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Télécharger - Université du Québec à Trois

1. il est donc fort probable que plus une femme retrait e r cemment se rapporte engag e au travail moins elle sera impliqu e dans des r les substitutifs Troisi mement pour les retrait es de longue date il y aura une relation positive entre le niveau d engagement au travail et le degr d implication dans des r les substitutifs La p riode difficile de transition devrait en effet tre termin e ce moment l puisque la majorit des retrait es sont satisfaites de leur retraite et qu elles ont su remplacer le r le quitt en s impliquant dans d autres r les comme le stipulent Streib et Schneider 1971 Donc plus une femme retrait e de longue date se rapporte engag e au travail plus elle sera impliqu e dans des r les substitutifs Quatriemement pour les retrait es r centes il y aura une relation inverse entre le niveau d engagement au travail et le concept de soi En effet les personnes qui accordaient une place pr pond rante leur emploi perdent une importante source de valorisation personnelle en prenant leur retraite ce qui n cessite selon Rosow 1985 une r organisation de leur concept de soi Par cons quent plus une retrait e r cente se rapporte engag e au travail moins son concept de soi sera lev 37 Finalement pour les retraitees de longue date il y aura une relation positive entre le concept de soi et le degr d implication dans des r les substitutifs Comme la capacit de s impliq
2. largir ses int r ts ainsi que son r seau social Mais les attitudes et r actions pendant la pr retraite varient d un individu l autre pouvant aller d un refus cat gorique de la retraite une image compl tement utopique de la situation Apr s l v nement retraite tel quel suit la p riode de transition de la retraite compos e de deux phases La premi re phase est celle de lune de miel et suit imm diatement la prise de retraite Remplis de sentiments de bien tre d euphorie et de libert les retrait s ont l impression d tre en cong de longue dur e lib r s de toutes les contraintes du travail La dur e de cette euphorie varie selon l attitude initiale de chacun face la retraite Elle peut m me ne pas survenir chez des gens dont la retraite a t impos e par l employeur la maladie etc Plamondon Plamondon et Carrette 1984 donnent cette p riode une symbolique int ressante D gag de toutes contraintes sociales et renouant avec ses propres rythmes et inspirations le nouveau retrait reprend contact avec son identit Ce retour ses energies d origines faciliterait l adaptation la retraite La phase suivante est celle de d senchantement C est une p riode de d sorganisation qui cr e un d s quilibre variable quant sa dur e et sa s v rit caus e par tous les changements qui ont lieu dans la routine et les habitudes quotidiennes Priv de la permanence cr e par la vie a
3. 22 s agit du revenu de la sant de la cat gorie socio professionnelle des activites sociales et de loisirs des relations conjugales et familiales de l engagement au travail et de l attitude face a la retraite Le revenu est un facteur central intervenant dans l attitude face a la retraite et dans l adaptation ult rieure des hommes et des femmes la retraite Bosse Aldwin Levenson et Workman Daniels 1991 George et Maddox 1977 Szinovacz 1986 1987 L assurance d un revenu suffisant a la retraite est s curisant et donne l opportunit d avoir des activit s sociales et de loisirs Cependant au Qu bec 50 des retrait s vivent au dessous du seuil de pauvret et la prise de la retraite entraine g n ralement une diminution de 30 50 du revenu pr c dent Plamondon et al 1984 De plus Kasworm et Wetzel 1981 mentionnent qu aux Etats Unis 80 des femmes sur le march du travail ont des emplois faible revenu lequel sera proportionnellement diminu la retraite Les femmes seules sont particuli rement touch es par cette baisse de revenu la retraite tant donn qu elles occupent en g n ral des positions subalternes celles des hommes Davidson 1982 Pittman et Orthner 1988 Dans de nombreux pays les femmes ne re oivent pas de pension pour les ann es qu elles ont pass es la maison pour duquer leurs enfants Au Canada il existe cependant un suppl ment de pension qui leur est allou en fonction d
4. 5 6 299 310 STREIB G F SCHNEIDER C J 1971 Retirement in American society Impact and process New York Cornell University Press Ithaca SZINOVACZ M E 1982 Women s retirement Beverly Hills Sage SZINOVACZ M E 1983 Beyond the hearth Older women and retirement In E W Markson Ed Older Women pp 93 113 Toronto Lexington Book SZINOVACZ M E 1986 87 Preferred retirement timing and retirement Satisfaction in women Internationnal Journal of Aging and Human Development 24 4 301 317 SZINOVACZ M E 1992 Social activities and retirement adaptation Gender and family variations In ME Szinovacz D J Ekerdt and B H Vinick Eds Families and Retirement pp 236 251 Beverly Hills Sage TESKI M P ARCURI A F LESTER D 1980 Locus of control in elderly women who have worked and those who have not Psychological reports 46 1304 THERIAULT J 1985 La retraite en tant que processus de transition These de doctorat in dite Universite de Montr al 49 TOULOUSE J M 1971 Mesure du Concept de soi TSCS Manuel d utilisation du Tennessee Self Concept Scale Montr al WARD R A 1982 Occupationnal variation in the life course Implications for later life In N J Osgood Ed Life after work retirement leisure recreation and the elderly pp 249 267 New York Praeger Publishers WARREN L W MCEACHREN L 1985 Derived identity and depressive symptomatology in women
5. Preretired and retired women s attitudes toward retirement Internationnal Journal of Aging and Human Developpement 22 1 31 44 GOLDESON R M 1984 Longman dictionnary of psychology and psychiatry New York Longman inc GRATTON B HAUG MR 1983 Decision and adaptation research on female retirement Research on Aging 5 1 59 76 GRATTON B ROTONDO F 1992 The Family fund Strategies for security in old age in the industrial era In M E Szinovacz D J Ekerdt and B H Vinick Eds Families and Retirement pp 51 63 Beverly Hills Sage GREENBERGER E GOLDBERG W A 1989 Work parenting and the socialization of children Developmental Psychology 25 1 22 59 GUILLEMARD A M 1972 La retraite une mort sociale Sociologie des conduites en situation de retraite Paris Mouton La Haye HOOYMAN N R KIYAK H A 1988 Social gerontology A multiple disciplinary perspective Toronto Allymand Bacon 89 HORNSTEIN G A 1986 The structuring of identity among middle life women as a function of their degree of involvement in employment Journal of Personality 54 3 551 575 JACOBSON D 1974 Rejection of the retiree role A study of female industrial workers in their 50 s Human Relations 27 5 477 492 JASLOW P 1976 Employment retirement and morale among older women Journal of Gerontology 31 2 212 218 JEWSON R H 1982 After retirement An exploratory study of the pro
6. combien de fois pour quelle raison Gus danse Avez vous chang d emploi au cours de votre vie professionnelle OUI non combien de fois Jusqu pr sent pendant combien d ann es avez vous occup un emploi r mun r 7 Profession du Conjoint errereen Ne s applique pas Votre conjoint est il la retraite oui non si oui depuis combien de temps 6 Revenu personnel annuel moins de 10000 entre 25000 et 29999 entre 10000 et 14999 entre 30000 et 34999 entre 15000 et 19999 entre 35000 et 39999 entre 20000 et 24999 40000 et plus Revenu annuel familial moins de 10000 entre 25000 et 29999 entre 10000 et 14999 entre 30000 et 34999 entre 15000 et 19999 entre 35000 et 39999 entre 20000 et 24999 40000 et plus Etes vous satisfaite de votre situation conomique actuelle pas du tout un peu satisfaite tres satisfaite 7 Fo Durant les 5 derni res ann es y a t il eu des changements dans votre situation conomique diminution augmentation aucun changement Planifiez vous une source de revenu autre que la pension de vieillesse et la r gie des rentes du Qu bec pour votre retraite oul non cca Sant Comment valuez vous votre tat de sant actuel tr s bon bon moyen ma
7. en relation avec la facult de r valuer ses buts et attentes personnelles Atchley 1976a ainsi qu avec la capacit de s impliquer dans de nouveaux r les pouvant remplacer celui qui est abandonn 33 Streib et Schneider 1971 Cependant il existe des personnes qui sont tr s engag es au travail parce que ce dernier est un but central dans leur vie et qui vivront plus difficilement sa perte la retraite Leur difficult d adaptation peut se manifester deux niveaux diff rents Le premier niveau concerne l implication dans des r les pouvant se substituer celui qui est quitt lorsque le travail occupe une place majeure dans l existence d une personne l int r t port sur d autres activit s risque d tre mineur voire inexistant A ce sujet il est n cessaire de rappeler que la th orie des nouveaux r les de Streib et Schneider 1971 met en vidence la n cessit de s impliquer dans de nouveaux r les pour compenser l ancien qui est abandonn ou dans une perspective de continuit de s engager plus intensivement dans des r les tenus depuis longtemps Les r sultats de Fox 1977 vont dans le sens de cette th orie en effet les femmes utilisent plus leurs ressources sociales apr s la retraite en augmentant leurs interactions avec les amis et les voisins Cherry et al 1984 notent aussi que les femmes substituent le r le familial celui du travail de plus la satisfaction v cue par rapport la retraite
8. la corr lation est nulle Les analyses plus pouss es effectu es sur la sous division du groupe de retrait es r centes permettent aussi de rev rifier la deuxi me hypoth se Celle ci stipulait que plus une retrait e r cente se rapporterait engag e au travail moins elle serait impliqu e dans des r les substitutifs Le tableau 3 d montre qu il y a 54 une relation n gative et significative entre l engagement au travail et l implication dans les r les substitutifs dans le sous groupe de d senchantement Autrement dit plus une retrait e se rapporte engag e au travail moins elle s implique dans d autres r les pendant la phase de d senchantement r 20 42 p lt 05 La relation entre l engagement au travail et les r les substitutifs est nulle pendant la phase de lune de miel Tableau 3 Corr lations entre l engagement au travail et les r les substitutifs pour les sous groupes de lune de miel et de d senchantement Engagement au travail sous groupe sous groupe lune de miel d senchantement Type de r les Implication dans les r les substitutifs 02 42 R le social 54 02 R le familial 27 26 Role loisirs et culture 14 53 R le reli au travail 64 36 R le de gardiennage 46 12 R le de citoyen 07 08 p lt 05 p lt 01 cs Pour le sous groupe de lune de miel l tude des r les sp cifiques r v le qu il y a une relation n gative atteignant un seuil de signific
9. sont lev s Le soi physique le soi personnel et le soi familial sont aussi en relation positive mais non significative avec l engagement au travail Comme les r sultats obtenus pour la quatri me hypoth se n atteignent pas un seuil de probabilit suffisamment lev des analyses plus pouss es ont t effectu es dans le but de v rifier si cette absence de r sultats n tait pas due une mauvaise subdivision des sujets Il est en effet possible que le cumul des cinq premi res ann es de retraite en un seul groupe dilue les r sultats des analyses par la pr sence de sujets se situant des phases de retraite tr s diff rentes Par consequent les retrait es pouvant tre selon Atchley 1976a dans la phase de lune de miel qui suit imm diatement la prise de retraite ont t s par es des retrait es vivant la phase de d senchantement Le groupe de retrait es r centes a donc t divis en deux le sous groupe de lune de miel comprenant les retrait es depuis moins d un an n 11 et le sous groupe de desenchantement incluant les retrait es depuis un cinq ans n 20 La quatri me hypoth se sera reprise en fonction de la nouvelle sub division et les r sultats de ces nouvelles analyses sont pr sent s dans le tableau 2 Alors que dans le sous groupe de lune de miel la relation entre le concept de soi et l engagement au travail est nulle elle atteint un seuil de signification acceptable dans le sous groupe de d
10. 1980 et Haynes et al 1977 voir Th riault 1985 remarquent pour leur part une augmentation de la mortalit entre la troisi me et la quatri me ann e de retraite Alors que les tudes mentionn es ci dessus concernent principalement les hommes Adams et Lefebvre 1980 mentionnent que la periode de lune de miel continue tout au long du processus pour les femmes laissant supposer que les femmes ne suivent pas les m mes tapes Mais il semble malgr tout que des changements importants aient lieu a l int rieur des cing premi res ann es de retraite Rapport Gouvernemental Canadien sur le vieillissement 1982 et cette p riode sera compar e a celles de pr retraite et de post retraite dans la pr sente tude 19 La retraite est donc une transition importante pour les femmes transition aboutissant a une adaptation satisfaisante comme le confirment de nombreuses tudes Toutefois l exp rience de travail des femmes et les conditions de vie qui s y rattachent peuvent rendre ce processus adaptatif plus difficile I existe en effet des facteurs sp cifiques qui doivent tre consid r s dans l tude du processus de retraite des femmes parce qu ils peuvent occasionner des diff rences notables dans le v cu de chacune de ces femmes Ces facteurs sont pr sent s dans les pages suivantes Facteurs influencant la retraite chez les femmes Les facteurs influen ant le processus de retraite des femmes sont multiples Dans une pr
11. La retraite a en effet t cr e au d but du si cle avec l av nement de l industrialisation ce qui en fait un ph nom ne nouveau et peu connu Hooyman et Kiyak 1988 Rosow 1985 En conclusion les th ories Sus mentionnees pr sentent une vue plus adapt e du processus actuel de la retraite que la perspective sans r le de Burgess 1960 Ces th ories coincident d ailleurs avec les r sultats d une majorite d tudes effectu es au cours des deux derni res d cennies sur les effets de la retraite Ils conduisent la conclusion que les retrait s sont en g n ral satisfaits de leur retraite et qu ils s adaptent bien a leur nouveau r le Atchley 1976a Connidis 1982 Gratton et Haug 1983 Matthews et Brown 1987 Palmore Burchett Fillenbaum George et Wallman 1985 N anmoins la plupart de ces tudes portaient sur l adaptation a la retraite des hommes La participation des femmes sur le marche du travail au Canada etant passe de 39 7 en 1965 a 61 2 en 1984 O Grady LeShane et Williamson 1992 il est opportun de se demander si l arr t du travail est galement important pour les femmes et d examiner comment elles s adaptent a la retraite Cette d marche se fera dans le paragraphe qui suit Les femmes et la retraite Les tudes mentionn es ci haut concernaient surtout la retraite chez les hommes car jusqu aux alentours des ann es 1970 la perception traditionnelle 11 des r les sexuels situait le r le des h
