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1. Cette question peut sembler difficile mais je ne voulais pas une d finition parfaite simplement la preuve qu ils ne consid raient pas leur magazine de chevet comme un livre Ma demande a t satisfaite puisque personne pas m me Benjamin n a fait la confusion La r currence des mots histoire r cit et personnages le montre bien Personne ne parle vraiment de reliure c est un mot qui n appartient pas leur vocabulaire Mais je crois que c est cela que fait allusion Mathieu lorsqu il crit C est un 15 En annexe page 22 recueil d histoires crit sur des pages attach es une couverture avec le titre du livre et un dessin Je m aper ois en revanche que Kevin parle plusieurs reprises de la BD comme d un livre Cela dit je ne crois pas que ce soit sa repr sentation du livre qui soit mettre en cause ce sont plut t ses pratiques lorsqu il crit qu il a lu neuf livres il se sent oblig d ajouter entre parenth ses qu il s agit de bande dessin es Il tire parti des ambig it s que je n avais pas lev es sur la notion de livre au moment o j avais fait le point sur cette notion j avais conc d qu une BD peut tre consid r e comme un livre parce qu elle est aussi reli e et raconte une histoire Je pense qu en r alit l ensemble des l ves sait d sormais qu un livre au sens strict du terme est un texte long qui ne comporte des illustrations que ponctuelles Ils n ont d ailleurs jamais prop2. La question de la lecture m int resse depuis longtemps mais j ai d cid d en faire le sujet de ce m moire l occasion d une s ance de formation didactique consacr e la d couverte de l oeuvre int grale Nous avions fait la lecture prospective d une nouvelle de Maupassant qui avait t d coup e en plusieurs fragments La lecture de chaque fragment donnait lieu des hypoth ses qui taient mises par crit puis infirm es ou confirm es par la lecture de l extrait suivant La derni re tape consistait retrouver le titre de la nouvelle Premi res neiges ou d faut imaginer un titre adapt J ai d couvert avec cet exercice ce que je crois tre le meilleur moyen de rendre le livre vivant aux yeux des l ves Ils sont en position d acteurs du d but la fin et peuvent ainsi comprendre que la lecture n est pas une activit passive mais une sorte de r criture guid e Les oeuvres que j ai choisi d tudier en classe n taient pas assez courtes pour servir de support une lecture prospective int grale Mais l id e de rendre les l ves acteurs de leur lecture m est rest e C est ce que je voulais faire cette ann e en particulier avec les compte rendus et le concours de lecture Ce projet me semble particuli rement justifi pour des l ves de sixi me douze ans ils sont d autant plus sensibles l image qu on leur donne de la lecture qu ils en sont encore d couvrir cette activit S ils comprennen
3. tait de me faire une id e g n rale de leurs go ts et de leurs comp tences en mati re de lecture de leurs habitudes de lecture o quand et comment lisent ils ainsi que des diverses repr sentations qu ils peuvent se faire de l activit de lecture ou du bon lecteur 1 1 Pr sentation de la classe a leurs lectures En r digeant le questionnaire j ai remarqu qu on fait souvent un emploi intransitif du verbe lire on dit qu un adolescent lit ou ne lit pas pour baucher un profil de lecteur L inconv nient de la formulation est de pr senter le probl me de la lecture comme quelque chose d abstrait La premi re chose que j ai demand mes l ves c est donc de pr ciser ce qu ils lisent A la question Le plus souvent je lis des magazines des bande dessin es des romans mes manuels scolaires autre je demandais de donner au maximum deux r ponses et pour chaque r ponse un exemple Je voulais au moins une r ponse et pas plus de deux pour que les lecteurs occasionnels comme les lecteurs assidus donnent l image la plus fid le possible de leurs pr f rences Ce choix n a pas toujours t facile l un des gar ons J r my donne le sentiment de racler ses fonds de tiroirs en cochant la case autre et en ajoutant les lettres de mes amis Nancy une bonne l ve a elle bien donn deux r ponses mais a fait une accolade devant toutes les cases et ajout Le plus souvent je lis toutes les cat
4. es ou aux romans aux lectures impos es ou spontan es Certains l ont bien compris puisqu ils ont pris la peine de faire un d compte pr cis C est le cas de Kevin par exemple qui avec ses neuf BD rien que des Ast rix m apprend qu il accorde une importance d mesur e des lectures faciles et trop peu vari es C est aussi le cas de Nancy qui explique qu elle a lu huit romans et peu pr s dix BD ce qui est mon avis une bonne moyenne Mais la plupart se contentent de faire pr c der le mot livre d un chiffre et c est difficile interpr ter Je sais bien s r quelle importance accorder ala r ponse de Sofia J ai d lire un peu plus de cinquante livres ou celle d Adrie qui dit qu il n a lu que deux livres alors que c est faux 16 Ceuxla m apprennent surtout qu ils ont du mal valuer leurs pratiques Pour les autres si je pars du principe que le mot livre signifie roman et que les chiffres avanc s ne sont pas fantaisistes je peux conclure une moyenne de sept neuf livres pour sept mois Je n ai pas les moyens de le v rifier mais je sais gr ce aux compte rendus et au contr le de lecture que chacun des l ves a lu au moins deux oeuvres de plus que celles donn es en classe et que c est un minimum puisque certains l ves ont rendu compte de cinq ou six livres diff rents En r alit je ne crois pas qu il y ait eu de vraie r volution dans la fr quence des lectures Mais il y a eu des progr s in
5. l ves de sixi me p 6 1 1 Pr sentation de la classe p 7 a Leurs lectures p 7 b Leurs habitudes de lecture p 8 c Leur id e de la lecture p 9 1 2 Formulation de la probl matique et analyse du probleme p 10 a Lectures priv e et scolaire d finitions p 10 b Quelle place accorder la lecture priv e l cole p 12 2 Mise en oeuvre p dagogique comment concilier contraintes et libert s dans l apprentissage de l autonomie p 14 2 1 La lecture impos e pr alable de la lecture choisie p 14 a Premi re lecture impos e tude d un roman policier d cembre p 14 b Deuxi me lecture impos e tude d un roman historique fin f vrier p 15 c Plaisir de la lecture impos e p 17 2 2 La participation un concours de lecture entre contrainte et libert p 18 a Le choix de livres au CDI p 19 b Le t moignage compte rendus et concours de lecture p 20 c Prolongements p 22 3 Bilan quelle autonomie dans l activit de lecture p 24 3 1 Les difficult s rencontr es p 24 3 2 Echecs et points positifs p 25 a Quels changements dans les repr sentations du livre et de la lecture p 25 b Quelle volution dans les pratiques de lecture p 27 Conclusion p 31 Introduction Dans le recueil collectif Lecture privee et lecture scolaire le premier intervenant Karl Canvat explique que contrairement ce que l expression r cente de lecture cursive pourrait lais
6. Les autres l ves en effet avaient choisi des livres beaucoup plus attendus r cents et qui voquaient aussi bien leur vie quotidienne qu un univers fantastique Le principal point commun de ces livres r sidait dans le c t tr s souvent accrocheur de leur titre Rock de la ma tresse Pi g dans le corps de ma soeur Le Pantin mal fique Je me suis rendue compte que ce n tait pas une simple co ncidence les premiers mots de l histoire qu ils jouent sur l humour ou sur l angoisse ont jou un r le d terminant dans le choix des livres A partir du moment o le titre tait prononc les plus ind cis rendaient leur sentence Pour la restitution des livres quinze jours plus tard j ai rappel l ordre la dizaine de retardataires mais j ai surtout cherch savoir pourquoi ils n avaient pas lu ou peine commenc le livre qu ils avaient choisi J ai eu ainsi la confirmation que J r my n avait pas lu Le dernier jour d un condamn trop difficile qu il avait pr t Henri Ceux qui l ont souhait ont pu rendre compte de leur lecture devant la classe C tait l exercice habituel ceci pr s que l auditoire disposait d sormais de deux opinions celle du pr teur et celle de l emprunteur puisqu ils faisaient un compte rendu commun au tableau En g n ral l opinion des deux intervenants tait peu pr s la m me mais le principe m me de l exercice leur montrait que cela pouvait se passer autrement 20 3
