Darwin mode d`emploi
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1. dire existant depuis l origine ainsi que le soutient le cr ationnisme 2 Que r sulte t il des variations dont nous venons de faire tat La utte pour l existence c est dire pour l existence d une post rit Il convient de rappeler l importance de Malthus13 dans les hypoth ses de Darwin la progression g om trique du nombre des tres vivants produit la n cessit de r duire la mar e montante de la vie pour viter la surpopulation L enjeu de cette lutte est rien moins que la survie ou l extinction de la variation Du point de vue darwinien si la variation est avantageuse elle a toutes les chances d tre conserv e et transmise auquel cas l avantage individuel devient un acquis de l esp ce C est ce qui fonde a s lection naturelle laquelle Darwin ajoute a s lection sexuelle savoir la lutte des m les pour la possession des femelles l enjeu tant l existence d une post rit Jai signal plus haut que Darwin a consacr la question de l homme deux ouvrages La descendance de l homme 1871 et L expression des motions chez l homme et chez les animaux 1872 Rappelons aussi l hypoth se fondamentale de Darwin qui est celle de l unit du monde vivant en l occurrence la continuit des tous les organismes jusqu l homme Il n y a donc pas de miracle du point de vue darwinien l homme fait simplement partie des esp ces animales et cela dans sa totalit comme dans sa gen se 11 G2. biologiques L dessus Darwin est d une audace incroyable puisque m me ses premiers disciples les premiers darwiniens tels Charles Lyell4 ou Thomas Huxley demeuraient pour leur part tr s prudents sur la question de l origine de l esprit Mais apr s tout comme y insiste Robert Wright c est le propre des sciences de l homme que de se baser sur le principe du caract re seulement mat riel de l tre humain Citons Darwin e moment n est plus bien loign o l on trouvera tonnant que des naturalistes d j bien inform s sur la conformation comparative et le d veloppement des hommes et des autres mammif res aient pu si longtemps croire que chaque esp ce f t l uvre d un acte s par de la cr ation 6 Dans L origine des esp ces en 1859 il n appara t pas explicitement que les facult s mentales de l homme autrement dit le sens moral de l homme rel vent des m mes lois que les caract res physiques mais c est tout simplement peut tre parce qu aux yeux de Darwin ils ne font qu un avec les caract res physiques C est une id e qui est d j dans lair du temps et qui est soutenue par exemple par Ernst Haeckel 7 qui soutient fortement l hypoth se de l ascendance animale de l homme en 1868 soit trois ann es avant que Darwin ne publie sa Descendance de l homme 1871 Cela signifie qu en termes de conscience de pens e d esprit il ny a pas de diff rence absolue entre l homme et l animal C est
3. Les DIALOGIQUES du M morial de Caen Cycle 2009 M moires culturelles 4 Darwin mode d emploi par Charles Edouard Leroux celeroux orange fr Pouvons nous encore aujourd hui cent cinquante ans apr s la publication par Darwin 1809 1882 de son livre majeur L origine des esp ces 1859 soutenir que l homme est le seul animal capable de transmettre la culture La r ponse cette question fait l objet du livre de Robert Wright publi en anglais en 19942 qui se demande comment nous pourrions en rester aujourd hui au concept pr volutionniste qui fait de l homme un tre absolument distinct des autres animaux De fait si l h ritage de Darwin en mati re de comportement social des animaux conna t depuis le d but des ann es 60 un important d veloppement scientifique de la part d un certain nombre de chercheurs ces biologistes volutionnistes sont demeur s tr s r serv s sur l application de la th orie de la s lection naturelle au comportement humain L un des plus audacieux demeure peut tre E O Wilson fondateur de la tr s controvers e sociobiologie Edward Osborne Wilson publie en 1975 ouvrage intitul Sociobiology A New Synthesis 4 On parle de nouvelle synth se dans la mesure o il s agirait de r actualiser les sciences sociales partir d une th orie r vis e de Darwin appliqu e l esp ce humaine Il convient de mentionner que la sociobiologie a provoqu dans les ann es soixante e
