jeunesse ou un h pital psychiatrique Il ne s agit pas d une exclusion dans la mesure o l la d cision ne rel ve pas de nous eto notre institution continue suivre l adolescente visites poursuite du travail familial et b n ficie cet gard d un mandat et surtout dans la mesure o elle r int gre le foyer apr s cet cartement De la m me fa on lorsqu une adolescente est en fugue nous n accueillons pas une autre jeune fille sa place Revenir apr s des mois de fugue et constater qu elle a toujours sa place au foyer et que celui ci a continu s investir dans sa recherche et soutenir sa famille a d ailleurs parfois des effets spectaculaires dans l volution d une jeune fille Un cadre pour tisser du lien On aura compris qu il ne s agit pas d un but en soi atteindre quoi qu il d t en co ter l institution mais d une philosophie de travail qui nous permet de cr er un cadre propice tisser un lien avec l adolescente que nous accueillons
124. le et temporelle concessions disponibilit sont divers l ments qui peuvent aider lever des r sistances N anmoins cette flexibilit doit s exercer sur une base solide au risque pour nous de devenir mall ables fonctionnant comme des girouettes et tournant au gr du vent impos par le jeune et ou par son entourage Nous devons rester contenants comme le lit du fleuve o coule la vie parfois tourment e du jeune Par ailleurs une flexibilit professionnelle doit exister En effet au sein du bin me pluridisciplinaire nous sommes souvent amen s r aliser des choses qui ne sont pas directement en rapport avec notre formation en fonction de ce qui se joue mais aussi de la disponibilit des uns et des autres Chacun est amen changer de casquette parfois rapidement d une intervention l autre mais aussi au sein de la m me intervention Cette flexibilit mentale qui nous permet d adopter tel ou tel choix en fonction des circonstances exige un certain contr le de l action ainsi qu une planification et une s lection judicieuse de nouvelles strat gies Ces changements impliquent la n cessit de faire des liens d changer entre nous chaque retour d intervention dans un lieu qui devient un espace penser un espace transitionnel La famille et le jeune que nous suivons ne ressentent pas le besoin de r p ter chaque fois leur histoire ou m me ce qui s est pass lors de l entretien
125. le traiter Une interview r alis e par Sylvie G RARD IWSM Que retenez vous de l tude du CSS quels en sont les principaux enseignements Nous avons labor ces recommandations sur base d un relev de la litt rature internationale et d une s rie de rencontres avec des experts et des acteurs de terrain secteurs de la petite enfance de l ducation de la sant de la justice Que nous disent ils D abord que ces jeunes existent 2 4 des enfants de moins de 12 ans et 7 10 des adolescents sont concern s par des troubles des conduites en Belgique Bien s r il faut s entendre sur le terme Si on se base sur le DSM IV 4 les troubles des conduites font r f rence un ensemble de conduites r p titives et persistantes dans lesquelles sont bafou s les droits fondamentaux d autrui ou les normes et r gles sociales correspondant l ge du sujet Il est par exemple attendu d un enfant de 8 ans qu il connaisse son nom qu il dise merci quand on lui donne quelque chose qu il essaie d tre attentif quand on lui pr sente un texte lire mais certains jeunes ne se comportent pas comme a Ils ne reconnaissent pas le respect d autrui Je peux faper quelqu un parce que cela me fait plaisir je lui vole son GSM parce que j ai envie d en avoir un ventuellement je le tue je br le une voiture parce que son propri taire est riche et que je ne le suis pas Je diffuse via internet des
126. les 2006 4 D partement des syst mes et des politiques de sant 5 Association pour la taxation des transactions financi res et pour l action citoyenne Sante Conjugu e revue de la F d ration des maisons m dicales n 54 octobre 2010 www maisonmedicale org 7 IWM Homosexualit s homoparentalit s comment combattre les id es re ues L homosexualit n est pas normale les homosexuels choisissent d tre comme a C est g n tique tre homosexuel ou tre parent il faut choisir Malgr la d pathologisation de l homosexualit en 1973 et les avanc es l gislatives en faveur des personnes homosexuelles dans notre pays mariage en 2003 adoption en 2006 PMA en 2007 les id es re ues leur encontre ont la vie dure Ces fausses croyances favorisent la stigmatisation Comment d passer les pr jug s et intervenir ad quatement Emilie MOGET Doctorante Facult de Psychologie UCL Louvain la Neuve Les homosexualit s Vous avez dit normal es pr suppos s v hiculent avant tout une conception relativement simpliste de l homosexualit Comme en t moigne la clinique la sexualit des uns et des autres est beaucoup plus complexe L homosexualit tout comme l h t rosexualit n est pas penser en termes d unicit la r alit sexuelle est plurielle Lorsque l on parle de normalit de quoi s agit il La norme est une construction sociale
127. les Centres de coordination de soins et de services domicile les maisons m dicales les Centres de planning familial ainsi que les actions pilotes en mati re de sant mentale et de toxicomanie font galement partie des comp tences de la Wallonie Celle ci a en outre en charge l inspection et l agr ment des h pitaux g n raux et psychiatriques des Initiatives d habitations prot g es des Maisons de soins psychiatriques ainsi que des Plates formes r gionales de Concertation en sant mentale Elle accorde galement des subventions la construction et l am nagement des institutions m dico sociales Nous pointerons aussi parmi ses comp tences le secteur de l aide aux personnes g es et aux personnes en situation de handicap C est dans ce cadre que l Agence Wallonne pour l Int gration des Personnes Handicap es AWIPH organisme parastatal est charg e d ex cuter et d impulser la politique d int gration sociale des personnes handicap es men e par le Gouvernement wallon Il ne semble pas n cessaire de commenter beaucoup plus la complexit structurelle du syst me ces quelques lignes parlent d elles m mes Celle ci oblige des efforts particuliers pour permettre un minimum de synchronisation et d harmonisation entre les diff rents acteurs concern s C est ainsi que pour faciliter la coop ration entre le niveau f d ral et les entit s f d r es et impulser des politiques int grales e
128. lescente peut tre spectaculaire et tr s gratifiante Si la non exclusion est une r alit que les adolescentes vont tester elles vont devoir tre cr atives pour adopter d autres types de comportements que ceux qui rel vent de la transgression Exp rimentant une relation qui ne se rompt pas elles vont pouvoir se livrer s ouvrir se lancer dans l aventure d une reconstruction affective avec en chemin une relation fusionnelle avec l ducateur ou l ducatrice ll ne s agit pas pour nous d attendre pour l autre ou de vouloir tout prix pour lui mais d tre l d encourager un dixi me ou un centi me essai sans attente excessive mais sans d sabusement en croyant que l tincelle peut se produire Chaque parcours est unique voici un exemple parmi d autres IWM Confluences N 26 Juin 2011 B atrice Ce jour l le responsable d un tablissement psychiatrique me t l phone Nous avons une jeune fille de seize ans notre intervention se termine et nous avons besoin de trouver une institution d Aide la Jeunesse qui peut la prendre en charge Elle est gu rie Gu rie Je trouve le mot assez surprenant Mais je commence par m enqu rir plus prosa quement des raisons qui ont men au choix de notre institution Nous avons l impression qu elle pr sente des difficult s de comportement me r pond t on mais que cela ne rel ve pas de l intervention psychiatrique Donc nous nous adr
129. mande toujours quoi que l on puisse en dire une part de consentement l autorit et de renoncement la satisfaction pulsionnelle un travail pourtant incontournable Ce changement de la donne a compl tement infl chi le travail de l humanisation et entra ne plut t l enfant dans le sens oppos ce qui est n cessaire son ducation les deux termes tant ici quasiment synonymes Bien s r tout le monde n est pas touch au m me point mais pour certains la situation est vraiment peu enviable tellement ils ont t laiss s tr s t t leur propre chef sans qu aucune contrainte et donc aussi aucune aide ne leur ait t apport e pour qu ils consentent la limite Rien d tonnant ce qu ils passent alors le reste de leur existence tenter de construire des limites tout en les refusant radicalement Humanisation Education Entendons ceci comme le constat d une tendance g n rale qui influe peu ou prou sur chacun mais qui est particuli rement en jeu dans ce qu on appelle les situations complexes C est cette volution que nous voulons mettre en vidence simplement parce que cela pourrait nous rendre plus attentifs ce qui est en train de se produire et de ce fait nous inviter ventuellement en tenir compte dans l orientation de nos interventions Contrairement ce qui a pu parfois tre avanc nous faisons l hypoth se que la mutation du lien social n entra ne pas tant un d
130. n e transfrontali re organis e par les partenaires orrains Pratiques innovantes en Psychiatrie le 19 05 11 Chez Paulus Tradition Production Int gration B Paulus GmbH est une entreprise familiale florissante Implant e en Sarre depuis 1954 elle conditionne des produits surgel s Elle occupe aujourd hui 250 travailleurs Si l on en parle ici c est que parmi ses travailleurs une centaine sont des personnes qui souffrent de handicap mental ou de maladie mentale Cette initiative remonte la fin des ann es 70 Elle a t prise par le p re des actuels propri taires qui en a fait son image de marque Le travail partag et la solidarit soutenue entre travailleurs permettent chacun de trouver sa place Les plus fragiles sont encadr s par d autres travailleurs et tous b n ficient d une formation professionnelle Les travailleurs peuvent aussi disposer si c estn cessaire d un logement de fonction Dans la pratique un tiers des personnes vivent en famille et les deux autres tiers sont en habitation prot g e Un encadrement 24h 24 est pr vu partiel ou total pour rencontrer les probl mes du quotidien il est adapt aux besoins de chacun L entreprise est une entreprise comme toutes les autres mais elle b n ficie pour les travailleurs concern s d un statut d atelier prot g et donc d un soutien de l Etat Situ e non loin de l h pital de Merzig des liens particuliers se
131. n commentant les r cents v nements en Angleterre parle de la structuration urbaine Bruxelles Une structuration qui pose probl me et pourtant on n en tient absolument pas compte II y a des quartiers pourris o les liens de proximit ne sont pas encourag s Parmi les recommandations l tude cible d abord et avant tout l axe pr ventif C est votre cheval de bataille Oui c est la premi re chose faire et je ne vous cache pas qu en proposant ce sujet d tude j avais l id e de pouvoir d montrer l utilit de la pr vention mais aussi de la renforcer partout o c est possible l image d une exp rience que IWM Confluences N 26 Juin 2011 je m ne depuis trois ans au Lyc e Dachsbeck voir encadr Les facteurs neurobiologiques psychologiques environnementaux interagissent tout le temps et c est la conjonction de ces facteurs qui certains moments donnent lieu des troubles des conduites beaucoup plus que dans d autres pathologies On n est pas en mesure l heure actuelle de pouvoir agir comme on le voudrait sur les facteurs neurobiologiques pas plus que nous ne sommes m me dans certaines situations d infl chir positivement le milieu familial du jeune Quand les parents ne savent pas s occuper de leu enfant mais qu ils sont en capacit d apprendre nous devons pouvoir leur proposer quelque chose Nous avons les outils pour le faire par exemple le Positive Parenting Program
