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1. M d e une m re en nous retournant la question laquelle elle tait cens e r pondre Alors M d e pour vous est ce une m re Je crois qu elle a mis en valeur dans ce retournement quelque chose qui est fondamental dans ce qui est mis en uvre dans la trag die antique et face ce mythe de M d e mis au travail c est que le sujet que nous sommes s y trouve interrog et que la r ponse donn e la question s effectue au un par un Bien s r il s agit l d un mythe mais comme tous les mythes il vient mettre en lumi re ce que le discours de la science ne fait pas soit laisser la parole au sujet en dehors de laquelle aucune r ponse n est la bonne Pour la science l affaire serait d j entendue Ravalant la fonction de m re celle de g nitrice la conclusion serait M d e a port dans son ventre de femme et mis au monde ces deux enfants elle est donc une m re Point on n en parle plus Le probl me c est justement que c est l que a commence parler que a nous a fait parler Et j ajouterai d une fa on souvent passionn e car c est bien quelque chose qui a voir avec la passion que M d e met en uvre chez tout un chacun du c t du pire Ce pire nous fait r pondre je pense face l agir de M d e sur le mode d un tout mais pas a Mais le tout et le pas a en question c est quoi c est qui Devant cette trag die le sujet que nous2. valuations ne sont que le reflet de la subjectivit de notre poque qui pose le politiquement correct sur la question et aussi le reflet de notre position de sujet bien qu notre insu c est aussi souvent celle l qui fonctionne sans que l on prenne le temps d couter les personnes concern es Les deux peuvent faire des d g ts dont tous les travailleurs sociaux peuvent t moigner Or ce que j avancerai c est que M d e n est ni une mauvaise ni une bonne m re elle ne rentre dans aucune grille d valuation Car ce que nous sommes ici mis en position de devoir valuer c est le le tre m re d une femme qui annule r ellement sa maternit en tuant ses enfants qui dit non de fait la fonction de m re dans laquelle elle ne s inscrit pas voire n a pas pu s inscrire Malgr les positions raisonn es que l on donne l v nement celui du meurtre de ses enfants par la femme qui leur a donn r ellement la vie imaginairement et symboliquement cela reste voir comme l a esquiss Claudine cette vie elle la leur reprend d une fa on qui n est ni imaginaire ni symbolique mais bien r elle Personne ne voudrait tre cette femme ni tre l enfant de cette femme pas plus qu tre dans la position du p re Il y a l quelque chose de d nud au niveau de la structure qui nous laisse dans l effroi Il y a une mise ciel ouvert de ce qui est refoul chez le n vros et se joue pour l
3. Relevons au passage ce p re de mon p re qui n est pas banal car il d finit en dernier ressort la position que prend un sujet m lancolique et que prendra M d e Zeus dont il s agit ici et dont il est fait tat plusieurs fois dans la pi ce est un Dieu complexe a va de soit dans la mythologie mais relevons qu il est un Dieu justicier et protecteur des liens du mariage Et c est bien la foudre de Zeus qui va s abattre sur Jason quand il rompt ses liens par les voies de M d e qui r ellement prend ici sa place ne laissant pas ce Grand p re le choix de la sentence faisant elle m me la loi sa loi La loi de ce p re symbolique Zeus son p re n en n a pas t garant en lui interdisant de la faire elle m me La parure donc c est le seul bien qui lui reste en h ritage de la lign e dont elle est issue quelque chose de monnayable en argent sonnant et tr buchant dont elle peut se parer et dont elle n h sitera pas se d parait pour se d barrasser r ellement de sa rivale en lempoisonnant Au regard de la psychanalyse on peut dire que cette parure c est la coquille vide dont se pare les ignorants ceux qui ne veulent rien savoir de l inconscient parure de femme qui les font phallus en toc dans la mascarade pour reprendre ce que je vous disais la derni re fois Pas besoin de vous dire que les hommes font partie du troupeau des femmes vu sous cet angle quand c est le contenu de leur comp
4. suppose comp tente pour occuper la place de m re de ses enfants ce qui en fait donc une femme particuli re et d autre part qu elle donne en place de femme du p re des indices qu elle est pour le p re pas toute sa femme et l enfant pas toute sa m re mais une femme singuli re Hors de ceci il me semble que la jouissance suppl mentaire la jouissance phallique pose un r el probl me La position du parano aque dans ce registre pose sa m re comme n tant pas sujet du langage La barr mais ne lui attribue aucune jouissance suppl mentaire qui en ferait pour lui une radicale trang re du c t homme et qui ferait qu une femme est trang re elle m me du c t femme Comme par ailleurs l incompl tude du langage n est pas reconnue les parano aques cherchent nous d montrer chacun leur mani re que le champ du langage est pour eux complet et consistant c est ce dont ils ont r pondre pour ne pas d compenser c est dire devenir fou alors qu l inverse les m lancoliques chacun leur mani re ont la pente inverse ce qui sans nous rendre fou quoique peut tre particuli rement d stabilisant Pour le parano aque c est une position particuli rement difficile tenir m me si il y en a qui y arrive au prix de prouesses langagi res bien structur es et convaincantes qui rel vent cependant du d lire qui peut tenir parfois tr s longtemps et ne pas tre identifi comme tel ce q
5. inconscient de la m re qui d terminera la fa on dont elle materne cet enfant l lui et pas un autre L enfant n a d acc s primitif celui ci que par des signes sensoriels venant d elle dont il gardera des traces ind l biles qui marqueront son corps via les pulsions Ils s articuleront par la suite des nonc s qui ne sont en lien avec aucun savoir qui permettrait de d montrer qu ils sont vrais ou faux C est par ces nonc s que le champ du non Autre peut se conjoindre au champ de Autre condition qu il y ait du p re Sans eux la conjonction ne peut pas se faire et sans signes en lien avec eux cela reste tout aussi probl matique Sans m tendre plus avant ce sera l origine des hallucinations sensorielles et ou verbales En ce qui concerne les nonc s en lien avec les signes ils sont discordants avec le discours habituel de la m re le discours ducatif normatif auquel elle se r f re Quelque chose lui chappe elle ne sait pas elle m me pourquoi elle s est laiss aller dire et faire a que ce soit positif ou n gatif Le savoir qui permettrait l enfant de savoir si l nonc en question est vrai ou faux c est la m re qui l a mais refoul dans son inconscient elle Le savoir non su de la m re celui de son inconscient fait non savoir pour le sujet Et l inconscient du p re me direz vous C est justement l o r sonnent ces deux inconscients dans lamour celui de la
