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Internationale situationniste 3

1. Mais il semble que peu de gens se pr occupent de d finir la nature de cette sup riorit Resnais avait d j fait plusieurs courts m trages avec le plus grand talent Nuit et Brouillard mais c est Hiroshima qui marque un saut qualitatif dans le d veloppement de son uvre et dans celui du spec tacle cin matographique mondial Si Pon met part des exp riences qui sont rest es jusqu ici en marge du cin ma tels certains films de Jean Rouch quant au contenu ou ceux du groupe lettriste vers 1950 quant aux recherches formelles Isou Wolman Marco les corres pondances du premier surtout avec Resnais n tant curieusement signa l es par personne Hiroshima ap para t comme le film e plus original celui qui contient le plus d innova tions depuis l poque de affirma tion du cin ma parlant Hiroshima sans renoncer une ma trise des pouvoirs de l image est fond sur la pr minence du son lPimportance de la parole proc de non seulement d une quantit et m me d une qualit inhabituelles mais du fait que le d roulement du film est beaucoup moins pr sent par les gestes des personnages film s que par leur r citatif lequel peut aller jusqu faire souverainement le sens de l image comme c est le cas pour le long travelling dans les rues qui termine la premi re s quence Le public conformiste sait quil est permis d admirer Resnais Ii admire donc t
2. explicitant lorsqu il est all au bout de ses virtualit s et de son imperialisme lorsqu il s est pro clam totalit l chelle humaine donc finie Au cours de ce d ploie ment et seulement apr s cette illu soir e et outranci re proclamation la n gativit que ce monde portait d j et depuis longtemps en soi s affirme le d ment je ronge le d mant le Pabat Seule une totalit accomplie peut r v ler qu elle n est pas la totalit Ce sch ma qui s applique plut t la philosophie apr s Hegel d finit parfaitement la crise de l art moderne comme il est tr s facile de le v rifier en en tu diant une tendance dxtr me par exemple la po sie de Mallarm au surr alisme Ces conditions d j dominantes partir de Baudelaire constituent ce que Paulhan appelle la Terreur consid r e par lui comme une cerise accidentelle du langage sans tenir compte du fait qu elles concernent parali lement tous les autres movens d expression artistiques Mais l ampleur des vues de Tefebvre ne lui sert rien quand il crit des po mes qui sont quant 3 leur date sur le mod le historique de 1925 et quant au niveau d eff cacit atteint par cette formule au plus bas Et quand il propose une conception de l art moderne le romantisme r volutionnaire 1l conseille aux artistes de revenir ce genre d expression o Cau tres plus anciens encore pour exprimer la sensation p
3. internationale situationniste l irt rrationdie Situationnist Num ro 2 D cembre 1959 Directeur G 2 Debord R daction 32 rue de la Montzgne Genevi ve Paris 5 Comit de R daction Constant Asger jorn Helmut Sturm Maurice Wyckaert Tous les textes publi s dans INTERNATIONALE SITUATIONNISTE peuvent tre librement reproduits traduits ou adapt s m me sans indication d origine NOTES EDITORIALES LE SENS DU DEPERISSEMENT DE L ART La civilisation bourgeoise main tenant tendue l ensemble de ia plan te et dont le d passement n a encore et accomp nulle part est hant e par une ombre a mise en question de sa culture qui apparait dans la dissolution moderne de fous ses movens artistiques Cette disso lution s tant manifest e d abord au point de d part des forces produc tives de la soci t moderne c est dire en Europe et plus tard en Am rique elle se trouve tre depuis longtemps la v rit premiere du mo dernisme occidental La lib ration des formes artistiques a partout si snifi leur r duction rien On peut appliquer l ensemble de lexpres sion moderne ce que W Weidil ecri vait en 194 dans le num ro 2 des Cahiers de la Pl iade propos de Finnegans Wake Cette Somme d mesur e des plus all chantes contorsions verbales cet Arf po figue en dix mille le ons n est pas une cr ation de Fart c est l auiop sie de so
4. tion du langage pictural assez semblable celle tent e sur le plan litt raire par Beckett Ionesco cet les meilleurs jeunes romanciers actuels pr lude un renouveau de la pein ture ou sa disparition en tant quart majeur de notre poque La piace me manque ici pour parler de Ia sculpture qui semble en totale d sint gration Qu bien abdiquant tout sens du conique ils prennent bautement le parti du quasi n ant en des formules dignes de passer l histoire pour r sumer lindigence d une poque comme Fran oise Choay qui intitule logreusement un article sur Tapi s Tapi s mys tique du presque rien gt France Observateur 3930 4 59 L embarras des critiques moder nistes est compl t par l embarras des artistes modernes qui la d composition acc l r e dans tous les secteurs impose sans cesse l examen et Pexplication de leurs hypoth ses de travail Ils s y emploient dans la m me confusion et souvent dans une imb cillit comparable Partout on distingue la trace chez les cr a teurs modernes d une conscience traumatis e par le naufrage de l ex pression comme sph re autonome comme but absolu et par la lente apparition d autres dimensions de l activit L uvre fondamentale d une avant garde actuelle doit tre un essai de critique g n rale de ce moment et un premier essai de r ponse aux nouvelles exigences Si l artiste est pass par un lent proces
5. Une note concernant P ge moyen des situationnistes parue dans le n 2 de cette revue exige d tre la fois compl t e par l volution enregistr e depuis lors ct rectifi e quant l interpr tation des statistiques en elles 16 m mes correctes qui avaient t employ es Cette note indiquait que la moyenne d ge de vingt neuf ans et demi qui tait celle de la fondation de PLS s tait lev e en une seule ann e un peu plus de trente deux ans Pour clairer ce processus de vieillissement acc l r et consid rant que PIS se pr sentait largement comme une suite du mouvement avant gardiste lettriste du d but des ann es 50 on y comparait le chiffre m me de vingt neuf ans et demi avec ia moyenne inf rieure vingt et un ans qui quatre ann es plus t t seulement tait celle de Finternationale lettriste l t de 1953 C est ici qu il convient d examiner de plus pr s les oscillations des chiffres et leur relation avec les variations dans le recrutement du mouve ment L ge moyen du mouvement lettriste uni en 1952 s l ve 24 4 Au jour de la rupture Ja gauche lettriste ayant g n ralement rassembl Faile Ia moins g e il tombe 23 dans l Internationale lettriste Ce dernier mouvement s orientant vers un extr misme toujours plus s par de l conomie culturelle et tant rejoint par des l ments tr s jeunes l ge moyen descend en effet 20 8 pour
6. l ultra d tournement c est dire les tendan ces du d tournement s appliquer dans la vie sociale ef quotidienne par exemple les mots de passe ou le d guisement vestimentaire apparte nant la sph re du jeu il faudrait parler des niveaux diff rents de la peinture industrielle de Gallizio du projet orchestral gt de Wye kaert pour une peinture la chaine avec division du travail sur Ja base de la couleur des multiples d tour nements d difices qui seront origine de urbanisme unitaire Mais ce serait aussi le dieu de citer les formes m mes de Te organisa tion de l ES et de sa propagande ce point de la marche du monde toutes les formes de Pex pression commencent tourner vide et se parodient elles m mes Comme les lecteurs de cette revue peuvent le constater fr quemment l criture d aujourd hui a toujours quelque chose de parodique I faut annon ait le Mode d emploi concevoir un stade parodique s rieux o l accumulation d f ments d tourn s loin de vouloir susciter l indignation ou le rire en se r f rant a la notion d une uvre ori ginale mais marquant au contraire notre indiff rence pour un original vid de sens ef oubli s emploierait rendre un certain sublime Le parodique s rienx recouvre les contradictions d une poque o nous trouvons aussi pressantes d obliga tion et la presque impossibilit de r
7. la fin du monde du spectacle LE CINEMA APRES ALAIN RESNAIS La nouvelle vague de r alisa teurs qui effectue en ce moment la rel ve du cin ma fran ais est d finie d abord par l absence notoire et compl te de nouveaut artistique f t ce simplement au stade de Pin tention Moins n gativement elle est caract ris e par quelques conditions conomiques particuli res dont le trait dominant est sans doute l im portance prise en France depuis une dizaine d ann es par une cer taine critique de cin ma qui repr sente une force d appoint non n gligeable pour l exploitation des films Ces critiques en sont venus employer cette force directement leur usage en tant qu auteurs de films Ceci constitue leur seule unit Les valorisations respec tueuses qu ils plaquaient sur une production dont tout leur chappait servent d sormais pour leurs pro pres uvres devenues r alisables bon march dans dla mesure m me o ce jeu de valorisation peut remplacer pour un public assez tendu les co teuses attractions du star system La nouvelle vague est principalement l expression des int r ts de cette couche de cri tiques Dans la confusion dont ceux ci ont toujours v cu comme critiques et comme cin astes le film Alain Resnais Hiroshima mon amour passe avec le reste de la fameuse vague et recueille le m me genre d admiration Il est facile de re conna tre sa sup riorit
8. Sao Paulo n a pas craint de d noncer le communisme de ses compatriotes Saura et Tapi s au risque de les mettre en de grandes difficult s vis vis des organisations polici res de Jeur pays gt Le suppl ment d information atte du de la s rie de d rives effectuer dans Amsterdam en avril et mai 1960 ainsi que de la construction concomitante d un labyrinthe nous incite renvoyer plus tard la suite de l tude sur la d rive commenc e dans notre pr c dent num ro comme le plan de situation alors annonc LA TROISI ME CONF RENCE DE L I S A MUNICH Les travaux de la Conf rence de Munich La Troisi me Conf rence de FIn ternationale situationniste s est tenue M unich du 17 au 20 avril 1959 quinze mois apr s Ja Deuxi me Conf rence de Paris janvier 1958 Les situationnistes d Allemagne Bel gigue Danemark France Hollande et Italie y trouvaient repr sent s par Armando Constant G E De bord Ervin Eisch Heinz H f fi s ser Jorn Giors Melanotte Har Oude jans Pinot Gallizio Heimrad Prem Gretel Stadler Helmut Sturm Mau rice Wyckaert Hans Peter Zimmer La premi re s ance de travail le i6 avril d bute par un rapport de Constant sur urbanisme unitaire Il annonce la fondation en Hollande d un bureau de recherches pour Purbanisme unitaire La discussion qui fait suite ce rapport s tend tous les aspects de FPactivit commune des situationn
9. d mod e tellement arri r e si elle est compa r e da r alit de la vie qu elle n est m me pas capable de se servir des inventions fechniques que Phomme a sa disposition Avant qu on puisse avancer tout l arsena des conventions culturelles doit tre renouvel On n arrivera cela que par un travail d quipe Mais surtout c est la construction de nouvelles situations qui est n cessaire cadre de nouvelles activi t s La construction des situations est la condition pr alable la cr a tion de nouvelles formes et ici les cr ateurs d aujourd hui trouvent leur t che La conception primitive de Fur banisme actuel comme une organi sation de b fiments et d espaces selon des principes esth tiques et utilitaires devra tre d pass e par une conception de l habitat comme d cor pour la vie enti re comme cr ation collective au niveau d un art v ritable art complexe aux movens tr s vari s L artiste d aujourd hui affronte un vide culturel absolu absence d esth tique de morale de style de vie Tout est inventer Dans cette position difficile il dis pose d une grande force Son accep tation du transitoire sa conception de la vie fond e sur la fuite du temps Notre besoin essentiel de cr er ne pourra tre satisfait qu travers cette nouvelle attitude En renon ant la forme fix e nous gagnons toutes les formes que nous inventons et rejetons ensuite C est
10. d terminera une iden tit nouvelle la valeur se confondra d arrangement de leur avec le seul changement Toutes les sp culations du pr sent prendroni fin Au Danemark des situationnistes chez Christian Christensen R volutionnaire irr ductible Christensen a t le th oricien et l organisateur du mouvement ouvrier danois au d but du si cle Ce jeu de la peinture industrielle a commenc en 1958 Turin Milan et Venise Il a continu en 1959 M nich o dans le m me temps la troisi me Conf rence de l Interna tionale situationniste s accordait sur les onze points de la D claration d Amsterdam programme encore occulte mais s r pour a construction d un urbanisme unitaire La pein ture industrielle a t ensuite ex pos e Paris en mai la Galerie Drouin comme essai de contribution atmosph re motionnelle d un moment Notre travail a servi r unir beaucoup d artistes sur ce point que l unit de la culture est la seule id e capable de dominer la machine de fonder enfin une culture industrielle au niveau des pouvoirs d une re qui commence peine la grande re atomique Nous sommes pauvres mais qu im porte Notre pauvret fait partie de notre force C est bien vainement que l on peut encore nous isoler dans notre d couverte nous exclure gdes rassemblements o nous ne voulons pas aller nous insulter ou nous couvrir de silence Ce qui peut comprendre