132. n ligne http Ammwhealth fgov be intemet2Prd groups public public shc documents ie2divers 19068846_frpaf 18 Entre ducation et sanction quelles r ponses la d linquance juv nile Dans L Observatoire n 37 mars 2004 19 Epstein D Pour une thique clinique dans le cadre judiciaire Bruxelles Minist re de la Communaut Fran aise 2007 64 p coll Temps d Arr t Lectures 20 Franssen A Dix ans de d cret de l aide la jeunesse des principes aux pratiques l aide la jeunesse l preuve de la d judiciarisation Namur Editions Jeunesse et Droit 2003 21 Garcin V Tordjman S Les Equipes mobiles aupr s des adolescents en difficult Paris Masson 2010 192 p 22 Hayez J Y Riethmuller S Verougstraete C et al Le Jeune le juge et les psys Paris Fleurus 1986 23 Janssens A Deboutte D Even de bijpass en Over de samenwerking Bijzondere Jeugdbijstand en Kinder en Jeugdpsychiatrie Antwerpen Universiteit Antwerpen 2007 24 Jeammet P Paradoxes et d pendance l adolescence Bruxelles Minist re de la Communaut Fran aise 2009 61 p coll Temps d Arr t Lectures 25 Jourdain Menninger D Strohl Maffesoli H Enqu te sur la pr vention et la prise en charge des adolescents et jeunes adultes souffrant de troubles psychiatriques Paris Inspection G n rale des Affaires Sociales de France 2004 125 p 26 Laval C Violet Chartier L Dubois Y et al Jeunes en gr
133. ncie des services ducatifs c est de consid rer que c est l tat de sant de la personne qui est la cl de compr hension et d laboration de son projet de soin et de r insertion sociale Il arrive qu un jeune p te les plombs le lundi agresse un autre jeune ou un membre du personnel il ne sera pas pour autant sanctionn en tant priv de week end Si nous pensons que d un point de vue clinique il est important qu il y aille nous allons travailler en ce sens II n y a pas de logique cognitivo comportementale m me s il y a des attitudes ducatives adopter Selon les cas nous pouvons aussi expliquer au jeune qu il n est pas en situation d aller en week end que ce qui est arriv le lundi risque de se reproduire que ce n est pas le bon moment pour lui On essaie de mettre disposition du jeune de sa famille de son r seau des outils cliniques individuels de groupe psychiatriques notam mentune prescription m dicamenteuse que le jeune va pouvoir s approprier et s lectionner avec nous en esp rant que les acquis durant l hos pitalisation soient transf rables dans sa vie Cela pose tr s vite la question du suivi ambulatoire Quand un jeune reste 6 mois 9 mois chez nousf il faut pr voir un accompagnement pour qu au terme du s jour un retour en famille en institution en habitation prot g e ou une mise en autonomie soit possible Quand on propose l aide d un soignant d un psychologue d
134. nir Non non tu sais bien qu on a dit que tu ne reviendrais pas gt Nous tenons bon et ne l excluons pas de l institution ni pour un retour l h pital ni pour un ailleurs Prenons le temps de d couvrir son pass D s sa naissance cette jeune fille est ballott e de situation difficile en situation difficile A un an elle est prise en charge par une famille d accueil Si ses 10 premi res ann es n ont pas t faciles elles taient n anmoins rassurantes elle avait un papa etune maman pour elle toute seule Alors est arriv un nouveau n Ses comportements jusqu alors difficiles mais raisonnablement acceptables se sont avec cette angoisse de perdre sa place transform s en actes agressifs envers le b b Situation videmment insupportable pour la famille d accueil qui n a d autre ressort que de l carter tant donn la dangerosit de ses actes Et c est ainsi que d butent l ann e de ses douze ans les hospitalisations psychiatriques Elle est ce que nous appelons une abandon nique Le seul lien qui lui restait malgr toutes les preuves qu elle lui avait fait subir tait celui qui la reliait cet h pital Cette structure tr s lourde gr ce aux m dicaments au nombre d intervenants un travail certain avait pu supporter les diff rents sympt mes Oui un lien S y tait cr Que nous tions en train de rompre Quand le psychologue r digea un rapport positif Cela va beaucoup m
135. ns aussi prot ger les autres enfants Certains ont t soustraits des situations de maltraitances et ne doivent pas se retrouver plong s dans une ambiance violente faite de cris et de chaises qui volent On peut aussi se demander ce qu il adviendra de ces jeunes une fois qu ils auront dix huit ans et qu ils ne rel veront plus de l Aide la jeunesse Nous avons accueilli une jeune fille avec de gros probl mes psychiatriques qui venait de passer quinze jours la rue parce qu il n y avait pas de place pour l accueillir Qui aurait t responsable si elle avait t viol e ou si elle avait agress quelqu un Ces placements en rue sont g n ralement des retours en famille qui chouent Il est tr s rare que l on travaille avec les parents Un retour en famille sans ce travail a peu de sens De plus certains parents sont d sireux de se d lester de leur enfant Je n en veux plus faites ce que vous voulez L ann e derni re on nous a plac un petit gar on de 7 ans qui est rest 60 jours Personne n a pris de ses nouvelles Sept ans et seul Au lieu d apprendre ces parents vivre avec leur enfant on place ces enfants et leurs parents apprennent tr s bien vivre sans eux Ces derniers vont ensuite passer d institution en institution et avec quel projet pour plus tard Malgr les difficult s vous restez motiv e par votre travail Le m tier d ducateur sp cialis est un beau m t
136. nt si grave f t il Mais que pouvait on mettre en place Il fallait absolument qu elle n ait pas r ussi dans la rupture du lien et pour cela convaincre les ducateurs de la reprendre Les discussions n ont pas t faciles A force d en parler de d monter son parcours depuis son arriv e la logique de la situation apparaissait II ne fallait pas s arr ter au fait qu elle venait de commettre le voir de mani re primaire et isol e II fallait l inscrire dans un ensemble beaucoup plus global L institution ne doit pas se mettre dans une position de juge et d acteur de la Loi C est ce qui nous a guid s Et notre d cision ce moment l fut probablement l acte le plus th rapeutique pos dans toute l histoire de ce jeune Nous lui avons dit Oui effectivement on te reprend Cela a t probablement la plus grande de ses Surprises Quand l I P P J je lui ai r p t Tu reviens je pense qu elle s est demand e si je n tais pas fou Elle S imaginait encore retourner l h pital Je ne vous dis d ailleurs pas l inqui tude de l h pital qui ne le souhaitait pas vraiment Mais dire 7u reviens c tait trop court Il fallait avant tout reconstruire l institution et ne plus prendre le risque de la faire br ler nouveau Ce qu il fallait c tait repartir ensemble mais dans un contexte qui donnait sens la raison de repartir n y avait pas que le fait de dire oui Quoi qu elle ait fait elle reven
137. nt s articuler autour de la r alit du jeune de ses moyens et de Ses rESSOUrCES Partant de cette consid ration la Commission p dopsy de l IWSM qui s est pench e sur les recommandations qui concluent le travail de recherche souligne l importance de soutenir les dynamiques de r seau intersectorielles notamment 1 entre institutions travaillant avec les enfants de 0 3 ans afin d aider la prise en charge des probl mes d s qu ils se IWM Confluences N 26 Juin 2011 pr sentent et 2 entre les institutions confront es aux situations complexes Au sujet de ces derni res la Commission souligne l int r t d identifier des lieux d activation et de mobilisation de la transversalit des lieux auxquels pourrait faire appel toute institution d un des trois secteurs concern s Sant mentale Aide la jeunesse Handicap ou tout b n ficiaire ses proches son avocat etc lorsqu une situation semble rentrer dans les conditions de la complexit Selon cette commission ces lieux pourraient avoir pour mission l activation et la mobilisation du r seau intersectoriel autour de la situation en question Id alement ils b n ficieraient d une l gitimit officielle reconnue au niveau des trois tutelles qu ils pourraient informer des impasses rencontr es Cette mobilisation du r seau aurait pour objectif de construire entre partenaires un dispositif formalis qui tienne compte de la r alit du
138. nterventions polici res successives sont n cessaires suite de nouveaux passages l acte sur nous Peu apr s une troisi me intervention polici re pour une agression sur notre autre enfant Le Parquet transf re le dossier au SAJ pas au Juge de la Jeunesse Une place est rapidement trouv e dans un centre SAJ avant le transfert vers un Centre d Accueil d Urgence Le CAU nous propose une solution dans un autre institut du SAJ Nous la refusons car l exp rience pr c dente a t n gative Notre fils est de retour la maison et refuse de fr quenter l cole La direction etle PMS nous disent d avertir le SAJ Ce dernier sur notre insistance accepte une formule d exp dition en mer durant cinq semaines avec d autres jeunes De retour le SAJ exerce pour la premi re fois et sur notre insistance une contrainte sur lui Son dossier sera transf r au Tribunal de la Jeunesse s il n accepte pas la solution que NOUS proposons pour la rentr e Nous avons en effet effectu des d marches simultan es de pr admission au niveau de deux types de structures un SRJ et un h pital p dopsychiatrique laquelle des deux est la mieux adapt e Mais une attente est n cessaire Nous ne savons plus quel Saint nous vouer Trouverons nous ENFIN une solution la souffrance de notre enfant 15 ans l h pital p dopsychiatrique nous informe qu une place se lib re Cette solution r pond nos attentes cell
139. olle N est ce pas plut t les quipes des services r sidentiels de l Aide la jeunesse qu il faudrait soutenir pour qu elles puissent continuer accueillir le jeune Tout a pose la question du diagnostic faire dans des d lais raisonnables Cela fait longtemps que je plaide pour qu en Communaut fran aise plut t que de recourir des experts isol s on ait un ou deux centres de p dopsychiatres agr s et r mun r s pour ce travail Ceux ci auraient des balises identiques claires identifiables pour les juges et pourraient donner un avis rapidement lorsque c est n cessaire En second j voquerais le probl me des multiples ruptures dans le parcours du jeune qui ont des cons quences lourdes Il y a une dynamique de renvoi entre l Aide la jeunesse et la Psychiatrie qui cr e ces multiples ruptures dans la trajectoire de certains jeunes Mettre en place des synergies partir du secteur de l Aide la jeunesse avec des prises en charge ponctuelles au niveau du secteur de la sant mentale cela me semblerait utile Je n invente rien cela se fait d j On a des quipes de l Aide la jeunesse qui travaillent avec Titeca Feux Follets avec l id e d une prise en charge pendant un temps et un retour Ce sont des logiques int ressantes surtout lorsque le retour s accompagne du maintien d un Suivi pSy L avocat du jeune a t il une place dans les concertations du r seau psychom dic
140. omicile le jeune est souvent preneur m me si cela n enl ve rien la complexit des situations puisque c est une relation qui est sous contrainte Est ce que l on peut tre bientraitant dans un cadre judiciaire Nous pensons que oui mais pas n importe comment en tant humain en vitant l humiliation la maltraitance institutionnelle Concr tement vous le traduisez comment dans votre pratique Toutes les activit s sont organis es avec le souci de rep rer ce qui va bien et ce qui est utile au jeune et de le valoriser Ces adolescents ont un narcissisme effondr une image d eux m mes compl tement ravag e l enjeu est de pouvoir la fois travailler le Qu est ce que je suis capable de faire Je vaux plus que ce que je n imagine etle Comment je peux faire Catherine Atelier des Artistes Anonymes Clinique de Bonsecours confiance un adulte sans me sentir en danger sans penser qu il va abuser de moi ou qu il va me laisser tomber Dans un entretien avec une famille par exemple des parents taient tellement n gatifs par rapport la scolarit de leur enfant que j ai propos l institutrice de nous rejoindre Elle a pu explique que le gamin allait en classe qu il avait un cahie en ordre de bons points un chouette rappor avec le professeur Il est encadr oui mais il r ussit quelque chose Cela a permis aux parents de porter un autre regard sur l enfant C tait essentie