6. le pas qui peut se franchir entre ce qui rel ve par exemple de la m decine dont le savoir peut se transmettre tout ceux qui veulent se donner la peine de l avoir et qui a ses limites quant son efficacit et ce qui rel ve de la sorcellerie ou magie dont le savoir ne se transmet pas tous et dont l efficacit est absolue Le savoir r el de donner la vie et de donner la mort quand on veut et qui l on veut pour la seule jouissance de celui qui en a le pouvoir c est ce que l on peut appeler me semble t il le savoir absolu celui dont Lacan dit dans l Ethique de la psychanalyse que c est la vis e ultime de la science celle qui aujourd hui a des moyens un peu plus sophistiqu s que du temps de M d e pour ce faire En dernier ressort pour le dire dans les termes de notre temps c est le savoir que Marie Jean Sauret d nonce dans ses ouvrages celui des techno sciences et j ajouterai qui est aux mains des technocrates qui jouent aux apprentis sorciers quelque soit le domaine o ils exercent leurs pouvoirs l aide de ce savoir qui se doit dans l absolu de rester secret et qui entra ne notre monde particuli rement gar dans un carnaval cauchemardesque puisqu on n est plus l dans le semblant de la mascarade f minine mais que on bascule dans un autre domaine o l homme se prend pour le vrai Dieu 13
7. proie la culpabilit comme tout bon n vros en tentant de concilier l inconciliable le d sir et le devoir qui met en jeu ce qu on appelle une certaine forme de volont Il tente une d monstration pour M d e qui se fait sourde tout ce qu il lui dit ou propose La culpabilit n est pas la tasse de th de M d e la honte sans doute Elle le dit et le redit et avec elle le ch ur qui y fait cho si Jason la quitte c est parce qu il convoite une autre femme qu elle ne la trouvant plus son go t etc plus assez bandante pour le dire en terme de notre poque Pas une fois n est voqu par M d e et le ch ur le fait que cette autre femme il puisse l aimer Tout n est qu une affaire d alc ve signifiant qui courre tout au long de la pi ce ramenant toute l affaire ce qu on appellerait aujourd hui une affaire de sexe ce que n est pas sans lui dire Jason Il ne lui dit rien de moins qu elle est vicieuse et que le sexe il n y a pas que a dans la vie Quand m me Mais ceci situe me semble t il quel type de rapport dit amoureux il y avait entre eux o le moins que l on puisse dire c est qu on ne nage pas dans le symbolique Pour M d e le phallus ne s incarne pas dans un signifiant ma tre dans ce qui donne sens un la vie mais dans Jason lui m me L on pourrait dire que le phallus n ayant pas t symbolis a fait retour dans le r el pour M d e quand elle
8. servant le droit d en jouir Ceci suppose donc un p re tout sachant qui se r v lera une place d imposture pour celui qui tente d occuper cette place l Le parano aque peut y mettre un homme mis en place de Dieu dans sa dimension de p re qui transmet int gralement celui qu il reconna t comme tant son seul h ritier et qui se reconna t comme tel son savoir suppos sans faille un p re qui ne soit pas castrateur o l on sait depuis que Lacan nous en a fait la lecture que c est l mergence de ce Un p re le castrateur qui d clenche la parano a via la folie Cette transmission int grale du p re au fils ou fille permet celui ci de tout comprendre de tout interpr ter avec certitude gr ce ce p re avec qui qu il soit mort ou vivant il peut s entretenir Nous sommes ici dans la logique d voil e par le petit Hans qui se questionne avec un certain humour sur le fait que Freud parlerait avec le bon Dieu Ce que Freud vous vous en doutez ne fait pas et ne croit pas qu il le fait C est cependant dans cette logique que Freud qui pourtant avait introduit la question du refoulement originaire et de l ombilic du r ve pensait que tout du sympt me pouvait s interpr ter ce que Lacan viendra rectifier en introduisant l objet a comme l objet qui cause le d sir d un homme Si le p re d un sujet celui de sa r alit quotidienne qui est aussi un homme fait d une femme qu il aime l
9. un qui soit le garant de l Autre pas de Un p re ce qui est le fondement du discours capitaliste que j ai donc appel discours de l ignorance qui pr ne un ne rien vouloir savoir du savoir de l inconscient Ne reste donc pour avoir un semblant d existence et sortir de l tat m lancolique qu se par d un coquille vide en toc pour repasser du c t homme de la sexuation et ne pas succomber la fureur que la sortie de cet tat provoque dont M d e nous en donne le spectacle effrayant voire de tenter une sortie dans un mysticisme d lirant ce qui n est pas le cas de M d e mais dont notre poque est friande ou aussi faire de ses enfants ses bouchons comme objet a r elle suppl ance ce pas toute phallique a vers La barr page 36 Encore Ce point vaudra qu on s y arr te car 1l d cale l enfant comme objet tout phallique pour une femme Par les temps qui courent et avec ce qui d fraye la chronique dans le champ des m dias au regard de Freud et de la psychanalyse les bidons vides qui d blat rent en ce moment dans un para tre flamboyant sur toutes les pages et antennes mises leur disposition nous donne exemple navrant de ce que peut tre une r elle mascarade f minine qui est conforme par ailleurs ce qui est attendu d eux Parade jouissive sans aucun doute mais o le manque d essence dans leurs bidons si vous me permettez cette m taphore menace notre civilisation Plus un bidon est
10. Marie Claire Terrier S minaire Alen on En corps qu est ce qu une m re M d e une vraie femme toute Chose 19 mai 2010 Je vais aujourd hui continuer mon travail partir de la M d e d Euripide que Claudine Casanova nous avait pr sent e en Janvier Pour pouvoir avancer dans ce que je voudrais soutenir sans trop rester dans un flou artistique conceptuel j ai au fur et mesure que cela se pr sentait pour moi dans ce que j crivais d velopp des points pour dire comment je voyais les choses ce qui m a donn beaucoup de fil retordre et dont je ne jurerai pas que j en sois venu au bout Ce qui fait sans doute possible un expos o formellement la tenue laisse d sirer ce qui n est pas tr s grave en soit puisque nous sommes l dans le cadre d une recherche mais donne un texte qui serait particuli rement long si je vous racontais seulement ce que j ai crit tant loin d tre venue au bout de quelque chose qui r pondrait de fa on satisfaisante pour moi de mon titre Je vais donc ce soir vous en dire une dizaine de pages et vous laisser en plan temporairement pour la suite et M d e avec On sait qu elle n aime pas tre laiss e tomber M d e mais elle n en fera pas plus qu elle n en a d j fait L o elle dort sur du papier dans nos biblioth ques nous sommes tranquilles En janvier donc Claudine Casanova avait conclu son intervention qui avait pour titre