12. Le premier chapitre introduit le contexte theorique de la presente etude La revue des principaux ecrits concernant la signification du travail le processus de retraite ainsi que les facteurs qui s y rattachent conduira a la formulation des hypotheses Contexte theorique Fonctions du travail et roles Dans la soci t nord am ricaine le travail a longtemps repr sent un p le central autour duquel s articulait toute la relation de l individu a la collectivit Friedmann et Havighurst 1954 L importance du travail dans la vie tait exag r e constituant m me un mythe d coulant en grande partie du protestantisme Atchley 1976a Streib et Schneider 1971 En effet pour cette religion le travail est un des premiers devoirs de l homme envers Dieu La signification du travail a maintenant change dans la societe contemporaine Le travail n a plus vraiment une valeur morale mais represente un moyen de realisation un signe de comp tence d autonomie et de pouvoir tant financier que personnel Friedmann et Havighurst 1954 pr sentent quelques fonctions du travail il procure un revenu ou un b n fice conomique il r gularise l ensemble des activites du travailleur il favorise le sentiment d appartenance et forge l identit de la personne ce qui lui donne un statut au sein de la communaut et de la famille il impose un ensemble de relations qui place le travailleur dans un syst me d interactions tr s large avec l en
13. M 1984 The relationship between sex role strain and measures of well being among career women and homemakers Doctoral dissertation Washington State University Dissertation Abstracts international 45 3 B 1005 BLOCK M 1982 Professional women Work pattern as a correlate of retirement satisfaction In M E Szinovacz Ed Women s retirement Beverly Hills Sage BOSSE R ALDWIN C M LEVENSON M R WORKMAN DANIELS K 1991 How stressful is retirement Findings from the normative aging study Journal of Gerontology 1 9 14 BURGESS E W 1960 Aging in western societies Chicago University of Chicago Press CALLAHAN S D KIDD A H 1986 Relationship between job satisfaction and self esteem in women Psychological Reports 59 2 663 668 CHERRY D L ZARIT S H KRAUSS I K 1984 The structure of post retirement adaptation for recent and long term women retirees _Experimental_ Aging Research 10 4 231 236 87 COMBS A W SNYGG D 1959 Individual behavior A perceptual approach to behavior rev ed New York Harper COLEMAN L M ANTONUCCI T C ADELMANN P K CROHAN S E 1987 Social roles in the lives of middle aged and older black women Journal of Mariage and the Family 49 4 761 771 CONNIDIS 1 1982 Women and retirement The effect of multiple careers on retirement adjusment Canadian Journal on Aging 1 3 4 17 27 DAVIDSON J 1982 Issues of employment and retireme
14. de citoyen comporte l engagement dans des causes civiques ou communautaires dont le b n volat qui tait majoritairement mentionn dans ce r le Il ressort de ces trois r les une composante relationnelle dominante qui ne se retrouve pas dans les autres r les 68 Par consequent les retrait es de longue date qui ont un concept de soi lev sont comme distantes des relations interpersonnelles Ce ph nom ne pourrait s expliquer par deux concepts th oriques ayant un point commun Hooyman et Kiyak 1988 consid rent que la th orie des r les en rapport avec le soi est inappropri e Tout d abord ces auteurs mentionnent que le soi est plus fort et libre lorsqu une personne g e peut se centrer sur ses r alit s internes comme ses caract ristiques personnelles et ses habilet s plut t que sur des sources externes de renforcement Puis Hooyman et Kiyak 1988 pr sentent galement le mod le de personnalit Jungien selon lequel l individu g doit trouver un sens sa vie travers l exploration int rieure de lui m me lorsqu il est confront la mort Ces deux concepts ont en commun le fait que les g s doivent tourner l attention sur eux m mes et non pas sur des r les externes pour se d finir par rapport l existence humaine La pr sente recherche aboutit sur de nouvelles connaissances du ph nom ne de retraite chez les femmes quittant le march du travail mais soul ve n anmoins quelques questions
15. differing in marital and employment status Psychology of women quarterly 9 1 133 144 WHELAN C T WHELAN B J 1988 Transition to retirement ESRI Paper Report No 138 Dublin Ireland Economic and Social Research Institute
16. elles avaient toujours connu et pratique La transition se faisait sans traumatisme selon cette perspective Atchley et Corbett 1977 Cependant ces m mes auteurs mentionnent que les femmes qui retournent sur le marche du travail et qui s y impliquent le font justement apres avoir perdu leur r le d ducatrice ou d pouse En effet une majorite de femmes agees n ont plus d enfants la maison et 30 sont veuves De plus si certaines femmes choisissent de retourner sur le march du travail apr s avoir duqu leurs enfants il est possible que leur vie au foyer ne soit plus suffisamment gratifiante pour elles Atchley et Corbett 1977 Par le biais d un emploi elles retrouvent un sentiment d utilit d accomplissement d ind pendance financi re ainsi que des contacts sociaux que l arriv e de la retraite vient interrompre brutalement Gratton et Haug 1983 Szinovacz 1983 Pour ces femmes la la retraite serait v cue comme une frustration puisqu elles n ont pas eu le temps de s accomplir dans leur milieu de travail cette exp rience tant d une dur e trop br ve La retraite repr senterait dans ce cas une crise plus importante pour elles que pour les hommes Atchley et Corbett 1977 Streib et Schneider 1971 Les r sultats de Jaslow 1976 L Ecuyer 1977 Elwell et Maltbie Grannell 1981 ainsi que de Palmore et al 1985 concluent au contraire que les femmes s adaptent mieux la retraite que les hommes Ceci s expliqu
17. les affirmations ci dessus en mettant en relation l engagement au travail le concept de soi et l implication dans des r les substitutifs aupr s de trois groupes de femmes se situant trois tapes diff rentes du processus de retraite Les r sultats obtenus confirment une des hypoth ses nonc es initialement En effet apres les cing premi res ann es de transition l engagement au travail des retrait es est reli leur capacit de s impliquer dans des r les substitutifs De plus des analyses portant sur une nouvelle division d un groupe de sujets d montrent l importance de tenir compte des phases du processus de retraite d Atchley 1976a afin de ne pas diluer les r sultats Suite a cette nouvelle subdivision une p riode de transition plus difficile appara t au niveau du concept de soi et de certains r les substitutifs p riode correspondant la phase de d senchantement d Atchley Introduction La proportion de femmes sur le marche du travail au Canada est pass e de 39 7 en 1965 61 2 en 1984 O Grady LeShane et Williamson 1992 Ceci a provoqu le d veloppement de la recherche sur la retraite des femmes Les tudes effectu es sur la signification de l emploi pour les femmes attestent que le travail a autant d importance pour elles que pour les hommes L arr t de l emploi occasionne par la retraite constitue par consequent un changement dans leur mode de vie et enclenche un processus d adaptation Si la
18. quant aux instruments de mesure utilis s ainsi qu aux sujets de l tude Une premi re limite concerne la mesure de l implication dans des r les substitutifs Cette mesure est principalement quantitative alors que l aspect qualitatif de l implication et la satisfaction qui en d coulent n ont pas t mesur s Comme Kelly 1982 le note les loisirs se d finissent en termes d intensit de satisfaction et d investissement un grand nombre d activit s pourrait d noter un 69 manque d engagement et de satisfaction envers chacune d elles II serait utile de v rifier si cela ne pourrait pas expliquer partiellement la relation n gative entre le concept de soi et l implication dans des r les substitutifs chez les retrait es de longue date Dans un deuxieme temps il est possible que la mesure a posteriori de l engagement au travail influence le rappel du niveau d engagement au travail des retrait es depuis cing ans et plus Apres plusieurs ann es de retraite il se peut que les aspects positifs reli s au travail soient dominants dans la m moire des retrait es ceci causant une exag ration de l importance du travail dans leur vie pass e ce sujet Atchley 1989 mentionne que la r interpr tation de l exp rience pass e est un processus adaptatif tr s important car elle permet de relier le pass un pr sent bien int gr L identit tant une composante continue et relativement stable de l individu certains l men
19. quelque chose 2 le d sir de contacts sociaux 3 le d sir de changements et de satisfaction personnelle 4 et finalement le besoin d accomplissement et de reconnaissance Pour valuer l impact de l emploi r mun r dans leur vie de nombreuses tudes ont compar les femmes au foyer avec les femmes travaillant a l ext rieur Jaslow 1976 conclut que les femmes au foyer ont un moral plus bas que celles qui travaillent ou qui ont travaille une partie de leur vie Teski Arcuri et Lester 1980 rapportent que les femmes retraitees et retirees du marche du travail ont plus tendance a avoir un contr le interne que les femmes au foyer c est dire qu elles ont un plus grand sentiment de pouvoir et de contr le sur leur vie D autres diff rences sont not es la perception d un soi plus autonome Warren et McEachren 1985 une estime de soi l g rement plus lev e Stokes et Peyton 1986 et un plus haut niveau de satisfaction de vivre George 1980 Il semble donc que les femmes qui ont un emploi r mun r obtiennent des b n fices consid rables pour leur bien tre personnel malgr les multiples r les qu elles doivent assumer La persistance de ces b n fices apr s la retraite reste cependant encore explorer L tude de la retraite chez les femmes a longtemps t vit e cause de pr somptions affirmant que m me si elles perdaient un r le avec l arr t du travail elles retrouvaient celui de m nag re qu
20. sa retraite moins elle s implique dans des r les pouvant se substituer 61 celui de travailleuse Cependant les analyses a posteriori qui seront comment es plus loin sugg reront une nouvelle interpr tation de ces r sultats Pendant la p riode de post retraite mesur e dans la pr sente recherche plus une femme retrait e de longue date est engag e au travail plus elle est aussi impliqu e dans des r les substitutifs C est donc apr s les cinq premi res ann es de retraite que l engagement au travail est reli la capacit de s impliquer dans des r les substitutifs M me si une relation de causalit est impossible tablir ces r sultats se rapprochent du point de vue de Connidis 1982 Cet auteur note que comme la carri re des femmes entraine un accomplissement de soi et am liore la situation financi re cet effet positif peut se r percuter dans d autres sph res de leur vie en augmentant l implication dans des occupations ainsi que la satisfaction a la retraite Whelan et Whelan 1988 observent aussi que les personnes qui consid rent leur exp rience de travail comme ayant t tr s positive vivent galement la retraite de fa on positive ll est int ressant de constater qu il y a chez ces retrait es depuis cinq ans et plus une relation positive entre l engagement au travail et deux r les particuliers soit le r le de loisirs et culture et le r le reli au travail A ce moment l plus une r
21. semble tre effectivement reli e la capacit de s engager dans de nouvelles activit s et d utiliser de nouvelles options Jewson 1982 Mais cette aptitude s impliquer dans des r les pouvant se substituer celui de travailleur devrait cependant faire d faut chez les personnes tr s engag es au travail puisque s tant centr es exclusivement sur ce dernier elles n ont probablement pas d velopp de ressources dans d autres sph res d activit s Elles doivent donc vivre une p riode o elles ont des difficult s r organiser de nouveaux buts ind pendants de leur ancien emploi 34 Le second niveau ou peuvent apparaitre des probl mes d adaptation touche le concept de soi Lorsque le travail tait un r le tres important les personnes perdent a la retraite une importante source de valorisation personnelle Rosow 1985 En effet il a t mentionn que l individu construit partiellement son identit partir des normes qui d finissent sa position dans la soci t ainsi que par ses Interactions avec les autres Pour les th oriciens des r les sociaux Mead Tom et Ziller voir L Ecuyer 1978 le soi et les r les sont troitement lies ces auteurs consid rent effectivement que le d veloppement du concept de soi d une personne est bas sur l ensemble des r les qu elle occupe dans la soci t Selon cette perspective la perte du r le de travailleur conduit une destruction de l identit sociale et de l est
22. son concept de soi et remettre en question ses anciennes priorit s Ce sous stade que l auteur appelle choc de la retraite ressemble fort au stade d pressif d fini par Atchley 1976a et Plamondon et al 1984 La seconde sous division se situe entre 70 et 77 ans et semble correspondre aux stades de r orientation et de stabilit L Ecuyer la d crit comme une p riode de reconstruction de r cup ration alors que le choc pr c dent est pass et int gr En conclusion la retraite n est pas un v nement qui survient subitement dans le temps sans pr paration pr alable s agit d un processus caracterise par des etapes plus ou moins marquees qui permettent au nouveau retrait de s adapter progressivement a son nouveau r le Mais ce processus reste difficile a d finir dans le temps Si les etudes faites en ce sens s accordent sur l existence de ces tapes leur position dans le temps n est pas la m me d une recherche a une autre Adams et Lef bvre 1980 et Haynes et al 1977 voir Th riault 1985 notent l existence d un faible pourcentage de mortalit chez les hommes pendant leur premi re ann e de retraite phase de lune de miel La m me observation est faite au Canada sur des sujets masculins lors d une tude effectu e de 1971 1974 Cette phase est suivie d une p riode de mortalit lev e dans la deuxi me ann e de retraite Rapport gouvernemental Canadien sur le vieillissement 1982 Adams et Lefebvre
23. sont aussi en relation n gative avec l engagement au travail sans toutefois que la relation atteigne un degr de signification acceptable Seuls le r le social et le r le de citoyen sont en relation positive mais non significative avec l engagement au travail dans ce groupe de retrait es r centes La troisi me hypoth se non ait que plus une retrait e de longue date se rapporterait engag e au travail plus elle serait impliqu e dans des r les substitutifs Cette hypoth se est confirm e r 33 47 p lt 01 comme les r sultats qui apparaissent dans le tableau 1 le d montrent L examen des six r les r v le que le r le de loisirs et culture et le r le reli au travail sont en relation positive et significative avec l engagement au travail Par cons quent plus une retrait e de longue date se rapporte engag e au travail plus elle s implique dans des activit s culturelles et de loisirs d une part et dans des activit s reli es au travail qu elle occupait avant la retraite d autre part Les r sultats du tableau 1 permettent aussi de voir qu il y a une relation qui va dans le m me sens entre le r le social le r le familial et le r le de citoyen sans toutefois que la corr lation atteigne un degr de signification acceptable Finalement le seul r le qui soit en relation n gative mais non significative est celui de gardiennage La quatri me hypoth se concernait uniquement le groupe de retrait es r centes e