141. onde pour faire partie des statistiques Notre soci t doit offrir une prise en charge optimale d s le plus jeune ge tous ces mineurs fragilis s par une histoire dont ils ne sont pas responsables Une soci t qui ne se donne pas les moyens au moment opportun estcondamn e en g rer les cons quences un autre moment 1 Nous souhaitons ici pr server notre anonymat et celui de notre fils 2 Trouble d ficitaire de l attention avec sans hyperactivit 3 Service d aide la jeunesse 4 48e ann e r nov IWM Confluences N 26 Juin 2011 DOSSIER N Les situations complexes tat des lieux et pistes de travail concernant la prise en charge des adolescents pr sentant des probl matiques psychologiques et comportementales s v res Si toute situation clinique est fondamentalement complexe certaines mettent mal successivement toute tentative de solution de sorte que leur parcours s inscrit dans la discontinuit et dans l errance C est le cas des situations d adolescents qui pr sentent la fois des probl mes qualifi s de psychiatriques et de graves troubles du comportement Quel regard porter sur ces jeunes Comment lire leur histoire Et quels leviers activer pour soutenir des interventions qui correspondent aux n cessit s de leur situation Comment garantir le fil rouge et la coh rence globale dans leur prise en charge souvent de longue haleine S i
142. ons des relations qu elles entretiennent avec les usagers des politiques publiques qui les encadrent Les situations complexes seraient alors plus le produit d une volution des fa ons de faire et de penser qu une fa on neuve de d signer la minorit de jeunes qui ont r sist r sistent et r sisteront toujours toutes tentatives d aide et ou de contr le Une s rie d l ments nous semblent ainsi peser sur les fa ons de prendre en compte de qualifier et de traiter les situations des jeunes posant probl mes Bref passage en revue et tentative d claircissement a Un premier l ment de port e tr s g n rale est la transformation de plus en plus vidente du mod le de l Etat social celui de l Etat social actif Initi au d but des ann es 80 sous la pression du ch mage de masse ce processus voit le r le de l Etat les politiques qu il initie et qu il finance les fa ons dont il s adresse aux citoyens se modifier consid rablement L Etat social centre son action sur la r duction des injustices et des in galit s Il instaure un certain nombre de dispositifs et de politiques qui visent procurer toutes les cat gories de la population une s curit d existence minimale et les assurer contre certains risques Sociaux au premier rang desquels la perte d emploi L institution de la S curit sociale est la r alisation phare de ce mod le Dans l Etat social les individus
143. onsecours subventionnements sont une des fa ons de d passer les contraintes li es au morcellement des comp tences De leur c t les structures conventionn es INAMI sont des centres r gis par une convention particuli re avec le Coll ge des m decins directeurs de l Institut National d Assurance Maladie Invalidit II s agit de Centres de r adaptation ambulatoire des troubles mentaux et de comportement qui proposent aux patients des s ances diagnostiques et de la r adaptation fonctionnelle principalement en ambulatoire dans quelques cas hospitalis s individuelle ou de groupe de dur e variable dispens es dans le cadre d un programme multidisciplinaire s agit galement de services K la convention INAMI se rajoute parfois un autre agr ment ou de centres th rapeutiques Comme nous l avons maintes fois voqu les trajectoires de prise en charge des situations dites complexes ne se limitent pas la psychiatrie et IWM Confluences N 26 Juin 2011 T N O A 21 28 aux services appartenant au secteur de la sant mentale loin de l Les institutions de la Communaut fran aise sont galement pleinement concern es ce sujet nous pouvons voquer les quipes SOS enfants ONE mais aussi les services de l Aide la jeunesse Parmi ceux ci citons 1 les autorit s mandantes que sont le SAJ et le SPJ 2 les IPPJ et le centre f d ral ferm de
144. ont pr ts r fl chir ensemble pour trouver des solutions Heureusement que les politiques peuvent s ouvrir pour int grer ces difficult s dans les cadres qu elles r gissent Et le travail est loin d tre termin Dans ce num ro de Confluences vous trouverez de quoi mettre de l eau au moulin de cette r flexion Le dossier y est tout particuli rement consacr II s int resse aux situations des jeunes qui ne s inscrivent pas exactement dans le registre de la folie ni dans celui du handicap ni dans celui de la protection des mineurs ni dans celui de laide la jeunesse etc sans tre non plus tout fait hors de ces registres Une r ponse semble s imposer avec vidence celle qui force la rencontre la TRANSVERSALITE Si les jeunes concern s cumulent diff rentes probl matiques il devrait aller de soi que les acteurs et les secteurs impliqu s se mettent ensemble pour trouver des solutions Mais du dire au faire la route est parfois longue pour ne pas dire sinueuse Vous pourrez lire le parcours du combattant qui doit tre men par les parents lorsqu on a la chance qu ils soient encore bien pr sents pour trouver une solution acceptable pour leur enfant tout en gardant suffisamment la t te hors de l eau Ce n est pas qu il manque d offre pourtant le tableau que nous renvoient la diversit et la multiplicit des ressources possibles en t moigne Chercheurs sociologues psys juristes se son
145. ophie sur les psychosomatiques donn par le P re Troisfontaines un j suite et puis le cursus en g n ral qui lui donne une ouverture sur le monde sur l humain qui facilite son inscription en psychiatrie et la pratique de la psychiatrie de liaison qu il est amen faire d s ses d buts Puis cette proposition du Professeur Maurice Dongierf Psychiatre Est ce que cr er un h pital de jour psychiatrique t int resserait qui va orienter toute sa carri re L id e r volutionnaire pour l poque tait de r duire la dur e d hospitalisation Il ne s agissait pas de cr er un maillon du secteur en posicure mais IWM Confluences N 26 Juin 2011 bien de proposer un service global en amont reposant sur la psychoth rapie institutionnelle avec pour objectif de sortir du mod le asilaire en r duisant la dur e d hospitalisation pour la limiter 1 mois maximum Et viter ainsi que les gens n entrent dans le champ de la psychiatrie C est quelque chose d assez fabuleux d avoir un espace de libert diff rent des croquis qu on donnait de la psychiatrie l poque qui tait il faut bien le reconna tre un peu asilaire On choyait les fous gt souligne Jean Bertrand Et de poursuivre plus loin propos de cette nouvelle structure de jour Les gens n avaient pas l impression de venir l h pital A l poque fleurissent d autres h pitaux de jour psychiatriques Namur le Docteur G
146. osocial Si je suis pr sent une r union de r seau concernant un jeune il est important que ce soit en pr sence de celui ci On en revient la d finition du r le de l avocat donn e pr c demment Ce dernier n est pas l pour d finir lui m me l int r t du jeune Il n est pas question de d cider en chambre pour apr s publiquement en pr sence des parents et du jeune dire Ecoutez c est d cid Il faut garder l espace de contradiction Par contre dans le cadre d une r flexion g n rale et non d un cas particulier faire venir un avocat sui generis quelqu un qui r fl chit et qui incarne cette fonction l pourquoi pas Tout comme on peut faire venir un magistrat qui pourrait dire Tiens dans ce que vous tes en train d laborer dans les processus que vous tes en train de mettre en place moi avec ma vision de juge je trouve l id e g niale a par contre ne devrait on pas modifier etc Il y a un exercice que j ai l habitude de proposer lorsque je donne une formation qui m lange des juristes et des non juristes Il s appelle la m taphore du jeu d checs On imagine que l aide et la protection de la jeunesse est un jeu d checs Ce n est pas un jeu de dames car toutes les pi ces ne sont pas les m mes les acteurs n ont pas le m me r le ils ont des mani res de fonctionner diff rentes Je demande alors chacun de proposer son chiquier Je dis
147. otre quipe C est ce qui permit le retour aux liens du pass s inscrivant dans la logique de ce qu elle avait d j v cu avec ces M MES personnes Par la suite nous avons recouru une fois une nouvelle hospitalisation de quinze jours En effet l approche de ses dix huit ans une nouvelle peur apparut Car atteindre sa majorit signifiait un arr t dans ce chemin parcouru ensemble Et c est quand m me extr mement paradoxal quand on sait que ce chemin consistait justement viter les nouvelles ruptures C tait bien s r pr visible et nous avions des mois l avance cherch des ressources notamment du c t de la maman Nous avions envisag tout ce qui lui aurait permis de ne pas se sentir isol e voquant m me des possibilit s d intervention au del de la majorit Mes propos s taient voulus rassurants En fout cas de chez nous tu ne seras pas renvoy e Mais dix huit IWM Confluences N 26 Juin 2011 ans tait un cap tellement insurmontable pour elle qu deux mois de son anniversaire elle fit une tr s jolie crise Nous l avons d cod e fallait qu elle soit nouveau hospitalis e non pas parce qu on pensait que c tait le meilleur endroit pour elle mais tout simplement parce qu elle n tait plus en mesure de se g rer ni nous non plus d ailleurs Une hospitalisation avec une aide m dicamenteuse a t mise en place avec le psychiatre qui avait assur l aide ambul
148. oyenne Christiane Bontemps gt Pour une psychiatrie d mocratique Rencontre avec Alex Neybuch gt Regards crois s sur les h pitaux de jour H l ne Carpiaux Dossier Jeunes incasables gt Pr face Sylvie G rard et Luc Fouarge gt Quand les parents cherchent un filet de s curit pour leur enfant quilibriste dans un labyrinthe institutionnel T moignage de parents gt Les situations complexes Pascal Minotte gt De quelques raisons de la complexit des situations Jacques Moriau gt Allons nous psychiatriser le social Jean Pierre Lebrun gt Richesse et complexit de l offre d aides et de soins adress e aux enfants et aux adolescents en Belgique Pascal Minotte gt Karibu Etienne Joiret gt Quelques r flexions sur l impuissance et le r seau Emmanuel Thill amp Pauline Mac gt Partage d une pratique nouvelle en psychoth rapie pour adolescents d linquants L Humpers A C Blavier V Georgis M Loukh amp D W gimont gt Rencontre avec une ducatrice sp cialis e en C A U Entretien avec Val rie Favier gt La non exclusion ou la permanence du lien Marc Coupez amp Diane Mongin La pr vention avant tout Rencontre avec Isy Pelc gt Plaidoyer pour le jeune Rencontre avec Amaury de Terwangne gt Rep res et r f rences bibliographiques Un regard anthropologique Sur le quotidien de la psychiatrie On conna t aujourd hui les travaux et rapports qui traitent de la crise
149. p rationnelle depuis le 01 01 09 9 Voir l article en p 29 du dossier 0 M mento de la Sant Mentale 2010 du Fonds Julie Renson p 143 1 Missions d crites en d tail sur le site Internet de la Communaut Fran aise http www aidealajeunesse cfwb be index php id servicesagrees 2 Voir t moignage dans ce dossier en p 36 3 Voir l article en p 38 de ce dossier Arr t royal n 81 du 10 novembre 1967 cr ant un Fonds de soins m dico socio p dagogique pour handicap s S Centre d Accueil Sp cialis pour jeunes filles de la r gion de Mons Voir article p 38 dans ce dossier Karibu Le Centre hospitalier Jean Titeca a t le premier ouvrir un service adress aux adolescents pr sentant des probl mes psychologiques et comportementaux s v res Cette Unit FOR K ou UTI existe depuis 8 ans Le Congr s international Sant mentale et Justice des mineurs qu il a organis en mai dernier permet de mesurer le chemin parcouru et de poser les enjeux cliniques et politiques qui se posent encore ce jour De t moigner aussi d une pratique de terrain au regard de ces questionnements Rencontre avec Etienne JOIRET Psychologue clinicien Chef de service adjoint des dispositifs de soins pour adolescents dont l unit Karibu H pital psychiatrique Jean Titeca Bruxelles Ce service a t cr sur base d un constat et d une exp rience partag e que les ins titutions publiques d Aide la jeuness