7. ai donc demand de se limiter un change et comme la documentaliste je suis pass e parmi eux avec un cahier o j ai not les r f rences de leur livre pour leur montrer que je consid rais ce choix comme d finitif Je voulais viter qu un l ve puisse arriver sans lecture le jour du concours et pr texte de multiples changements de derni re minute Les choix ont t sans surprise ils se sont port le plus souvent sur des romans d auteurs contemporains d amiti d humour ou d aventures Il y a eu tout de m me quatre romans policiers deux fantastiques et un roman historique b Le t moignage compte rendus et concours de lecture Lorsque j ai demand aux l ves de rendre compte de leurs lectures ce n tait pas dans l id e d valuer ces t moignages comme de simples r investissements crits ou oraux Ce n tait pas la performance crite ou orale qui m int ressait c tait la lecture Je n avais d ailleurs pas l intention de noter ces compte rendus J y voyais un prolongement de leur lecture une issue naturelle que je souhaitais la plus spontan e possible Elle me permettrait de v rifier que la lecture tait faite et elle leur permettrait de s ouvrir d autres lectures Lorsque ces compte rendus ont effectivement eu lieu je me suis rendue compte que ce serait justement en apprenant formuler correctement leurs id es qu ils seraient m me de comprendre pour quelles raisons ils aiment un livre Pour
8. ce sujet la plupart de mes l ves per oivent la lecture comme une activit plut t s rieuse A l occasion de la question Pour moi la lecture est utile dans la vie de tous les jours utile pour suivre l cole un plaisir car pour hquelle je demandais un maximum de deux r ponses les cases utile ont t coch es vingt cinq fois la case plaisir seulement treize fois Lorsque je leur demande de justifier cette derni re r ponse certains l ves font des r ponses enthousiastes et pr sentent cette activit comme un moyen de vivre par procuration ga m emporte parfois on dirait qu on vit dans l histoire Mais je trouve r v latrice la r action d une l ve qui associe le plaisir de lire la satisfaction d apprendre ga nous apprend de nouveaux mots La lecture reste une pratique scolaire pour elle m me lorsque je lui demande d expliquer ce qu elle y trouve de divertissant Elle n est d ailleurs pas la seule peu d l ves pr sentent la lecture comme une activit purement r cr ative puisque la majorit des l ves qui cochent la case plaisir mod rent leur enthousiasme en cochant aussi l une des deux cases utile Les r ponses aux autres questions semblent confirmer cette tendance Lorsque je leur demande ce qu est un bon lecteur pour eux beaucoup r pondent que c est celui qui comprend Thibault que le sujet semble int resser explique Selon moi un bon lecteur est quelqu un qui saurait comp
9. contraintes et libert s dans l apprentissage de l autonomie 2 1 La lecture impos e pr alable de la lecture choisie a Premi re lecture impos e tude d un roman policier d cembre Pour la premi re oeuvre int grale tudi e en classe j ai volontairement choisi un texte qui r ponde des crit res modestes La Soci t protectrice des Rouquins d Arthur Conan Doyle est un r cit policier qui pr sente l avantage d tre court environ cinquante pages C est d ailleurs un argument de vente puisqu il est publi dans la collection C t court chez Hachette Il est en outre bon march dix francs et j ai eu la confirmation depuis que c est loin d tre un crit re n gligeable pour les l ves Il met en sc ne des personnages connus Sherlock Holmes et son acolyte le docteur Watson Et il rel ve d un genre susceptible d int resser des l ves de sixi me Tout cela m arrangeait puisqu cette poque je ne les avais pas encore soumis un questionnaire sur leurs pratiques si bien que je ne savais pas quels lecteurs ils taient habitu s ou non aux longues lectures capables ou pas d investir et de s investir dans un livre La premi re s ance a t consacr e un contr le de lecture La deuxi me s ance qui tait un commentaire du paratexte m a permis de voir comment ils entraient dans un livre Ils ont t bien s r 12 beaucoup plus sensibles l illustration de la couverture une repr sentation d
10. l aurait fait pour un livre b leurs habitudes de lecture Les chiffres que donnent les l ves pour valuer leurs pratiques semblent parfois fantaisistes mais ils donnent tout de m me une id e de leurs habitudes de lecture Ils lisent le plus souvent dans un endroit calme adapt la lecture la chambre ou la biblioth que sont les lieux les plus fr quemment cit s Ils sont environ la moiti pr senter la lecture comme une activit r guli re qu ils interrompent malgr eux Ce sont souvent les m mes l ves onze exactement qui d clarent lire un livre du d but la fin Huit d entre eux reconnaissent qu ils le lisent souvent jusqu la moiti Deux seulement admettent je crois que c est un aveu et pas une provocation qu ils le lisent fr quemment jusqu la dixi me page Les autres disent s arr ter aux premiers chapitres Pour ce qui est de la fr quence des lectures j ai du mal croire l l ve qui me dit qu elle lit deux livres par semaine Le rythme d un roman tous les quinze jours ou d une BD par semaine cit ailleurs semble plus vraisemblable Mais des r ponses aussi pond r es sont exceptionnelles Beaucoup d l ves cochent la case autre et donnent des chiffres tonnants de pr cision huit mois dix mois ou ajoutent au contraire pas souvent des fois un mois des fois une semaine quand je veux c leur id e de la lecture Si j en crois leurs r ponses aux questions qui abordent
11. lire cette cat gorie de livres mais je ne veux pas non plus qu elle y voie une r f rence parce que si c est le cas je doute que parvenue l ge adulte et d livr e des contraintes scolaires elle ait des lectures plus vari es et de meilleure qualit Le probl me au fond c est l image dont souffre la lecture personnelle aupr s du professeur aussi bien que des l ves M me si on s en d fend on est tent d tablir une hi rarchie entre ce qu il faut lire et ce que dans les faits les adolescents lisent ou pas M me les l ves font cette diff rence entre leurs lectures et celles de l cole Ou bien ils consid rent que l id al atteindre lire de fa on assidue les livres impos s ou propos s par l cole leur est inaccessible et ils se d sint ressent de la lecture ou bien ils voient dans la lecture personnelle l chappatoire une lecture impos e qu ils jugent r barbative et ils risquent de se d tourner des oeuvres litt raires Je voudrais essayer d att nuer cette discrimination entre lectures personnelles et lectures scolaires en valorisant les premi res et en d dramatisant les secondes dans l objectif bien s r de susciter ou cultiver le go t de lire chez mes l ves 1 Etat des lieux place et r le de la lecture dans le quotidien de mes l ves de sixi me L une de mes premi res pr occupations lorsque je me suis retrouv e face mes vingt six l ves de sixi me a t de savoir quels lecte
