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MODE D`EMPLOI

1. La maison cin matographique se construit comme un ready made Elle est un assemblage de plusieurs sequences filmiques qui une fois r unies vont venir construire un nouvel espace architectural Les crans sont autant de fen tres sur le mur qui vont venir com poser la maison cin matographique comme autant de bulles amp mo tionnelles du rapport entre 0 ment Me e en ag I personne ur le ee pe A cecontextesipr sent ormule coeur ou Le paysage E n Regarder sentir toucher couter le penu Le contexte le site l environnement le heu l histoire les habitants la ville et la nature les voitures et le ciel Le paysage est tout cela et bien plus J aime ce terme qui regroupe nombres de donn es n cessaires l architecture De plus la definition du paysage exprime l id e d une vue sur l ensemble d une r gion Une vue c est dire le regard et donc un point de vue quelque chose de tr s subjec f donc et de tr s beau Je pense aux tableaux paysages de John Constable et de William Turner mais aussi Yves Klein et son bleu vide et infini La maison paysage La nuit te la couleur toutes choses Virgile Il y a d abord l obscurit On ne pergoit qu une masse noire un bloc construit qui ne laisse rien deviner de cet ext rieur Il est l crin in visible d un int rieur habit Dehors je ne pergois que des tableaux vivants que la
2. le cin ma est mon architecte prefere Juverture l on fabri gt AY gt Par les outils class ques de repr sentation on ne montre donc plus l id e du projet sa n et la sele que Lon a faites mals liiin le drole termin dans sa y chitec Ul au Cocu c est dire les habi F 1 ent comi tif mais plut t iy omme est au centre de acte Om x ei es mare Mer le week introdu ARCHITECTURE IS CINEMA Relier l architecture et le cin ma peut sembler priori un peu vain une sor te d amalgame forc entre deux enti t s distinctes pour la beaut du geste la langue anglaise une mani re de le transformer en slogan publicitaire Mais il ne faut pas s y m prendre Ce d sir intuitif a travers les tudes d ar chitecture est forte et les deux noms communs unis sans article ni d termi nant par le verbe tre ont persist dans mes pens es La relation entre le cin ma et Parchi tecture devenait comme un mouve ment naturel entre deux corps Les films nourrissaient mes projets deve naient Pespace de mon architecture Cette simple injonction venait impri mer P cran blanc de la salle de projec tion et dessiner un contour net sur la cr ation spatiale L ARCHITECTURE ESPACE HA BITE Dans sa definition premiere l architec ture est une construction qui met en ceuvre un espace permettant d isoler ou de prot ger ses occupants en tissant un f
3. le regard L EXERCICE DU DIPLOME L ouverture la r alisation la nouveaut le lien et les quais Ou comment les UN AVANT PROPOS principes directeurs du travail de fin d tudes se sont mis en place Avec en arri re plan l objectif avou de concevoir l architecture dans une recherche volontariste ct exp rimentale p L architecture le cin ma la mal son et le mur L intoduction Architecture is cinema Tout est parti de ce principe qui m a suivi durant toutes les tudes d architec ture Pourquoi relier les deux disciplines Dans quel but Pourquoi la maison Pourquoi un mur p9 p9 La forme est le fond P Je dessin autour d un mur de l image du mouvement et d un contexte pl4 pl5 LA MAISON CINE Le mur bauche une maison cin matographique Il d finit un espace habite et qualifie des natures spa Manifeste de 4 ann e S minaire de 5 annee p3l suis rentr dans le mur R cit introductif sur cette maison cin matographique sur l espace de P motion Boites maquettes Le mur A Vorigine de l archi LECINEMA PROCLAME ARCHITECTE En quoi le cin ma est il mon architec tecture Le mur s pare et relie Il est mati re surface OR 3 mais aussi interiorite te pr f r Comment l expliquer Par d e et spatialit Comment quelle d marche Le cin ma est un E se situer devant lui architecte de l motion mais quelle Com
4. La chambre est film e comme l espace ultime de cette triangulai re La satisfaction comme le d gout cohabitent tous deux dans ce m me espace L espace du possible Un plan magnifique pourrait illustrer le film Betty dort aupres de Rita La cam ra filme le visage de Rita en gros plan qui vient se confondre avec celui de Betty a la mani re du film Persona Ingmar Bergman 1966 Le visage double ainsi form a envahi l espace de la chambre Il est la r alisation du r ve l unit dans la dualit mais aussi la limite la d chirure La cam ra met le point sur le visage de Rita puis sur celui de Betty dans un second plan L unit des deux visages n est qu illusoire La cam ra ne peut les r unir dans un seul plan Elle s oblige a un raccord a une nouvelle mise au point La chambre de la Lynch home est duale Elle est contraste et r u nion r ve et r alit vie ou mort 37 Mase en scene mise en espace Prise de position Si Parchitecture se doit d tre fonctionnelle elle ne doit pas pour autant tre seulement un pur outil technique La mise en scene d un espace est primordiale de m me que celle de son habitant acteur Comment s inscrire dans le paysage comment inscrire le paysage humain dans l architecture tels seraient les v ritables enjeux Une architecture expressive qui s implante avec force avec un point de vue marqu une prise de position franche Etre engag tel pourrait tre ma
5. pace une maison comme un reve fami lier et personnel reli aux souvenirs la m moire l enfance La maison natale comme il d signe la maison de notre enfance serait le nid primitif de notre personne Il imagine la maison non pas comme une boite inerte mais comme une variation po tique et sensible qui transcende l espace g o m trique Voici ma maison mon outil LE MUR Il ne s agit pas de pr senter un projet mais d en construire un Il y a dans la repr sentation d une ar chitecture quelque chose de vain c est dire une tentative de rendre r el donc perceptible un projet qui ne l est pas encore Cette d marche s applique donc travailler autour d un mod le virtuel pour se rapprocher du domaine de la perception et d une fausse r alit Le terme est semble t il exact Le faux serait la base de cette repre sentation reposant alors sur l image d un projet et non pas sur sa r alit 1n tellectuelle immuable Dans cette entreprise d architecture on ne pr senterait donc pas un v rl table projet mais l image d un projet dans tout son pouvoir de d formation de transformation et de kitch Le tra vail de l architecte consisterait alors mentir et dans la recherche de la juste r alit gr ce une image informatique qui tend de maniere vertigineuse vers un hyper r alisme Mais est ce cela Penjeu A travers tout le travail pictural du XIX si cle les
6. selle de la maison qui vient s taler sur le paysage sous la forme dun ph nomene de consommation qui ab sorbe les terres cultiv es p riph riques et la campagne proximit des villes des bourgades et des villages Mais la tapisserie se d chire part en lambeaux Et les ca dres ne pr sentent plus le petit pont qui traverse un vallon fleuri Parsla m me je tue le pavillon la pe te maison de lotissement Le mur perd sa mat riaht et de son opacit transparait un paysage l espace contex tucl qui vient ouvrir unc fen tre La fen tre n est plus ici un cadre dessin mais un transformation de la Mati re m me du mur un passage de la mat rialit vers une ouverture spatiale lumineuse Le mur du pavillon n est plus qu une cicatrice sur une nouvelle nature 1mma t rielle A droc c est l bauche de l int rieur de 12 maison qui est donn e voir Nous som mes l ext rieur et nous re gardons l espace int rieur habit spatialis par deux crans qui viennent s em bo ter Ce mur sera vivant habit Nous serons ala fois djl ex t rieur de cette maison et l int rieur Cette maison scra avant tout humaniste Elle ne pr tend en aucun cas riger un quel conque mod le suivre Elle n est pas exhaustive et ne dessine que peu de pi ces Mais elle parle d espace dans sa definition premiere et du fluide vivant qui va ve nir l habiter Ea maison elua
7. La chambre espace intime Dans L Anglaise et le Duc lors de la prise des Tuileries en 1792 le film avance un peu plus encore dans l intimit Rohmer filme le r veil de Grace Helliott encore entour e de sommeil Elle descend de son lit titubante puis s approche de la fen tre pour Pouvrir Elle tire les rideaux La lumi re remplit la pi ce et vient s accrocher sur sa chemise de nuit Elle ouvre la fen tre et c est tout l ext rieur qui envahit l espace par le son Rohmer ne vient pas interrompre ce plan par un autre qui montrerait ce que voit la Jeune femme L expression de son visage suffit comprendre l importance de l v nement qui se d roule l ext rieur Ces irruptions du dehors sur le dedans de la Terreur qui va peu peu s infiltrer dans tous les espaces se font de plus en plus vio lentes Rohmer construit une maison ou l intimit et la fragilit viennent r sonner dans chaque pi ce trouvant refuge dans la chambre es pace central ou s enroule l espace de la maison La chambre est la cellule premi re initiatique le berceau de notre vie future le pre mier espace ti de et doux que l on percoit du nouveau monde Et c est en grandissant que l on part la d couverte des autres pi ces de la maison puis de l espace hors mur en gardant en point de rep re sa propre chambre comme l chelle du monde qui nous entoure Pour marquer cette construction de l int rieur Rohmer marque une rupture de mi
8. e DEZ K P L 1 L a L E R eb A P 3 Lr m w A x mas E Li 4 Bn de 35 E ili 5 a 5 47
9. et r invent i a m T d s S 9 dl PEDA PN 4 be L arroseur arros 1995 Louis Lumiere Le second est un espace entierement nouveau congu pour et par le cinema La maison est construite par le cinema et celui ci vient superpose son propre espace sur Pespace architectural Il n y a cependant aucune notion de couple mais une seule et m me entite La sc nographie prend ici toute son impor tance appuyee par le cadre de la ca m ra qui va lui donner vie et produire Pillusion d un nouvel espace C est en tudiant la maison dans plu sieurs films chez Rohmer Godard et Lynch que Pespace cin matographi que s est mat rialis transform en v ritable espace architectural La maison est a l cran une mise en abime de cet espace Elle en est sa ma t rialisation concrete son outil d ana lyse comme une illustration de a signification Objet physique ou circu lent les personnage la maison est aussi un lien entre le mouvement ph mere des 25 images seconde et la vie r elle La maison m a permis de faire le hien entre l architecture et le cin ma dans une correspondance qui me semblait vidente mals difficile cerner D un point de vue architectural la maison est comme addition de toutes les ar chitectures un espace simple et com plexe qui releve autant des principes fondamentaux que d un renouvelle ment constant des r gles spatiales et sociales Expos e au
10. limite des Constructeurs Est ce les erreurs ellitistes des architectes Si la r ponse est incertaine la n cessit de reconstruire un incons cient collectif pluriel volontaire et imaginatif est l Faute de quoi 1l est pr voir une liqu faction de la maison dans la soci t L enfance devient ainsi l enjeu de l architecture de la maison Mais en aucun cas dans l id e d une quelconque prise en otage de l enfant des fins marketing ce qui serait abjecte Plut t dans le sens d une laboration d un espace sensible un volume nouveau qui est crire qui laisse place l imagination et aux d sirs Travailler dans l id e de souvenirs futurs laborer une maison im primable et penser l architecture non pas comme immuable mais comme une donn e en perp tuelle volution Par l enfance la maison se doit d tre personnelle et ouverte espace aux multiples tiroirs variation spatiale qui n cessite une invention perpetuelle Le r ve Hier j ai eu peur dans la maison J tais seul Et la nuit tombait Les lumi res du salon clairait doucement la piece de telle sorte que l en semble prenait une tonalit orange et douce Du milieu de la pi ce j observais l espace et essayait d imaginer les autres pi ces de la maison A gauche la cuisine puis le palier qui mene la v randa Les volets coulissant ferm s le piano puis la chambre d amis et le cellier Et encore plus gauche le garage ouvert l obscurit
