L`aide à domicile : un métier à l`épreuve des contraintes financières
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1. Connaissance de l emploi 123 Le 4 pages du CEE ao t 2015 num ro L AIDE DOMICILE UN M TIER L PREUVE DES CONTRAINTES FINANCI RES Alexandra Garabige Centre d tudes de l emploi ans le contexte de vieillissement de la population fran aisel l aide domicile s est d velopp e autour d un double objectif poursuivre une politique sociale de maintien des personnes fragiles et d pendantes chez elles solution estim e pr f rable pour les individus et moins co teuse que l h bergement en tablissement et cr er des emplois dans un secteur en expansion consid r comme accessible aux personnes peu dipl m es De nombreux dispositifs publics se sont succ d pour struc turer et professionnaliser ce segment du march du travail mise en place de la validation des acquis de l exp rience VAE cr ation en 2002 du dipl me d tat d auxiliaire de vie sociale L aide domicile traverse une crise financi re unanimement constat e en d pit de la volont affich e par les pouvoirs publics de d velopper le secteur pour g rer la prise en charge de la d pendance Les contraintes financi res croissantes du secteur percutent les objectifs de professionnalisation des salari s et de qualit du service rendu Ce 4 pages s appuie sur une enqu te de terrain men e aupr s d associations prestataires et d intervenants de l aide domicile I examine les cons quences de la contraction des d penses pub2. lise 2011 L volution de l allocation personnalis e d autonomie APA de 2002 2009 Drees Etudes et r sultats n 780 Garabige Alexandra dir Gomel Bernard Trabut Lo c 2015 Dyna miques de transformation des mod les conomiques des structures de l ESS dans les services domicile Analyses de cas Rapport de recherche du CEE n 90 Gomel Bernard 2006 L emploi salari dans le travail des associa tions in Chopart J N ef al Les dynamiques de l conomie sociale et solidaire Paris La D couverte coll Recherches Gramain Agn s Xing Jingyue 2012 Tarification publique et norma lisation des processus de production dans le secteur de l aide domi cile pour les personnes g es Revue fran aise des affaires sociales n 2 3 Lada Emmanuelle 2011 Les recompositions du travail d aide domicile en France Formation emploi n 115 Pinville Martine Poletti B rang re 2014 valuation du d velop pement des services la personne Rapport d information n 2437 d pos par le comit d valuation et de contr le des politiques publiques Assembl e nationale 9 d cembre Trabut Lo c 2014 Nouvelle donne dans l emploi d aide domicile in Weber Florence Trabut Lo c Billaud Sol ne dir Le salaire de la confiance L aide domicile aujourd hui Paris ditions rue d Ulm Thi rus Lydia 2014 Les services d aide la personne en 2012 D
3. penses publiques mais aussi durcir les crit res pour b n ficier des aides sans pour autant que les usagers aient les moyens de Encadr 1 L AIDE DOMICILE Le service la personne en France s organise autour de trois modalit s de recours article L 7232 6 du Code du travail d finis sant les conditions d exercice des associations et des entreprises agr es du secteur le mode mandataire l usager emploie lui m me le salari mais la structure association ou entreprise assure Un certain nombre de t ches administratives et juri diques aupr s du b n ficiaire le mode prestataire la personne d pendante signe un contrat de service avec l organisme qui emploie l aide domicile et l emploi direct de gr gr qui est le mode d emploi le plus fr quent dans ce secteur Selon l enqu te Emploi en continu 2012 de l Insee les 531 000 aides domicile qui peuvent avoir comme employeur principal une association 31 des cas un particulier 32 une entreprise priv e 21 ou encore un employeur public centre communal d action sociale CCAS notamment 12 sont essentiellement des femmes 97 Elles sont peu dipl m es 44 ont un niveau de classe terminale sans le bac assez g es 48 ont 50 ans ou plus et leur anciennet est assez faible Si elles sont le plus souvent employ es en contrat dur e ind termin e CDI 78 le temps partiel pr domine 70 des cas Quand ell
