secrets de famille, auto engendrement négatif et enjeux
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1. tre livr e une vie de d bauche avec les artistes des ann es folles Abandonn e tr s jeune par une m re d chue adopt e par une belle m re ne pouvant lui t moigner de l affection la m re du p re en contractant un mariage qui la d valorisait socialement a grandi dans l abandon telle la figure de la m re mal endeuill e ou de la m re morte investissant par la suite ses enfants en alternant l exc s et le vide Cournut 1991 Green 1983 Monsieur d crit son p re comme un vieux fou qui s est prot g de la honte li e ses origines sociales par ses excen tricit s ou son originalit Face aux liens paradoxaux de ses parents le p re a r agi par des troubles du comportement en d but d adolescence et a lui m me demand partir en inter nat en d pit de la rigueur j suite des internats de cette poque A partir de cette s ance Paul va voluer consid rablement m me si ces changements restent encore fragiles Ainsi apr s avoir jusque l provoqu la peur de son p re par ses investis sements n gatifs sa passion du mortif re il voque avec lui ses bonnes notes ses d sirs amoureux comme s il souhai tait lui montrer ses envies de changement Dans la m me p riode son corps se transforme il grandit et il se pla t mar quer ces transformations en modifiant son allure vestimen taire 134 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th2. enfance tr s pr gnant l adolescence plusieurs cas de figures d un fonc tionnement en auto engendrement n gatif sont possibles L adolescent ne peut s approprier son monde s affirmer dans la diff renciation car il reste englu dans une position infantile face un originaire traumatique non labor des fantasmes de sc ne primitive tr s obsc nes Il ou elle peut souffrir alors de probl matique anorexique ou de grave inhibition d pressive dans un contexte de famille bulle trop protectrice Ailleurs l affirmation de soi peut tre complexe du fait de l h ritage d un mode de filiation narcissique traumatique comme c est le cas dans notre pr sentation clinique qui va suivre Ces enfants adolescents confront s la violence de l emprise ont parfois des comportements quasi psychotiques parce qu ils sont dans l impossibilit d appr hender leurs liens de filiation face un univers familial compl tement d boussol L imaginaire dans l enfance le groupe de pairs l adolescence deviennent alors un antidote face l impossibilit de faire le deuil de l archa que fusionnel un refuge face la violence de l originaire Dans ce contexte de souffrance intersubjective comment pouvons nous penser le travail th rapeutique Face l inte ractivit en jeu dans ces familles les groupes les psychoth rapies groupales semblent une bonne indication Toutefois faut il encore
3. d s nce ve simgesellestirebilme s recleri Pens e m taphorique et figu rabilit face aux enjeux mortif res l adolescence trad T Tunaboylu Ikiz Yantsitma Psichpatoloji ve Projektif Testler Dergisi Istambul 149 160 FAIMBERG H 1988 l coute du t lescopage de g n rations perti nence psychanalytique du concept Topique 42 223 238 GREEN A 1983 Narcissisme de vie narcissisme de mort Paris d de Minuit GREEN A 1988 La pulsion et l objet Prop deutique la m tapsychologie r vis e Paris PUF 1995 Champ Vallon 13 32 GUILLAUMN J 1985 Besoin de traumatisme et Adolescence Adoles cence Paris GREUPP 3 1 127 137 HAAG G 1998 Travail avec les repr sentants spatiaux et architecturaux dans les groupes de jeunes enfants autistes et psychotiques Revue de Psychoth rapie Psychanalytique de Groupe Er s 30 47 62 JEAMMET P 1991 Dysr gulations narcissiques et objectales dans la boulimie La Boulimie ss la direction de B Brusset et C Couvreur Monographie de la Revue Fran aise de Psychanalyse Paris PUF 81 104 KA S R 1993 Le Groupe et le sujet du groupe Paris Dunod KA S R 2002 La polyphonie du r ve L exp rience onirique com mune et partag e Paris Dunod MUOLLA DE A 1981 Les visiteurs du Moi Paris Les Belles Lettres RACAMIER P C 1992 Le g nie des origines psychanalyse et psycho ses Paris Payot R
4. moignant des d fis insens s parricidaires qu il a projet sur son beau p re face au m pris dans lequel il se sentait pris Moi j aurais eu 4 gar ons et lui qu une fille le pauvre T moin de ces paris narcissiques nous nous trouvons souvent m dus s et par fois aspir s dans une r verie intense face aux jeux de mots et la sc narisation qui prend forme dans le bureau Cette p riode ressemble aux temps de mise en groupe o les participants dans le psychodrame par exemple face aux angoisses de groupement et l acc l r dans la r gression qu elles suscitent paraissent se mobiliser dans des signifiants 132 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques formels de d marcation sondant activement la solidit du cadre mat riel avant de pouvoir partager leurs sensations tester la fiabilit du dispositif et des th rapeutes Drieu Persehaye 2005 Il s agit alors de v ritables repr sentants architectu raux des mises l preuve du cadre mat riel susceptible de mobiliser les limites du Moi signifiants formels t moignant de la construction d construction simultan e de l espace cor porel et psychique Haag 1998 Anzieu 1987 Par la suite les changes interfantasmatiques entre p re et fils puis entre les deux fr res viennent t moigner du passage d un v cu sensoriel une activit plus symbolique Bien s r nous sommes pris en pe