12. t forc ment d cevant Les autres avaient fait leur travail et ils n ont pas rencontr de difficult c Prolongements Pour encourager les l ves prolonger leurs lectures au del du concours je leur ai demand un jour de venir la semaine suivante avec un livre qui leur appartenait qu ils avaient lu appr ci et qu ils acceptaient de pr ter un autre l ve pour quinze jours Le jour dit ils sont bien venus pour la plupart d entre eux avec un ou m me plusieurs livres La s ance a dur environ vingt minutes Les l ves se 3 2 A ge trouv es dans le m me manuel que pr c demment Fiche en annexe page 19 sont r partis en deux groupes ceux qui pr taient d un c t ceux qui empruntaient de l autre ils pouvaient changer de groupe apr s transaction L un apr s l autre ils ont pr sent leur livre qui tait accept ou refus Cela a t tr s instructif pour moi si j ai eu la confirmation de certaines choses la proposition d un Club des cing est une insulte pour certains j ai eu aussi des surprises Un exemple en particulier m a frapp e l change d Un voyage comique de la comtesse de S gur entre Thibault et Mathieu j aurais plut t pens que ce roman int ressait des filles L anciennet m me de l dition l une des premi res de la Biblioth que rose en rouge et or ne les a frein s ni l un ni l autre Pourtant elle se d marquait nettement des nombreuses ditions contemporaines
13. Bilan quelle autonomie dans l activit de lecture 3 1 Les difficult s rencontr es La principale difficult laquelle je me suis heurt e pendant ces travaux sur la lecture n a pas t le manque de coop ration des l ves Ils ont accept de r pondre mes questions m me sous forme crite et de participer des exercices notamment le concours de lecture qui n taient pas forc ment not s Je crois que cette coop ration n tait pas trang re d ailleurs au fait que ces exercices taient souvent r alis s parall lement aux s quences et que d une certaine mani re ils taient vol s sur le temps imparti au programme Je pense notamment aux compte rendus de lecture qui prenaient des airs de r cr ation puisqu ils se faisaient souvent de fa on spontan e en fin d heure Ce qui en revanche a t un v ritable probl me pour moi c est de savoir quelle tait la r alit des pratiques de lecture chez les l ves Combien de livres ont ils effectivement lu cette ann e et quelle fr quence Les ont ils lus en entier Les compte rendus faits en classe portaient ils sur des lectures aussi r centes et spontan es qu ils le disaient Ce genre de questions s est impos moi avant m me que l on fasse les compte rendus et le concours de lecture avec le questionnaire du d but J ai sans doute eu le tort dans ce sondage de poser des questions la fois ambigu s et dirigistes je pense en particulier la q
14. I U F M V ronique FLORY Acad mie de Montpellier Site de Montpellier De la lecture impos e la lecture choisie La lecture cursive en sixi me M moire PLC2 Discipline Lettres Modernes Classe concern e sixi me Etablissement coll ge J Bene P zenas Tuteur Madame Ariel Fassina Assesseur Madame Methy Ann e universitaire 2000 2001 R sum Quelle place la lecture peut elle occuper dans le quotidien d un l ve de sixi me J ai interrog mes l ves sur leurs lectures priv es et constat une certaine d saffection pour cette activit Je pouvais difficilement les forcer une pratique spontan e et autonome de la lecture J ai donc essay d y parvenir avec des activit s qui conciliaient contraintes et libert s Mots cl s lectures scolaires impos es lectures priv es spontan es contraintes libert s autonomie Summary How many times a week does a young pupil read I asked my pupils about their own practices and realized that they didn t read for themselves quite often I couldn t oblige them to change their habits I therefore tried to encourage them to read in a spontaneous and autonomous way with activities that combined constraints and freedom Key words school amp imposed readings private amp free readings constraints freedom autonomy SOMMAIRE Introduction p 4 1 Etat des lieux place et r le de la lecture dans le quotidien de mes
15. ait sur les chapitres 6 9 inclus Dans l ensemble les r sultats ont t corrects la classe obtenant une moyenne de 10 4 sur vingt Mais j ai constat encore une fois que certains l ves laissaient des questions enti res sans r ponse ou y r pondaient dans le d sordre se privant de la possibilit de reconstituer l intrigue A l issue de la correction j ai donc d cid de consacrer une s ance un retour sur le rituel de la lecture et sur les bonnes habitudes prendre pour se soumettre un contr le J ai distribu une fiche intitul e Comment r ussir mon contr le de lecture o je rappelais le principe de l exercice il a pour but de v rifier que le r cit a t Ju compris et memorise Suivait une liste de recommandations dont les l ves devaient deviner le contenu Je dois pour J ai attir leur attention sur l importance de la phase pr paratoire du contr le qu est la lecture Outre les consignes traditionelles lire r guli rement un certain nombre de pages ou chercher dans le dictionnaire les mots importants pour r duire les probl mes de compr hension et de m morisation je leur ai conseill d ouvrir leur livre la page sommaire une fois la lecture finie pour lire les titres et essayer de se rappeler ce qui se passe dans En annexe 14 chaque chapitre J ai l impression que cette fiche bilan leur a t profitable pour le second contr le m me s ils ont t rares d clarer l avo
16. c les lectures priv es il prenne le contrepied syst matique des lectures scolaires qu au lieu de lire des livres de litt rature pour la jeunesse qui puissent l ouvrir la litt rature tout court il s en tienne la lecture de magazines ou de bande dessin es qu au lieu de r investir les comp tences de lecture acquises en classe il voie dans ses lectures personnelles l occasion d une simple r verie J ai indiqu que bon nombre de mes l ves correspondent justement ce profil Ils sont une majorit pr f rer la lecture des magazines ou des BD celle des livres Or en privil giant ce type de supports ils se condamnent ne fr quenter que des textes faciles courts simples et accompagn s d images et pratiquer une lecture plut t superficielle Je le constate lorsque je les interroge sur leurs lectures et que je m aper ois qu ils oublient des informations aussi l mentaires que le titre du livre ou le nom de l auteur S ils lisaient plus de livres ils se pr pareraient mieux devenir des lecteurs autonomes en acceptant de se confronter des textes plus longs et plus difficiles o ils risqueraient de rencontrer des probl mes de compr hension et de m morisation ils seraient mieux arm s bien oblig s qu ils seraient de recourir aux strat gies de lecture appliqu es en classe C est pour cette raison que je voudrais promouvoir la lecture spontan e d oeuvres pour la jeunesse lors des cours de fran ais Ces oe
17. conde Ils seraient donc une l g re majorit attach s au contenu d un livre plut t qu l objet lui m me Mais en fin de compte je me demande si les r sultats ne sont pas fauss s ils donnent s rement la r ponse que je suis cens e attendre Ce qui me semble plus r v lateur c est la formulation m me de leurs r ponses A les lire j ai l impression qu ils ont une relation plus affective que rationnelle leurs livres ou leurs revues peu d l ves par exemple s av rent capables de donner le nom d un auteur dont ils auraient lu plusieurs livres Et parmi ceux qui y ont r ussi M lissa a orthographi Gaussinie le nom de l auteur du Petit Nicolas Souvent le titre m me est donn approximativement pour une BD ou un roman on donne fr quemment le nom du personnage principal Ast rix Harry Potter ou le nom de la collection Chair de poule Pour une revue comme Star club j ai pu lire l orthographe Tar cluc La notion de genre est elle aussi assez floue pour eux mais en sixi me je ne trouve pas cela tr s tonnant Ce qui m a plus tonn e c est que chez un l ve Benjamin la distinction magazine livre est tr s confuse pour la phrase Le dernier livre que j ai lu a pour titre il a donn le titre et le num ro d un magazine de skate board Sugar n 28 Malgr mes explications le malentendu a persist quelque temps un jour Benjamin a voulu pr senter la classe son magazine de skate comme il
