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1. Ce SN VER Ej ia FPO anod T Dun D I Ua HIDE eno Aal ERP ETS ELA 1 L Adolescence au XVIII e si cle De la Philosophie la Biom trie mp su mb quad SIN sondae TERM 111915500 Lem japa 22 13 d 5 D Bb Sins apbuugde 8 qina Bj op anbrugdp AR pt Oe Sj 1 0 dped g quae jabo LE pipe wS d Sai dpi qu ans Duo ug prb RA E j quo rat popan s 140 Postface Michel SEMP L Adolescence au XVIII e si cle De la Philosophie la Biom trie Rousseau enfant d fendant son fr re contre la brutalit de son p re Gravure de Henri Buron 1852 19 Postface Biom trie de la croissance D Auxo biom trie Colloque organis par la Soci t de Biom trie Humaine le Groupe
2. 106 Buffon et la biom trie humaine 2000 taille mm 25 1800 5 1600 ge Lame 28 1400 L i E 1200 af un 1000 4 Er F mois 400 1 0 50 100 150 200 250 500 Figure 1 Repr sentation graphique des valeurs successives de la stature de Gueneau losanges blancs Les lignes en pointill s figurent les valeurs de la moyenne moins deux carts types m 20 et de la moyenne plus deux carts types 20 de gar ons fran ais actuels valeurs d apr s SEMP 1979 En rassemblant ces donn es en faisant suivre chaque valeur d une mesure par la valeur de l accroissement statural depuis la mesure pr c dente Buffon para t avoir eu pour objectif d tablir que les accroissements sont plus importants en t qu en hiver Dans ce m me texte il se livre une comparaison entre semestres d t et semestres d hiver Il para t en comparant l accroissement pendant les semestres d t celui des semestres d hiver que jusqu l ge de cinq ans la somme moyenne de l accroissement pendant l hiver est gale la somme de l accroissement pendant l t Mais en comparant l accroissement pendant les semestres d t l accroissement des semestres d hiver depuis l ge de cinq ans jusqu dix on trouve une tr s grande diff rence car la somme moyenne des accroissements pendant l t est de sept pouces une ligne tandis
3. vraiment et lit lt Le Trait de gt de Rameau C est alors qu une nouvelle folie s empare de lui quand il d laisse son emploi au Cadastre pour enseigner la musique aimables Demoiselles qui vivent parmi le beau monde o le voil subitement admis Mais il gard sa balourdise ordinaire Mme de Warens a t elle eu peur pour le petit comme elle l appelle ou bien a t elle voulu s attacher son prot g comme l ont sugg r certains On peut mettre diverses hypoth ses La plus simple n est elle pas celle dune sollicitude bienveillante doubl e d une r elle affection pour ce jeune gar on dont elle se sentait responsable De plus si r ellement elle tait peu sensuelle comme le dit Rousseau lui m me on peut la cr diter de sentiments et de raison plus faits pour l instruire que pour le s duire C est ainsi qu ils s unirent pour faire son ducation virile non sans ressentir toutefois ce qui le concerne un sentiment d inceste CH 4 L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau Jean Jacques est devenu homme il est heureux Dans le cadre charmant des Charmettes il tudie il une boulimie d tude une faim de connaissances Comme il le dit lui m me il se constitue un magasin d id es Il acquiert si bien la technique de la musique pour laquelle il avait certainement un don qu il inventa un lt Projet pour noter la musique av
4. vie chez Diderot Roger PAYOT L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie L ducation selon Emile Illustration de Jean Pichard 1944 La philosophie de la vie chez Diderot Concernant les rapports entre la philosophie et la science l analyse de la philosophie de la vie chez Diderot est clairante plusieurs titres Diderot s il n est pas un philosophe au sens clas sique du terme le constructeur d une pens e rationnelle globale et plus ou moins syst matique poss de cependant l esprit philoso phique c est dire le sens des questions portant sur la question du sens qu est ce que c est qu est ce que cela signifie Il est d autre tout fait averti des progr s des connaissances en son temps il s appuie sur ces donn es il extrapole sans doute mais partir de bases solides En t moigne bien s r la direction de l Encyclop die mais aussi son tude de la biologie discipline en plein essor au si cle avec les d couvertes dues au microscope le d bat entre l pig n se et pr formation etc La philosophie de la vie chez Diderot est la fois tout fait g niale et tout fait erron e Il a aucun paradoxe dire qu elle nous int resse la fois parce qu elle est g niale et parce qu elle est erron e En science les erreurs sont parfois plus suggestives et plus stimulantes que des r ussites d ailleurs toujours partielles
5. si cle De la Philosophie la Biom trie de Bra qui a v cu cent vingt deux ans sept mois et vingt cinq jours et qui aurait probablement v cu plus longtemps car il a p ri par accident s tant fait une forte contusion la t te en tombant ibid du lundi 14 novembre 1774 article de Turin Un quatri me exemple est celui du sieur de Lahaye qui a v cu cent vingt ans il tait n en France il avait fait par terre et presque toujours pied le voyage des Indes de la Chine de la Perse et de l Egypte cet homme n avait atteint la pubert qu l ge de cinquante ans il s est mari soixante dix ans et a laiss cinq enfants libid du 18 f vrier 1774 article de La Hayel D apr s les registres o l on inscrivait la naissance et la mort de tous les citoyens du temps des Romains il para t que l on trouva dans la moiti seulement du pays compris entre les Apennins et P savoir Parme trois vieillards de cent vingt ans et deux de cent trente Brixillun un de cent vingt cinq enfin dans la huiti me partie de l Italie seulement d apr s un d nombrement authentique fait par les censeurs on trouva cinquante quatre hommes g s de cent ans vingt sept g s de cent dix ans deux de cent vingt cinq quatre de cent trente autant de cent trente cinq ou cent trente sept et trois de cent quarante sans compter celui de Bologne g d un si cle et demi Pline observe que l empereur Cla
6. trois mois trois pouces et demi 95 mm quatre mois cinq pouces 135 et plus cinq mois six pouces et demi 176 mm ou sept pouces 189 mm six mois huit pouces et demi 230 mm ou neuf pouces 244 mm sept mois onze pouces 298 mm et plus huit mois quatorze pouces 379 mm neuf mois dix huit pouces 487 mm Toutes ces mesures varient beaucoup dans les diff rents sujets et ce n est qu en prenant les termes moyens que je les ai d termin es par exemple il na t des enfants de vingt deux pouces 596 et de quatorze 379 mm j ai pris dix huit pouces pour le terme moyen il en est de m me des autres mesures mais quand il y aurait des vari t s dans chaque mesure particuli re cela serait indiff rent 102 Buffon et la biom trie humaine ce que j en veux conclure le r sultat sera toujours que le f tus cro t de plus en plus en longueur tant qu il est dans le sein de sa m re mais s il a dix huit pouces en naissant il ne grandira pendant les douze mois suivants que de six ou sept pouces 162 ou 189 mm au plus c est dire qu la fin de la premi re ann e il aura vingt quatre 650 mm ou vingt cinq pouces 677 mm et deux ans il n en que vingt huit 758 mm ou vingt neuf 785 mm trois ans trente 812 mm ou trente deux 866 mm au plus et ensuite il ne grandira gu re que d un pouce et demi 41 mm ou deux pouces 54 mm par an jusqu l ge de pubert ainsi l
7. De m me 1777 dans l ar ticle M decine l gale M de la Fosse reconna t d impossibilit actuelle de r soudre probl me de la g n ration Les planches d Anatomie ci jointes extraites du Suppl ment de 1777 de l Encyclop die prouvent si besoin tait la fantaisie des connais sances gyn cologiques des praticiens la fin du XVIIIe si cle pourtant nombre d entre eux ne suivent l exemple ni de Buffon de La Fosse Dans l article d Aumont semble faire preuve du m me scepticisme philosophique mais en r alit sa position est purement id ologique l article G n ration le prouve y r fute la th se de Buffon car ne peut admettre d existence d une vraie semence fournie dans les femmes et surtout on ne doit pas p n trer le myst re de la g n ration obstin rester envelopp pour se d rober aux regards des mortels Le m me discours misogyne et religieux est tenu par Gautier d Agoty dans Zoog n sie 1750 y repousse la th se de Maupertuis en s appuyant sur les Saintes cri Sophie reste au XVIII me si cle Ils taient tous phallocrates tures o il est toujours dit que tel engendra tel autre et o jamais il n est dit des femmes qu elles aient engendr En 1761 dans R flexions sur le syst me de M Buffon Haller r affirme la th se de pr formation de l embryon et continue refuser toute activit g nitrice
8. huit pouces de distance vingt pouces et toutes les distances interm diaires et si en approchant plus pr s de huit ou en loignant au del de vingt pouces elle ne peut lire avec facilit ce m me caract re dans ce cas les limites de la vue distinctes de cette personne seront huit et vingt pouces et l intervalle de douze pouces sera l tendue de la vue distincte Quand on passe ces limites soit au dessus soit au dessous il se forme une p nombre qui rend les caract res confus et quelquefois vacillants mais avec des yeux de force in gale ces limites de la vue distincte sont fort resserr es Car supposons que l un des yeux soit de moiti plus faible que l autre c est dire que quand avec un il on voit distinctement depuis huit jusqu vingt pouces on ne puisse voir avec l autre il que depuis quatre pouces jusqu dix alors la vision op r e par les deux yeux sera distincte et confuse depuis dix jusqu vingt et depuis huit jusqu quatre en sorte qu il ne restera qu un intervalle de deux pouces savoir depuis huit jusqu dix o la vision pourra se faire distinctement parce que dans tous les autres intervalles la nettet de l image de l objet vu par le bon il est ternie par la confusion de l image du m me objet vu par le mauvais il or cet intervalle de deux pouces de vue distincte en se servant des deux yeux n est que la sixi me partie de l intervalle de douze pouces qui est l intervalle de la
9. Comme le mugissement de la mer pr c de de loin la temp te cette orageuse r volution s annonce par le murmure des passions naissantes une fermentation sourde avertit de l approche du danger Un changement dans l humeur des emportements fr quents une continuelle agitation d esprit rendent l enfant presque indisciplinable devient sourd la voix qui le rendait docile c est un lion dans sa fi vre il m conna t son guide il ne veut plus tre gouvern Aux signes moraux d une humeur qui s alt re se joignent des L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie changements sensibles dans la figure Sa physionomie se d veloppe et s empreint d un caract re le coton rare et doux qui cro t au bas de ses joues brunit et prend de la consistance Sa voix mue ou plut t il la perd il n est ni enfant ni homme et ne peut prendre le ton d aucun des deux Ses yeux ces organes de qui n ont rien dit jusqu ici trouvent un langage et de l expression un feu naissant les anime leurs regards plus vifs ont encore une sainte innocence mais ils n ont plus leur premi re imb cillit il sent d j qu ils peuvent trop dire il commence savoir les baisser et rougir il devient sensible avant de savoir qu il sent il est inquiet sans raison de Tout cela peut venir lentement et vous laisser du temps encore mais si sa vivacit se rend trop impatiente si son emportement
10. Etre Supr me mais il vacue les mythes de la c te d Adam et du p ch originel L encyclop diste 4 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie justifie l inf riorit sociale de la femme par le n cessaire choix du partage du pouvoir Le droit positif des nations polic es les lois et les coutumes de l Europe donnent l autorit unanimement et d fini tivement au m le comme celui qui tant dou d une plus grande force d esprit et de corps contribue davantage au bien commun en mati re de choses humaines et sacr es ouv cit T VII p 471 Les arguties religieuses sont transform es en assertions appa remment scientifiques en r alit id ologiques La phrase de Emile Tout est bien sortant des mains de Auteur des choses tout d g n re entre les mains de l homme IV p 245 maxime essentielle l ensemble de l oeuvre de Rousseau permet de mieux comprendre son incr dulit l gard des r v lations divines 3 dont il consid re certaines comme des d cisions absurdes d une glise qui d cide tout qui ne permet aucun doute IV p 568 Aussi lorsqu il affirme da machine est construite de la m me mani re dans les deux sexes en tout ce qu ils ont de commun ils sont gaux id p 692 693 d c le t il lori gine de l in galit entre les hommes et les femmes plus dans cation culturelle et sociale que dans les dessein
11. e si cle De la Philosophie la Biom trie i un quoi va pad un s i p D I UE ue E kj ia es AUDE ap aupal pe el ios bit DEFI D I KO ap L Sale gr An Saa Snag Lupp sh 2 ioj 1 aun Sana eA ap uu ung 15 qua eu no ques s 1 1 Sun SugAanod OTT EI An 1 3 21 a j mi d S i apen me Ferz Ej un wR ESE IHG Da _ bumuanbtzputaipg einen apbutidp A unt yEFUA S2 EI ORD mpm ea oun up za AN 17 L Adolescence au XVIII e si cle De la Philosophie la Biom trie 1 baji SECTE DU bp ustinn oun mines ue arrzaAde 138
12. si cle De la Philosophie la Biom trie La deuxi me journ e sous la pr sidence du Professeur Jana PARIZKOVA et du Docteur Marie Fran oise ROLLAND CACHERA avait comme th me De la nutrition comme apprentissage Qu il nous soit permis d insister sur les caract ristiques auxom triques tr s particuli res et tr s utiles en clinique de l indice de Corpulence de Quetelet La quatri me session tait sous la pr sidence du Professeur Alois KOPECKY et du Professeur J r me B RARD il s agissait d aborder l adolescence et ses particularit s physiques C tait reconna tre combien l auxologie ne peut se d sint resser du cr ne de la face de l orthodontie du pelvis des pieds La croissance n est pas seulement celle de la colonne vert brale et des membres C tait se souvenir aussi de toutes les dysmorphophobies partielles qui paralysent tant d adolescents L auxologie s est ainsi red couverte tr s proche de l orthop die et nous avons travailler ensemble La troisi me journ e sous pr sidence du Professeur Carlos PAVIA et du Docteur Maryvonne BOUCHARD envisageait la croissance universelle au plein sens du mot puisque nous avions la joie d avoir avec nous trois membres de l Unit d Auxologie de Bogota en Colombie et notre ami le Professeur Juan FALEN de Lima au P rou l Alg rie la Belgique le Br sil le Cameroun l Espagne l Italie le Maroc la Pologne le S n gal la R publique Tch que t
13. 87 5 Margaret Mead L un et l autre sexe Paris Denoel Gonthier 1966 163 6 Sory Camara Paroles tr s anciennes ou le mythe de l accomplissement de l homme Grenoble La pens e sauvage 1982 219p 7 Robert Stoller Recherches sur l identit sexuelle Paris Gallimard 1961 8 Robert J Stoller Masculin ou f minin Paris PUF 1985 42 9 L on Kreisler L identit sexuelle et sa gen se Concours M dical 1975 65 75 1 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie 10 Catherine Breton Approche de deux cas de transsexualisme f minin Th se de doctorat en m decine Paris 1973 11 Jean Starobinski La transparence et l obstacle Paris Gallimard 214 et 442 12 Pierre Paul Cl ment J J Rousseau de l ros coupable glorieux Neuch tel La Baconni re 509p 13 Adamy Les corps de J J Rousseau Th se Paris 1 1995 736 14 Jean M Alby Contribution l tude du transsexualisme Th se de doctorat en m de cine Paris 1956 168p 15 Patricia Mercader L illusion transsexuelle Paris L Harmattan 1994 297p Fran oise BOCQUENTIN est ancienne interne des h pitaux de Paris p diatre ethnologue et membre de l quipe J J Rousseau de Montmorency FRAN OISE BOCQUENTIN E EE EE CINQ ODES P OSUSR JEAN JACQUES ROUSSEAU U E 5 0 Jean Jacques Rouss
14. Date Ans Mois Jours Pieds Pouces Lignes Mois mm 1 04 1759 0 0 0 1 7 0 00 0 514 2 10 1759 0 6 0 2 0 0 00 6 650 3 04 1760 1 0 0 2 3 0 00 12 731 4 10 1760 1 6 0 2 6 0 00 18 812 5 04 1761 2 0 0 2 H 3 00 24 900 6 10 1761 2 6 0 2 10 3 50 30 928 7 04 1762 3 0 0 2 0 6 00 36 988 8 10 1762 6 0 2 1 1 00 42 004 9 04 1763 4 0 0 3 2 10 50 48 1052 0 11 1763 4 7 0 4 5 50 55 095 1 04 1764 5 0 0 5 3 00 60 1117 2 11 1764 5 7 0 3 6 8 00 67 1155 3 21 04 1765 6 0 10 3 J 6 50 72 1179 4 30 10 1765 6 6 19 3 9 5 00 79 1229 5 04 1766 7 0 0 3 9 11 00 84 1243 6 07 1766 7 3 0 3 10 11 00 87 1270 7 10 1766 7 6 0 3 11 7 00 90 288 8 04 1767 8 0 0 4 0 4 00 96 308 9 10 1767 8 6 0 4 1 7 50 102 343 20 04 1768 9 0 0 4 2 7 50 108 1370 21 23 11 1768 9 7 12 4 3 9 50 115 1402 22 04 1769 10 0 0 4 4 5 50 120 1420 23 10 1770 11 6 0 4 6 11 00 138 1487 24 04 1771 12 0 0 4 7 5 00 144 1500 25 12 1771 12 8 0 4 8 11 00 152 1541 26 04 1772 13 0 0 4 0 4 50 156 1553 27 10 1772 13 6 0 4 10 7 00 162 1586 28 04 1773 14 0 0 5 0 2 00 168 629 29 21 10 1773 14 6 10 3 2 6 00 174 1692 30 3 04 1774 15 0 2 4 8 00 180 1751 31 9 10 1774 15 6 8 5 5 7 00 186 1775 32 9 07 1775 16 3 8 7 0 50 195 815 33 7 10 1775 16 6 6 3 7 9 00 198 834 34 3 04 1776 17 0 2 8 2 00 204 845 35 20 05 1776 17 1 9 5 8 5 75 205 854 36 6 09 1776 17 5 5 5 8 10 50 209 864 37 1 11 1776 17 7 4 5 9 0 00 211 868 38 26 03 1777 17 11 19 5 9 0 00 216 1868
15. celle de Sophie Sa formation intellectuelle lui permettra malgr son mariage forc de demeurer sa vie durant l pouse d un philosophe contrairement ces femmes aimables mais sans culture qui doivent se s parer avec regret des hommes de m rite faute d avoir une langue commune Laclos La Pl iade Des femmes et de leur ducation p 437 Sophie et Julie bien qu ayant le m me statut ontologique ne re oivent pas la m me 4 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie ducation car elles ne joueront pas exactement le m me r le dans la soci t La fonction morale de la femme sacr e pour Rousseau est celle de procr atrice de nourrice et de premi re ducatrice des citoyens futurs Les enfants d Emile et de Sophie comme leurs parents seront des citoyens ordinaires ceux de M et Mme de Wolmar des gens de m rite bienfaisants et justes Il p 743 Leurs m res n acqui rent donc pas une culture semblable Avant de passer au second point avant de d celer les sources qui ont inspir Rousseau ses id es sur la f minit voyons comment il envisage le statut de la femme au d but du livre V tout ce qui ne tient pas au sexe la femme est homme O C IV p 692 mais paradoxalement partir de ce postulat le philosophe b tit un syst me d ductif qui transforme subtilement la diff rence sexuelle en in galit sociale La natu
16. la femme qui n a point de corps glanduleux id p 45 Dans son Discours sur l irr ligion de 1765 le grand Haller rappelle aux poux chr tiens que de plus faible doit ob ir au plus fort qui cependant ne doit pas abuser de son pouvoir exhorte les savants trop pris de rationalit consacrer leurs talents distingu s celui qui en est id p 97 Le discours m dical des Encyclop distes sur la g n ration d valorise la f minit et rejoint ainsi celui des th ologiens La femme est ontologiquement faible Sa faiblesse morale est justifi e m dicalement par sa faiblesse physio logique voire intellectuelle Plus que par incomp tence m dicale de nombreux savants contemporains de Rousseau refusent les dumi res de Daubenton et de Buffon pour maintenir les femmes sous l empire masculin du sexe du savoir et du pouvoir Avocate du diable j accorde donc Rousseau les circonstances att nuantes Bien qu influenc par les m decins de son temps il sacralisa toujours la fonction maternelle valorisa le r le moral la femme mais surtout reconnut l chec de l ducation de Sophie dans Les Solitaires ouvrage posthume Naive ignorante des r alit s de la vie transplant e la ville par Emile Sophie ne peut r sister la tentation et trompe son mari que Jean Jacques tient pour responsable de la faute de sa femme A la fin du XXe si cle les femmes des pays d velopp s ont co
17. matique pour expliquer certains ph nom nes Nous nous proposons ici d essayer de r capituler les textes consacr s l Homme et qui d notent de la part de leur auteur cet tat d esprit biom tricien Nous aurions pu ne donner qu un r sum de chacune des parties du discours de Buffon qui nous int ressent Mais au del du contenu m me de ce discours nous pensons que la forme que lui a donn e l auteur est tout fait int ressante significative la fois de sa propre tournure d esprit et d un certain mode d expression du discours scientifique au si cle Aussi nous a t il paru la fois injuste et par trop subjectif de priver le lecteur de l acc s direct au texte m me de Buffon C est pourquoi dans ce qui suit nous avons choisi de pr senter les divers th mes en faisant appel de larges extraits de l original nous abstenant de les tronquer abusivement et les assortissant de nos propres commentaires Pour faciliter la lecture nous donnerons quand n cessaire la traduction dans le syst me m trique des dimensions exprim es par Buffon dans le syst me de mesures utilis son poque 1 pied 12 pouces 1 pouce 12 lignes La r gle de calcul des longueurs que nous utilisons est la suivante longueur en millim tres Pieds x 324 83943 Pouces 27 06995 Lignes 2 255829 2 Les p riodes de la vie individuelle de l homme Les descriptions que Buffon donne de l homme selon les principales p rio
18. mie fran aise commenc ex cuter sur douze paroisses de la campagne et trois paroisses de Paris il a bien voulu me communiquer les tables qu il en a faites pour les publier je le fais d autant plus volontiers que ce sont les seules sur lesquelles on puisse tablir les probabilit s de la vie des hommes en g n ral avec quelque certitude Apr s cette introduction m thodologique Buffon donne la reproduction des tables de Dupr de Saint Maur Ces tables indiquent le nombre de morts pour chacun des douze villages et chacune des trois paroisses parisiennes ce nombre de morts tant r parti selon la dur e de la vie de 1 an 100 ans Il n est pas indiqu quelle est la p riode concern e par ce d nombrement des morts des diverses localit s n est pas non plus pr cis explicitement si ces nombres concernent un seul des deux sexes ou les deux ensemble le contexte nous laisse supposer qu il s agit exclusivement du sexe masculin Nous reproduisons ici tableau 3 un court extrait de ces tables afin que le lecteur se fasse une id e de leur pr sentation 1 Buffon et la biom trie humaine Tableau 3 Extrait des tables de Dupr de Saint Maur publi es par Buffon dans l Histoire naturelle de l Homme article De la vieillesse et de la mort PAROISSES MORTS ANN ES DE LA VIE Lestiou Vendeuvre Saint Agil Montigny Villeneuve S paration des 10805 morts dans les ann es de la vie o ils sont d c
19. nalit est enti re chaque instant il cherche chaque fois primer et se situer dans la soci t o il est encore tranger On peut comprendre le malaise qu il prouve et aussi le besoin d attirer l attention co te que co te lui faut se r v ler lui m me et soci t C est ce qu il fera de deux fa ons dans les rues de Turin ou plut t dans les all es sombres les r duits cach s et au fond d une cour o il lt exposa gt dit il lui m me non pas l objet obsc ne mais l objet ridicule 89 malgr l homme au sabre et les risques qu il put encourir et aussi par exemple devant le Comte de Gouvon quand il lt exposa gt et expliqua la surprise de tout le monde la devise de Solar ainsi Tel fiert tel frappe qui ne tue pas Sa conduite exhibitionniste t comment e de diff rentes fa ons par un retour l enfance et par des symboles qu on voulu voir Mais dans lt La transparence et l obstacle gt J Starobinski en quelque sorte remise sa place en refusant de la limiter la seule sph re sexuelle Que dire de ses amours que dire de ses m tiers de ce moment fut plus souvent domestique qu il name le reconna tre Jean Jacques toujours anim de d sirs qui ne peuvent tre satisfaits ou m me qu il ne souhaite pas satisfaire parce que lui m me les situe au del de la simple satisfaction erre selon sa spontan i
20. nes vitaux que la vie d coule d un principe ext rieur elle nomm Dieu esprit force vitale ou comme on voudra et que assurait ainsi que les manifestations de la vie se dirigent vers une fin une t l ologie un but fix d avance pr tabli R sumons en une formule simplifi e Dieu avait d cid que les oiseaux seraient munis d ailes pour pouvoir voler Or selon Diderot la vie se d veloppe dans une compl te immanence elle m me et elle ne se dirige vers aucun objectif d termin Parmi les formes innombrables qu elle peut acqu rir dans une infinit de mondes il existe des formes ail es que nous appe lons oiseaux et qui se servent des ailes que la nature leur fournit Ainsi est limin e la sempiternelle et st rilisante recherche des causes finales contraire la bonne scientificit ne faut donc s oc cuper que du comment et non du pourquoi car le comment se tire de l exp rience unique crit re des sciences alors que le pourquoi est le produit st rile des syst mes abstraits fabriqu s par ment humain Donc tout est emport dans un flux continu Dans La Lettre sur les aveugles Sanderson parle de la succession rapide d tres qui s entre suivent se poussent et disparaissent de sym trie passag re d une suite prodigieuse de g n rations d ph m res Repla ons ces quelques donn es pist mologiques dans le courant l histoire de la biologie pour indiquer plus pr ci
21. six mois c est dire le 11 octobre suivant KS tte 2 R d Ainsi son accroissement depuis la naissance dans les premiers six mois a t de cinq pouces un an c est dire le 11 avril 1760 il avait 2 3 Ainsi son accroissement pendant ce second semestre a t de trois pouces A dix sept ans un mois neuf jours 3 c est dire le 20 mai 1776 il 5 8 54 Il avait donc grandi dans un mois sept jours de trois lignes trois quarts A dix sept ans cinq mois cinq jours c est dire le 16 septembre 1776 il avait 5 8 102 avait donc grandi dans ces trois mois vingt de quatre lignes un quart A dix sept ans sept mois et quatre jours c est dire le 11 novembre 1776 il 5 9 i Toujours mesur pieds nus et de la m me mani re et il n a par cons quent grandi dans ces deux derniers mois que d une ligne et demie Depuis ce temps c est dire depuis quatre mois et demi la taille de ce grand jeune homme est pour ainsi dire stationnaire et M son p re a remarqu que pour peu qu il ait voyag couru dans la veille du jour o l on prend sa mesure il est au dessous des neuf pouces le lendemain matin cette mesure se prend toujours avec la m me toise la m me querre et par la m me personne Le 30 janvier dernier apr s avoir pass toute la nuit au bal il avait perdu dix huit bonnes lignes il n avait dans ce mom
22. Je de cr hu d E AUXOLOGIE OGIE maine Etu Lors des Rencontres Francophones d Auxologie organis es par la Soci t de Biom trie Humaine le Groupe d Auxologie M dico Psycho Sociale l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine le Comit National de l Enfance du D partement du Rh ne 1 Les mesures et le Gruppo di Auxologia di Lingue Latine longitudinales avec le concours du sagitalles et circulaires transversales Centre National de la Recherche Scientifique 2 Les maturations GS dentaires sous la pr sidence du g nitales Professeur Michel osseuse Les journ es du lundi 13 au mercredi 15 novembre 1995 3 Les organes ont t consacr es croissance Auxologie maturation d veloppement sous ses diff rents aspects L ouvrage propos reprend les diff rents th mes abord s Madame du NO ES Eege Ee Code POS Mile 2 d AUXOLOGIE commande pour livraison d s parution 1998 exemplaire s de l ouvrage Volume de 130 pages au format 145 220 au prix de 150 Francs Fran ais le volume et joint le r glement par ch que bancaire O virement postal Prix franco de port pour les souscripteurs l ordre MEDITIONS AM 130 cours Albert Thomas 69008 LYON diteur des Courbes de croissance T l 04 72 78 01 33 Fax 04
23. Jean Jacques Rousseau reprendra cette id e dans L mile OC La Pl iade Tome IV E Livre I page 278 279 De m me au sujet de la sexualit et de sa pr cocit chez les peuples des villes ou plus instruits Buffon id page 238 et J J Rousseau id page 495 Le trait de L Homme eut un grand succ s le contenu scientifique perdu sa valeur aujourd hui mais il est encore lu R f rences Buffon De l Homme Edition Vialatay 1971 Pr face de Jean Rostand Buffon Histoire naturelle Edition Folio Gallimard Pr face de J Varloot D Buffon et la biom trie humaine Jacques PONTIER L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie UVRES COMPL TES DE BUFFON sera OM TEN THN Er AA LAMPE am up grim nam eat m J bh 8 Ieper magih ET About EER PAR M FLOURENS SEENED Erster VUS EE Ener ER Lacan STREE Frang anp HOUVELLE DITION LLUATRER up 148 FLANCINEKS GhAT ES Sun ACIHE V UPRES LEZ DE TU TRIER ET IN GOMA LT aver LR FLIS TOME DEUXI ME L DE LES DUAbbUtrkDER PARIS ER FR RES LINRATRES DITEUR A ar Frontispice de l Histoire naturelle 8 Buffon et la biom trie humaine 1 Introduction Georges Louis Leclerc comte de Buffon 1707 1788 est exemplaire de l homm
24. St Preux au lendemain du baiser dans le bosquet un seul m a jet dans un garement dont je ne puis plus revenir Mais le r le de Melle Lambercier dans la formation de Jean Jacques ne s arr te pas l h las et par un hasard de circons tances inexpliqu es le monde innocent et serein de notre jeune ami va basculer Tandis qu il tudie seul dans la chambre un peigne de Melle Lambercier qui avait t mis s cher dans la cuisine c t est retrouv cass Il avait personne d autre que pouvait accuser Car personne d autre n avait p n tr dans la pi ce Pourtant Jean Jacques est innocent On veut lui faire avouer ce forfait Peine perdue il s obstine nier et nie encore cinquante apr s puisqu il est innocent mais les apparences le condamnaient Alors se produit l incroyable pour quelqu un qui n avait pas m me l id e de l injustice le monde dans lequel il vivait s croule Le paradis est perdu Quel renversement d id es quel d sordre de sentiments quel bouleversement I 19 Le pasteur et sa s ur qu il estimait sont devenus autres nous ne les regardions plus comme des dieux qui lisaient dans nos coeurs nous tions moins honteux de mal faire et plus craintifs d tre accus s nous commencions nous cacher nous mutiner mentir et ce fut le terme de sa s r nit enfantine Nouvelle violence qui s abat sur lui et forgeant peut tre
25. agrandir notre figure par des chaussures lev es par des v tements renfl s quelque amples qu ils puissent tre la vanit qu ils couvrent n est elle pas encore plus grande Pourquoi la t te d un docteur est elle environn e d une quantit norme de cheveux emprunt s et que celle d un homme du bel air en est 31 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie si l g rement garnie L un veut qu on juge de l tendue de sa science par la capacit physique de cette t te dont il grossit le volume apparent et l autre ne cherche le diminuer que pour donner l id e de la l g ret de son esprit Buffon termine son petit discours sur la mode en revenant son sujet principal la description d taill e des diverses parties du corps par une transition tr s naturelle Mais laissons les choses accessoires et ext rieures et sans nous occuper plus longtemps des ornements et de la draperie du tableau revenons la figure Et Buffon poursuit ses descriptions y incluant notamment des comparaisons des hommes entre eux et des hommes avec les animaux Il en arrive parler de la force et de performances que celle ci engendre par exemple dans la rapidit la course pied ou l importance du poids transport C est donc de mani re tr s naturelle qu il est amen comparer la force de l homme et celle de la femme Voici ce qu il en dit Les femmes ne sont pas beaucoup pr s aussi for
26. beaucoup plus grosses parce que les os des hanches et ceux qui y sont joints et qui composent ensemble cette capacit qu on appelle le bassin sont plus larges qu ils ne le sont dans les hommes cette diff rence dans la conformation de la poitrine et du bassin est assez sensible pour tre reconnue fort ais ment et elle suffit pour faire distinguer le squelette d une femme de celui d un homme Bien que Buffon se soit ainsi largement tendu sur la consid ration des proportions du corps humain il ne se d sint resse pas compl tement des valeurs chiffr es absolues de la taille adulte normale auxquelles il consacre un court paragraphe La hauteur totale du corps humain varie assez consid rablement la grande taille pour les hommes est depuis cinq pieds quatre ou cinq pouces 1732 1760 mm jusqu cinq pieds huit ou neuf pouces 1841 1868 mm la taille m diocre est depuis cinq pieds 1624 mm ou cinq pieds un pouce 1651 mm jusqu cinq pieds quatre pouces 1732 et la petite taille est au dessous de cinq pieds 1624 les femmes ont en g n ral deux ou trois pouces 54 81 mm de moins que les hommes nous parlerons ailleurs des g ants et des nains Dans une Addition l article qui a pour titre Vari t s dans l esp ce humaine Buffon cite des mensurations humaines relev es par des voyageurs un peu partout dans le monde Mais il ne se fait pas trop d illusion sur le cr dit accorder ces chiffres Da
27. d s 3738 Morts avant la fin de leur premi re seconde ann es etc sur 10805 s pultures Nombre de personnes entr es dans leur premi re seconde ann e etc sur 10805 A partir de ces tables Buffon se livre une certaine critique des donn es et observe une diff rence dans la mortalit infantile entre Paris et la campagne Il donne de cette diff rence une explication personnelle affirmation qu il faut peut tre accueillir avec une certaine r serve Les observations chiffr es ont au moins le m rite de donner une id e du niveau de mortalit infantile au xvne si cle On peut tirer plusieurs connaissances utiles de cette table que M Dupr a faite avec beaucoup de soin mais je me ici ce qui regarde les degr s de probabilit de la dur e de la vie On peut observer que dans les colonnes qui r pondent 10 20 30 40 50 60 70 80 ans et aux nombres ronds comme 25 35 etc il y a dans les paroisses de campagne beaucoup plus de morts que dans les colonnes pr c dentes ou suivantes cela vient 01 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie de ce que les cur s ne mettent pas sur leurs registres l ge au juste mais peu pr s la plupart des paysans ne savent pas leur ge deux ou trois ann es pr s s ils meurent 58 ou 59 ans on crit 60 ans sur le registre mortuaire il en
