Préliminaires - Les presses du réel
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1. 4 i x A 2 5 P ha Est EN Eh Pia ET Ta EART ERA AE APE AE D s Et A sd 8 Guillaume IT carte postale 1918 si FAR t y RU PE A Sr by Le Re Er Es Fo MS er ere tia a 222 r r A AGE x ht A LT E rotisme Il y avait Sade il y avait Bataille Et il y eut Duchamp Mais qui l entendit Enfin mais on aurait pu commencer par l cest de s duction et des ex g tes que se pr occupe S verine Gossart Pourquoi crire sur Duchamp Qu est ce qui dans l uvre de Duchamp et aussi d sormais dans les tudes quelle suscite depuis les ann es 1950 continue de solliciter la raison et parfois les passions Quelle relation leur objet entre tiennent ceux que l on d signe sans nuance par le terme g n rique de duchampiens artistes crivains et chercheurs d ailleurs duchampiens ou pas Si Duchamp fut un joueur d checs passionn et parfois compulsionnel si ce mode de confrontation lui fut n cessaire cest qu il trouvait sans doute l une conomie satisfai sante Au moins le temps d un jeu appr ciait il de vivre et de revivre les sensations de ce qui pourrait para tre comme un comportement g n rateur d angoisse une logique qui fait face laquelle on ne comprend rien et contre laquelle il faut inventer des processus de d fense et d attaque pour r ussir s en sortir avec le sourire Force est de le constater aux checs comme dans2. est jug d pass dans un monde o les pro gr s technologiques merveillent bien plus facilement l anartisme offre alors sa solution Force est de constater qu aujourd hui encore Duchamp r siste bien l in vitable usure du temps je veux dire l habitude b te noire de Duchamp qui finit inexorablement par semparer de nos esprits Il y avait lieu de s interroger sur les raisons hisforiques sociales et affectives qui ont 10 pouss Duchamp produire une uvre prise dans cette qu te ce d sir de connivence malicieuse cette modalit qu illustre la notion d rotisme mise en avant par lui Et cest l objectif que s est donn pr cis ment ce livre Il paraissait opportun sur cet aspect de faire varier les points de vue pour en saisir tout le sel Ces formes celles par exemple des rea dymades somme toute banales et parfois m me triviales que le spectateur n gligeait parce que primait ses yeux leur fonction vulgaire et habituelle ces formes devenues incongrues dans la confidentialit d une salle d exposition ou d un atelier le regurdeur les r ifie Les vivi fie Il les d couvre Il leur assure un destin par la r flexion intellectuelle quelles lui imposent d effectuer La forme est donc cette potentialit dans laquelle peut s ajouter un univers sup pl mentaire dans laquelle Duchamp intrigue pour n exalter que sa diff rence pour expri mer qu il existe et quon sen rende compte L rotisme et l anartisme o
3. Cadet dans Le Rire Paris Paul Ollendorf 1887 p 5 La premi re Monna Lisa assist e par Sapeck MOUSTACHES BARBE ftiiblement obtenues par l usage u Pommade SATAN munication aux soci t s savantes produit des effets stup fiants 1 pot 3 fr 10 franco poste suffit toujours pour effet d sir CHAPES chimiste 4 43 rue Saint Denis Paris re 4 Une publicit Le Rire n 136 12 juin 1897 11 Jean Roc Don Juan Paris ditions de La Sir ne 1921 p 177 180 12 En clin d il Jean Margat 17 i TASIO 379 PE On vient d accrocher le capitaine Lux la place de Monna Lisa Un vad remplace l autre 5 Fantasio n 131 1 janvier 1912 Lustige Bl tter 6 Le capitaine Lux Le Rire 27 f vrier 1912 Lair des cimes est le lait des crimes Selon Ornella Volta Rrose S lavy serait Duchamp ce que la Joconde est L onard de Vinci une figure brouill e comme roue ou rotorelief qui tourne mais dont le rayonnement ne se d ment pas L identit de Rrose fait question son nom son pr nom son sexe son habitus son d s lyre Prenant la lettre la lettre pour pivot Ecke Bonk en fait para tre les affinit s ROSE EROS Lors de l Exposition inteRnatiOnale du Surr alisme de 1959 1960 o Bed de Rauschenberg est pour la premi re fois montr en France Duchamp une fois encore marque ses distances avec Andr Breton C cile Bargues montre comment Duch