150. pas le manque d informations leur sujet qui est source de stigmatisation Les enfants de parents divorc s ont connu jusqu il y a une vingtaine d ann es des conditions similaires Les mentalit s voluent et la pluriparentalit tant le mod le dominant ces familles ne font plus figure d exceptions Des tudes portant sur les qualit s relationnelles de ces enfants n indiquent pas de probl mes majeurs Bien au contraire leur ouverture d esprit face la diversit est couramment d montr e De plus quel enfant ne doit pas composer avec les choix de ses parents Que retenir En tant qu intervenant social il nous para t important d tre attentif au poids de la culture sur nos repr sentations en termes de sexualit Nous avons tendance pr supposer de l h t rosexualit d une personne sauf lorsque celle ci ne rentre pas dans les st r otypes de genre Ces pr conceptions ont in vitablement des retentissements sur le v cu des personnes homosexuelles Comment sortir de ces Stigmatisations Penser la sexualit comme plurielle peut nous y aider tout comme tre sensible la singularit du sujet Il y a lieu galement de s interroger sur ce qui fait souffrance chez la personne rencontr e L homophobie en est souvent pas uniquement la source Il en est de m me concernant les familles homoparentales lorsqu elles sont amen es nous consulter ne tombons pas dans le travers du lien causal entr
151. pr c dent parce qu ils savent que la parole circule Ce travail demande donc de la cr ativit pour faire avec le cadre mais galement parce que les jeunes avec lesquels nous travaillons ne disposent pas d une maturit suffisante pour tol rer une absence de flexibilit mentale chez le professionnel Nous pouvons accompagner cette maturation en faisant le pari que la flexibilit du jeune se d veloppera en miroir de celle de l quipe mobile Nos quipes font face une s rie de difficult s et de limites avec lesquelles elles doivent composer volution de la maladie qui n cessite une mesure d hospitalisation en urgence non respect des conditions de prise en charge tablies par le juge de la jeunesse ex impossibilit de rencontrer le jeune mise en danger du jeune ins curit pour nos quipes Elles peuvent aussi tre en lien avec la r alit des mandats qui nous sont confi s et les limites de notre service Le nombre restreint et la petite taille de nos quipes ainsi que la grandeur du territoire couvrir nous obligent limiter le nombre de suivis Le temps judiciaire n est pas en lien avec le temps th rapeutique la majorit du jeune un nouveau passage l acte compliquent parfois ce travail Les familles et les jeunes peuvent galement prouver des difficult s dont ils t moignent NOUS aussi on a support la contrainte d tre ici telle heure tel jour Au d but
152. pr parant cette nouvelle pratique et en faisant appel des projets bas s sur leurs diverses comp tences Tout le monde s y retrouve chaque op rateur investit o bon lui semble il a sa part de responsabilit en fonction de ce qu il investit et l ensemble s organise pour un organe de gestion transversal Libre cours la cr ativit Mais voil je ne suis pas vraiment entendu Dans d autres pays comme en Italie les r formes se sont bien pass es parce qu il y avait la volont d y arriver et qu on a form les gens Les besoins de l usager L essentiel est d apporter une pr sence stable proche du lieu d mergence et de d veloppement de la souffrance des gens plut t que d attendre que la situation se d t riore Quand quelqu un vient me demander de l aide la solution est quasi trouv e parce que la personne a alors d j fait son propre parcours Il y a plusieurs tapes prendre en compte dans l volution de la personne 1 elle ne se rend pas compte du caract re pathog ne de sa situation 2 elle arrive exprimer que quelque chose ne va pas bien dans sa situation 3 elle veut que les choses changent 4 elle fait en sorte que cela change et la demande d aide fait partie de cette tape Donc quand quelqu un te dit II faut que tu m aides tu dois tre le plus l ger possible parce que la personne a d j fait tout un travail Simplement invite la l
153. publi par le Conseil d Arrondissement de l Aide la Jeunesse de Namur et la Plate Forme Namuroise de Concertation en Sant Mentale 2005 24 p 5 Born M Chevalier V Demet S et al De l enfance l ge adulte quelles trajectoires pour les jeunes plac s dans les institutions publiques de protection de la jeunesse Recherche r alis e gr ce une subvention du Gouvernement de la Communaut fran aise de Belgique l intention de la Direction de l administration de l Aide la jeunesse Li ge Universit de Li ge 1996 166 p 6 Cantelli F L Etat t tons Bruxelles PIE Peter Lang 2007 coll Action publique 7 Carpiaux H Les Cypr s premi re unit wallonne de p dopsychiatrie l gale Dans Confluences n 21 d cembre 2008 pp 6 7 8 Le Champ de la sant mentale des enfants et des adolescents pr sentation d exp riences et cadastre des services existants Namur Institut Wallon pour la Sant Mentale 2003 110 p 9 Coupez M Mongin D La Non exclusion ou la permanence du lien Wezembeek Oppem Le Toboggan asbl 18 p En ligne http www asbl le toboggan be uploads toboggan non exclusion pdf 10 Darmon T L Accompagnement ducatif sous mandat judiciaire le placement familial en questions Recherche r alis e l Universit de Toulouse 2005 152 p En ligne http cediasbibli org opac doc_num php expinum_id 98 11 De Backer B Devolder J Sichem V l Aide la
154. qui aura dur pr s de trois ans a abouti un ensemble de recommandations qui viennent d tre publi es Confluences a donn la parole au Pr sident pour qu il nous en livre quelques l ments Rencontre avec Isy PELC Psychiatre Chef de service honoraire au CHU Brugmann Professeur m rite et doyen de la facult de m decine de l ULB Pr sident au sein du Conseil Sup rieur de la Sant de la section Sant mentale et facteurs psychosociaux des pathologies Pourquoi les troubles des conduites comme sujet d tude est un th me qui au vu de l actualit nous semblait important traiter Ce qui se passe actuellement Londres en est l illustration Dans notre pratique en tant que th rapeutes nous sommes quotidiennement interpell s par des parents qui sont en grandes difficult s avec l ducation et les soins apporter leurs enfants On ne peut pas nier ce probl me La publication il y a quelques ann es du rapport de l INSERM sur Les troubles des conduites des enfants 2005 II a donn lieu a norm ment de controverses Ce rapport consid re les jeunes comme tant surtout domin s par des probl mes ou des pathologies biom dicales et soul ve la possibilit de faire des d pistages pr coces des futurs d linquants d s l ge de trois ans M me si une lecture attentive de ce rapport donne des r sultats plus nuanc s le sujet fait d bat il est sensible et il est important de
155. r la cr dibilit et la fiabilit de ceux qui pr tendent leur offrir de l aide Elles r vent de poser des valises bien lourdes de souffrances pass es et pr sentes mais y croient si peu qu elles pr f rent tout casser plut t que d tre nouveau d ues C est ce que nous appelons l abandonnisme Le principe de non exclusion Dans ce contexte le renvoi d une institution s inscrit souvent dans la continuit de l abandon familial qu il r p te Nous avons progressivement compris quel point un rejet de plus constitue chez une adolescente abandonnique une maltraitance suppl mentaire qui ne peut qu accro tre la profondeur de son mal tre accentuer sa d rive et discr diter aupr s d elle toute relation d aide venir Les intervenants et les institutions n ont ils pas une lourde responsabilit dans le d labrement de certains jeunes lorsque connaissant leur histoire elles en arrivent n anmoins d cider d un renvoi Seul un arr t de la valse des institutions peut interrompre l impuissance et l chec Quelle que soit la mani re dont nous nous y prenons nous ne pouvons compter sur des changements imm diats Si nous avons parfois le sentiment que nos efforts sont inutiles lors du suivi m me d une adolescente il arrive en revanche tr s souvent qu une jeune fille revienne nous voir apr s sa majorit pour nous parler de sa vie et de ce qu elle a appris aupr s de nous t moignant la fois
156. r mais par principe le passage l acte les attaques du cadre ne sont pas des raisons suffisantes pour remettre en question le processus th rapeutique Vous parlez de clinique du quotidien comment s organise t elle Nous disposons de 2 unit s l Unit Karibu qui accueille 14 jeunes et l Unit Kalima plus ouverte dans laquelle on va travailler sur la mise en autonomie du jeune avant un retour en famille en institution ou en initiative d habitation prot g e Cette unit accueille 11 jeunes exclusivement des gar ons g s de 15 18 ans Au sein de ces unit s nous remarquons deux sous groupes Le premier le plus important est constitu de jeunes qui ont s journ dans de nombreuses institutions du secteur de l Aide la jeunesse et du handicap et qui ont t pris en charge assez t t par le secteur de la sant mentale mais qui en raison de manifestations comportementales essentiellement ont d bord le fonctionnement de ces diff rents services Ils arrivent souvent l ge de 16 ans 16 ans et demi avec un pass institutionnel lourd une situation familiale difficile et peu de perspectives de r insertion Le 2 ME groupe accueille des jeunes qui ont t plac s en institutions publiques ferm es en raison d infraction s grave s coups blessures tentative de meurtre violence sexuelle et chez qui on soup onne la pr sence d une probl matique psychiatrique qui n a pas ou peu t pr
157. radicales de l institution telles que les a pratiqu es Michel Foucault Ce dernier a eu un effet salutaire Sur les pratiques mais peu d effets sur les th ories pour comprendre le comportement des acteurs Livia Velpry a appliqu le principe anthropologique qui veut que l indig ne ait toujours raison vitant ainsi une position de pouvoir sur la parole de celui qui ne l a pas Au c ur du noyau dur de la psychiatrie En ces temps o l on parle beaucoup de la d pression et de la d stigmatisation de la maladie mentale l auteur a le m rite de mettre l accent sur les troubles mentaux graves qui sont peu mis l avant de la sc ne et font l objet de moins d attention de la part des pouvoirs publics sauf quand surgit un drame qui les ram ne au devant de l actualit Si on banalise aujourd hui la d pression et la sant mentale ce n est pas le cas pour le noyau dur de la psychiatrie qui souffre de troubles s v res qui durent toute la vie handicapant lourdement l existence Ceci devrait tous nous affecter Une r f rence utile Cet ouvrage a le m rite de d crire d une mani re novatrice cette r alit dans sa diversit tout en proposant une perspective d ensemble Au del il rejoint les questions d autonomie de capacit et de d pendance qui conclut l auteur s annoncent centrales pour les ann es venir que ce soit dans le cas du vieillissement du handicap ou des maladies chroniques Ce livre
158. re Alain Ehrenberg parler d exp rience quivaut d crire la maladie mentale comme un Syst me de relations o la maladie est partag e de mani re asym trique entre tous les acteurs Et nouveau tout en n tant pas oppos e la nosologie psychiatrique Livia Velpry n a aucun recours au moindre concept psychologique Comme l ont d crit plus t t Erving Goffman et Sue Estroif il s agit d acteurs part enti re agissant dans un univers de contraintes donn es et qui r pondent la question quels hommes cherchent quelles solutions quels probl mes Le patient Et enfin la troisi me partie du livre part du point de vue du patient et fait un d tour par la litt rature sur le sujetf Qu est ce qu tre un patient en psychiatrie Quelles sont les organisations de vie des personnes rencontr es et le rapport instaur avec la psychiatrie partir de 18 entretiens approfondis de patients l auteur retient de la notion de carri re morale d finie par Erving Goffman dans Asiles l id e qu il existe un point de rupture qui signe l entr e dans un statut de malade mental Elle d crit l itin raire d entr e en psychiatrie o l h pital est un lieu parmi d autres et n entra ne pas n cessairement une rupture avec la socialisation ext rieure Dans la composition de nouvelles formes de carri res psychiatriques l ensemble des ressources dont dispose le patient joue un r le majeur Et plus que l ge c es
