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1. gatives de doutes de d ceptions mais aussi de d sirs et d aspirations spirituelles nourrira alors la lutte toujours recommencer contre cette accoutumance qui nous porte perdre l merveillement la fascination l enthousiasme de vivre l vangile de la fraternit et de la justice Evangelii Gaudium n 179 Dieu vit parmi les citadins qui promeuvent la solidarit la fraternit le d sir du bien de v rit de justice Cette pr sence ne doit pas tre fabriqu e mais d couverte d voil e Dieu ne se cache pas ceux qui le cherchent d un c ur sinc re bien qu ils le fassent t tons de mani re impr cise et diffuse Fran ois Evangelii Gaudium 71 MARS AVRIL 2014 1 CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG Textes Dynamique de l alt rit Sylvie Germain Christus octobre 2013 N 240 Qu un ami v ritable est une douce chose Hors de tout cercle familial qu il soit havre d entente et d affection ou lieu de conflits de jalousies et d preuves une autre forme de fraternit sororit existe Elle s appelle amiti elle n est fond e ni sur le sang ni sur la chair elle n a d autre origine que celle qu elle se donne un beau jour gratuitement sans raison pr cise Elle peut surgir subitement la fa on d un coup de foudre mais en douceur sans la fougue l blouissement et embrasement du transport amoureux ou cro tre lentement dans un pas pas2. devenir une exp rience religieuse f t elle d pourvue du vocabulaire et des signes qui l expriment par ailleurs Le croyant qui sait lire spirituellement cette rencontre humaine y d couvre l comme partout le Dieu vivant dont lui parle l criture Jusque l simplement ses yeux sont emp ch s de le reconna tre Le 24 16 tel qu il se pr sente avec le visage des hommes dans le r seau des relations dont leur histoire est faite Aucune id ologie ne prot ge le chr tien contre le fait des conflits De soi elle ne r concilie rien elle peut tout juste alimenter sa mauvaise conscience ou son id alisme Mais si en croyant qu il est il se soumet franchement et tout entier l preuve de ces confrontations il refusera galement de r ver d une paix c leste trang re la terre o Dieu est venu et de projeter au ciel ses combats terrestres sous la forme d une lutte des dieux ou d un enfer pour ses ennemis Il apprendra ainsi ce que l on pourrait appeler l humilit de la paix Alors que la th orie par son contraste avec les faits tend devenir une mythologie celle d un avenir d un pass ou d un au del la foi en l hic et nunc de Dieu ram ne le croyant cette pr sence qui s est pour toujours li e aux hommes L devant l autre qui surgit dans le conflit tel un ennemi ou un MARS AVRIL 2014 6 CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME tranger peut tre sera t il
3. du jour l utopie n a jamais t plus pr s de resurgir qu au plus profond de son discr dit L utopie est toujours une affaire d aube de l ve t t ou de r veurs veill s Elle merge dans l Histoire quand s installe comme une vidence insult e le sentiment qu une civilisation est en train de mourir et qu une autre pourrait surgir du brouillard en marche vers sa propre perfection Je ne souhaite videmment pas qu un proph te se dresse pour annoncer la Bonne Nouvelle rassembler des foules de fid les et massacrer au nom de la Fraternit ou d autres utopies ceux qui refuseront de le suivre Cela ne s est d j que trop vu Mais que chacun de nous ait le courage de chercher une r ponse quelques questions simples comme faut il se contenter du monde comme il est et de l Histoire comme elle vient Qu est ce qui emp che d exister une soci t fraternelle tol rante pour tous les tres vivants Qu est ce qui nous prive enfin d une r ponse la m re de toutes les questions tes vous heureux MARS AVRIL 2014 3 CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME Agir en fr res Guy Aurenche Sources vives n 111 septembre 2003 Tous les tres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternit Quand nous tentons d approfondir les racines et les expressions de la fraternit la D claration universelle des Droits de l homme pr sente un