24. t adapt e pour correspondre aux femmes retrait es VOUS ET VOTRE TRAVAIL Les nonc s qui suivent concernent ce que vous vivez par rapport votre travail Pour chacune des questions suivantes veuillez indiquer votre degr d accord ou de d saccord Pour les femmes c libataires divorc es ou s par es le terme conjoint sera remplac par le terme quelqu un de tres proche c est dire quelqu un qui tait tr s proche de vous sur le plan affectif et qui avait beaucoup d importance dans votre quotidien 1 2 3 4 5 6 complet d saccord un peu en un peu d accord compl tement d saccord d saccord d accord d accord 1 Lorsque je fais de nouvelles rencontres je leur parle presque aussit t de mon genre de travail 2 Je me prends souvent penser certains aspects de mon emploi en dehors des heures de travail 3 Je veux atteindre le faite de ma carri re m me au prix de sacrifices dans d autres domaines 4 m est plus important d aider un mari ou quelqu un de tr s proche dans sa carri re que d atteindre le faite de ma propre carri re 79 5 Entre amis je suis plus port e a parler du travail de mon conjoint ou de quelqu un de tr s proche que du mien 6 Je ne peux imaginer une vie plus satisfaisante sans carri re 7 M me si je n avais pas besoin de revenu je continuerais travailler 8 Avec le temps je d sire obtenir de plus en plus d autorit et de responsabilit dans mon
25. tant que membre de la famille Ces cinq dimensions de l Echelle Tennessee du Concept de soi de Fitts sont mises en rapport avec trois aspects particuliers l identit la fa on dont l individu se per oit l estime de soi comment l individu s accepte et est satisfait de lui m me et le comportement comment l individu agit ou r agit L Ecuyer 1978 42 Cet instrument peut s utiliser tant en psychologie clinique qu en recherche Diff rents calculs permettent d obtenir une trentaine d chelles donnant des indications comme le niveau de m sadaptation la consistance de soi le type de d fenses utilis es par le sujet les troubles du caract re etc L Ecuyer 1978 Dans le cadre de cette recherche l attention portera sur la mesure des huit dimensions pr sent es ci dessus ainsi que sur le score total donnant le niveau global de perception de soi Un haut score global indique de la confiance en soi un sentiment d estime et de valeur par rapport sa personne Le coefficient de fid lit de la traduction francaise effectu e par Toulouse 1971 varie de 0 57 0 91 selon les chelles L Echelle d Engagement au travail L chelle utilis e pour mesurer l engagement au travail est une traduction de l instrument labor par Greenberger et Goldberg 1989 Elle comprend 17 item auxquels les sujets doivent r pondre sur une chelle en six points allant de complet d saccord compl tement d accord Elle a t co
26. 6 Lien entre engagement au travail concept de soi et r les la retraite 32 Hypoth ses ace ere PEPO 35 Chapitre M thodologie re 38 Description des sujets iii 39 Instruments de mesure LL 40 D roulement de l exp rience ie 45 Chapitre IIl R sultats ooo oeene nieas e akarana Ene e EEEL EEEE EEEE E L r rreren ran 46 M thodes d analyse LL 47 RSS ne 48 DISCUSSION et conclusion Li 58 Appendice hare crncte caer eects pcan irr ananas astratti E ntt EEEE bareals amet PASEA EE CEEE PERPERA RESER SEPET Enn 12 Appendice gases citecrces ta ecinescncernatety eceye ideo oracles tun aint Gauge EEEE E EEEE ES AEAEE EELEE SELELII EPPES A EEEE E REEERE REELE 77 POST KOMS 70 R f rences ooo ooooooco ec cc ccc eee bee NNN EON 84 Sommaire La retraite est un processus plut t qu un v nement survenant subitement et l adaptation des femmes a cette transition se fait g n ralement bien N anmoins lorsque les femmes sont centr es sur leur travail elles n auront pas d velopp de ressources pouvant remplacer le r le perdu Parall lement lorsque le travail est la principale source de valorisation personnelle sa perte entrainera une modification de la perception de soi Finalement l implication dans des r les pouvant se substituer au r le de travailleuse sert au maintien d un concept de soi positif lorsque la p riode de transition est pass e La pr sente recherche explore
27. UNIVERSITE DU QUEBEC MEMOIRE PRESENTE A L UNIVERSITE DU QUEBEC A TROIS RIVIERES COMME EXIGENCE PARTIELLE DE LA MAITRISE EN PSYCHOLOGIE PAR VIOLENE GESSLER EVOLUTION DE L ENGAGEMENT AU TRAVAIL DU CONCEPT DE SOl ET DES ROLES SUBSTITUTIES DANS LE PROCESSUS DE RETRAITE DES FEMMES MAI 1992 Universit du Qu bec Trois Rivi res Service de la biblioth que Avertissement L auteur de ce m moire ou de cette th se a autoris l Universit du Qu bec Trois Rivi res a diffuser des fins non lucratives une copie de son m moire ou de sa th se Cette diffusion n entraine pas une renonciation de la part de l auteur ses droits de propri t intellectuelle incluant le droit d auteur sur ce m moire ou cette th se Notamment la reproduction ou la publication de la totalit ou d une partie importante de ce m moire ou de cette th se requiert son autorisation Table des matieres PTS ON as se ess eres ase cy nage 1 Chapitre Contexte M DFIQUE nu 4 Fonctions du travail et r les oo ccccccececenccececceceeeteeeeceeeeeseeteeestnetnterrnrnvas 5 Cons quence de la cessation d emploi a la retraite 0000 ee 8 Les femmes et la retraite A ee 10 Les tapes de la transition de la retraite 2 0 cece cece cee eee cece 13 Facteurs influencant la retraite chez les femmes oo 19 Le concept de SOL speieteiveuenercepnerieyusrvionvndexupiadinlelondmeeniudinssnignusseetduniuneradaebdiersamodea 2
28. accent sur les m canismes internes de la perception de soi Le postulat de cette approche est la pr dominance de la perception de l individu comme r alit de base L emphase est mise sur la 28 signification que la personne donne la chose per ue Combs et Snygg 1959 et Rogers 1959 sont entre autres des auteurs ayant particip largement a l exploration de cette approche L Ecuyer 1978 L Ecuyer 1990 tudie le d veloppement du concept de soi depuis 1960 Il pr sente une d finition du concept de soi qui synth tise les travaux d un grand nombre d auteurs tenants des deux pr c dentes approches Selon lui le concept de sol est un Syst me multidimensionnel compos d un ensemble tres vari de perceptions que la personne prouve au sujet d elle m me dont les contenus mergent la fois de l exp rience personnelle et de l influence des autres sur ses propres perceptions contenus qui s organisent et se hi rarchisent progressivement en un tout coh rent organisation hi rarchique qui varie et volue elle m me ainsi que le degr d importance de chacun de ses constituants selon l ge et les besoins durant toute la vie par diff rentiations progressives identifiables sous forme d tapes ou de stades en fonction de l exp rience quotidienne parfois r trospective ou anticipatoire directement ressentie puis per ue et finalement symbolis e ou conceptualis e par la personne et o la co
29. ait es r centes et retrait es de longue date puis l engagement au travail avec le concept de soi des retrait es r centes et finalement l implication dans les r les substitutifs avec le concept de soi des retraitees de longue date A la suite des r sultats de chaque hypoth se des analyses compl mentaires ont t effectu es Elles portent soit sur chacun des six r les tudi s soit sur chacune des huit dimensions du concept de soi selon les variables mises en relation dans chaque hypoth se 48 Resultats La premi re hypoth se stipulait que plus une pr retrait e serait engag e au travail moins elle serait impliqu e dans des r les substitutifs Le tableau 1 d montre que contrairement cela plus une pr retrait e est engag e au travail plus elle l est aussi dans les r les substitutifs r 46 27 p lt 05 L examen de la relation des six r les sp cifiques avec l engagement au travail r v le que seul le r le familial est en relation significative avec l engagement au travail Plus une pr retrait e se dit engag e au travail plus elle est impliqu e dans son r le familial Il ressort aussi une relation allant dans le m me sens avec le r le social le r le de loisirs et culture le r le reli au travail de m me qu avec le r le de gardiennage sans toutefois que la relation n atteigne un degr de signification acceptable Le tableau 1 pr sente galement une relation n gative mais non s
30. anxi t typique v cue cette p riode de vie Faver 1982 rapporte que la carri re des femmes prend plus d importance entre 45 et 64 ans lorsque les interactions avec la famille diminuent Une prise de retraite involontaire et pr matur e peut dans ce cas tre v cue comme une contrainte et cr er de l insatisfaction Finalement l attitude face la retraite est un dernier facteur qui refl te ce que sera la vie la retraite Des attitudes n gatives peuvent tre un bon indice des probl mes ult rieurs que la personne vivra la retraite Szinovacz 1983 Les retrait s ont en g n ral une attitude positive envers la retraite Ceux qui l anticipent n gativement trouvent finalement qu elle est plus satisfaisante que ce qu ils avaient imagine Atchley 1982 Ceci est d ailleurs appuy par de nombreux resultats demontrant que la plupart des retraites sont satisfaits de leur retraite La planification de la retraite favorise aussi une attitude positive et une bonne adaptation a la retraite Block 1982 Tous ces facteurs sont interdependants et varient selon les conditions de vie particuli res a chaque femme Influen ant d abord l exp rience de travail ils auront ensuite des cons quences sur la vie la retraite Comme il a t vu 26 pr c demment la capacit de s engager dans de nouveaux r les substitutifs a la retraite est en relation avec plusieurs de ces facteurs La pr sente recherche tudiera particuli r
31. ation acceptable avec le r le reli au travail Cela signifie que plus une retrait e se rapporte engag e au travail moins elle est impliqu e dans des activit s reli es son ancien emploi pendant la phase de lune de miel Le tableau 3 r v le galement une relation qui va dans le m me sens avec le r le de gardiennage N anmoins cette relation n atteint pas le seuil requis Le r le social le r le familial le r le de loisirs et culture et le r le de citoyen sont en relation positive mais non significative avec l engagement au travail durant cette phase Finalement pour le sous groupe de d senchantement plus une retrait e se rapporte engag e au travail moins elle est impliqu e dans des activit s de loisirs et culture et dans des activit s reli es son emploi Trois autres r les sont reli s n gativement l engagement au travail sans toutefois atteindre un seuil de signification acceptable s agit du r le social du r le familial et du r le de gardiennage Seul le r le de citoyen est en relation positive mais non significative avec l engagement au travail pendant cette phase de d senchantement La derni re hypoth se stipulait que plus une femme retrait e de longue date serait impliqu e dans des r les substitutifs plus son concept de soi serait lev L analyse des r sultats pr sent s au tableau 4 permet de voir que la relation obtenue est contraire celle qui tait attendue En effet plus un
32. cient de coherence interne alpha de Cronbach de cette Echelle d Engagement au travail est de 0 83 pour les femmes mari es et de 0 72 pour les femmes seules pour la version anglaise Greenberger et Goldberg 1989 Dans la presente tude il est de 0 75 pour l ensemble de l chantillon L Echelle d Engagement au travail est pr sent e a l appendice B Le Questionnaire d Implication dans les r les substitutifs L implication dans les r les est souvent valu e uniquement par rapport deux r les principaux le r le du travail emploi r mun r et le r le familial pouse m re ou c libataire Dans la pr sente tude le questionnaire servant valuer l implication dans les r les s inspire de Bell 1976 Cet auteur a mesur l orientation personnelle des retrait s par rapport trois r les comprenant respectivement les interactions avec la famille l implication dans des associations et les interactions avec les amis et les voisins L tude de Bell 1976 a l avantage 44 d tre tr s op rationnelle c est dire qu elle mesure le temps passe dans chaque r le avant et apr s la prise de retraite afin de quantifier les changements qui s y operent Ce mod le d valuation a t repris dans la pr sente recherche ou il est demand aux sujets d indiquer le nombre d heures pass es par mois dans diff rents groupes d activit s Les activit s propos es r f rent aux six r les suivants 1 le r le social et
33. coup plus significatifs pour la satisfaction que l histoire professionnelle elle m me Une femme n ayant pas travaill a temps plein toute sa vie a en effet moins de chance de b n ficier d une pension de retraite ad quate L tat civil quant a lui comporte certains avantages ou inconv nients Pour les femmes c libataires la vie professionnelle est plus stable plus continue et leur permet d accumuler les ressources n cessaires pour leur retraite Par contre les femmes s par es divorcees ou veuves peuvent vivre de grosses difficult s financi res si leur participation sur le march du travail n a pas t suffisamment longue pour leur assurer une bonne pension L tat civil a donc un impact sur le moment ou les femmes pr voient leur arr t de travail et cette planification d pend du revenu qu elles auront la retraite Morgan 1992 De plus un veuvage ou une s paration autour de la p riode de la retraite peuvent rendre l adaptation plus difficile a cause d un cumul de pertes Les r les multiples constituent galement un facteur qui est particuli rement tudi chez les femmes La culture et la tradition voulant que les femmes soient les principales responsables des t ches familiales entretien 21 m nager soins et ducation des enfants leur participation au march du travail leur donne un r le suppl mentaire sans que les autres t ches soient partag es avec le conjoint Connidis 1982 Il existe de
34. de participation des associations mesure le temps pass recevoir communiquer ou visiter des amis ou voisins ainsi que le temps pass dans des associations clubs organismes religieux etc 2 le r le familial comprend tout contact direct ou indirect lettre t l phone avec des enfants petits enfants ou parent proche que la personne voit au moins une fois par mois 3 le role de consommateur de loisir et culture concerne les activites allant de la lecture aux spectacles sport jardinage ainsi que toutes activites educatives comme des cours des conf rences qui ne sont pas reli es a l activit professionnelle presente ou passee 4 le rdle reli au travail comprend les rencontres avec les collegues de travail l emploi r mun r et toute activit li e l activit professionnelle presente ou pass e pour les retrait es 5 le r le de gardiennage a galement t rajout dans le but d valuer l importance du temps accord au gardiennage des petits enfants ou des parents ages 6 le dernier r le est celui de citoyen II se mesure par l engagement communautaire qui comprend le b n volat et l implication sociale donc toute activit ayant un sens civique La quantification du temps pass dans chaque r le permet ainsi une analyse d taill e de l implication dans les r les 45 substitutifs ou des nouveaux r les adopt s diff rentes tapes de la retraite Le Questionnaire d Implication dans les r les subs