11. donner des directives pour l ur banisme unitaire dont aucun situa tionniste ne peut se d sint resser L activit du bureau de recher ches pour PU U gt comme celle du Laboratoire Exp rimental d Al ba d pend du mouvement situation niste aucun de ces organismes particuliers ne doit engager VIS mais l inverse La deuxi me s ance est ouverte par un rapport de Zimmer sur les conditions de notre action en Ale magne et l histoire de la formation depuis 1957 de la nouvelie tendance de l avant garde a lemande le groupe Spur qui a maintenant rejoint l Internationale situation niste Zimmer et ses camarades par tis d une opposition simplement picturale l uniformit moderniste en y comprenant bient t le fta chisme r cemment introduit ont voulu avancer vers une uvre d art total il se r f re ici l architec ture du roi Louis H de Bavi re ap parent e l op ra wagnerien incluant des aspects sociaux et politiques Hs s aper urent ainsi qu ls avaient d autres buts encore inexprim s et diff rents de tous ceux de l art allemand gt Dans cette recherche d un art d ensemble ils ont t renforc s par la liaison avec les situationnistes et par le grand scandale caus ici par leur attaque contre le philosophe Bense au d but de l ann e Ils ont pris Bense pour cible cause du nombre des disciples de ce qu ils caract risent comme une
12. ergation tout comme dans bien d autres probl mes qui vont se pr senter Les vovages dans l espace qui s annoncent pourraient influen cer ce d veloppement parce que les bases que l on tablira sur d autres plan tes poseront imm diatement le probl me de cit s abrit es qui seront peut tre le type de notre tude de l urbanisme futur Avant tout cependant la diminu tion du travail n cessaire pour la production par une automation tendue cr era un besoin de loi sirs une diversit de comporte ments ef un changement de nature de ceux ci qui m neront forc ment une nouvelle conception de l habi tat collectif avant le maximum d espace social contrairement la conception d une ville verte o l espace social est r duit au mini mum La ville future doit tre con ue comme une construction continue sur piliers ou bien comme un syst me tendu de constructions diff rentes dans lesquelles sont suspendus des locaux pour loge ment agr ment etc et des locaux ARE AE NE Les hauteurs de la ville destin s la production et la distribution laissant le sol libre pour la circulation et les r unions publiques application de mat riaux uiltra l gers et isolants comme on en exp rimente actuellement permettra une construction l g re et des supports tr s espac s De telle mani re que lon pourra constituer une ville de plusieurs couches sous sol rez de chauss
13. l t de 1952 31 4 Li reste que ce recul outre que ses causes sont principalement localis es en Allemagne n introduit consid rer la p riode de sept ans qu un faible rajeunissement et que Fon ne peut parler encore d une jeune g n ration avant globalement remplac celle de 1952 dans la recherche culturelle la plus avanc e Une note dans le premier num ro du 15 7 59 de la nouvelle s rie de Potlatch Sur l enl vement des ordures de l intelligence gt qui rappelle que Hans Platschek a t exciu en f vrier cause de sa collusion avec la revue dada sto rovaliste Panderma souligne ce propos que lt Plaischek se trouve tre seulement le sixi me cas d exclusion depuis la formation de PIS gt Signalons titre comparatif que l internationale lettriste dans les deux premi res ann es de son existence avait d j exclu douze membres Entre juin et octobre 1959 la r daction d Infernationale Situatfionniste a re u 127 lettres anonymes Toutes paraissent provenir des m mes personnes exclues de longue date et demeur es aussi incapables d acc der 17 l indiff rence envers leur tr s ancienne m saventure qu une quelconque r int gration ici ou ailleurs Les survivants du lettrisme classique dont Isou est le plus notoire n arrivent pas se d faire de plusieurs vieux disciples qui sont aussi fid les qu ils peuvent la m thode mais ambitionnent maintenant de tout
14. me o la notion d un urbanisme unitaire est n e Aussi nous constatons que Furbanisme unitaire est depuis des ann es en train de se r aliser Toutes les r flexions que nous avons faites son propos les exp riences de d rive les tudes et les cartes psrchog ographiques les maquettes d ambiances contribuent d s le d but sa mise en route Nous allons acc l rer sa marche par des mesures appropri es cette fin nous nous sommes mis d accord sur Ja fondation Amsterdam d un bureau de recher ches pour un urbanisme unitaire qui aura pour t che la r alisation du travail d quipe et l tude de solutions pratiques Ge travail doit se distinguer s v rement du travail d quipe comme il existe d j parmi les architectes individuels d au jourd hui la cr ation collective n tant pas pour nous Une unit mais une quantit infinie d l ments variables Le bureau de re cherches pour un urbanisme unitaire devra venir comme premi re tape a des projets labor s pris dans la r alit qui tout en illustrant nos id es devront en m me temps constituer des micro l ments de ce qui va tre l urbanisme unitaire L activit du Bureau pourra r ussir dans la mesure o l on saura attirer des collaborateurs qualifi s qui comprennent l esprit de nos re cherches et dans la mesure o l on saura r aliser des projets qui seront le crit re de l efficacit de notre d marche C
15. ne s agit pas de combattre lautomobile comme un mal Cest sa concentration extr me dans les villes qui aboutit la n gation de son r le L urbanisme ne doit certes pas ignorer l automobile mais encore moins l accepter comme th me central Il doit parier sur son d p rissement En tout cas on peut pr voir son interdiction Fint rieur de certains ensembles nouveaux comme de quelques villes anciennes Ceux qui croient Pautomobile ternelle ne pensent pas m me d un point de vue troitement technique aux autres formes de transport futures Par exemple certains des mod les d h licopt res individuels qui sont actuellement exp riment s par l arm e des Etats Unis seront probablement r pandus dans le public avant vingt ans 36 S La rupture de la dialectique du milieu humain en faveur des automobiles on projette l ouverture d autostrades dans Paris entrainant la destruction de milliers de logements alors que par ailleurs la crise du logement s aggrave sans cessel masque son irrationalit sous des explications pseudo pratiques Mais sa v riteble n cessit pratique correspond un tat social pr cis Ceux qui croient permanentes les donn es du probl me veulent croire en fait la permanence de la soci t actuelle 9 Les urbanistes r volutionnaires ne se pr occuperont pas seulement de la circulation des choses et des hommes fig s dans un monde de choses Ils essaieront de briser ces chaines
16. philosophie d apr s guerre dans des ruines L action collective qu ils soutiennent s oppose au collectivisme anti cr atif de Bense qui vise poursuivre le constructivisme dans le menu Les revues repr sentatives de ces positions r actionnaires dominantes en Allemagne sont principalement Kunstwerk Zero et Kunst Sch ne haus Jorn r plique en voquant les re lations entre l unique et la multipli cation Debord appr cie favorable ment la d cision d extr misme ma nifest e par le rapport de Zimmer Ii insiste sur la n cessite et les dif ficult s de sa concr tisation et met en garde nos camarades alle mands contre importation dans leur pays de nouveaut s factices d j us es ailleurs D jouer ce m canisme r gulier du pseudo moder nisme constitue pr cis ment la pre mi re t che d une organisation avant gardiste internationale une poque o la culture ne peut plus tre envisag e qu en termes d unit plan taire Oudejans intervient au nom de la d l gation hollandaise pour rappeler que la rationalisation peut et doit tre utilis e Elle est la base pour des constructions sup rieures La refuser ce serait choisir les r ves impuissants du pass Sturm fait une vive critique de ce qu il consid re comme le pragmatisme des positions d Oudejans Constant en souligne au contraire le sens dialectique Pinot Ga llizio et Jorn en commentent ensuite quelques points Apr
17. recommen cer pour leur propre compte cr atif gt Isou donne une id e des extr mit s atteintes dans le conflit qui les d chire en pol miquant dans le num ro 8 de Po sie Nouvelle avec le plus myst rieux qu il appelle X X me traite ensuite d autodidacte Or j ai presque autant de dipl mes que lui et un peu plus que ses amis du mouvement qui n ont m me pas leur bachot lt X vient de d crocher un dernier dipl me suppl mentaire avant moi qui en pr pare en ce moment d autres je suis certain que bient t j aurai plus de dipl mes que kui Mais d j certains d entre nous utilisent le couteau pour r gler leurs diff rends culturels Quelques uns de mes disciples pensent d ja s acheter des revolvers pour imposer silence leurs adversaires Ici je surgis et je m oppose M me si cette ligne de sang doit tre franchie je ne crois pas que dans un monde o le racisme et le fascisme renaissent et o Buffet Fran oise Sagan Elie le nouveau roman gt repr sentent la culture moderne gt nous devions la franchir entre nous cr ateurs d avant garde et sur certains plans r volutionnaires Dans un tract diffus en novembre par le Laboratorio Sperimentale Alba les situationnistes Eisch Fischer Nele Pinot Gallizio Prem Sturm et Zimmer vouent l ex cration publique le peintre espagnol Cuixard qui pour b n ficier plus s rement du Grand Prix de Peinture de
18. s une suspension la s ance reprend sur la discussion des onze points de la d claration d Amster dam pr sent e la Conf rence comme une proposition de pro gramme minimum pour VIS Apr s un d bat assez long la d claration est adopt e l unanimit par les participants des amendements avant l g rement modifi les premier troi si me neuvi me et onzi me points voir les Documents publi s Ja suite de ce compte rendu 20 La s ance du 20 avril est consacr e aux d cisions pratiques d organisation La Conf rence ap prouve les manifestations du mou vement depuis la Conf rence de Paris et particuli rement l action de la section italienne lors de l af faire Guglielmi action qui a pro voqu flindignation esth tique des seuls ennemis de la libert Constate la quasi dissolution des activites de groupe de TIS en France et l explique par les conditions de l crasant conformisme d inspira tion militaire et polici re qui domine d s pr sent le nouveau r gime de ce pays et la longueur de la guerre colonialiste en Alg rie qui a conditionn ou bris la jeu nesse francaise Paris ne peut plus etre d sormais consid r comme le centre des exp riences culturelles modernes La Conf rence se f licite au contraire des progr s de PIS en Allemagne et en Hollande Envisage de r unir la Quatri me Conf rence en Angleterre pour d velopper les possibilit s situation ni
19. x tre H e par le ent mouvement de l avenir Dans un article in dit de 1947 Le mat rialisme dialectique est il une philosophie recueilli dans son livre Recherches dialectiques Goldmann analvse tr s bien Je r sultat dans Pavenir du mou vement culturel qu il a sous les veux en crivant Comme le droit l conomie ou la religion Part 4 en tant que ph nome ne autonome s par des autres domaines de la vie sociale sera amen dispa raitre dans une soci t sans classes Il m y aura probablement plus d art s par de la vie parce que la vie aura elle m me un strie une forme dans laquelle elle trouvera son ex pression ad quate z Mais Goldmann qui trace cette perspective tr s longue ch ance en fonction des pr visions d ensemble du materia lisme dialectique n en reconnait pas la v rification dans l expression de son temps Il juge l criture ou Pari de son temps en fonction de l alternative classique romantique et il ne voit dans le romantisme que l expression de la r ification Or il est vrai que la destruction du langage depuis un si cle de po sie s est faite en suivant la tendance ro mantique r lfiee petite bourgeoise de la profondeur et comme l avait montr Paulhan dans Les Fleurs de Tarbes en postulant que la pens e inexprimable valait mieux que le mot Mais laspect progressif de cette destruction dans Ja poesie l criture romanesque ou tous
20. ONSTANT DES ONZE POINTS D AMSTERDAM La D claration d Amsterdam publi e dans notre pr c dent num ro a t adopt e par la Conf rence de M nich avec les modifications suivantes Dans le premier point lire Les siluationnistes doivent s opposer en toute occasion aux syst mes id ologiques et pratiques r trogrades dans la cititure et partout o est pos e la question du sens de la vie Au lieu de lt s opposer en toute occasion aux id ologies et aux forces r trogrades etc 21 Dans le troisi me point remplacer L LS ne peut couvrir aucun essai de r novation de ces arts individuels par VLS ne peui couvrir aucun essai de r p tition de ces arts Et ajouter la suite La cr ation unitaire enfrainera l accomplissement v ritable de l individu cr ateur A la fin du neuvi me point La coordination des moyens artistiques et scientifiques doit mener leur fusion compl te gt ajouter Les recherches artistiques et scientifiques doivent garder une libert totale Compl ter la derni re phrase du onzi me point la construction des situations comme jeu et comme s rieux d une soci t plus libre de la sorte lt la construction des situations en m me temps comme jeu el comme s rieux d une soci t plus libre gt 28 PREMI RE PROCLAMATION DE LA SECTION HOLLANDAISE DE L IsS IH D n v a plus de sens dans la recherche d un d veloppement d