11. A droite ma chambre celle de ma soeur la chambre de mes parents le placard au fond du couloir et la salle de bain Et si Je continue si je traverse le mur du fond les branches du cerisier qui touchent la maison le bruissement de la nuit le jardin noir et luisant Je m tends encore un peu et je viens embrasser toute la maison les arbres qui l entourent puis la profondeur infini des bois pr s du chemin en cul de sac Blotti dans le canap il fait chaud et Je transpire avec l impression curieuse de ne pas tre l o plut t de me voir et de voir toutes les pi ces la fois Je suis la maison je sens chaque l ment de sa ma t rialit Le t l viseur est allum mais il n met aucun son Et au fond du couloir la lumi re de ma chambre filtre a travers la porte L image est tenace l id e de ce hors champ l id e d un vide habite derriere une porte Elle me poursuivra tout au long de mon r ve L articulation de la terrasse avec le jardin la nature si pr sente qui 5 5 vient accrocher la maison l entourer par la frondaison des arbres Nombreux sont les r ves qui prennent pour point de rep re la maison de son enfance dans une relation intime avec elle qui passe par les 5 peurs et les joies La maison devient un espace transcendental sen sible et immat riel emprunt de nos desirs inconscients qui se r vele dans nos r ves sous une forme d multipli e Le toit largi La maison devient ainsi cin
12. c est dans la boite gt Cahiers du cin ma mars 2004 n 588 pp 32 Jean Clet Martin Qu est ce qu une image Tile oii LOO n ID 90 Helmut Farber Architecture decoration destruction Trafic printemps 1994 n 10 pp 62 78 Films Eric Rohmer HLa collectionneuse distribution GC THV 1966 Eric Rohmer HLes m tamorphoses du paysage distribution GC THV 1964 Eric Rohmer L Anglaise et le Duc Pathe 2000 Jean Luc Godard HLe m pris studio canal 1963 David Lynch HMulholland drive studio canal 2001 David Lynch Lost Highway 22001 David Lynch HBlue Velvet MGM 1987 Nabuhiro Suwa Mother Gaumont Columbia tr star 1997 Wong Kar Wai In the Mood for love Ocean film 1999 Wong Kar Wai 2046 Ocean 2004 Maurice Pialat HA nos amours Gaumont 1983 Jean Pierre Limosin NOVO Celluloid dreams 2002 Claude Sautet Les choses de la vie Jean Bolvary 1970 Annotations ow E w 6 N N Pierre Chland Patrick Boucle Ir Ser Zu Zee D Migl rina LE Uu s LJ ha ms Pierre Jean Bazzol R 1 4m L d i Ay x er a LE i T 2 d f
13. dans la v g tation et la p nombre Seules ses fen tres lumineuses se d gagent rappelant les plans int rieurs en contre jour O est l int rieur O est l ext rieur A l opposition franche du d but la cam ra dessine des limites de plus en plus floues o les espaces seraient interchangeables volont La maison appropri e La fin de plusieurs plans t moignent de l inscription progressive des vacanciers La cam ra n accompagne plus les sorties de champs Elle fixe une porte close un fauteuil vide La pellicule tente d imprimer les corps dans la demeure les traces d une pr sence que l insistance d un regard cherche prolonger Des traces comme une persistance r nienne La maison est habit e Les espaces int rieurs sont d sormais lumi neux d voil s tous Les personnages sont entr s dans la maison D sormais ils la tou chent sont en contact permanent avec elle Lorsqu Haydee rentre tard la nuit l obscurit de la chambre d Adrien est ray e par la lumiere qui glisse sous la porte Le sommeil est rom pu Adrien entend le rire de la fille travers la cloison Il tapera sur le mur pour faire cesser ces bruits L espace vivant L espace devient communicant faisant appel tous les sens la vue le son le touch pour cr er un dialogue avec ceux qui l habitent Les vacanciers se sont appropri s la villa qui devient un outil d expres sion une continuit de soi m me Adrien frappe la port
14. de la fen tre de la cuisine r alisant de cette maniere le r ve de Sandy Le film peut se terminer mais l inno cence n est plus la m me Les deux Jeunes personnages ne sont plus comme avant ils ont vu les entrailles monstrueuses de la surface si lisse Ils ne sont plus dupes L imagerie de ces quar ers conserve un gout amer loin du paradis sucr des d buts It s a strange world conclura Sandy David Lynch retrouve les quartiers r sidentiels de la classe moyenne am ricaine dans une s quence de Mulholland drive lorsque Betty et Rita cherchent l ancienne adresse de cette derni re Elles tombent sur une s rie de maisonnettes construites dans les ann es 60 pour les employ s de Disney reprenant le style du dessin d animation Blan che neige et les sept nains Mais le temps a pass et l inspiration f erique a laiss place un quartier profond ment lugubre ou les deux h roines ne trouveront qu une voisine antipathique et la mort l int rieur d une maison Vers une progression L exterieur et le Jardin prolongement de la terrasse serait chez Lynch une peau ou l envers d une v ritable int riorit Une surface gratigner donc ou en tout cas retourner d ou ce flottement entre l int rieur et l ext rieur O est on Les espaces ne sont pas distincts mais forment un tout et la limite n existe pas La maison est diffuse les changements d tat les changements d espace se font de mani re diffuses a
15. et ind finie Elle repose sur le d sir la passion l avenir C est un espace vierge et abstrait effleur peine imagin Il est le futur l architecture lha bite l amour le vivant Le mur serait le pr sent la r union de ces deux Se le pass et le futur Il est une mise a plat vertical un spatial en suspension une pause architecturale I oe le pass tourn vers l avenir Le mur n est plus seulement l l ment s parateur ou pro tecteur d une entit par rapport a une seconde Il est un cran surface spatiale sensible o s imprime le r el Je suis dans le mur En fait l espace n est t riel marqu et dessin et 15 Lemur 16 Le mur dessine l bauche d une maison cin matogra phique west l l ment vi sible et concret situ entre l architecture etle cin ma le hen communicant Il est in terface miroir a traverser de l ext rieur vers une maison vide et habat e g n rique et personnelle abstraite et sen sitive Somarchitecture est construl te de videshabit s fond e sur des bulles spatiales motion nelles sur le corps toujours qui vient marquer l espace l habiter et lui donner sens Par ce mur je souhaite mon trer mes d sirs d architectu res et dessiner la premiere bauche d une maison de l motion Je veux tendre vers la m me motion la meme sensibilit spatiale que l on ressent travers le cin ma Const
16. lumi re artificielle transforme en lingots dor s suspen dus dans un vide irr el La nuit absorbe le paysage r el et la maison dans un m me tout et ne laisse apparaitre que son int rieur comme un n gatif des fen tres noires de la journ e Elle se d voile par l int rieur s illumine et se retourne Le jour changement de programme la villa est herm tique perc e de multiples trous noirs aveugles Chez Rohmer in La Collectionneuse la maison ne se laisse pas aborder facilement Il faut un temps d adaptation construire un hen Ce lien ou son premier trac sera celui d un chemin qui traverse un d cor sec et sauvage et mene la maison La maison est l dans toute sa force un bloc de pierre massif une forteresse ancr e dans le sol qui se d gage de la v g tation sans pour autant marquer une quelconque rupture Elle est le paysage ssant des liens secrets avec lui dans un rapport au sol puissant et diffus qui va se retrouver dans toute son enveloppe Extension du sol maison surterraine la villa domine Un rapport distanci Rohmer dessine un rapport distanci entre la maison et le cin ma La maison est ici autonome pr existante au cin ma une mati re reelle non cin matographique un lieu patin qui possede une his toire et reste avant tout l outil d habitation qu il est Mais la maison va par la suite devenir une accroche cin matographique le temps d un r cit et pour toujours Nous sommes
17. par rapport un plan cin matographique au cadre noir et ce qu il ne montre pas Le cadre d finit ainsi un hors champ une continuit de l espace sc nique qui se laisse imaginer par le spectateur prolongeant l espace visible Andr Bazin Qu est ce que le cin ma Cerf Paris 1985 d finit cette particularit comme sp cificit cin matographique en le confrontant la tradition picturale qui tend centrer l attention dans le cadre Au cin ma l id e d un espace imaginaire sans limite habit par le r cit est r currente mais on n h site pas transgresser cette notion pour jouer avec l espace son sens dans le r cit et l imagination du spectateur Dans L Anglaise et le Duc les espaces int rieurs se construisent avec cette apprehension du hors champ Le hors champ c est ici tout l ex t rieur c est l espace o se situe l enclos protecteur de sa maison Au d but prot g e Grace est n anmoins au centre du tumulte de Paris Le calme pos des int rieurs laisse n anmoins une l g re crispation un bruit sourd imperceptible o Grace semble gar e Au coeur de la Terreur elle veut s enfur Meudon dans un autre hors champ mais elle est rattrap e et doit donc faire face ce qu elle fait avec force et l gance L Anglaise et le Duc correspond donc une lutte terrible entre deux hors champs une personne qui tente de s accrocher ses valeurs la vie qui glisse entre les espaces et court vers
18. peintres nous ont d montr avec force que l on pouvait tendre vers une sensation de r el bien plus forte en ne le peignant pas tel quel mais en Pinter pr tant le d formant et P loignant de sa propre realite Au XX si cle Les peintres abstraits en ont fait leur force C est donc en s loignant de la forme r aliste que Pon s en approche au plus haut point peintre de l espace Je ne Il y a dans le jeu d un acteur la sensa tion de naturel et de sinc rite lorsque celui ci travaille son interpretation au plus haut point Etre naturel devant une camera nest justement pas natu rel On doit oublier la cam ra l quipe technique pour faire illusion C est tout ce travail qui amene ala beaute et une certaine v rit Mon projet repose Sur ce questionne ment sur la nature m me de Parchi tecture et de sa r alit propre Et dans cet tat de refus du faux sem blant de Punique representation OU d une fausse r alit je pr f re r aliser un v ritable projet plut t que sa repr sentation Jimagine donc une architecture phe m re un mur sul la place du march Bordeaux entre le gros bateau et le hangar 14 Jimagine un mur sur les quais comme l bauche d une maison cin matographique Le travail de fin d tudes sera une r alisation spatiale qui mettra en vi dence la capacit du cin ma tre un architecte Par l utilisation de plusieurs films j imagine un mur qui serait la surfa
19. plut t le Jardin La terrasse serait l unique espace vi vable de la maison L espace de transition investir en attendant plus comme un palli avant l espace int rieur et donc intime de la maison Vers une surface profonde Chez Godard la terrasse vient nuancer le rapport au sol de la mai son Si la maison est le paysage la terrasse semble vouloir l en d coller R alis e comme une strate la villa Malaparte fait face la mer sur son pi destal de granit Perc de multples fen tres elle est parcourue sur sa cr te par un escalier Camille est debout sur la terrasse faisant de grands signes de bras Elle cherche communiquer n y parvient pas Elle semble 1sol e seule sur la terrasse surface irr elle flottant au dessus de l horizon L image individualise l actrice dans un espace graphique infini d une grande puret La cam ra ne filme que le toit sans d cor si ce n est le bleu infini de l oc an Elle sort du champ sans croiser Paul qui apparait quelques secondes apr s et l appelle Il la cherche Lui aussi tente d tabhr un contact Mais rien ne se passe Le lien qui unit le couple est bris La terrasse produit un vertige entre les personnages Paul en mon tant l escalier n a pas crois Camille Un raisonnement logique ne permet pas d expliquer cette vision L espace se teinte subitement de mystere Une surface sensible Le hors champ est brouill L espace temps est d finitivement rom pu De m m
20. qui imprime l espace sur la r tine de l oeil passe par la corn e et traverse le cerveau pour produire enfin une donn e physique L architecture doit reposer sur ce principe sur cette capacit se construire dans ces multiples regards L architecture n existe pas dans une globalit mais au contraire dans une surprenante multiplicit la fois mat rielle et spectrale Grace Elliott dans L Anglaise et le Duc construit tout l espace du film Elle est le regard qui construit le paysage Le fluide vivant qui va maintenir les espaces int rieurs par rapport l environnement Des le d but du film l espace int rieur de la maison est pergu comme appartenant au domaine de l intime C est un espace protecteur et chaud qui semble tre envahi d une douceur silencieuse et humaine Le film commence par une pr sentation de l h tel particulier de Grace Helliott Paris au 31 de la rue de Miromesnil La cam ra p n tre avec douceur dans l appartement par plans fixes r guliers comme des arr ts sur images de la rue du porche de la cour puis de la facade L espace habit Cette d composition en images semble suivre un personnage qui en tre dans la maison de Grace Helliott La cam ra se replacerait instan tan ment pour cadrer le mieux possible ce changement d espace de l ext rieur vers l int rieur dans une transition fine comme un fondu enchain relierait deux espaces Une fois entr e dans le dedans la cam ra film
