SubventionS aSSociationS collectivitéS Mode d`eMploi La
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1. centrifuges du chacun pour soi et peser localement et nationalement par le d bat public sur la pertinence et les conditions des arbitrages budg taires LA TAILLE ET LES COMP TENCES DES COLLECTIVIT S La taille des collectivit s est un facteur parfois voqu dans l volution des modes de contractualisation Pour autant ses effets sont loin d tre unilat raux et sont contextualiser Les collectivit s de tailles cons quentes grandes villes conseils g n raux conseils r gionaux pr sentent l avantage de pouvoir plus facilement cr er une comp tence d di e la vie associative et adopter un positionnement public de soutien aux acteurs Elles disposent aussi d une certaine autonomie budg taire permettant de faire des choix y compris en clarifiant et s curisant les conventionnements avec les associations l inverse les services g n raux et juridiques y sont plus structur s et influents et peuvent dans un contexte d incertitude juridique pousser dans le sens de la commande publique Enfin la transversalit et la coh rence entre politiques sectorielles et services administratifs qui soutiennent suivant des modalit s contractuelles diverses les associations sont parfois plus difficiles mettre en uvre Les communes de faille petite ou moyenne peuvent selon les cas s appuyer dans une relation de proximit sur l expertise associative pour construire une politique et soutenir des services aux 6 ASSOCIATI2. initiative associative du projet et l autonomie de gestion de l activit La pluralit des interpr tations est probl matique lorsqu elle se joue dans un contexte d in gales expertises entre collectivit s locales et associations qui ne permet pas toujours la confrontation d argumentaires m me de trouver une solution concert e Les risques d une g n ralisation de la commande publique aux associations sont r guli rement soulign s par les repr sentants associatifs concurrence accrue entre associations formalisme excessif et emprise manag riale diversification risqu e hors de son c ur de m tiers d mobilisation des b n voles et des usagers remise en cause de l ancrage territorial de l initiative associative standardisation et formatage des r ponses au d triment de l innovation sociale Les discours critiques sur la lib ralisation et la marchandisation des services locaux d int r t g n ral coexistent cependant avec des strat gies pragmatiques et plurielles des acteurs et r seaux associatifs Si certaines r sistent aux sir nes de la commande publique au risque parfois de se fragiliser d autres associations s y engagent faute de choix ou par opportunisme local Certaines f d rations ont un positionnement assum en la mati re et d veloppent des strat gies nationales de veille et de r ponses organis es aux appels d offres qui s curiseraient les financements sans tre incompatibles avec l affirmation d un proje
3. ASSOCIATIONS Es SUBVENTIONS x Le Minist re des Sports de la Jeunesse COLLECTIVITES de l ducation populaire et de la Vie associative MODE D EMPLOI www associations gouv fr LA SUBVENTION L PREUVE DE LA DIVERSIT DES R GULATIONS LOCALES DE LA VIE ASSOCIATIVE Laurent Fraisse socio conomiste membre du LISE Laboratoire Interdisciplinaire pour la Sociologie Economique CNAM CNRS Apr s une p riode de relative stabilit le secteur associatif est aujourd hui confront une fragilisation En effet si depuis le d but de la crise la r duction des financements de l tat aux associations avait t partiellement compens e par les collectivit s territoriales il semble que cela ne se produise plus aujourd hui Les disparit s entre les diff rents secteurs d activit s accroissent au d triment de ceux les moins dot s financi rement qui n arrivent pas s adapter aux volutions en cours Les responsables associatifs pallient le ralentissement progressif des financements publics par la mobilisation de ressources priv es cotisations dons ventes ou par la revitalisation des apports non mon taires b n volat contributions volontaires Si ces formes d hybridation des ressources permettent aux associations des strat gies d adaptation de leurs financements dans un contexte de crise il reste appr cier les effets moyen terme des contraintes croissantes des d penses publiques locales sur les formes de partenari
4. ONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI populations Mais le d faut de comp tences en interne et les moyens financiers limit s peuvent aussi jouer dans le sens inverse Faute de services d di s certaines collectivit s sont aussi sensibles aux discours et strat gies de groupes d entreprises qui pr sentent des solutions cl s en main pour g rer des services sociaux sur plusieurs ann es Notons enfin que l appropriation de nouvelles comp tences petite enfance par des communaut s de communes dans les territoires semi urbains peut aussi favoriser le passage de la commande publique dans la mise en place de services couvrant plusieurs municipalit s L ancrage territorial des engagements et initiatives associatifs s en trouve questionn Cette premi re investigation des enjeux locaux qui p sent aujourd hui sur les modes de contractualisation des associations t moigne d une extr me diversit de trajectoires et peut justifier en soi la n cessit d une clarification nationale du cadre de la subvention ainsi qu un travail p dagogique aupr s des lus techniciens et responsables associatifs locaux La complexit locale serait r v latrice d une pluralit d interpr tations de la r gle g n ratrice de confusion politique et d incertitude juridique qu il conviendrait de lever d autant que les acteurs locaux sont in galement dot s pour faire face des volutions l gislatives complexes Une interpr tation compl mentai
5. at et de contractualisation entre les collectivit s territoriales et les associations La commande publique qui tend se diffuser explique le sentiment souvent exprim dans le milieu associatif d une fragilisation de la place de la subvention comme mode contractuel historique et principal entre collectivit s territoriales et associations Les raisons sont multiples et tiennent soit des consid rations d ordre politique estimant que la mise en concurrence est un outil de transparence et favorise la qualit des prestations des associations soit des craintes li es la m connaissance du droit europ en et de ses adaptations Au final ces changements font craindre des espaces de n gociation et de confrontation de plus en plus limit s entre pouvoirs publics et associations Les acteurs associatifs expriment les difficult s faire valoir leur projet associatif en raison d une posture de prestataire de service plut t que de porteur de projet En outre la diversit des pratiques territoriales et sectorielles rend les modes de contractualisation fortement d pendants de contextes politiques et conomiques locaux au risque de disparit s territoriales croissantes Ces mutations de l environnement associatif se cristallisent notamment au travers des discussions et prises de position sur les modes de contractualisation et de financement avec les pouvoirs publics locaux Les demandes et initiatives pour s curiser le cadre juridique de la su
6. bvention et pr ciser l tendue de la commande publique donnent lieu des d bats combinant postures politiques contre expertise citoyenne vocation de bonnes pratiques et argumentations juridiques 1 Tchernonog V Le secteur associatif et son financement dans Associations solidarit s et institutions publiques l conomie des associations Revue Informations sociales CNARF n 172 2012 pp 11 18 2 Viviane Tchernonog parle de privatisation croissante du financement du secteur associatif op cit p 16 3 Guilet D et Sal res C La convention pluriannuelle d objectifs des avanc es et des ambigu t s Revue Union Sociale n 242 p 10 12 d cembre 2010 ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI Sur la base d une capitalisation d tudes pass es ou en cours et d entretiens avec des responsables associatifs locaux et des lus et techniciens des collectivit s locales cette note vise moins revenir sur les discussions juridiques pass es et pr sentes autour de la d finition de la subvention au regard d autres modes de contractualisation qu proposer une premi re exploration des contextes sociopolitiques et socio conomiques des pratiques de contractualisation entre collectivit s locales et associations La mont e de r gimes locaux de r gulation de la vie associative est sans doute une des tendances importante des derni res ann es alors que les premi res analyses des modes
