Les premiers rapports
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1. telle qu tu di e a travers les femmes de 15 a 44 ans e En Grande Bretagne environ trois jeunes sur cing ont eu une exp rience sexuelle Entre la moiti et les trois quarts environ des jeunes hommes de 15 a 19 ans de Grande Bretagne et des Etats Unis ont d ja eu des rapports sexuels LES CHANGEMENTS DANS LES COMPORTEMENTS SEXUELS Les changements dans les comportements sexuels des ado lescent viennent de leur pr cocit et de leur changement d atti tude vis a vis de la contraception favoris par une meilleure information sur les risques de MST et de grossesse 12 LES PREMIERS RAPPORTS Parmi les points forts on peut dire que les adolescents utilisent plus de contraception pour leurs premiers rapports sexuels la sexualit n est plus un comportement interdit mais valoris les adolescents sont pris par les mod les de comporte ments de performance e Ce qui frappe le plus dans les changements de rapports la sexualit des adolescents ces derni res ann es sont les com portements de contraception et de s duction e En 1987 69 des filles n utilisaient pas de contraception lors de leur premier rapport alors qu en 1993 dans l enqu te men e par Organon 76 utilisent une contraception 38 une contraception orale et 52 un pr servatif e Chez les gar ons lors d une enqu te men e en 1994 par le journal 20 Ans avec l aide de Benetton 46 disent toujours ou presque toujours u2. de tou cher l Autre de le d couvrir et de d couvrir des nouvelles fonctions de son corps Ce qui est frappant avec la pubert c est que tout d un coup la nature remet l adolescent un corps qui est apte agir ses pulsions et l immaturit physique qui permettait de r ver imaginer et prot geait l enfant dispara t et tout devient mat riellement possible L adolescent subit ses transformations pubertaires sans rien x pouvoir contr ler Ces transformations sont la limite de 6 LES PREMIERS RAPPORTS l trange et de l angoissant pour lui et l adolescent ne se recon nait plus ainsi certains passent du temps devant le miroir pour se scruter d autres focalisent sur un d tail anatomique c est l poque des dysmorphophobies dont les images id alis es et normalis es v hicul es par les m dias peuvent contribuer accentuer le malaise Parall lement l adolescent fait l exp rimentation de sensa tions tout fait nouvelles e des odeurs corporelles aisselles p rin e e l apparition d rections intempestives Il lui arrive des avatars variables e l acn un ado sur deux e des gyn comasties chez le gar on qui sont sources de complexes et dinhibitions 30 40 des garcons ou des asy m tries mammaires chez la fille non moins sources de com plexes e des retards pubertaires qui sont responsables de d s qui libre dans les bandes d ados dans les classe
3. qu elle n est que le fruit du milieu ducatif dans lequel a baign l enfant et des mod les qui lui ont t inculqu s Ces mod les 16 LES PREMIERS RAPPORTS seront d autant plus solides que le milieu familial aura t har monieux sinon ce sont les mod les culturels et c est l identit de masse adolescente qui prendra le pas pour diffuser ses images et les h ros en cours La pr vention des comportements sexuels risque et des difficult s li es la sexualit commence l enfance La pr vention n est pas seulement un savoir que l on peut diffuser par les m dias si l adolescent n a pas la capacit d coute et le niveau de questionnement La pr vention prend naissance aussi dans l inconscient collectif et les r gles v hicul es par les changements de normes IVG ou les recommandations religieuses Coran Vatican etc Les r actions parentales jouent un r le majeur sur la sexua lit des ados dans l cart qu il y a entre ce que disent les parents ce qu ils donnent voir et ce qui est contenu dans les non dits depuis les familles o les relations sexuelles sont interdites celles o le p re a la mainmise sur la sexualit de sa fille et la m re sur celle de sa fille ou son fils surveillant tout signe d mancipation ou ses fr quentations l inverse les m res copines envahissent souvent trop l intimit de leur fille y faisant comme une intrusion g n ratrice de d fenses tan
