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Approche différentielle de la structure de personnalité des auteurs d

1. Les angoisses pr dominantes sous jacentes sont davantage de l ordre de la perte de coh sion de soi manifestation directe dans les tests projectifs fragilit narcissique atteinte identitaire entra n e par la perte dans les tests projectifs et questionnement identitaire verbalis dans les entretiens que de la perte d objet m me si des angoisses d abandon s expriment au TAT celle ci suscitant par ailleurs la mise en place de l emprise dans la relation IV 1 1 7 4 volution libidinale IV 1 1 7 4 1 Sexualit et vie de couple Monsieur G a v cu plusieurs reprises en couple avec des femmes En ce qui concerne sa sexualit il affirme qu il a une grande demande de ce c t l Il y a des p riodes o a pouvait tre matin midi soir ce qui correspond une identification son p re 231 Il situe le d but de sa vie sexuelle au moment de la d couverte de la masturbation et sa premi re relation sexuelle a eu lieu avec sa s ur alors qu il avait 13 ans Par ailleurs il existe une confusion dans son discours entre relation sexuelle et relation amoureuse puisqu il parle de l une quand la question porte sur l autre il dit par exemple j ai recouch avec elle pour savoir si j avais vraiment des sentiments pour elle ou pour ma fille Pour ce qui est de l image qu il a du couple de ses parents il met en avant l infid lit de ceux ci c tait beaucoup de tromp
2. Il lui attribue par ailleurs des traits phalliques c est elle qui devait prendre les d cisions comme en t moigne aussi le test de Rorschach planche 7 en particulier et au TAT l imago maternelle appara t aussi associ e l autorit planche 6 BM A la planche 1 du Rorschach l imago maternelle est dans un premier temps d vitalis e une feuille par terre puis un scarab e et d qualifi e A ce test Monsieur B choisit de fait la planche maternelle planche 7 parmi les planches les moins aim es L imago maternelle est de plus associ e des r ponses anatomiques des restes de corps au Rorschach planches 9 poumons 2 m me si cette planche ne renvoie pas directement l imago maternelle morceaux de visage L objet maternel primaire est de m me repr sent comme froid et d vitalis planche 16 du TAT planche 19 neige mais aussi rotis la planche 16 o la relation avec les objets privil gi s est associ e au carr blanc qui servait jadis signaler les films rotiques la 132 t l vision et l angoisse pr g nitale n est pas reconnue donc pas m tabolis e planche 11 du TAT Nous pouvons relever beaucoup de r ponses renvoyant une certaine dangerosit en particulier la planche 10 du Rorschach qui renvoie aux contacts initiaux avec l environnement Nous pouvons donc conclure un clivage de l imago maternelle 1
3. De fait pour cet auteur 2002b il est pratiquement impossible d effectuer une psychanalyse r pondant aux crit res habituels en prison avec des auteurs d agressions sexuelles Il pr cise une analyse sans am nagement risque en r activant l angoisse de pr cipiter le passage ou le recours l acte Il d fend ainsi l int r t d une d marche la fois active et soutenante du th rapeute Balier 1998a Dans cette perspective Ciavaldini 2000 2001 met en avant l int r t du questionnaire QICPAAS que son quipe de recherche a construit utilis dans notre propre tude qui permet selon eux de r aliser une pragmatique de la mentalisation d finie comme ce qui sera efficace pour permettre des sujets d linquants sexuels de parvenir mentaliser enfin leurs actes dans le registre de l intersubjectivit et ce gr ce l amplitude du spectre des questions abord es qui d oit permettre au sujet agresseur sexuel qui y r pon d de placer des mots sur des pans entiers de sa propre histoire et ainsi de la percevoir puis de susciter une demande th rapeutique chez ces individus 35 Questionnaire d Investigation Clinique Pour les Auteurs d Agressions Sexuelles Balier C Ciavaldini A Girard Khayat M 1997 334 Cet auteur Ciavaldini 2001 d clare de fait qu tablir les conditions de changement psychique c est mettre en place les pr misses p
4. IL 2 1 3 2 1 Structuration oedipienne Les sujets tats limites sont rest s fix s en de du complexe oedipien en raison de l existence au moment du d but de l dipe d une frustration tr s vive un risque de perte d objet ce que Bergeret 1996b appelle le traumatisme psychique pr coce qui est d autant plus in laborable qu il n est pas possible pour ces enfants de s appuyer sur les figures parentales suffisamment solides Cela aura pour effet de stopper leur volution libidinale IL 2 1 3 2 1 1 Angoisse de castration Gourlaouen Couton 2002 rappelle que c est contre les d sirs incestueux g n r s par le complexe d Oedipe que se d veloppe le complexe de castration Pour cet auteur une sensibilit l angoisse de castration peut tre rep r e chez certains sujets Chabert et al Ciavaldini 2001 constatent qu Au Rorschach la castration ne para t pas d ni e m me si elle n est pas trait e selon le mod le n vrotique Les r ponses la planche II t moignent d une angoisse de castration rarement pr sente en direct elle se laisse 35 cependant entendre dans les efforts que le sujet fait pour l viter selon des modalit s toujours singuli res IL 2 1 3 2 1 2 Identit secondaire diff rence des sexes et des g n rations Gourlaouen Couton 2002 p 460 conclut de sa recherche que les p dophiles ne montrent gu re d acc
5. l avoir ne s effectue donc que dans la mesure o le p re appara t l enfant comme celui qui est suppos d tenir le phallus que la m re d sire Dor ibidem ce qui n est pas le cas chez le futur sujet pervers De fait en ce qui concerne les facteurs inducteurs qui conduisent l instauration d une structuration sur le mode pervers identification perverse selon Dor ibidem partir du point d ancrage qu est l identification phallique Dor ibidem invoque la complicit libidinale de la m re qui est authentiquement s ductrice et la complaisance silencieuse du p re qui autoris e le discours maternel se faire l ambassadeur de l interdit sa place Pour ce qui est du f tichisme il serait caract ristique de la perversion selon la majorit des auteurs Freud qui en fait le mod le des perversions en 1927 Chabert 2007 In Tychey de 2007 Dor 1987 Laplanche et Pontalis 1981 Husain In Tychey de 2007 rappelle ainsi que prototype de l organisation perverse selon Freud le f tichisme signale l investissement de l objet par les pulsions partielles De m me pour Bergeret 1996b le f tichisme ax sur l Id al de Soi s oriente vers une limitation l objet partiel et narcissique f minin manquant FREUD S 1925 Quelques cons quences psychologiques de la diff rence anatomique entre les sexes In la
6. nous ne posons donc pas d hypoth se les concernant Nous ne nous pencherons pas non plus ici sur les pistes causales li es ces troubles absence de r le pare excitant des parents Bouchet Kervella 1996 Chagnon 2000 traumatismes nombreux et vari s Coutanceau 1996 puisqu il ne s agit pas l strictement du propos de notre tude b Hypoth se concernant les diff rences Nous posons l hypoth se que l atteinte narcissique est plus forte chez les sujets structur s sur le mode de la perversion elle m me moins forte que celle des sujets atteints de perversit au sens de Balier que les individus ayant des traits pervers Les angoisses des sujets pervers sont le s plus dramatique s proche s de l angoisse de morcellement Bergeret 1996b angoisses d an antissement selon Faoro Kreit 1998 et Balier 1996 ou d annihilation selon Anzieu cit par Faoro Kreit 1998 elles touchent l incompl tude narcissique Bergeret 1996b Balier 1996 Cependant si nous suivons Balier 1996 2002 a et b et Bouchet Kervella 2002 ces angoisses rel veraient davantage de la perversit 59 Nous posons alors en vertu de notre postulat relatif un continuum que les angoisses des individus structur s sur le mode de la perversion sont plus fortes que celles des sujets ayant des traits pervers mais moins fortes que les individus atteints de perversit et nous faisons l hypoth s
7. quand il a bu il serai t plut t violent Il dit s tre battu plusieurs fois avec son p re et il frappait son ex femme de m me qu un des amants de celle ci parce qu elle l aurait tromp une paire de fois et quand il rentrai t du travail et qu elle tait ivre morte il p tai t un plomb et il lui mettai t une vol e 1V 1 1 2 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire de l homme est moyennement tendu et ses capacit s de mentalisation sont globalement plut t mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes IV 1 1 2 6 2 1 Symbolisation du sexuel 1V 1 1 2 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin La symbolisation des pulsions sexuelles f minines est totalement impossible la planche 7 du Rorschach Monsieur B s arr te sur le d tail f minin mais a ne lui dit rien ce qui va dans le sens d une symbolisation impossible du f minin et il n y a pas d autre allusion aux pulsions f minines Il en va de m me aux planches 2 et 9 et la planche 2 la symbolisation du creux est impossible je vois pas ce que a repr sente de m me qu aux planches 7 et 9 IV 1 1 2 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La symbolisation phallique est reconnue au Rorschach et elle est labor e de fa on relativement satisfaisante malgr quelques rat s en particulier aux planches 4 et 6 les symbolisations masculines sont toutes de niveaux
8. t o ses neveux et lui tant enfants taient livr s eux m mes et avaient la responsabilit de g rer seuls les travaux de la ferme Monsieur H place ici l origine de ses angoisses alors que nous pouvons penser qu il s agit davantage d une cons quence Par ailleurs il parle souvent en particulier propos de la fa on dont il vit les s parations de sa peur de la trahison qui est certainement rapprocher de ses angoisses d abandon 252 Au niveau anamnestique le sujet a perdu sa m re tr s t t et il explique que le plus difficile pour lui a t de constater qu il lui est arriv plein de choses nouvelles et qu 1l ne pouvait pas en parler elle me manquait L homme associe cela au fait qu il cherche dans ses relations avec les femmes une m re attentionn e et compr hensive et il constate d ailleurs qu il a souvent choisi des compagnes plus g es que lui ceci t moigne la fois d une qu te de la m re id ale mais aussi d une confusion des langues au sens de Ferenczi 1933 1990 nous y reviendrons plus loin Nous pouvons constater que le deuil de sa m re n est pas fait puisque Monsieur H pleure en parlant des souvenirs li s celle ci Il est remarquer en outre qu il dit avoir des souvenirs de sa m re et de sa grand m re maternelle sur leur lit de mort si nous savons que les souvenirs sont toujours des reconstructions tant donn
9. 152 La repr sentation de soi est donc relativement bonne en particulier aux planches 1 3 et 5 d terminantes au Rorschach m me si on rel ve quelques l ments renvoyant une faille narcissique dans les tests projectifs et les entretiens angoisse de perte de coh sion de soi exprim e directement la planche 10 du Rorschach et indirectement travers le G trop lev confusion homme animal la planche 7 du Rorschach et h sitation entre humain et objet la planche 5 du TAT t lescopage des r les la planche 8BM de ce test atteinte corporelle la planche 7BM du TAT beaucoup de d valorisation dans son discours r ve qu il relate Je peux pas dire que je suis sur une colline J ai l impression des fois de tomber dans un gouffre un vide a me r veille chaque fois Concernant sa naissance il rapporte d ailleurs que sa m re a souffert avec lui nous pouvons donc mettre l hypoth se qu il ait associ sa naissance un sentiment de culpabilit Enfin nous pouvons remarquer une identification psychopathique du sujet un pr dateur la planche 8 du Rorschach hy ne Les angoisses sous jacentes semblent tre davantage de l ordre de la perte d objet que de la perte de coh sion de soi une manifestation directe au Rorschach m me si elles ne s expriment pas directement dans les tests projectifs de l homme elles peuvent tre d duites par exemple de la sensibilit
10. Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Husain In Tychey de 2007 344 LACAN J 1966 crits Paris le Seuil LAPLANCHE J PONTALIS J B 1981 Vocabulaire de la psychanalyse Paris PUF LAVEILLE B 1999 Le juge de l application des peines pivot du dispositif Soins psychiatrie 202 11 14 LEFEBVRE A 2007 Conditions et impasses de la prise en charge psychoth rapique des sujets pervers quelques r flexions In TYCHEY C de sous la direction Clinique des perversions rep rage diagnostique et prise en charge th rapeutique Ramonville Saint Agne Er s p 139 153 LEGENDRE BOULAY C 2000 Art th rapies In CIAVALDINTI A BALIER C 2000 Agressions sexuelles pathologies suivis th rapeutiques et cadre judiciaire Paris Masson p 193 201 LUQUET P 1983 A propos de m tapsychologie de la perversion Revue fran aise de psychanalyse 1 376 382 MAC DOUGALL J 1996 ros aux mille et un visages Paris Gallimard MAC DOUGALL J 1980 Essai sur la perversion In les Perversions les chemins de traverse Paris Tchou MAC DOUGALL J 1978 Plaidoyer pour une certaine anormalit Paris Gallimard MAC KIBBEN A 2007 Dangerosit des auteurs d agressions sexuelles indulgence vigilance exclusion Congr s International Francophone sur l Agression Sexuelle Paris 13 14 15 septembre 2007 MAJOR R 1995 La
11. PH SANS B 1998 La structure perverse de la personnalit essai nosographique partir de plusieurs cas de criminels ou d linquants sexuels Les cahiers de la S F P L 3 91 105 REBOURG ROESLER C 2002 Quand le mot devient acte au Rorschach analyse de certains proc d s rh toriques au Rorschach chez des sujets pr sentant une organisation perverse de la personnalit Communication au 17 Colloque International du Rorschach et des M thodes Projectives REBOURG ROESLER C 2005 Du visible au lisible essai d application s miotique et linguistique sur le texte Rorschach dans une perspective diagnostique diff rentielle Th se de doctorat Universit de Nancy 2 7 C est cet article que correspond la r f rence erron e Husain et al 1984 dans le corps de la th se 48 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Neau In Jeammet et al 2003 346 REBOURG C TYCHEY C de VIVOT M 1991 tude compar e des conceptions de l imaginaire et de la mentalisation r flexion sur leur op rationnalisation au test de Rorschach Bulletin de la soci t du Rorschach et des m thodes projectives 35 45 66 REZNIK F 1999 Le pervers la loi et le th rapeute Soins psychiatrie 202 16 17 ROMAN P 1998 Pouvoir et pour voir du psychologue dans le champ judiciaire l preuve de la perversion Cahiers de psychologie clinique 10 47 63 ROMAN P 2007 A
12. ainsi qu aux associations des r ponses 5 et 17 l identification une image d qualifi e sur le plan narcissique bibendum la planche 2 du Rorschach une angoisse de perte de coh sion de soi la planche 10 du Rorschach De plus la r ponse une grosse chauve souris donn e la planche 2 du Rorschach vue dans son ensemble en incluant le d tail blanc central qui sous entend une fragilit des assises Il en va de m me pour la r action de Monsieur F une petite d pression un licenciement qu il estimait abusif ayant probablement provoqu une atteinte narcissique Les angoisses sous jacentes pr dominantes sont davantage de l ordre de la perte de coh sion de soi expression directe dans les tests projectifs atteinte narcissique voire m me d an antissement comme en t moigne la relation d objet tr s r gressive envisag e majoritairement sous l angle d une comp tition vitale o seulement l un des deux protagonistes doit survivre et voquant la violence fondamentale et la perversit comme nous le d velopperons plus loin que la perte d objet 211 IV 1 1 6 4 volution libidinale IV 1 1 6 4 1 Probl matique oedipienne Le conflit dipien n est pas labor IV 1 1 6 4 1 1 Structuration oedipienne IV 1 1 6 4 1 1 1 Triangulation oedipienne La triangulation dipienne est bauch e au d part mais ne tient pas au fil du r cit la planche 2 du TAT les 3 personnes
13. chacune de ces cat gories C est la raison pour laquelle nous avons choisi de nous focaliser pour notre travail sur des individus ayant commis des actes qui ont un minimum de points communs c est dire le fait que leurs victimes soient des mineur e s mais sans qu il y ait eu une violence allant jusqu au meurtre cela correspond donc des attouchements ou des viols De plus dans les th ses de Neau 2001 et Gourlaouen Couton 2002 les groupes de sujets n ont pas t constitu s en fonction du diagnostic de personnalit et Gourlaouen Couton 2002 pr cise par exemple qu ils comprennent la fois des individus aux fonctionnements limites ou psychotiques Nous pensons quant nous que ces diff rents l ments peuvent conduire mettre sur le m me plan ce qui n est pas comparable et nous avons en cons quence exclu dans le choix de notre population les individus ayant une structure de personnalit psychotique ou n vros e et choisi de nous centrer sur le champ des pathologies narcissiques comme nous l avons justifi dans notre introduction Nous faisons aussi l hypoth se que certains aspects cit s par Neau 2001 reprenant Balier rel vent davantage de la perversit au sens de Balier que de la perversion sexuelle En effet quand Balier 1996 d clare propos de la fragilit narcissique des auteurs d agressions sexuelles que la mise en acte radicale avec un enjeu de vie et
14. des d tails phalliques en particulier la planche 7 comme nous l avons d velopp plus haut IV 1 1 6 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La symbolisation des pulsions sexuelles masculine est relativement r ussie au Rorschach 3B 2C par exemple 2 t tes de cygne la planche 4 une branche qui tient des petits oiseaux la planche 6 m me si elle s accompagne d une r gression seulement 1B la planche 2 mais nous ne pouvons pas dire que la puissance phallique est labor e de fa on satisfaisante en particulier aux planches 4 et 6 les hommes repr sent s la planche 3 avec une bonne appr hension formelle pratiquent une activit f minine poterie il y a une insistance sur les d tails phalliques aux planches 2 et 7 qui sont plut t f minines on constate un clivage en particulier la planche 4 entre des repr sentations empreintes d agressivit maison hant e 2 t tes de dragon et des repr sentations id alis es ch teau et ou d nu es de violence 2 t tes de cygne ce qui peut tre mis en parall le avec la tendance r duire la position phallique active relev e cette m me planche monstre avec une t te d agneau IV 1 1 6 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives Les pulsions agressives sont extr mement mal symbolis es au Rorschach on rel ve certes plus de bonnes symbolisations 9B 1C que de mauvaises 2B 2C 1D
15. et il appartient au groupe TP et non au groupe P Nous n avons cependant pas not d tablissement de relation sp culaire au Rorschach pour cet individu Notre sous hypoth se n est donc pas v rifi e Dans notre analyse nous avons pu par contre mettre en vidence que l identification projective apparaissait dans la relation avec la victime chez tous les sujets du groupe P alors qu elle n est rep rable que chez un seul individu du groupe TP Or nous avons rappel que Dor 1987 souligne le recours ce m canisme de d fense chez les pervers en insistant sur la mise mal de l alt rit qu il implique Il nous semble que cela peut tre rapproch de la captation sp culaire dans le sens o le sujet projette des l ments qui lui sont propres sur la victime qui devient alors en partie identique lui Nous pouvons aussi supposer que ce m canisme participe de l instauration d une forte emprise dans la relation Pour certains individus des deux groupes nous avons en outre pu rep rer une identification de l auteur d agressions sexuelles M A et M H du groupe TP M D et M E du groupe P sa victime son v cu en particulier mais cet aspect n a pas t abord syst matiquement avec 303 tous les sujets de notre chantillon puisqu il ne faisait pas l objet d une question sp cifique nous ne pouvons donc pas tablir de comparaison ce propos La prise en compte de l a
16. fianc e une jeune fille mineure de 15 ans qu il a rencontr e alors qu il avait lui m me entre 23 et 25 ans m me s il s est agi l tout au plus d une relation pistolaire aux accents d adolescence Par ailleurs le sujet para t se placer au m me niveau que les enfants qu il a agress s il faisait du toboggan sur moi on tait des amis ce deuxi me aspect renvoyant une confusion entre rotisme et tendresse ce qui va dans le sens de sa grande immaturit qui ressort travers le th me des Schtroumpfs voqu dans les associations au Rorschach et des r ponses tr s r gressives ce m me test 2 chiots qui jouent avec des Petits Beurres souvenirs en lien avec d autres dessins anim s rapport s tr s s rieusement Il est de plus remarquer qu au TAT par exemple la majorit des personnages sont identifi s par l homme comme tant des jeunes IV 1 1 6 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique Monsieur F dit ne pas tre en proie des fantasmes p dophiles mais nous pouvons relever une omnipr sence de cette probl matique dans les tests projectifs en particulier au TAT planches 6BM et 13B Le sujet nie de fait sa p dophilie et invoque une frustration sexuelle pour expliquer ses actes Il d clare J ai jamais eu de rapports sexuels Si j en aurais peut tre eu des relations sexuelles je serais peut tre pas l J aurais pas eu de probl me a
17. l agresseur la culpabilit de l agresseur Nous pouvons de fait remarquer combien la fa on dont il rend compte de ce qu il a ressenti en tant que victime est superposer avec ce qu il relate en tant qu agresseur en particulier ici au niveau du regard IV 1 1 8 8 Le choix d objet et la relation d objet IV 1 1 8 8 1 Victime s et choix d objet IV 1 1 8 8 1 1 Question de l ge et du sexe L unique victime de Monsieur H est sa fille g e d une dizaine d ann es au moment des faits IV 1 1 8 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique Le sujet a t mari et a eu une vie essentiellement h t rosexuelle Il ne nous a pas dit tre en proie des fantasmes p dophiliques et ses passages l acte sont d ordre incestueux Cependant nous pouvons ventuellement relever une r f rence la p dophilie la planche 16 du TAT Quelque chose qui tient c ur Des enfants un soleil une rivi re une barque un ballon quelque chose qui nous fait penser au bonheur IV 1 1 8 8 2 La relation d objet IV 1 1 8 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs La relation d objet para t tre de type sp culaire jumeaux jumelles au Rorschach et anaclitique dans les tests projectifs nombreuses r ponses faisant intervenir le terme accroch planches 2 5 6 relation anaclitique projet e la planche 10 du TAT angoisses de perte d objet au Rorschach planches 2 7
18. ou perversion au second degr fonction d fensive contre l angoisse de castration ou l angoisse de perte d objet le sujet peut construire des sc narios d j labor s notamment un sc nario ludique Entreraient dans cette cat gorie de la perversion sexuelle au second degr c t des conduites sexuelles rencontr es dans une clinique qui n est pas n cessairement m dico l gale les comportements p dophiles s int ressant de grands enfants certains attentats la pudeur limit s dans leur outrance agressive et ayant une tonalit sadique certains comportements d exhibitionnisme 1996 p 175 Balier 2002b explique que ces perversions r pond ent un passage lacte de repr sentations psychiques inconscientes Cela correspondrait au sc nario pervers de J Mac Dougall 1978 qui agirait comme une addiction Neau continue en citant Balier 1996 la perversit sexuelle ou perversion au premier degr est caract ris e par une vidente dominance de la violence destructrice par rapport au plaisir rotique ces sujets seraient inscrits dans un sc nario comportemental dont ils seraient un rouage plut t qu un l ment de repr sentation Ce sc nario est beaucoup plus l mentaire que celui des pervers au second degr Balier 2002 a pr cise Les actes en question sont destin s combler un sentiment de toute puissance qui fasse chec la menace
19. sa place je peux pas me permettre de juger la seule chose que j esp re c est qu un jour elle pourra me pardonner oublier c est pas possible Nous comprenons l clairement que l homme se positionne uniquement de son propre point de vue en affirmant qu il aimerait que sa fille le d livre en quelque sorte du c t n gatif qu il ressent vis vis de ses actes Ce d ni du d sir de l autre et le fait de consid rer l autre comme sa propri t se retrouvent dans la fa on dont il r fute l accusation de viol port par son ex femme son gard en voquant le devoir conjugal qu il estimait qu elle devait accomplir tant que le divorce n tait pas prononc Plus g n ralement l absence totale d empathie de Monsieur G et son positionnement narcissique transparaissent dans sa mani re de parler de sa relation avec son ex femme comme en rendent compte les propos suivants j ai accept qu elle me trompe qu elle a tent se suicider elle mentait beaucoup ensuite moi j ai flirt un peu droite 3 enfant est venu au monde elle gauche mais elle n a jamais eu de preuve quand L tait d pressive a correspondait la liaison avec son petit copain je m en foutais un peu d elle Enfin nous pouvons nous demander si ce qu il regrette le plus n est pas d avoir perdu l emprise qu il avait sur sa fille plut t que de lui avoir fait du mal 2
20. selon le terme de Freud 1926 peine constitu parfois aux bords de l informe et de l inconsistant si peu capable de contenir ou d apaiser la d tresse du moi du nourrisson De plus l objet maternel psychique ce presque rien peut devenir mauvais L angoisse de perte d objet se redoublerait alors d une angoisse devant la perte d amour de la part d un objet peine pr sent et virtuellement mena ant ces sujets se retrouveraient dans la position que Freud sp cifie comme f minine dans Inhibition sympt me et angoisse Ces angoisses sont donc troitement li es aux caract ristiques sp cifiques de l objet maternel 11 2 1 2 2 Fragilit narcissique La relation aux images parentales des auteurs d agressions sexuelles tant caract ris e par une absence de stabilit ou une trop grande excitation celles ci n ont donc pas rempli leur r le pare excitant Bouchet Kervella 1996 Chagnon 2000 et cela a pour cons quence une grande fragilit narcissique des sujets dans tous les cas on trouve au premier plan des troubles graves du narcissisme une fragilit du sentiment de continuit identitaire et une menace d effondrement d pressif sous jacent li e des angoisses majeures d alt ration voire de disparition de la repr sentation de soi Bouchet Kervella 2002 Les sentiments d identit et d alt rit sont de fait compromis Faoro Kreit 1998 Chagnon 2004 2005 r sume ai
21. silhouettes des ombres chinoises des contours mais elle est aussi id alis e coiff es d un ornement On note de plus une instabilit de l objet aux planches 6BM et 19 du m me test 1V 1 1 4 1 2 1mago paternelle Monsieur D pr sente son p re de fa on assez n gative comme p re absent qui s est pas mal repos sur son pouse c est quand m me plus mon p re aujourd hui que j en voudrais parce que quelque part il a t absent et il a manqu sa part ducative qualificatif qu il emploie aussi pour d crire son grand p re paternel et comme imposant ses id es de fa on autoritaire Il illustre ce deuxi me trait de caract re par l exemple suivant ses parents lui avaient offert une guitare que son p re lui aurait cass sur la t te suite une discussion o ils n taient pas d accord c tait une fa on pour mon p re de mettre un point la discussion et d affirmer son autorit finale il tait intransigeant dans ses mots et ses gestes Il d clare je n ai que tr s peu de raisons d tre fier de mon p re Ainsi quand il explique que son p re tait boucher charcutier il ajoute voil le beau m tier Nous relevons donc ici aussi un certain d nigrement de l image paternelle retrouv dans le commentaire suivant je le juge pas tr s autoritaire 166 Le sujet attribue cependant une
22. son sujet Un message qui d nie au p re la possession d un p nis pouvant satisfaire la m re et qui d nie la compl mentarit des sexes de la m re et du p re Un message qui affirme que l objet phallique d sir par la m re est l enfant et que lui seul peut la combler Cependant Faoro Kreit 1998 pr cise que dans la r alit m me si cela peut se rencontrer le p re du p dophile est plut t absent ou mort et en tout cas et ceci est de la plus haute importance car fr quemment constat il est tr s d valoris dans le discours de la m re IL 2 2 2 Position d pressive et fragilit narcissique chez les individus structur s sur le mode de la perversion Bergeret 1996b affirme que parmi tout le groupe des am nagements limites c est le pervers qui se d fend contre l angoisse d pressive la plus dramatique c est lui qui se 17 Fain M 1981 Diachronie structure conflit oedipien Revue fran aise de psychanalyse 4 986 997 42 rapproche le plus pr s du morcellement psychotique sans pouvoir toutefois b n ficier du repos restructurant qu apporte paradoxalement un v ritable d lire Il s appuie sur Pasche 1962 qui a montr que le pervers ne pouvait jamais se montrer complet malgr son d ni sp cifique il se r f re sans cesse au phallus maternel Son angoisse profonde demeure fix e l incompl tude narcissique devant les gens sans phallus Bergeret 1
23. une relation anaclitique ce qui correspond ce qui ressort des tests projectifs o l autre est vu en terme d tayage et comme identique soi Autant pour moi que pour la victime c tait un support moral Comme j tais seul a me faisait du bien de discuter Monsieur A nie par l la diff rence de g n ration avec les enfants Enfin il envisage surtout les cons quences de ses actes sur ses victimes au niveau de la sexualit ce qui r v le des difficult s d empathie je sais qu ils sont mari s alors est ce qu ils ne vont pas tre perturb s du point de vue de leur sexualit avec leur femme IV 1 1 1 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Il ma sembl que le sujet a globalement fait preuve au cours de ses diff rentes passations d une certaine authenticit et d une certaine honn tet 1V 1 1 1 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien Il arrive que l homme semble s interroger lui m me par exemple au Rorschach planche 4 il cache ses yeux pourquoi planche 2 du TAT est ce qu elle est l pour travailler je sais pas d autres moments Monsieur A pose des questions qui rel vent plut t d une recherche d acquiescement planche 10 du TAT c est de pire en pire non et je me suis souvenu m me si cela n appara t pas dans la retranscription des entretiens qu il terminait tr s souvent
24. 7 ans de prison pour avoir commis des viols et agressions sexuelles sur sa belle fille g e de 8 ans au moment des faits Il est actuellement divorc et a une fille de 8 ans avec laquelle il a toujours des contacts de m me qu avec son ex femme Il est issu d une fratrie de 4 enfants dont il est le deuxi me et le seul gar on Il pr cise que ses s urs C 39 ans I 36 ans et S 33 ans et lui taient tr s soud s Son p re s est suicid alors qu il tait g de 12 ans et il est toujours en contact avec sa m re ainsi qu une de ses s urs et son ex femme Il a presque toujours travaill jusqu son incarc ration hormis une p riode de ch mage de quelques mois 1V 1 1 3 1 Imagos parentales IV 1 1 3 1 1 Imago maternelle Le sujet donne de sa m re une image tr s positive elle tait tr s bien J ai rien redire ce niveau l J ai toujours eu des tr s bonnes relations avec ma m re et la pr sente comme se sacrifiant pour ses enfants elle se privait de manger pour qu on ait quelque chose dans l assiette de m me que protectrice par rapport la violence de son mari mais aussi par rapport aux probl mes de sant de son fils 1l pr cise qu il tait son chouchou en raison de sa maladie De plus il d clare c est plus ma m re qui nous a lev s Il pense aussi que c est plus sa m re qui s occupait des punitions mais dit aussi que son p re comme sa m re veillaien
25. L homme n a pas eu tendance voquer des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre d Contr le domination de l autre J ai eu l impression que Monsieur E se rendait en partie inaccessible comme s il s enfermait syst matiquement dans des monologues et restait totalement herm tique au discours de l autre il tentait en permanence de noyer le poisson c est dire qu il r pondait c t des questions alors qu il ne s agissait pas d un manque de compr hension puis digressait longuement m me si je n ai pas retranscrit ces passages dans l entretien cela correspond un contr le de la relation et un vitement de la confrontation l alt rit Concernant les difficult s du sujet donner des r ponses au Rorschach puis plus encore s en souvenir l enqu te et les expliquer elles peuvent tre li es au fait qu une partie du test a t effectu e 6 mois apr s l autre Cependant il est aussi possible qu il s agisse l d une r sistance plus ou moins consciente la fois peut tre face un sentiment d intrusion dans son intimit qui semble tre l origine de l interruption brutale de la passation peu apr s le d but de l enqu te comme si la planche voquait des choses particuli rement angoissantes mais non verbalisables et comme si l homme se sentait agress par le test ou face une crainte du jugement qui pourrait tre port sur se
26. Qui a vu un crime t lescopage des r les ce qui renvoie la difficult majeure d laboration des pulsions agressives et entra ne une angoisse de mort majeure chez Monsieur F A la planche 13MF du m me test une projection crue d agressivit est rep rable il l a trangl e avec une d liaison par rapport aux pulsions sexuelles et un positionnement tr s pervers dans la relation comme nous le d velopperons plus loin Cette faillite de la symbolisation des pulsions agressives ainsi que la d liaison de celles ci par rapport aux pulsions sexuelles planches 4 et 13 MF du TAT peut tre associ aux passages l acte du sujet 1V 1 1 6 7 Le discours du sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn L homme avait t condamn une premi re fois pour exhibitionnisme je faisais du v lo nu dans les bois et il est incarc r au moment o nous l avons rencontr pour des viols sur plusieurs mineurs de moins de 15 ans 1V 1 1 6 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte Tout d abord il ressort du r cit que Monsieur F fait de ses diff rents passages l acte qu ils sont essentiellement centr s sur leur aspect sexuel avec beaucoup de d tails extr mement crus sucer on se mettait le sexe dans l anus mais peu d l ments relatifs aux victimes la relation tablie avec elles ce qui met en vidence le c t totalement narcissique de ses agis
27. agressions sexuelles ayant des traits pervers Il s agira de v rifier que les individus que nous avons nomm s tats limites avec des traits pervers c est dire ceux pour lesquels nous avons exclu le diagnostic de perversion sexuelle et de perversit sont pour la majorit des crit res tudi s dans cette recherche caract ristiques des imagos parentales repr sentation de soi nature des angoisses relation d objet situation par rapport la structuration oedipienne elle m me etc moins loign s de la lign e n vrotique que les sujets structur s sur le mode de la perversion Cela se traduira par le fait que les individus du groupe TP pr senteront les caract ristiques les moins r gressives les moins archa ques de notre chantillon le diagnostic de perversit S il s av re que nous soyons amen s poser le diagnostic de perversit dans notre population ces sujets se trouveront d un point de vue structurel en de du groupe des pervers plus proches de la psychose le continuum Si seule la premi re hypoth se ou les deux dans l ventualit o des diagnostics de perversit seraient retrouv s sont v rifi es l existence d un continuum relatif la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles appartenant aux am nagements tats limites pourra tre envisag e Une remarque importante doit tre formul e ici la majorit des crit res de diagnostic de la
28. apr s coup en fonction de leur pertinence par rapport notre tude Le nombre de rencontres pour la partie des entretiens a vari de 5 11 selon les sujets HI 4 1 2 Retranscription Nous avons pris en notes manuscrites le contenu des entretiens comme des tests projectifs en temps r el l enregistrement n cessitant une autorisation sp cifique rarement accord e par l Administration P nitentiaire et cette m thode n tant pas pertinente selon Chabert In Roussillon et al 2007 p 565 Nous avons donc proc d la retranscription dans l apr s coup en mettant en vidence les propos stricts des individus par des citations mat rialis es par des guillemets 4 Questionnaire d Investigation Clinique Pour les Auteurs d Agressions Sexuelles Balier C Ciavaldini A Girard Khayat M 1997 Ce document prot g par le Code de la Propri t intellectuelle ne peut tre reproduit ici 173 Celle ci ne s est pas toujours faite dans l ordre chronologique des entretiens nous avons essay de rendre compte des dires des sujets en les incluant dans des grands th mes correspondant notre grille d analyse ce qui a impliqu quelques r organisations minimes par exemple en cas d oubli d un point lors d un entretien il nous est arriv d y faire un retour lors de la rencontre suivante ou lorsque le premier entretien de prise de contact a permis une verbalisation riche nous l
29. dans le paragraphe qui suit IIL 5 3 1 1 2 2 D ni de la castration f minine a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Chez les individus structur s sur le mode de la perversion il existe un d ni de la castration f minine durable qu on ne retrouve pas chez les sujets ayant des traits pervers 88 b Op rationnalisation Selon Neau 2001 p 48 citant Mormont le d ni de la castration est pratiquement ind celable au Rorschach Nous posons n anmoins ici qu une inversion des symboliques au Rorschach comme au TAT pourrait en tre un indicateur Cela se manifesterait selon nous par des r ponses phalliques donn es la place des symboliques maternelles f minines par des repr sentations f minines ou de contenant sur des symboliques habituellement phalliques Ces cas de figure renvoient ce que Gourlaouen Couton 2002 d nomme strictement un d ni pervers de la castration f minine Une analyse dynamique des planches du Rorschach est n cessaire en lien avec le traitement de l angoisse de castration concernant la fa on dont le manque et le creux f minin sont m tabolis s si le manque est per u mais imm diatement combl nous pouvons conclure un d ni de la castration De plus cette dynamique nous permet d valuer le caract re durable ou non du d ni si le d ni est par exemple suivi par une tentative de symbolisation de la castration 1l n est pas durable Un d ni durable de la cast
30. des repr sentations une chauve souris qui serait pos e sur un mur qui sommeillerait la planche 4 une chauve souris couch e sur le dos la planche 6 avec une insistance ici sur la perspective anale la planche 7 c est une hypertrophie phallique agressive qui appara t IV 1 1 5 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives La symbolisation des pulsions agressives est mauvaise Au Rorschach les pulsions agressives sont tr s mal symbolis es seulement 2 symbolisations relativement bonnes de niveau C associ es une bonne appr hension 195 formelle aux planches 7 et 8 projection crue la planche 3 niveau E de la grille de Cassiers utilisation factuelle du rouge la planche 2 A la planche 8BM du TAT la violence est exprim e de fa on relativement adaptative dans un premier temps accident e par balle soins parce que l homme met manifestement tout en place pour se restreindre avec une certaine minimisation dans la verbalisation accident mais cela n emp che pas pour finir une projection crue extraire une balle avec un couteau qui peut voquer un fantasme de castration A la planche 13MF l agressivit est d ni e maladie et l allusion la sexualit est cart e nouveau par un m canisme de restriction massif Il n y a donc pas de liaison possible entre les pulsions sexuelles et agressives IV 1 1 5 7 Le discours du sujet concernant les faits
31. enfants tel que Marc Dutroux de p res incestueux ou d hommes condamn s pour des attouchements Selon Coutanceau 2002 l attrait p dophilique peut tre un choix d objet exclusif pr valent ou simplement secondaire D un point de vue purement clinique le choix d objet p dophilique suppose un attrait exclusif ou au moins pr valent Et la r alit clinique souligne par ailleurs la fr quence d attrait p dophilique secondaire chez des sujets h t rosexuels adultes ou homosexuels adultes pr valents ayant de fait une sexualit peu panouie avec l mergence d une attirance secondaire pour l enfant 70 Nous avons l intention ici d tudier des individus ayant commis un ou plusieurs passages l acte sexuels sur des mineurs et non uniquement la p dophilie au sens restrictif d attrait exclusif ou pr valent pour les enfants Coutanceau 2002 IIL 2 2 2 Crit res concernant la victime Nous n avons pas retenu de crit re de s lection concernant l ge ou le sexe des victimes ni la nature incestueuse ou non des passages l acte ni le nombre de victimes par agresseur En effet nous avons souhait faire porter des hypoth ses sur les questions de l ge et du sexe des victimes et nous avons pu constater que m me si tous les faits commis par les sujets de notre chantillon n taient pas d ordre incestueux chacun d entre eux avait fait au moins une victime reconnue ou
32. est l emprise qui pr domine suscitant d importants mouvements contre transf rentiels sur lesquels nous nous sommes pench s Lefebvre ibidem met l accent sur une potentielle perversion du lien qui peut se repr senter dans la m taphore de la perspective en ab me des poup es gigognes qui fait de la relation une reproduction d un vitement rendant impossible une r elle but e qui permette un vrai travail de transitionnalit sur la question des limites espace interne espace externe diff rence des sexes des g n rations de la sexualit infantile et adulte Marty In Tychey de 2007 r sume de la m me fa on les cueils du transfert apparaissant dans la relation avec les pervers Le transfert prend les couleurs de la perversion elle m me et s enlise dans ce cas le transfert est lui aussi perverti faute d cart par d fauts de r f rence tierce Cet auteur souligne donc l importance d une r f rence au tiers pr n e par Balier et son quipe Balier 1998c 2000 2002b Bouchet Kervella 2002 L espoir de tout th rapeute de n vrotiser un fonctionnement pervers est s rement chercher du c t du tiers de la tierc it Green 1972 et de sa r introduction dans la dynamique psychique de ces patients le tiers paternel d ni dans la perversion par la m re et l enfant en constituant vraisemblablement le prototype Marty In Tychey de 2007 Ainsi se
33. fonction organisatrice paternelle est rep rable ainsi qu un d doublement de cette imago et un chec d int riorisation du phallus pourtant recherch d sesp r ment 274 b Diff rence s La fonction paternelle des sujets structur s sur le mode de la perversion est d ni e et le p re est tr s d valoris dans le discours de la m re La fonction paternelle n est que carenc e chez les sujets ayant des traits pervers L imago paternelle des sujets structur s sur le mode de la perversion peut tre associ e des aspects rotiques voire p dophil iques qui le rendent proches du p re de la horde ce qui n est pas le cas des individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Les points communs et les diff rences que nous avons relev s dans la litt rature concernant l imago paternelle des auteurs d agressions sexuelles sont majoritairement retrouv s chez tous les sujets de notre chantillon comme en t moignent les tableaux 1V 2 1 B des annexes Souffrance sur le plan identificatoire au p re La souffrance sur le plan identificatoire au p re appara t chez l ensemble des individus des deux groupes Nous pouvons relever dans le discours des sujets que le p re est soit r ellement absent inconnu pour M A et M H soit alcoolique et ou violent M A M C MB ME MD M F M G voire auteur d agressions sexuelles comme nous le d velopperons plus loin
34. homme ne m a pas paru avoir tendance me dominer dans la relation e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Je n ai pas relev de projection d agressivit de la part de Monsieur C en cas de manifestation de la diff rence mais plut t de fa on tr s limit e quand il se sent mis en difficult travers mes questions ou les tests que je lui propose l vous me posez une colle 161 1V 1 1 3 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret Le sujet ne m a pas paru tenter d immiscer un secret dans la relation B Autres formes de manipulation Je n ai pas relev d autres l ments renvoyant de la manipulation lors de mes rencontres avec l homme L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs Il n y a pas de termes crus renvoyant la sexualit dans les tests projectifs de Monsieur C B Crudit des termes dans la description des faits Le sujet a donn une pr cision assez crue concernant les faits Elle a juste pris ma verge dans sa bouche et sans plus quoi Je suis pas arriv terme tout a m me si j ai per u une certaine g ne de sa part ce moment l de son r cit y Anti Clob de Rebourg Je n ai pas relev d anti Clob dan
35. il n tait ni pertinent ni possible d valuer la fr quence du d ni de la diff rence des g n rations dans les protocoles dans le but de proc der une comparaison ses manifestations sont tr s diverses ainsi que notre op rationnalisation du concept le souligne difficiles quantifier et la fr quence des occurrences ne rend pas forc ment compte de l importance du d ni tous les indicateurs ne pouvant pas tre mis sur le m me plan Nous avons donc choisi d appr cier son intensit Nous avons consid r que le d ni de la diff rence des g n rations tait massif si des fantasmes incestueux directs taient projet s et ou que le sujet d crivait sa relation avec sa victime ou ses victimes de fa on clairement incestueuse cela tant li un chec du refoulement des fantasmes incestueux Les r sultats sont les suivants le d ni de la diff rence de g n rations est pr sent chez tous les sujets de notre recherche et son intensit ne semble pas diff rencier nos deux groupes En effet 3 individus sur 5 60 du groupe P pr sentent un d ni massif de la diff rence des g n rations contre 2 sur 3 66 dans le groupe TP 293 Ce constat qui invalide notre hypoth se doit tre interpr t en lien avec l analyse de la projection de fantasmes incestueux puisque nous avons retenu ce crit re comme d terminant pour d celer un d ni massif de la diff rence de g n rations que nous allons
36. imago paternelle r sultats du paragraphe IV 2 1 2 Rappelons aussi que pour Dor 1987 les sujets structur s sur le mode de la perversion se d pren ent difficilement de leur identification phallique imaginaire ils sont le phallus ce qui peut expliquer que l int riorisation de celui ci soit particuli rement probl matique dans ce groupe Enfin si nous avons pu v rifier que l imago paternelle des individus structur s sur le mode de la perversion tait beaucoup plus fr quemment rotis e que celle des sujets ayant des traits pervers r sultat du paragraphe IV 2 1 2 nous n avons pas pu mettre en vidence la pr dominance d une identification un p re p dophile dans le premier groupe r sultat du paragraphe IV 2 1 3 Nous pouvons en d duire avec toute la prudence qui s impose que l rotisation pourrait tre un facteur plus d terminant que l identification consciente et ou 316 qu il s agirait d une cons quence de la fa on dont l imago paternelle p dophile ou non s est construite Nous pouvons nous appuyer pour soutenir cette interpr tation sur ce qu voque Gourlaouen Couton 2002 propos de l rotisation de l imago maternelle selon cet auteur cette caract ristique devient probl matique quand l excitation manant de l imago d bord e les capacit s laboratives des individus Or nous avons observ dans notre recherche que la mentalisation e
37. j en avais lourd sur ma conscience j ai r fl chi aux cons quences si elle parlait ce que je risquais De fait le sujet affirme qu il a du mal se mettre la place des enfants vu ce que j ai v cu dans mon enfance je peux pas d crire ce que les autres ont v cu tout en expliquant tre encore tr s infantile je suis rest assez gamin dans ma t te ce qui r v le surtout ses difficult s majeures d accession l alt rit qui se retrouvent dans l id e m me d utilisation de ses passages l acte sur sa belle fille des fins de lutte contre la d pression Nous pouvons aussi remarquer une identification projective de l homme envers sa victime comme elle n avait pas vraiment connu son p re je pense qu elle recherchait un peu d amour aupr s de moi qui laisse place par ailleurs un fantasme incestueux Monsieur C projette aussi son propre d sir sur la fillette quand il explique qu il a prouv une excitation un peu inhabituelle avec la fillette puisqu il voulai t peut tre lui faire d couvrir une chose inhabituelle cette d claration mettant une fois de plus en vidence un v cu de l alt rit tr s d faillant IV 1 1 3 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Pour ce qui est de l analyse du contre transfert j ai per u une certaine authenticit du sujet travers son discours ainsi qu une difficult exprimer son r
38. la pers cution la destruction la mort lorsque les limites entre dedans et dehors ne sont pas fiables La planche 16 rend compte de la fa on dont le sujet structure ses objets privil gi s et des relations qu il entretient avec eux selon Shentoub 1990 Les diff rentes caract ristiques de l imago maternelle et de l objet primaire peuvent s op rationnaliser de la fa on suivante la dangerosit l aspect mena ant imago maternelle contenus renvoyant un danger aux planches maternelles du Rorschach 1 7 9 et du TAT 2 5 et 6BM 13B et 19 objet primaire cet aspect de l objet primaire appara tra sp cifiquement aux planches 11 12BG 16 et 19 du TAT et aux planches 1 7 8 9 et 10 du Rorschach travers des projections de dangerosit de fantasmes archa ques non labor s d intrusion de pers cution les aspects phallique et tout puissant attributs phalliques associ s aux r ponses maternelles du Rorschach et du TAT r ponses maternelles donn es aux planches phalliques 4 et 6 en particulier du Rorschach choix de la m me planche pour repr senter le p re et la m re ce test m re repr sentant l autorit figur e au TAT les caract ristiques s ductrice et excitante contenus sexuels objets partiels rotis s et rotisation associ s aux repr sentations maternelles au Rorschach et au TAT le c t non manquant f tichis L aspect non manquant f tichis de l imago ma
39. la violence Monsieur E envisage un point commun chez les hommes de la famille grand p re paternel p re un de ses oncles un demi fr re du c t de sa m re qui aurait aussi fait de la prison et lui m me IV 1 1 5 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est pas labor e e Dans les tests projectifs La planche 3BM du TAT suscite une identification projective la prison le mitard et il y a une tentative d vitement des affects d pressifs par un accrochage au contenu manifeste d nuement mat riel qui finissent par tre verbalis s sans d gagement possible A la planche 13B le r cit extr mement laborieux donnant lieu des repr sentations d fectueuses assis sur une poutre rend compte de la d sorganisation qu implique la confrontation l absence de l objet il en va de m me de la fa on dont il rend compte du d c s de sa grand m re L angoisse d abandon reconnue a minima attend que sa maman rentre ou son papa ne peut tre verbalis e cette planche c est l expression de ressentis eux m mes difficilement identifi s impatient pense attend qui la remplace et l environnement qui porte l affect d pressif A d autres planches les affects verbalis s sont forts planche 6BM entretien et ou non li s des repr sentations 7BM du TAT plusieurs reprises ils sont exprim s par les postures planches 3BM 13MF
40. merge la planche 12BG du TAT de m me qu une projection de malveillance peut tre rep r e la planche 9 du Rorschach L imago maternelle est donc pr g nitale 1V 1 1 1 1 2 Imago paternelle Le p re qui est en r alit son beau p re mais par lequel il a t lev est aussi d crit de fa on cliv e Il tait bien j ai jamais manqu de rien Il tait travailleur Il a failli me tuer Il en va de m me pour son p re naturel il a t condamn 20 ans de r clusion pour viol mais Monsieur A dit de lui c tait un bon gars bien gentil Cependant il a toujours eu une incertitude propos de l identit de celui ci qui lui a t r v l e assez r cemment c est lui qui me l a dit j ai m me pas cherch comprendre Il d crit son beau p re sans faire r f rence une autorit et en insistant sur sa d faillance il ne s occupait de rien Quant l imago paternelle elle est repr sent e de fa on probl matique la planche 7BM la relation p re fils n est pas reconnue r f rence uniquement la diff rence d ge incommunicabilit et elle est majoritairement associ e de l agressivit non symbolis e fantasme parricide la planche 8BM du TAT De plus on peut relever un d ni du tiers la planche 2 du TAT le personnage masculin a t scotomis la planche 6BM c est la m re qui a des caract ristiques surmo ques et
41. par celui ci quand j allais chez lui c tait des engueulades n en plus finir c taient toujours apr s les m mes ses autres enfants c taient ses chouchous Il affirme qu il n a plus de contacts avec son p re depuis plusieurs ann es sous entendant que ce dernier se servait de lui chaque fois que je le voyais c tait pour avoir du pognon En outre il para t avoir de son p re une image rotis e puisqu il insinue que celui ci aurait eu tendance parler beaucoup de sexe il aurait plus de facilit s se fiche de la t te du monde Q parler d affaires de sexe gt Le grand p re Il parle de son grand p re de fa on tr s positive un gars qui tait quelqu un de tranquille il rendait service tout le monde on allait aux bois ensemble on tait toujours pratiquement ensemble N anmoins son discours laisse transpara tre m me si c est avec quelques d n gations que son grand p re avait des probl mes d alcoolisme je ne dis pas qu il n avait pas de petites crises de boisson par moment mais c tait pas abus il ne buvait pas tous les jours de m me qu un c t violent je ne peux pas dire qu il tait m chant pas violent mais pas un tendre non plus gt Synth se concernant l imago paternelle Nous pouvons l aussi faire l hypoth se d un clivage de l imago paternelle entre le p re d valoris et le g
42. pratiquement toujours peu impliqu dans l ducation des enfants Au niveau des tests projectifs la repr sentation de la relation p re fils est syst matiquement probl matique tr s difficilement figur e la planche 7BM du TAT et fr quemment il n y pas de diff renciation claire de l imago paternelle par rapport l imago maternelle imagos pr g nitales pas de choix de planche paternelle au Rorschach ou celle ci est choisie parmi les planches les moins aim es pas de repr sentation tablie ou de r f rence au p re aux planches 2 et 6BM du TAT Une d valorisation provenant des sujets eux m mes envers leur p re est de plus observ e dans l ensemble de notre chantillon part M G du groupe P Carence d ni de la fonction organisatrice paternelle La fonction paternelle est carenc e voire d ni e pour l ensemble des individus ce point commun est donc bien retrouv Si nous nous basons sur la d faillance majeure des instances surmo ques tudi es en d tail dans le paragraphe 1V 2 3 1 1 3 se r f rant aux tableaux I1V 2 3 A des annexes 275 comme crit re rendant compte du d ni de la fonction paternelle nous pouvons conclure que notre hypoth se diff rentielle est v rifi e puisque cette d faillance concerne l ensemble des sujets du groupe P et aucun du groupe TP Les autres crit res que nous avions choisis pour identifier le d ni projection directe de fantasmes incestueux
43. sa future femme Il associe ce qualificatif le sens d intrusive il fallait toujours qu elle sache ce que je faisais qui je fr quentais mais aussi ceux d tourn s d gocentrique elle aime bien qu on pense elle elle s int resse aux autres en r ponse aux sollicitations des autres et de mat rialiste elle aime bien poss der tout ce qui est nouveau avec une surench re sournoise Cette association particuli re concernant le vocabulaire renvoie un l ment pervers la distorsion des r gles commun ment admises concernant le langage Husain et al 1984 Une d qualification de l image f minine appara t ainsi dans la fa on dont il parle de sa m re qui est pr sent e comme malveillante surench re sournoise mais aussi de sa s ur ma s ur n tait pas rapide et dans les tests projectifs la brave dame l la planche 5 du TAT ou dans les choix de planches pr f r es au Rorschach il y a une notion artistique que je retrouve pas dans les deux autres femmes Par ailleurs il semble regretter que sa m re n ait pas t complice de ses enfants dans le sens o il aurait attendu d elle qu elle les d fende face son poux c est dire qu elle fasse barrage au r le de tiers de ce dernier ce que je lui reprocherai plus comme c tait elle qui nous g rait au quotidien c tait de laisser faire de rester neutre face aux
44. savez un feu d artifice qui flambe tr s ras du sol ou tr s bas oui la forme du champignon 171 atomique m me si la premi re r ponse peut correspondre une r f rence la castration la derni re est bien phallique Le fait que le manque soit syst matiquement combl et que ce soient uniquement des repr sentations phalliques qui soient projet es une planche maternelle pourrait nous permettre de penser que le d ni de la castration est durable mais l angoisse de castration non mentalis e aux planches 4 et 6 du Rorschach qui n est pas suivie d un d ni nous fait conclure le contraire IV 1 1 4 4 2 1 3 Identifications secondaires Identification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes dentification sexuelle L identification sexuelle para t tre maternelle pr g nitale au Rorschach outre le fait que la planche 7 soit choisie comme planche personnelle tous les personnages repr sent s sont des femmes Par ailleurs la symbolisation des pulsions sexuelles masculines est plut t mauvaise dans ce test D ni de la diff rence des sexes M me si Monsieur D identifie sexuellement correctement certains personnages du TAT planches 4 6BM et 13 MF d autres moments soit le sujet h site planche 3BM du TAT cette personne a l air d tre une femme d apr s ses formes ses chaussures mais c est pas s r soit l identification n est pas faite planche 2
45. selon Chagnon 2005 Nous devrions ainsi identifier la puissance de la s duction qui ali ne l autre dans le narcissisme de l agresseur Cela renvoie en partie au concept d emprise qui se traduit par une tendance la r duction de l alt rit et un d ni du d sir de l autre sp cialement dans sa dimension rotis e 302 De fait pour Balier le p dophile s int resse l enfant en fonction de ses caract res f minins et Gourlaouen Couton 2002 parle de choix d objet narcissique chez le pervers l individu s identifie sa m re d faut de la prendre comme objet Chez les sujets ayant des traits pervers nous supposons que l alt rit sera moins mise mal et posons l hypoth se que le d ni du d sir de l autre et la tendance la r duction de l alt rit seront moins fr quents dans ce groupe d individus B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 6 2 1 des annexes Captation sp culaire et recherche d une relation sp culaire id alis e avec la m re La captation sp culaire est tr s sp cifique en tant qu elle est calqu e sur la relation la m re et qu elle concerne la recherche d un double narcissique avec des caract ristiques physiques f minines selon Balier Un seul sujet M A verbalise un choix d objet r pondant ces crit res la peau blanche et les yeux bleus comme moi quand j tais petit
46. tant caract ristique de la perversion Chabert et Husain In Tychey de 2007 nous posons l hypoth se qu elle sera beaucoup plus forte en particulier la dimension de d ni du d sir de l autre qui caract rise les pervers selon Chabert ibidem et davantage marqu e par l rotisation Dorey 1981 dans la relation transf ro contre transf rentielle avec les sujets structur s sur le mode de la perversion qu avec les individus ayant des traits pervers III 2 Population 111 2 1 Contexte du recueil des donn es Il est important de pr ciser en pr ambule la particularit de ma position dans cette recherche que j ai men e sur mon lieu de travail l Unit de Consultations et de Soins Ambulatoires du Centre de D tention de Saint Mihiel o j exerce depuis 2001 en tant que psychologue clinicienne rattach e au Centre Hospitalier Sp cialis de Fains V el 67 Etant la seule psychologue de ce service part un coll gue qui n intervenait que pour des vacations d une demi journ e par semaine et qui a chang de poste sans tre remplac je me trouve dans l obligation de r aliser les bilans de personnalit des patients que je suis amen e suivre par ailleurs Il en a donc t de m me pour ce travail de doctorat puisque les sujets qui ont accept de participer cette tude taient des personnes qui avaient pr alablement fait une demande pour rencontrer l quipe de soins psychiatriques
47. travaillait toute la journ e et madame a ne lui plaisait pas ce qui aurait donn lieu des disputes n en plus finir chaque fois que je rentrais du travail elle n tait pas l le m nage n tait pas fait Un jour elle lui aurait avou qu elle l avait tromp l occasion d une soir e a a fini en bagarre et une s paration s en serait suivie Elle m avait repris quelques mois apr s parce que a n allait plus avec son gars mais ensuite c tait revenu comme avant et au bout de 2 mois elle m a remis dehors Nous constatons donc que l homme se pr sente l comme un objet ayant subi les humeurs de sa compagne alors que par ailleurs il donne plut t l impression d avoir soumis la m re de ses enfants une forte domination comme en t moigne la fa on dont il relate un acc s de violence une fois elle s est pris une bonne trempe je lui ai fait comprendre qu il ne faut pas prendre les gens pour des cons elle se laissait un peu trop embobiner par ses amis des gens faire des histoires C est donc bien l emprise qui marque la relation sur le mode dominant domin avec une certaine r versibilit dans les positionnements Il a ensuite v cu avec une autre femme rencontr e environ 5 ans plus tard avec laquelle il s est mari au bout de 2 ans quelques semaines avant sa 2 incarc ration Celle ci avait d j 4 enfants
48. travers un fantasme perceptible de fa on latente identifiable par exemple en raison d une d sorganisation du discours d un t lescopage des r les d doublement de l imago travers des repr sentations contrast es dans le discours et ventuellement le clivage aux planches 4 et 6 du Rorschach le choix de la planche paternelle et la planche 7BM du TAT chec de l int riorisation du phallus pourtant cherch d sesp r ment cet aspect peut se traduire en particulier au Rorschach par une insistance sur les contenus phalliques et une d faillance de leur symbolisation B Diff rences a Rappel des hypoth ses th oriques La fonction paternelle des sujets structur s sur le mode de la perversion est d ni e et le p re est tr s d valoris dans le discours de la m re La fonction paternelle n est que carenc e chez les sujets ayant des traits pervers L imago paternelle des sujets structur s sur le mode de la perversion peut tre associ e des aspects rotiques voire p dophil iques qui le rendent proches du p re de la horde ce qui n est pas le cas des individus ayant des traits pervers 80 b Op rationnalisation Ces diff rents aspects pourront tre appr hend s de la fa on suivante d ni de la fonction paternelle Il peut se traduire par un d ni du tiers la planche 2 du TAT et le d ni du r le castrateur du p re dans le discours du sujet qui peut pass
49. Certains l ments pourraient voquer un diagnostic de perversit au sens de Balier 1996 2002 a et b en particulier la relation d objet envisag e en terme de comp tition o l un seulement doit survivre l absence d approche s ductrice des victimes et la fragilit narcissique importante mais les crit res en faveur de la perversion sexuelle semblent plus nombreux et certains invalident l hypoth se de la perversit pas de d ni permanent de l alt rit emprise rotis e et rotisation de la peur et des relations d objet dans les tests projectifs 226 IV 1 1 7 Analyse du protocole de Monsieur G Monsieur G est g de 39 ans au moment o nous le rencontrons pour la premi re fois et il est incarc r depuis presque 3 ans Il a t condamn pour le viol de sa fille g e de moins de 15 ans au moment des faits 10 ans d emprisonnement Il est divorc et a 4 enfants R 19 ans au moment o nous rencontrons le sujet P 16 ans L 14 ans le seul gar on A 13 ans dont l a n e est la victime et est issue d une premi re union de l homme Il a toujours travaill et avant d tre incarc r il tait chef d quipe dans les travaux publics Il est issu d une fratrie de 6 enfants 1 fille l a n e et 5 gar ons dont il est l avant dernier Son p re est d c d il y a pr s de 30 ans et il n a plus de contacts avec sa m re 1V 1 1 7 1 Imagos parentales 1V 1 1 7 1
50. Interpr tation bioph nom nologique de la th orie neurobiochimique des psychoses Th se d tat es sciences Paris VII 55 exclus il s agira ensuite d en v rifier la pertinence en terme de caract ristiques de personnalit Il sera de fait n cessaire de distinguer les ventuels diagnostics de perversit au sens de Balier s il y a lieu dans le but de garantir l homog n it des groupes constitu s Notre premier objectif est donc l tablissement d un diagnostic diff rentiel pr cis de chaque sujet de notre tude en s assurant que leur personnalit rel ve bien des tats limites Afin de v rifier l existence et la pertinence de ce continuum nous allons poser nos hypoth ses portant sur les ressemblances et les diff rences entre les deux groupes structure perverse versus am nagement limite avec traits pervers comme d coulant de celui ci en terme de caract ristiques de personnalit tout en tenant compte des points de convergence et de divergence qui sont ressortis de la revue de la litt rature Notre continuum sera en particulier consid r comme valable si nous pouvons mettre en vidence que les angoisses et la fragilit narcissique des individus des deux groupes sont moins fortes que celles d crites dans la litt rature que nous avons suppos es relever de la perversit Enfin notre tude ayant aussi une vis e exploratoire nous avons l intention de nous laisser l opport
51. Les m canismes de d fense sont polymorphes clivage associations des r ponses 10 et 11 au Rorschach vitement planche 2 du TAT d ni lutte maniaque contre la d pression identification projective restriction id alisation aux associations du Rorschach il emploie des termes tels que merveill beau esth tique perfection g om trique R pression la planche 5 du TAT la r pression n est pas suivie d une verbalisation du fantasme de sc ne primitive qui para t pourtant proche d merger elle vient d ouvrir cette porte et de voir quelque chose mais quoi on n en saura pas plus l homme construit une narration avec l objectif d introduire un suspense chez moi De m me la planche 6 BM Monsieur D verbalise la ponctuation pour signifier son h sitation mais joue aussi avec un non dit renvoyant un fantasme incestueux qu il r prime un p re une m re sa femme peut tre point d interrogation Enfin dans les entretiens c est plusieurs reprises mes questions suite des moments de r pression qui am nent le sujet donner des d tails relativement crus on s est retrouv s 173 tout seul tous les 2 et je l ai entra n dans une relation de type amoureuse Q en situation d shabill s ax s sur le sexuel jusqu la fellation IV 1 1 4 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 4 6 1 Primat de l acting En ce qui concerne un ve
52. M A repr sente une m re surmo que la planche 6BM du TAT et M C tente de d s rotiser les relations alors que chez les sujets du groupe P ils restent davantage sous jacents non verbalisables sauf pour M D chez qui la jouissance appara t sans censure Cependant 2 des individus du groupe P chez lesquels les fantasmes ne sont pas projet s directement dans les tests projectifs M B et M G en rendent compte dans leur 294 discours concernant les victimes donc de fa on plus consciente ce qui tend attester que ces fantasmes sont tr s pr sents dans leur psychisme Ces r sultats peu discriminants concernant les fantasmes incestueux appr hend s dans leur expression directe tendent nous faire penser qu il pourrait malgr tout tre pertinent d explorer de fa on diff rentielle les fantasmes incestueux perceptibles des niveaux plus archa ques que nous avions choisis de ne pas analyser ici communs aux p dophiles selon Gourlaouen Couton 2002 Peut tre pouvons nous mettre l hypoth se que ce deuxi me type de fantasmes caract riserait davantage les sujets structur s sur le mode de la perversion que les individus ayant des traits pervers IV 2 4 R pression et m canismes de d fense A Rappels de l hypoth se diff rence Le m canisme de r pression est sp cifique aux sujets pervers et est tr s peu voire pas du tout rencontr chez les individus ayant des traits per
53. TYCHEY C de 1996 D linquance et maniement de l agressivit approche comparative de d linquants auto et h t ro agressifs travers le test de Rorschach Communication au XV e Congr s international des m thodes projectives Boston HUSAIN O 1991 S lection de l chantillon en recherche projective pour une d fense du groupe unique faible visibilit groupale Bulletin de psychologie 44 402 465 468 HUSAIN O MERCERON C ROSSEL F 2001 Psychopathologie et polys mie Lausanne Payot Lausanne HUSAIN O 2007 Le diagnostic de la perversion travers le test de Rorschach et le TAT In TYCHEY C de sous la direction Clinique des perversions rep rage diagnostique et prise en charge th rapeutique Ramonville Saint Agne Er s p 51 64 JAEGER P BEDDOK F 1997 De limage au verbe Sant mentale 14 22 JEAMMET N NEAU F ROUSSILLON R 2003 Narcissisme et perversion Paris Dunod JEAMMET P 2003 La perversion une sp cificit humaine si peu sexuelle Filigrane vol 12 n 2 32 46 JUBIN J 1999 L incarc ration des d linquants sexuels Soins psychiatrie 202 15 KERNBERG O 1967 Border line personality organization Journal of American Psychoanalysis Association 15 KHAN M 1979 Figures de la perversion Paris Gallimard KRAUSS F 1998 La question du m me et du double dans la violence sexuelle Cahiers de psychologie clinique 11 175 193
54. Vie sexuelle Paris PUF 1969 22 De nombreux d veloppements th oriques ont t men s son propos comme le synth tisent Neau 2001 p 63 70 et Gourlaouen Couton 2002 p 22 24 et 35 38 par exemple concernant les liens entre f tiche et fragilit narcissique Balier 1996 Nous aurons nous m mes l occasion d envisager ce concept sous diff rents angles dans la suite de notre propos Enfin d autres concepts sont aussi associ s la structuration perverse Il s agit d une part du fantasme pervers assorti du sc nario pervers dont la ritualisation et l immuabilit sont des conditions n cessaires l obtention du plaisir le pervers ayant pour particularit d agir ses fantasmes Ces sc narii sont d cod s diff remment selon les auteurs Ils sont tant t vus comme une reviviscence de la sc ne primitive Mac Dougall 1996 Balier 1993 1996 ou comme un travail psychique de liaison permettant d laborer la situation traumatique fondamentale de la s paration sujet objet Bouchet Kervella 1996b IL 1 3 2 Perversion et conduite p dophilique Le lien qui existe entre perversion et conduite p dophilique est voir dans le choix d objet pervers qu est l enfant la port e signifiante de cette fixation et la fa on dont celui ci est investi dans la relation d ni du d sir de l autre emprise rotis e comme nous le d velopperons plus longuement ult rieurement
55. abandonn il fallait qu il retrouve quelqu un qui s occupe de lui des ma tresses ce moment l A la naissance de leurs jumeaux il affirme que paradoxalement il n a pas eu de ma tresse il se sentait bien a faisait un tout la famille s tait agrandie et il s occupait 263 des nouveaux n s comme un p re ce qu il n avait jamais fait avec sa fille je me suis senti devenir p re la naissance des jumeaux Nous constatons une fois de plus travers ces propos l ampleur de la probl matique abandonnique et narcissique du sujet qui semble d autant plus sous tendre ses passages l acte qu elle appara t troitement li e aux pulsions sexuelles L homme associe ainsi une r ponse renvoyant la sexualisation d une relation la planche 5 du Rorschach des grands oiseaux ensemble l un contre l autre une danse pr nuptiale peut tre la naissance des jumeaux et il parle d un petit gar on gracieux qualificatif qui a minima rotis au moment o il voque des affects clairement d pressifs Concernant l volution dans le temps de la relation avec sa fille il estime que sa femme et lui ne lont jamais consid r e comme une enfant puisqu ils lui faisaient partager tous leurs probl mes d adultes avaient tendance la placer sur un pi destal et paraissaient lui mettre peu de limites C est elle qui faisait la pl
56. acte il pr cise qu il est d une autre qualit marqu e du sceau de l irrepr sentable Si l angoisse sous jacente est bien l elle n est pas per ue L acte para t si absurde si inattendu que l observateur est enclin l attribuer une pulsion d effondrement r activ e dans une situation donn e mais toujours pr sente l arri re plan d un fonctionnement apparemment normal Balier 2002a Chagnon 2005 fait une synth se identique des diff rences entre perversit et perversion sexuelle en s attachant celles qui concernent la place de l enfant dans l conomie psychique des auteurs d agressions sexuelles et les modalit s sexuelles utilis es Il d clare dans la perversit la victime est per ue comme faible et passive ce qui ranime les v cus infantiles catastrophiques et entra ne une effraction brutale du clivage protecteur du Moi et un moment de confusion psychotique de dedans dehors Dans les cas de perversion l enfant est v cu comme un double externe dont la beaut est id alis e et sur rotis e enfant gr ce auquel le p dophile identifi une m re id ale trouve en miroir l assurance de sa propre int grit corporelle et de son id alit Nous pouvons donc constater quel point il est complexe de diff rencier clairement ces entit s au sein des tats limites et de les situer par rapport d une part la psychose et d autre part la perversion sexu
57. arrach quelque chose Nous pouvons aussi relever que l ex femme de l homme sa s ur et sa m re auraient eu des tendances d pressives Les deux derni res auraient fait des tentatives de suicide Enfin Monsieur B para t associer les probl mes d alcool des s parations ou des deuils par exemple il associe l alcoolisme de son ex femme au fait qu elle tait loign e de sa famille et celui de son p re entre autres la perte pr coce de son propre p re 1V 1 1 2 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique La repr sentation de soi est relativement bonne 134 La grande majorit des r ponses animales au Rorschach sont enti res non d t rior es 8 9 88 9 planches 1 5 6 7 8 10 et 60 des r ponses humaines planches 2 3 4 mais ces derni res sont malgr tout probl matiques elles correspondent respectivement M des personnages non identifi s sexuellement et H Les repr sentations sont aussi relativement bonnes aux planches 1 m me si la premi re r ponse est une feuille par terre 3 mais elle ne tient pas 5 du Rorschach Des l ments 2 angoisses de perte de coh sion de soi exprim es directement aux planches 2 et 3 du Rorschach et indirectement travers les 2 r ponses d fect la tendance d fect les 2 r ponses anat qu te de l identit narcissique rep rable la planche 3 du Rorschach Dd lev confusion entre humain et an
58. attaquions on se battait tout le temps pour de la salade Elle me fixait en me disant c est pour moi la salade L imago maternelle semble donc pr g nitale toute puissante et dangereuse IV 1 1 6 1 2 Imago paternelle Le p re est d crit de fa on assez p jorative voire d valorisante c tait un buveur Je sais qu il avait des probl mes au cerveau Depuis l quand il tait un peu bourr a lui montait un peu la t te plut t comme absent Il tait jamais l il tait tout le temps parti passif et n gligeant II en avait rien faire De nous de la maisonn e laissant sa femme la charge de s occuper de l ducation des enfants et privil giant selon le sujet 2 filles dans la fratrie D apr s l homme il aurait eu moins tendance s vir physiquement que sa femme des fois quand il se f chait il nous tapait pas mais il r lait et pouvait m me tre complice de ses enfants ce qui tait l origine de diff rends dans le couple Il y avait des engueulades et il y en a toujours Parce que papa nous soutenait plut t soutenait quelques uns des enfants et maman n aimait pas elle voulait les corriger 9 209 L imago paternelle semble donc faible et d qualifi e Cependant la m re de Monsieur F aurait parl de violence manant de son mari en rapportant un souvenir qu il voque de la fa on suivante quand mon fr re tait tou
59. avais beaucoup de peine parce que j arrivais pas imaginer qu il tait pass l acte la planche 7BM les sentiments de tendresse et d agressivit ne sont ainsi pas li s id alisation minimisation concernant chacun un personnage Au Rorschach l imago paternelle est associ e du f minin dangereux la planche 4 150 Au TAT planche 7 BM c est un lien homosexuel et incestueux qui est associ la relation p re fils un d ni de la fonction paternelle peut donc tre voqu Il en est de m me la planche 10 o un fantasme incestueux merge directement Aux planches 2 une personne qui travaille dans son champ et 6BM il n est pas fait directement r f rence la figure paternelle la fonction paternelle est d autant plus pr caire que la triangulation est impossible mettre en place la planche 2 et qu un fantasme incestueux sous jacent peut tre voqu ces deux planches Enfin plusieurs reprises Monsieur C exprime une carence au niveau de ses possibilit s identificatoires paternelles et masculines dont il imagine un lien direct avec ses passages lacte Il regrette ainsi ne jamais avoir pu parler de sexualit avec son p re en sous entendant que cela aurait pu l aider viter les agressions sexuelles qu il a commises et insiste sur l absence du fils a n de sa femme il pense qu il aurait pu s affirmer en tant qu homme adulte dans la famille qu i
60. celui escompt Pour autant nous ne pouvons pas affirmer que nombreux sont les l ments de niveau oedipien dans le groupe des individus ayant des traits pervers en dehors de l indicateur qui a trait la culpabilit comme nous l avons soulign pr c demment Cela appara t aussi en deuxi me lieu au niveau de l atteinte narcissique qui est plus forte chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers et de leur probl matique identitaire qui est plus r gressive dans le groupe P que dans le groupe TP r sultats du paragraphe IV 2 2 D autre part nous n avons pas observ que des angoisses tr s fortes et tr s archa ques d an antissement ou de morcellement taient pr dominantes chez les auteurs d agressions sexuelles de notre chantillon pas m me chez les sujets structur s sur le mode de la perversion r sultats du paragraphe IV 2 2 contrairement ce qui est d crit dans la litt rature Balier 1996 2002 a et b Bergeret 1996b Bouchet Kervella 1996 Faoro Kreit 1998 Neau 2005 Nous pouvons donc supposer que ces angoisses sont davantage caract ristiques de la perversit qui n est pas un diagnostic que nous avons retrouv dans notre population dans le sens o selon Balier 1996 2002 a et b il s agit d une organisation de personnalit archa que se situant en de de la perversion sexuelle Notre hypoth se aya
61. chaque fois que je devais faire l amour avec une femme j avais une appr hension j avais peur toujours de cette r gion l ce qui l aurait conduit fuir les relations sexuelles pendant quelques temps l adolescence Le fait que Monsieur H insiste sur ce sympt me peut nous faire supposer la fois que le trauma n est pas m tabolis eu gard la fa on tr s crue dont il l exprime mais aussi que cela correspond un vitement par centration sur un aspect de la sexualit par rapport aux r percutions psychiques du traumatisme Une autre cons quence de ces actes subis serait selon lui une pudeur extr me il explique qu il est all jusqu arr ter de faire du foot parce qu il ne supportait pas de se montrer nu Concernant sa d couverte de la sexualit le sujet affirme qu elle est intervenue tr s t t avec des femmes adultes alors qu il tait pr adolescent L homme estime qu il n a pas t compris par ses partenaires et semble signifier que cela a pu tre traumatisant c tait une m re que je recherchais Cela t moigne a minima d une confusion des langues entre affection et sexualit que nous avons d j rapproch e plus haut du concept de Ferenczi Nous pouvons dans le m me ordre d id e relever que lorsque nous lui avons demand de parler de ses relations amoureuses il a abord les agressions sexuelles qu il a subies Il d crit ainsi sa premi re
62. d fier les interdits d une fa on g n rale moi j aimais bien l cole m me s il y avait une certaine excitation faire l cole buissonni re et tromper le monde Enfin il affirme que c tait sa m re qui repr sentait la loi dans la famille quand on avait besoin d tre recadr s c tait ma m re qui tait l IV 1 1 4 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire de Monsieur D est cadenass le nombre de r ponse est de 12 le F est de 100 mais pas suffisamment les nombreux kan et kob le rendent d vastateur destructeur et angoissant Les capacit s de mentalisation sont mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes 1V 1 1 4 6 2 1 Symbolisation du sexuel IV 1 1 4 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin On rel ve quelques tentatives de symbolisation du f minin mais qui chouent syst matiquement niveaux B et C mais majoritairement avec de mauvaises appr hensions formelles les pulsions sexuelles f minines sont soit id alis es mais d vitalis es planche 7 174 du Rorschach une genre de sculpture les femmes seraient coiff es de un ornement soit associ es une dangerosit planche 8 du Rorschach la partie haute d une fleur devient une m duse A la planche 2 du Rorschach ce sont des femmes qui sont repr sent es B mais avec une insistance sur une caract ristique plut t phallique bassin proje
63. d pressive la couleur noire au Rorschach de la lutte contre la d pression et de son discours Le fait que la repr sentation de soi soit relativement bonne va aussi dans le sens de cette conclusion IV 1 1 3 4 volution libidinale IV 1 1 3 4 1 Sexualit et vie de couple Pour ce qui est des relations amoureuses de Monsieur C nous pouvons constater qu il a plut t tendance se placer de fa on passive dans les rencontres c taient les femmes qui faisaient le premier pas et nouer des liens avec des partenaires ayant des traits maternels elles taient plus g es que lui et il recherchait du r confort aupr s d elles je me suis r fugi aupr s d elle ce qui sugg re un lien plus anaclitique que g nital IV 1 1 3 4 2 Probl matique oedipienne IV 1 1 3 4 2 1 Structuration oedipienne IV 1 1 3 4 2 1 1 Triangulation oedipienne La triangulation dipienne n est pas pos e la planche 2 du TAT tout semble fait pour qu elle ne soit pas mise en place isolation des personnages mise en tableau vitement et pour qu une relation duelle soit oppos e un individu seul 153 La craqu e verbale quelqu un qui pourrait faire partie du peintre sugg re m me un fantasme incestueux sous jacent IV 1 1 3 4 2 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est pas symbolis e de fa on satisfaisante la planche 1 du TAT la reconnaissance de l
64. de Ciavaldini 2001 et sur ceux abord s par des recherches de doctorat proches de notre propre sujet d tude Neau 2001 Gourlouen Couton 2002 qui renvoient davantage l organisation de la vie psychique Questionnaire d Investigation Clinique Pour les Auteurs d Agressions Sexuelles Balier C Ciavaldini A Girard Khayat M 1997 Ce document prot g par le Code de la Propri t intellectuelle ne peut tre reproduit ici 29 Nous tenons cependant pr ciser que les aspects communs ou diff rentiels que nous allons lister maintenant n ont pas tous t d finis comme sp cifiques aux auteurs d agressions sexuelles de mineurs mais ont tr s souvent t retrouv s chez les auteurs d agressions sexuelles en g n ral Gourlaouen Couton 2002 a n anmoins mis en vidence certains l ments de diff renciation entre ces deux populations que nous avons pris en compte ici pour ceux que nous avons choisis d tudier 11 2 1 Les caract ristiques de personnalit communes aux auteurs d agressions sexuels relev es dans la litt rature Chabert In Tychey de 2007 tablit un rapprochement entre fonctionnements limites et perversion il peut tre int ressant de souligner que des l ments communs notamment en termes de m canismes de d fense et de probl matique sont susceptibles d tre d couverts entre fonctionnements limites et perversion Outre
65. de tout faire par exemple de se promener nus devant les adultes ou emprunts d agressivit par exemple quand je lui ai fait remarquer qu il tait fort probable qu aucun juge n accepte de lui confier la garde de sa fille tant donn son pass judiciaire ce qui s est av r tre le cas alors qu il mettait cela en avant pour son projet de sortie motivant sa reprise de suivi L homme avait alors interpr t cela comme de la malveillance de ma part IV 1 1 5 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k 1 nous pouvons conclure qu il y a bien une dimension rotis e de l emprise chez Monsieur E 205 IV 1 1 5 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 5 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 5 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Une jouissance transgresser est rep rable dans les entretiens avec le sujet travers les l ments suivants tendances la transgression dans son pass vols conduite sans permis description d un passage l acte p dophile o le plaisir ressenti appara t clairement je Pai caress pendant un bon quart d heure 20 minutes sourire arbor quand il voque les agressions sexuelles commises fait qu il trouvait du plaisir faire peur sa grand m re association au th me r current de la ch
66. des questions que l homme semble se poser lui m me planche 5 du Rorschach qu est ce qu ils font l planche 3 BM du TAT un enfant qui se cache pourquoi 265 b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous Monsieur H utilise beaucoup le on dans les tests projectifs par exemple aux planches 11 et 13B du TAT ben allez on se reprend au Rorschach planche 1 on n a pas envie de se retrouver en face de a mais aussi le nous la planche 16 du TAT quelque chose qui nous fait penser au bonheur pronoms qui impliquent l interlocuteur c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les Le sujet tente de prendre la place du psychologue quand il affirme proc der son auto analyse ou lorsqu au TAT il fait des hypoth ses concernant la personnalit de l auteur de la planche 19 De m me quand je lui explique que je dois analyser les donn es avant de le revoir pour lui faire un retour il r torque vous allez vous y retrouver avec tout a A la planche 10 du TAT il pose une question qui correspond une demande d approfondissement qui pourrait relever du clinicien et il y r pond imm diatement pourquoi je sais pas c est la premi re id e qui me vient apr s d veloppement B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre L homme n a pas particuli rement
67. des regrets tout en regrettant aussi que sa relation incestueuse avec sa fille n ait pas pu continuer 246 1V 1 1 7 9 1 2 R capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni Dimension Absence rotisation de castration du rotis e de la f minine d sir de culpabilit transgression de l emprise l autre Sd oui oui Sd oui gt Oui gt Oui oui 6 y y compris compris dans la dans la relation relation avec la avec la victime victime L analyse_du protocole de Monsieur G permet de conclure que sa personnalit appartient bien la lign e des tats limites et le fait que 6 crit res diagnostiques sur 6 soient recens s une structuration sur le mode de la perversion sexuelle 247 IV 1 1 8 Analyse du protocole de Monsieur H Monsieur H est g de 46 ans au moment o nous le rencontrons pour la premi re fois et il est incarc r depuis environ 3 mois Il a t condamn 2 ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur sa fille qui tait g e d une dizaine d ann es au moment des faits Le sujet a t mari et a eu trois enfants de cette union la victime actuellement g e de 20 ans et des jumeaux qui ont 13 ans Il est toujours en contact avec ses enfants qui il crit Il est en cours de s paration et vit en concubinage avec une autre femme qu il conna t depuis 4 a
68. dire l origine 51 joindre l affect aux repr sentations mentales et lester le surgissement pulsionnel et motionnel pour rendre les affects et les fantasmes accessibles la pens e verbale mentalisation symbolisation est ici subverti Le pervers utilise des mots pour provoquer Enfin pour Lefebvre In Tychey de 2007 la perversion du transfert consiste d pouiller les bons objets de leur pouvoir en d naturant leurs qualit s et leurs r les Wainrib 2003 p 17 18 et Lefebvre In Tychey de 2007 soulignent de fait un aspect particulier du contre transfert dans la relation avec les sujets pervers il s agit de la survenue d un agir du c t du clinicien se sentir oblig de faire autre chose que de continuer analyser de sortir de son r le de clinicien par exemple en se posant comme protecteur Lefebvre In Tychey de 2007 ou en exprimant de l agressivit et ou de l infiltration de positions morales thiques et surmo ques dans le discours du clinicien Lefebvre In Tychey de 2007 11 3 Premi res conclusions concernant la comparaison des sujets auteurs d agressions sexuelles ayant des traits pervers et ceux structur s sur le mode de la perversion Au terme de cette revue de la litt rature concernant les points communs des auteurs d agressions sexuelles en g n ral et les particularit s des sujets structur s sur le mode de la perversion nous pouvons consta
69. duire que la diff rence des sexes n est pas pos e de fa on structurante sans pouvoir parler d un d ni ce niveau l Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations La diff rence des g n rations est reconnue la planche 6BM du TAT mais la planche 7BM si la diff rence d ge est soulign e la relation p re fils devient fraternelle et homosexuelle tendance incestueuse ils ont l air l un contre l autre De plus les passages l acte incestueux de Monsieur B et la fa on dont il en rend compte que nous analyserons en d tails plus loin t moignent d un d ni de la diff rence des g n rations et cela est encore renforc par le fait que le sujet nie les liens qui l unissaient avec sa belle fille les enfants des autres c est pas mes enfants il y a aucun lien de parent je la voyais pas comme ma belle fille De m me au cours d un entretien il fait un lapsus qui signe une confusion dans les liens intra familiaux il dit ma ni ce cette ni ce ayant elle m me t viol e pour parler de sa fille Nous pouvons donc conclure l existence d un d ni massif de la diff rence des g n rations en particulier en nous appuyant sur le discours de l homme concernant sa premi re victime IV 1 1 2 4 1 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux appara t sous une forme homosexuelle et de fa on plut t indirecte la planche 7BM du TAT
70. et nous pouvons inf rer une lutte contre l mergence d un fantasme incestueux Une r f rence aux milieux sociaux se retrouve d ailleurs dans le r cit qu il fait d un r ve contemporain de notre investigation cette nuit j ai r v d un copain Son ex copine l poque Il voulait sortir avec elle il ne savait pas s il devait ou s il devait 233 pas C tait pas le m me milieu Elle c tait plut t du milieu plein aux as Q Je le voyais lui en train de parler avec une personne Je suppose que a devait tre moi Le r ve s est termin que a s est r alis pour eux Ils sont sortis ensemble C tait leur premier amour Nous pouvons donc conclure en particulier en nous appuyant sur les propos du sujet relatifs sa relation avec sa victime l existence d un d ni massif de la diff rence de g n ration IV 1 1 7 4 2 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux n merge pas de fa on directe dans les tests projectifs en raison des m canismes de d fense narcissiques mis en place vitement par insistance sur la description et les d tails narcissiques et id alisation d valorisation mais peut tre inf r de la grande d sorganisation du r cit la planche 6BM du TAT diff rence de g n ration pas reconnue et remplac e par une diff rence de statut social t lescopage des r les l homme et la femme sont soucieux confusion des genres une bonne tout aussi soucieu
71. et plus particuli rement au transfert de celui ci Nous avons estim que l analyse du transfert contre transfert pouvait tre recevable dans cette recherche puisque qu elle s est d roul e sur plusieurs semaines voire plusieurs mois pour certains sujets et que par cons quent le transfert et le contre transfert ont pu a minima se mettre en place Nous nous sommes sp cifiquement centr s ici et de fa on exhaustive sur un aspect du transfert qui est l emprise en tant qu il s agit d un l ment essentiel de la relation avec les auteurs d agressions sexuelles comme nous l avons mis en vidence en particulier dans les paragraphes IL 1 2 1 et 11 2 2 6 2 2 qu il est donc int ressant d essayer de formaliser le contre transfert tant en cons quence souvent tr s n gatif avec cette population Nous avons choisi de d tailler la construction de notre grille d analyse dans la partie consacr e l op rationnalisation des hypoth ses 111 5 Op rationnalisation des hypoth ses Pour le travail d op rationnalisation de nos hypoth ses th oriques nous nous sommes en partie appuy s sur la recherche de Gourlaouen Couton 2002 mais nous avons essay de choisir chaque fois que cela tait possible le mode d op rationnalisation le plus ais avec l id e que cela puisse conduire la d termination d une m thode pratique de diagnostic diff rentiel 75 Par ailleurs notre tude
72. fa on directe les relations sexuelles avec sa fille avec une manipulation du langage glissement du sens figur au sens propre visant agir sur l interlocuteur i Absence d motions de sentiments de la part du sujet Le sujet exprime peu d affects que ce soit dans les tests projectifs m me si par exemple il parle d affection de tendresse d amour aux planches 4 et 10 du TAT ou dans les entretiens y compris quand il parle d v nements graves le d c s de son p re les agressions sexuelles qu il a subies et celles qu il a commises La recherche de l effet produit sur l autre i Jouissance provoquer Nous avons vu que l homme avait une forte tendance la provocation par exemple dans sa r ponse au choix des planches les moins aim es du Rorschach peu de chose pr s pareil seulement elle est enti rement noire grosse tache sic dont le paroxysme est atteint quand il affirme qu il pense que l enfant pr f r e de son p re tait sa s ur vu les faits qui sont arriv s je dirais oui ma s ur Q Il a quand m me eu des relations sexuelles avec elle il la d fendait Ces exemples renvoient l utilisation de la fonction conative du langage o il s agit de tout mettre en uvre pour agir sur l interlocuteur Rebourg Roesler 2002 Pour ce qui est de la jouissance provoquer nous avons pu l objectiver dans les tests projectifs e
73. l existence d un continuum HI 1 1 1 Diagnostic diff rentiel et continuum En fonction de nos conclusions l issue de la revue de la litt rature concernant la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles nous posons les hypoth ses suivantes que nous nous donnons pour objectif de tenter de v rifier ici un grand nombre d auteurs d agressions sexuelles ayant une structure appartenant aux am nagements limites nous posons qu il existe au sein m me de ces am nagements un continuum ce terme tant employ par Husain 1991 citant Bel Habib 1986 et par Dubret 1996 allant de la perversit au sens de Balier proche de la psychose que nous n avons pas choisi d tudier sp cifiquement ici en suivant notre projet initial en passant par la perversion sexuelle jusqu aux sujets que nous avons nomm s ayant des traits pervers qui seraient ceux dont l volution affective et libidinale serait la moins loign e de la lign e n vrotique l existence m me de ce dernier groupe et sa repr sentativit est mettre en vidence ici puisque de nombreux aspects de la litt rature semblent se rapporter davantage la description de la perversit qu des individus ayant des traits pervers Nous poserons dans un premier temps que ce diagnostic pourra tre tabli pour les individus tats limites pour lesquels ceux de perversion sexuelle et de perversit seront 7 BEL HABIB H 1986
74. le caract re p dophile des passages l acte de l homme et sa tendance attribuer des traits de personnalit adultes aux enfants que nous retrouvons dans le TAT aux planches 10 et 13B et dans la d claration suivante l enfance est une p riode d apprentissage de d couverte mais aussi de jeu m me si c est pas r serv l enfance ce que je r alise c est que ce que je dis l a peut tre appliqu l adulte va dans le m me sens Nous rappelons aussi ici que Monsieur D a agress sexuellement 2 de ses neveux Nous pouvons donc conclure un d ni massif de la diff rence des g n rations IV 1 1 4 4 2 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux merge de fa on directe la planche 10 du TAT o une relation m re fils est projet e en lieu et place d un couple l accent tant mis sur l rotisation et beaucoup plus discr tement aux planches 7BM id e de transmission de savoir mais homosexualit latente associ e la relation p re fils murmurer l oreille et 6BM du TAT travers le lieu la chambre le fait que le sujet vite la mise en place des liens familiaux et la diff rence de g n ration en les rempla ant par une diff rence de fonction et le non tablissement du statut de tiers suivi d une r pression qui induit un suspense m me si le th me est globalement r orient de fa on adaptative IV 1 1 4 6 R pression et autres m canismes de d fense