7. comme la commande publique n chappent pas un double mouvement de crit risation des aides publiques et d valuation des projets et actions financ s La co construction de d marche de valorisation des processus comme des r sultats la recherche de crit res communs pour r pondre aux demandes d valuation des pouvoirs publics comme de l opinion publique sont ici fondamentales pour viter une gouvernance par la performance et les indicateurs qui formatent les pratiques tout en laissant dans l ombre nombre d impacts Les r seaux locaux m me d anticiper en proposant leurs propres d marches supports et tableaux de bord mais aussi les formes et moments de mise en d bats de leurs r sultats sont mieux m me de consolider un mode de contractualisation avec les collectivit s locales 10 Brusnel H Aides aux associations Des solutions pour un nouveau souffle Associations mode d emploi n 133 novembre 2011 8 ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI Quelques publications Fraisse L The social and solidarity based economy as a new field of public action A policy and method for promoting social innovation in Moulaert F and al Handbook of social innovation Edward Elgar Publishing Fraisse L Gardin L 2012 Les associations au c ur d un enchev trement de r gulation Dans Petrella F d Aide domicile et services la personne Les associations dans la tourmente Presses Universi
8. ctorielle et institutionnelle des formes de contractualisation ne facilite ni la lisibilit transversale des contributions des associations au d veloppement des territoires ni la coh rence des financements publics Certaines collectivit s locales et acteurs associatifs en ont conscience et cherchent clarifier les modalit s de soutien aux associations en proc dant un tat des lieux voire un diagnostic partag en travaillant sur des proc dures et des crit res transversaux d octroi des subventions et en d battant des conditions et limites du recours la commande publique Des dispositifs intersectoriels de soutien la vie associative sont mis en place dans certaines r gions Signalons aussi l existence d appels projet communs diff rents chelons de collectivit s locales DES INTERACTIONS MULTIPLES ENTRE ASSOCIATIONS ET COLLECTIVIT S LOCALES QUI COMPLEXIFIENT L IDENTIFICATION DE PRISE D INITIATIVE La discussion juridique sur la subvention par rapport la commande publique porte notamment sur l identification de l acteur qui est l origine de l initiative du projet et de la cr ation d un service local d int r t g n ral Les interactions entre collectivit s locales et associations t moignent d une r alit composite o l int r t g n ral local comme la mise en place de projets sont parfois le r sultat d une co construction entre pouvoirs publics locaux et associations qui rend parfois complexe l identificat
9. de r gulation avaient t conceptualis es sur une base nationale Les distinctions entre r gulation tut laire agr ment tarification sectorisation subvention de l offre etc en r f rence la structuration historique du secteur m dico social la r gulation d insertion l interf rence croissante des politiques d emplois aid s dans le fonctionnement des associations o la r gulation concurrentielle l apparition des quasi march s pour r guler l entr e du secteur priv lucratif dans la gestion des services sociaux services la personne petite enfance renvoyaient principalement aux volutions de politiques impuls es par l tat Le r le essentiel des liens entre collectivit s territoriales et associations n est pas nouveau Il a depuis longtemps t soulign suivant les diff rentes phases du processus de d centralisation et de recomposition des chelons et niveaux de comp tencest Mais il semble entrer dans une nouvelle phase Apr s avoir soutenu les projets et activit s associatives accompagnant leur dynamisme d mographique co construit des politiques locales autour de services locaux d int r t g n ral historiquement initi s par les associations compens partiellement le retrait de l tat les collectivit s locales semblent de plus en plus se soucier de la coh rence et de l impact de leur soutien la vie associative Ce travail de mise en coh rence ne proc de pas seulement d un processus de rat
10. e publique sont articul es de mani re plus ou moins coh rente 4 Entretiens r alis s avec Jo lle Berneman responsable ESS CG93 Yann Batiot Association37 Elisabetta Bucolo CRIDA Anouk Coqblin CRIDA Olivier Duquenois Ariena Ghislaine Favier directrice ESS R gion Centre Colin Lemaitre Culture et Coop ration Marie Lamy CPCA C cile Melyer Service animation urbaine Ville de Strasbourg Carole Orchampt R seau National des Maisons des Associations 5 Par exemple Laville J L Nyssens M Les services sociaux entre associations march et tat coll Recherche La D couverte 2001 6 Demoustier D Les associations et leurs partenaires publics anciens enjeux et nouvelles attentes Informations sociales n 121 2005 pp 120 131 ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI COEXISTENCE ET ENCHEV TREMENT DES MODES DE CONTRACTUALISATION La complexit d une caract risation de r gimes locaux de la vie associative tient la coexistence au sein d une m me collectivit territoriale des modes de contractualisation diff rents Convention pluriannuelle pour des quipements de quartier g r s de longue date par des associations historiques subvention ponctuelle aux projets des associations de quartier appel projets pour r pondre de nouveaux besoins publics ou champs de comp tence commande publique dans les secteurs en proie la concurrence des entreprises priv es lucrati