4. COLLEGE NATIONAL DES GYNECOLOGUES ET OBSTETRICIENS FRANCAIS Pr sident Professeur B Blanc Extrait des Mises jour en Gyn cologie M dicale Volume 2003 publi le 27 11 2003 UT VINGT SEPTI MES JOURN ES NATIONALES Paris 2003 Les premiers rapports M BONIERBALE Marseille Liadolescence est une p riode de la vie plac e sous le signe de lurgence Urgence pour l adolescent de son corps en crise a la fois dans le changement de son image dans son identit en devenir dans la confrontation souvent violente de la r alit ou de ses d sirs aux mod les parentaux C est le moment o il y a irruption d une sexualit dont il va lui falloir trouver le mode demploi INTRODUCTION On sait que l adolescence commence avec la pubert mais on ne sait pas tr s bien quand elle finit Il y a encore peu de temps elle finissait lorsque le jeune avait la capacit de se rep rer comme tre autonome et de poser un territoire personnel dont les bornes taient le travail et la vie affective Praticien Hospitalier Psychiatre Sexologue CHU Ste Marguerite 13274 MARSEILLE CEDEX 9 5 BONIERBALE L entr e dans l adolescence est marqu e par un ph nom ne biologique la pubert Celle ci se manifeste par des change ments du corps de plus en plus pr coces On a gagn deux ans depuis le d but du si cle Mais la fin de l adolescence a tendance devenir de plus en plus floue et s allonger avec le
5. adolescentes en rupture esp rant secr tement qu un changement d tat pourrait changer quelque chose a leurs dif ficult s existentielles Ainsi l ducation la sexualit a aussi maintenant pour objectifs de pr venir les comportements risques de faire vo luer les attitudes l origine de ces comportements et de contri buer l panouissement personnel de chacun La loi du 4 juillet 2001 relative l IVG et la contraception pr conise la g n rali sation sur l ensemble du cursus scolaire d au moins trois s ances annuelles d information et d ducation la sexualit dans les coles coll ges et lyc es LES RISQUES DE LA SEXUALIT ADOLESCENTE Du fait de ses pulsions de sa maturation psychologique et de ses choix non encore fix s le comportement sexuel adolescent est un comportement risques car l adolescent se croit invuln rable les grossesses non souhait es par ignorance ou provoca tion sont encore trop nombreuses la contraception est en hausse mais non encore id ale e En toute circonstance un adolescent est trop souvent per suad qu il est invuln rable il fonctionne par exp rience il essaie et en situation de risque de MST il se br le Les ado lescents sont un groupe cible tout particuli rement pour l h patite B qui est 100 fois plus contagieuse que le VIH elle peut tre transmise par les rapports mais aussi par le baiser la salive d o la
6. cause effet e R alis es en France en 1992 1994 1998 et 2001 les en qu tes KABP Knowledge Attitudes Beliefs and Practices permet 13 BONIERBALE tent de suivre l volution des connaissances attitudes croyances et comportements face au sida L enqu te 2001 indique un rel che ment des comportements de protection et montre notamment que par rapport leurs a n s les jeunes apparaissent moins sensibilis s au VIH sida adh rent moins au principe du d pistage obligatoire craignent certes le risque de contamination par le VIH mais de fa on beaucoup plus diffuse et moins pr cise perspectives internatio nales sur le planning familial Les jeunes de 18 24 ans d clarent moins souvent en 2001 qu en 1998 avoir utilis un pr servatif dans l ann e et avoir eu recours au test de d pistage durant leur vie Ainsi la n cessit de se prot ger vis vis du VIH sida para t moins int gr e chez les 18 24 ans qui ont en grande majorit commenc leur vie sexuelle apr s 1996 date de l arriv e des multith rapies Ces jeunes qui ont moins b n fici de la m diatisation du sida des ann es 80 et du d but des ann es 90 semblent montrer une moindre sensibilisation l gard de l infection par le VIH sida et un d but d un d sengagement face aux comportements de pr vention L enqu te Presse Gay 2000 fait tat entre 1997 et 2000 d une augmentation des prises de risque vis vis du VIH des jeun