35. e chacun donne la possibilit de se d finir librement par rapport aux diff rents r les occup s Allport 1970 d crit par exemple la vie de l adulte comme une succession de r les reliant l individu une s rie compliqu e de syst mes sociaux p 166 o la personnalit de chacun influence la fa on de jouer ses r les Quel que soit le nombre ou la signification des r les pour chaque individu ils servent de balises et de modeles de comportement Ils changent aussi en fonction de l ge et des tapes de d veloppement Ainsi les femmes peuvent remplir leur r le de mere et d pouse auquel s ajoute le r le de travailleuse pour celles qui sont sur le marche du travail Entre cinquante et soixante ans elles peuvent perdre leur role d ducatrice aupr s des enfants mais adopter celui de dispensatrice de soins aupres d un parent age par exemple Le travail semble donc prendre une place tres importante dans la vie d une personne et au moment de la retraite l adulte doit progressivement se d tacher du r le qui y est associ pour en adopter un nouveau celui de retrait est important de se demander ce moment l quel impact ce changement de r le peut avoir dans la vie du retrait Dans le paragraphe suivant quelques mod les th oriques concernant les cons quences de la perte du r le de travailleur seront pr sent s Cons quence de la cessation d emploi la retraite La cessation d emploi repr sente
36. e d veloppement L Ecuyer 1990 Erdwins Mellinger et Tayer 1981 et de certaines situations Certains auteurs Aldredge 1973 Callahan et Kidd 1986 Erdwins et al 1981 ont retenu la mesure de l estime de soi qui est la composante affective et evaluative du concept de soi plut t que la mesure du concept de soi L estime de soi concerne tout ce que la personne aime ou n aime pas de ce qu elle voit d elle m me alors que le concept de soi fait r f rence a ce qu elle pense tre Atchley 1989 La qualit motionnelle de l estime de soi la rend particuli rement influencable par des situations comme la perte d un r le veuvage retraite ou encore par des pertes physiques maladie Hooyman et Kiyak 1988 30 Outre les facteurs situationnels affectant l estime de soi Morgan 1979 voir Hooyman et Kiyak 1988 pr sente quatre facteurs de personnalite jouant un r le important dans le maintien du niveau d estime de soi chez l g Ce sont 1 la r interpr tation de la signification du soi c est dire la capacit de se r f rer sa valeur personnelle et ses habilet s internes plut t qu des r les essentiellement ext rieurs soi 2 l acceptation du processus de vieillissement avec ses limites et ses possibilit s 3 la r valuation de ses propres buts et attentes par rapport la vie buts qui doivent correspondre a la r alit de la personne 4 la capacit de regarder objectivement son pass et de tr
37. e par le fait que les femmes vivent plus de changements dans leur r le familial avec la naissance des enfants leur ducation puis leur d part ph nom ne du nid vide exp riences qui leur procurent une plus grande capacit d adaptation la retraite que les hommes Connidis 1982 Mais comme il a d ja t not dans le paragraphe pr c dent le bien tre subjectif reste stable apres la prise de la retraite et comme le rapporte une majorit d tudes les femmes s adaptent aussi bien la retraite que les hommes Atchley 1982 Prentis 1980 Szinovacz 1982 La retraite ne repr sente donc pas une crise insurmontable pour les femmes Elle exige toutefois la mise en route d un processus adaptatif qui semble suivre des tapes distinctes communes une majorit de retrait s ind pendamment de leur sexe Ces tapes particuli res de la transition de la retraite seront discut es dans la partie suivante 14 Les etapes de la transition de la retraite I semble que la retraite soit une transition importante pour les femmes M me si une majorit s y adapte avec satisfaction il s agit d une adaptation qui ne se fait pas spontan ment apr s la cessation de l emploi La nouvelle retrait e doit restructurer sa vie en passant au travers d tapes successives Malgr le fait qu il s agisse d un processus individuel variant en terme de dur e et d importance il existe des tapes distinctes caract risant l acquisition du no
38. e que v hicul e par les g n rations plus jeunes mais d explorer le besoin d avoir du temps personnel plut t que du temps social dans le grand age Appendice A Questionnaire de donn es d mographiques 13 Questionnaire de donn es d mographiques Le questionnaire ci apr s a t distribu aux femmes pr retrait es Une autre version a t cr e et adapt e aux femmes retrait es pour leur tre distribu e Date de naissance Faites une croix cot de l nonc qui correspond le mieux votre situation personnelle 1 Habitez vous en ville ala campagne Type de residence maison appartement chambre famille d accueil communaut religieuse centre d accueil pavillon centre hospitalier 2 Etat civil mari e c libataire religieuse union libre veuve s par e divorcee Depuis combien de temps Ne s applique pas 3 Famille nombre d enfants nombre d enfants encore charge autre personne a charge pr cisez le lien que vous avez avec elle 4 Niveau de scolarit primaire secondaire collegial m tier manuel universitaire 74 5 POISSON 62 ee es Combien d heures de travail r mun r faites vous par semaine Avez vous d ja interrompu votre emploi oui non
39. e retrait e 56 de longue date est impliqu e dans des r les substitutifs moins son concept de soi est lev r 33 42 p lt 01 Tableau 4 Corr lations entre le concept de soi et les r les substitutifs des retrait es de longue date Concept de soi Retrait es de longue date Type de r les Implication dans les roles substitutifs 42 R le social 43 R le familial 37 R le loisirs et culture 02 R le reli au travail 03 R le de gardiennage 08 Role de citoyen 29 L examen des six r les sp cifiques d montre que plus une retrait e de longue date est impliqu e dans le r le social le r le familial ou le r le de citoyen moins son concept de soi est lev Il y a aussi une relation n gative avec le r le de loisirs et culture mais la correlation n atteint pas le seuil de signification ot souhait Finalement le r le reli au travail et le r le de gardiennage sont les seuls r les dont la relation est positive mais ils n atteignent pas le seuil de signification requis Discussion et conclusion 59 La presente recherche avait pour premier objectif de v rifier si le niveau d engagement au travail des femmes est reli leur capacit de s impliquer dans des r les pouvant se substituer celui de travailleuse au cours du processus de retraite Le deuxi me objectif tait d examiner si lorsque le travail tait un p le central dans la vie des femmes sa perte sera
40. ement l engagement au travail en mettant ce facteur en relation avec les r les subsitutifs d une part et le concept de soi d autre part En effet si la retraite repr sente une perte de r le importante pour les retrait es qui ont donn une place pr pond rante au travail dans leur vie cette perte peut les affecter au niveau de leur concept d elle m me puisqu elles ont perdu leur principale source de valorisation sociale et personnelle Dans les pages suivantes les effets du processus de retraite sur le concept de soi des femmes retrait es seront donc discut s Le concept de soi Dans la pr sente section le concept de soi sera abord en fonction de trois th mes particuliers Tout d abord son historique sera bri vement pr sent suivi de la d finition qui a inspir la pr sente recherche Puis suivra le d veloppement du concept de soi dans l existence et finalement son volution chez la femme retrait e sera discut e A Historique et d finition Le plus important pr curseur des th ories du concept de soi est incontestablement William James avec son chapitre The consciousness of self crit en 1890 Allport 1970 L Ecuyer 1978 et 1990 James y d finit le soi comme La somme totale de tout ce qu il l individu peut appeler sien non seulement son corps et ses capacit s physiques mais ses v tements et sa maison son conjoint et ses enfants ses anc tres et at amis sa reputation et son travail ses te
41. emi re partie ceux qui concernent sp cifiquement l exp rience des femmes sur le march du travail seront examin s suivis dans une deuxi me partie des facteurs communs aux deux sexes Les facteurs sp cifiques a l exp rience des femmes au travail concernent surtout l histoire professionnelle l tat civil et les r les multiples Les recherches effectu es sur chacun de ces facteurs r v lent parfois l existence de plusieurs param tres interf rant les uns avec les autres tout comme de th ories parfois oppos es sur un m me facteur ces l ments seront abord s dans les paragraphes suivants Dans un premier temps l histoire professionnelle renseigne sur la continuit ou la discontinuit de la vie professionnelle Les femmes sont en effet plus susceptibles de vivre des interruptions br ves ou long terme de leur 20 emploi pour duquer leurs enfants prendre en charge un parent age ou le conjoint malade Par ce fait m me elles peuvent avoir a changer plusieurs fois de lieu de travail existe aussi une forte proportion de femmes qui ne travaillent qu temps partiel Un retour tardif sur le marche du travail leur offre egalement moins de possibilit s d avancement et les place souvent dans des emplois subalternes Cependant la relation entre l histoire professionnelle et la satisfaction la retraite n est pas claire Selon Block 1982 l tat de sant la planification de la retraite et le revenu seraient beau
42. emploi 9 Mon travail m int resse au plus haut point 10 Je passe souvent mon soi disant temps libre travailler 11 Je ne crois pas avoir t cr e pour travailler 12 Je m aper ois que je place mes responsabilit s professionnelles devant mes responsabilit s familiales 13 Lors de mes sorties je n aime pas parler de mon travail 14 Mes r sultats au travail forment le noyau de mon amour propre 15 Lorsque je suis en t te t te avec mon conjoint ou quelqu un de tr s proche j aime parler de mon travail 16 Je sacrifie des plaisirs personnels comme dormir ou m amuser un peu plus pour consacrer ce temps au travail 17 Je passe souvent des heures suppl mentaires mon travail qu elles soient remunerees ou non Appendice C Questionnaire d Implication dans les r les substitutifs 81 Questionnaire d Implication dans les r les substitutifs Parmi les groupes d activit s suivants indiquez ceux que vous pratiquez en donnant le nombre d heures que vous leur accordez en moyenne par mois I s agit d un calcul approximatif relations sociales recevoir visiter communiquer ou sortir avec des amis ou des voisins etc heures activit s familiales visiter recevoir ou communiquer par lettre ou t l phone avec les enfants les petits enfants ou la parent proche que vous voyez au moins une fois par mois heures activit s de loisir cin ma concerts th atre artisanat lecture voyages jardina
43. ent un substitut du travail et que la famille est plus proche apr s la prise de retraite parce que les retrait es ont plus de temps y consacrer Or cela n est pas le cas des femmes de la pr sente tude puisque cette relation se retrouve dans le groupe de pr retrait es seulement S agit il d une compensation un conflit entre le travail et la famille ou encore d une diff rence d ge Depner et Ingersoll 1982 notent sur ce dernier point que les femmes qui travaillent l ext rieur du foyer ont tendance avoir plus de parents enfants et fr res et soeurs dans leur r seau que les retrait es plus g es qu elles Kelly 1982 conclut galement que l importance du r le familial est moins grande parce que les enfants des femmes plus g es ont fond leur propre famille Mais les deux groupes de pr retrait es et de retrait es r centes de la pr sente tude ont une moyenne d ge de 58 ans Il ne peut par cons quent pas s agir d une diff rence d ge mais plut t de la pr sence d un autre facteur C est parmi les pr retrait es que se trouve la plus forte proportion de femmes mari es ce qui peut expliquer le lien entre le r le familial et l engagement au travail chez elles Durant la p riode de transition de la retraite les r sultats obtenus sur l ensemble du groupe de retrait es r centes ne permettent pas de conclure que plus une retrait e se rapporte engag e au travail pendant les cinq premi res ann es de
44. er differences in the prediction of job commitment Special issue Work and family Theory research and applications Journal of Social Behaviour and Personality 3 4 227 248 PLAMONDON G PLAMONDON L 1982 Les l ments de la crise de la retraite In M Aumond Ed El ments de G rontologie pp 201 222 Montr al Aumond Inc PLAMONDON G PLAMONDON L CARRETTE J 1984 Les enjeux apres 50 ans Paris Laffont collection R ponses PRENTIS R S 1980 White collar working women s perception of retirement The Gerontologist 20 1 90 95 RAPPORT GOUVERNEMENTAL CANADIEN SUR LE VIEILLISSEMENT 1982 L ducation la culture et les loisirs Le vieillissement et la retraite pp 127 130 Ottawa Ministere des approvisionnement et services RIDDICK C C 1985 Life satisfaction for older female homemakers retirees and workers Research on Aging 7 3 383 393 92 ROGERS C R 1959 A theory of therapy personality and interpersonal relationship as developed in client centered framework In S Koch Ed Psychology a study of science vol 3 pp 184 256 New York McGraw Hill ROSOW 1985 Status and role change through the life cycle In R H Binstock E Shanas Eds Handbook of aging and the social science 2d ed pp 62 93 New York Van Nostrand Raynold STOKES J P PEYTON J S 1986 Attitudinal differences between full time homemakers and women who work outside the home Sex Roles 15
45. es ressources accumul es servant de substitut au r le de travailleur Keith 1982 note en effet que l implication dans des organisations formelles a l glise ou avec des amis contribue a la satisfaction de vivre des retrait s Riddick 1985 conclut la m me chose dans son tude portant sur des femmes les retrait es qui participent le plus a des activit s de loisirs ont un haut niveau de satisfaction de vivre A la retraite ces activit s sociales et de loisirs joueront donc en faveur d une bonne adaptation d autant plus que le r seau social a tendance diminuer avec le vieillissement Fox 1977 24 Un nouveau facteur tudi de plus en plus souvent touche les relations conjugales et familiales La prise de la retraite n cessite en effet une transformation de la relation de couple a plusieurs niveaux soit la restructuration des r les homme fernme des am nagements spatio temporels et du mode de communication Plamondon et Plamondon 1982 Mais ces changements dans la relation n affectent pas la satisfaction de la relation conjugale qui a au contraire tendance augmenter Atchley 1992 Ce dernier auteur a fait l analyse de plusieurs recherches sur ce sujet et conclut que les retrait s sont majoritairement satisfaits de leur relation conjugale et que les difficult s appr hend es dans les recherches n taient que presomptions Selon Plamonaon et riamondon 1982 la famille est un des principaux iieux d changes qui p