4. cun occupe dans la hi rarchie sociale n est que le fruit de la comp tition qui sait distinguer les meilleurs des moins bons elle lui est assign e par la s lection naturelle L un des chapitres les plus int ressant de cet ouvrage de plus de 700 pages est le chapitre XII consacr au Statut social Contrairement ce que nous avons toujours tendance croire la hi rarchie il vaudrait peut tre mieux dire es hi rarchies constitutive de notre architecture sociale na pas t con ue par quelques grands esprits tr s soucieux de l ordre mais se r v le selon les termes de George Williams19 comme a cons quence statistique d un compromis pass par chaque individu dans la cadre d une comp tition pour la nourriture l accouplement et autres ressources 20 Autre cons quence longuement d crite par Robert Wright tous nos comportements individuels r sultent d une loi biologique fondamentale diffuser nos propres g nes d une fa on aussi large que possible Ainsi les motions et sentiments que nous manifestons comme l agressivit qui conduit liminer tout rival sexuel l altruisme qui s applique aux membres d une m me famille portant certains g nes identiques ne poursuivent pas d autre but Je cite Robert Wright Tout ce qui rel ve de la pens e humaine n existe qu cause d un processus d adaptation Ainsi un sentiment comme l amiti que nous manifestons certains tres tient au fait que n
5. date de 1809 C est en 1802 qu appara t pour la premi re fois sous sa plume le terme de biologie est mise en rapport avec le milieu Mais aux yeux de Darwin si le milieu joue un r le important il n agit pas directement ou si peu il ne fait que stabiliser au fil des g n rations certains caract res acquis par quelques individus N oublions pas que la science de l h r dit n existe pas encore du vivant de Darwin la d couverte par Gregor Mendel des lois de l h r dit 1865 ne devant pas trouver d cho dans le monde scientifique avant 1900 mais c est Darwin qui donne d j au terme d h r dit son acception biologique savoir l h r dit des variations acquises en tablissant comment un caract re nouveau acquis par quelques individus se retrouve en d finitive chez les descendants Ce travail sur la variabilit conduit Darwin laborer l hypoth se qu il ny a pas de diff rence fondamentale entre les esp ces voisines d un m me genre et une s rie de vari t s d une m me esp ce il n y aurait ainsi entre vari t s d une m me esp ce et les esp ces m mes qu une diff rence de degr Dans l apparition des diff rentes esp ces toutes issues du passage graduel d une esp ce une autre il ny aurait pas videmment d intervention providentielle voire de miracle pas plus que les Variations entre les diff rentes esp ces ne seraient qu apparences dissimulant des essences immuables c est
6. en tout cas quoi va s attacher Darwin dans La descendance de l homme Quels sont les ph nom nes mentaux qui nous sont usuellement donn s observer chez les humains L motion la curiosit la m moire l imagination le sentiment religieux ou esth tique la conscience le langage etc Eh bien si l on suit l hypoth se darwinienne et encore plus n odarwinienne ces ph nom nes mentaux peuvent tr s bien reposer sur les m mes bases que chez les animaux savoir es sens L homme poss dant les m mes sens que les animaux ses intuitions fondamentales doivent tre les m mes crit Darwin 18 14 Sir Charles Lyell 1797 1875 G ologue cossais Ses Principles of Geology 1830 1833 ont connu un succ s tr s important 15 Thomas Huxley 1825 1895 M decin biologiste et zoologiste britannique Dans son ouvrage Man s Place in Nature La Place de l homme dans la nature formule quand m me la th se que les singes anthropo des sont nos proches parents il consid re que l homme est un animal volu gt 23 Teilhard de Chardin 1881 1955 publiera en 1949 un ouvrage du m me titre mais aux objectifs radicalement diff rents puisqu il s agit pour le j suite arch ologue un peu comme pour Bergson dans L Evolution cr atrice 1907 d int grer le message spirituel aux donn es scientifiques de l volution et non l inverse 16 Ch Darwin La filiation de l homme et la s lection li e au sexe 1871 Edit