28. de Confignon Mr de Pontverre qui apr s l avoir restaur et convaincu de l h r sie de Gen ve l adresse Mme Warens Annecy pour qu elle s occupe de sa conversion Cette premi re rencontre est une sorte d blouissement Alors qu il est persuad de rencontrer une vieille d vote il se trouve en pr sence comme il le d crit lui m me un visage p tri de gr ces de beaux yeux bleus pleins de douceur un teint blouissant le contour d une gorge enchanteresse I p 49 Comment pouvait il r sister Il prit ce jour l le premier repas auquel il fut convi sans app tit Aussi la d cision de son abjura tion et de son bapt me n est elle qu une suite naturelle cette confiance parfaite et ce sentiment tout nouveau qui occupait tout son tre On pourrait dire qu il se laiss t faire pour ces beaux L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie yeux l La r flexion ne lui viendra que plus tard mais trop tard quand il se trouvait d j dans l hospice des cat chum nes de Turin avec d affreux bandits ces nouveaux camarades d instruction A ce moment l que savait Jean Jacques de la religion Curieusement nous avons pu remarquer quel point cet enfant est seul face des conduites tenir et en m me temps il semble qu il ait t pr serv En effet il lui a manqu de son p re et de sa m re sa m re tant morte
29. de son livre Dans son texte localise tort Annecy les v nements relat s alors qu ils se sont d roul s Chamb ry 25 ce sujet voir Claude Wacjman Le tyran au despote ce qui fait sens dans la corres pondance entre le duc de Wurtemberg et Jean Jacques Rousseau communication au Colloque de l Association fran aise pour le D veloppement de Psychobistoire Toulouse 22 23 mars 1985 Document dactylographi 15 p Isaac et Jean Jacques le Non du P re Le Discours Psychanalytique 1986 6 n 20 17 19 De la monarchie l assistance r publicaine L clat du jour le fait politique et clinique 1987 n 8 9 56 64 Fous de Rousseau Le cas Rousseau dans l histoire de la psychopathologie Paris L Harmattan 1992 M decins et ali nistes de la p riode r volutionnaire lecteurs de Rousseau Actes du premier Colloque interna de Montmorency J J Rousseau mile et la R volution septembre 1989 Paris Universitas 1992 431 441 Sur la maladie de Rousseau t moins et interpr tes tudes Jean Jacques Rousseau 1992 1995 n 6 pp 97 124 Le stade du miroir dans la tradition fran aise Un exemple partir de Jean Jacques Rousseau Psychologie Clinique n 1 1995 Articles Maladie et Folie du Dictionnaire de Rousseau Trousson et F Eigeldinger dir Paris Champion Slatkine 1996 Les jugements de la critiq
30. et limit es Un travail plus complet pourrait donc comprendre deux parties 1 la vie telle que la voyait Diderot 2 l esprit philoso phique de Diderot appr ci selon une optique philosophique et historique On doit se contenter ici de quelques titres de chapitres et de remarques tr s succinctes Les trois chefs d uvre de Diderot sont sans doute Jacques le Fataliste Le Neveu de Rameau et Le R ve de d Alembert C est dans ce dernier ouvrage que Diderot par le truchement d une fiction qui met en sc ne trois personnages bien r els d Alembert le docteur Bordeu et Julie de Lespinasse se lance dans une tonnante descrip tion de la mati re vivante de ses volutions de ses infinies ou plut t ind finies possibilit s de sa cr ativit prot iforme La vie est plastique dynamique elle peut rev tir n importe quelle figure elle se transforme elle bouge sans cesse elle est en perp tuel devenir Cette id e nous est certes devenue famili re mais elle repr sente de part de Diderot une nouveaut radicale parce qu elle fracasse les deux verrous que le courant majoritaire de la m taphy sique traditionnelle depuis Platon et Aristote avait pos s pour 67 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie bloquer une r flexion biologique autonome et sp cifique la trans cendance et la finalit Disons tr s sch matiquement qu il fallait pour croire et expliquer les ph nom
31. f minit o tous les tres humains sont leur naissance N tr s sensible 104 comme il le dit au d but des Confessions il n a gu re volu puisqu il se d finit dans les 68 La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jacques Rousseau Dialogues la fin de sa vie comme le prototype m me d un tre au f minin jamais il n exista d tre plus sensible l motion et moins form pour l action 812 va pouvoir ainsi proclamer que l ducation sociale point souill et qu il est rest fid le nature que la nature lavait cr est que fait nature l ducation l a que peu modifi 799 Puisque la nature donne les femmes et que la soci t fait les hommes et puisque la nature est bonne et que la soci t est mauvaise il s ensuit clairement pour J J Rousseau qu tre une femme est un bien qu tre un homme est un mal va ainsi pouvoir justifier son choix et le transformer en une n cessit utile au genre humain Car ce n est pas l chec de sa masculinisation qu il nous expose mais la gloire de son destin ce destin qui consiste devenir le pur produit de la nature et pouvoir ainsi plus femme que toutes les femmes apporter la soci t d sacralis e et d vita lis e spiritualit et la vie dont elle tant besoin Mais a t il r alis que cette colossale construction repos
32. ge o chasse d j endurci Mais pour ou Emile puisse devenir un homme Sophie va devoir s effacer tre douce et docile ob issante et soumise sinon sa rayonnante f minit risquerait d engloutir la fragile identit d Emile Sophie n est donc pas la femme r v e par JJ Rousseau c est Julie qui le sera Sophie n est que la femme qui convient Emile son faire valoir en quelque sorte Car le but du livre n est pas de produire une femme nature s en charge d elle m me mais de fabriquer un homme au masculin t che singuli rement difficile Deux anecdotes qui se veulent aussi des le ons de choses pour Emile nous renseignent sur le risque que court la fragile iden tit de l homme face la toute puissance de la femme La premi re anecdote met en sc ne un petit canard de cire flottant sur un plan d eau sous lequel est cach un aimant qui attire canard l o il veut OC IV 437 Ce plan d eau qui repr sente la f minit encer clant et mena ant l homme de toute part se retrouve dans dote du b ton apparemment bris par l eau dans laquelle il s enfonce mais qui reprend sa forme droite d s que l eau est partie IV 485 Ce plan d eau qui entoure la fragile minence de l homme n est autre que cet empire f minin qui existe depuis toujours L empire des femmes n est point elles parce que les hommes lont voulu mais parce qu ainsi le veut la nature il tait el
33. hommes illustres qui l ont offert dans toute sa v rit Le Tasse Pascal J J Rousseau Gilbert Zimmermann se pr sentent parmi plusieurs autres et m ritent par leur juste c l brit de fixer plus particuli rement nos regards 20 Voil une construction des repr sentations des troubles mentaux des personnages historiques voluant et s adaptant l actualit de la nosologie psychiatrique Richerand ne peut que banaliser une repr sentation litt raire en affirmant que personne peut tre n a pr sent le temp rament m lancolique un plus haut degr d nergie que le philosophe de Gen ve 21 vraissemblablement parce qu il tait dou d un temp rament sanguin 22 Et il conclut L histoire de J J Rousseau comme celle de presque tous les m lancoliques qui se sont illustr s dans la carri re des lettres nous pr sente le g nie aux prises avec l infortune et luttant p niblement contre l adversit une me forte log e dans un corps d bile d abord douce affectueuse expansive et tendre aigrie par le sentiment d une condition malheureuse et de l injustice des hommes 23 Le dernier des m decins ayant v cu cette p riode r volutionnaire et ayant contribu travers la citation de Rousseau ou l illustration de ses troubles la construction de la nosologie psychiatrique fut Jean Dans son Trait des maladies de l oreille et de l audition il note que l auto observation de
34. il est consid r comme l dition originale Le 7 Gervaise syndic de la Facult de th ologie le d nonce comme un ouvrage impie et dangereux pour l ordre public le 9 Rousseau est d cr t de prise de corps par le Parlement Rousseau averti quitte Montmorency le m me jour et s enfuit vers la Suisse Le 11 alors que le livre est br l Paris le Petit Conseil de Gen ve porte son tour sa condamnation Emile est l aboutissement de la pens e philosophique de Rousseau Jugeant son oeuvre dans les Dialogues il note qu il existe un ordre dans ses crits puisque remontant de principe en principe il n atteint les premiers que dans ses derniers crits Emile lui appa ra t donc comme livre somme I 933 le dernier le plus utile le plus consid rable de tous ses ouvrages CC 1556 et 1583 Apr s lui Rousseau consacra son talent se d fendre travers pamphlets et crits autobiographiques ou bien appliquer sa pens e politique la Corse ou la Pologne Tout est bien sortant des mains de l auteur des choses tout d g n re entre les mains de l homme IV 245 C est par cette phrase abrupte qui n est pas sans rappeler celle qui ouvre Du Contrat Social qu Emile commence Elle laisse entrevoir d un seul regard quel sera le travail accomplir pour r g n rer l individu r ussir son ducation et en faire cet homme accompli dont la soci t L Adolescence au si cle
35. la fantaisie les caprices adopt s et les fantaisies g n rales m ritent d tre examin s les hommes ont toujours fait et feront toujours cas de tout ce qui peut fixer les yeux des autres hommes et leur donner en m me temps des id es avantageuses de richesse de puissance de grandeur etc la valeur de ces pierres brillantes qui de tout temps ont t regard es comme des ornements pr cieux n est fond e que sur leur raret et sur leur clat blouissant il en est de m me de ces m taux clatants dont le poids nous para t si l ger lorsqu il est r parti sur tous les plis de nos v tements pour en faire la parure ces pierres ces m taux sont moins des ornements pour nous que des signes pour les autres auxquels ils doivent nous remarquer et reconna tre nos richesses nous t chons de leur en donner une plus grande id e en agrandissant la surface de ces m taux nous voulons fixer leurs yeux ou plut t les blouir combien peu en a t il en effet qui soient capables de s parer la personne de son v tement et de juger sans m lange l homme et le m tal Un peu plus loin toujours sur ce sujet de la mode Buffon pince sans rire d clare Un autre point de vue que les hommes ont assez g n ralement est de rendre leur corps plus grand plus tendu peu contents du petit espace dans lequel est circonscrit notre tre nous voulons tenir plus de place en ce monde que la nature ne peut nous en donner nous cherchons
36. longueur 111 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie de la face ce qui est la cinqui me partie de toute la hauteur du corps depuis la fossette des clavicules jusqu au bas des mamelles on compte une face au dessous des mamelles commence la quatri me face qui finit au nombril et la cinqui me va l endroit o se fait la bifurcation du tronc ce qui fait en tout la moiti de la hauteur du corps On compte deux faces dans la longueur de la cuisse jusqu au genou le genou fait une demi face qui est la moiti de la huiti me il y a deux faces dans la longueur de la jambe depuis le bas du genou jusqu au cou de pied ce qui fait en tout neuf faces et demie et depuis le cou de pied jusqu la plante du pied il y a une demi face qui compl te les dix faces dans lesquelles on a divis toute la hauteur du corps Cette division t faite pour le commun des hommes mais pour ceux qui sont d une taille haute et fort au dessus du commun il se trouve environ une demi face de plus dans la partie du corps qui est entre les mamelles et la bifurcation du tronc c est donc cette hauteur de surplus dans cet endroit du corps qui fait la belle taille alors la naissance de la bifurcation du tronc ne se rencontre pas pr cis ment au milieu de la hauteur du corps mais un peu au dessous On notera que Buffon ne donne que cet exemple de la subdivision du corps masculin en un certain nombre de faces ici d
37. lui faire gagner sa vie et qui se brise aventure encore avec Mme Basile mais qui se limite un baiser sur la main comme bien d autres de ses aventures galantes aventure aussi avec Venture de Villeneuve et avec un Antonin Mr Rolichon et bien d autres Mais le c t aventureux de son adolescence ne se trouve pas seulement dans les anecdotes mais bien plut t dans le fait que rien n est pr vu l avance aucun fil conducteur sous tend ses acti vit s est seul va il vient o bon lui semble sans r fl chir sans projet pire lorsqu un projet lui est pr sent lui semble bon profi table comme sera celui du Comte de Gouvon il est capable sur un coup de t te de tout abandonner car ma folle ambition ne cher chait la fortune qu travers les aventures dit il et ma place n tait pas celle qui m tait assign e par les hommes quitte alors commencer la vie d un vrai vagabond avec son ami du moment un vaurien celui l Jean Jacques lui m me dans sa maturit vers 1754 et dans la d dicace A la R publique de Gen ve de son Discours sur l Origine et les Fondements de l In galit parmi les hommes parlera de son imprudente et m me de sa folle jeunesse De plus dans une lettre adress e peut tre Melle Serre il notera en marge les termes de jeunesse gar e C est assez dire le risque encouru alors Seulement chaque pisode ma
38. naissances et de 17 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie d c s selon le mois selon le sexe et de constater un nombre moyen de quatre enfants par couple De la seconde table des bapt mes mariages et mortuaires qui contient vingt deux ann es depuis 1745 jusques et compris 1766 on peut inf rer 1 que les mois dans lesquels il na t le plus d enfants sont les mois de mars janvier et f vrier et que ceux pendant lesquels il en na t le moins sont juin d cembre et novembre 2 Que les mois dans lesquels il meurt le plus de monde sont mars avril et et que ceux pendant lesquels il en meurt le moins sont ao t juillet et septembre 3 Qu il na t Paris plus de gar ons que de filles 4 Qu il meurt Paris plus d hommes que de femmes non seulement dans la proportion des naissances des m les qui exc dent d un vingt septi me les naissances des femelles mais encore consid rablement au del de ce rapport il s ensuit en supposant toutes choses gales d ailleurs que dans cette ville les femmes vivent plus que les hommes dans la raison de 213487 191753 c est dire un neuvi me de plus tr s peu pr s Mais cette cause seule ne serait pas suffisante pour produire beaucoup pr s cette diff rence d un neuvi me entre le sort final des hommes et des femmes Une autre consid ration c est qu il na t Paris plus de femmes qu il n y en meur
39. parmi les maux que la vie s dentaire des Hommes de Lettres produit presqu in vitablement d rangeant la circulation dans les visc res du bas ventre et y produi sant un principe d obstructions on doit compter l hypocondrie divise cette maladie en deux esp ces celle qui est simplement nerveuse nous avons vu plus haut qu elle tait l effet de la conten tion et celle qui d pend de l engorgement des visc res du bas ventre et du d rangement des digestions elle est l effet constant de l inaction et il est ais de comprendre comment les causes de ces deux esp ces de maladies se trouvant r unies chez les Gens de Lettres il est si rare qu ils n en soient pas plus ou moins atteints et si difficile sera de les en gu rir radicalement Jl Tissot s appuie sur ce que Rousseau crit dans la pr face de Narcisse ou l amant de lui m me non pas tant par rapport l hypocondrie en g n ral que rapport une attitude de misanthropie qu on peut lui appliquer Il cite Rousseau Le travail du cabinet dit M Rousseau rend les hommes d licats affaiblit leur temp rament et l me garde difficile ment sa vigueur quand le corps a perdu la sienne L tude use la machine puise les esprits d truit les forces nerve le courage rend pusillanime incapable de r sister galement la peine et aux passions 12 ces causes et ces conditions il faut ajouter facteur de l ge Dans le quatri me
40. personne qui atteint un ge donn de la naissance 99 ans Par exemple voici un extrait de la table concernant un enfant g d un an Pour un enfant d un an d ge On peut parier 15162 contre 2378 ou 6 T contre 1 qu un enfant d un an vivra un an de plus Et en supposant la mort galement r partie dans tout le courant de l ann e 23 ou 122 15162 contre 3 contre 1 qu il vivra six mois 9244 contre 8296 ou 1 7 contre 1 qu il vivra 30 ans de plus 17538 contre 2 ou 8769 contre 1 qu il ne vivra pas 99 ans de plus c est dire 100 ans en tout Comme il l a fait par ailleurs pour la taille Buffon cite des cas exceptionnels de long vit dans une Addition l article De la Vieillesse et de la Mort En voici quelques extraits J ai cit d apr s les Transactions philosophiques deux vieillesses extraordinaires l une de cent soixante cinq ans et l autre de cent quarante quatre On vient d imprimer en danois la vie d un Norw gien Christian Jacobsen Drachenberg qui est mort en 1772 g de cent quarante six ans il tait n le 18 novembre 1626 et pendant presque toute sa vie il a servi et voyag sur mer ayant m me subi l esclavage en Barbarie pendant pr s de seize ans il a fini par se marier l ge de cent onze ans Gazette de France du vendredi 11 novembre 1774 article de Varsovie Un autre exemple est celui du vieillard de Turin nomm Andr Brisio 13 L Adolescence au
41. plus d in galit rendra l objet quand il sera vu des deux yeux moins distinct que s il est vu du seul il le plus fort et enfin une plus grande in galit rendra l objet vu des deux yeux si confus que pour l apercevoir distinctement on sera oblig de tourner l il faible et de le mettre dans une situation o il ne puisse pas nuire Si l explication donn e par Buffon est la bonne il existe donc une valeur seuil pour cette in galit de force entre les deux yeux 1 Buffon et la biom trie humaine valeur en dessous de laquelle les deux yeux peuvent sans inconv nient regarder dans la m me direction et en dessus de laquelle l il faible dont l utilisation est alors d savantageuse pour l efficacit de la vision doit ne pas regarder l objet vis d o l obligation pour lui de se tourner ailleurs Pour arriver d terminer ce seuil Buffon doit pr ciser que sont pour lui la force des yeux les limites et l intervalle de la vue distinctes d un il et quels rapports ces quantit s entretiennent avec l in galit de force Pour tre convaincu de ce que je viens d avancer il faut observer que les limites de la vue distincte sont assez tendues dans la vision de deux yeux gaux j entends par limites de la vue distincte les bornes de l intervalle de distance dans lequel un objet est vu distinctement par exemple si une personne qui a les yeux galement forts peut lire un petit caract re d impression
42. pour frimer ou pour ter aux autres tentation de lui ressembler Car il n a pas fait qu analyser superbement la gen se de sa transsexualit il a voulu viter que d autres gar ons ne tombent dans le m me pi ge et dans les m mes souffrances Aurait il crit Emile s il n avait pas cru l influence de l ducation et l importance de la pr vention Aurait il tent d ap porter au monde la recette pour faire des hommes s il avait pens que tout se jouait avant de na tre et que rien ne pouvait tre vit Je pas pour excuser mes fautes mais pour emp cher mes lecteurs de les imiter nous dit il dans l Emile OC IV 473 note Et conscient qu il devait et pouvait combattre l illusion trans sexuelle comme le dit P Mercader 15 Il crira plus tard sur sa porte Bourgoin Les gens de bien s il en existe encore g mis sent tout bas sur mon sort et moi je b nis s il peut un jour instruire les mortels 1184 R f rences bibliographiques 1 Colette Enfance et transsexualisme Psychiatrie de l enfant XXXI 2 1988 p 313 373 2 Alfred Jost Le d veloppement sexuel pr natal Le fait f minin 1978 Paris p 85 90 3 Robert J Stoller Recherches sur l identit sexuelle Paris Gallimard 1978 196 4 Colette Chiland De l essence du masculin r flexions partir du transsexualisme Adolescence 1988 6 I 75
43. qu douze ans il avait en tout cinq pieds six lignes 1638 mm Mais comme ce grand enfant tait en m me temps d une force extraordinaire et qu il avait des signes de pubert d s l ge de cinq six ans on pourrait pr sumer qu ayant abus des forces pr matur es de son temp rament son accroissement s tait ralenti par cette cause Un autre exemple d un tr s prompt accroissement est celui d un enfant n en Angleterre et dont il est parl dans les Transactions philosophiques n 475 art ii Cet enfant g de deux ans et dix mois avait trois pieds onze pouces 1272 mm pesait alors quatre stones c est dire 56 livres 27 440 Le p re et la m re taient de taille commune et l enfant quand il vint au monde n avait rien d extraordinaire seulement les parties de la g n ration taient d une grandeur remarquable A trois ans la verge en repos avait trois pouces 81 mm de longueur et en action quatre pouces trois dixi mes 116 et toutes les parties de la g n ration taient accompagn es d un poil pais et fris A cet ge de trois ans il avait la voix m le l intelligence d un enfant de cinq six ans et il battait et terrassait ceux de neuf ou dix ans Il e t t d sirer qu on e t suivi plus loin l accroissement de cet enfant si pr coce mais je n ai rien trouv de plus ce sujet dans les Transactions philosophiques La dur e totale de la croissance est voqu e toujour
44. que la somme des accroissements pendant l hiver n est que de quatre pouces une ligne et demie Et lorsque l on compare dans les ann es suivantes l accroissement pendant l hiver celui de l t la diff rence devient moins grande mais il me semble n anmoins qu on peut conclure de cette observation que l accroissement du corps est bien plus prompt en t qu en hiver et que la chaleur qui agit g n ralement sur le d veloppement de tous les tres organis s influe consid rablement sur l accroissement du corps humain Cette formulation d une loi g n rale partir de l observation d un unique cas individuel nous para t hasardeuse le comportement diff rent des semestres successifs observ par Buffon sur le cas de 107 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Gueneau s il est bien r el et s il traduit le fait que la croissance en taille n est pas une fonction lin aire du temps peut n tre li aux saisons d t et d hiver que par le hasard de la date de naissance du sujet Il faudrait pour valider une telle loi g n rale observer de nombreux autres cas Environ un si cle apr s la premi re publication du texte de Buffon QUETELET 1870 en fait le commentaire suivant 155 Dans son histoire naturelle de l homme Buffon t conduit porter son attention sur l accroissement successif des enfants et il l a fait en naturaliste habile qui cherche conna tre les se
45. r flexions ni un quelconque d sespoir Il dit lui m me La premi re chose que je fis fut de satisfaire ma curiosit en parcourant toute la ville quand ce n eut t que pour faire un acte de ma libert I p 71 Son s jour Turin fut donc fertile en aventures C est que jeune gar on qui vient d assumer successivement des situations diverses est encore tout neuf dans les relations qu il peut avoir avec ses semblables Une fois de plus il est seul mais se ressent il comme tel Confus ment il prouve de la r pulsion pour les uns ses anciens camarades de travail ses compagnons de l hospice des cat chum nes et de l attirance de la confiance m me vis vis L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau d autres personnes le cur de Confignon l abb Gaime Mme de Warens et d autres encore Mais il est tellement maladroit Il ne sait ce qu il doit dire ni qu il doit faire aussi son comportement le porte t il hors de lui m me jusqu l extravagance Aussi de son s jour Turin il faut retenir deux sortes de comportement L un concerne les sc nes d exhibitionnisme auxquelles il sans parler de ce que pourrait appeler ses premi res amours et l autre les diff rents m tiers exerc s alors que ne l oublions pas aucun apprentissage n a t men terme Toutefois rien ne permet de s parer les deux conduites sa person
46. rablement la mortalit dans ces ann es et que ce n est qu en 1721 qu on commenc comprendre les religieux et religieuses dans la liste des mortuaires En prenant donc le total des morts depuis 1721 jusqu en 1766 on trouve 868540 ce qui divis par 46 nombre des ann es de 1721 1766 donne 18881 pour le nombre qui repr sente la mortalit moyenne Paris pendant ces quarante six ann es Mais comme cette fixation de la moyenne mortalit est la base sur laquelle doit porter l estimation du nombre des vivants nous pensons que l on approchera de plus pr s encore le vrai nombre de cette mortalit moyenne si l on n emploie que les mortuaires depuis l ann e 1745 car ce ne fut qu en cette ann e qu on distingua dans le relev des bapt mes les gar ons et les filles et dans celui des mortuaires les hommes et les femmes ce qui prouve que ces relev s furent faits plus exactement que ceux des ann es pr c dentes Prenant donc le total des morts depuis 1745 jusqu en 1766 on a 414777 ce qui divis par 22 nombre des ann es depuis 1745 jusqu en 1766 donne 18853 nombre qui ne s loigne pas beaucoup de 18881 en sorte qu il me para t qu on peut sans se tromper tablir la mortalit moyenne de Paris pour chaque ann e 18800 avec d autant plus de raison que les dix derni res ann es depuis 1757 jusqu en 1766 ne donnent que 18681 pour cette moyenne mortalit Cette longue dissertation sur le mode d estimation de la m
47. son caract re labore d s pr sent le d lire obsidional qui le quittera plus et dont on ne peut sous estimer l importance d s pr sent De cet v nement malheureux d coule une premi re cons quence dramatique Jean Jacques quitte Bossey pour L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie conna tre les al as d apprentissages successifs plus malchanceux les uns que les autres mais dont il tirera parti n en doutons pas ainsi il sera toute sa vie copiste de musique pour assurer sa subsistance m tier auquel pourrait l avoir pr par sans doute l apprentissage de graveur Il n est peut tre pas n cessaire de s attarder longuement sur chacun des m tiers que l on s est vertu vouloir lui faire apprendre Cette premi re p riode de son adolescence est la fois sa prime formation plus que l g re et l initiation aux premiers m tiers qui lui sont propos s et qui composent la palette des acti vit s de ses jeunes contemporains mais dans laquelle il ne trouvera pas sa place Ce passage dans la vie ouvri re lui apprend que l homme doit tre utile dans la Soci t Il apprendra donc un m tier Emile Sans d daigner ces m tiers et sans savoir ce quoi il est destin vraiment il pressent d j qu ils ne lui conviennent pas que sa vie sera autre Il a des aptitudes et des aspirations mais elles n entrent pas dans le cadre qui lui est propos et dont les contrai
48. thodes nouvelles qui s affirmaient son poque G Snyders La p dagogie en France Paris 1965 p 284 On maintenant tendance lire Emile comme une philosophie de l ducation ce qui est sans doute une mani re d viter les difficult s et les questions que pose Rousseau celui qui veut se charger d duquer v ritable ment un enfant La soci t moderne n a certes plus besoin d enfants rustiquement lev s OC V 102 mais pens e p dago gique de Rousseau reste plus actuelle que jamais Elle garde cette valeur de r sistance et d opposition tous ceux qui veulent touffer l enfance la consid rant que par rapport la place qu elle doit tenir sur march du travail tous ceux aussi qui sont satisfaits du sort qui lui est fait par l cole et la soci t contemporaine Andr Breton a eu raison de dire que Rousseau tait avant tout du parti 7 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie de l enfant comme nul ou presque n a su l tre depuis lors La Cl des champs Paris 1967 p 330 Loin d tre d pass par les m thodes les plus r centes de la p dagogie et de la psychologie Emile reste la source de toute la r flexion moderne sur l enfant continue de dresser face au monde en crise l image d une duca tion harmonieuse et exemplaire Loin d avoir puis tous ses effets il offre toujours une image de ce qui est possible L
49. veines S le corps pam Piniforme T les vaifleaux qui fe diftribuent l o autres vailfeaux qui diftribuent la ma trice X ta trompe gauche vafculeufe le liga ment farge Z les franges la trompe 4 4 lesureteres b les branches d arteres des hy pogaftriques qui fe diftribuent Ja matrice ple xus form par les arteres da vagin amp celles de la matrice d la veffie renverf e le vagin f la partie poft ricure dans laquelle les rides l geres qui s y remarquent font prefque tranfverles 2 taches qui fe remarquent fort fouvent dans va gin 2 troncs des rides du vagin h tronc ant rieur de ces rides autre tronc poft rieur amp plus petit k partie couverte des papilles tr s ferr cs 1 parties form es par les valvules rides inter m diaires n n contours des parties ex ternes de la g n ration o embouchure de l ure thre p les grandes lacunes ut rines g les valvu Jes fup rieures r lears finus fup rieurs f leurs finus inf rieurs 2 les grandes lacunes des finus fup ricurs u u les lacunes des finus inf ricurs x les glandes f bac es qui fe trouvent l yle clitoris z fon pr puce ligne creufe qui r pond au milieu du corps du clitoris les lacu nes qui fe remarquent dans cette ligne les lacu es qui font fur les c t s de cette ligne d les hymphes e le
50. vue distincte en se servant que du bon ceil donc il y a un avantage de cinq contre un se servir du bon il seul et par cons quent carter l autre La derni re partie du paragraphe ci dessus claire cette notion de force in gale utilis e par Buffon Elle exprime l existence d une homoth tie de rapport inf rieur 1 c est le mod le math matique choisi implicitement par Buffon que nous avons repr sent e la figure 2 et qui permet Buffon de se livrer des calculs math matiques lui permettant de pr ciser les conditions de l existence ou de la non existence d un strabisme 127 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie ail zb Wi a E K 0 il Port m l Figure 2 Repr sentation tr s sch matique du mod le choisi par Buffon pour comparer la diff rence de force des deux yeux Les lettres a b c ont la m me signification dans cette figure et dans le texte de Buffon Les intervalles de vision distinctes sont respectivement pour l il fort d b pour l il faible L hypoth se implicite de Buffon est que les longueurs de ces deux intervalles sont dans la m me proportion que les distances entre chaque il et son point le plus proche de vision distincte respectivement pour l il fort d pour l il faible Il en r sulte que d be d o le calcul d velopp par Buffon L intervalle de vision commun aux deu
51. 047 Rousseau avait laiss la voie ouverte de telles applications quand il crit dans Emile Je me suis propos dans ce livre de dire tout ce qui se pouvait faire laissant chacun le choix de ce qui est sa port e dans ce que je puis avoir dit de bien IV 763 Dans toute l Europe des p res et des m res s enthousiasm rent de son trait d ducation et tent rent de le mettre en pratique pour leurs propres enfants Si ces tentatives donn rent lieu quelques observations dont se moqu rent les ennemis de Rousseau elles ne d pass rent g n ralement pas les premi res ann es de l enfance Richard et Maria Edgeworth lev rent leur fils Dick selon Emile jusqu huit ans Georges Sand son fils Maurice jusqu six On se contenta le plus souvent de quelques d tails d habillement ou d un bain froid pour juger qu une ducation se faisait selon les pr ceptes de Rousseau Pourtant l histoire a retenu les noms de plusieurs grands hommes qui furent lev s la Jean Jacques ce qui laisse entendre que bien d autres le furent Amp re Bolivar le fils de Babeuf ou celui de Pestalozzi L ducation priv e au XVIII si cle ne se limitait pas tion domestique mais concernait aussi les coles priv es Ce fut parmi ces ducateurs que Rousseau trouva des lecteurs attentifs Vers 1785 on commence parler d duquer des Emiles et des auteurs comme Fr ville ou Develey propo
52. 1709 3 C est par une raison diff rente que la mortalit s est trouv e beaucoup plus grande en 1719 et en 1720 il n y eut dans ces deux ann es ni grand hiver ni disette mais le syst me des finances attira un si grand nombre de gens de province Paris que la mortalit au lieu de 18 19 mille fut de 24151 en 1719 et de 20371 en 1720 La quatri me et la cinqui me conclusion tir es par Buffon de l examen de cette premi re table nous paraissent particuli rement int ressantes Dans la quatri me conclusion l auteur fait une tude critique de sa propre m thodologie l usage d une mortalit moyenne elle m me fonction de la qualit des donn es dont il dispose 4 Si l on prend le nombre total des morts pendant les cinquante huit ann es et qu on divise 1087995 par 58 pour avoir la mortalit moyenne on aura 18758 et c est par cette raison que je viens de dire que cette mortalit moyenne tait de 18 ou de 19 mille par chacun an N anmoins comme l on peut pr sumer que dans les commencements cette recherche des naissances et des morts ne s est pas faite aussi exactement ni aussi compl tement que dans la suite je serais port retrancher les douze premi res ann es et j tablirais la mortalit moyenne sur les quarante six ann es depuis 1721 jusqu en 1766 d autant plus que la disette de 1709 et l affluence des 116 Buffon et la biom trie humaine provinciaux Paris en 1719 ont augment consid