4. int r t particulier en raison des circonstances dans lesquelles fut r dig cet appel Le genre humain venait de fr ler le suicide plan taire Pr s de 50 millions de morts d non aient la barbarie Les victimes de la Shoah nous montraient dramatiquement jusqu quelle extr mit peut aller la n gation du fr re La bombe atomique avait tonn pour la premi re fois dans le ciel de l humanit Dans un tel contexte l invitation agir dans un esprit de fraternit ne para t pas anodine pour nous aujourd hui Ceux que passionne la Bonne Nouvelle de J sus Christ peuvent aussi entendre ce qu crivait le pasteur allemand Martin Niemoller longtemps d tenu au camp de concentration de Sachsenhausen Si nous avions compris que d s le commencement des pers cutions de juifs ce fut le Seigneur J sus Christ qui dans le moindre de nos fr res fut pers cut battu et assassin Les remords sont inutiles mais l interpellation demeure forte Notre histoire est heureusement vivifi e de milliers d appels la solidarit qui donn rent naissance des r alisations humaines importantes La dynamique des droits humains1 a permis que sur la base de la r f rence leur commune humanit des personnes de tous les continents et de toutes les cultures se rassemblent pour le service des fr res Des millions d associations de tous genres s attaquent la mis re la maladie la violence l exclusion faisant directeme
5. la fleur de l herbe l herbe s che et sa fleur tombe mais la parole du Seigneur demeure ternellement Or cette parole c est l Evangile qui vous a t annonc 1 Pierre 1 22 25 pi tre de Jacques 4 1 12 Le Christ Santo Domingo des Silos Espagne pilier du doute de Thomas MODE D EMPLOI Quelques indications pour mener nos groupes Deuxi me r union Car me sur le th me de la fraternit Le 1 Refaire un tour de table sur les diff rents On ne d bat pas pour se mettre d accord mais visages de la fraternit pour comprendre comment l autre raisonne et en ea leo 2 Pour une fraternit aux dimensions du monde face la globalisation de Un animateur dans chaque groupe veille l indiff rence l coute de la parole de l autre n 3 Confronter les exp riences et les analyses Premi re r union _ 4 Synth se comment vivre en fraternit m me Un premier temps de pr sentation de chacun en d saccord 1 Puis un temps de silence et ou lecture d un e Comment s enrichir des diff rences texte d une musique pour se pr parer l coute e Quelle forme de pardon peut nous aider 2 Un premier tour de table comment vivons nous la fraternit Quels sont nos _ P Mais bien s r vous tes libres de proc der engagements pour un monde fraternel comme vous le souhaitez Comment vi rmonter l nflits j 3 Co ent vivre et surmonter les conflits RS PE
6. permet encore de reconna tre qu il appartient la couronne Un fil rouge court travers notre vie c est le christianisme qui nous a tiss s non seulement depuis notre enfance mais par toute notre culture pour le meilleur et pour le pire Nous voyons bien la responsabilit de ce christianisme dans le pass et dans l actuelle situation d exploitation et d ali nation Mais nous n oublions pas qu il a toujours aussi inspir des pratiques de lib ration et de fraternit Nous avons besoin de nous r approprier ces m moires d avenir Une nouvelle utopie Jacques Attali Fraternit s Une nouvelle utopie Fayard 1999 p 23 25 Mon pronostic est que les prochaines utopies ne se contenteront pas de l actuelle apologie de la Libert ni de celle de l galit mais qu elles tourneront pour l essentiel autour de ce que l on pourrait appeler la Fraternit Non pas comme la proposition na ve d un nouvel ordre social non violent et solidaire magiquement id alis Plut t comme un syst me institutionnel coh rent rationnellement n cessaire fond sur de nouveaux droits et capable de r gler des probl mes tr s concrets tels ceux du ch mage de la d gradation de l environnement et de la mis re morale De cette utopie venir nous pourrions si nous le voulions entendre d ores et d j les premi res rumeurs Comme la nuit n est jamais plus profonde qu la minute qui pr c de le lever
