Réflexions sur quelques techniques traditionnelles de gestion
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1. Key words Southern France Traditional technics of SWC Terraces Pounding Cistern Vineyards Breeding Familial cropping 197 Introduction On pourrait se demander quel est l int r t pour un chercheur de se pencher sur les techniques de conservation de l eau et des sols traditionnelles lesquelles sont en majorit abandonn es non pour des raisons d inefficacit mais de d calage par rapport l volution socio conomique du monde rural Deux raisons me paraissent justifier cette recherche d une part l chec des strat gies modernes de DRS CES et la n cessit de d velopper de nouvelles approches de la lutte anti rosive telles que la GCES qui tient mieux compte des int r ts des paysans Shaxson et al 1978 Hudson 1979 Roose 1994 d autre part les liens qui nous sont apparus entre ces techniques en un lieu et les conditions agro cologiques de cette zone nul mieux que la paysannerie install e depuis des si cles ne conna t mieux les conditions cologiques de son terroir Roose 2000 Apr s avoir observ pendant des ann es les techniques traditionnelles de GCES en Alg rie Roose et al 1993 en Tunisie Roose 1999 puis au Maroc Roose Sabir 2002 nous avons publi une premi re tude sur la classification de ces techniques traditionnelles Roose Valencia 2000 puis Rabat 2002 en fonction des zones agro cologiques m diterran ennes Au cours d une tude dans le Rif2. la plus grande pente Les pierres couvrant le sol ou extraites lors de la pr paration de la plantation ont t rang es en cordons pierreux entre les pointements rocheux et les pierres trop grosses pour tre d plac es Des passages entre ces premiers talus ont t maintenus et des tas de pierres clapiers ou clappa en bordure des champs sont venus cl turer ces petites parcelles La structure de ce bocage lithique est assez irr guli re en fonction des rochers pr existants et de la charge en cailloux de la couverture colluviale L nergie du ruissellement qui d vale les champs en petits filets est dispers e par les cailloux couvrant la surface du sol et par les cordons de pierres relativement perm ables L exploitation de la vigne est totalement manuelle et comprend des sarclages lesquels poussent la terre sur les lignes de plantation l automne et sur l interrang au printemps d o un lent mouvement de masse vers les cordons de pierres qui voluent en talus mesure que les pierres poussent entre les rangs de vigne Figure 1 Stade initial des cordons de pierres appuy s sur des gros blocs immobiles L ate x PPaYEE Dar Fi PU Ne a fh Eee ars Covders pistes 199 22 Les murettes peixes et les drains agouilles en peus de gall Cet am nagement est le plus sophistiqu que nous ayons pu observer dans le Roussillon dans le cadre d une exploitation totalement manuelle du vign
3. 1965 Histoire du paysage rural italien Paris Juliard 328 p Serres O de 1600 Th atre d agriculture et m nage des champs Paris l re dition 1004p Shaxson T Hudson N Sanders D Roose E Mold nha r W 1988 Land O husbandry SWCS Ankeny Iowa 64ip 1 ies 1 1 i o EE Vaudour J 1991 Les sols des terrasses de culture en Basse Provence calcaire et leur volution apr s abandon In Acta Carsologica Academia Scientarum Slovenica Ljubljana 20 123 132
4. Limite de R gion Minervois Vall e de C vennes 50 Km L Escalette Vall e du Jaur Costi res Montagne Noire Vaunage Dorsale R gionale Vall e de l H rault Biterrois g LE Ex 4 amp Narbonais 4 SA 1 Corbi res Plaine du Roussillon la T t C te Vermeille Vallespir 209 7 Conclusions On a observ de part et d autre du bassin m diterran en des am nagements traditionnels anciens pour conserver les sols et pour g rer les eaux deux ressources rares en milieux semi arides m diterran ens En fonction des conditions agro cologiques l ensemble des am nagements observ s diff rent en milieu aride lt 200 mm dominent les am nagements de capture et stockage des eaux de pluie et de ruissellement en vue de la culture d arbres fruitiers ou de l levage en Isra l en milieu semi aride chaud lt 400mm apparaissent les terrasses progressives non irrigu es et les gradins m diterran ens irrigu s avec toute une vari t de canaux tunnels et citernes voir Ard che et C vennes ainsi que dans le Rif occidental en milieu semi aride frais 400 800 mm les gradins m diterran ens occupent les bas de versants et alentours des sources tandis que les versants secs restent en agriculture extensive avec cordons pierreux et terrasses progressives en milieu semi humide 800 1200mm les terrasses sont pentues et compl