11. a m re du sujet l objet qui cause son d sir c est que bien qu ayant le phallus il manque d un certain savoir le non savoir qui fait le vrai trou dans le savoir que l objet a vient boucher Si on prend le discours de l analyste pour illustrer la chose le vrai trou dans le savoir la v rit vraie est l o est l objet a qui le masque Ce qui a comme effet magistral d exclure la psychanalyse du champ de la religion du p re Mais elle peut verser dans la religion de la m re si un m lancolique s en m le ce qui est me semble t il la pente jungienne de la psychanalyse laquelle Lacan n adh re pas et avant lui Freud qui se s parera de Jung dont il avait pourtant pens faire l h ritier de sa doctrine L objet a qui est donc l objet f minin vient se loger cette place o le non savoir vient faire trou dans le savoir du p re et o il a comme mission en quelque sorte de restituer au sujet dans le fantasme la jouissance perdue ce qui bien s r est un leurre puisqu en fait il ne restitue rien puisque la jouissance suppos e perdue par le sujet n a jamais exist e Pour le dire autrement on ne jouit pas de l inconscient de sa m re elle seule peut en jouir mais on n est pas sans en en p tir Elle m me a aussi p ti de celui de sa propre m re qui elle m me etc Et finalement de fil en aiguille si on en prend le temps on retombe sur l arbre de la connaissance qui g t au paradis terrestre qui se
12. a vu Jason et si elle perd Jason elle perd r ellement le phallus qu il est r ellement pour elle dans son imaginaire C est a que Jason ne comprend pas et qui la lui fait traiter de vicieuse d une qui n aime que le sexe alors que c est peut tre Jason qui avec elle n aimait que a Jouir du corps de l Autre du corps qui le symbolise n est pas le signe de l amour lamour quand il passe au symbolique n a rien voir avec une affaire de sexe Je vous renvoie encore Encore Ceci les femmes pour beaucoup le savent bien qui emb tent les hommes avec a qui pr f reraient ne rien savoir Ce qui nous loigne fort de la Madeleine de Gide qui elle n a jamais admis Gide dans son lit de l amour mais pas de sexe pour elle o l amour en question ici concerne la m re comme j ai tent de le soutenir la derni re fois De la Madeleine de Gide La M d e de Jason d Euripide les donn es s inversent Pour M d e Elle n a plus d homme dans son lit ce qui va faire d elle la ris e de tous et la r duire n tre qu un pur d chet mis au ban de la soci t soit un objet a qui ne cause r ellement le d sir d aucun sujet ce qui me semble t il fait l objet de la honte Il serait sans doute plus juste de dire pour M d e que l abandon de Jason d voile ce que M d e est comme objet pour elle m me S barr vers a dans le tableau de la sexuation o la fl che n existe plus et dont
13. ble C est ce que je viens de tenter de vous faire c est d identifier le lieu d o cette incompl tude s origine pour un sujet qui le fait primitivement sujet d un non savoir qui est le savoir non su de sa m re femme que le p re aime qui est sienne Le savoir dont un sujet s origine comme tre parlant n est pas dans son champ mais dans un autre et pourtant sans celui ci il ne serait pas l Il faut donc qu il puisse identifier la femme qui l a fait na tre la femme d o il vient non pas biologiquement mais celle qui le dit sien en l adoptant en quelque sorte qu il soit ou non biologiquement le sien Elle seule sait pourquoi mais n en dit mot parce qu elle m me ne le sait pas Ce qui revient donc pouvoir faire occuper la place du non Autre par une femme qui ne peut pas tre n importe laquelle elle est celle dont les dires comptent mais dont certains sont ind montrables dont on ne peut dire s ils sont vrais ou faux il manque au sujet qui ils s adressent le savoir pour se faire et au p re de m me C est ce que j appellerai quant moi pour un sujet donn le refoulement originaire Occuper la place de non Autre ne veut pas dire l tre Quand la m re se prend r ellement comme tant le vrai Dieu pour un enfant qui saurait noncer avec certitude le savoir dont celui ci s origine qui aurait pour cet enfant l ce que l on peut appeler un inconscient ciel ouvert ou l inverse q
14. c est vrai Les tr sors en question c est la parure qu elle va empoissonner pour offrir Cr use pour que soit disant elle convainque son p re que Jason garde les enfants et ne les exilent pas avec elle Pour le dire lacaniennement Jason n est pas porteur du m me signifiant ma tre du m me S1 que celui qu aurait pr lev M d e chez son propre p re qu elle aime et pour cause c est que de signifiant maitre elle n a pu en pr lev aucun Pour tout sujet de l inconscient ce signifiant est pr lev chez un homme aim que le sujet peut reconna tre cette place de p re pour lui L alliance de M d e et de Jason n est pas dans une logique de substitution symbolique Par contre on peut se questionner sur un mode de substitution qui serait r ellement imaginaire o elle passe d un tyran bien aim un autre toute la tirade sur la condition de la femme au regard de ses devoirs vis vis de son mari va bien dans ce sens p 21 En effet on peut se demander si le p re de M d e tait garant pour elle de quelques valeurs que ce soient garant d une Loi dans le pays o il r gne et dont M d e aurait eu r pondre par amour pour lui qui l aurait inscrite par son p re dans une lign e symbolique dans une filiation symbolique Si de cette lign e elle s en r clame ce n est pas pour en extraire des valeurs morales soutenir celles qui rel vent d un discours et lui donnent un sens qui do