18. contestables dans l attention port e au choix des livres Outre le fait que les l ves n ont plus aucun mal donner le titre complet du dernier livre lu ils donnent dans vingt trois cas sur vingt quatre un titre de roman pour la jeunesse C tait loin d tre le cas dans le premier questionnaire o les titres de BD pr dominaient 16 Talu par exemple Frankenstein de Mary W Shelley pour le concours de lecture 24 Les questions 8 9 et 10 portaient sur le mode de lecture proprement dit Je voulais savoir quelle utilisation les l ves pouvaient faire dans leurs propres lectures des outils que je leur avais donn s l occasion des tudes d oeuvres int grales Je leur demandais par exemple de me rappeler les questions Quand O Qui Quoi que je leur avais conseill de se poser pour entrer dans un livre Quelques uns s en sont souvenu mais beaucoup se sont content s de r ponses vasives et videntes du type Je me demande ce qui va se passer Ils ont manifestement oubli les s ances consacr es aux tudes d incipit C est dommage car la recherche des rep res temporels spatiaux et actanciels au stade initial de l histoire facilite la suite de la lecture La question A quoi et qui sert un contr le de lecture devait me montrer s ils avaient mesur l int r t d un retour sur la lecture Je constate qu ils sont tous A capables de dire quoi sert ce type d exercices ils r p tent ce que je leur ava
19. e je les trouve beaucoup moins r fractaires la lecture qu au d but sans tre pour autant influen ables Certains me disent Je prends le livre pour le lire car j aime savoir quels sont les go ts des autres D autres veulent se faire leur propre opinion en lisant le r sum de quatri me de couverture ou le premier chapitre ils concluent Si je le trouve bien je le lis en entier Je m aper ois d autre part qu ils ne choisissent pas leurs lectures au hasard Il y a une v ritable 25 coh rence dans le parcours de lecture de Benjamin par exemple Il explique qu il a lu r cemment Les Pionniers du Nouveau Monde de Michel Piquemal et qu il aime les histoires du pass parce qu elles lui apprennent comment vivaient les gens autrefois Cela ne fait que confirmer ce qu il avait d j montr je me souviens que pour le concours de lecture il avait choisi Alaza s en pays cathare de Marie Claude B rot un livre qui voque les dragonnades du dix septi me si cle Sofia aussi a des go ts marqu s peut tre plus encore Elle disait dans le premier questionnaire qu elle aimait les histoires de sorci res Jai retrouv cette pr dilection pour les r cits fantastiques plusieurs reprises l occasion notamment de son compte rendu passionn de Sacr es sorci res et je retrouve cette pr dilection ici lorsque je lis J adore les histoires de rire et de peur je ne sais pas pourquoi mais c est comme ca 26 Conclusion
20. e mes l ves de sixi me Il me semble en effet qu en traitant la lecture cursive comme quantit n gligeable je cours le risque d un malentendu soit qu ils croient qu il n y a de lecture que s rieuse et qu ils ne lisent que pour l cole soit qu ils croient qu il existe deux fa ons de lire et s adonnent une pratique schizophr ne de la lecture ludique pour eux s rieuse pour l cole Cette derni re ventualit ne me semble pas beaucoup plus souhaitable non seulement ce mode de lecture est discutable le plaisir et les comp tences tant mon avis deux conditions essentielles une bonne lecture mais il peut conduire un appauvrissement des supports Selon toute vraisemblance en effet des lecteurs de douze ans livr s eux m mes sont plut t attir s par des supports d acc s facile donc 1 do PR ez Lecture priv e et lecture scolaire Apprentissage de la lecture et enseignement de la litt rature p 15 peu vari s et de qualit m diocre Par supports m diocres j entends des magazines des bande dessin es ou m me des livres destin s un public plus jeune qu eux ou des livres qui proposent un vocabulaire restreint et des sch mas r currents et ne demandent donc pas de gros efforts de lecture Je pense par exemple aux r cits tir s de la s rie t l vis e Buffy contre les vampires que lit l une de mes l ves ma connaissance elle ne lit que cela Je n ai pas l intention de la dissuader de
21. ersonnages a permis aux l ves de mesurer l enjeu de la mission du h ros viter que ne d g n re la guerre entre les Hyksos et les Egyptiens les deux peuples ennemis du roman c Plaisir de la lecture impos e Pour que les lectures scolaires aient une influence sur les lectures priv es notamment sur le choix des supports ou la m thode de lecture il faut qu elles soient appr ci es L id e d un plaisir de la lecture imp os e peut sembler paradoxale mais je crois qu un l ve de sixi me accepte encore volontiers l influence de l cole dans ce domaine C est ce que j ai pu constater lors des deux tudes men es en classe A l issue de la lecture de La Soci t protectrice des rouquins trois l ves sont arriv s en classe avec un recueil de nouvelles polici res de Conan Doyle qu ils avaient La fiche tait r guli rement mise jour gr ce des interrogations individuelles sur tel ou tel personnage J avais distribu une fiche semblable en annexe l occasion de la premi re oeuvre int grale parce que l un des personnages cl s avait une double identit 15 achet ou emprunt spontan ment et s par ment au CDI Un autre l ve a crit un tr s bon r cit de quatri me de couverture l occasion de l valuation finale 10 Ce r cit comportait de nombreuses erreurs de langue mais je l ai tout de m me trouv r ussi parce qu il me semblait que l enthousiasme manifest n tait pas feint et qu en ce sen
22. es trois personnages principaux identifi s sans probl me qu aux textes cens s leur pr senter l histoire le titre et le r cit de quatri me de couverture Il faut dire que l effet de surprise tait pass puisqu ils devaient avoir lu le livre au tiers pour ce jour l La question de la mission de Sherlock Holmes retrouver la soci t du titre disparue du jour au lendemain n avait plus de myst re pour eux puisque la r ponse tait dans la partie du livre qu ils avaient lire J ai tout de m me attir leur attention sur un d tail du r cit de quatri me de couverture qui montrait que cette mission pouvait voluer Dans les trois semaines qui ont suivi nous avons pratiqu des lectures prospectives r guli res et ils se sont plut t bien pris au jeu mais le genre s y pr tait Les contr les de lecture effectu s l occasion de l tude ont t particuli rement instructifs Les questions que je posais avaient naturellement pour but de v rifier que le texte avait t lu compris et bien s r m moris Elles concernaient des l ments essentiels la compr hension de l intrigue elles taient formul es avec le plus de clart possible et elles suivaient l ordre chronologique du r cit Pourtant deux l ves m ont rendu une feuille pratiquement blanche L un des deux m a expliqu qu il n avait pas compris E r cit cause des mots difficiles qui y taient contenus Je reconnais que le vocabulaire employ y est par