21. P t de 1953 chiffre de base de l valua tion dans notre n 2 En prenant ainsi pour point de d part le chiffre de 24 4 en 1952 le vieillissement normal en 1957 donnerait 29 4 En fait il est au moment de la Conf rence de Cosio d Arroscia gal 29 53 Cette analogie montre que les l ments anciens expuls s sont remplac s par une autre couche provenant de diff rentes tendances avant gardistes de la m me g n ration Les adolescents de 1933 ont t dans l ensemble eux m mes remplac s par ces nouveaux professionnels Apr s un an d existence de PIS l ge s l ve 32 08 au lieu du vieillissement normal de 30 4 partir de 1952 ou de 30 53 partir de Cosio d Arroscia C est effectivement un vieillissement tr s notable traduisant le fait que le ralliement d l ments pr alablement engag s dans Part exp rimental de l apr s guerre se poursuit Le vieillissement report sur une p riode de six ans est cependant bien loin du taux catastrophique qui apparaissait dans n tre pr c dente analyse Mais on peut se pr occuper de l absence d un renouvellement par des fractions plus jeunes Des signes d un tel renouvellement se pr sentent pour la premi re fois en 1959 Apr s la Conf rence de M nich en effet l ge moyen dans IES s tablit 30 8 en recul tr s important sur le chiffre de l ann e pr c dente 32 08 et en recul m me par rapport au chiffre du vieillissement normal depuis
22. Si nous allons nous mettre l tude et la pratique d un chan sement cr atif du milieu urbain li un changement qualitatif du comportement et du mode de vie il s agira d une v ritable cr ation collective au niveau de l art Les conditions actuelles dans ta culture la d composition des arts individuels l impossibilit de r no 20 arts ont produit un vide cr atif qui ne pourra que favoriser notre en treprise La disparition des formes artistiques traditionnelles et lorga nisation progressive de la vie so ciale entrainent un manque crois sant de possibilit s ludiques dans la vie quotidienne Notre refus de cet tat de choses non seulement nous pousse chercher de nouvelles conditions de jeu mais nous oblige reconsid rer tout Ie probl me de la culture pour arriver finalement une th orie ludique d ensemble et la pratique de la construction consciente d ambiances Nous savons que le travail collec tif est une n cessit pour la r ali sation de nos id es et nous misons sur l insatisfaction cr ative des ar tistes actuels les plus avanc s insatisfaction qui nous tient r unis La cr ation n existe que dans nos perspectives L id e d un urbanisme unitaire a t pr par e d un c t par des ex p riences comme la d rive et la psychog ographie invent es et pra tiqu es par les lettristes d un autre c t par la recherche dans la construction qu ont me
23. a ruin e Dans ce qui est maintenant devant nous le temps sera d abord une valeur mouvante une nouvelle monnaic de choc On le mesurera aux chan sements soudains des moments de Ha vie cr e et aux tr s rares moments d ennui En substance il va se for mer des hommes sans m moire hommes de l tat de continuelle violence toujours en partance d un point z ro Ce sera l ignorance crifique La production artistique que les machines docilement captives de nos d sirs mettront au jour sera telle que nous n aurons m me pas le temps de la fixer dans notre m moire les machines s en souvien droni pour nous D autres machines interviendront pour d truire en produisant des situations sans valeur Il n y aura plus parmi les sens des championnats des uvres d art mais de simples chan sements d air d tats artistiques Le monde sera la sc ne et le par terre d une repr sentation continue La plan te se transformera en un Luna Park sans fronti res produi sant des motions et des passions neuves Ainsi nous devrons peindre les routes de l avenir avec la mati re inconnaissable jalonner le grand chemin des cieux avec des moyens de signalisation quivalents au grandiose de nos entreprises L o aujourd hui des signaux sont faits par des fus es au sodium de main nous mettrons d autres arcs en ciel fata morgana aurores bo r ales que nous aurons construits nous m mes A
24. alisation technique des structures portantes et de leur esth tique est Ia t che sp cifique des artistes plasticiens et des ing nieurs L apport de ces derniers surtout est d une n cessit urgente pour faire des progr s dans le tra BIBLIOTHEQUE FANTASTIQUE NET vail pr paratoire que nous entrepre nons Si le projet que nous venons de tracer en quelques grandes lignes risque d tre consid r comme un r ve fantaisiste nous insistons sur Je fait qu it est r alisable du point de vue technique qu il est souhai table du point de vue humain qu il sera indispensable du point de vue social L insatisfaction grandissante qui domine l humanit enti re arri vera un point o nous serons tous pouss s ex cuter les projets dont nous poss dons les moyens et qui pourront contribuer la r alisation d une vie plus riche et plus accomplie CONSTANT
25. alys s Vos constructions id alistes du sur homme et du g nie sont inutiles et inutiles vos d cors vos immenses constructions urbaines 39 Seigneurs encore puissants de PEst et de l Ouest vous avez construit les cit s souterraines pour vous d fendre des radiations que vous avez d cha n es pour cacher vos tr sors sanglants Et des artistes innocents transformeront vos go ts en sanctuaires et cath drales atomi ques tra ant les signes de la culture industrielle nouveaux zodiaques nouveaux calendriers transitoires Les nergies neuves des masses sor tant de leur long sommeil transfor meront vos lugubres termiti res de ciment arm en luxueux monuments transformables et toujours chan geants Les artistes seront les teddy boys de la vieille culture Ce que vous n avez pas d truit nous le d truirons pour tout ou blier Les d cors nouveaux qui vont du tissu l habitat des moyens de transport aux mani res de boire aux aliments d clairage aux villes exp rimentales ces d cors seront uniques artistiques impossi bles r p ter Ils ne seront plus dits immeubles mais meubles et simple ment d usage puisqu ils seront des instruments momentan s du plai sir et du jeu En un mot nous re deviendrons pauvres tr s pauvres et aussi tr s riches dans l esprit d un comportement neuf Tous nos biens seront collectifs et en autodestruction rapide La qualit po tiq
26. ar tir des constructions existantes Nous avons autant exploiter les d cors actuels par l affirmation d un espace urbain ludique tel que le fait reconnaitre la d rive qu en construire de totalement inedits Cette interp n tration usage de Ia ville pr sente construction de la ville future implique le maniement du d tournement architectural L urbanisme unitaire est oppos la fxation des villes dans le temps Il conduit pr coniser au contraire la transformation permanente un mouvement acc l r d abandon et de reconstruction de la ville dans le temps et l occasion aussi dans l espace On a pu ainsi envisager de tirer parti des conditions climati ques o se sont d velopp es d j deux grandes civilisations architec turales au Cambodge et dans le sud est du Mexique pour construire dans la for t vierge des villes mouvantes Les nouveaux quartiers d une telle ville pourraient tre construits toujours plus vers l Ouest d frich mesure tandis que l Est serait part gale aban donn l envahissement de la v g tation tropicale cr ant elle m me 15 Emplacement pour une maison usage situationniste Au point central de l All e des Cygnes Paris le socle de l difice serait le pont du chemin de fer d saffect qui coupe Pile inutilement pour l instant La largeur de la maison est celle de l le Le passage d j limit aux pi tons par l escalie
27. cause de toutes ces choses vous seigneurs encore puissants de la Terre t t ou tard vous nous donne rez les machines pour jouer ef nous les disposerons pour l occupation de ce temps libre que vous vous r ga lez par avance avec une insane gloutonnerie d employer la ba nalit perfectionn e et au d cer velage progressif Nous emploierons ces machines peindre nos routes fabriquer les 32 plus clatants les plus uniques tissus dont se v tiront des foules joveuses pour le sens artistique dun seul instant Des kilom tres de papier imprim Srav color chan teront des hymnes aux plus tranges et enthousiasmantes d mences Des maisons ile cuir peint repouss laqu de m tal o de bois de r sines de ciments vibrants consti tueront par terre un in gal et in cessani moment de choc Notre bon plaisir fixera es images avec les appareils cin matographiques et de t l vision que le g nie collectif du peuple a cr s et que vous avez malencontreusement adopt s pour nous enfermer dans le r gne absolu de l ennui Avec J automation il ny aura pius de travail dans le sens courant du terme et il ny aura plus de repos mais un temps libre pour de libres nergies anti conomiques Nous voulons fonder le premier ta blissement de la po sie industrielle ei nous cr erons c t les tablisse ments de la destruction imm diate pour d truire l instant les pro duits moti
28. chemin de l urbanisme unitaire Ne pas vouloir s parer le th orique du pratique propos de P UU cest non seulement faire avancer la construction ou les rce cherches sur la construction par les maquettes avec la pens e th ori que mais c est surtout ne pas s pa rer l emploi ludique direct de la ville collectivement ressenti de l urbanisme comme construction Les jeux et motions r els dans les villes actuelles sont ins parables des projets de PU U comme plus tard es r alisations de l U U ne doi vent pas se s parer de jeux et d motions qui n a itront dans cet accomplissement Les d rives que Finternationale situationniste est appel e entreprendre au prin temps de 1960 Amsterdam avec d assez puissants moyens de transport et de t l communication sont envisag es aussi bien comme Carte du pays de Tendre 1656 14 une tude objective de la ville et comme un jeu des communications En effet la d rive en dehors tde ses enseignements essentiels ne permet qu une connaissance tr s exacte ment dat e En quelques ann es la construction ou la d molition de maisons le d placement des micro soci t s et des modes suffisent changer le r seau d attractions su perficielles d une ville ph nom ne d ailleurs tr s encourageant pour le moment o nous parviendrons une liaison active entre la d rive et la construction urbaine situation niste H est certain que j
29. des talents exceptionnels par des mo tivations psychologiques personnel les les uns comme les autres avant videmment un r le que nous n examinerons pas ici Ainsi On entend dire que le th me de tous les films d Alain Resnais est la m moire comme par exemple celui des films de Hawks est l amiti vi rile etc Mais on veut ignorer que la m moire est forc ment le th me significatif de Vapparition de da phase de critique interne d un art De sa mise en question sa contesta tion dissolvante La question du sens de la m moire est toujours li e la question du sens d une permanence transmise par l art Le plus simple acc s du cin ma au moyen d expression libre est en m me temps d j dans la perspec tive de ia d molition de ce moyen D s que le cin ma s enrichit des pouvoirs de l art moderne il rejoint la crise globale de l art moderne Ce pas en avant rapproche le cin ma de sa mort en m me temps que de sa libert de Ja preuve de son insuffisance Dans le cin ma la revendication d une libert d expression gale celle des autres arts masque la faillite g n rale de expression au bout de tous les arts modernes L expression artistique n est en rien une v ritable self expression une r alisation de sa vie La proclama tion du lt film d auteur gt est d ja p rim e avant d avoir effectivement d pass la pr tention et le r ve Le cin ma qui a virtuellemen
30. due lement dans les couloirs ou dans le parc La circulation domine tout futures que nous envisageons de vront tre assez souples pour r pon dre une conception dynamique de la vie cr ant notre entourage en relation directe avec des modes de comportement en changement in cessant Notre conception de l urbanisme est donc sociale Nous nous op posons la conception d une ville verte o des gratte ciel espac s et isol s doivent n cessairement r duire les rapports directs et l action commune des hommes Pour que la relation troite entre l entourage et le comportement se produisent lag glom ration est indispensable Ceux qui pensent que la rapidit de nos d placements et Ia possibilit de t l communications vont dissoudre la vie commune des agglom rations connaissent mal les vrais besoins de l homme Contre l id e d une ville verte que la plupart des architectes Principe d une ville couverte Plan spatial Habitation collective suspendue tendue sur toute la ville et s par e de la circulation qui passe en dessrus et au dessus modernes ont adopt e nous dres sons l image de la ville couverte o Je plan des routes et des b ti ments s par s a fait place une construction spatiale continue d gag e du sol qui comprendra aussi bien des groupes de logements que des espaces publics permettant des modifications de destination selon les besoins du moment Comme
