Gilles Paquet, Gouvernance mode d`emploi, Montréal, Liber
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1. sormais avoir les garanties d acc der un statut r gional unique au monde Cette id e est reprise d autres endroits dans le texte Quoique la cr ation d un gouvernement r gional au Nunavik soit un v nement heureux et qui devrait rejaillir positivement sur d autres processus sem blables dans le monde on est en droit de se demander en quoi ce cas est unique apr s la cr ation du Nunavut l entente d autogouvernance sign e avec les Nisga a en Colombie Britannique ou les nombreux dossiers de revendications globales qui suivent pr sentement leur cours Ottawa ou avec d autres gouvernements provin ciaux Sans manquer de c l brer l accession des Inuits du Qu bec une forme de gouvernance locale mieux adapt e leurs culture et aspirations pour le futur on ne peut que se r jouir du fait que des processus tout aussi novateurs et porteurs d espoir sont en cours au Qu bec notamment avec les Innus au Canada et dans d autres soci t s au pass colonial Caroline DESBIENS Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en g ographie historique du Nord D partement de g ographie Universit Laval caroline desbiens ggr ulaval ca Gilles PAQUET Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 2008 364 p Comment qualifier Gouvernance mode d emploi de Gilles Paquet Une chose est s re l auteur ratisse large Il aborde plusieurs grands th mes et enjeux de la gouvernance discut s dans divers types d2. 18 Nous sommes galement dans une approche qui vise le d passement du carcan scientifico positiviste dans lequel serait emp tr e la science sociale pour refonder le tout dans une approche gouvernance qui allie pragmatisme et exp rimentations imagination et cr ativit r flexivit et apprentissage collec tif et galement courage d agir autant de la part des dirigeants que des citoyens L id e de mode d emploi indique que la r flexion sur la pratique de la gouvernance d aujourd hui est affaire d exp rimentations de d veloppement de connaissances de type delta savoir voir savoir entendre savoir sentir d essais erreurs d in tuitions et de reconstruction de logiques en apparence difficilement conciliables L ouvrage est d coup en trois parties intitul es Outillages six chapitres Zones d ombre six chapitres et Laboratoires cinq chapitres Reprenons ici cer tains l ments de chaque partie Dans la partie Outillages l auteur part du principe que les organisations qu on veut gouverner sont des syst mes sociaux compos s d une structure d une technologie et d un appareil th orique p 39 40 ensemble de dimensions interreli es qui s influencent mutuellement Les chapitres de cette partie portent sur les diff rents types d outils et d arrangements institutionnels pouvant favoriser une meilleure gouvernance Dans un chapitre sur la d centrali sation l auteur avance que cet
3. Compte rendu Ouvrage recens Gilles PAQUET Gouvernance mode d emploi Montr al Liber 2008 364 p par Francis Garon Recherches sociographiques vol 51 n 1 2 2010 p 265 267 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante URI http id erudit org iderudit 044728ar DOI 10 7202 044728ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al II a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 November 2015 05 47 COMPTES RENDUS 265 Le deuxi me questionnement est celui de la nature d exception du cas inuit en mati re de statut r gional D s la pr sentation du livre sur la couverture arri re on note que le Nunavik constitue aujourd hui un exemple in dit de l volution d un territoire canadien qui semble d
4. e litt ratures l volution de la nature des relations entre le march les hi rarchies les r seaux et les d fis de coordi nation qui leur sont associ s l volution des r les respectifs des secteurs priv public et social dans l laboration et la mise en uvre des politiques la question de l architecture institutionnelle la d centralisation et le f d ralisme fiscal la th orie des organisations apprentissage social et organisationnel l imputabilit et l thique dans un monde changeant et bien d autres Plus sp cifiquement la th se de l auteur s articule autour de l id e que nous vivons dans un monde o pouvoir ressources et information sont vastement dis tribu s et dans lequel il n y aurait plus vraiment de ma tre du jeu En ce sens et l instar de bien d autres auteurs il accr dite la th se de la complexit toujours croissante des soci t s modernes et de la difficult pour les acteurs de travailler efficacement autour de cette complexit On parle d un double handicap celui du pluralisme contemporain identit s fragment es demandes multiples etc et de nos capacit s mentales inad quates pour y faire face Ce double handicap m nerait donc la n cessit d abandonner tout espoir de pouvoir s en remettre un leader ou un tat qui voudrait pr tendre tre le seul tout ou mieux sa 266 RECHERCHES SOCIOGRAPHIQUES voir p