53. 5 Cabanis p 235 6 id 244 7 Jean Etienne Dominique Esquirol Des maladies mentales consid r es sous les rapports m dical bygi nique et m dico l gal Paris Bailli re 1838 T I 20 8 Joseph Guislain Trait sur mentale et sur les hospices d ali n s Amsterdam Van der Hey 1826 T I longue note infrapaginale qui commence p 309 pour la premi re cita tion id 311 pour la seconde citation Guislain se r f re au passage des Confessions o J J Rousseau conte sa conversion au catholiscisme ao t octobre 1729 Pl iade I p 62 et surtout p 65 9 id T II 159 10 jd T 1 p 164 Guislain se r f re en une note infrapaginale appel e pour cette phrase l mile de J J Rousseau 11 Samuel Tissot De la sant des gens de Lettres 1767 r impression de l dition de Lausanne 1768 Gen ve Slatkine 1981 Fran ois Azouvi ed pp 69 70 12 id p 33 Citation approximative tir e de la pr face de Rousseau sa pi ce Narcisse ou lamant de lui m me 1752 Pl iade II p 966 Rousseau y crit aussi que la folle science des hommes n est digne que de ris e et de m pris 965 Voir Rousseau pr face de Narcisse Pl iade 966 La citation compl te est nerve le courage et cela montre assez qu elle n est pas faite pour nous c est ainsi qu on devient l che et pusillanime Elle est pr c d e de cette phrase Le go
54. 72 78 01 39 EGAUX mais diff rents Lors des Rencontres Francophones d Auxologie organis es par la Soci t de Biom trie Humaine le Groupe d Auxologie M dico Psycho Sociale l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine le Comit National de l Enfance du D partement du Rh ne Pr face du Professeur Claude PONT et le Gruppo di Auxologia di Lingue Latine avec le concours du UT RUS PREMIER HABITAT Centre National de la Recherche Scientifique LA CROISSANCE NORMALE L ADOLESCENCE ET SA sous la pr sidence du MOUVANCE SOMATIQUE Professeur Michel SEMP ETHIQUE SPORTIVIT ADOLESCENTE La journ e du vendredi 17 novembre 1995 t consacr e l Anthropologie et plus particuli rement l Eph bologie Madame Monsieur iii URSS Code UU commande pour livraison d s parution en f vrier 1997 exemplaire s de l ouvrage EGAUX mais diff rents Volume de 100 pages au format 145 x 220 au prix de 100 Francs Fran ais le volume et joint le r glement par ch que bancaire O par virement postal Prix franco de port pour les souscripteurs l ordre de MEDITIONS MED rs 130 cours Albert Thomas 69008 LYON T l 04 72 78 01 33 Fax 04 72 78 01 39 diteur des Courbes de croissance
55. De la Philosophie la Biom trie a besoin Le gouverneur d autre choix que de devenir l gal de Dieu en cette entreprise Tout comme le l gislateur de la Cit rous seauiste auquel on maintes fois compar il doit tout savoir tout pr voir formuler l informulable et se vouer tout entier sa t che Les premi res pages d Emile exposent donc le projet g n ral de Rousseau en mati re d ducation il s agit avant tout de faire au sens le plus lev et le plus complet de et non pas seulement un sujet d pendant de tel pays de telle religion ou de tel gouvernement Vivre est le m tier que je veux lui apprendre En sortant de mes mains il ne sera jen conviens ni magistrat soldat ni pr tre il sera premi rement homme OC IV 252 Ce dessein va l encontre de l ducation classique qui consid re len fant en fonction de qu il deviendra plus tard Rousseau brosse avec pessimisme l tat de la question de la nourrice au p re et la m re en passant par l ducation publique ou domestique rien ne va plus en cette seconde moiti du XVIII Si cle Tout est construire Rousseau commence donc par imaginer les conditions d une ducation exceptionnelle mais qui est bien plus normale qu id ale normale par rapport une soci t qui ne l est plus et non pas id ale parce que Rousseau ne renonce pas la pratique Emile est dot d un esprit commun et d une bonne
56. Flourens Paris Garnier Fr res Libraires diteurs 1853 BUFFON De l Homme Histoire Naturelle avec une introduction de Jean Rostand Paris Vialetay diteur 1971 Buffon et la biom trie humaine Appendice Dans ses descriptions du moindre objet du moindre ph nom ne Buffon g n ralement le souci la fois d tre complet d aller dans le d tail en tant aussi objectif honn te que possible Mais par ci par l son discours scientifique est entrelard de remarques par lesquelles il exprime des id es personnelles dont on l impression qu il a c ur de les transmettre son public sans avoir trop l air de viser directement certains de ses contemporains ou de trop aller l encontre des id es officielles de son poque On comprend par l que de son temps il se soit attir de solides inimiti s de la part de personnages qui pouvaient se sentir concern s Quitte para tre un peu hors de notre sujet nous ne r sistons pas l envie de donner quelques exemples Comme il s agit d opinions de Buffon sur ses contemporains c est videmment l article De l ge viril dans l Histoire naturelle de l Homme qui est le lieu privil gi de leur expression Ainsi le Buffon ethnologue d crit la vari t dans l espace et dans le temps de certains usages de certains comportements ce qui l am ne faire un petit d tour pour parler de la mode Quoique les modes semblent n avoir d autre origine que le caprice et
57. L Adolescence au XVIII si cle De la Philosophie la Biom trie Rencontres Francophones d Auxologie organis es par la Soci t de Biom trie Humaine le Groupe d Auxologie M dico Psycho Sociale l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine le Comit National de l Enfance du D partement du Rh ne et le Gruppo di Auxologia di Lingue Latine avec le concours du Centre National de la Recherche Scientifique sous la pr sidence du Professeur Michel SEMP La journ e du jeudi 16 novembre 1995 3 t consacr e l Anthropologie et plus particuli rement l Adolescence et son histoire M ditions diffuseur 1997 ISBN 2 905839 27 9 La loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproductions destin es une utilisation collective Toute repr sentation ou reproduction int grale ou partielle faite par quelque proc d que ce soit sans le consentement de l auteur ou de ses ayants cause est illicite et constitue une contrefa on sanctionn e par les articles 425 et suivants du Code p nal Michel SEMP EE 5 Tanguy L AMINOT Du parti de l enfant mile 11 Corn lie CROQUETTE L aventureuse adolescence de Jean Jacques 29 Colette PIAU GILLOT Sophie reste au XVII me si cle Ils taient tous 45 Fran oise BOCQUENTIN La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jac
58. Rousseau rapportant les v ne ments de son s jour Chamb ry qui est trac e de main de maitre est bien celle d un hypocondriaque 4 On comprend comment Rousseau est devenu r f rent pour les auteurs tablissant les classifications nosologiques des maladies A Jean Jacques Rousseau r f rent m dical mentales la suite l histoire du cas de Rousseau devient partie int grante de l histoire de la psychopathologieS faut attendre la critique port e par des psychanalystes pour cesser d tudier le morcellement symptomatologique de fa on fig e et revenir une interpr tation globale de l uvre situ e dans une dynamique de la vie de son auteur 1 Philippe Pinel M moire sur la manie p riodique ou intermittente Paris Crapelet 1798 29 ainsi que Trait m dico philosophique sur mentale ou la manie Paris Richard et Ravier An IX 1801 45 2 Joseph Daquin La Philosophie de la Folie r dition de l dition de Chamb ry 1791 Paris Fr n sie 1987 Claude Qu tel ed p 113 3 Philippe Pinel Nosographie philosophique la m thode de l analyse appliqu e la m decine 1798 Paris Brosson 1810 4 ed T I 1 4 Pierre Jean Georges Cabanis Rapports du physique et du moral de l homme 1802 r impression de l dition de Paris 1844 avec la table analytique Destutt de Tracy notes L Peisse Gen ve Slatkine 1980 p 199
59. V 697 Hors ces bouff es viriles n cessaires la reproduction le m le est donc pour J J Rousseau dans un tat d ind termination sexuelle quasi permanent d pit de la possession physique d organes sp cifique ment masculins Mais la femme elle est femme toute sa vie Est ce dire que l identit f minine se constitue d s la naissance alors que celle de l homme s acquiert qu la pubert 2 Nous nais sons sensibles IV 248 dit J J Rousseau tout au d but de l Emile On sait que pour lui ce mot est synonyme de passivit et de f minit tout comme le terme de raison est synonyme d activit et de masculinit L un doit tre actif et fort l autre passif et faible IV 693 Or seules la sensibilit et la passivit Cest dire la f minit sont octroy es l tre humain sa naissance Ainsi une femme est d embl e femme elle l est de par le don de la nature alors qu un homme se doit d acqu rir un tat masculin qui lui est jamais donn mais qu il lui faut sans cesse conqu rir de haute lutte faute de quoi il risque de demeurer l tre f minin qu il tait au d part En un mot la nature donne les femmes et la soci t fait les hommes C est pourquoi J J Rousseau nous d crit l adolescent comme un tre ayant encore gard en lui les premiers mouvements de la nature OC IV 502 ces mouvements qui vont le faire tres saillir embrasser avec fougue pleur
60. aid E uuaH sanbaep 2 1749 1750 Discours sur les Sciences et les Arts 1 re publication litt raire 38 ans 1752 Le Devin du village 1 re publication musicale 1753 La lettre sur la Musique fran aise 1754 Discours sur Origine et les Fondements de l in galit parmi les hommes 1756 1758 Lettre d Alembert sur les Spectacles lt S 1761 La Nouvelle H lo se 1762 Le Contrat Social L Emile E 1763 Le dictionnaire de musique 1764 Les lettres crites la Montagne B 1766 en Angleterre avec D Hume lt H D N SR w ep 8 2 1768 mariage avec Th r se Levasseur e ES gt 5 gt 5 g 1770 LYON au 1770 Pigeonnier Rochecardon 1771 5 1772 Consid rations sur le gouvernement de Pologne lt gt S 745 ES 3 S E lt gt gt lt D Q 2 1778 Ermenornville 3 chez le Marquis de Girardin lt lt JS g 66 ans 5 3 D pa S XJS bag 1783 Ko 24 1784 Sia S 1787 1787 1794 1791 Tr 1814 1832 L Adolescence au si cle De la Philosophi
61. aient ainsi repr sent s et nous nous en sommes tant f licit s ne peut on pas consid rer la croissance comme une voie vers l humanisme La sixi me session tait sous la pr sidence du Professeur Francesco MORABITO et du Docteur Anne JOST RELYVELD et portait ce titre surprenant les auxopathies t moignage de vitalit Il fut choisi se souvenant la r flexion d un enfant alit qui nous dit que puis je comme les autres me faire mal en courant La m decine du sport que nous qualifions volontiers d orthodromie courir droit n est elle pas actuellement un des meilleurs supports de surveillance de la sant des adolescents Les conclusions de ces trois journ es de la Soci t de Biom trie Humaine ont t apport es par le Professeur Francesco MORABITO annon ant la cr ation du Gruppo di Auxologia di Lingue Latine dont la revue Acta Medica Auxologica s ouvre aux articles en langues espagnole et fran aise Il faut en profiter puisque nous savons tous que l Italie est le berceau de l Auxologie 145 Mais ces rencontres francophones d Auxologie ont voulu s ouvrir l Anthropologie en g n ral qu elle s appelle physique ou psycho sociale La quatri me journ e donc t consacr e la p dagogie g n ral et la d couverte de l adolescence en tant que p riode distincte de la vie de l Homme Ceci n a pas eu lieu avant le XVIII me si cle si cle de tant de lumi res et de pr
62. airs et toutes les autres parties qui composent le corps tant moins fortes moins compactes moins solides que celles du corps de l homme il faut moins de temps pour qu elles arrivent leur d veloppement entier qui est le point de perfection pour la forme aussi le corps de la femme est ordinairement vingt ans aussi parfaitement form que celui de l homme l est trente 2c L ge adulte proportions et mensurations Dans sa description du corps humain adulte Histoire naturelle de l Homme chapitre De l ge viril Buffon ne s int resse pratiquement pas aux valeurs absolues des dimensions il privil gie plut t les proportions suivant en cela une tradition remontant la plus haute Antiquit On n a rien observ de parfaitement exact dans le d tail des proportions du corps humain non seulement les m mes parties du corps n ont pas les m mes dimensions proportionnelles dans deux personnes diff rentes mais souvent dans la m me personne une partie n est pas exactement semblable la partie correspondante par exemple souvent le bras ou la jambe du c t droit n a pas exactement les m mes dimensions que le bras ou la jambe du c t gauche etc donc fallu des observations r p t es pendant longtemps pour trouver un milieu entre ces diff rences afin d tablir au juste les dimensions des parties du corps humain et de donner une id e des proportions qui font ce que l on appelle la belle nature ce n est pa
63. ais tez de ces m mes volont s les plus et les moins qui s entred truisent reste pour somme des diff rences la volont g n rale Si quand le peuple suffisamment inform d lib re les Citoyens n avaient aucune communication entre eux du grand nombre de petites diff rences r sulterait toujours la volont g n rale et la d lib ration serait toujours bonne Mais quand il se fait des brigues des associations partielles aux d pends de la grande la volont de chacune de ces associations devient g n rale par rapport ses membres et particuli rement par rapport l Etat on peut dire alors qu il a plus autant de votans que d hommes mais seulement autant que d associations Les diff rences deviennent moins nombreuses et donnent un r sultat moins g n ral Enfin quand une de ces associations est si grande qu elle l emporte sur toutes les autres vous n avez plus pour r sultat une somme de petites diff rences mais une diff rence unique alors il n y a plus de volont g n rale et l avis qui l emporte n est qu un avis particulier Il importe donc pour avoir bien l nonc de la volont g n rale qu il n y ait pas de soci t partielle dans l Etat et que chaque Citoyen n opine que d apr s lui Telle fut l unique et sublime institution du grand Lycurgue Que s il y a des soci t s partielles il faut en multiplier le nombre et en pr venir l in galit comme le firent Solon Numa Servius Ces pr cautions
64. ait sur des pieds d argile 2 pr tendant de la nature il refuse l tat masculin que lui donn la nature et opte pour un choix culturel qui justement le d nature Mais je r pondre Chacun sait bien que son syst me n est pas mieux fond que les autres mais il le soutient parce qu il est lui 569 Voyons pour finir si les hypoth ses propos es par J J Rousseau sont galement approuv es par nos sp cialistes J J Rousseau nous dit d abord quel point est grande l influence de l ducation dans la constitution des hommes les hommes en g n ral ne sont point ceci ou cela ils sont ce qu on les fait tre nous dit il juste apr s nous avoir avou probl me entier d pend d un point unique trouvez seulement Julie OC 731 Il va ajouter dans le Discours sur Origine et les fondements de l In galit ainsi un temp rament robuste ou d licat la force ou la faiblesse qui en d pendent viennent souvent plus de la mani re dure ou eff min e dont on a t lev que de la constitution primi tive des corps 160 Stoller va lui r pondre th se est que les diff rences dans l identit sont presque toujours produites par des diff rences dans l ducation des nourrissons 8 Kreisler affirme lui aussi la primaut de l environnement 9 et ajoute 0 L Adolescence au si cle De la Philosophie la B
65. ait vingt sept livres et demie 12 5 Outre l aspect anecdotique de ces exemples on notera la diversit des unit s de mesure utilis es l poque de Buffon ce qui rend les comparaisons difficiles Nous avons quant nous renonc transformer en valeurs m triques les pouces de Su de d Amsterdam ou du Rhin 3 Lois g n rales dans l esp ce humaine Sur le plan global de l esp ce humaine Buffon s int resse des lois g n rales comme la r partition des naissances et d c s la dur e de la vie Partant d observations statistiques nombre de cas il nonce ces lois en termes de pari d esp rance voire de probabilit Les techniques de la d mographie moderne sont ici tr s clairement annonc es 3a Les naissances mariages d c s Buffon donne de nombreux tableaux de chiffres concernant ces trois v nements fondamentaux que constituent la naissance le mariage le d c s Bien qu il ne cite pas les sources de ses renseignements statistiques nous pouvons supposer que ceux ci proviennent au moins en partie de la consultation des Registres paroissiaux devenus apr s la R volution Fran aise les Registres d Etat Civil dans lesquels les cur s qui en avaient la charge 15 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie inscrivaient les bapt mes les mariages et les s pultures Cependant au moins pour Paris une note autorise penser une autre source Nota Tout
66. amp exifler hors de nous trop occup s muluplher les fon liuns de nos lens amp augmenter l tendue ext rieure de notre tre rarement falons nous de fens ant rieur qu nous r duit vraies dimenfions amp qui f pare d nous tout ce qui n en pas cepen dant de fens dont il faut nous fervir fi nous voulons nous conno tre Fac simil de la premi re page de la partie du deuxi me volume de l Histoire naturelle de BUFFON 1749 traitant De l Homme Prol gom nes Lorsque nos amis du Groupe d Auxologie M dico Psycho Sociale et de l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine nous ont encourag r aliser des Rencontres Francophones d Auxologie et les situer en un Colloque sur la Biom trie de la Croissance l Auxo Biom trie sous l gide de la Soci t de Biom trie Humaine nous avons tout de suite pens qu il fallait ne pas omettre une part d Anthropologie qui soit proche Ainsi le jeudi 16 novembre 1995 t il comport deux sessions suppl mentaires l une sur l adolescence et son histoire la seconde sur l adolescence et son accompagne ment Cet ouvrage reprend les expos s de la premi re et les th mes abord s lors de l ensemble de ces Rencontres sont repris en postface Ils ont fait l objet d une publication extensive dans les Cahiers d Anthropologie et Biom trie humaine C est donc tout naturellement que nous nous
67. ance fin XIX si cle quand la Troisi me R publique voulut poser les bases de l instruction gratuite et obligatoire Les inspecteurs d Acad mie et les chantres de l Education nationale rivalis rent alors pour affirmer que la distinction soulev e par Rousseau entre faire un homme ou faire un citoyen n tait qu une boutade et ou Emile tait bien le manuel des instituteurs qui devaient l appliquer tant bien que mal aux l ves de leurs classes ne manqua pas alors de s lever plusieurs voix qui mirent en cause une telle utilisation et un tel d tournement de la pens e de Rousseau Henri Roorda et Ellen Key notamment d nonc rent cette volont d enr gimenter les enfants et de les soumettre la discipline scolaire passer des jour n es assis immobiles et silencieux dans une salle de classe leur paraissait aller l encontre de libert et de la joie de vivre pr n e par Rousseau pour l ducation des enfants L cole leur apparaissait comme la forme la plus efficace d apprentissage de la docilit dont les gouvernements ont besoin pour mieux asservir les hommes D Du parti de l enfant Emile Cette contestation qui trouvait son origine dans les milieux libertaires tait aussit t confirm e par ceux qui r fl chissaient l ducation Edouard Clapar de par exemple voyait en Rousseau le fondateur de la p dagogie moderne en ce sens qu il avait t le premier qu ait pr occup la question du
68. ans plus tard berborisant il d couvre une pervenche Il en concevra une si vive joie qu il saura signifier par le retour de ce signe m moratif combien furent beureux ces jours avec Maman Fran oise Louise Warens n e de la Tour que Jean Jacques Rousseau appelle maman L homme qui croyait en l homme Jean Jacques Rousseau Marc Vincent HOWLETT 66 D couvertes Galimard Litt rature page 23 En marchant elle vit quelque chose de bleu dans la haie et voila de la pervenche encore en fleurs Je n avais jamais vu de la pervenche Je jettai seulement en passant un coup d oeil sur celle l et pr s de trente ans se sont pass s sans que j aie revu de la pervenche ou que j y aie fait attention En 1764 tant Cressier avec mon ami du Peyrou nous montions une petite montagne au sommet de laquelle il a un joli salon de treillage qu il appelle avec raison Belle vue Je commen ais alors d herboriser un peu En montant et regardant parmi les buissons je pousse cri de joie voila de la pervenche et c en tait en effet Du Peyrou s apper ut du transport mais il en ignorait la cause il l esp re lorsqu un jour il lira ceci Le lecteur peut juger par l impression d un si petit objet de celle que m ont fait tous ceux qui se rapportent la m me poque Les Confessions de Jean Jacques Rousseau Premi re Partie Livre VI 150 michel
69. ant son incontestable penchant la f minit ont voqu une homosexualit latente comme Starobinski 11 Cl ment 12 ou P Adamy 13 Mais d une part J J Rousseau toujours montr avec force qu il entendait se d marquer des homosexuels comme des travestis Et d autre part un homosexuel m me passif reste convaincu de son identit mascu line tout comme un travesti Seul le ph nom ne transsexuel permet notre avis d expliquer le comportement J J Rousseau et tout particuli rement son d sir d attention d approbation et d accepta tion qui va de pair avec le sentiment profond d tre rejet s ou simplement ignor s d sir qui est commun tous les transsexuels comme le note Alby dans sa th se magistrale 14 Etre convaincu d tre une femme enferm e dans un corps d homme telle est effet la croyance des transsexuels qui valorisent tous l tat f minin afin de justifier leur choix Telle tait celle aussi de JJ Rousseau Croire que cet tat constitutionnel permet aux transsexuels comme le dit bien C Chiland de se d culpabiliser et de se d responsabiliser c est aussi que croyait J J Rousseau lorsqu il disait Si la nature La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jacques Rousseau a bien ou mal fait de briser le moule dans lequel elle m a jet c est ce dont on ne peut juger qu apr s m avoir lu OC I 5 Il se disait ainsi unique en son esp ce tait ce
70. ard O C T IV Livre IV p 565 635 dans le livre sur l ducation religieuse de Sophie id p 721 729 Rousseau s interroge tellement sur les myst res de la R v lation que d s la mise en vente Paris de Emile le Parlement de Paris le condamne juin 1762 des exemplaires sont saisis Gen ve en juillet Rousseau est chass de Berne Emile est condamn par les tats de Hollande et le Conseil Scolaire de Berne En ao t l archev que de Paris promulgue un mandement contre Emile Article Fibres La fibre est un l ment simple elle est transparente flexible dou e plus ou moins d une force lastique ou de distractilit Ces fibres sont r unies entre elles de diff rentes mani res et forment en cons quence des organes plus ou moins forts et dispos s exercer les fonctions auxquelles ils sont destin s toutes ces qualit s d pendent donc du contact des fibres entre elles M d Aumont Encyclop die 1761 est tr s probable que les temp raments et le ton si c l bres dans la m decine d pendent en grande partie du plus ou moins de fermet et de force morte des fibres On comprend assez qu une plus grande force dans ces fibres rend les vaisseaux plus tendus les muscles plus vigoureux cette fermet peut tendre ses effets sur le cerveau m me M le Baron de Haller Suppl l Encyclop die 1771 SNicolas Venette n la Rochelle en 1633 mort en 1698 fut Doye
71. armettes sera le temps de l oisivet de ce calme ravissant qu il tentera de retrouver dans l le de St Pierre Ce n est donc pas le choix la masculinit que fait soudain J J Rousseau mais celui de la f minit Il vient de d cider de son identit de genre que la ET L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie pr sence d organes masculins n avait pas suffi chez lui tablir Il avait exist d sormais il va vivre et va nous parler cinquante ans apr s et avec la plus grande motion de cet unique et court temps de ma vie o je fus moi pleinement sans m lange et sans obstacle et o je puis dire avoir v cu 1 1099 Un choix aussi tardif est il possible Et qu a donc fait J J Rousseau de ses ann es d enfance o il eut d apprendre devenir un gar on Elev par des femmes c libataires J J Rousseau fut de bonne heure initi aux travaux f minins N nous dit il presque mourant il fut couv par sa tante et sa mie vivant dans un univers tr s feutr peu apte soutenir les jeux masculins de son ge Je je fus battu 26 Son p re l abandonna tr s vite pour s exiler Nyon Certes J J Rousseau nous le montre s occupant de lui mais pas comme un p re s occupe de son gar on soit qu il lise avec lui toute la nuit comme un enfant soit et cela est plus grave qu il lui demande de transformer en femme pour rem
72. ceci a t crit en 1767 il se pourrait que depuis ce temps le nombre des habitants de Paris f t augment car je vois dans la Gazette du 22 janvier 1773 qu en 1772 il y a eu 20 374 morts Nous trouvons d abord un Etat g n ral des naissances des mariages et des morts dans la ville de Paris depuis l ann e 1709 jusques et compris l ann e 1766 inclusivement non reproduit ici L analyse du contenu de ce tableau comme d ailleurs de ceux qui le suivent conduit Buffon des conclusions ou des interpr tations sur les causes des fluctuations de ces s ries chronologiques par rapport la moyenne La formulation de ces conclusions suppose parfois de la part de l auteur l appel des informations suppl mentaires voire des id es pr con ues De la premi re table des naissances des mariages et des morts Paris depuis l ann e 1709 jusqu en 1766 on peut inf rer 1 Que dans l esp ce humaine la f condit d pend de l abondance des subsistances et que la disette produit la st rilit car on voit qu en 1710 il n est n que 13634 enfants tandis que dans l ann e pr c dente 1709 et dans la suivante 1711 il en est n 16910 et 16593 La diff rence qui est d un cinqui me au moins ne peut provenir que de la famine de 1709 2 Tous les grands hivers augmentent la mortalit si nous la supposons d apr s cette m me table de 18 19 mille personne ann e commune Paris elle s est trouv e de 29238
73. comportement Que nous disent donc les sp cialistes contemporains au sujet de l acquisition de l identit de genre chez le gar on m le se construit contre la f minit premi re de l embryon au cours du d veloppement devenir m le est une lutte de tous les instants nous dit Jost endocrinologue 2 Mais cette lutte va se poursuivre bien apr s la naissance Le gar on doit donc s appliquer d velopper son identit de genre t che que n a pas la petite fille nous dit Stoller psycho comportementaliste 3 L homme doit faire ses preuves tandis que la femme attend nous dit aussi C Chiland 4 Cette gen se de l identit est universelle comme nous l affirme J J Rousseau qui nous dit avoir regard comme appartenant incontestablement l homme que ce qui tait commun tous quelque ge dans quelque rang et dans quelque nation que ce fut OC IV 550 et comme nous aussi les ethnologues nous d crivant avec minutie tous les rites de passage qui ont fonction de transformer un gar onnet en homme adulte Le petit gar on apprend qu il doit se conduire en gar on et le prouver sans cesse tandis que la fille apprend qu elle est fille et qu on ne lui demande rien d autre que de ne pas se comporter en gar on 5 nous dit M Mead propos des Samoans La femme ne semble pas avoir de probl me de diff renciation tant le fondement universel c est plut t l h
74. crets les plus intimes de la nature Malheureusement il ne s est arr t que sur quelques cas particuliers que lui a pr sent le vaste champ qu il avait entrepris d explorer et il s est born donner les dimensions du fils d un de ses amis Ces proportions doivent sans doute tre conserv es mais elles nous serviront peu pour le sujet qui nous occupe La remarque de Quetelet quant au faible nombre de cas cit s par Buffon nous para t justifi e sur le fond mais injustement nonc e sur le ton du reproche Buffon lui m me est conscient de ce point faible de son argumentation puisqu il propose dans le m me paragraphe un bon moyen d y porter rem de Il serait d sirer que plusieurs personnes prissent la peine de faire une table pareille celle ci sur l accroissement de quelques uns de leurs enfants On en pourrait d duire des cons quences que je ne crois pas devoir hasarder d apr s ce seul exemple il m a t fourni par M Gueneau de Montbeillard qui s est donn le plaisir de prendre toutes ces mesures sur son fils Ainsi se trouve exprim le besoin de r aliser ce que nous appelons aujourd hui une enqu te auxologique longitudinale Mais Buffon ne disposait pas d une collection de cas aussi pr cis et complets que celui de Gueneau ce qui lui aurait effectivement donn la possibilit de se livrer d int ressantes comparaisons Il cite d autres cas qu il tire de la bibliographie cas tr s incomplets sur le plan d
75. ctures pass es mais fut assidu une loueuse de livres quelconques qui excit rent son imagination sans la nourrir Mais il a le go t du dessin et le m tier de graveur ne lui d plaisant pas il esp re en atteindre la perfection Cette habilet acquise recopier m ticuleusement des inscriptions et des dessins lui sera profitable quand soucieux de gagner sa subsistance quoti dienne il s appliquera copier de la musique Il se fera payer la page Il copia ainsi jusqu la fin de sa vie et d apr s ses registres plus de 11 000 pages 1728 Ces divers apprentissages connaissent une fin brutale et impr vue parce que Jean Jacques en rentrant un soir voit les portes de Gen ve se fermer devant lui Ne pouvant supporter la perspective des brimades de son ma tre il prend une grave d cision celle de ne retourner jamais chez lui d cision qui va engager sa vie sur une autre voie Mais faut il le regretter Il a alors seize ans Il se dit lui m me encore enfant mais pourtant libre et ma tre de moi m me je croyais pouvoir tout faire atteindre tout OC I 45 d o il s imagine d j tre invit mener une de ch teau lorsqu il chante sous les fen tres de ceux qui sont sur son chemin J entrais avec s curit dans le vaste espace du monde mon m rite allait le remplir id Seulement la r alit se r v le lui toute autre press par la faim il trouve le cur
76. d j v cu un ou qui un an d ge vivra encore trente trois ans qu un homme de trente ans vivra encore vingt huit ans et ainsi de tous les autres ges On observera 1 que l ge auquel on peut esp rer une plus longue dur e de vie est l ge de sept ans puisqu on peut parier un contre un qu un enfant de cet ge vivra encore 42 ans 3 mois 2 qu l ge de douze ou treize ans on a v cu le quart de sa vie puisqu on ne peut l gitimement esp rer que 38 ou 39 ans de plus et de m me qu l ge de 28 ou 29 ans on v cu la moiti de sa vie puisqu on n a plus que 28 ans vivre et enfin qu avant 50 ans on a v cu les trois quarts de sa vie puisqu on n a plus que 16 ou 17 ans esp rer Buffon semble regretter la faiblesse des valeurs de l esp rance de vie qui d coulent de ses propres calculs Aussi essaie t il d att nuer la port e psychologique qu elles pourraient avoir sur le lecteur par des consid rations dont nous lui laissons la responsabilit Mais ces v rit s physiques si mortifiantes en elles m mes peuvent se compenser par des consid rations morales un homme doit regarder comme nulles les 15 premi res ann es de sa vie tout ce qui lui est arriv tout ce qui s est pass dans ce long intervalle de temps est effac de sa m moire ou du moins a si peu de rapport avec les objets et les choses qui l ont occup depuis qu il ne s y int resse en aucune fa on ce n est pas la m me successi
77. d Auxologie M dico Psycho Sociale amp l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine le Comit National de l Enfance du D partement du Rh ne le Gruppo di Auxologia di Lingue Latine Adolescence et Maturation Somatique Auxom trie Biom trie Clinique D veloppement Evaluation Formation Nutrition P dagogie L auxo bio m trie est abord e sous l angle de l volution corporelle humaine et de l utilisation des techniques nouvelles par des expos s de synth se des communications libres des initiations aux logiciels Rencontres Francophones d Auxologie Lyon Villeurbanne les lundi 13 Mardi 14 mercredi 15 jeudi 16 et vendredi 17 novembre 1995 De l infance l enfance et passage l adolescence L adolescence est un ph nom ne mesur De la Nutrition comme apprentissage L adolescence et ses d viances physiques la dysmorphophobie De croissance comme voie vers l humanisme Les auxopathies t moignage de vitalit L adolescence et son histoire L adolescence et son accompagnement L adolescence et ses d viances physiques l ph bologie ou ph biatrie L adolescence ultime d veloppement du corps L adolescence et son valuation le concept de formation L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Biom trie de la croissance D Auxo biom trie Croissez et multipliez vous Gen se 1 28 Michel MANCIAUX Professeur de p diatrie pr vent
78. de l adolescence pour tenter d avoir prise sur Emile en lui faisant prendre conscience du sentiment qui les attache l un Du parti de l enfant Emile l autre C est enfin le temps o Emile approfondit sa connaissance des hommes d couvre qu on ne peut s parer la politique de la morale et re oit ses premi res le ons d histoire IV 525 534 cet ge Emile acquiert tout vrai savoir qu on peut acqu rir dans les coll ges et de plus application de cet acquis aux usages de la vie OC IV 547 cet ge aussi Emile diff re des autres enfants lev s selon les m thodes ordinaires Mon l ve six ans diff rait peu des v tres que vous n aviez pas eu le temps de d figurer main tenant ils n ont plus rien de semblable et l ge de l homme fait dont il s approche doit le montrer sous une forme absolument diff rente si je n ai pas perdu tous mes soins La quantit d acquis est peut tre assez gale de part et d autre mais les choses acquises se ressemblent point OC IV 549 Parmi ces choses acquises il en est une qui distingue l l ve ordinaire d Emile la religion Alors que le premier a suivi depuis ses plus tendres ann es des le ons de cat chisme et fr quent les glises Emile n a pas quinze ans la moindre notion du dogme chr tien m me s il a quelques id es sur la vie et la mort Rousseau refuse de croire qu un enfant puisse avant cet ge concev