5. t es par un r seau de drainage Banyuls Alpes et Rif occidental montagneux Il faudrait probablement nuancer et pr ciser cette zonation et les techniques qui y sont observ es et continuer cette prospection des techniques traditionnelles de GCES en d autres pays m diterran ens A titre d application nous souhaiterions r aliser d ici 2005 un manuel pratique de gestion durable de l eau et de la fertilit des sols pour le Maroc et si possible pour le Maghreb et le bassin m diterran en partir de la r gionalisation agro cologique du Maroc d j r alis e par Laouina et son quipe d une description ues des ound observ es qu ae pas trop lourd sera propos par Sabir et Roose et d une proposition r gionalis e d une panoplie de techniques d am nagement des eaux et des terres sur versant adapt es 4 diverses conditions socio conomiques Ainsi dans chaque r gion seront propos es diverses techniques d am nagement en vue d une gestion durable du milieu tenant compte des possibilit s techniques et conomiques de chacun Ce pourrait tre une premi re activit du R seau GCES du Maroc que d explorer les r gions encore peu d crites du Maroc et une action nouvelle du R seau Erosion francophone de prendre contact avec les pays qui bordent la rive nord de la M diterran e et les autres zones aux conditions voisines semi aride de montagne El ments de bibliographie Ait
6. Ei Abassi et A Laouina 1996 Montagnes piedmonts et plaines investir dans les techniques de CES au Maroc oriental In Techniques traditionnelles de CES en Afrique Edit Reij Scoones Toulmin 75 86 Dupuis F 1999 Les terrasses de culture en Languedoc Roussillon Chambres d Agriculture du Langue doe Roussilon 24p El Amani S 1984 Les am nagements hydrauliques traditionnels en Tunisie Tunis CRGN 69 p Frapa P 1984 Les terrasses de culture entre le pass et Pavenir For ts M diterran ennes 6 2 129 130 Frapa P 1985 Terrasses de Provence Lithique 1 39 52 Giorgis S 1987 L architecture et l urbanisme sur les versants en terrasses de cultures en zone m diterran enne fran aise Avignon APARE 187 p Hudson N 1992 Land husbandry Batsford London 192 p Lepaulmier P 1988 Les terrasses de culture un patrimoine r gional 4 valoriser Ajaccio Parc Naturel R gional de Corse 41 p annexes Lassure L 2092 Petit dictionnaire des mots cens s signifier terrasse Dans www pierreseche com petit dico des terrasses htm 6 9 2002 Laurent J Y 2002 Les vignobles du Languedoc et du Roussillon Programme de tourn e du colloque Gestion de la biomasse Erosion et SEQC IRD Montpellier 8 p L onard M Dumas C 2002 Diversit et fonctionnalit des am nagements de versant exemple des terrasses ard choises France Bull R seau Erosion 22 15 p Lilin Ch 1999 Projet de r gles tech
7. Les romains Il me si cle ont d velopp des aqueducs permettant de capter les sources et de d river les eaux sur plusieurs dizaines de km jusqu aux lieux de consommation rurale ou citadine Les Arabes 8 au 15 me si cle ensuite ont introduit les techniques permettant la culture sous impluvium dans des zones semi arides On conna t mal les tapes de leur extension au cours de l Antiquit et du Moyen Age Par contre on a observ que leur extension concorde avec une forte pression d mographique et que l extension maximale se situe aux alentours de 1850 75 dans le midi de la France L onard et Dumas 2002 ma s aussi en Alsace Vaudour 1991 L abandon des terrasses par manque de main d oeuvre ou de rentabilit ou impossibilit de m caniser est li la d prise agricole durant la p riode industrielle 1920 et la m canisation de l agriculture en 1955 L abandon de l industrie de la soie et la maladie du vignoble ont entra n une diminution progressive des surfaces de terrasses entretenues et l migration des jeunes dans les villes ou dans les colonies o le travail est mieux r mun r Ces am nagements restent donc tr s efficaces pour ma triser l eau et la terre sur les versants raides mais les conditions socio conomiques ont chang les jeunes trouvent un travail mieux r mun r ailleurs Seules les terrasses portant des cultures haute valeur ajout e sont actuellement entretenues et foncti