7. e par le changement du corps et de son image qui permet l ach ve ment de l int gration du sch ma corporel par l assimilation des modifications somatiques et de l exp rience du rapport sexuel et la r activation du narcissisme avec les phases de masturbation et dhomosexualit propres cette poque Les conduites sexuelles en sont des pratiques impr gn es de sexualit infantile et de sexualit g nitale avec pr sence simultan e de nombreux int r ts sexuels BONIERBALE Un comportement sexuel typique de cette p riode est la mas turbation D apr s Kinsey on voit qu il y a une l vation progressive de la masturbation partir de l ge de 10 ans pour atteindre a 16 ans 92 pour les garcons et 72 pour les filles pendant que 90 des gar ons connaissent l orgasme contre 25 des filles 15 ans Mais cette activit auto rotique peut devenir pathog ne et compulsive ou peut fortifier les fixations infantiles avec une fonction r gressive Li e des angoisses en rapport avec les interdits socio culturels elle reste cach e associant parfois a la culpabilit des rites expiatoires ou d vitement Cependant c est aussi une possibilit quand elle est associ e des fantasmes avec une partenaire de faciliter l volution relationnelle Quant l homosexualit il ne s agit le plus souvent que dune activit transitoire qui permet le passage aux jeux sexuels et il faut savoir rassurer l adolescent inquie
8. es et de 19 2 ans chez les garcons a 17 ans e Dans la tranche 18 19 ans du rapport de ACSF 72 4 des hommes et 63 8 des femmes ont eu au moins une fois un rapport sexuel dans leur vie e La virginit a perdu de sa valeur ce qui traduit la faible transmission interg n rationnelle des valeurs traditionnelles et des principes culturels mais ce sont les sentiments qui restent le plus souvent les d clencheurs du rapport sexuel chez la fille e Dans l enqu te men e par le laboratoire Organon et le journal 20 Ans en France en 1993 1994 sur une population de 10 600 filles de 13 25 ans 79 sont amoureuses lors de leur premier rapport sexuel Le sens relationnel plus marqu chez les filles se manifeste par la proportion de filles dont le premier rap port figure leur besoin de faire plaisir l autre ce qui n apparait pas d j comme motivation chez les gar ons dans une enqu te que nous avions r alis e en 1985 e La maturation sexuelle au plaisir orgastique para t plus laborieuse chez la fille dont on ne retrouve que le quart pouvant prouver un orgasme lors des premi res rencontres alors que le gar on a le plus souvent un plaisir sans surprise conforme ce que son corps lui avait d ja enseign par la masturbation chez plus de 3 4 des ados d s leur premier rapport e Les d ceptions chez la fille se font surtout par le biais du manque sensuel vaginal et des sensations parfois douloureuses la p n tratio
9. es hommes homosexuels avec des partenaires occasionnels Parmi les autres indicateurs les infections sexuellement transmissibles comme les chlamydioses sont fr quentes chez les sujets jeunes et tr s jeunes risque multipli par 6 chez les femmes de moins de 20 ans Lignorance n est pas suffisante expliquer la sexualit non prot g e chez les adolescents l influence de croyances et d atti tudes caract ristiques de cet ge doit tre prise en compte sentiments de toute puissance et d invuln rabilit principe de confiance tacite difficult s d affirmation de soi crainte du juge ment et ou du regard de l autre difficult s de verbalisation trop vocatrice opposition active au discours de pr vention des adultes prise de risques d lib r e pratiques sexuelles mal adroites ou mal contr l es mauvaise anticipation des effets d sinhibiteurs des substances psychoactives sur les conduites etc Mais il ne faut pas non plus n gliger chez les adolescentes que la sexualit non prot g e peut tre moins accidentelle que d lib r ment risqu e voire suicidaire Ainsi les donn es du Barom tre sant 2000 indiquent que parmi les 15 25 ans les plus jeunes d une part et celles qui ont eu une IVG d autre part ont plus souvent r pondu qu elles n avaient pas ou pas syst ma tiquement un moyen contraceptif 14 LES PREMIERS RAPPORTS Les jeunes filles connaissant l IVG r p tition sont plus sou vent des