7. ernel ou le fait de se sacrifier pour les membres de la famille peuvent avoir un sens du point de vue de la s lection naturelle si le porteur des g nes se sacrifie et meurt c est au service de a transmission des g nes familiaux L dessus aussi les travaux des biologistes sont clairants Wright voque l exemple qui avait tant intrigu Darwin du comportement des insectes sociaux st riles telles les ouvri res chez les abeilles et les fourmis La th se n o darwinienne est confort e par les observations faites sur les grands singes qui illustrent la tendance essentielle de l volution chez les Vert br s savoir le remplacement des comportements inn s rigides et fix s par des comportements acquis souples modifiables pouvant s ajuster sans cesse aux variations du milieu C est cette volution qui dans les soci t s humaines constitue ce que nous appelons la culture d veloppement bien entendu parall le celui du psychisme Ainsi nombre de comportements que nous avons l habitude de consid rer comme le propre de l homme et que nous n aurions pas id e de rattacher des lois g n tiques peuvent parfaitement se r v ler aux yeux du biologiste darwinien comme r sultant de la s lection naturelle Il en va ainsi des 21 Sur ce point Robert Wright s appuie sur les travaux de A J Bateman qui conclut ses observations un app tit sans bornes chez le m le et une judicieuse r serve chez la femelle drosoph
8. iles ntra sexual selection in drosophila 1948 22 Robert Trivers n en 1943 Parental investment and sexual selection 1972 23 Richard Dawkins n en 1941 Le g ne go ste 1976 Trad fran aise Armand Colin 1990 24 Robert Wright op cit p 620 624 valeurs morales telle que l amiti la compassion ou la gratitude La conscience humaine et donc la conscience morale appara t comme une ruse de la s lection naturelle pour adapter ses buts savoir que nous soyons prolifiques l environnement
9. ions Syllepse 1999 Cit par Jean F Leroy Charles Darwin et la th orie moderne de l volution Ed Seghers 1966 17 Ernst Haeckel 1834 1919 Ce grand zoologiste publie en 1874 Anfhropog nie ou Histoire de l volution humaine Anthropogenie oder Entwicklungsgeschichte des Menschen pouse tr s t t les th ses de Darwin 18 ibid Tel est le point de d part de ce qui constitue aujourd hui le nouveau paradigme darwinien m me si des biologistes s aper oivent que les choses ne se passent pas dans la nature exactement comme le supposait Darwin Quoique d termin es par les formes de la conscience les conduites humaines individuelles et collectives ob issent au principe de la s lection naturelle de l h r dit des caract res acquis de l action du milieu Ainsi la th se n odarwinienne repose sur l id e que les variations g n tiques mutations g n tiques remaniements chromosomiques etc ne sont pas le produit d une action directrice du milieu mais qu elles apparaissent fortuitement l environnement n intervenant qu apr s coup par le jeu de la s lection Il s ensuit que chez l homme comme chez l animal la hi rarchie sociale est d origine g n tique elle tient des comportements d agressivit et de dominance Biologiquement certains sujets s av rent aptes commander alors que d autres semblent devoir ob ir et cela se v rifie aussi bien chez les insectes que chez les hommes La position que cha