15. crit A barr et non pas non A page 127 le Sinthome 1975 76 en lien avec le fantasme f minin d une femme dont il vient de parler et il repr cise en le diff renciant ce moment l que A barr veut dire qu il n y a pas d Autre de l Autre que cet Autre de l Autre c est La femme et qu elle n existe pas Donc le probl me c est que dans la citation de Subversion le je en question est le sujet du langage et pour qu un humain puisse dire qu il n est pas sujet du langage et occupe la place du La barr il faut d abord qu il est prouv ce que c est que de l tre voire son impossibilit l tre Un sujet ne peut le d couvrir que dans un apr s coup qui fait perdre leurs poids aux paroles venant du champ de l Autre avec lesquelles il a fond son tre et construit son fantasme c est dire apr s une analyse ou dans un v cu de perte imaginaire de celui qui tait garant de l Autre c est la pente la m lancolie une m lancolisation subjective voire la m lancolie elle m me quand de garant il n y en a pas d origine o le sujet n occupe pas la place de La barr mais l incarne L exemple nous vient du champ de la psychose avec M d e qui en tat m lancolique apr s le l chage de Jason est en position d tre La femme qui n existe pas Elle nous dit quelque chose qui n est pas tranger notre poque loin s en faut celle qui voudrait qu il n y ait pas 11 quelqu
16. des tourments et d p rir longueur de temps dans les larmes etc elle refuse d couter ceux qui laime expatri e elle se lamente sur son p re bien aim sur son pays sur sa maison qu elle a trahi pour suivre Jason Je rel verai ce p re bien aim qui est quand m me dissonant dans le contexte de ce qu elle a fait Peut on dire que tra tre vis vis de l Autre de la lign e dont elle est issue sa maison dont elle a refus de soutenir la cause la voil son tour trahie par un autre Autre dont elle avait fait sa cause par amour Pour tenter de r pondre cette question cherchons quelques indices On rep re que contrairement ce que soutient Freud quant la place du mari pour une femme que je vous rappelais l an dernier au d but de ce s minaire et la derni re fois Jason n est pas pour M d e un substitut du p re il n est pas celui qui viendrait prendre la place du p re qui consent lui laisser sa fille car il soutient les m mes valeurs que lui que je qualifierais de valeurs morales Ce n est le cas avec Cr on qui consent ce que Jason pouse sa fille qui en est tr s satisfaite pour le peu qui en est dit par Jason Je ne compte pas pour rien j imagine aux yeux de ma femme Cr use tes tr sors ne seront rien pour elle au prix de moi s r et certain tu peux m en croire p 40 Ce n est pas ce qu il y avait de mieux lui dire pour la calmer
17. e l inconscient est r gie par la Loi du langage celle d termin e par le champ du langage le champ de l Autre qui est donc l Autre du langage qui en dicte les lois il n en a pas d autre Dans celui ci il n y a qu un seul signifiant le signifiant phallique pour d partager homme et femme dans ce que Lacan appellera donc la sexuation et non sexualit et qui lui fera conclure que La femme n existe pas La barr il n y a pas de signifiant pour dire La femme Si un homme n est pas sans avoir le phallus celui qui possiblement ou non lui sera transmis par son p re le grand phi du c t homme de la sexuation dans le tableau donn par Lacan dans Encore auquel je fais r f rence d faut de l avoir une femme qui se rangerait du c t femme de la sexuation un homme pouvant tout aussi bien faire ce choix qui occuperait la place du La barr de La femme qui n existe pas cette femme d sirera l avoir en ayant un homme qui serait sien qui l inscrira dans le champ social comme tant la femme de c est ce que Jason permet M d e dans le premier temps de l histoire voire d sirera l tre La barr vers grand phi Mais j ajouterai qu elle il ne pourra l tre que dans un para tre comme coquille vide si l h ritage venant du p re n est pas en lien avec des valeurs morales reconnues par la m re comme femme du p re qui en tant que telle lui donne une existence dans le champ social C
18. e quoi Dans un premier temps la M d e d Euripide est dans un tat que l on peut donc qualifier d tat m lancolique Cet tat on ne le retrouve pas chez la M d e de S n que qui d embl e se situe dans une logique de vengeance face l injustice qui lui est faite de part les pousailles l gitimes impos es Jason par Cr on de sa vierge de fille Cr use afin d viter la guerre en se cr ant de nouvelles alliances Ceci ravale M d e au rang de prostitu e ce qui est dit d entr e le ch ur Ce quoi Jason las de la guerre ne dit pas non c est ce qui provoque le d cha nement de M d e et la mise en uvre de sa vengeance o en tuant ses enfants elle le vise dans ce qui le rattache la vie Ce qu elle veut c est le faire jouir en le frappant l o cela lui fera mal en mourir r alisant contre son gr son d sir Dans la pi ce d Euripide c est Jason qui choisit de son propre chef une autre femme que M d e qui s est impos e en cette place pour lui Eblouie par Jason elle tombe amoureuse de lui sur un mode r ellement imaginaire le mode coup de foudre Elle le voit l aime et le veut Pour ce faire elle lui permet donc de r cup rer la toison d or tout en conservant la vie ceci en reniant son p re et en commettant diff rents meurtres horribles dont celui de son fr re En change il la prend pour femme pour lui payer sa dette Avoir Jason c est sa r compense qui
19. emelles mais d humains qui se rangent du c t f minin de la sexuation S A barr recouvrira pour un sujet le champ que Lacan appellera celui de la jouissance f minine proprement dite o ici le langage d montre son inconsistance pour la dire sur un mode qui la rendrait interpr table Pour une femme elle peut en dire quelque chose de cette autre jouissance voire du d sir qui s y articule mais a ne fait pas savoir pour elle ni pour personne d autre ce qui rend son dire ininterpr table et met la jouissance f minine hors du champ symptomatique et n est donc pas confondre avec un v cu hallucinatoire J aurai une pente r cuser le elle ne peut rien en dire de Lacan je dirai plut t son dire est inconsistant Lacan posera donc la jouissance f minine comme jouissance suppl mentaire la jouissance phallique qui elle peut s articuler un signifiant le phallus permettant toute une dialectique de l tre et de l avoir Rien de tel n est possible dans lee champ qui d finit celui de la jouissance f minine S de A barr le probl me qui reste r soudre que je laisse en suspend c est d o peut venir ce signifiant ce S qui fait une femme unique diff rente de toutes les autres qui pourtant sont aussi des femmes qui sont toutes uniques et dont la jouissance chappe un champ g rer pour le dire dans un terme de notre temps par la fonction paternelle soumise la loi phallique On a quand m me une pe