7. priv d assurances toutes faites sur la r conciliation et d alibis spirituels Ce sera pour trouver Dieu dans les v nements impr vus de ce monde certes mais aussi d une fa on privil gi e puisque Dieu s est fait l un de nous l int rieur des relations humaines Les conflits crise de ces relations d mythifient les id es que le chr tien se fait de Dieu mais ils peuvent lui en donner une exp rience r elle Ils d senchantent l univers id ologique des repr sentations parce qu ils le remplacent par l humble et quotidienne preuve d une confrontation qui en r v le le sens Lorsque le chr tien reconna t ainsi gr ce l irruption des autres dans sa vie l interpellation de Dieu il trouve dans cette rencontre qui n exclut jamais la lutte 1 commencement d une r conciliation r elle avec Dieu et avec les hommes puisque ce sera toujours par le m me chemin qu il est conduit l un et aux autres En discernant ce que la r v lation de Dieu lui enseigne des hommes et ce que la rencontre des hommes lui apprend de Dieu il re oit de la sorte sans cesser d tre sujet la loi commune du conflit une paix analogue celle qui subsiste accord secret dans les doutes les difficult s et les preuves du contemplatif en qu te de Dieu Cette paix lui vient d abord d un assentiment plus profond la t che que Dieu lui fixe Avec le conflit en effet appara t l h t rog n it des te
8. sur laquelle repose tout ce qui est chr tien ne peut pas tre oubli e dans l amour chr tien qui tend l imitation du Christ Le prochain du Christ est celui qui est le plus loign Et lorsqu il nous fait remarquer dans la description d cisive du jugement dernier Mt 25 que derri re cet homme apparemment le plus loign MARS AVRIL 2014 4 CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME qui a faim soif qui est nu malade prisonnier c est lui qui est pr sent cach mais r ellement vis non senti mais touch en v rit il est impossible que ce prochain qu il est venu chercher aimer ramener au bercail par le don de sa vie wait pas d j t pour lui plus qu une simple me perdue plus qu un homme quelconque L amour ne peut aimer que l amour L amour de Dieu travers tout le monde et toute perdition ne peut aimer que Dieu Si le Fils part au loin pour aller chercher son ennemi et lui apporter l amour que ce dernier n a plus il doit derri re lui en lui voir Dieu Plus exactement voir Dieu le P re qui a cr cet homme qui l a form son image et sa ressemblance qui l a aim appel et marqu d un signe ineffa able le signe de l appartenance au Fils au Verbe la r demption et l glise Mon semblable mon fr re Catherine Chalier La Fraternit un espoir en clair obscur Buchet Chastel 2004 p 123 124 Parfois quand la haine et la jalo
9. CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME Groupes Car me MODE D EMPLOI LA R VOLUTION DE DES TEXTES POUR LA CE QUE NOUS DIT PAGE 8 LA TENDRESSE R FLEXION L CRITURE PAGE 6 PAGE 2 PAGE 8 SAINT MERRY Les hommes de la fraternit Les hommes de la fraternit C est ainsi que l on nommait parfois les premiers chr tiens Or la fraternit est un myst re plac e d s l origine sous le signe du conflit Ca n et Abel Jacob et Esa Joseph et ses fr res Ni donn e biologique ni id al acquis une fois pour toutes elle E E E est toujours construire Elle fait partie de ce que le pape Fran ois appelle une mystique du vivre ensemble une attitude spirituelle qui n est rien d autre que l art de se m langer de se rencontrer de se prendre dans les bras de se soutenir de participer cette mar e un peu chaotique qui peut se transformer en une caravane solidaire en un saint p lerinage Evangelii Gaudium n 87 Dans les groupes de car me nous vous proposons de r fl chir aux exigences de cette mystique du vivre ensemble aux d fis qu elle pose diff rents niveaux du politique au psychologique en passant par le culturel En somme la place de la fraternit dans nos vies notre glise et notre communaut de St Merry Et aux multiples d clinaisons de celle ci solidarit justice coute accueil don de soi L change d exp riences positives ou n
10. R 4 crire sur un papier ou un tableau papier ce i fait obstacle la fraternit Quelles propositions pour la communaut qui fait obstacle la fraternit N oubliez pas un petit compte rendu qui pourra 5 Quelles attitudes d velopper face aux nourrir nos c l brations conflits 2 r lt 6 Qu est ce AE la Parole de Dieu nous dit CE Dossier pr par par Daniel Duigou et Pietro Pisarra avec l aide de Anne Ren su et Bazin et Florence Carillon MARS AVRIL 2014 8