10. logique qui dirige les actions et les pens es des hommes en somme une nature biologique ou psycho biologique de l homme dont il s agit de d gager les lois Il existe bien d autres disciplines qui visent d gager les lois du comportement humain individuel et collectif telles l anthropologie la psychiatrie la sociologie voire les sciences politiques mais il s agit ici plus sp cifiquement d aborder une nouvelle science qu on peut appeler psychologie volutionniste Lisons notre auteur le fait de savoir que l volution fonde notre instinct moral nous aidera t il comprendre quelles sont les pulsions que nous pouvons tenir pour raisonnables Evidemment c est mille fois oui Trois ouvrages constituent le support principal de la pens e de Charles Darwin e L origine des esp ces au moyen de la s lection naturelle ou la pr servation des races favoris es dans la lutte pour la vie 1859 e La descendance de l homme ou selon une autre traduction La filiation de l homme et la s lection li e au sexe 1871 e L expression des motions chez l homme et chez les animaux 18729 Au centre des travaux de Darwin a variation n y a pas dans le monde vivant deux individus qui se r v lent rigoureusement identiques Or ce ph nom ne qu on appelle depuis Darwin la variation biologique est paradoxal dans la mesure o une propri t caract ristique des tres vivants est leur aptitude se reproduire c e
11. ous consid rons comme amis ceux peuvent nous aider lever notre prog niture et donc diffuser plus efficacement nos propres g nes Naturellement tout cela est inconscient Ainsi les in galit s sociales les conflits entre individus familles ou peuples les guerres ont des fondements biologiques Robert Wright montre tr s pr cis ment qu il en va de m me dans la diff rence de statut entre l homme et la femme Il ne s agit pas seulement d une diff rence sociale mais d une diff rence naturelle qui prend videmment des formes sociales multiples A ce sujet Robert Wright labore un long expos sur la diff rence de libido entre l homme et la femme II insiste beaucoup sur ce qu il consid re comme une donn e exp rimentale savoir l ardeur 19 Il ne s agit pas du personnage de la s rie Desperate Housewives mais de l auteur darwinien de Adaptation and natural selection 1966 20 George Williams Adaptation amp natural selection 1966 Cit par Robert Wright op cit p 81 83 sexuelle m le faisant contraste avec la r ticence femelle Mais il insiste en m me temps sur ce fait que c est en d finitive le choix f minin qui pr side la s lection naturelle et donc l volution de l esp ce Notons ainsi que les m les peuvent se reproduire plus souvent que les femelles notamment parce que la femme enceinte doit mener terme sa grossesse et que du coup pendant neuf mois elle demeure hors jeu e
12. regor Johann Mendel 1822 1884 d couvre en 1865 les lois de l h r dit qui portent son nom et qui constituent les fondements de la g n tique ou science de l h r dit 12 Michel Adanson 1727 1806 ou Joseph Pitton de Tournefort 1656 1708 illustrent fort bien le cr ationnisme au demeurant partag par Lamarck Sur l histoire et l actualit du cr ationnisme C dric Grimoult Mon p re n est pas un singe Ed Ellipses 2008 Egalement Dominique Lecourt L Am rique entre la Bible et Darwin Suivi de ntelligent design science morale et politique PUF Quadrige 2007 V galement Entretien avec Dominique Lecourt sur Les dessous du dessein intelligent La Recherche n 33 Novembre 2008 13 Thomas Robert Malthus 1766 1834 Essai sur le principe de population 1798 GF Flammarion Le terme malthusianisme d signe les doctrines pr nant soit la restriction volontaire des naissances malthusianisme d mographique soit par extension celle de la production malthusianisme conomique voire toutes les politiques caract re restrictif Tr s pr cis ment l esp ce humaine proc de d une esp ce animale teinte selon les lois biologiques g n rales Ainsi que le rappelle sans cesse Robert Wright Darwin a jet l les fondations des sciences humaines mais d une mani re toute particuli re puisqu il s agit partir de cette hypoth se fondamentale de rendre compte de l homme partir de lois fondamentalement