4. appuie sur des normes relatives aux frais de personnel et l affectation des charges de structure plus ou moins explicites selon les d partements Gramain Xing 2012 mais aussi sur les bud gets pr visionnels tablis par les services en fonction de leurs co ts et des pr visions d activit Dans les faits la tarification fait l objet d une n gociation entre tarificateurs et services d aide domicile tarif s Connaissance de l emploi n 123 Ao t 2015 l aide domicile un m tier l preuve des contraintes financi res r duire leurs charges qui en mode prestataire correspondent pour la plupart d entre elles la masse salariale 80 90 Contraction des financements et professionnalisation du m tier des injonctions contradictoires L enqu te de terrain r v le que la professionnalisation par la formation est de fait limit e par les contraintes financi res L objectif des financeurs publics est de ma triser le ratio personnels qualifi s personnels non qualifi s pour limiter les co ts salariaux Une responsable de conseil g n ral CG d crit ainsi la situation Moi ce que je ressens c est qu on a un pourcentage d volution tellement minime pour chaque tarif parce que le budget global du CG est tellement contraint Donc la discussion de savoir si on forme ou pas aujourd hui elle ne se pose pas On est plus dans du conseil dans l alerte dire attention vous n allez pas
5. un secteur o qui plus est les r mun rations sont particuli rement basses Cette d gradation des conditions de travail se retrouve dans les donn es de la caisse nationale de l assurance maladie des travailleurs salari s CnamTs rapport es par un r cent rapport parlementaire le secteur de l aide domicile figure parmi les plus accidentog nes et est m me plus risqu que le BTP Le taux de fr quence et l indice de gravit des accidents du travail y sont presque deux fois plus lev s que dans l ensemble des secteurs d activit respectivement de 45 contre 22 et de 26 contre 15 La p nibilit et la sinistralit sont accrues pour les inter venants aupr s de publics fragiles la p nibilit li e la difficult physique des actes effectu s l tat g n ral de la personne aid e le morcellement croissant des interventions les trajets nombreux favorisent les accidents Pinville Poletti 2014 Par ailleurs la limitation des temps d intervention va de pair avec un recentrage des t ches sur les besoins vitaux des indi vidus Cela a pour cons quence de transformer l activit des aides domicile en r duisant leur r le social On le voit dans les propos de cette salari e C est une gestion de la t che accomplir comptable c est dire en un temps on peut faire a et a le relationnel et tout ce qui est important dans le travail et qui permet de faire ces t ches l et d intervenir a
6. 9 millions auraient plus de 75 ans et 5 4 millions plus de 85 ans qui porte sur les structures associatives du champ disposant d une branche prestataire cf encadr 2 Le mode prestataire est r put offrir une meilleure qualit d emploi que les autres modalit s de recours Gomel 2006 Une d stabilisation du syst me associatif Le constat de la crise financi re de l aide domicile aupr s des publics fragiles fait l unanimit En t moignent entre autres la cr ation par la loi de finances pour 2012 du fonds de restruc turation des services d aide domicile puis la mise en place d un deuxi me fonds instaur par la loi de financement de la S curit sociale pour 2013 Vanlerenberghe Watrin 2014 La crise financi re d stabilise les associations actrices histo riques de la prise en charge des publics fragiles Si l absence de bilans sociaux dans les structures tudi es rend difficile l ana lyse de l impact des financements sur les conditions d emploi et de travail les entretiens avec des acteurs aux statuts vari s cf encadr 2 r v lent les effets n gatifs de la contraction des d penses publiques sur ces conditions Ces volutions sont d autant plus lourdes de cons quences que le m tier d aide domicile associ aux activit s domestiques Avril 2014 reste d valoris En t moigne le profil type d une aide domicile d crit par l enqu te Emploi en continu de 2012 une femme peu dipl m e
7. ares Dares Analyses n 038 Vanlerenberghe Jean Marie Watrin Dominique 2014 L aide domicile aupr s des publics fragiles un syst me bout de souffle Rapport d information n 575 fait au nom de la commission des Affaires sociales du S nat 4 juin Les actualit s du Centre d tudes de l emploi derni res publications colloques et s minaires sont en ligne sur le site www cee recherche fr Elles sont galement disponibles via la lettre lectronique flash cee ainsi que sur le compte Twitter L CeeEtudesEmploi Centre d tudes de l emploi 29 promenade Michel Simon 93166 Noisy le Grand Cedex T l phone 01 45 92 68 00 M l cee cee recherche fr site www cee recherche fr Directrice de publication Christine Daniel R dactrice en chef Marie Madeleine Vennat