8. nagements mal adapt s la m canisation Ces auteurs ont montr la diversit de ces murettes en fonction de la lithologie du terroir schistes gr s granite et calcaire de l optimisation de l usage de l eau et de l espace de la position topographique et de la distance l habitation Figure 9 Les acc s aux terrasses escaliers ou rampes Olli res Ard che d apr s Ambroise et al p 50 1989 5 Les terrasses irrigu es de la Loz re Des soci t s paysannes ont d ploy des tr sors d intelligence et de travail pour ma triser la terre et l eau sur des paysages pentus Les coteaux m diterran ens sont des terroirs propices une agriculture s che vigne olivier amandier orge sainfoin jardins potagers mais l irrigation permet des familles de vivre en exploitant des surfaces r duites 3 ou 4 ha La solution la plus facile pour capter l eau est la construction d un barrage ou chauss e dans le cours d eau pour constituer une retenue dont le volume est fonction des terres irrigu es en aval La prise d eau se trouve juste en amont de la chauss e qui par une vanne marteli re dirige les eaux vers un canal ma onn pav ou en terre battue b al qui peut s tirer sur plusieurs km avec une pente r guli re mais tr s faible lt 1 Des aqueducs sont quelque fois n cessaires pour passer une ravine ou un tunnel si un escarpement barre le passage 206 Figure 10 Une
9. occidental avec Mohamed Sabir de PENFI il est apparu que beaucoup de ces techniques taient d velopp es tant au Nord qu au sud de la M diterran e en particulier dans le Midi de la France en Espagne au Portugal en Italie et Gr ce et dans les les m diterran ennes des p riodes de d veloppement agricole r gional Nous pensons que face l chec r p t des grands projets de DRS et CES dans les pays tropicaux il serait peut tre souhaitable de proposer un ensemble de techniques adapt es r gionalement connues des paysans en les am liorant par des technologies modernes pour les rendre plus attractives conomiquement sp cialisation des cultures irrigation et fertilisation raisonn es etc Enfin nous cherchons comprendre si ces techniques sont apparues de part et d autre de la M diterran e en m me temps du fait de l importation des connaisances suite aux changes guerriers les romains les croisades ou la conqu te arabe ou commerciaux par la route de la soie depuis la Chine vers trois zones le nord le sud de la M diterran e et le sud est de l Afrique o on retrouve ces terrasses ou bien si ces terrasses et autres am nagements hydrauliques ont t mis au point tr s progressivement par des paysans exp rimentateurs novateurs C Reij et al 1996 sous des pressions militaires d mographiques ou religieuses ex les C vennes par les protestants pourchass s par les catholiques au 19 me si c
10. Hamza 1996 Pratiques de CES dans le Haut Atlas In Reij et al 69 73 Alcaraz F 1997 Les pratiques d entretien des viticulteurs du cru de Banyuls des Pyr n es orientales France Bull R seau Erosion 17 124 133 IRD Montpellier Ambroise R Frapa P Giorgis S 1989 Paysages de terrasses Edisud 190 p Avias JV 1997 Quelques m canismes de l rosion d origine anthropique dans le massif du Coiron Ard che France leur volution depuis la fin du 19 me si cle BRE 17 76 82 Bachoua A et al 1986 Synth se sur diff rents am nagements de zones en terrasses dans le SE de la France Paris ENGREF 48 p Blanchemanche Ph 1986 Les terrasses de culture des r gions m diterran ennes Etude ethnohistorique doctorat de 3 me cycle en ethnologie Paris EHESS 275 p Bouet Cl 1997 Le syst me pierres s ches les bocages lithiques des garrigues du Bas Languedoc Min Environt Association pierres s ches 480 p Bouet A Frapa P 1983 Des agricultures en terrasses analyse et synth se Avignon APARE 86 p Carli E 1980 Le paysage dans l art Paris Fernand Nathan 319 p Castex JM 1980 L am nagement des pentes et des sols dans les Alpes Maritimes et le Var Universit de Nice Lab Raoul Blanchard 72 p Cassimatis M 1998 Les enjeux du paysage construit en pierres s ches dans la vall e de l Ibie Ard che m ridionale France Montagnes M diterran ennes 8 143 149 Chaker M H
11. R flexions sur quelques techniques traditionnelles de gestion de l eau et des sols en Languedoc et Roussillon France m ridionale Eric ROOSE Lab MOST Centre IRD BP 64501 F 34394 Montpellier Courriel roose mpl ird fr R sum Avant l intervention des ing nieurs officiels les paysans ont d velopp de nombreuses techniques traditionnelles en vue d tendre les cultures sur des versants forte pente de g rer les eaux de surface et d accumuler la terre en vue d une agriculture familiale intensive Ces m thodes sont vari es non seulement au sud de la M diterran e en fonction des situations agro cologiques mais aussi en Europe et en Afrique de l Est en Asie et en Am rique latine L auteur d crit