46. etrait e se rapporte engag e au travail plus elle est impliqu e dans des activit s culturelles et de loisirs et dans des activit s reli es son ancien emploi Les observations de Ward 1982 permettent de comprendre ces r sultats Cet auteur consid re que le travail et la carri re dans des emplois statut lev 62 nourrissent l implication sociale ainsi que des aptitudes dans les domaines du travail et des loisirs qui eux aident a contrecarrer le d clin de l int gration sociale Survenant dans le grand age Le groupe de retraitees de longue date de la presente recherche comprend en effet une majorite d enseignantes dont 60 ont un niveau universitaire II semble donc qu une implication dans des activit s culturelles et de loisirs et des activit s reli es au travail permette d quilibrer la perte du travail et le passage dans un nouveau r le de retrait e L int gration sociale est selon Ward 1982 la plus importante fonction des loisirs dans le contexte de la perte de role associ e au vieillissement Pour ce qui touche le r le reli au travail Szinovacz 1992 note que les professionnelles semblent tr s int ress es continuer des activit s en relation avec le travail ainsi qu trouver un substitut aux gratifications qu il leur procurait par le biais de contacts sociaux Il semble aussi que pour 40 des femmes qui sont sur le marche du travail les contacts avec les collegues soient plus importants que la nat
47. eut compenser les changes qu avaient les personnes dans le milieu du travail et qui ont t perdus Ceci provoque une augmentation de l implication familiale au moment de la prise de retraite Cherry Zarit et Krauss 1984 L engagement au travail est un facteur qui peut tre d fini comme le degre d implication ou d investissement personnel dans son travail semble qu il puisse varier en fonction de la cat gorie socio professionnelle Les femmes de carri re seraient plus engag es que les autres mais Szinovacz 1983 rapporte Q que m me dans les professions moins sp cialis es les femmes ne travaiient pa seulement pour des raisons financi res L engagement et la signification du travail pour la travailleuse peuvent d pendre des caract ristiques de l emploi conditions de travail possibilit s d avancement de l entourage enfants charge relation avec le conjoint et aussi de l importance que l on accorde au travail par rapport 29 aux autres sph res de sa vie Plus une personne consid re le r le du travail comme principal plus son adaptation ult rieure l arr t de son emploi sera difficile tant donn qu elle perd des l ments vitaux dont d pendait son bien tre Atchley 1976a Plamondon et Plamondon 1982 Hornstein 1986 mentionne que l emploi chez les femmes d ge moyen a une signification particuli re il agit comme l ment stabilisant pour leur identit en leur permettant de diminuer l
48. f rence d ge significative F 2 90 4 68 p lt 01 L examen du test de Scheffe r v le que cette diff rence se situe entre le groupe de pr 40 retrait es M 58 4 et le groupe de retrait es de longue date M 65 5 Toutes les femmes ont t sur le march du travail en moyenne 26 ans et ont travaill en moyenne 31 heures par semaine L tat civil des sujets est caract ris par une importante proportion de femmes sans conjoint 63 5 Ce n est que dans le groupe de pr retrait es que plus de la moiti des femmes sont mari es 56 Les femmes de l chantillon sont r parties en cinq cat gories professionnelles soit 33 6 dans du travail de bureau 30 dans l enseignement 20 dans des m tiers manuels 8 2 dans les soins infirmiers et 3 6 sont des professionnelles ind pendantes Leur revenu moyen se situe entre 20000 et 24999 pour l ensemble de l chantillon et 88 des femmes mentionnent qu elles sont satisfaites de leur revenu Finalement l ensemble des femmes de l chantillon se consid re en bonne sant 82 Instruments de mesure Le Questionnaire de donn es d mographiques Le Questionnaire de donn es d mographiques permet d obtenir de l information g n rale sur la situation de vie des sujets comprend l valuation de quelques variables dont les plus importantes sont l tat civil le niveau de scolarit la profession la dur e de l emploi le revenu personnel et familial ains
49. fessional women In M E Szinovacz Ed Women s retirement pp 169 181 Beverly Hills Sage KASWORM C WETZEL J W 1981 Women and retirement Evolving issues for future research and education intervention Educational Gerontology 7 4 299 314 KEITH P 1982 Working women versus homemakers Retirement ressources and correlates of well being In M E Szinovacz Ed Women s retirement pp 77 91 Beverly Hills Sage KELLY J R 1982 Leisure in late life Roles and identities In N J Osgood Ed Life after work retirement leisure recreation and the elderly pp 268 292 New York Praeger Publishers KOHN M SCHOOLER C 1979 The reciprocal effects of the susbtantive complexity of work and intellectual flexibility A longitudinal assessment In M Riley Ed Aging from birth to death Interdisciplinary perspectives pp 103 115 Boulder Col Westview Press 90 L ECUYER R 1977 Le d veloppement du concept de soi chez les personnes agees de 60 a 100 ans Modifications de leur aspirations et de leur perception de leur r le et statut Colloque Bologne Italie L ECUYER R 1978 Le concept de soi Paris Presses Universitaire de France L ECUYER R 1988 L volution de l estime de soi chez les personnes g es de 60 a 100 ans Revue Quebecoise de Psychologie 9 2 108 127 L ECUYER R 1990 Le d veloppement du concept de soi de O 100 ans Cent ans apres Wiliam James Revue Quebeco
50. ge sport etc heures participation dans des organismes implication religieuse ou spirituelle association clubs etc Veuillez indiquer de quel genre d organisme il s agit ee heures activit s en relation avec le travail rencontres avec d anciens coll gues de travail emploi r mun r perfectionnement formation heures activit s ducatives cours lecture conf rences colloques heures gardiennage des petits enfants d un parent age heures 82 w implication sociale ou communautaire implication politique ou pour des causes civiques b n volat Veuillez indiquer de quel genre d implication ou de b n volat il s agit heures autre s il y a des activit s qui ne peuvent tre class es dans aucune des cat gories pr c dentes et qui sont importantes dans votre quotidien veuillez les indiquer ici heures heures 83 Remerciements Je remercie vivement Madame Sylvie Lapierre Ph D pour sa disponibilit Monsieur Michel Alain Ph D pour ses judicieux conseils ainsi que Monsieur Jean Joseph Max Ph D pour son pr cieux support References 85 ADAMS O B LEFEBVRE L A 1980 Retirement and mortality in a group of retired canadian Report No 83 521E0 Ottawa Minister of Supply and Services ALDREDGE G W 1973 The self concept of elderly women Dissertation Florida State University ALLPORT G W 1970 Structure et developpement de la personnalit Actualit p dagogoque et ps
51. h sion interne de cette organisation perceptuelle complexe est essentiellement orient e vers la recherche du maintien et de la promotion de l adaptation de la personne toute enti re L Ecuyer 1990 p 8 Ce modele exp rientiel d veloppemental est int ressant de par les nombreuses dimensions de la perception de soi qu il contient I ne fait reference qu l aspect conscient du concept de soi que Rogers a nomm soi phenomenal Le concept de soi non ph nom nal issu de l approche psychanalytique ne sera pas abord dans le cadre de la pr sente tude seuls les aspects conscients du concept de soi seront explor s La d finition de L Ecuyer comprend une dimension 29 volutive du concept de soi qui est tres importante consid rer dans l tude d un processus Par cons quent le d veloppement du concept de soi et son evolution dans le temps seront examines dans les pages suivantes B D veloppement du concept de soi Le concept de soi se d veloppe tout au cours de l existence commence s laborer chez le tr s jeune enfant par le processus de differentiation soi non soi puis par la socialisation Dans une perspective d veloppementale il se construit donc progressivement a partir des diff rents stimuli sensoriels et environnementaux ainsi que de l exp rience affective et cognitive de chacun Mais le concept de soi n est pas une entit stable et immuable dans le temps il volue en fonction des tapes d
52. hypoth ses de recherche Lien entre l engagement au travail le concept de soi et les r les a la retraite La retraite est un processus de transition qui va de l abandon du r le de travailleur l acquisition du nouveau r le de retrait Selon Atchley 1976a ce processus de transition comprend diff rentes phases se r partissant sur trois grandes p riodes qui seront tudi es dans la pr sente tude Bien que la dur e de ces p riodes reste difficile a d terminer la pr retraite portera sur les cing ann es pr c dant la prise de retraite dans cette recherche Puis la p riode de transition de la retraite sera limit e aux cinq premi res ann es de retraite puisque selon le Rapport gouvernemental canadien sur le vieillissement 1982 c est une p riode ou de grands changements s op rent Finalement la p riode de post retraite portera sur les ann es qui suivent cette p riode plus difficile et pouvant correspondre aux phases de r orientation et de stabilit nonc es par Atchley 1976a La retraite est galement influenc e par plusieurs facteurs dont l engagement au travail qui est tudi plus sp cifiquement dans la pr sente recherche Pour comprendre le choix de ce facteur il faut rappeler que les retrait s des deux sexes s adaptent g n ralement bien la retraite et que la perte de leur emplot ne semble pas constituer une crise dramatique pour eux La capacit de bien s adapter a la retraite est entre autre
53. i mentionnent que les femmes ne vivent pas de p riode de d senchantement II faut toutefois souligner que les relations observ es dans la pr sente tude concernent uniquement les femmes qui se rapportent engag es dans leur travail Ces r sultats vont galement dans le m me sens que les recherches de Mann 1991 mentionnant l existence d une p riode de d pression dans la deuxi me ann e de retraite Finalement le dernier but de la pr sente tude tait de v rifier si au del de cinq ans de retraite la capacit de s impliquer dans des r les substitutifs est la clef du maintien d un concept de soi positif cela ind pendamment du niveau d engagement au travail Dans cette optique l implication dans des r les substitutifs remplacerait le r le de travailleuse qui vient d tre perdu et faciliterait l adaptation la retraite Or dans le cadre de la pr sente recherche la relation attendue est inverse chez les retrait es de longue date En effet plus une retrait e depuis cinq ans et plus a un concept de soi lev moins elle est impliqu e dans des r les substitutifs Cette relation se retrouve plus sp cifiquement avec le r le social le r le familial et le r le de citoyen Dans la pr sente tude le r le social consiste en interactions pass es avec les voisins les amis ou en temps de participation dans des organismes Le r le familial comprend les interactions r guli res avec les membres de la famille et le r le
54. i que l valuation subjective de sa sant Quelques questions relatives la retraite ont t ajout es Il s agit principalement du moment auquel les sujets ont l intention de 41 prendre leur retraite ou la dur e de celle ci Le Questionnaire de donnees d mographiques est donn a l appendice A L Echelle Tennessee de Concept de soi Tennessee Self Concept Scale Elabor e en 1965 par Fitts l Echelle Tennessee de concept de sola t choisie pour la pr sente tude pour sa composante multidimensionnelle Cet instrument permettra d explorer les modifications du concept de soi a la retraite L Echelle Tennessee de concept de soi est compos e de 100 item auxquels les sujets doivent r pondre sur une chelle en cing points Ce questionnaire couvre les cing dimensions principales suivantes le soi physique le soi personnel le soi social le soi moral thique et le soi familial Le soi physique r f re a la fa on dont la personne se repr sente son corps Le soi personnel repr sente le sentiment d avoir de la valeur et d tre ad quat en tant que personne ind pendament de son corps et de ses relations avec autrui Le soi social est compos du sentiment de valeur v cu travers les interactions sociales que l on a en g n ral Le soi moral thique fait r f rence aux sentiments et la satisfaction prouv e face aux valeurs morales et religieuses de l individu Le soi familial comprend le sentiment d tre ad quat en
55. ignificative avec le r le de citoyen La deuxi me hypoth se consid rait que plus une retrait e r cente se rapporterait engag e au travail moins elle serait impliqu e dans des r les substitutifs Le tableau 1 r v le que plus les retrait es r centes se rapportent engag es au travail moins elles s impliquent dans des r les substitutifs Cependant la corr lation n atteint pas le seuil de probabilit souhait 49 Tableau 1 Corr lations entre l engagement au travail et les r les substitutifs pour les trois groupes Engagement au travail Pr Retrait es Retrait es de retrait es r centes longue date Type de r les Implication dans les r les substitutifs VF 21 AT R le social 20 20 06 R le familial 02 11 18 R le loisirs et culture 03 34 32 R le reli au travail 16 36 32 R le de gardiennage 14 16 26 R le de citoyen 22 28 19 p lt 05 p lt 01 L tude des six r les sp cifiques d montre que quatre r les sont en relation n gative avec l engagement au travail II s agit tout d abord du r le de loisirs et culture et du r le reli au travail pour lesquels la relation est significative Autrement dit plus une retrait e r cente se rapporte engag e au travail moins elle est impliqu e dans des activit s culturelles et de loisirs ainsi que dans des activit s reli es son ancien emploi D autre part le r le familial et le r le de gardiennage 50