75. manifeste en premier lieu travers l association de celle ci des traits phalliques comme nous l avons mis en vidence plus haut et par une id alisation unanime dans le discours sauf pour M G du groupe P nous ne retrouvons ni l un ni l autre de ces l ments chez lui mais il est cependant concern par l aspect suivant combler le manque qui est n anmoins syst matiquement associ e une d qualification dans le discours et ou dans les tests parfois sous la forme d un clivage rendant compte de la double fantasmatisation En ce qui concerne la f tichisation les traits pervers ou le fait de combler les d tails blancs associ s l imago maternelle cela concerne 4 individus sur 5 du groupe P 80 et seulement un sujet du groupe TP M A soient 33 Il semblerait donc que ces m canismes destin s assurer la compl tude de l imago maternelle seraient davantage sp cifiques aux individus structur s sur le mode de la perversion imago maternelle castr e vacuitaire objet primaire manquant peine pr sent D autre part l aspect castr vacuitaire de l imago maternelle et le fait que l objet primaire soit manquant ou peine pr sent sont aussi retrouv s chez l ensemble de nos sujets IV 2 1 2 Imago paternelle A Rappels des hypoth ses a Point s commun s Les auteurs d agressions sexuelles sont tous en souffrance sur le plan identificatoire au p re et une carence de la
76. me chose et les interactions ne sont pas investies pulsionnellement planche 2 2 ours ventuellement debout sur leurs pattes en train de se joindre les pattes avant planche 3 2 personnes c te c te en train de je sais pas de porter un panier La relation d objet est donc clairement pr g nitale IV 1 1 3 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec la victime travers le discours du sujet Monsieur C relate les actes qu il a commis de fa on assez crue mettant en avant la domination dans la relation j avais commenc par la toucher et par la suite je lui ai demand de me faire une fellation Elle a obtemp r elle a pris ma verge dans sa bouche m me s il para t un peu g n Cette description renvoie un d ni total du d sir de l autre qui se retrouve travers le d ni de la contrainte qu il a impos e sa victime je peux pas dire qu elle a accept elle a pas refus non plus je lai pas forc e et qui appara t aussi dans le fait qu il mette un doute concernant le viol de sa s ur je ne sais pas s il l a prise par contrainte Par ailleurs nous pouvons aussi relever des termes tr s r gressifs dans son discours propos des agressions qu il a commises on s amusait toujours on plaisantait elle me chamaillait tout le temps qui rel ve d une confusion entre rotisme et tendresse l utilisation du on renvoyant une recherche de r duc
77. ment peut il lui seul faire pencher le diagnostic du c t de l organisation limite avec des traits pervers plut t que de celui de la structuration perverse Cela peut tre d autant plus discutable que nous nous sommes aper us que M B tait un sujet du groupe P chez qui un embryon de culpabilit certes non labor e a t relev sous la forme d une projection dans les tests sans qu elle apparaisse consciemment dans le discours Face ces constatations nous pouvons formuler le questionnement suivant _est il plus pertinent de retenir uniquement les caract ristiques les plus discriminantes du diagnostic de perversion quitte en r duire le nombre ou de maintenir la n cessit d un cumul de l ensemble de celles ci en d terminant un seuil ventuellement plus bas Par exemple le fait de conclure au diagnostic de perversion sexuelle partir d un score de 5 crit res sur 6 conduirait l inclusion de M A et lui seul dans le groupe P ce qui para t judicieux et modifierait certains r sultats dans le sens d une diff renciation plus nette entre les deux groupes Ainsi le d ni pervers par exemple serait bien exclusivement sp cifique aux individus structur s sur le mode de la perversion puisque l encore M A est l unique sujet du groupe TP le pr senter Une red finition plus pr cise de l ensemble des crit res d boucherait au contraire in vitablement une diminution du nomb
78. par exemple celles de Chagnon 2000 Ciavaldini 2001 et 2002 et Gourlaouen Couton 2002 font comme nous l avons soulign pr c demment mention d une distinction par rapport la structure perverse dont nous d fendons l existence dans cette recherche mais ne s emploient pas la d crire en d tails Nous avons quant nous mis l hypoth se que lorsque l organisation de ces individus appartient au champ des pathologies limites et que ceux ci ne rel vent pas d une perversion structur e sachant qu ils ont commis des agressions sexuelles sur des mineurs nous pourrions les d nommer sujets tats limites avec des traits pervers Dans le pr sent travail nous souhaiterions donc essayer de mettre en vidence parmi les caract ristiques de personnalit des auteurs d agressions sexuelles sur mineurs qui ressortent des recherches aff rentes ce th me celles qui leur sont communes et celles qui les diff rencient selon qu ils sont structur s sur le mode de la perversion ou qu ils ont des traits pervers Nous prenons ici le parti de poser qu une telle approche diff rentielle associ e la d limitation d une cat gorie d organisation de personnalit r duite peut permettre d aborder cette question d une fa on diff rente et de contribuer la clarifier Nous souhaiterions ainsi parvenir d terminer des crit res de diff renciation utilisables dans la clinique quotidienne ais ment op
79. pas de traitement du rouge aux planches 2 et 3 ainsi que des formations r actionnelles contre l agressivit au Rorschach ce qui est adaptatif planches 1 2 3 et 7 mais ne semble globalement pas efficient dans le fonctionnement psychique du sujet Nous pouvons de fait rep rer des repr sentations de d voration par exemple l association de la r ponse 13 du Rorschach C est des b tes horribles que eux aussi ils attendent leur proie ils attendent sur la terre ferme et quand ils voient soit un humain soit un animal il fonce sur eux pour les bouffer et beaucoup d identifications la fonction de pr dateur dans les associations de ce dernier test celle de la r ponse 2 par exemple a fait penser un crabe qui se cache dans l eau et qui attend sa proie pour le pincer Monsieur F choisit ainsi la planche 4 du Rorschach pour se repr senter lui m me en faisant une comparaison avec un ours qui r v le la fois un d ni de l agressivit et une attribution aux autres du d clenchement de cette pulsion peut tre celle ci la peau d ours Parce que je suis un gros 216 nounours et comme je suis comme eux il ne ferait m me pas de mal une mouche L ours quand on l emb te pas il est calme il est r serv pareil que moi au TAT la projection d agressivit la planche 8BM d sorganise totalement le r cit du sujet craqu e verbale c est un jeune homme qui a insist sic sur
80. planche 2 planche 5 En ce qui concerne les r ponses animales au Rorschach elles sont majoritairement 60 enti res et non d t rior es planches 1 4 5 7 8 10 La repr sentation de soi la planche 1 est relativement r ussie de m me qu la planche 5 1 r ponse sur 2 bien vue Le G est sup rieur la norme ce qui peut renvoyer une angoisse de perte de coh sion de soi On peut noter aussi une tendance contamination la planche 3 de ce test et une d valorisation auto crit la planche 5 du Rorschach Un probl me de constitution des limites semble appara tre la planche 19 du TAT o le contenant ne tient pas et o le mauvais objet est projet 191 Enfin nous pouvons remarquer une identification psychopathique de l homme un pr dateur la planche 8 du Rorschach et la planche 11 du TAT un crocodile Les angoisses pr dominantes sous jacentes sont davantage de l ordre de la perte de coh sion de soi probl matique de s paration individuation forte atteinte narcissique que de la perte d objet la confrontation la perte entra nant par ailleurs une forte d sorganisation chez Monsieur E IV 1 1 5 4 Evolution libidinale IV 1 1 5 4 1 Sexualit et vie de couple Par ailleurs l homme a du mal aborder sa sexualit en g n ral et r pond en terme de conception d enfant quand la question des relations sexuelles est pos e Il parle de fait de ce sujet de
81. ponse de Monsieur H n est absolument pas structur e et la planche suscite chez lui des projections d intentionnalit de pulsionnalit d angoisses de perte de coh sion de soi ainsi qu une symbolisation maternelle extr mement peu labor e crat re La confrontation l imago maternelle est ici tr s d sorganisante pour le sujet De m me la planche 8 du Rorschach refl tant les contacts initiaux avec l environnement des projections d agressivit crues sont relev es Il ne semble donc pas y avoir de bon objet int rioris 249 L imago maternelle inconsciente reste pr g nitale 1V 1 1 8 1 2 Imago paternelle Monsieur H n a pas connu son p re il sait de lui seulement que c est un tranger venu en France pour travailler et qu il serait reparti dans son pays o il avait d j fond une famille avant la naissance du sujet alors que la m re de l homme tait enceinte Il ne conna t ni son nom ni son visage il n a jamais vu la seule photo que poss dait sa famille puisqu elle aurait br l dans un incendie et nous pouvons penser que cela a conduit une faillite des possibilit s identificatoires la figure paternelle Au niveau des tests projectifs la relation p re fils para t tre difficilement repr sentable par Monsieur H en particulier la planche 7BM du TAT o si elle est reconnue dans un premier temps le sujet met rapidement en sc ne beaucoup de difficult s to
82. rationnalisables et les plus discriminants possibles c est pour cette raison que nous avons choisi de d velopper particuli rement l analyse transf ro contre transf rentielle qui est un l ment central de la relation avec le sujet directement appr hendable m me si bien s r il ne peut suffire lui seul pour tablir un diagnostic 1 2 3 L int r t pour la population des auteurs d agressions sexuelles sur mineurs Nous avons l intention de nous int resser sp cifiquement la population des auteurs d agressions sexuelles sur mineurs Il s agit de fait d une probl matique qui est entr e sur le devant de la sc ne d abord m diatiquement 1l y a un peu plus de 10 ans pr cis ment depuis 1996 la suite de ce qui a t nomm l affaire Dutroux suivie plus r cemment de celle d Outreaux et qui a pris des proportions allant bien au del de ce domaine Ce th me d clenche de fait des passions exacerb es des chasses la sorci re Viaux 1999 tant il touche aux tabous fondamentaux de notre soci t ainsi que le rappelle Gourlaouen Couton 2002 C est l abolition de tout interdit de toute limite la mise mort de l ordre culturel en m me temps que de l ordre naturel c est le retour au chaos originel dans l indistinction des tres C est la r alisation de nos fantasmes les plus inconscients ceux contre lesquels nous rigeons nos d fenses Structurant notre psych co
83. re qu il est n cessaire au Rorschach comme au TAT d valuer la Reconnaissance de la diff rence et de l alternance masculin f minin activit passivit dialectique port e par les contenus et les kinesth sies humaines mais aussi les r ponses et les kinesth sies animales Cependant son tude a montr que la bisexualit psychique n tait pas du tout int gr e chez les auteurs d agressions sexuelles donc nous savons que cette alternance ne pourra tre retrouv e et que les identifications secondaires ne sont pas structurantes 91 Gourlaouen Couton 2002 insiste aussi sur l tude des symboliques sexuelles reconnaissance de la symbolique sexuelle sp cifique de chaque planche que nous valuerons quant nous dans un paragraphe particulier et sur la fa on d appr hender la tache au Rorschach masculine active int r t port aux d tails phalliques des planches 2 4 6 10 ou f minine passive centration sur les d tails creux des planches 2 7 et 9 Pour la d termination de l identit sexuelle il s agira donc d valuer la pr valence des identifications f minines ou masculines au niveau du nombre mais aussi de leurs cons quences d un point de vue analytique dans les deux tests projectifs pour chaque sujet Mettre en vidence une identification f minine la m re implique de rapprocher le constat de l existence d une identification f minine de
84. rence des sexes et des g n rations B Diff rences a Rappel des hypoth ses th oriques Les sujets ayant des traits pervers n ont certes pas r solu le complexe d Oedipe qui n est pas structurant pour eux mais certains aspects de leur probl matique parmi les l ments qui suivent sont de niveau oedipien ce qui n est absolument pas le cas chez les individus structur s sur le mode de la perversion 86 b Op rationnalisation II1 5 3 1 1 Structuration oedipienne HI 5 3 1 1 1 Triangulation oedipienne a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Nous pouvons mettre l hypoth se que la triangulation oedipienne est bauch e chez les sujets ayant des traits pervers alors que ce sont des relations duelles qui sont repr sent es chez les individus structur s sur le mode de la perversion avec ventuellement un scotome du personnage masculin ce dernier point tant tudi dans l imago paternelle b Op rationnalisation La triangulation oedipienne peut tre analys e la planche 2 du TAT Si la triangulation est tablie les 3 personnages sont clairement reconnus diff renci s et mis en relation Lorsque la triangulation pose probl me une relation duelle peut tre mise en sc ne jeune fille en situation de d pendance par rapport au couple parental englob dans une sorte d entit unique scotome du troisi me personnage selon Shentoub 1990 ou une pseudo triangulation peut appa
85. rences Une sensibilit l angoisse de castration existe chez les sujets ayant des traits pervers m me si cette angoisse peut tre vit e mais elle n est pas labor e de fa on satisfaisante Chez les individus structur s sur le mode de la perversion la perception de la castration du manque est imm diatement ma tris e contr l e par un d ni pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 3 A des annexes Tous les sujets de notre recherche semblent sensibles l angoisse de castration mais le mode de traitement de celle ci para t l g rement diff rer selon nos deux groupes Le fait que cette sensibilit apparaisse y compris dans le groupe P peut trouver une explication dans une citation de Bergeret 1996b qui se r f re Freud 1925 chez le futur pervers une partie du Moi reconna t la castration alors qu une autre partie du Moi la d nie Pour ce qui est des sujets du groupe P une majorit 3 individus sur 5 comble imm diatement le manque per u sujets D F G M E comblant le manque dans un premier temps une l g re nuance tant apport e par la suite et soit ils sont d sorganis s par la confrontation cette angoisse la planche 3BM du TAT pour M B c est un n ologisme cloistr comme condensation de clo tr et castr qui appara t en lien avec la culpabilit et la castration et la planche 1 du TAT M G projette un mau
86. tre pouvons nous voquer ici pour expliquer notre constatation l influence suppl mentaire du contexte de l incarc ration suscitant ventuellement un certain contr le chez ces individus comme nous l avons fait avec Neau 2001 concernant la relative faible fr quence des r ponses crues dans ce groupe Il serait donc int ressant de mener une recherche similaire avec des hommes qui ne seraient pas priv s de libert pour tenter d valuer l impact de ce facteur IV 3 2 2 dont certaines en lien plus direct avec les passages Pacte sexuels sur des mineurs IV 3 2 2 1 Lien entre l atteinte narcissique et l identification psychopathique Nous avons pu relever chez 2 sujets du groupe TP et 2 autres du groupe P dans le discours concernant les faits commis et ou les tests projectifs un lien entre les pulsions sexuelles et les angoisses de perte d objet et plus sp cifiquement dans le deuxi me groupe une association indirecte entre la relation d emprise et la fragilit narcissique ces individus ayant tendance d ployer l emprise face la probl matique de perte qui para t pr cis ment avoir des r percussions narcissiques chez ces sujets r sultats du paragraphe IV 2 2 Ces constats peuvent en partie tre mis en relation d une part avec la position de Ciavaldini 2002 et Chabert et al In Ciavaldini 2001 selon laquelle les passages l acte peuvent tre des am nagements anti d pres
87. voqu des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre d Contr le domination de l autre J ai relev chez Monsieur H une tendance au monologue ce qui m a donn parfois l impression qu il dirigeait l entretien parce qu il parlait beaucoup de ses souvenirs les associait les uns aux autres sans qu il y ait forc ment de lien avec les questions pos es De plus le sujet discute les consignes en particulier dans les tests projectifs comme pour garder un contr le sur la situation et la relation au Rorschach lors du choix de la planche personnelle l homme demande moi maintenant ou moi avant et l association de la planche 6 concernant l enqu te des limites je sais pas quoi vous dire bon parce que je l avais pas vu donc c est un peu sugg r donc si j essaye d extrapoler l dessus ce serait pas sinc re je vais broder une histoire e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Monsieur H n a pas fait preuve d agressivit lors de nos rencontres 266 1V 1 1 8 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret Le sujet ne m a pas paru tenter d immiscer un secret dans la relation B Autres formes de manipulation L homme aborde fr quemment la question de sa sexualit mais avec beaucoup de sous entendus laissant le soin son interlocuteur d
88. 1 Imago maternelle Monsieur G parle de sa m re de fa on tr s p jorative il commence par l accuser de mensonge il dit qu il la trouve avec le recul un peu bizarre Q Elle pr tendait avoir mis au courant tous ses fils d une histoire de viol Moi je n ai pas de souvenir de a puis de n gligence par rapport ses enfants il se rappelle que quand il avait 12 ans apr s le d c s de son p re sa m re s est install e avec son petit copain ma m re m a menac de me mettre dans un foyer si j coutais pas si je travaillais pas Il pr cise qu il a alors v cu seul avec deux de ses fr res a n s pendant un an un an et demi je me suis senti abandonn elle se posait pas la question qui nous lavait notre linge si on avait manger tous les jours De plus le sujet r pond la question de l affection que sa m re pouvait t moigner ses enfants en la situant uniquement par rapport ses fr res 1l affirme qu elle ne faisait pas de diff rence entre lui sJon grand fr re s on petit fr re et il ajoute je ne peux pas m en plaindre de ce c t l question affectueux sic Il pr cise qu il a peu entretenu de relations avec sa m re apr s qu elle s est install e avec son nouveau compagnon et qu partir de ce moment l ce n tait pas chaleureux entre eux Enfin il sous entend que sa m re avait tendance tre volage et d cla
89. 1 Structuration oedipienne IV 2 3 1 1 Triangulation oedipienne A Rappels de l hypoth se diff rence Nous pouvons mettre l hypoth se que la triangulation oedipienne est bauch e chez les sujets ayant des traits pervers alors que ce sont des relations duelles qui sont repr sent es chez les individus structur s sur le mode de la perversion avec ventuellement un scotome du personnage masculin ce dernier point tant tudi dans l imago paternelle 284 B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 3 A des annexes Il semble que le traitement de la triangulation oedipienne qui n est adaptatif pour aucun des individus ne permette pas de diff rencier les deux groupes puisque nous pouvons constater que les sujets se r partissent de fa on assez quilibr e dans les diff rentes modalit s d appr hension de la triangulation distingu es ci dessous Pour 2 individus M H du groupe TP et M G du groupe P la triangulation est pos e m me si elle n est pas trait e un niveau oedipien c est une probl matique narcissique qui merge avec un personnage isol par rapport au couple parental Pour M F du groupe P la triangulation est pos e de fa on tr s fragile dans un premier temps mais elle ne tient pas et donne lieu un t lescopage des r les Pour tous les autres individus 3 5 du groupe P et 2 3 du groupe TP la triangulation est vit e les personn
90. B et C selon la grille de Cassiers avec une bonne appr hension formelle il y a une insistance sur les d tails phalliques aux planches 2 4 5 7 l enqu te 10 l enqu te et une id alisation la planche 8 des iguanes ils grimpent l arbre pour atteindre le sommet cependant la puissance phallique est aussi per ue comme associ e de l agressivit planche 2 pointe et le sujet tente deux reprises aux planches phalliques par excellence de l att nuer en insistant sur son aspect inoffensif planche 4 un monstre du Muppet Show et l enqu te C taient des monstres mais on peut pas dire m chants 138 ou en la d qualifiant et en mettant en avant la passivit planche 6 une peau tendue rit et l enqu te comme une peau de tanneur qui est pos e l 1V 1 1 2 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives La symbolisation des pulsions agressives dans les tests projectifs est peu satisfaisante on rel ve quelques bonnes symbolisations au Rorschach de niveaux B associ es une bonne appr hension formelle planches 2 4 10 de m me qu au TAT formations r actionnelles contre l agressivit aux planches 5 merci et 8BM un chirurgien en train d op rer cependant au Rorschach le rouge est trait de fa on factuelle aux planches 2 et 3 ce qui rend compte d un vitement de l agressivit et celle ci
91. Chabert et al In Ciavaldini 2001 et Chagnon 2000 sont majoritairement ceux qui sont communs aux tats limites 111 1 6 Mentalisation HI 1 6 1 G n ralit s a Points communs Un consensus semble merger dans la litt rature concernant une faillite de la mentalisation chez les auteurs d agressions sexuelles Chagnon 2000 Ciavaldini 2001 2002 Gourlaouen Couton 2002 Coutanceau Martorell 1993 Ciavaldini 2001 2002 et Gourlaouen Couton 2002 insistant plus particuli rement sur les grosses difficult s d laboration de l excitation Nous avons choisi de ne pas travailler sur cette hypoth se puisque d une part elle a t longuement analys e par ces diff rents auteurs en particulier par Gourlaouen Couton 2002 en ce qui concernent les pulsions sexuelles D autre part cet aspect est commun aux deux groupes que nous souhaitons tudier et elle ne nous permettrait pas a priori de mettre l preuve notre continuum b Diff rences En nous appuyant en particulier sur Roman 2007 et Rebourg Roesler 2002 2005 nous posons que nous retrouverons davantage de projections crues en lien avec la sexualit mais aussi avec l agressivit dans les tests projectifs des pervers que dans ceux des sujets ayant des traits pervers HI 1 6 2 Symbolisation du sexuel II1 1 6 2 1 Symbolisation du sexuel f minin a point commun La symbolisation des pulsions sexuelles pose particuli rement probl me ch
92. IL 1 3 3 L existence d une structure perverse comme postulat Gourlaouen Couton 2002 rappelle qu il existe une pluralit des acceptions concernant la perversion Tant t il s agit d une structure de personnalit tant t d une conduite d autres fois d un mode de relation l autre ou encore d un fantasme ou bien d un am nagement ou de modalit s d fensives Dans cette recherche et m me si cela est contest par diff rents auteurs ce qu a sugg r Roman lors de son s minaire Nancy en septembre 2007 nous postulons qu il existe une structure perverse Nous nous r f rons en cela Freud 1905 1915 1919 1927 1939 aux psychanalystes post freudiens qui l affirment Aulagnier Spairani 1967 Bergeret 1996b Dor 1987 F nichel 1953 Kernberg 1967 Lacan 1966 Marty In Tychey de 2007 Mc Dougall 1978 ainsi qu la clinique des conduites sexuelles d viantes comme le pr cise Dubret 1996 Sur le plan conceptuel l approche clinique descriptive de ces conduites d viantes et l approche th orique m tapsychologique qui en fixe les lois de composition interne forment un ensemble coh rent C est ce point d ancrage des perversions sur une assise m tapsychologique qui selon Jo l Dor leur conf re l identit d une structure psychique la structure perverse 23 Cet auteur s appuie donc sur Dor 1987 et sur Freud 1905 pour justifier cette d n
93. IV 1 1 4 8 2 La relation d objet IV 1 1 4 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs Au Rorschach la relation d objet est pr g nitale soit la mise en relation est anaclitique planche 3 alors l je vois 2 femmes dans une position pas tr s naturelle qui seraient de part et d autre autour d un chaudron de par leur position pas naturelle elles gardent leur quilibre en tant agripp es au chaudron planche 10 des animaux siamois par la t te soit elle est vit e travers une d vitalisation la planche 7 alors l je vois 2 silhouettes plut t f minines a fait penser un peu une genre de sculpture sollicitation relationnelle pas trait e la planche 2 IV 1 1 4 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec les victimes travers le discours du sujet Pour ce qui est des agressions sexuelles p dophiles nous pouvons surtout relever une tendance r duire fortement l alt rit comme l atteste l utilisation de pronoms englobant adulte et enfant on s est mis en situation on tait dans le domaine du plaisir voire d nier l alt rit temporairement travers l assimilation des jeunes gar ons les uns avec les autres comme s ils taient interchangeables tant en confiance avec le premier je pensais que je pourrai reproduire a avec le plus jeune Il dit de fait que le petit fr re tait un palliatif quand le grand n tait p
94. a perdu son mari pr cocement le p re de sa fille la cr me des hommes et qu elle est d c d e d une maladie l ge de 40 ans Il ajoute je me souviens d elle elle tait toujours habill e en noir L image maternelle est donc clairement associ e des affects d pressifs ce qui laisse supposer un cueil au niveau de l laboration de la position d pressive Par ailleurs dans les tests projectifs l imago inconsciente est pr sent e d abord comme voyeuriste puis comme surmo que la planche 5 du TAT amenant ce moment l la probl matique confiner au conflit oedipien A la planche 1 du Rorschach l imago maternelle semble un peu angoissante on n a pas envie de se retrouver en face de a et associ e des d tails phalliques queue grandes oreilles de m me qu la planche 19 du TAT Pour ce qui est de l objet interne il semble inexistant la planche 16 du TAT c est rien De m me si les angoisses archa ques sont reconnues la planche 11 et que l homme fait preuve de capacit s de d gagement par rapport elles la planche 19 par contre les angoisses sont tellement fortes qu il ne parvient pas mettre en place une d limitation entre int rieur et ext rieur ni cliver le bon et le mauvais objet et il n y a pas de repr sentation de contenant malgr des tentatives d vitement et de mise en forme travers une description la r
95. aE 29 I1 2 1 Les caract ristiques de personnalit communes aux auteurs d agressions sexuels televeesdans la litterature REA nee E EN ne 30 I1 2 1 1 Imagos parentales et identifications ssssssessseseesesseseesessessesstsresesseseesesserees 30 11 2 1 2 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique 32 11 2 1 3 volution libidinale et probl matique oedipienne ssss11ssse1essee resero resereeess 35 I 2 1 4 M canismes de d fense SE Rd A en a 36 JI 2 1 5 Aspects du pr conscientis sn ne nt nee te nt ete ne 38 11 2 1 6 Le choix d objet et la relation d objet nsssnseseeneesessseessesesssessesersseessessessees 40 IL 2 2 Les caract ristiques sp cifiques des sujets structur s sur le mode de la perversion et les l ments diff renciateurs relev s dans la litt rature 0 00nsseseeseseeseesesseseesseseesesse 41 1622 1 Imag s parentales sn Ltd An Se tee ad 41 11 2 2 2 Position d pressive et fragilit narcissique chez les individus structur s sur le mode de la perversiones inner et 42 11 2 2 3 volution libidinale et probl matique oedipienne 44 11 2 7 4 M Canismes d d LOSC nn ee ne St ee nn 46 11 2 2 5 Symbolisation des pulsions s ssessessesssessseseesseessesessseessesersseesseserssressessessees 47 11 2 2 6 Le choix d objet et la relation d objet chez les individus structur s sur le mode dela D TV TSIONCE ES NE ee SA Re A on ee 47 II 3 P
96. aborder dans le paragraphe suivant Cette absence de diff rence concernant le d ni de la diff rence de g n rations entre les deux groupes peut ventuellement s expliquer par un choix d indicateurs renvoyant des aspects patents et conscients par exemple le discours concernant la victime qui ne rendent pas directement compte de la r alit psychique La pr gnance du d ni de la diff rence des g n rations dans nos deux groupes peut aussi tre mise en lien avec le fait que tous les individus de notre tude ont commis des agressions sexuelles sur des mineurs 1V 2 3 2 Fantasme incestueux A Rappels de l hypoth se diff rence Le fantasme incestueux est exprim directement plus fr quemment et ou de fa on plus crue chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 3 B des annexes Contrairement notre hypoth se le fantasme incestueux appara t plus fr quemment de fa on indirecte dans le groupe P 4 cas sur 5 80 et de fa on directe mais avec des recherches d att nuation dans le groupe TP dans 2 cas sur 3 66 L analyse d taill e fait ressortir que les individus du groupe TP projettent certes majoritairement des fantasmes incestueux directs mais ils essayent ensuite de s en distancier apr s la projection de fantasmes incestueux vis vis de la figure maternelle
97. acting D autre part on rel ve dans l anamn se de Monsieur C quelques l ments qui nous font penser qu il a tendance exprimer certains conflits par des passages Pacte il avoue qu il a comme point commun avec son p re la violence en particulier dans son couple ainsi qu une certaine tendance la transgression des interdits il banalise les vols qu il dit avoir commis l adolescence ce qui traduit la faiblesse de l instance surmo que 1V 1 1 3 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire du sujet est d ficitaire et ses capacit s de mentalisation sont mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes IV 1 1 3 6 2 1 Symbolisation du sexuel IV 1 1 3 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin Au Rorschach la symbolisation des pulsions sexuelles f minines est tr s carenc e et extr mement probl matique il n y a pas de symbolisation du creux aux planches 2 et 7 o on rel ve un quivalent choc et une catastrophe de la symbolisation du contenant au sens de P Roman est m me rep rable la planche 9 travers le refus la planche 7 l homme ne voit rien de pr cis dans le d tail f minin du bas ce qui renvoie une symbolisation impossible des pulsions sexuelles f minines retrouv e aux planches 2 6 et 9 celles ci sont par ailleurs associ es des aspects phalliques et de la dangerosit mante religieuse planche 4
98. avec elle a allait tr s bien elle avait ses enfants avec lesquels je m accordais tr s tr s bien Il dit n avoir plus de nouvelles d elle depuis le d but de son actuelle incarc ration et pense que c est parce qu il a t l origine du placement de ses enfants Il pr cise en outre qu il n avai t pas tellement de relations sexuelles avec elle parce qu chaque fois elle lui reparlait du p re des enfants C est la seule fois o il fera allusion une quelconque difficult dans son h t rosexualit Il affirme que ce qui lui avait plu chez cette femme tait sa gentillesse on faisait pas mal de petites sorties ensemble c tait une femme qui me demandait jamais d argent qui tait vraiment propre toujours les repas l heure Nous pouvons donc mettre l en vidence un discours tr s terre terre voire d valorisant vis vis de la gente f minine Il en est de m me pour sa premi re femme dont il dit Madame s est permis d avoir six gars la maison tous des drogu s Il projette aussi une certaine malveillance sur les figures f minines elle tait violente tout a parce que sa m re lui en avait fait baver tant jeune Elle mena ait leur fils de le mettre en famille d accueil selon lui parce qu elle serait elle m me all e en foyer jusqu 17 200 ans leur fille aurait t plac e en famille d accueil parce que mada
99. avons inclus dans la retranscription Nous pr cisons que la lettre Q quand elle appara t au cours du r cit des individus que ce soit dans les entretiens ou les test projectifs signifie que nous avons pos ce moment l une question ou fait une relance 111 4 2 Les tests projectifs L int r t des m thodes projectives en recherche en psychologie clinique en psychopathologie et en psychiatrie a r cemment t synth tis par Chabert In Roussillon et al 2007 et leur apport la clinique des auteurs d agressions sexuelles a sp cifiquement t mis en vidence par Neau 2001 et Gourlaouen Couton 2002 IIL 4 2 1 TAT Nous avons utilis le TAT pour l exploration plus sp cifique de la triangulation oedipienne complexe oedipien diff rence des sexes et des g n rations fantasmes incestueux Nous avons choisi de faire passer le TAT avant le Rorschach afin de respecter une progression allant du plus au moins figuratif Nous n avons pr sent nos sujets que les planches qui concernent les hommes c est dire la 1 2 3BM 4 5 6BM 7BM 8BM 10 11 12BG 13B 13MF 19 16 Pour nos analyses du TAT nous nous sommes bas s sur le Manuel d utilisation du TAT Shentoub 1990 mais en accord avec notre directeur de th se nous n avons pas cot pr cis ment les proc d s du discours puisque nos hypoth ses ne portent pas sur cet aspect la structure de personnalit de
100. ayant aussi une vis e exploratoire nous avons choisi d analyser de fa on relativement large chaque aspect de la personnalit retenu l issue de notre revue de la litt rature afin de nous donner l ventuelle opportunit d en faire ressortir d autres points communs ou diff rences Nous allons donc expliquer de quelle fa on nous avons l intention de les analyser un un et nous centrer plus pr cis ment sur l op rationnalisation de nos hypoth ses th oriques 111 5 1 Imagos parentales IIL5 1 1 Imago maternelle et objet primaire A Point commun a Rappel des hypoth ses th oriques L imago maternelle des auteurs d agressions sexuelles en g n ral serait dangereuse phallique toute puissante ainsi que s ductrice excitante Elle ferait aussi l objet d une double fantasmatisation non manquante f tichis e versus castr e vacuitaire L objet primaire serait manquant peine pr sent et virtuellement mena ant b Op rationnalisation Ces aspects de l imago maternelle peuvent appara tre dans les tests projectifs aux planches maternelles mais aussi ventuellement dans le discours du sujet m me si nous savons que les images conscientes ne correspondent pas forc ment aux imagos inconscientes Laplanche et Pontalis 1981 travers les aspects qui concernent la m re ou un substitut maternel paragraphes 1 et 2 du guide d entretien Il
101. ce point 245 IV 1 1 7 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k 1 nous pouvons conclure qu il y a bien une dimension rotis e de l emprise chez Monsieur G IV 1 1 7 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 7 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 7 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Une jouissance transgresser est rep rable dans les entretiens avec le sujet travers les l ments suivants jouissance qu il a parler des relations incestueuses avec sa fille forme de revendication stabilit facilit au fond de moi j esp rais que a marchait entre nous tout en sachant que c tait interdit transgression assum e du tabou de l inceste je savais que c tait pas bien mais je pouvais pas m en emp cher nombreuses transgressions tout au long de sa vie transgression des valeurs morales dans son discours reproche son ex femme de l avoir tromp alors qu il en faisait de m me mais elle n a jamais eu de preuve aussi ignoble d tre victime qu agresseur elle aimait bien avoir le dessus sa pose pr f r e c tait d tre dessus jouissance provoquer b culpabilit L homme n exprime aucune culpabilit par rapport aux faits dans les entretiens mais seulement de la honte
102. ce qui va l encontre de son discours 1V 1 1 7 1 3 Identifications conscientes Monsieur G estime qu il n a aucun point commun avec sa m re mais qu il tait plus proche de son p re et qu il lui ressemble davantage vis vis des l ments suivants un peu possessif ce qui est moi est moi l histoire qui est arriv e le don d utiliser mes 10 doigts IV 1 1 7 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est pas labor e Ceci appara t d une part au TAT les affects d pressifs sont exprim s par des postures la planche 3BM non li s une repr sentation et malgr les tentatives d vitement il n y a pas de d gagement possible la planche 12 BG quant elle est trait e sans dimension objectale uniquement sur le mode de la description avec une certaine id alisation la planche 13B de fortes angoisses d abandon sont r activ es verbalis es avec beaucoup de minimisation qui malgr les d fenses narcissiques insistance sur la description postures signifiantes d affects d sorganisent le r cit craqu e verbale et provoquent une alt ration de l image corporelle la planche 16 enfin le manque est totalement in laborable et est associ de fortes angoisses de mort 229 Nous pouvons par ailleurs constater les tentatives d emprise dans la relation pouvant tre mises en lien avec ces difficult s d laboration de la posi
103. cu de l incarc ration par les d tenus en particulier les auteurs d agressions sexuelles Claudon 2002 que ce domaine d exercice a commenc m int resser d un point de vue clinique et th orique N anmoins la relation avec ces personnes m est rapidement apparue complexe et d stabilisante mon propre ressenti manifestement ambivalent puisque empreint d incompr hension m l e parfois d horreur mais aussi d empathie face des parcours marqu s par de nombreux traumatismes a pris tr s vite une place importante Je me suis alors aper u que ces motions contrast es avaient une forte r sonance en moi et rendaient extr mement difficile la distanciation n cessaire une mise au travail Ciavaldini 1999 utilise ainsi le terme de m dusage pour rendre compte de la sid ration et du sentiment d inqui tante tranget auxquels le th rapeute peut tre en proie face aux auteurs d agressions sexuelles Lefebvre In Tychey de 2007 traduit de m me son ressenti face au r cit des actes commis par un auteur d agressions sexuelles qui rend parfaitement compte de ce que tout clinicien est amen recevoir dans la relation avec ces sujets il faut d abord tre pr sent et supporter la charge violente du r cit r sister ne pas tre d truit Il sollicite l autre par une description provocatrice aux limites de l agression Il exhibe sa sexualit aucune motion ni sentiment une mise
104. d agressions sexuelles Chabert et al Ciavaldini 2001 ressortent que C est la confrontation l imago f minine maternelle qui d sorganise en fait la majeure partie de la population tudi e La symbolique f minine n est jamais reconnue pour le r le contenant de ses creux Rarement f tichis e ou mutil e parfois b ante ou close elle est voqu e le plus souvent comme inconsistante avec des contours flous comme un reste de pr sence parfois aux limites du tangible Ceci renvoie l absence d objet primaire voqu e pr c demment IL 2 1 5 2 2 Symbolisation du sexuel masculin Chabert Ciavaldini 2001 et Gourlaouen Couton 2002 affirment que si la symbolique phallique est reconnue chez les auteurs d agressions sexuelles la symbolisation n en est pas pour autant r ussie Soit l attachement au phallique et la propension l exhiber ont t relev es C est probablement parce que la fonction phallique fait d faut que s op re cet attachement dont la fonction serait de prot ger contre l engloutissement et l indiff renciation avec la m re primitive Gourlaouen Couton 2002 Soit elle appara t dans l effort m me que font de nombreux sujets pour r duire une position phallique active et mena ante Chabert et al In Ciavaldini 2001 Chabert In Ciavaldini 2001 ajoute La symbolique phallique est reconnue dans sa dimension p
105. d ni du tiers la planche 2 du TAT ne concordent pas syst matiquement avec les conclusions portant sur les instances surmo ques part la contestation de l autorit du p re dans le discours ou les tests projectifs qui est relev e uniquement dans le groupe P peut tre pourrions nous avancer ici que ceux ci rendent compte d un d ni temporaire alors que la d faillance des instances surmo ques renvoient une cons quence d finitive du d ni de la fonction paternelle D doublement de l imago paternelle Le d doublement de l imago paternelle appara t dans le discours de 2 individus sur 3 du groupe TP 66 et de 3 sujets sur 5 du groupe P 60 donc dans des proportions quivalentes Dans le premier groupe il est perceptible dans la description contrast e que font les individus concernant leur p re mettant en exergue des l ments tr s divergents sans aucun lien entre eux C est le cas aussi pour un sujet du deuxi me groupe le clivage tant relev chez les deux autres dans les tests projectifs chec d int riorisation du phallus pourtant recherch d sesp r ment Cet aspect sera analys dans la partie consacr e la symbolisation des pulsions sexuelles masculines D valorisation du p re dans le discours de la m re Il est tr s difficile de v rifier cette hypoth se car seuls M G et M F du groupe P ont fait part d un d nigrement de leur p re par leur m re lors des entretiens sem
106. d effondrement c est pourquoi ce sont les plus terribles viols d enfants parfois meurtres agressions sexuelles d enfants jeunes sans approches s ductrices p n trations anales inceste dit dictatorial etc Bouchet Kervella 2002 r sume ainsi la diff rence entre perversit et perversion sexuelle on peut dire que dans la perversit la pr servation de soi est fond e sur la destruction physique ou psychique de l autre alors que dans les perversions sexuelles l rotisation et l id alisation du sc nario englobent simultan ment la personne propre et celle du partenaire Balier 2002a tablit aussi une distinction concernant le mode d expression comportementale propre chaque am nagement la perversion sexuelle correspond le passage l acte et la perversit le recours l acte RACAMIER P C 1978 les Schizophr nes Paris Payot 16 Il d finit le passage lacte de la fa on suivante le terme passage l acte qui se r f re implicitement la psychopathie diagnostic dont on se sert souvent un peu vite pour parler des sujets rempla ant la pens e par l action implique en fait des imagos latentes des repr sentations conscientes ou surtout inconscientes qui ne peuvent tre contenues et appellent une d charge imm diate C est dire qu il existe bien une mentalisation malgr le vide apparent caract ristique de cette pathologie En ce qui concerne le recours l
107. de la r pression D ni du d sir Dimension Absence rotisation de Nombre castration de l autre rotis e de de la de f minine l emprise culpabilit transgression crit res oui Sd oui non dans la non dans la gt Non gt non 2 relation transf ro relation contre transf ro transf rentielle contre oui transf rentielle temporairement oui dans la dans la relation relation avec avec la victime la victime et gt Non dans les tests projectifs gt Non L analyse du protocole de Monsieur H permet de conclure que sa personnalit est bien tat limite avec des traits pervers 2 crit res diagnostiques de perversion sexuelle sur 6 recens s 1V 1 1 8 9 2 Les autres caract ristiques de la personnalit du sujet La personnalit du sujet est de plus marqu e par des l ments de facture n vrotique projection de culpabilit la planche 3BM du TAT traitement du fantasme de sc ne primitive dans un registre oedipien la planche 5 de ce m me test travers un aller retour entre l expression pulsionnelle et la d fense jouer devoirs et le regard de la m re qui renvoie d abord une pulsion voyeuriste vient regarder puis l interdit surmo que surveiller quelques tentatives de mises en relation de niveau g nital qui restent inachev es planche 5 du Rorschach r actions contraphobiques nombreuses au Rorschach Nous pouvons de plus rel
108. de la passation des tests et des entretiens men s avec les sujets Nous tenons pr ciser que nous l avons compl t e dans l apr s coup donc sur la base de nos souvenirs qui sont forc ment empreints d une grande subjectivit et souvent marqu s par l impression g n rale qu a pu nous laisser chacun des sujets mettant en jeu de fait l analyse de notre contre transfert d une fa on globale De plus nous avons utilis quelques reprises et toujours en le mentionnant clairement des l ments recueillis non pas dans la phase d exp rimentation mais dans celle de prise en charge des sujets quand cela nous a permis de remplir notre grille avec des donn es qui n taient pas forc ment apparues au moment des diff rentes passations mais qui nous semblaient pouvoir tayer notre analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Pour remplir nos tableaux de r sultats nous avons not oui quand il ressortait de l analyse individuelle du protocole que la sous dimension et ou l item taient retrouv s et non quand ils ne l taient pas Nous avons ensuite additionn les oui pour chaque dimension afin d tablir un score correspondant Nous avons alors calcul un score moyen pour chaque groupe sur chaque dimension et sous dimension Nous posons ici que pour qu une dimension de notre grille soit consid r e comme pr gnante pour un sujet ou dans un groupe il faut que le score moyen
109. des m canismes de d fense des sujets il est donc d licat de se baser sur cet aspect pour en tirer des conclusions Il en va ainsi des angoisses de perte d objet et ou d abandon dont la pr sence peut tre d duite chez tous les individus par exemple de la relation d objet mise en place dans les tests projectifs tableaux 1V 2 6 2 1 1 des annexes de l existence d une lutte maniaque contre la d pression de la sensibilit d pressive la couleur noire au Rorschach de la fa on dont ils rendent compte de leur r action aux s parations mais qui mergent rarement directement comme les tableaux IV 2 2 des annexes le mettent en vidence Nous avons cependant pu constater que le groupe P se caract rise par l existence de r percussions narcissiques des angoisses de perte d objet ou d abandon qui se retrouvent chez 3 sujets sur 5 chez M B qui la verbalise chez M D o l atteinte identitaire fait suite une angoisse de perte d emprise chez M G o elle entra ne une atteinte corporelle une forte d sorganisation li e ces angoisses apparaissant chez un g me M E mais aussi chez un individu du groupe TP la probl matique de M A tant tr s r gressive et s apparentant davantage aux caract ristiques du groupe P sur ce point Le nombre d occurrences de l angoisse de perte de coh sion de soi au Rorschach ne semble pas diff rencier les deux groupes de sujets majoritairement une ou deux ma
110. des angoisses et non seulement en nous basant sur la diversit de leurs expressions comportementales cette question tant pos e par Neau In Jeammet et al 2003 sans pour autant tre en mesure de nous prononcer sur la stabilit de celles ci Rappelons n anmoins que Dubret 1996 affirme que la notion de structure est r serv e la perversion sexuelle en tant qu elle renvoie une assise m tapsychologique pr cise IL 1 3 4 Un diagnostic peu anodin Il est important de noter comme le r sume de Tychey article de Psycho M dia para tre que le diagnostic de perversion est associ norm ment de r ticences tant de la part des professionnels que des chercheurs li es la fois la difficult extr me d tablir le diagnostic diff rentiel lui m me mais aussi des connotations n gatives d une part relatives la morale et d autre part comme nous l avons remarqu concernant ses cons quences en terme de fixit durable et d absence de possibilit s de changement L cueil d un jugement moral toujours plus ou moins latent quand il s agit d voquer la perversion est rappel par Roussillon In Jeammet et al 2003 qui parle de p nombre associative du concept en r f rence Bion et comme cela transpara t tr s clairement par exemple dans les propos du Professeur Duverger et du Docteur Malka conf rence consult e en ligne le 08 10 08 Le
111. distinction entre nos groupes et notre sous hypoth se n est pas v rifi e l emprise dans ses dimensions de d ni du d sir de l autre et de recherche de r duction de l alt rit est pr sente dans la relation avec la ou les victimes quelle que soit l organisation de personnalit de l auteur des agressions sexuelles N anmoins si nous prenons en compte l identification projective en estimant qu elle participe de l instauration de l emprise en tant qu elle atteint fortement l alt rit une diff renciation nette est possible puisque ce m canisme de d fense est beaucoup plus fr quent dans le groupe P que dans le groupe TP 304 Emprise rotis e Ce qui para t en outre nettement diff rencier les 2 groupes est la dimension rotis e de la relation mise en place avec la victime l approche s ductrice qui rendent compte de l rotisation de l emprise mise en vidence ci dessus ces deux aspects sont respectivement retrouv s chez 100 et 80 des individus du groupe P alors qu ils sont pr sents chacun chez un seul sujet du groupe TP 33 L emprise rotis e dans la relation avec la victime para t donc beaucoup plus caract ristique des individus structur s sur le mode de la perversion que des sujets ayant des traits pervers IV 2 6 2 2 L emprise travers l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle A Rappels des hypoth ses diff rences L emprise sera b
112. e a a plein de pattes pourtant c est doux m me si une mygale peut tre meurtri re ouais couleur bien s r noire soit brun hum de la soie pourquoi de la soie parce que quand elle tisse ses filets c est de la soie un animal qui travaille beaucoup par rapport certains d Contr le domination de l autre l enqu te la planche 3 du Rorschach l homme n attend pas que je lui relise sa r ponse et dit l j ai dit 2 femmes 2 singes qu est ce que j ai dit encore C est lui qui tente de diriger l interaction en provoquant A la planche 7BM du TAT Monsieur G commente le fait que je note une de ses remarques a m apprendra me taire essayant par l de garder le contr le de la situation Il conjugue certains verbes la premi re personne du pluriel ce qui correspond une tentative pour dominer la relation par exemple quand il emploie l imp ratif l association de la r ponse 3 du Rorschach parlons ligne droite 242 Il exprime certaines choses par des gestes et met l autre en situation d ex cuter en position de soumission par exemple l association de la r ponse 25 du Rorschach ou la planche 12BG du TAT il me regarde avec insistance pour signifier qu il a termin De m me il termine tr s souvent ses phrases par hum en hochant la t te en particulier au Rorschach comme s il tait s r que son interlocuteur partageait son poin
113. e avec la m re consid r e comme propre aux pervers que nous n avons pas pu faire ressortir de notre recherche Par contre notre constat peut nous faire voquer l hypoth se que la confusion entre rotisme et tendresse puisse tre pr dominante chez les sujets du groupe TP alors que l rotisation plus 321 directe caract riserait davantage les individus du groupe P ce sur quoi nous allons nous pencher maintenant 1V 3 2 2 4 2 L emprise dans la relation transf ro contre transf rentielle travers l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle paragraphe IV 2 6 2 2 1 nous avons extrait des aspects tr s pr cis de l emprise qui sont apparus sp cifiques aux sujets structur s sur le mode de la perversion Il s agit du fait que le locuteur n exprime pas d motions de sentiments dans son discours relatif aux agressions sexuelles commises et aux victimes et du rejet ressenti contre transf rentiellement par le clinicien Ces l ments appartiennent la dimension de l emprise valuant le r le de spectateur n cessaire attribu l interlocuteur paragraphe II 5 6 2 3 2 1 et ils semblent li s entre eux Il serait donc int ressant de v rifier sur un chantillon plus cons quent avec une validation statistique si ces items sont bien syst matiquement superposables avec le diagnostic de perversion sexuelle Il se peut en effet que la personnalit de l interlocuteur soit l
114. entretien A la planche 12BG on peut inf rer une lutte maniaque contre la d pression travers le recours une forme de m galomanie une grande tendue d arbres Aux planches 2 et 3 du Rorschach ce sont des difficult s de s paration individuation qui apparaissent A noter que les tests projectifs sont marqu s par beaucoup de r pression planche 3BM TAT du TAT planche 5 du Rorschach restriction planches 12BG 13MF du TAT tout au long du Rorschach vitement planches 3BM 7BM TAT Au niveau anamnestique le sujet voque 3 deuils importants qu il a v cus jusqu pr sent Tout d abord il parle de fa on assez dramatis e de son ressenti face au d c s de sa grand m re auquel il a d faire face l ge de 16 ans ce qui est superposable avec le traitement de la planche 13B du TAT avec en outre une insistance sur l expression 190 corporelle et une certaine identification l objet perdu la morgue c tait le pire je me suis croul c t du truc mortuaire c tait un drame catastrophique quand le corps a t ramen la maison c tait des pleurs des pleurs le pire c est quand on l a enterr e l je voulais partir avec elle je disais maman c est pas possible que tu me laisses cet ge l Il ajoute qu il allait sur la tombe tous les soirs puis plus loin il d clare de fa on tr s contradictoire ce qui voque une c
115. et surprotectrice elle est trop m re poule Elle couvre trop ses enfants Elle aimait trop ses enfants elle avait trop d amour pour eux mais aussi autoritaire nerveuse Elle s nerve vite n h sitant pas donner des corrections quand elle nous frappait elle avait du mal s arr ter un jour elle aurait pris le tisonnier et tap une de ses filles avec Cela renvoie donc une imago maternelle phallique agressive et un clivage appara t travers le fait de la d crire la fois comme m re poule et comme violente Elle est de fait pr sent e comme incarnant une autorit peu signifiante au TAT planche 6BM sa m re et son fils le fils a racont que qu il avait fait un acte euh d plac devant les enfants et ils se prennent la t te ensemble Et pis la m re lui fait la t te en regardant par la fen tre A la planche 1 du Rorschach renvoyant l imago maternelle des traits pervers apparaissent pulsion scopique objet partiel et cette rotisation associ e la figure ou l objet maternel se retrouve aux planches 5 12BG 16 du TAT ainsi qu la planche 10 du Rorschach contacts initiaux avec l environnement 208 Les angoisses archa ques ne sont absolument pas labor es d ni du caract re angoissant de la planche 11 du TAT pas d expression d affects et r action contra phobique la planche 19 ce qui renseigne sur l objet primaire
116. eu une propension aux passages l acte dans son enfance ou son adolescence mais cela semble tre apparu de fa on pr gnante au d but de l ge adulte comme le montrent les crimes et d lits sexuels qu il a commis et par exemple sa r action l annonce d un renvoi professionnel a m avait nerv de m accuser tort C tait une petite d pression J ai fait des b tises j ai t sur le v lo dans les bois nu la place de casser quelque chose la maison j ai fait IV 1 1 6 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire du sujet est totalement r prim et ses capacit s de mentalisation sont globalement plut t mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes IV 1 1 6 6 2 1 Symbolisation du sexuel Le th me de la sexualit en g n ral planches 4 5 6BM 7BM 10 12BG 13B 13MF et 16 du TAT association la r ponse 22 au Rorschach entre autres est omnipr sent dans les tests projectifs et nous pouvons ainsi constater le c t fondamentalement pulsionnel absolument pas secondaris de la sexualit de l homme Monsieur F affirme de fait qu il a du mal contenir ses pulsions sexuelles qu il envisage comme ind pendantes ce qui renvoie aux pulsions partielles partir que je me suis masturb ils ont augment j avais du mal les diriger La confusion du sujet concernant sa sexualit est grande en particulier vis vis de son orient
117. fa on tr s archa que par exemple pour d crire son ressenti juste avant les agressions sexuelles il dit qu il avait des maux d estomac qu il tai t nerv et pour d signer le p nis il emploie les termes tels que zizi et qu quette Il utilise aussi le vocable de c lin dans le cadre des relations de couple et il insiste sur le r confort que les partenaires sont cens s s apporter planches 4 et 10 du TAT ce qui r v le une confusion entre sexualit et tayage IV 1 1 5 4 2 Probl matique oedipienne 1V 1 1 5 4 2 1 Structuration oedipienne Le conflit dipien ne para t pas labor IV 1 1 5 4 2 1 1 Triangulation oedipienne La triangulation dipienne n est pas clairement pos e la planche 2 du TAT en effet m me si au d part les 3 personnages sont identifi s sexuellement et pr sent s comme nantis chacun sp cifiquement aucune relation n est mise en place entre eux isolation des individus et le r cit donne lieu par la suite t lescopage des r les la jeune fille devient fille et toutes les deux pensent IV 1 1 5 4 2 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est pas totalement labor e l immaturit est reconnue la planche 1 du TAT mais pas d pass e la planche 8BM du TAT l angoisse de castration est projet e de fa on crue extraire une balle avec un couteau Par ailleurs l ango
118. grande prudence justifie aussi que nous ayons choisi de faire porter notre travail sur l aspect diff rentiel du diagnostic de personnalit des auteurs d agressions sexuelles nous pensons que c est par ce biais que nous pourrons mettre en vidence des l ments fondamentaux la fois clairants au niveau th orique mais ayant aussi des implications potentielles pour ce qui est des prises en charge qui pourraient alors tre pr cis ment adapt es en fonction du diagnostic 12 Il Cadre th orique de la recherche IL1 Le tronc commun des tats limites et les diff rentes formes de perversion Les individus auxquels nous allons nous int resser qu ils soient structur s sur le mode pervers ou qu ils pr sentent uniquement des traits pervers appartiennent la lign e des tats limites dont les caract ristiques principales ont t largement tudi es Bergeret 1996 a et b Kernberg 1967 Nous les rappelons tr s bri vement ici Bergeret 1996b instance dominante Id al du Moi nature du conflit Id al du Moi avec le a et avec la r alit nature de l angoisse angoisse de perte d objet d fenses principales clivage des objets forclusion projection identification projective id alisation d valorisation d ni relation d objet anaclitique Repr sentation de soi non unitaire Odile Husain In Tychey de 2007 r sume ainsi ce qui dans les organisations perve
119. groupe P Le traitement de l angoisse de castration para t donc plus r gressif dans le groupe P que dans le groupe TP 287 1V 2 3 1 2 2 D ni de la castration f minine A Rappels des hypoth ses diff rences Chez les individus structur s sur le mode de la perversion il existe un d ni de la castration f minine durable qu on ne retrouve pas chez les sujets ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 3 A des annexes Contrairement ce que nous avions suppos nous retrouvons le d ni de la castration f minine chez tous les individus de notre recherche Un d ni durable de la castration est relev chez 2 sujets M B et M G sur 5 du groupe P 40 Pour tous les sujets du groupe TP le d ni de la castration n est jamais durable Le d ni de la castration ne semble pas sp cifique aux sujets structur s sur le mode de la perversion dans la population que nous avons tudi e et son caract re durable s il n appara t que parmi ce groupe d individus n en est pas caract ristique puisqu il ne concerne pas la majorit d entre eux Cependant nous pouvons mettre l hypoth se que ce m canisme de d fense a tendance tre plus fr quemment rigide dans le groupe P que dans le groupe TP ce qui tend confirmer que la castration f minine est bien plus probl matique dans le premier groupe que dans le deuxi me elle fait l objet
120. homme femme de m urs l g res nous pouvons noter une certaine rotisation de la figure maternelle A la planche 7 du Rorschach l imago est associ e des attributs phalliques agressifs comme 2 t tes d ours 2 grandes oreilles surtout rigole et avec un regard tr s m chant des chiens dans l autre sens avec une queue en panache avec une certaine tendance la f tichisation des poils boucl s et la planche 8 refl tant les contacts initiaux avec l environnement c est une certaine dangerosit qui appara t 2 gros chats sauvages qui seraient chacun sur une branche puis qui seraient qui seraient l aff t de quelque chose Nous pouvons rapprocher cela du fait que Monsieur E rapporte une tentative d empoisonnement de la part de sa g nitrice la fantasmant ainsi comme pers cutrice En outre la planche 13B du TAT o il n y a pas de repr sentation du contenant l entr e d une porte et la fonction de pare excitation est d fectueuse l enfant se r fugie dans un endroit angoissant De m me la planche 16 le manque n est absolument pas laborable puisque la planche blanche est associ e l invisible ce qui renvoie un objet maternel inexistant non int rioris Enfin au Rorschach le sujet refuse de choisir une planche pour repr senter sa m re pour moi elle est inconnue et ne donne pas de r ponse la planche 9 correspondant aux r f rences m
121. identification psychopathique un pr dateur au sens de l am ricain Meloy et pourrait tre mis en relation avec les passages l acte de l homme gt Les angoisses sous jacentes pr dominantes semblent tre davantage de l ordre de la perte d objet et d abandon tests projectifs discours relation d objet anaclitique et sp culaire que de la perte de coh sion de soi m me si elles apparaissent 2 reprises de fa on directe dans les tests projectifs et qu on rel ve une angoisse de mort au TAT comme en t moigne aussi le fait que l atteinte narcissique si elle existe reste limit e 1V 1 1 8 4 volution libidinale IV 1 1 8 4 1 Sexualit et vie de couple Monsieur H a t mari et a eu trois enfants de cette union la victime g e de 20 ans au moment o nous rencontrons le sujet et des jumeaux de 13 ans Il est en cours de s paration et vit en concubinage avec une autre femme qu il conna t depuis 4 ans La vie de couple qu il a men e avec sa premi re femme para t travers la fa on dont il en rend compte particuli rement tumultueuse multiples infid lit s de sa part ainsi que du c t de son pouse nombreuses disputes Pour ce qui est de son propre c t volage il se demande si ce n tait pas juste pour s duire parce qu apr s avoir eu des relations sexuelles avec ses ma tresses il n avait plus envie d elles cela renvoie une valence plus narcissique qu obj
122. il nous a conduit une objectivation voire une quantification qui a facilit nos comparaisons et nous a permis entre autres de tenter d appr hender la dimension rotis e de l emprise paragraphe IIL 5 6 2 3 3 Il pourrait aussi ventuellement aboutir la d termination de seuils diagnostiques diff rentiels sur une population plus grande et tre utilis dans ce but en compl ment d un test projectif par exemple 1V 3 2 2 4 3 Synth se concernant l emprise dans la relation tests projectifs relation avec la victime et analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Les r sultats relatifs la mise en place de l emprise dans la relation avec la victime et dans la relation transf ro contre transf rentielle sont globalement concordants m me si l analvse de la premi re r sultats du paragraphe IV 2 6 2 1 met en exergue l identification projective et que celle de la deuxi me r sultats du paragraphe 1V 2 6 2 2 aboutit des conclusions portant sur des variations d intensit comme nous l avons d j relev dans la synth se des crit res de perversion Ces deux modes d valuation mettent en effet en vidence que l emprise le d ni du d sir de l autre et la dimension rotis e de l emprise existent dans les deux groupes mais l tude de la relation transf ro contre transf rentielle conduit envisager que les 2 premiers aspects 323 s expriment beau
123. individus structur s sur le mode de la perversion se situent en de de ceux ayant des traits pervers pour la majorit des caract ristiques retenues en particulier la fragilit narcissique et la probl matique oedipienne Nous avons de fait d fendu l id e de l existence d un continuum allant de la perversit au sens de Balier proche de la psychose laquelle selon nous certains points pr sent s comme communs aux auteurs d agressions sexuelles semblent au contraire se r f rer sp cifiquement en passant par la perversion sexuelle jusqu aux sujets ayant des traits pervers les moins loign s de la lign e n vrotique Il ressort ainsi de notre tude que la grande variabilit structurelle de ces individus classiquement mise en avant pourrait tre relativis e gr ce une d marche diff rentielle Nous avons aussi construit un outil utile au diagnostic fond sur l analyse de l emprise dans la relation transf ro contre transf rentielle vis vis de laquelle il favorise une distanciation Enfin nous avons propos quelques pistes de prises en charge diff renci es en fonction du diagnostic Mots cl s auteurs d agressions sexuelles structure perverse tats limites traits pervers personnalit approche diff rentielle qualitative approche projective tude de cas Abstract Our study is a projective and qualitative clinical approach of the personality structure of sexual aggressions perpet
124. j ai mentionn e plus haut o Agirs du clinicien Je pense avoir fait preuve d un peu d agressivit quand l homme s est oppos ma proposition de prise en charge en groupe qui me paraissait la plus adapt e en donnant des 224 arguments qui me semblaient difficilement cr dibles telle que sa timidit ce qui me paraissait contradictoire avec les descriptions sans d tours et tr s d taill es de ses passages l acte qu il avait faites tr s facilement IV 1 1 6 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k 1 nous pouvons conclure qu il y a bien une dimension rotis e de l emprise chez Monsieur F IV 1 1 6 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 6 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 6 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Une jouissance transgresser est rep rable dans les entretiens avec le sujet travers les l ments suivants la fa on dont il parle de ses passages l acte en insistant sur le b n fice qu il en retirait par exemple ressenti pendant quand je faisais ces actes je me sentais mieux j avais moins mal l estomac et mes pulsions diminuaient et apr s les agressions que je me sentais mieux que je m tais vid de mes pulsions il affirme qu il n avait pas conscience de transgresser un inter
125. je me trouve plus d affinit s sont les gar ons de 10 12 ans je les trouve int ressants cet ge l curieux de tout Il existe une identification du sujet ses victimes ce qu il exprime d ailleurs en affirmant que celles ci avaient un caract re proche du s ien pas timide d monstratif il montrait ses sentiments son affection qu il appr cie chez les adultes aussi ce qui renvoie un d ni de la diff rence des g n rations De fait il paraissait placer ses victimes au m me niveau que lui puisqu il d clare qu il les consid rait comme plus g e s qu elles n taient 176 IV 1 1 4 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique Le choix d objet privil gi de l homme est de type p dophile comme en t moignent ses passages l acte r p t s et la fa on dont il rend compte des agressions sexuelles qu il a commises On retrouve ainsi dans les tests projectifs des confusions entre adulte et enfant et d autres r f rences l enfance renvoyant la p dophilie au TAT planche 10 les proportions sont plus celles d un adulte mais en observant mieux les traits celles d un enfant planche 13B un bien pauvre gar on il a trouv la super baraque de ses r ves pour jouer et planche 19 a s adresserait plut t un public d enfants Cependant Monsieur D exprime aussi r guli rement sa sexualit travers l homosexualit
126. jour Tout en discutant on parlait de cul Lui arr tait pas de se tripoter de lui m me donc j ai vu qu il pouvait se passer quelque chose Nous pouvons comprendre l que le sujet projetait son d sir sur le gar on Sur ce point il pr cisera que l attitude de l enfant pouvait s expliquer par le fait que celui ci ait t agress par un membre de sa famille J ai su bien apr s qu il avait eu des relations avec son parrain Nous pouvons donc remarquer que la relation d objet est per ue ici en terme de chantage d change commercial avec une approche s ductrice o le d sir de l autre est ni et o la 125 manipulation pr domine renvoyant la fa on dont il a v cu les agressions dont il a t victime Il explique d ailleurs que sa m re agissait de cette fa on avec lui elle aurait achet son silence avec un paquet de cigarettes De plus on constate que l homme proc de une projection d un consentement Ainsi pour ce qui est du plus petit des gar ons il affirme il tait comme son fr re puisqu il a eu des relations avec le m me parrain C est lui qui a demand De m me il parle de la responsabilit de ses victimes qui pour lui est de 50 50 ils m ont pas forc mais ils m ont pas aid non plus il y a eu aussi leur consentement D autre part la fa on dont il aborde les agressions sexuelles qu il a commises renvoie
127. l rotisation de l emprise Seule l valuation de la pr sence de l item culpabilit consciente est diff renciatrice sans am nagement 307 Crit res diagnostiques de la perversion aspects diff rentiels Relation d objet Instances surmo ques D ni de la castration r pression D ni du d sir de dimension rotis e de Absence de Erotisation de la f minine l autre l emprise culpabilit transgression R sultat du paragraphe R sultat du R sultat des R sultat des paragraphes R sultat du R sultat du paragraphe paragraphes paragraphe paragraphe 1V 2 3 1 2 2 IV 2 4 1V 2 6 2 1 et IV 2 6 2 2 1V 2 6 2 1 et IV 2 6 2 2 IV 2 3 1 3 1V 2 3 1 3 d nis durables existent Fr quence plus fort dans le beaucoup plus fr quente Exclusivement retrouv e chez tous exclusivement dans le d apparition plus groupe P en ce qui dans le groupe P pour ce qui retrouv e dans le les sujets du groupe groupe P m me s ils grande dans le concerne la relation est de la relation mise en groupe P et pour P et exprim e de ne sont pas majoritaires groupe P transf ro contre place avec la victime tous les sujets fa on plus intense transf rentielle l g rement plus forte mais ne diff rencie pas les pas de fa on significative deux groupes pour ce dans le groupe P en ce qui qui est de la relation concerne la relation mise en place avec la transf ro contre victime transf rentielle Dans notre recher
128. l acquis des interdits humains Ainsi la m me dose d excitation sera pour eux consid r e comme une surcharge Ce en trop qu il faudrait enlever est bien le produit d une impossibilit d engramme de l excitation Il est le produit du en 38 moins du c t du processus C est la carence du processus de psychisation qui alimentera en trop d excitation Coutanceau Martorell 1993 analysent plus particuli rement le traitement du sc nario pulsionnel dans l appareil psychique des auteurs d agressions sexuelles Ils expliquent que Le fantasme est difficilement nomm mis en mots C est plus une repr sentation chose dans la logique de processus primaire qu une repr sentation mot qui serait alors plus pr consciente et secondaris e Tout se passe comme si la fixation de sc narios sexuels se faisait peu de fa on langagi re mais plut t de fa on audio visuelle avec une plus grande labilit et une moindre conscience 11 2 1 5 2 Symbolisation du sexuel IL 2 1 5 2 1 Symbolisation du sexuel f minin Il n y a pas de symbolisation r ussie du f minin chez les auteurs d agressions sexuelles Ainsi Gourlaouen Couton 2002 constate qu Aucune repr sentation symbolique du creux f minin n a t donn e par les p dophiles le f minin tant repr sent par le destin pulsionnel la passivit De m me de l analyse des protocoles de tests de Rorschach d auteurs
129. l homme est r prim parce qu il est probablement d vastateur 8 k et ses capacit s de mentalisation sont tr s mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes De plus il est remarquer que Monsieur E qualifie son ressenti en terme d nervement pour des situations tr s vari es le deuil de son fils l excitation avant ses passages l acte les regrets cons cutifs ceux ci ce qui rend compte d une difficult verbaliser et diff rencier ce qu il ressent IV 1 1 5 6 2 1 Symbolisation du sexuel IV 1 1 5 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin La symbolisation des pulsions sexuelles f minines au Rorschach est catastrophique refus la planche 9 ce qui correspond une catastrophe de la symbolisation du contenant choc la planche 7 repr sentations d enfantements relativement crues aux planches 2 cotation D selon la grille de Cassiers et 3 cotation C repr sentations phalliques la planche 7 aucune laboration du creux aux planches 2 7 9 IV 1 1 5 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La symbolisation des pulsions sexuelles masculines est peu satisfaisante quelques bonnes symbolisations aux planches 7 et 8 2B 1C sont remarquer mais aussi une mauvaise symbolisation la planche 5 C et une absence de symbolisations phalliques aux planches de r f rence 4 et 6 ces deux derni res planches le sujet met en avant la passivit
130. l immaturit fonctionnelle Ce qui semble diff rencier nos deux groupes est donc une tendance percevoir la castration et imm diatement combler le manque en r sultant d saveu Husain et al 1984 qui est majoritaire dans le groupe P et n est pas retrouv e dans le groupe TP Cela rejoint la position de Dor 1987 Du point de vue freudien l organisation perverse s enracine ainsi dans l angoisse de castration et dans la mobilisation permanente de dispositifs d fensifs destin s la contourner Concernant la fragilit narcissique des auteurs d agressions sexuelles et les angoisses qui les caract risent une des hypoth ses que nous avions pos e tait qu une d fense contre l angoisse de castration appara trait comme fondamentale chez les pervers sexuels Il est de fait possible d tablir ici un lien entre la fragilit narcissique plus grande constat e chez les sujets structur s sur le mode de la perversion r sultats du aragraphe IV 2 2 et le fait que ceux ci comblent syst matiquement le manque qu ils per oivent ce qui renvoie la notion de f tichisme telle que la con oit en particulier Balier 1996 Il reste analyser le lien avec le d ni pervers chez les sujets du groupe P que nous allons maintenant traiter La d sorganisation et ou l absence de mentalisation relatives l angoisse de castration caract risent par ailleurs l ensemble des individus du
131. l individu et les caract ristiques de l imago maternelle analys es plus haut IIL 5 3 1 1 4 2 Diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes a Diff rence rappel de l hypoth se th orique La diff rence des sexes est plus fr quemment d ni e chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation La diff rence des sexes est pos e quand les identifications sexuelles sont claires et stables Cet aspect est valu travers l analyse de l identification sexuelle En effet selon Gourlaouen Couton 2002 au Rorschach Les kinesth sies humaines associ es des r ponses humaines clairement d finies sexuellement ainsi que des contenus humains sexuels et ou des actions socialement sexualis es renvoient une int gration de la diff rence des sexes en revanche des kinesth sies neutres traduisent une fragilit des identifications secondaires La probl matique identificatoire peut tout particuli rement s appr hender la planche 3 mais aussi tout autre planche ayant donn lieu ce type de contenu Les r ponses animales peuvent galement traduire cette probl matique quand les contenus sont clairement sexu s Elle poursuit propos du TAT c est aux planches pr sentant des personnages que peuvent s valuer les troubles de la diff rence entre les sexes avec les planches sexuelles 2 4 13 MF et 8
132. la symbolisation des pulsions sexuelles masculines De plus si nous nous appuyons sur la liste de Schafer 1954 des contenus renvoyant l orientation homosexuelle nous pouvons noter que cet auteur place les aspects phalliques agressifs dans peur et rejet de l identit masculine identification f minine chez l homme nous avons mis en effet en vidence plus haut que l identification de tous les individus de notre chantillon tait f minine IV 2 5 2 Symbolisation des pulsions agressives A Rappels de l hypoth se diff rence Nous retrouverons davantage de projections crues en lien avec l agressivit dans les tests projectifs des pervers que dans ceux des sujets ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Les projections crues d agressivit concernent plus d individus du groupe P 4 sur 5 soient 80 du groupe P que du groupe TP 2 sujets sur 3 soient 66 comme nous pouvons le constater dans les tableaux IV 2 5 B des annexes Cependant nous ne pouvons pas conclure qu elles sont plus nombreuses dans les protocoles des individus du premier groupe que dans ceux du deuxi me Notre hypoth se n est donc pas v rifi e en terme d intensit un niveau individuel mais en terme de fr quence au sein de chaque groupe Ce constat rejoint celui fait propos des r ponses sexuelles crues et nous pouvons voquer les m mes hypoth ses explicatives les concernant 1V 2 6 Le choix d ob
133. la vis e tant de ramener l autre la fonction et au statut d objet enti rement assimilable Pour Dorey 1981 la relation d emprise doit tre interpr t e comme une v ritable formation d fensive ayant pour fonction essentielle le manque tel qu il est d voil par la rencontre de l autre La relation perverse est marqu e par l emprise mais ce m canisme ne se retrouve pas exclusivement associ la perversion sexuelle pour Dorey 1981 par exemple elle intervient aussi dans la probl matique obsessionnelle d autres auteurs comme Bergeret 18 font un distinguo subtil entre la pulsion d emprise propre au pervers et le besoin de ma trise sp cifique l obsessionnel et nous pouvons supposer qu elle concerne aussi les pervers de caract re au sens de Bergeret 1996b Cependant selon Dorey 1981 ce qui caract rise l emprise dans la perversion est que cette relation se d ploie lectivement dans le registre rotique Nous reviendrons en d tails sur cet aspect IL 1 2 2 Essai de d finitions des concepts de d nis du narcissisme de l alt rit du d sir de l autre Nous allons tenter de proposer ici une d finition des concepts de d ni du narcissisme de l alt rit et du d sir de l autre en lien avec celle des diff rentes entit s nosologiques aff rentes la perversion et la perversit Pour Bergeret 1996b le d ni du narcissisme d a
134. le une difficult laborer le manque nous nous r f rons pour cela en particulier Husain et al 1984 qui ont d crit les r actions d fensives face au risque de perception du manque Au TAT les l ments suivants sont r v lateurs de troubles identitaires le t lescopage des r les la repr sentation de personnages atteints dans leur int grit physique en particulier la planche 10 qui est floue une difficult dans la constitution des limites planche 19 des plong es r gressives et projectives pouvant conduire l mergence d objets partiels pers cuteurs la planche 12 BG du TAT Shentoub 1990 Dans les entretiens le sujet peut par exemple exprimer une d valorisation ou au contraire de la m galomanie il peut aussi directement faire part d atteintes narcissiques provoqu es par des v nements de vie f tichisme et enjeu narcissique phallique Rappelons que le concept de f tichisme est l origine li au d ni de la castration et que par cons quent il renvoie une difficile laboration du manque donc la fragilit narcissique des sujets Sa th orisation est particuli rement complexe comme nous l avons soulign pr c demment Nous renon ons donc l op rationnaliser sp cifiquement ici La question de l enjeu narcissique phallique peut quant elle tre abord e travers la notion de recherche du phallique dans le chapitre consacr l imago paternell
135. lesquels ils ont t condamn s afin d approcher leur perception des agressions sexuelles commises leur rapport la loi l autre la p dophilie Enfin les entretiens permettent l appr hension d l ments contre transf rentiels fondamentaux pour pr ciser la nature de la relation d objet l existence de l emprise IIL 4 1 1 Passation Dans un premier temps nous avons men des entretiens semi directifs avec chaque individu rencontr Nous avons tabli une trame de questions ou de sujets aborder document I 2 des annexes en nous inspirant d une part du QICPAAS que nous avons remani afin de l adapter notre recherche questions moins pr cises dans un premier temps pouvant tre affin es en fonction des cas Nous avons par exemple regroup dans le paragraphe 7 le d faut de mentalisation et le primat de l acting ainsi que l activit onirique puisque ces aspects renvoient au pr conscient L int r t du QICPAAS tait selon nous qu il est tr s complet et qu il balaye de fa on tr s large la fois l anamn se des sujets et le passage l acte lui m me Nous y avons n anmoins ajout d autres points examiner en fonction de nos hypoth ses th oriques et il s est av r que quelques rares aspects n ont pas t exploit s part enti re l activit onirique par exemple un affinement et une s lection de nos hypoth ses ayant t op r s dans l
136. mal quand on le fait mais c est apr s j avais peur j tais mal dans ma peau je me demandais qu est ce que j ai fait l 122 Plus pr cis ment concernant ses 2 petits voisins il explique en faisant un lien avec les agressions sexuelles qu il a lui m me subies je sais que moi j ai t pris aussi donc pourquoi j ai continu Il exprime ainsi certains regrets je me suis excus 3 fois au tribunal mais c est pas a qui va ter ce que j ai fait On rel ve de fait quelques l ments renvoyant la culpabilit dans les tests projectifs planches 2 3 10 du Rorschach et au TAT r ponses du type cacher quelque chose en lui m me aux planches 3BM et 4 du TAT IV 1 1 1 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse Il est important de relever que le climat familial et environnemental est tr s confusionnant la fois adult rin m re fr res et s ur et incestueux le beau p re aurait viol une des s urs de l homme son p re naturel a t condamn pour des viols Monsieur A aurait lui m me assist aux bats extra conjugaux de sa m re il d crit sa relation avec sa s ur V en des termes voquant une relation incestueuse J ai vu que c tait une s ur superbe riante d connante on est devenu vraiment ensemble et il a subi des agressions sexuelles de la part d adultes pendant plusieurs ann
137. mauvaise L attachement au phallique et la propension l exhiber correspondent une insistance sur les d tails phalliques relev s tout au long des protocoles ou certaines planches et ou une mise en avant de cette dimension L effort m me que font de nombreux sujets pour r duire une position phallique active et mena ante renvoie la tendance minimiser la puissance phallique per ue en insistant sur un c t passif ou en la d valorisant L aspect mena ant s apparente au phallique agressif par exemple la r ponse dard D apr s nos hypoth ses ces diff rents volets de la symbolisation masculine seront retrouv s chez l ensemble de nos sujets B Diff rence a Rappel des hypoth ses th oriques Chez les sujets structur s sur le mode de la perversion la symbolisation des pulsions masculines est plus d faillante que chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation Il s agira de comparer les degr s de symbolisation des pulsions sexuelles masculines pr dominants dans chacun des deux groupes 97 IIL 5 5 2 Symbolisation des pulsions agressives a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Nous retrouverons davantage de projections crues en lien avec l agressivit dans les tests projectifs des pervers que dans ceux des sujets ayant des traits pervers b Op rationnalisation Il s agira de d nombrer les projections d agressivit et l
138. me signifiant ses h sitations entre plusieurs interpr tations ou ses doutes planche 3BM du TAT est ce qu il a t puni est ce qu il a t maltrait Une seule question pourrait s apparenter une recherche de complicit la planche 4 du TAT cette image n a pas t tir e d un film par hasard et dans une autre l homme tend faire lui m me la question et imm diatement la r ponse une association de la planche 4 du Rorschach je me suis rabattu sur un animal mais lequel je pouvais pas le d crire b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous Pai relev quelques pronoms impliquant l autre par exemple l association de la r ponse 4 au Rorschach on prend des rides celle de la r ponse 12 quand on se prom ne au bord d un tang ou d un lac donc on voit son reflet dans l eau la planche 16 du TAT on d truit un arbre pour en faire des outils qui pourraient nous servir dans la vie courante c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les Monsieur C ne me semble pas avoir proc d des inversions des r les au cours des entretiens ou de la passation des tests B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre Le sujet ne me para t pas non plus avoir voqu des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre d Contr le domination de l autre L
139. ne me suis pas sentie atteinte dans mon intimit dans la relation avec Monsieur D 1 S duction fascination du clinicien Le sujet n a pas d clench chez moi une r elle fascination et ne s est pas montr s ducteur m me si dans un premier temps j ai eu l impression qu il tait plut t diff rent de ses co d tenus par un niveau d tude et d expression un peu plus lev m me si cela ne s est pas forc ment v rifi et quelques int r ts culturels De plus je me souviens que l homme a eu assez rapidement tendance essayer de se placer dans ce que j appellerai une certaine proximit avec moi il s est senti imm diatement l aise dans les entretiens et les tests projectifs semblant prendre un certain plaisir se raconter m rejet Dans un deuxi me temps son d tachement par rapport la gravit de ce qu il pouvait rapporter a par contre suscit chez moi un r el malaise un ressenti tr s n gatif certainement en raison entre autres d une impression de discordance entre ce qu il souhaitait montrer de lui et ce qu il tait au fond L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur Je me suis sentie disqualifi e quand Monsieur D m a dit la fin de son r cit la planche 7 BM il faut apprendre la st no o Agirs du clinicien Je ne me souviens pas tre pass e l acte dans la relation avec le sujet IV 1 1 4 8 2 3 3 Dimension rotis e de l e
140. nn andre 307 IV 3 1 Diagnostics de personnalit et continuum sssssssessseeseesessessesesssessesresseesse 307 IV 3 1 1 Le diagnostic de perversion sexuelles hf intiatiits 307 IV 3 1 2 Existence du continuum destine 311 IV 3 2 Synth se des autres T SU AL nn ne eine Persan 315 IV 3 2 1 D autres caract ristiques de personnalit 315 TV 3 2 2 dont certaines en lien plus direct avec les passages l acte sexuels sur des MINEURS rente ame hentai at edit die tan ler aiat 319 Ve CONCLUSION seeds nn rss te seen Se pr ess este en rie ess tonnes nt lunette nent een 326 V 1 R sum des principaux r sultats biais m thodologiques et critiques pistes de techerche nn n SR rt a nn 326 V2 Pistes d application th rapeutique sms dienuiiladreeniitndienussitan 332 VI Bibliographie seisssisiiisssusosiessesssotes so nooo sase seine asset sesasi o r Asoro seo SES o eS Era O Cein eeose 338 l Introduction 1 1 Motivations personnelles L int r t que je porte aux auteurs d agressions sexuelles est n avec mon entr e dans la vie professionnelle En effet il y a 8 ans alors que j tais toute jeune psychologue clinicienne J ai t confront e cette population d abord l occasion d un stage puis d un emploi dans le milieu carc ral au Centre de D tention de Saint Mihiel C est gr ce la rencontre d un ma tre de stage passionn lui m me investi dans une d marche de recherche centr e sur le v
141. non ayant un lien de parent plus ou moins loign avec lui ce qui refl te les statistiques donn es par exemple par Ciavaldini 2001 De m me concernant l ge des victimes nous nous sommes aper us que la plupart des auteurs d agressions sexuelles de notre population taient pass s l acte la fois sur des enfants de moins et de plus de 10 ans ce qui rend la distinction mise en avant par Gourlaouen Couton 2002 caduque pour notre propre tude Ce chercheur a de fait opt pour la limite des 10 ans garantissant un minimum l aspect physique de la victime puisque statistiquement la pubert n a pas encore d but il n existe donc pas de traits sexuels secondaires pour diff rencier ce qu elle nomme les p dophiles victime dont l ge est inf rieur 10 ans des violeurs victime dont l ge est sup rieur 10 ans L ge inf rieur quant lui a t fix par cet auteur 3 ans ce qui est consid r comme la limite entre le b b et le petit enfant par l Association Mondiale de Psychiatrie du nourrisson aucune victime dans notre recherche n a moins de 3 ans Nous nous sommes rendus compte que deux sujets de notre chantillon M E et M F qui ont fait plusieurs victimes avaient parmi celles ci des adolescents de plus de 15 ans en plus de M D qui a agress sexuellement un jeune adulte en d tention apr s sa condamnation dans le cadre de laquelle nous l avons rencon
142. objet narcissique chez le pervers l individu s identifie sa m re d faut de la prendre comme objet Il y aurait l une confusion entre rotisme et tendresse selon Chagnon 2005 Nous devrions ainsi identifier la puissance de la s duction qui ali ne l autre dans le narcissisme de l agresseur Cela renvoie en partie au concept d emprise qui se traduit par une tendance la r duction de l alt rit et un d ni du d sir de l autre dans sa dimension rotis e Chez les sujets ayant des traits pervers nous supposons que l alt rit sera moins mise mal et posons l hypoth se que le d ni du d sir de l autre et la tendance la r duction de l alt rit seront moins fr quents dans ce groupe d individus b Op rationnalisation la captation sp culaire et la recherche d une relation sp culaire id alis e avec la m re sont tr s sp cifiques puisqu elles semblent se traduire au niveau du choix des victimes en tant 100 que doubles id alis s ayant des caract ristiques f minines Elles peuvent donc ventuellement tre identifi es dans le discours du sujet concernant les victimes confusion entre rotisme et tendresse c est le discours du sujet concernant les faits paragraphe 10 du guide d entretien qui peut en rendre compte insistance sur la tendresse le soutien dans la relation avec la victime plus que sur le c t sexuel En ce qui concer
143. origine d une sensibilit plus aigu tel ou tel aspect du transfert En tout tat de cause ils sont mettre en lien avec une relation d objet o le d sir de l autre est fortement mis mal Par ailleurs notre grille d analyse tr s d taill e de la relation transf ro contre transf rentielle centr e sur l emprise nous a permis en premier lieu de proposer une synth se des nombreux l ments s y r f rant relev s dans la litt rature Clavreul In Aulagnier Spairani et al 1967 Dor 1987 Dorey 1981 Dubret 1996 Husain et al 1984 Husain In Tychey de 2007 Lefebvre ibidem Mac Dougall 1978 Rebourg Roesler 2002 2005 Roman 2007 Wainrib 2003 en tentant de les classifier de les mettre en concordance ou de les diff rencier Nous nous sommes n anmoins aper us que la diff renciation entre la r duction de l alt rit et le d ni du d sir de l autre pos e en r f rence Dorey 1981 restait relativement d licate et subjective y compris d un point de vue th orique comme nous l avons d j soulign dans le paragraphe 11 1 2 2 mais il nous est apparu plus ais de la percevoir travers la relation transf ro contre transf rentielle que dans l analyse de la relation des individus avec leurs victimes qui fait l objet d une valuation plus indirecte travers le discours de ceux ci r sultats du paragraphe IV 2 6 2 1 Nous avons malgr tout pu constater que c
144. par ailleurs peu r ussie des bibendums qui se bagarrent m me si elle n est pas crue contrairement ce que nous avons pu mettre en vidence en particulier au TAT D autres l ments renvoient des relations pr g nitales anaclitiques planche 6 du Rorschach une branche d arbre qui tient des petits oiseaux avec un renforcement de ce caract re li l inversion c est la branche qui tient les oiseaux et non les oiseaux qui se tiennent la branche ou fr quemment sur le mode de la pr dation qui a voir avec une identification psychopathique planche 10 du Rorschach des t tes de dinosaures qui bouffent d autres b tes l association de la planche 8 du Rorschach a me fait penser la jungle et qu il y a un chasseur qui veut attraper une proie et il y a deux panth res qui le surveillent et pr ts lui sauter dessus pour lui faire peur l accent tant mis ici sur un sc nario o la peur est rotis e et o intervient une double ali nation r les de proie et de pr dateur interchangeables Une forte rotisation dans la relation d objet est retrouv e en particulier la planche 10 du TAT Nous pouvons en conclure que l alt rit est tr s probl matique pour le sujet il envisage les relations en terme de comp tition o l un des deux seulement doit survivre ce qui voque la violence fondamentale la confrontation l autre semblant faire encourir Monsieur F
145. part Nous avons fait l hypoth se fond e sur la litt rature que deux dimensions fondamentales de l emprise taient la r duction de toute alt rit et le d ni du d sir de l autre m me si nous avons pu constater Dorey 1981 Coutanceau 1996 que ces deux notions sont tr s proches et peu diff renciables Nous avons par ailleurs tent de les d composer en sous items correspondant aux diff rents concepts relatifs l emprise mis en avant par les auteurs sur lesquels nous nous sommes appuy s tout en ayant conscience qu il est parfois un peu r ducteur ou subjectif de classer telle ou telle dimension dans telle ou telle cat gorie Pour tablir la grille suivante nous nous sommes bas s sur notre synth se th orique du concept paragraphes IL 1 2 1 et I1 2 2 6 2 2 de notre th se A noter que nous n avons pas distingu strictement les crit res renvoyant l valuation du transfert de ceux correspondant au contre transfert dans cette grille La grille d analyse IIL 5 6 2 3 1 R duction de toute alt rit Dorey 1981 Cette dimension correspond aux d finitions de Dorey 1981 et Dor 1987 Nous posons que la r duction de toute alt rit peut recouvrir les aspects suivants a Questions pos es au clinicien Il sera n cessaire de faire la distinction entre les questions relevant de la d pendance demandes de r assurance qu tes d tayage narcissique est ce que ma r po
146. perversion que nous avons rappel es dans notre partie th orique au paragraphe 11 2 2 6 1 IV 3 2 2 4 Relation d objet 1V 3 2 2 4 1 Avec la ou les victime s Nous n avons rencontr qu un seul sujet affirmant avoir recherch un double narcissique avec des caract ristiques f minines Balier cit par Martorell Coutanceau 1998b travers ses victimes et il faisait partie du groupe TP mais nous avons pu nous apercevoir qu il pr sentait une grande proximit avec la structure de personnalit perverse r sultat du paragraphe IV 2 6 2 1 Nous avons par ailleurs constat que l identification projective tait beaucoup plus fr quemment retrouv e chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez les sujets ayant des traits pervers ce qui abonde en faveur de la position de Dor 1987 Nous avons alors sugg r un rapprochement entre ce m canisme de d fense et l instauration de l emprise voire d une captation sp culaire Balier ibidem dans le sens o le sujet projette des l ments qui lui sont propres sur sa victime qui devient alors en partie identique lui La confusion entre rotisme et tendresse quant elle a t plus fr quemment retrouv e chez les individus du groupe TP que chez ceux du groupe P contrairement ce qu affirme Chagnon 2005 Il est d licat d interpr ter ce r sultat sachant que Chagnon ibidem fait r f rence la relation sp culaire id alis
147. pour me faire taire ma m re m a donn un paquet de cigarettes elle m a achet et comme tant d faillante rejetante elle a quitt le foyer familial ponctuellement pour un autre homme confiant ses enfants leur p re elle a mis plusieurs fois Monsieur A la porte y compris quand celui ci tait mineur et il ajoute qu elle l humiliait quand il avait des probl mes d nur sie Cependant il ne peut mettre une critique envers sa m re sans la faire suivre d un compliment ou l excuser Le sujet a aussi tendance pr senter les femmes de fa on tr s p jorative et les disqualifier Il dit par exemple de sa grand m re paternelle elle tait tr s m chante encore plus m chante que mon p re sans boire elle me faisait peur c tait une grosse femme De m me en ce qui concerne sa s ur il affirme elle laissait tout tra ner m me ses serviettes hygi niques Enfin il parle d une femme qu il avait rencontr e de la fa on suivante Ce qui m avait choqu elle avait emmen les pr servatifs Cette d qualification de l imago maternelle ainsi qu un certain caract re anxiog ne apparaissent la planche 1 du Rorschach la b te noire Par ailleurs l imago maternelle est repr sent e sur un mode voyeuriste et intrusif la planche 5 du TAT alors cette femme qu est ce qu elle essaye de guetter qu est ce qu elle essaye de voir avec des traits phal
148. qu au contraire elle semble tre constitu e en archipel Ciavaldini 2002 Coutanceau 2002 parle quant lui d aspects en mosa que de la personnalit des auteurs d agressions sexuelles De tels actes peuvent de fait appara tre dans des contextes structurels divers dont Bergeret 1995 fait la synth se suivante structure psychotique avec une relative fr quence structure n vrotique mais cela est beaucoup plus rare tat limite cat gorie structurelle souvent rencontr e quand on s occupe de d lits sexuels Chabert et al In Ciavaldini 2001 affirment de m me qu il existe une grande variabilit interindividuelle de la population tudi e Plus pr cis ment ces auteurs pensent que celle ci ne peut se d finir par son appartenance une cat gorie nosographique d termin e et en particulier il n est pas possible pour la caract riser de la r duire des modalit s perverses Ainsi la plupart des sp cialistes par exemple Bergeret 1995 Bouchet Kervella 1996 a et b Caillard 1995 Chagnon 2004 2005 Ciavaldini 2001 Dubret 1996 Senninger 1996 Senon et al 1997 Viaux 1996 1999 qui se sont int ress s la personnalit des auteurs d agressions sexuelles en g n ral et de mineurs en particulier s accordent dire que La perversion d un agir sexuel ne permet pas de conclure la g n ralit d un fonctionnement psych