31. e tages terrasses d une tendue qui peut varier de celle d un quartier actuel celle d une m tropole IH est noter que dans une telle ville la surface b tie sera de 100 et la surface libre de 200 parterre et terrasses tandis que dans les villes traditionnelles les nombres sont de quelque 80 et 20 et que dans la vilie verte cette relation peut au maximum tre renvers e Les terrasses forment un terrain en plein air qui s tend sur toute la surface de ia ville et qui peuvent tre des terrains pour les sports des atferrissages d avions et d h licop t res et pour l entretien d une v g tation Elles seront accessibles par tout par des escalrers et des ascen seurs Les diff rents tages seront divis s en des espaces voisinants et communiquants artificiellement conditionn s qui offriront la possi Coupe transversale de la ville couverte 39 WWW LA bilit de cr er une variation infinie d ambiances facilitant la d rive des habitants et leurs fr quentes ren contres fortuites Les ambiances seront r guli rement et consciem ment chang es laide de tous les moyens techniques par des quipes de cr ateurs sp cialis s qui seront donc situationnistes de profession Une tude approfondie des moyens de cr ation d ambiances et de Pin fluence psychologique de celles ci est une des t ches que nous n treprenons actuellement Des tudes concernant la r
32. e quand vous trouvez les forces pro sressives dans les seuls intellec tueis qui se r voltent contre a mis re cuturelle vous tes vous m mes uiopistes Ne doit on pas s interroger sur les rapports d une telle id ologie optimiste mod r e avec l activit pratique telle qu elle est donn e des architectes travail lant dans un pays haut niveau de vie o un Etat bourgeois d mocra tique intervient dans l urbanisme et exerce sur son anarchie naturelle une autorit r formatrice Vous avez naturellement raison de conclure en rappelant que ce qui lie l avant garde actuelle c est la r volte contre les conditions culturelles existantes gt la r volte contre les conditions culturelles existantes ne peut s arr ter aucune des divisions artificielles de da culture bourgeoise l int rieur de la culture ou entre la culture et la vie car alors nous n aurions aucun besoin r el d une r volte L ur banisme unitaire n est pas une conception de da totalit ne doit pas le devenir C est un instrument L U U est central dans la me sure o il est le centre d une construction de tout un environne ment On ne peut penser par cette vision th orique ni m me par son application d terminer et dominer un genre de vie Ce serait une sorte de dogmatisme id aliste La r alit plus complexe et riche comprend toutes les relations de ces genres de vie et de leurs d co
33. e telle ou telle activit culturelle si lon ne part pas d un ensemble qui s tendra jusqu la soci t enti re Cette pens e qui est la base de toutes les th ories de l avant garde d apr s guerre est la caract ristique qui la distingue de l avant garde de la p riode pr c dente Les recherches purement for melles se sont arr t es et des d veloppements nouveaux dans dle style d un art quelconque ne se sont plus produits depuis la guerre Au contraire l int r t des arts individuels a diminu consid rable ment l uvre d art s est d grad e en produit commercial banal et toute activit vraiment cr atrice se concentre vers la synth se et ia liaison des forces L croulement de la culture domi nante est devenu un fait que l on peut partout constater H ny a plus une pens e un geste un produit de la culture existante qui t moigne d une compr hension de notre po que La culture est r duite z ro Les principes du mouvement Cobra n ont abouti rien non plus et l h ritage que Cobra nous laissait sa mort sans gloire ne consistait qu en des variantes formelles des techni ques individuelles en d composi tion le n o expressionnisme en peinture et en po sie Mais les souvenirs de la mis re de la guerre d o cet expressionnisme tirait son inspiration allaient s affai blir Une nouvelle g n ration avan a En France l Internationale iettriste prenait l
34. ejoindre de mener une action coHective totalement novatrice O le plus grand s rieux s avance mas que dans le double jeu de Tart et de sa n gation o les essentiels voyages de d couverte ont t en trepris par des gens d une si mou vante incapacit L URBANISME UNITAIRE A LA FIN DES ANNEES 50 En ao t 1956 un tract sign par les groupes qui pr paraient la for mation de FILS appelant a bovcot ter le pr tendu Festival de PArt d Avant Garde convoqu alors Marseille faisait observer qu il s agissait de la plus compl te s lec tion officielle de ce qui repr sen tera dans vingt ans l imb cillit des ann es D L art moderne de cette p riode aura t en effet domin et presque exclusivement compos par des r p titions camou l es Dar une stagnation qui traduit l puisement 11 d finitif de tout J ancien th tre d op rations culturel et Pimpuis sance d en chercher un nouveau Cependant souterrainement certai nes forces se sont constitu es dans le m me temps I en va ainsi de la conception d un urbanisme unitaire aper ue d s 1953 et d sign e pour Ja premi re fois la fin de 1956 dans un tract distribu l occasion d une manifestation de nos cama rades italiens Turin Paroles obscures crivait La Nuova Stampa du 11 d cembre dans le genre de cet avertissement L avenir de vos enfants en d pend manifestez en faveur de l u
35. es dialectiques page 144 Nous n avons aucun moyen d ac tion directe sur l affectif Ce sera la t che des cr ateurs d une nou velle culture d inventer ces moyens I faut trouver des instruments op ratoires interm diaires entre cette praxis globale dans laquelle se dissoudra un jour chaque aspect de la vie totale d une soci t sans classes et actuelle pratique indivi duelle de Ja vie priv e avec ses pauvres recours artistiques ou au tres Ce que nous appelons sifua tions construire c est la recherche d une organisation dialectique de r alit s partielles passag res ce qu Andr Frankin a d sign comme une planification de existence individuelle n excluant pas mais au contraire retrouvant le hasard dans sa Critique du Non Avenir La situation est concue comme le contraire de l uvre d art qui est un essai de valorisation absolue ef de conservation de l instant pr sent Ceci est l picerie fine esth tique dun Malraux dont il est noter que les intellectuels de gauche qui s indignent de le voir aujourd hui la t te de la plus m prisable et imb cile escroquerie politique lavaient auparavant pris au s rieux aveu qui contresigne leur faillite Chaque situation aussi consciemment construite qu elle puisse tre contient sa n gation et va in vitablement vers son propre renversement Dans la conduite de la vie individuelle une ac
36. es divergences portant principalement sur l appr ciation d une subordination ou d une liaison dialectique entre culture et politique et immi nence de la Conf rence de M nich entrain rent l abandon de la publi cation pr alable de l Appel sous cette forme Cette discussion reste significative pour juger les probl mes qui se posent au d part de l action situationniste et les diret tions de ses ventuels progr s PLATE FORME POUR UNE REVOLUTION CULTURELLE La question de la culture c est dire en derni re analyse de son int gration la vie quotidienne est suspendue la n cessit du renversement de la soci t actuelle Faire la r volution sociale et politique n est pas suffisant si cette transformation ne s accompagne pas dans la culture d un bouleversement qualitatif identique amenant la soci t socialiste cr e par la 24 r volution au stade sup rieur d une soci t qui ne serait plus l antith se de la soci t capitaliste mais l expression du socialisme de Ia totalit 9 Foute revolution culturelle dans le pass a t indissociable des conditions sociales impos es aux artistes Aujourd hui le capitalisme a s par celles ci de la culture en les substituant en tant que faux modes de vivre ou de loisir a ce qui devrait tre la r elle pratique de la vie De cette fausse dualit entre la technique et la culture est n e une fausse vision unitaire de la civil
37. iment l utilitarisme technique d une poque ne peuvent r ussir une seule glise au sens o la cath drale a t la r ussite uni taire d une soci t qu il faut bien ap peler primitive enfonc e beaucoup plus loin que nous dans la mis ra ble pr histoire de lhumanit Les architectes situationnistes eux cher chant cr er l poque m me des techniques qui ont permis le fonc tionnalisme des nouveaux cadres de comportement d livr s de la banalit aussi bien que de tous les vieux tabous sont absolument op pos s l dification et m me la conservation de b timents reli gieux avec lesquels ils se trouvent en concurrence directe L urbanisme unifaire rejoint objectivement les int r ts d une subversion d ensemble Autant que de l habitat Pur banisme unitaire est distinct des probl mes esth tiques H va contre le spectacle passif principe de notre culture o l organisation du spectacle s tend d autant plus scandaleusement qu augmentent des moyens de l intervention humaine Alors qu aujourd hui les villes elles 12 memes sont donn es comme un la mentable spectacle un suppl ment aux mus es pour les touristes pro men s en autocars de verre PU U envisage le milieu urbain comme terrain d un jeu en participation L urbanisme unitaire n est pas id alement s par du terrain actuel des villes Il est form partir de l exp rience de ce terrain et p
38. initiative En 1955 Pot latch crivait dans son n 22 On a d comprendre que notre af faire n tait pas une cole litt raire un renouveau de l expression un modernisme Fi s agit d une mani re de vivre qui passera par bien des explorations et des formulations 29 provisoires qui tend elle m me ne s exercer que dans le provisoire La nature de cette entreprise nous prescrit de travailler en groupe et de nous manifester quelque peu nous atiendons beaucoup des gens et des v nements qui viendront Nous avons aussi cette autre grande force de n attendre plus rien d une foule activit s connues d indi vidus et d institutions Nous devons exp rimenter des formes d architec ture aussi bien que des r gles de conduite gt Les gens dont les lettristes atten daient quelque chose commenc rent venir partir de 1956 Le Mouve ment International pour un Bauhaus Imaginiste fond par Jorn et Galli zio contre le Bauhaus fonctionna liste d Ulm organisa un congr s Alba L intervention de Constant y d signait notre vole Pour la premi re fois dans l histoire lar chitecture pourra devenir un v ri table art de construction C est dans la po sie que sera dog e la vie gt Et le d l gu des fettristes formulait la conclusion de ce congr s lt Les crises parall les qui affectent actuellement tous les modes de la cr ation artistique sont d termin es par un processus d e
39. iques Un couteau d bite en tranches le produit fini le tout dans un mouvement circulaire chaotique et p taradant Jean Fran ois Chabrun L Express 8 10 59 Les micro mol cules des colloides ont d j paru dans le camp de l art et lors m me qu elles n ont pas trouv leur po te des artistes par milliers s inqui tent de les sou mettre La grande re des r sines est commenc e ef avec elle ouvert l usage de la mati re en mouvement La micro mol cule collo dienne mar quera profond ment le concept de 91 relativit et les constantes de la mati re subiront leur d finitive chute et s effriteront dans des mains des puissants toutes les id o logies de l ternit et de l immor talit et les soucis d terniser une mati re se r duiront toujours plus leur n ant laissant la joie in pui sable du perp tuel nouveau aux ar tistes du chaos Le nouveau concu dans les ha sards d une cr ation infinie issue des nergies lib r es de Phomme contribuera la d route de cette va leur or image de l nergie congel e de l inf me syst me bancaire d sor mais en d composition La soci t brevet e comprise et fond e par les id es simples et les gestes parcel laires d artistes et de savants r duits en captivit comme les vermines de la fourmilli re elle est pr s de finir L homme va vers l expression d un sens coHectif et vers l instrument adapt sa trans
40. isation L avenir et le pr sent de toute r volution politique et sociale d pendent avant tout de la prise de conscience de cette seconde alienation plus profonde et plus ind racinable que Fali nation conomique De m me que le prol tariat risque de dispara tre sans avoir fait sa r volution sans avoir assum le r le historique que Marx lui avait assign la r volution culturelle risque de n tre qu une d pendance toujours plus forte de ce qu il est d sormais convenu d appeler les public relations s si elle ne s assigne pas avant tout la t che r volutionnaire primordiale du si cle qui est la disparition du milieu technique par la technique elle m me Andr FRANKIN La premi re th se de Frankin modifie de deuxi me paragraphe de Appel publi ci dessus La deuxi me en remplace les cinqui me et sixi me paragraphes RAPPORT INAUGURAL DE LA CONFERENCE DE MUNICH Depuis l exp rience vers 1958 par les lettristes d un jeu dans les comportements permis par le milieu urbain actuel la notion d une construction consciente du milieu ambiant en relation avec une vie et ses habitudes en changement a conduit l id e d un urbanisme uni taire Si nous parlons d urbanisme ici il faut se rendre compte que la conception d une cr ation consciente et sa relation avec une vie sup rieure nous incite rompre d finitivement avec les notions vation ou de prolongation de ces courantes d urbanisme