5. nir transformer une sc ne primitive violente travers les rencontres avec les pairs avec le travail de latence dans l en fance et les sc nes pubertaires l adolescence Gutton 1991 Ils laissent entendre que comme ils n ont pas choisi de vivre de na tre ils peuvent choisir de mourir Toutefois m me ainsi dans les crises suicidaires nous savons bien que le message est ambigu charg de sous entendus telle l id e de peut tre rena tre autrement Nous craignons alors l escalade dans des formes d addiction tant le sentiment d impuissance face la retrouvaille avec l objet est grand Le fonctionnement en auto engendrement est normal l adolescence parfois pr sent aussi bas bruit dans l enfance Pour transformer des investissements trop inclus dans la grou palit interne familiale trop marqu s par les alliances in conscientes le lien narcissique l h ritage le sujet dans sa construction doit pouvoir se diff rencier de son groupe d ori gine acqu rir ses propres marques en s tayant sur le groupe de pairs et le monde social Ces tendances pr figurent la re construction de nouveaux id aux en fin d adolescence d o la Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 127 c l bre formule de Goethe Le bien dont tu h rites de tes p res reconquiers le pour le poss der Blaze 1859 p 172 Toutefois plus ou moins masqu dans l
6. rapeutiques 5 Remarquons au passage que les parents avaient souhait voir na tre une fille lors de la venue au monde de Jean que les pr noms des enfants sont tous porteurs d un investissement groupal et institutionnel l image des ap tres li s au fils de dieu p re de l glise Les autres enfants qui disparaissaient jusqu alors derri re les inqui tudes des parents l encontre de leur fr re font d sormais parler d eux Dans les premiers temps il s agit davantage d une forme d conomie psychique n gative ali ment e par la violence de tendances l AUTO ENGENDRE MENT mortif re un accident de moto de Pierre Yves le d sinvestissement scolaire de Jean la solitude du grand fr re grand fr re exil par ses tudes dans la ville d origine des deux familles Des perspectives de changement se font jour dans l conomie psychique de la famille En effet nous assistons progressivement l int gration du manque de la perte dans les propos des uns et des autres Paul vient nous signifier dans l apr s coup d une absence qu il est amoureux Pierre Yves en appui sur sa bande de copains investit un projet d tudes qui l am ne penser une s paration avec sa famille Seul Jean para t r sister ces changements reprenant son compte les fantasmes violents de son fr re contre son cole Il se pro t ge derri re sa m re qui ne supporte plus cet agrippement 5 tou
7. indiff ren ciation qui peuvent tre vari es famille mafieuse famille bulle mais emp chent de toute mani re la construction d une intimit bien temp r e par l dipe susceptible d tayer l volution les premi res exp riences d appropriation sub jective Roussillon 2004 En effet dans ce contexte la transmission n est pas r gul e par la r f rence au symbolique et donc au tiers qui lie et s pare mais davantage par la n ces sit de pr server l unisson narcissique face ce qui appara t comme la violence d une destin e Confront au paradoxe d un secret l ensemble du groupe familial ne peut que s en re mettre une croyance dans un mauvais destin un originaire traumatique Tout le monde se retrouve ali n en quelque sorte au service du clan familial et en m me temps chacun se sent pr occup par sa propre survie psychique d o les symp t mes psychosomatiques nombreux dans l enfance et les trou bles du comportement qui signent la pr gnance d une forme d auto engendrement n gatif Ces signes sont en fait autant de marques d une souffrance de la relation l objet au groupe familial face l impossibi lit de constituer dans le partage une conflictualisation autour de la pens e des origines La pens e des origines une co construction Freud a insist en son temps sur la double existence de l indi vidu tant lui m me sa propre fin mai
8. se profilent chez Paul est d contenanc et angoiss lorsqu il prend conscience des liens de filiation qui l unissent son fils A nsi lors d une s ance agit e il voque ses fugues fr quentes pour souf Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 133 fler explique t il lorsqu il se trouve confront aux provoca tions perp tuelles de Paul Or le samedi pr c dent la s ance l un d entre nous l a en effet crois en ville Cette rencontre aussi br ve qu impromptue nous r v le sa d tresse face un fils confront une sorte d urgence identificatoire Nous le pensons alors perdu dans ses propres angoisses de transmis sion Nous l interrogeons sur l enjeu du moment Pourquoi en vient il souffrir du comportement de son fils dans une p riode o il nous dit lui m me tre surpris des changements positifs chez Paul Il voque ses ressemblances n gatives avec Paul il a le sentiment que son fils prend le m me chemin qu il a emprunt l adolescence Il envie ce fils qui a eut droit un th rapeute lui et commencent s esquisser des changes propos de ces identifications impossibles Est voqu alors un secret bien gard travers des trous occultant les souvenirs dans l album de photos de famille Sa grand m re maternelle a t plac e ainsi hors du symbolique puisque rejet e ray e par son arri re grand p re pour s