149. qualit son p re puisque selon lui il est quelqu un de travailleur dans son m tier mais aussi la maison qui ne sait pas rester sans rien faire De fait la planche 7BM du TAT relation p re fils est trait e en terme de rapprochement avec une certaine connotation homosexuelle voquant un fantasme incestueux mais aussi d opposition comme elle pourrait l tre par un adolescent sous tendue par de l agressivit A la planche 6BM le statut de tiers n est pas tabli un p re une m re sa femme et le fantasme incestueux est l encore sous jacent rotisation diff rence de g n ration pas mentionn e Nous pouvons donc conclure une carence de la fonction paternelle et m me un d ni puisqu un fantasme incestueux est projet directement la planche 10 du TAT comme nous le verrons plus loin Ainsi la planche 2 du TAT l individualisation m me des personnages donc la triangulation est impossible IV 1 1 4 1 3 Identifications conscientes Dans son discours l homme se dit plus proche de sa m re que de son p re et au niveau inconscient il s identifie sa m re planche 7 du Rorschach choisie comme planche personnelle IV 1 1 4 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est absolument pas labor e la planche 3BM du TAT les affects d pressifs sont associ s la solitude mais il n y a pas de d gagement possible malgr les tentatives d vitem
150. que souvent le p re est d nigr par la m re pr sent comme non fiable abandonnant objet de m pris en aucun cas la m re ne v hiculera en son nom de message de castration protecteur car au service de la prohibition de l inceste et des instincts de conservation Il s agit d une identification dans la communaut du d ni d crite par Fain 1981 7 Qui dit d ni du p re tayant ou d ni du d sir du p re dit d ni d une portion de r alit r alit qui forclose au dedans ne peut plus servir au syst me repr sentatif et fantasmatique mais fait retour du dehors sous la forme d une menace excitante non repr sentable Ainsi Szwec 1993 ajoute concernant le p re qu Il ne lui reste plus qu un r le rotique qui entre en opposition avec le concept de paternit C est la figure du p re tyran de la horde qui ne respecte aucun tabou aucune frustration et aucune r alit qui est ici voqu e L identification un tel p re dit Szwec 1993 suppose une sorte d inversion des valeurs Le p re de la horde p re p dophile devient l id al du p re Un id al d homme qui a d tre d sir ainsi p dophile par la m re et aussi tenu l cart par elle travers une accusation port e contre lui Le raisonnement qui conduit l affirmation d un p re p dophile et sadique comme mod le de p re s appuie sur le message d livr par la m re
151. r ponses renvoyant au vide au n ant incapacit apaiser les angoisses qui renvoie un objet primaire peu contenant angoisses archa ques in laborables aux planches 11 12BG 19 du TAT Nous pouvons aussi d duire qu il n y a pas eu d int riorisation du bon objet si seul un mauvais objet est projet et qu il existe une difficult s parer le bon et le mauvais objet la planche 19 du TAT l aspect manquant de l objet primaire peut tre inf r partir de la non laboration de la position d pressive qui sera d velopp e plus loin ou d une fixation l oralit B Diff rence a Rappel de l hypoth se th orique L imago maternelle des pervers sera plus excitante davantage rotis e que celle des individus ayant des traits pervers 78 b Op rationnalisation Cela se traduira alors par un nombre d l ments renvoyant l rotisation de l imago maternelle plus nombreux chez les pervers que chez les individus ayant des traits pervers ainsi qu une rotisation plus crue dite directement Cette rotisation se trouvera aussi sans censure dans le discours des sujets pervers concernant leur m re ce qui sera moins fr quemment le cas chez les individus ayant des traits pervers HI 5 1 2 Imago paternelle L imago paternelle peut tre analys e dans les tests projectifs aux planches paternelles mais aussi ventuellement dans le discours du sujet m me si nous savons qu
152. re dans ses livraisons quand il tait plus jeune ce qui d note une certaine proximit entre eux De plus l homme insiste sur le c t volage de son beau fr re que nous d velopperons plus loin et conclut moi j ai pass une partie de ma vie faire la m me chose je sais pas si j ai suivi l exemple j ai collectionn les ma tresses pendant une dizaine d ann es 251 Il parle ainsi de cirque entre sa s ur et son beau fr re c est dire des disputes dues aux infid lit s de son beau fr re qui ont donn lieu des d m nagements successifs de la famille et ont conduit une vie assez chaotique Il ajoute je crois que j ai h rit de la jalousie de mon beau fr re je sais pas si c est de la jalousie j arrive pas faire confiance personne je pr f re faire le vide autour de moi comme a je d pends de personne Monsieur H pr cise qu il relie cela au fait qu il ait vu sa s ur tromper son mari Ce qui aurait provoqu chez lui une peur de la trahison IV 1 1 8 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est absolument pas labor e En ce qui concerne les angoisses d abandon elles sont massives et caract risent la probl matique du sujet comme en t moignent aussi la relation d objet sp culaire et anaclitique dans les tests projectifs elles surgissent en particulier la planche 13B du TAT o l homme s identifie totaleme
153. relev particuli rement de projection d agressivit de la part de Monsieur B li e la manifestation de la diff rence ni lors des entretiens ni lors de la passation des tests IV 1 1 2 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret Le sujet ne m a pas paru tenter d immiscer fondamentalement un secret dans la relation si ce n est travers la manipulation du discours comme nous le verrons ci dessous B Autres formes de manipulation Il me semble exister une manipulation du langage par exemple dans la d claration suivante que j ai trouv e pour le moins ironique et choquante j ai pris conscience que j ai fait une grosse erreur quand mon ex a saut par la fen tre Il y a l un fort contraste un hiatus d la minimisation contenue dans l expression grosse erreur pour parler d une agression sexuelle sur mineure associ e la gravit d une tentative de suicide qui para t ici totalement banalis e verbalis e sans empathie aucune et sert uniquement l homme d indicateur de la faute qu il estime avoir commise Cette utilisation toute particuli re du langage correspond ce que Rebourg Roesler 2002 2005 a tudi des proc d s rh toriques du discours des 144 sujets ayant une organisation perverse de la personnalit participant la fonction conative du lan
154. rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes Identification sexuelle L identification sexuelle est difficilement tablie par l homme dans les tests projectifs puisqu la planche 3BM du TAT Monsieur B h site entre un homme ou une femme de m me qu la planche 10 o un couple est identifi sans certitude et la planche 4 il y a un t lescopage au niveau des r les il la quitte elle le quitte A la planche 2 du TAT l activit est par contre bien attribu e l homme et la passivit aux femmes A la planche 3 du Rorschach ce sont des personnages des sosies qui sont donn s sans pr cision quant leur identification sexuelle mais si c est le pronom masculin qui est utilis dans la suite du r cit Par ailleurs nous pouvons relever que le sujet choisit une planche phallique au Rorschach pour se repr senter la 6 mais en insistant sur un aspect plut t f tichiste la peau ou les fourrures pour d corer c est beau Il insiste de plus sur les d tails phalliques au Rorschach o les pulsions sexuelles masculines sont relativement bien symbolis es comme nous le d velopperons plus loin L identification sexuelle de l homme n est pas d termin e la probl matique tant pr g nitale m me si nous retrouvons quelques l ments d identification masculine 136 D ni de la diff rence des sexes Nous pouvons donc en d
155. rer un raisonnement qui ne lui convient pas IIL 5 6 2 3 2 1 1 L autre comme spectateur anonyme Mac Dougall 1978 cit e par Lefebvre In Tychey de 2007 Nous posons que cela pourrait se manifester dans le cadre de notre recherche outre travers les r cit tr s crus des passages l acte par des r ponses sexuelles extr mement mal symbolis es dans les tests projectifs cela est analys dans la partie consacr e la symbolisation des pulsions ou la projection de sc nes sexuelles Roman 2007 des r ponses pouvant tre cot es anti Clob dans le sens propos par Rebourg Roesler 2002 2005 c est dire dans lesquelles c est le r cepteur qui ressent l angoisse et non le locuteur ou l expression de fantasmes mis en acte Lefebvre In Tychey de 2007 donn s sans aucune retenue tout cela tant verbalis sans aucune motion ni sentiment g Crudit des termes renvoyant la sexualit dans les projectifs et dans la description des faits Roman 2007 anti Clob de Rebourg Roesler 2002 2005 h Pas de censure du fantasme Husain In Tychey de 2007 Lefebvre ibidem i Absence d motions de sentiments de la part du sujet Lefebvre ibidem IIL 5 6 2 3 2 1 2 La recherche de l effet produit sur l autre Les moyens utilis s par le sujet pour produire un effet sur son interlocuteur sont d une part la jouissance provoquer qui renvoie un
156. rigide dans le groupe P castration f minine plus probl matique dans ce groupe 1 diff rence significative qui va dans le sens du continuum Jouissance transgresser Concerne 66 des sujets Concerne 100 des sujets exprim e plus intens ment instances surmo ques quasi inexistantes dans le groupe P gt Diff rence qui va dans le sens du continuum culpabilit Toujours pr sente Jamais pr sente gt instances surmo ques quasi inexistantes dans le groupe P et Surmoi embryonnaire dans le groupe TP 3 Diff rence significative qui va dans le sens du continuum Identification sexuelle Identification f minine maternelle chez tous les sujets Identification f minine maternelle majoritaire 60 Hypoth se invalid e Point commun Diff rence des sexes et d ni 33 des sujets concern s par le d ni 40 des sujets concern s par le d ni Intensit du d ni de la diff rence des sexes sup rieure d fense plus massive dans le groupe P int gration de la diff rence des sexes plus probl matique dans ce groupe Diff rence qui va dans le sens du continuum Diff rence des g n rations et d ni D ni massif chez 66 des sujets D ni massif chez 60 des sujets gt Hypoth se invalid e Point commun Fantasme incestueux Fantasmes directs plus fr quents gt Hypoth se invalid e r sultat inverse
157. ruptures amoureuses pour les agressions sexuelles Enfin selon l homme sa m re aurait tendance tre d pressive Je sais qu elle faisait des petites d pressions elle s enfermait dans sa chambre elle tait pas bien elle pleurait mais par rapport quoi Je sais plus et nous pouvons faire l hypoth se d une certaine identification ce niveau l IV 1 1 6 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique Les repr sentations animales enti res non d t rior es sont majoritaires 55 6 au Rorschach planches 1 2 4 5 8 10 mais les personnages qui ont les m mes qualit s repr sentent tout juste la moiti des r ponses humaines l une d elle correspondant de plus H planche 2 bibendum La repr sentation de soi est donc fragile m me si elle est relativement bonne aux planches 1 une d gradation apparaissant dans la 2 r ponse de la planche 3 et 5 comme en t moignent aussi les l ments suivants G est trop bas au Rorschach ce qui renvoie des capacit s d ancrage unitaire probl matiques et on rel ve des confusions identitaires sous forme de t lescopages de r les dans le discours on s est sympathis au mariage chacun leur tour a m avait nerv de m accuser tort ainsi que dans les tests projectifs au TAT aux planches 2 et 8BM ou dans les associations du Rorschach la planche 1 des jeunes qui aiment se chahuter ensemble
158. s comme tant de sexe masculin et ce sont plut t des relations homosexuelles qui sont projet es au TAT aux planches 7BM et 10 au Rorschach la planche 2 2 bibendums qui se bagarrent 2 phoques qui dansent ensemble La symbolisation des pulsions masculines au Rorschach est en outre plut t bonne Cependant la planche 3 du Rorschach les personnages masculins s adonnent une activit plut t f minine poterie De plus Monsieur F choisit certes une planche phallique la 4 pour se repr senter lui m me au Rorschach mais l explication qu il en donne ne renvoie pas une bonne symbolisation du phallique masculin Parce que je suis un gros nounours et comme je suis comme eux il ne ferait m me pas de mal une mouche L ours quand on l emb te pas il est calme il est r serv pareil que moi On rel ve aussi quelques confusions des genres le sujet dit en parlant de pulsions sexuelles partir que je me suis masturb ils ont augment De nombreux indicateurs renvoient une identification masculine D ni de la diff rence des sexes Le d ni de la diff rence des sexes appara t tr s nettement la planche 10 du TAT et nous pouvons penser qu il est relativement durable tant donn le nombre de relations homosexuelles repr sent es Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations La diff rence des g n rations est per ue au TA
159. s de la fa on suivante laboration de la position d pressive impossible et traitement de la probl matique de la perte L absence d laboration de la position d pressive peut se traduire globalement par l apparition d angoisses de perte d objet d abandon une lutte maniaque contre la d pression une impossibilit reconna tre l absence de l objet et de la lier des affects d pressifs une incapacit fantasmer l objet absent une relation d objet anaclitique un d gagement impossible par rapport cette probl matique L laboration de la position d pressive et le traitement de la perte peuvent tre analys s de fa on plus sp cifique dans sa traduction au niveau du r el par le discours du sujet paragraphe 3 du guide d entretien et ventuellement questions 2 15 2 19 au TAT en nous basant essentiellement sur Shentoub 1990 aux planches 3BM non reconnaissance de la perte et des affects d pressifs 6BM traitement difficile de la repr sentation de la perte du p re pouvant tre sous tendue par un fantasme parricide 12BG impossibilit de reconna tre l absence de l objet sans redouter sa perte 13B incapacit 82 tre seul de fantasmer l objet absent 16 traitement du manque mais aussi ventuellement la planche 2 exclusion par rapport au couple parental au Rorschach travers les d terminants C l identification de l angoisse pr dominante I
160. ses grands parents qui semblaient tenter de prot ger au moins en partie leur petit fils de la violence de leur fils ils auraient par exemple fait hospitaliser ce dernier suite un pisode de violence vis vis de l enfant 186 IV 1 1 5 1 1 Imago maternelle gt La m re L homme d crit sa m re extr mement n gativement De sa m re il dit je l ai rencontr e pour mes 18 ans je me suis pris la t te avec elle et je l ai plus revue depuis Interrog sur la cause de ce conflit il pr cise elle s est mis insulter ma grand m re Il lui aurait alors mis une gifle Il sous entend aussi qu elle se serait prostitu e ce qui connote l imago maternelle sexuellement elle tra nait dans les bo tes de nuit qu il ne fallait pas tra ner Q elle est pass e au tribunal pour cela Il ajoute qu elle aurait tent de l empoissonner quand il tait b b gt La grand m re Monsieur E para t totalement id aliser sa grand m re paternelle qui semble constituer pour lui son r f rent maternel C est elle qui m avait lev donc c est plus ma m re que ma grand m re Je l appelais maman Il lui attribue ainsi une fonction tayante comme en t moigne son commentaire concernant la relation entre son p re et sa grand m re malgr que mon p re avait fait des b tises ma grand m re tait toujours l pour lui remonter le moral Il d crit une relation d exclus
161. sexualit devant la loi Nervure 8 7 5 7 MARTORELL A COUTANCEAU R 1997 Aspects des conduites p dophiliques Forensic 17 5 9 MARTORELL A COUTANCEAU R 1998a Inceste p dophilique ou Abus sexuel incestueux sur enfant s L volution Psychiatrique 1 2 117 132 MARTORELL A COUTANCEAU R 1998b Des conduites p dophiliques consid rations cliniques et sociales L volution Psychiatrique 1 2 35 67 MARTY F 2007 Les risques d volution perverse In TYCHEY C de sous la direction Clinique des perversions rep rage diagnostique et prise en charge th rapeutique Ramonville Saint Agne Er s p 9 32 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Lefebvre In Tychey de 2007 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Legendre Boulay In Ciavaldini Balier 2000 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Marty In Tychey de 2007 345 MERCERON C HUSAIN O ROSSEL F 1984 Am nagement particulier des tats limites les organisations perverses de la personnalit Barcelone Communication au 2 congr s international du Rorschach et des m thodes projectives MERCERON C PERRON F ROSSEL F VILOUX D 1978 Du v cu des personnalit s dites psychopathiques travers le test de Rorschach Bulletin de psychologie Psychologie clini
162. sur ce qui a pu les rapprocher selon lui J ai pas le sentiment d avoir v cu le coup de foudre notre relation s est install e avec le temps En se d couvrant au fur et mesure on a d velopp une certaine complicit Il affirme qu ils n ont eu de vie sexuelle qu au tout d but de leur relation et que depuis 10 ans ils n en ont plus du tout mais qu ils n ont jamais abord ce sujet ensemble comme s il s agissait d un tabou majeur Il aurait constat une modification progressive de sa sexualit 170 avec sa femme partir du moment o il a eu sa premi re relation homosexuelle jusqu ce que je me refuse compl tement elle Il parle de regret de ne pas avoir eu la possibilit de jumeler ce qu il vit sur le plan humain avec sa femme de pouvoir le transposer au niveau sexuel IV 1 1 4 4 2 Probl matique oedipienne IV 1 1 4 4 2 1 Structuration oedipienne IV 1 1 4 4 2 1 1 Triangulation oedipienne la planche 2 du TAT tout est fait pour viter la probl matique mise en tableau loignement temporo spatial insistance sur la description du d cor et sur l aspect fictif en particulier la mise en lien des personnages qui ne sont pas clairement individualis s avec des personnages on a l impression qu ils sont issus d poques diff rentes de par leur tenue vestimentaire de par leur attitude aussi La triangulation dipienne n est donc absolument pas reco
163. tests projectifs m me un fantasme incestueux merge la planche 7BM du TAT mais j ai t particuli rement choqu e quand le sujet a affirm que sa victime avait davantage souffert qu il choisisse finalement de revivre avec la m re de celle ci que des agressions sexuelles qu elle a subies cette d claration renvoie en effet l un fantasme incestueux donn sans ambages et avec provocation puisque l homme pervertit la cause de la souffrance de sa belle fille i Absence d motions de sentiments de la part du sujet Ce qui m a sembl pr gnant dans la relation avec Monsieur B est sa froideur et l apparente indiff rence dont il a fait preuve au moment de l vocation d v nements extr mement graves par exemple la tentative de suicide de sa m re j ai pas tellement r agi parce que j tais vraiment tr s jeune ou celle de son ex compagne en lien avec les agressions sexuelles qu il a commises Cette impression s est d ailleurs vue renforc e par ses tendances l vitement et la restriction 145 La recherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Le sujet n a pas forc ment eu tendance sourire au moment o il produisait des r cits choquants mais il a ri 3 moments dans les tests projectifs la planche 6 du Rorschach quand il a dit une peau tendue et aux planches 12BG pique niquer et 16 du TAT carr blanc cela pouvan
164. tichis e f tichisation directe association des traits pervers fait de combler les d tails blancs dans les tests projectifs que celle des individus ayant des traits pervers Cela peut tre directement mis en lien avec la d finition classique du f tichisme selon Dor 1987 que nous avons rappel e plus haut dans le cas du f tichisme le d ni de la r alit porte lectivement sur l absence de p nis chez la m re chez la femme Le pervers s enferm e dans la repr sentation d un manque non symbolisable qui l ali ne et le condamne par l m me au labeur sisyphien d une contestation psychique in puisable sous les auspices du d saveu de la castration de la m re ibidem un l ment envisag comme commun dans la litt rature l imago paternelle Balier 1996 Chagnon 2000 est apparu comme diff renciateur dans notre travail la recherche du phallus est certes rencontr e chez tous les auteurs d agressions sexuelles de notre population mais ce qui caract rise les sujets structur s sur le mode de la perversion c est que l chec de son int riorisation appr hend ici travers une mauvaise symbolisation du phallique est plus fr quent r sultat du paragraphe IV 2 5 1 2 Ce r sultat peut tre con u comme une cons quence du d ni de la fonction paternelle existant chez tous les individus du groupe P et aucun du groupe TP qui s ajoute aux autres carences relev es concernant l
165. tidteneninienesitansdeetes 66 HT 7 2 Larelation d obj Etsre eee et E E a aaan 66 ME Populations e en ne 67 HI 2 1 Contexte du recueil des donn es s s sessssseseesesseseesessetsesststtsesseseessssessesseseesesse 67 1122 Description de la population ss nr tnt 69 II1 2 2 1 Crit res concernant les auteurs d agressions sexuelles 70 HI 2 2 2 Crit res concernant la victime se Ar tn tr eee 71 II 3 D marche globale et constitution des groupes 42 II 4 Outils pour la mise l preuve des hypoth ses ss snssssessesnssseessesssseossessrsseesseesees 72 LA E R Sia LENEA E aT EEE A A E EAEN NEE TTT 72 ULAMA PASSIONS ne ARR a Re Ne ee Rs a 13 14 12 RetANSCIDHON ann EE TER GRA 73 M142 Les test DOCS nn RS nantes 74 DR DAS nn teen SE nn de TS a dan 74 1122 ROCH RSR TR nee tel ose 74 1 4 3 L analyse de la relation transf ro contre transf rentielle 75 II 5 Op rationnalisation des hypoth ses ss 75 DES 1 RE OS parentales Re Sn A a EEES 76 I1 5 1 1 Imago maternelle et objet primaire ssnnsssesseeseesessseeseesesssesseserssressessessees 76 DL5 1 2 Imago patemell nissan nanas 79 HL5 1 3 1dentifications conscientes nina tenaient aehsnniasete 81 11 5 2 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique sessserrssse1111s 82 II1 5 3 volution libidinale et probl matique oedipienne ss sseeiisseeieseeeeseereeeerrreeenee 86 II 5 3 1 Probl matique oedipien
166. un risque majeur pour son propre narcissisme ce qui pourrait nous faire penser la perversit selon Bouchet Kervella 2002 et Balier 2002 a et b et en terme d emprise rotis e IV 1 1 6 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec les victimes travers le discours du sujet Nous avons vu aussi plus haut que le sujet pr sente ses passages l acte de fa on totalement narcissique m canique Je l ai pris je l ai d shabill j ai mis mon sexe sur sa raie en niant le d sir de ses victimes et insistant sur sa propre jouissance je voulais m amuser avec 219 eux avec une projection du consentement implicite de l autre il dit d une victime qu elle aurait bien r agi et une identification projective qui appara t particuli rement dans ce qu il d crit comme sa derni re agression il attribue au petit gar on de 6 7 ans des initiatives absolument irr alistes par exemple Il a mont sur moi en me mettant son sexe dans l anus Un certain d ni de l alt rit appara t m me dans ce qu il parvient traduire de son ressenti avant j avais mal l estomac tellement que ces pulsions taient fortes j avais une crampe a Par rapport aux pulsions a me rendait vide j avais envie de le faire pendant quand je faisais ces actes je me sentais mieux j avais moins mal l estomac et mes pulsions diminuaient et apr s les agressions que je me sentais m
167. un deuxi me temps et apr s leur avoir fait un compte rendu personnalis du bilan psychologique ainsi qu une proposition de prise en charge que je leur ai demand chacun s ils m autorisaient utiliser les donn es que j avais recueillies pour mon doctorat en leur faisant signer un consentement crit garantissant l anonymat et pr cisant que leur d cision n aurait aucune influence ni sur la suite de leur parcours de soins ni bien videmment sur leur d tention document I 1 des annexes J ai obtenu en tout 14 protocoles correspondant globalement au tout venant de ma pratique quotidienne dont 8 taient exploitables En effet par rapport l chantillon de d part un homme ne correspondait pas aux crit res de s lection puisqu il tait mineur au moment des faits une personne a refus de donner son accord 3 autres ont t lib r es avant que je puisse leur demander leur consentement et un 68 homme s est av r extr mement hostile lors de la proposition de prise en charge de l quipe au point d op rer une rupture ce qui m a conduit penser qu il n tait pas opportun de lui faire la proposition de participer cette recherche Enfin tant donn e la lourdeur de la passation des protocoles et de l exploitation de la grande quantit des donn es recueillies en accord avec mon directeur de th se j ai choisi de m en tenir un petit chantillon de sujets pour me centrer sur
168. une analyse clinique qualitative Je me suis bas e sur la position de Widlocher 1990 1999 qui soutient qu il est pertinent de mener une recherche clinique sur un petit nombre de cas quand celle ci est exploratoire puisqu il s agit de l tude d une probl matique nouvelle qu il est n cessaire d aborder en profondeur de fa on extr mement fine 111 2 2 Description de la population Le centre de d tention de St Mihiel accueille environ 400 d tenus de sexe masculin tous condamn s et non pr venus pour des peines dont les motifs et la dur e sont tr s variables Il compte environ 30 de d tenus dont le motif d incarc ration sont des agressions sexuelles au sens large A titre indicatif ces patients constituaient 30 de la file active du service de soins psychiatriques dans lequel nous exer ons qui tait de 270 d tenus en 2006 ce qui repr sentait donc peu pr s 80 personnes b n ficiant d une prise en charge sp cialis e Nous avons pu constater que cette proportion restait stable au fil des ann es Nous avons choisi de ne pas s lectionner les sujets de notre tude en fonction de la qualification p nale des crimes et d lits qu ils avaient commis m me si nous avons fait en sorte de ne pas inclure des actes o la violence est all e jusqu au meurtre afin de garantir une certaine homog n it de notre chantillon comme nous l avons pr cis plus haut ni en fonction de l ge et du sexe de
169. valable pourtant recherch e Neau souligne que pour Balier 1996 aussi l imago paternelle des auteurs d agressions sexuelles pervers ou non t moign e d un chec de l int riorisation du phallus Balier 1996 et est pourtant recherch e d sesp r ment dans la r p tition des actes Ainsi dans les tests projectifs Les images paternelles sont d doubl es hors sens et ou monstrueuses Chagnon 2000 De m me Ciavaldini 2001 constate la carence d une fonction paternelle organisatrice et protectrice de la relation de la m re avec son l enfant la fonction de censure de l amante Fain M 1971 n a pu s organiser compl tement pour les auteurs d agressions sexuelles Ciavaldini 2001 pr cise alors qu il s agit ici de la fonction paternelle au sens o les p res comme les m res se doivent de l avoir int gr e il s agit moins des p res r els que d une fonction symbolique fondatrice Dumas D 1990 La sexualit masculine Paris Albin Michel 12 Green A 1975 La sexualisation et son conomie Revue Fran aise de Psychanalyse 35 5 6 905 918 5 Bokanowski T 1993 Destins du f minin chez l homme Revue Fran aise de Psychanalyse LVII 1585 1597 14 Fain M 1971 Pr lude la vie fantasmatique Revue fran aise de psychanalyse Paris PUF 31 IL 2 1 2 laboration de la position d pressive et fr
170. vers 16 ans o il dit avoir eu l impression d tre inutile de ne pas tre pris en compte en tant que sujet mais d tre utilis comme un objet j avais l impression que personne s occupait de moi a m arrivait d aller me cacher dans un coin pour pleurer j avais plus envie de rien faire j avais l impression qu on me portait pas de 260 bonnes intentions que j tais l juste pour le boulot Il aurait agi des quivalents suicidaires cette poque comme partir toute vitesse avec mon 2 roues en pensant que peut tre une voiture aller arriver Il pr cise que son entourage ne cherchait pas comprendre pourquoi il faisait cela mais avec le recul il associe ce mal tre aux agressions sexuelles qu il avait subies De m me il parle d un r ve qui a dur des ann es et qu il a commenc faire au moment des premi res agressions sexuelles je tombais dans un trou c tait vert comme dans une couverture et j arrivais jamais remonter Nous pouvons souligner la tonalit anale de ce cauchemar ainsi que le lien avec une faille narcissique De plus il a tendance mettre en avant comme traumatisme direct d coulant de ces agressions subies un blocage au niveau de sa sexualit qui se serait port pr cis ment sur les actes que son agresseur lui avait impos fellations mais qui auraient eu des cons quences dans toute sa vie sexuelle
171. 10 du guide d entretien exprime t il de la culpabilit revient il sur les agressions commises en insistant sur le plaisir ressenti en arborant un sourire ce qui renverrait une jouissance provoquer et le primat de l acting questions 7 9 7 15 du guide d entretien existence d une tendance g n ralis e la transgression tout au long de sa vie mais la culpabilit et l rotisation de la transgression peuvent appara tre en relation avec d autres th mes abord s dans l entretien par exemple le v cu d un d c s La jouissance transgresser peut quant elle tre exprim e directement ou tre associ e d autres formes de transgressions de langage de consignes des valeurs morales comme le pr cise Husain 2007 s appuyant sur Rebourg Roesler 2005 relation transf ro contre transf rentielle la jouissance provoquer peut tre rapproch e d une rotisation de la transgression 90 Nous avons l intention de d compter parmi ce listing le nombre de niveaux de manifestation de la culpabilit et de la jouissance transgresser dans le sens o un niveau peut regrouper des l ments similaires qui ne sont pas retenus individuellement Nous conclurons des instances surmo ques quasi inexistantes si les 2 crit res absence de culpabilit et jouissance transgresser sont retrouv s et une carence si 1 seul est identifi IIL 5 3 1 1 4 Identifications
172. 1988 Certes tout cela est fort juste ceci pr s que nombre d auteurs d agressions sexuelles pr sentent une exclusivit dans leur choix de victime et que la diff rence des sexes et de g n rations constitutives de l dipe n a pas grand chose voir avec la reconnaissance anatomique mais qu elle concerne la port e signifiante qu une telle diff renciation implique Ciavaldini 2001 parlent quant eux du choix de l ge de la victime comme d un r v lateur de l homo rotisme En effet ils insistent pr cis ment sur le fait que pour nombre d agresseurs comme la diff rence des sexes n a pas de port e signifiante c est l ge de l enfant qui fait davantage l objet d un choix comme si seule cette dimension tait consciemment rep rable 11 2 1 6 2 La relation d objet avec la victime Neau 2001 quant elle a mis en vidence travers les tests projectifs dans sa th se les difficult s tablir une v ritable relation d objet chez les auteurs d agressions sexuelles Cet auteur rep re l issue de sa recherche un point commun entre tat limite et organisation perverse l objet indiff rent appendice narcissique toujours d tachable et 40 rejetable et l objet d pendant proth se narcissique toujours incorpor e et d vor e ne pourraient ils ainsi se comprendre comme deux versions rapproch es d un m me objet ustensile pour rep
173. 3 Bisexualit psychique La symbolisation des pulsions f minines et masculines tant grev e dans les deux groupes il en d coule une absence de m tabolisation de la bisexualit psychique Gourlaouen Couton 2002 pr cise cependant qu elle s exprime pr cis ment dans l alternance entre des repr sentations phalliques et ou f tichistes et la passivit ce qui rejoint les caract ristiques de la puissance phallique chez les auteurs d agressions sexuelles Nous ne poserons donc pas d hypoth se concernant la bisexualit psychique dans cette recherche 65 111 1 7 Le choix d objet et la relation d objet IIL 1 7 1 Le choix de la victime Nous pouvons penser que l tude du choix de la victime permet d appr hender plus ou moins directement certaines sp cificit s des auteurs d agressions sexuels sur les mineurs par rapport aux auteurs d agressions sexuelles en g n ral III 1 7 1 1 L ge et le sexe Pour Gourlaouen Couton 2002 l ge et le sexe ne peuvent tre des crit res de choix pour les auteurs d agressions sexuelles ces diff rences n tant pas signifiantes c est davantage un an antissement de toutes les diff rences qui est en jeu Pour Ciavaldini 2001 le choix de l ge est un r v lateur d homo rotisme la diff rence des sexes n tant pas int gr e Cependant si nous supposons que le d ni de la diff rence des sexes est plus massif ch
174. 40 Il affirme en effet quelque part j ai perdu l autorit p re fille la relation p re fille quelque part c tait au fond de moi ma pr f r e Il affirme d ailleurs que la relation incestueuse s est interrompue parce que sa fille avait rencontr un petit copain quand sa fille a commenc prendre ses distances au moment o elle a voulu retourner chez sa m re parce qu apparemment elle avait plus de libert qu avec moi c est dire quand la jeune fille a r ussi se d gager un peu de son emprise m me s il dit avoir malgr tout continu ses petits gestes petits c lins Il analyse en effet que la relation avec sa fille lui apportait une stabilit la facilit je sais pas comme s il pensait ne pas risquer une nouvelle rupture un nouvel abandon dans ce cas Certains l ments montrent m me qu il envisage toujours la relation avec sa fille de fa on incestueuse il explique ainsi qu il lui arrive de faire un genre de r ve de voir ma fille qu on est ensemble qu on s entend bien quelque part une imagination que a aurait pu durer une envie m me De plus il dit tre en col re parce qu il a appris que sa fille s est mari e et finit par conclure qu en fait il ressent une certaine jalousie ce propos IV 1 1 7 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Le sujet se pr sente comme un homme d apparence assez ri
175. 967 uvres psychanalytiques Paris Payot 30 A l issue de son tude concernant les auteurs d agressions sexuelles Gourlaouen Couton 2002 quant elle met en vidence l existence d une imago maternelle excitante t moin d un fantasme incestueux fort pr gnant difficilement figurable pour certains Mais ce chercheur se demande si cela est sp cifique aux individus ayant commis des actes d lictueux ou criminels ou si cela est inh rent la sexualit masculine S appuyant sur divers auteurs Dumas 1990 Freud Green 1975 Bokanowski 1993 1 elle arrive la conclusion que le d veloppement de la sexualit masculine est tributaire d une m re tr s sexualis e et potentiellement excitante cette excitation prenant un caract re d bordant pour les capacit s laboratives de nos sujets s inscrivant dans les fonctionnements limites et psychotiques se caract risant justement par des difficult s r guler les pulsions Pour les sujets ayant commis une agression sexuelle l excitation manant de la figure maternelle ne serait donc pas int grable psychiquement I1 2 1 1 2 Le p re Chagnon 2000 affirme propos des auteurs d agression sexuelle que tous absolument tous sont en grande souffrance sur le plan identificatoire au p re ce n est pas pour surprendre Tant t mort absent intouchable maltraitant violent etc il ne constitue jamais une image identificatoire
176. 996b introduit un l ment explicatif diff rent de ceux invoqu s par Dor 1987 concernant la m re du pervers ce dont elle se croit priv e ce n est pas tellement d un p nis mais d un phallus Elle s estime carenc e narcissiquement et son angoisse est existentielle non sexuelle C est une confusion entre le sexe et le narcissisme qu elle transmet son enfant gar on ou fille Du m me coup chez la m re du pervers comme chez le pervers lui m me le narcissisme primaire se trouve ainsi mal int gr et fig au niveau de l attrait pour un objet partiel plein de myst res dans une volution affective rest e ind cise entre un auto rotisme qui n a pas t encore compl tement d pass et un stade objectal peine hallucin et qui ne s est jamais trouv r ellement atteint En ce qui concerne le deuxi me courant th orique de la perversion auquel nous avons fait allusion plus haut les hypoth ses concernent les avatars des processus de s paration et d individuation Selon Faoro Kreit 1998 On peut poser que la p dophilie est une organisation perverse o la n cessit du passage lacte permet de ma triser un sentiment d an antissement une angoisse primordiale celle ci rel ve d un traumatisme pr coce soit par exc s d excitation soit par d faut de persistance et de continuit dans le holding maternel n cessaire Bauduin et Bouchet Kervella 2003 rappellent ain
177. BM planche 3 BM et 10 les planches parentales 6 BM et 7 BM la planche 13 B Quand la diff rence des sexes pose probl me les identifications sont ind termin es neutralit contenue dans les r ponses personnages tre humains incertaines 92 h sitations sur la d termination du sexe des confusions peuvent appara tre dans les genres que ce soit dans les tests projectifs comme dans l entretien Cette diff rence est clairement d ni e quand des relations homosexuelles sont repr sent es aux planches bilat rales du Rorschach ou au TAT en particulier la planche 10 Une double identification f minine et masculine apparaissant de fa on inappropri e une m me planche du Rorschach peut aussi renvoyer un d ni de la diff rence des sexes C est le nombre de d nis de la diff rence des sexes dans les tests projectifs qui sera valu pour chaque sujet afin d tablir une comparaison IIL 5 3 1 1 4 3 Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Le d ni de la diff rence des g n rations est plus fr quent chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation Il est difficile d valuer l int gration de la diff rence de g n ration au Rorschach Au TAT par contre elle est particuli rement appr hendable aux planches par
178. Dor 1987 Chez les sujets ayant des traits pervers l identification masculine serait pr valente B Comparaison des r sultats L identification maternelle pr g nitale pr domine chez les sujets des deux groupes 2 individus sur 3 du groupe TP et 3 sujets sur 5 du groupe P choisissent par exemple une planche maternelle du Rorschach pour se repr senter Pour M H du groupe TP une identification f minine peut tre inf r e de la repr sentation homosexuelle f minine la planche 10 du TAT et pour les deux sujets du groupe P pour lesquels nous avons retrouv davantage d indices renvoyant une identification masculine M B et M F celle ci n est pas tablie tr s clairement Il est int ressant de constater que pour ces deux individus les imagos parentales sont peu diff renci es voire invers es ce qui peut nous faire penser une identification masculine invers e il se peut que ces deux sujets se soient identifi s un p re qui a des caract ristiques maternelles Dollander Tychey de 2002 M B choisit de fait une planche maternelle pour repr senter son p re au Rorschach et M F attribue des traits maternels la figure paternelle au 290 TAT De plus pour ces deux individus comme pour le sujet C du groupe TP dont les imagos parentales sont elles aussi peu diff renci es un fantasme incestueux appara t la planche 7BM du TAT celle qui renvoie la relation p re fils Notre hypot
179. F nsesnssssessesessseessessrsseessessresresseeseese 208 IV 1 1 7 Analyse du protocole de Monsieur G s ssssessssessesersssessessrssressessesresseeseese 227 IV 1 1 8 Analyse du protocole de Monsieur H ssnnsssesssseseesessseessessrssressesseesresseesee 248 IV 1 2 Constitution des Ux SrOUP S ns nn le arte vdese 212 IV 2 Analyse compar e en fonction des deux groupes et interpr tation des r sultats 272 IV 2 1 Imagos parentales tidentifications isnrs antenne 272 IV 2 1 1 Imago maternelle et objet primaire fus hian essential 272 IV 2 1 2 Im go patemelle snaren e a a R 274 V2 LE Identificati ons srn a a a Ta a a ne 277 IV 2 2 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique 278 IV 2 3 volution libidinale et probl matique oedipienne ss 284 IV 2 3 1 Structuration oedipienne ns af MR on sales astaisn 284 IV 2 3 2 Fantasme MOSS Es Re ne ne nn ne R 294 1V 2 4 R pression et m canismes de d fense 2 uuntessiteseeenenetnssee 295 IV 2 5 MEnAlISAORe SE a a e reed M at 296 IV 2 51 Symbolisation dusextelrisss ha Men net 296 IV 2 5 2 Symbolisation des pulsions agressives s snssssessesessseessessrssressessssresseeseese 300 IV 2 6 Le choix d objet et la relation obtenant 300 IV 2 6 1 Victime s et choix d objet sssssensesessseesseseesseesseserssessessrssressessreseesseesees 300 TV 2 62 af tion does E E E A a AA 302 IV 3 Synth se des r sultats et discussion sn nn nn A R
180. Frison Roche 283 Nous avons pu constater tableau IV 2 2 B des annexes qu elle tait pr sente chez tous les sujets de notre tude une fois en moyenne par protocole sauf pour M F du groupe P o elle est plus fr quente il ne s agit donc pas d un l ment diff renciateur mais elle peut tre associ e au fait que tous ces hommes ont commis des passages l acte portant atteinte autrui Il est aussi int ressant de rapprocher ce type d identification des caract ristiques de la relation d objet en particulier celle mise en place avec la ou les victimes que nous analyserons sp cifiquement dans le paragraphe IV 2 6 2 1 Il en va de m me pour l expression de l agressivit associ e aux sollicitations relationnelles examin e travers la relation d objet dans les tests projectifs qui appara t dans des proportions comparables dans les deux groupes 2 individus sur 3 dans le groupe TP et 3 sujets sur 5 dans le groupe P tableaux 1V 2 6 2 1 1 des annexes Cependant l tude des d terminismes des passages l acte n tant pas l objet de notre travail nous n approfondissons pas ce point Rappelons que l analyse de l agressivit dans la relation chez les auteurs d agressions sexuelles ainsi que de la repr sentation des mouvements pulsionnels agressifs a t particuli rement d velopp e par Neau 2001 dans sa th se IV 2 3 volution libidinale et probl matique oedipienne IV 2 3
181. Il insist e sur le risque de perte d identit qu une telle op ration fait encourir ainsi que sur les n cessit s d appel d sesp r au p re qu une telle sc ne p dophilique comporte en rapport avec le conflit non dialectisable dans lequel est pris le sujet le d ni de la diff rence des sexes et des g n rations est une mani re de d nier les pr rogatives paternelles en maintenant l illusion que l enfant est apte avec son petit p nis combler sa m re donc de d nier la sc ne primitive mais cette position expose la terreur de la perte d identit d o l appel au p re contre la m re toute puissante et la restauration phallique compris dans l acte Enfin Bouchet Kervella 1992 introduit quant elle la dimension des sc narii pervers ce niveau l Elle met en vidence que dans le cas des individus structur s sur le mode de la perversion La confrontation au partenaire sexuel de la m re dans la sc ne primitive bouleverse le sujet et a l effet d une d ferlante pulsionnelle domin e par la d sintrication atteignant le seuil traumatique d passant les capacit s de liaison et aboutissant une d sorganisation de l appareil psychique et un vacillement de l autorepr sentation R p ter des sc narios sur rotisant le non g nital aurait pour but la ma trise du traumatisme li l alt rit maternelle sexu e 11 2 2 3 2 Probl matique oedipienne chez l
182. Il est vrai que cela introduit un biais la fois au niveau de la recherche et de la prise en charge ult rieure mais d une part il m aurait t tr s difficile d obtenir une autorisation de l Administration P nitentiaire pour cette investigation dans un tablissement o je n intervenais pas et d autre part j ai choisi l option qui me paraissait tre la moins pr judiciable pour les patients Dans un premier temps sur une p riode de 3 ans de 2003 d but 2006 j ai propos aux sujets d clarant lors de notre premier entretien tre condamn s pour des agressions sexuelles ou des viols un bilan de personnalit exhaustif correspondant au protocole de ma recherche mais uniquement ceux pour lesquels cela me paraissait pouvoir tre utile la prise en charge ult rieure c est dire ceux qui me disaient ne pas avoir t jusque l soumis cette exploration qui n avaient pas encore v ritablement entam de prise en charge et pour lesquels ce bilan pouvait conduire l quipe choisir une orientation th rapeutique adapt e Une derni re condition tait requise la reconnaissance au moins partielle Coutanceau Martorell 1997 des faits pour lesquels ces personnes taient condamn es j avais en effet l intention de faire porter une partie de mon tude sur ce point en particulier sur la relation de l agresseur avec la ou les victimes comme cela sera d velopp plus loin Ce n est que dans
183. In Ciavaldini 2001 comme manquant peine pr sent et virtuellement mena ant b Diff rences La m re des sujets structur s sur le mode de la perversion est v cue comme authentiquement s ductrice selon Dor 1987 qui parle aussi de complicit libidinale de la m re de m me que Szwec 1993 rel ve le refus de renoncer l objet incestueux Nous pouvons donc poser l hypoth se que l imago maternelle des pervers sera plus excitante davantage rotis e que celle des individus ayant des traits pervers m me s il est difficile de pr juger des cons quences du v cu r el sur la constitution des imagos 57 HI 1 2 2 Le p re a Points communs Les auteurs d agressions sexuelles en g n ral et des sujets pervers en particulier sont tous en souffrance sur le plan identificatoire au p re Chagnon 2000 et une carence de la fonction organisatrice paternelle est rep rable dans le sens de barrage par rapport la m re mais pas de d ni d o une diff rence avec les sujets pervers Ciavaldini 2001 qui correspond ce Dor 1987 appelle complaisance silencieuse vis vis de la complicit libidinale de la m re envers leur enfant Par ailleurs leurs imagos paternelles sont d doubl es selon Chagnon 2000 De plus il y a un chec d int riorisation du phallus pourtant recherch d sesp r ment Balier 1996 Chagnon 2000 chez tous les a
184. Le lien p re fils n est pas reconnu et la diff rence de g n ration n est pas pos e c est une relation d tayage empreinte d rotisation 2 fr res l un contre l autre dans un cadre homosexuel qui merge m me si l accent est mis ensuite sur les conflits internes qui renvoie donc un fantasme incestueux 1V 1 1 2 5 R pression et m canismes de d fense Les m canismes de d fense sont polymorphes d valorisation id alisation projection clivage mais aussi vitement majeur en particulier au TAT restriction r gression formation r actionnelle contre l agressivit R pression la planche 3BM du TAT c est suite ma question qu il donne le terme cloistr ce qui peut correspondre l utilisation de la r pression Il en va de m me la planche 13MF de ce m me test et la planche 5 il finit par r sumer le fantasme pervers le fait qu elle ouvre la porte et qu elle regarde elle a tout fait 137 IV 1 1 2 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 2 6 1 Primat de l acting En ce qui concerne un ventuel primat de l acting Monsieur B aurait d j transgress la loi dans diff rents domaines ce qui traduit la faiblesse de l instance surmo que en plus de deux incarc rations pour agressions sexuelles sur mineures le sujet a d j t condamn pour conduite sans permis sous l emprise de l alcool ainsi que pour des vols De plus il ajoute que
185. Nancy Universit UNIVERSITE NANCY 2 Laboratoire de Psychologie cognitive et clinique E A n 3946 TH SE nouveau r gime pour obtenir le grade de DOCTEUR DE L UNIVERSIT NANCY 2 Discipline PSYCHOLOGIE Mention psychologie clinique et pathologique Pr sent e et soutenue publiquement par V ronique STUMPEL Le 12 d cembre 2008 Approche diff rentielle de la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles sur des mineurs Comparaison de sujets structur s sur le mode pervers et de sujets ayant des traits pervers Directeur de th se Monsieur Claude de TYCHEY Professeur de psychologie clinique l Universit de Nancy 2 Membres du jury Monsieur Claude de TYCHEY Professeur de psychologie clinique l Universit de Nancy 2 Monsieur Alex LEFEBVRE pr rapporteur Professeur de Psychologie clinique l Universit Libre de Bruxelles Monsieur Pascal ROMAN pr rapporteur Professeur de Psychologie clinique l Universit de Lausanne Madame Jo lle LIGHEZZOLO Professeur de psychologie clinique l Universit de Nancy 2 A mon p re Remerciements Je remercie Monsieur le Professeur Claude de TYCHEY mon directeur de th se pour son accompagnement et sa disponibilit tout au long de ce travail Je remercie Monsieur le Professeur Alex LEFEBVRE Madame le Professeur Jo lle LIGGHEZZOLO et Monsieur le Professeur Pascal ROMAN de me faire l honneur d avoir
186. Si nous nous r f rons aux tableaux IV 2 6 1 des annexes un choix d objet p dophile pr dominant valu travers l absence de vie de couple ou de sexualit dans le couple et ou de multiples r cidives ou exclusif est constat dans le parcours d un sujet sur 3 du groupe TP g me et de 3 sur 5 du groupe P le ayant tendance avoir des relations stables avec des jeunes filles mineures et un indice renvoyant la p dophilie est relev dans ses tests projectifs Notre hypoth se concernant la pr valence de la p dophilie dans le groupe des individus structur s sur le mode de la perversion semble donc v rifi e Nous pouvons ainsi constater qu il y a davantage de r cidivistes parmi les sujets de notre groupe P 60 que parmi ceux du groupe TP 33 tableau II des annexes ce qui peut tre associ cette fixation un choix d objet p dophile qui favoriserait la r p tition des passages l acte chez les individus structur s sur le mode de la perversion IV 2 6 2 La relation d objet 1V 2 6 2 1 Analyse de la relation mise en place avec la victime travers le discours du sujet A Rappels des hypoth ses diff rences Dans la relation qu a l individu structur sur le mode de la perversion avec l enfant il existe une captation sp culaire qui traduit une recherche d une relation sp culaire id alis e avec la m re Il y aurait l une confusion entre rotisme et tendresse
187. T aux planches 2 6BM et 7BM mais elle n est pas structurante puisque l homme introduit une th matique sexuelle dans la repr sentation de la relation parents enfant aux planches 6BM et 7BM 213 Par ailleurs le fait que Monsieur F ait commis des agressions sexuelles de fa on r p t e en particulier sur certains de ses neveux en plus des autres enfants va dans le sens d un d ni de la diff rence des g n rations Nous verrons aussi plus loin que le sujet a tendance confondre homosexualit et p dophilie dans son discours Nous ne pouvons cependant pas conclure que celui ci est massif IV 1 1 6 4 1 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux merge tr s indirectement travers le th me de la sexualit qui appara t dans la repr sentation des relations parents enfants aux planches 6BM o la mise en place de la relation m re fils pose probl me craqu e verbale puis la m re endosse une fonction r probatrice par rapport la p dophilie voqu e et 7BM o l homosexualit s exprime dans le rapprochement p re fils 1V 1 1 6 5 R pression et m canismes de d fense Les m canismes de d fense sont polymorphes inhibition majeure temps de latence tr s long avant chaque r ponse projection de pulsions sexuelles et agressives et de son exp rience personnelle r gression restriction et r pression vitement minimisation des affects il est d u de ses actes en parlant d un homme q
188. V 1 1 2 1 2 Imago paternelle Il a plut t tendance d valoriser son p re l image qu il en donne est celle de l alcoolisme et de la violence Ce sont d ailleurs des points communs qu il reconna t avoir avec son p re Le sujet raconte qu il a t hospitalis une fois quand il tait adolescent suite une altercation avec son p re qui aurait d clench chez le jeune gar on une crise de nerfs L homme ajoute que comme lui son p re tait plut t r serv peu de communication il ne montrait pas ses sentiments envers nous et peu impliqu dans l ducation de ses enfants il se d chargeait un peu sur ma m re il supervisait c est tout je jouais au foot je lai jamais vu s en occuper j ai pas souvenir qu il ait particip avec nous quelque chose m me s il semblait se charger de punir les enfants par une engueulade une bonne baffe ou un coup de ceinture Monsieur B pr cise aussi que son p re accordait une grande valeur au travail Il dit enfin qu un changement s est op r avec le temps dans la perception qu il avait de son p re j ai plus ressenti que j avais de l affection pour mon p re son d c s je me suis rendu compte qu il nous aimait Les imagos parentales ne semblent pas bien diff renci es la planche 9 maternelle est choisie au Rorschach comme planche pouvant repr senter son p re la m re est associ e la
189. a t supporter l autorit qui s accompagne de r actions impulsives l arm e il s e laissai t plus rien dire par s es grad s suite l alcoo Il se serait alors cogn la t te contre un radiateur apr s une agression verbale d un de ses sup rieurs IV 1 1 7 6 2 3 Liaison entre les pulsions sexuelles et agressives Il n y a pas de liaison entre agressivit et libido la planche 4 du TAT 1V 1 1 7 7 Le discours du sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn 1V 1 1 7 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte Il relate de fa on extr mement crue les viols commis sur sa fille a n e On dormait dans le m me lit a a dur peu pr s un mois un peu plus elle aimait bien avoir le dessus sa pose pr f r e c tait d tre dessus quand je l ai vue se doigter pour la 2 fois L homme ajoute qu il avait parfaitement conscience du caract re incestueux de ses passages lacte mais que cela ne constituait pas une barri re au fond de moi j esp rais que a marchait entre nous tout en sachant que c tait interdit je savais que c tait pas bien mais je pouvais pas m en emp cher Il passait donc sciemment outre cet interdit fondamental Par ailleurs l ambivalence de son positionnement vis vis des faits est grande puisqu il alterne des moments o il semble avoir conscience de la gravit de ses actes
190. a assist et qui l a beaucoup marqu o son fr re a plaqu son p re au sol IV 1 1 1 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives La symbolisation des pulsions agressives est catastrophique au Rorschach beaucoup de r ponses crues de niveaux D et de E planches 2 3 9 10 4 symbolisations crues sur 8 de m me qu au TAT o nous pouvons relever des projections d agressivit planche 13MF du TAT et une projection de sadisme planche 8BM du TAT IV 1 1 1 6 2 3 Liaison entre les pulsions sexuelles et agressives Il n y a pas de liaison entre les pulsions sexuelles et agressives la planche 4 du TAT elles sont port es alternativement par l une et l autre personne de fa on cliv e et encore moins la planche 13 MF projections crues de r ponses sexuelles et agressives IV 1 1 1 7 Le discours du sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn IV 1 1 1 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte Nous pouvons relever le fait que Monsieur A incrimine ses probl mes d alcool dans le d terminisme de ses agissements si j avais pas bu je l aurais pas fait Je buvais beaucoup Il dit qu au moment des passages l acte il tait content puis interrog ce sujet qu il ressentait du plaisir pas de d go t je les aimais trop Le sujet appr hende les cons quences de ses actes essentiellement en r f rence lui m me on voit pas le
191. a construction d un cadre th orico clinique solide d terminant la fois pour les patients et pour les soignants L importance d un cadre contenant de la r f rence un tiers et une quipe dans la pratique aupr s d auteurs d agressions sexuelles ont particuli rement t mises en exergue par Balier 1988 1996 1998c 2000 2002a La psychanalyse et les agirs On line de m me que Lefebvre In Tychey de 2007 D autre part le ressenti contre transf rentiel tant si pr gnant dans la relation avec ces sujets J ai pris conscience qu il serait int ressant voire indispensable de pouvoir en tenir compte comme d un l ment majeur la fois dans ma pratique clinique quotidienne et dans mon investigation Il me faudrait alors tenter de l objectiver pour essayer d en faire un crit re d valuation mais aussi afin de parvenir ventuellement m en d partir a minima Enfin le travail sur le terrain m a amen e constater qu une partie non n gligeable des auteurs d agressions sexuelles que je rencontrais dans le milieu carc ral n taient pas d authentiques pervers ce qui est largement confirm par la litt rature comme nous allons le d velopper En effet avec certains d entre eux malgr la gravit de leurs actes et le contre transfert somme toute n gatif suscit chez moi l emprise pouvait me para tre moins opaque ils pouvaient exprimer des motions sous tendues par un
192. a faiblesse de l instance surmo que Par ailleurs Monsieur G relate un certain nombre d acting out violents que nous analyserons travers la faillite de la symbolisation des pulsions agressives 234 1V 1 1 7 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire du sujet est pauvre et tr s d sorganisant parce qu il est charg de contenus non m tabolisables qui ne peuvent passer que par la projection grande violence pulsionnelle destructrice travers les kob Ses capacit s de mentalisation sont tr s mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes IV 1 1 7 6 2 1 Symbolisation du sexuel IV 1 1 7 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin La symbolisation des pulsions sexuelles au Rorschach est tr s d faillante la planche 7 il n y a pas de symbolisation des pulsions sexuelles f minines mais une projection tr s crue l enqu te une partie du haut des seins et la planche 2 la r ponse crat re est cot e C Par ailleurs le creux f minin est combl aux planches 2 et 9 comme nous l avons mentionn plus haut et aucune r f rence n y est faite la planche 7 IV 1 1 7 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La symbolisation des pulsions sexuelles masculines au Rorschach est tr s mauvaise deux symbolisations seulement sont r ussies loups et taureau la planche 8 sur six 2B 2B 2D et nous ne les trouvons pas aux planches incarnant la puissa
193. a jeunesse on a eu du mal communiquer ensemble dans la famille donc m ouvrir comme a j arrivais pas IV 1 1 6 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien Le sujet a peu pos de questions pendant les diff rentes passations mais celle qui intervient au moment du choix de la planche maternelle au Rorschach et s il y en a pas on fait comment laisse peu de place l interlocuteur puisque d une part il est englob on fait comment et d autre part la r ponse para t incluse dans la question qui semble par ailleurs empreinte de provocation b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous L homme utilise beaucoup le pronom on quand il d crit les faits qu il a commis signifiant par l le peu de place accord e aux enfants Concernant la relation au clinicien proprement dite il est possible de faire la m me constatation de r duction de l alt rit par exemple dans la phrase suivante o Monsieur F englobe le clinicien dans ses d clarations qui concernent la sexualit ici sous forme d une loi g n rale Quand on devient adulte les pulsions sont plus fortes et quand on est jeune ils ont moins de pulsions que les grandes personnes Dans d autres cas le sujet m entra ne dans ses sc narios voyeuristes dans une association la planche 9 du Rorschach il dit a me fait penser un film qui nous mont
194. a relation avec moi lors de la phase d exp rimentation Cependant plus tard lors de sa prise en charge il a essay de cacher sa r cidive en d tention mon co th rapeute et aux autres membres du groupe de paroles auquel il appartenait alors qu il m en avait fait part B Autres formes de manipulation Je n ai pas mis en vidence d autres formes de manipulation dans la relation si ce n est une certaine manipulation du rythme du r cit au sens de Rebourg Roesler 2002 en particulier au Rorschach o le sujet s emploie d velopper son r cit tr s progressivement en entretenant l encore un certain suspense la planche 2 par exemple le fait que ce soit parfaitement sym trique pour moi a voque quelque chose de la nature comme un animal dans la mesure o ce serait un animal celui ci aurait l air plut t effrayant V c est un insecte aussi un animal genre un insecte L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs L homme n a pas projet de contenus sexuels crus dans les tests projectifs N anmoins le commentaire et vous dites que a a un lien avec mon intimit planche 1 du TAT trouve un sens clair la fin de la passation du test quand Monsieur D affirme qu il n a pas relev de contenu en rapport avec la sexualit tout au long du test pour lui intimit sig
195. a symbolisation des pulsions sexuelles f minines est catastrophique M B absence de symbolisation du f minin dans l ensemble du protocole M E refus projections tr s d grad es choc M G projection crue creux combl s Nous ne pouvons donc pas conclure que la symbolisation des pulsions f minines est plus d faillante chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers contrairement notre hypoth se il semble bien s agir d un point commun des auteurs d agressions sexuelles comme l ont soulign Chabert et al In Ciavaldini 2001 et Gourlaouen Couton 2002 1V 2 5 1 2 Symbolisation du sexuel masculin A Rappels des hypoth ses a Point s commun s La symbolique phallique est reconnue mais pas r ussie chez les auteurs d agressions sexuelles Il existe une alternance entre l attachement au phallique et la propension l exhiber et l effort m me que font de nombreux sujets pour r duire une position phallique active et mena ante b Diff rence s Chez les sujets structur s sur le mode de la perversion la symbolisation des pulsions masculines est plus d faillante que chez les individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 5 C des annexes Symbolisation phallique reconnue mais pas r ussie Dans le groupe TP pour 2 sujets sur 3 M C et M H la symbolisation
196. able et r p titif dont la mise en acte est fond e sur un mode relationnel pr g nital id alis Chagnon 2005 pr cise que le d ni de la diff rence des sexes et des g n rations permet de ma triser le sentiment insupportable d exclusion de la sc ne primitive la m re unie avec le p re en la recr ant sur un mode d agir narcissique le traumatisme majeur li la reconnaissance de l alt rit sexu e de la m re sa f minit maternelle est ainsi contourn e Le commerce sexuel avec l enfant confond rotisme et tendresse les changes plus maternalis s que g nitaux visent incarner une repr sentation de compl tude entre m re et enfant auxquels le sujet ne veut peut pas renoncer peut tre parce que perdu trop t t Cette position rejoint celle de Bouchet Kervella 1996 a et b De m me C Balier cit par Martorell Coutanceau 1998b se positionne vis vis des p dophiles lat ralis s fix s dans leur investissement libidinal n investissant de fa on pr valente qu un choix d objet p dophilique en fait la p dophilie sans violences corporelles et sans contraintes ou dite telle s appuie sur la force de la s duction narcissique terriblement destructrice L enfant aim est soi m me on le sait Soi m me id alis dans le regard de la m re reste de Soi Le p dophile s int resse l enfant en fonction de ses caract res f minins les jolies bouches les l vre
197. abord cette probl matique sous l angle d un postulat celui de l existence d un continuum au sein du champ des tats limites dont nous avons pu v rifier la pertinence l chelle de notre tude et ainsi tayer notre hypoth se selon laquelle certains l ments pr sent s en particulier par Neau 2001 2005 et Balier 1996 comme communs l ensemble des auteurs d agressions sexuelles rel vent davantage d un diagnostic tr s pr cis qui est celui de la perversit ces aspects demanderaient bien s r tre largement approfondis Nous avons aussi tent de faire r f rence certains concepts que nous n avions pas mis en exergue a priori l identification l agresseur l identification psychopathique un pr dateur l association de l agressivit aux sollicitations relationnelles le phallique agressif et c est 328 surtout l identification projective qui s est av r e particuli rement pertinente dans ses liens avec l emprise et discriminante en tant qu elle appara t beaucoup plus fr quemment chez les sujets structur s sur le mode de la perversion Enfin nous avons mis l accent sur l analyse globale de l emprise travers la relation transf ro contre transf rentielle en construisant un outil de diagnostic diff rentiel qui s est av r clairant et dont l int r t suppl mentaire est de favoriser une distanciation gr ce la r flexion dont il est l ori
198. accept d tre membres du jury de ma th se et pour Messieurs LEFEBVRE et ROMAN pr rapporteurs Je remercie la Direction Interr gionale des Services P nitentiaires de Strasbourg et la Direction du Centre de D tention de Saint Mihiel de m avoir autoris e mener cette recherche dans un tablissement p nitentiaire Je remercie les d tenus du Centre de D tention de Saint Mihiel qui ont accept de participer mon tude Je remercie la direction du Centre Hospitalier Sp cialis de Fains V el et le M decin Chef du p le de psychiatrie adulte Madame le Docteur Patricia PRINCET d avoir permis la finalisation de ce projet gr ce au temps Formation Information Recherche si pr cieux pour les psychologues Je remercie ma famille et mes amis pour le soutien qu ils m ont apport pendant toutes ces ann es de recherche Merci en particulier Florence et ma m re pour leur lecture attentive Marie Jos pour la traduction du r sum ainsi qu Fadigui Sinan de m avoir fait b n ficier de ses comp tences sp cialis es TABLE DES MATI RES T ntrOd CODES tn nn nt nt ts CR en 6 I l Motivations personnelles 25m thindiiarnitiienideiisnetss 6 12 Motivations scientifiques et probl matique initiale 8 2 1 La personnalit des auteurs d agressions sexuelles une grande variabilit 8 L22 Probl matique g n rale initiale ananas taunlndanennidattnale 9 12 3 L int r t pour la p
199. age Si nous nous basons sur les items g h j k 1 nous pouvons conclure qu il y a bien une dimension rotis e de l emprise chez Monsieur B 146 IV 1 1 2 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 2 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion 1V 1 1 2 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Le sujet exprime une jouissance transgresser travers les l ments suivants nombreuses transgressions son actif en dehors des violences sexuelles sur mineures il dit avoir t plut t satisfait apr s les faits et utilise des termes renvoyant au jeu la jouissance pour parler des passages l acte je me suis amus la caresser son discours concernant sa belle fille refl te une rotisation de la transgression le fait que sa m re m ait choisi moi quand je suis sorti je pense pas qu elle ait d appr cier un plaisir associ la transgression est aussi exprim dans les associations du Rorschach r ponse 11 planche 5 Une fois tant jeunes on tait mont s au clocher de l glise pour aller chercher des pelotes de r jection a m avait int ress surtout qu un clocher on y monte pas souvent on a pas trop le droit il envisage les agressions qu il a subies dans l enfance comme une autorisation transgresser jouissance transgresser relev e dans la relation transf ro contre transf rentielle b Culpabilit Dans l
200. ages ne sont pas diff renci s clairement ge sexe liens de parent et la mise en relation est impossible vitement de la probl matique et personnages qui ne sont pas totalement individualis s par le M D du groupe P tentative d isolation des personnages par M E du groupe P qui n emp che pas un t lescopage des r les scotome de l homme et pas de mise en relation des femmes par M A du groupe TP ou envisag e indirectement et de fa on duelle chez M C du groupe TP pas de mise en relation part de fa on indirecte observant observ chez M B du groupe P pas de mise en relation mais opposition des femmes passives l homme actif L absence de diff renciation des deux groupes en ce qui concerne la triangulation oedipienne peut s expliquer par le fait que la probl matique de tous les sujets de notre chantillon soit pr g nitale leur identit n est pas stable Shentoub 1990 les imagos parentales sont carenc es peu diff renci es et en particulier la fonction paternelle est d faillante des degr s plus ou moins importants comme nous l avons mis en vidence plus haut Le conflit oedipien n est r solu pour aucun des individus la relation triangulaire s y r f rant Shentoub ibidem figur e la planche 2 du TAT ne peut par cons quent pas tre trait e de fa on adaptative 285 1V 2 3 1 2 La castration 1V 2 3 1 2 1 Angoisse de castration A Rappels des hypoth ses diff
201. ages sont difficilement diff renci s et identifi s sur le plan de l ge c est pas une personne qui rentre de l cole quelqu un de plus g et du sexe seule la fille est identifi e ce niveau l De plus deux reprises au Rorschach ce sont des femelles qui sont choisies pour repr senter la puissance phallique mante religieuse la planche 4 et hy ne la planche 8 m me si la symbolisation des pulsions masculines est plut t r ussie dans ce test Les humains ne sont quant eux pas identifi s y compris au niveau des r les au Rorschach aux planche 2 et 3 2 personnes c te c te en train de je sais pas de porter un panier enfin balancer comme a un style de panier 154 Le fait que Monsieur C choisisse une planche maternelle planche 7 comme planche personnelle au Rorschach ainsi que l inversion des symbolisations aux planches 4 et 8 de ce test peut nous laisser penser que son identification est davantage maternelle pr g nitale D ni de la diff rence des sexes Les gros probl mes d identification sexuelle des personnages dans les tests projectifs nous montrent que la diff rence des sexes n est absolument pas pos e Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations La diff rence des g n rations n est pas pos e elle n est pas donn e ou probl matique par aux planches 2et 6BM du TAT et des fantasmes incestueux mergent plu
202. agiles en ce qui concerne les processus de pens e la symbolisation n est pas satisfaisante et il existe une alt ration des liaisons entre affects et repr sentations Cette difficult d laborer l excitation est aussi mise en avant par Ciavaldini 2001 qui parle d une carence du processus de psychisation Ainsi selon cet auteur 2002 Presque un quart des agresseurs a eu une pens e ou une image avant le d clenchement de l acte Souvent cette formation psychique se pr sente sous le statut d une quasi hallucination indiquant des prouv s proches de la d personnalisation signant une abolition subjective face la mont e excitative Le surgissement de l acte se d roule dans un climat d effacement du processus de repr sentation psychique De m me L tude de l activit onirique r v le la tr s grande difficult qu ont les auteurs d agressions sexuelles quel que soit leur d lit engrammer la mont e d excitation interne qui fonctionne comme un traumatisme En effet Ciavaldini remarque que La population d agresseurs sexuels pr sente une organisation psychique fluente moins bien organis e sur le plan d fensif et donc plus mal quip e pour faire face des mont es excitatives Ces sujets ont moins de capacit traiter les m mes doses d excitations car ils n ont pas acquis les syst mes de filtrages psychiques de l excitation conduisant
203. agilit narcissique 11 2 1 2 1 laboration de la position d pressive et angoisse de perte d objet Il ressort de l analyse de 30 tests de TAT et Rorschach par Chabert et al Ciavaldini 2001 que La plupart des protocoles d auteurs d agressions sexuelles rel veraient d tats limites dans la mesure o ils d notent une tr s grande d pendance l objet mais selon des modalit s qui varient consid rablement d un sujet l autre m me si les m canismes de d fense r p titifs pour l ensemble de la population ne permettent aucun de ces sujets d efficaces am nagements intrapsychiques antid pressifs Peut on alors faire l hypoth se que les passages l acte occuperaient pour les auteurs d agressions sexuelles la place des am nagements antid pressifs Ciavaldini 2002 constate que L acte d agression s est produit pour plus d un tiers des auteurs d agressions sexuelles dans une p riode particuli re de leur vie Les v nements cit s indiquent que perdure une situation traumatique ancienne entra nant pour eux une grande difficult traiter les signaux de perte objectale Cela confirme que l acte d lictueux surgirait en lieu et place de la d faillance de leur capacit d pressive Chabert et al In Ciavaldini 2001 pr cisent cependant que si la position d pressive reste pour l ensemble des sujets impossible laborer n anmoins le traitement de la
204. agisse de traumas sexuels de traumas physiques violence corporelle intempestive de traumas psychiques relation parentale sadisante avec quasi interdiction un enfant passif d exprimer ses prouv s La fr quence de ces divers traumatismes est patente et en m me temps tout se passe comme s il y avait une subjectivit myst rieuse de v cu de la blessure narcissique occasionn e voluant bas bruit IL 2 1 2 2 1 Le f tichisme Le f tichisme est envisag par les diff rents auteurs comme li au d ni de la castration et donc la fragilit narcissique des sujets Husain In Tychey de 2007 d clare ainsi concernant le f tichisme que L organisation perverse tant un des am nagements possibles de l tat limite et le probl me de tous les tats limites tant le deuil de la compl tude il n est pas tonnant de retrouver des particularit s identiques notamment l expression des pulsions partielles cf les d tails f tichistes chez d autres tats limites ce qui n en fait pas des pervers pour autant Neau 2001 p 38 39 rappelle aussi que pour Balier 1996 l enjeu narcissique phallique r v l par les recherches de Freud sur le f tichisme est lui aussi commun aux auteurs d agressions sexuelles et aux pervers perte de d identit sexuelle ou perte d identit tout court tel est le danger vit par la cr ation du f tiche Balier 1996 qui vient riger l ext rieur le phallus
205. ais lui demander ce qu il recherchait sans faire le lien direct ici avec sa propre probl matique Il envisage un rapprochement entre les agressions qu il a subies et celles dont il a t l auteur dans le sens d une autorisation transgresser eu gard au statut d autorit qu avait son agresseur par rapport lui si une personne adulte un professeur peut le faire pourquoi pas 140 nous peut tre qu inconsciemment tant donn qu on m avait fait a est ce que je pouvais pas le faire d autres Nous pouvons aussi faire l hypoth se travers cette derni re d claration d une identification l agresseur IV 1 1 2 8 Le choix d objet et la relation d objet IV 1 1 2 8 1 Victime s et choix d objet IV 1 1 2 8 1 1 Question de l ge et du sexe Ses 2 victimes sont de sexe f minin mais l une est une jeune fille pr pub re 13 ans au moment des faits et l autre une fillette 7 ans IV 1 1 2 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique Le choix d objet p dophilique n est pas exclusif puisque le sujet a eu une sexualit tablie dans le cadre de son mariage IV 1 1 2 8 2 La relation d objet IV 1 1 2 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs La relation d objet de l homme semble tre sp culaire planche 3 du Rorschach jumeaux sosies et anaclitique planche 7BM du TAT relation d tayage de m me qu aux planches 3BM et 12BG per
206. anche 1 et un volcan en ruption la planche 2 la planche 8BM du TAT une grande confusion est entretenue entre violence volontaire exprim e de fa on directe assassinat meurtre et geste m dical autopsie et le r cit est peu construit ce qui refl te la difficult d laboration des pulsions agressives la planche 13MF les m canismes d vitement massifs n emp chent pas l expression de l agressivit crue sans qu aucune laboration ne soit possible il y a eu un crime sur place En ce qui concerne le parcours de vie de Monsieur G nous retiendrons un certain d ni de sa violence comme en t moignent les propos suivants je suis assez col reux quand il le faut j ai jamais frapp mon ex femme m me si je l ai une fois coll e contre un placard Il dit aussi avoir fait preuve de cruaut envers un animal quand il tait adolescent puisqu la suite d une bagarre entre 2 chiots il a pris le fusil et abattu la m re par peur que la m re tue les petits Son analyse actuelle est la suivante j aurais peut tre d essayer de les s parer mais il explique qu l poque il ne s en voulait pas parce qu il avait quand m me sauv les 2 petits Nous pouvons voir dans ce geste une fa on de rendre justice soi m me de se placer dans une position de toute puissance Cela se retrouve aussi dans la difficult que le sujet reconn
207. anque sp cifique concernant bien au del de l absence de p nis sur le corps de la m re les investissements narcissiques et rotiques par trop d faillants d un ou des deux parents Nous constatons donc l que Bouchet Kervella se situe toujours dans la deuxi me approche de la th orie de la perversion Gourlaouen Couton 2002 p 137 138 parle quant elle de choix d objet narcissique chez le pervers en s appuyant sur Balier 1996 et Freud 1914 l individu s identifie sa m re d faut de la prendre comme objet 11 2 2 6 2 Relation d objet IL 2 2 6 2 1 Statut de la victime Bouchet Kervella 1996 a et b affirme que le diagnostic de perversion est retenu quand l acte d viant s inscri t dans cette organisation topique conomique et dynamique tr s particuli re o la sexualit est utilis e au del de la satisfaction rotique des fins narcissiques diverses concr tis es par la recherche d une relation sp culaire id alis e avec la Botella C et S 1995 Du perceptif aux causalit s psychiques Revue fran aise de psychanalyse 2 Freud S 1914 Pour introduire le narcissisme In La Vie Sexuelle Paris PUF 1989 48 m re Elle ajoute que Les perversions sexuelles peuvent tre d finies par la tendance compulsive recourir en guise de solution aux conflits intra ou intersubjectifs une jouissance orgastique ritualis e selon un sc nario immu
208. ant j avais de nouveau retrouv mon pouse avec un gars dans un chemin de for t Cependant il est important de remarquer que Monsieur H situe cet v nement un petit peu avant que la gendarmerie arrive c est dire qu il tablit constamment un lien entre ses probl mes de couple et les agressions sexuelles commises sur sa fille comme nous le d velopperons plus loin IV 1 1 8 7 2 liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse Le sujet dit avoir t viol 12 ans et demi par le neveu de son beau fr re g de 21 ans l poque et qui aurait d clar depuis ouvertement son homosexualit L homme exprime son ressenti au moment des faits de la fa on suivante a m a fait mal a m a toujours fait la m me chose le m me d go t Il se souvient aussi que son agresseur lui a demand de ne pas dire ce qu il s tait pass c est un secret Il affirme qu il aurait travers une p riode de d pression suite ces faits j avais jamais entendu parler de ces choses l j tais d sempar j avais l impression de m tre laiss faire quelque chose qui n avait pas lieu d tre quelque part je m en voulais de n avoir pas dit non Nous retrouvons l l identification la culpabilit de l agresseur ressentie par les victimes d agressions sexuelles et d crite par Ferenczi 1933 1990 Il d crit une p riode
209. ant donn qu ils sont recourb s A la planche 6BM du TAT nous pouvons relever un clivage entre homme et femme travers une diff rence de statut social et l identification sexuelle est vacillante une bonne tout aussi soucieux Il en va de m me aux planches 11 et 10 du TAT A cette derni re planche en outre il n y a pas de diff renciation nette entre les 2 personnages couple il A la planche 2 du TAT n anmoins les 3 personnages sont correctement identifi s sexuellement ainsi qu la planche 4 m me si l rotisation des relations semble l poser probl me D ni de la diff rence des sexes La diff rence des sexes n est donc pas tablie de fa on stable mais elle n est pas totalement d ni e Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations Le fait que le sujet ait viol sa propre fille de fa on r p t e et que son p re en ait fait de m me est l expression d un d ni de la diff rence des g n rations Le discours de Monsieur G concernant sa fille est de plus tr s incestueux comme nous le d velopperons plus loin En ce qui concerne les tests projectifs si la diff rence des g n rations est pos e aux planches 2 et 7BM du TAT o la relation p re fils est repr sent e avec une insistance sur l ge et la divergence d opinion la planche 6BM elle est remplac e par une opposition de statut social la bonne le ma tre
210. antasmes d adult re planches 4 et 5 du TAT Par ailleurs la planche 5 du TAT l mergence d un fantasme de sc ne primitive a provoqu chez lui un sourire que j ai clairement identifi comme de la jouissance i Absence d motions de sentiments de la part du sujet Monsieur F a exprim peu d motions paraissait assez froid et inaffectif que ce soit quand il voquait ses souvenirs ou quand il abordait les faits qu il a commis Il avait norm ment de mal mettre en mots ce qui avait voir avec le ressenti comme en t moignent ses r cits tr s r duits au TAT en particulier o les affects sont exprim s minima par exemple 223 l homme qui a assassin sa femme la planche 13MF est d crit comme d sol et d u La recherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Des sourires qui pourraient tre apparent s des attitudes de d fi le sujet me regardait souvent avec insistance droit dans les yeux surtout la fin de chaque r ponse ou de jouissance quand ils taient associ s la description des faits ont maill la relation avec Monsieur F A la planche 13MF du TAT par exemple le sujet me fixait en souriant apr s avoir fait le r cit d un jeune homme qui a trangl sa femme Par ailleurs certains moments j ai eu le sentiment qu il tait en train de revivre les sc nes dont il tait en train de parler en part
211. appara t il comme inerte voire inexistant Quelque chose sans vie rien A la planche 1 du Rorschach l imago maternelle est pr sent e comme inconsistante une tache d huile et associ e de l agressivit un champignon suite une explosion 1V 1 1 7 1 2 Imago paternelle Monsieur G pr sente son p re de fa on plut t positive en mettant l accent sur l autorit qu il repr sentait et sur ses caract ristiques phalliques Il dit en effet de lui qu il tait assez strict mais correct et insiste sur le fait que celui ci en imposait physiquement 1m95 110kg il faisait bien le double de ma m re Pour ce qui tait des punitions le sujet d clare ainsi C tait plus ou moins partag Si ma m re perdait plus ou moins le pouvoir sur nous c tait mon p re qui s en occupait Il pr cise que sa m re aurait accus son mari d tre violent envers elle et envers ses enfants mais Monsieur G met clairement cette parole en doute affirmant ne pas avoir lui m me subi de s vices et avoir le souvenir que ses parents s engueulaient assez souvent mais sans violence physique Il semble donc que le sujet pr sente sa m re comme disqualifiant son p re mais qu il tente pour sa part d en restaurer une image relativement positive m me s il finit par ajouter que ce dernier tait alcoolique comme il l a lui m me t Par ailleurs de m me que pour sa m re l homme a u
212. apparemment il avait plus l il Par ailleurs la planche 13B du TAT Monsieur H m a attribu une intention malveillante identique vous m avez eu l o Agirs du clinicien Je ne pense pas tre pass e l acte dans l interaction avec le sujet IV 1 1 8 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k l nous pouvons conclure qu il n y a pas de dimension rotis e de l emprise chez l homme IV 1 1 8 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 8 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 8 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Nous n avons relev aucun l ment en rapport avec la jouissance transgresser b Culpabilit Les l ments suivants relev s dans les entretiens ont trait la culpabilit Culpabilit identifi e travers les pleurs syst matiques au moment de l vocation des faits qui sont toujours rapport s avec une notion de gravit d interdit et une charge motionnelle n gative culpabilit exprim e en tant que victime planche 3BM du TAT trait e en terme de conflit n vrotique culpabilit punition de m me qu la planche 5 de ce test interdit surmo que 269 1V 1 1 8 9 1 2 R capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni
213. apport aux tests invasion de la r alit par l imaginaire alt ration du sens de la r alit 131 IV 1 1 2 Analyse du protocole de Monsieur B Monsieur B est g de 45 ans au moment o nous le rencontrons et il est incarc r depuis environ 4 ans Il a t condamn 10 ans pour viol commis avec plusieurs circonstances aggravantes le fait que la victime soit sa fille g e de 7 ans au moment des faits et l usage d un instrument Il s agit d une r cidive puisque le sujet a d j t condamn pour agressions sexuelles sur sa belle fille Son p re est d c d et il a toujours des contacts avec sa m re Il est le cadet de la famille il a une s ur de 3 ans son a n e et un fr re qui a 2 ans de plus que lui Sa femme et lui ont divorc suite sa deuxi me condamnation Au moment de leur rencontre sa compagne avait d j 2 enfants une fille de 4 ans qui a t sa premi re victime et un gar on de 3 ans qui ont t plac s suite la premi re condamnation de Monsieur B Le couple a eu 2 autres enfants 2 filles qui ont actuellement 12 et 16 ans la plus jeune tant sa deuxi me victime qui sont elles m mes plac es dans une famille d accueil Enfin le sujet a toujours eu un emploi stable IV 1 1 2 1 Imagos parentales IV 1 1 2 1 1 Imago maternelle L homme semble id aliser sa m re Il la d crit comme tr s gentille affectueuse pr sente pour soutenir ses enfants assez droite
214. ara t chouer le nombre de banalit s est tr s faible 4 Il est cependant important de rappeler que la passation du Rorschach a t quelque peu fauss e par l interruption de 6 mois et que les calculs et la cotation demandent donc tre consid r s avec prudence 207 IV 1 1 6 Analyse du protocole de Monsieur F Monsieur F est g de 32 ans au moment o nous le rencontrons pour la premi re fois et il est incarc r depuis environ 2 ans Il est condamn 10 ans d emprisonnement pour viols et agressions sexuelles sur 7 mineurs de moins 15 ans qui taient des neveux et des enfants d amis de ses parents Ces faits ont eu lieu sur pr s de 10 ans et il les a commis alors qu il avait entre 20 et 30 ans Il est c libataire et n a pas d enfant Il a sept s urs et un fr re Il est toujours en contact avec la plupart de ses fr res et s urs et ses parents Pendant trois ans il a exerc le m tier de piscinier dans le sud de la France alors qu avant il n avait jamais eu d emploi stable et il vivait depuis deux ans avec sa s ur d un an plus jeune que lui Cependant au moment de son incarc ration il tait au ch mage depuis quelques mois 1V 1 1 6 1 Imagos parentales IV 1 1 6 1 1 Imago maternelle Le sujet se dit tr s proche de sa m re et il la d crit comme possessive elle aurait refus qu il prenne son ind pendance 20 ans elle nous voulait tout le temps pour elle qu on reste ses c t s
215. aract rise l emprise dans la relation perverse est l rotisation et la s duction qui entra nent une fascination chez l autre travers une captation par l image nous estimons que ces aspects peuvent tre appr hend s travers les items de la grille correspondant aux parties l autre comme un spectateur anonyme sauf absence d motions de sentiments de la part du sujet et recherche de l effet produit sur l autre sauf le rejet P Op rationnalisation de l hypoth se th orique Nous allons valuer l intensit de l emprise et de ces diverses sous dimensions par le nombre d items repr sent s Nous pensons donc retrouver des scores renvoyant l emprise plus forts chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers Le score d emprise correspondra au nombre d items et sous items total de la grille calcul pour chaque sujet Il en sera de m me pour les sous scores correspondant l rotisation de l emprise nombre d items et sous items relev s parmi g h j k 1 pour chaque individu et au d ni du d sir de l autre nombre d items et sous items d compt s pour chaque sujet au paragraphe IIL 5 6 2 3 2 105 M thode utilis e pour compl ter cette grille et m thode d analyse Pour remplir cette grille d analyse nous avons pris en compte la fois notre ressenti et des l ments objectifs issus
216. as disponible pour lui et qu il reproduisait sur le petit le m me sch ma comme s il ne tenait absolument pas compte de l individu qui se trouvait en face de lui avec un d ni total de son d sir Il ajoute que les victimes repr sentaient pour lui l objet d un d sir et il semble d ailleurs qu il les rendait conforme son d sir proc dant un arrangement de la r alit Il pr cise ainsi pour A dans un discours l encore emprunt de projection sa fa on de r pondre mes avances de me renvoyer mes marques d affection sur un plan affectif ou 177 sexuel je le consid rais plus comme un adolescent plus mature l instant d apr s on pouvait jouer autre chose a redevenait un enfant Il semblait se comporter lui m me davantage comme un adolescent voire un enfant je jouais avec eux je me suis li d amiti avec eux confondant rotisme et tendresse m me s il affirme qu il pensait enseigner quelque chose aux jeunes gar ons Il emploie d ailleurs un vocabulaire r serv une sexualit adulte concernant les enfants farouche provocation Le fonctionnement du sujet est enti rement centr sur lui m me comme en t moigne la formulation suivante il s int ressait ce que je faisais l ordinateur C tait un gar on int ressant Le petit gar on a de la valeur parce qu il pr te attention l homme Monsieur D explique en effe
217. assive 39 IL 2 1 5 2 3 Bisexualit psychique Il n y a pas d int gration r ussie de la bisexualit psychique seul le phallique est repr sent chez les p dophiles selon Gourlaouen Couton 2002 qui ajoute que la bisexualit psychique se pose dans l alternance entre des repr sentations phalliques et ou f tichistes et la passivit IL 2 1 6 Le choix d objet et la relation d objet 11 2 1 6 1 La victime question de l ge et du sexe Gourlaouen Couton 2002 p 138 affirme dans l acte sexuel avec un enfant c est l an antissement de toutes les diff rences qui est en jeu diff rence entre les g n rations et entre les sexes Ce chercheur se demande ibidem p 136 s il peut exister un r el choix d objet dans le cas d actes impulsifs et elle conclut que les modalit s de l agression sexuelle sont malgr tout rarement le fait du hasard En ce qui concerne un ventuel choix du sexe de la victime elle labore le questionnement suivant Que repr sente l enfant pour ces hommes En quoi est il si particulier qu il puisse veiller leur int r t Il pourra toujours nous tre object que la victime a peu d importance puisqu elle est interchangeable que les violeurs rel vent de fonctionnements psychiques non organis s autour d un dipe structurant et que par cons quent la diff rence des sexes et des g n rations n a pas de sens pour eux Van Gijsenghem
218. astration IIL 1 4 2 1 2 2 D ni de la castration f minine Chez les individus structur s sur le mode de la perversion il existe un d ni de la castration f minine durable Chabert et al Husain In Tychey de 2007 qu on ne retrouve pas chez les sujets ayant des traits pervers IIL 1 4 2 1 3 Instances surmo ques Nous posons l hypoth se qu il y a une bauche de fonctionnement surmo que chez les sujets ayant des traits pervers alors que les instances surmo ques sont quasi inexistantes chez les individus structur s sur le mode de la perversion Bergeret 1996b Cela se traduirait sp cifiquement chez les pervers selon Chabert et Husain In Tychey de 2007 par une jouissance transgresser et une absence de culpabilit L rotisation de la transgression sera moins pr gnante chez les sujets ayant des traits pervers et une bauche de culpabilit pourra tre rep r e IIL 1 4 2 1 4 Identifications secondaires IIL 1 4 2 1 4 1 Identification sexuelle et diff rence des sexes IIL 1 4 2 1 4 1 1 Identification sexuelle Les individus structur s sur le mode de la perversion ont une identification f minine la m re phallique agressive ou incestueuse Chagnon 2000 Dor 1987 Chez les sujets ayant des traits pervers nous pouvons faire l hypoth se que l identification masculine sera pr valente m me elle n a pas les caract ristiques g nitales abouties puisque ces individus a
219. aternelles pr coces En conclusion nous pouvons dire qu il n y a pas de bon objet maternel introject qui puisse assurer une fonction de pare excitation et que celui ci est totalement inconsistant IV 1 1 5 1 2 Imago paternelle gt Le p re L homme pr sente aussi son p re de fa on n gative comme d faillant et maltraitant Il dit de lui qu il tait alcoolique c est un homme qui buvait un homme alcoolique quand il buvait il n avait pas un moment de r action lui quand il n avait plus rien boire c tait vraiment un fou et tr s violent je me suis vu manger un pot de fleurs en pleine figure c tait un calvaire et il ajoute que son p re a toujours fait des conneries avec ses flingues Il affirme de plus que son p re aurait t incarc r 5 ans pour le viol d une de ses cousines Il voit dans cet enfermement une des causes de la violence de son g niteur comme il dira aussi de nombreuses reprises que ce qu il a subi de la part de son p re peut expliquer les agressions sexuelles qu il a commises si je fais toutes ses b tises l est ce que a vient d apr s a d apr s la maltraitance de mon p re Il donne ainsi l impression de chercher des alibis l endroit des diff rentes souffrances de sa vie 188 Par ailleurs Monsieur E relate qu il voyait son p re r guli rement dans son enfance mais il estime qu il tait plut t rejet
220. ation il affirme tre bisexuel comme nous le d velopperons plus loin et elle est marqu e par un archa sme pr dominant tant au niveau intellectuel a me fait penser un film qui nous montre que les 2 personnes qui ont des relations sexuelles et qu il y a des t tards qui vont dans le f tus et a fait un enfant 9 mois apr s qu au niveau de son v cu pour chaque relation amoureuse dont il parle il dit qu il s est fianc et qu il avait l intention de se marier c est elle qui m a demand pour qu on se fr quente j ai dit oui parce que je l aimais bien et je voulais qu on se marie sans qu il n ait jamais eu de relation sexuelle avec une femme De m me concernant ses pulsions p dophiles il explique de fa on tr s infantile j avais mal l estomac tellement que ces pulsions taient fortes j avais une crampe IV 1 1 6 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin La symbolisation des pulsions sexuelles f minines n est pas satisfaisante m me si on rel ve deux symbolisations r ussies aux planches 6 ventail et 7 deux t tes de femme du Rorschach cette derni re tant associ e au n ant rien et Monsieur F ne parvient pas 215 choisir une planche qui pourrait repr senter sa m re ce m me test Il n y a pas non plus de symbolisation du creux f minin aux planches 2 7 et 9 Enfin les repr sentations f minines sont associ es
221. atives entre les deux groupes pour chacun de ces indicateurs IV Analyse des protocoles et r sultats Nous avons analys chaque protocole de fa on tr s fine en fonction de tous les crit res retenus dans nos hypoth ses th oriques 111 A l issue de chaque analyse nous avons pos un diagnostic de structuration sur le mode pervers ou d organisation tat limite avec des traits pervers dans le cas contraire Enfin nous avons compar ses diff rents protocoles entre eux en fonction de l ensemble des crit res diff rentiels et communs tout en en faisant appara tre des nouveaux le cas ch ant IV 1 Analyse individuelle de chaque protocole et constitution des deux groupes IV 1 1 Analyse individuelle de chaque protocole et diagnostics de personnalit IV 1 1 1 Analyse du protocole de Monsieur A Monsieur A est g de 48 ans au moment o nous le rencontrons pour la premi re fois et il est incarc r depuis environ 6 mois Il a t condamn 8 ans de prison ferme pour viol et agressions sexuelles sur 4 jeunes gar ons mineurs g s de 6 13 ans Sa m re est d c d e il y a 15 ans environ et son beau p re il y a 15 20 ans c est par lui qu il a t lev Son p re naturel est lui aussi d c d Il est le 5 d une fratrie de 8 enfants issus de plusieurs p res diff rents Le sujet n a pas d enfant et n a jamais t mari Il semble avoir peu travaill dans la p r
222. au TAT planches 2 et 13B et dans le discours propos de sa femme par exemple il y avait des choses que je laissais faire Peut tre aussi la peur qu elle parte 262 Aux planches 3 2 silhouettes hommes femmes je sais pas qui essayent de s approprier chacun la m me chose apparemment qui essayent de tirer dessus et 8 2 tigres peut tre ils sont en train d essayer de s arracher quelque chose du Rorschach c est l agressivit qui domine dans la relation avec une projection sadique la fin de la planche 8 du Rorschach pr sent e sous forme de concurrence la relation d objet est donc bien pr g nitale et ne peut tre con ue qu en terme de fort et de faible A la planche 5 du Rorschach elle est de facture g nitale mais ce sont des animaux qui sont mis en sc ne des grands oiseaux ensemble l un contre l autre qu est ce qu ils font l je sais pas une danse pr nuptiale peut tre IV 1 1 8 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec la victime travers le discours du sujet Le c t anaclitique de ses relations se retrouvent aussi avec sa compagne actuelle qui lui a renvoy qu elle n est pas s a m re tout en lui disant j avais besoin de quelqu un comme toi parce que je sens que je peux m appuyer sur toi Il affirme que cette parole l a fait grandir et lui a fait extr mement plaisir Par ailleurs malgr une pr