11. ents b n voles la r gulation de la concurrence entre associations la lisibilit et la coh rence des projets soutenus sur un territoire ainsi que les modes de contractualisation et les conditions d octroi des subventions Ces enjeux donnent lieu g n ralement diverses formes de concertation et de partenariat qui cherchent clarifier les responsabilit s et pr server l autonomie de chaque partie prenante Mais des engagements publics forts de certains lus en faveur des valeurs et pratiques de la vie associative peuvent aussi se faire dans un contexte de relative anomie et de segmentation du milieu associatif local Ce sont parfois les lus qui se font les principaux relais et d fenseurs des valeurs associatives dans l espace public et interpellent des associations participer et s impliquer diverses instances davantage s organiser et coop rer entre elles innover pour r pondre des besoins sociaux non satisfaits etc L existence d un r f rentiel associatif partag par une coalition d acteurs locaux publics et priv s peut se traduire par des engagements publics sur les questions de contractualisation ou de financement des associations Certaines collectivit s prennent position pour par exemple circonscrire le recours la commande publique et la gestion de services sociaux des entreprises priv es lucratives D autres s engagent travers des chartes s curiser dans la dur e les financements des proje
12. ion de la prise d initiative Les conditions d octroi des subventions sont variables Subvention par projet plus que de fonctionnement soutien une action sp cifique plus qu un projet associatif d ensemble les analyses ont depuis longtemps soulign les volutions des conditions du subventionnement Les conventions cadres et les engagements financiers cons quents dans la dur e n impliquent pas ge ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI toujours des CPO Ces derni res sont parfois tout autant le r sultat d un choix des lus de travailler en partenariat pour s curiser la gestion d quipements de proximit que d une revendication des associations locales Elles sont quelquefois conditionn es la mise en uvre d objectifs d cid s en amont lors de concertations pr alables entre collectivit s et associations portant autant sur les priorit s des politiques publiques que sur les projets des acteurs Mais c est sans doute sur la requalification en SIEG de subventions importantes des associations d veloppant des activit s caract re conomiques et mobilisant en particulier des fonds europ ens que la r gularisation du r gime d aide d tat peut conduire des interpr tations locales plus ou moins restrictives Si le passage des conventions de mandatement est une voie r cemment emprunt e localement pour s curiser des financements il est encore difficile d appr cier si ce cadre pr serve l
13. ionalisation et de s curisation mais aussi de la prise en compte du r le incontournable des associations tant dans l animation de la vie locale la gestion de services d utilit sociale et la participation la construction de l action publique Plus largement c est bien au niveau des collectivit s locales que se jouent en pratique les processus de requalification et d arbitrage entre subvention et commande publique dans un nombre croissant de secteurs d activit s Les premi res investigations confirment la vari t des configurations locales qui influencent les modes de contractualisation entre collectivit s locales et associations Elles invitent mettre en avant un certain nombre d enjeux prendre en compte pour saisir les combinaisons entre subvention et commande publique l o les d bats politiques et les clarifications juridiques ont tendance les pr senter comme une alternative rationnelle entre deux options oppos es La coexistence et l enchev trement sectoriel et historique entre plusieurs modes de contractudalisation au sein d une m me collectivit locale des processus de co construction de l action publique qui rendent plus complexe l identification de l acteur l origine de l initiative la vie associative comme r f rentiel de l action publique locale ainsi que les contraintes budg taires croissantes des collectivit s sont autant de facteurs qui concourent des configurations hybrides o subvention et command