9. syst me de transmission Green 1988 Celles ci s organisent en effet non pas dans le partage mais bien plus dans la n gati vit des liens dans de v ritables ligatures figures d emprise mobilis es pour d nier toute r f rence aux v nements trau matiques ant rieurs Ces secrets sont l origine d un v ritable complexe traumatique de filiation mobilisant de ce fait la r p tition du m me la violence narcissique aux d pens de l volution dans une configuration dipienne Drieu 2001 2004 Dans un tel contexte traumatique et faute d tre labor es par la r f rence l institution d une filiation les premi res re lations entre parents et enfant sont marqu es par l aspiration narcissique et donc des liens de d pendance provoquant l in teractivit l escalade une violence ant dipienne que l on interpr te souvent tort comme une forme d hyst risation d une conflictualit dipienne Racamier 1992 Si les fan tasmes sont surdimensionn s et m me vif il s agit tr s sou vent d motions brutes de fantasmes non fantasmes Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 123 soit des fantaisies li es des excitations ou pulsions peu la bor es et des liens de d pendance Bion 1965 Racamier 1995 Aussi l emprise et l incestualit r gnant sur toute la famille les liens se structurent dans des formes d
10. ACAMIER P C 1995 L inceste et l incestuel Paris 3 d d du Col l ge ROUSSILLON R 1991 Paradoxes et situations limites de la psychanalyse Paris PUF Le Fait psychanalytique ROUSSILLON R La fonction symbolisante de l objet Revue Fran aise de Psychanalyse Paris PUF 1997 t LXI 2 p 399 413 ROUSSILLON R 2004 La pulsion et l intersubjectivit Adolescence n 50 L esprit du temps 735 753 RUFFIOT A 1981 Le Groupe famille en analyse L appareil psychique familial in La th rapie familiale psychanalytique Dunod SZWEC G Les Gal riens volontaires Paris PUF 1998 coll p tres gt TISSERON S Secret de famille mode d emploi Marabou Poche 2007 WINNICOTT D W 1963 La crainte de l effondrement La crainte de l effondrement et autres situations cliniques tr fr Paris Nouvelle Revue de Psychanalyse Gallimard 2000 138 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques R sum Les secrets de famille en d r gulant les m canismes de transmission interg n rationnels ont des effets d vastateurs dans la subjectivation des enfants qui se r v lent souvent l adolescence En g n ral l auto engendrement tr s actif l adolescence peut tre per u comme un des fantasmes originai res potentiellement fondateur de transitionnalit dans les familles o son laboration peut s appuyer sur des alliance
11. SECRETS DE FAMILLE AUTO ENGENDREMENT NEGATIF ET ENJEUX THERAPEUTIQUES Didier Drieu Fabrice Zanello Nadine Proia Lelouey Si la dynamique n gative des secrets de famille est aujourd hui mieux per ue en lien avec les recherches sur le transg n ra tionnel et les psychoth rapies familiales il est toujours diffi cile de penser les troubles des conduites des enfants et des adolescents au regard de la violence des origines dans la famille Nous formulons l hypoth se que les troubles de com portement des enfants et des adolescents souvent r f r s des difficult s d appropriation subjective se r v lent dans des tendances l auto engendrement n gatif et sont des indices d une souffrance intersubjective Celle ci s enracine dans la violence de la transmission psychique entre g n rations en r f rence une filiation traumatique des ombres du pass qui planent sur les liens familiaux En nous appuyant sur l exp rience d un travail psychoth rapeutique volutif avec une famille psychoth rapie indivi duelle avec un enfant psychoth rapie de groupe parents enfant psychoth rapie familiale en cours nous discuterons par la suite de l opportunit d une co construction du sens des DOI 10 3917 cpc 032 0121 Ma tre de conf rences en psychologie clinique et pathologie CERReV Universit de Caen psychoth rapeute centre de Guidance ACSEA Caen drieu didier neuf fr P
12. aire chez Paul c est le d fi interactif entre p re et fils qui nous surprend le plus Face cette esca lade Jean s accroche alors sa m re comme une v ritable bou e et Pierre Yves un des fr res a n s pr sent para t planer au dessus de tous tout en ramenant de la douceur dans le groupe une certaine complicit avec sa m re tr s esseul e Les moments d absence des uns et des autres marquent des temps de ponctuation face l aspiration dans l intemporel dans lequel nous sommes projet s surtout par les histoires de Paul Pourtant ces moments accentuent tout d abord l escalade dans les tensions entre p re et fils en r activant des angoisses de fin du monde de pr cipitation Progressivement des v nements vont scander nos s ances un accident de scooter chez Pierre Yves le d c s du grand p re maternel amenant la m re s absenter des accidents en cascade chez Paul qui se casse de partout en de multiples frac tures lorsqu il se trouve confront l effraction pubertaire et des violences en auto engendrement n gatif Toutefois notre horizon temporel bidimensionnel infinit simal jusqu alors semble davantage marqu par la limite Autour des accidents des enfants les parents commencent t moigner dans une certaine ambigu t de leurs inqui tudes A la suite du d c s du grand p re maternel des associations fusent sur la place des uns et des autres le p re en particulier t