23. fois difficile pour une oeuvre de jeunesse Mais le livre tait choisi le travail commenc et je ne pouvais plus faire marche arri re En revanche le deuxi me l ve m a dit qu il s tait senti incapable de se souvenir de quoi que ce soit et je pense qu il n avait pas compris le principe de l exercice J ai donc d cid de revenir sur la m thode du contr le de lecture l occasion de la deuxi me tude d oeuvre int grale b Deuxi me lecture impos e tude d un roman historique fin f vrier La deuxi me tude de l ann e a port sur Les pilleurs de sarcophages d Odile Weulersse Cette fois j ai choisi une oeuvre plus longue deux cents cinquante pages plus ch re trente cinq francs et qui appartient un genre moins accessible le roman historique exige un recours r gulier au dictionnaire et l encyclop die L investissement demand tait d autant plus grand que la lecture en trois tapes s est d roul e dans un d lai presque aussi bref que pour le livre de Conan Doyle Le client de Sherlock Holmes se plaint d avoir perdu avec la disparition de la soci t un travail qui consistait ne rien faire C est paradoxal On apprend par la suite que des malfaiteurs lui avaient tendu un pi ge Il s agissait de d valiser une banque La disparition de la soci t n tait que la partie merg e de l iceberg C est sur la piste du cambriolage que va se lancer Sherlock Holmes 13 La premi re approche a t
24. gories de livres ou de magazines De fa on plus g n rale les r ponses cette question ont t sans surprise en t te des supports les 2 En annexe page plus lus figurent les magazines et les bande dessin es Les magazines en question sont souvent sp cialis s Compte tours Echappement ou BMX chez les gar ons Salut Pop Stars ou Minnie mag chez les filles On trouve plus rarement des magazines t l ou les revues des parents comme T l loisirs ou Femme actuelle Les bande dessin es sont souvent des classiques j imagine que les Ast rix et Tintin mentionn s sont des h ritages familiaux ou des cadeaux des parents j y vois en tout cas l influence des adultes Mais les nouvelles g n rations de BD Titeuf Litteul Kevin sont aussi tr s pr sentes Certains l ves enfin citent des romans ceux de Goscinny Pagnol ou m me de la Comtesse de S gur mais ces l ves l sont rares Ce sont des filles plut t bonnes l ves Personne en tout cas n a os cocher la case manuels scolaires Je me suis demand e quoi ils attachent le plus d importance lorsqu ils lisent un livre au contenu ou au contenant Je les ai donc mis devant une alternative question 12 poss der un livre qu ils n ont pas lu ou bien avoir lu un livre qu ils ne poss dent pas Les r sultats sont plut t mitig s sur vingt cinq l ves dix r pondent qu ils pr f rent la premi re ventualit quinze la se
25. ir relue pour l occasion Les questions en effet taient sensiblement plus difficiles puisqu elles portaient sur la phase de complication maximale du r cit les p rip ties et le d nouement Elles ont pourtant eu des r ponses plus pr cises o les faux sens ou les contresens taient beaucoup moins nombreux En parall le de cette d couverte lin aire di roman que rythmaient les contr les de lecture je souhaitais que les l ves pratiquent une lecture plus transversale Il me semble en effet que le lecteur autonome ne s en tient pas une d couverte chronologique et fragmentaire de l intrigue il la reconstitue mentalement en s aidant de plusieurs l ments comme le temps l espace ou le syst me des personnages C est cette derni re entr e que j ai choisie pour r capituler l intrigue Assez t t dans la s quence avant le premier contr le j ai distribu en classe une fiche sur les personnages leur personnalit leur r le leurs relations que nous avons commenc remplir ensemble et que les l ves ont eu pour consigne de compl ter au fil de leur lecture au crayon pour pouvoir corriger Nous avons vu ainsi que les personnages du roman fonctionnent souvent par paires T tiki Penou Antef Makar Hori Peikaru sont la fois oppos s et compl mentaires et qu ils se partagent en deux camps peu pr s gaux selon qu ils aident ou freinent T tiki dans sa mission Je pense que cette distinction entre bons et mauvais p
26. is expliqu c est l occasion pour eux de montrer qu ils ont lu compris et retenu l histoire Mais la question qui sert le contr le les laisse la plupart du temps indiff rents il va de soi pour eux que c est un exercice destin au professeur une banale valuation J avais longuement insist sur la valeur formative de ces contr les mais ils semblent l avoir oubli e Certains comme Benjamin crivent bien que l exercice leur sert apprendre lire mais c est vague Que veut il dire Comprend il que les questions pos es doivent l aider distinguer les informations essentielles des donn es accessoires du r cit Je crois que c est l utilit d un tableau des personnages voqu e la question 10 qui aura t la mieux per ue la majorit des l ves admet qu un tel tableau facilite la compr hension de l intrigue Nicolas y voit le moyen de savoir qui est qui et si c est un m chant ou un gentil C dric le moyen de reconstituer le portrait des personnages C est finalement dans l opinion porter sur un livre qu ils ont fait le plus de progr s C est ce que j ai pu d duire des questions 4 5 6 et 7 qui faisaient appel leur sens critique J avais vu leurs go ts s affirmer au fil des compte rendus mais je n avais pas une id e assez nette des progr s de chacun dans ce domaine Or j ai souvent eu de bonnes surprises Lorsque je leur demande ce qu ils font si leur meilleur ami leur conseille un livr
27. isir voqu s ne sont possibles que si l on a compris le sens d un livre Les l ves en difficult eux semblent herm tiques cette id e de plaisir Bellal crit La lecture me sert trouver des mots que je ne connais pas et conna tre leur orthographe Une telle repr sentation me d oit bien s r J ai m me du mal croire que pour lui le livre ne soit qu un corpus de mots et la lecture une activit de d chiffrement Je pensais que des lectures guid es comme celle des Pilleurs de Sarcophages ou de La Soci t Protectrice des Rouquins lui auraient laiss une autre impression Mais ce n est pas le cas 23 b Quelle volution dans les pratiques de lecture Je voulais aussi et surtout savoir ce qui avait pu voluer dans les pratiques des l ves avaient ils lu plus de livres que par le pass Qu avaient ils retenu des exercices par lesquels je voulais les int resser aux probl mes de la lecture la compr hension la m morisation et l opinion qu on peut porter sur un livre La question Combien de livres avez vous lu depuis septembre m en apprend moins que je ne l esp rais C tait une question volontairement ouverte o je ne pr cisais pas ce que j entendais par livres ni si je faisais une distinction entre les lectures scolaires et les lectures personnelles J attendais des l ves qu ils fassent aux m mes ce genre de nuances je voulais savoir s ils accordaient la m me importance aux bande dessin
28. non prescrites par les programmes et les instructions officielles mais aussi une attitude de lecture diff rente de la lecture litt raire entendue comme lecture experte Les programmes actuels ne traitent pas de la lecture priv e 4 proprement parler Mais ils se pr occupent de l autonomie en mati re de lecture lorsqu ils voquent la notion de lecture cursive Ils pr sentent comme un id al atteindre ce mode de lecture libre et autonome du lecteur exp riment qui consiste lire un texte du d but la fin dans une lecture la fois rapide et compl te et saisissant bien le sens Cette lecture qui peut viser aussi bien la collecte d informations que le plaisir du texte amp du sens devrait tre pratiqu e d s l adolescence C est dans cette perspective que les programmes de coll ge la mettent en relation avec un support bien d fini mais non exclusif les oeuvres de litt rature pour la jeunesse Si j en crois la liste donn e en annexe des programmes d accompagnement de sixi me cette expression d signe des oeuvres de genres et d poques vari s ayant pour point commun de s adresser un public adolescent Les romans de Jules Verne ou les contes des Mille et une nuits m me s ils sont anciens sont r pertori s sous ce titre parce qu ils trouvent un cho chez les adolescents Les oeuvres contemporaines sont tout de m me privil gi es les jeunes lecteurs ayant besoin d entendre parler d eux m mes