8. assez g e employ e en CDI par l employeur principal temps partiel faiblement r mun r e Face des contraintes budg taires de plus en plus pr gnantes quelles sont les marges de man uvre et les strat gies d adaptation des associations Dans quelle mesure la prise en compte de ces contraintes va t elle l encontre des objec tifs affich s de professionnalisation et de reconnaissance du m tier d aide domicile Les difficult s financi res de l aide domicile Plusieurs raisons expliquent les difficult s de financement des associations d aide domicile D abord le volume des aides publiques en particulier l allocation personnalis e d autonomie APA qui couvre une partie des d penses n ces saires pour accomplir des actes essentiels de la vie n a pas suivi l augmentation du nombre de b n ficiaires B rardier Cl ment 2011 Sur la p riode r cente le nombre des allo cataires de l APA domicile est pass de 712 000 en 2010 731 000 en 2012 alors que dans le m me temps les finan cements consacr s cette allocation ont l g rement diminu 3 314 M 3 290 M donn es Drees Ces financements reposent par ailleurs de plus en plus sur les conseils g n raux qui traversent eux aussi une grave crise financi re la compensation de l tat a augment moins rapidement que les d penses brutes B rardier Cl ment 2011 De plus la crise conduit non seulement r duire les d
9. e l association difficult s cono miques donnant lieu des tarifs variables selon les cas et r valu s depuis chaque ann e au m me taux En contrepartie de ce soutien les associations sont mises sous tutelle du conseil g n ral qui peut analyser les comptes imposer des mod rations salariales ou encore demander des audits D s lors dans une p riode de contraction des d penses publiques les pouvoirs publics locaux incitent les associations 2 La taille des associations tudi es constitue sans doute une raison majeure au fait qu elles n tablissent pas de bilans sociaux ces derniers ne sont obliga toires qu partir d un effectif de 300 salari s articles L 2321 1 et L 2323 77 du Code du travail 3 L autorisation a t r form e par la loi n 2002 2 du 2 janvier 2002 Elle ne s applique qu aux organismes d aide domicile qui exercent leur activit en qualit de prestataire ou de mandataire et notamment ceux qui interviennent aupr s des personnes g es et handicap es L autorisation est d livr e par le pr sident du conseil g n ral apr s avis du comit r gional de l organisation sociale et m dico sociale et attribu e pour quinze ans Lorsque le service prestataire est autoris la tarification de ses prestations rel ve de la comp tence du conseil g n ral 4 Pour d terminer le montant horaire de l APA qui correspond la d pense pour acheter une heure d aide le tarificateur s
10. e plus en plus fortes Outre l exploitation de l enqu te Emploi 2012 cf encadr 1 la recherche s appuie sur une enqu te qualitative men e dans deux d partements aupr s e de repr sentants du personnel CFDT en activit dans six asso ciations et d un responsable associatif e de repr sentants de trois administrations publiques locales conseil g n ral conseil r gional et centre local d information et de coordination CLiC dans l un des territoires l enqu te est compl t e par une analyse de documents financiers de trois associations et d observations de r unions syndicales de la branche Ces derni res ont permis de recueillir le point de vue d une quarantaine de repr sentantes syndicales CFDT en exercice dans une quinzaine d associations des deux territoires S y ajoutent des entretiens avec des responsables nationaux de la CFDT des f d rations Sant sociaux et Services ainsi qu avec deux financeurs priv s Amundli et France Active Quand ils voquent leur travail les professionnels rencontr s insistent sur les cons quences de ces volutions non seule ment sur le service rendu mais aussi sur leurs conditions de travail La baisse des temps d intervention s accompagne d une augmentation du nombre d usagers ou de familles suivis par une aide domicile ce qui suppose dans le m me temps des d placements plus nombreux fatigants et co teux Cette question est au c ur des revendications syndicales dans