11. fait de menus ravissements de joies furtives d tonnements renouvel s et de gratitude heureuse Car l tonnement la joie et la gratitude sont des crit res de l amour de l amour dans ses diverses manifestations rotique conjugale parentale filiale fraternelle ou sororale amicale spirituelle Lorsque l autre cesse de nous surprendre f t ce un tout petit peu avec un brin de d lice quand il ou elle para t devant moi que sa pr sence ne suscite plus le moindre lan de joie que l on ne ressent plus de gratitude son gard du seul fait qu il ou elle existe c est que lamour a d sert ma relation cette personne propos de l amiti Maurice Blanchot note qu on sait quand elle prend fin m me si elle dure encore par un d saccord qu un ph nom nologue nommera it existentiel un drame un acte malheureux Mais sait on quand elle commence Il n y a pas de coup de foudre de l amiti plut t un peu peu un lent travail du temps On tait amis et on ne le savait pas Pour l amiti Farrago 2000 p 7 L ami lamie est fr re et s ur d lection qui ne partage avec moi aucun patrimoine biologique et g n tique ne porte pas le poids d une histoire familiale commune avec ses beaut s et ses d chirements ses bons et ses mauvais l ments ses rituels ses ombres et ses clats ses fables et ses non dits il ou elle n est pas impliqu e dans cette grande affaire quest ma
12. mp raments des situations des int r ts des groupes Les diff rences brisent l uniformit que l goisme du fort le conformisme du faible ou l id ologie de l utopiste voudraient imposer ou mimer Elles r sistent la tentation d assimiler autrui soi Elles peuvent gu rir la violence subjective de l agressivit sauver le chr tien du pieux mensonge qui consisterait faire comme si l on tait d accord et lui viter aussi de restreindre la r conciliation l troit domaine d une r union sacramentelle ou d un id al futur Mais outre cette purification n gative le fait des divergences ne peut pas ne pas imposer au chr tien une vue tout la fois plus religieuse et plus r aliste de sa situation Si les conditions de sa t che ses responsabilit s de toute sorte et les besoins des hommes dont il a fait ses proches lui interdisent de trahir un devoir il d couvre ce devoir un sens nouveau les d terminations de son caract re et de son travail les possibilit s propres dont il dispose lui indiquent une vocation particuli re qu il ne peut enfreindre sans infid lit Dieu Ces enfants ces hommes ces int r ts pour lesquels il combat Dieu les lui a confi s comme l conome le soin des gens de la maison comme l ouvrier une part de champ cultiver Ses activit s dont l exacte port e lui chappe en raison de la complexe interf rence des syst mes o elles s int grent lui son
13. nt ou non r f rence la fraternit Sur quelles motivations fondent elles cette valeur commun ment reconnue De m me que dans une famille aucun membre ne peut se croire lui seul d positaire de l esprit de famille de m me aucun groupe humain ne peut pr tendre enfermer dans ses seuls principes la source de la fraternit Au c ur de l engagement commun se forge la fraternit d action d faut de la fraternit de conviction Chacun se voit convi au dialogue Fr res oui mais pourquoi Pour qui Par et dans ce dialogue plan taire la fraternit s incarne et se renforce Lamour du fr re humain Hans Urs von Balthasar Dieu et l homme aujourd hui Foi vivante 1996 p 283 293 L heure de l histoire du monde a sonn o lamour du fr re humain comme question et comme r alit unit les chr tiens et les non chr tiens Et c est pourquoi elle est aussi l heure o il faut voir que lamour chr tien en ce qu il a de plus intime d passe le christianisme il le d passe en se r pandant dans l tendue totale du monde Bien plus il faut comprendre que ce mouvement de d passement constitue l essence du christianisme Tout amour chr tien implique un clatement des enceintes closes une vasion vers l ext rieur vers celui qui naime pas vers le fr re perdu vers ennemi Alors que nous tions encore des ennemis le Christ nous a aim s et il est mort pour nous Rm 5 8 Cette donn e l mentaire
14. nvahi les comportements d fensifs que le monde actuel nous impose Beaucoup essaient de fuir les autres pour une vie priv e confortable ou pour le cercle restreint des plus intimes et renoncent au r alisme de la dimension sociale de l vangile Car de m me que certains voudraient un Christ purement spirituel sans chair ni croix de m me ils visent des relations interpersonnelles seulement travers des appareils sophistiqu s des crans et des syst mes qu on peut mettre en marche et arr ter sur commande Pendant ce temps l l vangile nous invite toujours courir le risque de la rencontre avec le visage de l autre avec sa pr sence physique qui interpelle avec sa souffrance et ses demandes avec sa joie contagieuse dans un constant corps corps La foi authentique dans le Fils de Dieu fait chair est ins parable du don de soi de l appartenance la communaut du service de la r conciliation avec la chair des autres Dans son incarnation le Fils de Dieu nous a invit s la r volution de la tendresse L humilit de la paix Michel de Certeau L tranger ou l union dans la diff rence Descl e de Brouwer 1991 p 27 30 Impossible d viter des tensions avec les autres mais aussi de vivre sans eux impossible de fuir une confrontation entre un devoir personnel qui est un droit et le droit des autres que fondent leurs devoirs si l on sch matise ainsi le conflit comment ne pas admettre qu il peut v ritablement