4. sa pratique singuli re de l art et de la vie Duchamp prouve sans cesse cette n cessit d tre confront ce qui lui chappe comme de proposer son tour des nigmes en r ponse Autrement dit dans tout change quel qu il soit par del le dis cours de surface par del le d placement selon des r gles pr cises de pi ces famili res domine toujours l id e de d celer une logique dissimul e L rotisme est aussi ce qui se donne d couvrir par del la circulation convenue polie par exemple des mots des atti tudes des regards des signes et des tensions qui r glent les relations sociales d un indi vidu l autre L autre est ce secret dont il faut pour partager l intimit l exception calculer la martingale qui va le faire craquer Et r ciproquement Pour qu il pr te attention com ment entrer dans le d sir de l autre L uvre de Duchamp attire de m me ses joueurs comme par affinit chacun comme lors d une partie d checs ou dans la vie y r pond selon ses d terminations son his toire et son exp rience Chaque joueur confronte l autre sa logique comme un jeu en renvoi miroirique Comment installer la connivence si ce nest en partageant comme un secret f t il de jeu d checs de Polichinelle ou de jeu du je 21
5. se r soudre tre un peintre de plus Mais une telle qu te nest possible qu en tant port e par une n cessit int rieure Duchamp en tant qu tre affectif s efforce de rendre au spectateur son ing nuit et sa capacit s tonner De fait Duchamp s ing nie vouloir rendre le regard du spectateur m me avis comme vierge Par les indices qu il dispose il souhaite le surprendre inciter sa curiosit veiller ventuellement sa conscience pour qu il re consid re ce que l habi tude a fix dans une fonction pr cise Le regardeur est celui qui doit en effet d couvrir que des formes famili res un porte bouteilles un urinoir un porte chapeaux mais aussi des formes linguistiques comme le mot fontaine sont susceptibles d une inter pr tation nouvelle lorsqu elles sont soumises une mise en sc ne et tout d un coup mises en valeur Ces formes usuelles et parfois triviales aid es deviennent de fa on perfor mative intrigantes 1 Dans Marcel Duchamp Duchamp du signe crits Paris Flammarion 1976 p 193 215 abr g d sormais en DDS La collection est aujourd hui conserv e l Universit de Yale dans le Connecticut L rotisme c est une piste notion floue et non d finie par Duchamp alors m me qu il juge tr s opportun de sen emparer consiste en cette tension qui fait d couvrir lau tre tel quon ne l avait auparavant pas vraiment imagin charg d une foncti
6. valeur d attirer l attention sur cela m me qui est sans qualit Pour Tania Lorandi on est l pr s de la notion d agap Parce que Dieu est agap il aime spontan ment et sans motif Tout est quivalence Cette doctrine ne va pas sans rappeler celle du docteur Faustroll prolong e par le discours de Sa Feue Magnificence le docteur I L Sandomir Il my a donc plus aucune diff rence ni de nature ni de degr entre les esprits non plus quentre leurs produits non plus qu entre les choses Pour le Pataphysicien Total le graffito le plus banal quivaudrait au livre le plus achev voire aux Gestes et opinions du docteur Faustroll eux m mes et la moindre casserole fabriqu e en s rie la Nativit d Altdorfer Toute hi rarchisation est d pass e On est par del beau et laid comme on est par del bien et mal Dans un article publi en juillet 1900 et intitul La Morale de l Amour R my de Gourmont d nonce ces l gislateurs de lamour pour qui tout acte sexuel est un d lit en dehors du mariage ces docteurs de lamour pour qui l amour est un tat morbide et non un instinct il publie cet gard en 1903 Physique de PAmour essai sur l instinct sexuel Pour R my de Gourmont le d sir se r sout en actes et l on ne peut que s in qui ter de voir codifier l hygi ne comme la morale Mis la mode par la presse grand tirage le probl me du d populationnisme ains