11. es sont temps complet elles travaillent habituellement le week end 48 des cas contre 22 pour les temps partiels et le soir 33 par rapport aux 17 de l ensemble des actives occup es Leurs r mun rations sont faibles en comparant les salaires mensuels temps complet on observe que 51 des aides domicile gagnent moins de 1 250 euros par mois et que moins d un quart d entre elles gagne plus de 1 500 euros par mois contre 60 de l ensemble des actives et les deux tiers des actifs prendre en charge partiellement ou totalement les heures d intervention non financ es Dans les deux territoires tudi s cf encadr 2 ce probl me de financement est au centre des propos des acteurs publics et associatifs rencontr s direction comme repr sentants syndi caux Fermetures de structures mises en redressement judi ciaire ou encore baisse de certains financements sont voqu s pour montrer l instabilit du secteur Face ces difficult s certains d partements m nent des actions pour soutenir les structures d aide domicile C est par exemple le cas dans l un des territoires tudi s o apr s avoir diminu de 5 en un an les d penses d APA domicile le conseil g n ral a bloqu le nombre d associations autoris ess et ren goci en 2009 les tarifs de cette allocation apr s une discussion avec celles ci4 Plusieurs crit res ont t pris en compte lieu d intervention configuration d
12. ifs par exemple Dans un des cas tudi s la part de ce type d activit s dans l ensemble des heures effec tu es est pass e de 7 pr s de 10 entre 2009 et 2011 N anmoins les marges de man uvre des associations sont limit es dans un contexte concurrentiel La directrice d une structure favorable la diversification explique ainsi Une structure qui veut tenir le coup mon avis elle doit se d ve lopper Donc le d veloppement a passe par le d veloppement de ce type de prestations Mais encore une fois c est un peu compliqu au niveau des tarifs parce que vous avez un tarif x vous dites j ai la main je vais augmenter Mais il se trouve qu on est en secteur concurrentiel et donc si on est trop lev par rapport nos concurrents on n aura pas de demandes Cette question de la concurrence avec le secteur lucratif s ins crit dans un mouvement g n ral d volution des services la personne et pas seulement de l aide domicile En effet suite au plan Borloo de 2005 la part de march des entreprises priv es dans l activit prestataire n a cess de cro tre et cette croissance se poursuit passant de 24 en 2011 27 en 2012 selon les donn es de la Drees Thi rus 2014 Les associations ont ainsi t amen es renforcer et profes sionnaliser leurs structures d encadrement interm diaire Celles qui fonctionnaient gr ce au b n volat ont eu plus de mal s ada
13. liques sur les conditions de travail et d emploi telles qu elles sont observ es et per ues par les intervenants enqu t s C est une volution en profondeur du secteur qu ils d crivent mettant en cause les fondements de leur m tier Pour survivre dans un contexte de contraintes financi res les associations sont oblig es de diversifier leurs fonds et leurs activit s de ma triser leurs co ts salariaux au d triment des salari s et de r duire les temps d intervention chez les usagers DEAVS accessible par la formation initiale signature en 2002 d un accord de branche sur les emplois et les r mun rations revalorisant les m tiers de l intervention domicile et en 2010 signature d une convention collective unifi e applicable depuis 2012 l ensemble de la branche Une recherche men e au CEE s est attach e rendre compte des r alit s conomiques des structures uvrant dans ce champ de l aide sociale Elle s appuie d une part sur une exploitation de l enqu te Emploi en continu 2012 de l Insee cf encadr 1 qui renseigne sur les conditions d emploi et les caract ristiques des 531000 aides domicile d nombr es en 2012 Elle repose d autre part sur une enqu te de terrain 1 Les projections de l Institut national de la statistique et des tudes conomiques Insee tablissent que le nombre de personnes g es de plus de 60 ans vivant en France atteindrait 23 6 millions en 2060 Parmi ces personnes 11
14. pter Par ailleurs la recherche de nouvelles recettes g n rant des co ts de gestion et de prospection suppose des comp tences gestionnaires que les associations ne sont pas toujours en capacit d assumer budg tairement De plus cette strat gie n est pas n cessairement viable car les financements sur projet et les subventions vari es ne sont pas p rennes Enfin la diversification des services questionne l identit professionnelle des acteurs associatifs Tenant compte des volutions de leur secteur ces derniers voquent la difficult qu ils prouvent conserver leur r le social construit autour d un travail aupr s des publics fragiles et distinct du secteur priv lucratif Les repr sentants syndicaux se montrent particu li rement critiques l gard de la diversification consid rant qu elle met en cause la nature et le sens de leur m tier Ainsi la crise financi re du secteur p se sur les fondements de l aide domicile Outre qu elle s accompagne d une d gra dation des conditions d emploi et de travail des salari e s les strat gies de diversification labor es pour la contrer font appara tre le p rim tre instable de ce m tier allant l encontre du mouvement de reconnaissance et de professionnalisation d un secteur qui remplit une mission de service public R F RENCES Avril Christelle 2014 Les aides domicile un autre monde populaire Paris La Dispute B rardier M lanie Cl ment