leur diversit dans la r gion semi aride m diterran enne du Languedoc Roussillon les citernes et lavognes des garrigues du Languedoc les terrasses s ches de l Ard che accole traversier les terrasses irrigu es restanques des C vennes et les terrasses drain es peixes du vignoble de Banyuls Collioure sur schiste Leur origine est controvers e soit introduction par les romains puis les arabes depuis la Chine par la route de la soie soit d veloppement local pas forc ment simultan par une paysannerie forc e d tendre ses cultures en milieu montagnard suite des pressions d mographiques conomiques militaires ou religieuses L auteur envisage leur remise en service apr s am lioration par
12. Se ice ta atte 2 gay at neg Vs P phy m Tae R PELE P Ai wos 5 pace ae eer TR en NP ER ae S TS CRE a s ces Po em J Les af h gom n t pi Se K O r ae eR et 22 7 ss eA a e CT s ARS ea oes PS Ve jeu re ae gh wo a ve oo ane att TE D iy 2 es i A he sy ie rt a s n A 14 A yin aj arhat x ft LEA be tu er ng ER LS ei LE n te i ik cl CAPE ES TAT PR CT AA wi rat a TA PMS UOTE A ie D A EH CRT QU ia Ai ely 4 D oy Er KR PT LE 21 PEL if PEE S c A pay ae Cp treat es Pr mo at e t EREA gt tte Fy Y i d HA 4 t 4 pia At a 8 ee eee ee ee ee A my z CF laa Nal CASE lt ot 3 Freee ate Se Nene aces SMa E WE tire Aa ER FRET wee ate Lo j ra tal pigs C J J at A LPS SRE en i fondo ktou oat f EDS nie Figure 2 Peixes murettes retenant la terre des planches cultiv es en pente Le drainage des eaux de surface est assur par un r seau de rigoles sur la parcelle et ou par une rigole de 10 20 cm de profondeur creus e en amont du sommet du mur pour conduire les eaux de ruissellement vers le drain principal situ en fond de vallon ou au milieu de la parcelle Ce drain de 50 100 cm de profondeur est compl tement empierr sur ses flancs comme sur le fond par des dalles dispos es en cailles moins que la roche en pl
13. ace affleure Localement des pierres sont bloqu es verticalement pour ralentir la vitesse du ruissellement ou une fraction du flux est pi g e lat ralement pour remplir un puits d o les viticulteurs tireront leau n cessaire pour les traitements phytosanitaires Dans certains cas des branches lat rales de ces drains agouilles ont t creus es qui donnent cet aspect caract ristique de patte de coq peus de gall Dans ce cas les eaux de surface sont donc vacu es des champs pour viter les glissements de terrains fr quents sur ces sols superficiels sur schiste Les planches cultiv es restent pentues et limit es une dizaine de rangs longs de 10 50 m L exploitation manuelle exige beaucoup de travail de portage la fois des produits 200 MAR N e te Phovos Lilin Architecture traditionnelle adapt e au labour au mulet Photo 1 C24 Gondole en pierres s ches Les rigoles situ es en amont des murettes ont t cur es Des vignes qui n ont pas am nag es pour le labour au mulet sont visibles gauche de la photo en arri re plan Forat d en Calbo Fe be pt z d en A RSS CRT Er Photo 2 C26 Gondole en pierres s ches Les rigoles situ es en amont des murettes ont t cur es Forat d en Calbo C28 La rigole situ e en amont de la murette a t cur e Forat d en Calbo fu phytosanitaires puis de la r colte les exploitations ne d passent pas 1 3 hectares et so
14. ante proximit du bassin m diterran en ce qui pourrait s expliquer la fois par la succession des envahisseurs par la pression fonci re et par un climat bien agr able en g n ral mais semi aride avec des pluies c venoles d vastatrices Ces pluies c venoles se d veloppent la fin de l t quand les eaux de la mer sont encore chaudes et d gagent une grande masse de vapeur que ces nuages rencontrent en altitude des masses d air polaire et ils forment un immense cumulo nimbus capable de d verser 600 mm de pluie en 48 heures Que ce nuage reste en place et il provoque des averses qui saturent le milieu quelle que soit son utilisation et 205 provoquent des inondations catastrophiques Les derni res datent du 28 10 1988 N mes o il est tomb 460 mm en 6 heures 11 morts et 2 5 milliards de d g ts le 22 10 1999 Cuxac d Audes qui a re u 500 mm dans la nuit 25 disparus et 3 5 milliards de d g ts et les 8 et 9 septembre 2002 Sommi res 650 mm en 2 jours causant 25 morts et 300 000 Euros de d g ts estim s L onard et Dumas pr sentent dans le BRE 21 une analyse des terrasses ard choises datant des 18 et 19 mes si cles une poque de forte pression d mographique o l agriculture tait associ e l industrie vigne soie Avec la d cadence de la soie cet quilibre fut rompu vers la fin du 19 me si cle et une lente d prise agricole a vu l abandon progressif en Ard che de ces am