29. os de faire un compte rendu en classe sur une BD Les repr sentations de la lecture devaient tre valu es travers les questions 11 12 et 13 Qu est ce qu un bon lecteur Etes vous un bon lecteur Que vous apporte la lecture J avais d j pos ces questions dans le premier questionnaire et par rapport au d but de l ann e je remarque assez peu de changements C est pour la plupart d entre eux une activit qui exige de la rapidit de la r flexion et qui doit tre pratiqu e souvent Ces consid rations g n rales sont parfois accompagn es d id es neuves Patricia par exemple insiste sur l int r t d une progression de la lecture il faut lire petit petit pour comprendre son livre elle m me d clare se fixer le rythme r gulier d un chapitre par jour La question des apports de la lecture n tait pas dans le premier questionnaire et elle a d rout certains l ves qui n y ont pas r pondu Il faut dire que je ne pr cisais pas de quelle lecture je parlais priv e ou impos e Je voulais savoir ind pendemment du contexte s ils taient plut t port s vers une lecture distanciation visant produire du sens ou une lecture participation plut t v cue comme un abandon l histoire Je remarque que la construction du sens n est pas leur principal souci et ce n est gu re tonnant Les bons l ves parlent plus volontiers d abandon et ce n est pas un mal mon avis puisque les frissons et le pla
30. outaient deux opinions celle du critique sur le livre et leur propre opinion sur le compte rendu pour pallier leur manque de vocabulaire en la mati re je leur avais donn un code simple un rond avec deux points pour les yeux et un arc de cercle pour la bouche leur permettait d mettre une opinion favorable le m me dessin avec une barre horizontale ou un arc de cercle renvers exprimait plut t la circonspection ou la r probation Le travail sur le vocabulaire est de toute fa on venu assez vite puisque la date limite du concours le 12 mars approchait Le sujet du Grand prix des jeunes lecteurs organis par la PEEP tait Il y a s rement un livre qui te pla t plus que les autres Dis nous pourquoi tu as choisi ce livre et ce qu il t a apport Pr cise les moments qui t ont paru les plus captivants ou les plus mouvants J ai donc fait 11 Soit quinze jours apr s la s ance au CDI en annexe page 18 travailler les l ves sur des lettres crites par d autres adolescents un auteur de litt rature pour la jeunesse is aqui ils expliquaient pourquoi ils avaient aim son livre Nous avons r pertori les diff rents arguments puis tudi le vocabulaire employ La s ance d apr s a t consacr e la r daction du texte En une heure il ne s agissait pas d crire mais de recopier au propre un texte qui avait t pr par l avance Pour viter que les l ves oublient l histoire entre le momen
31. page 6 28 Bibliographie Revues et ouvrages individuels ou collectifs sur les adolescents et la lecture Daniel Pennac Comme un roman Editions Gallimard Et pourtant ils lisent Christian Baudelot Marie Cartier Christine Detrez Editions du Seuil collection L preuve des faits Lectures livres et biblioth ques pour enfants Claude Anne Parmegioni et allii Editions du cercle de la Librairie Lectures pour les coll ges Quels livres pour quel usage Nicole Schneegans et allii CRDP de Grenoble collectif Lire au coll ge Lecture priv e et lecture scolaire La question de la litt rature l cole Patrick Demougin Jean Fran ois Massol et allii Documents actes et rapports pour l ducation centre r gional de documentation p dagogique de l Acad mie de Grenoble Les adolescents et la lecture Actes de l Universit d Et d Evian Serge Goffard Annick Lorant Jolly 29 et allii CRDP de l Acad mie de Cr teil Collection Argos Lire avec les adolescents L cole des Lettres coll ge n 12 13 juin 1994 Christian Loock et allii Litt rature pour la jeunesse Le roman L cole des Lettres coll ge Num ro sp cial mai 1989 Georges Cesbron et allii 30 31 32 33 35 36 37 38 39 41
32. pr parer les l ves au concours de lecture aboutissement avou de la s ance d emprunts au CDI j ai commenc par leur demander des compte rendus oraux Ces compte rendus commenc s au 17 retour des vacances de No l se sont d abord d roul s de mani re informelle les l ves qui le d siraient pouvaient venir au tableau cing minutes avant la fin de l heure pour pr senter la classe un livre qu ils avaient aim pas forc ment celui du CDI Mais je me suis rapidement aper ue que les l ves avaient besoin d un mode d emploi du compte rendu de lecture car m me s ils avaient aim un livre ils n avaient pas toujours les moyens de le dire Je les ai donc fait travailler sur cet exercice trouv dans un manuel Apr s quelques compte rendus guid s je leur ai demand de suivre scrupuleusement ces tapes pour rendre compte de leurs lectures L exercice y a sans doute perdu de sa spontan it mais au moins l l ve donnait aux autres de v ritables raisons de lire son livre Cela m a aussi permis de contr ler le temps de parole des bavards comme Sofia qui a bien racont les trois quarts de Sacr es sorci res avant de juger qu elle en avait assez dit De leur c t les l ves qui coutaient le compte rendu n taient pas inactifs je leur avais distribu une fiche 12 o ils devaient noter pour chaque nouveau compte rendu le nom du critique accompagn du titre et des r f rences du livre A cela ils aj
33. rendre les questions qu on lui pose sur le livre et qui lit en comprenant tout La notion de plaisir est tr s secondaire sauf pour les bons l ves comme Manon qui pr sente le lecteur id al comme quelqu un qui a la passion de la lecture dans la peau et qui se range dans cette cat gorie Evidemment les l ves qui accordent le plus d importance la notion de comp tence sont aussi ceux qui semblent prouver le plus de difficult s Sofia qui en fait partie d clare qu elle n a pas du tout aim le dernier livre lu parce qu elle n y a rien compris Elle se consid re n anmoins comme une bonne lectrice r pondant la question 17 qu elle peut lire vite et comprendre et partage en cela l optimisme de la moiti de la classe Leurs pratiques semblent montrer que m me s ils voient dans la lecture une activit s rieuse qui exige des comp tences ils l appr cient Ils n ont pas de mal donner le titre du dernier livre lu deux exceptions pr s ils semblent en avoir entrepris la lecture d eux m mes Et vingt trois l ves sur vingt cinq disent qu ils ont beaucoup aim ce livre BD ou roman m me s ils savent rarement dire pourquoi Ce plaisir de la lecture a tout de m me ses limites personne ne parle de relecture je ne sais donc pas si c est une pratique courante chez eux Mais la perspective de d couvrir un livre ne les enchante pas forc ment Lorsqu ils sont arriv s la question 14 et que je leur ai pa
34. rl du succ s des romans de J K Rowlings j ai eu une premi re d ception en constatant qu une l ve seulement en avait entendu parler Et quand je leur ai demand si ce succ s leur donnait envie de lire un des Harry Potter ils ont t nombreux r pondre que non Quand je lis les raisons invoqu es je n ai pas lu le d but je sais pas ce que c est je ne connais pas l histoire je comprends qu en fait ils r servent leur r ponse Mais cette r serve m me m tonne 1 2 Formulation de la probl matique et analyse du probl me a Lectures priv e et scolaire d finitions Patrick Demougin explique dans le recueil Lecture priv e et lecture scolaire d j cit que la coupure scolaire priv e est bien d abord un effet de discours celui de l Institution car la r alit des pratiques scolaires et priv es est loin d tre aussi tranch e gt Karl Canvat lui ne remet pas en cause la pertinence de cette distinction il se contente d en communiquer la d finition qu entend on au juste par lectures priv es Au premier chef il s agit d une expression forg e par l institution scolaire pour d signer une r alit en fait mouvante et h t rog ne les 3 ae x ipi fuss y RA ii Lecture priv e et lecture scolaire L espace de la lecture priv e dans les instructions officielles p 61 lectures non scolaires c est dire les lectures effectu es en dehors du cadre scolaire les lectures