13. st dire engendrer des tres semblables eux m mes Si la reproduction tait parfaitement conforme tous les organismes appartenant une m me lign e c est dire descendant d un m me parent seraient identiques entre eux et identiques leur ascendant commun Or la reproduction n est jamais parfaitement conforme Mais le fait de la variation est une chose il faut l expliquer D j avant Darwin chez Jean Baptiste Lamarck1 l origine de la variation 5 Nous pouvons trouver deux exemple de ce darwinisme social d ailleurs tout fait abusif dans sa r f rence Darwin le premier est le livre de Cesare Lombroso 1835 1909 criminaliste italien professeur de clinique psychiatrique l Universit de Turin L Homme criminel criminel n fou moral pileptique Etude anthropologique et m dico l gale trad R gnier et Bournet Pr face du Dr C Letourneau Felix Alcan Paris 1887 Mais avant Lombroso le plus fameux tenant de l utilisation pernicieuse du darwinisme est rien moins que le cousin de Charles Darwin sir Francis Galton 1822 1911 c l bre comme explorateur mais qui a contribu l tude de l homme par l anthropom trie et l eug nique Hereditary Genius 1869 6 Robert Wright op cit p 24 7 R d 2008 Garnier Flammarion 8 Editions Syllepse 1999 Tr s int ressante pr face de Patrick Tort Ed Rivages Poche 2001 10 Jean Baptiste Lamarck 1744 1829 Sa Philosophie zoologique
14. t plus longtemps encore pr cise t il du moins tant que l on prend en compte la phase d allaitement pendant laquelle la femme demeure beaucoup moins f condable en revanche l homme demeure capable de diffuser ses g nes en permanence et un peu partout ce qu il fait tr s volontiers et sans avoir besoin d un grand investissement2 Robert Wright s efforce m me de tirer parti de travaux d un certain nombre de f ministes qui soutiennent qu hommes et femmes sont fonci rement diff rents Le principe darwinien ou plut t n odarwinien permet semble t il de rendre compte en termes biologiques de la variation des m urs l int rieur m me des cultures humaines Robert Wright s appuie ce propos sur les importants travaux de Robert Trivers sur l investissement parental il n est pas du tout incompatible avec la s lection naturelle que des m les participent l ducation de leurs enfants22 Th se confirm e d ailleurs par le biologiste et thologiste britannique Richard Dawkins qui montre que le g ne go ste 23 peut parfaitement pour atteindre son but recourir toutes les formes d altruisme M me l homosexualit par exemple prend un sens du point de vue de la s lection naturelle dans la mesure o elle peut recouvrir une valeur s lective positive les homosexuels n ayant pas de descendance directe ils se trouvent plus libres pour aider la descendance des autres24 Robert Wright montre galement que l amour frat
15. t soixante dix un v ritable toll puisqu on est all jusqu accuser la sociobiologie de 1 Charles Darwin 1809 1882 L origine des esp ces 1859 Coll Garnier Flammarion 2 Robert Wright L animal moral Psychologie amp volutionniste et vie quotidienne 1994 Folio Documents 2006 3 Edward Osborne Wilson n en 1929 Sociobiology A new synthesis 1975 Wilson est le grand sp cialiste des fourmis en particulier dans leur utilisation des ph romones comme moyen de communication Wilson affirme que la pr servation du g ne plut t que de l individu est la cl de l volution un th me explor plus en d tail par Richard Dawkins dans son ouvrage Le g ne goiste v plus loin 4 Sur les d bats occasionn s par la sociobiologie lire Michel Veuille Sociobiologie PUF Que sais je 1997 remettre au go t du jour les id ologie raciales et fascisantes du d but du si cle Mais Richard Wright rappelle constamment qu il n y a aucun lien entre ce qu il nomme e nouveau paradigme darwinien et le tristement c l bre darwinisme social qui servait jadis fonder l id e d une race sup rieures L objectif des nouveaux chercheurs en biologie et en sciences sociales dont parle Robert Wright est de rappeler que l homme demeure un tre biologique et qu en d pit de l extraordinaire mall abilit de son esprit et de sa capacit cr er ind finiment de la culture il subsiste une nature humaine au sens bio
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