20. ert sans coh rence sans r gle de fonctionnement interne qui imposerait la m me r gle pour toutes Ce qui renvoie en ce qui concerne le langage son inconsistance comme le th orisera aussi G del Ce qui rend le mieux compte de ceci c est je crois la vraie po sie qui n a aucune interpr tation qui serait la m me pour tous mais o chacun peut avoir la sienne m me l oppos de celle du voisin et o l on pourra dire que toute les deux sont justes ou fausse et non l une fausse et l autre vrai Ce qui revient dire que nous sommes 1c1 dans l ininterpr table Aucun savoir ne peut en r pondre venant du champ de l Autre non pas comme du c t homme parce qu elle serait castr e de ce savoir l par le p re r el mais parce que ce qui d finit ce que j appellerai faute d avoir trouv autre chose son pur tre de femme n est pas concern par la castration Ce que Lacan a rep r t t dans son enseignement si mes souvenirs sont bons Dire qu une femme manque du phallus c est vrai mais dans la seule mesure o elle est compar e l homme mais en tant que femme elle ne manque de rien Ce qui soit dit au passage est vrai de tous les vivants si on ne les compare pas entre eux en prenant un objet de r f rence mais dans ce cas l le champ du langage s effondre dans une absolue inconsistance Et l l ment discriminatoire l mentaire et incontournable qui donne un minimum de consistance au lan
21. est ce qui sans doute donne un fondement couleur parano aque ce qu on appelle la personnalit dixit Lacan au tout d but de son enseignement je crois dans le s minaire sur l homme aux loups en 53 non publi Lacan y est tr s affirmatif la personnalit c est la parano a Ce qui veut dire deux choses que je vais tenter de vous expliciter tel que je les comprends Elles viennent questionner deux positions diff rentes celle de la femme comme m re et de la m re comme femme qu un vrai parano aque r sout sa fa on et qui est la grande r ussite de ce mode d assujettissement au langage tant que cela ent Le n vros choue r soudre le probl me mais s en remet tant bien que mal en consentant tre civilis malgr le malaise qui en d coule C est aussi l chec du m lancolique qui lui ne s en remet pas sinon mettre Dieu en place de la m re femme du p re qu il n a pas S il en a bien une m re elle n est pas femme du p re Cela lui fait dire que le non savoir celui qui manque dans le champ de l Autre qui viendrait le compl menter Dieu seul le sait faisant de Dieu un non Autre non R el Pour le parano aque une part aucun savoir n est reconnu une femme comme m re dans son lien avec la Chose mettant mal ce qu il en est du refoulement originaire car ceci suppose qu il n y ait pas de non savoir Ce non savoir je le mettrai pour un sujet donn en lien avec l
22. gage c est le sexe biologique au regard du p nis qui se voit qui passera au signifiant en devenant symbole mais o d embl e c est en fonction de celui ci qu un vivant humain sera dit fille ou gar on soit rang sous un signifiant avec lequel il devra se d p trer pour tre conforme ce qui est suppos tre le g nie propre son sexe voire choisir l autre camp ou choisir de ne pas en r pondre Donc une femme si on ne la compare pas l homme ne manque de rien mais c est un rien qui n a pas de signifiant pour ce dire qui serait g n ralisable toutes les femmes ou aucune dialectique donc n est possible pour articuler ce rien dont une femme ne manque pas et pourrait manquer qui ne la ferait plus femme sans pour autant tre un homme dont l homme au regard d une femme pourrait manquer ce qui le ferait pas femme ou avoir qui le ferait femme tout en tant un homme s il cumule en plus le phallus La seule chose possible dans le champ de La femme du f minin et non de la f minit qui est phallique c est de reconna tre chaque femme comme unique ayant chacune un signifiant diff rent de celui de la voisine pour tre dite femme qui la fait tre cette femme l et pas une autre c est ce que Lacan crira S de A barr Cette lecture d ment donc que le Nom de La femme est forclos de la structure mais dit que La femme a autant de nom qu il y a de femmes non pas de femmes biologiquement f
23. i ont un inconscient c est dire de n vros s ce qui en fait un paquet chacun son p re r el qui chappera une r gle plut t qu une autre aucun humain ne peut occuper cette place pour tous soit chapper toutes les r gles qui r gissent le vivre ensemble dans la communaut des hommes Etre unique ne suppose aucune place particuli re d exception aucune r gle infirmer ou confirmer ce qui fait de l ensemble des femmes du c t du f minin des vivants qui ne sont pas concern s par la castration un ensemble ouvert qu aucune exception ne vient fermer C est un ensemble sans coh rence inconsistant si c est une loi de fonctionnement qui donne une coh rence un ensemble sa consistance et dont l ensemble des l ments forment un tout soumis la m me loi dans le champ de la jouissance f minine pas de tout possible mais le pas tout de Lacan Ce qu tre femme veut r ellement dire en dehors du fait de n avoir pas le phallus aucun savoir ne le transmet mais un sujet peut aller en chercher des indices chez la femme qui pour lui fait r f rence sa m re qui cependant n en donne pas le mode d emploi Faut il encore que cet espace soit ouvert au sujet et qu il veuille ne pas faire expr s de toujours ne rien vouloir en voir et en entendre Ceci suppose d une part que de m re il en ait une qu une 10 femme veuille pour lui soutenir cette fonction que celle ci soit la femme du p re qui la
24. la Loi il n y a pas de Loi qui tienne C est ici que je situerai la forclusion de fait du NDP tel que Lacan l introduit pour Joyce Ceci a comme cons quence qu elle n a aucun signifiant ma tre dont elle aurait r pondre pour la guider dans l existence qui lui viendrait de ce p re l On peut dire que si elle avait bien une maison m taphore du lieu de l Autre celui du langage pour reprendre le signifiant lacanien elle n a pas de p re qui soit garant de la Loi qui doit y r gner qui serait la m me pour tous donnant ce p re figure de tyran Derri re le dos du tyran qui n est pas quelqu un de respectable m me si on le craint o l autoritarisme prend le pas sur l autorit dans cette dite maison ce sont bien les femmes qui y font la loi l aide de leurs pouvoirs occultes de magiciennes Ce pouvoir elles le tiennent d un savoir qui n est pas transmissible tous mais fait l objet d une initiation et reste un secret entre l initiateur et l initi c est le savoir suppos aux femmes quand on les dits sorci res bien aim es ou pas et ajoutons que dans ce registre il me semble qu un sorcier est toujours une sorci re C est ce type de savoir qui fait peur Cr on celui qui a donn M d e sa r putation de savante mais o ce genre de femmes savantes dans le monde des humains sont toujours des sorci res M d e dira Cr on jouant de ruse mon savoir suscite