41. istes Prem pose diverses questions sur la subordination des recherches indi viduelles la discipline du mouve ment puis sur la d finition m me d une situation construite et sa liaison avec la r alit globale En r ponse Jorn expose trois possibilit s initiales d envisager la construction d une situation comme un lieu utopique ou comme une ambiance isol e o Pon peut passer ou bien comme s rie d ambiances multiples m l es la vie gt L ensemble des participants cartant d embl e la premi re voie manifeste sa pr f rence pour a troisi me Armando pose la question du r le r volution naire du prol tariat actuellement Ensuite la d l gation italienne demande des pr cisions sur le pro gramme concret du bureau de re cherches pour un urbanisme uni taire gt s inqui te de l autonomie qu il peut prendre dans ie mouve ment et soutenue sur ce point par Jorn de la dangereuse sp cialisa tion qu il risque d y acqu rir Mela notte demande comment sera valu e l importance d une uvre et si l on ne peut tre situationniste dans le d veloppement d une uvre qui ne concernerait pas l urbanisme unitaire Il fait remarquer que la notion d urbanisme unitaire re couvrant aussi le comportement un certain comportement peut mener tre situationniste sans avoir rien cr Constant r pond que c est l ensemble de FILS qu il appartient de
42. lPabondance qui fera une culture Cette nouvelle attitude implique 30 aussi que nous renon cons l uvre d art C est l invention ininter rompue qui nous int resse l inven tion comme mode de vie Les arts individuels taient li s une attitude id aliste la recherche de F ternet L urbanisme seul pourra devenir cet art unitaire qui r pondra aux exigences d une cr ativit dynami que la cr ativit de la vie L urbanisme unitaire sera Vac tivit toujours variable toujours vivante toujours actuelle toujours cr ative de l homme de demain Tout ce que nous faisons au jourd hui doit tre consid r en relation avec cette perspective et pr parer ce chemin A ALBERTS ARMANDO CONSTANT HAR OUDEJANS m I I I a aI III Imm O O O N DISCOURS SUR LA PEINTURE INDUSTRIELLE ET SUR UN ART UNITAIRE APPLICABLE Sur la petite esplanade qui s pare les deux b ti ments du mus e d Art Moderne en contrebas de l avenue du Pr sident Wilson une trange machine peindre a t mise en route jeudi dernier jour du pr vernissage de la Biennale de Paris Mont e sur un tr pied roulettes elle voque vue de loin la silhouette de certains mobiles de Calder Vue de pr s elle est constitu e d une S rie de poulies entrem l es qu anime un petit moteur deux temps Un long rouleau de papier se d vide que des tuyaux encreurs aur mouvements convuisifs couvrent de taches automat
43. les arts plastiques c est d tre en m me temps le t moignage de toute une poque sur l insuffisance de lex pression artistique pseudo commu nication C est d avoir t la destruc tion pratique des instruments de cette pseudo communication posant la question de l invention d instru ments slip rieurs Henri Lefebvre Lu Somme et le Reste en vient se demander si la crise de la philosophie ne signi fie pas son d p rissement et sa fin en tant que philosophie en ou bliant que ceci fut la base de la pens e r volutionnaire depuis la onzi me Th se sur Feuerbach A a pr sent une critique plus radicale dans le num ro 15 d Argumentis n visageant l histoire humaine comme la travers e et l abandon successifs de diverses sph res le cosmique le maternel le divin et aussi bien la philosophie l conomie la politique et enfin l art qui d finit l homme par des clairs blouissants et Fhu 4 main par des instants exceptionnels donc encore ext rieurs ali nanis dans l effort vers la d livrance Mais nous rejoignons l cette science fiction de la pens e r volu tionnaire qui se pr che dans Ar quments aussi audacieuse pour engager des mifl naires d histoire qu incapable de proposer une seule nouveaut d ici la fin du si cle et naturellement acoquin e dans le pr sent avec les pires exhumations du n o r formisme Lefebvre voit bien que chaque domaine s effondre en s
44. les projets proprement situationnistes est conclue par une mise au point de Melanotte Rien de ce que nous faisons n est situa tionniste C est seulement Purba nisme unitaire quand il sera r alis qui commencera d tre situa tionniste Des allocutions de Pinot Gallizio Jorn Constant et Oudejans mar quent la cl ture des travaux de la Conf rence On distribue aussit t dans a salle un alcool exp rimental r alis pour la circonstance par Pinot Gallizio Fort avant dans la nuit les boissons classiques lui succ dent Au matin lu 21 avril le tract Ein kultureller Putsch w hrend Ihr schlaft Un putsch culturel pendant que vous dormiez est dis tribu dans M nich alors que les situationnistes commencent d j quitter a ville Documents DISCUSSION SUR UN APPEL AUX INTELLECTUELS ET ARTISTES Parmi les travaux pr paratoires de la Conf rence de M nich un projet de D claration inaugurale de la Troisi me Conf rence de PI S aux intellectuels et aux artistes r volutionnaires gt avait t examin Copenhague et Paris et soumis l approbation des autres partici pants attendus M nieh Le texte en alemand anglais et fran ais destin tre publi le jour m me o se r unirait la Conf rence situa tionniste tait le suivant Camarades Les d faites de la r volution et la prolongation d une culture do minante formellement d compo
45. m qui sera syst matiquement explor par des quipes situationnistes en avril mai 1960 peut tre quelques pas l un de Pautre gt La vie r elle de Thomas de Quincey dans la p riode comprise entre 1804 et 1812 en fait un pr curseur de la d rive Cherchant ambitieusement mon passage au Nord Ouest pour viter de doubler de nouveau tous les caps et les pro montoires que j avais rencontr s dans mon premier voyage fentrals vers la fin du si cle cette sensation est si couramment admise dans l criture romanesque que Stevenson montre un personnage qui dans Londres la nuit s tonne de mar cher si longtemps dans un d cor aussi complexe sans rencontrer ne f t ce que l ombre d une aventure New Arabian Nights Les urbanis tes du xx si cle devront construire soudainement dans des labyrinthes des aventures de ruelles J aurais pu eroire par L acte situationniste le plus fois que je venais de d couvrir moi simple consistera abolir tous les le premier quelques unes de ces souvenirs de l emploi du temps de terr incognit et je doutais qu el notre poque C est une poque qui les eussent t indiqu es sur les jusqu ici a v cu tr s au dessous de cartes modernes de Londres gt Et ses moyens ee ee ON Pom rna E QU URL D ES Renseignements situationnistes La section hollandaise de PIS adresse Polaklaan 25 Amsterdam a organis deux manifestations avec conf rences
46. mission un sys t me de potlatch de cadeaux qui ne peuvent tre pay s sinon par d autres exp riences po ti santes I faut s aviser de ce que Ia machine est l instrument apte cr er un art industriel inflationniste et fond d abord sur l anti brevet La nouvelle culture industrielle sera produite dans le peuple ou ne sera pas L poque des mandarins est close De nouvelles expressions dignes des nouveaux instruments briseront les plumes inutiles et ef faceront toute Fencre am re qui a mortifi e monde jusqu son der nier vestige Seules la cr ation et la des truction continues et implacables indissolublement constitueront Ha passionnante et inutile recherche d objets d un emploi momentan minant les bases de l conomie d truisant les valeurs ou emp chant leur formation Le perp tuel nou veau abolira d ennui et l angoisse cr s par linfernale machine qui est reine du tout pareil Les nou velles possibilit s cr eront le monde nouveau du tout divers La quantit et Ja qualit seront confondues dans leur mouvement civilisation du luxe standardis qui annulera les traditions On ne dira plus on sait ce que l on perd on ne sait pas ce que lon trouve mais plut t les proverbes des vieux font mourir de faim les jeunes Une nouvelle force affam e de domination m nera les hommes vers une pop e inimagi nable Jusqu habitude d tablir le temps qui ser
47. mode une nouveaut r elle Ce quwil pr f re d apr s son article d Arts simplement cause du contenu svinpathique c est la mal heureuse convention cin matogra phique des Tripes au soleil de Bernard Aubert Les partisans de Resnais parlent assez lib ralement de g nie cause du prestigieux myst re du terme qui dispense d expliquer Fimportance objective d Hiroshima l apparition dans le cin ma commercial du mouvement auto destruction qui domine tout lari moderne Les admirateurs d Hiroshima s ef forcent d y trouver les petits c t s admirables par o ils le rejoin draient Ainsi tout le monde va parlant de Faulkner et de sa temporalit L dessus Agn s Yarda qui n a rien nous dit qu elle doit tout Faulkner En fait chacun insiste sur le temps boulevers du film de Resnais pour ne pas en voir les autres aspects destructifs De la m me facon on parle de Faulkner comme d un sp cialiste accidentel 9 de l miettement du temps acciden tellement rencontr par Resnais pour oublier ce qu il est d j advenu du temps et plus g n rale ment du r cit romanesque avec Proust et Joyce Le temps d Hiros hima la confusion d Hiroshima ne sont pas une annexion du cin ma par la litt rature c est la suite dans le cin ma du mouvement qui a port toute l criture et d abord la po sie vers sa dissolution On a aussi tendance expliquer Resnais de m me que par
48. n e quelques architectes et sculpteurs modernes Des deux cot s le besoin de venir l am nagement de d cors complets l unit int grale de comportement et d entourage a men une action commune En 1958 dans une d claration faite Amsterdam nous avons tabli quelques points en essayant de d fi nir Purbanisme unitaire et notre t che actuelle devant cette perspec tive Cette d claration proposa lex p rience de d cors complets qui devraient s tendre un urbanisme unitaire et la recherche de nou veaux comportements en relation avec ces d cors comme le pro sramme minimum de l Internatio nale situationniste Donc selon la D claration d Amsterdam nous de vrions consid rer le programme situationniste comme manqu si nous ne savions pas r aliser une activit pratique dans ce domaine Une praxis situationniste dans la perspective d un urbanisme unitaire doit tre notre premi re t che et le but principal de notre r union actuelle Nous ne devons pas nous quitter sans avoir examin en commun les possibilit s qui existent d j pour des exp riences pratiques L urbanisme unitaire dit la D claration d Amsterdam se d finit dans l activit complexe et perma nente qui consciemment recr e l environnement de Phomme selon les conceptions les plus volu es dans tous les domaines Cette ac tivit permanente ne doit pas tre transport e dans un avenir plus favorable q
49. n faveur du contenu A poque o s est constitu e la pens e marxiste le mouvement forme de dissolution de l art n tait d ailleurs pas encore apparent De m me on peut dire que c est seulement en pr sence du fascisme que le mouvement ouvrier a rencontr pratiquement de pro bl me du mode d apparition formel d une notion politique H s est trouv peu arm pour le domi ner Les repr sentants d une pens e r volutionnaire ind pendante ma nifestent eux m mes une certaine carence tenir un r le dans la re cherche culturelle d aujourd hui Si nous envisageons les d marches bien des gards diff rentes de phi losophes comme Henri Lefebvre ces derni res ann es et Lucien Goldmann nous leur trouvons ce trait commun d avoir assembl beaucoup d apports positifs comme d importants rappels la v rit pro gressiste dans un moment o l id o logie de la gauche se perd dans un confusionnisme dont on voit bien les int r ts et en m me temps d tre absents ou insuffisants dans deux ordres de question l organi sation d une force politique la d couverte de moyens d action culturels Ces questions sont juste ment deux l ments essentiels et ins parables de l action transitoire qu il faudrait mener d s pr sent vers cette praxis enrichie qu ils nous pr sentent g n ralement comme une image ext rieure enti rement s par e de nous au lieu d
50. n auto destruction et partir de la conscience de l unit profonde de toutes les t ches r volutionnaires La base sociale pour la r volu tion culturelle existe d j parmi les artistes qui sont arriv s extr me du modernisme possible dans lHa soci t ancienne et ne peuvent s en contenter Son d veloppement int resse le monde entier dont le capi talisme a d j fait pour l essentiel l unification culturelle Nous pensons que vouloir en ce moment Ce saut dans une autre pratique de ja vie ce n est pas tre en avance c est peine chercher vivre dans le pr sent encombr de cadavres intellectuels ef moraux lt Il est temps de comprendre que la r volution sociale ne peut tirer sa po sie du pass mais seulement du futur Cependant d Amsterdam le Bu reau de recherches pour un urba nisme unitaire faisait conna tre au d but d avril son opposition ce texte amp Nos objections sont ies sui vantes les perspectives culturelles restent insuffisantes Nous insistons sur une position centrale de Pur banisme unitaire comme point de 23 depart et sur une activit directe et pratique dans ce domaine comme alternative de l activit ar tistique actuelle que nous refusons Ces perspectives ne d pendent pas pour nous d un lt renversemeni r volutionnaire de Ja soci t ac tuelle gt dont les conditions sont absentes La suppression pour la classe o