56. ime de soi Rosow 1985 et n cessite une r organisation du concept de soi ce qui devrait tre particuli rement vrai pour les personnes qui taient tr s engag es au travail Mais finalement les difficult s se r sorbent mesure que le temps passe puisque de fa on g n rale les retrait s se disent satisfaits de leur retraite Les retrait s d notent donc d une bonne flexibilit en s adaptant leur nouveau r le D autre part il semble que la capacit de s engager dans de nouvelles activit s la prise de retraite pour remplacer l emploi quitt soit la clef du maintien d un concept de soi positif Au del d un certain nombre d ann es de retraite plus les retrait s s impliquent dans des activit s plus ils sont satisfaits de leur retraite Jewson 1982 Keith 1982 Riddick 1985 L implication dans des r les substitutifs devrait par cons quent tre en relation avec un concept de soi positif au del de cinq ann es de retraite 39 En conclusion la pr sente recherche mettra en relation l implication dans les r les substitutifs le concept de soi et le niveau d engagement au travail des femmes se situant diff rentes tapes du processus de retraite Ceci permettra de v rifier par le biais des hypoth ses nonc es plus loin si les femmes ayant une forte propension au travail s impliquent dans d autres r les que celui de travailleuse si elles sont atteintes dans leur concept de soi lorsqu elles qu
57. ise de Psychologie 11 1 1 58 LINDENSTEIN WALSHOK M 1979 Occupational values and family roles Women in blue collar and service occupations In K W Feinstein Ed Working women and families pp 98 112 Beverly Hills Sage MANN J 1991 Retirement What happens to husband wife relationships Journal of Geriatric Psychiatry 24 1 41 46 MATTHEWS A M BROWN K H 1987 Retirement as a critical life event The differencial experiences of women and men Research on Aging 9 4 568 571 MORGAN L A 1992 Marital status and retirement plans Do widowhood and divorce make a difference In M E Szinovacz D J Ekerdt and B H Vinick Eds Families and Retirement pp 114 126 Beverly Hills Sage MORTIMER J SIMMONS R 1978 Adult socialization Annual Review of Sociology 4 R Turner J Coleman and R Fox Eds Palo Alto Annual Review 91 O GRADY LeSHANE R WILLIAMSON J B 1992 Family provisions in old age pensions Twenty industrial nations In M E Szinovacz D J Ekerdt and B H Vinick Eds Families and Retirement pp 64 77 Beverly Hills Sage PALMORE E B BURCHETT B M FILLENBAUM G G GEORGE L K WALLMAN L M 1985 Retirement Causes and consequences New York Springer PINES A ARONSON E KAFRY D 1982 Burnout se vider dans la vie et au travail Montreal Le Jour PITAUD P 1983 La retraite au feminin Paris Horay PITTMAN J F ORTHNER D K 1988 Gend
58. it reli e un concept de soi n gatif durant la p riode de transition de retraite Finalement le dernier objectif avait pour but de mesurer si l implication dans des r les substitutifs est en relation avec le maintien d un concept de soi positif pendant la post retraite L exploration de ces param tres a t r alis e en comparant trois groupes de femmes se situant des tapes diff rentes de leur processus de retraite Il s agit d un groupe de pr retrait es d un groupe de retrait es r centes et d un groupe de retrait es de longue date Dans la p riode de pr retraite les r sultats d montrent que la relation obtenue entre l engagement au travail et l implication dans des r les substitutifs est contraire a celle qui tait attendue A l encontre d Atchley 1976a avan ant l id e que les personnes qui accordent une grande importance leur travail n ont pas d velopp de ressources l ext rieur de celui ci il est tonnant de voir que plus les pr retrait es sont engag es au travail plus elles s impliquent dans d autres r les L importance qu elles donnent leur travail ne les emp che pas de s investir dans d autres domaines 60 Les analyses compl mentaires effectu es sur chacun des six r les particuliers montrent que cette relation se retrouve plus sp cifiquement avec le r le familial Par rapport ce r le familial Cherry et al 1984 et Jewson 1982 mentionnent que le r seau familial devi
59. ittent leur emploi et finalement si au del de cinq ans de retraite une forte implication dans des r les substitutifs est reli e un concept de soi positif ind pendamment du niveau d engagement des retrait es Hypoth ses La pr sente tude veut examiner les relations entre le degr d implication dans les r les substitutifs et l engagement au travail entre le concept de soi et l engagement au travail et entre le concept de soi et l implication dans des r les substitutifs Premi rement pour les femmes pr retrait es il Y aura une relation inverse entre le niveau d engagement au travail et le degr d implication dans des r les substitutifs En effet il existe des femmes qui accordent une place centrale leur travail ce qui a pour cons quence qu elles ne d veloppent pas d int r t dans d autres sph res d activit s Atchley 1976a Par cons quent il est l gitime de s attendre ce que plus une femme est engag e au travail pendant la pr retraite moins elle sera impliqu e dans d autres r les 36 Deuxi mement pour les retraitees r centes il y aura galement une relation inverse entre le niveau d engagement au travail et le degr d implication dans des r les substitutifs Effectivement lorsque le travail tait un but central dans la vie les retrait es se retrouvent sans ressources car elles n ont plus de r le pouvant remplacer celui qui vient d tre quitt Atchley 1976a ce moment l
60. la perte d un r le autour duquel l individu a organis la majeure partie de son temps et de sa vie L importance de cette perte dans l exp rience personnelle d pend de plusieurs facteurs qui seront discut s plus loin L arr t de l emploi entra ne la personne vers une nouvelle position sociale g r e par de nouvelles normes celles de la retraite Toutefois certains auteurs ayant tudi le r le social au moment de la retraite ne s entendent pas sur la description de ce r le Pour Burgess 1960 Guillemard 1972 et Rosow 1985 la retraite comporte une perte de role tres importante parce que le nouveau retrait se retrouve dans une position sociale sans r le rolelessness ou alors celui ci est ambigu Cette perte de role entrainerait une diminution des responsabilit s sociales ainsi que du sentiment d utilit sociale En excluant les ages d une participation sociale significative la soci t les d valorise et les prive des fonctions vitales qui sous tendent leur sentiment de valeur personnelle leur conception d eux m mes et leur estime de soi Selon Rosow 1985 les retrait s vivent alors un sentiment de vide et d inutilit puisqu ils ont perdu leurs fonctions et leurs responsabilit s et qu ils n ont par consequent plus de normes sociales auxquelles se r f rer pour se d finir en tant qu tres non travailleurs D autres auteurs temperent cette perspective La th orie des nouveaux r les de Streib et Schneider 1971
61. nstruite a partir de trois dimensions sugg r es par Safilios Rotschild 1971 voir Greenberger et Goldberg 1989 soit la centralisation du travail pour la personne l importance psychologique du travail par rapport aux autres activites et les aspirations relatives a la progression dans la carri re Cette chelle tait constitu e a l origine de deux formulaires l un pour les hommes et les femmes occupant un emploi l autre pour les femmes sans emploi Seul le premier formulaire a ete utilis dans la pr sente tude Comme cette recherche concerne autant des femmes ayant encore un emploi que des femmes retrait es il s est 43 av r n cessaire d en faire deux versions La premiere est une reproduction identique de l chelle de Greenberger et Goldberg 1989 alors que les nonc s de la deuxi me version ont t mis l imparfait II est important de noter que dans cette seconde version les retrait es rapportent leur engagement au travail avant de prendre leur retraite et qu il s agit par cons quent de donn es r trospectives Afin d tre mieux adapt aux femmes c libataires s par es veuves ou divorc es il a t n cessaire d ajouter l expression quelqu un de tr s proche entre parentheses c t du mot conjoint Un bref commentaire d finissait le terme broche comme quelqu un qui est ou tait tres proche sur le plan affectif et qui a ou avait beaucoup d importance dans la vie quotidienne Le coeffi
62. nt in the lives of wornen over age 40 In N J Osgood Ed Life after work retirement leisure recreation and the elderly pp 95 118 New York Praeger Publishers DEPNER C INGERSOLL B 1982 Employment status and social support The experience of the mature women In M E Szinovacz Ed Women s retirement pp 61 76 Beverly Hills Sage ELWELL F MALTBIE GRANNEL A 1981 The impact of role loss upon coping ressources and life satisfaction of the elderly Journal of Gerontology 36 223 232 ERDWINS C J MELLINGER J C TAYER ZE 1981 A comparison of different aspect of self concept for young middle aged and older women Journal of Clinical Psychology 37 3 484 490 FAVER C A 1982 Achievement orientation attainment values and women s employment Journal of Vocational Behaviour 20 67 80 FITTS W H 1965 Tennessee self concept scale Manual Nashville Tennessee Counselor Recordings and Tests 88 FOX J H 1977 Effects of retirement and former work life on women s adaptation in old age Journal of Gerontology 32 2 196 202 FRIEDMANN E A HAVIGHURST R J 1954 The meaning of work and retirement Chicago The University of Chicago Press GEORGE L K MADDOX G L 1977 Subjective adaptation to loss of the work role A longitudinal study Journal of Gerontology 32 456 462 GEORGE L K 1980 Role transitions in later life Monterey Brook and Cole GIGY L L 1985
63. ommes au travail et celui des femmes au foyer L int r t pour la probl matique de la femme la retraite n a commence qu avec l av nement du f minisme et l augmentation de la proportion des femmes sur le march du travail Les auteurs ont longtemps consid r que la retraite ne posait pas de difficult s pour les femmes parce que leurs r les les plus importants taient ceux de m re d ducatrice et de m nag re Le travail l ext rieur du foyer n tait qu un r le secondaire ces t ches Gratton et Haug 1983 Gratton et Rotondo 1992 Puis les chercheurs se sont int ress s l exp rience particuli re des femmes qui partageaient leur vie entre leur famille et leur emploi Plusieurs auteurs affirment maintenant que le travail est une partie de la vie aussi significative pour les femmes que pour les hommes Atchley 1976b Blackwell 1984 Streib et Schneider 1971 Szinovacz 1983 Faver 1982 note que la proportion de femmes donnant la satisfaction de leur besoin de r alisation comme raison au fait de travailler l ext rieur du foyer est pass de 1 en 1957 10 en 1976 La participation sur le march du travail permet la r alisation de soi am liore la situation financi re Connidis 1982 et influence l estime de soi Baruch et Barnett 1986 Lindenstein Walshok 1979 identifie quatre l ments qui motivent les femmes travailler mis part les motifs financiers Ce sont 1 le d sir de sortir et de faire
64. on du groupe de retrait es r centes Conclusion En conclusion la pr sente recherche apporte des eclaircissements sur la dynamique mise en action dans le processus de retraite et aboutissant a l adaptation la retraite des femmes cela en relation avec leur engagement au travail La cessation de l emploi n entra ne pas de destruction de l identit ni du soi social comme le presumait la th orie des r les sociaux tant donn que ces deux dimensions sont reli es positivement a l engagement au travail pendant la p riode de transition de la retraite Cependant une reorganisation du concept de soi a lieu au cours du processus de retraite De plus certains r les prennent de l importance pendant ce processus et peuvent servir a la transition de la retraite Ces r sultats d montrent galement l importance d tudier le processus de retraite en fonction d tapes sp cifiques et bien limit es dans le temps 71 Finalement les r sultats de la pr sente tude sugg rent quelques recommandations Avant l arr t de l emploi il serait opportun d encourager les femmes les plus engag es au travail d velopper de nouveaux loisirs et cr er des regroupements avec leurs coll gues prenant aussi leur retraite Ceci amoindrirait peut tre le risque de vivre une p riode de d senchantement temporaire au niveau de leur perception de soi I semble galement important de ne pas survaloriser l implication dans les r les substitutifs tell
65. ort a des r ussites ext rieures a la maison ainsi que par des caract ristiques plus masculines nergie et force de caract re Puis vers 65 ans le sentiment de competence est tres faible la perception de sa valeur est plus centr e sur soi mais plus negative Les aspirations et l identification a des r les et statuts sociaux diminuent entre 65 et 70 ans p riode depressive chez les femmes comme chez les hommes Ces tudes donnent un portrait interessant de l volution du concept de soi a la retraite mais il est important de noter que L Ecuyer n a pas controle la participation des femmes sur le marche du travail dans ses analyses Ces tudes touchent par cons quent plus le processus de vieillissement de la femme tout en offrant un aper u des changements pouvant survenir dans son v cu de retrait e Toutefois plusieurs resultats se retrouvent sur des p riodes de d veloppement de cing ans d limitation qui sera utilis e dans la d finition des groupes de sujets de la presente recherche En conclusion le concept de soi volue tout au long du processus de retraite et cette evolution peut tre influencee par plusieurs facteurs notamment l engagement au travail ainsi que par la capacit de la nouvelle retrait e de s engager dans de nouveaux r les pouvant se substituer a celui de travailleuse 32 qu elle vient de quitter La relation entre tous ces l ments sera discut e dans les prochains paragraphes et conduira aux
66. ouver des moyens toujours plus appropri s pour s adapter aux nouvelles situations Ces facteurs touchent particuli rement le passage du travail la retraite o le retrait doit r ajuster sa perception de lui m me travers le d veloppement de son nouveau r le Le dernier th me touchant le concept de soi sera maintenant abord il s agit de son l volution particuli re chez la femme retrait e C Evolution du concept de soi de la femme retrait e Peu de recherches portent sur le concept de soi de la femme retrait e et encore moins sur ses modifications dans le processus de la retraite Erdwins et al 1981 ont compare le concept de soi de femmes appartenant a quatre categories d ge soit 18 22 29 a 39 40 a 55 et 60 a 75 ans Si le concept de soi global ne varie pas en fonction de l ge la mesure de quelques sous chelles laisse supposer que les adolescentes sont en qu te d identit alors que les femmes g es de 60 ans et plus sont en perte d identit Certains travaux de 31 L Ecuyer 1977 1978 1990 portent sur l volution du concept de soi entre 60 et 100 ans tant chez les hommes que chez les femmes Cet auteur analyse qualitativement et quantitativement le contenu des perceptions propres aux sujets Par rapport l estime de soi ses r sultats rapportent l existence de deux pics n gatifs chez les femmes entre 65 et 70 ans et entre 80 et 85 ans Vers 60 ans les femmes se valorisent surtout par rapp