223. auve souris Rorschach b Culpabilit L homme n exprime aucune culpabilit par rapport aux faits dans les entretiens mais seulement du d go t de l nervement et il s auto critique 1V 1 1 5 9 1 2 R capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni Dimension Absence rotisation de castration du rotis e de la f minine d sir de culpabilit transgression de l emprise l autre Sd oui gt Oui gt Oui gt Oui gt Oui gt Oui 6 y y compris compris dans la dans la relation relation avec la avec la victime victime L analyse du protocole de Monsieur E permet de conclure que sa personnalit appartient bien la lign e des tats limites et le fait que 6 crit res diagnostiques sur 6 soient recens s une structuration sur le mode de la perversion sexuelle 206 1V 1 1 5 9 2 Les autres caract ristiques de la personnalit du sujet La structure de personnalit du sujet est d compens e 1A gt 12 F lt 60 ce qui implique une alt ration du sens de la r alit et F lt 40 ce qui correspond une invasion de la r alit par l imaginaire m me si le F largi est lev ce qui est un indice de secondarisation Le th me de la chauve souris r current au Rorschach r v le une tentative de s accrocher une r ponse conformiste mais cela p
224. aux repr sentations paternelles au Rorschach et au TAT HI 5 1 3 Identifications conscientes a Rappel de hypoth se th orique Une identification ali nante des parents abuseurs sera plus fr quente chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers 23 FREUD S 1933 La d composition de la personnalit psychique In Nouvelles conf rences d introduction la psychanalyse Paris Gallimard 1984 81 b Op rationnalisation Il s agira d analyser les identifications conscientes du sujet vis vis de ses parents travers l entretien paragraphe 2 du guide d entretien et la description qu il en fait ont ils eux m mes commis des agressions sexuelles Cela pourrait aussi se traduire dans le choix des planches paternelle maternelle et personnelle au Rorschach le sujet s identifie t 1l son p re et ou sa m re abuseurs ses 1 5 2 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique A Points communs a Rappel des hypoth ses th oriques laboration de la position d pressive est impossible m me si le traitement de la probl matique de perte peut tre rep r chez les auteurs d agressions sexuelles ils souffrent de troubles graves du narcissisme en lien avec le f tichisme en g n ral et l enjeu narcissique phallique b Op rationnalisation Ces diff rents aspects pourront tre appr hend
225. avait pas de lien de parent avec eux il induisait donc par l artificiellement un climat incestueux travers une forme d usurpation de statut lui permettant de renforcer sa position d autorit Par ailleurs Monsieur E nie le d sir de l autre en affirmant par exemple que le fait que sa derni re victime ne r ponde pas une demande d explication aurait autoris son passage l acte et consid re les enfants comme des objets j ai commenc le taquiner jouer un peu avec tout en confondant rotisme et tendresse Nous pouvons relever qu plusieurs reprises le sujet pr cise que ces victimes lui ont demand d arr ter ce qu il a fait et il relate leurs r actions pleurs y compris en terme d agressivit son encontre tonton je t aime plus il a commenc m insulter mais il semble s agir de simples constats d pourvus d empathie Une identification projective la s duction perverse appara t dans le discours de Monsieur E je ne suis pas attir vers les enfants ils viennent vers moi concernant sa derni re victime il affirme que c est le jeune homme qui l a provoqu en faisant allusion plusieurs reprises une pr occupation sexuelle qui donne une impression d inversion des r les teint e de provocation alors les enfants ont le droit de tout faire par exemple de se promener nus devant les adultes Nous pouvons m me relever
226. b Diff rences Dans la relation qu a l individu structur sur le mode de la perversion avec l enfant il existe une captation sp culaire Balier cit par Martorell et Coutanceau 1998b qui traduit une recherche d une relation sp culaire id alis e avec la m re Bouchet Kervella 1996 a et b De fait pour Balier le p dophile s int resse l enfant en fonction de ses caract res f minins et Gourlaouen Couton 2002 p 137 138 parle de choix d objet narcissique chez le pervers l individu s identifie sa m re d faut de la prendre comme objet Il y aurait l une confusion entre rotisme et tendresse selon Chagnon 2005 Nous devrions ainsi identifier selon Balier la puissance de la s duction qui ali ne l autre dans le narcissisme de l agresseur en particulier lorsqu il s agit de p dophiles lat ralis s agissant sans violences corporelles et sans contraintes ou dite telle Cela renvoie en partie au concept d emprise dans sa dimension rotis e d crit par Dorey 1981 qui se traduit par une tendance la r duction de l alt rit et un d ni du d sir de l autre Chez les sujets ayant des traits pervers nous supposons que l alt rit sera moins mise mal et posons l hypoth se que le d ni du d sir de l autre et la tendance la r duction de l alt rit seront moins fr quents dans ce groupe d individus L emprise
227. ce de g n ration n est pas pos e d embl e un Monsieur une dame et l laboration tr s difficile du r cit laisse supposer l existence d un fantasme incestueux sous jacent la planche 7BM elle est reconnue m me si tout est fait par la suite pour nier le lien de parent entre les 2 hommes Par ailleurs on rel ve une grande confusion du sujet dans sa conception des liens familiaux puisqu il parle de sa s ur par laquelle il a t lev en la nommant ma m re et il utilise le m me qualificatif pour sa tante qui l a recueilli Ainsi concernant le d c s de sa m re il dit qu on ne lui a pas annonc qu il ne sait pas comment il l a appris et qu un jour il s est aper u que s a s ur n tait pas s a m re De plus il d signe l homme qui a commis des agressions sexuelles son encontre comme son cousin alors que c est son neveu par alliance N anmoins Monsieur H parvient facilement resituer chaque personne g n alogiquement une fois les confusions mises en vidence La diff rence des g n rations est donc d ni e mais pas de fa on massive IV 1 1 8 4 2 2 Fantasme incestueux Un fantasme incestueux semble sous tendre le r cit de la planche 6 BM et se traduit par une difficile laboration de l histoire De plus les liens m re fils qui ne peuvent tre mis en place qu travers la repr sentation du d c s du p re s tiolent au f
228. ch par son d c s j ai pleur son enterrement alors que c est tr s rare que je pleure j avais beaucoup de peine Nous pouvons conclure que le sujet n a pas une repr sentation tr s pr cise de chacune des figures importantes de son entourage parce qu il a tendance utiliser des qualificatifs identiques pour les d crire le terme travailleur par exemple revient pour ces 3 personnes IV 1 1 2 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est absolument pas labor e th matique abandonnique qui peut tre d duite des relations anaclitiques projet es la planche 12BG ainsi qu d autres planches 3BM 7BM et au Rorschach vitement la planche 13B du TAT o c est l environnement mine qui porte l affect qui n est pas li une repr sentation posture signifiante d affects la planche 3BM du TAT o il n y a aucun d gagement possible De fait il exprime clairement une souffrance et c est la seule fois li e la rupture avec la premi re jeune fille dont il tait tr s amoureux s paration qui a eu lieu l initiative de son amie alors qu elle tait enceinte j ai ressenti a comme une blessure plus ou moins parce que J tais attach elle c est comme si on m avait arrach quelque chose Nous pouvons donc constater l que cette perte est v cue comme ayant des r percussions narcissiques blessure
229. che nous sommes partis du pr suppos que le cumul de l ensemble de ces l ments tait une condition sine qua non l tablissement du diagnostic de perversion sexuelle Il serait n anmoins int ressant de mener une recherche suppl mentaire dans laquelle le diagnostic de perversion sexuelle serait pos en fonction de nos crit res affin s Ainsi le fait que nous ayons retrouv le d ni de la castration chez tous les sujets de notre chantillon quel que soit leur diagnostic de personnalit montre qu il ne peut tre envisag de fa on brute comme un indicateur de perversion et qu il serait judicieux de le consid rer dans sa dimension durable auquel cas cela exclurait 3 sujets sur 5 du groupe P ou ventuellement de remodeler son op rationnalisation comme nous l avons sugg r au regard de nos constats concernant le d ni de la diff rence des sexes Par ailleurs l issue de l analyse de nos r sultats nous nous sommes demand s ce qui diff renciait r ellement M A des individus du groupe TP ce sujet pr sentant 5 crit res de perversion sur 6 et une majorit de points communs avec le groupe P comme nous l avons soulign au long de ce travail Le seul facteur qui exclut M A du groupe P est la pr sence chez lui de culpabilit consciente qui est de fait tr s discriminante puisqu elle est le seul indicateur retrouv dans l ensemble du groupe TP et chez aucun individu du groupe P Cependant cet l
230. cherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Il arbore des sourires quand il voque des v nements graves en particulier les agressions sexuelles qu il a commises Par contre lorsqu il sourit en d couvrant la planche 16 du TAT ou la planche 6 du Rorschach cela semble davantage correspondre une r action contra phobique k Atteinte l intimit d autrui Quand il a voqu ses premiers rapports sexuels avec la m re de ses enfants il a parl avec insistance des premi res r gles de celle ci de fa on peu claire comme s il ne comprenait pas la physiologie f minine mais j ai trouv qu il s agissait aussi d un th me la fois d plac et g nant pour moi en tant qu interlocutrice Je me suis sentie atteinte dans mon intimit en particulier ce moment l 1 S duction fascination du clinicien Je ne me suis absolument pas sentie s duite ni fascin e par Monsieur E m Rejet Le sujet m a plut t inspir une certaine r pulsion par rapport son agressivit son discours d valorisant envers les psychologues les arguments choquants invoqu s dans le r cit de ses d lits le fait qu il tente en permanence de d tourner l objet des entretiens 204 L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur Pai relev une question particuli rement disqualifiante et agressive la fois par son aspect tr s provoquant et par la subversion du r l
231. ches 2 3 6 9 renvoie une culpabilit identitaire une culpabilit d tre n que nous pouvons rapprocher de la responsabilit que sa m re lui attribue dans la mort de son jumeau 116 Nous pouvons mettre cela en lien avec un souvenir rapport par Monsieur A mon beau p re m a toujours dit qu il n a jamais voulu m embrasser parce que je suis n vachement avant terme 6 mois j avais une peau de crapaud C est aussi le regard dans sa dimension identitaire qui est convoqu dans les r ponses insistant sur cet aspect chez les personnages mis en sc ne au TAT en particulier la planche 2 du TAT yeux ferm s regard vraiment ailleurs la planche 3BM gt Les angoisses pr dominantes sous jacentes semblent tre davantage de l ordre de la perte de coh sion de soi exprim es directement au Rorschach et au TAT probl matique de s paration individuation au Rorschach voire m me d an antissement angoisses de morcellement au Rorschach angoisses de mort que de la perte d objet m me si elles sont verbalis es au TAT IV 1 1 1 4 volution libidinale IV 1 1 1 4 1 Sexualit et vie de couple En ce qui concerne ses relations amoureuses le sujet s emploie tablir une liste tr s d taill e de toutes les femmes qu il a pu rencontrer de l enfance l ge adulte Celles ci semblent per ues de fa on relativement d qualifi es ainsi que comme dominantes prenant l init
232. ches associ es la th matique d pressive au TAT 3BM 13B 16 et 19 Monsieur D projette une relation d emprise dans le test ou dans la relation au clinicien comme si elles d clenchaient une angoisse de perte de l emprise sur l objet IV 1 1 4 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique La repr sentation de soi semble atteinte Seuls 50 des animaux au Rorschach sont entiers et non d t rior s planches 5 6 et 8 ainsi que les deux repr sentations humaines planches 3 et 7 mais cette derni re ce sont des silhouettes des sculptures qui sont donn es A la planche 1 du Rorschach planche de la repr sentation de soi l insecte n est pas identifi de m me qu aux planches 2 et 4 Une angoisse de perte de coh sion de soi appara t directement la planche 10 du Rorschach et peut tre d duite du G beaucoup trop lev 83 3 L atteinte narcissique se retrouve aussi travers la m galomanie qui ressort de plusieurs associations au Rorschach par exemple celle de la r ponse 9 tout cela s inscrit dans un monde tr s complexe o chacun est diff rent et aux combinaisons ou aux possibilit s infinies et celles des r ponses 1 10 12 Dans son discours le sujet se d valorise de fait extr mement rarement Un probl me de constitution des limites semble appara tre la planche 19 du TAT o le contenant ne tient pas Par ailleurs nous pouvons cependant relever qu il
233. cide projet sans censure planche 8BM du TAT m me si une d fense phobique appara t la fin du r cit Une culpabilit moins labor e appara t 2 niveaux diff rents culpabilit identitaire analys e dans le paragraphe consacr la fragilit narcissique projection de culpabilit dans les tests projectifs IV 1 1 1 9 1 2 r capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni Dimension Absence rotisation de castration du rotis e de la f minine d sir de culpabilit transgression de l emprise l autre oui oui Sd oui gt Oui gt Non gt Oui 5 y y compris compris dans relation dans avec la relation victime avec la victime L analyse du protocole de Monsieur A permet de conclure que sa personnalit est bien tat limite avec des traits pervers 5 crit res diagnostiques de perversion sexuelle sur 6 recens s IV 1 1 1 9 2 Les autres caract ristiques de la personnalit du sujet La personnalit du sujet est marqu e par une extr me fragilit et des traumatismes profonds grave chute dans l enfance qui serait l origine de son pilepsie agressions sexuelles subies violence du p re ainsi que des traits pervers De plus l homme est en tat de d compensation indice d angoisse existentielle au Rorschach tr s lev absence totale de distance par r
234. cits laissent aussi transpara tre cette p dophilie orientation homosexuelle j ai commenc lui caresser le dos je l ai caress pendant un bon quart d heure 20 minutes Enfin le sujet semble souffrir de difficult s dans ses relations h t rosexuelles puisqu il dit qu il avait peu de relations sexuelles avec sa deuxi me compagne et qu il se s e tient loin des femmes IV 1 1 5 8 2 La relation d objet IV 1 1 5 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs La relation d objet dans les tests projectifs est anaclitique planches 4 et 10 du TAT r conforter c lin au Rorschach planches 1 atterrir sur quelque chose et 4 chauve souris pos e sur un mur ou sp culaire planche 3 2 jumeaux Par ailleurs la sollicitation relationnelle de la planche 3 suscite une projection d agressivit non symbolis e du sang et les planches 2 et 3 sont trait es de fa on probl matique en terme de s paration individuation mise bas accouchement A la plupart des planches bilat rales les animaux donn s en double n interagissent pas planches 7 8 10 ce qui correspond une forme de duplication au sens de Neau 2001 198 IV 1 1 5 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec les victimes travers le discours du sujet L homme se faisait appeler tonton par une de ses victimes et par les enfants de sa deuxi me compagne alors qu il n
235. clo tr et castr signant la d sorganisation qu elle provoque La confrontation cette angoisse est donc tr s d sorganisante pour l homme 135 Par ailleurs la puissance phallique n est pas labor e de fa on satisfaisante comme nous le verrons plus loin L angoisse de castration n est donc pas m tabolis e D ni de la castration f minine Le d ni de la castration appara t aux planches 2 et 7 du Rorschach qui sont trait es selon une m me dynamique avec dans un premier temps une insistance sur les d tails phalliques planche 2 pointe un personnage biblique qui l ve les bras vers le ciel planche 7 2 lapins 2 t tes de cochons et dans un deuxi me temps une allusion respectivement aux d tails blanc et f minin sans qu ils soient m tabolisables je vois pas ce que a repr sente a ne me dit rien De plus la planche 2 c est dans le d tail f minin que Monsieur B donne une r ponse insistant sur les d tails phalliques un petit personnage comme un personnage biblique qui l ve les bras vers le ciel ce qui rel ve typiquement d un d ni pervers Par ailleurs le fait que le sujet choisisse une planche connotations maternelles pour repr senter son p re rel ve d un d ni de la castration Nous pouvons donc conclure un d ni durable de la castration f minine 1V 1 1 2 4 1 1 3 Identifications secondaires Identification sexuelle diff
236. combl noyau insecte vu dans l ensemble de la planche De plus comme nous le verrons plus loin la symbolisation de la puissance phallique au Rorschach n est pas satisfaisante D ni de la castration f minine la planche 9 du Rorschach l homme donne une r ponse plut t phallique dans le creux f minin une poire ce qui peut d autant plus renvoyer un d ni pervers de la castration que Monsieur G insiste sur le petit d tail longiligne central 232 Nous pouvons donc conclure un d ni durable de la castration 1V 1 1 7 4 2 1 3 identifications secondaires Identification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes dentification sexuelle L identification sexuelle du sujet semble tre maternelle pr g nitale planche 9 r sonance maternelle choisie comme planche personnelle au Rorschach identification f minine la planche 3BM du TAT La symbolisation des pulsions sexuelles masculines au Rorschach est de plus tr s mauvaise Nous pouvons par ailleurs noter de nombreuses confusions des genres dans le discours de Monsieur G planche 6BM du TAT une bonne tout aussi soucieux des sous v tements f minines ainsi que des h sitations dans l identification sexuelle des personnages en particulier la planche 3 du Rorschach 2 personnages ils sont en train de soulever quelque chose et l enqu te l j ai dit 2 femmes 2 singes t
237. conclut que sa vie sexuelle a t g ch e par ce qu il a v cu au point de vue de ce bonhomme l et c est pas le seul Il pense que les agressions qu il a subies peuvent expliquer son homosexualit ils m ont donn le truc de l homosexualit IV 1 1 1 8 Le choix d objet et la relation d objet IV 1 1 1 8 1 Victime s et choix d objet IV 1 1 1 8 1 1 Question de l ge et du sexe Monsieur A affirme qu il choisissait ses victimes d abord en fonction de crit res physiques la peau blanche et les yeux bleus comme moi quand j tais petit qui soulignent le caract re narcissique de son choix d objet En ce qui concerne l ge de ses victimes il s agissait plut t de pr adolescents ou d adolescents et le sujet semblait s identifier davantage eux qu aux adultes associ s pour lui des agresseurs identification projective je l aurais pas fait avec des copains j aurais eu trop peur sous entendu avec des adultes De fait cette identification avec les victimes sur le plan de leur ge et de leur histoire appara t clairement dans son discours a m arrivait d tre un enfant je reprenais leur ge en m me temps Tous ceux que j ai connus avaient d j des probl mes avec leur famille parce que j allais manger chez eux je voyais comment ils vivaient c tait un peu moi mais en mieux Si je les emmenais chez moi c tait pour leur donner
238. coordination de deux logiques pour une prise en charge des d linquants sexuels L volution Psychiatrique 1 2 154 174 DUFLOT C 1996 Le pervers agresseur ou victime tude du Rorschach Psychologie clinique et projective 2 1 113 123 DUVERGER P MALKA J Conf rence sur la sexualit normale et ses troubles Enseignement Module 3 Maturation et vuln rabilit CHU d Angers Service de P dopsyhiatrie On line 08 10 08 http www med univ angers fr discipline pedopsy cours fichiers Sexualite 20normale 20et 20ses 20troubles pdf EIGUER A 1996 Le pervers narcissique et son complice Paris Dunod EIGUER A 2003 Outrage l intimit Revue Fran aise de Psychanalyse LXVII 3 857 871 EMMANUELLI M AZOULAY C BAILLY SALIN M J MARTIN M 2001 Contribution du Rorschach au diagnostic d tat limite Psychologie clinique et projective 7 101 122 FAORO KREIT B 1998 Points de vue psychanalytiques sur la p dophilie Cahiers de psychologie clinique 1 10 137 149 FENICHEL O 1953 La th orie psychanalytique des n vroses Tome 2 Paris PUF FERENCZI S 1933 1990 Confusion des langues entre les adultes et l enfant In Psychanalyse IV oeuvres compl tes Paris Payot FOURNIER A 1999 La loi du 17 juin 1998 Soins psychiatrie 202 7 8 FREUD S 1905 Trois essais sur la th orie de la sexualit Paris Gallimard 1987 FREUD S 1915 Pulsions et de
239. copine et on n est que tous les deux et on se prom ne sur le sable main dans la main et on se d shabille on se met nu et on se prom ne on va dans l eau ensemble et on fait l amour sur le sable chaud et on reste des heures mais aussi dans les associations du Rorschach la r ponse 22 planche 9 a me fait penser un film qui nous montre que les deux personnes qui ont des relations sexuelles et qu il y a des t tards qui vont dans le f tus B Crudit des termes dans la description des faits Monsieur F avait une fa on tr s crue de d crire ses passages l acte par exemple je lui ai enlev sa culotte de pyjama et je lui ai suc le sexe ce qui est d autant plus surprenant que cela contrastait totalement avec l inhibition massive dont il faisait preuve la plupart du temps y Anti Clob de Rebourg Pai pu relever au Rorschach une r ponse qui pourrait tre cot e anti Clob planche 10 des t tes de dinosaures qui bouffent d autres b tes et une autre tendance anti Clob l enqu te concernant la r ponse 22 de la planche 9 tout le machin l gluant le machin vert h Pas de censure du fantasme Le sujet ne censure pas ses fantasmes il projette par exemple ses fantasmes homosexuels au TAT sans retenue ni secondarisation la planche 10 par exemple l c est deux hommes qui montrent leur affection ensemble et ils s embrassent ils se font des caresses ainsi que des f
240. coup plus fortement dans le groupe P que dans le groupe TP et que la diff rence est moins importante en ce qui concerne la dimension rotis e L analyse de la relation avec la victime quant elle fait ressortir que la dimension rotis e de l emprise ainsi que l identification projective sont beaucoup plus fr quemment rep r es chez les individus structur s sur le mode de la perversion le d ni du d sir de l autre n tant pas diff renciateur ce niveau l Nous pouvons donc en conclure que nos hypoth ses concernant l emprise dans la relation d objet des auteurs d agressions sexuelles sont globalement v rifi es mais des niveaux diff rents emprise globale est plus forte dans la relation avec les sujets structur s sur le mode de la perversion qu avec ceux ayant des traits pervers que ce soit avec les victimes sous la forme de l identification projective ou dans le transfert contre transfert la v rification relative au d ni du d sir de l autre s est faite sp cifiquement dans la relation transf ro contre transf rentielle ce d ni tant ressenti plus fortement avec le groupe P qu avec le groupe TP la pr gnance de la dimension rotis e dans le groupe P est apparue en terme de fr quence et surtout dans la relation mise en place avec la ou les victimes Si nous nous appuyons sur ce que d clarent Bouchet Kervella 2002 et Balier 1996 2002 a et b paragraphe IL 1 1 c est dire
241. d une contestation psychique in puisable Dor 1987 Un d ni typiquement pervers est relev un peu plus fr quemment chez les individus du groupe P 40 sujets B et G et que chez ceux du groupe TP 33 1 seul individu le sujet A mais cela ne semble pas r ellement diff renciateur Contrairement l hypoth se pos e dans le paragraphe pr c dent le d ni pervers d fini ici comme le fait de donner des symbolisations f minines dans les d tails phalliques et inversement au Rorschach et au TAT n est donc pas employ sp cifiquement par les sujets structur s sur le mode de la perversion pour ma triser contr ler la perception de la castration d une part il peut aussi tre retrouv chez les individus ayant des traits ervers d autre part d autres m canismes sont utilis s face la castration en articulier le d saveu du manque comme nous l avons mis en vidence plus haut N anmoins chez les sujets C et H du groupe TP ceux qui totalisent le moins de crit res de perversion le d ni de la castration n est pas durable et on ne retrouve pas de d ni pervers 288 1V 2 3 1 3 Instances surmo ques A Rappels des hypoth ses diff rences Il y a une bauche de fonctionnement surmo que chez les sujets ayant des traits pervers alors que les instances surmo ques sont quasi inexistantes chez les individus structur s sur le mode de la perversion Cela se traduirait sp cifi
242. d pend d un choix thique comme nous l avons mis en exergue dans notre d veloppement Nous avons ensuite v rifi que les sujets pour lesquels le diagnostic de perversion sexuelle ne pouvait pas tre pos pr sentaient majoritairement des caract ristiques de personnalit moins loign es de la lign e n vrotique que ceux structur s sur le mode de la perversion ce qui nous a permis de justifier leur d nomination d tats limites avec des traits pervers 326 Pour ce faire et apr s avoir analys finement de fa on individuelle chaque protocole nous avons examin dans une perspective comparative un ensemble d l ments en lien avec la structure de personnalit de ces individus et indirectement aussi avec les passages l acte transgressifs commis sur des mineurs nous avons pu alors situer nos r sultats par rapport ceux relev s dans notre revue de la litt rature Il s av re que certains taient concordants et que d autres mettaient en lumi re des nuances pr cis ment de fa on diff rentielle Ce qui ressort de fa on sp cifique de notre tude est que les sujets structur s sur le mode de la perversion semblent pr senter une plus grande atteinte narcissique que les individus ayant des traits pervers et que les premiers se situent en de des deuxi mes pour la majorit des crit res relatifs la probl matique oedipienne angoisse de castration plus d sorganisante et ou non mentalis e d ni d
243. d il manipule le langage par exemple lorsqu il affirme J ai pas senti du rejet de la r pulsion surtout qu elle tait tr s proche de moi il joue de plus ici sur les sens propre et figur du terme proche Tout cela va encore une fois dans le sens d un d ni du d sir de l autre Enfin il parle de la souffrance de sa victime en la renvoyant une rivalit oedipienne entre m re et fille le fait que sa m re m ait choisi moi quand je suis sorti je pense pas qu elle ait d appr cier et non l agression elle m me rotisant la transgression A d autres moments l homme emploie des termes associ s la pr dation je l a resserr e qui place l autre dans une position d objet De plus Monsieur B exprime clairement sa difficult s identifier la victime en particulier quand il s agit d imaginer les cons quences des agressions sur elle je suis pas trop dans sa t te Il ne peut appr hender ces cons quences qu une fois de plus de fa on indirecte en voquant celles qui concernent la m re de la jeune fille elle voit la suite de tout a comme la d ch ance de sa m re En ce qui concerne la relation avec son ex femme nous retrouvons une tendance projeter ses propres responsabilit s sur les autres Il affirme j avais peut tre plus de pudeur que ma femme elle avait l habitude de se promener nue dans la maison au niveau de la vie de fam
244. dans cette recherche qui s est en effet av r tre un support pour amorcer une relation th rapeutique au cours de notre pratique Par ailleurs nous pouvons aussi nous demander s il suffit de poser des questions pour que ce qui est recouvert par le d ni de la r alit vien ne Balier 1998c Il est en effet primordial d tre prudent car nous savons que le d ni est un m canisme de d fense qui prot ge le sujet d un ventuel effondrement psychique d o l insistance sur l importance d un cadre contenant et tayant Enfin Balier et al In Ciavaldini Balier 2000 pr nent l int r t des groupes de paroles pour les auteurs d agressions sexuelles Selon Savin ibidem ceux ci permettent d amener les patients prendre en compte l alt rit de pallier le d ni et le clivage ainsi que les probl mes li s la fragilit narcissique des individus gr ce au cadre permanent et indestructible et la diffract ion du transfert tr s probl matique pour les patients dans le sens o la relation duelle peut tre v cue comme angoissante comme pour les th rapeutes comme nous l avons mis en vidence Cependant pour les pervers structur s comme tels le groupe peut tre le lieu o ils trouvent l occasion de se mettre en sc ne et la relation th rapeutique peut s av rer aussi d licate 335 que dans les prises en charge individuelles Cette technique th ra
245. dans l enfance famille incestueuse Outre le fait que le sujet pr sente ses parents comme en proie une probl matique sexuelle transgressive il dit avoir t victime d un viol l ge de 17 ans un gars qui travaillait avec des forains m avait propos de dormir dans sa caravane vers 2 3h du matin il a commenc me caresser et puis a a fini la fellation et la p n tration Il exprime le ressenti par rapport cette agression subie avec beaucoup de difficult s il insiste sur la douleur physique et de minimisation et sans tablir de lien direct avec les agressions sexuelles qu il a lui m me commises J ai r agi tr s mal J en avais m me parl son patron je suis rentr la maison en pleurant parce que a me faisait mal J ai v cu a tr s mal pendant un moment je ne savais plus quoi faire s il fallait que j en parle Pour lui c tait peut tre un amusement Pour moi c tait une chose qui avait du mal passer Concernant les cons quences il d clare de fa on tr s crue est ce que c est cause de ce probl me de p n tration que je me tiens loin des femmes parce que j ai toujours peur de commettre un viol Q pour moi j aurais peut tre peur de commettre la m me chose Ceci pourrait correspondre la mise en avant d une certaine impulsivit ainsi que d une identification l agresseur et une tentative de justifica
246. de Roman ibidem qui se r f re Balier 1996 2002 a et b Cet aspect permettrait selon nous de discriminer clairement le diagnostic de perversit de ceux de perversion sexuelle et d tat limite avec des traits pervers puisque la relation d objet fait partie des crit res examin s dans notre grille d valuation pour tous les sujets Bouchet Kervella 2002 et Balier 1996 2002 a et b mettent aussi en avant dans la perversit l absence d approche s ductrice des victimes que nous appr henderons aussi par l rotisation de la relation selon l op rationnalisation que nous en avons donn II1 5 7 1 3 Diagnostic d tat limite avec des traits pervers Nous avons pos que ce diagnostic sera tabli pour les individus tats limites pour lesquels les diagnostics de perversion sexuelle et de perversit seront exclus IIL 5 7 2 Existence d un continuum a Rappel de hypoth se g n rale La majorit des auteurs d agressions sexuelles ayant une structure appartenant aux am nagements limites nous posons qu il existe au sein m me de ces am nagements un continuum allant de la perversit au sens de Balier proche de la psychose en passant par la perversion sexuelle jusqu aux sujets que nous avons nomm s ayant des traits pervers qui seraient ceux dont l volution affective et libidinale serait la moins loign e de la lign e n vrotique b Op rationnalisation le groupe des auteurs d
247. de d tournement de conqu te qui parvient ses fins par l talement de ses charmes et de ses sortil ges c est dire par l dification d une illusion dans laquelle l autre va s garer Cette s duction en fait prend valeur de fascination toute la strat gie du pervers consiste arborer tel type de d sir rotique qui le caract rise et tenter de r v ler chez l autre un d sir quivalent ou d obtenir de lui la r ponse la plus ad quate son exigence traduisant donc l mergence d un d sir compl mentaire du sien Qu il parvienne ou non ses fins de toute mani re par cette entreprise le pervers nous fait violence Cette s duction ne laisse donc jamais l autre indiff rent 1l y r agit tant t par la r bellion tant t par la soumission Dans ce dernier cas il est la victime d une v ritable captation par l image puisqu il lui est propos un d sir qui n est rien d autre que le reflet de son propre d sir L autre en tant qu il est r ellement prisonnier de cette s duction par l image se voit intimement ni dans la singularit m me de son d sir dans son alt rit son tre d sirant comme tel n est pas aboli mais il n a d existence que dans la mesure o il se maintient dans la position de double qui lui est assign e Dor 1987 pr cise que ce sont les relations primaires avec la m re qui sont l origine de l emprise chez le pervers l enfant appr hend ant l instance du d sir
248. de mort caract rise les agresseurs sexuels et emp che de les cantonner dans le champ de la perversion Neau 2001 citant Balier ou pour ce qui est de la sc ne primitive que les agresseurs sexuels p n trent beaucoup plus directement et cr ment dans la sc ne primitive elle m me que les pervers ibidem nous comprenons que cela signifierait que la plupart des auteurs d agressions sexuelles seraient plus proches de la psychose que les individus structur s sur le mode de la perversion ce qui les apparenterait davantage la perversit selon Balier 2002 a et b Il en va de m me pour l hypoth se de mouvements qui appara traient fr quemment sur un registre masculin maniaque avanc e par Neau 2005 pour lesquels elle parle d agirs tr s violents et de recours l acte ce qui renvoie clairement la notion de perversit selon Balier 2002a comme le souligne Chagnon 2005 Cela signifierait donc que les auteurs d agressions sexuelles qui ne sont pas structur s sur le mode de la perversion rel veraient davantage de la perversit que d tats limites avec des traits pervers ce qui irait l encontre de notre pr suppos il s agira donc de mettre cela l preuve au travers des diagnostics diff rentiels que nous avons l intention d tablir 53 Finalement les points communs qui ont t relev s dans la litt rature ne sont ils pas justement le reflet d u
249. des Petits beurres qui les mettent sur le museau 2 t tes de femme et l enqu te avec la queue de cheval qui est remont e D autre part la repr sentation d une imago maternelle phallique agressive la planche 6 du Rorschach une mer un peu d cha n e rend compte d un d ni de la castration f minine Au vu de la dynamique intraplanche nous pourrions penser que le d ni de la castration f minine est durable mais l angoisse de castration non mentalis e la planche 9 du Rorschach qui n est pas suivie d un d ni nous fait conclure le contraire 212 1V 1 1 6 4 1 1 3 Identifications secondaires Identification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes dentification sexuelle A la planche 2 du TAT les 3 personnages sont correctement identifi s sexuellement avec l activit associ e au p re et la passivit la m re de m me qu la planche 4 m me si dans ce cas c est la femme qui a le r le actif de tromper son mari et que ce dernier est pr sent comme restant dans la passivit A la planche 13MF les deux membres du couple sont eux aussi bien diff renci s sexuellement m me si c est uniquement le point de vue de l homme qui est adopt Enfin la planche 6BM le sexe g n rique des personnages est conforme mais la m re repr sente une autorit de jugement Par ailleurs la plupart des personnages et des animaux des tests sont identifi
250. description que fait le sujet de son p re et ventuellement ses identifications donn es consciemment dans l entretien mais aussi travers les symbolisations phalliques au Rorschach et la repr sentation de la relation p re fils la 79 planche 7BM du TAT l ensemble de ces l ments ou une partie seulement seraient alors atteints peu attractifs voire n gatifs carence de la fonction organisatrice paternelle cette dimension qui renvoie aux relations pr coces des parents avec leur nourrisson et l int gration d une fonction symbolique fondatrice est difficilement appr hendable travers les entretiens et les tests projectifs Elle peut ventuellement tre mise en lien avec la fa on dont le sujet parle de la place du p re dans la famille de la r partition des r les dans le couple parental question 1 6 du guide d entretien Nous pouvons aussi supposer qu elle pourrait se traduire la planche 7BM du TAT par la figuration d un p re qui n aurait pas de caract ristiques paternelles il serait par exemple repr sent comme un ami ou la planche 2 par un personnage qui serait cit mais auquel aucune fonction phallique ne serait attribu e ou qui ne permet pas la mise en place d une triangulation stable Enfin la planche 6BM nous pouvons penser que cette carence de la fonction organisatrice paternelle pourrait s exprimer non pas par la projection franche d un fantasme incestueux mais
251. dimension narcissique et aucun d gagement n est possible A la planche 12BG la lutte maniaque contre la d pression n est pas efficace et le r cit se d grade mesure qu il progresse l absence de l objet n est pas tol rable et un personnage est introduit qui se pr sente sous la forme d une menace A la planche 13B les angoisses d abandon qui peuvent aussi tre d duites des relations d objet anaclitiques relev es dans les tests projectifs sont d abord verbalis es puis l encore une lutte maniaque appara t qui conduit leur d ni temporaire mais ne permet pas de d gagement L homme affirme de fait en parlant de sa m re pour moi elle est pas d c d e a me fait du bien de dire a tous les matins je fais un bisou sa photo je suis content a me rassure Monsieur A rapporte aussi un cauchemar qu il fait souvent o transparaissent ses angoisses et ses m canismes de d fense en particulier le d ni la mort je r ve que mes proches que j aime bien meurent je vois la mort et il est mort et pas mort donc a me fait peur il essaye de me parler je sais pas quoi et a me r veille Nous constatons de plus des difficult s de s paration individuation au Rorschach planches 7 8 10 et 9 cette derni re planche renvoyant de plus la figure maternelle Ainsi il dit avoir t hospitalis deux fois en psychiatrie pour des pisodes d pressifs accompagn s de te
252. dit et banalise ses actes Quand j ai fait ces choses je pensais pas que c tait interdit pour moi c taient des choses banalit s il exprime ses fantasmes p dophiles sans censure dans les tests projectifs jouissance associ e la transgression sourire la planche 5 du TAT o un adult re est repr sent jouissance provoquer associ e la repr sentation d un meurtre planche 13MF du TAT l talage de r ponses sexuelles au TAT b Culpabilit L homme n exprime aucune culpabilit par rapport aux faits dans les entretiens mais seulement une certaine auto critique Nous pouvons de m me relever une absence de culpabilit la sc ne de crime de la planche 13MF du TAT 225 IV 1 1 6 9 1 2 R capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni Dimension Absence rotisation de castration du rotis e de de la f minine d sir l emprise culpabilit transgression de l autre gt Oui gt Oui SJ Oui gt Oui gt Oui Sd Oui 6 y y compris compris dans la dans la relation avec relation la victime avec la victime L analyse du protocole de Monsieur F permet de conclure que sa personnalit appartient bien la lign e des tats limites et le fait que 6 crit res diagnostiques sur 6 soient recens s une structuration sur le mode de la perversion sexuelle
253. du TAT ou il commet des erreurs r v lant une confusion des genres planche 10 du TAT des traits celles d un enfant planche 7 du Rorschach La diff rence des sexes n est donc pas clairement tablie et elle est parfois m me d ni e Nous pouvons de fait relever quelques l ments assez t nus des tests o une double identification est projet e pouvant s inscrire dans une perspective de compl tude la planche 3 du Rorschach les femmes sont nanties de talons et ont le bassin projet en arri re Ce qui renvoie une certaine insistance sur des d tails phalliques et sur la perspective anale la planche 6 du m me test l animal pr sente selon l homme la fois une queue et une robe la planche 8 du Rorschach Monsieur D alterne des symbolisations f minines et masculines avec parfois une confusion la partie haute d une fleur un animal marin genre an mone une m duse Nous pouvons de plus remarquer que selon le sujet sa m re disait toujours avant s a naissance si c est un gar on il sera ou footballeur ou danseur ce qui correspond une double identification sexuelle masculine et f minine 172 Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations Le d ni de la diff rence des g n rations appara t travers l mergence de fantasmes incestueux en particulier la planche 10 du TAT De plus
254. e d velopp e plus haut mais aussi dans le paragraphe relatif la symbolisation des pulsions sexuelles dans sa mise en relation avec une extr me fragilit narcissique B Diff rences a Rappel des hypoth ses th oriques Nous posons l hypoth se que l atteinte narcissique est plus forte chez les sujets structur s sur le mode de la perversion elle m me moins forte que celle des sujets atteints de perversit au sens de Balier que les individus ayant des traits pervers 84 Nous posons alors en vertu de notre postulat relatif un continuum que les angoisses des individus structur s sur le mode de la perversion sont plus fortes que celles des sujets ayant des traits pervers mais moins fortes que les individus atteints de perversit et nous faisons l hypoth se qu elles sont de l ordre de la perte de coh sion de soi chez les individus structur s sur le mode de la perversion et de l ordre de la perte d objet chez les sujets ayant des traits pervers C est une d fense contre l angoisse de castration qui appara trait comme fondamentale chez les pervers sexuels Nous posons donc que les agressions sexuelles rel vent a minima d une lutte contre la perte de coh sion de soi et d une d fense contre l angoisse de castration chez les pervers sexuels alors qu il s agirait davantage d une lutte contre la d pression chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation Ce
255. e 1 du TAT et vous dites que a a un lien avec mon intimit laquelle je me suis sentie oblig e de r pondre parce qu elle renvoyait la fa on pr cise dont J avais pr sent le test avec les termes m me que j avais utilis s b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous Le sujet emploie de nombreuses reprises le pronom on impliquant l autre dans son discours par exemple la planche 2 du Rorschach il dit on casse la sym trie et dans la passation associative de la quatri me r ponse je reviendrai ce qu on avait dit en premier la planche 16 du TAT il d clare on va passer table avec des amis qu on aime bien La recherche de complicit est ici renforc e par une manipulation de la temporalit au sens de 179 Rebourg Roesler 2005 travers l utilisation du futur qui rend l objet proche presque tangible Pai relev aussi l utilisation des pronoms vous planche 9 du Rorschach mais vous savez un feu d artifice qui flambe tr s ras du sol ou tr s bas et nous planche 5 du TAT il y a rien sur l image qui pourrait nous expliquer cette expression qui ont la m me fonction c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les L homme tente de se mettre dans le r le du clinicien en anticipant mes attentes et mes questions Ainsi lors du choix des planches au Rorschach il dit J imagi
256. e certaine sensibilit et non uniquement de la jouissance et une esquisse de prise en compte de la ou des victime s tait rep rable dans l apr s coup c est dire distance du moment des passages l acte C est pour cette raison que j ai choisi d aborder l tude de la personnalit des auteurs d agressions sexuelles plus sp cifiquement travers un diagnostic diff rentiel Je me suis de fait demand quelles particularit s pouvaient caract riser ces individus ne paraissant pas structur s sur le mode de la perversion et sous quel angle je pouvais pr cis ment m approprier cette probl matique c est travers mes lectures puis es dans la litt rature sp cialis e que j ai pu formuler ma probl matique 1 2 Motivations scientifiques et probl matique initiale 1 2 1 La personnalit des auteurs d agressions sexuelles une grande variabilit La litt rature a offert des points d ancrage th oriques notre questionnement clinique En effet une des caract ristiques mises en avant par l quipe de chercheurs dirig e par Ciavaldini et Girard Khayat qui la Direction g n rale de la sant a demand de mener une recherche approfondie sur la personnalit des auteurs d agressions sexuelles Ciavaldini 2001 Balier en tant le charg de mission est le fait qu il soit tr s difficile de trouver une unit sur le plan de l organisation psychique de ceux ci et
257. e comme spectateur anonyme I11 5 5 1 1 Symbolisation du sexuel f minin A Points communs a Rappel des hypoth ses th oriques La symbolisation des pulsions sexuelles f minines pose particuli rement probl me chez les auteurs d agressions sexuelles et en particulier il n y a aucune repr sentation du creux f minin chez ces sujets 77 CASSIERS L 1968 Le psychopathe d linquant Bruxelles Dessart 95 b Op rationnalisation En ce qui concerne la symbolisation des pulsions sexuelles f minines et masculines elles sont particuli rement appr hendables au Rorschach Le TAT permet davantage de les tudier dans leur dynamique relationnelle et leur liaison avec les pulsions agressives comme l a fait Gourlaouen Couton 2002 ce qui n est pas strictement notre propos ici Une attention particuli re sera port e aux planches symbolique f minine 7 et 9 aux d tails f minins des planches 2 et 6 ainsi qu l ensemble des symbolisations f minines pouvant tre relev es dans les protocoles Une bonne symbolisation implique que la r ponse fasse l objet d une bonne appr hension formelle et que le degr de symbolisation valu selon la grille de Cassiers ibidem soit de niveau B ou C D apr s notre hypoth se nous nous attendons ce que ces deux crit res soient rarement r unis et que globalement tr s peu de symbolisations f minines soient relev es Les planches 2 7 et 9 sont c
258. e du psychologue qu elle suppose est ce que ce test va m aider ne pas recommencer ou est ce que a va faire que je vais recommencer De plus l homme porte de nombreuses critiques l encontre des psychologues qu il a rencontr es auparavant et qui taient des femmes je n arrivais rien avec elle Ainsi sa critique du test de Rorschach lors du choix des planches au Rorschach Ouais si vous voulez que je vous d crive mon p re avec a alors l est une agression qui m est adress e vous voulez mais correspond aussi une d fense face une situation o il se sent en difficult o Agirs du clinicien J ai ressenti beaucoup d agressivit envers Monsieur E en particulier lors de l interruption du test de Rorschach son initiative Le fait de l avoir oblig reprendre la passation avant toute mise en place d un suivi peut s apparenter un passage l acte m me si dans mon esprit au d part il s agissait de faire respecter un cadre Ceci est d autant plus significatif que ce protocole fait partie de mon tude et si je n avais pas pu l achever il devenait inutilisable De plus j ai conscience d avoir fait des renvois au sujet qui taient moralisateurs quand je lui ai signifi que les enfants n taient en rien responsables des agressions dont ils ont t victimes et qu il m a r pondu avec beaucoup de provocation alors les enfants ont le droit
259. e en vidence comme nous l avons rappel propos de l imago paternelle pour ce qui est de la symbolisation du masculin plus satisfaisante dans le groupe TP que dans le groupe P alors que Chabert et al In Ciavalidini 2001 et Gourlaouen Couton 2002 affirment qu il s agit l d un point commun des auteurs d agressions sexuelles Nous avons en outre recens la pr sence de contenus phalliques agressifs dans les deux groupes que nous avons associ s en r f rence Schafer 1954 l identification f minine caract risant l ensemble des sujets de notre recherche r sultat du paragraphe I1V 2 3 1 4 1 pouvant tre rapproch e de leur imago maternelle pr g nitale Antier 2006 phallique et agressive Chagnon 2000 Dor 1987 Neau 2001 citant Balier 1996 Viaux 1999 r sultats du paragraphe IV 2 1 1 Par ailleurs qu il s agisse des pulsions agressives ou sexuelles nous avons constat que les projections crues sont plus fr quemment rencontr es dans le groupe des individus structur s sur le mode de la perversion que dans celui des sujets ayant des traits pervers comme l ont voqu Rebourg Roesler 2002 et 2005 et Roman 2007 ce qui peut renvoyer d une part une d faillance de la symbolisation plus forte dans le premier groupe que dans le deuxi me mais d autre part aussi comme nous l avons longuement d taill l emprise dans la relation transf ro contre transf rentielle
260. e en prison Revue fran aise de psychanalyse 1 51 62 BALIER C 1999 A propos des agresseurs sexuels l obligation de soins comme n cessit clinique Perspectives Psy 2 96 99 BALIER C 2002a La psychanalyse confront e la violence criminelle On line lt URL http www spp asso fr main ConferencesEnLigne tems 21 htm gt BALIER C 2002b Psychoth rapie psychodynamique des auteurs d agressions sexuelles In ALLILAIRE J F THURIN JM Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d agression sexuelle Montrouge John Libbey Eurotext BALIER C S d La psychanalyse et les agirs On line consult le 08 10 2008 lt URL http www spp asso fr main extensions items 11_agirs htm gt BALIER C BARON LAFORET S 1998 Traitement des p dophiles en milieu carc ral L volution Psychiatrique 1 2 69 81 338 BALIER C LEGENDRE C 1995 La compulsion au viol une probl matique psychique peu connue Nervure 8 7 31 40 BARON LAFORET S 1997 P dophilies les traitements Forensic 17 10 11 BARON LAFORET S LAURANS J 1997 Les soins psychiatriques en prison Sant mentale 14 19 21 BARTH LEMY C 1998 R flexions sur les rapports de la psychiatrie et de la justice l occasion de la loi concernant la d linquance sexuelle L information Psychiatrique 5 485 492 BAUDUIN A BOUCHET KERVELLA D 2003 Perversion sexuelle et processus analytique Filigrane v
261. e et probl matique oedipienne 11 2 1 3 1 Sc ne primitive Neau 2001 se r f re Balier 1996 pour qui la clinique montre que la sc ne primitive est un l ment fondamental de la clinique des pervers comme des agresseurs sexuels 11 2 1 3 2 Probl matique oedipienne Gourlaouen Couton 2002 r sume de la fa on suivante les diff rents aspects en lien avec la probl matique oedipienne qu il nous para t important de passer au peigne fin chez nos sujets La probl matique oedipienne s analyse au travers de la repr sentation de soi condensant la question de l identit qui tisse des liens troits avec les identifications primaires c est dire l identification l humain et au p re de la pr histoire et les identifications secondaires dans ce qu elles traduisent de l int gration de la diff rence des sexes et des g n rations ainsi que dans les modalit s de traitement de l angoisse de castration le complexe de castration est en troite relation avec le complexe d Oedipe et plus sp cialement avec la fonction interdictrice et normative de celui ci Laplanche et Pontalis 1981 En d autres termes c est contre les d sirs incestueux g n r s par le complexe d Oedipe que se d veloppe le complexe de castration Elle pr cise aussi qu une absence de structuration oedipienne ne signe pas obligatoirement une organisation incestueuse mais la premi re est la condition sine qua non de la seconde
262. e les images conscientes ne correspondent pas forc ment aux imagos inconscientes travers les aspects qui concernent le p re ou un substitut paternel paragraphes 1 et 2 du guide d entretien Il s agira en particulier de se centrer sur les planches 4 et 6 du Rorschach ainsi que sur le choix du sujet concernant la planche pouvant repr senter son p re et la planche 7BM du TAT mais aussi ventuellement les planches 2 6BM travers l vocation du d c s du p re parfois li e un fantasme parricide et 8BM l aussi par rapport l mergence d un fantasme parricide limage consciente que le sujet donne de son p re dans son discours les diff rents aspects cit s ci dessous peuvent appara tre dans la description qu il fait de son p re des souvenirs qui lui sont associ s de la relation avec celui ci A Points communs a Rappel des hypoth ses th oriques Les auteurs d agressions sexuelles sont tous en souffrance sur le plan identificatoire au p re et une carence de la fonction organisatrice paternelle est rep rable ainsi qu un d doublement de cette imago et un chec d int riorisation du phallus pourtant recherch d sesp r ment b Op rationnalisation Ces diff rents aspects pourront tre appr hend s de la fa on suivante souffrance sur le plan identificatoire d apr s la d finition qu en donne Chagnon 2000 cet aspect peut tre appr hend dans la
263. e les interpr ter en faisant ainsi de lui son complice d une certaine fa on par exemple il pr cise que sa compagne actuelle est parvenue le d coincer alors que la femme avec laquelle il a t mari pendant 20 ans n y tait jamais arriv e en faisant allusion aux fellations comme si cela allait de soi que j allais comprendre L autre comme spectateur anonyme Le fait que Monsieur H remplace plusieurs reprises des mots par des gestes pour parler de sa sexualit m oblige regarder ce qu il d signe de son corps entrer en quelque sorte dans son intimit dans un rapport direct en quittant la sph re du discours o les mots permettent minima une distanciation Par exemple lors d un entretien il dit chaque fois que je devais faire l amour avec une femme j avais une appr hension je ne supportais pas qu on me touche de l l montre la partie de son corps concern e Cela d clenchait un malaise chez moi l impression d tre assujettie contre mon gr un r le de spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs Je n ai pas relev de termes crus renvoyant la sexualit dans les tests projectifs du sujet B Crudit des termes dans la description des faits L homme utilise quelques rares termes crus en lien avec la sexualit par exemple lorsqu il parle de son passa
264. e qu elles sont de l ordre de la perte de coh sion de soi chez les individus structur s sur le mode de la perversion et de l ordre de la perte d objet chez les sujets ayant des traits pervers C est une d fense contre l angoisse de castration qui appara trait comme fondamentale chez les pervers sexuels Balier 1996 Selon Faoro Kreit 1998 Mac Dougall 1996 Stoller 1978 le passage l acte chez les sujets pervers correspondrait une lutte contre l an antissement dont le but serait d emp cher la d sagr gation de l image narcissique Pour nous cela renvoie nouveau la d finition de la perversit selon Balier 1996 2002 a et b Nous posons donc que les agressions sexuelles rel vent a minima d une lutte contre la perte de coh sion de soi et d une d fense contre l angoisse de castration chez les pervers sexuels alors qu il s agirait davantage d une lutte contre la d pression Chabert et al In Ciavaldini 2001 Ciavaldini 2002 chez les individus ayant des traits pervers 1 1 4 volution libidinale et probl matique oedipienne HI 1 4 1 Sc ne primitive et sc nario pervers Nous avons rappel dans notre revue de la litt rature que la sc ne primitive et le sc nario pervers sont consid r s comme d terminants dans l approche des passages l acte des auteurs d agressions sexuelles Cependant le concept de sc ne primitive est difficilement op rationnalisable tel
265. e se retrouve it rative d s qu un conflit intra psychique ou interpersonnel se d voile il est imm diatement stopp par le d ploiement de l inhibition mieux la r pression ou relay par des m canismes narcissiques id alisants la projection externalisante voire les d fenses maniaques 37 IL 2 1 5 Aspects du pr conscient 11 2 1 5 1 D faut de mentalisation et primat de l acting Il est pr cis ici que pour les concepts d espace imaginaire et de mentalisation symbolisation nous nous r f rons aux travaux de C de Tychey et al 1992 2000 et Diwo 1997 Chagnon 2000 affirme ainsi que chez les auteurs d agressions sexuelles il s agit bien de pathologies de l int riorit donc du Moi et par cons quent du Surmoi inapte jouer son r le de m diateur entre les pulsions et la r alit ext rieure Le vide ou la pr carit de la mentalisation tient autant un d ficit d int riorisation qu une d fense anti pens e radicale un contre investissement du vide par le vide pour viter de penser et de souffrir face un exc s d affects de d tresse Gourlaouen Couton 2002 a particuli rement tudi cela dans sa th se Elle a mis en vidence les l ments suivants Face l excitation sexuelle les conduites psychiques ne sont pas suffisamment contenantes chez les violeurs les limites entre dedans dehors pr conscient conscient et inconscient sont fr
266. e sous la forme d un lapsus au Rorschach le contenu latent agressif des planches 2 et 3 suscite un vitement traitement factuel la planche 2 et un d ni aucun traitement du rouge la planche 3 des pulsions agressives ce qui est tr s probl matique Cependant on rel ve deux bonnes symbolisations de ces pulsions sur trois aux planches 6 et 8 et des formations r actionnelles contre l agressivit dans le discours du sujet par exemple au Rorschach beaucoup de merci de pardon enfin dans son discours l homme mentionne qu enfant il se serait battu d une fa on qu il a per ue comme extr me je suis sorti de mes gonds je lai attrap la gorge et je l ai tap 1V 1 1 3 7 Le discours du sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn 1V 1 1 3 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte Monsieur C affirme qu il agissait de fa on pulsionnelle c est venu d un coup une fois que j ai franchi le cap mais tout en utilisant ses acting out des fins de lutte contre la d pression par moment je me disais non arr te tu vas faire une b tise mais il suffisait que j avais le moral z ro qu il y avait une difficult et je me r fugiais nouveau l dedans 157 Le sujet pr cise le contexte dans lequel il a commis ses actes c est dire des difficult s financi res tout ce qu on voyait on l achetai
267. e sur l alt rit l identification projective qui permet l vitement l conomie de la s paration qui nous institue comme sujet d sirant l individu pla ant en l autre des parties de lui qu il cherche ensuite contr ler 19 11 1 3 La perversion sexuelle IL 1 3 1 Rappels th oriques concernant la conception classique de perversion sexuelle La perversion a t largement tudi e et d crite dans le champ de la psychanalyse Freud 1905 1915 1919 1927 1939 Aulagnier Spairani 1967 Bergeret 1996b Chasseguet Smirgel 1984 Dor 1987 F nichel 1953 Kernberg 1967 Khan 1979 Lacan 1966 Luquet 1983 Mac Dougall 1978 Stoller 1978 ainsi que par d autres disciplines m me si un consensus est loin d avoir t atteint en ce qui concerne l ensemble de ses caract ristiques Nous pouvons citer de r centes revues de la litt rature la concernant Bouchet Kervella 1992 1993 1996 b a tent de cerner les caract ristiques m tapsychologiques communes ce champ clinique extr mement vari et Neau 2001 puis 2003 In Jeammet et al et Gourlaouen Couton 2002 reviennent en particulier sur ce que la th orie freudienne a pu apporter la compr hension de la perversion Gourlaouen Couton 2002 Faoro Kreit 1998 met en vidence l existence de deux courants relatifs l origine psycho d veloppementale de la perversion pour Freud la perversion
268. eaucoup plus forte en particulier en ce qui concerne la dimension de d ni du d sir de l autre et davantage marqu e par l rotisation dans la relation transf ro contre transf rentielle avec les sujets structur s sur le mode de la perversion qu avec les individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Les r sultats synth tis s dans les tableaux 1V 2 6 2 2 C des annexes indiquent que Les sujets structur s sur le mode de la perversion ont tous tendance mettre en place une forte emprise dans la relation ce qui n est pas le cas des individus ayant des traits pervers tous les sujets du premier groupe ont un score g n ral d emprise addition des dimensions r duction de l alt rit et d ni du d sir de l autre largement sup rieur la moyenne score moyen du groupe 15 19 alors que chez les individus ayant des traits pervers seul 1 sujet sur 3 d passe ce seuil le score moyen du groupe tant inf rieur la moyenne 8 7 19 Des r sultats identiques se retrouvent pour le d ni du d sir de l autre le score moyen du groupe P est de 9 8 13 contre 5 7 13 dans le groupe TP et pour la r duction de l alt rit le score moyen du groupe P est 5 2 6 contre 3 6 dans le groupe TP Une diff rence non significative appara t pour la dimension rotis e de l emprise groupe P 5 4 7 groupe TP 4 3 7 m me si le score moyen des deux groupes est sup rieur la moyenne ce cr
269. ectale de sa vie sexuelle L homme met cela en lien avec le fait qu il dise avoir t t moin de sc nes d adult re concernant sa s ur et indirectement son beau fr re qui courait un peu partout je pars du principe que c est des choses que j aurais pas d voir 254 moi j ai pass une partie de ma vie faire la m me chose je sais pas si j ai suivi l exemple j ai collectionn les ma tresses pendant une dizaine d ann es Il insiste sur la loi du silence qui r gnait chez lui dont il met en avant un aspect qu il estime ali nant dans la famille personne ne disait rien il y avait pas de dialogue j ai t oblig de continuer ce ph nom ne en gardant des secrets D j tout petit j tais d j plus dans une vie d adulte Il est remarquer que son beau fr re aurait eu des liaisons avec des jeunes filles mineures Pour ce qui est de la fa on dont il consid re avoir d but sa vie sexuelle il parle des agressions sexuelles qu il a subies l adolescence ainsi que des relations sexuelles qu il a eues avec des femmes adultes Il s agit donc l d exp riences inadapt es relativement traumatisantes et aux cons quences psychiques ind niables comme nous le d velopperons dans le paragraphe concernant les agressions sexuelles subies IV 1 1 8 4 2 Probl matique oedipienne IV 1 8 4 2 1 Structuration oedipienne 1V 1 1 8 4 2 1 1 Triangulation oedipienne La triangulati
270. eille dame son gar on et nous avons relev une lutte contre l mergence d un fantasme incestueux la planche 2 elle semble s tioler au fil du r cit la jeune fille devient fille et la planche 7BM du TAT la diff rence d ge est mise en vidence mais il n y a pas de liens de parent tabli Par ailleurs le fait que Monsieur E ait agress exclusivement des enfants ou adolescents et en particulier son fils signe l existence d un d ni de la diff rence de g n ration Nous verrons aussi plus loin qu il a instaur un climat incestueux dans la relation avec certaines victimes Nous ne pouvons cependant pas conclure que celui ci est massif IV 1 1 5 4 2 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux n est pas exprim directement la planche 6BM puisque le conflit n est absolument pas pr cis Cependant le fait que la diff rence d ge soit pos e avec exag ration que les liens de parent soient de moins en moins pr cis au fil du r cit et qu un suspense apparaisse la fin par le biais de la r pression un accident ou alors renvoie une lutte contre l mergence d un fantasme incestueux IV 1 1 5 5 R pression et m canismes de d fense Les m canismes de d fense sont polymorphes restriction vitement par exemple th me du sommeil r current au Rorschach projection identification projective clivage lutte maniaque contre la d pression isolation r gr
271. elle nous pourrions par certains aspects avoir l impression que les am nagements que Bergeret 1996b appelle perversion de caract re en tant qu il les consid re comme moins r gressifs que la perversion sexuelle authentique correspondent ce que nous avons d sign comme les sujets tats limites ayant des traits pervers mais par d autres aspects comme la position de Dubret 1996 le souligne perversion de caract re perversit et perversit narcissique dans la d finition de Racamier 1986 1987 mettant l accent sur la manipulation semblent se rapprocher L utilisation des expressions perversion narcissique Eiguer 1996 2003 et perversit narcissique Racamier 1986 1987 pour d signer des conceptions relativement proches contribue en outre entretenir une confusion 17 Nous pouvons aussi nous demander dans quelle mesure ce que Balier nomme la perversion de second degr ne peut pas s apparenter en partie aux sujets que nous avons nomm s tats limites avec des traits pervers puisqu il invoque dans certains cas une fonction d fensive contre l angoisse de perte d objet et non de castration Nous comprenons aussi que ces diff rentes conceptions th oriques se basent entre autres sur la question du rapport au narcissisme de l autre ce que nous allons tenter de d velopper plus avant ainsi que sur la nature des angoisses et la composante violente rotis e d
272. elle doit tre fortement relativis e par les r sultats concernant l rotisation de l imago paternelle Notre constat para t de fait attester que ce qui caract rise l imago paternelle des individus structur s sur le mode de la perversion est davantage son rotisation que son aspect p dophilique que nous n avons appr hend ici qu travers une identification consciente et qui semble rester minoritaire L identification l agresseur Anna Freud Ferenczi 1933 1990 est quant elle retrouv e chez tous les sujets de notre chantillon ayant subi une ou des agressions sexuelles dans l enfance ou l adolescence c est dire 2 individus sur 3 66 du groupe TP et 3 sur 5 60 du groupe P D une part la forte proportion du nombre de victimes d abus sexuels dans l enfance et ou l adolescence parmi les auteurs d agressions sexuelles a t mise en vidence dans d autres tudes en particulier celle nationale dirig e par Ciavaldini et Girard Khayat In Ciavaldini 2001 dans laquelle plus d un agresseur sur trois tait concern A noter que les taux FREUD A 1936 1993 Le Moi et les m canismes de d fense Paris PUF 277 sup rieurs dans notre recherche ne refl tent pas ceux de la population g n rale puisque notre chantillon n a pas t s lectionn de fa on scientifiquement contr l e D autre part l identification l agresseur ne permet pas de d
273. elles renvoie une inversion des r les et l expression d une lassitude la planche 19 du TAT Monsieur E demande combien de planches il reste il y en a encore combien Par ailleurs et m me si je n ai pas pris note de ces expressions je me suis souvenue que tr s souvent le sujet ne terminait pas ses phrases et disait hein comme s il tait vident que J avais compris et en comptant sur un acquiescement de ma part parfois en donnant l impression d attendre que je formule son id e sa place b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous L homme utilise des pronoms qui impliquent son interlocuteur Il dit par exemple la planche 12 BG du TAT qu est ce qu on pourrait dire la planche 19 je vois pas grand chose raconter sur une page blanche surtout quand on n y voit rien le blanc c est blanc on peut pas et la planche 6 du Rorschach si on en revient la photo derri re on voit bien qu elle s est retourn e 201 c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les Je n ai pas eu l impression que Monsieur E tentait de se mettre ma place mais une inversion des r les a eu lieu comme je l ai mentionn plus haut travers le fait que le sujet m ait pos une question concernant le nombre de planches restantes au TAT B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre
274. en acte de son fantasme simplement racont Il faudra l entendre parler du plaisir de la victime de ce vide empathique la victime n existe que par sa r sistance sa soumission uniquement comme objet d un comportement sexuel sadifiant dans la possession de l autre La rencontre avec cette population peut par ailleurs susciter une fascination et un sentiment de s duction Dorey 1981 Husain In Tychey de 2007 Xambo 1992 Ces ressentis extr mement ambivalents sollicitent fortement le psychisme de l interlocuteur a fortiori dans une relation th rapeutique et contribuent rendre les prises en charge d licates comme cela a t analys par exemple par Baudouin Bouchet Kervella 2003 Lefebvre In Tychey de 2007 Marty ibidem Wa inrib 2003 Xambo 1992 Marty ibidem d clare ainsi La perversion est une mascarade tragique o le sujet se leurre en l autre L autre joue son insu dans le th tre intime du pervers ce metteur en sc ne hors pair qui actionne ses personnages comme des marionnettes Lorsqu il s en aper oit il est trop tard accroch s aux cintres il gesticule d j sur la sc ne En cons quence la th orisation d une part m est apparue essentielle ce que d fend Roussillon In Jeammet et al 2003 en plus du travail sur moi m me en premier lieu parce qu elle implique un effort de formalisation une mise en mots et qu elle peut conduire l
275. en tant que perversion particuli re au m me titre que le f tichisme l exhibitionnisme IL 2 2 3 2 3 2 Diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes En ce qui concerne la diff rence des sexes elle est d ni e de fa on durable par le sujet pervers afin de ne pas se d prendre de son identification phallique imaginaire et ainsi renoncer son statut de seul et unique objet du d sir de la m re comme le pr cise Dor 1987 Bauduin et Bouchet Kervella 2003 rappellent que pour Aulagnier Mc Dougall et Chasseguet Smirgel le d saveu concerne non pas la r alit de la diff rence des sexes mais la fonction symbolique de cette diff rence comme signifiante du d sir et de la compl mentarit des deux sexes dans les relations sexuelles des parents Il est ainsi plus pertinent de parler pour ces sujets d homo rotisme au sens de Bergeret 1996b 1999 que de sexualit sexualit vient du latin secare couper en deux et implique la n cessit de la dualit sexuelle deux sexes de valeur narcissique gale diff rents et compl mentaires Bergeret 1996b IL 2 2 4 M canismes de d fense Bergeret 1996b affirme propos des m canismes de d fense des sujets pervers On se retrouve devant deux s ries parall les de d fense l une porte sur l int rieur du sujet refoulements et m canismes annexes l autre concerne ce qui lui est laiss l ext rieur d n
276. ence et notre objectif tant de situer chaque sujet par rapport la probl matique oedipienne et non d valuer le potentiel organisateur du fantasme incestueux nous avons choisi dans son expression directe Gourlaouen Couton 2002 p 230 interg n rationnelle Nous posons ainsi l hypoth se qu un fantasme incestueux mergera plus fr quemment et ou de fa on plus crue chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers puisque nous pensons que les censures sont moins fortes voire inexistantes dans le premier groupe de sujets le Surmoi tant plus incomplet chez eux Bergeret 1996b que chez les individus ayant des traits pervers 111 1 5 M canismes de d fense Selon Husain In Tychey de 2007 le m canisme de r pression serait sp cifique aux sujets pervers et serait par cons quent selon nous tr s peu voire pas du tout rencontr chez les individus ayant des traits pervers Les autres m canismes de d fense cit s par les diff rents auteurs fixation d ni de la r alit et clivage du moi selon Dor 1987 clivage selon Chabert In Tychey de 2007 en dehors du d ni de la castration d j pass en revue plus haut ne peuvent tre consid r s comme 63 caract ristiques de la perversion puisqu ils sont retrouv s dans les diff rentes structures de personnalit De m me les m canismes de d fense des sujets ayant des traits pervers recens s par
277. ent la planche 13B du TAT donne lieu une id alisation et une lutte maniaque contre la d pression dans un premier temps mais Monsieur D finit par mettre en avant ses angoisses exprim es sous la forme d une impossibilit exercer son emprise qui conduisent une atteinte identitaire confusion des genres et des ges la planche 12BG est abord e uniquement sur un versant maniaque avec une r f rence au th me de l oralit il en est de m me aux planches 19 et 16 du TAT et la planche 9 du Rorschach o la lutte maniaque contre la d pression transpara t et est accompagn e dans la derni re planche du TAT d une r gression au stade oral Ce dernier m canisme se retrouve aussi l association de la planche 6 du Rorschach et dans l entretien o le sujet affirme compenser la solitude par du grignotage Au Rorschach la relation d objet est de type anaclitique la planche 3 elles gardent leur quilibre en tant agripp es au chaudron et une probl matique de s paration individuation appara t la planche 10 des animaux siamois par la t te 167 La difficult vivre les s parations se retrouve ainsi dans la fa on assez radicale dont L homme parle de la seule fois de son enfance o il a t s par de sa m re qui devait tre hospitalis e a fait toujours dr le de voir partir sa m re presque du jour au lendemain Enfin il est remarquer qu certaines plan
278. ent identitaire comme cela tait le cas la planche 13B du TAT Il ajoute qu il aurait eu des tendances suicidaires cette p riode j avais une arme l envie d appuyer sur la g chette tait l Par contre il exprime sa r action au moment du d c s de son p re de fa on assez distante peu personnelle assez marquant l poque je lui en voulais m me Q il nous laisse seuls il m abandonne tout ce qu on peut dire cet ge l et il insiste sur son d ni tout le monde pleurait le jour de l enterrement part moi J ai mis une dizaine de jours me rendre compte 1V 1 1 7 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique La repr sentation de soi est fragile Au Rorschach la majorit des r ponses animales 57 et humaines 100 sont enti res et non d t rior es mais l identification l humain est difficile H inf rieur la norme et les r ponses humaines posent quelque peu probl me l une est une r ponse infantile planche 7 et l autre est difficilement identifi e h sitation entre des femmes et des singes planche 3 230 La repr sentation de soi est relativement bonne la planche 5 mais aux planches 1 et 3 si elle est enti re au d part elle se d grade beaucoup au fil des planches De m me la planche 13B du TAT l image corporelle est alt r e les bras crois s formant un poing Nous relevons de plus des angoisse
279. entales o la diff rence d ge est apparente planches 6BM et 7BM et aux planches 2 et 5 La diff rence de g n ration est d ni e quand des relations sexualis es sont repr sent es ces planches quand des fantasmes incestueux sont projet s de fa on directe Elle n est pas clairement tablie quand les liens de parent ne sont pas donn s ou sont flous ces planches la dimension du tabou de l inceste tant alors vacu e Une confusion dans l identification de l ge des personnages peut aussi aller dans le m me sens par exemple voir un adulte la place de l enfant la planche 1 du TAT Dans les entretiens les difficult s concernant l tablissement de la diff rence de g n rations peuvent appara tre travers des confusions au niveau des g n rations dans le discours du sujet h sitations entre caract ristiques adultes adolescents enfants question 10 22 relative la perception de l enfance victime consid r e comme un partenaire amoureux mais aussi travers la fa on dont il rend compte des liens familiaux famille incestueuse confusion dans la place des diff rents membres de la famille C est le nombre de d nis de la diff rence des g n rations dans les tests projectifs qui sera valu pour chaque sujet afin d tablir une comparaison 93 IIL 5 3 2 Fantasme incestueux a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Le fantasme incestueux est exprim directement plu
280. er par une d qualification le fait de bafouer le p re ce qui est diff rent d une d valorisation Il peut aussi tre d duit appr hend indirectement au travers de la projection d un fantasme incestueux envers la m re la planche 6BM du TAT ou toute autre planche mais c est surtout la d faillance majeure des instances surmo ques qui peut rendre compte du d ni de la fonction paternelle en tant qu elle en est une des cons quences En effet selon Freud 1933 l institution du Surmoi peut tre d crite comme un cas r ussi d identification avec l instance parentale pr cis ment l autorit parentale selon Nasio 1992 Le Surmoi est aussi l h ritier du complexe d dipe et ne s instaure qu apr s la liquidation de ce dernier Freud 1939 ce que le d ni du tiers rend impossible grande d valorisation du p re dans le discours de la m re cela peut ventuellement appara tre dans l entretien avec le sujet question 2 6 aspects rotiques voire p dophiliques associ s l imago paternelle le p re ne respectant aucun tabou nous examinerons le discours du sujet concernant son p re dans l entretien la fa on dont il parle de sa relation avec lui la planche 7BM du TAT projection d un fantasme incestueux d une relation homosexuelle l existence d une rotisation de l imago paternelle dans les tests projectifs contenus sexuels pulsions partielles associ s
281. er puis il me d valorise en sous entendant que je ne suis pas assez rapide dans ma prise de notes o Agirs du clinicien Je ne pense pas tre pass e l acte dans la relation avec l homme IV 1 1 1 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k 1 nous pouvons conclure qu il y a bien une dimension rotis e de l emprise chez Monsieur A IV 1 1 1 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 1 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 1 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Le sujet exprime une jouissance transgresser travers les l ments suivants il dit qu au moment des passages l acte il tait content puis interrog ce sujet qu il ressentait du plaisir pas de d go t je les aimais trop en parlant de ses victimes une jouissance provoquer est relev e dans l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle b Culpabilit Les l ments suivants ont trait la culpabilit expression de regrets d excuses aupr s des victimes autocritique qui apparaissent dans le discours de l homme concernant les faits et qui peuvent relever de la culpabilit 130 bauche de culpabilit associ e l agressivit en rapport avec le fantasme incestueux la planche 13MF du TAT remord mais fantasme parri
282. er que cette hypoth se est plut t v rifi e dans le groupe P puisque si la recherche du phallique semble tre le propre de la majorit des individus de notre chantillon crit re l attachement au phallique et la propension l exhiber quel que soit leur diagnostic de personnalit nous avons mis en vidence que l chec de son int riorisation appr hend ici travers une mauvaise symbolisation du phallique est plus fr quent dans le groupe P Il s agit donc davantage d un l ment diff renciateur contrairement notre hypoth se Graves troubles du narcissisme en lien avec l enjeu narcissique phallique hypoth se pos e dans les points communs relatifs la fragilit narcissique des auteurs d agressions sexuelles La recherche du phallique a t mise en vidence chez tous les sujets de notre chantillon et elle a en particulier selon Balier 1996 un enjeu narcissique Nous n avons cependant pas relev une recherche du phallique plus importante chez les individus du groupe P que chez ceux du groupe TP m me si nous avons pu mettre en vidence de plus graves troubles du narcissisme dans le premier groupe que dans le deuxi me 299 Phallique agressif Nous a pu par ailleurs remarquer dans tous les protocoles Rorschach quel que soit le groupe d appartenance des sujets la pr sence d l ments renvoyant au phallique agressif ce qui rend compte d un certain rat de
283. eries de grands mensonges sur toute la longueur Il ajoute qu il a v cu dans une famille un peu turbulent IV 1 1 7 4 2 Probl matique oedipienne Le sujet se trouve en de de la r solution du complexe oedipien 1V 1 1 7 4 2 1 Structuration oedipienne IV 1 1 7 4 2 1 1 Triangulation oedipienne La triangulation dipienne est pos e dans un premier temps la planche 2 du TAT les 3 personnages sont nantis bien diff renci s sur le plan sexuel et de l ge et les liens familiaux sont correctement tablis Cependant la mise en sc ne insiste dans un second temps sur l exclusion de la jeune fille par rapport au couple parental et sur le fait que cette derni re a plut t le regard sur sa m re Nous pouvons mettre l hypoth se que cela traduit un sentiment d abandon et une recherche d tayage renvoyant une probl matique narcissique 1V 1 1 7 4 2 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est absolument pas labor e A la planche 1 du TAT l impuissance est reconnue mais d clenche une projection du mauvais objet peur suite au regard de l instrument et renvoie une grande fragilit narcissique une certaine peur de jouer ou de ne pas savoir jouer A la planche 2 du TAT la castration est per ue dans un premier temps m me si elle donne lieu une mauvaise symbolisation du f minin crat re mais par la suite le manque est imm diatement
284. erminant le diagnostic de perversion sexuelle et leur op rationnalisation Relation d objet Instances surmo ques D ni de la r pression D ni du d sir de Dimension Absence del rotisation de la castration Pautre rotis e de culpabilit transgression f minine l emprise m thodologie Test de Test de Analyse de la analyse de la Entretiens Entretiens Rorschach Rorschach relation transf ro relation en particulier en particulier les TAT TAT contre transf ro les paragraphes entretiens transf rentielle contre paragraphes primat de l acting entretiens transf rentielle primat de ressenti au analyse de la l autre l acting moment des faits relation avec la comme un ressenti au tests projectifs victime spectateur moment des anonyme sauf faits absence tests d motions et projectifs de sentiments recherche de l effet produit sur l autre sauf rejet entretiens analyse de la relation avec la victime II1 5 7 1 2 Diagnostic de perversit Si nous nous basons sur les l ments qui ressortent de notre rapide synth se th orique de ce concept en nous appuyant sur la grille diagnostique que nous avons tablie pour la perversion sexuelle l l ment diff rentiel principal caract risant la perversit devrait tre le d ni de l alt rit Roman 2007 Ce d ni devrait tre durable si nous suivons la position
285. ertaine minimisation j ai mis une bonne semaine me remettre Concernant le d c s de son grand p re peu de temps apr s il dit a m a fait mal aussi Cependant il n aurait pas eu des pleurs comme pour sa grand m re Enfin l homme a appris lors de son actuelle incarc ration et un an apr s la survenue de l v nement que son fils tait mort sans que la m re de l enfant l ait averti Dans ce cas Monsieur E para t exprimer davantage une souffrance par rapport au fait qu il ait t tenu l cart de ce drame je lui pardonnerai jamais que par rapport au d c s lui m me je Pai pris tr s mal a m a fait mal au c ur parce que je n ai pas pu me rendre l enterrement j tais plut t d boussol j vite de trop en parler de mon fils parce que a me Sa r action l annonce de cette nouvelle aurait t la violence j ai commenc p ter les plombs retourner tout ce qu il y avait dans la salle IV 1 1 5 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique La repr sentation de soi est tr s fragile l identification l humain est tr s probl matique au Rorschach puisque le H est tr s bas et que le sujet ne parvient pas repr senter un personnage entier la planche 3 qui est la seule r ponse humaine du protocole On rel ve des difficult s diff rencier les personnages t lescopage des r les au TAT
286. es imago maternelle s ductrice excitante Tous les individus de notre population ont une imago maternelle rotis e ce qui va dans le sens de ce que nous avons pu relever dans notre revue de la litt rature Il semble par ailleurs que cette rotisation ait tendance tre plus forte dans le groupe P que dans le groupe TP puisque nous avons pu relever au moins 2 l ments rendant compte de cette caract ristique dans les protocoles de 4 sujets sur 5 80 du groupe P alors qu un seul individu est concern dans le groupe TP 33 Nous avons pu remarquer par ailleurs que chez 2 sujets sur 3 du groupe TP cette rotisation est relativement peu prononc e M C tend d s rotiser la relation projet e et M H ne fait qu voquer une description physique alors que des l ments plus crus M B M E M F M G 273 et ou plus archa ques associ s par exemple au fantasme de sc ne primitive pour M D et M E apparaissent davantage dans le groupe P et chez M A du groupe TP Double fantasmatisation de l imago maternelle La double fantasmatisation de l imago maternelle est retrouv e chez tous les individus de notre chantillon puisque nous avons relev chez eux la coexistence d une imago maternelle non manquante voire f tichis e en m me temps que castr e vacuitaire Imago maternelle non manquante f tichis e Tous les sujets projettent d une part une imago maternelle non manquante et cela se
287. es plus ou moins cautionn s par sa m re En effet il parle de son deuxi me agresseur de la fa on suivante en mettant l encore l accent sur l importance du regard 1 ou 2 fois qu il est venu il n arr tait pas de me Ma m re recevait un repr sentant La regarder en short Il a demand ma m re s il pouvait m emmener la foire en promenade Cette derni re aurait accept Nous pouvons donc remarquer l quel point le sujet avait un statut d objet ni dans son individualit son d sir sa fragilit comme en t moigne aussi la d claration suivante vers 13 14 ans je m tais fait op rer d une testicule pas descendue J avais honte d avoir un pansement mais il m a touch quand m me se sentant livr en p ture par sa m re Il d clare avoir d but sa vie sexuelle avec son premier agresseur l ge de 4 ans et cela a dur jusqu 13 14 ans L homme pr sente son ressenti de fa on cliv e D une part il estime qu il tait en partie consentant je me suis dit si je continue c est que j aime les hommes et nie quelque peu la souffrance subs quente en reconnaissant avoir prouv du plaisir Je veux pas dire que a me g nait parce que a me faisait du bien quand m me D autre part il ajoute propos de son agresseur il tait m chant il tait nerveux il me faisait peur je lui en veux norm ment 123 Il
288. es puis c est l abstinence avec un besoin intense j ai besoin de beaucoup de sexualit il faut que j aie une pratique sexuelle r guli re j ai besoin de a depuis l adolescence pas harmonieuse j aurais aim conna tre une relation sexuelle suivie et qui volue avec la m me personne a permet pas d atteindre une forme de pl nitude il y a pas d aboutissement mais un arri re go t d inachev une frustration c est n cessaire et a ne m ne rien Q n cessaire pour l hygi ne et a ne m ne rien parce qu on se 169 quitte comme on s est trouv c est valable sur l instant puis l instant d apr s on est presque d u parce que a ne m ne rien a manque d harmonie Nous pouvons lier cela l existence d une d sintrication des pulsions sexuelles dont l assouvissement est imp rieux mais aboutit une perp tuelle insatisfaction Ceci peut aussi tre rapproch d une assimilation rep rable dans le discours de l homme entre relations amoureuses amicales et sexuelles lorsqu il parle des agressions sexuelles qu il a commises sur l une de ses victimes il affirme je l ai entra n dans une relation de type amoureuse ici avec une r percussion langagi re de la confusion et plus loin il dit je m arr te rarement sur le physique des gens a ne suffit pas pour avoir une
289. es dimensions s av raient individuellement discriminantes m me si nous nous sommes uniquement appuy s sur de d ni du d sir de l autre pour tablir le diagnostic de perversion sexuelle Chabert In Tychey de 2007 ce 322 qui explique que le cumul des deux rendant compte de l emprise globale Husain ibidem diff rencie lui aussi les deux groupes Nous nous sommes en outre demand s si l hyperclassification laquelle nous avons proc d n tait pas une r action massive au transfert tr s d stabilisant qui s installe dans la relation avec les auteurs d agressions sexuelles comme nous l avons d j voqu Un objectif que nous nous tions fix s dans ce travail tait en effet de parvenir se d partir a minima de ce ph nom ne mais le constat dans l apr s coup d une forme de radicalisation prend ici un sens Cette grille s est au demeurant av r e tr s utile une distanciation et nous a permis de nous rendre compte que nous avions tendance accorder une place trop grande notre ressenti en particulier dans notre pratique et que cela ne concordait pas toujours avec le diagnostic pos objectivement gr ce nos crit res comme nous l avons mentionn dans certaines analyses individuelles des protocoles sauf pour les deux crit res mentionn s ci dessus absence d motions chez le locuteur et rejet chez le clinicien Cet outil nous est de plus apparu tr s op rant
290. es entretiens l homme n exprime pas de culpabilit concernant les faits m me s il affirme qu il a une certaine responsabilit par rapport eux quand nous lui posons la question Une projection de culpabilit non labor e appara t par ailleurs au Rorschach planches 2 et 10 1V 1 1 2 9 1 2 r capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni du Dimension Absence rotisation de castration d sir de rotis e de la f minine l autre de culpabilit transgression l emprise Sd oui oui oui gt Oui oui Sd oui 6 y compris y compris dans la dans la relation relation avec la avec la victime victime 147 L analyse du protocole de Monsieur B permet de conclure que sa personnalit appartient bien la lign e des tats limites et le fait que 6 crit res diagnostiques sur 6 soient recens s une structuration sur le mode de la perversion sexuelle 1V 1 1 2 9 2 Les autres caract ristiques de la personnalit du sujet La structure de personnalit du sujet semble tre d compens e IA lev au Rorschach m me si l homme n exprime aucune souffrance dans l ici et maintenant 148 IV 1 1 3 Analyse du protocole de Monsieur C Lorsque nous rencontrons Monsieur C pour la premi re fois il est g de 38 ans et est incarc r depuis presque 2 ans et demi Il a t condamn
291. es faits commis Il sera donc important pour notre recherche d valuer ces diff rents facteurs dans la perspective d tablissement d un diagnostic diff rentiel 11 1 2 Relation d emprise et concepts de d ni du narcissisme de l alt rit du d sir de l autre IL 1 2 1 G n ralit s concernant la relation d emprise La relation d emprise est classiquement associ e la notion de perversion Nous avons pu nous apercevoir en parcourant la litt rature que ce concept est complexe th orisation de Freud synth tis e par voir Neau 2001 et Gourlaouen Couton 2002 Mac Dougall 1978 Dorey 1981 Merceron et al 1984 Coutanceau 1996 2002 Wainrib 2003 Husain In Tychey de 2007 Lefebvre In Tychey de 2007 Dans son texte de r f rence Dorey 1981 d finit ainsi la relation d emprise dans la relation d emprise il s agit surtout et tr s lectivement d une atteinte port e l autre en tant que sujet d sirant qui comme tel est caract ris par sa singularit par sa sp cificit propre Ainsi ce qui est vis c est toujours le d sir de l autre dans la mesure m me o il est fonci rement tranger chappant de par sa nature toute saisie possible L emprise traduit donc une tendance tr s fondamentale la neutralisation du d sir d autrui c est dire la r duction de toute alt rit de toute diff rence l abolition de toute sp cificit
292. es individus semblent plus ouvertes puisque nous avons pu mettre en vidence que leur organisation de personnalit tait moins r gressive leur relation d objet moins invalidante et nous pouvons supposer en cons quence que leur accession une demande spontan e pourrait tre davantage envisageable il serait int ressant de v rifier si tel est le cas sur un chantillon plus important Nous pensons qu il est possible de s engager avec eux dans une prise en charge orientation psychanalytique m me si les probl mes de pauvret de l espace imaginaire et de mentalisation sont des facteurs forc ment limitants et ce malgr le fait que nous ayons fait ressortir de notre recherche qu ils paraissent moins massifs chez les sujets ayant des traits pervers que chez les individus structur s sur le mode de la perversion Nous pouvons alors imaginer l instar de Gourlaouen Couton 2002 l association de techniques th rapeutiques non verbales tels que celle de Gisela Pankow 1981 utilisant la p te modeler ou l art th rapie Legendre Boulay In Ciavaldini et Balier 2000 3 PANKOW G 1981 L tre l du schizophr ne Paris Aubier 336 Au terme de cette rapide et bien incompl te synth se des diff rentes modalit s de prises en charge th rapeutiques des auteurs d agressions sexuelles nous pouvons rappeler que cette question reste un champ d investigation majeur auquel la recherche cli
293. es individus structur s sur le mode de la perversion Les pulsions partielles et le plaisir d organe pr dominent chez les individus structur s sur le mode de la perversion et renvoient la notion d enfant pervers polymorphe de Freud IL 2 2 3 2 1 Instances surmo ques Pour Bergeret 1996b le surmoi du pervers n a pu tre form dans le sens post dipien du terme on sait d j que dans toute organisation limite le surmoi demeure bien incomplet faute de v cu oedipien suffisant sur le plan organisateur plus forte raison dans un am nagement si proche de la lign e psychotique Husain In Tychey de 2007 parle plus radicalement d absence d instance surmo que chez ces sujets qui se traduit selon elle en particulier sous la forme d une rotisation de la 45 transgression Cette caract ristique est cit e aussi par Chabert ibidem qui y associe en outre l absence de culpabilit IL 2 2 3 2 3 Identifications secondaires chez les individus structur s sur le mode de la perversion IL 2 2 3 2 3 1 Identification sexuelle Dor 1987 et Chagnon 2000 affirment que L identification des individus structur s sur le mode de la perversion est f minine en tant qu elle repr sente la m re phallique agressive ou incestueuse Comme le rappellent Dollander et de Tychey 2002 citant F nichel 1953 cette identification f minine est retrouv e dans l homosexualit m le
294. es pratiques th rapeutiques tudes des crit res d tablissement d un protocole d accompagnement psychop nal des agresseurs sexuels le protocole APPAGS Forensic 17 26 28 VRIGNAUD D 1998 Inceste et Justice Pour un autre jeu de lois L volution Psychiatrique 1 2 103 116 WAINRIB S 2003 Solutions perverses malaise dans le contre transfert 2003 Filigrane vol 12 n 1 6 19 WIDL CHER D 1990 le Cas au singulier Nouvelle Revue de Psychanalyse 42 285 302 WIDL CHER D 1999 La M thode du cas unique Monographie de psychopathologie 1 191 200 ZAGURY D COUTANCEAU R BENSUSSAN P VIAUX J L 2007 L expertise p nale apr s Outreau L expertise et la question contradictoire Congr s International Francophone sur l Agression Sexuelle Paris 13 14 15 septembre 2007 348 R sum Notre recherche est une approche clinique projective qualitative de la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles de mineurs appartenant au champ des tats limites Nous avons compar deux groupes l un d individus structur s sur le mode de la perversion l autre de sujets ayant des traits pervers en fonction d l ments communs ou divergents relatifs leur personnalit issus de notre revue de la litt rature Nous avons au pr alable d fini 6 crit res devant tre cumul s pour conclure au diagnostic de perversion sexuelle puis nous avons v rifi que les
295. es r ponses avec les positions sp ciales de l accent mis sur les parties du corps d tach es et rotis es de l vocation d un objet partiel tr s rotis et des transgressions du langage I1 2 Approche psychologique et psychopathologique de la personnalit des auteurs d agressions sexuelles En nous appuyant sur les crits des diff rents auteurs qui se sont int ress s la probl matique des auteurs d agressions sexuelles dans le champ de la psychologie clinique et de la psychopathologie nous allons essayer ici de d terminer pr cis ment ce qui pourrait tre commun et ce qui pourrait davantage caract riser sp cifiquement chacun de nos deux sous groupes de sujets d finis comme d une part ayant des traits pervers et d autre part comme tant structur s sur le mode pervers Pour se faire nous allons tenter de nous centrer tour tour sur les aspects d terminants de la personnalit de ceux ci de fa on l appr hender le plus globalement possible tout en int grant des l ments susceptibles d tre mis en lien plus ou moins directement avec des passages l acte d ordre sexuel sur des mineurs Nous nous sommes en partie r f r s des th mes abord s dans le QICPAAS puisqu il a t tabli dans le cadre de la premi re grande recherche nationale sur la personnalit des auteurs d agressions sexuelles dont les r sultats sont expos s exhaustivement dans l ouvrage
296. es r ponses charg es d agressivit crues au TAT comme au Rorschach niveaux de symbolisation D et E selon la grille de Cassiers 1968 pour chaque sujet puis d tablir une comparaison entre les deux groupes 111 5 6 Le choix d objet et la relation d objet IIL 5 6 1 Victime s et choix d objet 111 5 6 1 1 Question de l ge et du sexe a Diff rences rappel des hypoth ses th oriques Si le d ni de la diff rence des sexes est plus massif chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez les sujets ayant des traits pervers nous pouvons avancer l hypoth se que cela pourrait se traduire dans les passages l acte par davantage d agressions homosexuelles perp tr es dans le premier groupe alors qu un choix h t rosexuel serait pr valent dans le deuxi me groupe Par ailleurs les individus ayant des traits pervers auront plus tendance agresser des victimes pub res que de tr s jeunes enfants b Op rationnalisation Ces deux hypoth ses peuvent tre mises l preuve gr ce aux donn es objectives concernant les faits commis par les sujets sexe et ge des victimes et la comparaison des deux groupes ce niveau l 98 111 5 6 1 2 Question du choix d objet p dophilique a Diff rences rappel des hypoth ses th oriques Un choix d objet p dophile pr valent une fixation la p dophilie assortie de fantasmes seront retrouv s plus fr quemment chez les suj