51. n cadavre Les cerifiques r actionnaires ne manquent pas de signaler pour sou tenir leur stupide r ve d un retour aux belles mani res du passe que derri re la floraison inflationniste de nouveaut s qui peuvent servir une seule fois la route de cette lib ration ne m ne qu au vide C est Emile Henriot notani Le Monde 11 2 591 lt Le tour maintes fois sl gnale d j qu a pris une certaine litt rature d aujourd hui dans la di rection lt langage de formes l usage de Jitt rateurs sp cialis s dans l exercice d une litt rature pour litt rateurs elle m me son propre objet comme il y a une re 3 cherehe de peintures pour peintres chercheurs et une musique pour musiciens Ou Mauriac L Express 5 3 59 Il n est pas jusqu aux philosophes dont la le on est que l aboutissement du po me doit tre le silence qui n crivent des articles pour nous en persuader et qui ne publient des romans pour nous prouver qu il ne faut pas raconter d histoire gt En face de ces moqueries les eri tiques qui se sont choisis moder nistes louent les beaut s de Ta dis solution en souhaitant qu elle ne se poursuive pas trop vite Ils sont enrbarrass s comme Gencvi ve Bon nefoi rendant compte sous Je titre Mort ou transfiguration gt de la malheureuse Biennale de Paris Let tres Nouvelles num ro 25 Elle conclut m lancoliquement L ave nir seul dira si ceite lt n aniisa
52. n plus vaste un niveau de r f rence sup rieur comme une nouvelle unit mon taire de la cr ation IILS est un mouvement tr s particulier d une nature diff rente des avant gardes artistiques pr c dentes L IS peut tre compar e dans da culture par exemple un laboratoire de recherches et aussi bien un parti O nous sommes situationnistes et o rien de ce que nous faisons n est situationniste Ceci n est un d saveu pour per sonne Nous sommes partisans d un certain avenir de la culture de fa 10 vie L activit situationnisie est un m tier d fini que nous n exercons pas encore Ainsi Ia signature du mouvement la trace de sa pr sence et de sa contestation dans la r alit culturelle d aujourd hui puisque nous ne pou vons en aucun cas repr senter un style commun quel qu il soit c est d abord l emploi du d tournement On peut citer au stade de Fexpres sion d tourn e les peintures modi iges de Jorn le livre entiere ment compos d l ments pr fabri qu s gt de Debord et Jorn M moires dans lequel chaque page se lit en tous sens et o les rapports r ci proques des phrases sont toujours inacheves les projets de Constant pour des sculptures d tourn es dans le cin ma le documentaire d tourn de Debord Sur ke passage de quelques personnes amp rapers une assez courte unit de temps Au stade de ce que le Mode d emploi du d tournement appelait
53. notre po sie c est le peuple c ur de vos idoles fatigu es fantomatiques puissances de tous les automatismes de la pens e et de la technique c ur de ce conservatisme har aneux de la race la plus ch tr e du monde les intellectuels Commencons ainsi les longs Jours de la cr ation atomique Il appar tient maintenant nous seuls ar tistes et scientifiques d une m me po sie de cr er d une autre ma ni re la terre les oc ans les ani maux le soleil et les autres toiles l air les eaux et les choses Et il nous appartiendra de souffler sur l argile pour donner naissance au nouvel homme uniquement fait pour le repos du septi me jour Giuseppe PINOT GALLIZIO Le discours de Pinot Gallizio a t publi en ftalie en novembre sous le titre Per un arte unitaria appli cabile SES POSITIONS SITUATIONNISTES SUR LA CIRCULATION 1 Le d faut de tous les urbanistes est de consid rer l automobile individuelle et ses sous produits du type scooter essentiellement comme un moyen de transport C est essentiellement la principale mat rialisation d une conception du bonheur que le capitalisme d velopp tend r pandre dans l ensemble de la soci t L automobile comme souverain bien d une vie ali n e et ins para blement comme produit essentiel du march capitaliste est au centre de la m me propagande globale on dit couramment cette ann e que la prosp rit conomiq
54. nsemble et on ne peut parvenir la r solution de ces crises que dans une perspective g n rale Le mouvement de n gation et de destruction qui s est manifeste avec une vitesse croissante contre toutes les conditions anciennes de lac tivit artistique est irr versible il est la cons quence de l apparition de possibilit s sup rieures d action sur le monde Un an apr s l Internationale si tuationniste tait fond e la Conf rence de Cosio d ArrosCia Les nouveaux pouvoirs se dirigent vers un complexe des activit s hu maines qui se trouve au del de l utilit des loisirs les jeux sup rieurs Contrairement ce que pensent les fonctionnalistes la culture se situe l o finit l utile L absence de culture ne se sent elle pas p niblement aujourd hui dans la mis re des t l visions et des scooters Une r volution dans la vie pr c de une r volution dans l art L urbanisme unitaire n est r a lisable qu avec les moyens situa tionnistes Pour la r alisation d un urba nisme unitaire on voit finalement la n cessit de m thodes et de techni ques enti rement nouvelles qui remplaceraient les techniques artis tiques existantes L emploi maladroit des ressources de la soci t industrielle la base de Davis Monthan en Californie l armement qui n a jamais servi d j d mod du fait de la production des fus es est mis la casse La culture est d j si
55. on march de ses produits est la grosse artillerie avec daquelle on bat en br che toutes des murailles de Chine de l intelligence Cependant ces points par eux m mes ne justifient pas le recours au proc d que la phrase pr c dente montrait se heurtant de front toutes les ment Il est probable qu alors la libert du cin ma sera largement d pass e oubli e dans le d veloppe ment g n ral d un monde o le spectacle ne sera plus dominant Le trait fondamental du spectacle moderne est la mise en sc ne de sa propre ruine C est l importance du film de Resnais assur ment con u en dehors de cette perspective his torique d y ajouter une nouvelle confirmation NEGATION conventions mondaines et juridi ques H y a un sens historique du d tournement Quel est il Le d tournement est un jeu d la capacit de d valorisation crit Jorn dans son tude Peinture d tourn e mai 1959 et il ajoute que tous les l ments du pass culturel doivent tre lt r investis ou dispa raitre Le d tournement se r v le ainsi d abord comme la n gation de la valeur de l organisation ant rieure de Texpression H surgit et se renforce de plus en plus dans la p riode historique du d p risse ment de Texpression artistique Mais en m me temps les essais de r emploi du bloc d tournable comme mat riau pour un autre ensemble expriment la recherche d une constructio
56. onnels peine cr s afin que notre esprit soit toujours saranti des copies afin de pouvoir se retrouver aussit t dans l tat de gr ce du point z ro En ce moment l homme fait par tie des machines qu il a cr es Il est ni et domin par elles Il faut renverser ce non sens ou bien il n y aura plus de cr ation Il faut dominer la machine en la vouant au geste unique inutile anti cono mique Ceci aidera la formation de la nouvelle soci t post conomiqu mais sur po tique Seigneurs puissants et sym tri ques la dissym trie pr sent ia base de da biologie moderne va inondant les domaines artistiques et scientifiques ruinant votre monde sym trique calcul d apr s les axiomes d un lointain pass et qui a rejoint lJ immobilit absolue de ennui cristallis dans votre divi sion Les plus r centes cr ations artistiques ont d i d truit votre espace et voici que les longues toiles kilom triques peuvent se tra duire en temps vingt minutes de peinture ou une heure mesurer au chronom tre comme les films comme un cin rama sans bords Le temps la chaine magique avec laquelle les hommes des anciennes cultures agricoles r glalent leurs exp riences po tiques et vitales s est arr t et vous a contraints changer votre vitesse Les instru ments fondamentaux de votre pou voir espace et le temps seront des hochets inutiles dans vos mains d enfants malvenus et par
57. out comme un Chabrol Resnais par diverses d clarations a montr qu il avait suivi une ligne r fl chie dans a recherche d un cin ma fond sur l autonomie du son en d finissant Hiroshima comme un lt long court m trage gt comment en reconnaissant son int r t pour quelques films de Guitry en parlant de sa tendance vers un op ra cin matographique Cependant la discr tion Dbersonnelle 8 et la modestie de Resnais ont aide estomper le probl me du sens de l volution qu il repr sente Ainsi la critique s est partag e en r serves et loges galement inad quats objection la plus banale et la plus fausse consiste dissocier Resnais de Marguerite Duras en sa laant le talent du metteur en sc ne pour d plorer l exag ration litt raire des dialogues Le film est ce quil est cause de cet emploi du langage que Resnais a voulu et que son sc nariste a r ussi Jean Fran cois Revel d noncant tr s juste meni dans Arts 26 8 59 Ja r vo lution r trospective gt men e par le pseudo modernisme des nouvelles vagues gt romanesque ou cin mato graphique commet l erreur dy englober Resnais Cause de son commentaire lt epastiche de Clau del gt Ainsi Revel qui depuis long temps s est fait apprecier par lin telligence de ses attaques sans jamais d finir ce qu il aime montre une faiblesse soudaine quand il s agit de distinguer dans a paco tille la
58. prononc es selon l usage situationniste par des magn tophones et d bats tr s anim s l une en avril l Acad mie d Architecture l autre en juin au Stedelijk Museum Elle avait adopt en mars une r solution contre la restauration de la Bourse d Amsterdam exig e par toute l opinion artistique en proposant au contraire de d molir la Bourse et d am nager le terrain comme terrain de jeu pour la population du quartier et en rappelant que si la conservation des anti quit s comme la peur des nouvelles constructions est la preuve de Pim puissance actuelle ie centre WAmsterdam n est pas un mus e mais Fhabitat d hommes vivanis En ao t les situationnistes hollandais ont expos dans un num ro sp cial de la revue Forum n 6 nos positions sur l unification des arts et leur int gration la vie quotidienne Rejetant divers bavardages sur ce th me l pr sentation de Constant d clare d embl e Il faut qu une modification totale de la structure sociale et de la cr ativit artistique pr c de lint gra tion La section allemande de PI S est pr sent organis e l adresse suivante Deutsche Sektion der Situationistischen Interndlionale Kaulbachstrasse 2 M nich Elle a dit pour servir la discussion pr paratoire de la Troisi me Conf rence deux documents traduits sous les titres Erkl rung von Ams terdam et Thesen ber die Kulturelle Kevolution
59. r qui com mande le nord de l le continue sous la maison laquelle peut communiquer direc tement avec les deux rives 15 et 16 arron dissements par les ponts qui se raccordent ses faces lat rales Ce projet tablissant une habitation permanente tend rien moins qu peupler l exemple des stations de l Antarctique a troisi me le de Paris jusqu ce jour d serte des couches de passage graduel entre la ville moderne et la nature sauvage Cette ville poursuivie par Ja for t outre la zone de d rive in galable qui se formerait derri re elle et un mariage avec la nature plus hardi que les essais de Frank Lloyd Wright pr senterait l avantage d une mise en sc ne de la fuite du temps sur un espace social condamn au renouvellement cr a tif L urbanisme unitaire est contre ia fixation des personnes tels points d une ville I est le socle d une civilisation des loisirs et du jeu On doit noter que dans le carcan du syst me conomique actuel la technique a t employ e multi plier les pseudo jeux de la passivit et de l miettement social t l vi sion alors que les nouvelles formes de participation ludique galement rendues possibles sont r glement es par toutes les polices ainsi les sans filistes amateurs r duits un boy scoutisme technicien L exp rience situationniste de la d rive tant en m me temps moyen d tude et jeu du milieu urbain elle est sur le