10. exualit contraception enqu te 20 Ans Organon Sexologies IL 7 71 6 Bonierbale M 1994 Adolescence urgence de vivre Sexologies III 11 15 17 7 Bonierbale M 1996 Adolescence premiers rapports In Gyn cologie et adoles cence B Banc Marseillle1996 8 Bringer J 1998 Un nouveau regard sur l anorexie mentale Gyn cologie de lado lescence d ESKA 107 113 9 Blanc B Boubli L 1996 Dysm nor rh es Gyn cologie Pradel d 100 105 10 Duprez D 1991 Contraception des adolescentes Mises jour en gyn cologie obst trique Vigot d 151 p 11 Duprez D De Montgolfier Sperandeo D Champion J 1998 17 ANS fFaire ou ne pas faire l enfant Gyn cologie de l adoles cence ESKA d p 245 253 12 Jeammet P sous la direction de 1997 Adolescence d Syros Paris 19 13 Judlin P de Barbeyrac B Nottin P nov 2001 Chlamydia trachomatis Recommandations du CSHRE section mala dies transmissibles 14 Monsonego J 1996 Papillomavirus et cancer du col Med sciences 12 733 44 15 Simon P 1972 Rapport sur le com portement sexuel des Fran ais d R Julliard amp P Charron Paris 922 p 16 Singh S Wulf D Samara R Cuca YP 2000 Moment des premiers rapports sexuels diff rences entre les jeunes hommes et femmes dans 14 pays Perspectives interna tionales sur le planning familial N sp cial 17 Spira S N Bagos N amp groupe ACSF 1993 Les comportements s
11. exuels en France Doc Frangaise Coll rapports officiels 352 p 18 Sultan C 1994 Endocrinologie de la pubert Gyn Obs 12 19 Adolescence et Europe 1992 Nervure 5 7 7 61 20 Les jeunes Contours et caract res INSEE 2000 44 21 Barom tre sant jeunes 97 98 22 Barom tre sant 2000 23 Les jeunes Contours et caract res INSEE 2000 46 25 Les connaissances attitudes croyances et comportements face au VIH sida en France en 2001 Observatoire r gional de sant d Ile de France 2001 26 Sondage 20 Ans Organon 1992 Ed 20 Ans 75 83 91 28 La sexualit de nos mecs 1993 Ed 20 Ans 87 82 107
12. it partie de ces mises l preuve relationnelles qui peuvent fournir des sch mas ind l biles pour le devenir C est aussi ce qui va lui apprendre que ses d sirs sexuels peu vent tre assouvis par une rencontre avec le corps sexu d une autre personne et qu il peut ou qu il doit abandonner l auto rotisme C est l que se positionne le probl me du choix d objet h t rosexuel Lorsque la maturit corporelle n est pas synergique avec la maturit psychologique il peut surgir des peurs devant une absence de d sir pour l Autre avec des questions du type Suis je homo frigide questions auxquelles il faut savoir r pondre rassurer et faire entendre que les peurs que contiennent ces questions ne sont que les indicateurs d une maturit a laisser encore trouver sa place Ainsi Braconnier distingue trois modes de relation psycho pathologiques de l adolescent son corps sexu peur haine et renoncement les peurs responsables de difficult s de r alisation sont en quelque sorte le domaine des troubles sexologiques on retrouve aussi la peur avec fuite et inhibition des conduites sexuelles ou bien une sexualit d sordonn e qui est une d sexua lisation de la relation sexuelle la haine du corps sexu se retrouve souvent chez lado lescent suicidaire chez l anorexique ou le psychotique le renoncement s accompagne de d pression La sexualit adolescente est donc une phase caract ris