15. omme consid re comme son devoir est une interpr tation des faits Il juge d apr s ce qu il sait de la position qu il doit tenir Il se trouve dans une situation analogue celle qui fait de l observateur l un des termes d une relation avec l observ Aussi toute d cision est elle relative au sujet comme son objet tous deux d j situ s ou d termin s par le contexte d appartenances multiples Le conflit oppose donc aussi deux interpr tations il les remet en question par une confrontation qui peut permettre chacun plus de lucidit sur la part de passion ou d ignorance que repr sentait par rapport aux faits telle ou telle prise de position Esquiv le conflit n e t pas permis cette plus grande fermet dans la cause ou les int r ts qu on d fendait ni cette meilleure intelligence d une r alit qui n appara t jamais que gr ce la diversit des points de vue MARS AVRIL 2014 7 CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME Lectures bibliques Le bon samaritain Lc 10 29 37 Sur le chemin d Emma s Le 24 13 35 Vous avez purifi vos mes en ob issant la v rit pour pratiquer un amour fraternel sans hypocrisie Aimez vous les uns les autres d un c ur pur avec constance vous qui avez t engendr s nouveau par une semence non pas corruptible mais incorruptible par la parole de Dieu vivante et permanente Car toute chair est comme l herbe et toute sa gloire comme
16. parent le Cette non implication ne signifie pas pour autant une indiff rence l ami e peut se tenir en observateur plein d attention sur le seuil de cet amont de ma vie qui souvent me demeure un entour simplement il ou elle ne prend pas parti n entre pas dans la m l e Parce qu ils viennent d ailleurs peu importe que celui ci soit proche ou lointain le fr re ou la s ur d lection ouvrent une br che dans le cercle germain ils invitent une sortie une expansion hors du m me hors de soi et de l entre soi MARS AVRIL 2014 GROUPES CAR ME Fraternels donc solidaires L enseignement du Concile Les joies et les espoirs les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent sont aussi les joies et les espoirs les tristesses et les angoisses des disciples du Christ et il n est rien de vraiment humain qui ne trouve cho dans leur c ur Gaudium et Spes 1 Constitution pastorale sur l glise Concile Vatican IlI CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME Un fil rouge Michel Cl venot Les hommes de la fraternit Ed Nathan 1981 On nous parle d une pratique singuli re qui est de r gle dans la marine anglaise tous les cordages de la flotte royale sont tress s de telle sorte qu un fil rouge les parcourt tout entiers et qu on ne peut pas len extraire sans que l ensemble se d fasse et le plus petit fragment
17. qu il soit un autre moi m me pour qu il devienne un fr re on peut se demander si de telles pr misses n invalident pas dembl e la conclusion Fraternit premier nom de l glise Michel Dujarier glise Fraternit L ccl siologie du Christ Fr re aux huit premiers si cles Cerf 2013 p 108 109 la fin du Ie si cle les chr tiens de Rome sont les premiers avoir donn leur glise le beau nom de Fraternit Cette innovation n est sans doute pas le fruit d un raisonnement th ologique explicite et voulu mais elle mane d une foi v cue Leur esp rance de croyants conscients de vivre de l Esprit Saint dans le Christ les a conduits se consid rer comme fr res du Fils unique le Bien aim du P re S rs d avoir t choisis lus par ce P re qui est Amour ils en sont venus a s appeler mutuellement fr res et bien aim s dans une Communaut qu ils ont spontan ment appel e l lue ou la Fraternit en attendant qu Ignace d Antioche la d signe son tour comme l Agap Un vocabulaire de fraternit s est cr n du sensus fidelium il est r v lateur d une eccl siologie enracin e dans la vie en Christ Ainsi donc la fin du le si cle le groupe des chr tiens est il d sign par le nom de Fraternit au sens de Communaut de fr res et s urs Cette appellation est apparue dans la ville de Rome gr ce deux le