60. rbanisme uni taire gt L urbanisme unitaire est au centre des pr occupations de PIS et quels que soient les d lais et les difficult s d application c est tr s justement que le rapport inaugural de la Conf rence de M nich constate qu avec son appa rition sur le plan de a recherche et du projet urbanisme unitaire est d j commenc Voil que les ann es 50 vont finir ces jours ci Sans chercher pr voir si leur imb cillit dans lart et l usage de la vie qui tient des causes g n rales peut s att nuer ou s aggraver imm diatement il est temps d examiner o en est l U U apr s un premier stade de d velop pement Plusieurs points sont pr ciser D abord l urbanisme unitaire n est pas une doctrine d urbanisme mais une critique de l urbanisme De la m me facon notre pr sence dans l art exp rimental est une critique de Part la recherche sociologique doit tre une critique de la socio logie Aucune discipline s par e ne peut tre accept e en elle m me nous allons vers une cr ation globale de l existence L urbanisme unitaire est distinct des probl mes de l habitat et cepen dant destin les englober plus forte raison distinct des changes commerciaux actuels If envisage en ce moment un terrain d exp rience pour lespace social des villes fu tures II n est pas une reaction contre le fonctionnalisme ma s son d pas sement il s agit d at
61. re rapidement des villes en ti res on est en train de b tir des cimeti res en b ton arm o de srandes masses de la population sont condamn es s ennuyer Ai Quar tierd une ville traditionnelle Espace mort Or quoi servent les inven quasi social la rue Les rues logiquement tions techniques les plus tonnantes que le monde voit Sa disposition en ce moment si les conditions manquent pour en tirer profit si elles n ajoutent pas aux loisirs si l imagination fait d faut 31 form es pour la circulation sont utilis es en marge comme lieu de rencontre unitaire l urbanisme fait pour plaire Notre domaine est donc le reseau urbain expression naturelle d une cr ativit collective capable de comprendre les forces cr atrices qui se lib rent avec le d clin d une culture bas e sur l individualisme Nous sommes d avis que les arts traditionnels ne pourront pas jouer de r le dans Ia cr ation de lam biance nouvelle dans laquelle nous voulons vivre Nous sommes en train d inventer des techniques nouvelles nous examinons es possibilit s qu offrent les villes existantes nous faisons des maquettes et des plans pour des villes futures Nous sommes conscients du besoin de nous servir de toutes les inventions techniques et nous savons que les constructions Ville verte Unit s d habitation isol es Espace social minimum les rencontres ne se font que par hasard et indivi
62. rofonde de la vie et les contradictions des hommes avanc s de leur temps c est dire indistinctement de leur public et d eux m mes Lefebvre veut ignorer que cette sensation et ces contradictions ont d j t ex prim es par tout l art moderne et justement jusqu la destruction de l expression elle m me FE n y a pas pour des r volution naires de possible retour en arri re Le monde de l expression quel que soit son contenu est d j p rim Il se r p te scandaleuse ment pour se maintenir aussi long temps que Ja soci t dominante r ussira maintenir la privation et la raret qui sont les conditions anachroniques de son r gne Mais le maintien ou la subversion de cette soci t n est pas une question utopique c est da plus br lante question d aujourd hui celle qui commande toutes les autres Fe febvre devrait pousser plus loin la r flexion partir d une question qu il a pos e dans le m me article lt Chaque grande poque de Part ne fut elle pas une f te fun bre en l honneur d un moment disparu gt Ceci est galement vrai l chelle individuelle o chaque uvre est une f te fun bre et comm morative d un moment disparu de sa vie Les cr ations de Pavenir devront mode Fer directement la vic cr ant et banalisant ies instants exception neis La difficult de ce saut est mesur e par Goldmann quand il re marque dans une note de Re cherch
63. rs C est l le terrain la dimension de nos d sirs d aujourd hui Cest le terrain o nous devons intervenir Une derni re mise au point de Constant insistait sur le fait qu il s agissait de r alisme et de travail pratique non d un choix entre r formisme et r volution Nous n avons pas besoin d une conception dogmatique de la r volu tion puisqu elle est profond ment charg e par rapport tous ses sch mas classiques Si Andr Frankin constate que le prol tariat risque de dispara tre sans avoir fait sa r volution je demande pourquoi on voudrait lier nos activit s une r volution qui risque de n tre jamais faite Pour quoi tout prix l interaction gt avec une action sociale qui n existe pas La situation dans le monde il est vrai est r volutionnaire tous points de vue politique scientifique et artistique Comme Frankin voit la t che primordiale du si cle gt dans la r volution culturelle j ai constat que la r vo lution actuelle est faite par les in tellectuels et Ies artistes La cr a tion collective d un urbanisme uni taire est bas e naturellement sur une conception de totalit Mais si Pon confond cela avec une activit qui comprendrait la totalit on d passe ses pouvoirs r els et on est condamn Flinactivit compl te L urbanisme unitaire sera au centre de nos pr occupations ou ne sera pas gt L importance d
64. s e s expliquent REVOLUTIONNAIRES r ciproquement et le d passement r volutionnaire des conditions existantes d pend d abord de l apparition de perspec tives concernant da totalit lt La question de la culture c est dire en derni re analyse de Por ganisation de la vie est arr t e de vant la n cessit d une rupture qualitative ins parable du renverse ment de dla soci t actuelle Les forces mat rielles de notre poque les loisirs qu elle doit obtenir entra nent Ja transformation des ex pressions isol es et durables en actions collectives momentan es construisant directement notre mi 22 lieu et les venements de notre vie quotidienne Une nouvelle avance de ia r vo lution est li e la constitution d une passionnante solution de remplacement dans l usage imm diat de la vie li e la propagande en faveur de ces possibilit s contre l ennui actuel et son assomption dans l id e mystifante du honheur bourgeois Les r volutionnaires dans dla culture ne doivent pas trouver de nouvelles doctrines mais de nou veaux m tiers Nous d signons la voie de Jl urbanisme unitaire du comportement exp rimental de la construction des situations v cues comme un premier terrain d exp riences H faut entreprendre un vaste travail commun partir de la critique d sabus e de tout le champ d action o est enferm e la culture traditionnelle la fin de so
65. stes qui y apparaissent Le comit de r daction d nterna tionale Situationniste builetin cen tral de V LS est largi L ancien comit maintenu en place est compl t par Constant Hollande et Helmut Sturm Allemagne Wyc kaert propose de reprendre la publi cation de Potlatch comme p riodi 21 que int rieur de VLS La Conf rence approuve ce projet dont l ex cution est confi e la section hollandaise Une dition allemande d nterna tionale Situationniste est d cid e en principe avant la fin de l ann e sous la direction de Heinz H fl La Conf rence adopte la r solu tion transitoire d une pr sence situationniste dans les arts d au jourd hui gt se devant d y d chainer la plus extr me inflation exp rimen tale incessamment reli e aux pers pectives constructives que nous d couvrons dans l avenir JE s agit de mener une action effective dans la culture partir de sa r alit pr sente Assouplissant les dispositions ant rieures Ja Conf rence laisse libre les membres de l L de soute nir nos id es dans des journaux ou revues non contr l s par nous sous les seules r serves que ces publica tions ne puissent tre consid r es comme r actionnaires dans quelque secteur que ce soit et qu ils ne laissent aucune quivoque quant leur non appartenance aux r dac tions responsables de ces publica tions Une derni re discussion sur Tac tualit et
66. sus de l tat d amuseur meublant joliment quelques loisirs l tat de l ambition proph tique qui pose des questions pr tend donner le sens de la vie c est parce que de plus en plus la ques tion de l emploi de la vie est effecti vement pos e dans la marge de libert d j atteinte et grandissante de notre appropriation de la nature Ainsi la pr tention de lartiste dans Ja soci t bourgeoise va de pair avec la r duction pratique de son domaine d action r el vers le z ro et le refus Tout l art moderne est Ja revendication r volutionnaire d autres m tiers qui sont au del de l abandon des actuelles sp cialisa tions de l expression unilat rale en conserve On sait les retards et les d forma tions du projet r volutionnaire notre poque La r gression qui S Y est manifest e n a nulle part t si vidente que dans l art Elle y fut d autant plus facile que les clas siques du marxisme n avaient Das d velopp l une critique r elle Dans une c l bre lettre Mehring Engels notait la fin de sa vie Nous avons surtout mis l accent et nous tions oblig s de le faire sur la mani re dont les notions politiques juridiques et les autres notions id ologiques enfin les ac tions qui naissent de ces notions d rivent des fails conomiques fon damentaux Mais ce faisant nous n gligions le c t formel le mode d apparition de ces notions e
67. t des pouvoirs plus forts que des arts traditionnels est charg de trop de cha nes conomiques et morales pour pouvoir tre jamais libre dans les pr sentes conditions sociales De sorte que le proc s du cin ma sera toujours en appel Et quand le renversement pr visible des conditions culturelles et sociales permettra un cin ma libre beau coup d autres domaines d actions auront t introduits n cessaire LE DETOURNEMENT COMME ET COMME PRELUDE Le d tournement c est dire le r emploi dans une nouvelle unit d l ments artistiques mpr existants est une tendance permanente de l actuelle avant garde ant rieure ment da constitution de PLS comme depuis Les deux lois fonda mentales du d tournement sont la perte d importance allant jusqu la d perdition de son sens premier de chaque l ment autonome d tourn et en m me temps l orga nisation d un autre ensemble signi fiant qui conf re chaque l ment sa nouvelle port e Il y a une force sp cifique dans e d tournement qui tient videmment l enrichissement de la plus grande part des termes par la coexistence en eux de leurs sens ancien et im m diat leur double fond I y a une utilit pratique par la facilit d emploi et les virtualit s in pui sables de r emploi propos du moindre effort permis par le d tour nement nous avons d j dit Mode d emploi du d tournement mai 1956 Le b
68. t et l existence des habitants Toute architecture fera ainsi partie d une activit plus tendue et plus compl te et finalement l architec ture comme les autres arts actuels va disparaitre au profit de cette activit unitaire Le nouvel urbanisme trouvera ses premiers animateurs dans le domaine po tique et celui du th tre parmi 26 les artistes plasticiens et les ar chitcctes dans les rangs des urba nistes et sociologues avanc s Cepen dant fous ceux l m me en collabo rant parfaitement en quipes ne seront pas capables de r aliser entierement notre vision H faudra finalement le concours de tous de tous ceux qui vivront qui feront cette vie que nous consid rons comme la mati re m me de la cr a tion future 7 E t 2 Si nous nous proposons des pers pectives aussi ambitieuses que celles que nous venons de pr senter cela ne veut pas dire que nous voulons nous imiter des pr dictions ct des proph ties Cette attitude id a liste est le plus grand danger que nous courons en ce moment Il nous fait risquer de manquer le passage la pratique indispensable pour avancer La vie que nous menons actuelle ment doit organiser d ja toutes les conditions possibles pour le d ve loppement et la r alisation de nos id es Or Purbanisme unitaire n est pas une uvre culturelle mais une activit permanente et cette activit CORRECTIONS POUR L ADOPTION est commenc e au moment m
69. teindre au del de l utilitaire imm diat un environ nement fonctionnel passionnant Le fonctionnalisme qui pr tend encore avant garde parce qu il rencontre encore des r sistances pass istes a d j Jargement triomph Ses ap ports positifs l adaptation des fonctions pratiques l innovation technique le confort le bannisse ment de l ornement surajout sont aujourd hui des banalit s Mais son champ d application tout compte fait troit n a pas conduit le fonc tionnalisme une relative modestie th orique Pour justifier philosophi quement extension de ses principes de renouveau toute l organisation de la vie sociale le fonctionnalisme a fusionn comme sans v penser avec les doctrines conservatrices les plus immobiles et en m me temps il s est fig lui m me en doctrine immobile H faut construire des at mosph res inhabitables construire les rues de la vie r elle les d cors d un r ve veill La question de Ia construction des glises fournit un crit re particuli rement voyant Les architectes fonctionnalistes ont ten dance accepter de construire des glises pensant s ils ne sont pas des idiots d istes que l glise difice sans fonction dans un urba nisme fonctionnel peut tre trait e comme un libre exercice de for mes plastiques Leur erreur est de n gliger la r alit psycho fonction nelle de l glise Les fonctionna listes qui expr