14. it s de financement sont rares Reste qu il est encore trop t t pour savoir si les contraintes budg taires actuelles conduiront plut t une modulation des param tres d octroi des subventions dur e plus courte montants moins lev s et d gressifs renouvellement limit nombre de projets r duits th matiques ou secteurs prioritaires au sein des proc dures existantes ou un basculement vers d autres modes contractualisation Autre enjeu financier r guler la coexistence d injonctions financi res plus ou moins ambivalentes Le lancement d appel projets visant promouvoir l innovation sociale sur des besoins non satisfaits dans tel ou tel secteur peut coexister avec des politiques sectorielles de rationalisation des conventions qui fragilisent des services et des emplois plus anciens dont l utilit sociale des activit s est pourtant justifi e par la pr carisation des conditions de vie d une part croissante de la population C est toute l ambivalence d un discours sur l innovation sociale l heure o les politiques d aust rit qui se g n ralisent en Europe commencent toucher les collectivit s locales De m me la demande d int gration d emplois d avenir se r alise dans une conjoncture difficile pour l emploi associatif o certains postes de permanents sont menac s Tout l enjeu tient la capacit locale des associations agir collectivement dans une p riode de contraction des ressources face aux forces
15. re insiste davantage sur des interpr tations locales de r gles nationales renvoyant aussi une cr ativit institutionnelle des acteurs locaux dans le choix et l usage des modes de contractualisation C est sur ce dernier point que nous voudrions insister en pr sentant les facteurs qui nous semblent y concourir positivement Des collectifs interassociatifs compl mentaires et articul s avec les f d rations sectorielles et nationales La segmentation associative constat e dans certains contextes se double parfois d une concurrence accrue entre initiatives et r seaux qui neutralisent les vell it s d agir collectivement Les lus et collectivit s engag es en faveur de la vie associative ne peuvent durablement pallier des strat gies associatives fragmentaires o la mauvaise pratique tend chasser la bonne La pr sence de CPCAS r gionales la collaboration au sein des CRESS la cr ation de maisons des associations au niveau communal ou l mergence de collectifs associatifs ad hoc sont des conditions pour cr er des espaces interassociatifs d information de r gulation et de contre expertise m me d interpeller les collectivit s locales sur la s curisation de la subvention et les enjeux de la commande publique La capacit des associations construire et ou se saisir localement les cadres de consultation de contractualisation de financement et d valuation Les partenariats les plus innovants sont impuls s par des regro
16. s sont pr alablement d finis sont moins videntes qu il n y parait Parfois cr atives ces pratiques n en constituent pas moins des situations potentielles de contentieux et d incertitude qui peuvent terme jouer en d faveur de la subvention LES NOUVEAUX R F RENTIELS DE L ACTION PUBLIQUE LOCALE Une des volutions de la derni re d cennie est l mergence de nouvelles postures et comp tences des lus et collectivit s locales Nomination d lus cr ation de direction d di e dispositifs sp cifiques de soutien et d accompagnement mise en place de conseils locaux ou d instances de consultation la vie associative est devenue ici et l une comp tence des collectivit s locales l instar de la d mocratie participative ou de l innovation sociale la vie associative s int gre progressivement dans les r f rentiels de l action publique locale l o elle tait encore il y a quelques ann es une revendication de la soci t civile organis e C est en soi un progr s pour la d mocratie et le d veloppement local Pour autant une des cons quences de cette mont e en comp tence est que paradoxalement les associations n ont plus le monopole du discours et de l action sur la vie associative mais doivent composer avec les pouvoirs publics locaux sur des enjeux tr s concrets tels que la structuration d une parole commune et la reconnaissance d une repr sentation collective le renouvellement des dirigeants associatifs et des engagem