25. la jalousie des uns le scandale chez les autres et pourtant il ne va pas bien loin mon savoir page 23 C est cette citation qui est en 12 exergue de l article de Lacan dont je vous ai entretenu la derni re fois et dont vous savourerez l usage qu il en fait L ambigu t dans la pi ce d Euripide c est de laisser supposer que ce savoir rel ve de la vraie magie c est dire qui n est pas celle qui fait sortir du chapeau le lapin qui y a t mis par le magicien lui m me et nous laisse bloui devant ce que j appelais tout l heure sa savanterie que vous transposerez votre guise dans le contexte qui vous plaira Or quel est le savoir de M d e C est tout simplement un savoir qu elle tient de sa tante Circ parait il mais dont il n est pas fait tat dans la pi ce d Euripide qui consiste savoir fabriquer ce que j appellerat de fa on g n rique des drogues que ce soient celles pour lutter contre la st rilit comme elle dira Eg e qu elle sait le faire ou pour empoissonner afin de tuer sans y mettre les mains o elle prouvera aussi son savoir dans ce domaine Mais ce savoir donc de fabrication de drogues pour permettre une femme de donner la vie ou la m me telle M d e de donner la mort est un savoir qui est sans faille dont ce personnage a la certitude de l avoir lui donnant un pouvoir absolu qui fait peur celui qui l en croit capable O l on voit
26. lui assure le bonheur p 28 les citations et le num ro des pages correspondent celles de M d e Euripide 527 dition Librio 2002 Nous sommes l loin d un amour inconditionnel ici c est du donnant donnant March de dupe dans lequel Jason s est laiss enfermer par go t du pouvoir sans doute mais qui finalement le confine au devoir devoir faire le bonheur de M d e pour le restant de ces jours C est bien me semble t il le go t du pouvoir de sa jouissance que lui donnerait l avoir l avoir le phallus qu est la toison d or qui lui permettrait de retrouver le royaume de son p re qui le rend aveugle de la prison dans lequel il s enferme en y sacrifiant son d sir C est vouloir rompre ce march de dupe qu il choisit une autre femme et laisse tomber M d e Jason n est pas ici dans une logique de mort o il renoncerait son d sir mais au contraire dans une logique de vie o il ne renonce pas son d sir mais o ici le d sir en question n est pas orient par le phallus mais par l objet a et permet une autre dimension de l amour de prendre sa place Mais de ce fait il se fait tra tre ses engagements vis vis de M d e C est ce qui le fait dire l che dans la pi ce Si l chet il y a je la lirai plut t sur le versant qui le pousse se justifier Car comment justifier le d sir qui ne rime pas on le sait avec devoir C est l il faut le dire que le pauvre Jason patauge en
27. m re et du p re qui est l en position d aimant et non d amant dont le sujet fera une lecture que l objet a pourra justement merger pour lui et lui permettre de construire son fantasme car face ce dire et faire de la m re le p re ne bronche pas M re sans inconscient donc pour le parano aque qui ne lui ne fait aucun signe de son existence comme tant celle qui occupe pour lui la place de la Chose comme non Autre ce que Lacan appellera l Autre primordial Ceci ne permet pas de l imaginariser et encore moins de la symboliser en la nommant Mais elle fait retour dans le r el sous l hospice de n importe quelle femme qui l aime cf Rousseau o c est frappant et qui appelle maman sa ma tresse Madame de Warens Donc tout peut et doit se savoir c est un inconditionnel pour viter son retour dans une relation sexuelle qui serait de ce fait r ellement un rapport incestueux avec n importe qu elle femme avec qui l amour est en jeu ravalant de ce fait la relation sexuelle entre homme et femme l hygi nisme Tout nonc de la m re doit pouvoir tre dit vrai ou faux quand nonc il y a quand elle ne reste pas muette et ce tout savoir c est le p re qu il l a faisant du savoir un champ sans trou marqu du sceau de la compl tude Ici la castration venant du p re ne masque pas cette incompl tude du langage car ce p re n est pas d sirant d une femme dont il lui en interdirait l acc s se r
28. nifiant phallique dans le champ du langage la jouissance phallique qui elle est soumis ce que j appellerai la loi de la preuve qui permet de d cider si un nonc est vrai ou faux Mais il y a diff rentes modalit s pour le traiter voire le mal traiter car plus on interpr te ce qui dans un premier temps n est pas sans effet c est ce que Freud appellera ses gu rissons plus la partie en lien avec l objet a du fantasme du sympt me r siste qui mettrait le sujet face la femme dont il s origine sa m re ou lui d voilerait l incompl tude du langage ce que Lacan a appel le manque dans l Autre qu il crit A barr et que je propose d crire non A Alors ajoutera Lacan si La femme n existe pas les femmes elles existent bien mais une une chacune a un inconscient bien elle que j identifierai au fameux continent noir de Freud qui n tant pas parano aque voit bien que chez la femme quelque chose lui chappe On pourrait l appeler l inconscient lacanien voire l inconscient f minin au risque d en faire ruer quelques uns dans les brancards La femme n existe pas c est pour cela qu on la diffame dit Lacan jouant avec le signifiant dans Encore je crois Ce qui veut dire je pense non pas qu elle est d sarrim e du langage mais qu elle n en est pas sujet Pour deux femmes on peut dire qu un nonc qui est vrai pour l une et faux pour une autre L ensemble des femmes est donc ensemble ouv
29. nnent un sens la vie du sujet comme sujet parlant On peut dire aussi des valeurs id ologiques celles qui font parties de l ordre symbolique pour le dire en termes qui nous d gageraient de la religion m me si fondamentalement c est de cela dont il s agit chaque sujet ayant sa religion intime qui fonde son inconscient o p re et m re sont ses dieux bien plus puissants que les Dieux des religions qui n en sont que des transmutations Ce que Pierre Bruno rappelait je ne sais plus quelle occasion et ce qu une psychanalyse d montre Comme je n irai pas si loin ce soir je vais vous dire pourquoi je dis valeurs morales C est en r f rence la l chet morale que Lacan impute la tristesse dans T l vision o l on pourrait dire que le signifiant ma tre dans le DM c est ce qui donne le moral au sujet ce qui fait son bon heur Sans signifiant ma tre le sujet n a plus le moral du tout son monde s effondre Quand M d e fait tat de sa filiation c est pour soutenir quelque chose qui rel ve de la prestance d un donner voir d un para tre et non d un tre qui l inscrit dans une filiation qui reste bien imaginaire et ne donne pas un sens sa vie En t moigne le seul h ritage qu elle en a la fameuse parure qu elle empoisonnera pour tuer sa rivale et son p re parure dont elle dira que c est le soleil p re de mon p re qui en a fait don jadis sa lign e 40