70. tion situa tionniste ne se fonde pas sur l id e abstraite du progr s ratinnaliste selon Descartes nous rendre ma tres et possesseurs de la na ture mais sur une pratique de l arrangement du milieu qui nous conditionne Le constructeur de situations si Fon reprend un mot de Marx lt en agissant par ses mouvements sur la nature ext rieure efi en la transformant transforme en m me temps sa propre nature Une th se d Asser Jorn dans les conversations qui ont men la formation de FIS tait Ie projet de mettre fin la s paration qui s est produite vers 1930 entre les artistes d avant sarde et la gauche r volutionnaire auparavant alli s Le fond du probl me est que de puis 1930 il n y a plus eu ni mouve ment r volutionnaire ni avant garde artistique pour r pondre aux possi bilit s de l poque Un nouveau d part ici et l devra certainement se faire dans Tunite des probl mes et des r ponses Les obstacles vidents de Plac tualit d terminent une certaine ambiguit du mouvement situation niste comme p le d attraction pour des artistes pr ts faire tout autre chose Comme les prol taires th o riquement devant la nation les situationpistes campent aux portes de la culture Ils ne veulent pas sy tablir ils s inscrivent en creux dans Fart moderne ils sont les organisateurs de l absence de cette avant garde esth tique que la ecri tique bourgeoise a
71. topologiques en exp rimentant des terrains pour la circulation des hommes travers la vie authentique DEBORD LP UNE AUTRE VILLE POUR UNE AUTRE VIE La crise de l urbanisme s aggrave Nous r clamons Faventure Ne la La construction des quartiers an trouvant plus sur terre certains ciens et nouveaux est en d saccord s en vont la chercher sur la lune vident avec les modes de comporte Nous misons d abord et toujours sur ment tablis et d autant plus avec un changement sur terre Nous nous les nouveaux modes de vie que proposons dy cr er des situations nous recherchons Une ambiance et des situations nouvelles Nous morne et st rile de notre entourage comptons rompre les lois qui emp en r sulte chent le d veloppement d activit s Dans les vieux quartiers les rues efficaces dans la vie et dans la ont d g n r en autostrades les culture Nous nous trouvons Paube loisirs sont commercialis e et dena d une re nouvelle et nous essayons tur s par le tourisme Les rap d esquisser d j l image dune vie ports sociaux y deviennent impossi plus heureuse et d un urbanisme bles Les quartiers nouvellement construits n ont que deux th mes Z Zeke qui dominent tout la circulation 7 en voiture et le confort chez soi A ba 2 Iis sont la pauvre expression du IZA Vo A 2 bonheur bourgeois et toute pre Z Gh H 122 7 occupation ludique en esf absenta Se trouvant devant la n cessit de construi
72. toute circulation au sens fonction nel passera en dessous ou sur les terrasses au dessus la rue est sup prim e Le grand nombre de diff rents espaces traversables dont la ville est compos e forment un espace social compliqu et vaste Loin d un retour la nature de l id e de vivre dans un pare comme jadis les aristocrates solitaires nous voyons dans de telies constructions immenses la possibilit de vaincre la nature et de soumettre notre volont le climat P clairage Tes bruits dans ces diff rents espaces Est ce que nous entendons par cela un nouveau fonctionnalisme qui va mettre encore plus en vidence la vie utilitaire id alis e Il ne faut pas oublier que les fonc tions une fois tablies le jeu leur succ de Depuis bien longtemps l architecture est devenue un jeu de 38 l espace et de l ambiance La ville verte manque d ambiances Nous voulons au contraire nous en ser vir plus consciemment et qu elles correspondent a fous nos besoins Les vitles futures que nous envi sageons offriront une variabilit in dite de sensations dans ce domaine et des jeux impr vus de viendront possibles par l usage in ventif des conditions mat rielles comme le conditionnement de lair la sonorisation et l illumi ation D j des urbanistes tudient les possibilit s d harmoniser dla caco phonie qui r gne dans les villes actuelles On ne fardera pas trouver l un nouveau domaine de
73. ttend et que tou jours d ue elle s appr te saluer la premi re occasion Ceci ne va pas sans risque de diverses int rpr tations r trogrades et m me l in t rieur de l ES Les artistes de la d composition par exemple la der ni re foire tenue Venise parlent d ja de situations gt Ceux qui comprennent tout en termes de vieilleries artistiques comme for mules verbales anodines destin es assurer la vente d uvre tes pietu rales encore plus anodines peuvent voir J LS d j parvenue un certain succ s une certaine re connaissance c est parce qu ils n ont pas compris devant quel grand tournant encore amp prendre nous nous sommes rassembl s Bien s r le d p rissement des formes artistiques sil se traduit par l impossibilit de leur renouvel lement cr atif n entraine mas im m diatement leur v ritable dispa rition pratique Eiles peuvent se r p ter avec diverses nuances Mais tout r v le l branlement de ce monde pour parler comme Hegel dans la pr face de la Ph nom nolo gie de l Esprit La frivolit et Jennui qui envahissent ce qui subsiste encore le pressentiment vague d un inconnu sont les signes annonciateurs de quelque chose d autre qui est en marche Nous devons aller plus loin sans nous attacher rien de la culture moderne et non plus de sa n gation Nous ne voulons pas travailler au spectacle de la fin d un monde mais
74. ue am ricaine va bient t d pendre de la r ussite du slogan Deux voitures par famille 2 Le temps de transport comme Fa bien vu Le Corbusier est un sur travail qui r duit d autant la journ e de vie dite libre 3 Il nous faut passer de la circulation comme suppl ment du travail la circulation comme plaisir Vouloir refaire l architecture en fonction de l existence actuelie massive et parasitaire des voitures individuelles c est d placer les probl mes avec un grave irr alisme Il faut refaire l architecture en fonction de tout le mouvement de la soci t en critiquant toutes les valeurs passag res li es des formes de rapports sociaux condamn es au premier rang desquelles a famille Cad D M me si l on peut admettre provisoirement dans une p riode transitoire la division absolue entre des zones de travail et des zones d hab tation il faut au moins pr voir une troisi me sph re celle de la vie m me la sph re de la dibert des loisirs la v rit de la vic On sait que l urbanisme unitaire est sans fronti res pr tend constituer une unit totale du milieu humain o les s parations du type travail oisirs collectifs vie priv e seront finalement dissoutes Mais auparavant l action minimum de l urbanisme unitaire est le terrain de jeu tendu toutes les constructions souha itables ze terrain sera au niveau de complexit d une ville ancienne G H
75. ue le pr serrt mais c est notre t che imm diate de faire d marrer cette activit par l ex cution efficace de notre programme Nous pouvons distinguer dans ce pro gramme trois t ches que nous pou vons entreprendre d s pr sent ou que nous avons d j commenc es Premierement La cr ation d am biances favorables la propagande de l urbanisme unitaire Nous lt te vons d noncer inlassablement le de p rissement des arts individuels et forcer les artistes faire leur choix et changer de m tier Deuxi mement Nous devons r a liser un travail cr atif collectif en formant des quipes et en proposant des projets r els Troisi mement La cr ation col lective doit tre soutenue par l tude permanente des probl mes que nous envisageons et des solutions que nous allons trouver L architecte comme les autres travailleurs dans notre entreprise se trouve devant la n cessit d un chan gement de m tier il ne sera plus constructeur de formes seules mais constructeur d ambiances compl tes Ce qui rend l architecture d au jourd hui si ennuveuse c est sa pr occupation principalement for melle Le probl me de Farchitec ture n est plus l opposition fonc tion expression cette question est d pass e Tout en utilisant des formes existantes en cr ant des formes nouvelles le souci principal de l architecte doit devenir l effet que tout cela aura sur le comporte men
76. ue n agira plus sur les sens que nous connaissons mais sur ceux que nous ignorons encore Il n y aura plus alors d architecture plus de peinture plus de paroles ni d images Voil dans l avenir nos uvres sans surface et sans volume Nous sommes pr s de la quatri me dimension de la po sie pure pr s d une magie qui n a pas de maitre mais qui ne pourra qu tre r alis e par tous Nous sommes au bord d un tat sauvage au sens moderne avec les instruments modernes o la terre promise et le paradis ne pour ront tre rien d autre que notre entourage qui se respire se mange se touche et se p n tre Il se cr era dans ces impalpables d cors un pas sionnel nouveau un homme libre auquel ne manquera que le temps pour satisfaire tous ses d sirs et en inventer d autres sans cesse Toutes les id ologies et les religions ont toujours exploit les forces du d sir mais avec une satisfaction illusoire dans un au del Le r sul tat aujourd hui encore est que la science et l art butent sur le mur in franchissable du pourquoi Nous voulons effacer tout jamais les pourquoi Les nouveaux proph tes viennent jeter bas ce mur Suivant ces guides l homme atteindra de main l inait rable nectar dont il se nourrira comme les abeilles d un miel fantastique sans se pr occuper de rien et pas m me de sa mort qui ne sera plus qu un acte d amour pour les cavernes t n breuses qui s o
77. usque l le milieu urbain changera tout seul anarchiquement d modant finalc ment les d rives dont les conclusions n ont pu se traduire en changements conscients de ce milieu Mais le pre mier enseisnement de la d rive est sa propre existence en jeu Nous ne sommes qu au d but de la civilisation urbaine nous avons encore la faire nous m mes quoi r pea LS W a 4 4 ati Le nie KENNS r d Yi w f4 yo e qu en partant de conditions pr existantes Toutes les histoires que nous vivons la d rive de notre vie sont marqu es par la recherche ou le manque d une construction sup rieure Le changement de l environ nement fait surgir de nouveaux tats de sentiments d abord passive ment ressentis puis qui en viennent a r agir constructivement avec l accroissement de la conscience Londres a t le premier aboutisse ment urbain de la r volution in dustrielle et c est la litt rature an glaise du xix si cle qui t moigne d une prise de conscience des pro bl mes de l atmosph re et des possi bilit s qualitafivement diff rentes dans une grande agglom ration La lente volution historique des pas sions prend un de ses tournants avec lamour de Thomas de Quincey et de la pauvre Ann fortuitement s par s et se cherchant sans jamais se retrouver travers l immense labyrinthe des rues de Londres Une zone exp rimentale pour la d rive Le centre d Amsterda
78. uvri re d une mis re mat rielle p nible semble piut t annon cer une volution lente Ce sont les intellectuels qui se r voltent contre la mis re culturelle unit avec une r volution sociale in existante est utopique Nous reje tons toute conception romantis e d une r alit pass e Ce qui lie l avant garde actuelle c est la r volte contre des conditions culturel les existantes gt Le 4 avril Debord s adressant aux membres du Bureau de recher ches pour d fendre le texte de l appel apr s sa modification par Frankin voir les deux th ses re produites la suite reconnaissait d abord l laboration insuffisante du projet qui devrait d signer da vantage et plus clairement notre originalit pratique au Heu de rester dans des positions de principe connues gt mais remarquait amp La position que vous soutenez dans ce second point est purement r formiste Sans vouloir entamer ici tout un d bat sur Je r formisme je vous redis en passant que j estime le capitalisme incapable de dominer et d employer pleinement ses forces productives incapable abolir da r alit fondamentale de exploita tion donc incapable de daisser da place pacifiquement aux formes sup rieures de vie appel es par son propre d veloppement mat riel La perspective de la r volution sociale est profond ment chang e par rap port tous ses sch mas classiques Mais elle est r elle En revanch
79. uvriront dans l infini labyrinthe de l univers petite part d une to talit Tout le nouveau comporte ment sera un jeu et chacun vivra toute sa vie par jeu ne s int ressant qu aux motions obtenues en jouant avec ses d sirs finalement r alisa bles Les premiers instruments rudi mentaires de cette r volution sont notre avis ces moyens artistiques industriels d valorisants justement parce qu ils sont d abord des instru ments d un plaisir Voil pourquoi en proposant nos minimes r sultats tels la peinture industrielle nous nous sentons orgueilleusement s rs en juger par l accueil qui leur est fait d tre sur la bonne voie La peinture industrielle a t la pre mi re tentative men e bien d un jeu avec les machines et le r sultat imm diat fut la d valorisation de l uvre d art Les milliers de pein tres qui aujourd hui perdent leur temps r p ter les m mes d tails connaitront d sormais les possibili t s qu offrent les machines Il n y aura plus ce billet de banque g ant appel tableau fait pour un concours du b n fice maximum mais des milliers de kilom tres de peinture offerts dans les rues et sur les march s au prix co tant qui plairont des millions d hommes 34 en les poussant d autres exp riences milieu Ce sera le triomphe des grands nombres base de la qualit triomphe qui tablira des valeurs inconnues monde o la vitesse du changement

Internationale situationniste 3

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