7. Marc D CIMO Pr liminaires C est une fois affranchi des conceptions traditionnelles de la peinture celle de faire du beau et celle de faire tout court une fois d barrass de la pratique de la peinture de cette activit olfactive et gestuelle souvent d crite par lui m me comme mythomaniaque compulsive et masturbatoire que Marcel Duchamp devient un chercheur En plus du peintre qu il a t Duchamp est donc un esprit curieux Marcel Duchamp est un il Non seulement parce qu il d couvre des artistes l exemple de la trentaine de notices qu il r dige pour le Catalogue de la Soci t Anonyme qui constitue le premier mus e d art moderne aux tats Unis est significatif mais aussi parce qu il r ussit notamment par les readymades ajouter au monde d j existant un univers suppl mentaire celui de l anartisme Ne l attirent irr sistiblement dans le domaine des Arts et aussi de la Litt rature que les formes qui passent ses yeux tr s bien inform s pour nouvelles Le d j vu le d j dif ne l int ressent d finitivement pas Comme beaucoup de ses contemporains Duchamp d fend l exception ce qui n entre surtout pas encore dans le point de vue commun tre exister cest se diff rencier Par ce trait Duchamp est parfaitement un tre historique il d pend de son temps et des id es postsymbolistes qui circulent jusqu aux confins de ce que l on nomme les avant gardes M me cubiste il ne saurait
8. amp comme toujours se singularise pour sugg rer avec humour les chemins quemprunte son 13 Roger Vitrac Peau Asie Litt rature 1 f vrier 1 mars 1923 repris dans D lyre Paris Gallimard 1964 p 31 14 Ecke Bonk Typosophic Society 1991 18 Le Minist re des Joconds lt e Jocond Jer dit Doumergue Se C esti le M et e Ci NN ARR Es Et les fou grand argu TR R 9 NRS les se sont ment des nou veaux minis tres Nous a vons le sourire nous l avons tous grands et petits maigres et gros nous sommes pleins de cordialit nous ne prenons rien au tra gique nous sommes de bons enfants pr ts faire toutes les concessions que l on vou dra du moment qu on nous laissera vivre et profiter de nos portefeuilles quoi bon s indigner contre nous Nous sommes des mi nistres souriants Jocond II dit Monis laiss es pren dre cet ar gument Dans les cin mas comme dans les interviews nos Excellences sourient m me M Caillaux qui doit se forcer pour sourire Aussi le souvenir de ce grrrand mi nist re ne peut pas tre mieux interpr t que par image de celle qui les sym bolise si bien et qu une iro nique bonne fortune a juste ment m l e de fa on inattendue leurs d buts dans l Histoire de France Jocond III dit Caillaux X E Clich s du Minist re des Beaux Arts 7 Le Minist re des Joconds Fantasio n 179 1 janvier 1914
9. ann es de travaux que cette Andr ide m a co t es entre mes autres labeurs elle est demeur e mon secret 4 Alfred Jarry Le Surm le 1902 uvres compl tes Paris Gallimard Pl iade t II 1989 p 189 12 offrir une solution imaginaire pour Duchamp du Grand Verre tant donn s en passant par Paysage fautif dont il interpr te au passage le sens nigmatique de l adjectif qualifi catif pour r ussir repr senter ou sugg rer le non repr sentable Autre biais C est le poil qui retient l attention de S bastien Rongier dans l histoire des mentalit s et l histoire de sa repr sentation iconographique puis de L H 0 0 Q tant donn s en passant par la coupe de cheveux de Marius de Zayas et les cheveux et poils en tout genre joints l exem plaire de la Bo te en V lise de Roberto Matta Si les poils axillaires de la Libert guidant le peuple 1831 et de l Olympia 1863 firent en leur temps scandale le poil qui brille chez Duchamp par sa pr sence ou par son absence est jug subversif Au del des in vitables implications rotiques par del l histoire des femmes barbe et la vision du soldat tro glodyte qui a affront les Boches le poilu le brave par opposition aux embusqu s et aux bleus le poil serait la manifestation de l esprit dada et ses exhibition et disparition c est selon une expression de la Modernit Pour avoir m me 15 ans et en peu de jours le