159. rement coute petit homme qui m a amen m orienter vers la Psycho parti de l je me suis int ress aux approches qui on merg l poque les AA le cri primal mais aussi au d veloppement des Maisons m dicales au Front d Action Sant de Li ge aux mouvements de Un entretien r alis par Christiane BONTEMPS IWSM Psychiatrie alternative dans leurs diversit s psychiatrie d mocratique italienne anti psychiatrie anglo saxonne secteur en France etc Quelques unes des r f rences qui t ont marqu Apr s cette r flexion men e l universit j ai eu envie d aller Trieste J ai eu l occasion d y aller en stage en 79 jusque 80 81 etc L j ai rencontr Basaglia et d couvert la psychiatrie d mocratique italienne Mais aussi Manchester et Liverpool dans le secteur de Basse Normandie en Andalousie Toutes ces r f rences th orico pratiques ont t la toile de fond dans ma r flexion sur la psychiatre en Belgique et sur la r forme de 75 J ai particip au mouvement de psychiatrie alternative Li ge anim par Josepha Vermotte et les gens du Club Andr Baillon et parmi les derniers participants les Drs Ludo Spruyt et Michel Martin qui en taient en quelque sorte les leaders Mais le mouvement s est rapidement essouffl A Bruxelles en 80 81 s est d velopp l Autre lieu RAPA en m me temps que de notre c t on cr ait avec des gens de Louvain la re
160. rer le jeune tre l quand surgissent au d tour d une crise ces petites perles que sont les mots qu il pourra dire de ce qu il a ressenti et qui renvoient peut tre un ressenti plus ancien tre l encore pour la prochaine crise et se faire au fil de ces moments la m moire ou le fil rouge de ce qui est en train d merger Etre l pour recevoir cette angoisse qui d borde pour faire savoir qu elle peut ne pas tre compl tement ravageante que nous pouvons la supporter qu elle ne nous a pas d truits Contenir en se proposant un temps comme contenant solide pour cette expression bruyante et ravageuse en se tenant l pour parer la menace qui p se sur le jeune de sombrer dans le vide ou le d membrement S offrir comme pare excitation en tentant d accompagner et donner sens aux excitations aux sollicitations que ces jeunes ne manquent pas de conna tre et qui r veillent leur intol rance infantile la frustration S appuyer sur la fonction contenante du r seau L ensemble des professionnels inscrits dans un r seau qui se construit l occasion de la rencontre avec ce jeune c est peut tre bien ce qui pour le jeune peut approcher de ces fonctions contenant et pare excitation n cessaires ce que se tisse un sentiment de s curit suffisant pour traverser ou retraverser des temps de construction du lien qui ont chou jadis et ouvrir une voie pour une autre issue Ce r
161. riat avec le Service de Psychiatrie et de Psychologie M dicale du Centre Hospitalier Universitaire Brugmann ULB et de l ASBL Esquirol s est d roul es 19 et 20 mai 2011 Bruxelles En l occurrence ici par Etienne Joiret et le Dr Laurent Servais qui ont travaill plusieurs ann es en IPPJ lls ont cr s et dirigent unit pour adolescents Karibu depuis 2003 L tat de sant du jeune est d terminant Si maladie mentale il y a qui explique l acte le jeune sera soign S il va mieux qu il est stable et que l acte est intentionnellement pos en concertation avec le magistrat il peut tre r orient provisoirement ou d finitivement vers une autre institution Le Centre Karibu dispose aussi d une habitation prot g e pouvant accueillir 8 jeunes de plus de 16 ans CASMMU ados et d un service ambulatoire quipe outreaching Karavel L accueil au sein de l Unit Karibu est d fini dans le cadre d une convention entre le Minist re de la Sant et le C H J Titeca Elle pr voit la possibilit de placements de jeunes d s l ge de 12 ans sur base d un mandat judiciaire manant du Tribunal de la Jeunesse pour un fait qualifi d infraction article 36 4 de la loi du 8 avril 1965 sur la Protection de la Jeunesse Les prises en charge peuvent tre prolong es jusqu 20 ans Ecole de la ville de Bruxelles l cole Robert Dubois dont l antenne principale se situe au Centre hospitalier universitaire Brugmann
162. ries Alternatives IW IM Regards crois s sur les h pitaux de jour Ils se sont connus sur les bancs de l Universit Li ge Leurs parcours se sont ensuite crois s aux balbutiements du Groupement International Francophone des H pitaux de Jour Psychiatriques Dans un dernier num ro de la collection M moires de psys le Docteur Guy Jonard interviewe son ami le Docteur Jean Bertrand et ensemble ils comm morent l histoire des H pitaux de Jour et le d veloppement de ce colloque international qui deviendra rapidement un endroit de r flexion et de ressourcement pour les quipes pluridisciplinaires des quatre coins de la francophonie Un nouvel entretien film pour l asbl Psymages d couvrir sans tarder H l ne CARPIAUX IWSM histoire des H pitaux de Jour Psychiatriques en Belgique commence en 1969 avec l ouverture par le Docteur Jean Bertrand de l H pital de Jour Universitaire La Cl Celui ci prend ses quartiers au sein du d partement de Psychologie m dicale de L ULg En pr sence de son ami de route depuis 40 ans Jean Bertrand voque la naissance de cette nouvelle forme d h pital plus ouvert qui s inscrit dans un processus de d psychiatrisation Un face face de 40 minutes Steenbrugge chez lui dans son bureau Il revient tout d abord sur les l ments marquants de sa formation en m decine g n rale dans son approche de la psychiatrie il y a ce cours de philos
163. rite dans le case work utilis depuis longtemps par les travailleurs sociaux mais surtout combin la plus grande autonomie des services il permet la prise de d cisions importantes et irr vocables sans autoriser aucune proc dure d appel Quatri me point avec l Etat social actif se formalise une nouvelle fa on de penser la d linquance juv nile Dans un contexte global d ins curit d abord conomique les jeunes sont point s du doigt comme les premiers responsables Dans les discours la d linquance est progressivement d tach e de ses causes socio conomiques pour devenir une simple caract ristique du groupe risques que constitue la jeunesse De nouvelles politiques de pr vention bas es sur une politique g n rale de d fiance sont mises en place et ciblent de fa on privil gi e certains quartiers ou certaines cat gories de population Un nombre limit de pans de la soci t les classes moyennes les adultes les nationaux les productifs doivent tre prot g s des autres les jeunes les immigr s les pauvres Dans une soci t de Surnum raires d exclus du travail et de la consommation il ne s agit plus de cultiver l utilit de tous les individus mais de ma triser ceux qui d finitivement et d lib r ment exclus ne peuvent plus tre g r s que par le renforcement du contr le et de la surveillance Pour certains auteurs le renforcement des pol
164. roduire Vous avez dit naturel II nous para t donc plus pertinent de tenter de comprendre les m canismes du d sir quelle que soit l orientation sexuelle plut t que de centrer les recherches uniquement sur l homosexualit Une lesbienne au masculin un gay au f minin Enfin il est galement courant d observer une confusion entre l orientation sexuelle et l identit de genre celle ci se rapportant la f minit et la masculinit On entend alors des affirmations du type oh lui il est gay il est tellement eff min ou encore les lesbiennes sont des camionneuses Il s agit pourtant de deux choses distinctes et ind pendantes I y a tout autant de gays tr s masculins et de lesbiennes tr s f minines De plus nous avons tous en nous du f minin et du masculin et cela n oriente en rien notre attirance pour une personne de m me sexe ou de sexe oppos De nouveau l effet de la culture intervient l ducation invite chaque enfant refouler les identifications qui ne sont pas culturellement compatibles avec le sexe anatomique Comme si notre sexe social devait in vitablement coller avec notre sexe biologique Cette confusion conceptuelle g n re des st r otypes de genre qui ont la vie dure et qui ne nous permettent pas d appr hender la r alit humaine dans toute sa complexit Les homoparentalit s Les familles homoparentales ne d rogent pas la r gle
165. rrance Dans ce dossier vous lirez plusieurs reprises que seules les constructions de r ponses en r seaux seraient de nature offrir ces jeunes la permanence de soins dont ils ont besoin Je vous invite consid rer que c est justement cette capacit TENIR la co construction qui fait d faut Je vous convie aussi accepter que l incasabilit en est le r sultat Elle t moigne davantage de la difficult des intervenants de pratiquer plusieurs que de la situation m me des jeunes voqu s Elle est le fruit de la d liaison Il faudra encore des ann es de pratiques en plates formes de concertation p dopsy pour que se tricotent ces constructions th rapeutiques contenantes labor es par del les champs de comp tences manag s par des niveaux de pouvoirs diff rents Et combien de temps faudra t il encore pour que ces pratiques dans lesquelles nous sommes invit s nous inscrire par nos tutelles respectives fassent l objet d une concertation sur la question des finalit s et moyens qu elles n cessitent C est pourtant l qu il faudrait pouvoir uvrer par del les r gions par del les affiliations par del les secteurs l instar de ce que soutient l IWSM avec les acteurs dans la transversalit des champs d interventions dans le but d analyser de comprendre d initier et de soutenir des pratiques reliantes Luc FOUARGE Pr sident de l IWNSM Sylvie GERARD Coordinatrice de
166. rvice etc Il existe peu d interp n trations entre les secteurs de l AAJ et de la sant mentale Les services manquent g n ralement de moyens pour r aliser le travail en r seau n cessaire De plus le l gitime souci du respect du secret professionnel rend cette question d autant plus pol mique et d licate C est ainsi que lorsqu un b n ficiaire change de service il arrive que les informations circulent peu ou pas que le passage de relais soit fait la h te qu il soit mal pr par Le manque de confiance entre intervenants peut aussi interf rer Les disqualifications des interventions pass es par les professionnels ne sont pas rares elles accentuent l aspect morcel et kafka en que le jeune peut avoir de son parcours Au del des probl mes de communication la difficult de faire co ncider l ensemble des probl matiques du jeune et l offre de prise en charge favorise les jeux de ping pong entre services qui tant t incluent le jeune dans leur sein pour l une de ces difficult s et tant t l excluent pour une autre voire pour la m me raison qui a motiv son inscription Dans ces conditions la socialisation comme finalit de la prise en charge si elle peut se percevoir dans l action isol e de chaque service peut s av rer fondamentalement compromise au regard du parcours de soins dans son ensemble Une tiquette stigmatisante permet l entr e du jeune dans un service et une plus stigmatisante
167. s En effet les pr rogatives que le F d ral conserve sur certaines questions ont pour but de garantir l galit des droits fondamentaux entre les citoyens en vitant les disparit s entre r gions nous pensons notamment certaines comp tences en mati re de sant ou de s curit sociale ou encore simplement la justice IWM Confluences N 26 Juin 2011 D s lors concernant la sant et la sant mentale celle ci est sous la responsabilit du F d ral et des R gions du moins pour sa dimension curative La Ministre des Affaires sociales et de la Sant publique charg e de l int gration sociale appartenant au gouvernement f d ral exerce une responsabilit holistique sur l offre de soins et plus sp cifiquement sur 1 la r gulation et le financement du syst me d assurance obligatoire en soins de sant s curit sociale assurance soins de sant et INAMI 2 le choix des crit res d agr ment et le financement des h pitaux 3 la l gislation r gulant les professions m dicales et param dicales 4 la l gislation organique des h pitaux et d termination des conditions de d signation des h pitaux universitaires 5 les mesures prophylactiques nationales et leur application 6 les droits du patient et les r glements sur les produits pharmaceutiques Le F d ral subventionne notamment 5 cat gories de services de soins en sant mentale sur 65 autrement dit toutes