13. aires sc narios formant le socle de l dipe se constituent dans la chaleur de l accordage psychi que et des premi res relations l objet soit l int riorisa tion concomitante de la pr sence et de l absence de la m re temps fondateur du fonctionnement auto rotique de l enfant Roussillon 1997 Ce processus constitutif des premiers fan tasmes s appuie la fois sur la r verie maternelle r verie partag e souvent par les autres protagonistes et sur les nom breuses c sures introduites avec les soins maternels dans l unisson narcissique censure de l amante sevrage pre mi res s parations Bion 1965 Braunschweig Fain 1975 Les premi res appropriations subjectives de l enfant ou l infant comme les checs s enracinent donc dans une forme de travail d intersubjectivit sur fond d alliances inconscien tes mobilisant des contrats narcissiques mais aussi des pactes d n gatifs Lorsqu en r f rence ces lacunes dans la transmission un traumatisme primaire ou un trouble de l attachement et face l chec de l exp rience du d truit cr avec l objet maternel l enfant se trouve confront un lien d emprise qu il ne peut transformer la destructivit va se trouver alors exacerb e En g n ral le fantasme de sc ne primitive peut constituer une forme de structure encadrante pour la psych en participant indirectement transformer la cur
14. dopsychiatre centre de guidance ACSEA Caen Professeur de psychologie clinique et pathologie CERReV Universit de Caen psychoth rapeute centre de guidance ACSEA Caen 121 122 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques souffrances des enfants au regard des atteintes traumatiques de l enveloppe familiale Au final nous souhaitons question ner notre position sp cifique dans ce travail de construction de ce qui n a jamais pu advenir dans l laboration des liens fami liaux Les secrets de famille des figures d emprise et l intimit h riti re de l dipe Depuis les travaux sur les ph nom nes transg n rationnels on conna t mieux l influence des secrets de famille sur les identifications Mijolla 1981 Faimberg 1988 Tisseron 2007 Confront s un linceul de silence l encontre de leurs figures de transmission les h ritiers d un secret de famille doivent mobiliser des formations endocryptiques sorte de leurres pour colmater la br che ouverte dans l institution de la filiation Abraham Torok 1978 Ces enclaves psychiques sont l origine de craintes d effondrement chez les enfants Winnicott 1963 Ces menaces de d sobjectalisa tion d sorganisation pulsionnelle les conduisent r agir dans la paradoxalit en tant la fois en r activit et dans l emprise avec les alliances inconscientes qui verrouillent le
15. ets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques Bibliographie d abord souvent jou dans les interstices du cadre notre oubli du quatri me enfant au d but notre sid ration devant les bles sures des uns et des autres la rencontre surprise avec le p re les premi res absences de Paul de Pierre Yves Nous mou vant tout d abord dans le m me horizon d sertique nos changes notre partage motionnel dans l entre deux des s ances entre nous et avec les coll gues nous ont nous le pen sons permis dans un premier temps de survivre psychique ment puis tout en faisant l exp rience de nos propres doutes de commencer laborer dans une forme de partage avec eux les limites de l illusion et les violences de l empi tement Lorsque le p re voque son envie par rapport Paul qui a un endroit o 1l peut d poser ses souffrances il nous informe de ses propres carences de transitionnalit son manque d un lieu o il n a pas trancher entre le dedans et le dehors la r alit du traumatique et ses effets En r agissant par nos pens es leurs actes en reconstituant pas pas une enveloppe associa tive nous sommes parvenus r instaurer progressivement un espace de partage interfantasmatique et re transitionnaliser la r alit face l emprise n gative de secrets dans la famille ABRAHAM N TOROK M 1978 L corce et le noyau Paris Flammarion d Reprise et com
16. h rapeutiques 135 bonne famille ce qui l am nera semble t il observer un certain d dain pour son futur gendre refusant m me d tre pr sent leur mariage 6 Ces enjeux de filiation traumatique en cr ant de v ritables lacunes psychiques dans les processus de transmission con duisent les g n rations qui suivent mobiliser des d fenses paradoxales tr s massives Face l absence de bonnes f es autour de leur berceau l absence d une histoire familiale et de mythes susceptibles de nouer l organisation narcissique de la filiation un arrimage symbolique les enfants sont envahis par des questions inconcevables sur leurs origines Bien s r rien ne peut pr dire leur destin e et certains peuvent se r v ler de v ritables passeurs d histoire des enfants th rapeutes de leurs parents Ils souffrent toutefois d tre n s physiquement sans pouvoir na tre psychiquement pour s approprier leur des tin e lier les deux statuts du sujet d crit par Freud soit l exis tence individuelle au cha non groupal le groupe familial N ayant pu laborer dans le partage les liens aux origines ils sont ligatur s dans un v cu d impuissance un pass trauma tique qui sid re leur fonctionnement psychique Les angoisses de pr cipitation qui ont envahi Jean ou Paul sont des r ponses cette b ance dans l enveloppe familiale la violence des fantasmes originaires En effet lorsque Paul