67. plupart des retrait s Nord Americains consid rent leur vie a la retraite satisfaisante existe un groupe de personnes qui vivent plus difficilement la transition comme celles dont le revenu est faible ou encore dont le travail etait un p le central dans leur vie Dans cet ordre d id e comment les femmes ayant une forte propension au travail vivent elles la perte de leur emploi Comme leur statut d pend grandement de leur travail sont elles affect es dans leur perception d elles m mes Ont elles de surcroit des difficult s s impliquer dans de nouveaux r les pouvant remplacer celui de travailleuse Ces diff rentes questions ont g n r l laboration de la presente recherche qui a pour objectif de mesurer les relations existant entre l engagement au travail le concept de soi et les r les substitutifs Une mesure multidimensionnelle du concept de soi mettra en lumi re les modifications ayant lieu a l int rieur de certaines dimensions de la perception de soi et permettra ainsi une meilleure comprehension du processus d adaptation a la retraite La demarche suivie pour la r solution de ces questions est la Suivante le premier chapitre examine les ecrits portant sur la signification du travail le processus de retraite et les facteurs qui s y rattachent le deuxi me chapitre d crit l laboration de l exp rience et le troisi me pr sente et interpr te les r sultats obtenus Chapitre premier Contexte theorique
68. raite se situe la relation entre l engagement au travail et les diff rentes dimensions du concept de soi Finalement cette nouvelle subdivision permet aussi de mesurer si de nouvelles relations apparaissent entre l engagement au travail et l implication dans les r les substitutifs La phase de lune de miel se situant dans la premi re ann e de retraite se caract rise par une absence de lien entre l engagement au travail et l implication dans les r les substitutifs ainsi qu entre l engagement au travail et le concept de soi Il ressort donc une sorte de stabilit au niveau des r les et du concept de soi pendant cette p riode Toutefois l analyse des diff rentes dimensions du concept de soi et des r les particuliers fait rejaillir deux relations avec l engagement au travail 64 La premiere relation se situe entre l engagement au travail et deux dimensions du concept de soi le soi social et l identit Cela signifie que les femmes se rapportant tr s engag es au travail se per oivent tr s positivement dans leur relation avec les autres ainsi que par rapport leur identit personnelle a ce moment pr cis du processus de retraite Le concept de continuit interne formul par Atchley 1989 peut permettre de comprendre la relation existant entre l identit et l engagement au travail Selon cet auteur l identit sert de base l assimilation de nouvelles informations sur le soi c est une composante du soi souple qui suppo
69. roisi me tape et entrent dans la suivante appel e phase de stabilit A ce moment l le nouveau r le de retrait est ma tris le retrait sait ce que l on attend de lui II conna t ses possibilit s ses limites et sa Valeur en tant qu individu dans la soci t La phase finale repr sente la fin du r le de retrait qui est amen e par la maladie ou par certains handicaps rendant le retrait d pendant et incapable de remplir ses responsabilit s La mort brutale ou le retour au travail sont aussi des v nements qui mettent fin au processus de la retraite Les recherches de L Ecuyer sur le concept de soi chez l g 1977 1988 1990 ont permis de mettre en relief certaines tapes de la retraite et de faire une comparaison de son processus entre hommes et femmes Utilisant une m thode autodescriptive inf rentielle l auteur a tudi l volution de la perception de soi dans une perspective developpementale Par rapport a la p riode de la retraite les r sultats de ses propres recherches amenent L Ecuyer subdiviser la p riode situ e entre 58 et 77 ans en deux tapes distinctes La premi re se situe entre 60 et 65 ans Il s agit d une p riode depressive caract ris e par braniement de l identit personnelle et de l estime de soi Ce d s quilibre est entra n par l obligation de se d finir un nouveau statut de personne g e suite la prise de retraite ce qui oblige la personne r organiser
70. rres et chevaux et son yacht et son compte en banque voir L Ecuyer 1978 p 17 James amorce ainsi un d tachement de l approche psychanalytique freudienne dominant son poque et les th oriciens dans son sillage donneront naissance la psychologie ph nom nologique ou humanistique L Ecuyer 1978 appelle cette approche ph nom nale pour la distinguer du courant purement philosophique ph nom nologique Cette approche consid re la personne d un point de vue int rieur plut t qu ext rieur Elle tudie la perception de soi que l individu a puis partir de ses exp riences personnelles ainsi que la fa on dont il se comporte en fonction de ses propres perceptions C est donc tout ce qui se passe dans l individu qui est compris dans la notion du concept de soi L approche ph nom nale peut tre divis e en deux courants principaux soit l approche sociale et l approche individualiste L approche sociale dont Mead 1963 voir L Ecuyer 1978 est un des principaux pr curseurs d finit le concept de soi en fonction des interactions de l individu avec son environnement et de l influence d autrui sur la formation de son concept de soi Elle inclut galement l apprentissage des r les sociaux dans l laboration du concept de soi L approche sociale met donc l accent sur l influence des autres sur la perception de soi L approche individualiste quant elle ne nie pas la force des pressions ext rieures mais met surtout l
71. rte tr s bien quelques conflits sans pour autant causer de doutes et de remises en question majeures chez l individu L identit est reli e au concept de continuit interne qui repr sente la capacit de vivre les changements internes comme tant rattach s au pass pass individuel qui vient soutenir et justifier le nouveau soi La continuit interne sert au maintien d un soi coh rent et la stabilit de l identit Or Atchley 1989 mentionne que les emplois permettant un bon niveau de personalisation sont plus difficiles a quitter parce qu ils renforcent l identit Dans le cadre de la pr sente recherche il est possible qu un haut niveau d engagement au travail serve renforcer l identit dans la phase de lune de miel mais celle ci n est pas affect e n gativement dans la phase qui suit Chez les retrait es depuis moins de cinq ans l identit semble donc tre une composante stable comme le formule Atchley 1989 65 La deuxieme relation quant a elle indique que plus une retraitee se rapporte engag e au travail pendant sa lune de miel moins elle a d activit s reli es son ancien emploi La coupure avec le travail se fait donc imm diatement ce moment l et ces femmes ne cherchent pas maintenir un contact quelconque avec leur ancien emploi Pass la premi re ann e de retraite les quatre ann es suivantes se situant dans la phase de d senchantement sont plus difficiles vivre pour les femme
72. s se rapportant engag es au travail Leur concept de soi et leur implication dans des r les substitutifs sont reli s n gativement l engagement au travail durant cette p riode En effet pendant la phase de d senchantement plus les femmes se rapportent engag es au travail moins leur concept de soi est lev et moins elles sont impliqu es dans d autres r les Ce lien n gatif se situe d une part au niveau du r le de consommateur de loisirs et culture alors qu il devient positif pour les retrait es de longue date Il semble donc que durant la phase de d senchantement les femmes les plus engag es au travail refusent momentan ment le mod le dominant chez les retrait s celui de consommateurs de loisirs et d activit s culturelles I se peut galement comme le sugg re Gigy 1985 que les femmes soient plus concern es par les b n fices pratiques de la retraite tel le plaisir d un emploi du temps libre de certaines contraintes que par l implication dans des activit s Pitaud 1983 va dans le m me sens en rapportant le besoin d un temps d arr t et de repos chez les femmes retrait es depuis peu Toutefois il ne faut pas oublier que 66 ce ph nom ne ne se retrouve qu en relation avec un haut niveau d engagement au travail dans la presente etude D autre part la distance prise par rapport aux activit s reli es au travail pendant la phase de lune de miel existe toujours dans ces quatre annees de d senchantemen
73. senchantement En effet plus une retrait e se rapporte 53 engag e au travail moins son concept de soi est lev pendant la phase de d senchantement r 20 37 p lt 05 La quatri me hypoth se est par cons quent v rifi e par cette nouvelle division des sujets Pour le sous groupe de lune de miel l examen de chacune des dimensions du concept de soi r v le l existence d une relation significative avec deux dimensions En effet plus une retrait e du sous groupe lune de miel se rapporte engag e au travail plus son soi social et son identit sont lev s Le tableau 2 d montre que la relation va dans le m me sens pour le soi physique soi moral personnel familial et le comportement sans toutefois atteindre un seuil de signification acceptable Seule l estime de soi est en relation n gative mais non significative avec l engagement au travail pour ces retrait es de lune de miel Pour le sous groupe de d senchantement le soi social est toujours en relation positive et significative avec l engagement au travail Donc durant la phase de d senchantement plus une femme se rapporte engag e au travail plus son soi social est lev L analyse du tableau 2 r v le une corr lation positive avec le soi physique personnel et l identit et une relation n gative avec le soi moral familial et le comportement Cependant toutes ces relations n atteignent pas le seuil de signification exig Quant l estime de soi
74. sous tend le principe que le retrait a le potentiel de d velopper de nouveaux r les apres l arr t du travail Ces nouveaux r les se divisent en deux cat gories soit un r le de consommateur de loisirs et un r le de citoyen Atchley 1976a pr tend galement que si le r le de retrait est plus vague que d autres il en existe tout de m me un car le retrait a des devoirs envers la soci t et son entourage qui s est fait une image de lui au cours des ann es Il a aussi des droits economiques pension et des droits concernant l am nagement de son temps Atchley 1976a a labor la th orie de l ajustement des buts personnels ou chacun se realise a travers des buts qu il organise de facon hi rarchique en fonction de la valeur qu il leur accorde personnellement Selon la position qu occupait le travail dans la vie de l individu la perte du travail n cessite une r organisation plus ou moins importante des buts personnels Cette nouvelle adaptation force la personne suivre un processus de compromis avec elle m me puis de n gociation avec son entourage entre les diff rents buts de sa hi rarchie Les personnes qui ont toujours accord une place pr pond rante au travail ont par cons quent plus de difficult s r organiser leurs buts personnels en fonction de leur nouveau r le de retraite Ces conceptions ambigu s concernant la description du r le social a la retraite proviennent de son histoire encore r cente
75. t alors qu au del de cing ans de retraite plus les femmes se rapportent engagees au travail pius elles renouent avec leur exp rience professionnelle en s impliquant dans des activit s reli es a leur ancien emploi Il se d gage donc durant la phase de d senchantement une difficult s engager dans de nouveaux r les pour remplacer celui de travailleuse ainsi qu une perception de soi n gative suite la perte d une source de valorisation personnelle reli es au niveau d engagement au travail de ces retrait es Le soi social se maintient tr s positif pendant les deux phases contenues dans le groupe de retrait es r centes ce qui signifie que plus une femme se rapporte engag e au travail plus elle a le sentiment d tre utile a la soci t et d avoir de la valeur par rapport aux autres pendant ses cinq premi res ann es de retraite Pour conciure sur les deux phases du processus de retraite incluses dans le groupe de retrait es r centes il est important de rappeler le postulat de Rosow 1985 voulant que la perte de r le affecte le concept de soi Une division des sujets correspondant de fa on plus pr cise aux phases d finies par Atchley 1976a permet de conclure que plus le travail avait de l importance dans la vie d une femme plus elle est affect e dans sa perception d elle m me durant les quatres ann es qui suivent la phase de lune de miel Ceci vient nuancer les 67 r sultats d Adams et Lef bvre 1980 qu
76. t stipulait que plus une retrait e de ce groupe se rapporterait engag e au travail durant les cinq premi res ann es de sa retraite moins son concept de soi serait lev Les r sultats pr sent s au tableau 2 d montrent que la relation va dans le sens attendu mais n atteint pas tout fait le seuil de signification requis r 31 29 p 06 51 Tableau 2 Corr lations entre l engagement au travail le concept de soi et ses huits dimensions pour les retrait es r centes et les deux sous groupes Engagement au travail Retraitees Sous groupe Sous groupe recentes lune de miel d senchantement Concept de soi 29 00 37 Soi physique 21 20 29 Soi moral 12 22 19 Soi personnel 20 03 30 Soi familial 01 25 03 Soi social O D9 45 Identit sO CS me Estime de soi 17 25 OO Comportement 01 17 05 lt a a a i i i 8 EES EEE cae p lt 05 pot Les analyses portant sur chaque dimension du concept de soi d montrent que trois dimensions du concept de soi vont dans le sens de la relation attendue II s agit du soi moral de l estime de soi et du comportement mais la corr lation n gative obtenue n atteint pas le seuil de signification souhait Le 52 tableau 2 r v le galement qu il y a une relation positive atteignant un degr de signification acceptable avec le soi social et l identit Autrement dit plus une retrait e r cente se rapporte engag e au travail plus son soi social et son identit
77. titutifs est plage a l appendice C D roulement de l exp rience Les deux tiers de l chantillon total ont t recrut s par le biais d annonces publi es dans quatre hebdomadaires de la r gion 04 Ces annonces faisaient appel une participation b n vole et volontaire et une majorit de femmes pr retrait es y ont r pondu Le nombre de femmes retrait es tant a ce moment l insuffisant le dernier tiers des personnes a t recrut lors de r unions des retrait es de l enseignement de Trois Rivi res de Nicolet ainsi que des dipl m s universitaires a n s de l UQTR Les sujets devaient compl ter chez eux un questionnaire anonyme qui leur tait envoy par le courrier ou donn en main propre et le retourner sans frais par la poste des que possible Chapitre III R sultats 47 Ce chapitre est divis en deux parties La premi re d crit bri vement les m thodes d analyse utilis es dans la pr sente recherche et la seconde partie pr sente les r sultats pour chacune des hypoth ses nonc es au chapitre premier M thodes d analyse Les principales m thodes d analyse utilis es ont t men es bien avec le syst me SPSSX La v rification des hypoth ses de recherche a t effectu e gr ce des analyses de corr lations r de Pearson qui ont mis en relation l engagement au travail avec l implication dans les r les substitutifs pour chacun des trois groupes de sujets pr retrait es retr