17. t associatif S engager dans la commande publique serait m me n cessaire pour ne pas laisser le champ libre aux seules entreprises priv es lucratives dans la prestation de services locaux d int r t g n ral Le fonctionnement des DSP est lui aussi plus complexe et pluriel que la pr sentation que l on en fait parfois Il ne r duit pas toujours l acteur associatif un simple prestataire de service d un int r t g n ral dont les contours auraient t pr alablement d termin s par la puissance publique Les processus de consultation voire de coop ration des acteurs locaux sur le contenu du cahier des charges peuvent exister en amont de la mise en concurrence L enjeu est sans doute de savoir si ce processus se fait en coulisse laissant place des jeux possibles d instrumentalisation de r cup ration ou de lobbying et dans quelle mesure des processus publics de consultation avec les parties prenantes concern es sont possibles Si la commande publique entra ne souvent une mise en concurrence entre associations et entreprises dans et hors du territoire des exemples montrent aussi qu elle peut dans certains cas donner lieu des propositions de gestion collective d quipement fruit d une coop ration interassociative Enfin une fois mises en place les DSP peuvent aussi am nager des espaces d changes et de suivi qui au del du formalisme de la proc dure peuvent conduire ou non des n gociations en continu avec les collecti
18. taires de Rennes Rennes pp 23 43 e Avec Saleres C Les conditions pour une mobilisation europ enne Jurisassociations 438 mai 2011 pp 34 37 Fraisse L Gu rin I Hersent M 2011 Femmes conomie et d veloppement De la r sistance la justice sociale Er s IRD Toulouse Avec Alphand ry C Ghezali T Pour une autre conomie collection Alternatives conomiques Paris 2010 Fraisse L Nassaut S 2010 La gouvernance par l valuation Les quasi march s dans l aide domicile Annals of Public and Cooperative Economics 81 4 2010 p 536 558 Fraisse L Lhuillier V Petrella F 2008 L accueil des jeunes enfants en Europe vers des formes de gouvernance multilat rale et int gr e Revue Fran aise de Socio conomie n 2 p 141 160 septembre Fraisse L 2007 Utilit sociale et associations Dans Bouquet B Jaeger M Sainsaulieu I d Les d fis de l valuation en action sociale et m dico sociale Dunod Paris pp 42 57
19. ts associatifs Bref les modes de contractualisation de la vie associative font partie des r flexions et des d lib rations sur lesquelles un nombre croissant de collectivit s locales sont amen es r fl chir et se prononcer ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI ARBITRAGES FINANCIERS EN TEMPS DE CRISE Les collectivit s locales sont de plus en plus soumises des contraintes budg taires qui les conduisent des arbitrages qui affectent la vie associative locale Conventionnement moyens constants saupoudrage des subventions ou recentrage des aides aux acteurs institu s baisse du budget allou lors du renouvellement d une DSP l aust rit financi re touche diversement tous les modes de contractualisation La conjoncture peut donner lieu un assouplissement de modalit s de versement des subventions pour faire face aux difficult s de tr sorerie des associations Elle peut aussi conduire une s curisation de financements par des CPO par anticipation des arbitrages budg taires futurs Inversement le passage l appel projet peut signaler la volont d une collectivit d viter un soutien dans la dur e dans un contexte de forte incertitude budg taire Les contraintes financi res des collectivit s peuvent enfin acc l rer le passage la commande publique au nom d une gestion pr sum e plus efficace de la d pense publique alors m me que les tudes d impacts compar s des diff rentes modal
20. u dispositifs qui favorisent les synergies entre associations l laboration les projets communs voire des strat gies partag es de coop ration et de mutualisation Des politiques transversales de la vie associative Des collectivit s s engagent diff rents niveaux en soutien de la vie associative Chartes d engagement r ciproques conseil local de la vie associative comit s consultatifs et autres conf rences permanentes conventionnements et engagements pluriannuels ne sont que quelques modalit s de concertation entre collectivit s locales et associations La pr sence d un lu et d une direction la vie associative sont des points d appui essentiel pour valuer mettre de la lisibilit et de la coh rence entre les diff rentes formes de soutien aux associations d une collectivit locale face aux inerties politiques et administratives induites par les d coupages sectoriels partir de l peut tre envisag le d passement d une gestion individualis e et sectoris e des subventions pour aller vers un cadre harmonis et concert autour de crit res et proc dures qui permettent de valoriser et mettre en perspective la contribution globale des associations au d veloppement des territoires et au bien tre des populations C est aussi dans le cadre de politique de l ESS que des diagnostics locaux et transversaux sur l application des SIEG sont r alis s Faire valoir l utilit sociale des associations La subvention