79. des causes il faudra donc nous r duire appeler cause un effet g n ral et renoncer savoir au del Ces effets g n raux sont pour nous les vraies lois de la nature tous les ph nom nes que nous reconna trons tenir ces lois et en d pendre seront autant de faits expliqu s autant de v rit s comprises ceux que nous ne pourrons y rapporter seront de simples faits qu il faut mettre en r serve en attendant qu un plus grand nombre d observations et une plus longue exp rience nous apprennent d autres faits et nous d couvrent la cause physique c est dire l effet g n ral dont ces effets particuliers d rivent C est ici o l union des deux sciences math matique et physique peut donner de grands avantages l une donne le combien et l autre le comment des choses et comme il s agit ici de combiner et d estimer des probabilit s pour juger si un effet d pend plut t d une cause que d une autre lorsque vous avez par la physique imagin le comment c est dire lorsque vous avez vu qu un tel effet pourrait bien d pendre de telle cause vous appliquez ensuite le calcul pour vous assurer du combien de cet effet combin avec sa cause et si vous trouvez que le r sultat s accorde avec les observations la probabilit que vous avez devin juste augmente si fort qu elle devient une certitude au lieu que sans ce secours elle serait demeur e simple probabilit Il est vrai que cette union des math matiques et de la physiqu
80. des de sa vie se trouvent g n ralement dans l Histoire naturelle de l Homme subdivis e en plusieurs parties De la nature de l Homme De l Enfance De l Age viril Description de l Homme De la Vieillesse et de la Mort C est surtout dans les nombreuses Additions qui compl tent ces parties que l on trouve les pr cisions chiffr es qui font l int r t biom trique de l ouvrage 100 Buffon et la biom trie humaine 2a La p riode ant natale Buffon donne dans l Histoire des Animaux chapitre Du d veloppement et de l accroissement du f tus de l accouchement etc une description tr s d taill e du d veloppement du f tus humain Le premier d veloppement qui succ de imm diatement la formation du f tus n est pas un accroissement proportionnel de toutes les parties qui le composent plus on s loigne du temps de la formation plus cet accroissement est proportionnel dans toutes les parties et ce n est qu apr s tre sorti du sein de la m re que l accroissement de toutes les parties du corps se fait peu pr s dans la m me proportion Il ne faut donc pas s imaginer que le f tus au moment de sa formation soit un homme infiniment petit duquel la figure et la forme soient absolument semblables celle de l homme adulte il est vrai que le petit embryon contient r ellement toutes les parties qui doivent composer l homme mais ces parties se d veloppent successivement et diff remment les unes des autres Il est d
81. e la Biom trie BUFFON 1707 1788 La biologie n acquiert sa positivit M Foucault que vers la fin du XVIII me si cle ou tout au moins dans la deuxi me moiti de ce si cle Bonnet d couvre la g n ration virginale des pucerons etc et des m thodes exp rimentales commencent tre appli qu es l tude de la vie En 1749 apparaissent les premiers volumes de l Histoire naturelle de Buffon Dans les deuxi mes et troisi mes volumes se trouve De l Homme trait de biologie humaine Buffon pr sente un tableau complet de la vie de l Homme de la naissance la mort Il suit l individu dans les transformations de son tre physique et moral dans son accroissement comme dans son d clin dans le d veloppement de ses instincts dans les manifestations de sa sexualit A l tude de l Homme normal il ajoute le chapitre des exceptions A l poque il est hardi de joindre l histoire naturelle de l Homme celle des animaux Linn 1707 1778 dans son Systema Naturae avait assign l Homme une place dans la classification animale parmi les primates en le caract risant Animale rationale loquens erectum bimanum Buffon fut hostile ce nomenclateur il objecte l existence d tres interm diaires les polypes Il ira plus loin en menant une v ritable r volution pist mologique Gusdorf Une des grandes id es de Buffon est l unit essentielle du genre humain L esp ce est l unit primordia
82. e Celle ci a connu un immense succ s populaire lors de sa parution tant en France qu l tranger o ont t produites des traductions dans les principales langues Ce succ s s est poursuivi pendant tout le si cle au cours duquel les uvres compl tes de Buffon ont t r dit es plusieurs fois De nos jours une f cheuse tendance m priser la science de nos pr d cesseurs sous le pr texte qu elle serait d pass e fait peu peu tomber dans l oubli ce personnage hors du commun Dans son Histoire naturelle Buffon explore un nombre consid rable de sujets Les passages consacr s l Homme sont relativement dispers s La plupart d entre eux se trouvent bien entendu rassembl s dans la partie intitul e Histoire naturelle de y L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie l Homme Mais on en trouve ailleurs notamment sous la forme d Additions textes publi s s par ment ainsi que dans d autres de l uvre En maints endroits sont exprim es et mises pratique des id es qui se rattachent ce que nous appelons aujourd hui la biom trie c est dire une approche de la connaissance des ph nom nes de la vie par des moyens et m thodes relevant des math matiques Ceci se traduit le plus souvent chez Buffon par l introduction de pr cisions chiffr es mesures ou d nombrements dans les descriptions mais encore parfois par l utilisation du raisonnement math
83. e Wurtemberg en Allemagne de sept pieds et demi du Rhin Trois autres g ants vus en Angleterre l un de sept pieds six pouces 2286 mm l autre de sept pieds sept pouces 2311 et le troisi me de sept pieds huit pouces 2337 mm Le g ant Cajanus en Finlande de sept pieds huit pouces du Rhin ou huit pieds mesure de Su de Un paysan su dois de m me grandeur de huit pieds mesure de Su de 14 Buffon et la biom trie humaine Un garde du duc de Brunswick Hanovre de huit pieds six pouces d Amsterdam Le g ant Gilli de Trente dans le Tyrol de huit pieds deux pouces mesure su doise Un su dois garde du roi de Prusse de huit pieds six pouces mesure de Su de Tous ces g ants sont cit s avec d autres moins grands par M Schreber Hist des quadrup Erlang 1775 t I p 35 et 36 Exemples au sujet des Nains Le nomm B b du roi de Pologne Stanislas avait trente trois pouces de Paris 893 la taille droite et bien proportionn e jusqu l ge de quinze ou seize ans qu elle commen a devenir contrefaite il marquait peu de raison Il mourut l an 1764 l ge de vingt trois ans Un paysan de Frise qui en 1751 se fit voir pour de l argent Amsterdam il n avait l ge de vingt six ans que la hauteur de vingt neuf pouces d Amsterdam Un nain de Norfolk qui se fit voir dans la m me ann e Londres avait l ge de vingt deux ans trente huit pouces anglais 965 mm et pes
84. e de sciences du si cle L int r t que le jeune Leclerc porte la connaissance du monde se manifeste dans des directions diverses allant des math matiques la botanique Son penchant pour la g om trie dans ses ann es lyc ennes le conduit aboutir une licence en droit Dijon 1727 suivie d un d but d tudes m dicales Angers 1728 qu il abandonne pr cipitamment la suite d un duel Arriv Paris en 1732 il se fait conna tre dans le milieu scientifique en pr sentant devant l Acad mie des Sciences deux m moires traitant de questions math matiques 1733 Il est re u l Acad mie des Sciences d s l ann e suivante 1734 dans la classe de m canique Mais la suite de la carri re scientifique de Buffon est presqu exclusivement d volue l histoire naturelle La nomination de Buffon en 1739 comme intendant du Jardin du Roi actuellement le Museum d Histoire naturelle et le Jardin des Plantes Paris le met en situation tr s favorable pour se livrer pleinement ce qui constitue son uvre crite majeure l Histoire naturelle dont la publication originale des trente six volumes s tale sur quarante ans de 1749 1789 En g n ral le public actuel conna t le nom de Buffon pour l avoir entendu citer lors des le ons d histoire l cole primaire dans l num ration des savants du si cle Mais beaucoup de gens ignorent en quoi consiste son uvre notamment son uvre crit
85. e f tus cro t plus en un mois sur la fin de son s jour dans la matrice que l enfant ne cro t en un an jusqu cet ge de pubert o la nature semble faire un effort pour achever de d velopper et de perfectionner son ouvrage en le portant pour ainsi dire tout coup au dernier degr de son accroissement La dur e de la gestation fait l objet dans ce m me chapitre d une assez longue dissertation La dur e de la grossesse est pour l ordinaire d environ neuf mois c est dire de deux cent soixante et quatorze ou deux cent soixante et quinze jours ce temps est cependant quelquefois plus long et tr s souvent bien plus court on sait qu il na t beaucoup d enfants sept et huit mois on sait aussi qu il en na t quelques uns beaucoup plus tard qu au neuvi me mois mais en g n ral les accouchements qui pr c dent le terme de neuf mois sont plus communs que ceux qui le passent Aussi on peut avancer que le plus grand nombre des accouchements qui n arrivent pas entre le deux cent soixante dixi me jour et le deux cent quatre vingti me arrivent du deux cent soixanti me au deux cent soixante et dixi me et ceux qui disent que ces accouchements ne doivent pas tre regard s comme pr matur s paraissent bien fond s selon ce calcul les temps ordinaires de l accouchement naturel s tendent vingt jours c est dire depuis huit mois et quatorze jours jusqu neuf mois et quatre jours Les consid rations su
86. e historique fondamentale pour la biom trie humaine en g n ral pour l auxologie en particulier car elles constituent la premi re courbe de croissance individuelle publi e Pour ces raisons nous les reproduisons ici dans leur int gralit les pr sentant sous une forme modernis e tableau 1 o coexistent leur expression en unit s anciennes telles que donn es par Buffon et leur expression en unit s m triques voir plus haut la r gle de calcul Dans ce tableau figurent les 37 observations pr cis ment dat es par Buffon auxquelles nous avons ajout la 38 me observation non dat e dont l auteur nous dit qu elle suit de quatre mois et demi la 37 me observation donc aux alentours du 26 mars 1777 Nous avons galement fait figurer dans ce tableau les ges exprim s en mois calcul s selon la r gle suivante 12 ge en mois Ans 12 Mois Jours x 5 22 22 le r sultat du calcul t arrondi au mois entier le plus voisin Nous donnons aussi figure 1 une repr sentation graphique de ces mesures conjointement avec une repr sentation des valeurs concernant la croissance de gar ons actuels ce qui permettra au lecteur de situer le personnage 15 L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie Tableau 1 Les donn es de croissance staturale de Gueneau d apr s Buffon et leur conversion en syst me m trique Age Taille Age Taille n
87. e l anecdote des Antonins La Commanderie existe toujours Quai St Antoine c est un excellent restaurant Jean Jacques ne s y tait pas tromp Revenant d une d licieuse nuit sur le quai la Mulati re o il s tait endormi au chant du rossignol il chantait Un Antonin Mr Rolichon qui aimait la musique le suivait avec plaisir lui demande s il peut copier la musique Il l invite pour quelques jours R ponse de Jean Jacques lui m me dans les Confessions 170 j en copiais tout le temps o ne mangeais pas Il nous tait d j apparu plusieurs reprises qu il tait gourmand et qu il aimait bien manger Le voil combl Je travaillais presque d aussi bon c ur que je mangeais ce n est pas peu dire Pourtant le travail est mal fait et la musique est in x cutable Il semble que M Rolichon ne lui ai pas voulu Quant Jean Jacques C est la derni re fois de ma vie que j ai senti la mis re et la faim C est aussi la fin de ses extravagances mais en m me temps la fin de son adolescence 1732 Jean Jacques revient Chamb ry vingt ans Il travaille au cadastre Il loge chez Mme Warens qu il continue d appeler maman n est pas aussi assagi que peut le croire pourtant il se met l tude dans le temps libre que lui laisse son travail devenu routine Mais il est repris par son go t pour la musique cette fois il
88. e ne peut se faire que pour un tr s petit nombre de sujets il faut pour cela que les ph nom nes que nous cherchons expliquer soient susceptibles d tre consid r s d une mani re abstraite et que de leur nature ils soient d nu s de presque toutes qualit s physiques car pour peu qu ils soient compos s le calcul ne peut plus s y appliquer 15 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Buffon cite comme exemple la description du syst me du monde par Newton la gravitation universelle puis il encha ne Mais je le r p te il y a bien peu de sujets en physique o l on puisse appliquer aussi avantageusement les sciences abstraites et je ne vois gu re que l astronomie et l optique auxquelles elles puissent tre d une grande utilit Malgr cette position assez pessimiste prise par Buffon sur la possibilit de se livrer une repr sentation math matique de ph nom nes physiques hors l astronomie et l optique il met en pratique les principes nonc s plus haut pour expliquer un ph nom ne physiologique bien connu le strabisme Tout d abord Buffon d finit le strabisme en insistant sur l affirmation qu il ne concerne qu un seul des deux yeux Le strabisme consiste dans la fausse direction de l un des yeux sorte que quand un il pointe l objet l autre s en carte et se dirige vers un autre point Je dis que ce d faut consiste dans la fausse direction de l u
89. e qui doit tre respect e par l adulte et v cue pleine ment par l enfant Le livre contient cette tr s belle envol e lyrique Aimez l enfance favorisez ses jeux ses plaisirs son aimable instinct Qui de vous n a pas regrett quelquefois cet ge o le rire est toujours sur les l vres et o est toujours en paix Pourquoi voulez vous ter ces petits innocents la jouissance d un temps si court qui leur chappe et d un bien si pr cieux dont ils ne sauraient abuser 2 Pourquoi voulez vous remplir d amertume et de douleurs ces premiers ans si rapides qui ne reviendront pas plus 16 Du parti de l enfant Emile pour eux qu ils ne peuvent revenir pour vous IV 302 Le tableau d Emile que Rousseau peint dans les derni res pages du livre second montre quel l ve quilibr et heureux le gouverneur a pu obtenir douze ans Il est alerte l ger dispos ses mouve ments ont toute la vivacit de son ge mais vous n en voyez pas un qui mait une fin Quoi qu il veuille faire il n entreprendra jamais rien qui soit au dessus de ses forces car il les a bien prouv es et les conna t LJ Qu il s occupe ou qu il s amuse l un et l autre est gal pour lui ses jeux sont ses occupations il ny sent point de diff rence Il met tout ce qu il fait un int r t qui fait rire et une libert qui pla t en montrant la fois le tour de son esprit et la sph re de ses connaissances N est ce
90. e r ve contenu dans Emile continue de nourrir la r alit Rousseau ce fils de f e pour reprendre la belle formule po tique de Joseph Delteil parcourt encore les chemins buissonniers de la douce sapience Tanguy L AMINOT est charg de recherches C N R S est l auteur d une th se Images de J J Rousseau de 1912 1978 Oxford 1992 et de nombreux travaux sur la r ception de Rousseau aux XIX et XX si cles Il a fond et dirige la revue Etudes J J Rousseau dit e par le Mus e Rousseau de Montmorency Il est aussi l auteur de l dition d Emile publi e chez Bordas dans la collection des Classiques Garnier ainsi que d une bibliographie de ce livre Nous remercions tout particuli rement Monsieur Tanguy L AMINOT de nous avoir confi beaucoup des images reproduites dans ces pages A L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau Corn lie CROQUETTE Jean Jacques Rousseau Emilien Dufour 1927 0 L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau A lire les lt Confessions gt de Jean Jacques Rousseau qui ne sont pas l histoire de sa vie mais l interpr tation qu il en donne travers les souvenirs qu il en gard s il est difficile de d terminer quand commence son adolescence On pourrait simplifier en disant ou elle commence d s l enfance 1722 Bossey et qu elle dure assez longtemps jusqu en 1732 avec l initiation de Mme de Warens Certes son enfa
91. e serait forcer la pens e de Rousseau dans Emile que de l assimiler celle du Discours sur l Economie politique et des Consid rations sur le Gouvernement de Pologne C est l tout le sens du d bat entre former un homme ou former un citoyen d bat qu une lecture superficielle ou id ologique a bien souvent n glig Rousseau fut certes cit par les r volutionnaires et se trouva au centre des discussions du Comit d instruction publique mais il fut assez peu mis en pratique Quand les termes de citoyen et de furent utilis es dans le d bat concernant la r forme de l du cation publique et qu un nouvel esprit patriotique put tre distingu durant cette p riode beaucoup pens rent que la r forme serait suffi sante en elle m me et ne virent plus Rousseau comme un guide sur ce terrain Repr sentant la pens e d un vrai radical le message de Rousseau est mis de c t jusqu ce que le d veloppement de la situation r volutionnaire le rende plus clairement pertinent Les l ments subversifs pr sents dans Emile qui se rattachent tion politis e des Consid rations ne peuvent pr tendre avoir caus la R volution mais quand arriva le moment de d fendre absolument la R volution et en particulier la Premi re R publique ce fut Rousseau qui clairement vint l esprit J Bloch Rousseauism and education Oxford 1995 p 237 Emile fut galement au c ur du d bat qui s instaura en Fr
92. e sup rieure du tronc et au bas de la partie inf rieure de petites protub rances qui sont les premi res bauches des bras et des jambes la longueur du corps entier est alors peu pr s de cinq lignes 11 3 au bout de trois semaines le corps du f tus n a augment que d environ une ligne 2 3 mm mais les bras et les jambes les mains et les pieds sont apparents un mois le f tus plus d un pouce 27 mm de longueur il est un peu 101 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie courb dans la situation qu il prend naturellement au milieu de la liqueur qui l environne A six semaines le f tus pr s de deux pouces 54 mm de longueur figure humaine commence se perfectionner la t te est seulement beaucoup plus grosse proportion que les autres parties du corps A deux mois le f tus plus de deux pouces de longueur l ossification est sensible au milieu du bras de l avant bras de la cuisse et de la jambe et dans la pointe de la m choire inf rieure A trois mois le f tus pr s de trois pouces 81 mm il p se environ trois onces 92 Quatre mois et demi apr s la conception la longueur du f tus est six sept pouces de 162 189 mm toutes les parties du corps sont si fort augment es qu on les distingue parfaitement les unes des autres les ongles m me paraissent aux doigts des pieds et des mains Les mensurations succ
93. eau r f rent m dical Claude WACJMAN L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie Buste de J J Rousseau par Houdon Jean Jacques Rousseau r f rent m dical Les r f rences m dicales de Jean Jacques Rousseau ne sont pas des r f rences physiologiques ou th rapeutiques pures Elles instau rent des causalit s m dicalis es en ce qui concerne l aide apporter aux plus d favoris s pour que les dispositions contractuelles r gis sant les relations entre les hommes puissent advenir Il s agit g n ra lement de r gles d hygi ne instaur es pr ventivement On sait le doute qui habitait Rousseau vis vis des traitements curatifs et le peu d estime dans lequel il tenait les m decins du point de vue de l exercice de leur capacit appliquer une th rapeutique Je propose d examiner les r f rences rousseauistes utilis es par des m decins et des ali nistes de la p riode r volutionnaire o les conceptions rousseauistes concernant l ducation des enfants et les soins d hygi ne leur apporter ont connu une vogue importante Dans l tablissement de la nosologie dans la part de la m decine qui est sur le point de devenir la m decine ali niste les auteurs ont eu besoin de l gitimer leur pens e Les th ories exprim es taient impr gn es par les attendus physiologistes du sensualisme de Condillac Tr s rapidement les options politiques de Rousseau vien dront masqu
94. ec des chiffres gt Est ce sa nouvelle Fontaine de H ron En tous cas il ne partira pas Paris les mains vides Mais s il faut encore attendre ce ne sera pas en vain En effet en 1750 c est le Discours couronn de Dijon lt Discours sur les Sciences et les Arts gt premi re publication litt raire il trente huit ans et en 1752 c est le lt Devin du Village gt premi re cr ation musicale Faut il rappeler que ce sont deux succ s On peut se demander s ils correspondent deux vocations auxquelles il faudrait ajouter aussi celle de la botanique qu il entreprendra 1768 regrettant de ne pas y avoir c d plus t t avec maman et Claude Anet en 1732 car il ne connut point d tude au monde qui s associa mieux avec ses go ts naturels que celle des plantes C est ce qu il fit galement avec succ s la fin de sa vie et il connut la satisfaction que les savants du monde entier vinrent le consulter ce sujet Mais comment Jean Jacques a t il jug lui m me l adolescence comment parle t il de ce bouleversement dans la vie d un tre de ce qu il appelle lui m me la seconde naissance On le trouve dans l Emile au d but du Livre IV o il lui consacre une page enti re qu il vaut mieux citer Phomme en g n ral n est pas fait pour rester toujours dans l enfance en sort au temps prescrit la nature et moment de crise bien qu assez court a de longues influences
95. emple pr c dent 20 8 ainsi l in galit des yeux doit tre au plus pour qu on puisse se servir ordinairement des deux yeux si cette in galit tait plus grande on serait oblig de tourner l il faible pour se servir que du il seul Buffon poursuit en voquant divers cas de figure et en continuant argumenter et r pondre des objections suppos es son raisonnement Notre but n est ici que de montrer comment Buffon utilise l argumentation math matique pour expliquer un ph nom ne biologique Il s appuie ce qui est normal sur des hypoth ses dont les unes sont de nature biologique par exemple le strabisme est provoqu la divergence de l il le plus faible lorsque l utilisation de celui ci est d savantageuse pour la qualit de la vision les autres sont de nature math matique par exemple homoth tie des intervalles de vision distincte A partir de ces hypoth ses un raisonnement math matique parfaitement correct le conduit pr ciser la valeur seuil du rapport des forces des yeux qui d termine l existence ou la non existence du strabisme Si les hypoth ses de d part sont mal choisies les cons quences qui en d coulent par l application du raisonnement peuvent ne pas correspondre la r alit C est sans doute le cas ici mais nous ne discuterons pas du bien fond des hypoth ses choisies par Buffon malgr le caract re discutable de ces hypoth ses
96. ence de pointe 8 enfin toutes ces formes fulgurantes sont le fruit du hasard tous les assemblages ont lieu leur survie est due des circonstances de pure contingence Le monde de la vie est le monde d un chaos d agitations d sordonn es non un cosmos organis A L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Nous en savons maintenant plus que Diderot et il serait absurde de lui reprocher de n avoir pas compris que la s rie des organismes tait r gul e par le processus de l volution ou que les formes de vie taient encadr es par le code g n tique N anmoins il existe quelques points o il aurait pu ne pas achopper Les signaler permet de comprendre mieux comment l acquisition des connaissances proc de par approximations et rectifications succes sives 1 il est incontestable que la vie ne peut pas prendre une forme quelconque r aliser le plus impr visible r sultat est inutile d in sister l dessus 2 Diderot a bien per u le continu mais il n a pas appr hend le discontinu Sa m sinterpr tation en particulier des rapports entre l homme et l animal L homme pour lui n est finalement qu un animal comme les autres dot de caract res particuliers mais secon daires qui le rend aveugle aux sauts aux ruptures aux mergences 3 en cons quence il n a pas compris que si l homme est bien plong tout entier dans l immanence de finitude il n en est pas moin
97. endant former l homme naturel oublie que le but de l ducation est de former le citoyen par le postulat de la bont originelle par les principes d une ducation n gative qui fait confiance la spontan it d une nature enfantine que les contemporains ne reconnaissent pas fait fi L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie de l autorit du ma tre retarde la maturit de l enfant rejette la culture par les livres et fait de son l ve un ignorant malheureux et inutile G Py Rousseau et les ducateurs Th se Universit de Paris IV 1991 p 52 Cette attitude durera jusqu en 1770 o Rousseau attirera l attention des auteurs qui r fl chissent la ques tion de l ducation publique sans pour autant cesser d appara tre comme un champion de l ducation domestique et individuelle C est sur ce terrain l que Rousseau est d abord appr ci donn maints exemples de son sens pratique dans Emile et alors qu il r dige il est sollicit par le prince de Cond pour s occuper de son fils C est cependant avec le prince Wurtemberg qu une longue correspondance p dagogique va s tablir qui va permettre Rousseau d appliquer ses id es Il adresse galement des conseils et des m moires d autres personnes comme le comte F dor Golowkin Deleyre le comte de Sainte Aldegonde ou Mme Delessert qui il rappelle toute l importance de l ducation n gative 7028 7
98. ent et qu il n y a pas de m chancet originelle Il s agit donc de prot ger cet tat chez l enfant non pas en l isolant du reste de l humanit mais en veillant ses relations L ducation n gative est plus une ducation attentive qu une ducation permissive Rousseau souhaite montrer que le bonheur consiste avant tout diminuer l exc s des d sirs sur les facult s propres les r aliser il faut mettre en qui libre les forces les besoins et la volont de l enfant qui alors sera v ritablement libre C est par cette m thode qui le soumet la n cessit et la pleine conscience de ses forces physiques que le gouverneur dirige le jeune l ve et vite le d sordre et imp tuosit incontr lables Une autre erreur affirme Rousseau serait de raisonner avec l enfant comme pr conis Locke si le petit homme poss de une certaine raison il est absurde de faire appel elle pour le diriger cet ge Pour Rousseau les m thodes de cation traditionnelle comme l mulation ou la crainte sont mauvaises et habituent les enfants cacher leurs sentiments et conna tre la jalousie et l envie Une libert bien r gl e permet au contraire Emile de d couvrir toutes les joies de son ge sans souf frir de ce qui est hors de sa port e Rousseau est le premier donner une telle importance cette p riode de l enfance reconna tre qu il s agit d une poque privil gi e de l existenc
99. ent que cinq pieds sept pouces six lignes faibles diminution bien consid rable que n anmoins vingt quatre heures de repos ont r tablie Les principes essentiels de la biom trie de la croissance auxologie se trouvent exprim s dans ce texte Le m me enfant est mesur de loin en loin dans des conditions aussi peu variables que possible toujours pieds nus avec la m me toise la m me querre et par la m me personne Buffon n ignore pas l existence d une Buffon et la biom trie humaine variabilit intra individuelle instantan e relativement importante d pendant par exemple de l tat de fatigue du sujet Ce fait patent ne l emp che pas de consigner les donn es d observation avec le maximum de pr cision date de la mesure d o l ge au jour pr s stature mesur e au quart de ligne pr s ce qui correspond environ au demi millim tre On trouve dans ces donn es le souci de la r gularit des prises de mesures pendant plusieurs ann es il y a eu quasi maintien d une p riodicit semestrielle des mesures le 11 octobre et le 11 avril Ce rythme s est cependant trouv perturb vers la fin on peut concevoir que le grand jeune homme n tait pas forc ment disponible au moment voulu Les mesures ainsi rassembl es par Buffon sur ce cas individuel sont d une grande qualit par leur pr cision et par la dur e de leur acquisition de la naissance l ge de 18 ans De plus elles ont une importanc
100. entit Cette poque va marquer pour lui une seconde naissance apr s la naissance du corps vient en effet celle du sexe apr s le sentiment d exister vient le sentiment de vivre Nous nais sons pour ainsi dire en deux fois Pune pour exister et l autre pour vivre l une pour l esp ce et l autre pour le sexe IV 489 Acquise si tardivement cette identit ne peut tre que fragile Il n est pas tonnant que le m lange des deux sexes confin s dans les salons parisiens perturbe l identit de l un comme de l autre les hommes s eff minant et devenant de petits agr ables les femmes se masculinisant au point d adopter un maintien soldatesque et un ton grenadier OC 268 Mais si la masculinisation des femmes n est qu apparence la f minisation des hommes elle est r elle et irr versible Elles n y perdent que leurs moeurs et nous perdons la fois nos moeurs et notre constitution Les femmes nous rendent femmes V 92 Pourquoi cette diff rence 2 JJ Rousseau penserait il donc que l identit de la femme est moins fragile que celle de l homme Et s il en est ainsi est ce ce qu elle est acquise plus t t que celle de l homme Le m le n est m le qu en certains instants la femelle est femelle toute sa vie ou du L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie moins toute sa jeunesse d clare t il dans Emile I
101. er abondamment et g mir lui apprendre s identifier Robinson Qu il pense tre Robinson lui m me qu il se voit habill de peaux portant un grand bonnet un grand sabre IV 455 sera une des tapes indispensables de cette masculinisation qui va se manifester par des attributs acquis donc sociaux qu on les retrouve sur l homme du puits portant lui aussi une grande moustache un grand chapeau un grand sabre 89 Car si pour J J Rousseau la f minit appartient au monde de l tre la virilit elle appartient au monde de l avoir c est aussi par des activit s viriles longuement poursuivies qu Emile pourra se viriliser et acqu rir le sentiment d tre un homme Jeune homme imprime tes travaux la main de l homme apprends manier d un bras vigoureux la hache et la scie OC IV 477 Rome Carthage Lac d mone et Sparte seront ses mod les de vie mod les que J J Rousseau soin d introduire au tout d but de Emile avant de d clarer Sit t qu il na t emparez vous de lui et ne le quittez plus qu il ne soit un homme vous ne r ussirez jamais sans cela IV 261 Que s agit il d viter 2 Le contact d une soci t mauvaise La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jacques Rousseau qui le rendrait mauvais mais aussi le contact des femmes qui pour raient l eff miner tout jamais la premi re femme que verra Emile sera en effet Sophie un
102. er le sensualisme condillacien La d marche philanthro pique permet alors de situer le fou comme malade mental auquel l tat doit son assistance Le si cle des Lumi res se pr tait de telles avanc es partir desquelles sur les mod les cr s par Linn Lamarck Buffon et Cuvier vont se d velopper les classifications physiologiques et plus tard psychologiques des troubles humains dans l ordre de la nature L laboration id ologique qui a lieu en m decine ne peut tre s par e de l influence que les philosophes ont eue sur les m decins Daquin et Pinel sont de fervents lecteurs de Rousseau et s appuient sur ses conceptions philosophiques et politiques pour l gitimer leurs conceptions m dicales Il faut ajouter l appui que Tissot vient chercher aupr s des crits de Rousseau celui que prirent Cabanis Itard Richerand Guislain et les auteurs impr gn s des raisonnements des Lumi res jusque fort tard dans le si cle Pinel jeune m decin arrivant Paris peu apr s la mort de Rousseau est de ceux qui effectuent ce qu on appelle alors le p leri nage Il crit que Rousseau dans un acc s d hu L Adolescence au XVIli me si cle De la Philosophie la Biom trie meur caustique invoque la m decine et lui dit de venir sans le m decin il eut bien mieux servi l humanit en laissant tonner sa voix loquente contre l imp ritie pr somptueuse et en appelant le ta
103. es de rassembler des synth ses lorsque le moment est venu mais pas avant Il ne savait pas que c tait la longue patience du concept selon l expression de Hegel L enseignement de Diderot est positif car il d monte les th o ries abstraites et les sp culations trop coh rentes et trop bien agen c es est aussi n gatif car il rappelle le philosophe l humilit et la pens e rigoureuse Sous l un comme sous l autre aspect il m rite d tre m dit Roger PAYOT est professeur de philosophie l Universit Catholique de Lyon D L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Jean Jacques ROUSSEAU citoyen de Gen ve 1712 1778 Du Contrat Social ou Principes du Droit Politique Livre Chapitre Si la volont g n rale peut errer OC 371 Il s ensuit de qui pr c de que la volont g n rale est toujours droite et tend toujours l utilit publique mais il ne s ensuit pas que les d lib ra tions du peuple aient toujours la m me rectitude On veut toujours son bien mais on ne le voit pas toujours Jamais on ne corrompt le peuple mais souvent on le trompe et c est alors seulement qu il para t vouloir ce qui est mal y a souvent bien de la diff rence entre la volont de tous et la volont g n rale celle ci ne regarde qu l int r t commun l autre regarde l int r t priv et n est qu une somme de volont s particuli res m
104. es exhibitions ridicules Turin dans l espoir sans doute d une nouvelle fess e Etre aux genoux d une ma tresse imp rieuse ob ir ses ordres avoir des pardons lui demander taient pour moi de tr s douces jouissances par l imagination dira t il seize ans d j quand d autres adolescents ont connu leurs premi res petites amies Faut il parler de masochisme Il semble qu il fait preuve surtout d une imagination d brid e et de d sirs qui m me rest s l tat de simples d sirs repr sentent pour lui de grandes jouissances cause de son innocence soutenue par sa timidit C est l enfance qui se L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau prolonge dans l adolescence pourtant commenc e Ces affections successives sinc res qui le touchent profond ment le m neront sur la voie du bonheur ph m re toujours rechercher nouveau qu il conna tra dans la pr sence d un tre dans le contact de la nature voire de sa propre existence car dans de pareils moments de quoi jouit on dit il lui m me dans la cinqui me R verie du Promeneur solitaire de rien sinon de soi m me et de sa propre existence c est un sentiment pr cieux de contentement et de paix Ainsi il d couvre une autre volupt qu il ne ma trise pas encore mais qui lui laisse entrevoir des douceurs mais aussi des tourments insoup onn s comme ceux qu il exprimera par le truche ment de