78. treprise l employeur et les employ s finalement il procure un ensemble d exp riences de vie significatives Le travail est ici source de contact avec des personnes des objets et des id es qui viennent nourrir la motivation personnelle Mais Friedmann et Havighurst 1954 mentionnent que malgr ces fonctions communes l ensemble des professions le travail n a pas la m me signification pour chaque individu Le sens qui lui est donn peut d pendre d une part de l importance que l individu accorde au travail comparativement a d autres spheres de sa vie D autre part la signification donn e au travail peut aussi tre influenc e par des sentiments de r ussite de frustration d accomplissement ou d ennui qui peuvent y tre associ s Le travail peut donc avoir un sens positif n gatif ou neutre selon le v cu de chacun Etant donn qu une personne passe un minimum de trente quarante ans de sa vie au travail il est l gitime de penser aux cons quences que cette exp rience aura sur la personnalit Kohn et Schooler 1979 notent que lorsque l individu trouve un emploi lui correspondant le travail lui m me affecte la personnalit Mortimer et Simmons 1978 consid rent galement que le travail a une place si importante dans la vie de l adulte qu il l influence tant au niveau de sa personnalit que dans des sph res professionnelles sociales et familiales Le travail procure galement au travailleur un r le fondamental a
79. ts du pass sont embellis ou remodel s pour pouvoir s y rattacher Il se peut par cons quent que le souvenir du niveau d engagement au travail des retrait es de longue date ait suivi ce processus de r int gration du pass dans le pr sent Une tude longitudinale serait plus appropri e dans les recherches ult rieures pour suivre l volution de l engagement au travail dans le temps Une autre limite de la pr sente recherche concerne le recrutement des sujets retrait es La moiti de ces femmes a t recrut e par le biais d associations des retrait es de l enseignement ce qui peut avoir caus une sur repr sentativit de cette cat gorie professionnelle Cependant il faut noter que la cohorte de femmes g es de plus de soixante ans et ayant t sur le march du 70 travail se retrouve majoritairement dans deux groupes de professions dites f minines c est dire d infirmi res et d enseignantes Par consequent le groupe de retrait es de cette recherche est en partie repr sentatif de cette cohorte la mais il faut n anmoins interpr ter les r sultats avec prudence sachant qu ils ne peuvent tre g n ralis s toutes les cat gories professionnelles Finalement comme cette tude comporte un nombre limit de sujets il serait n cessaire de la reproduire sur un chantillon plus grand afin de pouvoir g n raliser les r sultats cela particuli rement pour ceux qui ont t obtenus apres la subdivisi
80. u sein de la soci t Dans une structure sociale les r les consistent en fonctions adopt es par l individu ou qui lui sont attribu es Goldeson 1984 De ces r les d coulent une ligne de conduite de comportements ou de responsabilit s que la soci t attend d un individu pour reconna tre sa place et son utilit Celui ci S y conforme de son c t pour tre reconnu l int rieur de sa structure sociale Le concept de r le permet d tablir le lien entre l environnement social et culturel dans lequel vit l individu et la perception qu il se fait de lui m me En effet l enfant construit son identit des son jeune age en apprenant qu il existe des normes sp cifiques a son milieu de vie ainsi qu la position qu il y occupe et qu on attend de lui qu il s y conforme d couvre en retour ce qu il peut attendre des autres Les r les sont donc d finis par des normes qui peuvent tre formelles comme les lois et les politiques sociales ou informelles c est dire transmises implicitement au cours de l apprentissage social Atchley 1976a Hooyman et Kiyak 1988 Les psychologues sociaux accordent une place majeure aux r les dans le d veloppement de la personnalit en consid rant l tre humain comme tant d termin essentiellement par son environnement social D autres approches comme le courant humaniste insistent plus sur la capacit de choisir de l individu Ainsi selon cette derni re perspective le caract re propr
81. u nombre d ann es qu elles ont consacr leurs jeunes enfants sans travailler l ext rieur O Grady LeShane et Williamson 1992 La sant est un facteur qui affecte norm ment la satisfaction de vivre et le moral Jasiow 1976 Fox 1977 En effet les probl mes de sant peuvent 23 contraindre une personne a prendre Sa retraite prematurement entrainant des difficult s financi res et de ja frustration De plus les femmes peuvent tre expos es une difficult suppl mentaire l arr t involontaire de l emploi pour prendre soin du conjoint malade celui ci est g n ralement plus age qu elles d un parent g ou d un membre de la famille restreignant ainsi la possibilit d avoir des activit s ext rieures au foyer pour compenser la perte d emploi Mais les femmes retrouvent habituellement un mode de vie normal et poursuivent le processus d adaptation la retraite lorsque ces difficult s se r sorbent La cat gorie socio professionnelle et l ducation quant eux sont des facteurs qui peuvent avoir de l influence sur la fa on dont une ouvri re une secr taire ou encore une doctoresse vont vivre la cessation de leur emploi Hooyman et Kiyak 1988 Il existe des diff rences notables quant au revenu a la signification et a l importance du travail ainsi qu aux conditions de travail selon la profession exerc e Betz 1982 Un autre facteur concerne les activit s sociales et de loisirs qui font partie d
82. u travail le retrait perd litt ralement une partie de lui m me II ne sait plus exactement qui il 16 est ce qu il veut ou ce qu il pourrait faire ne peut plus rev tir les roles habituels qui lui d finissaient sa place dans le monde les responsabilites a porter et les projets a faire aboutir Plamondon et al 1984 p 76 Durant cette p riode difficile le retrait se sentirait d senchant d pourvu de ressources anxieux et marginalis vivrait beaucoup d isolement et de d pression Pour Plamondon et al 1984 cette p riode fait partie du processus de changement n cessaire une bonne adaptation mais elle peut tre aggrav e par des facteurs comme le manque de pr paration la retraite des projets irrealistes Ou une mauvaise evaluation de ses ressources C est une p riode particuli rement critique pour les gens qui taient sur impliqu s dans leur travail et qui par cons quent manquent de ressources pour s engager dans de nouvelles activit s ind pendantes du travail La troisi me p riode de post retraite est elle aussi compos e de deux phases La phase de r orientation consiste en une valuation plus r aliste des diff rentes possibilit s qui s offrent au retrait ainsi que des nouvelles implications qui lui sont accessibles Ces nouveaux choix lui permettent de se construire une nouvelle routine et de donner une structure satisfaisante son quotidien La plupart des gens d passent cette t
83. uer dans les r les substitutifs sert au maintien d un soi coh rent Jewson 1982 il est l gitime de s attendre ce que plus une femme retrait e de longue date est impliqu e dans des r les substitutifs plus son concept de soi sera lev Chapitre M thodologie 39 Le deuxi me chapitre contient le processus suivi pour l tude de la probl matique d crit en premier lieu les sujets de l tude puis pr sente chacun des trois instruments utilis s pour finalement exposer le d roulement de l exp rience Description des sujets Compos de 110 femmes l chantillon se divise en trois groupes Le premier groupe est constitu de 46 femmes pr retrait es c est dire encore actives sur le march du travail et ayant l intention de prendre leur retraite au cours des cinq prochaines ann es Le reste de l chantillon est compos de femmes ayant toutes eu un emploi r mun r mais qui sont actuellement la retraite Dans le but d tudier le concept de soi en fonction de quelques tapes du processus de retraite d crites dans le chapitre pr c dent les femmes retrait es ont t partag es en un groupe de 31 retraitees r centes retraitees depuis moins de cinq ans et un groupe de 33 retrait es de longue date retraitees depuis cing ans et plus La moyenne d ge de l ensemble de l chantillon est de 60 2 ans cependant une analyse de variance portant sur les trois groupes permet de constater une dif
84. ure intrins que du travail contrairement a 11 chez les hommes Jacobson 1974 Ceci peut expliquer la tendance des retraitees de longue date a maintenir un r le reli au travail relatif a leur engagement au travail tendance qui consiste pour une majorit a revoir des collegues dans le cadre d associations des retrait s de l enseignement Le deuxi me objectif de la pr sente tude tait de v rifier si plus une retrait e r cente se rapportait engag e au travail moins son concept de soi serait lev suite la perte de l emploi caus e par la prise de la retraite La relation obtenue va dans la direction attendue et le seuil de probabilit atteint presque le 63 niveau requis Le groupe de retrait es r centes a t donc t redivis en fonction des phases de lune de miel et de desenchantement telles que propos es par Atchley 1976a Les r sultats cons cutifs a cette nouvelle subdivision se r v lent tr s int ressants a trois niveaux Tout d abord alors qu il n y a pas de relation entre l engagement au travail et le concept de soi pendant la phase de lune de miel durant la phase de d senchantement qui suit plus une retrait e depuis un quatre ans est engag e au travail moins son concept de soi est lev C est donc dans cette phase que l impact de la perte du r le de travailleuse semble se faire ressentir Puis les analyses compl mentaires permettent de mieux voir quel moment du processus de ret
85. uvais tres mauvais Durant les 5 derni res ann es avez vous eu un probleme de sant important si oul il ya combien de temps MOIS o n annees Comment valuez vous votre sant actuelle lorsque vous la comparez avec votre tat de sant il ya 5 ans meilleure gale pire Avez vous eu un plusieurs Ou aucun d c s de personnes dont vous vous sentiez proches durant les 5 derni res ann es S agit il du conjoint enfant parent parent ou ami e proche Retraite Quand prendrez vous votre retraite mois annee s Pensez vous suivre des cours de pr paration la retraite oui non Indiquez pour quelle raison vous prendrez votre retraite Si vous en avez plusieurs rangez les selon leur importance 1 la plus importante pour vous is sant personnelle du conjoint de quelqu un d autre aise retraite du conjoint sages puisement fatigue nie mauvaises conditions de travail tae conflit de travail per besoin de repos P perte d int r t pour le travail en pressions de la part de l employeur ou des coll gues mane avoir du temps pour sol Personnellement prefereriez vous prendre votre retraite plus tard comme pr vu plus tot 76 Appendice B Questionnaire sur l Engagement au travail 78 La version ci dessous est celle distribu e aux femmes pr retrait es Un seconde version a
86. uveau r le de retrait Le mod le des phases de retraite d Atchley 1976a r partit le processus de retraite sur trois grandes p riodes La premi re est appel e pr retraite la seconde constitue la transition de la retraite alors que la troisi me est d nomm e post retraite Chacune d elle est subdivis e en plusieurs phases La p riode de pr retraite est divis e en deux tapes qui sont pr sent es dans les lignes qui suivent il s agit de la phase loign e et de la phase rapproch e La premi re tape phase loign e commence d s le d but de la vie professionnelle la personne au travail sait qu elle aura droit a une retraite et projette toutes sortes d espoirs et d aspirations sur cette p riode tres loign e d elle Il ne s agit toutefois que d vocations et non pas de projets concrets La phase rapproch e que constitue la deuxi me phase est celle qui pr c de imm diatement le d part du travail Le terme pr retrait peut designer tant une personne ayant pris une retraite anticip e qu une personne qui la prendra tr s prochainement sera utilis uniquement dans ce deuxi me sens dans la pr sente tude Cette phase d clenche le processus de retrait du travail qu il soit 15 choisi d lib r ment ou non par la personne Le pr retrait devrait id alement profiter de cette tape pour valuer objectivement les cons quences de l arr t de son travail et commencer diversifier ou
87. ux visions oppos es sur les cons quences des r les multiples dans la vie des femmes En effet le r le de travailleuse peut tre vu autant b n fique que n faste leur bien tre personnel cause des conflits cr s par le cumul de ces r les Baruch et Barnett 1986 Coleman Antonucci Adelmann et Crohan 1987 Il est consid r b n fique par les th oriciens qui pensent que l implication dans des r les multiples augmente l estime de soi en tant une source de stimulation et de gratification sociale Baruch et Barnett 1986 D autre part les r les multiples peuvent tre n fastes lorsqu ils deviennent une surcharge et source de conflit Il y a conflit quand la femme est prise entre deux r les qui exigent d elle un comportement contradictoire Culpabilit anxi t et stress peuvent alors tre v cus pendant la vie professionnelle affectant en retour l engagement et la Satisfaction au travail Pines Aronson et Kafry 1982 Pitaud 1983 mentionne que le surmenage cause par le cumul des t ches peut galement influencer l tat de sant Les recherches effectu es par rapport ces deux visions se sont g n ralement limit es a la mesure du nombre de r les tenus par les femmes sans se pencher sur la qualit de chacun de ces r les dans l exp rience personnelle Dans les pages suivantes sept principaux facteurs communs aux deux sexes qui sont les plus tudi s par rapport la retraite seront pr sent s il
88. ychologique Neuch tel Delachaux et Niestl ATCHLEY R C 1976a The sociology of retirement New York Wiley ATCHLEY R C 1976b Orientation toward the job and retirement adjusment among women In J F Gubrium Ed Time roles and self in old age pp 199 208 New York Human Sciences Press ATCHLEY R C 1982 The process of retirement Comparing women and men In M E Szinovacz Ed Women s retirement pp 153 168 Beverly Hills Sage ATCHLEY R C 1989 A continuity theory of normal aging he Gerontologist 29 2 183 190 ATCHLEY R C 1992 Retirement and marital satisfaction In M E Szinovacz D J Ekerdt and B H Vinick Eds Families and Retirement pp 145 158 Beverly Hills Sage ATCHLEY R C CORBETT S L 1977 Older women and jobs In L E Troll J Israel K Israel Eds Looking ahead A women s quide to the problems and joys of growwing older pp 121 125 Toronto Prentice Hall 86 BARUCH G K BARNETT R C 1986 Role quality multiple role involvement and psychological well being in midlife women Journal of Personality and Social Psychology 51 3 578 585 BELL B D 1976 Role set orientations and life satisfaction A new look at an old theory In J F Gubrium Ed Time roles and self in old age pp 148 164 New York Human Sciences Press BETZ E L 1982 Need fulfillment in the career development of women Journal of Vocational Behaviour 20 1 53 66 BLACKWELL J

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