21. r cit les m des patrouilles se font de plus en plus r guli res dans les appartements priv s de Grace Puis c est Grace qui va son tour p n trer l ext rieur et franchir la limite Elle raccorde ainsi son espace la terreur et transforme les espaces int rieurs eux m mes en espaces publics Elle est convi e dans l enclos du tribunal puis dans la Concier gerie transform e pour l occasion en prison pour nobles Cette lente transformation de l int rieur en espace public est d autant plus accentu e par Putilisation d un m me d cor aux surfaces in terchangeables pour l appartement de Grace et pour les espaces du tribunal et de la Conciergerie Ainsi La terreur a envahi aussi bien l int rieur que l ext rieur et le refuge qu offrait la maison de Grace n existe plus L anglaise doit donc attendre la fin de la terreur de la vie et par l m me du film L espace du r ve Dans Mulholland drive les portes les couloirs aboutissent la chambre 5i la cam ra glisse dans les corridors c est dans l attente d un plan plus d gag vers une ouverture de champ On pourrait ainsi r sumer le couloir comme la pi ce du hors champ souvent sinueuse et parfaitement ferm e Si elle aboutit la chambre c est pour montrer un espace r sultat une solution l nigme ou une ouverture La chambre devient le lieu du possible l espace du r ve r alis de la rupture La d claration d amour de Betty Diane Rita Camil
22. trueuse La m tropole n existe pas par sa pr sen ce mais plut t par son d bordement incessant sa lave urbaine qui glisse remplit comble et avance Elle d coupe trame dessine et circule dans ses nouveaux territoires Elle s avance sur une tendue d j acquise par les entrailles par les flux par une lame sou terraine qui a absorb par aspiration la terre pour en faire une fonction une arme Et dans cette agitation perp tuel le ce fluide monstrueux et beau la fois on per oit en son centre une trace lumineuse et minuscule un espace qui serait la fois la contraction magnifique de ce chaos son reflet condens et sa mati re concentr e et palpable L ext rieur n a pas de forme d finie Il est un flottement le reflet qu il renvoie aux paysages Ou plut t une non forme dessin e par son inflexion un creux qui se nourrit de fluides urbains d excr ments d image et de r sidus en tous genres Ce trou sombre et color est stri de part et d autre par un r seau de fins poteaux et de poutres m talliques qui se r tractent une fois arriv e aux limites du b timent Ce fin r seau d acier marque sur la r ne un nombre in fini de petites rayures Je n entre pas par une porte Je traverse le mur et de ce passage na t une l g re inflexion peut tre une vibration sourde comme une irisation la surface d un tang La peau frissonne Il fait bon Le fin r seau de poutrelles dessine de l int rieur
23. un tres sage comme les brindilles qui forment le nid Plusieurs personnes m accueillent en souriant avec duret Ces per sonnes sont ridicules Elles tiennent le vestibule d entr e bout de bras Celui ci est mou et tendre comme de la peau Il coule travers la structure et il faut autant de gens pour la retenir A force de porter ce morceau organi que certaines personnes se sont fondues dans la matiere La peau de leur main semble se confondre avec la peau du vestibule comme ci c tait de leurs propres mains que naissait cette enveloppe C est dans cette pi ce que la peur m envahit Une angoisse froide qui se glisse dans mon estomac avec douceur et fer met Je ne suis plus seul il y a une pr sence indiscernable et impalpable Je me retourne un instant mais on ne peut plus voir le mur par lequel je suis entr L espace dessine un mouvement convexe qui emp che tout regard vers l ar ri re 14 ville et les phares des voitures qui marquent l ceil en de longues trainees lumineuses c qui s effacent doucement Ils tracent aussi dans le mur enfoncent la paroi dessine un espace lourd et flottant Plus j avance et moins je percois l ext rieur Il y a une acc l ra tion le sol se d robe je ne vois rien il n y a plus que des images il n y a rien a voir trac que par une infinit d crans qui diffusent inlassa blement et claire la pi ce en un lumineux kal idoscope Je sens une vi
24. une fuite permanente Tant t l g re et insouciante tant t grave elle est le raccord expos au monde la ligne de conduite belle et franche qui s accorde le temps de douter dans un espace qui ne l accepte plus car en perp tuelle volution et sans aucun repere Dans Lost Hightway le couloir devient alors l espace de l entre deux entre le champ et le hors champ entre l espace commun et l espace intime mais 1l est aussi l articulation du film Un conduit entre les dif f rentes s quences qui assurera la m tamorphose de Fred schizoph rene en Pete Un m andre du cerveau Le couloir est indefini noy par une ombre noire qui brouille tout tentative de voir de l autre c t Le couple rentre de la soir e o Fred a vu l homme myst re et s appr te a se coucher Fred visiblement ailleurs quitte la chambre et rentre dans l obscurit du couloir On percoit une ombre sur un mur puis la cam ra filme nouveau Fred de face De quel c t du couloir sort il Il quitte le champ qui devient alors son tour noir Le plan suivant tabht un raccord avec les images du t l viseur celles de la derni re vid o cassette de l espace temps apr s le meurtre Le couloir prend ici la dimension mentale du cerveau de Fred Il relie la fohe du personnage avec le r el Connect le couloir de Lynch reste n anmoins 15016 dans la mai gt di son Entour d ombre il semble tre un seuil avant le passage vers la folie le
25. volonte architecturale Tati dans Playtime critiquait avec humour la standardisation du style internationnal qui de Paris a New York semblait ne proposer qu un seul style architectural et tendait a une certaine uniformisation de la ville Aujourd hui l architecture contemporaine arrive de m me a une certaine standardisation du paysage une norme qui rige cer tains codes jusqu a la carricature L architecture se doit donc d tre toujours la recherche de nou velles r ponses pour tendre vers une sp cifit a chaque nouvelle construction Eviter les codes cela passe par la mise en scene de Pespace de sa fonction et par une recherche d expressivit Rendre un espace magique jouer avec les conventions et garder toujours un certain recul par l humour L architecte est trop s rieux Dans cette recherche de mise en sc ne spatiale Wong Kar Wai pourrait tre plac en t te travaillant dans une l gance magique surlignant avec douceur la d marche rythm e de ses acteurs Le r alisateur compose son film partir de la couleur d un rythme d une matiere et filme les couloirs comme aucun autre 2046 Le film consacre le r alisateur comme grand compositeur d un espace temps g nial une architecture filmique infinie qui ne cesse de tourner en boucle Car il joue ici avec le temps travaillant le ralenti et le flash back alternant les visions futuristes et les images d une poque r volue dans une tourdissante propo
26. 2 3 i x Ma a LA 5 u LI e 8 yy Aa A e 3 7 1 X E NS G w n 5 h M pr P N rx m J ME ak a 3 pe an Y N 3 y g y 5 v a pr va a E Pw o s GZ EI d LI a 5 4 T ub a s a Y 4 0 a 4 a 5 L 64 5 1 _ LI a LT iet Lj Lj u 4 ER Fat FL al E al z a A hr c MS s E s C 3 N E a 5 i 4 A ha L gt S a 5 t x N 0 nap T 5 a y LI a 4 ur i gt i ice r a bo a E e P Ibo Nicole Concordet s bw i Jayson Troy JA 7 F d T M ar pe AT 1 Alain 5 p d 5 Dominique Duval e 5 c E 5 N 7 a 4 7 ets A j il La 1 40 E 5 r fa gt t LI E 3 a ve sta 1 e E 1 Y gt L 0 L E A L ERI etc 1 v I e x 5 ML gt i F 7 F KP Ta T 1 Lie 4 F 94 d sua rs LA 3 P 7 a 5 1 e R a P T m ngawa Li Aak m as 5 E fe Sl ARMES v E Fi 5 d K i C A ROSY 0 Am T i 5 a E d 5 da j 85 x E ud F 4 cv L5 7 IK agy Lan mum E x S p W sd i a aX L a LI Es 5 TR M j po y 3 ni n hi x n L i e 3 L Pais N gt 4 le 1 D LE n 1 d 221 A M 1 kt S xU L al To d ee PES a a CR 3 dr mn L x
27. L image temps Les ditions de minuit 1985 Eric Rohmer HCom dies et proverbes Petite biblioth que des Cahiers du cin ma 1985 Eric Rohmer Lost Highway Petite biblioth que des Cahiers du cin ma 1996 Michel Chion David Lynch Cahiers du cin ma Collection Auteurs 2001 Georgy Katzarov L invention du r veur INVENTAIRE invention 2002 Andr Bazin Qu est ce que le cin ma Cerf Paris 1985 Jo l Magny LE POINT DE VUE de la vision du cin aste au regard du spectateur Cahiers du cin ma Les petits Cahiers 2001 Emmanuel Siety LE MONTAGE l espace et le temps du film Cahiers du cin ma Les petits Cahiers 2001 Gaston Bachelard La po tique de l espace puf Quadruge 1957 Alain Guiheux HARCHITECTURE ACTION une architecture post th orique sens amp tonka 2002 Michel Marie HLe M pris SYNOPSIS NATHAN 1995 Pascal Bonitzer HD calage peinture et cin ma Cahiers du cin ma Collection Auteurs 2004 Boris Vian L ecume des jours Le livre de poche 1979 Pierre Bourdieu HLa misere du monde Le livre de poche 1979 Michel Tournier Les m t ores folio 1975 P riodiques Alain Renaud Alain La nouvelle architecture de l image Cahiers du cin ma octobre 2003 n 583 pp 70 72 Cahiers du cin ma mars 2004 n 588 pp 27 VERTIGO la maison Images en manceuvre Editions Hors s rie novembre 2003 Francois B gaudeau Louis Lumi re
28. bration nerveuse une tension qui envahit la pi ce et cette peur monstrueuse qui tord mes entrailles Je transpire souffle il n y a plus des crans il n y a plus des images Il y a une image plurielle vivante et boursoufl e qui ructent des morceaux de matieres de temps en temps Ceux ci en tombant viennent rebondir sur le sol en lais sant des traces de pixels gluants et morts sur le tapis de la piece Un tapis tr s moche au demeurant mur Je suis entr dans le C est une membrane l g re reunion de deux espaces qui viennent se toucher se rencontrer se palper et subitement leur abstraction tend vers cette surface concr te et visible Gone ae deux bulles invisibles qui se caressent pour pro duire une forme un l ment nouveau interface magique mise en scene spatial de cet amour tactile Il y a donc deux espaces Le pass et le nouveau le r el et l imaginaire les tudes d architecture et l architecte l int rieur et l ext rieur Deux entit s multiples variables repr sentatives que je dois traverser La premiere bulle regroupe une infinitude de choses fa mili res sensitives intellectuelles dures apparent es aux souvenirs a la perception du monde que Pon a construit et au regard que l on a dans la soci t Une bulle existante rattach e au pass a son histoire son enfance son archi tceture C est un gros magma ma L autre bulle est ouverte
29. ce visible d un maison construite A travers la terrasse du M pris la cham bre de Mulholland drive les fen tres de Rohmer et le jardin de Blue Velvet Cette maison sera kal idoscopique nouvelle et totalement vivante De par l meme mon d sir est de tendre vers une nou velle architecture immat rielle vers un vide habite infini redessiner l essence m me de l espace travers une d marche empirique et profond ment intime Je rajouterais que je ferme de cette ma ni re la boucle des tudes d architec ture en reliant le dipl me au premier exercice de P cole le franchissement qui avait pris la forme d un mur ecran un dispositif architectural mettant en scene les deux espaces qu il s parait Les grands th mes abord s de mani re r currente par la suite taient la la mise en scene de l espace son image 2 travers e le regard et la nature meme de ce que l on voit le cinema et donc Pinvention architecturale dans toute sa force trait mais au contraire un figuratif et un suis pas un peintre abs r aliste Yves Klein IKB 3 1960 Yves Klein 10 LE CINEMA EST UN ARCHITEC TE SENSIBLE VIRTUOSE ET TERRIBLEMENT HABITE Le cin ma est un corps CP creux Une forme remplir Lorsque Louis Lumi re va tourner Ses premiers films il emploiera le terme de vues gt L emplacement de la ca m ra est choisi suivant le motif filmer et le moment c est dire la l
30. cin ma la maison n a pu r sister Elle a peut etre tenu la distan 12 ce lors d une premiere scene en for teresse patin e par les ann es La Collectionneuse mais s est vite r v l e atteinte par le cin ma Dans un lent travail d appropriation une recherche de l autre l ext rieur l int rieur le cin ma a habit la maison le temps d un film et pour toujours Le M pns La dualit premi re va disparaitre au profit d un unique espace habit riche et fort dans sa capacit a dialoguer puissamment motionnel entierement r invente Cette osmose devient plus vertigineuse encore lorsque le cin ma habite sa pro pre maison Il en cr e les fondations les murs le toit a sa maniere depasse l tape d appropriation pour formuler un espace cin matographique mall a ble l infini immateriel et expression niste Le cin ma devient alors un architecte dans sa capacit faire na tre un es pace de l motion Il donne enten dre voir r fl chir d tourne le r el pour exprimer une impression donner une profondeur transformer une sur face en un cadre multidimensionnel ou viendraient se loger des fragments de vie Du formidable outil de repr sentation du monde qu il tait ses d buts le ci n ma est devenu l initiateur du monde qu il filme Le reportage a laiss place 3 la construction d un nouvel espace hors champ qui loin d tre un corps d connect garde l empre