297. es rendant compte d une grosse difficult d expression du ressenti Il dit qu il tait d go t de ses agressions a me mettait hors de moi je n arrive pas trouver pourquoi je fais toutes ces choses J essaye de ne plus y penser par moi m me parce que a me fait mal et d ailleurs cela me fait mal de plus en plus pour mon fils Il d clare par ailleurs qu il pense 196 beaucoup aux b tises qu il a faites le soir en se disant qu il a perdu trois ans de sa vie c est dire qu il finit par se placer dans une perspective tr s narcissique De m me il aurait fait une tentative de suicide propos de laquelle on peut s interroger puisqu elle a eu lieu la veille de sa convocation la gendarmerie quand il a compris qu il allait tre une fois de plus inqui t pour une affaire d agressions sexuelles celle pour laquelle il est actuellement incarc r Nous pouvons en effet nous demander s il ne s agissait pas davantage pour lui de tenter d chapper la justice puisqu il affirme par ailleurs que c est ce moment l qu il aurait per u le caract re transgressif de son passage l acte et non imm diatement apr s lavoir commis j en avais ras le bol de ces histoires d attouchements je voulais mettre fin mes jours Quand je me suis rendu compte que j avais fait une grave b tise IV 1 1 5 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies
298. es tests projectifs Cela ne devrait pas appara tre dans le groupe des individus qui ont des traits pervers La comparaison des deux groupes vis vis du d ni du d sir de l autre et de la r duction de l alt rit implique un rep rage du nombre de sujets concern s dans l un et l autre groupe Ces trois derniers aspects de la relation d objet seront parall lement pass s la loupe dans l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle que nous allons aborder maintenant 111 5 6 2 3 L emprise travers l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle a Diff rence rappel de l hypoth se th orique L emprise sera beaucoup plus forte en particulier en ce qui concerne la dimension de d ni du d sir de l autre et davantage marqu e par l rotisation dans la relation transf ro contre transf rentielle avec les sujets structur s sur le mode de la perversion qu avec les individus ayant des traits pervers 101 b Op rationnalisation a Op rationnalisation du concept d emprise Nous avons essay de d terminer des indicateurs permettant de faciliter et d objectiver l analyse de l emprise Nous nous sommes affranchis des questions du guide d entretien paragraphe 11 valuation de l entretien par l investigateur qui ne nous ont pas sembl pertinentes par rapport l objectif que nous nous sommes fix m me si ce sont elles qui nous ont inspir s au d
299. essenti Je peux pas dire comment je l ai vraiment v cu je ne pourrai pas le d crire Concernant son attitude pendant l examen l homme avait tendance se comporter de fa on assez obsessionnelle il rangeait avec pr caution les planches des tests projectifs en s assurant qu elles soient parfaitement empil es il utilisait beaucoup de pr cautions verbales comment je pourrais dire a mettant en avant une grande politesse il disait tr s souvent merci et pardon Enfin le discours de Monsieur C m a paru parfois tre confus et ambivalent par exemple quand il parle de son p re en disant avant son suicide il voulait divorcer Je sais pas si c est du fait de sa violence Mais je pense qu il ne voulait pas vraiment divorcer A plusieurs reprises aussi il m a sembl tenter d viter de r pondre certaines questions par 160 exemple lorsqu il s est agi de d crire son ressenti au moment du passage l acte il a fait r f rence ce qui se passait avec son ex femme 1V 1 1 3 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien Les questions pos es par le sujet renvoient davantage une relation de d pendance au clinicien lorsqu il formule des demandes de r assurance planche 2 du TAT l c est d j plus dur est ce que c est une peinture Par ailleurs elles rel vent aussi d un questionnement qu il se fait lui m
300. ession R pression La r pression appara t de nombreuses reprises au TAT planches 3BM 6BM 11 ou au Rorschach planche 5 ou qu ils veulent s accoupler ou quand le sujet s arr te au milieu d une phrase laissant penser son interlocuteur qu il n a pas tout dit IV 1 1 5 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 5 6 1 Primat de l acting En ce qui concerne un ventuel primat de l acting l homme d clare je ne suis pas un brisac Il aurait eu des bras cass s en faisant l imb cile quand il tait enfant et un accident 17 ans et demi il serait pass travers une dalle alors qu il travaillait en ma onnerie et aurait t six mois hospitalis Concernant le fait de provoquer des bagarres il avoue a m est arriv dans les bals Nous pouvons donc conclure que Monsieur E a tendance s exprimer par la voie comportementale comme en t moignent aussi ses nombreuses incarc rations 194 Par ailleurs le sujet aurait d j transgress la loi dans diff rents domaines ce qui traduit la faiblesse de l instance surmo que il parle de petits vols v tements denr es alimentaires qu il aurait commis en raison de difficult s financi res quand il tait au ch mage et avoue qu il a toujours conduit sans permis je me suis fait r primander par les gendarmes 1V 1 1 5 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire de
301. ession la diff rence des sexes dans la mesure o ils s inscrivent dans une organisation incestueuse c est dire que la diff rence des sexes n est ni pos e ni structurante pour eux Nous pouvons ajouter pour cette raison aussi qu il en est de m me pour la diff rence des g n rations Les passages l acte sur des mineurs des sujets de notre tude t moignent de fait de cette d faillance au niveau de l int gration de la diff rence des g n rations Par ailleurs la probl matique tant pr g nitale l identification sexuelle ne peut tre achev e l expression tant ici incorrecte au sens o le qualificatif sexuel suppose l atteinte du niveau g nital IL 2 1 3 2 2 Fantasmatique incestueuse Si le complexe d Oedipe n est pas r solu le tabou de l inceste n est pas totalement int gr Gourlaouen Couton 2002 p 143 144 voque l hypoth se qu il serait possible de voir derri re le comportement manifeste de certains viols d enfants un contenu latent qui serait un fantasme incestueux Ce chercheur prend appui pour cela sur le mod le du fantasme de fustigation de Freud en invoquant l id e que l adulte s duit un enfant comme il aurait lui m me enfant aim s duire l adulte Cependant l issue de sa recherche elle conclut La pr sence d un fantasme incestueux se lit chez tous les sujets de son tude qui sont des indiv
302. essions sexuelles article 222 27 Cependant la qualification p nale ne correspond pas toujours ce que l individu reconna t avoir commis Or nous nous sommes bas s dans une perspective clinique sur le discours des sujets concernant leurs actes C est une autre raison pour laquelle la s lection de notre chantillon en fonction de la qualification p nale paraissait peu pertinente Le tableau II des annexes donne une description de notre population en ce qui concerne l ge des individus qui va de 32 48 ans leur niveau scolaire seul un sujet a un niveau sup rieur au bac les autres tant tous en de du coll ge en troisi me la qualification p nale pr cise des faits pour lesquels ils sont incarc r s au moment o nous les avons rencontr s 5 individus condamn s pour viols et 3 pour attouchements ce qui correspond aux autres agressions sexuelles du Code P nal et le fait que cela constitue ou non une r cidive 50 des sujets sont r cidivistes le terme n tant pas entendu ici dans son sens l gal I11 2 2 1 2 Auteurs d agressions sexuelles de mineurs et p dophilie La distinction entre les termes d agresseur sexuel de mineurs et de p dophile est tr s rarement interrog e dans les recherches que nous avons parcourues Peut on dire que tous les auteurs d agressions sexuelles sur des mineurs sont des p dophiles Qu est ce qu un p dophile S agit 1l de meurtriers d
303. est ce que tu fais si je porte plainte et qu il r pondait tu fais ce que tu veux mais on verra quand je sortirai Il pr cise qu il sait qu il s agit l d une menace mais qu il ne pensait pas r ellement ce qu il disait voulant signifier que sa fille n aurait pas d le prendre au s rieux niant la violence de ses propos De m me Monsieur G ne reconna t pas la violence physique pour laquelle il a t condamn il parle de mensonge de la part de sa fille m me s il avoue plus loin qu il lui a administr une claque parce qu elle lui avait donn une r ponse qui ne lui plaisait pas quand il avait abord avec elle la question des rapports sexuels avec son copain ce qui para t tr s intrusif Il s accuse cependant de harc lement verbal en invoquant sa jalousie j tais possessif vis vis de ma fille ce qui r v le l encore l emprise dont le sujet faisait preuve vis vis de sa victime En outre il nie que les viols qu il a commis sur sa fille puissent avoir des cons quences sur celle ci parce que les expertises psychiatriques n auraient rien r v l de traumatisant pour l instant qu elle a trouv un boulot un autre cercle d amis un petit copain et qu elle sous entendait m me revenir avec moi Q elle s est rendu compte qu elle n avait pas plus de libert chez sa m re Il ajoute mais comme dit je ne peux pas me mettre
304. est d ni e la planche 7BM du TAT A la planche 13MF ce sont la restriction et la r pression qui pr dominent et il n y a pas de repr sentation associ e l agressivit ou peut tre qu il l a tu e c est tout ce qui rend compte d une gestion des pulsions agressives tr s probl matique IV 1 1 2 6 2 3 Liaison entre les pulsions sexuelles et agressives Les planches qui sollicitent des repr sentations fortes et contrast es en terme de pulsions sexuelles et agressives planches 4 et 13 MF du TAT provoquent une grande d sorganisation chez l homme t lescopage des r les restriction du r cit Nous pouvons donc en d duire qu il n y a pas de liaison entre ces pulsions IV 1 1 2 7 Le discours du sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn Monsieur B ne reconna t pas avoir commis les viols qui concernent sa fille et pour lesquels il est incarc r quand nous le rencontrons Il utilise diff rents arguments pour tenter d tayer sa position de n gation il dit la fois que c est impossible qu il ait commis des actes si graves j arrive m me pas m imaginer parce que c tait vraiment un bout de chou il met en doute les accusations de sa fille invoquant une certaine confusion dans les d clarations de celle ci ainsi que les conclusions d un expert m dical qui iraient en sa faveur il explique que les agissements qui lui sont imput s auraient pu tre commi
305. est donc extr mement fragile comme en t moigne par ailleurs la pr sence d angoisses de perte de coh sion de soi exprim es directement aux planches 5 7 et 10 du Rorschach et la planche 19 du TAT et indirectement travers les 2 Hd 5 Anat 6 defect et m me de morcellement la planche 10 du Rorschach D autres r ponses renvoient une atteinte de la repr sentation narcissique en particulier aux planches 1 5 8 et 9 du Rorschach avec des r ponses du type un peu d form e corps pas fini aux planches 1 8 9 10 et des troubles identitaires 2 contamination dont une tendance confusion humain animal la planche 7 du Rorschach par exemple il y a 2 t tes de femme avec 2 grandes oreilles comme de lapins en train de se regarder avec le m me corps et le t lescopage des r les la planche 2 du TAT Le G est de plus inf rieur la norme ce qui correspond des capacit s d ancrage unitaire d fectueuses La d sorganisation provoqu e par la planche 12BG du TAT o merge un objet partiel pers cuteur malgr l aspect figuratif de la planche va aussi dans le sens d un trouble identitaire majeur Les limites de l homme semblent en effet tre tr s peu tablies pas de s paration entre le bon et le mauvais objet la planche 19 du TAT ni entre le monde interne et le monde externe la planche 12BG Par ailleurs l insistance sur les yeux au Rorschach plan
306. et 1995 Bouchet Kervella 1996 a et b Caillard 1995 Chagnon 2004 2005 Ciavaldini 2001 Dubret 1996 Martorell Coutanceau 1998a Senninger 1996 Senon et al 1997 Viaux 1996 1999 dont nous avons soutenu la th se de l existence Freud 1905 1915 1919 1927 1939 Aulagnier Spairani 1967 Bergeret 1996b Dor 1987 F nichel 1953 Kernberg 1967 Lacan 1966 Marty In Tychey de 2007 Mc Dougall 1978 Nous avons en outre essay de la situer par rapport d autres formes de perversion qui lui sont proches perversit et perversion narcissique Nous nous sommes alors pench s sur la question du diagnostic de perversion sexuelle en d terminant des crit res tr s pr cis fond s sur notre revue de la litt rature Chabert In Tychey de 2007 Dorey 1981 Husain In Tychey de 2007 nous avons retenu le d ni de la castration la r pression le d ni du d sir de l autre l emprise dans sa dimension rotis e l absence de culpabilit consciente et la jouissance transgresser Nous avons alors pu sugg rer deux options pour poursuivre ce travail sur les indicateurs de perversion Nous avons voqu la possibilit soit d un affinement de ceux ci en fonction de nos r sultats pour tenter de limiter les faux diagnostics positifs soit d un abaissement du seuil de cumul des crit res pour exclure le plus possible les faux diagnostics n gatifs privil gier l une ou l autre voie
307. et de la pertinence du diagnostic qui va tre pos ce qui n cessite de poursuivre la recherche sur ce point Nous sommes cependant d avis que si la perversion est av r e alors elle doit pouvoir tre nomm e sans que cela soit n cessairement un opprobre ce qui serait de fait difficilement compatible avec une pratique aupr s d une population constitu e en grande partie d auteurs d agressions sexuelles De Tychey article de Psycho M dia para tre rappelle ainsi que la perversion n est pas la seule entit nosologique dont les possibilit s volutives semblent restreintes que cela concerne des champs assez vari s pouvant tre marqu s par une chronicit du trouble quelles que soient les prises en charge chimioth rapiques et psychoth rapiques tent es et il ajoute On pourrait ici faire r f rence la d pression chronique Keller et al 1995 Keller M Lavori P Mueller T Endicott J Coryell W Hirshfeld R Shea T 1995 Time to recovery chronocity and levels of psychopathology in major depression a 5 Year prospective follow up of 431 subjects Archives Gen Psychiatry 49 809 816 26 D autres Cassiers 1968 auraient tendance faire le m me constat propos d un mode d organisation perverse le fonctionnement psychopathique IL 1 3 5 La d termination des crit res diagnostiques Face la complexit du concept de perversion ainsi qu aux fortes c
308. et en assumer la 236 responsabilit il affirme qu avec le recul il a honte de ce qu il a fait c est une chose que je regrette qui aurait jamais d arriver elle aurait pas d souffrir il tenait les propos suivants sa fille c est de ma faute il y a que moi qui suis fautif qu elle doit pas se sentir coupable et d autres o il affirme que sa fille tait consentante au moment des relations sexuelles et o il insiste sur la jouissance qu il a ressentie Ainsi quand nous lui demandons un avis sur sa vie sexuelle il d clare je regrette pas ce que j ai v cu Je regrette de temps en temps que a s est mal fini tant donn que je pensais que a pouvait aller plus loin et il d crit que tout de suite apr s les faits il ressentait un bien tre l impression de r ver IV 1 1 7 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse Monsieur G affirme avoir lui m me subi alors qu il avait 12 13 ans des agressions sexuelles de la part d un ami de son fr re g de 15 16 ans Il est tr s r ticent l id e d en parler et insiste sur le fait que cela n a dur que sur une p riode tr s courte en en minimisant l impact a m a pas trop marqu Puis il ajoute pour moi c est g nant d avouer que je peux rentrer dans le cercle victime c est aussi ignoble d tre victime qu agresseur Le s
309. ets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation Le choix d objet p dophile pr valent peut tre abord en examinant le parcours transgressif ayant trait aux agressions sexuelles sur mineurs commises par le sujet sans s en tenir uniquement la judiciarisation de celles ci car il peut arriver que certains faits n aient pas t port s aux yeux de la justice les r cidives multiples signent une certaine fixation au choix d objet p dophilique la vie de couple du sujet s il n a jamais v cu de fa on durable en couple avec une femme s il exprime une insatisfaction concernant sa vie sexuelle avec des partenaires adultes ou qu il n a jamais eu de telles exp riences cela peut tre un indicateur prendre en compte paragraphe 5 du guide d entretien la question 5 7 porte en particulier sur la comparaison des agressions sexuelles commises et de la vie sexuelle du sujet en g n ral la verbalisation de fantasmes p dophiles question 10 24 du guide d entretien des r ponses dans les tests projectifs renvoyant la p dophilie r ponses enfant connotation sexuelle associ e ces r ponses C est la pr sence de plusieurs de ces indicateurs qui peut nous conduire la conclusion que le choix d objet p dophile est pr valent IIL 5 6 2 La relation d objet I11 5 6 2 1 La relation d objet dans les tests pr
310. ette diff rence ne se retrouve pas aux niveaux des r ponses animales enti res non d t rior es qui sont toutes sup rieures la moyenne chez les sujets du groupe P et majoritairement inf rieures 66 la moyenne dans le groupe TP comme si ce r sultat dans le groupe P venait en quelque sorte tenter de compenser les faibles scores des r ponses humaines Si nous nous basons sur le pourcentage de r ponses humaines enti res non d t rior es au Rorschach et dans une moindre mesure sur le G et le H nous pouvons conclure que l atteinte narcissique est plus forte chez les individus du groupe P que chez ceux du groupe TP notre sous hypoth se est donc v rifi e Notons que M A para t tre le sujet du groupe TP dont la fragilit narcissique est la plus forte nombre de manifestations des indicateurs r v lant une fragilit narcissique et traduisant une 280 angoisse de perte de coh sion de soi le plus lev de notre chantillon aucune repr sentation correcte aux planches 1 3 5 du Rorschach grosses difficult s d tablissement des limites Dans le groupe P il s agit de M E dont aucune identification r ussie l humain n est possible au Rorschach c Degr et nature des angoisses en fonction des deux groupes diff rence D une fa on g n rale nous nous sommes aper us que les angoisses n apparaissent majoritairement pas directement dans les tests projectifs en particulier en raison
311. eut tre a va ressortir un peu plus tard ce qui montre bien qu il ne nie pas l alt rit en permanence mais qu il la tord a minima IV 1 1 6 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Monsieur F semblait tre tr s d fensif et en proie une forte inhibition lors des diff rentes rencontres pour les entretiens et les tests il mettait norm ment de temps r pondre chaque question et au TAT par exemple le temps de latence initial chaque planche est majoritairement plus long que le temps de r cit 220 J ai de fa on concomitante pu mettre en vidence une certaine rigidit dans son attitude il se tenait tr s droit sur sa chaise bougeait tr s peu pendant les s ances superposait m thodiquement les planches de fa on ce qu aucune ne d passe et de grosses difficult s de verbalisation par exemple la planche 2 du Rorschach il n est pas arriv prononcer le nom de l animal qu il avait identifi et a fini par dire rhonic ros parfois accompagn es de b gaiement qui pourraient faire penser un niveau intellectuel dans les limites inf rieures de la norme comme en t moignent aussi l utilisation d expressions tr s r gressives pour parler de sexualit t tards et ses erreurs de langage des t tards qui clot Cela peut cependant tre aussi rapproch d une de ses d clarations la communication je connaissais pas dans m
312. ever une tendance r gressive prononc e chez cet homme identification un enfant la planche 3BM du TAT r ponse b b la planche 9 du Rorschach fait qu il nous dise avoir un nounours dans sa cellule avec une certaine id alisation de l enfance planche 13B du TAT quand je vois un petit bonhomme comme a je me dis il a toute la vie devant lui l innocence il a tout apprendre c est la vie c est la vie qui commence cet ge l il pense pas qu il y a des soucis il pense qu s amuser dans l entretien un enfant c est ce qu on a de plus cher au monde et une propension la 270 victimisation journal intime qu il a intitul les injustices de ma vie le fait qu il affirme avoir t exploit par son beau fr re li e aux particularit s de la relation d objet Enfin la structure de personnalit de Monsieur H est d compens e l indicateur IA au Rorschach est sup rieur 12 et les indicateurs formels F et F sont inf rieurs aux normes 271 IV 1 2 Constitution des deux groupes Il ressort de ces analyses individuelles que la personnalit de tous nos sujets appartient la lign e des tats limites telle qu elle est d finie par Bergeret 1996b ce qui semble bien aller dans le sens d une certaine pr dominance de cette organisation de personnalit parmi les auteurs d agressions sexuelles Aucun individu n a une structure psychotique ou n vr
313. ez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez les sujets ayant des traits pervers nous pouvons avancer l hypoth se que cela pourrait se traduire dans les passages l acte par davantage d agressions homosexuelles perp tr es dans le premier groupe alors qu un choix h t rosexuel serait pr valent dans le deuxi me groupe Par ailleurs nous pourrions penser que les individus ayant des traits pervers auront plus tendance agresser des victimes pub res que de tr s jeunes enfants si nous supposons une plus grande proximit avec le stade g nital chez ces sujets II1 1 7 1 2 Le choix d objet p dophile Nous mettons l hypoth se qu un choix d objet p dophile pr valent une fixation la p dophilie assortie de fantasmes seront retrouv s plus fr quemment chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers IIL 1 7 2 La relation d objet a Point commun Nous avons choisi de ne pas proc der une mise l preuve des caract ristiques de la relation d objet objet ustensile dans ses deux d clinaisons objet indiff rent objet d pendant communes aux tats limites et aux organisations perverses soulign es par Neau 2001 pour nous centrer davantage sur des l ments de diff renciation relatifs la relation mise en place avec la ou les victimes et l aspect transf ro contre transf rentiel 66
314. ez les auteurs d agressions sexuelles pour Charbert In Ciavaldini 2001 c est la confrontation 64 l imago f minine maternelle qui d sorganise la majorit de la population tudi e ici et en particulier il n y a aucune repr sentation du creux f minin chez ces sujets b Diff rence Nous pouvons poser l hypoth se que la symbolisation des pulsions f minines sera plus d faillante chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers II1I 1 6 2 2 Symbolisation du sexuel masculin a Point commun Si la symbolique phallique est reconnue chez les auteurs d agressions sexuelles la symbolisation n en est pas pour autant r ussie Chabert In Ciavaldini 2001 Gourlaouen Couton 2002 Il semblerait ainsi qu une alternance se fasse entre l attachement au phallique et la propension l exhiber Gourlaouen Couton 2002 et l effort m me que font de nombreux sujets pour r duire une position phallique active et mena ante Chabert et al In Ciavaldini 2001 b Diff rence Nous pouvons poser l hypoth se que chez les sujets structur s sur le mode de la perversion la symbolisation des pulsions masculines sera plus d faillante que chez les individus ayant des traits pervers si nous nous basons sur les caract ristiques de la fonction phallique Gourlaouen Couton 2002 dans les deux groupes II1 1 6 2
315. fait que tous nos sujets ont commis des agressions sur autrui cela concordant avec certaines caract ristiques de la relation d objet sur lesquelles nous allons revenir 1V 3 2 2 2 Choix du sexe et de l ge de la victime Nous avons constat que les victimes de sexe masculin taient beaucoup plus fr quemment associ es au groupe des individus structur s sur le mode de la perversion qu celui des sujets ayant des traits pervers r sultats du paragraphe IV 2 6 1 1 ce que nous avons mis en lien avec l intensit du d ni de la diff rence des sexes qui a tendance tre plus forte dans le premier groupe que dans le deuxi me et peut par cons quent conduire un choix d objet homosexuel r sultats du paragraphe 1V 2 3 1 4 2 Cela peut aussi tre rapproch du fait que les relations incestueuses p re fille beau p re belle fille se sont av r es plus fr quentes dans le groupe TP que dans le groupe P Rappelons ici que nous avons pu mettre en vidence la pr gnance de fantasmes incestueux r sultats du paragraphe IV 2 3 2 traduisant directement la non r solution du complexe d dipe dans le premier groupe et que nous avons voqu l hypoth se que des fantasmes plus archa ques pourraient davantage caract riser le deuxi me Ces constats peuvent tre oppos s aux points de vue de Gourlaouen Couton 2002 m me si elle introduit une petite nuance ce propos et Ciavaldini 2001 qui parle de r v late
316. fect d pressif M B et ME la planche 13B du TAT seules les repr sentations sont donn es renvoyant des fantasmes massifs de maltraitance d abandon et de d nuement manifestations d un d faut fondamental M Balint M A la planche 10 du TAT M C la planche 13B M A la planche 10 du TAT la lutte antid pressive peut aboutir des d fenses maniaques chez la grande majorit des individus de notre chantillon b Degr d atteinte narcissique en fonction des deux groupes diff rence La fragilit narcissique concerne tous les sujets comme nous pouvons le constater dans les tableaux IV 2 2 des annexes o les indicateurs rendant compte d une atteinte narcissique ou de troubles identitaires sont cons quents pour tous les individus Le nombre de manifestations de ceux ci d compt pour chaque sujet ne semble pas tre r v lateur de la gravit des troubles narcissiques et ce chiffre n est pas diff renciateur nous avons donc choisi de nous baser sur les crit res qui paraissent d terminants pour rendre 279 compte de l int grit narcissique de chaque individu comme nous l avons pr cis dans l op rationnalisation des hypoth ses Nous avons pu constater que peu de sujets affichent des pourcentages majoritaires de r ponses humaines et animales enti res et non d t rior es part M C du groupe TP et M A du groupe P Cependant si chez M C l atteinte narcissiq
317. gage et ayant pour but d agir sur l interlocuteur A d autres moment Monsieur B joue de plus ici sur les sens propre et figur des termes j ai pas senti du rejet de la r pulsion surtout qu elle tait tr s proche de moi avec le non dit en induisant un suspense par exemple lors du choix de la planche maternelle au Rorschach Non pas mes yeux Je la vois mal l dessus ou attendez ou en faisant des sous entendus la planche 16 du TAT le sujet dit a fait penser au carr blanc quand il y avait un film dans le temps sans parler explicitement de film pornographique L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs Il n y a pas de terme cru renvoyant la sexualit dans les tests projectifs Cependant la planche 16 du TAT l homme dit a fait penser au carr blanc quand il y avait un film dans le temps ce qui renvoie clairement la pornographie B Crudit des termes dans la description des faits Il a utilis des termes tr s crus pour parler des faits qui lui sont reproch s concernant sa fille mais n est pas entr dans des d tails aussi choquants pour ce qui est de sa belle fille y Anti Clob de Rebourg Je n ai pas relev d anti Clob dans les tests projectifs de Monsieur B h Pas de censure du fantasme Il n y pas de projection massive de fantasmes dans les
318. ge lacte Je l ai quand m me p n tr e d une phalange ou d une demi phalange Monsieur H ayant tendance ne pas terminer ses phrases quand il parle de sexualit ou remplacer les mots par des gestes y Anti Clob de Rebourg Une tendance anti Clob appara t l enqu te de la planche 8 du Rorschach comme s ils s arrachaient la peau et que les os soient nu en dessous 267 h Pas de censure du fantasme Je n ai pas relev de projections crues de fantasmes essentiellement parce que le sujet met en place de nombreux m canismes de d fense tel que l vitement i Absence d motions de sentiments de la part du sujet L homme exprime de la culpabilit en rapport avec les faits qu il a commis et des affects dans les tests projectifs par exemple la planche 8BM du TAT une dysphorie en lien qui est plut t en phase avec la sc ne repr sent e l image l elle ne me pla t pas c est glauque La recherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Je n ai pas particuli rement identifi de sourires qui survenaient lors de r cits choquants mais plut t au moment o Monsieur H parlait de choses graves ou d sagr ables avec davantage une vis e contra phobique ou maniaque en particulier au Rorschach planche 1 par exemple c est quelque chose de on n a pas envie de se retrouver en face de a tourne la planche dans tous les sens une esp ce de c
319. gide se tenant toujours tr s droit ce qui associ une fa on assez agressive de s exprimer donne l impression qu il est relativement hautain L emprise que j ai ressentie contre transf rentiellement dans la relation avec Monsieur G tait massive IV 1 1 7 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien Le sujet pose des questions au clinicien et la plupart du temps donne la r ponse imm diatement se mettant ainsi tout la fois la place des 2 interlocuteurs il tente donc de r duire l alt rit par exemple planche 1 du Rorschach pourquoi la forme d un champignon parce que la bombe d Hiroshima on lui donnait ce nom la planche 1 du TAT autrement je ne sais pas une certaine peur b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous L homme utilise fr quemment des pronoms impliquant son interlocuteur la planche 7 du Rorschach dans l autre sens on pourrait dire dans l entretien on rentre de permission on le supporte en noyant son chagrin dans l alcool Par ailleurs nous pouvons relever une recherche de complicit par exemple travers l utilisation du pronom vous dans une d claration o il voque les viols commis sur sa 241 fille je ne vais pas vous faire un dessin Il s agit l la fois d une allusion malsaine et d une provocation travers la convocati
320. gine en remplissant la grille dans l apr s coup Peut tre gagnerait il tre enrichi d autres l ments de la relation transf ro contre transf rentielle qui n ont pas trait uniquement l emprise m me si nous avons balay ce concept de fa on tr s large et qu un grand nombre de crit res aff rents la relation transf ro contre transf rentielle avec les sujets structur s sur le mode de la perversion cit s par les diff rents auteurs auxquels nous nous sommes r f r s y sont inclus Quant aux cueils auxquels nous avons d faire face dans notre tude signalons en premier lieu ceux li s l op rationnalisation de quelques concepts notamment ceux qui sont tr s sensibles la rigidit des m canismes de d fense le caract re durable des diff rents d nis les angoisses qui ont de fait d tre d duites d indicateurs indirects et n ont pas pu tre observ es directement Ainsi la quantification dans le but d op rer une comparaison entre les deux groupes s est parfois av r e d licate et nous avons t oblig s d en adapter la m thode en fonction des hypoth ses sans uniformisation possible Dans certains cas nous avons pris en compte des intensit s travers le nombre d apparitions des indicateurs dans les protocoles rotisation de l imago maternelle d ni de la diff rence des sexes r pression mais le plus souvent nous nous sommes content s de recenser les sujets c
321. gr gation de l image narcissique L acte sexuel sert alors non seulement liminer toute charge affective et r parer l image narcissique endommag e de l identit sexu e mais aussi d tourner l intensit de la rage infantile pour prot ger l image de soi ou des objets internes de la destruction Stoller 1978 parle quant lui d une symbiose centr e sur la sexualit de l enfant qui entra ne un d veloppement difficile de l identit masculine L acte pervers est un acte d agressivit vis vis de la m re pour viter une r gression fusionnelle et ainsi viter la perte de l identit sexuelle C est une fa on de ma triser son identit Enfin en ce qui concerne le lien entre f tichisme et perversion Gourlaouen Couton 2002 p 34 citant Tomassini 1992 et Balier 1988 s interroge sur le fait que pour certains le f tiche se substituerait l absence de la m re totale et non pas son absence de p nis pour ce chercheur une telle conception du f tiche pose en particulier la question de la diff rence qui existerait alors entre f tiche et objet transitionnel II 2 2 3 volution libidinale et probl matique oedipienne 11 2 2 3 1 Sc ne primitive et sc nario pervers chez les sujets structur s sur un mode pervers Gourlaouen Couton 2002 rappelle que L id e commun ment admise reprise par Balier 1996 est que l acte pervers reproduit la sc ne
322. h se n est donc en partie pas v rifi e tous les individus ayant des traits pervers ont une identification f minine maternelle donc pr g nitale et nous pouvons tirer la m me conclusion pour les sujets structur s sur le mode de la perversion les quelques l ments d identification masculine rep r s correspondent une identification invers e Cela peut s expliquer par le fait qu aucun individu n a r solu le complexe d dipe la construction d identifications secondaires stables structurantes en tant la cons quence Par ailleurs nous pouvons aussi rappeler que selon Antier 2006 une imago maternelle pr g nitale implique une identification f minine Nous avons en effet pu mettre en vidence les caract ristiques phallique et agressive donc pr g nitales de l imago maternelle de nos sujets ce qui concorde avec l identification f minine de l ensemble de notre chantillon L identification f minine la m re phallique agressive ou incestueuse n est donc pas propre aux individus structur s sur le mode de la perversion contrairement ce que posent Chagnon 2000 et Dor 1987 ce qui s explique ais ment par les points communs des imagos maternelles des sujets des deux groupes 1V 2 3 1 4 2 Diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes A Rappels de l hypoth se diff rence La diff rence des sexes est plus fr quemment d ni e chez les sujets structur
323. hauve souris rigole k Atteinte l intimit d autrui Je me suis sentie un peu atteinte dans mon intimit par exemple lorsque le sujet faisait des sous entendus ou des gestes en rapport avec la sexualit 1 S duction fascination du clinicien Je me suis rendu compte apr s coup que j ai d tre en partie fascin e par l homme en constatant que contrairement la fa on dont je proc de habituellement je lui ai demand d approfondir de nombreux d tails lors des associations au Rorschach ce qui n a fait qu accentuer l aspect logorrh ique du discours J estime par ailleurs que Monsieur H a us minima de gratification quand lors d un des premiers entretiens 1l a affirm en pr ambule qu il tait content de me voir ou quand il a d clar dans l association des r ponses 3 et 4 du Rorschach comme si travers vous je me sens diff rent m Rejet Je n ai pas senti de rejet particulier vis vis du sujet L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur Je me suis sentie disqualifi e par l homme au moment o il m a fait remarquer que l expert psychiatre qu il avait rencontr au cours de son instruction et avec lequel il avait beaucoup parl avait imm diatement pos la question des phobies sociales propos de sa peur 268 d aller la banque ou de rentrer dans les restaurants routiers bond s de monde en ajoutant
324. he 8BM du TAT plus de bras ouvrir le ventre planche 6 du Rorschach la t te me fait peur donc je couperais la t te Enfin nous verrons plus loin que la puissance phallique n est pas symbolis e de fa on satisfaisante au Rorschach D ni de la castration f minine Des attributs phalliques semblent associ s la figure maternelle deux t tes de femmes avec deux grandes oreilles la planche 7 du Rorschach dans laquelle il n y a de plus aucune symbolisation f minine deux pattes qui deviennent des griffes la planche 9 petits trucs qui ressortent de l arri re train deux crochets dans le d tail f minin de la planche 6 avec une connotation agressive dans les deux derniers cas Par ailleurs un d ni de la castration appara t la planche 19 du TAT o le sujet insiste sur un d tail phallique est ce que c est une maison a avec un esp ce de b ton qui sort du toit cette planche renvoyant l imago maternelle De m me la planche 2 du Rorschach 118 l homme insiste sur des d tails phalliques un diable avec des cornes dans le d tail f minin ce qui rel ve typiquement d un d ni pervers Nous ne pouvons pourtant pas conclure un d ni durable de la castration puisque l angoisse de castration n est pas syst matiquement suivie de ce d ni en particulier la planche 6 du Rorschach 1V 1 1 1 4 2 1 3 Identificatio
325. hy ne planche 8 156 IV 1 1 3 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin Deux symbolisations phalliques sur trois sont r ussies au Rorschach aux planches 2 2 ours ventuellement debout sur leurs pattes et 6 une peau un tigre ou un loup A la planche 4 si la symbolisation phallique est bonne dans un premier temps monstre elle est ensuite associ e au f minin dangereux mante religieuse On ne rel ve que de fa on tr s limit e dans le test une mise en avant des d tails phalliques aux planches 2 4 et 7 et une r f rence au phallique agressif planche 6 suivie d une recherche de r duction de cette puissance l enqu te de la planche 6 du Rorschach elle est bien plat IV 1 1 3 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives La symbolisation des pulsions agressives est globalement mauvaise planche 8BM du TAT les difficult s de gestion de l agressivit provoque un t lescopage des r les et la planche 4 on constate une d n gation des pulsions agressives non pas en col re et une d sintrication pulsionnelle A la planche 7BM elles sont pas exprim es contrairement la planche 13MF o un aller retour entre l expression pulsionnelle assassinat et la d fense sommeil mort naturelle appara t sans que cela permette une laboration Des pulsions agressives sont projet es la planche 19 du TAT associ es l imago maternell
326. hypoth se sera donc examin e en lien avec les r sultats relatifs l angoisse et au d ni de la castration L valuation des angoisses de perte de coh sion de soi et de perte d objet a t explicit e plus haut Le lien entre les passages l acte et ces diff rentes angoisses peut appara tre dans le discours du sujet concernant les faits paragraphe 10 du guide d entretien mais aussi dans les tests projectifs travers la mise en vidence d un rapport entre ces angoisses les pulsions sexuelles et ventuellement les pulsions agressives Il s agira aussi de prendre en compte ici les caract ristiques de la relation d objet en particulier telle que le sujet l a mise en place avec la ou les victimes ce qui pourrait permettre d tablir par exemple un rapprochement entre des angoisses de perte d objet et les agressions sexuelles commises travers une relation anaclitique 1 5 3 volution libidinale et probl matique oedipienne IIL 5 3 1 Probl matique oedipienne A Points communs a Rappel de l hypoth se th orique Les auteurs d agressions sexuelles n ont pas r solu le complexe d Oedipe b Op rationnalisation Nous nous basons essentiellement sur le travail de Gourlaouen Couton 2002 pour valuer la probl matique oedipienne travers la triangulation oedipienne la question de la castration les instances surmo ques les identifications secondaires l int gration de la diff
327. i et forclusion 11 2 2 4 1 D ni de la castration f minine et clivage Chabert In Tychey de 2007 rappelle que le d ni de la castration f minine un d ni de la r alit focalis un seul genre de repr sentation que l on dit tre l absence de p nis chez la femme selon Bergeret 1996b et le clivage seraient deux m canismes de d fense 46 typiques des organisations perverses Dor 1987 pr cise qu il s agit l d un clivage du moi Cependant le clivage n est pas sp cifique la perversion puisqu il se retrouve chez tous les sujets tats limites clivage du moi et chez les sujets psychotiques clivage de l objet 11 2 2 4 2 R pression Husain In Tychey de 2007 cite la r pression comme caract risant la perversion Neau 2001 p 50 en donne la d finition suivante la r pression la diff rence du refoulement est ce m canisme inconscient ou pr conscient de r tention de censure des repr sentations des fantasmes des affects l int rieur d un m me syst me intrapsychique et se traduit dans la relation avec le clinicien par une rotisation de la relation un jeu avec le non dit une manipulation du secret qui vise en laissant voir que tout n a pas t dit susciter l nigme fasciner l autre Husain In Tychey de 2007 ajoute qu il tr s peu labor et qu il est parfois facilement lev parfois le fantasme pervers s
328. i directifs les autres ayant affirm que leurs parents ne se critiquaient pas l un l autre en pr sence des enfants bien que la grande majorit ait d crit des relations parentales houleuses question 2 5 du guide d entretien souvent empreintes de violence cela peut s expliquer par une id alisation ou un d ni de l agressivit de la part des individus 276 Aspects rotiques voire p dophiliques L aspect p dophilique sera analys dans l hypoth se suivante concernant les identifications Tous les sujets du groupe P ont une imago paternelle rotis e ou faisant l objet d une projection de relation homosexuelle d un fantasme incestueux la planche 7BM du TAT alors que ce n est le cas que d un individu du groupe TP M C ce qui va dans le sens de notre hypoth se diff renciatrice 1V 2 1 3 Identifications A Rappels de l hypoth se diff rence Une identification ali nante des parents abuseurs sera plus fr quente chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 1 C des annexes L identification des parents abuseurs le p re majoritairement se retrouve dans des proportions similaires dans les deux groupes chez un sujet M A du groupe TP 33 et deux messieurs E et G du groupe P 40 Notre hypoth se n est donc pas v rifi e m me si
329. i suivent pour la d termination desquels nous nous sommes bas s sur la recherche de Gourlaouen Couton 2002 sont de niveau oedipien ce qui n est absolument pas le cas chez les individus structur s sur le mode de la perversion Il y a une bauche d laboration d un noyau g nitalis chez les individus ayant des traits pervers m me si le complexe d dipe n est pas int gr II1 1 4 2 1 Structuration oedipienne HI 1 4 2 1 1 Triangulation oedipienne Nous pouvons mettre l hypoth se que la triangulation oedipienne est bauch e chez les sujets ayant des traits pervers alors que ce sont des relations duelles qui sont repr sent es chez les individus structur s sur le mode de la perversion avec ventuellement un scotome du personnage masculin IIL 1 4 2 1 2 La castration HI 1 4 2 1 2 1 Angoisse de castration Une sensibilit l angoisse de castration Gourlaouen Couton 2002 existe chez les sujets ayant des traits pervers m me si elle peut tre vit e Chabert et al In Ciavaldini 2001 Elle n est pas labor e de fa on satisfaisante 61 Chez les individus structur s sur le mode de la perversion la perception de la castration est imm diatement ma tris e contr l e par un d ni pervers Gourlaouen Couton 2002 Ainsi pour Dor 1987 l organisation perverse s enracine dans la mobilisation permanente de dispositifs d fensifs destin s contourner l angoisse de c
330. i tent de lui signifier que les r sultats d une obligation de soins d pendent d abord de son implication IV 1 1 5 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret L homme ne m a pas paru tenter d immiscer un secret dans la relation B Autres formes de manipulation de nombreuses reprises lors de la passation des tests projectifs Monsieur E induit un suspense une nigme comme le dit Rebourg Roesler 2005 travers son maniement du discours manipulant ainsi son interlocuteur Par exemple la planche 10 du Rorschach il murmure quelque chose d inaudible qui suscite une question de ma part mais il ne r p te pas la planche 6 du Rorschach il dit attendez voir l je suis en train de revoir et donne une r ponse seulement apr s un long silence De m me quand il parle de sa m re en sous entendant qu elle se prostituait mais sans le dire clairement malgr ma demande d explication il me laisse interpr ter sa d claration disqualifiante envers l imago maternelle elle tra nait dans les bo tes de nuit qu il ne fallait pas tra ner L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs Les r ponses suivantes au Rorschach renvoient des projections sexuelles mal symbo
331. iative dans les relations sexuelles de m urs l g res elle le faisait avec tous les gar ons Ce qui m avait choqu elle avait emmen les pr servatifs Elle en a profit qu elle avait bien bu pour m embrasser sur le canap elle a voulu me draguer en cachette de son mari On a essay une fois au lit J ai m me pas pu parce que c tait la premi re fois que je le faisais avec une femme de 40 ans c est elle qui a commenc avec moi J ai pas os elle avait 13 ans de plus que moi De m me il est remarquer qu il d crit sa derni re relation avec une femme comme une relation de d pendance marqu e par l ambivalence et il pr sente sa compagne comme ayant des traits maternels ce qui est d ailleurs le cas en partie pour les autres figures f minines c tait pas vraiment de l amour pour elle c tait plut t elle qui tait trop amoureuse de moi et a j aime pas trop elle m aimait trop elle tait 100 pour moi c tait comme une m re pour moi elle me faisait des ennuis dettes loyers impay s j en faisais trop pour elle elle tait pas mal quand m me D autre part il appara t que ses rencontres ont souvent eu lieu par l interm diaire du fils des femmes concern es Cependant alors qu il n avait fait jusque l qu allusion ce type de sexualit il finit par affirmer qu il se sent davantage homose
332. ics de personnalit et continuum IV 3 1 1 Le diagnostic de perversion sexuelle Tout d abord nous avons pu nous apercevoir que nous avons retrouv dans notre chantillon plus de sujets structur s sur le mode de la perversion que d individus ayant des traits pervers paragraphe IV 1 2 ce qui va l encontre de ce qui est d crit dans la litt rature Bergeret 1995 Bouchet Kervella 1996 a et b Caillard 1995 Chagnon 2004 2005 Ciavaldini 2001 Dubret 1996 Martorell et Coutanceau 1998a Senninger 1996 Senon J L et al 1997 Viaux 1996 1999 Ce r sultat ne peut cependant pas tre consid r comme repr sentatif puisque nous n avons pas proc d une s lection de nos sujets de fa on scientifiquement contr l e Il est essentiellement analyser la lumi re de notre d finition du diagnostic de perversion sur laquelle nous allons revenir Tous les crit res que nous avons retenus pour tablir le diagnostic de perversion semblent diff rencier nos deux groupes comme nous pouvons le constater dans le tableau r capitulatif suivant et ce d autant plus que nous les appr hendons de fa on fine d ni durable de la castration fr quence d apparition de la r pression intensit de l rotisation de la transgression prise en compte de la relation d objet la fois au niveau transf ro contre transf rentiel et avec la victime pour appr hender le d ni du d sir de l autre et
333. iculier lors de la description de son dernier passage l acte extr mement d taill e et fournie en pr cisions choquantes ou lors de la verbalisation de son ressenti avant les passages l acte puisqu il semblait l en proie une vive motion k Atteinte l intimit Ce sont surtout les descriptions sans aucune pudeur de sc nes en rapport avec la sexualit qui m ont atteinte dans mon intimit que ce soit celles ayant trait aux passages l acte p dophiles le r cit de la premi re masturbation de Monsieur F ou les r ponses au TAT 1 S duction fascination du clinicien Je ne pense absolument pas avoir t s duite ni fascin e par le sujet qui m a plut t donn l impression d tre tr s infantile m Rejet Le discours extr mement cru de l homme contrastant avec son attitude rigide inhib e m a beaucoup d stabilis e et je pense avoir ressenti d autant plus de rejet son encontre que j ai t dans une position d attente tout au long des entretiens et des passations des projectifs en raison des temps de latence particuli rement longs ce que j ai trouv assez d sagr able j ai prouv beaucoup d impatience m me si j ai laiss Monsieur F prendre tout le temps qu il souhaitait L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur Je me suis sentie a minima disqualifi e par le sujet travers la contestation d une proposition th rapeutique que
334. idus qui ont commis un acte d lictueux braquages viol sur mineures les p dophiles ou majeures Les p dophiles sont par ailleurs les seuls s organiser autour d un fantasme incestueux regroupant la confusion sujet objet l rotisation de l imago maternelle pr coce et le fantasme de retour dans le ventre maternel Le chercheur fait r f rence au fantasme incestueux tel que le con oivent Green 1973 et F dida 19726 IL 2 1 4 M canismes de d fense Parmi les m canismes de d fense classiquement trouv s chez les tats limites Chabert et al Ciavaldini 2001 mettent en vidence que Certains m canismes de d fense tels le clivage 15 Green A 1973 Le discours vivant Paris PUF 1992 16 F dida P 1972 Le cannibale m lancolique Destins du cannibalisme Nouvelle revue de psychanalyse 6 123 127 36 et le d ni sont massifs et communs l ensemble de la population tudi e Chez aucun des sujets ces m canismes de d fense n tablissent un compromis d fensif ni ne permettent un d gagement par rapport l angoisse Le clivage s impose devant la porosit des fronti res entre dedans et dehors et devant la menace d effraction par la r alit externe et interne Ces m canismes sont relay s par une s rie de d fenses comportementales inhibition manie et narcissiques Chagnon 2000 quant lui distingue les m canismes de d fense suivants comme
335. ieux que je m tais vid de mes pulsions il ne tient compte aucun moment de ses victimes et verbalise uniquement la pr dominance de pulsions irr pressibles Ceci se retrouve dans le discours de l homme travers un emploi maladroit des formes pronominales r fl chies au sens de Leslie Ponce cit e par Musquar 1996 sous entendant une pseudo r ciprocit par exemple on s est sympathis au mariage et chacun leur tour on tait accroupi nu renvoyant un rat de la pens e qui traduit un type particulier de rapport l autre une absorption d autrui qui semble dispara tre dans le sujet de l nonciation ibidem Enfin il tente de nier la souffrance des victimes travers une distorsion de la relation il utilise le fait que certains enfants n aient pas voulu parler de ce qu il reconna t leur avoir fait pour en d duire qu ils ne peuvent pas souffrir de quelque chose qu ils n ont pas subi ils ont dit que c est pas vrai que je leur avais pas fait a et il en donne pour preuve qu ils ont des relations normales avec des femmes De plus il utilise ici des termes qui peuvent renvoyer une identification projective ils ne veulent pas reconna tre ce qui s est pass Cependant il arrive imaginer que les causes de ce silence puissent tre soit qu ils ont eu peur de leurs parents ou de la gendarmerie ou qu ils le cachent en eux m mes et p
336. iff rencier les deux groupes mais nous pouvons constater qu elle marque un nombre majoritaire de nos auteurs d agressions sexuelles Il s agit donc d un m canisme important prendre en compte dans le d terminisme des passages l acte IV 2 2 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique A Rappels des hypoth ses a Point s commun s L laboration de la position d pressive est impossible m me si le traitement de la probl matique de perte peut tre rep r chez les auteurs d agressions sexuelles Ceux ci souffrent de troubles graves du narcissisme en lien avec l enjeu narcissique phallique b Diff rence s Nous posons l hypoth se que l atteinte narcissique est plus forte chez les sujets structur s sur le mode de la perversion elle m me moins forte que celle des individus atteints de perversit au sens de Balier que chez les sujets ayant des traits pervers En vertu de notre postulat relatif un continuum nous postulons donc que les angoisses des individus structur s sur le mode de la perversion sont plus fortes que celles des sujets ayant des traits pervers mais moins fortes que celles des individus atteints de perversit et nous faisons l hypoth se qu elles sont de l ordre de la perte de coh sion de soi chez les sujets structur s sur le mode de la perversion et de l ordre de la perte d objet chez les individus ayant des traits pervers Nous po
337. il du r cit et aboutissent un t lescopage des r les ce serait peut tre le fils derri re lui qui rend compte de la probl matique incestueuse IV 1 1 8 5 R pression et m canismes de d fense Les m canismes de d fense sont polymorphes identification projective projection lutte maniaque contre la d pression clivage d ni vitement id alisation r pression isolation refoulement r gression formation r actionnelle contre l agressivit d n gation R pression Le sujet a recours la r pression dans un entretien par exemple quand il pr cise que sa femme et lui ne parlaient pas de sexualit en pr sence de leur fille il ajoute m me si on ne se g nait pas Cette r pression me conduit lui demander d expliciter et il r pond pour 251 s embrasser devant elle Une fois elle nous a surpris en train de faire l amour Ma question am ne donc l homme verbaliser un l ment relevant de la sc ne primitive IV 1 1 8 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 8 6 1 Primat de l acting En ce qui concerne d ventuels comportements transgressifs Monsieur H estime tre plut t respectueux de la loi et ne mentionne en plus des agressions sexuelles qu il a commises que des conduites en tat d ivresse apr s des f tes qui auraient eu lieu quand il avait 20 25 ans IV 1 1 8 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire du sujet est assez tendu mais immatu
338. ille mon ex femme elle laissait les portes ouvertes tout le temps si quelqu un prenait sa douche tout le monde rentrait Il s agit ici beaucoup d identification projective 142 Le sujet ajoute si j avais pas pous ma femme a serait jamais arriv Il d valorise de fait beaucoup sa femme et la charge d une forte culpabilit Il d crit leur relation de couple comme houleuse elle tait marqu e selon lui par la consommation d alcoo l chez les deux conjoints et la violence de son c t reproduction du comportement de son p re Il explique ses d bordements de violence par le fait qu il reprochait sa femme de n gliger les t ches m nag res elle n tait pas courageuse quand je rentrais si elle tait ivre je p tais un plomb et je lui mettais une vol e et les soins envers les enfants Il utilise plusieurs reprises des termes tr s d qualifiants on forme un couple il faut tre deux il faut pas qu il y ait une branche pourrie lorsqu il parle de l int r t du couple pour la d coration avec des peaux d animaux il dit B pr nom de sa femme gale peau Enfin il l accuse de l avoir manipul en prenant la d cision seule d avoir un enfant elle savait comment me tenir et de l avoir de nombreuses reprises tromp La description que fait l homme de sa vie de couple renvoie aux relations typiquement mises en place par les perve
339. ille d origine elle ne para t pas particuli rement incestueuse mais nous pouvons remarquer que la m re de Monsieur C a choisi de vivre en couple avec son beau fr re l oncle du patient apr s le d c s de son mari 1V 1 1 3 8 Le choix d objet et la relation d objet 1V 1 1 3 8 1 Victime s et choix d objet Il existe une certaine identification du sujet sa victime travers un v cu de souffrance j imaginais qu elle avait eu la m me enfance que moi IV 1 1 3 8 1 1 Question de l ge et du sexe Sa victime est sa belle fille et elle avait 8 ans au moment des faits donc elle n tait pas encore entr e dans l adolescence IV 1 1 3 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique Il ne semble pas que l homme soit fix un objet p dophilique exclusif puisqu il tait mari et avait une vie sexuelle avec sa femme Il d clare Je ne suis pas attir ni par les petits gar ons ni par les petites filles Je n ai pas lev de gar on donc je ne pense pas 158 IV 1 1 3 8 2 La relation d objet IV 1 1 3 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs Au Rorschach la relation d objet est sp culaire planche 2 2 personnages comme s ils se regardaient dans un miroir planche 8 reflet De plus aux planches 2 et 3 les personnages sont mis a minima en relation la planche 2 ils sont c te c te mais sans r elle diff renciation au niveau des r les ils font la m
340. ils et la planche 2 de ce m me test la diff rence de g n ration n est pas reconnue Nous pouvons donc conclure que la diff rence des g n rations est fortement d ni e Il est important d ajouter qu il existe dans son discours une grande confusion entre diff rence interg n rationnelle et diff rence des sexes entre p dophilie et homosexualit ce qui montre quel point ces diff rences ne sont pas structurantes pour Monsieur A Ainsi concernant son homosexualit il met en avant la question de l ge au lieu de celle du sexe sans faire r f rence la diff rence de g n ration on peut pas faire les 2 choses en m me temps on ne peut pas aimer un jeune et un vieux en m me temps IV 1 1 1 4 2 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux est directement projet aux planches 6BM et 13MF du TAT La planche 6BM repr sentant une relation m re fils est rapproch e de la planche 4 qui figure un couple ce qui renvoie dans un premier temps un fantasme incestueux Le r cit se centre ensuite sur une relation une m re surmo que la repr sentation d un conflit non laborable les m canismes de d fense tant essentiellement narcissiques vitement A la planche 13MF le sujet parle de s a m re et lui en lieu et place d un couple le fantasme est massif entra ne une craqu e verbale est projet apr s la mise en place d une r pression malgr quelques tentatives de distanciat
341. imal dans une association renvoient n anmoins une fragilit narcissique dont certains sont capitaux le fait que le G soit bas renvoie une capacit d ancrage unitaire qui pose probl me A noter la planche 8 du Rorschach une orientation psychopathique travers une tendance l identification un pr dateur iguane cam l on gt Les angoisses pr dominantes sous jacentes semblent tre davantage de l ordre de la perte de coh sion de soi exprim es directement dans les tests projectifs atteinte narcissique que de la perte d objet ces derni res entra nant de fait d apr s le discours du sujet une atteinte identitaire IV 1 1 2 4 volution libidinale IV 1 1 2 4 1 Probl matique oedipienne IV 1 1 2 4 1 1 Structuration oedipienne IV 1 1 2 4 1 1 1 Triangulation oedipienne La triangulation oedipienne n est pas pos e la planche 2 du TAT il n y a pas de lien tabli entre les 3 personnages et c est plut t une dualit qui est mise en jeu l homme actif est oppos aux deux femmes non diff renci es puisque toutes les deux passives 1V 1 1 2 4 1 1 2 La castration Angoisse de castration L immaturit fonctionnelle est reconnue mais pas d pass e la planche 1 du TAT L angoisse de castration semble projet e la planche 3BM du TAT o la culpabilit le cachot s accompagne d un n ologisme r v lateur il est cloistr comme condensation de
342. immaturit fonctionnelle est vit e mais pas d ni e Par ailleurs elle ne semble pas appara tre aux planches 2 4 et 6 du Rorschach dont 2 sur 3 semblent tre trait es de fa on plut t adaptative en particulier d un point de vue de la symbolisation de la puissance phallique comme nous le verrons plus loin D ni de la castration f minine Un d ni de la castration appara t la planche 4 du Rorschach laquelle le sujet donne une repr sentation f minine au lieu de phallique on pourrait d crire a comme un monstre ventuellement avec un genre de bras comme une mante religieuse A la planche 7 un attribut phallique est associ la figure maternelle un visage avec des oreilles de lapin Nous ne pouvons cependant pas conclure un d ni durable de la castration f minine tant donn le traitement relativement adaptatif de l angoisse de castration au Rorschach 1V 1 1 3 4 2 1 3 Identifications secondaires Identification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes dentification sexuelle L identification sexuelle est tr s difficilement tablie par l homme dans les tests projectifs il y a beaucoup d h sitations dans la d termination du sexe du personnage la planche 5 du TAT une absence d identification la planche 8BM une identification uniquement de la femme la planche 4 une confusion des genres la planche 1 En particulier la planche 2 du TAT les 3 personn
343. inexistant au TAT planches 19 a ne me dit rien et 16 le vide absolu Enfin une d qualification de l image f minine appara t dans le discours du sujet envers sa s ur S lorsqu il met un doute concernant l absence de consentement lors du viol qu elle a subi je sais pas s il l a pris sic par contrainte et envers sa grand m re paternelle elle nous interdisait de manger alors qu elle mangeait devant nous Elle n a jamais t vraiment m re poule IV 1 1 3 1 2 Imago paternelle Son p re tait alcoolique extr mement violent l homme affirme qu plusieurs reprises celui ci avait l intention de tuer sa femme et ses enfants faisait r gner la terreur la maison et tait plut t absent en ce qui concernait l ducation des enfants Cependant Monsieur C ajoute que son p re tait aussi protecteur et aux soins pour les enfants tout en pr cisant qu en fait il s assurait que sa femme s occupait de leur prog niture comme il l entendait sinon il s vissait en la violentant il s agissait donc davantage de tyrannie que d autorit L imago paternelle semble donc cliv e De fait il y a toujours une grande ambivalence dans les propos du sujet quand il parle de son p re comme ses paroles concernant son d c s le r sument dans un sens je me disais c est une d livrance par rapport tout ce qu on a v cu et dans l autre sens j
344. inon a ma m re et moi d c d e sans que cela suscite de jouissance chez le sujet Au Rorschach la planche 8 la r ponse une petite culotte renvoie un contenu sexuel mal symbolis mais pas vraiment cru et suscite une association elle beaucoup plus directe la r ponse suivante 17 concernant les serviettes hygi niques de sa s ur B Crudit des termes dans la description des faits Le discours de l homme concernant les faits est cru on parlait de cul mais il ne fait pas talage de d tails y Anti Clob de Rebourg Pai relev au Rorschach trois reprises des tendances anti Clob aux planches 2 6 et 7 et un anti Clob la planche 10 du m me test des restes de corps comme si c tait saignant h Pas de censure du fantasme Des fantasmes parricides et incestueux tr s crus sont projet s au TAT en particulier aux planches 8BM a me fait penser mon p re mon beau p re j ai impression que le jeune en veut cet homme il a peut tre d cid a puisqu il est en costume il attend qu on lui 128 fasse du mal cet homme pour se retourner et regarder ce qu on lui fait o les projections sadiques et voyeuristes sont tr s marqu es et 13MF c est dommage que la femme est allait e sic dommage qu elle a les seins nus sinon a ma m re et moi d c d e i Absence d motions de sentiments de la part du sujet Monsieur A exprime ses re
345. iode qui a pr c d son incarc ration et il b n ficiait d une allocation handicap en raison de ses probl mes d pilepsie IV 1 1 1 1 Imagos parentales Les imagos parentales sont totalement cliv es en particulier dans le discours l homme alternant des moments o il valorise chacun de ses parents m re moi j adorais ma m re p re il tait bien j ai jamais manqu de rien et des moments o il les met mal m re elle faisait pas mal d histoires elle aimait bien le mensonge p re on vivait pas avec lui il a failli me tuer De plus ils sont per us comme d faillants j avais pas de bonnes notes l cole de toutes fa ons ils s occupaient pas de nous Ses parents ne s entendaient pas du tout selon lui et ils ont fini par divorcer ils se sont mari s par amour mais il y a l histoire de l alcool qui foutu mon p re dedans 112 IV 1 1 1 1 1 Imago maternelle Ainsi dans son discours Monsieur A pr sente sa m re la fois de fa on id alis e a a t tout pour moi prot geant ses enfants de la violence de leur p re pargnant tout particuli rement le sujet du fait de sa maladie mais aussi de fa on extr mement n gative d valorisante peu fiable elle faisait pas mal d histoires elle aimait le mensonge manipulatrice et recherchant une complicit libidinale l homme ayant t t moin de ses infid lit s
346. ion l homme utilise le conditionnel et exprime le fait la femme ne puisse pas tre sa m re parce qu elle est d nud e ajoute qu il ne serait pas rentr dans la pi ce qu il l aurait couverte Monsieur A tente ensuite de repartir sur la repr sentation d un couple avec un maniement tr s d licat de l agressivit mais le d gagement est impossible IV 1 1 1 5 R pression et autres m canismes de d fense Les m canismes de d fense utilis s principalement par le sujet sont polymorphes projection d ni d ni de la r alit clivage de l objet lutte maniaque contre la d pression identification projective id alisation d valorisation vitement restriction 120 R pression L homme semble avoir recours la restriction dans les tests projectifs planches 7BM du TAT r ponses 12 et 18 du Rorschach mais aussi la r pression la planche 13 MF du TAT dommage qu elle a les seins nus sinon a ma m re et moi d c d e Monsieur A marque un petit temps de pause avant de livrer son fantasme incestueux La r pression para t de m me merger au cours d un entretien dans une d claration qui est l encore sous tendue par un fantasme incestueux J ai vu que c tait une s ur superbe riante d connante on est devenu vraiment ensemble IV 1 1 1 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 1 6 1 Primat de l acting Le parcours de vie du sujet a surtout t marqu pa
347. ion dans notre recherche et pr f r la d nomination globale d tats limites Cette position trouve par ailleurs une justification travers les r sultats de l tude de Neau 2001 concernant le fonctionnement psychique d agresseurs sexuels o elle a mis en vidence que leur relation d objet alternait entre ces deux phases hyperd pendance indiff rence comme nous le d velopperons plus loin Concernant les diff rentes entit s nosologiques relevant du champ des tats limites nous allons tenter de diff rencier la perversion narcissique et la perversit de la perversion sexuelle mais nous n aborderons pas sp cifiquement ici la psychopathie dont la proximit avec les organisations perverses a pu tre soulign e de Tychey article de Psycho M dia para tre Neau 2001 1 1 1 Essai de distinction entre perversion sexuelle perversion narcissique et perversit Nous avons pu constater qu il existe une absence de consensus concernant la d finition des termes de perversit et de perversion narcissique dont les rapports avec la perversion sexuelle ne semblent pas eux m mes envisag s de fa on identique En effet pour Bergeret 1996b d une part les perversions de caract re correspondent aux pervers atteints de perversit et non aux pervers atteints de perversion Il ne s agit plus dans les perversions de caract re d op rer un d ni du sexe de la femme comme c est le ca
348. ion th rapeutique En menant notre tude nous avions en perspective qu elle puisse d boucher sur des pistes de prises en charge elles m mes diff renci es En effet d une part les individus structur s sur le mode de la perversion sont classiquement d clar s comme inaccessibles un quelconque processus psychoth rapeutique Balier 2002b rappelle ainsi que la c l bre r flexion de Freud la n vrose est le n gatif de la perversion a pu laisser entendre que celle ci tait caract ris e par un comportement fig au niveau d une r gression une pulsion partielle inaccessible une analyse Nous nous r f rons une fois encore ici au texte de Lefebvre In Tychey de 2007 intitul conditions et impasses de la prise en charge psychoth rapique des sujets pervers quelques r flexions dans lequel l auteur souligne les difficult s de prise en charge de ces individus dont certaines sont apparues dans notre recherche absence de v ritable demande li e un d faut de reconnaissance minimale de leurs sympt mes et de zones de souffrance 332 internes pouvons nous pr ciser r sistances au processus th rapeutique carence d laboration psychique difficult s majeures tablir une v ritable relation d objet ainsi que les modes d investissement propres au transfert pervers o comme nous avons pu aussi le souligner tout au long de cette tude c
349. ionnement psychique en le d clarant pervers par exemple c est que nous nous pla ons vis vis de lui dans une relation tr s limit e nous le mettons distance nous en faisons radicalement un autre Le drame de la conduite perverse c est qu elle attire elle tout l clairage et que l on risque de perdre de vue le reste en particulier la souffrance psychique qui sous tend ce comportement qu il s agisse de comportements pervers v niels ou d agissements ayant de graves cons quences pour autrui l inverse ne pas tenir compte de ses difficult s d identification aboutirait aussi s rement une impasse Or pour de Tychey article de Psycho M dia para tre il est tout aussi dangereux et pr judiciable de poser ce diagnostic tort que de se refuser l affirmer C est toute la question des faux diagnostics positifs ou n gatifs vis vis desquels le clinicien a se positionner individuellement dans sa pratique en fonction de son thique et de son mod le implicite philosophique minemment subjectif de la personnalit Nous pensons pour notre part qu il est certes pr f rable d tablir de faux diagnostics n gatifs que de faux positifs puisque nous soutenons la th se d une grande stabilit de la structure perverse et d une quasi irr versibilit de celle ci mais nous estimons en cons quence que cela met d autant plus l accent sur l importance de la qualit
350. ique pervers comme le r sument Martorell et Coutanceau 1998a Bouchet Kervella 1996b d clare de la m me fa on que tout mouvement p dophilique ph nom nologiquement qualifiable de pervers en raison du choix d objet ne s inscrit pas pour autant obligatoirement dans le contexte d un fonctionnement psychique pervers stable et organis comme tel Eu gard cette grande variabilit il nous para t donc int ressant de tenter d aborder cette probl matique en la circonscrivant c est dire en nous centrant sur une cat gorie d organisations de personnalit fortement repr sent es celle des tats limites ce qui nous permettrait par ailleurs d envisager une diff renciation interne pr cis ment bas e sur ces l ments pervers qui semblent pr gnants 1 2 2 Probl matique g n rale initiale Nous avons pour projet ici d explorer finement et sous l angle diff rentiel le champ des pathologies limites associ es des passages l acte sexuels sur des mineurs Si nous partons du constat qu une agression sexuelle sur un mineur renvoie un l ment pervers comme nous l avons voqu en particulier avec Martorell et Coutanceau 1998a et Bouchet Kervella 1996b nous pouvons poser que la personnalit de leurs auteurs est marqu e minima par ce type de traits Or la plupart des tudes centr es sur les points communs de la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles
351. is son non L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs La seule symbolisation crue de la sexualit dans les tests projectifs appara t l enqu te de la planche 7 du Rorschach une partie du haut des seins B Crudit des termes dans la description des faits Monsieur G voque sans retenue sa vie sexuelle et les viols commis sur sa fille 243 Il aime r p ter qu il est tr s franc et affirme qu il met un point d honneur ne pas mentir mais cela s accompagne de propos tr s crus et tr s choquants par exemple il insiste sur la premi re fois o il a vu sa fille se faire un doigt y Anti Clob de Rebourg Je n ai pas relev d anti Clob dans les tests projectifs du sujet h Pas de censure du fantasme L homme ne censure pas ses fantasmes incestueux travers le r cit qu il fait des passages Pacte sexuel qu il a commis sur sa fille sur lesquels il porte un regard tr s peu critique et peu distanci puisqu il va jusqu dire qu il regrette qu ils aient pris fin Dans ce contexte la d claration qui me para t la plus choquante est la suivante elle sa fille aimait bien avoir le dessus sa pose pr f r e c tait d tre dessus Cette phrase tr s crue gliss e de fa on tout fait anodine est extr mement malsaine Monsieur G y voque de
352. ise en consid ration vidente dans l apr s coup de la souffrance de sa fille et de la gravit de ses actes certains propos laissent entrevoir une appr hension narcissique des faits il explique qu il ne les a pas r v l s avant sa fille par peur d tre rejet par sa famille et qu il ne peut imaginer les cons quences de ses actes sur elle que par rapport son propre v cu au point de vue relations sexuelles avec son copain Je sais pas comment d tailler au point de vue blocage en essayant de se mettre sa place je crois que quand mon compagnon commencerait me toucher affectueusement Un peu comme moi avec les partenaires que j ai eues et quelques tentatives de d responsabilisation jen veux ma femme parce qu elle n a pas port plainte plus t t De fait il invoque comme cause de ses actes une Vengeance inconsciemment envers sa femme ou pour attirer l attention de ma femme parce que j tais tout seul toute la semaine Ces propos induisent d une part une certaine ambivalence qui contraste avec l authenticit de sa culpabilit et d autre part r v lent la place d objet attribu e par Monsieur H la fillette puisqu il insinue qu il s en est servi par rapport sa femme et son couple Ainsi il explique qu la naissance de sa fille il s est senti abandonn par son pouse elle tait plus si attentionn e avec moi et quand il se sentait
353. isse de castration n est pas reconnue dans un premier temps la planche 2 du Rorschach o une chauve souris est repr sent e dans l ensemble incluant la lacune 192 centrale le manque tant donc combl Cependant la fin de la planche Monsieur E fait une r f rence une mise bas ce qui a voir avec la perte Enfin la symbolisation de la puissance phallique dans ce test n est pas satisfaisante comme nous le verrons plus loin en analysant les planches 4 et 6 D ni de la castration f minine Nous pouvons constater la pr sence d une hypertrophie phallique agressive la planche 7 du Rorschach comme 2 t tes d ours 2 grandes oreilles surtout rigole et avec un regard tr s m chant des chiens dans l autre sens avec une queue en panache des poils boucl s qui renvoie une imago maternelle phallique agressive donc au d ni de la castration f minine Nous ne pouvons n anmoins pas conclure un d ni durable de la castration puisqu il n appara t pas syst matiquement concernant le traitement de l angoisse de castration 1V 1 1 5 4 2 1 3 Identifications secondaires dentification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes Identification sexuelle Au TAT les personnages sont identifi s correctement sexuellement aux planches 2 4 6BM 10 13 MF m me si la conduite n est pas toujours en ad quation avec le sexe attribu par exemple la
354. it celle ci 5 tendent v rifier le fait que les individus ayant des traits pervers qui appartiennent la lign e des tats limites sont moins loign s de la lign e n vrotique que les sujets structur s sur le mode de la perversion parce que les r sultats obtenus pour chacun de ces 5 aspects rendent compte d une situation moins archa que au plan psychodynamique dans le groupe TP Cela appara t clairement dans le tableau suivant qui reprend les constatations majeures ressortant de notre analyse comparative 311 Synth se des r sultats relatifs la probl matique oedipienne Triangulation oedipienne Pas tablie Groupe TP Pas tablie Groupe P Conclusions D Pas de diff rentielles diff rence significative gt Hypoth se invalid e Point commun Angoisse de castration Pas labor e de fa on satisfaisante Perception de la castration suivie d une tendance combler le manque d sorganisation et ou absence de mentalisation traitement plus r gressif de l angoisse de castration dans le groupe P que dans le groupe TP S Diff rence qui va dans le sens du continuum D ni de la castration f minine D ni existe chez tous les sujets mais n est jamais durable d ni pervers existe 33 des sujets d ni durable existe 40 des sujets d ni pervers un peu plus fr quent 40 des sujets sans que cela semble tre significatif d fense plus
355. it aux planches 1 et 8 IV 1 1 8 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives La symbolisation des pulsions agressives n est pas non plus satisfaisante Au TAT la planche 8BM Monsieur H ne parvient pas verbaliser la violence si ce n est de fa on indirecte travers l allusion au fusil les pulsions agressives suscitent chez lui 258 une grande angoisse et 1l tente de les viter tout prix par diff rents moyens rem chage mise distance et en insistant sur la r paration un m decin en train d op rer ce qui l emp che d laborer son r cit Cet vitement majeur et m me un d ni des pulsions agressives est retrouv la planche 13MF et cela concerne aussi les pulsions sexuelles Au Rorschach malgr quatre symbolisations r ussies 3B 1C sur 7 en comptant l absence d interpr tation du rouge la planche 3 planche 1 les petites pinces devant la t te planche 4 un monstre allong nous relevons des projections crues d agressivit la planche 8 r ponses de niveaux D dans la grille de Cassiers en particulier sur le mode sadique et l enqu te de la planche 2 sang niveau E IV 1 1 8 6 2 3 Liaison entre les pulsions sexuelles et agressives La liaison des pulsions agressives et libidinales est mauvaise la planche 4 du TAT et la planche 13MF o ni les unes ni les autres ne sont clairement reconnues IV 1 1 8 7 Le discours du
356. it re est donc moins diff renciateur que les autres alors qu il l tait dans l analyse de la relation avec la victime 305 L emprise et le d ni du d sir de l autre sont donc plus forts dans la relation transf ro contre transf rentielle avec le groupe des individus structur s sur le mode de la perversion qu avec celui des sujets ayant de traits pervers puisque les moyennes du premier groupe pour ces deux facteurs sont significativement sup rieures celles du deuxi me groupe comme en t moignent les r sultats du test t de Student Seule l emprise dans sa dimension rotis e n est pas discriminante diff rence non significative entre les moyennes des deux groupes elle semble relativement lev e dans chacun d eux score moyen de chaque groupe sup rieur la moyenne Cependant ces constats comme ceux r alis s ant rieurement m riteraient de faire l objet d une confirmation avec un effectif de sujets bien plus cons quent dans chaque sous groupe De l analyse d taill e des sous items tableaux I1V 2 6 2 2 A et B il ressort que Certains d entre eux ne sont retrouv s chez aucun individu du groupe TP alors qu ils apparaissent plusieurs reprises dans le groupe P ils seraient donc plus sp cifiques de ce deuxi me groupe Il s agit de la tendance voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre de l agir du clinicien rep r s dans la re
357. it s rotiques qu il nourrit son endroit De m me que Dor 1987 Szwec 1993 affirme que ce qui caract rise le discours des m res du p dophile structur sur le mode pervers pouvons nous ajouter est le refus de renoncer l objet incestueux le d ni de la place du p re dans le couple tout comme le d ni de sa fonction paternelle dans l encadrement de l enfant et dans sa fonction pare excitante du cadre familial Le message maternel d nie ainsi pour le p re toute possibilit de repr senter une menace de castration tout comme son r le dans l tablissement de la loi Enfin selon Dor 1987 il existe une double fantasmatisation de la m re chez le pervers elle est tant t non manquante tant t castr e C est l expression du d ni et du clivage D un c t la femme peut incarner la m re phallique compl tement id alis e donc toute puissante et vierge de tout d sir D un autre c t la femme peut tout aussi bien 41 m taphoriser la m re repoussante et abjecte m re sexu e d autant plus r pugnante qu elle est ce titre d sirante et d sirable au regard du p re Dor 1987 Enfin Chasseguet Smirgel 1990 d crit la m re du pervers de fa on similaire Viaux 1999 concernant les auteurs d agressions sexuelles en g n ral 11 2 2 1 2 Le p re chez les sujets structur s sur le mode de la perversion Chagnon 2000 explique
358. it s narcissiques l organisation d fensive est fond e sur le d ni l expulsion et la projection imm diate sur autrui de toute blessure susceptible d alt rer une repr sentation de soi invuln rable et sans faille Ce m canisme s exerce bien au del du sexuel dans le champ de la r alit sociale globale sous forme d une manipulation psychique des objets externes visant disqualifier leur Moi et leur pens e de mani re obtenir non pas une jouissance sexuelle mais une ivresse narcissique nourrie de la d route et du rabaissement de l autre utilis comme faire valoir De m me Alberto Eiguer 1996 crit concernant l induction narcissique caract ristique du pervers narcissique Il faudrait que vous agissiez de sorte qu il ne reste aucun doute que vous tes moi et que tout ce que vous faites dites ou prouvez confirme que je suis le seul RACAMIER P C 1986 Entre agonie psychique d ni psychotique et perversion narcissique Revue Fran aise de psychanalyse 5 1300 1309 RACAMIER P C 1987 De la perversion narcissique Gruppo 1 3 p 11 23 15 moi le plus grand et cela m me au prix de votre propre disqualification Cet auteur 2003 se r f re lui aussi Racamier 1978 pour sa th orisation relative ce qu il nomme perversion narcissique Neau 2001 p 40 rel ve que Balier 1996 d gage deux niveaux de perversion dans la perversion sexuelle
359. itions actives et ou passives de m me que l accession la jouissance et au plaisir tant envisag s et 8 BM la sc ne de l op ration condense la fois les v ux parricides et les fantasmes de castration qui les engendrent au sein d une culpabilit oedipienne Cependant elle peut aussi tre interpr t e comme sc ne de s duction homosexuelle fantasme de p n tration Shentoub 1990 au Rorschach aux planches 2 4 et 6 selon Gourlaouen Couton 2002 classiquement c est la planche 2 qui r active pr f rentiellement les angoisses de castration en raison du double symbole phallique en haut et f minin en bas mais surtout de sa vacuit centrale et de la pr sence du rouge mobilisant les pulsions tant sexuelles qu agressives Cela dit toute planche peut susciter des r ponses mettant en vidence cette angoisse et plus particuli rement les autres planches sexuelles 4 et 6 Si l angoisse de castration est vit e cela peut se manifester par la perception d une angoisse exprim e de fa on comportementale planche retourn e de nombreuses reprises temps de latence important mais sans verbalisation ni symbolisation en lien avec cette probl matique ou par exemple la planche 1 du TAT par l affirmation de la toute puissance en lieu et place de la reconnaissance de l immaturit Le fait que la perception de la castration du manque soit ma tris e contr l e par un d ni pervers sera d velopp
360. ivants Tout se passe chez eux comme si s taient conjugu s dans des proportions variables selon chaque cas deux niveaux traumatiques Bouchet Kervella 1996a d une part une carence de la p dophilie parentale primaire Paul Denis 1993 n cessaire la fois l instauration de l assise identitaire et l organisation des processus d intrication pulsionnelle d autre part des exp riences de rejet brutal par le couple parental souvent concr tis es par des s parations soudaines subies sans pr paration et ressenties comme v u parental d expulsion radicale demeurant in laborable car d passant en qualit et en intensit le v cu finalement organisateur quoique toujours douloureux d une exclusion provisoire et convenablement modul e de la sc ne primitive La combinaison de ces deux l ments pourrait renvoyer une confrontation excessive la fois trop pr coce et trop massive la situation psychique consid r e par C et S Botella comme la plus fondamentalement traumatique la disparition de la repr sentation de soi dans le regard de l autre Dans cette perspective on peut se demander si la d signation de l enfant comme partenaire rotique d lection pour un adulte ne serait pas avant tout destin e d nier et remplacer l insupportable repr sentation inverse celle de l enfant non d sir et ind sirable voire g neur liminer Le d ni porterait ici sur un m
361. ivit avec elle et pr cise qu elle le g tait beaucoup Il ajoute d ailleurs que cela donnait lieu de petites engueulades entre ses a euls son grand p re estimant que sa grand m re lui faisait trop de cadeaux Ainsi sa relation sa grand m re semblait b tie sur la d pendance laissant peu de place un tiers si elle tait encore l j aurais pas eu tous ces probl mes elle aurait fait tout pour m aider dans mes petits probl mes d argent de logement Il semble de fait que c est la grand m re qui posait les interdits davantage que le grand p re puisque le sujet affirme qu il a commenc sortir en discoth que uniquement apr s le d c s de celle ci gt Synth se concernant l imago maternelle Nous pouvons faire l hypoth se d un clivage de l imago maternelle puisque la m re est compl tement d valoris e et la grand m re l inverse est totalement id alis e En ce qui concerne l image maternelle inconsciente nous constatons qu la planche 11 du TAT les angoisses archa ques sont reconnues mais non m tabolis es difficult s d laboration du discours pas de d gagement possible A la planche 19 il n y a pas de contenant fiable repr sent et c est uniquement le mauvais objet qui est projet travers une grosse temp te en pleine mer qui peut bien s r tre mise en lien avec la m re 187 A la planche 5 du TAT et dans le discours de l
362. jet et la relation d objet IV 2 6 1 Victime s et choix d objet Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 6 1 des annexes 32 Schafer R 1954 Psychoanalytic interpretation in Rorschach testing New York Grune amp Stratton 300 IV 2 6 1 1 Question de l ge et du sexe A Rappels des hypoth ses diff rences Si le d ni de la diff rence des sexes est plus massif chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez les sujets ayant des traits pervers nous pouvons avancer l hypoth se que cela pourrait se traduire dans les passages l acte par davantage d agressions homosexuelles perp tr es dans le premier groupe alors qu un choix h t rosexuel serait pr valent dans le deuxi me groupe Par ailleurs les individus ayant des traits pervers auront plus tendance agresser des victimes pub res que de tr s jeunes enfants B Comparaison des r sultats Nous pouvons constater qu il y a effectivement beaucoup plus de victimes de sexe masculin dans le groupe P 3 individus sur 5 soient 60 ont pour victimes des gar ons que dans le groupe TP 1 sur 3 soient 33 Cela peut tre rapproch de notre r sultat pr c dent selon lequel l intensit du d ni de la diff rence des sexes a tendance tre plus forte dans le groupe P que dans le groupe TP Par ailleurs nous pouvons remarquer que c est exclusivement dans les cas de relations incestueuses p re fille beau p re be
363. jets pervers et est tr s peu voire pas du tout rencontr chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation Pour l op rationnalisation de ce m canisme de d fense nous nous basons sur les d finitions de Neau 2001 et Husain In Tychey de 2007 94 La r pression est donc identifiable selon nous lorsque le sujet suspend son discours avant de verbaliser un fantasme une r ponse sexuelle crue ou choquante dans les tests projectifs ou dans les entretiens Cela peut aussi correspondre l interruption de s quences des moments cruciaux toujours avec une connotation sexuelle ou subversive qui prend la forme de sous entendus Il s agira donc de relever la fr quence d apparition de ce m canisme dans les deux groupes de sujets I11 5 5 Mentalisation HI 5 5 1 Symbolisation du sexuel a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Nous retrouverons davantage de projections crues en lien avec la sexualit dans les tests projectifs des pervers que dans ceux des sujets ayant des traits pervers b Op rationnalisation Il s agira de d nombrer les r ponses sexuelles crues au TAT comme au Rorschach niveaux de symbolisation D et E selon la grille de Cassiers pour chaque sujet puis d tablir une comparaison entre les deux groupes Cet aspect correspond un item de l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle comme nous le verrons plus loin paragraphe l autr
364. l a fond e s il avait b n fici de la pr sence d un autre membre du sexe masculin en la personne du fils de sa femme De plus il associe la fonction paternelle des activit s ludiques j aurais eu plus comme mon p re tendance jouer au foot la p che j aurais plus volu ce niveau l Les imagos parentales sont donc pr g nitales et peu diff renci es l image paternelle pr sente entre autres des caract ristiques maternelles et inversement et certaines t ches sont attribu es aux deux parents sans distinction claire 1V 1 1 3 1 3 Identifications conscientes Le sujet se dit clairement plus proche de sa m re que de son p re et pense davantage lui ressembler m me s il estime partager avec son p re son c t caract riel Nous pouvons aussi rajouter que ces deux hommes ont eu tous deux des probl mes d alcoolisme IV 1 1 3 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est pas labor e aux planches 3BM et 6BM du TAT les affects sont signifi s par les postures la planche 13B la reconnaissance de la pr carit du contenant maternel entra ne une d sorganisation confusion entre le contenant et le personnage et la solitude n est pas associ e l objet maternel mais il est fait r f rence au jeu ce qui peut correspondre une lutte maniaque contre la d pression de m me qu on note une r gression l oralit il n y a aucun d gage
365. l est possible que les angoisses ne soient pas perceptibles dans certains protocoles en raison des m canismes de d fense mis en place l angoisse de perte d objet peut tre exprim e directement ou tre inf r e partir de relations d objet anaclitiques en particulier aux planches bilat rales ou la planche 10 individuation et s paration vis vis du testeur et des indicateurs en lien avec la d pression dans les tests projectifs cit s pr c demment sensibilit d pressive la couleur noire au Rorschach la lutte maniaque contre la d pression dans les tests projectifs l angoisse de perte de coh sion de soi correspond des r ponses renvoyant un parpillement des r ponses humaines ou objectales insistant sur le d litement l aspect d fectueux des r ponses anatomie n tant pas trop crues Un G trop lev peut aussi rendre compte de cette angoisse l angoisse d an antissement qui est proche de l angoisse de morcellement renverrait davantage la mort la disparition de soi m me si ces termes sont un peu inexacts puisque le narcissisme de ces sujets n est pas constitu Elle pourrait tre d duite d une relation d objet telle que celle d crite dans la perversit dont nous avons rappel les caract ristiques plus haut L existence d une probl matique de s paration individuation se traduisant par exemple au Rorschach par des relations d objet o les corps
366. lace sur le m me plan je me suis toujours dit je ne sais pas pour qui j ai des sentiments pour moi mes sentiments taient plut t pour ma fille Pour lui l l ment d clencheur des agressions sexuelles correspond au fait d avoir toujours parl de sexualit sans tabou avec sa fille Nous pouvons l encore constater que cela rend surtout compte de son investissement libidinal incestueux de la relation l accent tant mis sur les pulsions voyeuristes dans les propos suivants c est venu progressivement le fait de la voir devenir femme de prendre de la poitrine de s int resser des sous v tements plus f minines sic un jour j ai perdu totalement la vue de ma fille quand je l ai vue se doigter pour la 2 fois Il explique qu il a commis les premiers attouchements auxquels ont succ d les viols sur sa fille pr cis ment ce moment l il lui aurait alors pos des questions tr s pr cises tr s intrusives sur ses pratiques sexuelles tu le fais souvent combien de fois tu l as d j fait Dans la relation incestueuse qu il a instaur avec sa fille l homme proc de en projetant son d sir pervers sur sa elle par exemple lorsqu il nomme attouchement la masturbation pratiqu e par sa fille ou lorsqu il pense avoir per u du plaisir chez elle au fur et mesure que a avan ait elle montrait quand m me du plaisir Il est ensuite all
367. lation avec 3 sujets sur 5 du groupe P ainsi que de l immixtion d un secret dans la relation mais qui ne concerne que 2 individus sur 5 du groupe P D autres caract risent tous les sujets du groupe P et aucun du groupe TP le fait pour le sujet de ne pas exprimer d motions de sentiments dans le discours en particulier vis vis des agressions sexuelles commises et des victimes et le rejet ressenti contre transf rentiellement du c t du clinicien Ces deux derniers items semblent donc plus particuli rement diff rencier les individus structur s sur le mode de la perversion des sujets ayant des traits pervers ce qu il serait int ressant de v rifier A noter qu ils appartiennent la dimension valuant la position de spectateur n cessaire attribu e l interlocuteur et nous pouvons concevoir qu ils puissent tre en partie li s il est probable que le clinicien ressente du rejet vis vis d un individu entre autres parce que celui ci rend compte des faits qu il a commis qui ont t pr judiciables autrui sans empathie Enfin nous pouvons remarquer que ce sont les deux m mes sujets du groupe TP M C et M H qui sont ceux qui totalisent le moins de crit res de perversion qui ont des faibles scores pour l emprise et toutes ses sous dimensions ce qui tend souligner le caract re discriminant de chacune d elles 306 IV 3 Synth se des r sultats et discussion IV 3 1 Diagnost
368. le tr s jeune ge du sujet au moment de ces d c s cela renvoie aussi au sentiment de toute puissance de celui ci Par ailleurs le p re de l homme a abandonn la m re de ce dernier alors qu elle tait enceinte ce qui implique qu elle ait eu traverser un deuil suppl mentaire autour de la naissance de Monsieur H Le sujet a donc pu tre marqu par l abandon de son p re et par la souffrance de sa m re inh rente cette s paration Enfin l homme estime avoir travers des p riodes de d pression dans sa vie en particulier suite aux agressions sexuelles qu il a subies nous d velopperons cela pr cis ment dans le paragraphe consacr ce point et certains moments o sa femme le trompait Pour ce qui est du ressenti apr s les agressions sexuelles qu il a commises il para t s agir davantage d un mal tre que d un v cu d pressif Je me retrouvais plus du tout J tais plus du tout bien o j tais C tait vraiment du d go t envers moi m me Enfin nous pouvons relever dans son discours l allusion une tentative de suicide qu il lie aux d lits commis mais qui en r alit s av re tre une r action un adult re un peu avant que la gendarmerie arrive pour le placer en garde vue j allais me foutre en l air avec la carabine Parce que deux jours avant j avais de nouveau retrouv mon pouse avec un gars dans un chemin de for t IV 1 1 8 3 Repr sentati
369. les caract ristiques communes aux individus dont la personnalit appartient la lign e des tats limites que nous avons rappel es plus haut les l ments suivants ont t mis en vidence par les chercheurs comme tant susceptibles d tre plus sp cifiquement retrouv s chez les sujets qui sont pass s l acte sur le plan sexuel qu ils soient structur s sur le mode pervers ou qu ils pr sentent uniquement des traits pervers IL 2 1 1 Imagos parentales et identifications Selon Bergeret 1996b chez les sujets tats limite Les parents sont vus en tant que grands et non comme parents sexu s Maurice Bouvet 1967 montre que le parent repr sente toujours une image phallique narcissique asexu e avec laquelle il convient de conserver un mode de relation de type pr g nital 11 2 1 1 1 La m re En ce qui concerne la m re archa que Viaux 1999 parle d une m re primaire dangereuse s ductrice chez les individus tant pass s l acte du point de vue sexuel Pour Chagnon 2000 Les images maternelles sont plurielles vacuitaires et ou f tichis es Parfois l imago maternelle destructrice se dit directement De m me Neau 2001 met en exergue que pour Balier 1996 l image maternelle des auteurs d agressions sexuelles structur s ou non sur le mode de la perversion est surinvestie toute puissante phallique dangereuse 1 Bouvet M 1
370. les r gles et le d roulement des tests projectifs Par exemple la planche 10 du Rorschach il dit en faisant r f rence au TAT il y a quelque chose de particulier avec la derni re ou c est toujours le m me principe Lors du choix des planches au Rorschach il donne une planche du TAT pour se repr senter lui m me prenant ainsi l initiative de modifier la consigne 180 En d couvrant la planche 4 du Rorschach il d cide en quelque sorte du sens de lecture de celle ci l j ai l impression que vous me l avez donn e l envers alors je retourne Enfin la planche 9 du Rorschach il opine du chef en me regardant pour signifier qu il a termin et qu il est pr t passer la planche suivante il essaye d agir sur moi par un geste e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Pai relev des commentaires qui pourraient tre apparent s de l agressivit qui mergent quand l homme se trouve vraisemblablement en difficult par exemple la planche 3BM du TAT il dit elles sont pas gaies vos images comme pour lutter contre des affects d pressifs mais pas particuli rement en cas de manifestation de la diff rence IV 1 1 4 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a immixtion d un secret Monsieur D ne me semble pas avoir tent d immiscer un secret dans l