105. es t moignent chacune d un aspect de la personnalit de Jean 4 L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau Jacques A propos du concert de Lausanne J Starobinski parle de magie propos de l archimandrite on peut parler de l g ret et aussi de na vet et propos des Antonins de Lyon on peut remar quer nouveau son c t gourmand bon vivant comme il s est d j manifest avec le Cur de Confignon qui convaincu apr s l avoir restaur et aussi dans l idylle des cerises o il appr cie le go ter compos de cr me et de g teaux Lorsque Venture de Villeneuve appara t un soir de f vrier Jean Jacques le remarque pour son air ais quelque chose de noble dans son maintien de la finesse de l agr ment Il parle facilement il est musicien il conna t tout et tout le monde Cen est assez pour que Jean Jacques s engoue de lui bien que cet engouement ne sera pas partag par maman Mme de Warens qui cherchera m me le s parer de lui L archimandrite grec aussi l impressionnera peu pr s de la m me mani re On pourrait dire ainsi que Jean Jacques se laisse bluffer Mais la rencontre de l archimandrite tournera court tandis que Venture l inspirera si l on peut dire mais pas son avan tage Ainsi na t dans la t te de Jean Jacques l id e que lui m me pourrait faire Lausanne le petit Venture d enseigner la musique que je ne savais pas et de me dire de Pari
106. essives du f tus selon son ge sont reprises dans l Histoire naturelle de l Homme chapitre De l enfance Un paragraphe est exclusivement consacr l volution de la longueur du f tus au cours du temps Buffon qui attire l attention du lecteur sur la variabilit de cette dimension d un sujet l autre se sert de chiffres moyens pour exprimer une loi g n rale savoir que le foetus cro t de plus en plus vite notre poque nous utiliserions les ressources des m thodes statistiques pour exprimer des moyennes des carts types des intervalles de confiance qui permettraient de cerner de mani re plus pr cise la variabilit inter individuelle mais ne remettraient videmment pas en cause la loi g n rale d crite ici en termes simples par Buffon Il y a quelque chose d assez remarquable dans l accroissement du corps humain le f tus dans le sein de la m re cro t toujours de plus en plus jusqu au moment de la naissance l enfant au contraire cro t toujours de moins en moins jusqu l ge de pubert auquel il cro t pour ainsi dire tout coup et arrive en fort peu de temps la hauteur qu il doit avoir pour toujours Je ne parle pas du premier temps apr s la conception ni de l accroissement qui succ de imm diatement la formation du foetus je prends le f tus un mois lorsque toutes ses parties sont d velopp es il un pouce 27 mm de hauteur alors deux mois deux pouces un quart 61
107. est de m me des autres termes en nombres ronds mais cette irr gularit peut ais ment s estimer par la loi de la suite des nombres c est dire par la mani re dont ils se succ dent dans la table ainsi cela ne fait pas un grand inconv nient Par la table des paroisses de la campagne il para t que la moiti de tous les enfants qui naissent meurent peu pr s avant l ge de quatre ans r volus par celle des paroisses de Paris il para t au contraire qu il faut seize ans pour teindre la moiti des enfants qui naissent en m me temps cette grande diff rence vient de ce qu on ne nourrit pas Paris tous les enfants qui y naissent m me beaucoup pr s On les envoie dans les campagnes o il doit par cons quent mourir plus de personnes en bas ge qu Paris mais en estimant les degr s de mortalit par les deux tables r unies ce qui me para t approcher beaucoup de la v rit j ai calcul les probabilit s de la dur e de vie comme il suit La table dont il est question non reproduite ici fait correspondre chaque ge en ann es de 0 85 ans une dur e la en ann es et mois Par exemple l ge de 7 ans est associ e une dur e de vie de 42 ans 3 mois Buffon nous donne le mode d emploi de cette table On voit par cette table qu on peut esp rer raisonnablement c est dire parier un contre un qu un enfant qui vient de na tre ou qui a z ro d ge vivra huit ans qu un enfant qui
108. et son p re se r v lant d faillant Mais aupr s de lui se sont trouv s successivement tante Suzon Melle Lambercier l oncle Bernard et bient t Mme de Warens il dit lui m me avoir re u une ducation raisonnable et de la religion calvi niste en savoir autant qu un enfant de son ge en pouvait savoir et m me davantage sans plus de pr cision Il dit avoir une aversion particuli re pour le catholicisme et le voil pr t abjurer la religion de son enfance pour embrasser la religion d test e Que s est il pass la faim pouss toutes les extr mit s mais c est surtout la cons quence de sa d cision terrible prise devant les portes ferm es de Gen ve o il ne peut plus entrer sans honte N est ce pas l un nouveau degr franchi dans sa maturation r cente fait d assumer les cons quences de sa d cision quoiqu il p t lui en co ter 2 Apr s le premier pas qui avait t de conna tre et d accepter l injustice des adultes dans l pisode du peigne cass il se devait maintenant d aller jusqu au bout d une situation qu il avait lui m me cr m me si ce fut la l g re Toujours est il que cette conduite l am ne ensuite disposer d une petite fortune du moins le croit il En effet apr s quelques discussions et quelques lenteurs de sa part le voil baptis et pres qu aussit t mis la porte avec un p cule de vingt francs et quelques recommandations Il ne s attarde gu re des
109. eux qui courez aux honneurs et la domination je vous y montrerai un de vos semblables qui nagu re suivait votre m me carri re et vous verrez quel tat r duit sa passion d mesur e Comparez dis je l tat de cet organe avec celui de Newton de Leibnitz de Jean Jacques avec le v tre m me et g missez d une pareille subversion dans l ordre naturel Ce qui trouble Daquin est l appartenance des hommes c l bres la cat gorie la plus volu e de l esp ce humaine et le fait que l explication principale de leur l vation la passion qui les d vore est cause de leur perte de leur renversement dans l ordre pathologique L expression des passions de Tun peut parfois conta miner l autre et le condamner plus durement dans l chelle de la d ch ance J ai connu un jeune religieux qui avait beaucoup de talents de vivacit dans l esprit qui aurait certainement fait honneur son ordre et qui devint fou d apr s la lecture des ouvrages de Jean Jacques Rousseau il cherchait dans ses crits cette loquence m le et pressante avec laquelle cet crivain c l bre persuadait autant qu il charmait ses lecteurs poursuit L hypocondrie et la m lancolie sont des entit s fluctuantes et parfois voisines dans cette p riode de construction nosologique Philippe Pinel crit au sujet de la m lancolie que J J Rousseau manifeste assez dans les deux derni res parties de ses Confessi
110. exige de lui Le gouverneur va tester sa force en lui proposant de quitter Sophie pour un long voyage de deux ann es travers l Europe Commence alors une p r grination pendant laquelle Emile s instruit des moeurs et des gouvernements des pays qu il visite Il en profite pour compl ter son bagage de connaissances en apprenant deux ou trois langues A cet endroit Rousseau place un r sum des th ses du Contrat social Sur le chemin du retour le gouverneur invite le jeune homme r fl chir sur la libert la fortune l impermanence des choses humaines et la place qu il occupe parmi les hommes Il aller vivre la campagne mais ne pas refuser d assumer les devoirs du citoyen si l occasion se pr sente lui Emile et Sophie peuvent d sormais se marier C est sur annonce que les deux amants attendent un enfant que se termine le trait de Rousseau Emile demande au gouverneur de le guider dans son futur r le de p re t che laquelle il ne se d robera pas Emile est un livre complexe S il offre une lecture agr able il touche de nombreux registres et aborde l ensemble des th mes trait s par Rousseau dans ses crits pr c dents On trouve des r flexions sur l tat pr sent des soci t s sur l in galit des condi tions sur les sciences et les arts sur les gouvernements ou famille Il est un essai sur l ducation et pr sente m me une philoso phie de l ducation mais il ne re
111. fs progressistes du XXe si cle sa conception de l ducation des filles dans Emile ne peut que r volter une femme de notre poque Il est toutefois impossible de juger avec objectivit les id es de Rousseau en ce domaine uniquement sur le Cinqui me Livre de cet ouvrage en occultant les six parties de La Nouvelle H lo se comme le font certaines f ministes du XXe si cle D autre part il n est pas scienti fique et pist mologiquement fallacieux d utiliser pour ce faire des concepts labor s gr ce aux d couvertes ethnographiques et biolo giques de la seconde moiti du XXe si cle concepts qui tablissent la diff rence entre les hommes et les femmes mais aussi et surtout leur galit compl mentaire FER J aborderai rapidement le premier point d ordre surtout litt raire que j ai d velopp dans un article des tudes Jean Jacques Rousseau Julie H lo se du XVIIIe si cle n est pas Sophie La jeune aristocrate cultiv e raisonneuse assume sa destin e pos de la petite bourgeoise dont l instruction se borne la lecture l criture et le calcul et qui ainsi demeure enti rement d pendante de son mari Dans Emile Rousseau dit et redit qu il laisse part les prodiges Emile n en est pas un Sophie nen est pas un non plus p 746 Au contraire d inconcevable Julie est un prodige du ciel O C p 99 qui de plus appartient une classe sociale sup rieure
112. fut une belle mo ture Deux personnes discr tes manquent l appel Madame Mich le PINEAU qui fut de tous les labeurs de toutes les pr venances des coups durs de toute sa vigilance Elle le sait nous la dissocions pas de son mari dans le souvenir de toute l aide qu elle lui et nous 3 apport Plus discr te peut tre s il se peut Madame Genevi ve LOUBEYRE du Laboratoire d Anatomie de la Facult de M decine des Saints P res ne saurait tre mieux remerci e qu en reconnaissant de la mani re la plus abrupte ce fait ind niable sans elle cet ouvrage n existerait pas Recevez donc toutes et tous ce t moignage de notre gratitude Si ce livre existe sous le prestigieux titre Cahiers d anthropologie et Biom trie si ces Actes ont pu tre publi s avec le concours du C NRS si cet ouvrage vous parvient dans sa belle pr sentation c est tous que vous vous le devez et tout particuli rement aux personnes cit es Ces rencontres Francophones d Auxologie se sont tenues Lyon Villeurbanne les lundi 13 Mardi 14 mercredi 15 jeudi 16 et vendredi 17 novembre 1995 Cabiers d anthropologie et Biom trie humaine Tome XIV 1996 N 12 428 Pages 28 Rue Charenton 75571 PARIS Postface L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Au cours d une promenade Madame de Warens lui fait remarquer quelque chose de bleu dans la baie une pervenche Trente
113. i le fera rire tr s longtemps Mais aussi et surtout le doux souvenir des chansons de tante Suzon qui l leva apr s lui avoir sauv la Ce souvenir ne le quittera pas de toute sa vie Je suis persuad que je lui dois le go t ou plut t la passion pour la musique Mais son p re ayant eu des d m l s avec un capitaine de France Jean Jacques se retrouve avec son cousin Abraham mis en pension chez M Lambercier On peut peut tre dire que son L Adolescence au si cle De la Philosophie la adolescence commence ce moment l 1722 il a dix ans De ce r sum tr s succinct de son enfance se d gage une atmosph re de sensibilit aig e presque maladive o les larmes coulent flot tout propos Que ce soit l vocation de sa m re morte la lecture des romans un enfant qui six ans les romans attachent int ressent transportent au point den pleurer chaudes larmes de sorte que tous les sentiments lui seront connus avant de les avoir prouv s que les motions l envahissent confus ment mais sans atteindre son innocence un chaos immense de sentiments divers contradictoires dont il est marqu d s le d but de sa vie Ainsi pour plus de facilit on peut consid rer trois p riodes l int rieur de cette adolescence 1722 la premi re en pr lude comprenant le s jour Bossey puis les diff rents apprentissages et le
114. ieds 195 Selon Pigafetta es meme 8 260 Selon Byron Se 9 292 E 10 325 Selon eege EE 11 357 Selon 13 422 Ce dernier serait suivant P le plus menteur de tous et M de La Giraudais le seul des six qui f t v ridique Des exemples de mensurations exceptionnelles paraissant attest es sont cit s par Buffon d apr s sa bibliographie Ils figurent dans les Additions l article De la description de l Homme Nous ne reproduisons ici que quelques uns d entre eux Nota mesures anglaises 1 livre 453 592 g 1 pied 3048 mm Hommes d une grosseur extraordinaire Dans l ann e 1750 le 10 novembre un Anglais nomm Edouard Brimht marchand mourut g de vingt neuf ans Malder en Essex il pesait six cent neuf livres poids anglais 276 et cinq cent cinquante sept livres poids de Nuremberg sa grosseur tait si prodigieuse que sept personnes d une taille m diocre pouvaient tenir ensemble dans son habit et le boutonner Exemples de g ants d environ sept pieds de grandeur et au dessus Le g ant qu on vu Paris en 1735 et qui avait six pieds huit pouces huit lignes 2184 mm tait n en Finlande sur les confins de la Laponie m ridionale dans un village peu loign de Torn o Le g ant de Toresby en Angleterre haut de sept pieds cinq pouces anglais 2261 mm Le g ant portier du duc d
115. iences nous a donn un excellent ouvrage qui servira de r gle l avenir au sujet des tontines et des rentes viag res mais comme son projet principal a t de calculer la mortalit des rentiers et qu en g n ral les rentiers vie sont des hommes d lite dans un tat on ne peut pas en conclure pour la mortalit du genre humain en entier les tables qu il a donn es dans le m me ouvrage sur la mortalit dans les diff rents ordres religieux sont aussi tr s curieuses mais tant born es un certain nombre d hommes qui vivent diff remment des autres elles ne sont pas encore suffisantes pour fonder des probabilit s exactes sur la dur e g n rale de la vie MM Halley Graunt Kersboom Sympson etc ont aussi donn des tables de la mortalit du genre humain et ils les ont fond es sur le d pouillement des registres mortuaires de quelques paroisses de Londres de Breslau etc mais il me para t que leurs recherches quoique tr s amples et d un tr s long travail ne peuvent donner que des approximations assez loign es sur la mortalit du genre humain en g n ral Pour faire une bonne table de cette esp ce il faut d pouiller non seulement les registres des paroisses d une ville comme Londres Paris etc o il entre des trangers et d o il sort des natifs mais encore ceux des campagnes afin qu ajoutant ensemble tous les r sultats les uns compensent les autres c est ce que M Dupr de Saint Maur de l Acad
116. iom trie dans les ph nom nes de la diff renciation psycho sexuelle initiale intervient de fa on massive les facteurs de l environnement alors que C Chiland affirme que Les d terminations psychologiques sont plus fortes que les d terminations biologiques 1 L importance qu il accorde au d sir et au regard de son p re est l aussi conforme ce que sait c est le d sir et le dire de l autre qui marque le sujet dans son genre et non l organe 10 nous dit Breton Cette influence d cisive du regard de l adulte sur nouveau n il clairement exprim dans la Reine Fantasque o sous l apparence d une com die l g re s exprime le drame de sa vie Ce que l enfant per oit dans ce regard que l adulte pose sur lui c est ce qu il doit devenir pour tre aim comme nous le montre bien Chiland C est en tant que fille que je peux tre le plus aim d eux 4 C est l toute l histoire J J Rousseau qui la raconte fort bien lui m me T aimerai je ainsi si tu n tais que mon fils OC I 7 lui dit son p re Pour tre aim il lui faut donc outre le fils tre la m re Docile J J Rousseau va obtemp rer non sans quelques combats qu il nous narre admirablement dans les Confessions dans cette Langue des signes o il va confirmer son aveu Faut il tenter de mettre un nom sur le comportement J J Rousseau Certains de ses biographes voqu
117. ion de l h breu par E FLEG Editions de Minuit 1959 PIAU GILLOT Colette La biblioth que de Julie Etudes Jean Jacques Rousseau Rousseau et la lecture Voltaire Foundation Oxford 1997 en cours Heurs et malheurs du Tableau de l amour conjugal Revue du XVIII me si cle N 19 1987 pp 363 377 REAL G Curban de La Science du Gouvernement 1761 ROUSSEAU Jean Jacques mile ou De l ducation 1762 La Pl iade Oeuvres compl tes Tome IV Julie ou la Nouvelle H lo se 1761 La Pl iade Oeuvres compl tes Tome THOMAS d AQUIN La Somme Th ologique XII me si cle Traduction Durand 1945 VENETTE Nicolas Tableau de l amour conjugal 1686 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie La matrice Fig 1 d apr s la matrice B on paiffeur fon col ouvert de c t D minence form e par fon orifice E les valvules de fon col qui fe Ont trouv es dans ce cadavre plus confufes qu el les ne font d ordinaire les ufs de Naboth le ligament rond la trompe du c t droit fes franges l ovaire en fitustion L L dif rens petits ufs entiers 8 diff qu s M les vail caux des grandes ailes N l ovaire gauche coi vert de cicatrices O une portion du p ritoine dont les vaiffeaux font des branches des vaifleaux permatiques P fpermatique Q le tronc de la veine K les
118. ir c est changer de formes 4 toutes les mutations disons nous maintenant sont du domaine du possible autre influence leibnizienne et ce qui n est plus leibnizien du tout n importe quoi peut sortir de n importe quoi le vermiceau peut se transformer en un gros animal et inver sement 5 les oppositions entre le normal et le monstrueux se trouvent non seulement relativis es voire limin es en essence car elles sont ramen es la diff rence entre l habituel et le rare 6 Si tous les tres circulent les uns dans les autres et en tous les sens sans tenir compte de la hi rarchie des r gnes min ral v g tal animal ce que nous appelons une esp ce n a de sens que pour nos classifications abstraites Il faudrait pour r pondre la pluralit des choses cr er autant de noms diff rents qu il y a d individus et d ailleurs l individu lui m me est d j pluriel 7 pluriels aussi sont les mondes l hypoth se est en tous cas plus que vraisemblable N oublions pas que le si cle met point au c ur de ses pr occupations Des mondes avort s d ve lopp s mobiles se sont form s ont t dispers s sont morts ont rev cu ailleurs ou autrement Leur survie ou leur extinction ont t command es par les arrangements de mati re qui r sultent d un nombre illimit de combinaisons Diderot apporte son tribut l art de la combinatoire fond encore par Leibniz qui devient aujour d hui une sci
119. ire une phrase que beaucoup ne sont pas pr ts accepter pour tre mise en pratique Les d terminations psychologiques sont plus fortes que les d terminations biologiques Nous d couvrons avec elle le g nie de Jean Jacques Rouseau avait su plus de deux si cles avant nos scientifiques analyser avec une extr me pertinence la gen se de l identit de genre chez le garcon Ne nous en offusquons pas tant il est encore difficile d admettre cette pens e scientifique Et plus encore comment ne pas approuver ce constat lucide qui lui seul rend son auteur plus actuel que jamais Aurait il crit l mile s il n avait pas cru l influence de l ducation et l importance de la pr vention Prol gom nes Nous ne r sisterons pas au plaisir de citer apr s Monsieur Claude Wacjman ce remarquable condens Jean Jacques Rousseau qui fut tout la fois un grand observateur de la nature quoique sa mani re d crire si belle et si riche ne soit pas toujours parfaitement naturelle et un esprit tr s philosophique quoique par ses paradoxes et ses d clamations il pour ainsi dire tout prix voulu se ranger parmi les ennemis de la philosophie faut lire tout ce texte qui introduit v ritablement aux fondements de l histoire de la M decine et de ses errements ce qui concerne l hypochondrie et la m lan colie Mais o en sommes nous actuellement Monsieur Roger Payot a eu la gentillesse de nou
120. is je l appris sans peine et n en ai rien oubli Par la suite il n apprendra plus rien que de lui m me et seul Mais il dotera Emile de l ducation qu il aurait aim avoir celle la nature Laissons de c t son instruction le plus important est d abord ce qu il devient ce qu il ressent ses affections secr tes Sa m re perdue il est lev par Tante Suzon aimable et sage qui le sauva 1 aurait souffert d une porphyrie aig e intermittente Il lui pardonna de l avoir fait vivre car elle savait une quantit d airs et de chansons qu elle chantait avec un filet de voix douce La s r nit d me de cette excellente fille loignait delle et de tout ce qui l environnait la r verie et la tristesse Elle fut une des premi res affections de sa vie Melle Lambercier ensuite repr sente plus d autorit et partant plus de s v rit La menace du ch timent suffit alarmer Jean Jacques qui craint avant tout de la chagriner J tais plus f ch de d plaire que d tre puni dit il Mais un jour il m rita la fess e et m me ensuite la r cidive du ch timent Ce y de plus bizarre est que ce ch timent m affectionna davantage celle qui me l avait impos OC I p 15 c est qu il y avait trouv plus de d sir que de crainte Cette nouvelle affection l entra ne sur la voie d une sexualit particuli re qu il exercera aupr s de Melle Goton et aussi au cours de c
121. ises de conscience dont nous b n ficions encore La septi me session l adolescence et son histoire avait comme pr sidents Monsieur Tanguy L AMINOT et Madame Corn lie SEMP CROQUETTE Trois noms ont domin Jean Jacques ROUSSEAU Denis DIDEROT et Georges Louis Leclerc de BUFFON Tous les expos s des pr sidents du Docteur Fran oise BOCQUENTIN de Roger PAYOT de Colette PIAU GILLOT de Jacques PONTIER de Claude WACJMAN ont t r unis dans cet opuscule L Adolescence au XVIII me si cle De la Philosophie la Biom trie mis en souscription La huiti me session l adolescence et son accompagnement avait comme pr sidents le Docteur Philippe THIEFFRY et Madame Antoinette JACQUEMART qui ont trait Du regard du m decin sur les adolescents L impact du d pistage sur l image de soi et Des adolescents en situation de scolarisation Les autres th mes abord s ont t Historique et Objectifs de l Union Internationale d Hygi ne et de M decine Scolaire et Universitaire par le Docteur Claire CHAUDI RE Violence de l adolescent face son parent incarc r et troubles psychiques qui en d coulent par Dani le ROSNOBLET Images de soi et image du corps l adolescence par le Professeur Dominique GINET Nous sommes certes aux limites de l Auxologie mais comment ne pas reconna tre la grande avidit de connaissance des adolescents envers leur corps en croissance combien d ignorances encore de fausses peu
122. ive et sociale Directeur g n ral du Centre International de l Enfance auteur de sa Pr face l ouvrage Auxologie m thode et s quences publi en 1979 a rappel ces deux commandements d une ternelle actualit en y ajoutant un troisi me Dominez la nature et soumettez la Du point de vue de l auxo biom trie la paraphrase pourrait tre Que les cellules les tissus les organes croissent et se multiplient conna tre la nature donc la dominer mesurez les Trop peu d attention est accord e la croissance harmonieuse de l tre bumain ce sujet passionnant et n glig importe donc seize ans plus tard de remercier vivement la Soci t de Biom trie Humaine son Pr sident le Professeur Emmanuel Alain CABANIS et les Membres de son conseil d avoir accept de consacrer trois journ es enti res au th me de la Biom trie de la croissance l Auxo biom trie sous l angle de l volution corporelle humaine et de l utilisation des techniques nouvelles par des expos s de synth se des communications libres des initiations aux logiciels tout ceci en venant Lyon et plus pr cis ment dans l amphith tre du Centre National de la Recherche Scientifique C N R S Villeurbanne sur le campus de l Universit Claude BERNARD LYON D la Doua Pour accueillir plus de la centaine de personnes qui avaient accept de venir de France et de l tranger proche ou lointain nos Amis du Groupe d Auxol
123. ix Un peintre et g om tre comme D rer 1471 1528 donne plusieurs tels exemples masculins et f minins dans lesquels la hauteur totale du corps est subdivis e un nombre de testes allant de sept dix cela permet l artiste de dessiner des repr sentations du corps humain tenant mieux compte de la complexion du corps Sur ce plan Buffon est moins pr cis Si l on voulait v rifier ces mesures de longueur sur un seul homme on les trouverait fautives plusieurs gards par les raisons que nous en avons donn es il serait encore bien plus difficile de d terminer les mesures de la grosseur des diff rentes parties du corps l embonpoint ou la maigreur change si fort ces dimensions et le mouvement des muscles les fait varier dans un si grand nombre de positions qu il est presque impossible de donner l dessus des r sultats sur lesquels on puisse compter La subdivision de l envergure en un certain nombre de faces para t moins claire que ne l est ci dessus la subdivision de la hauteur totale Lorsqu on tend les bras de fa on qu ils soient tous deux sur une m me ligne droite et horizontale la distance qui se trouve entre les extr mit s des grands doigts des mains est gale la hauteur du corps Depuis la fossette qui est entre les clavicules jusqu l embo ture de l os de l paule avec celui du bras il y a une face lorsque le bras est appliqu contre le corps et pli en avant on y compte quatre faces sav
124. l e ou de rubans les nymphes faites comme l ordinaire A droite amp gauche des nym phes les grandes levres comme on les oit en A A fig 4 Au deffous des nymphes amp entr elles les lacunes fitu es au haut du veftibule A droite amp gauche des lacunes Au deffous les deux ventricules Entre les deux ventricules amp tout au deflous l orifice de l urethre Au deffous de de amp des deux ventricules l entr e du vagin Au deffous la partie qu on voit clleptique en bas amp comme termin e en haut par un arc circulaire concave d fign e par la lettre E fig 6 Dhamen Sous partie elleptique de men le corps charnu qui le fuit amp l entoure juf qu fon bord le plus lev droite amp gau he o l on remarque les minences ce corps Au deflous de l minence du corps charnu la G viculaire qui regne fur tout cours l minen du corps charnu Sous foffe naviculaire 82 dans la direction milieu de cette fofle l anus A p rin e l extr mit amp la partie la plus de la figure entre les deux minences qu on re marque l anus Figure 6 Un hymen contre o s obferve une colonne charnue qui divife l entr e du vagin en deux fegmens in gaux d apr s le cadavre d une fille g e de fept ans m me auteur l hymen Au deffus de au milie
125. le avant qu elles parussent l avoir Cet empire est aux femmes et ne peut leur tre t m me quand elles en abusent si jamais elles pouvaient le perdre il y a longtemps qu elles l auraient perdu IV 697 De cet empire absolu l homme doit tre prot g au risque d aller fort mal et de rendre l humanit malade Si JJ Rousseau clo tre femme s il la r duit l enclos domestique s il la confine un enfermement que a tendance consid rer comme d une misogynie outranci re c est bien parce qu il veut prot ger de son rayonnement l homme encore ind cis et le soustraire cet aimant qui pourrait faire de lui un v ritable esclave inversant ainsi les lois de la nature La s paration des sexes et de leurs travaux est en effet un th me tr s important dans l uvre de J J Rousseau pourrait croire qu il s agit l d un souci moral il n en est rien ou du moins ce n est pas l le premier souci de J J Rousseau qui d sire L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie avant tout faire en sorte que les femmes restent des femmes et que les hommes deviennent des hommes tout comme aux premiers temps de l ge d or Nous voudrions rapidement confronter ces propos de J J Rousseau avec ceux de nos contemporains sur le m me sujet J J Rousseau a t il d velopp ici une id e d lirante ou bien a t il t l inventeur g nial de nos sciences du
126. le des tres vivants puisque chacune une fois cr e ou apparue l origine se perp tue par la reproduction Pour diff rentes qu elles soient les unes des autres toutes les vari t s ou races ne sont qu alt rations d un seul type originel d une souche commune Tous les Hommes sont fondamentalement m me Homme puisqu ils peuvent s unir ensemble pour la propagation de l esp ce Les dissemblances raciales sont l oeuvre des circonstances externes Buffon accorde une importance particuli re au climat Il croyait en la transmission h r ditaire de ces modifications Le probl me de la noirceur des n gres faisait au XVIII me si cle l objet de vives controverses et l opinion de Buffon tait contredite par Maupertuis et m me par Voltaire Les singularit s de nature 1768 qui ont eu raison A partir de 1766 on constate des glissements s man tiques entre les termes esp ce genre famille vari t race Buffon se montre galement psychologue et m me sociologue voit dans l Homme seul un tre dou intellectuellement qui se r alise pleinement dans l tat de soci t Il n labore dans son oeuvre qu une seule partie syst matique pour r pondre aux ques tions d o vient la vie et comment se transmet elle soup onne le r le des premi res impressions sensorielles re ues par le nouveau n il se pose des questions sur l inconv nient de l emmaillotement Histoire naturelle Tome IV in 12 page 192
127. lent et le g nie l tude de la science qu il importe le plus profondir et de bien conna tre 1 Joseph Daquin reprend aussi cette phrase de Rousseau Je ne dirai point comme J J Rousseau que la m decine vienne donc sans le m decin 2 Pinel dans sa Nosographie philosophique lutte contre les repr sentations qui portent pr judice l exercice d une clinique m dicale scientifique dont les crivains sont les rapporteurs aupr s du grand public Il crit que ces faux dehors de la science m dicale ainsi que l habi tude automatique de voir les malades tour tour le digne objet des traits satiriques de Pline Montaigne Moli re Rousseau n offriront jamais qu instabilit jactance conjonctures disputes interminables rivalit s pleines de dissensions et d aigreur combats ternels de l amour propre titre enfin de d rision et de plaisanterie i Cependant Cabanis remarque que la situation de Rousseau vis vis de la m decine est plus complexe J J Rousseau qui fut tout la fois un grand observateur la nature quoique sa mani re d crire si belle et si riche ne soit pas toujours parfaitement naturelle et un esprit tr s philosophique quoique par ses paradoxes et ses d clama tions il ait pour ainsi dire tout prix voulu se ranger parmi les ennemis de la philosophie Mais cel n emp che pas Rousseau de donner son avis sur des questions m dicales de sa position d homme de let
128. lgr les al as et les risques lui apporte un l ment nouveau une exp rience dont il se souviendra et qu il reprendra dans ses oeuvres telle la Nouvelle H lo se o il revit sa propre jeunesse Il a la conscience de sa propre existence au point que de cette conscience il en fera son oeuvre Il appara t aussi que la figure de Mme de Warens restera pour lui comme une toile son firmament C est un point de rep re qui le m nera du bapt me ou de son abjuration sa stature d homme toile qui se profilera sur le bon chemin plusieurs reprises dans son quip e avec B cle par exemple ineffable f licit du voyage au bout duquel j entre voyais Mme de Warens qui alors deviendra maman au retour de ses diff rents voyages jusqu au s jour bienheureux des Charmettes enfin mais n anticipons pas Fontaine de H ron d Alexandrie fontaine deux bassins o la compression fait jaillir l eau 8 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie 1722 Notre Jean Jacques dix ans et se trouve pension avec son cousin Abraham Bernard chez le pasteur Lambercier qui vit Bossey avec sa s ur va s couler l environ deux ann es qui sont les seules ann es d instruction de formation de ce jeune gar on Aussi dit il Je ne me suis jamais rappel avec d go t mes heures d tude et si je n appris pas beaucoup de choses que j appr
129. m me en quelques occasions de la vie Emile va donc apprendre la menuiserie avec son ma tre IV 477 478 devient le sauvage fait pour habiter dans les villes A quinze ans donc Emile est laborieux temp rant patient ferme plein de courage Son imagination nullement allum e ne lui grossit jamais les dangers il est sensible peu de maux et il sait souffrir avec constance parce qu il point appris disputer contre la destin e Il se consid re sans gard aux autres et trouve bon que les autres ne pensent point lui Il rien de personne et croit rien devoir personne il est seul dans la soci t humaine il ne compte que sur lui seul droit aussi plus qu un autre de compter sur lui m me car il est tout ce qu on peut tre son ge OC IV 487 488 Le livre IV d bute par la peinture d un tat de crise quinze ans une orageuse r volution s annonce par le murmure des passions naissantes IV 489 C est le temps de la pubert le moment dit Rousseau o l homme na t v ritablement la vie Selon lui il est inutile d emp cher les passions de na tre et il n existe d autre solution que de tenter dans un premier temps de les retarder afin qu Emile acqui re davantage de vigueur Le gouver neur va tendre la dur e de leur d veloppement en d tournant la sensibilit de l enfant vers les indigents et les malheureux va aussi utiliser ce feu