30. on peut en d duire qu elle n est pas sujet de l inconscient et si d sir il y a il ne peut s accrocher aucun objet qui lui soit propre d o l absence de fantasme inconscient si ce n est celui emprunt artificiellement quelqu un d autre Pour elle ne plus avoir d homme dans son lit est quivalent n avoir plus d homme dans sa vie Or une femme quand elle est n vros e n a t elle pas toujours un homme dans sa vie toujours un homme dans son lit m me si celui ci est vide d une r elle pr sence masculine et ce d autant plus pourrait on ajouter m me si elle ne veut rien en savoir Cet homme qui est il Que son p re soit celui ci le premier homme qu elle ait aim n est ce pas ce que nous dit Lacan en pointill avec Madeleine Mais c est l aussi que le b t blesse avec Madeleine ce p re dont elle ne peut faire le deuil n est substituable par aucun autre et pas par Gide en particulier M d e pour suivre Jason a reni son p re elle joue la partition p re dans une autre variante Elle est donc face au laisser tomber de Jason dans un tat d effondrement subjectif total qui passe par son corps Objet a d chet qu elle pr sentifie avec son corps mais pas dans le semblant elle n occupe pas sa place elle l incarne cf DA Cet effondrement est tr s bien d crit d s la premi re page de la pi ce 15 16 Prostr e refusant de se nourrir elle laisse son corps tre la proie
31. rait le lieu du savoir primitif de la m re originaire Dieu en l occurrence O le fond parano aque de ce mythe s affiche qui d nie aux femmes un inconscient qui si elle en avait un les mettrait dans la posture d occuper sans le savoir la place du Vrai Dieu pour leur enfant celui qui sait pourquoi 1l a cr e les hommes et la jouissance qu il en a Ce qui fait descendre le Dieu P re tout puissant d un tage Quoiqu il en soit les hommes sont pay s pour le savoir il ne pourront tre p re que si une femme y consent et Jason beau d plorer page 29 qu il en faille passer par une femme pour avoir des enfants ce jour c est encore la loi non pas celle de la nature mais celle de la civilisation qui met pour ce faire l inconscient d une femme au commande celle que Lacan nommera une pondeuse particuli re Mais 1l ya un dilemme avec lequel on peut tourner en rond pendant longtemps en devenir fou En effet si l inconscient est structur comme un langage donc celui de la m re si le langage c est ce qui permet qu un sujet ait un inconscient si le champ du langage est le lieu de l Autre celui r git par la loi du P re comment on s en sort C est dans cette faille que G del noncera son th or me sur l incompl tude de tout syst me formel donc du langage mais comment r pondre de cette incompl tude pour un sujet pour ne pas devenir fou comme il le devint apr s sa d couverte d une logique impara
32. sommes est interrog sur plusieurs versants sur le versant de l enfant celui qui en chacun d entre nous tient les r nes de notre pr sent partir de l inconscient qu il s est forg au regard de ce qui lui a t donn vivre dans le pass et qu il a interpr t sa fa on tentant de donner un sens son atterrissage sur terre sur le versant de la femme mise en position d avoir ou non un jour des enfants ou d en avoir d j eu sur le versant de l homme en position d tre p re ou de le devenir et pour tous sur le versant de la femme que fut sa m re et de l homme que fut son p re Cette trag die interroge le sujet dans le rapport d identification dans lequel il se situe par rapport aux diff rents protagonistes femme et m re homme et p re et enfant en devenir d tre Le moins que l on puisse dire c est que du c t de l identification imaginaire aux personnages quels qu ils soient on touche un point d horreur Pour tenter de r pondre la question de Claudine je dirai quant moi que nous sommes me il avec M d e personnage central de cette pi ce dans un en de d une position qui nous mettrait face une m re indigne de l tre ce que l on pourrait appel une mauvaise m re o avec des crit res que l on voudrait objectifs l on pourrait valuer ce qu est une bonne ou une mauvaise m re Ce sur quoi on se casse les dents puisque les dits crit res objectifs d
33. te en banque qui leur permet de se parer pour briller tous pareils selon la mode du temps Vous pouvez tout aussi bien m taphoriser ce que compte en banque ici veut dire en y mettant un certain type de savoir monnayable fait d accumulation de connaissances ce que j appellerai volontiers pour le d caler du savoir d un savant la savanterie qui permet de briller qui a valeur de parure mais qui n est pas celui de l inconscient celui avec lequel un sujet pense son monde avec lequel il habite le monde qu il fait sien Ceci peut avoir quelque chose d infamant au regard des femmes si on le prend au premier degr qui en fait des tre futiles dans le seul para tre avec en prime une cervelle d oiseau qui n en fait pas des tres pensants ce que Cr use ne d mentira pas allant sa perte et dont M d e dans ce registre l en a la certitude C est l argument utilis pour d noncer la misogynie des hommes en g n ral et de Freud en particulier qui y pr te le flanc c est vrai et qui fait le terreau sur lequel s est enracin le f minisme quand il n est pas d lirant Mais ce que soutiendra Lacan en utilisant les outils de son temps qui n existaient pas du temps de Freud ceux de la linguistique qu homme et femme et enfant ne sont que des signifiants Encore qui ne renvoient pas au sexe biologique en ce qui concerne l inconscient dont il soutiendra qu il est structur comme un langage La loi d