17. interroge son p re sur l origine du monde il n est pas loin de r inventer la th matique angoissante des mythes grecs lorsque les premiers hommes se sont trouv s abandonn s des dieux A l image d Ouranos recouvrant Ga a dans une parth nogen se perp tuelle et de la mal diction de Chronos par qui la s paration survient Paul est aspir dans une auto cr ation continuelle qui d bouche sur le n ant d o l auto sabotage tr s pr sent face l emprise de l originaire au d but de nos rencontres Cette observation est parcellaire puisque nous n avons pas encore compl tement termin ce parcours th rapeutique mais nous avons voulu nous limiter dans le cadre de cette discus sion aux enjeux cons quences et traitement des secrets de famille Toutefois le partage interfantasmatique emp ch jusqu alors est bien pr sent amenant du jeu une pens e m taphorisante et des fonctionnements d appropriation subjec tive chez les diff rents membres de la famille Ce processus nous est apparu dans l apr s coup comme li nos propres as sociations contre transf rentielles et en r action ce qui s est 6 Alors que nous terminons cet article et que la psychoth rapie familiale continue nous apprenons que la m re a connu des pisodes de somatisations dans sa petite enfance voire une anorexie grave du nourrisson en r action pense t elle aujourd hui des angoisses d abandon 136 Secr
18. iosit sexuelle en pist mophilie ouverture au monde Cependant dans ce contexte traumatog ne il prend la dimension d un sc nario n gatif insoutenable le renvoyant linfini la violence de son inconscient Souvent ce qui ne se traduisait Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 125 qu indirectement dans les somatisations les conduites d chec de l enfant redevient une dynamique interactive l adoles cence Traumatophilie et auto engendrement n gatif une probl matique intersubjective Les postures de d sinvestissement et troubles du comportement sont souvent en effet des sympt mes d un trouble de l ap propriation subjective et donc des t moignages d un malaise intersubjectif Dans ce contexte le besoin de traumatisme souvent per u comme signe de la passion mortif re ou de la violence du masochisme a d abord t discut par P Jeammet 1991 comme des tendances l autosabotage Celles ci se trouvent mobilis es dans la protection du Moi lorsque l en fant mais surtout l adolescent se sent trop vuln rable trop d pendant de l autre avec le risque d tre nouveau d u de la r ponse de l objet P Jeammet met ici l accent sur l impor tance de l quilibre pulsion d fense dans la construction de la psych l adolescence en laissant sous silence la question du lien m me s il prend en compte par ailleurs le positionnemen
19. ll les parents enfants Il s agit de profiter des effets de r sonances interfantasmatiques de mirroring entre les parents et les enfants et de s appuyer sur l tayage des membres de chaque groupe pour conflictualiser les liens en pensant les angoisses d abandon souvent pr sentes de part et d autre de deux de leurs enfants Paul et Jean Si dans le cadre de ce r cit clinique nous avons voulu nous centrer sur le travail psy choth rapeutique familial men par deux des auteurs Didier Drieu et Fabrice Zanello nous souhaitons revenir dans un premier temps sur la mani re dont se sont bauch s les chemi nements th rapeutiques des enfants et des parents dans notre institution CMPP BAPU soit une prise en charge indivi duelle pour Paul et des psychoth rapies de groupe pour Jean 3 Un dispositif volutif en co construction En effet ces familles porteuses de secrets en souffrance dans les relations parents enfants sont la fois dans une attente d un lien qui pourrait gu rir et dans une m fiance quant une demande d aide En chec d appropriation subjective de par tage dans leurs liens de transmission elles fonctionnent comme les adolescents en situation de vuln rabilit Confront es aux changements elles s absorbent dans des fonctionnements d auto sabotage car elles redoutent la d ception face leur grande attente d tre soulag s de leurs souffrances Comment face aux troubles des e
20. logique d emprise mais aussi d agonie psychique dont t moignera beaucoup Paul dans les s ances qui suivront nous avons r flexion faite op r le choix de la continuit le lien et d un couple homo sexu renfor ant par ce biais le p le paternel et masculin par ticuli rement en souffrance Les enfants sont 4 gar ons mais seulement 3 assisteront aux s ances le quatri me tant parti pour des tudes au moment o d bute ce travail th rapeutique Auto engendrement discontinuit et jeu de cadres Pendant pr s de deux ann es nous serons litt ralement pris par le tourbillon maniaque de Paul g de 13 ans au d but de psychoth rapie familiale Ainsi alterne t il entre une activit sensori motrice exacerb e testant la solidit de sa chaise ma nipulant des objets comme un ersatz de jeu de bobine et une vie fantasmatique branch e sur la violence des origines Il questionne incessamment son p re sur la cr ation du monde Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 131 t moigne de fantasmes tr s crus d visc rations de chutes dans le cosmos Il semble vivre dans un monde infini absorb dans une auto cr ation perp tuelle des origines l amenant par ailleurs cr er de l v nement dans des formes d auto sacri fices de soi lorsqu il se retrouve au bord du gouffre avec ses angoisses Si nous ne sommes pas surpris de retrouver cette th matique tourbillonn