371. leurs Dor 1987 rappelle que le d ni de la diff rence des sexes et le d ni de la castration sont troitement li s et qu ils caract risent les individus structur s sur le mode de la perversion l enfant ne renonce pas volontiers la repr sentation de la m re phallique puisque cela implique d tre abruptement confront au r el de la diff rence des sexes et de se d prendre lui m me de son identification phallique imaginaire et ainsi renoncer son statut de seul et unique objet du d sir de la m re Nous pouvons cependant remarquer que le d ni durable de la castration et le fort d ni de la diff rence des sexes ne sont pas retrouv s chez les m mes sujets dans notre tude Ce r sultat contradictoire peut nous faire penser que ces deux concepts sont peut tre deux traductions au niveau des tests projectifs du m me ph nom ne le d ni de la castration f minine qui s exprimerait dans un cas directement et dans l autre indirectement travers sa cons quence le fort d ni de la diff rence des sexes Reste savoir alors pourquoi l un et l autre n apparaissent pas simultan ment dans nos protocoles Peut tre serait il n cessaire d envisager de remodeler notre op rationnalisation de ces deux concepts sachant que l appr hension du d ni durable de la castration est susceptible d tre entrav e par la rigidit des m canismes de d fense et que les crit res que nous avons rete
372. leurs victimes Le seul d nominateur commun a t le fait que les victimes soient majoritairement pour chaque individu des mineur es de moins de 15 ans Notre priorit tait en effet surtout de d limiter un champ pr cis concernant la personnalit des auteurs d agressions sexuelles et nous n avons pas contr l strictement les autres facteurs afin de ne pas tre trop restrictifs De plus comme le soulignent un certain nombre d auteurs par exemple Bouchet Kervella 2002 Neau 2001 Roman 2007 l acte ne rend pas compte de la personnalit et les caract ristiques de la victime a priori non plus comme nous allons tenter de le faire ressortir ci dessous 69 IIL 2 2 1 Crit res concernant les auteurs d agressions sexuelles II1 2 2 1 1 Qualification des d lits ou crimes La population que nous avons choisie d tudier se caract rise par le fait qu il s agisse de sujets tant pass s l acte et ayant t condamn s pour des d lits ou des crimes dont la qualification p nale est agressions sexuelles sur mineur es de 15 ans ou viol s sur mineur es de 15 ans au del de 15 ans la loi parlant de majorit p nale Le nouveau Code P nal en vigueur depuis 1994 dans la section 3 du livre IL intitul Des agressions sexuelles d finit le viol dans l article 222 23 comme tout acte de p n tration de quelque nature qu il soit et il est distingu des autres agr
373. lien sadis l objet le sujet verbalise des l ments graves choquants connot s n gativement mais en affichant un sourire et d autre part l atteinte l intimit d autrui travers les particularit s du contenu du discours L effet produit sur autrui peut alors tre soit un ressenti tr s n gatif du rejet de l horreur etc soit de la fascination C est donc le contre transfert du clinicien qui est particuli rement pris en compte ici j Jouissance provoquer Musquar 1996 citant Mac Dougall k Atteinte l intimit d autrui Wainrib 2003 Lefebvre In Tychey de 2007 l S duction fascination du clinicien cf Dorey 1981 p 119 Husain In Tychey de 2007 m Rejet Wa nrib 2003 104 IIL 5 6 2 3 2 2 L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur d pr ciation de l objet Husain In Tychey de 2007 p 53 o Agirs du clinicien Wainrib 2003 Lefebvre 2007 Selon ces auteurs cela correspond au fait de se sentir oblig de faire autre chose que de continuer analyser de sortir de son r le de clinicien par exemple en se posant comme protecteur ou en exprimant de l agressivit et ou l infiltration de positions morales thiques et surmo ques dans le discours du th rapeute IIL 5 6 2 3 3 Sp cificit s de l emprise dans la relation perverse Nous avons aussi not que pour Dorey 1981 ce qui c
374. lique toute puissante ainsi que s ductrice excitante 272 Elle ferait aussi l objet d une double fantasmatisation non manquante f tichis e versus castr e Vacuitaire L objet primaire serait manquant peine pr sent et virtuellement mena ant b Diff rence s L imago maternelle des pervers sera plus excitante davantage rotis e que celle des individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Les points communs et les diff rences que nous avons relev s dans la litt rature concernant l imago maternelle et l objet primaire des auteurs d agressions sexuelles sont bien retrouv s chez tous les sujets de notre chantillon comme en t moignent les tableaux IV 2 1 A des annexes Imago maternelle dangereuse objet primaire mena ant Comme nous pouvons le constater dans les tableaux I V 2 1 A l imago maternelle et l objet primaire de tous les individus sont repr sent s comme dangereux dans les tests projectifs seul le protocole de M B du groupe P ne contient que des indices indirects renvoyant la dangerosit de l objet primaire Imago maternelle phallique toute puissante L imago maternelle de tous les sujets de notre chantillon est phallique et toute puissante M G du groupe P est le seul pour lequel cette caract ristique n appara t pas directement et ne peut qu tre d duite de l indiff renciation des imagos parental
375. liques aux planches 6 BM et 19 de ce m me test et aux planches 7 et 9 du Rorschach de fa on rotis e planches 13MF du TAT et 6 du Rorschach pr sence de nombreux traits pervers pulsions partielles sadisme f tichisme pulsion scopique aux planches 8 9 10 du Rorschach qui rendent comptent des contacts initiaux avec l environnement par ailleurs il d crit sa m re comme volage et a t t moin de ses bats 14 ans j ai vu ma m re avec un autre gars et une projection d agressivit non symbolis e est relev e la planche 13 MF du TAT elle n est donc jamais symbolis e de fa on adaptative et au Rorschach l homme n arrive pas choisir de planche qui pourrait repr senter sa m re Ainsi la planche 7 du Rorschach c est une figure maternelle inconsistante qui se d lite qui est projet e on dirait comme s1 une carte de France mais qui manque l enqu te 113 j ai l impression que a d gouline elle se barre la carte de m me qu la planche 9 du Rorschach o ce sont des restes de corps os poumons qui apparaissent L objet maternel primaire est de m me non contenant planche 19 voire inexistant planche 16 du TAT d sert blanc Il n y a pas de diff renciation entre le bon et le mauvais objet la planche 19 du TAT et pas de d gagement possible par rapport aux angoisses archa ques planches 11 et 19 du TAT Un objet partiel pers cuteur
376. lis es on dirait qu il y a comme un genre de patte de chaque c t peut tre que c est un accouplement ou quelque chose comme a ou qu ils veulent s accoupler la planche 5 et dans une moindre mesure la planche 2 une chauve souris encore qui aurait qui aurait fait s rement des petits 203 B Crudit des termes dans la description des faits A chaque fois qu il voque son dernier passage lacte il r p te les paroles de sa victime en des termes tr s crus tonton j ai la qu quette qui pleure y Anti Clob de Rebourg Je n ai pas relev d anti Clob dans les tests projectifs du sujet h Pas de censure du fantasme Il n y a pas v ritablement de fantasmes crus qui mergent dans les tests projectifs probablement en raison des m canismes de r pression de restriction et d vitement Cependant dans le discours l expression de fantasmes p dophiles transpara t assez directement j ai commenc lui caresser le dos je l ai caress pendant un bon quart d heure 20 minutes i Absence d motions de sentiments de la part du sujet L homme fait preuve d une certaine froideur tout au long de son discours et des tests projectifs J ai ressenti en particulier cela quand il a parl du d c s de son fils il dit avoir eu une r action violente quand il a appris la nouvelle mais je n ai pas per u de tristesse dans ses propos et cela m a interpell e La re
377. lit mais un besoin narcissique compulsif et agressif seulement temp r par une ventuelle honte non par une peur de punition N anmoins Gourlaouen Couton dans sa th se 2002 a mis en vidence que les manifestations perverses sont vari es et pr sentes chez tous les p dophiles contrairement aux autres sujets ce qui les distingue significativement des violeurs de femmes Elle a relev aussi l importance de la dimension perverse chez les p dophiles et particuli rement la vari t de ses modes d expression non seulement dans les contenus mais surtout dans la relation transf rentielle 28 Ces deux constats appuient donc notre postulat relatif l existence d importants traits pervers voire d une perversion structur e la d nomination de p dophiles dans la recherche de Gourlaouen Couton 2002 ne correspondant pas sp cifiquement l un ou l autre chez les auteurs d agressions sexuels sur mineurs Les traits pervers apparaissent selon elle au travers de l rotisation du mal de la peur du sadisme du voyeurisme mais galement des contenus de type f tichiste de la pr sence d un contenu phallique et ou f tiche la place d un manque aux planches maternelles f minines VII et ou IX renvoyant un d ni de la castration f minine de l accent mis sur l analit afin d viter la diff rence des sexes de l int r t port sur l int rieur dans la formulation d
378. lle Cependant nous ne pouvons pas conclure un d ni durable de la castration puisqu il n appara t pas syst matiquement concernant le traitement de l angoisse de castration De m me la planche 7 du Rorschach comme la planche 2 davantage que le d ni de la castration l enqu te de la r ponse 11 attribution d un r f rent phallique queue de cheval associ une symbolisation r gressive f minine deux petites jumelles c est la difficult de s paration individuation et l angoisse de perte d objet qui occupent le devant de la sc ne 1V 1 1 8 4 2 1 3 Identifications secondaires dentification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes Identification sexuelle L identification sexuelle est difficilement tablie par l homme dans les tests projectifs la planche 3BM du TAT le personnage n est pas clairement identifi sexuellement et la planche 19 de ce m me test ainsi qu aux planches 3 et 7 du Rorschach il y a une confusion A la planche 2 du TAT par contre les 3 personnages sont correctement identifi s sexuellement A la planche 4 ils sont uniquement d sign s par des pronoms il elle mais la diff renciation sexuelle est faite relativement clairement Il en va de m me la planche 13MF o seul le personnage f minin est pr sent comme une dame A la planche 6BM un t lescopage des r les doubl d une confusion au ni
379. lle fille que nous rencontrons les victimes de sexe f minin au sein de la population que nous avons tudi e et que ce cas de figure semblerait plus fr quent dans le groupe TP que dans le groupe P ce qu il serait int ressant de v rifier sur un chantillon plus grand Il se trouve aussi qu aucun sujet de notre tude n est pass l acte sur des enfants des deux sexes mais il s agit l du hasard de la s lection de notre population Il serait n anmoins important de pouvoir inclure cette situation pour parachever cette recherche Par contre il ne semble pas que l ge des victimes permette de diff rencier les deux groupes il n y a pas plus de victimes pub res ou pr pub res dans le groupe P que dans le groupe TP et la plupart des individus ayant agress plusieurs victimes sont pass s l acte sur des mineurs des deux tranches d ge Nous pouvons ventuellement faire un lien ici avec le fait que nous ayons constat que le d ni de la diff rence des g n rations paraissait aussi pr gnant dans chacun de nos deux groupes de sujets 301 IV 2 6 1 2 Question du choix d objet p dophilique A Rappels des hypoth ses diff rences Un choix d objet p dophile pr valent une fixation la p dophilie assortie de fantasmes seront retrouv s plus fr quemment chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats
380. logie de l adulte 2007 In ROUSSILLON R sous la dir Manuel de psychologie et de psychopathologie clinique g n rale Issy les Moulineaux Elsevier Masson CHABERT C CIAVALDINI A JEAMMET P SCHENCKERY S 2006 Actes et d pendances Paris Dunod CHAGNON J Y 2000 Les troubles narcissiques chez les agresseurs sexuels Psychologie clinique et projective 6 265 278 CHAGNON J Y 2004 A propos des am nagements narcissico pervers chez certains auteurs d agressions sexuelles tude de deux protocoles de Rorschach Psychologie clinique et projective 10 147 186 CHAGNON J Y 2005 Aux marges de la psychose la perversit sexuelle Bulletin de psychologie 58 6 480 663 670 CHASSEGUET SMIRGEL J 1984 thique et esth tique de la perversion Seyssel Le champ vallon 37 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Chabert In Tychey de 2007 38 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Chabert In Roussillon et al 2007 340 CHASSEGUET SMIRGEL J 1990 La maladie d id alit Essai psychanalytique sur l id al du moi Paris Editions universitaires CIAVALDINI A 1998 Caract ristiques de l enfance et de l adolescence du d linquant sexuel Adolescence 16 1 127 135 CIAVALDINTI A 1999 Passivation et mobilisation des affects dans la pratique analytique avec le d linquant se
381. lon Bouchet Kervella 2002 les proc d s psychoth rapeutiques quels qu ils soient doivent s inscrire dans un cadre tierc is et offrir une modalit relationnelle valeur d tayage narcissique dans un cadre parental symbolique De m me le poids accord par Balier 1998c au cadre vient du fait que le th rapeute ne parle pas en son nom propre mais au nom de sa participation au cadre non comme un rouage mais comme un repr sentant le cadre constituant une r f rence un tiers un tiers pr sent absent C est encore une fa on de r pondre aux besoins fondamentaux du patient en cr ant les conditions inh rentes la structuration oedipienne pr coce Lefebvre In Tychey de 2007 met en avant les difficult s suppl mentaires engendr es par la r alit de l univers institutionnel et la particularit de l intrication syst mique du contrat th rapeutique dans les situations de prise en charge sous contrainte ou sous condition des pervers caract re totalisant regard pos qui d termine l objet regard GREEN A 1972 Notes sur les processus tertiaires Revue fran aise de psychanalyse 36 407 411 333 injonction sous contrainte mais pour d autres auteurs et en particulier l quipe de Balier Balier 1998c 1999 2000 2002a La psychanalyse et les agirs On line Ciavaldini 2001 Ciavaldini In Chabert et al 2006 le cadre co
382. lors que de son c t il n a pas h sit d crire sans retenue sa vie sexuelle tout au long des entretiens k S duction fascination du clinicien Je n ai pas t s duite ou fascin e par le sujet l Rejet J ai v ritablement ressenti de l horreur par rapport aux r cits absolument sans ambages que l homme faisait des viols de sa fille d autant plus que cela touche au tabou majeur des relations sexuelles entre p re et fille De plus l emprise et le besoin de contr le qui se sont actualis s dans la relation avec Monsieur G m ont t tr s d sagr ables je me suis sentie de nombreuses reprises comme un objet que le sujet cherchait atteindre en particulier lors de ses allusions ses r ves rotiques L autre comme objet d nigrer m Disqualification de l interlocuteur l association de la r ponse 4 du Rorschach il dit de fa on assez agressive il me semble que je l avais d j pr cis bon oui effectivement n Agirs du clinicien Je pense tre pass e l acte dans l interaction avec Monsieur G travers mes r ponses normalisantes teint es un minimum d agressivit face la discussion de l homme concernant l existence du consentement de sa fille M me si j avais l esprit qu il s agissait l de l expression de la jouissance transgresser d un sujet organis sur le mode de la perversion je ne suis pas parvenue viter de rench rir sur
383. lque chose planche 9 du Rorschach Enfin les sollicitations relationnelles au Rorschach planches 2 y a toujours du noir hein donc le diable en noir avec du noir soupire des cornes en plus et 3 a fait comme 2 fant mes on a l impression qu ils tiennent une moiti de squelette d clenchent une projection d agressivit puis de culpabilit il cache ses yeux pourquoi planche 3 du Rorschach ce qui peut clairement tre mis en lien avec les passages l acte IV 1 1 1 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec les victimes travers le discours du sujet Il relate ses relations avec les enfants en termes amoureux ce qui traduit une certaine rotisation Le grand je l aimais mais pas le petit Il para t pertinent de faire un lien entre la fa on dont il parle des agressions sexuelles que Monsieur A a subies dans son enfance et son adolescence et les agressions sexuelles qu il a commises En effet en ce qui concerne un de ses agresseurs il raconte Il m achetait tout il me pr tait sa mobylette j tais s r de passer l acte apr s il m avait comme a aussi Il rapproche cela avec ses propres victimes auxquelles il proposait de jouer des jeux vid o en change d attouchements Il parle surtout du plus grand de la fa on suivante on a t copain on a discut Un jour il est venu chez moi pour jouer aux jeux vid o On a fait quelques jeux de jour en
384. lt rit semble par contre dans ce cas de figure moins compromise sauf si une association avec d autres m canismes est rep r e et cela ne met en jeu ni un choix d objet narcissique ni la captation sp culaire Confusion entre rotisme et tendresse La confusion entre rotisme et tendresse est retrouv e dans les deux groupes de sujets et elle semble m me appara tre plus fr quemment dans le groupe TP 100 des individus contre 60 dans le groupe P contrairement notre hypoth se qui n est donc pas v rifi e D ni du d sir de l autre tendance la r duction de l alt rit emprise rotis e D ni du d sir de l autre r duction de l alt rit d ni de Palt rit et d ni du narcissisme En ce qui concerne le d ni du d sir de l autre il appara t dans la relation avec la ou les victime s chez tous les sujets quel que soit leur groupe d appartenance La tendance r duire l alt rit la d nier ou le d ni du narcissisme sont beaucoup moins fr quemment relev s dans le discours des individus concernant la victime et ne permettent pas une diff renciation entre les 2 groupes Il est important de rappeler ici les forts liens existant entre le d ni du d sir de l autre et la tendance la r duction de l alt rit qui peuvent nous amener les assimiler pour rendre compte de l emprise Nous ne pouvons donc pas en conclure que ces deux derniers indicateurs conduisent une
385. m me peut tre l autorit pour elle cet ge l elle pouvait pas dire si c est mal ou bien c est moi qui aurait d le savoir Ainsi plusieurs reprises dans les tests une projection de culpabilit appara t th me de la religion au Rorschach qui montre que si elle est pr sente dans la psych de l homme elle n est pas labor e Monsieur B explique en effet que dans l apr s coup imm diat des faits il n a pas ressenti ce sentiment mais qu il a pris conscience qu il a fait une grosse erreur quand s on ex femme a saut par la fen tre Cela rend compte la fois d une forte minimisation du sujet concernant ses agissements grosse erreur qui est retrouv e dans l utilisation d un vocabulaire renvoyant au registre du jeu et de la jouissance je me suis amus la caresser mais cela sous entend aussi que c est la r action de l autre qui permet l homme en quelque sorte de jauger son acte ce qui correspond la recherche de l effet produit sur l autre dont parle par exemple Lefebvre 2007 IV 1 1 2 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse Monsieur B a lui m me subi des agressions sexuelles d un professeur quand il tait pr adolescent et dit avoir ressenti de la haine Il s interroge surtout sur les motivations le d sir de son agresseur j ai jamais compris pourquoi j aimer
386. maternel comme principal support de sa propre dimension identificatoire Husain In Tychey de 2007 r sume ainsi les caract ristiques contrast es de la relation d emprise que nous allons d velopper ici en particulier travers les crits de Mc Dougall 1978 Lefebvre In Tychey de 2007 et Wainrib 2003 elle oscille entre faire de l autre un spectateur n cessaire qu il faut capter fasciner manipuler et le r duire un objet m prisable d nigrer Lefebvre In Tychey de 2007 analyse travers les enjeux de la relation th rapeutique avec les sujets pervers les particularit s de la place qu ils assignent l autre nous posons que ces sp cificit s participent de l instauration de l emprise L auteur rep re tout d abord le fait que l autre soit mis dans une position de spectateur anonyme par les sujets pervers la perspective en ab me engag e par la d marche du patient face au th rapeute signe une premi re caract ristique de la relation perverse en ce qu elle sert de cadre un prolongement exhibitionniste et son travail de double renversement montrer pour tre regard le raconter pour provoquer le m me effet L autre n est pas un miroir mais une trou e possible pour passer au del du miroir et suppl er une pulsion narcissique int rioris e tre la fois actif et passif se regarder devient alors se montrer pour tre vu L autre e
387. mbolisation phallique est reconnue elle est de niveaux B et C selon la grille de Cassiers mais elle globalement mauvaise en particulier aux r ponses principales des planches 4 et 6 C l appr hension formelle des r ponses principales ces deux planches est mauvaise 121 il y a une insistance sur les d tails phalliques qui eux sont correctement m tabolis s planche 4 antennes nez planche 6 antennes planche 7 grandes oreilles le phallique mena ant agressif est tr s pr sent on a l impression qu elle va piquer la planche 4 du Rorschach trucs qui ressortent de l arri re train la planche 6 cornes la planche 2 Face la puissance phallique l homme a tendance soit se situer comme impuissant il parle de son agresseur de la fa on suivante c tait un g ant j tais tout petit et de son grand p re en ces termes premi re vue 1l pouvait faire peur parce qu il tait costaud planches 1 et 4 du TAT soit essayer de la r duire n ant avec une projection de destruction la mort non c est la mort a encore j en ferai pas un tapis de sol la planche 4 peut tre qu elle est morte j ai l impression qu elle est aplatie compl tement sur le sol la planche 6 du Rorschach et il ajoute je couperais la t te Cela peut d ailleurs tre li une sc ne laquelle il
388. me ne voulait pas de sa fille et accuse ses diff rentes compagnes d avoir t maltraitantes envers leurs enfants respectifs avec une certaine identification sa propre histoire o il semble lui m me se positionner en tant qu enfant d s fois je voyais quand mon ex femme tapait sur mon fils je revoyais les m mes trucs qu avec mon p re des fois je me mettais m me pleurer Monsieur E semble donc s identifier alternativement la victime et l agresseur travers les agressions sexuelles qu il a lui m me commises IV 1 1 5 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Le contact avec le sujet est tr s particulier il fait preuve d une certaine obs quiosit qui est toujours accompagn e d un sourire quand il s adresse moi bonjour madame et contraste avec l agressivit dont il fait preuve pendant les entretiens et la passation des tests Par ailleurs l emprise est particuli rement palpable dans la relation 1V 1 1 5 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien L homme a peu pos de questions lors des tests projectifs A plusieurs reprises elles correspondaient des h sitations planche 6 du Rorschach c est quoi a planche 19 du TAT qu est ce que c est que a planche 11 du TAT est ce un crocodile a a plut t tendance tre un crocodile qu autre chose mais au moins une d entre
389. me si certains d entre eux ont t convoqu s en tant qu l ments explicatifs le f tichisme la faillite globale de la mentalisation et la restriction de l espace imaginaire D autres enfin n ont pas t inclus afin de ne pas multiplier les hypoth ses objet ustensile objet indiff rent de Neau 2001 mais m riteraient d tre repris les traits pervers tels que list s par Gourlaouen Couton 2002 pourraient donner lieu une recherche diff rentielle dont l objectif serait la mise en vidence des plus discriminants ou l valuation de la pertinence diagnostique d un cumul de ceux ci En troisi me lieu nous pouvons r lever que notre tude a fait l objet d un certain nombre de biais m thodologiques relatifs la s lection de notre chantillon En effet celle ci ne s est pas faite de fa on scientifiquement contr l e c est dire que d une part nous n avons pas neutralis l ensemble des variables non tudi es par exemple le niveau scolaire des sujets leur ge le temps d incarc ration coul avant la rencontre l existence de r cidives le nombre de victimes etc pour tenter de rendre les sous groupes les plus similaires possibles vis vis de ces facteurs Nous n avons pas non plus tabli une s lection de notre population en choisissant les caract ristiques des victimes puisque nous avons vu qu elles peuvent indirectement tre mises en lien avec la structu
390. me soit de satisfaction d avoir partag quelque chose soit de frustration selon l identit de la victime c est dire de fa on totalement narcissique Enfin il existe un d ni de la contrainte ainsi que de la souffrance que Monsieur D a impos es ses victimes il dit avoir t tonn qu A ait pu avoir se plaindre parce qu il estime ne pas avoir t violent et propos de ses neveux il d clare je suis pas all aussi loin on n a pas d pass le stade de la provocation de la suggestion des attouchements Les cons quences de ses agissements sur les enfants sont quant elles appr hend es extr mement intellectuellement sans empathie je t che de ne pas y penser IV 1 1 4 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle J ai ressenti une emprise tr s forte dans la relation avec le sujet 1V 1 1 4 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien L homme pose des questions en particulier sous forme de demandes d approbation vous voyez vous savez planche 9 du Rorschach d tayage planche 6 du Rorschach c est comme a qu on dit ou de questionnements qu il se fait lui m me planche 8BM du TAT qu est ce que c est que cette sc ne planche 4 du Rorschach comment dire L emprise a t particuli rement perceptible pour moi quand Monsieur D m a pos une question la planch
391. ment possible dans toutes ces planches au Rorschach on note 151 une sensibilit d pressive la couleur noire et une lutte maniaque contre la d pression dans les associations Dans l enfance Monsieur C voque ainsi l existence de troubles du sommeil Le sommeil chez nous On tait tr s perturb On dormait pas souvent On se r veillait souvent la nuit on pleurait Il explique aussi qu il ramenait des cadavres d animaux dans s a poche parce qu il voulait tout prix les faire revivre signifiant l son d ni de la mort et sa toute puissance Le sujet semble de fait avoir beaucoup de difficult s laborer la perte Il affirme avoir du mal vivre les s parations quand il tait hospitalis tant enfant il faisait une crise de pleurs chaque fois que s a m re partait Il en va de m me pour les ruptures amoureuses qu il a visiblement norm ment de mal surmonter j avais des id es noires Nous pouvons en d duire la pr sence d angoisses de perte d objet comme en t moignent aussi la mise en place de relation sp culaires au Rorschach D autre part le p re de l homme s est suicid et il ne semble pas avoir fait son deuil il para t s tre identifi la figure paternelle perdue j avais les m mes pens es que lui je voulais le rejoindre il exprime de la culpabilit tonalit oedipienne je me sentais coupable parce que qua
392. mise en vidence par Neau 2001 de la pr valence de la restriction au Rorschach chez les auteurs d agressions sexuelles qu elle a associ e en partie de l inhibition patente au TAT dans sa recherche ainsi qu des refus ponctuels qui peuvent s interpr ter comme une r pression consciente face aux sollicitations latentes du mat riel mais surtout des difficult s de repr sentance pulsionnelle ibidem que nous allons succinctement aborder en examinant nos hypoth ses concernant la mentalisation Dans notre tude un r sultat similaire appara t au niveau de l espace imaginaire tableau IV 2 5 A des annexes mais sp cifiquement dans le groupe des sujets structur s sur le mode de la perversion puisque 3 individus sur 5 du groupe P ont un espace imaginaire r prim ou cadenass alors que chez 2 sujets sur 3 du groupe TP il est assez tendu voire riche 1V 2 5 Mentalisation IV 2 5 1 Symbolisation du sexuel A Rappels de l hypoth se diff rence Nous retrouverons davantage de projections crues en lien avec la sexualit dans les tests projectifs des pervers que dans ceux des sujets ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 5 B des annexes Nous avons relev des repr sentations sexuelles crues chez 4 individus sur 5 du groupe P et chez un seul du groupe TP mais aucune chez les deux sujets qui totalisent le moins de crit res de
393. mme notre soci t les fantasmes dipiens fantasmes parricidaires ou incestueux doivent rester dans l intimit de notre monde interne Par ailleurs comme l ont soulign r cemment Coutanceau Mac Kibben Viaux pour ne citer qu eux au congr s CIFAS en septembre 2007 Paris cette probl matique pose aussi beaucoup de questions la fois l opinion publique et aux politiques avec un risque de stigmatisation et une volont d exclusion qui s accro t Mac Kibben parlant ce propos de populisme punitif et qui semble se r percuter au niveau de l appareil l gislatif avec la promulgation de lois de plus en plus r pressives et s curitaires loi n 2005 1549 du 12 d cembre 2005 relative au traitement de la r cidive des infractions p nales loi n 2007 1198 du 10 ao t 2007 renfor ant la lutte contre la r cidive des majeurs et des mineurs entr e en vigueur au 1 mars 2008 des nouvelles dispositions du code p nal relatives aux condamnations emportant injonction de soins en r action imm diate des affaires de r cidives fortement m diatis es Elle suscite aussi des interrogations chez les sp cialistes charg s du diagnostic et de la prise en charge la th orisation en la mati re tant loin d tre aboutie et consensuelle Gourlaouen Couton 2002 souligne ainsi que pendant longtemps la p dophilie a t peu tudi e par la psychanalyse ce qui ne semble plus tre le cas actuellement des t
394. mment une incidence bien videmment pourrais je dire sur le choix des sujets participant cette recherche puisque j ai constat que je n ai pas propos cette exp rience ceux qui pouvaient m impressionner me faire peur plus que d autres Je pense que j anticipais un fort d ploiement de l emprise dans la relation et peut tre avais je d j pos subjectivement un diagnostic de perversion les concernant Cela concorde avec le fait que le crit re rejet du clinicien envers les sujets dans la grille d analyse de la relation transf ro contre transf rentielle n ait t retrouv que dans le groupe des individus structur s sur le mode de la perversion En cons quence nous pouvons nous demander si ce facteur n a pas une valeur d terminante presque pathognomonique dans le diagnostic diff rentiel de la perversion mais comme nous l avons d j pr cis il serait n cessaire de proc der une v rification de ce constat car il pourrait tre tr s d pendant de la sensibilit particuli re de chaque clinicien Pour ce qui est des pistes de recherche nous y avons d j fait allusion lors de la synth se et de la discussion de nos r sultats et nous en avons bauch d autres dans cette conclusion 331 Nous avons mis en exergue que pour tayer notre tude il serait imp rieux d y ajouter une dimension quantitative en augmentant le nombre d individus tudi s en particulier pour ce q
395. mode de la perversion le fait que ceux ci comblent syst matiquement le manque qu ils per oivent ce que nous avons observ pour le d ni de la castration r sultat du paragraphe 1V 2 3 1 2 2 et l imago maternelle r sultat du paragraphe IV 2 1 1 et qu Husain et al 1984 r f rent au d saveu et l hypoth se qu une d fense contre l angoisse de castration appara trait comme fondamentale chez ces individus Balier 1996 Dor 1987 en nous appuyant sur la notion de f tichisme telle que la con oit par exemple Balier ibidem r sultat du paragraphe IV 2 3 1 2 1 Nous n avons cependant pas pu mettre en vidence une plus grande recherche du phallique chez les sujets du groupe P qui aurait alors pu permettre de souligner un enjeu narcissique phallique Balier ibidem plus important chez ces sujets r sultat du paragraphe IV 2 5 1 2 317 1V 3 2 1 4 Espace imaginaire et mentalisation 1V 3 2 1 4 1 Symbolisation des pulsions Concernant la symbolisation des pulsions sexuelles f minines et masculines nos r sultats paragraphe IV 2 5 concordent globalement avec ce qui est d crit dans la litt rature la forte d faillance des symbolisations f minines est confirm e Chabert et al In Ciavalidini 2001 Gourlaouen Couton 2002 pour tous les individus et ne permet pas de les discriminer en fonction du diagnostic de personnalit contrairement notre hypoth se Par contre une diff rence a t mis
396. mprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k 1 nous pouvons conclure qu il y a bien une dimension rotis e de l emprise chez l homme 183 IV 1 1 4 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 4 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 4 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Monsieur D exprime une jouissance transgresser travers les l ments suivants tendance la transgression dans l enfance et l adolescence vols cole buissonni re dont il parle en insistant sur la jouissance que cela lui a procur d une fa on g n rale moi j aimais bien l cole m me s il y avait une certaine excitation faire l cole buissonni re et tromper le monde il parle de la p dophilie en mettant l accent l encore sur le plaisir et comme quelque chose d enrichissant certains moments il a pu r aliser des fantasmes ou des exp riences diverses multiplier les exp riences a a un c t satisfaisant il emploie des termes renvoyant nettement la jouissance concernant ses passages l acte escalade fr n sie cette esp ce d euphorie qui fait que j ai reproduit avec lui ce que J ai fait avec son grand fr re jouissance provoquer dans la relation transf ro contre transf rentielle b Culpabilit Le sujet n exprime aucune culpabili
397. n du clinicien Le fait que le sujet r ponde plusieurs reprises dans les entretiens ou les tests projectifs bonne question peut s apparenter une valorisation du clinicien mais cela ne rel ve pas de la s duction Je ne me suis pas sentie fascin e par l homme m me si j ai plut t eu une impression positive dans la relation avec lui en raison d une certaine authenticit mais aussi parce que je n ai pas ressenti particuli rement d emprise m Rejet Je n ai pas ressenti de rejet l encontre de Monsieur C L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur Je ne me suis absolument pas sentie disqualifi e dans la relation avec le sujet o Agirs du clinicien Je n ai pas t tent e de passer l acte lors de mes rencontres avec l homme IV 1 1 3 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l image Si nous nous basons sur les items g h j k l nous pouvons conclure qu il n y a pas de dimension rotis e de l emprise chez Monsieur C IV 1 1 3 9 Diagnostic de personnalit 1V 1 1 3 9 1 Les crit res diagnostiques de la perversion IV 1 1 3 9 1 1 Caract ristiques des instances surmo ques a Jouissance transgresser Le sujet exprime une jouissance transgresser travers les l ments suivants banalisation des vols l adolescence dans l entretien qui renvoie la faiblesse des instances surmoi q
398. n manque la fois de diff renciation divers niveaux et de consensus sur le plan diagnostique Nous ne pouvons donc pas nous baser uniquement et sans affinement sur les points communs r pertori s dans les tudes que nous avons consult es et nous allons tenter de proc der un recadrage subtil dans la formulation de nos hypoth ses th oriques Par ailleurs nous pouvons retenir l issue de notre revue de la litt rature que ce ne sont pas uniquement les traits pervers qui sont mettre en relation avec les passages l acte sexuels sur des mineurs mais aussi et peut tre surtout d autres aspects de leur personnalit tels que la fragilit narcissique et le d faut de mentalisation 54 Ill M thodologie 111 1 Hypoth ses th oriques Nous avons fait ressortir de notre synth se th orique un grand nombre de points communs et de diff rences entre les auteurs d agressions sexuels de mineurs structur s sur le mode de la perversion et ceux ayant des traits pervers Toutes les hypoth ses th oriques ne pouvant pas tre v rifi es dans un travail de th se nous avons t dans l obligation de renoncer certaines d entre elles et nous avons fait le choix de retenir celles qui nous semblaient les plus facilement op rationnalisables et pertinentes en terme de diagnostic diff rentiel comme nous allons le d tailler ci dessous 111 1 1 Hypoth se g n rale le diagnostic diff rentiel de personnalit et
399. n particulier la planche 7BM du TAT mais aussi tout au long des entretiens puisque Monsieur G arbore la plupart du temps un sourire et rougit parfois ce que j ai interpr t dans un premier temps comme de la g ne mais qui s apparente davantage l expression corporelle d une vive motion voire de jouissance En effet le sujet ne semble 244 absolument pas g n au contraire quand il s applique donner bon nombre de d tails choquants dans ses diff rents r cits j Atteinte l intimit d autrui L atteinte mon intimit a t particuli rement forte au moment o l homme m a parl des r ves qu il faisait depuis quelques temps mon propos en sugg rant leur caract re rotique sans pourtant le formuler ainsi travers une expression claire de jouissance Il m a donc laiss l imaginer la coloration de son activit onirique ce qui a t totalement d stabilisant m a mise tr s mal l aise et m a fait ressentir du d go t Le r cit de Monsieur G tait aussi marqu par des insinuations relativement malsaines qui m taient adress es et propos desquelles je fais l hypoth se qu elles taient destin es me faire ressentir ce que lui m me ne pouvait pas prouver Il a par exemple parl de la g ne qu il avait voquer certaines choses avec une femme alors qu il tait incarc r depuis trois ans et c est moi qui m en suis trouv e troubl e a
400. nce phallique la planche 4 une symbolisation de niveau B une t te de taureau un buffle est donn e mais elle est associ e une mauvaise appr hension formelle et on peut penser que la r ponse qui suit correspond une forme de disqualification tache d huile A la planche 6 aucune symbolisation de la puissance phallique n appara t malgr une insistance sur les d tails phalliques l enqu te rappelons l existence d une insistance sur les aspects phalliques dans la description du p re dans le discours du sujet et dans le choix de la planche paternelle symbolisation r ussie planche 8 nous pouvons remarquer que les repr sentations phalliques sont deux reprises li es des kinesth sies d objet un champignon suite une explosion la planche 1 un volcan en ruption la planche 2 ce qui refl te l existence d une agressivit associ e IV 1 1 7 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives Les pulsions agressives sont mal symbolis es au Rorschach seulement quatre symbolisations des pulsions agressives sur treize en comptant le traitement factuel du rouge la planche 3 sont r ussies par exemple 2 loups la planche 8 ou 2 scorpions la planche 10 et il est noter la pr sence de kob travers lesquels une grande violence pulsionnelle destructrice est projet e r ponses cot es D 235 un champignon suite une explosion la pl
401. nd il y avait toute cette violence je souhaitais sa mort et je me disais c est ma faute s il l a fait et des perturbations plus ou moins imm diates s en sont suivies dans sa vie signes d une souffrance psychique l cole buissonni re des id es noires jusqu la naissance de s a fille l alcoolisme Il pr cise Ce manque que je peux pas dire qu il tait combl parce qu il y avait mon oncle Nous pouvons faire l hypoth se que le deuil tait d autant plus difficile faire que peu d explications ont t donn es autour de ce d c s Monsieur C ne peut faire que des suppositions quant aux causes de ce suicide qu on lui a dans un premier temps cach Cependant il finit par exprimer le sens que la disparition de son p re a pu prendre pour lui une lib ration pour se lib rer lui et nous lib rer nous de sa violence Enfin il dit aussi avoir travers une p riode de d pression au d but de son incarc ration pendant trois mois j arr tais pas de pleurer tous les jours Q J avais du mal admettre ce que j avais fait IV 1 1 3 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique Au Rorschach les repr sentations animales enti res et non d t rior es sont majoritaires 7 9 77 8 planches 1 2 5 6 et 8 Il en va de m me pour les r ponses humaines planches 2 et 3 m me si elles restent ind termin es sexuellement personnages personnes
402. ne image rotis e de son p re mon p re tait tr s attir question sexe nous pouvons donc en conclure que l imago paternelle n est pas clairement diff renci e de l imago maternelle 228 Elle est en outre incestueuse J ai une image de mon p re qui avait des rapports je pourrais pas dire avec ma s ur parce que la personne tait pench e m me si Monsieur G affirme n avoir d couvert que son p re a t condamn pour viol seulement lors de son propre passage aux assises Pour ce qui est de l imago paternelle inconsciente nous pouvons relever le fait que le sujet choisisse la planche 8 au Rorschach comme planche repr sentant son p re en insistant l encore sur les aspects phalliques symbole de force le taureau Le p re est mentionn la planche 2 du TAT mais sa fonction est carenc e puisque la triangulation ne tient pas Cela appara t aussi la planche 6BM o il n est pas fait r f rence au p re et o un fantasme incestueux est sous jacent comme nous le verrons plus loin A la planche 7BM enfin la relation p re fils est repr sent e mais de fa on probl matique confusion dans le r cit en particulier t lescopage des r les insistance sur la diff rence de g n ration gestion d licate de l agressivit et l homme insiste sur le peu de poids accord l autorit paternelle le fils regarde un peu au dessus du p re il a son opinion propre
403. ne is ut a es ile nets 86 LLS 3 2 Fantasme IMCeSTUeNX 2 4 rendent 94 II 5 4 M canismes de d fense ss MR de M itia 94 IS M ntalisationi seien e r O a a O e a E E 95 II 5 5 1 Symbolisation du sexuel nntinniiadrnatieirrdnntetes 95 II 5 5 2 Symbolisation des pulsions agressives 98 UI 5 6 Le choix d objet et la relation d obj t ssarshunanantanmunarmannaant 98 12 61 Victime s et choix d ODIBt ns nn rune 98 IG L r latond ObISEsssns en nent et A E E RR 99 1 5 7 Diagnostic de personnalit et continuum sesessessessseesesseesseeseesesssesseseessesse 106 IL S5 7 1 Diagnostic diff rentiel de personnalit sesessssesesseseesesseseessssesesseseesessese 106 II 5 7 2 Existence d un CONDOM SSSR NAT Ce AS Sn nn 2 110 IV Analyse des protocoles et r sultats sssssssseessseseseeseesesessesssssse 111 IV 1 Analyse individuelle de chaque protocole et constitution des deux groupes 112 IV 1 1 Analyse individuelle de chaque protocole et diagnostics de personnalit 112 IV 1 1 1 Analyse du protocole de Monsieur A ss sssessssessesesssressessrsseessessresresseeseese 112 IV 1 1 2 Analyse du protocole de Monsieur BU 132 IV 1 1 3 Analyse du protocole de Monsieur Css 149 IV 1 1 4 Analyse du protocole de Monsieur D sssnssesesssssssesessssessessrsseessessrssresseeseese 165 IV 1 1 5 Analyse du protocole de Monsieur Es 186 IV 1 1 6 Analyse du protocole de Monsieur
404. ne le d ni du d sir de l autre et la r duction de l alt rit nous nous basons sur les d finitions donn es plus haut dans lesquelles nous avons insist sur les similitudes qui les caract risent pour les rep rer dans le r cit du sujet concernant ses passages l acte tendance la r duction de l alt rit le sujet pourra insister sur une identit de ressenti de v cu entre la victime et lui il pourra utiliser des pronoms impliquant l autre Cela pourra tre rapproch de la mise en vidence d une relation d objet sp culaire dans les tests projectifs d ni du d sir de l autre c est dans la description pr cise des passages l acte que pourra particuli rement appara tre ce d ni par exemple si le sujet affirme que la victime tait consentante qu elle a pris part aux actes sexuels etc puissance de la s duction qui ali ne l autre dans le narcissisme de l agresseur emprise dans sa dimension rotis e nous retrouvons l les concepts de d ni du d sir de l autre et de r duction de l alt rit qui devraient tre extr mement pr gnants ici confinant au d ni de l alt rit avec en outre une insistance sur l rotisation la s duction qui pourront aussi tre rep r es dans le discours du sujet le sujet insiste t il sur des l ments ayant trait la s duction la sexualisation dans la relation avec la victime et ventuellement dans la relation d objet dans l
405. ne que vous allez me demander une planche qui me ferait penser ma m re De m me lors des entretiens il explique qu il ne se souvient pas de ses r ves ni des r actions de ses parents ses transgressions et il conclut je vous d ois non Monsieur D sous entend clairement sur un ton de provocation qu il sait ce que je pense de ce qu il d clare Au Rorschach il dit surprise avant que la planche 7 lui soit pr sent e il se met ma place en verbalisant l effet qu il suppose que je recherche en lui faisant d couvrir une nouvelle planche Enfin il essaye de s approprier l interpr tation du TAT en disant une fois son r cit termin qu il pensait que la succession des planches racontait une histoire planche 4 B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre Le sujet n a pas eu particuli rement tendance voquer des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre mais faire r f rence ses connaissances dans certains domaines par exemple dans l association de la premi re r ponse du Rorschach il dit j ai l l esprit le roman de B Werber les Fourmis c est un monde compliqu structur ou au TAT planche 11 alors un d cor chaotique avec des animals des animaux c est quoi a pr histoire a me fait penser au Seigneur des Anneaux d Contr le domination de l autre Il semble tenter de dominer
406. ne s inscrivaient pas dans un profil aussi r gressif et archa que si nous reprenons nos constats relatifs aux angoisses que celui qui para t correspondre ces descriptions il ne semble donc pas s agir de points communs tous les auteurs d agressions sexuelles mais plut t de sp cificit s propres aux individus atteints de perversit Par cons quent il serait int ressant d explorer plus avant ces observations en menant une recherche diff rentielle sur un groupe de sujets pr sentant ce diagnostic de perversit versus un groupe d individus structur s sur le mode de la perversion afin de tenter de les situer l un par rapport l autre sur le continuum En conclusion nous pouvons estimer que notre postulat relatif l existence d un continuum allant de la perversit au sens de Balier proche de la psychose en passant par la perversion sexuelle jusqu aux sujets que nous avons nomm s ayant des traits pervers est recevable Une tude compl mentaire portant sur un chantillon bien plus important d individus et int grant des sujets pour lesquels un diagnostic de perversit a t pos serait cependant indispensable afin de proc der une validation statistique comme nous l avons d j mis en exergue IV 3 2 Synth se des autres r sultats En dehors des l ments en lien avec le diagnostic de perversion sexuelle et l existence d un continuum nous avons pu mettre en vidence des p
407. ne sont pas enti rement s par s renvoie selon nous une organisation plus r gressive que la relation anaclitique nous pouvons donc penser que les sujets luttent alors non pas contre des angoisses de perte d objet mais contre des angoisses de perte de coh sion de soi voire d an antissement la s paration vis vis de l objet mettant en p ril l int grit narcissique de l individu troubles graves du narcissisme f tichisme enjeu narcissique phallique troubles graves du narcissisme Il s agira l d valuer la repr sentation de soi dans sa dimension identitaire L absence de caract re unitaire sera valu e au Rorschach travers un G bas qui refl te une capacit d ancrage unitaire d faillante un H qui value les capacit s d identification l humain bas des r ponses humaines ou animales d t rior es et ou parcellaires 83 Les planches 1 et 5 renvoient particuli rement la repr sentation de soi et une attention particuli re doit donc leur tre port e nous pouvons par exemple retrouver des r ponses correspondant une d qualification sur le plan narcissique ainsi qu la planche 3 qui met en jeu le sch ma corporel Des r ponses correspondant une confusion humain animal des confabulations la multiplication des r ponses defect anat rendent compte d un trouble identitaire de m me que l interpr tation assez syst matique des d tails blancs r v
408. nifestations sauf pour M A du groupe TP qui en totalise 4 Il se peut cependant que les individus du groupe P tentent de lutter contre elle par diff rents moyens les m canismes de d fense en particulier puisque nous avons pu constater que leur atteinte narcissique est plus forte que celle des sujets du groupe TP Ainsi des probl matiques de s paration individuation sont retrouv es chez 2 individus soient 40 du groupe P M D des animaux siamois par la t te la planche 10 du Rorschach et M E repr sentations tr s mal symbolis es de mise bas et d accouchement et un seul 33 du groupe TP M A 2 t tes de femme avec le m me corps s urs 281 chiamoises sic planche 7 du Rorschach qui comme nous l avons pos dans l op rationnalisation des hypoth ses renvoient une relation d objet plus r gressive que la relation anaclitique et font supposer l existence d angoisses de perte de coh sion de soi ou d an antissement contre lesquelles elles peuvent d ailleurs se mettre en place plut t que de perte d objet Si nous nous r f rons ces diff rents l ments degr d atteinte narcissique en g n ral robl matique de s paration individuation nous pouvons conclure l existence d une robl matique identitaire plus r gressive dans le groupe P 100 des sujets que dans le roupe TP 1 individu sur 3 pr sente ces caract ristiques ce qui va dans le
409. nifie sexualit et nous pouvons imaginer que le sujet a r ussi se contr ler un minimum face moi gr ce son niveau intellectuel dans la moyenne sup rieure 181 De plus cela peut renvoyer un l ment relatif la perversion sexuelle o l intimit pose probl me et conduit l homme solliciter celle d autrui B Crudit des termes dans la description des faits La description des passages l acte est assez abrupte il explique par exemple que s tant r veill une nuit pour des besoins naturels il se serait aper u que son co d tenu tait en train de se masturber endormi je suis intervenu dans sa masturbation jusqu au moment o il a boug et s est retourn De m me pour ce qui est des agressions sexuelles sur les mineurs il d clare on s est retrouv tout seul tous les 2 et je l ai entra n dans une relation de type amoureuse Q en situation d shabill s ax s sur le sexuel jusqu la fellation Cependant j ai ressenti que le c t choquant de ses r cits n tait pas d majoritairement aux termes tr s crus utilis s mais plut t la fa on tr s directe tr s objectale sans empathie avec laquelle il voquait ses passages l acte et ses victimes y Anti Clob de Rebourg Je pense qu un anti Clob pourrait tre cot la planche 8 BM du TAT Monsieur D projette de fait du sadisme de fa on tr s crue charcuter une personne que
410. nique et psychopathologique peut apporter un clairage essentiel travers les travaux portant pr cis ment sur les structures de personnalit 337 VI Bibliographie ALLILAIRE J F THURIN JM 2002 Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d agression sexuelle Montrouge John Libbey Eurotext ANTIER E 2006 Dolto en h ritage II fille ou gar on la naissance de l identit sexuelle Paris Laffont ARCHER E 1998 Le traitement psychiatrique des auteurs d agressions sexuelles avant et apr s la d tention L information Psychiatrique 5 461 473 AULAGNIER SPAIRANI P CLAVREUL J PERRIER F ROSOLATO G VALABREGA J P 1967 Le D sir et la perversion Paris Seuil BALIER C 1988 Psychanalyse des comportements violents Paris P U F BALIER C 1993a P dophilie et violence L clairage apport par une approche criminologique Revue Fran aise de Psychanalyse 2 573 589 BALIER C 1993b Viols et incestes Auteurs et victimes Monographie de la Revue Fran aise de Psychanalyse Les Troubles de la sexualit Paris PUF 159 182 BALIER C 1996 Psychanalyse des comportements sexuels violents Paris PUF BALIER C 1998a De l acte et son r cit la r alit du sujet Revue fran aise de psychanalyse 3 767 779 BALIER C 1998b De la d linquance sexuelle la psychopathologie L information Psychiatrique 5 451 454 BALIER C 1998c Rencontr
411. njeu narcissique phallique si une recherche du phallique appara t majoritaire lors de notre analyse de la symbolisation des pulsions sexuelles masculines 282 e Lien entre les agressions sexuelles commises et la lutte contre la perte de coh sion de soi contre la d pression diff rence Il est d licat d tablir un lien dans l apr s coup entre les passages l acte qui ont eu lieu plusieurs mois voire plusieurs ann es avant que nous rencontrions les sujets et les angoisses pr dominantes chez eux ce moment l d autant plus que nous avons pu souligner que les deux types d angoisses existaient chez la majorit des individus m me si ce sont les angoisses de perte de coh sion de soi qui paraissent marquer davantage les sujets structur s sur le mode de la perversion Nous avons n anmoins pu tablir certains rapprochements pour quelques cas particuliers Il semble de fait exister pour 2 individus du groupe TP M C et M H ceux qui totalisent le moins de crit res de perversion une association entre les pulsions sexuelles et les angoisses de perte d objet dans le discours pour M C dans le discours et dans les tests projectifs pour M H ainsi que pour M F et M G du groupe P dans les tests projectifs pour M F et dans le discours pour M G M A du groupe TP met de m me en avant une recherche d tayage support moral dans la relation avec ses victimes ce qui renvoie la fragilit narcissique d
412. nnue et nous pouvons supposer qu elle est inint grable pour Monsieur D IV 1 1 4 4 2 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est pas labor e la planche 1 du TAT l immaturit fonctionnelle n est pas d pass e et elle est trait e en terme de contrari t sans d gagement possible De plus la planche 2 du Rorschach l angoisse de castration appara t travers la th matique phobique projet e animal effrayant Cependant aucune r f rence n est faite la lacune centrale qui est incluse dans la r ponse globale du sujet un insecte le manque est donc combl De m me la planche 10 du Rorschach le manque semble per u angoisse non m tabolis e lors de la d couverte de la planche mais est l encore imm diatement combl les diff rents l ments de la planche sont reli s entre eux et le creux f minin qui s ensuit une structure de coupe conduit au f tichisme d corations L angoisse de castration est aussi pr sente aux planches 4 et 6 o l homme retourne plusieurs fois la planche avant de donner ses r ponses o la puissance phallique n est pas symbolis e de fa on satisfaisante nous le verrons plus loin D ni de la castration f minine la planche 9 du Rorschach f minine ce sont uniquement des symbolisations phalliques qui sont donn es quelque chose qui explose un peu la mani re d un feu d artifice mais vous
413. ns Il a une s ur de 12 ans son a n e Sa m re est d c d e et il ne conna t pas son p re Il exerce le m tier de chauffeur routier IV 1 1 8 1 Imagos parentales IV 1 1 8 1 1 Imago maternelle L homme n a que des bribes de souvenirs li s sa m re biologique qu il a perdue l ge de 2 ans et demi il s agit essentiellement de sa description physique dans laquelle nous pouvons noter une certaine rotisation elle tait belle elle avait de grands cheveux noirs Elle tait handicap e elle avait un probl me de hanche elle boitait un peu a je m en souviens bien de quelques moments pass s ensemble et d une sc ne t moignant de la maladie de celle ci Il a int gr d elle une image plut t positive insistant sur sa gentillesse une femme extr mement gentille m me si quelques b mols apparaissent dans son discours Elle tait gentille mais la limite elle tait un peu na ve a c est ce que j ai appris de ma s ur y compris en ce qui concerne le maternage j ai pas de souvenirs d tre une fois sur ses genoux Ceci peut tre mis en relation avec une certaine d qualification de l image f minine pr sente chez Monsieur H il critique en effet plusieurs reprises son pouse par exemple concernant le fait qu elle l ait rejet suite la d couverte des d lits il dit je vois 2 fr res de ma femme je veux pas dire qu ils sont plus instruits mais ils comprennen
414. ns agressives est tr s mauvaise au Rorschach seulement deux r ponses adaptatives planche 1 deux pinces planche 8 hy ne et cinq qui ne le sont pas en plus de l absence d interpr tation du rouge la planche 3 pulsions agressives associ es une kinesth sie d objet la planche 9 quelque chose qui explose un peu la mani re d un feu d artifice champignon atomique correspondant au niveau D de la grille de Cassiers au TAT projection crue de sadisme la planche 8BM on voit des personnages en train de j allais dire charcuter une personne que visiblement ils viennent de tuer r cit in laborable la planche 13 MF en raison d une gestion de l agressivit probl matique expression directe de l agressivit tuer associ e la restriction la d n gation l annulation r troactive manque d ambigu t ces planches de m me qu la planche 4 175 1V 1 1 4 7 Le discours du sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn Lorsque nous avons rencontr Monsieur D il purgeait une peine de prison pour agressions sexuelles sur 4 mineurs de moins de 15 ans et au cours de sa d tention il a t une nouvelle fois condamn pour ce m me motif mais l encontre d un co d tenu majeur Enfin il nous a parl aux cours des entretiens que nous avons eus avec lui d un ant c dent d attouchements sur un mineur qui a eu lieu 20 ans plus t t mais
415. ns secondaires Identification sexuelle diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes dentification sexuelle L identification sexuelle est difficilement tablie par Monsieur A dans les tests projectifs h sitation sur le sexe du personnage la planche 3BM du TAT grande instabilit des identifications la planche 4 du TAT personnages d finis par leur ge la planche 7BM du TAT t tes de femme avec des attributs phalliques la planche 7 du Rorschach Au Rorschach malgr l insistance sur les d tails phalliques comme nous le d velopperons plus loin symbolisation du sexuel masculin la seule identification humaine kp est une identification f minine en dehors de celle des morts la planche 3 fant mes squelette Le sujet s identifie aussi une femme plus pr cis ment sa m re aux associations de la planche 7 Il dit par exemple on a l impression que c est 2 femmes je me verrai bien dessus avec ma m re et en parlant d un cauchemar il d clare c est depuis que ma m re est d c d e je pense je sais pas des fois je me demande si c est pas moi le mort Nous pouvons donc penser que l identification de l homme est maternelle pr g nitale Il s agit donc d un fonctionnement clairement pr dipien Diff rence des sexes et d ni de la diff rence des sexes Les personnages ne sont pas clairement identifi s sur le plan sexuel e
416. nse est correcte m me si cela r v le aussi une difficult face au v cu de manque les questions que le sujet se pose lui m me celles qui correspondent des h sitations rendant compte de conflits intra personnels 102 et celles renvoyant l emprise question dans laquelle la r ponse est pratiquement incluse par exemple vous voyez demande d acquiescement recherche de complicit b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous Pour Husain et al 1984 cela revient inclu re l autre sans lui demander son avis comme s il allait de soi qu il soit complice et qu il ne puisse rien vivre autrement que le sujet c D ni du savoir de l autre Cela englobe l inversion des r les Neau 2001s appuyant sur Dorey et le fait d voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre Husain et al 1984 Nous avons aussi consid r pour notre part qu un sujet qui tente de s exprimer sur un ton professoral s inscrit dans cette dimension d Contr le domination de l autre Dorey 1981 e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Dorey 1981 p 121 IIL 5 6 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre Husain In Tychey de 2007 distingue deux places contrast es attribu es l autre dans la relation d emprise qui sont la position de spectate
417. nsi une conclusion principale de la premi re conf rence de consensus sur cette question de la psychopathologie et du traitement des auteurs d agressions sexuelles qui a eu lieu en France en novembre 2001 dans laquelle un lien est tabli entre les passages l acte sexuels et cette fragilit narcissique malgr le polymorphisme clinique des conduites d viantes et la diversit des configurations psychopathologiques ces troubles du comportement sexuel correspondent moins des troubles de la sexualit proprement dits qu des solutions d fensives par rapport des angoisses majeures concernant le sentiment identitaire angoisses cons cutives des carences fondamentales de l environnement primaire au cours de la petite enfance Neau 2001 pr cise que pour Balier la mise en acte radicale avec un enjeu de vie et de mort caract rise les agresseurs sexuels et emp che de les cantonner dans le champ de la perversion Pour Coutanceau 1996 On retrouve souvent la coexistence d un Moi faible fragile se vivant facilement humili sensible la blessure d amour propre et d un Moi infantile tonalit m galomaniaque voulant d velopper un sentiment de toute puissance avec n antisation de l autre Cette organisation narcissique immature mal diff renci e se construit de fa on chaotique sur une trajectoire existentielle marqu e assez fr quemment par des 33 traumatismes r els qu il s
418. nt au petit gar on repr sent seul et la planche 2 du TAT l exclusion du 3 personnage par rapport au couple parental d clenche des angoisses de perte d objet qui sont retrouv es aux planches 2 et 7 du Rorschach Monsieur H met en place comme m canisme de d fense principal face cela la lutte maniaque contre la d pression la planche 12BG 13B et 16 du TAT La lutte anti d pressive se retrouve aussi travers les d terminants C au Rorschach planches 5 et 6 et la sensibilit la couleur noire du sujet est particuli rement verbalis e aux choix des planches et dans les associations de ce m me test par exemple l association de la r ponse 1 a m voque la nuit je me souviens quand j tais petit J avais peur la nuit mais alors une trouille pas possible je crois que c est pour a que j aime pas la couleur noire la planche 6BM les affects d pressifs sont associ s la repr sentation de la perte du p re A la planche 16 du TAT par contre c est l impossible laboration du manque qui appara t de fa on massive ce que m voque une page blanche et ben une page blanche c est rien a refl te a refl te rien Pour que a refl te quelque chose il faudrait qu il y ait un dessin et qui d bouche sur une angoisse de mort L homme relate ainsi de nombreux pisodes de son enfance o il a ressenti des angoisses d abandon dont le plus marquant correspond aux semaines d
419. nt o il commettait ses attouchements qui refl tent totalement ce dernier aspect escalade fr n sie cette esp ce d euphorie qui fait que j ai reproduit avec lui ce que j ai fait avec son grand fr re et la jouissance prouv e qui est mise en avant N anmoins d autres moments Monsieur D d nie le plaisir ressenti et en place l origine dans la satisfaction de procurer du plaisir ses victimes du plaisir mais pas du plaisir orient vers moi mais le plaisir de le voir satisfait de ce qui se passait cela peut nous faire penser la recherche de l effet produit sur l autre Lefebvre In Tychey de 2007 renvoyant la forclusion de l affect chez les pervers Mac Dougall 1978 178 Comme en t moignent les l ments que nous venons de d crire et comme nous le d velopperons dans l analyse du contre transfert le sujet met en place une relation d emprise o c est la manipulation qui pr domine ce qu il exprime clairement en se comparant sa s ur elle ne savait pas y faire elle n a jamais trouv du r confort aupr s de ma m re De m me lorsqu il parle de sa premi re victime il affirme il faisait le meneur vis vis des autres et J avais r ussi me faire respecter je l utilisais pour avoir les autres dans ma poche L autre devient un moyen pour atteindre un objectif L homme exprime son ressenti imm diatement apr s les faits en ter
420. nt trait l existence d un continuum tendrait donc tre v rifi e Nous avions en particulier cibl les points communs suivants d finis par Balier 1996 et Neau 2005 comme caract risant l ensemble des auteurs d agressions sexuelles la mise en acte radicale avec un enjeu de vie et de mort qui emp che de les cantonner dans le champ de la perversion Neau 2001 citant Balier 1996 l id e que les agresseurs sexuels p n trent beaucoup plus directement et cr ment dans la sc ne primitive elle m me que les pervers ibidem P hypoth se de mouvements qui appara traient fr quemment sur un registre masculin maniaque avanc e par Neau 2005 pour lesquels elle parle d agirs tr s violents et de recours l acte le lien avec la perversit ayant t soulign l par Chagnon 2005 Nous avions pour notre part mis l hypoth se qu ils relevaient davantage de la perversit dans le sens de Balier 1996 2002 a et b parce qu ils ne nous semblaient pas refl ter les caract ristiques de personnalit de la plupart des auteurs d agressions sexuels que nous avons l habitude de rencontrer dans notre pratique quotidienne et qu ils paraissaient plut t s apparenter la structure psychotique Les r sultats de notre tude semblent confirmer cet aspect puisque nous avons pu mettre en vidence que nos sujets et surtout les tats limites avec des traits pervers
421. ntage de plaisir dans ce type de relations que dans l h t rosexualit Pour lui cela a constitu un vrai virage jusqu alors je n avais que des fantasmes sur des gar ons le premier acte amoureux avec un gar on c tait comme une r v lation Il ajoute que sa vie sexuelle aurait alors bascul pas du c t qu il attendait Il aurait eu son premier rapport sexuel vers 17 18 ans avec une fille plus g e que lui en colonie de vacances Il parle ainsi de ce moment la premi re fois que j avais un rapport sexuel avec un autre c est tout le monde qui s ouvre vous Cette verbalisation pourrait renvoyer la confrontation l alt rit mais l absence d identification sexuelle sous entend que l autre est vu davantage comme un objet qui n est pas per u dans sa diff rence En ce qui concerne sa p dophilie il la place comme les autres attraits sexuels en expliquant qu il consid re qu il d couvraift s a sexualit en fonction des situations je l ai fait pour mener l exp rience mais je sais que c est pas a qui va faire basculer ma vie sexuelle Ainsi le sujet se pr sente comme opportuniste en ce qui concerne sa sexualit qu il d crit comme d cousue Q dans le sens o elle a pris des formes diff rentes dans le temps et dans le sens o elle n est pas r guli re Q en une semaine je peux avoir plusieurs partenair
422. ntatives de suicide dont la cause tait une situation de s paration Par ailleurs le sujet semble fortement marqu par une sensibilit d pressive au Rorschach par exemple planches 1 5 et 6 De fait il parle de 2 v nements mortif res traumatisants qui ont marqu son enfance l enterrement de sa grand m re maternelle a m a fait peur parce que pendant l enterrement j ai vu que du noir on m a jamais expliqu que c tait un enterrement gt El 115 le fait que sa m re lui ait dit qu il aurait tu son jumeau lors de sa naissance Des angoisses de mort sont projet es au TAT planches 12BG 19 et 16 ainsi qu la planche 3 du Rorschach 2 fant mes on a l impression qu ils tiennent une moiti de squelette 1V 1 1 1 3 Repr sentation de soi et fragilit narcissique Les repr sentations animales et humaines enti res non d t rior es au Rorschach sont minoritaires et probl matiques pour les r ponses animales il s agit des r ponses 9 planche 5 o une d valorisation peut tre rep r e 18 planche 8 mais l animal est ind termin 23 planche 10 3 9 r ponses animales soient 33 pour les r ponses humaines 3H pour 2Hd psychogramme du Rorschach et uniquement des H planche 2 diable r ponse enti re non d t rior e planche 3 fant mes planche 10 ange r ponse enti re non d t rior e La repr sentation de soi
423. ntid pressive qui ne permet pas de le ranger dans l une ou l autre des structures authentiques n vrotiques ou psychotiques et le laisse dans une d pendance lointaine et relative mais conomiquement effective l gard de l organisation limite dont il d coule g n tiquement Nous d fendons ici la position de l existence d une structure perverse en nous appuyant pr cis ment sur la caract ristique pr gnante de stabilit dans le temps de cet am nagement que Bergeret 1996b d finit en outre rappelons le comme un ensemble de constantes structurales Chabert In Tychey de 2007 parle comme Chasseguet Smirgel 1984 et Husain In Tychey de 2007 d organisations perverses qu elle oppose en soulignant la stabilit des premi res aux am nagements pervers qui constituent des composantes de fonctionnements psychiques divers Nous emploierons donc dans ce texte la fois les termes d organisation et de structure tels que nous venons d en d limiter l acceptation Pour finir nous pr cisons que nous tablissons une distinction entre la structure perverse entendue ici comme correspondant la perversion sexuelle et les autres entit s pr c demment cit es que nous avons nomm es diff rentes formes de perversion 24 perversit perversion narcissique comme nous l avons soulign en terme de caract ristiques de personnalit rapport au narcissisme de l autre nature
424. ntiment faire une mise en acte de son fantasme simplement racont e Rebourg Roesler 2002 2005 a particuli rement tudi cet aspect au Rorschach et pr cise certains nonc s sont prendre comme des quivalents comportementaux qui visent agir directement sur notre sensibilit avec l effraction bouleversante de notre appareil psychique et une volont d emprise sur l interlocuteur Il y a alors manipulation de l interlocuteur par le biais du langage dans les proc d s rh toriques particuliers qui font appel la fonction conative du langage Mc Dougall cit e par Musquar 1996 d finit de fait la relation perverse comme transitionnelle o les autres sont des objets choses ma triser faute d avoir cr des objets transitionnels authentiques ils font des autres de la sc ne du monde des proies ils sont en danger d annihilation si les autres ne les abreuvent pas d o une mise en acte sur la sc ne du monde Musquar 1996 rappelle ainsi que pour Mc Dougall quand l affect est forclos c est dire ject de la psych et de ce fait exigeant une r cup ration par l ext riorisation de situations affectives que le sujet ne peut assumer comme siennes il essaye de le manipuler inconsciemment travers les autres Ainsi le pervers utilise ses fantasmes pour induire chez les autres des r actions affectives Dans ce cadre le destin des mots c est
425. ntraignant de la prison peut tre un atout pour la prise en charge des individus cadre contenant travail en alliance avec les diff rentes institutions Ciavaldini In Chabert et al 2006 r f rence au tiers et la loi externe rappel n cessaire de la r alit Balier 1999 alliance avec la partie cliv e du Moi ibidem utilisation de l injonction de soins comme un levier Comme le fait Balier dans un grand nombre de ses crits 1988 1996 1998c 2000 2002 La psychanalyse et les agirs On line Lefebvre In Tychey de 2007 insiste pr cis ment sur l importance d une contenance d quipe sur laquelle le clinicien puisse s appuyer en particulier d s lors que le cadre et le contrat th rapeutique correspondent une situation sous contrainte et sous condition C est le cas de la majorit des auteurs d agressions sexuelles incarc r s comme nous l avons pr cis plus haut Par ailleurs une partie de ces sujets peut tre ceux qui rel vent davantage de la perversit et qui recourent Pacte selon l expression de Balier 2002 a nous confient souvent qu ils ne peuvent rien dire des faits qu ils ont commis puisque le comportement remplace processuellement la pens e comme le rappelle Ciavaldini 2001 Pour Balier La psychanalyse et les agirs On line il s agit alors de s adresser directement aux processus qui sous tendent les repr sentations
426. ntuel primat de l acting l homme affirme ne pas tre un casse cou et aimer les risques calcul s par exemple dit qu il aime bien les sensations comme celles qu il peut prouver dans les f tes foraines mais parce qu il y a un c t s curitaire et ajoute si le danger est identifi alors a m arr te Nous pouvons cependant noter chez Monsieur D une tendance la transgression puisqu il avoue avoir commis des vols l talage l adolescence l envie de quelque chose qu il n avait pas les sous pour s acheter ce qui traduit la faiblesse de l instance surmo que et un d fi de l autorit avec un positionnement vident de toute puissance je me punissais moi m me je me renfermais dans ma chambre je me mettais l cart c tait une fa on de me punir et de faire savoir mon d saccord En fait il exprimait son m contentement quand il tait frustr par ses parents auxquels il reproche de n avoir jamais t l coute c tait un mur Il estime en effet qu il n avait pas des parents tr s punitifs Ceci appara t tr s clairement dans la r action de complicit que son p re aurait eu en d couvrant que le sujet avait fait l cole buissonni re puisque ce dernier l aurait ramen la maison Par ailleurs la fa on dont l homme parle de cette transgression est loquente car elle r v le une r elle jouissance
427. nus pour rendre compte d un d ni patent de la diff rence des sexes sont ventuellement trop restrictifs nous avons fait un choix sp cifique repr sentations homosexuelles et double identification parmi un ensemble d indicateurs ce qui pourrait tre retravaill 292 Les individus C et H du groupe TP ceux qui totalisent le moins de crit res de perversion quant eux se diff rencient vis vis du d ni de la diff rence des sexes qui est retrouv chez M H le seul sujet de son groupe concern malgr son tr s faible score dans le diagnostic de perversion Cependant comme nous l avons soulign ce d ni n appara t qu une fois dans son protocole cela ne signifie donc pas que M H d nie fondamentalement la diff rence des sexes Il se peut que cela corresponde un moment o cette diff rence a t ressentie de fa on particuli rement angoissante Ce cas particulier tend prouver que l op rationnalisation pour laquelle nous avons opt ne rend pas fid lement compte du caract re massif du d ni pour les raisons que nous venons d voquer 1V 2 3 1 4 3 Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations A Rappels de l hypoth se diff rence Le d ni de la diff rence des g n rations est plus massif chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous avons pu constater qu
428. ocier ici l tude de l imago maternelle et de l objet primaire trait s dans la partie th orique en lien avec l laboration de la position d pressive en raison des liens qui les unissent a Points communs Au terme de la revue de la litt rature concernant les imagos maternelles des auteurs d agressions sexuelles en g n ral et des sujets pervers en particulier nous pouvons constater qu elles ont des caract ristiques assez proches En effet les aspects dangereux phalliques li s la toute puissance sont cit s dans les deux groupes Chagnon 2000 Chasseguet Smirgel 1990 Viaux 1999 Balier 1996 Il en est de m me pour la s duction et l excitation qui sont associ es aux deux types d imagos maternelles Dor 1987 Viaux 1999 Gourlaouen Couton 2002 Cependant Gourlaouen Couton 2002 pr cise qu il s agit l d une caract ristique inh rent e la sexualit masculine mais que ce sont les capacit s de traiter l excitation qui sont peu efficientes chez les auteurs d agressions sexuelles Ce point commun a t longuement tudi par ce chercheur Une double fantasmatisation Dor 1987 tant t non manquante tant t castr e Chagnon 2000 vacuitaire et ou f tichis e serait aussi partag e par les deux groupes Les caract ristiques de pr carit et de dangerosit apparaissent aussi associ es l objet primaire d crit par Chabert et al
429. oints communs et diff renciateurs dont la plupart rendent eux aussi compte du fait que la personnalit des sujets structur s sur le mode de la perversion est plus archa que au plan psychodynamique que celle des individus ayant des traits pervers IV 3 2 1 D autres caract ristiques de personnalit 1V 3 2 1 1 Les imagos parentales et les identifications Nous avons retrouv la majorit des points communs et des diff rences des imagos parentales des auteurs d agressions sexuelles d crits dans la litt rature l imago maternelle dangereuse et phallique toute puissante la double fantasmatisation de celle ci l objet primaire mena ant et manquant la souffrance identificatoire au p re la carence de la fonction paternelle chez les sujets ayant des traits pervers et le d ni de celle ci chez les individus structur s sur le 315 mode de la perversion le d doublement de l imago paternelle r sultats des paragraphes IV 2 1 1 et IV 2 1 2 mais nous avons pu mettre aussi en vidence des l ments singuliers une tendance l rotisation plus forte de l imago maternelle chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers ce qui va dans le sens de Dor 1987 et introduit une petite nuance dans les r sultats de Gourlaouen Couton 2002 une fa on tr s sp cifique chez les sujets du groupe P d assurer la compl tude de l imago maternelle plus f
430. ojectifs op rationnalisation L tude de la relation d objet dans les tests projectifs nous est utile en particulier pour conforter l analyse de la relation avec la victime et celle des angoisses qui peuvent en tre d duites paragraphe laboration de la position d pressive et fragilit narcissique 99 Nous nous sommes int ress s aux deux tests projectifs Test de Rorschach il permet de d terminer le niveau de la relation d objet fusionnel anaclitique g nital ce sont les planches bilat rales qui devront particuli rement tre examin es travers les repr sentations de relations projet es TAT il permet de se centrer plus particuli rement sur les pulsions agressives et sexuelles dans la relation la relation d objet au TAT est d j en partie analys e dans notre recherche travers la triangulation oedipienne et la diff rence des sexes et des g n rations I11 5 6 2 2 Analyse de la relation mise en place avec la victime travers le discours du sujet a Diff rences rappel des hypoth ses th oriques Dans la relation qu a l individu structur sur le mode de la perversion avec l enfant il existe une captation sp culaire qui traduit une recherche d une relation sp culaire id alis e avec la m re De fait pour Balier le p dophile s int resse l enfant en fonction de ses caract res f minins et Gourlaouen Couton 2002 parle de choix d
431. ol 12 n 1 20 37 BEAUREPAIRE C de 1999 A propos de la loi Guigou sur la pr vention et la r pression des infractions sexuelles la question du partenariat m dico judiciaire volution de la l gislation indications cueils limites Revue Fran aise de Psychiatrie et de Psychologie M dicale 26 77 81 BENKO C BOUDOUL F WENTZINGER M HUCK F 1997 Le jeu et l autre Sant mentale 14 23 24 BENKO C JAEGER P 1997 Isoler pour soigner Sant mentale 14 25 26 BERGERET J 1986 Psychologie pathologique Paris Masson BERGERET J 1995 Les d linquances dites sexuelles Le point de vue du psychanalyste Nervure 8 7 62 77 BERGERET J 1996a La pathologie narcissique Transfert contre transfert technique de cure Paris Dunod BERGERET J 1996b La personnalit normale et pathologique Paris Dunod BERGERET J et coll 1999 L rotisme narcissique homosexualit et homo rotisme Paris Dunod BODON BRUZEL M 1996 Le traitement des d linquants sexuels dans les tablissements pour peine Forensic 13 27 28 BONNETAUD J P 1998 Critique de l argumentation p dophilique L volution Psychiatrique 1 2 83 101 BOUCHET KERVELLA D 1992 Perversions et autorepr sentation Seuils traumatiques fronti res d fensives limites de la cure Revue fran aise de psychanalyse 3 733 750 BOUCHET KERVELLA D 1993 Perversions et pulsions Les cahiers du cen
432. omination de structure en en donnant une d finition tr s pr cise on admettra avec Freud qu il n y a de perversion que sexuelle et on r servera la notion de structure perverse aux seules perversions qui se d veloppent sur une assise m tapsychologique pr cise telle qu elle a t d crite dans les Trois essais le reste n tant que des conduites sexuelles d viantes qu on peut rencontrer chez les n vros s ou les psychotiques Nous nous sommes pour notre part a minima affranchis de la conception de Freud concernant la perversion pour l appr hender la lumi re de th orisations plus r centes comme notre bref rappel th orique l a montr et comme la d termination des crit res de diagnostic va le confirmer Bergeret 1996b introduit quant lui une nuance concernant cette question de la structure perverse tout en insistant sur sa grande stabilit l am nagement pervers correspond ce qu on appelle improprement la structure perverse en langage psychiatrique En r alit il s agit seulement d un am nagement particulier tirant directement son origine du tronc commun beaucoup plus stable certes que les am nagements ant rieurement d crits au niveau du tronc commun et m me d un am nagement tellement stable dans la plupart des cas qu il s av re en g n ral difficilement r versible Cependant on ne peut lui reconna tre le statut de structure tant donn son essence narcissique anaclitique et a
433. omparaison de groupes Husain ibidem affirme que les lois scientifiques groupent des individus sur la base d une similarit et non d une identit Elles se pr occupent de ce qui est commun de nombreux sujets mais elles n impliquent pas qu un groupe donn ne ressemble en rien d autres individus hors groupe elle sous entendent simplement que tout n est pas partag Kaplan 1964 111 4 Outils pour la mise l preuve des hypoth ses tant donn e la pauvret de l espace imaginaire et de la mentalisation de nos sujets reconnue par les diff rents auteurs nous avons pens qu il tait n cessaire de nous appuyer sur des outils vari s et compl mentaires 111 4 1 Entretiens Les entretiens sont utiles en particulier pour l exploration de l histoire de chaque individu avec le rep rage tr s pr cis d ventuels traumatismes en particulier sexuels de ses rapports avec sa famille images parentales identifications de son volution libidinale avec la possibilit de laisser merger des l ments auxquels nous n avions pas pens Par ailleurs nous nous sommes particuli rement attach aborder avec ces sujets et de fa on extr mement pr cise les passages l acte en eux m mes 3 KAPLAN A 1964 The conduct of inquiry San Francisco Chandler 72 Nous avons souhait ainsi nous int resser la fa on dont les individus pouvaient rendre compte verbalement des faits pour
434. on dipienne est pos e les 3 personnages sont diff renci s sur le plan sexuel et 2 sont nantis sp cifiquement mais n est pas trait e un niveau oedipien puisque la jeune fille est isol e du couple parental et des affects d pressifs lui sont attribu s ce qui signifie que c est surtout une probl matique anti d pressive qui appara t IV 1 1 8 4 2 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est pas m tabolis e la planche 1 du TAT l immaturit est reconnue mais elle n est absolument pas d pass e et renvoie un Id al inatteignable Nous pouvons rapprocher cela d un r ve que Monsieur H rapporte dans lequel transpara t une th matique d impuissance j essayais de faire demi tour avec un bus dans un chemin dans lequel on ne ferait pas demi tour avec une voiture A la planche 2 du Rorschach c est une angoisse de perte d objet qui merge ils sont apparemment accroch s ensemble il va falloir les s parer peut tre en lien avec la castration que cette planche sollicite particuli rement Par ailleurs comme nous le verrons plus loin la symbolisation de la puissance phallique au Rorschach est mauvaise 255 D ni de la castration f minine Le d ni de la castration appara t la planche 19 du TAT o le sujet insiste sur un d tail phallique une esp ce de crat re d o jaillit je ne sais quoi cette planche renvoyant l imago materne
435. on de soi et fragilit narcissique La repr sentation de soi est quelque peu fragile La majorit des repr sentations animales au Rorschach sont d t rior es 52 6 et les repr sentations humaines sont certes majoritairement enti res et non d t rior es 2 3 mais toutes probl matiques terme silhouette employ pour qualifier des personnes aux planches 3 et 7 du Rorschach et une r ponse H enf 253 la planche 1 du Rorschach la repr sentation de soi est d abord plut t r ussie puis se d grade et aux planches 3 et 5 elle est relativement bonne D autres indicateurs vont dans le sens d une atteinte narcissique confusion homme animal la planche 11 du TAT probl me de limites la planche 19 de ce m me test t lescopage des r les la planche 6BM du TAT G lev au Rorschach ce qui peut r v ler une lutte contre l angoisse de perte de coh sion de soi laquelle merge la planche 9 du test ainsi qu la planche 19 du TAT interpr tation du Dbl la planche 8 du Rorschach Monsieur H fait tat d un grand manque de confiance en lui il en donne pour exemple la peur d aller la banque ou de rentrer dans les restaurants routiers bond s de monde ce qui pour nous correspond davantage des l ments phobiques Par ailleurs il est important de remarquer que le sujet choisit la planche 8 du Rorschach et la r ponse tigre comme planche personnelle ce qui sous tend une
436. on du concret un dessin pouvant s apparenter un acting out dans lesquelles l interlocuteur est embarqu c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les A la planche 7BM du TAT Monsieur G analyse son attitude la place du clinicien oui je donne l impression de m ennuyer mais bon c est pas tout fait le cas tout en se situant dans la provocation il rigole A la planche 16 du TAT le sujet s approprie l interpr tation du test puisque chaque image repr sente a priori un moment pr cis de la vie L inversion des r les et travers elle le besoin de contr ler le d roulement des s ances apparaissent aussi de fa on manifeste lorsque l homme d clare lors d un entretien passons maintenant l tape R C est lui qui entend d cider du moment o il va parler des faits qu il a commis sur sa fille et il essaye de ne pas tenir compte de la chronologie de mes questions B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre A plusieurs reprises Monsieur G num re des l ments pouvant s apparenter des connaissances m me si en r alit elles sont peu pr cises ou erron es l association de la r ponse 7 du Rorschach il d clare un papillon vit 3 mois Cependant le sujet donne l impression qu il essaye de donner un cours l association de la r ponse 10 du Rorschach une araign e en principe a fait peur l araign
437. on mise en place 324 par les auteurs d agressions sexuelles avec la ou leurs victimes nous pouvons avancer ici l hypoth se que cet aspect discriminant a voir avec l interlocuteur un adulte dans la premi re situation et un mineur dans la deuxi me De fait tous les sujets de notre population ont agress sexuellement des enfants et ou des adolescents nous pourrions donc penser que cette divergence rend compte de l importance de la fixation du groupe P l objet p dophile r sultats du paragraphe IV 2 6 1 2 Nous pouvons donc conclure l issue de cette analyse que nos r sultats relatifs l emprise vont globalement dans le sens des positions th oriques de Chabert In Tychey de 2007 Husain ibidem et Dorey 1981 325 V Conclusion V 1 R sum des principaux r sultats biais m thodologiques et critiques pistes de recherche Dans cette recherche nous avons souhait tenter d apporter un clairage la question de la psychopathologie des auteurs d agressions sexuelles sur mineurs travers une analyse diff rentielle concernant leur organisation de personnalit Nous avons pour cela d limit un champ pr cis d investigation celui des tats limites au sein duquel nous avons distingu deux entit s nosologiques en prenant pour rep re la structure perverse en tant qu elle est intimement li e la question des agressions sexuelles comme le soulignent par exemple Berger
438. on statut de seul et unique objet du d sir de la m re Chasseguet Smirgel 1990 va rigoureusement dans le m me sens quand elle affirme devient pervers celui qui aid en cela souvent par sa m re n a pu se r soudre abandonner l illusion d tre son partenaire ad quat Il s ensuit que le pervers n accepte l incidence de la castration que sous r serve de la transgresser continuellement Dor 1987 Clavreul In Aulagnier Spairani et al 1967 souligne ainsi que les m canismes utilis s par le pervers sont le d fi et la transgression Dor 1987 explique que Du point de vue freudien l organisation perverse s enracine ainsi dans l angoisse de castration et dans la mobilisation permanente de dispositifs d fensifs destin s la contourner A ce titre Freud met en vidence deux processus de d fense caract ristiques la fixation associ e la r gression et le d ni de la r alit En relation directe avec le d ni de la r alit Freud 1939 introduit la dimension du clivage Au lieu d une attitude psychique il y en a deux l une la normale tient compte de la r alit alors que l autre sous l influence des pulsions d tache le moi de cette derni re Dor 1987 ajoute qu en ce sens le clivage psychique devient alors clivage du moi puisqu il s agit au sein du moi de la coexistence de deux attitudes psychiques oppos es l endroit de 21 la r alit ex
439. oncern es par des d tails creux qui ne devraient faire l objet d aucune symbolisation selon notre hypoth se B Diff rences a Rappel des hypoth ses th oriques La symbolisation des pulsions f minines est plus d faillante chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers b Op rationnalisation Il s agira de comparer les degr s de symbolisation des pulsions sexuelles f minines pr dominants dans chacun des deux groupes I11 5 5 1 2 Symbolisation du sexuel masculin A Points communs a Rappel des hypoth ses th oriques La symbolique phallique est reconnue mais pas r ussie chez les auteurs d agressions sexuelles 96 Il existe une alternance entre l attachement au phallique et la propension l exhiber et l effort m me que font de nombreux sujets pour r duire une position phallique active et mena ante b Op rationnalisation La symbolique phallique peut tre tudi e sp cifiquement aux planches 4 et 6 du Rorschach et une attention particuli re doit tre port e au d tail phallique de la planche 2 mais toutes les r ponses masculines des protocoles doivent tre analys es Une symbolisation phallique reconnue mais pas r ussie se traduit par des r ponses masculines en ad quation avec la symbolique des planches mais dont le degr de symbolisation est peu lev et ou dont l appr hension formelle est
440. oncern s par tel ou tel crit re r ponses sexuelles crues projections crues d agressivit emprise rotis e dans la relation avec la victime En effet la fr quence d apparition s est souvent r v l e tr s difficile valuer et peu pertinente atteinte narcissique d ni de la diff rence de g n rations De plus l op rationnalisation de certains concepts est apparue peu efficiente il faudrait en particulier remanier celles appliqu es au fantasme incestueux et au d ni de la diff rence des g n rations qui tous deux ont t appr hend s par des aspects relevant essentiellement du conscient ne rendant peut tre pas assez compte de la r alit psychique ce qui a pu contribuer l invalidation des hypoth ses s y rapportant De m me l op rationnalisation du d ni de la diff rence des sexes pourrait tre repens e ce crit re ayant pu tre d fini de fa on trop restrictive dans ses liens avec le d ni de la 329 castration qui reste le plus d licat saisir nous n avons fait ici qu une proposition d op rationnalisation le concernant qui s est r v l e certes relativement efficiente mais n a pas permis de lever toutes les difficult s En deuxi me lieu nous avons renonc v rifier des aspects mentionn s dans la litt rature car ils nous paraissaient difficilement accessibles en menant un travail fond sur des entretiens et des tests projectifs la sc ne primitive m
441. onnotations n gatives qui y sont associ es et sans pour autant nous inscrire dans une perspective simpliste et r ductrice nous souhaiterions essayer de d terminer ici des indicateurs objectivables la fois dans les tests projectifs et dans la relation transf ro contre transf rentielle renvoyant diff rents aspects de la personnalit m canismes de d fense type d investissement de la relation d objet qui pourraient conduire de fa on fiable au diagnostic d organisation ou de structure perverse Pour ce faire nous nous sommes r f r s principalement deux auteurs contemporains Chabert et Husain dont la conception de la perversion para t en souligner la stabilit elles parlent toutes deux d organisation et qui mettent en exergue des crit res retrouv s dans la th orisation globale sur laquelle nous nous sommes appuy s Chabert In Tychey de 2007 pr cise ce qui caract rise pour elle les organisations perverses elles sont enti rement construites partir de sympt mes mettant en vidence la force d instauration de f tiches ou de leurs quivalents et le mouvement destructeur qui tend nier le d sir de l autre en le d pouillant de son statut de sujet part enti re organisations articul es par les m canismes de d fense typiques que sont le d ni de la castration et le clivage organisations psychiques r put es enfin d pourvues de culpabilit du fait de l extr me joui
442. opulation des auteurs d agressions sexuelles sur mineurs 10 1 2 4 Diagnostic diff rentiel et perspectives th rapeutiques 11 II Cadre th orique de la recherche e ssesesooesoossssssssesssocssoossoossssesssesesoossoossoossssssssese 13 II 1 Le tronc commun des tats limites et les diff rentes formes de perversion 13 JI 1 1 Essai de distinction entre perversion sexuelle perversion narcissique et perversit TS S E EAE E E SSP NO 14 I1 1 2 Relation d emprise et concepts de d ni du narcissisme de l alt rit du d sir de FAR en Re TR Re nt St 18 I1 1 2 1 G n ralit s concernant la relation d emprise ss ssseseeseesesseessesersseessessesees 18 11 1 2 2 Essai de d finitions des concepts de d nis du narcissisme de l alt rit du d sinde PAUSE Le PR SR ed E tn 19 IA La perversion sexuelle n asinen ini ne Re E ne E E EE 20 11 1 3 1 Rappels th oriques concernant la conception classique de perversion sexuelle EA A A E A E E Ne 20 11 1 3 2 Perversion et conduite p dophilique 23 11 1 3 3 L existence d une structure perverse comme postulat 23 II 1 3 4 Un diagnostic peu anodin le nn ns left 25 11 1 3 5 La d termination des crit res diagnostiques 27 11 LES traits pervers nicnn e e A a a e a a h a a EA a asa 28 II 2 Approche psychologique et psychopathologique de la personnalit des auteurs d agressions sexuelles nn nanas a
443. ort tout seul apr s une l g re h sitation parfois il merge la suite des questions de l examinateur IL 2 2 5 Symbolisation des pulsions Roman 2007 et Rebourg Roesler 2002 2005 mettent en vidence la tendance des sujets ayant un fonctionnement pervers l utilisation de termes tr s crus en rapport avec la sexualit Roman 2007 parle de r ponses sexuelles crues et de sc nes sexuelles mais aussi avec l agressivit Husain In Tychey de 2007 Ceci peut tre mis en relation avec les d faillances globales de la mentalisation relev es chez tous les auteurs d agressions sexuelles mais galement avec l absence de censure du Surmoi Husain In Tychey de 2007 et les sp cificit s de l investissement de la relation d objet comme nous allons maintenant le d velopper IL 2 2 6 Le choix d objet et la relation d objet chez les individus structur s sur le mode de la perversion 11 2 2 6 1 Le choix de la victime question du choix d objet p dophilique Bouchet Kervella 1996a et b propose quelques hypoth ses propos du choix de l enfant comme objet f tiche Elle se demande en effet pourquoi les pervers p dophiles s adressent des enfants alors que les autres formes de perversion plus courantes se satisfont de partenaires adultes pour 47 mettre en sc ne la relation sp culaire id ale m re enfant et propose les l ments de r ponse su
444. otique dans l chantillon que nous avons retenu Les diagnostics individuels diff rentiels permettent de constituer deux groupes le premier comprend 3 sujets tats limites ayant des traits pervers messieurs A C H nous le nommons groupe TP traits pervers le deuxi me auquel appartiennent les 5 individus structur s sur le mode de la perversion messieurs B D E F G est appel groupe P pervers Comme nous n avons pos aucun diagnostic de perversit m me si Monsieur F du groupe P s en approche par certains aspects que nous avons d taill s dans l analyse individuelle de son protocole nous pouvons supposer que les sujets du groupe TP sont bien ceux qui ont l organisation de personnalit la moins loign e de la lign e n vrotique c est ce que nous allons nous employer v rifier ici IV 2 Analyse compar e en fonction des deux groupes et interpr tation des r sultats Pour l analyse compar e des r sultats nous avons constitu des tableaux r capitulatifs r sumant les analyses individuelles de chaque sujet correspondant chaque dimension Ces tableaux apparaissent en annexes et c est eux que nous nous r f rons pour cette partie de notre recherche IV 2 1 Imagos parentales et identifications IV 2 1 1 Imago maternelle et objet primaire A Rappels des hypoth ses a Point s commun s L imago maternelle des auteurs d agressions sexuelles en g n ral serait dangereuse phal