31. croche des habitants sur l espace de la maison Plusieurs miroirs ap paraissent l cran refl tant chacun des personnages Le mur n est plus nu Par il renvoie l image de ses habitants Le visage d Hayd e maquillant ses yeux celui d Adrien soutenant son regard habillent la maison s incrustent dans la patine des murs La cam ra d Eric Rohmer a d finitivement scell ces habitants la maison de vacances Elle a transform l espace d habitation de la villa en un espace d expression une matiere mall able ou viennent simprimer les vacanciers A la fin du film la maison est habit e Hayd e et Daniel sont partis mais des v tements abandonn s une empreinte dans un matelas si enent leurs pr sences Adrien enfin seul pourrait r ellement profiter de cet instant pour appliquer le mode de vie monacal tant d sir Mais l espace de la maison est d sormais habit Marqu e de ses mul tiples traces la villa n est plus un l ment de d cor neutre et n appelle plus au calme et la solitude Adrien est contraint de raccourcir ses vacances tout espoir de paix ayant disparu Le vide est d sormais habit Le paysage humain a construit une nouvelle maison trop lourde a porter d sormais pour songer de vraies vacances Le vide n est plus Les vacances sont termin es 27 L enfance gt La naissance des sens et le r ve lt Sans elle l homme serait un tre dispers Elle maintient l homm
32. dedoublement le r el et le reve Une chambre noire qui va venir r v ler autre chose et en quelque sorte la mat rialisation dans le champ du hors champ Jaime cette articulation architecturale qu est le couloir Elle est une respiration espace n cessaire empli de mysteres Quelle tristesse une maison sans couloir Je ne crois gu re l id e d une architecture sans couloir ou toutes les pieces se distribuent seu gt les Le couloir dessine un r seau il est une mise en scene de l espace 2 On a ici attrait a l espace r siduel celui que les autres pi ces de la gt maison n ont pas rempli Un n gatif en quelque sorte qui vient se glisser dans un ordre d ja dessin L imagination n a t elle pas besoin de se ramifier de laisser l esprit glisser vers la r verie dans les m andres du couloir de la maison avec l envie secr te profonde et un peu folle de se laisser surprendre par 2 son hors champ Manifeste de 4 annee Le m moire de quatrieme ann e est la premiere mise a l Ecrit de la relation que j ai labor e entre l architecture et le cin ma Ce manifeste pour une architecture cinematogra phique est l amorce les fondations d un travail sur l espace cin matographique sur l architecte et sur la maison A partir d une d marche empirique jai dessin une rencontre dans une recherche personnelle et passionnelle qui se refuse tout ambition dogmatique Ce travail va tre l origine du travail de f
33. e travers les orages du ciel et les orages de la vie Elle est corps et ame Elle est le premier monde de l tre humain gt Bachelard in la po tique de l espace ehe l homme et la maison par ces termes Un espace cocon qui serait l origine de notre perception du monde Notre premier berceau Notre premier berceau ne trouve 11 pas place dans une maison Par extension la maison serait notre premier berceau Et notre vision du monde se construit ainsi dans cette maison point d appui sur le monde cocon d o l on devine le dehors le jardin l autre le paysage les toiles le cosmos et l univers La chambre devient ainsi la premi re pi ce d un puzzle fantastique d couvrir ou plut t construire Car c est l espace qui nous en toure le paysage humain qui va construire ensemble des rep res un ensemble de valeur de pens es et de r ves qui nous permet de construire le monde qui nous entoure L enfance se consruit la nuit aux creux des r ves et l espace de la maison devient ainsi un territoire infini ma re mal able que l ima gination va transformer d velopper et tirer La maison s carte ainsi de sa fonction unique d habitat pour s lar gir prendre source dans les songes de l enfance Elle devient un l ment de rep re une sorte d ic ne qui va marquer toute notre vie en s int grant la plus part du temps de mani re inconsciente dans notre esprit Et chaque adulte qui traversa son enfance a
34. e lorsque Paul recherche Camille il fouille une terrasse d sesp r ment vide Un seul coup d oeil aurait suffi Mais cette surfa ce trop lisse trop parfaite le conduira regarder dessous c est dire ce qui passe l int rieur sous ses pieds Il se penche et les fen tres de la maison se livrent sans retenue Assise sur le rebord d une fen tre Camille t l port e embrasse Prokosch Un nouveau plan les cadre de l int rieur puis on revient Paul qui les observe depuis la terrasse Cette alternance dramatique celle du champ contre champ entre le personnage qui regarde et ce qu il voit renforce la s paration entre l ext rieur c est dire la terrasse et l int rieur de la villa Ce moment important est l instant d un choix irr m diable pour le couple Paul est humilie face la d cision irr versible pour Camille qui se laisse embrasser d lib r ment par J r mie se sachant vue par son ami Paul n est plus dans le m me espace que Camille Il est l ext rieur et est en train de perdre sa femme l int rieur partir de cette s quence la terrasse acquiert une profondeur spa tale et psychologique Elle est un piderme sur le r cit une fine sur face qui laisse entrevoir en transparence l int rieur de la villa Cette division spatiale va s parer le couple jusqu la fin du film La terrasse d construit la maison en un espace qui perd peu peu l unit de temps et de lieu La force qui ancrait la mais
35. e qui int grerait le vivant comme mat riaux de base dans une rencontre temporelle spatiale et sublime entre un paysage humain et un paysage r el 3 5 P a ria M l b E 9 g 3 lm pe Den E Le ud E c lailler dans la r alit Tendre vers une abolition de la physique La physique est l outil qui permet de fabriquer les choses Elle permet de construire l architecture par des formules math matiques Mais elle n est qu un support une ossature un moyen pour laborer un espace fonctionnel et motionnel Les progr s techniques ont permis de r duire les sections la mati re pour construire avec trois fois rien en utilisant un tout petit peu de mati re ultra technologique Il faut poursuivre dans ce sens r duire encore la mati re tirer tritu rer transformer pour dominer la physique la manier avec une facih t d concertante pour qu elle ne soit pas limitative mais au contraire transparente et intuitive Abolir la physique pour aller plus loin dans l immati re la sensation l motion pure L architecture est mati re dans sa d finition de substance consti tuant les corps dou es de propri t physique Larousse c est dire ce qui lui permet de prendre forme de ce construire et de devenir l ment physique Mais l architecture est aussi mati re dans l id e d un contenu spirituel d une essence intellectuelle emotionnelle humaine et soci tale Ce double
36. e de la salle de bain pour appeler Hayd e le rejoindre Il pianote du bout des doigts la cloison La forteresse de moralisme dont je me prot geais s croulait pr vient Adrien Les d sirs de vide du d but lt Pousser Pinoccupation un degr jamais atteint au cours de mon existence s effondre ainsi de m me que la forteresse maison La retenue extr me des premiers jours laisse place une agitation perp tuelle dans l espace d habitation La maison est d sormais sou mise des battements coups de poing d Adrien sur le mur pour faire taire Hayd e coups de pieds de Daniel sur le sol pour la faire parler La maison claque vibre Les pi ces r sonnent parlent comme autant de traces vivantes d une existence de plus en plus vibrante Le vase Song longtemps recherch par Adrien va celer definitive ment cette nouvelle alliance entre la villa et ses vacanciers Adrien en entrant dans la demeure pour y habiter n avait pas r elle ment marqu le lieu En apportant l objet il enclenche un proces sus d ornementation qui engendre l appropriation du lieu Une relation manifeste se cr e entre le corps et le d cor L espace int rieur se retrouve personnalis par le bibelot qui poss de aux yeux d Adrien une forte valeur En c dant un autre vase Japonais Hay d e le jeune homme diffuse l effet d coratif Vers son propre espace Eric Rohmer en filmant en gros plan le nouveau vase marque l ac
37. e en plan serr le visage de Grace Helliott a sa toilette faisant r citer une po sie un enfant Apr s une suite de champ contre champ entre la jeune femme et la fillette un serviteur vient interrompre ce dialogue pour annoncer la venue du Duc d Orl ans Celui ci entre et une conversation s ins talle La pr sence de l enfant la douceur de la lumi re de la chambre et le d shabill de Grace plonge l espace int rieur dans la sph re de l intimit Il s apparente l enclos protecteur un espace hors temps qui semble inalt rable aux flux ext rieurs m me si l tre familier donc accept au dedans apporte avec lui des l ments ext rieurs des lettres d Angleterre annoncant par la m me la porosit future du dedans sur le dehors Cet espace lt habit va se retrouver dans la mani re qu a le ci n aste de tenir le cadre Contrairement une certaine tendance du cin ma contemporain qui fait vivre l image par une cam ra anim e qui glisse dans l espace c est ici le mouvement des personnages qui va r organiser le sens du cadre L espace int rieur va se construire sur le d placement des personnages dans les pi ces plut t que sur un d placement de la cam ra Le paysage humain en la pr sence de Grace dessine et construit un espace vivant personnel et intime L empreinte des corps Dans La Collecttonneuse le paysage humain marque l espace pour mieux se l approprier et relier le dedans au dehors L arr
38. epter car il faut connaitre un site parfaitement pour tenter par une quelconque spatialit vouloir s y opposer ou pratiquer une n gation du site loute architecture est contextuelle d clar e ou pas La variation se ferait plut t du c t toujours d une bonne ou d une mauvaise ar chitecture Dans ce rapport au paysage r el entre l habitant et la maison entre l int rieur et l ext rieur la terrasse est l espace de transition surface importante qui appelle et d passe toute definition simpliste 23 La terrasse la nouvelle facade La notion de terrasse est 1c1 a prendre comme l espace interm diaire entre l int rieur de la maison et le contexte Son origine tymologi que commune avec le mot terre exprime directement son rapport au sol c est a dire au site et donc au ciel C est un espace ouvert exen sion de l int rieur vers l ext rieur et vice versa limite diffuse entre deux entit s l une ouverte l autre ferm e Une facade intelligente Dans son rapport a l exterieur au public elle est la facade intelli gente car surface verticale sol peau sensible de la maison que l on va venir fouler et de cette mani re s approprier pour en faire la pi ce de transition sur lequelle peut venir s articuler tout la maison La facade en ne dessinant que ses propres contours dans l espoir de prouver aux autres son assurance est morte Vive l intelligence de la terrasse Retour La collection
39. er escarp qui m ne la villa Fritz Lang et Paul discutent de l Odyss e sur ce sentier Ils cessent de parler la musique de Georges Delerue commence pour accompa ener une rotation de la cam ra Celle ci relie le plan fixe pr c dent un autre plan fixe sur la villa et son environnement Godard relie d un trait le sentier et son d bouch c est dire la villa Malaparte lous les chemins m nent cette villa semble vouloir exprimer le metteur en scene comme si les diff rents protagonistes tournaient en rond sur une ile d serte Ce rapport au site cette impression de ten dre vers une m me chose vient inscrire la destin e des personnages sous la menace tragique dans un sorte de chaos in vitable Jouer avec le paysage Ce plan qui vient embrasser la baie l oc an et la maison nous r vele de tr s loin au fond du champ Camille qui marche sur la terrasse de la maison Mais si la maison s accroche au paysage avec force elle joue aussi avec lui pour mieux s en abstraire par cette terrasse qui flotte ir r elle sur la beaut bleu de la mer J imagine une architecture qui s amuse du paysage de ses habitants avec l gance L architecture est contextuelle M me en voulant s ar racher d un site jouer le jeu de l objet on retrouve un rapport intime et inconscient avec l environnement Je m amuse d une architecture signale et pos e qui soi disant pourrait se construire ailleurs Rejeter un contexte c est l acc