21. me si nous le ressen tons encore fragile d pendant de son p re Pour le p dopsy chiatre il tait souhaitable de se mettre en r serve laisser le champ libre confiant dans l alliance de travail qui s tait cons titu e Son fr re Jean g de 7 ans prend en quelque sorte le relai Il pr sente des troubles des apprentissages et d int gration l cole La p dopsychiatre r f rente craignant que sa phobie voire son refus scolaire le conduise vers une dysharmonie d volution propose l alternative d un travail de m diation en groupe un premier groupe partir d activit s logico math matiques GEPALM et une psychoth rapie de groupe paral l le parents enfants Jean souffre d une hantise de l cole d une absence de m moire pour le travail scolaire Il est coll sa m re et r agit en miroir face la probl matique du lien entre Paul et son p re Le groupe psychoth rapeutique lui permet de commencer explorer les soubassements de son 4 Ces d tails peuvent para tre anecdotiques mais nous seront utiles dans l apr s coup pour comprendre l importance du travail d abord s maphorique recueil d indices marquant la mise en place de l appropriation subjective puis phorique interfantasmatisation men entre les diff rents intervenants dans cette prise en charge 130 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques inhibition de ses se
22. ments intersti tiels de confronter nos associations puis de constituer un espace onirique commun et partag susceptible de diffrac ter les tensions de cr er au final un processus m taphorisant r animant chez les membres de la famille une certaine conflic tualit psychique des conflits de diff renciation Ka s 2002 Drieu 2007 Or cette fonction phorique s taye sur la r gulation des manifestations transf rentielles et contre trans f rentielles des intervenants et le travail d analyse de l inter transfert permettant de surmonter les ph nom nes de clivages qui peuvent s enkyster P Delion 1999 Avec Paul 6 ans au d but de la prise en charge le travail est engag d abord en individuel Face l anxi t les pho bies un comportement quasi psychotique de l enfant deux p dopsychiatres vont le suivre avec sa famille l une comme r f rente de la prise en charge l autre voisin de bureau comme psychoth rapeute 4 Apr s un long parcours Paul qui souffre d insomnies r currentes d agitation permanente a commenc na tre psychiquement dans la douleur Se saisissant de l es pace de jeu que lui propose son psychoth rapeute il va mimer en effet progressivement sa propre naissance en mergeant de son enveloppe qu il avait cr e sous le bureau du psychoth rapeute Les rendez vous sont suspendus la demande de Paul et de ses parents l ge de 9 ans et ce m
23. nce Toutefois il est aussi per u comme un des fantasmes originaires Bizouard 1995 les g n rations une atmosph re incestuelle des pactes d n gatifs tr s serr s Ne pouvant s tayer sur des liens identifica toires solides face aux violences dans la filiation auxquelles ils se retrouvent ali n s ils risquent d tre ballott s dans leur vie psychique par des tendances paradoxales Ainsi les tenta tives de suicide les autres formes de conduites d auto sabota ges apparaissent alors comme des fa ons de mettre en jeu dans la r alit un complexe traumatique de filiation domin par des non dits des secrets transg n rationnels voire un fonc tionnement familial incestuel Il s agit de ma triser l excita tion et les actes peuvent donc prendre le pas sur les fantasmes avec l autodestruction le risque que l autosensorialit vienne suppl er aux auto rotismes manquants De plus cette esca lade mortif re appelle la r gression psychosomatique lorsque les agirs suicidaires se transforment en v ritables proc d s autocalmants dans des pratiques automutilatoires Szwec 1998 Drieu 1999 Cependant m me si les gestes suicidai res s inscrivent dans des conduites de rupture par rapport l environnement des liens perdurent travers leurs messages nigmatiques Nous pensons que si la violence de l auto engendrement r gne en ma tre c est souvent parce qu ils ne peuvent parve
24. nfants souvent en escalade l adoles cence aider la famille retrouver ou trouver la ma trise de sa vie psychique M Berger a propos une alternative origi nale le fait de pouvoir travailler sur la Zone commune de penser non pas l autonomisation de l enfant comme nous sommes tent s de le faire dans les prises en charge individuel les mais bien plus sur les organisateurs communs fondateurs de l appareil psychique familial Berger 1986 Ruffiot 1981 Toutefois il existe plusieurs obstacles pour organiser des ren contres d embl e avec ces familles surtout lorsqu elles sont porteuses d une histoire de secrets par ailleurs d ni s Ainsi dans un premier temps m me en am nageant le cadre de ces rencontres les parents se refusent souvent prendre en compte leur propre histoire et r agissent dans l escalade d s que nous pouvons travailler sur leurs probl matiques inconscientes sous jacentes En r f rence ces difficult s et aux apports de la psychana lyse groupale un travail de prise en charge plurifocale a pu s amorcer dans les CMPP en prenant appui sur l analyse du groupe de praticiens pour am nager plusieurs des chemine ments th rapeutiques pour ces familles en attente de r verie Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 129 au regard de la violence de leurs traumas Il s agit dans les temps de rencontres en synth ses dans les mo