10. el Foucault et d autres encore Et tr s justement Derek Sayer repart de L Origine du monde 1866 de la repr sentation de ce sexe qu on ne saurait voir et qu on ne saurait dire Son exhibition cependant pourrait presque faire croire qu on en tient enfin la r alit par l motion et par fois m me la jubilation celle de Khalil Bey puis de Jacques Lacan propri taires un moment donn de la toile que cela l inqui tante tranget la diff rance suscite Or ceci nest pas plus un sexe que les quivalences propos es pour sexe par les surr alistes lors de l exposition de 1938 et notamment Andr Masson dont on doit rappeler aussi qu il r a lisa pour Lacan un paysage pour masquer montrer ce Courbet En somme dit autre ment la Raymond Queneau voici des documents mis disposition provisoirement d finitive pour permettre aux n ants d existence d acc der la R alit pataphysique Philippe Dagen reprend cette question de la repr sentation cette fois ci de la repr sentation de lacte sexuel Comment s y prendre Comment repr senter le rapport et la relation entre deux sujets Si l vidence les travaux respectifs de Picasso et de Duchamp divergent au moins se croisent ils sur la difficult du statut s miotique accord Pacte sexuel Jamais une description physiologique de lamour n puisera le th me ni m me la liste plus ou moins exhaustive des pratiques du K mas tra au rappo
11. i que celui de l alcoolisme et de la traite des Blanches fut bient t tenu par l opinion comme l un des pires fl aux de l poque Fae Brauer d crit largement cette situation dont les journaux satiriques se font l cho en publiant des caricatures notamment celles de Duchamp et de Jacques Villon son fr re et dont le Grand Verre conserve la trame L pouse n y est rien d autre qu un 6 Opus Pataphysicum Testament de Sa Feue Magnificence le Docteur I L Sandomir de son vivant Vice Curateur Fondateur du Coll ge de Pataphysique pr c d de ses autres uvres Pataphysiques LXXXVI E P p 138 139 7 R my de Gourmont La Culture des id es Paris Mercure de France 1926 p 199 229 Il faisait r f rence deux ouvrages celui de Seved Ribbing L Hygi ne sexuelle et ses cons quences morales 1891 traduit de l allemand en fran ais en 1895 Paris Alcan et celui Charles F r L Instinct sexuel volution et dissolution Paris Alcan 1899 14 moteur fait d organes reproducteurs attendant l ins mination lubrifiante de c libataires robotiques Ou bien sinon les maris et les c libataires vertueux sont condamn s au f rocement vilipend complexe d Onan la continence au restraint moral de Malthus en vente chez tous les bons fabricants de pneumatiques f Cette rationali sation d ros n est loign e ni de P ve future 1880 on en conviendra ni du Surm le 1902 ni des hom
12. i reste fig e L rotisme est l image m me de ce d clic de ce ren dez vous de ce moment o le regard change pour approcher d une mani re in dite ce qu on a sous les yeux L rotisme bouscule la pens e qu on croyait tre la pens e et qui n tait en fait qu un point de vue incomplet La pens e se d finit donc d sormais comme cette instance susceptible d tre surprise et chang e toujours On est fichu mat intellectuellement mort fini le jour o cette facult d tonne ment ne s exerce pas Fichu lorsqu on se rend l vidence une logique apparente lin terpr tation convenue L image m me du d passement et de ce que doit tre selon Duchamp la vie la vie intellectuelle cela se confond Cest l rotisme ros cest la vie L uvre de Duchamp serait ainsi l occasion d insister sur le fonctionnement infini ment rotique dynamique de la pens e sur la physiologie de la pens e qui consiste appr cier et s merveiller par le truchement de l il et par del le crible de la m moire et des pr jug s de cette face ombreuse autrement importante qui appara t avec le charme d une v rit r v l e pour peu quon y pr te attention En raccourci l uvre de Duchamp sollicite l attention comme un clat Il y a celui qui per oit et l aveugle L uvre de Duchamp exige l acuit une capacit d licate s merveiller l panouissement d un sou rire int rieur Quand l Art avec un grand