40. er l id e le concept de sa construction sa mise en place palpable me semble d pass Il ne doit pas y avoir de limites marqu es entre la fiction et la r a lit mais au contraire une puissante corr lation une osmose riche et variable qui doit aboutir sur un fait r el Loin de vouloir tendre vers une d marche productiviste et mat rialiste je d veloppe l id e de l architecte comme un constructeur dans toute la force de ce mot C est a dire une personne qui a le pouvoir de r aliser et d am liorer concr tement les choses L architecte doit faire mais ne pas rajouter dessiner et penser pour amener une r ponse palpable Dans cette dynamique volontariste la r ponse architecturale se doit toujours de r pondre a un probl me un questionnement Je ne veux pas rajouter de choses Il y a trop de choses Je veux r pondre si Jai quelque chose dire dans un geste global qui ne divise pas la pens e et sa r alisation Les deux entit s se nourrissent l une et l autre Si la r alisation est mauvaise c est que la pens e n tait pas tr s bonne L accroche avec la r alit ce passage physique est source de cr ation et d une surprenante richesse Il nannihile ni n affaibht l id e mais au contraire doit la renforcer la transformer faire corps avec elle pour produire une mati re forte et belle Aborder l architecture par ses entrailles tailler dans la mati re iri turer d couper pour faire apparaitre l espace manier
41. ici dans un rapport de couple entre les deux entit s Eric Rohmer analyse chaque tape de l appropriation de la maison par le cin ma La maison de vacances sera tour tour distance d voil e investie dans une gradation temporelle continue Dig r l espace de la maison sera transform e la guise du r cit devenant la mati re m me du film l espace de l enjeux dramatique La maison de vacances est donc pr sent e par un champ contre champ reli s par l inscription d un chemin priv qu Adrien dandy protagoniste de l histoire va traverser a bord de son Austin Le chemin relie ainsi la premi re partie du film quasi autonome trois prologues comme autant de pr sentations de personnages la villa de vacances comme le cordon vident vers l espace du vide c est dire les vacances et l oisivet qui en d coule Le plan sur la maison annonce le caract re de l habitation Nous sommes ici en pr sence d un rapport de force avec cet espace ferm quasi herm tique perc s de meurtri res noires La villa domine l image Elle est l statuaire d une s v rit toute militaire Elle sem ble ancr e dans le paysage et ne va pas se laisser prendre facile ment Par la suite lorsqu un plan subjectif pr sente la campagne vue par Adrien l ombre de la maison sur l herbe se m le celles arbres dans une m me mati re sombre et forte Vers une appropriation La s quence suivante confirme ces impre
42. in d tu de qui s appuie sur les analyses filmiques labo r es alors Ce manifeste est donc une tentative de r ponse la question suivante En quoi le cin ma par ses m canismes doit il tre envisag comme architecte Aucun style Je rejette les principes et les outils doctrinai res Si j tablis une ligne de conduite certaine et forte je rej te toute notion de style L ar chitecte fait face des situations multiples Sa r ponse se doit d tre a chaque fois dif f rente et s il faut prendre en compte tout le bagage acquis a travers tous ses projets il est n cessaire de poss der a chaque fois un regard neuf ouvert revenir a une certaine virginit dans chaque nouvelle cr ation faut construire l architecture de l avenir au pr sent S minaire de 5 ann e Le s minaire de cinqui me ann e a pris la forme d une vid o un court m trage de 15 minutes film en DV Il met en espace la dialectique architecture is cinema et annonce les diff rents th mes qui vont par la suite devenir autant de fils conducteurs pour l laboration d une pens e architecturale le verbe la ville le paysage r el le paysage humain et le regard La cam ra tente de filmer l espace l articulation entre l int rieur et l ext rieur le point de vue qui va venir imaginer le contexte constuire l urbanit relier les choses entres elles L id e originale repose sur la construction d un espace sensibl
43. in r seau de lens avec l ext rieur Si le programme qu on lui assigne des sne la construction celle ci est aussi conditionn e par la g ographie les ressources techniques de chaque CIVI lisation et une part tr s subjective mais A 6 combien importante de donn es ir rationnelles Chaque architecture est sp cifique d un d sir client qui a trait A la sensibilit personnelle expos e de mani re consciente ou inconsciente En r sumant de mani re abrupte on pour rait designer l architecture comme une construction spatiale c est dire une laboration physique d un ensemble de volumes Un espace pour recevoir la vie Le rapport cin matographique de l ar chitecture est ici donne L architecture est habit e par la vie t LE CINEMA EST MON ARCHI TECTE PREFERE Le cin ma filme la vie le paysage hu main l espace qu il habite Le cinema se construit en creux en espace a rem plir ou plut t a habiter Il utilise la du r e le temps pour offrir la continuite des espaces dans le sens m me de la rupture La construction spatiale du cinema autour de personnages est ample et infinie L espace cin matographique est large Il utilise l espace de l cran l espace autour de la cam ra l espace de la scene l espace hors cadre et l es pace du cin ma lui m me c est dire puis dans toute l histoire filmique Les aller retours successifs dans cette multi spatialit produisent un espace engage vib
44. inte violen te du r el Dans une vision litt rale l architecture du cin ma utiliserait la vie comme ma t riau Le cadre de la cam ra en serait les murs rendus immat riels par la pr sence du hors champ L cran de viendrait les fondations ou la toiture car l espace est ici r versible Le tra velling s apparenterait une construc tion instantan e de l architecture et du monde qui l entoure le visionnage une percep on non lin aire sur un temps acc l r ou ralenti d coup Le montage serait la succession de pi ces espace Le cin ma surprend par sa capacit habiter et faire habiter ses espaces Il introduit travers ses films une artere vivante les personnages dans un flux dynamique discontinu et expose ainsi le mode de fonctionnement de ses es paces Cette rapidit de temps entre la cr ation la perception et l appropria tion font du cin ma un architecte du mouvement et du d placement Dans un registre plus concret les pro cessus de production du cin ma sont tr s similaires ceux entretenus dans l architecture d un projet Il pr sente la m me corr lation entre l id e et la technique sans pour autant classer ces deux composantes de mani re distinc te Car les deux se nourrissent mutuel lement font corps et deviennent cha cun un outil au service d un resultat fini le film ou le projet architectural Le cinema ne pourrait se restreindre 2 la seule capacit de repr sen
45. ire le priv et le public Mais au lieu de mul pher classiquement ses personnages pour ren dre compte de la complexit du ph nom ne film Rohmer s aligne sur un seul point de vue celui de l Anglaise incarn e par Lucy Rus sell La Jeune femme accompagnera chaque plan elle sera partout et participera au point de vue moderne de la narration Elle va devenir le hen du film et par ses nombreux changements d espaces devenir la connexion entre le dedans et le dehors Les parois de la maison opaques de l ext rieur vont peu peu se dissoudre et les deux espa ces vont devenir perm ables Espaces flous La dialectique int rieur ext rieur commence donc dans le jardin Celui ci est bel et bien l int rieur visible de la maison Dans son as pect il semble neutre et impassible Mais il faut se m fier sous sa surface propre il cache les entrailles de la maison A la fois l int rieur et l ext rieur le jardin relie de mani re plus ou moins progressive les deux natures spatiales Il est donc la mat rialisation de cette rencontre mais aussi l espace tampon Et lorsque il n y a aucune transition entre le dedans et le dehors c est l homme qui va devenir le lien qui va encaisser dans sa nature profonde le rapport violent entre les deux espaces Le paysage humain devient alors l unique pont entre les deux entites 35 Le coeur de la maison La chambre comme l ment premier du puzzle spatial de la mai son
46. ison l ment symbolique intime ouvert et universel Le mur se veut aussi une interface de communication outil qui propose d instaurer un dialogue avec les spec tateurs acteurs de mon travail Dans cette d marche j imagine la s rie des trois conf rences comme un travail de lien social entre l archi tecture ses habitants et la ville en l loignant volontairement d une pr sentation d architecture architectur e pour des architectes dans un cole d architecture De l int rieur vers l ext rieur etc Chez Lynch l ext rieur de l habitation se lit tout comme l int rieur sur plusieurs niveaux C est une maison de banlieue une maison plusieurs visages qui appartiennent tous une cat gorie bien mar qu e Tant t la maison de luxe sur les boulevards de Los Angeles ou une habitation traditionnelle de la classe moyenne Point de terrasse ici mais le jardin qui par d finition en est son prolongement En effet on n est plus ici dans une nature brute mais dans un jardin parfait et superficiel qui serait plut t l extension d un am nagement int rieur Dans Blue Velvet la Lynch home fait partie d une coquette petite bourgade typiquement am ricaine Au noir de l int rieur le r alisa teur oppose un ext rieur contrast et satur de couleurs Le ciel est d un bleu parfait Les jardins sont taill s comme des pelouses de golf ceintur s d une cl ture la peinture fraiche d un blanc clinique Les po
47. iv d Hayd e marque un nouveau rapport avec la villa La ca m ra inscrit le corps de la jeune fille dans l espace de la maison dans une harmonie nouvelle Un bras s allonge sur un mur le corps glisse dans un arc et laisse son impression sur les draps Son comportement va influer dans ce sens celui d Adrien et de Da nicl Car dans la distance qu entretiennent les deux Jeunes hommes avec la villa se cr ent des habitudes un attachement insidieux Les corps vont se joindre aux murs Un plan fixe pr sente la terrasse travers une baie ouverte Adrien debout contemple Hayd e qui t l phone assise su le seuil de la porte fen tre Lorsqu elle raccroche Adrien prend la place de la fille Les deux corps s changent Hayd e montre l exemple Elle s appro prie l espace de la maison et engage les autres dans ce m me mou vement La terrasse qui s ouvrait dans la premi re partie du film sur le Jardin s ouvre d sormais sur l espace int rieur Le dedans s est interverti avec l ext rieur L enveloppe de la maison s est retourn e la lumi re glisse d sormais l int rieur la nature est son tour dans la p nom bre Les perceptions se sont transform es La villa s est d voil e La masse imposante du d but s est retourn e pour perdre sa violente fronta lit Cette transformation prend forme dans ce plan simple La maison est film e de face dans la nuit loign e de la cam ra elle appara t petite noy e
48. la dans la chambre de sa tante donne cet espace chambre toute sa force I min love with you r p tera Betty Le film acquiert ici toute sa dimension C est une histoire d amour belle et complexe Le r ve implique toujours la r alisation d un desir et Mulholland drive filme le d sir de Diane r vant du desir naissant et absolu de Camilla Georgy Katzarov in lt L invention du r veur gt gt Diane desire une r ciprocit belle et parfaite de Camilla comme un r ve idyllique La chambre aboutit ce r ve vers la fin de la premi re partie Il devient l accomplissement d un amour sans m moire mais aussi le glissement vers la rupture du film de Betty Rita Diane Camilla et du retour en arri re Car si l on croit a ce moment la seconde partie vient d truire cette r alisation du r ve de Diane L accomplissement du r ve serait lui aussi un r ve A partir de ce moment la la chambre n est plus vivante Elle respire la mort a plein nez elle est un lit pourri ou git Diane corps en pu tr faction Lynch oppose de cette maniere les deux parties du film D un c t la chaleur d une chambre d amour de l autre un lit de mort et de Jalousie dans une chambre construite comme un trou dans lequel Betty ne se rel vera pas Pour Lynch aimer c est avoir peur de ne pas tre aim Mulholland drive est tout cela Un profond d sir d accomplissement une qu te sans fin de l autre et une croyance en l amour