25. ntiments d envie qu il exprimera surtout dans un mouvement de violence l encontre de son fr re et de tous les autres Longtemps apr s il reviendra sur ses affects d abandon ressentis face l loignement de sa m re mettant en perspective des craintes d effondrement une souffrance dans la relation l objet maternel des exp riences d agonies similaires aux v cus de son fr re t moignant de la non fiabilit du rapport l environnement La coll gue psychoth rapeute du groupe parents va se trouver d contenanc e par le compor tement du p re qui alterne provocations et messages nigma tiques par rapport aux autres membres du groupe laissant entendre de la violence en instance dans leur couple Face l escalade dans les tensions les menaces de divorce qu vo quent la maman mots couverts les difficult s toujours bien pr sentes de Jean les parents r agissent positivement la pro position d une psychoth rapie familiale Nous ne savons rien ce moment l de l ampleur du trau matique dans la transmission du secret de famille en jeu dans la lign e paternelle Toutefois nous choisirons faute de mieux de travailler avec cette famille deux psychoth rapeu tes hommes et surtout avec un des deux intervenants qui s est d j impliqu dans le travail psychoth rapeutique avec Paul Nous vous proposons d en reparler par la suite mais cet attelage n est pas anodin Face la
26. obtenir l alliance avec l ensemble de la famille lorsque nous travaillons en psychoth rapie familiale Nous avons ici pris le temps de cheminer avec les int ress s par le biais d autres d marches psychoth rapeutiques et donc de tra vailler pr alablement l orientation des soins en analyse de groupe de psychoth rapeutes dans les synth ses ce afin de reconstruire contre transf rentiellement ces traumas d ni s car jamais advenus sur un plan psychique Modalit s du processus psychoth rapeutique avec la famille Afin d expliciter ce processus nous vous proposons de vous faire le r cit d un travail psychoth rapeutique engag ainsi avec une famille qui est venue nous consulter en raison de troubles 128 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 2 Centre de Guidance Caen 3 Face aux probl matiques de s paration individuation dans l enfance o se m lent des conduites de d sinvestissement chez l enfant des troubles du lien donc de la s paration avec les parents et face aussi l chec souvent rencontr en psychoth rapie individuelle des prises en charge plurifocales ont t propos es avec des cheminements en psychoth rapies de groupe Cependant l exp rience des psychoth rapies de groupe du travail th rapeutique m re enfant de l observation m re b b m thode E Bick a amen am nager le dispositif en proposant des groupes para
27. pl t e 1987 ANZIEU D 1987 Les signifiants formels et le Moi peau in Anzieu D et al Les enveloppes psychiques Paris Dunod 1 22 BERGER M Entretiens familiaux et champ transitionnel Paris PUF 1986 Le Fil Rouge BION W R 1965 Transformations Paris PUF 1982 Coll biblioth que de psychanalyse BIZOUARD E 1995 Le cinqui me fantasme Autoengendrement et impul sion cr atrice Paris PUF coll Le Fil Rouge BLAZE H 1859 Le Faust de Goethe Universit d Oxford BRAUNSCHWEIG D FAIN M 1975 La nuit le jour Paris PUF coll Le Fil Rouge CoURNUT J 1991 L ordinaire de la passion n vroses de trop n vroses de vide Paris PUF coll Le Fil Rouge DELION P 1999 Psychose vie quotidienne et psychoth rapie institution nelle Toulouse r s DRIEU D 2001 La traumatophilie l adolescence Enjeux th rapeuti ques th se Universit Denis Diderot Paris VII DRIEU D 2004 Automutilations traumatophilie et enjeux transg n ra tionnels l adolescence Adolescence 48 311 323 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 137 DRIEU D PERSEHAYE C 2005 Passage de la destructivit la pens e dans les groupes de psychodrame l adolescence Revue de Psycho th rapie Psychanalytique de Groupe r s n 44 173 184 DRIEU D VIVIER J 2007 Ergenlikte l mc l tehlikelere karsi metaforik
28. rmanence dans d incessants allers et retours entre progression et r gression l originaire traumati que activant pendant longtemps un fonctionnement en auto engendrement et son revers la violence du d sengendrement tout particuli rement chez Paul Il semble aspir par la vio lence des origines et en t moigne r guli rement travers son imaginaire d brid ou parfois m me par des blessures corpo relles cons cutives des accidents ou certaines pratiques auto mutilatoires autant de conduites qui nous paraissent des effets d un auto engendrement n gatif Toutefois chacun commence progressivement int grer la discontinuit et le deuil tout d abord travers les moments de pr sence absence des uns et des autres dans les s ances la reprise de ces v nements et le partage des motions face aux pertes qui commencent baliser l univers du groupe Nous sommes surpris alors d assister une forme d laboration d un espace fraternel permettant d abord aux enfants de se d cen trer petit petit des liens de d pendance avec les parents de penser la complicit d j l mais peu labor e entre les fr res qui de fait met l cart les adultes et r installe la diff rence de g n ration l o elle tait en souffrance Secret de famille et re construction de la mythopo se familiale Face ces premiers enjeux de diff renciation le p re tout d abord heureux des changements qui