21. upements associatifs D s lors qu ils sont en mesure de proposer des instances de consultation d influencer les modalit s de contractualisation de participer l laboration des dispositifs de financement d accompagnement et d valuation des projets les acteurs associatifs sont g n ralement en capacit de maintenir dans la dur e activit s et emplois existants tout en d veloppant de nouvelles initiatives d faut de telles dynamiques locales l enjeu est que les acteurs associatifs soient en mesure d investir activement les espaces de d bat de concertation ou d valuation propos s par les collectivit s locales pour construire une parole commune et des synergies entre associations Certes 8 Conf rences permanentes des coordinations associatives 9 Chambre r gionale de l conomie sociale et solidaire ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI la multiplication des sollicitations participer diverses instances peut s av rer chronophage Les risques de r cup ration ou de l gitimation de politique publique existent Mais les espaces de concertation et les dispositifs de soutien sont galement des incitations l apprentissage de la coop ration interassociative y compris pour s opposer ou contester ensemble Dans un contexte de crise qui peut conduire les citoyens comme les associations au repli sur soi ou la comp tition exacerb e il est int ressant de souligner que certaines d marches o
22. ves on observe parfois un enchev trement de r gulation fruit d une s dimentation d histoires sectorielles et d interactions entre lus administrations et acteurs associatifs Ainsi des pratiques partenariales exemplaires dans un secteur donn o le cadre contractuel de l action publique est co construit l initiative d un collectif associatif permettant de faciliter la prise en compte des projets des associations tout en s curisant les modalit s de financement avec une collectivit peuvent tr s bien cohabiter avec des pratiques de saupoudrage des subventions pas toujours coh rentes ou de mise en concurrence par appel d offres sur d autres politiques sectorielles Cet enchev trement des modes de contractualisation peut aussi se retrouver entre les chelons de collectivit s territoriales dont les politiques de soutien aux associations prennent des chemins divers La gouvernance multiniveaux des relations contractuelles entre collectivit s et associations est d autant plus importante saisir dans un contexte de r formes des collectivit s territoriales et de reconfiguration de leurs comp tences respectives Elle peut permettre de cr er des niches institutionnelles favorables des partenariats innovants entre pouvoirs publics locaux et associations La multiplication des partenaires peut aussi accro tre une marge d autonomie en rendant les associations moins d pendantes d un seul financeur Pour autant cette segmentation se
23. vit s locales pour am liorer l offre et adapter les financements l volution des besoins des usagers Le recours des appels projets est parfois pr sent comme une voie m diane permettant d articuler des r ponses aux enjeux prioritaires d un territoire avec l autonomie de l initiative des projets associatifs Mais I encore le recours des appels projet peut aussi couvrir une pluralit de postures 7 CPCA D veloppement des march s publics quels impacts et solutions pour les associations Juin 2012 4 ASSOCIATIONS SUBVENTIONS COLLECTIVITES MODE D EMPLOI et pratiques Du refus de ce type de proc dure pour viter la mise en concurrence des associations ou un formalisme excessif au regard des montants allou s son utilisation pour favoriser l innovation sociale ou l mergence de nouveaux acteurs associatifs en passant par la volont d viter des engagements financiers pluriannuels les motivations des collectivit s sont multiples Cette situation explique sans doute les avis partag s des acteurs et r seaux associatifs sur une g n ralisation des appels projets Derri re le formalisme juridique des modes de contractualisation entre collectivit s locales et associations il y a aussi en amont comme en aval un travail informel de n gociation tout comme des processus publics de co construction qui g n rent des zones grises o l identification de l initiative et la mani re dont les besoin
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