Histoires d`hiver
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1. R al Fran ois Bouvier Sc n Fran ois Bouvier Marc Robitaille librement inspir du roman Des histoires d hiver avec des rues des coles et du hockey de Marc Robitaille Photo Allen Smith Mont Andre Corrveau Mus Michel Rivard D c Andr Lyne Beauparlant Diane Gauthier Paul Motte Int Jo l Drapeau Dalp Martin Denis Bouchard Maurice l oncle Luc Gu rin Herv le p re Diane Lavall e Jacqueline la m re Suzanne Champagne Mademoiselle Chouinard Sylvie Legault Corinne Patrick Thomas Beno t Roger L ger le p re de Beno t Robert Toupin le directeur d cole Marc G linas M Girouard l picier Andr Montmorency M Gagne voisin Prod Yuri Toshimura Gagnon Claude Gagnon Dist Behaviour Le Grand Serpent du monde un cimeti re Cette dame plantureuse qui dissimule un chiot sous son manteau Et surtout ce quidam du nom de Monsieur qui exige qu on ne touche pas son si ge r serv m me si l autobus est tr s peu peupl Somme toute par sa bonne humeur Tom semble dire qu il est le plus heureux des hommes dans le meilleur des mondes Pour lui c est le paradis sur terre Dans tout paradis terrestre il y a un serpent qui veille La vie sen timentale de Tom p riclite M me s il est peut tre p re sans le savoir S quences2. Compte rendu Histoires d hiver chronique d une attente Ouvrage recens Histoires d hiver Canada Qu bec 1998 106 minutes par Carlo Mandolini S quences la revue de cin ma n 201 1999 p 34 36 Pour citer ce compte rendu utiliser l adresse suivante http id erudit org iderudit 49069ac Note les r gles d criture des r f rences bibliographiques peuvent varier selon les diff rents domaines du savoir Ce document est prot g par la loi sur le droit d auteur L utilisation des services d rudit y compris la reproduction est assujettie sa politique d utilisation que vous pouvez consulter l URI https apropos erudlit org fr usagers politique dutilisation rudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif compos de l Universit de Montr al l Universit Laval et l Universit du Qu bec Montr al Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche rudit offre des services d dition num rique de documents scientifiques depuis 1998 Pour communiquer avec les responsables d rudit info erudit org Document t l charg le 16 novembre 2015 08 06 RITIQUES Histoires d hiver Histoires d hiver Chronique d une attente a nostalgie a toujours la cote au cin ma qu b cois La g n ra tion des Jutra Beaudin et Carle aimait se souvenir de l poque d un Qu bec encore naitre celui des oncles Antoine J A Martin ou autres posti res Les cin
3. tout est hors de port e Comme un r ve au bout d un chemin trop long et sinueux Montr al sa vie son ouverture sur le monde et surtout son Forum De sa banlieue Martin se contente alors d observer la vie passer en essayant d en saisir le mode d emploi d faut d y participer pleinement C est dans cet univers clos et fig que Fran ois Bouvier campe cet amarcord aux accents de chez nous Inspir du roman de Marc Robitaille Histoires d hiver prend la forme d une chronique impres sionniste sur l enfance et les rites de passage Cette id e de passage Bouvier la prend la lettre puisqu il cons truit son film sur une structure qui privil gie le mouvement ou plu t t son contraire du moins pour une bonne partie du film Martin veut en effet aller Montr al voir les Canadiens Mais son p re s y oppose parce que c est trop loin et trop cher et aussi parce qu il a d autres pr occupations qui le rendent insensible aux r ves de son fils Aussi le jeune gar on n a d autre choix que d crire directement Henri Richard dans l espoir d obtenir les pr cieux billets En fait c est comme si Martin savait que son salut ne pouvait provenir que de l ext rieur puisqu l int rieur force d immobilisme la soci t sa communaut semble vou e l extinction Cette tension mobilit immobilit est pr sente plusieurs niveaux et se mat rialise tout particuli rement dans la relation entre Herv le p re de
4. Martin t son fr re Maurice l oncle de Martin Maurice qui est garagiste son m tier est donc de s assurer que les voitures rou lent repr sente videmment le mouvement donc l espoir alors que le p re concentr sur lui m me et sa possible promotion se coupe du monde on le voit d ailleurs quelques reprises chez lui coift d un casque d coute en train de r viser ses le ons d anglais n entendant plus rien de ce qui se passe autour de lui Dans l une des toutes premi res sc nes tablissant cette fois la relation entre Maurice et Martin l enfant demande son oncle de lui raconter nouveau cette histoire sur Maurice Richard selon laquelle il tait absolument impossible d arr ter le Rocket lorsqu il avait amorc une mont e Plus tard apr s que Martin et son copain eurent vol des cartes de joueurs de hockey au magasin g n ral dont le propri taire Bouvier nous le montre bien est r put pour sa lenteur cest au garage de Maurice qu ils se rendent afin d emprunter les cl s d une voiture et s y r fugier pour d couvrir leurs cartes videmment Maurice lance sans h siter les cl s son neveu dans un geste tr s No 201 mars avril 1999 JARITIQUES symbolique Enfin l v nement le plus significatif cet gard est sans doute la sc ne o Maurice subit une crise cardiaque alors qu on lui dit d aller attendre l ext rieur pendant que Herv re oit son patron souper Le malaise de