29. s aussi l ment d une cha ne dont il est le serviteur et ceci sans l intervention de sa volont Freud 1914 Il parlait alors de la n cessit de distin guer pulsions sexuelles et pulsions du Moi mais aussi comme l a montr Ka s par la suite de l importance des contrats alliances o l ensemble peut l emporter sur l individu par sa pr cession et ses exigences Ka s 1993 Aussi devient il n cessaire de prendre en consid ration l id e que le narcis sisme de l enfant se construit en appui sur le narcissisme des g n rations qui le pr c de bid p 41 124 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques Construits apr s coup les fantasmes originaires sont la fois des prototypes dont l enfant h rite en quelque sorte et des sc narios qu il mobilise en r ponse ses nigmes propos de l origine du sujet et de l autre De l ind cidabilit des origi nes de ces fantasmes d pend par ailleurs le travail de diff ren ciation avec l objet et les pr misses d une pens e autonome Aussi l accent se trouve mis ici sur l importance d une co construction o l enfant et ses premiers objets se trouvent partie prenante avec d un c t la dimension du pulsionnel et de l autre la question de la pr sence absence des parents le trouv cr ou d truit cr chez Winnicott 1971 ou Roussillon 1991 Les fantasmes origin
30. s inconscientes ouvertes peu verrouill es par le sceau du secret A l inverse l auto engendrement n gatif auto d sengendrement dont t moigne certaines conduites n gativantes l adolescence nous semble le signe en creux de la pr sence de secrets de filiation Pour finir nous vous proposons donc de discuter l opportunit de diff rentes formes de travail th rapeutique avec ces familles aspir es dans des conflits agis de d pendance Mots cl s adolescence auto engendrement d pendance fa mille filiation secrets Summary The family secrets by disrupting the inter genera tionnal s transmission create devastating effects on children especially during adolescence Generally the self engendering is very active during adolescence It is a native fantasy which creates transitionnalit particularly in the families where there are no family secrets On the other side the negative self engen dering self desengendering leads some kind of negative behav iors during adolescence and shows secrets of filiation are existing To end up the article deals with various forms of ther apeutic work with these families living in conflicts acted on dependence Keywords adolescence self engendering dependence family filiation secrets
31. t des parents dans la r alit En s int ressant la question du deuil dans l uvre de Freud J Guillaumin 1985 a d velopp dans un autre contexte une th orie diff rente sur ces fonction nements L auteur fait l hypoth se d une sorte d app tence traumatophilique qui pourrait correspondre l adolescence et peut tre chez tous les tres humains confront s un travail de subjectivation une recherche active de limites dans la r a lit de potentialit s dans l preuve contenir les excitations et donc g rer ainsi la violence Cette app tence traumatophi lique repr senterait une sorte de face obscure de la dynamique psychique des reflets du travail du n gatif Toutefois dans ces hypoth ses ces auteurs ne paraissent pas tenir compte des fondements des liens de filiation et de la dynamique familiale Si nous mettons en perspective ces ten dances traumatophiliques l uvre dans les actes de ces en fants et surtout adolescents avec les conflits de parentalit l existence souvent constat e de traumatismes non surmont s dans les g n rations pr c dentes leur donnent un tout autre sens Dans ce contexte de filiation traumatique il r gne entre 126 Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux th rapeutiques 1 Ce m canisme dans sa face obscure a t pr sent au d part comme caract ristique du processus psychotique puis de lacte suicidaire l adolesce
32. t en commen ant son tour se projeter dans un futur de coll gien et se diff rencier de ses fr res en r agissant dans la paradoxalit lorsque Paul les parents parlent d arr t de la psychoth rapie Enfin les parents qui taient ligatur s dans une d pen dance mutuelle un h ritage traumatique partir de ce mo ment commencent int grer le d part futur de leurs enfants et leur permettent de retrouver des objets de filiation Ainsi ils voquent avec eux des r cits sur leur rencontre Ils se surpren nent de leurs connivences de leur compl tude narcissique et par la m me retrouvent un lien plus vivant Face sa crainte de d cevoir ou d tre d u par son amie commen ant pen ser le lien amoureux dans une certaine objectalit Paul va tre un des premiers interpeller ses parents sur ce qui fait tenir leur couple Ainsi un partage s instaure sur les constructions mythiques dans la famille lorsque nous abordons au del des s parations et des pertes futures les rituels et les habitudes de chacun et du groupe Si dans cette observation clinique l accent est mis sur un secret de famille dans la lign e paternelle qui irradie les pro cessus de transmission la lign e maternelle est aussi marqu e par un mode de filiation narcissique Ainsi le p re de Madame aspirait marier sa fille qui est fille unique un homme de Secrets de famille auto engendrement n gatif et enjeux t
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