5. llement nouvelles Bien que l auteur soul ve avec raison que la s pa ration du positif et du normatif p 150 n est pas toujours r aliste et j ajouterais parfois trompeuse il reste qu il est difficile de d m ler ce qui rel ve de l analyse du jugement ou de la prescription et de la prospective Les ph nom nes pr sent s dans les deux premi res parties se sont ils produits si oui quand et comment sont ils en voie de se produire ou l auteur souha ite t il qu ils se produisent Voil des questions auxquelles il est difficile d apporter une r ponse claire Finalement les jugements de valeur les formules chocs et une certaine impression de r glements de compte avec la gestion universitaire les acteurs centraux les groupes d int r ts et les syndicats les auteurs du rapport de la Commission Bouchard Taylor ce pav indigeste de 300 pages etc ont pour effet de masquer les l ments d ana lyse qui auraient pu s av rer int ressants Si l objectif de l auteur est de provoquer l entreprise pourra peut tre r ussir Quant savoir qui s adresse l ouvrage je dois avouer qu il m est difficile de r pondre clairement cette question Francis GARON D partement de science politique Coll ge universitaire Glendon Universit York Toronto fgaron slendon yorku ca
6. te derni re rencontrerait des blocages surtout au Qu bec qui seraient dus un demi si cle d infantilisation du citoyen et un dynamisme de conservation emp chant le mouvement Deux orientations sont alors propos es exorciser l idol trie de la redistribution qui va de pair avec la centralisation et compter sur un tat transform un tat d graiss et flexible un tat strat ge capable d assumer de nouvelles responsabilit s d animation Les coupables habituels sont identifi s une certaine intelligentsia la d nonce puis qu elle est condamn e roder le pouvoir de l tat et les groupes d int r ts qui profitent de l ordre tabli p 47 48 L e gouvernance et les NTIC chapitre 2 sont galement au centre de l approche de l auteur La nouvelle soci t de l information a men un changement de contexte qui nous oblige changer notre fa on de voir et d aborder les probl mes C est ainsi que par exemple on doit adapter la perspective d intervention compensatoire minimale issue du mod le k n sien fordiste qui compense les perdants ou les accident s pour qu ils ne souffrent pas trop sans leur demander de modifier leurs comportements p 70 On tablit ici un lien pour le moins t nu entre politique sociale et soci t de l information La gouvernance actuelle souffrirait par ailleurs de pathologies chapitre 3 infor mation sou
7. ue de la prospection et de la reconstruction Sur la question de l imputabilit apr s avoir esquiss un durcissement des proc dures l auteur propose une nouvelle justice qui serait douce locale relationnelle et floue p 193 Dans la troisi me partie Laboratoires Paquet traite de certains exemples sur lesquels il s est pench notamment la gouvernance d une revue m dicale les probl mes culturels et structurels la Gengarmerie royale du Canada GRC les accommodements raisonnables afin de d montrer les d fis et les possibilit s asso ci s au d veloppement d arrangements in dits Finalement l auteur invite les penseurs et les acteurs de la gouvernance effectuer un vaste recadrage de toutes leurs perspectives nouvelle mani re de voir nouvelle grille d analyse des commu naut s humaines nouvelles structures et cultures p 351 Vaste programme La grande quantit de principes d id es de prescriptions de concepts etc rend assez difficile une compr hension claire et simple de l argument principal Par ailleurs si les th ses de la complexit de la r sistance au changement de l impor tance de l information des probl matiques associ es l thique et l imputabilit etc illustrent des ph nom nes d j bien document s les solutions envisag es d centralisation contrats moraux d lib ration courage cr ativit etc n apparais sent pas r e
8. vent fausse et inad quate configuration et fonctionnement d faillant des conseils d administration certaine incurie de l tat Pour contourner ces patholo gies divers types d arrangements et d instruments sont propos s nouveau tableau de bord communaut s de pratique contrats moraux espaces de d lib ration Tous ces instruments s inscrivant dans une approche phron tique chapitre 5 s appuyant sur cinq principes principe du maximum de participation principe de v rit des prix et des co ts principe de subsidiarit principe de concurrence prin cipe de multistabilit qui leur tour sont associ s un ensemble de m canismes forum dialogue et inclusion contrats moraux et capital de confiance processus d apprentissage et de recadrage lien entre les croyances et les actes La partie 2 Zones d ombre propose une r flexion sur les questions d thique d imputabilit et d adjudication qui obstruent la perspective de gouvernance et bloquent son volution p 147 Telles qu elles se sont d velopp es au fil du COMPTES RENDUS 267 temps ces trois zones d ombre ont un effet toxique sur la d marche de gouver nance cause des contraintes qu elles imposent et rel vent de logiques sociales autoritaires qui engendrent toutes sortes de pathologies idem Sur l thique ce concept bateau qui se pr te la pens e vasive et aux sermons l auteur pro pose une thiq
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