15. dimension 20 m de diam tre 1 3 m de profondeur max au centre creus es sur une couche argileuse ou une cro te calcaire imperm able qui capte les eaux de ruissellement sur une surface imperm able route piste dalle rocheuse ou glacis encro t Nous avons observ ces mares dans le RIF semi aride Karkouri 2002 et en Alg rie en zone d levage oued Mina mais aussi sur une cro te calcaire sous le Pic St Loup pr s de Montpellier Pour que ces am nagements soient efficaces il faut non seulement disposer d une zone assez pluvieuse mais aussi que le ruissellement ne soit pas trop charg de s diments sans quoi il faut un pi ge s diments pr alable pour pi ger les s diments arrach s par l rosion sur les versants Pour viter que les moutons rentrent dans la vase de la mare troublent l eau et la polluent de leurs d jections il faut paver les alentours et siphonner l eau dans un bac abreuvoir ce qui est rarement le cas Figure b lavogne sur cro te calcaire dans la garrigue au NO de Montpellier 32 Les citernes En compl ment de ces petites mares abreuvoir on peut observer au pied du Pic St Loup des citernes ciment es ou non de 20 30 m de c t s de 2 5 m de profondeur captant 204 le ruissellement provenant du versant du Pic St Loup et canalis par une route jadis empierr e Pr s de Casevieille Une pompe manuelle permet d y puiser l eau et d arroser un petit jardin de fruitiers
16. e de Z sans creuser de ravine Les pistes sont renforc es de cailloux et contre pente pour canaliser sans danger les eaux de surface vers le ravin naturel renforc du fond de vallon Ces pistes r duisent le portage des produits mais n abolissent pas la r colte manuelle image de marque du cru Banyuls 202 Figure 4 Terrasses drain es par les pistes empierr es en Z 2 4 Les banquettes troites et le drainage sur pistes Syst me Ohms En vue d optimiser la m canisation de l entretien de la vigne M Ohms a d velopp un syst me d ouverture au bulldozer de banquettes troites subhorizontales en l g re contrepente permettant la plantation de deux lignes de vignes et le passage entre celles ci d un petit chenillard fonctions multiples travail du sol sarclage transport des engrais et pesticides transport des grappes r colt es la main n cessaire pour participer au cru Banyuls Les talus rocheux ont une pente variable en fonction du terrain avec un fruit qui peut d passer 30 tant couverts de cailloux et d herbes les talus semblent stables sans murette mais peuvent tre localement recouverts de pierres Le ruissellement suit la terrasse et se d verse dans le drain b tonn de la piste centrale pour rejoindre le fond de la vall e Ce syst me consomme un peu plus de place mais stabilise bien l exploitation des versants qui conviennent la viticulture tout en permettant une m canisation
17. es ont am nag les flancs des montagnes mais ceux ci sont couverts d une couche de colluvions pierreuses m l e une mince couche de terre pauvre en humus donc fragile Pour cr er et prot ger une bande de terre cultivable intens ment il a fallu d foncer la terre jusqu la roche en extraire les pierres qui serviront la construction des murs et fertiliser la terre fine l aide de mati res organiques et compl ter la terre derri re les murs jusqu accumuler 75 cm De nos jours certains agriculteurs arrivent largir la surface des terrasses en utilisant d normes concasseurs ils rendent la surface m canisable mais sans apport de MO ils lib rent quantit de calcaire actif qui peut nuire la disponibilit en certains oligo l ments et en phosphore 6 Les facteurs explicatifs de la pr sence et de l abandon des am nagements L ge des terrasses est tr s variable selon les sites En Chine on conna t la technique des gradins avec talus enherb s sur loess depuis 4000 ans avant JC Dans le bassin m diterran en on date certains gradins m diterran ens terrasses construites derri re un muret de pierres s ches vers le X si cle Cr te certains auteurs ont fait remarquer que l on trouve en France des ouvrages en pierres s ches depuis les poques pal olithiques o des murs de m galithes prot geaient les places fortes ou soutenaient des terrasses dans les lieux de cultes celtiques