13. itue son objet Ces deux contemporains qui se tin rent distance d Andr Breton tout en conservant une certaine proximit avec les int r ts du Surr alisme nont ils pas en effet en commun des th matiques des pr occupations comme l inach vement la perte et le manque la transgression le hasard le gaspillage les excr ments le rire et l rotisme L o les conomies restreintes classiques celles par exem ple de Hegel et de Marx sont fond es sur la valeur que les pist mologies occidentales ont imput e la signification les conomies g n rales dressent la carte de terrains plus vastes 8 A Jarry Copulativement parlant La Chandelle verte paru dans Le Canard sauvage 5 11 juillet 1903 Paris Gallimard Pl iade t II p 476 479 9 A Jarry La Natalit en France en 1900 Bernard paru dans La Revue blanche du 15 d cembre 1900 Paris Gallimard Pl iade t II p 599 600 Jarry rationalise en proposant une loi qu il appelle formule de l alcoom tre repopulateur 10 A Jarry Copulativement parlant Ibidem p 479 L dition de la Pl iade attire l attention sur le jeu de mots final unique et capote p 906 15 qui fuient universel et l absolu au profit d entit s incompl tes et plus difficilement mesu rables Le marginal l h t rog ne l improductif l irrepr sentable la non valeur le non sens et le pervers explor s ult rieurement par Jean Fran ois Lyotard Mich
14. mes et femmes automates que montre Duchamp De cette rationali sation Jarry fait ses choux gras pour arguer contrairement ce qui est pr tendu que l alcoolisme nombre des alcooliques et degr d alcoolisation encourage la repopulation Enfin propos des C libataires Jarry encore de noter qu ils sont vu leurs loisirs car ils nont point le souci d un m nage plus que tous autres d sign s pour la besogne de la repo pulation Les faits sont l presque tous nous disons presque pour m nager quelques hautes susceptibilit s presque tous les enfants en circulation sont issus des uvres du c libat Et de conclure sur une sp culation qui nest pas sans rapport sans doute avec le Cimeti re des uniformes et des livr es On conna t le cas d un p re de famille qui n tait point encore p re mais aspirait l tre lequel fit en sorte que la m re de ses futurs enfants se rencontr t des fins repo pulatrices avec un c libataire militaire Il est enti rement faux que le militaire soit capable de r aliser aucun enfant m le du moins Mais il usurpe le prestige de l uniforme Il r pondit apr s au mari Vous savez moi avec une femme que je ne connais pas je garde toujours mon restraint moral Il pronon a tunique parce qu on portait la tenue d t C est dans une analyse contrastive des uvres de Duchamp et de Georges Bataille 1951 1962 que Gavin Parkinson s
15. mportance puisqu on peut le faire ind finiment ces discontinuit s et retards le brouillage le fait de ne jamais enir la r alit ces oscillations qui enrobent auraient quelque chose voir avec cette image de la femme qui toujours se d robe cette femelle qui vous poss de Loptique chez Duchamp cet il qui essaie de d couvrir de foucher cet il haptique serait consid rer comme une mani re de caresse inframince Apr s l il l idiolecte de Rrose Pour James McManus les langages de Rrose proc dent de son abandon de la science pr tendue s rieuse ils se construisent partir des op rations alchimiques que Duchamp n ignore pas pour se quintessencier dans la Pataphysique Science du Particulier Cet effort pour s