15. r du point les indices de salaire les cong s d anciennet tout a Mais tout ce qui est en dehors donc tous les accords d entreprise internes qu on a pu mettre en place ils sont en droit de les refuser Il le CG serait m me plut t regarder ce qu on a dans nos accords d entreprise pour les d noncer et faire des conomies l dessus D gradation des conditions de travail et du service rendu La contraction de la d pense publique passe galement par une incitation la r duction des temps d intervention chez les usagers comme le d plore ce repr sentant syndical On en arrive des situations o l on a des interventions qui sont r duites quinze minutes et si l on continue dans cette spirale horizon 2020 ce n est plus un quart d heure c est cinq minutes qu on passera chez une personne pour essayer de bricoler quelque chose Cette tendance s observe dans l ensemble des associations tudi es m me si elle est plus ou moins forte selon les structures les m tiers et les territoires Encadr 2 M THODOLOGIE Ce 4 pages est issu d une recherche collective r alis e au CEE Garabige Gomel Trabut 2015 dans le cadre d une convention avec la CFDT et d un financement de l Agence d objectifs de l Ires Il analyse les r alit s conomiques des associations dans un contexte o le financement des activit s de plus en plus complexe est soumis des contraintes de gestion et de r sultats d
16. tenir si vous formez trop votre personnel on ne pourra pas vous augmenter mais les services ont bien compris les enjeux Les associations sont donc confront es des injonctions contradictoires g rer des situations de travail n cessitant des personnels qualifi s et limiter le niveau de qualification de leurs salari s pour des motifs salariaux Pour y faire face les structures peuvent proposer des formations internes non dipl mantes aux aides domicile pour que celles ci soient en mesure d effectuer des interventions ne relevant pas de leur attribution Ce m canisme tend p renniser le glissement de t ches constat dans le secteur c est dire le fait que les professionnels exercent des activit s qui ne rel vent ni de leur qualification ni de leur champ d intervention soins infirmiers ou services d aide soignant notamment Dans la m me logique de ma trise des co ts les accords d entreprise n goci s et mis en place dans certaines asso ciations plus avantageux que la convention collective nationale ont t revus la baisse C est le cas d un des organismes tudi s o l indemnisation des frais de transport qui pesait sur la masse salariale a t supprim e suite aux recommandations du conseil g n ral C est ce qu explique cette directrice La seule chose qui est opposable au CG c est la convention collective Donc tout ce qui est dans la convention collective leur est opposable la valeu
17. upr s des gens n est pas comptabilis Comme le souligne Emmanuelle Lada 2011 le travail est divis en t ches sp cialis es et stan dardis es dont chacune peut faire l objet d une prescription temporelle pr cise ind pendamment du contexte dans lequel elle s exerce Contraintes d accepter cette organisation les intervenantes domicile rencontr es subissent la d gradation Connaissance de l emploi n 123 Ao t 2015 L aide domicile un m tier l preuve des contraintes financi res de la qualit du service rendu source d insatisfactions fortes dans leur travail et de questionnements sur leur r le Certaines d entre elles tentent de compenser cette baisse des temps d in tervention en pratiquant des d passements de leurs horaires Quand la diversification des activit s menace le m tier d aide domicile Les associations du secteur de l aide domicile adoptent plusieurs strat gies face au resserrement des financements publics e recours certaines formes d emploi flexible et moins co teuses comme le syst me mandataire cf encadr 1 qui permet entre autres de mutualiser les co ts d encadrement Trabut 2014 e recherche de fonds publics vari s financements par projet subventions e d veloppement de services non cibl s sur les publics fragiles r mun r s des tarifs qui peuvent tre plus avan tageux pour les structures m nage ou garde d enfants chez des couples act
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