130. m moire de ses Rapports du physique et du moral de l homme De l influence des ges sur les id es et les affections morales Cabanis traite des congestions hypocondriaques abdomi nales pr cise qu elles sont toujours accompagn lels d affections de l me tristes et m lancoliques Mais vers la premi re septenaire de la troisi me poque c est dire vers la quarante deuxi me ann e il se fait pour l ordinaire un changement qui dissipe en grande partie les maladies dominantes jusqu alors et qui les remplace par des maladies nouvelles B Dans cette volution il semble que la vie revienne sur ses pas que l homme commence Jean Jacques Rousseau r f rent m dical une nouvelle jeunesse Une note infrapaginale pr cise que cette seconde jeunesse est plus marqu e chez certains sujets que chez la plupart des autres On la voit quelques fois ramener presque les illu sions et les r veries heureuses de l adolescence J J Rousseau nous en offre un exemple singulier Qui ne se rappelle la partie des M moires de cet homme extraordinaire relative cette poque de sa vie 14 Cabanis rapporte au cas particulier de Rousseau une g n ralisation qu il l gitime la citation du philosophe 1 parvient pas tout fait Lorsque Daquin fait appel Rousseau il reprend ce que Tissot avait auparavant d montr qu il transcrit ainsi dans sa Philosophie de la folie Venez vous ambiti
131. mes les justes proportions des ouvrages de la nature Les anciens ont fait de si belles statues que d un commun accord on les regard es comme la repr sentation exacte du corps humain le plus parfait Ces statues qui n taient que des copies de l homme sont devenues des originaux parce que ces copies n taient pas faites d apr s un seul individu mais d apr s l esp ce humaine enti re bien observ e et si bien vue qu on n a pu trouver aucun homme dont le corps f t aussi bien proportionn que ces statues c est donc sur ces mod les que l on pris les mesures du corps humain nous les rapporterons ici comme les dessinateurs les ont donn es Lorsque la biom trie humaine actuelle d finit gr ce des m thodes statistiques appropri es le de tel ou tel groupe humain elle ne fait au fond que reprendre cette id e ancienne du corps id al ou parfait servant de mod le au groupe humain en question Seuls diff rent les moyens gr ce auxquels est construit ce mod le Les mesures du corps humain dont parle Buffon dans la derni re partie du paragraphe reproduit ci dessus sont en fait des proportions observ es sur le corps masculin ainsi id alis par les statuaires anciens L effet individuel de taille dispara t par le fait que la dimension de n importe quelle partie du corps est exprim e dans une unit la face sp cifique de l individu et dont la valeur absolue peut diff rer d un individu l au
132. mme en particulier elle n existait pratiquement pas 14 Buffon et la biom trie humaine l poque de Buffon Or celui ci qui rappelons le avait une culture math matique importante s est risqu ce genre d exercice dans une Addition l article Du sens de la vue sur la cause du strabisme ou des yeux louches Il explique le strabisme par une diff rence de force entre les deux yeux Avant d examiner le d tail de cette explication du strabisme nous citerons un passage de l Histoire naturelle extrait du Premier discours de la mani re d tudier et de traiter l histoire naturelle Ce passage nous para t en effet contenir sous la plume de Buffon l essentiel des principes m me de la mod lisation des ph nom nes naturels Buffon utilise le qualificatif de physique qui son poque a un sens beaucoup plus large que de nos jours Mais lorsqu apr s avoir bien constat les faits par des observations r it r es lorsqu apr s avoir tabli de nouvelles v rit s par des exp riences exactes nous voulons chercher les raisons de ces m mes faits les causes de ces effets nous nous trouvons arr t s tout coup r duits t cher de d duire les effets d effets plus g n raux et oblig s d avouer que les causes nous sont et nous seront perp tuellement inconnues parce que nos sens tant eux m mes les effets de causes que nous ne connaissons point ils ne peuvent nous donner des id es que des effets et jamais
133. n des yeux parce qu en effet les yeux n ont jamais tous deux ensemble cette mauvaise disposition et que si on peut mettre les deux yeux dans cet tat en quelque cas cet tat ne peut durer qu un instant et ne peut pas devenir une habitude Le strabisme ou le regard louche ne consiste donc que dans l cart de l un des yeux tandis que l autre para t agir ind pendamment de celui l Puis Buffon critique les explications du strabisme donn es par un certain nombre d auteurs et propose sa propre explication Mais la cause la plus g n rale la plus ordinaire du strabisme et dont personne que je sache n a fait mention c est l in galit de force dans les yeux Je vais faire voir que cette in galit lorsqu elle est d un certain degr doit n cessairement produire le regard louche et que dans ce cas qui est assez commun ce d faut n est pas une mauvaise habitude dont on puisse se d faire mais une habitude n cessaire qu on est oblig de conserver pour pouvoir se servir de ses yeux Lorsque les yeux sont dirig s vers le m me objet et qu on regarde des deux yeux cet objet si tous deux sont d gale force il para t plus distinct et plus clair que quand on le regarde avec un seul il mais lorsque les yeux sont de force in gale j ai trouv qu il en tait tout autrement un petit degr d in galit fera que l objet vu de l il le plus fort sera aussi distinctement aper u que s il tait vu des deux yeux un peu
134. n des m decins agr s au Coll ge de la Rochelle Premi re dition de Tableau de l amour conjugal en 1686 Septi me dition en 1702 Nombreuses r ditions au cours du XVIIIe si cle Colportage clandestin au XIXe si cle Au XXe si cle jusqu en 1970 diffusion comme un texte contemporain cf Revue du Dix Huiti me Si cle n 19 1987 Piau Gillot Heurs et malheurs du Tableau de l amour conjugal de Venette p 363 377 Dance Menstrues Les menstrues des femmes sont un des plus curieux et des plus embarrassants ph nom nes du corps humain Quoiqu on ait form diff rentes hypoth ses pour l expliquer on n a encore presque rien de certain sur cette mati re Colette PIAU GILLOT est professeur l Universit Paris XI et membre de l quipe J J Rousseau de Montmorency Z GA Bibliographie AGOTY Gautier d Anatomie des parties de la G n ration 1750 Zoog n sie 1750 BUFFON Georges Louis Leclerc Comte de Histoire Naturelle 1761 DIDEROT Denis D ALEMBERT Jean Lerond Encyclop die ou Dictionnaire raisonn des sciences des arts 1754 1777 FONTENELLE Bernard Le Bovier de Histoire acad mique des sciences 1701 HALLER Albrecht von R flexions sur le syst me de M Buffon 1761 Discours sur l irr ligion 1765 LACLOS Pierre CHODERLOS de Des femmes et de leur ducation 1785 La Pl iade Oeuvres compl tes Le LIVRE du COMMENCEMENT Traduct
135. n fran aise la renomm e d Emile va aller toujours augmentant Dans leur qu te pour r g n rer la nation et cr er un citoyen les r volutionnaires vont associer ce livre aux Consid rations sur le gouvernement de Pologne et aux pages de ticle Economie politique o Rousseau parlait de l ducation natio nale En cela ils vont aussi le trahir On a en effet trop facilement voulu voir en Rousseau le proph te de la R volution pour avoir crit dans Emile Nous approchons de l tat de crise et du si cle des r volutions OC IV 468 La politique n est pas absente de l ouvrage mais Emile n est pas form pour devenir le citoyen des nations modernes Il doit vivre parmi ses semblables comprendre leurs coutumes et leurs pens es s adapter elles pour ventuellement les r former Il n est pas destin par le gouverneur soulever les popu lations m me si celui ci souligne qu il les commanderait ais ment mais bien plut t faire le bien et donner par son exemple et sa conduite la preuve que l homme peut vivre mieux et plus intelli gemment pourvu qu il trouve sa place et sache tre heureux s y tenant Il est probable qu Emile s adapterait bien la Cit du Contrat social et par ses qualit s de raisonnement son go t pour la L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie libert et son sens de la justice constituerait un l ment de valeur parmi les citoyens mais c
136. nce est d terminante sur le lent d veloppement de sa personnalit car d s le plus jeune ge il subit des violences pourrait dire m me des traumatismes qui marqueront jamais sa sensibilit et son caract re qu il dit lui m me eff min tendre mais fier Le premier drame v cu est la mort de sa m re Il na t le 28 juin 1712 et sa m re meurt neuf jours apr s soit le 7 juillet Son p re lui r p tera souvent qu il lui rappelle la disparue et le serrant dans ses bras il ne sait que pleurer avec lui ce souvenir Jean Jacques ne sait pas lui m me quand ni comment il apprendra lire mais ce sera pour lire les romans laiss s par sa m re et qu il lira en compagnie de son p re sans aucun discerne ment dans le choix de ses lectures le soir la veill e et m me la nuit six ans Plutarque me tomba sous la main huit je savais par c ur j avais lu tous les romans ils m avaient fait verser des seaux de larmes avant l ge o le c ur prend int r t aux romans OC I 1134 Ce sera pour lui des motions confuses et il pourra dire que tous les sentiments m taient d j connus je sentis avant de penser De son enfance o il reconna t avoir t trait en enfant ch ri il aura encore quelques souvenirs confus des b tises comme celle d avoir piss dans la marmite de Mme Clot la voisine tr s grognon pendant qu elle tait au pr che Souvenir dr le qu
137. ne lecture trop facile Le mot r verie n a pas en tout cas sous sa plume le caract re p joratif qu il a pris chez les commentateurs modernes C est chez Rousseau une fa on coutumi re et modeste de parler de ses crits et qui tient aussi sa technique de cr ation Au livre IV Rousseau oppose le pays des chim res dans lequel le voit le lecteur au pays des pr jug s o celui ci demeure et il ajoute Je sais que s obstinant n imaginer possible que ce qu ils voient ils prendront le jeune homme que je figure pour un tre imaginaire et fantastique parce qu il diff re de ceux auxquels ils le comparent sans songer qu il faut bien qu il en diff re puisqu lev tout diff remment affect de sentiments tout contraires instruit tout autrement qu eux il serait beaucoup plus surprenant qu il leur ressembl t que d tre tel que je le suppose n est pas l homme de l homme c est l homme de la nature Assur ment il doit tre fort tranger leurs yeux OC IV 549 Chez Rousseau le r ve nourrit la r alit et fonde l argumenta tion il donne Emile une dimension et une vie qui en font encore aujourd hui un des ma tres livres de la p dagogie mondiale Rousseau a en fait tr s profond ment r fl chi aux propositions qu il avance dans Emile Sa m thode repose non seulement sur r flexion mais aussi sur l observation des enfants Ne note t il pas qu au moment o il crit il entend e
138. nonce pas tre aussi un trait pratique d ducation Il d veloppe une th orie sur l homme et sur sa place dans lunivers propose une tude de la condition humaine et il est galement un essai d anthropologie syst matique Emile m le aussi plusieurs genres litt raires du dialogue la dissertation philo sophique en passant par le roman et la confession De cette grande richesse du livre car est une ont d coul de multiples lectures qui ont pendant longtemps bien plus brouill le sens v ritable de l uvre qu elles ne lont clair Pestalozzi disait en 1809 qu Emile tait rest un livre ferm Il 1 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie existe certes un Emile pour les litt raires un autre pour les philo sophes et encore un autre pour les p dagogues qui ne co ncident pas toujours mais Emile n est pas pour autant un livre confus au vocabulaire flou et quivoque rempli de redites et de digressions dont on a bien souvent parl Ce n est pas non plus une r verie sans cons quence ou comme Faguet dit avec une ironie condescen dante un roman de l ducation que Rousseau n a jamais pris au s rieux Dans la pr face du livre Rousseau dit certes qu on croira moins lire un trait d ducation que les r veries d un visionnaire sur l ducation OC IV 242 mais c est justement pour mettre en garde le lecteur contre la tentation d u
139. nquis leur identit le droit la gestion de leur corps gr ce leurs luttes mais aussi gr ce aux progr s scientifiques r alis s par des biologistes d cid s ce que diff rence ne se confonde plus avec in galit la lumi re de l histoire m dicale il semble que le frein mis pendant des d cennies aux d couvertes sur la sexualit soit plus id ologique que scientifique Les int grismes contemporains conti nuant associer plaisir et procr ation pr cher la conception programm e par Dieu ou voire autoriser l infibulation et prouvent que deux si cles apr s Rousseau la pens e traditionaliste th ologale n a pas encore disparu Sophie reste au XVIIIe si cle certains sont encore phallocrates L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie IC da biblioth que de Julie tudes Jean Jacques Rousseau en cours R duire comme certains le font la conception rousseauiste de l ducation f minine celle que re oit la future compagne d Emile c est n gliger bon nombre de subtilit s de raisonnement de la Nouvelle H lo se 2Thomas d Aquin surnomm le Docteur vang lique 1225 1274 auteur entre autres ouvrages apolog tiques de la Somme contre les Gentils et de la Somme th ologique expres sion de l orthodoxie catholique enseigna la th ologie Paris Dans la Profession de foi du Vicaire Savoy
140. ns la suite enti re de mon ouvrage sur l histoire naturelle il n y a peut tre pas un seul des articles qui soit plus susceptible d additions et m me de corrections que celui des vari t s de l esp ce humaine j ai n anmoins trait ce sujet avec beaucoup d tendue et j y ai donn toute l attention qu il m rite mais on sent bien que j ai t oblig de m en rapporter pour la plupart des faits aux relations des voyageurs les plus accr dit s malheureusement ces relations fid les certains gards ne le sont pas d autres les hommes qui prennent la peine d aller voir des choses au loin croient se d dommager de leurs travaux p nibles en rendant ces choses plus merveilleuses quoi bon sortir de son pays si l on n a rien 115 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie d extraordinaire pr senter ou dire son retour de l les exag rations les contes et les r cits bizarres dont tant de voyageurs ont souill leurs crits en croyant les orner Un exemple de ces exag rations propos des Patagons M P observe avec raison le peu de proportion qui se trouve entre les mesures de ces hommes gigantesques donn es par diff rents voyageurs qui croirait dit il que les diff rents voyageurs qui parlent des Patagons varient entre eux de quatre vingt quatre pouces sur leur taille cela est n anmoins tr s vrai Selon la Giraudais ils sont hauts d environ 6 p
141. ntes ne peuvent que l touffer r ve autre chose sans savoir ce quoi il peut pr tendre Il semble qu il soit capable de beaucoup entreprendre mais chaque fois des erreurs psychologiques son gard vont le d tourner de la r gularit n cessaire lui faire acqu rir un perfectionnement sans lequel il ne supporte pas de pers v rer Il est exigeant envers lui m me il lui faut transcender l activit propos e sinon il la rejette Est ce une prescience de son avenir Revenu Gen ve chez l oncle Bernard qui ne se presse pas de prendre une d cision son gard Jean Jacques perd le plus pr cieux temps de son enfance en niaiseries comme il le reconna t lui m me Enfin on se d cide il sera grapignan greffier puis graveur d autres p riodes il sera aussi laquais domestique vaguement secr taire il enseignera la musique avant de m me il sera pr cepteur quel m tier pouvait il pas faire 2 Il entra m me au s minaire De tous ces tats il apprit la vie sociale mais dans les go ts les plus vils et les plus basses polissonneries Chez son ma tre graveur le brutal M Ducommun il devint craintif et dit lui m me je devins un enfant perdu I p 31 Il apprit galement convoiter en silence dissimuler mentir et d rober Il aurait pu L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau devenir un polisson et un voleur Il oublia ses le
142. ogie M dico Psycho Sociale constitu lors de notre arriv e Lyon en 1969 et de l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine taient l pour les recevoir Mais durant deux journ es suppl mentaires nous avons eu aussi l ambition de les convier en Anthropologie et en P diatrie au nom du Comit National de l Enfance du D partement du Rh ne qui n tait pas indiff rent notre d marche nos Amis Italiens nous ont cette occasion fait le grand honneur d officialiser la cr ation du Gruppo di Auxologia di Lingue Latine 14 Nous avons aussi et surtout voulu rendre un vibrant hommage la m moire de Monsieur Henri PINEAU ma tre de recherches au CNRS dont la derni re participation aux journ es communes la Soci t de Biom trie Humaine et l Association Rh ne Alpes de Biom trie Humaine eurent lieu Lyon le 6 octobre 1989 peu avant sa mort qui nous affecta tous Le Professeur Vincent DELMAS n a t il pas crit En 1965 Monsieur Henri PINEAU soutenait sa th se de Doctorat s Sciences Cette th se portait sur un travail de biologie dynamique la croissance et Monsieur Henri PINEAU avec la clairvoyance critique qui faisait son originalit tra ait les lois Monsieur Henri PINEAU utilisait l outil math matique dans ce qu il pouvait apporter de fa on r fl chie Monsieur Henri PINEAU avait le don de rendre simple cet outil math matique Voil qu il l appliquait la croissance L esp
143. oir deux entre l embo ture de l paule et l extr mit du coude et deux autres depuis le coude jusqu la premi re naissance du petit doigt ce qui fait cinq faces et cinq pour le c t de l autre bras c est en tout dix faces c est dire une longueur gale toute la hauteur du corps il reste cependant l extr mit de chaque main la longueur des doigts qui est d environ une demi face mais il faut faire 10 Buffon et la biom trie humaine attention que cette demi face se perd dans les embo tures du coude et de l paule lorsque les bras sont tendus Deux paragraphes sont consacr s aux proportions respectivement du corps de l enfant et de celui de la femme Dans l enfance les parties sup rieures du corps sont plus grandes que les parties inf rieures les cuisses et les jambes ne sont pas beaucoup pr s la moiti de la hauteur du corps mesure que l enfant avance en ge ces parties inf rieures prennent plus d accroissement que les parties sup rieures et lorsque l accroissement de tout corps est enti rement achev les cuisses et les jambes font peu pr s la moiti de la hauteur du corps Dans les femmes la partie ant rieure de la poitrine est plus lev e que dans les hommes en sorte qu ordinairement la capacit de la poitrine form e par les c tes a plus d paisseur dans les femmes et plus de largeur dans les hommes proportionnellement au reste du corps les hanches des femmes sont aussi
144. oir ce monde et celui de Dieu C est cette tape du livre IV que Rousseau place les soixante dix pages de la Profession de Foi du Vicaire savoyard Ce morceau commence par un pr ambule qui rattache l pisode la propre histoire de Rousseau du haut d une colline qui domine la plaine du un jeune homme expatri et pauvre doutant de lui du monde et de Dieu re oit l enseignement d un pr tre singulier Le discours de celui ci s harmonise parfaitement avec les m thodes utilis es par le gouverneur pour Emile consiste ne pas imposer une croyance mais essayer de trouver d abord une base solide sur laquelle s appuyer pour r examiner lunivers et ses lois Le Vicaire invite donc le jeune homme partir de lui m me d finissant dans un premier temps la sensation et le jugement puis la mati re et le mouvement Remontant ainsi la cha ne des id es philosophiques il prouve l existence d une volont ext rieure celle de l homme et de la terre et il la nomme Dieu Mais c est aussi pour d finir la conscience et la conduite tenir dans la vie que cet examen lui importe L homme honn te et juste peut entendre la voix de sa conscience et trouver en son for int rieur la raison de son action Telle est la religion naturelle destin e Emile qui permet de faire cohabiter avec harmonie et sagesse la foi et la raison Le Vicaire 0 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie s en
145. omme qui est pr occup par ce probl me c est lui qui se sent immerg dans la f minit nous dit 5 Camara propos des Mandenka 6 C est cette immersion que J J Rousseau nous exprime fort bien dans les anecdotes du canard et du b ton immersion que d nonce galement Stoller dans une phrase typiquement Rousseauiste Il faut se maintenir distance des femmes ou tre irr m diablement infect de f minit 7 Nous voyons donc que le g nie de J J Rousseau avait su plus de deux si cles avant nos scientifiques analyser avec une extr me 44 La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jacques Rousseau pertinence la gen se de l identit de genre chez le gar on Mais pourquoi cet int r t pour un sujet si particulier Pourquoi ces remarques si pertinentes de la part d un homme et m me d un grand homme qu on oserait soup onner de convoiter le sort des femmes qui elles il le dit ne poss dent aucun g nie Pour quelle raison JJ Rousseau s est il int ress ce probl me d identit 2 Avait il lui m me quelque difficult se penser au masculin Nous envisa geons maintenant le deuxi me de l expos La formation de l identit de genre chez J J Rousseau Quand J J Rousseau a t il su qu il tait gar on J avais atteint ma dix neuvi me ann e avant que mon sexe me fut bien connu nous confie t il dans le Manuscrit de Neuch tel Ebauches des Confessions OC I 1156 D j p
146. on d id es ni pour ainsi dire la m me vie nous ne commen ons 12 Buffon et la biom trie humaine vivre moralement que quand nous commen ons ordonner nos pens es les tourner vers un certain avenir et prendre une esp ce de consistance un tat relatif ce que nous devons tre dans la suite En consid rant la dur e de vie sous ce point de vue qui est le plus r el nous trouverons dans la table qu l ge de 25 ans on n a v cu que le quart de sa vie qu l ge de 38 ans on n en a v cu que la moiti et que ce n est qu l ge de 56 ans qu on a v cu les trois quarts de sa vie Il semble que la suite de la publication des tables pr c dentes le public ait souhait un compl ment d information sur leur mode d emploi Buffon revient sur le sujet sous la forme d un article intitul Des probabilit s de la dur e de vie qu il introduit ainsi La connaissance des probabilit s de la dur e de la vie est une des choses les plus int ressantes dans l histoire naturelle de l homme on peut la tirer des tables de mortalit que j ai publi es Plusieurs personnes m ont paru d sirer d en voir les r sultats en d tail et les applications pour tous les ges et me suis d termin les donner par suppl ment Apr s avoir apport certaines pr cisions techniques sur la fa on dont il proc de aux calculs il donne une longue s rie de tables dont chacune concerne l esp rance de vie d une
147. onc clair que le f tus n est pas un adulte en r duction Le d veloppement du f tus est difficile observer le suivi longitudinal d un m me f tus au cours du temps est videmment exclu seules des observations transversales sont possibles On ne peut pas suivre le d veloppement du f tus humain dans la matrice comme on suit celui du poulet dans l uf les occasions d observer sont rares et nous ne pouvons en savoir que ce que les anatomistes les chirurgiens et les accoucheurs en ont crit c est en rassemblant toutes les observations particuli res qu ils ont faites et en comparant leurs remarques et leurs descriptions que nous allons faire l histoire abr g e du f tus humain Ces recoupements d observations de sources diverses permettent Buffon de donner des descriptions class es dans l ordre chronologique de l embryon et du foetus divers ges partir de la conception Nous ne donnerons pas in extenso ces descriptions discursives souvent tr s d velopp es Plusieurs d entre elles sont assorties d indications chiffr es sur la taille du foetus la biom trie du d veloppement foetal commence ici Trois ou quatre jours apr s la conception il dans la matrice une bulle ovale qui au moins six lignes 13 5 mm sur son grand diam tre et quatre lignes 9 0 mm sur le petit Quinze jours apr s la conception l on commence bien distinguer la t te on voit aux deux c t s de parti
148. ons et dans les R veries du Promeneur solitaire combien il est persuad que tous les hommes sont ses ennemis et il est tourment par des d fiances et des craintes continuelles 17 En 1802 Anthelme Richerand dite ses Nouveaux l ments de physiologie Il est de ceux qui permettent le basculement conceptuel d une m decine purement physiologique vers une m decine mentale qui se g n ralise par la suite acceptant que la maladie 1 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie mentale ne soit pas une maladie essentielle du corps Rousseau est pour lui le type m me de qui prouve sans r plique que le temp rament m lancolique est moins une constitution particuli re du corps qu une v ritable maladie dont les degr s peuvent varier l infini depuis une certaine originalit dans le caract re jusqu la manie la plus d cid e 8 S appuyant sur des observations du Trait de Pinel Richerand pense que l histoire des hommes c l bres dans les sciences les lettres et les arts a fait connaitre des m lancoliques d un caract re oppos dou s d un sens exquis d un tact d licat 9 Il ajoute qu il est extr mement difficile de peindre ce temp rament d une mani re g n rale ou abstraite Quoique le fond du tableau reste toujours le m me les traits excessivement nombreux sont susceptibles d une infinit de variations il vaut donc mieux recourir l histoire des
149. oral des femmes et d pr cie celui des hommes Pour justifier le statut ontologique f minin Rousseau se r f re deux autorit s celle de la Bible et celle des m decins On lit dans la Gen se au chapitre I que lorsque Dieu cr a Adam il voulut lui donner une compagne Le Seigneur la tira ni de la t te pour commander ni du pied pour tre esclave mais Il prit une de ses c tes Et le Seigneur Dieu b tit la c te qu Il prit de l homme femme Et l homme dit Celle ci cette fois os de mes os et chair de ma chair Celle ci sera prononc e Icha femme car de l homme Ich fut prise celle ci versets 21 22 23 Le Livre du Commencement Trad de l h breu Ed de Minuit 1959 p 13 Apr s le p ch originel signe de la faiblesse morale Dieu lui ordonna d tre soumise la puissance et la domination du mari partie de la p nitence laquelle le Seigneur la condamna Ce texte fondateur de l ontologie f minine se retrouve videmment dans tous les cat chismes les guides de la femme chr tienne au XVIIIe si cle mais galement dans un manuel de droit La Science du Gouvernement de M de R al paru Paris en 1761 Ch Des devoirs De l ordre et la subordination p 345 Le discours biblique l gitime le discours juridique Jaucourt dans le volume VII de l Encyclop die paru 1757 l article Femme fait aussi r f rence au mythe de la Cr ation par l
150. ou peut tre cause de lui nous pensons que cet exemple est p dagogiquement bon car il montre la fois le m canisme de la construction d un mod le math matique l importance de l argumentation fond e sur des observations concr tes et sur une r flexion math matique aboutissant la formulation des hypoth ses de d part et l importance de la qualit du raisonnement math matique qui partir de ces hypoth ses va aboutir des conclusions utilisables dans des applications concr tes 1 L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie 5 Conclusion L uvre de Buffon est si volumineuse et dense que nous ne pourrions certifier avoir t r ellement exhaustif dans notre projet de r capituler fout ce qui y est dit pouvant tre consid r comme relevant de la biom trie humaine Nous pensons cependant ne rien avoir omis d essentiel sur ce th me Par ailleurs il est certain que de nombreuses id es concernant la pratique scientifique sont largement d velopp es par Buffon Nous ne les avons pas reproduites ici car nous les avons jug es un peu trop loign es de notre sujet ce qui ne leur enl ve ni leur int r t ni leur actualit plus de deux si cles d intervalle Nous esp rons que notre incursion dans le monde du Buffon biom tricien aura donn envie nos lecteurs de revisiter l uvre de cet illustre personnage Remerciements Je remercie mes coll gues et amis Anne B a
151. ousseauisme en masquant les th ories de Condillac d veloppe la fonction sociale de la collectivit humaine L id e m me d une partie non contractante mais institutionnelle du contrat qui lie les hommes entre eux et les constitue au sein de la nature en soci t est la cause indirecte des maux des citoyens Guislain dans son trait le rappelle La plupart de nos maux dit J J Rousseau sont notre propre ouvrage et nous les aurions presque tous vit s en conservant la mani re de vivre simple uniforme et solitaire qui nous tait prescrite par la nature Cette outrance exprime l impuis sance m dicale face l individualit de la folie Il continue Soyons donc de bonne foi et sans tomber dans les chim riques d lices de m urs sauvages pr n es par le philosophe de Gen ve disons que l homme simple et rustique celui qui vit retir du monde L Adolescence au si cle De la Philosophie la n est certainement pas en butte des passions si fortes et si tranges que le citadin qui se trouve au milieu de ce que la civilisa tion de plus raffin 10 C est ce rejet d une harmonie de la nature par les effets de la civilisation qui est cause de folie La folie devient pathologie de la nature Tissot dans ses remarques sur l hypocondrie appelle Jean Jacques pour tudier les d sagr ments occasionn s par l exercice des professions litt raires Il pr cise que
152. oyenne fait comprendre qu on ne traite pas une s rie chronologique comme un vulgaire chantillon au hasard Si pour ce dernier la pr cision de la moyenne augmente avec le nombre d observations il n en est pas forc ment de m me pour une s rie chronologique dans laquelle on ne peut consid rer les ann es successives comme des observations interchangeables r alis es dans des conditions identiques L importance de la qualit de l estimation de la mortalit prend tout son sens dans la cinqui me conclusion o appara t son usage dans l estimation de l effectif total de la population 5 Maintenant si l on veut juger du nombre des vivants par celui des morts je ne crois pas qu on doive s en rapporter ceux qui ont crit que ce rapport tait de 32 ou de 33 1 et j ai quelques raisons que je donnerai dans la suite qui me font estimer ce rapport de 35 1 c est dire que selon moi Paris contient trente cinq fois 18800 ou six cent cinquante huit mille personnes au lieu que selon les auteurs qui ne comptent que trente deux vivants pour un mort Paris ne contiendrait que six cent un mille six cents personnes Puis vient un Etat plus d taill des Bapt mes Mariages et Mortuaires de la ville et des faubourgs de Paris depuis l ann e 1745 jusqu en 1766 A chacune de ces 22 ann es correspond un tableau dont un exemple figure ci apr s tableau 2 Ce second tat permet Buffon d observer une variabilit des nombres de
153. pas le spectacle de cet ge un spectacle charmant et doux de voir un joli enfant l il vif et gai l air content et serein la physionomie ouverte et riante faire en se jouant les choses les plus s rieuses ou profond ment occup des plus frivoles amusements OC IV 422 423 cet ge l commence le livre qui va traiter de l enfant jusqu quinze ans cette tape de l ducation la m thode doit tre enti rement diff rente de celle qui pr c de Les forces de fant sont alors sup rieures ses besoins et l activit du corps succ de d sormais celle de l esprit convient donc de bien utiliser ce temps tr s court de l existence qui est paisible d intelli gence o les passions n ont pas encore apport leur trouble d abord en montrant Emile sa place dans le monde puis en lui donnant du go t pour aimer les sciences et quelques m thodes pour les apprendre cet ge en effet l l ve est capable d attention de fa on beaucoup plus suivie que pr c demment mais cette qualit doit pas encore s puiser dans les livres Le gouverneur doit donner Emile ses le ons dans la vie quotidienne Comme celle ci n offre pas toujours les conditions d un tel enseignement il est parfois conduit arranger certaines situations Rousseau entre dans le d tail pour conter les pisodes du joueur de gobelets OC IV 437 440 et de la le on d astronomie dans la for t de Montmorenc
154. pas satisfait il n est pas heureux dans la conclusion de ses amours Il est tellement maladroit qu il cr e de toutes pi ces des pisodes douloureux qui lui donneront longtemps des remords Il en est ainsi du ruban vol et de l abandon de Le Ma tre en pleine crise d pilepsie Ainsi il a souffert de violences subies telles la mort de sa m re la lecture pr coce de romans non choisis l abandon de son p re l accusation injustifi e chez les Lambercier et maintenant il pratique lui m me la violence l gard de Marion et aussi de Le Ma tre Ainsi chez Mme de Vercellis le ruban vol peu de choses dont il imputera la responsabilit Marion ne lavait pris que pour le lui donner et maintenant il Par honte par crainte par timidit que ne sait il lui m me Plus tard accompagnant Mr Le Ma tre Lyon le ma tre de musique de la Cath drale surpris d une crise d pilepsie en pleine rue Jean Jacques ne sut que pousser des cris d effroi et dispara tre Comme il dit lui m me Ce sont les plus grandes extravagances de ma vie et il est heureux qu elles n aient pas plus mal fini I 129 Il reste d autres aventures conter celle de Venture et aussi du concert de Lausanne qui en d coule en quelque sorte puis celle de grec qui devait l emmener Jerusalem et enfin celle des Antonins Lyon convient de les signaler parce qu ell