18. et de l gumes une autre pompe est raccord e un abreuvoir le long de la route Figure 7 Une citerne ciment e qui sert l abreuvement des troupeaux de moutons ou irrigation d un petit jardin de bas fond Enfin dans le vignoble on trouve couramment des petits puits o sont stock es les eaux de pluies recueillies sur le toit ou de ruissellement ces eaux sont pr cieuses pour pulv riser les nombreux produits phytosanitaires n cessaires pour la viticulture C est le cas dans des mazets des environs de Montpellier Quartier Aiguelongue voir figure 9 4 La diversit des terrasses de l Ard che Dans le midi de la France influenc la fois par les d pressions sur l Atlantique et par le climat m diterran en les paysans ont organis sur les versants raides des murettes pour retenir la terre et des terrasses subhorizontales pour g rer la fois l exc s et le manque d eau Un travail de titan a t accompli lors des p riodes de forte pression d mographique ou de d veloppement rural pour transformer ces paysages tr s pauvres en bocages lithiques Leur d nomination est tr s variable selon les terroirs et usages voir Fig 10 carte des noms accole dans les C vennes restanques dans le Rouergue et les C vennes galement autours de Montpellier traversiers accoles ou terrasses en Ard che fa ssa en Pays catalan C Lassure 2002 Leur fr quence des terrasses en gradins est tr s impressionn
19. l introduction de technologies modernes am liorant leur valorisation conomique Mots Cl s France Languedoc Roussillon Techniques traditionnelles de GCES Terrasses Lavogne Citernes Vignoble Elevage Cultures familiales About some traditional technics of soil and water conservation in Languedoc Roussillon Southern France Abstract Before the extension activities of official engineers farmers have developped traditional systems for soil conservation and water management on steep slopes These techniques are numerous around the mediterranean basin not only on the southern african side but also in Europe in Eastern Africa in Asia and in latin America The author describes their diversity in the semi arid mediterranean area of Languedoc and Roussillon Southern France cisterns and lavognes in the bush area near Montpellier dry stone terraces in Ard che hillslopes accol traversiers irrigated terraces restanque of C vennes and drained stone terraces peixes of the famous vineyard of Banyuls Collioure on schist fragile steep slopes Their origin is still discussed introduction by Romans then Arabs from China through the silk road or regional development by farmers not necessarily at the same period obliged to extend their crops in the mountains because demographic economic military or religious pressures The author proposes to develop them again but after improvements allowing a better economical valorisation
20. l g re Figure 5 Le syst me Ohms banquettes troites portant deux rangs de vignes et drainage sur piste drain e 203 Avec ces am nagements et la fertilisation raisonn e les rendements ont augment de 30 45 hectolitres ha et les surfaces des exploitations sont pass es de 3 10 ha permettant des revenus raisonnables et l extension de la production de ces vins de qualit bien appr ci s et tr s demand s sur le march Cette nouvelle approche est cependant controvers e car si elle r sout des probl mes conomiques et environnementaux elle ne suit plus le style de paysage en bocage lithique si impressionnant et typique de cette r gion Les lavognes et les citernes du Languedoc sur marno calcaire s Le Languedoc proximit de Montpellier est form d une succession de terrains marno calcaires occup s par la vigne ou la garrigue ces terrains peuvent conna tre successivement des probl mes d exc s d eau en automne ou au printemps quand il pleut 300 600 mm en une semaine et des p riodes tr s s ches en t Ces terres sont d autant plus arides que le sol est caillouteux et superficiel au dessus d une cro te calcaire On observe aujourd hui encore quelques ouvrages r alis s jadis soit pour la vigne besoin d eau pour les nombreux pandages phytosanitaires soit pour l levage entre deux transhumances 31 Les lavognes Il s agit de mares arrondies de petite