49. la physique comme un outil infini pour gagner en libert J aime la mati re l id e de la transformer pour r v ler quelque chose Le cin ma le pratique chaque instant Il filme des blocs de r alit s de l espace brut mais en pratiquant des l origine du processus une incision dans le r el par le cadrage de la cam ra Ce rapport direct avec la r alit donne corps et force aux films Et l architecture doit y puiser sa force Mon premier projet l cole d architecture et de paysage de Bordeaux r pondait la th matique du mur et plus particulierement du franchissement Le r sultat fut cin matographique Il prenait la forme d un mur cran mise en sc ne spa tiale du champ contre champ o le spec tateur pouvait rentrer dans l cran devenir acteur de ce qu il regardait auparavant Ce premier projet posait les bases de la relation entre l architecture et le cin ma qui m accompagnera tout au long des tudes Ouvert au public L id e d ouvrir mon projet au public prend appui sur la nature m me de l architecture Celle ci est constuite par et pour les hommes et s infiltre dans la moindre parcelle du quoti dien Mais si le lien est tenu il n ces site n anmoins d tre aliment Je proclame donc une architecture populaire et intelligente Mon travail de fin d tude se veut li sible de part les th matiques abor d es l affection cin matographique du public et cette tude autour de la ma
50. le contraste et sur une infinitude de choses grandes et petites qui sont autant de liens reconstruire avec le public L architecture comme l art contemporain s est d con nect e des habitants pour n tre plus qu une repre sentation commerciale politique militaire attrait toutes les formes de pou voirs de toutes sortes et es sentiellement publique Le mur haut de trois me tres fait une longueur de douze metres C est une structure en chafaudage recouverte dune toile s rigraphi e qui vientel ha biller Il prend place sur la place du march biolo gique sup les quais au ni veau de la place des Quin quonces Ce mur est l bauche d une maison cin matographi que manifeste d une archi tecture de l motion Il est perce de multiples fen tres ou lon voit tour tour une spatialit habit e et vivan te Ses fen tres sont r versi bles On est la fors I ex t rieur de la maison et l int rieur On regarde au dedans mais l on percoit aussi le dehors On sera la fois dans la chambre on reeardera le paysage on sentira le jardin on pourra chuchoter dans le couloir toucher le paysage hu main monter au grenier se souvenir et d couvrir A gauche nous sommes dans la maison Il y a de la tapiSserie des cadres accro ch s au mur le charme tra ditionnel et peat bourgeois du samsufi Il my a pas de doute nous sommes dans un pavillon modele univer
51. matographique cadr e d coup e d 5 5 5 form e emprunte d ombres et de lumi res vue a travers de multiples points de vue au sens propre du terme L enfance lui donne une tonalit et une force inattendues un pouvoir motionnel sans aucune limite Elle redessine la maison non pas sur une fondation mat rialiste mais sur le r ve le souvenir les envies et toutes sortes de donn es irrationnelles qui donnent un relief passion nant a la vie Et dans cet espace des songes le couloir devient l articulation logique moment de passage o l imagination vient s inscrire prendre forme construire un appel entre les diff rentes pieces de la maison 29 Le couloir Boites maquettes Sur la premi re partie du mur accro ch s sur la tapisserie a fleurs il y a des cadres de tableaux Ce sont des boites maquettes ou post it spa tiaux qui puisent dans la maison de notre inconscient collectif des objets des sc nes spatiales Vers un hors champ Le couloir est une non pi ce Il n a pas de fonction propre si ce n est de desservir les autres pi ces de la maison Il se construit donc par rapport d autres espaces qu il va relier pour permettre leur acc s Le couloir est donc la pi ce du passage des d placements Il ne se construit que par l appel vers une autre pi ce se d finissant ainsi comme l espace du hors champ Le couloir donne tudier l espace en abordant ses limites c est dire
52. ment aborder son est la nature de ses espaces p10 pl5 interface p16 Une histoire de mat rialisation po MATOGRAPHIQUE tiales a partir de plusieurs films L anglaise et le duc La collectionneuse Le M pris Mulholland drive Lost highway L interieur et l ext rieur p34 p35 p20 p21 Aucun style pol la terrasse O est l int rieur de la maison Quelles en sont ses limites Face ces Elle d finit les force et finesse dans une accroche serr e questions la terrasse joue un r le de premiere instance contours de la maison avec avec le contexte et remplace la facade avec intelligence p24 p29 Le paysage humain Le paysage humain est la nouvelle brique Il est la donn e la plus im portante d un projet et de loin la plus riche L architecte construit pour la femme et l homme Je veux r aliser une architecture humaniste im mat rielle et vivante p26 p2 Mise en sc ne mise en espace Une architecture mise en scene c est dire un espace engage au expressif qui prend v ritablement position dans les paysages Questionner le sens de la beaut et construire la nouveaut p38 p39 033 Une minuscule architecture r33 Ouvert public Blue Velvet 2046 autant de r cits qui permettent au mur de composer une unique maison motionnelle Le paysage Ou je parle du contexte de sa r alit physique et imaginaire Comment la maison s inscrit dans le paysage comment regarde
53. mpiers traversent les rues dans leur beau camion rouge saluant au passage ses habitants Les fleurs qui bordent les maisons semblent tre de plastique L envers du Jardin Tout concourt faire de ces quartiers une image clich de carte pos tale Mais celle ci a un envers Et Lynch ne le cache pas et va jusqu d chirer les coins trop parfaits de la photographie de l endroit La premi re s quence du film pr sente le p re de Jeffrey en train d ar roser le Jardin La m re regarde paisiblement la t l vision L image est simple et brillante sortie des ann es 70 Mais le tuyau d arrosage s emmele le p re subit une crise cardiaque et tombe sur sa pelouse Le jet d eau continue de couler entre ses mains tandis qu un chien vient boire au tuyau Un enfant passe dans la rue et vient regarder la scene En cette sequence rapide Lynch a insuffl une r alit crue et vio lente au sein de ses images Il brise le glacage dor de l image d Epi nal de ce quartier type Les trous sombres de l int rieur reviennent a grands pas s infiltrent a l ext rieur Le p re gisant sur la pelouse Lynch r alisera un gros plan en travelling sur l herbe verte Cette plong e dans l envers du d cor va s accompagner d un grondement sourd Et les entrailles de la terre nous r v lent un monde grouillant d insectes un revers incroyable et inqui tant Le Jardin est retourn et par la m me tout l espace du film Blue Velvet va s appliquer i
54. n mal Il faut d j tuer la d marche productiviste stan dardisation de l architecture qui aboutit une neutralit spatiale un vide pauvre qui ass che la pens e et le coeur Par la suite apres la prise de conscience d une non culture architecturale pa tente rem dier a ce vide culturel non pas dans un quelconque dessein de marche mais plutot pour tendre vers une amelioration sensible de Pespace habitable de la ville du paysage et donc de la soci t L architecture doit prendre position faire face afficher sa radicalit intelligente libre et politi que Etre engag e proposer une spatialit nou velle humaine et populaire dans une recherche perp tuelle Sortir Parchitecture de sa qualit uniquement repr sentative liminer toute no tion d elitisme et de pauvrete S ouvrir cr er et surprendre toujours ja construit ce manifeste comme P labora tion d une pens e architecturale en essayant de d finir une position un veritable point de vue J imagine une architecture qui soit le pro longement spatial des corps Elle viendrait ac compagner les d sirs largissement physique de Pesprit Ces surfaces pourraient tre une peau changeante avec la lumi re translucide et dou ce mais aussi vaporeuse et legere modifiable volont d un regard Les transparences seraient naturelles filtr es comme une lumi re d t sous un ch ne La couleur deviendrait l essence spatiale et V architect
55. neuse l espace de l cran n accepte pas les per sonnages du film et la villa dans le m me plan Ainsi Adrien parlant avec Daniel sur la terrasse de la maison est film sur un fond v g tal face la villa Celle ci par sa force de pr sence refuse de partager ses plans Un l ger zoom de la cam ra sur Daniel laisse apparaitre un morceau de terrasse mais cet espace reste ext rieur trait tout au long du film comme un seuil palier qui jouxte l espace d habitation Cette distance ne semble n anmoins pas affecter ces gens de passa ges Ils n engagent en aucun cas une tentative de curiosit envers cet te demeure qui pourrait venir contre carrer leurs plans de vacances absolues leur qu te de vide et d exil Ils se contentent d y loger sans l investir conservant la distance et la froideur envers leur habitation Plusieurs plans affirment la position statuaire de la villa et Eric Roh mer filme plus un rocher une excroissance min rale du sol recouver te de la patine du temps d une histoire et de souvenirs inconnus de ses habitants estivaux Dans cette histoire Daniel Adrien et Hayd e ne seront que de passage ph m res l chelle du temps dans cette maison support marqu e par les ann es et les si cles La terrasse espace tampon Cette rencontre avec la villa pourrait venir s emboiter avec le deuxi me prologue qui pr sentait Daniel et une de ses oeuvres La villa se rait comme ce ready made une boite de pei
56. nfiltrer l trange et une stylisation in qui tante dans la banalit du quotidien Dans le quartier que traverse Jeffrey la nuit revele un autre espace Les ombres s amassent aux portes des maisonnettes et le feuillage des arbres semble chuchoter legerement avec la brise l g re Le voi sin promene son chien sans se d placer Lynch tabht ainsi de mul tiples d viances du quotidien jusqu cr er une atmosphere irr elle et fantasmagorique L apparition de la jeune lyc enne blonde Sandy fille de l inspecteur Williams sera toute aussi surprenante Elle mergera aux yeux de Jeffrey dans un Jardin d une rue de Lumberton en pleine nuit tra vers l ombre inqui tante d un buisson et par une l g re brise Celle qui sera par la suite aux yeux du jeune detective un myst re 1n carnera tout au long du film ce l ger d calage voulu par Lynch avec le quotidien bien plus que Dorothy entiere dans sa folie Illusion perdue Mais si le r alisateur n a de cesse de filmer ces fissu res la derniere scene est un retour en arri re Une illusion que l on avalt perdue au fur et mesure du d veloppement du film On re trouve le jardin propret du d but ses fleurs en plastique un p re dans le jardin le camion de pompier rutilant et les deux familles r unies au sein d une m me maison L int rieur y est d ailleurs lumineux et on peut lire l amour sur les visages de Sandy et de Jeffrey Un rouge gorge s est pos sur le rebord
57. ns l espace L envie d une Auidite architecturale ou Phom me va venir s imprimer Eliminer les contraintes de la physique pour construire un espace diffus fluide et changeant comme les variations Vapo reuses d un nuage expressionniste et color qui puissent redessiner les perspectives de la r alit transformer les lumi res donner l illusion d tre autre chose s amuser des codes et de lui meme Silluminer d or se dilater comme une image en cin mascope Jai traverse le mur je suis pass d un espace a Pautre et par ce changement de milieu je clos les tudes d architecture Il n y a pas de conclusion J y suis refractaire Ce travail est donc infini introduction et pre mi re mise a plat d une certaine sensibilit ar chitecturale Il est une ouverture Vers l avenir c est dire vers la r alisation Je prends donc un risque mais J assume pleinement de me trom per conscient d une possible destruction par la r alit de cet embryon de pens e abstrait Mais l enjeu me semble n cessaire et Je reste confiant sur cette confrontation au r el qui donne une nouvelle dimension aux id es Par sa mat rialisation le mur est une tentative de r ponse un essai l chelle 1 formulation construite de ce travail de fin d tudes Car n est ce pas avant tout le r le premier de archi tecte que de construire L architecte est un constructeur Il peut visible ment changer les choses en bien ou e