155. placer la m re que J J Rousseau fait mourir en naissant Il croyait la revoir en moi sans pouvoir oublier que je la lui avais t e Ah disait il g missant rends l moi Remplis le vide qu elle laiss dans mon me T aimerai je ainsi si tu n tais que mon fils 7 r le valorisant que son p re lui propose s ajoute la d valorisation syst matique du r le masculin son fr re a n Fran ois turbulent et fugueur et surtout libertin est violemment battu par son p re et enferm dans une maison de correction L acte sexuel est pr sent J J Rousseau comme une chose honteuse non seulement je meus jusqu mon adolescence aucune id e distincte de l union des sexes mais jamais cette id e confuse ne s offrit moi que sous une image odieuse et d go tante 1 16 Cette vision n gative de la condition mascu line sera aggrav e par la tentative de viol qu il subit Turin l acte viril y sera v cu comme un crime impardonnable que l homme commet sur la femme Il se complait ensuite nous d crire son chec l escrime o il se dit hors d tat de faire assaut OC I 200 et ne manque pas de nous faire savoir qu il a horreur et de la chasse et du gibier toutes choses qu il conseille Emile pour le viri liser Ainsi un regard rapide sur son enfance nous montre que J J Rousseau n a jamais appris tre un gar on et qu il est demeur en ce premier tat de
156. pourquoi de l enfance Rousseau allait tre la crois e des chemins pris au si cle par tous les r formateurs de l enseignement Francisco Ferrer C lestin Freinet Carl Rogers Ivan Illich A S Neill l cole de Hambourg les partisans de l cole nouvelle et ceux qui envisagent une cole diff rente sans oublier ceux qui rejettent toute institution p dagogique et souhaitent comme Catherine Baker la d scolarisation de l enfant tous s accordent rendre hommage Rousseau et reconnaissent la part qu il a jou e dans leur r flexion Roger Gal directeur du D partement de recherche l Institut p dagogique national affirmait en 1962 que toute l ducation nouvelle est sortie de lui ne serait ce que ce renversement qui met l enfant au centre de tout qui au lieu de partir des buts atteindre des connaissances donner part de l enfant de ce qu il est de son volution de ses int r ts de ses capacit s JJ Rousseau et l homme moderne Paris 1962 p 77 78 Rousseau reste un auteur stimulant pour les duca teurs les enseignants et les penseurs de la p dagogie moderne m me si ceux ci trouvent d sormais chez Freud et d autres auteurs plus contemporains un langage plus proche Rousseau appara t moins comme un r volutionnaire que comme quelqu un qui a tent une synth se entre l ducation tradi tionnelle telle que lavait connue le si cle et les d sirs de m
157. prend violemment aux religions r v l es qui veulent soumettre la raison aux dogmes et envisagent de r primer ceux qui doutent Il encourage le jeune homme suivre l exemple de J sus Christ et s approprier de son raisonnement les l ments qui l auront persuad Emile est maintenant ge de raisonner et quitte doucement le monde de l enfance et de l adolescence pour entrer dans celui de l adulte doit se pr parer sa vie d homme mais il ne doit pas renoncer pour cela au b n fice de tout ce qu il a v cu pr c dem ment Il ne faut pas tant se presser de le marier que de donner un sens sa nouvelle existence et utiliser pour ce faire pour la premi re fois l autorit qu une longue vie commune avec le gouver neur a cr e Un contrat p dagogique qui utilise les passions d Emile au lieu de les r primer est explicitement tabli entre le ma tre et l l ve Ce dernier remet consciencieusement au premier le pouvoir de le guider dans la qu te de sa future compagne Cette qu te qui n est pas sans rappeler par son charme et ses preuves celle des chevaliers du Moyen Age constitue partir de ce moment le sujet du livre La confiance qui existe entre Emile et le gouver neur permet au second de conduire le jeune homme Paris et jusque chez les libertins Le livre IV s ach ve sur une longue disser tation sur le go t qui nous r v le entre autres qu Emile apprend maintenant le latin et nous renseigne su
158. ques ROUSSEAU 61 Claude WACJMAN Jean Jacques Rousseau r f rent 75 Roger La philosophie de la chez Diderot 85 Jacques PONTIER Buffon et la Biom trie 97 Michel SEMP e EE 141 Jean Jacques quitte Gen ve Le dimanche 14 mars 1728 Jean Jacques Rousseau quitte Gen ve Il va vers ses seize ans Ce choix va transformer sa vie L ind pendance que je croyais avoir acquise tait le seul Sentiment qui m affectait Libre et ma tre de moi m me je croyais pouvoir tout faire atteindre tout je n avais qu m lancer pour m lever dans les airs J entrais avec s curit dans le vaste espace du monde mon m rite allait le remplir Confessions Livre Extrait de l ouvrage de Jean Jacques MONNEY En cartes postales la vie et l oeuvre de Jean Jacques ROUSSEAU Editions Slatkine Gen ve Prol gom nes Michel SEMP de 1 1 HISTOIRE NATURELLE DE L HOMME De la nature de UELQU INT REST que nous ayiOns NOUS nous m mes fais nous ne connoiflons pas mieux tout qui elt pas nous Pourv s par la Nature d organes uni guement dellin s notre conlervation nous les cmployons qu recevoir les impreflions trang res nous ne cher chons nous r pandre au dehors
159. ques ROUSSEAU Paris rig e le 3 f vrier 1889 Du parti de l enfant Emile Tanguy L AMINOT Biscuit de NIEDERWILLER Jean Jacques ROUSSEAU et l Emile Les r f rences des textes de Rousseau sont faites partir des Oeuvres Compl tes abr g es 5 volumes parus dans la Biblioth que de la Pl iade et de la Correspondance compl te abr g e CC 51 volumes parus la Voltaire Foundation d Oxford Du parti de l enfant Emile Il est difficile de dire avec pr cision quel moment Emile fut commenc La correspondance ne nous donne gu re de renseigne ments ce sujet Certains commentateurs ont situ sa r daction d s 1754 ou vers la fin 1757 P Jimack qui fait une tude tr s minu tieuse des manuscrits pense que le livre t mis en chantier vers la fin de 1758 et que sa r daction tait termin e au d but d octobre 1760 La gen se et la r daction de Emile de JJ Rousseau Oxford 1960 p 42 En ao t 1761 Rousseau signa un contrat pr liminaire avec l diteur Duchesne qui signa lui m me un accord avec J N aulme libraire La Haye pour distribuer le livre hors de France Duchesne signa aussi secr tement un accord avec un diteur de Lyon J M Bruyset afin qu il diffuse le livre dans les pays que N aulme ne desservirait point La premi re dition du livre fut publi e par Duchesne en mai 1762 dans un format in 8 et dans un format in 12 Le premier fut d abord diffus et
160. r il a t examine quelques femaines apr s la naiffance d une fille par Huber 165 grandes levres La partie aillante au haut de la figure en dedans au deffous de lettre B le clitoris Au deflous du clitoris au bord fup rieur hymen circulaire amp la forme du calice dun fleur entre les deux ventricules b b du l orifice de l urethre b les deux ventricules veltibule Au centre de la figure Themen circu laire amp de la forme du calice d une fleur embraf fant de tous c t s du vagin En regardant les bords int rieurs de cet hymen voit les petits finus qui s tendent jufqu au concours la lame up rieure avec l inf rieure Au centre la figure amp de l efpece de calice que forme hymen la cavi t du vagin toute couverte de rides Sophie reste au XVIII me si cle Ils taient tous phallocrates Seconde PL Anatomie L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Figure 4 Les parties extemes de La generation d une fille de quatorze ans d apr s le m me Amour figure les poils des parties naturelles Eri fuivane la figure depuis fon point le plus lev qu fon point le plus bas la partie faillante haut de la figure le clitoris avec fon pr puce Au deffous du clitoris 3 droite amp gauche une de frange plif
161. r sur l extraordinaire destin de Jean Jacques Rousseau Devant chaque adolescent but ferm ou explosant dans de multiples d sirs d tre aim et reconnu comment ne pas avoir envie comme simple et infi niment complexe th rapeutique de lui donner cette biographie lire dans le texte Combien d adolescents n auront ils pas montr contrario qu ils n attendaient qu un peu de sollicitude bienveillante de r elle affection de sentiments plut t que d tre sans cesse morig n s voire d pr ci s S il s agit vraiment d une seconde nais sance l adolescence n a t elle pas besoin d tre dorlot e Le texte de Madame Colette Piau Gillot est troublant et nous laisse un peu sur notre faim Nous aurions souhait reproduire La biblioth que de Julie R f rence 1 Il est bon de relativiser les connaissances du moment et de ne pas les instituer en dogme Rappellerons nous qu en 1949 l anatomie f minine n tait partielle ment enseign e qu en seconde ann e de M decine et qu cette poque toute cellule tait optiquement vide Les planches de l Encyclop die qu elle nous demand de reproduire illustrent cette difficult du savoir et de sa transmission en petites ou grandes dimensions Quel enseignement magnifique que de convaincre que diff rence ne se confonde plus avec in galit Madame le Docteur Fran oise Bocquentin aborde un sujet diffi cile qu elle d limite clairement et elle n h site pas reprodu
162. r la dur e de la gestation se poursuivent dans le m me style Le lecteur moderne peut appr cier par comparaison l apport des m thodes de la statistique descriptive utilis es au xx me si cle dans la pr cision les pourcentages se substituant des expressions comme quelquefois souvent le plus grand nombre beaucoup quelques uns et dans la visualisation par l histogramme du ph nom ne de variabilit de la dur e de gestation 2b L enfance et l adolescence Si la croissance en taille du foetus ne peut tre connue que par des observations transversales en revanche celle de l enfant et de l adolescent peut faire l objet d observations longitudinales Buffon nous en donne l exemple c l bre de la croissance staturale du fils de son ami et collaborateur Gueneau de Montbeillard Les valeurs 1B L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie num riques successives de la stature de ce personnage se trouvent rassembl es dans les Additions l Histoire naturelle de l Homme premi re publication en 1777 dans la rubrique Addition l article De l Enfance sous le titre Sur l accroissement successif des enfants dont nous reproduisons ici quelques extraits Voici la table de l accroissement successif d un jeune homme de la plus belle venue n le 11 avril 1759 et qui avait Pieds Pouces Lignes Au moment naissance 1 7
163. r sa pr f rence d une vie heureuse la campagne la vie parisienne Le livre V commence par un long d veloppement sur la femme Comme en mati re de religion Rousseau remonte l origine et recherche ce qui distingue les sexes Il aboutit la conclusion qu il faut une ducation diff rente pour l homme et pour la femme Celle ci re oit de sa m re un enseignement moins riche et plus contraignant que le premier La raison est que pour Rousseau la femme est soumise l opinion et doit conduire sa vie en fonction de cette situation Elle doit d s sa naissance aimer la vertu et la chas tet Les deux sexes se compl tent pourtant et le monde pourrait tre r g n r par les femmes crit Rousseau si seulement les hommes tenaient compte de leurs opinions Sophie t lev e selon ces principes elle est bien n e et d un bon naturel elle le c ur sensible et une beaut modeste que distingue en y prenant garde quinze ans son p re lui a parl 1 Du parti de l enfant Emile de se marier et lui a propos de choisir son poux C est de fa on tr s romanesque que Rousseau guide les pas de son h ros dans sa direction conte avec beaucoup de sensibilit les premiers changes entre les deux jeunes gens mais n oublie pas le dessein p dagogique de son livre montre ainsi qu Emile sait rester ma tre de lui et qu il n est pas soumis ses sentiments au point d oublier les devoirs que la vie
164. re veut que les femmes pensent qu elles jugent qu elles connaissent qu elles cultivent leur esprit Elles doivent apprendre beaucoup choses mais seulement celles qu il leur convient de savoir id p 702 car deur destination propre tant de faire des enfants id p 698 il ne faut point qu elles deviennent ni th ologiennes aisonneuses id p 729 L objet commun de l union des sexes fix par le Cr ateur est la procr ation et la conservation des enfants L acte conjugal est la fin principale du mariage rappelle Thomas d Aquin 2 dans La Somme Th ologique Question 64 Art 3 Du devoir conjugab XIIIe si cle Trad Durand 1945 p 67 Rousseau comme ses contemporains fonde la vie conjugale fami liale et sociale sur le statut ontologique de la femme celui de m re Premi re cons quence psychologique de cette loi naturelle d un doit tre actif et fort l autre passif et faible il faut n cessairement que veuille et puisse il suffit que l autre r siste peu IV p 693 n anmoins la nature dit il a dot la femme de certaines armes pour asservir le fort id p 694 le charme la timidit la modestie la pudeur qui lui permettent de r sister La femme et l homme sont en d pendance mutuelle mais de mani re in gale l homme d pend de la femme par ses d sirs et la femme d pend de l homme par ses d sirs et ses besoins il crit donc no
165. rit de cette th se est toujours actuel Ces rencontres Francophones d Auxologie sous la pr sidence des Professeurs Michel PIERSON et Claude PONT du Professeur Maurice LAVAL JEANTET et du Professeur Jacques PONTIER ont t ouvertes par un expos du Professeur Ren MORNEX dont on trouvera le texte dans les Actes de ce Colloque Puis la premi re journ e les pr sidents tant le Professeur Giorgio AICARDI et le Docteur Fran oise DEMOULIN traita De l infance l enfance et passage l adolescence le terme infance se rapportant bien s r au sens qu il a dans Protection Maternelle et Infantile dira t on assez combien l auxo biom trie trouve actuellement se d velopper pour la surveillance du foetus Ce fut ensuite une seconde session les pr sidents tant le Professeur Ivan NICOLETTI et le Docteur Dominique ALLARD rappelant la phrase de Henri PINEAU l adolescence est mesur Comment en douter quand l tymologie elle m me signale que adolescere veut dire en premier lieu grandir Dans cette perspective la pubert n en est qu un des l ments Devant l afflux des demandes de communications certaines ont t affich es et ont fait bon m nage avec la pr sentation de logiciels ces outils merveilleux pour une application math matique des r sultats des donn es auxologiques Citons les trois logiciels de Jacques PONTIER et de son quipe Postface L Adolescence au
166. rs de vraies menaces La pr sentation du Comit National de l Enfance du D partement du Rh ne 3 t faite par son pr sident le Docteur Denis GRAV RIAU En tant qu association d utilit publique le Comit National de l Enfance et ses filiales d partementales joue un r le d aiguillon au niveau des corps constitu s des diles d autres associations Il se veut organe de r flexion de concertation d changes Ses activit s sont donc d information de pr vention et de formation 147 Postface L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie La cinqui me et derni re journ e se voulait plus sp cifiquement p diatrique et p diatrique praticienne ou ambulatoire comme il est dit actuellement Ses repr sentants ne connaissent g n ralement l auxologie que par l interm diaire des courbes de croissance et elle plus leur offrir La neuvi me session abordait aussi l adolescence et ses d viances et posait la question d une nouvelle sursp cialisation ph bologie ou ph biatrie qui n est pas apparue convaincante Notre participation est pr sent e dans un opuscule Egaux mais diff rents mis en souscription Pour finir la question fut pos e L adolescence est elle d ailleurs l ultime d veloppement du corps 7 cette interrogation est rest e sans r ponse et fournirait un lien probable avec le cheminement vers la s nescence Sous la pr sidence d
167. rte merveill e du monde Rousseau pr conise qu on laisse vivre les enfants et qu on ne sacrifie pas le pr sent un avenir incertain la lecture ou l apprentissage de le ons sont bannis au profit de l activit physique qui d veloppe et fortifie l individu et affine ses sensations Les discours le c dent aux faits les prome nades et les amusements sont l occasion de conna tre les choses Est ce dire que Rousseau veut former un polisson inculte Non Si Emile n est pas surmen pour reprendre un mot ironique de Faguet le gouverneur lui donne d s qu il est assez grand une premi re id e de ce qu est la propri t lui apprend lire et crire et plus tard il profitera de certains jeux pour lui donner des notions de g om trie En aucun cas l enfant jusqu douze ans ne doit rester L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie immobile et silencieux pour apprendre des le ons dans les livres Emile offre le premier exemple de ce que deviendra chez les p da gogues des XIX et XX si cles l cole dans la vie ou l cole en plein air Est ce dire aussi qu Emile ne conna tra aucune discipline 2 C tait d j la question qui tourmentait Saint Preux dans La Nouvelle H lo se OC 574 Ce temps de l enfance est en effet celui de la m thode inactive de l ducation n gative Contrairement la morale chr tienne Rousseau affirme que l homme est bon naturellem
168. s Emile avant de les livrer au public OC IV 1451 Ce souci d exactitude explique qu il envisage que son trait puisse tre utile le 29 mai 1762 il en fait donner un exemplaire une amie qui a une fille lever 1811 et par la suite il n h sita pas conseiller et guider ceux qui lui feront part de leur d sir d duquer leurs enfants selon ses principes En effet malgr la condamnation officielle d Emile et peut tre cause d elle malgr l hostilit des d vots et des philosophes le livre de Rousseau eut un norme succ s Pr s de soixante ditions r ditions contrefa ons et traductions ont t r pertori es par J A McEachern Bibliography of the writings of Rousseau to 1800 Emile Oxford 1989 pour la seule p riode allant de 1762 1800 plus de quarante sont parues avant la R volution trois seule ment apr s Emile donna naissance un vaste d bat sur l ducation o partisans et adversaires de son syst me rivalis rent en publiant brochures et pamphlets apologies et r futations Beaucoup s en prennent aux id es expos es dans la Profession de Foi du Vicaire Savoyard et pr sentent Emile comme une doctrine destin e renverser la religion et la soci t mais constate aussi d s sa parution un rejet des id es p dagogiques de Rousseau quels que soient les camps qui s opposent au sujet de l ducation L Emile est jug impraticable par son objet Rousseau en pr t
169. s ment la place Diderot 1 la vie est un mouvement unique et ind termin qui proc de dans le plus grand d sordre Qu il y ait volution ne doit pas bien s r voquer une signification darwinienne tout au plus si l on y tient pourrait on parler d une sorte de pr lamarckisme L univers est une seule et unique machine o tout est li et o tous les tres s l vent au dessus ou s abaissent au dessous les uns des autres par des degr s imperceptibles en sorte qu il n y ait aucun vide dans la cha ne 2 ce m canisme engendre une infinie vari t Il n existe pas d actes particuliers dans la nature mais un seul acte d veloppe ment Tous les tres sont issus de cette production 88 La philosophie de la vie chez Diderot 3 le changement est donc sans terme presque d j comme il le sera chez Bergson cr ateur d impr visible nouveaut Qui conna t les races d animaux qui nous ont pr c d s qui sait lesquelles nous succ deront Il que le Tout qui demeure selon une sorte de panth isme sorti de son immobilit Le monde commence et finit sans cesse il est chaque instant en son d but et en son terme Dans cette fluctuation il est impossible de rencontrer des seuils des coupures la vie et la mort par exemple sont reli es par des modifications infinit simales th me que Diderot emprunte sans doute consciemment Leibniz D s lors na tre vivre passer mour
170. s capable par privil ge d une ouverture de pens e sur la ques tion du d passement et de la transcendance La limite de Diderot est son ath isme dogmatique signe des temps et dont on pourrait montrer qu il est oppos et tranger ses propres principes de recherche 4 il s est tromp sur la question du normal et du pathologique Car 5 il pas de norme il pas non plus de pathologie Si toutes les formes vivantes sont d une certaine fa on monstrueuses personne n est plus ni normal ni monstrueux Il est vrai que cette distinction est toute relative circonstancielle fragile subtile mais elle demande tre maintenue ne serait ce qu au plan heuristique Le grand int r t de la philosophie de la vie chez Diderot r side dans ses intuitions ses avanc es louverture de ses perspectives la richesse d une imagination qui entend s appuyer sur les donn es de l exp rience sans aucun pr jug sans doctrine fig e priori consti tu e ou d couverte post riori La ran on de ces qualit s provoque ses checs Trop impatient trop imprudent trop philosophe en un certain sens il a pens pouvoir s lever aussit t et d un bond la contemplation de Puni vers dans sa totalit et sa globalit Bref il a voulu difier d embl e 0 La philosophie de la vie chez Diderot une philosophie de la nature sans attendre les v rifications scienti fiques sans entreprendre les analyses qui permettent seul
171. s communiquer pour ainsi dire un texte de cl ture de ces th mes philosophiques Mais que faut il faire avant d attendre les v rifications scientifiques avant d entreprendre les analyses qui permettent seules de rassem bler des synth ses lorsque le moment est venu probablement qu une bribe de philosophie nous advienne Pour nous y inciter Monsieur Jacques Pontier nous entra ne sur les pas de Georges Louis Leclerc comte de Buffon et nous ram ne une Biom trie exalt e dans ses derniers d terminants la mod lisation Certains trouveront certainement que la bande dessin e mise en bibliographie montre mieux encore le talent cach d un professeur de math matiques Citons le cependant malgr le caract re discutable de ces hypoth ses ou peut tre cause de lui nous pensons que cet exemple est p dagogiquement bon car il montre la fois le m canisme de la construction d un mod le math matique l importance de l argumentation fond e sur des observations concr tes et sur une r flexion math matique aboutis sant la formulation des hypoth ses de d part et l importance de la qualit du raisonnement math matique qui partir de ces th ses va aboutir des conclusions utilisables dans des applications concr tes Michel SEMP est ancien externe des h pitaux de Paris p diatre ma tre de recherches professeur associ des Universit s Statue de Jean Jac
172. s dans l Histoire naturelle de l Homme au tout d but du chapitre De l ge viril Description de l Homme dont nous reparlerons ci apr s Est not e l existence d une certaine variabilit inter individuelle de la dur e de croissance Buffon remarque aussi que l arr t de la croissance en taille ne co ncide pas avec l arr t complet du d veloppement du corps Le corps ach ve de prendre son accroissement en hauteur l ge de la pubert et pendant les premi res ann es qui succ dent cet ge il y a des jeunes gens qui ne grandissent plus apr s la quatorzi me ou la quinzi me ann e d autres croissent jusqu vingt deux ou vingt trois ans presque tous dans ce temps sont minces de corps la taille est effil e les cuisses et les jambes sont menues toutes les parties musculeuses ne sont pas encore remplies comme elles le doivent tre mais peu peu la chair augmente les 10 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie muscles se dessinent les intervalles se remplissent les membres se moulent et s arrondissent et le corps est avant l ge de trente ans dans les hommes son point de perfection pour les proportions de sa forme Les femmes parviennent ordinairement beaucoup plus t t ce point de perfection elles arrivent d abord plus t t l ge de pubert leur accroissement qui dans le total est moindre que celui des hommes se fait aussi en moins de temps les muscles les ch
173. s de Dieu ou de la Nature La diff rence sexuelle entra n injustement par le pass une r partition in gale des droits et des devoirs Au XVIIIe si cle les moeurs respectant la nature doivent permettre l laboration de lois qui estiment la maternit sa juste valeur Jean Jacques Rousseau orphelin d s sa naissance sacralise la m re Rousseau citoyen populationniste valorise son r le social d elle d pend la premi re ducation des hommes leurs moeurs leurs passions leurs plaisirs leur bonheur m me id p 702 Le statut axiologique de la m re est sup rieur celui du p re L ambiguit constante du discours de Rousseau tient la repr sentation habituelle du statut ontologique de la femme o interagissent de plus en plus au cours du XVIIIe si cle des dogmes religieux et de pseudo connaissances m dicales Ainsi au moment o le philosophe crit Emile le d bat sur la g n ration est passionn Quelques m decins continuent s accro cher aux th ories d Hippocrate et de Galien liqueur m le et liqueur femelle sont prolifiques mais de qualit diff rente la premi re est forte et active la seconde faible et peu active La semence m le est retenue dans la matrice comme mati re qui compose l embryon Le sang impur des menstrues permet la reproduction de la forme de l esp ce Le sexe de l embryon d pend de la chaleur vitale la Sophie reste au XVIII me si cle Ils taient to
174. s glandes des nymphes Sophie reste au XVIII me si cle Ils taient tous phallocrates Anatomie ke L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie PLANCHE n 2 D tail de la matrice Fig i d apr s Haller A la matrice ouverte poft mieurement BB les ovaires amp les trompes CC le vagin ouvert par la partie ant rieure fa membrane interne nerveufe amp rid e A fa chair ext rieure fibreufc D le petit cercle de l hymen diff qu E de la matrice cr nel amp rude la cloifon la matric compofce de trois fom inets la colonne ant rieure amp plus grande du vagin la poftcrieure les petites valvules du col de ha matrice K la partie valvuleufe du va gin de matrice L colonne ant rieure amp l gt plus grande du vagin M la colonne amp la plus petite le caroncule intermc diaire la partie proche de hymen compofte de valvules circulaires j Eig 3 d apr s 1 partie de t te appell e la fon tanelle f le thymus g g les poumons h les vaif eaux ombilicaux i le foie le placenta B les membranes du f tus le chorion n l amnios le cordon ombilical les arteres oinbilicales P la veine ombilicale g l ouraque Figure 4 Un hymen circulaire de la forme du calice d une fleu
175. s o je n avais pas t 1 p 147 Tout est dans l imagination au point qu il y croit comme si c tait r el comme si c tait magique en jouant un r le de le devenir Peut on ce point passer du d sir la r alit sans d lirer Personne ne peut conna tre la musique sans l avoir appris Jean Jacques pousse la folie jusqu composer une pi ce pour un concert chez M Treytorens qu il voulut faire ex cuter lui m me ses musiciens Le r sultat fut pire que ce que pouvait attendre et se termina par de beaux clats de rire Le m me soir tout Lausanne sut qui j tais Peut on d duire de cette extravagance que son ambition elle seule le menait l ali nait ce point qu il voulait tellement tre ce qu il n tait pas encore mais qu il pressentait bien qu il pourrait l tre Ainsi faisant fi de tous les obstacles de connaissances et de tech niques qui lui manquaient il se sentait apte l tre d s pr sent N avait il pas alors le pressentiment du lt Devin du Village gt qui deviendrait son triomphe quelques ann es plus tard Car il est tout de m me difficile de penser qu il ne s agissait que d un enfant d un rat comme dira Joseph Moreau qui accumule toutes sortes d extrava gances et de folies sans une r elle volont de se trouver lui m me 41 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie On peut tant Lyon passer sous silenc
176. s par la comparaison du corps d un homme avec celui d un autre homme ou par des mesures actuellement prises sur un grand nombre de sujets qu on pu acqu rir cette connaissance c est par les efforts qu on a faits pour imiter et copier exactement la nature c est l art du dessin qu on doit tout ce que l on peut savoir en ce genre le sentiment et le go t ont fait ce que la m canique ne pouvait faire on a quitt la r gle et le compas pour s en tenir au coup d il on r alis sur le marbre toutes les formes tous les contours de toutes les parties du corps humain et on a mieux connu la nature par la repr sentation que par la nature m me d s qu il y a eu des statues on mieux jug de leur perfection en les voyant qu en les mesurant Ce discours montre que au moins jusqu l poque de Buffon la variabilit morphologique qu elle soit inter individuelle ou intra individuelle est per ue comme une g ne en ce sens qu elle emp che de le corps de l homme dans sa perfection de nos jours cette variabilit est au contraire devenue objet d tude elle entre dans l argumentation expliquant par exemple l volution des esp ces Le 110 Buffon et la biom trie humaine corps humain parfait est comme par d finition celui repr sent par les sculpteurs antiques C est par un grand exercice de l art du dessin et par un sentiment exquis que les grands statuaires sont parvenus faire sentir aux autres hom
177. s premiers m tiers 1728 la seconde l authentique comprenant et le bapt me puis le s jour Turin qu on peut r ellement qualifier d aventureux cause de ses nombreuses anecdotes et surtout cause de sa conduite exhibitionniste 1732 la troisi me enfin la bienheu reuse qui trouvera son exaltation dans le s jour aux Charmettes C est l initiation par Mme de Warens qui en fera un homme De plus toutes les possibilit s d avenir lui sont offertes parce qu il s est form aussi l esprit pendant ce m me temps Il s est dit il constitu son magasin d id es Donc ainsi commence son adolescence son aventureuse adolescence Aventureuse elle l est plusieurs degr s et plusieurs sens Jean Jacques lui m me parle d aventures quand il s agit dotes avec ou sans cons quences L aventure vaut la peine d tre cont e dit il apr s avoir revendu les billets d entr e l Op ra que lui offerts M de Francueil Quand il lui arrive une petite vilaine aventure assez d go tante avec un des garnements de l hospice des cat chum nes de Turin sans que Jean Jacques sache interpr ter les gestes et m me aventure encore ou anecdote place Bellecour Lyon avec un abb 2 L aventureuse adolescence de Jean Jacques Rousseau p d raste qui passait aventure aussi que la fontaine de H ron qui devait
178. sant il est orphelin et riche afin de permettre l auteur d viter les questions que le lecteur pourrait se poser quant sa situation mat rielle et aux relations du ma tre avec ses parents cet enfant un gouverneur que Rousseau distingue bien du pr cepteur ordinaire va tre attach pendant plus de vingt de sa vie Rousseau expose donc le caract re extraordinaire de cette relation dans la soci t des Lumi res et s il insiste sur fait qu elle doit tre fond e sur l amour et comporter une grande part de d vouement l enfant c est que le gouverneur acquiert tous les droits et devoirs des parents Mais cette ducation n est pas pour lui sans contrepartie Au livre V Rousseau met ces propos dans la bouche du ma tre Mon jeune ami quand ta nais sance te pris dans mes bras et qu attestant l Etre supr me gagement que j osai contracter vouai mes jours au bonheur des tiens savais je moi m me quoi je m engageais Non je savais seulement qu en te rendant heureux j tais s r de l tre En faisant pour toi cette utile recherche je la rendais commune tous deux 814 815 ducation exceptionnelle b n fice excep Du parti de l enfant Emile tionnel Par ces choix que les commentateurs ont parfois qualifi s d abstraits ou d impossibles Rousseau s loigne de ce qui est faisable envisager ce qui est possible Comme il le dit lui m me c e
179. se change en fureur s il s irrite et s attendrit d un instant l autre s il verse des pleurs sans sujet si pr s des objets qui commencent devenir dangereux pour lui son pouls s acc l re et son il s enflamme si la main d une femme se posant sur la sienne le fait frissonner s il se trouble ou s intimide aupr s d elle Ulisse sage Ulisse prends garde toi les outres que tu fermais avec tant de soins sont ouvertes les vents sont d cha n s ne quitte plus un moment le gouvernail ou tout est perdu C est r ellement la seconde naissance mais il s agit du gar on seulement la fille est tout de suite femme Corn lie CROQUETTE a t assistante de recherche au Minist re de la Recherche et de la Technologie Elle est licenci e d histoire dipl m e de philosophie D E A et membre de l quipe JJ Rousseau de Montmorency Sophie reste au si cle Ils taient tous phallocrates Colette PIAU GILLOT Sophie reste au XVIII me si cle Ils taient tous phallocrates Ce titre quelque peu provocateur m a t inspir par Emile reviens vite ils sont devenus fous premier intitul de cette demi journ e que les organisateurs du colloque ont souhait consacrer Rousseau Le philosophe fut en effet un des premiers s int resser l enfance et l adolescence mais si sa th orie p dagogique contribu juste titre l laboration de mouvements ducati
180. sent des manuels scolaires qui leur sont destin s Surtout de grands p dagogues vont s inscrire Du parti de l enfant Emile dans la lign e de Rousseau et r former l ducation en gardant constamment en vue la pens e de celui qui a propos une nouvelle vision de la p dagogie celle o l enfant est le centre de toute action J B Basedow fonde en Allemagne le philanthropinisme et s installe dans le domaine de Dessau W rlitz 1774 pour y mener bien l ducation de jeunes enfants dans une ambiance de jeu et de libert physique o met l accent sur l utilit des le ons de choses du travail manuel de la d couverte des arts plastiques et de la danse et de la morale L exp rience de Dessau prit fin la mort de Basedow en 1790 mais plusieurs autres tablissements avaient vu jour qui poursuivaient l uvre Le Suisse Pestalozzi fut lui aussi un grand admirateur de Rousseau en qui il voyait l homme qui avait bris les cha nes de l esprit et rendu l enfant lui m me Il tenta de faire produire au livre de Rousseau un ph nom ne qui mette son esprit en vidence Ses diverses exp riences p dago giques illustrent cette qu te l ducation malheureuse de son propre fils les coles de Stans de Burgdorf et d Yverdon En faisant passer la th orie de Rousseau sur le plan de la pratique Pestalozzi allait servir de trait d union entre Rousseau et les r formateurs modernes de l ducation Avec la R volutio