34. tite id e du moins c est la mienne que la m re du sujet n y est pas trang re m me si dans cette position o merge de la femme dans la m re la m re est radicalement trange voire nigmatique pour reprendre le signifiant lacanien pour l enfant dans ce qu elle lui donne voir et entendre L elle n est plus sa m re comme femme particuli re mais une femme singuli re qui lui chappe J ai h sit utiliser le signifiant nigmatique car une nigme c est suppos pouvoir tre r solue quand on la confond avec une devinette une vraie nigme n a pas de r ponse possible qui soit vraie toutes celles nonc es pour la r soudre peuvent l tre ou ne pas l tre rien ne peut en d cider non pas parce que les preuves manquent mais parce qu il n y en a pas donc chacun sa r ponse pas de r ponse la m me pour tous pas question de donner sa langue au chat en le posant comme juge car le malheureux n en sait rien J ajouterai aussi qu unique est ici est bien diff renci d exceptionnel L exception c est ce qui confirme une r gle celle qui est la m me pour tous et dont l humain frapp du sceau de l exception y chappe c est la place particuli re du p re r el dans la structure o la castration est le lot de tous les humains sauf de l homme qui occupe cette place l et il y a en d finitif autant d exceptions que d humains qui se reconnaissent comme sujet du langage qu
35. uand elle ne veut pas occuper cette place quand elle ne le reconna t pas sien quand elle n a pas d inconscient ou du moins pas un qui puisse se reconna tre l origine de cet enfant l cela risque de mal tourner pour lui La division du sujet S barr introduite par Lacan se lirait alors entre refoulement originaire qui met en jeu un savoir qui ne peut pas se savoir le non savoir et le refoulement proprement dit qui est celui de l inconscient qui est le sien un savoir non su qui peut se savoir puisqu il est un savoir mis en cette place par le sujet son interpr tation Ce que l on peut dire aussi sous cette forme une part du sympt me peut s interpr ter et l autre pas Ceci est le versant de la femme comme m re l autre versant est celui de la m re comme femme Le parano aque pose d autre part que la m re comme femme n a aucune jouissance qui lui viendrait de sa place singuli re de femme que tout de la jouissance d une femme est articul en n gatif au phallus qu elle n a pas La barr vers grand phi o comme sujet du langage en tant que femme c t f minin de la sexuation elle est en est exclue faute d un signifiant pour repr senter La femme en tant que telle L inconscient freudien que l on peut appeler inconscient masculin dit hommosexuel par Lacan est le seul qui puisse faire l objet d une interpr tation psychanalytique celui qui met en jeu la jouissance en lien avec le sig
36. ui n est pas le cas d un pr sident Schreber il faut le dire Reste que la solution freudienne d tre l homme aim par une femme comme substitut du p re qui soutient les m mes valeurs morales que son p re peut lui convenir si c est lui qui est l homme aim mais pas par une femme mais par tous ravalant ce tous au rang de femmes dans la version non pensante c est l bien s r o le b t blesse o tre aim ici veut dire avoir le savoir symbolique et non une belle apparence qui le rendrait aimable imaginaire Par ailleurs il me semble que la confusion que peut introduire une certaine lecture des premi res avanc es de Lacan qui la permettent quand on les conjugue avec ses avanc es ult rieures c est sans doute faire occuper la place de La barr tout humain qui commence sa carri re avant d tre parl tre qu il soit fille ou gar on C est ainsi que pourrait se lire ce tre de non tant c est ainsi qu advient je dans Subversion du sujet et dialectique du d sir 802 de 1960 ce que je dois le dire j ai commenc faire quand je ne savais pas encore tr s bien ce que je faisais et que je n avais pas encore le non A ensemble compl mentaire de A pour me venir en aide ni le travail de mes coll gues ceux de l apjl en particulier En effet Lacan emploie la m me lettre A barr pour dire l incompl tude et l inconsistance du langage Juste une fois Lacan dit regretter d avoir
37. ui sur un mode fantasmatique qui se joue ici dans le r el Et c est bien cela qui fait de ce personnage un sujet psychotique et le met en position de r aliser l acte le plus horrible qui soit pour une m re au lieu de tout simplement en r ver sans que le r ve vire au cauchemar de la r elle r alisation de l acte r v comme seule r ponse possible au fait que Jason la laisse tomber Avec la femme qu est M d e ce qui nous met dans l effroi c est d tre possiblement un jour dans la folie absolue qui nous m nerait en toute lucidit face la perte d un homme aim par lequel nous serions trahies qui se retirerait de notre lit tuer notre prog niture celle que nous avons mise au monde lev e avec amour que nous aimons Plusieurs points qu il faudra valuer sur deux versants le c t m re et le c t femme et o le dit amour dont il est fait tat en veux tu en voil dans la pi ce n est pas sans nous interroger quant sa nature Je vous disais la derni re fois que ce n est pas la perversion qui est mise au devant de la sc ne chez la M d e d Euripide mais bien me semble t il un tat qui interroge un mode d assujettissement de ce sujet au langage r pertori dans l ancienne psychiatrie sous le signifiant de m lancolie c est celui que je garderai pour le d caler du fumeux diagnostique de d pression qui recouvre l heure actuelle tout et n import
38. vide plus il faut le faire briller pour oublier son vide Je pourrai aussi dire que si Freud tait peut tre un bidon qui n tait pas vierge de t ches il n tait pas un bidon vide d faut d tre plein ce qui en fait un p re respectable d faut d tre parfait Comme tous les p res il est carrent mais pas radicalement carrent C est le mieux que l on peut souhaiter un humain tous les humains sinon virer au pire c est dire les condamner se mettre volontairement sous la gouverne de dictateurs sectaires ou subir impuissants les caprices des tyrans comme au temps de la barbarie ce qui pousse une m lancolisation g n ralis e qui d bilise et suicide plus ou moins long terme notre civilisation Ce qui nous rebranche en direct sur M d e La barbare dont elle est qualifi e d s le d but du texte et dont elle qualifie son pays butin ramen d un pays barbare Vient r pondre non la question quant aux valeurs morales dont son p re serait le garant que je posais pr c demment Elle vient d un pays non civilis sous la tutelle d un tyran sans foi n1 loi contrairement la Gr ce qui elle est r gie par une loi dont le roi est le garant ce que ne seront pas sans lui rappeler et Cr on et Jason Etre dite une barbare ceci a comme effet de destituer de fait le p re de M d e de sa place de garant de la loi de l Autre dont il se ferait l agent et s il n y a pas de garant de
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