18. t d sign es dans la parabole comme des talents propres qui doivent porter leurs fruits Il a re u entre beaucoup une force et une mission elles lui indiquent comment il doit coop rer l uvre commune La vigueur la vertu que requiert cette fid lit au devoir d tat ne lui permet plus les col res qui simulent ou visent la suppression des autres Au contraire le respect de sa t che ma trise cette violence exclusive pr cis ment parce qu il se fonde sur l exigence d une vocation particuli re Pas plus que l abandon il n autorise l agressivit L o les sentiments sont superficiels et les passions totalitaires la fid lit religieuse est d finie par des responsabilit s ou des t ches objectives elle demande une force vertueuse elle est galement incompatible avec une paix fictive qui esquive l autre et avec une violence qui cherche le d truire Car le respect qu il doit sa propre vocation le chr tien le doit pour les m mes raisons mais pas de la m me mani re celle des autres il le leur doit car ils ont eux aussi d limit par leur fonction et leurs capacit s un r le propre dans le travail commun mais il ne le leur doit pas de la m me mani re car leur t che n est pas la sienne et c est la sienne qu il lui faut tre fid le Sil y a conflit il doit contre eux d fendre ce qu en conscience sa fonction l oblige exiger Mais concr tement ce qu un h
19. ttres MARS AVRIL 2014 5 CENTRE PASTORAL HALLES BEAUBOURG GROUPES CAR ME attribu es aux deux responsables v n r s que sont Pierre et Cl ment avec l honneur que lui conf re son origine apostolique puisqu elle s enracine dans le vocabulaire d une p tre n otestamentaire La r volution de la tendresse Fran ois Evangelii Gaudium 87 et 88 87 De nos jours alors que les r seaux et les instruments de la communication humaine ont atteint un niveau de d veloppement in dit nous ressentons la n cessit de d couvrir et de transmettre la mystique de vivre ensemble de se m langer de se rencontrer de se prendre dans les bras de se soutenir de participer cette mar e un peu chaotique qui peut se transformer en une v ritable exp rience de fraternit en une caravane solidaire en un saint p lerinage Ainsi les plus grandes possibilit s de communication se transformeront en plus grandes possibilit s de rencontre et de solidarit entre tous Si nous pouvions suivre ce chemin ce serait une tr s bonne chose tr s r g n ratrice tr s lib ratrice tr s g n ratrice d esp rance Sortir de soi m me pour s unir aux autres fait du bien S enfermer sur soi m me signifie go ter au venin amer de l immanence et en tout choix go ste que nous faisons l humanit aura le dessous 88 L id al chr tien invitera toujours d passer le soup on le manque de confiance permanent la peur d tre e
20. usie ont puis les c urs certains se risquent une parole de reconnaissance envers autrui f t il l ennemi d hier Mon semblable mon fr re Comme si apr s de longs et terribles d chirements heure m me o l exasp ration des d tresses ne laisse plus espoir ces mots issus d une v rit durablement oubli e et la merci de nouvelles exasp rations veillaient encore sur une promesse de r conciliation Mais outre la difficult parvenir les dire quand les affects d angoisse et de peur de col re et d envie projettent leur voile de t n bres sur autrui est il s r que ces mots soient les meilleurs garants de la fraternit En effet comme ils d duisent tr s explicitement la fraternit d une ressemblance constat e prouv e ou suppos e entre soi et autrui ils excluent aussi l id e d une fraternit possible avec le dissemblable avec celui ou avec celle qui ne partagerait ni identit ni essence commune avec soi S adresser autrui comme son semblable et son fr re cest chercher penser la fraternit sur une base essentialiste et identitaire dont le sujet qui nonce cette parole reste le mod le En ce sens cette fraternit est tributaire de l id e d autrui comme alter ego comme autre moi m me Ce qui malgr les lettres de noblesse philosophique dont peut se pr valoir une telle r flexion constitue une fa on probl matique de consid rer autrui car s il faut
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