13. jourd hui n a plus le temps de faire sa propre volution par touches successives car il est press bombard abreuv d images sexuelles par le biais des m dias que le monde des adultes lui balance Face cela il essaie de se conformer pour se vivre comme normal perdu entre ce qu il sent ce qu il peut et ce qu il croit qu il faut qu il reproduise des mod les qui lui viennent du dehors L ado se d bat dans un affrontement d images internes parentales de plus en plus faibles au fur et mesure que les parents sont de moins en moins pr sents la maison ou se posi tionnent en parents copains dont il essaie la fois de se d marquer mais avec lesquelles il est oblig de compter et d images externes avec lesquelles il essaie de se trouver et de 8 LES PREMIERS RAPPORTS s identifier Ce qui caract rise l adolescence c est la n cessit que ressent le jeune trouver la bonne distance avec ses parents Son corps devient un territoire nouveau dont il lui faut d cou vrir le mode d emploi et le probl me c est que tous les corps n ont pas l air de marcher de la m me fa on celui de l autre sexe est myst rieux encore plus que le sien Souvenons nous que Freud a dit que le sexuel n est pas un don fonctionnel mais une dure r alisation et pour l ado il faut apprendre vite pour tre pr t au grand voyage Et le grand passage le rite initiatique du premier rapport sexuel fa
14. lace plusieurs programmes de recherche sur la f condit et se sont mis inter viewer les hommes aussi bien que les femmes e Mais il faut savoir que la mesure de l activit sexuelle n est pas ais e beaucoup de jeunes ne r pondent pas toujours ouverte ment et honn tement aux questions touchant au sujet intime de leurs comportements et pratiques sexuelles Les adolescents c liba taires ou qui vivent dans un environnement o les rapports sexuels ext rieurs au mariage sont censur s se montrent r ticents r pondre sur cet aspect de leurs comportements Les tr s jeunes ado lescents la sexualit peine naissante peuvent tre mal l aise discuter cet aspect de leur vie Le probl me oppos peut aussi se po ser certains jeunes hommes surd clarent leur activit sexuelle pour donner une impression de conformit l id e qu ils se font des attentes de leur soci t Ces distorsions diff rentielles accroissent la difficult de la comparaison exacte du v cu des deux sexes e Pour la Grande Bretagne on dispose de donn es provenant de l enqu te nationale de 1990 1991 sur les comportements et les modes de vie sexuels NSSAL des hommes et femmes g s de 16 ans et plus pour les tats Unis du sondage NSM de 1991 son dage national des hommes de 20 39 ans de l enqu te NSAM de 1995 ayant port sur les jeunes hommes de 15 a 19 ans et de l enqu te NSFG de 1995 sur la croissance de la famille
15. n ce qui ne se produit pas chez le gar on Ceci marque d entr e une diff rence de v cu dans l exp rience orgastique qui peut tre par la suite source de nombreux malentendus de part et d autre lorsqu elle est mal int rioris e Cependant l origine de sa vie sexuelle il faut noter que la fille qui n prouve pas d orgasme n y accorde pas d importance dans 42 des cas alors que pour les garcons 65 d entre eux accordent de l importance l orgasme e Les valeurs accord es au mariage tombent de plus en plus en d su tude remplac es par un contrat moral d union libre e Dans certains pays industrialis s vers le milieu des ann es 1970 les chercheurs pr occup s par les tendances de pro cr ation et de recours l avortement et plus tard de la propagation des MST parmi les jeunes se sont mis examiner les attitudes connaissances et pratiques sexuelles adolescentes masculines aussi bien que f minines Jusqu aux ann es 1980 tou tefois l tude des comportements sexuels masculins a t rare m me dans le monde industrialis C est la r alisation de l chelle 11 BONIERBALE et de la gravit de l pid mie mondiale du sida qui a fait cesser la n gligence des comportements sexuels masculins Vers le milieu des ann es 1980 l volution des consid rations pid miologiques et la conscience accrue de l importance du r le procr ateur et des besoins de sant de l homme ont vu se mettre en p