58. nture jaune entour e de lames de rasoirs en rupture avec ses habitants occasionnels et la cam ra qui tente de la filmer Adrien et Daniel ne cherchent pas parcourir cette maison inconnue et impersonnelle ils y glissent la surface sans accroches On n entre pas encore dans la maison elle ne les accepte pas Ce rapport pr gnant entre l espace ext rieur et int rieur prend toute sa dimension lorsque la cam ra p n tre l int rieur de la villa Le hen entre les deux espaces semble inexistant Aux plans fixes 1m posants de la maison se succ dent peu de pi ces int rieures qui plus est triqu es A la lumi re changeante de l ext rieur Eric Rohmer impose un noir implacable pour les int rieurs Les murs se sont resserr s L espace int rieur se limite un couloir la chambre d Hayd e celle d Adrien la cuisine et le pe t salon Les fen tres uniques liens visuels avec l ex t rieur organisent un espace du contre jour qui noie les personnages dans la p nombre La villa ne leur laisse aucune chance d expression chaque vacancier tant trait de la m me mani re l int rieur des diff rents espaces Dans ces premi res s quences Eric Rohmer marque une rupture franche entre l espace int rieur de la villa son enveloppe et l espace ext rieur La villa reste externe l ment de d cor rocher auquel rien accroche ni la cam ra qui ne parvient filmer l int rieur ni les personnages qui investissent
59. on dans une mat rialit contextuelle pr gnante devient plus floue La maison se mue en un espace kal idoscopique qui tend une certaine abstrac tion La forme constuite disparait laissant place une architecture form e par ses protagonistes par leurs rapports humains et donc par le re gard Le paysage humain construit d sormais l architecture 25 007 lt WEJ Er E Na a 4 UE wem eq si ap AD A E e E L PA m E d E ME eta Le paysage humain est la nouvelle brique L architecture se construit autour de plusieurs paysages Le paysage r el le contexte le paysage politique le programme les donn es administratives et le paysage humain c est a dire ceux qui vont ha biter voir et traverser l espace Ce dernier paysage est le plus impor tant car il est sur le long terme sur le rapport durable et vivant qui va faire vivre le batiment Le paysage humain c est le flux vivant et ininterrompu qui habite et fait fonctionner une architecture Mais c est aussi le regard qui fait exister et sentir l architecture on pour rait d ailleurs rajouter le toucher le son et dans une moindre mesure l odeur Le regard architecte C est donc ces multiples regards c est dire multiples interpr tations qui construisent l architecture Il n y a pas de r alit juste l illusion d une r alit travers un m canisme complexe
60. phiques La chambre violent e Ainsi lorsque Grace regarde travers la fen tre ou sort de sa mai son elle change d espace physique traverse un d cor tridimension nel pour rejoindre une image sans paisseur Elle relie par la m me la vie publique l ext rieur la Terreur qui est repr sent e par un peuple imperceptible qui crie et s agite en tous sens Cet aller retour entre l espace priv et l espace public entre des d cors tridimensionnels et une picturalite de mus e va devenir la trame narrative du film l int rieur les personnages sont film s en plans moyens et serr s le spectateur peut voir le moindre batte ment de cils et de coeur Aux lans collectifs violents Rohmer op pose le cercle ferm de l int rieur organis autour de la chambre Mais les progr s de la Terreur vont inverser cette d marche et les deux espaces vont peu peu se confondre L in mit priv e est vio lent e occup e par une horreur du vide Marc Fumaroli in Les Cahiers du Cin ma n 559 que poss de la puissance publique Lors des vues ext rieures lorsque le peuple s approche de la ca m ra par coup de force grace un raccord dans l axe il semble d chain et d une rare violence Cette force et cette pression crois santes qu il exerce va peu peu le pousser dans l espace priv La division spatiale originelle du film va de cette mani re s estomper pour devenir beaucoup plus flou Et en avangant dans le
61. r le paysage comment d finir ce lien n cessaire entre l architecture et son Le chat ite p22 p25 site PZZ P LACHAMBRE L espace d ou part l int riorit de la maison La cham bre est le coeur de son architecture et celle ci vient se construire en ronds concentriques autour d elle d finis avec un degr plus ou moins grand d intimite p36 p37 La matiere O est la mat rialit d une architecture La mati re comme une source infinie d motions une accroche physique qui si elle per met l architecture de se construire lui donne aussi les moyens de s exprimer dans le paysage r el et humain et de construire entre eux de petits liens invisibles et immateriels p32 p33 UNE AUTRE INTRODUCTION p42 p43 enfance La maison est notre premier monde On s veille en son sein dans le lit d enfance d o Pon contemple le monde Elle est notre repere une construction congue par notre re gard point de depart de l espace physique et motionnel qui nous entoure p28 p29 Bibliographie et Filmographie T Le couloir Premi re ann e La pi ce du passage des d place Premier projet ments qui relie les fonctions entre r Pen mur elles C est aussi l espace du hors 0 champ il est un appel une aspira tion spatiale et temporelle une arti culation architecturale n cessaire et myst rieuse p30 p5 1 tudes d architecture 20045 Tall E r1 i Ja j har
62. ratoire et expressif qui flue et reflue en fonction de Pintensit dramatique c est dire celle de la vie Le cin ma construit un espace habite d une subtilit et d une force extreme qui permet de produire sur celui qui le E per oit en l occurrence le spectateur des chocs motionnels LA MAISON Ce rapport entre l architecture ct le ci n ma n cessite Putilisation d un outil d analyse fort et universel une ma niere de rendre palpable cette tude architecturale et de relier de mani re explicative les deux entit s La maison un syst me d organisation spatial fonctionnel qui se d finit com me une p trification de toutes les ar chitectures puissamment ancr e dans l inconscient collectif et par son ratta chement la famille et au quotidien dans la soci t sera mon outil explica tif Par sa d finition la maison est Parchi tecture Elle en pose les l ments n cessaires et alimente une image type d ic ne c est dire de modele univer sel qui lui permet de devenir un objet d analyse La maison sera donc l outil espace fa milier r sum complexe de Pacte ar chitectural la fois commune et exp rimentale vide et terriblement habit e neutre et parfaitement expressive Mais Pebauche de cette maison cin matographique sera personnelle et intime et en aucun cas errig e en tant que quelconque exemple suivre Je suis le Bachelard pr cise in La po tique de l es
63. ruire une architecture cin matographique et r ta blir la notion motonnelle dans un fonctionnahsme technique Prendre pour me tre la dimension vertigineuse de Mulholland drive cr er des paysages sentimentaux roh meriens d couper lespace comme un montage de Go dard Mes couloirs seraient des trous noirs Infinis La ville deviendrait Ph roine du film La maison serait r ver sible linfini L espace pren drait la dimension f rique des films de Fellini Eliminer tous principes pr tablis et regarder l avenir inscrit dans le pr sent Tendre vers la pu ret pour affirmer un espa ce temps complexe Noircir le trait pour redecouvrir la couleur Iravailler la pause le silence puis acc l rer un espace Construire des r ves et quelques cauchemars une com die un drame ct deux thrillers Peut tre une co m die musicale surement une histoire d amour L motion comme une nou velle valeurs fondamentale de l architecture non pas a rechercher dans une gran diloquence ou une certaine diloquence ou une certaine forme du spectaculaire mais plut t dans un rap port intime avec l humain une construction qui soit vivante c est a dire reli e par une multitudes de hens au Corps l esprit au cer veau au regard Cela passe par une mise en scene non pas de la spatialit mais de la personne qui vit l espace par un travail sur l incons cient collectif sur les codes soci taux sur
64. se en sc ne entre l int rieur et l ext rieur Le metteur en scene s est cart volontairement de la multiplication des plans du d coupage du montage pour revenir une forme plus primitive du cin matographe en r f rence Louis Lumiere Eric Rohmer va traiter lors des sc nes ext rieures ses s quences en plans fixes o l action se d roule diff rentes profondeurs de champs sans aucun mouvement de cam ra Plusieurs actions sont men es simultan ment dans une m me vue Si Rohmer se situe de cette maniere dans la continuit d Orson Welles il va n anmoins revenir l essence m me de la vue cin ma tographique originelle ou tableau Le metteur en scene est ainsi parti d aquarelles de Paris l poque r volutionnaire qui une fois retravaill es sur cran num rique vont se voir adjoindre des per sonnages anim s En revenant aux d cors entierement peints des films de M h s Rohmer r instaure le concept du panoramique urbain qui avait pr c d le cin matographe au 19 siecle Cette incrustation de personnages sur des peintures permet de re produire au mieux le climat de l poque et de montrer les quartiers de la ville dans son ensemble travers les yeux de Grace Elliott Ce travail tr s pictural prend pour origine les nombreuses aqua relles du Mus e Carnavalet qui restituent l imagination non seu lement le d cor urbain d alors mais aussi la mani re de voir des contemporains pr photogra
65. sens donne l architecture une d finition duale qui r unit dans une m me matiere la physique et Pintellectuel Le domaine du concret du manuel qui loin de s op poser l abstrait l esprit va venir l pouser construire une m me chose unique et belle La matiere permet donc l architecture si de se construire de pren dre une position dans la soci t d laborer un ensemble d motions physiques d tre politique engag e et humaine Bachelard identifie la maison au feu l eau c est dire une com bustion et un fluide ma res l mentaires entit s chimiques fon damentales qui sont l origine de la vie et de la construction Pour le philosophe convoquer ces deux l ments c est invoquer la maison parmi lt les lueurs de r verie qui clairent la synth se de l imm mo rial et du souvenir La mati re constituante devient ainsi plus qu un simple mat riau de construction une entit globale qui associe la pr sence physique la m moire et l imagination Le pass et le futur absorb s dans un m me corps dans l architecture qui devient alors lumineuse et vi vante La mati re inscrit la maison dans le paysage dans un lieu l image de la villa de vacances chez Rohmer mais aussi dans le paysage hu main Elle est pr sence physique et intellectuelle Cette definition double de la mati re pose la question de la limite entre la r alit et son id e Le d bat qui voit divis
66. sition chroma tique m lant l or et le rouge le turquoise l ambre Wong Kar Wai utilise tout ce qui est en son pouvoir Le ralent le filtre l image de synthese le floue le d cadrage peu importe Il manie ses instru ments sans aprioris pour construire une oeuvre forte et belle d pas sant les con ngences purement formelles dans une qu te sans fin d absolu une recherche de la beaut dans toute sa complexit La mise en scene de Wong Kar Wai construit ainsi une sorte d ideal par r de mat riaux divers et infinis dont la coh rence est assur e par une maitrise technique exceptionnelle J imagine une architecture expressionniste qui diffuse sur celui qui l habite une motion spatiale afin d tabhr un dialogue avec lui Ecarter les espaces d une certaine neutralit architecturale pour ten dre vers une exacerbation de sa nature profonde dans une recherche de la beaut Mais parler de beaut ne doit en aucun cas invoquer la m fiance Car la beaut ne se r sume pas une quelconque superficialit des choses mais doit au contraire trouver chos dans une v ritable pro fondeur Les architectes refusent de prononcer le terme de beaut trop impure peut tre emprunt de connotations Pourtant l archi tecture la sous entend et tisse ainsi de petits liens imperceptibles avec notre regard avec les habitants Mettre en sc ne reviendrait donc ouvrir les yeux et montrer un aspect particulier dans un lieu
67. ssions L espace de l cran n accepte pas les personnages du film et la villa dans le m me plan Il y a dans ce rapport de force cette distance pr alable entre l habi tant et l habit une force qui transcende l tat des choses des paysa ges Par cet loignement la maison est plus que pr sente ent tante dans un rapport amoureux avec ses personnages L architecture de la maison se construirait sur une lutte intime du domaine de l amour comme deux personnes qui se rejettent mutuellement pour mieux fusionner Pour arriver cette m canique d appropriation l architec ture prend pour complice le paysage r el afin de se cacher se fondre avec lui et en m me temps en puiser toute sa force et sa solennit mM 1 A l A Ran E are un BE it Ir EEE NE comme l ment du paysage et pose la question de savoir qui du paysage ou de l habitation est apparu en premier Tisser des liens Chez Godard la m canique est la m me mais les r sultats diffe rent Dans Le M pris avant de filmer l espace maison Godard filme son d cor s approprie le lieu comme ceuvre Il filme la mer la montagne se les accapare pour mieux les relier la villa Car la maison Malaparte est une r surgence du sol un point central qui se construit autour d un rapport la mer un rapport au ciel et un rapport la terre Elle est le roc sur lequel elle a t construite Ainsi Godard filme la mer et le bateau qui la parcourt et le senti