21. le Nous avons donc propos aux chercheurs marocains participants l Atelier de Sal sur les techniques traditionnelles de GCES et les processus d rosion de rapporter tous les cas qu ils ont tudi s d am nagements traditionnels observ s au Maroc en particulier dans le Rif et dans l Atlas d o une quinzaine d tudes de cas pr sent s dans ces actes Par ailleurs nous avons commenc une enqu te sur l extension de ces techniques traditionnelles en Europe m diterran enne Rubio a accept de d crire les terrasses de la r gion de Valencia sous oliviers et amandiers Pla Sentis pr sente les am nagements traditionnels sous les vignes de Catalogne au pied des Pyr n es Coelhio a d crit une s rie de techniques de gestion des eaux de surface au Portugal En France Leonard et Masson ont analys la diversit des terrasses ard choises en fonction du substrat et du terroir de la pente de la disponibilit en eau de la proximit de l habitat et du type d usage des sols Nous souhaitons rapporter ici quelques observations sur l volution des terrasses drain es du vignoble sur schiste de Banyuls Collioure les citernes et lavognes syst mes de stockage des eaux de pluie et ruissellement des parcours marno calcaires au milieu des garrigues du Languedoc et enfin les terrasses construites au 19 me si cle par les protestants dans les te ame 16 8 de des HU A Nr Li Dot ree C vennes au nord de Mon
22. niques pour l am nagement du vignoble de Banyuls Syndicat de d fense du Cru Banyuls Collioure polycopi 23 p annexe photo 14 p Mazoyer S 1987 Remise en valeur des terrasses de cultures abandonn es Beaumes de Venise Vaucluse Avignon APARE 47 p Reij C I Scoones amp C Toulmin 1996 Techniques traditionnelles de conservation de l eau et des sols en Afrique CTA CDCS Karthala Paris 355 p Ron Z 1966 Agricultural terraces in the judean mountains Israel me ee pet oe En Exploration Journal 16 1 33 49 16 2 111 122 Roose E 1994 Introduction la GCES Bulletin P dol FAO n 70 420 p Roose E 1999 Les techniques traditionelles de GCES Projet Hydromed IRD Montpellier 25 p Roose E 2000 Classification of traditional strategy for soil conservation in Mediterranean areas Third Congress of ESSC Valencia key note 23 p Roose E 2000 Evolution des strat gies de lutte anti rosive vers la GCES In Les strat gies traditionnelles et modernes de LAE Edit Sabir M Merzouk A Roose E et Laouina A Actes de la journ e scientifique de Sal Rabat Maroc du 15 10 1999 Roose E M Sabir 2001 Les techniques traditionnelles de conservation des sols en zones m diterran ennes Colloque Hydrologie des r gions m diterran ennes Montpellier Unesco Documents Techniques Hydrologie n 51 101 110 Seignobos C 1982 Nord Cameroun montagnes et hautes terres Edit Parenth ses 188 P Sereni E
23. nt souvent dispers es sur plusieurs sites pour partager les risques de pluies de gr les et de glissement de terre Les revenus allant en d croissant seuls des retrait s acceptent encore ce genre d exploitation si bien que ces am nagements tr s int ressants et uniques notre connaissance dans le midi de la France auraient pu dispara tre sans interventions pour cr er de nouvelles exploitations plus importantes 10 ha et plus rentables car partiellement m canis es Fig 3 Drainage une rigole en amont du mur et des drains empierr s agouilles en peus de gal 23 Les nouvelles plantations sans murette mais avec des pistes drainantes en Z Un nouveau syst me de viticulture a t introduit dans les ann es 1980 en vue d augmenter la surface des exploitations blocs de 1 10 ha m canisables d augmenter le revenu des viticulteurs de r duire le travail manuel d entretien du sol et enfin pour installer un espace coupe feu dans les hautes vall es permettant un acc s rapide aux pompiers pour lutter contre les feux de for t tr s fr quents en zone m diterran enne touristique Dans ce syst me apr s d frichement et br lis du matorral les bulldozers dents sous soleuses tracent une quinzaine de lignes de plantation en courbe de niveau sans cr er de talus Tant que la parcelle ne d passe pas 22 m tres le ruissellement s coule le long du versant caillouteux jusqu aux pistes d acc s en form
24. oble Il ne s agit plus de cordons de pierres ajout es au fur et mesure qu elles apparaissent la surface des champs et dont on veut se d barrasser mais de murettes soigneusement construites sur un petit gradin par l agencement de pierres choisies pour leur aptitude la construction d un mur assez stable pour lutter contre la pression des terres d tremp es et des eaux de drainage hypodermique La hauteur des murettes n est jamais tr s lev e 50 150 cm en g n ral L espace entre le talus de sol en place et le mur est rempli de petits cailloux assurant un bon drainage et supprimant la pression hydraulique sur ces ouvrages perm ables Le fruit est d environ 10 pour ne pas perdre trop de surface cultivable et viter l invasion de plantes dont les racines risquent de d stabiliser le mur Un entretien est pr vu chaque ann e pour r duire la taille des v g taux qui s y enracinent Les blocs de schiste sont pos s perpendiculairement la pente pour maintenir une bonne r sistance la pression de la terre vers l aval et le sommet du mur est recouvert d une dalle d bordante repoussant le ruissellement vers l amont dalle de Cou Vou ne Hi ui Gust 3 PRAT Sain iy ALI ET os 4 nu 4 a Iiia E E AS DREAN T RIND hri DE ies ot 49 f gt 4 Wa a Se lt n p LA y 7 Ne oe gt EAN K 2 iy et 6 bovtiire d ane rare Ff pm Ke iets oa Se aes oe i Rate s T