16. n cessit d une information sur la vaccination sur les conduites pr ventives Les 2 facteurs de risque de dysplasie et de cancer du col sont l ge pr coce des rapports et le nombre de partenaires Il existe une vuln rabilit du col ut rin en ge pr coce immaturit de la zone de transformation du col et m taplasie malpighienne active transformation pr canc reuse des cellules chez les jeunes filles tr s sensibles aux MST Le taux de dysplasies s v res est doubl si l ge des rapports est inf rieur 17 ans e Les adolescentes ont souvent des relations avec les adultes parents m decin marqu es par la d pendance et la recherche d un pouvoir sur cette d pendance Ainsi la jeune fille 15 BONIERBALE anorexique par son comportement alimentaire trouve un moyen d agir sur l autorit de ses parents tout en captant leur attention et cependant elle refuse son affranchissement c est a dire sa transformation corporelle e Entre d pendance et autonomie la premi re consultation de gyn cologie peut d une certaine fa on avoir valeur de rite pour l adolescente et la jeune fille vient y faire contr ler la normalit de son corps Le projet de contraception cest d j s accepter comme sexuellement active et c est d j sortir de l adolescence e Les rapports sexuels de cette p riode ne sont plus syno nymes dinterdits mais l interdit s est d plac et aujourd hui tre enceinte est une mani re de les
17. refuser non avec des mots mais avec des actes En fait la grossesse chez l adolescente est l quivalent d un passage l acte d une premi re prise de drogue si la grossesse se poursuit ces m res pr matur es trans mettent alors un manque leur enfant e Deux enfants maltrait s sur 3 sont issus de m res de moins de 18 ans Prescrire une pilule signifie de la part du praticien qu il sache parler avec l adolescente de sa relation amoureuse de son v cu sexuel les m decins ne sont pas des d tenteurs de solutions mais peuvent conseiller une m thode qui a fait ses preuves Mais en prescrivant une contraception il faut aussi savoir qu on place l adolescente dans la situation de la priver de la preuve de sa fertilit d une certaine mani re de sa libert de dire non et de sa croyance en son invuln rabilit La pilule va agir sur son corps et son fonctionnement et pour elle ce corps est l objet essentiel de sa pr occupation de son tre au monde e Les adolescents ont une attitude singuli re quant aux rapports sexuels en cela que si les adultes recherchent dans la relation sexuelle le plaisir les adolescentes cherchent d une cer taine mani re a se d barrasser du sexuel Elles utilisent cette relation pour prouver leur comp tence confirmer leur apparte nance au groupe assouvir le go t du risque et leur curiosit PROBL ME DE LA PR VENTION La pr vention est une bouteille l encre id alis e alors
18. s e l apparition de r gles chez la fille qui peuvent autant tre source de valorisation que de honte ou d angoisses avec leur cor t ge de douleurs retards avances et irr gularit s Le moment des premiers rapports sexuels est un moment f cond o l adolescent peut prouver des difficult s vis vis de son propre corps comme des peurs des difficult s de r alisation des sc narii qu il se fait de la sexualit avec des inhibitions des conduites sexuelles ou bien l apparition d une sexualit d sordonn e qui est une forme de d sexualisation de la relation sexuelle ou bien encore un sentiment de haine ou de d go t pour son corps sexu avec association de troubles des conduites ali mentaires anorexie ou boulimie de dysmorphophobies avec sentiment d anormalit d une partie du corps ou bien de troubles complexes de l identit sexuelle comme des troubles de l identit de genre des choix sexuels comme l homosexualit ou bien encore une sorte de renoncement avec troubles d pressifs ou encore des conduites risques vis vis des MST L ach vement du sch ma corporel se fait par assimilation des modifications des changements corporels et l exp rience du rapport sexuel ce qui n cessite que les fondations de la person nalit soient coh rentes Laffectivit va voluer des empreintes parentales vers un partenaire autre l tranger la fois iden T BONIERBALE tique a