68. tation d une architecture ou dun projet ar chitectural Son inscription du r el comme miroir d formant ou non du monde permet au cin ma d tre un puissant vecteur de connaissances de l humanit des soci t s de l histoire et de l espace qui les entourent Il devient une base de donn es in galable en perp tuelle volution et constitu e d une multi tude de sensibilit s de rencontres de recherches formelles spatiales et sc naristiques Le dipl me doit me permettre d expo ser au public l oeuvre architectural du cin ma Mais non pas dans une idee de description mais plutot une mat riali sation concr te de cet espace Il fallait trouver un nouvel outil construire a travers tous Ces films non pas autant d architectures mais un nouvel espace Ge sera une maison et mon outil sera le mur comme P bau che d une maison cin matographique Cette habitation s il elle puise ses fon dations dans plusieurs films sera per sonnelle et nouvelle habit e et haute en couleur 1 Le Mepris 1963 Jean Luc Godard 2 La Collectionneuse 1966 Eric Rohmer 3 LOST HIGHWAY 1997 David Lynch 4 Blue Velvet 1987 David Lynch 5 L Anglaise et le duc 2001 Eric Rohmer 6 Mulholland drive 2001 David Lynch L analyse de la maison a travers les films m a permis d aborder le cinema comme architecte tr dans nstant Il yea LE OM Je suis r Imaginez un 1
69. tectur e est devenue lisible et belle incarn e dessinant dans une lumineuse vibration Parchitecture id ale Le cin ma est devenu par la m me l origine de mon manifeste comme la dynamique d une nouvelle d finition de Y architecture Le mur s est construit comme l exp rimentation premiere de ce travail de fin d tudes nouveau Je Pai invent comme une premiere r alisation sans client construction sans programme labor in situ le mur est le d veloppement originel de mes d sirs d une architecture popu laire et d mocratique Ouvert au public le mur interface confronte 5 id es avec la mati re entre le paysage r el et le paysage humain Il bauche une maison cin matographique qui va venir parler aux habitants les transformant en acteurs dans une mise en aller retours perma nents avec leur imaginaire De ses tableaux rococos de la tapisserie d chi r e du pavillon de province le mur joue avec notre inconscient collectif pour d velopper un espace familier cr ation complice de suite ap propriable Regardons par les fen tres et nous pouvons voir le desir d une architecture humaniste espace habit et vivant articulation logique entre les paysages Qu est ce que cette maison si ce n est l bauche d un espace de l motion qui pren drait pour dimension le paysage humain c est s dire tre vivant dans toute la complexit de ses d sirs dans la pr sence de son corps qui va venir Pinscrire da
70. ture construite Ce travail de fin d tudes est donc exp ri mental Il tente de proposer une architectu re cin matographique se construit autour de thematiques qui peuvent de r v ler abs traites au premier abord Rendre palpables des id es mat rialiser des concepts les relier a la ville a ses ha bitants n est ce pas le v ritable travail de l architecte Celui ci a un pouvoir immense celui de construire l espace les paysages la ville autour de l homme du regard de l mo tion et des d sirs L architecte a donc la capacit d am liorer les choses et c est immense Vive l architecture humaniste est le fond L A e p t aa Fa F A 1 i a ET r 1 EET YT Bere osa md 3 has d ey ee x c eli E d RM TE ee e E a kah ee Mat a ei a DARA Maa I ar al Pi 9 lt NUE PLA TS AAA x Ls an x L AT mr Tag F ie 5 im ua Ws qug m WEE Amr a A f m d TEPE rax M N B ET a e ha ka 1 kah e AI T ry we e AI Ai x Se I Md La ty tia L ert Le Ax t T w it 8 6 T j A ee te ot amp L ia K em Lis E gp Es FX T ta A me AU CARE imi rode wd sl wl zv y S N EA wa Ta n ne gr a s aos Kar wu ns md _ T i a A A 3 ra ST cua tudes d architecture 200 6 42 Une autre Introduction La lumiere s est habillee d
71. u sein d une maison va produire une image type de maison qui va flotter dans son cerveau prenant soin de tapisser l int rieur de sa corn e Ce n est pas un id al ou une quelconque vision d une certaine perfection habitable mais plut t un mod le emprunt de tendresse de joies et de peines un espace sensible avec ses d fauts et ses qualit s qui va ainsi marquer l inconscient collectif de chacun Il ne faut ensuite pas limiter la force de cette image spectrale dans la construction future de sa propre habitation mais l largir tout notre perception spatiale et l ouvrir sur notre relation la soci t la maison d veloppant sans cesse la notion de privatif d espaces publics d int riorit de commu nication avec l ext rieur L inconscient collectif Partant de cette reflexion le rapport l enfance devient vite n cessaire dans la conception d une maison L architecte ne construit ainsi pas seulement une habitation mais un inconscient collectif une image spectrale de la maison qui va hanter la soci t Lorsque l on voit le gangr nage du paysage par les pavillons roses il y est se demander si l inconscient collectif n est pas devenu compl tement mou annihil par la m me image le m me r ve m diterran en pas tiche immonde d un r gionalisme rance Comment se fait il que tout le monde n est plus qu un m me modele de maison Est ce mettre sur le compte d un espace de l enfance pauvre Est ce le pouvoir sans
72. umi re du Jour Le cin matographe Lumi re reste tres proche de Pattitude d un photographe de l poque qui tente d imprimer la pellicule tout en respectant les r gles de la composition classique mais ses 8 ouvrent lin tervalle temps la dur e composante essentielle du plan La continuit du temps va dessiner l es pace Le mot plan s est substitu au mot vues pour d finir le bloc d espace el de temps dans un film Le cin ma est n et par la m me l es pace cin matographique Mais qu est ce que l espace cin mato graphique Lutilisation du systeme maison permet l espace cin matographique de pren dre corps physiquement sur P cran dans un ph nomene d appropriation Il existe deux espaces cin matographi ques marqu s qui restent n anmoins intimement lies Le premier prend forme travers luti lisation d un espace physique existant en Poccurrence la maison filmee ce qui implique une existence pr liminal re de la maison en temps qu objet phy sique Il existe donc dans ce rapport une distanciation entre Pacte filmique et Pobjet filme Mais le cin ma par 5 m canismes efface cette distance pour stre a l origine d une renaissance de l architecture La maison film e n est plus la maison originelle Elle est autre dig r e repensce On assiste a une transformation de l espace physique la camera se comportant en filtre d for mant en reflet d un espace fractionn decoupe
73. une fonction un d placement un cadrage une organisation particuli re et pr senter une certaine beaut Car celle ci est complexe et doit sans cesse tre red finie Pour Platon la beaut serait le moyen de perception de l id e et donc du concept La beaut se d finirait ainsi comme la premie re approche sensible qui am nerait ensuite sur l essence m me de l oeuvre Une beaut m taphysique qui ne se limiterait en aucun cas au simple caract re esth tique d une architecture Rohmer dans Les m tamorphoses du paysages 1964 contemple la na ture la ville travers les poques Il fait abstraction de tous les prestiges po tiques que la tradition affuble aux l ments pour don ner lire sa d finition de la beaut qu il va trouver autant dans un moulin buccolique du XVII si cle que dans le chaos informe et malachev difficile et paradoxal d une friche industrielle La beaut l ou elle ne semble avoir aucune prise tel serait le r le d un architecte Ne pas r aliser ce qu un maitre d ouvrage d sire mais plut t montrer ce qu il peut avoir c est dire d passer des at tentes prendre position et imaginer la nouveaut Une histoire de materialisation Le mur est la premiere tentative de mate rialiser la dialectique architecture is cinema Car apr s avoir r alis un travail d criture et de reflexion je me devais de tester cette prise de position la mettre en situation dans une architec
74. une gamme chroma tique infinie Elle est sortie de l ampoule dans une parfaite neutralit blanche et en venant traverser la pellicule de celluloid mille et une formes motifs traces simulacres ont imprim son immat rialit lumineuse lors des vingt cinq temps qui composent la seconde Et dans cette vibration color e la brillante clart poursuit son mouvement traverse l espace noir de la salle emplissant l air d une radiance imperceptible scandant la profondeur de ses reflets abstraits esquissant dans le vide le froissement de fleurs entre madame Li Chun et Monsieur Chau s appliquant former le petit morceau de peau entre le chignon et le col mao au dessus de nos t tes Mais la r v lation approche et en un sublime instant Pillumination vient se r tracter dans une introspection magnifique ou elle harmonise son d s quilibre rassemble les pi ces de son puzzle chromatique r introduit le sens dans ses multiples formes Puis elle s tire s largit et en un clair synchronise les vingt cing temps de ses nouvelles images sur P cran blanc de la salle de cinema Par ce mouvement la surface plane se dechire se d veloppe la lumi re trace les contours d un espace qui glisse autour de ses acteurs dans une supr me osmose La profondeur nouvelle de P cran tend son espace repositionnable cha que moment en perp tuel mouvement invent et appropri sur le champ terriblement vivant L motion archi
75. ure s infiltrerait comme un sourire dans la ville faisant chos aux rires des enfants qui jouent dans la cour sharmonisant sur les soupirs amoureux des couples accom pagnant la vieillesse avec douceur partageant une infinitude de choses grandes et belles avec les gens Jimagine et je veux construire Vous venez de lire le manifeste pour une architecture de l mo tion Les diff rentes th matiques abor d es dans ce livret par la pr sence d images color es de textes et de r cits illustratifs prendront sens dans un premier temps par la construction mur sur les quais XVIII Bor iux Ainsi de leur traction va naitre une r alisation physi que que l on pourra re arder qui auront iden le i 6 7 et 8 juin 2006 Le pr sent document ne doit en aucun cas tre pris au s rieux it apr s tout que d architec ture car il ne sag Bibliographies filmographie Livres Francois Truffaut HLe plaisir des yeux Ecrits sur le cin ma Petite bibliotheque des Cahiers du cin ma 1987 Alain Bergala Pascal Bonitzer Michel Chion Gilles Deleuze Serge Daney Jean Narboni Jean Pierre Oudart Jacques Ranci re 44 HT h ones du cin ma Petite antologie des Cahiers du cin ma 2001 Eric Rohmer HLe go t de la beaut Petite bibliotheque des Cahiers du cin ma 2004 Gilles Deleuze L image mouvement Les Editions de minuit 1983 Gilles Deleuze H
76. vec de longues transitions Il n y a pas ici de choc violent entre l ext rieur et l int rieur mais un espace liant une entr e progressive d un tat l autre Rohmer dans L Anglaise et le Duc marque au contraire les espaces pour mieux les contraster Les crits de l incorrigible royaliste vont d finir toute la recherche spatiale du film Ainsi l entreprise du cin aste se base sur une dualit profonde D un c t une r alit historique forte la R volution frangaise et le Paris d poque ou viennent s inscrirent les v nements De l autre le r cit personnel d une Anglaise gar e en terre trang re qui se voit prise dans le feu de l action dans une dynamique sans possibilit de retour Cette duplicit devient l essence m me du film D une perception g n rale des v nements on passe en aller retour permanent un regard intimiste sur l histoire Aux larges vues sur Paris qui pr sentent les v nements historiques c est dire des sc nes ext rieures le cin aste va opposer le dedans c est dire l crin protecteur de la maison ci l h tel particulier de Paris et la villa de Meudon Cette opposition entre le dedans et le dehors va d finir toute la construction esth tique et narrative du long m trage Ainsi Rohmer va d finir deux r gimes picturaux correspondant cha cun un espace et qui vont correspondre aux deux principales clas ses sociales la petite et la grande histo

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