individualiser aurait pour objet aurif re de se trouver soi d avoir rendez vous avec soi m me ce que viendraient illustrer toutes les sublimations autour de la masturbation Autre point de vue autre construction Julian Bourg essaie de mettre plat en quoi rotisme et quatri me dimension ont pu 2 Marc D cimo Marcel Duchamp mis nu propos du processus cr atif Dijon Les presses du r el coll L cart absolu Chantiers 2004 3 Auguste de Villiers de l Isle Adam 1880 L ve future Paris GF Garnier Flammarion 1992 p 183 184 Et p 227 Vous comprenez je ne pouvais pas laisser l Id al la port e de tout le monde Malgr les longues nuits et les
16. ns humaines l mentaires en un art tendu au social et au spirituel Fr d rique Joseph Lowery fait d abord uvre philologique uvre de pr cision S appuyant sur le manuscrit de Dali offert par la famille Matisse au mus e d Art de Philadelphie elle tablit a lettre un texte qui avait t malmen dans ses ditions fran aise et am ricaine Elle traite ensuite de l appropriation par Dali de certaines uvres de 16 Duchamp et de la question de savoir dans quelle mesure le d bordement de l uvre duchampienne dans les d bordements daliniens est un empi tement significatif Rendant hommage la toile Le roi et la reine travers s par les nus en vitesse Dali lavait accompagn e d une pseudo formule scientifique proche d H 0 et dans un exact renvoi miroirique il avait propos l inverse de la volont iconoclaste de Duchamp et du cul chaud de la Joconde une formule scientifique froide cens e d sexualiser la Joconde Et totalement oppos e Jean Roc Henri Pierre Roch dans Don Juan et la Joconde Jocondoclastie pr duchampienne Pour avoir m me 15 ans et en peu de jours les Moustaches magnifiq longues etsoyeuses su POMMADE PRODIGIEUSE 2 m d d or 1 d argt 3 000 let f ltions We contientaucun Re nuisible garanti Le double Pot f avecinstrion 7 afr 15 B TENOR chimiste 23 rue St Sabin PARIS 3 Une publicit Le Rire n 136 12 juin 1897 2 Coquelin
17. omme dans le rapport Kinsey qui est du c t du faire et du faire savoir la repr sentation des pra tiques La relation peut elle s crire et tout ce qui se trace ne part il pas justement du fait qu il para t jamais impossible de tracer par la repr sentation crite ou iconographique comme telle la relation entre un homme et une femme Toute tentative nest elle pas vou e au ratage ce que dit Lacan Comment avoir acc s l tre Comment sugg rer Par une succession de spirales Par l vocation d un gaz s vadant Souvent marqu es par l poque o elles sont nonc es les solutions apport es sont toutes imaginaires La m thode historique a du bon Elle les fixe comme telles Michael R Taylor s emploie d terminer les conditions voire les conditionnements qui fa onnent certaines interpr tations tant donn s est dans son collimateur La partie se joue au mus e des Beaux Arts de Philadelphie o l uvre repose depuis 1969 Il faut aller voir cette ins tallation complexe travers les deux petits trous perc s dans la vieille porte en bois Mais 11 doit on avoir en t te la logique initi e depuis le Grand Verre 1915 1923 d j si surpre nant expos dans la salle qui pr c de Doit on s aider de ce manuel d instructions qui accompagne l uvre Approximation d montable classeur rempli d illustrations photogra phiques pour aider au montage de l uvre Ou bien doit on sen tenir quelques anec dote