445. our que le sujet incarc r puisse faire l exp rience de la mentalisation et par elle d augmenter l empan de sa capacit mentaliser Cette position est un credo implicite en faveur d une r animation fantasmatique toujours possible qui partage actuellement les cliniciens de Tychey article de Psycho M dia para tre Les autres int r ts de ce questionnaire pour ces chercheurs seraient de tenter de levelr le d ni en nommant la perception que l individu reconna t alors comme sienne et d tre l encore un repr sentant du tiers en tant que celui qui demand e la parole de celui pour qui la demande tait faite ibidem Pour avoir pratiqu quelques fois la passation du QICPASS nous nous sommes aper us qu il s agit d un outil tr s particulier qu il faut s tre parfaitement appropri pour qu il soit efficace En effet certaines questions tr s directes en particulier concernant la vie sexuelle peuvent tre d licates aborder pour le sujet comme pour le clinicien comme cela est soulign par les auteurs et l id e de for age de la parole Ciavaldini 2001 dans un but th rapeutique peut poser un probl me thique m me si le but en reste th rapeutiquement justifi et que cette position est tay e th oriquement Nous avons quant nous pr f r le r am nager pour nous en servir comme guide d entretien l instar de celui que nous avons cr
446. ous l avons d velopp plus haut en particulier travers les position de Balier 1996 cit par Neau 2001 p 38 39 et d Husain In Tychey de 2007 les caract ristiques de la relation d objet emprise et d ni du d sir de l autre Nous avons mis en vidence plus haut que Dorey 1981 insiste sur la dimension rotis e et s ductrice de l emprise chez les individus pervers dont nous avons d fini l op rationnalisation dans les paragraphes concern s nous allons l valuer la fois au niveau de la relation transf ro contre transf rentielle mais aussi dans la relation d objet au sens large avec la victime et dans les tests projectifs Il en va de m me du d ni du d sir de l autre crit re de Chabert que nous avons consid r comme une des sous dimensions de l emprise crit re plus large d Husain et qui peut tre appr hend non seulement dans l analyse de la relation transf ro contre transf rentielle mais aussi travers la fa on dont le sujet rend compte de la relation mise en place avec la victime Pour que le d ni du d sir de l autre et l rotisation de l emprise soient caract ris s nous avons estim qu il fallait qu ils apparaissent la fois dans la relation transf ro contre tranf rentielle et dans la relation d objet avec la victime ou ventuellement dans les tests projectifs nous avons en effet pens que le d ni du d sir de l autre pouvait par exemple
447. paternel impossible int rioriser et prolonger le narcissisme exacerb du sujet ventuellement sous la forme d une personne f tichis e IL 2 1 2 2 2 L hypoth se d un masculin maniaque propos e par Neau 2005 Neau 2005 identifie un point commun concernant le fonctionnement psychique des auteurs d agressions sexuelles qu elle d nomme masculin maniaque et travers lequel la grande fragilit narcissique des auteurs d agressions sexuelles est l encore mise en avant Parmi les modalit s d organisation psychique de ces sujets des mouvements appara traient tr s fr quemment sur un registre masculin maniaque qui tenteraient de les d fendre contre une passivit originaire et une diff renciation sexuelle source d une d tresse et d une menace majeure de perte voire d an antissement perte de la perception de l objet surtout mais aussi perte narcissique du moi comme objet Elle met l hypoth se que c est l chec de cette lutte anti m lancolique qu un usage maniaque du p nis ou de ses substituts essaierait de relayer dans le recours l acte d agression sexuelle ultime tentative de sauvegarde psychique selon Balier Cette notion se trouve aussi dans la publication un peu ant rieure de Bauduin et Bouchet Kervella 2003 qui parlent de besoin de lutter contre l horreur de la passivation chez les pervers sexuels 34 II 2 1 3 volution libidinal
448. perversion Nous pouvons en conclure que les repr sentations sexuelles crues sont davantage le propre des individus structur s sur le mode de la perversion m me si nous n avons pas retrouv une forte fr quence de ces r ponses au sein de chaque protocole part pour M F Le fait que les r ponses crues en lien avec la sexualit soient relativement peu nombreuses y compris chez les pervers avait d j t constat dans certaines tudes cit es par Neau 2001 296 p 52 56 o elle rapporte qu une auto censure consciente li e au contexte de passation avait t voqu e par J Smith pour expliquer ce ph nom ne Nous pourrions penser que ce contr le a pu tre d autant plus fort dans notre recherche qu elle a eu lieu aupr s de personnes incarc r es qui ont d j v cu des expertises psychologiques et psychiatriques et qui ont pu constater que leur production paroles r ponses aux tests projectifs plus rarement pouvait avoir de lourdes cons quences au moment du jugement M E y a d ailleurs fait tr s clairement allusion lors de la passation du Rorschach IV 2 5 1 1 Symbolisation du sexuel f minin A Rappels des hypoth ses a Point s commun s La symbolisation des pulsions sexuelles f minines pose particuli rement probl me chez les auteurs d agressions sexuelles et en particulier il n y a aucune repr sentation du creux f minin chez ces sujets b Diff rence s La
449. perversion sexuelle que nous avons retenus d ni de la castration r pression d ni du d sir de l autre emprise rotis e jouissance transgresser absence de culpabilit ne pr jugent pas de la place de la structure de personnalit sur le continuum puisqu ils ne portent pas sur les aspects diagnostiques d terminants que sont par exemple les angoisses fondamentales ou la repr sentation de soi L interf rence entre diagnostic diff rentiel et v rification empirique de l existence d un continuum est donc limit e m me si d une part l valuation des instances surmo ques implique un positionnement par rapport la lign e n vrotique mais celui ci ne permet pas de discriminer la perversion de la perversit par exemple et d autre part la relation d objet est indirectement appr hend e travers des dimensions tr s sp cifiques que sont l emprise et le d ni du d sir de l autre qui ne sont n anmoins pas associ s a priori exclusivement au niveau d une seule structure de personnalit En outre le fait que ces m mes crit res de diagnostic de la perversion donnent lieu des hypoth ses portant sur la divergence entre les deux groupes de sujets n est pas source d une redondance le diagnostic porte sur la pr sence cumul e des l ments retenus alors que nous allons nous employer formuler les hypoth ses de sorte qu elles se r f rent davantage des diff rences qualitatives et ou quantit
450. peutique pr sente n anmoins l avantage que le transfert ne s op re pas sur une seule personne et permet d introduire un tiers Nous pratiquons quant nous les groupes de paroles dans milieu carc ral dans l quipe de soins psychiatriques laquelle nous appartenons o nous estimons qu elle est satisfaisante pour les patients comme pour les th rapeutes Hatier et al 2007 En conclusion propos du suivi des sujets pervers citons une derni re fois Lefebvre In Tychey de 2007 il faut savoir accepter l impossibilit d une mise au travail l mentaire des processus psychiques du patient et reconna tre d s lors l impasse de certaines prises en charge telles sont les limites de ces paris de grand cart que nous engageons avec ce type de sujet et les instances juridiques et judiciaires afin qu un certain principe d humanit soit maintenu dans nos soci t s de droit Nous restons en effet d autant plus r serv s quant aux possibilit s de r am nagements de la personnalit de ces individus que nous avons soutenu dans ce travail la th se de l existence d une structure stable et difficilement r versible Bergeret 1996b D autre part ces principes th rapeutiques nous paraissent aussi pouvoir s appliquer aux sujets ayant des traits pervers dans la mesure o ils pr sentent un certain nombre de points communs avec les pervers N anmoins les possibilit s d volution de c
451. phallique est reconnue et les bonnes m tabolisations sont majoritaires ce qui ne signifie pas que la symbolisation de la puissance phallique en elle m me soit r ussie comme les crit res d analyse suivants le mettront en vidence Il en va de m me pour M B et M F du groupe P Nous pouvons donc conclure que la symbolisation phallique est majoritairement reconnue et plut t r ussie dans le groupe TP 2 individus sur 3 soient 66 alors que 298 c est l inverse dans le groupe P elle est satisfaisante seulement pour 2 sujets sur 5 soient 40 Par ailleurs la symbolisation phallique est certes reconnue par l ensemble des individus de notre chantillon si nous nous basons sur la pr sence de r ponses de niveaux B et C mais contrairement notre hypoth se de d part si nous tenons compte de la qualit de cette m tabolisation il s agit d un l ment diff renciateur entre les deux groupes et non d un point commun Alternance entre l attachement au phallique et la propension l exhiber et l effort m me que font de nombreux sujets pour r duire une position phallique active et mena ante Nous pouvons constater que l ensemble des sujets des deux groupes pr sentent ces deux caract ristiques il s agit donc bien d un point commun q chec d int riorisation du phallus pourtant recherch d sesp r ment hypoth se concernant l imago paternelle Nous pouvons pens
452. planche 13MF l homme a un r le uniquement passif il a l air de pleurer et le traitement des probl matiques n est pas de niveau g nital aux planches 4 et 10 la relation est de type anaclitique A d autres moments l identification sexuelle est difficilement tablie par le sujet la planche 3BM du TAT on rel ve une h sitation entre il et elle et un essai d identification par un d tail vestimentaire peu sp cifique mais f tichiste chaussures la planche 8BM une seule personne est identifi e sexuellement et la planche 10 du Rorschach le discours r v le une confusion des genres une genre de licorne Au Rorschach les seuls personnages repr sent s sont une femme planche 3 avec des enfants et la symbolisation des pulsions sexuelles masculines est plut t mauvaise ce test En outre le fait qu ce test ce soit une planche maternelle f minine planche 7 qui soit choisie comme planche personnelle et comme planche paternelle rend compte d une identification une imago maternelle pr g nitale D ni de la diff rence des sexes La diff rence des sexes ne semble donc pas clairement tablie mais elle n est pas non plus d ni e de fa on massive 193 Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations La diff rence des g n rations n est pas pos e de fa on adaptative la planche 6BM elle est donn e avec exag ration vi
453. pour lesquels il a t condamn IV 1 1 5 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte Monsieur E dit avoir t condamn 4 fois pour des agressions sexuelles sur mineurs qu il reconna t en partie On rel ve en effet une grande ambivalence du sujet une reconnaissance partielle face sa condamnation par rapport son fils puisqu il pr cise je me suis toujours reproch le geste que j ai fait sur mon fils tout en affirmant qu il s agissait uniquement de soins et non d attouchements Par ailleurs il nie avoir ressenti du plaisir au moment du passage l acte identifie cela plut t comme l apaisement d une excitation et pr sente les agressions sexuelles qu il a commises comme extr mement impulsives apr s il y a eu une pulsion la main est partie directement sur les fesses De plus nous pouvons remarquer que l homme commence toujours par tablir une relation de confiance avec ses futures victimes et qu il s arrange pour se retrouver seul avec elles pour commettre les attouchements Pour ce qui est des cons quences de ses actes il les envisage de fa on archa que avec une projection en processus primaires a inciterait peut tre les victimes faire des b tises des tueries des choses comme a il peut venir aussi bien se venger sur quelqu un d autre a ne l aide pas dans sa jeunesse Monsieur E semble a minima critiquer ses gestes mais traduit cela en des term
454. pparente une projection de fantasme pervers l importance tant donn e au regard et je suis d office embarqu le dans un r le de complice de ce sc nario Husain 2007 143 c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les la planche 4 du Rorschach par exemple l homme pose une question sur mes connaissances t l visuelles qui suppose l valuation de mon ge je ne sais pas si vous avez connu a en parlant du Muppet Show et qui implique une inversion des r les c est Monsieur B qui devient en quelque sorte l investigateur B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre Le sujet ne me para t pas avoir eu tendance voquer des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre mais dans une association de la planche 10 du Rorschach par exemple il s est s employ livrer quelques connaissances culturelles ce qui a donn un ton un peu professoral son discours Un tag ou Picasso Il avait comment on pourrait dire une fa on de peindre sp ciale des formes bizarres pour repr senter des personnages pas l impressionnisme mais d Contr le domination de l autre Les questions pos es par l homme qui impliquent une inversion des r les ou une demande d acquiescement correspondent une tentative de contr le de la relation e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Je n ai pas
455. ppartiennent la lign e des tats limites IIL 1 4 2 1 4 1 2 D ni de la diff rence des sexes Chez les auteurs d agressions sexuelles la diff rence des sexes n est ni pos e ni structurante Gourlaouen Couton 2002 et nous mettons l hypoth se qu elle est plus 62 fr quemment d ni e chez les sujets structur s sur le mode de la perversion Dor 1987 que chez les individus ayant des traits pervers Nous posons l hypoth se en terme de fr quence plut t que d intensit parce que nous pensons qu une rigidit d fensive marqu e peut gommer ou att nuer le recours ces m canismes HI 1 4 2 1 4 2 Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations De la m me fa on que pour la diff rence des sexes si nous nous projetons dans la perspective de notre continuum nous posons l hypoth se que le d ni de la diff rence des g n rations est plus fr quent chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers I11 1 4 2 2 Fantasmatique incestueuse Selon Gourlaouen Couton 2002 tous les p dophiles s organis ent autour d un fantasme incestueux regroupant la confusion sujet objet l rotisation de l imago maternelle pr coce et le fantasme de retour dans le ventre maternel Il s agit donc l d un fantasme incestueux tr s archa que Dans la pr sente recherche ce point commun ayant d j t mis en vid
456. pproche clinique et projective de l abuseur et de la victime S minaire la Facult des Lettres et des Sciences Humaines de Nancy 2 28 septembre 2007 ROUSSILLON R 2003 Narcissisme et logiques de la perversion In JEAMMET N NEAU F ROUSSILLON R Narcissisme et perversion Paris Dunod p 115 166 ROUSSILLON R sous la dir 2007 Manuel de psychologie et de psychopathologie clinique g n rale Issy les Moulineaux Elsevier Masson SAVIN B 2000 Utilit du groupe dans le traitement psychoth rapeutique des auteurs d agression sexuelle In CIAVALDINI A BALIER C Agressions sexuelles pathologies suivis th rapeutiques et cadre judiciaire Paris Masson 173 180p SENNINGER J L 1996 Psychotiques et pervers l exp rience en Unit s pour malades Difficiles L Evolution psychiatrique 61 1 147 157 SENON J L MERY B PATILLOT P 1997 L gitimit et limites du secteur de psychiatrie dans la prise en charge des agresseurs sexuels Forensic 17 16 19 SHENTOUB V 1990 Manuel d utilisation du TAT Paris Bordas SOULIERES R 1982 Un cas de p dophilie travers le Rorschach Perspectives psychiatriques 5 89 463 471 STOLLER R 1978 La perversion forme rotique de la haine Paris Payot SUARD M 2000 Th rapie d auteurs d inceste en milieu carc ral Le journal des psychologues 174 64 66 SZWEC G 1993 Faudra surveiller les petits Revue F
457. pr cise concernant sa naissance je suis arriv peut tre un peu t t par rapport ce que mes parents auraient pu pr voir Ceci pourrait peut tre renvoyer une certaine culpabilit d tre n Enfin nous pouvons relever par ailleurs la planche 8 du Rorschach une identification psychopathique un pr dateur un pr dateur une b te sauvage l aff t Les angoisses pr dominantes sous jacentes sont davantage de l ordre de la perte de coh sion de soi une manifestation directe dans les tests projectifs probl matique de s paration individuation que de la perte d objet qui s expriment chez l homme sous la forme d angoisses de perte d emprise qui conduisent elles m mes une atteinte identitaire 168 IV 1 1 4 4 volution libidinale IV 1 1 4 4 1 Sexualit et vie de couple Monsieur D dit avoir d but sa vie sexuelle la pubert avec la masturbation Il aurait d couvert son attirance pour les gar ons 15 16 ans en internat o il aurait v cu ses premiers frissons ses premiers mois A ce moment l il aurait v cu cela comme tabou c tait pas normal de ressentir quelque chose pour quelqu un du m me sexe je pensais que c tait passager Il aurait eu sa premi re exp rience homosexuelle 21 22 ans je pensais encore que c tait une passade En fait il s est rendu compte par la suite qu il prouvait dava
458. primitive il s agit en fait crit cet auteur de tenter de ma triser des fantasmes hautement excitants Neau 2001 p 38 d clare en se r f rant Balier 1996 que les pervers laborent en les mettant en sc ne les fantasmes li s aux relations entre les imagos parentales tandis que les agresseurs sexuels p n trent beaucoup plus directement et cr ment dans la sc ne primitive elle m me Faoro Kreit 1998 explique que selon Ruth Mack Brunswick cit e dans Laplanche et Pontalis La compr hension que l enfant a du co t parental et l int r t qu il lui porte trouvent un appui dans ses propres exp riences corporelles pr dipiennes avec sa m re et dans les d sirs qui en r sultent a TOMASSINI M 1992 D sidentification primaire angoisse de s paration et formation de la structure perverse Revue fran aise de psychanalyse 5 1541 1614 44 Chagnon 2000 affirme quant lui que la saisie l emprise sur un enfant correspond des am nagements pervers Bergeret 1974 1996b qui l instar de ce qui a t d crit dans les authentiques perversions sexuelles Chasseguet 1984 Mc Dougall 1978 constituent une recr ation de la sc ne primitive le sujet d linquant sexuel occupant gr ce son objet p dophilique et f tichique toutes les places de la sc ne primitive d niant la castration ou mieux la menace de castration la sienne et celle de sa m re
459. probl matique de perte peut tre rep r m me s il n est pas satisfaisant De m me Chagnon 2000 affirme que les auteurs d agressions sexuelles paraissent bloqu s sur l laboration de la position d pressive l affect d pressif tant t abras d ficient tant t massif et cela peut tre variable l int rieur m me du protocole n tant pas susceptible d tre li des repr sentations de perte Il explique que Sur un plan m tapsychologique on voit bien que dans ces contextes familiaux et ducatifs perturb s la d faillance du cadre familial marqu e par une surcharge d excitations pr coces une insuffisance d investissement narcissique et objectal a grev les capacit s du Moi d laborer l absence Par ailleurs Chabert et al In Ciavaldini 2001 mettent en avant que L objet primaire appara t chez nos sujets comme manquant La fonction de pare stimuli et de holding d faillante n a pas permis la constitution d un objet interne stable Ces auteurs pr cisent d ailleurs que c est la confrontation l imago f minine maternelle qui d sorganise la majorit de la population tudi e ici et qu elle est voqu e le plus souvent comme inconsistante avec des contours flous comme un reste de pr sence parfois aux limites du tangible 32 Ils font ainsi tat d une angoisse de la perte d un objet maternel psychique
460. puissance phallique la planche 6BM du TAT o le p re n est pas mentionn A la planche 2 du TAT le personnage masculin s av re actif un homme en train de labourer mais il n y a pas de r f rence au statut paternel et la triangulation ne peut pas tre install e la planche 7BM un fantasme incestueux merge indirectement comme nous l analyserons plus loin la fonction paternelle est donc carenc e L imago maternelle pr g nitale toute puissante pr domine donc 1V 1 1 2 1 3 Identifications conscientes Concernant son p re il affirme d abord on ne peut pas dire qu on avait des points communs puis il ajoute qu avec le temps il s est aper u qu ils en avaient certains qui sont 133 l importance accord e au travail m accorder tr s peu de temps libre l alcoo l la violence et l introversion assez r serv s au niveau des sentiments Il dit se sentir davantage proche de sa m re avec laquelle il estime avoir les points communs suivants tous tr s positifs ils seraient tous deux affectueux assez directs travailleurs g n reux dans l effort comme pour aider des amis ou de la famille na fs trop bons trop cons D autre part il dit qu il tait tr s tr s attach sa grand m re paternelle j tais plus ou moins le dernier de la famille donc j avais peut tre sa pr f rence Il aurait t tr s tou
461. qu il envisag par les diff rents auteurs Balier 1996 cit par Neau 2001 et Gourlaouen Couton 2002 Chagnon 2000 dont nous avons rappel la position dans la partie th orique De plus le fantasme de sc ne primitive aurait un lien avec le passage l acte au moment o il se produit ce qu il est tr s d licat d appr hender dans l apr s coup De m me le sc nario pervers ne peut tre valu qu travers le r cit des individus concernant leurs actes questions 10 1 10 21 du guide d entretien en particulier les questions 10 1 et 10 9 Or ceux ci ont tr s rarement d crit les faits qu ils ont commis comme se produisant de fa on immuable Le sc nario pervers se joue en effet principalement au niveau inconscient 60 Enfin ces deux concepts ne contribuent qu indirectement l tude de la structure de personnalit des sujets Nous avons donc d cid de ne pas les analyser sp cifiquement dans notre recherche IIL 1 4 2 Probl matique oedipienne Nous voulons ici valuer la structuration oedipienne des sujets ainsi que leur fantasmatique incestueuse a Point commun Les auteurs d agressions sexuelles appartenant aux am nagements limites n ont pas r solu le complexe d Oedipe b Diff rences Les sujets ayant des traits pervers n ont certes pas r solu le complexe d Oedipe qui n est pas structurant pour eux mais certains aspects de leur probl matique parmi les l ments qu
462. que 3 32 339 283 289 MERCERON C PONCE L ROSSEL R 1983 Am nagement particulier des tats limites les troubles du comportement caract re d lictueux Psychologie fran aise n sp cial techniques projectives 2 28 156 163 MESNIL DU BUISSON G du 1996 Entre le juge et le th rapeute quelle place pour le condamn transgresseur sexuel pour une r ponse interdisciplinaire aux violences sexuelles lors de l application de la peine L volution psychiatrique 61 1 159 169 MESNIL DU BUISSON G du 1998 Le condamn en d tention libert incitation obligation de soins L volution Psychiatrique 1 2 149 156 MICHAUD J 1998 D linquance sexuelle Point de vue thico juridique L information Psychiatrique 5 481 484 MUSQUAR C 1996 La clinique perverse illustr e par des protocoles Rorschach recueillis en milieu p nitentiaire M moire de DESS de psychologie clinique N B l Universit ne figure pas sur la page de garde NASIO J D 1992 Enseignement de 7 concepts cruciaux de la psychanalyse Paris Payot NEAU F 2001 La cruaut tude du fonctionnement psychique d agresseurs sexuels Th se de doctorat de psychologie Universit de Paris V NEAU F 2003 Histoire et psychopathologie In JEAMMET N NEAU F ROUSSILLON R Narcissisme et perversion Paris Dunod p 3 1 13 NEAU F 2005 Masculin maniaque Psychologie clinique et projective vol 11 35 77
463. que l approche s ductrice d finit plut t les sujets structur s sur le mode la perversion que les individus dont l organisation de personnalit rel ve de la perversit notre op rationnalisation de l rotisation de l emprise avec les victimes incluant cette approche s ductrice nos r sultats pourraient sembler aller l encontre de notre pr suppos concernant l existence d un continuum En effet les sujets de notre groupe TP paraissent avoir une approche moins s ductrice de leur s victime s que ceux de l autre groupe et pourraient donc avoir ce point commun avec la perversit Cependant d une part ce constat doit tre relativis par le fait que tous les individus ayant des traits pervers dans notre chantillon pr sentent une confusion entre rotisme et tendresse dans leur relation avec les victimes qui n est par cons quent pas essentiellement d termin e par une violence destructrice Neau 2001 citant Balier 1996 tr s crue ce qui serait le cas des sujets souffrant de perversit D autre part ce r sultat souligne qu il n est pas possible d tablir un diagnostic uniquement partir de la description des actes commis ceux ci prennent un sens diff rent en fonction de la probl matique de chaque individu Pour ce qui est de la diff rence entre les deux groupes ayant trait l emprise rotis e moins marqu e dans la relation transf ro contre transf rentielle que dans la relati
464. quement chez les pervers par une jouissance transgresser et une absence de culpabilit L rotisation de la transgression serait par contre moins pr gnante chez les sujets ayant des traits pervers et une bauche de culpabilit pourrait tre rep r e B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 3 A des annexes Nous pouvons tout d abord constater que l ensemble des sujets du groupe P r sentent les 2 crit res absence de culpabilit consciente et jouissance transgresser permettant de conclure des instances surmo ques quasi inexistantes Bergeret 1996b parle quant lui d un surmoi bien incomplet alors que ce n est le cas pour aucun individu du groupe TP Cela va aussi dans le sens des positions de Chabert In Tychey de 2007 et Husain ibidem Ce qui diff rencie tr s clairement les 2 groupes de sujets est la culpabilit puisque nous retrouvons une culpabilit a minima consciente chez tous les individus du groupe TP alors que ce n est le cas pour aucun des sujets du groupe P La jouissance transgresser quant elle semble un peu moins discriminante m me si elle est relev e plus fr quemment dans le groupe P 100 que dans le groupe TP 66 Il est cependant important de noter que les manifestations de la jouissance transgresser sont beaucoup plus nombreuses chez les individus du groupe P de 4 6 chez tous les sujets que chez ceux d
465. qui a vraisemblablement t v cu comme peu s curisant La dangerosit du maternel appara t de fait la planche 6 du Rorschach travers la r ponse une mer d cha n e Il est de plus remarquer une fixation l oralit qui peut tre associ e la non int riorisation de l objet elle se retrouve travers le th me r current de la d voration en particulier au Rorschach r ponse 24 de la planche 10 des t tes de dinosaures qui bouffent d autres b tes qui a voir avec la dangerosit ainsi qu travers le th me de l alimentation qui intervient une planche renvoyant la position d pressive planche 12BG du TAT Nous pouvons mettre cela en lien avec le fait que l homme souffre de surpoids ce qui peut tre rapproch de la r ponse bibendum la planche 2 du Rorschach et avec une relation de d pendance sa m re A la planche 19 du TAT c est un objet maternel inconsistant formes de maison associ la mort et l agressivit fant me qui appara t Par ailleurs Monsieur F ne parvient pas choisir une planche pouvant repr senter sa m re au Rorschach Enfin une d qualification de l image f minine semble merger travers une projection de malveillance dans sa description de sa grand m re maternelle elle nous faisait des vacheries elle nous faisait des croche pieds quand on passait devant elle et disait maman que c tait nous qui l
466. r actions excessives de son mari 165 Concernant sa grand m re paternelle par contre l id alisation est totale j adorais ma grand m re particuli rement et elle est associ e des traits phalliques elle savait se faire couter Nous pouvons donc en conclure que l imago maternelle est cliv e L imago inconsciente quant elle est phallique et toute puissante puisque ce sont des symbolisations phalliques qui sont projet es la planche 9 f minine du Rorschach Une rotisation en lien avec la figure maternelle est noter aux planches 5 6BM et 10 du TAT A la planche 1 du Rorschach l imago maternelle est pr sent e comme assez ind termin e une sorte d insecte avec des ailes et pis 2 pinces ce qui me fait penser plus un animal qu une autre forme et associ e de la dangerosit l enqu te un animal qu on n a pas trop envie d aller caresser Cette derni re caract ristique est retrouv e aux planches 8 et 9 du Rorschach qui rendent comptent des contacts initiaux avec l environnement m duse hy ne champignon atomique De fait il n y a pas d laboration des angoisses archa ques planches 11 et 19 du TAT et l objet maternel semble peu consistant le contenant ne tient pas la planche 19 du TAT la planche 13B sa pr carit est d ni e et la planche 7 du Rorschach la repr sentation maternelle correspond des
467. r des passages l acte p dophiliques Il fait r f rence deux transgressions l adolescence qui ont pour l une suscit en lui des regrets une fois j ai vis un petit moineau avec une carabine plombs mais j en ai t malade et pour l autre donn lieu un rappel la loi sous la forme d une pr sentation au juge des enfants j ai essay la camionnette de mon employeur je suis rentr dans le mur c t IV 1 1 1 6 2 Espace imaginaire et mentalisation L espace imaginaire est relativement riche mais la pulsionnalit est d vastatrice contenus associ s et le monde pulsionnel est immature somme des k gt somme des K et les capacit s de mentalisation sont tr s faibles tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes IV 1 1 1 6 2 1 Symbolisation du sexuel La symbolisation des pulsions sexuelles est tr s mauvaise IV 1 1 1 6 2 1 1 Symbolisation du sexuel f minin Les pulsions sexuelles f minines ne sont pas symbolis es de fa on satisfaisante au Rorschach aucune symbolisation f minine aux planches 2 et 9 r f rences directes des femmes avec une insistance sur des d tails phalliques comme nous l avons mentionn plus haut pour les planches 2 6 9 ou des s urs associ es une mauvaise appr hension formelle la planche 7 pas de symbolisation du creux f minin aux planches 2 7 9 IV 1 1 1 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La sy
468. ra tre t lescopage des r les ou clivage entre un bon et un mauvais objet selon Shentoub 1990 Les trois personnages peuvent aussi tre diff renci s mais isol s Compte tenu de la reviviscence d une probl matique de perte sollicit e par cette planche renoncer ses premiers objets d amour lorsque la probl matique narcissique et ou anti d pressive pr vaut l laboration du conflit oedipien s av re particuli rement difficile fragilit du maniement pulsionnel pr carit des investissements libidinaux maniement de l agressivit mal g r IIL 5 3 1 1 2 Castration IIL 5 3 1 1 2 1 Angoisse de castration a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Une sensibilit l angoisse de castration existe chez les sujets ayant des traits pervers m me si elle peut tre vit e et elle n est pas labor e de fa on satisfaisante 87 Chez les individus structur s sur le mode de la perversion la perception de la castration du manque est imm diatement ma tris e contr l e par un d ni pervers b op rationnalisation L angoisse de castration peut tre appr hend e dans les tests projectifs au TAT aux planches 1 la probl matique essentielle de cette planche tant selon Shentoub 1990 la reconnaissance de l angoisse de castration travers celle de l immaturit actuelle de l enfant et la possibilit de s en d gager dans un projet identificatoire un jeu entre les pos
469. ran aise de Psychanalyse 2 591 603 TEBOUL R 1998 Abus sexuel vous avez dit victime L volution Psychiatrique 1 2 133 147 TYCHEY C de sous la direction 2007 Clinique des perversions rep rage diagnostique et prise en charge th rapeutique Ramonville Saint Agne Er s Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Roussillon In Jeammet et al 2003 50 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Savin In Ciavaldini Balier 2000 347 TYCHEY C de para tre Clinique des perversions Psycho M dia TYCHEY C de DIWO R DOLLANDER M 2000 La mentalisation approche th orique et clinique projective travers le Rorschach Bulletin de Psychologie 53 4 448 469 480 TYCHEY C de REBOURG C VIVOT M 1992 tude compar e des conceptions de l imaginaire et de la mentalisation r flexions sur leur op rationnalisation au test de Rorschach Bulletin de la Soci t du Rorschach et des M thodes Projectives de Langue Fran aise 35 45 66 VAN GISEGHEM H 1988 La personnalit de l abuseur sexuel Montr al ditions du M ridien VIAUX J L 1996 Psychose perversion violence ce que dit Ca n L volution psychiatrique 61 1 125 136 VIAUX J L 1999 L agresseur sexuel et sa m re tudes psychanalytiques 1 91 102 VILLERBU L M 1997 Anthropologie approch e d
470. rand p re l inverse id alis Au niveau inconscient nous pouvons constater que l imago paternelle n est absolument pas diff renci e de l imago maternelle c est une planche f minine qui est choisie au Rorschach planche 7 pour repr senter le p re Cela est retrouv la planche 13B du TAT o l enfant attend que sa maman rentre ou son papa La relation p re fils n est pas nomm e directement la planche 7BM du TAT elle est repr sent e avec beaucoup de difficult s et traduit bien l image peu tablie qu en a le sujet ils se racontent des histoires Il en va de m me la planche 2 de ce m me test o le personnage masculin n a pas de statut paternel un ouvrier qui laboure ses terres avec un cheval et ne permet pas l tablissement d une triangulation stable A la planche 6BM il n y a pas non plus de r f rence directe au p re mais des marques d agressivit son encontre sont sugg r es col re accident et l homme semble lutter contre l mergence d un fantasme incestueux ce qui renvoie la grande pr carit de la fonction paternelle 189 1V 1 1 5 1 3 Identifications conscientes Monsieur E dit ressembler davantage son p re et on constate une identification plut t ali nante du sujet l imago paternelle violence agressions sexuelles Il choisit d ailleurs au Rorschach la m me planche pour le repr senter son p re et lui Par rapport
471. ration sera d duit dans le cas contraire et s il appara t syst matiquement associ l angoisse de castration ceci tant davantage observable au Rorschach De m me le fait de fantasmer une imago maternelle phallique toute puissante une planche phallique implique que le sujet ait construit de sa m re une repr sentation interne non castr e et donc qu il nie sa castration Cela va aussi de paire avec une inversion au niveau du choix des planches maternelle et paternelle au Rorschach Nous pouvons remarquer ici qu il existe une condensation de significations intriqu es entre les caract ristiques de l imago maternelle d j d crites plus haut et les indicateurs qui r v lent le d ni de la castration Le f tichisme quant lui est certes un moyen pour le sujet de d nier la castration et donc d viter d tre confront l angoisse correspondante mais les contenus de style f tichiste rep r s par exemple par Husain et al 1984 au Rorschach des souliers des cheveux ne renvoient qu indirectement au d ni de la castration nous ne le retiendrons donc pas ici comme tant un indicateur d terminant 2 MORMONT C 1994 De l emploi des tests dans l expertise psychologique Bulletin de psychologie tome XLVII n 415 p 235 239 89 IIL 5 3 1 1 3 Instances surmo ques a Diff rence rappel des hypoth ses th oriques Il y a une bauche de fonctionnement surmo que chez les sujets a
472. rators on young people under 15 belonging to the borderline field We have compared two groups one with individuals who are structured on the perverted mode and the other with individuals who have perverted traits this comparison has been established according to elements common and different related to their personalities and that have been mentioned in our literature Beforehand we have defined six criteria that have to be jointly found in individuals in order to diagnose sexual perversion then as far as these selected criteria were concerned and more specifically narcissistic fragility and oedipal problematic we made sure that the individuals structured on the perversion mode were standing below the individuals with perverted traits In fact we maintain that there is a continuum going from perversity as Balier has defined it which is close to psychosis some aspects of psychosis have been thought to be common to sexual aggressions perpetrators whereas we do think that they are specific going from sexual perversity to individuals with perverted traits close to the neurotic tradition Our study underline that these individuals great structural variability which is usually brought up could be put into perspective thanks to a differential process We have also created a tool that can help make a diagnosis and that is based on a transference counter transference dynamics and facilitate distanciation Finally we have suggested some diffe
473. ravaux de plus en plus nombreux se font jour par exemple Balier 1988 1993 1998 1999 2002 a et b Bouchet Kervella 1996 a et b 2002 Chagnon 2000 2004 2005 Ciavaldini 2001 In Chabert et 10 al 2006 Gourlaouen Couton 2002 Jeammet et al 2003 Neau 2001 2005 Tychey de sous la dir 2007 g n r s en partie par ce contexte social et politique qui soul ve des questionnements fondamentaux chez les psychologues et les psychanalystes 1 2 4 Diagnostic diff rentiel et perspectives th rapeutiques La m diatisation de ce ph nom ne s est de fait accompagn e d une importante judiciarisation et donc d une augmentation consid rable des condamnations et des incarc rations d auteurs d agressions sexuelles en g n ral et de p dophiles en particulier par rapport aux personnes condamn es pour viols ou agressions sexuelles sur majeurs les auteurs d agressions sexuelles sur mineurs repr sentent par exemple actuellement une proportion largement majoritaire de la file active du service de soins psychiatriques o nous exer ons l Unit de Consultations et de Soins Ambulatoires de Saint Mihiel c est la deuxi me raison pour laquelle nous avons choisi de faire porter notre recherche diff rentielle pr cis ment sur cette cat gorie d auteurs d agressions sexuelles Cela a n cessit par cons quent de cr er de toute pi ce un mode de prise en charge pour cette nouvelle popula
474. re Ce lien entre peine et soins Dubret Cousin 1998 a et b a t encore r cemment renforc par les derni res lois relatives la r cidive puisque concernant les personnes condamn es pour des infractions pour lesquelles le suivi socio judiciaire est encouru elle g n ralise 11 l injonction de soins et incite au traitement durant l incarc ration sp cialement pour des infractions de nature sexuelle circulaire du 13 ao t 2007 relative la loi du 10 ao t 2007 Cela soul ve bien s r de nombreuses questions notamment thiques et d ontologiques relatives l articulation qui peut exister entre les volets judiciaires et th rapeutiques quelle prise en charge peut tre propos e dans un cadre tel que la prison o les individus sont priv s de libert quelle demande peut maner d un sujet par ailleurs soumis une obligation voire une injonction de se soigner sous peine d tre sanctionn la fonction des psychologues est elle de conduire ces personnes sur le chemin de la gu rison et ou de l amendement Mais cela pose galement le probl me de l accessibilit aux soins de ces individus car la personnalit des sujets structur s sur le mode de la perversion est g n ralement consid r e comme peu susceptible de changer nous reviendrons sur ce point plus avant Ce deuxi me postulat primordial nos yeux mais qui n cessite d tre consid r avec la plus
475. re sera plus fr quente chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers 58 Ill 1 3 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique a Hypoth se concernant les points communs aux 2 groupes De la revue de la litt rature ressortent les points communs suivants concernant les auteurs d agressions sexuelles une laboration de la position d pressive impossible Chabert et al In Ciavaldini 2001 Chagnon 2000 m me si le traitement de la probl matique de perte peut tre rep r Chabert et al In Ciavaldini 2001 des troubles graves du narcissisme Bouchet Kervella 1996 Bergeret 1996b en lien avec le f tichisme en g n ral Husain In Tychey de 2007 renvoyant un enjeu narcissique phallique Balier 1996 les passages l acte sexuels sont alors envisag s comme des am nagements anti d pressifs Chabert et al In Ciavaldini 2001 Ciavaldini 2002 et des solutions d fensives par rapport des angoisses majeures concernant le sentiment identitaire Chagnon 2004 2005 Par ailleurs comme nous l avons mis en vidence dans nos premi res conclusions l issue de la partie th orique nous estimons que le concept de masculin maniaque propos par Neau 2004 comme celui de mise en acte radicale avec un enjeu de vie et de mort Neau 2001 citant Balier rel vent davantage de la perversit
476. re de diagnostics de perversion pos s dans notre chantillon mais permettrait peut tre d exclure le maximum de faux diagnostics positifs tout en augmentant le nombre de faux diagnostics n gatifs option que nous avions trouv e pr f rable au d part tant donn le caract re invalidant associ la perversion sexuelle 1V 3 1 2 Existence du continuum A Rappel de l hypoth se g n rale La majorit des auteurs d agressions sexuelles ayant une structure appartenant aux am nagements limites nous posons qu il existe au sein m me de ces am nagements un continuum allant de la perversit au sens de Balier proche de la psychose en passant par la perversion sexuelle jusqu aux sujets que nous avons nomm s ayant des traits pervers qui seraient ceux dont l volution affective et libidinale serait la moins loign e de la lign e n vrotique B Comparaison des r sultats A l issue de l analyse diff rentielle de nos r sultats nous avons pu constater que D une part le groupe TP est effectivement moins loign de la lign e n vrotique que le groupe P ce qui l gitime la d nomination des sujets le constituant comme tats limites ayant des traits pervers et non le rattachement la perversit En premier lieu cela a pu tre mis en vidence pour la majorit des caract ristiques de la probl matique oedipienne r sultats du paragraphe IV 2 3 En effet sur 9 hypoth ses ayant tra
477. re de personnalit des auteurs d agressions sexuelles comme l a observ aussi Gourlaouen Couton 2002 Nous nous sommes en particulier rendu compte que parmi nos sujets quelques uns avaient agress plusieurs victimes d ges diff rents dont certaines avaient plus de 15 voire plus de 18 ans ce qui a pu alt rer l homog n it de notre chantillon puisque cela faisait d eux des auteurs d agressions sexuelles la fois sur des mineurs et des majeurs Il serait donc indispensable de r it rer cette recherche en contr lant strictement l ge des victimes pour essayer de d terminer si cela modifie les r sultats auxquels nous sommes parvenus De plus il s agissait d une tude exploratoire o la constitution des deux sous groupes s est faite en fonction des diagnostics tablis a posteriori ce qui explique que le nombre de sujets ne soit pas quilibr Il en r sulte que la validit de nos r sultats pourrait tre discut e Enfin nous n avons pas non plus constitu de groupe contr le D autre part cette s lection a in vitablement t empreinte d une certaine subjectivit puisqu elle s est faite au gr des rencontres du clinicien avec les individus qui taient par 330 ailleurs aussi des patients L se situe vraisemblablement l cueil le plus important de notre tude puisque l ind pendance du chercheur n existait pas vis vis de son lieu de recherche et celle des sujets non pl
478. re et d vastateur en raison de la pr dominance de petites kinesth sies sur les grandes et ses capacit s de mentalisation sont plut t mauvaises tableaux du protocole du test de Rorschach dans les annexes IV 1 1 8 6 2 1 Symbolisation du sexuel IV 1 1 8 6 2 1 1 symbolisation du sexuel f minin Il n y a aucune symbolisation des pulsions sexuelles f minines au Rorschach ni du creux f minin aux planches 2 7 o un choc appara t 9 Seules des petites jumelles finissent pas tre donn es l enqu te de la planche 7 mais apr s beaucoup d h sitations et un attribut phallique leur est associ queue de cheval 1V 1 1 8 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La symbolisation des pulsions sexuelles masculines est relativement satisfaisante malgr quelques rat s m me si les bonnes symbolisations sont majoritaires 5B par exemple 2 oiseaux l dans l autre sens le cou les ailes des grands oiseaux la planche 5 ou des tigres la planche 8 et 1C pour 1B aux planches phalliques de r f rence c est la passivit et les tentatives pour r duire la puissance phallique qui sont mises en avant un monstre allong la planche 4 des chats la planche 6 qui deviennent des bons gros chats l enqu te avec une insistance sur la perspective anale enfin il y a une insistance sur les d tails phalliques planches 1 4 5 6 qui sont associ s de l agressiv
479. re le j en foutisme je m en fous un peu de tout IV 1 1 6 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est pas labor e difficult s vivre les ruptures amoureuses projection de ce th me la planche 3BM du TAT sans aucun d gagement possible par rapport aux affects d pressifs qui sont li s la perte la planche 12BG introduction de personnages de m me qu aux planches 11 et 16 rendant compte d une incapacit tol rer l absence de l objet et du th me alimentaire renvoyant la d pendance qui conduisent un r cit assez loign de ce qui est repr sent objectivement lutte maniaque contre la d pression d ni des affects d pressifs la planche 13B du TAT Par ailleurs nous pouvons mettre en vidence une projection de pulsions sexuelles aux planches du TAT renvoyant l laboration de la position d pressive planche 13B en particulier th matique p dophilique la place de la th matique abandonnique et planches 12BG et 16 en tant qu elle renvoie la s paration par le fait qu elle soit la derni re et au manque parce qu elle est blanche ce qui pourrait signifier que les passages l acte p dophiles s apparentent une lutte contre la d pression 210 Le sujet explique ainsi qu il a commis ses transgressions sexuelles au moment d v nements difficiles probl mes au travail pour en ce qui concerne l exhibitionnisme
480. re qu elle avait des relations avec des amis de s on fr re qui taient 15 ans plus jeunes en pr cisant j ai une image de ma m re qui avait des rapports avec un ami de mon fr re 224 Nous constatons donc une profonde d qualification de l imago maternelle qui est par ailleurs a minima rotis e comme nous pouvons aussi le remarquer la planche 7 maternelle du Rorschach o une rotisation est sous jacente au moins 2 des 3 r ponses Dans les tests projectifs nous retrouvons une d qualification de l image f minine travers certaines associations la planche 5 du TAT une ambigu t lourde de sens situe la femme au niveau d un objet la ma tresse de maison a priori bien entretenue et la planche 3 du Rorschach l homme dit l j ai dit 2 femmes 2 singes qu est ce que j ai dit encore Au niveau inconscient dans les tests projectifs des angoisses archa ques absolument pas labor es surgissent aux planches 11 et 19 du TAT Par ailleurs c est un contenant pr caire qui est repr sent la planche 13B de ce m me test une maison faite en bois assez ancien et plus pr cis ment la planche 19 il n y a pas de s paration possible entre bon et mauvais objet un monstre associ la mer la m re ni entre int rieur et ext rieur passage du monstre la mer puis au bateau Ainsi la planche 16 du TAT l objet maternel
481. re que les deux personnes qui ont des relations sexuelles ou sadiques lors du choix des planches les moins aim es au Rorschach le crabe quand on est sur la plage et qui nous pince le pied 221 c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les Lors des entretiens semi directifs et de la passation des tests je n ai pas relev de fa on flagrante une inversion des r les si ce n est travers la question qu il m a pos e pour contester le choix de la planche maternelle Cependant au moment o j ai propos une prise en charge en groupe l homme celui ci l a refus e vivement et m a demand qu est ce que a va m apporter Dans ce cas Monsieur F remet en cause ma proposition th rapeutique donc implicitement mes comp tences et me place en tant que clinicienne dans une position o c est moi qui dois en quelque sorte me justifier B voquer des l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre Le sujet ne me para t pas avoir eu tendance voquer des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre d Contr le domination de l autre L homme semblait avoir un besoin constant de contr le au TAT par exemple Monsieur F paraissait en proie une agitation psychomotrice surtout au niveau des jambes au bout d un moment de r flexion chaque nouvelle planche vraisemblablement quand il avait trouv une r ponse et qu il allait en faire part Il
482. recevoir rapidement Il m a alors expliqu qu il avait fait quelques jours plus t t 3 crises d pilepsie et que de ce fait il s tait nerv contre une formatrice Il avait alors affirm il y avait un F pr nom du sujet gentil et un F m chant Outre le fait que cette derni re d claration traduise la force du clivage chez l homme j ai trouv qu il y avait l une forme de manipulation la fois dans le fait d invoquer ses probl mes de sant pour expliquer son impulsivit mais aussi parce qu il me sollicitait en attendant visiblement que j abonde dans son sens et peut tre m me que j intervienne en sa faveur Je me suis content e dans ce cas de lui proposer de s adresser au m decin g n raliste afin qu il puisse voquer ses probl mes de sant et je ne suis pas intervenue dans le domaine disciplinaire Je n ai pas choisi non plus d amener Monsieur A analyser sa r action puisque nous en tions au tout d but de la prise en charge Cependant le fait de l avoir re u de fa on anticip e montre que je me suis laiss e minima manipuler L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs Dans les tests projectifs il y a une seule projection crue ayant trait la sexualit la planche 13 MF du TAT associ e un fantasme incestueux dommage qu elle a les seins nus s
483. relation amoureuse ou amicale Ce qui est positif selon lui dans cette fa on de vivre sa sexualit est qu certains moments il a pu r aliser des fantasmes ou des exp riences diverses multiplier les exp riences a a un c t satisfaisant En ce qui concerne ses diff rentes relations amoureuses et de couple il affirme avoir eu plusieurs copines l adolescence dont une seule avec laquelle a a dur longtemps Il tait alors g de 16 17 ans Les parents de la jeune fille auraient t oppos s cette relation mais il dit ne pas savoir pourquoi Monsieur D s est mari il y a 17 ans et connaissait sa femme d j depuis 6 ans ce moment l Il avait 18 ans au moment de la rencontre lors d une soir e de nouvel an par des copains communs et sa future pouse en avait 14 physiquement elle en paraissait 16 ou 17 Il pr cise qu ils ont d l encore faire face une interdiction des parents au d part mais qu ils se sont retrouv s 4 mois plus tard et qu ils ne se sont plus jamais quitt s La m re de l homme aurait dit celui ci que sa copine tait trop jeune mais rien de plus Nous pouvons noter ici qu il existe d j un c t transgressif au fait d avoir une relation avec une mineure de moins de 15 ans Il explique que pour lui c taient des amours de gosses d adolescents ce qui renvoie de fait une certaine immaturit Il insiste
484. relation sexuelle avec une femme qui avait 31 ans alors qu il en avait 13 ans sur le coup j ai trouv a valorisant et puis apr s a m a c tait pas a que je recherchais a m a je veux pas dire d go t mais d rang j ai eu peur je veux pas dire que j tais t tanis apr s bien s r elle m a dit c est un secret entre nous il faut le dire 261 personne Il pr cise que par la suite qu il a prouv du plaisir dans les relations sexuelles avec cette femme mais qu il culpabilisai t parce qu il se disai t que c tait pas normal Il ajoute que ce qu il appr ciait chez cette femme tait la fa on dont elle s occupait de ses enfants et finit par affirmer que pour cette raison c est peut tre lui qui a provoqu ces rapports sexuels Cette interpr tation rel ve d un m canisme d identification l agresseur Enfin sa s ur laquelle il aurait parl de ces relations n aurait pas tent de le prot ger et aurait plut t banalis tu commences de bonne heure Il fait lui m me un rapprochement entre ce qu il avait prouv avec la femme de 31 ans et lors des viols subis de la part du neveu de son beau fr re un mal tre tout de suite J osais m me pas le regarder et nous pouvons relever de nombreux points communs dans la traduction de son ressenti dans ces deux situations en particulier d go t identification
485. remi res conclusions concernant la comparaison des sujets auteurs d agressions sexuelles ayant des traits pervers et ceux structur s sur le mode de la perversion 52 MI M thodologie ssssisssossssorisssssesrouisesnssrssstssos0soo saosi o ssu 0 kroas sds o sers einen tete 55 MLA Hypoth ses th orique Seier pentire intaia raie eii tatae te 55 IIL 1 1 Hypoth se g n rale le diagnostic diff rentiel de personnalit et l existence d un CONIDUUM sien lanta nn aient te hits 55 HI 1 1 1 Diagnostic diff rentiel et Continnum sss stresse 55 HI 1 1 2 La question des traits HONOR nie Me ut nn nn cg ee 56 11122 Imagos parentales iranienne damien Murder 56 DEL2 1L Lasm re et objet PAMAIR ohne nn ur nina tinhaesteurts 57 M2 2A Lepil eanan e a RS RS A ne D E 58 HI 1 2 3 Identifications conscientes nel den nn ne 58 II1 1 3 laboration de la position d pressive et fragilit narcissique s ssee1ess1e1ese1ee 59 III 1 4 volution libidinale et probl matique oedipienne us 60 ULT 4T Sc ne primitive et sc nario DETV RS nn ne nn eee 60 II 1 4 2 Probl matique D IDIENNE 48 A er ne nn dcr 61 DT 1 5 M canismes d d f nse isnntisnnnminenuendiainenisatuatete 63 MENG Mentalisation sni oarenien A E A E E E E a E 64 HELO Generalit Sn grisean a T T a a a a 64 HI 1 6 2 Symbolisation USER ESS ea ee ne RS 64 HI 1 7 Le choix d objet et la reMhondobiet sistema mate ent 66 HI 1 7 1 Le choix de la victime suisses
486. rendre le terme de Racamier noyau commun au fonctionnement limite et la perversion Entre l indiff rence de l objet et l addiction l atteinte sexuelle les agresseurs sexuels du moins les r cidivistes t moigneraient ainsi de ce noyau Cela peut renvoyer la notion d objet utilitaire qui est donn e comme sp cifique aux pervers par Husain et al 1984 11 2 2 Les caract ristiques sp cifiques des sujets structur s sur le mode de la perversion et les l ments diff renciateurs relev s dans la litt rature Nous allons nous pencher ici sur les principales caract ristiques de la perversion sexuelle relev es par les diff rents auteurs qui se sont int ress s la question des agressions sexuelles IL 2 2 1 Imagos parentales 11 2 2 1 1 La m re chez les sujets structur s sur le mode de la perversion Comme nous l avons rappel plus haut pour Dor 1987 la m re du futur pervers est authentiquement s ductrice Cet auteur explique en effet que Il faut comprendre que cette s duction est authentiquement entretenue dans la r alit par la m re et ne r sulte pas seulement des d bordements fantasmatiques de l enfant La plupart du temps on identifie cliniquement un v ritable appel libidinal de la m re aux sollicitations rotiques de son enfant En retour l enfant ne peut accueillir les r ponses de la m re que comme autant de t moignages de reconnaissance et d encouragement aux activ
487. rentiated treatments according to diagnoses 349
488. rs Monsieur H nie diff rents aspects essentiels qui ont trait sa relation incestueuse avec sa fille le sujet d crit ses passages l acte comme des pulsions subites sans pr c dent jamais j avais regard ma fille ou les autres filles en pensant a d nu s de caract re sexuel je n ai jamais eu de pulsions sexuelles pour ma fille C est pas sexuel j ai jamais eu 259 envie de ma fille et qui ne lui ont apport aucun plaisir Il estime qu il n a pas prouv ce qu 1l ressentait habituellement avec une personne adulte Concernant les circonstances des agressions qu il a commises l homme explique qu un an avant sa femme lui avait appris qu elle le trompait ce qui a occasionn une blessure narcissique j ai rien dit je l ai jamais fait voir mais l a m a fait mal Il dit qu il n arrivait plus dormir et il pr cise que c tait un moment o il travaillait sans r pit je trouvais qu une fois de plus j avais t trahi je me reprochais de ne pas tre capable de taper du poing sur la table je me disais ma femme s envoie en l air pendant que je me tue au travail Il semble que les infid lit s de sa femme laient particuli rement affect puisqu il aurait eu l intention d attenter ses jours mais ses enfants et sa femme auraient fait capoter son projet j allais me foutre en l air avec une carabine parce que 2 jours av
489. rs narcissiques destruction psychique et physique de l autre Cependant nous n avons pas relev d autres l ments permettant d tayer cette hypoth se diagnostique dans le protocole de Monsieur B IV 1 1 2 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle 1V 1 1 2 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien Certaines questions pos es par le sujet correspondent des interrogations qu il semble se faire lui m me planche 7 du Rorschach m me a c est quoi a a ne me dit rien a d autres servent davantage tablir une emprise En particulier lorsque l homme pose des questions qui renvoient une recherche d approbation par exemple planche 8 du Rorschach a pourrait tre des iguanes a grimpe aux arbres a a ressemble plus ce qui change de couleur c est un cam l on je crois il tente d amener le clinicien r pondre b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous Monsieur B utilise beaucoup le on qui implique son interlocuteur dans ses d clarations par exemple la planche 6 du Rorschach on recherche peut tre trop les choses connues Il en va de m me pour le pronom nous dans la phrase suivante la planche 4 du TAT on ne sait pas ce qu il regarde parce qu il nous fixe Dans ce dernier exemple le sujet m inclut dans sa r ponse qui s a
490. rse est assujettie au r gne des pulsions partielles 20 Dor 1987 ces derni res n tant pas organis es sous le primat du g nital Il s agit l d une r gression un stade ant rieur de l volution libidinale o le sujet rest e lectivement fix Dor ibidem Freud d fend l id e que les comportements pervers ne sont pas rares dans la sexualit de tout un chacun mais la sexualit perverse en tant que telle se caract rise par la rigidit et l exclusivit la pulsion reste en effet fix e un objet ou un but tr s pr cis n cessaire l obtention de la satisfaction Gourlaouen Couton 2002 Par ailleurs le sujet structur sur le mode de la perversion est fix une identification pr g nitale au phallus maternel en tant qu objet qui comble le d sir de l Autre En effet dans la configuration familiale du futur pervers le p re n a pas t promu la dignit de p re symbolique c est dire que sa parole n a pas t signifi e dans le discours de la m re en tant qu instance tierce instance m diatrice du d sir de l Autre Dor 1987 Or comme le pr cise Dor ibidem l enfant ne renonce pas volontiers la repr sentation de la m re phallique puisque cela implique d tre abruptement confront au r el de la diff rence des sexes et de se d prendre lui m me de son identification phallique imaginaire et ainsi renoncer s
491. rses rel vent du tronc commun des tats limites avant de d finir dans un deuxi me temps ce qui les caract rise sp cifiquement En tant qu tat limite l organisation perverse en pr sente les caract ristiques les besoins d tayage dans la relation l angoisse anaclitique les nombreux traits narcissiques en rapport avec la faille narcissique sous jacente l identit constitu e et diff renci e mais non clairement sexu e etc Chabert In Roussilon 2007 p 593 discrimine quant elle clairement les fonctionnements limites et narcissiques Nous distinguerons les fonctionnements limites et les fonctionnements narcissiques pour montrer comment des am nagements pulsionnels et d fensifs diff rents se donnent le m me objectif tenter d endiguer l angoisse de la perte d amour de l objet Chez les sujets narcissiques la proclamation de l autosuffisance soutenue par l id alisation et le gel pulsionnel constitue le n ud essentiel des proc d s psychiques si je me suffis moi m me l loignement ou la perte de l autre ne m atteindront pas Chez les sujets limites c est l op ration inverse qui pr vaut la proclamation d une hyperd pendance par rapport l objet 13 n cessite la pr sence constante pour pallier les d fauts d int riorisation et lutter contre les fantasmes destructeurs qui constituent l envers de la d pendance Nous n avons pas pour notre part retenu cette distinct
492. s agira en particulier de se centrer pour l imago maternelle sur les planches 1 7 9 du Rorschach ainsi que sur le choix du sujet concernant la planche pouvant repr senter sa m re et les planches 2 5 et 6BM 13B 19 du TAT pour l objet primaire au Rorschach il s agit des m mes planches que celles qui concernent l imago maternelle planches 1 relation l image maternelle relations pr coces au premier objet 7 9 r f rences maternelles pr coces mais la planche 9 ainsi que les planches 8 et 10 rendent de plus compte des contacts initiaux avec l environnement relationnel 76 au TAT l aussi la planche 19 est commune avec l imago maternelle Les planches 11 12BG et 19 r activent une probl matique pr g nitale selon Shentoub 1990 la planche 11 permet d appr hender la relation la m re archa que et l ventuelle laboration des angoisses pr g nitales ainsi que l mergence de fantasmes archa ques la planche 12 BG met en jeu la diff renciation des mondes interne externe l expression des exp riences pr g nitales avec une possibilit d mergence d objets partiels pers cuteurs en cas de troubles majeurs de l identit la planche 19 sollicite les capacit s de diff rencier un contenant et un environnement permettant la projection du bon et du mauvais objet et peut susciter l mergence de fantasmes phobog nes et des relations mettant l accent sur l intrusion
493. s l ments de la r alit que l autre ne peut pas conna tre L homme ne me semble pas avoir eu tendance voquer des l ments de la r alit que je ne pouvais pas conna tre d Contr le domination de l autre Monsieur A est venu 2 reprises lors des entretiens avec des listes recensant ses diff rentes copines et ses relations avec ses fr res et s urs qu il avait tablies suite des questions que je lui avais pos es pr c demment Je me suis alors retrouv e en train de noter ce qu il me dictait donc en position de soumission e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Pai relev en particulier une projection d agressivit planche 13MF du TAT le sujet s est exclam il y a quelque chose qui va pas avec vos photos Cependant elle ne correspondait pas une r action la manifestation d une diff rence mais plut t une angoisse Par contre lors de la phase de prise en charge en groupes il est arriv tr s souvent l homme d tre agressif quand un autre participant exprimait un avis diff rent du sien IV 1 1 1 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret Monsieur A ne m a pas paru tenter d immiscer un secret dans la relation 127 B Autres formes de manipulation Je me souviens avoir re u une lettre du sujet me demandant de le
494. s composantes agressives alors que dans la perversion de caract re il s agit essentiellement des composantes agressives les l ments sexuels se situant au niveau d piph nom nes principalement homosexuels passifs ou bien h t rosexuels de couverture plus que d investissements g nitaux authentiques Les pervers de caract re seraient donc moins enclins passer l acte sur le plan sexuel d apr s Bergeret 1996b Dubret 1996 d clare de m me la perversit peut se rencontrer de fa on autonome en dehors de toute d viation sexuelle Cet auteur insiste quant lui dans sa d finition de la perversit sur le m canisme pr valent de la manipulation et sur une tendance d lib r e accomplir des actes malveillants ou agressifs dans le seul but de nuire D autre part une acception diff rente de la d finition de la perversit semble se trouver chez Balier 1996 2002 a et b qui la situe comme tant plus proche de la psychose que la perversion contrairement Bergeret 1996b comme le rappelle Chagnon 2005 Racamier 1986 parle de m me d volution m tapsychotique concernant ce qu il nomme la perversit narcissique et nous pouvons penser qu elle correspond la d finition de la perversit selon Balier 1996 comme le sugg re Rebourg Roesler 2005 Bouchet Kervella 2002 explique de fait que dans ce que Racamier 1986 1987 a appel les pervers
495. s dans les perversions tout court Le d ni des perversions de caract re porte seulement sur le droit pour les autres de poss der un narcissisme bien eux pour de tels sujets les autres ne doivent pas poss der d int r ts propres et encore moins d investissements en d autres directions tout objet relationnel ne peut servir qu rassurer et compl ter le narcissisme d faillant du pervers de caract re L objet est maintenu par le sujet dans une relation sadomasochiste tr s troite Il semblerait que pour Bergeret ibidem la perversion de caract re ou perversit correspondrait un am nagement moins r gressif que la perversion sexuelle Bergeret ibidem pr cise de fait nous nous trouvons donc devant une r gression non pas conomie efficience g nitale partielle mais conomie essentiellement narcissique Bergeret ibidem tablit un rapprochement entre les pervers de caract re et les pervers pr sentant une perversion v ritable au niveau de l absence de souffrance et de 14 culpabilit il faut attribuer ces manques tant au peu d efficacit du Surmoi qu au faible pouvoir du Moi d viter que les pulsions ne passent dans les agis Il distingue par ailleurs ces deux types de perversion pour ce qui est de leurs expressions comportementales dans le cas de pervers authentiques le passage l acte touche aussi bien les composantes g nitales partielles que le
496. s de perte de coh sion de soi exprim e directement au Rorschach la planche 4 et indirectement travers le G lev et des r ponses anatomies planches 3 et 7 une tendance defect la planche 9 Par ailleurs le Dd et le Dbl sont sup rieurs la norme dans ce test Au TAT nous relevons des confusions identitaires travers des t lescopages de r les aux planches 4 7BM 10 11 des m langes de classes sujet objet aux planches 5 et 6BM la projection d un mauvais objet la planche 1 du TAT l absence de s paration entre bon et mauvais objet et entre int rieur et ext rieur la planche 19 de ce m me test et nous pouvons faire tat de quelques d valorisations dans ces deux tests projectifs planches 6 du Rorschach auto crit et 12 BG du TAT Les r cits que l homme fait de ses r ves et cauchemars refl tent aussi la fragilit de ses assises narcissiques dans l enfance j avais peur du vide Fameux cauchemar o on tombe dans un trou noir un tunnel On se r veille juste avant d atterrir Enfin l association de la r ponse 10 du Rorschach nous pouvons relever une identification psychopathique un pr dateur une araign e en principe a fait peur l araign e a a plein de pattes pourtant c est doux m me si une mygale peut tre meurtri re ouais couleur bien s r noire soit brun hum de la soie pourquoi de la soie parce que quand elle tisse ses filets c est de la soie
497. s diff rents aspects pourront tre appr hend s de la fa on suivante intensit de l atteinte narcissique elle est traiter en lien avec l analyse des troubles graves du narcissisme op rationnalis s ci dessus L intensit de l atteinte narcissique peut tre valu e travers la nature de l angoisse renvoyant une atteinte narcissique de moins en moins grave angoisse d an antissement de perte de coh sion de soi de perte d objet de fa on qualitative et quantitative en tentant de d nombrer les indicateurs d atteinte narcissique que nous avons num r s plus haut combien sont retrouv s dans chaque protocole et dans quelles proportions en rapport avec ceux traduisant une repr sentation de soi satisfaisante Les indicateurs les plus importants au Rorschach nous paraissent tre d une part celui qui porte sur la capacit donner des r ponses unitaires non d t rior es en particulier pour les r ponses H et A les planches capitales pour valuer la repr sentation de soi tant 1 3 5 et d autre part le G Au TAT ce sera la pr sence de personnages atteints dans leur int grit corporelle qui sera particuli rement prise en compte d fense contre l angoisse de castration nous d taillerons plus loin notre op rationnalisation de l angoisse de castration dans les tests projectifs ainsi que la fa on dont les sujets pervers peuvent s en d fendre 85 Cette sous
498. s fr quemment et ou de fa on plus crue chez les individus structur s sur le mode de la perversion que chez ceux ayant des traits pervers b Op rationnalisation Les fantasmes incestueux dans leur expression directe peuvent tre appr hend s au TAT et non au Rorschach comme le souligne Gourlaouen Couton 2002 en particulier aux planches figurant les relations parents enfant planches 2 6BM interdit du rapprochement oedipien diff rence des g n rations pr gnante 7BM De la m me fa on nous pouvons aussi penser qu ils pourraient merger aux planches o la dimension libidinale est en jeu planches 4 10 13MF si des relations parents enfants y sont repr sent es Une expression directe crue du fantasme signifie que des relations rotis es sans censure ni r f rence aux interdits portant sur l inceste seront projet es ces planches La fr quence de la projection de ce fantasme peut aussi tre d compt e nombre de fois o le fantasme merge par rapport au nombre de planches concern es Nous pouvons supposer que l expression des fantasmes incestueux se fera de fa on plus indirecte chez les sujets ayant des traits pervers par exemple travers une lutte contre son mergence qui peut se traduire par une exag ration de la diff rence d ge ou un t lescopage des r les 111 5 4 M canismes de d fense a Diff rence rappel de l hypoth se th orique Le m canisme de r pression est sp cifique aux su
499. s les tests projectifs de l homme mais lors des entretiens des d tails qu il a donn s concernant la maladie de son grand p re pourraient tre qualifi s d anti Clob on a assist son agonie Il se vidait On faisait sa toilette h Pas de censure du fantasme Monsieur C a projet des fantasmes incestueux dans les tests en particulier comme nous l avons vu plus haut m me si ce n est pas de fa on massive puisque quelques d fenses sont mises en place par exemple planche 10 du TAT je vois un portrait un gar on un jeune enfin un adolescent je pense et sa m re qui lui fait un bisou donc c est pour moi une marque de tendresse c est tout je vois rien d autre i Absence d motions de sentiments de la part du sujet Le sujet exprime plus d motions et de sentiments dans les entretiens la culpabilit dans le sens o j ai d j pris conscience que j avais fait une victime et du d go t envers moi m me que dans les tests projectifs 162 La recherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Je n ai pas eu l impression que les rares sourires affich s par l homme la planche 4 du Rorschach et 16 du TAT relevaient d une jouissance provoquer mais plut t d une d fense contraphobique k Atteinte l intimit d autrui Je ne me suis pas sentie atteinte dans mon intimit au cours des interactions avec Monsieur C 1l S duction fascinatio
500. s ou moins directement aux planches 2 6BM 7BM et 10 du TAT De m me au niveau de la famille qu il a lui m me fond e le sujet affirme qu il se consid rait plut t comme un copain que comme une personne responsable et cens e envers les enfants de sa femme Il pr cise encore concernant les circonstances des agressions sexuelles qu il a commises si le fils de sa femme avait t l il n y aurait jamais eu ce genre de truc j aurais peut tre t plus m r dans ma t te parce que j aurais pas t le seul gar on au domicile ce qui montre la confusion inter g n rationnelle dans laquelle l homme se trouve Nous pouvons lier cela aussi une certaine confusion dans les relations entre les diff rents membres de sa famille le nouveau compagnon de sa m re est son oncle et sa s ur aurait t viol e par le p re de son petit ami dont il parle de la fa on suivante suite au d c s de mon p re elle sa s ur recherchait un contact p re fille donc il en a profit pour coucher avec elle Le discours de Monsieur C concernant sa victime voque d ailleurs de fa on fugace un fantasme incestueux comme nous le d velopperons plus loin Nous pouvons donc conclure un d ni de la diff rence des g n rations IV 1 1 3 4 2 2 Fantasme incestueux Le fantasme incestueux merge directement la planche 10 du TAT o une relation m re fils est projet e en lieu et place d un couple m me si le sujet in
501. s ourl es la peau douce Il retrouve sensuellement l unit m re enfant qu il se refuse perdre Il en fait passer le message par sa victime Nous retrouvons l le ph nom ne de captation sp culaire C est dire toute la puissance de la s duction qui ali ne l autre dans le narcissisme de l agresseur Cette captation est d autant plus puissante que l enjeu est d importance la d pression qui guette constamment l arri re plan reconnue par tous les auteurs Une d pression narcissique fort bien d crite par Rosolato qui repose notamment sur une exp rience de vide psychique Le concept de captation sp culaire semble renvoyer en partie celui d emprise dans sa dimension rotis e d crit par Dorey 1981 IL 2 2 6 2 2 L emprise dans la relation avec les sujets structur s sur le mode de la perversion Comme nous l avons d j abord plus haut de fa on g n rale la relation d objet avec les sujets pervers serait marqu e par l emprise dans sa dimension rotis e Dorey 1981 C est dire que l emprise du pervers s exerce de fa on privil gi e sur son partenaire sexuel elle n est gu re moins sensible cependant dans toute relation l autre et est alors d autant plus pernicieuse qu elle se dissimule habilement L arme utilis e est essentiellement la s duction 49 entendre ici dans son sens le plus fort savoir qu il s agit d une v ritable action de s paration
502. s par des pr adolescents de 10 11 ans eux aussi condamn s pour des viols commis sur la fillette la m me p riode Cependant il d clare concomitamment que sa culpabilit pourrait ventuellement tre r elle tant donn e sa forte consommation d alcool l poque qui pourrait expliquer qu il n ait aucun souvenir des faits Il s agit donc l pour le moins d un positionnement tr s ambivalent par rapport aux actes qui lui sont reproch s 139 Le sujet a d j t condamn pour des agressions sexuelles sur sa belle fille et c est donc ces faits l que nous allons analyser l homme ayant accept de les aborder IV 1 1 2 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte Monsieur B semble tr s ambivalent par rapport au plaisir qu il a pu ressentir lors de ces attouchements s en appropriant tant t la recherche il dit le fait de la caresser a me provoquait une r action donc c est pour a que je lui demandais de me caresser et ajoute qu apr s les passages l acte il tait plut t satisfait et tant t en projetant la responsabilit sur sa victime j tais pas excit au d part donc si elle m avait pas caress j aurais pas eu du plaisir Pour ce qui est de sa prise de conscience de la gravit de ce qu il a commis nous pouvons penser qu elle n est pas totale mais il semble avoir conscience a minima de sa responsabilit je repr sentais quand
503. s r ponses Monsieur E aborde en effet la passation avec appr hension tant donn qu il dit avoir d j pass ce test plusieurs fois dont une dans le cadre d une expertise judiciaire et qu il affirme que la psychologue l a sali dans les conclusions qu elle en a donn s Il en est de m me pour le TAT auquel il a d j t soumis Le sujet semble ainsi vivre le test comme une preuve de performance et comme il ne parvient pas donner beaucoup de r ponses la situation le met en difficult d o les nombreuses manifestations comportementales en particulier les soupirs Il se montre d ailleurs tr s hostile et r ticent lors de ces passations A la planche 19 du TAT il exprime ainsi une certaine lassitude teint e d agressivit il y en a encore combien des planches 202 Il s agit peut tre aussi pour l homme de tenter de garder une certaine ma trise de la situation voire m me de tirer une certaine jouissance me placer dans une position d attente travers les tr s longs silences pendant la passation et l enqu te Ce besoin de contr le appara t aussi quand Monsieur E par exemple la planche 6 du Rorschach v rifie si je note ses propos e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Le sujet s est montr tr s agressif tout au long de nos rencontres en particulier quand j ai essay d introduire une contradiction par exemple quand j a
504. s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats La diff rence des sexes n est tablie chez aucun des sujets de notre tude tableaux IV 2 3 B des annexes Par ailleurs elle est d ni e par un peu plus d individus du groupe P 2 sujets sur 5 soient 40 dont 1 de fa on massive que du groupe TP 1 individu sur 3 soient 33 m me si la diff rence est tr s peu prononc e 291 Le nombre de manifestations du d ni de la diff rence des sexes est par contre plus lev chez les sujets du groupe P concern s 4 d nis pour M F 3 d nis pour M D m me si ce sont des indicateurs plus indirects chez ce dernier et que chez celui du groupe TP 1 seul d ni Notre hypoth se semble donc en partie v rifi e s il n y a pas significativement beaucoup plus d individus pr sentant un d ni de la diff rence des sexes dans le groupe des sujets structur s sur le mode de la perversion que dans celui des individus ayant des traits pervers l intensit de ce d ni pour les sujets concern s dans le premier groupe est sup rieure celle des individus cibl s dans le deuxi me Nous pouvons donc en conclure que ce m canisme de d fense para t tre plus fr quemment massif dans le groupe P que dans le groupe TP ce qui tend confirmer que l int gration de la diff rence des sexes est plus probl matique dans le premier groupe que dans le deuxi me Par ail
505. sa fille a n e 237 IV 1 1 7 8 Le choix d objet et la relation d objet IV 1 1 7 8 1 Victime s et choix d objet 1V 1 1 7 8 1 1 Question de l ge et du sexe Monsieur G a commis des viols sur sa fille g e de moins de 15 ans le premier rapport sexuel c tait un mois de ses 15 ans Les attouchements ont commenc deux semaines avant et avait t condamn une premi re fois pour d tournement de mineure concernant la m re de sa victime Son ex femme tait mineure quand il l a rencontr e mais il n a pas eu de sanction judiciaire vis vis de cette relation IV 1 1 7 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique Le sujet semble donc avoir tendance choisir des partenaires mineures mais a priori pub res Il ne verbalise pas de fantasme p dophile mais nous pouvons relever la planche 7 du Rorschach une r ponse renvoyant assez clairement cette probl matique puisqu il associe 2 enfants une partie du haut des seins l enqu te Quand nous lui avons pos la question de ce que repr sente pour lui l enfance il s est montr tr s confus dans sa perception de ce stade du d veloppement ce qui renvoie au d ni de la diff rence des g n rations un enfant c est une personne qui vit avec plein de r ves qui esp re toujours faire mieux que ses parents qui d sire tout et tout de suite ce qu on peut appeler col rique Nous pouvons aussi penser que l homme parle de lui
506. sans que cela ait t port aux yeux de la justice IV 1 1 4 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte L existence d un sc nario pervers appara t clairement dans la fa on dont il parle des agressions sexuelle on s est mis en situation le m me sch ma et c est surtout l extr me jouissance ressentie lors de ses passages l acte qu il met en avant escalade fr n sie cette esp ce d euphorie Le sujet ne semble pas prouver de culpabilit suite aux agressions qu il a commises mais parle d amertume Un des seuls l ments de son discours qui va dans le sens d une prise de conscience de la gravit des faits qu il a commis concerne l incarc ration il estime que c est une bonne chose parce qu il y avait une esp ce d escalade et C s est retrouv dans cette escalade je ne sais pas jusqu o je serai all IV 1 1 4 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse L homme affirme n avoir jamais t victime d agressions sexuelles 1V 1 1 4 8 Le choix d objet et la relation d objet IV 1 1 4 8 1 Victime s et choix d objet IV 1 1 4 8 1 1 Question de l ge et du sexe Les victimes de Monsieur D sont exclusivement des gar ons dont un de 5 ans et quatre qui avaient entre 10 et 12 ans mais il y a aussi un majeur co d tenu Il explique que les enfants qui l attirent ceux avec lesquels
507. se et d ni d alt rit L volution psychiatrique 61 1 113 124 3 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Ciavaldini In Chabert et al 2006 Cet ouvrage est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Balier et al In Ciavaldini Balier 2000 ou Balier 2000 41 Ce chapitre est r f r dans le corps de la th se sous la forme erron e Clavreul In Aulagnier Spairani et al 1967 C est ce chapitre que correspond la r f rence erron e Chabert et al In Ciavaldini 2001 dans le corps de la th se 341 COUTANCEAU R 1997 Pr venir la r cidive Une politique de Sant publique Du projet de loi Toubon Guigou son application Forensic 17 1 4 COUTANCEAU R 2002 Les agressions sexuelles sur mineur Sant Mentale 64 29 31 COUTANCEAU R 2002 Les d linquants sexuels Sant Mentale 64 18 21 COUTANCEAU R 2007 Dangerosit criminologique de la peur de la stigmatisation l accompagnement dans la pr vention de la r cidive Congr s International Francophone sur l Agression Sexuelle Paris 13 14 15 septembre 2007 COUTANCEAU R MARTORELL A 1993 Clinique des d tenus condamn s de longues peines propos des d linquants sexuels L volution psychiatrique 58 1 57 70 COUTANCEAU R MARTORELL A 1997 Traitement m dico psychologique ou suivi psycho criminologiq
508. secondaires IIL 5 3 1 1 4 1 Identification sexuelle a Diff rence rappel des hypoth ses th oriques Les individus structur s sur le mode de la perversion ont une identification f minine la m re phallique agressive ou incestueuse Chagnon 2000 Dor 1987 Chez les sujets ayant des traits pervers l identification masculine sera pr valente b Op rationnalisation L identification sexuelle doit tre analys e en lien avec la dimension identitaire Gourlaouen Couton 2002 ce qui correspond la capacit donner des repr sentations enti res vivantes et sexu es Nos sujets pr sentant tous des troubles de l identit elle pr conise de se limiter aux contenus entiers et r els qu ils soient humains ou animaux L identification sexuelle peut tre valu e travers le sexe des personnages repr sent s au TAT en particulier aux planches 3BM et 10 qui sont floues si le sujet identifie le personnage comme une femme l identification est plut t f minine ou au Rorschach sexe des humains et des animaux et travers le choix de la planche personnelle au Rorschach en lien avec celui des planches maternelle et paternelle par exemple si l individu choisit une planche maternelle pour se repr senter lui m me ou la m me planche pour lui et pour sa m re l identification est maternelle f minine propos des identifications secondaires Gourlaouen Couton 2002 consid
509. semblait donc prendre le temps chaque fois d laborer son r cit avant de le verbaliser Ce contr le se manifestait aussi lorsque que le sujet me regardait fixement apr s avoir donn une r ponse mais aussi travers les temps de latence extr mement longs qui pr c daient celle ci d autres moments par contre l homme s exprimait sans retenue d crivant de fa on particuli rement crue ses passages l acte j ai ressenti l que c tait encore lui qui menait le jeu e Projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Je n ai pas particuli rement relev d agressivit de la part de Monsieur F si ce n est lorsque je lui ai propos de participer un groupe de paroles et qu il n tait pas d accord dans un premier temps IV 1 1 6 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret Le sujet ne m a pas paru tenter d immiscer un secret dans la relation 222 B Autres formes de manipulation Je n ai pas mis en vidence d autres formes de manipulation dans la relation L autre comme spectateur anonyme g Crudit des termes renvoyant la sexualit sc nes sexuelles a Crudit des termes dans les projectifs Il y a un nombre consid rable de r cits sexuels crus dans les tests projectifs de l homme en particulier au TAT par exemple la planche 16 Avec la
510. sements Pour ce qui est des cons quences de ses actes le sujet semble les envisager avec une grande ambivalence les reconnaissant mais insistant sur le fait que certaines victimes aient affirm qu il ne s tait rien pass et beaucoup de minimisation Il d clare ainsi que dans la p riode tr s tendue pendant laquelle il a commis ses actes il n avait aucune conscience de leur caract re d lictueux Quand j ai fait ces choses je pensais pas que c tait interdit pour moi c taient des choses banalit s alors que cela semble tre a minima le cas depuis son incarc ration il fait preuve d une forte autocritique vis vis de ses actes j tais compl tement cingl de faire a qui reste malgr tout assez superficielle puisqu elle ne donne pas lieu davantage d approfondissement 217 IV 1 1 6 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse L homme ne pense pas avoir t victime d agressions sexuelles et il affirme qu aucun autre membre de sa famille n a commis de tels faits 1V 1 1 6 8 Le choix d objet et la relation d objet 1V 1 1 6 8 1 Victime s et choix d objet IV 1 1 6 8 1 1 Question de l ge et du sexe Toutes les victimes de Monsieur F sont des gar ons pr adolescents ou adolescents donc sa p dophilie para t avoir une orientation plut t homosexuelle Nous pouvons cependant remarquer qu il cite comme tant sa premi re
511. sens de notre continuum et peut nous conduire penser que les angoisses de perte de coh sion de soi sont pr dominantes chez les sujets du premier groupe alors que les angoisses de perte d objet le sont dans le deuxi me La fr quence des r percussions narcissiques des angoisses de perte d objet ou d abandon dans le groupe P corrobore aussi ce r sultat Nous avons aussi not l existence d angoisses d an antissement chez M A du groupe TP et M F du groupe P Ce dernier r sultat taye aussi l existence de notre continuum puisque les angoisses tr s fortes et tr s archa ques d an antissement voire de morcellement d crites comme pr gnantes dans la litt rature concernant les auteurs d agressions sexuelles ne sont retrouv es que chez un individu de chaque groupe et ne sont pas pr dominantes dans ces protocoles nous pouvons donc voquer l id e que ces angoisses rel vent bien majoritairement de la perversit au sens de Balier 1996 2002 a et b et non de la perversion sexuelle ou de pathologies limites avec des traits pervers La question du traitement de l angoisse de castration sera quant elle abord e dans le paragraphe IV 2 3 1 2 1 d Graves troubles du narcissisme en lien avec l enjeu narcissique phallique point commun Nous pourrons faire un lien entre les troubles graves du narcissisme que nous venons de mettre en vidence chez tous les sujets de notre chantillon et un e
512. ses phrases par d accord Dans ces cas l approbation para t aller pratiquement de soi pour le sujet Les questions de l homme correspondent aussi un besoin d inverser les r les par exemple planche 8 du Rorschach je vous ai dit la premi re en particulier en discutant les consignes planche maternelle je suis oblig choix de la planche paternelle au 126 Rorschach mon p re ou mon beau p re ou en mettant en doute les comp tences du clinicien planche 11 du TAT elle est bien dans l ordre l b Utilisation de pronoms impliquant l autre on nous vous Monsieur A utilise assez fr quemment des pronoms impliquant l autre en particulier le on planche 7 du Rorschach on va retourner peut tre associations planche 1 du Rorschach on a l impression qu elle va nous attraper planche 3BM du TAT on ne sait pas ce qu on peut penser dans notre t te dans ce cas l c D ni du savoir de l autre a Inversion des r les Le sujet tente de se mettre la place du clinicien travers les questions que j ai relev es plus haut mais aussi en faisant allusion ma prise de notes puisqu il commente le r le qui m est d volu la planche 5 du TAT il me demande je vais trop vite et l association de la r ponse 27 du Rorschach il d clare faudrait vous apprendre crire en st no B voquer de
513. si qu Andr Green avance l id e que la privation maternelle r elle puisse tout autant que la s duction excessive cr er une aspiration ardente retrouver ce dont on a manqu tr s t t ce qui n a pas eu lieu peut engendrer des effets qui ressemblent s y m prendre ce qui a eu lieu En effet Ce d faut pr coce dans la constitution d une continuit du Soi aboutit ce que la s paration tout comme la diff renciation d avec la m re soit v cue comme catastrophique L enfant est pris alors dans le paradoxe suivant soit il reste attach la m re et donc il n existe pas soit il s en s pare mais subit des angoisses catastrophiques angoisses d annihilation dira Anzieu expression plus juste qu angoisse de mort puisque ici l identit du sujet n est pas encore advenue Faoro Kreit 1998 18 PASCHE F 1962 R gression perversion et n vrose Revue Fran aise de Psychanalyse XXVI 161 178 43 De m me pour Balier 1996 l origine de l organisation psychique de l l ment pervers il existerait une angoisse d an antissement de mort imminente acquise tr s t t lors de perturbations des premiers mois de la vie r activ es souvent plus tard par un ou des traumatismes en g n ral de nature sexuelle Dans cette impasse les relations sexuelles dit Mac Dougall 1996 risquent plus tard d avoir le r le dramatique et in luctable d emp cher la d sa
514. sifs et d autre part avec le fait que les agressions sexuelles puissent tre comme le rappelle Chagnon 2004 2005 des solutions d fensives par rapport des angoisses majeures concernant le sentiment identitaire Il est important de constater que ce deuxi me aspect est selon la premi re conf rence de consensus qui a eu lieu en 2001 sur cette question de la psychopathologie et du traitement des auteurs d agressions sexuelles Chagnon 2004 2005 commun l ensemble des auteurs d agressions sexuelles alors que dans notre travail nous avons mis en vidence qu il 319 semblerait davantage caract ristique des individus structur s sur le mode de la perversion ce qui est un argument en faveur de l existence d un continuum Cependant ces pistes causales demandent tre approfondies par une tude portant pr cis ment sur les d terminismes du passage l acte tout en sachant que le lien entre celui ci et les angoisses en jeu au moment o il a lieu sera toujours difficile appr hender dans l apr s coup et ne pourra faire l objet que d hypoth ses interpr tatives Nous avons par ailleurs pu nous rendre compte que l identification psychopathique un pr dateur Gacono et Meloy 1994 Meloy 2003 existait chez tous les individus de notre chantillon et qu elle ne permettait pas de diff rencier les deux groupes r sultats du paragraphe IV 2 2 Nous avons rapproch ce constat du
515. siste sur la d s rotisation des gestes tendresse A la planche 7BM de ce m me test un lien incestueux est sous jacent la relation p re fils il aime son fils tr s fort mais une recherche de distance est sugg r e du c t du fils pour et une atteinte corporelle semble en d couler juste le visage Il en va de m me aux planches 2 et 6BM craqu e verbale la 17 fille en 1 plan je pense quelqu un qui pourrait faire partie du peintre diff rence de g n ration probl matique la planche 2 t lescopage des r les absence de liens familiaux clairs et de diff rence de g n ration la planche 6BM 155 1V 1 1 3 5 R pression et autres m canismes de d fense Les m canismes de d fense sont polymorphes d ni vitement projection clivage lutte manique contre la d pression inhibition d n gation formation r actionnelle contre l agressivit r gression R pression L homme n emploie pas particuli rement la r pression mais plut t la restriction par exemple au TAT c est tout sans plus au Rorschach rien de bien pr cis c est tout si ce n est peut tre la planche 4 du Rorschach au d part le sujet semble maintenir le suspense travers la r pression l je verrais rigole bonne question et il s ensuit la projection d une image f minine dangereuse IV 1 1 3 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 3 6 1 Primat de l
516. soit strictement sup rieur la moyenne Nous avons utilis le test statistique t de Student avec le risque d erreur a 0 05 pour comparer nos moyennes Ce choix a t motiv par la petite taille de nos chantillons le fait que nos variables soient quantitatives et que les s ries soient ind pendantes 111 5 7 Diagnostic de personnalit et continuum HI 5 7 1 Diagnostic diff rentiel de personnalit Nous d terminons l op rationnalisation du diagnostic diff rentiel en dernier lieu puisque celui ci fait appel diff rents concepts tudi s au fil de l analyse des protocoles 106 II1 5 7 1 1 Le diagnostic de perversion sexuelle Afin de diff rencier les individus structur s sur le mode de la perversion des sujets ayant des traits pervers nous avons valu chacun des crit res retenus comme caract risant la structure perverse en nous basant sur Chabert In Tychey de 2007 Husain ibid et Dorey 1981 Il s agit donc pour poser le diagnostic de perversion d associer de m canismes de d fense d ni de la castration crit re de Chabert et r pression crit re d Husain Ces deux concepts ont t d finis plus haut Concernant le clivage crit re de Chabert il ne nous para t pas pertinent de retenir ce m canisme de d fense comme crit re diff renciateur puisqu il est commun la plupart des tats limites Il en va de m me pour le f tichisme crit re de Chabert comme n
517. sonne appuy e accoud e barque accroch e li e Nous pouvons aussi relever une projection d agressivit cette planche sollicitant la relation violons cass s la planche 3 du Rorschach A la planche 2 ce ne sont que des parties de corps humain qui sont repr sent es morceaux de visage sans mise en relation Il en va de m me pour de nombreuses r ponses qui correspondent une forme de duplication Neau 2001 la bilat ralit des planches est prise en compte mais les personnages plut t des parties de corps humains la planche 9 ou les animaux planches 7 8 10 n interagissent pas IV 1 1 2 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec les victimes travers le discours du sujet Tout d abord nous estimons que le fait que Monsieur B mette en doute la parole de sa propre fille qui l accuse de viol en donnant des arguments tr s particuliers comme nous l avons vu plus haut renvoie un d ni du narcissisme de celle ci au sens de Bergeret 1996 En ce qui concerne les agressions sexuelles qu il a commises sur sa belle fille qu il reconna t il en parle de fa on rotis e comme d une relation amoureuse la fois comme s il agissait d une relation entre adultes consentants si je l ai dragu e c est que j avais une attirance pour elle C tait une belle fille Au niveau caract re on s entendait bien C est s rement a q
518. sons enfin que les agressions sexuelles rel vent en partie d une lutte contre la perte de coh sion de soi et d une d fense contre l angoisse de castration chez les pervers sexuels alors qu il s agirait davantage d une lutte contre la d pression chez les sujets ayant des traits pervers 278 B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 2 des annexes a laboration de la position d pressive et probl matique de perte point commun La position d pressive n est labor e chez aucun sujet des deux groupes comme cela ressort des analyses individuelles et comme nous l avons r sum dans les tableaux IV 2 2 des annexes Le traitement de la probl matique de perte peut tre rep r et se d cline dans notre chantillon de la m me mani re que Chabert et al In Ciavaldini 2001 lont d crit l affect d pressif parvient s exprimer comme en t moignent au Rorschach des r ponses mort ou la sensibilit C M A M C M H M G la perte entra ne une relation de type anaclitique l objet nous allons d velopper cet aspect sp cifiquement plus avant le corps traduit l affect corps endormi ou au repos ou las ces postures du corps expriment alors un vide psychique une impossibilit penser et symboliser M C MB M D ME M G dans les cas de faillite identificatoire c est l environnement dans sa dimension sensorielle qui porte l af
519. sont identifi es sexuellement et leurs liens de parent sont tablis dans un premier temps mais il y a un t lescopage des r les la fin du r cit IV 1 1 6 4 1 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est pas labor e La planche 1 du TAT n est pas du tout trait e en terme d immaturit fonctionnelle et l inadaptation du r cit du sujet au stimulus On dirait qu il fait du travail manuel rend compte d un vitement de la probl matique L angoisse de castration est aussi vit e la planche 2 du Rorschach o une chauve souris est repr sent e incluant la lacune centrale le manque tant de fait combl Une tentative d laboration de l angoisse de castration se trouve la planche 6 du Rorschach un ventail qui est un peu froiss mais ni la symbolisation f minine ni l essai d laboration de la castration condens s dans cette r ponse ne tiennent puisqu il s en suit une repr sentation d une imago maternelle phallique agressive mer un peu d cha n e puis une symbolisation masculine r gressive une branche qui tient des petits oiseaux A la planche 9 du Rorschach l angoisse non mentalis e peut correspondre une angoisse de castration face au creux f minin de la planche D ni de la castration f minine Nous pouvons relever une insistance sur les d tails phalliques la planche 7 du Rorschach 2 chiots qui jouent avec