168. s avons d le tisser Le dossier unique n existe pas A chaque changement de lieu l nonc de l histoire doit tre refait le plus souvent devant l enfant Il faut bien d finir le r seau quel service global veut on offrir pour tre la hauteur des attentes de tous enfants parents et professionnels Et avec quels moyens IlI faut d abord r fl chir sur l optimisation des moyens existants et prioritairement sur la formation la qualit des infrastructures la valorisation du personnel et la concertation entre acteurs La sur occupation chronique dans le secteur de la sant mentale au sens large rend tr s difficile la r flexion sur l optimisation de son fonctionnement ll esten plus victime d un cloisonnement paralysant dans un labyrinthe institutionnel et politique qui n a pas de politique coh rente Et l opinion publique citoyenne dans tout cela L opinion publique citoyenne s int resse t elle vraiment aux enjeux du secteur Elle est pourtant la premi re r clamer plus de moyens quand surviennent de douloureux faits divers dont les auteurs sont trop souvent des personnes avec un pass charg Alors elle se demande mais comment en est on arriv l et criera dans la rue plus jamais cela Elle ne fait que tr s peu de cas du sort de tous ces jeunes qui dans un mal tre et un d sespoir profonds d cident un jour de quitter d finitivement notre m
169. s de l enfant sans qu il ne soit amen trahir ses parents L avocat peut alors prendre son compte l id e d une prolongation des mesures et formuler les choses en cons quence Je pense que ce n est pas possible etc Mais il ne le fait pas comme tuteur il le fait parce qu il a re u un mandat implicite ou explicite du jeune Dans votre pratique quelle fr quence rencontrez vous des jeunes qui pr sentent une probl matique psychiatrique Je me garderai de donner une r ponse statistique mais j ai l impression que depuis 6 7 ans on identifie plus de probl matiques d ordre psychiatrique sous jacentes Le r flexe qui consiste diriger une situation vers un psychiatre me semble plus pr sent pas du tout majoritaire Sur quelles difficult s aimeriez vous mettre l accent concernant les situations qui nous r unissent En premier sur une psychiatrisation des situations difficiles qui me semble parfois sujette caution Je fais le constat comme beaucoup d autres que les jeunes qui aboutissent dans l aide la jeunesse semblent plus abim s qu il y a 10 15 ans Mais les quipes ducatives sont elles les m mes qu il y a 15 ans Ont elles eu la chance d voluer de recevoir les formations qui permettent de rencontrer ces situations Doit on vraiment retirer le jeune d un service r sidentiel pour aller vers la psychiatrie Avec tout ce que cela signifie pour lui l tiquette que a lui c
170. s en s appuyant sur les enseignants ils ont les comp tences pour intervenir ou peuvent les acqu rir Des initiatives existent vous en listez quelques unes dans le rapport Quelles sont celles qui ont retenu votre attention Parmi les programmes mis en place l tranger et en Belgique le Triple P Positive Parenting Program me semble int ressant ou encore les Opvoedingswinkels boutiques de d veloppement ax s sur un soutien l ducation parentale Certaines interventions ont une vis e g n rale elles se veulent accessibles tous d autres sont plus s lectives et s adressent aux jeunes qui courent un risque plus accru de d velopper des troubles des conduites Dans tous les cas il s agit de pouvoir donner des conseils aux gens pour leur permettre de cr er un climat favorable au d veloppement et au bien tre du jeune mais aussi de sa famille et de son environnement de vie Quand on voit la situation de certains jeunes qui l ge de 15 16 ans pr sentent des probl matiques psychologiques et comportementales s v res on se demande comment on a pu en arriver l et surtout comment on aurait pu viter cette volution Est ce que dans le cadre de vos travaux vous vous int ressez aussi ces aspects Un chapitre de la recherche est consacr aux pathologies et aux troubles associ s Il y a une cat gorie de jeunes qui ont par ex des troubles des conduites et aussi une
171. s et les handicaps de chacun et le report d une partie de la fonction de support aux familles et aux communaut s Cela signifie galement un recours accru la grammaire de la responsabilit et de la subjectivit tant pour expliquer les in galit s et les checs de certains que pour b tir les politiques d aides fonctionnant de plus en plus sur le principe de la conditionnalit Le deuxi me point est directement li ce que nous venons de mettre en vidence En promouvant les logiques de la responsabilit et l intervention individualis e en cr ant des droits autonomie l Etat social actif appelle une forme de subjectivit sp cifique celle propre un individu capable responsable autonome Les diff rents dispositifs de r gulation notamment ceux destin s contenir la d linquance et encadrer les comportements anormaux s appuient de plus en plus sur l coute IWM Confluences N 26 Juin 2011 l activation l accompagnement la responsa bilisation Il s agit d amener chacun faire ce qui est bon pour lui non pas en recourant la contrainte mais en mettant en place toutes les conditions mat rielles et relationnelles qui lui permettent s il le veut vraiment de rencontrer les prescrits normatifs M taphoriquement c est ce quoi Jean de Munck fait r f rence lorsqu il souligne que nous sommes pass s de la soci t du feu rouge la soci t du rond point La r gulation n
172. sauf les Services de Sant Mentale agr s qui sont organis s et financ s par les R gions L tat f d ral finance galement les Plate formes de Concertation r gionale de sant mentale qui sont au nombre de 6 en Wallonie Les mati res personnalisables sont l origine attribu es aux Communaut s par l article 128 de la Constitution La loi sp ciale du 8 ao t 1980 fixe la liste de ces mati res personnalisables en distinguant deux domaines la politique de sant et l aide aux personnes Malgr les exceptions attribu es l autorit f d rale et un large transfert de comp tences vers la Wallonie la Communaut fran aise reste comp tente pour les mati res suivantes la promotion de la sant et la m decine pr ventive l ONE et les centres PMS les h pitaux universitaires les normes d terminant les cat gories de handicaps pris en charge ainsi que l aide sociale aux d tenus en vue de leur r insertion En dehors des questions de sant mais en lien troit avec le secteur de la sant mentale infanto juv nile la Communaut fran aise a galement la responsabilit de l aide la jeunesse et de l enseignement De leurs c t s les R gions exercent la comp tence politique de dispensation de soins dans et au dehors des institutions de soins l exception des h pitaux universitaires qui rel vent de la Communaut fran aise C est ainsi que les Services de sant mentale
173. schizophr nie des troubles bipolaires ou une autre pathologie mentale s v re Dans tous ces cas il est important de d pister au plus t t les troubles associ s et de les traiter en priorit Les troubles des conduites sont l affaire de tous du jeune lui m me des parents de l cole des amis et de toute personne priv e ou professionnelle qui peut aider II faut un chelonnement dans les interventions Si des parents n ont pas appris caresser leur enfant et le r conforter lorsqu il est en difficult un sp cialiste des enfants difficiles ne sera pas tr s utile Dans la cit il y a aussi des ressources mobilisatrices pour des jeunes Je pense notamment aux stewards qui au terme d une formation se mettent en contact avec les autres jeunes du quartier les invitent am nager les espaces publics rendre visite des personnes malades ou g es les emm nent faire du sport Detelles initiatives existent elles devraient tre valu es adapt es et g n ralis es pour mettre du liant entre les gens plut t que de s entendre dire Ah mais a ce n est pas notre boulot ou a on ne sait pas faire ou encore Le r glement ne nous y autorise pas Les enseignants peuvent y contribuer terme ils devraient trouver dans leur formation les outils n cessaires pour pouvoir observer les d ficits de d veloppement de l identit des jeunes et intervenir en premi re ligne d
174. se servir et en m me temps de reconstruire l histoire personnelle du jeune La difficult c est que l on arrive tr s vite 18 ans il faut donc pouvoir aider l ado structurer un r seau autour de lui sur lequel il va pouvoir s appuyer en sachant ce qu il peut et ne peut pas en attendre C est pour cela que nous proposons aussi aux jeunes des r f rents lls en ont quatre deux r f rents soignants un choisi par l quipe un choisi par le jeune qui vont l accompagner tout au long de son hospitalisation dans toutes ses tapes et deux autres r f rents psys dont un s occupe plus sp cifiquement du r seau Pour l h pital il s agit aussi de comprendre ce qui s est pass avant ce qui va Se rejouer Ce qui peut nourrir le travail de l quipe en vitant les erreurs du pass Par exemple un jeune qui se fracasse la t te contre une fen tre et qui a un comportement de mise en danger grave il va falloir le prot ger Une des fa ons de le faire si on n arrive pas apaiser la situation autrement c est de l entraver dans un local s curis Le r f rent peut intervenir et dire Attention on sait que ce jeune 3 ans se retrouvait parfois attach son lit parce que les parents allaient faire des courses ou sortaient le soir Quand on sait a on peut viter de r p ter une forme de maltraitance Par nos attitudes il faut tenter de r parer la relation que le jeune peut avoir avec l adulte parce
175. seau entre services de sant mentale institutions d h bergement d Aide la Jeunesse d orientation etc c est aussi pour les quipes ce qui peut faire fonction de contenant et de pare excitation pour supporter l insupportable que les jeunes nous adressent pour lutter contre l puisement et l vitement de la rencontre qui sont autant de r actions de d fense qui nous chappent bien souvent Ainsi si l adolescent prend appui sur ces fonctions assur es par des professionnels chacun depuis sa place particuli re le r seau peut devenir un relais et soutenir les professionnels condition qu il ne devienne pas un rempart contre notre propre angoisse une d fense par un faire qui remplace la rencontre sur le mode d un m canisme anti d presseur o l activit pare la chute ventuelle dans le vide Pour rester vivant et soutenant tre un lieu o peut se d passer le constat d impuissance c est d apr s nous de temps dont ont besoin et le r seau et ses intervenants et le jeune plus que de formalisation de proc dures et d objectifs ou de r seaux de soins organis s l avance Du temps pour se rencontrer et changer pour penser ce qui arrive et se met en forme pour se parler apprendre se conna tre et se reconna tre Du temps pour s accorder au rythme de l autre ettrouver une juste distance dans laquelle avancer avec l adolescent et sa famille entre intervenants S accorder au ry
176. sement ce parti pris de ne pas exclure nous donne le temps de travailler avec les familles Ses atouts Le fait que la famille sache que nous irons jusqu au bout que nous sommes un interlocuteur d finitif change beaucoup de IWM Confluences N 26 Juin 2011 DOSSIER 39 40 choses pour ces familles qui ont d r p ter leur histoire un nombre consid rable d intervenants tout en sachant qu il leur faudrait recommencer encore et toujours La confiance qui s installe entre l adolescente et nous permet que nous puissions certains moments tre un interm diaire entre elle et sa famille quand tout contact semble impossible Nous nous effor ons de faciliter une lente restauration d un lien souvent tr s ab m dans le respect des familles et de leurs comp tences Du c t des ducateurs il s agit de lire un jeune autrement que par les actes qu il pose de prendre en compte autre chose que la transgression Au del de la conviction qu il est important d agir de la sorte les ducateurs d couvrent une logique de travail diff rente et sont propuls s dans une autre dimension que celle des cadres habituels vectoris s par le renvoi La relation importante qu ils instaurent avec une adolescente est le terreau dans lequel elle peut grandir et continuer se d velopper Le travail ducatif est certes d licat stressant et ardu mais quand la mayonnaise prend la m tamorphose d une ado