18. on inavou e sexuelle et amoureuse si affinit C est comme si toute interpr tation tait finalement marqu e par ce d faut initial de l exp rience enfantine qui rate de sa relation la plus fami li re celle aux parents une part essentielle a part essentielle celle qui lie les parents entre eux et la part sexuelle Il y a cette d couverte que la partie se joue toujours ailleurs non pas dans ce qui soffre d abord l interpr tation dans un discours de surface dans le jeu des pi ces quon d place par exemple sur l chiquier selon des possibilit s pr tablies ou dans les mots que l on agite en ob issant aux contraintes linguistiques normatives mais l intuition et m me la conscience qu travers cette combinaison des pi ces des mots des choses l autre si familier qu il para t est ainsi inqui tante tranget inqui tante fami liarit tout susceptible de double face de jeu et d une logique opaque sinon herm tique L rotisme comme parade comme jeu d indices saisir et comme logique sous jacente discerner comme aux checs invite d passer les id es re ues L rotisme est la preuve que ce que l on croit que ce que l on tient pour acquis ne doit jamais tre tenu pour d fi nitif L rotisme est l occasion de faire l loge de a pens e pour de bon l loge de la pens e dynamique celle qui s adapte celle qui cr e par opposition ce que d aucuns d crivent comme apens e et qu
19. rganisent la modalit selon laquelle toucher le spectateur Ce dispositif a donc pour ambition de dissiper les pr jug s d inciter modifier radicalement le point de vue du seul spectateur assez attentif le distrait s carte de lui m me assez inquiet de connivence et de sourire int rieur Ce livre sur Duchamp se donne pour objectif de faire miroiter l aventure que chacun a cru d celer Il y est donc question de focale kal idoscopique d il int rieur et de r flexion en somme de la construction de l objet Duchamp comme uvre cern un moment donn de l histoire de sa r ception par certains regardeurs d horizons et de for mation diff rents Il s agit de r ifier une uvre toujours en question pour la faire parta ger sans quoi elle serait devenue si habituelle au grand dam de Duchamp qu elle serait morte et coinc e dans les r serves de quelques mus es gisant oubli e Ce nest pas le cas Duchamp cest la vie Curieusement alors que Duchamp jugeait l rotisme d terminant pour son uvre jamais celle ci n avait t vraiment abord e par cet illeton Le besoin sest fait sentir Le Grand Verre achoppe sur cette question si d licate des rapports et des relations entre la femme et l homme Est ce que a communique entre la femme et Phomme et com ment Par l acte de parole Par lacte sexuel Et Jean Suquet de s interroger sur la repr sentation de ces actes dans le Grand Verre Que conclure Peut on sen tenir c
20. rt Kinsey en passant par Krafft Ebing ce moment encore la partie se joue ailleurs Pour Elfriede Dreyer cette repr sentation passe au moins dans certaines uvres de Duchamp par l utilisation de la couleur brune Celle ci est alors envisag e comme un signe au sens saussurien du terme signe dont il convient au fil du temps d explorer les valeurs Sont associ es cette couleur la fusion et la d composition deux concepts qui laissent deviner certaines conno tations rotiques Le brun par exemple nest il pas obtenu par des gestes r p titifs ou par des proc d s m caniques qui crasent et m langent des couleurs primaires ou pures En outre d s le d but du XX si cle le brun se charge aussi d autres valeurs notamment celle d voquer les processus de la d construction comme mode de pens e suivre Leah Sweet la substance inhabituelle du chocolat est utilis e par Joseph Beuys essentiellement de mani re m taphorique Lors de sa c l bre performance de d cembre 1964 Le Silence de Marcel Duchamp est surestim le chocolat renvoie la semence gaspill e dans le Grand Verre Cela fait de la masturbation une m tonymie du mode de production artistique autor f rentielle de Duchamp La prestation de Beuys est ainsi la fois un hommage pour avoir propos au spectateur une nouvelle mani re de r agir qui ne soit pas avant tout sensorielle ou esth tique et une condamnation Duchamp na pas transmut des actio
