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1. Compte rendu Une Quarantaine de j cistes Gilles Th rien Voix et Images vol 8 n 2 1983 p 351 352 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante URI http id erudit org iderudit 200388ar DOI 10 7202 200388ar Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 06 Une Quarantaine de j cistes par Gilles Th rien Universit du Qu bec Montr al L argument du film d Anne Claire Poirier est simple onze adolescents cinq filles six gar ons font le souhait en 1950 de se rencontrer pour voir comment la gang a volu lis se retrouveront dix l un des hommes tant retenu l tranger l espace d une nuit lls chercheront reviv2. gros traits Aussi le drame de Tarzan figure de celui qui a r ussi mat riellement mais pas spirituellement est il diss min gauchement tout le long du fiim en vitant bien soigneusement de le rendre trop compr hensible pour ne pas d voiler la fin ce qui a pour cons quence de rendre cette fin le suicide de Tarzan hautement farfelue On aurait souhait que ce ne soit qu un simulacre pour faire marcher ses anciens amis et on comprend mai que ce petit happening soit pour lui l unique occasion de suicide Toute l id ologie du fiim se ressent de la formation j ciste des person nages lis oscillent continuellement entre les valeurs de l id al et de la r alit de la responsabilit et de la culpabilit cela est particuli rement visible chez Louise de la puret et du p ch du bonheur et du malheur de la r ussite spirituelle et du succ s mat riel de la norme et de la marginalit Le film oscille entre l ge d or de l adolescence et l automne de la quarantaine mais le tout baign dans les valeurs petites bourgeoises qui ont l air de ces maisons cossues de Saint Hyacinthe Dieu bien s r est absent en apparence seule ment Le pr tre est remplac par le missionnaire laic au Cambodge m decin des corps puisque la valeur des mes est la baisse Le d sir de communiquer communier les aveux de la confession au jeu de la v rit l apparition de la souffrance et de la mort soigneusement vit s direct
3. ement dans le film ne trompent pas Voil une bonne petite amicale de j cistes qui sous des dehors anticl ricaux t moignent l envie de la permanence des structures h rit es de l ducation entre l adolescence et la quarantaine Un personnage l affirme il n est pas question de parler du pr sent du Qu bec de la politique ni m me de l avenir Il suffit de comparer le v cu l id al pour comprendre son destin Le ciel est en Asie ailleurs comme l avait si bien dit le p re Hublet en pariant de l adolescence cet ge entre deux ges o le c ur est tourn vers je ne sais quelle Asie
4. es photos et un film les membres de la gang n ont pas acc s cette trame fictive Elle est donn e au spectateur pour que le sens soit plus complet qu il y ait du surplus que la repr sentation fonctionne de fa on lin aire Le syst me est binaire on raconte un souvenir et pendant la narration le spectateur voit ce que le personnage n est pas admis voir En Somme le voyage dans le pass est la charge du spectateur Cette situation affaiblit consid rablement le fiim Aucun personnage dans le film ne pose de fa on un peu articul e le probl me de cette r gression collective m me pas celui qui est psychiatre Le film n a pas besoin de se d velopper sous l angie analytique mais il lui manque 352 VOIX ET IMAGES VOL VIII NO 2 le minimum de r flexion qu il faudrait pour parler du souvenir de la trace de la m moire Personne n ose dire dans ce film je ne me souviens pas Le processus lin aire est tabli une fois pour toutes et personne ne le remet en question Si la mise en sc ne gestuelle est peu pr s toujours efficace on ne peut en dire autant de la mise en sc ne des dialogues et surtout du rythme g n ral de l action Les dialogues sont en g n ral insignifiants lIs v hiculent tous les clich s imaginables sur la religion les m urs et les grandes angoisses m taphysiques Pleurs et rires viennent ponctuer sur un mode obligato le d roulement du film comme si l motion avait besoin d tre marqu e
5. re f t ce par jeu les sentiments prouv s pendant l adolescence Dans la quarantaine un point tournant de leur carri re et de leur vie ils s engageront avec un certain enthousiasme dans cette chasse aux souvenirs au terme de laquelle ils devront faire face au tragique de la quarantaine Le film se d roule selon deux axes celui du party des retrouvailles et celui de l adolescence o chaque personnage adulte y a son double Ce film dont les images sont magnifiques ne parvient pas justifier sa n cessit inqui te la r alisatrice prend le soin par le truchement de son principal personnage f minin d indiquer au spectateur le mode d emploi Ce plan de la grosse Louise qui parle la cam ra ne fait que rendre le propos plus confus Ce faisant Anne Claire Poirier propose carr ment au spectateur non seulement d tre un voyeur du party comme le dit Louise mais aussi d tre sollicit en dehors du film d avoir des complicit s externes Ainsi quand le spectateur voit et on se demande bien pourquoi Peau Dure le personnage retenu au Cambodge en train d crire au groupe Ce plan utilis deux fois dans le film n a de sens que pour le spectateur Or pour le spectateur il n a pas de sens puisqu il vient rendre pr sent ce qui de toutes les fa ons se pr sente comme absent Le m me raisonnement peut tre appliqu la trame de l adolescence Voici des images qui ne sont que pour le spectateur part quelques vieill
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