19. s difficult s entrer dans le monde du travail et acqu rir une ind pen dance parfois aussi du fait d un statut tudiant prolong et de la banalisation pour le jeune de rester le plus longtemps possible dans le giron familial Ceci fait que l adolescence occupe maintenant une tranche de vie assez importante ce qui compte de plus en plus sur le plan social ainsi c est une phase de transition dont un des aspects remarquables vient de cet largissement des limites d ge vers le haut et vers le bas qui fait de la masse adolescente une valeur sociologique et politique avec laquelle il faut compter LES PHASES DE LA VIE ADOLESCENTE Dans l adolescence les v nements se vivent sous le signe de l urgence et du passage l acte ceci traduisant la pression engendr e par les pulsions qui montent avec l av nement de la sexualit relationnelle Il y a des crises remarquables qui sont autant d tapes impor tantes sur le chemin qui m ne l ado sa vie sexuelle adulte La crise fondamentale est celle de la crise de l image du corps corps qui change et dont les modifications sont responsables d une bascule du monde de l enfance vers celui des adultes Le corps se transforme non seulement de mani re visible incontr lable mais il est habit de pulsions jusque l inconnues qui ouvrent sur un imaginaire nouveau dont les objets taient jusque l pass es inaper us de sensations bizarres et d envies de se toucher
20. t celles devant qui on peut tout dire mais aussi qui il faut tout dire accompa gnant leur fille chez le gyn co revivant leur jeunesse par procu ration travers elle et g nant l acquisition de l identit de celle qu elle devrait manciper Mais tre un bon parent est tr s difficile entre le d sir de voir l ado r ussir son autonomisation et le d sir de le garder et de le pr server alors que l ado doit r ussir se diff rencier D autant que pr server c est avoir peur et que les peurs des parents sont contagieuses puisqu ils sont r f rents de v rit peur de la pilule du sida des MST de la grossesse de la prosti tution de l hypersexualit induisant une forme particuli rement insidieuse d information sexuelle qui peut tre traumatisante puisqu elle ne v hicule pas des valeurs de plaisir et d panouis sement vis vis de la sexualit bien au contraire mais toutes les conceptualisations erron es que peuvent g n rer l anxi t et les m canismes de projection de soi mal g r s Notre poque est cependant une poque de changement pour la premi re fois il y a plus de libert et les jeunes peuvent envisager une vie diff rente de celle de leurs parents profession et sexualit P riode d individualisme o chaque adolescent se vit x comme un destin propre construire ne sachant trop ce qu il 17 BONIERBALE fera et se demandant ot il en est de ses capacit s personnelles pl
21. t qui se questionne ce sujet et ce n est que lorsqu il y a identification au sexe oppos que l on peut penser une homosexualit plus structurale Pour Kinsey 60 des ados ont eu une activit homosexuelle dans leur pr adolescence et 37 des adultes au moins une relation homo sexuelle LES PREMIERS RAPPORTS SEXUELS Le premier rapport sexuel est un moment de passage crucial dans la vie sexuelle de l adolescent dont l ge plus ou moins tardif est un indicateur de maturit et d autonomie psychologique mais qui peut aussi cristalliser toutes les inhibitions et les peurs deve nant source de difficult s venir Selon Abraham et Pasini dans l adolescence la manifestation sexuelle prend la forme d une v ritable obligation li e l identit et au besoin d affirmation Elle constitue une sorte de mise l preuve relationnelle qui fournira des sch mas ind l biles Entre 1972 et aujourd hui l ge des premiers comportements sexuels a chang si on se r f re aux deux enqu tes majeures qui ont t faites en France le rapport Simon 1972 et le rapport sur les comportements sexuels en France de A Spira N Bajos et du groupe ACSF 1993 et aussi des enqu tes diverses comme celles du laboratoire Organon en 1993 sur 10 600 filles et du magazine 20 Ans l ann e suivante pour les gar ons 10 LES PREMIERS RAPPORTS e L ge du premier rapport sexuel en France est pass de 21 5 ans chez les fill