181. sommes tourn s vers le XVIII me si cle celui des Lumi res et particuli rement celui de Jean Jacques Rousseau et de Denis Diderot pour revenir la Biom trie dont Buffon est le pr curseur Nous remercions donc la fois les philosophes d avoir t parmi nous et les math maticiens et les m decins d avoir compris notre initiative En fait nous la devons depuis longtemps l enseignement que nous avons re u du Centre International de l Enfance et plus pr cis ment encore de Madame le Docteur Nathalie Masse Directeur des Enseignements Quand Monsieur Tanguy l Aminot crit que de grands p da gogues vont s inscrire dans la lign e de Rousseau et r former l duca tion en gardant constamment en vue la pens e de celui qui a propos une nouvelle vision de la p dagogie celle o l enfant est le centre de toute action tous les p diatres ne peuvent que se sentir concern s et m me s ils n ont aucune intention de suivre ou de conseiller les pr ceptes de l mile il est important qu ils sachent que beaucoup de ceux qu ils appliquent ou qu ils voient en action notre poque sont redevables cet homme hors du commun de leur courante pertinence L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie Et comment ne pas trouver une sorte de r confort en lisant Madame Corn lie Croquette quand elle nous montre qu une adoles peut tre plus aventur e qu aventureuse peut d bouche
182. sont les seules bonnes pour que la volont g n rale soit toujours clair e et que le peuple ne se trompe point D trie la Biom L Adolescence au si cle De la Philosoph Jean Jacques Rousseau et ses contemporains 1788 5 David Hume David Hume Georges Louis Leclerc Comte de Buffon Georges Louis Leclerc Comte de Buffon 1694 1778 wgg Fran ois Arouet dit Voltaire Fran ois Marie Arouet dit Voltaire 1689 1755 Keel Charles de Secondat baron de la et de Montesquieu 1683 1764 Op ra Hippolyte et Aricie Jean Philippe Rameau Jean Philippe Rameau 0 Louis XV Louis XV R gence 1723 1774 1793 Louis XVI Jean Jacques Rousseau 1712 Naissance Gen ve Jean Jacques 40 Grande Rue 1713 Rousseau el Sr 1715 et a el 1717 ses contemporains gt D 2 2 1722 2 5 Bossey chez les Lambercier 1724 ES 3 1728 1 re rencontre avec Mme de Warens et abjuration 1732 Initiation par Mme de Warens 1732 1735 Les Charmettes 1737 1737 Projets concernant de nouveaux signes pour la musique ou Dissertation sur la musique moderne Bordes 1742 Les Muses Galantes 1743 Secr taire de l ambassadeur Venise 1743 1746 L All e de Sylvie unsn ny an
183. st l un projet moins chim rique que celui d essayer de concilier un peu de bien avec le mal existant OC IV 243 Apr s avoir pos ainsi les deux grands piliers de son hypo th se de travail Emile et le gouverneur Rousseau termine le premier livre d Emile en pr cisant quelle doit tre la premi re ducation S appuyant sur les ouvrages de pu riculture de son temps il expose comment choisir la nourrice affirme la n cessit d lever l enfant la campagne pr conise les bains froids et donne divers conseils d hygi ne Il disserte aussi sur la mani re les sensations chez le tout petit et sur la conduite tenir quand celui ci pleure ou commence parler Ces commentaires rel vent le plus souvent du bon sens et d une conception rationnelle de fance qui commence se faire jour vers le milieu du si cle S ils constituent un progr s ind niable par rapport ce qui se fait la pens e de Rousseau n est pas sur ces points d une grande originalit si on la compare aux trait s de ceux qui vers la m me poque ont r fl chi ces questions Le livre second commence au moment o l enfant apprend marcher et se termine quand il a dix ou douze ans C est une p riode tr s importante celle o il devient un tre moral et o il ne s agit plus seulement de soigner le corps Cet ge doit tre celui de l insouciance et du bonheur qui n existent que dans la libert le jeu et la d couve
184. suppose l art de le faire valoir Car les id es que les diff rents peuples ont de la beaut sont si singuli res et si oppos es qu il y a lieu de croire que les femmes ont plus gagn par l art de se faire d sirer que par ce don m me de la nature dont les hommes jugent si diff remment ils sont bien plus d accord sur la valeur de ce qui est en effet l objet de leurs d sirs le prix de la chose augmente par la difficult d en obtenir la possession Les femmes ont eu de la beaut d s qu elles ont su se respecter assez pour se refuser tous ceux qui ont voulu les attaquer par d autres voies que par celles du sentiment et du sentiment une fois n la politesse des m urs a d suivre Jacques PONTIER est professeur de math matiques l Universit Claude Bernard LYON I 12 BE id pz 18 68 SL PL ANNVAUNATIIA 22969 VAVNVO LIE JEH MD TVJALNON 8719 d O 8161 p 2 amurg 19 2e Igux D 1047 apne asian PUN ZANDOIIOL AA 1 4 JUBJU9 7942 5 55 PI un S9 Sddf 91180 15 L Adolescence au XVIII
185. t qu il confond peut tre avec sa libert Ainsi voyant travers les vitres une jeune marchande si bonne gr ce et d un air si attirant il lui offre son petit talent il travaille un peu et tombe amoureux Il s agit de Mme Basile L aventure se limitera des soupirs se jeter genoux tr e de sa chambre en ignorant le miroir et deux baisers L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie br lants sur la main dit lui m me qu il aimait trop parfaitement pour pouvoir ais ment tre heureux que jamais aucune de ses entreprises n a pu r ussir Plus joyeux sera l pisode des cerises avec Melle de Graffenried et Melle Galley pr s d Annecy o ils pass rent la journ e fol trer mais ce ne sont qu ph m res amours en garde le souvenir de gaiet du voyage et le babil des filles qui aiguis rent le sien I 136 du vin qui manquait mais aussi du go ter fait de cr me et de g teaux Quant la cueillette des cerises ce fut un tableau idyllique de la plus grande d cence Pour essayer d expliquer au mieux son attitude romanesque il faudrait ajouter qu il ne sait pas aborder la femme qui le fait soupirer ne sachant ou ne voulant s exprimer sa conduite devient vite ridicule comme avec Melle de Breil par exemple sur qui il renverse leau qu il lui verse boire De plus n tant
186. t au lieu qu il y na t moins d hommes qu il n en meurt ce qui semble prouver qu il arrive Paris plus d hommes et moins de femmes qu il n en sort 5 Le nombre des naissances tant des gar ons que des filles pendant les vingt deux ann es tant 416181 et celui des mariages de 95366 il s ensuivrait que chaque mariage donnerait plus de quatre enfants Mais il faut d duire sur le total des naissances le nombre des enfants trouv s nombre des enfants trouv s monte pour ces m mes vingt deux ann es 99210 lesquels tant retranch s de 416181 reste 316971 ce qui ne ferait que 31 enfants environ ou si l on veut dix enfants pour trois mariages mais il faut consid rer que dans ce grand nombre d enfants trouv s il y en a peut tre plus d une moiti de l gitimes que les parents ont expos s ainsi on peut croire que chaque mariage donne peu pr s quatre enfants 118 Buffon et la biom trie humaine Tableau 2 Un exemple d tat annuel ann e 1745 des bapt mes mariages et mortuaires de la ville et des faubourgs de Paris BAPTEMES MORTUAIRES Gar ons Filles Mariages Hommes Femmes Janvier F vrier Septembre Octobre Novembre D cembre Religieux RElBIEUSES soma sites Etraf gers ss D autres tableaux du m me type concernent diverses localit s Montbard en Bourgogne Semur Auxois Flavigny etc et font l objet de commentaires analogues aux pr c den
187. t des lettres de la philosophie et des beaux arts les corps et les mes 3 Cabanis p 208 Il se r f re aux normes climat riques qui voudraient que les p riodes de la vie humaine soient d coup es par tranches de 3 7 ou 9 ann es Ces tranches de vie sont importantes pour humain et parfois il y a une difficult les franchir L ann e la plus d licate est la soixante troisi me 7x9 63 La quarante deuxi me 6x7 est donc moins sujette dommages 14 id p 210 15 Daquin p 44 4 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie 16 id p 60 17 pinel Nosographie 95 18 Anthelme Richerand Nouveaux l ments de physiologie 1802 Paris Crapa t 1807 4 ed 475 19 id 470 20 id 471 Il s agit du po te Gilbert 1750 1780 dont la fin est pr sent e par A de Vigny dans Stello Zimmermann m decin suisse du XVII si cle m lancolique dont Goethe parle dans ses M moires il existe une traduction due J B Mercier de son ouvrage Za soli tude consid r e relativement l esprit et au c ur Paris Leroy 1788 21 id p 472 22 id p 473 23 id 24 Jean Marc Gaspard Itard Trait des maladies de l oreille et de l audition 1821 Paris M quignon Marvis 1842 2 ed T I p 384 Itard fait r f rence aux Confessions premi re partie livres V et VI dont il cite de larges extraits pp 381 384
188. t voit jouer quelques bambins sur un tertre o ils se rassemblent 2 Dans les R veries d un prome neur solitaire bien plus tard il crit Souvent dans la rue et aux promenades je m arr te regarder leur esp glerie et leurs petits jeux avec un int r t que je ne vois partager personne OC 1087 Il rappelle aussi maints souvenirs qui t moignent que ses r veries puisent dans la vie quotidienne et il affirme qu il ne se fonde point sur ce qu il a imagin mais sur qu il a vu OC IV 2 Du parti de l enfant Emile 550 A ceux qui lui reprocheraient d avoir mal vu ou qui nieraient que les enfants fussent tels qu il les d crit il ajoute sans crainte Il est vrai que je n ai pas renferm mes exp riences dans l enceinte des murs d une ville ni dans un seul ordre de gens mais apr s avoir compar tout autant de rangs et de peuples que Ten ai pu voir dans une vie pass e les observer j ai retranch comme artificiel ce qui tait d un peuple et non pas d un autre d un tat et non pas d un autre et n ai regard comme appartenant incontestablement l homme que ce qui tait commun tous quelque ge dans quelque rang et dans quelque nation que ce f t IV 550 Sans cette exp rience de Rousseau Emile serait un livre froid et rebutant Une note ajout e par Rousseau au manuscrit qui est la Biblioth que de Gen ve montre qu il v rifi lui m me les exer cices propos
189. tes que les hommes et le plus grand usage ou le plus grand abus que l homme ait fait de sa force c est d avoir asservi et trait souvent d une mani re tyrannique cette moiti du genre humain faite pour partager avec lui les plaisirs et les peines de la vie Les sauvages obligent leurs femmes travailler continuellement ce sont elles qui cultivent la terre qui font l ouvrage p nible tandis que le mari reste nonchalemment couch dans son hamac dont il ne sort que pour aller la chasse ou la p che ou pour se tenir debout dans la m me attitude pendant des heures enti res Tous les hommes tendent la paresse mais les sauvages des pays chauds sont les plus paresseux de tous les hommes et les plus tyranniques l gard de leurs femmes par les services qu ils en exigent avec une duret vraiment sauvage chez les peuples polic s les hommes comme les plus forts ont dict des lois o les femmes sont toujours plus l s es proportion de la grossi ret des m urs et ce n est que parmi les nations civilis es jusqu la politesse que les femmes ont obtenu cette galit de condition qui cependant est si naturelle et si n cessaire la douceur de la soci t aussi cette politesse dans les m urs est elle leur ouvrage elles ont oppos la force des armes victorieuses lorsque par leur modestie elles nous ont appris reconna tre l empire de la beaut avantage naturel plus grand que celui de la force mais qui
190. tre On divise ordinairement la hauteur du corps en dix parties gales que l on appelle faces en terme d art parce que la face de l homme a t le premier mod le de ces mesures on distingue aussi trois parties gales dans chaque face c est dire dans chaque dixi me partie de la hauteur du corps cette seconde division vient de celle que l on a faite de la face humaine en trois parties gales La premi re commence au dessus du front la naissance des cheveux et finit la racine du nez le nez fait la seconde partie de la face et la troisi me en commen ant au dessous du nez va jusqu au dessous du menton dans les mesures du reste du corps on d signe quelquefois la troisi me partie d une face ou une trenti me partie de toute la hauteur par le mot de nez ou de longueur de nez La premi re face dont nous venons de parler qui est toute la face de l homme ne commence qu la naissance des cheveux qui est au dessus du front depuis ce point jusqu au sommet de la t te il y a encore un tiers de face de hauteur ou ce qui est la m me chose une hauteur gale celle du nez ainsi depuis le sommet de la t te jusqu au bas du menton c est dire dans la hauteur de la t te il y a une face et un tiers de face entre le bas du menton et la fossette des clavicules qui est au dessus de la poitrine il y a deux tiers de face ainsi la hauteur depuis le dessus de la poitrine jusqu au sommet de la t te fait deux fois la
191. tres avis qui sera repris par des m decins du au XIX si cle Rousseau n est que r f rence cette poque plus tard il deviendra mod le On peut penser que ce mod le est parfait pour g n raliser des conceptions sur les maladies des gens de lettres ou bien qu au contraire on se sert d un mod le unique dont le polymorphisme symptomatologique est commode plaquer sur d autres auteurs Les aspects psychologiques des r flexions s tayent sur la pens e de Rousseau tant pour expliquer des situations introspectives que pour raisonner sur des questions de comportement de relations et de psychologie diff rentielle Sur ce dernier point Cabanis d crit dans ses Rapports du physique et du moral de l homme les condi tions qui lui paraissent tre n cessaires une perp tuation paisible et sure de l esp ce Pour l accomplissement de ce dernier but comme tr s bien fait voir Rousseau l homme doit attaquer la femme doit se d fendre Il ajoute que de tous les crivains qui 1 Jean Jacques Rousseau r f rent m dical ont parl des femmes Jean Jacques Rousseau me parait avoir le mieux d m l leurs penchants naturels et connu leur v ritable desti nation Dans ces conceptions psychologiques la place de Cabanis est importante Il permet dans son opposition Condillac des c es th oriques sur les instincts de l homme dont il crit qu ils ne s acqui rent pas en opposition ce
192. trice Dufour Monique Pag s et Michel Semp qui ont bien voulu mettre ma disposition des ouvrages de Buffon ou sur Buffon dont je me suis servi pour r aliser mon expos au Colloque Biom trie de la Croissance Lyon Villeurbanne 13 17 novembre 1995 ainsi que le pr sent article R f rences D rer 1613 Les quatre livres d Albert Durer Peinctre Geometrien tres excellent De la proportion des parties pourtraicts des corps humains Tradvicts par Loys Meigret Lionnois de langue Latine en Fran oise Arnhem chez Iean leansz 1613 QUETELET A 1870 Anthropom trie ou Mesure des diff rentes facult s de l Homme Bruxelles Muquardt d 479 p SEMP M 1979 Auxologie M thode et s quences Paris Th raplix 205 p Nota Pour r aliser le pr sent article nous nous sommes r f r entre autres deux ouvrages collectifs sur Buffon sa vie son uvre IMPRIMERIE NATIONALE 1988 Buffon 1788 1988 Paris Imprimerie Nationale d 207 p MUS UM NATIONAL D HISTOIRE NATURELLE 1952 Buffon Paris Mus Nat Hist Nat d 246 et nous avons utilis les ditions suivantes de l uvre de Buffon uvres compl tes de Buffon avec des extraits de Daubenton et la classification de Cuvier Paris Furne et Libraires diteurs 1848 uvres compl tes de Buffon avec la nomenclature linn enne et la classification de Cuvier Revues sur l dition in 4 de l Imprimerie royale et annot es par M
193. ts 3b La dur e de vie Dans l Histoire naturelle de l Homme article De la vieillesse et de la mort Buffon s int resse la variabilit de la dur e de la vie Il d crit d abord les erreurs viter si l on veut tablir des tables de mortalit correctes S il utilisait le vocabulaire d aujourd hui Buffon parlerait s rement de biais d chantillonnage d chantillon repr sentatif d chantillonnage stratifi Apr s avoir fait l histoire de la vie et de la mort par rapport l individu consid rons l une et l autre dans l esp ce enti re L homme comme l on sait meurt tout ge et quoiqu en g n ral on puisse dire que la dur e de sa vie est plus longue que celle de la de presque tous les animaux on ne peut pas nier qu elle ne soit en m me temps plus incertaine et plus variable On a cherch dans ces derniers temps conna tre les degr s L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie de ces variations et tablir par des observations quelque chose de fixe sur la mortalit des hommes diff rents ges si ces observations taient assez exactes et assez multipli es elles seraient d une tr s grande utilit pour la connaissance de la quantit du peuple de sa multiplication de la consommation des denr es de la r partition des imp ts etc Plusieurs personnes habiles ont travaill sur cette mati re et en dernier lieu M de Parcieux de l Acad mie des Sc
194. u Docteur Jacques LANGUE et du Docteur Agn s DUQUESNE des th mes plus centr s sur la pathologie ont t voqu s tels le retentissement sur la croissance de la pollution des cardiopathies de l insuffisance r nale du diab te des autres maladies chroniques de l anorexie mentale La croissance le d veloppement la maturation sont des ph nom nes si troitement contr l s qu il est quasi constant que toutes les maladies retentissent peu ou prou sur eux L adolescence et son valuation le concept de formation voici un autre th me de r flexion Pour en juger trois outils merveilleusement adapt s la radiologie sous tous ses aspects carnet de Sant le logiciel Infans mais nous ne nous tendrons pas Au terme de cette semaine riche de tous ses participants c est bien eux que vont tous nos remerciements Beaucoup se citent eux m mes en ayant accept d apporter leur contribution crite et nous savons d exp rience que c est un rude travail D autres se sont r serv s pour diverses autres communications qu ils soient remerci s aussi tant est volumineux ce livre des Actes Le secr tariat g n ral bi c phale a t doublement performant Nous savons la somme de petites et grandes d marches qu ont effectu Anne B atrice DUFOUR et Yvette DELOISON assist es sur place par Monique PAG S Tous nous leur disons quoi sert de pr sider si rien n a t pr par de l avis g n ral ce
195. u de a Jigne circulaire concave qui le termine fa partie fup rieure la colonne dont il s agit Les autres parties en fuivant figure de haut en bas comme nous les venons d expliquer la figure pr c dente 60 La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jacques Rousseau Fran oise BOCQUENTIN J J Rousseau lithographie de Bertauts 0 La formation de l identit de genre selon et chez Jean Jacques Rousseau convient d abord d clairer ce terme un peu barbare par la d finition de Chiland sp cialiste en la mati re Le sexe est biologique le genre est psychologique le sexe c est l tat de m le ou de femelle le genre c est le sentiment d tre un homme ou une femme d tre masculin ou f minin 1 Comment donc acquiert on le sentiment d tre un homme ou une femme selon J J Rousseau et comment lui m me a t il acquis cette identit Voil ce dont nous allons bri vement parler ici La formation de l identit de genre selon J J Rousseau C est tr s tard qu appara t selon J J Rousseau le sentiment d appartenir un sexe donn Les instructions de la nature sont tardives et lentes OC IV 495 L enfant lev selon son ge est seul ne se sent d aucun sexe d aucune esp ce l homme et la femme lui sont galement trangers OC IV 500 C est la pubert selon J J Rousseau que l adolescent acquiert ce sentiment d id
196. u nombre des mesures et impr cis sur les ges De plus ces cas concernent des personnages remarquables parce que sortant de l ordinaire et leur croissance ne saurait tre consid r e comme repr sentative de la croissance normale Les sp cialistes des pathologies de la croissance pourront peut tre la lecture de ces descriptions de cas mettre un diagnostic sur les causes On a vu des exemples d un accroissement tr s prompt dans quelques individus l Histoire de l Acad mie Histoire de l Acad mie des Sciences ann e 1736 p 55 fait mention d un enfant des environs de Falaise en Normandie qui n tant pas plus gros ni plus grand qu un enfant ordinaire en naissant avait grandi d un demi pied 162 mm chaque ann e jusqu l ge 108 Buffon et la biom trie humaine de quatre ans o il tait parvenu trois pieds et demi 1137 mm de hauteur et dans les trois ann es suivantes il avait encore grandi de quatorze pouces quatre lignes 388 mm en sorte qu il avait l ge de sept ans quatre pieds huit pouces quatre lignes 1525 mm tant sans souliers Mais cet accroissement si prompt dans le premier ge de cet enfant s est ensuite ralenti car dans les trois ann es suivantes il n a cr que de trois pouces deux lignes 86 mm en sorte qu l ge de dix ans il n avait que quatre pieds onze pouces six lignes 1610 et dans les deux ann es suivantes il n a cr que d un pouce 27 de plus en sorte
197. ub re et sensible nous dit il dans les Confessions J tais aussi loin du v ritable que si je n avais point eu de sexe 41 On pourrait croire une boutade s il n avait r it r l affirmation maintes reprises quoique de fa on plus voil e Mon me dont mes organes n avaient pas d velopp les plus pr cieuses facult s n avait encore aucune forme d termin e Elle attendait dans une sorte d impatience le moment qui devait la lui donner 1 1098 Or le moment arrive ce premier moment nous dit il qui marque d une influence invincible tout le reste de la vie OC IV 641 Ce premier moment d cida de moi pour toute ma vie 1098 moment c est celui de sa rencontre avec Mme de Warens L adolescent J J Rousseau d couvre t il soudain qu il est un homme et que l objet de son d sir est une femme Non n est pas en lui l action et raison qui vont se d velopper mais bien la sensibilit et la passivit c est dire les attributs sp cifiques de la femme Je sus donner mon me encore simple et neuve la forme qui lui convenait davantage et qu elle gard e toujours Le go t de la solitude et de la contemplation naquit dans mon c ur avec les sentiments expansifs et tendres faits pour tre son aliment OC I 1099 J tais oisif je travaillais au jardin je cueillais les fruits j ai dais au m nage OC 225 nous dit il encore Le temps des Ch
198. ude alors r gnant fut curieux de constater ce dernier fait on le v rifia avec le plus grand soin et apr s la plus scrupuleuse recherche on trouva qu il tait exact Journal de Politique et de Litt rature 15 f vrier 1775 page 197 4 Mod lisation math matique La mod lisation math matique d un ph nom ne naturel consiste associer ce ph nom ne un objet math matique donc conceptuel le mod le dont les propri t s axiomatiques c est dire celles qui servent d finir construire l objet s inspirent d observations faites sur le ph nom ne naturel L objectif de cette op ration est d tudier les propri t s math matiques du mod le qui se d duisent des propri t s axiomatiques par le raisonnement logique et par induction d essayer de pr dire des propri t s homologues concernant le ph nom ne naturel voire d expliquer tout ou partie de celui ci La mod lisation math matique est donc une m thode d tude des ph nom nes naturels qui poss de certains avantages notamment celui lorsque le mod le est de remplacer une tude exp rimentale ventuellement difficile ou impossible organiser concr tement par un raisonnement math matique tr s peu co teux en moyens mat riels mais n cessitant videmment d tre rompu sa pratique Si l poque actuelle la mod lisation math matique est assez souvent utilis e dans les tudes biologiques dans l tude de la biologie de l Ho
199. ue sur la folie de J J Rousseau repr sentations et interpr tations 1760 1990 Oxford Voltaire Foundation Les trois derni res r f rences sont paraitre Bibliographie Enfermer ou gu rir Saint Etienne Saint Etienne 1992 L Enfance inadapt e Anthologie des textes fondamentaux Toulouse Privat 1993 Fous de Rousseau Le cas Rousseau dans l histoire de la psychopathologie Paris L Harmattan 1992 Les jugements de la critique sur folie de J J Rousseau repr sentations et inter pr tations 1770 1990 Oxford Voltaire Foundation 1996 Travailler avec des enfants malades mentaux Paris Dunod 1996 Ces deux derniers ouvrages sont para tre 8 Jean Jacques Rousseau r f rent m dical Claude WACJMAN est psychologue charg d enseignement compl mentaire en psychologie Paris X Nanterre Directeur de l H pital de jour pour Enfants Fondation Croix Saint Simon et membre de l quipe J J Rousseau de Montmorency Dans ce texte l orthographe des citations du XVII me si cle est modernis e suivant les r gles fix es par la Soci t fran aise d Etude du Dix huiti me Si cle L Adolescence au si cle De la Philosophie Biom trie i Bn he 7 e e e Zeg __ 4 F i 1 F gt A e 2 4 j Aj i an Leer ms Stamm AU DONJON DE MOMNT LOUIES La philosophie
200. ugal 1686 le m decin nonce une th orie qui met en doute celles inspir es par Aristote et Galien si Aristote et ses sectateurs crit il ne s taient pas acquis pendant plusieurs si cles une si grande r putation je me persuade qu il serait ais pr sentement de prouver que les femmes ont de la semence qui contribue la g n ration ouv cit p 370 Au milieu du XVIIIe si cle Maupertuis 1698 1759 Daubenton 1716 1800 et Buffon 1707 1788 suppo sent que les oeufs sont piqu s par des mol cules organiques en grand mouvement et d une petitesse extr me les vers Dans l Histoire naturelle en 1761 au chapitre X du tome la forma tion du foetus Buffon affirme que la liqueur s minale du m le et celle de la femelle sont deux mati res galement actives galement charg es de mol cules organiques Les deux liqueurs sont absolument semblables dans leur mouvement et dans leur action La matrice n est pas qu un sac un r cipient un d veloppement certain s y produit Buffon envisage une v ritable pig n se et r it re l id e qu dl point de germes pr existants mais une mati re organique toujours active Le naturaliste vacue les probl mes m taphysiques et t moigne d un esprit scienti fique au sens moderne du terme nous ne sommes pas faits pour rendre raison du pourquoi des choses nous devons nous contenter de raisonner sur ce qui est
201. us phallocrates consistance du sperme du lieu d origine de la semence La fille est form e par peu de chaleur des liqueurs faibles venues du testicule gauche sinister Les aristot liciens eux refusent aux femmes toute participation la procr ation car elles ressemblent aux enfants ou aux m les imparfaits ont un temp rament froid et humide oppos celui chaud et sec du m le Les docteurs de ces coles par le biais de la sup riorit du g niteur veulent sauvegarder la primaut du m le dans le royaume la loi salique Pour d autres appel s ovistes la suite d Harvey 1578 1657 de Malpighi 1628 1694 de Malebranche 1638 1715 de Fontenelle 1657 1757 la matrice contient des oeufs d pos s par le Cr ateur qui seront f cond s par la semence m le En 1679 le Journal des Savants constate que d opinion de la formation de l homme par le moyen des oeufs aussi bien que tous les autres animaux est quelque chose de commun pr sent 6 mars 1679 En 1701 dans l Histoire Acad mique des Sciences Fontenelle appuie la th orie de sur l analogie g n rale dans la Nature y bien l apparence que les Vivipares ne diff rent des Ovipares qu en que leurs femelles ont couv et fait clore leurs oeufs en dedans d elles m mes p 38 partir de 1745 une th orie qui complexifie l ovisme celle des germes pr existants embo t s les uns dans les a
202. us subsiste rions plut t sans elles qu elles sans nous id p 702 Le discours physiologique d natur par la coutume se convertit en pr cepte moral 1 est dans l ordre de la nature que la femme ob isse l homme id p 766 mais en accord avec les id es D Sophie reste au XVIII me si cle Ils taient tous phallocrates pr c demment nonc es le philosophe ajoute que par la douceur l adresse et la complaisance la femme doit r gner dans la maison se faisant commander ce qu elle veut faire id p 766 Le statut social de la femme demeure toutefois un statut d inf riorit et quand elle veut usurper les droits du chef et commander elle m me il ne r sulte jamais de ce d sordre que mis re scandale et d shonneur id p 767 Sa dignit est d tre ignor e sa gloire est dans l estime de son mari ses plaisirs sont dans le bonheur sa famille id p 768 Puis subtilement le philosophe infl chit son discours la sup riorit morale est l apanage des femmes et Rousseau sacralise la fonction maternelle sans quoi l esp ce humaine serait bient t teinte id p 697 Non seulement la femme porte les enfants mais elle les allaite les l ve et surtout sert de liaison entre eux et leur p re elle maintient dans l union toute la famille id p 697 Par des arguments qu on peut consid rer contra dictoires mais qu il rend coh rents Rousseau valorise le statut m
203. utres linfini l int rieur de chaque oeuf r gne sur le monde m dical La femme est soit d positaire responsable du destin de l enfant soit au contraire comme le rappelle l anatomiste Gautier dans Anatomie des Parties de la G n ration 1750 un simple r servoir propre se dilater et se r tr cir selon les besoins de l embryon ou du foetus La th orie des fibres explique le processus et justifie l in galit entre les sexes Pour permettre la grossesse les fibres sont souples las tiques mais leur manque de fermet emp che le flux intellectuel d atteindre le cerveau disent les encyclop distes 4 De toute fa on la g n ration est oeuvre divine Pour les vermiculistes ou animalcu listes dans la semence des m les nagent de petits animaux des vers spermatiques qui seront nourris dans l ut rus abri la semence femelle Les th ses se combinent mais demeurent fonda mentalement attach es la conception d une femme passive d une couveuse Le germe contenu dans le sperme n est pas produit par le g niteur mais par Dieu L homme qui engendr est un m dia teur la femme une nourrice N anmoins d s la fin du XVIIe si cle des savants en particu L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie lier le docteur Venette gt mule de Descartes admettaient l activit f minine dans la g n ration Au chapitre IV du Tableau de l Amour Conj
204. ux inn s des animaux C est un pas vers l tude de l activit de l entendement humain que imagine exister sans jamais en avoir des preuves mat rielles situ pour partie la limite d une activit consciente Un peu plus tard Esquirol utilise Rousseau comme repoussoir pour d velopper ses r flexions sur les l sions de l entendement Il crit qu elles peuvent tre ramen es celle de l attention Jean Jacques dit l tat de r flexion est un tat contre nature l homme qui m dite est un animal d prav Au lieu de cette boutade misan thropique Rousseau aurait d dire que tout raisonnement suppose un effort que nous sommes raisonnables c est dire que nos id es ne sont conformes aux objets nos comparaisons exactes nos raison nements justes que par une suite d efforts de l attention qui suppose son tour un tat actif de l organe de la manifestation de la pens e de m me qu il faut un effort musculaire pour produire le mouve ment quoique le mouvement ne soit pas plus dans le muscle que la pens e n est dans le cerveau 7 L ali niste belge Joseph Guislain r fl chit sur l enthousiasme religieux qui favorise sans doute d veloppement de la folie remarque que la religion catholique romaine est plus dans le sens tandis que la r form e exige le concours de la r flexion J J Rousseau a fait sentir cette diff rence d une mani re frappante ajoute t il Le r
205. x yeux est la partie commune aux deux intervalles soit c b ou cb dont la longueur est b c Le cas o le point O est l infini correspond l galit de force des deux yeux Il est bon de noter que cette relation d homoth tie est un choix de l auteur et que dans le discours de celui ci aucun argument n est avanc pour l tayer Buffon la prend donc comme allant de soi et encha ne sur les calculs qui suivent Pour exprimer tous les cas supposons que c exprime l intervalle de la vision distincte pour le bon il et b be l intervalle de la vision distincte our l il faible b c exprimera l intervalle de la vision distincte des deux P P b be a et le nombre de cas o l on se servira du bon il sera b et le nombre de cas o l on yeux ensemble et l in galit de force des yeux sera 1 se servira des deux yeux sera galant ces deux quantit s on aura 18 Buffon et la biom trie humaine a b b coup Substituant cette valeur de b dans l expression de l in galit 5 le Late Late 2 on aura 1 2 ou pour la mesure de l in galit lorsqu il a c autant d avantage servir des deux yeux qu ne se servir que du bon il tout seul Si l in galit est plus grande que Gs on doit contracter 8 l habitude se servir que d un il et si cette in galit est plus petite on se servira des deux yeux Dans l ex
206. y IV 448 451 Il ne s agit pas d imposer un savoir l enfant mais d amener celui ci faire la d marche intellectuelle qui lui permette de s approprier ce qu il d couvre Emile n apprend que ce qui est utile et sa port e Souvenez vous toujours que l esprit de mon institution n est pas d enseigner l enfant beaucoup de choses mais 17 L Adolescence au si cle De la Philosophie la Biom trie de ne laisser jamais entrer dans son cerveau que des id es justes et claires OC IV 435 La plus grande difficult de cet ge est d avoir quelques notions de l homme et des relations sociales pour initier Emile le gouverneur alors recours un livre Robinson Cruso Mais Emile n appr cie les travaux des hommes que par rapport l utilit et son bien tre C est l occasion de lui faire d couvrir la physique l agriculture la forge la charpente et de fabri cation des outils et instruments Cet enseignement ne doit cependant pas se limiter l exercice du corps Le gouverneur fait prendre conscience son l ve des contradictions de l homme vivant en soci t Emile d couvre l in galit des conditions et l exploitation d une grande partie de ses semblables par une minorit SU s initie aux travaux manuels ce ne doit pas tre par simple curiosit mais pour vaincre les pr jug s qui s attachent sa condition sociale et pour se suffire lui

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