25. onnelles Ex oeillets autours de Nice les basses terrasses m canis es irrigu es et plant es en orangers pr s de Valencia Une fois abandonn es les terrasses peuvent avoir deux avenirs Soit elles sont p tur es extensivement et envahies de ronces ou de garrigue et les murs se d gradent rapidement soit la for t s installe et les murs sont mieux pr serv s Le bioclimat proven al permet une r g n ration rapide 1 si cle de la for t ch nes et pins et de l humus des sols L volution des sols anthropis s d pend alors de la fr quence des feux Vaudour 1991 ne at le 208 KR OO re un 2 ER we rrr aa e et Colo ou couolo Vas ou vase bas vo HR Sy He ACC a A ESE ea aa wits aati 7 od Soy Bancel nee ARTE RU U F E TEAN PRET e e RIAA hog ee D _ LJ eo Cig a ki EN RE S67 Saouches Au x i ru atsse PE as n S n ae gt Lie po ct if LYN x en ET Ribes m a ne AE Bancs amp colles BINS a ia Cabali re us olfou acco tete LEFT Acaou ou bancal a b q um Le ds PVC tt Paes varn an ov 7 Document tablit apr s un simple recueil d menttire a gestan Restanque Marge CARTE DES PAYS A TERRASSES CLAPAS OU CAPITELLES Moyennes et Basses Montagnes Garrigues Plaines Alluviales Cours d eau Etangs
26. restanque et sa chauss e amenant les eaux du vallon vers les terrasses de culture ou les prairies irrigu es En pays calcaire les sources sont am nag es et associ es un bassin Si aucune source n existe des galeries ou mines sont creus es sur plusieurs dizaines de m tres dans la colline qui recueillent l eau suintant des parois ex mines de Comessac dans le Gard une rigole la conduit une citerne Les Andalous construisirent des galeries drainantes dans le lit de la rivi re pour assurer l alimentation continue des villages et des jardins des palais Alhambra de Grenade Dans le plateau de Vaucluse o toutes les eaux sont drain es en profondeur des aiguiers r cup rent les eaux de pluie sur un impluvium toit dalle rocheuse et vont alimenter des citernes couvertes On les retrouve dans les garrigues de N mes et dans le Maghreb Roose et Sabir 2000 Figure 11 En l absence de source en pays calcaire un tunnel mine est creus dans la colline pour capter les suintements et condensations et les recueillir dans une citerne Certains clapiers tas de pierres extraites des champs n auraient pas t construits seulement pour pierrer les champs mais aussi pour condenser la ros e du matin Ambroise et al 1989 Il devrait tre possible d exploiter cette source d eau de condensation en plantant des arbres fruitiers sous les cordons pierreux A chaque p riode de pression 207 d mographique les homm
27. tpellier Nous discuterons les raisons de l abandon ou de la p rennit de certains am nagements qui ont exig des efforts consid rables au cours des si cles 2 Terrasses drain es du vignoble de Banyuls Collioure sur schiste Pyr n es A la limite entre les Pyr n es et la M diterran e la fronti re franco espagnole le vignoble de Banyuls Collioure est connu depuis l poque romaine Cru class AOC depuis 1926 il occupe aujourd hui 1700 hectares sur les fortes pentes d un massif schisteux face la mer Tenant compte du substrat schisteux des sols peu pais des pentes d passant 30 et des pluies abondantes et agressives l automne et au printemps les risques d rosion de ravinement et de glissement de terrain sont tr s lev s Aussi les viticulteurs ont d velopp progressivement des m thodes complexes de murettes peixes pour contenir la terre et de drains peus de gall pour vacuer les exc s de pluie et r duire les risques de mouvement de masse on peut admirer aujourd hui un paysage lithique tr s original de 6000 km de murettes en blocs de schiste Sur certains versants on peut observer l volution progressive des techniques mises en place pour garder le sol sur les versants et vacuer l exc dent des pluies 21 Les cordons de pierres appuy s sur les pointements rocheux Les premi res tentatives de conservation du sol ont consist planter la vigne en rangs serr s perpendiculaires
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