22. tiliser un pr servatif alors qu en 1987 seu lement 13 des gar ons utilisaient un pr servatif pour leur pre mier rapport sexuel Comme dit 20 Ans le r flexe capote entre dans les m urs chez les moins de 18 ans e Chez les filles cest comme si deux pr cautions valaient mieux qu une pilule et pr servatif C est comme si d une p riode de n gation magique o le risque ne concernait que les adultes pour les adolescents notre soci t avait pu faire chan ger leur comportement apr s de nombreuses ann es d essais d informations vaines sur la contraception en les faisant p n trer dans le monde de la sexualit non pas par l acc s au plaisir mais par la peur de la maladie et de la mort via le sida e De plus les filles ont de plus en plus souvent des com portements de s duction parfois mal v cus par les gar ons que les id es actuelles sur les harc lements sexuels r prim s par la loi d sar onnent quant leur r le e Le malaise des adolescents qui se trouvent de plus en plus oblig s de montrer qu ils sont capables de passer l acte sexuel plut t que de se r server et de respecter la virginit de la fille est croissant il faut prendre cela en consid ration sur le plan sociologique car on ne peut plus continuer diffuser des mod les de sexualit parfois violents d une part et d autre part s tonner de la recrudescence des viols et abus sexuels m me si ce n est pas inscrit dans une relation de
23. us une soci t est ouverte plus il y a interrogation sur la capa cit a r aliser ce quelle offre Quand une soci t est contrai gnante il peut y avoir r volte mais moins d interrogations sur le niveau de capacit Rien d tonnant ce qu une volution lib rale fasse monter les probl matiques d addiction car l individu est confront l interrogation profonde est ce que j ai en moi les capacit s de faire face cette relative libert Cela interroge aussi sur les motivations car les interdits prot gent de la n ces sit de faire ses preuves de ses capacit s et d cider de ses choix L DUCATION SEXUELLE n est pas un savoir ordinaire mais la somme des connaissances acqu rir pour mieux appr hender la sexualit comme savoir Il faut faire la part du savoir faire et du savoir tre 18 LES PREMIERS RAPPORTS Bibliographie 1 Adams Ph Hauet E Caron C mai 2001 Recrudescence des prises de risque et des MST parmi les gays ANRS 2 Benmoura D Autillo Touati A Ledoray V Robaglia Sclupp A Seite R Blanc B 1993 Surveillance du col chez les adolescentes Gyn cologie 1 5 225 259 3 Blanc B Benmoura D 1993 Colposco pie et pathologie g nitale Arnette d Paris 4 Bonierbale Branchereau M 1985 Le premier rapport sexuel des adolescents a propos d une enqu te en milieu tudiant Cont Fert Sex 15 1 61 67 5 Bonierbale Branchereau M 1992 Jeunes s
24. ux figures aim es et famili res et diff rent pour que cela soit l tayage de l autonomisation Lado comme le dit Colette Chiland est plus souvent amou reux de l amour que de l Autre dans sa qu te de partenaire ADOLESCENCE ET CORPS SEXUEL Ladolescent conquiert sa sexualit morceau par morceau par essais et erreurs il a besoin de mettre son corps l preuve pour le sentir exister et se sentir exister a travers lui Le pas sage l acte de ses sc narii imaginaires rotiques lui permet de comparer cette mise l preuve avec les repr sentations qu il s en est faites Or son imaginaire rotique est en mouvance per p tuelle et s enrichit tous les jours de donn es et d images nou velles mais leur acquisition est fonction des mod les et des interdits familiaux qu ont mis en place son milieu familial et son histoire personnelle et la culture dans laquelle il vit C est au moment de cette efflorescence de questions que l information sexuelle peut tre efficace alors que silences et malentendus peuvent fermer des possibilit s de comportements venir Ce sont les moments cl s de confrontation au r el qui permettent l irruption de questions comme comment embrasse t on sur la bouche comment caresse t on comment fait on pour avoir une p n tration qu est ce que les garcons aiment etc allant de l angoisse du bisou sur la bouche la r alisation hasardeuse du baiser plus profond Mais l adolescent d au
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