35. s l objectif principal de l exercice donner envie de lire le livre tait atteint J ai eu moins de signes concrets d un ventuel plaisir de la lecture impos e l occasion de la deuxi me tude Un l ve a demand participer au concours de lecture en prenant Les Pilleurs de sarcophages pour support mais je ne suis pas s re que son enthousiasme pour le livre tait sa seule motivation c tait peut tre le seul livre dont il avait fait une lecture assez r cente pour pouvoir en vanter les m rites Je n ai t rassur e sur le choix de cette oeuvre que lorsque j ai demand des volontaires pour parler en classe de livres qu ils aient lus et qui se rapprochent par le th me et l poque trait s du roman d Odile Weulersse Plusieurs l ves se sont propos s pour parler de diff rents livres Ne r veillez pas la momie Rams s La tombe de la momie La col re de la momie 2 2 La participation un concours de lecture entre contrainte et libert La premi re fois que j ai parl mes l ves du concours de lecture auquel je souhaitais leur faire prendre part l une d entre eux m a demand si la participation tait vraiment obligatoire C tait pr visible pourtant je ne m tais pas attendue une r action aussi rapide La surprise pass e je lui ai r pondu que oui puisque je le lui demandais Elle s est content e de cet argument qui n en est pas un Mais le ton tait donn si c tait un jeu c tait
36. ser penser l int r t de l cole pour les lectures priv es des l ves n est pas neuf Les historiens de l ducation nous apprennent que d s le XIX si cle s est mise en place une p dagogie incitative de la lecture distincte mais compl mentaire de la p dagogie impositive l Et de mentionner l invention des biblioth ques scolaires et des armoires biblioth ques Il n h site pourtant pas parler d un v ritable hiatus ou clivage entre les lectures personnelles et les lectures scolaires soulignant ainsi que ces deux types de lecture coexistent le plus souvent sans se rencontrer Durant mes propres ann es de coll ge je me souviens avoir constat et regrett cette absence de lien entre lectures priv es et lectures scolaires mes lectures spontan es de l poque taient pour la plupart des lectures c t dont je ne pouvais pas parler l cole parce que d autres lectures plus s rieuses y avaient leur place C tait une frustration pour moi Aujourd hui je me rends compte que la mission incitative de l cole en mati re de lecture ne peut tre que modeste tous les l ves ne r pondent pas l invitation de lire en dehors des cours et pour encourager ceux qui y r pondent il faut encore trouver le moyen d int grer aux s ances des lectures h t rog nes et de qualit in gale Je voudrais tout de m me estomper l id e d un cloisonnement entre lectures personnelles et lectures scolaires dans l esprit d
37. t de la lecture et le jour du concours je leur avais demand de faire aussit t apr s avoir lu le livre un r sum de quinze lignes suivi d une critique de cinq lignes J avais donn ce devoir en m me temps que la lecture la veille des vacances de No l Au lendemain des vacances j ai accord un d lai suppl mentaire d une semaine pour l criture du r sum et de la critique Puis j ai relev les pr parations pour m assurer que la lecture avait t faite et comprise C tait le cas mais la rubrique critique posait manifestement des probl mes elle se r sumait souvent une ou deux phrases Les s ances de travail pour apprendre dire qu on aime un livre ont eu lieu ce moment l A l issue de ces s ances les l ves ont eu chez eux remanier et d velopper les cinq lignes de leur critique Ils pouvaient s aider s ils le voulaient du r sum qu ils avaient fait et du livre qu ils avaient pu garder un peu plus longtemps que pr vu Le texte obtenir d une quinzaine de lignes n aurait plus qu tre copi la s ance d apr s jour fix pour le concours Malgr ces pr cautions j ai tout de m me eu quelques surprises le jour venu Certains l ves peu motiv s n avaient pas leurs affaires Ils avaient tant t rendu leur livre au CDI tant t oubli leur critique remani e ils ont t oblig s d improviser oubliant le nom de l auteur demandant parfois m me changer de livre et le r sultat a
38. t qu elle peut les concerner directement en tant qu individus et pas seulement comme l ves ils auront toutes les chances d acqu rir un go t d finitif et je pense salutaire pour cette activit J esp re en tout cas qu ils ne vivront pas la d saffection fulgurante que d crit l universitaire Christian Loock dans l un des num ros de L Ecole des Lettres en sixi me la majorit des l ves empruntent ou ach tent des livres et les lisent En troisi me lorsqu ils viennent au CDI avec 27 gt gt mn x A ayy A leur professeur c est tout juste s ils ne demandent pas s il faut vraiment les lire Ce travail sur la lecture cursive m aura quant moi permis de me d partir de certaines id es re ues contrairement ce que je croyais les lecteurs les plus assidus ne sont pas forc ment les meilleurs l ves et le niveau en orthographe n est pas proportionnel au nombre de livres lus Mais j ai surtout une meilleure id e du regard que des pr adolescents peuvent porter sur la lecture et des difficult s qu ils peuvent rencontrer J aimerais prolonger cette exp rience l avenir avec d autres l ves qui je pourrais proposer l tude en oeuvre int grale de Mathilda le roman de Roald Dahl qui raconte l histoire d une fillette passionn e par les livres Je me demande comment ils y r agiraient ANNEXES 17 Lire avec les adolescents in L Ecole des lettres n 12 13
39. travers des oeuvres crites leur intention dans la langue et la sensibilit d aujourd hui gt La lecture priv e qualifi e de cursive devient l alli e de la lecture scolaire L objectif concret est qu en combinant les lectures cursives les lectures plus d taill es d oeuvres int grales et les prises de contact plus rapides un l ve puisse la fin du coll ge avoir fr quent au moins 36 ouvrages b Quelle place accorder la lecture priv e l cole La lecture spontan e est un acte de libert Pour une fois l adolescent n a pas de comptes rendre il peut choisir de lire ce qu il veut quand il veut de la mani re qu il veut du moins en th orie puisque la pression des parents ou de l institution est toujours pr sente Je r prouve bien s r le fait de s immiscer dans des lectures spontan es qui rel vent de la vie priv e des l ves Dans ce domaine les interdictions ou les prescriptions ont certainement un effet n faste Mais il me semble que la libert de E Ibidem Apprentissage de la lecture et enseignement de la litt rature p 16 A l avenir je prendrai donc l expression de litt rature pour la jeunesse dans son acception plus restreinte d oeuvres r centes dit es dans une collection ciblant les adolescents 10 l apprenti lecteur n est salutaire que si elle est canalis e L adolescent qui apprend affirmer ses go ts fait un pas d cisif vers l autonomie Mais il ne faudrait pas qu ave