21. s ga a moustaches magnifiques longues etsoyeuses em ployerla POMMADE INDIENNE succ s garantis 3 3000 lettres de f li la boite fe contre 1 20 timbres 4 AP A LEDUCQ chimiste Pr mont Aisne Ne pan t pe ils sur te nm des Dames sans T inconv nient Bfticacit P E PIL A k s IRE DU ER Sans de cc s Pour la barbe 20f 1 2 bte sp ciale p la moustache 10 ne Bouries pa de le PILIVORE DUSSER 1 rue J J Rousseau 1 Deux publicit s Le Rire n 136 12 juin 1897 et n 26 4 mai 1895 Dada encore Dada toujours L exposition surr aliste de 1938 celle aux 16 manne quins prostitu s sous des ciels sacs de charbon est encore l occasion pour Duchamp de prendre ses distances avec ce qui s impose et selon Lewis Kachur d insuffler Dada dans le surr alisme Si parmi les surr alistes l une des strat gies sc nographiques consiste rotiser l espace commercial des expositions et si domine une esth tique f tichiste du corps de la femme alors le mannequin de Rrose S lavy affirme son originalit par les interrogations qu il suscite sur l identit sexuelle sur le pouvoir performatif du titre et de la signature enfin comme en pr vision du diorama d tant donn s sur la coh rence dans la continuit d une uvre Comme avec la mise en sc ne d un banal urinoir Fontaine 1917 la question se pose en effet de savoir si un mannequin m me sophistiqu d un sch ma lectrique et de quelque
22. s indices alentour peut atteindre le statut d objet d art Pour David Gerstner Rrose S lavy constitue une performance Elle est ins parable du 5 Lazare Sain an L Argot des tranch es d apr s les Lettres des Poilus et les Journaux du Front Paris E de Boccard 1915 p 12 14 13 corps de Duchamp m me si les mains de Rrose ne sont pas les siennes Par cons quent Rrose est un readymade Elle est aussi peut tre la seule projection de l alt rit de Marcel projection qui r sulterait de l exp rience d un artiste fran ais exil dans une Am rique phallocrate celle de la fin des ann es 1910 et du d but des ann es 1920 plong dans un milieu culturel new yorkais souvent trange celui de Carl Van Vechten de Charles Demuth et des s urs Stettheimer De cette relation de Duchamp sa propre alt rit culturelle proviendrait Rrose Elle vient tester ici les fondements de notre perception de l identit sexuelle La conception s culaire de l art la recherche du beau dont il faut s appliquer fixer sans cesse la description th orique les canons la norme l acad mie est l encore v cue par Duchamp et d autres comme une limitation Aussi Duchamp trouve t il le ready made avec l id e d chapper l aimable et l utile puisque la conception qu on se fait de l art oscille g n ralement entre ces deux crit res En d miurge il prie d ins rer dans ce dispositif le readymade en lui conf rant cette
23. s ou quelque fait divers C est bien l question duchampienne inqui tude de regardeur I faut trancher la mani re du joueur d checs il faut choisir la logique qu on souhaite la meilleure Ainsi rant donn s gagne tre n cessairement replac dans le contexte de la photographie de la sculpture des installations dada stes et surr alistes comme dans l attraction du Bain turc de Ingres que Duchamp reprend en 1968 dans ses Morceaux choisis et aussi de ces constructeurs d une achine onaniste d Imitation humaine telle celle qu Edison pr sente dans L ve future de Villiers de l Isle Adam que Duchamp a lu et dont il s est servi pour le Grand Verre Ceci est le bras d une Andr ide de ma fa on mue pour la premi re fois par ce surprenant agent vital que nous appelons l lectricit qui lui donne comme vous voyez tout le fondu tout le mo lleux toute l illusion de la Vie Si au plaisir trop futile et trop simple de la vue li e la peinture et qualifi e de r tinienne Duchamp substitue des machines optiques de pr cision des anaglyphes des recherches st r oscopiques en passant par d tranges exp riences cin matographiques cest selon Patrick de Haas que ces opriceries lui procurent davantage de satisfaction L branlement d un moteur ce mouvement lent tr s lent vers un but toujours diff r quon peut r p ter l envi comme lamour L Amour est un acte sans i
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