5. Maurice et finalement sa mort sera pour Martin le rite de passage ultime gr ce auquel l enfant devenu adolescent apprendra voler de ses propres ailes C est d ailleurs suite cet v nement on ne peut semp cher de penser une sorte de parricide d tourn que l on voit Martin qui entre temps a obtenu ses billets pour le Forum bord d un bus filant bonne allure Cette image nous fait comprendre que le jeune homme est d sormais pr t entrer dans la vie peu importe que les Canadiens aient perdu le match Tous les v nements de cette chronique d une enfance en cette ann e de l Expo sont film s hauteur d enfant La narration du film 4 Histoires d hiver 35 RITIQUES de Bouvier est en effet assur e par un regard et un esprit d enfant qui voit des choses qu il ne parvient parfois pas comprendre D o cette Impression que ressent parfois le spectateur devant Histoires d hiver d tre plong lui aussi dans une s rie de situations qu il ne maitrise pas toujours et dans lesquelles voluent des personnages pourtant importants dont il ne saura pratiquement rien Cette approche audacieuse est fort coh rente avec le propos m me si elle peut parfois frustrer le spectateur qui a l impression d avoir perdu ce traditionnel regard omniscient et de se retrouver dans une situation o il subit les v nements plus qu il ne les contr le Or malgr cette construction intelligente et
6. loin que les autres Le verbe sembler ici nest pas employ comme figure de coquetterie Tout le film est placer sous le signe de ce verbe parce qu il nous faut deviner ce qui est parfois peine sugg r Certains diront que c est l son charme D autres r torqueront que c est l que le b t blesse Laissons aux autres le b t qui blesse et plaidons pour le charme Tom Paradise est chauffeur d autobus sur un circuit urbain Ses clients habituels il les conna t bien Il entretient de tr s bonnes rela tions avec eux Il y a ce jeune homme qui en sortant se dirige vers pagn e d une musique de circonstance ici les accords m lancoliques de Michel Rivard En fait Bouvier malgr les intentions tr s honn tes de ce film n arrive pas nous merveiller C est comme si Histoires d hiver avait t con u partir d une grille de figures impos es l instar de cette peinture num ros m taphore involontaire du film que r alise la m re de Martin dans un plan du d but Aussi bien qu il soit assez adroit et correct parfois m me fort sympathique le film demeure un peu froid proche de l exercice de style qui d balle ses effets dramatiques pr cis ment l o on les atten dait N anmoins Fran ois Bouvier sait nous mouvoir Son film est souvent touchant et dr le rempli de tous ces moments intenses qui font l enfance et la vie Carlo Mandolini HISTOIRES D HIVER Canada Qu bec 1998 06 minutes
7. sensible qui contribue grandement au sentiment d motion et de nostalgie Histoires d hi ver dans son lan vers le lyrisme et la po sie tr buche sur des pi ges souvent tendus par ce genre de films Le premier pi ge que Bouvier n a su viter est celui de la recons titution d poque En effet Bouvier est tellement soucieux de mettre en valeur le travail de direction artistique qu il finit par alourdir la mise en sc ne Tr s souvent on a l impression que les plans ne sont motiv s que par le d sir de montrer les d cors qui ont l air trop propres Pi ge ensuite des films sur les rituels de passage o l enfant dissimul derri re une porte est le t moin involontaire d une sc ne d amour ici tr s pudique qui lui fait comprendre qu il y a autre chose dans la vie que le hockey Pi ge enfin de la construction narrative classique du film nostalgique l incontournable narration en voix off lue avec ce savant m lange de candeur et d motion accom Le Grand Serpent du monde Le serpent dans l uf ves Dion uvre dans le domaine du cin ma depuis trente ans pendant lesquels il a commis plusieurs documentaires Au royaume de la fiction c est L Homme renvers qui nous l a fait conna tre Le Grand Serpent du monde est le cinqui me titre du pro gramme Familiarit de l ONE Les films pr c dents nous montraient l clatement de la famille d aujourd hui Le film d Yves Dion semble vouloir aller beaucoup plus
8. astes de la g n ration plus r cente pr f rent immobiliser les aiguilles une poque qui nous est plus contemporaine o le Qu bec des pionniers c de r solument la place un avant go t de modernit 34 Ainsi apr s Le confessionnal Sous sol et N c est au tour d His toires d hiver de Fran ois Bouvier de jeter un regard nostalgique sur une soci t qui l instar du protagoniste du film s appr te quitter l enfance Nous sommes en 1967 Le jeune Martin Roy termine sa scolarit l mentaire dans un climat psychologique un peu trouble C est la fin de l enfance et entre les difficult s scolaires la famille les tranges S quences messages socio politiques de son prof d anglais et les premiers mois amoureux le jeune homme de dix ans n arrive plus se raccrocher ses rep res habituels Heureusement ses passions de toujours Henri Richard et les Canadiens lui demeurent fid les Le grand r ve de Martin r ve plus collectif que personnel est de devenir un jour hockeyeur professionnel Mais en attendant ce jour il se contenterait bien d assister au moins une fois dans sa vie un match de Hockey au Forum de Montr al Or Martin habite trop loin de la grande ville dans une de ces banlieues qui ressemblent encore trop la campagne avec un maga sin g n ral et un cur qui rappelle aux enfants que Dieu sait tout et vous suit partout Dans ces petites villes trop p riph riques o
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