40. ue les interrogations totales appelaient des r ponses tranch es et br ves qui n en disaient pas long J ai privil gi au contraire les interrogations partielles qui poussaient les l ves d velopper leurs r ponses 15 3 2 Echecs et points positifs Ce second questionnaire avait bien s r une orientation diff rente du premier il tait plus cibl sur les comp tences acquises que sur le plaisir de lire J avais deux objectifs voir si leurs repr sentations du livre de la lecture avaient chang et voir si leurs pratiques avaient elles aussi volu a Quels changements dans les repr sentations du livre et de la lecture Apr s le malentendu de Benjamin au d but de l ann e il appelait son magazine de skate board un livre et voulait en faire un compte rendu devant la classe j ai fait le point sur ce qu on peut ou non appeler livre J ai insist en particulier sur la diff rence entre livre et magazine en expliquant que contrairement au livre un magazine ne comporte pas un texte long qui raconterait une histoire mais plusieurs textes courts qui donnent des informations J ai galement mis en vidence la diff rence de noblesse entre les deux supports le magazine lui n est pas reli et peut tr s bien se jeter apr s utilisation Je pense que la nuance a t bien comprise sur le moment mais je voulais m en assurer travers le questionnaire C tait l objet de la question 1 Dites ce qu est un livre pour vous
41. uestion sur la fr quence des lectures qui tait mal formul e et qui pr supposait qu ils avaient une pratique courante de la lecture Il tait pr visible qu une l ve comme Emeline qui l vidence lit tr s peu r pondrait qu elle lit un livre tous les mois m me si en r alit c est la lecture du m me livre qui s tend sur plusieurs mois Je ne me suis r f r e ce questionnaire qu titre indicatif mais m me par la suite je n ai pas eu plus de certitudes Lorsque je leur ai demand d apporter un livre qu ils avaient lu et appr ci pour l changer avec un camarade certains l ves 14 4 x x z i Elle a parl du m me livre plusieurs occasions premier questionnaire compte rendu de lecture et ses r ponses aux r cents contr les de lecture permettent de douter qu elle ait pouss tr s loin la lecture des Pilleurs de Sarcophages 21 comme Kevin ou J r my ont port un livre qu ils n avaient pas lu du tout Ils me l ont dit eux m mes involontairement ou d autres me l ont appris C est dommage dans un domaine comme la lecture cursive la sinc rit est essentielle si un l ve d clare qu il a lu un livre qu il n a pas vraiment lu c est lui m me qu il ment plut t qu aux autres Pour tirer un bilan des ventuels progr s accomplis en lecture j ai donc distribu r cemment un second questionnaire aux l ves Je ne l ai pas pr sent sous forme de QCM comme le premier j ai vu q
42. un jeu obligatoire a Le choix de livres au CDI Sachant que la classe comportait peu de lecteurs de romans de jeunesse j ai pr f r mettre tous les l ves sur un pied d galit en les emmenant choisir un livre au CDI J ai demand la documentaliste si elle acceptait que la s ance se d roule dans le cadre du cours en demi groupe du jeudi o habituellement une moiti de la classe est au CDI et l autre moiti avec moi Avec son accord j ai donc r uni les l ves au CDI pendant une heure 10 En annexe p 16 Nous les avons fait asseoir puis nous les avons dirig s par groupes de quatre ou cinq vers les rayons et la table de pr sentation Nous ne sommes pas intervenues dans leurs choix sauf s ils demandaient un renseignement En g n ral ils se sont d cid s assez vite en se contentant de jauger le livre sa couverture Quelques uns ont longuement h sit parce qu ils taient en mal d inspiration ou voulaient un livre pr cis que bien s r ils n ont pas trouv mais tous ont eu leur livre la fin de l heure D s que leur choix s tait port sur un livre je les faisais se rasseoir pour que les suivants puissent aussi choisir le leur et je leur donnais pour consigne de commencer lire J ai remarqu assez vite que lorsqu ils commen aient lire leur livre certains n en voulaient plus du tout invoquant sa difficult ou d autres raisons plus obscures Je ne voulais pas les voir repartir sans livre Je leur
43. un peu diff rente de celle du r cit policier Plut t que de v rifier la lecture des cinq premiers chapitres par un contr le j ai demand aux l ves de remplir un tableau qui devait r capituler l action de ces cinq chapitres a L intrigue s y pr tait particuli rement bien puisqu chacun des chapitres correspond une nouvelle preuve qui se solde par l chec ou la r ussite d un h ros tant t frein tant t aid par les autres personnages On en arrivait la conclusion que la mission de T tiki touche presque son but la fin du cinqui me chapitre le h ros qui doit emp cher le pillage d une s pulture royale a d j localis la tombe il ne lui reste plus qu mettre le tr sor l abri Cette s ance a d bouch sur une s ance de lecture criture prospectives o je demandais aux l ves d imaginer ce qui se passe partir du sixi me chapitre Ils devaient s aider de la fin du chapitre 5 o une trahison se profile et du titre du chapitre 6 Un trange accident Cela n a pas t concluant j ai t d ue de constater leur manque d int r t pour un exercice qu ils semblaient pourtant appr cier durant la premi re tude Je sais que le jeu tait fauss pour certains l ves qui avaient d j lu le chapitre 6 mais les autres n avaient pas cette excuse et ils ne se sont pas vraiment pos de questions sur la suite de l aventure Le premier contr le de lecture est arriv sur ces entrefaites Il port
44. urs ils taient A l occasion de la traditionnelle fiche de d but d ann e je les ai ainsi interrog s sur leurs lectures pr f r es J ai eu des r ponses aussi diverses que Ast rix le Gaulois des magazines autos ou les romans policiers Cette derni re r ponse m a permis de voir qu une enqu te sur la lecture ne simprovisait pas Croyant avoir affaire une lectrice assidue de Club des cinq ou Six compagnons j ai invit l l ve d velopper sa r ponse Quelle ne fut pas ma surprise de constater qu elle tait incapable de donner un seul titre Devant son embarras j ai pr f r ne pas insister mais je me suis promis d s lors de me m fier des r ponses vasives Plus tard dans l ann e j ai entrepris de conna tre vraiment leurs habitudes de lecture J ai choisi de mener cette investigation par le biais d un questionnaire intitul La lecture et moi 2 Je me suis efforc e d en effacer le c t forc ment inquisiteur et de favoriser l implication des l ves en utilisant la premi re personne et des phrases assertives il s agissait d un questionnaire choix multiple Je n avais pas envie qu ils aient l impression de r pondre un interrogatoire et soient tent s d embellir leurs r ponses Je leur ai fait faire cet exercice l occasion des cours en demi groupe du jeudi pour lever les ambig it s de la formulation et bien s r contr ler le s rieux des r ponses Mon intention avec ce questionnaire
45. uvres sont parfois critiqu es accus es d tre encore trop simplistes e Mais elles me semblent la transition id ale entre les lectures d enfant et les lectures du bon lecteur adulte qu ils peuvent devenir Pour encourager ce type de lectures je leur ferai emprunter des livres au CDL en changer entre eux je leur ferai faire des compte rendus et je les ferai participer un concours de lecture J esp re que ces activit s leur permettront d aiguiser leur sens critique et d acqu rir plus d autonomie dans le choix des livres Pour favoriser leur autonomie en lecture proprement dite je ferai porter les tudes d oeuvres int grales sur des romans de litt rature pour la jeunesse en choisissant un support commun aux lectures priv es j esp re comprendre comment ils s y prennent pour lire un livre savoir s ils font appel des comp tences si oui auxquelles et sinon y rem dier 6 x tn F x ETE lt M me si les oeuvres dites de litt rature pour la jeunesse peuvent tre int ressantes cause des st r otypes voire des arch types tr s simples qu elles proposent autorisant des projections faciles du lecteur sur les personnages elles n ont pas la richesse des oeuvres litt raires tout au moins en ce qui concerne le travail sur la forme et la probl matisation du r el Annie Pibarot Le secret de la lecture priv e in Lectures priv es et lectures scolaires p 100 11 2 Mise en oeuvre p dagogique comment concilier
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