177. servir de support de communication et d changes Les th mes du film sont centr s sur trois registress individu interaction sociale entre acteurs du microsyst me institutions registre du collectif et de l interaction sociale inscription temporelle de ces interactions dynamique de la trajectoire Apr s une introduction qui explique pourquoi les usagers de la psychiatrie doivent s exprimer une s rie de t moignages de patients aborde les th mes suivants solitude regard d usagers sur la sant mentale toxicomanie couple rythme de vie regard de l autre sur la maladie m decins g n ralistes violence connaissance du syst me de soin Une fiction r alis e par des usagers compl te ces t moignages Dans le cadre du programme PPSM une analyse approfondie du sens de la parole des usagers montre que dans la r alisation de ce film les usagers s engagent directement dans un processus d apprentissage dont la premi re tape est une criture plusieurs mains d un r cit partag mutualis qui tente de fixer une identit fragile entre citoyennet et maladie mentale gt Comme plusieurs des actions pilotes du PPSM IWM Confluences N 26 Juin 2011 ce film permet d offrir un autre point de vue sur la sant mentale une alternative au discours m dical et l opinion publique en d veloppant l empowerment Quoi de plus normal qu il soit mis en exergue lors de la prochaine journ e de rencontres entre
178. sont incapables de s y tenir Et partir de cet chec l de s embarquer dans un ensemble de dispositions soutien la comp tence parentale valorisation des comp tences des jeunes destin es surtout donner aux travailleurs sociaux une raison de continuer exister plut t que de reconna tre que le point partir duquel le sujet pourrait changer ne peut lui appartenir qu en propre Ajoutons qu cette fin de non recevoir il ne restera bien souvent alors plus qu convoquer la psychiatrie lourde m dicamenteuse et institutionnelle pour ent riner que le cas d passe les comp tences des quipes Sans nous apercevoir que c est une psychiatrisation du social que l on est en train de mettre en place comme si nos pannes dans la transmission de l humanit commune devaient trouver des solutions ailleurs qu en elles m mes Reste alors la question Que faire Dissipons aussit t un malentendu pas question ici de se lamenter sur un pass r volu encore moins de penser qu on pourrait par une reprise en main d autorit pour ne pas dire autoritaire remettre des limites qui n ont pas t inscrites La seule chance que l on ait c est la relation que ces jeunes vont tablir avec leur interlocuteur que celui ci soit ducateur psy juge magistrat enseignant ou que sais je encore et le d sir de ce dernier qui accepte f t ce son corps d fendant de se faire le lieu d adresse de ce qui sans tre une
179. sont cr s et l entreprise accueille r guli rement des patients du Dr Kaiser dans une coop ration hospitalier extrahospitalier Un psychologue de l h pital assure la liaison dans le cadre d un travail en r seau dont les places en ateliers prot g s sont un des l ments Il faut savoir que cette situation qui a fait ses preuves reste exceptionnelle En Allemagne pourtant en principe les entreprises doivent accueillir en fonction de leur taille un certain nombre de personnes handicap es mais celles qui sont en r gle ne sont pas l gion Ce qui a fonctionn chez Paulus c est la volont des propri taires depuis la cr ation de l entreprise d adopter une attitude sociale de la penser et puis de la mettre en pratique Il y avait aussi un int r t au niveau de l h pital et un contexte politique qui le permettait Mais la base il y a surtout des personnes qui se sont engag es Quand on conna t la valeur donn e au travail dans la soci t on peut dire que cette initiative contribue donner une place chacun m me s il ne faut pas oublier qu il y a diff rentes portes d entr e pour l int gration IWM Confluences N 26 Juin 2011 Un Congr s pour changer le Monde Un couple s avance dans le grand hall de la gare centrale Elle a la t te enferm e dans des feuilles de journal Il la guide h sitant Un autre couple trois dix cinquante Tous s arr tent ici ou l un peu fig s J
180. sses vidences Dans Bruxelles Sant n sp cial 2002 lt Uu 46 Violences et sant Paris Minist re des Solidarit s de la Sant et de la Famille Haut Comit de la Sant publique 2004 160 p En ligne http Avww hcsp fr docspdf hcsp hc001688 paf 47 Warlet F J Le Judiciaire et le jeune souffrant d une maladie mentale lecture de la loi du 13 juin 2006 Dans Confluences n 16 avril 2007 pp 14 15 48 Youf D Juger et duquer les mineurs d linquants Paris Dunod 2009 240 p coll Enfances Institut Wallon pour la Sant Mentale L QUIPE Direction Christiane Bontemps Olivier Schmitz Coordination des projets Christine Gosselin Marie Lambert Pascal Minotte Annick Van den Bossche Documentation Delphine Doucet Communication H l ne Carpiaux Sylvie G rard Accueil secr tariat logistique Fran oise Andr S verine Dupont Muriel Genette LES ADMINISTRATEURS e Micky Fierens LUSS Ligue des Usagers des Services de Sant e Luc Fouarge LNH Ligue Nationale pour personnes Handicap es et services sp cialis s e Chantal Gelders Psytoyens e Fran oise G rard APOSSM Association des Pouvoirs Organisateurs de SSM en Wallonie e Olivier Georges APOSSM e Denis Henrard FIH F d ration des Institutions Hospitali res e St phane Hoyoux Santhea Liliane Leroy FCPF FPS F d ration des Centres de Planning Familial des F P S Thierry Lottin
181. st pas forc ment demandeuse au d part et nous cherchons ne pas brusquer les choses Ce qui constitue en soi un paradoxe puisque si nous devons intervenir c est que le cadre existant dysfonctionne nous devons donc la fois ne pas y toucher respecter les r gles familiales en vigueur et la fois viser modifier progressivement ce cadre Contrairement au mod le d intervention hospitalier nous faisons le chemin vers un milieu qui ne pr sente pas les crit res essentiels la constitution d un cadre th rapeutique ce qui demande des concessions Nous sommes donc flexibles dans l espace en nous adaptant au cadre et au temps Une des missions de l outreaching est de permettre une transition en douceur entre une hospitalisation et le retour dans le milieu de vie voire une mise en autonomie Dans le milieu hospitalier le jeune est plut t s curis entour d une quipe pluridisciplinaire disponible en permanence Il est important que le jeune ne passe pas du tout au rien et que l quipe mobile constitue un relais comme un petit morceau de l h pital qui le suit l ext rieur Nous nous devons donc galement d tre flexibles dans le temps un suivi plus soutenu et plus contenant au d but ou dans des moments de crise puis plus espac d autres moments de la vie du jeune Cette disponibilit n est pas toujours vidente et demande une certaine souplesse un am nagement quotidien des agendas Flexibilit spatia
182. stre des Affaires sociales et de la Sant publique Plein de petits mondes diff rents qui se sont reconnus dans un d sir de cr er un autre Monde Plus juste plus quitable plus humain Accueillir la diversit c est aussi s ouvrir diff rents langages Les organisateurs ont propos plusieurs dispositifs pour que les id es se croisent et rebondissent c t des conf rences table ronde ateliers un speed meeting rencontre de quelques participants avec une personne pr sentant l action alternative qu elle m ne dans son petit monde Debout autour d une table de bar les yeux dans les yeux pendant 10 minutes et puis au suivant Groupements d achats communs services d changes locaux coles alternatives v hicules partag s habitats group s institutions de microcr dit quels sont les points communs de ces pratiques quels en sont les cueils les leviers en quoi constituent elles un choix de soci t Apr s a ou avant je ne sais plus vision d un film r alis l occasion du congr s divers professionnels t moignent de la mani re dont ils ancrent leur activit dans un engagement politique Le vendredi soir un bar autog r histoire de passer la pratique Et un spectacle un peu trash diversement accueilli a fait des bulles pour dire tout a autrement Et puis la turbulence finale s lancer ensemble dans l espace public aller ouvrir quelque chose on ne sait pas
183. t culturel l asbl Revers et l autre du c t professionnel avec Article 23 en r f rence la D claration Universelle des Droits de l Homme et Le Cheval bleu Nous avons choisi des professions utiles dans la vie quotidienne de chacun le b timent pour apprendre quiper une maison et la restauration pour apprendre faire manger Ces services participent aux soins psychia triques ils en constituent la 2 ligne Et s ils permet tent de relier avec le monde commun c est super O en est on aujourd hui On ne peut pas vraiment dire que les choses voluent Des projets naissent diff rents endroits mais restent anecdotiques Tu peux les citer tous Ce sont des particularismes pas des changements en profondeur pas tant qu on ne parle pas de programmer la fermeture des h pitaux Confluences N 26 Juin 2011 Portrait psychiatriques Il suffit de regarder les budgets respectifs et o se trouvent les moyens Si le budget se d pla ait vers la communaut on pourrait commencer parler de changement II y aura du changement quand on pourra travailler dans la communaut sur trois niveaux compl mentaires gt 1 niveau Le SSM avec la proximit une pr sence 24h 24 et une capacit d accueil de quelques lits AU CAS O gt 27 niveau Une 2 me ligne d insertion sociale globale culturelle socioprofessionnelle etc gt 3 niveau Un niveau d urgence hospitalier
184. t int gr es des conf rences interminist rielles de sant publique notamment sont organis es De la m me fa on aux diff rents niveaux tant politiques administratifs que du terrain des concertations sont mises en place avec plus ou moins de succ s C est par exemple dans ce contexte qu ont t imagin es les unit s m dicol gales appel es FOR K et les trois nouvelles Unit s de Traitement Intensif UTI S qui vont prochainement voir le jour Les services concern s par les Situations complexes Comme le sugg rent les t moignages et les recherches les services concern s par les Situations complexes sont nombreux et peuvent relever des diff rents niveaux de pouvoir voqu s Il peut s agir de services g n ralistes ou de services plus sp cialis s dans les prises en charge difficiles En voici un aper u Du c t de la sant mentale nous pouvons citer les Services de sant mentale les Services psychiatriques en H pital g n ral les H pitaux psychiatriques HP et les structures conventionn es INAMI comme les Centres de r adaptation ambulatoire CRA Depuis 2003 Bruxelles et depuis 2008 2009 en Wallonie aux lits p dopsychiatriques K k1 et k2 sont venus s adjoindre des lits FOR K FORensic Kinderen destin s aux mineurs ayant commis des faits qualifi s d infractions et pr sentant une probl matique psychiatrique Au total 6 unit s de ce type ont
185. t le moment o intervient la psychiatrie dans la vie de la personne qui diff rencie les parcours et le rapport tabli avec les soignants Livia Velpry fait appel aux notions de processus et d affiliation d finie par Albert Ogien pour distinguer les profils d usagers Elle rep re la coop ration distanci e avec la psychiatrie qui peut se n gocier si les personnes surtout au parcours r cent disposent d autres ressources Ces personnes tentent toujours de pr server la ma trise des relations avec la psychiatrie et leur projet est terme de s en d tacher D autres qui pratiquent la coop ration int gr e avec la psychiatrie en font une ressource centrale dans leur organisation de vie Elles ont souvent un parcours psychiatrique plus ancien et ne pensent pas pouvoir se d tacher de l institution psychiatrique Elles arrivent n anmoins maintenir des inscriptions sociales ext rieures Cette analyse a le m rite de poser la question cruciale et un peu n glig e aujourd hui de la chronicit et de la d pendance en psychiatrie Une approche anthropologique Dans ce travail cons quent Livia Velpry privil gie le travail de terrain qui permet de r soudre des probl mes plut t que des questions Et l analyse strat gique et pragmatique effectu e par l auteur pour comprendre les pratiques psychiatriques et l univers des patients d aujourd hui offre une r ponse plus op rationnelle que les critiques