520. ssage l acte Monsieur H s est arr t quand sa fille lui a demand je me suis allong sur elle Je lui ai fait un bisou dans le cou et puis un deuxi me un troisi me et puis un moment elle a dit non arr te alors je suis redescendu je me suis couch ce qui rend compte de la prise en consid ration de l autre mais met aussi en vidence une certaine rotisation Enfin les propos du sujet r v lent un moment du r cit une certaine projection de sa responsabilit sur sa victime que nous pouvons rapprocher de la culpabilit qu il s attribue dans les agressions sexuelles qu il a subies il explique que le week end suivant les passages l acte il lui a m me plus adress la parole Il d clare aussi qu il n osai t m me plus regarder sa fille ce qui rend compte de la conscience qu il avait de sa transgression mais avec un m canisme projectif IV 1 1 8 8 2 3 Analyse de la relation transf ro contre transf rentielle IV 1 1 8 8 2 3 1 R duction de toute alt rit a Questions pos es au clinicien Les questions pos es au clinicien au cours des tests projectifs renvoient une relation de d pendance et une qu te d tayage narcissique par exemple planche 4 du Rorschach il y a quelque chose de sp cial voir ou planche 5 du TAT il y avait quelque chose rajouter et planche 16 du m me test quel genre n importe quoi mais aussi
521. ssance associ e la transgression sans prise en compte de l autre Pour Chabert les organisations perverses seraient donc marqu es par le f tichisme Freud 1927 Balier 1996 Bergeret 1996b Dor 1987 Husain In Tychey de 2007 Laplanche et Pontalis 1981 le d ni du d sir de l autre Dorey 1981 le d ni de la castration et le clivage Freud 19258 1927 1939 Bergeret 1996b Dor 1987 l absence de culpabilit et l rotisation de la transgression renvoyant au surmoi bien incomplet voqu par Bergeret 1996b comme nous le reprendrons plus loin 7 Cassiers L 1968 Le psychopathe d linquant Bruxelles Mardaga FREUD S 1925 Quelques cons quences psychologiques de la diff rence anatomique entre les sexes In la Vie sexuelle Paris PUF 1969 27 Pour Husain In Tychey de 2007 les crit res cl s pour parler d organisation perverse de la personnalit sont r pression en tant que m canisme de d fense rotisation de la transgression Clavreul In Aulagnier Spairani et al 1967 recherche d emprise Dorey 1981 Rappelons enfin que pour Dorey 1981 ce qui caract rise l emprise dans la perversion est qu elle se d ploie lectivement dans le registre rotique Nous allons donc baser notre diagnostic d organisation perverse sur le cumul de l ensemble des crit res nonc s par Chabert Husain et Dorey dont certains son
522. ssentis lors des entretiens une fois j ai vis un petit moineau avec une carabine plombs mais j en ai t malade et des tests projectifs planche 8BM du TAT c est morbide et planche 11 du m me test c est lugubre c est a fait peur planche 4 du Rorschach la bestiole elle fait peur celle l dans lesquels apparaissent par ailleurs une projection de culpabilit par exemple la planche 3 du Rorschach c est toujours un animal en noir soupire il cache ses yeux et la planche 4 du TAT La recherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Dans les tests projectifs j ai relev beaucoup de soupirs planches 3 et 4 du Rorschach par exemple et la verbalisation d norm ment d angoisses planche 4 du Rorschach ils sont horribles En ce qui concerne la projection tr s crue de sadisme la planche 8BM du TAT elle n est pas associ e de la jouissance mais un ressenti n gatif c est morbide cette photo non je n aime pas Par contre avant de donner son association la r ponse 17 du Rorschach dans laquelle le sujet parle des serviettes hygi niques de sa s ur il sourit ce qui pourrait correspondre de la jouissance provoquer k Atteinte l intimit d autrui Pai ressenti particuli rement une atteinte mon intimit lorsque l homme m a interpell e de la fa on suivante elle laissait tout
523. st mobilis comme ce spectateur anonyme dont parle Mc Dougall 1978 50 Ce n est pas un objet d investissement mais un t moin n cessaire la restauration narcissique Nous pouvons en conclure que le d sir de l autre est totalement d ni Lefebvre ibidem p 148 souligne par ailleurs le fait que les sujets pervers cherchent produire un effet sur l autre travers leur discours on trouve chez le pervers une peur de perdre le contr le une peur de se laisser aller l orgasme de se perdre dans sa jouissance et cela au profit d un vivre par procuration de faire vivre cela l autre et d en tre la fois l instigateur et le spectateur C est dans cet espace en provoquant et en observant l effet produit que le pervers parvient maintenir un semblant d quilibre entre les pouss es pulsionnelles et les passages l acte Le sujet pervers atteint par ces m canismes l intimit d autrui Pour Wainrib 2003 en effet la perversion affiche ce qui doit tre soigneusement enfoui l enfant pervers polymorphe autant que les liens entre le d sir et la transgression pouvant ainsi susciter des mouvements intenses de fascination et de rejet chez les n vros s Lefebvre In Tychey de 2007 remarque de m me que le sujet pervers peut sollicite r l autre par une description provocatrice aux limites de l agression exhibefr sa sexualit sans aucune motion ni se
524. st plus d faillante dans le premier groupe que dans le deuxi me r sultats du paragraphe IV 2 5 1V 3 2 1 2 Caract ristiques de la position d pressive Les caract ristiques de la position d pressive des auteurs d agressions sexuelles traitement de la probl matique de la perte rep r mais laboration impossible d crites dans la litt rature Chabert et al In Ciavaldini 2001 Chagnon 2000 ont elles aussi t retrouv es dans notre tude r sultats du paragraphe IV 2 2 IV 3 2 1 3 Fragilit narcissique Nous avons rappel de fa on synth tique les l ments diff rentiels concernant la fragilit narcissique des auteurs d agressions sexuelles de notre recherche dans l analyse relative l existence d un continuum En ce qui concerne les angoisses nous avons pu constater qu elles taient tr s difficilement perceptibles directement mais nous avons d duit de nos analyses que des angoisses de perte de coh sion de soi pr domineraient chez les individus structur s sur le mode de la perversion alors que des angoisses de perte d objet et d abandon caract riseraient les sujets ayant des traits pervers La fr quence des r percussions narcissiques des angoisses de perte d objet ou d abandon chez les premiers a aussi t mise en vidence r sultats du paragraphe IV 2 2 Nous avons en outre tent d tablir un rapprochement entre cette fragilit plus grande des sujets structur s sur le
525. stins des pulsions In M tapsychologie Paris Folio 1968 FREUD S 1919 Un enfant est battu In N vrose psychose et perversion Paris PUF 1988 FREUD S 1926 Inhibition sympt me et angoisse Paris PUF 1986 FREUD S 1927 Le f tichisme In La vie sexuelle Paris PUF 1989 FREUD S 1939 Abr g de psychanalyse Paris PUF 1992 GAZAN F 1997 Traitement accompagnement psycho criminologique guidance ou contr le social Forensic 17 20 25 GOURLAOUEN COUTON S 2002 tude m tapsychologique et projective du fonctionnement psychique de p dophiles Th se de doctorat de psychologie Universit de Paris V 343 GRAVIER B DEVAUD C 1995 D linquance sexuelle tat des lieux Nervure 7 10 22 HAMON F 1999a Approche d une prise en charge de p dophile Soins Psychiatrie 202 18 HAMON F 1999b La d linquance sexuelle points de rep res Soins psychiatrie 202 4 6 HAMON F 1999c Les psychoth rapies des d linquants sexuels Soins psychiatrie 202 19 22 HATIER C STUMPEL V HARTER J L 2007 volution d un paradigme exp rimental de prise en charge en groupe d auteurs d agressions sexuelles partir d une supervision Communication au Congr s International Francophone sur l Agression Sexuelle Paris 13 14 15 septembre 2007 HORASSIUS JARRI N 1998 En soigner certains L information Psychiatrique 5 445 449 HUGOT F
526. sujet concernant les faits pour lesquels il a t condamn Le sujet a t condamn pour des agressions sexuelles sur sa fille qui auraient eu lieu de fa on extr mement limit e dans le temps 2 passages l acte espac s de 2 ou 3 semaines IV 1 1 8 7 1 Fa on dont le sujet rend compte de ses passages Pacte L homme a abord difficilement les faits et ce chaque fois avec motion authenticit et de fa on critique il pleure exprime des jugements n gatifs son encontre et des regrets semble avoir conscience de la souffrance inflig e la victime c est dur de parler de a parce que la pauvre gosse il pleure je me suis pos un tas de questions Je suis en train de devenir barjo Cependant nous pouvons remarquer que malgr ses r ticences dans un premier temps il donne des pr cisions peu n cessaires et assez crues par la suite m me si cela est nuanc par une auto critique Je l ai quand m me p n tr e d une phalange ou d une demie phalange Ah je me d go te quand je pense a Pour d crire ce qu il s est pass dans son esprit entre les 2 moments o il a agress sa fille il emploie des termes qui montrent qu il avait conscience de la gravit de ses actes incestueux c est pas possible c est un truc qui ne se fait pas c est abject une chose ne pas recommencer sans que cela ne l ait emp ch pour autant de les r it rer Par ailleu
527. symbolisation des pulsions f minines est plus d faillante chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers B Comparaison des r sultats Nous nous r f rons ici aux tableaux IV 2 5 B des annexes La symbolisation des pulsions sexuelles f minines est effectivement tr s probl matique pour l ensemble des sujets des deux groupes et nous avons pu v rifier qu aucune symbolisation du creux f minin n est possible En particulier nous pouvons relever l association de traits phalliques aux symbolisations f minines pour la majorit des individus des deux groupes que nous avons par ailleurs interpr t e pr c demment en ce qui concerne l imago maternelle et la castration Dans le groupe TP cette symbolisation est tr s d faillante pour tous les sujets choc ou quivalent choc M C et MH attributs phalliques associ s syst matiquement toutes les tentatives de repr sentation du f minin pour les 3 individus quelques symbolisations de niveaux C selon la grille de Cassiers mais majoritairement avec une mauvaise appr hension formelle M A et M C 31 Smith J 1999 Les d linquants sexuels face au Rorschach entre porosit des limites et confusion face l intimit M moire th se de recherche Universit catholique de Paris 297 Dans le groupe P chez 2 sujets on rel ve quelques laborations r ussies M D et M F et chez les 3 autres l
528. t je suis rest assez gamin dans ma t te r f rences r gressives au Rorschach tendance se placer de fa on passive mettre en avant des excuses pour justifier ses probl mes mis rabilisme il invoque par exemple le deuil de son p re pour expliquer entre autres ses difficult s sexuelles Le sujet est en tat de d compensation 1A lev au Rorschach 164 IV 1 1 4 Analyse du protocole de Monsieur D Monsieur D est g de 40 ans au moment o nous le rencontrons pour la premi re fois et il est incarc r depuis environ 1 an et demi Il est mari mais n a pas d enfants Il a t condamn pour des agressions sexuelles sur plusieurs jeunes gar ons g s de moins de 15 ans 4 ans de prison ferme Il a une s ur a n e mari e 2 enfants avec laquelle il est toujours en contact de m me qu avec ses parents Il a toujours travaill jusqu son incarc ration dans le domaine de l informatique 1V 1 1 4 1 Imagos parentales Le sujet d crit ses parents en terme de reproches ce qui r v le une grande immaturit IV 1 1 4 1 1 Imago maternelle L homme commence par donner de sa m re une image plut t positive elle tait toujours pr sente quand j en avais besoin avec ma m re on peut discuter sans se f cher Cependant il la d crit aussi de fa on n gative comme possessive puisqu elle aurait essay de le retenir quand il a rencontr
529. t ce que les enfants fassent leurs devoirs Il semble aussi attribuer des traits phalliques sa m re assez forte en t te rancuni re quand elle se disputait avec mon p re c est lui qui faisait le premier pas On remarque en outre une relation de d pendance de cet homme sa m re comme en t moignent ses crises de larmes lors de leurs s parations quand il tait enfant et le fait qu il ait v cu avec elle jusqu son mariage l ge de 26 ans Il affirme ainsi j avais vraiment du mal me s parer du domicile familial ce qui est par ailleurs une qualification assez impersonnelle du lien maternel 149 Au niveau inconscient l imago maternelle est associ e une certaine agressivit planche 19 du TAT et une dangerosit repr sentations f minines dangereuses aux planches 4 et 8 du Rorschach cette derni re ayant sp cifiquement trait aux contacts initiaux avec l environnement ainsi qu des aspects phalliques planches 4 puissance et 7 attributs phalliques du Rorschach A la planche 10 du TAT l imago maternelle est quelque peu rotis e repr sentation d une m re faisant un bisou son fils en lieu et place d un couple m me si Monsieur C insiste sur la d s rotisation des gestes la planche 7 du Rorschach elle est de plus associ e un jouet le statut d objet d vitalis est donc mis en avant L objet maternel para t quant lui quasi
530. t cr dit de couple et sexuelles on se disputait souvent sur les relations sexuelles L homme critique ses gestes et exprime de la culpabilit il dit avoir prouv ce sentiment apr s ses passages l acte la culpabilit dans le sens o j ai d j pris conscience que j avais fait une victime et du d go t envers moi m me et je me posais la question pourquoi j avais fait a si c tait refaire je me tirerai plut t une balle plus j y pense plus je me d go te Nous pouvons ainsi mettre en vidence une certaine remise en question je n ai plus su faire la diff rence entre ce qui est logique et pas logique entre la relation affective et sexuelle si c tait refaire je me tirerai plut t une balle Nous pouvons donc en d duire l existence d un embryon de fonctionnement surmo que Le plaisir ressenti au moment des faits est quant lui tant t ni Tirer du plaisir de tout a non Plus j y pense aujourd hui plus je me d go te tant t reconnu avec une certaine rotisation de la transgression il y avait une excitation un peu inhabituelle je dirais dans le sens o c tait la premi re fois que je faisais a avec F la victime IV 1 1 3 7 2 Liens avec le pass agressions sexuelles subies dans l enfance famille incestueuse Le sujet dit ne pas avoir t victime d agression sexuelle ni de viol dans son pass En ce qui concerne sa fam
531. t en arri re Le creux f minin quant lui n est absolument pas labor aux planches 2 7 9 la planche 10 une structure de coupe peut correspondre une symbolisation d un creux mais elle n est pas adaptative comme nous l avons pr cis plus haut il s agit l de tenter de pallier le manque suscit par la planche et cela donne lieu une f tichisation d coration IV 1 1 4 6 2 1 2 Symbolisation du sexuel masculin La symbolisation des pulsions masculines est peu satisfaisante au Rorschach on rel ve une seule bonne m tabolisation la partie basse a pourrait tre la queue la planche 6 mais le sujet la r duit aussit t n ant a me fait penser une peau d animal qu on a tann e et mis plat pour faire une descente de lit la planche 4 la puissance phallique active n est m me pas repr sent e insecte rampant il en va de m me pour les deux r ponses la planche 9 o l agressivit associ e au phallique pr domine feu d artifice champignon atomique projet vers le haut mais l homme att nue ces caract ristiques tr s ras du sol quelque chose qui retombe et qui s tale par ailleurs il n y a pas d insistance particuli re sur les d tails phalliques part la planche 5 ailes qui se terminent en pointe IV 1 1 4 6 2 2 Symbolisation des pulsions agressives La symbolisation des pulsio
532. t par rapport aux faits dans les entretiens mais seulement de l amertume Cette absence de culpabilit se retrouve en particulier la planche 8BM du TAT o des projections sadiques tr s crues sont relev es Une culpabilit d tre n moins labor e identitaire est par ailleurs apparue en entretien 2 184 1V 1 1 4 9 1 2 R capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni Dimension Absence rotisation de castration du rotis e de la f minine d sir de culpabilit transgression de l emprise l autre Sd oui gt Oui gt Oui gt Oui gt Oui gt Oui 6 y y compris compris dans la dans la relation relation avec les avec les victimes victimes L analyse du protocole de Monsieur D permet de conclure que sa personnalit appartient bien la lign e des tats limites et le fait que 6 crit res diagnostiques sur 6 soient recens s une structuration sur le mode de la perversion sexuelle 185 IV 1 1 5 Analyse du protocole de Monsieur E Monsieur E est g de 40 ans au moment o nous le rencontrons pour la premi re fois et il est incarc r depuis environ 1 an et demi Il est condamn 4 ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineur de 15 ans en r cidive Son travail consistait poser des poutres et il s est retrouv plusieurs reprises a
533. t dans les relations homme femme les r les ne sont pas r ellement diff renci s planche 4 du TAT par exemple De plus des erreurs apparaissent dans l utilisation du masculin et du f minin au Rorschach ils sont horribles en parlant des planches planche 6 c est toujours le monstre peut tre qu elle est morte associations de la planche 10 une clair Nous pouvons donc en conclure que la diff rence des sexes n est pas tablie de fa on stable sans pourtant qu elle soit d ni e Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations Les passages l acte de Monsieur A sur des enfants dont certains sont ses neveux m me s il ne reconna t pas ces attouchements l J aurais jamais touch quelqu un de ma famille et son discours les concernant t moignent d un d ni de la diff rence de g n ration Le sujet 119 pr sente d ailleurs ses victimes comme des copains comme s ils avaient le m me ge que lui De plus un fort climat incestueux r gne dans la famille de l homme comme nous nous le d velopperons plus loin Par ailleurs le d ni de la diff rence de g n ration peut tre d duit des fantasmes incestueux directs projet s au TAT planches 6BM et 13MF malgr quelques b mols sur lesquels nous reviendrons l aussi dans le paragraphe concern A la planche 7BM la diff rence d ge est relev e mais pas le lien p re f
534. t rieure De m me Bergeret 1996b se r f re Freud 19254 pour expliquer que chez l enfant une partie du Moi reconna t la castration alors qu une autre partie du Moi la d nie cette dualit durera toute la vie chez le sujet d velopp selon le mode pervers On se retrouve donc finalement devant deux s ries parall les de d fense l une porte sur l int rieur du sujet refoulements et m canismes annexes l autre concerne ce qui lui est laiss l ext rieur d ni et forclusion Dor 1987 pr cise que dans le cas du f tichisme le d ni de la r alit porte lectivement sur l absence de p nis chez la m re chez la femme Le pervers s enferm e dans la repr sentation d un manque non symbolisable qui l ali ne et le condamne par l m me au labeur sisyphien d une contestation psychique in puisable sous les auspices du d saveu de la castration de la m re Ainsi s obstrue pour le futur pervers la possibilit d accepter facilement la castration symbolique qui n a d autre fonction que de faire advenir le r el de la diff rence des sexes comme cause du d sir pour le sujet Dor ibidem Or le p re ne peut pas tre dessaisi de son investiture de rival phallique sans l intercession de ce signifiant du manque dans l Autre qui invite l enfant abandonner le registre de l tre tre le phallus au b n fice du registre de l avoir avoir le phallus Le passage de l tre
535. t ses d lits comme tant opportunistes c est la proximit qui fait que je m autorise le passage l acte le sujet exprimant l qu il a totalement conscience de sa transgression et de son d ni du d sir de l autre De m me il parle de complicit avec ses victimes regard complice sourire en coin ce qui renvoie une identification projective l alt rit est mise mal et ce qui est vis est l abolition des diff rences j avais l impression que ce qui tait implicite pour moi l tait aussi pour eux L homme explique encore qu il s autopersuade du consentement de ces victimes au moment des passages l acte et nous pouvons nous demander si l absence de consentement et la transgression ne sont pas des conditions sine qua non de sa jouissance sc nario pervers puisqu il y fait lui m me allusion quand il parle des agressions sexuelles qu il a commises sur son co d tenu il affirme n avoir pas per u ces passages l acte comme relation consentie et qu il insiste sur le caract re clandestin de ses relations homosexuelles Ceci pourrait tre rapproch de la constante insatisfaction qu il ressent concernant sa sexualit de l agressivit crue qui est associ e ses pulsions sexuelles kobC la planche 9 du Rorschach et de leur c t extr mement narcissique Il utilise des termes pour d crire l tat d esprit dans lequel il tait au mome
536. t communs 11 1 4 Les traits pervers Nous savons que les traits pervers sont rencontr s chez tous les individus quelle que soit leur structure de personnalit n vrose hyst rique psychose mais que ceux ci se retrouvent plus particuli rement dans le champ des tats limites eu gard aux avatars de l volution psychosexuelle de ces organisations Cependant il s agit ici de nous int resser des personnes tant commis des agressions sexuelles sur des mineurs Or si les passages l acte de nature sexuelle semblent en quelque sorte tre une modalit d expression immanente la perversion sexuelle il n en est pas de m me pour les sujets pr sentant des traits pervers Ces derniers peuvent de fait s exprimer diff remment sur le plan comportemental travers la toxicomanie ou l anorexie par exemple Par ailleurs le lien qui peut tre tabli entre ces traits et les pulsions sexuelles ne peut pas tre saisi sans diagnostic diff rentiel Bergeret 1996b d clare ainsi il semble en effet qu on ne distingue pas de fa on assez pr cise ce qui est r ellement perversion et ce qui demeure n vrotique donc g nital Dans le voyeurisme de statut n vrotique par exemple il existe une recherche de l inceste avec la m re en tant qu pouse du p re alors que dans le voyeurisme de statut pervers il ne s agit que d un simple corps f minin impersonnel dans ce cas il n y a ni Surmoi en activit ni culpabi
537. t de vue e projection d agressivit en cas de manifestation de la diff rence Le sujet s est montr l g rement agressif parfois quand il parlait de ce qu il qualifiait de consentement de sa fille et que je lui renvoyais de fa on contradictoire des r f rences la loi IV 1 1 7 8 2 3 2 La place du clinicien et le d ni du d sir de l autre L autre comme spectateur n cessaire f Manipulation a Immixtion d un secret L homme ne m a pas paru tenter d immiscer un secret lors de la phase de bilan mais par la suite dans la phase de prise en charge en groupe il a tent de nier l existence de certains v nements par exemple le viol de sa s ur par son p re dont il m avait parl en face face B Autres formes de manipulation L analyse du mat riel linguistique au Rorschach telle que la con oit C Rebourg Roesler 2002 et que j ai appliqu e ici sans approfondissement fait ressortir en particulier une manipulation s mantique l utilisation d oxymores par exemple un cheval de mer immense et une manipulation du rythme du r cit discours sous forme t l graphique certains moments par exemple la planche 8BM du TAT beaucoup d num rations en particulier dans les associations au Rorschach Par ailleurs il joue sur le sens du consentement dans la d claration suivante o pour moi elle tait consentante parce que quand elle disait non je respecta
538. t mieux et semble attribuer aux femmes une tendance la manipulation Ainsi s est il toujours senti pris pour objet par elles je me suis toujours laiss diriger et il dit concernant la deuxi me femme avec laquelle il a eu des relations sexuelles l adolescence celle l mon avis elle avait d apprendre qu il avait eu une premi re aventure avec une femme adulte De plus il para t projeter de la malveillance sur les femmes De fait il accorde une importance 248 particuli re une parole qu aurait prononc sa s ur devant lui et qui l aurait beaucoup troubl quand maman est morte il y a une chose qui m a tonn c est qu elle ne m a pas demand de m occuper de pr nom du sujet Elle m a dit de m occuper de moi Avec le recul il estime que ses m res substitutives tante s ur d valorisaient son entourage volontairement afin de faire appara tre leur propre r le comme davantage positif Il en va de m me pour sa femme qu il soup onne de refuser de divorcer pour pouvoir l emp cher de voir ses enfants Il d clare dans les associations du Rorschach moi je traduis a comme elle dit toujours qu elle ne veut plus que je voie les enfants elle se dit si on divorce je serai oblig e de lui laisser les enfants Par ailleurs il estime que sa m re n a pas t heureuse puisqu elle a t s par e t t de sa famille cause de son handicap qu elle
539. t petit il lui a envoy un seau dans la figure et il s tait ouvert le front A la planche 7 BM du TAT c est un p re confident qui est repr sent sur lequel sont projet es des r actions qui pourraient tre identifi es davantage comme maternelles c est un p re avec son fils et qu il a que le fils a r v l son p re qu il aimait les gar ons les hommes et qu ils sont en train de r fl chir comment a se fait et le rapprochement p re fils sugg re une relation homosexuelle renvoyant un fantasme incestueux la fonction paternelle est donc d ni e De m me la planche 6BM il n y a pas de r f rence au p re m me si un tiers est sugg r travers la craqu e verbale sa m re et son fils et c est la m re qui a un statut surmo que A la planche 2 du TAT le p re est mentionn son p re est en train de labourer le champ mais une individualisation durable des personnages est impossible ce qui renvoie l encore la pr carit de la fonction Au Rorschach le sujet ne parvient pas d terminer une planche pouvant repr senter son p re L imago paternelle semble donc peu diff renci e de l imago maternelle IV 1 1 6 1 3 Identifications conscientes Monsieur F se dit plus proche de sa m re que de son p re mais pense ressembler aux deux je dois avoir des deux partageant avec sa m re l obsession de la propret je suis un peu maniaque et avec son p
540. t plus ou moins directement tre associ la sexualit par sous entendus k Atteinte l intimit d autrui Je me suis sentie atteinte dans mon intimit au cours des interactions avec cet homme et ceci m est apparu de fa on flagrante quand je me suis aper ue apr s coup que je n avais pas not certains propos extr mement choquants de Monsieur B il a de fait d clar qu il lui tait reproch d avoir viol sa fille en lui introduisant une cuill re dans l anus 1 S duction fascination du clinicien Je ne me suis pas sentie ni s duite ni fascin e par le sujet m Rejet J ai plut t ressenti du rejet l encontre de cet homme en raison de son indiff rence affective aggrav e par le fait qu il puisse mettre en doute la parole de sa propre fille L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur La remarque je crois qu on a plus de possibilit s de voir des choses dans le ciel que l la planche 6 du Rorschach renvoie directement la fa on dont j ai pr sent le test de Rorschach Monsieur B et peut correspondre une l g re disqualification mon encontre clairement suscit e l par un sentiment d impuissance prouv par le sujet o Agirs du clinicien Je ne pense pas tre pass e l acte lors de mes rencontres avec cet homme IV 1 1 2 8 2 3 3 Dimension rotis e de l emprise rotisation s duction fascination captation par l im
541. tant utilis s sp cifiquement par les auteurs d agressions sexuelles sur des mineurs a un fort sous groupe ind pendant de la nature des faits comporte des fats limites marqu s par une inhibition massive un v ritable d sert psychique b un autre sous groupe est difficile syst matiser Il s agit toujours d tats limites mais qui c t de l inhibition pr sentent d autres modalit s d fensives d ailleurs inop rantes la plupart du temps car trop h t rog nes pour permettre un d gagement suffisant par rapport aux angoisses oscillantes castration perte d objet identitaire traces de d fenses phobiques archa ques par projection d images charg es de dangerosit et de destructivit l o on s attendait trouver des repr sentations de relations les d fenses narcissiques tiennent galement une place importante dans ce groupe mais l aussi elles s av rent inefficaces endiguer l angoisse narcissique majeure concernant une repr sentation de Soi en constant danger d effondrement La verbalisation est sur ce point de vue exemplaire oscillant sans cesse entre la d valorisation et la prestance compensatrice BAIE ces d fenses narcissiques s associent alors des d fenses projectives disqualifiant le mat riel et ou l examinateur porteurs du mal externalis car inacceptable pour le sujet Dans tous ces cas une caract ristiqu
542. tant j irai d crocher la lune pour quelqu un autant s il y a quelque chose qui va pas dans la minute qui suit je deviens horrible Au niveau des substituts parentaux nous rappelons ici que dans un premier temps apr s le d c s de leur m re l homme et sa s ur ont t recueillis par une de leurs tantes puis c est sa 250 s ur qui a lev son cadet partir du moment o elle s est mari e elle tait encore mineure ce moment l Monsieur H affirme que sa s ur tait assez dure s on beau fr re aussi on marchait la baguette mais c tait surtout sa s ur qui s occupait de l ducation des enfants puisque son mari travaillait Il pense ressembler la fois son beau fr re et sa s ur j ai des deux Il d crit ainsi sa s ur comme une figure maternelle phallique agressive elle ne sait pas parler elle crie elle distribuait des claques tours de bras quand elle arrivait pas tout ce qui lui passait sous la main a volait des fois a a t assez difficile on pouvait pas toujours s exprimer parfois m me sadique il donne comme exemple les moments de toilette j avais horreur de l eau sur la figure et elle me foutait la douche sur la figure et il affirme avoir ressenti un manque d affection de la part de sa s ur de la m me fa on que pour sa m re biologique je me souviens pas qu elle ait eu un geste tendre Enfin il es
543. ter que comme les recherches r centes sur la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles en particulier celle de Ciavaldini et Girard Khayat In Ciavaldini 2001 le mettent en vidence il s agit plut t d un groupe tr s h t rog ne nous faisons ici l hypoth se que cette caract ristique pourrait tre due en partie au fait que m me si la diversit des actes incrimin s et des cat gories p nales n est pas n cessairement superposable la diversit des organisations psychiques des sujets qui ont accompli ses actes Neau 2001 le fait de mener une recherche dans laquelle aucune s lection n est faite en ce qui concerne la nature du d lit ne peut que renforcer cette disparit C est le constat que fait Neau 2001 la population qu elle a tudi dans sa th se tant une partie de celle de l investigation de Ciavaldini et Girard Khayat In Ciavaldini 2001 Ce pr suppos constitue coup s r une limite notre tude et un biais pist mologique en pr supposant que les dynamiques psychiques d un p re incestueux pendant de longues ann es celles d un exhibitionniste r cidiviste et celle d un violeur meurtrier sont susceptibles de pr senter des traits communs la recherche d un plus petit 52 d nominateur commun tous ces agresseurs sexuels ne risque t elle pas de nous d tourner de la recherche plus fructueuse de dynamiques psychiques sp cifiques
544. terme de perversion ne doit pas tre compris ici en r f rence une moralit bien que certaines soient condamnables lorsqu elles portent atteinte l int grit physique et psychique d autrui exemple de la p dophilie Il s agit donc d utiliser ce terme avec toutes les pr cautions qui s imposent De plus nombre d auteurs et de cliniciens h sitent voire se refusent poser le diagnostic de perversion tant celui ci semble condamner pourrait on dire le sujet une immuabilit Il en est ainsi par exemple de Balier 1996 de Neau 2001 se r f rant l approche structuraliste de Chabert 19947 qui insiste sur le potentiel de transformations associ au fonctionnement psychique dont rend compte une structure de personnalit et de Denis 2003 qui d clare L essentiel du point de vue psychanalytique est de consid rer le r le dynamique et conomique d une conduite perverse au lieu de la consid rer comme un signe d finissant une structure perverse L assignation par un diagnostic est une forme de mise distance et 5 CHABERT C 1994 les Approches structurales In WIDL CHER D sous la dir Trait de psychopathologie Paris PUF 25 r sulte souvent d un refus d identification la personne venue nous consulter Personne ne peut se reconna tre dans une appellation diagnostique Quand nous r duisons quelqu un un aspect particulier de son propre fonct
545. ternelle rotis e uniquement chez les premiers ce qui concorde avec la litt rature Chez les sujets structur s sur le mode de la perversion la symbolisation des pulsions en g n ral et des pulsions sexuelles masculines en particulier s est av r e plus d faillante que chez les individus ayant des traits pervers ce qui ne para t pas figurer dans la litt rature La pr valence de l emprise du d ni du d sir de l autre et de l rotisation dans la relation d objet a t confirm e dans le premier groupe mais des niveaux diff rents selon qu il s agissait de la relation avec la victime ou avec le clinicien de m me que la pr gnance du choix d objet 327 p dophile Enfin nous avons remarqu que le choix du sexe des victimes refl tait le d ni de la diff rence des sexes plus fort chez les sujets structur s sur le mode de la perversion En dehors des r sultats majeurs que nous venons de synth tiser certaines de nos hypoth ses n ont pas pu tre v rifi es soit parce qu aucune diff rence significative n a t observ e entre les deux groupes aspects p dophiles de l imago paternelle triangulation oedipienne identification sexuelle d ni de la diff rence des g n rations symbolisation des pulsions f minines ge des victimes confusion entre rotisme et tendresse d ni du d sir de l autre et r duction de l alt rit dans la relation avec la victime emprise rotis e dans la rela
546. ternelle va en grande partie de paire avec les caract ristiques phallique et toute puissante mais il peut aussi appara tre travers des T1 contenus de type f tichiste l interpr tation des d tails blancs associ s aux repr sentations maternelles en particulier au Rorschach l id alisation dans les deux tests et dans le discours l aspect castr vacuitaire de l imago maternelle l objet primaire manquant virtuellement pr sent imago maternelle et objet primaire insistance sur le blanc l aspect lacunaire le manque repr sentations d lit es peu contenantes inconsistantes o les d terminants formels ont peu de place pour les r ponses renvoyant l imago maternelle au Rorschach planches 1 7 9 ou la planche 19 du TAT Ainsi selon Charbert In Ciavaldini 2001 l imago maternelle est voqu e le plus souvent comme inconsistante avec des contours flous comme un reste de pr sence parfois aux limites du tangible imago maternelle l image consciente que le sujet donne de sa m re dans son discours les diff rents aspects cit s ci dessus peuvent appara tre dans la description qu il fait de sa m re des souvenirs qui lui sont associ s de la relation avec celle ci repr sentation d faillante de l imago maternelle en particulier la planche 13B du TAT d qualification dans ces deux tests objet primaire la planche 16 du TAT travers des
547. time qu il a h rit un peu de sa rigueur j ai toujours t dur avec mes enfants et de son sens du travail Pour ce qui est de la tante qui les avaient recueillis apr s le d c s de leur m re il pense qu il tait son pr f r et que cela d clenchait des petites pointes de jalousie chez sa s ur A ce moment l de sa r flexion nous pouvons constater qu il replace sa s ur en tant que membre d une m me fratrie et non comme figure parentale ce qui souligne la confusion de ses identifications Il explique que sa tante et lui avaient en commun leur caract re tr s tranch elle tait comme moi c est en elle que je me retrouve le plus elle est carr e En ce qui concerne son beau fr re il le d crit de fa on relativement n gative comme m chant et en plus injuste autant il s occupait pas de nous autant il pouvait tre m chant quand il y avait quelque chose qui n allait pas il y avait pas de juste milieu ce qui para t tre sous tendu par une certaine rivalit ce qui tait injuste c est qu il faisait rien mon beau fr re c est quelqu un qui savait rien faire et qui cherchait pas faire Le sujet aurait d ailleurs t mis la porte par son beau fr re l ge de 18 ans et demi suite une bagarre li e au fait que l a n aurait accus Monsieur H d tre feignant Cependant on peut relever que le sujet accompagnait son beau fr
548. tion transf ro contre transf rentielle soit parce qu une discrimination a pu tre tablie contrairement ou l inverse de ce que nous avions suppos chec d int riorisation du phallus pourtant recherch d sesp r ment fantasmes incestueux D autres enfin n ont pu tre mises l preuve faute de donn es suffisantes recueillies les concernant d valorisation du p re dans le discours de la m re captation sp culaire et recherche d une relation id alis e avec la m re identification au v cu de la victime Nous nous sommes par ailleurs rendus compte que bon nombre de ces diff rences se manifestaient davantage en terme de variations d intensit pour la r pression et pour le d ni de la diff rence des sexes par exemple de fr quence pour le d ni durable de la castration les symbolisations crues ou des deux jouissance transgresser qu en terme de pr sence absence dans l un ou l autre groupe contrairement ce que nous avions pos au pr alable De plus un constat important a sembl merger de notre recherche justifiant notre hypoth se g n rale initiale la grande variabilit Ciavaldini 2001 2002 Coutanceau 2002 mise massivement en avant jusqu pr sent propos de la structure de personnalit des auteurs d agressions sexuelles para t pouvoir tre fortement relativis e gr ce l tablissement d un diagnostic diff rentiel Nous avons quant nous
549. tion d pressive planches 12BG 13B et 16 du TAT Au Rorschach nous pouvons relever l existence d une lutte anti d pressive travers les d terminants C aux planches 1 2 4 ainsi qu un d ni de la d pression dans la formulation suivante au choix des planches couleur noir j adore le noir Ce m canisme de d fense n est pas efficace puisque le sujet rejette ensuite la planche 1 parce qu elle est enti rement noire D autre part la fa on dont l homme d crit sa r action par rapport aux deuils auxquels il a d faire face dans son parcours de vie rend compte de l cueil que constitue la position d pressive pour lui Ainsi il semble avoir investi sa relation avec la m re de sa premi re fille de fa on id alis e son premier amour et tr s anaclitique on rentre de permission il y aura toujours quelqu un quelqu un qui on tient et il insiste sur l impression de solitude et d abandon au moment de la rupture Il dit avoir manifest sa souffrance travers une conduite addictive on le supporte en noyant son chagrin dans l alcool De m me en ce qui concerne le divorce avec la femme qu il a pous e il explique j tais pas d accord j avais peur de me retrouver seul de perdre les gamins la question qui se posait comme d habitude c est qu est ce que je fais l Nous comprenons donc que la perte provoque chez Monsieur G un questionnem
550. tion de l alt rit De fait sa verbalisation est parfois ambivalente concernant ses actes puisqu il invoque certains moments des explications qui s apparentent un peu un arrangement de la r alit par exemple il insiste beaucoup sur l importance des vid os pornographiques dans le d clenchement des agressions sexuelles mais qui pourraient aussi laisser penser que la victime tait devenue ce moment l un objet utilis pour la satisfaction du sujet quasiment ni dans son alt rit comme si elle s tait trouv e au mauvais endroit au mauvais moment Malheureusement je n ai pas vu que F tait derri re moi Ce qui aurait pas d se passer s est pass L homme voque aussi l id e de fa on tr s furtive qu il aurait pu placer sa belle fille la place de sa compagne comme s il s agissait d objets interchangeables a m est d j arriv 159 de regarder des films porno avec mon ex femme alors est ce que j imaginais peut tre sa pr sence ce niveau l Monsieur C semble malgr tout parvenir appr hender la souffrance de sa victime par la suite j ai vu qu elle tait choqu e qu elle tait g n e impressionn e je pense J esp re de tout c ur que dans sa vie future a n empi tera pas sur son avenir m me s il avoue avoir d abord pens aux propres risques qu il encourait au moment o il a pris la d cision de cesser ses agissements
551. tion de ses passages l acte p dophiles par un d placement du probl me au niveau de l h t rosexualit L homme exprime n anmoins d une certaine fa on une angoisse li e la confrontation la diff rence des sexes que le caract re homosexuel de sa p dophilie lui permet d viter 197 IV 1 1 5 8 Le choix d objet et la relation d objet IV 1 1 5 8 1 Victime s et choix d objet IV 1 1 5 8 1 1 Question de l ge et du sexe Les victimes de Monsieur E sont uniquement des gar ons adolescents ou pr adolescents dont certains ont un lien de parent avec lui fils neveu Cela correspond donc une orientation homosexuelle de la p dophilie du sujet Par ailleurs nous pouvons constater une certaine identification de l homme aux enfants maltrait s de ses diff rentes compagnes comme nous le d velopperons plus loin IV 1 1 5 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique De fa on tr s fugace Monsieur E semble r v ler l existence de fantasmes p dophiles qui l auraient m me conduit lors d une pr c dente incarc ration accepter la prescription d un traitement hormonal alors qu d autres moments il les nie Je n ai jamais eu d attirance pour les gosses Il est aussi remarquer qu la planche 8BM du TAT il identifie les personnages comme des jeunes ce qui peut renvoyer des tendances p dophiles Par ailleurs ses nombreuses r cidives ainsi que la teneur de ses r
552. tion p nale ce d lit tant extr mement peu repr sent il y a encore 15 ans dans les prisons Claudon 2002 qui a pour particularit d tre consid r e contrairement aux voleurs et aux braqueurs par exemple par les diff rentes parties magistrats professionnels de l Administration P nitentiaire politiques mais aussi personnels de sant comme souffrant d une pathologie c est par exemple le point de vue du psychiatre psychanalyste Claude Balier 1996 qu il faut tenter de gu rir pour viter le risque de r cidive Cette question a alors tout naturellement t confi e aux psychologues et aux psychiatres qui sont d autant plus nombreux tre concern s que depuis 1998 les condamnations pour agressions sexuelles sont assorties d une obligation de soins la sortie de prison loi Guigou sur la pr vention et la r pression des infractions sexuelles Balier 1999 Barth l my 1998 Beaurepaire 1999 Fournier 1999 Cette loi pr voit entre autres que toute personne condamn e pour une infraction de nature sexuelle un suivi socio judiciaire avec injonction de soins doit tre re ue par le Juge d Application des Peines lors de l ex cution de la peine qui l informe alors qu elle peut commencer un traitement en d tention et que dans l hypoth se o elle refuserait celui ci elle ne pourrait obtenir aucune Remise de Peine Suppl mentaire sauf d cision contrai
553. toujours plus loin dans ces agissements et pr cise qu il pensait avoir le consentement de sa fille niant par l l emprise qu il pouvait exercer sur elle avant de passer au stade de p n tration je lui ai bien pos la question si elle voulait aller au del ou pas sa r ponse tait oui par la suite elle regrettait un peu mais a s est quand m me prolong Questionn par rapport ces regrets qu il aurait identifi s il explique en proc dant identification projective r pondant comme s il s agissait de lui du seul principe que je suis le p re et que c est pas bien Nous comprenons plus loin que non seulement il avait conscience de nier le d sir de l autre dans ses actes qu il d cryptait le refus de sa fille mais qu il passait outre je lui ai toujours pos la question si oui ou non c est vrai que a lui arrivait de rien dire et de tout de m me faire des gros c lins a lui arrivait aussi d tre tr s c line quand elle avait quelque chose me demander de l pr tendre qu elle tait toujours d accord je peux pas dire que oui je veux pas dire qu elle me repoussait mais quelque part je sentais qu elle tait pas d accord avec les attouchements je la sentais crisp e De plus il insinue que les relations sexuelles 239 avec sa fille pouvaient tre li es un chantage Il explique ainsi que sa fille lui demandait de temps en temps qu
554. tous les individus de notre chantillon ayant le m me noyau IIL 4 2 2 Test de Rorschach Le test de Rorschach a permis d analyser les imagos parentales les identifications primaires et secondaires la relation d objet les angoisses les m canismes de d fense La passation analytique ainsi que la partie qui concerne le choix des planches paternelle maternelle pr f r es les moins aim es nous a aussi paru importante prendre en compte en particulier pour l appr hension des images parentales 74 Le texte int gral des entretiens et des tests projectifs de chaque sujet se trouve dans les annexes 111 4 3 L analyse de la relation transf ro contre transf rentielle Une originalit de notre recherche se trouve dans le fait d avoir construit une grille d analyse de la relation transf ro contre transf rentielle et de l avoir utilis e comme un outil d valuation et de diagnostic avec l id e de parvenir d gager ventuellement des sp cificit s pour l un et l autre groupe d individus Rappelons que pour Laplanche et Pontalis 1981 le transfert d signe en psychanalyse le processus par lequel les d sirs inconscients s actualisent sur certains objets dans le cadre d un certain type de relation tablie avec eux et minemment dans le cadre de la relation analytique et que le contre transfert correspond l ensemble des r actions inconscientes de l analyste la personne de l analys
555. tr mais nous les avons malgr tout inclus dans notre recherche parce qu il ne semblait s agir que d piph nom nes la majorit de leurs victimes tant mineures de moins de 15 ans Les tableaux IV 2 6 1 des annexes donnent une description succincte ge sexe lien de parent avec l agresseur de l ensemble des victimes des auteurs d agressions sexuelles de notre population 71 111 3 D marche globale et constitution des groupes Notre d marche a consist dans un premier temps faire passer chaque personne un entretien et deux tests projectifs le TAT puis le Rorschach Dans un deuxi me temps nous avons analys individuellement chaque protocole en fonction des points sur lesquels portaient nos hypoth ses th oriques et tabli un diagnostic en v rifiant que tous les sujets appartenaient bien la lign e des tats limites Nous avions pr vu d exclure les individus ayant une structure de personnalit n vrotique ou psychotique mais ce cas de figure ne s est pas pr sent Enfin nous avons constitu nos groupes en fonction des diagnostics tablis et proc d une d termination des points communs et des diff rences entre eux Husain 1991 d fend ainsi en psychologie clinique la m thode qui consiste r uni r des sujets en fonction d un m me diagnostic psychologique pour ensuite d crire leurs caract ristiques de fonctionnement psychologiques elles aussi Concernant la c
556. tra ner m me ses serviettes hygi niques c est comme a qu on dit 1 S duction fascination du clinicien J ai t touch e avant tout par l histoire chaotique de Monsieur A marqu e par de nombreux v nements traumatisants au point o je pense avoir sous estim dans un premier temps l emprise l uvre dans la relation Il est donc possible de parler ici d une forme de fascination De fait le sujet se pr sentait majoritairement sur le mode de la plainte avec une insistance sur ses probl mes somatiques dont il semblait attendre de retirer des b n fices secondaires 129 m Rejet J ai ressenti du rejet vis vis de l homme dans les moments o il tenait des propos crus et choquants mais cela n tait pas pr dominant L autre comme objet d nigrer n Disqualification de l interlocuteur Une s quence du discours de Monsieur me para t particuli rement int ressante analyser en ce qui concerne le transfert Il s agit d une association la planche 10 du Rorschach il y a peut tre quelqu un qui est l pour tout arr ter ou alors peut tre apr s tout ma m re qui dit F t inqui te pas tout va s arranger elle sait pourquoi parce que dans mes pri res je lui dis tout comme vous elle est pas mal l image l pour la fin faudrait vous apprendre crire en st no Le sujet commence en effet par m associer sa m re et me valoris
557. travers cette description 1V 1 1 7 8 2 La relation d objet IV 1 1 7 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs En ce qui concerne la relation d objet le test de Rorschach met plut t en vidence un vitement de la mise en relation la plupart des planches bilat rales les animaux donn s en double n interagissent pas planches 3 7 8 10 et il en va de m me des 2 personnages la planche 3 du Rorschach non identifi s sexuellement dans un premier temps qui sont en train de soulever je sais pas quoi et des deux enfants la planche 7 Ceci renvoie au concept de duplication de Neau 2001 A la planche 2 du TAT l accent est mis sur la recherche d une relation d tayage entre les deux personnages f minins la fille a plut t le regard sur sa m re La relation d objet est donc pr g nitale 1V 1 1 7 8 2 2 L analyse de la relation mise en place avec la victime travers le discours du sujet Monsieur G parle de la relation incestueuse qu il a eu avec sa fille sur une p riode de plus d un an comme d une relation amoureuse classique on vivait ensemble on discutait de 238 plein de choses on sortait ensemble On faisait pratiquement tout ensemble j tais plus souvent avec elle qu avec ma copine L aspect totalement incestueux appara t quand le sujet compare ce qu il ressentait envers la m re de sa fille et sa fille puisqu il les p
558. tre de psychanalyse et de psychoth rapie 25 95 112 BOUCHET KERVELLA D 1996a Entre violence et rotisme le polymorphisme des conduites p dophiliques Revue Fran aise de Psychanalyse 2 489 498 339 BOUCHET KERVELLA D 1996b Pour une diff renciation des conduites p dophiliques L volution Psychiatrique 1 55 73 BOUCHET KERVELLA D 2002 Existe t il des caract ristiques cliniques et psychopathologiques des p dophiles extra familiaux adultes In ALLILAIRE J F THURIN J M Psychopathologie et traitements actuels des auteurs d agression sexuelle Montrouge John Libbey Eurotext BRIQMANE B Pr sentation du travail d un groupe de pr vention de la r cidive appliqu au CRASC Forensic 17 12 CAILLARD H L 1995 Les actes p dophiliques R flexions partir d une clinique engag e en milieu carc ral Nervure 7 49 61 CAILLARD L MAURION A 1995 Une anormalit certaine entretien avec Joyce McDougall Nervure 8 7 23 30 gt CHABERT C et al In CIAVALDINI 2001 voir COTTIN SCHULER S GOURLAOUEN COUTON S NEAU F 2001 CHABERT C 2007 Les am nagements pervers dans les troubles graves du comportement approche psychanalytique et projective In TYCHEY C de sous la direction Clinique des perversions rep rage diagnostique et prise en charge th rapeutique Ramonville Saint Agne Er s p 33 50 CHABERT C 2007 Les preuves projectives en psychopatho
559. tre rep r ponctuellement dans la fa on dont un sujet rend compte des faits qu il a commis sans pour autant qu il s agisse d un l ment d terminant de la relation d objet la caract risation des instances surmo ques s est faite travers l absence de culpabilit crit re de Chabert et l rotisation de la transgression crit re de Chabert et Husain dont l op rationnalisation a t tablie plus haut 107 Dans ce diagnostic nous valuons uniquement la pr sence figur e par oui dans le tableau r capitulatif de chaque analyse individuelle ou l absence non de chaque crit re l analyse d taill e et diff rentielle tant r alis e dans les r sultats comparatifs Nous avons pens que pour poser un diagnostic aussi lourd que celui de fonctionnement pervers l auteur d agressions sexuelles doit cumuler ces 6 crit res Ce choix comporte n cessairement une part de subjectivit et il peut conduire g n rer de faux diagnostics n gatifs dans la mesure o le cumul de ces crit res peut para tre trop exigeant mais comme nous l avons sp cifi en pr ambule cela nous semble pr f rable tant donn le caract re relativement invalidant associ la structuration perverse Les 6 crit res d terminant le diagnostic de perversion sexuelle que nous retenons ainsi que leur op rationnalisation sont r sum s dans le tableau suivant 108 Synth se des crit res d t
560. trouve sa source la phase g nitale au moment de l dipe pr cis ment ibidem Il s agit l de la th orie classique de la perversion sp cifiquement d velopp e par J Dor 1987 d autres auteurs comme Mac Dougall 1980 Chasseguet Smirgel 1984 insistent sur des angoisses plus primitives et qui situent l origine de la perversion au niveau des avatars des processus de s paration et d individuation Faoro Kreit 1998 Nous nous contenterons ici dans un premier temps de faire un bref rappel des caract ristiques majeures de la th orie classique de la perversion en nous appuyant majoritairement sur Dor 1987 Nous d velopperons par ailleurs tout au long de la pr sente recherche d autres aspects de la perversion s inscrivant en particulier dans le deuxi me courant th orique Dor 1987 rappelle que pour Freud 1905 la perversion concerne essentiellement les pulsions sexuelles Celles ci font l objet dans la sexualit perverse d une d viation par rapport au but l acte auquel pousse la pulsion Freud 1905 sadisme masochisme f tichisme exhibitionnisme ou par rapport l objet la personne dont mane l attraction sexuelle Freud 1905 p dophilie sur laquelle nous allons nous pencher dans la pr sente tude g rontophilie zoophilie Ces pulsions sont donc qualifi es de partielles l instar de la sexualit infantile la sexualit perve
561. u ch mage Il ne voit plus ni son p re ni sa m re Il a un fr re de 3 ans son a n avec lequel il n a plus de contact non plus et duquel il a t s par en m me temps que de ses parents puisque celui ci aurait t plac dans une famille d accueil je l ai connu 18 ans Il a 2 demi fr res et une demi s ur du c t de son p re et une tripot e du c t de sa m re Le sujet a eu 2 enfants un gar on d c d l ge de 15 ans et une fille de 14 ans et il actuellement remari mais n a plus de nouvelle de sa femme 1V 1 1 5 1 Imagos parentales gt Parents L homme dit avoir t abandonn l ge de 8 mois par ses parents et a t lev par ses grands parents paternels Il affirme d abord que ses parents se sont s par s parce qu il y avait une mauvaise entente entre eux mais il finit par parler de faits relevant davantage de la carence ducative voire de la maltraitance gt Substituts parentaux grands parents Monsieur E explique qu il n a pas connu ses grands parents maternels mais il parle tr s positivement de ses a euls paternels m me s il exprime une souffrance concernant ses parents j adorais mieux mes grands parents que mon p re et tout a j ai eu une enfance tr s bien avec mes grands parents j ai eu tout ce que je voulais mais ce que j ai toujours regrett c est mes parents Le sujet affirme en effet avoir b n fici d un environnement paisible chez
562. u groupe TP de 0 2 niveaux de manifestations Notre hypoth se est v rifi e surtout vis vis de la culpabilit consciente qui existerait chez les individus ayant des traits pervers et non chez les sujets structur s sur le mode de la perversion ce qui peut renvoyer une bauche de fonctionnement surmo que 289 La jouissance transgresser est quant elle retrouv e chez tous les sujets mais plus fr quemment et avec une plus forte intensit chez les individus structur s sur le mode de la perversion En ce qui concerne les sujets ayant des traits pervers cela peut s expliquer par le fait que leur surmoi ne soit qu embryonnaire et peut tre ventuellement mis en lien avec le fait que ce sont des personnes qui ont commis des passages l acte transgressifs Les sujets C et H ceux qui totalisent le moins de crit res de perversion ne se diff rencient pas particuli rement et leurs r sultats refl tent ceux du groupe TP M H tant le seul sujet de notre chantillon ne pr sentant pas une jouissance transgresser 1V 2 3 1 4 Identifications secondaires Pour l analyse des identifications secondaires nous nous r f rons aux tableaux IV 2 3 B des annexes 1V 2 3 1 4 1 Identification sexuelle A Rappels de l hypoth se diff rence Les individus structur s sur le mode de la perversion ont une identification f minine la m re phallique agressive ou incestueuse Chagnon 2000
563. u sujet Pour MD et M G du groupe P un lien entre l emprise et la probl matique de perte peut tre sp cifiquement identifi d ploiement de l emprise face la probl matique de perte sachant que nous avons rep r que chez ces sujets les angoisses de perte d objet et ou d abandon soulevaient un enjeu narcissique nous pouvons tablir une association entre la mise en place d une relation d emprise avec la victime par exemple et la fragilit identitaire Nous avons essay en outre de prendre en compte l identification psychopathique un pr dateur et le fait que la sollicitation relationnelle soit associ e de l agressivit dans les tests projectifs en particulier au Rorschach deux facteurs qui semblaient ressortir de nos grilles comparatives et qui pouvaient selon nous tre mis en lien avec les passages l acte L identification psychopathique un pr dateur est un concept employ par Meloy Gacono et Meloy 1994 Meloy 2003 pour les psychopathes Elle renvoie selon Neau 2001 p 46 48 une appr hension pr datrice de l objet externe et elle est rep r e travers les contenus animaux que les individus fantasment au Rorschach 23 GACONO C MELOY R 1994 Rorschach assessment of aggressive and psychopathic personalities Hillsdale New Jersey Lawrence Erlbaurn Associates Inc MELOY R 2003 Les psychopathes Essai de psychopathologie dynamique Paris Editions
564. ue des p dophiles Forensic 17 29 31 COUTANCEAU R MARTORELL A 2002 Les violeurs Sant Mentale 64 22 24 DAUMIER J 1999 Respecter les mod les de chacun Soins psychiatrie 202 9 10 DENIS P 1993 Fantasmes originaires et fantasme de la p dophilie paternelle Revue Fran aise de Psychanalyse 2 608 612 DENIS P 2003 Emprise et perversion Filigrane vol 12 n 1 71 82 DIATKINE G 1996 Inceste et identification avec l agresseur Psychologie clinique et projective 1 21 30 DIWO R 1997 v nements de vie mentalisation somatisation et tentatives de suicide approche compar e l adolescence Th se de doctorat en psychologie Universit de Nancy 2 DOLLANDER M TYCHEY C de 2002 Un marqueur fondamental ratages ou marquages oedipiens et destins du lien amoureux Dialogue 4 158 96 108 DOR J 1987 Structure et perversions Paris Deno l DOREY R 1987 La relation d emprise In Le d sir de savoir Paris Deno l DOREY R 1981 La relation d emprise Nouvelle Revue de psychanalyse 24 117 140 DUBRET G 1996 Pervers perversions perversit continuum ou alt rit L volution psychiatrique 61 1 137 145 DUBRET G COUSIN F R 1998a Entre r pression et r insertion place des soins sp cialis s pour les d linquants sexuels L information Psychiatrique 5 475 480 342 DUBRET G COUSIN F R 1998b La peine et le soin n cessaire
565. ue semble limit e puisqu il est le seul sujet de notre population pour lequel il est possible de conclure que la repr sentation de soi est bonne majorit absolue de r ponses animales et humaines enti res non d t rior es au Rorschach pour M A en revanche ce score doit tre relativis par un G bas sur lequel nous reviendrons Ce qui semble diff rencier les deux groupes d individus est le pourcentage de r ponses humaines enti res non d t rior es que nous avons d termin comme indicateur capital et qui peut tre ais ment consid r comme plus important que celui concernant les animaux puisqu il refl te de fa on directe l image de soi qui para t globalement plus faible dans le groupe P que dans le groupe TP En effet chez tous les sujets du groupe TP ce pourcentage est majoritaire alors qu il est minoritaire chez 3 individus sur 5 60 du groupe P M G totalise certes 100 de r ponses humaines enti res non d t rior es mais cela ne peut pas tre consid r comme un r sultat satisfaisant puisque son H est inf rieur la norme Dans le groupe P 2 individus sur 5 40 ont de fait une difficult d identification l humain H inf rieur la norme Nous pouvons aussi remarquer que 2 autres sujets de ce groupe 40 pr sentent un G inf rieur la norme rendant compte de capacit s d ancrage unitaire probl matiques Cela ne concerne qu un seul individu du groupe TP 33 C
566. ues il parle d une excitation un peu inhabituelle ressentie au moment des agressions sexuelles 163 b Culpabilit Les l ments suivants relev s dans les entretiens ont trait la culpabilit expression d une culpabilit concernant les faits commis lourd sur ma conscience d go t qu il critique s v rement culpabilit tonalit oedipienne vis vis de la mort de son p re affects d pressifs associ s une punition la planche 3BM du TAT Une culpabilit d tre n moins labor e identitaire est par ailleurs perceptible 1V 1 1 3 9 1 2 R capitulatif des crit res et diagnostic Relation d objet Instances surmo ques Nombre de crit res 16 D ni de la r pression D ni du Dimension Absence rotisation de castration d sir de rotis e de la f minine l autre de culpabilit transgression l emprise gt oui oui non dans la gt Non gt non oui 3 relation y compris transf ro dans la contre relation transf rentielle avec la oui dans la victime relation avec sa victime Non L analyse du protocole de Monsieur C permet de conclure que sa personnalit est bien tat limite avec des traits pervers 3 crit res diagnostiques de erversion sexuelle sur 6 recens s 1V 1 1 3 9 2 Les autres caract ristiques de la personnalit du sujet La personnalit de l homme para t marqu e par une grande immaturi
567. ui a assassin sa femme la planche 13MF du TAT clivage cygne dragon la planche 4 du Rorschach d ni tentative d intellectualisation planche 13B du TAT R pression Monsieur F utilise beaucoup la restriction dans son discours ce qui n est pas superposer avec ses difficult s de verbalisation la planche 8BM du TAT par exemple c est tout vient signifier une volont d lib r e de mettre un terme au r cit L c est un jeune homme qui a insist sic sur Qui a vu un crime et il a peur il Qu il leur fasse pareil C est tout la planche 12BG par contre nous pouvons parler de r pression parce que le sujet stoppe son r cit au milieu d une description qui a voir avec la sexualit deux personnes qui font un pique nique et qui font un tour de bateau ensemble et dans le bateau ils font l amour ensemble ils sont l un c t de l autre autour des chants d oiseaux qui C est tout De m me de nombreuses reprises il ne termine pas ses phrases ou ses r ponses et les laisse en suspens faisant ainsi penser son interlocuteur qu il n a pas tout dit planche 3BM du TAT Un jeune homme qui est triste Il a peut tre perdu sa copine Et il est en train de pleurer il est pas bien il est planches 4 et 12BG de ce m me test 214 IV 1 1 6 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 6 6 1 Primat de l acting Monsieur F ne semble pas avoir
568. ui a d clench tout le reste mais aussi par projection avec des termes 141 insistant sur l aspect incestueux de celle ci elle prenait plus ou moins inconsciemment la place de sa m re La fa on dont il en rend compte de la relation avec sa belle fille renvoie une torsion de la relation d objet dans le sens o l entend Pascal Roman 2007 De fait nous pouvons relever dans ses propos l existence d un d ni du d sir de l autre j appelle a flirter j avais pas pris conscience de la gravit de la chose ni elle non plus sinon elle m aurait dit d arr ter ou de rien faire et d une r ciprocit fantasm e renvoyant une recherche de r duction de l alt rit on avait entre nous des attouchements C est plut t une recherche d affection r ciproque qui nous a rapproch s Par contre a a d rap au niveau sexe a aurait pas d Le sujet a en effet tendance projeter son propre d sir sur l autre Il d clare comme nous l avons d j mentionn que sa belle fille prenait plus ou moins inconsciemment la place de sa m re entre donnant pour exemple qu elle l aidait au niveau m nager op rant ainsi un renversement des r les par identification projective puisque c est lui qui lui attribuait cette place l Il en va de m me quand il d clare que sa victime n a rien dit elle a pas t agressive elle m a pas repouss ou quan
569. ui est du groupe des sujets ayant des traits pervers tr s restreint dans notre chantillon Nous pourrions ainsi apporter une validation statistique nos r sultats et ventuellement d terminer parmi les points communs et les diff rences cit s ceux qui ressortent comme tant les plus discriminants ou les plus pathognomoniques de l un et l autre groupe Pour prolonger cette recherche il serait aussi clairant d tablir une comparaison avec d autres entit s nosologiques bien s r la perversit mais aussi la perversion narcissique les escrocs par exemple puisque nous avons soulign l existence d un questionnement th orique ce niveau l en particulier concernant la perversion de caract re d crite par Bergeret 1996b Par ailleurs dans notre tude nous avons retenu uniquement des individus qui reconnaissaient a minima les actes pour lesquels ils taient condamn s nous avons exclu de ce fait tout un pan de la population des auteurs d agressions sexuelles les sujets qui nient les faits pour lesquels ils ont t jug s coupables qu il serait donc indispensable d impliquer dans une recherche ult rieure afin de pouvoir appr hender la probl matique de fa on exhaustive Nous pourrions en outre tenter de v rifier quelles conclusions il serait possible d aboutir en modifiant les crit res diagnostiques de la perversion dans les deux sens que nous avons propos s V 2 Pistes d applicat
570. uie et le beau temps avec mon pouse on l avait trop id alis e on lui avait pas mis assez de barri res elle a eu d normes probl mes l cole par exemple elle r pondait sans lever le doigt la place de l instituteur ce que Monsieur H explique par les grosses difficult s que le couple a prouv es pour avoir son premier enfant on lui a g ch sa vie d enfant on l avait tellement attendue qu on a grill des tapes Il appara t aussi que le sujet se soit identifi sa fille pour ce qui est de son v cu peut tre qu travers elle je retrouvais ce que je n avais pas eu dans ma jeunesse il lui faisait conduire sa moto son camion Cette identification intervient aussi dans le fait qu il estime que lui m me d j tout petit il tai t d j plus dans une vie d adulte parce qu il avait t t moin des histoires extra conjugales de ses substituts parentaux Ainsi la fillette s est tr s vite retrouv e m l e aux conflits de couple de ses parents o elle prenait syst matiquement le parti de son p re au point o sa m re l appelait la 2 petite femme de celui ci elle savait tr s bien nous monter l un contre l autre et l homme lui c dait tout ce qui entra nait la capitulation de son pouse Nous sommes donc l en plein sc nario oedipien non r solu Le caract re incestueux de la relation qu il nie par aille
571. ujet signifie ici l atteinte narcissique engendr e par les agressions sexuelles subies l identification l agresseur qui semble en avoir d coul mais son discours renvoie aussi une certaine transgression des valeurs morales en accablant en quelque sorte la victime En outre l homme appartient une famille fortement incestueuse Monsieur G a appris lors de son jugement que son p re avait t condamn pour le viol de sa s ur a n e alors que lui m me avait 5 ans je suis rest clou sur ma chaise je me suis demand si c est h r ditaire j avais du mal le croire c est arriv quelqu un d autre qu moi Nous constatons ici d un point de vue clinique le poids de la transmission familiale inconsciente il r v le pendant cette investigation que sa premi re relation sexuelle a eu lieu avec sa s ur alors qu il avait 13 ans sa s ur en avait alors 20 elle tait mari e et avait 2 enfants mais il minimise l encore l impact de cet v nement il essaye de nier l existence de liens entre ces diff rents passages l acte en expliquant redouter le regard qui pourrait tre port sur lui tout en le r sumant ainsi le poids de l ali nation mon p re a couch avec ma s ur j ai couch avec elle et avec ma fille un des fr res a n s du sujet se serait mis en m nage avec sa propre belle m re enfin l homme est actuellement condamn pour le viol de
572. un fantasme incestueux merge de m me qu la planche 13MF renvoyant l encore un d ni de la fonction paternelle IV 1 1 1 1 3 Identifications conscientes Le sujet pense davantage ressembler son beau p re du point de vue de la personnalit mais investit pr f rentiellement sa m re avec laquelle il estime partager la gentillesse et la nervosit En ce qui concerne les agressions sexuelles il y a une identification avec son beau p re qui aurait viol sa s ur son p re naturel et son propre agresseur Pour ce qui est de l alcool il avait cette d pendance en commun avec sa m re et son p re naturel mais il en attribue l h ritage principalement son beau p re je ne sais pas si c est 114 sa faute que j ai commenc boire aussi Il affirme en effet que toute la famille de son beau p re tait alcoolique De plus il existe un clivage dans la fa on dont il parle de la famille de son beau p re d crite de fa on tr s p jorative sa grand m re paternelle tait tr s m chante et la famille de sa m re pr sent e de mani re tr s id alis e par exemple il dit de son grand p re maternel c est un saint homme IV 1 1 1 2 laboration de la position d pressive La position d pressive n est absolument pas labor e La planche 3BM du TAT donne lieu une identification projective de m me que la planche 13B l insistance est port e sur le regard dans sa
573. un lien peut tre en particulier tabli avec le fait que l interlocuteur des individus du groupe P soit envisag comme un spectateur n cessaire paragraphe II 5 6 2 3 2 1 ainsi qu avec l absence de censure du Surmoi et la jouissance transgresser Husain In Tychey de 2007 caract ristiques de ces sujets Le vide ou la pr carit de la mentalisation Chagnon 2000 des auteurs d agressions sexuelle fait quant lui l objet d un consensus th orique Ciavaldini 2001 2002 Coutanceau Martorell 1993 Gourlouen Couton 2002 Neau 2001 et nos r sultats permettent ici de mettre en vidence l aspect discriminant de l intensit de cette faillite en 3 Schafer R 1954 Psychoanalytic interpretation in Rorschach testing New York Grune amp Stratton 318 fonction de deux groupes L association entre la pr carit de ce fonctionnement et la mise en acte op r e par les individus est aussi relev e par ces diff rents auteurs IV 3 2 1 4 2 Espace imaginaire Il ressort de notre travail que l espace imaginaire des sujets structur s sur le mode de la perversion est fortement cadenass contrairement celui des individus ayant des traits pervers r sultats du paragraphe IV 2 4 Cette restriction a t d crite par Neau 2001 en particulier au Rorschach plus sp cialement propos des difficult s de repr sentance pulsionnelle communes aux auteurs d agressions sexuelles Peut
574. un peu plus que leur parents IV 1 1 1 8 1 2 Question du choix d objet p dophilique L homme aurait eu des relations h t rosexuelles dont il a tabli la liste tr s d taill e mais il se dit homosexuel et p dophile et semble confondre les deux registres N anmoins il appara t que son choix d objet sexuel soit manifestement p dophile il s agit d une r cidive en mati re d agressions sexuelles sur mineurs il avoue avoir eu un comportement voyeuriste envers les petits gar ons tout au long de sa vie Il existe cependant un d ni de ses tendances p dophiles c est pas la relation sexuelle qui m attire C est la beaut l amiti mais pas la relation sexuelle Il estime de plus ne pas tre en proie des fantasmes p dophiles mais fait r f rence plut t une pulsion c tait rien que de les voir 124 IV 1 1 1 8 2 La relation d objet IV 1 1 1 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs La relation d objet dans le test de Rorschach appara t comme anaclitique accroch apr s quelque chose planches 9 et 10 du Rorschach ten ir planche 3 aider planche 10 ainsi qu au TAT planche 10 et comme nous y avons fait r f rence plus haut la s paration individuation pose probl me 2 t tes de femme avec le m me corps s urs chiamoises sic planche 7 du Rorschach Une relation d emprise est parfois projet e quelque chose qui garde que
575. une confusion totale entre les positions d agresseur et de victime renvoyant de grosses difficult s vis vis de l alt rit et une tendance projective importante puisqu il affirme qu il n a pas forc les enfants parce que c est venu de lui Par ailleurs il est int ressant de passer la loupe la vie de couple du sujet pour appr hender la relation d objet Monsieur E a eu 2 enfants un gar on d c d l ge de 15 ans qu il ne voyait plus depuis 8 ans et une fille de 14 ans avec laquelle il ne fait que correspondre avec une femme avec laquelle il a v cu pendant 6 ans Ils se seraient rencontr s quand il avait 21 ans et elle 18 Il semble que ce soit la jeune fille qui ait fait le premier pas elle m a dit j aimerais bien sortir avec toi a faisait 15 jours 3 semaines que je voyais qu elle tournait autour de moi J h sitais un peu Nous pouvons comprendre que ce qui lui aurait plu chez cette femme tait une certaine identification avec lui m me ce qui m avait fait mal au c ur c est de voir qu elle avait t plac e que ses parents l avaient laiss e comme moi avec mon fr re 199 Pendant les 3 premi res ann es de vie commune jusqu pr nom de leur fille a allait bien mais ensuite des conflits auraient clat qu il explique par les m mes motifs que ceux intervenus dans le couple de ses parents tout en se d douanant selon le sujet il
576. unit de faire ressortir des diff rences et des points communs entre les deux groupes qui n ont ventuellement pas t mentionn es dans notre revue de la litt rature HI 1 1 2 La question des traits pervers Nous avons constat l issue de notre partie th orique que ce ne sont vraisemblablement pas les traits pervers qui sont mettre en premier lieu en lien avec les passages l acte sexuels sur des mineurs Nous avons donc choisi ici de nous centrer sur l tude des traits pervers en nous basant sur la liste de Gourlaouen Couton 2002 cit e pr c demment qui font partie des crit res que nous avons retenus pour tablir le diagnostic de perversion sexuelle inversion des symboliques sexuelles renvoyant au d ni de la castration rotisation du mal et de la peur transgressions du langage ces deux derniers aspects tant pris en compte dans l analyse de l emprise ou dans la jouissance transgresser 111 1 2 Imagos parentales Neau 2001 rappelle que pour Balier 1996 les imagos parentales rencontr es dans la clinique des agresseurs sexuels rejoignent celles d crites dans la perversion 56 Nous pouvons donc poser l hypoth se g n rale que les imagos parentales des sujets ayant des traits pervers auront une majorit de caract ristiques communes avec celle des individus structur s sur le mode de la perversion HI 1 2 1 La m re et l objet primaire Nous avons d cid d ass
577. ur d homo rotisme concernant l ge paragraphe I1 2 1 6 1 pour lesquels le sexe et ou l ge ne peut faire l objet d un choix chez les auteurs d agressions sexuelles tant donn s les d nis pr valant ces niveaux l notre r sultat permet de souligner au moins pour ce qui est du sexe et m me si la question d un choix peut tre discutable qu il peut tre porteur d un sens Par contre l ge des victimes n est pas un crit re discriminant les deux groupes r sultats du paragraphe 1V 2 6 1 1 ce que nous avons associ avec la pr gnance du d ni de la diff rence 320 de g n rations quel que soit le diagnostic de personnalit des individus r sultats du paragraphe IV 2 3 1 4 3 Ces constations vont quoi qu il en soit dans le sens de ce que d clare Gourlaouen Couton 2002 dans l acte sexuel avec un enfant c est l an antissement de toutes les diff rences qui est en jeu IV 3 2 2 3 Choix d objet p dophilique La pr valence de la p dophilie dans le groupe des sujets structur s sur le mode de la perversion par rapport celui des individus ayant des traits pervers a t confirm e Balier 1996 Bouchet Kervella 1996 a et b Gourlaouen Couton 2002 r sultats du paragraphe IV 2 6 1 2 Pour interpr ter ce r sultat nous faisons ici r f rence aux hypoth ses de Bouchet Kervella 1996 a et b concernant le choix de l enfant comme objet f tiche dans ses liens avec la
578. ur n cessaire et celle d objet d nigrer ce qui peut correspondre en partie la d finition d objet ustensile par Neau 2001 dans sa double acceptation objet d pendant objet indiff rent Selon nous ces dimensions renvoient particuli rement au d ni du d sir de l autre tel qu il est d fini par Dorey 1981 qu il soit spectateur n cessaire ou objet d nigrer son d sir est ni IIL 5 6 2 3 2 1 L autre comme spectateur n cessaire En nous appuyant sur l analyse de la relation perverse par Husain 2007 et Lefebvre ibidem nous avons distingu diff rents l ments qui rendent compte du fait que l interlocuteur soit envisag comme un spectateur anonyme manipulable sur lequel le locuteur cherche produire des effets sp cifiques en d niant totalement le d sir de l autre f Manipulation Pour Dubret 1996 la manipulation sous entend la capacit de mentir de dissimuler sa pens e de tenir un double discours pour mystifier l entourage Elle pourrait se traduire selon nous dans la relation transf ro contre tranf rentielle par l immixtion d un secret Lefebvre In Tychey de 2007 p 148 Clavreul In Aulagnier Spairani et al 1967 103 d autres formes de manipulation jouer avec l autre en particulier jeux avec le non dit avec le discours Rebourg Roesler 2002 2005 le tromper l amener adh
579. urable existant et d ni pervers plus fr quent instances surmo ques quasi inexistantes absence unanime de culpabilit jouissance transgresser unanime et plus intense et d ni de la diff rence des sexes plus fort chez les sujets structur s sur le mode de la perversion L identification sexuelle s est r v l e quant elle f minine pour tous les individus contrairement notre hypoth se ce qui peut tre mis en lien avec les caract ristiques phalliques agressives de l imago maternelle La fragilit narcissique a pu tre rapproch e de la tendance combler le manque chez les sujets pervers constat e au niveau de l imago maternelle et du d ni de la castration que nous avons mise en lien avec le f tichisme tel que le con oit Balier 1996 Par contre l association entre les passages l acte sexuels et les angoisses inh rentes la structure de personnalit des individus angoisses de perte de coh sion de soi chez les sujets structur s sur le mode de la perversion angoisses de perte d objet ou d abandon caract risant les individus ayant des traits pervers et ayant des r percussions narcissiques chez les pervers n a pu tre voqu e qu au cas par cas et non g n ralis e Une diff rence a t observ e au niveau de l imago maternelle davantage rotis e chez les sujets structur s sur le mode de la perversion que chez les individus ayant des traits pervers ainsi qu au niveau de l imago pa
580. urs appara t de fait dans les propos suivants de Monsieur H on tait extr mement proche Elle avait 11 ans elle venait encore sur moi comme une petite fille Cela rend compte d une rotisation de la relation d objet qui appara t aussi la planche 5 du Rorschach 264 Le sujet pense qu un moment d terminant dans la modification de la relation avec sa fille a t celui o sa femme enceinte des jumeaux a d tre alit e pendant plusieurs mois ma fille reprenait le flambeau de sa m re elle dirigeait M me si cette conception des responsabilit s peut tre li e au fait que l homme ait t lev par sa s ur encore mineure nous voyons l qu il place clairement sa fille au m me niveau que sa femme niant compl tement qu il s agissait d une enfant d niant la diff rence des g n rations Il ajoute concernant sa fille a n e j avais pas l impression d tre son p re plut t un copain et explique il pr cise qu avec ses enfants ils l avaient l habitude de se faire des chatouilles De plus la fa on dont il relate ses passages l acte en particulier en insistant sur leur caract re soudain renvoie un d ni au moins temporaire du d sir de sa fille Un moment donn j ai pos ma main sur sa cuisse Je lui ai ouvert le pantalon et puis je lui ai pass la main sous le slip a a dur deux minutes en tout En effet lors de son deuxi me pa
581. us par rapport au chercheur Les particularit s de l environnement carc ral sont en outre susceptibles de renforcer les implications de ce manque de neutralit puisque les d tenus y sont en permanence surveill s Lefebvre In Tychey de 2007 et jug s et nous leur proposions ici un bilan de personnalit et que les modalit s d ex cution de leur peine peut tre li e aux soins entrepris comme nous l avons pr cis en pr ambule Le poids de ce contexte n est pas n gligeable m me si nous avons pris la pr caution de mentionner par crit chaque individu qui a t soumis notre investigation que son consentement ou son refus de participer notre tude n aurait aucune cons quence sur sa peine et ou les soins dont il pourrait b n ficier document I 1 des annexes et que nous avons demand l accord de chacun une fois seulement la passation achev e Cependant il s agit l d une contrainte qui n est pas propre notre d marche clinique sur le terrain elle est le quotidien de la pratique des professionnels en contact avec les auteurs d agressions sexuelles dans le milieu carc ral comme le d velopperons plus loin A noter aussi que seules les personnes adh rant une d marche de soins ont t concern es par ce travail ce qui n est pas non plus anodin et influe sur la repr sentativit de l chantillon Enfin je me suis rendu compte que mon contre transfert avait eu inconscie
582. ut est fait pour d nier les liens affectifs les ressemblances et elle ne peut tre maintenue au fil du r cit l homme projette sa propre exp rience d un p re absent l indiff rence De m me la planche 6BM l interdit de l inceste est pos de fa on pr caire et peu structurante comme nous le d velopperons dans le paragraphe consacr au fantasme incestueux la fonction paternelle est donc d faillante A la planche 2 du TAT le personnage masculin est identifi mais il n y a qu une r f rence indirecte au statut de p re Enfin au Rorschach Monsieur H choisit une des planches les moins aim es comme planche pouvant repr senter son p re IV 1 1 8 1 3 Identifications conscientes En ce qui concerne l identification ses proches le sujet pense avoir comme point commun avec sa m re la na vet m me s il semble parler l davantage de sa propre passivit moi je crois qu un moment de ma vie j tais pareil on m a toujours dit fais ci fais a Nous pouvons donc constater qu il s agit l d une identification anaclitique au fonctionnement de sa m re Par ailleurs il est remarquer que lorsque nous lui posons sp cifiquement la question de la ressemblance avec sa m re il voque avec confusion sa s ur d apr s ce qu on m a dit j ai la facilit d adaptation de ma s ur sic et la tranquillit Il ajoute imm diatement j ai 2 personnes en moi au
583. uteurs d agressions sexuelles b Diff rences Szwec 1993 rel ve qu il existe un d ni de la place du p re et de sa fonction paternelle par la m re des pervers dans le sens d un d ni de la menace de castration tout comme du r le dans l tablissement de la loi Cela s accompagne d une grande d valorisation dans le discours de la m re Chagnon 2000 Faoro Kreit 1998 Nous pouvons poser l hypoth se que la fonction paternelle des sujets structur s sur le mode de la perversion est d ni e Szwec 1993 et cela s accompagne d une grande d valorisation du p re dans le discours de la m re Chez les sujets ayant des traits pervers la fonction paternelle n est que carenc e Par ailleurs l imago paternelle des sujets structur s sur le mode de la perversion peut tre associ e des aspects rotiques voire p dophil iques qui le rendent proches du p re de la horde Szwec 1993 ce qui n est pas le cas chez les individus ayant des traits pervers IIL 1 2 3 Identifications conscientes Il est difficile de pr juger des identifications conscientes des sujets elles d pendent du ressenti subjectif de chacun et ne sont pas superposables aux imagos inconscientes Nous pouvons mettre l hypoth se qu une identification ali nante des parents abuseurs comme le sugg rent Szwec 1993 pour la p dophilie du p re ou Dor 1987 pour les d bordements de la m
584. utrui porte sur le droit pour les autres de poss der un narcissisme bien eux c est dire en particulier qu ils aient un avis une perception des choses diff rents de soi Il ne s agit donc pas l d un d ni de l autre dans son existence m me une aboli tion de l autre Dorey 1981 tel qu on peut le retrouver chez les individus atteints de perversit au sens de Balier 1996 2002 a et b Ainsi selon Roman 2007 il n y a pas de d ni de l alt rit chez les pervers sexuels mais une torsion de la relation d objet Husain et al 1984 parlent quant elles de distorsion de la relation le d ni de l alt rit tant sp cifique la perversit entendu ici avec l acceptation de Balier ibidem Cependant pour reprendre les termes de Dorey 1981 nous pourrions dire qu il existe une recherche de r duction de l alt rit chez les pervers sexuels Enfin pour des auteurs tels que Dorey 1981 et Coutanceau 1996 nous pouvons constater qu il existe peu de diff rence entre les notions de d ni du d sir de l autre et de r duction de l alt rit dans le sens o le d sir de l autre est ce qui d termine fondamentalement l alt rit Selon la conception de Dor 1987 le d ni du d sir de l autre correspond au fait que le pervers tende imposer la loi de son d sir l autre Cet auteur met par ailleurs l accent sur un m canisme de d fense qui influ
585. vais objet qui renvoie une grande fragilit narcissique soit ils expriment des angoisses non mentalis es face la perception de la castration sujets D et F expression comportementale d une angoisse face des planches du Rorschach en lien avec la castration qu ils peuvent projeter sujets B la planche 3BM du TAT et E planche 8BM du TAT Pour les sujets du groupe TP l angoisse de castration n est majoritairement pas d sorganisante sauf pour M A surtout la planche 8BM du TAT o nous retrouvons des projections d angoisses de castration non mentalis es comme c est le cas aussi pour les 2 FREUD S 1925 Quelques cons quences psychologiques de la diff rence anatomique entre les sexes In la Vie sexuelle Paris PUF 1969 286 sujets B et E du groupe P mais elle n est pas labor e de fa on satisfaisante non plus chez M H elle est troitement li e des angoisses de perte d objet planches 2 et 7 du Rorschach Chez M C elle n appara t pas directement mais on rel ve une bonne symbolisation des pulsions masculines au Rorschach Nous pouvons remarquer que le traitement de la planche 1 du TAT en particulier est quivalent dans les deux groupes dans chacun d eux la majorit des individus reconna t l impuissance mais elle n est pas d pass e sujets A H du groupe TP sujets B D E G du groupe P et 1 individu sujet C groupe TP sujet F groupe P vite
586. veau des identifications sexuelles appara t dans le discours la dame on peut penser que son mari est d c d dans ce cas l ce serait peut tre le fils derri re lui A la planche 10 les deux personnages sont des femmes la diff rence des sexes est d ni e Au Rorschach la symbolisation des pulsions sexuelles masculines est plut t satisfaisante Au choix de la planche personnelle ce test Monsieur H tente de s identifier la puissance phallique tigre planche 8 mais une planche qui ne correspond pas cette symbolique Il est difficile de conclure sur l identification sexuelle du sujet qui semble tr s vacillante mais la projection d une relation homosexuelle f minine la planche 10 du TAT renvoie davantage une identification f minine De plus nous avons pu constater plus haut qu il s identifie consciemment davantage aux femmes de son entourage qu aux hommes 256 D ni de la diff rence des sexes Nous pouvons donc conclure que la diff rence des sexes est d ni e m me si ce n est pas de fa on massive Diff rence des g n rations et d ni de la diff rence des g n rations Outre le fait que les passages l acte incestueux de Monsieur H envers sa fille et certains de ses propos que nous analyserons plus loin t moignent clairement d un d ni de la diff rence des g n rations un point d achoppement se retrouve ce niveau au TAT la planche 6BM la diff ren
587. vec les jeunes Q J aurais pas eu de pulsions sexuelles Q Je l aurais fait avec les femmes Il insiste encore ici sur l importance de sa pulsionnalit sexuelle qu il met aussi en avant avec un certain arrangement de la r alit quand il explique que c est le fait d avoir subi des caresses de la part de son employeur homosexuel qui aurait r activ ses passages l acte p dophiles Monsieur F para t ainsi confondre homosexualit il met en sc ne une relation entre 2 hommes la planche 10 du TAT et p dophilie comme cela transpara t dans les d clarations 218 suivantes c taient des jeunes qui s amusaient ensemble un film porno d homo la planche 7BM du TAT il aimait les gar ons les hommes N anmoins cela peut aussi renvoyer un d ni de la diff rence de g n ration voire du caract re transgressif de ses passages l acte 1V 1 1 6 8 2 La relation d objet IV 1 1 6 8 2 1 Relation d objet dans les tests projectifs En ce qui concerne la relation d objet au Rorschach de nombreuses mises en relation sont donn es mettant en sc ne des hommes ou des animaux m les qui font des activit s communes plut t ludiques planches 1 2 renards qui jouent ensemble 2 3 7 mais il ne s agit donc pas de relations de niveau g nital la diff rence des sexes n tant pas tablie La repr sentation d agressivit dans la relation la planche 2 du Rorschach est
588. vers B Comparaison des r sultats Contrairement ce que nous avions suppos la r pression est commune l ensemble des sujets de nos deux groupes et n est pas sp cifique aux individus structur s sur le mode de la perversion comme nous pouvons le constater dans le tableau IV 2 4 des annexes Ce qui diff rencie en revanche nos 2 groupes est la fr quence d utilisation de ce m canisme de d fense qui est plus lev e chez les sujets structur s sur le mode de la perversion nous avons recens chez les individus du groupe P au minimum 2 apparitions de la r pression dans chaque protocole chez 4 sujets sur 5 au moins 3 utilisations de la r pression ont t relev es alors que chez les individus du groupe TP ce sont au maximum 2 recours la r pression par protocole qui ont t d compt s chez 2 sujets sur 3 du groupe TP M C et M H ceux qui totalisent le moins de crit res de perversion nous avons seulement retrouv 1 occurrence de la r pression En ce qui concerne les autres m canismes de d fense nous pouvons constater qu ils ne permettent pas de diff rencier nos deux groupes ils sont polymorphes correspondent 295 principalement ceux de la lign e des tats limites Nous avons relev en particulier la pr gnance de l vitement et de la restriction dans la majorit des protocoles comme cela appara t dans les analyses individuelles Nous pouvons rapprocher cela de la
589. visiblement ils viennent de tuer sans aucune motion et c est moi en tant qu interlocutrice qui ai ressenti de l horreur h Pas de censure du fantasme Le sujet ne censure pas ses fantasmes en particulier sadiques planche 8BM du TAT incestueux planche 10 du TAT par exemple et p dophiles qu il mentionne d ailleurs directement par exemple dans la d claration suivante au d but de mon incarc ration je repensais assez souvent l a n de mes victimes il tait encore un peu dans mes fantasmes il tait un peu dans mes r ves i Absence d motions de sentiments de la part du sujet L homme m a paru tre tr s froid exprimant peu d motions et de sentiments en particulier en relatant les faits qu il a commis m me si des angoisses sont perceptibles dans les tests projectifs la planche 2 du Rorschach celui ci aurait l air plut t effrayant De fait l impression globale que Monsieur D m a donn est qu il tait toujours plut t d tendu et absolument pas en proie une quelconque souffrance 182 La recherche de l effet produit sur l autre j Jouissance provoquer Le sujet semble prouver beaucoup de plaisir lorsqu il s exprime et dans toutes les situations La jouissance provoquer appara t par exemple la planche 19 du TAT o l homme commence par demander c est l endroit et il rigole k Atteinte l intimit d autrui Je
590. x m lange des classes un chapeau un peu soucieux 1V 1 1 7 5 R pression et m canismes de d fense Les m canismes de d fense sont polymorphes clivage projection id alisation d ni lutte maniaque contre la d pression restriction r pression vitement d n gation isolation formation r actionnelle contre l agressivit R pression Dans les entretiens la r pression appara t tr s clairement dans la s quence suivante o c est ma question qui permet Monsieur G d aller jusqu au bout de son propos pour le moins choquant il identifie de fait l enfant pr f r e de son p re en donnant les arguments suivants vu les faits qui sont arriv s je dirais oui ma s ur Q Il a quand m me eu des relations sexuelles avec elle il la d fendait De m me lorsque le sujet insinue propos de sa m re qu elle ne cachait pas son infid lit d j avant en plein jour Il ne termine pas sa phrase mais laisse son interlocuteur imaginer ce qu il veut dire en s appuyant sur le contexte du discours IV 1 1 7 6 Aspects du pr conscient 1V 1 1 7 6 1 Primat de l acting L homme a eu tendance transgresser tout au long de sa vie comme en t moignent ses condamnations pour m urs qui ont commenc avec la rencontre de la m re de sa victime alors qu elle tait mineure ainsi que ses d lits routiers et ses petits vols l talage dans l enfance ce qui traduit l
591. xuel Certains l ments du Rorschach vont d ailleurs 117 tout fait dans ce sens perspectives anales planches 6 8 accent mis sur le phallique agressif planches 2 4 elle va piquer planche 6 il y a des trucs qui ressortent de l arri re train planche 8 L homme semble l encore ambivalent par rapport son homosexualit il en parle avec une certaine g ne et y associe de la peur j ai toujours peur que ce soit une agression apr s P aime plus les femmes que les hommes Il affirme que ses relations avec les hommes taient uniquement sexuelles quand il y a avait des ruptures avec les femmes Il ajoute j aurais aim tre mari comme tout le monde IV 1 1 1 4 2 Probl matique oedipienne IV 1 1 1 4 2 1 Structuration oedipienne IV 1 1 1 4 2 1 1 Triangulation oedipienne Monsieur A se trouve bien en de de la triangulation dipienne A la planche 2 du TAT la triangulation n est absolument pas mise en place tout est fait pour que les personnages f minins ne soient pas mis en relation pour moi elle a rien faire l et il y a un d ni du personnage masculin IV 1 1 1 4 2 1 2 La castration Angoisse de castration L angoisse de castration n est pas labor e la planche 1 du TAT l impuissance est reconnue mais absolument pas d pass e Par ailleurs nous pouvons relever dans les tests des projections d angoisses de castration non mentalis es planc
592. xuel Revue Fran aise de Psychanalyse 63 5 1775 1783 CIAVALDINI A 2001 Psychopathologie des agresseurs sexuels Paris Masson CIAVALDINTI A 2002 Psychopathologie des agresseurs sexuels Sant Mentale 64 39 45 CIAVALDINTL A 2006 L agir sexuel violent In CHABERT C CIAVALDINTL A JEAMMET P SCHENCKERY S Actes et d pendances Paris Dunod p 113 169 CIAVALDINI A BALIER C 2000 Agressions sexuelles pathologies suivis th rapeutiques et cadre judiciaire Paris Masson CLAUDON R 2002 Stress carc ral et gestion de son tat de d tresse par le d tenu deux composantes de la peine d emprisonnement Th se de doctorat de psychologie Lille II CLAVREUL J 1967 Le couple pervers In AULAGNIER SPAIRANL P CLAVREUL J PERRIER F et al Le D sir et la perversion Paris Seuil p 91 1 17 CORDIER B 1993 Pr vention des r cidives propos de la d linquance sexuelle L Evolution psychiatrique 58 1 71 76 CORDIER B 1998a thique et obligation de soins en mati re de d viance sexuelle L volution Psychiatrique 1 2 175 184 CORDIER B 1998b Soins aux d linquants sexuels L information Psychiatrique 5 455 460 COTTIN SCHULER S GOURLAOUEN COUTON S NEAU F 2001 Les preuves projectives In CIAVALDINI A Psychopathologie des agresseurs sexuels Paris Masson p 143 150 COUTANCEAU R 1996 Agirs sexuels pervers empri
593. yant des traits pervers alors que les instances surmo ques sont quasi inexistantes chez les individus structur s sur le mode de la perversion Cela se traduirait sp cifiquement chez les pervers par une jouissance transgresser et une absence de culpabilit L rotisation de la transgression sera moins pr gnante chez les sujets ayant des traits pervers et une bauche de culpabilit pourra tre rep r e b Op rationnalisation L valuation de la culpabilit et de la jouissance transgresser sera faite la fin de l analyse de chaque protocole parce qu elle prend en compte diff rents aspects de celle ci Ces deux aspects peuvent en effet tre appr hend s travers les l ments suivants dans les tests projectifs projection de culpabilit directe ou expression d une culpabilit associ e la projection de fantasmes incestueux parricides figure maternelle qui peut appara tre surmo que en particulier aux planches 5 et 6BM du TAT En ce qui concerne la culpabilit nous diff rencierons la culpabilit consciente de celle moins labor e qui peut tre projet e dans les tests et qui peut ventuellement correspondre une culpabilit narcissique identitaire C est uniquement la culpabilit consciente que nous retiendrons pour invalider l absence de culpabilit dans l entretien il est important d analyser le discours du sujet en particulier propos de ses passages l acte paragraphe

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