186. t pench s sur la question pour nous aider en comprendre les contours mais c est dans les t moignages des pratiques d velopp es sur le terrain en amont ou en aval quel que soit le secteur o se d pose la situation qu on se rend compte que la seule possibilit de r vonse suppose de d passer son propre angle d approche de voir plus loin plus haut d aller vers les autres et de prendre appui sur les ressources du jeune lui m me un travail qui est chaque fois recommencer en fonction de chaque situation de chaque jeune de chaque famille Dans l actualit il n est rien dit d autre ni dans la fa on d aborder des probl matiques sp cifiques ni dans les questionnements des intervenants ni dans les approches labor es chez nous ou au del de nos fronti res dans les associations d usagers ou dans les institutions C est dans le transfrontalier des r gions des secteurs des m tiers que l on trouvera alimenter la r flexion am liorer les pratiques rencontrer les situations les plus compliqu es Bonne lecture Christiane Bontemps Actualit s gt Un regard anthropologique sur le quotidien de la psychiatrie Lydwine Verhaegen gt Ouvrir les portes de la psychiatrie Rencontre avec Martin Kaiser gt Un Congr s pour changer le Monde Marianne Pr vost gt Homosexualit s homoparentalit s comment combattre les id es re ues Emilie Moget gt Paroles d usagers pour une sant mentale cit
187. thme de l autre Mais aussi du temps pour que les choses se disent parce que le temps du sujet n est pas celui de l institution parce que nous sommes parfois soumis l imp ratif d une limite dans l accueil que nous pouvons proposer alors que l adolescent lui ne peut pas faire plus vite que passer et repasser un rythme qu il ne ma trise pas par ces temps d avanc e puis de recul n cessaires une nouvelle inscription Ainsi pens se dessine un r seau au sein duquel l adolescent peut aussi faire l exp rience de formes in dites de liens in dites en ce qu elles vont vers plus de diff renciation donc plus de S paration et plus de possibilit s de se conna tre soi de reconna tre l autre comme diff rent en tol rant peut tre un peu mieux la frustration que cela peut engendrer 1 Le Dr Thill M decin directeur au SSM du Tournaisis est aussi p dopsychiatre en IMP 2 Voir p 18 ci avant texte qui a servi d argumentaire au dossier Un processus th rapeutique o les regards se croisent et se nourrissent Antoine a 13 ans Il est en sixi me primaire dans une cole de la ville Il estadress ma consultation de p dopsychiatre en service de sant mentale par l interm diaire de la psychologue du PMS qui la rencontr quelques fois Antoine pose d normes probl mes de comportement l cole tant au c ur de toutes les bagarres et d fiant l autorit des enseignants qui tentent de le rec
188. tons cependant avant d mettre un jugement trop rapide que cette complexit voque aussi bien la difficult S y retrouver le morcellement et la m connaissance entre secteurs que la diversit la richesse le foisonnement des initiatives et le dynamisme de ces secteurs tant au niveau associatif qu au niveau des pouvoirs publics Bref dire d un syst me qu il est complexe ne revient pas a priori d noncer quoi que ce soit Probablement est ce plus complexe que a Pascal Minotte IWSM Un aper u g n ral omme convenu faisons le rapide survol annonc Nul n ignore que la Belgique poss de trois niveaux de gouvernements 1 le niveau f d ral et les entit s f d r es savoir 2 les trois r gions et 3 les trois communaut s Ajoutons cela que la R gion de Bruxelles capitale intersection des deux communaut s r glement e par la COCOM pour les affaires communes est divis e entre la COCOF responsable de ce qui concerne la communaut francophone de Bruxelles et la VGK pour ce qui concerne la communaut des n erlandophones de Bruxelles Ainsi la structuration politique entra ne une r partition sophistiqu e des comp tences que beaucoup d entre nous m connaissent D autant que la compr hension de cette r partition est rendue encore plus difficile dans la mesure o certaines comp tences de l tat central sont troitement imbriqu es celles des entit s f d r e
189. tuations qui nous pr occupent Enfin nous devons galement voquer les Structures AWIPH qui sont elles aussi concern es par des probl matiques psychiatriques et comportementales chez les jeunes qui les fr quentent Nous n allons pas ici les citer toutes sinon d voquer nouveau les Centres de r adaptation ambulatoire dont certains ceux qui IWM Confluences N 26 Juin 2011 n assurent pas d hospitalisation re oivent des subsides de l AWIPH Remarquons nouveau au passage l intrication des subsidiations pr sente dans beaucoup de secteurs Les services les plus souvent voqu s sur la question des situations complexes chez les adolescents dans le secteur handicap sont les Services R sidentiels pour Jeunes SRJ anciennement IMP Ceux ci offrent aux jeunes de 3 18 ans porteurs d un handicap un accueil permanent de jour comme de nuit dans un environnement adapt Certains de ces services s adressent des jeunes de la Cat gorie 140 qui d signe les mineurs d ge atteints de troubles caract riels pr sentant un tat n vrotique ou pr psychotique et n cessitant une ducation appropri e autrement dit aux jeunes qui constituent notre public cible Nous pouvons galement citer les acteurs psychosociaux de l enseignement comme les PMS ou les partenaires m dicopsychosociaux comme les plannings familiaux Ceux ci n ont pas une vocation sp cifique s occuper des situations complex
190. u alors on ne prenait pas en charge ce type de situation de la m me fa on C est difficile dire On peut constater galement qu il y a de plus en plus d enfants sous m dication et parfois lourdement et de plus en plus jeunes La Rilatine le Risperdal le Dipip ron etc accompagnent souvent les enfants que nous accueillons D ailleurs il arrive que l on se demande si on donne le m dicament pour le bien tre du jeune ou pour arriver le maintenir dans un cadre de 22 vie qui n est pas adapt sa probl matique Certains enfants prennent des m dicaments sans un vrai suivi Certaines situations peuvent tre prises en charge autrement mais a n cessite des moyens et du temps Je pense notamment une jeune fille qui avait tendance s automutiler avec laquelle certains membres de l quipe ont pass pas mal de temps force d tre pr sents de la contenir de lui parler de la rassurer d anticiper etc nous avons fait des progr s Mais nous n avons pas toujours l occasion de travailler ainsi Les C A U n en ont pas les moyens ce n est pas leur vocation Nous aimerions avoir des formations mais il n en existe pas ou peu qui donnent les outils n cessaires aux travailleurs Pour les situations que nous appelons complexes quelles sont les solutions que vous arrivez finalement trouver Si c est possible l accueil d urgence en psychiatrie ou la prise en charge par un psychiatr
191. u lien social Le choix de vivre sa sexualit en accord avec ses d sirs provoque d s lors un cheminement souvent douloureux pouvant conduire une homophobie int rioris e c est dire l int riorisation du stigmate Un travail de d construction des sch mas inh rents l ducation sera alors n cessaire afin de s accepter Inn ou acquis Alors est ce inn ou acquis De nombreux chercheurs se sont interrog s quant l origine de l homosexualit en vain De la longueur des doigts en passant par un taux d hormones m les anormalement lev chez certaines femmes lesbiennes les tudes n ont pu aboutir aucune conclusion solide Le danger de ces recherches r side notamment dans le fait qu elles sont fond es sur des pr jug s cherchant alors le premier lien causal susceptible de nous renseigner ce sujet Mais la destin e de l tre humain est elle aussi lin aire que certains veulent bien le croire De son c t l origine de l h t rosexualit elle aussi est nigmatique Freud le premier s interrogeait ce sujet et soutenait que l tre humain est psychiquement bisexuel c est dire que en chacun d entre nous il y aurait l lan homosexuel et l lan h t rosexuel que lun serait refoul l autre conscientis Le culturel interviendrait dans cette restriction du choix d objet sexuel Le poids de l h t rosexualit reposerait sur la n cessit pour notre esp ce de se rep
192. uy Jonard est l initiative du Centre psychoth rapique de jour provincial de m me qu Verviers le Docteur Michel Jadot partir du Service de Sant Mentale Un mouvement est n dans le paysage psychiatrique belge Dans cet lan en 1974 le Docteur Bertrand convie ses confr res une journ e d tudes Li ge Sous la pr sidence du Docteur Georges Daumezon chef du service d urgence psychiatrique au Centre Hospitalier Sainte Anne Paris Celle ci est la premi re d une longue s rie qui aboutira au Groupement International Francophone des H pitaux de Jour Psychiatriques Au fil du temps les coll gues suisses et luxembourgeois se sont joints au mouvement qui rassemble actuellement 400 personnes environ Chaque colloque d bouche sur la publication des actes dans la Revue du groupement des h pitaux de jour Ce qui n est pas rien quand on sait que s expriment des sp cialistes d h pitaux de jour d orientations tr s diverses approches psychanalytique cognitivo comportementale ou syst mique adress s un public cible d enfants de personnes souffrant de psychoses de patients alcooliques attach s un SSM ou un h pital psychiatrique etc Le Professeur Bertrand voit aussi en ce colloque une forme de th rapie pour ces quipes pluridisciplinaires Daumezon disait Pour bien soigner les malades soignez les institutions Le colloque soigne les quipes qui sont beau
193. ver des leviers nourrir des politiques r solument tourn es vers l int r t public Du bas vers le haut et r ciproquement divers intervenants ont expliqu dans l atelier territoires comment ils tentaient de susciter ce type de mouvement Un constat commun c est la difficult du syst me belge avec ses diff rents niveaux de pouvoirs ses d coupages de comp tences ses diff rents secteurs souvent repli s Sur eux m mes Et un frein majeur envahissant la pilarisation Absence de vision syst mique tous les tages On a beaucoup parl de co construction de concertation de partenariat de taches d huile quand quelque chose bouge sur le terrain les lus locaux sont tr s vite attentifs Soutenir une dialectique pour viter les rigidit s technocratiques et bureaucratiques tout autant que les particularismes identitaires et corporatistes Utopie empowerment capacitation r formisme r volutionnaire socialisme libertaire trouver d autres mots pour une nouvelle poque une nouvelle g n ration D marchandiser Un autre monde a veut dire aussi un monde qui ne serait plus domin par une logique productiviste Mai 68 alors Bon allez le monde a chang faut pas r ver Si on veut d velopper les protections sociales il faut bien produire plus Mais pas du tout r pond avec ferveur Jean Marie Harribey enseignant l Universit de Bordeaux et membre du comit scientifique
194. vue Perspectives Portrait dont le 1 num ro sortait en 1983 Tout ce parcours m a permis de rencontrer Robert Castel de d couvrir Michel Foucault Erving Goffman David Cooper Ronald David Laing Thomas Szasz Edgard Morin aussi autant de r f rences qui faisaient partie des incontournables entre autres pour les tudiants auxquels j ai eu l opportunit de donner un cours l ULg pendant 5 ans de 2000 2005 Et apr s les tudes la fin de mes tudes d j je me disais que la psychiatrie n tait qu un champ particulier o devrait s appliquer la r flexion et l action de d mocratisation Quand je sors de l universit mon 1 emploi se situe dans le secteur de la protection de la jeunesse et plus particuli rement dans un home Les apports de la psychiatrie d mocratique sont tout fait applicables ce secteur On est toujours en train d extraire les gens et de les ranger dans des bo tes qui ne leur correspondent pas vraiment plut t que d adapter les outils leur r alit et de les respecter en tant que personne Cette r flexion est identique dans de nombreux secteurs L institution cr e correspond plus une recherche de pouvoir qu aux besoins r els des gens Le travail de rue de quartier de proximit a du mal faire sa place parce qu il n a pas la m me visibilit que l institution qui brasse des millions et donne beaucoup de pouvoir Ton regar

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